:
Monsieur le Président, en réfléchissant à ce que j'allais dire au sujet du discours du Trône, je me suis rappelé une anecdote concernant une écrivaine célèbre. Quand on lui a demandé un jour ce qu'elle pensait d'une ville américaine en particulier, elle a répondu « On n'y trouve rien ». Voici exactement ce que je ressens à l'égard du discours du Trône.
Étant donné que le a fermé le Parlement pour rajuster le programme du gouvernement, nous avions forcément des attentes. Nous avons pensé que le gouvernement proposerait de grandes visions, des plans d'envergure pour les Canadiens, mais évidemment, il n'y a rien de tout ça dans le discours du Trône.
Le rajustement n'était qu'une fiction. C'était une piètre excuse de la part d'un qui a parié sur le cynisme des Canadiens mais qui a perdu. Les Canadiens n'ont pas été dupes et leur réaction a été claire. Ils ont dit: « Ne jouez pas avec le Parlement, respectez la démocratie et retournez au travail. »
Tout le monde au Canada sait pourquoi le a fermé le Parlement. C'était pour éviter de répondre à des questions embarrassantes et inquisitrices sur la situation des prisonniers afghans. Ces questions ne s'évaporeront pas maintenant que le Parlement est de retour au travail. Le gouvernement peut bien essayer de camoufler la vérité. Il a censuré des documents, intimidé des témoins et calomnié les dénonciateurs.
Le gouvernement tente maintenant d'utiliser le juge Iacobucci comme paravent, mais il n'a pas demandé à ce magistrat de faire la lumière sur cette affaire. Il lui a simplement demandé de décider quels documents peuvent être mis à la disposition du Parlement et du public, ce qui n'est pas du tout la même chose. Nous n'avons toujours pas vu copie du mandat confié à ce magistrat. De ce côté-ci de la Chambre, nous respectons tous énormément le juge Iacobucci et nous estimons que le gouvernement a choisi la bonne personne, mais qu'il ne lui a pas confié la bonne tâche.
[Français]
De ce côté de la Chambre, nous avons été clairs. Dans le scandale des détenus afghans, rien de moins que la vérité ne peut satisfaire le Parlement, parce que les Canadiens méritent la vérité.
À cause de la prorogation, à cause du mépris de ce gouvernement pour les institutions du Canada, nous avons un déficit démocratique en plus d'un déficit budgétaire.
Sur le plan économique, le gouvernement, après plus de deux mois de prorogation, avait promis un discours du Trône tourné vers l'innovation et les emplois de demain. Là non plus, le gouvernement n'a pas tenu parole.
[Traduction]
En fait, le discours du Trône tombera dans l'oubli. Il n'aura aucune place dans l'histoire, mais il servira à illustrer un des plus remarquables retournements dans l'histoire de la politique canadienne, une des plus remarquables volte-face jamais vues à la Chambre des communes: la promesse de modifier le texte anglais du Ô Canada qui a duré 48 heures.
Lorsque l'on réfléchit à la manière dont cela a pu se produire, on commence à imaginer ce à quoi le pensait. Il s'est dit que nous traversions la pire récession économique des 50 dernières années, que 1,6 million de Canadiens étaient sans emploi, que notre système de pensions était en crise, que les femmes canadiennes gagnaient 72 ¢ pour chaque dollar gagné par les hommes et que ce qu'il nous fallait vraiment c'était changer le texte anglais du Ô Canada.
La véritable question, c'est la suivante: quel est le prochain subterfuge que le gouvernement mettra de côté?
Le discours du Trône est truffé de subterfuges. Les personnes âgées ont besoin de notre aide, mais qu'obtiennent-elles? Une journée des aînés. Nos anciens combattants sont aux prises avec des problèmes graves comme le trouble du stress post-traumatique, mais qu'est-ce qu'ils obtiennent? Le Jour de la bataille de Vimy. Mais comprenez moi bien: nous appuyons l'institution d'une telle de journée. Mon grand-père a fait partie des unités qui se sont battues à Vimy. Nous appuyons l'institution du Jour de la bataille de Vimy. Nous appuyons l'institution d'une journée des aînés. Mais est-ce que le croit sincèrement que ce sont là des réponses acceptables aux problèmes et aux défis auxquels doivent faire face les anciens combattants, les personnes âgées et les familles?
Du côté des emplois et de l'innovation, le discours du Trône n'innove rien, on pourrait dire qu'il fait du surplace.
[Français]
Les conservateurs n'ont pas toujours compris que nous étions devant une transformation profonde de l'économie, pas seulement canadienne mais mondiale.
Le Canada doit se préparer à un monde nouveau. L'énergie sera plus coûteuse. La pollution aura un prix. Le dollar canadien vaudra autant que le dollar américain. Le savoir des Canadiens sera notre principale ressources, et les marchés les plus dynamiques seront l'Inde et la Chine, et non pas les États-Unis.
C'est dans ce monde que nos jeunes vont grandir et qu'ils devront travailler pour nourrir leurs familles. Le discours du Trône est muet sur les défis qui les attendent.
Les travailleurs canadiens comprennent les défis de notre époque, mais leur gouvernement n'est pas à l'écoute.
[Traduction]
Le discours du Trône laisse notre destinée commune au petit bonheur la chance.
Pensons à la question précise du système de santé dont le discours ne mentionne étonnamment pas un traître mot. Nos familles dépendent de services médicaux et de diagnostic ainsi que de traitements de niveau mondial dans toutes les régions. N'oubliez pas que c'est le gouvernement qui a laissé à deux reprises les Canadiens sans outils diagnostiques nucléaires pour le dépistage du cancer et le traitement des maladies cardiaques.
Nous n'avons toujours pas relevé les défis qui se posent au système de santé. Je veux parler d'un aspect en particulier: l'accès aux soins de santé en région rurale, isolée et septentrionale où les familles font face à l'absence de spécialistes et au manque de services de santé mentale et de soins pédiatriques et gériatriques. Ce sont là des questions cruciales et le gouvernement fédéral a un rôle positif à jouer à cet égard. Nous devons collaborer avec les provinces, les territoires et les collectivités rurales pour renforcer les services de santé en région rurale et isolée et nous devons commencer à y travailler dès maintenant.
C'est là le message que j'ai tiré d'une consultation qui a eu lieu le mois dernier dans la belle ville de Guelph. Si on ajoute à cela le fait que la population vieillit et que la main-d'oeuvre devient moins nombreuse, le fardeau financier du gouvernement lié aux prestations et aux services aux retraités va augmenter. Le temps qui passe ne fera qu'exacerber davantage les problèmes de notre système de soins de santé et les généraliser. Plutôt que de relever le défi, le gouvernement a décidé de tourner le dos.
Il est essentiel de parvenir à maîtriser le coût des soins de santé. Il existe une solution à long terme; nous en parlons depuis plus d'un an. Ma collègue de a joué un grand rôle à cet égard. La solution à long terme réside dans la promotion de la santé, la prévention et l'éducation. Il faut que la population soit en meilleure santé et qu'elle nécessite moins de soins de santé. Il n'y a toutefois rien ici au sujet de la promotion de la santé, de la prévention des maladies ou des services de santé communautaires, pourtant des éléments qui peuvent nous aider à améliorer la santé de la population et à maîtriser les coûts des soins de santé.
Rappelons-nous, de ce côté-ci de la Chambre, la réputation d'un grand Canadien, Tommy Douglas. Tommy Douglas parlait de la deuxième étape du régime d'assurance-maladie, soit faire en sorte que les Canadiens demeurent en bonne santé et qu'ils n'aient pas à recourir au système de soins de santé en premier lieu. Il serait à peu près temps, quarante ans plus tard, que nous passions à l'action.
Après deux mois de ce qu'on nous avait dit être un rajustement, les familles canadiennes s'attendaient à une politique axée sur l'avenir de ce genre. Nous nous attendions à une politique qui réduirait les pressions exercées sur les Canadiens, mais qu'est-ce que le gouvernement a présenté? Rien.
[Français]
Pour des millions de familles canadiennes, l'enjeu immédiat consiste à prendre soin d'un parent qui vieillit et d'assurer l'éducation des enfants. Ces familles sont abandonnées par ce gouvernement.
Je me tourne vers un autre sujet. Nous sommes plongés dans une crise des pensions qui menace des millions d'aînés et de travailleurs âgés. En réponse à cette situation, le gouvernement crée le jour des aînés. Si ce gouvernement crée un jour dédié à tout ce qu'il laisse tomber, nous aurons une année de congé.
À quand le jour des chômeurs, le jour du déficit ou le jour de la vérité? On ne peut pas bâtir l'avenir de notre pays sur de pareilles bebelles.
[Traduction]
Le gouvernement fédéral est responsable des liens qui nous unissent en tant que pays, en tant que grand peuple. Le gouvernement abandonne cette responsabilité sciemment et avec désinvolture dans une multitude de domaines, comme les pensions et les soins de santé, et c'est le pays qui, au bout du compte, en ressort affaibli. Nous devons en faire plus pour revitaliser la compassion qui unit notre pays. De ce côté-ci de la Chambre, nous ne ferons jamais de compromis là-dessus.
On peut définir le discours du Trône comme un ramassis d'attentes déçues et d'occasions ratées. C'est particulièrement frappant en ce qui concerne le domaine des énergies propres. On ne peut pas, d'une part, mettre en place une stratégie crédible en matière d'innovation pour les emplois de demain et, d'autre part, balayer du revers de la main les énergies et les technologies propres. Le monde s'est lancé dans une course pour l'avenir, mais les conservateurs ont du rattrapage à faire simplement pour se mettre à jour.
[Français]
Rien n'illustre plus clairement le manque de vision de ce gouvernement que son inaction totale en matière d'énergies propres. Cette approche idéologique est en train d'isoler le Canada. Aux États-Unis, le président Obama investit six fois plus par habitant que notre dans la recherche des énergies propres. Au moment où nous nous parlons, les emplois de demain sont créés ailleurs. Soit nous agissons maintenant, soit nous passons la prochaine décennie à le regretter.
[Traduction]
L'occasion ratée en matière d'énergies propres a des conséquences directes sur l'industrie canadienne et sur toutes les familles canadiennes.
En ce moment, le baril de pétrole coûte 80 $ sur le marché, et l'économie mondiale essaie encore de sortir de la récession. La reprise provoquera une hausse de la demande et les prix augmenteront en conséquence. Les prix élevés de l'énergie sont bons pour le secteur énergétique du Canada, pour l'industrie du gaz naturel en Colombie-Britannique et dans le Canada atlantique, ainsi que pour l'industrie du pétrole et du gaz naturel en Alberta et en Saskatchewan. Mais cette situation causera du tort à d'autres secteurs de notre économie et mettra des emplois en péril. Cela nuira aux familles canadiennes, surtout lorsque viendra le moment de payer la facture de chauffage à la fin du mois.
Le discours du Trône était une excellente occasion de relever ces défis et d'affirmer le leadership du gouvernement fédéral en faisant du Canada l'économie la plus éconergétique du monde, grâce aux énergies renouvelables, à des infrastructures axées sur les énergies propres et à des réseaux intelligents. Le gouvernement aurait pu faire des énergies renouvelables une priorité nationale en coordonnant les efforts déployés par Ottawa et les provinces. Malheureusement, les conservateurs ont aussi manqué cette occasion. L'automne dernier, les conservateurs ont annulé le très important programme fédéral des énergies renouvelables du Canada, le programme écoÉNERGIE, au moment même où les États-Unis reconduisaient leur programme en la matière jusqu'en 2012.
Une voix: Incroyable.
M. Michael Ignatieff: En effet, c'est incroyable, comme le dit si bien mon collègue.
[Français]
L'approche des conservateurs en matière d'innovation, d'enseignement et de recherche est un autre rendez-vous manqué avec l'avenir. Ce gouvernement a sabré 140 millions de dollars dans les conseils de recherche l'an dernier. Il a coupé 160 millions de dollars à l'Agence spatiale canadienne. Il a supprimé le Conseil national de recherches du Canada. Il a sabordé 50 ans de leadership canadien en médecine nucléaire.
[Traduction]
Les conservateurs investissement dans la brique et le mortier, mais ils négligent les cerveaux. Ils rénovent des édifices de collèges et d'universités tout en comprimant le financement des projets de recherche qui se déroulent à l'intérieur. Au lieu de s'engager à long terme pour bâtir une économie nationale du savoir au Canada, les conservateurs donnent d'une main et enlèvent de l'autre. Toutes les fanfaronnades du monde ne peuvent occulter ce fait.
Difficile de comprendre comment le gouvernement a pu croire qu'il encouragerait l'innovation sans prendre d'engagement exhaustif envers l'enseignement, en commençant par des services d'éducation préscolaire et de garde des enfants de classe mondiale, jusqu'à l'enseignement postsecondaire et aux projets de recherche; sans collaborer avec les provinces pour lutter contre l'analphabétisme, qui empêche des millions de Canadiens de se réaliser pleinement; sans améliorer la formation linguistique offerte aux nouveaux immigrants dans les deux langues officielles; et sans supprimer le plafond imposé à l'enseignement postsecondaire pour les Autochtones.
Voilà comment le Parti libéral envisage de créer une main-d'oeuvre adaptée à la nouvelle économie mondiale. Voilà comment nous voulons ouvrir des portes à nos enfants. Voilà comment nous investirions dans les Canadiens.
[Français]
Au lieu d'un avenir plein de promesses, ce gouvernement nous annonce des années de vaches maigres. Les conservateurs ont promis de geler les dépenses des ministères, mais quels programmes vont-ils couper? On ne le sait pas. Cette année sera peut-être l'année des petits couteaux, mais l'année prochaine s'annonce déjà comme l'année de la hache. Ils vont justifier les coupes en parlant de la récession, mais c'est plutôt leur incompétence qui est la cause de notre déficit.
[Traduction]
Les conservateurs ont promis de geler et de supprimer des programmes sur lesquels les Canadiens comptent. Pourtant, le gouvernement dépense 570 millions de dollars chaque année pour embaucher des consultants en gestion. Cela représente une hausse de 200 p. 100, et personne au Canada ne peut comprendre en quoi cela est justifié.
Le a accru les dépenses de son propre ministère de 22 p. 100, soit de plus de 13 millions de dollars. Le , lui, dépense 3 000 $ pour une séance de photo et une tasse de café. C'est certainement le « double crème-double sucre » le plus cher de l'histoire du Canada.
[Français]
Le discours du Trône montre le choix qui s'offre aux Canadiens. D'un côté, c'est le laisser-aller, le laisser-faire et c'est chacun pour soi, avec un gouvernement qui ne nous offre que cinq ans d'austérité, de coupes et de gels. De l'autre côté, il y a l'alternative libérale. Nous croyons qu'un bon gouvernement peut protéger les gens aujourd'hui et préparer un avenir d'emploi et d'espoir pour demain. Nous croyons en un gouvernement qui unit les Canadiens et au lieu de les diviser.
[Traduction]
Pour les Canadiens, l'alternative se dessine de plus en plus clairement chaque jour: d'une part, le laissez-faire et les coupes; de l'autre, un gouvernement qui croit en l'unité nationale et en un projet commun afin de préparer nos travailleurs à profiter des possibilités de demain.
[Français]
Le discours du Trône aurait pu être un investissement dans l'avenir des Canadiens, dans les soins de santé et les pensions, dans les énergies propres et l'innovation. Ce n'est pas la voie choisie par ce gouvernement. Il a choisi les bebelles, les coupes aveugles et l'idéologie du laisser-faire.
Ce n'est pas un Canada qui nous ressemble et ce n'est surtout pas un Canada qui nous rassemble. Un Canada fort et uni, un Canada éduqué et en santé, un Canada vert et ouvert sur le monde, un grand Canada, riche des plus grands espoirs et rêves de sa jeunesse, c'est le Canada que nous voulons bâtir avec les Canadiens et que nous voulons célébrer.
[Traduction]
Je conclus en disant que ce discours du Trône n'était pas seulement décevant, il était superflu. Il ne vise qu'à limiter les dégâts causés par la fermeture du Parlement par le . C'est clair dans chaque paragraphe.
Je propose donc:
Que la motion soit modifiée par adjonction de ce qui suit:
« et souhaitons humblement qu’Elle ne soit pas, à l’avenir, accaparée par des demandes frivoles de prorogation ».
:
Monsieur le Président, je vous remercie de me permettre de répondre au discours du Trône prononcé la semaine dernière par son Excellence la Gouverneure générale. Mais avant d'entrer dans les détails, j'aimerais dire quelques mots sur les résultats extraordinaires du Canada aux récents Jeux olympiques d'hiver à Vancouver et Whistler.
[Traduction]
Je tiens bien entendu à souligner l'extraordinaire organisation des Jeux olympiques et l'accueil chaleureux qu'ont réservé les Britanno-Colombiens aux athlètes et aux touristes. Je pense qu'aucun de ceux qui connaissent la côte Ouest n'a été surpris par cet accueil. Comme nous le savons tous, nos athlètes, ces jeunes hommes et femmes, ont établi un nouveau record: aucun autre pays n'avait remporté autant de médailles d'or aux Jeux olympiques d'hiver.
