:
Je déclare la séance ouverte.
Conformément à l'alinéa 108(3)g) du Règlement et à la motion adoptée le jeudi 21 octobre 2010, nous examinons le rapport de la vérificatrice générale du Canada renvoyé au comité le mardi 26 octobre 2010.
Je suis ravi que nous recevions encore une fois aujourd'hui, du Bureau du vérificateur général du Canada, Mme Sheila Fraser.
[Français]
Bonjour, madame.
[Traduction]
Nous recevons également les vérificateurs généraux adjoints, M. Jerome Berthelette, bonjour et bienvenue, et M. Ronnie Campbell. Bonjour. C'est un plaisir de vous voir aujourd'hui.
Madame Fraser, vous savez probablement que j'occupe ce poste depuis peu et je suis fasciné, comme le sont tous les Canadiens, par les rapports qui disent que nous vivons dans un système régi par des règles, que nous suivons et révisons ces règles, et que la vérificatrice générale vient par la suite nous dire si nous avons bien observé toutes les règles. J'ai donc très hâte d'entendre ce que vous avez à dire.
:
Monsieur le président, nous sommes ravis d'être ici aujourd'hui pour présenter notre rapport de l'automne 2010, qui a été déposé mardi dernier.
Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagnée des vérificateurs généraux adjoints, Jerome Berthelette et Ronnie Campbell.
[Français]
Ce rapport aborde une vaste gamme de programmes et d'activités qui importent au Parlement et qui ont un impact, tant direct qu'indirect, sur la vie des Canadiens. Nous examinons des questions importantes et nous communiquons tous les résultats de nos vérifications. Je suis heureuse de pouvoir vous dire que bon nombre des constatations que contient ce rapport sont positives.
[Traduction]
Nous présentons les constatations issues de la première de deux vérifications portant sur le Plan d'action économique du Canada. Cette première vérification a été effectuée tandis que le plan était en cours d'exécution, et elle a visé la manière dont les programmes ont été conçus et les projets, approuvés.
La seconde vérification, dont nous rendrons compte à l'automne 2011, évaluera si les projets approuvés ont été menés à terme comme prévu.
[Français]
Le Plan d'action économique est un engagement de grande envergure qui représente quelque 47 milliards de dollars du fédéral et 14 milliards de dollars des provinces et des territoires pendant une période de deux ans.
[Traduction]
Les ministères et les organismes centraux ont travaillé fort pour accélérer leurs processus de sélection et d'approbation, et ils ont mis en place des contrôles appropriés. Nous sommes heureux du rôle important qu'a joué la vérification interne.
[Français]
En 2007, nous avons mis en place un programme de vérification des pratiques de gestion des petites entités fédérales. Cette année, notre vérification a porté sur l'Agence de logement des Forces canadiennes, l'Agence canadienne du pari mutuel et la Commission d'appel des pensions. Nous sommes heureux d'annoncer que les pratiques de gestion dans les domaines examinés sont bonnes.
[Traduction]
Le gouvernement fédéral offre une vaste gamme de services qui ont une incidence directe sur le bien-être des Canadiens. Pour offrir un service de grande qualité, les organisations doivent définir des normes de service, surveiller les résultats et apporter des changements positifs quand elles constatent des problèmes.
Nous sommes heureux de constater que l'Agence du Canada et Ressources humaines et Développement des compétences Canada ont établi des normes de service et qu'ils les utilisent pour améliorer la prestation de leurs services.
[Français]
Citoyenneté et Immigration Canada s'emploie depuis 2007 à améliorer la prestation de ses services. Pourtant, le ministère n'a établi de normes que pour très peu de ses principaux programmes. Nous encourageons Citoyenneté et Immigration Canada à compléter le travail entrepris pour élaborer un ensemble complet de normes de service.
[Traduction]
Nous nous sommes penchés aussi sur la gestion des conflits d'intérêts dans le secteur public. Nous avons constaté que le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada n'a pas encore mis en place la nouvelle politique qu'exige depuis 2007 la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles ni fourni d'encadrement connexe.
[Français]
Il est essentiel d'éviter des situations qui peuvent entraîner un conflit d'intérêts. La confiance du public à l'égard de l'impartialité et de l'objectivité de la fonction publique en dépend. Les fonctionnaires doivent savoir reconnaître les situations qui peuvent constituer un conflit et doivent aussi savoir ce qu'ils ont à faire quand se présente une telle situation.
[Traduction]
Les ministères doivent mettre plus d'efforts à cerner les secteurs dans lesquels ils sont les plus exposés à des conflits d'intérêts et à prendre les mesures qui s'imposent quand il y a bel et bien un conflit.
[Français]
Notre vérification a porté sur la réglementation et la surveillance par le gouvernement fédéral des six grandes banques canadiennes. Nous avons constaté que les pratiques du ministère des Finances et du Bureau du surintendant des institutions financières à cet égard sont appropriées. Les banques jouent un rôle clé dans presque tous les échanges économiques et elles sont d'importantes sources de crédit. Le bien-être économique du Canada repose sur la santé et la stabilité de son système bancaire.
