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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui, au nom du gouvernement, pour répondre à la motion de l'opposition qui vient d'être présentée. Alors qu'on sait toutes les difficultés auxquelles notre pays est aujourd'hui confronté, voilà ce que les libéraux ont de mieux à offrir. Cela ne devrait pas surprendre les Canadiens. Je suis désolé pour certaines personnes à la tribune, qui sont probablement venues de différents endroits au pays pour assister au débat aujourd'hui et je sympathise avec les Canadiens qui nous regardent à la télé et qui pensent à tous les problèmes à régler, comme la menace terroriste, la sécurité des biens et des personnes et l'économie. Il y a des étudiants et des personnes âgées à la tribune qui songent probablement à la santé et à l'environnement. Ils pensaient probablement en entendre parler aujourd'hui à la Chambre des communes. Ils entendent plutôt les libéraux parler de leur deuxième priorité — leur première étant la légalisation de la marijuana pour que les gens puissent s'acheter un gramme de pot au dépanneur. C'est leur principale politique économique.
Cependant, leur deuxième priorité politique consiste à tenir une réunion avec les premiers ministres provinciaux. Ils sont tellement à court d'idées que la seule qu'ils ont trouvé est de rencontrer les premiers ministres provinciaux. Qu'on me corrige si je me trompe, mais j'ai vu un reportage dans lequel le chef libéral s'est mis à bafouiller quand on lui a demandé ce qu'il ferait le premier jour de son mandat à titre de premier ministre. Il ne savait pas quoi dire. Il est très gênant pour un député de voir qu'un aspirant à la fonction de premier ministre n'a pas la moindre idée de ce qu'il ferait. Comme il ne sait pas ce qu'il ferait, il a répondu qu'il rencontrerait ses homologues municipaux et provinciaux. Voilà sa priorité absolue, et son parti le couvre ici aujourd'hui.
Le chef du Parti libéral n'a pas dit qu'il rencontrerait son ministre des Finances, ni le chef d'état major de la défense, ni le ministre de la Sécurité publique pour veiller à la sûreté et à la sécurité du Canada. Rien de tout cela, pas même une rencontre avec le Cabinet ne sont sa priorité absolue. Il privilégie plutôt une visite à ses homologues provinciaux parce qu'il est dépourvu d'idées. Je l'ai déjà dit à maintes reprises.
Je suis rarement d'accord avec le NPD, et je ne souscris pas à ses politiques. Mais les néo-démocrates prennent au moins la peine de formuler des idées qu'ils soumettent aux Canadiens. Je voterais contre ces idées parce que je pense qu'elles seraient ruineuses pour le pays, mais ils ont au moins des propositions à présenter aux Canadiens, comme doit le faire un parti politique responsable souhaitant gouverner le pays. Je ne suis peut-être pas d'accord avec eux. Et je sais que les députés du NPD sont nettement contre un grand nombre de nos politiques, ce qui fait qu'ils votent constamment contre, comme l'a dit le député d' et comme ils en ont parfaitement le droit. Mais, au moins, ils font des propositions que les Canadiens peuvent examiner.
Les libéraux, eux, n'ont rien d'autre à proposer que de tenir une réunion. S'ils réussissent à former le gouvernement, ils tiendront une réunion. Ils n'ont aucune idée à nous présenter à part permettre aux gens d'acheter de la marijuana au dépanneur du coin, sous le regard bienveillant d'un éventuel gouvernement libéral dirigé par le chef du troisième parti. En fait de politiques, ils ont celle-là.
L'autre politique que mettent de l'avant les libéraux consiste à fermer les usines dans le Sud-Ouest de l'Ontario parce que ces usines seraient apparemment mauvaises pour l'économie. Les libéraux voudraient les fermer. En Alberta et en Saskatchewan, ils voudraient qu'on délaisse progressivement le pétrole et le gaz parce que cette industrie est mauvaise. La politique économique des libéraux est de réduire progressivement le secteur secondaire en Ontario, de réduire progressivement l'industrie pétrolière et gazière en Saskatchewan et en Alberta et de passer à nouveau la camisole de force aux agriculteurs de l'Ouest comme ils l'ont fait pendant des générations. Ils ne sont pas non plus pour la construction navale à Halifax. Nous avons accordé le plus gros contrat de l'histoire du Canada aux chantiers de construction navale de la Nouvelle-Écosse et de la Colombie-Britannique dans le but de relancer cette industrie. Ils sont contre et veulent que ces chantiers ferment leurs portes. L'industrie aérospatiale à Montréal et au Québec ne doit pas compter sur les libéraux non plus, car ils refusent d'acheter des avions pour notre force aérienne et pour participer aux efforts internationaux. Ils ne veulent pas que nos forces armées aient de nouveaux avions.
Leur politique étrangère est encore plus drôle. Parlons de la solution du chef du Parti libéral en matière de sécurité. Quelle solution proposait-il lorsque les Irakiens étaient terrorisés, et ils le sont toujours, par les membres de l'EIIL, et qu'ils étaient forcés à se réfugier dans les montagnes, affamés? Le a annoncé qu'il fournirait de l'aide humanitaire, déploierait des conseillers et livrerait bataille à ces terroristes. Il a dit qu'il enverrait l'Aviation royale canadienne. Le plan d'attaque du chef libéral était de leur larguer du café Tim Hortons, des couvertures et des manteaux pour les garder un peu plus au chaud durant l'hiver. C'est tout. C'était le plan des libéraux.
Qu'avons-nous fait depuis notre arrivée au pouvoir? C'était en 2006, alors que les relations entre les provinces et le fédéral n'avaient probablement jamais été aussi mauvaises de toute l'histoire du pays, après un peu plus d'une décennie de règne libéral. Tous ceux qui faisaient de la politique provinciale lorsque les libéraux étaient au pouvoir ne diront jamais que les provinces canadiennes ont vécu de belles années durant cette période.
Le député a parlé des investissements libéraux dans les soins de santé. C'est une blague ou quoi? Je ne me rappelle pas d'une réunion où les premiers ministres provinciaux et territoriaux ont approuvé des compressions unilatérales de 50 milliards de dollars dans la santé et l'éducation, ce qui a été l'une des grandes décisions du gouvernement libéral. Je ne me souviens pas de cette réunion des premiers ministres. Le député pourrait peut-être me rafraîchir la mémoire et m'indiquer la date à laquelle elle a eu lieu, lorsque le ministre Martin, qui était ministre des Finances à l'époque, a pris la décision de sabrer unilatéralement dans la santé et l'éducation au pays.
Voilà ce qui s'est passé aux réunions des premiers ministres sous les libéraux.
N'oublions pas que l'une des promesses que le gouvernement libéral a faites concernait l'accord de Kyoto. Nous nous en rappelons encore. Les libéraux devaient apporter des changements importants partout au pays et assainir l'environnement. Le seul ennui, c'est qu'on a découvert plus tard qu'ils n'avaient pas discuté de la question avec les provinces et qu'ils n'avaient jamais eu l'intention de faire quoi que ce soit. En fait, le chef de cabinet de l'ancien premier ministre a dit que les libéraux ont fait ces promesses seulement parce que ce dossier semblait populaire et que cela les aiderait à remporter les élections. Ils n'ont toutefois jamais eu l'intention de joindre le geste à la parole.
Et nous, qu'avons-nous fait? En 2006, nous avons commencé à effacer l'héritage des libéraux. Le a rencontré ses homologues provinciaux. Je pense que le a rencontré les premiers ministres de cette province plus de 300 fois depuis qu'il est au pouvoir. Récemment, il a rencontré le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest et la première ministre de l'Ontario. Dernièrement, il a aussi rencontré le premier ministre Prentice. Il maintient les échanges avec les premiers ministres.
Nous savons que nos premiers ministres rencontrent aussi leurs homologues dans le cadre de réunions annuelles à l'échelle fédérale, provinciale et territoriale. Nous avons beaucoup d'occasions de discuter des enjeux. J'ai des rencontres avec mes homologues provinciaux, et j'ose espérer que tous les députés en ont eux aussi pour discuter d'enjeux qui sont importants pour eux, qu'ils siègent de ce côté-ci de la Chambre ou non. Les députés ont tout intérêt à représenter leur collectivité et à soulever les préoccupations de celle-ci ici, à la Chambre, et ce, qu'ils adhèrent ou non à ces préoccupations. Tous les députés doivent essayer de représenter leur collectivité.
Cette responsabilité ne revient pas uniquement au . Les Canadiens nous ont confié à nous, les 308 députés, le mandat de représenter nos collectivités. S'ils ne veulent pas que ce soit le Parti libéral qui les représente, ils devront peut-être trouver quelqu'un d'autre pour le faire. À mon avis, c'est pour cette raison que les députés libéraux sont assis dans le coin là-bas, que les députés néo-démocrates sont de ce côté-là et que nous, nous sommes de ce côté-ci. Ils ont oublié ce qui est important pour les Canadiens, et ils continuent dans la même veine. Ils peuvent se lamenter et se plaindre qu'ils n'obtiennent pas ce qu'ils veulent, mais les Canadiens, eux, ont ce qu'ils souhaitent: ils ont un gouvernement qui les représente.
Je dois reconnaître les efforts du NPD. De façon générale, en tant qu'opposition officielle, le NPD agit à tout le moins comme contrepoids. Il offre certaines solutions ou ce qui, selon lui, constitue une solution, de même que des options de rechange à nos propositions. Ce sont les Canadiens qui devront décider.
Qu'est-ce qu'ils obtiennent des libéraux? Les libéraux leur disent qu'ils veulent parler des enjeux. Les Canadiens n'ont pas de temps pour cela. Ils triment dur. Les gens de ma circonscription se lèvent très tôt et prennent le GO Train ou empruntent l'autoroute pour aller travailler au centre-ville; les agriculteurs, eux, montent sur leur tracteur. Les agriculteurs de ma circonscription doivent s'occuper de la vente de leurs récoltes. Ils doivent se soucier de bien des choses. La dernière chose qu'ils veulent et dont ils se soucient, c'est de savoir si nous avons pu nous réunir avec les premiers ministres des provinces pour discuter. Ils s'en moquent. Ce qui leur importe, c'est de savoir s'ils auront suffisamment d'argent, à la fin du mois, pour investir dans leur entreprise, pour régler leurs factures, pour faire des économies pour l'avenir de leurs enfants. Voilà ce qui importe vraiment aux Canadiens.
Lorsqu'ils nous élisent, et lorsqu'ils élisent nos homologues provinciaux et municipaux, ils s'attendent à ce que nous trouvions des façons d'améliorer l'économie et les collectivités. Les Canadiens s'attendent à pouvoir parler à leur député s'il y a un problème. Je sais que mon homologue provinciale fait partie du Cabinet de la première ministre libérale, Mme Wynne. Si nous avons à régler un problème ensemble, je n'ai aucune difficulté à la joindre, et vice-versa.
Pour ce qui est du Plan d'action économique du Canada, les libéraux ont dit qu'il ne fonctionnerait pas, que nous serions incapables de collaborer avec nos homologues provinciaux et municipaux afin de mettre en oeuvre un programme de relance et d'investissement, et qu'il nous serait impossible de créer le genre d'emplois que nous voulions en temps opportun et en respectant le budget prévu. Ils ont dit que nous serions incapables de collaborer avec les gouvernements néo-démocrates, libéraux et conservateurs de l'ensemble du pays.
Qu'avons-nous fait? Nous avons mis en oeuvre l'un des programmes les plus efficaces de l'histoire du pays. Nous l'avons fait ensemble. J'ai travaillé avec mon homologue libérale dans ma circonscription. J'ai collaboré avec les maires de ma région. Nous avons déterminé les besoins de nos collectivités, et nous avons fait les investissements nécessaires. Nous avons obtenu des résultats parce que c'est ce que les gens veulent.
Les Canadiens veulent des résultats; ils n'ont que faire des discussions sur les façons de les obtenir. Ils veulent pouvoir compter sur le fait que la route qui les mène au travail sera pavée. Ils veulent que leurs enfants n'aient pas à prendre l'autobus pendant des heures pour se rendre à l'école. Ils veulent que des soins de santé soient disponibles quand ils en ont besoin. Ils souhaitent qu'on leur dise qu'à l'avenir, le gouvernement fédéral ne répétera jamais les compressions de 50 milliards de dollars imposées par les libéraux dans les 1990.
De ce côté-ci de la Chambre, nous comprenons cela et, d'ailleurs, nous collaborons étroitement avec nos homologues provinciaux pour faire en sorte qu'un tel scénario ne se reproduise jamais. C'est pourquoi nous avons majoré les paiements de transferts aux provinces. Nous maintenons notre collaboration avec les provinces et les municipalités parce qu'au bout du compte, comme on le dit souvent à la Chambre, il n'y a qu'un seul contribuable. Peu importe qui lève des taxes ou comment, c'est toujours la même personne qui paie.
Peu importe si les personnes à la tribune viennent de l'Ontario ou de l'Alberta, elles n'ont qu'un seul porte-monnaie. Lorsque presque 50 ¢ de chacun de leurs dollars sont versés à l'ensemble des différents ordres de gouvernement, elles ne veulent pas voir les politiciens se perdre en palabres. Elles ne veulent que des résultats — que nous nous retroussions les manches et exécutions le travail pour lequel elles nous ont élus. Selon elles, les élus qui n'ont rien à proposer devraient s'enlever du chemin et laisser ceux qui ont des idées les réaliser, comme nous le faisons. Encore et toujours, les Canadiens savent qu'ils peuvent se fier à l'actuel gouvernement pour produire des résultats.
Les libéraux avaient prédit que nous serions incapables d'augmenter les transferts aux provinces, de réduire les impôts et de rééquilibrer le budget. Avons-nous été capables de le faire? Absolument. Nous avons obtenu des résultats.
Je me souviens que, quand j'étais jeune, les libéraux prétendaient qu'il serait impensable d'avoir un accord de libre-échange avec les États-Unis, que le Canada ne s'en remettrait jamais. C'est un gouvernement conservateur qui s'en est chargé. Les libéraux affirmaient que nous ne pourrions jamais conclure d'accord de libre-échange avec l'Union européenne et qu'il serait impossible de convaincre les provinces de se joindre à nous. Qu'avons-nous fait? Nous avons permis aux provinces de participer aux négociations et nous avons conclu cet accord de libre-échange. Nous avons obtenu des résultats. Les libéraux prétendaient que c'était impossible, mais nous l'avons fait.
