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Merci, monsieur le président, merci, madame et messieurs.
C'est un privilège d'être devant vous aujourd'hui. Je vous remercie d'avoir reporté la date de ma comparution. À l'origine, j'étais censé témoigner devant vous à l'automne.
Un élément clé de vos délibérations semble toucher la question environnementale entourant l'extraction du gaz de schiste. Il a été convenu avec votre greffier que je ne parlerai pas de cette question. Il y a de nombreux experts qualifiés pour le faire, et l'extraction du gaz naturel n'est pas la principale activité des entreprises membres de l'Association canadienne du gaz. Notre intérêt réside dans la distribution du gaz naturel et des services d'énergie, et nous avons pensé pouvoir vous fournir des renseignements utiles pour votre étude globale sur le gaz naturel. Le personnel du comité nous a assurés que cela vous intéresserait quand même, alors c'est ce que j'ai l'intention d'expliquer aujourd'hui, dans la période qui m'est accordée.
Tout d'abord, qui sommes-nous? Vous devez en principe avoir reçu un document qui vous en donne une idée. Vous verrez sur l'une des premières pages une carte du Canada où sont indiquées les sociétés membres de notre association. Nous regroupons un grand nombre de sociétés participant au système de distribution du gaz naturel, à savoir les fabricants, les transporteurs et, surtout, les distributeurs qui livrent du gaz à environ 6,2 millions d'abonnés.
La carte indique où se trouvent les entreprises et leur zone de concession. Ce qu'on ne voit pas ici, c'est que les 6,2 millions d'abonnements touchent plus de 20 millions de Canadiens dont nous satisfaisons chaque jour les besoins en services énergétiques dans les foyers, les commerces et les usines. Un compteur n'est pas une personne, mais le point de livraison du gaz, et il dessert des gens de tous les milieux. Nous rejoignons donc un public très nombreux, ce qui nous fait réfléchir sur la consommation d'énergie au Canada chaque jour, dans tout ce que nous faisons.
Notez que j'ai dit « besoins en services énergétiques ». Les sociétés membres de l'ACG sont axées sur les besoins en services énergétiques des Canadiens — et je souligne le mot « services ». Les Canadiens s'attendent à beaucoup quand il s'agit de leur énergie: ils veulent qu'elle soit propre, fiable, abordable, abondante et livrée de manière sûre. Le gaz naturel canadien répond à toutes ces exigences depuis plus d'un siècle. C'est pourquoi nous considérons que le gaz naturel est le carburant de base de la filière énergétique canadienne. Il mérite ce titre puisqu'il répond à environ 30 p. 100 des besoins énergétiques du Canada.
Nous disons du gaz naturel que c'est une « énergie intelligente » à cause de tous ces attributs, auxquels s'ajoute la flexibilité. Le gaz naturel offre une flexibilité que peu d'autres sources d'énergie offrent. Pour exploiter les sources renouvelables comme l'énergie solaire ou éolienne, il faut une énergie d'appoint durant les creux, et le gaz naturel peut la fournir. Si vous voulez maximiser l'efficacité dans l'utilisation finale de l'énergie, le gaz naturel livré à votre porte a une remarquable efficacité pour le chauffage et la cuisson. L'efficacité du gaz naturel s'est constamment accrue au fil des ans. Le gaz naturel peut travailler en tandem avec un réseau de chauffage ou de refroidissement urbain. Si vous pensez à ajouter un nouveau carburant à la palette énergétique des transports, il y a le gaz naturel, et les distributeurs de gaz naturel contribuent à faire avancer Ie programme.
Cette souplesse vient du réseau remarquable et en constante expansion de l'infrastructure gazière du Canada, et des attributs uniques du carburant lui-même. Nous voulons nous assurer que les gens les apprécient.
La deuxième image que vous avez devant vous montre quelques-unes des nombreuses utilisations du gaz naturel qui justifient cette description. Les Canadiens utilisent l'énergie de trois manières: pour la mobilité, pour l'électricité et pour le chauffage et le refroidissement, en proportions approximatives de 30, 20 et 50 p. 100 respectivement. Le gaz naturel peut jouer un rôle dans ces trois fonctions.
À l'heure actuelle, l'utilisation du gaz naturel pour le chauffage est omniprésente. De plus en plus, il est utilisé comme combustible pour la production d'électricité. On observe aussi un intérêt croissant dans le domaine du transport, dans les applications pour camions lourds et moyens. J'attire votre attention sur le rapport récent de RNCan sur l'utilisation du gaz naturel, la feuille de route en matière de transports, qui traite de ces perspectives.
Les possibilités pour de nouvelles utilisations sont importantes et nous voulons les encourager pour les avantages économiques et environnementaux qu'elles promettent.
Que nous réserve l'avenir? Pour le gaz naturel et les entreprises qui participent à sa livraison, nous croyons que l'avenir apportera de nouveaux débouchés pour autant que nous restions à l'écoute des besoins des Canadiens.
J'ai décrit nos membres comme des sociétés de services énergétiques. J'entends par là qu'ils ont l'intention de s'assurer que leurs clients reçoivent les services énergétiques qu'ils veulent et dont ils ont besoin.
Permettez-moi de terminer mon intervention en soulignant deux initiatives qui visent à répondre à ces besoins en services. Elles témoignent de deux grandes priorités des Canadiens en matière énergétique, à savoir d'abord son utilisation efficace et, en second lieu, des applications nouvelles et novatrices.
La première est l'initiative QUEST, qui fait l'objet d'une diapositive dans le document qui vous a été remis. QUEST est l'acronyme de Quality Urban Energy Systems of Tomorrow, c'est-à-dire Système d'énergie de qualité pour les villes de demain. La plupart des membres du comité ont été informés sur QUEST.
Permettez-moi seulement de souligner que le concept qui sous-tend QUEST, soit un système énergétique intégré pour la collectivité, offre un véritable moyen de rendre les Canadiens beaucoup plus efficaces dans leur utilisation de l'énergie — ce qui se traduit par moins d'énergie consommée, moins d'impacts environnementaux de cette énergie consommée, et en définitive, des coûts plus bas pour le consommateur d'énergie.
Maintenant, comment est-ce bénéfique au secteur gazier? Nous croyons que le gaz est le pilier naturel des systèmes énergétiques intégrés pour la collectivité. Il présente un maximum de flexibilité et de fiabilité — assurant aux Canadiens un niveau de service et de satisfaction qu'ils attendent de leurs fournisseurs d'énergie.
La deuxième initiative que je tiens à souligner est toute récente. Nous sommes encore en train de lui chercher un nom, mais, pour l'instant, nous l'appelons l'initiative de technologie énergétique appliquée et d'innovation. Mon conseil d'administration n'y a donné son aval qu'au cours des derniers mois. C'est un nouveau projet axé sur le déploiement et la commercialisation de nouvelles technologies visant une utilisation plus efficace du gaz naturel, et ce, dans une multitude d'applications.
