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La séance est ouverte. Bienvenue à la troisième réunion du Comité permanent des finances.
Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 15 juin 2011, nous étudierons aujourd'hui le projet de loi , Loi portant exécution de certaines dispositions du budget de 2011 mis à jour le 6 juin 2011.
Je tiens à remercier sincèrement nos témoins de s'être déplacés malgré le très court préavis. Je vous prie de m'en excuser, mais comme vous le savez, la session parlementaire écourtée nous laisse très peu de temps pour adopter le projet de loi, si tout va bien.
Nous accueillons aujourd'hui trois organismes et une personne à titre personnel. Je vais vous les présenter selon l'ordre des exposés.
Nous recevons aujourd'hui M. Finn Poschmann, vice-président de la Recherche à l'Institut C.D. Howe; Mme Jane Londerville, présidente par intérim et professeure agrégée du College of Management and Economics de l'Université de Guelph; deux représentants de la Société canadienne d'hypothèques et de logement: la présidente, Mme Karen Kinsley, et le vice-président du Développement des produits et affaires, Assurance, M. Pierre Serré; puis Mme Cindy Bell, vice-présidente exécutive du Développement corporatif de Génome Canada.
Je vous remercie tous d'être avec nous.
Nous allons écouter les exposés dans cet ordre, et allons commencer par M. Poschmann.
Monsieur Poschmann, vous avez 5 à 10 minutes pour votre déclaration préliminaire. Allez-y, s'il vous plaît.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour mesdames et messieurs les membres du comité. Je suis ravi d'être ici.
Je m'appelle Finn Poschmann et suis vice-président de la Recherche à l'Institut C.D. Howe, un centre d'études et de recherches politiquement indépendant et à but non lucratif. Ce matin, je suis fort heureux de lancer la discussion sur le projet de loi visant l'exécution du budget.
Le projet de loi d'exécution du budget se divise en plusieurs parties. Je vais me limiter à la partie 7, qui édicte la Loi sur la protection de l'assurance hypothécaire résidentielle. Cette nouvelle partie est intéressante et diffère du reste du projet de loi. Il en était brièvement question dans les deux versions du Budget de 2011, qui proposait de présenter des mesures législatives pour stabiliser davantage le marché canadien du financement et de l'assurance dans le domaine de l'habitation.
Le gouvernement a tenu parole en présentant un projet de loi pour réglementer le marché de l'assurance hypothécaire. C'est probablement bien, surtout compte tenu de l'importance de ce marché.
Le marché hypothécaire a permis à des millions de Canadiens d'accéder à la propriété. Grâce au marché de l'assurance hypothécaire, les prêteurs bénéficient de la sécurité dont ils ont besoin pour accorder un prêt hypothécaire à des millions de premiers acheteurs et à ceux dont la mise de fonds pour l'achat de leur maison est inférieure à 25 p. 100.
Le marché hypothécaire, qui comprend le prêt hypothécaire et l'assurance hypothécaire, fait partie intégrante du système canadien du logement résidentiel; il s'inscrit dans nos valeurs collectives. Son fonctionnement n'a à peu près pas changé depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Il est important d'avoir une idée de la taille du marché. À elle seule, la SCHL est le premier assureur d'hypothèques résidentielles en importance au Canada. Elle assure un capital hypothécaire de plus de 500 milliards de dollars. C'est environ le tiers du PIB du Canada, alors le risque est grand. De plus, cette somme représente environ 70 p. 100 du marché de l'assurance hypothécaire.
En premier lieu, la partie 7 du projet de loi porte surtout sur les assureurs privés, c'est-à-dire les entreprises qui détiennent habituellement les 30 p. 100 du marché de l'assurance hypothécaire qui restent. Le projet de loi et le règlement qui en découle officialisent une entente qui existe déjà sous forme d'accords conclus entre le ministère des Finances et les assureurs hypothécaires privés.
Le gouvernement du Canada garantit, avec une franchise de moins de 10 p. 100, les obligations des assureurs hypothécaires privés, qui, comme je l'ai dit, occupent environ le tiers du marché de l'assurance hypothécaire où la SCHL n'est pas présente. On peut donc dire que les assureurs privés bénéficient d'une garantie de 90 p. 100 et peuvent ainsi faire concurrence à la SCHL sur le marché de l'assurance hypothécaire résidentielle.
La SCHL est une société d'État dont les obligations sont pleinement garanties par le gouvernement du Canada et, par conséquent, les contribuables. Le coût de son capital est donc inférieur à celui des assureurs privés. Autrement dit, les assureurs privés paient plus cher pour obtenir sur le marché des souscriptions pour les primes d'assurance qu'ils souscrivent eux-mêmes pour les prêteurs. C'est ainsi parce que le capital n'est pas garanti par le gouvernement. Mais comme je l'ai précisé, le système fonctionne suffisamment bien pour que les assureurs privés actuels détiennent environ 30 p. 100 du marché. Aussi imparfait qu'il soit, le système fonctionne pour ainsi dire.
C'est une excellente idée de codifier dans une loi une pratique plus ou moins officieuse qui prend la forme d'accords conclus entre le ministère des Finances et les assureurs privés, surtout dans un marché aussi important que celui de l'assurance hypothécaire.
