:
Merci, monsieur le président.
M. Jean nous a invités à émettre nos commentaires, et je l'en remercie. Je tiens toutefois à lui dire que je les aurais quand même émis.
Monsieur le président, vous m'avez enlevé les mots de la bouche, ce qui n'est pas très hygiénique de votre part. En vertu du paragraphe 75(1) du Règlement, cette motion est en effet irrecevable. J'apprécierais toutefois que Transports Canada nous fasse part de son opinion relativement aux différences entre les projets de loi et . Ça faciliterait les choses.
Je ne peux souscrire à la motion de M. Jean, premièrement parce qu'elle est irrecevable, et deuxièmement parce qu'on n'a pas le choix. Je pourrais citer Audrey O’Brien et Marc Bosc, mais si le fait que M. Jean retire sa motion fait facilement l'unanimité, ce serait beaucoup plus facile. Par contre, je veux ajouter que le Bloc québécois n'a pas l'intention de réinventer la roue. Des témoins ont été entendus dans le cadre de ce projet de loi, qui semble assez similaire. Il ne serait pas nécessaire de reprendre le processus et d'entendre encore une fois les mêmes témoins. Il faudrait que ce comité ait un souci d'efficacité. Je pense qu'on pourrait passer très rapidement à l'étude article par article de ce nouveau projet de loi.
Pour ce qui est de mon désir ne pas réentendre les témoins, il faudrait que je vérifie certaines choses auprès de mon collègue M. Nadeau, le député de Gatineau. Il est directement concerné. Quoi qu'il en soit, je vais me plier à ses arguments à ce sujet. Ne pas réentendre les témoins serait mon souhait le plus important. Merci.
:
Merci, monsieur Guimond.
[Traduction]
M. Jean a fait circuler un document exposant les différences entre les deux projets de loi. Nous laisserons les membres l'examiner, puis nous poursuivrons lorsque le projet de loi reviendra sur le tapis.
Le deuxième point à l'ordre du jour concerne un budget qui a circulé entre nous. Avant la pause, nous avons décidé de nous rendre à La Pocatière pour une étude avec Bombardier. Le budget avait été approuvé, mais, à cause des circonstances, le projet est tombé à l'eau. Essentiellement, il s'agit de le remettre à l'ordre du jour, pour quand cela conviendra au comité.
Je vais demander que l'on présente une motion pour l'adoption du budget proposé pour notre visite à La Pocatière, à l'automne de 2010, au montant de 14 194 $, et la présentation du budget, par le président, au comité de liaison.
Y a-t-il des commentaires?
Monsieur Dhaliwal.
:
C'était ce qui était prévu à l'origine. La motion vise seulement à autoriser le financement de l'expédition lorsque les dates en seront connues.
Donc, est-ce que vous êtes d'accord...?
(La motion est adoptée.)
Le président: Merci.
Nous avons deux autres points, très rapidement. En raison du temps de la journée pendant lequel se tient la réunion, de 11 à 13 heures, nous avons demandé qu'on nous apporte un repas léger. Il faut une motion à cette fin, qui autoriserait notre greffière à commander un repas quand le comité se réunit pendant cette période, qui est l'heure du dîner. Êtes-vous d'accord?
(La motion est adoptée.)
Le président: Merci.
Le dernier point est que le ministre a accepté de comparaître le 28 octobre. Nous demanderons que la comparution soit télévisée. Tenez-vous pour avertis. D'accord?
Dernier point, avant d'accueillir nos invités... En fait, je laisse cela pour la fin de la réunion.
J'invite maintenant les témoins à s'approcher.
En fait, pendant qu'ils s'installent, j'informe les membres que je leur ai fait parvenir une note de service concernant une invitation, lancée par Air Transat, pour rencontrer le comité. La date est fixée. Déjà, sept personnes ont accepté l'invitation, mais si d'autres veulent se joindre à elles, j'aimerais confirmer très prochainement combien nous serons. Merci.
Bienvenue à nos témoins.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, le comité reprend son étude du délai fixé au 31 mars 2011 par le gouvernement du Canada pour l'achèvement des projets réalisés dans le cadre du Fonds de stimulation de l'infrastructure et du programme Infrastructure de loisirs du Canada. MM. Brock Carlton et Gabriel Miller, respectivement chef de la direction et directeur des Relations gouvernementales et médiatiques à la Fédération canadienne des municipalités ainsi que M. Dale Harvey, directeur exécutif adjoint de la Saskatchewan Association of Rural Municipalities se joignent à nous.
Merci d'être parmi nous aujourd'hui. Je ne sais pas si vous avez décidé entre vous qui allait commencer, mais vous avez la parole.
