La Chambre reprend l'étude, interrompue le 5 février, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Madame la Présidente, je suis contente, en cette matinée enneigée, de pouvoir exprimer mes craintes au sujet de quelques mesures législatives que l'ancien gouvernement a adoptées. Ces mesures font partie des choses que nous devons corriger.
Le projet de loi est une excellente mesure législative parce qu'elle est issue de la collaboration. Je souligne ce mot parce qu'il est important que l'élaboration de mesures législatives se fasse en collaboration avec les gens qui seront touchés. Ce n'est pas ce que l'ancien gouvernement a fait. Il n'a pas, comme il se doit, présenté un projet de loi d'initiative ministérielle, mais plutôt un projet de loi d'initiative parlementaire. Cette mesure législative a été adoptée par des moyens détournés, et je suis convaincue que ce n'est pas la dernière fois que nous verrons une telle chose, mais cette fois-ci, les conservateurs sont dans l'opposition et nous, nous formons le gouvernement.
Nous estimons qu'il est important de discuter avec les intervenants des milieux syndicaux lorsque nous élaborons des mesures législatives et nous avons l'intention d'annuler plusieurs politiques destructrices de l'ancien régime conservateur. Plus précisément, le projet de loi abrogera le projet de loi , la mesure législative des conservateurs qui promettait de déséquilibrer les relations de travail et qui faisait exactement cela, ne tenant pas compte du fait que le Code canadien du travail et de nombreuses lois provinciales sur le travail traitent déjà de la question de la divulgation de l'information financière des syndicats, dont les conservateurs parlent sans arrêt. Le projet de loi est discriminatoire envers les syndicats et ne vise pas d'autres types d'organismes. C'est l'un de ces choix arbitraires, très typiques du gouvernement précédent. Pourquoi ne pas avoir inclus les associations professionnelles? Elles aussi bénéficient d'un traitement fiscal avantageux. Or, il n'a jamais été question des associations professionnelles. Le projet de loi C-377 constitue plutôt une ingérence dans les affaires internes des organisations syndicales et de leurs membres.
Il ressort clairement que les projets de loi et , l'autre mesure législative abrogée par le projet de loi , visaient au fond à s'attaquer aux travailleurs syndiqués. Je suis heureuse de pouvoir dire que, Dieu merci, c'est terminé, ce qui m'amène à mon second point.
Le projet de loi marque la fin de la confrontation intentionnelle du gouvernement fédéral avec les syndicats. La plupart de ceux qui suivent ces questions admettront volontiers que le projet de loi et le projet de loi , tous deux présentés par le précédent gouvernement conservateur, découlent d'une attitude hostile envers les syndicats et les militants syndicaux. Le projet de loi C-4 contribuera à rétablir des relations constructives de manière à améliorer les conditions de travail, à accroître la productivité, à faciliter la création d'emplois et à faire avancer notre beau pays.
Bien entendu, créer des emplois, encourager l'innovation et améliorer la productivité constituent des éléments clés du programme libéral. Qui plus est, le présent gouvernement reconnaît l'importance des syndicats pour protéger les droits des travailleurs canadiens et aider la classe moyenne à croître et à prospérer. Je suis heureuse d'apporter mon soutien à cette approche.
De ce côté-ci de la Chambre, nous sommes déterminés à mettre en oeuvre une politique fédérale juste et équilibrée en matière de travail. Pour ce faire, l'une des premières étapes à franchir consiste à abroger les projets de loi et , ce que nous faisons aujourd'hui. Le projet de loi C-377 n'avait rien à voir avec l'efficacité. Il en a beaucoup été question, mais le projet de loi n'avait aucun rapport avec l'efficacité. Il a plutôt créé des tracasseries administratives inutiles pour les syndicats. C'est le résultat des nouvelles exigences imposées aux travailleurs par l'ancien gouvernement, bien que le Code canadien du travail et de nombreuses lois provinciales sur le travail garantissent déjà la responsabilité financière des syndicats. Ce sous-produit coûteux d'un gouvernement vindicatif et antisyndical désavantage les syndicats pendant les négociations collectives, ce qui nuit à la productivité en amont du processus.
Puis, pire encore, le projet de loi a compliqué la tâche des employés voulant se syndiquer et facilité la révocation de l'accréditation d'un syndicat à titre d'agent négociateur. Ce négativisme, qui se caractérise par des récriminations constantes contre les syndicats, a pollué les relations de travail et l'environnement dans lequel les syndicats doivent évoluer. Le projet de loi fait partie du plan élaboré par le gouvernement actuel pour garantir que le droit canadien du travail sert aux mieux les intérêts des employés et, chose très importante, des employeurs, ce qui, par ricochet, sert les intérêts des Canadiens. Autrement dit, quand les relations de travail sont bonnes, l'économie peut prospérer de façon à ce que tous les Canadiens puissent en profiter, pas seulement quelques privilégiés se trouvant au sommet de la hiérarchie des entreprises.
Il importe par ailleurs de souligner que le projet de loi ne fait pas que stopper les attaques du gouvernement fédéral à l'endroit des travailleurs. Il répond aussi aux préoccupations très sérieuses qu'ont formulées les experts d'un peu partout au pays. Par exemple, l'Alberta Union of Public Employees a amorcé une contestation constitutionnelle contre le projet de loi . Étant donné que le présent gouvernement a annoncé son intention d'abroger ce projet de loi, l'action en justice a été temporairement suspendue, mais les préoccupations sous-jacentes restent valables. L'Association du Barreau canadien et le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada ont aussi émis certaines réserves quant à la protection des renseignements personnels. L'Association du Barreau canadien a indiqué que le projet de loi pourrait faire l'objet de contestations judiciaires précisément sur ce motif.
Malgré tout cela, le gouvernement précédent est allé de l'avant avec son programme législatif à caractère idéologique, montrant ainsi qu'il ne se souciait pas des souffrances des Canadiens et des difficultés que ses visées allaient créer pour notre économie et notre pays. Cela n'est qu'un petit échantillon des problèmes suscités par l'adoption du projet de loi .
L'Alberta, l'Ontario, le Québec, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard ont tous dit qu'ils s'opposeraient au projet de loi . Ces sept provinces qui sont des bastions de l'industrie manufacturière, de l'extraction des ressources, de l'industrie du tourisme et d'une foule d'autres secteurs essentiels au maintien et à la croissance du PIB ont toutes imploré le gouvernement précédent de cesser de s'en prendre aux travailleurs.
Le fait est que sept des dix provinces s'y opposaient activement, mais que le gouvernement conservateur s'en fichait. Cela importait peu aux conservateurs. Ils avaient leur propre idéologie et ils s'en servaient. Les sept premiers ministres se sont dits préoccupés du fait que le projet de loi empiétait sur leur compétence en matière de relations de travail. Ils ont aussi critiqué le projet de loi parce qu'il risquait de déstabiliser leur cadre de relations de travail, en particulier les processus de négociation collective. Ces premiers ministres savent qu'il ne sert à rien de malmener les syndicats lorsqu'on veut favoriser la création d'emploi, la croissance industrielle ou les relations de travail.
Trois de ces provinces, l'Ontario, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, ont également critiqué le projet de loi parce qu'il portait atteinte au droit à la vie privée des syndiqués et elles ont dit craindre que le projet de loi impose inutilement un fardeau aux organisations ouvrières. Ces premiers ministres comprennent les risques que représente l'augmentation des tracasseries administratives.
Toutefois, le projet de loi n'était pas le seul problème dans le programme des conservateurs en matière de relations de travail. Malheureusement, même si le gouvernement prétendait avoir un style de gestion financière solide, son approche comportait plusieurs lacunes. On pourrait dire que les récessions, la perte de confiance des consommateurs et les données inquiétantes en matière d'emploi ont toutes témoigné des échecs financiers flagrants des conservateurs.
Le projet de loi posait problème, lui aussi, pour de nombreux intéressés. Des organisations syndicales, comme le Congrès du travail du Canada, Unifor, l'Association des pilotes de ligne, le Syndicat canadien de la fonction publique et l'Alliance de la Fonction publique du Canada, ont exprimé leur opposition au projet de loi . Elles étaient d'avis que l'accréditation syndicale par vérification des cartes est plus rapide, plus efficace et plus à l'abri de l'ingérence de l'employeur.