Monsieur le président, certains nouveaux membres du comité ne m'ont peut-être jamais entendu dire ceci: c'est souvent très inquiétant lorsque les détails voulus ne sont pas inclus dans une loi, parce qu'on entend les inclure dans le règlement qui l'accompagnera. Le problème, c'est qu'il se peut que les législateurs et les parlementaires ne soient suffisamment clairs sur certains détails des plus importants qui ont une incidence sur l'application des dispositions.
C'est un problème fréquent, mais je pense que le projet de loi réussit plutôt bien à l'éviter. Les rédacteurs ont trouvé un équilibre satisfaisant entre les mesures législatives et les détails et paramètres qu'il faudra établir dans le règlement. Je crois qu'ils ont fait un beau travail.
J'en parle non seulement parce que les difficultés surgissent toujours des menus détails, mais aussi parce qu'il est excessivement important que le règlement soit juste, car il aura une incidence majeure sur l'avenir de l'assurance hypothécaire. La partie 7 du projet de loi dont nous discutons donne le pouvoir aux assureurs hypothécaires privés... En fait, ils seront plutôt tenus au même titre que toute institution financière de maintenir un capital suffisant, défini par le BSIF. Ce n'est pas nouveau, mais nous nous appuierons sur les exigences relatives au capital suffisant pour évaluer la stabilité des assureurs hypothécaires.
Le projet de loi dit aussi que le règlement permettra au ministre d'imposer des frais aux assureurs hypothécaires à la hauteur du risque auquel s'expose le gouvernement du Canada en garantissant les activités de souscription des assureurs hypothécaires. Cette mesure est probablement très utile. À l'heure actuelle — ou plutôt jusqu'à maintenant —, les assureurs hypothécaires mettent de côté environ 10 p. 100 des primes d'assurance qu'ils souscrivent en prévision de cas de défaut... En réalité, le projet de loi officialise cette entente. Il permet de fixer les droits par règlement, et ce, idéalement, en fonction des risques. En d'autres mots, le gouvernement percevra les frais selon les risques courus par les contribuables canadiens.
La solution semble donc relativement stable. Autrement dit, la structure ou les perspectives du marché pourraient demeurer stables, étant donné qu'on exige que chaque institution financière possède un capital stable, et que le gouvernement perçoit une prime d'assurance ou de réassurance à la hauteur des risques que courent les contribuables.
C'est ce que j'avais à dire sur le marché privé de l'assurance hypothécaire. À mon avis, les dispositions les plus importantes se trouvent vers la fin de la partie 7 et portent sur la Loi nationale sur l'habitation. Elles influeront tout particulièrement sur la SCHL. D'une certaine façon, elles codifient ce qui se fait déjà.
En d'autres mots, le projet de loi dit que la SCHL « fournit » ou « rend accessible » au ministre, qui lui les rendra disponibles au public, tout livre ou document pertinent pour déterminer la nature et l'étendue de ses activités ainsi que, forcément, des risques courus par la SCHL en raison de ses activités de souscription hypothécaire. Ces dispositions sont souhaitables. Encore ici, elles ressemblent beaucoup aux accords actuels.
Naturellement, le ministre des Finances s'intéresse aux livres de la SCHL, tout comme le BSIF. Grâce à une série d'ententes officieuses, nos organismes de surveillance peuvent examiner les activités de la SCHL, notamment celles qui entourent l'assurance et la titrisation, et ainsi évaluer les risques que courent les contribuables. Il s'agit toutefois d'une entente officieuse qui n'a rien d'officiel. C'est bien qu'un projet de loi la codifie.
J'aimerais terminer en disant que le projet de loi permet de fixer, dans le règlement, les frais que la SCHL pourrait devoir payer au gouvernement du Canada en fonction de ses activités et du risque qu'elles représentent pour les contribuables fédéraux. Si les frais correspondent effectivement au risque que prend la SCHL, nous sommes sur le point de changer la donne sur le marché, car les assureurs privés et la SCHL seront davantage sur un pied d'égalité. Si le ministre ou le gouvernement du Canada perçoit effectivement de la SCHL des frais en fonction du risque qu'elle fait courir et du fait qu'il garantit pleinement ses obligations, comparativement à 90 p. 100 chez les assureurs privés, nous nous retrouverons, comme je l'ai dit, en présence d'un marché de l'assurance hypothécaire bien différent, plus équitable et ouvert à la concurrence. Ce pourrait être excellent.
Je vais m'arrêter ici.
Je suis professeure en immobilier à l'Université de Guelph depuis 1993. Je m'intéresse notamment au domaine des crédits hypothécaires, que j'enseigne et sur lequel portent certaines de mes recherches. Avant cela, j'ai fait des études de Ph. D. en économie foncière urbaine à l'Université de la Colombie-Britannique, j'ai travaillé six ans chez Ernst and Young à titre de consultante en questions immobilières, puis j'ai obtenu une maîtrise en administration des affaires à Harvard.
L'automne dernier, j'ai rédigé une analyse du système canadien de l'assurance hypothécaire pour l'Institut Macdonald-Laurier. D'ailleurs, une partie de ce que je vous dirai aujourd'hui s'en inspire.
Je suis heureuse d'avoir l'occasion d'en parler aujourd'hui. Je me concentrerai moi aussi sur la partie 7 du projet de loi, puisque je possède des compétences dans ce domaine.
