La Chambre reprend l'étude de la motion.
:
Monsieur le Président, je terminerai en reprenant les commentaires d'une éminente journaliste canadienne. Comme je suis très sensible au problème du plagiat, je tiens à mentionner le nom de la chroniqueuse, Diane Francis, et le journal dans lequel sa chronique est publiée, le
Huffington Post. Je ne cite pas souvent les propos de Diane Francis, car nous divergeons d'opinion sur certains sujets. Cette fois-ci, par contre, je crois qu'elle a tapé dans le mille.
Elle dit ceci au sujet de l'offre d'achat de Nexen et de la prise de contrôle par CNOOC:
Les Canadiens devraient être choqués et insultés que la plus importante prise de controle, par la Chine, d'une grande société d'exploitation d'une ressource naturelle soit l'offre d'achat de 15 milliards de dollars visant Nexen, au Canada. La Chine veut manifestement voir si notre pays à l'image angélique s'inclinera devant elle.
Elle poursuit en disant:
Voilà une des nombreuses raisons pour lesquelles le Canada devrait rejeter cette prise de contrôle. Mentionnons aussi la mise en garde du SCRS contre l'achat, par des pays étrangers, de ressources stratégiques. De plus, les sondages indiquent que la population souhaite le rejet de l'offre d'achat.
La troisième raison qu'elle invoque, c'est que les sondages montrent que la population s'oppose à cette offre.
Voilà trois raisons fort simples dont je veux parler dans les trois minutes qui me restent.
Selon moi, la troisième est la plus importante. On a demandé leur avis aux Canadiens et ils ont carrément répondu qu'ils ne voulaient pas que le gouvernement autorise l'offre d'achat.
Tout ce que nous demandons dans la motion présentée par le NPD aujourd'hui c'est qu'il y ait des consultations publiques sur toute cette question. Faisons appel aux meilleurs cerveaux du pays, à des gens qui ont des opinions différentes, pour ou contre, sur la question. Qu'ils s'assoient et discutent pour déterminer si le rachat d'entreprises par des entités publiques étrangères, comme CNOOC, est dans l'intérêt des Canadiens. Est-ce vraiment trop demander?
Dans les observations que j'ai faites avant la période des questions, j'ai signalé que le gouvernement s'était débarrassé de la Commission canadienne du blé parce qu'elle s'inspirait trop du système communiste, selon lui, même si ce n'était qu'un regroupement d'agriculteurs unissant leurs forces dans leur propre intérêt. J'ai entendu des députés conservateurs dire derrière des portes closes : « Nous allons nous débarrasser du communisme, de ces communistes gauchistes des Prairies et de leur Commission canadienne du blé. » Or, ils semblent maintenant tout à fait disposés à ce qu'une véritable dictature communiste s'empare d'une grosse partie de notre patrimoine pétrolier, de nos ressources naturelles.
Je prends la minute qu'il me reste pour faire une mise en garde. Il ne s'agit pas seulement de CNOOC ici. Diane Francis a également signalé que des centaines d'autres sociétés chinoises sont lancées dans une course aux acquisitions, à l'échelle du globe, disposant de billions de dollars pour faire main basse sur les ressources naturelles et payant le prix fort pour les acquérir, parfois même des prix exorbitants parce qu'elles connaissent la valeur réelle que prendront ces ressources naturelles au cours des prochaines décennies et du siècle.
Nous parlons du patrimoine de nos enfants. C'est une ressource naturelle canadienne. Sinopec, Chinmetals, PetroChina, la China Investment Corporation et même la ville de Tsingtao se renseignent actuellement sur la possibilité d'acquérir des sociétés pétrolières à Calgary. Nous devons vraiment nous demander si nous voulons que ces entreprises publiques puissent mener leurs activités de la même façon que les investisseurs étrangers mènent les leurs.
Nous ne nous opposons pas aux investissements. Nous croyons que le Canada veut faire des affaires, mais le Canada n'est pas à vendre et nous ne permettrons pas...
:
Monsieur le Président, j'aimerais dire pour commencer que je vais partager le temps dont je dispose avec le député de . Je tiens à vous remercier de m'offrir la possibilité de m'exprimer aujourd'hui devant mes collègues.
[Traduction]
J'en profiterai pour décrire comment fonctionne la Loi sur Investissement Canada et comment le prend des décisions. D'abord, l'application de la loi relève de deux ministres et de leur ministère respectif. Le est chargé d'examiner les investissements associés à des entreprises culturelles, tandis que le ministre de l'Industrie se charge de tous les autres investissements. Ce dernier est également responsable de tous les autres aspects de l'application de la loi, y compris la prise de mesures visant à faire respecter celle-ci.
[Français]
Aujourd'hui, je parlerai des investissements qui relèvent de la responsabilité du ministère de l'Industrie.
Lorsqu'un investisseur étranger propose d'acquérir une entreprise canadienne, il a des responsabilités en vertu de la loi. Quand un investissement proposé est assujetti à une évaluation des avantages nets en vertu de la loi, l'investisseur ne peut pas conclure la transaction sans l'approbation du ministre responsable. Pour cela, il doit fournir certains renseignements dans sa demande. On parle ici du plan d'affaires de l'entreprise canadienne.
Les acquisitions font l'objet d'un examen lorsque les actifs de l'entreprise canadienne qui doit être acquise sont supérieurs ou égaux au seuil établi par la loi. Le seuil qui s'applique aux membres de l'Organisation mondiale du commerce, ou l'OMC, est rajusté chaque année d'un montant équivalant à l'évolution du produit intérieur brut du pays d'origine de l'investisseur. Pour 2012, ce seuil est de 330 millions de dollars. Le seuil applicable aux entreprises culturelles et aux non-membres de l'OMC demeure au niveau établi en 1985, soit 5 millions de dollars pour les acquisitions directes ou 50 millions de dollars pour les acquisitions indirectes.
La loi accorde au ministre de l'Industrie une période initiale de 45 jours pour procéder à l'examen d'une proposition d'investissement et déterminer si elle procurera des avantages nets. Au besoin, le ministre peut prolonger la période d'examen de 30 jours. De plus, cette période peut être prolongée une nouvelle fois si l'investisseur et le ministre se mettent d'accord.
Au niveau du ministère de l'Industrie, les demandes d'examen sont approuvées uniquement lorsqu'il y a conviction, à la vue des plans, des réalisations et d'autres représentations de l'investisseur, que l'investissement est susceptible de générer un avantage net pour le Canada.
[Traduction]
Je tiens à préciser qu'en tant que ministre de l'Industrie, je dois m'assurer que les demandes d'examen ne sont approuvées que lorsque nous sommes d'avis — d'après les plans et les projets de l'investisseur ainsi que les engagements pris par celui-ci — que l'investissement sera vraisemblablement à l'avantage net du Canada.
[Français]
Pour déterminer la possibilité d'un avantage net, les facteurs suivants, énumérés à l'article 20 de la loi, doivent être pris en compte. Les voici:
a) l’effet de l’investissement sur le niveau et la nature de l’activité économique au Canada, notamment sur l’emploi, la transformation des ressources, l’utilisation de pièces et d’éléments produits et de services rendus au Canada et sur les exportations canadiennes;
b) l’étendue et l’importance de la participation de Canadiens dans l’entreprise canadienne ou la nouvelle entreprise canadienne en question et dans le secteur industriel canadien dont cette entreprise ou cette nouvelle entreprise fait ou ferait partie;
c) l’effet de l’investissement sur la productivité, le rendement industriel, le progrès technologique, la création de produits nouveaux et la diversité des produits au Canada;
d) l’effet de l’investissement sur la concurrence dans un ou plusieurs secteurs industriels au Canada;
e) la compatibilité de l’investissement avec les politiques nationales en matière industrielle, économique et culturelle, compte tenu des objectifs de politique industrielle, économique et culturelle qu’ont énoncés le gouvernement ou la législature d’une province sur laquelle l’investissement aura vraisemblablement des répercussions appréciables;
f) la contribution de l’investissement à la compétitivité canadienne sur les marchés mondiaux.
Dans le cadre du processus d'examen, la Division de l'examen des investissements d'Industrie Canada consulte les ministères fédéraux responsables des politiques applicables au secteur industriel visé par l'acquisition proposée, en collaboration avec le Bureau de la concurrence et l'ensemble des provinces et territoires où l'entreprise canadienne mène des activités ou possède des actifs importants.
Toute personne ou tout groupe souhaitant exprimer un point de vue à propos d'un investissement précis peut le faire durant la procédure d'examen. C'est ce que prévoit le document intitulé « Principes directeurs — Pratiques administratives ».
En vertu de ces principes directeurs, lorsque sont reçues des représentations non sollicitées pouvant être contraires à la détermination d'un avantage net, les requérants seront avisés de la nature de ces représentations et auront suffisamment de temps pour répondre, s'ils le désirent. Une fois que les parties consultées ont fait valoir leur point de vue, on engage des discussions avec l'investisseur, notamment à propos d'engagements exécutoires.
