:
Monsieur le Président, je suis ravi de réagir à la motion de la députée de . D'entrée de jeu, j'insisterai, comme le feront mes collègues, sur le fait que nous n'appuierons pas cette motion.
Il est regrettable que, au lieu de débattre d'un important programme gouvernemental, d'un programme gouvernemental essentiel qui doit être mis à jour et modifié, l'opposition tente, une fois de plus, d'induire les Canadiens en erreur.
De notre côté, nous nous demandons si cela est délibéré ou si c'est simplement que l'opposition comprend mal. Après le débat de cet avant-midi, nous craignons que cela soit délibéré. Nous en profiterons pour préciser les modifications apportées afin de rappeler aux Canadiens qu'elles sont nécessaires. Nous nous attacherons aux mesures qui sont réellement mises en oeuvre pour que les Canadiens qui ont un emploi et qui craignent de le perdre un jour, comme cela nous arrive tous de temps en temps au cours de notre carrière, et ceux qui n'en ont pas, comprennent ces modifications et la façon dont elles pourraient les aider à reprendre le travail plus rapidement lorsqu'ils ont besoin de toucher des prestations d'assurance-emploi.
Examinons d'abord le climat économique dans son ensemble.
[Français]
La performance économique de notre pays a continué d'être bonne en 2012. En effet, près de 900 000 nouveaux emplois ont été créés de juillet 2009 à mars 2012. On en parle souvent.
Toutefois, ce qui n'est pas reconnu partout au pays, c'est que ça représente de loin la plus forte croissance de l'emploi parmi les pays du G-7. Le Canada est devenu, sous le gouvernement de ce Parti conservateur, un moteur de création d'emplois parmi les économies avancées des pays industrialisés.
Ce qui est récent et qui a été ajouté au bilan économique de notre pays, c'est que l'OCDE et le FMI ont récemment donné des volets et des analyses qui présentent des perspectives à plus long terme de l'économie canadienne très encourageantes. Elles veulent dire que, pendant des décennies à venir, si on continue les politiques actuelles et qu'on continue à les mettre à jour, on a toutes les chances — peut-être les meilleurs chances au monde — de créer des centaines de milliers, sinon des millions, de nouveaux emplois pour les générations à venir.
Lorsqu'on entend l'opposition, on est souvent en train de perdre de vue les secteurs qui créent les emplois les plus nombreux depuis les trois dernières années. Seulement au cours des 18 derniers mois, le secteur manufacturier, le secteur des finances et le secteur de la fabrication de métaux ont été parmi les secteurs les plus créateurs d'emplois et les plus forts au Canada. Malgré tous leurs efforts, nos partenaires et nos concurrents d'autres pays présentent des bilans beaucoup moins positifs de leurs propres économies.
Notre prospérité économique dépend donc de notre capacité à relever les défis émergents et croissants du marché du travail.
[Traduction]
Voilà pourquoi le Plan d'action économique de cette année continue de privilégier un plan à long terme pour favoriser l'emploi, la croissance économique et la prospérité à long terme, ce qui n'est pas facile. Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie qu'il faut faire en sorte que nos marchés financiers fonctionnent bien, qu'ils soient concurrentiels et qu'ils attirent des capitaux du monde entier. Cependant, nous devons aussi veiller à ce que notre marché du travail fonctionne bien, que les gens soient en mesure de changer de secteurs lorsqu'ils doivent le faire et qu'ils se recyclent pour occuper de nouveaux emplois lorsqu'ils perdent le leur ou que les entreprises font faillite, comme c'est parfois le cas. Continuons de trouver les bonnes personnes avec la bonne expérience de travail pour combler les lacunes de compétences et contrer les pénuries de main-d'oeuvre auxquelles le Canada est aujourd'hui confronté.
Il ne s'agit pas d'enjeux pour les décennies à venir, mais bien d'enjeux actuels. Si ces questions ne sont pas réglées, elles nuiront à la prospérité future du Canada. Le premier enjeu est celui de la pénurie grandissante de main-d'oeuvre. C'est un paradoxe qui préoccupe beaucoup notre gouvernement. Il y a trop de chômeurs au Canada, mais des dizaines de milliers d'emplois à pourvoir, des centaines de milliers selon certaines estimations.
[Français]
Il est primordial de faire connaître aux Canadiens les emplois disponibles dans leur communauté et dans leur région, afin de soutenir la croissance et la productivité ainsi que la qualité de vie des Canadiens.
[Traduction]
C'est ce qu'on a toujours fait dans notre pays. Les emplois d'aujourd'hui ne sont pas ceux qu'occupaient nos parents et nos grands-parents il y a 50 ou 80 ans. Nous nous sommes toujours adaptés. Nous avons toujours évolué. Nous sommes passés de la scierie à l'usine puis à l'entreprise de logiciels. C'est ainsi que l'économie canadienne conserve sa vigueur. C'est pourquoi les précisions conformes au bon sens que nous apportons à l'assurance-emploi font que ce programme conserve sa souplesse et son équité, et qu'il aide les Canadiens à trouver des emplois sur le marché du travail de leur localité.
Ce que nous voulons, c'est faire en sorte que le marché du travail fonctionne mieux. Nous savons que les Canadiens veulent travailler. Nous savons aussi que certains Canadiens ont du mal à trouver du travail, particulièrement pendant la saison creuse, dans les régions qui dépendent des industries saisonnières. Pour ceux qui ne peuvent pas travailler, nous avons de bonnes nouvelles. L'assurance-emploi sera toujours là pour les aider, comme elle l'a toujours été, malgré ce que prétend l'opposition. Nous le répéterons aussi souvent qu'il le faudra, à la Chambre comme à l'extérieur. Les propos alarmistes ne tromperont pas les Canadiens.
Dans bien des cas, les Canadiens ignorent que des emplois sont disponibles dans leur région et ne connaissent pas les emplois qui correspondent à leurs compétences. Voilà l'élément essentiel de cette réforme: il s'agit de mieux informer les Canadiens. Comment l'opposition peut-elle ne pas être d'accord? Nous allons contribuer à jumeler les travailleurs disponibles et les emplois qui leur conviennent dans leur propre région.
À partir de janvier, donc le mois dernier, nous avons commencé à envoyer deux fois par jour des alertes-emploi aux Canadiens qui touchent de l'assurance-emploi. Et ça marche.
L'autre jour, j'ai pris un taxi dont le chauffeur était un jeune Canadien qui vient d'obtenir son baccalauréat en arts et qui ne travaille pas dans le domaine où il aimerait travailler. Je lui ai signalé le site Web www.travailleraucanada.gc.ca. Les gens d'en face devraient en prendre note. Voilà un site qui méritera d'être consulté, particulièrement après 2015. Mon chauffeur l'a consulté en ma présence, et il y a trouvé trois ou quatre emplois dans son domaine et dans sa région. Je ne sais pas s'il en a accepté un. Il est chauffeur de taxi. À lui de choisir.
Le régime fonctionne bien. L'information est disponible en ligne. Nous l'avons centralisée. Les chômeurs qui touchent l'assurance-emploi reçoivent cette information. Ils sont tenus d'en prendre connaissance et de faire les démarches nécessaires. C'est une bonne chose. Le marché du travail n'en fonctionnera que mieux.
Nous avons également établi un lien entre le programme d'assurance-emploi et le Programme des travailleurs étrangers temporaires afin que les Canadiens aient la priorité pour accéder aux emplois disponibles dans leur région. Nous sommes tous reconnaissants envers le des efforts qu'il a déployés dans ce domaine.
Néanmoins, nous savons aussi que de nombreuses régions font face à de véritables pénuries de main-d'oeuvre qui menacent la relance économique. Par expérience personnelle, je peux dire à mes collègues que de nombreuses régions connaissent des pénuries chroniques de main-d'oeuvre dans des métiers spécialisés ou de spécialisation réduite. C'est pourquoi, en plus de l'information supplémentaire concernant les emplois locaux, nous avons précisé ce que signifie un emploi convenable et une recherche raisonnable d'emploi. On va ainsi aider les Canadiens actuellement prestataires de l'assurance-emploi à comprendre leurs responsabilités en période de prestations.
[Français]
Une meilleure utilisation de la main-d'oeuvre du Canada et un marché du travail plus souple, voilà ce qui nous aidera à assurer notre croissance économique à long terme.
[Traduction]
Soyons clairs, le programme d’assurance-emploi a toujours exigé que les prestataires canadiens se cherchent un emploi. Nous comprenons que chaque région du pays est différente avec divers niveaux de possibilités économiques selon les saisons et le cycle économique. D’une décennie à l’autre, d’un siècle à l’autre, cela a toujours varié au Canada. Nous savons aussi que chaque personne vit une situation unique, et nous en tiendrons également compte. Nous ne demandons pas aux prestataires d’assurance-emploi de déraciner leur famille pour accepter un emploi ailleurs au pays ou même dans leur province. Nous ne leur demandons pas d’occuper des emplois bien en deçà de leur niveau de compétence. Nous ne forçons pas les gens à accepter une rémunération inférieure ou de mauvaises conditions de travail.
Si on examine le PIB par habitant au Canada au cours des six ou sept dernières années, depuis que notre gouvernement est au pouvoir, on se rend compte qu’il a augmenté. Les inégalités du revenu selon le coefficient de Gini ne s’accroissent pas, comme c’est le cas ailleurs dans le monde. Elles se maintiennent et s’améliorent même à certains égards. Nous créons des possibilités. Nous offrons aux gens de meilleures possibilités et une meilleure qualité de vie. Nous ne forçons pas les gens à accepter de bas salaires. S’ils ne peuvent pas trouver de travail, le régime d’assurance-emploi sera là pour eux, comme il l’a toujours été. Grâce aux modifications, nous veillons à ce qu'il soit préférable pour les Canadiens de travailler plutôt que d'être au chômage. Le fait demeure que les prestataires d’assurance-emploi doivent se chercher un emploi.