Monsieur Carlton, je vous en prie.
:
Au nom de nos 1 900 membres, j'aimerais vous remercier de nous avoir invités aujourd'hui. Cette discussion est importante pour nos membres. J'aimerais dire également que notre président, M. Hans Cunningham, n'est pas disponible ce matin, mais qu'il tient à vous saluer.
[Traduction]
Je serai bref dans mes observations pour nous donner plus de temps pour la période de questions. J'aimerais vous parler de trois sujets. Le premier concerne ce que les municipalités ont fait pour que le plan d'action économique soit couronné de succès. Pour le deuxième je ferai le point sur le plan d'action économique et je m'interrogerai sur les mesures à prendre par le gouvernement. Le troisième point sera une brève présentation de notre véritable priorité: nous donner une vision au lendemain des mesures de stimulation.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, toutefois, j'aimerais mettre en exergue deux observations. Premièrement, les municipalités ont un intérêt majeur dans le plan canadien de stimulation. Nous avons travaillé d'arrache-pied pour en faire un succès et nous voulons que chaque dollar que nous y consacrons contribue à la création d'emplois et continue de renforcer le Canada.
Deuxièmement, je tiens à souligner que l'engagement récemment pris par le gouvernement d'être juste et équitable en ce qui concerne la date limite fixée pour les projets réalisés dans le cadre du Fonds de stimulation de l'infrastructure nous fait vraiment chaud au coeur.
Parlons d'abord de nos réalisations. Je me souviens que, il y a deux ans, le Canada est tombé dans la pire récession. Les municipalités se sont offertes pour le dépêtrer, se disant prêtes à faire ce qu'il fallait pour résorber cette crise nationale.
À l'époque, notre fédération a produit des résultats de travaux de recherche montrant que la meilleure façon de créer des emplois et de soutenir l'économie était d'investir dans les infrastructures. En fait, d'après ces recherches, l'investissement dans les infrastructures est deux fois plus efficace contre la récession que les baisses d'impôt. Dans les semaines qui ont précédé le plan d'action économique, nous avons produit une liste de projets prêts à exécuter, simplement pour montrer que les municipalités étaient prêtes à réagir très rapidement à ce genre de crise. Nous avions les faits pour nous et nous étions prêts à retrousser nos manches pour combattre cette crise nationale.
En janvier 2009, nous avons applaudi la décision du gouvernement de faire des infrastructures la pierre d'angle du plan d'action économique. Dans les mois qui ont suivi, on a débloqué en un temps record de nouveaux fonds, mais, comme dans tous les programmes de ce genre, des difficultés sont apparues. La négociation des accords de financement, la conception des programmes et l'approbation des projets dans 13 provinces et territoires ont pris du temps au gouvernement. Aujourd'hui encore, nous ressentons les effets de ces retards et nous essayons de les dissiper.
Soyons honnêtes. Il est indéniable que, en 20 mois, depuis que le plan de stimulation a été lancé, nous avons accompli beaucoup de choses. Plus de 20 000 projets de stimulation sont en cours de réalisation. Les différents gouvernements ont investi plus de 10 milliards de dollars. Nous avons créé plus de 100 000 emplois. C'est plus de 50 p. 100 ou de la moitié des emplois promis lorsque le plan d'action économique a été lancé.
Où en sommes-nous aujourd'hui?
Je dis que les municipalités ont travaillé d'arrache-pied. Infrastructure Canada a collaboré étroitement avec les provinces et les territoires pour le contrôle de ces projets. Il a constaté que l'immense majorité des projets se déroulaient comme prévu. Quant à la Fédération, elle tenait ses membres à l'oeil. D'après nos conversations avec nos homologues des provinces et des territoires, presque partout, la plupart des projets se déroulent comme prévu ou ont pris de l'avance. Mais, dans des collectivités et des régions, des circonstances, comme les inondations en Saskatchewan et les tornades à Terre-Neuve, ont provoqué des retards. Elles ont toutes ralenti la marche des travaux.
Mais il y a aussi des collectivités où les projets, au départ, ont été exceptionnellement retardés, en raison de longues négociations entre le gouvernement fédéral et la province et de lenteurs dans la conception des programmes et l'approbation des projets. Cela est particulièrement notable au Québec. Chaque jour, nos membres du Québec s'efforcent de terminer ces projets. Mais, comme beaucoup ont pris du retard, il faudra faire preuve de souplesse.
Et ensuite? Nous continuons de collaborer tous ensemble — le gouvernement fédéral, les provinces, les territoires et les municipalités — pour aider à tirer le Canada de la récession. Les choses ne se sont pas déroulées parfaitement. C'est un programme très complexe, ce pourquoi, depuis le début, nous avons réclamé de la souplesse.