[Traduction]
Des spécialistes ont attribué les résultats favorables qu'a obtenu le Canada durant le récent repli économique à sa façon de réglementer et de surveiller ses banques. Mais quand les marchés financiers évoluent rapidement, le défi reste entier.
[Français]
Le chapitre six de mon rapport porte sur l'achat des hélicoptères militaires Chinook et Cyclone. Nous comprenons que l'acquisition d'équipement militaire complexe comme ces hélicoptères présente des difficultés uniques. Néanmoins, les résultats de cette vérification sont inquiétants. La Défense nationale n'a pas suivi ses propres règles sur la gestion et la surveillance de grands projets d'immobilisation. Nous avons relevé plusieurs lacunes, notamment dans l'information communiquée aux décideurs et dans la surveillance exercée, et les approbations données par les comités supérieurs aux moments décisionnels clés des projets d'acquisition.
[Traduction]
Nous avons constaté que la Défense nationale et Travaux publics et Services gouvernementaux Canada ont généralement respecté les politiques et les règlements sur la gestion des contrats pour le projet d'achat du Cyclone. Ce n'est pas le cas cependant pour le projet d'achat du Chinook, en raison de la façon dont Travaux publics a utilisé le préavis d'adjudication de contrat. De fait, nous avons conclu que le processus d'attribution du contrat n'avait pas été équitable, ouvert et transparent pour les fournisseurs. Travaux publics et Services gouvernementaux Canada n'approuve pas cette conclusion.
Nous avons aussi constaté que la Défense nationale a sous-estimé et minimisé la complexité des appareils qu'elle comptait acheter ainsi que la nature des travaux de développement connexes. Les modifications importantes qui ont été apportées aux modèles de base ont beaucoup retardé les projets et augmenté les coûts. Après maints retards et d'importantes hausses de coûts, la Défense nationale n'a pas encore évalué le coût complet du fonctionnement de ces hélicoptères. Sans cette information et des fonds suffisants, la Défense nationale pourrait devoir réduire les opérations et les exercices d'entraînement prévus. La situation est préoccupante.
[Français]
Passons maintenant aux organismes de bienfaisance. Nous avons examiné les mesures que prend l'Agence du revenu du Canada pour encourager les organismes de bienfaisance enregistrées à observer la Loi de l'impôt sur le revenu. Les Canadiens donnent chaque année des millions de dollars aux 45 000 organismes de bienfaisance enregistrés au Canada. Nous sommes heureux de constater que l'agence applique bien les dispositions de la Loi de l'impôt sur le revenu qui concerne ces organismes.
[Traduction]
Quant à l'Agence des services frontaliers du Canada, nous avons constaté que les méthodes de l'agence facilitent la circulation des marchandises commerciales importées. C'est important quand on songe que la valeur des marchandises commerciales importées par le Canada en 2008 a dépassé les 440 milliards de dollars. L'agence consacre maintenant des efforts à s'assurer qu'elle dispose des renseignements dont elle a besoin pour évaluer les risques de façon efficace et percevoir les droits que les importateurs lui doivent. Il est important qu'elle achève ses plans et ses stratégies pour atteindre cet objectif.
[Français]
Le dernier chapitre de mon rapport examine si l'Agence canadienne d'inspection des aliments a établi des plans relativement aux urgences liées aux maladies animales et si elle est intervenue dans de telles urgences. Les éclosions de maladie chez les animaux sont particulièrement coûteuses en raison des pertes de production, sans oublier qu'elles menacent la santé des animaux et dans certains cas celle des humains. L'agence doit être en mesure de réagir promptement lorsque surviennent de telles urgences.
[Traduction]
Nous sommes heureux de constater que l'agence a tiré des leçons de ses expériences passées et qu'elle a consacré beaucoup d'efforts à améliorer sa capacité d'intervention. Nous l'encourageons à terminer le travail qu'elle a cerné.
Je vous remercie, monsieur le président. Voilà qui termine ma déclaration. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du comité.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais profiter de l'occasion pour remercier encore une fois la vérificatrice générale et le personnel de son bureau pour tous leurs efforts dans la préparation de ces rapports. Nous leur en sommes très reconnaissants et c'est très important pour le comité.
Je vais parler du chapitre 6, « L'achat d'hélicoptères militaires », ce matin, et me concentrer sur la mauvaise gestion dont vous avez parlé, qui a mené à des dépassements de coûts de milliards de dollars.
Vous mentionnez au paragraphe 6.59 de votre rapport que, « En 2006, la Défense nationale a décrit le projet à l'interne ainsi qu'au Cabinet et au Conseil du Trésor comme l'acquisition d'un appareil déjà disponible sur le marché », et vous dites plus loin que, « les risques ont été évalués, dans leur ensemble, comme étant ‘faibles’ à ‘moyens’... »
Premièrement, croyez-vous que c'est exact? Deuxièmement, pourquoi cette description est-elle importante? Et puis, troisièmement, j'ai une autre question au sujet des commentaires que vous avez faits sur les F-35.
:
Merci, monsieur le président.
Comme nous l'indiquons dans le rapport, nous ne sommes pas d'accord que ces hélicoptères étaient déjà disponibles sur le marché. D'importantes modifications étaient nécessaires pour le Chinook. En fait, à cette époque, même en 2006, la Défense nationale a elle-même reconnu que des modifications seraient nécessaires.
