Que, de l'avis de la Chambre, le gouvernement devrait:
a) reconnaître qu’une plus grande compétitivité continuera de stimuler la croissance économique et de créer des emplois pour les Canadiens;
b) continuer de diversifier et d’étendre les marchés pour les biens et services canadiens en encourageant l'investissement au Canada par une diminution de l’impôt sur les sociétés, en maintenant la stabilité de l’économie et en signant des accords de libre-échange.
-- Monsieur le Président, pour appuyer cette motion j'aimerais souligner quelques initiatives gouvernementales visant à soutenir une économie concurrentielle et innovatrice, des initiatives énoncées dans la stratégie « Avantage Canada » et soutenues par le Plan d'action économique du Canada et le budget de 2010.
Le gouvernement s'est engagé à améliorer la position concurrentielle du Canada, à stimuler la croissance économique, à créer des emplois pour les Canadiens de même qu'à diversifier et à étendre les marchés pour les biens et services canadiens, particulièrement lorsque les temps sont difficiles. C'est la bonne chose à faire. Il ne suffit pas d'avoir la bonne idée ou la bonne stratégie, il faut passer à l'action et obtenir des résultats. À cet égard, le Canada a fait des progrès remarquables.
Avant même la récession, le gouvernement a établi les bases de la prospérité future dans « Avantage Canada », sa stratégie économique à long terme visant à améliorer la prospérité économique du Canada. Cette stratégie était axée sur des réductions d'impôts, le remboursement de la dette, le développement des compétences, des investissements dans les infrastructures essentielles telles que les routes, les ponts et les voies navigables. Le gouvernement a aussi amélioré les conditions économiques dans lesquelles évoluent les sociétés par un allégement de leur fardeau fiscal, ce qui fait du Canada un pays plus concurrentiel pour les affaires.
En réponse à la récession mondiale, le gouvernement a rapidement pris des mesures de relance économique. Ces nouvelles mesures sont énoncées dans le Plan d'action économique du Canada, un plan de relance complet visant à stimuler la croissance, à créer des emplois et à miser sur les avantages qui rendront le Canada plus concurrentiel à long terme. L'opposition a vociféré, disant que les choses traînaient et que le gouvernement ne dépensait pas suffisamment. Or, les députés de l'opposition nous reprochent maintenant d'avoir trop dépensé.
Il est crucial de trouver le juste équilibre, et nous avons réussi à le faire mieux que d'autres pays. En effet, lorsque l'État intervient de façon disproportionnée, l'inflation reprend de plus belle, les taux d'intérêt augmentent, les investissements se tassent et la croissance économique demeure anémique. Notre approche donne des résultats. À preuve, les 12 000 projets d'infrastructure en chantier ou terminés ont suscité la création de près de 285 000 emplois au cours des dix derniers mois au Canada.
Le budget de 2010 s'inscrit dans le droit fil du Plan d'action économique et il prévoit de nouvelles mesures favorables aux investissements et à l'innovation, des mesures qui améliorent la concurrence. Conjugués, le Plan d'action économique et le budget de 2010 appuient des mesures favorisant les conditions qui donneront lieu à une croissance soutenue. Nous continuerons d'obtenir des résultats pour les entreprises. En investissant des sommes additionnelles nous avons renforcé les capacités financières d'Exportation et développement Canada et de la Banque de développement du Canada. Nous avons permis aux entreprises de réduire leurs coûts de fonctionnement en éliminant les droits de douanes restants sur la machinerie, l'équipement et les intrants et en réduisant les formalités administratives.
Nous sommes aussi en bonne voie d'avoir, d'ici 2012, le taux d'imposition légal des sociétés le plus bas des pays du G7. Grâce au budget de 2010 et à d'autres mesures déjà en place, nous nous efforçons également d'améliorer l'attrait du Canada aux yeux des investisseurs étrangers. Nous sommes aussi conscients du besoin de former la main-d'oeuvre la plus scolarisée, la plus qualifiée et la plus souple au monde. Nous réalisons cet objectif en appuyant le perfectionnement des compétences et en aidant à préparer nos concitoyens au marché du travail d'aujourd'hui et de demain.
Notre plan est le bon et il donne les résultats escomptés.
Notre plan de relance a contribué à ralentir le déclin du PIB réel du Canada au cours du deuxième trimestre de 2009, après deux trimestres consécutifs de récession. Au cours du dernier trimestre de 2009, notre PIB était en hausse de 5 p. 100 et aujourd'hui, Statistique Canada annonçait que l'économie canadienne avait connu une croissance de 6,1 p. 100 pendant le premier trimestre de 2010. Il s'agit du meilleur taux de croissance trimestriel de la dernière décennie.
Je suis heureux de signaler que nos prévisions de croissance sont meilleures que celles de nombreux autres pays. Nous sommes parvenus à redresser la situation depuis les pires moments de la crise.
Ce redressement est dû en partie à la force de notre secteur financier. Selon le Forum économique mondial, le Canada possède le système bancaire le plus solide au monde. Contrairement à de nombreux autres pays, aucune des banques canadiennes n'a eu besoin d'un plan de sauvetage ou d'argent des contribuables. Même au pire de la crise du crédit, la bonne santé de nos institutions financières leur a permis de continuer à réunir des capitaux. Nos cinq plus grandes banques comptent parmi les 50 plus importantes au monde. D’après les données de capitalisation, nos trois plus grandes sociétés d’assurances sont parmi les dix plus importantes au monde. Nous ne devons cependant pas tenir pour acquis le niveau de solidité de notre secteur financier, que la communauté internationale reconnaît de plus en plus.
De nombreux chefs d'État, dont le président Obama, ont louangé notre système financier, le présentant comme un exemple à suivre. Mieux encore, l'OCDE a récemment indiqué que la situation du Canada était bonne, reluisante même. Selon un important rapport de la CIBC, « les vigoureux indicateurs de base à long terme de l'économie canadienne pourraient faire en sorte que la deuxième décennie du XXIe siècle soit l'occasion pour ce pays de briller. »
Le gouvernement sait que, pour que l'économie du Canada soit concurrentielle, il faut améliorer la compétitivité, investir dans les compétences et l'innovation, et redresser le cadre national. Toutefois, il faut également établir des liens avec des partenaires du monde entier, comme nous l'avons toujours fait.
Une chose est certaine en ce qui concerne la création de l'économie de demain, c'est que nos salaires seront plus élevés que ceux de la Chine, de l'Inde ou du Brésil. Nous l'emporterons sur ces pays en augmentant les normes de productivité et en créant des produits et des services hauts de gamme. Autrement dit, nous le ferons en misant sur l'innovation et en ouvrant de nouveaux marchés pour les entreprises canadiennes. C'est ce qui explique pourquoi le gouvernement a mis en oeuvre de nouvelles mesures visant à diversifier et élargir les marchés des biens et services du Canada.
Comme on peut le voir dans la stratégie commerciale mondiale et dans le dernier discours du Trône, le gouvernement mène un ambitieux programme commercial international visant à créer des emplois et à promouvoir l'investissement dans l'économie de l'avenir en attirant l'investissement étranger direct de marchés clés en ciblant les secteurs prioritaires où le Canada dispose d'avantages compétitifs.