En ce qui concerne la date limite accordée aux projets, nous saluons la promesse fédérale de faire preuve d'équité et de raison. Nous avons en fait trois recommandations à faire au gouvernement pour qu'il tienne sa promesse.
D'abord, il devrait s'engager immédiatement à faire preuve de souplesse chaque fois qu'une collectivité qui s'est montrée vaillante et a respecté les règles a besoin de plus de temps pour terminer les projets entrepris dans le cadre du Fonds de stimulation de l'infrastructure. Cela devrait encourager les provinces et les territoires à l'imiter.
Ensuite, il devrait donner instruction à sa fonction publique de commencer à travailler avec chaque collectivité, pour modifier, au besoin, le calendrier des travaux.
Enfin, il doit collaborer avec le Québec dans l'élaboration d'une stratégie visant le parachèvement des projets de stimulation dans cette province.
Pour conclure, jusqu'à maintenant, tous les partenaires du programme de stimulation se sont montrés flexibles quand il le fallait. Pour créer le programme, le gouvernement a fait preuve de souplesse en négociant avec chaque province et territoire un programme adapté aux besoins particuliers des régions. Les municipalités quant à elles ont présenté un tas de projets et les ont tenus à jour, et elles ont attendu que le programme soit mis sur pied, que les ententes soient conclues et que les projets soient peaufinés.
L'échéance du plan de stimulation approche et il est clair que la flexibilité demeure essentielle à son succès. Mais comme je le disais au début, nous nous demandons ce qui arrivera une fois le programme terminé.
Nous croyons qu'il faut un plan à long terme d'investissement dans l'infrastructure de nos collectivités, un plan qui ne s'arrête pas au bout de six mois. Je ne parle pas d'autres mesures de stimulation, ni d'autres dépenses à court terme. Nous savons que nous sommes en période de compressions budgétaires; nous savons que les finances sont serrées et que nous vivons des années de vache maigre. C'est pourquoi il nous semble vraiment important de prendre le temps de faire le bilan de nos besoins à long terme en infrastructure, d'ébaucher les programmes fédéraux d'infrastructure de la prochaine génération et de comprendre que l'infrastructure est primordiale pour la vigueur de notre économie et pour notre compétitivité.
C'est pour nous l'occasion de planifier en vue de la reprise économique, de manière à ce que les ressources qui s'en dégageront soient canalisées en fonction d'un plan déjà tracé et alimentent rapidement les investissements dans l'infrastructure du pays. Ainsi, quand les perspectives financières seront meilleures, nous serons en mesure de protéger les gains récents et de nous doter de l'infrastructure qu'il nous faut pour nous épanouir dans le Canada du XXIe siècle.
Merci beaucoup de votre attention.
:
Bonjour. Je m'appelle Dale Harvey et je suis le directeur exécutif adjoint de la Saskatchewan Association of Rural Municipalities, plus communément appelée la SARM. Le 1
er novembre prochain, j'en deviendrai le directeur exécutif.
Notre président, M. Marit, m'a chargé de vous transmettre ses excuses, car il ne peut être ici pour représenter la SARM. Il témoigne en ce moment devant le Comité permanent des finances dans le cadre des consultations prébudgétaires.
Pour commencer, je tiens à remercier le comité permanent de nous avoir invités à lui faire part de nos vues sur le programme de stimulation de l'économie et sur l'échéance pour l'achèvement des projets. Je suis heureux de pouvoir représenter ici la SARM et les 296 municipalités rurales de la Saskatchewan dont elle est le porte-parole. L'adhésion à la SARM est facultative.
Nous tenons d'abord à remercier le gouvernement fédéral pour les fonds qu'il a versés aux municipalités rurales de la Saskatchewan dans le cadre de son programme de stimulation de l'économie. Ces fonds ont contribué à réaliser divers types de projets, dont la construction de routes locales et de ponts, l'amélioration d'arénas, la modernisation d'usines de traitement de l'eau et l'agrandissement de bassins d'eaux usées. Ces projets ont procuré de l'emploi à bien des habitants de la province et ont stimulé l'économie locale.
Les fonds versés à la Saskatchewan rurale ont servi surtout à réaliser des projets d'infrastructure locale, comme la construction de routes et de ponts. Cette infrastructure est vitale au commerce et à l'industrie de la Saskatchewan. La province étant dépourvue d'accès à la mer, ses choix en matière de transport sont très limités. De plus, comme ses principales ressources sont les produits agricoles, la potasse, le pétrole et le gaz, son économie est très axée sur les matières premières et l'exportation. Ces matières premières et ressources proviennent presque exclusivement des régions rurales et doivent emprunter les réseaux routiers municipaux pour atteindre leurs marchés.