Le programme pilote de cinq semaines supplémentaires a été créé en 2008, puis prolongé en 2010. L’intention a toujours été que ce programme soit une mesure temporaire en vue de soutenir les Canadiens pendant le creux de la récession. Dès que les conditions économiques ont commencé à revenir à la normale, nous avons laissé ce programme expiré. En fait, dans deux ou trois régions bénéficiant du programme pilote, nous y avons mis un terme plus tôt, parce qu’elles avaient connu 12 mois consécutifs avec un taux de chômage inférieur à 8 %. D'ailleurs, dans l’une de ces régions, le taux de chômage s'est maintenu à presque 5 % pendant une longue période. Nous en avons donc tenu compte.
Nous continuerons d’aller de l’avant avec des politiques qui comptent aux yeux des Canadiens en mettant l’accent sur leurs priorités, c'est-à-dire les emplois, la croissance, la prospérité à long terme et, comme il en mentionné dans la motion d’aujourd’hui, un marché du travail plus efficace et mieux adapté.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de , mon voisin.
Je me lève à la Chambre aujourd'hui pour prendre la parole en faveur de la motion déposée par ma collègue de , porte-parole de l'opposition officielle néo-démocrate en matière d'assurance-emploi.
Plusieurs de mes collègues issus de différentes régions du Québec et du Canada prendront aujourd'hui la parole sur le sujet de cette motion. Je me joins à eux aujourd'hui pour souligner que les effets néfastes de la réforme conservatrice de l'assurance-emploi se font aussi sentir à Montréal.
Depuis les compressions annoncées par les conservateurs et leur entrée en vigueur le mois dernier, j'ai reçu des centaines de commentaires des résidants de ma circonscription, . Chez nous, on trouve inacceptable cette réforme qui compromet le bien-être de la communauté déjà fortement affectée par le chômage et les annonces de fermetures d'usine.
Au cours des deux prochaines années, plusieurs autres centaines d'emplois bien rémunérés seront perdus, notamment lors de la fermeture de l'usine Mabe.
Que dira la ministre à ces travailleurs et travailleuses spécialisés et bien payés de l'Est de Montréal? De partir de Montréal pour aller chercher un emploi à Fort McMurray? D'accepter un emploi chez Tim Hortons?
Les changements apportés à la Loi sur l'assurance-emploi ne tiennent pas compte des réalités des marchés de l'emploi régionaux et des industries saisonnières et nuisent aux travailleurs et aux communautés.
Bien que ce ne soit pas à la même hauteur que les citoyens des circonscriptions de l'Est ou du Nord du Québec, Hochelaga a aussi ses chauffeurs d'autobus, ses enseignants occasionnels, ses travailleurs de la construction, ses travailleurs de services de garde ou ses employés du jardin botanique qui travaillent de façon saisonnière et qui seront visés par la réforme conservatrice en tant que prestataires fréquents.
Montréal regorge aussi de travailleurs de l'industrie touristique et de musées, j'en sais quelque chose, qui seront considérés comme des prestataires fréquents, avec les conséquences qui s'y rapportent.
En effet, ces travailleurs, qui ont la plupart du temps demandé plus de trois fois des prestations d'assurance-emploi et qui en ont touché pendant plus de 60 semaines au cours des cinq dernières années, auront à chercher un emploi similaire dont le salaire correspond à 80 % de leur salaire antérieur. Au bout de six semaines de prestations, ils devront accepter tout travail pour lequel ils sont qualifiés et dont le salaire correspond à 70 % de leur salaire antérieur.
Toutefois, même si la réforme s'attaque plus durement aux prestataires fréquents, tous les travailleurs sont visés.
En effet, en imposant à tous les chômeurs l'obligation d'accepter un emploi moins bien rémunéré que leur emploi précédent, le gouvernement exerce une pression à la baisse sur les salaires, ce qui aura un effet néfaste sur toute l'économie du pays. En exigeant des chômeurs qu'ils acceptent un emploi loin de leur domicile, les conservateurs leur demandent de faire un choix entre faire de longues distances pour aller au travail ou perdre leurs prestations.
Il y a quelque chose d'illogique dans le fait de demander à un chômeur qui n'a pas les moyens de se payer une voiture de s'en acheter une pour aller travailler loin de chez lui, alors qu'on lui impose aussi une réduction de salaire.
Le véritable problème, c'est qu'il n'y a pas assez d'emplois.
Pas plus tard qu'hier, en réponse à la question de ma collègue de sur l'augmentation des inégalités sociales au Canada et sur notre mauvais rendement en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté, la a dit:
[...] le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté est de créer des emplois et que des gens compétents les occupent.
C'est le genre de chose que les ministres du gouvernement devraient vraiment éviter de dire pour cacher leur propre incompétence. En effet, il y a au Canada 300 000 chômeurs de plus que lors de la récession de 2008.
Les conservateurs essaient de nous faire croire qu'ils ont créé un nombre incalculable de nouveaux emplois, mais les faits parlent d'eux-mêmes. Il y a aujourd'hui plus de 1,4 million de Canadiens sans emploi pour environ 270 000 emplois disponibles, ce qui fait cinq chômeurs pour chaque emploi.
On constate que 14,1 % des Canadiens âgés de 15 ans à 25 ans sont au chômage. On observe aussi qu'à l'heure actuelle, seulement quatre chômeurs sur dix reçoivent des prestations d'assurance-emploi, ce qui constitue un creux historique. C'est pire que ce qu'ont fait les gouvernements Mulroney, Chrétien et Martin, pourtant champions incontestés du saccage du régime d'assurance-chômage, de son détournement et du vol de la caisse. C'est vraiment inacceptable.
Quoi que la ministre essaie de nous faire croire sur les modifications apportées par les conservateurs dans leurs projets de loi mammouth, qu'on se comprenne bien: quand on resserre les règles d'admissibilité aux prestations d'assurance-emploi en forçant les chômeurs à accepter n'importe quel emploi, qu'il soit éloigné de leur domicile ou moins bien rémunéré que leur emploi précédent, on appelle ça une réforme.
Comme si tout cela n'était pas assez, on apprenait, pas plus tard que vendredi dernier, le 1er février, que les enquêteurs de Service Canada se voyaient imposer des quotas pour couper des prestations d'assurance-emploi.
Cette journée-là, j'ai questionné la à la Chambre en lui rappelant que les fonctionnaires de Service Canada étaient là pour venir en aide aux demandeurs et non pour les traquer comme des criminels. Tout ce que la ministre a trouvé à me répondre, c'est:
[...] en ce qui a trait au système d'assurance-emploi, il est très important de noter que le NPD appuie encore une fois ce qu'on appelle en anglais les bad guys.
Alors, si j'ai bien compris la ministre, quand on lui demande d'arrêter de traiter les chômeurs comme des criminels et de présumer qu'ils sont des fraudeurs afin de faire de la récupération sur leur dos et sur celui de leur famille en imposant des quotas aux enquêteurs de Service Canada, tout ce qu'elle trouve à nous répondre, c'est que le NPD défend les bad guys.
Je vais donc profiter de l'occasion pour rappeler à la ministre ce qui suit: le NPD sera toujours là pour défendre les familles canadiennes et pour s'opposer aux politiques conservatrices qui créent plus de personnes dans le besoin qu'elles n'en aident en détruisant le filet social que nous nous sommes donné.
La réponse de la ministre démontre toute l'arrogance des conservateurs et le manque de respect du gouvernement pour les chômeurs et les travailleurs. Leurs réformes punitives démontrent clairement la perception négative et stéréotypée qu'ont les conservateurs des bénéficiaires de l'assurance-emploi.
Ce n'est pas tout. Questionnée par la suite par des journalistes au sujet des quotas de coupes de prestations donnés aux enquêteurs, la ministre a rétorqué qu'il n'existait pas de quota, mais qu'il s'agissait plutôt d'objectifs. Est-ce que quelqu'un à la Chambre voit vraiment la différence entre un quota et un objectif de coupe? Pour ma part, j'y ai passé toute la fin de semaine et je n'en vois vraiment pas. On joue avec les mots.
Une autre chose inquiétante, mais qui devient de plus en plus une habitude pour ce gouvernement, consiste à refiler la facture aux provinces. En effet, même si l'assurance-emploi est une compétence du Parlement fédéral, les régimes d'indemnisation de dernier recours, eux, sont sous la responsabilité des provinces.
Or qu'arrive-t-il lorsque le gouvernement fédéral restreint l'admissibilité à l'assurance-emploi en imposant aux chômeurs des conditions démesurées pour maintenir leurs prestations et en imposant des quotas de coupes aux enquêteurs de Service Canada? Eh bien, ce sont les provinces qui se retrouvent à payer la note.
Après sa loi omnibus de réforme du Code criminel et son refus de s'engager à renouveler les ententes à long terme pour le logement social, c'est maintenant par son refus d'indemniser le chômage qu'il a lui-même créé que le gouvernement refile la facture aux provinces.
Je ne le répéterai jamais assez souvent: l'assurance-emploi est une assurance de laquelle les travailleurs et les travailleuses doivent pouvoir se prévaloir en cas de perte d'emploi. C'est un filet social que les travailleurs et les entreprises ont payé. L'argent de la caisse d'assurance-emploi, ce n'est pas l'argent du gouvernement.
J'invite les députés de la Chambre à voter en faveur de la motion de ma collègue de , en espérant que le gouvernement entendra finalement raison quant à sa gestion de ce dossier. Dans le cas contraire, c'est le NPD qui annulera ces réformes insensibles de l'assurance-emploi imposées par le gouvernement conservateur en 2015, lorsqu'il aura mis les conservateurs au chômage.
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Monsieur le Président, l'année 2012 a été dramatique quant à l'économie des régions ressources au Canada. Mon comté, Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, est un bel exemple démontrant jusqu'à quel point les réformes de l'assurance-emploi auront un effet néfaste, même destructeur pour les régions ressources.
Je veux souligner que beaucoup de changements ont eu lieu à l'assurance-emploi. L'un d'eux concerne la question du travail convenable. Un autre vise à demander aux gens de se déplacer à une distance de leur domicile pouvant représenter une heure de trajet pour trouver un emploi qui pourrait même ne pas être convenable, selon leur historique d'emploi.