Je doute qu'à cette époque, on ait vraiment compris l'étendue des modifications parce que l'ensemble des exigences n'a été définie que trois ans plus tard. Pendant ces trois années, on a continué d'examiner la conception, les exigences, et j'imagine qu'on a demandé des modifications supplémentaires.
Il est clair que de décrire ce projet comme présentant des risques faibles à moyens n'aurait pas correctement informé les décideurs sur les risques éventuels, tant au sujet des hausses de coûts et des retards qui ont eu lieu ensuite.
:
Merci, monsieur le président.
Dans le rapport, au tableau 6.6, nous présentons les coûts estimatifs communiqués jusqu'ici par la Défense nationale. Vous pouvez constater qu'il n'y a pas de montant estimatif pour le personnel et les coûts d'exploitation. C'est important, puisque le Chinook est un nouvel hélicoptère pour la Défense nationale. Il faudra 500 personnes environ pour en assurer la maintenance et l'exploitation. Ce sont de nouvelles exigences techniques. Il faut ces effectifs, dont le coût n'a pas été complètement comptabilisé jusqu'ici.
Nous savons qu'il est parfois difficile de faire ce genre d'estimations tôt, mais on devrait pouvoir donner une idée aux décisionnaires. Si le ministère ne sait pas quels sont ces coûts et qu'il ne reçoit pas le financement nécessaire, il lui faudra, comme il l'a lui-même déclaré, réétudier la question et réduire les opérations ou la formation, ou chercher ailleurs les fonds nécessaires.
Bonjour, madame Fraser. Je suis heureuse de vous voir encore une fois cette semaine.
Je vais m'attarder au chapitre 4. Mon collègue ici présent est porte-parole en matière de défense. Il va pour sa part vous entretenir, amplement et avec beaucoup de compétence, du chapitre 6.
Pour ce qui est du chapitre 4, qui traite des conflits d'intérêts, vous semblez insatisfaite des mesures prises depuis le début par le Conseil du Trésor dans le cadre de ce dossier. Je me suis livrée à un petit exercice: j'ai retracé les rapports publiés au cours des 10 dernières années dans lesquels vous aviez souligné des situations de conflits d'intérêts. J'ai une impression de déjà-vu et d'enlisement. En effet, dans le cadre de ce dossier, les gens n'avancent pas. Je me demande sérieusement pourquoi. Je serais tentée de vous relater la longue liste des conflits d'intérêts relevés au cours des 10 dernières années. Comme vous le savez, je m'intéresse au dossier des réinstallations. J'ai consulté divers dossiers dans lesquels on avait souligné des conflits d'intérêts de même que les rapports d'enquête.
Concernant le rapport de Michel Genest, par exemple, on avait découvert qu'en matière d'approvisionnement, l'ensemble des membres du comité chargé de l'évaluation des propositions s'était trouvé dans une situation de conflit d'intérêts. Par la suite, j'ai pris connaissance des travaux que le ministère de la Justice avait effectué à ce sujet et j'ai constaté qu'il avait défini ce qu'étaient un conflit d'intérêts et des situations graves de conflit d'intérêts. Dans un rapport du ministère de la Justice on parle en anglais de « [...]bribery, influence peddling, accepting benefits from persons dealing with government, accepting secret commissions, fraud, self-dealing, selling or influencing appointments and breach of trust. »
Pour ce qui est du CRG du Conseil du Trésor, on peut encore une fois faire valoir que certains éléments de travaux ont été fournis, mais c'est très peu. Quant aux dispositions légales attendues depuis 2007, il n'y a toujours rien. J'aimerais savoir si, dans le cadre des échanges que vous avez eus avec les gens du Conseil du Trésor, vous avez eu l'impression qu'ils étaient disposés à régler cette question une fois pour toutes. Ça n'a aucun sens. Quand nous travaillions à la question de la modernisation, récemment, j'ai abordé la question du programme Échanges Canada, qui a fait l'objet de critiques en 2006 et en 2007, lorsque les pratiques en matière de ressources humaines ont été évaluées. Je m'inquiète énormément de la tournure que prend ce dossier. Je ne sais pas si vous pouvez émettre des commentaires à ce sujet.
:
Non, pas du tout. Absolument pas. Je ne renonce certainement pas à mon tour.
Madame Fraser, merci d'être venue. Nous sommes ravis de vous voir.
Messieurs Berthelette et Campbell, ne vous sentez pas exclus. Sentez-vous libres de participer à la discussion.
Madame Fraser, le gouvernement n'a cessé de répéter qu'il avait créé 420 000 emplois, et je vais vous dire sur quoi je m'appuie. Au cours de la semaine dernière, a dit: « C'est avec plaisir que je vais répéter qu'il a permis de créer 420 000 emplois. »
a dit: « Le Canada a créé un total net de plus de 420 000 nouveaux emplois depuis juillet 2009. » Le lendemain, il déclarait: « ... plus de 420 000 nouveaux emplois ont été créés au Canada depuis la fin de la récession. »
a déclaré le 25 courant: « ... quelque 400 000 emplois ont été créés au cours des 16 derniers mois. »
Madame Fraser, ces déclarations sont très fermes. On ne dit pas qu'on a essayé de créer ces emplois ni que le décompte final indiquera la création de ces emplois. Le gouvernement affirme les avoir créés. Si j'ai bien compris, votre rapport ne corrobore pas ce que le gouvernement prétend. Il n'y a pas moyen de vérifier si c'est exact. De quel droit le gouvernement peut-il jeter de la poudre aux yeux des Canadiens?