Quoi qu'il en soit, le but des projets de loi et n'était pas d'assainir la gouvernance, et c'est la raison pour laquelle les libéraux au Sénat et aux Communes se sont opposés à ces projets de loi. Évidemment, débattre est une bonne chose. Nous souhaitons que des débats aient lieu, en particulier lorsqu'il s'agit de mesures ayant des répercussions sur une aussi grande partie de la société. Malheureusement, la manière employée pour faire adopter le projet de loi n'a pas permis au débat d'avoir lieu comme il se doit. C'est que le gouvernement conservateur qui nous a précédés a présenté un projet de loi d'initiative parlementaire plutôt qu'un projet de loi d'initiative ministérielle. Lorsque le gouvernement est sérieux à propos d'une mesure qu'il souhaite adopter, il en fait un projet de loi de son cru. Il n'emploie pas la manière détournée d'un projet de loi d'initiative parlementaire. Certains pourraient croire que j'exagère l'importance d'une simple nuance, mais la tactique employée par les conservateurs, à l'époque, n'est pas sans conséquence fâcheuse. Un projet de loi d'initiative ministérielle est présenté après une consultation publique et un dialogue. À l'inverse, la présentation d'un projet de loi d'initiative parlementaire n'est précédée d'aucune démarche du genre, ce qui se répercute dans la qualité du texte de loi, qui est moindre.
Les projets de loi et sont mauvais et ils nuisent à l'économie. Le projet de loi aurait pour effet de les abroger, car nous devons nous assurer que les syndicats ont les outils nécessaires pour bien jouer leur rôle.
Des plus petites sections locales aux grandes organisations, que ce soient un syndicat national, un conseil syndical, une fédération de travailleurs ou un autre organisme-cadre, en passant par les organisations intermédiaires, toutes les organisations syndicales canadiennes ont été ignorées par le gouvernement précédent. Selon le directeur parlementaire du budget, plus de 18 000 entités syndicales seraient touchées par la mise en oeuvre des projets de loi et , mais le gouvernement précédent les a toutes exclues de sa démarche. C'est une erreur. Le projet de loi aurait pour effet de réparer cette erreur.
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Madame la Présidente, j’ai une question pour le gouvernement libéral. Depuis qu’il a été élu en octobre dernier, le nouveau a promis davantage de responsabilité, de transparence et d’ouverture. Or, s’il a intégré ces promesses dans les lettres de mandat de ses ministres et affirmé « Nous nous sommes également engagés à relever la barre en matière d’ouverture et de transparence au sein du gouvernement », pourquoi l’une des premières mesures législatives que présente le gouvernement consiste-t-elle en fait à miner la transparence et la reddition de comptes que nous, en tant que conservateurs, avions adoptées?
Abroger le projet de loi et le projet de loi envoie un message très clair: les libéraux se soucient davantage de remercier les dirigeants syndicaux qui les ont aidés à se faire élire que des syndiqués qui travaillent dur. Ce sont eux dont les cotisations ont été dépensées sans consultation. Les dirigeants syndicaux doivent rendre des comptes et dire à leurs membres et au public de quelle façon sont dépensés leurs revenus qui profitent d’avantages fiscaux.
Notre gouvernement conservateur est un ardent défenseur de la responsabilité. Notre gouvernement conservateur a adopté la Loi fédérale sur la responsabilité ainsi que d’autres lois visant à accroître la transparence des organismes gouvernementaux et d’État. Le projet de loi établissait simplement les exigences de transparence auxquelles doivent se soumettre les instances qui jouissent de la confiance du public pour permettre au Canada de s’aligner sur d’autres économies avancées au plan de la divulgation de renseignements financiers.
Il est important de signaler que, grâce à leur modèle de financement, les organisations ouvrières canadiennes perçoivent plus de 4,5 milliards de dollars par année. Les personnes qui travaillent dans un milieu syndiqué sont tenues en vertu de la loi de payer des cotisations syndicales. Si elles refusent de le faire, elles sont mises à pied. Ce pouvoir financier devrait être une raison amplement suffisante pour exiger une plus grande transparence de la part des syndicats. Je me pencherai un peu plus longuement sur ce sujet dans quelques instants.
Les travailleurs, y compris ceux de ma circonscription, , sont obligés de payer des cotisations syndicales. Ils méritent de savoir comment leur argent est dépensé, tout comme les membres du grand public qui subventionnent ces organisations par l'entremise du régime fiscal.
Il n'est pas surprenant d'apprendre que, selon un sondage Nanos, 86 % des Canadiens syndiqués sont en faveur d'une plus grande transparence de la part des organisations ouvrières et que, selon un sondage Léger réalisé en 2013, 83 % de tous les travailleurs canadiens souhaitent que nos dirigeants syndicaux suivent l'exemple de leurs collègues d'autres pays qui ont conjugué leurs efforts à ceux de leur gouvernement respectif pour divulguer publiquement leurs états financiers. De nombreux syndicats canadiens ont appuyé publiquement le projet de loi . Voici ce qu'a déclaré Marc Roumy, un membre du Syndicat canadien de la fonction publique:
Bon nombre de mes collègues et moi-même sommes d'avis que notre syndicat serait plus solide si nous pouvions accéder facilement à ses états financiers. Si le syndicat n'a rien à cacher [...]
— on devrait pouvoir obtenir des états financiers détaillés, comme on le réclame depuis des années.
Si on cherche des appuis à ces mesures, on n'a qu'à regarder du côté de l'ancien dirigeant de l'AFL-CIO — la plus importante organisation ouvrière aux États-Unis —, George Meany, qui a témoigné lors des audiences du Sénat américain sur la divulgation par les syndicats. Je cite:
Tous ces projets de loi [sur la transparence] sont fondés sur [...] la théorie de l'aquarium, le concept selon lequel le dépôt des états financiers des syndicats et leur divulgation [...] permettra soit d'éliminer, soit de réduire les abus [...]. L'AFL-CIO est convaincu du bien-fondé de cette théorie.
Même un ancien ministre libéral, Jean Lapierre, a manifesté son appui au projet de loi . Voici ce qu'il a dit:
J'appuie le projet de loi parce que je pense que toute organisation se doit d'être transparente. Souvent, les syndicats fonctionnent comme des clubs privés. Je pense également que tout le monde devrait s'efforcer d'être plus transparent et je pense que l'initiative jouit de l'appui des membres et du grand public, parce qu'il n'y a aucune raison de garder secrets ses états financiers quand on bénéficie de toutes sortes de crédits d'impôt et d'autres avantages. C'est pourquoi je pense qu'une telle mesure s'impose depuis longtemps.
Chaque année, les organisations syndicales du Canada reçoivent plus de 400 millions de dollars en avantages fiscaux. Les cotisations syndicales sont déductibles d'impôt, et toutes les recettes sont exonérées d'impôt. Ces fonds exempts d'impôt, qui proviennent des cotisations obligatoires, sont utilisés à diverses fins, et dans bien des cas, elles n'ont rien à voir avec le processus de négociation collective.
Les Canadiens ont le droit de savoir comment leur argent est utilisé pour exercer une influence sur les politiques publiques, car contrairement aux organismes de bienfaisance, les syndicats ne sont assujettis à aucune contrainte pour ce qui est des activités politiques. Malheureusement, ils peuvent forcer les employés à financer des partis politiques et des activités de lobbying qu'ils n'appuient même pas. Par exemple, le président du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier a déclaré ceci à la suite du vote sur la fusion de son syndicat aux Travailleurs canadiens de l'automobile: « Pouvez-vous imaginer ce que cela signifiera pour le SCEP et les TCA lorsque nous serons le premier parti syndiqué à gouverner un pays? »
J'estime que les Canadiens méritent de savoir comment leurs super-syndicats, comme on les appelle, entendent utiliser les centaines de millions de dollars à leur disposition pour atteindre cet objectif.
Disons-le franchement: les organisations syndicales jouissent d'une position privilégiée dans notre société et notre économie par rapport à toute autre entité, mais elles ne sont pas obligées de présenter des rapports publics, contrairement aux organismes de bienfaisance, aux sociétés cotées en bourse, aux administrations municipales, aux gouvernements fédéral et provinciaux, aux organismes gouvernementaux, aux conseils d'administration, aux sociétés d'État, aux Premières Nations, aux fondations, aux partis politiques et aux bureaux des députés fédéraux et provinciaux et des sénateurs.
Le projet de loi vise également à abroger le projet de loi , qui a été adopté par le gouvernement conservateur. Le projet de loi C-525 prévoyait la tenue d'un scrutin secret pour l'accréditation et la révocation de l'accréditation des syndicats. Selon quatre sondages menés par InfoTravail, de 86 % à 92 % des Canadiens actuellement syndiqués appuient la tenue de scrutins secrets.
