Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait accentuer son soutien au secteur canadien des énergies renouvelables, permettre à notre pays d’être partie prenante aux activités mondiales de développement des sources d’énergie renouvelable et inscrire le Canada comme membre à part entière de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables.
— Monsieur le Président, l'Agence internationale pour les énergies renouvelables est née le 26 janvier 2009. Sa fondation a été officialisée lors d'une conférence tenue à Bonn, en Allemagne, où se sont rassemblées plus de 120 délégations de gouvernements du monde entier. Le gouvernement du Canada n'y avait envoyé ni représentant ni observateur.
Jusqu'à maintenant, 78 pays ont signé les statuts de l'organisme. Beaucoup d'autres ont fait part de leur ferme volonté d'atteindre les objectifs de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables et de s'associer très bientôt à l'organisme. Le gouvernement du Canada n'a pas fait part de ses intentions.
[Français]
On se demande bien pourquoi. Pourquoi le gouvernement snoberait-il cette agence internationale? Cela n'a aucun sens. La motion que j'ai l'honneur de présenter offre à la Chambre des communes l'occasion d'engager le gouvernement à inscrire le Canada comme membre à part entière de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables. Il devrait aller de soi, que le Canada soit membre de cette nouvelle agence. Notre pays a toujours eu comme politique de faire sa marque dans les forums internationaux quand l'enjeu est de taille.
Notre pays est l'un des pionniers qui ont façonné les institutions internationales les plus vitales et qui ont su s'en servir à bon escient pour régler les grands problèmes.
Aussi la communauté internationale attend-elle du Canada qu'il soit présent, alors que le monde doit absolument se concerter pour déployer les énergies renouvelables et les technologies vertes pour le bien commun, surtout que dans ce domaine, le Canada a une vaste expertise qui, par ailleurs, lui assurera d'intéressantes retombées économiques s'il sait prendre sa place dans le marché mondial.
Il n'y a plus aucun doute: les sources d'énergies renouvelables comme le solaire, l'éolien et la géothermie sont un atout de plus en plus stratégique. Il y a au moins trois raisons à cela.
La première est environnementale. Il nous faut promouvoir les énergies propres pour réduire la pollution qui cause le smog, les pluies acides et les émanations de substances toxiques comme le mercure.
Il s'agit de protéger notre santé, notre milieu de vie et notre biodiversité. Il faut de toute urgence recourir à ces sources d'énergie non émettrices de gaz à effet de serre pour agir sur la crise des changements climatiques.
La deuxième raison pour laquelle il est urgent d'accroître l'usage des énergies renouvelables relève de la sécurité énergétique. Les sources d'énergie non renouvelables sont, par définition, appelées à s'épuiser. Elles sont non renouvelables.
D'une part, la croissance de la demande globale d'énergie va presque tripler d'ici 2050. D'autre part, on sait que s'épuisent les réserves connues d'hydrocarbures exploitables sur un plan commercial à partir des technologies d'aujourd'hui. Le monde va manquer de charbon recouvrable dans un siècle, d'uranium aisément accessible dans 40 ans et, bien qu'il ne manque pas de pétrole pour l'heure, le pétrole peu coûteux à extraire se fait plus rare.
Quand une ressource est appelée à se raréfier dans un avenir prévisible, les acheteurs et les vendeurs anticipent les difficultés d'approvisionnement, et cela se reflète sur les prix, sur les coûts.
Lorsque l'économie mondiale se relèvera, jusqu'où grimpera le coût d'un baril de pétrole? Jusqu'à 150 $, comme c'était le cas l'été dernier? Ou plus?
Le ministre saoudien du pétrole prédit une pénurie catastrophique et une flambée des prix. Le Fonds monétaire international prévoit lui aussi une montée en flèche du cours de l'or noir.
Le déploiement des énergies renouvelables est une nécessité économique. Il est vital pour la sécurité énergétique mondiale.
La troisième raison pour laquelle il nous fait accélérer le déploiement massif des énergies renouvelables, c'est l'équité.
Actuellement, plus de 1,6 milliard d'êtres humains, presque le tiers de l'humanité, vivent sans électricité.
[Traduction]
Ce n'est pas surprenant que la Commission du développement durable de l'ONU considère que l'accès à l'énergie propre et renouvelable est absolument nécessaire si l'on veut réussir à éliminer la pauvreté, cet objectif du millénaire pour le développement.
La bonne nouvelle, c'est que l'utilisation des énergies renouvelables est de plus en plus populaire, les énergies éolienne et solaire étant celles dont la popularité grandit le plus vite. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, l'investissement mondial dans l'énergie renouvelable a atteint près de 150 milliards de dollars en 2007, et l'on s'attend à ce qu'elle ait augmenté à 600 milliards d'ici 2020. C'est encourageant.
Cependant, nous aurons besoin de beaucoup plus en peu de temps, et tous s'entendent pour dire que nous ne pouvons y arriver sans d'immenses efforts de coopération internationale.
C'est pourquoi l'Agence internationale pour les énergies renouvelables a été créée. Elle deviendra sûrement une institution internationale clé. Elle agira comme un organisme gouvernemental international attaché à la promotion de l'énergie renouvelable et ouvert à tous les membres de l'ONU. Sa principale mission sera de conseiller et d'aider ses membres, à leur demande, sur les questions de politique, d'augmenter les connaissances pertinentes, d'améliorer les transferts technologiques et de favoriser le développement des capacités locales des États membres.
Actuellement, il n'existe aucun organisme international capable de remplir ce mandat avec le niveau d'engagement et d'expertise souhaité. C'est pourquoi tellement d'acteurs importants dans le monde ont été heureux de la fondation de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables et ont hâte de profiter des occasions de développement et de collaboration qu'offrira cet organisme. Je vous rapporte les propos de quelques personnes.
Selon M. Pachauri, président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat et directeur général de l'institut pour l'énergie et les ressources, l’AIER joue un rôle très important dans la réduction des gaz à effet de serre et le développement durable.