Lorsque nous parlons de libre-échange et d'élargissement des marchés, nous le faisons parce que favoriser le commerce sert les meilleurs intérêts des Canadiens. En effet, les entreprises canadiennes et les investisseurs sont les moteurs de notre économie. Quand les entreprises connaissent du succès, les Canadiens profitent d'une meilleure situation de l'emploi, de la prospérité qui en découle et d'une qualité de vie à laquelle ils s'attendent.
En plus de favoriser les affaires et l'investissement dans l'innovation, le gouvernement développe des débouchés commerciaux afin de faire progresser l'économie canadienne. Il le fait en mettant en oeuvre des accords de libre-échange avec le Pérou, l'Association européenne de libre-échange, la Colombie, la Jordanie et le Panama, et ce, malgré l'obstructionnisme et les tactiques dilatoires des partis socialistes. Les politiques isolationnistes du Bloc et du NPD sont des politiques d'économies en déclin. La création de richesse dans le monde est due pour une bonne part à la croissance du commerce mondial. Dans le contexte de la nouvelle économie mondiale, il est à la fois essentiel d'accroître les échanges commerciaux et de s'opposer au protectionnisme.
Dans cette optique, nous poursuivons également les négociations commerciales que nous avons entamées avec l'Union européenne, la République de Corée, les Caraïbes et d'autres pays du continent américain, tout en renforçant notre position sur le marché le plus important du Canada, les États-Unis. Nous amorçons des négociations en vue de conclure un accord de libre-échange avec l'Ukraine et nous entreprenons une étude mixte avec l'Inde afin d'examiner les paramètres d'un partenariat économique global éventuel. Nous tentons également de participer aux négociations en vue d'adhérer au partenariat transpacifique. Nous aspirons à signer d'autres accords sur le service aérien afin d'être plus concurrentiels, d'offrir davantage de choix aux Canadiens et de favoriser la croissance économique. Nous négocions des accords sur la promotion et la protection de l'investissement étranger avec un certain nombre de pays, outre les 23 autres accords que nous avons déjà conclus. Nous tirons parti du dernier accord que nous avons signé au sujet de la politique d'achat aux États-Unis, accord qui assure aux sociétés canadiennes un accès permanent aux marchés publics américains et nous nous attaquons aux barrières commerciales qui subsistent, telles que les retards à la frontière et les réglementations différentes. Enfin, nous installons de nouveaux bureaux et y affectons du personnel dans d'importants marchés étrangers émergents ainsi qu'à l'intérieur de nos propres frontières.
Bref, en éliminant les barrières au commerce et à l'investissement, le gouvernement aidera les sociétés canadiennes à assurer leur compétitivité dans un marché mondial de plus en plus concurrentiel, tout en stimulant l'économie canadienne.
Ainsi, nous pourrons également innover et soutenir la concurrence mondiale. Ces mesures continueront à stimuler notre économie à la suite de la récession mondiale, à créer un avantage concurrentiel, à soutenir la croissance et la prospérité, à bâtir l'économie de demain, en somme.
Les 30 prochains jours seront remarquables pour notre pays. Il fait bon être Canadien par les temps qui courent. Les Jeux olympiques à Vancouver qui ont eu lieu plus tôt cette année ont été spectaculaires et remarqués partout dans le monde. En juin, nous accueillerons le sommet du G8 à Muskoka et le sommet du G20 à Toronto. Permettez-moi de citer le qui, en mars 2009, a dit ce qui suit:
En dépit des problèmes généralisés, le Canada possède des avantages réels et des atouts concrets que nous ne devrions pas hésiter à rappeler aux investisseurs, aux partenaires et aux chefs d’État du monde entier!
À cet égard, nous continuerons de mettre en oeuvre les stratégies nécessaires pour assurer la reprise économique et une croissance durable.
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Monsieur le Président, je suis ravi d'intervenir aujourd'hui au sujet de la motion qu'a présentée le député de .
Le Parti libéral pourrait accepter une grande partie du contenu de cette motion. Nous souscrivons aux considérations positives concernant l'importance des accords de libre-échange. La motion fait également état de la nécessité de diversifier nos marchés, fait que nous reconnaissons également. J'irais même jusqu'à dire que le marché chinois est l'un de ceux que le Canada doit s'employer à diversifier et à élargir. Nous serions nettement plus avancés à l'heure actuelle si le gouvernement n'avait pas saisi toutes les occasions pour faire des rebuffades à la Chine.
Cependant, le fait de proposer des allégements fiscaux pour les entreprises alors que le Canada fait actuellement face à une déficit gigantesque nous pose un problème. Si la motion avait proposé de « réduire l'impôt des entreprises une fois que le Canada pourrait se le permettre », il me ferait plaisir de voter en faveur, mais ce n'est pas le cas.
Dans le même ordre d'idées, j'aurais pu appuyer la motion il y a quelques années, à l'époque où le Canada enregistrait des excédents et où il remboursait sa dette. En fait, il y a quelques années, le Parti libéral exhortait même les conservateurs à réduire le taux d'imposition des sociétés.
Toutefois, à l'heure actuelle, les conservateurs enregistrent l'un des plus lourds déficits que le Canada a jamais connus au cours de son histoire. Quand une situation change du tout au tout et qu'on passe d'un excédent au plus gros déficit de l'histoire, il incombe aux législateurs de réévaluer les mesures que le gouvernement fédéral peut se permettre de prendre.
Aujourd'hui, contrairement à il y a quatre ans, le gouvernement du Canada devra emprunter davantage d'argent pour consentir de tels allégements fiscaux aux entreprises. À cet égard, la motion est en quelque sorte contradictoire. Elle prône le maintien de la stabilité économique tout en proposant du même souffle d'alourdir davantage la dette de l'État. Comme on le voit en Europe, les gouvernements qui sont incapables de maîtriser leur dette constatent rapidement que celle-ci a une incidence bien réelle sur l'économie.
Il serait aujourd'hui judicieux d'adopter la ligne dure, soit de commencer par équilibrer le budget avant de réduire l'impôt des sociétés comme les libéraux l'ont fait dans le passé. Au milieu des années 1990, quand les libéraux de Jean Chrétien s'employaient à réduire le déficit que les conservateurs avaient laissé dans leur sillage, la pression a commencé à monter pour que le gouvernement réduise les impôts avant qu'on ait atteint l'équilibre budgétaire. En fait, le Parti réformiste réclamait des allégements fiscaux avant le retour à l'équilibre budgétaire. Les réformistes ne comprenaient pas l'importance d'équilibrer le budget.
La principale priorité des libéraux était de mettre de l'ordre dans les finances du pays. Une fois l'équilibre budgétaire atteint et la dette réduite, les libéraux ont commencé à réduire le taux général d'imposition des sociétés. D'ailleurs, entre 2000 et 2005, nous avons fait passer ce taux d'imposition de 28 p. 100 à 21 p. 100. Plus important encore, le gouvernement libéral a également accordé la plus importante réduction de l'impôt sur le revenu des particuliers, et tout cela sans ajouter un cent à la dette nationale. En effet, comme je le disais à l'instant, nous avons réduit la dette au cours de cette même période.