Je veux souligner que, en région, le fait de faire un trajet d'une heure, l'hiver, n'est pas évident. On pourrait même mettre en danger la vie des prestataires. J'espère que ce n'était pas l'intention des conservateurs, mais on peut en douter. Les gens sont mal pris dans les régions ressources. Il n'y a tout simplement pas suffisamment d'emplois pour combler la demande de tous les chômeurs, l'hiver. On ne peut pas faire abstraction du fait que, quand on essaie d'aller chercher de l'emploi et qu'il n'y en a pas, cela crée de la misère.
Le fait qu'on veuille supprimer le projet-pilote concernant le trou noir va vouloir dire que les gens en région ressource, en grande partie, vont se retrouver sans aucun revenu, pendant cinq semaines. Si on ajoute le fait qu'il y a une suspension automatique de deux semaines au début d'une période de prestations, on parle d'une absence de revenu totale de sept semaines par année. On ajoute à cela le fait que les conservateurs ont décidé de couper le nombre de semaines que les prestataires peuvent aller chercher. On voit maintenant que le trou noir va s'allonger. Au lieu de reconduire un projet-pilote sur le trou noir qui va répondre aux besoins, on l'enlève complètement. On est en train d'aller carrément à reculons.
Je veux souligner que ce ne sont pas seulement les gens qui ont de la difficulté à trouver de l'emploi qui seront touchés. Les employeurs le seront aussi, au printemps. Si la main d'oeuvre fait comme ce que les conservateurs n'arrêtent pas de dire — ils essaient de faire en sorte que les chômeurs puissent aller chercher des emplois —, c'est certain que les gens ne vont pas trouver ces emplois en Gaspésie; ils vont peut-être les trouver en Alberta.
Si c'est vraiment ce que les conservateurs veulent, je veux leur poser une question. Que va-t-il arriver au printemps, quand il y aura une pénurie de main-d'oeuvre dans mon comté, que l'industrie touristique se retrouvera avec un nombre insuffisant d'employés et que les capitaines pêcheurs se retrouveront sans aides-pêcheurs? Aux gens qui aiment les cocktails aux crevettes, je peux leur dire qu'ils auront de la difficulté à en trouver, parce qu'il n'y aura pas de pêcheurs qui pourront aller chercher les crevettes.
Je veux que vous compreniez qu'il y a une raison pour laquelle, dans les régions avec du travail saisonnier, les gens restent sur place. C'est justement pour que les industries touristique, de la pêche et forestière puissent rouler pendant les saisons qui s'imposent et qui sont les saisons autres qu'hivernales.
Notre économie va perdre de la main d'oeuvre, des familles et une richesse, ce qui sera irrécupérable. Même les conservateurs peuvent comprendre que si on chasse les gens de nos comtés, c'est une perte grave. Il faut vraiment penser à la misère qu'ils vont créer dans des comtés de régions éloignées, ou dans toutes les industries de travail saisonnier qui se trouvent aussi dans les régions urbaines. C'est un aspect qu'ils ne se sont pas attardés à étudier.
S'il y a quelque chose que je reproche vraiment à ce gouvernement conservateur, c'est son absence presque totale de consultation. Les conservateurs rédigent des projets de loi sans consulter et ils ne sont pas prêts à les modifier. Ils ne veulent pas le faire, ni en comités parlementaires ni en allant dans les régions pour parler aux gens, justement, de leurs projets de loi. Ils ne le font tout simplement pas.
On a des changements très importants à l'assurance-emploi, mais je me fais dire par des fonctionnaires que Service Canada ne les a pas expliqués. Or les gens sont censés connaître la loi. Alors ça fait vraiment dur. Les prestataires ont le droit d'être renseignés. Jusqu'à présent, Service Canada a fait un très mauvais travail pour ce qui est d'expliquer les changements. Finalement, il revient à mon bureau de député de renseigner les gens de mon comté concernant les changements à l'assurance-emploi. Le gouvernement n'a même pas le gros bon sens d'expliquer les changements qu'il amène aux gens. Je voulais dire le culot, mais j'ai préféré utiliser le terme gros bon sens. Donc, au lieu de cela, il nous donne des extraits sonores pour nous faire croire que tout est beau. Tout n'est pas beau.
Par contre, on peut voir qu'une mobilisation très importante commence à se former dans les régions. Des milliers de gens ont manifesté au cours des dernières semaines. Des gens ont manifesté hier et d'autres manifestent aujourd'hui. Ils manifesteront aussi dans les journées et les semaines à venir. Les gens sont très préoccupés par les modifications apportées à l'assurance-emploi et n'ont d'autre choix que de manifester dans les rues, car malheureusement, les conservateurs ne prennent pas le temps de consulter les gens.
Je pourrais parler du député de , qui pense réellement que les gens sont contre la réforme de l'assurance-emploi parce qu'ils sont très pressés d'aller à la chasse. Franchement, c'est une façon de traiter les gens de niaiseux. Je pense que les gens ont droit à un peu plus de respect que ce que les conservateurs leur ont démontré jusqu'à maintenant.
Dans l'Est du Québec, les nombreuses mobilisations ont engendré des répercussions. La ministre a dû — malheureusement pour elle, peut-être — reculer sur un des aspects de la réforme de l'assurance-emploi, soit le projet-pilote pour les gens travaillant en période de prestations.
Dans le passé, on avait le droit d'aller chercher jusqu'à 40 % de plus pendant une période de prestation. Avec la réforme de 2012, on a décidé qu'on éliminait ce projet-pilote pour le remplacer par un autre, qui faisaient perdre aux gens 50 % de leur revenu à la minute même où ils allaient travailler.
La principale conséquence de ce nouveau projet-pilote, c'est que les gens refusent de travailler quand un emploi se présente. C'est tout à fait le contraire de ce que les conservateurs essaient de nous faire croire. Au lieu d'amener les gens sur le marché du travail, ils empoisonnent le travail au point que les gens refusent de travailler. Ce n'est pas une façon de monter un projet-pilote.
Si le gouvernement avait pris la peine de consulter les gens, il aurait peut-être vu que cela ne fonctionnait pas. Heureusement, la ministre a décidé d'annoncer un recul après que d'importantes mobilisations aient eu lieu dans l'Est du Canada. Elle a annoncé un recul qui permet aux gens qui le veulent de retourner à l'ancien régime et d'aller chercher 40 % de leur revenu.
Dans mon comté, les employeurs sont très contents, car les gens commencent à retourner au travail. C'est cela qu'on veut, on veut que les gens travaillent. Cependant, la réforme annoncée par les conservateurs aura l'effet contraire. Elle empêche les gens d'aller chercher du travail. C'est vraiment impressionnant de voir à quel point les conservateurs ont bâclé leur réforme de l'assurance-emploi.
Néanmoins, le fait qu'on ait maintenant un choix est intéressant. Les gens peuvent aller chercher le 40 % de leur revenu, s'ils le veulent. Le problème, c'est que les conservateurs ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour rendre le nouveau projet-pilote de travail en période de prestations le plus néfaste et le plus difficile possible.
Au lieu de remplir les fameuses cartes de l'assurance-emploi par le biais du système téléphonique ou informatique, il faut retourner à l'ancien système de cartes manuelles, ce qui va évidemment occasionner des délais importants.
De plus, il faut communiquer avec Service Canada pour faire un choix sciemment. En d'autres mots, on prend le téléphone, on compose le numéro de Service Canada et on reste au téléphone pendant des heures. Personne ne répondra à l'appel, car le gouvernement a tellement sabré dans les services offerts par Service Canada que la main-d'oeuvre n'est pas suffisante pour répondre aux besoins de l'assurance-emploi. Cela ne fonctionne tout simplement pas.
Les conservateurs essaient de faire des économies sur le dos des travailleurs en supprimant les postes des gens qui traitent les dossiers liés à l'assurance-emploi. Malheureusement, cela crée une situation où le service n'y est pas et les gens ne peuvent pas voir s'ils devraient choisir l'ancien régime ou non, car les agents n'ont pas le temps d'évaluer leur dossier.
J'ajouterai ceci: selon les nouvelles règles, il faut faire la preuve de toutes les recherches d'emploi qui ont été faites. Si on reste au téléphone toute la journée, on aura de la difficulté à faire la preuve que l'on est à la recherche d'un emploi.
On fait vraiment exprès pour que les gens ne reçoivent plus d'assurance-emploi. Il faut aussi se poser la question pour savoir si on pense que les provinces sont responsables de ramasser le gros dégât du fait que les gens ne sont plus capables de recourir à l'assurance-emploi. Autrement dit, les gens réclameront de l'assistance-sociale ou déménageront dans une autre région du pays.
Le projet de loi est mal préparé. Tous les projets de loi qui concernent l'assurance-emploi ont été conçus pour nuire aux prestataires et aux employeurs. Si les conservateurs avaient pris le temps de consulter les gens, on aurait peut-être eu une réforme qui a de l'allure, mais ils ne l'ont pas fait. Ce qu'ils devraient faire maintenant, c'est de mettre à la ferraille toutes les réformes de l'assurance-emploi de 2012, de recommencer à zéro et de demander de vraies consultations.
Je leur suggère de venir dans mon comté, de demander aux gens ce qu'il faut faire pour s'assurer de donner accès à des emplois et d'en créer. Comment on peut aller de l'avant avec un programme d'assurance-emploi qui va aider les employeurs et les employés? Comment créer une situation de plein emploi dans les régions-ressources, comme la mienne, où une absence d'emploi est remarquée surtout lors des saisons hivernales?
C'est ce qu'il faut faire. Il faut consulter la population. Malheureusement, les conservateurs semblent carrément incapables de le faire. Finalement, je propose qu'ils démissionnent en masse. On pourrait ainsi, à la suite d'une élection, avoir un vrai gouvernement avec des députés qui répondent vraiment aux besoins.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
J'ai le plaisir de prendre la parole au sujet de la motion qui demande au gouvernement d’annuler les changements dévastateurs qu’il a apportés au programme d'assurance-emploi et de rétablir le projet pilote des cinq semaines supplémentaires. J'appuie sans réserve ces deux demandes.
