:
Bonjour. Je m'appelle Richard Balnis. Je représente le Syndicat canadien de la fonction publique.
Le SCFP représente 600 000 travailleurs canadiens, et notre division du transport aérien représente 8 500 agents de bord de six compagnies aériennes du Canada. Vous avez devant vous mes observations en anglais et en français. Je vais les présenter en anglais. De plus, une trousse d'information accompagne mon exposé. Ces documents sont également tout en anglais et en français. La première partie du premier onglet est en anglais, et vous allez trouver le français après la page verte. Ce document est entièrement bilingue. J'aimerais maintenant vous faire part de mes observations.
Depuis les discussions, en 1999, sur les systèmes de gestion de la sécurité en aviation, nous en avons été d'ardents critiques. Notre mémoire et les documents qui l'accompagnent abordent le premier point de votre étude spécifique sur la sécurité dans le transport aérien: « la mise en œuvre par Transports Canada des systèmes de gestion de la sécurité dans l'industrie de l'aviation » et « en particulier la délégation de la surveillance et de l'administration dans le cas des avions d'affaires » à l'ACAA. Nous sommes également prêts à parler des autres questions liées aux vols et aux périodes de service de vol des agents de bord ou de toute autre question qui intéresse le comité.
Lorsque l'approche de l'ACAA a été rendue publique en 2001, nous avions affirmé qu'elle équivalait à une autoréglementation de l'industrie et qu'elle était inacceptable. L'ACAA a assumé la responsabilité de la certification des avions d'affaires en janvier 2003 à la suite d'une exemption ministérielle. Nous avons répété nos appréhensions au sujet de l'approche de l'ACAA lorsque nous avons comparu devant le comité le 2 mai 2007, au moment de l'étude du projet de loi , devenu plus tard le projet de loi . Après la divulgation de 337 pages de documents en vertu de la loi sur l'accès à l'information le 28 décembre 2007, nous avons appris qu'en même temps que le Parlement étudiait le projet de loi , les inspecteurs de Transports Canada ne décelaient pas d'importants problèmes de non-conformité réglementaires quant à la manière dont l'ACAA menait ses activités.
À l'onglet 1 figure notre analyse détaillée de ces 337 pages. J'ai un exemplaire de ces documents que je peux vous laisser. Les documents sont en anglais seulement. Je n'ai pas l'intention de créer une controverse en déposant des documents unilingues anglais, mais je peux les remettre à la greffière si vous souhaitez les consulter pour vous assurer que ce que nous disons dans l'onglet 1 est exact.
Nous avons également appris, comme vous pouvez le voir dans le premier onglet, qu'il y avait de sérieuses lacunes dans la manière dont l'ACAA menait ses activités dans d'autres domaines. En outre, Don Sherritt, haut fonctionnaire à Transports Canada, a fait fi de la décision de l'inspecteur menant cette vérification, qui avait jugé que le plan de mesures correctives de l'ACAA serait inefficace pour corriger les lacunes repérées. À notre connaissance, rien de tout cela n'a été révélé au CPTIC.
Comme l'a souligné le Bureau de la sécurité des transports du Canada dans son rapport d'enquête sur l'écrasement qui a coûté la vie au cofondateur de Tim Hortons, Ron Joyce, à Fox Harbour le 11 novembre 2007: « Transports Canada n'a pas documenté sa décision de mettre un terme à l'évaluation de l'ACAA, même si cette dernière n'avait pas soumis de plan de mesures correctives acceptable. » Vous allez trouver dans l'onglet 2 les extraits bilingues des conclusions de ce rapport. Le BST a aussi constaté qu'il a fallu une autre révision, le 11 mars 2009, pour que Transports Canada conclue que son évaluation, qui avait pris fin le 21 septembre 2007, n'avait pas été « entièrement traitée », presque 18 mois plus tard.
Heureusement, le ministre Baird s'est enfin rendu à nos arguments, près d'une décennie plus tard. Comme il l'a déclaré aux médias le 16 mars 2010: « À l'heure actuelle, l'autoréglementation règne dans le secteur des jets d'affaires... ». À propos de l'écrasement de Fox Harbour, il a dit: « Un rapport récent nous enseigne qu'il est tout simplement inacceptable que l'industrie s'autoréglemente. »
Le a donc mis fin à l'expérience de l'ACAA. Il est dommage qu'il ait fallu un écrasement pour renoncer à cette politique mal avisée. Malheureusement, le 30 mars 2010 — mardi dernier —, on pouvait toujours trouver, sur le site Web de Transports Canada, le « Cadre des programmes de partenariat en matière de sécurité » de 2009, document que nous présentons en anglais et en français dans l'onglet 3, qui permet des aventures similaires de délégation à l'industrie et la poursuite de l'autoréglementation dans l'industrie.
Nous vous demandons de recommander au d'annuler cette politique aussi. Nous devons tirer les leçons de l'expérience de l'ACAA.
Au sujet de la surveillance du gouvernement dans un cadre de SGS, qui, je crois, est au cœur de vos délibérations, nous vous avons dit, le 2 mai 2007, que Transports Canada est en train de mettre en œuvre un nouveau rôle, amputé, pour lui-même dans le cadre du nouveau régime de SGS, à l'encontre des normes internationales établies. À l'époque, nous citions le sous-ministre adjoint de Transports Canada, Marc Grégoire, qui affirmait qu'il y aurait une « relation changeante » entre les lignes aériennes et Transports Canada dans le cadre de son nouveau régime de SGS. Le 25 avril 2006, il a dit:
Le responsable de la réglementation doit être prêt, d'autre part, à se retirer des affaires quotidiennes de l'entreprise et, ainsi, à donner la latitude nécessaire à cette dernière pour gérer elle-même ses activités ainsi que les dangers et les risques connexes.