L'élimination proposée du scrutin secret constitue une attaque à l'égard du processus démocratique. Tous les députés sont élus par scrutin secret, alors pourquoi enlever ce droit aux travailleurs syndiqués? Comment le peut-il déclarer le scrutin secret antidémocratique alors que lui-même et les membres de son caucus ont été élus par scrutin secret?
Pour de nombreux travailleurs syndiqués, la triste réalité, c'est que les organisateurs syndicaux professionnels exercent des pressions inacceptables sur les employés, fournissent à ces derniers de faux renseignements et se permettent même de signer illégalement des cartes au nom d'employés afin d'obtenir des cartes signées. Seuls les scrutins secrets peuvent faire échec à de telles tactiques. Comment le gouvernement libéral peut-il soutenir que c'est ce que souhaitent la plupart des travailleurs syndiqués?
John Farrell, directeur exécutif des Employeurs des transports et communications de régie fédérale, a déclaré devant le Sénat que le scrutin secret est l'essence même d'un véritable choix démocratique et est entièrement conforme aux principes de la démocratie canadienne.
Quel est le problème? De quoi s'agit-il? Les libéraux veulent être légitimés, alors pourquoi veulent-ils abolir ces mesures? Sans justification crédible ou discussion légitime avec les syndiqués, le gouvernement libéral cherche à éliminer deux mesures législatives importantes qui constituaient une victoire pour les syndiqués.
La raison d'être du projet de loi est peut-être très simple. Il pourrait s'agir d'une occasion pour les libéraux de s'acquitter de leur dette envers les dirigeants syndicaux qui ont aidé à faire élire la , une députée provinciale néo-démocrate au Manitoba.
Le projet de loi va à l'encontre des principes de transparence et de reddition de comptes. Il va à l'encontre du principe fondamental de la démocratie, c'est-à-dire le scrutin secret. Il va à l'encontre de la volonté de syndiqués industrieux eux-mêmes. C'est pourquoi je me joins à mes collègues conservateurs pour voter contre le projet de loi .
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole pour appuyer le projet de loi , qui a été présenté par la en vue d’abroger les changements législatifs apportés au cours de la précédente législature par l’entremise des projets de loi et .
Dans l’ensemble, le présent projet de loi vise à rétablir l’équilibre et une approche plus juste dans les relations de travail au Canada. Il vise à rétablir l’équilibre entre les employeurs, les travailleurs et, je le mentionne, le gouvernement. Ce que je considérais comme le plus révoltant en ce qui a trait aux deux projets de loi d’initiative parlementaire qui ont été présentés et adoptés lors de la 41e législature, c'est l'absence d’un vaste processus de consultation. De mon point de vue, comme il s'agissait d'initiatives parlementaires, cela ne donnait pas les mêmes possibilités qu’aurait permises un projet de loi d'initiative ministérielle. S'il s'était agi de projets de loi d'initiative ministérielle, la ministre de l’Emploi aurait été responsable de la tenue d’un vaste processus de consultation avec les travailleurs, les syndicats et d’autres parties concernées. Or, ces changements ont été faits par le truchement de projets de loi d’initiative parlementaire.
Certains intervenants ont dit plus tôt que notre position au sujet de l'utilisation des projets de loi d'initiative parlementaire dévalue en quelque sorte ce genre de mesures législatives. Ce n'est pas le cas. Certaines situations justifient la présentation de projets de loi d'initiative parlementaire et il existe des moyens appropriés pour ce faire. Cependant, les mesures d'initiative parlementaire n'assurent pas la même approche consultative que les mesures d'initiative ministérielle. Nous avons présenté le projet de loi parce que nous nous y sommes engagés lors de la campagne électorale, mais surtout pour être certains de tenir de vastes consultations auprès des Canadiens. En ce qui me concerne, les projets de loi et proposaient des solutions à un faux problème.
Je tiens également à souligner que ces mesures législatives visaient essentiellement à paralyser les relations de travail au Canada. En soi, cette approche du gouvernement précédent était fondamentalement erronée. Si nous souhaitons réellement faire avancer notre économie, nous devons rassembler tous les intervenants plutôt que d'adopter une approche divisive comme l'a fait le précédent gouvernement. Or, je le répète, c'est précisément cette approche divisive qui sous-tendait les deux projets de loi d'initiative parlementaire dont j'ai fait mention.
Je voudrais employer le temps qui m'est accordé aujourd'hui pour expliquer les détails de ces deux mesures législatives et présenter les raisons pour lesquelles le gouvernement souhaite les abroger. Nous allons voir quelles en auraient été les conséquences sur les syndicats et les travailleurs. Les Canadiens auront ainsi une idée des avantages de l'abrogation que nous proposons dans le projet de loi .
Commençons par le projet de loi . C'est un projet de loi d'initiative parlementaire qui a été présenté par l'ancien député de Surrey-Sud—White Rock—Cloverdale, Russ Hiebert. À ce que je sache, le projet de loi avait essentiellement pour but d'obliger les organisations syndicales et les fonds de travailleurs à fournir de l'information financière et d'autres renseignements à l'Agence du revenu du Canada. Cette information aurait inclus les salaires versés, le temps consacré à des activités politiques ou à du lobbying, et ainsi de suite.
De mon point de vue, l'enjeu n'était pas tant qu'il fallait communiquer de l'information, mais que l'obligation s'appliquait seulement aux syndicats. Elle n'était pas imposée à d'autres organisations, comme les associations professionnelles. Les critères de communication de l'information n'étaient pas les mêmes.
À mes yeux, une telle différence de traitement est problématique. Les députés de l'opposition officielle peuvent bien penser que l'obligation de publier certaines informations n'est pas déraisonnable, mais, lorsqu'on fouille la question, on se rend compte que leur approche comporte des ramifications importantes.
Premièrement, cette approche a pour effet de créer des tracasseries administratives supplémentaires, ce qui est ironique de la part d'un gouvernement qui disait vouloir réduire ces tracasseries. Les exigences réglementaires qu'aurait imposées aux petits syndicats le projet de loi sont particulièrement odieuses.
De plus, l'Agence du revenu du Canada aurait été obligée de supporter une partie du fardeau administratif supplémentaire, ce qui aurait multiplié sa charge de travail. En conséquence, ce sont les contribuables qui auraient eu à payer la facture.
Les changements proposés étaient inutiles parce que les syndicats sont déjà financièrement responsables envers leurs membres, conformément au Code canadien du travail.
Sept provinces, je crois, ont déclaré qu'il s'agissait d'une ingérence dans les compétences provinciales. Bon nombre d'entre elles jugent que cette mesure législative empiète sur la sphère provinciale. Selon moi, c'est paradoxal de la part d'un parti qui parle autant de la nécessité de protéger les droits des provinces. Ce domaine est déjà réglementé. Le projet de loi impose donc un lourd fardeau financier et administratif aux organisations ouvrières et aux fiducies de syndicat sans l'imposer à d'autres organismes.
Comme les exigences de déclaration et les formalités administratives imposées sont importantes, elles auraient un effet néfaste sur les négociations collectives, et la divulgation de renseignements financiers pourrait donner un avantage indu aux employeurs. Les employeurs pourraient, par exemple, connaître l'état des fonds de grève des syndicats. L'inverse n'est pas vrai pour les syndicats: ils ne peuvent pas connaître les moyens dont dispose l'employeur pour affronter une grève. L'employeur serait donc avantagé parce qu'il saurait pendant combien de temps les syndiqués pourraient rester en grève. Bref, on ne peut pas dire que le projet de loi appliquait le fameux principe de transparence de manière équitable.
Ce qui m'amène à parler du projet de loi . Il s'agissait, bien entendu, d'un projet de loi d'initiative parlementaire, présenté par le député actuel de . Ce projet de loi tente en gros d'apporter des modifications au Code canadien du travail, à la Loi sur les relations de travail au Parlement et à la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique, modifications qui auraient une incidence sur le mode d'accréditation des syndicats et le mode de révocation de leur accréditation.
En résumé, par cette mesure législative, on tentait de rendre plus difficile l'obtention d'une accréditation syndicale. Cela non seulement posait un problème aux syndicats, mais imposait aussi un fardeau à d'autres intervenants. Par exemple, cela pouvait avoir des conséquences pour plusieurs organismes, dont le Conseil canadien des relations industrielles et la Commission des relations de travail et de l'emploi dans la fonction publique. Ces organismes auraient dû assumer le coût administratif et les responsabilités logistiques supplémentaires découlant des scrutins de représentation.