Le Canada a raison d'être fier de son système de crédits hypothécaires. Grâce à des lois et à un système de souscription prudents, nous avons pu surmonter la crise financière mondiale mieux que presque tous les autres pays. En février dernier, les paiements hypothécaires en retard de trois mois ou plus représentaient moins de 0,5 p. 100. Depuis 1990, ce chiffre n'a jamais dépassé 0,7 p. 100. Aux États-Unis, les retards étaient bien plus importants même lorsque « tout allait bien » — entre guillemets.
Le système est robuste, mais il peut être amélioré. Le projet de loi constitue un bon point de départ. Il montre qu'il est important d'ouvrir le marché canadien de l'assurance hypothécaire aux entreprises privées pour que les consommateurs aient plus de choix et pour favoriser l'innovation dans les services d'assurances.
Grâce à l'article 42, le ministre peut resserrer les critères de souscription, qui ont d'ailleurs permis d'éviter que des prêts soient accordés avec négligence au Canada, contrairement aux États-Unis. S'il le juge nécessaire, le ministre peut hausser les exigences de souscription; la réduction à 30 ans cette année de la période maximale d'amortissement des hypothèques assurées en est un exemple. Les assureurs hypothécaires doivent respecter ces directives pour bénéficier de la garantie de 90 p. 100, ce qui constitue un incitatif.
Même si le projet de loi contient bien des éléments positifs, deux ou trois aspects me préoccupent encore. En vertu de l'Accord de Bâle, et comme Finn l'a mentionné, le gouvernement fédéral garantit pleinement les politiques d'assurance hypothécaire de la SCHL puisqu'il s'agit d'une société d'État. Les institutions financières ne sont donc pas tenues de prévoir un capital de réserve pour les hypothèques assurées par la SCHL. Par contre, les articles 22 et 24 maintiennent à 90 p. 100 seulement la garantie maximale accordée aux entreprises privées. Pour l'instant, c'est le prêteur qui décide qui, entre la SCHL et un assureur privé, assurera un prêt hypothécaire.
Par conséquent, les banques dont les prêts sont assurés par des entreprises privées doivent prévoir un capital de réserve en cas de défaillance de l'assureur, ce qui n'est pas le cas si le prêt est assuré par la SCHL. C'est pourquoi les hypothèques assurées par la SCHL sont plus rentables.
C'est une différence majeure lorsque les marges bénéficiaires sont minces et que les banques sont nerveuses comme cela a été le cas au cours de la crise financière qui a débuté en 2008 et comme en témoignent la croissance des revenus en primes d'assurance hypothécaire de la SCHL en 2008 et la chute de ceux de Genworth pendant la même période.
Compte tenu de ces différents niveaux de garantie, l'agent du trésor ou de gestion des risques de chaque institution financière détermine le montant d'assurances hypothécaires qui peut être consenti aux investisseurs privés, et limite ce montant en fonction des exigences relatives au capital de réserve. Par conséquent, les consommateurs ont moins de choix. Il ne s'agit pas d'un marché concurrentiel où les consommateurs peuvent choisir librement l'entreprise qui assurera leur prêt, même si ce sont eux qui, au bout du compte, paient des frais d'achat élevés pour cette assurance.
La SCHL a déclaré qu'elle comptait assurer une valeur de 520 milliards de dollars en 2010, ce qui représente environ 70 p. 100 du marché. Genworth convoitise ce marché depuis 1995 et en détient presque l'ensemble des 30 p. 100 qui restent. À mes yeux, le fait qu'un seul organisme occupe une part aussi grande du marché signifie que la concurrence n'est pas équitable. Deux nouveaux concurrents relativement petits viennent de voir le jour et font concurrence pour s'emparer de la part des assureurs privés. Pour que le marché soit véritablement concurrentiel, il faudrait soit réduire la garantie de la SCHL, soit augmenter celle du secteur privé qui n'est que de 90 p. 100.
La division de la SCHL qui offre de l'assurance hypothécaire et s'occupe des obligations hypothécaires ainsi que des titres adossés à des créances hypothécaires se comporte véritablement comme une grande institution financière, et elle le fait très bien. Toutefois, elle échappe pour l'instant à la surveillance du BSIF, à qui les assureurs privés doivent présenter des rapports trimestriels approfondis pour attester du fait qu'ils respectent les règlements.
Ces données sont publiques.
Étant donné l'exposition des contribuables à 100 p. 100 des risques de pertes de la SCHL en ce qui a trait à l'assurance prêt hypothécaire, il serait prudent que le BSIF réglemente aussi la SCHL.
Pour conclure, je dirais que j'accueille favorablement le dépôt de cette mesure législative. Toutefois, je considère qu'il serait à l'avantage des consommateurs qu'on établisse des règles du jeu équitables entre les assureurs hypothécaires publics et privés, en donnant les mêmes garanties et en ayant un seul et même organisme de réglementation. Il y aurait plus d'assureurs privés en concurrence sur le marché, ce qui rendrait les primes plus avantageuses et stimulerait l'offre de produits innovants.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour discuter du volet du projet de loi d'exécution du budget consacré à l'assurance prêt hypothécaire de la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
[Français]
Pour établir le contexte, il faut savoir que pour les prêteurs assujettis à la réglementation fédérale, l'assurance prêt hypothécaire est obligatoire lorsque la mise de fonds que pense verser l'acheteur d'une habitation est inférieure à 20 p. 100.