Mohamed El-Ashry, président du réseau pour une politique en matière d'énergie renouvelable pour le XXIe siècle, a déclaré: « L'AIER promet de devenir une des principales forces derrière une transition rapide vers l'énergie renouvelable à l'échelle mondiale. »
M. Eric Martinot, directeur de l'institut pour des politiques en matière d'énergie renouvelable, a dit :
L'AIER peut [...] donner des conseils d'orientation aux gouvernements du monde. De plus, les besoins énormes en matière de développement technologique et d'éducation dans tous les pays — tant dans les pays développés que ceux en développement — signifient que les efforts internationaux doivent absolument être plus cohérents.
Avec l'AIER, les perspectives de synergie et de coopération sont particulièrement intéressantes pour deux raisons: premièrement, l'AIER se concentre uniquement sur les énergies renouvelables, alors que l'Agence internationale de l'énergie se penche sur toutes les sources d'énergie, plus particulièrement sur les combustibles fossiles et le nucléaire; deuxièmement, tous les pays membres de l'ONU, qu'ils soient développés ou en développement, peuvent se joindre à l'AIER, alors que seuls les pays membres de l'OCDE peuvent se joindre à l'Agence internationale de l'énergie.
[Français]
Cela nous ramène à l'inexplicable absence du Canada. Il faut maintenant que le gouvernement permette à notre pays de jouer le rôle qui est le sien, un rôle moteur et non un rôle de frein, dans la mise en oeuvre accélérée des énergies renouvelables dans le monde.
[Traduction]
Le Canada ne peut pas rester en retrait. Nous devons faire figure de leader dans ce mouvement de coopération internationale en vue du déploiement massif tant attendu de l'énergie renouvelable.
Que risque le gouvernement en permettant au Canada de devenir un membre à part entière de l'AIER?
[Français]
Plus on en fait chez soi, plus on en fait ailleurs dans le monde. Sur le plan de l'aide internationale, il est vrai que les pays les plus généreux sont aussi ceux qui combattent le plus vigoureusement la pauvreté chez eux. Il en va de même pour les énergies renouvelables. Ce sont l'Allemagne, le Danemark et l'Espagne, trois leaders en énergie renouvelable, qui ont le plus activement promu l'IRENA. Les Émirats arabes unis, l'un des pays pétroliers les plus actifs dans la promotion des énergies vertes, sont en lice pour accueillir le quartier général de la nouvelle agence.
Un tel intérêt démontre aussi le potentiel économique offert par les ressources renouvelables pour les pays qui s'en feront les champions à temps. Qu'a fait le gouvernement conservateur pour la promotion des énergies renouvelables? Bien moins que le minimum requis.
[Traduction]
Après trois ans d'inaction des conservateurs, le Canada n'a toujours pas de système de plafonnement et d'échange, qui aurait uniformisé les règles du jeu et rendu les énergies renouvelables plus concurrentielles par rapport aux combustibles fossiles.
Les conservateurs ont rapidement démantelé le plan du précédent gouvernement libéral. Ils ne l'ont toujours pas remplacé par autre chose que des paroles en l'air et des tactiques dilatoires. Les mots « énergie renouvelable » ne figurent pas une seule fois dans le budget des conservateurs.
Selon l'Institut Pembina, seulement 5 p. 100 des fonds de relance pour les deux prochaines années seraient consacrés à l'énergie propre. Les conservateurs veulent investir la majeure partie, sinon la totalité, de ce qu'ils appellent leur fonds quinquennal pour l'énergie propre dans le captage et le stockage de carbone. Le gouvernement a refusé d'élargir le programme écoÉNERGIE, son modeste programme d'appui aux sources d'énergie renouvelable comme l'énergie éolienne, solaire et géothermique.
Cela explique-t-il le refus du gouvernement de se joindre aux 78 pays membres de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables? Le gouvernement craint-il d'être une fois de plus perçu comme un traînard en matière d'environnement et d'innovation?
Il est clair que nous devons accélérer la croissance de l'industrie canadienne des énergies renouvelables et maximiser les retombées économiques et environnementales qui en découleront, surtout les emplois verts.
Nos concurrents internationaux ont déjà pris d'importantes mesures de stimulation en mettant en oeuvre des initiatives vertes innovatrices. Dans son plan de relance, le président Obama compte, par exemple, doubler la production d'énergie renouvelable au cours des trois prochaines années. Le Japon, lui, compte créer un million de nouveaux emplois dans le secteur de la fabrication écologique. La semaine dernière, la Chine a pris l'engagement de générer 100 gigawatts d'énergie éolienne d'ici 2020.
Si nous ne changeons pas de cap, le Canada prendra du retard.
Pour développer la production et l'utilisation d'énergie renouvelable ici et à l'étranger, le gouvernement devrait commencer par deux initiatives simples: au Canada, élargir le programme écoÉNERGIE pour les énergies renouvelables, et à l'étranger, devenir membre à part entière de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables.
Ces gestes simples enverraient le message que le gouvernement commence à reconnaître le potentiel du secteur canadien de l'énergie renouvelable, le montant d'emplois verts et les débouchés économiques à long terme susceptibles d'être créés et l'urgente nécessité de coopérer à l'échelle mondiale dans ce domaine essentiel.
[Français]
Il n'est jamais trop tard pour bien faire. J'en offre l'occasion au gouvernement avec la motion que j'ai l'honneur de présenter. J'exhorte tous les membres de cette Chambre à appuyer cette motion qui demande au gouvernement d'accentuer son soutien au secteur canadien des énergies renouvelables et d'inscrire le Canada comme membre à part entière de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables.
:
Madame la Présidente, je suis ravi d'avoir la possibilité d'intervenir au sujet de cette motion que le député de a présentée à la Chambre.
Il faut adopter une approche stratégique et prudente quand vient le temps de déterminer comment nous devons procéder pour investir plus efficacement dans l'élaboration de sources d'énergie renouvelable, tant à l'échelle nationale qu'internationale. L'organisme dont le député propose que nous devenions membre, en l'occurrence l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, propose des programmes susceptibles de faire double emploi avec certaines initiatives auxquelles le Canada souscrit déjà.
