La Chambre reprend l'étude de la motion.
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Monsieur le Président, l'imputabilité est la raison pour laquelle on est en train de débattre de cette motion en cette journée de l'opposition du NPD.
L'opposition officielle demande où sont les 3,1 milliards de dollars que le vérificateur général ne peut retrouver dans l'évaluation qu'il a faite des dépenses liées à la lutte contre le terrorisme.
Quand on parle d'imputabilité, on parle de quelque chose d'extrêmement important aux yeux des Canadiens et des Canadiennes, particulièrement après ce qu'on a vécu comme situation au milieu des années 2000.
En effet, la Commission Gomery a voulu élucider certains points où le gouvernement libéral de l'époque n'avait pas été imputable à des dépenses effectuées pour la « promotion de l'unité nationale. » À ce moment-là, il est devenu clair que la priorité des Canadiens, dans l'élection d'un gouvernement, était la question d'imputabilité. Il fallait qu'un gouvernement soit redevable à la population canadienne et au Parlement concernant les dépenses effectuées.
À la suite d'une constatation dans le rapport du vérificateur général, qui fait l'objet de la motion que nous avons déposée et que nous débattons aujourd'hui, nous exigeons une justification de ces 3,1 milliards de dollars qui ne sont pas retrouvés.
J'aimerais faire un retour en arrière. Je sais que cela a été fait à de multiples reprises, mais j'aimerais mettre les choses en contexte. Entre 2001 et 2009, 12,9 milliards de dollars ont été budgetés pour la lutte antiterroriste. Ce montant a été attribué à 35 ministères différents. Différentes portions ont été accordées à différents ministères, selon leur responsabilité.
Après les événements de septembre 2001, même le secrétariat du Conseil du Trésor de l'époque s'est vu remettre cette année-là 2,5 millions de dollars, sur une période de cinq ans, pour mettre sur pied des mécanismes d'imputabilité qui devaient servir à ces nouvelles initiatives. Ainsi, on pourrait comptabiliser les dépenses et s'assurer que l'argent soit bien dépensé.
Dans le rapport du vérificateur général, on apprend, qu'entre 2001 et 2009, on ne peut retracer que 9,8 milliards de dollars sur les 12,9 milliards de dollars budgétés. Il reste encore 3,1 milliards de dollars dont on n'a pu retrouver la trace. Je parle de la période jusqu'à 2009 et non jusqu'à 2012; je dirai pourquoi.
Cet argent a-t-il été dépensé? On ne le sait pas. Il n'a pas été dépensé et on l'a perdu parce qu'il n'a pas été dépensé? On n'en a aucune idée. C'est cela le coeur du problème. C'est cela qui devrait inquiéter les députés, non seulement de l'opposition, mais aussi du gouvernement.
Je suis renversé de voir que des députés, entre autres, les députés d'arrière-ban du gouvernement conservateur, et particulièrement les membres du Comité permanent des comptes publics, ne sont pas plus curieux de savoir où se trouve ces 3,1 milliards de dollars. C'est un montant considérable.
Il est intéressant de constater que des problèmes avaient été soulevés dès 2004, dans le rapport de la vérificatrice générale de l'époque, sur les montants dédiés aux initiatives de lutte contre le terrorisme. Dans le rapport de 2004, on commençait déjà à sonner l'alarme sur des problèmes d'imputabilité par rapport aux fonds dépensés.
Je vais résumer les recommandations de la vérificatrice générale à l'époque:
[...] le gouvernement a failli à la tâche de rendre les systèmes d'information sur la sécurité plus aptes à échanger les uns avec les autres. [...] des lacunes dans la gestion du renseignement à l'échelle du gouvernement. Un manque de coordination a laissé des vides dans le champ d'application des activités de renseignement [...] des lacunes et des incohérences dans les listes de surveillance qui servent à filtrer les demandeurs de visa ou de statut de réfugié et les voyageurs qui veulent entrer en territoire canadien. [...] Personne ne contrôle les retards d'entrée des données ni la qualité des données de ces listes. [...] les renseignements criminels ne sont pas utilisés en vue de filtrer les demandeurs de cotes de sécurité pour l'accès aux zones réglementées des aéroports, [...]
Il y a en outre des lacunes dans les évaluations de financement, de même que dans le processus d'établissement des rapports, et j'en passe.
Dès 2004, trois ans après le début de la mise en oeuvre des mesures de lutte contre le terrorisme, il y avait déjà des problèmes dans l'application des fonds dédiés à la lutte antiterroriste.
En passant, à l'époque, ces mesures ont été adoptées sous un gouvernement libéral. On sait aujourd'hui que pendant les 20 mois de gouvernement libéral et les sept ans de gouvernement conservateur qui ont suivi le rapport de la vérificatrice générale de 2004, non seulement on n'a pas réussi à appliquer les recommandations de la vérificatrice générale, mais on n'arrive même pas à retracer l'équivalent de 25 % des budgets qui ont été attribués à la lutte antiterroriste.
C'est pour ça qu'on revient à la question de la responsabilité. Le gouvernement est le gestionnaire de cet argent. Il doit en faire rapport au Parlement. Comme le le mentionne, c'est effectivement le Parlement, par l'intermédiaire des comités et ensuite par la Chambre dans son ensemble, qui juge les comptes publics et les adopte par la suite. Il est toutefois clair qu'il n'y a aucune possibilité de retracer dans les rapports des comptes publics de 2001 à 2009 l'utilisation de ces 3,1 milliards de dollars. Il n'y a aucune façon de le faire.
Le vérificateur général s'est essayé et il n'arrive pas à retrouver ces fonds. C'est l'essentiel de sa conclusion. Évidemment, si le vérificateur général, malgré l'ensemble des ressources dont dispose son bureau, n'arrive pas à déterminer de quelle manière 3,1 milliards de dollars ont été dépensés sur un budget de 12,9 milliards de dollars, il est bien évident que comme parlementaires à la Chambre, nous ne sommes pas en mesure de prendre une décision à partir de toute l'information à laquelle nous avons accès.
Cette situation précise reflète bien sûr un problème majeur sur le plan de la responsabilité. Toutefois, c'est toute l'approche gouvernementale du point de vue de la reddition de comptes et de la gestion du gouvernement qui est remise en cause. C'est la raison fondamentale pour laquelle nous avons appuyé et nous appuyons toujours l'idée de renforcer le Bureau du directeur parlementaire du budget. C'est la raison pour laquelle nous avons besoin d'instances ayant elles aussi accès à toute l'information, afin d'aider la Chambre; et je ne parle pas seulement de l'opposition, mais bien de l'ensemble de la Chambre.
Je suis persuadé qu'il y a présentement des partisans conservateurs, des gens de principe qui sont conservateurs — si ce n'est pas les députés conservateurs qu'on a ici — qui ne comprennent pas comment le gouvernement peut ignorer où est passé cet argent et nier qu'il y a un problème.
Je peux garantir que si c'était un gouvernement néo-démocrate qui était de l'autre côté et que la situation des 3,1 milliards de dollars était survenue, ce parti ferait ses choux gras de cette question, non seulement à la Chambre mais également lors des levées de fonds qu'ils organisent dans leurs comtés. Mais puisqu'ils sont de l'autre côté de la Chambre, ce n'est plus important.