[Traduction]
Cette assurance permet d'indemniser le prêteur hypothécaire pour les pertes subies en cas de défaillance de l'emprunteur, et de donner aux emprunteurs admissibles la possibilité d'acquérir une habitation avec une mise de fonds inférieure à 20 p. 100 et à des taux d'intérêt comparables à ceux consentis aux emprunteurs versant une mise de fonds plus importante.
La prime d'assurance prêt hypothécaire est fondée sur le montant du prêt hypothécaire et varie en fonction du rapport prêt-valeur. Par exemple, un emprunteur qui souhaite acheter une maison de 100 000 $ et verser une mise de fonds de 10 p. 100 contracterait un prêt hypothécaire de 90 000 $, et le rapport prêt-valeur serait de 90 p. 100. La prime s'élèverait alors à 2 p. 100 du montant du prêt, soit plus ou moins 1 800 $.
[Français]
On peut souscrire à une assurance prêt hypothécaire auprès de la SCHL ou d'un assureur privé. La SCHL est le premier assureur hypothécaire en importance au Canada. Son volume de prêts assurés s'élève à quelque 500 milliards de dollars, ce qui représente environ 70 p. 100 du marché. La SCHL fait actuellement face à deux concurrents du secteur privé; par moments, ce nombre est monté jusqu'à quatre.
[Traduction]
Il existe des différences fondamentales entre la SCHL et les assureurs privés. En tant qu'organisme national responsable de l'habitation, la SCHL a un mandat d'intérêt public, celui de fournir une assurance prêt hypothécaire aux emprunteurs admissibles partout au pays et pour tous les types d'habitation. En fait, la SCHL est la seule à assurer les prêts hypothécaires visant les grands immeubles locatifs, les centres d'hébergement et les résidences pour personnes âgées. Il faut ajouter qu'une grande part des prêts pour propriétaires-occupants que nous assurons, à rapport prêt-valeur élevé, vise des propriétés situées dans des régions rurales ou de petites localités que les assureurs privés ont tendance à négliger. Ces zones représentaient ensemble près de 44 p. 100 de nos activités l'année dernière.
Les assureurs du secteur privé ont, pour leur part, la possibilité de ne pas s'occuper des régions du pays ou des types d'habitation qu'ils jugent moins lucratifs. C'est pourquoi la SCHL est couverte par une garantie du gouvernement du Canada de 100 p. 100, comparativement à 90 p. 100 pour les assureurs privés. Dans le projet de loi d'exécution du budget, on tient compte de ces niveaux de garantie appliqués de longue date.
La valeur de la SCHL comme assureur public est devenue particulièrement évidente durant le ralentissement économique mondial récent, période au cours de laquelle la SCHL s'est révélée une présence stabilisatrice, veillant notamment à ce que les emprunteurs canadiens admissibles puissent continuer d'acheter des habitations après la sortie du marché des assureurs privés, attribuable à la situation précaire de leurs sociétés mères aux États-Unis.
[Français]
La SCHL exerce ses activités d'assurance prêt hypothécaire sur une base commerciale, sans qu'il en coûte un sou aux contribuables. Tous les revenus découlant des activités d'assurance prêt hypothécaire de la SCHL vont directement au gouvernement du Canada et servent à réduire le déficit annuel du gouvernement.
[Traduction]
Au cours de la dernière décennie, la SCHL a permis au gouvernement du Canada de réduire son déficit accumulé de 12,3 milliards de dollars par le biais de l'impôt sur le revenu payé et de son revenu net résiduel. Cette contribution de 12,3 milliards de dollars provient en majeure partie des activités d'assurance prêt hypothécaire de la SCHL.
J'ai dit un peu plus tôt que le volume des prêts hypothécaires assurés par la SCHL était d'environ 500 milliards de dollars. Ce portefeuille est de très grande qualité. À titre d'exemple, le ménage moyen détenteur d'un prêt assuré par la SCHL a un avoir propre d'environ 44 p. 100 de sa maison. Nous respectons les directives du Bureau du surintendant des institutions financières. En particulier, notre provision de capital est deux fois plus élevée que le niveau minimal requis par le BSIF pour les assureurs privés.
Pour en revenir au projet de loi d'exécution du budget, la SCHL appuie le cadre législatif qu'établit le gouvernement du Canada, de même que les efforts continus déployés pour assurer le maintien d'un marché de l'habitation solide au Canada. Les règles restent à définir, mais je n'entrevois aucune incidence notable sur les activités de la SCHL, car le cadre législatif ne fait qu'officialiser les modalités d'assurance prêt hypothécaire et les rapports existants.
Par exemple, la SCHL s'en tient déjà aux paramètres du ministère des Finances en matière d'assurance prêt hypothécaire garantie par l'État, ce qui est là un élément majeur du cadre législatif. Nous fournissons également au gouvernement des conseils et des renseignements sur l'habitation, de même que des données globales sur l'évolution et la position de notre portefeuille de prêts assurés.
Enfin, la SCHL fait largement rapport de ses activités d'assurance prêt hypothécaire par l'entremise du résumé annuel du plan d'entreprise et du rapport annuel, documents qui sont déposés au Parlement et à la disposition des Canadiens.
[Français]
Je vous remercie encore de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous. Je serai maintenant heureuse de répondre à toutes les questions que pourraient avoir les membres du comité.
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Bonjour. Je m'appelle Cindy Bell et je suis vice-présidente exécutive à Génome Canada. Je suis ici au nom de notre président, M. Pierre Meulien.