Le Canada est un des principaux intervenants dans l'effort international pour élaborer de nouvelles sources d'énergie renouvelable. Notre pays est d'ailleurs membre du Renewable Energy and Energy Efficiency Partnership, ou REEEP, qui est financé par divers pays, notamment le Canada, l'Australie, l'Autriche, l'Allemagne, l'Irlande, l'Italie, l'Espagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Union européenne.
Le Canada est déjà membre du Partenariat mondial sur les bioénergies et soutient financièrement cette initiative qui compte actuellement 25 membres et 21 pays et organisations à titre d'observateurs. En outre, à l'instar de l'Australie, de la Chine, de l'Inde, du Japon, de la Corée et des États-Unis, le Canada s'est joint au Partenariat Asie-Pacifique sur le développement propre et le climat qu'il appuie également.
Le Canada appartient également à l'Agence internationale de l'énergie, qui compte 28 pays membres. Dans le cadre de son programme de travail général, cette agence mène bon nombre d'initiatives sur les énergies propres et renouvelables. De plus, le Canada participe à huit accords de mise en oeuvre de l'agence qui portent plus précisément sur la bioénergie et les énergies marine, photovoltaïque, renouvelables, solaire, éolienne et hydroélectrique. Ce sont là des exemples concrets de projets qui permettent de profiter des maigres ressources disponibles et de faire avancer les technologies renouvelables.
De plus, les organisations dont le Canada est membre depuis longtemps, comme la Coopération économique Asie-Pacifique, le groupe de travail sur l'énergie et le Programme des Nations Unies pour l'environnement ont également accru leurs activités dans le domaine des énergies renouvelables.
Il y a un certain nombre de raisons pour lesquelles le Canada ne s'est pas joint à l'Agence internationale pour les énergies renouvelables comme le député le préconise. Le député sait très bien que beaucoup de choses ont évolué dans ce dossier depuis que le projet de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables a été lancé en 2004. Bon nombre d'initiatives ont vu le jour, et le Canada y participe chaque fois qu'il juge qu'il peut en tirer profit. Il y a maintenant un risque de duplication et de dédoublement de programmes avec l'ajout de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables à la longue liste des organismes auxquels le Canada participe déjà activement.
De plus, le Canada appuie l'adoption d'une approche intégrée en matière d'énergie. Il ne préconise pas la création d'organismes satellites dédiés à certains éléments précis d'un ensemble plus vaste comme l'Agence internationale pour les énergies renouvelables le fait. Le Canada préfère poursuivre son engagement à l'égard des initiatives en matière d'énergies renouvelables au sein des organisations auxquelles il appartient déjà. Nous sommes d'avis que nous devons faire notre part pour rendre l'approche intégrée de ces organisations la plus efficace possible, au lieu de nous associer à de nouvelles organisations qui perçoivent des contributions annuelles et ont leurs propres bureaux et secrétariats régionaux. Plus n'est pas toujours synonyme de meilleur.
Nous ne sommes pas les seuls à penser ainsi. J'aimerais souligner que nos principaux partenaires du G8, des pays comme les États-Unis, le Japon et la Russie, ne se sont pas joints à l'Agence internationale pour les énergies renouvelables. D'importantes économies émergentes, comme le Brésil et la Chine n'y ont pas adhéré non plus. La motion dont nous sommes saisis propose également un investissement plus important ici au pays, dans le secteur canadien de l'énergie renouvelable. Le gouvernement a fait des investissements stratégiques dans les énergies renouvelables de façon à accroître et à optimaliser les investissements publics, comme nous l'avons fait dans les autres secteurs prioritaires pour les Canadiens.
L'énergie est à la base de l'économie canadienne. Sa production a longtemps contribué à la qualité de la vie des Canadiens et elle continuera de le faire dans l'avenir. Avant la présente récession économique, la production énergétique de notre pays approchait les 100 milliards de dollars par année.
Le Canada, avec sa grande masse terrestre et la diversité de son territoire, possède beaucoup de ressources renouvelables qui peuvent servir à produire de l'énergie. Parmi ces ressources se trouvent les eaux en mouvement, la biomasse, le vent, ainsi que l'énergie solaire, géothermique et marine. Le Canada est un chef de file mondial dans la production et l'utilisation d'énergie tirée de ressources renouvelables.
Les initiatives d'écoénergie du gouvernement du Canada produisent d'excellents résultats, surtout dans le domaine de l'énergie renouvelable. Le programme écoÉNERGIE pour l'électricité renouvelable investit près de 1,5 milliard de dollars dans la production d'électricité propre. À ce jour, ce programme a engagé environ 934 millions de dollars, ce qui représente plus de 2 884 mégawatts d'électricité renouvelable propre.
Il reste 498 millions à attribuer dans le cadre du programme écoÉNERGIE pour l'électricité renouvelable et nous examinons actuellement plusieurs demandes. Nous prévoyons que cette initiative permettra de produire 14,3 terawatts-heures d'électricité à partir de sources renouvelables.
Dans le but de renforcer le leadership du Canada dans le domaine de l'énergie propre, le budget de 2009 accorde 1 milliard de dollars sur cinq ans à l'appui des technologies d'énergie propre. Ce soutien comprend le versement de 150 millions sur cinq ans pour la recherche et de 850 millions sur cinq ans pour la mise au point et la démonstration de technologies prometteuses, y compris des projets à grande échelle de captage et de stockage du carbone. Ces fonds devraient générer des investissements d'au moins 2,5 milliards dans les technologies propres au cours des cinq prochaines années.
Pour finir, il est clair que rien ne justifie l'adhésion du Canada à un organisme international de plus voué au développement d'énergies renouvelables. Le gouvernement du Canada tire profit au maximum des investissements fructueux qu'il a déjà faits, parmi tant d'autres priorités importantes aux yeux des Canadiens. Ce gouvernement prend les mesures qui s'imposent.