Par ailleurs, les employés de la Division de l'examen des investissements procèdent à une analyse indépendante de l'acquisition à la lumière des six facteurs relatifs aux avantages nets énoncés à l'article 20 de la loi. Au cours de cet examen, le ministre responsable de l'application de la loi établit les bases à partir desquelles on va examiner la transaction proposée.
À cette fin, sera évalué le profil de l'entreprise canadienne que l'investisseur propose d'acquérir, en tenant compte des perspectives d'avenir de cette entreprise dans le cas où elle demeurerait indépendante, donc en l'absence d'une acquisition. Par exemple, il sera déterminé si l'entreprise en question est en bonne santé et si ses perspectives sont encourageantes, ou si plutôt elle a des difficultés financières. C'est un point important.
On tient également compte des principaux points forts de l'entreprise, des domaines nécessitant des améliorations et des principaux défis qu'elle doit relever. Est également pris en considération ce qui accompagne l'investissement prévu, par exemple, le fait que l'investisseur fournisse des capitaux ou une expertise qui ne sont pas accessibles autrement à l'entreprise canadienne.
En 2011, la Division de l'examen des investissements a reçu et traité 634 avis d'investissement. Elle a approuvé 15 demandes d'examen en tout.
Notre gouvernement s'est aussi montré proactif et à mis la loi à jour afin de s'adapter à de nouvelles réalités.
Plus particulièrement, notre gouvernement a pris les mesures suivantes: en 2007, il a mis en oeuvre les « Lignes directrices sur les investissements au Canada par des entreprises d'état étrangères »; il a apporté, en 2009, une modification aux dispositions relatives à la sécurité nationale; il a modifié la loi afin de hausser le seuil d'examen, de sorte que les examens soient axés sur les transactions les plus importantes pour l'économie canadienne; il a mis en place des modifications ciblées afin que le ministre soit davantage en mesure de communiquer au public l'information concernant le processus d'examen; enfin, il a publié un rapport annuel sur l'administration de la loi.
Rappelons que le contexte dans lequel s'inscrivent les investissements internationaux est en constante évolution. On examine donc continuellement la loi pour s'assurer qu'elle est à jour et efficace.
En ce qui à trait à l'investissement proposé, et comme je l'ai dit précédemment, tout le temps nécessaire sera pris pour s'assurer qu'un examen approfondi et attentif du projet d'acquisition de l'entreprise Nexen par la société CNOOC soit fait.
La transaction ne sera approuvée que si elle est susceptible de présenter un avantage net pour le Canada.
[Traduction]
Comme nous l'avons déjà indiqué, nous prendrons le temps nécessaire pour effectuer un examen approfondi et minutieux de l'acquisition de Nexen proposée par CNOOC et ne l'approuverons pas à moins d'être convaincus que cette transaction sera à l'avantage net du Canada.
[Français]
Je suis heureux d'avoir eu l'occasion de m'adresser à la Chambre et à mes collègues pour apporter des précisions sur la Loi sur Investissement Canada.
:
Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir au sujet de la motion à l'étude aujourd'hui.
D'entrée de jeu, je dirais que les investissements étrangers jouent un rôle important dans l'économie canadienne. Les investisseurs étrangers apportent au pays des connaissances, des compétences et des technologies qui peuvent accroître la productivité, l’efficacité et la compétitivité des entreprises canadiennes. Ces investissements fournissent des capitaux aux sociétés établies au Canada afin de les aider à prendre de l'expansion et à créer des emplois pour les Canadiens.
Conscient de l'importance des investissements, le Canada dispose d'un vaste cadre destiné à promouvoir le commerce et l'investissement, tout en veillant à ce que les intérêts des Canadiens soient protégés.
Des étrangers investissent au Canada et des Canadiens investissent à l'étranger. En fait, depuis quelques années, les investissements réalisés par des sociétés canadiennes à l'étranger sont plus importants que ceux effectués par des entreprises étrangères au Canada. Selon Statistique Canada, les investissements étrangers au Canada ont atteint 600,5 milliards de dollars en 2011, tandis que les sociétés canadiennes ont fait des investissements encore plus élevés à l'étranger, le total s'établissant à 684,5 milliards de dollars.
La Loi sur Investissement Canada prévoit un mécanisme qui vise à examiner soigneusement les importants projets d'acquisition d'entreprises canadiennes par des sociétés étrangères afin de déterminer s'ils sont susceptibles de procurer un avantage net au Canada. Elle prévoit aussi un processus pour examiner les investissements qui pourraient porter atteinte à la sécurité nationale.
La motion dont nous sommes saisis aujourd'hui stipule que le gouvernement:
[...] ne devrait pas prendre de décision concernant le projet d'acquisition de Nexen par CNOOC sans d'abord procéder à des consultations publiques approfondies [...] devrait immédiatement organiser des audiences publiques transparentes et accessibles au sujet de la propriété étrangère dans le secteur canadien de l'énergie, en se concentrant particulièrement sur le rôle des sociétés d'État étrangères [...] devrait respecter la promesse qu'il a faite en 2010 de clarifier, dans la législation, le concept de « l'avantage net » contenu dans la Loi sur Investissement Canada.
CNOOC a déposé une demande d'examen de son projet d'acquisition de Nexen Inc. en vertu de la Loi sur Investissement Canada. Par conséquent, le est en train d'examiner cette proposition d'investissement.
Le processus d'examen prévu dans la loi est rigoureux. Dans le cadre de celui-ci, le doit tenir compte de l'opinion de divers intervenants et consulter les provinces ou les territoires touchés, ainsi que d'autres ministères.
En outre, les Canadiens peuvent exprimer leur point de vue à ce sujet. En effet, dans le cadre du processus d'examen, les particuliers et les groupes peuvent faire connaître au ministre leur opinion au sujet d'une proposition d'investissement précise. J'ajouterais qu'un grand nombre de résidants de ma circonscription m'ont communiqué leur avis, car je suis leur représentant à la Chambre. En tant que députés, il nous appartient ensuite de profiter de ce débat pour faire connaître le point de vue de nos électeurs.
Lorsqu'un investissement doit faire l'objet d'un examen en vertu de la loi, le ministre doit approuver la demande de l'investisseur éventuel avant que celui-ci ne puisse procéder à l'acquisition. Le ministre approuve une demande seulement s'il est convaincu, en se fondant sur les plans, engagements et autres instances présentés par l'investisseur, que l'investissement sera vraisemblablement à l'avantage net du Canada.
De plus, comme l'investisseur est une entreprise d'État, les lignes directrices pour l'évaluation des avantages nets des investissement au Canada par des entreprises d'État étrangères, publiées en vertu de la Loi sur Investissement Canada, s'appliquent à l'investissement proposé. Ces lignes directrices établissent clairement que, dans le cadre de l'examen entrepris en application de la loi pour évaluer les facteurs énumérés à l'article 20 de la loi, le ministre doit examiner les éléments suivants: la gouvernance de l'entreprise et la structure redditionnelle de l'entité non canadienne; la manière et la mesure dans laquelle un État possède ou contrôle la société non canadienne; et si l'entreprise canadienne devant être acquise sera en mesure d'opérer sur une base commerciale.
Comme il est indiqué dans les lignes directrices, voici quelques exemples d'engagements répondant à ces critères: la nomination de Canadiens en tant que directeurs indépendants aux conseils d'administration; l'embauche de Canadiens à des postes de haute direction; la constitution de la société en personne morale au Canada; et la cotation des actions de la société dans une bourse canadienne.
Je vais maintenant prendre un instant pour expliquer les dispositions de la loi relatives à la confidentialité.
Ces dispositions interdisent de faire des observations sur des investissements particuliers sans avoir obtenu au préalable l'assentiment de l'investisseur. Le fait de communiquer des renseignements confidentiels, hormis les exceptions restreintes établies dans la loi, constitue une infraction criminelle. Pendant le processus d'examen, les investisseurs fournissent généralement des plans et des engagements à l'appui de leur opinion que l'investissement proposé sera vraisemblablement à l'avantage net du Canada.
La loi garantit une solide protection de l'information obtenue d'un investisseur ou d'une entreprise canadienne. Cette protection est nécessaire pour s'assurer que les investisseurs fournissent tous les renseignements nécessaires pour effectuer un examen approfondi tout en évitant les torts que pourrait causer à l'investisseur et à l'entreprise canadienne la communication de tels renseignements.
Cela dit, le gouvernement actuel se réjouit de l'intérêt des Canadiens à l'égard de ce processus et s'efforce de communiquer des renseignements dans la mesure du possible.
