Que la Chambre a perdu confiance dans le gouvernement.
Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour annoncer formellement que l'opposition officielle a perdu confiance dans le gouvernement. C'est une décision sérieuse et nous nous devons d'expliquer à la Chambre et aux Canadiens les motifs qui nous poussent à agir ainsi.
[Français]
Nous avons perdu confiance en ce gouvernement. Nous nous mettons debout pour protéger les gens qui ont été abandonnés par ce gouvernement. Je vais essayer de donner des raisons concrètes pour lesquelles nous allons retirer notre confiance en ce gouvernement.
[Traduction]
Premièrement, les conservateurs ont perdu la maîtrise des finances publiques de notre pays. Il y a un an, ils étaient au bord du déficit. En février, ils affichaient un déficit de 32 milliards de dollars. Soudainement, quatre ou cinq semaines plus tard, le déficit était de 50 milliards de dollars. Puis, à la fin de l'été, ils annonçaient que le déficit atteignait 56 milliards de dollars.
Qui à la Chambre peut vraiment croire que ce chiffre ne grimpera pas à près de 60 milliards d'ici Noël? C'est un horrible bilan et quelqu'un à la Chambre doit intervenir pour décrire la situation telle qu'elle est, c'est-à-dire une échec lamentable sur le plan de la gestion des finances publiques du pays. Et les conservateurs n'ont de plan pour nous en sortir.
Tous les Canadiens doivent comprendre qu'ils traîneront ce déficit comme un boulet. Il compromet notre capacité de fournir des soins de santé adéquats aux Canadiens dans l'avenir. Il compromet notre capacité d'aider les personnes âgées et de garantir une retraite confortable à nos concitoyens. Il compromet notre capacité d'aider les chômeurs. C'est là la première raison qui fait que nous ne pouvons plus avoir confiance dans le gouvernement.
La deuxième raison, c'est une question que nous devons nous poser. Nous avons un déficit de 56 milliards de dollars, et qu'est-ce que cela nous donne en retour? Avons-nous quelque chose de nouveau, un grand projet visant à renouveler les infrastructures de notre pays, à nous rendre plus forts et plus unis? Ce que nous avons plutôt, c'est un programme de récompenses pour le Parti conservateur du Canada. Les circonscriptions conservatrices ont bénéficié de façon disproportionnée de ces fonds de relance, et nous avons les chiffres pour le prouver.
Puis il y a la question du déblocage de ces fonds. Nous avons vu les communiqués de presse et entendu les annonces disant que 90 p. 100 des fonds avaient été engagés, mais lorsque nous regardons ce qui se passe vraiment sur le terrain, nous constatons que seulement 12 p. 100 des fonds de relance ont bel et bien été versés. J'ai été dans un champ de soja à Burlington. Les conservateurs voudraient nous faire croire qu'il a été transformé en parc de stationnement, mais je puis assurer à tous que c'est encore un champ de soja.
Et il y a pire. Le gouvernement s'est servi de l'argent des contribuables et a dépensé six fois plus pour faire la promotion de son propre plan d'inaction plutôt que de s'occuper de la santé publique des Canadiens et de les mettre en garde contre les dangers du virus H1N1.
J'en arrive à la troisième raison, à savoir la protection de la santé publique des Canadiens. Dans le cas de la grippe H1N1, on voit à la télévision que, dans d'autres pays, la population se fait déjà vacciner. Au Canada, nous attendons toujours un plan en ce sens. Nous attendons toujours le vaccin. C'est la responsabilité du gouvernement, mais il n'agit pas.
Si les gens se rendaient dans les collectivités autochtones pour discuter avec les chefs, comme je l'ai fait hier, ils seraient consternés d'entendre ce que la a déclaré, soit que 90 p. 100 des communautés autochtones sont prêtes à faire face à l'épidémie de grippe H1N1. Les autochtones savent très bien que leurs postes de soins infirmiers ne sont pas prêts. Qu'ont-ils reçu du gouvernement? Des housses mortuaires.
Et ça ne s'arrête pas là. Partout au pays, des patients atteints du cancer et de maladies cardiaques attendent de subir un examen ou un diagnostic de médecine nucléaire, et ce, parce que le gouvernement, depuis son arrivée au pouvoir il y a quatre ans a, deux fois plutôt qu'une, négligé d'assurer un approvisionnement suffisant en isotopes nucléaires aux hôpitaux canadiens. Ce bilan est un échec.
Comme si ce n'était pas suffisant, alors que le système de santé canadien fait constamment l'objet de critiques de la part de nos voisins idéologues au sud de la frontière, que disent les députés de l'autre côté de la Chambre? Rien. Ils restent muets comme des carpes. Voilà le bilan du gouvernement en santé publique.
Voyons maintenant ce qu'ont fait les conservateurs dans les domaines de la technologie et de l'emploi au Canada. Depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement, il y a près de quatre ans, la liste des grandes sociétés canadiennes qui ont fait faillite ou encore qui ont été achetés par des intérêts étrangers ou cédés à des étrangers ne cesse de s'allonger: Nortel, Inco, Falconbridge, Stelco et Alcan. Rien n'a été fait pour préserver les emplois et la technologie mise au point au pays.
Nous nous trouvons maintenant dans une situation absurde où nous avons, dans la région de Kitchener—Waterloo, un grand pôle technologique regroupant des entreprises qui font figure de chef de file dans le monde entier, mais qui regardent le train passer parce que des technologies et des brevets canadiens mis au point au pays sont vendus à leurs concurrents. Comment allons-nous créer les emplois de demain si le gouvernement ne préserve pas la technologie canadienne aujourd'hui?
Nous nous réjouissons des investissements publics, mais nous souhaitons qu'il y ait des examens publics transparents pour que les travailleurs et les employeurs canadiens puissent savoir exactement quels engagements les entreprises étrangères prennent lorsqu'elles viennent s'installer au Canada de sorte que nous en retirions des avantages nets.
Je passe à un autre secteur où le gouvernement a laissé tomber les Canadiens. Le gouvernement conservateur n'a pas su protéger les Canadiens à l'étranger. Des gens comme Suaad Mohamud et Abdelrazik ont constaté que leur passeport n'avait pas la valeur qu'ils lui attribuaient. Ils ne peuvent pas compter sur la protection du gouvernement du Canada.
De ce côté-ci de la Chambre, nous affirmons qu'un Canadien est un Canadien, un point c'est tout.
Puisque je parle du Canada outre-mer, je précise que le gouvernement, pendant quatre longues années, a fait diminuer l'influence et le poids du Canada à l'étranger. Qui, dans le monde, peut nous prendre au sérieux comme partenaire dans la lutte contre les changements climatiques? Nous avons été plus que discrets à Bali et nous serons encore plus que discrets à Copenhague, si le gouvernement actuel survit.
Qui voudra bien écouter la position du Canada sur les changements climatiques? Il y a eu trois ministres de l'Environnement et trois plans, mais rien n'a été fait. Nous avons perdu toute crédibilité dans ce domaine sur la scène internationale. Qui voterait pour le Canada?
Qui voterait pour faire entrer le Canada au Conseil de sécurité? Nous y avons occupé une place à pratiquement toutes les décennies depuis la fondation de l'institution. Qui voterait pour donner un siège au Canada à ce conseil lorsque le du Canada ne se donne même pas la peine de se présenter à l'Assemblée générale de l'ONU?
Qui, en Chine ou en Inde, prendra au sérieux l'esprit d'entreprise canadien, la technologie canadienne et les produits canadiens si le du Canada ne se donne même pas la peine de diriger des missions commerciales visant à ouvrir les marchés de ces deux pays aux entrepreneurs canadiens?
Ce sont là des exemples des défaillances qui nous ont amenés semaine après semaine et mois après mois, pas uniquement au cours de la dernière année, mais depuis quatre longues années, à conclure que nous ne pouvons pas continuer de soutenir le gouvernement.
Peut-on parler d'une incompétence manifeste ou de malveillance manifeste? C'est un peu des deux, mais il y a autre chose qu'il faut appeler par son nom. Nous constatons un dessein plus pernicieux et il s'agit d'affaiblir de façon permanente la capacité du gouvernement fédéral d'aider les Canadiens.
Il existe chez nos vis-à-vis, ce que l'on pourrait appeler l'idéologie consistant à « affamer la bête ». Nous savons d'où provient cette idéologie, mais elle ne convient pas au Canada. Elle affaiblira le Canada et pourrait un jour le rendre méconnaissable.
Notre parti est tout à fait contre cette idéologie. Et nous sommes contre car nous croyons profondément que si cette idéologie l’emporte au pays, elle affaiblira de manière permanente le tissu qui unit notre société : le système de santé dont nous sommes si fiers, les services aux personnes âgées qui font de nous une société civilisée, la capacité de notre société à assurer à ses citoyens une retraite confortable.
L’actuel gouvernement travaille sur un seul et unique plan. Affamer la bête et abaisser les attentes envers le gouvernement à un tel niveau que les Canadiens arrêteront tout simplement d’avoir des attentes envers leur gouvernement. C’est une manière indigne de gouverner ce pays, et nous sommes contre.
[Français]
Les Canadiens ne cherchent pas un gouvernement centralisateur. La vision de ce parti à la Chambre est celle d'un gouvernement de coopération, d'un gouvernement qui reflète les vraies valeurs des Canadiens comme l'entraide, et non le chacun pour soi, les valeurs de compassion et de compétence. Les Canadiens cherchent un gouvernement qui comprend les mots comme compromis, collaboration, compassion, respect. On attend en vain un gouvernement qui réponde à ces valeurs.
[Traduction]
Ce n'est pas uniquement l'idéologie des conservateurs et leurs politiques que nous rejetons. C'est la façon dont ils font de la politique au Canada et ce qu'ils ont fait à la chose politique. Pour eux, tous les adversaires sont des ennemis. On ne peut pas gérer le Canada de cette façon. On ne peut pas diviser notre pays de cette façon.
Pour les conservateurs, tous les adversaires sont des ennemis, tous les moyens sont bons et les fonds publics peuvent servir à des fins partisanes. Cette idéologie n'est pas digne de la tradition politique canadienne.
Lorsque les conservateurs ont passé un peu de temps en privé avec leurs amis lors d'un événement bénéfice à Sault Ste. Marie, leur véritable programme a fait surface. Ils veulent déclencher des élections pour donner une leçon aux Canadiens. Personnellement, ce n'est pas de cette façon que je conçois la démocratie. Ce n'est pas non plus sous cet angle que le Parti libéral envisage la démocratie.
C'est la population qui nous donne des leçons plutôt que le contraire. On ne déclenche pas des élections pour donner une leçon à des juges de gauche. On ne se lance pas dans une campagne électorale pour donner une leçon aux femmes qui en aident d'autres à sortir du cycle de la violence familiale. Le Parti libéral souhaite que les élections rapprochent les Canadiens et les amènent à se dépasser.
L'approche politique des conservateurs affaiblira et divisera le Canada. Qui plus est, les conservateurs cultivent un certain cynisme au sujet de la politique parce qu'ils font fi de leurs promesses ou négligent d'y donner suite. Ils font preuve d'une indifférence renversante à l'égard de leurs engagements.
Le est figé dans le présent: il ne se rappelle pas les promesses qu'il a faites aux Canadiens hier et ne se rappelle pas celles qu'il prévoit faire demain. À propos des fiducies de revenu, il prétend ne pas se rappeler avoir jamais fait cette promesse. À propos de la nomination des sénateurs, il prétend ne pas se rappeler avoir jamais promis de réformer cette institution. Il prétend ne pas se rappeler qu'il avait promis que les impôts n'augmenteraient pas.
Notre parti, en examinant les choses de près, a découvert que les conservateurs avaient caché leur intention d'aller chercher 13 milliards de dollars sous forme de charges sociales. Ils n'ont tout simplement pas le courage de dire aux Canadiens ce qu'ils sont en train de faire.
[Français]
Nous méritons mieux. Nous méritons un gouvernement de compassion, de créativité, de collaboration, un gouvernement qui unit les Canadiens, qui ne les divise pas, un gouvernement qui invite les Québécois et les francophones de tout le pays au pouvoir, un gouvernement qui va gouverner au lieu de diviser les Canadiens avec des jeux partisans.
[Traduction]
Nous voulons un gouvernement qui croit qu'il faut dire la vérité aux Canadiens, un gouvernement qui croit que la croissance n'est pas juste un miracle dû au marché. Il faut une orientation stratégique bien définie par un gouvernement créatif et prompt à la compassion.
Nous voulons un gouvernement qui pense en fait pouvoir endosser le rôle de leader, et non être à la traîne, dans ce grand drame, ce grand défi que sont les changements climatiques mondiaux. Nous voulons un gouvernement qui croit à la compassion et à la créativité des Canadiens, qui se tient à leurs côtés et n'est pas contre eux, pour bâtir un grand pays, ensemble. Ce n'est pas le gouvernement que nous avons en ce moment et nous ne pouvons pas prétendre plus longtemps le contraire.
C'est pourquoi nous allons intervenir à la Chambre afin d'appuyer les Canadiens que le gouvernement a abandonnés. Nous ferons notre travail même si le gouvernement ne fait pas le sien.
:
Monsieur le Président, le gouvernement conservateur est au pouvoir depuis presque quatre ans. C'est pourtant la première fois qu'un parti d'opposition présente une motion de censure, ce qui en dit long sur la qualité du gouvernement, sur la qualité du leadership et de l'administration du .
Nous traversons actuellement une période de récession économique mondiale qui n'a pas commencé au Canada, mais nous en subissons l'impact. En fait, le Canada a été le dernier grand pays industrialisé à ressentir les effets de la récession et le gouvernement est déterminé à faire en sorte que le Canada soit le premier grand pays industrialisé à s'en sortir.
Les Canadiens de toutes les régions du pays, d'un océan à l'autre, d'est en ouest, du nord au sud, ceux des régions rurales agricoles et ceux des villes s'inquiètent de leur situation financière.
Les électeurs de ma circonscription, , veulent que le gouvernement et le Parlement concentrent leurs efforts sur l'économie, les emplois et les préoccupations de la population. Ils veulent un gouvernement qui, en fin de compte, accepte de mettre la politique de côté pour travailler dans le meilleur intérêt du pays. C'est la sagesse même.
Voilà environ 25 ans déjà que je m'implique en politique et au gouvernement. En janvier dernier, j'ai pu observer un événement extraordinaire. J'ai vu deux personnes, le du Canada et le premier ministre de l'Ontario changer de ton et s'entendre pour mettre de côté les positions politiques conservatrices et libérales pour travailler pour le bien national. C'est ce que mes électeurs attendaient. En fait, c'est ce qu'ils exigeaient. La relation entre le gouvernement de l'Ontario et celui du Canada est très solide.
Je devrais cependant dire d'emblée que je vais partager mon temps de parole avec la députée de , .
Pendant les 25 années que j'ai passées dans le monde de la politique et du gouvernement, la relation entre le gouvernement du Canada et le gouvernement de l'Ontario n'a jamais été meilleure. C'est même un nouveau sommet qui nous permettra d'obtenir des résultats concrets pour la population et l'économie de l'Ontario.
Pour la première fois depuis longtemps, la population de l'Ontario est traitée équitablement. Qu'il s'agisse du député de , à l'époque où il était premier ministre de l'Ontario, à la tête d'un gouvernement néo-démocrate, de Mike Harris lorsqu'il dirigeait un gouvernement conservateur et, maintenant, de Dalton McGuinty, à la tête d'un gouvernement libéral, l'un après l'autre, ils ont réclamé une plus grande équité. L'Ontario, où habitent 38 p. 100 de la population de ce magnifique pays, passait des moments difficiles et était en droit de s'attendre à recevoir 38 p. 100 de l'enveloppe nationale destinée aux infrastructures. Grâce au leadership du et du gouvernement actuels, l'Ontario a finalement reçu cette part.
Les deux leaders font du bon travail. Les deux ministres des Finances font du bon travail et les deux ministres chargés des infrastructures font du bon travail. Nos fonctionnaires, provinciaux et fédéraux, font du bon travail et il se passe en Ontario des choses formidables qui l'aident à faire face au ralentissement économique mondial.