Même si les représentants de Transports Canada vous ont affirmé, lorsqu'ils ont comparu devant vous le 30 mars 2010, que les choses changent — et certains de ces changements étaient attendus depuis longtemps et sont accueillis favorablement —, cette approche fondamentale ne sera pas modifiée. Si vous doutez de ce que nous avançons, jetez un coup d'oeil aux propres documents de Transports Canada sur le SGS et la surveillance gouvernementale, que nous vous remettons avec nos autres documents.
Le 22 mars 2010, il y a moins de deux semaines, Don Sherritt a fourni aux participants à une réunion de consultation du CCRAC le document qui figure dans sa version intégrale à l'onglet 4, en anglais et en français. Comme vous pourrez le constater à la lecture du passage souligné à la page 3 dans la version anglaise et à la page 1 dans la version française, le SGS et les règlements et normes basés sur le rendement permettront « à chaque exploitant de fonctionner dans les limites du domaine défini en fonction d'indices ciblés et d'exigences en matière de sécurité ». Selon nous, il s'agit d'un niveau sans précédent d'autonomie des exploitants aériens par rapport à la surveillance gouvernementale.
On nous a également appris à l'occasion de cette réunion que la surveillance du gouvernement dans cet environnement de « marge de manœuvre » pour les exploitants serait assumée conformément à l'Instruction visant le personnel de Transports Canada numéro SUR-001 intitulée « Procédures de surveillance », aussi reproduite en entier à l'onglet 5. Le document fait 66 pages en anglais et 72 en français. La prémisse fondamentale de cette approche est que la surveillance gouvernementale est censée veiller à ce que les exploitants aient des procédures en place pour se conformer aux règlements, et non que des inspecteurs assurent la conformité avec les règlements.
Pour vous expliquer ce qu'on vous a dit mardi, s'il reste suffisamment de ressources, il « pourrait » y avoir d'autres activités de surveillance gouvernementale pour assurer la conformité avec les règlements, comme les inspections en vol ou sur l'aire de trafic qui vous ont été mentionnés. J'attire tout particulièrement votre attention sur la section 5.0: ce passage a été ajouté au cours des deux derniers mois.
Bien qu'il s'agisse d'un important ajout aux versions précédentes de ce document, l'Instruction SUR-001 comporte toujours des problèmes importants. Premièrement, ces activités de surveillance additionnelle sont discrétionnaires et dépendent entièrement de la disponibilité des ressources. Sans ressources suffisantes, ces activités de surveillance additionnelle ne seront pas effectuées, malgré leur existence sur papier. Deuxièmement, ces activités de surveillance sont importantes en elles-mêmes. Comme vous pouvez le voir dans l'onglet 6, la région atlantique de Transports Canada était en désaccord avec l'approche du bureau central d'Ottawa préconisant uniquement des activités de contrôle de haut niveau, comme les inspections de validation de programme, une surveillance accrue et des évaluations, parce que cette approche « n'assure pas la surveillance quotidienne des entreprises et n'inclut pas les activités de collecte de renseignements qui sont importantes pour fournir les données nécessaires au contrôle de la sécurité ». Tout ça figure dans l'onglet 6.
Enfin, dans l'onglet 7, nous présentons une étude de cas des infractions en matière d'entretien constatées en 2007 à Southwest Airlines, un important exploitant aérien américain. Comme le montre cette analyse — et si nous avons le temps pendant la période de questions, nous pourrons en parler davantage —, la sécurité du public ne peut être assurée que par des inspections obligatoires, sans préavis et directes, avec protection efficace en cas de dénonciation pour les inspecteurs des premières lignes qui doivent affronter des directeurs pouvant entretenir des relations « étroites » avec les exploitants qu'ils surveillent.
Merci de nous avoir permis de comparaître devant vous aujourd'hui. Nous avons d'autres commentaires, notamment sur l'absence de toute limite de temps de vol et d'heures de travail pour les agents de bord, ce que nous demandons en vain à Transports Canada depuis 1991.
Nous serons heureux de répondre à vos questions concernant les sujets que nous avons abordés et les autres sujets qui vous intéressent.
Merci.
Je m'appelle Ron Smith. Je représente les Travailleurs canadiens de l'automobile. Les TCA comptent plus de 256 000 membres. Nous avons plus de 14 000 membres dans le domaine de l'aviation. Nous représentons des organisations d'entretien d'aéronefs de partout au Canada. Nous représentons des pilotes de ligne qui volent pratiquement juste la nuit. Nous comptons également parmi nos membres des ambulanciers paramédicaux aériens qui, s'ils ne sont pas considérés comme faisant partie de l'équipage des avions, volent un peu partout en Ontario — vous avez déjà vu les hélicoptères et les avions oranges.
Même si les SGS ne sont pas la solution idéale, pour nous, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Il faut assurément améliorer les SGS. Nous ne sommes pas en désaccord avec Richard et le SCFP là-dessus. Il y a eu beaucoup de failles dans la mise en oeuvre des SGS.
Ce que nos membres disent, en gros, c'est que, une fois qu'ils ont produit un rapport, ils n'en entendent plus parler. On ne leur dit pas quel était le problème, s'il a été corrigé ou ce qui s'est passé. Certains de nos membres d'équipage de conduite se sont fait dire qu'ils n'étaient pas autorisés à produire un rapport relatif aux SGS.
Nous appuyons l'initiative de Transports Canada qui vise à accroître la surveillance. Nous sommes d'accord avec le SCFP quant au fait que, sans surveillance, et sans visites impromptues et non annoncées auprès des lignes aériennes et des gens qu'on régit, il se peut que ce qu'on nous présente ne soit pas factuel ou ne corresponde pas à la réalité.