Tous les investissements approuvés font l'objet d'une vérification visant à déterminer dans quelle mesure les plans et engagements fournis par l'investisseur ont été mis en oeuvre. Une évaluation de la mise en oeuvre des plans et engagements de l'investisseur est généralement effectuée 18 mois après l'acquisition. Les vérifications peuvent être plus fréquentes. Des évaluations supplémentaires peuvent être effectuées selon la performance de l'investisseur et la durée des engagements.
La loi prévoit des recours au cas où le ministre n'est pas convaincu que l'investisseur assume ses obligations en vertu de la loi.
La décision de prendre des mesures d'exécution en vertu de la loi est fondée sur la performance globale de l'investisseur pour ce qui est de mettre en oeuvre ses plans et engagements. Une telle décision est prise au cas par cas, selon les circonstances particulières de la transaction. Le processus pour la mise à exécution des plans et engagements fournis par un investisseur pendant le processus d'examen comprend la possibilité de demander une ordonnance à une cour supérieure pour remédier à toute lacune dans la mise en oeuvre des plans ou engagements.
Notre gouvernement a également pris des mesures pour mettre la loi à jour afin de l'adapter à l'environnement changeant. En particulier, notre gouvernement a introduit en 2007 les lignes directrices sur les investissements par les entreprises d'État; ajouté en 2009 une disposition sur la sécurité nationale; modifié la loi pour rehausser le seuil déclenchant l'examen, de manière que les examens portent en priorité sur les transactions qui ont la plus grande importance pour l'économie canadienne; apporté des modifications ciblées afin de donner au ministre une plus grande latitude pour lui permettre de communiquer au public de l'information sur le processus d'examen; et publié un rapport annuel sur l'administration de la loi.
Le climat de l'investissement international évolue constamment. Nous continuerons d'examiner la loi en permanence pour nous assurer qu'elle est à jour et efficace.
Nos améliorations ciblées à la Loi sur Investissement Canada établissent une plus grande transparence pour le public, une plus grande souplesse dans la mise en oeuvre et une solution de rechange à des litiges longs et coûteux.
:
Monsieur le Président, je vous informe que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Les ressources canadiennes, d'abord et avant tout, sont au bénéfice des Canadiens et des Canadiennes. Quand nous nous penchons sur un cas comme l'acquisition de Nexen par la CNOOC, l'attitude de secret et de contrôle sans responsabilité est présente dans tout le travail des conservateurs. Les Canadiens perdent confiance dans nos investissements car nous ne nous sommes pas en mesure de déterminer si l'acquisition est dans leur intérêt.
La motion de l'opposition débattue à la Chambre aujourd'hui ne demande pas nécessairement de rejeter sans évaluation l'acquisition de Nexen par la CNOOC. Elle demande essentiellement que le processus menant à une décision soit sûr. Ce débat porte sur la transparence et la responsabilité.
Il est essentiel de tenir des consultations et de clarifier le processus d'examen de l'avantage net pour que les intérêts des Canadiens soient réellement protégés. Quand les critères de l'avantage net ne sont pas clairs, la décision est laissée à l'arbitraire. Il n'y a aucune transparence ni responsabilité. Même les investisseurs ne sont pas rassurés par ce processus arbitraire. Tant que la loi ne sera pas clarifiée, nous ne pourrons pas soupeser l'intérêt canadien par rapport à l'intérêt étranger.
En 2010, même les conservateurs s'entendaient pour dire que le concept d'« avantage net » devrait être défini plus clairement dans la loi. Le ministre de l'Industrie de l'époque l'avait promis. Comme nous le savons à la Chambre, les conservateurs ne tiennent pas leurs promesses pour ce qui est de la transparence. Cela ne nous surprend pas. Sans cette clarification primordiale, l'avantage net est à la merci de la définition personnelle du ministre. Je crois sincèrement que ce n'est pas la même définition que celle des Canadiens et des Canadiennes.
En 2007, lorsque les conservateurs ont ajouté des lignes directrices à la loi, ils ont précisé, par exemple, que les sociétés visées devraient respecter les cadres supérieurs, nommer des Canadiens au conseil d'administration et inscrire les actions de la société à une bourse canadienne. Loin de moi l'idée de dire que ce ne sont pas des éléments à prendre en compte, mais les vraies inquiétudes des Canadiens et des Canadiennes concernent plutôt l'emploi et l'environnement. Or les préoccupations environnementales sont absentes de ce processus, et l'emploi ne s'en tire pas tellement mieux.
Dans le cas précis de Nexen, la CNOOC n'a pas promis de maintenir des emplois à valeur ajoutée au Canada, ni d'en créer de nouveaux. Elle n'a fait aucune promesse non plus quant à l'amélioration de la performance environnementale.
En ce qui a trait à l'environnement, ce n'est pas seulement le manque de promesses qui inquiète. Les différents accords commerciaux que les conservateurs ont négociés sans souci du détail pourraient nous empêcher de protéger l'environnement efficacement parce que cela exposerait le gouvernement canadien à des poursuites par la compagnie étrangère si on légifère dans le domaine de façon responsable.
De plus, il y a un risque important pour nos emplois, notamment ceux dans les secteurs de la transformation et du raffinage. L'intérêt chinois ne serait-il pas d'extraire ici et de faire le raffinage en Chine? Je pense que ce serait dans leur intérêt. Dans ce cas, adieu emplois de qualité dans le secteur de la transformation du Canada. La capacité de raffinage de la Chine est utilisée à environ 85 %. Il n'y a aucune certitude que la Chine ne complétera pas ce beau 15 % avec le brut canadien. On est loin de l'avantage net.
Alors que la priorité des conservateurs est de savoir qui siégera au conseil d'administration, la priorité des Canadiens, des Canadiennes et du NPD, c'est l'emploi et l'environnement. Il ne faut pas non plus oublier la sécurité nationale, dont on a beaucoup discuté dernièrement, et la sécurité de la propriété intellectuelle.
Le Service canadien du renseignement de sécurité, le SCRS, a émis un avertissement dans son dernier rapport:
Les entreprises étrangères ayant des liens avec des services de renseignements étrangers ou des gouvernements adverses qui tentent d’établir leur domination sur des secteurs stratégiques de l’économie canadienne peuvent représenter une menace pour les intérêts du Canada en matière de sécurité. Des organismes étrangers pourraient très bien profiter de cette domination pour faire des transferts illégaux de technologies ou pour mener d’autres activités d’espionnage ou d’ingérence étrangère.
La CNOOC appartient à 64,45 % à la République populaire de Chine, qui dispose d'un département d'affaires politiques et idéologiques; de plus, cette dernière dispose également d'un comité du parti au sein de l'entreprise; mieux encore, le président de la compagnie considère les plateformes pétrolières dans les eaux profondes comme leur territoire national mobile et leur arme stratégique. Tout cela me semble correspondre tout à fait aux mises en garde que les conservateurs semblent ignorer.
Il faut aussi considérer que cette acquisition n'est probablement pas un événement isolé. La Chine investit massivement dans les ressources naturelles à l'étranger, et cela peut avoir des conséquences néfastes.
Prenons l'exemple des investissements et des achats de terres agricoles en Afrique par la Chine. La stratégie est claire: acquérir une sécurité alimentaire pour la Chine, ce qui par le fait même affaiblit la sécurité alimentaire de l'Afrique. Il est primordial de se prémunir contre ce genre de phénomène au Canada.
Après quelques achats stratégiques, la Chine ou toute autre puissance étrangère pourrait rapidement prendre un contrôle important de nos ressources naturelles. Il y a un risque certain de créer un précédent. On parle de nationalisation de nos ressources naturelles au profit d'une autre nation. Je crois que c'est une erreur.
Les conservateurs me répondront sûrement que les investissements dans l'économie sont nécessaires, et sur ce point, nous sommes d'accord. Assurément, de tels investissements aident notre économie. Cependant, alors qu'ils souhaitent des investissements contrôlés à l'étranger, je crois que la meilleure façon de développer l'innovation et l'économie canadienne, c'est vraiment en ayant des investissements canadiens.
Dans un article paru dans Canada Business intitulé « Canadian business must invest more if Canada is to remain competitive », le journaliste Hugh McKenna cite un rapport de la firme Deloitte: « The Future of Productivity: Clear choices for a competitive Canada ». J'ai retenu de cet article deux éléments qui sont complètement ignorés par les conservateurs: tout d'abord, le vrai problème de la productivité canadienne est le manque d'investissement et de capacité d'expansion des entreprises canadiennes; ensuite, le gouvernement devrait améliorer la transparence du processus d'examen des investissements étrangers.
Ces positions rejoignent les préoccupations des Canadiens et des Canadiennes. Malheureusement, les conservateurs ne semblent pas avoir les mêmes préoccupations à propos de la vraie prospérité, de l'emploi, de l'environnement et de la sécurité au Canada.