En 2006, lorsque les Canadiens ont élu ce gouvernement pour la première fois, ils l'ont fait sur la base de la responsabilité et de la transparence. C'est ce qu'avait promis ce gouvernement et c'est ce que les Canadiens n'ont toujours pas obtenu, sept ans après.
On doit une fière chandelle au vérificateur général d'être passé au travers de toute cette initiative. Il devra continuer son travail, parce qu'on ne connaît toujours pas l'utilisation des 3,1 milliards de dollars. Peu importe les citations hors contexte données par le , certains éléments du rapport sont clairs.
Dans cette Chambre, nous avons le droit de poser des questions, et c'est ce que nous faisons présentement. Nous avons toute la légitimité de le faire. Le gouvernement devrait non seulement le reconnaître, mais être également d'accord avec la demande formulée par le NPD de retrouver la trace de ces 3,1 milliards de dollars. Où ont-ils été dépensés? Où sont les documents?
Si la somme n'a pas été dépensée et est retournée aux fonds généraux, aux fonds consolidés, qu'on nous le dise, on ira faire la recherche. Ce matin, un député nous a dit qu'on pourra en retrouver la trace en temps et lieu; in due course, a-t-il mentionné en anglais. Ce n'est pas suffisant. La reddition de comptes est exigée maintenant. La citation la plus adéquate dans le rapport du vérificateur général est la suivante:
Le Secrétariat avait ajouté qu’il avait l’intention de fournir aux ministères et aux organismes des directives sur les exigences en matière de reddition de comptes au Parlement.
C'était en 2004, et cela n'a pas été fait. Ce que le vérificateur général dit cette fois-ci, c'est:
Il est important que le gouvernement sache si les fonds consacrés à la protection de la population canadienne et à la lutte contre le terrorisme ont été utilisés de manière à atteindre les objectifs de l’initiative.
Si le vérificateur général n'arrive pas à savoir si les fonds ont été dépensés selon les objectifs qui ont été définis par le gouvernement, on n'a pas moyen de le savoir ici.
Alors la question se pose encore une fois: où sont les 3,1 milliards de dollars qui ne peuvent pas être comptabilisés? Pourquoi le gouvernement ne fait-il pas l'effort de présenter ces rapports à la Chambre?
Si ce n'est pas le cas, le gouvernement se doit non seulement de prendre le blâme à cet égard, mais il se doit également de voter en faveur de notre motion.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je me réjouis d'avoir l'occasion de parler de la motion présentée par le député d'en face au sujet du chapitre 8 du rapport du vérificateur général, qui concerne l'initiative de sécurité publique et d'antiterrorisme. J'ai lu attentivement la motion du NPD, j'ai lu le rapport du vérificateur général et j’ai entendu le témoignage de ce dernier à propos de ce chapitre. Et pour toutes ces raisons, je rejette les prémisses de la motion du NPD.
Le vérificateur général et les membres de son bureau ont eu librement accès à tous les documents de l'initiative de sécurité publique et d'antiterrorisme, et ils en ont conclu que le système de rapports n'était pas aussi exhaustif qu'il aurait dû l'être. Toutefois, cela n'a pas empêché le vérificateur général d'affirmer qu'il n'avait rien trouvé qui lui permettait de croire que l'argent avait été dépensé de manière indue.
Le gouvernement prend très au sérieux tout ce qui concerne la sécurité nationale du Canada. Depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001, nous travaillons inlassablement à la protection de nos citoyens.
Récemment, notre gouvernement a présenté et fait adopter le projet de loi , Loi sur la lutte contre le terrorisme. Ce projet de loi proposait d'ériger en infraction le fait de quitter ou de tenter de quitter le Canada pour participer ou contribuer sciemment à une activité d'un groupe terroriste; pour permettre à un groupe terroriste de se livrer à une activité terroriste ou de la faciliter; pour faciliter sciemment une activité terroriste; pour perpétrer une infraction au profit d'un groupe terroriste et pour perpétrer une infraction constituant une activité terroriste. Notre gouvernement n'a jamais flanché dans sa détermination à protéger les Canadiens et à combattre le terrorisme international. C'est la raison pour laquelle nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires internationaux, afin de lutter contre le terrorisme et ceux qui le fomentent.
Les nouvelles infractions proposées devraient avoir un effet dissuasif important, et les forces de l'ordre auront davantage de pouvoir pour atténuer les menaces et augmenter les sanctions applicables à ce genre de comportement. Mais ce n'est pas la première fois que notre gouvernement se préoccupe de la protection des Canadiens. En effet, il a mis en place l'initiative de sécurité publique et d'antiterrorisme afin de financer des mesures destinées à renforcer la sécurité des Canadiens. Cette initiative prévoyait le versement de crédits à des ministères et agences du gouvernement pour qu'ils mettent en place diverses mesures de lutte contre le terrorisme. Ces mesures portent sur la sûreté aérienne, la protection civile et le déploiement de militaires, le renseignement et la police, la vérification de ceux qui entrent au Canada, la sécurité des frontières et les infrastructures frontalières.
Le financement de l'initiative de sécurité publique et d'antiterrorisme a commencé avant la fin de 2001. Les parlementaires ont eu l'occasion d'examiner, conformément aux procédures en vigueur, tous les documents relatifs aux deniers publics qui ont été ainsi dépensés. Comme chacun sait, les ministères doivent comptabiliser dans leurs comptes publics chaque poste de dépense. Ils en ont l'obligation légale, et c'est exactement ce qui a été fait.
Par ailleurs, le vérificateur général n'a rien trouvé, dans son examen des dépenses relatives à cette initiative, la moindre chose qui permettrait de penser que des anomalies se sont produites. Toutes les dépenses sont comptabilisées dans des documents publics qui ont été déposés au Parlement, notamment les comptes publics. Rien n'indique que de l'argent a disparu, qu'il a été détourné ou qu'il a été mal dépensé. Depuis le lancement de l'initiative, les ministères ont suivi, chaque année, les procédures établies pour soumettre au Parlement et aux Canadiens des rapports détaillés sur les dépenses qu'ils ont engagées et sur les résultats qu'ils ont obtenus.
De son côté, le Secrétariat du Conseil du Trésor a établi un cadre de production de rapports annuels visant à surveiller la mise en œuvre de ces initiatives. Ces rapports traitent notamment des affectations de fonds, des indicateurs de progrès, des questions émergentes, des défis et des risques, des questions horizontales comme la capacité, l'interopérabilité et les partenariats, et des informations relatives à la vérification et à l'évaluation.
Lorsqu'une demande de financement était soumise dans le cadre de l’initiative de sécurité publique et d'antiterrorisme, l'approbation dépendait de deux conditions.
La première était qu'elle répondait aux exigences en matière de rapports et d'évaluation, et que les fonds demandés étaient investis dans des initiatives de sécurité publique.
L'objectif de cette condition était de s'assurer que les ministères respectaient les exigences en matière de rapports, et qu'ils évaluaient les programmes de sécurité afin de pouvoir confirmer que la mise en œuvre des initiatives donnait les résultats escomptés.
L'objectif de la deuxième condition était de s'assurer que le financement alloué était bien utilisé pour renforcer la sécurité, tout en donnant au ministère suffisamment de latitude pour réaffecter des fonds selon les besoins, pour parer à de nouveaux risques.