Prenez la ville d'Ottawa, ma ville natale, qui a un conseiller municipal qui est passé par le NPD, des conseillers qui sont passés par le Parti libéral et d'autres par le Parti conservateur. Ils travaillent de manière constructive avec la province et le gouvernement fédéral pour produire des résultats. Nous sommes tous dans la même galère. Nous avons tous une rame dans l'eau et nous ramons à l'unisson. C'est ce que les gens attendent de nous.
Dans ma circonscription, nous prenons des mesures pour assurer la qualité de l'eau. La rivière des Outaouais a été le lieu de plusieurs déversements d'effluents non traités, ni plus ni moins, et les trois ordres de gouvernement ont uni leurs efforts, investissant 100 millions de dollars pour purifier l'eau. C'est là une priorité bien réelle pour mes électeurs et pour les gens de toute la région.
Nous unissons également nos efforts pour la construction d'un nouveau centre des congrès à Ottawa. Ce projet de 150 à 160 millions de dollars, qui a permis la création de 300 emplois, est actuellement en cours. Une fois terminé, le nouveau centre constituera un important stimulus pour l'industrie touristique, le secteur de l'hospitalité, les hôtels et autres attractions, sans oublier les magasins et les restaurants. Ce projet créera de l'emploi et il sera profitable pour notre région bien après la fin de la présente récession économique.
Des investissements ont également été faits dans le secteur du transport en commun dans la ville d'Ottawa, ce qui permettra de réduire la congestion et améliorera la qualité de vie des tous les gens de la région. Cette réduction de la circulation aidera à améliorer la qualité de l'air et à lutter contre les changements climatiques. Il y a deux projets qui méritent d'être soulignés, soit une modification des tracés à la station Baseline et d'importants travaux dans le secteur de Nepean Sud.
Cela ne se produit pas seulement à Ottawa.
J'aimerais dire quelques mots sur le député de qui a fait preuve d'un important leadership, non seulement dans sa propre circonscription, mais aussi à Windsor où la présente situation économique entraîne de sérieux problèmes. Le taux d'emploi dans la région est probablement le plus élevé au pays. Le député d'Essex a travaillé très fort et assumé un rôle de leadership au niveau régional. Windsor est loin d'être un bastion conservateur.
Voyons un peu ce qu'a dit le maire de Windsor:
Quand on compare le gouvernement (conservateur) actuel au gouvernement précédent, on se rend compte qu'il ne se contente pas de belles paroles, mais qu'il agit.
C'est une bonne nouvelle. Cela ne se produit pas seulement à Windsor.
Voyons un peu ce qui se passe dans la région de York où la mairesse du comté de King, Margaret Black, a dit:
Nous vous sommes très reconnaissants de votre dévouement et de tout le travail que vous avez fait pour réaliser ce rêve pour notre comté. Ce projet est un bon exemple de collaboration entre les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux afin d'améliorer la vie communautaire en mettant sur pied des installations qui pourront servir aux générations à venir.
La mairesse Black est en fait candidate pour le Parti libéral. Elle a mis la partisanerie politique de côté pour collaborer avec notre gouvernement, mais nous ne voyons pas une telle collaboration de nos vis-à-vis ici à la Chambre.
On a beaucoup parlé d'une répartition équitable de ces fonds. Le député de en a parlé un peu plus tôt. Le gouvernement fédéral a investi 137 millions de dollars en Colombie-Britannique pour brancher davantage de collectivités au réseau et faire disparaître le diesel polluant afin d'accroître le recours à l'hydroélectricité, qui est beaucoup plus propre, dans ces collectivités et favoriser le développement économique et la création d'emplois dans les années à venir.
Le parti représenté dans cette circonscription n'avait aucune importance. Ce qui importait, c'est qu'il y avait un besoin et qu'on pouvait en tirer un avantage à long terme. La députée néo-démocrate d' a dit: « À dire vrai, je me suis rendu compte que j'apportais beaucoup d'argent dans ma circonscription. »
Dans un moment d'honnêteté, un député du caucus libéral, le député de , a dit en parlant de la distribution équitable de l'infrastructure: « Si l'on examine globalement la situation, on constate que c'est réparti plus également. » Je suis d'accord avec lui.
Un député libéral à l'assemblée législative de ma province a dit:
Je vous le dis, j'obtiens beaucoup plus du député conservateur qui siège à mes côtés que je n'en obtenais du député libéral qui occupait cette place auparavant [...] Ce ne sont pas que des circonscriptions « conservatrices », il y a des circonscriptions « libérales » aussi.
Ce sont des circonscriptions canadiennes, et il y a là des Canadiens qui ont besoin d'un coup de pouce sur le plan de la création d'emplois.
Aujourd'hui même, on lisait dans le Kamloops News que le député libéral de Parkdale—High Park admettait que certaines de ses statistiques étaient « ambiguës ». C'est un premier pas.
Il y a du travail au Canada atlantique. Nous travaillons de façon constructive avec toutes les provinces, quelle que soit leur allégeance. Le Nouveau-Brunswick a un gouvernement libéral. Shawn Graham est un bon premier ministre. Écoutez les propos de son porte-parole, rapportés aujourd'hui dans le Telegraph Journal:
Les projets devant être réalisés avec le financement fédéral destiné au développement de l'infrastructure doivent être prêts à démarrer et pouvoir être complétés dans un délai prévu. Ce sont les critères fédéraux.
Ce sont en effet les critères que nous avons appliqués, et l'emplacement géographique n'a absolument pas été un facteur. C'est un exemple des situations où le a fait preuve de beaucoup de leadership en travaillant avec un premier ministre libéral des Maritimes.
Écoutez ce que disent des représentants de municipalités, car ce sont aussi des partenaires importants. Basil Stewart, président de la Fédération canadienne des municipalités, a déclaré en juin dernier: « Les choses commencent à bouger rapidement. Nous en sommes heureux. »
Peter Hume, président de l'Association des municipalités de l'Ontario, a déclaré: « Je veux vous féliciter, vous-même et vos ministres ainsi que l'ensemble des fonctionnaires, de travailler avec nous. C'est un travail de collaboration qui amène des investissements et des mesures de stimulation de l'économie bien nécessaires dans les localités de tous les coins de l'Ontario. »
J'ai eu l'occasion de visiter Sault Ste. Marie, une autre circonscription qui n'est pas représentée par un ministériel, où le a promis la réalisation de nouvelles installations pour le passage frontalier, un projet de 47 millions de dollars. C'est formidablement important.
J'ai travaillé avec le maire de Toronto, une ville où nous distribuons littéralement des centaines de millions de dollars pour la réalisation de projets d'infrastructure, afin d'y favoriser le développement économique et la création d'emplois.
Le travail n'est pas terminé. Les Canadiens, mes électeurs d'Ottawa-Ouest—Nepean, désirent et même exigent que nous travaillions ensemble pour régler les problèmes de l'économie, créer de l'emploi, bref faire le travail. Ils ne s'intéressent pas aux petits jeux politiques comme ceux que joue aujourd'hui le chef du Parti libéral, qui cherche à entraîner le Canada dans des élections anticipées par pur opportunisme politique.
:
Monsieur le Président, je dois avouer que je suis très perplexe face à cette motion de non-confiance déposée en Chambre par l'opposition officielle.
Allons droit au but: notre gouvernement se préoccupe de l'ensemble des familles et des travailleurs de ce pays. Mes collègues et moi travaillons d'arrache-pied pour créer des projets de relance économique pour toutes les régions du Canada. Malheureusement, les libéraux ne pensent qu'à nous mettre des bâtons dans les roues en provoquant des élections inutiles qui ralentiraient la mise en oeuvre de notre Plan d'action économique.
Au cours des derniers mois, les libéraux ne pensaient qu'à faire tomber le gouvernement et, du même coup, provoquer des élections. Notre gouvernement s'est concentré à mettre en place des projets partout au pays. Alors que les libéraux voulaient des élections inutiles et coûteuses pour les contribuables, nous, les conservateurs, nous avons travaillé afin que le Canada puisse sortir de la crise économique plus performant et plus fort que jamais.
Notre gouvernement a investi des sommes sans précédent dans l'économie, les projets d'infrastructure, le tourisme et la culture. Les mesures prises permettent aux Canadiens de disposer de plus d'argent au moment où ils en ont le plus besoin.
Je profite de cette tribune pour faire part de plusieurs réalisations de notre gouvernement au cours de la dernière année, particulièrement dans la région de Québec pour laquelle je suis responsable. Les gens de Québec ont fait confiance à notre gouvernement et c'est pour cette raison que je défends avec fierté les investissements et les efforts entrepris depuis le début de la crise économique. Nous avons travaillé à redonner à la région de Québec la reconnaissance qu'elle a toujours méritée. Nous sommes à l'écoute et nous avons pris des mesures concrètes et durables pour l'économie régionale.
D'ici 2011, au Québec, 4,5 milliards de dollars auront été investis en infrastructure grâce à notre Plan d'action économique. Ces investissements permettront notamment l'amélioration des routes et des systèmes d'aqueduc. Des emplois ont été créés et d'autres le seront. Le Québec pourra affronter fièrement les défis de demain.
Le 13 septembre dernier, j'ai eu le plaisir d'annoncer avec la province de Québec près de 303 millions de dollars pour la réalisation de 92 nouveaux projets dans le cadre du Fonds de stimulation de l'infrastructure. C'est par exemple un peu plus de 80 millions de dollars pour un groupe de 63 municipalités québécoises dans le cadre de l'Entente fédérale-provinciale relative au programme de renouvellement des conduites d'eau potable et d'eaux usées, le programme PRECO. C'est également plus de 125 millions de dollars, avec la contribution de la municipalité, pour plusieurs projets dans la région de Québec.
De plus, dans mon comté, c'est par exemple près de 10 millions de dollars annoncés conjointement avec la province et la ville de l'Ancienne-Lorette pour la construction d'un centre d'entraînement multigénérationnel dans cette ville.
Notre gouvernement a investi dans des projets d'infrastructure de grande envergure. Des projets qui ont non seulement stimulé l'économie locale, mais qui permettront à la région de Québec de demeurer un leader mondial dans plusieurs domaines.
Nos actions concrètes ont réussi à maintenir et à créer de nouveaux emplois, ce qui permet de développer et de faire prospérer notre économie. Parmi les nombreuses réalisations de notre gouvernement, nous pouvons compter plusieurs investissements importants.
En culture, le programme des manifestations touristiques de renom a octroyé 2,7 millions de dollars au Festival d'été de Québec, qui connaît chaque année un succès qui fait l'envie de plusieurs autres villes. Le Grand Rire de Québec, un événement touristique incontournable de la région, a reçu près de 1 million de dollars. Les Fêtes de la Nouvelle-France ont également reçu un montant de 500 000 $. Enfin, l'École de cirque du quartier Limoilou recevra un investissement de 3,2 millions de dollars.
Notre gouvernement a aussi fait des investissements dans le domaine de la recherche dont je suis particulièrement fière. Récemment, nous avons conclus une entente avec la firme GlaxoSmithKline dans laquelle le gouvernement fédéral investit 40 millions de dollars pour les installations situées à Sainte-Foy. Ces installations deviendront encore plus performantes et les futurs vaccins seront produits non seulement pour les Québécois et les Canadiens, mais aussi pour les gens de partout dans le monde.
À l'Université Laval, notre gouvernement a fait des investissements dans les infrastructures du savoir qui totalisent près de 19 millions de dollars, en plus des 12 millions de dollars destinés à l'Institut national d'optique. Les cégeps ne sont pas laissés pour compte avec près de 4 millions de dollars octroyés dans la région de Québec.
Notre gouvernement contribue largement à la revitalisation du quartier d'Estimauville avec un investissement de 88 millions de dollars pour la construction d'un édifice fédéral.
Quant aux investissements dans le PRECO pour les infrastructures reliées à l'eau, plus de 4 millions de dollars ont été investis dans la région de Québec afin d'offrir aux citoyens et citoyennes des infrastructures modernes.
Le Centre de foires recevra plus de 10 millions de dollars par l'entremise du programme Chantiers Canada.
Du côté du sport, le a annoncé à l'Université Laval la réfection de trois terrains de soccer et de la surface synthétique du terrain de football, ainsi que l'ajout de sièges supplémentaires. Il a également mentionné l'installation d'un nouveau tableau afficheur. Ces investissements permettront à l'Université Laval de fièrement accueillir la Coupe Vanier au cours des deux prochaines années.
Voilà plusieurs exemples du travail de notre gouvernement. Nous ne restons pas les bras croisés. Au contraire, notre gouvernement a amené des mesures additionnelles pour aider les Canadiens.
Par exemple, le projet de loi promet d'offrir entre 5 et 20 semaines supplémentaires de prestations d'assurance-emploi aux travailleurs de longue date afin de les aider financièrement pendant qu'ils cherchent un nouvel emploi.
Nous avons également proposé un crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire afin d'encourager les propriétaires canadiens à investir dans des projets qui permettront d'injecter de l'argent dans leur économie locale et ainsi d'y créer des emplois.
En effet, il y a deux jours, le député d' a voté contre les mesures que nous avons proposées pour venir en aide aux gens les plus touchés par la crise économique dans le seul but de provoquer une élection inutile.
Toutefois, notre gouvernement n'abandonnera pas les Canadiens alors que la planète entière fait face à une crise économique. Bien au contraire, notre gouvernement propose des mesures novatrices pour aider les Canadiennes et les Canadiens qui ne demandent qu'à travailler.
En somme, bien que les libéraux semblent n'avoir aucun intérêt pour la reprise économique, notre gouvernement a fait de l'économie sa priorité. Tous les indicateurs démontrent que nous sommes sur le bon chemin.
Le Plan d'action économique du Canada produit des résultats. Il stimule l'économie. Il protège et il crée des emplois.
Nous faisons présentement d'immenses progrès, mais il reste encore à faire. Notre gouvernement doit maintenir le cap et continuer de mettre le Plan d'action économique du Canada en oeuvre.
Nous créons des emplois, nous offrons un allégement fiscal et nous aidons ceux qui éprouvent des difficultés économiques. Nous aidons les Canadiens à se bâtir un avenir meilleur.
Notre gouvernement est déterminé à maintenir le cap. Faire autre chose serait imprudent et irresponsable. Malheureusement, le et les libéraux tentent de forcer la tenue d'élections inutiles et opportunistes. Il veulent des élections qui ne sont pas dans le meilleur intérêt du pays. Il veulent des élections qui mettraient en péril la reprise économique du Canada.
:
Monsieur le Président, d'entrée de jeu, je voudrais dire que 20 minutes pour faire le procès du gouvernement conservateur et de son incurie, c'est relativement peu. On comprendra donc que je devrai simplement résumer les griefs que nous avons contre ce gouvernement et que l'ensemble de la nation québécoise a contre ce gouvernement. Je suis convaincu qu'à la prochaine élection, comme cela a été le cas en 1993, en 1997, en 2000, en 2004, en 2006, les Québécois et les Québécoises vont renvoyer en cette Chambre une majorité de députés du Bloc parmi la députation québécoise.
La motion est simple, et je la lis pour les gens qui nous écoutent: « Que la Chambre a perdu confiance dans le gouvernement. » Et je rajouterais que la position du Bloc québécois est aussi simple. Nous n'avons plus confiance en ce gouvernement et, en ce sens, nous voterons en faveur de la motion du Parti libéral visant à retirer la confiance au gouvernement conservateur. Cela va de soi.
Comment peut-on avoir confiance dans un gouvernement qui, il y a moins d'un an, disait qu'il n'y aurait pas de récession au Canada, alors que l'ensemble de la planète vivait une crise financière majeure et que des signes de ralentissement étaient non seulement perceptibles, mais déjà évidents chez notre voisin du sud?
Comment le Canada aurait-il pu éviter ce ralentissement économique sachant que notre principal partenaire, les États-Unis, qui représentent 85 p. 100 de nos exportations, étaient en période de ralentissement économique? On a voulu tromper la population, mais cela n'a pas fonctionné au Québec, ce qui explique pourquoi, encore une fois, comme je le mentionnais tout à l'heure, on a non seulement sanctionné le Parti conservateur, mais on a renvoyé une majorité de députés du Bloc québécois en cette Chambre.