[Français]
Quatorze médailles d'or, monsieur le Président.
[Traduction]
Quatorze médailles d'or, monsieur le Président, plus sept d'argent et cinq de bronze. Vingt-six médailles en tout. Notre pays n'en a jamais remporté autant aux Jeux d'hiver.
[Français]
Quelque 80 pays étaient présents, et nos athlètes ont remporté 10 p. 100 de toutes les médailles remises. C'était une performance extraordinaire pour notre pays, le Canada. Il ne fait aucun doute que nous sommes très fiers de nos athlètes canadiens et canadiennes.
[Traduction]
Comme nous le savons tous, les rues de notre grand pays ont été envahies par des hordes de gens arborant le rouge et le blanc à la suite du but gagnant de Sidney Crosby. Quand les Canadiens font quelque chose d'extraordinaire au nom de leur pays, leurs concitoyens, comme partout ailleurs, savent brandir le drapeau. Voilà un geste extraordinaire.
Nous voudrions qu'il se répète plus souvent. Et je suis convaincu qu'il se répétera au cours des Jeux paralympiques qui commencent demain. Chose certaine, nous en serons encore témoin l'été prochain sur la côte Est où se déroulera à Moncton, au Nouveau-Brunswick, une autre manifestation sportive de renommée mondiale, les championnats du monde juniors d'athlétisme. Et voilà que nous prononcerons de nouveau ces mots magiques: Allez, Canada, allez!
J'irai plus loin que de dire simplement que nos athlètes ont accompli une performance formidable. Pour un pays de taille modeste, sur le plan de la population, cette performance a été époustouflante.
[Français]
Je crois qu'il faut regarder au-delà des médailles d'or, et même au-delà des médailles en général, parce qu'elles ne disent pas tout sur la véritable excellence d'Équipe Canada. En effet, à ce niveau de compétition, les positions sont déterminées par des fractions de seconde, quelques millimètres et, parfois, par pas plus qu'un coup de chance.
[Traduction]
Parmi les quelque 200 jeunes hommes et femmes ayant participé aux Jeux de Vancouver, 50 d'entre eux se sont classés parmi les cinq meilleurs. Aucun autre pays n'en a eu plus. En effet, tous les pays, à l'exception des États-Unis et de l'Allemagne, en ont eu beaucoup moins. Cela vous donne une idée de l'extraordinaire niveau d'excellence de notre équipe tout au long de ces jeux.
Nous étions dans la course dans presque toutes les catégories. Voilà les raisons pour lesquelles nous avons réussi à obtenir autant de médailles d'or.
[Français]
C'est l'attitude qui a défini le but, et c'est un plan d'action qui l'a soutenu.
[Traduction]
Aux Jeux olympiques d'hiver qui se sont déroulés à Calgary il y a une génération, nous avions investi dans l'infrastructure nécessaire aux performances de classe internationale. Nous avons fait preuve de sérieux dans notre quête de la victoire. Les organisations sportives du Canada s'étaient rassemblées et avaient comme objectif « d'occuper le podium ». Pour ce faire, elles avaient obtenu l'aide financière du secteur privé ainsi que l'appui financier et moral de toutes les provinces et du gouvernement du Canada. Puis, elles étaient parties à la recherche des meilleurs athlètes et les ont entraînés sans relâche. Voilà la recette du succès; voilà comment on améliore ses prestations.
[Français]
Nous voulons continuer de gagner, continuer de promouvoir ce type d'excellence. C'est pourquoi nous avons bien fait comprendre, dans le budget du ministre des Finances de la semaine dernière, que nous allions continuer de soutenir nos athlètes. Nous allons continuer de soutenir nos athlètes afin de les aider à hisser bien haut au-dessus du podium la feuille d'érable.
[Traduction]
Nous aiderons nos athlètes pour voir de nouveau l’unifolié flotter bien haut aux Jeux de Londres en 2012 et aux autres Jeux à venir. Car les Jeux de Vancouver-Whistler, ces Jeux pour tout le Canada comme le premier ministre Campbell se plaît à les appeler, ont montré que le Canada peut obtenir des résultats lorsque les enjeux et les objectifs sont bien définis et que les Canadiens et Canadiennes disposent des outils nécessaires pour y arriver.
[Français]
Obtenir des résultats est la marque de commerce pour laquelle notre pays, le Canada, commence à être reconnu. Par exemple, tout comme nous obtenons des résultats en sport, nous obtenons aussi des résultats en Afghanistan.
[Traduction]
À Kandahar, les soldats les plus courageux qui soit ont réussi à empêcher les talibans d’envahir cette province essentielle. Ils défendent la stabilité, le développement et la justice dans un pays qui n’a presque jamais rien connu de tel. Voilà une preuve révélatrice de nos résultats, une preuve dont le prix est élevé et que nous tenons à applaudir. Je tiens à saluer le travail des diplomates, des spécialistes du développement et, surtout, du personnel de la Défense qui ont réussi ce tour de force.
Par ailleurs, nous obtenons aussi des résultats dans le domaine de la santé publique.
[Français]
Au milieu de 2009, l'Organisation mondiale de la santé a émis son premier avertissement selon lequel un nouveau virus mortel, appelé A H1N1, allait probablement se propager rapidement dans le monde entier. Sans contrôle, il avait le potentiel de tuer des dizaines de milliers de Canadiens et Canadiennes, surtout des jeunes et des gens affaiblis par d'autres problèmes médicaux.
[Traduction]
Nous avons constaté le problème et nous avons agi avec rapidité et efficacité. Nous nous sommes engagés, dans le droit fil de nos valeurs fondamentales, à ce que chaque Canadien et Canadienne qui le souhaite, peu importe ses moyens, puisse se faire vacciner avant Noël. Et nous avons commandé suffisamment de vaccins pour que cela soit possible.
[Français]
En collaboration avec les provinces, qui sont principalement responsables des soins de santé au Canada, nous avons réussi.
[Traduction]
Ce fut la plus importante -- et la plus rapide -- campagne de vaccination de masse dans l’histoire du Canada. Des milliers de vies ont été sauvées. Heureusement, nous ne saurons jamais avec exactitude combien. Endiguer une épidémie n’est pas rien. Que nous y soyons arrivés est une victoire triomphale pour les professionnels de la santé qui s’y sont dévoués. Nous devons être très fiers de ces gens, et je tiens à les saluer pour leur excellent travail.
Nous avons aussi obtenu des résultats en Haïti. Nous nous souvenons tous de ce jour de janvier où un séisme dévastateur a tué plus de 200 000 personnes. Ces chiffres sont renversants et difficiles à accepter.
[Français]
Dans les régions les plus touchées, jusqu'à 90 p. 100 des édifices ont été détruits, blessant et piégeant des milliers de gens sous les ruines. Une population déjà désespérément pauvre a perdu le peu qu'elle avait. Les nécessités de tous les jours, comme la nourriture, l'eau potable et l'aide médicale, qui n'ont jamais été abondantes en Haïti étaient devenues encore plus rares. C'est pourquoi nous avons agi sans attendre. Quelques heures seulement après le début de l'horreur, les premiers militaires canadiens étaient sur place. Des membres de l'Équipe d'intervention en cas de catastrophe, communément appelée DART, étaient là pour déterminer la meilleure façon d'apporter de l'aide. Selon leurs recommandations, nous sommes intervenus en force, de Valcartier et d'ailleurs au pays.
[Traduction]
Les navires de la flotte de l’Atlantique ont reçu l’ordre immédiat de quitter Halifax en direction d’Haïti, avec à leur bord des approvisionnements de secours. Des C-17 ont rapidement transporté des articles de première nécessité dans l’île et rapatrié des citoyens canadiens et des réfugiés lors de leurs voyages de retour. Le personnel civil des Affaires étrangères et des autres ministères ont uni leurs efforts sur le terrain et dans les centres de commandement d’Ottawa.
Au plus fort de la mission, outre la DART et les Navires canadiens de Sa Majesté Athabascan et Halifax, nous avions déployé un aéronef de transport lourd, des hélicoptères de recherche et de sauvetage et un hôpital mobile de campagne. Nous avions envoyé des centaines de tonnes de fournitures et de matériel pour soulager les souffrances. Et plus de 2 000 soldats, marins et aviateurs canadiens, de concert avec un large éventail de fonctionnaires, étaient sur place pour apporter de l’aide et de l’espoir.
[Français]
Nous avons ramené au pays plus de 4 000 Canadiens, Canadiennes et résidents permanents coincés en Haïti le jour du séisme, et plus de 200 orphelins dont la demande d'adoption a été accélérée après le séisme. Jusqu'à présent, le Centre des opérations d'urgence a répondu à plus de 50 000 appels, et les unités de liaison entre les familles et les enfants resteront actives pendant de nombreux mois encore.
[Traduction]
Les efforts massifs faits dans le cadre de la mission en Haïti et les réalisations colossales obtenues là-bas sont révélateurs du haut niveau de dévouement de chaque membre des Forces canadiennes et de la fonction publique canadienne qui ont mis la main à la pâte. Des spécialistes du développement, des agents de la paix et du personnel diplomatique sont encore présents sur le terrain pour organiser le projet à long terme du Canada et d'autres pays consistant à aider le gouvernement d'Haïti à rebâtir son pays.
[Français]
Honorables députés, tous ces grands Canadiens et ces grandes Canadiennes qui y ont participé méritent aussi nos félicitations.
[Traduction]
Nous avons constaté un problème. Nous avons voulu aider. Et nous avons agi rapidement et efficacement. Le Canada a obtenu des résultats concrets. Honorables députés, c'est un sentiment de compassion, d'urgence et d'action qui a poussé notre gouvernement et notre pays à agir et à relever les défis redoutables de la conjoncture économique dans laquelle nous vivons.
[Français]
Comme dans d'autres domaines, nous avons vu un problème, nous avons compris le besoin et, dans certains cas, la douleur. Nous avons conçu un plan, et le Canada a agi, en tant que pays, rapidement et efficacement.
Parlons maintenant de cette période économique.
[Traduction]
Bien que les entreprises réalisent des investissements, que les gouvernements préparent des budgets sains, que les travailleurs et travailleuses peinent à gagner leur vie et que des générations réussissent les douze travaux d'Héraclès, parfois, la chance n'est pas toujours de notre côté. Au moment où la pluie s'abattait sur les bons comme sur les mauvais, la récession a commencé à se répandre sur toute la planète, y compris sur le Canada. Or, ne croyez pas que nos efforts n'ont abouti à rien. La réglementation et la surveillance du système financier -- éléments déclencheurs de la crise mondiale -- étaient au Canada prudentes et efficaces et cela a fait la différence.
[Français]
Selon le Forum économique mondial, le Fonds monétaire international et de nombreux autres experts, le Canada a le secteur bancaire le plus solide du monde.
[Traduction]
Les institutions financières canadiennes ont su éviter la faillite ainsi que les vastes initiatives de sauvetage financées avec l'argent des contribuables qui ont dû être lancées dans bien d'autres pays. Bien qu'on ait vu un resserrement du crédit au cours de la récession, l'offre et le coût du crédit ont commencé à s'améliorer plus nettement et plus efficacement au Canada que dans les autres pays. Nous continuons malgré tout de surveiller le marché hypothécaire.
[Français]
Nous avons apporté des modifications prudentes aux règles pour éviter les bulles immobilières qui ont causé tant de dommage ailleurs dans le monde.
[Traduction]
Et maintenant, le secteur du logement au Canada, dans lequel la récession s'est légèrement fait sentir, se redresse bien. Nos principes fiscaux dans ce secteur étaient sains.
[Français]
Le Canada est entré dans la récession avec le niveau d'endettement le plus bas du G7, et ce niveau a baissé alors que nous remboursions la dette.
[Traduction]
Grâce à nos assises financières solides, nous avons pu réduire radicalement et définitivement les impôts des entreprises et des particuliers ainsi que les taxes à la consommation au cours des premiers stades du ralentissement mondial. Et, par conséquent, la récession a commencé au Canada après presque tous les pays développés.
[Français]
Cela nous a aussi permis d'engager au Canada des mesures de relance extraordinaires en accord avec tous nos pairs des économies du G20, mais sans affecter indûment les générations futures.
[Traduction]
Cela nous a aussi permis de lancer l'un des plus grands, des plus complets et des plus efficaces trains de mesures de stimulation dans le monde entier, tout en maintenant le déficit et l'endettement au Canada à un niveau très inférieur à celui des autres pays.
Aujourd'hui, nous émergeons de la récession mondiale. Notre demande intérieure est forte, mais nos marchés d'exportation demeurent incertains. Notre reprise est donc lente, mais selon moi, l'optimisme est croissant.
Il est vrai que notre taux de chômage reste trop élevé. C'est pourquoi il demeure notre première priorité. Heureusement, le taux de chômage au Canada se situe bien en deçà de ce qu’il était au cours des récessions connues dans les années 1980 et 1990 ainsi que de celui des États-Unis et d’autres pays. De plus, contrairement à la plupart des économies, celle du Canada commence déjà à créer de nouveaux emplois.
Il n’est pas nécessaire de rappeler aux honorables députés qu’une intervention économique excessive n’est pas une tendance conservatrice. Toutefois, il n’est pas plus souhaitable d’adhérer aveuglément à une idéologie pendant une crise que de saisir une occasion sans se faire scrupule pour en tirer un avantage à court terme. Nos actions doivent toujours viser à servir les intérêts réels de notre pays, maintenant et dans l’avenir.
[Français]
Nous continuons en allant de l'avant avec la deuxième et dernière année du Plan d'action économique du Canada.
[Traduction]
Notre plan continue de nous permettre de réduire les impôts. Il met les Canadiens et Canadiennes au travail pour la construction d’infrastructure : des ponts, des routes, des ports, des collèges, des laboratoires, tout ce dont les Canadiens et Canadiennes ont besoin pour vivre, travailler, innover, voyager et faire des affaires.
[Français]
Enfin, près de 16 000 projets, dont nombre sont faits en coordination avec les provinces, les municipalités et le secteur privé, ont été financés jusqu'à présent par le Plan d'action économique du Canada, et nous allons en récolter les avantages durant les décennies à venir.
[Traduction]
Tout comme les investissements sans précédent dans les Jeux olympiques ont entraîné, une génération plus tard, des résultats extraordinaires au Canada, les retombées des investissements que nous faisons dans l'infrastructure partout au pays se feront sentir pendant toute une génération.
À propos, les 16 000 projets n’incluent pas les dizaines de milliers de projets d’infrastructure que les ménages ont entrepris l’an dernier grâce au crédit d’impôt pour la rénovation domiciliaire.
Notre plan continue d’injecter des capitaux dans l’économie. Il permet aux travailleurs et travailleuses de gagner leur vie. Et il aide nos citoyens, qui ont perdu un emploi qu’ils détenaient depuis longtemps sans faute de leur part, à explorer de nouvelles possibilités.
[Français]
Nous aidons les communautés les plus durement touchées par la récession. Nous soutenons les industries qui ont besoin d'aide pour surmonter leurs difficultés temporaires.
[Traduction]
Au total, notre Plan d’action économique donne un coup de fouet à l’économie canadienne en y injectant 62 milliards de dollars. Il donne des résultats. Les exportations connaissent une nette augmentation. Les ventes au détail ont fait un bond. La croissance s’est de nouveau établie à 5 p. 100 au dernier trimestre. Un plus grand nombre de personnes ont un emploi. Les mesures bien projetées, bien éclairées et bien exécutées ont changé réellement le cours des choses.
Que devons-nous faire maintenant? Célébrer notre succès et nous détendre? Malheureusement, non. Il est encore bien trop tôt. En fait, je crois que nous devons tirer une leçon de l’écroulement des banques et des budgets partout ailleurs: un gouvernement ne peut se permettre de relâcher son contrôle de l’économie même si tout semble bien fonctionner.
Nous voyons qu’il reste encore aujourd’hui trop d’obstacles sur la route devant nous, surtout en ce qui concerne nos marchés d'exportation. Et, nous constatons surtout que nous ne sommes pas aussi avancés que nous devrions l’être.
[Français]
Trop d'hommes et de femmes qui veulent travailler sont toujours sans emploi. Leur détresse financière est évidente, mais ne pas avoir de vrai travail est également un fardeau pour l'esprit. Nous avons tous besoin d'apporter notre contribution et de faire des choses utiles, des choses qui ont un but. Le chômage n'est pas seulement une détresse économique, il mine aussi notre estime de nous-mêmes.
[Traduction]
Nous devons déployer des efforts concertés et constants pour rendre à nos compatriotes le fruit de leur dur labeur. Voilà pourquoi nous avons déposé un budget axé sur l’emploi et la croissance. Un budget qui poursuit la majorité des mesures extraordinaires prises l’an dernier et qui en présente de nouvelles.
Nous avons aboli tous les droits de douane sur les intrants manufacturiers et avons fait du Canada le premier pays du G20 à devenir une zone en franchise de droits pour ses fabricants.