Associated Engineering a déclaré, en 2008, qu'il faudrait environ 567 millions de dollars sur les 15 années suivantes pour réparer et remplacer le réseau de ponts ruraux. En 2009, la société d'ingénierie AECOM affirmait qu'il en coûterait environ 225 millions par année pour entretenir et remplacer 130 000 kilomètres de routes rurales en gravier.
Pour que les municipalités rurales puissent pleinement assumer les coûts des routes et des ponts, on estime qu'il leur faudrait augmenter leur assiette fiscale de quelque 389 millions de dollars par année, et ce chiffre ne fera qu'augmenter avec l'expansion de l'économie. Les municipalités rurales n'ont pas les moyens de financer elles-mêmes cette infrastructure. Le soutien continu des gouvernements provincial et fédéral est donc essentiel et des plus appréciés.
Vous savez certainement déjà que le printemps et l'été derniers ont été exceptionnellement pluvieux en Saskatchewan — ce qui est loin de l'idéal pour construire l'infrastructure. De nombreux projets qui, en temps normal, seraient déjà terminés, ont été retardés. Par ailleurs, comme nos hivers sont très rudes, la saison de la construction est courte et dure généralement d'avril à octobre.
Nous avons suivi tout au long de l'année les progrès des projets financés dans le cadre du programme de stimulation et nous avons réalisé une autre enquête la semaine dernière. Grâce au climat sec et doux des derniers temps, de nombreux projets ont beaucoup avancé. Nous sommes optimistes et pensons que la plupart des projets, sinon tous, seront achevés avant l'échéance, mais rien n'est certain, puisque nous sommes à la merci de dame nature.
C'est pourquoi nous appuyons le report de l'échéance pour des projets particuliers dont l'achèvement aura été retardé par des facteurs comme les conditions météorologiques, et nous espérons que l'annonce en sera faite très prochainement, plutôt que juste avant l'échéance. La SARM continuera de tenir le comité au courant de l'état d'avancement des projets de la Saskatchewan rurale à l'approche de l'échéance de mars 2011.
Je vous remercie encore de m'avoir permis de témoigner devant vous aujourd'hui.
Monsieur le président, je répondrai volontiers aux questions des membres du comité.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier les témoins d'être venus discuter avec nous de cette question.
Je n'arrive vraiment pas à comprendre comment le gouvernement a pu jusqu'ici se montrer tellement difficile dans ce dossier. Il m'apparaît clairement qu'un partenariat a été conclu entre les municipalités, les provinces et le gouvernement fédéral, que le gouvernement fédéral a tout à gagner à s'assurer que les mesures de relance sont exécutées efficacement, que les projets acceptés n'étaient pas ordinaires et qu'ils devaient s'ajouter aux programmes d'immobilisations des municipalités qui avaient déjà été approuvés.
Le gouvernement fédéral, pour stimuler l'économie — sachant, comme vous le dites, que les programmes d'infrastructure stimulent l'économie et qu'il pouvait s'attendre à de très bons résultats — a lancé ce programme en chargeant les municipalités de réaliser les projets dans un certain délai. Eh bien, je ne vois pas pourquoi le gouvernement fédéral peut maintenant décider de ne pas se montrer flexible... les projets avancent.
Ce que je crains, c'est que... Comme le disait le représentant de l'association de la Saskatchewan, M. Harvey, il y a fort à craindre que nous n'ayons pas de réponse assez rapidement sur la prolongation pour pouvoir prendre les bonnes décisions. Si le gouvernement continue de tergiverser sur le report juste et approprié de l'échéance, les municipalités vont devoir engager des montants supplémentaires pour achever des projets qu'elles ont entrepris de bonne foi.
Trouvez-vous que ce peut être un problème?
:
À dire vrai, l'une des difficultés à laquelle on se heurte quand il est question du plan de relance économique, c'est qu'il existe plusieurs manières d'évaluer les progrès. Je ne suis pas exactement sûr de la source de ce chiffre, mais sachez que dans bien des cas, il n'a jamais été question de terminer les travaux cette année. La date d'achèvement de ces projets a toujours été au début de la prochaine année.
S'il est vrai que dans bien des régions du pays, la neige empêche de réaliser les gros travaux d'infrastructure, on peut se rabattre sur les installations récréatives, où on peut travailler à l'intérieur. On peut poursuivre les travaux en Colombie-Britannique qui jouit d'une saison de la construction bien plus longue. Il y a donc toujours eu des projets qui devaient se terminer l'année prochaine, et ces dates d'achèvement figuraient dans la proposition initiale.
