Ressources humaines, développement des compétences, développement social et condition des personnes handicapées
:
Madame la Présidente, on répondra aujourd'hui aux questions n
os 363 et 370.
[Texte]
Question no 363 -- Mme Olivia Chow:
En ce qui concerne le financement ou les prêts consentis par Exportation et développement Canada (EDC) à Porter Aviation Holdings Inc. pour l’acquisition de 16 avions de Bombardier, de 2007 jusqu’à maintenant: a) quel est le montant de ce financement ou de ces prêts; b) comment ce financement cadre-t-il avec le mandat d’EDC concernant les exportations canadiennes étant donné que seulement 21 p. 100 des vols de Porter sont effectués vers l’étranger; c) le ministre responsable a-t-il renoncé aux exigences normales d’EDC pour Porter Aviation Holdings Inc., et, dans la négative, comment compte-t-on faire respecter le mandat d’EDC?
L'hon. Peter Van Loan (ministre du Commerce international, PCC):
Monsieur le Président, Exportation et développement Canada, EDC, divulgue, avec le consentement de ses clients, des renseignements à l’égard de transactions particulières pour toutes les transactions qu’elle appuie -- qu’il s’agisse de transactions de financement, y compris les garanties, et d’assurance risques politiques pour prêteurs ou d’opérations sur les capitaux propres -- sur son site Web au www.edc.ca/edcsecure/disclosure/DisclosureView.aspx. Depuis 2007, EDC a accordé à Porter Aviation Holdings Inc. trois prêts pour l’acquisition de16 aéronefs auprès des sociétés Bombardier Inc. -- Aéronautique et Pratt & Whitney Canada. Pour des raisons de secret commercial, EDC divulgue la teneur du soutien financier selon une fourchette en dollars plutôt que les montants réels des prêts:
Juin 2009: |
50 M$ -- 100 M$ |
Février 2009: |
100 M$ -- 250 M$ |
Février 2008: |
50 M$ -- 100 M$ |
Toutes les transactions facilitées par EDC sont examinées afin d’en assurer la conformité au mandat de la Société, qui est de soutenir et développer, directement ou indirectement, le commerce extérieur du Canada ainsi que la capacité du pays d'y participer et de profiter des débouchés offerts sur le marché international. Ces transactions étaient réputées appuyer la capacité du pays à participer au commerce international et à développer le commerce d'exportation.
Pour ce qui est de la question (c), la réponse est non.
Question no 370 -- Mme Libby Davies:
En ce qui concerne le financement de programmes de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, comme la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance, l’Initiative en matière de logement abordable, le Programme d’aide à la remise en état des logements ainsi que d’autres initiatives connexes: a) ces programmes continueront-ils d’être financés après mars 2011; b) combien recevront-ils; c) quand les organismes bénéficiaires sauront-ils si ces programmes continueront ou non d’être financés; d) s’ils n’obtiennent pas de financement après mars 2011, comment le gouvernement va-t-il dépenser les fonds déjà affectés à ces programmes?
L'hon. Diane Finley (ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences, PCC):
Monsieur le Président, en septembre 2008, le gouvernement du Canada s’est engagé à investir plus de 1,9 milliard de dollars sur cinq ans dans les programmes de logement et de lutte contre l’itinérance, soit jusqu’en mars 2014. Cela comprenait le renouvellement pour deux ans de la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance, SPLI, de Ressources humaines et Développement des compétences Canada, de même que l’Initiative en matière de logement abordable et plusieurs programmes de rénovation de logement de la Société canadienne d’hypothèques et de logement tels que le Programme d’aide à la remise en état des logements, jusqu’au 31 mars 2011, en plus du financement annuel accordé au logement et à la lutte contre l'itinérance jusqu’au 31 mars 2014.
Le gouvernement du Canada est déterminé à collaborer avec ses partenaires afin de concevoir et de mettre en œuvre des solutions aux problèmes de logement et d'itinérance. À l’automne 2009, le gouvernement fédéral a consulté les gouvernements provinciaux et territoriaux, les collectivités, les organismes autochtones, de même que des intervenants publics et privés sur les façons d’améliorer l'approche actuelle en matière de logement et de lutte contre l’itinérance, et sur la manière d’optimiser les investissements fédéraux à cet égard entre 2011 et 2014. Les consultations ont pris fin avec la réunion des ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables du logement et de la lutte contre l’itinérance en décembre 2009.
À ce stade-ci, le gouvernement du Canada est en train d'examiner toutes les opinions exprimées lors des consultations, de manière à donner suite à son engagement de financer les initiatives de logement et de lutte contre l'itinérance jusqu’au 31 mars 2014.
:
Madame la Présidente, si les questions n
os 356, 358, 362, 364, 366, 367, 369, 373, 374 et 387 pouvaient être transformées en ordres de dépôt de documents, les documents seraient déposés immédiatement.
La présidente suppléante (Mme Denise Savoie): D'accord?
Des voix: D'accord.
[Texte]
Question no 356 -- Mme Libby Davies:
En ce qui concerne l’aide financière que le gouvernement a accordée en vertu du Plan d’action économique du Canada depuis son lancement: a) quelle somme le gouvernement a-t-il accordée à la circonscription de Vancouver Kingsway, ventilée par ministère ou organisme, initiative et montant; b) quelle somme le gouvernement a-t-il accordée à la Ville de Vancouver, ventilée par ministère ou organisme, initiative et montant?
(Le document est déposé)
Question no 358 -- M. Fin Donnelly:
Quel est le montant total du financement accordé par le gouvernement, depuis l’exercice 2004-2005 jusqu’à l'exercise en cours, dans la circonscription de New Westminster—Coquitlam, avec les détails selon le ministère ou l’organisme, l’initiative et le montant?
(Le document est déposé)
Question no 362 -- Mme Kirsty Duncan:
En ce qui concerne l’insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique (IVCC): a) les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ou Santé Canada accordent-ils foi au document consensuel de l’Union internationale de phlébologie (UIP) sur le diagnostic et le traitement des malformations veineuses, document qui conçoit l’IVCC comme une lésion veineuse tronculaire qui obstrue les principales voies d’écoulement du système nerveux central; b) les IRSC ou Santé Canada tiennent-ils compte des recommandations faites par le comité d’experts de l’UIP à l'égard des interventions thérapeutiques -- telles que l’angioplastie, le port de stents ou la réparation des lésions par chirurgie ouverte -- dans les cas d’IVCC avérée; c) les IRSC ou Santé Canada se sont-ils fait représenter au Symposium professionnel du 26 juillet 2010 sur l’IVCC et, dans le cas contraire, (i) ont-ils étudié les constatations et conclusions du Symposium, (ii) cette étude figurait-elle à l’ordre du jour de la rencontre du 26 août 2010 entre les IRSC et la Société canadienne de la sclérose en plaques (SCSP); d) quel était le cadre de référence de la rencontre du 26 août 2010 entre les IRSC et la SCSP; e) quelles mesures a-t-on prises très exactement en vue de la rencontre du 26 août lors de l'examen de l’état actuel de nos connaissances sur l’IVCC et, plus précisément, (i) a-t-on consulté des spécialistes étrangers autres qu’américains, (ii) qu’a-t-on fait pour garantir l’intégrité et l’impartialité des examinateurs, (iii) quelles vérifications a-t-on faites des antécédents des examinateurs pour savoir s’ils avaient des liens avec certaines organisations, de quels panels ils avaient été membres et quelles subventions ils avaient reçues, (iv) le cas échéant, lesquels des examinateurs s’étaient déjà prononcés pour ou contre la théorie de l’IVCC ou la chirurgie de libération, (v) a-t-on choisi des examinateurs qui avaient l’expérience de l’IVCC ou des connaissances expertes sur le sujet et, dans le cas contraire, pourquoi pas, (vi) le cas échéant, quels sont les examinateurs qui se sont déclarés en conflit d'intérêts, (vii) le cas échéant, quelles mesures a-t-on prises pour remédier à ces conflits d'intérêts; f) la ministre de la Santé a-t-elle examiné les notices biographiques des membres du comité en prévision de la rencontre du 26 août, (i) dans le cas contraire, pourquoi pas, (ii) si elle l’a fait, y a-t-elle décelé des défectuosités et a-t-elle pris des mesures correctives; g) quelles sont les publications qui ont été examinées par les membres du panel qui (i) confirment l’existence de malformations veineuses chez les personnes souffrant de sclérose en plaques (SP), (ii) nient l’existence de telles malformations chez ces personnes, (iii) ne se prononcent pas sur le sujet; h) a-t-on consulté des praticiens de pays étrangers, comme la Bulgarie, l’Italie, le Koweït et les États-Unis, afin de savoir (i) combien de chirurgies de libération ont été pratiquées, (ii) quelles améliorations les patients ont ressenties, le cas échéant, surtout en ce qui concerne la fatigue, la « lassitude du cerveau », la motricité et l’échelle étendue du statut d'invalidité; i) quel était dans les détails l’ordre du jour de la rencontre du 26 août 2010; j) par quel processus va-t-on établir le groupe de travail sur l’IVCC annoncé le 31 août 2010 et (i) ce processus sera-t-il ouvert ou fermé, (ii) le groupe de travail va-t-il compter des experts canadiens -- comme le docteur Sandy MacDonald -- et étrangers de l’IVCC et de la chirurgie de libération, (iii) qui en sera le président, (iv) combien de fois le groupe de travail va-t-il se réunir, (v) combien de rapports va-t-il produire et à qui les présentera-t-il; k) comment les IRSC et Santé Canada réagissent-ils à l’énoncé de position de 2010 de la Société de radiologie interventionnelle, et plus particulièrement à sa déclaration selon laquelle la Société « recommande fortement que l’on fasse de toute urgence des recherches cliniques très rigoureuses pour déterminer l’innocuité et l’efficacité des traitements interventionnels de la SP et s’emploie énergiquement à promouvoir et à accélérer les études nécessaires »; l) avant que les IRSC n’annoncent, le 31 août 2010, que les essais cliniques pancanadiens sur la chirurgie de libération étaient reportés, combien de provinces ou de territoires avaient demandé au gouvernement fédéral de procéder à de tels essais; m) depuis le début de 2010, combien de Canadiens se sont rendus à l'étranger pour subir une chirurgie de libération et quel suivi, le cas échéant, les IRSC ou Santé Canada ont-ils fait au sujet de l’opération subie, des améliorations ressenties par les opérés et des dépenses afférentes assumées par chaque patient; n) Santé Canada va-t-il faire une enquête sur le type de chirurgie de libération pratiqué dans chaque hôpital étranger où la chirurgie est offerte pour savoir notamment (i) combien elle coûte, (ii) combien de chirurgies ont été pratiquées, (iii) quelles données ont été recueillies, (iv) le degré d’innocuité et d'efficacité de l’opération, (v) le suivi nécessaire, (vi) l’évaluation des divers hôpitaux pour les Canadiens souhaitant subir ce traitement; o) comment les IRSC ou Santé Canada ont-ils tenu compte de l’effet que la recommandation du 31 août de reporter les essais cliniques nationaux prévus aura sur le nombre de Canadiens allant subir une chirurgie de libération à l'étranger, et quelles études ont-ils faites, le cas échéant, pour remédier à ses incidences possibles; p) les CIHR ou Santé Canada vont-ils faire des études sur les difficultés que doivent surmonter les personnes souffrant de SP lorsqu’elles rentrent au Canada après avoir subi une chirurgie de libération à l'étranger, comme les complications médicales, le refus des neurologues ou des praticiens de les traiter et celui des établissements de soins de longue durée de les accueillir; q) le gouvernement va-t-il accorder à la SCSP les 10 millions de dollars qu’elle a demandés pour faire de la recherche et, si c'est le cas, quand; r) sur les 16 millions de dollars que le gouvernement a octroyés aux IRSC, combien seront affectés à (i) la recherche sur la SP, (ii) à la recherche sur l’IVCC; s) les IRSC vont-ils affecter des fonds pour appuyer la création d’un registre colligeant des données sur les améliorations ressenties par les personnes souffrant de SP qui subissent une chirurgie de libération et, si c'est le cas, (i) qui participera à l’élaboration du registre, (ii) quel est l’échéancier établi pour son élaboration et sa mise en service; t) quelles recherches les IRSC ou Santé Canada ont-ils entreprises ou financent-ils à l'égard d’un (i) atlas des variations anatomiques des veines du cou et du thorax, (ii) du traitement de l’inflammation veineuse, de la mise en réserve du fer et de l’hydrocéphalie, (iii) des liens possibles entre l’IVCC, la SP et d’autres facteurs non identifiés, (iv) du traitement et des protocoles de suivi, (v) de la conception d’appareils et de traitements sûrs permettant de garder les veines libérées ouvertes?
(Le document est déposé)
Question no 364 -- Mme Olivia Chow:
À combien s’élèvent au total les investissements du gouvernement en dépenses de fonctionnement et en capital affectés à la circonscription de Trinity—Spadina de l’exercice 2008-2009 à l’exercice en cours, inclusivement, en indiquant chaque ministère et organisme, ainsi que les gouvernements provinciaux, les administrations municipales et les organismes autonomes, comme Waterfront Toronto, ayant reçu des transferts de fonds, et en précisant l’initiative et le montant, y compris la date à laquelle les fonds ont été affectés?
(Le document est déposé)
Question no 366 -- Mme Olivia Chow:
En ce qui concerne les détenus emprisonnés parce qu’ils n’ont pas le statut de résident au Canada, de 2006 à aujourd’hui: a) quel est le nombre total d’individus détenus, ventilé par endroit, centre de détention ou pénitencier, ainsi que le profil démographique de chaque détenu, et quel est le nombre de détenus âgés de moins de 18 ans; b) quelle est la durée maximale de détention; c) quelle est la durée moyenne de détention; d) quel est le nombre de détenus devant coucher par terre dans un sac de couchage ou se couvrir de draps; e) quel plan d’action envisage de suivre l’Agence des services frontaliers du Canada pour s’assurer que les établissements se conforment aux normes, comme le prévoit le rapport de 2008 du vérificateur général?
(Le document est déposé)
Question no 367 -- Mme Carol Hughes:
Quel est le montant total du financement accordé par le gouvernement, depuis l’exercice 2008-2009 jusqu’à l'exercice en cours, dans la circonscription de Algoma—Manitoulin—Kapuskasing, avec les détails selon le ministère ou l’organisme, l’initiative et le montant, et la date à laquelle le financement a été octroyé?
(Le document est déposé)
Question no 369 -- Mme Libby Davies:
En ce qui concerne la série de tables rondes organisée par la Société canadienne d’hypothèques et de logement portant sur la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance et les Initiatives en matière de logement abordable: a) quels rapports et recommandations ont été présentés dans le cadre des tables rondes; b) quelle est la teneur des rapports des tables rondes et des échanges tenus au cours de celles-ci; c) les rapports sont-ils disponibles et, (i) si oui, comment peut-on en obtenir copie, (ii) si non, quand les recommandations et les rapports seront-ils rendus publics?