Nous avons pris de nouvelles mesures pour maintenir la force et la capacité concurrentielle du secteur financier du Canada et pour donner aux entreprises l’accès au financement dont elles ont besoin pour leur redressement et leur croissance à long terme.
[Français]
Nous faisons d'autres mesures pour aider le secteur forestier. Le budget de 2010 prévoit de nouvelles mesures avec l'initiative sur les énergies renouvelables de prochaine génération. Cela s'ajoute à d'autres initiatives totalisant 1,7 milliard de dollars en soutien direct au secteur forestier depuis 2006. Exportation et développement Canada a aussi octroyé 30 milliards de dollars en services financiers au secteur forestier depuis 2008.
[Traduction]
Nous avons formé une commission chargée d’examiner la réduction de la bureaucratie et avons introduit une réforme réglementaire exhaustive qui fera fond sur notre réduction de 20 p. 100 des formalités administratives fédérales parce que nous voulions alléger le fardeau bureaucratique des entrepreneurs en éliminant les formalités inutiles, dupliquées et inefficaces.
[Français]
Pendant la durée de ce Parlement, cette Chambre aura des décisions importantes, parfois difficiles, à prendre. La politique est un débat d'idées, mais gouverner consiste à faire des choix.
[Traduction]
Son Excellence dans le discours du Trône et le dans le budget ont fait la semaine dernière allusion à certains de ceux qui sont le plus important. Ils ont parlé de la tension qui caractérise aujourd’hui la vie nationale.
D’une part, il faut aujourd’hui financer le déficit, et le gouvernement est intervenu de façon extraordinaire pour préserver l’activité économique et la confiance, en collaboration, bien sûr, avec les pays du G20 et d'autres pays du monde entier.
D’autre part, les Canadiens et les Canadiennes comprennent globalement qu’il faut, après la récession, revenir à des budgets équilibrés pour que le secteur privé ait des crédits à sa disposition et pour créer la croissance et les emplois durables dont nous aurons besoin.
J’ai parlé de choix.
[Français]
Augmenter le fardeau fiscal? Réduire les dépenses? Maintenir les déficits? Il ne fait aucun doute que ces stratégies ont leurs partisans à la Chambre.
[Traduction]
Mais dans ce camp-ci, nous avons fait nos choix. Nous avons conclu que l’on ne peut assurer la prospérité à coups d’impôts. Dans ce camp-ci, nous avons conclu que le déficit doit commencer à baisser, modestement aujourd’hui, et plus rapidement demain. Dans ce camp-ci, nous avons conclu que, si nous procédons de cette façon, il faut immédiatement modérer les dépenses et établir des priorités.
Mais en agissant ainsi, nous serons aussi capables d’éviter des niveaux de réduction absolus et le genre de coupures dévastatrices dans les services essentiels, tels que la santé, les retraites et l’enseignement, auxquelles il faudra se résoudre si nous tardons trop, comme les précédents gouvernements l’avaient fait au sortir d’une récession.
[Français]
Ce sont là les choix que nous avons faits et les raisons pour lesquelles nous les avons faits.
Nous devons assurer notre reprise et bâtir notre avenir. Le terme « reprise » est employé souvent en ce moment dans le discours des économistes, des investisseurs et des analystes, avec des significations techniques précises. Mais la reprise n'est pas une abstraction. La reprise est un terme qui a une signification différente, mais réelle, pour de nombreux Canadiens.
[Traduction]
La reprise peut signifier la dignité et la tranquillité d’esprit qu’apporte un emploi stable. Cela peut aussi signifier d’être capable de s’occuper de parents vieillissants. Ou encore la fierté d’être propriétaire de sa maison. Mais quoi qu’il en soit, elle n’est pas courue d’avance. Elle n’arrivera pas par miracle.
De mauvais choix aujourd’hui — engagements de dépenses à long terme que l’on ne peut se permettre, augmentations d’impôt malavisées, report à demain de la réduction des déficits et de décisions difficiles – voueront les pays qui les ont faits à des années de dettes, de stagnation et de chômage.
Un pays de 33 millions d’habitants qui décroche le plus grand nombre de médailles d’or aux Jeux olympiques ne mérite pas ça. Sous notre gouverne, il n’en arrivera pas là.
[Français]
Ce pays, le Canada, va sortir de cette récession dans une position plus forte que celle de toute autre économie de premier plan.
[Traduction]
C’est là notre objectif, c’est là notre plan. Le Canada réussira une fois de plus.
:
Madame la Présidente, ce qu'il y a de plus remarquable dans ce discours du Trône concocté par le , c'est l'absence du Québec. C'est comme si le Québec n'existait pas. Ce gouvernement, cette Chambre, le Canada voudraient ignorer qu'il y a dans ce pays une nation — la nation québécoise — qui vit sous une Constitution qu'elle a toujours rejetée. Il y a là une réalité et chacun fait mine de l'ignorer, comme si elle allait disparaître d'elle-même. C'est de la pensée magique et la question du Québec ne disparaîtra pas. Ignorer le Québec dans le discours du Trône et dans le budget, ce n'est qu'un signe de plus de l'incapacité du Canada à répondre aux aspirations minimales des Québécois et des Québécoises.
Je cite un extrait du discours du Trône:
Dans la foulée de la reconnaissance que les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni [...], notre gouvernement prendra des mesures en vue de renforcer davantage l’identité francophone du Canada.
Il est difficile d'imaginer une déclaration plus creuse et plus absurde que celle-là, surtout au moment où la Cour suprême vient encore une fois de défaire une loi — la loi 104 — visant à protéger le français au Québec. Est-ce de l'hypocrisie, de l'arrogance, du mépris, ou simplement de l'indifférence? C'est probablement un peu de tout cela. Pour ceux qui penseraient que ce n'est que le fait du gouvernement conservateur, j'ai de mauvaises nouvelles. Pour les libéraux, c'est la même chose: c'est comme si le Québec n'existait pas. Ce n'est pas le fait d'un parti ou d'un homme, c'est le Canada tel qu'il est.
Depuis l'échec du lac Meech, il y a 20 ans, les fédéralistes québécois et canadiens n'ont cessé de répéter que le terrain n'était pas fertile, que le fruit n'était pas mûr pour tenter de répondre aux aspirations constitutionnelles du Québec. Ce n'est pas le fruit qui n'est pas mûr, c'est l'arbre qui est pourri.
Cette absence de volonté politique dure maintenant depuis 20 ans et un constat s'impose: une offre constitutionnelle du Canada répondant aux besoins du Québec ne viendra jamais.
Ce qui est vrai en matière constitutionnelle est vrai aussi pour ce qui est des besoins économiques, sociaux, environnementaux et financiers du Québec. Le Canada tel qu'il est clairement affiché dans le discours du Trône, ce n'est pas le statu quo, c'est le recul assuré pour le Québec. Tous les députés de cette Chambre savent qu'au Canada, il n'y a plus aucune volonté de réformer le fédéralisme canadien pour répondre aux aspirations de notre peuple.
Les députés fédéralistes ne peuvent plus promettre le changement aux Québécois. Ils n'ont plus rien à proposer que le recul du Québec, que son inexorable affaissement au sein du Canada. Les députés fédéralistes du Québec sont en faillite intellectuelle.
En 1990, je devenais le premier souverainiste élu à la Chambre des communes. Vingt ans plus tard, après avoir assisté à l'évolution du Canada, j'en arrive toujours à la même conclusion, mais avec un sentiment d'urgence encore plus prononcé, avec une conviction encore plus profonde: chaque jour qui passe affaiblit le Québec et rend plus impérieuse la nécessité de faire la souveraineté du Québec.
Et ceux qui croient que rien de tout cela n'affecte la vie quotidienne des Québécoises et des Québécois se trompent lourdement. Les effets sont très concrets. Le discours du Trône réitère encore une fois la volonté de ce gouvernement de réduire le poids politique du Québec au sein du Canada. Avec le projet de loi qu'on nous promet, le poids politique du Québec à la Chambre des communes sera de 21,9 p. 100, ce qui est moindre que son poids démographique!
En 1867, lorsque le Canada a été formé, ce fut pour absorber le Québec dans un ensemble où notre nation serait mise en minorité. Le poids politique du Québec dans ce nouvel ensemble était quand même de 36 p. 100. Ce Canada que les Québécois ont connu, avec un Québec qui pesait lourd, ce Canada-là est en train de disparaître.
La preuve en a été faite très concrètement avec le budget déposé le lendemain du discours du Trône.
Un seul tableau, à la page 291 du budget, suffit à illustrer à quel point les besoins du Québec sont ignorés. Ce tableau nous indique que l'industrie de l'automobile en Ontario a reçu 9,7 milliards de dollars, tandis que l'industrie forestière devra se contenter de 170 millions de dollars. Et encore, la part du Québec sera bien moindre que 100 millions de dollars. Tout bien compté, les compagnies américaines de l'automobile installées en Ontario auront reçu 100 fois plus d'aide fédérale que toute l'industrie forestière québécoise. Ça, ce ne sont pas que des mots, c'est de l'argent sonnant et trébuchant. C'est injustifié et c'est injustifiable.
Les Maritimes, l'Ontario et la Colombie-Britannique auront toutes été compensées à coups de milliards pour l'harmonisation de la taxe de vente. Le Québec, qui a été le premier à le faire il y a 18 ans, soit en 1992, ne recevra pas un sou. Quel dédain de la justice la plus élémentaire. On voudrait entendre les élus fédéralistes libéraux ou conservateurs protester et défendre un peu les intérêts des Québécois qui les ont élus. Mais non, ils sont en faillite intellectuelle.
Déjà, l'an dernier, ce gouvernement a coupé 1 milliard de dollars au Québec en péréquation, et ce, malgré les promesses de ce gouvernement de ne pas en modifier la formule.
Ce qui avait promis aux Québécois d'éliminer le pouvoir fédéral de dépenser n'a jamais tenu sa promesse. Dans le discours du Trône, il mentionne: « [Le gouvernement] continuera également à respecter les champs de compétence des provinces [...] ».
Dans le même discours, le gouvernement a répété sa volonté de piétiner les pouvoirs du Québec en valeurs mobilières. Et dire qu'il y a des Québécois élus sous la bannière du Parti conservateur ou du Parti libéral qui acceptent ça. Comme je le disais plus tôt, le Canada tel qu'il est, pour le Québec, ce n'est pas le statu quo, c'est le recul assuré. C'est très concret.
Au Québec, des centaines de villages dépendent de l'industrie de la forêt. L'économie de régions entières est fondée sur la foresterie. Ces gens et ces familles du Lac-Saint-Jean, par exemple, qui paient leurs impôts et leurs taxes à Ottawa, ont envoyé des millions de dollars en subventions pour soutenir l'industrie de l'automobile en Ontario. En quel honneur ces familles ne seraient-elles pas aidées, à leur tour, elles qui vivent une crise sévère depuis des années? Cela aussi est profondément injuste.
Le gouvernement a décidé d'ajuster le programme d'assurance-emploi en fonction des travailleurs de l'Ontario et de l'Alberta, eux qui n'avaient presque jamais eu besoin de l'assurance-emploi auparavant. Il a exclu, avec la complicité du NPD, tous les travailleurs de la forêt et tous les travailleurs saisonniers qui ont été obligés de recourir à l'assurance-emploi dans le passé. Autrement dit, ces travailleurs du Lac-Saint-Jean, du Saguenay, de la Gaspésie, du bas du fleuve, de la Côte-Nord, de la Mauricie et de l'Abitibi, eux qui traversent une crise depuis des années, on les laisse tomber. Les députés du Québec qui ont cautionné cela devraient avoir honte. Ils devraient s'inquiéter.
Les fédéralistes devraient s'inquiéter parce que les seuls arguments qu'ils donnent aux Québécois depuis 20 ans pour les convaincre de demeurer dans le Canada, ce sont des arguments économiques. Or, ce budget vient démontrer une fois de plus que le fédéralisme canadien n'est pas rentable pour le Québec.
Après 20 ans passés ici à débattre avec des élus de partout, je connais très bien le Canada et ses intérêts stratégiques. Je sais bien que les pays ont toujours la politique de leurs intérêts. L'intérêt stratégique le plus important du Canada, c'est son pétrole. Son avenir, ce sont les sables bitumineux.
Un ministre de l'Environnement libéral a déjà déclaré qu'aucun ministre de l'Environnement au Canada, qu'il soit libéral ou conservateur, n'était en mesure de s'opposer aux intérêts pétroliers qui étaient beaucoup trop puissants. Évidemment, le présent gouvernement est particulièrement proche des intérêts pétroliers, tellement qu'on se demande parfois si on est devant un gouvernement ou devant le conseil d'administration d'une pétrolière.
Mais, il ne faut pas nous y tromper, que ce soit un gouvernement libéral ou conservateur, c'est la même chose: nous sommes devant les intérêts stratégiques du Canada.
Le chef libéral a d'ailleurs livré un vibrant plaidoyer en faveur de l'industrie des sables bitumineux. Encore aujourd'hui, il l'a répété. Il affirme que pour lui, c'est une question d'unité canadienne. Au Québec, c'est plutôt le contraire.
Je ne reproche pas aux Canadiens de vouloir exploiter leurs ressources pétrolières.
Le Bloc québécois n'a jamais exigé du gouvernement qu'il mette fin à l'exploitation des sables bitumineux. Ce que nous avons toujours exigé, c'est que le Canada respecte ses engagements internationaux, ce qu'il a toujours refusé de faire après la ratification de Kyoto. Ce que nous voulons, c'est simplement l'équité et la justice.
Il se trouve que les intérêts stratégiques du Québec sont complètement à l'opposé de ceux du Canada sur cette question. Le Canada prend de plus en plus l'allure d'un État pétrolier, avec des politiques qui vont toutes dans ce sens. Cela rend terriblement difficile pour le Québec de réduire sa dépendance au pétrole. On ne peut pas se permettre ça, au Québec. En réduisant la moitié de notre dépendance au pétrole d'ici 2020, par exemple, c'est entre 15 et 25 milliards de dollars de plus que nous pourrions investir chez nous chaque année.
C'est gigantesque et hautement stratégique pour le Québec. Mais pris comme il l'est dans les filets du Canada pétrolier, le Québec peine à avancer vers la réduction de sa dépendance au pétrole. Dans le Canada, le Québec est comme un goéland englué dans le goudron à la suite d'un déversement pétrolier. Voilà ce que propose aux Québécois le fédéralisme canadien.
Quand on considère cette question, ce dont on se rend compte, c'est que non seulement le fédéralisme n'est pas rentable pour le Québec, mais pire: le fédéralisme canadien est ruineux pour le Québec.
Je n'ai pas besoin de faire de longues démonstrations sur la question nationale québécoise. Chacun sait ici que depuis la reconnaissance symbolique de la nation québécoise par la Chambre des communes, le Bloc québécois a fait de nombreuses propositions pour la rendre concrète, cette reconnaissance. En matière de langue, de culture et de citoyenneté, nous avons déposé des projets de loi et formulé des propositions concrètes. Nous avons fait des offres au Canada sans exiger l'impossible. Aucune de nos propositions, mais aucune n'exigeait de modifications constitutionnelles. Aucune n'enlevait quoi que ce soit au reste du Canada. Eh bien, nos propositions pour mettre de la chair sur l'os de la reconnaissance de la nation québécoise ont toutes été rejetées. Toutes!
Qu'est-ce que cela démontre? Cela démontre que la reconnaissance de la nation québécoise par la Chambre des communes, par le Canada, n'était en fait qu'un acte de pure hypocrisie. La réalité, c'est que dans les faits, là où cela compte, le Canada ne reconnaît pas la nation québécoise. Pour notre peuple, cela signifie que le statut de la langue française au Québec va continuer de s'éroder.
Je comprends que le en soit satisfait, lui qui, autrefois, à titre de président de la National Citizens Coalition, fut le financier d'une guérilla juridique contre la loi 101. C'est l'actuel . Mais encore une fois, que ce soit le Parti libéral ou le Parti conservateur qui soit aux commandes, cela ne change rien. La preuve, le chef libéral s'est absenté d'un vote sur un projet de loi visant l'application de la loi 101 aux entreprises fédérales.
Le Canada a toujours refusé que la nation québécoise soit maître des questions linguistiques chez elle, et ce n'est pas à la veille de changer. Pour la nation québécoise, cette reconnaissance hypocrite signifie que la culture québécoise va demeurer à la merci des caprices d'un pays qui ignore cette culture. D'ailleurs, on l'a bien vu à l'occasion des cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques et lors des discours du Trône et du budget. Cela signifie que le Canada va continuer à imposer l'idéologie du multiculturalisme de Trudeau au Québec, privant la nation québécoise de pouvoir définir elle-même les fondements de la société.
Ce qui est vrai pour la langue, la culture et la citoyenneté est vrai pour la justice, la recherche, l'éducation et combien d'autres domaines. En matière de justice, la nation québécoise prend une direction opposée à celle du Canada, pour les jeunes contrevenants comme pour le contrôle des armes à feu.