L'autre chose que nous constatons, surtout dans le domaine des organisations d'entretien d'aéronefs, c'est que les employeurs ne respectent pas les exigences de reddition de comptes des SGS qui ne sont liées à aucune mesure punitive. Si un employé ou un membre informe l'employeur de quelque chose, ça devient punitif; l'employeur fait quelque chose et l'employeur prend des mesures de représailles.
C'est un élément fondamental du programme des SGS. Les fonctions de dénonciation ou la possibilité pour nos membres de s'adresser confidentiellement au Bureau de la sécurité des transports par l'intermédiaire de SECURITAS est très limitée par le fait que personne n'est en mesure de surveiller entièrement ce système. Transports Canada a bien envisagé à un moment donné d'essayer de mettre au point une réglementation et un programme différents en matière de dénonciation, mais ça a été relégué aux oubliettes.
Pour ce qui est de l'ACAA, même si aucun de nos membres ne prend part directement aux activités de délivrance des certificats d'exploitation privée par l'Association canadienne d'aviation d'affaires, nous sommes d'accord avec le SCFP pour dire que c'est une expérience qui a mal tourné.
Voila qui conclut mes observations. Merci.
:
Non, monsieur. Je pense qu'il faut envisager le problème à trois niveaux. J'étais là au témoignage mardi, et je vous ai entendu dire que vous êtes un député sceptique. Je crois qu'il y a trois niveaux: ce qu'un représentant du gouvernement dit, ce qu'il a écrit et ce que la bureaucratie fait en réalité.
Mardi, vous les avez entendus dire ce qu'ils allaient faire. Aujourd'hui, nous vous présentons de l'information sur ce qu'ils ont écrit au sujet de ce qu'ils ont dit qu'ils feraient. Je pense que vous devez approfondir votre enquête pour voir ce qui se passe au point de contact même, là où ça se passe.
Je vous dirais que, lorsque M. Grégoire a dit oui, nous allons accroître le nombre d'inspections, vous devez examiner l'onglet 5 très attentivement pour vous assurer qu'il dispose des ressources nécessaires pour tenir ces promesses. J'espère qu'il va être capable de le faire. Je crois qu'il va le faire, mais si vous jetez un coup d'oeil sur le paragraphe 5.0, je pense qu'ils n'ont pas encore accepté le principe des inspections sans préavis. Ils en parlent, mais ils n'ont pas encore accepté ce principe, parce qu'au paragraphe 3.0, à la même page, ils parlent d'une approche passive.
Je pense donc qu'il faut réviser ce document. Il l'a déjà été trois fois. Je pense que le comité peut jouer un rôle important pour ce qui est de garantir que le document est fonctionnel et que les inspecteurs le comprennent bien. Les inspecteurs avec qui j'ai parlé disent: « Mon Dieu, ils l'ont encore modifié? » Lisez ces 72 pages: je ne suis pas sûr que vous allez comprendre ce qu'on attend des inspecteurs.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je ne suis pas d'accord avec M. Volpe. Quand les libéraux étaient au pouvoir, ils défendaient tout ce que disait Transports Canada. Maintenant, avec le gouvernement conservateur, on semble remettre en doute ce que dit Transports Canada. Ça commence à être intéressant. N'oublions pas que sous le gouvernement libéral on s'est fait rentrer dans la gorge les systèmes de gestion de la sécurité. J'ai toujours été critique face aux systèmes de gestion de la sécurité. En effet, quand ça été proposé, on a considéré qu'il s'agissait d'autoréglementation de l'industrie. Dans le cas des avions d'affaires, c'était catastrophique. Je vois que le ministre a l'intention de mettre un peu d'ordre dans l'organisation, ce qui est bien.
J'ai pris la peine de lire ce que vous nous recommandez, même si on n'a eu cela que ce matin. On peut lire, au cinquième paragraphe:
Si des ressources en matière de surveillance sont toujours disponibles une fois que la planification des activités de surveillance annuelle a été effectuée conformément au DAC SUR-008, il est possible de planifier d’autres activités de surveillance, comme cela est décrit à la section 6.0 de l’IP SUR-009.
Ça m'inquiète. Encore une fois, ça démontre que le discours que nous a livré M. Grégoire est bien différent de ce qu'on enseigne lorsqu'on rencontre les employés. Bien sûr, il est bien que vous nous soumettiez ça et que les députés conservateurs comprennent qu'à Transports Canada, même si on n'a pas nécessairement de message politique, on défend toujours de vieux intérêts d'une polémique. J'écoutais M. Grégoire vanter le fait que le Canada était le pionnier des systèmes de gestion de la sécurité. Malheureusement, ça a causé des pertes de vie. C'est effrayant d'être le premier, de regarder et de réduire le nombre d'inspections.
C'est ce qui s'est passé. On a réduit. Bien sûr, le gouvernement veut remettre les inspecteurs au travail, refaire des inspections surprises. Il faut continuer. Le problème est qu'on avait soulevé cette question en novembre.
Pourquoi les inspecteurs ne sont-ils pas engagés? C'est la question que je vous pose, monsieur Balnis. Transports Canada a-t-il fait des efforts pour engager les inspecteurs? Essaie-t-on plutôt de maintenir la politique et continue-t-on à penser qu'on avait raison en 2001 et en 2003, alors qu'on n'avait pas raison, sous les libéraux? Pourquoi ces inspecteurs ne sont-ils pas engagés? Pensez-vous que c'est une stratégie pour ne pas en engager? J'aimerais vous entendre, monsieur Balnis.