Les Canadiens peuvent être sûrs que les crédits alloués par le gouvernement à des initiatives de sécurité ont bien été utilisés à cette fin. C'était l'une des conditions du financement de l’initiative de sécurité publique et d'antiterrorisme, et les sous-ministres ont attesté que ces crédits serviraient à des projets liés à la sécurité. Si les députés ne me croient pas, il leur suffit de s'en tenir à ce que le vérificateur général du Canada a dit, à savoir que son bureau n'a « [...] rien trouvé qui laisse croire que l'argent ait pu être utilisé de manière indue ».
Je ne pense pas que le vérificateur général aurait pu être plus catégorique.
Mais il y a mieux. Le vérificateur général reconnaît que les administrateurs généraux, à titre d'administrateurs des comptes des ministères, sont responsables de la comptabilisation et de la présentation des dépenses dans les Comptes publics du Canada. Ces exigences s'ajoutent à celles qui concernent les rapports internes de l’initiative de sécurité publique et d'antiterrorisme.
Le vérificateur général a dit, sans ambiguïté, que les ministères avaient mis en place des systèmes de contrôle interne et pris les précautions voulues pour s'assurer que les dépenses étaient conformes aux règles établies.
Depuis le 11 septembre 2001, la priorité est la sécurité et la protection des Canadiens. Notre devoir fondamental est de protéger la sécurité personnelle des citoyens et de parer à toute menace contre notre sécurité nationale. C'est là notre objectif eu égard à ces dépenses. Jusqu'à présent, nous avons obtenu des résultats remarquables, tout en pratiquant la transparence et la responsabilité financière vis-à-vis des citoyens de ce pays.
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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je prends la parole aujourd'hui au sujet du financement de l'Initiative de sécurité publique et d'antiterrorisme du Canada.
Nous savons donc que l'opposition met en doute la comptabilité du gouvernement relativement à l'argent consacré à la lutte au terrorisme au Canada et à l'étranger. Nous avons fait savoir que tous les fonds en question ont été comptabilisés dans les Comptes publics, lesquels sont à la disposition du Parlement.
De plus, rien n'indique qu'il manque de l'argent ou que de l'argent ait été gaspillé ou dépensé à mauvais escient, et c'est également l'opinion du vérificateur général du Canada. Ce dernier, après avoir examiné tous les documents disponibles dans le cours de sa vérification, a approuvé la comptabilité de ces dépenses par le gouvernement. En fait, il a confirmé au comité que le financement de l'initiative antiterroriste qu'il examinait faisait l'objet d'un processus purement interne. Le vérificateur général a dit sans équivoque que son bureau n'avait rien trouvé qui indiquerait que de l'argent ait été dépensé de quelque façon de manière irrégulière.
Nous comprenons les priorités des Canadiens et nos priorités s'alignent sur les leurs. Nous comprenons qu'il n'y a pas de devoir plus fondamental que celui de protéger la sécurité personnelle de nos citoyens et de les défendre contre des menaces envers notre sécurité nationale. Tel a été notre objectif pour ce qui est des dépenses consacrées à des mesures antiterrorisme au Canada et à l'étranger. À cet égard, les Forces canadiennes ont joué un rôle essentiel ces dernières années.
Nous continuons d'être confrontés à un vaste éventail de menaces complexes et imprévisibles qui, nous le savons, peuvent provenir de n'importe où, depuis la rue voisine jusqu'à l'autre bout du monde. Ces menaces peuvent prendre de nombreuses formes, et le gouvernement assume la responsabilité de protéger et de défendre les personnes, les institutions et l'infrastructure de notre pays contre tout danger éventuel.
Maintenant, notre appareil de défense détourne graduellement son attention de l'Afghanistan et se penche de plus près sur cet environnement qui est porteur de nombreuses menaces, depuis le cyberterrorisme, la piraterie, le trafic et la prolifération des armes, jusqu'aux crises financières qui persistent dans le monde entier, sans compter la dynamique régionale changeante en Asie et dans le monde arabe. Ces difficultés, qui coïncident avec la fin de notre longue mission en Afghanistan, nous incitent clairement à nous assurer que les Forces canadiennes soient prêtes à répondre aux besoins d'aujourd'hui.
En fait, l'état de préparation des Forces canadiennes pour réagir à toute éventualité fera l'objet d'un effort continu durant l'ère post-Afghanistan. La Stratégie de défense Le Canada d'abord énonce l'engagement du gouvernement de donner aux forces les ressources dont elles ont besoin pour mener à bien leur mission au nom des Canadiens dans un monde en mutation.
Conformément à cet engagement, nous avons accru les dépenses consacrées à la défense d'environ un tiers depuis 2006. Nous avons investi dans des capacités militaires cruciales en faisant l'acquisition d'avions de transport, en mettant à niveau nos véhicules blindés, en modernisant nos navires de guerre et en lançant le premier satellite militaire canadien.
Le gouvernement a consenti d'importants investissements depuis 2008 après avoir passé en revue l'infrastructure militaire d'un bout à l'autre du pays. Nous avons fourni de nouvelles ressources pour mieux subvenir aux besoins de nos soldats et de leurs familles.
Je voudrais profiter de l'occasion pour préciser qu'à la 8e escadre située à Northumberland—Quinte West, cet engagement n'a jamais été plus intense. Des centaines de millions de dollars sont investis dans l'infrastructure là-bas pour pouvoir accueillir l'escouade d'élite antiterroriste du Canada.
Les résultats sont clairs. Les Forces armées canadiennes ont été en mesure de maintenir le rythme d'activité opérationnelle le plus élevé depuis la guerre de Corée, depuis les missions en Afghanistan et en Libye jusqu'aux interventions lors d'inondations et d'incendies d'un bout à l'autre du Canada. Grâce à ces investissements et à beaucoup d'autres, les forces armées seront bien équipées pour mener à bien leurs opérations actuelles et futures, y compris la tâche de nous protéger ici même au Canada.
D'autres investissements sont faits pour s'assurer que les pompiers, la police, les professionnels de la santé et le personnel militaire soient dotés des ressources, des connaissances, des outils et de la formation voulus pour conserver une longueur d'avance. Pour appuyer ce travail essentiel, le a annoncé en 2012 la création du Programme canadien pour la sûreté et la sécurité.
Doté d'un budget annuel de quelque 43,5 millions de dollars, ce programme intégré vise à cerner et à financer des solutions scientifiques et technologiques novatrices pour affronter tout l'éventail des difficultés en matière de sûreté et de sécurité publique. Il favorise les efforts menés en collaboration car aucun ministère, aucune agence ou organisation n'est équipé pour affronter seul la multitude désespérante des dangers du monde d'aujourd'hui.
En mars, le a annoncé une tranche additionnelle de 20 millions de dollars pour 26 projets de sciences et technologie visant à rendre le Canada plus sûr et plus sécuritaire. Ces projets aident à remédier à la vulnérabilité du Canada face à certaines menaces parmi les plus dangereuses aujourd'hui pour la sécurité et la sûreté publiques. Par exemple, Transports Canada travaillera de concert avec l'Agence des services frontaliers du Canada, le département américain de la Sécurité intérieure et des partenaires du secteur privé pour renforcer les capacités des appareils à rayons X utilisés dans les aéroports et les points de passage frontaliers pour inspecter les bagages et les marchandises.
Ressources naturelles Canada dirigera un effort conjoint avec Parcs Canada, le ministère de l'Environnement de la Colombie-Britannique et l'Université de Colombie-Britannique pour mettre au point un meilleur système pour prédire et suivre la fumée des incendies de forêt, afin d'aider à prendre de meilleures décisions en matière d'évacuation d'urgence.