Un exemple est la micro-cogénération, la production combinée de chaleur et d'électricité. Certains d'entre vous connaissez peut-être ce concept, dans son application industrielle. Il s'agirait d'utiliser le gaz naturel dans de petites unités qui produisent simultanément de la chaleur et de l'électricité. La technologie est bien avancée et a de nombreuses applications dans le monde entier, notamment au Canada, qui mène d'intéressants travaux de pointe en la matière. Une petite compagnie des environs d'Ottawa, justement, travaille d'ailleurs là-dessus.
Cette application offre un moyen d'assurer une utilisation beaucoup plus efficace de l'énergie tout en diminuant la pression sur notre réseau électrique. Elle permet aussi au consommateur d'avoir son mot à dire sur l'énergie qu'il consomme. C'est le genre de technologie que nous aimerions voir se répandre. Les sociétés membres de mon association sont en train de définir des modes de coopération dans le but de mettre en commun leurs ressources financières pour favoriser les nouvelles possibilités comme la micro-cogénération, afin que les Canadiens puissent devenir des leaders de l'innovation et de la productivité en matière de consommation d'énergie.
Ce n'est qu'un exemple. Il y en a bien d'autres: les chauffe-eau, le gaz naturel renouvelable, des technologies plus efficaces de transport, etc.
Pour terminer, il faut pour tout cela garder les Canadiens à la fine pointe de l'innovation énergétique et de la productivité et, à cette fin, fournir un effort continu pour transformer le système énergétique du Canada et le rendre encore plus efficace. Le gaz naturel est une ressource naturelle remarquable et le Canada en regorge. Les membres de mon association se consacrent à offrir cette ressource aux Canadiens de la manière la plus efficace et la plus écologique possible. Nous espérons avoir de nombreuses occasions d'appuyer les élus dans cette démarche.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour. J'aimerais remercier les députés de nous accueillir ici aujourd'hui. Je suis en compagnie de M. Thomas Welt, de Nature Québec. Pour ma part, je représente l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique. Nature Québec et l'AQLPA sont parmi les plus anciens groupes environnementaux du Québec. Ils ont tous deux été créés au début des années 1980.
Dans un premier temps, j'aimerais vous donner une idée de la situation relative au gaz de schiste sur le territoire québécois, un cas très concret actuellement. On parle d'exploitation de gaz naturel entre Montréal et Québec, soit entre le Saint-Laurent et l'autoroute 20. Il s'agit d'environ 10 000 km2 dans une région qui se trouve à être le coeur du Québec, tant sur le plan de la population que sur celui de l'agriculture. On parle d'un potentiel gazier relativement important, à savoir 40 trillions de pieds cubes. Évidemment, ce potentiel gazier est remis en question. On parle parfois de plus de 15 trillions de pieds cubes, ce qui équivaut à peu près à 200 ans d'utilisation selon le rythme actuel de consommation au Québec.
Il y a déjà 29 puits forés sur le territoire du Québec. On parle de la possibilité de mettre en oeuvre environ 10 000, 15 000 ou 20 000 puits pour que l'industrie arrive à maturité au Québec, et ce, au rythme d'environ 250 à 500 puits par année. On parle de 3 à 6 puits par km2, ce qui fait énormément de puits sur le territoire du Québec, en très peu de temps, dans une région très peuplée. Présentement au Québec, environ 11 p. 100 de l'énergie provient du gaz naturel. Au Québec, aucune production d'électricité ne provient du gaz naturel. Évidemment, c'est entre autres en raison de la présence importante d'hydroélectricité.
Mettons cela dans un contexte international. Des enjeux environnementaux sont reliés à l'utilisation, la production, l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste, principalement en ce qui a trait aux gaz à effet de serre ainsi qu'à la qualité de l'air et de l'eau. Au Québec, environ 10 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre proviennent de l'utilisation du gaz. L'exploration et l'exploitation prévues au Québec en provoqueront l'augmentation. Ici encore, il manque énormément de données, de chiffres et d'analyses sur ce que seraient les émissions reliées à l'exploration et à l'exploitation du gaz. Toutefois, on prévoit une augmentation d'environ 5 à 10 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre au Québec si on fait l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste au rythme prévu. Je rappelle que le Québec a pour objectif une réduction de 20 p. 100 de ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, et ce, d'ici à 2020, et que l'objectif du Canada consiste à diminuer ces émissions de 17 p. 100 par rapport à 2005, et ce, d'ici à 2020.
Même le ministère de l'Environnement du Québec ne dispose pas d'analyses sur l'ensemble du cycle de vie de l'exploration du gaz de schiste. On manque donc de données à ce sujet. On sait par contre à ce sujet que l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis a déposé, en novembre dernier, un rapport indiquant que les émissions de gaz à effet de serre reliées à la production pétrolière et gazière allaient doubler. Aux États-Unis, l'essentiel des augmentations vient de la production gazière. Dans l'inventaire étatsunien, on parle d'une augmentation équivalant à la production de gaz à effet de serre du Québec en une année. Simplement en changeant les facteurs de calcul, les États-Unis ajoutent à leur bilan une quantité équivalant à la totalité des émissions du Québec, simplement parce qu'on vient de comprendre qu'il y a davantage de fuites, qu'il s'agit de méthane et que la production génère davantage d'émissions.
L'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique est évidemment très préoccupée par la qualité de l'air. Très peu d'études existent à ce sujet. L'Institut national de santé publique du Québec a récemment déposé un rapport préliminaire dans lequel il relevait des lacunes énormes relativement aux impacts sur la qualité de l'air. Selon le peu d'études disponibles, il est très clair, entre autres grâce à des modélisations faites aux États-Unis dans la région de Haynesville, qu'il y a des impacts significatifs sur la qualité de l'air pour ce qui est de l'ozone. Ce dernier est généré à partir des NOx, soit les oxydes d'azote, et des composés organiques volatils. Ce sont des impacts significatifs, non seulement sur la région d'exploitation et d'exploration du gaz de schiste, mais aussi sur les régions environnantes en raison du déplacement des particules, comme vous l'aurez compris.
La qualité de l'eau est une autre préoccupation majeure. Simplement pour la fracturation d'un puits, des millions de litres d'eau sont nécessaires, et des tonnes de produits chimiques sont mêlés à cette eau. Environ 50 p. 100 de l'eau reste sous terre et 50 p. 100 en est retirée. Il y a des risques que ces mélanges contaminent les aquifères et que l'eau se promène d'une strate à l'autre. À ce sujet, nous avons déposé au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement un mémoire de M. Durand, géologue et professeur de l'UQAM à la retraite, qui s'inquiète de ces risques.
Il y a d'autres risques en ce qui concerne le transport et les déversements, et il y a évidemment la question du traitement des eaux usées, puisqu'il faut traiter 50 p. 100 de l'eau utilisée qui est sortie de terre après la fracturation. La plupart des usines qui vont traiter cette eau et les produits chimiques n'ont pas les installations pour le faire.
Il faut dire aussi que la liste des produits chimiques n'est pas nécessairement connue, que le mélange et l'interaction entre les différents produits chimiques dans cette soupe toxique ont des impacts qui ne sont pas connus.