:
Monsieur le président, ce que nous avons découvert dans le cadre de la vérification, c'est qu'il y a des difficultés relativement à la qualité de l'information détenue par les services frontaliers du Canada et relativement au processus en place pour faire en sorte que l'information déclarée soit juste et, évidemment, que les gens paient donc les bons droits et les bonnes taxes.
L'un des problèmes de l'agence — et on en fait rapport même dans les vérifications financières —, c'est que de nombreux systèmes sont toujours sur support papier, et il faut investir dans des systèmes électroniques pour avoir des meilleurs renseignements. Il faut aussi changer la façon dont les vérifications sont faites pour pouvoir extrapoler et comprendre les taux d'erreur.
Il y a des projets en cours, et c'est noté dans le rapport. Nous n'avons pas évalué ces projets particuliers, mais une chose est certaine, l'agence nous a assurés que ces projets étaient conçus pour tenter de régler ces problèmes et pour donner lieu à de meilleurs renseignements. Nous voyons qu'il y a certaines difficultés. Environ 3 p. 100 des cargaisons arrivant au Canada ont fait l'objet de vérifications; il a été question de 59 millions de dollars de taxes supplémentaires. Je vous signale que nous ne pouvons pas extrapoler ces données parce qu'il s'agissait de cargaisons à risque élevé, mais on ne connaît pas vraiment le potentiel.
Il s'agit vraiment d'obtenir des systèmes qui fournissent de meilleurs renseignements et d'avoir un programme de vérification plus rigoureux pour pouvoir évaluer les pertes de revenu.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, madame Fraser et ses collègues, d'être ici aujourd'hui et du bon travail que vous faites relativement à ces rapports.
J'aimerais me concentrer sur le chapitre 5, « La réglementation et la surveillance des banques ». À titre d'ancien banquier, je suis ravi de voir que le système bancaire du Canada est bien réglementé. Comme vous l'avez dit, madame Fraser, le bien-être économique du Canada dépend de la santé et de la stabilité du système bancaire. Au cours des deux dernières années, durant la récession économique mondiale, cette réglementation a été plus importante que jamais, et c'est ce qui a été prouvé.
À votre avis, la réglementation stricte du système bancaire du Canada a-t-elle joué un rôle dans la façon dont le Canada a réussi à éviter certains des problèmes qui sont survenus aux États-Unis, au Royaume-Uni, et dans d'autres pays?
:
Comme je l'ai dit, je pense que cette vérification porte sur l'exécution du programme et la façon dont il a été établi.
Comme vous pouvez l'imaginer, lorsque nous avons vu que le gouvernement voulait verser cet argent très rapidement, nous avons craint que les gens ne tiennent pas compte de certaines mesures de contrôle en place. Nous avons été très ravis de constater qu'on a porté une attention particulière à l'établissement des risques, ainsi qu'à leur gestion, tout en accélérant le processus d'approbation et les processus de versement des fonds.
Il faut donner beaucoup de crédit aux fonctionnaires qui ont travaillé extrêmement fort pour exécuter ces programmes très rapidement tout en veillant à la gestion responsable des programmes et des contrôles appropriés.
En particulier, j'aimerais signaler le travail fait par les groupes de vérification interne. Nous avons vu qu'ils ont changé leurs plans; dans certains cas, ils ont procédé à des vérifications pour rassurer la haute gestion, et dans d'autres cas, ils ont fourni des conseils sur la façon dont les programmes devraient être établis. Nous avons en fait pu nous fier au travail réalisé par les groupes de vérification interne, ce qui n'est pas arrivé très souvent par le passé.
Je crois que les fonctionnaires méritent qu'on leur accorde beaucoup de crédit pour ce qu'ils ont fait.
:
Je vous remercie, madame Fraser. Merci, monsieur Saxton.
Madame Fraser, avant de passer au prochain intervenant, j'aimerais poser quelques questions.
Nous voulions tous faire en sorte que tout soit transparent, que des comptes soient rendus, que des informations précises soient transmises, et que des critiques soient constamment formulées.
Plus tôt, vous avez parlé d'emplois, du plan d'action, etc. Il y a environ un an, j'ai personnellement soulevé le fait qu'un contrat de 19,5 millions de dollars avait été accordé à une entreprise au Wisconsin — Avalon Rail — pour la rénovation de 12 wagons de Via.
Avez-vous examiné ce contrat?
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, madame Fraser, je suis toujours heureux de vous rencontrer. J'ai des questions à poser. Naturellement, ma collègue a été bien gentille de m'inviter aujourd'hui pour la seconder dans ses efforts sur la question d'appareils militaires, surtout les hélicoptères.