:
Je croirais M. Grégoire sur parole lorsqu'il dit qu'il va pourvoir ces postes. Je soupçonne que l'arrivée d'une nouvelle sous-ministre, que nous n'avons pas encore rencontrée... Nous avons demandé à la rencontrer, mais nous n'avons pas encore pu officiellement la rencontrer. Je soupçonne que c'est un facteur pour ce qui est de garantir que ces postes seront pourvus. Je pense que le directeur général, Martin Eley, jouera également un rôle. C'est lui qui a remplacé l'ancien directeur général. Je pense qu'ils ont reconnu que ces postes doivent être pourvus...
Je les crois donc lorsqu'ils disent qu'ils embauchent. Je pense qu'il a dit qu'à la fin du mois d'août, les 96 postes devraient être pourvus. Je ne sais pas s'ils ont de la difficulté à recruter des gens. Je ne sais pas. Je ne les représente pas. Vous devriez vous adresser aux syndicats qui les représentent, l'APFC ou l'UCET. Peut-être pourraient-ils vous dire s'il y a des problèmes.
Je pense qu'on cherche à embaucher des gens. Ce qui me préoccupe, c'est de savoir s'ils vont avoir suffisamment de ressources pour faire dans le cadre de leurs politiques des inspections sans préavis. C'est la question que je vous pose. Ils ont dit qu'ils allaient le faire. Je vous présente leurs documents de politique pour vous dire qu'ils disent qu'ils vont le faire. La question, c'est: vont-ils réellement le faire?
Je vous demande de participer. Nous allons vous aider du mieux que nous pouvons. Évidemment, nous ne vous avons pas aidés assez rapidement, mais nous allons faire de notre mieux pour nous assurer que c'est ce qui se passe, parce que je pense que c'est une composante essentielle qui manquait dans cette expérience.
L'équipage a changé. J'ai entendu un nouveau message très clair de la part de la sous-ministre mardi. C'est l'ancienne sous-ministre du ministère qui s'est occupée des cas de décès dus à la listériose, alors je pense qu'elle sait que, lorsque vos inspecteurs sont mécontents et que vous n'effectuez pas une surveillance efficace, de ce point de vue, il faut rectifier le tir. Ça m'a encouragé.
En fait, je suis impressionné par ses qualités de leader. Le fait qu'elle ait pris l'initiative de créer un groupe consultatif d'inspecteurs... elle n'a donc pas écouté M. Grégoire ou M. Eley ou M. Sherritt, qui vont lui dire certaines choses... elle va aller voir les inspecteurs de première ligne et leur dire: « Allez, les gars, dites-moi ce qui se passe. » C'est sans précédent. Je pense que c'est une sous-ministre qui se donne pour permission d'accomplir certaines choses, et je vous demanderais de l'aider à les accomplir, parce que je pense que c'est essentiel.
:
Ils écoutent leurs inspecteurs. J'ai discuté avec les représentants des deux syndicats des inspecteurs, et ces réunions ont bel et bien lieu.
Nous avons rencontré M. Grégoire en décembre, et il a promis de nous rencontrer parce qu'il pense que nous diffusons de l'information fausse au sujet des SGS. Il a dit qu'il voulait nous convaincre d'ici un an que les SGS de Transports Canada sont ce qui se fait de mieux dans le monde et obtenir le plein soutien du SCFP. Nous ne l'avons pas encore rencontré. Je pense que nous lui avons dit que, aux yeux de nos membres, SGS signifie: sacrifions gaiement la sécurité.
Il n'a pas organisé de rencontres avec nous depuis pour nous convaincre, mais il a écouté les inspecteurs, et ce qu'a dit la sous-ministre m'encourage. Elle a dit qu'elle a un comité consultatif et qu'elle a demandé à ses gestionnaires d'aller voir ce qui se passe sur la première ligne. Je trouve que c'est une approche rafraîchissante, de s'assurer qu'on est en contact avec ce qui se passe sur la première ligne. Elle n'est là que depuis huit mois, et le ministère dont elle doit s'occuper est gros. Nous lui souhaitons la meilleure des chances, et nous souhaitons également à M. Eley la meilleure des chances pour ce qui est de s'assurer de tenir leurs promesses.
Mais je dis simplement que dans leur document de politique, à l'onglet 5, il semble y avoir des contradictions. Ce qu'ils disent faire et ce qu'ils ont écrit semblent être en contradiction. En autant que nous arrivions bien à la première ligne...
J'insiste pour que vous vous concentriez sur ces choses dans vos délibérations à venir, et lorsque les représentants du ministère reviendront témoigner devant vous. Comme M. Volpe l'a dit, je serai là pour écouter. J'aimerais être assis parmi eux, parce que Don Sherritt dit que je ne comprends pas le contenu de l'onglet 5. Dites-moi que j'ai tort — je sais lire. J'espère pouvoir revenir.
:
Je comprends. Ça revient à une divergence d'opinions entre les personnes ici présentes. Évidemment, comme vous le savez, le comité a étudié le projet de loi il y a quelque temps. Assurément, trois partis travaillaient à apporter certaines des améliorations que vous proposez en ce qui concerne la protection des dénonciateurs ou ce genre de processus de déclaration non punitif.
Je rappelle à tous, pour le compte rendu, ainsi que pour les téléspectateurs, que c'est évidemment le NPD qui a saboté ce projet de loi. Je pense que c'est important, parce que nous étions près de quelque chose qui est à mon avis très important dans ce domaine.
M. Dennis Bevington: [Note de la rédaction: inaudible]... Nous n'avons pas abandonné ce dossier.
M. Jeff Watson: Monsieur Smith, j'ai une question. Quel est le taux d'inspection adéquat selon le syndicat? Je présume que vous ne préconisez pas l'inspection de toutes les catégories d'aéronefs en tout temps. Il faut prendre une décision quelconque au sujet du taux d'inspection.