Les changements que les conservateurs ont apportés à l'assurance-emploi sont peu judicieux, car ils pénalisent les travailleurs saisonniers. Je tiens à souligner qu'ils font aussi du tort aux industries saisonnières et qu'ils nuiront à l'économie saisonnière du Canada. Mentionnons que cette économie produit environ 20 % de nos exportations et qu'elle représente un part considérable de notre PIB. Or, les industries saisonnières ont besoin de travailleurs qualifiés. Pour que les industries et les entreprises saisonnières survivent, prospèrent et contribuent à l'activité économique du Canada, il faut comprendre qu'elles doivent pouvoir compter sur le retour des travailleurs qualifiés qu'elles emploient.
L'exploitation agricole voisine de la mienne est une entreprise de plusieurs millions de dollars. Elle emploie trois employés à l'année et trois employés saisonniers. Ces employés saisonniers reviennent y travailler depuis 10 à 15 ans, selon le cas. Ils savent faire fonctionner une machine valant 300 000 $ et ils connaissent bien l'entreprise. Mon voisin les embauche parfois deux jours par semaine pendant l'été. De cette façon, ces travailleurs qualifiés sont déjà prêts à travailler pour lui à la saison suivante.
Les sanctions punitives que le gouvernement met en place avec les changements à l'assurance-emploi toucheront cette personne de façon importante. Ses employés perdront la moitié de chaque dollar gagné durant leurs deux jours de travail. C'est une sanction. Ils veulent travailler. Ils veulent gagner davantage. Ils veulent dépenser l'argent qu'ils gagnent dans l'économie, et le gouvernement les en empêche avec ces changements.
Je vois que la secrétaire parlementaire fronce les sourcils. J'aimerais qu'elle vienne rencontrer certaines de ces personnes. Le fait est que si ces gens sont pénalisés, ils devront se demander s'ils doivent rester ou non dans leur collectivité, quitter ou non leur famille, aller travailler ou non à Fort McMurray ou ailleurs. Cette situation a deux résultats: elle touche la collectivité et elle touche l'entreprise de cet agriculteur. Elle a aussi un troisième résultat: elle touche les familles. L'ensemble de l'économie serait atteint.
Ces changements ont été apportés, et je regarde encore une fois la secrétaire parlementaire, sans que les provinces aient été consultées. Il n'y a pas eu ici de véritables audiences. Aucune analyse coûts-avantages n'a été effectuée sur le plan économique. J'estime que ces changements non seulement nuisent aux travailleurs, mais ils menacent aussi nos industries saisonnières et les entreprises qui y exercent leurs activités.
Je trouve particulièrement étrange, et j'ai écouté beaucoup d'intervenants ici aujourd'hui, que les propos des députés ministériels n'aient absolument aucun rapport avec la réalité vécue sur le terrain par les gens touchés par ces changements. Les députés conservateurs d'arrière-ban sont très braves lorsqu'il s'agit de prendre la parole ici et de débiter les arguments du gouvernement, ou ceux que la secrétaire parlementaire leur permet de débiter. Cependant, ils semblent très réticents à expliquer ces changements au-delà de ces murs.
J'aimerais citer le Times & Transcript de Moncton. Un article intitulé « Les syndicats réclament des rencontres sur l'assurance-emploi », paru le samedi 2 février 2013, dit ceci:
Une nouvelle coalition de syndicats et de groupes anti-pauvreté du Nouveau-Brunswick demandent aux huit députés conservateurs de la province d'organiser des rencontres publiques pour expliquer les changements controversés apportés à l'assurance-emploi.
L'article indique ensuite que la plupart des députés conservateurs évitent les rencontres de ce genre.
En fait, jeudi soir dernier, j'ai participé à une rencontre à Alberton, à l'Île-du-Prince-Édouard. Elle avait été convoquée par des gens inquiets des changements à l'assurance-emploi et se tenait dans la circonscription de la . Les travailleurs saisonniers ont exprimé de nombreuses inquiétudes. J'ai été très troublé par les premiers commentaires de l'animatrice de la réunion. Elle a pris le micro et demandé aux représentants des médias de ne prendre aucune photo des gens qui parleraient aux micros, parce que les participants lui avaient dit craindre que RHDCC puisse exercer des représailles contre eux, s'ils étaient photographiés.
Nous sommes au Canada. Les gens ne devraient pas être paralysés par la peur dans notre pays, mais c'est pourtant ce qui se produit. C'est ce que nous répètent constamment les gens qui nous téléphonent ou viennent à notre bureau.
La secrétaire parlementaire semble trouver cela amusant, mais ce n'est pas drôle du tout. C'est ce que les gens nous disent quand ils nous téléphonent.
Des voix: Oh, oh!
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Monsieur le Président, c'est un plaisir d'intervenir à la Chambre en faveur de la motion sur l'assurance-emploi. Venant d'une région rurale de notre grand pays, je reconnais l'importance de ce régime pour beaucoup de travailleurs saisonniers. Les milliers de travailleurs des usines de transformation du poisson dans ma circonscription comptent sur l'assurance-emploi pour passer l'hiver.
Ce n'est pas par choix qu'ils réclament des prestations; c'est la nature de la région où ils vivent qui les y pousse. C'est pourquoi nous appuyons la motion. Le gouvernement actuel se fiche totalement du programme d'assurance-emploi. C'était plutôt évident il y a quelques années quand la ministre a dit qu'elle ne voulait pas que le régime soit trop lucratif. Je peux dire à la Chambre que, compte tenu des prestations que touchent les employés dont je viens de parler, le régime d'assurance-emploi est loin d'être lucratif.
Le plus exaspérant dans tout cela, c'est que la ministre a affirmé, lorsqu'elle a annoncé les nouvelles mesures, qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter parce qu'elles toucheraient seulement environ 1 % des prestataires de l'assurance-emploi. Cette déclaration était totalement fausse et trompeuse. Cela voudrait dire que les changements toucheraient quelque 5 000 personnes, mais devinez quoi? Ils ne touchent pas 5 000 personnes, mais plutôt des dizaines de milliers de personnes. Voilà ce qui dérange le plus les gens et les met en colère. Ils ne peuvent plus croire ce que dit le gouvernement au sujet de l'assurance-emploi.
À l'heure actuelle, l'employeur et l'employé cotisent à part égale à la caisse d'assurance-emploi une somme établie en fonction du salaire. Le gouvernement cherche maintenant à créer trois classes de prestataires, ce qui est totalement insensé. C'est dégradant pour les gens. Comme s'il n'était pas suffisamment difficile de perdre son emploi, on se retrouve maintenant dans l'une des trois classes de prestataires de l'assurance-emploi.
Il n'était pas nécessaire de restructurer les projets-pilotes en cours. Ils étaient en vigueur depuis plus de six ans et fonctionnaient bien. Ils commençaient à régler certains des problèmes. Ils fonctionnaient bien. Les gens savaient ce qu'ils devaient faire. Le député de a cité l'exemple d'une personne qui travaille tout en touchant des prestations; une telle personne pouvait garder 50 % de son revenu. Le gouvernement avait déjà éliminé les facteurs qui dissuadent les gens de travailler.
J’aimerais également répondre au commentaire du député de au sujet du travail au noir. Voilà l’une des raisons pour lesquelles les projets pilotes ont été créés au départ; nous voulions éliminer l’avantage pour les entreprises de faire des transactions au noir. Nous revenons maintenant à cela. C’est comme si on revenait 10 ans en arrière, parce que les entreprises paieront les gens au noir si elles n’arrivent pas à trouver d’employés. C’est mal, et cette pratique ne devrait pas être encouragée.
Le gouvernement veut attraper ceux qui fraudent le système. Cependant, l’obligation existait déjà. Les prestataires devaient se chercher un travail, et on leur demandait de prouver qu’ils avaient bel et bien fait des démarches. Le système existait et fonctionnait bien. Les conservateurs affirment maintenant qu’il y a un groupe, soit les travailleurs saisonniers, qu’ils veulent cibler et forcer à conduire une heure ou une heure et demie pour aller travailler dans un McDonald au salaire minimum. La ministre a elle-même dit que les gens doivent aller travailler au McDonald, ce qui est absolument déplorable.
L’une des modifications qui me dérangent vraiment est le fait de rendre plus difficile l’accès au tribunal de révision. Un tribunal existe. Lorsque des décisions sont prises et que des gens se voient refuser l’accès à l’assurance-emploi, ils ont droit à une audience juste et à un traitement équitable devant le tribunal de révision. Les conservateurs élimineraient tous les tribunaux de révision locaux au pays, perdraient les connaissances locales, les gens qui connaissent les circonstances que vivent les gens, et déplaceraient le tout à Ottawa. C’est bien de tout centraliser au centre du Canada. Toutefois, il nous sera difficile de représenter les Canadiens qui se présenteront devant le tribunal pour faire entendre leur cause.
Il y a une personne à mon bureau qui s'occupe du processus d'appel de l'assurance-emploi pour moi et qui se rend au tribunal de révision et au conseil arbitral. C'est beaucoup de travail. Il consacre beaucoup d'efforts à représenter mes électeurs. J'ignore ce que je ferais sans lui, car il joue un rôle essentiel pour aider ces gens à s'y retrouver dans le processus complexe du tribunal. Or, désormais, nous ne le ferons pas là-bas à Terre-Neuve. Les gens ne pourront pas se représenter eux-mêmes. Tout se fera ici, à Ottawa.
Ce n'est pas l'argent du gouvernement; les employeurs et les employés cotisent eux-mêmes à la caisse. Le gouvernement n'a pas consulté les Canadiens lorsqu'il a apporté les changements. Au fil des ans, les gouvernements ont dilapidé les excédents de la caisse de l'assurance-emploi. À l'heure actuelle, dans notre province, on a besoin de fonds supplémentaires pour la formation, afin d'aider les gens à se recycler et les faire participer aux mégaprojets et à la croissance que nous connaissons à Terre-Neuve. Or, le gouvernement ne met pas un sou dans la formation.