Après ces modifications, on n'allait plus, comme l'exige le Conseil canadien des relations industrielles, tenir un scrutin pour l'accréditation d'un syndicat dans les quelque 20 % des cas où moins de la majorité des travailleurs avaient signé une carte. Cela aurait quintuplé la charge de travail. Par conséquent, ces projets de loi n'apportent rien de bon aux relations de travail au Canada.
Au bout du compte, ces deux mesures législatives ont fait plus de tort à la nature des relations de travail au Canada et elles doivent être abrogées. Je suis heureux que nous tenions un débat à ce sujet.
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Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre pour appuyer le projet de loi et, du même coup, l'abrogation des projets de loi et . Le projet de loi est un important pas en avant et un autre exemple de promesse tenue par le gouvernement.
Avant de commencer, je veux souligner que c'est la première fois que je prends la parole à la Chambre pour prendre part à un débat depuis que j'ai été élu par les formidables habitants de Newmarket—Aurora. Je tiens à remercier les électeurs qui m'ont accordé leur confiance pour les représenter ici, à Ottawa.
Je voudrais également remercier les centaines de bénévoles qui m'ont appuyé durant la campagne électorale. J'en suis vraiment honoré en tant que membre de longue date de ma collectivité. Je veux remercier tout particulièrement mon épouse, Andrea, ainsi que nos deux fils; sans eux, le succès de la campagne n'aurait pas été possible.
Je suis impatient de travailler avec tous les députés dans le but d'accomplir de grandes choses pour notre grand pays.
Le projet de loi , que nous étudions aujourd'hui, porte sur une question importante. Le gouvernement reconnaît le rôle important que jouent les syndicats lorsqu'il s'agit de protéger les droits des travailleurs canadiens et de contribuer à rendre la classe moyenne forte et prospère. Le projet de loi est une mesure essentielle qui vise à mettre en place une approche équilibrée afin que les lois du travail du Canada favorisent davantage l'établissement de relations de travail positives et constructives entre les employeurs et les employés. En ce qui concerne le projet de loi et le projet de loi , il est clair que l'équilibre n'était pas l'objectif visé.
Il est tout aussi évident que les intervenants ont souligné certaines préoccupations légitimes qui n'ont finalement pas été prises en compte par le gouvernement précédent. L'ancien gouvernement s'est empressé, juste avant les élections, de faire adopter ces projets de loi à des fins partisanes et pour punir les syndicats, mais le projet de loi rétablirait de façon considérable l'équité et l'équilibre qui ont été perdus à cause des mesures législatives adoptées précédemment. Non seulement ces mesures ont affaibli le mouvement syndical au Canada, mais elles allaient à l'encontre de la création d'un milieu de travail positif. Les projets de loi n'étaient rien d'autre que des subterfuges politiques mis en oeuvre à des fins partisanes. Ils ne s'attaquaient à aucun problème urgent, aucun grand fléau, et ils ne faisaient que reprendre en grande partie des mesures déjà comprises dans le Code canadien du travail et dans la réglementation provinciale. Nous avons fait campagne, à juste titre, pour l'abrogation de ces lois hyperpartisanes, et nous sommes aujourd'hui plus près du but.
Il était clair, dès le départ, que le projet de loi offrirait aux syndicats un avantage excessif pendant les négociations collectives, et que le projet de loi ferait en sorte qu'il soit plus difficile pour les employés de se syndiquer et plus facile de révoquer l'accréditation d'un syndicat. Par conséquent, les employés syndiqués, qui traversent déjà des moments difficiles pendant le processus de négociation, se verraient imposer plus de tracasseries administratives et plus d'incertitude. Le gouvernement libéral tient à éliminer la paperasse inutile et à faciliter l'établissement d'une collaboration fructueuse et positive entre employés et employeurs, comme le souhaitent les syndicats, et comme le méritent les Canadiens. Le projet de loi va tout à fait en ce sens.
Le projet de loi , présenté par l'ancien gouvernement, a été fortement critiqué par plusieurs organismes importants, dont l'Association du Barreau canadien, l'association qui représente les syndicats de policiers et le commissaire à la protection de la vie privée du Canada, pour ne nommer que ceux-là. Ils ont tous souligné que le projet de loi constituait une atteinte à la vie privée, puisqu'un nombre considérable de gens seraient touchés par ses vastes exigences en matière de déclarations. Dans des mémoires mûrement réfléchis et bien rédigés, qui n'ont malheureusement pas été pris en compte, l'Association du Barreau canadien a signalé que ce projet de loi nuirait à l'administration interne et aux activités des syndicats, ce qui irait probablement à l'encontre du droit d'association prévu par la Constitution. Bon nombre de gouvernements provinciaux et d'employés sont du même avis. Le Syndicat de la fonction publique de l'Alberta a d'ailleurs lancé une contestation judiciaire de ce projet de loi en vertu de la Constitution.
Non seulement le projet de loi est-il probablement inconstitutionnel, mais il serait aussi difficile à administrer; entre autres, le volume accru de déclarations à traiter coûterait cher à l'Agence du revenu du Canada. Il est facile d'intensifier la réglementation et les formalités administratives, mais il faut toujours tenir compte du coût parfois important d'une telle intensification pour une organisation — en l'occurrence, un organisme gouvernemental. Voilà une autre raison d'abroger ce projet de loi.
Les conservateurs étaient déterminés à imposer de nouvelles obligations aux syndicats et à leurs membres; le présent gouvernement est déterminé à les supprimer.
On aurait tort d'affirmer que les mesures du précédent gouvernement n'étaient pas purement partisanes. Il suffit de revenir deux ans en arrière: le 26 juin 2013, le vendredi après-midi avant la pause estivale, 16 sénateurs conservateurs sont sortis des rangs en votant pour que le projet de loi soit amendé en profondeur et renvoyé à la Chambre. Le Parlement a été prorogé avant que les députés en soient saisis, et la mesure a été renvoyée au Sénat sans amendement. Il a fallu attendre encore deux ans pour que les pouvoirs tentaculaires de l'ancien Cabinet du premier ministre lui permettent enfin de réaliser son objectif et de faire adopter le projet de loi.
À part les nombreux organismes qui ont vertement condamné le projet de loi , un certain nombre de provinces — sept pour être exact — s'y sont aussi opposées. Elles imposent déjà aux syndicats des exigences rigoureuses et importantes en matière de divulgation de renseignements financiers. Non seulement la duplication de ces mesures empiète sur les compétences de ces provinces, mais elle complique aussi inutilement la tâche des syndicats. En plus de causer ces duplications, le projet de loi C-377 va plus loin en exigeant des organisations syndicales qu'elles divulguent plus de renseignements que tout autre organisme. Ce traitement injuste finirait par avoir des conséquences graves sur la façon dont les syndicats offrent des services à leurs membres. Notre gouvernement veut protéger le rôle du syndicat au nom des centaines de milliers de Canadiens qui comptent sur eux. Les syndicats occupent une place légitime dans l'économie du Canada et son tissu social.
Le projet de loi reconnaît les préoccupations qui ont été soulevées il y a des mois et, dans certains cas, des années, et il les apaise en permettant aux provinces de poursuivre les travaux qui sont de leur ressort. Le projet de loi C-4 veillerait aussi à ce que les questions syndicales soient à l'abri des violations potentielles des droits individuels en matière de protection de la vie privée, droits que mettait manifestement en péril le projet de loi . Les provinces jouent un rôle important pour ce qui est d'assurer la transparence et la reddition de comptes des syndicats. Avec l'imposition du projet de loi C-377, les unités syndicales se retrouvent dans une situation injuste qui fait en sorte qu'il leur soit difficile, et parfois même impossible, de se conformer.
Le projet de loi réparerait les dégâts causés par le projet de loi . Il rétablirait l'équilibre des relations entre les syndicats et les employeurs. Il supprimerait la duplication des exigences en matière de présentation de rapports. Il éliminerait la nature discriminatoire du projet de loi C-377, et il respecterait le droit à la vie privée de toutes les parties.
La position du gouvernement sur la meilleure façon de rééquilibrer les droits des employés et ceux des employeurs au Canada est demeurée constante. Le projet de loi sera accueilli avec soulagement après les manoeuvres dissimulées de l'ancien gouvernement, comme en témoigne le projet de loi , projet de loi d'initiative parlementaire qui ne prévoyait aucune consultation que ce soit des intervenants, mais qui aurait eu une incidence considérable.