Nous battons-nous pour rétablir les postes syndiqués de plus qui ont été supprimés? Est-ce que ça suffira pour que vous puissiez conclure que le système est suffisamment sécuritaire? Il faut prendre une décision à un moment donné au sujet de l'affectation des ressources et du degré de sécurité adéquat. Quel est ce degré, selon vous?
Commençons par vous, monsieur Smith. M. Balnis pourra ensuite nous dire ce qu'il en pense.
:
Si vous me le permettez, j'aimerais poursuivre sur le même sujet.
Monsieur Balnis, peut-être pourrez-vous revenir là-dessus.
Pour moi, il est clair que le débat que nous avons là-dessus depuis plusieurs années se résume à un changement de culture, une culture d'entreprise, qui suppose la confiance. Vous avez entendu d'autres témoins dire que les SGS sont d'excellents systèmes. Ils ont dit que ça correspond à quelque chose qui s'ajoute aux inspections obligatoires et au nombre suffisant d'inspecteurs. Je pense que tout le monde était d'accord là-dessus, mais personne n'arrive à s'entendre sur le nombre en question.
Transports Canada a supprimé certains de ces postes d'inspecteur. Le ministère a admis qu'il va les rétablir. J'ai éprouvé les mêmes problèmes que M. Laframboise et M. Bevington, entre autres, quant à ce qu'il faut penser de ça.
Nous avons fait venir les gens de Transports Canada, et c'est là dessus que j'aimerais entendre vos commentaires. Ils ont dit, d'après les observations du ministre d'il y a deux ou trois semaines, qu'il y a de petits avions, dont certains sont exploités par le propriétaire, et des avions d'affaires. Dans ce domaine, son impression était — je paraphrase, alors j'espère que les députés du gouvernement ne se fâcheront pas — que l'élément de confiance, c'est-à-dire la culture de la responsabilité imposée par soi-même, n'avait pas fait suffisamment de chemin, ce qui fait que nous devons de nouveau réglementer, parce que, du côté de l'évaluation et de la gestion du risque, les gens ne savent pas ce qui est bon pour eux.
Du côté des transporteurs commerciaux, la question de la confiance est un peu plus complexe. À cet égard, le gouvernement n'a pas complètement abandonné les inspections sur place, les inspections impromptues, à moins que je me trompe, monsieur Balnis. Ainsi, la culture d'une loi permettant la dénonciation, qui était un autre fait que nous devions amener en même temps que les SGS, qui fait en sorte que les gens déclarent ce qu'il faut faire, commençait essentiellement à être adoptée. Il y a donc eu moins de cas d'abus de confiance, d'exemples d'un sens des responsabilités déréglé dans le secteur des gros transporteurs commerciaux.
Est-ce que ce n'est pas ça qui s'est passé? Peut-être Mme Dias ou M. Smith peuvent-ils répondre à cette question, pour les mécaniciens et les gens de l'entretien qui sont censés avoir cette première ligne de défense, puis M. Balnis, s'il vous plaît.
:
Aux États-Unis, il y a un programme intitulé ASRS, dans le cadre duquel les gens peuvent présenter un rapport confidentiel à une entreprise ou un groupe indépendant.
Je crois que ce programme relève de la NASA. Est-ce exact, Richard?
Ce sont les responsables de ce programme qui mènent l'enquête. Ils enlèvent le nom de la personne dans le rapport d'enquête. Ils se penchent sur la question. Ils communiquent les conclusions de l'enquête à la personne concernée et à la FAA.
Transports Canada a commencé à procéder ainsi il y a un certain nombre d'années. J'ai participé à certaines des discussions préliminaires avec Transports Canada. Puis, tout est tombé à l'eau. Pourquoi? En grande partie à cause des coûts. Ça prend des systèmes, et ça coûte assez cher. Il y a aussi un système de rapports confidentiels du genre en Grande-Bretagne.
Au Canada, il y a SECURITAS. Le programme relève toujours du SCT, qui est dépassé et qui n'arrive pas à le gérer. Cependant, le programme doit nécessairement être géré de l'extérieur de Transports Canada, de façon que quelqu'un puisse examiner la situation et que, si le problème vient de l'organisme de réglementation, c'est-à-dire Transports Canada, ou du transporteur aérien ou de l'exploitant aussi, des mesures puissent être prises pour le régler. Nous n'avons pas ce système ici. Nous nous sommes engagés dans cette voie, puis nous nous sommes arrêtés. Le système n'a pas été mis en oeuvre.
:
Merci, monsieur le président.
Ma question s'adresse à M. Balnis. J'ai apprécié ses commentaires concernant la sous-ministre et le leadership dont elle fait preuve pour ce qui est d'aller sur le terrain et d'obtenir l'avis des gens qui y travaillent. Je pense que ça va être très bien. Notre comité va travailler avec le ministère et écouter, puis nous allons faire des recommandations.
Au bout du compte, cependant, il faut que vous dirigiez les gens que vous représentez, lorsque nous proposons finalement quelque chose, et vous devez aussi faire preuve de leadership. Il faut que ça soit adopté. Sinon, ça ne fonctionnera pas, et, dans ce cas-là, peu importe ce que nous proposons. Nous ne pouvons pas atténuer tous les risques dans le domaine de l'aviation, mais je pense que nous avons vraiment fait de l'excellent travail au pays pour ce qui est d'atténuer les risques et de notre dossier en matière d'aviation.