Ils vont même à l'encontre de ces principes en augmentant dans la loi le seuil d'une transaction qui devrait passer l'examen de l'avantage net. La Loi sur Investissement Canada prévoit actuellement que les transactions de 330 millions de dollars et plus soient examinées par le ministre de l'Industrie, mais ce seuil passera bientôt à 1 milliard de dollars et plus. Le gouvernement recule clairement quand il est question de défendre les intérêts canadiens.
En terminant, je me dois de souligner une ironie qui illustre parfaitement le manque de zèle des conservateurs quant à la défense des intérêts canadiens. Alors que les conservateurs semblent décidés à approuver l'achat de Nexen sans discussion, l'acquisition de la compagnie agricole Viterra par Glencore, acquisition que les conservateur avaient approuvée, fait présentement l'objet d'un examen minutieux par l'agence anti-monopole de la Chine. J'ai trouvé cela intéressant.
Grosso modo, je le répète, dans ce discours, il n'est pas question de remplacer une attitude arbitraire par une autre.
Le NPD ne demande pas un simple rejet, mais nous voulons nous assurer d'avoir des consultations publiques approfondies et d'organiser des audiences publiques, transparentes et accessibles au sujet de la propriété étrangère dans le secteur canadien de l'énergie. Nous voulons savoir ce que les États étrangers vont faire chez nous et, évidemment, nous voulons clarifier la législation au chapitre du concept de l'« avantage net ».
Je vois que le temps qui m'était imparti s'est écoulé. Je vous remercie.
:
Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je prends la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet de la motion présentée par le porte-parole du NPD en matière de ressources naturelles, le député de . La motion exhorte le gouvernement à attendre la tenue de consultations publiques approfondies avant de prendre une décision quant au projet d'acquisition de Nexen par la société d'État chinoise CNOOC. Elle lui demande aussi d'organiser de vastes consultations sur la propriété étrangère dans le secteur canadien de l'énergie, en se concentrant particulièrement sur le rôle des sociétés d'État étrangères. Enfin, elle prie le gouvernement de respecter la promesse qu'il a faite en 2010 de clarifier, dans la législation, le concept de « l'avantage net » contenu dans la Loi sur Investissement Canada.
Le temps presse, mais le gouvernement conservateur s'entête à étudier le projet de prise de contrôle de Nexen derrière des portes closes. Depuis juillet, les néo-démocrates ne cessent de réclamer des audiences publiques pour examiner, de manière transparente, les tenants et les aboutissants de cette importante transaction qui permettrait à des intérêts étrangers d'avoir la mainmise sur un segment de notre secteur des sables pétrolifères. Mais le et sa garde rapprochée font la sourde oreille à nos demandes. Nous voilà dans le dernier droit. Avec cette motion, les néo-démocrates essaient une fois de plus de ramener le gouvernement à la raison et de l'inciter à écouter les préoccupations de bon nombre de citoyens, d'experts et de gens d'affaires.
Nous savons tous que le Canada est une nation commerçante et que les investissements étrangers, s'ils sont bien gérés, peuvent jouer un rôle positif dans l'édification et le renforcement de notre économie. Or, le bilan des conservateurs en matière d'investissements étrangers traduit un manque de vision. Ce qui s'est passé chez moi, à Sudbury, c'est un cas de plus qui montre que la Loi sur Investissement Canada doit être modernisée et qu'il est nécessaire, si l'on veut que le Canada adopte la bonne approche, de tenir des consultations publiques approfondies relativement aux grandes prises de contrôle.
À l'automne 2010, la Chambre a adopté à l'unanimité une motion néo-démocrate exigeant qu'on modernise la Loi sur Investissement Canada et qu'on précise la définition d'« avantage net ». Le ministre de l'Industrie de l'époque, tant à la Chambre que dans les médias, avait promis de clarifier la loi pour que les investisseurs, les travailleurs et la population en général comprennent bien le processus lié aux investissements étrangers. Comme on pouvait s'y attendre, les conservateurs ont renié cette promesse de réviser et de clarifier la loi. Le processus demeure opaque pour les investisseurs et les Canadiens ordinaires.
J'aurais espéré que cette question soit portée à l'attention du Comité de l'industrie, dont je fais partie depuis les 31e élections générales. Pourtant, jusqu'à présent, malgré l'engagement du gouvernement de réexaminer la loi, le comité n'a toujours pas eu l'occasion de se pencher sur les lacunes de celle-ci. Quoi que puisse en penser le public, ce ne sont pas les néo-démocrates qui retardent les choses à ce chapitre.
L'un des aspects les plus troublants de la Loi sur Investissement Canada actuelle est l'absence de consultation publique dans le cas d'importantes prises de contrôle par des intérêts étrangers, comme l'achat proposé de Nexen en l'occurrence. En termes simples, à défaut de modifier la Loi sur Investissement Canada, le régime d'investissements étrangers du Canada continuera de briller par son manque de transparence et de reddition de comptes. C'est pourquoi les néo-démocrates demandent la tenue d'audiences publiques transparentes sur cette prise de contrôle proposée avant qu'une décision, quelle qu'elle soit, ne soit rendue au sujet de l'approbation ou du rejet de cette offre.
Comme bien des Canadiens, les néo-démocrates ont des réserves au sujet de l'approche de laissez-faire risquée du gouvernement et de son refus de procéder à un examen ouvert et transparent de cette prise de contrôle éventuelle. Le secteur des affaires, les travailleurs canadiens et les collectivités ont besoin de certitude lorsqu'il est question de prises de contrôle par des intérêts étrangers, mais le processus d'examen actuel manque de transparence et de reddition de comptes. Les conservateurs ont refusé d'organiser des audiences publiques au sujet de la prise de contrôle de Nexen par CNOOC, mais ils ont été fort occupés à organiser des réunions avec des lobbyistes bien branchés, dont d'anciens conseillers du .
Cela en dit long sur l'approche adoptée par le gouvernement. Les initiés continuent d'obtenir les détails secrets des plans du gouvernement, tandis que les Canadiens ordinaires sont laissés à l'écart. C'est une tendance que l'on observe bien trop souvent avec le gouvernement conservateur. À Sudbury, les répercussions de la prise de contrôle d'Inco par Vale et de Falconbridge par Xstrata me permettent de conclure que la tenue de consultations publiques et la divulgation d'engagements connexes sont nécessaires afin d'assurer un processus ouvert, transparent et responsable d'examen des propositions de prise de contrôle par des intérêts étrangers, celle de Nexen par exemple.
Les Canadiens méritent mieux. Des audiences publiques sont nécessaires pour obtenir des réponses claires aux graves questions que soulève cette entente et toutes les autres qui suivront.
La loi actuelle comporte une autre lacune importante, que l'ancien ministre de l'Industrie s'était engagé à corriger. Il s'agit du critère hautement subjectif de l'avantage net. En effet, la loi ne définit pas clairement le concept d'avantage net, ce qui crée une incertitude parmi les investisseurs et les collectivités qui risquent d'être touchées. C'est pourquoi les néo-démocrates demandent une fois de plus des modifications attendues depuis longtemps à la loi afin de clarifier les facteurs entrant dans l'évaluation de l'avantage net.
Si les néo-démocrates semblent crier sur les toits dans ce dossier, c'est parce que nous avons été le seul parti à réclamer sans relâche la refonte de cette loi. Or voici qu'une fois de plus, le critère intrinsèquement problématique de l'avantage net refait surface.
Ce ne sont pas seulement les néo-démocrates qui réclament à cors et à cris la refonte de cette partie de la loi; l'ensemble des gens d'affaires du Canada lance également le même appel. Par exemple, le président de l'entreprise Empire Industries Ltd., de Winnipeg, qui fabrique des éléments en acier, a qualifié le système actuel de « très subjectif » et a dit qu'il était important d'avoir des règles de base claires.
Cependant, étant donné que le Cabinet du premier ministre et le n'ont cessé de se cacher derrière un voile de secret dans le dossier de cette acquisition proposée et étant donné que l'on ne cesse de remettre à plus tard depuis près de deux ans l'élaboration d'un critère plus objectif que celui de l'avantage net, ni l'industrie ni les investisseurs ni le public canadien n'ont la moindre idée des critères que cette proposition doit respecter pour être approuvée.
Malheureusement, à titre de représentant de Sudbury, j'ai une impression de déjà vu dans ce dossier. Les Canadiens doivent obtenir des réponses à leurs principales questions et préoccupations afin de s'assurer que cette transaction serait bel et bien à l'avantage net du Canada. Malheureusement, les conservateurs n'ont cessé jusqu'à maintenant de répéter ad nauseam des clichés éculés au lieu de donner aux Canadiens les renseignements de fond qu'ils réclament.