Le projet de loi ratissait très large, car ses répercussions allaient de la manière dont un syndicat était accrédité à la question de savoir s'il pouvait perdre son accréditation en passant par son fonctionnement au quotidien. Le projet de loi C-525 obligeait la tenue d'un scrutin secret devant obtenir la majorité des voix pour qu'une unité syndicale puisse être accréditée ou voir son accréditation révoquée, ce qui constitue une attaque en règle contre les syndicats de la part de l'ancien gouvernement. En se servant de son texte de loi pour modifier ainsi ces seuils, l'ancien gouvernement a non seulement compliqué le processus d'accréditation des agents négociateurs, il a aussi simplifié le processus permettant de révoquer leur accréditation. Le projet de loi fera des merveilles pour rétablir des relations de travail positives entre employés et employeurs tout en rendant le processus plus efficace et plus rapide. Une fois le projet de loi C-525 abrogé, je suis fier de dire que le processus d'accréditation syndicale sera plus efficace et fort probablement moins vulnérable à l'ingérence des employeurs.
Le gouvernement va tout faire pour défendre les droits des travailleurs et des employeurs du Canada, et le projet de loi est la première mesure qu'il prend pour rectifier les attaques partisanes que l'ancien gouvernement a fait subir aux travailleurs du pays.
Je suis content d'avoir pu parler d'une mesure législative aussi importante, qui aura des répercussions sur plus de 18 000 organisations ouvrières du Canada, y compris celles de la circonscription que je représente, Newmarket—Aurora. En octobre dernier, le Parti libéral s'est adressé aux électeurs canadiens et leur a promis que, s'il était élu, il abrogerait les projets de loi et . Et voilà qu'aujourd'hui, un peu plus de 100 jours plus tard, nous faisons exactement ce que nous avons promis. Notre gouvernement croit à la négociation de bonne foi et il est convaincu que les syndicats jouent un rôle aussi important que légitime dans notre réussite économique. Je suis fier de pouvoir défendre ces droits à la Chambre. Je suis convaincu qu'à l'avenir, notre relation avec les syndicats sera productive et respectueuse. Je prie donc tous les députés de faire le bon choix et d'appuyer le projet de loi C-4.
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Madame la Présidente, j'interviens aujourd'hui pour m'opposer au projet de loi , qui ferait régresser les droits des valeureux syndiqués et qui abrogerait des mesures législatives sur la transparence qui ont enfin permis de faire la lumière sur les finances de syndicats opaques.
J'éprouve du respect pour la . J'ai eu le plaisir d'apprendre à la connaître au cours des 16 dernières années et j'ai bien aimé le temps que nous avons passé ensemble à l'Assemblée législative du Manitoba. Je me souviens que, en 2000, le gouvernement néo-démocrate dont elle faisait partie y avait fait adopter à toute vapeur un projet de loi semblable. Ce projet de loi favorisait massivement les élites syndicales et éliminait la possibilité pour les syndiqués d'empêcher les dirigeants syndicaux de financer leurs activités politiques à même les cotisations des membres.
J'ai aussi constaté que, dans son intervention à la Chambre, la ministre a déclaré que le projet de loi serait bon pour l'économie canadienne. Je prie pour que le gouvernement libéral actuel, dont elle fait partie, n'augmente pas la dette du Canada de plus de 500 %, comme ses anciens collègues du NPD l'ont fait pour celle du Manitoba depuis son passage au gouvernement de cette province. Il est aussi intéressant de signaler que, à l'époque, Jon Gerrard, ancien député fédéral et chef actuel du Parti libéral du Manitoba, avait non seulement dénoncé ce projet de loi, mais aussi voté contre celui-ci.
J'aimerais parler de trois choses aujourd'hui: premièrement, du motif douteux qui pousse les libéraux à présenter maintenant cette mesure législative; deuxièmement, du vote secret, qui est un fondement de nos institutions démocratiques; troisièmement, du principe d'équité dans le processus d'accréditation ou de révocation de l'accréditation des syndicats.
Le moment choisi pour présenter le projet de loi dont nous sommes saisis me porte à croire que le nouveau gouvernement libéral se livre à des manigances. Même la ministre libérale qui a présenté le projet de loi admet que le gouvernement a agi rapidement, ce qui me porte à croire qu'il a des intentions cachées.
Il est tentant de présumer que cette mesure législative vise tout simplement à remercier les syndicats qui ont soutenu les libéraux aux dernières élections. Mais non, pour remercier furtivement les syndicats, qui, en plus de l'appuyer activement et publiquement, ont aussi dépensé des milliers, voire des millions de dollars pour attaquer le Parti conservateur, le gouvernement libéral n'irait pas jusqu'à abroger les dispositions législatives qui obligent les syndiqués à tenir des votes secrets.
Le noeud du problème, ce n'est pas le projet de loi , ni même le projet de loi , que les libéraux ont ensuite présenté pour régler leur dette envers les syndicats. Il faut plutôt tenir compte de l'ensemble de la situation. Le noeud du problème, ce n'est pas seulement que le gouvernement libéral doit sa victoire électorale aux milliers de dollars que les syndicats ont dépensés pour nous nuire, mais plutôt qu'il se sert littéralement des droits des travailleurs canadiens comme monnaie d'échange.
Le projet de loi a été présenté à la vitesse de l'éclair, ce qui ne peut s'expliquer que par le fait que les libéraux doivent bientôt entreprendre des négociations collectives avec les syndicats de la fonction publique. En termes simples, ils marchandent les droits des Canadiens qui triment dur parce qu'ils souhaitent faciliter leurs propres négociations. Cela m'amène donc à poser la question suivante: les libéraux se soucient-ils véritablement des syndiqués de la base ou veulent-ils tout simplement se simplifier la vie? Il est évident que les libéraux présentent cette mesure législative pour atteindre leurs propres objectifs, et non pour régler un véritable problème.
Tout cela m'amène au deuxième aspect que je souhaite aborder, soit l'importance du scrutin secret en tant que principe démocratique. Tous les députés qui siègent ici aujourd'hui se trouvent dans cette enceinte parce que les habitants de leur circonscription ont choisi de leur accorder la chose la plus personnelle qu'ils possèdent, c'est-à-dire leur vote. Le devoir le plus important de tout député est de protéger les principes démocratiques qui unissent notre pays. Le scrutin secret est la pierre angulaire de ce processus. Il me semble absurde qu'un député prenne la parole et affirme qu'il faut réduire la protection accordée à ceux qui votent, faire preuve de moins de transparence et affaiblir le processus démocratique. Il me semble absurde qu'un député prenne la parole et affirme qu'il faut favoriser la culture du secret, accroître l'intimidation exercée par les syndicats et confier plus de pouvoirs aux dirigeants syndicaux.
Les libéraux créent un problème qui n'existe pas. Personne ne cogne à ma porte, personne n'appelle à mon bureau, et personne ne m'envoie des courriels pour me dire que les travailleurs ne devraient plus avoir le droit de participer à un scrutin secret. Même la présidente nationale de l'Alliance de la fonction publique du Canada, Robyn Benson, s'est exprimée en ce sens lorsqu'elle a témoigné devant le comité, en 2014: « Contrairement à ce que vous avez peut-être entendu, l'Alliance n'est pas contre les votes secrets. Nous en faisons régulièrement, par exemple pour élire nos représentants, ratifier les conventions collectives et pour déclencher une grève. »
L'ancien système de vérification des cartes permettait à un groupe d'employés d'obtenir une accréditation syndicale sans que leurs collègues aient tous leur mot à dire. En fait, l'accréditation syndicale pouvait être accordée sans qu'une partie importante des employés en sache rien.
Beaucoup de mes collègues savent sûrement d'expérience que, pendant une campagne électorale, les candidats vont souvent de porte en porte pour demander l'appui de leurs amis et de leurs voisins. La plupart des personnes sollicitées disent oui. Certaines par conviction, d'autres simplement parce qu'elles veulent les voir partir ou n'osent pas leur dire non en face. Il est bien que les candidats ne puissent pas obliger les gens à voter à la porte, quand ils viennent leur ouvrir; autrement, il y aurait vraiment lieu de s'inquiéter des risques d'intimidation des électeurs. La tenue d'un scrutin secret plus tard pour l'élection du député est une bonne chose.
L'ancien système de vérification des cartes sans scrutin secret obligatoire était propice à l'intimidation, intentionnelle ou non. Les travailleurs pouvaient subir des pressions du syndicat ou de leurs collègues pour signer une carte d'adhésion. Je demande à mes collègues de s'imaginer comment on peut se sentir dans un milieu de travail où la tension règne et où les travailleurs qui hésitent à adhérer à un syndicat sont harcelés par leurs pairs.