(Le document est déposé)
Question no 373 -- Mme Kirsty Duncan:
En ce qui concerne les services offerts aux anciens combattants au Canada: a) combien de postes à temps plein et à temps partiel ont été supprimés à Anciens Combattants Canada (ACC) entre 2006 et 2010; b) quel est le nombre de professionnels en uniforme, de fonctionnaires et d’entrepreneurs par région; c) quel est le coût total des contractuels; d) au cours des cinq prochaines années, quels sont les plans d’ACC pour réduire ou augmenter (i) son budget de fonctionnement, (ii) les postes à temps plein, à temps partiel ou à contrat, (iii) les programmes ou les services offerts; e) depuis 2005 et pour chaque année, (i) combien d’anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale sont décédés, (ii) combien de membres des Forces canadiennes (FC) sont devenus des anciens combattants et combien de ces anciens combattants ont des familles, (iii) combien de nouvelles recrues sont devenues membres des FC et combien de ces nouveaux membres des FC ont des familles; f) parmi les nombres donnés au point e), quels sont ceux qui devraient changer au cours des cinq prochaines années; g) combien y a-t-il actuellement de gestionnaires de cas et d’agents des services aux clients à ACC et, plus précisément, (i) où travaillent-ils, (ii) combien de clients servent-ils en moyenne, (iii) quel sera le nombre requis de gestionnaires de cas et d’agents des services aux clients au cours des cinq prochaines années, (iv) quelles mesures précises prend-on actuellement pour répondre à ces besoins; h) combien de fois la Charte des anciens combattants a-t-elle été modifiée, en indiquant, pour chaque changement, (i) la date, (ii) la nature du changement, (iii) la raison du changement; i) combien reste-t-il d’anciens combattants (i) de la Deuxième Guerre mondiale, (ii) de la guerre de Corée, (iii) d’Afghanistan, (iv) des missions de paix du Canada; j) pour chaque groupe nommé au point i), combien d’anciens combattants (i) sont handicapés, (ii) sont gravement handicapés, (iii) reçoivent des prestations mensuelles d’invalidité, (iv) ont reçu une indemnité forfaitaire pouvant atteindre 276 089 $; k) dans le cas des anciens combattants qui ont reçu une indemnité forfaitaire, combien ont reçu (i) le montant maximal, (ii) le montant moyen; l) combien d’anciens combattants ont reçu une indemnité forfaitaire d’un montant de (i) 0 $ à 25 999,99 $, (ii) 26 000 $ à 50 999,99 $, (iii) 51 000 $ à 75 999,99 $, (iv) 76 000 $ à 100 999,99 $, (v) 101 000 $ à 125 999,99 $, (vi) 126 000 $ à 150 999,99 $, (vii) 151 000 $ à 175 999,99 $, (viii) 176 000 $ à 200 999,99 $, (ix) 201 000 $ à 225 999,99 $, (x) 226 000 $ à 250 999,99 $, (xi) 251 000 $ à 275 000 $; m) comment évalue-t-on les besoins financiers; n) combien d’anciens combattants reçoivent actuellement de l’aide sociale, et comment ce nombre se compare-t-il à ce qu’il était sous le régime de l’ancien programme de prestations d’invalidité mensuelles; o) à quelle fréquence les prestations mensuelles ont-elles été majorées et pourquoi; p) combien d’anciens combattants ont perdu leur maison au cours des cinq dernières années; q) quel était le montant moyen versé aux conjoints et aux enfants avant 2006 et comment ce montant se compare-t-il à la nouvelle indemnité forfaitaire, plus précisément (i) à quelle fréquence l’indemnité forfaitaire est-elle majorée, (ii) y a-t-il une partie de cette indemnité qui est destinée aux conjoints et aux enfants; r) quel était le montant moyen versé pour invalidité en vertu du système en vigueur avant 2006, en particulier, pour la durée de vie d’un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale ou de la guerre de Corée (en dollars canadiens actuels), et comment ce montant se compare-t-il aux montants prévus dans chacune des catégories identifiées au point l) et à l’indemnité forfaitaire maximale de 276 089 $; s) étant donné, comme le révélait le sondage d’ACC publié en juin 2010, que 31 p. 100 des anciens combattants ne sont pas satisfaits de l’indemnité forfaitaire, quelles mesures prend-on pour régler la situation; t) combien d’anciens combattants font appel actuellement de la décision rendue concernant leur pension d’invalidité, et quel est le délai moyen avant qu’une décision finale soit rendue; u) combien d’anciens combattants ont fait appel d’une décision concernant leur pension d’invalidité (i) une fois, (ii) deux fois, (iii) trois fois, (iv) quatre fois, (v) cinq fois; v) combien de plaintes d’anciens combattants l’ombudsman des anciens combattants a-t-il examinées durant son mandat jusqu’au 20 septembre 2010 inclusivement, en divisant les plaintes selon qu’elles concernaient (i) les services d’Anciens Combattants Canada, (ii) la Déclaration des droits des anciens combattants, (iii) le Tribunal des anciens combattants, (iv) le Bureau de services juridiques des pensions; w) en détail, quels sont tous les problèmes nouveaux et chroniques qui touchent les programmes et les services fournis ou gérés par Anciens Combattants Canada dont l’ombudsman a fait état durant son mandat jusqu’au 20 septembre 2010 inclusivement y compris, sans s’y limiter, les problèmes de santé physique et mentale, le remplacement des pensions par des indemnités forfaitaires et des allocations d’invalidité, et la récupération des pensions; x) quels sont les détails de toutes les activités de sensibilisation menées auprès des anciens combattants ou des organisations au service des anciens combattants au Canada durant la campagne nationale « N’oublions personne » lancée par l’ombudsman des anciens combattants, y compris les points soulevés par les anciens combattants ou les organisations; y) quelles mesures précises a-t-on utilisées pour évaluer la performance de l’ombudsman des anciens combattants en matière (i) de responsabilité, (ii) d’éthique, (iii) de formation, (iv) de gouvernance et de mobilisation des intervenants?
(Le document est déposé)
Question no 374 -- Mme Kirsty Duncan:
En ce qui concerne les anciens combattants, les membres des Forces canadiennes (FC) et leurs besoins de santé mentale: a) quelles sont les 31 recommandations concernant le trouble de stress post-traumatique (TSPT) qui ont été faites en 2002 par l’Ombudsman du ministère de la Défense nationale et des Forces canadiennes, M. André Marin, en indiquant, pour chaque recommandation (i) si on y a donné suite au complet, en partie, ou pas du tout, (ii) les mesures prises à ce jour; b) quelles sont les neuf recommandations qui sont mises en relief dans le deuxième rapport de suivi et qui ont été faites en 2008 par l’Ombudsman intérimaire du ministère de la Défense nationale et des Forces canadiennes, Mme Mary McFadyen, en indiquant, pour chaque recommandation (i) si on y a donné suite au complet, en partie, ou pas du tout, (ii) les mesures prises à ce jour; c) combien de psychiatres, de psychologues cliniciens, d’infirmières en santé mentale, de travailleurs sociaux, d’aumôniers et d’autres professionnels du counseling travaillent actuellement dans les Forces canadiennes (FC) en indiquant, pour chaque groupe (i) le ratio praticiens : clients, (ii) le nombre de praticiens par région, y compris l’Afghanistan et tout autre endroit où des membres des FC sont en poste ou en affectation; d) quel est le temps d’attente moyen pour être traité pour le TSPT dans chaque région, et quel sera le temps d’attente prévu pour le traitement de ce trouble dans chaque région quand les membres des FC quitteront l’Afghanistan en 2011; e) quel est le suivi accordé aux anciens combattants qui souffrent du TSPT; f) quelles seront les recherches entreprises pour déterminer (i) s’il est possible de réduire le risque de démence en traitant efficacement le TSPT, (ii) le rôle que les blessures au cerveau peuvent jouer dans le TSPT; g) quelles sont les données actuellement recueillies au sujet des membres des FC, actuels et passés, souffrant de maladie mentale; h) combien de membres des FC ont été traités pour des traumatismes liés au stress opérationnel (TSO), de l’anxiété, des dépressions ou le TSPT chaque année depuis 2001; i) combien de membres des FC ont dû être hospitalisés pour TSPT grave chaque année depuis 2001, et quelle distance moyenne ont-ils dû parcourir pour obtenir des soins en hôpital dans chaque région; j) à combien estime-t-on le nombre de membres des FC actuellement en poste en Afghanistan qui souffriront de TSO, d’anxiété, de dépression ou de TSPT, et à combien estime-t-on le nombre de membres des FC qui devront être hospitalisés pour TSPT grave chaque année; k) quels sont les programmes mis à la disposition des familles des militaires souffrant de maladie mentale dans chaque province ou territoire; l) qu’a-t-on prévu sur le plan des finances, des ressources humaines et des programmes pour répondre aux besoins de santé mentale des membres des FC qui reviennent au pays y compris, sans s’y limiter, le nombre de patients pouvant être admis en santé mentale, le renforcement des liens avec les établissements de santé mentale, l’adoption de critères moins sévères pour l’admission aux programmes de traitement, et la mise au point ou l’élaboration de programmes de traitement qui peuvent aussi régler les problèmes de dépendance; m) quelles mesures précises prend-on actuellement pour répondre aux besoins de santé mentale des soldats et des anciens combattants lorsque les FC quitteront l’Afghanistan en 2011?
(Le document est déposé)
Question no 387 -- M. David McGuinty:
En ce qui concerne les anciens combattants: a) combien d’anciens combattants participent actuellement aux programmes offerts par le ministère des Anciens Combattants; b) quel est le nombre projeté de participants aux programmes pour chacun des trois exercices à venir?
(Le document est déposé)
[Traduction]
:
Madame la Présidente, je demande que les autres questions restent au
Feuilleton.
La présidente suppléante (Mme Denise Savoie): D'accord?
Des voix: D'accord.
La Chambre reprend l'étude, interrompue le 1er novembre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
:
Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui pour participer au débat sur l'énoncé économique.
Il est tout à fait à propos que, dans le cadre des « mercredis du gaspillage », j'intervienne dans le débat sur un énoncé économique dont le gouvernement s'enorgueillit. Soit le gouvernement est inconscient, soit il fait fi de la vérité.
Pour voir la réalité en face, il suffit d'examiner le rapport du directeur parlementaire du budget ou les données sur le chômage publiés aujourd'hui. Selon le Report on Business d'aujourd'hui, 300 000 des 1,5 million de Canadiens sans travail sont au chômage depuis plus de 27 semaines, et ce nombre a doublé depuis la période précédant la récession. Les Canadiens demeurent sans travail plus longtemps, et les plus touchés sont les personnes âgées de plus de 55 ans.
L'été dernier, pour la première fois, le mythe selon lequel les conservateurs sont des gestionnaires compétents a été déboulonné devant tout le monde. Après moult erreurs et mauvais calculs, le s'est révélé être un gestionnaire financier bien imprudent, un empereur nu.
Il y a à peine quelques semaines, le Canada a encaissé une défaite humiliante à l'ONU. La politique étrangère du gouvernement a terni la réputation internationale du Canada et annihilé le rôle que jouait fièrement autrefois notre pays dans les opérations de maintien de la paix. Le Canada a vu les Émirats arabes unis lui retirer ses droits d'atterrissage au Camp Mirage, une situation embarrassante pour notre pays. Le gouvernement a pris la décision insensée d'abolir le formulaire détaillé du recensement et il gaspillera 9 milliards de dollars pour construire des prisons sous prétexte que les crimes non signalés sont en hausse. De plus, il a octroyé sans appel d'offres un contrat d'une valeur de 16 milliards de dollars à un fournisseur unique pour faire l'acquisition de chasseurs F-35. Et maintenant, on apprend que le marché conclu pour l'achat d'hélicoptères Chinook n'était pas transparent et qu'aucun compte n'a été rendu à ce propos.
Depuis 2008, année de mon élection, nous avons vu le proroger le Parlement non pas une, mais deux fois pour éviter de perdre le vote sur une motion de censure. Il a réduit la capacité fiscale du pays en période de ralentissement économique et recommandé aux Canadiens d'acheter des actions alors que le marché s'effondrait et que le taux de chômage montait en flèche. Il a dilapidé l'excédent de 14 milliards de dollars que les libéraux avaient mis de côté en prévision de jours difficiles alors qu'il aurait dû se préparer au ralentissement économique qui se pointait à l'horizon.
Cette liste ne comprend même pas les promesses non tenues des budgets précédents, comme celle sur les fiducies de revenu, ce qui a causé des torts inutiles et excessifs à bien des aînés.
À la suite du budget de 2010, les Canadiens se sont retrouvés avec un déficit de 54 milliards de dollars. De plus, on s'apprête à vendre à des prix ridiculement bas des joyaux comme EACL et une technologie nucléaire qui est la propriété exclusive d'une entreprise située à Mississauga.
Oui, les libéraux ont exigé des mesures de relance pour stimuler l'économie et redonner du travail aux Canadiens, mais nous avons protesté lorsque nous avons réalisé que l'argent n'était finalement pas au rendez-vous. Cinquante milliards de dollars devaient être consacrés à des routes, des ponts, des égouts et des infrastructures municipales bien nécessaires. Toutefois, devant un échéancier serré difficile à respecter, les collectivités se sont précipitées pour terminer les projets et ont dû payer beaucoup d'heures supplémentaires, ce qui a entraîné des dépassements de coûts, et tout cela pour rien. Une occasion unique de dépenser 50 milliards de dollars dans des projets a été gâchée faute de leadership, de vision et d'héritage durable. Pire, on a découvert que l'argent du Fonds de stimulation de l'infrastructure était destiné à des circonscriptions favorables aux conservateurs ou dans d'autres qu'ils souhaitaient conquérir.
Le Parti conservateur a continué à faire preuve d'arrogance et d'incompétence par une série d'annonces faisant ressortir sa propension au gaspillage et à la mauvaise gestion économique. Je pense notamment au faux lac, qui a fait partie de la facture de 1,3 milliard de dollars associée aux sommets du G8 et du G20. En comparaison, les coûts de sécurité des Jeux olympiques d'hiver s'étaient élevés à seulement 200 millions de dollars.
Nous avons appris depuis que la Corée du Sud ne dépensera que 2 p. 100 des sommes dépensées par le Canada pour la sécurité, soit seulement 25 millions de dollars.
Nous avons aussi été témoins de dépenses somptueuses et injustifiées en période d'austérité et de restriction. Par exemple, 200 millions de dollars en frais d'hôtel, de location de véhicules, de chasse-moustiques, de boîtes à lunch, de téléphones cellulaires et de stationnement; 300 000 $ pour du chasse-moustiques, du désinfectant pour les mains et de la lotion solaire; 22 000 bouteilles de lotion solaire, 33 000 bouteilles de chasse-moustiques et 111 bouteilles de désinfectant à mains pour seulement une journée à Deerhurst.
Le gouvernement a aussi dépensé 85 000 $ pour des collations dans un hôtel de luxe de Toronto, 42 000 sacs de croustilles, 71 000 barres de chocolat et 57 000 bouteilles de Coke. Encore du gaspillage et de la mauvaise gestion.
Ce n'est pas tout. Le gouvernement compte dépenser 9 milliards de dollars pour construire des prisons malgré une baisse du taux de criminalité, sous prétexte que les crimes non signalés sont en hausse. Comme si tout cela n'était pas assez, le a déclaré qu'il nous fallait 65 nouveaux chasseurs F-35 pour nous protéger de la menace russe, une excuse pour accorder un contrat sans appel d'offres de 16 milliards de dollars annoncé tard un vendredi soir, dans l'espoir que les Canadiens n'y porteraient pas attention.
Les Canadiens ont commencé à se rendre compte que les nouveaux vêtements de l'empereur coûtent beaucoup trop cher et que de telles dépenses sont irresponsables et témoignent d'un mépris total à l'égard de la reddition de comptes. C'est vrai qu'il faut savoir compter pour pouvoir rendre des comptes.
Récemment, la vérificatrice générale a confirmé que le ministère de la Défense nationale ne faisait preuve d'aucune transparence, ne rendait pas de comptes et se montrait inéquitable dans sa gestion du marché de l'hélicoptère Chinook, un marché de 11 milliards de dollars dont le coût a doublé par rapport au coût prévu à l'origine. Le ministère n'a pas lancé d'appel d'offres, il n'a pas établi les coûts exhaustifs liés au cycle de vie complet des hélicoptères et il ne signera pas les contrats d'entretien avant l'achat des hélicoptères, ce qui lui fait perdre tout pouvoir de négociation. Ce type de gaspillage et de mauvaise gestion s'inscrit dans une tendance.
Les Canadiens sont aussi les spectateurs innocents du mépris exaspérant des conservateurs à l'égard de la démocratie et des institutions démocratiques. Le ne tolère pas la désobéissance ou la dissension. Les Canadiens sont estomaqués devant le déficit démocratique.