Je veux vous raconter que, il y a quelques années, j'ai rencontré le président de Boeing Canada ici, à Ottawa. Et j'ai été très surpris lorsqu'il m'a demandé de lui expliquer ce qui se passait dans le cas des Chinook. Je lui ai répondu que, comme il était le président de Boeing Canada, il devait bien le savoir. Il m'a répondu qu'il ne le savait pas vraiment.
Alors, j'ai décidé d'aller à Philadelphie. Je pense que vous êtes la bonne personne à qui je dois dire ceci: j'ai payé mon billet pour aller à Philadelphie; je n'ai pas accepté l'avion de Boeing. C'est à Philadelphie qu'on retrouve la ligne de montage des Chinook. Le gouvernement américain est naturellement le fournisseur et l'acheteur par excellence de ces appareils. J'ai vu la ligne de montage, où on m'a dit que, sur les appareils canadiens, il allait y avoir des modifications. J'ai demandé ce qu'il en était. On m'a répondu qu'on leur avait demandé des modifications dans le but d'avoir, par exemple, un réservoir d'essence supplémentaire et un armement spécial défensif. En effet, sur le théâtre d'opérations, du côté américain, ce type d'appareil est toujours accompagné d'hélicoptères d'attaque Apache pour défendre l'hélicoptère, mais pour notre part, on n'avait pas ça. Je me suis alors dit que cela signifiait qu'on passait d'un risque faible à moyen à un risque élevé, de mon point de vue.
Or, si je demande aux préposés d'une ligne de montage d'installer à ma voiture deux réservoirs d'essence au lieu d'un seul, et que je veuille avoir telle chose au lieu de ce qu'on retrouve normalement dans une voiture, ils vont me dire qu'ils vont le faire avec plaisir, mais que ça va me coûter pas mal plus cher. Je pense qu'en fin de compte, c'est ce qui s'est passé.
J'ai ici le contrat MERX de 2006, tel qu'on l'a mis en ligne. Les spécifications sont là. À l'intention de ceux qui nous écoutent — car vous connaissez le processus —, quand on achète des appareils ou du matériel militaire, le ministère de la Défense nationale détermine les spécifications, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada met les contrats en ligne, s'occupe de tout l'aspect contractuel, et Industrie Canada s'arrange avec les retombées économiques. J'ai l'impression que, du côté de la Défense nationale, on a mal fait le travail. En effet, si on demande une spécification — les spécifications sont ici — et que, en cours de contrat, on dise qu'on s'est trompé, qu'on voudrait avoir quelque chose de plus, quant à moi on a un problème majeur.
J'ai maintenant des questions à vous poser. Aussi, prenez votre crayon pour les noter, car je ne pense pas que vous ayez le temps de répondre à toutes ces questions, et j'apprécierais que vous m'envoyiez votre réponse par écrit un peu plus tard.
D'abord, considérez-vous que, lorsqu'on change les spécifications en cours de contrat, cela donne lieu à une concurrence déloyale à l'égard des autres fournisseurs? Considérez-vous que le coût du projet augmentera si d'autres fournisseurs engagent des poursuites judiciaires? En effet, n'importe quel fournisseur pourrait dire que ce n'est pas ce qu'on avait demandé au départ, qu'on change les choses en cours de route et que ses services n'ont pas été retenus entre-temps.
Même si vous me l'avez déjà donné, j'aimerais aussi connaître votre avis sur les préavis d'adjudication de contrat, les PAC. J'ai toujours donné des exemples d'automobile. Quand je négociais l'achat de mon automobile, je n'avais pas le tour. En effet, je voulais avoir la Camaro rouge que j'avais vue dans le show, j'y pensais jour et nuit, et je le disais au vendeur. Je lui disais que je voulais cette voiture, que je voulais absolument cette couleur, que je voulais ce qui venait avec elle, bref, que je la voulais. Mon père m'a alors dit que ce n'était pas ainsi que ça fonctionnait. Il m'a dit que je devais aller voir les autres vendeurs pour essayer de faire jouer la concurrence. Je veux donc connaître votre avis sur les préavis d'adjudication de contrat.
Je ne sais pas si vous pouvez aller aussi loin que d'exiger que les gestionnaires de projets au ministère de la Défense nationale soient les mêmes. En effet, pour ce qui est de la surveillance et des règles de gestion, il arrive souvent qu'en plein coeur d'un contrat, on change de gestionnaire. Ce serait important pour moi de savoir cela.
En outre, pour ce qui est des hélicoptères Cyclone, je veux savoir de votre part si vous avez demandé des explications, à savoir pourquoi. Compte tenu du fait que la date de livraison est retardée, on est censé imposer des amendes, mais personne n'a été mis à l'amende. De mon point de vue, on décide encore une fois de renégocier le contrat et d'essayer de s'entendre avec Sikorsky. Ça m'apparaît bizarre.
Je ne sais pas si vous allez pouvoir répondre à tout cela dans la minute qui reste. Sinon, je vous demanderais, si c'était possible, de m'envoyer les réponses.
:
Merci, monsieur le président.
Madame Fraser, encore une fois, je vous remercie. Nous sommes ravis de vous avoir avec nous aujourd'hui.
Lorsque j'ai examiné cette vérification en entier, comme parlementaire, je dois dire que ce rapport paraît bien pour le gouvernement; il s'agit d'un excellent bulletin.