Une autre déclaration révélatrice émane de Scott Hand, qui était PDG de INCO jusqu'à son acquisition par Vale en 2006. Il a déclaré que le critère de l'avantage net et, plus précisément, le refus du Canada de protéger les secteurs stratégiques, alors que d'autres pays exercent judicieusement ce droit, font du Canada un véritable boy scout alors que les autres pays ne font pas de cadeau.
Cela m'amène à parler d'une question plus précise, à savoir le fait de permettre à des entreprises appartenant à des États étrangers d'acheter ce qui est à proprement parler une ressource stratégique. En 2006, quand CNOOC a tenté d'acheter l'entreprise américaine Unocal, un débat approfondi a pu avoir lieu sur les ressources stratégiques et la sécurité nationale. En fin de compte, cette offre d'achat a été rejetée par le gouvernement américain, car on a jugé contraire à l'intérêt national de permettre à une entreprise étatique étrangère de racheter une entité industrielle stratégique comme Unocal.
L'idée même de vendre une ressource stratégique comme Nexen à une entité étatique étrangère a également été rejetée catégoriquement par l'un des responsables de l'élaboration de la Loi sur Investissement Canada. M. Sinclair Stevens, qui, à titre de ministre de l'Industrie dans le gouvernement Mulroney, a fait adopter la Loi sur Investissement Canada pour remplacer la Loi sur l'examen de l'investissement étranger, qui était moins rigoureuse, a déclaré ceci:
Même si nous ne l'avons pas inscrit explicitement dans la loi, le point de vue du ministère était catégorique: on ne peut pas tolérer que des entreprises étatiques viennent s'emparer de pans entiers de l'économie canadienne...
Je sais que mon temps de parole achève, mais le temps est venu de tenir un débat plus large sur cette question. J'espère que le comité de l'industrie aura l'occasion d'étudier publiquement cette problématique afin de lancer le débat approfondi que les Canadiens attendent et méritent.
:
Monsieur le Président, c'est un privilège d'être ici aujourd'hui pour débattre de cette très importante motion d'opposition présentée par le NPD.
Il s'agit d'une motion importante pour trois raisons. Premièrement, on y demande des consultations publiques au sujet d'une entente en particulier, l'entente Nexen-CNOOC, qui est actuellement en négociation. Deuxièmement, on y demande des audiences publiques au sujet de la propriété étrangère dans le secteur canadien de l'énergie en général. Troisièmement, on presse le Canada et le gouvernement de clarifier le concept de « l'avantage net » contenu dans la Loi sur Investissement Canada, avant que soit prise une décision concernant ce projet d'acquisition.
Pour mémoire, je déclare que le Parti libéral appuiera cette motion. Prenons tout de même quelques instants pour réfléchir à la façon dont nous sommes arrivés au point où nous en sommes aujourd'hui.
Le projet d'acquisition existe depuis longtemps. Il suit de très près le projet de vente de Potash Corporation, qui avait soulevé tant de préoccupations et de questions semblables. Les parties à l'entente proposée, Nexen et CNOOC, se sont conformées aux règles en vigueur, même si elles savaient que le gouvernement devait supposément modifier la définition du concept de « l'avantage net » contenu dans la Loi sur Investissement Canada.
En fait, le et plusieurs ministres de premier plan sont intervenus à la Chambre il y a deux ans et ont promis qu'un examen majeur de ce qui constitue un avantage net pour le Canada serait entrepris. Cet examen n'a jamais été fait, même si l'on savait parfaitement bien que cette transaction ainsi que d'autres étaient en cours de négociation.
Mon collègue, le député d', porte-parole libéral en matière d'industrie, a présenté une motion au comité de l'industrie il y a presque neuf mois. Permettez-moi de vous la lire. Elle est simple et va droit au but. Il a proposé que le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie entreprenne une étude de la Loi sur Investissement Canada et présente un rapport de cette étude à la Chambre.
Le comité a bel et bien décidé d'effectuer l'étude, mais nous ne savons pas vraiment ce qui s'y est dit. Une fois de plus, les délibérations se sont tenues à huis clos, derrière des portes fermées. Les conservateurs ont très fréquemment recours à ce beau stratagème pour tous les comités afin de censurer l'accès à l'information.
Depuis, plus rien. Le gouvernement a-t-il rappelé le comité pendant la pause estivale pour reprendre l'étude? Non. A-t-il produit une étude comparative de ce que les autres pays ont fait dans une situation semblable? Non. A-t-il cerné et rendu publics les aspects fondamentaux à prendre en considération mis à part les six facteurs énumérés à l'article 20 de la Loi sur Investissement Canada? Absolument pas. Voilà où nous en sommes.
Les actionnaires et les membres des conseils d'administration des deux compagnies ont approuvé la transaction. Ils croient qu'elle sert leurs intérêts. Je n'y vois pas d'inconvénient. Il devrait en être ainsi dans un marché libre. Toutefois, il n'est pas seulement question des intérêts des actionnaires, mais aussi de ceux de tous les Canadiens.
C'est l'irresponsabilité et l'incompétence du gouvernement conservateur qui nous ont conduits au point où nous en sommes maintenant. Le gouvernement a été irresponsable et incompétent en ne clarifiant pas le concept de l'avantage net. Il a été irresponsable et incompétent en envoyant le et les ministres partout dans le monde pour obtenir des investissements de pays comme la Chine, en sachant fort bien que des transactions comme celle de Nexen, ou n'importe quelle des autres ententes faisant actuellement l'objet de négociations dans le secteur pétrolier, seraient très controversées. Le gouvernement a agi de manière irresponsable et incompétente en refusant de répondre aux questions que les libéraux posent depuis des semaines, soit parce qu'il a peur d'admettre qu'il n'a pas les réponses à ces questions, soit parce qu'il a peur de dire la vérité aux Canadiens.
Les Canadiens ne croient pas que nos intérêts sont pris en compte et qu'ils sont protégés. Ce projet d'acquisition les inquiète grandement, et ils ont hâte d'obtenir des renseignements supplémentaires sur la transaction, ses conséquences et ses effets à long terme sur l'un des pans les plus importants du secteur des ressources naturelles.
[Français]
Le gouvernement conservateur avait promis de revoir la notion d'« avantage net » pour le Canada en ce qui concerne la prise de contrôle par des intérêts étrangers à la suite du rejet de l'offre de PotashCorp, en octobre 2010. En raison de son inaction, le Canada doit actuellement faire face à une vague de prises de contrôle par des investissements étrangers, et les règles n'ont pas été clarifiées.
Nous comprenons qu'il est nécessaire que le gouvernement garde une certaine souplesse pour exercer son jugement étant donné qu'il n'y a pas deux ententes identiques, mais nous croyons également que la prise de contrôle par des intérêts étrangers doit se faire sous le signe de la transparence, et les Canadiens devraient être informés des garanties qui seront accordées et de la raison pour laquelle une transaction est considérée comme un « avantage net » pour les Canadiens.
Soyons très clairs, les libéraux sont en faveur des investissements étrangers, mais depuis 2006 — surtout depuis 2010 —, nous demandons plus de clarté en matière de prise de contrôle par des sociétés étrangères.
Le gouvernement est incapable de faire preuve de transparence et, de toute évidence, de donner l'impression que la procédure ne reposera pas sur des considérations strictement politiques. Pour le bien-être de notre économie et des investissements étrangers à venir, les règles doivent être claires.
[Traduction]
Comme je l'ai dit, la loi doit prévoir une certaine souplesse puisque aucune transaction n'est identique. Il y a des questions très importantes auxquelles il faut répondre afin que les Canadiens soient informés des garanties qui seront accordées et de la raison pour laquelle une transaction est considérée comme un avantage net pour le Canada.
Premièrement, puisque nous n'avons pas de stratégie énergétique nationale au Canada, même si notre parti et le gouvernement de l'Alberta en réclament une depuis plus de six ans, comment cette transaction et d'autres transactions similaires s'inscrivent-elles dans notre avenir énergétique et climatique?
Il ne fait aucun doute que, en raison de l'approche que nous avons adoptée sur le plan de l'énergie, les transactions continueront à se succéder. Il y a déjà eu le projet Keystone, puis le projet d'oléoduc Northern Gateway — un autre fiasco des conservateurs d'après Jim Prentice — et, maintenant, le projet d'acquisition de Nexen. Les conservateurs vont de crise en crise au lieu de mettre en place une stratégie énergétique nationale qui apporterait notamment des changements à la Loi sur Investissement Canada.
Je vais prendre un instant pour répondre à la question du , qui a réagi aux demandes de la première ministre Redford concernant l'instauration d'une stratégie énergétique nationale en disant qu'il n'avait aucune idée de ce dont elle parlait. Je vais expliquer au premier ministre ce que nous voulons dire quand nous parlons de cette stratégie.