Comment peut-on avoir confiance dans un parti qui a déposé, il n'y a même pas un an — et si ma mémoire est bonne, c'était le 24 novembre 2008 —, un énoncé économique qui devait répondre à ce qui était évident, soit la crise économique qui sévissait non seulement à l'échelle de la planète, mais aussi au Canada?
On a déposé un énoncé économique qui était en fait un énoncé idéologique qui a provoqué une crise politique majeure au sein de cette Chambre, on s'en rappellera, parce qu'on s'attaquait à la démocratie en voulant abolir le financement des partis politiques, on s'attaquait aux droits des femmes en voulant leur interdire d'aller devant les tribunaux pour défendre la question de l'équité salariale et on s'attaquait aussi aux droits à la négociation des employés du secteur public fédéral.
Alors, comment peut-on faire confiance à un tel gouvernement qui aurait dû prendre ses responsabilités bien avant le 24 novembre? Il a refusé de les prendre le 24 novembre dernier voulant plutôt jouer des biceps pour essayer d'impressionner les partis d'opposition et il s'est retrouvé pris à son propre jeu. Cela a obligé le à aller voir la Gouverneure générale pour demander la prorogation de cette Chambre, retardant ainsi l'ensemble des mesures qu'on aurait pu prendre en faveur de la relance économique.
Je rappelle que le Bloc québécois, bien avant le 24 novembre, avait fait toute une série de propositions à cet effet. De plus, on a réitéré nos propositions au mois d'avril dernier, mais chaque fois, ce gouvernement a fait fi des propositions faites par le Bloc québécois. Je reconnais, comme l'ont dit à quelques reprises des représentants du gouvernement, que du côté du Parti libéral, on n'a pas eu énormément de propositions. En fait, on n'en a eu aucune, ce qui est un peu inquiétant pour un parti qui se dit être l'opposition officielle.
Comment peut-on avoir confiance dans un parti dont les choix économiques, sociaux, environnementaux et culturels sont diamétralement opposés aux valeurs et aux intérêts de la nation québécoise? Comment peut-on lui faire confiance? C'est évidemment quelque chose d'impossible, non seulement de la part de la députation du Bloc québécois, mais de la part de l'ensemble de la nation québécoise, des Québécois et des Québécoises, et cela se reflète très bien dans les sondages qu'on a pu voir au cours des derniers mois.
Je veux reprendre justement en quoi ces choix économiques, sociaux, environnementaux et culturels ont été à l'encontre des intérêts du Québec et à l'encontre des intérêts et des valeurs de la nation québécoise. J'espère avoir suffisamment de temps pour passer à travers le spectre des horreurs conservatrices.
Abordons la question économique. Je me référerai d'abord au pseudo rapport du Plan économique du Canada, soit le troisième rapport. Signalons que lorsqu'on lit le rapport, on constate qu'on entretient totalement la confusion et on s'aperçoit très bien que ce qui nous est présenté ne représente pas la réalité de ce qui a été dépensé. Ce sont des engagements.
On nous parle de 90 p. 100. Signalons que c'était 80 p. 100 en juin. C'est tout de même assez inquiétant que l'augmentation n'ait été que de 10 point de pourcentage, mais encore une fois, cela ne reflète absolument pas la réalité des engagements réels pris par le gouvernement fédéral concernant les mesures qui avaient été annoncées, des mesures d'ailleurs qui étaient totalement insuffisantes et qui étaient inéquitables envers le Québec.
Cela explique d'ailleurs pourquoi le Bloc québécois s'est opposé au discours sur le Budget.
Je prends la page 142 de ce troisième rapport aux Canadiens. En haut, sous la rubrique « Aide aux industries », plus spécifiquement sous « Aide au secteur de l'automobile », dans la colonne « Mesures de stimulation en 2009-2010 », le montant indiqué est de 9,718 milliards de dollars. Je constate que selon ce qu'on lit dans la colonne « Fonds engagés », 100 p. 100 des fonds ont été engagés en ce qui concerne l'aide au secteur de l'automobile. Encore là, cela ne veut pas dire grand-chose, mais je lis ce que le nous a présenté.
Voyons maintenant ce qui concerne la foresterie, un secteur en crise depuis 2005, bien avant le ralentissement économique mondial et ses effets sur l'économie québécoise et canadienne. On ne parle même pas d'aide, telle que l'industrie la réclame depuis 2005 et telle qu'elle en a besoin. Elle en avait besoin hier, elle en a besoin aujourd'hui, et si cela continue comme cela, elle n'en aura pas besoin demain parce qu'il n'y en aura plus d'industrie forestière au Québec. Du côté des mesures de stimulation, sous « Marketing et innovation », on retrouve le montant de 70 millions de dollars pour tout le Canada, soit à peu près 25 millions de dollars pour le Québec, et on constate que la totalité des sommes n'a pas été engagée.
Cette iniquité est la plus belle illustration du fait que le gouvernement conservateur défend les intérêts du Canada au détriment de ceux du Québec. Nous n'avons absolument rien contre le fait qu'on aide l'industrie automobile concentrée en Ontario. Cette industrie a besoin d'être soutenue. Ce qu'on ne comprend pas, c'est pourquoi le gouvernement peut engager presque 10 milliards de dollars pour aider l'industrie automobile concentrée en Ontario et ne peut pas engager des sommes équivalentes pour l'industrie forestière qui est extrêmement importante pour le Québec.
Voici une petite illustration. Ces 10 milliards de dollars vont aider à sauver 30 000 emplois dans l'industrie automobile concentrée dans le sud de l'Ontario. Encore une fois, on est d'accord avec cela. L'industrie forestière au Québec représente 88 000 emplois, et on a dépensé à peine 28 millions de dollars, 100 millions de dollars à l'échelle canadienne. À titre de comparaison, pour chaque emploi sauvé dans l'industrie automobile, le gouvernement conservateur a été prêt à dépenser 325 000 $, soit presque un demi-million de dollars par emploi; pour ce qui est de l'industrie forestière, c'est à peine 318 $ par emploi qui pourrait être sauvé. Encore une fois, cette aide est non seulement inéquitable, mais insuffisante et inefficace.
Ce dont a besoin l'industrie forestière, ce sont des garanties de prêts et des prêts car elle est actuellement en difficulté sur le plan des liquidités et plusieurs entreprises ne passeront pas au travers de la crise si le gouvernement conservateur fédéral ne se met pas les yeux devant les trous et ne débloque pas un certain montant d'argent, en termes de liquidités, pour aider cette industrie. C'est une des illustrations du fait que les conservateurs ont laissé tomber le Québec. Encore une fois, je le mentionne, l'aide qui a été donnée au secteur ontarien ne nous pose aucun problème.
Le Bloc québécois a fait des propositions. L'industrie aussi a fait des propositions au gouvernement, tout comme les syndicats ou les élus municipaux. En voici quelques exemples. On a proposé la mise en place d'une facilité de crédit qui permettrait aux entreprises forestières de bénéficier de prêts et de garanties de prêts pour leur permettre d'obtenir le financement nécessaire afin d'affronter la crise. Comme je le mentionnais, plusieurs sont en faillite, comme AbitibiBowater, ou sur le bord d'y être, comme Tembec. On a proposé un crédit d'impôt remboursable à l'investissement pour aider les entreprises à se moderniser. Un crédit d'impôt à la recherche et au développement existe, mais il n'est pas remboursable. Quand on ne fait pas de profits, on ne peut pas profiter de cette mesure. S'il s'agissait d'un crédit remboursable, une entreprise comme Tembec, qui investit à peu près 80 millions de dollars en recherche et développement par année, pourrait recevoir 80 millions de dollars en remboursement sur son investissement par l'entremise d'un crédit d'impôt.
Je voudrais signaler que, chaque fois que j'entends les députés conservateurs du Québec, cela me fait de la peine pour eux, mais cela me fait surtout de la peine pour les gens qui leur ont fait confiance. Ils disent qu'ils ont abaissé les impôts sur les profits. Cela n'aide en rien les secteurs en difficulté. Quand on ne fait pas de profits, on ne paie pas d'impôt sur les profits. Or c'est cela que le gouvernement conservateur a mis en place, des baisses d'impôt qui ont bénéficié surtout aux pétrolières, aux entreprises qui exploitent les sables bitumineux. Nous ne sommes pas dupes de ce qui s'est passé au cours des derniers mois et des dernières années.
On demandait aussi un fonds de 50 millions de dollars pour financer la recherche sur les biocarburants issus des résidus forestiers. Cela vise à réduire la dépendance du Québec au pétrole.
C'est une stratégie industrielle que le Bloc québécois a élaborée il y a maintenant près de deux ans. On a aussi déposé un projet de loi qui, à l'instar de ce que veut faire le gouvernement du Québec — il y a une coalition qui s'est mise en place au Québec —, vise à valoriser l'utilisation du bois dans les constructions ou les rénovations d'édifices publics. Et finalement, on a proposé la mise en place d'une véritable bourse du carbone à Montréal — on sait qu'il y en a une — mais, tant qu'on n'aura pas des cibles absolues de réduction, tant qu'on n'aura pas l'année de référence 1990, tant qu'on n'aura pas l'approche territoriale, cette bourse n'aura pas la possibilité de prendre véritablement son envol.
Il n'y a pas que l'industrie forestière au Québec qui soit laissée pour compte par le gouvernement conservateur. Il y a aussi l'industrie aéronautique qui est extrêmement importante et qui est une industrie d'avenir pour le Québec. Ce matin même, on apprenait malheureusement que la compagnie Pratt & Whitney procédera à 410 mises à pied. C'est l'illustration des difficultés de ce secteur. On sait que Bombardier a également dû procéder à des mises à pied. Le gouvernement a complètement fait fi des problèmes du secteur aéronautique, c'est comme s'ils n'existaient pas. Ils n'existent probablement pas dans la tête des conservateurs, du et du parce que c'est un secteur qui est surtout concentré dans la grande région métropolitaine de Montréal. Si cela existe au Québec, cela ne doit pas vraiment exister dans le reste du Canada.
Je crois que lorsqu'on paie des impôts à Ottawa, on a le droit d'avoir des politiques industrielles qui répondent à nos secteurs d'avenir comme l'aéronautique. Le gouvernement devrait immédiatement se doter d'une véritable politique en ce qui a trait à l'aéronautique. Comme je l'ai mentionné, le Bloc québécois va continuer à le demander. Mes collègues, et en particulier les députés de et de , continueront de réclamer cette politique industrielle de l'aéronautique.
Il y a aussi les coupes en recherche qui ont fait extrêmement mal au Québec. Encore une fois, ce matin, nous en avons une preuve. On annonce que le est intervenu pour essayer d'amener un conseil de recherche scientifique à ne pas subventionner un colloque parce que le ministre et le gouvernement considéraient que ce colloque n'avait pas la bonne orientation idéologique.
Je rappelle aussi qu'on a mis en place, dans le dernier budget, un programme de bourses en sciences humaines pour les recherches liées au monde des affaires de façon très restrictive. J'aurai l'occasion de lire quelques extraits d'un texte d'Alain Dubuc, qui est loin d'être un souverainiste ou un progressiste, mais qui est tout de même un homme qui est capable de s'apercevoir qu'on a un gouvernement totalement rétrograde sur le plan de la recherche et du développement. Ces coupes en recherche et développement, ces orientations idéologiques, ont fait extrêmement mal à plusieurs secteurs de recherche au Québec. Je pense par exemple à l'Abitibi—Témiscamingue, mais je pense également à l'Université du Québec à Rimouski qui a dû abandonner des programmes de recherche.
Cette région a aussi subi des coupes en ce qui a trait au Coriolis II, le seul bateau de recherche océanographique universitaire à Rimouski. On peut d'ailleurs signaler au passage que ce gouvernement conservateur a peu de considération pour le Bas-Saint-Laurent. Il n'a d'ailleurs pas de considération pour ses propres députés et ses propres ministres. Rappelons aussi la coupe à l'Observatoire du Mont-Mégantic. Cette coupe a eu lieu dans le comté du . Ce dernier l'a appris par les journaux, c'est dire à quel point il a de l'influence au sein du caucus.
Le gouvernement conservateur a été négligent et inéquitable dans les secteurs d'avenir comme la recherche, l'aéronautique et d'autres secteurs importants pour les régions du Québec comme le secteur forestier avec les pâtes et papiers. Il mérite donc d'être sanctionné.
Je veux revenir à la question de la recherche parce que, comme je le mentionnais précédemment, Alain Dubuc affirmait dans La Presse, et je me permettrai d'en lire au moins un paragraphe: « C'est tellement nono qu'on aurait envie de rire. Comme si le gouvernement [conservateur] faisait exprès pour se caricaturer lui-même. Mais c'est hélas sérieux. C'est la même logique, le même obscurantisme, la même incompréhension du développement d'une société avancée qui a amené le gouvernement à couper l'aide aux artistes pour leurs tournées internationales. » C'est Alain Dubuc, de La Presse, loin d'être — comme on le sait — un média souverainiste, qui le signalait, parce que c'est le gros bon sens.
Je rappelle, puisque je n'ai pas eu l'occasion de le dire, que le Canada est à la traîne en ce qui a trait à la recherche et au développement.
En 2006, on a dépensé 1,06 p. 100 en recherche et développement au Canada. La moyenne de l'OCDE était de 1,56 p. 100. On était dans les derniers du G8 et du G7. On était derrière la France, les États-Unis, le Japon, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Ce n'est pas un secteur qu'on devrait négliger. On est déjà en retard. On est les cancres des économies occidentales et ce gouvernement en rajoute.
Le Québec ne trouve pas son compte sur le plan des choix économiques. On torpille les développements à venir de l'économie québécoise.
Toujours au plan économique, il y a d'autres domaines et je vais en nommer deux: celui des finances publiques et celui de l'économie et de l'environnement. Là encore, le gouvernement conservateur, par ses choix, torpille l'avenir du Québec.
Pour ce qui est des finances publiques, le déséquilibre fiscal n'est pas réglé. Tout le monde au Québec est très conscient de cela, incluant le gouvernement du Québec de M. Jean Charest qui, encore une fois, est loin d'être un souverainiste. Il y a le Parti québécois, l'ADQ et les milieux d'affaires qui sont conscients de cela. Tout le monde est conscient que même si des transferts en santé ont été effectués, on est loin d'un règlement définitif du déséquilibre fiscal.
Entre autres, pour ce qui est du transfert pour l'éducation postsecondaire, il manque toujours 850 millions de dollars au Québec, et ce, pour simplement ramener les transferts aux niveaux qui existaient en 1994-1995, époque où Paul Martin sabrait de façon unilatérale dans les transferts pour l'éducation postsecondaire en particulier, mais également dans les transferts pour d'autres secteurs.
Mais ce n'est pas tout d'augmenter le niveau des transferts. On le souhaite et on a appuyé dans le passé un budget du gouvernement conservateur parce qu'il y avait un transfert important vers le Québec. Cependant, le vrai règlement du déséquilibre fiscal se trouve dans la négociation du transfert d'une partie de l'assiette fiscale fédérale vers le gouvernement du Québec, comme cela s'est fait sous Pearson, et comme cela s'est même fait dans les années 1970 au moment où René Lévesque était premier ministre du Québec.
Mais il y a d'autres problèmes à part le déséquilibre fiscal. Il y a toute une série de litiges entre Ottawa et Québec, et je me permets d'en faire la nomenclature parce que cela fait dresser les cheveux sur la tête. Le gouvernement du Québec cherche de l'argent, il attend son dû. On parle d'un minimum de 8 milliards de dollars. Il y a le 2,6 milliards de dollars pour l'harmonisation des taxes. On sait que le Québec a été la première juridiction à harmoniser sa taxe de vente avec la TPS, comme le demandait d'ailleurs le gouvernement fédéral de l'époque, celui de M. Mulroney. Depuis 1992, elle est harmonisée. On n'a jamais eu de compensation. Cela représente 2,6 milliards de dollars. L'Ontario sera compensée, la Colombie-Britannique le sera également, tout comme l'ont été les provinces de l'Atlantique dans le passé. Dans l'énoncé économique, le nous dit que toutes les autres provinces qui harmonisent leur taxe de vente avec la TPS pourront être compensées, mis à part le Québec.