:
Madame la Présidente, il me fait plaisir de me lever aujourd'hui en Chambre pour débattre de la motion n
o 295 du député de sur les énergies renouvelables et la participation du Canada, ou plutôt l'absence du Canada, à l'Agence internationale pour les énergies renouvelables, aussi connue sous le nom d'IRENA.
La motion se divise en deux points précis. Tout d'abord, le gouvernement devrait accentuer son soutien au secteur canadien des énergies renouvelables. Deuxièmement, le gouvernement devrait permettre au Canada d'être partie prenante aux activités mondiales de développement des sources d'énergie renouvelable, et inscrire le Canada comme membre à part entière de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables.
Le Bloc québécois est favorable à cette motion. En effet, toute mesure ou initiative qui permettrait au Québec de réduire sa dépendance au pétrole sera encouragée par le Bloc québécois, peu importe qui la présente.
Parce que notre nation est fortement préoccupée par la question des changements climatiques, largement dus à notre dépendance aux combustibles fossiles et non renouvelables.
Parce que la nation québécoise est très sensible aux questions de développement économique durable et engagée à protéger l'environnement par tous les moyens possibles.
Et tant que le Québec ne sera pas une nation libre de ses choix économiques et environnementaux, nous devrons appuyer des mesures fédérales qui permettront un meilleur soutien au secteur québécois des énergies renouvelables.
Et tant que le Québec ne pourra lui-même décider de toutes ses politiques économiques et environnementales, nous devrons traîner le boulet du piètre bilan canadien en matière de lutte aux changements climatiques, un legs autant libéral que conservateur.
Et jusqu'à ce que nous soyons un État souverain, qui pourra librement profiter de son avantage écologique comparé au reste du Canada, nous appuierons des motions comme celle du collègue de .
Le bilan environnemental du Canada empire à tous les jours. Au lieu de diminuer, la consommation d'énergie à partir des combustibles fossiles ne fait qu'augmenter. Sa production aussi. Le gouvernement conservateur en est fier. Nous, nous en sommes très inquiets.
Avec les libéraux, nous avions un gouvernement qui, il est vrai, était un promoteur du Protocole de Kyoto, mais ne faisait absolument rien pour en respecter les termes. Au contraire, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de près de 22 p. 100 entre 1990 et 2006, alors que la cible de Kyoto était une réduction de 6 p. 100 par rapport aux niveaux de 1990.
Mon collègue de fut même ministre de l'Environnement lors du règne libéral. Son bilan est éloquent: de belles paroles, de belles intentions, mais concrètement, nous sommes aujourd'hui très loin des objectifs auxquels le Canada, pourtant, a souscrit.
La situation actuelle ne peut perdurer indéfiniment sans entraîner de graves conséquences, non seulement sur notre avenir énergétique, mais sur notre avenir tout court. Nous devons faire partie de la solution, et non du problème.
Le Québec fait partie de la solution. Quarante pour cent de la consommation totale d'énergie au Québec, ce qui inclut aussi le transport, est issue de l'énergie électrique et hydroélectrique, une énergie propre et renouvelable. En Ontario, par exemple, 40 p. 100 de la production d'électricité provient du nucléaire.
Au Québec, 0,9 p. 100 de la production d'électricité provient du charbon. En Ontario, c'est 23 p. 100.
Le Québec a tout intérêt à participer activement au développement des énergies renouvelables, parce que nous possédons l'expertise dans ce domaine, mais aussi la volonté d'y exceller.
Par exemple, lorsque la voiture électrique sera la norme, le Québec s'en trouvera plus riche, parce que chaque dollar dépensé pour le pétrole au Québec est un dollar exporté.
Nous n'avons aucun intérêt à voir la situation actuelle perdurer.
L'Alberta se retrouvera, à la fin, avec une économie basée sur l'exploitation la plus destructrice, sur le plan environnemental, de la planète: l'exploitation des sables bitumineux.
Une source de pétrole que la Californie, un marché de plus de 30 millions d'individus, est sur le point de bannir de son territoire.
Le Canada, avec l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta, est devenu un joueur incontournable sur le marché du pétrole.
Sa est devenue la lobbyiste en chef de cette industrie, allant jusqu'à menacer nos partenaires commerciaux de représailles s'ils interdisent ce pétrole sale sur leur territoire. Cet épisode en dit long sur l'intérêt du gouvernement conservateur pour l'environnement.
Le Bloc québécois a proposé plusieurs pistes de solutions pour réduire notre dépendance au pétrole et mettre l'accent sur le développement des énergies renouvelables.
Premièrement, il faut redonner rapidement une marge de manoeuvre à Hydro-Québec en augmentant de 18 p. 100 l'efficacité énergétique des résidences, et réduire de 15 p. 100 la consommation en 10 ans.
Deuxièmement, il faut poursuivre l'abandon du pétrole dans les résidences, les commerces et les industries en réduisant de moitié en 10 ans le nombre de résidences chauffant au mazout, et réduire de 45 p. 100 l'utilisation du pétrole comme source d'énergie dans l'industrie.
Troisièmement, il faut stopper l'augmentation de la consommation de carburant dans le transport interurbain des marchandises en gelant le volume de camionnage à son niveau actuel, et miser sur les améliorations technologiques afin d'obtenir une réduction de 9 p. 100 de la consommation de carburant utilisé pour ce type de transport.
Quatrièmement, il faut réduire la consommation de carburant utilisé pour le transport de personnes en stoppant l'augmentation du nombre d'automobiles sur les routes, en favorisant une augmentation de 40 p. 100 de l'achalandage du transport en commun et en diminuant de 20 p. 100 la consommation de carburant des véhicules personnels, et de 30 p. 100, dans le secteur institutionnel et des flottes commerciales.
Cinquièmement, il faut diminuer la part de pétrole dans le carburant utilisé, où les biocarburants sont presque absents malgré l'intéressant potentiel qu'ils offrent, et réduire de 5 p. 100 le volume consommé globalement au Québec.