À notre avis, ce qu'il importe de demander à nos membres, c'est si les projets en cours respectent les échéanciers. Dans la plupart des régions du pays, les réponses ont majoritairement été affirmatives. Bien sûr, dans certaines régions, quelques projets accusent du retard et requièrent sans tarder un assouplissement. Il est également vrai que certains projets progressent de peine et de misère, et que les entrepreneurs doivent travailler très fort pour continuer les travaux. S'ils rencontrent des problèmes dans les prochains mois, ils seront dans le pétrin.
Voilà ce qu'en disent nos membres.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir sur ce que disait mon ami Brad, de l'autre côté. Il disait que, dans sa municipalité, on aurait pu faire d'autres projets plus grands. En fait, l'argent était donné à chaque province; autrement dit, le Québec avait tel montant, la Saskatchewan avait un autre montant, l'Ontario en avait un autre. J'aimerais simplement préciser que même si vous aviez eu plus de temps, vous n'auriez pas eu plus d'argent pour réaliser plus de projets.
J'aimerais parler de la différence entre le Québec et l'Ontario. L'Ontario est présentement en campagne électorale. En novembre, comme les projets ont pour échéance le 31 décembre, la plupart des projets seront terminés ou le seront bientôt. Au Québec, l'élection a eu lieu en 2009. Le programme du gouvernement a été dévoilé lors du budget de mars 2009. Vous devez savoir à quoi ressemble une année d'élections, à l'échelle municipale: on ne dépense pas trop. Jusqu'aux élections au Québec en novembre 2009, les projets ont tous été mis sur la glace, car si un nouveau gouvernement municipal ne veut rien savoir d'un projet, c'est foutu.
Les élections municipales de novembre 2009 au Québec ont contribué au manque de matériel, étant donné que les projets ont commencé après les autres. Il faudrait qu'on repousse l'échéance de six ou sept mois, pour toutes ces raisons. Comme vous le savez, les élections municipales sont différentes des élections provinciales et fédérales. En campagne électorale, le fédéral en donne, des affaires, contrairement au palier municipal où il faut faire très attention.
Pour ce qui est de l'Ontario, les projets sont terminés. Les élections s'en viennent. On voit les petites affiches en bordure de la route lorsqu'on retourne à la maison. En Ontario, on a réussi à terminer les projets, contrairement au Québec, qui n'a pas pu en faire autant à cause des élections.
Quel est votre point de vue à ce sujet?
:
MM. Carlton et Miller, je tiens à dire, en ma qualité d'ancien maire, que j'ai apprécié le travail de représentation des municipalités de la FMC à l'échelle nationale.
Elle a notamment obtenu une certitude et du financement pour des travaux d'immobilisation des municipalités aux termes du Fonds sur la taxe sur l'essence, certitude qui a aidé les municipalités à planifier. Évidemment, notre gouvernement a accéléré le financement, que nous avons en outre prolongé, un aspect que nous délaissons, je crois.
Le plan de relance économique comprend un financement ponctuel très particulier qui vient répondre aux préoccupations économiques, et pas seulement aux inquiétudes relatives aux immobilisations. Ce qui rend cette initiative si particulière, c'est le fait que notre ancien ministre, , a veillé à ce que les formulaires de demande soient simplifiés afin d'en assurer le traitement rapide. Il a garanti le paiement dans un délai de 30 jours suivant la réception des factures des municipalités. Je crois qu'il a parfaitement réussi à accélérer le processus.
J'aimerais donc vous poser une question sur le Fonds de la taxe sur l'essence. C'est un facteur qui entre en jeu et qui continue de faire partie du portrait. Quand vous parlez des prochaines étapes, ce fonds devrait en faire partie. Qu'en pensez-vous?
Mon autre question concerne les formulaires de demande. Ont-ils bien fonctionné? Étaient-ils suffisamment clairs? Avez-vous reçu de bons commentaires de vos membres à cet égard?
Enfin, avez-vous eu vent de problèmes concernant des retards dans les paiements?
:
En ce qui concerne la question sur le Fonds de la taxe sur l'essence, il ne fait aucun doute que ce financement constitue une pierre angulaire du soutien permanent destiné aux municipalités et à leurs infrastructures dans l'avenir. Nous voudrions souligner ce fait et remercier les gouvernements — précédents et actuel — d'avoir instauré ce fonds et de l'avoir prolongé et rendu permanent. C'était extrêmement important de le faire.
Cependant, il importe de noter qu'à long terme, ce fonds n'est pas lié à la croissance économique et diminuera au fil du temps. En outre, ce financement à lui seul ne suffit pas, selon nous, à combler les besoins en infrastructure à long terme au Canada. Tout importante que soit sa contribution, ce n'est pas une panacée à long terme.