Recherche et développement pour la Défense Canada, en partenariat avec l'Université Laval et l'Université Western Ontario, dirigera un projet visant à mettre au point des capacités techniques cruciales pour identifier, localiser et atténuer les menaces potentielles à la sécurité des transmissions sans fil et renforcer la résilience de l'infrastructure numérique et l'efficacité des intervenants. Je pourrais en donner bien d'autres exemples.
Comme l'ont montré récemment les événements survenus au Canada et aux États-Unis, le Canada doit rester sur ses gardes face au terrorisme. Les menaces terroristes sont des problèmes réels qu'il faut affronter, et nous nous en occupons en investissant continuellement dans ce domaine.
J'exhorte les députés à la Chambre à concentrer leurs énergies et leurs efforts sur les vrais problèmes auxquels nous sommes confrontés et à travailler ensemble pour défendre nos citoyens contre le terrorisme.
Le vérificateur général a constaté que les lacunes du processus de rapport de l'initiative de sécurité publique et d'antiterrorisme n'ont pas empêché les programmes d'atteindre leur objectif, qui est d'assurer la sécurité des Canadiens.
Le vérificateur général a passé en revue tous les documents disponibles et a conclu: « Nous n'avons rien trouvé qui laisse croire que l'argent ait pu être utilisé de manière indue. »
Avec une telle conclusion énoncée par le vérificateur général lui-même, je ne peux pas appuyer cette motion.
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Monsieur le Président, c'est avec une certaine tristesse que je prends la parole au sujet de cette motion de l'opposition. C'est avec tristesse parce que, à titre de porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances, j’observe, de mon siège au premier rang, l'opacité grandissante dont s'entoure le gouvernement dès qu'il s'agit de questions financières. Quand on pense à tous ces projets de loi omnibus et à tous ces recours à l'attribution de temps pour empêcher l'opposition de s'exprimer, ça donne des frissons.
J'ai l'impression qu'on commence à comprendre pourquoi. Ce dont nous discutons aujourd'hui, avec cette motion de l'opposition déposée par notre parti, le NPD, c'est de la disparition de 3,1 milliards de dollars de deniers publics. Ce n’est pas rien. Cet argent a été donné au gouvernement en fiducie, pour qu'il le consacre à des mesures de protection de la sécurité publique et de lutte contre le terrorisme. Le fait que le gouvernement soit incapable de dire ce qu'il en a fait, comme l'affirme le vérificateur général dans son dernier rapport, est absolument renversant, mais c'est tout à fait révélateur du refus de transparence de ce gouvernement.
Voilà un gouvernement qui a obligé le directeur parlementaire du budget, Kevin Page, qu'il avait lui-même nommé dans un poste qu'il avait lui-même créé, il l’a donc obligé, dis-je, à s'adresser aux tribunaux pour obtenir des informations sur le budget de 2012, afin de savoir dans quels ministères, dans quels programmes et dans quels services le gouvernement opérait des réductions. Aujourd'hui, nous constatons que le gouvernement lui-même ne semble pas savoir où il en est, ou en tout cas pas savoir où se trouve l'argent qui lui a été confié en fiducie et dont il est responsable.
Avant de continuer, j'aimerais vous informer que je partagerai mon temps avec le député d'.
La motion dont nous sommes saisis aujourd'hui demande au gouvernement de produire des documents publiés de 2001 à aujourd'hui, afin qu’il soit possible de comptabiliser les sommes qui ont été consacrées à la sécurité nationale. C'est en effet en 2001 que l'initiative de sécurité publique a été créée et qu'on a commencé à la financer. Ce que nous réclamons, c'est le dépôt à la Chambre des communes et la divulgation, dans les deux langues officielles et d'ici au 17 juin, de tous les rapports annuels sur la sécurité publique et la lutte antiterroriste présentés au Secrétariat du Conseil du Trésor, de toutes les présentations au Conseil du Trésor aux fins de l'initiative d'antiterrorisme, de toutes les évaluations ministérielles sur l'initiative, et de toutes les informations de la base de données du Conseil du Trésor qui a été établie pour contrôler le financement.
C’est tout ce que nous demandons: que ces informations fondamentales sur l’argent que les contribuables de tout le pays ont donné à Ottawa pour un objectif très sérieux, l’initiative de sécurité publique et d’antiterrorisme, soient mises à notre disposition, et que le vérificateur général ait les ressources nécessaires pour faire une vérification judiciaire des 3,1 milliards de dollars que le gouvernement ne peut pas justifier.
Non seulement cet argent ne figure nulle part dans les comptes, mais personne ne semble savoir où il se trouve. Dans le budget de 2012, le gouvernement a prévu une réduction considérable du budget de la sécurité publique, qui va être amputé de 687,9 millions de dollars d’ici à 2015. Cette réduction touche notamment l’Agence des services frontaliers du Canada, l’ASFC, dont le budget va diminuer de 143 millions de dollars, ce qui va se traduire par la suppression de 626 postes équivalents temps plein, dont 325 agents de première ligne. Une centaine d’autres postes de l’ASFC risquent d’être touchés.
Pour remettre les choses en perspective, je rappelle que je viens de Toronto, la plus grande ville du pays. Comme les autres villes du pays, nous essayons d’empêcher que des armes de poing illégalement importées chez nous ne tombent entre les mains de jeunes gens, en particulier. Il y a beaucoup trop de jeunes qui en sont victimes.
Mais quand on pense que le gouvernement conservateur supprime plus de 600 postes de gardes de sécurité à nos frontières et qu’en même temps, il est incapable de dire où se trouvent ces 3,1 milliards de dollars, ou comment il les a dépensés, c’est absolument renversant. C’est tout à fait inacceptable pour les électeurs de ma circonscription, Parkdale—High Park, et ça l’est tout autant pour les Canadiens de tout le pays.
Le gouvernement réduit aussi le nombre d’agents du renseignement de l’ASFC et d’unités de chiens renifleurs. Dans le budget de 2012, il a également supprimé le poste de l’inspecteur général du SCRS, dont le rôle était justement de veiller à la reddition de comptes. Sans compter qu’il ampute le budget de la GRC de près de 200 millions de dollars. Bref, il fait des coupes claires dans les budgets de la sécurité publique, et en même temps, il ne semble pas savoir où sont passés 3 milliards de dollars qui avaient été alloués à ces mêmes budgets.
Pendant que les députés d'en face usent de faux-fuyants, par le biais de cette motion, nous demandons au gouvernement de cesser ses petits jeux politiques quand il est question de la sécurité publique et de l'argent durement gagné par les contribuables. Qu'il donne tout simplement au vérificateur général l'information dont il a besoin pour que l'on sache où est allé cet argent.
A-t-il été dépensé à bon escient ou non? Que les conservateurs nous donnent les documents pour que les Canadiens puissent savoir ce qui est arrivé à cet argent. C'est tout ce que nous demandons. C'est aussi simple que cela.
Les députés de l'autre côté de la Chambre bétonnent. Ils font valoir que le vérificateur général n'a pas trouvé de malversations. Il n'a pas trouvé de malversations parce qu'aucun document ne précise où est allé l'argent. Il n'y avait aucun document qui aurait pu nous dire s'il a été dépensé ou non, s'il a été réintégré dans un budget antérieur ou inscrit dans un budget futur, ou encore dépensé pour la sécurité publique. L'argent a-t-il servi à la construction d'un kiosque dans la circonscription du président du Conseil du Trésor? A-t-il servi à construire un lac artificiel à Toronto?