Sur ce, je laisserai M. Welt aborder les aspects économique et social des impacts de l'exploration des gaz de schiste.
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Bonjour, monsieur le président.
Je veux parler de l'aspect économique. C'est un aspect qui nous est tout le temps présenté comme essentiel, mais, en réalité, ce n'est pas le cas.
Pour que ce soit rentable pour l'industrie, il faudrait que le prix de vente soit de 6 $ pour 1 000 pieds cubes. Actuellement, il est de 4 $ du pied cube. Donc, ce n'est absolument pas rentable d'exploiter les gaz de schiste. En ce qui concerne la collectivité québécoise, ce n'est pas rentable non plus, même à 6 $ pour 1 000 pieds cubes. En ce qui concerne l'amélioration de la balance commerciale, elle est insignifiante. Elle est de l'ordre d'une petite fraction de 1 p. 100 de la totalité des importations québécoises. Donc, du point de vue économique, à notre avis, ce n'est rentable actuellement ni pour l'industrie ni pour la société québécoise.
En ce qui concerne l'acceptabilité sociale, qui est une considération de la plus haute importance, le fait que les gaz de schiste soient situés dans des régions agricoles et peuplées du Québec est un obstacle considérable, voire insurmontable, pour obtenir cette acceptabilité sociale.
Actuellement, avec 30 puits, il y a une énorme opposition. Essayez d'imaginer, un instant, ce que cela sera quand on aura 5 000 ou 10 000 puits de ce type sur un territoire très restreint, au coeur du Québec. C'est là que le Québec s'est formé, au cours des quatre siècles de la colonisation. C'est donc excessivement difficile d'avoir l'acceptabilité sociale.
La présence d'un nombre toujours croissant de puits sur un territoire fort restreint, accompagnée des va-et-vient incessants des camions et des multiples gazoducs — il y aura aussi des milliers de petits gazoducs, parce qu'il faudra connecter tous ces puits —, rendra la population concernée de plus en plus hostile à ce type de développement.
Maintenant, je voudrais rappeler les constats que nous faisons de la situation. Les bénéfices économiques pour l'industrie, mais surtout pour la collectivité québécoise, ne sont pas évidents. L'acceptabilité sociale n'est pas au rendez-vous. Elle ne sera probablement jamais présente. Les risques pour la santé et la qualité de vie, pour l'eau potable, ou les autres dommages potentiels, sont trop importants pour continuer, même à petite échelle, l'activité de forage et de fracturation.
Il n'y a aucune urgence de procéder, aucune urgence. Le Québec a toute l'énergie qu'il faut, actuellement. Il n'y a pas non plus d'urgence du point de vue économique, parce qu'il faut attendre que le prix du gaz monte. Peut-être qu'il sera de 6 $ ou même de 10 $, dans 20 ou 30 ans, mais certainement pas dans un avenir prévisible. Donc, il n'y a aucune urgence de procéder.
En conséquence, il faut un moratoire. Il ne faut pas qu'on agisse avec précipitation, il faut qu'on puisse analyser avec très grand soin tous les impacts de cette nouvelle filière énergétique, filière que l'on propose d'implanter dans la vallée du Saint-Laurent, berceau et joyau du Québec. Il faudrait comprendre que c'est dans le joyau du Québec et dans le coeur du Québec qu'on veut implanter cette très lourde et polluante industrie.
Cette portion du Québec, entre Montréal et la ville de Québec, il faut la protéger pour les générations actuelles et pour les générations futures. Les autorités à tous les paliers, y compris au palier fédéral, devraient accompagner et appuyer cette démarche pleine de bon sens sur le moratoire, qui est proposée dans un rare consensus par toute la société québécoise.
Merci, monsieur le président et chers députés.
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Premièrement, il faut considérer que, sur le plan de la production d'électricité, la réalité du Québec n'est pas la même que celle du Nouveau-Brunswick. Il y a une différence majeure. Le Nouveau-Brunswick utilise du charbon pour produire de l'électricité tandis que le Québec ne produit pas d'électricité à partir de combustible fossile, que ce soit le charbon ou le gaz naturel.
Présentement, en ce qui a trait à une évaluation environnementale, plusieurs questions relatives au gaz de schiste sont sans réponse. Il se passe quelque chose de particulier au Québec. Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement a reçu le mandat d'étudier la question des gaz de schiste. Toutefois cette commission d'enquête n'a pas reçu d'études d'impact environnemental préalables au projet. Cela veut dire que le BAPE se penche présentement sur la question alors que les promoteurs n'ont pas eu à déposer d'études d'impact environnemental. On part de zéro. Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement n'a que quatre mois pour se pencher sur toute la question, de fond en comble. La plupart des analystes et d'anciens commissaires du BAPE ont clairement dit que le mandat était trop restreint et que le fait qu'il n'y ait pas d'études environnementales déposées au préalable posait problème. Ils ont aussi dit que la durée du mandat était beaucoup trop restreinte pour couvrir tout l'enjeu des gaz de schiste.
Cela étant dit, aux États-Unis, la Environmental Protection Agency est en train de faire une étude exhaustive des impacts environnementaux de l'exploration et de l'exploitation des gaz de schiste. Les résultats de cette étude seront connus en mars 2012. Des millions de dollars sont engagés, aux États-Unis, dans cette étude d'impact. La province de Québec n'a pas nécessairement de tels moyens, et je doute que les autres provinces canadiennes, que ce soit le Nouveau-Brunswick ou d'autres, aient les moyens de se pencher sur cette question aussi profondément.
Par conséquent, avec le peu d'informations dont nous disposons présentement, nous avons plusieurs préoccupations. Je crois que vous avez parlé de la Loi sur le développement durable du Québec. Il y a plusieurs principes. Évidemment, un de ceux-ci est le principe de précaution qui prévoit qu'en l'absence de certitude scientifique et devant un risque, on ne doit pas aller de l'avant. Pourtant, on fait exactement le contraire présentement avec les gaz de schiste. En effet, il y a des risques pour l'eau et pour la qualité de l'air.
Vous avez parlé de la production d'hydroélectricité au Québec. Évidemment, on a vu ce qui se passe présentement sur le plan mondial. L'économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie, pas plus tard que la semaine passée, a fait une allocution en Angleterre. Il disait que les pays ne seront pas capables de respecter leurs engagements pris lors de la Conférence de Cancún sur le climat — ils se sont engagés à limiter le réchauffement à 2 oC —, et ce, pour deux raisons. La première est le manque de volonté des pays clés qui doivent réduire leurs émissions. La deuxième est l'émergence des gaz de schiste partout dans le monde.
Pourquoi l'émergence des gaz de schiste est-elle un problème? C'est parce qu'avec le trillion de mètres cubes qui se trouve présentement sur le marché, avec le prix du gaz qui baisse énormément, le gaz de schiste est en train de nuire au développement des énergies renouvelables partout dans le monde, et pas seulement au Québec et au Canada. Aux États-Unis, les investissements en énergies renouvelables ont diminué de 50 p. 100 l'année passée. Le chef économiste de l'Agence internationale de l'énergie associe directement ça à la découverte de gaz de schiste et à l'exploitation de gaz de schiste.