Votre deuxième question concerne les formulaires de demande. Il ne fait aucun doute que ce programme et ses éléments administratifs ont été simplifiés de manière considérable pour nos membres. Nous avons discuté avec le et le ministre actuel, , afin de tirer des leçons de l'expérience et voir comment on pourrait adapter ce modèle et s'en inspirer, en quelque sorte, pour les programmes à venir.
Nous avons remercié le à multiples reprises d'avoir simplifié le processus administratif. Nous remercions également les bureaucrates pour les efforts qu'ils ont déployés pour rendre plus efficace le processus de demander et les paiements.
Quand nous avons entendu parler de problèmes de retard dans les paiements — et ce n'était pas souvent —, nous ne savions pas si le problème se posait à l'échelle provinciale ou fédérale. Le processus est complexe, mais si on le compare au programme de partage des coûts habituel, il est certainement révolutionnaire dans certains de ses éléments, que nous espérons retrouver dans des programmes à venir.
:
S'il est une chose que nous savons au sujet des infrastructures — et c'est probablement quelque chose que tout un chacun ici présent sait —, c'est que c'est un travail de Sisyphe. On les construit, on les entretient, on les répare, et un beau jour, il faut les remplacer. Notre pays ne fait que commencer à réaliser — depuis quelques années à peine — que les gouvernements doivent commencer à planifier leurs investissements en conséquence. Pendant très longtemps, le gouvernement fédéral n'a pas regardé plus loin que le bout de son nez. Le Fonds de la taxe sur l'essence, mesure mise en place par le gouvernement précédent et rendue permanente par l'administration actuelle, constitue les fondements en vue d'investissements constants.
Le temps est maintenant venu d'intégrer les programmes de partage des coûts dans cette vision, de les maintenir à long terme et de réunir les trois ordres de gouvernements pour qu'ils aient une discussion beaucoup plus approfondie des types d'investissements qui devraient être prioritaires dans ces initiatives à coûts partagés. Actuellement, nous pataugeons encore dans un système en vertu duquel les municipalités présentent un éventail de demandes au gouvernement, qui les examine avant de faire son choix. Nous devons adopter une approche bien plus stratégique quand il faut choisir les projets que les gouvernements tentent d'entreprendre ensemble. Il faut nous fixer des objectifs et évaluer nos progrès.
On le voit très bien avec le transport en commun. On a investi considérablement dans ce domaine, mais quelles réductions du temps de transport cherchons-nous à obtenir? Que voulons-nous accomplir au chapitre de la saturation du réseau routier? Nous n'avons que très peu d'objectifs nationaux pour nos investissements en infrastructure. Voilà de quoi nous voulons discuter, et il importe de commencer maintenant.
Voici pourquoi: dans trois ans, les programmes fédéraux d'infrastructure à coûts partagés faisant partie du Fonds Chantiers Canada prendront fin. Nous savons qu'il n'y aura pas beaucoup de nouveaux fonds. Si au cours des prochaines années, nous planifions la façon dont nous pouvons tirer des leçons des projets et des programmes que nous venons de mettre en oeuvre, et concevons la prochaine génération de programmes, alors quand nous sortirons du déficit, nous serons prêts à commencer à faire ces investissements.
Si nous ne discutons pas de cette question maintenant, nous ne commencerons pas à planifier les nouveaux programmes avant 2013, 2014 ou 2015; selon notre expérience des programmes d'infrastructure, nous savons qu'il s'écoulera encore trois ou quatre ans avant que les dépenses ne commencent, car il faut un an pour affecter le budget, un an pour négocier le financement avec les provinces, et un an pour choisir les projets avant que l'on puisse commencer les travaux.
Il est, selon nous, essentiel de commencer maintenant à discuter des principes à long terme, sinon les trois ou quatre années de budgets serrés pourraient déboucher sur une décennie sans investissement ou plan en matière d'infrastructure.
Monsieur Miller, je suis heureuse que vous ayez abordé la question. Je crois que c'est l'un des plus importants aspects de tout ce dont nous venons de parler: pour la première fois dans l'histoire du Canada, un gouvernement a mis en place un plan économique à long terme pour notre pays.
Nous avons assisté à la mise en oeuvre d'Avantage Canada, lancé en 2006. Cette initiative, qui englobait tout cet aspect de construction d'infrastructure au Canada et le financement afférent, ne se limitait pas à quatre ans. Nous avions une vision d'avenir. Nous en sommes là de nouveau, quand vous dites qu'il faut planifier à l'avance.