En matière de recherche, l'État pétrolier a mis fin au soutien des recherches sur les effets des changements climatiques, ce qui va évidemment à l'encontre des priorités québécoises. Le Canada a décidé de gonfler les dépenses militaires, mais de geler les transferts pour l'éducation postsecondaire. Bref, l'étau se resserre sur le Québec dans tous les domaines.
Cette année, cela fera 20 ans que je siège ici. Après ces 20 ans, avec le bagage que j'ai aujourd'hui, j'ai de mauvaises nouvelles pour mes adversaires: j'ai le sentiment que le meilleur est devant nous, que le meilleur reste à venir pour le Québec. Et le meilleur pour le Québec, pour les Québécoises et les Québécois, c'est un pays, le pays du Québec.
J'ai cette conviction parce qu'il est très clair pour moi que le fédéralisme canadien n'a plus rien à offrir au Québec. Il a toujours été très clair que, sur la question de la langue, de la culture et de l'identité nationale, le Québec avait tout intérêt à faire la souveraineté. Mais les fédéralistes du Québec avaient beau jeu de laisser miroiter une réforme du fédéralisme canadien qui répondrait aux aspirations du Québec.
Aujourd'hui, 20 ans après l'accord du lac Meech et le rejet sans appel des aspirations minimales du Québec, les fédéralistes n'auraient plus aucune crédibilité en faisant miroiter des promesses impossibles à tenir.
D'ailleurs, le comme le chef libéral ont clairement fait savoir leur refus de céder quoi que ce soit au Québec, fidèles en cela au sentiment qui prévaut au Canada.
Il n'y a plus rien à attendre de ce côté. Alors, tout ce qu'il leur restait, c'était l'argument économique voulant que le fédéralisme soit rentable financièrement pour le Québec. Cet argument ne tient plus la route, car le fédéralisme n'est pas rentable pour le Québec. Pire encore, le fédéralisme canadien est ruineux pour l'économie québécoise.
Au sein du Canada, c'est comme si le Québec était enfermé entre quatre murs qui se refermaient sur lui. Le Québec est pris dans un étau qui se resserre sans cesse. L'avenir de la nation québécoise est ailleurs, dans la liberté politique, et la liberté politique, c'est la souveraineté.
Je sais que les Canadiens comprennent ce qu'est la souveraineté. Aucun peuple, à ma connaissance, n'a jamais renoncé à sa souveraineté, à sa liberté politique une fois celle-ci obtenue.
La liberté, quand on y goûte, on en veut toujours plus.
Ce qui vaut pour la nation canadienne vaut aussi pour la nation québécoise.
Dans un Québec souverain, les Québécois auront un poids politique de 100 p. 100. Le Québec sera un pays francophone avec sa propre citoyenneté, et il sera maître de sa culture. Nos impôts serviront à développer notre propre économie qui sera fondée sur les énergies propres. Rien n'empêchera le Québec de réduire radicalement sa dépendance au pétrole.
La souveraineté, voilà où se trouve l'avenir du Québec, la souveraineté pour le Québec, pas contre le Canada. Ainsi, en bons voisins, nous aurons des liens d'amitié reposant sur la véritable égalité. La véritable égalité, c'est l'égalité de pays à pays.
D'ici là, fidèle à ce qu'il est, le Bloc québécois continuera de défendre les intérêts du Québec à Ottawa de façon responsable. Nous le faisons de bonne foi, mais sans illusion aucune quant à la réponse que le Canada donnera aux propositions du Québec.
Je soumets donc ce sous-amendement qui correspond à certains souhaits du Québec:
Je propose, appuyé par le député de Joliette,
Que l'amendement soit modifié par adjonction, après le mot « prorogation », de ce qui suit:
qui visent à empêcher l'opposition de poser des questions légitimes sur des enjeux majeurs comme la position inacceptable du Canada à la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, le sort des prisonniers afghans ou encore l'inefficacité des mesures proposées par le plan économique du gouvernement pour aider l'économie québécoise à sortir de la crise.
:
Madame la Présidente, je suis content d'être à la Chambre ce matin, après deux longs mois de suspension. Devant nous, les portes étaient fermées. Alors que les Canadiens étaient inspirés par leurs héros olympiques, ils étaient abandonnés par leur gouvernement.
Les députés ne pouvaient pas rendre ce gouvernement responsable de ses actes, responsable du quart de million d'aînés qui vivent dans la pauvreté, responsable des 1,5 million de Canadiens qui cherchent un emploi qui n'existe pas, responsable devant les 34 millions de personnes qui méritent de connaître la vérité à propos des accusations de torture et des opérations de camouflage, responsable devant toute une nouvelle génération, une génération qui demande que l'on s'attaque aux changements climatiques.
[Traduction]
Pendant la prorogation, le Parlement n'a pas pu faire son travail. La prorogation a tout de même eu un effet positif, car tout à coup des millions de Canadiens se sont mis à parler de leur démocratie. Ils disaient vouloir reprendre le contrôle de leur démocratie. On dirait que la prorogation c'est la goutte qui a fait déborder le vase.
Après tout, non seulement les gens ont été exclus de leur Parlement, mais ils ont été privés d'un quart de siècle de prospérité, dévolue aux riches. Ils ont été exclus de 15 budgets consécutifs, à l'avantage des grandes entreprises. Ils ont été exclus de la reprise économique, car les bons emplois se font plutôt rares. Ils ont été exclus de l'ancienne façon de faire de la politique.
Ce qui se dégage de ces grands rassemblements populaires, c'est que les gens veulent que les choses changent, ils veulent une gouvernance participative, pas une gouvernance exclusive.
C'était un très long discours du Trône et le budget qui a suivi était volumineux. En cherchant bien, on y trouve des mesures positives, comme l'engagement pris à l'égard des Québécois concernant la langue de travail ou les nouveaux engagements à l'égard de la formation axée sur les compétences. Mais, dans l'ensemble, le gouvernement a répondu à l'appel au changement en servant du réchauffé. C'est là que le bât blesse. Le nombre de cadeaux inconditionnels offerts aux grandes banques et aux sociétés pétrolières augmente et il n'y a pas d'espoir du tout pour les victimes de la récession. Les néo-démocrates ne peuvent pas appuyer cette approche.
Les histoires que les Canadiens racontent mettent vraiment les choses en perspective. J'ai rencontré un homme qui a travaillé pendant 18 ans dans une usine de pièces automobiles. Il gagnait un salaire décent de classe moyenne et profitait d'un régime de soins médicaux. L'usine a fermé ses portes et il a postulé, en même temps que sa fille, un emploi à temps partiel au Tim Hortons. C'est elle qui l'a obtenu. Il était content pour elle, mais ne savait pas comment il allait faire pour payer l'hypothèque de la résidence familiale.
Quand ses prestations d'assurance-emploi prendront fin au printemps, sa famille pourrait avoir à se tourner vers l'aide sociale. Bien sûr, avant que cela ne se produise, il devra encaisser son régime d'épargne-retraite. En effet, pour avoir droit à l'aide sociale, la famille devra se départir d'un grand nombre des biens qu'elle a accumulés après des années de travail dur et de respect des règles. Cette famille risque de tomber dans la pauvreté. La fille de cet homme, qui veut devenir ingénieure, pourrait devoir travailler au Tim Hortons pendant très longtemps parce que son père n'a pas d'argent à investir dans un fonds d'études, qui pourrait lui permettre d'obtenir un allègement fiscal. Entre-temps, les frais de scolarité sont en train de devenir rapidement inabordables pour des familles comme celle-ci.
C'est comme cela que la pauvreté fonctionne. Il y a 1,5 million de Canadiens au chômage qui sont bien placés pour savoir ce que cette famille vit parce qu'ils se trouvent dans la même situation. Les économistes affirment que 800 000 personnes pourraient cesser de toucher des prestations d'assurance-emploi cette année. Ces personnes n'auront nulle part où aller.
[Français]
Huit cent mille Canadiens sont à la recherche d'emplois que ce gouvernement a été incapable de créer.
Quel espoir offre ce discours du Trône? Plutôt que d'offrir de l'espoir, le gouvernement promet encore du pareil au même, du pareil au même avec un faible plan de relance économique. Ce plan met l'accent sur les séances de photos pour les ministres et non pas sur la création d'emplois à temps plein pour les Canadiens. Ce plan amène une déréglementation plus importante. Ce plan ouvre la porte encore plus grande aux spéculateurs, ceux qui ont déclenché la crise économique que nous vivons toujours. Ce plan contient encore plus de cadeaux pour les grandes entreprises les plus rentables du pays.
[Traduction]
Le discours du Trône n'offre pas d'espoir. On peut seulement prier que les grandes entreprises utiliseront les cadeaux qui leur ont été faits pour construire le type de pays que nous voulons, malgré toutes les preuves du contraire.
L'ampleur des cadeaux faits par le gouvernement aux sociétés est complètement ahurissante. Lorsque les mesures d'allègement fiscal pour les grandes entreprises auront été pleinement mises en oeuvre, elles nous coûteront 15 milliards de dollars par année. C'est de l'argent qui sera enlevé aux véritables priorités canadiennes, et pourquoi?
[Français]
Pourquoi? Qu'on ne nous dise pas que c'est pour augmenter notre compétitivité. Après 10 ans de réductions consécutives, les taux d'imposition des compagnies sont beaucoup plus bas que les taux que l'on retrouve aux États-Unis et dans les pays du G8. Qu'on ne nous dise pas que c'est pour des mesures de stimulation économique. Après 10 ans d'allègements fiscaux, nous savons qu'investir dans les infrastructures rapporte 10 fois plus en stimulation économique et en emplois qui y sont reliés. Qu'on ne nous dise pas que c'est pour l'innovation. Qu'on ne nous dise pas que c'est pour la productivité. Malgré 10 ans d'allègements fiscaux, les grandes entreprises investissent de moins en moins en recherche, en technologie et en équipement. Qu'on ne nous dise pas que c'est pour sauver des emplois, car 100 ans de réduction d'impôt n'aideront pas les employeurs du secteur manufacturier ou de la foresterie, des secteurs où les entreprises ne font pas de profits imposables.
[Traduction]
Les cadeaux donnés aux entreprises ne relèvent pas d'une logique économique, mais plutôt d'une idéologie. Ces cadeaux grossissent les profits des sociétés canadiennes les plus rentables, dont un pourcentage de plus en plus élevé appartient à des intérêts étrangers. Ces sociétés incluent les pétrolières qui exploitent les sables bitumineux — que le gouvernement veut déréglementer —, sans oublier les cinq plus grandes banques canadiennes et les profits de 15,9 milliards de dollars qu'elles ont réalisés l'an dernier, aux dépens des familles, qui sont littéralement écrasées par un endettement moyen de 96 000 $. Et à qui ces ménages paient-ils des intérêts la plupart du temps? Aux mêmes banques, qui ont dépensé plus de 8 milliards de dollars seulement en primes versées à leurs dirigeants, tout de suite après que les Canadiens sont venus à leur aide pour protéger leurs prêts interbancaires, lesquels se chiffraient à des dizaines de milliards de dollars.
[Français]
Il est grand temps qu'il y ait quelque chose de nouveau. Les marchés peuvent créer richesse et prospérité, mais ils ne peuvent pas le faire seuls. Parfois, le gouvernement doit quitter les lignes de côté et faire partie de la solution. Il ne faut pas attendre que la main invisible du marché règle la situation.
Le NPD estime que la productivité et l'esprit d'entreprise sont le moteur de notre économie, et non pas les taux d'imposition quasi inexistants. Nous croyons qu'il faut se battre pour les travailleurs, leurs emplois et leurs collectivités. Nous croyons qu'il faut faire fonctionner ce Parlement pour eux.
Je tiens à insister sur quelques mesures pragmatiques que ce gouvernement pourrait entreprendre pour commencer à penser à obtenir l'appui du NPD.
[Traduction]
Si le gouvernement veut notre appui, il doit commencer par cesser de faire des cadeaux aux entreprises. Il doit renoncer aux allégements fiscaux prévus pour les grandes sociétés. Cette seule mesure permettrait d'économiser 6 milliards de dollars par année. Cette somme pourrait être consacrée à des priorités plus judicieuses. Le moment est venu de faire des choix plus éclairés. Quelles sont ces priorités?
Premièrement, il faut redonner du travail aux Canadiens. Au lieu de renouveler un plan de relance qui ne fonctionne pas, il faut le modifier en insistant tout particulièrement sur la création de bons emplois permanents. Au lieu de critiquer la bureaucratie provinciale, partageons avec les municipalités un autre cent de la taxe sur l'essence, afin de favoriser des transports en commun écologiques.
Si le gouvernement est prêt à aider les petites entreprises, qui créent la majorité des emplois, les idées ne manquent pas pour favoriser la création d'emplois. Au moment d'aider ces entreprises, il faut aussi prolonger la durée des prestations d'assurance-emploi, au lieu de regarder des milliers de travailleurs quitter la population active. L'argent serait immédiatement réinvesti dans l'économie locale afin de créer des emplois, de soutenir les petites entreprises et de nourrir les familles. Ce sont là des choix que nous pourrions appuyer.
Deuxièmement, il faut créer une économie plus verte pour assurer notre prospérité future.
[Français]
Le discours du Trône reprend la vieille illusion que les évaluations environnementales ralentissent le développement économique, ce qui est faux. Ce n'est pas nécessaire de choisir entre l'économie et la planète. Nous pouvons plutôt choisir une nouvelle économie durable, une économie productive basée sur les énergies solaire, éolienne et hydraulique, et sur la biomasse. Les innovations canadiennes feraient de nous les meneurs en création d'emploi dans les secteurs des technologies renouvelables. Nous pouvons commencer aujourd'hui. Prolongeons le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire en mettant l'accent sur la rénovation écoénergétique des maisons des Canadiens. Cela permettra de promouvoir l'efficacité énergétique et de stimuler l'économie. Du même coup, cela va promouvoir la création d'emplois. C'est un choix que le NPD pourrait appuyer.
[Traduction]
Troisièmement, il faut améliorer le régime d'épargne-retraite des Canadiens et aider ceux qui ont construit notre pays à vivre leur retraite dans la dignité. La récession a vraiment mis en évidence la vulnérabilité du régime. Il suffit d'en discuter avec une personne âgée pour s'en convaincre.
Le discours du Trône faisait état des préoccupations des travailleurs touchés par des faillites, mais pourquoi le budget ne renfermait-il pas des mesures à cet égard? Il importe d'agir et de ne pas se contenter de belles paroles si l'on veut accorder la priorité aux travailleurs. Par conséquent, donnons la priorité aux pensions des travailleurs, comme nous l'avons proposé, avant les banques, face aux créanciers.
Il faut aussi prendre des mesures pour renforcer le régime de pensions de l'État. Par exemple, on pourrait permettre aux familles d'économiser davantage par le truchement des meilleurs instruments disponibles, c'est-à-dire le Régime de pensions du Canada et le Régime des rentes du Québec. Avant de verser un seul autre dollar aux banques, rendons un peu de dignité et de respect aux 250 000 aînés au Canada qui vivent dans la pauvreté en améliorant leur sort d'un seul coup. Nous pourrions le faire avec un investissement de 700 millions de dollars par le truchement du Supplément de revenu garanti. Ce montant représente 5 p. 100 des sommes que le gouvernement accorderait annuellement aux grandes sociétés. À mon avis, les Canadiens seraient très heureux d'un tel choix.
Quatrièmement, renforçons notre infrastructure sociale. Nous pouvons créer des emplois dans les domaines des garderies et des soins gériatriques. Nous pouvons construire des logements abordables et ouvrir des possibilités pour les Premières nations, les Métis et les Inuits. Nous pouvons améliorer les services qui viennent en aide aux plus vulnérables d'entre nous, qui améliorent la qualité de vie de la classe moyenne en difficulté et qui attirent davantage les investissements commerciaux que les baisses d'impôt. C'est d'ailleurs pourquoi l'absence totale des soins de santé dans le discours du Trône est plutôt éloquente.
Le vieillissement de la population nous amène à un seuil critique. Nous devons nous battre pour obtenir le régime de soins de santé idéal, c'est-à-dire un régime qui soit publique, moderne et accessible; pour y arriver, il faut faire preuve de leadership en matière de pharmacothérapies, de prévention, de ressources humaines et de soins gériatriques. Ce n'est pas en promettant de ne pas sabrer dans les transferts qu'on établit une politique de soins de santé pour l'avenir du pays.
[Français]
Finalement, gardons les portes de la démocratie ouvertes. Plutôt que de remplir le Sénat avec des amis du parti, il faut mettre fin à toutes les nominations partisanes et douteuses, qu'il s'agisse de commissions, de conseils ou de Droits et Démocratie.
Plutôt que de rendre l'accès à l'information encore plus difficile, il est temps d'ouvrir le gouvernement pour offrir plus de transparence aux Canadiens. Cela veut dire admettre les torts commis en ce qui concerne les cas de torture en Afghanistan, plutôt que de défier les avis légaux recommandant de rendre l'information disponible. En poursuivant ces opérations de camouflage, le gouvernement ne garde pas les portes de la démocratie ouvertes.