Pendant qu'au Canada, les libéraux ont eu du succès en renouant d'abord avec l'équilibre budgétaire pour ensuite consentir des réductions d'impôt, d'autres pays ont suivi une voie différente. Certains pays ont choisi d'accorder d'abord des réductions d'impôt. Malheureusement, la plupart des tentatives en ce sens ont été terriblement infructueuses.
Je vais vous donner un exemple. Ronald Reagan, sans doute un héros chez les conservateurs, disait aux Américains qu'il allait éliminer le déficit en réduisant les impôts. Il a effectivement réduit les impôts, mais après ses huit ans au pouvoir, la dette nationale des États-Unis était trois fois plus élevée que ce qu'elle était le jour de son assermentation.
Paul O'Neil, ancien secrétaire du trésor américain, aurait dit avoir tenté de prévenir l'administration de George W. Bush, en 2002, des dangers de la hausse de la dette. Dick Cheney lui aurait répondu: « Tu sais, Paul, Reagan a prouvé que les déficits n'avaient aucune importance ».
C'est exactement la mentalité économique qui règne actuellement au sein du Parti conservateur du Canada. Pour les conservateurs, les déficits n'ont aucune importance. C'est la raison pour laquelle, tout comme Ronald Reagan, ils veulent réduire le taux d'imposition des sociétés, tout en accumulant le plus important déficit de l'histoire du pays.
C'est peut-être simplement de l'arrogance de leur part. Les conservateurs ont peut-être l'impression que leur base électorale est tellement fidèle à leur parti qu'ils peuvent accuser indéfiniment des déficits sans que leurs appuis ne s'érodent. C'est peut-être du délire. Ils croient peut-être, comme Dick Cheney et Ronald Reagan, que les déficits n'ont aucune importance. Peut-être ne voient-ils pas les effets de la grave crise de la dette qui déferle sur l'Europe. Peut-être choisissent-ils de ne pas voir.
Les raisons pour lesquelles les conservateurs n'hésitent pas à endetter le Canada de plus en plus n'ont pas vraiment d'importance pour les fins du débat d'aujourd'hui. Ce qui importe, c'est que leur indifférence à la dette souveraine est dangereuse et que, si nous ne faisons rien pendant plusieurs années, la prospérité économique du Canada s'en verra menacée.
C'est à cause de cette indifférence qu'aucun député conservateur ne s'est élevé contre le fait que le gouvernement a augmenté la taille de l'appareil gouvernemental de 13 p. 100 au cours de ses premières années au pouvoir. C'est parce que les déficits ne les inquiètent pas outre mesure.
C'est aussi pourquoi le nombre record de budgets équilibrés consécutifs a pris fin lors de la troisième année de règne des conservateurs, bien avant le début de la récession. Et c'est aussi pour cela qu'ils en sont à leur troisième budget déficitaire de suite et n'ont aucun plan pour revenir à l'équilibre. C'est pour cela que les conservateurs insistent pour emprunter toujours plus pour financer les réductions de l'impôt des sociétés.
Les députés savent-ils qui devra rembourser les milliards de dollars d'intérêt de la nouvelle dette? Ce seront les familles canadiennes. D'ici 2014, l'impôt sur le revenu des particuliers et la TPS compteront pour 75 p. 100 de toutes les recettes fiscales du gouvernement, et ce seront les travailleurs canadiens de la classe moyenne qui contribueront la part du lion. Ce sont eux qui devront rembourser cette nouvelle dette.
Si seulement le gouvernement équilibrait ses budgets, il pourrait réduire l'impôt des sociétés sans avoir à demander aux familles canadiennes de lui donner plus de leur argent pour payer les frais de service de la nouvelle dette. Pourtant, les conservateurs semblent impatients d'imposer ces coûts à la classe moyenne.
Ces réductions d'impôt présentent un autre aspect étrange. Les conservateurs veulent uniquement réduire l'impôt des plus grandes entreprises. Les petites entreprises, qui forment l'assise de notre économie, ne profiteront d'aucune baisse d'impôt en vertu du plan des conservateurs.
Ce que les petites entreprises obtiendront des conservateurs, c'est une hausse des charges sociales sous forme de cotisations d'assurance-emploi plus élevées. Ainsi, une petite entreprise d'une dizaine d'employés devra payer plus de 9 000 $ supplémentaires d'impôt au cours des prochaines années tout simplement pour pouvoir maintenir ce personnel en fonction. Selon les associations d'entreprises, cette mesure coûtera plus de 200 000 emplois au Canada. Cette augmentation massive des cotisations d'assurance-emploi imposée par les conservateurs fera disparaître plus de 200 000 emplois.
Enfin, j'aimerais parler de la compétitivité du Canada à l'échelle internationale dans le contexte de la fiscalité. Les impôts sont une cible mouvante dans presque toutes les administrations. Personne ne souhaite se trouver à l'extrémité supérieure du taux d'imposition. Examinons certains faits au sujet de la compétitivité du Canada sur le plan fiscal.
Il y a quelques semaines, KPMG a publié un rapport qui montre que, de tous les pays du G7, c'est au Canada que les entreprises jouissent du fardeau fiscal le moins lourd. Parmi tous les pays étudiés par KPMG, seul le Mexique permettait à ses entreprises de payer moins d'impôts que le Canada.
Voici où je veux en venir: étant donné que le Canada offre déjà le milieu fiscal le plus favorable qui soit, il est inutile d'alourdir notre dette en réduisant encore plus les impôts des sociétés, surtout à un moment où le pays ne peut pas se le permettre.
Nous ne cesserons pas de soutenir la concurrence même si nous retardons l'entrée en vigueur de ces réductions d'impôts. Certains de nos concurrents, comme l'Allemagne, ont déjà conclu qu'ils ne pouvaient pas réduire le taux d'imposition des entreprises parce que leur déficit était trop élevé.
En résumé, je ne peux pas appuyer cette motion parce qu'elle exige que le Canada alourdisse sa dette pour réduire l'impôt des sociétés. Il suffit de voir les résultats de cette mesure imprudente prise ailleurs, comme aux États-Unis, lorsque les baisses d'impôts prématurées de Ronald Reagan avaient contribué à tripler la valeur de la dette nationale en seulement huit ans. Ce n'est pas un exemple à suivre pour le Canada.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir d'intervenir sur la motion du député de concernant la compétitivité. On a fait exactement le même exercice que tous les députés qui feront des commentaires sur cette motion: on a pesé le pour et le contre. Malheureusement pour le député qui présente la motion M-518, le contre pèse pas mal plus lourd que le pour, de sorte que le Bloc québécois va s'y opposer.
En fait, il y a deux volets à cette motion. On ne voit pas de problème avec le premier volet, qui reconnaît « qu'une plus grande compétitivité continuera de stimuler la croissance économique et de créer des emplois pour les Canadiens ». On ne peut pas être contre cela. Là où le bât blesse, c'est dans le deuxième volet de la motion, où il est question de « continuer de diversifier et d’étendre les marchés pour les biens et services canadiens en encourageant l'investissement au Canada par une diminution de l’impôt sur les sociétés [...] ». On sait ce que les conservateurs entretiennent une pensée magique à cet égard.