Les conservateurs font taire les Canadiens qui disent la vérité. Permettez-moi d'en nommer quelque-uns. Ils ont fait taire le surintendant principal, Marty Cheliak, directeur général du Programme canadien des armes à feu, qui était en désaccord avec le gouvernement au sujet du registre des armes à feu et qu'ils ont envoyé suivre des cours de français; le colonel Pat Stogran, l'ombudsman des anciens combattants, dont ils n'ont pas renouvelé le contrat: Linda Keen, la présidente de la Commission canadienne de sûreté nucléaire, qu'ils ont renvoyée parce qu'elle avait dénoncé la mauvaise gestion de la crise des isotopes à EACL; Peter Tinsley, le chef de la Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire, qui a été renvoyé parce qu'il a reconnu que des prisonniers étaient torturés; Paul Kennedy, le chef de la Commission des plaintes du public contre la GRC; M. Munir Sheikh, le statisticien en chef de Statistique Canada, qui a tenté de justifier le maintien du formulaire de recensement détaillé; Steve Sullivan, l'ombudsman des victimes d'actes criminels, qui a été remplacé parce qu'il a contesté l'affirmation du gouvernement au sujet du taux de crimes non signalés; Kevin Page, le directeur parlementaire du budget, dont le bureau est chroniquement contesté et sous-financé.
Il y a eu aussi le diplomate canadien Richard Colvin, dont on a sali l'excellente réputation parce qu'il a dit la vérité au sujet des prisonniers torturés, puis Rémy Beauregard, le président de Droits et Démocratie, qui s'est vu attaqué de toutes parts en raison des nominations idéologiques des conservateurs. Qu'il repose en paix.
Il y a aussi eu le refus du gouvernement de communiquer les documents non censurés concernant les détenus afghans et ce, malgré une motion parlementaire lui enjoignant de le faire. C'est sans parler de son refus de permettre à des témoins de comparaître devant certains comités.
J'ai fourni à la Chambre la liste détaillée — quoique encore incomplète — des personnes et des organismes qui ont été nommés ou créés dans le but de défendre les principes démocratiques et de demander des comptes au gouvernement, mais qui ont été bâillonnés ou qui, dans le cas des organismes, ont dû mettre la clé sous la porte.
Si on avait encore besoin de preuves pour se convaincre du déficit démocratique dont souffre le gouvernement et du peu de cas qu'il fait de la suprématie du Parlement, on les trouvera dans la décision qu'il a prise — unilatéralement et sans aucune raison —, celle d'annuler le formulaire détaillé du recensement. Tout le monde s'entend pour dire que cette décision était complètement insensée, tout comme l'est l'idée de supprimer le registre des armes d'épaule ou la décision de proroger le Parlement par deux fois. Nous avons entendu dire, dernièrement, que, dans l'éventualité où la Gouverneure générale aurait refusé de lui accorder la prorogation qu'il réclamait, le était prêt à en référer à la reine pour avoir ce qu'il voulait.
Et que dire des coûts économiques? Les résultats depuis janvier 2008 se passent de commentaires: au Canada, 200 000 emplois bien rémunérés à temps plein ont été perdus et remplacés par des emplois à temps partiel ou des emplois à temps plein, mais temporaires. À plus de 8 p. 100, le taux de chômage national est supérieur de 2 p. 100 à ce qu'il était lors des dernières élections. C'est 370 000 Canadiens de plus qui se sont retrouvés sans emploi depuis 2008. Je ne compte évidemment pas là-dedans le cabinet du premier ministre, où les dépenses de rémunération ont augmenté de 30 p. 100, c'est-à-dire de 10 millions de dollars.
Le gouvernement conservateur a plongé le Canada dans un déficit avant même le début de la récession. Les trois premiers budgets présentés avant la crise ont fait passer les dépenses liées aux programmes de 175 à 206 milliards de dollars, ce qui correspond à une augmentation de 18 p. 100. À l'heure actuelle, le déficit du Canada s'élève à 54 milliards de dollars, et on prévoit qu'il devrait atteindre 100 milliards d'ici deux ans, du jamais vu depuis que le Canada existe. Le gouvernement conservateur est celui qui aura le plus dépensé, qui se sera le plus endetté et qui aura créé le plus important déficit de notre histoire.
L'endettement des ménages bat lui aussi des records. Le déficit commercial du Canada pendant la période estivale a atteint un niveau jamais égalé.
L'augmentation imminente des cotisations d'assurance-emploi de 13 milliards de dollars par les conservateurs va entraîner la perte de 200 000 autres emplois, en plus de coûter des centaines de dollars aux familles canadiennes qui travaillent dur pour gagner leur argent.
Les 156 milliards de dollars que les conservateurs comptent emprunter entre 2009 et 2014 vont s'ajouter à la dette, sans parler des 10 milliards de dollars d'intérêts qui s'accumulent chaque année, pendant des décennies.
Le gouvernement se fiche de la démocratie, n'a aucune propension à l'ouverture ou à l'équité, ne rend de comptes à personne, n'a que faire de la prudence financière et ne comprend rien à la saine gestion économique. Il faut que ça cesse.
Comme l'a prédit Thomas Hobbes dans son Léviathan, le règne des conservateurs, sera « solitaire, pauvre, désagréable, brutal et court ».
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Madame la Présidente, j'ai écouté attentivement l'exposé de la députée d'en face et je l'ai trouvé très intéressant. Elle a parlé de la création d'emplois et des difficultés auxquelles nous sommes confrontés.
Elle pourrait peut-être expliquer à la Chambre comment il se fait que son parti propose d'éliminer les baisses d'impôt pour les sociétés qui doivent entrer en vigueur le 1er janvier. Il se trouve que je viens du milieu des affaires et je sais que, si une entreprise doit payer plus d'impôt, elle n'investira pas dans des emplois ni dans quoi que ce soit d'autre. La députée pourrait peut-être expliquer à la Chambre exactement pourquoi elle pense qu'annuler les baisses d'impôt pour les entreprises créera plus d'emplois.
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Madame la Présidente, nous baissons l'impôt des entreprises ou n'importe quel type d'impôt lorsque le pays en a les moyens et lorsque l'économie est florissante comme elle l'était lorsque nous avons mis 13 milliards de dollars de côté pour les périodes difficiles, somme que les conservateurs ont dilapidée dans l'inconscience la plus totale lors des dernières élections.
Les conservateurs se sont montrés fourbes avec la Chambre et avec les Canadiens. Ils ont dit aux Canadiens, en 2009, que nous aurions un excédent, puis nous sommes entrés dans l'une des plus grandes et des plus profondes récessions de l'histoire contemporaine et ils sont devenus dépensiers comme jamais. Ils nous ont enterrés sous le plus gros déficit et la plus lourde dette jamais vus.
Comme nous l'avons entendu lors de la période des questions d'aujourd'hui, nous avons un qui ne sait pas compter et un qui ne sait que diviser.
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Madame la Présidente, durant la période des questions, le semblait assez irrité d'avoir à parler d'impôts et de dépenses et je vois pourquoi. Le rapport du directeur parlementaire du budget montre que, au cours des cinq prochaines années, le ministre des Finances augmentera les impôts de 68 milliards de dollars tout en augmentant les dépenses de 39 milliards de dollars. Compte tenu du déficit de cette année, il a déjà accumulé un manque à gagner, qui atteindra 156 milliards de dollars d'ici la fin de 2015-2016.
Qui au juste est porté sur les impôts et les dépenses ici?
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Madame la Présidente, de toute évidence, poser la question, c'est y répondre. C'est un gouvernement qui nous a entraînés dans un déficit de 100 milliards de dollars. Non, nous ne pouvons compter sur lui puisqu'il ne sait pas compter.
J'aimerais attirer l'attention sur les conséquences qu'ont le gaspillage et la mauvaise gestion de la part du gouvernement pour les Canadiens et les familles moyennes. Les pressions croissantes pour trouver un nouveau travail ne se font plus uniquement sentir dans le secteur manufacturier. Le chômage à long terme touche aussi maintenant les professionnels, des comptables aux cadres en passant par les enseignants, de même que de nombreux travailleurs âgés qui ne peuvent ou ne pourront pas joindre les deux bouts sans emploi pendant une longue période de temps.
Examinons les répercussions pour les familles. L'augmentation du taux de chômage à long terme a de nombreuses conséquences. Plus les travailleurs restent longtemps au chômage, plus leurs compétences se perdent, et plus il leur est difficile de se trouver un emploi. Beaucoup de travailleurs seront forcés d'accepter des emplois qui ne sont pas à la hauteur de leurs compétences ou devront composer avec une réduction de salaire. Leur confiance s'en trouve ébranlée. Ils souffrent de problèmes de santé, physique et mentale. Les couples battent de l'aile et se défont.
L'économie dans son ensemble en souffre, elle aussi. Plus de gens se tournent vers l'aide sociale, vivent aux crochets de membres de leur famille, pigent dans leurs économies ou vendent tous leurs biens seulement pour réintégrer le marché de l'emploi. « C'est du capital humain, et c'est dévalorisé », selon Stephen Gordon, professeur d'économie de l'Université Laval, à Québec.
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Madame la Présidente, j'aimerais éclaircir brièvement un point avant de poser ma question. En tant que marin amateur qui aime trinquer à l'occasion, je tiens à assurer à la députée que je ne dépenserais jamais de l'argent de la façon dont le fait le gouvernement. Je veux que la députée, qui décrit le gouvernement comme un marin ivre à cause de sa folie dépensière, le comprenne bien.
J'ai eu le plaisir de travailler avec ma collègue de l'été dernier. Nous avons rencontré un groupe de représentants du Centre national de philatélie à Antigonish et nous avons constaté la perte de bons emplois à temps plein dans ce centre. Nous constatons qu'il y a un tour de passe-passe au sein de la fonction publique et que certains postes ne sont pas renouvelés. La députée pense-t-elle que nous devons nous attendre à ce que cette tendance s'intensifie à l'avenir et à ce que le gouvernement ne comble pas ces postes au sein de la fonction publique?
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Madame la Présidente, nous ne pouvons pas compter sur le gouvernement pour quoi que ce soit et surtout pas pour créer ou maintenir des emplois. Cela ne fait aucun doute. C'est le Parti libéral qui protégera les emplois d'aujourd'hui, créera les emplois de demain, investira dans la recherche et dans l'innovation, affectera des fonds à l'apprentissage continu et protégera les plus vulnérables.
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Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre sur le projet de loi dont nous sommes saisis, le , qui porte sur le budget et les politiques économiques du gouvernement.
Les gens de la circonscription que j'ai l'honneur de représenter, Churchill, savent que, dans l'ensemble, ce budget n'est pas pour eux. En fait, c'est un budget qui avantage très peu de Canadiens et, dans bien des cas, ce sont des Canadiens qui ont déjà un niveau de vie acceptable. Surtout en période de récession, nous devrions plutôt chercher des mesures qui bénéficieront à tous et qui viseront des secteurs particuliers, industries, régions ou collectivités, ayant particulièrement souffert de la récente récession.
Je suis fière de prendre la parole à la Chambre aux côtés d'un bon nombre de mes collègues du Nouveau Parti démocratique pour dénoncer le fait que ce budget prévoit bien peu pour aider les Canadiens. Nous sommes heureux de constater que certaines de nos instances dans le domaine de l'assurance-emploi et dans d'autres domaines ont été entendues jusqu'à un certain point, mais la grande majorité des propositions destinées à améliorer la situation du Canadien moyen, à l'aider à relever les défis qui l'attendent, n'ont pas été entendues, du moins cela ne se voit pas.
Non seulement ce budget est contre-productif dans la situation actuelle, mais il trahit une tendance dangereuse pour l'avenir. Il est manifeste que le budget de 2010 s'appuie sur une stratégie fiscale qui enlève de plus en plus d'argent au Canadien moyen et qui bénéficie de plus en plus aux gens qui sont à l'aise et qui travaillent dans des secteurs très fructueux.
Le gouvernement continue à augmenter la dette du Canada afin de pouvoir offrir des réductions d'impôt à de grandes sociétés rentables. Ces réductions ont représenté 21 milliards de dollars depuis 2008, et d'ici à ce qu'elles soient totalement appliquées, en 2014, elles se chiffreront à 60 milliards de dollars. Le gouvernement admet que la dette publique augmentera de 162,4 milliards de dollars durant cette même période. C'est 60 milliards de plus que le total des excédents des dix dernières années, qui d'ailleurs ont aussi été engouffrés dans ces dépenses.
On voit donc que le gouvernement n'obligera pas les grandes sociétés à contribuer au redressement de la situation financière du pays. Il puisera plutôt la somme considérable dont il aura besoin dans les poches des travailleurs canadiens. Au cours des quatre prochaines années, le a l'intention de percevoir au-delà de 19 milliards de dollars de plus en cotisations d'assurance-emploi qu'il n'en versera en prestations.
Le secteur du pétrole et du gaz et les banques bénéficient d'allégements fiscaux, mais pas le Canadien moyen, dont le fardeau fiscal a augmenté, en réalité, étant donné la hausse des cotisations d'assurance-emploi.
Dans ma circonscription, certains exemples mettent en évidence à quel point ce budget ne répond pas aux besoins des gens. J'aimerais commencer par montrer que ce projet de loi fait très peu pour répondre aux besoins des Autochtones canadiens.
J'ai l'honneur de représenter 33 Premières nations et de nombreuses collectivités de Métis dans ma circonscription. Quand je leur rends visite, les peuples autochtones du Nord du Manitoba me parlent de la nécessité de consacrer des fonds suffisants à l'éducation.
Cet après-midi, j'ai parlé d'une nouvelle étude où il est question de taux de décrochage records parmi les Autochtones canadiens de ma province, le Manitoba. Il est très décourageant d'entendre cela en 2010, alors que beaucoup d'entre nous comprennent l'importance de l'éducation. Toutefois, la raison pour laquelle nous voyons ces taux, c'est que le gouvernement fédéral — tant sous la direction des libéraux que sous la direction des conservateurs à l'heure actuelle — ne consacre pas assez de fonds à l'éducation dans les réserves et à l'éducation postsecondaire en général pour les Premières nations et les Métis. Cela les empêche les prive d'occasions qui auraient assuré leur avenir.
Nous savons qu'un montant de 10 millions de dollars a été affecté au dossier des femmes autochtones disparues et assassinées, dont bon nombre viennent de la région que je représente. Toutefois, au lieu d'écouter les organismes comme l'Association des femmes autochtones du Canada et Soeurs par l'esprit, le gouvernement a choisi une approche très étroite. Le travail de collecte de statistiques et l'approche policière sont importants, mais nous devons aussi envisager des mesures précises visant à mettre un terme à la violence conjugale et à la violence faite aux femmes autochtones, de même que des initiatives de sensibilisation et de prévention. Nous ne voyons pas le gouvernement affecter de l'argent à de telles mesures.
Le budget ne prévoit pas d'argent neuf pour les aqueducs et les égouts dans les collectivités autochtones. Cette semaine, j'ai demandé ici au et au gouvernement ce qu'ils feraient au sujet des conditions de vie dignes du tiers monde dans lesquelles vivent les Premières nations que je représente. Les systèmes d'aqueduc et d'égouts des collectivités d'Island Lake sont parmi les pires de tout le Canada. Cette situation choque les Canadiens. Pourtant, c'est ce que vivent certains de leurs concitoyens aujourd'hui. Le budget ne fait rien pour répondre à ce besoin criant dans le Nord du Manitoba.
Le logement est un autre secteur qui nécessite des mesures majeures. Il existe présentement une crise du logement non seulement dans les collectivités autochtones, mais aussi dans les collectivités du Nord et d'ailleurs au Canada, dont beaucoup voient leur population augmenter rapidement. Pourtant, il n'y a pas d'argent neuf pour le logement. Les peuples autochtones, les habitants du Nord du Manitoba et les habitants du Nord en général sont tous des groupes touchés par une pénurie de logements adéquats.
Une autre chose a des répercussions négatives directes sur les collectivités que je représente et c'est la manière dont le gouvernement a géré la propriété étrangère.