Je suis ravie de comparaître devant votre comité aujourd'hui pour parler des 65 millions de dollars prévus dans le budget pour Génome Canada. Comme beaucoup d'entre vous le savent peut-être, Génome Canada et ses six centres régionaux répartis un peu partout au Canada sont des sociétés à but non lucratif qui travaillent ensemble et constituent la principale source de financement et d'information liée à la recherche en génomique au Canada. Il s'agit d'un modèle unique de partenariat fédéral-provincial. Depuis 2000, et avec le soutien de parlementaires, dont plusieurs sont assis autour de cette table aujourd'hui, le gouvernement du Canada a injecté 915 millions de dollars dans Génome Canada, auxquels s'ajoutent environ 1 milliard de dollars en financement de contrepartie.
Au cours de sa première décennie d'existence, Génome Canada s'est efforcée de bâtir ce que nous appelons « l'entreprise de génomique canadienne », en finançant des projets scientifiques d'excellence choisis grâce à un processus d'examen international par les pairs à la fine pointe; en créant une communauté de scientifiques spécialisés dans la génomique partout au Canada et que beaucoup considèrent comme des chefs de file mondiaux dans leur domaine; en appuyant des centres d'innovation scientifique et technologique d'avant-garde pour donner à ces spécialistes de la génomique accès à des technologies de pointe; en tissant des liens et des partenariats solides avec la communauté internationale des chercheurs en génomique; et en préparant la voie pour des applications pratiques, sans jamais perdre de vue les enjeux éthiques, économiques, environnementaux, juridiques et sociaux de la recherche en génomique que nous appuyons.
Nous avons fait tout cela en surveillant la manière dont les fonds étaient dépensés. D'ailleurs, nous avons subi plusieurs évaluations effectuées par des tiers, et toutes ont donné lieu à des conclusions positives.
Nous commençons maintenant à voir les résultats de l'investissement fédéral dans la recherche, et ils sont prometteurs: le développement d'un test diagnostique pour les maladies cardiaques mortelles, permettant d'appliquer un traitement qui sauve la vie des patients grâce à l'implantation d'un défibrillateur dans la poitrine; une tribune canadienne incontournable, reconnue mondialement pour la recherche sur les conifères et qui favorise la prise de décisions fondées sur des données empiriques dans la gestion des forêts, l'une des ressources les plus précieuses de notre pays; la démonstration que les gènes sont responsables des causes sous-jacentes de l'autisme, ce qui a permis le développement de diagnostics pour un certain nombre de personnes affectées, ainsi que le dépistage et l'intervention précoces; des avancées pour la sécurité alimentaire, avec des recherches destinées à accroître le rendement des récoltes pour les agriculteurs et à offrir aux industries de l'élevage et des pêcheries des outils pour élever des animaux en meilleure santé, donnant ainsi aux industries canadiennes un avantage sur la concurrence mondiale; et des moyens pour s'attaquer de front aux défis de l'environnement, en utilisant par exemple des colonies microbiennes pour diminuer les impacts environnementaux des industries pétrolière et des pâtes et papiers, pour assainir des sites contaminés et créer de nouveaux biocarburants.
La prochaine étape logique pour Génome Canada sera de se concentrer de façon accrue sur la transformation de découvertes en génomique en applications concrètes, en s'assurant que les nouvelles connaissances se traduiront par des innovations qui contribueront à la prospérité du Canada et appuieront les objectifs d'innovation du gouvernement du Canada, ce qui est déterminant pour le développement économique de ce pays.
Actuellement, Génome Canada élabore un plan stratégique pour les cinq prochaines années, mettant à profit les forces du Canada afin d'aider les Canadiens à prendre la place qui leur revient dans la bioéconomie mondiale, une économie où la biologie et la biotechnologie représentent une part importante de l'activité.
Les 75 millions de dollars investis dans Génome Canada l'année dernière nous ont permis de faire le premier pas dans cette direction. Au cours des mois qui ont suivi l'annonce du budget fédéral de 2010, Génome Canada a lancé des appels d'offres compétitifs pour déterminer quelle serait la meilleure façon de rentabiliser ses investissements, tout en suivant les principes du plan d'action économique.
Un appel d'offres compétitif de 60 millions de dollars a donc été lancé; le financement était axé sur la recherche et on a accordé une importance particulière aux retombées éventuelles et aux bénéfices économiques. Cela a permis d'investir 30 millions de dollars dans la recherche dans les domaines de la foresterie et de l'environnement; 30 autres millions de dollars ont servi aussi à appuyer stratégiquement des recherches dans d'autres secteurs de Génome Canada comme la santé humaine, l'agriculture et les pêcheries. Grâce au financement de contrepartie, quelques-uns des meilleurs scientifiques au monde disposent maintenant d'un financement total de 120 millions de dollars.
Nous avons également investi 15 millions de dollars dans nos centres d'innovation en sciences et technologie. Ces centres, situés un peu partout au Canada, fournissent des technologies, de l'expertise et des infrastructures à la fine pointe à des chercheurs financés par Génome Canada ainsi qu'à d'autres chercheurs des milieux universitaires et industriels.
Le budget de juin 2011, sur lequel nous discutons aujourd'hui, prévoit l'octroi de 65 millions de dollars à Génome Canada. Dans sa réunion du conseil d'administration de juin 2011, Génome Canada a approuvé un plan d'investissement de 65 millions de dollars, qui inclut 40 millions de dollars pour un appel d'offres compétitif axé sur la santé humaine.