Nous proposons également des mesures concrètes afin de limiter le pouvoir de prorogation du pour pouvoir garder les portes de cette Chambre ouvertes.
[Traduction]
On a demandé à la présente législature de mettre de côté ses traditionnelles chamailleries partisanes. Nous devrions tâcher d'accéder à cette demande chaque fois que nous pénétrons dans cette enceinte, mais cela ne veut pas dire pour autant que nous devons accorder au gouvernement le mandat majoritaire que les Canadiens refusent de lui accorder. Le gouvernement doit faire des compromis. L'opposition, elle, doit être constructive.
Les néo-démocrates exhortent le gouvernement à faire des choix plus judicieux. Ils ont proposé des mesures novatrices qui permettront au Parlement d'obtenir des résultats pour les Canadiens, comme par exemple le projet de loi Nortel, qui protégerait les pensions des travailleurs en cas de faillite; notre projet de loi sur l'assurance-emploi, qui permettrait une fois de plus aux travailleurs d'être admissibles au régime; notre projet de loi sur la langue de travail, qui défendrait les droits des Québécois; notre projet de loi sur les changements climatiques, qui créerait de l'espoir pour les générations futures; notre projet de loi sur l'éducation préscolaire, qui créerait enfin des places en garderie; et notre projet de loi sur le logement abordable, inspiré par le fait que le logement devrait être un droit au Canada. Nous n'avons pas oublié qui nous sommes, qui nous représentons et quelle est notre mission à la Chambre des communes.
[Français]
Nous n'avons pas oublié qui nous sommes ni qui nous représentons. Nous devons toujours avoir les gens et les familles à l'esprit. C'est pour eux que nous sommes là.
[Traduction]
Nous avons toujours la ferme conviction que, ensemble, nous pouvons assurer un avenir vert et prospère ainsi qu'un monde meilleur et accueillant pour tous les Canadiens.
:
Madame la Présidente, je suis heureuse de partager le temps dont je dispose avec le député de . Je suis également très heureuse d'exprimer mes opinions, en tant que ministre du Travail, sur le discours du Trône.
Je veux expliquer comment mon ministère jouera un rôle vital pour ce qui est d'aider le gouvernement à respecter les engagements qu'il a pris envers les Canadiens dans cet important discours.
Les Canadiens attendent du leadership dans notre monde en transformation. Dans le discours du Trône, le gouvernement fait preuve de leadership en s'occupant de la reprise économique et en assurant notre avantage économique actuel et futur. Le discours présente un programme ambitieux axé sur la création d'emplois, la croissance économique et la discipline financière.
Ces trois derniers mois, dans ma circonscription, Halton, j'ai organisé des tables rondes avec des dirigeants locaux, des propriétaires d'entreprises et des citoyens préoccupés qui ont donné leurs avis sur les prochaines mesures que le gouvernement doit prendre pour renforcer l'économie du Canada. Étant ministre du Travail, je suis heureuse d'avoir la possibilité d'expliquer comment mon ministère est appelé à faire du Canada un meilleur endroit pour nous tous.
La première chose à faire, c'est de rétablir l'équilibre financier du Canada. Comme il est dit dans le discours du Trône, les Canadiens ont appris à vivre selon leurs moyens et s'attendent à ce que leurs gouvernements fassent la même chose. Comme d'autres ministères, le ministère du Travail a entrepris un examen stratégique poussé pour garantir que ses programmes et ses activités s'alignent bien sur les priorités du gouvernement et répondent aux préoccupations des Canadiens.
Une des grandes priorités du gouvernement, c'est de faire des dépenses responsables et de bien gérer les deniers publics. Ces deniers publics proviennent de Canadiens qui travaillent dur. Le gouvernement prend sa responsabilité à cet égard très au sérieux et estime qu'une saine gestion des fonds publics constitue une obligation solennelle qu'il a prise envers l'ensemble des Canadiens.
Nous avons donc adopté trois grands objectifs: éliminer les tracasseries administratives et rationaliser la prestation des services; mieux aligner les dépenses prévues sur les besoins; mettre l'accent sur le mandat essentiel du gouvernement. Ayant cela à l'esprit, nous créerons un gouvernement plus lucide et plus orienté que jamais, qui met l'accent sur la fourniture de services que les entreprises et les travailleurs canadiens apprécient.
Le deuxième secteur du discours du Trône que le ministère du Travail soutient directement, c'est la création d'emplois dans les industries de l'avenir. Construire l'économie de demain repose sur la création de bons emplois et la stimulation de la croissance. C'est ainsi que le gouvernement appuiera la reprise économique en cours et maintiendra l'avantage économique du Canada.
Les entreprises et les travailleurs canadiens sont les grands responsables de la prospérité de notre pays. Par conséquent, notre gouvernement prend les mesures nécessaires pour s'assurer que la main-d'oeuvre canadienne demeure forte et en santé et que les entreprises demeurent productives et compétitives. Cela veut dire notamment éliminer les obstacles ou les fardeaux inutiles de la réglementation. C'est la raison pour laquelle, au sein de mon ministère, nous examinons les normes de travail fédérales afin de nous assurer qu'elles garantissent les pratiques de travail souples et modernes dont ont besoin les employeurs et les travailleurs.
Notre gouvernement proposera des mesures additionnelles pour s'assurer que les travailleurs, notamment les jeunes qui rejoignent pour la première fois les rangs de la population active, puissent faire une transition efficace vers le marché du travail alors que l'économie se redresse. Nous avons consulté des intervenants au sujet de la Partie III du Code canadien du travail, et nous étudions différentes solutions de façon à nous assurer de créer les meilleures possibilités pour les Canadiens dans le marché du travail d'aujourd'hui.
Le discours du Trône précise également que notre gouvernement étudiera des façons de mieux protéger les travailleurs lorsque les employeurs font faillite.
Le Programme de protection des salariés, qui relève du ministère du Travail, est une initiative dont nous sommes très fiers. Ce programme permet aux travailleurs admissibles dont l'employeur a fait faillite ou a été mis sous séquestre d'être rapidement indemnisés.
Depuis sa mise en oeuvre en 2008 et son élargissement en 2009 dans le cadre du Plan d'action économique, ce programme a connu un franc succès. Au cours du présent exercice seulement, 15 000 Canadiens ont pu profiter de ce programme. Cela représente environ 33 millions de dollars en indemnités versées directement à des travailleurs vulnérables qui se retrouvent dans le besoin sans que ce soit de leur faute. Notre gouvernement est déterminé à aider les Canadiens dans le besoin.
Nous continuerons de veiller à soutenir les employés dont l'employeur est en faillite et nous étudierons des moyens nous permettant de mieux protéger les travailleurs qui se trouvent dans cette situation difficile.
Le commerce est un autre aspect important de l'avenir économique du Canada. Nous sommes fiers de notre façon de faire des affaires avec nos partenaires du monde entier. C'est pourquoi, parallèlement aux ententes de libre-échange, le ministère du Travail s'affaire à négocier des accords de coopération dans le domaine du travail.
Le gouvernement a manifesté ses intentions de mettre en place de nouveaux accords de coopération de ce type avec la Colombie, la Jordanie et le Panama. À ces efforts s'ajoutent des négociations en cours pour conclure des accords commerciaux avec des partenaires du monde entier, notamment l'Union européenne, l'Inde, la République de Corée, la Communauté des Caraïbes ainsi que d'autres pays des Amériques. Pour tous ces accords commerciaux, il faudra établir des accords de coopération parallèles dans le domaine du travail.
Nous continuons de croire en l'importance de ces accords. Ils bénéficient tant au Canada qu'à ses partenaires commerciaux et contribuent à uniformiser les règles du jeu. Ils contribuent à la prospérité des entreprises et des travailleurs canadiens.
Le ministère du Travail soutient un autre enjeu mentionné dans le discours du Trône. Il s'agit de faire du Canada un lieu privilégié pour les familles.
Pour répondre aux besoins des familles, il faut notamment s'assurer que les emplois offrent la souplesse dont les travailleurs canadiens ont besoin pour assumer leurs responsabilités professionnelles et familiales. De plus, nous voulons que les Canadiens puissent avoir l'esprit tranquille et sachent qu'ils peuvent s'occuper pleinement des membres de leur famille advenant le cas où l'un d'eux serait victime d'un acte criminel.
Par conséquent, nous nous efforcerons de mettre en place des mesures offrant aux travailleurs le droit à un congé sans solde dans de telles circonstances. Cela nécessitera des modifications à la Partie III du Code du travail du Canada en ce qui concerne les secteurs sous réglementation fédérale.
Je viens de résumer, particulièrement en ma qualité de , comment notre gouvernement continuera à jouer un rôle essentiel pour contribuer à respecter les engagements du discours du Trône. Je suis très fière du travail accompli à ce jour au sein de mon ministère. Nous sommes impatients de relever les défis qui nous attendent au cours de la nouvelle session parlementaire pour respecter ces engagements ambitieux.
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Madame la Présidente, je suis très heureux d'intervenir à la Chambre dans le débat sur l'Adresse en réponse au discours du Trône.
C'est un honneur de parler du discours, particulièrement sous l'angle de la coopération internationale. J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt notre Gouverneure générale lire les divers thèmes du discours, surtout les éléments portant sur les efforts du Canada en matière d'aide étrangère et de coopération internationale.
En cette période extrêmement difficile, le Canada a eu une occasion unique d'améliorer le sort de millions de personnes dans le monde. J'aimerais m'arrêter quelques instants pour féliciter les Canadiens de la très grande générosité avec laquelle ils ont aidé le peuple haïtien, mais également pour souligner le rôle de la Gouverneure générale, figure d'espoir et annonciatrice d'une d'une ère nouvelle pour Haïti.
La Gouverneure générale a fait preuve de beaucoup de compassion, tant sur le plan personnel qu'à titre de représentante du gouvernement, devant une si grande catastrophe humanitaire. Nos pensées et nos prières continuent d'accompagner le peuple haïtien et, bien entendu, le peuple chilien.
Comme on l'a si bien dit dans le discours, notre pays laisse encore couler de l'encre sur les pages de son histoire. Une histoire qui ne s'écrit pas uniquement sur son territoire, mais partout dans le monde. Nous faisons de notre mieux pour qu'elle rayonne et qu'elle témoigne de la solide réputation que le Canada continue de se bâtir.
Le Canada est une terre d'asile. Au cours des derniers mois, il a redonné espoir et envoyé un message inspirant au peuple haïtien, qui en a plus que besoin. Nous sommes intervenus rapidement en Haïti simplement parce que, comme citoyens du monde, nous sommes tous solidaires. Lorsqu'une catastrophe d'une telle ampleur frappe, nous avons l'obligation morale de venir en aide aux moins fortunés et de leur montrer que le Canada sait faire preuve de compassion, que les Canadiens savent faire preuve de compassion.
Depuis de nombreuses années, le Canada est un symbole d'espoir dans le monde. Le en a fait la démonstration hier à la Chambre, en déclarant ceci:
[...] les Forces canadiennes étaient rendues sur place dans un délai de 20 heures après le séisme, évaluant les besoins et prêtant leur aide à Haïti.
Grâce à l'achat de l'aéronef C-17 par notre gouvernement, nous avons pu amener en Haïti de nombreux chargements de matériel de secours aux sinistrés. La deuxième étape a été de ramener les Canadiens au pays. Plus de 4 000 Canadiens ont été ramenés à bord de cet appareil. Nous avons construit des pistes d'atterrissage, dégagé des chemins, secouru des personnes coincées dans les décombres, enfin distribué plus de 2 millions de litres d'eau et près d'un million et demi de repas. Les services médicaux des forces ont traité plus de 22 000 patients, pratiquant des accouchements et des interventions chirurgicales.
Tous les Canadiens peuvent être fiers de nos militaires, de nos travailleurs humanitaires et de nos diplomates, qui ont répondu aux besoins d'Haïti avec tellement de compassion.
Grâce à la prévoyance dont notre gouvernement conservateur a fait preuve et aux mesures qu'il a prises, le Canada est mieux équipé que jamais pour apporter des contributions remarquables à l'ensemble de l'humanité. Notre gouvernement a augmenté le budget de l'aide étrangère à un taux annuel composé de 8 p. 100 depuis son accession au pouvoir.
Pour l'année qui vient, notre budget prévoit une autre augmentation de 364 millions de dollars. Nos dépenses au titre de l'aide internationale atteindront 5 milliards de dollars, soit le montant le plus élevé de l'histoire du Canada.
On disait aussi dans le discours du Trône que notre pays et notre gouvernement se battent pour défendre ce qui est juste dans le monde. Nous ne choisissons pas le chemin le plus facile. Nous faisons ce qu'il faut faire. En ce qui a trait à l'aide étrangère, il est facile de contribuer financièrement à tous les projets possibles. Malheureusement, je dois dire que c'est ce que le Parti libéral a fait durant les 13 longues années qu'il a passées au pouvoir.
Notre gouvernement conservateur, pour sa part, a pris des mesures visant à rendre notre aide plus efficace et plus ciblée. Au lieu de laisser l'argent du financement des programmes bilatéraux aboutir n'importe où, nous avons mis l'accent sur l'aide bilatérale ciblée.
Nous avons ciblé 20 pays en particulier. Ils ont été choisis par l'ACDI en fonction de leurs grands besoins et de notre capacité de répondre efficacement à ces besoins. L'aide étrangère du Canada sera ainsi mieux ciblée, plus efficace et plus transparente, ce qui est sans doute nécessaire. Notre gouvernement a pris des décisions difficiles, mais elles devaient être prises.
Nous avons défini des priorités précises: les enfants et les jeunes, la sécurité alimentaire et le développement économique durable. Nous ciblons nos efforts. Les Canadiens veulent avoir un gouvernement qui agit et qui fait ce qui s'impose. Ils ne veulent pas un gouvernement qui se limite à faire de beaux discours. Ils ne veulent pas un gouvernement qui prend des décisions en se fondant sur ce qui est à la mode. Notre gouvernement est passé de la parole aux actes et il tient ses engagements.
Nous avons doublé l'aide financière à l'Afrique. Nous doublons le montant de l'aide étrangère, en le faisant passer à 5 milliards de dollars, et nous entendons le maintenir à ce niveau élevé.
Je rappelle aux députés de l'opposition que nous laissons encore couler de l'encre sur les pages de notre histoire. S'ils essaient de se faire du capital politique à bon marché en embrouillant les faits ou en avançant des chiffres non fondés, cela sera inscrit dans les annales de l'histoire du Canada.
J'ai hâte au vote sur le discours du Trône, qui indiquera le degré de coopération et d'appui des autres députés de la Chambre. Nous accomplissons des choses remarquables et nous avons l'intention d'en faire beaucoup plus. Si l'opposition appuie le programme du gouvernement, le Canada pourra agir. Le Canada pourra montrer au monde ce que nous avons à offrir.
Si nous arrivons à mettre de côté nos divergences de vues et à nous unir dans ce contexte de gouvernement minoritaire, pour permettre au pays entier de voir que le Parlement du Canada appuie le montant d'aide étrangère le plus élevé de l'histoire du pays, les autres pays du monde le verront également. Les gens du monde verront un Canada qui a pris les devants dans le déploiement d'aide en Haïti et qui est prêt à continuer à tendre la main.
La dernière conséquence, mais non la moindre, c'est que les Canadiens verront des politiciens de toutes allégeances mettre de côté les manoeuvres partisanes et les campagnes de désinformation afin de travailler ensemble dans l'intérêt supérieur du Canada.
Je vais appuyer le discours du Trône et j'exhorte les députés de l'opposition à reconnaître que le gouvernement est sur la bonne voie, surtout en ce qui concerne notre programme d'aide.
Madame la Présidente, j'aimerais ouvrir une petite parenthèse et faire quelques observations personnelles. J'ai informé le que je ne me présenterai pas aux prochaines élections. C'est avec grand regret que j'ai pris cette décision parce que j'aime cet endroit et les gens qui s'y trouvent. Je crois que, en tant que démocratie, nous obtenons des résultats concrets malgré les pertes de temps occasionnelles.
Je vis en Colombie-Britannique et je dois me déplacer d'un bout à l'autre du pays 26 fois par année. Comme vous venez de Victoria vous-même, madame la Présidente, vous savez combien de temps nous passons dans les avions, éloignés de nos familles.
J'ai eu le privilège de me présenter à six élections et d'être élu majoritairement à chacune d'entre elles. J'ai donc bénéficié du soutien continu des habitants de , qui sont tous chers à mon coeur. J'aime vraiment mon travail, mais j'aime encore plus ma famille.
À 68 ans et après 17 ans à la Chambre, on me dit que j'ai encore la capacité mentale de poursuivre mon travail. Je sais que j'ai également les capacités physiques nécessaires. Cependant, je crois qu'il est grand temps que je me consacre de nouveau à ma famille. C'est avec des sentiments partagés que j'ai pris cette décision. Ma décision était bien connue, mais je tenais à en faire l'annonce à la Chambre et remercier les habitants de pour la confiance qu'ils m'ont démontrée lors des six dernières élections.