La mine dont dépend la ville où j'habite a été vendue. Son ancien propriétaire était Inco, et c'est maintenant Vale. Nous attendons avec impatience de négocier avec cette entreprise, qui met des Canadiens à pied lorsqu'ils font la grève pour améliorer leurs avantages sociaux, avoir un régime de pensions décent et obtenir qu'on respecte les gens de la région, qui lui permettent de réaliser de gros profits. Pourtant, le gouvernement actuel a approuvé la vente d'Inco, une entreprise canadienne rentable, à des intérêts étrangers. De plus, la tendance se poursuit et ce projet de loi budgétaire modifie la Loi sur Investissement Canada de sorte que seuls les investissements majeurs seront maintenant examinés.
Les habitants des collectivités que je représente ont besoin d'un gouvernement fédéral qui tiendra tête aux entreprises étrangères, qui protégera nos ressources et qui protégera les travailleurs canadiens et leurs collectivités. Le budget ne fait rien de cela.
Les petites collectivités rurales et septentrionales ont besoin de l'assurance que nos services essentiels seront soutenus. Le budget attaque notre service postal en permettant aux expéditeurs internationaux d'échapper à son monopole.
Cela signifie une réduction des recettes sur lesquelles la Société canadienne des postes compte pour fournir des services aux collectivités rurales et septentrionales qui, souvent, ne correspondent pas au modèle du marché. Dans des collectivités comme The Pas, Kelsey, Thompson et Flin Flon et dans les collectivités du Nord du Manitoba, nous craignons que les services postaux aux régions rurales du Canada soient les premiers services éliminés. Nous observons déjà une réduction des services. Toutefois, au lieu de reconnaître l'importance de ces services pour les Canadiens, peu importe leur lieu de résidence, le gouvernement se dirige de plus en plus vers la privatisation et n'appuie pas les sociétés d'État sur lesquelles nous comptons.
Finalement, l'état des infrastructures dans le Nord est alarmant. Nous avons beaucoup entendu parler de l'engagement du gouvernement actuel à l'égard des infrastructures dans son plan de relance.
Je peux dire aux députés qu'on craint vraiment de ne pas pouvoir achever à temps les projets d'infrastructure. Je représente des collectivités isolées qui disposent de très peu de temps pour terminer leurs projets. Elles ont peur de ne pas pouvoir achever ces projets à temps malgré tous les efforts qu'elles ont déployés.
À bien des égards, ce budget ne sert pas les intérêts du Nord du Manitoba. Voilà pourquoi je le trouve si décevant.
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Madame la Présidente, je me demandais si la députée pourrait nous dire ce qu'elle pense du budget et du gaspillage occasionné par la décision qu'a prise le gouvernement d'annuler le recensement au moyen du questionnaire détaillé et ce que cela augure pour l'avenir du pays.
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Madame la Présidente, le gouvernement ne fonde pas toujours ses décisions uniquement sur des faits.
En éliminant le questionnaire détaillé et obligatoire du recensement, le gouvernement a réduit l'accessibilité aux renseignements dont on a besoin pour prendre de meilleures décisions stratégiques. C'est un grave sujet de préoccupation pour des gens comme les habitants du Nord du Manitoba que je représente. Les peuples autochtones, quant à eux, sont souvent réduits au silence et, sans le questionnaire détaillé du recensement, leur voix sera encore plus ténue dans le processus de prise de décisions. C'est vraiment inquiétant.
Il en va de même pour les décisions dans le domaine médical. On a besoin des données de recensement figurant sur le questionnaire détaillé pour établir les services de soins de santé à fournir dans les régions rurales et nordiques du Canada. Dans les domaines de la garde d'enfants, des loisirs et de l'infrastructure, on a besoin du questionnaire détaillé obligatoire du recensement.
En tant que députée de Churchill, il ne m'a jamais été donné d'entendre un de mes électeurs dire que le questionnaire détaillé du recensement porte atteinte au droit à la vie privée. Ils ont cependant été nombreux à me dire que l'absence de ce questionnaire servira à réduire au silence une région du Canada dont on entend trop peu la voix.
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Madame la Présidente, la députée de a mentionné dans son discours la société minière Vale. Celle-ci avait donné toutes sortes de belles assurances lorsqu'on l'avait autorisée à prendre le contrôle d'une ou deux mines.
J'en parle parce qu'il semblerait que l'avenir de Potash Corporation, merveilleuse ressource canadienne qui sera vraisemblablement bradée par le qui ne cesse de vendre nos ressources, se décidera aujourd'hui. Nous aurons peut-être de grosses surprises, mais j'en doute. La vente sera vraisemblablement assortie de conditions, mais je crois savoir que, dans des cas semblables dans le passé, les conditions n'ont pas été respectées.
La députée pourrait-elle nous faire part de son expérience en ce qui concerne d'autres multinationales ou sociétés étrangères qui ont pris le contrôle, à certaines conditions, de sociétés minières canadiennes?
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Madame la Présidente, le NPD a envoyé un message clair au gouvernement. Nous voulons garder le contrôle sur nos ressources. Nous ne voulons pas répéter le scénario qui a eu tant de répercussions négatives sur tant de collectivités canadiennes.
Nous assistons impuissants à l'exode de nos richesses minérales, notamment le nickel et l'acier, au détriment de nos travailleurs. Nous savons que des sociétés étrangères sont en train de s'attaquer aux avantages sociaux, aux pensions et même aux collectivités. C'est pourquoi nous demandons au gouvernement fédéral de défendre nos collectivités et de veiller à ce que nous conservions le contrôle de nos ressources.
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Avant de reprendre le débat, conformément à l'article 38, je dois faire connaître à la Chambre les questions qu'elle abordera à l'heure de l'ajournement ce soir, à savoir: la députée de , Le droit d'auteur; la députée de , Les affaires autochtones.
Reprise du débat. Le député de Malpeque a la parole.
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Madame la Présidente, je suis ravi de prendre la parole au sujet du projet de loi .
En ma qualité de porte-parole en matière d'agriculture, je peux dire à la Chambre que ce budget est terriblement décevant pour les agriculteurs. Il ne prévoit pas un cent de plus pour les producteurs primaires, même s'ils sont nombreux, dans le secteur de l'élevage, à devoir faire face à la pire crise qu'aient connue les industries bovine et porcine du Canada.
Malheureusement, le gouvernement a la réputation d'être un gouvernement qui emprunte et dépense, incapable de contrôler la dette et le déficit. Certains députés ont rapporté, à la Chambre, quelques-uns des propos tenus par le directeur parlementaire du budget.
Nous craignons, entre autres, que l'actuel ne fasse subir au Canada le même sort qu'il a fait subir à l'Ontario. C'est pourtant ce qu'il est en train de faire. Nous savons tous que c'est principalement à cause de ce ministre que l'Ontario, qui était une province riche, est maintenant une province pauvre. Il a sabré dans les services, refilé la facture aux autres et gonflé le déficit, entravant la capacité du gouvernement de l'Ontario de faire son travail. Maintenant, il fait subir le même sort au Canada.
Qu'y a-t-il pour le secteur agricole? Nous avons deux des budgets prévoyant les dépenses les plus élevées dans l'histoire du Canada, associés au plus grand déficit de l'histoire du Canada. Avec tout cet argent à leur disposition, qu'est-ce que le et le ont prévu pour les agriculteurs qui traversent une période difficile? Absolument rien.
Le ministre affirme qu'il fait passer les agriculteurs en premier, mais c'est du point de vue de l'endettement seulement que le ministre les fait passer en premier. Depuis que le gouvernement est arrivé au pouvoir, la dette des agriculteurs a atteint 64 milliards de dollars, ce qui signifie qu'elle a augmenté de 9 milliards sous le gouvernement conservateur. Les bénéfices nets des agriculteurs ont baissé, en particulier dans les secteurs de l'élevage porcin et bovin.
Nous avons collaboré avec le gouvernement. Nous avons essayé de le convaincre d'aider financièrement le secteur du bétail au moment où les prix des denrées étaient au plus bas. En ce qui concerne les secteurs de l'élevage bovin et porcin, nous avons obtenu la mise sur pied d'un programme. Le gouvernement a pris l'engagement nécessaire. Nous l'avons cependant prévenu de ne pas s'attendre à ce que les fonds débloqués dans le cadre du programme de paiements anticipés de secours lui soient remboursés tant que le marché ne connaîtrait pas d'embellie.
Nous avions peur que le gouvernement ne tienne pas sa parole. Il ne l'a pas tenue, nous le savons maintenant. De fait, cette année, le 6 août, le a exigé, en gros, le remboursement de ces fonds. Dans le cadre de l'annonce faite à Saskatoon, en Saskatchewan, on présentait les conditions de remboursement.
L'heure est vraiment grave. À partir du 1er juin 2011, soit dans quelques mois seulement, les producteurs qui ont accepté les 400 000 $ d'avance vont devoir les rembourser en 10 petits mois. Cela signifie qu'ils vont devoir rembourser 40 000 $ par mois alors que, dans leur industrie, ils parviennent à peine à couvrir leurs coûts de production.
Ce n'était pas l'engagement que le gouvernement du Canada a pris au départ. À l'époque, le gouvernement nous a assuré que les agriculteurs n'auraient pas à rembourser tant que les prix n'auraient pas augmenté. On leur a encore une fois raconté des bobards.
Dans ma province, l'Île-du-Prince-Édouard, des représentants du secteur de l'élevage bovin m'ont dit qu'à partir de juin ou juillet prochain, les prêts de 70 à 80 p. 100 des éleveurs de bétail seront en souffrance. C'est inacceptable. Le gouvernement doit trouver une façon d'appuyer le secteur agricole. Je demande au ministre de l'appuyer et d'éviter ainsi aux éleveurs de se retrouver en défaut de paiement.
Hier soir, j'ai parlé à un des principaux producteurs de l'Île-du-Prince-Édouard. Il m'a dit que le secteur est en difficulté, surtout dans le Canada atlantique, où la production bovine est un secteur déficitaire; en effet, les produits de la région sont vendus à un rabais de 10 ¢ la livre comparé à l'Ontario. Depuis la crise de l'ESB au Canada, les bovins de plus de 30 mois sont vendus à un rabais de 20 ¢ la livre. Les producteurs ne peuvent pas survivre dans de telles conditions. Ils ne peuvent même pas assumer leurs propres frais.
Nous avons suggéré au gouvernement certaines mesures qu'il pourrait prendre pour aider les agriculteurs en ces temps difficiles. Dans le secteur de l'élevage, il pourrait, entre autres, éliminer le critère de viabilité. Il pourrait modifier les marges de référence et accorder une aide monétaire dans le cadre du programme de protection de revenu, mais il n'a pas la volonté politique de le faire. Le gouvernement a de l'argent pour tout le reste. Il a 16 milliards de dollars pour des avions, qu'il compte acquérir sans faire d'appel d'offres, 9 milliards de dollars pour l'expansion des prisons, plus de 1,2 milliard de dollars pour une séance photo avec le , mais il n'a pas les moyens d'aider les producteurs primaires. C'est inacceptable.
Ce n'est pas seulement à l'Île-du-Prince-Édouard que les éleveurs sont en difficulté. Le ministre se plaît à citer un chef de file quelconque du secteur agricole quand il prend la parole. Nous savons, étonnamment, que quand le ministre fait une annonce, son bureau contacte certaines organisations agricoles et leur demande de bien vouloir combler le ministre de louanges dans le dossier en question, puis le ministre les cite à la Chambre.
Toutefois, quand on parle aux producteurs sur le terrain, on entend une toute autre histoire. Linda Oliver de Mozart, en Saskatchewan, a dit que le ministre tourne le dos au secteur de l'élevage. Mme Oliver affirme qu'approximativement 125 producteurs et partisans qui assistaient à une réunion à Weekes, en Saskatchewan, ont envoyé un message qui contredit celui du . Mme Oliver affirme que les éleveurs-naisseurs se trouvent dans une situation précaire. Elle a ajouté ceci:
Cependant, cette ferme doit quand même nous permettre de gagner notre vie. Nous ne sommes pas très autonomes depuis bon nombre d'années à cause de l'absence de réaction du [ministre de l'Agriculture] face à la situation.
Il est tout simplement inacceptable que, dans le budget, les producteurs primaires, les agriculteurs, les fournisseurs d'aliments et les véritables responsables de la sécurité alimentaire au Canada, qui amènent de l'argent au pays grâce à leurs exportations, soient essentiellement laissés pour compte. Les exportations augmentent, mais le revenu agricole diminue.
La semaine dernière, j'ai assisté à une réunion d'agriculteurs à la Fédération de l'agriculture de l'Ontario. J'y ai entendu le même message clair de la part d'agriculteurs aux prises avec des difficultés financières, notamment dans le secteur de l'élevage. Ces agriculteurs réclament au gouvernement un programme de gestion du risque. Ils demandent au moins que le gouvernement du Canada permette que le Fonds Agri-flexibilité soit utilisé pour le programme agricole que les agriculteurs souhaitent conjointement avec le gouvernement de l'Ontario. Le gouvernement du Canada a de nouveau refusé.
Pendant la fin de semaine de l'Action de grâce, je suis allé dans la région d'Interlake où j'ai constaté que les récoltes avaient subi des dommages épouvantables. Je parle ici de quarts de section utilisés pour la culture du canola. Nettement plus de 100 000 acres ont été endommagés par le mauvais temps. Les agriculteurs ne cessent de répéter que le programme Agri-stabilité et les autres programmes de sécurité agricole ne fonctionnent pas. Où sont les ministériels d'arrière-ban? Pourquoi ces députés ne réclament-ils pas un appui financier et n'informent-ils pas le gouvernement des préoccupations des agriculteurs de la région d'Interlake? Pourquoi le ministre ne propose-t-il pas un programme d'aide?
En conclusion, le gouvernement du Canada a gravement laissé tomber la collectivité agricole du Canada. Le gouvernement compte dans ses rangs les plus grands dépensiers et il a enregistré le plus gros déficit, mais l'industrie agricole s'est retrouvée avec pratiquement rien. Les intervenants de la collectivité agricole sont des créateurs de richesse, mais le gouvernement du Canada les laisse en plan.
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Madame la Présidente, je félicite le député d’avoir soulevé une question aussi importante.
Chaque fois que je visite le Canada rural, j’entends un grand nombre d’agriculteurs exprimer leurs frustrations, leurs problèmes, et se demander s’ils devraient persévérer dans le secteur agricole.
Le député a dit que dans de nombreuses régions, les agriculteurs doivent accepter des baisses de 20 p. 100. Selon le député, dans le cadre de la stratégie de gestion du porc, quelles mesures le gouvernement devrait-il prendre? Le député a-t-il un plan à proposer pour que les changements essentiels que le gouvernement devrait effectuer pour protéger ces industries agricoles soient apportés?
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Madame la Présidente, en ce qui concerne l’industrie porcine et l’industrie du bétail, le programme de filet de sécurité, Agri-stabilité, doit être modifié de façon à être adapté à ces produits de base dont les marges bénéficiaires se sont volatilisées. C’est possible en vertu des accords commerciaux. Je ne comprends pas. L’année dernière, le gouvernement aurait ainsi pu verser 900 millions de dollars aux agriculteurs, mais il ne l’a pas fait.
C’est un domaine complexe, mais le gouvernement n’a qu’à modifier le critère de viabilité et le mode de calcul des marges de référence. Ces nouveaux paramètres pourraient être appliqués aux trois meilleures années ou sur une plus longue période, de façon à déclencher un paiement. Voilà où le gouvernement commet une grave erreur. Le gouvernement croit que nos agriculteurs peuvent s’en sortir par leurs propres moyens.
L’Union européenne et les États-Unis prennent la défense de leurs producteurs primaires. En effet, aux États-Unis, de 1995 à 2009, 245,2 milliards de dollars ont été versés aux collectivités agricoles. Cette année, la Maison blanche a reconnu qu’il y avait un problème en ce qui concerne certains produits de base. Elle a donc annoncé récemment un nouveau programme d’aide en cas de catastrophe qui coûterait environ 1,5 milliard de dollars annuellement. Les Américains prennent la défense de leurs agriculteurs.