Évidemment, le Québec produit de l'hydroélectricité, exporte de l'hydroélectricité aux États-Unis et pourrait en exporter davantage, ne serait-ce que si on réalisait des économies d'énergie et développait le potentiel éolien du Québec. Présentement, on ne peut même pas faire de tels développements parce que le coût de revient de la production d'électricité a énormément diminué avec l'émergence et la mise en marché de milliards de mètres cubes de gaz. En ce sens, le Québec est en train de se nuire lui-même sur le plan du développement de ses énergies renouvelables et du développement de ce qu'on appelle les biogaz, soit le biométhane. Le Québec a investi dans la captation des émissions de méthane dans les lieux d'enfouissement pour utiliser ce qu'on appelle le biogaz. Présentement, ce biogaz est en compétition avec d'autres gaz. Le biogaz qui vient des lieux d'enfouissement est une énergie renouvelable. Il faut garder cela en tête.
Merci.
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Bonjour, messieurs. Merci d'être ici.
D'entrée de jeu, je veux féliciter l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique et Nature Québec de la présentation de ce document, qui me semble particulièrement éclairant. On y adopte la même position que mon parti, le Bloc québécois, et on valide ce qu'on comprend de cette situation au Québec.
J'aimerais revenir sur la question que vous a posée M. Tonks. J'ai entendu la présentation du ministre des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick, mardi dernier, et j'aimerais que mes collègues y repensent aussi. Il faut bien s'apercevoir que les situations sont très différentes d'une province à l'autre, ne serait-ce qu'en raison des endroits où ont lieu ces activités.
Monsieur Welt, vous avez parlé des endroits où cette exploration se fait, près du Saint-Laurent, dans nos plus belles terres agricoles les plus densément peuplées. Ce n'est pas le même problème qu'ailleurs, dans l'Ouest canadien, où les extractions se font à des endroits où il n'y a pas de population et où les risques et les conséquences ne sont pas les mêmes.
Monsieur Bonin, par le lien que vous faites avec le développement durable et le principe de précaution, vous allez au coeur de la question. C'est vraiment ce qui anime ce comité: on développera peut-être un jour les gaz de schiste, mais pas à n'importe quel prix, pas au prix de l'environnement et pas n'importe comment.
Nous voulons éliminer notre dépendance au pétrole, mais il faut faire attention à la façon dont nous y arriverons. Pour nous, du Bloc québécois, cela devrait se faire dans le cadre d'une économie réellement verte et avec des ressources autres, comme vous en avez un peu parlé, monsieur Bonin.
Mardi dernier, Anthony R. Ingraffea, de l'Université Cornell aux États-Unis, nous disait que la technologie ne semble pas assez avancée pour garantir que l'exploitation de cette ressource, le gaz de schiste, peut se faire en tout respect de l'environnement et de la population. C'est donc le coeur du problème et ce qui nous inquiète.
Je vous poserai trois questions. Êtes-vous d'accord avec nous sur le fait que l'exploration et l'exploitation sont seulement de compétence provinciale? C'est donc au Québec que doit se faire ce débat et que les décisions doivent se prendre. Nous considérons que le rôle du gouvernement canadien doit être clair. Il droit transmettre l'information qu'il a en sa possession, mais ce n'est pas à lui d'imposer ou d'uniformiser des normes au Canada. Nous croyons que le gouvernement fédéral doit collaborer en investissant de façon massive dans les nouvelles technologies pour développer des énergies plus vertes.
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Je voudrais quand même insister sur quelque chose d'important qui n'est pas assez colporté dans le milieu.
Dans le moment, il n'y a aucune raison économique d'exploiter le gaz de schiste, parce qu'on va l'exploiter à perte. Il sera exploité quand il y aura d'énormes subsides gouvernementaux; sans cela, ce n'est pas possible. Donc, c'est un aspect fondamental.
Il y a un deuxième aspect tout aussi fondamental, soit l'équité intergénérationnelle. Il y a, au Québec, au Canada et ailleurs, cette énergie potentielle. Si on l'exploite immédiatement, si on l'exploite à perte, on enlève aux générations futures la possibilité de l'exploiter dans de bien meilleures conditions.
Le prix du gaz va augmenter inexorablement parce que la ressource va s'épuiser à un moment ou à un autre — peut-être dans 20 ans, 50 ans ou 100 ans. Cette richesse, si on ne l'exploite pas maintenant mais bien plus tard, aura énormément plus de valeur et les générations futures pourront l'utiliser beaucoup mieux que nous, qui avons encore du gaz conventionnel bon marché. Finalement, il n'y a pas de raison économique. Oublions un instant toutes les raisons environnementales. Sur le plan économique, je ne vois pas comment on peut exploiter le gaz à 4 $ les 1 000 pieds cubes alors que, selon l'industrie elle-même qui nous a présenté ces chiffres, il faut au moins 6 $ par 1 000 pieds cubes pour que ce soit rentable.
Il y a aussi un autre problème, soit de savoir ce qu'il faut faire. Comment faut-il l'exploiter, à quel rythme et à quel moment? Il faudrait faire toutes ces études pendant le moratoire.
Votre dernier argument est que le gouvernement doit promouvoir les énergies renouvelables comme l'éolienne. D'ailleurs, il y avait un programme fédéral pour les éoliennes, mais il a été supprimé. Il est absolument souhaitable que le gouvernement fédéral subventionne les énergies renouvelables, les énergies émergentes, comme l'énergie solaire et surtout les éoliennes. Le Québec est extrêmement riche en énergie éolienne. C'est le plus grand bassin au monde. Cette énergie est inépuisable. Si les gaz sont épuisés dans 100, 200 ou 300 ans, l'éolienne, quant à elle, sera là pendant des milliards d'années, soit aussi longtemps que la Terre existera. Il faut donc mettre toutes nos énergies non pas dans des énergies anciennes, mais dans les énergies nouvelles. C'est ce qui devrait être notre objectif commun.
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Oui. Peut-être puis-je faire un ou deux commentaires.
[Français]
Madame Brunelle, je m'excuse, mais je devrai m'exprimer en anglais parce que mon français n'est pas très bon.
[Traduction]
Faut-il forer pour extraire le gaz de schiste au Québec? C'est aux Québécois d'en décider. Je sais qu'ils ont un patriote farouche, M. Bouchard, qui a ajouté sa voix au débat. Je pense que le débat au Québec n'en aura que plus de profondeur. Il est évident qu'il y aura des avis divergents sur le sujet.
Nous savons aussi que le gouvernement doit sous peu déposer un rapport, qui, je pense, fera plus de lumière sur la situation. Chaque province devrait décider si elle veut aller de l'avant et comment, et nous ne doutons pas que les Québécois feront un examen équilibré de la question en tenant compte de la nécessité d'une gestion responsable de l'environnement, et du développement économique.