Dans le cadre de notre nouvelle approche, nous allons accorder une place encore plus importante à la traduction de nos résultats de recherche en applications pratiques pour le bénéfice des Canadiens. Nous ferons participer les utilisateurs finaux, comme l'industrie, les décideurs fédéraux et provinciaux ainsi que des organismes de réglementation tout au long du processus de recherche, afin de nous assurer de la pertinence des recherches que nous appuyons. Nous envisageons également de consacrer cinq millions de dollars à la bioinformatique et à la biologie computationnelle. Étant donné que la génomique est, par nature, une science en effervescence, elle génère une immense quantité de données qu'il faut stocker et analyser de manière toujours plus sophistiquée. Par exemple, en une seule semaine, une machine de la nouvelle génération sur le séquençage de l'ADN génère environ un téraoctet ou 1 000 gigaoctets de données.
Nous avons également prévu d'investir 6,5 millions de dollars dans trois grandes initiatives internationales que nous appuyons, chacune étant dirigée par un scientifique canadien. Tel que demandé, le reste des fonds sera utilisé pour financer les opérations de Génome Canada ainsi que les centres régionaux.
Étant donné notre vision pour l'avenir, nous aurons besoin d'investissements financiers supplémentaires. Par conséquent, nous allons accroître le financement, utiliser davantage comme effet de levier l'investissement du gouvernement fédéral et attirer de nouveaux capitaux.
En 2010, nous avons accueilli un nouveau président et chef de la direction, M. Meulien. Celui-ci est bien placé pour diriger l'entreprise de génomique du Canada et renforcer le rôle des chercheurs en génomique dans le développement de la bioéconomie canadienne, en partenariat avec le gouvernement fédéral.
Génome Canada est optimiste face à l'avenir et aux retombées possibles des recherches en génomique sur la santé et le bien-être des Canadiens. Je citerai l'un de nos responsables scientifiques qui dit: « La façon dont nous définissons la réussite de nos travaux de recherche est dans la manière de commencer un projet, de le mener à terme, et tout au long du processus, de faire des découvertes porteuses ».
Nous appuyons fortement l'adoption de cet important projet de loi budgétaire.
Je suis maintenant prête à répondre à vos questions.
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Je vous remercie pour la question.
J'ai parlé brièvement de cet enjeu précis. La SCHL, contrairement aux assureurs privés, a un mandat d'intérêt public. Le point que vous avez soulevé est au coeur de cet enjeu, car notre mandat consiste non seulement à offrir de l'assurance dans toutes les régions du pays, y compris dans les zones rurales et les petites communautés, mais aussi à assurer tous les types d'habitation. Cela ne se limite pas à l'accession à la propriété. Nous croyons que beaucoup de Canadiens devraient en réalité occuper des logements locatifs. Bien sûr, nous avons suivi la situation aux États-Unis, lorsque les emprunteurs ont été poussés trop tôt à accéder à la propriété. Nous considérons que c'est insensé. En fait, nous appuyons les logements locatifs au même titre que l'accès à la propriété.
Le noeud du problème se situe dans l'écart entre notre mandat et le coût réel, c'est-à-dire la différence de garantie de la SCHL par rapport aux assureurs privés. Étant donné que nous sommes une société d'État, nos activités sont garanties à 100 p. 100 par le gouvernement du Canada. Sachant que les assureurs privés peuvent choisir les marchés sur lesquels ils vont s'implanter, et évidemment ils ne vont pas aller sur les moins rentables, le gouvernement a fixé la garantie pour les assureurs privés à 90 p. 100. Le différentiel de garantie de 10 p. 100, qui permet d'avoir des règles du jeu équitables pour tout le monde, compense pour cette différence.
Nous avons réussi à bien fonctionner de cette manière, comme le prouvent nos rendements annuels et les 12 milliards de dollars que nous avons versés au gouvernement.
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Pour que les choses soient bien claires, il s'agit ici d'adopter une loi qui officialise un cadre contractuel qui régit déjà les relations entre le gouvernement du Canada, par l'entremise du ministère des Finances, et les assureurs privés.
La transparence est presque toujours souhaitable et c'est certes le cas en l'espèce. Du point de vue des assureurs privés qui rendent publics leurs états financiers trimestriels par l'entremise du BSIF, on veut connaître les risques auxquels s'exposent les participants dans le cadre du mandat habituel de stabilité associé aux activités des institutions financières. Ce qu'il y a de nouveau et de différent, c'est que ce cadre pourrait maintenant s'appliquer entièrement à la SCHL.
Il faut se réjouir de constater que la SCHL est capitalisée adéquatement, que ses activités de prêts sont gérées prudemment, et que ses activités de titrisation se déroulent de manière professionnelle. Tout cela est formidable. De toute évidence, les fonctionnaires de cette société d'État canadienne accomplissent un excellent travail. Il importe toutefois que les Canadiens, le Parlement, les contribuables et tous les autres soient à même de le constater, et c'est ce que permet le cadre proposé ici. Nous devrions mieux comprendre les risques auxquels les contribuables canadiens sont exposés.
À titre d'exemple, si l'on compare les documents publics, les rapports annuels et les états financiers préparés par la SCHL avec les rapports produits régulièrement par Fannie Mae et Freddie Mac aux États-Unis, c'est le jour et la nuit. Nous connaissons beaucoup mieux les risques encourus par Fannie Mae et Freddie Mac aux États-Unis que ceux auxquels nous sommes exposés au Canada.