Les libéraux n'ont pas réussi à s'entendre avec la Corée du Sud, ils en ont été incapables. Nous avons obtenu des résultats. Nous l'avons fait pour stimuler l'économie canadienne. Nous avons négocié en collaboration avec nos partenaires commerciaux, parce que c'est ce qu'un gouvernement responsable doit faire: il travaille de concert avec ses partenaires.
Revenons sur certaines de nos réalisations.
Le régime d'immigration, par exemple, ne fonctionnait plus depuis des décennies, il ne répondait plus aux besoins du Canada. Nous avions perdu nos repères. Il n'était plus à l'image du régime des années 1950 et 1960 grâce auquel mes parents avaient pu immigrer au Canada. Les libéraux avaient abandonné. Selon eux, pareille réforme était impossible, les provinces n'accepteraient jamais. Les libéraux avaient abandonné. Or, nous, nous avons obtenu des résultats.
Dans le cadre du Plan d'action économique, nous avons instauré la subvention canadienne pour l’emploi pour que les Canadiens des quatre coins du pays puissent obtenir de meilleurs emplois et des programmes de formation bonifiés. Les libéraux avaient abandonné. Nous étions d'avis que c'était possible, et nous avons obtenu des résultats.
Les libéraux ont renoncé à conclure des accords sur la main-d'oeuvre avec l'Ontario et la Colombie-Britannique. Nous avons obtenu des résultats.
Nous collaborons régulièrement avec nos partenaires des provinces, des territoires et des municipalités, parce que tous les Canadiens en sortent gagnants, et nous continuerons.
Lorsque l'économie ralentissait en 2009, des questions vitales d'intérêt national nous ont amené à convoquer la conférence des premiers ministres. C'est à cette occasion que nous avons mis au point le Plan d'action économique. C'est lui qui nous a permis de créer, net, plus de 1 million d'emplois. C'était un effort concerté.
Lorsque le secteur de l'automobile de l'Ontario s'est retrouvé en difficulté, nous avons travaillé avec le gouvernement libéral provincial pour le sauver. Nous continuerons d'intervenir de la sorte.
Le Canada est une fédération composée de provinces, de territoires et de localités très différents les uns des autres. Chaque région a sa réalité, ses besoins et ses demandes. Les premiers ministres provinciaux et dirigeants territoriaux qui contactent le ont des besoins qui leur sont propres. C'est pourquoi il est important d'aller les rencontrer chez eux. C'est pourquoi le premier ministre a rencontré la première ministre Wynn à Toronto. C'est pourquoi il a rencontré le premier ministre Prentice à Calgary. Lorsque les ministres parcourent le pays, ils rencontrent leurs homologues provinciaux et municipaux. Et ils le font justement parce que c'est important d'aller les rencontrer chez eux.
On ne tient pas compte de ce qu'est le Canada aujourd'hui lorsqu'on laisse entendre que le simple fait de réunir à un endroit les dirigeants des gouvernements permettra de régler tous les problèmes du pays. C'est ainsi que l'on concevait autrefois le mode de fonctionnement de notre fédération. Or, ce n'est pas la nouvelle réalité du Canada, et nos concitoyens ne veulent pas que nous remontions dans le temps. Ils ne veulent pas que nous reprenions les batailles constitutionnelles sans fin qui ont marqué l'époque libérale. Les Canadiens veulent que le gouvernement mette l'accent sur leurs priorités. Ils veulent que le gouvernement collabore avec les provinces, et c'est d'ailleurs ce qu'il fait déjà, que ce soit en matière d'économie, d'environnement ou de ressources naturelles. Le gouvernement obtient des résultats dans l'intérêt des Canadiens, d'un bout à l'autre du pays. Nous allons poursuivre dans la même veine, car c'est la chose à faire pour les Canadiens.
Nous allons continuer de réduire les impôts. Nous allons continuer de collaborer avec nos partenaires provinciaux. Nous allons continuer d'ouvrir de nouveaux marchés pour notre secteur manufacturier. Nous n'allons pas l'abandonner, contrairement à ce que proposent les libéraux. Nous invitons les libéraux à débattre des politiques qui s'imposent pour relever les défis auxquels notre pays doit faire face. Ils pourraient se joindre à nous et au NPD et proposer des idées que les Canadiens pourraient examiner. Nous savons toutefois que cela n'arrivera pas.
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Monsieur le Président, je suis heureux d’avoir l’occasion de participer au débat.
Avant de passer aux observations que j’ai préparées, j’aimerais faire un commentaire d'ordre général. La base de l’argument du gouvernement est que les rencontres avec les premiers ministres ne sont nullement nécessaires, parce que toutes les autres rencontres qui ont lieu donnent d'excellents résultats. Cela n’a absolument pas de sens, et je crois que tous ceux qui nous regardent conviendront que rien ne peut vraiment justifier qu’un premier ministre refuse de rencontrer le Conseil de la fédération. C’est aussi simple que cela.
D’entrée de jeu, je dois dire qu’un gouvernement néo-démocrate s’engagerait évidemment à rencontrer deux fois par année le Conseil de la fédération, soit en alternance une rencontre à Ottawa et une rencontre dans une province ou un territoire. Cela ferait partie de la discussion nationale à laquelle les Canadiens participeraient, à savoir le type de débat que nous devrions avoir, en particulier compte tenu des défis avec lesquels est aux prises notre pays.
J'avoue que je trouve que c'est très étrange de la part des libéraux. Je comprends où ils veulent en venir, mais à l'approche d'une campagne électorale — et ce sera ma seule remarque quelque peu désobligeante envers eux —, on se garde normalement de se mouiller. Au cours de ce millénaire, lorsque les libéraux étaient au pouvoir, c'est-à-dire de 2000 à 2006, ils ont tenu un grand total de deux rencontres avec le Conseil de la fédération. Si les libéraux cherchent à nous convaincre qu'ils rectifieront le tir, tant mieux. Ils doivent rectifier le tir, car la dernière fois où ils ont été au pouvoir, ils n'ont pas été à la hauteur de ce que propose la motion d'aujourd'hui.
Si je peux me permettre, j'aimerais insérer le débat d'aujourd'hui dans son contexte. En vertu de la Constitution canadienne, les gouvernements fédéral et provinciaux sont sur un pied d'égalité. Je répète que, selon la Constitution, le gouvernement fédéral, dont la capitale et les institutions se trouvent ici même, à Ottawa, n'est pas plus important que les provinces et qu'il ne peut pas leur imposer son veto ni leur dicter sa volonté, car les provinces sont ses égales et qu'elles sont souveraines dans leurs domaines de compétences tels que les définit la Constitution.
Lorsque j'étais ministre provincial, en Ontario, j'ai moi-même assisté à des conférences fédérales-provinciales-territoriales des ministres de la Justice. La clé des échanges et de la collaboration d'égal à égal, c'est le respect. Le respect est la pierre angulaire d'une relation d'égal à égal.
Une petite précision d'ordre administratif: je dois dire que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Certains sont convaincus qu'il revient au gouvernement fédéral et au de décider à quel moment — quand cela leur conviendra — ils daigneront rendre visite aux petits pions des provinces. Quand les premiers ministres provinciaux se réunissent, les ministres fédéraux et le premier ministre décident s'ils s'y pointeront ou non. Ils estiment avoir le choix parce qu'ils viennent du gouvernement fédéral et que ce sont évidemment eux, les gros bonnets. Comme ils sont les plus importants, ils décident du moment où tous les premiers ministres peuvent se rencontrer.
Cette attitude envers les provinces et les territoires est le noeud du problème. C'est un manque de respect envers des gouvernements qui, selon la Constitution, sont souverains. C'est pourquoi il faut absolument que les Canadiens comprennent que, s'ils élisaient un gouvernement néo-démocrate, celui-ci respecterait les relations entre les gouvernements et rencontrerait deux fois par année les premiers ministres, une fois à Ottawa, et une autre fois dans une province ou un territoire, chaque province ou territoire accueillant la rencontre à tour de rôle.
Si on considère que les rapports entre les gouvernements doivent être égalitaires, il est logique, en constatant l'attitude actuelle des conservateurs, de rappeler ce qu'ils avaient promis en ce qui concerne ces rapports lorsqu'ils ont fait campagne pour obtenir le gouvernement solide, stable et majoritaire qu'ils voulaient.
Quelle était cette promesse? À la page 42 de la plateforme électorale avec laquelle les conservateurs ont fait campagne se trouvent les promesses qu'ils ont faites aux Canadiens, lorsqu'ils leur ont demandé de leur accorder 39 % des votes, mais 100 % du pouvoir. Leur promesse concernant les relations du gouvernement fédéral avec les gouvernements provinciaux paraissait bien. Voici ce qu'on peut lire dans leur plateforme:
Soutenir la contribution importante du Conseil de la fédération au renforcement de la coopération intergouvernementale et interprovinciale, à l’amélioration de l’union économique et sociale au Canada, et à la promotion de la définition de normes et d’objectifs communs à toutes les provinces.
Qu'en est-il de cette promesse? Ce n'est certainement pas ce que nous constatons aujourd'hui. Cet engagement n'a pas été respecté. Le premier ministre fait plutôt comprendre aux provinces qu'il traitera avec elles quand bon lui semblera. L'impasse actuelle découle de cette attitude.
La Constitution prévoit le partage des pouvoirs. Il existe toutefois des chevauchements. Il n'y a pas 10 pays souverains et 3 territoires. Nous faisons encore partie d'une même nation. Voilà pourquoi on appelle cela une confédération, et non un système unilatéral, contrairement à ce qu'en pense le gouvernement, qui veut procéder comme s'il n'y avait qu'un seul gouvernement et que tout devait se faire comme il l'entend.
Notre Constitution dit que la prestation des soins de santé est la responsabilité des provinces; pourtant, du point de vue de la Confédération, la santé de tous les Canadiens est manifestement dans l'intérêt du gouvernement national, qui détient les leviers les plus puissants qui lui permettent de fournir le financement nécessaire à notre système universel de soins de santé. Comment un gouvernement qui dit défendre les valeurs canadiennes dans un dossier comme celui des soins de santé universels peut-il croire qu'il peut tout simplement ignorer le Conseil de la fédération et qu'il n'a pas besoin d'établir une collaboration relativement à ce que les Canadiens ont sans doute de plus précieux, soit le système universel de soins de santé? Cela devrait être la priorité de tous les premiers ministres provinciaux et du premier ministre fédéral en tout temps; il est également important qu'ils se réunissent pour discuter des moyens d'offrir aux gens un système de soins de santé qui répond à leurs besoins, surtout dans le contexte du vieillissement de la population.
Nous sommes nombreux de la génération des baby-boomers. Nous nous faisons plus vieux. Partout dans le monde, la population vieillit. Ce n'est pas un problème nouveau ou propre au Canada, mais nous avons la possibilité unique d'y trouver une solution toute canadienne, pour peu que le Conseil de la fédération puisse se réunir avec le gouvernement fédéral, d'égal à égal.
La sécurité à la retraite est un enjeu de taille. En 2009, le conseil a réclamé un sommet national sur la sécurité de la retraite. Qu'a fait le gouvernement depuis? Il a sabré unilatéralement dans la sécurité du revenu en disant aux gens qu'ils ne toucheraient pas de prestations de la Sécurité de la vieillesse avant 67 ans, et n'oublions pas que le premier ministre a annoncé cette mesure alors qu'il était à l'étranger. Quelle affront! Non seulement les conservateurs n'en avaient pas parlé durant la campagne électorale, mais ils n'ont pas eu le courage d'annoncer ici, dans notre pays, qu'ils s'attaquaient au revenu et à la sécurité de la retraite des Canadiens.
En terminant, pour nous attaquer aux problèmes les plus importants, comme l'environnement, l'emploi et le système de santé, et aux problèmes de sécurité à la retraite, nous devons travailler ensemble et cela veut dire faire preuve de respect, ce que ne font ni le ni son gouvernement. Un gouvernement néo-démocrate mettrait le respect à l'avant plan de ses relations avec les gouvernements provinciaux et territoriaux.
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Monsieur le Président, je suis enchanté de pouvoir prendre la parole aujourd'hui à propos de cette mesure importante. La motion est la suivante:
Que, de l'avis de la Chambre, le premier ministre du Canada devrait tenir chaque année une conférence des premiers ministres.
Voilà une évidence. Évidemment, je tiens à dire que je voterai pour la motion, mais je voudrais aller beaucoup plus loin.
Je suis très heureux d'être le porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé. À ce titre, je voudrais illustrer l'importance de ces conférences. Notre système de santé traverse une crise du financement et de l'innovation. Pourtant, le ne veut pas prendre ses responsabilités et rencontrer ses homologues des provinces et des territoires, ce qui est très révélateur.
Cette industrie vaut des milliards de dollars. Les Canadiens sont fiers, à juste titre, des services de santé au Canada. Lorsqu'on leur pose la question dans les sondages, les Canadiens disent que ces services font partie intégrante de l'identité canadienne. Le père de l'assurance-maladie, l'ancien premier ministre provincial Tommy Douglas, fut le premier au pays à établir un tel régime, qui a été évidemment été adapté à l'échelon fédéral. Nous devons maintenir ce programme emblématique de la fédération canadienne.
Pour y arriver, les plus hauts dirigeants doivent faire preuve de leadership. Il faut que le daigne rencontrer le Conseil de la fédération, chose qu'il avait clairement promise dans la plateforme qui l'a porté au pouvoir:
Soutenir la contribution importante du Conseil de la Fédération au renforcement de la coopération intergouvernementale et interprovinciale, à l’amélioration de l’union économique et sociale au Canada, et à la promotion de la définition de normes et d’objectifs communs à toutes les provinces.
Que s'est-il produit? Le Conseil de la fédération tient une réunion ici, à Ottawa, mais, apparemment, le n'a pas le temps d'y assister. Qu'en est-il de la promesse faite aux Canadiens de maintenir le respect accordé aux gouvernements souverains, principe inscrit dans la Constitution et dont a parlé mon collègue de ? De toute évidence, elle ne tient plus.