Nous ignorons où est allé cet argent. Il pourrait être perdu comme de la petite monnaie entre les coussins de sofas un peu partout au pays. Nous n'en avons aucune idée. Toutefois, le gouvernement a manifestement de sérieux problèmes en ce qui a trait à ses dépenses et à l'initiative de sécurité publique et d'antiterrorisme car l'argent n'a pas été géré convenablement. Il n'a peut-être pas été bien dépensé et, à l'évidence, il n'a pas été bien comptabilisé.
Le vérificateur général a besoin des documents pertinents pour retracer l'argent et savoir ce qu'il en est, au nom des Canadiens qui gagnent durement leur argent. Quand vient le temps de faire leurs déclarations d'impôt, ils n'ont pas la possibilité de dire: « Je viens tout simplement de perdre le tiers de l'argent que j'étais censé déclarer ». Ils doivent rendre compte de chaque sou. Par conséquent, le vérificateur général doit obtenir les documents dont il a besoin pour dûment rendre compte de ce qu'il est advenu des 3,1 milliards de dollars manquants.
Nous exhortons le gouvernement et tous les députés de la Chambre à appuyer cette motion de l'opposition demandant que le vérificateur général reçoive l'information dont il a besoin, ce qui nous permettra de faire, au nom de tous les Canadiens, le travail pour lequel nous avons été élus.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole aujourd'hui pour faire suite à la motion du député de qui demande que des mesures soient prises pour retrouver les 3,1 milliards de dollars manquants, fait remarquable.
Les Canadiens s'attendent à ce que leur gouvernement soit un bon administrateur des fonds publics. Ils s'attendent à ce que leurs élus, peu importe leur affiliation politique, scrutent avec soin les dépenses et exigent que le gouvernement rende des comptes. Les Canadiens s'attendent à une gestion responsable et saine des finances. Les contribuables canadiens s'attendent à ce que leur gouvernement utilise leur argent pour fournir les services essentiels sur lesquels nous comptons tous.
Quelles que soient les circonstances, il est impensable qu'un gouvernement se montre irresponsable dans ses façons de retracer ses dépenses et de faire rapport de la totalité de celles-ci. Cela vaut d'autant plus lorsqu'on promet de dépenser 12,9 milliards de dollars pour la sécurité publique et l'antiterrorisme. Je crois pouvoir dire que les contribuables canadiens partagent les préoccupations que le vérificateur général a formulées dans son rapport du printemps 2013 au sujet des 3,1 milliards de dollars qui n'ont pas encore été comptabilisés. Selon toute vraisemblance, la question ne laissera pas les Canadiens indifférents en ces temps où les services de première ligne sur lesquels ils comptent font l'objet de coupes, comme les pensions et la lutte contre la fraude fiscale. Voilà qui est tout particulièrement choquant, alors même que le gouvernement demande aux Canadiens de faire plus avec moins.
Certains sont d'avis, métaphoriquement, que les conservateurs pourraient regarder encore une fois entre les coussins du sofa pour trouver les 3,1 milliards de dollars égarés. Blague à part, l'incapacité de rendre compte de cette somme provenant des impôts des Canadiens est une question très sérieuse. Contrairement à ce que prétend le gouvernement, le vérificateur général s'est montré préoccupé à ce sujet.
Tout d'abord, voici ce que le vérificateur général et la vérificatrice générale adjointe avaient à dire au Comité de comptes publics la semaine dernière, après avoir déterminé qu'une somme de 3,1 milliards de dollars manquait pour la période comprise entre 2001 et 2009. Lorsqu'on lui a demandé ce qui s'était passé en 2010, il a répondu que sa vérification ne portait que sur cette période, et qu'à la fin de celle-ci, on a cessé d'utiliser cette méthode de production de rapports.
La vérificatrice générale adjointe a ensuite ajouté que le Secrétariat du Conseil du Trésor a cessé de recueillir des données des ministères, qu'il trouvait dans les rapports annuels, et qu'il prépare un autre mécanisme qu'il espère mettre en place au plus tard en 2014, je crois.
Voilà un manquement incroyable à l'obligation de rendre compte des dépenses.
Au point 8:24 de son rapport, le vérificateur général a déclaré ceci:
En 2010, le Conseil du Trésor a approuvé la demande du Secrétariat de mettre fin à l’obligation de présenter des rapports sur les dépenses de l’initiative à l’échelle du gouvernement. Les derniers rapports enregistrés dans la base de données portent sur l’exercice 2008-2009. Le Secrétariat a affirmé qu’il élaborerait un nouveau mécanisme pour gérer et recueillir l’information sur le rendement des activités liées à l’initiative de sécurité publique et d’antiterrorisme. Au moment de l’audit, un projet était à l’essai, mais un nouveau mécanisme n’avait pas encore été mis en oeuvre.
Ce n'est guère rassurant.
Le Conseil du Trésor a permis qu'on cesse pendant quatre ans de surveiller les dépenses des ministères liées à cette initiative sérieuse et importante. Le a tenté de refiler la responsabilité aux ministères, affirmant que c'est à eux de faire rapport, et qu'on peut, de toute façon, obtenir les rapports dans les Comptes publics. Peut-être pourrait-il dire aux Canadiens où les trouver, puisque, comme nous, le vérificateur général n'arrive ni à déterminer où les 3,1 milliards de dollars ont été dépensés, ni à quoi ils ont servi. Le président du Conseil du Trésor a soutenu que le vérificateur général n'a constaté aucune lacune dans les mesures de surveillance et de reddition de comptes concernant ces dépenses publiques au titre de la sécurité publique totalisant 12,9 milliards de dollars. Pourtant, le rapport du vérificateur général est très clair. Le vérificateur général a trouvé des problèmes. Je cite le communiqué qu'il a publié au sujet de ce rapport:
Le Secrétariat du Conseil du Trésor devait fournir des rapports sommaires au Conseil du Trésor. L’audit a révélé que cela n’a pas été fait. Seul le Secrétariat recueillait des données détaillées sur le rendement des dépenses de sécurité publique, mais il ne les a pas utilisées pour présenter un tableau d’ensemble des résultats obtenus à l’échelle du gouvernement. Aucun autre ministère ou organisme fédéral ne le faisait non plus. Faute d’une surveillance d’ensemble et de rapports globaux, il n’y pas d’information pour expliquer la différence de 3,1 milliards de dollars entre les fonds attribués aux ministères et organismes et les dépenses déclarées.
Il a également dit:
Nous estimons que le gouvernement a raté l’occasion d’utiliser l’information qu’il recueillait pour dresser un portrait à l’échelle du gouvernement des dépenses et des résultats liés à l’initiative de sécurité publique et d’antiterrorisme.
Il a ensuite ajouté:
Le gouvernement reconnaît qu’à l’avenir, il doit améliorer la communication de l’information financière et non financière dans le cadre d’initiatives pangouvernementales.
Pourquoi donc la perte de ces milliards de dollars pose-t-elle problème? Comme mes collègues l'ont mentionné, il y a maintes façons dont on aurait pu dépenser cet argent dans l'intérêt des Canadiens et de la sécurité publique.
Personne ne remet en question l'importance de la lutte contre le terrorisme ou des mesures assurant la sécurité nationale. En tant que représentants élus, il est important que nous veillions à ce que les fonds affectés à une fin précise soient dépensés à cette même fin.