J'ai eu l'immense privilège de pouvoir assister, dans les régions du Grand Toronto et de York, à un certain nombre d'annonces de financement ou de cérémonies d'inauguration pour de nombreux projets d'infrastructure, qu'il s'agisse d'installations récréatives, de logements abordables ou de traitement des eaux usées. Il y a également eu des programmes d'infrastructure du savoir. Tous ces projets s'inscrivent dans l'orientation que nous devons adopter.
Mais les gens m'ont répété encore et encore que le meilleur résultat de ces initiatives, c'était la coopération, les trois ordres de gouvernement travaillant main dans la main, sans égard aux allégeances politiques — car même si c'est un gouvernement conservateur qui est au pouvoir, les idéologies politiques varient d'une région à l'autre— pour accomplir le travail.
Croyez-vous que nous soyons à l'aube d'une nouvelle époque de coopération entre les divers ordres de gouvernement? Personnellement, je crois que c'est le meilleur message à communiquer aux contribuables. Il n'y a qu'un contribuable; la population souhaite donc que les gouvernements coopèrent. Pensez-vous que la situation actuelle peut perdurer?
:
Je tiens à vous remercier de témoigner.
Comme j'ai été entrepreneur pendant 22 ans, je vois la situation d'un autre angle. J'aimerais parler brièvement de vos points de vue sur la gestion de projet. Souvent, quand on élabore ces projets et en établit la portée, on tient compte des impondérables si on fait un bon boulot. On pensera aux contraintes financières, aux délais, au temps supplémentaire, aux conditions imprévues et à une foule d'autres facteurs. Dans le cas des municipalités, je suis certain qu'un élément de la politique et de la dynamique tournera autour des sphères de compétences à la mairie.
Comme je suis en terrain connu et que j'ai déjà participé à ce processus quand j'étais entrepreneur privé, je me demande ce que vous pensez des projets, des différences de gestion d'une municipalité à l'autre et de ce que vous avez vu et entendu sur la manière dont elles s'en sortent au chapitre de la gestion.
Si l'on considère que les 20 000 projets ont connu un taux de réussite de 97 p. 100, tous y verraient un succès retentissant pour le pays. Mais vous allez connaître toutes sortes de situations, parce qu'en gestion, on voit du pire et du meilleur.
Ma question porte sur deux aspects. Tout d'abord, savez-vous si certains projets n'ont pas dépensé tout leur budget, sont en avance ou les deux? Ensuite, y a-t-il des projets gérés en dépit du bon sens ou mal administrés, ce qui met en péril le respect des délais?
:
Je serai bref. Par la suite, je vais céder le temps qui reste à mon collègue M. Gaudet.
Monsieur Miller, un peu plus tôt, dans les exemples que je donnais et qui peuvent expliquer les raisons pour lesquelles certains projets ne seront pas complétés à temps au Québec, j'ai parlé de pénurie de tuyaux et de manque d'entrepreneurs.
Avez-vous entendu parler d'un autre phénomène? Étant donné qu'il y a une pénurie d'entrepreneurs, lorsque les appels d'offres sont rendus publics par les municipalités, on se rend compte qu'en raison du phénomène de la rareté, du fait que tout le monde travaille et qu'il y a peu d'offres, les montants des soumissions, en vertu de l'offre et de la demande, sont un peu exagérés.
Par exemple, dans une des municipalités de ma circonscription, Saint-Pierre-de-l'Île-d'Orléans, un projet d'infrastructures a été accepté. On refaisait le chalet des loisirs. Les divers fonctionnaires, aussi bien ceux du gouvernement du Québec que ceux du gouvernement fédéral, ont évalué le projet. Ce projet était évalué à environ 800 000 $. La soumission la plus basse s'élevait à 1 400 000 $.
Par conséquent, les sommes qui ont été autorisées... On parle d'une petite municipalité de moins de 5 000 habitants, et elle n'a vraiment pas les moyens. Avez-vous entendu parler de cet autre phénomène?
:
Oui, j'en ai déjà entendu parler. C'est un défi particulier qu'on doit étudier. Je pense qu'il y a plusieurs raisons à cela. Il y a peut-être peu d'entrepreneurs ou de compagnies. Dans certains situations, c'est parce qu'il y a beaucoup de travail. Toutefois, il y a aussi des endroits, ruraux ou très petits, où on ne trouve qu'un seul entrepreneur ou une seule compagnie, et il n'y a personne d'autre pour faire le travail quand ce dernier ou cette dernière est occupée.
On a besoin de faire preuve de jugement dans chaque cas parce qu'on sait que, quand il y a une date d'échéance, les coûts ont toujours tendance à monter un peu. Cependant, il y a aussi des situations, comme dans votre exemple, où c'est trop.