On n'est pas contre une certaine diminution des impôts pour certaines entreprises, mais les entreprises du secteur forestier, par exemple, ne font même pas de profits. Même si on leur fait croire qu'on va baisser leurs impôts pour les aider à être plus compétitives, elles ne paient déjà pas d'impôts parce qu'elles ne font pas d'argent. Pour plusieurs entreprises, c'est une solution complètement farfelue dans les circonstances.
On parle aussi de maintenir la stabilité de l'économie et de signer des accords de libre-échange. La position du Bloc québécois est très claire sur les accords bilatéraux: ce n'est pas du tout ce qu'on favorise. On favorise plutôt les accords multilatéraux, et on pense que le gouvernement conservateur devrait y consacrer des efforts plutôt que de conclure des ententes comme celle qu'il a conclue avec la Colombie, un pays qui ne respecte aucunement les droits des travailleurs et des travailleuses, le droit à la liberté d'expression et l'environnement. C'est ce genre d'entente que veut conclure le gouvernement actuel, et on ne peut pas être d'accord là-dessus.
On reconnaît que l'avenir des économies québécoise et canadienne passe par une amélioration de la compétitivité des industries. La stratégie du gouvernement conservateur, qui consiste à miser presque uniquement sur les réductions d'impôt aux entreprises et la multiplication des accords de libre-échange bilatéraux, n'est pas la bonne.
De nombreux secteurs traversent une période financière tellement difficile que des baisses d'impôt ne leur sont d'aucune utilité pour réorienter leurs activités. Au début de mon intervention, je parlais des entreprises forestières. Au Québec, ces entreprises ont grandement besoin d'un accès à des liquidités pour se refinancer, investir dans la modernisation de leurs outils de production et recommencer à faire des bénéfices. Je répète qu'une entreprise qui ne fait aucun profit ne paie pas d'impôt.
Pour faire face aux défis économiques de demain et concurrencer avec les entreprises étrangères, qui bénéficient souvent d'avantages importants en ce qui concerne les coûts de la main-d'oeuvre et la faiblesse des mesures environnementales, nous devons miser sur les secteurs d'activité regroupant les technologies de pointe, comme l'aéronautique, les énergies vertes et les produits à haute valeur ajoutée.
Pour favoriser le développement de ces secteurs et améliorer la compétitivité des économies québécoise et canadienne, on propose des investissements massifs dans la recherche et le développement, l'octroi d'une aide financière suffisante aux acteurs de l'industrie pour leur permettre de moderniser leurs installations et développer de nouveaux produits. Malheureusement, on ne trouve rien de cela dans la motion du député de .
On reconnaît aussi le rôle clé des petites et moyennes entreprises dans le développement économique du Québec. Je viens d'une région, voire d'une ville où il y a eu une prolifération de PME au cours des années. On s'en tire relativement bien et on touche du bois. On a pu traverser les crises économiques en raison de la grande diversification de l'économie grâce, notamment, à l'implantation de ces PME. Cependant, il ne faut pas s'asseoir sur nos lauriers. On considère impératif que le gouvernement fédéral investisse suffisamment d'argent pour favoriser le développement et l'innovation des PME.
On n'est pas d'accord sur la multiplication des accords commerciaux bilatéraux. On pense plutôt que le gouvernement devrait faire des efforts pour relancer les négociations multilatérales qui, en réalité, sont le seul moteur d'une véritable mondialisation équitable.
Le Bloc québécois appelle cela une mondialisation à visage humain qui respecte le droit des travailleurs et des travailleuses, les droits environnementaux et la population en général, souvent touchée par le développement. Dans certains pays, on peut même parler de développement sauvage qui oblige à mettre des balises avant d'en arriver à une entente de libre-échange avec eux afin de leur faire comprendre qu'on ne peut pas accepter n'importe quelle façon de faire.
Si on décortique la motion du député, on retrouve les fameuses baisses d'impôts. Des impôts moins élevés pour les entreprises sont une bonne chose lorsque l'économie va bien et que les exportateurs cherchent à jouir d'un certain avantage comparatif. Mais pour faire face à une crise, c'est presque inutile, et les économistes s'entendent là-dessus.
Alors qu'il a accordé pas moins de 10 milliards de dollars pour sauver l'industrie automobile de l'Ontario, le gouvernement conservateur ne promet qu'un maigre montant de 100 millions de dollars sur quatre ans dans son budget de 2010 pour permettre à l'industrie forestière de traverser la pire crise de son histoire. On ne reviendra pas sur l'injustice créée dans le dernier budget, qui a été validée par les députés québécois conservateurs. Ces derniers, qui proviennent souvent de régions forestières, ont accepté cette grave inéquité du dernier budget envers l'industrie automobile en comparaison avec l'industrie forestière.
Ces sommes versées à l'industrie forestière, qui traverse une crise de liquidités, sont nettement insuffisantes pour qu'elle puisse investir dans des outils et matériaux de production qui lui permettraient d'augmenter sa productivité et sa compétitivité, et ainsi de renouer avec la rentabilité. Les conservateurs croient que cette industrie devrait se réjouir de payer moins d'impôts. Je le répète pour une troisième fois, quand on ne fait pas de profits, il n'y a pas d'impôts à payer. Ce n'est pas une bonne nouvelle, ce n'est pas une nouvelle du tout. Ce n'est pas une solution pour l'industrie forestière. C'est complètement ridicule.
De plus, les sommes investies par les conservateurs pour favoriser l'innovation dans les PME sont totalement ridicules. Le budget de mars 2010 n'allouait qu'un maigre montant de 40 millions de dollars sur deux ans, limité à 20 projets pour l'ensemble du Canada. Aussi bien dire que c'est de la poudre aux yeux. Ces mesures sont tout simplement insuffisantes quand vient le temps de moderniser les PME pour les rendre plus compétitives.
Quant aux investissements dans la recherche et le développement, après avoir mis fin, le 31 décembre 2006, au principal programme fédéral de soutien à la recherche et au développement en industrie, Partenariat technologique Canada, les conservateurs ne l'ont que partiellement remis en vigueur. Ils l'ont fait en mai 2007 et ont tout simplement changé le nom. On appelle maintenant cela Initiative stratégique pour l'aéronautique et la défense.
Or ce nouveau programme est moins généreux que le précédent, et ne s'adresse plus qu'à l'aéronautique et à l'industrie de la défense. Quant aux autres secteurs de pointe, qu'il s'agisse de pharmaceutique, de technologies de production, de technologies environnementales ou de nouveaux matériaux, plus rien n'entre dans ce programme. Tout en faisant croire qu'on rétablissait un programme pour aider à se sortir de la crise économique, dans les faits, on a coupé et fait des compressions puisqu'on a exclu une partie des technologies qui auraient pu bénéficier de ce genre de programme en recherche et développement.