Sixièmement, il faut faire du Québec, qui est à l'avant-garde dans certains domaines liés aux énergies et au transport propre, un pôle des énergies et du transport propre, notamment en intensifiant les investissements en recherche et développement, et en favorisant la création de pôles technologiques.
Le Québec fait largement sa part dans le développement des énergies propres et renouvelables. Jusqu'à ce que nous soyons souverains, le gouvernement fédéral a effectivement un rôle à jouer, notamment au chapitre des dépenses fédérales en recherche et développement en fonction de nos besoins afin de développer une masse critique de savoir-faire dans les domaines de pointe.
Le premier point soulevé par la motion M-295 de mon collègue est que le gouvernement devrait accentuer son soutien au secteur canadien des énergies renouvelables. À ce titre, le gouvernement conservateur fait le choix contraire et s'enferme dans une vision digne du siècle dernier en donnant son appui indéfectible aux industries pétrolière et nucléaire. En effet, pour ce gouvernement, le pétrole est une énergie propre puisque, selon ses propres plans, nous pourrons bientôt enfouir dans le sol les quantités astronomiques de carbone produites par les grandes pétrolières.
Cette technologie, le captage et le stockage du carbone, est largement financée par les contribuables québécois et canadiens. Dans son dernier budget, le gouvernement s'est vanté d'avoir octroyé, en 2006, plus de 375 millions de dollars pour la mise au point de cette technologie. Cet argent des contribuables est envoyé directement aux plus grands pollueurs de ce continent.
Cette arrogance ne s'arrête pas là. À la page 199 du budget, le gouvernement prétend vouloir renforcer le leadership du Canada dans le domaine de l'énergie propre en accordant 1 milliard de dollars sur cinq ans à l'appui des technologies d'énergie propre. C'est une farce monumentale. En effet, de ce milliard de dollars, 650 millions de dollars serviront directement au financement des grands projets de captage et de stockage du carbone dans des applications concrètes.
Nous pourrions nous étendre encore longtemps sur les difficultés du programme écoÉNERGIE et sur la faible contribution du gouvernement fédéral à la réduction des gaz à effet de serre, mais nous nous arrêterons là. Il s'agit d'un débat qui s'amorce.
Je félicite le collègue de de nous donner l'occasion d'en débattre tous ensemble.
:
Madame la Présidente, j'appuie sans aucune réserve la motion présentée par le député de .
À en juger par les propos tenus par des députés du parti ministériel aujourd'hui, je dois dire que le gouvernement ne comprend rien. L'énergie propre, l'électricité propre, et l'énergie renouvelable ne sont pas synonymes. Il appartient au gouvernement de comprendre la différence et de comprendre pourquoi il est important de se tourner vers les énergies renouvelables et de devenir membre de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables.
Je vais fournir trois exemples qui montrent que le gouvernement ne comprend rien. D'abord, le budget de 2009. Puis, la mise à jour économique de l'automne 2008. Enfin, la politique Prendre le virage. En revenant en arrière pour prendre le virage, nous comprendrons le message contenu dans le budget et la mise à jour économique de l'automne. Dans ces trois documents, la définition que donne le gouvernement à « énergie propre » ne comprend pas les mots « énergie renouvelable ». Le gouvernement ne sait pas ce qu'est l'énergie renouvelable.
Le gouvernement définit l'énergie propre en ces mots: « charbon propre », une énergie vers laquelle aucun gouvernement au Canada ne s'est tourné entièrement. Toutefois, il faut le reconnaître, le gouvernement de l'Alberta a devancé les autres provinces à cet égard. Les conservateurs ne comprennent pas dans quelle voie s'engage le reste du monde et nous perdons notre avantage concurrentiel.
J'appuie la motion du député sans aucune réserve. Le fait de se joindre à l'Agence internationale pour les énergies renouvelables ne suffit même pas. Nous devons prendre le taureau par les cornes. C'est une chose pour le gouvernement de dire qu'il ne peut pas agir sur le front des changements climatiques parce que le Canada se retrouvera désavantagé au plan économique, mais c'en est une autre de dire que le Canada n'adhérera pas à l'Agence internationale pour les énergies renouvelables, qu'il n'aidera pas les pays en développement en faisant la promotion du transfert technologique, pas plus qu'il ne les aidera à faire en sorte que leur approvisionnement énergétique soit propre. Cela serait bien trop logique.
Le gouvernement a assené un terrible coup aux énergies renouvelables en ne les finançant pas, dans le budget. Certes, on a investi dans ce domaine auparavant, mais une grande part des investissements a été faite dans le cadre du budget néo-démocrate historique de 2005. Certes, le gouvernement a investi dans les énergies renouvelables auparavant. En fait, le programme était tellement populaire qu'il ne suffisait plus à répondre à la demande. Qu'à cela ne tienne, le gouvernement s'est empressé de supprimer ce programme. Il n'investit plus d'argent frais dans les énergies renouvelables. Il a fermé la porte au nez du secteur énergétique en émergence au Canada. Il ne veut pas d'électricité renouvelable au Canada. Il serait parfaitement heureux si l'industrie déménageait aux États-Unis et que tous les investissements provenaient d'Europe. Le gouvernement ne veut pas construire un secteur des énergies renouvelables au Canada.
Qu'a fait le président Obama durant le premier mois après son élection? Il a prolongé de trois ans les crédits d'impôt accordés aux producteurs d'énergie éolienne, d'énergie solaire et d'autres énergies renouvelables. Il a accordé des crédits d'impôt à ceux qui investissent dans les énergies renouvelables et des subventions aux producteurs qui ne pouvaient pas bénéficier des crédits d'impôt. Il a versé 4,5 milliards de dollars en prêts et en subventions pour la mise en place de réseaux intelligents. Pourquoi est-ce important? C'est parce qu'il faut des réseaux intelligents si on veut généraliser le recours aux énergies renouvelables. Les États-Unis ne peuvent tout simplement pas se relier aux réseaux énormes que nous supportons au Canada. On a également versé des fonds aux producteurs d'énergie pour les inciter à fournir de l'énergie renouvelable.