Il faut se fonder sur les travaux préliminaires effectués par les ministres des provinces et du fédéral dans le respect strict des compétences provinciales. La stratégie nationale porterait sur les éléments clés suivants: la réforme de la réglementation; l'efficacité énergétique; les données énergétiques; les marchés; le commerce international; la technologie de réseaux intelligents; la fiabilité du réseau électrique; les codes et les normes de construction ainsi que l'efficacité du transport.
Nous devrions aussi mener un examen exhaustif et transparent des programmes provinciaux et fédéraux ainsi que des incitatifs fiscaux et des mesures fiscales dissuasives visant tous les volets du secteur de l'énergie: les combustibles fossiles, les biocombustibles ainsi que l'énergie éolienne, solaire, géothermique et nucléaire. Cet examen devrait être mené dans le but de faciliter la réduction des émissions de carbone au Canada. Voilà ce sur quoi les marchés mondiaux misent à l'heure actuelle.
Il faut par contre soulever davantage de questions. Dans le secteur de l'énergie, quelle devrait être la participation maximale dans une société? Devrait-on la fixer à 49 %? Devrait-on n'établir aucune limite? Si une entreprise s'engage à garder son siège social au Canada et qu'elle ne tient pas sa promesse, que faire? De même, CNOOC a promis de conserver les 3 000 emplois de Nexen et de garder l'équipe de gestion actuellement en place. Qu'arrivera-t-il si elle ne tient pas parole? Comment pouvons-nous les obliger à respecter leurs engagements? Quand devons-nous exiger que des Canadiens siègent au conseil d'administration, et combien de Canadiens doivent y siéger? Que penser des Canadiens qui siègent à des conseils d'administration d'entreprises étrangères qui ont dans leur mire des sociétés canadiennes?
En ce qui a trait aux intérêts du Canada en matière de sécurité nationale dont a récemment parlé le SCRS, quand devons-nous leur accorder priorité au détriment d'une possible transaction? Quels sont exactement ces intérêts en matière de sécurité nationale? Visent-ils les technologies de l'information? Les secrets commerciaux? La propriété intellectuelle? Les brevets? Il faut répondre à ces questions.
Comment traitons-nous les sociétés d'État en comparaison avec les entreprises privées ou les sociétés par actions? Devrait-on tenir compte du respect des droits de la personne dans les pays d'où provient l'entreprise acheteuse?
Que faire si des Canadiens ont investi dans une entreprise canadienne grâce au gouvernement? Il pourrait s'agir d'une aide financière directe — par l'intermédiaire d'un programme d'aide — ou d'une aide fiscale — par l'amortissement de biens sur une courte période de temps, par exemple. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un investissement fait par un contribuable canadien dans une société canadienne. Si une entreprise a reçu l'aide de contribuables canadiens de l'une ou l'autre de ces façons, comment devrions-nous considérer cet investissement puisque ce sont des Canadiens qui ont investi? Le contribuable canadien devrait-il recevoir une compensation? Devrions-nous exiger qu'on lui rembourse une partie de son argent?
Voici une autre question soulevée par cette transaction, et le gouvernement, en collaboration avec tous les partis, aurait d'ailleurs dû se pencher sur ce dossier en comité il y a de cela des mois sinon des années: faut-il instaurer des limites à la participation des sociétés étrangères dans les entreprises ou dans les industries canadiennes?
Selon certaines estimations, à l'heure actuelle, les deux tiers de la production des sables pétrolifères au Canada appartiennent déjà à des entreprises étrangères détenues par des actionnaires. Est-ce un facteur qu'on doit prendre en compte? Est-ce qu'on doit continuer d'autoriser une telle situation? Est-ce que cette part de la production, soit deux tiers, est trop élevée, convenable ou trop faible? Rien de tout cela n'a été examiné à la lumière des faits ou analysé dans un contexte approprié, par exemple par le Comité de l'industrie.
Les Canadiens se posent une autre question importante au sujet de cette transaction: pourront-ils investir dans le pays d'origine de l'acheteur? Si ce n'est pas le cas, que devrions-nous envisager de demander en contrepartie? Que devrions-nous chercher à obtenir de ce pays? Par exemple, certains ont dit que dans ce cas, le Canada devrait demander un meilleur accès au secteur des services financiers afin que les banques canadiennes, par exemple, puissent étendre leurs activités dans un énorme marché.
J'ai une autre question. Les lois canadiennes en matière de travail et d'environnement seront-elles respectées entièrement? Quelles conditions devront être respectées en ce qui concerne la mise en valeur des collectivités et l'engagement social?
Il ne fait aucun doute que la mise en application des lois est liée de très près à chacune de ces questions. Or, il est essentiel de poser ces questions, car les réponses que nous obtiendrons auront des répercussions sur nos emplois, l'innovation, les technologies, les brevets et la propriété intellectuelle. Les réponses à ces questions auront aussi des répercussions sur l'investissement des capitaux canadiens, l'amélioration et le maintien de nos compétences dans nos domaines de spécialité, nos méthodes de gestion et même nos droits de propriété. Ce sont les réponses à ces questions qui nous permettront de déterminer si les entreprises canadiennes peuvent soutenir la concurrence sur les marchés mondiaux. Cela dit, aucune de ces questions n'a encore été abordée, malgré la promesse que le gouvernement a faite.
Or, le Canada est en ce moment coincé. En fait, ce sont le et ses ministres qui sont coincés, car ils sont allés partout dans le monde pour annoncer que nous sommes disposés à faire des affaires. Ils ont dit à tous de venir au Canada, que tout était à vendre, au prix le plus élevé. Cependant, nous nous trouvons maintenant dans une situation où un dossier en particulier devient un secret du Cabinet, où l'avantage net ne peut pas être évalué comme il se doit en raison de la façon dont il est en ce moment défini dans la loi, et où le Canada est vulnérable.
Je propose que tous les partis s'unissent au Comité de l'industrie, appuient la motion de mon collègue, qui vise à entreprendre un examen approfondi de cet enjeu, et présentent par la suite des renseignements éclairés à tous les parlementaires afin qu'ils puissent en tirer des enseignements et évaluer comme il se doit l'avantage net pour les Canadiens à l'avenir.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec le député de .
[Traduction]
Je suis très heureux d'intervenir aujourd'hui pour parler de ce dossier. J'aimerais féliciter le député de pour le rôle qu'il joue au sein du Comité des ressources naturelles quand il est question de prises de contrôle par des intérêts étrangers ou d'accords commerciaux.
[Français]
J'aimerais aussi remercier et féliciter la députée de , notre porte-parole en matière d'industrie, qui fait un magnifique travail pour ses concitoyens.
[Traduction]
J'ai travaillé dans des mines pendant 34 ans. Vers la fin de cette période, l'entreprise qui m'employait, Inco, a été achetée par une société brésilienne. Quand une société étrangère achète une entreprise canadienne, elle exporte nos ressources naturelles et nous importons une certaine attitude. Les compagnies étrangères ont toutes une attitude particulière, non seulement à l'égard des travailleurs et des localités du Canada, mais aussi dans d'autres domaines. J'y reviendrai dans un instant, mais je voulais déjà le mentionner.
Comme nous le savons, l'industrie minière connaît des cycles d'expansion et de ralentissement. Elle peut être florissante pendant 10 ans, s'effondrer, puis connaître de nouveau un essor. Les travailleurs miniers sont mis à pied, puis embauchés; les localités sont en plein essor, puis c'est la dégringolade.
Hier soir, j'ai participé à un forum sur la sécurité dans les mines. J'y suis allé parce que deux mineurs de Sudbury, Jordan Fram et Jason Chenier, sont décédés. Ils ont été tués par ce qu'on appelle, dans le jargon du métier, une chute de déblais. Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce terme, les chutes de déblais ressemblent à des coulées de boue ou à des avalanches. Il se produit une chute de déblais quand l'eau s'infiltre dans les déblais et les emporte. On ne peut pas l'arrêter.
J'y suis allé pour écouter les conférenciers, parmi lesquels il y avait des membres des familles. Nous voulons une enquête sur ces décès. C'est la raison pour laquelle j'ai parlé du fait que nous importions une attitude. Tout le monde, dans cette mine, y compris la direction, savait qu'il y avait un problème. Tous le savaient parce qu'ils en avaient été avertis par courriel. L'endroit avait été barricadé. Les barricades ont été démontées. Celui qui avait érigé les barricades et envoyé ces courriels est l'un des mineurs décédés. C'est très malheureux.
Je veux en revenir à l'attitude. Après ce forum, j'ai reçu un courriel de Tim. Je veux le lire pour que tout le monde comprenne pourquoi je parle d'attitude. Il dit:
Bonjour Claude, merci de participer à cette enquête plus que nécessaire. À mon avis, c'est insensé que personne n'ait été accusé de ce qui est arrivé à Stobie. Pourtant, un homme a été congédié parce qu'il s'est trouvé sur le chemin d'un éboulement à Coleman.