Le député, dans sa motion, aurait très bien pu demander un réinvestissement en recherche et développement, mais il ne l'a pas fait. Autrement dit, dans ses politiques économiques concernant la crise, le gouvernement a fait payer le gros prix au Québec.
Vu les particularités de sa base industrielle, c'est le Québec qui souffre le plus de ce laisser-faire conservateur.
Pour avoir l'appui du Bloc québécois, le député aurait dû penser à ajouter ou à mettre en place des politiques pour aider non seulement l'industrie forestière, dont je viens de parler, mais aussi les PME et les industries manufacturières, qui ont été totalement laissées de côté lors de la présentation du dernier budget. Une telle motion aurait pu suppléer ou donner des intentions pour qu'on puisse améliorer cette situation.
Rien n'ayant été fait en ce sens, le Bloc québécois est contre la motion M-518.
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Monsieur le Président, je suis ravi de parler de la motion No 518. Ce texte est une excellente occasion de discuter de nos visions opposées de l'économie, du marché du travail et des systèmes d'imposition dans notre pays.
Les néo-démocrates ne voient vraiment pas l'économie avec le même oeil que le gouvernement. En effet, nous croyons fermement qu'il faut mettre l'accent sur la création d'emplois, de même que sur la création et le développement d'une économie intérieure dynamique. Nous devons élaborer une stratégie industrielle qui servira de base à la création d'une économie durable pour l'avenir, une stratégie qui permettra de stimuler la croissance économique par les investissements verts, les emplois verts et l'énergie renouvelable, une stratégie fondée sur l'engagement envers les principes du commerce équitable et de la juste répartition des richesses de notre pays.
Les néo-démocrates croient que la prospérité économique doit découler du dynamisme des travailleurs et de la classe moyenne. C'est ce qui nous permettra d'édifier une économie vraiment solide. En définitive, les néo-démocrates croient que, pour évaluer le fonctionnement de l'économie, il faut se demander si celle-ci profite à la majorité de ceux qui la constituent. À cet égard, les néo-démocrates sont d'avis que toute politique économique avisée doit générer des retombées pour l'ensemble des familles canadiennes laborieuses.
Nous croyons également que l'économie ne devrait laisser personne pour compte. C'est pourquoi nous analysons systématiquement toute nouvelle proposition économique en essayant de déterminer ses conséquences pour les plus vulnérables d'entre nous, nos aînés, nos enfants ou nos personnes handicapées. Nous savons qu'aucune chaîne ne peut être plus résistante que le plus faible de ses maillons.
Les conservateurs ont une toute autre façon de voir l'économie. Le gouvernement conservateur croit qu'il faut transférer le fardeau fiscal des entreprises aux particuliers et aux familles. Les conservateurs ont continué d'appliquer les mesures de réduction de l'impôt des sociétés mises en oeuvre par les libéraux dans les années 1990, ce que notre collègue libéral a déjà souligné. Dans le dernier budget, six milliards de dollars ont été alloués aux banques et aux pétrolières canadiennes et six autres milliards de dollars ont été versés aux gouvernements de la Colombie-Britannique et de l'Ontario pour encourager ces provinces à mettre en place la TVH, une mesure qui représente un énorme transfert d'impôts des entreprises vers l'ensemble des familles de ces deux provinces.
Le gouvernement préconise la concurrence au détriment de la coopération, la création de nouvelles taxes comme la TVH pour les familles et la réduction de l'impôt des sociétés. Il préconise la diminution des règlements dans le secteur environnemental au risque d'amplifier la dégradation de l'environnement.
J'aimerais parler brièvement de la déréglementation. Le gouvernement, dans le budget dont est saisi la Chambre, propose d'exempter les projets fédéraux des évaluations environnementales. En ce moment, nous avons probablement la pire catastrophe environnementale, la pire de l'histoire du monde peut-être, dans le golfe du Mexique. Tout le monde sait qu'elle est attribuable en grande partie à l'absence de réglementation des activités d'exploitation des sociétés de forage en mer. Or, que veut faire le gouvernement? Au moment même où ces événements se déroulent, le gouvernement veut retirer les évaluations environnementales à l'Agence canadienne d'évaluation environnementale pour les confier à qui? À l'Office national de l'énergie. C'est exactement le genre de politique déplacée, mal inspirée, qui a mené au déversement de centaines de milliers de barils de pétrole dans le golfe par jour, depuis trois semaines.
Le gouvernement refuse d'appuyer d'importantes mesures visant à empêcher un autre effondrement mondial dans le secteur des services financiers, parcourant le monde pour protéger les banques de notre pays plutôt que de parcourir le monde pour veiller à ce qu'il n'y ait pas d'autres désastres financiers.
Avant d'en dire plus sur ces visions contradictoires, je veux parler un peu de crédibilité. J'ai été frappé d'entendre le député libéral critiquer le gouvernement à propos des réductions de l'impôt des entreprises. Au cours de la campagne de 2008 et des deux dernières années, le Parti libéral s'est dit en faveur des réductions de l'impôt des entreprises proposées par le gouvernement. La capacité des libéraux de faire volte-face, de s'adonner à un opportunisme crasse et de dire ce qu'ils pensent que la population veut entendre ne cesse de choquer tous les Canadiens, je pense.
Je suis content de voir que les libéraux appuient finalement ce que les néo-démocrates disent depuis deux ans, à savoir que, dans la situation économique actuelle, la dernière chose à faire serait de réduire encore l'impôt des sociétés.
Depuis les dernières élections, tous les députés néo-démocrates ont pris la parole à de nombreuses reprises à la Chambre pour s'exprimer en faveur de la création d'une économie qui serait avantageuse pour tous les Canadiens. Nous avons parlé de notre programme pour créer des emplois, pour bâtir une économie permettant de sortir de la récession et fondée sur l'assurance que tout Canadien qui souhaite contribuer à l'économie peut avoir un emploi productif et bien rémunéré. Il s'agit d'une économie qui s'appuie sur l'emploi.
Nous avons parlé de notre programme pour créer une économie verte. La députée d' a pris la parole à maintes reprises pour dire que nous n'avons pas à choisir entre l'économie et l'environnement. Il s'agit d'un raisonnement incorrect tenu par les députés d'en face qui laissent croire aux Canadiens, à tort, que les deux concepts sont opposés. Tous les Canadiens réfléchis savent que l'environnement est le fondement de notre économie. En effet, sans de l'eau, un sol et de l'air sains, sans capital naturel brut, aucune activité économique n'existe. Les néo-démocrates le comprennent, mais pas le gouvernement.
Nous avons parlé de notre programme pour favoriser l'éducation et la qualification de la main-d'oeuvre afin d'accroître notre compétitivité. Je souligne que la motion parle de l'accroissement de la compétitivité. Je peux dire à tous ce que nous pouvons faire pour assurer notre compétitivité au cours des décennies à venir. Nous pouvons veiller à ce que tous les enfants, les adolescents et les jeunes adultes aient accès à une éducation abordable afin de bâtir un pays peuplé de gens qualifiés et éduqués. C'est ainsi qu'on bâtit une économie moderne dans le monde d'aujourd'hui.