La seule façon de vraiment protéger les droits de ces travailleurs est de leur permettre d'exprimer leurs souhaits dans le cadre d'un vote secret. Ce mode de scrutin jouit d'un vaste appui au Canada. À preuve, 5 des 10 provinces canadiennes ont adopté une loi prévoyant un scrutin secret obligatoire. Les libéraux n'ont absolument aucune raison valable pour contourner cette mesure de contrepoids essentielle.
Enfin, qu'on me permette d'aborder un élément précis du projet de loi, en l'occurrence le nombre de votes nécessaires pour l'accréditation d'un syndicat ou la révocation de son accréditation. Avant l'adoption du projet de loi , il fallait la signature de 35 % des membres de l'unité de négociation pour enclencher le processus d'accréditation alors qu'il en fallait 50 % pour la révocation.
Le projet de loi reposait sur la création de règles du jeu égales et équitables pour les partisans de la syndicalisation et les opposants à celle-ci. Nous estimons que c'est aux travailleurs qu'il revient de décider, non aux employeurs et aux dirigeants syndicaux. Pour ce faire, le gouvernement avait fixé à 40 % le seuil d'accréditation d'un syndicat et de la révocation de son accréditation, ce qui est fort raisonnable pour le déclenchement d'un vote qui entraîne nécessairement un vaste processus de consultation.
Maintenant, les libéraux essaient de rétrécir le cercle de personnes que les syndicats et les employés doivent faire intervenir pour prendre des décisions, ce qui, en définitive, rend le processus moins démocratique.
Le projet de loi vise à réduire la légitimité démocratique des syndicats et à restreindre les droits des travailleurs de choisir leurs représentants et de déterminer leur destin. C'est un véritable affront à la démocratie que des députés élus pour siéger ici même exigent que certaines institutions du Canada deviennent moins démocratiques et plus exclusives.
À titre de représentant élu des habitants de , je ne puis appuyer cette mesure législative. De toute évidence, elle vise à permettre aux libéraux de régler les dettes qu'ils ont contractées envers les syndicats lors de la dernière campagne électorale, à dépouiller les travailleurs de leur droit au scrutin secret et à créer des règles du jeu inéquitables qui empêcheraient les travailleurs de déterminer leur destin.
J'invite tous mes collègues de la Chambre à voter contre ce projet de loi.
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Madame la Présidente, je remercie tous les députés qui ont pris la parole jusqu'à maintenant au sujet de ce projet de loi.
Il ne s'agit pas tant d'exposer les grandes lignes de la mesure législative dont nous sommes saisis que de démêler ce qui a été embrouillé précédemment. Par conséquent, nous nous trouvons maintenant dans une situation où nous retirons deux projets de loi.
Je ne vais pas aborder précisément la question des projets de loi d'initiative parlementaire et de leur usage, indigne ou non. Personnellement, je respecte les projets de loi d'initiative parlementaire, quels qu'ils soient. Ils sont présentés par un député et ils ont leur raison d'être. Cependant, j'aimerais m'attaquer à ces deux projets de loi précis, en raison des politiques qu'ils préconisent et de leur caractère injuste dans le contexte actuel.
Depuis le début, je n'ai appuyé ni le projet de loi ni le projet de loi . Nous devons donc défaire ce qui a été fait avant d'aller plus loin. C'est exactement ce que ferait le projet de loi .
Le projet de loi et le projet de loi ont tous deux été adoptés sans avoir fait l'objet du processus de consultation exhaustif habituellement appliqué aux réformes des lois sur les relations de travail, et que l'on appelle la façon tripartite de faire les choses. Il y a le gouvernement, le mouvement syndical et, bien entendu, les employeurs. Pour quelque chose d'aussi important, il convient de consulter toutes les parties concernées, puisque ces réformes touchent un si grand nombre de Canadiens à l'échelle du pays. Pour les lois concernant les relations de travail, nous avons toujours procédé de la sorte.
J'ai deux exemples pour montrer comment cela s'est fait. J'aimerais en faire part à la Chambre, car ils illustrent le fonctionnement de ce processus.
En 1995, le groupe de travail Sims a mené une consultation publique exhaustive sur la partie 1 du Code canadien du travail. Les parties consultées comprenaient des travailleurs, des employeurs et des intervenants du gouvernement. Le rapport résultant est intitulé « Vers l'équilibre » et il est à la base des grands changements qui sont entrés en vigueur en 1999. Mon deuxième exemple remonte à 1978 et concerne le groupe de travail Woods. Le processus tripartite utilisé à cette occasion a été à l'origine des changements apportés au régime fédéral des relations industrielles.
Toutefois, dans le cas des projets de loi et , il n'y a pas eu autant de consultation. Je ne suis pas au courant de tout ce que les députés ont fait concernant ces deux projets de loi, mais je tiens pour acquis que, vu l'opposition qui s'est manifestée pendant les audiences des comités de la Chambre et du Sénat, il n'y a pas eu beaucoup de consultation tripartite au préalable.
Je passe à la partie du projet de loi où il est question de certaines pratiques antisyndicales de l'ancien gouvernement. Évidemment, à maintes reprises dans un passé récent, les conservateurs se sont montrés hostiles aux syndicats, ce qui a beaucoup empoisonné l'atmosphère. Chaque fois que nous avons entendu le gouvernement parler des grands dirigeants syndicaux, il a causé des remous au sein du mouvement syndical, parmi de nombreux gouvernements provinciaux et à Ottawa.
Voici quelques règles établies par les conservateurs: les syndicats devaient fournir de l'information sur le temps consacré par leurs représentants à faire du lobbying auprès de la classe politique, et cette information allait être publiée dans le site Web de l'Agence du revenu du Canada; les syndicats devaient fournir gratuitement leurs états financiers à leurs membres chaque fois que ces derniers en feraient la demande.
On dirait que les conservateurs ont voulu créer une solution à un problème qui n'existait pas. Ils ont agi sans consultation adéquate, c'est-à-dire qu'ils ont négligé les démarches faites au cours des 20 ou 25 dernières années par les syndicats, les employeurs et les associations regroupant ces derniers.
Le projet de loi visait directement les organisations syndicales, ce qui fut mis passablement en évidence lors des interventions aux Communes et lors des audiences du comité de la Chambre et du comité sénatorial. Le projet de loi visait directement les fiducies de syndicat, mais ne concernait aucunement les autres associations professionnelles qui, soit dit en passant, jouissent d'un traitement semblable dans la Loi de l'impôt sur le revenu, mais ne se sont néanmoins pas fait dire d'être plus transparentes.
Mes collègues députés ne l'ont sans doute pas oublié: puisque la savait que nous avions l'intention d'abroger le projet de loi , elle a renoncé à en appliquer les dispositions obligeant les syndicats à communiquer de l'information.
Avant de parler du projet de loi , je vais revenir au débat qui a eu lieu précédemment. Lorsque le projet de loi a été renvoyé au Sénat, un de nos collègues, Hugh Segal, qui siégeait alors comme sénateur conservateur, s'y est opposé avec véhémence, à tel point qu'il a présenté des amendements qui ont alors été acceptés. Je vais citer un éditorial qu'il a publié après avoir quitté le Sénat, et dans lequel il a expliqué pourquoi il était contre le projet de loi et ses principes fondamentaux. Je cite son éditorial:
L'Association du Barreau canadien a remis en question sa constitutionnalité, puisqu'il visait à contourner les cadres provinciaux habituels en ce qui concerne les relations de travail et les syndicats en imposant, au moyen d'une loi fédérale, des exigences en matière de déclaration qui relèvent de l'Agence du revenu du Canada.
Il a alors parlé de la crise constitutionnelle que cette situation particulière avait créée. Nous pouvons remettre en question la constitutionnalité du projet de loi à la lumière des pouvoirs très clairement définis que détiennent les gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral.
L'ancien sénateur conservateur Hugh Segal a ajouté ceci:
Par ailleurs, de nombreux témoins ont signalé au comité que les mesures que l'on cherchait à imposer aux syndicats et à leurs sections locales pour les obliger à rendre des comptes sur leurs petites dépenses n'étaient pas imposées à d'autres sociétés, organismes de bienfaisance ou organismes sans but lucratif.
Ce point a aussi été souligné pendant les témoignages présentés à la Chambre: des témoins ont rappelé qu'on n'obligeait pas les autres types d'associations à divulguer toutes leurs activités, ni la liste de toutes les sommes qu'elles reçoivent et leur provenance. Il y a donc un déséquilibre.