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Madame la Présidente, je suis heureux d'intervenir dans ce débat sur le discours du Trône.
J'aimerais rendre hommage au qui vient de prendre la parole. Depuis mon arrivée à la Chambre, en 2004, il a toujours été un député brillant et productif pour ses électeurs. Je lui souhaite la meilleure des chances pour la suite.
Je partagerai mon temps de parole avec la très habile et distinguée députée de . Je parlerai dans un moment d'une question qu'elle vient de poser, mais si les députés le permettent, j'aimerais tout d'abord dire quelques mots sur les Olympiques.
Nous en sommes tous très fiers. J'aimerais tout d'abord souligner que deux des athlètes présents aux Jeux d'hiver venaient de ma province, la Nouvelle-Écosse. Vous avez probablement entendu parler de l'un d'eux, M. Sidney Crosby, qui est le plus grand joueur de hockey au monde.
Je dirais que toute personne qui serait à la recherche d'un bon exemple à suivre pourrait certainement se tourner vers la Nouvelle-Écosse où vivent de jeunes athlètes extraordinaires, des gens comme Brad Cuzner, qui a joué hier soir pour les Screaming Eagles du Cap-Breton, l'équipe qui a gagné en surtemps contre les Sea Dogs de Saint-Jean. Brad Cuzner a été utile à ses coéquipiers.
Ce sont des gars comme lui qui admirent un joueur comme Sidney Crosby. Comment pourrait-on choisir un meilleur modèle que Sidney Crosby. L'année dernière, il a ramené la Coupe Stanley à Cole Harbour. Des dizaines de milliers de personnes ont fait la queue pour le voir, et il leur a consacré beaucoup de temps.
J'aimerais également dire quelques mots sur notre autre athlète olympique venant de Darmouth, Sarah Conrad, qui fait de la planche à neige freestyle. Les gens de Dartmouth sont très fiers de Sarah. Ils ont suivi ses progrès. Le soir de sa compétition, c'était le 19 février je crois, un groupe de personnes se sont réunies au pub Dave Doolittle de Dartmouth, des gens comme Andrew Younger, le député provincial de Dartmouth-Est, et Darren Fisher, conseiller et grand supporteur de Sarah, ainsi que bon nombre de ses amis.
Sarah n'a pas remporté de médaille ce jour-là, mais elle a su faire preuve d'esprit olympique. Elle a écrit sur son blogue ce soir-là et j'aimerais vous lire des extraits de ses commentaires. Après avoir participé à la course et ne pas avoir aussi bien réussi qu'elle l'aurait voulu, elle a écrit ce qui suit:
Ce n'était tout simplement pas ma soirée, désolée mes amis. Je ne me sentais pas très bien au cours de la pratique et cela s'est fait sentir dans mes descentes. Heureusement, j'ai réussi à me rendre aux semi-finales, mais je suis tombée dans mes deux descentes et je ne participerai pas aux finales. Je suis déçue, mais nous avons tout de même eu une belle soirée.
Elle a aussi écrit:
Je n'avais pas vraiment de préférence en ce qui a trait au gagnant, j'étais simplement soulagée de voir que la foule avait un Canadien à encourager au cours des finales.
Puis, elle a ajouté:
L'appui que j'ai reçu d'un peu partout au pays a été extraordinaire. Cela veut dire beaucoup. J'espère que vous avez apprécié le spectacle. Pour ma part, j'ai beaucoup aimé.
Au nom de mes concitoyens de Dartmouth—Cole Harbour, en Nouvelle-Écosse, et d'un bout à l'autre du Canada, je peux dire que Sarah a réalisé une performance remarquable et que nous nous sommes tous fiers d'elle. Elle a remporté le championnat national à Mont-Tremblant, l'année dernière.
J'utiliserai le reste du temps qui m'est alloué pour parler brièvement du discours du Trône. J'aimerais insister sur certaines questions qui sont absentes du discours du Trône.
La députée de a soulevé la question de la pauvreté. C'est une question dont bon nombre de Canadiens se soucient énormément. Les Canadiens émergent d'une période très difficile. Nous émergeons d'une récession. Au sortir de cette récession, ce qui pose peut-être le plus grand problème et constitue en même temps un grand paradoxe, c'est le fait que le programme de relance du gouvernement n'a pas du tout bénéficié aux gens qui avaient le plus besoin d'aide. Là où le bât blesse, c'est que les compressions prévues pour payer le programme de relance pourraient viser ceux-là même qui ont le plus besoin d'aide. C'est un véritable problème.
Le Comité des ressources humaines de la Chambre des communes est en train de faire une étude sur la pauvreté. Ce comité, qui était présidé par le député de , est maintenant présidé par la députée de . Je suis convaincu qu'elle sera une excellente présidente.
Le comité se penche sur la question de la pauvreté depuis quelque temps déjà, soit près de deux ans. Il y a une crise du logement au Canada. Ce ne sont pas des investissements ponctuels effectués dans le cadre du programme d'infrastructure qui vont régler cette crise. L'adoption d'une politique nationale du logement de longue durée s'impose. Nous n'avons toujours pas de politique dans ce sens.
La pauvreté chez les enfants est bien réelle au Canada. Les députés ne sont pas sans savoir que l'année dernière, qui marquait le 20e anniversaire de l'engagement des parlementaires à éradiquer la pauvreté infantile pour l'an 2000, Campagne 2000 a publié un rapport qui se voulait un cri d'alarme afin de faire comprendre aux Canadiens la nécessité d'agir pour contrer la pauvreté des enfants en particulier et la pauvreté en général.
Certes, nous avons fait des progrès à certains égards. Le Supplément de revenu garanti, la Sécurité de la vieillesse et les mesures ciblant le Régime de pensions du Canada que le précédent gouvernement libéral a prises ont permis de réduire grandement la pauvreté chez les aînés. Malheureusement, le problème n'est pas résolu pour autant et il y a encore des aînés qui vivent dans la pauvreté.
La pauvreté chez les personnes vivant seules, particulièrement les femmes, est un problème énorme. Nous devrions injecter davantage de fonds dans le Supplément de revenu garanti. Nous devrions faire davantage pour que les pensions soient sûres. Il est primordial de centrer les efforts sur les soins de santé, les soins palliatifs, les soins à domicile et tout ce qui contribuerait à alléger la pauvreté chez les aînés. La pauvreté des enfants continue d'être un problème énorme pour un pays aussi riche que le Canada. Nous devons faire davantage.
Notre pays doit se doter d'une stratégie de lutte contre la pauvreté. Six provinces se sont déjà engagées sur cette voie, avec plus ou moins de fermeté. Dans ma province, la Nouvelle-Écosse, la stratégie n'est pas très solide, mais j'espère qu'elle va se renforcer. Terre-Neuve-et-Labrador, le Québec, l'Ontario, le Nouveau-Brunswick et le Manitoba ont leur stratégie, mais ces provinces disent toutes la même chose: il faut que le fédéral y aille de sa contribution.
Le bilan du Canada en matière de garderies demeure pitoyable au point d'en être embarrassant. Il y a un peu plus d'un an, l'ONU a publié un rapport dans lequel les pays de l'OCDE étaient notés sur 10 critères de services à la petite enfance. Il s'agissait notamment des subventions pour les services réglementés de garde d'enfants et les services homologués d'éducation préscolaire et de la formation du personnel des garderies. Dans ce rapport, le Canada se classait dernier des 25 pays.
Bien entendu, nous venions bien loin derrière les pays scandinaves qui ont investi sous toutes sortes de formes dans l'éducation préscolaire et la garde d'enfants. Mais nous arrivions aussi après la Hongrie, la Slovénie, le Royaume-Uni, les États-Unis, la Corée, le Portugal et bien d'autres pays. Dans ce pays relativement riche qu'est le Canada et qui, à mon avis, va devoir compter de plus en plus sur l'éducation de ses enfants, nous avons eu jusqu'ici beaucoup de chance.
Nous avons été très riches. Nous sommes un grand pays dont la population s'étale tout au long de notre frontière au sud. Nous avons d'abondantes ressources naturelles. Nous n'avons pas subi de guerre mondiale sur notre territoire. Nous sommes épargnés par les catastrophes naturelles qui frappent d'autres pays, comme Haïti et le Chili dernièrement. Nous nous sommes bien débrouillés, parfois plus par hasard que par choix délibéré.
Mais il y a maintenant la concurrence. Des pays qui envoyaient auparavant leurs enfants étudier chez nous se chargent maintenant de leur éducation. Des pays qui n'investissaient pas dans l'innovation et la recherche ou les garderies nous dépassent désormais. C'est un vrai danger pour notre pays, car nos ressources les plus importantes ne sont pas dans notre terre, mais bien dans nos écoles. Ce sont les enfants et les adultes chargés de leur éducation.
Le taux d'alphabétisation au Canada est déplorable. Environ neuf millions de Canadiens adultes ont des lacunes à ce niveau. Quatre adultes sur dix, soit neuf millions de Canadiens, ont de la difficulté à lire et à écrire. En matière d'alphabétisation, ils se classent en-dessous du troisième niveau. Ce sont des chiffres publiés par ABC Canada. Il faut investir dans l'alphabétisation des adultes qui n'ont pas les compétences dont ils ont besoin pour progresser dans leur emploi.
Un homme est venu me voir il y a quelque temps. Il nous arrive tous de rencontrer dans nos circonscriptions des gens dont l'histoire nous touche. Cet homme m'a raconté qu'il avait travaillé très fort pour parvenir à sa situation actuelle, que son boulot n'était guère excitant, mais il lui permettait d'élever sa famille. L'occasion se présentait maintenant d'améliorer sa situation en postulant un autre emploi. Le hic, c'est qu'il devait se présenter à un examen, ce qu'il n'était pas apte à faire, et il craignait de perdre son emploi actuel.
C'est de gens comme lui, des Canadiens désireux de s'améliorer, de progresser et d'être davantage en mesure de faire vivre leur famille, dont le gouvernement du Canada devrait s'occuper. Des coupes dans le budget de nos programmes d'alphabétisation ont pourtant suivi l'arrivée au pouvoir du gouvernement. Cela n'a tout simplement pas de bon sens. Cela détonne dans un pays qui veut, et dit vouloir, investir dans ses habitants. Pour ce faire, il faut investir dans l'éducation préscolaire et la garde d'enfants.
Je crois que je n'apprendrai rien à personne en signalant, comme parent, que l'apprentissage des enfants ne commence pas à six ans, mais dès leur naissance, voire même plus tôt. Ils apprennent sans cesse, et leurs premières années sont d'une grande importance. Or, il y a des gens au Canada qui n'ont pas accès à des services de garde d'enfants. La Prestation universelle pour la garde d'enfants ne suffit pas; elle ne couvre pas les frais d'éducation préscolaire et de garde des jeunes enfants et ne crée pas de places en garderie.
Si l'un d'entre nous entendait parler d'un élève de deuxième année qui ne pouvait trouver une école publique à fréquenter et se voyait refuser l'accès à l'école publique, faute de place, croyez-moi, cela soulèverait un tollé. Nous serions tous indignés. Pourtant, il arrive tous les jours, dans tous les coins du pays, qu'on refuse ou place sur de longues listes d'attente des enfants de moins de six ans qui sont ainsi privés de l'éducation préscolaire et des services de garde dont ils ont besoin.
Si nous voulons investir dans nos enfants, nous devons investir dans l'éducation préscolaire et la garde des enfants. C'est extrêmement important. Une telle décision ne diminuerait absolument pas le rôle des parents. Tous autant que nous sommes estimons que les pères, les mères, les grands-parents, une tante ou un oncle sont les personnes les mieux placées pour éduquer nos enfants. Cependant, bien des gens n'ont pas de temps, ni de réseau familial. Or, le gouvernement leur dit qu'il n'y a rien pour eux. Dans bien des régions du Canada, il n'y a pas de places en garderie et s'il y en a, les gens n'ont pas les moyens de s'en prévaloir. Nous devons faire mieux si nous voulons vraiment améliorer la situation à cet égard.
Je cite un extrait intéressant du discours du Trône où il est question d’aider les Canadiens à établir un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. On y dit ceci:
notre gouvernement a créé la Prestation universelle pour la garde d’enfants [...]
On ajoute également:
Notre gouvernement renforcera cette aide à l’intention des familles monoparentales qui n’ont qu’un seul soutien.
Quand j'ai lu cela la semaine dernière dans le discours du Trône, je me suis dit que la PUGE ne constitue pas la bonne solution en ce qui concerne la garde des enfants au Canada. Toutefois, personne ne pense que les parents n'ont pas besoin de cet argent. J'ai donc pensé que le gouvernement allait peut-être envisager de bonifier la Prestation universelle pour la garde d’enfants et de verser 200, 300, 400 ou 500 $ par mois aux parents qui ont le plus besoin d'aide. Le lendemain même, dans le budget, le gouvernement a parlé de modifier les conditions fiscales liées à la PUGE. Voici ce qui est dit dans le budget à cet égard:
On estime que cette modification réduira les revenus du gouvernement fédéral d’un montant modeste en 2009-2010, de 5 millions de dollars en 2010-2011 et de 5 millions en 2011-2012.
Par conséquent, la subvention totale est de 5 millions de dollars et le maximum qu'une personne peut obtenir est 168 $ par année. Autant dire rien du tout. Les familles monoparentales obtiennent 5 millions de dollars, alors que le gouvernement dépense 100 millions de dollars dans une campagne de publicité pour son Plan d'action économique. On pourrait comparer bien d'autres choses à ce montant de 5 millions, un montant dérisoire à tout point de vue, surtout si on tient compte des besoins qui se font sentir partout au Canada. Nous devons nous attaquer à ces problèmes.
Je veux aussi aborder la question du développement international. Le Canada a pris des engagements à cet égard. J'aimerais que nous consacrions 0,7 p. 100 de notre PIB au développement international, comme le font certains autres pays. Depuis quelques années, le gouvernement a changé notre approche au développement international. Il a pratiquement abandonné le continent africain, où les besoins sont les plus criants. Dans ce budget, il propose de geler les dépenses relatives au développement international.
Pas étonnant, donc, que ceux avec qui on aborde le sujet disent que c'est une vraie honte, que c'est très problématique pour ceux qui ont le plus besoin de notre aide. Nos efforts ne devraient pas uniquement être liés au commerce; ils devraient être liés à la pauvreté.
En 2007-2008, le député de avait présenté le projet de loi , dont l'objectif était de faire de la pauvreté le critère central de notre aide au développement. Cela semble évident. Ce projet de loi a été adopté, si je ne m'abuse, par tous les partis. Pourtant, rien n'indique que c'est l'orientation que le gouvernement adopte à l'égard du développement international.
Comme d'autres députés, j'ai eu l'occasion de voyager à l'étranger. Il y a quelques années, je me suis rendu au Kenya avec Résultats Canada et j'ai vu la pauvreté extrême. Cela n'empêche pas qu'il y a de la pauvreté au Canada, surtout dans les collectivités autochtones. Il faut s'attaquer aux deux problèmes.
Il est possible de penser mondialement et d'agir localement. Nous pouvons rendre notre monde meilleur, au Canada et ailleurs.
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Madame la Présidente, je vais aujourd'hui parler du discours du Trône.
Le a fermé le Parlement pendant des mois sous prétexte qu'il avait besoin de faire certains rajustements. Après avoir lu le discours du Trône, je pense que le gouvernement aurait en fait eu besoin de plus de temps encore. Les Canadiens ont bien le droit d'être déçus car le discours du Trône dénote un manque de compréhension de la situation au Canada et ne contient aucune orientation ou vision claire. Je suis vraiment très déçue. Mais là encore, ce dont le gouvernement conservateur a peut-être vraiment besoin, c'est de faire des ajustements de base plutôt que des rajustements. Il devrait par conséquent planifier soigneusement pour être en mesure d'offrir des solutions utiles ou intéressantes.
Le discours du Trône est rempli de belles paroles, mais dénué de substance. C'est du réchauffé, au moment où le pays demande une vision. Les Canadiens étaient envahis par la fierté en raison du succès que nous avons remporté aux Jeux olympiques. En tant que Canadiens, nous avons encouragé nos athlètes et savouré leur triomphe. Nous aspirons à un Canada meilleur. Nous aspirons à un Canada plus fort, ce que nous ne pouvons toutefois pas attendre du discours du Trône. En tant que pays, nous sommes déçus à l'idée d'avoir laissé passer une autre occasion.
Dans un discours où le verbe « continuer » se retrouve environ 26 fois, nous ne pouvons nous attendre qu'à du repiquage, alors que nous venons de traverser la pire récession de notre histoire. Le discours du Trône est dénué de vision et d'ambition en ce qui concerne les problèmes auxquels sont actuellement confrontés les Canadiens. On voit difficilement comment il pourrait rendre le Canada plus concurrentiel, plus prospère ou mieux préparé à créer les emplois dont nous aurons besoin à l'avenir ou à protéger les fonds de pension dont dépendra notre population vieillissante.