Nous avons parlé de notre programme pour lutter contre la pauvreté et aider les chômeurs.
À la page 314 du budget du gouvernement conservateur, on trouve les effets estimés des mesures de stimulation selon différentes façons d'investir un dollar de l'État. On y lit que, pour chaque 1 $ investi dans le logement, il y a un retour de 1,40 $ dans l'économie. De même, chaque 1 $ investi dans les ménages à faible revenu et les chômeurs retourne 1,50 $ dans l'économie. Par ailleurs, chaque 1 $ investi dans le but de réduire les cotisations de l'assurance-emploi ajoute 0,50 $. Qu'a fait le gouvernement? Il a augmenté les cotisations d'assurance-emploi.
Le hic, c'est que pour chaque dollar consacré à la réduction du taux d'imposition des sociétés, il en récupère 20 cents. Le gouvernement dépense un dollar pour réduire l'impôt des sociétés et il en récupère 20 cents. C'est ce qu'on peut lire dans le document budgétaire. Que prévoit la motion? Elle vise à favoriser les investissements au Canada en réduisant le taux d'imposition des sociétés. C'est ce que le gouvernement veut faire. Pour chaque dollar de l'argent des contribuables qu'il consacre à la réduction de l'impôt des sociétés, il en retire 20 cents. Ce n'est pas ce que j'appelle un très bon principe de gestion économique. C'est de la pure folie.
Nous sommes intervenus pour lancer un débat constructif et rationnel sur l'économie parce que les Canadiens veulent que le gouvernement se lance dans un débat respectueux en vue de régler les problèmes économiques du pays. Toutefois, le gouvernement réagit en ayant recours à un discours rempli d'exagérations et d'insultes afin de repousser tout autre point de vue en matière d'économie.
J'ai entendu le député de traiter les néo-démocrates de socialistes. Il nous a qualifiés d'isolationnistes. Les injures sont des arguments de bien faible niveau. Ce ne sont que des insultes, des arguments bidon. Le fait que les néo-démocrates s'opposent au libre-échange avec des pays comme la Colombie ne signifie pas que les Canadiens et les néo-démocrates sont contre le commerce. Ce n'est évidemment pas le cas. Il est absurde pour le gouvernement de prétendre le contraire. Nous croyons toutefois au commerce équitable.
J'aimerais souligner le fait que le gouvernement veut signer des ententes de libre-échange, ériger un plan économique en matière de libre-échange et conclure une entente commerciale avec la Colombie, un narco-État qui a la douteuse réputation d'avoir assassiné le plus grand nombre de syndicalistes au monde. Le gouvernement veut établir des liens commerciaux avec ce pays. Est-ce là le meilleur pays qu'il a trouvé? Est-ce là la pierre angulaire de sa politique économique et commerciale? Le gouvernement devrait retourner à la table de négociations.
Les néo-démocrates sont d'avis que nous pouvons construire un pays où régnerait la prudence financière et la justice sociale. Tommy Douglas a réussi à équilibrer ses budgets pendant dix années consécutives. En Saskatchewan, Allan Blakeney a laissé un excédent lorsqu'il a quitté le gouvernement. Les néo-démocrates sont ceux qui ont le plus souvent équilibré leurs budgets par rapport au nombre d'années pendant lesquelles ils ont été au pouvoir dans toute l'histoire du Canada. C'est le ministère des Finances qui l'a établi. Les plus grands déficits de toute l'histoire du Canada ont été ceux des gouvernements conservateurs, sous Brian Mulroney et le actuel.
Pour ce qui est de faire la leçon aux autres partis en matière de politique avisée, c'est plutôt les conservateurs qui auraient avantage à écouter les néo-démocrates.
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Monsieur le Président, en tant que membre du Comité du commerce international et du gouvernement, c'est un privilège pour moi de prendre aujourd'hui la parole en faveur de la motion n
o 518, qui vise à favoriser le libre-échange entre le Canada et ses partenaires.
Le gouvernement est résolu à améliorer la compétitivité du Canada et à préparer le pays à l'économie de demain, comme l'énoncent le Plan d'action économique du Canada et le discours du Trône. Pour ce faire, le Canada doit ouvrir le maximum de marchés étranger à ses producteurs, à ses exportateurs et à ses investisseurs. J'aimerais profiter de l'occasion qui m'est offerte pour attirer l'attention des députés sur quelques-unes des initiatives prises par le gouvernement pour accroître le réseau d'accords commerciaux conclus par le Canada.
Le gouvernement s'est engagé à faire fond sur les accords de libre-échange régionaux et bilatéraux dont nous disposons déjà. Il s'est engagé à aider les entreprises canadiennes à avoir accès aux marchés étrangers. Il s'est engagé à mettre tout en oeuvre pour que les Canadiens prennent la place qui leur revient sur l'échiquier économique mondial, et il entend parvenir à ses fins en mettant en oeuvre un programme audacieux de libre-échange.
Il va sans dire que l'Organisation mondiale du commerce, mieux connue par son sigle « OMC », demeure la pierre angulaire de la démarche canadienne et que notre pays continue d'appuyer activement le cycle de négociations de Doha. À notre avis, la relance de l'économie mondiale passe nécessairement par un système commercial multilatéral aux fondements solides. Nous ne ménageons aucun effort pour que le cycle de Doha donne les meilleurs résultats possibles, et il ne fait aucun doute que ce sont les producteurs agricoles, les industriels et les fournisseurs de services qui profiteraient de l'accès accru aux marchés étrangers que leur fourniraient d'éventuels résultats ambitieux.
Le Canada est prêt à mettre la main à la pâte, mais le succès de ces négociations dépendra de l'engagement sincère et des contributions de l'ensemble des parties prenantes au processus. Vu l'incertitude que suppose un processus aussi ambitieux et aussi vaste que celui-là, le Canada ne peut pas compter uniquement sur l'issue de ces négociations pour permettre à ses commerçants d'explorer les nouveaux territoires où ils pourront croître et prospérer. C'est pour cette raison que nous misons également sur les accords bilatéraux et régionaux.
Depuis 1994, le Canada dispose déjà d'un accord de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique: l'Accord de libre-échange nord-américain, ou ALENA. Il en a conclu d'autres avec Israël et le Chili en 1997, puis avec le Costa Rica en 2002. Le 1er juillet de l'an dernier, il a signé un nouvel accord avec l'Association européenne de libre-échange, composée de l'Islande, de la Norvège, du Liechtenstein et de la Suisse, puis un autre avec le Pérou le 1er août.
L'accord avec l'Association européenne de libre-échange est le premier accord du genre entre le Canada et des pays européens. Grâce à cet accord, les sociétés canadiennes sont en meilleure position pour élargir leurs liens commerciaux avec les pays membres de l'AELE en particulier et avec d'autres pays européens de façon plus générale.
L'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Association européenne de libre-échange nous donne un avantage concurrentiel par rapport aux exportateurs de nos principaux concurrents, comme les États-Unis, qui ne bénéficient pas d'une telle entente. Il place les produits canadiens sur un pied d'égalité avec ceux de l'Union européenne, de la Corée, du Mexique et du Chili, qui bénéficient déjà d'accords de libre-échange avec l'Association européenne de libre-échange.