Je pense qu'au Québec et ailleurs, le gouvernement doit dire à ses fonctionnaires que s'il y a une situation où une municipalité peut finir avant le 31 mars, mais que ça va coûter énormément plus d'argent, on doit se servir de son intelligence et accorder plus de flexibilité.
Il est difficile de trouver une règle simple qui s'applique à tous ces cas. Je comprends qu'on a un besoin et qu'en même temps on veut finir le travail le plus vite possible. Par conséquent, dans les situations où le dépassement des coûts est extraordinaire, on a besoin de flexibilité.
:
Merci, monsieur le président.
S'il reste du temps, je crois comprendre que M. McColeman a une dernière question.
Monsieur le président, je tiens à apporter une précision en ce qui regarde les propos de M. Dhaliwal. Bien sûr, le membre de l'opposition qui a harcelé le gouvernement libéral jusqu'à ce qu'il instaure la taxe sur l'essence pour les municipalités était , et maintenant, il est ministre du Patrimoine. Le bilan est éloquent.
Merci beaucoup à nos témoins d'être ici aujourd'hui.
Je comprends qu'essentiellement, ce dont nous discutons aujourd'hui est hypothétique. Nous ignorons quels projets seront terminés à temps et lesquels ne le seront pas. Évidemment, nous recueillons de l'information à ce sujet; Infrastructure Canada nous l'a dit. Toutefois, essentiellement, nous traitons de questions hypothétiques. Il reste plus de six mois avant la fin d'un programme qui consistait vraiment en un fonds de stimulation offert pendant deux ans.
Pour revenir précisément sur vos trois points, je comprends que ce que vous ne demandez pas, c'est une prolongation générale. Vous dites: faites preuve de souplesse envers les collectivités qui ont suivi les règles et qui ont travaillé fort; collaborez avec les collectivités pour ajuster le programme de projets précis; et travaillez avec les provinces sur le même plan.
Je vois que vous faites signe que oui de la tête. Ce que je dis est donc exact.
Maintenant, selon mes conversations avec les représentants d'Infrastructure Canada, je crois comprendre que c'est exactement ce qu'ils font. Ils tentent d'être justes et raisonnables envers les personnes qui ont respecté les règles et qui ont déployé de grands efforts. Si ce n'est pas le cas, je vous inviterais à vous représenter devant le comité et je vous demanderais de nous le dire, en citant des exemples précis et détaillés, car selon l'information que nous avons aujourd'hui, ils tentent d'être justes et raisonnables, exactement comme vous l'avez suggéré.
Enfin, j'ai une question à ce sujet. Vous dites que les dépenses d'infrastructure sont deux fois plus efficaces sur le plan de la création d'emplois. Maintenant, je pense que n'importe quel économiste — ou du moins ceux que j'ai eus comme professeurs —, confirmerait cette affirmation — à court terme, d'où le nom de fonds de stimulation.
Serait-il juste de dire — je vois que vous faites encore signe que oui de la tête, monsieur Miller — que la mesure n'est tout simplement pas viable à long terme; qu'en fait, les réductions d'impôt créent plus d'emplois à long terme parce qu'elles stimulent l'économie? On se débarrasse ainsi des parasites, des personnes qui ne paient pas d'impôt, ce qui produit une fausse économie, comme c'est le cas, par exemple, dans de nombreux pays en développement.
On peut donc dire qu'à court terme, le gouvernement tente de créer des emplois et la méthode employée est deux fois plus efficace, mais à long terme, elle n'est pas viable. Cette affirmation est-elle juste? Car, bien sûr, au bout d'un certain temps, l'argent recueilli au moyen de l'impôt viendra à manquer.
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Je suis désolé, mais je dois vous arrêter là. Nous avons dépassé l'heure de la fin de la séance.
Sur ce, je remercie nos invités de leur présence et de leurs déclarations. Je demanderais aux membres du comité de rester à leur place un instant, mais je vous remercie encore, messieurs, vous et vos organismes, d'avoir été des nôtres aujourd'hui.
Par rapport aux travaux du comité, très brièvement, parce que nous n'avons toujours pas reçu de réponses ou d'avis, jeudi, nous passerons encore une fois la première heure à traiter de l'infrastructure, et pendant la deuxième heure, nous examinerons le projet de loi . Pour le 26, nous attendons des nouvelles des personnes de l'infrastructure. Nous n'avons toujours pas reçu de confirmation pour cette date.
Je propose que nous passions au projet de loi , selon nos discussions de ce matin. Cela paraîtra à votre programme. Si vous avez des questions ou des commentaires, communiquez avec mon bureau, s'il vous plaît.
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