On a en effet mentionné, pendant les discussions et dans l'article de Hugh Segal, que cette mesure créerait un déséquilibre au moment des négociations collectives, et que les renseignements divulgués risquaient de réduire le pouvoir de négociation des syndicats locaux pendant certaines négociations.
Je tiens à féliciter le sénateur Segal pour son travail et pour les excellents amendements qu'il a élaborés. Il faut reconnaître que tout projet de loi de cette envergure a des forces et des faiblesses. C'est pourquoi le sénateur conservateur Hugh Segal a tenté de proposer des amendements. Je ne devrais pas dire « tenté », en fait, car il les a bel et bien proposés, et ses amendements ont été adoptés par le Sénat. Le projet de loi amendé a ensuite été renvoyé à la Chambre des communes, mais la session a été prorogée.
Je suis certain que tout le monde attend impatiemment d'en savoir plus sur la prorogation, n'est-ce pas? C'est un sujet idéal pour une journée comme aujourd'hui.
Une voix: Nous sommes suspendus à vos lèvres.
M. Scott Simms: Oui, ils sont suspendus à mes lèvres, madame la Présidente.
Après la prorogation, le projet de loi reprend sa forme initiale. Le projet de loi dans sa forme initiale a donc été renvoyé au Sénat, mais Hugh Segal n'était pas là, malheureusement. Il a donc été adopté dans sa version originale, et c'est pourquoi nous discutons de cette façon aujourd'hui du projet de loi .
J'aimerais aborder l'une des situations dont a parlé plus tôt le député néo-démocrate en ce qui concerne la transparence. Je me souviens lorsque Brent Rathgeber, un député indépendant, a voulu présenter un projet de loi d'initiative parlementaire sur la transparence et la divulgation des salaires. Il s'est penché tout particulièrement sur quelques éléments faisant l'objet d'une discussion publique. Il s'en est pris à Radio-Canada, exigeant notamment la divulgation des salaires de ses employés. Le député a soulevé quelques problèmes quant au fait que Radio-Canada menait ses activités dans un environnement quasi concurrentiel au sein du secteur privé, mais il a aussi abordé la question de la divulgation du salaire d'employés du gouvernement, notamment des employés faisant partie du Cabinet du premier ministre à cette époque, soit le premier ministre conservateur.
Les conservateurs ont amendé le projet de loi. Le projet de loi de M. Rathgeber stipulait que le salaire de toute personne gagnant dans les 150 000 $ devrait être rendu public. Il s'inspirait de la liste qui existe en Ontario sur laquelle figure le traitement des personnes qui gagnent plus de 150 000 $. Les conservateurs l'ont modifiée pour que seuls les salaires des personnes touchant plus de 400 000 $ par année soient publiés. Le traitement des personnes gagnant moins que ce montant resterait confidentiel. Les conservateurs sont de petits malins; ils essayaient de protéger leurs amis.
Il est curieux que l'on ait demandé aux organisations syndicales de divulguer des tonnes de renseignements, mais qu'on n'ait pas imposé cette norme au Cabinet du premier ministre. Voilà pourquoi nous sommes ici aujourd'hui.
J'appuie le projet de loi parce qu'il annule les effets des deux projets de loi d'initiative parlementaire, malgré les vaillants efforts des députés qui les ont présentés. Bien que le processus par lequel chaque député peut déposer son propre projet de loi soit honorable, je ne suis pas d'accord avec mes collègues. En conséquence, je nous recommande tous vivement de voter en faveur du projet de loi .
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Madame la Présidente, il est difficile de donner suite à la remarque sur Donald Trump dans cette enceinte. Je m'en abstiendrai donc.
Je veux parler des projets de loi et . Les conservateurs attachaient souvent le nom d'une personne à leurs projets de loi. Les deux projets de loi en question visaient essentiellement à créer des problèmes bidon et à leur trouver une solution. Je dis cela parce que les syndicats et les sociétés n'ont pas le droit de faire des contributions politiques.
C'est l'ancien premier ministre Jean Chrétien qui a présenté à la Chambre la mesure interdisant ces contributions, mesure que mes collègues et moi avons appuyée. Cette initiative s'est révélée judicieuse, et elle a été reprise par des gouvernements néo-démocrates provinciaux afin que les simples électeurs et citoyens influencent autant le processus électoral que les grandes et moyennes entreprises, les grands syndicats et les petits syndicats.
Un autre changement positif dont j'ai été témoin est l'imposition de limites aux activités de lobbying relatives à ces contributions. À l'époque, j'ai souvent vu les gouvernements, qu'ils soient conservateurs ou libéraux, se servir des programmes de paiements de transferts qui existaient alors pour verser d'importantes subventions aux entreprises, qui, par la suite, faisaient des dons de centaines de millions de dollars au parti en question. Il s'agissait d'une mauvaise pratique.
Une autre mauvaise pratique se rapportait aux fonds que les députés pouvaient garder en secret, indépendamment de leur association de circonscription. Par le passé, de nombreux députés ont réussi à accumuler des fonds indépendamment. C'est quelque chose d'autre qui a changé.
Il n'est plus possible de verser des contributions à un parti politique, à un syndicat ou à une entreprise. L'ancien premier ministre Chrétien a pris là des mesures judicieuses et crédibles. Je tiens à l'en féliciter parce que ces mesures ont fait de la Chambre une meilleure institution qui tient davantage compte des besoins de la population.
Selon les dirigeants syndicaux, il s'agit ni plus ni moins d'agressions passives contre leurs institutions et les Canadiens qui obtiennent leurs postes lors d'élections démocratiques et de consultations des membres. En fait, si le syndicat négocie collectivement en vue d'une entente que les membres rejettent, ces derniers peuvent retirer aux dirigeants le pouvoir de négocier.
Cela se fait quelquefois volontairement, lorsque le dirigeant reconnaît ne pas avoir tenu compte de l'avis des travailleurs. Cela est arrivé dernièrement chez les fonctionnaires d'établissements correctionnels en Ontario. Une entente a été rejetée et on a dit aux négociateurs du syndicat, y compris l'exécutif, qu'il fallait une meilleure reddition de comptes et qu'on n'en faisait pas assez pour susciter l'appui des membres.
Des procédures de reddition de comptes sont en place. Les syndiqués peuvent obtenir des rapports annuels.
Je voudrais vous parler brièvement des grands dirigeants syndicaux, de Rob, de la section locale 82 du SCFP et de Dino, de la section locale 444 d’Unifor. Nous avions un programme de patinage pour recueillir des dons. À l’occasion de la journée de la famille, les membres de la section locale 82 du SCFP ont fait bénévolement une collecte de fonds pour un refuge pour femmes battues et pour le centre d'accueil du centre-ville. J’ai eu la chance d’obtenir deux bicyclettes d’enfants de la section locale 444 d’Unifor. Il n’y a eu aucune plainte. Il y avait des gens non syndiqués, des syndiqués et des personnes du secteur à but non lucratif. Nous avons triplé les dons en faveur de ces organismes et banques alimentaires. Nous avons également triplé le volume d’aliments collectés.
Les grands dirigeants syndicaux contribuent grandement et de façon régulière à la justice sociale: ils aident les réfugiés et contribuent à divers programmes, notamment aux banques alimentaires. Ils tiennent des conférences de presse. Le local 200 fait des dons à huit groupes de soutien aux enfants. C'est publié dans le Windsor Star. C'est du domaine public. Tous les membres du local 200 sont des employés de Ford. Ils ont connu des difficultés en raison de l'économie. C'est grâce à la qualité de leur travail que nous n'avons pas perdu plus d'emplois. Nous avons été témoins des mesures infructueuses des gouvernements libéraux et du gouvernement conservateur en ce qui a trait à l'industrie automobile: les usines d'assemblage sont passées de la deuxième à la huitième place mondiale.
Malgré cela, les syndicats investissent parce que leurs membres sont de bons travailleurs et ils offrent une série de programmes en matière de santé et de sécurité pour prévenir les blessures au travail. Les syndicats ont négocié ces droits pour accroître la productivité des travailleurs. Ainsi, sans aucune aide du gouvernement, Fiat a investi dans l'usine d'assemblage de Chrysler à Windsor. Elle doit maintenant engager 1 000 travailleurs pour accroître la production en vue du lancement d'une nouvelle minifourgonnette, la Pacifica.