Il parle d'un amas de roches qui est tombé. Il continue en disant:
Comprenez qu'il a été congédié parce qu'il n'avait pas suivi la procédure. Or, la direction de Stobie a fait fi de l'une des plus importantes procédures à suivre dans un milieu souterrain. J'ai récemment été renvoyé de Vale pour avoir refusé de faire un travail.
Pour ceux qui ne le savent pas, cela se passe quand un mineur juge qu'une situation est dangereuse. Le mineur peut refuser un travail parce qu'il pense qu'il court un danger. Le gars a été congédié pour cela.
Il dit ensuite:
Je vais maintenant devoir aller en arbitrage et cela va durer un an ou deux. Je n'arrive pas à croire la peur que vivent les travailleurs et les travailleuses. On peut bien en parler aux réunions, mais le vivre au jour le jour est très triste et frustrant. Mon incrédulité augmentait de jour en jour. Je vais vous donner un exemple, mais les cas sont nombreux. Un de mes compagnons de travail s'est fêlé une côte au travail et ne l'a pas déclaré par peur d'écoper d'une mesure disciplinaire.
C'est pour cela que je parlais d'attitude. Nous donnons à ces entreprises le droit d'investir au Canada, et elles apportent ici une attitude qui n'est pas canadienne.
Je vais citer un bon ami, le président international du Syndicat canadien des métallurgistes unis, Leo Gerard, natif de Sudbury, sur tout ce qu'apportent des emplois bien payés. Il dit:
Presque 90 % du salaire et des avantages sociaux de nos membres travaillant dans les mines, les usines et la fonderie de Vale Inco ont été dépensés dans la région du Grand Sudbury. Les 190 millions de dollars versés aux travailleurs comme prime liée au prix du nickel, ce qui équivaut à un peu plus de 1 % des bénéfices de l'entreprise, ont été dépensés un peu partout à Sudbury. Tous les commerces, les fournisseurs de services et les organismes de charité en ont profité. Qu'il s'agisse des entreprises de construction et de rénovation domiciliaire, des concessionnaires d'autos et de camions, des vendeurs de bateaux et de véhicules tout-terrain, des grands magasins et des épiceries, des magasins de vêtements pour hommes, femmes ou enfants, des restaurants et des cinémas, des dépanneurs et des pâtisseries, des ventes-débarras et des salles de bingo, tous les commerces et de nombreux organismes de charité ont profité de la richesse et de la prospérité favorisées par les efforts de négociation collective des syndicats.
Ce sont des réalités que les sociétés étrangères ne comprennent pas. Elles essaient d'importer ici, outre leur attitude, des pratiques différentes liées au salaire et à la main-d'oeuvre. Or, leurs normes sont bien inférieures aux nôtres. Le gouvernement conservateur, lui, ne comprend pas le principe économique de base voulant que de bons emplois syndiqués et bien rémunérés agissent comme des moteurs pour nos économies locales et nationale.
Certaines acquisitions sont bonnes, d'autres sont mauvaises et d'autres encore sont carrément terribles. Je peux énumérer les bons côtés, mais la liste est courte.
À Sudbury, ces entreprises ont versé de l'argent à des organismes de charité et investi massivement dans des technologies d'assainissement de l'air. Pour assurer sa croissance, le Canada a besoin d'investissements étrangers. Personne ne dit le contraire. Nous savons aussi que le commerce et les investissements étrangers sont les assises sur lesquelles notre pays a été édifié. Les investissements étrangers peuvent jouer un rôle positif dans l'édification de notre pays, tant qu'ils sont faits correctement.
J'en arrive aux conséquences mauvaises et terribles. Nous sommes perdants quand nous laissons quelqu'un d'autre prendre les rênes. Comme je manque de temps pour faire mon discours au complet, je vais sauter à la dernière page.
Le grand gagnant d'une prise de contrôle par des intérêts étrangers, ce doit être le Canada, pas un autre pays. Ce doit être les travailleurs, les localités touchées et les économies locales, pas une société étrangère qui va siphonner nos ressources et notre eau en un rien de temps. Ce qu'il faut, c'est que le gouvernement du Canada défende les intérêts du pays et de ses habitants et qu'il ne se contente pas de hausser les épaules face au phénomène de la mondialisation et à la nouvelle économie. Il faut une reddition de comptes, de la transparence. Tout le monde devrait être mis au courant des promesses faites pour obtenir l'aval du gouvernement, car ces promesses doivent être respectées.
:
Monsieur le Président, le gouvernement conservateur est encore la cible de critiques au Canada. Cela fait deux ans que le gouvernement évite de définir ce qu'il entend par « avantage net ». Aujourd'hui, nous avons l'occasion de rectifier ce problème.
Le gouvernement ne devrait pas prendre de décision concernant le projet d'acquisition de 15,1 milliards de dollars déposé par la CNOOC sans consulter la population. Le processus décisionnel actuel n'est pas assez transparent et il ouvre la porte aux pressions politiques. Les Canadiens ont besoin d'avoir confiance en ce processus décisionnel alors que maintenant, ils ne voient que de l'improvisation.
Le député de , qui est actuellement ministre de l'Industrie, a estimé que notre proposition de consulter les Canadiens dissuaderait les investisseurs étrangers. Toutefois, je dois dire que c'est l'ambiguïté du concept d'« avantage net » et l'inaction de ce gouvernement qui augmentent l'incertitude des investisseurs. Un débat ouvert et transparent donnera la confiance nécessaire aux investisseurs. Une fois que le terme d'« avantage net » pour le Canada sera adéquatement défini, les investisseurs sauront comment procéder. Ils sauront où ils pourront investir.
Aujourd'hui, les investisseurs, comme les Canadiens, sont dans le noir. Un débat ouvert et transparent est un pilier central de la démocratie. Le débat et le droit à la liberté d'expression sont des valeurs essentielles de notre système politique.
Donc, je pose les questions suivantes: pourquoi le gouvernement ne consulte-t-il pas les Canadiens au sujet de l'acquisition de Nexen par la CNOOC? Le gouvernement a-t-il peur d'entendre ce que les Canadiens ont à dire? Le gouvernement croit-il que les Canadiens ne partagent pas ses priorités concernant les investissements étrangers? Que ce soit pour l'oléoduc Northern Gateway ou pour les changements drastiques du dernier budget proposé par le projet de loi , ce gouvernement ne semble désirer aucune consultation de la population. C'est probablement parce qu'il sait que les Canadiens s'opposeront aux projets conservateurs.
Cependant, un gouvernement responsable et démocratique ne peut pas refuser de consulter simplement parce qu'il a peur de ce que la population pourrait dire. La consultation publique est une relation bidirectionnelle dans laquelle les Canadiens fournissent un retour d'informations au gouvernement canadien. La consultation publique est un élément essentiel de notre système démocratique. C'est un outil pour l'expression de nos droits fondamentaux. Un gouvernement démocratique et ouvert doit engager activement et réellement la population dans les processus décisionnels. Les citoyens souhaitent être mieux informés. Ils souhaitent être consultés et ils ont surtout envie de participer aux processus qui toucheront l'économie du pays et leur qualité de vie.
Non seulement le gouvernement ne désire-t-il pas consulter la population, mais il semble ignorer le Service canadien du renseignement de sécurité, une agence gouvernementale. Les experts du SCRS nous ont avertis la semaine dernière de la menace à la sécurité nationale que les transactions de ce genre peuvent représenter.
[Traduction]
Selon le rapport de 2010-2011 du Service canadien du renseignement de sécurité, les tentatives de prise de contrôle de secteurs clés de l'économie canadienne par des sociétés étrangères constituent une menace légitime pour la sécurité nationale. L'opinion du SCRS devrait nous porter à réfléchir à l'offre actuelle.
Il semble peu probable que le gouvernement canadien va obliger une société qui jouit de l'appui politique direct du gouvernement chinois à respecter ses engagements. Comme la loi actuelle n'oblige même pas la divulgation de ces engagements, comment pouvons-nous croire que le gouvernement va les faire respecter?
Le gouvernement devrait avoir honte de la façon négligente dont il a fait respecter des engagements précédents. Nous perdons le contrôle de notre capacité de faire en sorte que les sociétés étrangères respectent leurs engagements relatifs à l'environnement et à l'emploi.
Le NPD appuie le commerce libre et équitable, ainsi que de bons accords d'investissements qui renforcent la position du Canada dans le monde.
Nous voulons que les autres pays réalisent que, s'ils souhaitent avoir le privilège de mener des activités dans notre société libre et démocratique, ils doivent respecter des valeurs qui protègent l'intégrité de l'environnement, et reconnaître également que des normes d'emploi inacceptables ne seront pas tolérées. Les conservateurs semblent malheureusement incapables de négocier de tels accords.