Le budget et les politiques du vont totalement à l'encontre des politiques américaines et des propos que nous répète jour après jour le . Chaque semaine, il nous dit qu'il a encore une fois rencontré les Américains dans le cadre du dialogue canado-américain sur la sécurité énergétique et les changements climatiques et qu'il harmonise son approche avec la leur. Rien ne pourrait être plus faux.
Le gouvernement conservateur a refusé d'appuyer le secteur des énergies renouvelables, alors que le président Obama a ouvert les bras à ce secteur et comprend ce que disent les Européens. Il comprend aussi ce que dit l'Agence internationale de l'énergie, que le député d'en face appuie fièrement. Même cette agence, qui fonde la majeure partie de son travail sur les combustibles fossiles, affirme que le temps est venu d'investir dans les énergies renouvelables, que les pays n'ont d'autre choix que de s'éloigner des combustibles fossiles s'ils veulent demeurer concurrentiels.
Nos politiques en matière d'énergie et de changements climatiques ne sont pas harmonisées. Au contraire, le Canada refuse d'adhérer à l'Office international des énergies renouvelables. Nous refusons de prendre des mesures de lutte contre les changements climatiques. Nous refusons d'investir dans les énergies renouvelables.
Il est regrettable que le député ait voté en faveur de ce budget. Je suis d'autant plus heureuse qu'il ait proposé cette motion qui montre clairement qu'il pense que le gouvernement devrait changer de cap. Nous devons modifier ce budget. Nous devons réinvestir dans les énergies renouvelables, y compris dans l'aide aux pays les moins développés.
En mars, contrairement à ce qu'a déclaré le , les États-Unis sont allés de l'avant pour édicter une loi visant à promouvoir le développement des énergies renouvelables. Le mois dernier, les États-Unis déposaient leur projet de loi de 2009 sur l'énergie verte et la sécurité. Cette mesure législative a été soumise au public pour discussion avant même le dépôt du projet de loi. Imaginez cela. Les États-Unis se sont ouverts au public, aux Américains, et ils leur ont demandé ce qu'ils pensaient de leur programme d'innovation et de l'investissement et des mesures réglementaires proposés en faveur des énergies renouvelables. Ce projet de loi a été déposé par le président du comité américain de l'énergie et du commerce et par le président du sous-comité de l'énergie et de l'environnement. Il ne fait aucun doute que les agences américaines responsables de l'énergie et de l'environnement se donnent la main et qu'elles sont tout à fait favorables aux énergies renouvelables.
La publication de ce projet de loi est louable pour deux raisons. Premièrement, tendre la main aux Américains et leur demander leur avis sur la proposition est un processus transparent. Ce processus va-t-il assez loin? Notre politique en matière de changements climatiques et d'énergie va-t-elle dans le bon sens?
Deuxièmement, les Américains adoptent des mesures législatives. Non seulement appuient-ils les mesures favorables aux investissements et aux énergies renouvelables, mais encore ils imposent des exigences législatives et des mesures de promotion des énergies renouvelables, notamment une norme légalement contraignante en matière d'électricité renouvelable. En vertu de cette norme, 25 p. 100 de l'énergie offerte par les détaillants d'électricité dont les ventes seront supérieures à un million de mégawattheures devront provenir de sources renouvelables d'ici 2025. Ce serait bien si notre gouvernement fédéral faisait la même chose.
Ces mesures permettront d'assainir l'air, de réduire la pollution et de sécuriser l'approvisionnement énergétique des États-Unis qui pourront ainsi se libérer de leur dépendance face aux carburants fossiles. Les États-Unis font preuve du leadership et de la volonté politique nécessaires pour légiférer et pour promouvoir les énergies renouvelables.
Une deuxième mesure législative annoncée récemment par les États-Unis porte sur la réglementation de l'éthanol par la United States Environmental Protection Agency. Il s'agit d'une norme en matière de carburant renouvelable qui exige une réduction de 20 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre dans le processus de production de l'éthanol. Que fait le Canada? Il encourage une plus grande utilisation de l'éthanol, mais n'impose aucune exigence quant aux émissions de gaz à effet de serre. Est-ce que ça ressemble à une harmonisation de la politique environnementale et celle sur les changements climatiques? C'est tout le contraire.
Que fait le gouvernement? Il a sûrement été informé de ces mesures. Le a répété à la Chambre que les politiques du gouvernement rejoignent celles des États-Unis, que les deux pays entretiennent un bon dialogue.
Où sont les normes tant attendues et si souvent promises sur la pollution atmosphérique? Pourquoi ce délai? Où sont les règles juridiquement contraignantes tant attendues et si souvent promises sur les gaz à effet de serre? Pourquoi le gouvernement s'attaque-t-il ainsi au secteur canadien de l'énergie renouvelable alors que celui-ci commençait à prendre son envol et à être compétitif? Pourquoi le gouvernement ignore-t-il les conseils des organismes internationaux de premier plan, y compris l'Agence internationale de l'énergie, et de tous les organismes occidentaux importants qui, pour la plupart, sont favorables à l'Agence internationale pour l'énergie renouvelable?
Le gouvernement va-t-il retirer ses oeillères et demander conseil auprès d'experts indépendants compétents du secteur de l'énergie renouvelable? Va-t-il vraiment passer à l'action et revoir son budget et sa stratégie pour une électricité plus propre? Va-t-il se pencher sur les changements climatiques afin d'appuyer le secteur canadien de l'énergie renouvelable?
Comme l'économie éprouve des difficultés, notamment l'industrie des combustibles fossiles, pourquoi le gouvernement tourne-t-il le dos à ce secteur d'avenir? On rapporte que les investisseurs européens se tournent vers le secteur américain de l'énergie renouvelable. Nos entreprises vont y perdre au change. Le gouvernement va-t-il intervenir et soutenir la compétitivité du secteur canadien de l'énergie renouvelable? Va-t-il passer à l'action et au moins devenir membre de l'AIER pour aider les pays moins développés à lutter contre les changements climatiques?