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Maintenant vous allez avoir trois autres...
Mme Karen Kinsley: Concurrents.
M. Massimo Pacetti ... joueurs importants qui vont faire leur entrée, ce qui vous obligera à intensifier vos efforts de marketing. Ces trois sociétés privées verront aussi leurs coûts augmenter, car elles devront promouvoir leurs services. Si elles n'en font pas... Le prêteur fera de la promotion auprès de l'emprunteur et celui-ci va faire valoir ses préférences s'il veut que son assurance soit garantie par une entreprise privée ou par la SCHL. Les coûts vont grimper et c'est le consommateur qui va en faire les frais.
Personne n'a fait valoir que le consommateur allait sortir gagnant de tout cela. Il va y avoir des coûts additionnels. Si ce n'est pas vraiment un marché ouvert, le consommateur ne va pas en profiter.
J'aurais une brève question pour vous, madame Bell. À Génome Canada, comment sont réparties les sommes que vous recevez? Sont-elles séparées entre les régions? Est-ce que cela se fait en fonction du financement de contrepartie obtenu, de la capacité pour un de vos secteurs d'attirer davantage d'investissements...? Ou est-ce que l'argent est simplement réparti entre les secteurs, que ce soit celui des sciences de la santé, des sciences pures et appliquées, ou peu importe?
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins pour leur présence. Nous avons eu droit à des échanges fort intéressants jusqu'à maintenant.
J'ai l'impression que les prêteurs privés ont la possibilité de limiter leurs risques en sélectionnant les hypothèques qu'ils souhaitent protéger. Quelqu'un d'autre a dit qu'il ne devrait y avoir aucune différence entre les prêteurs. Avant 2006, tout le marché passait par la SCHL.
Dans deux de vos exposés, il était question de garantie à 100 p. 100 pour les prêteurs hypothécaires privés, mais je n'ai rien entendu au sujet du risque moral.
Je me demande plus précisément les raisons pour lesquelles, si le secteur privé doit payer davantage pour le capital, nous voudrions qu'il en soit de même pour le secteur public, et en quoi cela peut être profitable pour les consommateurs canadiens.
Je vous pose simplement la question.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins de comparaître.
On a beaucoup parlé, pas forcément de l'entrée du secteur privé, mais des mesures législatives sur l'entreprise privée et de l'encouragement à son égard. J'imagine qu'on se dit que les institutions publiques...
Vous avez fait un excellent travail, madame Kinsley. Selon moi, nous avons connu du succès pendant toute une génération. Certains problèmes sont peut-être survenus, mais le secteur public garantit bien mieux le marché.
La question s'adresse à M. Poschmann. Selon ce que je comprends, Freddie Mac et Fannie May ne sont-elles pas deux institutions publiques responsables d'une grande partie de la turbulence qui s'est produite aux États-Unis? Ai-je raison de dire que la politique du gouvernement des États-Unis, qui n'encourageait pas forcément de bonnes pratiques relatives aux prêts, a causé une bonne partie du ralentissement et des ravages?
Vous êtes peut-être en mesure d'en parler davantage.
Dans l'ensemble, je serais plutôt d'accord avec vous. Une alliance qu'on pourrait considérer comme malsaine était à l'oeuvre aux États-Unis entre le secteur du financement à l'habitation, les assurances et le marché de la titrisation. Il y avait, c'est absolument vrai, des pressions politiques exercées en faveur d'un élargissement de l'octroi de prêts, alors que rétrospectivement, on peut certainement dire que ces prêts n'auraient pas dûs être consentis.
Certains prêteurs hypothécaires, qui fonctionnaient selon ce qu'on appelle un modèle de type « octroyer et céder » ont vendu des obligations à des acheteurs qui n'étaient pas très bien informés des risques auxquels ils s'exposaient.
Les membres de la direction de Fannie Mae et Freddie Mac ont pressé le Congrès d'alléger les normes applicables aux prêts afin de pouvoir prêter davantage et de pouvoir accroître leur budget. En fait, ils subissaient des pressions énormes pour ce qui est de prouver la rentabilité de la société, et les membres de la direction étaient également rémunérés en fonction du rendement. Cela a eu lieu chez Fannie Mae et Freddie Mac, dont les opérations étaient régies dans leurs moindres détails par la législation américaine. La situation est devenue tellement problématique qu'il a fallu démettre ces dirigeants de leurs fonctions, à la suite d'une sérieuse mise en question de la probité de leurs états financiers.
Donc, on était en présence d'une convergence d'événements ou d'intérêts hautement néfaste et malheureuse entre les prêteurs hypothécaires, les assureurs hypothécaires, les fournisseurs de garanties, les emprunteurs, le Congrès et la Maison-Blanche.
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J'ai très bien suivi, mais je n'ai absolument rien compris.
C'est toujours le problème quand on mélange, dans une loi fiscale, des choses au sujet desquelles on ne peut pas jouer avec un chiffre précis. L'espérance de vie n'est pas un chiffre précis.
La problématique, même si vous enlevez le « ou »... Si vous me dites que tout est là et que tout est beau et correct, on n'aura aucun problème.