L'Accord de libre-échange Canada-Pérou, assorti d'accords parallèles sur la coopération dans le domaine du travail et l'environnement, est déjà entré en vigueur et présente de nombreux avantages pour le Canada. Les producteurs canadiens ont bénéficié de l'élimination immédiate des droits de douane dont étaient frappées 95 p. 100 des exportations canadiennes vers le Pérou. La plupart des droits restants seront éliminés d'ici cinq à dix ans. Parmi les produits qui ont été immédiatement exemptés de droits de douane, mentionnons le blé, l'orge, les lentilles, les pois, certaines pièces de boeuf désossé, divers produits de papier, ainsi que la machinerie et l'équipement. Les entreprises canadiennes ont aussi un meilleur accès au marché dans d'autres secteurs de l'économie péruvienne, dont ceux des mines, de l'énergie, des services professionnels, des services bancaires, de l'assurance et des valeurs mobilières.
Le gouvernement continue de tenter de conclure des accords commerciaux ambitieux avec d'autres pays. Ainsi, le 21 novembre 2008, le Canada et la Colombie ont signé un accord de libre-échange, assorti d'accords parallèles sur la coopération dans le domaine du travail et l'environnement. Le projet de loi de mise en oeuvre de cet accord, le projet de loi , a été adopté à l'étape de la deuxième lecture et renvoyé au Comité permanent du commerce international, qui en fait l'étude actuellement.
L'Accord de libre-échange Canada-Colombie facilitera l'élargissement du commerce et des investissements bilatéraux entre nos deux pays. Ayant eu l'occasion de me rendre en Colombie avec le Comité du commerce, je crois qu'il est important d'engager le dialogue avec les Colombiens au lieu de les isoler, comme certains des partis de l'opposition aimeraient le faire.
Nous voulons aussi réaliser de véritables progrès en ce qui concerne l'engagement du Canada envers l'Amérique. Cet accord de libre-échange assurera un meilleur accès au marché colombien aux exportateurs canadiens de produits tels le blé, les légumineuses, l'orge, les produits du papier et le matériel lourd. Il aidera aussi le nombre croissant d'investisseurs et d'exportateurs canadiens qui deviennent actifs sur le marché colombien en leur assurant des niveaux sans précédent de stabilité, de prévisibilité et de protection.
Moins d'une semaine plus tard, soit le 24 mars, le gouvernement a présenté un projet de loi de mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange Canada-Jordanie, ainsi que des accords parallèles sur la coopération dans le domaine du travail et l'environnement. Cet accord donnerait aux entreprises canadiennes un meilleur accès au marché jordanien et ouvrirait ainsi la porte à l'élargissement des liens commerciaux avec le Moyen-Orient en général.
Une fois l'accord en vigueur, les droits de douane sur plus de 99 p. 100 des récentes exportations du Canada en Jordanie seront éliminés.
Des secteurs clés de l'économie canadienne bénéficieront de cet accès immédiat et sans droit de douane au marché jordanien, dont le secteur forestier — ce qui profitera beaucoup à la Colombie-Britannique, ma province, ainsi qu'au Québec et à l'Ontario, et nos accords sur le bois d'oeuvre renforceront leurs avantages — le secteur manufacturier et le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Le programme d'accords de libre-échange du gouvernement ne s'arrête pas là. Le 14 mai dernier, le et son homologue panaméen ont signé l'accord de libre-échange entre le Canada et Panama ici, à Ottawa. Des accords parallèles sur la collaboration dans le domaine du travail et de l'environnement ont également été signés à la même occasion. Ces trois accords ont été déposés à la Chambre pour 21 jours d'examen et de débat. L'accord de libre-échange améliorera l'accès au marché des biens et services et instaurera un environnement stable et prévisible pour les investissements à Panama.
Le gouvernement travaille également sur d'autres fronts afin de fournir aux entreprises canadiennes un meilleur accès aux marchés étrangers.
Des négociations en vue de la signature d'un accord économique et de libre-échange global avec l'Union européenne ont été entamées à Prague lors du sommet Canada-Europe de mai 2009. Ce sont, et de loin, les plus importantes négociations commerciales du Canada depuis l'ALENA et elles offrent la possibilité de nouvelles occasions économiques pouvant totaliser 12 milliards de dollars.
La négociation réussie d'un accord ambitieux de qualité avec l'Union européenne constitue une priorité clé du gouvernement. Le Canada et l'Union européenne ont tenu trois rondes de négociations couronnées de succès et quatre autres sont prévues d'ici le printemps 2011. Les parties continueront de travailler pour parvenir à un accord global ambitieux qui ouvrira des marchés et sera un rempart contre les pressions protectionnistes au cours de la période économique troublée que nous traversons.
Plus récemment encore, le 18 mai, à Kiev, le Canada et l'Ukraine ont entrepris la négociation d'un accord de libre-échange. Le Canada a déjà des liens culturels forts avec l'Ukraine et nos liens commerciaux se sont raffermis au cours de la dernière décennie. Les entreprises canadiennes sont en train de s'implanter solidement dans des secteurs comme l'aérospatiale, les technologies des communications et l'agriculture.
Un accord de libre-échange avec l'Ukraine pourrait ouvrir de nouveaux débouchés aux exportateurs canadiens des secteurs de l'agriculture, des produits de la mer, de la machinerie et des produits pharmaceutiques et améliorer l'accès au marché des services tout en aidant à abattre les obstacles non tarifaires.
Les négociations avec les pays des Antilles progressent également et la deuxième ronde de négociations entre les fonctionnaires canadiens et antillais ont eu lieu il y a quelques semaines. Les fonctionnaires canadiens ont aussi tenu une ronde de négociations en mars 2010 avec leurs vis-à-vis d'Amérique centrale dans le cadre des négociations permanentes entre le Canada et le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua et El Salvador.
Le gouvernement reste déterminé à faire progresser les négociations en matière de libre-échange avec d'autres partenaires, y compris la Corée du Sud et la République dominicaine, ainsi qu'à rechercher d'autres débouchés ambitieux ailleurs. De plus, le Canada réalise une étude conjointe avec l'Inde, afin d'explorer les paramètres d'un partenariat économique global. En outre, le gouvernement participe avec le Japon à des discussions techniques qui visent à améliorer et à approfondir nos relations économiques et se traduiront peut-être par la signature d'un accord de libre-échange, lequel revêt un intérêt considérable pour les intervenants canadiens.
Nous poursuivons également nos discussions avec les membres du partenariat transpacifique et suivons ces négociations avec intérêt.
Pour finir, les débouchés commerciaux avec la Chine et nos partenaires asiatiques continuent de prendre de l'expansion. Le était en Chine la semaine passée et notre est en Chine cette semaine, afin de bâtir de nouveaux marchés.
Quelle est l'importance pour le Canada d'un programme dynamique dans le domaine commercial? En termes clairs, en abolissant les barrières au commerce et aux investissements, le gouvernement aidera les entreprises canadiennes à faire face à la concurrence dans un monde de plus en plus compétitif tout en stimulant l'économie canadienne. C'est là que le libre-échange joue un rôle important, car il réduit les droits que doivent payer les producteurs canadiens et assure davantage de débouchés aux investisseurs et aux fournisseurs de services canadiens.