J'examine le Plan d'action économique; les résultats doivent être équivalents à un A ou un A plus. Pour la gestion et le contrôle des petites entités, notre résultat correspond à un A ou un A plus, selon moi, ainsi que pour réglementer les grandes banques et les organismes de bienfaisance enregistrés et faciliter la circulation des marchandises commerciales importées. Alors je constate un A plus pour cinq des neuf chapitres, et quelques B et quelques C.
J'étais au parlement provincial auparavant, et je suis ici depuis deux ans. Il s'agit de la vérification la plus positive que j'ai jamais vue pour un gouvernement. Le Plan d'action économique du Canada vaut certainement un A.
Vous avez répondu à une question de mon collègue en ce qui concerne le montant d'argent dépensé pour la relance économique, le montant probablement le plus important de l'histoire. Ne s'agissait-il pas aussi de la plus importante somme dépensée en si peu de temps en raison de l'urgence de la récession mondiale?
Merci, madame Fraser, et merci à votre équipe d'être venue au comité encore une fois pour nous parler des neuf chapitres de cette vérification.
Comme vous le savez, j'ai toujours des préoccupations concernant l'agriculture. J'aimerais en aborder une parce qu'on posera des questions supplémentaires à ce sujet.
Le rapport traite essentiellement des maladies recensées par l'ACIA et la façon dont elle gère certains aspects de celles-ci. Le rapport portait sur la grippe aviaire en Saskatchewan et en Colombie-Britannique.
On se prépare pour ce qui pourrait ou non se produire, et je me demande si vous pourriez me dire ce que vous pensez de la gestion de ces préparatifs. Je ne suis pas sans savoir que dans les vérifications, la gestion se penche essentiellement sur les plans et les procédures. Je me demande si vous pourriez me donner une réponse rapide, s'il vous plaît.
:
Je suis heureux de l'apprendre, et de savoir que l'agence est passée à l'action et qu'elle a apporté d'importantes améliorations au processus depuis l'éclosion précédente.
J'aimerais aborder la question de l'acquisition des hélicoptères militaires, par contre, et je trouve certaines des remarques des députés de l'opposition intéressantes. J'imagine que c'est pourquoi l'accent est mis sur les F-35 et non pas sur les hélicoptères.
J'essaie de comprendre. Cette question des dépenses opérationnelles remonte en fait à plus d'une décennie, et je ne veux pas porter atteinte, en toute honnêteté, madame Fraser, aux recommandations que vous avez formulées, aux préoccupations que vous avez soulevées, parce que nous devons apprendre de celles-ci.
Mais honnêtement, cette question des dépenses opérationnelles pique ma curiosité. Je ne connais pas votre processus. Est-ce que vous remontez à il y a une décennie, parce que c'est à ce moment que le gouvernement précédent a décidé de dépenser environ un milliard de dollars pour ne rien acheter en annulant un contrat? Nous n'avons en fait pas acquis d'hélicoptères.
Malheureusement, cette histoire a créé, et ce n'est pas moi qui l'ai dit, une incroyable frustration, non seulement au sein de l'industrie aérospatiale, mais chez les membres des Forces canadiennes, et particulièrement au ministère de la Défense. Le résultat, c'est que pour garder les Sea Kings sûrs, qui devaient être remplacés, en passant, on doit réduire leur temps de vol de 10 p. 100. En fait, ils passent plus de temps à l'atelier pour qu'on puisse les rendre fiables — et je ne dis pas qu'ils ne le sont pas— qu'ils n'en passent à voler pour transporter nos troupes, où qu'elles soient, au Canada ou à l'étranger.
Est-ce qu'on examine comment on utilise cet argent lorsque l'on calcule le coût de ce qu'on voudrait acheter une décennie plus tard compte tenu des hausses de coûts, par opposition à cet achat qui aurait dû se faire à ce moment-là, mais qui a été annulé?
J'ignore jusqu'où va votre examen, s'il se limite à la période actuelle, sans examiner ce qui était presque à l'époque une urgence pour régler ce problème qui existait déjà lorsque nous sommes arrivés au pouvoir en 2006?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je souhaite aussi la bienvenue à notre vérificatrice générale et à sa remarquable équipe de collaborateurs.
Lorsque les rapports sont publiés, je suis encouragé, mais parfois aussi déçu. Mais, bien entendu, vous faites votre travail. Il y a justement deux choses qui me plaisent là-dedans. Si un organisme mérite des reproches, on les lui adresse. Cependant, s'il y a lieu de tirer des leçons de ses pratiques exemplaires et de l'en féliciter ou de l'encourager, on le fait également.
En règle générale, sur les neuf rapports, nous observons des résultats vraiment positifs dans au moins sept d'entre eux..., par conséquent, tout cela est extrêmement encourageant. Certes, cela n'empêche pas qu'il reste des circonstances où, nous faisons face à un dilemme, à un problème ou à des lacunes. Nous cernons tout cela aussi.
Maintenant, je vais aborder à la fois la transaction relative aux hélicoptères et le plan d'action économique pour commencer.