En comparaison, le gouvernement laisse nos agriculteurs être acculés à la faillite. Avec ce gouvernement, le seul domaine où nos agriculteurs arrivent en tête, c’est celui de l’endettement. Notre dette de 64 milliards de dollars est approximativement quatre fois et demie plus importante, par agriculteur, qu'elle ne l’est aux États-Unis. C’est inacceptable.
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Madame la Présidente, j'aimerais que mon collègue de nous parle de la Commission canadienne du blé.
Le député sera peut-être surpris d'apprendre que mon grand-père, Jack Harrison, a été député de 1949 à 1958. Il représentait la région de Meadow Lake et de North Battleford, en Saskatchewan. Ma mère est née à Glenbush, en Saskatchewan, et a grandi dans un petit village appelé Medstead.
Mon grand-père aurait pris la parole ici pour défendre la Commission canadienne du blé. À l'époque, il a parlé de la commission à de nombreuses reprises. Je suis persuadé qu'il aurait été renversé par le traitement que réserve le gouvernement à la Commission canadienne du blé. Mon collègue souhaite-t-il nous parler de cette situation?
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Madame la Présidente, en tant que guichet unique de vente, la Commission canadienne du blé maximise le rendement des sommes investies sur le marché international pour le compte des producteurs primaires. Les agriculteurs de l'Ouest appuient la commission.
Je n'ai pas le temps d'énumérer tous les moyens utilisés par les conservateurs pour tenter de nuire à la commission, mais permettez-moi de mentionner ce que le ministre a déclaré à la Chambre hier.
Lorsque la Commission canadienne du blé a demandé une hausse des prix initiaux — en d'autres mots, une augmentation de ce qu'on appelle les paiements provisoires —, le ministre a rejeté le blâme sur l'opposition en l'accusant d'avoir retardé énormément le processus. Il a ajouté que cette situation s'expliquait par notre refus d'appuyer son projet de loi le printemps dernier.
Ce projet de loi posait problème. D'une part, il fixait un délai, et le Conseil du Trésor aurait été tenu de réagir rapidement aux prix initiaux, ce qui était une bonne chose. D'autre part, il aurait nui à la capacité de la commission de faire son travail.
Dans une lettre au ministre, j'ai suggéré que l'on scinde le projet de loi. On aurait ainsi pu examiner la question des paiements initiaux en une seule journée à la Chambre si tout le monde s'était attelé à la tâche. Si le ministre avait acquiescé à notre demande, les agriculteurs auraient déjà touché cet argent.
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Madame la Présidente, je suis heureuse d'avoir l'occasion d'exprimer certaines de mes préoccupations à l'égard du projet de loi . Il est difficile d'intervenir après mon collègue qui est si éloquent et qui aborde la question avec énormément de compassion et de bienveillance. Je ferai cependant de mon mieux.
Permettez-moi de dire, d'entrée de jeu, que je ne crois pas que le gouvernement ait démontré la volonté ou la capacité de gérer la reprise économique. Bien que les conservateurs prétendent avoir la situation fermement en main pendant cette crise économique, ils ont laissé le Canada se débattre sans plan pré-établi.
Des milliers de petites entreprises déterminées à réussir, un secteur bancaire stable et solide grâce aux efforts du gouvernement libéral précédent et une main-d'oeuvre compétente et dévouée sont les seules planches de salut que nous avons pu observer. Le gouvernement est trop occupé à trouver des phrases accrocheuses et à puiser dans le Trésor pour financer sa campagne d'auto-promotion.
Lors des élections de 2008, le a insisté sur le fait que le Canada ne serait jamais touché par la récession, et que les gens comme nous qui affirmaient le contraire fabulaient. Il a dit que les personnes qui prédisaient une crise économique mondiale étaient des alarmistes qui voulaient minimiser les réalisations économiques du Canada. Il a également qualifié d'alarmistes toutes les discussions publiques sur les façons de se préparer à la crise, et il a affirmé que l'octroi d'allègements fiscaux aux grandes sociétés protégerait le pays contre toute catastrophe économique mondiale. Il avait tort, et nous avions raison.
En rétrospective, il est évident que le et le ne disaient pas tout à des fins électorales partisanes, ou qu'ils étaient totalement inconscients des difficultés économiques imminentes. Quoi qu'il en soit, leur approche était inacceptable, manquait de vision et portait préjudice à tous les Canadiens.
Faisons abstraction de tout cela et du fait que le gouvernement a abandonné toute notion de prudence financière ou de planification à long terme au profit d'une approche en matière de politique publique consistant à emprunter et dépenser. Nous devons maintenant nous concentrer sur la tâche qui nous attend.
Le projet de loi possède quand même quelques rares qualités. La partie 1, par exemple, prévoit permettre le partage de la Prestation fiscale canadienne pour enfants, de la Prestation universelle pour la garde d’enfants et du crédit pour la taxe de vente harmonisée entre les parents admissibles qui ont la garde partagée d’un enfant. Elle prévoit aussi élargir l’admissibilité à la déduction pour amortissement accéléré au titre de la production d’énergie propre. Même si, prises individuellement, ce sont effectivement de bonnes mesures, je ne parviens pas à comprendre comment elles peuvent avoir une incidence sur le ralentissement économique global du Canada lorsqu'on les intègre à ce projet de loi.
Même s'il est vrai que le projet de loi apporte certaines modifications de forme aux comptes d'épargne libre d'impôt et qu'il permet le transfert du produit d’un régime enregistré d’épargne-retraite à un régime enregistré d’épargne-invalidité avec report de l’impôt, il ne s'attaque pas à certains des problèmes les plus importants auxquels sont confrontés les citoyens et les chefs d'entreprises canadiens.
Pour commencer, le projet de loi ignore le fait que les Canadiens doivent assumer des dettes personnelles plus élevées pour simplement pouvoir joindre les deux bouts. Il ne tient pas compte de la crise des pensions qui nous guette, et dont bien des députés sont conscients. Il ne contient aucune mesure pour aider à stabiliser l'écart qui se creuse entre les recettes et les dépenses du gouvernement.
Le a hérité d'un excédent budgétaire annuel de 14 milliards de dollars des libéraux. Puis, à l'occasion d'une de ses premières décisions financières, il a décidé d'affaiblir considérablement la capacité fiscale du gouvernement fédéral. Nous avons observé les recettes du gouvernement fondre comme neige au soleil, l'empêchant ainsi de procéder à des investissements stratégiques destinés à venir en aide aux entreprises, aux travailleurs ou aux aînés lorsque les temps sont durs.
À cause des mesures du gouvernement, l'économie canadienne, qui faisait l'envie du monde entier, se trouve maintenant dans une position qui n'est pas plus mauvaise que celle des autres pays, aux dires du . Imaginez. Il vante la médiocrité. C'est peut-être acceptable aux yeux de ces mauvais gestionnaires qui empruntent pour mieux dépenser, mais c'est certainement loin de ce que les Canadiens en étaient arrivés à s'attendre du gouvernement libéral précédent.
Le gouvernement a parlé de relance pour justifier à peu près tout ce qu'il voulait faire. Je vais donner quelques exemples à la Chambre.
Le gouvernement a récemment transmis à tous les contribuables canadiens une facture assez élevée pour la tenue d'une soi-disant assemblée publique à Cambridge, en Ontario, qui visait à marquer la parution de son deuxième bulletin sur le Plan d'action économique. Il nous en a coûté 108 000 $ uniquement pour faire une annonce qui aurait clairement pu être faite ici à la Chambre ou n'importe où à Ottawa.
Puis, à peine trois mois plus tard, le gouvernement a récidivé. Il a présenté son troisième bulletin à Saint John, au Nouveau-Brunswick, ce qui nous a coûté 143 000 $.
C'est plus de 250 000 $ pour des coups de publicité visant à faire croire aux Canadiens que notre situation financière est saine, alors que ce n'est pas le cas.
Ces dépenses s'ajoutent à l'augmentation de 332 p. 100 du montant d'argent que le cabinet du premier ministre dépense actuellement pour payer des consultants en communications, ou des doreurs d'image, en plus de son énorme service interne de communications, qui a également été accru de 30 p. 100 au cours des deux dernières années.
Il y a des limites à prendre les Canadiens pour des valises.
La capacité financière du Canada était affaiblie bien avant que le gouvernement fédéral commence à faire des dépenses pour stimuler la relance économique.
Afin de stimuler la relance et de promouvoir le Canada, les conservateurs ont dépensé des milliards de dollars pour acheter des avions à réaction plus rapides, construire de plus grandes prisons et tenir de fastueux sommets. Toutefois, quand il s'agit de réformer les pensions ou de mettre de l'argent dans les poches de nos aînés et de nos petites entreprises ou de financer nos programmes sociaux essentiels, les conservateurs prétendent qu'ils n'ont plus un sou vaillant.
Les Canadiens commencent à comprendre leurs petits jeux.
On retrouve à la partie 5 du projet de loi une modification de la Loi canadienne sur l'épargne-invalidité qui vise à permettre le report prospectif sur dix ans des droits à la subvention canadienne pour l'épargne-invalidité et au bon canadien pour l'épargne-invalidité. Je crois que la plupart d'entre nous n'ont pas de problème à cet égard.
Le projet de loi propose d'apporter des modifications qui exigeraient le consentement de l’époux ou du conjoint de fait du participant avant le transfert de droits à pension de ce dernier à un régime d’épargne-retraite. Là encore, cela ne me pose pas de problème.
Ce qui me préoccupe le plus dans le dossier du projet de loi , c'est ce qui lui fait défaut: prudence financière, planification à long terme, compassion et véritable plan en matière de réussite économique. Ce sont là des choses que les Canadiens veulent et qu'ils attendent de leur gouvernement.
Pendant les années Chrétien et Martin, le Canada est passé d'une situation largement déficitaire laissée par le gouvernement Mulroney à une position de force qui faisait des envieux. Les libéraux et les Canadiens ont travaillé très fort pour éliminer le déficit, pour réduire la dette nationale, pour accorder la plus grande série de baisses d'impôt stratégiques de toute l'histoire et pour injecter des milliards de dollars dans des programmes essentiels comme celui des soins de santé.
Mais, en quatre ans seulement, le gouvernement, qui, au départ, se disait conservateur sur le plan financier, est devenu le plus grand dépensier de toute l'histoire du Canada. Le déficit est maintenant plus important que dans les années Mulroney, ce qui est difficile à imaginer.
Je suppose que cela ne devrait pas nous étonner. Après tout, lorsque le même était ministre des Finances de l'Ontario, il a réussi le même tour de force avec le premier ministre Mike Harris. Il a liquidé des actifs provinciaux tels qu'Ontario Hydro afin de compenser sa mauvaise gestion, puis il a promis que les frais d'électricité n'augmenteraient pas. Pourtant, ils ont augmenté.
Alors que l'héritage de Paul Martin comme ministre des Finances témoigne d'une véritable capacité à gérer les finances publiques, le actuel ne peut que se vanter du fait que le Canada n'est pas le pays le plus à plaindre. Je suppose que nous avons tous notre façon de concevoir le succès.
Le projet de loi , tout comme d'autres projets de loi d'exécution du budget avant lui, a ses qualités, mais il ne témoigne pas d'un réel leadership. Il ne s'attaque pas aux problèmes réels et il ne trace pas la voie vers une économie canadienne viable à long terme.
Je sais que le ministre et le disent que c'est impossible. Selon eux, il n'y avait aucun moyen de voir les nuages sombres qui se profilaient à l'horizon. Je me demande bien pourquoi ils étaient pratiquement les seuls à ne pas les voir.
Lors des élections de 2008, le député de avait élaboré un plan détaillé pour sauver le Canada de la crise, mais, selon les conservateurs, nos données économiques de base étaient erronées. Ils ont balayé son plan du revers de la main sous prétexte qu'il n'était pas prudent ni proactif.
À mon avis, l'empereur et le maître des cordons de la bourse devraient peut-être communiquer avec Paul Martin, le député de ou encore le député d', qui eux, ont vu venir le ralentissement économique.
Tout comme ils l'ont fait en 1993, les libéraux se tiennent prêts à nettoyer le gâchis laissé par les mesures des conservateurs, mesures qui sont systématiquement irresponsables et qui ne visent que le court terme.
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Madame la Présidente, je sais que la députée a consacré énormément de temps et d'efforts au dossier des pensions et qu'elle a tenu bon nombre d'assemblées publiques et d'autres rencontres avec des personnes touchées. Il y a des idées qui circulent concernant la création d'un organisme ayant pour mandat de protéger la valeur des pensions de retraite d'entreprises qui ont fait faillite et d'un supplément au Régime de pensions du Canada pour que les Canadiens ne soient pas abandonnés à leur sort. Pourtant, je ne vois rien de cela dans le projet de loi .
J'aimerais savoir ce que pense la députée de ces deux idées et de la volonté du gouvernement de réorganiser ses priorités de manière à répondre aux vives préoccupations des aînés à l'égard de ce type de question.
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Madame la Présidente, il va sans dire que ces questions revêtent une extrême importance. Je pose des questions au ministre relativement au plan depuis plus de 650 jours. Depuis plus de 650 jours, on nous répète qu'il y a un plan. Or, à l'heure actuelle on ne fait rien qui pourrait indiquer qu'on a une vision pour l'avenir. Le régime supplémentaire de pensions du Canada que nous proposons de créer offre aux Canadiens un autre véhicule d'épargne en vue de la retraite.
Bien sûr, étant donné toutes les faillites qui ont eu lieu au cours des années difficiles que nous venons de vivre, bon nombre de retraités veulent d'autres véhicules d'épargne. Nous avons proposé la création d'un organisme dont le mandat serait de protéger la valeur des pensions de retraite d'entreprises qui ont fait faillite, de manière à éviter que, dans le cas où leur ex-employeur fait faillite, les retraités perdent 30, 40, voire 50 p. 100 de l'argent qu'ils ont versé dans leur régime de retraite. Cet argent pourrait être protégé par un organisme qui serait surveillé par le gouvernement.
C'est ce que le Québec a fait il y a quelques mois parce qu'il a reconnu le problème. Nous attendons toujours que le gouvernement fasse quelque chose pour les retraités de Nortel et ceux qui reçoivent des prestations d'invalidité de longue durée et qui souffrent. À cet égard, nous présenterons un projet de loi au Sénat pour tenter d'obtenir l'appui du gouvernement de manière à ce que nous puissions aider les personnes qui dépendent de prestations d'invalidité de longue durée.
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Madame la Présidente, nous venons d'entendre qu'il a fallu plus de 600 jours au ministre pour répondre. Bonté divine, les personnes âgées ont beaucoup contribué à construire notre grand pays, mais, au crépuscule de leur vie, alors que nous devrions leur assurer une fin de vie dans le confort, nous les condamnons et, par son inaction, le ministre les condamne bien souvent à vivre leurs derniers jours dans la pauvreté.
La députée peut-elle nous dire combien elle a entendu de personnes âgées lui dire qu'elles devaient malheureusement passer la fin de leur vie de la pauvreté parce que le gouvernement ne s'occupe pas du dossier?
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Madame la Présidente, j'ai fait une tournée du pays et j'ai parlé à un grand nombre de personnes âgées. J'ai écouté à quel point ils étaient frustrés de se débattre pour vivre avec 11 000 $ par année. Je demande à tous ceux qui regardent s'ils se sont déjà demandé comment ils se débrouilleraient avec 11 000 $ par année. Certaines personnes âgées vivent avec moins encore. Nous savons que, en dépit de tout ce qui a été fait, nous avons encore plus de 200 000 personnes âgées qui vivent sous le seuil de la pauvreté. Nous devrions nous demander — oublions les 11 000 $ — comment nous vivrions avec 9 000 $ ou 8 000 $ par année. Comment pourrions-nous y arriver? C'est très difficile. Nous entendons parler de personnes âgées qui en arrachent et recourent à des banques alimentaires. Nous sommes au Canada. Ce n'est pas ainsi que les choses devraient être.