Le gouvernement a le pouvoir de réaffecter des crédits budgétaires, ce qu'il fait régulièrement dans les budgets supplémentaires des dépenses. Cependant, rien ne porte à croire que c'est ce qui s'est passé en l'occurrence.
Il est encore plus inquiétant de constater l'absence de politique sur les sources de revenu. Par exemple, peut-être pourrait-on envisager de revenir sur les réductions de personnel à l'Agence du revenu du Canada. Comme mon collègue l'a mentionné à maintes reprises à la Chambre, nous nous soucions beaucoup du manque à gagner de 29 milliards de dollars en impôts non perçus. Si l'on pouvait récupérer ne serait-ce qu'une fraction des 3,1 milliards de dollars disparus, les conservateurs pourraient éviter de réduire l'effectif de l'agence.
Enfin, nous sommes rassurés par le fait que la ministre ait accepté de rétablir certains des fonds coupés à l'agence, après que nous ayons exprimé nos préoccupations pendant plusieurs semaines de suite. Nous ne savons toujours pas si les conservateurs ont rétabli l'effectif chargé de la vérification et de la surveillance de la conformité. Ce sont là des questions importantes. Quelles mesures ont été prises à cet égard, et quand donc nous en rendra-t-on compte?
Les conservateurs ne semblent pas du tout se soucier des sommes qui disparaissent. Ils préfèrent plutôt sabrer dans les programmes qui viennent en aide aux plus vulnérables. Par exemple, mon collègue de Laval—Les Îles a présenté le projet de loi , qui permettrait aux personnes âgées de retirer une somme d'argent de leur REER pour payer leurs funérailles à l'avance. Le gouvernement déduit cette somme des prestations du SRG. On parle d'aînés qui vivent dans la pauvreté. C'est pourquoi, justement, ils touchent le SRG. Nous faisons valoir qu'avec à peine 132 000 $, toutes les personnes âgées pourraient être couvertes.
Le gouvernement ne semble pas très inquiet lorsqu'il affirme qu'il s'agit seulement de 3,1 milliards de dollars. Pour notre part, nous nous préoccupons beaucoup du manque de suivi financier tout comme nous sommes préoccupés par le peu d'importance que le gouvernement accorde aux sources de revenu, comme la perception des impôts non payés et l'imposition de frais aux entreprises qui exploitent nos ressources.
Les affaires autochtones sont un sujet qui nous préoccupe particulièrement. Invoquant l'amélioration de la transparence, le gouvernement a décidé de s'en prendre à deux segments de la société, les syndicats et les Premières Nations, en leur disant qu'ils doivent être plus responsables et remettre rapport après rapport pour rendre des comptes à l'égard de chaque sou qu'ils dépensent. Or, voilà que ce même gouvernement dit qu'il ne s'agit que de 3,1 milliards de dollars et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter, que nous finirons peut-être par les trouver si nous étudions de près les comptes publics.
Cela me semble tout simplement très hypocrite, et cette hypocrisie atteint un summum en ce qui concerne les jeunes.
Tous les députés ont le privilège de constater ce que le gouvernement entend consacrer aux emplois d'été. Je dois dire que c'est difficile cette année, car plus de la moitié des Canadiens qui offraient des emplois aux étudiants ont vu leur demande rejetée, et le gouvernement ne veut pas se donner la peine de retrouver 3,1 milliards de dollars. Ça m'a fait mal au coeur d'apposer ma signature sur un rapport déterminant quels groupes auraient des emplois d'étudiants, alors qu'une foule d'organismes fantastiques désireux d'embaucher des étudiants, comme des organismes autochtones, l'Université de l'Alberta, et j'en passe, n'en auront pas. Par conséquent, bien des étudiants de ma circonscription n'obtiendront pas d'emploi d'été et risquent de ne pas pouvoir poursuivre leurs études.
En terminant, j'estime que la question revêt une importance cruciale pour notre travail en tant que parlementaire. Quelles que soient nos allégeances, chacun de nous est élu à la Chambre pour tenir le gouvernement responsable des dépenses de l'État. Je m'attends donc à ce que les députés conservateurs soient tout aussi stupéfaits et fâchés que moi du manque flagrant de soucis et d'attention à l'égard de 3,1 milliards de dollars.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir à propos de la motion du Nouveau Parti démocratique. Je précise d'emblée que nous voterons pour, car nous en reconnaissons le bien-fondé.
J'espère que les néo-démocrates reconnaîtront à leur tour le bien-fondé de l'amendement que nous avons tenté de proposer ce matin. On pourrait améliorer et renforcer la motion du NPD si ce parti était ouvert à accepter notre proposition d'amendement. J'invite d'ailleurs ses députés à réfléchir à la question.
Dans ce dossier, le Parti libéral a deux grandes préoccupations. La première, ce sont les 3,1 milliards de dollars, évidemment. La seconde, c'est la manière dont on peut régler la situation. Notre amendement vise ce second point. J'incite les néo-démocrates à l'examiner.
Tout d'abord, je tiens à citer intégralement ce que dit le vérificateur général du Canada à propos de ce problème en particulier. Ma citation provient, évidemment, du rapport de vérification de 2013:
D’après notre audit, les ministères et organismes avaient déclaré en 2009 des dépenses d’environ 9,8 milliards de dollars, soit environ 3,1 milliards de dollars de moins que le montant affecté aux activités de sécurité publique et d’antiterrorisme. Notre examen de l’information financière et non financière déclarée par les ministères et organismes a montré que les projets cadraient avec les objectifs annoncés de l’initiative. Toutefois, l’information pouvant expliquer cette différence de 3,1 milliards de dollars n’était pas disponible.
C'est un point crucial de ce que rapporte le vérificateur général.
Il ne faudrait pas oublier qu'il est question d'une période qui s'est étalée sur des années et qui s'est terminée en 2009. En réalité, le total est plutôt de 12,9 milliards de dollars. De cette somme, le vérificateur général a pu retracer 9,8 millions de dollars. Il n'a pas le moindre doute sur ce qui a été fait avec ces 9,8 milliards de dollars.
Mais il reste ce trou de 3,1 milliards de dollars. Les fonctionnaires du Conseil du Trésor ont dit au vérificateur qu'il existait trois hypothèses, mais on n'a aucune certitude. Une possibilité, c'est qu'une partie de l'argent a pu être périmée. J'ai interrogé des députés à ce sujet, mais ils ne croient pas que c'est ce qui s'est passé. Personne n'est totalement certain, ni même presque certain, que l'argent a été périmé. Le gouvernement cherche à donner l'impression que l'argent a été dépensé, mais on n'en a pas la moindre idée.
La personne qui a le meilleur accès à cette information est le vérificateur général. Si ce dernier conclut qu'il ne peut pas trouver les reçus et autres documents qu'il doit examiner, alors il est juste de croire et de conclure que le vérificateur n'avait pas suffisamment d'information à sa disposition. Cela ne veut pas nécessairement dire qu'il n'avait pas accès à toute l'information. Cela veut dire que l'information en question n'existait pas et n'était pas à la disposition du vérificateur général.
On parle d'une somme de 3,1 milliards de dollars. Quelles sont les deux autres situations possibles? La deuxième est celle-ci: l'argent a-t-il été dépensé pour des activités de sécurité publique sans être comptabilisé? C'est tout à fait possible, mais encore une fois, nous ne le savons pas avec certitude. La troisième est celle-ci: l'argent a-t-il été reporté et dépensé pour des activités non liées à l'initiative?