Le Canada est une fédération décentralisée qui s'étend sur un vaste territoire. Bien des pouvoirs y sont partagés; certains sont conférés aux provinces en vertu de l'article 92 de la Loi constitutionnelle de 1867, d'autres relèvent du gouvernement fédéral. D'autres encore ne sont pas mentionnés dans la loi, notamment ceux qui concernent la santé.
Les conservateurs semblent penser qu'il suffit de tenir quelques réunions de temps à autre avec des sous-ministres ou des ministres. Ils semblent croire que le régime actuel, ce que certains ont appelé « fédéralisme axé sur le chéquier », fonctionne et que, pour qu'un réseau en constante évolution comme celui de la santé fonctionne dans un si vaste et complexe pays, ils peuvent se contenter de transférer de l'argent aux provinces. Tous les experts s'entendent pour dire que, si c'est vraiment ce que les conservateurs croient, eh bien, ces derniers ont tort.
Il faut que le gouvernement fédéral trouve des façons d'utiliser son pouvoir de dépenser pour inciter les acteurs du réseau de la santé à adopter des stratégies qui assureront la survie de ce précieux réseau.
Le pays s'est doté de la Loi canadienne sur la santé, laquelle a d'ailleurs été adoptée à l'unanimité. La loi établit certains principes clés: gestion publique, intégralité, universalité, transférabilité, accessibilité. Voilà de bien belles notions, mais comment pouvons-nous faire en sorte qu'elles se traduisent par des mesures concrètes? Comment pouvons-nous nous payer pareil programme, alors que la population vieillit, que de nouveaux services doivent être offerts et que les soins pharmaceutiques coûtent chers, sans parler des soins à domicile et des soins de longue durée? Comment pouvons y parvenir sans établir un dialogue avec les plus hauts responsables des provinces pour essayer de trouver une solution? Il semble que les conservateurs pensent que ce n'est pas nécessaire. Nous pensons, au contraire, que c'est essentiel.
Le s'est engagé a tenir au moins deux réunions par année avec tous les premiers ministres, et non pas des rencontres ponctuelles avec différents premiers ministres, ce qui semble être l'habitude du actuel. Les premiers ministres se réuniraient plutôt pour discuter de façon respectueuse de ces graves problèmes. J'utilise la santé pour illustrer le type de problèmes que nous devons résoudre en tant que pays et fédération.
La Loi canadienne sur la santé est excellente, avec les principes que j'ai mentionnés, mais le gouvernement fédéral l'applique-t-il? Les cas de non-respect sont monnaie courante. Les frais d'utilisation et les cliniques privées semblent être complètement à l'opposé de ce que les principes prévoient. Or, on ne semble pas faire grand-chose pour corriger la situation. Des peines ou des sanctions sont-elles prévues en cas de non-respect, comme on pourrait s'y attendre avec n'importe quelle loi applicable? Non, on n'essaie aucunement de faire appliquer ces conditions aux frais d'utilisation, à la surfacturation et aux cliniques privées. En mars, la Cour suprême de la Colombie-Britannique sera saisie d'une affaire qui traînera durant des mois. Elle consistera à déterminer si les cliniques privées sont acceptables aux termes de la Loi canadienne sur la santé. Le gouvernement fédéral s'en mêle-t-il? Le premier ministre s'y intéresse-t-il?
Le Transfert canadien en matière de santé est un transfert global visant à financer le système de santé des provinces et des territoires. Il représente des dizaines de milliards de dollars. En 2004, le gouvernement a pris un engagement de 10 ans aux termes de ce qu'on appelle un accord sur la santé. Cet accord est arrivé à échéance le 31 mars de l'année dernière. Il prévoyait 41 milliards de dollars sur 10 ans.
Un jour, en 2011, le ministre des Finances de l'époque est venu dans ma ville, Victoria, et m'a dit que le gouvernement n'allait plus procéder de la même façon. Il ne voulait plus financer le système de santé comme auparavant, ni garantir une hausse de financement de 6 %. Le ministre a dit que la formule allait prendre fin à l'exercice financier 2016-2017, qui, comme par hasard, arrivera après les prochaines élections.
Dans ce document, les conservateurs n'ont promis qu'un taux plancher de 3 %. Il n'y aura donc pas suffisamment d'argent pour composer avec la croissance et le vieillissement de la population, et avec la hausse des prix des produits pharmaceutiques. Effectivement, comme les porte-parole l'ont souligné, il y aura prochainement des compressions de 36 milliards de dollars dans le système de santé. Comme je l'ai dit, elles sont prévues, comme par hasard, juste après les élections fédérales.
Cela pose problème. Le Canada a besoin d'une stratégie nationale sur les produits pharmaceutiques. Nous en avons proposée une, mais elle a été mise au rancart. Nous devons mettre en place un régime de soins continus qui comprend les soins à domicile, les soins de longue durée en établissement, les soins de relève et les soins palliatifs. Nous devons mettre en place un régime d'assurance-médicaments universel et public. Le gouvernement fédéral doit fournir un financement adéquat et stable, et rétablir l'augmentation régulière de 6 % pour composer avec la croissance démographique. Nous devons innover.
Pourquoi est-ce que j'aborde ce sujet dans le cadre du débat d'aujourd'hui? La raison est très simple. Il s'agit de l'un des programmes les plus essentiels de notre fédération, et nous devons le soutenir. Le gouvernement du Canada doit faire preuve de leadership. Le doit se préoccuper de cette question. Tous les premiers ministres se préoccupent de la crise qui nous attend, c'est-à-dire le vieillissement de la population, qu'on appelle le « tsunami gris ».
Nous devons innover. Nous n'avons pas seulement besoin d'argent, mais il faut rétablir la hausse prévue dans l'ancien accord sur la santé. Il faut que le gouvernement fédéral garantisse un financement à long terme stable, et qu'il veille au respect de la Loi canadienne sur la santé. Cependant, il faut aussi que le premier ministre rencontre régulièrement ses homologues provinciaux et territoriaux pour faire le point sur ce programme essentiel.
Les Canadiens sont si fiers de la Loi canadienne sur la santé. Ils sont si fiers de notre régime public de santé. Quand on leur pose la question, ils répondent toujours que c'est l'une des choses qui les rend le plus fiers d'être canadiens. Or, sans dialogue entre nos hauts-dirigeants, nous pourrions devoir mettre une croix sur tout ça.
Les députés ministériels rétorquent qu'ils multiplient les rencontres et que leurs ministres rencontrent leurs homologues. C'est ce qu'on appelle le fédéralisme exécutif: les sous-ministres se rencontrent entre eux et discutent. Je n'ai absolument rien contre, et je suis tout à fait conscient que c'est nécessaire pour faire avancer de nombreux programmes, dont la santé. Mais ça ne change rien au fait que nous avons aussi besoin de leadership de la part de ceux qui sont au sommet de la pyramide.
On ne peut pas confier cette tâche à une poignée de fonctionnaires. Les Canadiens veulent que leur premier ministre discute de santé avec les provinces. Plusieurs personnalités influentes de ma circonscription, dont des représentants de la Coalition canadienne de la santé et de Médecins canadiens pour le régime public, sont venues me voir à mon bureau pour me prévenir de l'imminence d'une crise. Le Conseil des Canadiens a lui aussi fait connaître sa position haut et fort. Et que fait le gouvernement? En 2011, il a annoncé, unilatéralement et sans le moindre dialogue, qu'il n'avait pas l'intention de renouveler l'accord sur la santé ni de continuer à indexer les transferts de 6 %, même si tout le monde s'évertuait à lui montrer que les besoins étaient là.
Les gens se demandent si on va pouvoir continuer longtemps comme ça. Le temps nous le dira, mais une chose est sûre: si nos plus hauts dirigeants — dont le — profitaient du Conseil de la fédération pour entretenir un dialogue de bonne foi et empreint du respect dont parlait mon collègue d', nous pourrions trouver une solution. Les Canadiens n'ont jamais eu peur de se retrousser les manches, et ils ont réussi à régler plus d'un problème jusqu'ici.
Le Régime de pensions du Canada a connu une crise, mais nous l'avons réglée. Le fédéral et les provinces ont convenu ensemble — comme un pays — qu'il fallait y injecter plus d'argent, faute de quoi la situation risquait vraiment de prendre l'ampleur d'une crise, et le problème a été résolu. Nous pouvons faire la même chose pour le régime public de santé, mais pour cela, il faut du leadership et des discussions empreintes de respect.
Que le refuse de rencontrer ses homologues du Conseil de la fédération alors qu'ils sont là, juste à côté, devrait faire bondir la population au grand complet. Peu importe le problème, celui du régime public de santé n'est qu'un exemple, les Canadiens comprennent tout de suite le bien-fondé de la motion et l'utilité de rencontres régulières entre le et le Conseil de la fédération.
Notre chef s'est engagé à en rencontrer les membres pas moins de deux fois par année. On dirait que le gouvernement continue de s'y refuser.
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Monsieur le Président, je suis ravie de participer à ce très important débat. Je suis certaine que les Canadiens qui nous regardent comprennent l’importance d’entretenir des relations positives au sein du Canada. C’est très utile lorsque c’est possible, mais c’est très difficile dans le contexte actuel. Il ne fait aucun doute qu'il serait fort utile d’entretenir des relations positives avec les provinces.
Comme les députés le savent, l’une des caractéristiques propres au système fédéral canadien est ce que plusieurs appellent le « fédéralisme de collaboration ». La composante clé de ce type de fédéralisme est communément appelée la conférence des premiers ministres, où se retrouvent le , les premiers ministres provinciaux et les dirigeants territoriaux. Cette conférence donne l’occasion aux premiers dirigeants du pays de s’attaquer ensemble aux problèmes collectifs dans l’intérêt des Canadiens, peu importe la province où ils résident.
Je crois que ceux qui nous regardent trouvent cela logique. Cela ressemble au Canada qu’ils veulent.
Depuis 1906, les premiers ministres du Canada se sont rencontrés chaque année pour discuter d’enjeux pressants pour le gouvernement fédéral et les provinces, échanger des notes et des pratiques exemplaires et — le plus important — éviter des malentendus ou une mauvaise affectation des ressources ou même un dédoublement. En gros, les premiers ministres se rencontrent pour arriver à un consensus, élaborer des politiques communes et collaborer pour faire du Canada un endroit encore meilleur pour vivre et travailler. Voilà ce qui se passe depuis 1906, et nous avons connu beaucoup de succès jusqu’aux huit ou neuf dernières années.
La majorité des experts s’entendent pour dire qu’il est essentiel que ces délibérations soient présidées par le , le premier dirigeant de notre pays, l’élu qui a un point de vue plus national. Malheureusement, la vision de l’actuel est beaucoup plus étroite et beaucoup plus repliée sur elle-même.
À titre de preuve, c’est en 2009 que l’actuel a rencontré les premiers ministres et les dirigeants des territoires pour la dernière fois. En six ans, il n’y a pas eu d’autre rencontre avec les premiers ministres, les dirigeants des territoires et notre . Cela veut donc dire que depuis six ans le se terre et laisse à d’autres le soin d'assumer ses responsabilités nationales.
Je me demande bien pourquoi il a si peur de se retrouver dans la même pièce que ses homologues des provinces et des territoires. Le n'a-t-il pas suffisamment d'assurance? Est-ce là le problème? A-t-il peur que ses homologues remettent en question son radotage idéologique et lui fassent des reproches?
Les anciens chefs conservateurs n'avaient pas peur de rencontrer leurs homologues des provinces et des territoires. D'ailleurs, à de nombreuses reprises, ils ont participé à des rencontres très fructueuses. Pourtant, le continue de se cacher dans son bureau. Il refuse de contribuer à la concrétisation d'une vision pancanadienne du pays. Il est facile de le constater lorsqu'on aborde différents sujets avec les premiers ministres des provinces ou avec les dirigeants des territoires: leur frustration est palpable.
Plusieurs questions au programme du gouvernement fédéral seraient plus faciles à régler au moyen d'une approche pancanadienne. On a beaucoup parlé de la création d'un organisme national de réglementation des valeurs mobilières. Le gouvernement a bien tenté de lancer ce projet, mais il doit obtenir la collaboration des provinces et des territoires pour que cela se concrétise.
Le renouvellement des infrastructures est une question importante au Canada. Oui, on a investi dans l'infrastructure, mais l'a-t-on fait dans un esprit de collaboration? A-t-on favorisé un projet au détriment d'un autre? A-t-on toujours fait des choix dans l'intérêt de l'ensemble du Canada? C'est notre travail et celui du de faire ce qui est le mieux pour le Canada dans son ensemble, et non pour une seule province.
La reprise économique pose encore un grave problème pour tout le monde, surtout dans le Sud-Ouest de l'Ontario, où la situation du secteur manufacturier est préoccupante. Le gouvernement s'est beaucoup concentré sur l'industrie pétrolière, ce qui a nui à beaucoup de provinces.
J'ai oublié de dire au début de mon intervention que je partagerai mon temps de parole avec mon nouveau et excellent collègue de .
Penchons-nous maintenant sur la question de l'emploi et, surtout, du chômage auquel sont confrontés un grand nombre de jeunes Canadiens qui ont accumulé des dettes de 20 000 $ à 30 000 $ pour obtenir leur diplôme universitaire ou collégial, mais qui n'ont pas de perspectives d'emplois intéressantes. On a très peu investi dans ce domaine.
Le gouvernement peut bien se vanter d'avoir créé 1 200 000 emplois, mais il ne parle pas des 300 000 emplois qui ont été perdus, tout particulièrement dans le Sud-Ouest de l'Ontario.
On pourrait gérer ces questions avec beaucoup plus d'efficacité si le acceptait de mettre de côté ses réticences et ses craintes personnelles pour discuter sérieusement avec ses homologues provinciaux des façons dont, tous ensemble, nous pouvons faire progresser le Canada.
En tant que députée de l'Ontario, je sais que le secteur manufacturier a perdu à lui seul plus de 300 000 emplois depuis la dernière rencontre des premiers ministres, il y a six ans. Les familles de la classe moyenne sont en difficulté et souhaitent que le gouvernement fasse preuve de leadership et qu'il leur vienne en aide.