Il y a évidemment la question de la péréquation. On est revenu sur la promesse qui avait été faite par le et le du gouvernement conservateur. On a plafonné le niveau de péréquation, ce qui fait perdre au Québec 1, 250 milliard de dollars par année.
Il y a la question du financement des infrastructures, soit 1,3 milliard de dollars. Il y a l'aide sociale. En douce, dans le dernier budget, cette question n'a pas été beaucoup soulevée, mais on la soulève aujourd'hui. On a modifié un certain nombre de critères pour les transferts touchant l'aide sociale, ce qui fait qu'il y a un manque à gagner de 600 millions de dollars pour le Québec. Or, un demi milliard de dollars, ce n'est pas négligeable par les temps qui courent. Il est également question de 60 millions de dollars pour les transferts en santé et des 850 millions de dollars dont je parlais tout à l'heure concernant le financement de l'éducation postsecondaire.
Il y a 421 millions de dollars, qui datent de la crise du verglas dans le milieu des années 1990. Ce n'est toujours pas réglé. D'ailleurs, c'était du temps des libéraux qui ne sont pas mieux que les conservateurs. J'ajouterais aussi 416 millions de dollars pour le Pacte pour l'emploi Plus et 127 millions de dollars pour le programme de stabilisation des revenus, qui remonte aussi aux années 1990 du temps des libéraux. S'ajoutent 284 millions de dollars pour le Régime d'assistance publique du Canada, 53 millions de dollars pour l'amélioration des aéroports nordiques et 220 millions de dollars pour le CHUM et l'hôpital Sainte-Justine.
Ce sont là des litiges qui totalisent plus de 8 milliards de dollars et qui devraient être réglés si le gouvernement fédéral était respectueux vis-à-vis du Québec, s'il était ouvert à une négociation de bonne foi avec le Québec et s'il prêchait par l'exemple concernant un certain fédéralisme d'ouverture.
Ce n'est pas le cas. On a de la mesquinerie et on l'a vu hier dans la réponse du qui a dit que le Québec serait compensé s'il faisait exactement ce que les autres ont fait, c'est-à-dire laisser le gouvernement fédéral percevoir la taxe de vente du Québec, alors que depuis 1992, le Québec perçoit non seulement sa taxe de vente, mais aussi la TPS du gouvernement fédéral.
Comme je l'avais mentionné, je manque de temps. J'aurais voulu m'attaquer à un sujet super important, mais je suis convaincu que le député de posera une question sur l'assurance-emploi, une épine au pied du gouvernement conservateur. Il y a aussi la question de l'environnement où le gouvernement a une conception complètement dépassée.
Si j'avais le consentement unanime de la Chambre, je pourrais peut-être prendre cinq minutes de plus pour couvrir ces sujets et terminer mon procès du gouvernement conservateur et de son incurie. Pourriez-vous vérifier s'il y aurait le consentement de la Chambre? Sinon, je conclurai.
:
Monsieur le Président, je vais partager le temps qui m'est accordé avec le député de .
Ce n'est pas tous les jours que la Chambre doit se prononcer sur une motion de défiance, alors c'est évidemment une question très sérieuse. C'est une question que les néo-démocrates prennent très au sérieux. Nous en avons débattu sérieusement non seulement au sein de notre caucus, mais avec nos électeurs. Une motion disant que le gouvernement n'a plus la confiance de la Chambre est une question qui mérite d'être examinée très attentivement.
Si l'on regarde ce qui s'est dit dans cette enceinte depuis que le gouvernement conservateur a été élu, en 2006, on s'aperçoit que c'est nettement le NPD qui a critiqué le plus sévèrement le gouvernement conservateur et ses politiques, et ce, dès le premier jour.
En fait, le gouvernement n'a jamais eu notre confiance. Nous avons indiqué très clairement que le gouvernement avait choisi globalement une orientation désastreuse en matière d'économie et de programmes sociaux, notamment par ses attaques contre les travailleurs, contre les femmes et contre la parité salariale ainsi que par les allègements fiscaux dont il a fait cadeau aux entreprises. Nous avons critiqué le gouvernement très sévèrement. Je crois qu'aux yeux de nombreux Canadiens, ce sont les néo-démocrates qui forment l'opposition officielle. Nous avons décidé d'affronter le gouvernement et de dénoncer son orientation.
Tout en critiquant le gouvernement plus sévèrement que quiconque, nous avons toujours fait de notre mieux pour que le Parlement fonctionne avec un gouvernement minoritaire. Encore une fois, si l'on prend le temps de regarder le hansard, on y constate que les néo-démocrates sont à l'origine de bon nombre de projets de loi ayant été adoptés par la Chambre, après avoir gagné l'appui de la majorité des députés, ainsi que de bon nombre d'initiatives et d'études émanant des comités.
Les statistiques montrent combien de projets de loi nous avons présentés, qu'il s'agisse du projet de loi , sur les responsabilités pour la prévention des changements climatiques, ou encore du projet de loi , pour une stratégie nationale du logement, qui vient de franchir l'étape de la deuxième lecture hier soir, ce qui est un fait historique. Il aura fallu seulement 12 ans pour rebrousser chemin, après que les libéraux nous eussent entraînés vers le désastre, au cours des années 1990, lorsqu'ils ont mis à la poubelle les formidables programmes de logement dont le Canada s'était doté. Il n'y a qu'à voir les projets de loi sur l'assurance-emploi, dont quelques-uns ont été renvoyés à un comité, ou encore notre motion qui a été adoptée sur la nécessité de protéger les gens âgés.
Nous sommes très satisfaits de notre travail et de nos critiques très sévères du gouvernement et de son orientation, au fil du temps. En revanche, nous faisons tout notre possible, et même plus, pour que le Parlement fonctionne, dans l'intérêt des Canadiens, et pour que les députés puissent accomplir le travail pour lequel les gens les ont élus.
Il est très important de le mentionner aujourd'hui. Pendant deux ans, l'opposition officielle a appuyé les conservateurs et leur a donné complètement le feu vert pour mener leur programme — pensons aux milliards de dollars en réductions d'impôt, à la façon dont ils s'en sont pris à l'équité salariale et aux femmes ainsi qu'aux chômeurs et aux droits des travailleurs. Nous savons qu'elle a laissé passer 79 votes de confiance importants.
La grande question aujourd'hui, toujours sans réponse, est: qu'ont-ils obtenu en échange? Nous sommes maintenant ici pour voter sur une motion de défiance. Après un tel bilan, qu'ont obtenu les libéraux pour avoir appuyé les mesures et l'orientation du gouvernement pendant deux ans? Il y a eu des bilans et le gouvernement a été placé sous surveillance, mais qu'a obtenu au juste l'opposition officielle?
Les libéraux n'ont cessé de répéter que l'assurance-emploi était leur priorité. Combien de fois l'avons-nous entendu à la Chambre? Or, nous savons que, cet été, ils se sont retirés des pourparlers à ce sujet. Ils n'ont rien obtenu en échange. Puis, soudainement, ils décident que leur priorité est la tenue d'élections.
Manifestement, les néo-démocrates ont davantage envie d'aider les chômeurs que de provoquer des élections hâtives dont les gens ne veulent pas. C'est un point très important à prendre en considération.
Nous parlons à nos électeurs. Nous retournons dans nos circonscriptions pour savoir ce que les gens pensent. Nous leur demandons s'ils estiment que le moment est propice à la tenue d'élections. Les gens ont clairement dit que le moment était mal choisi. Nous avons eu quatre élections en cinq ans. Les gens veulent que le Parlement fonctionne.
Je suis très fière des néo-démocrates. Lorsque nous sommes revenus, le 14 septembre, et que les libéraux ont fait le choix désastreux de dire qu'ils provoqueraient des élections, coûte que coûte, qu'ils retiraient leur appui au gouvernement, nous avons vu en cela une occasion de dire au gouvernement que, s'il ne voulait pas d'élections, il devait prendre l'initiative de proposer quelque chose pour signifier clairement sa volonté de s'entendre avec les partis de l'opposition pour répondre aux besoins des Canadiens.
Le NPD est ravi de constater que le gouvernement conservateur s'est finalement engagé à consacrer 1 milliard de dollars au titre du projet de loi sur l'assurance-emploi. Cette mesure législative vient de franchir l'étape de la deuxième lecture et elle a été renvoyée au comité pour y être étudiée. Elle reviendra ensuite à la Chambre et fera alors l'objet d'un dernier vote. Nous estimons qu'il s'agit d'un premier pas positif.
Le chef néo-démocrate a très clairement laissé savoir au gouvernement conservateur qu'il n'appuie pas son orientation générale et que les néo-démocrates continueront de critiquer vigoureusement toutes les mesures antisociales qui seront prises. Si le gouvernement s'en prend aux travailleurs ou fait des coupes dans les programmes, nous continuerons de le dénoncer. Cependant, nous sommes disposés à examiner toutes les propositions qu'il présentera. En fait, nous avons été très transparents au sujet de ce que nous estimons prioritaire.
Il n'y a pas eu de négociations ou d'ententes en coulisse. Jour après jour à la Chambre, le NPD a mis en avant les priorités politiques, notamment la réforme du régime d'assurance-emploi, le soutien aux retraités et la protection des consommateurs. Le NPD demande également au gouvernement de dire la vérité au sujet de son bilan sur la TVH, de cesser d'éviter la question et de dire franchement aux Britanno-Colombiens quand les négociations ont commencé. Les libéraux, tout comme les conservateurs, tentent actuellement de se défiler à ce sujet.
Les néo-démocrates ont très clairement affirmé que le gouvernement doit se préparer à présenter d'autres initiatives concernant l'assurance-emploi. J'ai demandé plus tôt au gouvernement s'il était prêt à donner un coup de main aux travailleurs autonomes. Il s'agit d'une question vraiment cruciale.
Je ne sais pas ce qu'il en est dans les autres circonscriptions, mais, à Vancouver-Est, ce sont les travailleurs autonomes qui communiquent le plus avec moi; ils sont confrontés à de véritables difficultés parce qu'ils n'ont pas de coussin de sécurité. Ils n'ont aucune protection au cours de la récession. La situation est très difficile pour les travailleurs autonomes qui s'en tiraient plutôt bien à une certaine époque, mais qui, dans l'actuel contexte de récession, n'arrivent pas à obtenir du travail ou des contrats comme auparavant. Bon nombre de petites entreprises sont acculées à la faillite et les travailleurs autonomes ont du mal à survivre. Je demande encore une fois au gouvernement s'il est disposé à présenter de nouvelles modifications au régime d'assurance-emploi pour aider les travailleurs autonomes?
Le néo-démocrates estiment qu'une telle mesure serait constructive. Par conséquent, les politiques doivent se concentrer sur cet objectif plutôt que de faire de la petite politique, comme les libéraux qui exigent maintenant que les choses fonctionnent à leur façon, faute de quoi ils déclencheront des élections.
Dans le discours qu'il a prononcé plus tôt aujourd'hui, le a déclaré que « les élections rapprochent les Canadiens ». C'était très ironique, à mon avis. Il est évident que les élections sont l'occasion de rendre des comptes. Toutefois, il faut s'assurer que la population ne se lasse pas et ne s'inquiète pas constamment de ce qui se passe en temps de récession. Il faut éviter de diviser les gens et d'en venir à les désintéresser de la politique. C'est exactement ce que le chef de l'opposition officielle fait actuellement.
Les élections que les libéraux veulent déclencher ne visent pas à rapprocher les gens. Les libéraux cherchent plutôt à servir leurs propres intérêts politiques. Il ne faut pas avoir peur des mots et de dire les choses comme elles sont.
Les néo-démocrates sont prêts à collaborer à la Chambre sincèrement et en toute bonne foi. Nous poserons des questions au gouvernement. Nous critiquerons ses politiques, mais nous veillerons également à ce que rien n'empêche la somme de un milliard de dollars d'être distribuée pour aider ceux qui en ont besoin. C'est une priorité pour nous. Nous voulons nous assurer que d'autres mesures d'aide seront proposées. C'est la priorité en cette période de récession.
Je suis ravie que nous débattions de la question parce que nous pouvons mettre cartes sur table. Pour les néo-démocrates, la priorité est claire: que le Parlement fonctionne. Il est certain que nous appuierons la mesure d'aide proposée.
Nous espérons que le gouvernement présentera d'autres mesures afin d'aider les chômeurs, les aînés et les consommateurs à faire face à la récession tous les jours. Voilà ce qui compte vraiment pour la population.
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Madame la Présidente, c’est toujours avec fierté que je prends la parole à la Chambre au nom des électeurs de . Lorsque j'interviens en cette enceinte, je me souviens toujours, quelle que soit la forme de débat, que ces lieux ont été les témoins des grands moments de l'histoire du Canada. C'est ici que se sont déroulés les débats marquants de notre génération comme ceux qui ont porté sur la peine capitale ou même sur la poursuite de la mission à Kandahar. Cela dit, tous les débats ne sont pas extraordinaires. Certains sombrent dans la banalité ou la hargne. Le Parlement et la démocratie ne sont pas toujours propres. Il reste que c'est ici que nous nous réunissions pour discuter des divers éléments qui permettent à notre pays de progresser.
Je n'arrive pas à me rappeler, dans l'histoire politique récente, d'un moment où le Parti libéral, ni quelque autre parti du reste, ait tenté par une motion de provoquer une crise parlementaire pour faire diversion et détourner l'attention des Canadiens de la pourriture et de la dislocation qu'on observe actuellement dans le Parti libéral. Ce parti fait penser à une baudruche dégonflée. Les libéraux nous disent que c'est le moment où ils vont s'affirmer, mais ils ne présentent que quelques mots minables : il s'agit de faire tomber le gouvernement et de provoquer la tenue d'élections. Ils n'ont aucune vision, aucun plan à proposer.
Quel est l'enjeu? Nous pouvons parler des problèmes du gouvernement conservateur tous les jours. Les néo-démocrates l'ont fait régulièrement. Nous n'avons jamais fait confiance au gouvernement. Lorsqu'il a présenté des motions qui, sous prétexte de stimuler l'économie, visaient à éliminer la protection environnementale des cours d'eau, nous nous y sommes opposés. C'est également ce que nous avons fait lorsque les conservateurs ont voulu, toujours sous prétexte de stimuler l'économie, priver les travailleuses de leur droit à l'équité salariale. Nous l'avons fait encore lorsque, toujours en invoquant le même prétexte, il a voulu vider le Protocole de Kyoto de toute sa substance.
Par contre, nos collègues du Parti libéral n'ont jamais profité de leur situation dans l'opposition pour repousser ces mesures ou exiger des changements. Leur point de vue sur le pouvoir est fondamentalement différent. Nous pourrions peut-être dire que, en politique, ils ont les mêmes tactiques que l'hyène: ils restent tapis dans les hautes herbes, épiant le moment où le gouvernement va trébucher, et ils fondent alors sur lui pour s'emparer de la dépouille. Les libéraux n'ont pas cru que leur rôle dans l'opposition était de repousser des mesures, de faire des propositions ou d'exiger des solutions de rechange.
C'est précisément ce que le Nouveau Parti démocratique a fait. Il a repoussé le gouvernement, il s'y est opposé, il a proposé des motions, dans le contexte d'un gouvernement minoritaire, pour faire aboutir des choses. Si c'est bien ce qui s'est passé, nous avons joué correctement notre rôle d'opposition.
Le gouvernement s'engage à dépenser un milliard de dollars pour aider les chômeurs. Est-ce assez pour aider tout le monde? Non. Nous comprenons bien qu’en politique, il faut avancer petit à petit pour réaliser des progrès. Toutefois, les libéraux ne se soucient pas du milliard de dollars destiné aux chômeurs. Cela ne les a jamais intéressés. Tout ce qui compte pour eux, c’est reprendre le pouvoir.
Nous assistons aujourd’hui à une attraction secondaire dans le cadre de laquelle les libéraux essaient de détourner l’attention des médias du spectacle principal qui a lieu dans leurs associations de circonscription, de leurs batailles de mise en candidature et de leurs luttes intestines. Ils cherchent à provoquer une crise parlementaire.