Encore une fois, nous ne verrons pas le prendre la parole et nous donner la garantie que tel n'est pas le cas. Il ne le fera pas parce qu'il n'est pas en mesure de le savoir vraiment, à mon avis, ou alors il cache beaucoup d'information au vérificateur général du Canada, ce qui donnerait lieu à une toute nouvelle discussion et justifierait un nouveau débat.
Nous devons reconnaître que nous ne savons pas vraiment comment ces 3,1 milliards de dollars ont été dépensés ou même s'ils ont été dépensés.
En fin de compte, que représente la somme de 3,1 milliards de dollars? Quand j'ai été élu pour la première fois, cela représentait presque la totalité du budget de la province du Manitoba. Aujourd'hui, on constaterait qu'une telle somme est égale ou même supérieure au budget de certaines provinces. Si l'on veut prendre l'exemple des services de santé et du coût de la santé, 3 milliards de dollars, c'est plus que les paiements de transfert pour les programmes sociaux reçus par le Manitoba. C'est donc beaucoup d'argent.
On parle de dizaines de milliers d'emplois qui auraient pu être créés, des dizaines de milliers d'emplois de qualité. Trois virgule un milliards de dollars, c'est énormément d'argent.
Quand je pose des questions à ce sujet ou quand j'écoute certains discours prononcés par les députés conservateurs, j'entends souvent des arguments du genre « Ne vous inquiétez pas, faites-nous confiance, l'argent est quelque part ».
Ce n'est pas acceptable.
M. Costas Menegakis: Pourquoi pas?
M. Kevin Lamoureux: Quelqu'un a dit « Pourquoi pas? » Faites-moi confiance. Il y a déjà énormément de méfiance envers le gouvernement, à juste titre. Les députés ont-ils déjà entendu parler du F-35 et du désastre auquel ce dossier a donné lieu? C'est vraiment renversant.
Encore une fois, nous ne parlons pas de millions, de milliers ou de centaines. Nous parlons de milliards. Le gouvernement doit comprendre que nous avons de bonnes raisons de ne pas lui faire confiance quand il dit que l'argent va se matérialiser.
Voyez cela sous l'angle d'un chef de petite entreprise qui, disons, vend des bicyclettes. Il est peut-être un peu déprimé à cause de l'augmentation des droits de douane, cette hausse de taxe décrétée par le gouvernement cette année. Mais disons qu'il vend des bicyclettes et des voiturettes. Son entreprise est assez florissante. Il a prévu 100 000 $ dans son budget pour acheter des bicyclettes et des voiturettes rouges. Il est impatient. L'été approche à grands pas et il a hâte. Il sait qu'il va faire des ventes. Il a prévu 100 000 $, mais il s'aperçoit que seulement 75 000 $ sont comptabilisés.
Je soupçonne que n'importe quel député conservateur, et possiblement de nombreux ministres, admettraient qu'il y a quelque chose qui cloche. Notre homme d'affaires voudra savoir ce qui est arrivé à ses 100 000 $ parce qu'il compte sur cet argent pour assurer les revenus futurs de son entreprise. Il a évalué le nombre de bicyclettes et de petits chariots rouges dont il aura besoin, et il s'attend à pouvoir répondre à la demande du marché. Il y a une responsabilisation. S'il arrivait que ses comptables lui disent: « Désolés. L'argent a été dépensé, mais nous ne savons pas exactement où »; s'ils ne pouvaient pas produire les reçus correspondant aux dépenses, je soupçonne que des têtes rouleraient. Il n'y a pas un chef de petite entreprise sérieux nulle part au Canada, d'un bout à l'autre du pays, qui accepterait ce genre de comportement de la part de ses propres employés.
Par conséquent, pourquoi agir autrement ici? Pourquoi le gouvernement du Canada devrait-il être traité différemment?
Chaque fois que nous parlons à nos électeurs, comme nous sommes nombreux à le faire assurément, nous pouvons constater qu'il y a certaines choses qu'ils tolèrent mal, notamment que nous gaspillions leur argent.
Voilà pourquoi le chef du Parti libéral et bon nombre de mes autres collègues sont intervenus à la période des questions depuis deux jours pour parler de la classe moyenne, des multiples hausses d'impôt et du gaspillage des deniers publics. Voyez les sommes qui sont consacrées à la publicité. Les gens regardent avec plaisir un match de hockey et voilà qu'on diffuse l'une de ces publicités X. Comme je ne veux pas utiliser de termes non parlementaires, j'utiliserai le « X » à la place, et ils savent qu'on a dépensé 90 000 $ pour cela. Comme devoir au cours de la semaine de pause, nous pouvons sonder nos électeurs pour savoir s'ils estiment que dépenser des sommes pareilles est dans le meilleur intérêt du Canada.
Tout à l'heure, la députée néo-démocrate a parlé de son programme d'emplois d'été. Nous avions notre propre liste dans Winnipeg-Nord, et je l'ai examinée. Il y avait 60 emplois disponibles pour des étudiants, mais il y en avait sans doute 60 autres que nous n'avons pas pu accorder à cause du manque de ressources. Donnez-nous l'argent qui a servi à financer une ou deux publicités et tous ces étudiants auraient eu un emploi d'été.
C'est le genre de dépenses qui irrite au plus haut point les contribuables, nos électeurs, les gens de la classe moyenne qui travaillent tous les jours pour joindre les deux bouts. On peut comprendre pourquoi ils sont en colère contre le gouvernement.
L'autre chose qui enrage les Canadiens, c'est d'avoir le sentiment qu'il n'y a pas véritablement de reddition de comptes. Dans un premier temps, le gouvernement annonce qu'il aura besoin d'un montant x et, ensuite, il relève les impôts. Au cours des quatre ou cinq derniers budgets, nous avons vu une augmentation nette des taxes et des impôts perçus par le gouvernement. C'est un fait. Les conservateurs peuvent se payer toute la publicité qu'ils veulent avec l'argent des contribuables, il reste qu'ils puisent de plus en plus d'argent dans les poches des Canadiens.
Les Canadiens veulent que leur argent soit dépensé judicieusement et ils veulent recevoir des services. Ils veulent être sûrs que le gouvernement dépense intelligemment l'argent de leurs impôts. Au cours des dernières années, nous avons eu une multitude d'exemples de l'incapacité du gouvernement de dépenser intelligemment, et cela a suscité beaucoup d'inquiétude parmi nos électeurs.
J'ai fait référence au F-35. Initialement, il devait coûter 9 milliards de dollars, je crois. Le gouvernement a fait des pieds et des mains pour le faire accepter aux Canadiens. Je me souviens que c'est devenu un enjeu électoral dans ma région. Le Parti libéral a toujours prétendu qu'on en avait effectivement besoin pour remplacer les CF-18. Nous reconnaissons qu'il est important que nos militaires, hommes et femmes, aient du bon matériel. En fait, c'est Pierre Trudeau, je crois, qui a concrètement acheté la dernière série de F-18.
Lors de la dernière campagne électorale, on nous a dit que l'achat allait se faire à tel prix. Nous avons contesté l'attitude du gouvernement. Nous pensions que les conservateurs ne disaient pas la vérité. Tout le monde est intervenu, que ce soit le directeur parlementaire du budget ou le vérificateur général, et en définitive, le gouvernement a dû reconnaître qu'il s'était fourvoyé.