Conduire une heure et demie, c'est très long pour un emploi au salaire minimum. Ces gens veulent travailler. Ils aimeraient bien que l'usine de transformation du poisson de leur localité soit ouverte toute l'année, mais ce n'est pas toujours possible parce que le gouvernement fixe les dates d'ouverture et de fermeture des saisons de pêche. Ils ne peuvent pas travailler à l'usine de transformation du poisson toute l'année. C'est un emploi très exigeant. Ces employés travaillent très fort à l'usine durant la saison de pêche.
Lorsque les employeurs ont des emplois bien rémunérés dans les industries saisonnières, il est important qu'ils puissent compter sur leurs employés pour faire le travail. J'ai un exemple d'une entreprise de transport par autobus, dans ma circonscription. Le propriétaire est une des personnes les plus travaillantes que je connais. Il travaille fort pour s'assurer du succès de son entreprise. Il a un parc d'autobus et il est tributaire de la nature saisonnière ou touristique du travail. Il a besoin de bons conducteurs. Tout récemment, il a perdu un de ses conducteurs, un employé saisonnier. L'employé a reçu un appel de Service Canada; on l'a informé qu'on avait un emploi pour lui et qu'il devait l'accepter.
Que ce soit pour une semaine, deux semaines ou une saison entière, cela fait en sorte que l'employé n'est plus disponible. Le propriétaire avait dépensé 15 000 $ pour former ce conducteur. On ne peut pas prendre quelqu'un dans la rue et lui demander de conduire un autocar. Le gouvernement dit qu'il veut aider les entreprises à survivre et qu'il va aider les entreprises en difficulté. Or, cet employeur a consacré temps et argent pour un bon conducteur d'autobus et maintenant, ce conducteur est parti. Pour cette petite entreprise, tout est maintenant à recommencer. Il lui faudra investir de nouveau 15 000 $ pour un autre employé saisonnier. Ce qui est frustrant, c'est qu'à l'occasion, l'hiver, il est possible qu'on l'appelle pour noliser un autocar pour amener un groupe quelque part, et il ne peut pas appeler cet employé parce qu'on le lui a enlevé.
D'après le député de , le projet pilote encourage ces employés à ne pas travailler. Voici l'exemple d'une employée d'une usine de transformation du poisson. En un mot, l'employée en question a travaillé à l'usine pendant 34 ou 35 semaines et elle s'en est bien tirée. Elle a ensuite reçu des prestations d'assurance-emploi pendant une semaine. On l'a rappelé au travail pour une semaine entière par la suite, période durant laquelle elle n'a touché aucune prestation d'assurance-emploi. Ses prestations ont ensuite été rétablies pour le reste de la saison. Elle a téléphoné l'autre jour pour demander de revenir à l'ancien système, celui du projet-pilote, ce qu'elle croyait pouvoir faire, puisque le gouvernement avait affirmé qu'on donnerait ce choix aux gens. Or, on lui a refusé la possibilité de revenir à l'ancien régime. Pourquoi? Parce qu'elle n'a rien touché alors qu'elle travaillait pendant une période de prestations. Si un travailleur ne touche pas ses prestations, il devient inadmissible à l'ancien régime.
Le gouvernement se plaît à dire que l'économie est fragile. C'est vrai. L'industrie de la pêche est fragile. Cette année, l'employée dont je parle n'aura peut-être pas l'occasion de travailler une semaine entière. Peut-être ne travaillera-t-elle qu'un jour ou deux. Le gouvernement ne la laissera toutefois pas revenir à l'ancien régime d'assurance-emploi. C'est absolument ridicule. Il est déplorable qu'une telle chose puisse se produire.
La confusion règne. Nous avons tenu d'innombrables rencontres avec des employés des usines de transformation du poisson de ma circonscription; ces employés sont consternés de voir combien les modifications au régime de l'assurance-emploi leur sont préjudiciables.
Merci beaucoup, monsieur le Président. C'est un plaisir d'ajouter mon grain de sel au débat sur l'assurance-emploi et de faire part de mon expérience. Je suis prêt à répondre aux questions.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir la chance d'intervenir et de joindre ma voix, de même que celles de mes électeurs, à cet important débat.
D'abord, à mon bureau, c'est à ce problème que mon personnel consacre la plus grande partie de son temps. Les gens téléphonent pour parler de leurs préoccupations. Ce ne sont pas seulement des employés ou des gens qui ont besoin d'aide face au système qui appellent, mais aussi des employeurs.
Récemment, le propriétaire d'une entreprise de pavage de Dartmouth a dit, comme d'autres employeurs, qu'il s'inquiétait du fait que les mesures prises par le gouvernement chassaient littéralement les travailleurs saisonniers de notre région du Canada atlantique.
Ces mesures touchent ce propriétaire d'entreprise ainsi que les pêcheurs, les propriétaires de bateaux et les propriétaires exploitants dont l'entreprise n'est en activité que quelques mois par année. Elles touchent également les propriétaires et les exploitants d'entreprises touristiques en Nouvelle-Écosse, au Canada atlantique et, en fait, partout au pays. Elles ont des répercussions sur les gens du secteur touristique parce qu'il s'agit d'un secteur saisonnier. Elles visent les gens du secteur agricole. Autrement dit, elles se répercutent sur toute l'économie du Canada atlantique.
Nous sommes nombreux à avoir discuté avec les électeurs, les gouvernements et d'autres intervenants dans nos provinces et nos circonscriptions respectives. Ce que nous ne comprenons pas, c'est pourquoi le gouvernement, qui prétend ne vouloir faire aucun tort à l'économie et se concentrer entièrement sur l'économie et la prospérité, proposerait des mesures de ce genre qui ont un effet dévastateur sur l'économie d'une région du pays, notamment celle du Canada atlantique.
Le gouvernement n'a consulté ni les employeurs ni les premiers ministres des provinces. D'ailleurs, le premier ministre de la Nouvelle-Écosse n'a pas manqué d'exprimer sa déception et, bien franchement, son indignation à l'égard du manque de consultation dans ce dossier.
Dans la région de l'Atlantique, plus précisément en Nouvelle-Écosse, l'économie est de nature saisonnière. Il n'y a aucun doute là-dessus. Que ce soit dans l'industrie de la pêche ou dans des entreprises saisonnières comme celle de cet exploitant d'entreprise de pavage, les employeurs comptent sur la disponibilité des gens de la collectivité. Ils investissent de l'argent pour former ces travailleurs parce qu'ils font régulièrement appel à eux.
Le propriétaire de l'entreprise de pavage nous a dit qu'il avait formé ses travailleurs pour s'assurer qu'ils ne se blessent pas au travail. Si ces derniers ne sont pas disponible, il devra alors réinvestir, chaque année, dans la formation des nouveaux employés, s'il a la chance d'en trouver.
J'ai entendu les mêmes préoccupations de la part des propriétaires-exploitants dans l'industrie de la pêche, plus précisément celle de la pêche au homard. C'est un métier très dangereux, si ce n'est un des plus dangereux. Les gens qui travaillent dans ce domaine s'inquiètent du manque de formation en matière de santé et de sécurité.
Avant d'aller plus loin, je tiens à préciser que je vais partager mon temps de parole avec un de mes collègues tout à l'heure.
Un des premiers coups de fil que j'ai reçus provenait d'un capitaine de bateau de pêche qui était préoccupé par la santé et la sécurité de son équipage. Il emploie les mêmes personnes chaque année et ce, depuis de nombreuses années. Quiconque a déjà été à bord d'un bateau qui fait la pêche au homard sait que les déplacements se font très rapidement, que le bâtiment est très instable et que c'est dangereux. Si les gens ne savent pas ce qu'ils font, il courent de très graves risques sur le plan de la santé et de la sécurité.
Ce capitaine a expliqué que cela signifierait non seulement qu'il risquerait de mettre tout le monde à bord en danger parce que des membres de l'équipage n'auraient peut-être pas la formation voulue, mais aussi qu'il devrait engager des frais supplémentaires chaque année pour assurer la formation de ces employés.
C'est ce que l'exploitant de l'entreprise d'asphaltage a dit quand il nous a appelés. C'est aussi ce qu'ont affirmé les agriculteurs. C'est ce que nous avons entendu de la part d'exploitants d'entreprises touristiques, d'auberges, de restaurants et d'autres industries saisonnières.
Le gouvernement a alourdi le fardeau des petits entrepreneurs qui se débrouillent tant bien que mal pour gagner leur vie et qui maintiennent en vie nos localités rurales, celles de la région atlantique, dans le cas qui nous occupe et auquel je m'intéresse particulièrement. Les efforts que le gouvernement déploie pour réduire le chômage auront pour effet de dépeupler des endroits comme la région atlantique. Le gouvernement pénalise non seulement les chômeurs, mais également les petits entrepreneurs de tous les coins des provinces de l'Atlantique.
On m'a demandé de chercher à savoir pourquoi le gouvernement, qui se dit en faveur des entreprises et de la prospérité économique, fait en sorte qu'il y ait des gagnants et des perdants. Pourquoi a-t-il décidé que les perdantes seraient les provinces de l'Atlantique, les petites entreprises et les industries saisonnières?
Les conservateurs ne l'ont pas annoncé dans leur campagne électorale de 2001. Ils n'ont pas dit aux petits entrepreneurs de la région atlantique qu'ils s'en prendraient à eux. Ils ne l'ont pas dit non plus aux chômeurs, ni aux aînés. Pourtant, c'est exactement ce qu'ils font en imposant ces mesures. Toutes les mesures qu'ils ont mises en place concernant l'assurance-emploi pénalisent les travailleurs et les petites entreprises. Pour moi, c'est tout à fait inadmissible.
Les députés savent-ils ce qui se passe ces temps-ci? Je reçois de plus en plus d'appels à mon bureau de gens qui ne parviennent même pas à joindre le numéro sans frais. Les personnes qui essaient de suivre ces règles, qui reconnaissent qu'elles seront punies encore davantage si elles ne suivent pas les règles, ne réussissent même pas à prendre contact avec le bureau de l'assurance-emploi, avec Service Canada. Elles appellent toutes les demi-heures, tous les jours, pour tenter d'obtenir la communication.