Ce ne serait pas si mal s’ils avaient été sérieux. Cela me rappelle les matches de lutte auxquels ma grand-mère nous emmenait quand j’étais enfant. Tous les garçons de 10 ans se levaient en criant et en menaçant de jeter à terre Killer Kowalski. Il suffisait ensuite à Kowalski de nous lancer un coup d’œil pour nous mettre tous en fuite. Nous savons que le Parti libéral est terrifié par les sondages. La députée de a dit que 99 p. 100 des libéraux ne veulent pas d’élections. Je les regarde maintenant et je constate qu’ils n’ont pas 99 députés. Cela signifie peut-être que tandis que leur chef dit « oui, oui, oui », il a tellement peur qu'il tremble et que ses jambes et ses genoux n’arrêtent pas de dire « non, non, non ».
C’est un spectacle absurde. Il faut bien le dire. Ce parti doit grandir et comprendre que, pour exister au XXIe siècle et faire preuve de démocratie participative, ses membres doivent commencer à avancer quelques idées progressistes crédibles, qui soient fondées sur les principes de la démocratie parlementaire.
Jetons un coup d’œil à cette farce qui se joue actuellement dans les rangs du Parti libéral. C’est un peu comme une émission de télévision vérité ou peut-être comme un roman sordide de Graham Greene. Nous avons le maître d’hôtel, le candidat en puissance d’ qui a travaillé pour la Power Corporation, le maître d’hôtel perçu comme une menace par le lieutenant québécois qui, lui, avait travaillé pour monsieur le comte. Il y a aussi l’homme de l’ombre de , qui est lui aussi lié à la Power Corporation ainsi, bien sûr, qu’au marionnettiste, l’ancien premier ministre. Nous avons donc le maître d’hôtel, le lieutenant québécois, l’homme de l’ombre et le comte.
Tout cela ressemble bizarrement à un roman de Graham Greene, mais ce qui en ressort, c’est que pas un seul des acteurs de cette farce d’Outremont ne s’est avisé de dire qu'il appartient à l’association de circonscription de prendre la décision.
Lorsqu’un parti perd le pouvoir, il doit retrouver ses racines pour arriver à se redynamiser. Il doit aller à la recherche de nouvelles idées. Les gens attendent depuis longtemps. Ils ont attendu de nouvelles idées sous cinq chefs libéraux successifs en cinq ans.
Nous pouvons dire ce que nous voudrons de l’ancien chef libéral, mais il faut reconnaître qu’il était capable de se montrer à la Chambre et de dire franchement ce qu’il pensait. Nous pouvions être en désaccord avec lui, mais il avait des principes et faisait son travail. Le actuel ne nous a rien dit de ses intentions et de ses projets, à part sa conviction qu’il a un droit fondamental au pouvoir.
Ce qui nous amène à cette motion de défiance consistant en neuf misérables mots. Nous avons attendu la vision du chef libéral. Où est-elle? Nous avons attendu en espérant que quelqu’un pourrait remplacer le gang des conservateurs, mais il n’y a personne. Rien que des gens qui croient que tout leur est dû. Ils disent: « Voici notre liste. Nous voulons reprendre le pouvoir. » Ce parti n’a cherché, à aucun moment, à nous présenter une vision autre que « Faites-nous confiance ». S’il y avait eu une vision, nous aurions pu en discuter.
J'estime personnellement que le est profondément déconnecté de la réalité du Canadien moyen. En effet, au cours des dernières années, il a défendu la torture, brandi le patriotisme au moment de la guerre en Irak et fait des commentaires injurieux sur la tradition du Canada en matière de maintien de la paix. Il était d'avis que nous avions opté pour la voie de la facilité alors que nous étions occupés à construire des ponts et des écoles à l'étranger. Voilà ce que c'est que d'être profondément déconnecté des valeurs canadiennes.
J'aimerais que le nous donne une idée de sa vision, de façon à ce que nous puissions en débattre à la Chambre. Il offre peut-être une solution de rechange, mais nous n'en avons encore rien vu.
Pour revenir à la motion d'aujourd'hui, il y a déjà un certain temps que le gouvernement est sur la mauvaise voie. Nous avons tenté de résister, mais un certain parti d'opposition se croisait les bras en laissant systématiquement les conservateurs imposer des éléments clés de leur programme auxquels les Canadiens progressistes sont fondamentalement opposés. Ce parti est finalement revenu à la table en disant qu'il présenterait des motions. Ce n'est pas merveilleux. Ce n'est pas la fin du monde. Cela ne réglera pas tout, mais au moins il est revenu à la table en disant qu'il va faire quelque chose.
Les libéraux tiennent ce discours: « Nous ne voulons pas parler de cela. Nous voulons parler de notre retour au pouvoir. » Ce parti ne nous a livré aucune position crédible, aucune vision. Comme le reste des Canadiens, nous nous calerons donc dans notre fauteuil pour regarder Tout le monde en parle et suivre les prochains revirements de ce grand spectacle de téléréalité qu'est devenu le Parti libéral.
Lorsqu'un chef a une vision, il arrive à galvaniser les membres de son parti et ceux-ci lui vouent leur appui. Ils ne se poignardent pas mutuellement en public. Ils n'essaient pas de semer la bisbille entre les régions ou de monter une ville contre une autre. Ce parti n'est pas encore prêt à prendre le pouvoir.
Je demanderais à mes collègues du Parti libéral de calmer leur chef et de lui expliquer qu'au Canada il faut un peu plus que le sentiment que quelque chose nous est dû. Ce parti politique devrait peut-être prolonger un peu sa traversée du désert. Il doit refaire le plein d'énergie et prendre un peu plus de temps pour comprendre que, même au XXIe siècle, sa base politique compte, les nouvelles idées comptent, et qu'il ne s'agit pas simplement de considérer que le pouvoir lui est dû.
Je ne crois pas que les journalistes sont à la tribune de la presse aujourd'hui pour observer le Parti libéral se donner en spectacle avec ses épées de papier. Je ne crois pas non plus que ce soit le cas de quiconque devant. Ils attendent que nous reprenions les travaux, car les travaux qui nous attendent sont très sérieux. Nous traversons la pire crise économique de cette génération. Nous sommes peut-être sur le point d'affronter la plus grave pandémie de grippe des 20 ou 30 dernières années. La conférence de Copenhague approche et le gouvernement n'a aucun plan pour s'attaquer aux graves enjeux du changement climatique.
Le rôle que nous jouons dans l'opposition est important. Nous devons présenter des propositions et inciter le gouvernement à agir. J'aimerais que nos collègues du Parti libéral collaborent avec nous pour amener le gouvernement à répondre aux besoins des Canadiens. Il faut toutefois faire plus que soudainement déclarer aux Canadiens « Nous voulons le pouvoir, nous le voulons maintenant, et nous n'avons pas d'autre raison à vous donner que le fait que nous sommes des libéraux. »
C'est pourquoi ils ont perdu les élections, et c'est pourquoi leur motion d'aujourd'hui est perçue comme une farce.
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Madame la Présidente, les raisons pour lesquelles nous avons perdu confiance dans le gouvernement conservateur de ce côté-ci de la Chambre sont nombreuses. Le chef de l’opposition a expliqué certaines de ces raisons dans le discours qu’il a prononcé plus tôt aujourd’hui. Mes collègues en mentionneront d’autres au cours de la journée. À ce propos, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
En ce qui me concerne, je tiens à parler de l’économie, de l’incompétence économique du gouvernement et des raisons pour lesquelles on ne peut tout simplement pas lui faire confiance. Depuis que le gouvernement conservateur est au pouvoir, près d’un demi-million d’emplois à temps plein ont disparu au Canada. Notre pays s’est engagé dans une série de déficits, les plus importants de son histoire, qui se chiffrent à des milliards et des milliards de dollars. Tout cela met en doute la compétence du gouvernement et la confiance qu’on peut lui accorder.
Les conservateurs ont entraîné inutilement le Canada dans un déficit non pas à cause de la récession, mais avant même qu’elle ne commence. Quand les libéraux ont cédé le pouvoir en février 2006, notre situation financière était la meilleure que le Canada ait connue depuis la Confédération et la meilleure des pays du G8. Notre économie avait prospéré pendant une décennie de budgets équilibrés et plus de 3,5 millions de nouveaux emplois avaient été créés, en chiffres nets.
Les paiements de transfert aux provinces pour les soins de santé et les autres programmes sociaux atteignaient un niveau record. L’endettement et le fardeau fiscal diminuaient plus rapidement que jamais. En fait, le ratio d’endettement avait été réduit de plus de la moitié. Notre système financier était solide. Le Canada enregistrait un excédent budgétaire annuel d’environ 13 milliards de dollars et on s’attendait à ce que la flexibilité financière fédérale sur cinq ans atteigne près de 100 milliards de dollars. Voilà ce dont le gouvernement a hérité en 2006.
Toutefois, l’année dernière, avant la récession, cette vigueur financière avait pratiquement disparu. Elle a disparu parce que les dépenses fédérales ont atteint des niveaux sans précédent entre 2006 et 2008. Elles ont grimpé de 18 p. 100, autrement dit, deux fois le taux d’inflation, avant la récession. L’assiette fiscale s’est amenuisée avant la récession. Toutes les réserves financières que le gouvernement fédéral avait accumulées pour offrir une protection contre les mauvaises surprises ont été éliminées avant la récession.
Le Trésor fédéral est resté exposé comme un gardien de but sans protection, sans masque ni bâton, qui espère que la rondelle ne viendra pas dans sa direction. Je me permets de faire remarquer que ce n’est pas la bonne façon d’agir. Le gouvernement a fait preuve d’imprudence en supposant que la prospérité économique continuerait éternellement.
Le ministère des Finances a dû prévenir les conservateurs qu’un ralentissement était pratiquement inévitable. Le pays avait connu un cycle d’expansion depuis 1993. C’était la période d’expansion économique continue la plus longue que nous ayons connue depuis la Seconde Guerre mondiale. Ne serait-ce qu’en raison de la loi des moyennes, ce cycle devait prendre fin. Les fonctionnaires des Finances ont dû lancer des appels à la prudence.
De plus, il était évident que les risques augmentaient aux États-Unis. Les consommateurs américains vivaient depuis longtemps au-delà de leurs moyens, comme en témoignait l’énormité de la dette des ménages et des déficits budgétaires et commerciaux des États-Unis. Si la bulle qui persistait sur le marché de l’habitation américain crevait comme il fallait s’y attendre et comme elle l’a fait, cela allait entraîner de graves conséquences pour le Canada.
Dans ces circonstances, les fonctionnaires des Finances ont dû conseiller au gouvernement d’éviter les dépenses excessives, de préserver l’assiette fiscale et de conserver des réserves suffisantes dans les états financiers du Canada pour amortir le choc au cas où ce ralentissement inévitable se produirait. Néanmoins, les conservateurs ont préféré ne pas suivre ces conseils. Ils ont même fait exactement le contraire. Ils ont trop dépensé, réduit l’assiette de l’impôt et éliminé les mesures de protection.
Par conséquent, quand l'économie se portait toujours bien l'année dernière, le gouvernement fédéral s'est endetté de quelque 6 milliards de dollars et il ne restait plus rien pour amortir le coup quand la récession a frappé.
L'autre préoccupation au sujet de la compétence et de la confiance provient des renseignements incohérents qu'on communique aux Canadiens à propos de l'état réel de l'économie et du bilan financier du Canada. Tout l'automne dernier, on nous disait qu'une récession était peu probable. Il suffisait de mentionner la récession pour se faire traiter d'alarmiste par le premier ministre, ou encore, pour reprendre ses mots, d'imbécile. On nous a dit qu'il n'y aurait absolument pas de déficit.
En novembre, le gouvernement a dressé un plan, non pas pour relancer l'économie, mais bien pour limiter les dépenses, et il a prétendu, à tort, qu'il présenterait quatre autres budgets excédentaires. Cependant, en janvier, il a changé de refrain, annonçant que le Canada allait devoir enregistrer un déficit deux années de suite, à savoir un déficit de 34 milliards de dollars cette année et de 30 milliards de dollars l'an prochain. De février à avril, il insistait que ces chiffres étaient absolument exacts et correspondaient aux prévisions budgétaires.
Cependant, en mai, les conservateurs ont encore changé de refrain. Le gouvernement s'est trompé dans ses calculs, commettant une erreur ahurissante de 48 p. 100. Le déficit cette année serait d'au moins 50 milliards de dollars, pas 34 milliards, et le gouvernement allait devoir présenter des budgets déficitaires pendant quatre ans, pas deux.
Ce mois-ci, les chiffres ont encore changé. La somme de 50 milliards de dollars s'est transformée en 56 milliards de dollars et les quatre ans se sont transformés en six. En tout et pour tout, nous allons encourir une dette nouvelle de plus de 170 milliards de dollars.
Des histoires qui changent constamment ne sont pas pas une marque de compétence et ne font rien pour inspirer la confiance. Où cela nous mène-t-il? Nous nous retrouvons aux prises avec un gouvernement qui n'a pas vu venir la récession, qui en a ignoré tous les signes avant-coureurs, qui a compromis la sécurité financière du Canada avant même que la récession ne frappe, qui a carrément refusé de voir la réalité, continuant de nier l'existence d'une récession même si nous étions en plein dedans, et qui a commencé par présenter un programme d'austérité insensé au lieu d'un plan de relance. Il faisait carrément fausse route. Lorsqu'il a fini par admettre que nous étions bel et bien en récession et qu'un plan de relance était nécessaire, il a agi avec beaucoup de lenteur et de maladresse en présentant un prétendu plan qui baignait dans la partisanerie conservatrice.
Les conservateurs ont accordé beaucoup d'importance aux séances de photos et à la publicité et n'ont pas perdu une occasion de se vanter, mais, en réalité, moins de 20 p. 100 des fonds promis ont bel et bien été versés jusqu'à maintenant. Même leurs économistes indépendants préférés prédisent que ce pourcentage n'atteindra pas 30 p. 100 d'ici la fin de l'année.
Entre-temps, 486 000 emplois à temps plein sont disparus au Canada sous le règne du gouvernement actuel. Il avait promis 190 000 nouveaux emplois, mais nous en avons perdu 486 000. Au cours de l'année qui vient, le gouvernement promet de trouver, par magie, 220 000 emplois. Toutefois, la Banque royale, la Banque TD, l'OCDE et tous les autres prévisionnistes crédibles prédisent que nous perdront 200 000 emplois de plus. Le chômage montera à près de 10 p. 100.
Qu'est-ce que ce gouvernement malavisé propose maintenant? Il propose une nouvelle taxe conservatrice sur les emplois. Il augmentera les charges sociales en haussant les cotisations d'assurance-emploi, et pas juste un peu. Pour le gouvernement conservateur, ces cotisations d'assurance-emploi plus élevées deviendront la source de revenu qui croîtra le plus rapidement, et ses propres chiffres le prouvent. Au cours des cinq prochaines années, il haussera de 60 p. 100 les cotisations à l'assurance-emploi, hausse plutôt exorbitante. Juste au moment où les employeurs canadiens se démèneront pour essayer de créer des emplois, le gouvernement conservateur leur imposera, ainsi qu'à leurs employés, une hausse des charges sociales qui étouffera la création d'emplois.
Pensons-y un peu. C'est ce même gouvernement qui a dit qu'il n'augmenterait aucun impôt. Ce genre de malhonnêteté est à couper le souffle.
Toutefois, tout comme les conservateurs ont haussé le taux d'imposition du revenu des particuliers et tout comme ils ont frappé les fiducies de revenu d'un nouvel impôt cruel, ils ont encore une fois manqué à leur parole au sujet des impôts. Ils ne cessent de le faire.
Et il n'y a pas que les impôts. Il y a aussi la péréquation, les transfuges nommés au Cabinet, les élections à date fixe, la nomination d'un plus grand nombre de sénateurs par ce premier ministre que par tout autre premier ministre dans l'histoire du Canada et, enfin, la façon dégradante de traiter les femmes et les minorités comme des groupes marginaux de gauche qui ont besoin d'une leçon.
Nous n'avons pas confiance dans ce gouvernement.
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Madame la Présidente, je suis assez fière de participer à ce débat sur la motion libérale, une motion de non-confiance en ce gouvernement conservateur.