Pour ce qui est de hausser les pensions, le gouvernement a fait bien peu. Un grand nombre de personnes âgées ont eu droit, je crois, à une hausse de 1,42 $ pour tenir compte de l'augmentation du coût de la vie. Rien ne sert d'attendre. Le coût d'instauration de cette hausse doit dépasser largement 1,42 $. Nous devons songer sérieusement à ce que nous pouvons faire de plus pour assurer une qualité de vie à nos personnes âgées.
Aujourd'hui, cependant, il faut commencer à planifier pour les jeunes, comme nos pages. Nous devons mettre en place plus d'instruments d'épargne et veiller à ce qu'un programme d'initiation aux finances soit offert pour que les gens comprennent qu'ils ne peuvent pas s'attendre à ce que, à 65 ans, leurs prestations du Programme de la sécurité de la vieillesse et du Régime de pensions du Canada leur suffisent. Il leur faut un régime d'épargne-retraite, raison pour laquelle nous estimons que le régime supplémentaire de pensions du Canada serait d'un grand secours à cet égard.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre part au débat sur le projet de loi .
Je tiens à commencer en félicitant ma collègue de York-Ouest pour l'excellent travail qu'elle fait au nom des personnes âgées. Elle est manifestement très préoccupée par le sort des personnes âgées qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts ces temps-ci. Imaginez ce que c'est de n'avoir qu'un revenu fixe lié aux taux d'intérêt à un moment où ces taux sont au plus bas, ou ce que c'est de vivre avec un revenu très faible. Elle a parlé de gens qui doivent vivre avec un revenu de 11 000 $ par année. Il est déchirant d'imaginer le genre de vie que doivent vivre ces gens. Pensez aux veuves, par exemple, qui vivent, ou plutôt vivotent, avec un tel revenu, même parfois avec moins.
Je tiens à la féliciter pour son excellent travail à cet égard. Je tiens aussi à féliciter mon collègue de Malpeque, qui avait la parole tout à l'heure, et qui a toujours été une voix puissante en faveur des agriculteurs du Canada et qui se passionne pour l'agriculture et pour les défis que doivent relever les agriculteurs. Ils peuvent se compter chanceux d'avoir un tel défenseur au Parlement.
Nous traversons la pire récession depuis des décennies, des familles canadiennes ont de la difficulté à s'occuper de leurs proches malades, à économiser pour les retraites, ce dont on a parlé tout à l'heure, et à payer les études de leurs enfants, mais, depuis quatre ans et demi, presque cinq, les conservateurs qui empruntent et dépensent ont gaspillé des milliards de dollars qui appartiennent aux contribuables.
D'ici 2015, les conservateurs ont apparemment l'intention d'ajouter 170 milliards de dollars à la dette nationale. Lorsque le Parti libéral est arrivé au pouvoir en 1993, nous avons hérité d'un déficit conservateur de 42 milliards de dollars et nous avons pu nous en sortir grâce au dur labeur des Canadiens. Le gouvernement a évidemment joué un rôle, mais les Canadiens ont fait des sacrifices qui ont permis de réaliser des excédents et de faire des remboursements sur la dette chaque année pendant huit années consécutives d'équilibre budgétaire. Nous remboursions la dette nationale, orientions le pays dans la bonne direction et abaissions les taux d'intérêt.
Que se passe-t-il lorsque nous abaissons les taux d'intérêt? Les gens ont les moyens de s'acheter un peu plus de choses parce que leurs remboursement de prêts hypothécaires et de prêts auto sont plus bas. Ils peuvent vivre un peu mieux et cela rend leur vie plus belle. Il leur est plus facile de payer l'épicerie. C'est important pour les gens.
Quand les taux d'intérêt diminuent, à la suite de mesures comme celles que le gouvernement libéral avait prises dans les années 1990, avec l'appui des Canadiens, c'est avantageux pour toutes les facettes de l'économie. Plus d'argent circule, et cela fait une grosse différence.
Ce qui est inquiétant avec le genre de dépenses que fait le gouvernement, c'est qu'elles engendreront éventuellement de l'inflation et, probablement, des taux d'intérêt très élevés. C'est bon pour une personne qui a un revenu fixe et qui perçoit des intérêts, mais il peut évidemment arriver que les taux deviennent trop élevés et qu'ils aient des retombées néfastes sur l'ensemble de l'économie, et cela, c'est mauvais pour tout le Canada.
Le gouvernement accumule les déficits depuis quelques années. La mauvaise gestion financière dont il se rend coupable a eu pour effet que le Canada avait déjà un déficit avant le début de la récession. Imaginez! Quand les conservateurs sont arrivés au pouvoir, nous avions un excédent de 13 milliards de dollars. En très peu de temps, ils ont complètement renversé la situation et engendré un déficit avant même le début de la récession. Ils peuvent bien dire tout ce qu'ils veulent sur le fait qu'il fallait réagir à la récession. Ce n'est pas ce qu'ils croyaient au début. Le a dit que le moment était bon pour acheter des actions. Il a dit que la conjoncture était un peu difficile, mais que tout irait bien.
La situation a beaucoup empiré. Il avait tort, et la situation s'est dégradée. En fait, c'était un très mauvais moment pour acheter des actions. Un peu plus tard, il y a peut-être eu une période favorable pour ceux qui avaient de l'argent, mais la plupart des gens n'avaient pas les moyens de le faire. Ses amis riches et prospères l'ont peut-être fait, mais la plupart des Canadiens n'avaient pas d'argent pour s'acheter des actions.
Les conservateurs nous ont mis en situation déficitaire avant que la récession ne frappe, et c'était dû à leur mauvaise gestion. Nous avons connu à ce moment-là des augmentations des dépenses parmi les plus importantes de l'histoire. Au cours de la première année, les conservateurs ont augmenté les dépenses de 18 p. 100. C'est incroyable.
Cette année, ils ont fait autre chose, quelque chose qui est, je crois, vraiment spectaculaire dans les annales de la création de déficits. Ils ont engendré le déficit le plus important de notre histoire, soit 55,6 milliards de dollars.
Il n'y a pas de doute que le gouvernement conservateur est le champion des dépenses et des emprunts, dans l'histoire du Canada. J'espère qu'il n'est pas trop fier de ce bilan, parce qu'il n'y a certainement pas de quoi être fier.
Quand on y pense, il est incroyable que le , qui est aussi surnommé le ministre de la dette et du déficit, ait fait la même chose en Ontario. Je suppose que nous aurions dû savoir que cela se reproduirait lorsque le l'a nommé au poste de ministre des Finances à Ottawa.
Quelqu'un doit dire au qu'il doit commencer par équilibrer le budget avant, par exemple, d'augmenter les dépenses et de réduire les impôts. Il doit d'abord éliminer le déficit, ensuite il pourra appliquer ces mesures, comme le gouvernement libéral l'a fait dans les années 1990, mais c'est une leçon que le ministre des Finances n'a malheureusement pas apprise.
Il s'agit d'un point saillant de sa mauvaise gestion et de la mauvaise gestion du gouvernement. Ils ne comprennent pas qu'on ne commence pas par augmenter radicalement les dépenses et réduire radicalement les impôts, comme ils veulent le faire pour le taux d'imposition des grandes sociétés, avant d'avoir équilibré le budget. S'ils peuvent équilibrer le budget, maîtriser la situation et générer des excédents, ils auront alors une marge de manoeuvre leur permettant d'appliquer ces mesures, mais pas avant. Il est surprenant qu'ils ne comprennent pas cela. Leurs mauvais choix feront en sorte que les générations futures seront accablées par le fardeau d'une dette croissante. Ces choix n'aident pas non plus les Canadiens qui sont actuellement dans une situation difficile.
Ce gouvernement de droite de style républicain — je ne sais pas si on parle aujourd'hui de gouvernement de style « tea party » car il est vraiment à droite — tourne le dos aux gens qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts en cette période économique difficile. Certains de mes collègues en ont déjà parlé. Il investit des milliards de dollars dans des prisons à l'américaine et ne fait rien en matière de prévention du crime. Il investit des milliards pour acheter des avions de combat sans appel d'offres et pour offrir des allégements fiscaux à de riches sociétés.
Il est intéressant de voir que le et le disent qu'il y a eu un appel d'offres pour ces avions de combat. Il est vrai que, il y a 10 ou 11 ans, il y en a eu un aux États-Unis. Quand y a-t-il eu un appel d'offres au Canada? Notre pays n'a pas pris part à celui aux États-Unis. Depuis quand externalisons-nous nos décisions qui concernent une acquisition de 16 milliards de dollars? C'est difficile à imaginer.
Même aujourd'hui, pendant la période des questions, le a dit qu'il y a un contrat pour l'acquisition des F-35. Comme les députés le savent et comme le premier ministre devrait le savoir, le fait est qu'aucun contrat n'a encore été signé. Le gouvernement a signalé son intention d'en signer un, mais il ne l'a certainement pas encore fait. Il est absolument scandaleux que le premier ministre dise qu'il y a un contrat alors qu'il n'y en a pas. Si ce n'est pas induire la Chambre et les Canadiens en erreur, je ne sais pas ce que c'est. C'est très troublant.
Quand nous regardons la façon de faire et le gaspillage du gouvernement, il n'est pas étonnant que nous assistions à l'accroissement de la pauvreté sous ce régime. Au lieu de punir les propriétaires en mars, en supprimant le programme de rénovation domiciliaire, le gouvernement aurait dû sabrer certains de ses propres projets de prédilection. Il aurait pu commencer par réduire les coûts, par exemple, des sommets du G8 et du G20, cette séance de photo de 72 heures dont la facture a atteint 1,3 milliard de dollars et qui n'a servi qu'à satisfaire la vanité du .
Il est incroyable de voir à quoi cet argent a servi. Le gouvernement a gaspillé des millions de dollars pour de faux lacs, des bâtons lumineux, des kiosques et des bateaux à vapeur. Le ministère responsable de l'infrastructure des sommets a financé la construction d'un kiosque qui se trouvait à des kilomètres de toute activité liée aux sommets.
Le gouvernement a aussi financé la construction d'un bateau à vapeur qui n'a été prêt à être mis à l'eau que trois mois après le sommet. Il est difficile d'imaginer à quoi ce bateau aurait bien pu servir pendant le sommet — sinon, sans doute, à améliorer les perspectives électorales du , qui représente la circonscription dans laquelle le sommet a été tenu.
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Monsieur le Président, je sais gré à mon collègue de son intervention, car il a su faire ressortir de nombreux secteurs de dépenses où le gouvernement gaspille.
Il a été question tout à l'heure de l'argent qu'on dépense pour les services de consultants et de l'augmentation des dépenses du Cabinet du premier ministre. J'aimerais cependant connaître l'opinion du député sur une chose qui passe inaperçue, à savoir la taille du Cabinet. La plupart des Canadiens seraient incapables de nommer dix ministres, car c'est le cabinet du premier ministre, celui-là même qui dit fixer les règles, qui dirige tout. Or, les ministres sont des membres de plein droit du Cabinet, qui ont chacun leur chauffeur et leur équipe de collaborateurs. J'ignore ce que certains d'entre eux font, mais cela coûte cher aux Canadiens en tout cas.
Le député pourrait-il nous dire ce qu'il en pense? De plus, comment pourrait-on dépenser mieux, en prenant des décisions plus judicieuses, les 6 milliards de dollars de réduction d'impôt consenties aux sociétés, étant donné que notre niveau d'imposition est déjà inférieur à celui des États-Unis?
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Monsieur le Président, ce sont là de bonnes questions. Permettez-moi de répondre d'abord à la question concernant les 6 milliards de dollars de réduction d'impôt que le gouvernement projette d'offrir aux sociétés. N'oublions pas que le taux d'imposition des sociétés est passé de 28 p. 100 à 18 p. 100 au Canada. En 1993, lorsque le Parti libéral était au pouvoir, il a ramené à 20 p. 100, si je me souviens bien, ce taux qui était alors de 29 p. 100 et qui est passé depuis à 18 p. 100. Le gouvernement projette maintenant de l'abaisser de 3 p. 100 de plus.
Je suis certain que cela plaît aux entreprises, surtout aux grandes entreprises, d'entendre que leur taux d'imposition sera abaissé, mais il serait beaucoup plus logique de le faire quand le budget est excédentaire.
Il ne faut pas oublier non plus qu'il y a des gens dans le besoin. Pensons aux familles qui ont à leur charge un proche qui est malade ou âgé et à qui il faut prodiguer beaucoup de soins. Notre Plan pour les soins familiaux répondrait à ce besoin et il serait beaucoup plus judicieux d'y affecter la somme en question.
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La Chambre est-elle prête à se prononcer?
Des voix: Le vote.
Le président suppléant (M. Barry Devolin): Le vote porte sur la motion. Plaît-il à la Chambre d'adopter la motion?
Des voix: D'accord.
Des voix: Non.
Le président suppléant (M. Barry Devolin): Que tous ceux qui sont en faveur de la motion veuillent bien dire oui.
Des voix: Oui.
Le président suppléant (M. Barry Devolin): Que tous ceux qui s'y opposent veuillent bien dire non.
Des voix: Non.
Le président suppléant (M. Barry Devolin): À mon avis, les oui l'emportent.
Et cinq députés ou plus s'étant levés:
Le président suppléant (M. Barry Devolin): Convoquez les députés.
Après l'appel de la sonnerie:
Le président suppléant (M. Barry Devolin): Le vote est reporté à demain, après les initiatives ministérielles.
La Chambre reprend l'étude, interrompue le 2 novembre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, je suis très heureux d'avoir l'occasion de m'exprimer sur le projet de loi .
D'entrée de jeu, je dirai que c'est un projet de loi qu'on attend depuis très longtemps, on en conviendra tous. Il est nécessaire, voulu, souhaité et attendu. Cela fait déjà deux ans que le gouvernement a été élu, et on commence à peine le débat sur ce projet de loi en deuxième lecture.
Cela dit, un dicton dit « mieux vaut tard que jamais ». On y est, on doit en débattre, il faut absolument le faire. Au cours des dernières années, le Parti libéral et le Parti conservateur ont tenté de proposer des projets de loi. Encore une fois, celui-ci est proposé par le gouvernement conservateur. Cela a été long, mais il est là et on va en débattre.
En effet, le débat est nécessaire car il faut moderniser notre Loi sur le droit d'auteur. C'est essentiel, on en conviendra avec moi, j'en suis certain. Cette loi doit être modernisée et adaptée aux réalités du siècle dans lequel nous vivons, adaptée aux réalités du XXIe siècle.
Il nous faut une loi qui tienne compte des transformations technologiques qui se sont produites et qui vont continuer de se produire à une vitesse absolument vertigineuse. On n'a qu'à penser à tout ce qui s'est passé au cours des 10 dernières années et aux produits qui ont vu le jour. Par exemple, on n'a qu'à penser au rôle que jouent aujourd'hui le iPod, le iPad et toutes les nouvelles plates-formes qui n'existaient pas il y a 10 ou 15 ans. Aujourd'hui, elles sont utilisées par tous pour écouter de la musique ou pour regarder des films. Il faut tenir compte de ces transformations technologiques extraordinaires du côté des nouvelles plateformes, des modes de production et des modes de diffusion.
C'est pour cela que nous avons besoin d'une loi adaptée à tous ces changements. Il faut aussi une loi qui protégera les droits de nos créateurs et de nos artistes. C'est encore plus important en cette ère numérique où tout va tellement vite.
Il est également clair qu'il faut une loi qui envoie un message limpide à la communauté internationale, une loi qui montre qu'ici, au Canada, non seulement on prend très au sérieux la question des droits d'auteur, que non seulement ces droits sont valorisés, mais aussi qu'ils sont protégés. C'est l'élément le plus essentiel.
Or, malheureusement, on traîne un peu la patte. On est derrière. D'une certaine façon, on est mal vus par la communauté internationale. Trop souvent, on est montrés du doigt comme étant le mauvais exemple. Cela doit changer.
La loi doit être modernisée pour toutes les raisons que j'ai énumérées, mais également pour nous permettre de ratifier certains traités internationaux qui sont d'une importance capitale pour nous et pour nos alliés.