Imaginez ce qui aurait pu être fait pour arrêter l'hémorragie si les premiers ministres, sous la direction du du Canada, avaient conjugué leurs efforts en vue de stabiliser le secteur manufacturier plutôt que d'en faire fi pendant neuf ans. La première ministre de l'Ontario a plutôt dû faire face à cette crise et à bien d'autres toute seule. Ce n'est que récemment que le premier ministre du Canada a daigné avoir une brève rencontre avec elle alors qu'il allait assister à un match de hockey. Cela témoigne du peu de respect qu'il éprouve envers l'Ontario.
Tout le monde sait que le premier ministre du Canada n'est pas un joueur d'équipe. Il préfère l'intimidation à la discussion. Cependant, après six longues années au cours desquelles le reste du Canada s'est buté à des portes closes au 24 Sussex, le temps est certainement venu de prendre les moyens nécessaires pour assurer la réussite collective et à long terme du pays.
Je suis consciente que le déteste ces conférences parce qu'il ne peut pas en contrôler le contenu ou imposer ses volontés à ceux qui y participent. On ne sait jamais ce qui peut découler de ces rencontres, bien que, d'ordinaire, il s'agisse de choses très positives. Je comprends que l'on préfère exercer un contrôle total et absolu sur une situation, un contexte ou un message donné, mais ce n'est pas ainsi que l'on peut faire progresser un pays aussi vaste que le Canada. On ne peut continuer d'agir de la sorte sans que des torts considérables soient infligés au pays.
Le gouvernement et le premier ministre du Canada sont malheureusement enclins à se fier à des renvois et à la Cour suprême du Canada pour régler les différends entre le gouvernement fédéral et les provinces. C'est toutefois loin d'être la meilleure façon de résoudre les différends et de gérer un pays.
À l'heure actuelle, il y a plusieurs dossiers urgents qui doivent être abordés collectivement. On n'a qu'à penser à la sécurité des pensions. Ou au financement des infrastructures, à l'environnement, aux changements à l'assurance-emploi, au financement de la santé. La liste est longue, et c'est sans compter que les premiers ministres provinciaux devraient avoir le droit de discuter directement avec le premier ministre du statut de l'Accord économique et commercial entre le Canada et l'Union européenne, qu'ils devront sans doute ratifier un jour. D'une façon ou d'une autre, il faudra tenir compte des très sérieuses doléances de Terre-Neuve-et-Labrador.
Le doit faire preuve de leadership et commencer à collaborer avec ses homologues provinciaux et territoriaux. En s'enfermant dans son bureau de l'édifice Langevin ou en se cachant sur la Colline du Parlement, il mine le bon fonctionnement de l'État fédéral et, ce faisait, il affaiblit le rôle pivot du gouvernement fédéral. Il oblige aussi les premiers ministres à combler collectivement le vide et à mettre en oeuvre leurs propres initiatives. Dans le dossier des pensions, l'Ontario réduit par exemple l'unité fédérale à une simple considération secondaire.
Tout cela s'inscrit peut-être dans une stratégie générale, la fameuse stratégie du coupe-feu. Tant que les conservateurs s'enfermeront de plus en plus profondément dans leur bunker, qui parlera au nom de l'ensemble du Canada? Comment un dirigeant politique peut-il ne pas profiter de la prochaine rencontre des premiers ministres pour réaffirmer le rôle du gouvernement fédéral et manifester sa volonté de prendre part au processus? À moins que ce ne soit pas là son intention.
Le premier ministre a accédé au pouvoir en promettant un fédéralisme ouvert. Il est grand temps pour lui de commencer à discuter avec les premiers ministres des provinces et des territoires. Refuser de le faire, c'est admettre ses propres manquements. Et ce n'est certainement pas une façon de diriger un pays.
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Monsieur le Président, je me rappelle qu'il a été question, hier, de la difficulté d'entendre les débats. Les coups et les bruits sourds qu'on a attribués aux travaux de construction provenaient peut-être finalement du coeur de certains ministres conservateurs, en particulier le , battant la chamade pendant qu'ils cherchent comment se sortir de ce bourbier. Sinon, c'était peut-être les coups frappés à la porte du cabinet du premier ministre, contre laquelle se butent sans cesse les anciens combattants, les municipalités, les provinces, le monde médical et les universités. Ça cogne encore, mais personne ne répond. C'est pourquoi la motion d'aujourd'hui est aussi cruciale. Ce que nous entendons, ce n'est pas du vacarme, mais bien les coups des gens qui frappent pour entrer afin de tenter d'établir un consensus et de faire avancer le pays.
Il est absolument essentiel de réunir les premiers ministres de tout le pays, car c'est uniquement lorsque les personnes qui sont en mesure de faire bouger les choses se rencontrent et conviennent d'un programme commun qu'on peut faire mieux que de se contenter de mesures unilatérales.
Je trouve cela très étrange, moi qui ai vu des membres d'autres ordres de gouvernement, dans les capitales provinciales, se délester de responsabilités de manière unilatérale, procéder à des fusions de manière unilatérale et agir de manière unilatérale, sans consensus, avec des conséquences catastrophiques. Toronto est l'exemple par excellence. Quelqu'un a mentionné les tergiversations des conservateurs relativement au transport en commun. Le plus paradoxal, c'est que cette absence de consensus est le fruit des efforts de la personne même qui a refusé de tenir des rencontres, parfois avec son propre conseil, causant ainsi la crise qu'elle déplore.
Les rencontres sont importantes. Lorsqu'il y a de graves problèmes commerciaux tels que ceux que cause la politique d'achat aux États-Unis, qui fait actuellement des ravages dans le secteur manufacturier, d'un bout à l'autre du pays, il est logique de chercher à rencontrer le président des États-Unis et celui de notre autre partenaire de l'ALENA, le Mexique. Que fait le gouvernement conservateur? Il tourne le dos à une autre rencontre. C'est ainsi qu'on entend maintenant résoudre les différends commerciaux avec l'étranger. Or, ce n'est pas en refusant de tenir des rencontres qu'on y parvient, bien au contraire. C'est scandaleux que le ne le comprenne pas. On en vient à s'étonner qu'il se donne la peine de rencontrer son propre Cabinet.
Ce qui caractérisait le premier ministre Paul Martin, au Cabinet, c'est qu'il allait rencontrer les autres. Je le sais parce qu'à l'époque, j'assurais la couverture médiatique de la Colline du Parlement. J'étais ici, à Ottawa, quand l'accord sur la santé a été négocié. On n'a pas été en mesure de conclure une entente dans les délais prévus, mais la rencontre s'est poursuivie jusqu'à ce qu'on parvienne à un consensus. Or, il ne s'agissait pas seulement d'un consensus, mais d'une politique que le NDP aimerait renouveler, comme il l'a déjà dit, sans même rencontrer les premiers ministres. C'est dire à quel point on a bâti un bon consensus et un solide héritage en rencontrant les premiers ministres.
À la suite de cette réunion, le premier ministre Martin s'est entretenu avec les médias pendant plus d'une demi-heure pour leur expliquer précisément ce qui avait été accompli, et comment les ministres de la Santé se réuniraient à l'avenir pour continuer à réaliser des progrès. C'était une politique si efficace que les conservateurs prétendent maintenant qu'il s'agit de leur investissement en santé, alors qu'en fait, ce sont les premiers ministres provinciaux et le gouvernement du Canada qui ont conclu cet accord.
C'est pour cela que rencontrer les premiers ministres des provinces ne se résume pas seulement à tenir une réunion. Il ne s'agit pas de chercher des choses à faire ou des politiques à avancer. Les premiers ministres provinciaux ont des programmes. Par exemple, le premier ministre de Terre-Neuve souhaite que le gouvernement conservateur respecte l'engagement qu'il a pris en ce qui concerne l'AECG et la transformation du poisson. Au lieu de cela, la ministre et le secrétaire parlementaire interviennent à la Chambre pour dire que les autres provinces sont amères et mécontentes parce que Terre-Neuve obtient un traitement de faveur. Ce n'est pas le cas: Terre-Neuve réclame le respect des accords que le gouvernement a négociés de bonne foi et auxquels il renonce maintenant.
Cela va plus loin que les premiers ministres provinciaux. Le gouvernement ne rencontre pas non plus les maires des grandes villes. Quand ces derniers se sont réunis à Winnipeg avec Paul Martin et les dirigeants fédéraux, ils ont créé deux politiques que les conservateurs continuent de s'approprier. Je parle ici de la taxe sur l'essence et du financement des infrastructures. Ces deux politiques n'ont pas été unilatéralement présentées aux villes, ni imposées d'en haut par le Cabinet du premier ministre. Des conférences ont été convoquées, des négociations ont eu lieu, des politiques ont été élaborées et des accords ont été conclus. On a trouvé une solution à la revendication des villes, qui réclamaient une formule de financement plus stable. Voilà ce qui se passe quand des gens recherchent le consensus.
Les discussions ne doivent pas toujours tourner autour de la politique proposée. Parfois, il faut faire ce que le gouvernement conservateur actuel est incapable de faire, c'est-à-dire écouter. Cela pose un problème. Cela nuit aux villes, aux provinces, aux Canadiens de tout le pays, et aucun groupe ne le sait mieux que les Premières Nations et les communautés autochtones du pays.
Nous pouvons effectivement tenir des rencontres et organiser une réunion de temps à autre, mais si les décideurs ne prennent pas le temps de se rassembler, aucune solution définitive et durable ne sera proposée pour résoudre les problèmes de longue date. Voilà le problème. Si les premiers ministres ne se rencontrent pas, il est pratiquement impossible de résoudre les graves problèmes qui touchent les secteurs qui relèvent à la fois des gouvernements provinciaux et du gouvernement fédéral. Notre pays ne s'est pas bâti en montant les premiers ministres les uns contre les autres. D'ailleurs, les quatre premiers mots de la loi constitutionnelle sont « Considérant que les provinces ». Nous sommes tous gouvernés par les provinces, et pour que la Confédération fonctionne, nous devons gouverner avec elles.
En somme, le Parti libéral s'attend à ce que la Chambre et le gouvernement en place, quel que soit le parti au pouvoir, tiennent une rencontre annuelle avec les premiers ministres afin que tous puissent régulièrement s'entendre et coordonner leurs efforts pour que le pays atteigne ses objectifs. Ce n'est pas trop demander de la part d'un gouvernement confédéré, mais apparemment, le gouvernement actuel n'est pas de cet avis. C'est une honte.
Au lieu d'explorer des possibilités ici à la Chambre, au lieu de s'asseoir avec les premiers ministres provinciaux et de les écouter afin de bâtir un Canada plus solide, les conservateurs font à leur tête et refusent tout compromis. C'est leur façon de faire ou rien. C'est particulièrement le cas dans le secteur des infrastructures. Résultat: il ne se construit rien au Canada.
Les conservateurs aiment parler du consensus qu'ils recherchent et de ses retombées, mais il leur faudra deux ou trois ans avant de verser le financement destiné aux infrastructures. Nous sommes en pleine crise et, au lieu de rencontres sérieuses qui viseraient à accélérer ce processus et à faciliter la construction d'infrastructures essentielles, il faut se contenter de rencontres de cinq minutes à côté d'un aéroport pendant une partie de hockey, où il est impossible de régler des problèmes ou d'obtenir un résultat plus productif qu'un simple « non ».
Comme je l'ai dit au début de mon intervention, les bruits qui nous parviennent des couloirs du Parlement, ce sont ceux des Canadiens et des premiers ministres, des provinces, des villes, des manufacturiers et des universités, des Canadiens qui, seuls ou en groupe, frappent pour qu'on leur ouvre la porte et qu'on les écoute enfin. Il faudra apporter des changements radicaux si on souhaite que le pays fonctionne autrement.
Malheureusement, les conservateurs affirment aujourd'hui qu'ils ont eu assez de rencontres et fait assez d'efforts. Mais selon les Canadiens, cela ne suffit pas.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole au sujet des formidables partenariats développés par le gouvernement fédéral actuel. Ces partenariats contribuent à faire de notre pays, le Canada, l'un des meilleurs pays au monde pour ce qui est de la qualité de vie.
Les infrastructures sont l'épine dorsale de nos collectivités. Elles favorisent la croissance économique et l'amélioration de la qualité de vie, car elles répondent à des besoins essentiels des Canadiens, comme le transport, l'eau potable ainsi que les installations de loisirs et de culture, de manière à assurer leur sécurité, leur santé et leur capacité de mener une vie productive. Les infrastructures publiques ont toujours été un important facteur de réussite pour la nation canadienne et elles continueront de l'être. Qu'il s'agisse des routes, des techniques de traitement des eaux ou des aéroports, les investissements dans les infrastructures aident nos entreprises à atteindre les marchés dans le monde, ils protègent l'environnement et ils sont bénéfiques pour les villes et le reste de la population. Les investissements dans des infrastructures publiques de qualité renforcent les collectivités, mais ils ne peuvent pas être faits par un seul ordre de gouvernement.
Je rappelle aux députés les paroles empreintes de sagesse d'Helen Keller. Elle a dit: « Seuls, nous pouvons faire très peu; ensemble, nous pouvons faire beaucoup. » Je crois que c'est ainsi qu'on arrive à progresser: il faut résoudre les problèmes par la coopération entre tous les pouvoirs publics.
En tant que secrétaire parlementaire pour l'Infrastructure et les Collectivités, je suis très fier des réalisations qui ont été accomplies en concertation avec nos partenaires provinciaux, territoriaux et municipaux. Au Canada, la vaste majorité des principales infrastructures publiques relève des municipalités, des provinces et des territoires, et les autres, soit moins d'un dixième des infrastructures, sont du ressort du fédéral. Autrement dit, ce sont donc les provinces, les territoires et les municipalités qui sont, au bout du compte, responsables de la construction, du développement, du maintien, de la réparation et de l'exploitation de presque toutes les infrastructures publiques au Canada. Et ce sont donc les provinces, les territoires et les municipalités qui sont les mieux placés pour établir les besoins et les priorités de chaque région.