Qu'est-ce que ces personnes obtiennent? Un message indiquant qu'elles doivent rappeler lorsque le nombre d'appels sera moins élevé. Les gens qui ont appelé à mon bureau ont dit l'avoir fait, avoir appelé tôt le matin et à la fin de la journée, mais on dirait que cela n'a pas d'importance.
J'ai parlé directement à une demi-douzaine de personnes de ma circonscription, qui m'ont dit qu'il leur a fallu une semaine dans un cas, et une semaine et demie dans un autre pour obtenir la communication après avoir appelé sans relâche.
Les électeurs de , les travailleurs de l'industrie de la pêche à qui j'ai parlé et les gens du Canada atlantique qui m'ont fait part de leurs préoccupations m'ont demandé pourquoi le gouvernement s'en prend aux chômeurs. On me demande pourquoi il s'en prend aux petites entreprises, et en particulier aux industries saisonnières.
Pourquoi le gouvernement tente-t-il de dépeupler le Canada atlantique? Pourquoi a-t-il décidé de ne pas inclure le Canada atlantique dans le Canada prospère qu'il dit vouloir bâtir?
Les électeurs de ma circonscription, les gens de la Nouvelle-Écosse et ceux du Canada atlantique veulent que le gouvernement réponde à ces questions.
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Monsieur le Président, avant de commencer mon discours, j'aimerais remercier mon collègue de de son allocution et de la répartie dont il fait preuve pour défendre les citoyens de sa région.
Comme vous le voyez, je porte à la boutonnière une cocarde en forme de trou noir symbolisant le combat qui s'amorce dans la lutte qui oppose les travailleurs à l'infâme réforme de l'assurance-emploi.
Je profite de l'occasion qui m'est donnée, en cette journée d'opposition, pour faire part de mes inquiétudes et de celles des citoyens que je représente en ce qui a trait aux changements draconiens à l'assurance-emploi qu'a faits le gouvernement conservateur.
Dois-je rappeler à la ministre que les conservateurs n'ont pas consulté les Canadiens et les Québécois sur cet enjeu? Ils n'ont pas non plus parlé de leur intention de restreindre l'assurance-emploi lors des dernières élections.
Vous n'êtes pas sans savoir que cette charge de cavalerie contre l'économie de nos régions et des travailleurs des industries saisonnières suscite la colère et instaure un sentiment profond d'injustice parmi les cotisants à ce régime, qui sont, eux, les véritables propriétaires de la caisse d'assurance-emploi.
Récemment, des manifestations à la grandeur du pays se sont déroulées devant les bureaux de Service Canada. Cette vague de protestation initiée par les conservateurs déferlera sur tout l'Est du pays et sur tout le Canada, tant cette cause est juste et fondée dans ses revendications.
Cette réforme touche tout le monde, non seulement les travailleurs et les entreprises qui y cotisent, mais également l'ensemble de la classe moyenne qui, elle, subira ainsi une migration incontrôlable vers les grands centres.
Le gouvernement conservateur doit reconsidérer sa position quant aux travailleurs saisonniers et cesser de faire croire aux électeurs qu'appauvrir les régions constitue une solution au manque de travail.
J'espère que la nous écoute en ce moment car nous ne comprenons pas le pourquoi de cette furie et de cet acharnement contre nos régions. Pourquoi couper dans un programme qui s'autofinance et ainsi priver des milliers de familles d'une assurance en cas de perte de revenus d'emploi?
La ministre fait preuve d'une grande naïveté, ou encore d'un optimisme aveugle, en prétendant que sa réforme remettra les gens au travail. En fait, ce qu'on observe sur le terrain, c'est une incompréhension malsaine du gouvernement fédéral qui refuse d'admettre les effets pervers de cette réforme, comme l'exode d'une main-d'oeuvre qualifiée et la dissolution du tissu social de nos régions.
La devrait se souvenir ou être plus consciente de l'aspect humain enchâssé dans le titre de son propre ministère. Il me semble bien que dans « ressources humaines » on trouve la notion d'humanité.
La ministre nous dit qu'elle a à coeur de mieux gérer la caisse d'assurance-emploi. Comment? C'est en demandant à ses fonctionnaires de se livrer à une chasse aux sorcières, en leur demandant même des quotas de coupes de 40 000 $ par mois, par enquêteur, alors qu'actuellement, moins de 40 % des demandeurs se qualifient à l'assurance-emploi.
Qu'il y ait quelques fraudeurs me semble envisageable. Ce qui l'est moins, par contre, c'est la propension maladive de ce gouvernement conservateur à se faire juge et partie dans cette affaire et à présumer de la culpabilité de ceux et celles qui ont réellement besoin de ce puissant outil économique qu'est l'assurance-emploi.
Ces quelques cas de fraude valent-ils tout ce remue-ménage? A-t-on besoin de punir à ce point? A-t-on besoin que des régions entières fassent l'objet d'un ratissage si serré que même les gens de bonne foi et des travailleurs honnêtes soient pris dans des filets trop étroits et s'y sentent prisonniers au même titre que ces quelques fraudeurs? La réponse est non.
Il est inhumain que sous le couvert de la justice et de la bonne gestion, la ministre conservatrice rejette sur la majorité d'honnêtes citoyens les conséquences encourues par une minorité d'individus mal intentionnés.
Les priorités du gouvernement ne devraient-elles pas être: qualité de vie, sécurité financière, fierté et économie régionale, dont on a tant entendu parler lors de la dernière campagne?
Sous la réforme actuelle, un travailleur des industries saisonnières est dans la catégorie des utilisateurs fréquents et devient suspect, voire même un bad guy, selon la ministre. À titre d'exemple, désormais, un travailleur qualifié sur la machinerie spécialisée au centre de ski du Mont-Sainte-Anne à Beaupré devra, après deux mois de prestations — c'est-à-dire au début de l'été — accepter tout emploi à 100 km de chez lui, et ce, pour un salaire inférieur.
Dans ce cas, non seulement le travailleur est-il pénalisé, mais aussi l'employeur qui l'a formé car il devra recommencer chaque année à former sa main-d'oeuvre. Les employeurs ne pourront plus accéder à une main-d'oeuvre qualifiée. Plusieurs secteurs d'activité en milieu urbain, comme la construction, l'éducation et les milieux communautaires, seront pénalisés grandement pour recruter et garder leurs employés. Avez-vous pensé aux dépenses supplémentaires pour ces employeurs?
Nous demandons donc aujourd'hui au gouvernement conservateur de rétablir le projet-pilote de 5 semaines supplémentaires pour éviter le trou noir de 17 semaines auquel les travailleurs des industries saisonnières sont confrontés actuellement en Haute-Côte-Nord et à Charlevoix.
Il faut rapidement mettre fin à cette réforme qui, le 6 janvier dernier, a fait assez de dommages. Cette réforme réduit l'accès aux prestations, fait baisser les salaires et pousse les travailleurs de nos régions vers la pauvreté, sans compter que ce sont les provinces qui hériteront de la facture liée aux coûts supplémentaires des programmes sociaux.
Les conservateurs et leur ministre font la sourde oreille depuis maintenant trop longtemps. Ils accusent les travailleurs des industries saisonnières d'être des fraudeurs et, du même souffle, ils affirment que le programme est là pour ceux qui en ont vraiment besoin. Je les invite tous, ces bien-pensants, ces chantres de la vertu, à venir dire face à mes concitoyens que dorénavant on les forcera à faire 200 km de route, qu'ils devront accepter une réduction de salaire de 30 % et qu'ils seront la proie du cheap labor.
Qu'ils viennent dire à ceux qui, par la nature de l'industrie qui les emploie, retourneront au travail au début mai seulement, qu'ils ne sont pas dans le besoin avec leur famille de trois enfants, alors qu'ils viennent de recevoir leur dernière semaine de prestations d'assurance-emploi. Pour eux, c'est le trou noir qui les attend. Ils n'ont pas une cenne pour payer l'épicerie ou le loyer.
L'assurance-emploi est un programme utile et nécessaire dans les régions où l'économie est basée sur le travail saisonnier. Malgré les efforts déjà effectués par les intervenants pour diversifier l'économie, il reste que le tourisme, la pêche, la foresterie et l'agriculture sont les industries au coeur de nos régions et que c'est grâce aux compétences des femmes et des homme qui y travaillent que ces industries peuvent prospérer.
Déjà, en novembre 2011, malgré la nécessité et les recommandations de maintenir les mesures transitoires, le gouvernement conservateur a mis fin à des mesures d'aide financière d'urgence et plus que nécessaires. Il est temps pour le gouvernement conservateur de cesser cet acharnement inutile et de prendre ses responsabilités en main en stimulant l'économie régionale plutôt que de la descendre en flammes.
Les gens de l'Est s'organisent, des tables de concertation régionales non partisanes ont été formées, une coalition a été créée et une rencontre avec la a été demandée récemment. J'espère que la ministre en profitera pour bien comprendre et mieux saisir la réalité de nos communautés.
Je terminerai en réitérant notre demande à ce gouvernement:
Que cette Chambre demande au gouvernement d’annuler les changements dévastateurs qu’il a apportés au programme d'assurance-emploi qui ont pour effet de réduire l’accès aux prestations, de faire baisser les salaires, de pousser les Canadiens vulnérables vers la pauvreté et de transférer aux provinces des coûts supplémentaires; et qu'elle lui demande de rétablir le projet pilote des cinq semaines supplémentaires pour éviter le « trou noir » de l’insécurité financière auquel font face les travailleurs des industries saisonnières et les économies régionales qui dépendent d'eux.
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Monsieur le Président, j'aimerais d'abord revenir sur un point que mon collègue de a soulevé concernant les gens du Canada atlantique et le gouvernement, et qui, selon moi, est erroné. J'aimerais corriger le tir.
Notre gouvernement attache beaucoup d'importance aux formidables Canadiens du Canada atlantique. J'ai été membre des Forces canadiennes. J'ai servi aux côtés de bien des gens formidables de cette région. Tant les hommes que les femmes étaient travailleurs, courageux, honnêtes et patriotiques. Il n'existe pas de meilleurs Canadiens. Je défends la cause de ces personnes remarquables.