J'aimerais aborder brièvement la question de la valeur ajoutée et du risque qui y est associé. Je ne comprends pas pourquoi les conservateurs dénigrent la capacité des Canadiens à créer de la richesse. Ils se satisfont du fait que nous occupons la 14e place au chapitre de la compétitivité à l'échelle mondiale. Voici ce qu'a dit le député de il y a quelques mois à un comité. Les députés sauront que Fort McMurray est la plaque tournante de l'exploitation des sables pétrolifères. Voici donc ce qu'il a dit:
Je suis aussi heureux d'entendre que le NPD est intéressé à créer plus d'emplois au Canada. Bien entendu, cela m'apparaît important, d'avoir une valeur ajoutée qui se paie d'elle-même, dans les faits. Je veux simplement informer le député qu'étant donné l'excès actuel de capacité de raffinage aux États-Unis, l'industrie n'est pas compétitive et il serait donc très difficile pour un Canadien de faire un profit en raffinant une partie des matières brutes que nous avons ici, parce que le raffinage peut être fait à un coût beaucoup moindre dans le Sud — sans subvention publique, bien sûr, ce n'est pas vraiment mon style.
On peut constater à quel point ce député et certains de ses collègues conservateurs rabaissent l'économie canadienne et à quel point leurs déclarations nous induisent en erreur quant à l'orientation que doit prendre notre économie. Un automobiliste qui doit payer le litre d'essence 1,50 $ ne se soucie guère des profits engrangés par les magnats du pétrole. Le développement réalisé ici même, au pays, devrait entraîner des économies à la pompe pour le consommateur. Cela devrait faire baisser le coût de l'énergie.
Les faits n'ont pas changé. Les exportations de bitume brut sont en hausse. Il s'agit d'une ressource précieuse et limitée, qui sera traitée dans d'autres pays, comme la Chine et les États-Unis. CNOOC ne s'est pas engagée à augmenter ni même à maintenir les emplois à valeur ajoutée au Canada. Ce projet d'acquisition s'inscrit clairement dans le cadre du plan chinois d'exploitation des ressources pétrolières en aval et il empêchera que certaines activités se déroulent au Canada.
Les députés ministériels dénigrent les emplois à valeur ajoutée au Canada. Il n'est donc guère étonnant qu'ils ne souhaitent pas discuter avec les Canadiens.
[Français]
Le secteur privé, les communautés et les travailleurs canadiens ont besoin de se sentir en confiance face aux acquisitions étrangères. La manière de procéder du gouvernement conservateur manque de transparence et d'imputabilité et crée un sentiment d'incertitude.
En 2010, le gouvernement a clairement promis de réformer la Loi sur Investissement Canada pour définir les critères de ce qui constitue un avantage net pour le Canada. Nous refusons que ce gouvernement puisse prendre des décisions sur la question de l'acquisition de Nexen par des intérêts étrangers sans respecter cette promesse faite aux Canadiens.
Une fois que nous aurons décidé ensemble, comme société libre et juste, ce qui constitue un avantage net pour le Canada, les investisseurs auront la confiance nécessaire pour faire des investissements suivant des critères clairs et démocratiques. Les Canadiens méritent mieux et nous avons besoin d'audiences publiques pour obtenir des réponses aux questions soulevées par cette transaction.
:
Monsieur le Président, ce dernier échange était intéressant. Le député du NPD a parlé de la façon dont l'ancien gouvernement libéral avait approuvé tous les investissements étrangers qui lui ont été soumis au cours de son très long règne de 13 ans. Les députés du NPD, au contraire, s'opposent à tous les investissements étrangers dont on parle à la Chambre.
Il y a les deux positions contradictoires des partis de l'opposition, et il y a la position du gouvernement, qui évaluera chaque transaction proposée selon les critères établis dans la Loi sur Investissement Canada afin de s'assurer que l'investissement apporte un avantage net aux Canadiens.
Nous avons approuvé certaines transactions. D'autres transactions n'ont pas été approuvées parce qu'on a jugé qu'elles n'apportaient pas d'avantage net aux Canadiens. Cependant, le gouvernement a toujours évalué les transactions selon les critères très clairement établis aux termes de l'article 20 de la Loi sur Investissement Canada.
Il était aussi intéressant d'entendre le député parler du Comité de l'industrie. Je siège au Comité de l'industrie depuis 2008. Le député n'était pas à la Chambre à la dernière législature, mais s'il avait été là, peut-être qu'il saurait qu'à l'époque, il y avait plus de députés de l'opposition que de députés du parti ministériel au comité. Il arrivait souvent que le gouvernement propose une stratégie, mais qu'en cours de route, les députés du NPD et du Parti libéral s'allient au Bloc et décident ensemble d'adopter une autre stratégie. C'est ce qui s'est passé lors des audiences du Comité de l'industrie qui ont précédé les élections de 2011.
Les députés se rappelleront peut-être que le ministre de l'Industrie de l'époque avait demandé au comité d'étudier la Loi sur Investissement Canada. Les députés conservateurs avaient appuyé cette demande, mais les partis de l'opposition s'étaient unis pour la contrecarrer. Ils ont préféré se pencher sur le recensement, un dossier qui avait été étudié pendant d'innombrables heures, à un moment où il était trop tard pour faire un changement, puisque le recensement était déjà en cours. Ils ont tout de même décidé qu'à l'approche d'élections potentielles, il était plus important d'étudier ce dossier que la Loi sur investissement Canada. Les conservateurs ont perdu ce vote, parce qu'ils étaient en nombre insuffisant pour le gagner. Voilà comment les choses se sont réellement passées.
Je vais maintenant parler du critère de l'avantage net.
Les néo-démocrates répètent constamment qu'il n'existe aucun critère clairement établi pour déterminer l'avantage net. Eh bien, figurez-vous que les Canadiens peuvent consulter la Loi sur Investissement Canada au moyen de Google.
Étonnamment, bien qu'il s'agisse de la Loi sur Investissement Canada, les néo-démocrates la nomment la Loi sur l'investissement canadien dans leur communiqué de presse sur le sujet. Ils étaient tellement impatients de publier leur communiquer et de se livrer à des joutes partisanes qu'ils ont désigné la loi incorrectement.
Le critère de l'avantage net est clairement défini dans l'article 20 de la Loi sur Investissement Canada. On peut y lire que pour déterminer si un investissement représente un avantage net, le ministre tiendra compte des facteurs suivants:
a) l’effet [...] sur le niveau [...] de l’activité économique au Canada [...] sur l’emploi, la transformation des ressources, l’utilisation de pièces et [...] de services rendus au Canada et sur les exportations canadiennes;
Il s'agit là du premier des six facteurs. Le texte se poursuit ainsi:
b) l’étendue et l’importance de la participation de Canadiens dans l’entreprise canadienne ou la nouvelle entreprise canadienne en question et dans le secteur industriel canadien [...];
c) l’effet de l’investissement sur la productivité, le rendement industriel, le progrès technologique, la création de produits nouveaux et la diversité des produits au Canada;
d) l’effet de l’investissement sur la concurrence dans un ou plusieurs secteurs industriels au Canada;
e) la compatibilité de l’investissement avec les politiques nationales en matière industrielle, économique et culturelle [...];
f) la contribution de l’investissement à la compétitivité canadienne sur les marchés mondiaux.
Lorsque les députés de l'opposition prennent la parole pour déclarer qu'il n'existe aucun critère pour évaluer l'avantage net pour les Canadiens, ils disent une fausseté. Les critères sont clairement énoncés à l'article 20 de la Loi sur Investissement Canada.
Nous avons aussi entendu des députés de l'opposition se plaindre des dispositions en matière de sécurité nationale, du manque de transparence, etc. Or, le gouvernement a bel et bien modifié la Loi sur Investissement Canada afin d'y ajouter des dispositions visant à protéger la sécurité nationale. Cependant, lorsque nous avons présenté ces modifications, les partis de l'opposition, le NPD en particulier, s'y sont opposés. Ils ont également voté contre l'ajout, dans la loi, de dispositions visant à accroître la transparence et la flexibilité.
Il me semble quelque peu hypocrite que ces députés se plaignent aujourd'hui que le gouvernement ne fasse pas suffisamment pour modifier la loi alors qu'à maintes reprises il a pris des mesures pour l'améliorer et que les partis de l'opposition s'y sont opposés coup sur coup.
Le présent débat repose en fait sur une question d'idéologie. Nous avons d'un côté le Parti libéral qui approuverait les yeux fermés tout investissement qu'on lui proposerait, ce qu'il a fait pendant les 13 années où il a été au pouvoir. De l'autre côté, on trouve un parti qui, en raison de sa position idéologique, s'opposerait à toute proposition d'acquisition par des intérêts étrangers.
Le gouvernement a adopté une approche équilibrée en la matière: le ministre examine, pour chaque transaction, l'avantage net pour le Canada. Voilà, à mon avis, ce que les Canadiens attendent de leur gouvernement, et ce que le gouvernement continuera de faire.