Afin d'améliorer la qualité de vie des Canadiens, de conserver un avantage concurrentiel sur les autres pays du G7 et de garder notre économie sur la bonne voie, nous faisons des investissements records dans les infrastructures publiques. Pensons au Nouveau Plan Chantiers Canada, qui prévoit des investissements de 53 milliards de dollars; les autres ordres de gouvernement disposeront ainsi des fonds nécessaires pour financer leurs projets et initiatives de première importance. Bien que ces investissements soient utilisés pour financer les projets prioritaires des provinces, des territoires et des municipalités, ces initiatives ne pourraient se concrétiser sans la collaboration et l'appui du fédéral.
Au cours des dernières années, les Canadiens ont pu constater les avantages qui découlent du partenariat entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et les administrations municipales, ainsi que les investissements records dans les infrastructures que les différents ordres de gouvernement ont faits sous le leadership de notre remarquable .
Le lancement du premier plan Chantiers Canada en 2007 a marqué le début d'une nouvelle ère en matière de financement en partenariat des infrastructures, ainsi qu'une nouvelle relation entre tous les ordres de gouvernement. Le plan était l'aboutissement de discussions et d'engagements avec les provinces et les territoires, ainsi qu'avec le secteur municipal. L'objectif consistait à trouver une approche permettant de fournir des fonds fédéraux pour les infrastructures publiques provinciales, territoriales et municipales, d'une façon plus prévisible et à plus long terme. L'élaboration du plan en 2006 a clairement donné le ton à la mise en place d'une nouvelle approche en matière d'infrastructures publiques, une approche bien préférable.
Le gouvernement conservateur a consulté l'ensemble des provinces et des territoires, de même qu'un certain nombre d'associations municipales, dans le but d'assurer la prévisibilité à long terme du financement fédéral. Cette série de réunions a donné lieu à un ensemble coordonné de programmes d'infrastructure qui reconnaissent que les municipalités relèvent des gouvernements provinciaux et territoriaux et qui tiennent compte de la diversité des besoins et des possibilités qui existent au Canada. Cette approche collaborative nous a permis de réagir rapidement et efficacement au ralentissement économique mondial qui s'est produit en 2009.
Dans le budget de 2009, on a annoncé l'accélération du financement des infrastructures existant dans le cadre du plan Chantiers Canada ainsi que l'octroi de nouveaux fonds pour les infrastructures, sur deux ans, afin de stimuler la croissance économique et la création d'emplois, tout en améliorant la productivité à long terme du Canada.
Des partenariats solides et efficaces avec les provinces, les territoires et les municipalités ont été essentiels au succès des volets liés aux infrastructures du Plan d'action économique. Un effort concerté a été déployé à l'échelle nationale pour surmonter les défis associés à la mise en place de ce financement sur une très courte période.
Des milliers de projets ont été financés partout au pays. Quelles que soient leur taille ou leur portée, ils ont tous amélioré la qualité de vie des membres des collectivités où ils ont été réalisés. Au final, c'est ce qui compte le plus pour les Canadiens, et nous pouvons tous en être très fiers.
Les résultats du Plan d'action économique témoignent de la grande coopération qui s'est établie entre tous les ordres de gouvernement au Canada sous la direction de notre . C'est en s'inspirant de cette coopération et de ce succès que le gouvernement est allé de l'avant avec le nouveau plan Chantiers Canada, qui est actuellement en cours.
Dans le budget de 2011, le gouvernement a pris l'engagement d'élaborer un plan à long terme pour l'infrastructure publique qui se poursuivrait après la fin du plan Chantiers Canada, en 2014. Pour nous acquitter de cet engagement, nous nous sommes réunis avec les provinces, les territoires, les municipalités et d'autres intervenants dans le dossier de l'infrastructure pour mettre au point un nouveau plan. Nous avons notamment fait le bilan de nos réalisations, passé en revue les leçons retenues, cerné les priorités futures et acquis les connaissances nécessaires pour répondre aux besoins futurs du Canada en matière d'infrastructure.
Dans le cadre de cet engagement, à l'été 2012, le député de , qui était ministre d'État à l'époque, et le ministre de l'Infrastructure ont coprésidé des tables rondes régionales en collaboration avec leurs homologues provinciaux et territoriaux; ils y ont rencontré près de 150 intervenants des provinces, des territoires, des municipalités, des régions et du secteur privé de l'ensemble du pays pour discuter de l'élaboration de notre nouveau plan.
En 2012 et 2013, des représentants d'Infrastructure Canada ont également rencontré des groupes d'intervenants des provinces, des territoires, des municipalités et autres pour discuter de l'élaboration du nouveau plan. Nous en avons profité pour recueillir toute une gamme d'idées et d'opinions. Quelques grands thèmes sont ressortis, nommément: la nécessité de faire fond sur le succès des programmes passés; le besoin d'assurer un financement stable, flexible et durable; le besoin d'exécuter des programmes d'infrastructure qui stimulent la croissance économique; et la nécessité de définir le rôle du secteur privé.
Ces consultations ont eu un impact concret sur l'élaboration du nouveau plan, que nous n'aurions pas pu mettre au point sans la participation de nos partenaires.
Je me permets d'expliquer à la Chambre les résultats de cet effort concerté.
Nos partenaires nous ont dit que les programmes de financement de l'infrastructure laissaient à désirer, alors nous les avons améliorés. Afin d'accorder aux provinces, aux territoires et aux municipalités la flexibilité recherchée et de leur donner la liberté de choisir à quels projets affecter les fonds, nous avons réorganisé les catégories dans le nouveau plan. On a souvent réclamé plus de prévisibilité. Le nouveau plan Chantiers Canada est un plan décennal. Nos partenaires nous ont demandé de rendre les processus plus efficaces. Nous avons réorganisé les processus afin de rationaliser autant les demandes de financement que les demandes de remboursement.
Non seulement avons-nous consulté nos partenaires, mais nous avons tenu compte de leurs observations; le nouveau plan en est la preuve. Au total, le gouvernement fédéral investira au-delà de 75 milliards de dollars en infrastructure au cours des 10 prochaines années. Et le nouveau plan Chantiers Canada se trouve évidemment au coeur de ces investissements.
Le nouveau plan Chantiers Canada prévoit 53 milliards de dollars pour les infrastructures provinciales, territoriales et municipales. Mais surtout, il s'étend sur une période de dix ans, ce qui favorise la réalisation de projets d'infrastructure à long terme par nos partenaires.
Le plan inclut le Fonds Chantiers Canada, d'une valeur de 14 milliards de dollars, qui comporte deux volets: un fonds d'infrastructures nationales et un fonds d'infrastructures provinciales et territoriales.
Le fonds d'infrastructures nationales appuiera les investissements dans des projets d'importance nationale, plus particulièrement ceux qui soutiennent la création d'emplois, la croissance économique et la productivité, comme l'infrastructure liée aux routes, au transport en commun ainsi qu'aux portes d'entrée et aux corridors commerciaux, qui sont fort importants pour le Canada.
Le fonds d'infrastructures provinciales et territoriales appuie les projets d'envergure nationale, régionale et locale, tels que les routes, le transport en commun, l'eau potable, les eaux usées, la connectivité et les services à large bande, ainsi que l'innovation.
En outre, nous avions aussi prévu 1,25 milliard de dollars, sur cinq ans, pour renouveler le fonds PPP Canada et ainsi continuer d'appuyer de nouvelles façons de réaliser des projets d'infrastructure au pays. Les partenariats public-privé permettent de réaliser des projets d'infrastructure très attendus de manière plus économique et plus efficace et constituent donc une formule fort avantageuse pour les contribuables canadiens.
N'oublions pas que, au Canada, comme je l'ai mentionné plus tôt, les infrastructures publiques essentielles appartiennent, pour la grande majorité, aux municipalités, aux provinces et aux territoires. Moins du dixième d'entre elles est la propriété du gouvernement fédéral.
Le Fonds d'amélioration des collectivités est l'élément clé de notre plan. Il prévoit 21,8 milliards de dollars pour le Fonds de la taxe sur l'essence. C'est un financement permanent, stable et prévisible. Il y a un autre changement, demandé à plusieurs reprises par les dirigeants municipaux, un changement pour en assurer la croissance. Le Fonds de la taxe sur l'essence est maintenant indexé, afin que l'augmentation de l'inflation ne pénalise pas les municipalités.
Le programme est également plus souple que jamais. Il continuera d'appuyer les projets d'infrastructures communautaires, comme les routes, le transport en commun et les installations récréatives. De plus, nous avons doublé le nombre de catégories admissibles. Dorénavant, le Fonds de la taxe sur l'essence appuiera également des projets dans des catégories comme la culture, le tourisme, les sports et les loisirs, l'atténuation des catastrophes, les réseaux de communication à large bande et les aéroports locaux et régionaux.
Nous avons un plan souple qui permet aux conseils locaux de fixer leurs propres priorités. Par exemple, beaucoup de villes se sont concentrées sur le transport en commun. À ce jour, plus d'un quart du financement alloué par l'intermédiaire du Fonds de la taxe sur l'essence visait des projets de transport en commun. Autrement dit, grâce à ce programme seulement, on a alloué 2 milliards de dollars au financement des transports en commun depuis 2006.
Dans cinq des plus grandes villes du Canada, tout l'argent provenant du Fonds de la taxe sur l'essence, ou presque, sert à financer les transports en commun. Ce n'est pas nous qui avons décidé d'investir dans les transports en commun, ce sont les municipalités. Par contre, nous en avons fait une catégorie admissible à la suite des discussions que nous avons eues avec nos partenaires municipaux.
D’autres municipalités ont d’autres priorités qui cadrent également dans les paramètres des programmes que nous avons collectivement créés.
C’est ainsi que nous fonctionnons. Nous consultons nos partenaires et nous sommes constamment en communication avec eux. Plus du quart du Fonds de la taxe sur l’essence a été investi jusqu’à maintenant dans les routes et les ponts, tandis que 16 % ont été investis dans l’eau et que 10 % l’ont été dans les eaux usées.
Partout au Canada, les conseils locaux prennent les bonnes décisions pour leur collectivité, et nous sommes ravis de les aider à réaliser d’importants progrès. Il ne faut pas perdre de vue que les provinces, les territoires et les municipalités sont chargés de la construction, du prolongement, de l’entretien, de la remise en état et de l’exploitation de pratiquement toute l’infrastructure publique au Canada. Par conséquent, les provinces, les territoires et les municipalités sont également les mieux placés pour déterminer leurs propres investissements en ce qui concerne les priorités et les besoins locaux et régionaux.
Récapitulons. Les municipalités ont demandé plus de souplesse: le Fonds fédéral de la taxe sur l’essence comprend 18 catégories. Elles ont demandé un plan à long terme: il s'étend sur une décennie. Elles ont demandé un financement accru: nous leur avons offert 53 milliards de dollars pour la prochaine décennie. Elles voulaient que le fonds soit indexé: c'est ce que prévoit le nouveau plan.
D'ailleurs, nous n'avons pas tardé à mettre en oeuvre ce nouveau plan avec nos partenaires. D'importants projets dont les coûts totaux sont estimés à plus de 5 milliards de dollars ont été approuvés et recommandés en vue d'un financement aux termes du Nouveau Fonds Chantiers Canada. Ces projets contribuent à l'acheminement des produits sur les marchés, à l'établissement de liens entre les gens et les entreprises et le monde entier, ainsi qu'à la réduction de la congestion routière, ce qui permet d'accroître notre productivité et notre compétitivité. Les projets visés comprennent notamment la première étape du projet d'agrandissement de la ligne Valley du réseau de train léger à Edmonton, des projets visant le traitement de l'eau et des eaux usées au Manitoba, des améliorations des routes de la série 100 en Nouvelle-Écosse, ainsi que les améliorations clés au port de Montréal que nous avons annoncées récemment.
Cet esprit de collaboration nous a menés loin, et il sera encore plus essentiel à partir de maintenant. Nous avons travaillé en collaboration afin d'élaborer un plan d'infrastructure à long terme qui répond aux besoins des Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Aujourd'hui, nous travaillons avec les provinces et les municipalités pour mettre en oeuvre ce plan.
À partir de maintenant, il demeurera essentiel d'établir des partenariats solides pour continuer d'investir dans la création d'infrastructures modernes de calibre mondial dans l'ensemble du pays. Grâce à ces investissements et à notre collaboration avec les provinces, les territoires et les municipalités, nous obtenons des résultats, au lieu de nous contenter de faire des discours, comme l'opposition. Nous obtenons ce que les Canadiens veulent: une économie plus forte, un environnement plus sain, et un pays et des collectivités plus dynamiques et prospères.
Nous sommes prêts à continuer de collaborer, d'agir et d'obtenir des résultats.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
C'est avec grand plaisir que je prends la parole à la Chambre, aujourd'hui, en faveur de la motion suivante:
Que, de l’avis de la Chambre, le premier ministre du Canada devrait tenir chaque année une Conférence des premiers ministres.
Je suis issu du mouvement agricole. À l'époque où j'étais président national du Syndicat national des cultivateurs, j'ai eu l'occasion de voyager au Canada, d'en parcourir toutes les régions, de séjourner chez les gens, de voir sa diversité et de constater le potentiel de l'ensemble du Canada.
À la faveur de ces déplacements, j'ai appris que les régions étaient très différentes les unes des autres et qu'elles ont toutes des points forts et des points faibles. Or, cette diversité a du bon. Notre diversité peut nous offrir de nombreux atouts. Toutefois, pour les trouver et les exploiter, il nous faut un leadership national.
De cette expérience, j'ai acquis le sentiment que le Canada peut être plus fort que la somme de ses parties. Nous l'avons déjà vu avec d'autres dirigeants. Ils n'étaient peut-être pas tous de même allégeance politique, mais ils ont saisi l'occasion de rendre le Canada plus fort que la somme de ses parties en créant des programmes nationaux, notamment l'assurance-maladie et le régime de pensions. Nous avons vu cette capacité avec différents partis politiques.
Ce n'est certainement pas ce qui se passe aujourd'hui, avec le actuel. Notre nation est beaucoup plus faible que lorsque cet homme est arrivé au pouvoir.
Je suis assez vieux pour me rappeler les conférences des premiers ministres, en particulier celles qui ont été organisées par sur la Constitution et la Charte canadienne des droits et libertés. Je me rappelle aussi les conférences du premier ministre qui visaient à régler certains problèmes qui avaient découlé des conférences constitutionnelles initiales.