Permettez-moi d'évoquer un scénario. S'il n'est pas économique d'exploiter la ressource, il y a de bonnes chances que le marché y renonce. Il se désintéressera de ce créneau s'il ne pense pas en tirer un bon rendement. J'estime pertinent d'insister sur ce fait. Dans le même ordre d'idées, si vous me permettez un commentaire sur le bouquet énergétique du Québec, j'aimerais vous proposer de réfléchir au scénario qui suit. Le Québec a une richesse hydroélectrique extraordinaire: 40 p. 100 de l'électricité est produite par les centrales hydroélectriques. En plus, le gaz naturel comble 10 p. 100 de vos besoins énergétiques. Songez à une formule selon laquelle vous exporteriez plus d'énergie hydroélectrique et vous utiliseriez plus de gaz naturel pour les besoins de la province. L'exportation d'énergie hydroélectrique génère plus de revenus. Le développement du gaz naturel génère des recettes fiscales. Ainsi, la province a plus de ressources disponibles avec lesquelles exploiter bon nombre de ces sources renouvelables, que nous souhaiterions tous avoir en plus grande quantité.
Je crains qu'il soit risqué d'envisager la renonciation définitive à toute forme de technologie, quelle qu'elle soit. La richesse énergétique du Canada, la richesse énergétique du Québec, est dans sa diversité. S'il est vrai que nous devons faire preuve de prudence dans l'exploitation de ces ressources, nous ne devrions pas moins tenter de les exploiter autant que possible.
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Bien sûr, le fédéral a un certain rôle à jouer, ne serait-ce que sur le plan de la fiscalité. Comme vous l'avez mentionné, le marché ne se règle pas nécessairement tout seul. Les subventions aux compagnies pétrolières et gazières, bref tout type de subvention ou d'allègement de taxes peut avoir des impacts.
Sur le plan des normes relatives à la qualité de l'air, le fédéral peut aussi agir. Une initiative pancanadienne d'harmonisation des normes pour la qualité de l'air a été mise en place avec le Conseil canadien des ministres de l'environnement. La première chose que fera le Conseil canadien des ministres de l'environnement sera de renforcer les normes relatives aux particules fines et aux précurseurs d'ozone. D'ici à 2015, on veut adopter des nouvelles normes pancanadiennes de façon à harmoniser et à faciliter le suivi, à cibler davantage les lieux problématiques, et s'assurer que les provinces ont des plans d'action et que celles-ci s'entraident afin d'atteindre cet objectif.
Actuellement, des dépassements en matière d'ozone ont déjà été constatés. On a déjà des problèmes relatifs à la qualité de l'air, des journées où la qualité de l'air est mauvaise ou moyenne. On veut maintenant renforcer les normes et les rendre plus strictes. Si on garde le même niveau, on aurait donc davantage de mauvaises journées sur le plan de la qualité de l'air.
De plus — et cela est clairement établi dans l'étude sur Haynesville que vous avez placée en référence dans le mémoire —, les chercheurs ont fait une modélisation sur Haynesville basée sur un développement similaire au Québec. Dans cette étude, on remarque clairement une augmentation significative de l'ozone, soit 16 parties par milliard, alors que la norme canadienne est de 65 parties par milliard. Si on ajoute 16 parties par milliard dans certains lieux, on aura davantage de mauvaises journées du point de vue de la qualité de l'air. C'est inévitable, car on ajoute de la pollution.
Seulement au Québec, on chiffre à 2 milliards de dollars les coûts de santé reliés à la mauvaise qualité de l'air. En fait, les études varient, car dans certaines d'entre elles, on parle de 2 à 9 milliards de dollars. L'impact est donc significatif. Évidemment, sur le plan des émissions de gaz à effet de serre, c'est le fédéral qui nous représente à l'échelle internationale. C'est la voix officielle.
Cela dit, dans l'accord de Cancún, tout comme les autres pays, le Canada s'est fixé des objectifs afin de limiter le réchauffement planétaire à 2 oC, dans le but d'éviter des changements climatiques catastrophiques. Selon les objectifs actuels des pays développés, l'augmentation du réchauffement planétaire serait de 3,5 oC. Cela veut clairement dire que tous les pays développés devront réviser leurs objectifs et en adopter de plus ambitieux pour éviter des changements climatiques catastrophiques. Ce n'est pas moi qui parle de changements climatiques catastrophiques, c'est le GIEC. C'est donc très sérieux.
On constate sur le site d'Environnement Canada que l'objectif actuel canadien ne sera pas atteint. Avec ce qui est sur la table au Canada, on est loin d'atteindre cet objectif. Puisqu'on ne va pas atteindre cet objectif, il va falloir aller beaucoup plus loin. Pour aller plus loin, un virage devra être amorcé et des investissements devront être faits en ce sens. À mon avis, le fédéral a un rôle majeur à jouer dans ce dossier.
Je vais en aborder quelques-unes. Premièrement, j'aimerais parler du gaz naturel renouvelable, soit le biométhane. Le biométhane vient des déchets biologiques du gaz naturel et on le trouve en grande quantité un peu partout au pays.
Notre industrie tente, actuellement, d'établir des normes uniformes dans le but d'introduire facilement et proprement ce gaz dans la filière énergétique. Il est question, entre atures, de gaz naturel renouvelable et de ses différentes utilisations.
Nous croyons que le biométhane pourrait satisfaire à une bonne partie des besoins actuels en gaz naturel au Canada. Il est également disponible partout au pays. Donc, le gaz naturel renouvelable est une de ces innovations.
Deuxièmement, il y a les chauffe-eau. Nous remarquons que la demande en gaz naturel par habitant est en baisse. Il va sans dire que cette tendance n'est pas dans le meilleur intérêt de l'industrie gazière. Mais, comme je l'ai mentionné, nous sommes des fournisseurs de services énergétiques. Nous voulons satisfaire aux besoins des Canadiens à cet égard, et ce qu'ils cherchent, c'est des services énergétiques efficients en tout temps.
Les chauffe-eau sont de plus en plus efficients. Nous voulons nous assurer que la nouvelle technologie destinée aux chauffe-eau pourra être intégrée directement et facilement au marché et qu'il y aura des mécanismes de soutien en place afin de satisfaire aux besoins des Canadiens. Donc, les chauffe-eau constituent une autre innovation.
Troisièmement, les véhicules. Actuellement, nous nous concentrons sur le marché des camions de gros et de moyen tonnage. Nous cherchons des façons de percer le marché des camions.
Si un camion de gros ou de moyen tonnage sur dix au Canada fonctionnait au gaz naturel, nous pourrions atteindre notre cible de réduction des gaz à effet de serre de 17 p. 100 dans ce secteur. Nous croyons qu'il s'agit d'une belle occasion et nous voulons nous assurer que tout le soutien nécessaire est en place pour atteindre cet objectif.