En prévision des débats entourant l'adoption du projet de loi, j'ai décidé de parcourir le Canada afin de rencontrer tous ceux qui se sentent concernés de près ou de loin par cet important sujet et d'échanger avec eux. D'autres députés l'ont fait également. Je pense à mes collègues du Comité permanent patrimoine canadien et ceux du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, de même qu'à mon collègue porte-parole en matière d'industrie, le député de , qui a fait un travail extraordinaire à ce sujet.
Comme je le disais, j'ai parcouru le Canada d'un bout à l'autre, afin de rencontrer les gens concernés par cet important projet de loi. J'ai rencontré des gens, que ce soit à Halifax, Montréal, Winnipeg, Toronto ou Regina, partout, en fait. Je pourrais les nommer, mais ce serait trop long car il s'agit de plus de 100 groupes.
Je vais me limiter à dire que ce sont des gens du milieu du film, de la télévision, de la production et de la musique. Ce sont des artistes, des musiciens, des fournisseurs Internet et d'autres. Au cours des derniers mois, j'ai eu des rencontres extrêmement fructueuses et intéressantes avec ces gens dans toutes les provinces, sauf en Alberta, où je serai la semaine prochaine, pour discuter de ce projet de loi très important.
Il est temps qu'on parle de façon équitable et équilibrée de ce projet de loi sur la modernisation du droit d'auteur. Il faut en arriver à un délicat équilibre, difficile à atteindre, entre les besoins importants des créateurs et ceux des consommateurs. Malheureusement, on entend déjà de nombreuses critiques à l'égard du présent projet de loi. Ces critiques viennent d'un peu partout — du Québec, de l'Ontario, de la Colombie-Britannique.
Les créateurs et les détenteurs de droits d'auteur craignent que ce projet de loi n'affaiblisse leurs droits actuels. C'est l'un des éléments fondamentaux que nous devrons analyser en profondeur. Bien que ce projet de loi aille dans la bonne direction dans certains cas, ne risque-t-il pas, dans d'autres cas, d'affaiblir ou d'éliminer des droits existants qui sont protégés?
C'est une question absolument fondamentale à laquelle il faudra s'attarder, et on prendra le temps de le faire. Ce n'est pas parce que le gouvernement a tardé à déposer son projet de loi qu'on va l'étudier rapidement en manquant de recul. Cela ne serait pas responsable de notre part. Au contraire, on prendra le temps de consulter tous les intervenants concernés afin d'en arriver à un projet de loi juste, équilibré et qui protège réellement ceux qui détiennent des droits. Nous rencontrerons donc plusieurs personnes que des députés du caucus libéral ont déjà rencontrées, et d'autres qu'on n'a pas encore eu la chance de rencontrer. Tout cela pourra être fait en comité.
Le droit d'auteur est un sujet vaste, complexe et qui évolue très rapidement. De ce côté-ci de la Chambre, on comprend bien qu'il a un impact réel sur les artistes, écrivains, poètes, cinéastes et musiciens, mais aussi sur les fabricants de jeux vidéo, les photographes, les commerçants, les producteurs, les fournisseurs Internet et, bien sûr, sur les consommateurs. Le droit d'auteur a un impact sur un grand nombre de personnes et d'industries, et on doit en tenir compte. On doit également s'assurer d'avoir une loi valide à long terme et qui ne devra être remplacée demain matin, car il est assez difficile d'arriver à un consensus. De plus, cette loi devra être aussi neutre que possible sur le plan technologique.
Il est évident que trouver un terrain d'entente, alors que tant de parties sont concernées, demande à tous et chacun de faire certains compromis, mais ces derniers devront être justes et équilibrés. Pour ce faire, on devra avoir des discussions franches et ouvertes du début à la fin.
À ce moment-ci, je voudrais mentionner certains points qui ont été soulevés pendant mes visites à travers le pays et des points qui ont été soulevés dans des rencontres ici même à Ottawa avec des intervenants du milieu de la culture et du milieu de l'industrie.
Je veux soulever des inquiétudes et des questions qui sont importantes et dont on doit débattre, notamment en ce qui a trait aux serrures numériques. Par exemple, est-ce que ces fameuses serrures numériques devraient prévaloir sur tous les autres droits de copier? La question se pose, parce que le projet de loi prévoit de nouveaux droits qui autorisent les Canadiens à faire des copies à des fins personnelles, notamment le changement de support, le décalage et les copies de sauvegarde. Toutefois, les nouvelles dispositions que le projet de loi contient, qui ont trait aux serrures numériques, ont préséance sur ces droits. En d'autres termes, pour être plus clair, en vertu de la nouvelle loi, la personne qui achète un CD sur lequel une société a installé une serrure numérique ne peut contourner cette serrure afin de transférer le contenu du CD sur un autre support sans contrevenir à la loi.
Je sais que c'est un peu technique, mais c'est un élément fondamental qui est au coeur de la loi, et il va falloir en débattre. C'est aussi un point qui est extrêmement controversé et qui était fortement contesté à l'époque où les conservateurs ont déposé leur autre projet de loi, soit le projet de C-61. On avait déjà entendu de nombreuses protestations et beaucoup de discussions sur cet élément du projet de loi. Il est donc évident que ce point doit nécessairement faire l'objet d'un examen plus approfondi et on croit qu'il sera nécessaire d'y apporter des modifications lors de l'examen en comité.
Le deuxième point, c'est l'éducation. Le projet de loi contient de nouvelles exemptions qui permettent aux enseignants et aux établissements d'enseignement de faire des copies d'oeuvres à des fins éducatives sans violation du droit d'auteur. Cette exemption globale aux règles d'utilisation équitable suscite de plus en plus d'opposition, une opposition qu'on entend un peu partout dans les différents milieux culturels.
En raison du caractère global de l'utilisation équitable, les écrivains et les groupes de publication, par exemple, estiment que cette nouvelle exemption donnera carte blanche aux enseignants et aux établissements d'enseignement pour faire des copies de leurs oeuvres qu'ils remettront par la suite aux étudiants. Est-ce que ce sera le cas? Est-ce que c'est vraiment ce qui va se passer? Il faudra le voir et l'étudier, mais je peux assurer que de nombreuses personnes sont d'avis que les enseignants et les établissements d'enseignement devraient être tenus de verser une rémunération aux créateurs à l'égard de leurs oeuvres. Il me semble également que c'est une position juste et cohérente.
Poussons la réflexion un peu plus loin. Quel devrait être le champ d'application de cette exemption? Est-ce que l'enseignant peut invoquer des fins éducatives pour faire une copie de la version intégrale d'un film et le montrer à sa classe sans verser aucun droit d'auteur? Il faut se poser la question. Est-ce que c'est le cas?
On est conscients de l'importance de moderniser la loi pour que les enseignants puissent l'appliquer à l'ère numérique, mais on est aussi d'avis que les auteurs et les créateurs ont le droit d'être rémunérés pour leurs oeuvres et d'être payés pour ce qu'ils ont créé. Ce point est clair. On va vouloir également en débattre en comité.
De la même manière, il va falloir définir clairement ce que constitue une utilisation « équitable », telle que mentionnée couramment dans le projet de loi. Je pose la question et on la posera en comité. Quelles sont les limites et les paramètres du terme « équitable »? On doit répondre à cette question.
Le troisième élément se rapporte aux applications composites, ou ce qu'on appelle le contenu généré par l'utilisateur. L'article 22 du projet de loi prévoit une exception pour les applications composites et le contenu généré par l'utilisateur.
Qu'est-ce que des applications composites? Elles désignent, par exemple, un film personnel produit au moyen d'extraits de films et d'enregistrements sonores combinés à une vidéo personnelle, qu'on affiche ensuite sur YouTube ou ailleurs. Cela peut se faire.
À notre avis, le libellé de cet article est beaucoup trop global. En suivant cette règle, une personne peut afficher la version intégrale d'un film sur YouTube. Elle n'a simplement qu'à ajouter un extrait au début ou à la fin, et dire que la vidéo est une application composite. Cela nous semble un peu large. On veut définir cet aspect et en débattre. Ce point devra également être examiné en détail en comité.
Le quatrième point concerne les dommages-intérêts préétablis dans le projet de loi. L'article 38.1 du projet de loi établit des dommages-intérêts se situant entre 100 $ et 5 000 $ pour toutes les violations non commerciales du droit d'auteur. On comprendra qu'on ait des réserves à ce sujet. Il nous semble logique que les dommages-intérêts reliés à la violation d'un droit d'auteur doivent être proportionnels à la gravité de cette violation. C'est aussi un aspect qu'on voudra analyser et étudier en comité.
Le projet de loi comporte également certains oublis, par exemple, par rapport à l'exposition publique d'oeuvres d'art. Actuellement, un artiste qui expose une oeuvre d'art dans des lieux publics à des fins autres que la vente reçoit une rémunération. Toutefois, si l'oeuvre a été créée avant 1988, l'artiste ne reçoit pas de rémunération; il ne reçoit pas une cenne. Il va falloir profiter de l'occasion pour remédier à cette situation qui, à notre avis, se veut discriminatoire.
Il y a autre chose qu'on oublie: la revente d'oeuvres d'art, ce qu'on appelle le droit de suite. Partout en Europe, les artistes sont récompensés lorsque leurs oeuvres sont vendues et revendues. Il est connu que la valeur des oeuvres d'art originales augmente avec le temps. Les artistes sont de plus en plus connus et la valeur de leurs toiles augmente. Les artistes estiment, à juste titre, qu'une part de cette appréciation doit leur être remise à la revente. Cela existe déjà en Europe.
Lors de l'examen en comité, on aimerait se pencher sur l'expérience européenne pour voir comment les artistes canadiens pourraient être rémunérés de façon plus juste et équitable pour leur travail. On considère que les efforts de nos artistes ne valent certainement pas moins que ceux de leurs collègues européens.
Il y a plusieurs autres points que j'aimerais soulever, mais le temps me manque. Cependant, il est certain que je le ferai en comité. Il suffit de retenir que ce projet de loi comporte certains bons éléments, mais également certaines lacunes et, dans certains cas, des oublis. Et on va travailler très fort pour l'améliorer.
[Traduction]
:
Monsieur le Président, le député semble bien s'y connaître en matière de droit d'auteur.
Le gouvernement a prétendu qu'il devait faire comme les Américains concernant les traités Internet de l'OMPI et inclure les mesures relatives aux verrous numériques dans son projet de loi. Or, sur les 88 pays qui ont ratifié les traités de l'OMPI, la moitié seulement abondent dans le même sens que les Américains.
Selon le député, se pourrait-il que le gouvernement ait été indûment influencé par l'industrie américaine du cinéma, les lobbys industriels ou peut-être même par les politiciens américains et qu'il ait fait sienne leur vision de ce qui devrait constituer un accord acceptable pour le Canada, comme si on cherchait à créer une sorte de marché nord-américain commun?
[Français]
:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue pour sa question. D'entrée de jeu, je dirais que le gouvernement, de façon générale, est toujours un peu trop influencé, peut-être, par ce qui se passe aux États-Unis, certainement à l'époque du gouvernement précédent, soit à l'époque de M. Bush.
La question des serrures numériques est une bonne question parce qu'il y a différentes options et différentes façons de respecter nos traités. On pense cependant que c'est acceptable, mais pas de façon absolue. Il doit y avoir un certain raisonnement derrière cela, une certaine limite. Par exemple, il doit y avoir cette capacité pour un individu qui acquiert un produit de pouvoir se faire une copie personnelle sans pour autant violer le droit d'auteur.
[Traduction]
:
Monsieur le Président, il semble y avoir un conflit sur le plan de la propriété intellectuelle en ce qui concerne les éducateurs, le personnel enseignant et tous ceux qui oeuvrent dans le domaine de l'enseignement à distance. Par ailleurs, la loi sur le droit d'auteur tente de protéger plus largement les créateurs dans le domaine de la musique et des arts. Le député pense-t-il qu'on pourra trouver une solution en comité?
Je dois dire que je penche plutôt du côté des éducateurs qui disent que c'est extrêmement important pour les étudiants d'utiliser en classe les outils qui ont été créés à leur intention, mais que c'est aussi une source de préoccupation en raison du droit relatif à la propriété intellectuelle. Le député pense-t-il que le comité peut régler ces points-là?
[Français]
:
Monsieur le Président, je remercie mon cher collègue de son importante question.
Le projet de loi ajoute une autre exemption pour le secteur de l'éducation. Je comprends le raisonnement du député et je connais l'intérêt qu'il voue au secteur de l'éducation, que je partage d'ailleurs avec lui. Toutefois, de la même façon qu'un professeur n'accepterait pas de travailler gratuitement, un auteur ne devrait pas non plus accepter de travailler gratuitement, c'est-à-dire fournir son oeuvre sans être payé en retour.
Là réside toute la question du présent projet de loi. Il faut atteindre un équilibre entre, d'une part, les droits des créateurs, des auteurs et des maisons de publications, et d'autre part, ceux des consommateurs. Dans ce cas-ci, on pourrait même ajouter les droits des étudiants et des professeurs.
On ne pense pas que le projet de loi soit équilibré. Le gouvernement nous dit l'avoir équilibré, mais je pense que ce n'est pas le cas, car des éléments des consultations n'ont pas été retenus. On peut faire beaucoup mieux, et c'est certainement ce que l'on voudra faire en comité. On veut que ce soit un projet de loi juste, à la fois pour les créateurs et les consommateurs.
[Traduction]
:
Monsieur le Président, les néo-démocrates sont en faveur des licences collectives et de l'accès équitable au matériel éducatif. Dans ma belle circonscription, Sudbury, il y a trois établissements d'enseignement postsecondaire fantastiques. Il s'agit du Cambrian College, du collège Boréal et de l'Université Laurentienne, qui a d'ailleurs une nouvelle chancelière, Aline Chrétien, que je félicite. Ces trois établissements d'enseignement postsecondaire ont en commun le fait qu'ils offrent d'excellents programmes d'enseignement à distance.
Ce qui nous préoccupe à propos de ce projet de loi, c'est qu'il prévoit, dans le cadre de l'enseignement à distance, la destruction des leçons sur format numérique dans les 30 jours suivant la fin du cours. Cela reviendrait, nous semble-t-il, à traiter les étudiants qui se servent de matériel numérique comme des étudiants de seconde classe, ce qui contribuerait à miner le potentiel des nouvelles méthodes d'apprentissage. Si on pense à l'immensité du Nord de l'Ontario, nous devons nous assurer que tous les étudiants qui veulent apprendre dans un environnement numérique ont cette possibilité.
J'aimerais savoir ce que le député pense de cette mesure législative.
[Français]
:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question.
Cette question est aussi importante car elle porte sur le domaine de l'éducation, plus précisément sur l'exemption en éducation. Elle est extrêmement importante car on doit justement tenir compte des défis en région et de la capacité de fournir des cours et de la formation à distance. C'est un volet extrêmement important.
Je reviens sur l'importance de trouver un équilibre. On doit pouvoir faciliter l'accès des étudiants à ces cours et faciliter le travail des professeurs pour qu'ils puissent donner ces cours. Mais en agissant de la sorte, doit-on accepter que les auteurs et les créateurs ne soient pas rémunérés?
Mon collègue fait référence au fait que le matériel doit être détruit. Il doit être détruit parce qu'il n'est pas payé et qu'il fait partie d'une exemption. En effet, puisqu'il est exempté, il ne viole pas les droits d'auteur, mais comme il n'est pas payé, il doit être détruit, ce qui crée un défi: il faut reconstituer tout cela. C'est un des éléments un peu bizarres et loufoques du projet de loi. Les options sont les suivantes: ou on paie les droits, ou les professeurs ne sont pas obligés de détruire le matériel. Il faudra donc trouver un équilibre qui n'existe pas actuellement.
[Traduction]
:
Monsieur le Président, je crois que les photographes apprécieront ce projet de loi parce qu'il leur confère des droits égaux à ceux des autres créateurs. Il s'agit certainement d'une première.
L'exception prévue pour les verrous réseau sur les cellulaires sera également appréciée par la population. Les Canadiens auront le droit de déverrouiller leurs téléphones s'ils veulent changer d'entreprise tant qu'ils respectent les conditions du contrat avec leur fournisseur.