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Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui pour appuyer la motion du député, qui demande au gouvernement d'accentuer le soutien fourni au secteur canadien des énergies renouvelables et d'inscrire le Canada comme membre à part entière de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables.
Des entrepreneurs, des scientifiques et des intellectuels de premier plan considèrent que l'humanité n'aura pas de plus grands défis au cours des 50 prochaines années que ceux qui consistent à produire de l'énergie renouvelable, à reprogrammer le code génétique pour éviter les maladies et à inverser le vieillissement.
Ils décrivent le soleil comme une source terriblement attrayante d'énergie verte. Toutes les heures, le soleil inonde la Terre d'une plus grande quantité d'énergie que n'en consomme la population de la planète en une année. Le problème, tel qu'ils le définissent, consiste à trouver le moyen de capter un dix-millième de l'énergie solaire qui atteint la Terre, ce qui suffirait pour répondre à la totalité des besoins énergétiques de l'humanité. Il s'agit également de convertir cette énergie sous une forme utilisable et de la stocker.
En relevant le défi de l'énergie propre, on pourrait changer le monde. Pour relever ce défi, il faudra toutefois la participation des acteurs économiques et politiques, qui privilégient souvent les technologies peu coûteuses mais polluantes, par rapport aux technologies de l'énergie renouvelable, et ce, malgré la réglementation environnementale.
L'humanité est néanmoins capable de relever le défi, comme elle en a fait la preuve, par exemple, lorsque la vision du président Kennedy, en 1961, a donné lieu à des investissements financiers majeurs encadrés par une ferme volonté politique. Voici ce que le président disait à l'époque:
Ce pays devrait s'engager à atteindre, avant la fin de la décennie, l'objectif d'envoyer un homme sur la Lune et de le ramener sur Terre sain et sauf. Aucun projet spatial ne sera plus impressionnant que celui-là pour l'humanité, pendant cette période. Aucun projet ne sera plus important pour l'exploration de l'espace à long terme. Aucun ne sera plus difficile ou coûteux à réaliser [...] Mais, si nous acceptons de relever ce défi, ce sera en fait tout un pays, et non un seul homme, qui ira sur la Lune.
Sur Terre, un autre projet, le tunnel sous la Manche, dont la réalisation a été proposée pour la première fois en 1802, a coûté 15 milliards de dollars. Sa construction a duré sept ans et a mis à contribution 13 000 travailleurs. Depuis 1994, le tunnel relie l'Angleterre à la France. La Tour du CN, qui domine la ville de Toronto, a été construite en 40 mois. Elle résout les problèmes de télécommunication ayant résulté du boom de la construction dans les années 1960.
Aujourd'hui, nous avons besoin d'une nouvelle vision. Comme le dit James Collins, il nous faut un grand objectif audacieux qui donne le vertige. Il nous faut nous fixer un objectif d'exploitation de l'énergie renouvelable qui déclenche un flot continu d'améliorations, d'innovations et de renouveau. Nous avons besoin d'objectifs tangibles comme celui que s'est fixé Amazon, qui propose à ses clients d'acheter en moins de 60 secondes n'importe quel livre déjà publié dans n'importe quelle langue. Nous devons investir économiquement et politiquement dans l'énergie renouvelable, étant donné que les changements climatiques constituent notre problème environnemental le plus urgent.
Nous ne pouvons plus choisir entre sauver notre économie et sauver notre environnement. Aujourd'hui, nous devons choisir entre prospérité et déclin. Il faut décider si nous voulons être le principal producteur et consommateur de l'ancienne économie ou un chef de file de la nouvelle économie de l'énergie renouvelable.
Nous devons nous rappeler que le pays qui mène le monde en créant de nouvelles sources d'énergie sera nécessairement à la tête de l'économie mondiale du XXIe siècle.
Si l'on ne parvient pas à limiter la hausse de température à 2 °C au-dessus des niveaux d'avant l'ère industrielle, il deviendra impossible d'éviter des changements dans la capacité de la Terre à soutenir l'humanité, et ces changements pourraient bien être irréversibles. Nous avons cinq chances sur six de nous maintenir en-deçà de cette limite si les émissions de gaz à effet de serre sont réduites de 80 p. 100 à échelle mondiale d'ici 2050 par rapport à 1990.
Devant ces faits, on a tenu, cette année, 17 ateliers sur les changements climatiques sous le thème « The Shifting Power Equation » au Forum économique mondial, à Davos, en Suisse. En tout, 2 400 grands leaders de ce monde, dont 800 chefs d'entreprise, ont assisté à des ateliers sur l'économie des changements climatiques, les moyens de rendre les pratiques vertes lucratives et les questions juridiques relatives aux changements climatiques. Le tout s'est terminé par une séance plénière intitulée « A Call to Action ».
C'est clair que les dirigeants du monde des affaires savent que les changements climatiques représentent un important défi économique et social et que, si l'on ne prend pas des mesures tout de suite, les interventions futures n'en seront que plus coûteuses. Ces gens reconnaissent que, pour pouvoir contrer les changements climatiques, il faut de façon claire et franche exposer les défis à relever et être conscients que les pays riches doivent faire les premiers pas en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre et que tous les pays doivent prendre des mesures.
Les chefs d'entreprises sont donc déterminés à lutter contre les changements climatiques et ont déjà élaboré des stratégies de réduction des émissions au sein de leur entreprise. Plus important encore, ils appuient le plan d'action de Bali et son programme de négociation d'un cadre stratégique climatique international destiné à succéder au Protocole de Kyoto et ils sont prêts à collaborer avec les gouvernements pour que cela se concrétise.
Il existe de nombreux moyens d'atténuer les changements climatiques et de s'y adapter, qu'il s'agisse de captage et de stockage du carbone, de diesel plus propre, de production combinée de chaleur et d'électricité, de l'abandon des combustibles fossiles, de véhicules hybrides ou d'énergie renouvelable, pour ne nommer que ces quelques techniques palliatives.