J'aimerais aussi faire remarquer que nous avons créé 920 000 emplois depuis la récession, et la plupart d'entre eux sont à temps plein.
Je suis ravi d'avoir l'occasion de réagir à la motion de ma collègue de . Les modifications que nous avons apportées à l'assurance-emploi ont beaucoup fait parler. Il est difficile de dégager des renseignements exacts des allégations intentionnellement trompeuses et exagérées qu'ont soulevées les partis de l'opposition. Je m'attacherai donc à rétablir les faits et à séparer les mythes des faits en ce qui concerne les modifications que notre gouvernement a apportées à l'assurance-emploi.
Notre collègue prétend que les changements apportés à l'assurance-emploi n'étaient pas nécessaires, qu'ils sont, au contraire, nuisibles, qu'ils rendent les prestations inaccessibles aux travailleurs canadiens et qu'ils occasionnent des difficultés financières excessives à bien des gens. Ce sont là des mythes qui ne reposent sur aucun fait. Or, ces idées totalement fausses continuent de se propager. Je comprends pourquoi l'opposition se fait alarmiste, car elle cherche désespérément à obtenir l'appui du public. Par contre, je dirais que ce n'est pas judicieux. De toute évidence, elle ne respecte plus les normes rigoureuses qu'elle s'était fixées lors de la dernière campagne électorale.
Je me propose de réfuter quelques-uns de ces mythes. Rappelons d'abord que les principales priorités du gouvernement sont la création d'emplois, la croissance économique et la prospérité à long terme. Nous avons besoin des compétences et des talents de tous au Canada. Il existe des pénuries de travailleurs et de main-d'oeuvre qualifiée au Canada, que ce soit dans la plupart des régions rurales de notre merveilleux pays ou au coeur des centres urbains. La motion de l'opposition a-t-elle pour but de régler ces problèmes très urgents? Favorise-t-elle la croissance et la prospérité à long terme du Canada? La réponse est carrément non. La motion entretient plutôt cinq grands mythes au sujet de l'assurance-emploi. Je me propose donc d'aborder chacun de ces mythes.
Premier mythe: les changements apportés à l'assurance-emploi feront perdre à des gens leurs prestations. C'est complètement faux. Les personnes qui déploient des efforts raisonnables pour trouver un emploi convenable et qui acceptent les emplois disponibles ne perdront pas leurs prestations d'assurance-emploi. L'assurance-emploi a toujours eu pour but de fournir aux chômeurs un revenu temporaire pendant qu'ils cherchent un nouvel emploi. Il continuera d'en être ainsi.
Ce n'est pas nouveau que des chômeurs qui touchent des prestations régulières d'assurance-emploi ou des prestations de pêcheur doivent chercher du travail pendant une période de prestations. Ce qui est nouveau par contre, c'est que le gouvernement du Canada a pris une série de mesures pour aider les chômeurs canadiens à réintégrer plus rapidement le marché du travail. Que les prestataires vivent dans une grande ou une petite ville, ils ont maintenant accès aux emplois disponibles dans leur région en consultant l'adresse www.travailleraucanada.gc.ca, comme l'a mentionné un peu plus tôt la secrétaire parlementaire. Certains députés ne savaient pas que ce site Web existe. C'est maintenant chose faite. J'espère qu'ils iront le consulter et relayeront l'information à leurs électeurs. J'espère qu'ils le feront.
Les nouvelles règles entrées en vigueur en janvier dernier nous ont permis de préciser les responsabilités des prestataires d'assurance-emploi pendant une période de prestations. Nous avons défini ce qui constitue un « emploi convenable » et une « recherche d'emploi raisonnable ». En fait, ceux qui en ont besoin auront toujours accès à l'assurance-emploi. On s'attend à ce que les chômeurs, à l'instar des travailleurs canadiens, fassent de leur mieux pour trouver un travail.
Deuxième mythe: les industries saisonnières risquent de perdre leur main-d'oeuvre qualifiée en raison des modifications apportées à l'assurance-emploi. C'est faux. Si une entreprise saisonnière paie un salaire équitable à ses employés, il n'y a aucune raison pour que ces derniers ne reprennent pas leur travail lorsque la nouvelle saison débute.
Soyons clairs. L'assurance-emploi ne doit pas servir de supplément de revenu à ceux qui décident de ne pas travailler durant la saison morte, alors que des emplois sont disponibles dans leur région. Les travailleurs saisonniers, à l'instar de toutes les catégories de travailleurs, sont tenus de chercher du travail pendant une période de prestations. Ces modifications n'empêchent pas les travailleurs de retourner chez un ancien employeur lorsque la nouvelle saison démarre. Ils sont libres de le faire. Les nouvelles règles visent à aider les prestataires à réintégrer le marché du travail en précisant comment chercher un emploi convenable et à partir de quel moment il faut élargir la recherche.
Nous veillons à ce qu'il soit toujours préférable pour les Canadiens de travailler que d'être au chômage. Voilà pourquoi, selon ces règles, on entend par emploi convenable les emplois qui font en sorte que, pour les prestataires, il soit plus avantageux sur le plan financier de travailler que de recevoir des prestations d'assurance-emploi.
Qu'en est-il du projet-pilote sur la bonification des semaines de prestations d'assurance-emploi et de son effet sur le travail saisonnier?
Les néo-démocrates, dans leur motion, demandent expressément le rétablissement du projet-pilote des cinq semaines supplémentaires. Or, ce projet-pilote n'était qu'une mesure temporaire. Il visait à offrir cinq semaines supplémentaires de prestations d'assurance-emploi aux Canadiens les plus durement touchés pendant les pires années de la récession. Il n'a jamais été entendu qu'il s'agissait d'une mesure permanente. C'est le gouvernement conservateur qui, en 2008, a instauré ce projet-pilote qui visait l'ensemble du pays et qui l'a prolongé en 2010 dans le cadre du Plan d'action économique, ce qui a bien entendu contribué à la création nette de 920 000 emplois depuis la récession. Le gouvernement a permis que les mesures d'aide temporaires comme le projet-pilote des cinq semaines supplémentaires viennent à terme parce que le Canada connaît une reprise économique.
Troisième mythe: les modifications apportées à l'assurance-emploi obligeront-elles les chômeurs à accepter un emploi à plus d'une heure de chez eux ou à plus de 100 kilomètres de leur résidence? On pose souvent cette question; or, la réponse est non.
Les changements sensés que nous avons apportés aident les Canadiens à se trouver un emploi aussi rapidement que possible. Il faut savoir que de nombreuses régions du pays sont aux prises avec une pénurie de compétences et de main-d'oeuvre, notamment des régions où le taux de chômage est élevé. Nous cherchons à jumeler les gens aux postes vacants dans leurs régions, et ce, en fonction de leurs compétences. Il convient de répéter que le site Web www.travailleraucanada.gc.ca est très utile aux chômeurs.
Le temps de déplacement est l'un des éléments dont il faut tenir compte lorsque vient le temps d'établir si un emploi est convenable. Il faut aussi considérer les circonstances personnelles, les conditions de travail, le type de travail ainsi que la rémunération et les heures de travail. Bien entendu, le bon sens primera, et personne ne sera tenu d'accepter un emploi qui augmenterait tellement ses dépenses qu'elle serait dans une situation financière plus précaire que si elle recevait des prestations d'assurance-emploi.
Même si on considère généralement qu'une heure constitue un temps de déplacement approprié, ce temps de déplacement peut être plus long dans deux circonstances très précises: soit la personne consacrait déjà plus d'une heure au transport — certains en ont l'habitude —, soit cette personne vit à un endroit où il n'est pas rare de devoir parcourir de telles distances, comme c'est le cas dans les grandes régions métropolitaines, par exemple. Je tiens à préciser que l'exigence visant le temps de déplacement porte sur le temps qu'il faut au demandeur pour se rendre de son domicile à son lieu de travail, et non la distance de 100 kilomètres. Je ne répéterai jamais assez qu'on tiendra toujours compte de la situation personnelle. Ce plan laisse beaucoup de place à la souplesse et au bon sens.
Mythe numéro quatre: les changements au programme d'assurance-emploi signifient-ils que je me trouverai dans une situation plus précaire si j'accepte un emploi moins bien rémunéré? Encore une fois, c'est faux, et voici pourquoi.
Nous aidons les prestataires de l'assurance-emploi à réintégrer le marché du travail sans qu'ils soient pénalisés. En outre, les changements prévoient que les prestataires qui acceptent un emploi convenable s'en sortiront mieux que s'ils ne recevaient que des prestations d'assurance-emploi. Comme je l'ai expliqué dans mon exposé, nos changements sont guidés par le bon sens. Ils permettent beaucoup de souplesse. Nous allons bien entendu tenir compte de la situation personnelle du demandeur afin de déterminer si un emploi particulier lui convient ou non.
Si les demandeurs vivent là où peu d'emplois sont disponibles, ils peuvent malgré tout faire certaines démarches pour trouver du travail. Il est inacceptable de simplement déclarer qu'il n'y a pas de travail sans même en chercher. À tout le moins, ceux qui vivent dans des régions où les possibilités d'emploi sont limitées peuvent consulter d'anciens collègues ou des amis et se tourner vers d'autres ressources locales pour connaître les emplois disponibles. Les gens font généralement appel à leur réseau lorsqu'ils cherchent un emploi. Ils consultent également les journaux ou des sites Internet au sujet des emplois disponibles. Ils peuvent aussi utiliser le service amélioré d'Alerte-Emploi jusqu'à deux fois par jour pour connaître les emplois offerts dans leur région. Encore une fois, l'adresse de ce site Web est www.travailleraucanada.gc.ca.
Les gens devraient-ils être contraints d'accepter un emploi qui ferait en sorte que leur situation financière serait plus précaire que s'ils recevaient des prestations d'assurance-emploi? Non, car une telle chose ne se produira pas. L'assurance-emploi existe pour aider les gens pendant qu'ils cherchent un nouvel emploi.