En ce qui concerne le plan d'action économique, je m'interroge au sujet d'une pratique exemplaire — mais est-ce bien une pratique exemplaire? — à laquelle on a eu recours avec beaucoup de succès dans le cadre de la relance économique, et il s'agit d'un genre de processus d'approbation en parallèle. En l'occurrence, et le Conseil du Trésor et le Cabinet ont vraiment travaillé de concert et de manière simultanée plutôt que successive afin d'abréger le délai, le faisant passer de six mois à deux mois. Évidemment, pour ce faire, les fonctionnaires ont dû abattre une énorme quantité de travail. Devrions-nous envisager une telle façon de faire pour d'autres ministères, programmes et situations? Ou, au contraire, estimez-vous que cette rapidité d'exécution tenait au caractère urgent du programme de relance économique? Que pensez-vous de la manière dont nous devrions travailler à l'avenir lorsqu'il est question de mettre en oeuvre des politiques?
:
Merci beaucoup. C'est un plaisir de vous revoir.
À Red Deer, quand je dis aux gens que je siège au Comité des comptes publics, ils sont très impressionnés d'apprendre que je puisse vous parler directement.
Des voix: Oh, oh!
M. Earl Dreeshen: Je ne veux rien insinuer à propos de mes collègues ou du président, mais je pense que vous et votre personnel avez fait un excellent travail.
J'aimerais vous parler du chapitre 9 et, s'il nous reste du temps, vous poser des questions sur le chapitre 2 et peut-être le chapitre 3.
C'est très important pour les éleveurs de bétail du Canada, vu le degré de contagion de certaines de ces maladies et les risques pour tous les producteurs au Canada... Selon la vérification, grâce au leadership du gouvernement, l'ACIA s'est préparée pour des cas de maladies animales et elle est intervenue, le cas échéant. Ses pratiques se sont également améliorées. Je suis sûr que les producteurs agricoles, de même que les consommateurs canadiens, seront heureux de savoir que l'ACIA est prête à intervenir si une autre maladie animale se déclarait. La vérification reconnaît également que le gouvernement va continuer à donner à l'ACIA les ressources nécessaires pour protéger le secteur agricole et alimentaire canadien.
Selon vos recherches, l'agence a évalué les risques de maladies animales et elle a fait des efforts considérables pour élaborer des stratégies de préparation aux urgences, qui comprend un plan général d'intervention en cas d'urgence et des plans précis pour la grippe aviaire et la fièvre aphteuse.
Diriez-vous que ces stratégies de préparation et d'intervention en cas d'urgence sont satisfaisantes?
:
Certains des membres du comité se souviendront peut-être qu'il y a quelques années, il y avait eu un certain nombre de problèmes concernant les pratiques de gestion dans les agences de plus petite taille; on ne leur accordait peut-être pas suffisamment d'attention ou de surveillance qu'il aurait fallu et il s'y passait des choses pas très bien.
Nous avons nous-mêmes reconnu que nous accordions beaucoup d'attention aux grands ministères et pas autant aux petits organismes. En 2007, nous avons commencé à échantillonner certains de ces organismes tous les deux ou trois ans afin d'examiner certaines de leurs pratiques de gestion de base relativement aux déplacements, à l'hébergement, à la gestion des ressources humaines, aux activités d'attribution de contrat — c'est-à-dire aux activités de gestion de base des finances et des ressources humaines.
Lors de vérifications antérieures de certains de ces plus petits organismes, nous avions soulevé des problèmes concernant la gestion des ressources humaines, par exemple, ou concernant certaines pratiques de gestion financière.
Dans ce cas précis, je suis très heureuse de dire que relativement aux trois organismes que nous avons examinés — l'Agence de logement des Forces canadiennes, l'Agence canadienne du pari mutuel et la Commission d'appel des pensions —, nous n'avons recensé aucun problème notoire. Nous recommandons qu'ils tiennent de meilleurs dossiers lors de certaines de leurs évaluations du rendement, mais en général, les contrôles auxquels nous nous attendions étaient en place et ces organismes respectaient les politiques du gouvernement du Canada.
:
Monsieur le président, j'aimerais poser une question à Mme Fraser.
Madame Fraser, si vous n'avez pas le temps d'y répondre, vous pourriez le faire par écrit.
Cela concerne justement le Chapitre 1, relatif aux infrastructures. Est-ce que le ministère avait correctement évalué la capacité de réaliser les projets durant la période de temps qui avait été identifiée? On savait qu'il y avait une date butoir. Ce n'est pas la première fois que nous lançons des signaux au ministère et que nous soulevons des situations à problème liées aux projets que les municipalités ont entrepris ou qu'elles veulent entreprendre, et en raison desquelles les projets ne peuvent pas se réaliser avant la fin de l'échéance.
J'ai d'autres questions. Je voudrais savoir si les ministères ont tenu compte du fait que nombre de projets allaient se dérouler en même temps dans la même région. Ont-ils vérifié la disponibilité des ressources, évalué si elles étaient en nombre suffisant sur le territoire? Si oui, pourquoi ignorent-ils les signaux de la FQM et de l'UMQ qui sont les principaux organismes et associations qui représentent les municipalités du Québec? Je voudrais aussi savoir si les ministères travaillent en ce moment, aujourd'hui, à une initiative de report de la date butoir.