Quatrièmement, il y a la cogénération dont j'ai parlé plus tôt. Il y a diverses utilisations possibles à l'échelle du pays sur le plan industriel. Actuellement, la grande innovation, c'est la micro-cogénération. Comme je l'ai dit, l'occasion est là de créer un appareil de taille comparable à ce que vous avez déjà chez vous.
Pour le moment, la plupart des ménages n'auraient pas les moyens de se procurer cette technologie. Nous cherchons des façons de faire baisser les prix. Imaginez un appareil comparable en taille à votre chaudière actuelle qui consommerait 15 p. 100 plus de gaz naturel que ce que vous consommez en ce moment, mais qui vous permettrait également de satisfaire à tous vos besoins en électricité. C'est ce qu'offre cette technologie. C'est révolutionnaire et extrêmement économique pour le consommateur.
C'est une belle occasion, mais pas nécessairement pour toutes les régions du pays. Tout dépendra des ressources que possède chaque province, ce qui diffère d'une province à l'autre.
Mais, encore une fois, j'insiste sur le fait qu'il faut maximiser l'efficience de la filière énergétique. Il faut s'assurer que toutes les ressources disponibles sont utilisées de la meilleure façon possible d'un point de vue environnemental, tout en offrant le meilleur rendement économique possible aux Canadiens pour satisfaire à leurs besoins intérieurs, et aux autres pays qui voudraient utiliser nos produits.
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Je suis également un fournisseur. Donc, je vais devoir exprimer deux points de vue différents.
En tant que fournisseur, si mes clients sont heureux du faible prix du gaz, alors je le suis aussi. Lorsque le prix du gaz est bas, les gens se demandent si l'industrie va poursuivre ses projets de développement. Mais, le marché du gaz est un marché ouvert. Si les prix sont très bas, les entreprises cessent leurs projets de développement.
C'est peut-être ce qui va se produire au Québec. Peut-être que certains de ces projets n'iront pas de l'avant, parce qu'ils ne sont pas économiques. Certaines entreprises cessent, pour un certain temps, de forer des puits et se concentrent sur d'autres aspects du mixte énergétique. Lorsque la demande est à la hausse, les prix augmentent et, tout à coup, il est rentable de reprendre les projets de développement. Tout dépend de l'offre et de la demande, qui change beaucoup sur les marchés gazier et énergétique.
Si vous me le permettez, j'aimerais prendre quelques instants pour préciser ma pensée. Le secteur de la distribution de gaz ne voit pas du tout l'électricité comme un concurrent. En fait, il y a de plus en plus d'intégration au sein de l'industrie énergétique au Canada, parce que c'est plus efficace.
En Colombie-Britannique, par exemple, un de nos membres, Terasen, a été acheté par Fortis, une société bien connue à Terre-Neuve. Avec cette transaction, Fortis deviendra une des sociétés de distribution les plus intégrées au pays en ce qui a trait au gaz et à l'électricité.
Cette imbrication des industries du gaz et de l'électricité est répandue au pays. Et c'est une bonne chose pour les Canadiens, car, en fin de compte, ils profitent d'un produit énergétique meilleur et plus écologique.
Bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant vous.
Je m'appelle Will Koop. Je suis chercheur et auteur de nombreux rapports et d'un livre sur la protection des sources publiques d'eau potable en Colombie-Britannique.
Il y a un an, j'ai créé un site Web appelé « Stop Fracking British Columbia » quand j'ai commencé à enquêter sur les sociétés énergétiques du Nord-Est de la Colombie-Britannique qui utilisent d'énormes quantités d'eau douce pour la fracturation hydraulique liée aux gisements de gaz de schiste. Même si l'eau est un élément fondamental de la fracturation, il ne s'agit que de l'une des nombreuses préoccupations environnementales et sociales.
Les sites d'exploitation du gaz de schiste de Colombie-Britannique sont bien loin d'où je vis. Il faut 18 heures de voiture à partir de Vancouver seulement pour arriver aux limites extérieures des vastes zones énergétiques et aux sociétés d'énergie internationales. J'ai visité cette région à deux reprises, en mai et en septembre 2010.
Par la suite, j'ai préparé trois rapports qui portent sur la dynamique de ces enjeux. Il s'agit des rapports suivants: « The World's Biggest Experimental Frack Job! », qui concerne Apache Canada; « 24/7 Less Peace in the Peace », qui concerne Talisman Energy; et « Encana's Cabin Not So Homey », qui porte sur la question des effets cumulatifs. De plus, j'ai produit deux vidéos YouTube intitulées « My Very First Frack » et « The Komie Commotion ».
Des Québécois préoccupés par la question de l'exploitation des gaz de schiste ont traduit en français sur leurs blogues mon rapport sur les effets cumulatifs ainsi que les vidéos.
Le commissaire de la B.C. Oil and Gas Commission, notre organisme de réglementation provincial, a déclaré devant le comité le 14 décembre que les conséquences environnementales et sociales de l'exploitation des gaz de schiste dans le Nord-Est de la Colombie-Britannique sont examinées de façon « responsable » et sécuritaire. Je suis ici pour vous affirmer le contraire.
Par exemple, dans mon rapport intitulé « Encana's Cabin Not So Homey », j'ai décrit comment la course à l'exploitation du gaz de schiste non renouvelable de la Colombie-Britannique a lieu sans que l'on mène d'études sur les effets environnementaux cumulatifs: « La course à l'exploitation du gaz de schiste au Nord-Est de la Colombie-Britannique deviendra et restera sans aucun doute l'un des plus grands enjeux en matière de planification environnementale et publique pour les Premières nations, la province, les districts régionaux, les organismes de réglementation, les collectivités et les habitants. » Étant donné que la réglementation est soit inexistante, soit de moins en moins stricte, l'exploitation de ces gisements peut être considérée comme un échec social et politique.
J'ai inclus la citation suivante, contenue dans un rapport du ministère de l'Environnement datant de 1986, qui résume très bien ce que le gouvernement de la Colombie-Britannique a négligé de faire: « La planification stratégique précède la vente des droits pétroliers ». Cela permet de garantir que toutes les parties concernées sont au courant des inquiétudes et des contraintes associées à l'exploitation dans une certaine région avant qu'on propose de faire l'exploitation.
En 1991, le ministère de l'Environnement a publié un rapport exhortant le gouvernement à effectuer des études sur les effets cumulatifs dans la zone énergétique, ce qu'il a négligé de faire. Les inquiétudes du personnel du ministère concernant l'absence d'études sur les effets cumulatifs ne se sont pas estompées avec la création de la B.C. Oil and Gas Commission en 1997. En 2003, la commission a finalement publié un long rapport en deux volumes sur la façon de réaliser des études sur les effets cumulatifs dans le Nord-Est de la Colombie-Britannique. Toutefois, on n'en a pas tenu compte.
Depuis 2003, le gouvernement a loué des milliers d'hectares de terres publiques aux sociétés d'énergie sans les obliger à mener des études sur les effets cumulatifs et sans consulter la population. Le 23 novembre, lorsque le comité a demandé au représentant du Canada, Richard Dunn, ce qu'il pensait des études sur les effets cumulatifs en Colombie-Britannique, M. Dunn a déclaré: « Il serait insensé d'effectuer une évaluation des effets cumulatifs ».