Le contenu du discours du Trône m'a déçue. Les emplois et la croissance sont mentionnés à la deuxième page du discours. Pourtant, les conservateurs planifient une augmentation des charges sociales qui, selon la FCEI, fera disparaître plus de 200 000 emplois.
À la page cinq, il est question d'équilibrer le budget et de geler les budgets de fonctionnement des ministères. Pourtant, les fonds prévus au titre du soutien et des conseils destinés au et aux ministres avec portefeuille sont de près de 14 millions de dollars plus élevés que l'année dernière.
Le discours du Trône parle de rétablir l'équilibre financier en éliminant les nominations superflues aux commissions fédérales et aux sociétés d'État. Pourtant, en ce qui concerne les 245 coupes annoncées, 90 p. 100 des postes visés n'ont pas été comblés depuis longtemps. Comment une telle mesure permettra-t-elle de rétablir l'équilibre financier?
Il y est question de scruter à la loupe toutes les dépenses ministérielles pour garantir l’optimisation des ressources et l’atteinte de résultats concrets. Pourtant, plutôt que de veiller à l'optimisation vers laquelle nous devrions tendre, le gouvernement a opéré des coupes suivant son idéologie. Parallèlement à cela, il consacre des sommes record à de la publicité et à des services-conseils.
L'une des coupes opérées par le gouvernement vise des organismes confessionnels comme KAIROS, qui se consacre au développement international. KAIROS est un organisme ecclésial non gouvernemental qui représente sept des plus grandes confessions religieuses du Canada et se consacre à un ensemble de causes relevant de la justice sociale, dont les droits de la personne en Afrique, en Asie, en Amérique latine et au Moyen-Orient. Cet organisme reçoit des fonds de l'ACDI depuis 35 ans et incarne les valeurs canadiennes fondamentales dont nous sommes fiers. Il travaille à la réduction de la pauvreté, au respect des droits de la personne et à la durabilité environnementale. Il fait un travail de sensibilisation et de défense au Canada pour aider les citoyens à devenir plus conscients de ce qu'ils peuvent faire pour soutenir les efforts du Canada au chapitre du développement international.
J'ai rencontré des gens du conseil des Églises de St. John's et des environs et ils sont très inquiets à propos de ces compressions et des répercussions négatives qu'elles auront sur le travail visant à faire avancer les questions de justice sociale. J'ai posé des questions à ce sujet à la Chambre et j'ai l'intention de faire tout mon possible pour que ce financement soit rétabli. Je ne considère pas ces activités comme inutiles. Lorsque les conservateurs suppriment l'aide au développement étranger versée à des groupes comme KAIROS et qu'il gèle les budgets de fonctionnement de tous les ministères et que, parallèlement à cela, il gaspille de l'argent pour des publicités partisanes et embauche plus de consultants, comment pouvons-nous parler de bonne gestion budgétaire axée sur la prudence?
Une autre préoccupation, c'est que le discours du Trône ne contient pratiquement rien sur les personnes âgées et sur les pensions. Récemment, j'ai organisé une assemblée publique sur les personnes âgées et les pensions dans ma circonscription. Environ 100 citoyens, dont des représentants d'organismes y ont participé et ont exprimé leurs vues sur différents sujets. La nécessité de tenir un sommet national sur les pensions y a été évoquée. On y a aussi discuté de la nécessité de hausser les pensions de Sécurité de la vieillesse et du RPC à des niveaux acceptables. Les participants ont aussi déclaré qu'il fallait apporter immédiatement les changements nécessaires à la Loi sur la faillite et l'insolvabilité.
Que contient le discours du Trône? On y lit que le gouvernement va instituer une journée des aînés et continuera de travailler à des options d'amélioration du système de revenu de retraite. C'est un peu court.
Lors d'une autre table ronde que j'ai organisée dans ma circonscription sur le système de santé, des groupes et des personnes ont parlé des modifications qu'ils aimeraient y apporter. Ils ont mentionné un programme national d'assurance-médicaments, les soins à domicile, le financement du système, les normes nationales, la responsabilisation, la santé publique et l'accès aux médecins. Ils ont parlé du moyen de payer tous les services de santé dont nous avons besoin compte tenu du vieillissement de la population et des endroits où il est possible de réaliser des économies, car ils croient qu'il est possible d'en trouver.
Le discours du Trône ne contient rien de substantiel sur les services de santé. On n'y dit seulement que les transferts au titre de la santé ne seront pas réduits. Il n'est pas nécessaire de fermer le Parlement pendant deux mois pour penser à cela.
Des mesures décisives doivent aussi être prises pour réduire la pauvreté au Canada. Nous vivons dans un pays riche où beaucoup ne participent pas à la vie de la société et n'ont pas accès à la richesse. Dans ma circonscription, j'ai rencontré la Religious Social Action Coalition of Newfoundland and Labrador, un groupe neutre qui regroupe notamment des chrétiens, des musulmans, des juifs, des hindous et d'autres encore qui se sont unis pour réclamer, conformément à leur engagement religieux, que la société élimine la pauvreté au Canada et ailleurs dans le monde.
La coalition a tenu des assemblées publiques à Terre-Neuve-et-Labrador et a rencontré des dirigeants politiques, dont notre chef, . Je m'excuse d'avoir utilisé un nom, madame la Présidente.
Lors des dernières élections fédérales et provinciales, la coalition a demandé à un candidat de s'engager à rendre notre société plus économiquement juste. Ils soulignent que l'écart se creuse entre les plus riches et les plus pauvres de notre société. Que contient le discours du Trône sur la pauvreté? Absolument rien.
Je pourrais parler encore longtemps des insuffisances du discours du Trône. La question de l'environnement y est à peine abordée. Un groupe de ma circonscription qui représente les parties intéressées de ma collectivité sur cette question importante a créé le programme d'action des zones côtières atlantiques du Nord-Est d'Avalon. Ce groupe tente de faire renouveler le financement que lui accorde Environnement Canada depuis un certain nombre d'années.
Ce groupe mène des projets évolués de façon ouverte et transparente. À moins que son financement ne soit renouvelé dans le cadre des initiatives écosystémiques prioritaires en Atlantique que finance Environnement Canada, il ne pourra poursuivre ses activités. Le groupe à la tête de ce programme est très actif dans la collectivité, sensibilisant la population et changeant les mentalités sur les questions environnementales. Il a joué un rôle important, par exemple en sensibilisant les gens à l'importance des enjeux environnementaux, à la nécessité d'assainir le port de St. John's et aux défis avec lesquels sont aux prises les zones côtières.
J'ai écrit au ministre et j'espère que le financement de ce groupe sera renouvelé. Le discours du Trône ne fait aucunement mention de ce genre de mécanisme.
Dans son discours du Trône, le gouvernement n'a pas pris les mesures audacieuses nécessaires pour éliminer la pauvreté. Il n'a prévu aucune mesure en environnement. Il offre peu d'aide aux propriétaires de petites entreprises. Il ne s'attaque pas de façon décisive aux questions touchant les anciens combattants. En ce qui concerne les soins de santé, le discours du Trône laisse grandement à désirer. Les aînés et les régimes de pensions sont presque oubliés. L'enseignement postsecondaire est négligé. Et on n'y fait même pas mention de la stratégie nationale du logement.
Ce discours du Trône manque clairement de vision et d'ambition pour s'attaquer aux difficultés avec lesquelles la population du pays est aux prises.
Ce discours du Trône n'aurait aucune chance de remporter une médaille aux Jeux olympiques. Nous devons vraiment nous efforcer de former un gouvernement responsable, tourné vers l'avenir et qui fait preuve de compassion.
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Madame la Présidente, aujourd'hui, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
J'interviens aujourd'hui pour appuyer le discours du Trône et souligner les retombées positives et durables qu'il aura sur tous les Canadiens.
Notre gouvernement a été clair. Nos priorités sont de créer des emplois, de faire progresser l'économie et de réduire le déficit lorsqu'il sera clair que nous sommes vraiment sortis de la récession mondiale. Le discours du Trône montre que nous savons où nous allons et que nous avons un plan pour y aller.
L'an dernier à la même époque, les Canadiens étaient plongés dans l'incertitude. Les entreprises vivotaient, les licenciements se multipliaient, l'investissement battait de l'aile et le crédit se faisait rare.
Nous avons parlé à nos électeurs, consulté les experts, remonté nos manches et nous nous sommes attelés à notre Plan d'action économique, un plan qui prévoyait notamment une injection massive de 62 milliards de dollars dans notre économie pour remettre le pays au travail et protéger les Canadiens les plus touchés par la crise.
Les maires, préfets et conseillers de toute ma circonscription n'ont cessé d'exprimer leur gratitude à notre gouvernement pour tous ces investissements dans une foule de projets d'infrastructure. Ils m'ont dit que notre Plan d'action économique était exactement ce qu'il fallait.
Les mesures de relance prévues dans notre plan ont radicalement transformé leurs communautés, des communautés comme le village de Clearwater dans ma circonscription, où l'on construit ,grâce au Fonds de stimulation de l'infrastructure, une nouvelle centrale d'épuration de l'eau pour alimenter en eau potable les résidents locaux qui, ironiquement, doivent faire bouillir leur eau depuis plusieurs années; ou encore le village de Notre-Dame qui a bénéficié d'une subvention d'Infrastructure des loisirs du Canada pour construire une nouvelle surface de béton et un système de réfrigération afin que la patinoire locale demeure le coeur de la collectivité et le rendez-vous des enfants et des familles.
Je suis très fière d'être au service de la région de Portage—Lisgar. Je suis très fière de la détermination et de la volonté de mes électeurs et de ce qu'ils ont accompli avec notre aide projet par projet.
J'ai la conviction que notre gouvernement, en continuant avec détermination et acharnement à revenir sur la voie des budgets équilibrés, à réduire les dépenses et à encourager notre économie à être plus novatrice et plus compétitive, ouvrira à notre pays une ère de prospérité et de croissance qui fera de nous l'envie de nos voisins internationaux. Voilà pourquoi j'appuie la stratégie exposée par notre gouvernement dans le discours du Trône.
En même temps, ce discours souligne le rôle des Canadiens et les invite à prendre la place qui leur revient.
Ce plan respecte les femmes, leurs divers points de vue et leur droit à les exprimer. Aujourd'hui, les Canadiennes sont parmi les femmes qui réussissent le mieux dans le monde. Elles sont chefs d'entreprise, agricultrices, étudiantes, professionnelles, mères au foyer, enseignantes et chefs de file dans toutes sortes de secteurs. Elles représentent une multitude d'intérêts et de professions, d'expériences et de croyances et elles se préoccupent de l'économie, du déficit et de la capacité du Canada d'affronter la concurrence mondiale.
Les Canadiennes ne se considèrent pas comme des victimes auxquelles le gouvernement devrait venir en aide. Elles se sentent fortes et compétentes, plus aptes que jamais auparavant à prospérer et à réussir. Voilà ce que sont les femmes du Canada, et je suis très fière d'en être une et d'avoir un gouvernement qui nous respecte.
J'ai récemment invité les chambres de commerce de ma circonscription à consulter leurs membres et à venir ensuite parler avec moi des défis auxquels ils sont confrontés en me disant quelle est la meilleure voie à suivre à leur avis pour relancer le plus rapidement possible l'économie. Leur message a été parfaitement clair et uniforme: la priorité absolue, c'est l'économie. On commence à voir des signes de relance, mais elle demeure fragile. Les dirigeants et les représentants des chambres de commerce de ma région nous ont encouragés. Ils m'ont dit qu'il était temps de ralentir les mesures de relance, mais avec prudence.
Notre gouvernement partage leur avis. À l'heure actuelle, tant d'entreprises subissent des compressions et beaucoup de Canadiens ont des revenus moins élevés qu'avant la récession mondiale. Voilà pourquoi notre gouvernement examine d'abord ses propres dépenses pour améliorer l'efficacité de la fonction publique ainsi que pour réduire les coûts et la taille de cette dernière. Nous menons par l'exemple et faisons un examen exhaustif des fonctions administratives de l'État pour voir comment réduire les frais généraux et les coûts.
Une nouvelle orientation du gouvernement mentionnée dans le discours du Trône qui est très importante pour ma circonscription, c'est l'élimination des droits de douane. Essentiellement, en éliminant les droits de douane sur les intrants de fabrication et les machines, nous aidons les entreprises canadiennes. Nous permettons aux industries canadiennes de réduire leurs coûts de production et d'investir dans le matériel dont elles ont besoin. Nous permettons aux entreprises canadiennes de réduire leurs frais administratifs et de douane, ce qui attirera des investisseurs, créera des emplois et entraînera une diminution des prix à la consommation. Nous envoyons un message très clair selon lequel le Canada est un pays favorable à l'investissement et au commerce et que nous sommes prêts à faire des affaires.
J'étais aussi heureuse d'entendre dans le discours du Trône que nous continuons à travailler avec nos voisins étrangers pour ouvrir de nouvelles portes entre nos pays et donner une porte d'entrée aux grands marchés existants, comme le Moyen-Orient, l'Europe, l'Asie et l'Afrique du Nord. Cela donne aux exportateurs canadiens, comme les éleveurs de bétail — secteur qui a été très durement touché par des problèmes de commercialisation de ce marché et la récession mondiale —, un accès aux marchés exempt de droits de douane. Les agriculteurs peuvent être assurés que notre gouvernement travaille dans le monde entier en faveur des familles d'agriculteurs au Canada pour qu'elles puissent vendre un plus grand nombre de produits à un plus grand nombre de clients.
À mon avis, la criminalité constitue toujours un grave problème pour les Canadiens et elle exige une attention soutenue de la part du public comme des législateurs. Les Canadiens sont en droit de vivre dans des collectivités sûres. La volonté du gouvernement de se faire le champion des questions de sécurité publique pour que les Canadiens soient plus en sécurité dans leur foyer, dans leur collectivité et dans la rue est inébranlable. Nous poursuivons nos efforts de lutte contre la criminalité au moyen de nouvelles mesures telles que le renforcement de la banque nationale de données génétiques, la répression de la criminalité des cols blancs et des enquêtes plus poussées sur le nombre alarmant de crimes non résolus impliquant des femmes autochtones qui ont disparu ou qui ont été tuées, dont des femmes de ma propre circonscription, .
Le projet de loi d'initiative parlementaire que j'ai présenté en vue d'abroger le registre des armes d'épaule cadre avec la façon de notre gouvernement d'aborder la sécurité publique et de concentrer l'affectation de ressources là où elles seront les plus utiles et rentables. Je continuerai de m'employer vigoureusement à faire passer le message et à faire adopter mon projet de loi visant à éliminer le registre des armes d'épaule, registre qui s'est révélé inefficace, irresponsable et ruineux et qu'il faut faire disparaître.
J'applaudis à la décision que le gouvernement a prise de coordonner une nouvelle stratégie nationale pour la prévention des blessures chez les jeunes. Nous travaillons en partenariat avec des organisations non gouvernementales telles que Manitoba Farmers with Disabilities, située dans ma circonscription et au sein de laquelle des gens comme Jill Stafford et Neil Enns s'efforcent de rendre les exploitations agricoles plus sûres et offrent leur appui lorsque des blessures surviennent. Cette organisation vient de lancer un nouveau DVD interactif sur la sécurité à la ferme afin d'aider les parents à enseigner à leurs enfants d'adopter des comportements sécuritaires. Notre gouvernement partage son désir d'assurer la sécurité des petits Canadiens, et je félicite l'équipe de l'excellent travail qu'elle fait chez nous.
Notre message est clair. Le gouvernement continuera d'aider les familles et de défendre leurs droits. Nous continuerons de défendre les droits des contribuables et des collectivités. Nous continuerons de travailler d'arrache-pied pour les petites entreprises. Nous continuerons de venir en aide aux chômeurs et aux travailleurs qui ont besoin de se trouver un emploi. Nous continuerons de nous concentrer sur l'avenir et sur nos objectifs d'avenir.
J'invite tous les députés à se prononcer en faveur du discours du Trône lorsque celui-ci sera mis aux voix. Le plan qu'on y propose nous aidera à rendre le Canada plus fort et plus uni.
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Madame la Présidente, je suis heureux de parler aujourd'hui du discours du Trône, qui répète les priorités de notre gouvernement pour l'avenir. Mes commentaires mettront l'accent sur le rôle de notre pays comme leader sur la scène internationale.
[Traduction]
Au tournant du XXe siècle, le premier ministre sir Wilfrid Laurier a déclaré: « Le Canada a été modeste dans son histoire, même si celle-ci a été héroïque à bien des égards. » Le Canada continue d'avoir une histoire héroïque à maints égards. Notre engagement à l'étranger au cours du XXe siècle nous a permis de découvrir chez nous bon nombre compétences et de talents.