En cette période difficile sur le plan économique, nous ne pouvons pas nous camoufler derrière des barrières commerciales. Le protectionnisme n'est pas la solution. Les partenariats sont la solution. Nous voulons innover, progresser dans la chaîne de valeur mondiale et soutenir la concurrence mondiale. Ces mesures continueront à alimenter la reprise économique au Canada, lui permettront de prendre un avantage concurrentiel, appuieront la croissance et la prospérité, en plus d'aider à créer des emplois dans l'économie de demain.
Grâce à ces réussites, nous renforçons l'économie du Canada, la rendons plus dynamique, plus innovatrice et plus concurrentielle. C'est pourquoi les Canadiens peuvent compter sur le gouvernement pour prendre diverses initiatives visant à assurer l'accès à des marchés étrangers aux entreprises canadiennes et pour saisir toutes les occasions de s'opposer au protectionnisme et défendre le commerce libre et ouvert dans le monde.
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Monsieur le Président, c'est certainement un plaisir de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui à l’appui de la motion de mon collègue de . Cela me permet de réaffirmer que notre gouvernement est entièrement d’accord sur le fait que le commerce international et l’investissement sont des éléments essentiels pour la croissance à long terme et la prospérité du Canada. Le Canada est un pays commerçant et les Canadiens participent depuis longtemps au commerce international en tant qu’exportateurs, importateurs et investisseurs qui cherchent constamment des investisseurs et des partenaires qui les aideront à croître, à innover et à prospérer.
L’investissement direct à l’étranger a toujours été un élément important de l’économie canadienne et le demeure aujourd'hui. De la Colombie-Britannique à Terre-Neuve-et-Labrador, l’investissement à l’étranger engendre beaucoup de retombées qui aident les entreprises et les collectivités à acquérir un avantage concurrentiel dans des industries d’une grande valeur pour l’avenir. Les entreprises étrangères installées ici sont aussi des éléments importants de notre économie. En fait, l’investissement étranger au Canada équivaut à plus de 30 p. 100 de l’extrant annuel du Canada, ou du produit intérieur brut.
Ces entreprises font 45 p. 100 des exportations de marchandises et représentent 27 p. 100 des bénéfices des sociétés et environ le quart de tous les investissements commerciaux non résidentiels du Canada, ce qui contribue à notre croissance économique et à notre prospérité à long terme. Les investisseurs étrangers au Canada sont des sociétés comme Microsoft, Nokia, Samsung et Honda, une société établie au Canada depuis plus de 40 ans. Ces investisseurs étrangers et des centaines d’autres créent des emplois pour les Canadiens dans beaucoup d’industries et de secteurs différents.
Avant même que la récession mondiale nous frappe, le gouvernement faisait des pieds et des mains, en réalisant Avantage Canada et en appliquant sa stratégie commerciale mondiale, pour que le Canada devienne une destination de choix pour les entreprises et les investissements étrangers. Nous nous sommes employés à réduire les impôts, à rembourser la dette, à favoriser le développement des compétences et à investir dans l’infrastructure des transports, de la recherche et de l’innovation, tout cela pour faire du Canada un pays compétitif capable de livrer concurrence avec succès à l’échelle mondiale.
Ces mesures aident rendre les entreprises canadiennes plus fortes face à la concurrence mondiale. Elles rendent le Canada plus attirant pour les investisseurs étrangers, qui peuvent y investir, croître, innover et créer de l’emploi. Les efforts du gouvernement en ce sens sont déjà profitables pour les Canadiens. L’économie mondiale a connu son plus important revers en une génération. Les Canadiens en ont souffert comme les autres.
Toutefois, notre pays a fait preuve d’une force remarquable face à ces troubles. Notre système bancaire, par exemple, est resté particulièrement stable tout le long de la crise. Aucune de nos banques ne s’est effondrée et aucune n’a eu besoin d’être renflouée à l’aide de fonds publics. Beaucoup de nos banques croissent à un rythme rapide. Cela n’aurait sûrement pas été possible sans un système financier fort, stable et bien réglementé, un système que le Forum économique mondial a jugé comme étant le plus stable du monde au cours des deux dernières années.
La situation financière du Canada a été pour nous un avantage clé. Comme notre gouvernement a réduit la dette publique dans les années d’abondance, nous avons eu la possibilité de mettre en œuvre notre plan d’action économique pour favoriser la croissance, créer des emplois et être en bonne position en vue d’une forte reprise. Aujourd’hui, tandis que beaucoup de pays du monde ploient sous le fardeau d’une énorme dette, le Canada profite du fait qu’il a le rapport dette-PIB le plus bas du G7. Nous sommes bien partis pour retrouver l’équilibre budgétaire plus rapidement que beaucoup de nos partenaires. Nous sommes optimistes parce que nous pouvons le faire tout en maintenant l’avantage fiscal que nous avons accumulé au cours des quelques dernières années.
Le fait est que le Canada s’est tiré du ralentissement économique mondial mieux que tous les autres membres du G7. Les experts du Fonds monétaire international prévoient que nous resterons en tête du G7 au chapitre de la croissance pendant les quelques prochaines années. D’après l’OCDE, la croissance économique du Canada s’est élevée à 6,2 p. 100 dans le premier trimestre de 2010. Je crois qu’il vaut la peine de répéter ce chiffre: 6,2 p. 100 au premier trimestre de 2010.
Je suis sûr que tous les députés, même dans les rangs de l’opposition, s’intéressent beaucoup à ces chiffres et en attribuent le mérite au gouvernement, qui a tout fait pour aboutir à ce résultat. Je suis sûr que tous les députés partagent mon avis à cet égard.
Nous avons dépassé d’assez loin la croissance globale de 1,9 p. 100 des autres pays du G7. Avec une telle croissance, je crois bien que nous serons en tête du G7 au chapitre de la croissance de l’emploi, comme cela a été le cas dans les années qui ont précédé le ralentissement économique mondial.
Le monde a pris note de notre performance économique de premier ordre. En fait, les experts de l’Economist Intelligence Unit disent que le Canada sera le pays où il sera le plus avantageux de faire des affaires pendant les cinq prochaines années.
Il n’y a pas de doute que le Canada offre une foule d’avantages aux investisseurs étrangers. Sur le plan des services financiers et d’affaires, nous avons un secteur financier qui compte parmi les plus importants et les plus solides du monde. Dans le domaine des sciences de la vie, nous avons accueilli quelques-uns des scientifiques cliniques les plus influents du monde et nous offrons des encouragements fiscaux à la recherche-développement qui se classent parmi les plus généreux.
Dans le secteur de l’automobile, nous comptons parmi les plus grands exportateurs du monde. Nous avons également au Canada des chefs de file mondiaux des plastiques, des produits chimiques, des médias numériques, de l’aérospatiale, de l’énergie renouvelable et de l’agroalimentaire.
J’en ai bien plus à dire...