La réponse de M. Dunn est non seulement une déclaration que les études sur les effets cumulatifs n'ont pas été prises en compte, mais également une déclaration troublante relativement à l'attitude et à la philosophie des sociétés énergétiques. M. Dunn a notamment affirmé que le Canada est « à l'avant-plan de la gestion environnementale et économique ». La société Encana a d'importantes locations et des partenariats dans tout le Nord-Est de la Colombie-Britannique et ailleurs.
Il n'existe qu'une seule étude à long terme sur les effets environnementaux cumulatifs dans l'Ouest du Canada. Elle a été menée par Ernst Environmental Services sur le site des exploitations pétrolières et gazières de Pioneer Natural Resources Canada Inc., dans la région de Chinchaga, en Colombie-Britannique et en Alberta. Malheureusement, on a mis fin à cette étude de dix ans après que la compagnie a été acquise, en novembre 2007, par TAQA North, une société d'Arabie saoudite détenue par la Abu Dhabi National Energy Company, qui loue des sites d'exploitation des gaz de schiste au Nord-Est de la Colombie-Britannique.
En 2005, Jessica Ernst, de Ernst Environmental Services, a vu son eau de puits à Rosebud, en Alberta, être contaminée par le méthane, l'éthane et d'autres hydrocarbures à la suite des activités de fracturation effectuées par Encana dans cette région pour l'exploitation du gaz de méthane de houille.
Comme M. Parfitt l'a dit devant votre comité le 2 décembre dernier, la question des effets cumulatifs se complique davantage du fait que la B.C. Oil and Gas Commission a fourni peu de données précises ou complètes sur les questions de ressources publiques relatives aux sociétés énergétiques, comme la liste des prélèvements d'eau dont il a parlé.
Cette longue liste publiée par la B.C. Oil and Gas Commission concernant les compagnies qui exercent leurs activités dans le bassin de Horn River n'a pas fourni d'informations exactes, laissant faussement entendre que peu d'eau avait été nécessaire pour les opérations de fracturation de 2009 à 2010.
Dans mon dernier rapport, j'ai écrit qu'Encana avait apparemment mené les activités de fracturation les plus importantes au monde sur le site multi-puits 63-K, dans le bassin de Horn River, près du lac Two Island, doublant ainsi le chiffre qu'Apache Canada avait donné auparavant, lorsque la société avait annoncé qu'elle effectuait la plus grande opération de fracturation au monde, à quelques kilomètres de là.
J'ai estimé qu'Encana avait utilisé environ 1,8 million de mètres cubes d'eau douce, soit l'équivalent de 700 piscines olympiques; environ 78 000 tonnes de sable de fractionnement spécialement excavé, soit environ 800 wagons; et environ 35 000 mètres cubes de toxines. Et j'ai indiqué que cette opération pourrait être un modèle ou indiquer qu'il y aura beaucoup plus d'activités à l'avenir.
Le gouvernement de la Colombie-Britannique n'oblige pas les sociétés énergétiques à publier ces données et d'autres données connexes, mais il le devrait. L'agent de relations publiques d'Encana, au quartier général de Calgary, m'a dit au cours d'une conversation téléphonique qu'Encana s'inquiétait des informations contenues dans mon rapport. Je lui ai répondu que rien ne me ferait plus plaisir que de modifier ces informations si Encana me fournissait ses propres statistiques complètes relatives au site 63-K. J'ai ensuite posé un certain nombre de questions par courriel à Encana; je les ai jointes à ce rapport et je pourrai vous les montrer plus tard. Mais je n'ai reçu aucune réponse. En lisant la transcription des délibérations du comité, j'ai constaté qu'Encana avait promis de fournir au comité les données relatives à l'eau et au sable de fractionnement pour le site 63-K, mais il semble qu'elle ne l'ait pas encore fait.
L'absence de planification stratégique, intégrée et à long terme relativement aux effets cumulatifs, le fait que la Oil and Gas Commission n'a pas de données exactes sur l'utilisation des ressources et le peu de surveillance par le gouvernement des projets d'exploitation énergétique dans le Nord-Est de la Colombie-Britannique ne sont pas les seules préoccupations. Bien des propriétaires immobiliers qui sont directement touchés par l'exploitation des ressources énergétiques m'ont dit s'inquiéter d'avoir si peu de droits et de privilèges en tant que parties concernées. Ils affirment, par exemple, que les installations de gaz toxique haute pression ne devraient pas être situées si près des résidences. Les normes de qualité de l'air sont déficientes. Il y a peu ou pas de systèmes de surveillance de la qualité de l'air. On modifie les niveaux phréatiques pour les habitants et l'agriculture. La loi de la Colombie-Britannique relative aux activités minières donne la priorité aux promoteurs pour avoir accès aux terrains privés et pour les exploiter.
Le 25 novembre, Dave Core, de la Canadian Association of Energy and Pipeline Landowner Associations, a parlé au comité de certaines de ses préoccupations.
Les préoccupations que j'ai soulevées devant le comité au sujet des lacunes législatives et réglementaires et de la surveillance en Colombie-Britannique ne sont pas isolées. Dans le mémoire que nous avons soumis à l'Office national de l'énergie en juin 2006, concernant le projet Kinder Morgan's Anchor Loop, j'ai signalé que le gouvernement albertain a négligé de donner suite aux recommandations d'un comité spécial créé par le cabinet exécutif de l'Alberta en 1972. Ce comité recommandait que l'exploitation des sables bitumineux soit faite sur une période de 750 ans et non de 50 ans.
Le gouvernement de l'Alberta a empêché la publication du rapport jusqu'à ce qu'il soit communiqué à Mel Hurtig, qui a ensuite publié l'étude. Le comité spécial du gouvernement, dirigé par le ministère de l'Environnement de l'Alberta, a compris l'ampleur des conséquences environnementales associées aux compagnies de l'industrie de l'énergie, qui proposaient d'exploiter les sables bitumineux. Dans ce même rapport, le comité a exprimé de vives inquiétudes concernant les sociétés énergétiques multinationales et la sécurité énergétique du Canada, puisqu'elles sont liées à la protection de l'environnement et à l'approvisionnement énergétique à long terme au Canada, pour que les Canadiens puissent utiliser les ressources durant de nombreuses années.
Merci.
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Je m'appelle Tim Wall et je suis président d'Apache Canada. Je travaille pour Apache depuis une vingtaine d'années et j'ai une formation de base d'ingénieur pétrolier.
Je suis au Canada depuis environ un an et demi, et bon nombre des choses qu'a dites M. Koop s'appliquent à notre domaine d'activité. Il a parlé d'Encana, et nous sommes partenaires à 50-50 dans cette affaire. Notre entreprise est importante en Colombie-Britannique. Nous sommes un grand producteur de gaz dans la région de Horn River et dans plusieurs autres régions de la Colombie-Britannique. Nous venons d'acquérir les actifs pétroliers de BP en Alberta. Nous sommes donc présents en Alberta, en Colombie-Britannique et en Saskatchewan. C'est là où nos installations sont les plus importantes. Nous faisons aussi de l'exploration de gaz de schiste au Nouveau-Brunswick.