Madame Fraser, si vous me le permettez, j'aimerais attirer votre attention de nouveau sur le projet d'hélicoptères de transport moyen à lourd. Je me réfère particulièrement à la page 20 de ce chapitre, et je le fais à titre d'illustration. J'aime le jeu de mots que vous avez utilisé dans un autre rapport. Quelque chose me préoccupe, et il s'agit de votre discussion relativement à ce projet et au processus que vous avez présenté, un processus sur lequel au moins un des ministères n'est pas d'accord ave vous quant à vos conclusions et à vos interprétations.
Nous sommes toujours ici pour parler d'ouverture, de reddition de comptes et de transparence. Je pense que vous avez dit, et je ne vous cite pas littéralement, que dans le cadre de ce processus, des fonctionnaires du ministère — et étant donné que cela concerne trois ministères, peut-être pourriez-vous nous indiquer lequel est davantage visé — auraient fourni des renseignements incomplets aux décideurs et peut-être pas tout à fait exacts, de sorte que les décideurs ont pris une décision qui a fait en sorte que l'on a dû modifier le contrat en 2009. Je pense que vous indiquez également qu'il y avait eu un autre contrat de modifié plus tôt cette année, même si ce n'est pas mentionné pas dans votre vérification. Je constate qu'à la page 20, même si vous dites que la vérification a débuté en 2006, vous évoquez une décision visant l'attribution d'un contrat pour les hélicoptères de transport moyen à lourd datant de l'année précédente. Ainsi, cela couvre une période de cinq ans.
Nous avons commencé par discuter et par offrir nos compliments aux bureaucrates et aux fonctionnaires qui ont fait un excellent travail. Je pense que les membres du gouvernement ont attiré l'attention sur le fait que sept vérifications sur dix sont très bonnes, mais vous présentez une image beaucoup plus dérangeante de certains des fonctionnaires dans ces ministères en ce qui a trait à ce projet en particulier.
Je sais que vous allez donner des réponses très précises aux questions de M. Bachand et à celles de M. Shipley aussi, je crois, mais ne pensez-vous pas que vos observations touchant l'information qui a été fournie, retenue ou bien ajustée par les ministères relativement à ce projet, que vos observations sont plus que troublantes?
:
Monsieur le président, je préfère continuer d'utiliser le terme « troublant ». Je suis convaincue que le comité voudra demander aux fonctionnaires pourquoi cette situation s'est produite, pour avoir des explications.
Comme je l'ai mentionné un peu plus tôt, je m'inquiète de la façon dont ces acquisitions ont été faites. La stratégie employée par le gouvernement est celle de la proposition recevable la moins-disante. Il y a donc une série d'exigences qui sont présentées, les intéressés font des soumissions, et le gouvernement dit qu'il va choisir la proposition recevable la moins-disante. Nous demandons vraiment s'il s'agit là d'une façon appropriée d'agir lorsqu'il est question de matériel aussi complexe et que nous savons qu'il y aura des modifications au fil des ans qui seront apportées aux exigences. Nous reconnaissons qu'il se peut fort bien que les forces armées n'aient pas été conscientes de toutes les modifications qu'il y aurait à apporter, mais qu'elles savaient pertinemment qu'il y aurait des modifications.
Je crois qu'il serait fort utile pour le comité de discuter de la façon dont ce genre d'acquisitions devraient se faire. Devrait-il y avoir une approche plus progressive au fur et à mesure que les exigences sont mieux connues et que les renseignements deviennent de plus en plus précis? Il est évident que dans le cadre de ces deux projets, les exigences changent de façon marquée, et les coûts, évidemment, évoluent en conséquence; pourtant, on décide très tôt dans toute cette affaire de dépenser un montant quelconque, un montant fixe. Vous devez vraiment demander si c'est la façon appropriée de faire les choses, car il faut reconnaître d'entrée de jeu qu'il y a beaucoup plus de données incertaines et beaucoup plus de risques que si vous achetiez par exemple un camion. Je pense que c'est justement ce dont le gouvernement doit tenir compte, et c'est justement l'une de nos recommandations. Le gouvernement doit revoir la façon dont il procède pour faire ce genre d'acquisitions.
:
J'aimerais faire quelques brefs commentaires, monsieur le président.
J'aimerais d'abord signaler que j'ai donné un préavis de 48 heures pour cette motion. Je voulais simplement le préciser.
De plus, je ne crois pas qu'il soit raisonnable que le ministère, le jour même où il devait nous fournir les renseignements demandés, se contente de nous donner une réponse ouverte, de dire simplement que les fonctionnaires avaient de bonnes raisons d'être en retard sans nous donner quelque détail que ce soit. Je ne crois pas que ce soit approprié ou même raisonnable. C'est pourquoi je vous demande, à vous le président, de faire en sorte que le ministère nous donne des raisons précises, s'il en est, pour expliquer pourquoi il n'a pas fourni les renseignements demandés.
Comme Mme Faille l'a signalé, ces renseignements auraient dû nous être fournis il y a déjà longtemps. Nous avions dû prévoir une date butoir, et les responsables du ministère ont attendu le jour même, simplement pour nous dire au téléphone qu'ils avaient besoin de plus de temps, sans nous expliquer pourquoi ce n'est pas raisonnable, juste ou approprié.