Mythe numéro cinq: les changements à l'assurance-emploi signifient-ils que les demandeurs doivent se soumettre à de nouvelles obligations? Encore une fois, ce n'est pas le cas.
On a beaucoup parlé de demandeurs qui sont forcés de chercher un emploi convenable. Examinons les faits. On a toujours exigé que ces demandeurs effectuent une démarche raisonnable de recherche d'emploi et qu'ils acceptent toute offre d'emploi convenable. Il n'y a rien de nouveau là-dedans.
Ces changements ont pour objectif de bien faire comprendre aux prestataires leurs responsabilités. Le règlement a été mis à jour, et on comprend mieux ce qui constitue un emploi convenable et des démarches raisonnables de recherche d'emploi.
Rectifions les choses. Les règles mises à jour, qui définissent ce qui constitue un emploi convenable, sont fondées sur les critères suivants: le temps de déplacement, les conditions de travail, le type de travail, le salaire, les heures de travail et la situation personnelle du prestataire. Le type de travail et le salaire qu'un prestataire devra rechercher varieront selon ses cotisations au régime, le fait qu'il ait eu recours ou non à celui-ci ainsi que la durée de ses périodes de prestations antérieures.
Étant donné qu'on tente de semer la peur en répandant des faussetés, comme en témoigne le libellé de la motion, j'ai exposé les faits en ce qui concerne les changements que le gouvernement a apportés à l'assurance-emploi. Ces changements permettront au Canada d'évoluer dans la bonne direction et de continuer d'emprunter la voie de la réussite et de la prospérité, dans l'intérêt de tous. Voilà notre objectif ultime: assurer la réussite et la prospérité de tous les Canadiens. Ainsi, ce sont 920 000 nouveaux emplois, surtout à plein temps, qui ont été créés grâce au fait que le gouvernement continue d'axer ses efforts sur l'emploi et l'économie. Les Canadiens profitent du fait que le gouvernement accorde la priorité à ces enjeux.
Il est vrai que la priorité absolue du gouvernement consiste encore et toujours à assurer la création d'emplois et la croissance économique pour chaque Canadien qui cherche un emploi, et nous sommes fiers d'avoir créé 920 000 nouveaux emplois. Il s'agit de la plus forte croissance de l'emploi de tous les pays du G7, et elle est attribuable au solide leadership économique de notre et de notre . D'ailleurs, je crois que ce dernier est celui qui possède les plus longs états de service parmi les ministres des Finances des pays du G7, et en fait, c'est lui le meilleur.
Notre Plan d'action économique fonctionne et nous a permis d'obtenir des résultats remarquables. Les députés n'ont pas besoin de m'écouter pour s'en convaincre; ils n'ont qu'à prendre connaissance de ce qu'ont affirmé divers organismes internationaux, notamment des organismes spécialisés comme le FMI, qui ont fait l'éloge de l'approche adoptée par le Canada et de ses réussites. D'autres pays suivent maintenant l'exemple du Canada, car nous avons réussi à assurer la croissance économique et à créer des emplois et veillé à ce que tous les Canadiens profitent de façon égale de cette réussite et de la prospérité qui en découle. Nous poursuivons cette mission, car elle est importante. Le gouvernement continuera de déployer des efforts en ce sens pour tous les Canadiens.
Nous avons offert aux chercheurs d'emploi de meilleurs outils pour les aider dans leurs recherches, ce qui signifie que les Canadiens sont maintenant plus que jamais au fait des emplois qui sont offerts dans leur collectivité et qui correspondent à leurs compétences. Malheureusement, le NPD continue de voter contre les mesures qui aident les Canadiens en créant plus d'emplois et en assurant la croissance économique.
Le et le ont été très clairs. Si des Canadiens ne parviennent pas à trouver du travail, l'assurance-emploi sera là pour leur venir en aide, comme elle l'a toujours fait. Nous avons indiqué clairement que les circonstances individuelles seront prises en considération pour déterminer ce qui constitue une offre d'emploi raisonnable.
Voilà les faits. J'invite instamment tous les députés à voter contre cette motion sans fondement et à dénoncer ces propos alarmistes.
J'ai entendu dire aujourd'hui qu'il vaut mieux rester prestataire de l'assurance-emploi que d'aller travailler chez Tim Hortons, par exemple. Voilà, à mon avis, une opinion assez insultante pour la société en question, car les Canadiens considèrent Tim Hortons comme un organisme vénérable. Ceux qui voyagent à l'étranger sont bien contents de retrouver un café Tim Hortons lorsqu'ils reviennent au Canada. C'est du moins mon cas. Tim Hortons propose le programme du hockey des Timbits, très apprécié par les militaires canadiens déployés à l'étranger. C'est un organisme extraordinaire, qui convient parfaitement à bien du monde.
Tim Hortons ouvre des portes dans bien des domaines. Par exemple, que peut-on apprendre chez Tim Hortons? On peut se familiariser avec les systèmes d'approvisionnement des restaurants, la production, la formation des cadres, le commerce de détail et la croissance au sein de l'entreprise. C'est une société très dynamique.
Aujourd'hui, nous avons entendu le dire que les magasins La Source prennent de l'expansion au Canada et vont proposer des emplois. Le commerce de détail est un secteur très dynamique dans notre pays. Les magasins Walmart se développent. Tout à l'heure, j'ai entendu quelqu'un ricaner à leur sujet, ce qui est tout à fait inacceptable, car Walmart est aussi un organisme remarquable, qui prend de l'expansion et qui propose des emplois. Il a toujours proposé des emplois aux personnes âgées. On ne peut que féliciter une société qui agit ainsi.
Comme je l'ai dit, McDonald's applique une stratégie de formation des cadres réputée dans le monde entier. Des gens qui ont commencé en bas de l'échelle en retournant des boulettes de viande ont pu s'élever dans la hiérarchie pour diriger un restaurant, puis un groupe de restaurants. C'est très stimulant pour des jeunes en début de carrière, qui n'ont pas de spécialisation au début mais qui acquièrent des compétences en montant dans la hiérarchie de la société.
On peut en dire autant en ce qui concerne d'autres chaînes de magasins et de restaurants, d'autres emplois dans le commerce de détail et tous les emplois que certains députés de l'opposition semblent considérer comme inférieurs. C'est bien malencontreux, mais bien révélateur de l'attitude des néo-démocrates et des libéraux. C'est faites ce que je dis, pas ce que je fais. Le gouvernement ne s'accommode pas d'une telle attitude. Cette désinformation et ces propos alarmistes ne sont d'aucun intérêt pour les Canadiens.
Dans ma vie, j'ai nettoyé des tables, j'ai été serveur et cuisinier de casse-croûte. J'ai travaillé à la chaîne dans une usine de voitures. J'ai été technicien chez Bell. J'ai gravi les échelons. J'ai commencé dans l'armée comme simple soldat. J'ai été chauffeur de camion et j'ai livré des fruits et légumes.
Il n’y a pas de sot métier pour celui qui veut travailler. C’est ce que nous appelons la dignité ou la fierté du travail. C’est toujours ce que j’en ai tiré. J’ai toujours été fier de travailler. Je n’avais pas peur de me salir les mains. Lorsque je revenais à la maison à la fin de ma journée de travail, j’étais fier de moi. J’étais fier d’avoir gagné chaque dollar et d’avoir contribué à l’économie de mon pays en travaillant. L'important n’est pas la nature du travail, mais bien la fierté et l’éthique de travail de chacun et la recherche d’une telle dignité par le travail. C’est important de s’en souvenir.
C’est aussi ce que pense la vaste majorité des Canadiens. Les députés de l’opposition disent que les gens sont méprisés ou acceptent des emplois indignes d’eux. Il n’y a pas de sot métier au pays. La plupart des Canadiens se lèvent chaque matin, accomplissent leur travail et remplissent leur rôle de Canadien au meilleur de leurs capacités. S’ils se cherchent du travail, ils le font sérieusement. La vaste majorité des gens font un bon travail et contribuent au pays. Ils aspirent à cela, et le gouvernement les aidera à y parvenir.
Nous le ferons notamment grâce à notre site de recherche d'emplois, soit, encore une fois, www.travailleraucanada.gc.ca. Je le répète sans cesse, parce que j’espère que le message passera. J’ai espoir que les députés de l’opposition emboîteront le pas du gouvernement et diffuseront l’information à leurs électeurs. C’est très important qu’ils les soutiennent à cet égard.
Dans ma circonscription, j’aide mes électeurs à y parvenir. J’aide des gens qui présentent un fort taux de décrochage. J’aide certains de ces jeunes adultes à trouver des emplois, et je collabore avec le collège communautaire et d’autres écoles de métiers en vue de leur donner des occasions. Nous leur donnons des conseils en matière d’emploi et aidons à créer des perspectives d’avenir pour ces gens.
Il est primordial que les gens puissent trouver leur chemin dans la vie, trouver ces occasions, trouver une voie et un champ d'intérêt qui les passionnent. Il est important que les gens se trouvent un emploi, aillent de l'avant et s'épanouissent. C'est certainement ce que je fais dans Etobicoke-Centre. Malheureusement, les députés de l'opposition estiment parfois que c'est une immense perte de temps que de chercher de telles occasions. De ce côté-ci de la Chambre, nous ne sommes pas de cet avis. Nous croyons qu'un Canadien qui veut trouver un emploi et qui veut travailler est un Canadien fier, qui a beaucoup de dignité. Nous allons insister et travailler là-dessus.
J'espère sincèrement que les députés d'en face commenceront à travailler avec leurs électeurs en ce sens et qu'ils privilégieront une approche pratique pour les aider à se trouver un emploi au lieu de lancer des paroles en l'air, de répandre la peur, des malentendus et des faussetés à la Chambre, ce que nous voulons éviter de faire.
Le gouvernement ne fera jamais ce qu'ont fait les libéraux, soit retirer des milliards, plus précisément 57 milliards de dollars, de la caisse d'assurance-emploi. C'est tout à fait renversant et inacceptable.
Je rappelle à tous les députés de diriger tous leurs électeurs qui cherchent du travail vers le site www.travailleraucanada.gc.ca.