Lorsqu'on a proposé les SGS, est-ce que les gens les ont adoptés? Avez-vous cherché à favoriser leur adoption pour voir si ça pouvait fonctionner? Pouvez-vous me donner une idée de ce que vous avez fait pour voir si vous pouviez faire en sorte que ça fonctionne? Je sais qu'il y a des problèmes, et nous en sommes conscients, mais qu'avez-vous fait pour appuyer le gouvernement dans ce qu'il essayait de faire?
:
Le concept des SGS a été présenté pour la première fois en 1999 dans le cadre d'une réunion technique du CCRAC. Il y a eu une série de réunions. Nous avons proposé des amendements visant à améliorer le processus pour que les travailleurs y participent davantage. Toutes les propositions ont été rejetées.
En fait, dans la Gazette du Canada, Partie I, en 2005, lorsque l'article 705 du RAC — le Règlement sur l'aviation — a été publié dans la Gazette, un amendement qui, selon nous, allait garantir que les travailleurs puissent vraiment participer à l'élaboration des SGS a été supprimé à la dernière minute. Nous sommes donc d'avis que les SGS ont été imposés sans les amendements clés visant à faire participer les travailleurs.
Je veux ajouter quelque chose à ce que Ron a dit en réponse à la question de M. Volpe au sujet de l'adoption des systèmes par les employés. On s'attend à ce qu'ils produisent des rapports, et eux s'attendent à une rétroaction. À l'heure actuelle, ils ne reçoivent qu'un accusé de réception qui dit merci beaucoup, nous avons géré le risque, nous avons évalué le risque et nous croyons que six blessures pour un siège de service donné dans un avion, c'est un risque acceptable, et merci de votre préoccupation. Je ne sais pas si je présenterais de nouveau un rapport après cela.
L'approbation par les agents de négociation est une chose. Nous avons participé à fond aux processus du CCRAC et de la Gazette du Canada, ainsi qu'au processus dont s'occupe le comité. Mais lorsque nos membres qui travaillent sur le terrain présentent un rapport et reçoivent un accusé de réception qui dit merci, mais il va encore y avoir des gens qui vont se blesser, je pense que c'est cela le problème. C'est parce qu'il n'y a pas de participation des travailleurs aux SGS.
Nous avons donc essayé, monsieur, mais nos propositions ont été rejetées en 2001, en 2003 et en 2005. Nous avons bel et bien essayé, monsieur. Maintenant, nous pensons que le processus est instauré, et que, à cause de cette gestion des risques par la direction seulement, qui décide « Vous avez raison, nous ne pouvons pas éliminer les danger, mais les attentes ne sont-elles pas trop grandes? » nos membres regardent ça et disent que ce système ne leur convient pas.
C'est donc sur la première ligne qu'il y a des problèmes d'adhésion, parce qu'on répond en disant merci, mais nous ne faisons rien. Les gens ne peuvent pas tolérer ça. C'est ça, le problème, et nous en faisons état. Si les SGS avaient été mieux conçus, peut-être serait-ce différent pour nous, mais ils n'ont pas été conçus de façon à faire participer les travailleurs, comme la partie II du Code canadien du travail. Nous avons proposé des amendements pour garantir la participation des travailleurs, mais ils n'ont pas été adoptés.
:
Merci, monsieur le président.
Honnêtement, je ne pensais pas poser de questions aujourd'hui, mais vous avez mentionné certaines choses qui me semblent plutôt préoccupantes, pour être franc. D'abord, vous avez mentionné que vous étiez des utilisateurs du système. J'aurais certainement espéré, dans mon intérêt à titre d'utilisateur du système, que vous soyez davantage des partenaires des transporteurs aériens et des autres secteurs de l'industrie aérienne — du secteur de l'aviation — au Canada, puisque, selon l'essence même d'un partenariat, vous seriez appelés à collaborer pour faire avancer les choses et garantir la sécurité des Canadiens; c'est pourquoi j'aimerais pouvoir penser que vous êtes non pas des utilisateurs, mais plutôt des partenaires. Je veux simplement vous dire que les termes que vous avez employés ont suscité de l'inquiétude chez moi, bien honnêtement.
Il y a un autre aspect qui m'a un peu inquiété. Quand M. Watson — suivi de M. Mayes et de M. Volpe — vous a demandé de combien d'inspecteurs nous avions besoin, vous n'avez pas pu répondre. Vous avez dit que ce n'était pas votre travail de déterminer de combien d'inspecteurs nous avons besoin, mais, en même temps, vous formulez des critiques et affirmez qu'il n'y a pas suffisamment d'inspecteurs. Vous avez dit que vous n'aviez aucune information concernant le nombre d'inspecteurs qu'il devrait y avoir; tout ce que vous avez dit, c'est que vous seriez satisfait si nous revenions au nombre d'inspecteurs qu'il y avait auparavant puisqu'il y a actuellement certains postes qui ne sont pas comblés.
J'ai l'impression d'entendre Chicken Little me dire que le ciel lui tombe sur la tête parce qu'il ne peut se procurer un balai à 2 $. Bien honnêtement, cela fait cinq ans que je siège au comité et que j'entends de nombreux témoignages, et ce n'est pas l'impression que me donne le secteur de l'aviation. Je crois que c'est un secteur très sûr et que Transports Canada fait essentiellement du très bon travail à ce sujet. Nous avons rencontré des représentants du ministère, et ils nous ont dit qu'il y avait peut-être quelques problèmes avec la mise en oeuvre du SGS dans certains secteurs de l'industrie aérienne. J'aurais pensé que vous auriez été d'accord après toutes les observations que vous avez formulées sur le SGS au cours des dernières années.