Quand j'ai écouté le discours de mon chef lors de la proposition de la motion de non-confiance, il a dit quelque chose qui a résonné très fort chez moi, et je sais que cela a résonné très fort chez des milliers et des milliers de Canadiens et de Québécois. Il a dit que pour les conservateurs, les adversaires sont des ennemis et que ce gouvernement conservateur et tous les députés conservateurs qui siègent en Chambre actuellement ont démontré, depuis quatre ans, qu'ils manquaient de courage moral pour dire la vérité aux Canadiens et Canadiennes, aux Québécois et Québécoises.
Je vais donner un exemple. J'étais membre du groupe de travail sur l'assurance-emploi qui a tenté d'oeuvrer tout l'été. Ce groupe était composé de deux députés conservateurs, soit la et le , de mon collègue de , porte-parole libéral en matière de ressources humaines et de développement des compétences, et de moi-même, chef-adjointe parlementaire. Cela a pris trois semaines avant de pouvoir avoir le breffage technique. Nous l'avons demandé tout de suite, mais les conservateurs nous ont dit que le secrétaire parlementaire était en vacances et qu'on devait reporter la réunion de breffage planifiée pour nous, les deux libéraux. Il y avait aussi un troisième libéral, qui était notre conseiller principal au niveau des politiques. Donc, on devait reporter cette réunion pour accommoder le secrétaire parlementaire du premier ministre, ce que nous avons accepté.
Ensuite, nous avons eu notre première réunion de breffage. Nous avons également soumis la proposition libérale pour rendre l'assurance-emploi plus équitable, pour s'assurer que des centaines de milliers de Canadiens qui perdent leur emploi pendant cette période économique difficile aient accès aux bénéfices de l'assurance-emploi. Je parle des gens qui ont travaillé et qui ont payé leurs cotisations à la caisse d'assurance-emploi. Nous avons expliqué que selon nos calculs, notre proposition d'un seul seuil national de 360 heures coûterait 1,5 milliard de dollars.
Pendant des mois, les conservateurs ont clamé à haute voix, ici en Chambre et auprès du public, que la proposition libérale de 360 heures était 45 jours de travail pour un an de bénéfices de prestations d'assurance-emploi. Ils ont continué à répéter la même chose, sachant que ce n'était pas vrai, mais ils ont continué à le répéter. Or, nous avons demandé au directeur parlementaire du budget de faire une analyse de l'estimation que le gouvernement a faite. Effectivement, le gouvernement disait que ce seuil national de 360 heures pour être admissible aux prestations d'assurance-emploi coûterait 4 milliards de dollars aux Canadiens. Le directeur parlementaire du budget a fait une analyse indépendante, tant de la proposition libérale que de l'évaluation et de la méthodologie que les conservateurs ont utilisées. Je vais citer exactement ce que le directeur parlementaire du budget a dit dans son rapport déposé le 9 septembre 2009.
[...] les calculs du directeur parlementaire du budget démontrent que l'estimation qu'a faite le gouvernement du coût statique de la norme nationale proposée de 360 heures s'élève à 1,148 milliards de dollars (incluant les frais administratifs).
[Traduction]
Je vais répéter. Les calculs du directeur parlementaire du budget montrent que l'estimation gouvernementale du coût statique de la norme nationale de 360 heures proposée est de 1,148 milliard de dollars, ce qui englobe les frais d'administration. De l'avis du directeur parlementaire du budget, 1,148 milliard de dollars correspond à une estimation raisonnable du coût de la norme nationale proposée de 360 heures pour l'assurance-emploi.
Enfin, l'estimation du coût total de plus de 4 milliards de dollars que le gouvernement a brandie le 6 août ne correspond en rien à la norme nationale de 360 heures. Pourquoi? Parce que le gouvernement a ajouté toutes sortes de gens qui n'étaient pas visés par la proposition libérale.
Que fait le gouvernement? A-t-il assez de courage pour avouer: « Nous nous sommes trompés. Nous avons gonflé les chiffres. Nous avons agi de bonne foi, mais nous avons presque quadruplé le coût réel de la proposition libérale sur les 360 heures »? Non. Il a continué à la Chambre de répandre les mêmes fausses vérités et ses chiffres à la gomme. Chacun peut voir les chiffres noir sur blanc.
Voilà qui montre que le gouvernement et ses députés sont prêts à dire n'importe quoi pour servir leurs propres intérêts sectaires.
Quant au NPD, que dire? J'ai grandi dans l'admiration de ce parti. Les fondateurs du CCF, puis du NPD, comptent parmi mes héros. Les députés néo-démocrates prétendent, avec leur ton moralisateur, que s'ils vont soutenir ce gouvernement conservateur incompétent et égocentrique, c'est parce que les mesures visant l'assurance-emploi qui sont contenues dans le projet de loi sont tellement cruciales, tellement importantes, qu'elles vont aider tellement de chômeurs, qu'ils sont prêts à oublier les 79 fois où ils ont refusé leur confiance au gouvernement pour, cette fois-ci, le soutenir. Intéressant, n'est-ce pas?
[Français]
Il y a à peine quelques mois, le gouvernement a déposé un budget. Dans ce budget, il y avait au-delà de 5 milliards de dollars de mesures concernant l'assurance-emploi. Le NPD a voté contre. Le NPD a voté pour une élection et si le NPD avait eu ce qu'il voulait, soit une élection au printemps dernier, il y aurait des centaines de milliers de chômeurs canadiens qui n'auraient pas eu droit à ces 5 milliards de dollars.
[Traduction]
Ces députés se contentent de mesures qui n'aideront pas les travailleurs saisonniers, pas plus que les chômeurs des industries où il y a des mises à pied périodiques, qui n'aideront pas les femmes qui ont eu des enfants et réintègrent la population active. Cela importe peu au NPD.
Je voudrais bien entendre ce que les députés néo-démocrates vont dire aux centaines de milliers de travailleurs qui ne profiteront aucunement des mesures proposées dans le projet de loi . Comment vont-ils expliquer qu'ils sont maintenant prêts à appuyer le gouvernement conservateur, sachant qu'il ne dit pas la vérité, qu'il trafique les chiffres, qu'il présente des chiffres à la gomme pour tromper les Canadiens? Quelle explication auront-ils à donner?
Comment les conservateurs expliquent-ils qu'ils sont prêts à répéter jour après jour les mêmes contre-vérités?
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Madame la Présidente, je vais tenter de faire tomber un peu la pression. Reprenons notre débat. J'espère que je pourrai parler quelques minutes sans interruptions.
Avant de commencer, je tiens à vous faire savoir que je partagerai le temps dont je dispose avec le député de ou la . La ministre n'est pas encore arrivée, mais le député de Yellowhead est prêt à prendre la parole si elle n'arrive pas à temps.
Je vais commencer par parler de ce qui est arrivé au Nouveau-Brunswick hier. Je vais faire une petite digression, mais hier a été une journée historique au Nouveau-Brunswick. Comme les députés de cette province le savent, nous avons installé le nouveau lieutenant gouverneur du Nouveau-Brunswick. C'était un grand événement parce qu'il s'agit du premier lieutenant gouverneur d'origine autochtone dans cette province en 225 ans d'histoire. Comme tout le monde le sait, il s'agit de Graydon Nicholas.
Ce fut pour moi un honneur d'être là hier avec toutes les autres personnes qui s'étaient rassemblées pour cet événement historique. Comme beaucoup le savent, M. Nicholas est un homme de caractère. Ceux d'entre nous qui viennent du Nouveau-Brunswick et le connaissent seront d'accord avec moi là-dessus. C'est un homme intelligent et humble, ce que nous avons pu constater hier dans son discours. Comme vous le savez, madame la Présidente, le premier ministre de la province était là.
Si je voulais mentionner cela, c'est simplement parce que, honnêtement, prononcer un discours à cet événement au nom du gouvernement du Canada a été un des plus beaux jours de ma vie politique. Ce fut une très belle journée et nous avons pu constater la générosité de la population du Nouveau-Brunswick. Ce fut une journée historique pour le Nouveau-Brunswick et, en un sens, une journée historique pour moi. Ce fut un grand honneur pour moi de prononcer un discours au nom du gouvernement du Canada.
Nous sommes dans une situation de gouvernement minoritaire, et c'est une situation qui donne lieu à son lot de surprises. J'ai pu assister à cet événement, en toute honnêteté, parce que deux de mes collègues d'en face voulaient y assister, eux aussi, et m'ont permis de me joindre à eux. Sinon, je n'y serais pas allé. Je voudrais vous présenter ces deux députés. Il s'agit du député libéral de et du député néo-démocrate d'.
Nous sommes tous les trois honorés d'avoir pu être présents. C'est le type de coopération qui permet au Parlement de fonctionner. C'est le type de coopération que nous attendons, partout au pays, de la part de nos partenaires des provinces, pour que le train de mesures de relance économique puisse faire effet. Nous ne sommes pas seuls. Les municipalités et les provinces mettent, elles aussi, la main à la pâte. Les gens d'en face sont les seuls à ne pas être avec nous. Je n'arrive pas à comprendre. C'est insensé. Ça n'a tout simplement pas de bon sens.
Permettez-moi de revenir sur ce qu'a dit l'un de nos critiques les plus sévères, le député de . Il est en train de semer la discorde autour de l'argent qui a été accordé à ma province, le Nouveau-Brunswick. Il prétend que cet argent n'a pas été distribué équitablement. Nous sommes vraiment indignés devant de tels propos. À entendre parler le député, par exemple, notre gouvernement et la province du Nouveau-Brunswick ont eu tort d'investir ensemble la somme de 46,8 millions de dollars dans le port de Belledune, au Nouveau-Brunswick.
Quiconque habite au Nouveau-Brunswick, peu importe si c'est au nord ou au sud, est capable de s'apercevoir du potentiel de ce port. Qu'est-ce qui ne va pas dans cet investissement? Absolument rien. Si le député s'en offusque, c'est tout simplement que l'investissement se fait dans une circonscription conservatrice.
La frontière politique artificielle qui a été tracée autour de Belledune et Bathurst, et le député d' dira la même chose, est attribuable au remaniement arbitraire des limites électorales réalisé par les libéraux à des fins partisanes il y a quelques années. Les libéraux tentaient ainsi de favoriser leurs candidats au détriment des candidats d'un autre parti.
Si l'on en parle au député d', un néo-démocrate, il dira sans aucun doute qu'il est l'un des plus grands partisans de ce projet. C'est le projet qui lui importe le plus.
Qu'on en parle à Rayburn Doucette, un ancien ministre libéral à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick. En tant que gestionnaire de ce port, il dira que c'est le plus important projet de sa vie. Plus important encore, parlons-en au premier ministre du Nouveau-Brunswick. Il a affirmé que c'est un projet qui va transformer le Nord du Nouveau-Brunswick.
Nous investissons dans ce projet pour de bonnes raisons. Nous le faisons pour les gens du Nouveau-Brunswick. Le député est originaire de Toronto, une grande ville. Je n'ai rien contre les grandes villes, mais je ne crois pas qu'il comprenne le Nouveau-Brunswick ni la façon dont nous travaillons ensemble à la réalisation de projets. Je ne sais pas de quelle façon il procède dans sa vie politique, mais, au Nouveau-Brunswick, nous faisons le travail ensemble. Ce n'est qu'un exemple.
J'étais à la Chambre, ce matin, quand le chef de l'opposition a fait son intervention. J'en arrive à un point important. C'est ici que les gens d'en face risquent de chercher à me faire taire. Le chef de l'opposition a commencé son intervention en demandant ce que ces fonds de relance — nom de code pour déficit actif — nous donnaient en retour. Qu'est-ce que ça nous donne?
Je me demande où était le chef de l'opposition ces six derniers mois. Nous savons où il était ces 35 dernières années. Il était hors du pays. C'est à croire qu'il était aussi hors du pays les six derniers mois. Il est parti avant que nous ayons fini.
Nous savons ce que nous avons fait. Les gens du Nouveau-Brunswick, car je parle en particulier du Nouveau-Brunswick pour le moment, savent ce que nous faisons dans leur province. Nous savons ce que nous faisons en Ontario, mais je me concentrerai sur le Nouveau-Brunswick. On pourrait aussi se concentrer sur d'autres provinces, et je suis sûr que le député qui prendra la parole après moi le fera, que ce soit la députée de ou le député de .
Toujours dans les petites mesquineries, ils nous accusent par exemple d'avoir eu trois ministres de l'Environnement en quatre ans. Mais eux, ils ont eu cinq chefs en cinq ans. Ils sont incapables de se mettre d'accord. Leur parti est en pleine chicane en ce moment, on le sait bien.
Au fond, ce qu'ils essaient de faire maintenant, c'est de déclencher des élections dont on n'a pas besoin et dont les Canadiens ne veulent pas. C'est aussi simple que cela. Pourquoi le veulent-ils?
Personne ne le sait. Leurs propres députés se le demandent. Ils leur en manquait environ 15 pour le vote d'hier soir, et il en manquera encore probablement 12 ou 15 ce soir. Ils n'ont tout simplement aucune cohésion.
Les éloges pleuvent sur nous de tout le pays et du monde entier. Tous les groupes de réflexion, les partis politiques et même les gouvernements du reste du monde disent que nous gérons cette récession mondiale mieux que n'importe quel pays où ils vivent ou travaillent. Autrement dit, comparés à ces autres pays, nous sommes les meilleurs, point à la ligne, c'est incontestable.
À quoi nous servirait d'avoir des élections? En vérité, à rien. On n'en a pas besoin et on n'en veut pas.
Nous allons venir voter contre cette motion ce soir à la Chambre. Il y aura au moins un autre parti qui votera contre aussi, parce qu'il veut aider les chômeurs qui ont besoin d'aide. Il tient à consolider l'économie des provinces et des régions de notre pays qui ont besoin de cette aide.
Le soutien que nous leur apportons, c'est ce qui fait la différence entre rester en récession et en sortir. Si nous restons embourbés dans le genre de récession que nous avons connu dans le passé à cause de politiques malencontreuses, le Canada piétinera.
Nous sommes en tête des nations du monde et nous allons sortir de cette crise devant tous les autres pays grâce au leadership du , des membres de notre caucus, de nos ministres et notamment du .
Nous sommes fiers de ce que nous faisons. Nous allons simplement continuer sur la même voie avec l'aide des gens intelligents d'en face qui sont prêts à venir voter avec le gouvernement du Canada ce soir.
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Madame la Présidente, je suis heureuse aujourd'hui de faire l'éloge de notre Plan d'action économique et du soutien de notre gouvernement au Nord canadien. Outre mon portefeuille de ministre de la Santé, j'ai la chance d'être ministre régionale des trois territoires, y compris ma propre circonscription, . Je suis fière de travailler avec le qui a manifesté un engagement sans précédent envers l'Arctique canadien. J'ai eu le plaisir de l'accueillir ainsi que nos collègues du Cabinet à Iqaluit cet été.
L'appui fédéral aux territoires n'a jamais été aussi fort et va continuer de progresser. Pour le Nunavut, cela représente 1,1 milliard de dollars en 2009-2010, soit une hausse de 125 millions de dollars par rapport à l'an dernier et de plus de 286 millions de dollars depuis 2005-2006. Notre Plan d'action économique comprend d'importantes mesures pour les gens du Nord et s'appuie sur leurs forces pour les aider à relever leurs défis. Il s'agit notamment de projets d'infrastructure comme des améliorations des réseaux routiers, d'adduction d'eau ou d'égouts dans tout le Nord; une baisse des taxes et un gel des cotisations d'assurance-emploi; des stimulants à la construction domiciliaire; un meilleur accès au financement et au soutien pour les entreprises; un renforcement de l'assurance-emploi et un financement accru pour la formation et le développement des compétences.
Rien qu'au Nunavut, nous octroyons aux habitants et aux entreprises un allégement fiscal de 13,9 millions de dollars sur les cinq prochaines années. Le nouveau crédit d'impôt à la rénovation va représenter jusqu'à 1 350 $ par propriétaire, et jusqu'à 1,9 million de dollars d'allégement pour les propriétaires du Nunavut sur les deux prochaines années.