Cependant, je ne crois pas que les gens apprécieront la disposition dont le député de a parlé dans sa dernière question. Cette dernière stipule que les enseignants et les étudiants doivent détruire les leçons numériques dans les 30 jours suivant la fin du cours. C'est complètement ridicule, et je crois que beaucoup de Canadiens vont s'opposer à cette disposition.
[Français]
:
Monsieur le Président, encore une fois, je remercie mon collègue qui revient sur l'aspect de l'éducation et il a raison de le faire. C'est un élément fondamental dans le projet de loi . Je lui dirais qu'il n'y a pas de réponse absolue parce qu'on ne connaît pas encore la portée exacte du projet de loi au niveau de l'éducation. Qu'est-ce que veut dire le terme « équitable »? Je l'ai dit lors de mon discours, il faudra déterminer ce que veut dire le terme « équitable », quels sont les paramètres et quelles sont les limites de ce terme? Qu'est-ce qui est inclus ou non dans l'exemption au niveau de l'éducation?
En effet, on doit équilibrer cela. On veut que cela soit facile d'accès pour nos étudiants, facile à préparer pour nos professeurs, mais on veut aussi que nos créateurs soient payés. Je l'ai dit tout à l'heure, est-ce qu'un professeur — et mes deux parents l'étaient —accepterait de travailler sans être payé? Non, parce qu'il doit vivre. C'est la même chose pour les auteurs, pour les maisons d'édition ou de publication. Alors, encore une fois, il faudra trouver un équilibre à ce niveau-là, un équilibre qui n'est pas dans le projet de loi. On espère pouvoir le trouver en comité.
[Traduction]
:
Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir aujourd'hui pour parler du projet de loi .
Je suis fermement en faveur de la réforme de la réglementation canadienne sur le droit d'auteur afin de la moderniser et de la rendre conforme aux réalités du XXIe siècle. Cependant, même si je crois que le Canada a grandement besoin d'un régime moderne en matière de droits de propriété intellectuelle, ce projet de loi ne répond pas de façon réaliste aux besoins.
Le gouvernement a affirmé qu'il n'a pas mis à jour la Loi sur le droit d’auteur pour punir les utilisateurs, mais qu'il veut plutôt concentrer ses efforts de dissuasion et d’exécution sur les distributeurs et les grands sites Web qui diffusent illégalement des contenus protégés.
Pour créer une mesure législative équilibrée en matière de droit d'auteur, nous devons d'abord assurer la participation de toutes les parties intéressées. Le projet de loi , la tentative initiale du gouvernement pour modifier la Loi sur le droit d'auteur, a été si mal conçu qu'il a été abandonné dès qu'il a été annoncé. Les conservateurs ont dû tout reprendre à zéro. Après deux ans d'attente, ils ont présenté le projet de loi dont nous sommes saisis. Malheureusement, ils n'ont toujours pas compris le message. L'absence de consultations approfondies a donné lieu à des questions importantes sur les répercussions du projet de loi.
En particulier, la question de savoir si le projet de loi permettra d’atteindre les objectifs prévus fait l’objet d’un débat entre les divers intervenants touchés par la réforme du droit d’auteur, y compris les auteurs, les artistes, les musiciens, les sociétés de production de disques, les éditeurs, les collectifs d’auteurs, les bibliothèques, les musées, les associations scolaires, les créateurs de logiciels, les détaillants et les consommateurs.
L’absence de consultation exhaustive auprès des intervenants indépendants comme ceux que je viens de mentionner est pour le moins troublante, étant donné que le prédécesseur de ce projet de loi souffrait du même problème. À mon avis, ce qui fait défaut à ce stade, c’est un processus de recherche de consensus qui tiendrait compte des préoccupations de tous les intervenants, de façon à légitimer pleinement le cadre de réglementation proposé.
Sur une note différente, j’estime que la portée du projet de loi ne correspond pas à l’objectif initial, car le projet de loi met l’accent sur le consommateur individuel plutôt que de s’attaquer aux pirates commerciaux plus odieux qui font de l’argent en exploitant la propriété intellectuelle d’autrui.
L'approche des conservateurs en matière de droit d’auteur est caractérisée par deux problèmes clés. Premièrement, les droits qui sont offerts en ce qui concerne l’utilisation équitable, le mashup et les exemptions paritaires peuvent être annulés par la lourde protection juridique mise en place grâce aux verrous numériques.
En vertu du projet de loi , il est illégal de forcer un verrou numérique, même lorsqu’il nous empêche d’avoir accès à un matériel auquel nous devrions légalement avoir accès. En effet, le projet de loi traite le fait de forcer un verrou numérique pour usage personnel de la même façon que si le verrou était forcé aux fins de la contrefaçon commerciale.
Nous nous opposons à la criminalisation du consommateur, telle qu’incarnée par cet aspect du projet de loi . Le gouvernement doit réévaluer sa position sur la réforme du droit d’auteur s’il veut parvenir à s’ajuster comme il se doit aux réalités du XXIe siècle. La criminalisation de milliers de consommateurs individuels, simplement parce qu’ils numérisent leur musique à des fins purement personnelles, est un échec à cet égard. Nous devons nous concentrer sur le phénomène du piratage commercial et non pas sur la consommation individuelle.
J’ai une fille de sept ans qui adore littéralement Hannah Montana et Jonas Brothers. Chez moi, nous devons acheter autant de films et de disques de Jonas Brothers et d’Hannah Montana que nous pouvons nous le permettre. Je pourrais débiter toutes les chansons d’Hannah Montana. Je suis persuadé que bien d’autres députés qui ont de jeunes enfants pourraient faire la même chose. Je n’en chanterai cependant aucune pour la Chambre. Je ne tiens pas à me couvrir de ridicule, car je suis un bien piètre chanteur. Ma fille possède une collection de CD, mais nous n’arrivons pas à trouver de lecteurs de disques compacts. Nous devons donc les transférer sur notre lecteur MP3. En vertu du projet de loi, ma fille de sept ans serait maintenant en contravention de la loi.
Il faut s'assurer de ne pas criminaliser les consommateurs. L'approche préconisée par le gouvernement conservateur dépasse de loin les normes adoptées par de nombreux pays membres de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, l'OMPI. L'approche que nous préconisons en matière de réforme du droit d'auteur est cohérente. Nous appuyons le principe fondamental qui consiste à rémunérer les créateurs pour leurs oeuvres. Nous demandons constamment au gouvernement de saisir la Chambre du traité de l'OMPI en vue de le ratifier. Si le gouvernement avait suivi notre conseil, il aurait considérablement allégé les pressions exercées par la communauté internationale et nous aurait donné la marge de manoeuvre nécessaire pour élaborer une approche proprement canadienne aux questions liées au droit d'auteur électronique.
Les conservateurs ont eu cinq ans pour soulever des préoccupations auprès de l'OMPI et ils ont reporté la ratification du traité. Leur premier projet de loi en la matière a été élaboré à huis clos et semble être motivé par les intérêts des grandes entreprises américaines.
La deuxième grave lacune du le projet de loi concerne les sources de revenu des organisations d'artistes, qui semblent être compromises par des exemptions et des modifications. La plus remarquable d'entre elles est la décision du gouvernement de ne pas appliquer la redevance sur la copie à des fins privées aux appareils qui jouent de la musique. Cette décision ne tient pas compte du fait que de plus en plus de consommateurs achètent des oeuvres protégées par droit d'auteur dans des formats non traditionnels, comme des fichiers numériques. La redevance s'appliquait aux cassettes, elle s'appliquait aux disques compacts inscriptibles. Cependant, elle disparaîtra si on ne fait pas en sorte qu'elle s'applique également aux lecteurs MP3.
Les néo-démocrates ont présenté le projet de loi , qui mettrait à jour la redevance sur les dispositifs commercialisés expressément comme des appareils jouant et enregistrant de la musique. Les conservateurs ont présenté la redevance sous un faux jour. Ils s'en servent pour présenter des arguments bidons dans les envois qu'ils expédient en masse dans nos circonscriptions. Ils ont inventé des chiffres pour illustrer le coût de la redevance et ont dénoncé les licences de droit d'auteur, qu'ils qualifient de taxe meurtrière.
Voyons ce que les médias nationaux disent au sujet de cette attaque contre la rémunération des artistes. Le Edmonton Journal a déclaré que le NPD offre un compromis parfaitement raisonnable, mais que le ministre de l'Industrie a dénaturé la teneur d'un projet de loi réfléchi, lequel maintient la négociation honnête, une valeur fondamentale chère aux Canadiens.
La réaction du National Post est nettement plus percutante:
[...] les sifflements et les huées absurdes du gouvernement dans ce dossier sont tout simplement stupides [...]
C'est la réaction de nul autre que le National Post, pas d'un bastion progressiste qui demande régulièrement l'élargissement des pouvoirs de taxation et de réglementation. Même ce journal a accepté de s'attaquer aux vrais problèmes. Alors pourquoi le gouvernement n'est-il pas revenu à la raison dans ce dossier?
L'utilisation généralisée d'iPod, d'iPad et de lecteurs MP3, ainsi que l'émergence de produits comme Kindle, illustre parfaitement l'évolution de la consommation dans un environnement techno-dépendant. Nous devons combler cette lacune, afin de garantir que le Canada possède un régime de propriété intellectuelle adapté à ce paysage technologique en constante évolution.
Le projet de loi ne tient pas compte des réalités technologiques du XXIe siècle. C'est évident. En fait, aucune mesure législative ou action en justice ne forcera les consommateurs à revenir en arrière et à adopter les modèles de gestion des années 1990. L'émergence de l'économie numérique a modifié la dynamique des droits d'auteur. L'économie numérique est là pour rester. Il va falloir l'accepter. Nous essayons de régler des problèmes du XXIe siècle avec des solutions du XXe siècle. Soyons cohérents. Un régime de propriété intellectuelle adapté à la dynamique des années 1990 n'est pas le meilleur outil pour s'attaquer aux problèmes de piraterie commerciale, sur lesquels nous devrions concentrer nos énergies.
Au cours des quelque 20 dernières années, l'innovation technologique a considérablement modifié la vie quotidienne des Canadiens. La technologie a modifié nos habitudes de consommation, notamment notre façon de nous tenir au courant des nouvelles, de faire nos opérations bancaires et de payer nos factures. Si nous adoptons un régime de réglementation qui ne tient pas compte de la place prépondérante qu'occupe la technologie de l'information et le commerce électronique dans notre vie, nous n'arriverons jamais à faire la distinction entre la piraterie commerciale et l'utilisation légitime que font les consommateurs.
Cette folie est on ne peut plus évidente aux États-Unis où on a adopté la Digital Millennium Copyright Act. L'industrie américaine du divertissement s'est servie de cette loi devant les tribunaux pour mettre certains contenus sous verrou et pour intenter des poursuites criminelles contre des consommateurs. Cette loi a amené l'industrie américaine du disque à adopter la politique de la terre brûlée contre ses propres clients. Après plus de 35 000 poursuites judiciaires contre de enfants, des mères célibataires et même des personnes décédées, il n'a pas été possible de remettre le génie numérique dans sa bouteille. Le marché a tout simplement évolué.
Cela signifie-t-il que la technologie numérique l'emporte sur le droit traditionnel des créateurs d'être rémunérés? Certainement pas. Néanmoins, des marchés et des modèles nouveaux font leur apparition. La difficulté consiste à trouver la meilleure façon de mettre à jour le régime de droit d'auteur pour qu'il relève les défis de l'heure. Nous avons une occasion unique d'élaborer une mesure législative tournée vers l'avenir plutôt que vers le passé. Voilà pourquoi il est regrettable que le ait qualifié d'extrémistes numériques les Canadiens qui ont posé des questions pourtant fort légitimes au sujet du projet de loi.
Pour que la réforme du droit d'auteur réussisse, le gouvernement doit aller au-delà d'une guerre culturelle contre-productive. En fait, il s'agit de décider si on appuie un régime de droit d'auteur régressif ou progressiste. L'approche régressive repose sur la limitation, le contrôle ou la punition des utilisateurs d'oeuvres de création. Elle est contre-productive parce que les consommateurs finiront quand même par trouver le moyen d'accéder à ces oeuvres.
L'approche progressive, pour sa part, est axée sur deux principes clairs: la rémunération et l'accès. L'ère numérique nous a montré que les consommateurs veulent accéder aux oeuvres artistiques. Internet n'est pas une menace; il s'agit plutôt d'un moyen de diffusion extraordinaire. En tant que législateurs, artistes et innovateurs dans le domaine de la technologie, nous devons trouver des sources de revenu dans cette nouvelle culture de diffusion.
La majorité des Canadiens souscrivent à cette approche équilibrée en matière de droit d'auteur. Je renvoie la Chambre à la décision rendue dans l'affaire Théberge contre la Galerie d'Art du Petit Champlain inc. La Cour suprême a statué que le droit d'auteur visait à établir un équilibre entre la promotion de l'intérêt public par l'encouragement et la diffusion d'oeuvres artistiques et intellectuelles et l'obtention d'une juste rémunération pour le créateur.
Il est dans l'intérêt des Canadiens que les oeuvres artistiques soient diffusées et accessibles et que les créateurs reçoivent une juste rémunération.
La position du Nouveau Parti démocratique en matière de droit d'auteur est basée sur les principes de la rémunération et de l'accès. Les artistes doivent être rémunérés pour leur travail et les consommateurs doivent avoir accès à ces oeuvres sans trop de restrictions.
Les néo-démocrates appuient l'octroi de licences collectives et un accès équitable en ce qui concerne le matériel éducatif. Par exemple, aux termes de ce projet de loi, les notes de cours numériques pour l'enseignement à distance doivent être détruites dans les 30 jours suivant la fin du cours. Une telle mesure traiterait les étudiants qui suivent de tels cours comme des citoyens de seconde classe et minerait les nouvelles occasions d'apprentissage.
Plus précisément, aux termes du projet de loi , les étudiants qui suivent des cours à distance seraient obligés de détruire leurs notes dans les 30 jours et les enseignants leurs plans de cours en ligne à la fin de chaque semestre. C'est un peu comme dire aux universités qu'elles doivent brûler leurs manuels à la fin de chaque session.
Quel genre de gouvernement obligerait les étudiants qui suivent des cours en ligne à brûler leurs notes de cours? Les auteurs n'en tirent pas plus d'argent et cela n'aide pas plus les étudiants. Cette disposition démontre bien que le gouvernement ne comprend absolument rien à l'importance du cyberapprentissage.
Il y a trois excellents établissements d'enseignement postsecondaire dans la circonscription de Sudbury: l'Université Laurentienne, le Cambrian College et le Collège Boréal. Ces trois établissements offrent des programmes d'enseignement et d'apprentissage à distance. Nous tenons à nous assurer que ces programmes seront maintenus parce qu'ils présentent de grands avantages pour les étudiants des vastes territoires du Nord de l'Ontario qui ont ainsi accès à l'éducation dont ils ont besoin.
Tout cela est particulièrement troublant pour moi qui représente le Nord de l'Ontario. Notre pays comprend bon nombre de régions éloignées, et nous devrions plutôt encourager la formation à distance et en ligne puisque ce genre de cours représentent souvent le seul moyen que les gens des régions rurales ont pour obtenir une éducation supérieure de qualité.
Nous ne devrions pas décourager ce genre de programmes d'enseignement en imposant des règles trop lourdes qui précisent la durée permise pour la conservation de notes en format numérique.
J'espère donc que toutes les parties pourront en arriver à une entente pour que nous puissions offrir aux artistes, interprètes et écrivains canadiens, ainsi qu'à la communauté culturelle dans son ensemble, la protection des droits de propriété intellectuelle qu'ils méritent, tout en nous assurant que le nouveau régime de réglementation respecte l'évolution des moyens de consommation individuels du XXIe siècle.
:
Il restera cinq minutes au député de Sudbury lorsque la Chambre reprendra le débat sur cette question.
Comme il est 17 h 52, la Chambre passe maintenant à l'étude des initiatives parlementaires inscrites au Feuilleton d'aujourd'hui.