La dernière chose qui me préoccupe, c'est le fait que vous avez insinué — c'est ce que j'ai cru comprendre — que, maintenant que le SGS est mis en place, le Code du travail a été balancé par la fenêtre, que le Code du travail arrive au second rang, après le SGS, quand vous avez raconté l'histoire de quelqu'un qui s'était cogné l'orteil, je crois, et avait pilé sur quelqu'un d'autre qui s'était cassé une côte, ou enfin, quelque chose du genre.
Je n'ai pas vraiment de question pour les témoins, mais, quand Chicken Little court en rond sans arrêt, il finit, tôt ou tard, par perdre sa crédibilité. Je veux simplement que ce soit très clair. Si vous avez des suggestions positives à faire au comité concernant le nombre d'inspecteurs requis, nous vous serions certainement reconnaissants de le faire, plutôt que de simplement critiquer. C'était mon commentaire.
Merci, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Mon intervention concerne une atteinte au privilège. J'aimerais qu'il soit inscrit ce qui s'est précisément passé dans le compte rendu. Je dois faire très attention à ce qui sera consigné dans le compte rendu puisque l'atteinte au privilège concerne une réunion à huis clos du comité.
Je vais commencer par fournir quelques renseignements contextuels. J'espère que cela ne prendra pas trop de temps mais, le cas échéant, je sais que M. me le fera savoir — en tout respect, monsieur Volpe.
Selon ce qui est écrit à la page 82 du document d'O'Brien et Bosc, une atteinte au privilège constitue, et je cite:
Tout acte tenant du mépris ou constituant une attaque contre les droits, pouvoirs et immunités de la Chambre et de ses membres, soit par une personne ou un organisme de l’extérieur, soit par un de ses membres, est considéré comme une « atteinte au privilège »…
À la page 1 077 d'O'Brien et Bosc, on peut lire, dans le bas:
Le Président a jugé que la divulgation de quelque partie que ce soit des délibérations d’une séance à huis clos d’un comité constituait une question de privilège fondée de prime abord.
Puis on parle de l'affaire en question. Dans cette affaire, il était question de la divulgation d'un renseignement par un parlementaire concernant les résultats d'un vote par appel nominal qui avait eu lieu pendant une séance à huis clos, dans ce cas, le Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord.
Il convient de souligner, et je cite:
Les députés devraient savoir que leurs déclarations, qui sont absolument protégées par le privilège quand elles sont faites à l’occasion des délibérations parlementaires, ne le sont pas nécessairement quand elles sont reprises dans un autre contexte, comme dans un communiqué de presse, dans un envoi postal collectif, sur un site Internet, dans une entrevue télévisée ou radiodiffusée, dans une assemblée publique ou à leur bureau de circonscription.
Il s'agit là d'un extrait de la page 96 du document d'O'Brien et Bosc.
Enfin, je vais citer, encore une fois, le document d'OBrien et Bosc, cette fois, la page 88:
…les droits des députés sont subordonnés à ceux de la Chambre pour prémunir la collectivité contre le risque que des députés interprètent abusivement la portée de leurs privilèges.
D'abord et avant tout, seule la Chambre peut déterminer s'il y a eu atteinte au privilège ou s'il y a eu manque de respect envers la présidence, mais les comités doivent signaler tout cas à la Chambre. Le rôle de la présidence est de déterminer s'il s'agit bel et bien d'une question de privilège.
Dans le cas qui nous occupe, j'ai déposé une motion qui concerne ce qui s'est passé. J'ai avec moi tous les éléments de preuve. J'aimerais, pour commencer, les distribuer, si vous le permettez. J'ai le compte rendu de notre séance à huis clos en français et en anglais, de même qu'une lettre envoyée par M. , qui était membre remplaçant du comité à ce moment, à des collègues au sein de son propre caucus, d'après ce que je comprends — elle est aussi en anglais et en français —, et, enfin, une lettre jointe envoyée aux maires et autres conseillers municipaux de partout au pays, en français et en anglais, et le questionnaire qui y était joint.
Tout cela concerne une motion qui a été déposée devant le comité pendant une séance à huis clos. En fait, vous vous en souvenez peut-être: M. nous a demandé de mettre fin au huis clos, mais nous avons refusé. Nous avons convenu, à titre de comité, de poursuivre la séance à huis clos parce que nous avions examiné certaines des motions de M. à huis clos et que nous estimions qu'il était juste de se pencher sur toutes les notions à huis clos, plus particulièrement compte tenu de la nature de celle-là.
Malgré tout, M. a rédigé cette lettre, dont vous aurez aussi une copie. Elle faisait, en fait... Dans cette lettre, il mentionnait, d'abord et avant tout, qu'il avait déposé une motion.
Je m'excuse, monsieur Laframboise. Nous allons nous assurer que vous recevez tout cela.
Dans sa lettre, il mentionne clairement qu'il s'agissait de sa motion à lui, ce qui, bien sûr, est faux. Il s'agissait de la notion de M. . Il mentionne aussi dans la lettre qu'il a envoyée, qu'il avait reçu le soutien de tous les partis; il enfreint encore une fois le règlement. Il n'a pas le droit de faire cela.
Voici le reste des copies. Il y en a une pour chaque membre. Tous les documents sont en anglais et en français.
Il abordait aussi la question du moment où l'audience aurait lieu. Encore une fois, il est contraire au privilège parlementaire qui s'applique à une séance à huis clos de divulguer ces renseignements.
C'est l'impasse dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui. Je crois, à première vue, qu'il y a eu, sans aucun doute, atteinte au privilège contre les droits du comité par M. et, certainement, une divulgation non autorisée de renseignements confidentiels qui ne devaient pas être transmis à qui que ce soit.