Aujourd'hui, on ne sait plus où on en est. On a perdu des années. Que va-t-il arriver à notre force aérienne, que va-t-on finalement acheter? Souhaitons que les conservateurs retiennent la leçon de cette affaire. Les Canadiens s'attendent à ce qu'on leur rende des comptes. Nous avons là, nous le savons, un montant de 3,1 milliards de dollars, sur lequel les conservateurs nous doivent des explications.
Les libéraux souhaitent qu'on améliore cette motion, et nous demandons aux conservateurs de l'appuyer. Nous demandons aussi aux néo-démocrates d'appuyer l'amendement, car nous croyons qu'il est de nature à empêcher que les mêmes choses se produisent de nouveau à l'avenir. En deuxième lieu, je voulais dire que nous tenons, dans toute la mesure du possible, à prévenir de tels événements. Notre proposition est conforme à ce que préconisait l'ancien directeur parlementaire du budget, Kevin Page.
Sans plus attendre, je propose, appuyé par le député de , que la motion soit amendée par l'ajout de ce qui suit. Je propose qu'afin d'éviter que des fonds soient perdus à l'avenir, la Chambre demande au gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour passer à un système d'affectation des crédits fondé sur les programmes, conformément à l'échéancier remis au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires.
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Monsieur le Président, près d'un million de Canadiens et de Canadiennes font appel aux banques alimentaires chaque mois. Les écoles dans les réserves amérindiennes sont sous-financées. On traque les prestataires de l'assurance-emploi comme s'ils étaient des criminels. On se retire d'outils internationaux, comme la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, sous prétexte d'économiser 150 000 $ par année.
Pendant ce temps, on ne sait pas trop où sont passés 3,1 milliards de dollars. Les gens d'en face nous disent de ne pas trop s'en faire et que ce n'est pas grave. Je suis désolée, mais c'est très grave.
Les gens d'en face nous disent que le vérificateur général a déclaré que rien ne prouvait que les fonds avaient été mal utilisés. Ce qu'ils n'ont pas l'air de comprendre et qu'ils oublient de dire, c'est que rien ne prouve non plus que les fonds ont été bien utilisés. C'est cela le gros problème.
Voyons ce qu'en dit le secrétariat du programme qui a collaboré, et le Bureau du vérificateur général. Ils ont recensé plusieurs scénarios possibles:
[...] les fonds sont peut-être devenus périmés à la fin de l’exercice pour lequel ils ont été accordés; les fonds ont peut-être été consentis à diverses activités de sécurité publique et d’antiterrorisme, et imputés aux dépenses de programme courantes; les fonds ont peut-être été reportés et dépensés pour des programmes non liés à l’initiative.
On n'a pas ajouté que les fonds ont peut-être été utilisés pour des gazebos, par exemple, ou d'autres choses du genre. Bref, il y a un manque d'information absolument cruciale. Ce n'est vraiment pas rien, 3,1 milliards de dollars. C'est 25 % du budget total du programme pour lesquels il n'y a ni transparence ni reddition de comptes.
Pendant ce temps-là, les conservateurs instaurent des lois inefficaces et inutiles qui portent atteinte à nos libertés civiles, alors qu'ils ne sont même pas capables d'expliquer clairement, comment et pour quels programmes ces 3,1 milliards de dollars ont été utilisés.
Je pense sincèrement que les conservateurs devraient faire un peu de comptabilité et de reddition de comptes. Cela ferait changement. Ce n'est pas tout: comme si ce n'était pas suffisant, même pour les sommes dont le vérificateur général a pu retrouver la trace, il y a des problèmes
Voici les conclusions que le vérificateur général a tirées en examinant ce qui a été financé dans le cadre du programme de sécurité publique et de lutte antiterroriste par rapport à ce qui a été financé selon les objectifs du programme:
Ces objectifs étaient formulés en termes généraux, et nous avons constaté que la description des activités proposées par les ministères et organismes pour atteindre ces objectifs était tout aussi générale. Les ministères et organismes ont dépensé des fonds pour [...] les services d'un spécialiste en sécurité afin de conseiller un pays hôte sur des questions de sécurité liées à l'organisation d'une manifestation sportive [...] Néanmoins, les activités ont été considérées comme répondant aux objectifs de l'initiative.
Est-ce que cela semble épouvantable? En tout cas, cela me semble certainement très épouvantable. Le pire est que cela ne s'arrête pas là
Voyant qu'ils avaient des difficultés à comptabiliser et à rendre des comptes des dépenses effectuées, quelle solution brillante le gouvernement a-t-il trouvée? Je le dis en plein dans le mille: la solution brillante a été d'arrêter de comptabiliser et de rendre des comptes. Il s'agissait d'y penser, c'est simple.
Cette attitude explique peut-être pourquoi, quand ma collègue a dit il y a quelques minutes que le rôle de l'opposition était de demander au gouvernement de rendre des comptes, le l'a regardée avec mépris et arrogance en disant « essayez voir! »
Je crois que les Canadiens devraient être profondément préoccupés par ce genre d'attitude.
Cela dit, l'idée de tout simplement arrêter de comptabiliser ou de rendre des comptes, parce qu'on n'y arrive tout simplement pas, ce n'est vraiment pas une façon de faire les choses. Ce n'est pas ce que nous ferions et ce n'est pas ce que les Canadiens veulent. Tel que nous l'avons vu au cours des derniers jours et des dernières semaines, les Canadiens veulent savoir, et ils sont tout à fait en droit de savoir. De fait, ce gouvernement a l'obligation de mettre tout en oeuvre pour que les Canadiens puissent savoir.
Pour qu'il puisse fournir l'information aux Canadiens, il est important que le vérificateur général obtienne les documents nécessaires pour rendre compte correctement de l'utilisation des 3,1 milliards de dollars de fonds publics disparus.
Parmi ces documents, mentionnons tous les rapports annuels en matière de sécurité publique et d'antiterrorisme qui ont été soumis au secrétariat du Conseil du Trésor, toutes les présentations au Conseil du Trésor établies dans le cadre de l'initiative, toutes les évaluations ministérielles de l'initiative, la base de données organisationnelle du Conseil du Trésor établie aux fins de la surveillance du financement.
Les néo-démocrates exigent que ces documents soient déposés d'ici le 17 juin 2013, et ce, dans les deux langues officielles, bien évidemment. Nous voulons que le vérificateur général ait non seulement tous les documents, mais également toutes les ressources nécessaires pour effectuer une vérification juricomptable approfondie jusqu'à ce que les 3,1 milliards de dollars disparus soient trouvés et justifiés.
Comme je le disais plus tôt, les Canadiens ont le droit de savoir où vont leurs taxes, de l'argent qu'ils ont souvent durement gagné. Je ne comprends pas pourquoi certains députés à la Chambre pourraient s'opposer à cette recherche de la vérité. Je suis profondément convaincue que la Chambre devrait approuver notre motion. Cependant, je souhaite y apporter l'amendement suivant:
[Traduction]
Je propose que la motion soit modifiée par adjonction de ce qui suit:
[...] et que, pour éviter dorénavant les pertes d’argent, la Chambre demande au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour passer à un système où les crédits sont fondés sur les activités de programme, et ce, dans les délais qu’il donne dans sa réponse au septième rapport du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires déposé le 20 juin 2012.