Comme la Gouverneure générale Michaëlle Jean l'a dit la semaine dernière dans le discours du Trône, le Canada continue d'être actif sur la scène internationale et de faire bénéficier le monde des atouts qu'il possède. Les atouts dont je parle aujourd'hui sont notre leadership économique, notre aide à l'étranger, notre défense des droits démocratiques qui, à chaque occasion, nous font valoir sur la scène internationale.
Je représente une circonscription de la côte Ouest qui a récemment accueilli les Jeux olympiques. J'ai hâte d'assister à la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques qui aura lieu demain. Comme fut le cas des Jeux olympiques, la plupart des compétitions paralympiques auront lieu dans ma circonscription. Je crois vraiment que ces jeux ainsi que bon nombre d'autres événements des dernières années marquent le début d'un siècle où le Canada s'illustrera de façon plus brillante que Laurier ne l'aurait jamais imaginé.
La santé financière du Canada fait l'envie du monde. La semaine dernière, le a présenté un budget grâce auquel les initiatives financières du Canada serviront de modèle et de guide aux autres pays. Notre gouvernement conclut la réalisation de son programme de relance économique opportun, ciblé et temporaire, tout en s'orientant directement vers une compression des dépenses. Grâce à cela, le Canada demeurera le fer de lance et le modèle du monde entier.
Dans le discours du Trône, on explique que notre gouvernement conservateur entreprend la deuxième année de son Plan d'action économique. Ce plan a valu à notre d'être salué comme le meilleur ministre des Finances mondial à une époque particulièrement pénible de l'histoire économique du monde.
Les éléments de relance économique de ce plan se sont traduits par 16 000 projets dans tout le Canada, avec des retombées positives partout dans ma circonscription et dans celles de mes collègues. Depuis 2009, ma circonscription a reçu plus de 205 millions de dollars, auxquels se sont ajoutés dans bien des cas des montants de contrepartie équivalents au niveau provincial et aussi au niveau municipal.
Ces projets portent entre autres sur le financement de ports pour petits bateaux à Powell River et dans la région de Sunshine Coast, des améliorations du réseau routier à Sechelt, des installations de loisirs et des aménagements du réseau d'égout à West Vancouver et à Bowen Island, l'expansion des usines de papier et de pâte à papier de Gibsons et de Powell River, le remplacement du vieux pont bleu et la rénovation de la route à West Vancouver et à North Vancouver, l'amélioration du réseau d'égout de Lions Bay et, à Squamish, des investissements dans un tout nouveau parc commémoratif des chemins de fer et un centre de congrès. En plus de toutes les installations sportives dont Whistler a hérité, cette municipalité a aussi reçu une flotte d'autobus à hydrogène ultramoderne.
Ce ne sont là que quelques exemples, tirés de ma circonscription, de ces mesures de relance qui ont largement contribué au succès économique d'ensemble du Canada sur la scène internationale.
La plupart de ces projets ne se seraient pas concrétisés sans une étroite coopération entre les divers ordres de gouvernement. J'ai eu le plaisir de collaborer avec mes homologues provinciaux, des maires, des dirigeants de Premières nations, des dirigeants de districts régionaux et des conseillers. Cette remarquable coopération entre les divers ordres de gouvernement est une autre des caractéristiques qui ont permis au Canada de guider le monde industrialisé vers la sortie de la récession.
Les Jeux olympiques et paralympiques ont montré à notre pays que nous pouvions réussir dans le domaine sportif si nous avions un plan. Le discours du Trône a montré au monde notre plan, le plan grâce auquel notre pays continuera à récolter les médailles d'or pour ses performances économiques.
Je voudrais souligner cinq retombées économiques des Jeux olympiques et paralympiques, un héritage dont on parle dans le discours du Trône. À chacun des cinq anneaux olympiques, on peut faire correspondre un héritage économique qui se traduira par des bienfaits durables pour notre pays.
Premièrement, les Jeux olympiques ont créé une quantité de possibilités de vendre les produits et services du Canada à l'étranger. PricewaterhouseCoopers, le groupe de consultants de renommée internationale, prévoit une croissance importante de l'économie canadienne attribuable aux jeux, surtout en Colombie-Britannique. Nous attendons toujours de connaître les chiffres précis, mais ces consultants ont conclu que, grâce aux jeux, le PIB de la Colombie-Britannique a augmenté de près de 1 milliard de dollars. En outre, 10 500 emplois avaient été créés dans cette province à la fin de 2008.
Deuxièmement, nous avons entendu parler de possibilités d'investissements. Grâce au nombre record de téléspectateurs, ces jeux ont eu pour effet que, plus que jamais, les gens sont nombreux à connaître des raisons d'investir au Canada. Nous avons le meilleur système bancaire au monde, et bientôt nous aurons les taux d'imposition les plus bas du G7 pour les sociétés. Nous, Canadiens, sommes fiers de notre rapport dette-PIB, qui n'est que de 31 p. 100. Celui des États-Unis est de 67 p. 100 et celui du Royaume-Uni, de 75 p. 100. En gelant les salaires du , des ministres et des députés, notre gouvernement s'assure de revenir à un budget équilibré et donne ainsi l'exemple aux Canadiens et au monde entier.
Pendant ce temps, notre climat d'investissement a amené Tim Hortons et d'autres entreprises à établir leur siège social au Canada.
Troisièmement, les Jeux olympiques ont entraîné des bénéfices sur le plan du tourisme. Les gens qui sont venus assister aux jeux ont décidé de revenir. Le 1er mars, le Vancouver Sun faisait remarquer ceci, concernant les États-Unis:
[...] 174 millions d'Américains ont regardé les jeux de Vancouver sur le réseau NBC pendant les 12 premiers jours. C'est 24 p. 100 de plus, par rapport à l'auditoire d'American Idol durant toute la dernière saison. L'auditoire moyen des jeux, qui était de 25,2 millions de téléspectateurs, est plus élevé de 20 p. 100 par rapport à celui des Jeux d'hiver de 2006.
Notre industrie du tourisme a profité de la meilleure publicité qu'on puisse imaginer, ce qui s'ajoute à la réalisation extraordinaire de notre en Chine, en décembre dernier, quand le Canada a obtenu le statut de destination autorisée. C'est quelque chose que nous cherchions à obtenir depuis 12 ans et c'est toute une réussite, que les gens de ma circonscription et de partout au pays ont acclamée.
Quatrièmement, nous avons entendu parler des étudiants étrangers, des gens qui apportent des centaines de millions de dollars annuellement à notre économie tout en enrichissant notre vie culturelle et intellectuelle. Nous savons que, en 2008, les étudiants de la Corée du Sud ont acheté pour plus de 750 millions de dollars de produits et services au Canada. Le succès retentissant des Jeux olympiques et paralympiques ne peut que faire augmenter le nombre d'étudiants étrangers venant étudier ici.
Cinquièmement, les jeux ont incité les Canadiens à vivre plus sainement, ce qui nous permettra de réduire les coûts faramineux des soins de santé. Notre pays gagnera donc sur deux plans. Mon initiative parlementaire, à savoir le projet de loi , qui porte sur la méthamphétamine et l'ecstasy, favorise aussi la santé et la bonne forme physique.
Les Canadiens sont fiers de notre réputation de pays qui aide les gens dans le monde, lorsque ceux-ci sont dans le besoin. Je veux maintenant laisser de côté le leadership dont fait preuve le Canada sur le plan économique, pour parler de son rôle de nation qui vient en aide aux autres qui sont dans le besoin. Si la santé financière de notre pays se maintient nous pourrons mener à bien nos engagements à l'étranger, et notre gouvernement pourra, comme on le mentionne dans le discours du Trône, remplir la promesse faite en 2001 par le gouvernement précédent, c'est-à-dire doubler les dépenses au titre de l'aide étrangère d'ici 2010.
Pour ce qui est de l'aide étrangère, les Forces canadiennes ont démontré leur capacité d'agir comme des agents porteurs d'espoir. Fortes de l'expérience acquise au cours des nombreuses années consacrées au maintien de la paix, et grâce aussi au matériel fourni par le gouvernement conservateur, nos forces étaient sur place en Haïti moins de 20 heures après le terrible tremblement de terre.
Notre s'est rendu en Haïti deux fois depuis, et Son Excellence la Gouverneure générale était là-bas hier encore. Les Canadiens ont amassé des dons totalisant 130 millions de dollars en très peu de temps, et notre gouvernement a versé une somme correspondante. Les Canadiens peuvent être fiers de la réaction de notre pays face à cette crise.
J'ai parlé de deux contributions importantes faites par le Canada au monde, à savoir son leadership économique et son aide étrangère, rendue possible grâce à notre économie robuste. Le discours du Trône faisait allusion de diverses façons à une troisième contribution, qui rivalise en importance avec les deux premières, à savoir notre solide démocratie. Le Canada a toujours été un chef de file dans la promotion de la démocratie, tant chez nous que sur la scène internationale.
Comme l'a mentionné la Gouverneure générale dans le discours du Trône, notre gouvernement est déterminé à augmenter le nombre de sièges à la Chambre, particulièrement pour l'Ouest et l'Ontario, qui sont sous-représentés. Sur la scène internationale, des pays tels que l'Iran savent maintenant qu'ils doivent s'attendre à une vive réaction de la part du Canada lorsqu'ils privent leurs citoyens de droits fondamentaux.
Le fait que le Canada sera l'hôte des sommets du G8 et du G20 l'été prochain mettra encore en évidence l'avantage démocratique canadien. Notre gouvernement a tiré profit de notre position solide, et il a investi temps et efforts dans plusieurs accords de libre-échange. Nous allons en apprendre davantage sur ces initiatives au cours de la prochaine session.
En résumé, ce siècle appartient vraiment au Canada. Le discours du Trône donne un aperçu de la façon dont le Canada va jouer un rôle plus important sur la scène internationale, grâce à un leadership économique fort, à une aide étrangère efficace et à un engagement continu en matière de droits démocratiques. Les engagements pris dans le discours nous permettront de faire en sorte que, en cette année olympique, les Canadiens continuent de compétitionner et de gagner l'or sur la scène internationale.
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Madame la Présidente, d'entrée de jeu, j'aimerais indiquer mon intention de partager mon temps avec la députée de .
Je suis particulièrement heureux de prendre la parole aujourd'hui pour critiquer le discours du Trône, et je vais essayer d'utiliser les 10 minutes qui me sont allouées à cette fin. Force est de constater que ce discours du Trône ne possède à peu près aucun engagement en matière environnementale, mais que, bien au contraire, il constitue un recul important au regard d'un certain nombre d'éléments, dont je vais tenter de faire la démonstration aujourd'hui.
Premièrement, il faut être conscient que le paradigme qui anime ce gouvernement, c'est de multiplier les projets pétroliers et gaziers au Canada tout en faisant en sorte d'éliminer le filet de sécurité environnementale qui devrait être essentiel dans une stratégie de développement durable.
Prenons en exemple la page 25 du discours du Trône, où le gouvernement dit ceci: « [le gouvernement] a adopté une approche équilibrée au chapitre de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, [...] ».
Mais en même temps, ce qu'il nous dit, c'est qu'il a l'intention assez clairement:
[...] de soutenir une mise en valeur responsable des ressources énergétiques et minérales du Canada, notre gouvernement démêlera le dédale de règlements qui complique inutilement l’approbation des projets, pour le remplacer par des processus plus simples et plus clairs qui offrent une protection environnementale améliorée et [surtout] une plus grande certitude à l’industrie.
Qu'est-ce que cela veut dire dans les faits? On l'a compris le lendemain, lors du dépôt du budget. Le gouvernement nous a annoncé que les projets pétroliers, entre autres, ne seraient plus évalués par l'Agence canadienne d'évaluation environnementale, mais seraient plutôt évalués par l'Office national de l'énergie (Canada), qui constitue une ramification du ministère des Ressources naturelles et une ramification économique du gouvernement. En ce sens, tout porte à croire que le gouvernement veut se lancer dans un développement important et effréné des ressources énergétiques et pétrolières de l'Ouest, et cela, au détriment d'un filet de sécurité environnementale.
Si ce gouvernement a l'intention de laisser tomber cette protection environnementale, il va falloir qu'il comprenne qu'il aura dans les pattes l'opposition du Bloc québécois. Au Québec, on l'a vu par la création du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement. Pour nous, le développement des projets doit se faire en consultation avec les collectivités. Pour nous, l'évaluation des projets doit se faire en conformité avec un certain nombre de règlements environnementaux. Il n'est donc pas question qu'on affaiblisse la réglementation environnementale, il n'est pas question qu'on affaiblisse l'évaluation environnementale des projets.
Deuxièmement, le gouvernement se gargarise dans le discours du Trône. Le gouvernement affirme qu'il « continuera de faire progresser la lutte contre les changements climatiques en agissant comme chef de file mondial dans le secteur de la production [d'énergies propres]. » C'est un mensonge éhonté! Non seulement ce gouvernement a-t-il la prétention de se présenter devant la communauté internationale et de renier ses engagements de 1997 à l'égard du Protocole de Kyoto, mais il présente à la face du monde un discours du Trône qui ose présenter le Canada comme un chef de file mondial en matière d'énergies propres. C'est totalement inacceptable.
Au contraire, le gouvernement a l'intention d'accroître la production de pétrole issu des sables bitumineux, et pour ce faire, il investira dans l'énergie nucléaire. Le gouvernement annonce 300 millions de dollars dans son budget pour développer la filière nucléaire. Ce n'est pas 300 millions de dollars pour développer des isotopes médicaux. C'est pour faire en sorte d'aller chercher plus d'énergie pour produire plus de pétrole issu des sables bitumineux. Ce n'est pas nous qui le disons.
Énergie atomique du Canada Limitée (EACL) a signé une entente avec Energy Alberta Corporation afin de mettre au point des façons d'utiliser des réacteurs nucléaires CANDU pour fournir la vapeur requise à l'extraction du bitume des sables, et ainsi produire plus de pétrole. Cela vient du site Internet de EACL. Ce n'est donc pas l'opposition qui invente des sornettes. Au contraire, ce sont la politique et la stratégie économiques de ce gouvernement qui sont essentiellement tournées vers les intérêts de l'Ouest, et tout cela, au détriment du Québec.
Troisièmement, ce gouvernement nous indique qu'il a l'intention de protéger l'environnement. Pourtant, qu'a-t-on vu dans le budget? On a vu un gouvernement qui a refusé de reconduire les fonds pour la recherche sur le climat. Il faut se rappeler qu'il y a environ 10 ans, le gouvernement fédéral avait créé la Fondation canadienne sur les sciences du climat et de l'atmosphère, qui finançait des centres de recherche à l'Université de Sherbrooke, dans le comté de mon collègue de , et des centres de recherche à l'Université du Québec à Montréal. Si le gouvernement ne le sait pas, cela s'appelle le Centre ESCER. Essentiellement, le budget de cette fondation servait à financer de jeunes chercheurs en matière de lutte contre les changements climatiques, et à développer un modèle climatique pour être davantage en mesure d'atteindre nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre.
Qu'a fait le gouvernement? Il a décidé de couper et de ne pas reconduire le projet. Pourquoi? Sommes-nous surpris de cela? Non, nous ne le sommes pas. Au fond, le député de nous avait indiqué, trois semaines plus tôt, dans une lettre ouverte, qu'il ne croyait pas à l'existence des changements climatiques et au fondement scientifique reliant l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre aux effets anthropiques et à l'activité humaine.
Le député de avait donc tracé la voie au gouvernement pour son annonce du discours du Trône, mais aussi pour son annonce sur le budget. Cela aura des conséquences très graves parce que, lors des conférences internationales sur les changements climatiques, le Canada ne sera pas en mesure de présenter des rapports nationaux qui permettront d'évaluer l'impact des changements climatiques sur les différentes régions du Canada. Cela revient donc ni plus ni moins à nier l'existence des changements climatiques.
Ce qu'on doit comprendre d'un gouvernement qui refuse de donner des moyens aux chercheurs pour développer des preuves scientifiques démontrant l'existence des changements climatiques, c'est qu'il ne croit pas à l'existence des changements climatiques.
Ce n'est pas surprenant car on avait entendu le , lors de la conférence de Copenhague, dire qu'au fond, il ne croyait pas au Protocole de Kyoto, qu'il ne croyait pas que 1990 devait être l'année de référence, alors que les pays en développement, que l'Europe de même que tous ceux et celles qui étaient en faveur du Protocole de Kyoto croyaient qu'on devait prendre 1990 pour année de référence.
Notre premier ministre s'est déplacé à Copenhague et a refusé, devant la communauté internationale, d'exprimer les positions du Canada. Pourquoi? C'est parce que ce gouvernement a toujours nié l'existence des changements climatiques. Depuis 1997, il a fait des choix économiques tournés vers l'Ouest, vers ses intérêts, vers sa base électorale et qui visent à développer l'industrie pétrolière au Canada. Tout cela, alors que le Québec a fait un choix différent. Le Québec, dès 1997, a fait le choix du Protocole de Kyoto et le choix des énergies renouvelables.
Encore une fois, le discours du Trône et le budget font la démonstration que nous avons deux visages au Canada, mais que nous n'avons qu'une seule vision, tournée vers l'Ouest.