Je veux savoir ce qu'il en est si la personne est encore vivante après cinq ans. Ce sont vos propres documents qui l'indiquent. Je vous ai même montré la page. Cette personne, lors de la sixième année, aura-t-elle encore le droit de retirer des fonds de son régime d'épargne-invalidité?
Si vous me dites qu'elle n'est pas pénalisée pour les cinq années, je veux bien le comprendre. Ce serait bien le comble qu'on la pénalise et qu'on demande encore de l'argent.
Cependant, je tiens à savoir si elle peut continuer d'avoir le droit de retirer des prestations de son régime d'épargne-invalidité advenant qu'elle soit encore vivante lors de la sixième année ou de la septième année.
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Je ne sais pas si cela est nécessaire.
Ce qui me préoccupe, monsieur le président, c'est que ces articles composent environ la moitié de tout le projet de loi. Ils forment une partie longue de 20 pages. Quelqu'un a dit plus tôt que c'était un projet de loi à l'intérieur du projet de loi. On nous a dit qu'il faut adopter ce projet de loi rapidement parce qu'il contient des dispositions sur les prestations de retraite et qu'il est important que les personnes âgées reçoivent leurs chèques, mais je ne vois pas pourquoi nous devons nous presser pour ce changement important, un changement que nous n'avons pas examiné complètement. Je n'aime pas du tout l'idée de procéder rapidement pour toute cette partie du projet de loi.
Les témoins ne nous ont pas dit de quelle façon une augmentation des assurances-prêts hypothécaires privées favoriserait l'intérêt public. Le projet de loi comporte des répercussions concernant la responsabilité publique, étant donné que le plafond passe de 200 milliards à 300 milliards de dollars. C'est énorme. Je crois que les Canadiens voudraient comprendre comme il faut ce que cela signifie, étant donné tout spécialement les sauvetages désastreux des assureurs-hypothécaires privés au sud de la frontière. Le Canada s'en est beaucoup mieux tiré grâce à une gestion prudente et aux règles qu'il s'était données, mais nous ne voulons pas nous précipiter dans des changements qui augmenteraient beaucoup la responsabilité assumée par les Canadiens.
Je demanderais instamment de retirer cette partie du projet de loi pour nous laisser le temps de l'examiner. On pourrait peut-être l'intégrer au projet de loi visant la mise en oeuvre qui sera examiné à l'automne. Ce serait une façon bien plus prudente de procéder pour quelque chose qui constitue un changement considérable.
Telle serait ma recommandation, monsieur le président.
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Ce que je vois dans ce projet de loi, c'est le chiffre de 300 milliards de dollars, qui n'est pas 200 milliards, comme il y a cinq ans, et pas 250 milliards non plus. Je ne comprends pas comment le fait de faire passer la responsabilité des Canadiens de 200 ou 250 milliards, comme il y a cinq ans, à 300 milliards de dollars peut ne pas constituer un accroissement de la responsabilité ou du montant que les Canadiens devront payer.
À mon avis, c'est une question complexe, qui touche un grand nombre de Canadiens. Pas plus tard que la semaine dernière, le gouverneur de la Banque du Canada a exprimé son inquiétude quant à l'augmentation considérable des prix du logement dans certaines régions du pays et il a dit craindre qu'il y ait une correction de ces prix, comme c'est arrivé aux États-Unis.
Il s'est produit bien des choses aux États-Unis. Cela ne veut pas dire qu'elles vont se produire ici, mais il est certain qu'une forte correction dans le marché du logement pourrait rendre les Canadiens vulnérables, mettre leurs responsabilités hypothécaires à risque et par conséquent accroître les risques pour ceux qui garantissent ces hypothèques — pour certains.
Selon moi, c'est une question complexe, importante. Je recommande que nous l'examinions de façon plus approfondie pour prendre la bonne décision. Certaines décisions prises aux États-Unis n'ont pas été dénoncées publiquement à l'époque et ont accru la responsabilité et le risque pour tous les Américains, ce qui a eu des conséquences catastrophiques. Je demande que nous prenions un peu plus de temps, puisqu'il s'agit d'un changement important.
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Monsieur Keenan, il s'agit évidemment d'un sujet de préoccupation pour le comité, nous vous remercions donc d'avoir repris la parole pour nous donner des éclaircissements.
Je ne vois plus de questions au sujet de cet article.
(Les articles 2 à 8 inclusivement sont adoptés.)
Le président: Merci.
Merci, monsieur Keenan.
Le titre abrégé est-il adopté?
Des voix: Oui.
Le président: Le titre est-il adopté?
Des voix: Oui.
Le président: Le projet de loi est-il adopté?
Des voix: Oui.
Le président: Puis-je faire rapport du projet de loi à la Chambre?
Des voix: Oui.
Le président: C'est tout.
Chers collègues, je veux poser une petite question qui s'adresse principalement au sous-comité. J'ai besoins de quelques conseils de la part des membres du sous-comité puis du comité au sujet des consultations prébudgétaires.
Nous avons reçu une demande. Un des membres du sous-comité sera absent demain. Nous pouvons avoir une réunion du sous-comité soit demain soit jeudi matin pendant une heure avant une réunion du comité pendant une heure. Je ne sais pas si ces réunions nécessiteront chacune une heure entière. Donc, nous pouvons avoir une réunion du sous-comité jeudi matin à 11 heures puis une réunion du comité à midi ou bien tenir une réunion du sous-comité demain à 11 heures et une réunion du comité jeudi à 11 heures.
Madame Glover.