De nombreux Canadiens, dont je fais partie, ont suivi ces discussions. Dans nos collectivités respectives, nous avons même pris part aux débats. Je me souviens très bien des premiers ministres provinciaux de l'époque: Peter Lougheed, Allan Blakeney, Bill Davis, René Lévesque, Hatfield, Alex Campbell, Gerald Regan et les autres. Ils avaient des désaccords, mais ils essayaient tous de bâtir un meilleur pays.
Ils représentaient leur région et leur province, mais le thème de l'édification d'un pays meilleur se dégageait également des discussions. Ils voulaient arriver à se comprendre. Ils débattaient avec vigueur, parfois derrière des portes closes, mais nous voyions que, malgré tout, ils essayaient de bâtir un pays meilleur.
Tous les partis politiques étaient représentés lors de ces réunions: le Parti Québécois, le NPD, les libéraux, les conservateurs. Ils avaient des idéologies différentes, mais ils arrivaient à trouver ensemble des compromis et à bâtir le pays.
Mais cette époque est révolue. Le gouvernement fonctionne à l'inverse. Souvent, il exerce son pouvoir de dépenser et se sert des lois fédérales pour créer des divisions. En voici un parfait exemple: aux termes de l'accord sur la santé élaboré par le en 2004, tout le monde était gagnant. Le gouvernement actuel a bénéficié de cet accord sur la santé, parce que chaque année il parle du taux d'indexation du financement de 6 %. Tout cela découle de l'accord sur la santé conçu par . Le gouvernement actuel n'a rien eu à voir là-dedans. D'ailleurs, lorsque l'accord arrivait à sa fin, à l'occasion de la réunion des ministres des Finances — qui, si je ne m'abuse, se tenait dans l'Ouest cette année-là — le ministre des Finances à l'époque a dit: « Mesdames, messieurs, voici comment les choses vont se passer. » Il n'y a eu absolument aucun dialogue; le gouvernement s'est contenté d'exercer son pouvoir de dépenser et son autorité unilatéralement. Voilà qui mit un terme aux discussions.
Ce n'est pas ainsi qu'on bâtit un pays, mais c'est comme ça que travaille le .
De plus, le système d'assurance-emploi a été modifié, ce qui nous a nui au Canada Atlantique. Le Programme des travailleurs étrangers a lui aussi été modifié, ce qui a nui à toutes sortes de secteurs économiques partout au Canada.
Le gouvernement actuel et le n'ont pas à coeur de collaborer avec d'autres intervenants afin de bâtir le pays. C'est l'idéologie du premier ministre qui mène, et je constate à regret que les députés conservateurs d'arrière-ban disent simplement « oui, oui » machinalement, sans penser aux préoccupations de leurs électeurs et à ce qui profiterait à l'ensemble du pays.
Je viens de l'Île-du-Prince-Édouard, une petite province axée sur l'agriculture, la pêche et le tourisme. Bien qu'elles soient saisonnières, ces industries génèrent des retombées économiques pour tout le pays pendant la haute saison. Qu'on pense aux intrants, comme les engrais, le carburant et le transport, ou aux produits de la province, qui sont transportés partout au pays et contribuent à l'économie d'autres régions, ces industries contribuent à l'ensemble de l'économie canadienne, bien qu'elles soient saisonnières et situées dans une petite province. Comme ces industries sont saisonnières, l'Île-du-Prince-Édouard a besoin de paiements de péréquation du fédéral, un programme qui fait l'objet de discussions à certaines rencontres des premiers ministres.
Ces rencontres permettent aux premiers ministres des provinces riches comme des provinces pauvres d'expliquer, directement au et à leurs homologues provinciaux, les besoins de financement de leur province. C'est également l'occasion de trouver ensemble des façons d'améliorer le pays.
Les industries de l'Île-du-Prince-Édouard obtiennent des résultats fluctuants d'une année à l'autre. Parfois, une sécheresse nuit à l'agriculture ou la pêche est décevante. Une faiblesse du dollar américain peut nuire à l'industrie touristique. Pendant leurs discussions, les premiers ministres peuvent chercher des façons de composer avec les problèmes qui touchent une industrie.
L'autre jour, il y avait un article dans le Globe and Mail écrit par un politologue, Peter McKenna, qui a déjà travaillé à l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard. Dans son article, intitulé « Il est grand temps que [le ] convoque une conférence des premiers ministres », M. McKenna disait ceci:
Je tiens à souligner que ce qu'on appelle le « fédéralisme exécutif » constitue l'une des caractéristiques uniques du régime fédéral canadien. Au coeur de ce type de fédéralisme se trouve la conférence — ou rencontre — des premiers ministres, où se réunissent les premiers ministres du Canada et des provinces et territoires (avec leurs collaborateurs) [...]
Ces conférences servent à discuter des sujets d'actualité pour le fédéral et les provinces, à échanger des notes, à mettre en commun les pratiques exemplaires de chacun et à éviter les malentendus, l'affectation injustifiée de ressources et les redondances. L'objectif consiste, il va sans dire, à obtenir un consensus, à élaborer des politiques communes et à faire, tous ensemble, du Canada une fédération plus forte et plus unie que jamais. Pour qu'elles adoptent une perspective nationale, il est cependant essentiel que ces délibérations intergouvernementales soient présidées par le premier ministre de tous les Canadiens.
M. McKenna énumère ensuite les raisons pour lesquelles le évite les rencontres de ce genre, entre autres parce qu'elles servent souvent de prétexte aux provinces pour demander de l'argent — et on les comprend. Il dit aussi que le premier ministre « [...] déteste ces rencontres parce qu'il n'a pas le contrôle sur ce qui s'y déroule ni sur ceux qui sont assis autour de la table ». Bref, le premier ministre perd alors le contrôle, et nous savons tous à quel point il tient à ce concept. Il tient mordicus à contrôler le message, qu'il corresponde ou non à la réalité. Résultat: parce que le premier ministre accorde plus d'importance à son idéologie qu'à la bonne marche du pays dans son ensemble, nous perdons tous au change.
J'invite les députés d'arrière-ban à appuyer cette motion et à renforcer le Canada en forçant ni plus ni moins le à faire ce qu'il aurait dû depuis longtemps.
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Monsieur le Président, je remercie mon honorable collègue de de son discours éloquent sur la collaboration désirée et nécessaire du gouvernement fédéral avec ses homologues provinciaux. Son expertise en la matière étant reconnu des deux côtés de la Chambre, nous profitons tous, en tant que parlementaires, de sa perspective éclairée.
D'ailleurs, il a très efficacement résumé les difficultés émergeant naturellement des rencontres fédérales-provinciales — comme de tout débat démocratique digne de ce nom — mais, il a surtout étayé de façon juste et éloquente les réalisations de cette collaboration historique de Laurier à Martin en passant par Borden, Diefenbaker et Mulroney. Finalement, il a jeté la lumière sur les manquement importants de ce gouvernement quant aux grands défis de notre heure. Il est clair que, dans notre rôle de représentants des intérêts canadiens au Parlement, nous ne pouvons rester les bras croisés devant ce refus de collaborer.
De mon côté, sans pour autant prétendre rivaliser mon collègue en matière de relations fédérales-provinciales, je compte apporter la perspective de quelqu'un qui a travaillé pendant plusieurs années pour un gouvernement provincial, et qui a perçu de ses propres yeux le coût difficile à mesurer de cette politique d'unilatéralisme préconisée par le . J'aimerais aussi, avec une certaine pensée pour nos enfants, imaginer ce qu'aura l'air notre pays si nous continuons d'aborder les défis de demain chacun à sa manière sans le leadership fédéral ni l'efficience et la cohérence qui doivent en résulter.
Les élèves qui ont terminé leur secondaire savent une chose sur le fédéralisme canadien: c'est un système de contrepoids qui demande de la collaboration.
De penser que l'attitude de notre à l'endroit de ses homologues provinciaux est inspirée de son mépris occasionnel et de son évitement constant m'inquiète profondément. Même si les relations bilatérales entre le premier ministre et les provinces n'ont pas totalement pris le bord, il demeure qu'elles sont de moins en moins fréquentes et de nature de plus en plus partisanes. C'est donc d'un désintérêt total pour la collaboration et d'un rejet du modèle fédéraliste canadien dont on discute.
Si on pose la question à Mme Wynne, première ministre de la plus grande province au pays représentant un tiers de la population, elle dira quelle sorte de réponse on obtient du lorsqu'on veut travailler ensemble malgré nos désaccords
Je comprends que le n'est pas habitué de s'entourer de gens qui ont des désaccords avec lui. Peut-être n'apprécie-t-il pas les avantages liés au fait qu'on questionne ses idées? Pourquoi refuse-t-il de rencontrer des gens élus par les mêmes Canadiens qu'il prétend représenter? Ce n'est pourtant pas trop lui demander.
Les avantages de cette collaboration sont évidents. Mon collègue de les a bien démontrés. Et que dire des coûts payés par les Canadiens chaque fois qu'un nouveau défi est abordé par un gouvernement fédéral et 13 provinces et territoires, plutôt que par un pays? Ces coûts incalculables s'entassent dans l'héritage de ce gouvernement, et il serait opportun maintenant de tourner la page.
Les défis auxquels notre pays fait face nécessitent une action coordonnée. Comment allons-nous protéger les cours d'eau desquels nous nous abreuvons, estomper notre impact sur le climat dans lequel nous vivons et fertiliser les terres dont nous nous nourrissons, sans s'asseoir tous à la même table pour s'assurer d'être sur la même longueur d'onde, sur la même page? Le Saint-Laurent n'est ni libéral ni ontarien, les pluies albertaines se forment en Colombie-Britannique et les déchets chimiques du Nouveau-Brunswick ne reconnaissent pas les frontières des provinces maritimes.
Parlant des frontières, le aime bien dépenser l'argent des contribuables pour célébrer ses traités de commerce internationaux, deux fois plutôt qu'une, mais à l'intérieur du pays, il demeure des barrières au commerce bien plus significatives que celles que l'on rencontre parfois à l'étranger.
Les premiers ministres provinciaux reconnaissent bien le besoin d'aborder ce problème, mais ils connaissent aussi bien leurs intérêts commerciaux. Où est le quand il est question d'un enjeu d'une importance indéniable tel que l'économie domestique?
Depuis plusieurs années, les provinces font face à l'enjeu sociodémographique de notre génération. J'aimerais que le nous précise si, selon lui, le vieillissement de la population relève de la compétence provinciale ou fédérale. Quant à moi, et je pense parler aussi pour mon caucus, je suis convaincu que c'est un défi canadien. Cherchons des solutions canadiennes touchant les dossiers de la santé et de la retraite, mais aussi ceux des finances, du revenu, de l'emploi ou de l'immigration, et ce, au provincial comme au fédéral. Cela m'inquiète de savoir que le refuse de s'asseoir avec ses homologues provinciaux pour les consulter sur la façon d'approcher ces défis.
Plutôt que des soins de santé, de la retraite et de l'environnement, peut-être doit-on parler d'un sujet qui tient réellement à coeur au : le pétrole. Pourquoi ce grand promoteur de notre superpuissance en matière énergétique est-il le même premier ministre qui n'a pas réussi à faire bâtir un seul pipeline? Peut-être devrait-il s'asseoir avec les provinces pour en discuter?
Le chemin de fer et l'autoroute transcanadienne n'ont pas été bâtis par des premiers ministres sourds d'oreille et allergiques à la collaboration. On sait que le ne sera jamais accusé d'avoir un excès de vision pour le pays, mais les projets qui en requièrent un peu nécessitent une collaboration comparable.
De plus, l'application d'une politique de taxation équitable, juste et efficiente demande nécessairement que les responsables en la matière travaillent côte à côte. Au fédéral et dans plusieurs provinces, on tranche des forêts tous les ans pour ajouter des pages et des pages à la Loi de l'impôt sur le revenu, qui ne cesse de se complexifier. Certainement, pour s'assurer que le système atteint toujours ses objectifs de départ, selon les principes fondamentaux de taxation, une conversation pancanadienne est nécessaire sur la compatibilité des lois en la matière au pays.
Plutôt que de se fier simplement à nos témoignages, j'encourage mes collègues à considérer l'avis du juge Louis LeBel, tout récemment retraité de la Cour suprême. Cet avis représente bien l'attente des Canadiens à l'endroit de leur gouvernement, et je parle de tous les gouvernements. Je le cite en anglais.
[Traduction]
Il a dit ceci:
[...] je possède une certaine vision d’un fédéralisme que je vois comme plus coopératif, fondé sur évidemment le respect des compétences de chaque ordre de gouvernement, mais la nécessité aussi de la coopération.
[Français]
C'est tout ce que nous demandons à ce et à tous ceux qui le suivront: un fédéralisme de coopération. Le fédéralisme canadien est un héritage important que les défis devant nous requièrent et que les Canadiens méritent.
Je demande donc à mes collègues de voter avec moi en faveur de cette motion:
Que, de l’avis de la Chambre, le premier ministre du Canada devrait tenir chaque année une Conférence des premiers ministres.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir intervenir à la Chambre aujourd'hui pour répondre à la motion présentée par le député de . Je veux d'abord rassurer le député en lui disant que le gouvernement a travaillé, travaille et travaillera en étroite collaboration avec les provinces et territoires.
En outre, un simple examen sommaire de notre système actuel révèle clairement que le gouvernement adopte une approche fondée sur l'équité et la coopération dans le cadre de son partenariat avec les provinces et les territoires. Ces principes sont aussi à la base de notre Plan d'action économique.
La fédération canadienne fonctionne. C'est une fédération fondée sur la coopération, la compréhension mutuelle et le compromis, qui sert bien les citoyens de ce pays depuis des générations. En effet, le niveau de vie des Canadiens est parmi les plus élevés au monde.
Heureusement, le gouvernement adopte non seulement une approche fédéraliste fondée sur des principes dans le cadre de ses relations intergouvernementales, mais il applique aussi ces principes. Examinons comment ces principes ont été mis en application dans le Plan d'action économique afin d'aider le gouvernement à surmonter l'une des pires crises financières ayant frappé la planète depuis des générations.