Le Nunavut profite aussi d'investissements ciblés, notamment 17 millions de dollars pour accélérer la construction du port pour petits bateaux de Pangnirtung; 100 millions de dollars pour la rénovation et la construction de nouveaux logements sociaux; une tranche de 140 millions de dollars pour les programmes de développement économique du Nord; et une tranche de 87 millions de dollars pour entretenir et améliorer les installations de recherche de l'Arctique.
La liste est longue, mais j'aimerais me concentrer sur deux initiatives du Plan d'action économique que je juge importantes, la première comme ministre régionale et la seconde comme ministre fédérale de la Santé. Notre fonds pour l'infrastructure de recherche dans l'Arctique comporte 85 millions de dollars pour l'entretien et l'amélioration d'installations de recherche essentielles dans l'Arctique. Ce financement complète l'engagement du gouvernement à avoir une station de recherche de classe mondiale dans le Haut-Arctique et permet une revitalisation des installations de recherche dans le Nord. Le programme est mené par des organisations qui exploitent les installations de recherche du Nord et il stimule l'économie en créant des emplois.
Je vais maintenant parler un instant en tant que ministre de la Santé. Je suis fière de l'engagement de notre gouvernement à protéger la santé et le bien-être des gens des Premières nations et des Inuits. Il y a un mois à Winnipeg, j'ai eu le grand plaisir de présenter le détail des 135 millions de dollars engagés pour la rénovation et la construction de nouvelles infrastructures de services de santé dans les communautés des Premières nations du Canada. Grâce à cet investissement, on va rénover les centres de santé et les résidences d'infirmières situés dans de nombreuses communautés des Premières nations éloignées et isolées qui sont desservies par Santé Canada, et cela aura des retombées économiques immédiates grâce à la création d'emplois dans ces régions. Ces fonds visent plus de 40 projets de construction de nouvelles infrastructures de services de santé et environ 230 rénovations d'infrastructures déjà existantes.
Dans notre Plan d'action économique, nous affectons aussi 305 millions de dollars sur deux ans au renforcement des programmes de santé des Premières nations et des Inuits, dont 240 millions de dollars pour permettre aux Premières nations et aux Inuits admissibles de continuer à recevoir des services de santé non assurés tels que des services dentaires, de soins de la vue, des transports médicaux et l'accès à divers médicaments non couverts par d'autres programmes; et 65 millions de dollars pour assurer la prestations 24 heures sur 24 et sept jours sur sept de services infirmiers dans les communautés des Premières nations éloignées et isolées desservies par Santé Canada.
De nombreux projets sont en cours de réalisation. Les députés et tous les Canadiens devraient aller voir dans le site Web planaction.gc.ca les excellents progrès qui ont été faits jusqu’ici. Nous avons de quoi être fiers. Ils devraient jeter un coup d’oeil sur la carte des projets qui figure dans le site Web et cliquer sur certains des icones signalant les projets entrepris un peu partout dans le Nord.
Au Nunavut, ils verront des choses comme la construction du nouveau bureau de Taloyoak Hamlet, le financement de la recherche scientifique et traditionnelle sur les ours blancs et les autres espèces fauniques de la région; des nouveaux laboratoires, des entrepôts et des installations de recherche pour le réseau d’observation de l’Arctique et diverses initiatives scientifiques et autres.
Dans les Territoires du Nord-Ouest, ils trouveront des renseignements au sujet de la progression du projet de réparation du réseau de distribution souterrain sous coffrage de la ville de Norman Wells, des travaux de rénovation de l’usine d’épuration et des autres investissements dans des installations de recherche, l’infrastructure et des immeubles gouvernementaux à Yellowknife et ailleurs.
N’oublions pas le Yukon où il y a des nouveaux logements pour les aînés, un investissement plus important dans l’infrastructure de recherche de l’Arctique, des projets pour augmenter la sécurité et la fiabilité des routes ainsi que d’autres initiatives.
Tous les Canadiens veulent aussi que notre gouvernement et notre pays poursuivent la mise en oeuvre du Plan d’action économique afin de continuer à bénéficier d’impôts plus bas, d’une meilleure infrastructure, de meilleurs logements sociaux, d’une formation continue pour les travailleurs et d’une aide là où elle est nécessaire.
Je demande à tous les députés d’écouter leurs concitoyens, et de les aider, ainsi que notre gouvernement à « garder le cap » pour reprendre le titre de notre dernier plan d’action économique, afin de sortir le Canada de la récession.
Comme tous les Canadiens, les gens du Nord font confiance à notre gouvernement pour sortir de cette période difficile que traverse l’économie mondiale. Comme les Canadiens qui vivent au sud du 60e parallèle, les citoyens du Nord ne veulent pas de nouvelles élections fédérales. Comme tous mes collègues à la Chambre, c’est ce que j’ai entendu clairement quand j’ai voyagé au Nunavut il y a quelques semaines, comme dans les autres régions du pays, ces dernières semaines, en travaillant avec les provinces et les territoires, les premières nations et les Inuits, le milieu médical et les autres intervenants pour faire face à ce que le virus H1N1 pourrait nous réserver cet automne.
La tenue d'élections est la dernière chose que souhaitent les Canadiens en ce moment, pour de nombreuses raisons. Les campagnes d’immunisation sont les seules campagnes qui les intéressent.
Voilà ce que j’ai à dire au sujet des territoires du Nord.
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Monsieur le Président, je suis heureux de me lever à la Chambre cet après-midi pour parler d'une motion de confiance que nous avons déposée contre le gouvernement conservateur. C'est facile, c'est une question claire. Le Parlement a perdu confiance à l'endroit du Parti conservateur. Avant de dire qu'on a perdu confiance, par principes et pour être bon joueur et s'assurer de donner quand même une chance au coureur, on lui donne la chance de démontrer ce qu'il est capable de faire et ce qu'il veut vraiment faire pour la population. Il ne doit pas arriver et dire qu'il va aider un groupe de citoyens et décider de ne pas en aider un autre, qu'il va prendre un groupe de citoyens et le mettre contre un autre groupe.
À un moment donné, il faut regarder les faits. Quand on veut donner la chance au coureur, on regarde la réalité. On regarde si le coureur a fait des tentatives pour améliorer le sort des citoyens, non pas seulement celui de ceux qu'on représente individuellement, mais aussi celui de l'ensemble des citoyens canadiens.
Avant que j'oublie, je voudrais mentionner que je vais partager mon temps de parole avec ma collègue de .
Il faut d'abord regarder si le gouvernement passe le test. La saine gestion des finances publiques du pays était là. Les conservateurs ont hérité d'un surplus de 14 milliards de dollars. De tels surplus étaient impensables dans le temps d'un gouvernement précédent, avant 1993. C'était aussi un gouvernement conservateur. Les libéraux ont remis les finances en ordre. Les libéraux se sont assurés de faire en sorte que la population pouvait être fière de son gouvernement. Qu'arrive-t-il? Les conservateurs nous présentent un budget au printemps 2009 où ils nous disent qu'ils feront un déficit de 34 milliards de dollars à cause de la crise économique. Cela ne veut pas nécessairement dire qu'il s'agit de 34 milliards de dollars d'aide aux citoyens et citoyennes du Canada. En premier lieu, c'était une mauvaise gestion de leur part en plus de l'aide qui a été apportée aux citoyens. Il faut se dire qu'un gouvernement et un ministre des Finances sont censés être là pour s'assurer de livrer la marchandise et les bons chiffres. Au mois de mars, c'était 34 milliards de dollars. Comme par hasard, au mois de juin, on arrive à 50 milliards de dollars, et au mois de septembre, à 56 milliards de dollars. C'est un déficit record au niveau du Canada. C'est un premier test échoué.
Mon deuxième point concerne l'aide à la foresterie. La richesse naturelle de la circonscription que je représente est la forêt. Les travailleurs et travailleuses oeuvrent principalement, directement ou indirectement, dans le domaine forestier.
Qu'ont fait les conservateurs pour passer le test? En 2005, nous, le gouvernement libéral, avions annoncé une aide à l'industrie forestière de 1,5 milliard de dollars avant même que la crise majeure nous frappe en plein visage. C'était pour prévenir, c'était pour être proactif. C'était 1,5 milliard de dollars. C'était pour qui? C'était pour les travailleurs et leurs familles. C'était pour s'assurer que dans l'éventualité que la crise — comme je l'ai mentionné — nous frappe en plein visage, on puisse diminuer l'impact et être prêts à passer à une autre étape si nécessaire.
Qu'ont fait les conservateurs après avoir été élus en janvier 2006? Ils ont éliminé complètement cette annonce de 1,5 milliard de dollars. Qu'ont-ils fait d'autre sur le plan de la foresterie quand c'était le temps d'aider l'industrie forestière et le secteur des pâtes et papiers? Quand il y a eu la crise avec le gouvernement américain au sujet de la liqueur rouge et de la liqueur noire, qu'ont-ils fait? Absolument rien. Ils ont mis des règles et des conditions auxquelles peu de papetières étaient en mesure d'avoir accès. Si les papetières n'y avaient pas accès, cela veut dire que des employés n'avaient pas accès à du travail, que des familles n'avaient pas accès à l'aide nécessaire. Au niveau de la foresterie, ce gouvernement a échoué.
Quant à la question de l'assurance-emploi, c'est un dossier sur lequel je travaille depuis mon élection en 2004 pour m'assurer que les gens que je représente, et que d'autres représentent dans cette Chambre, puissent avoir une chance égale d'avoir l'aide qu'il leur faut pour avoir l'opportunité de s'assurer que leur famille ait de la nourriture sur la table, avoir les moyens de payer l'électricité pour chauffer la maison, avoir l'argent pour être en mesure de payer le loyer, l'hypothèque de leur maison et leur voiture dans un milieu rural pour pouvoir aller travailler quand ils peuvent retrouver du travail.
Les conservateurs ont laissé le système dégénérer. Il a fallu compter jusqu'à 55 jours pour recevoir le premier chèque d'assurance-emploi, pour recevoir la première paie d'une semaine. Imaginez une famille qui ne reçoit aucune aide du gouvernement fédéral pendant deux mois, de l'aide qu'ils ont payée par le biais de leurs cotisations à l'assurance-emploi. En ce qui a trait à cet élément de l'assurance-emploi, le gouvernement conservateur a échoué, il n'a pas réussi le test.
Les conservateurs viennent maintenant nous dire qu'ils vont mettre de nouvelles règles, un nouveau système d'assurance-emploi. Avec qui? De connivence avec le NPD. Lorsqu'on arrive avec cette nouvelle définition de l'assurance-emploi et que le gouvernement conservateur essaie de nous faire croire que cela bénéficiera à l'ensemble de la population canadienne, il s'agit plutôt d'identifier à qui cela va servir. Qui sera la personne qui aura le droit d'en bénéficier?
La première chose dont je dois parler a trait aux commentaires de la lundi dernier, qui disait alors que ceux qui recevront des prestations d'assurance-emploi sont ceux qui les méritent.
Ceux qui les méritent, c'est l'ensemble de ceux qui paient des cotisations au régime d'assurance-emploi. Ce sont les travailleurs et travailleuses. Toutefois, selon la secrétaire parlementaire et son gouvernement, les travailleurs saisonniers, les travailleurs du tourisme, de la construction, des routes, des pêches, de la forêt et j'en passe sont aujourd'hui des travailleurs qui n'auront droit à aucune semaine additionnelle.
Pourquoi le gouvernement conservateur a-t-il laissé tomber ces gens? Pourquoi ne s'est-il pas assuré de donner les outils à l'ensemble de la population?
Un travailleur de longue durée est aussi bien un travailleur saisonnier qu'un travailleur dans une usine. Le travailleur saisonnier a pu travailler pendant 10, 15, 20, 25 ou 30 ans pas seulement dans la même industrie, mais pour la même entreprise. C'est un travailleur de longue durée, mais on n'est même pas en mesure de lui donner l'aide nécessaire. Pourquoi les conservateurs décident-ils qui aura droit ou non à de l'aide? À ce sujet, le gouvernement conservateur a échoué, il n'a pas réussi le test.
Lorsqu'on regarde l'ensemble de l'économie, l'ensemble du développement économique, c'est terrible de voir combien d'entreprises un peu partout au pays ont dû fermer leurs portes. Ces entreprises ont dû fermer et ce sont les travailleurs à l'intérieur de ces usines qui ont perdu leur emploi, ceux et celles qui étaient le gagne-pain de leur famille. Au début, je me disais que cela arrivait aux autres. On se considérait encore chanceux chez nous, dans Madawaska—Restigouche, mais tout à coup, la crise nous a frappés aussi. Je parle des compagnies Shermag, Fraser, AbitibiBowater, Atlantic Yarns, WHK Woven Labels Ltd. et j'en passe, pour me limiter à ces quelques noms.
Sur le plan du développement économique, le gouvernement conservateur n'a absolument rien fait pour ces entreprises. Il n'a rien fait pour aider ces travailleurs dans les usines. Il n'a absolument rien fait pour les familles de ces travailleurs. Lorsqu'on regarde la réalité au plan du développement économique et de l'aide à l'industrie, tout simplement, ce gouvernement conservateur a échoué, il n'a pas réussi le test.
Je sais que mon temps avance relativement vite. En regardant seulement ces quelques éléments, comment peut-on faire confiance à un gouvernement, à des conservateurs, à des gens qui ont traité les gens de l'Atlantique de défaitistes? Comment peut-on faire encore confiance à un gouvernement à qui on a donné une chance d'établir des règles, de la justice pour les plus vulnérables, le système pour sortir de la crise? Au lieu de cela, sur toute la ligne, ils n'ont su faire qu'une seule chose: un échec.
Vous me signalez qu'il me reste une minute. Parlons encore de développement économique sur le plan des infrastructures.
C'est bien beau d'annoncer des projets d'infrastructures partout au pays, mais lorsque des députés conservateurs viennent faire des annonces dans une municipalité et que, deux mois plus tard, cette dernière n'a pas encore reçu l'entente signée par le gouvernement conservateur pour lancer un appel d'offres, c'est terrible. Cela veut dire qu'il n'y a pas une seule personne qui peut travailler, car il y a l'attente de deux mois avant de recevoir les documents du gouvernement et ensuite il y a l'évaluation par les ingénieurs et les appels d'offres. Imaginez, on est rendu au mois d'octobre.
L'hiver s'en vient. Ce n'est certainement pas en novembre, décembre, janvier ou février qu'on travaillera aux infrastructures touchant les eaux et les égouts. Ce n'est qu'un exemple. Il est clair que le gouvernement a aussi failli du côté des infrastructures. Pour cette raison, il faut...
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Madame la Présidente, je prends la parole pour parler de cette motion importante que j'appuie.
Cette dépression économique est sans doute la pire que le Canada ait connue depuis la Grande Crise. Un grand nombre de jeunes ont perdu leur emploi. Environ 1,6 million de Canadiens sont sans emploi et la moitié d’entre eux n’ont droit à aucune prestation d’assurance-chômage. Nous connaissons une récession. Le nous a dit que le déficit se chiffre à 56 milliards de dollars et selon le directeur parlementaire du budget, ce chiffre pourrait dépasser 125 milliards de dollars d’ici cinq ans. Nous traversons une période très difficile. Nous perdons des emplois. Un bon nombre d’importantes entreprises du secteur manufacturier et du secteur forestier sont aux prises avec une récession dont elles ne se remettront jamais.
C’est dans ce contexte que l’opposition libérale a décidé d’appuyer le gouvernement conservateur lorsqu’il a présenté en renâclant son plan de relance économique, en janvier. Nous ne pensions pas que ce plan était parfait, mais nous l’avons appuyé quand même, à contrecoeur . Nous espérions qu’il apporterait les stimulants nécessaires pour créer des emplois et qu’il aiderait les entreprises canadiennes, les travailleurs et leurs familles à traverser cette période difficile.
Avant même de voir le plan de relance, le Nouveau Parti démocratique a décidé de voter contre, ce qu’il a fait 79 fois en six mois. Ces députés ont vite laissé leurs principes de côté cette semaine.
Nous avons donné trois chances au gouvernement conservateur. Nous l’avons mis sous surveillance en mars, juin et septembre, pour voir si son plan de relance donnerait ou non des résultats, s’il serait efficace, si l’argent serait mis à la disposition des Canadiens et si cela donnerait les résultats voulus sur le plan de l’emploi et de la stabilité économique.