On se souvient de cette réunion et, après que toute la réunion s'est déroulée à huis clos, M. a de nouveau demandé que l'on mette fin au huis clos puisqu'il savait très bien qu'il ne divulguerait pas de renseignements si la rencontre était à huis clos. Pourtant, tout de suite après, il a rédigé des lettres qu'il a envoyées aux députés qui ne font pas partie de notre comité et aux maires, lettres auxquelles il a joint des questionnaires et d'autres documents et dans lesquelles il divulguait ces renseignements.
Il affirmait, encore une fois... D'après ce que je comprends, cette lettre est envoyée à toutes les municipalités et toutes les villes du pays, mais je ne sais pas si l'envoi a déjà été fait. Toutefois, l'information qu'elle contient est elle-même fausse puisqu'il affirme qu'il s'agit de sa motion plutôt que celle de M. .
Maintenant, si on examine tout cela, on voit que la motion en tant que telle mentionne clairement la motion initiale, et la seule chose qu'il a le droit de divulguer concernant la séance à huis clos, c'est cela. Je ne fais pas de citation. Le compte rendu public ne permettait pas de savoir qui avait déposé la motion — M. , et non M. —, ni qu'elle avait reçu l'appui de tous les partis, ce qui peut être considéré comme un renseignement trompeur...
:
La motion est la suivante:
Que le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités présente un rapport à la Chambre des communes concernant un cas possible d’atteinte au privilège ou d’outrage de la part du député de Parkdale-High Park, qui aurait divulgué de l’information confidentielle obtenue lors d’une réunion à huis clos du Comité le 25 mars 2010, et ce, contre le gré de ce dernier et avec l’intention de la rendre publique, et que le Comité demande à la Chambre de prendre toute mesure qu’elle juge nécessaire.
Le rapport devrait aussi inclure ce qui suit, une explication portant que la réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités du 25 mars était une séance à huis clos, y compris un avis concernant la motion déposée par M. Dhaliwal — je crois que cela figure dans le compte rendu public — qui portait sur l'étude du délai fixé par le gouvernement. En fait, la motion concerne l'étude de certains renseignements. Je vais devoir éclaircir tout cela, mais je ne pense pas que j'ai le droit de faire état de... Est-ce que j'ai le droit, monsieur le président, de m'avancer à ce sujet? D'accord.
Aussi: une explication portant que le comité a explicitement recommandé que le débat sur cette motion et sur toutes les autres motions de la journée ait lieu à huis clos, et une explication selon laquelle, à la suite de cette rencontre à huis clos, M. Kennedy a envoyé un courrier électronique à tous les membres du caucus libéral auquel était jointe une lettre dans laquelle il dit que sa motion a été adoptée et a reçu l'appui de tous les partis. Il affirmait aussi, dans cette lettre, que le comité mettrait sous peu des audiences au rôle et il proposait, dans son courrier électronique, que les membres du caucus libéral envoient l'information aux responsables municipaux de leur circonscription.
Aussi, que le rapport contienne une explication selon laquelle la seule partie de la réunion du 25 mars 2010 qui a été publiée dans le procès-verbal officiel correspondait au libellé d'une motion qui avait été présentée au public et qui ne contenait aucune mention de la personne ayant déposé la motion, ni du fait qu'elle avait reçu l'appui de tous les partis, affirmations qui peuvent être considérées comme trompeuses si l'on n'a pas de détails sur le contexte dans lequel le débat s'est déroulé le 25 mars; une explication portant que le procès-verbal public ne contenait aucune mention concernant le moment auquel le comité prévoyait tenir une rencontre ou entendre les témoignages, et que, en réalité, les membres du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités s'étaient en fait entendus pour établir que cette motion n'aurait pas préséance sur les autres affaires du comité déjà en cours; enfin, une déclaration selon laquelle il peut y avoir eu, dans cette affaire, une atteinte au privilège ou un outrage, ce qui fait que le comité demande à la Chambre de prendre des mesures.
Voilà le contexte dans lequel je présente la motion.
Voilà l'essentiel de mon propos: si nous ne pouvons pas, à titre de comité, tenir des discussions à huis clos et sans huis clos sans qu'il y ait une différence importante entre les deux contextes, mes privilèges à titre de membre se retrouvent, de toute évidence... Le fait de participer à une séance à huis clos n'a absolument aucune conséquence, ni aucun pouvoir.
:
Je l'ai déjà dit, mais soyons clairs. Ce n'est pas notre travail, ni celui du président, de déterminer s'il y a eu une atteinte au privilège. C'est le travail du président de la Chambre. Si nous estimons qu'il y a eu une atteinte au privilège, nous devons le signaler. Notre travail, c'est de signaler la situation à la Chambre et à son président. Il prendra une décision.
Vous avez donc déjà mentionné, monsieur Bevington, en tout respect, qu'il y a eu une atteinte au privilège, et peut-être même deux autres — mais certainement une. Notre travail, c'est simplement d'établir l'état de la situation puis d'en faire part au président et de le laisser prendre une décision. Il lui incombe de prendre une décision positive ou négative selon les précédents.
Ensuite, toujours dans le cadre du même rappel au Règlement, au sujet du délai, que M. semblait trouver court, nous sommes obligés, d'après ce que j'ai compris après avoir lu O'Brien hier soir, de signaler la situation le plus rapidement possible. C'est pourquoi j'en ai parlé dès que j'ai pu.
M. ne fait pas partie des membres à part entière du comité. Même quand il était membre du comité, sa présence n'était pas constante. C'est donc difficile, évidemment... Je suis certain qu'il se présentera s'il doit passer à la télé ou réagir à cette accusation d'atteinte au privilège, mais nous n'avons pas à prendre cette décision. C'est le rôle du président de la Chambre des communes. Le président du comité doit simplement signaler la situation à la Chambre.