Il est également important de se rappeler que le plan d'action a non seulement fait en sorte que les fonds de relance étaient versés à temps et étaient ciblés pour aider les entreprises et les familles canadiennes à relever ces défis à un moment où il était primordial de prendre des mesures de relance, mais qu'il était aussi axé sur les investissements stratégiques en mettant à profit les avantages uniques des régions et des secteurs partout au Canada, afin de soutenir la croissance à long terme, de créer et de protéger des emplois, d'augmenter le niveau de vie et d'aider ceux qui en avaient le plus besoin.
Pour créer un plan de relance efficace, il fallait que les gouvernements au Canada collaborent. Environ 40 % des mesures de relance présentées dans le plan d'action étaient des mesures prises conjointement par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et les administrations municipales. Grâce aux plus de 63 milliards de dollars en stimulants budgétaires, le Plan d'action du Canada a fait d'importants investissements qui ont contribué à la prospérité économique à long terme du Canada, tout en soutenant ceux qui étaient les plus touchés par la récession mondiale.
Le fait est que depuis que nous avons présenté le Plan d'action économique pour contrer les effets de la récession mondiale, le Canada a récupéré plus que la totalité des investissements ainsi que tous les emplois perdus durant la récession. Le PIB réel est considérablement plus élevé qu'avant la récession. C'est le meilleur résultat du G7.
La résilience de l'économie et la croissance de l'emploi au Canada sont également le fruit des mesures que le gouvernement a prises avant la crise: réduire les impôts, rembourser la dette, alléger les formalités administratives et promouvoir le libre-échange et l'innovation.
Toutefois, le gouvernement sait que la tâche n'est pas terminée et que l'infrastructure joue un rôle essentiel dans nos efforts en vue de maintenir l'économie du Canada sur la bonne voie.
À court terme, les investissements dans l'infrastructure créent des emplois pour l'industrie de la construction; à long terme, ils placent le Canada en bonne position pour prospérer dans l'économie globale compétitive. Le gouvernement a investi des sommes records dans l'infrastructure. Par l'entremise de son Plan Chantiers Canada de 33 milliards de dollars, il appuie la réalisation de plus de 12 000 projets provinciaux, territoriaux et municipaux au pays.
Le Plan d'action économique de 2013 prévoyait 70 milliards de dollars pour l'infrastructure publique au cours des dix années suivantes. Cela comprend le Nouveau Plan Chantiers Canada de 53 milliards de dollars pour les infrastructures provinciales, territoriales et municipales. Ce plan est sans précédent. Jamais un gouvernement fédéral ne s'est engagé à fournir des sommes aussi importantes sur une période aussi étendue pour financer des projets d'infrastructure au Canada.
Le fonds de la taxe sur l'essence est une composante essentielle de ce plan. Il prévoit le versement de fonds fédéraux aux municipalités pour aider à répondre à leurs besoins prioritaires en matière d'infrastructure. À l'origine, il s'agissait d'un programme temporaire. Toutefois, lorsque nous avons constaté à quel point les villes et villages y tenaient, nous en avons fait un programme permanent. Nous avons même doublé son enveloppe et l'avons indexée, si bien qu'elle augmente maintenant d'année en année. Sur dix ans, cela représente 1,8 milliard de dollars de financement supplémentaire.
En novembre 2014, le a annoncé un investissement supplémentaire de 5,8 milliards de dollars pour la construction et la remise en état des écoles dans les réserves ainsi que la modernisation et la réparation d'importantes infrastructures fédérales. Cela créera des emplois un peu partout au pays et contribuera à la prospérité économique à long terme du Canada. Bon nombre de ces projets ne pourraient se concrétiser sans la coopération des provinces et du gouvernement.
J'aimerais maintenant parler de la conférence des premiers ministres que recommande la motion d'aujourd'hui.
Le député semble ignorer que les ministres des Finances du gouvernement fédéral et des provinces et des territoires se rencontrent habituellement deux fois par année, dans le cadre de consultations prébudgétaires, pour discuter de leurs priorités. De plus, ils se rencontrent chaque fois qu'un budget est déposé dans l'une ou l'autre de ces administrations.
Les sous-ministres et les sous-ministres adjoints rencontrent régulièrement leurs homologues des provinces et des territoires pour parler des questions relatives à leurs domaines de compétence respectifs, y compris la taxation, les enjeux économiques et budgétaires ainsi que les arrangements fiscaux. Par exemple, les travaux relatifs au caractère adéquat du revenu de retraite, qui ont été réalisés entre 2009 et 2013, ont nécessité la création de groupes de travail et de comités spéciaux à l'échelle des ministres, des sous-ministres et des sous-ministres adjoints.
Autre exemple de collaboration entre toutes ces administrations: le travail effectué dernièrement afin d'harmoniser les taxes de vente provinciales avec la TPS fédérale en Ontario, au Québec et à l'Île-du-Prince-Édouard. Dans le cadre de ces négociations, le ministère a démontré qu'il pouvait passer de forums organisés de discussions multilatérales à des discussions bilatérales avec les administrations concernées afin d'atteindre des objectifs de longue date jugés prioritaires.
Pendant que le parti du député fait du surplace et cherche à semer la discorde, le gouvernement du Canada, de son côté, travaille activement à bâtir un Canada plus fort et plus prospère en collaborant avec les provinces. Nous sommes à leurs côtés tous les jours, nous participons aux réunions, et nous contribuons à leurs réalisations.
Nous utilisons cette pratique assez régulièrement dans ma circonscription, dans ma province et dans les collectivités que je représente. Les trois ordres de gouvernement travaillent en étroite collaboration. Le but, c'est d'exécuter le travail, de collaborer et d'obtenir des résultats.
Pour renforcer cette collaboration somme toute discrète, il faut fournir un soutien concret — un soutien financier — aux Canadiens de toutes les régions, là où cela compte le plus. En effet, en 2015-2016, les principaux transferts fédéraux aux provinces et aux territoires totaliseront 68 milliards de dollars, soit une hausse de 3 milliards de dollars par rapport à l'année en cours et de presque 63 % depuis 2005-2006. Le gouvernement tient à poursuivre dans cette voie. Plus précisément, les paiements de péréquation augmenteront au rythme de la croissance économique: le Transfert canadien en matière de santé augmentera à un taux de 6 % par année jusqu'en 2016-2017, puis au rythme de la croissance économique à partir de 2017-2018, le taux de croissance minimal garanti étant de 3 % par année. Le Transfert canadien en matière de programmes sociaux continuera d'augmenter à un taux annuel de 3 % en 2015-2016 et dans les années à venir.
Comme le député peut le constater, l'égalité du traitement accordé à tous les Canadiens est fondamentale pour le gouvernement. C'est pourquoi, dans le cadre du budget de 2007, le gouvernement a instauré, par voie législative, un appui en espèces égal par habitant au titre du Transfert canadien en matière de programmes sociaux et, à compter de 2014-2015, au titre du Transfert canadien en matière de santé. Pour faire en sorte qu'aucune province ni aucun territoire ne soit indûment touché par la modification apportée au Transfert canadien en matière de santé, le Plan d'action économique de 2012 a prévu une mesure de protection destinée à empêcher toute baisse, par rapport aux niveaux de 2013-2014, des sommes auxquelles les provinces et les territoires ont droit au titre du Transfert canadien en matière de santé.
Les programmes qui aident à corriger les disparités financières entre les provinces et les territoires constituent un élément important du fédéralisme financier canadien. C'est pourquoi le gouvernement continue de leur accorder un soutien considérable et croissant au moyen du programme de péréquation et de la formule de financement des territoires.
Je tiens aussi à rappeler au député que les paiements de péréquation sont déterminés en fonction de la capacité de la province de générer des revenus aux taux d'imposition nationaux moyens — que l'on appelle aussi sa capacité fiscale —, comparativement à une moyenne des 10 provinces. Par conséquent, la capacité d’une province de générer des revenus dépend de ses conditions économiques sous-jacentes, et une baisse subséquente des paiements de péréquation correspond à un renforcement relatif de son économie par rapport à celle d’autres provinces bénéficiaires de la péréquation.
Les montants de péréquation destinés aux provinces sont fondés sur une formule établie par la loi et changent d’une année à l’autre, selon la solidité économique d’une province par rapport aux autres. Il s'agit d'une bonne nouvelle, et c'est exactement ainsi que la péréquation est censée fonctionner.
Je peux assurer au député que les provinces pourront continuer de compter sur un soutien croissant et à long terme de la part du gouvernement fédéral alors que nous travaillons ensemble dans un contexte économique mondial marqué par l'incertitude.
C'est le genre de relation souhaité par les provinces. Elles veulent être certaines de pouvoir obtenir l'aide que leur a promise le gouvernement fédéral. Elles ne veulent pas de surprises. Elles veulent que le financement soit durable et fiable. Le gouvernement conservateur a démontré au cours des neuf dernières années qu'il peut fournir le soutien et le niveau de financement durable qu'exigent les provinces pour aller de l'avant et pour assurer le bien-être de leur population. Voilà ce dont les provinces ont besoin.
Dans mon ancienne vie, comme je le dis souvent, j'étais un politicien provincial. Je sais à quel point la relation avec le gouvernement fédéral est importante. Nous avions l'habitude de venir à Ottawa pour rencontrer les ministres fédéraux. J'étais ministre provincial, et l'idéal fédéraliste qu'ont les députés de l'opposition ne correspondait certainement pas à la réalité. Je me souviens de ces rencontres. Ces députés donnent l'impression que les ministres discutent ensemble des questions, qu'ils proposent des solutions et qu'ils prennent les mesures nécessaires. Ce n'est pas exactement ainsi que les choses se passaient. Je me souviens très bien du temps où j'étais ministre provincial de l'Agriculture, des Pêches et de l'Aquaculture. Je me rappelle très bien la scène. Le ministre fédéral arrivait et disait: « C'est ainsi. Arrangez-vous. » Il n'y avait pas, comme les députés le laissent entendre, de collaboration joyeuse et harmonieuse qui permettait de tout régler. Cela ne fonctionnait pas du tout ainsi.
En fait, pendant toute la période où ils étaient au pouvoir, les libéraux ont imposé leur façon de faire autoritaire. J'en veux pour preuve tout ce qu'ils ont refilé aux provinces. Je me souviens du temps où ils ont réduit les paiements de transfert, les paiements de péréquation et le financement de la santé et des programmes sociaux. C'était terrible.
Ils se présentent comme d'excellents gestionnaires financiers. Ils parlent de leurs réalisations dans l'intérêt de l'économie canadienne. Eh bien, ils se sont déchargés de ces problèmes. Ils les ont transférés à d'autres, mais ils se plaisent à nous dire aujourd'hui qu'ils ont tout arrangé en travaillant avec les provinces. S'il y avait eu de la collaboration, la solution aurait été différente. Nous n'en serions pas arrivés là. Si les discussions avaient été telles qu'ils tentent de les dépeindre, leur représentation du fédéralisme ressemblerait presque à un conte de fées. Leur souvenir des événements est incroyable. J'aimerais bien qu'il en ait été ainsi, mais cela n'a pas été le cas.
Les provinces peuvent compter sur le gouvernement. Elles peuvent compter sur les transferts qui viennent du gouvernement fédéral. Elles peuvent se fier à la parole du gouvernement. C'est ce que les provinces veulent et c'est ce qu'elles aiment. C'est le genre de relation qui doit exister entre le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et les administrations municipales. Ce doit être une relation fondée sur la confiance et sur le financement durable. C'est ainsi que nous avons agi à maintes reprises.
Pour conclure, les faits prouvent que le gouvernement tient parole. Contrairement à ce que le député peut croire, nous coopérons avec les provinces et les territoires. Je peux lui garantir que nous en faisons la preuve tous les jours. Grâce aux transferts totaux qui atteignent des sommets inégalés et qui croissent de façon prévisible à un rythme viable et abordable, nous offrons aux provinces un soutien sans précédent permettant à celles-ci de fournir les services sociaux et de santé sur lesquels les Canadiens comptent. Même pendant la crise économique mondiale, le gouvernement a augmenté les transferts aux provinces et aux territoires pour aider les Canadiens de notre grand pays, et ces derniers peuvent continuer de compter sur le gouvernement au fil du temps.
Par conséquent, j'exhorte tous les députés à agir conformément à ce que les Canadiens attendent d'eux, c'est-à-dire à travailler ensemble de bonne foi, dans le respect mutuel et en faisant preuve de compréhension pour améliorer la qualité de vie de tous les Canadiens, comme nous le faisons au moyen de notre plan d'action économique. J'invite tous les députés à rejeter la motion dont la Chambre est saisie.
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Monsieur le Président, je vais partager le temps dont je dispose avec ma collègue la députée de .
Monsieur le Président, en écoutant le débat actuel, je me dis que le gouvernement ne comprend pas l'enjeu.
Nous formons un pays. Nous sommes le gouvernement du Canada. Le Canada est le deuxième pays au monde pour la superficie. Le territoire canadien est immense et comprend de nombreuses régions, chacune ayant ses réalités propres susceptibles d'engendrer des difficultés et des problèmes qui ne sont pas les mêmes d'une région à l'autre.
Je tiens à souligner que c'est Robert Borden, un premier ministre conservateur, qui a commencé à tenir, chaque année, ces réunions où il invitait les premiers ministres des provinces à discuter de divers dossiers. Même à cette époque, le premier ministre conservateur comprenait ce qu'il faut faire pour bâtir un pays, pour que le Canada soit uni d'un océan à l'autre et pour que tous les Canadiens rament dans la même direction. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons assurer l'édification et l'unité du pays et que nous pourrons avoir l'impression que le Canada est capable de rivaliser dans l'économie mondiale, qui est très concurrentielle à l'heure actuelle. Si nous ne nous serrons pas les coudes et que nous ne nous entendons pas sur un plan d'action commun dans divers domaines — pensons au développement économique, à l'emploi, aux soins de santé, à la stratégie énergétique —, nous ne serons pas en mesure d'établir une vision pour le Canada.
Nous savons tous que certains dossiers relèvent des provinces; c'est prévu dans la Constitution. Il faut toutefois trouver un terrain d'entente, un moyen de se mobiliser pour imaginer le Canada de demain, pour établir les secteurs économiques où le Canada peut se démarquer sur la scène mondiale et pour mettre en commun nos pratiques exemplaires; il faut être en mesure de trouver des solutions judicieuses aux problèmes difficiles.