Chaque pays favorisera diverses combinaisons de politiques et de technologies pour réduire ses émissions. Avec ses importantes réserves de biomasse, d'eau et de vent, le Canada doit, avec l'aide du gouvernement, assurer la croissance du secteur de l'énergie renouvelable ainsi que la commercialisation de produits et de technologies pertinents au cours des prochaines années.
Industrie Canada appuie le développement et la démonstration de technologies d'énergie renouvelable et mène des recherches afin d'évaluer les perspectives économiques que ces technologies créeront pour le Canada, la capacité de production intérieure pour appuyer l'industrie de l'énergie renouvelable, et les occasions d'investissements.
Une collaboration sans précédent entre tous les intervenants est nécessaire pour établir un lien entre le climat et l'économie. Il faut que le gouvernement travaille avec le secteur privé, la société civile, les spécialistes du climat, les économistes environnementaux et les spécialistes du commerce.
En termes concrets, le Canada doit faire partie du premier groupe de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, qui comprend 78 pays en date de janvier 2009, dont le but est de veiller à ce que ce secteur en émergence rapide puisse s'exprimer clairement lors des négociations des Nations Unies sur les changements climatiques l'année prochaine.
L'agence a pour buts, entre autres, de travailler avec ses membres pour améliorer l'environnement politique relativement à l'utilisation d'énergies renouvelables, d'encourager le transfert de technologies et d'appuyer le renforcement des capacités en matière d'énergies renouvelables, buts très semblables à ceux d'Industrie Canada.
Le ministre allemand de l'Environnement soutient que l'Agence internationale pour les énergies renouvelables aidera à promouvoir le secteur émergent à un moment où le ralentissement économique mondial suscite des craintes selon lesquelles certains projets à intensité capitalistique élevée dans le domaine des énergies de remplacement pourraient avoir du mal à trouver des fonds.
En conclusion, nos plus importants défis sont la crise économique mondiale et les changements climatiques. L'humanité a besoin d'une solution au problème des changements climatiques qui soit crédible sur le plan scientifique et viable et stable sur le plan économique, et le Canada a besoin d'un plan qui mise sur ses abondantes sources d'énergie renouvelable et qui jouit de l'appui de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables.
Enfin, nous devons tenir compte des paroles de Severn Suzuki qui, à l'age de 12 ans, lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, se battait pour son avenir et nous a mis au défi de nous battre pour les générations futures. Elle a dit:
N'oubliez pas pourquoi vous êtes ici [...] pour qui vous vous battez. Nous sommes vos enfants. C'est vous qui décidez le genre de monde dans lequel nous grandissons.
Les parents devraient pouvoir réconforter leurs enfants en leur disant: « Tout va bien aller. Ce n'est pas la fin du monde. Nous faisons tout ce que nous pouvons. » Je ne pense plus que vous pouvez nous dire cela.
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Madame la Présidente, le plan de lutte contre les changements climatiques du gouvernement canadien repose en grande partie sur l'énergie renouvelable.
Nous avons le devoir envers les générations futures d'agir contre les changements climatiques et d'agir maintenant. Voilà pourquoi au début de 2007, le gouvernement du Canada a annoncé des initiatives d'efficacité énergétique en vue d'atteindre son objectif de réduire de 20 p. 100 les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020.
En même temps, nous devons équilibrer les besoins de notre environnement et ceux de notre économie. La production d'énergie est l'épine dorsale de l'économie canadienne. Depuis longtemps, elle contribue beaucoup à la qualité de vie de tous les Canadiens.
Avant le ralentissement économique, la production d'énergie au Canada se chiffrait à environ 100 milliards de dollars annuellement. Toutefois, la production et la consommation d'énergie sont également les sources principales de la pollution atmosphérique et des émissions de gaz à effet de serre au Canada.
La tâche qui nous attend est double: rendre la production et l'utilisation des combustibles fossiles moins polluantes, et augmenter la consommation d'énergie propre en aidant les Canadiens à utiliser l'énergie plus efficacement, à accroître l'approvisionnement en énergie renouvelable et à mettre au point des technologies plus propres de production de l'énergie.
L'Initiative écoÉNERGIE de 3,6 milliards de dollars, qui a été lancée par notre gouvernement en 2007, fournit un ensemble de programmes conçus à cette fin. Nos programmes éconergétiques mettent l'accent sur la production d'énergie, l'industrie, les entreprises, le transport et, surtout, sur les propriétaires. Ces programmes ont remporté un succès considérable, surtout dans le domaine de l'énergie renouvelable.
Je suis heureux de pouvoir fournir quelques exemples. Le programme écoÉNERGIE pour l'électricité renouvelable investit près de 1,5 milliard de dollars dans l'exploitation de sources d'énergie propre et renouvelable, comme l'énergie éolienne, les centrales hydroélectriques à faible impact, l'énergie de la biomasse ainsi que l'énergie géothermique, solaire, photovoltaïque et marine.
À ce jour, ce programme a engagé environ 934 millions de dollars, ce qui représente plus de 2 884 mégawatts d'électricité renouvelable propre. Cette année, nous connaîtrons un succès encore plus grand. Il reste 498 millions de dollars à attribuer pour la production d'électricité renouvelable, et nous examinons actuellement de nombreuses demandes.
Au bout du compte, cette initiative permettra de produire 14,3 terawatt-heures d'électricité à partir de sources renouvelables. Cela permettra d'alimenter un million de foyers.
Dans le cadre de notre programme écoÉNERGIE pour l'électricité renouvelable, nous appuyons la consommation d'énergie renouvelable par l'industrie, les entreprises et les institutions. Nous étendons également l'utilisation de l'énergie renouvelable au chauffage des locaux et de l'eau.
Notre gouvernement encourage aussi les Canadiens à installer des technologies d'énergie renouvelable dans leur maison. On fournit des subventions aux propriétaires pour qu'ils puissent installer des chauffe-eau fonctionnant à l'énergie solaire ainsi que des thermopompes utilisant le sol ou l'eau comme source de chaleur et qu'ils puissent contribuer à l'application de solutions.