Apache fonctionne d'une manière un peu différente. Nous allons dans les collectivités. C'est ce que nous avons fait au Nouveau-Brunswick, nous avons rassemblé divers groupes et leur avons parlé de ce que nous faisons et de la façon dont nous le faisons. Nous travaillons le plus possible avec les collectivités. Tout a commencé dans la région de Fort Nelson, avec le groupe de producteurs de Horn River et les Premières nations qui se trouvent là-bas. Nous avons travaillé avec eux; nous avons réuni les producteurs, les Premières nations et la collectivité afin que tout le monde se mette d'accord et comprenne ce que nous faisons là-bas.
Il y a un certain nombre de choses que M. Koop a mentionnées et dont j'aimerais vous entretenir. Il a parlé de l'eau, et nous utilisons de l'eau dans nos activités de fracturation. Il s'agit de creuser des puits horizontaux. Il est incroyable de voir comment les choses se développent; plus on répète ce genre de procédé, plus on s'améliore et plus on optimise les techniques. On invente des choses. M. Koop n'a pas mentionné que nous avons construit une usine simplement pour produire de l'eau saline. Il y a une zone en profondeur pour créer de l'eau saline, où nous produisons l'eau de Debolt. C'est de l'eau salée, donc non potable. Elle contient un peu de H2S, mais nous le faisons remonter à la surface et nous l'éliminons. Nous nous servons de cette eau pour la fracturation. Tout se fait en circuit fermé. Nous récupérons l'eau, la décontaminons de nouveau, puis la pompons pour la prochaine fracture, dans la mesure du possible.
C'est un cycle, une véritable innovation, je crois. Je pense d'ailleurs qu'il va y avoir beaucoup d'autres innovations dans l'industrie, au fur et à mesure que nous nous améliorons. Il y a de l'exploration de gaz de schiste aux États-Unis, comme je l'ai dit, il y en a au Canada, surtout dans les régions de Horn River et de Montney. Vous allez voir que nous nous améliorons constamment.
Il a parlé de l'eau dans la 63-K, qui était en partie de l'eau douce. C'est vrai. Avant, c'est comme si nous utilisions les services de notre usine de filtration d'eau. Depuis, dans nos activités de fracturation, nous utilisons presque uniquement de l'eau qui vient de notre usine, du système de traitement de l'eau de Debolt, et cette eau est tout sauf de l'eau douce.
Il faut préciser une chose sur la réglementation aussi. Nous sommes assujettis à des règlements en Colombie-Britannique. Natalie peut vous en parler un peu.
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Oui, c'est ce qu'on nous avait promis au Québec aussi.
[Français]
Vous avez parlé de planification stratégique, qui devait être plus importante que les droits des pétrolières. Je suis de cet avis. À l'heure actuelle, au Québec, il semble qu'on est en train de vivre le même problème que vous dénoncez en Colombie-Britannique. En effet, il y a une précipitation, sans développement stratégique, et on s'embarque dans des choses absolument incroyables.
Je prends un exemple qui m'a été donné par M. Welt durant la pause. Il me disait que c'était quand même extraordinaire. Il me disait avoir travaillé pour les pétrolières au Texas, pour la compagnie Texaco. Il installait des toits flottants dans les réservoirs d'essence à Beaumont, au Texas. Quand il allait installer des toits, il s'arrangeait pour que son premier toit soit fait à la perfection, car ensuite, il en vendait d'autres. Si les autres avaient de petits problèmes, c'était moins important, mais le premier devait être parfait. Là, on a foré 30 puits. Ce sont les 30 premiers et 20 d'entre eux coulent, et on nous demande d'avoir confiance, on nous demande de croire que lorsqu'il y en aura 15 000, tout cela sera arrangé.
Ne trouvez-vous pas que les gens au Québec ont raison d'avoir peur et de se poser de sérieuses questions, dans ces conditions?
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Absolument. C'est ce qui se passe aux États-Unis.
Tim, qui représente Apache, a dit que la fracturation était une vieille technique. En fait, la fracturation est pour ainsi dire apparue en Alabama, dans les années 1980, pour exploiter le méthane de houille, pour accéder aux couches de houille. C'était alors une nouvelle technologie.
Plus je creuse mes recherches sur l'histoire de cette technologie, plus je constate les effets qu'elle a eus sur l'environnement. Bien sûr, la fracturation se faisait sur des propriétés privées qui appartenaient à U.S. Steel. L'entreprise avait le droit de décider de ce qui arrivait sur ses terres, mais elle polluait les cours d'eau et contaminait en fait les puits des habitants. Quand tout cela a commencé en Alabama, le nombre de puits est monté en flèche.
L'intérêt est donc venu des États-Unis. La méthode s'est répandue aux États-Unis dans les années 1990. Je pense que tout cela a donné lieu à un problème aux États-Unis qui n'a pas été surveillé d'assez près en application des règlements et des lois nationales, comme la Safe Drinking Water Act, entre autres.
C'est la source du problème actuel. Tout le monde se bat avec les conséquences en ce moment.
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Personne n'en parle. Dans le rapport de février 2010 que nous avons, le vérificateur général de la province a dit que la B.C. Oil and Gas Commission avait échoué dans la surveillance du nettoyage des zones contaminées et qu'elle n'avait pas tenu ses promesses quant à la divulgation publique.
Pour être juste, en 2002, le vérificateur avait constaté la même chose et huit ans plus tard, il a dit lui-même qu'il croyait que les choses se seraient améliorées.
Ce qui est important pour l'industrie pétrolière et gazière et pour notre comité dans le cadre de notre étude, c'est que si nous devons mettre en place des organismes de réglementation, ils devront être bons, n'est-ce pas? N'êtes-vous pas d'accord?
Mme Nathalie Poole-Moffatt: Oui.
M. Nathan Cullen: Ils devront être bons dans leur travail avec le public et devront s'acquitter du mandat qui leur a été confié. Si les commissions et les organismes de réglementation échouent, nous nous en remettrons de plus en plus à l'industrie pour nous assurer que tout va bien. Vous semblez être de bonnes personnes, mais il y en a d'autres qui ne feront pas la bonne chose.
Ma question porte sur la contamination, car les préoccupations par rapport à la contamination de l'eau reviennent constamment. Monsieur Wall, je crois que vous pouvez comprendre les préoccupations des gens lorsqu'on leur parle des quantités d'eau qui sont injectées, surtout étant donné la liste de produits chimiques qui y sont ajoutés. La loi ne vous oblige pas à nous dire de quoi se compose la liste de produits chimiques qui sont ajoutés aux fluides de fracturation. Votre entreprise est-elle prête à divulguer cette information? Êtes-vous prêts à encourager le gouvernement à rendre obligatoire la divulgation de ces produits?