Il y a une autre chose qui se produit lorsqu'on se réunit autour d'une table. Le député parle de séance de photos; il ne s'agit pas de cela. Selon moi, le craint que, s'il se présente à la table et que les représentants provinciaux se liguent contre le fédéral — comme c'est souvent le cas —, il sera incapable de dicter le déroulement et l'issue de la rencontre.
Mais il ne s'agit pas ici du contrôle exercé par le gouvernement fédéral. La rencontre est une occasion pour lui de faire preuve d'écoute et de commencer à comprendre la nature du pays. Elle permet aussi aux premiers ministres provinciaux de voir au-delà des réalités et des besoins de leur propre province et de prendre conscience des enjeux vécus par leurs voisins. Je ne veux pas avoir de différends qu'il m'est impossible de régler devant mes voisins, ou des problèmes dont je ne peux discuter ou que je ne peux résoudre avec d'autres personnes. Je veux que nous soyons en mesure de collaborer. Or, il est impossible de collaborer sans se rencontrer. Aucune équipe ne fonctionne bien — sur la glace ou ailleurs — si les membres ne pratiquent pas ensemble. Il faut nous réunir. Il faut mettre en commun nos plus grandes forces et apprendre à les développer.
L'actuel n'a pas rencontré les premiers ministres provinciaux depuis 2006 environ. En 95 ou 97 ans, aucun premier ministre n'a laissé passer une aussi longue période sans tenir une telle rencontre.
Je pense que le député a parlé des grandes réalisations qui ont été accomplies dans le cadre de ces rencontres et de ces discussions, telles que le Régime de pensions du Canada, une stratégie nationale du logement, un programme de prêts aux étudiants qui convient aux provinces, et le régime d'assurance-maladie. Ce sont là des accomplissements qui nous définissent en tant que nation. Ce sont des mesures qui reflètent ce que nous étions, comment nous sommes arrivés au point où nous en sommes à l'heure actuelle et ce qui a fait de nous, à une certaine époque, l'un des meilleurs pays où vivre dans le monde. C'était grâce à certains de ces programmes sociaux, qui ont été créés par des gens qui ont discuté, qui ont argumenté et qui se sont disputés autour d'une table. Ce n'est pas toujours plaisant, mais c'est grâce à ces rencontres que le Canada s'est forgé une solide réputation au fil des ans. Nous avons déjà été perçus comme étant les négociateurs du monde, car durant ces rencontres où nous argumentons et nous nous disputons, nous arrivons à un terrain d'entente. Nous trouvons un but bien précis vers lequel nous nous dirigeons tous.
Par conséquent, dans le cadre de ces réunions où nous discutons, argumentons et nous disputons pour trouver un terrain d'entente, nous acquérons involontairement et heureusement des compétences très importantes. Nos fonctionnaires et nos politiciens sont connus dans le monde entier, dans toutes les tribunes multilatérales. Lorsque nous étions au pouvoir et que j'étais ministre, partout où j'allais, si un pays n'arrivait pas à résoudre un problème, 9 fois sur 10, on convoquait les Canadiens pour présider un groupe afin de concilier les différents points de vue et de trouver un terrain d'entente.
C'est devenu notre spécialité. Ce n'est pas une coïncidence si le général John de Chastelain a été envoyé en Irlande du Nord. Ce n'est pas non plus une coïncidence si l'on a demandé à des gens comme Maurice Strong de se rendre en Corée du Nord lorsque le pays a commencé à jouer dur, ou si les Nations Unies continuent de faire appel aux Canadiens pour apprendre à d'autres des techniques de négociation pour qu'ils puissent trouver un terrain d'entente.
Le Conseil de la fédération, qui réunit les premiers ministres des provinces et des territoires pour qu'ils discutent entre eux, n'a absolument aucun pouvoir pour faire quoi que ce soit ou apporter les changements que les premiers ministres souhaiteraient pour mettre en oeuvre des programmes très importants.
Comme l'un de mes collègues l'a dit, nous devrions avoir des discussions sur l'énergie. Nous devrions nous réunir pour concevoir un plan. Il y a une abondance de ressources énergétiques dans l'ensemble du Canada, y compris sur la côte Est, où l'on trouve du pétrole et des combustibles fossiles. Il pourrait y avoir de l'énergie marémotrice. Nous pourrions exploiter des sources d'énergie solaire et éolienne. Nous produisons déjà de l'hydroélectricité. Dans ma province, la Colombie-Britannique, on trouve du gaz naturel. Il existe tellement de moyens d'exploiter toutes ces diverses formes d'énergie. Nous pourrions créer une stratégie énergétique. Nous pourrions créer un pays fort qui pourrait soutenir la concurrence et fournir de l'énergie au reste du monde lorsque des troubles agitent la planète.
Nous devons parler du fait que notre système de santé était autrefois l'un des meilleurs du monde. En 2004, notre système de santé se classait au quatrième rang mondial pour ce qui est de son rendement, c'est-à-dire de ses résultats. J'entends les gens parler de résultats et de rendement, mais je n'en vois aucun. Tout ce que je vois, c'est un pays morcelé où l'on commence à observer des disputes internes. Il y a 13 petits États-nations qui commencent à voir le jour et qui tentent de trouver un moyen d'aller de l'avant.
C'est pour cela que nous avons besoin du leadership du gouvernement fédéral. C'est nous qui assurons la cohésion de notre pays. Il a toujours été du devoir du gouvernement fédéral de veiller à ce que tous les habitants de notre grand pays, où qu'ils vivent, peu importe la province, le territoire ou la région, aient le même accès, par exemple, à la justice, aux services de santé, aux ressources énergétiques ou aux emplois.
Voilà les dossiers dans lesquels nous devons unir nos efforts, surtout dans le contexte actuel, où nous devons demeurer concurrentiels dans l'économie mondiale. C'est justement en de pareilles circonstances qu'il nous faut un visionnaire à la tête du gouvernement fédéral qui sache rassembler les premiers ministres des provinces et des territoires du Canada pour discuter des moyens de s'entraider et de surmonter les défis auxquels nous sommes confrontés.
Lorsque je pratiquais encore la médecine, et aussi lorsque j'étais à l'écoute des collectivités en ma qualité de ministre, j'ai constaté que les liens se resserrent lorsqu'on se réunit autour d'une table, et qu'on peut ainsi commencer à exprimer ses doléances. J'ai entendu quelqu'un affirmer aujourd'hui qu'il est tout à fait normal de s'intéresser seulement à sa propre province. Ce n'est pas avec cette attitude-là qu'on bâtit un pays. Bien évidemment, les gens veulent voir leur province prospérer, mais ils veulent aussi que leur pays prospère. Lorsque le pays prospère, tout le monde prospère.
J'ai toujours trouvé que les rencontres en personne ont le grand avantage de faire en sorte que, soudainement, on comprend le problème de l'autre. On se fait une meilleure idée des difficultés que la personne, le groupe ou, en l'occurrence, la province éprouve. Puis, on commence à comprendre, et à mesure que cela se produit, on trouve petit à petit un terrain d'entente pour développer une économie solide et créer de l'emploi pour tous les Canadiens. Nous voulons discuter de mobilité, de la capacité des travailleurs de voir leurs titres de compétences reconnus d'une province à l'autre. Nous voulons discuter de stratégies pancanadiennes qui nous feraient progresser.
Nous avons vu comme le Canada peut progresser sous un tel leadership. C'est la tâche ultime du gouvernement fédéral: bâtir une nation, être l'élément de cohésion qui unit le pays. Les premiers ministres provinciaux implorent l'aide du gouvernement fédéral pour les soins de santé. Ils ne devrait pas avoir à demander ces rencontres; il incombe plutôt au d'assister aux séances du Conseil de la fédération. La prochaine aura lieu ici-même, le 30 janvier, et les premiers ministres des provinces et des territoires espèrent que le sera présent pour qu'ils puissent discuter et trouver des solutions de manière concertée.
Les soins de santé régressent. Dans toutes les provinces, leur accessibilité a diminué. C'est ce que l'on constate.
Il y a une chose importante que le peut faire et qui rétablirait la confiance: il peut rencontrer les premiers ministres et discuter avec eux de la direction dans laquelle nous allons en tant que nation sur quatre ou cinq plans, notamment la croissance, l'économie, les programmes sociaux et la santé des Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis ravie de participer au débat sur la motion de l'opposition, qui est libellée ainsi:
Que, de l’avis de la Chambre, le premier ministre du Canada devrait tenir chaque année une Conférence des premiers ministres.
La plupart des Canadiens seraient portés à croire que le premier ministre participe déjà à ce genre de rencontres ou, à tout le moins, qu'il se réunit régulièrement avec ses homologues des provinces et des territoires, puisque cela paraît tout à fait logique, comme l'a si bien exprimé la députée de . Pourtant, ce n'est pas du tout le cas.
Lorsqu'il a pris la parole plus tôt aujourd'hui, le député d' a dit que si des députés avaient fait partie d'un gouvernement provincial à l'époque où les libéraux étaient au pouvoir à Ottawa, ils les auraient vivement dénoncés. Eh bien, j'ai des petites nouvelles pour le député d'. Je faisais partie d'un gouvernement provincial. En effet, j'ai été membre du gouvernement de la Colombie-Britannique de 2001 à 2005, alors que les libéraux formaient le gouvernement fédéral. Je me trouvais autour de la table du Cabinet lorsque le premier ministre de ma province revenait des conférences des premiers ministres. Il nous parlait de ce qui avait été discuté, des grands enjeux qui faisaient l'objet d'un consensus croissant et de ce qu'il aimerait personnellement faire à ce sujet. Nous donnions tous notre avis sur les façons de contribuer à la résolution de ces questions, en étroite collaboration avec les autres provinces, les territoires et le gouvernement fédéral.
Pour la gouverne des députés du Parti conservateur, j'aimerais souligner que le Canada est une fédération, c'est-à-dire une union d'États ou de régions partiellement autonomes, qui relèvent d'un gouvernement central ou fédéral. Nous ne sommes pas une monarchie. Nous ne sommes pas non plus une république ou une dictature. Nous sommes une fédération, ce qui signifie que nous devons travailler ensemble pour faire progresser les grandes politiques publiques qui font l'objet d'intérêts communs d'un bout à l'autre du pays. Il ne s'agit peut-être pas toujours d'intérêts en tous points identiques, mais ils sont de nature commune.
Comme ma collègue l'a mentionné, un certain nombre d'initiatives ont été mises sur pied à la suite des conférences des premiers ministres, et ce, alors que je faisais moi-même partie du gouvernement provincial. J'ai pu constater que, grâce à la collaboration entre les premiers ministres des provinces et le premier ministre du Canada, il a été possible de conclure l'Accord national sur la santé, qui est resté en vigueur pendant 10 ans. Pour la première fois, les premiers ministres ont trouvé un consensus sur la façon de conjuguer leurs efforts, de réduire les dédoublements et les initiatives qui se chevauchaient, d'apprendre les uns des autres et de commencer à relever les énormes défis auxquels devaient faire face les Canadiens partout au pays sur le plan des délais d'attente pour les interventions chirurgicales et pour d'autres problèmes qui nuisaient à leur santé. Tout cela a été possible grâce à une réunion des premiers ministres des provinces et du Canada.
Il y a eu l'accord de Kelowna. Aujourd'hui, les peuples autochtones sont dans la souffrance. Ils ne jouissent pas des avantages auxquels ils auraient eu droit si le gouvernement actuel n'avait pas aboli l'accord de Kelowna. L'accord, je le répète, était le fruit des discussions entre le premier ministre et ses homologues provinciaux et territoriaux. Le premier ministre de la Colombie-Britannique, en particulier, avait décidé d'en faire une véritable priorité pour sa province; il a donc assumé le rôle de leadership, aux côtés du premier ministre de l'époque, Paul Martin. Il a décidé de faire avancer le dossier en collaborant avec ses homologues de l'ensemble du pays et en sollicitant leur appui à l'égard du concept. Au bout du compte, nous avons conclu un accord avec l'ensemble des provinces et des territoires et, par-dessus tout, avec les représentants de tous les peuples autochtones au Canada.
Où en sommes-nous aujourd'hui? Les peuples autochtones d'un bout à l'autre du pays estiment qu'il est temps de se faire entendre haut et fort, comme en témoignent les manifestations « Idle No More », pour signaler qu'ils sont laissés pour compte. Le gouvernement n'a toujours pas réglé les questions d'inégalités, et le Canada ne fait que perpétuer son passé colonial, ce qui est une honte. L'accord de Kelowna aurait permis de jeter les bases en ce sens.
J'étais également membre du Cabinet lorsque nous avons proposé un programme national de garderies. Nous avons jonglé pour trouver comment lui consacrer un accord national tout en préservant les caractéristiques particulières du financement, du soutien et des principes associés aux services de garde en Colombie-Britannique. Discuter de tels dossiers à l'occasion de conférences des premiers ministres a favorisé l'aplanissement des différences complexes entre les divers acteurs en cause jusqu'à ce que nous obtenions des résultats concrets. Le programme national de garderies a été non seulement négocié, mais aussi approuvé d'un bout à l'autre du pays.
Les provinces ont d'ailleurs joui d'une première année de financement fédéral. Selon le plan quinquennal, elles avaient une année pour combler la pénurie de services de garde sur leur territoire et leurs lacunes catastrophiques. Hélas, ce programme de première importance a lui aussi été rejeté par le NPD, alors dirigé par son ancien chef. Le NPD a fait tomber le gouvernement libéral, et le programme national de garderies a été mis au rancart, aux dépens des familles de partout au pays.
On peut donc accomplir beaucoup de choses grâce à la collaboration, mais je veux aussi m'arrêter quelques instants sur d'énormes dysfonctionnements qu'entraîne son absence. Pensons par exemple au temps et à l'énergie que le a gaspillés dans le dossier de la réforme du Sénat. Il ne s'est jamais donné la peine de communiquer et de se réunir avec ses homologues pour apprendre à quel point ils désiraient du changement et quel genre de changement remporterait leur appui.