Après cette période, l’opposition libérale a perdu confiance dans le gouvernement actuel pour de nombreuses raisons, mais je n’en mentionnerai que quatre. La première est que le gouvernement n'a pas tenu ses promesses. La deuxième est qu’il ne cesse de présenter la situation aux Canadiens sous un faux jour. La troisième est son absence de responsabilité financière, de reddition de comptes et son incompétence manifeste. La quatrième est qu’il trahit les citoyens en choisissant ceux qu’ils jugent dignes de son appui.
Permettez-moi de parler des promesses non tenues.
Environ 114 000 travailleurs de la construction en chômage attendent depuis février que les fonds d’infrastructure soient versés. Il ne suffit pas de répondre que l’appareil gouvernemental bouge très lentement. C’est une réponse plutôt cavalière. Les familles ne peuvent pas rester six mois sans payer leur loyer, sans pouvoir nourrir et vêtir leurs enfants. Elles ont du mal à joindre les deux bouts.
Dans le secteur de la construction, le travail est saisonnier et un grand nombre de travailleurs n’ont pas droit à l’assurance-emploi. Un bon nombre sont prestataires de l’aide sociale. La majorité des travailleurs du pays ne veulent pas être des assistés sociaux. Le nombre d’assistés sociaux a doublé dans notre pays. Les gens veulent travailler.
Le gouvernement a promis de ne jamais augmenter les impôts. C’est une autre promesse non tenue. La semaine dernière, les charges sociales des employeurs ont été augmentées en douce de 13 milliards de dollars. C’est une mesure cruelle. Les petites et moyennes entreprises créent 80 p. 100 des emplois au Canada et elles ont de la difficulté à obtenir du crédit. Les ventes au détail dont en baisse. Bien des gens perdent leur emploi. Le fléchissement des ventes et le manque d’aide aux petites et moyennes entreprises ont un effet domino très marqué. Il est cruel d’ajouter à cela un impôt sur la feuille de paie. Cela ne va certainement pas aider à créer des emplois.
Une autre promesse non tenue concerne le dendroctone du pin et les incendies en Colombie-Britannique. En 2006, le gouvernement a promis 200 millions de dollars et encore 200 millions en 2007, mais les collectivités n’ont toujours pas vu cet argent. En fait, elles ont seulement reçu 80 millions de dollars. Tout le monde prédisait des incendies de forêt dévastateurs. Il fallait de l’argent pour rechercher des nouvelles possibilités d’emploi et pour faire face aux incendies de forêt.
Le gouvernement a aussi manqué à sa promesse envers les Autochtones. Il n'y a pas si longtemps, il leur a présenté d'émouvantes excuses à la Chambre. Aujourd'hui, la situation des Autochtones en matière de santé, d'éducation et de logement est pire que jamais.
Il y a aussi la déformation des faits. Le aurait déclaré: « Nous ne pouvons demander aux Canadiens de se serrer la ceinture en période difficile sans d'abord faire notre propre examen. »
En décembre 2008, le a déclaré qu'il y avait un excédent. Plus tôt cette année, il a dit qu'il ne s'agissait que d'une récession virtuelle, puis qu'il y aurait un déficit de 34 milliards de dollars, et enfin un déficit de 56 milliards de dollars. Comme je l'ai dit plus tôt, le directeur parlementaire du budget prévoit un déficit de 156 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. C'est la première déformation des faits.
La deuxième déformation des faits consiste à s'attribuer effrontément le mérite de la si grande stabilité du système bancaire canadien, alors que le gouvernement sait parfaitement à qui revient ce mérite.
J'aimerais aussi parler des dépenses injustifiées. Le Bureau du Conseil privé, qui sert le , a dépensé 20 millions de dollars de plus cette année. Le gouvernement a dépensé 84,1 millions de dollars en publicité cette année. L'augmentation du nombre de ministres, l'automne dernier, coûte 3,9 millions de dollars supplémentaires aux contribuables en salaires pour les ministres et les membres de leur personnel. Le Conseil privé a indiqué que les honoraires des conseillers politiques professionnels du et de ses ministres s'élèveront à 124 millions de dollars cette année. Nous avons ici un gouvernement qui a promis de se serrer la ceinture et un ministre des Finances qui a dit que le gouvernement avait averti tous les ministres et sous-ministres d'informer tous les ministères et agences gouvernementales qu'il fallait réduire les dépenses. C'est inacceptable. Les Canadiens se serrent la ceinture, mais le gouvernement semble être incapable d'en faire autant.
Depuis son élection, les dépenses de ce gouvernement ont été supérieures de 30 p. 100 à celles de tout autre gouvernement dans l'histoire de ce pays. Cette situation est tout à fait inacceptable et irresponsable et démontre un manque flagrant de reddition de comptes. C'est aussi un exemple d'incompétence et de mauvaise gestion des finances.
L'affaire de la grippe H1N1 est un autre exemple d'irresponsabilité, de mauvaise gestion et d'incompétence dont je veux parler. Après avoir envoyé des housses mortuaires aux collectivités autochtones, où la grippe H1N1 a frappé fort étant donné les mauvais logements surpeuplés et la piètre qualité de l'eau, la ministre de la Santé a dit qu'elle ferait enquête sur cet incident. La ministre est censée savoir ce qui se passe dans son ministère. Rien ne devrait sortir de son ministère sans qu'elle soit au courant et qu'elle ait approuvé l'envoi. Il est inacceptable qu'elle fasse enquête une fois qu'un incident est survenu. La ministre ne savait pas ce qui se passait. C'est grotesque de l'entendre dire qu'elle n'accepterait pas la responsabilité et qu'elle ferait enquête.
J'ai finalement un dernier élément à vous présenter. Le gouvernement a manqué à son devoir envers les citoyens en manifestant des préférences, certains citoyens étant mieux traités que d'autres. Le projet de loi , qui a été présenté récemment à la Chambre, en est un bon exemple. Soixante-douze pour cent des parents de famille monoparentale au Canada ne peuvent se permettre de perdre un chèque de paie. L'Association canadienne de la paie vient de nous l'apprendre. Beaucoup de gens feront faillite s'ils doivent se passer de deux chèques de paie d'affilée. Soixante-dix pour cent de ces Canadiens ont moins de 36 ans. Ce sont ceux qui ont les revenus les plus bas parce qu'ils débutent leur carrière. Ce sont des gens qui ont de très jeunes enfants, qui viennent d'acheter une maison et qui ont un gros prêt hypothécaire à rembourser. Ce sont ceux qui seront congédiés les premiers. Pourtant, ce projet de loi ne fait rien pour eux. Il ne reconnaît même pas leurs difficultés.
Le projet de loi précise que la mesure est destinée aux travailleurs de longue date. Les travailleurs forestiers ne bénéficieront pas de ce projet de loi. En Colombie-Britannique, où le secteur forestier bat de l'aile, les gens subissent régulièrement des mises à pied temporaires depuis quatre ou cinq ans. Ils ne sont pas admissibles à l'assurance-emploi parce qu'ils ont perçu des prestations dans les quatre dernières années. Les gens doivent avoir payé 30 p. 100 de la cotisation maximale et avoir travaillé de 12 à 15 ans pour y être admissibles. Beaucoup de gens sont ainsi éliminés, notamment les contractuels, les femmes, les travailleurs saisonniers et les travailleurs en technologie de l'information qui sont devenus des contractuels et qui perdent maintenant leur emploi.
Le taux de chômage chez les jeunes est de 20 p. 100, et rien n'a été fait pour eux. Il atteint son deuxième pic en importance depuis 1977. Deux cent dix mille jeunes n'ont pas eu d'emploi d'été et ne savent pas comment ils paieront leurs frais de scolarité. Soixante-quinze pour cent des programmes d'acquisition de compétences destinés aux jeunes sont réalisés dans des circonscriptions conservatrices.
Nous n'avons pas confiance dans le gouvernement. D'ailleurs, le gouvernement s'est montré absolument indigne de la confiance des Canadiens.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de . Il nous reste peut-être une quinzaine de minutes avant que la période de questions ne commence. J'espère que ce ne sera pas trop échauffé en termes de dynamique dans cette Chambre et qu'on va garder notre calme.
Aujourd'hui, nous débattons d'une motion du Parti libéral qui demande si on a encore confiance ou non dans le gouvernement conservateur, le gouvernement qui nous dirige. Avant de répondre à cette question, le Bloc québécois a analysé tous les agissements et toutes les décisions prises de la part des conservateurs depuis leur élection. Nous en sommes venus à la conclusion que le Bloc québécois n'a plus confiance en ce gouvernement et qu'il va appuyer la motion du Parti libéral pour plusieurs raisons.
Nous avons fait une analyse en nous posant deux questions: avons-nous encore confiance au gouvernement en ce qui concerne la question du Québec et les besoins du Québec? Comment, par exemple, le gouvernement a-t-il agi pour bien appuyer le secteur manufacturier et le secteur de la foresterie? On sait que depuis 2005, ces secteurs font des demandes pressantes au gouvernement pour lui venir en aide. Les industries forestière et manufacturière ont été sacrifiées pendant la crise économique, mais depuis 2005, ces secteurs était vraiment en perte de vitesse et on aurait dû leur donner un bon coup de pouce pour pouvoir passer à travers de la crise. Au Québec, on a eu des fermetures d'usines, des mises à pied. Il y a des gens qui ont été mis à pied de façon temporaire et certains se sont retrouvés sans emploi. On a seulement qu'à penser, par exemple, à AbitibiBowater à Portneuf et aussi à Beaupré où on voyait cette semaine qu'il y avait 400 travailleurs qui arrêtaient de travailler d'une façon intermittente, mais en ayant à l'esprit que cette entreprise ne serait peut-être pas sauvée à temps pour qu'ils puissent revenir sur le marché. Certains travailleurs seront sacrifiés.
Une autre question que nous nous sommes posée concerne l'assurance-emploi. L'assurance-emploi où depuis des lunes, le Bloc demande qu'il y ait une vraie réforme de ce programme. On a assisté à un saccage de la caisse, au pillage de la caisse d'assurance-emploi. Le Bloc québécois avait rédigé un dossier noir par rapport au comportement des libéraux en ce qui a trait à la caisse d'assurance-emploi. On a mis l'argent dans le fonds consolidé et on a payé les dépenses du gouvernement. Finalement, ceux qui y cotisaient, ce qui veut dire les travailleurs et les employeurs, auraient dû avoir avoir un droit de regard sur comment l'argent de cette caisse était distribuée.
On aurait pu penser que le gouvernement conservateur aurait compris l'urgence d'agir pour permettre à certains travailleurs de passer à travers de la crise. D'ailleurs l'OCDE a fait deux demandes dont une était de ne pas laisser tomber les travailleurs. Une bonne façon de ne pas laisser tomber les travailleurs quand il y a perte d'emplois ou une mise à pied temporaire, c'est justement de faire en sorte qu'ils aient de l'assurance-emploi pour passer à travers de la crise. Nous avons aussi constaté qu'il y aurait une augmentation de façon à atteindre 10 p. 100 de chômage au Canada. Encore là, c'est quand même un avertissement qui aurait dû sonner les cloches au Parti conservateur.
Il faut dire que le Parti conservateur n'a jamais cru à la crise économique. Je me souviens des débats qu'on avait dans la région de Québec pendant la campagne électorale. Le Parti conservateur disait qu'il n'y avait pas de crise économique, que tout était beau. Il voulait faire croire aux gens que cela allait de soi. Pendant ce temps, les États-Unis commençaient à avoir le rhume et à sentir un ralentissement économique. Quand 85 p. 100 de nos exportations s'en vont vers les États-Unis, il y a lieu de s'inquiéter, à savoir si les consommateurs américains vont consommer autant et vont venir acheter des produits du Canada. Je pense qu'il ne fallait pas avoir une maîtrise en économie pour comprendre qu'il y aurait un ralentissement économique au Canada. Devant cette analyse, les conservateurs sont restés très muets et passifs quant à l'issue de la crise économique.
Comment peut-on penser qu'aujourd'hui on prend au sérieux la crise économique qui sévit au Canada et au Québec pour aider le secteur de l'aéronautique et certaines entreprises manufacturières également mises à mal en raison de la crise économique?
Ainsi, dans le budget de 2009, après avoir été élus, on ne les croyait pas tout à fait et on leur a donné un gouvernement minoritaire. Ils sont alors arrivés avec un budget en 2009. Tout le monde tremblait et nous nous attendions des conservateurs qu'ils brassent la cage et qu'ils prennent cela au sérieux. Force est de constater qu'on a plutôt assisté à la mise en place d'un plan idéologique, en oubliant un plan pour se relever de la crise économique.
Je dis qu'il y a eu une mise en place justement d'un plan plutôt de type idéologique, parce qu'on a voulu s'attaquer d'abord au financement des partis politiques, mais pas de n'importe quel parti politique. Ainsi, le Bloc québécois n'aurait plus droit au financement des partis politiques. On voit donc comment on a fait de la politique mesquine, et ce, durant une période où la population s'attendait à ce qu'on réponde justement aux besoins de la crise économique.
Deuxièmement, on a oublié cette crise économique justement au détriment de la petite politique mesquine et on a supprimé le Programme de contestation judiciaire. On se souviendra que les francophones hors Québec utilisaient souvent le Programme de contestation judiciaire pour être représentés devant les tribunaux, lorsqu'ils étaient oubliés par rapport à certaines demandes ou lorsqu'ils étaient frappés d'ostracisme, et c'était la même chose pour les femmes.
Pourquoi en avait-on décidé ainsi? C'est parce que cela les embêtait car ils ne voulaient pas payer pour des gens qui les contestaient. Quelle ouverture de la part d'un gouvernement et d'un parti politique censés utiliser à bon escient le pouvoir consenti par les gens de façon démocratique!
Je crois donc que le Bloc québécois est un parti d'opposition qui est bien représenté, puisque le Québec a donné au fil des ans des majorités au Bloc québécois. Il faudrait peut-être se poser la question de l'autre côté de la Chambre à savoir pourquoi on élit des gens du Bloc québécois, même si la ministre de la région de Québec nous a dit ce matin que la présence du Bloc en Chambre était un paradoxe. Je lui ai dit que c'était plutôt un paradoxe de la voir nommée ministre.
Cela étant dit, on a puisé dans cette analyse plusieurs informations sur le chemin que le gouvernement a pris dans les différents domaines, que ce soit social comme l'assurance-emploi, culturel ou économique, pour démontrer qu'on n'avait pas répondu aux besoins du Québec.
Pourquoi a-t-on injecté très rapidement 10 milliards de dollars dans l'industrie de l'automobile en Ontario? On dit que cela a sauvé des centaines et des centaines d'emplois, pour ne pas dire des milliers d'emplois. Par contre, au Québec, l'industrie forestière et l'industrie manufacturière ont également perdu des emplois. On a donné au Québec seulement 70 millions de dollars. On peut imaginer à quel point les Québécois ne se sentent pas soutenus par le gouvernement conservateur. C'est un exemple parmi tant d'autres et je pourrais donner d'autres exemples que l'assurance-emploi.
Pour ne pas perdre plus d'emplois, il aurait fallu, plutôt que de nous apporter le projet de loi qui exclut les travailleurs mis à pied temporairement, parce qu'ils ont fait trop souvent une demande à l'assurance-emploi, faire une vraie réforme et prendre en considération ceux et celles qui sont exclus par l'assurance-emploi.
Le gouvernement conservateur dit reconnaître les travailleurs de longue durée. C'est très bien. Je n'ai rien contre cela. Mais on a oublié les travailleurs saisonniers, par exemple, qui ont de la difficulté à reprendre leur emploi parce que leur industrie travaille à un rythme beaucoup plus lent. On a également oublié les personnes qui travaillent dans les secteurs du tourisme, de la construction, dans le secteur manufacturier, et j'en passe.
Nous aurions souhaité qu'il y ait une vraie réforme de l'assurance-emploi et qu'on regarde cela très sérieusement. Or, c'est le contraire. On assiste à une situation tout à fait opposée. Il ne faut donc pas s'étonner aujourd'hui que le Bloc va voter avec le Parti libéral, parce qu'eux n'ont pas fait leur devoir envers le Québec.