Malgré les conditions économiques difficiles, cette usine se classe au premier rang depuis la Deuxième Guerre mondiale. Depuis 10 ans, elle fonctionne selon trois quarts de travail et rapporte de l'argent à l'entreprise. Elle l'a notamment sauvée à quelques reprises. De plus, les syndicats font régulièrement des dons d'argent. Les syndiqués le savent parce que c'est écrit dans les journaux. Le local 200 a fait des dons à la société de l'autisme de Windsor et d'Essex, à la Bulimia Anorexia Nervosa Association, au portail de prévention de la violence envers les enfants de la Children's Aid Foundation de Windsor-Essex, à Computers for Kids, à la Childhood Leukemia Foundation, à l'Association canadienne pour la santé mentale, au programme de GriefWorks pour les enfants, à Bon départ et à Dreams for Kids de la Sunshine Foundation.
Non seulement ces renseignements ont été publiés dans le Windsor Star, mais ils ont également été publicisés dans les médias, à la télévision et à la radio. Donc, les syndiqués savent exactement ce qui se passe parce qu'ils l'entendent dans les médias. Les dirigeants syndicaux les représentent depuis longtemps, mais ils ont dû gagner la confiance de leurs travailleurs, principalement par l'entremise de leur convention collective et de mesures au sein de la population.
Des centaines de milliers de dollars sont investis localement dans ma collectivité, et je suis fier de dire que le mouvement syndical est très présent dans ma ville. Là où je trouve qu'il y a de l'hypocrisie, c'est lorsqu'il est question des scrutins secrets. Soyons clairs. On ne permet pas aux syndicats de tenir un scrutin secret, mais on accepte que les députés tiennent un scrutin secret pour élire un Président. On accepte que le Bureau de régie interne se réunisse à huis clos et ne divulgue rien au public. Nous avons deux poids, deux mesures.
Lorsque j'étais conseiller municipal — cela fait un bout de temps —, nous pouvions nous réunir à huis clos seulement lorsque le public et les médias étaient exclus pour des questions liées à la propriété, aux effectifs et aux conflits d'intérêts. Les règles étaient très précises. Par contre, d'après ce que j'ai vu au cours de mes années ici, il suffit que quelqu'un éternue pour que le comité passe à huis clos. C'est ridicule. Cela ferme la porte à la reddition de comptes. L'enregistrement se poursuit, mais l'information ne peut être rendue publique ultérieurement. Les députés peuvent y accéder pour écouter les délibérations, mais ils ne peuvent pas en parler. C'est scandaleux. C'est de la pure hypocrisie.
Les projets de loi et bafouent un certain nombre de droits et sont souvent considérés par les experts comme étant inacceptables sur le plan constitutionnel. Surtout, ils coûteront aux contribuables canadiens plus de 20 millions de dollars simplement pour instaurer un programme, et, à lui seul, un de ces projets de loi coûtera 5 millions de dollars supplémentaires. Ces coûts sont inacceptables. Par conséquent, mes collègues et moi appuyons le projet de loi .
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Madame la Présidente, je vous remercie de me donner l'occasion de prendre la parole aujourd'hui. C'est la première fois que j'interviens dans un débat. Tout d'abord, je tiens à remercier les résidants de ma circonscription, Saint John—Rothesay, de m'avoir élu. Ils m'ont confié un mandat très fort en m'élisant avec près de la moitié des suffrages exprimés. Je tiens à remercier les excellents députés qui ont servi ma circonscription avant moi: , , Elsie Wayne et Gerry Merrithew, pour n'en nommer que quelques-uns. Je tiens également à signaler que je suis le troisième député libéral à représenter Saint John—Rothesay dans l'histoire de cette circonscription. J'en suis très honoré.
J'aimerais aussi remercier mon excellente équipe de campagne et mes directeurs de campagne, Warren Coombs et Warren Long, de l'aide exceptionnelle qu'ils m'ont apportée inlassablement. Je tiens aussi à remercier du fond du coeur les habitants de ma circonscription.
J'ai été élu avec le mandat de défendre les intérêts des personnes marginalisées et de la classe moyenne du Canada. Il est temps de tourner la page sur les efforts déployés par les conservateurs au cours des 10 dernières années pour tenter d'affaiblir, de démoraliser et de démanteler les syndicats. Le projet de loi contribuera à l'atteinte de cet objectif.
Aujourd'hui, j'aimerais commencer mon discours en soulignant la fière histoire des syndicats dans ma circonscription, Saint John—Rothesay. Saint John est la première ville à avoir été constituée en personne morale au Canada. Je suis extrêmement fier de représenter Saint John—Rothesay à la Chambre.
Aussi incroyable que ce soit, en 1851, Saint John, qui comptait 31 000 habitants, était la troisième ville en importance dans l'Amérique du Nord britannique. Cette ville a été façonnée par les marchands, les financiers, les cheminots et, surtout, les constructeurs de navires, qui rêvaient d'un centre économique prospère. À l'époque, les chantiers navals et les chemins de fer ayant fait oeuvre de pionniers, les entreprises de notre magnifique ville étaient florissantes. Saint John était un bastion syndical, et les gens de métier y étaient unis et bien représentés. Saint John est donc l'exemple parfait qui montre que les syndicats peuvent apporter beaucoup de choses à la société. N'oublions pas que ce sont les syndicats qui ont permis la création d'une classe moyenne au Canada. Ce sont eux qui protègent les travailleurs, ainsi que le Parti libéral du Canada, qui défend les gens de la classe moyenne.
Saint John est l'exemple parfait qui illustre que les syndicats peuvent être très profitables à la société. Pierre d'assise des entreprises, les syndicats ont créé une classe moyenne solide et dynamique qui a fait de Saint John une plaque tournante du commerce et de l'industrie de la construction navale.
L'exemple de Saint John prouve que la vitalité de l'économie repose sur la classe moyenne, mais les mesures législatives comme les projets de loi et et l'amendement proposé par les députés d'en face affaiblissent le mouvement syndical et empêchent le Canada d'atteindre son plein potentiel. Ces projets de loi doivent être abrogés.
En 2016, les syndicats jouent toujours un rôle essentiel dans l'économie de ma circonscription. Je défends et continuerai de défendre les intérêts des syndicats locaux comme le syndicat des pompiers, le syndicat des policiers, la FIOE, l'Alliance de la fonction publique et bien d'autres. Il y a de nombreux syndicats dans ma ville. C'est exactement ce que fait le projet de loi C-4. Il prend la défense des syndicats, des travailleurs canadiens et, surtout, de la classe moyenne canadienne. C'est pour cette raison que je suis totalement en désaccord avec l'amendement proposé par le député de et que je me joins au gouvernement pour appuyer le projet de loi C-4 dans sa forme actuelle.
Tous les députés devraient appuyer le projet de loi , sans l'amendement proposé, pour deux raisons. Le projet de loi C-377 a créé des formalités administratives inutiles pour les syndicats. Le projet de loi C-525, quant à lui, a été appuyé sans justification, et ni les syndicats ni les employeurs n'en voulaient. L'amendement proposé ne vise qu'à compromettre l'objectif du projet de loi C-4 en dressant les employeurs contre les employés.
À l'époque, le gouvernement conservateur a affirmé que le projet de loi C-377 était en grande partie justifié par des plaintes provenant de syndiqués. Mettons les choses au clair. Ces plaintes ne concernaient que 0,0002 % des syndiqués, qui sont plus de 4 millions au Canada, alors que les mesures législatives antérieures des gouvernements provinciaux et fédéral exigeaient déjà que les syndicats produisent des rapports financiers et les mettent à la disposition des syndiqués.
Ce projet de loi a eu un double effet. Il a créé un fardeau administratif énorme et inutile, et désavantagé considérablement les syndicats pendant les négociations collectives, faisant en sorte qu'il soit plus difficile pour les syndicats d'influencer le monde du travail au Canada. Ce n'est pas ce que souhaite le gouvernement actuel. D'ailleurs, en janvier 2011, le député de a dit que réduire la bureaucratie était la façon la plus efficace de prouver que le gouvernement travaille pour les gens, et non le contraire.
Le Parti libéral, qui formait alors l'opposition, ne pouvait pas justifier son appui au projet de loi et, maintenant qu'il forme le gouvernement, il ne peut pas justifier son appui aux amendements proposés.
L'amendement présenté à la Chambre porte précisément sur le projet de loi , à savoir sur l'accréditation d'un syndicat ou la révocation de celle-ci. Cet amendement vise à contrecarrer le but même du projet de loi C-4. Il cite une mesure législative qui n'avait ni fondement ni justification en 2014 et qui n'en a toujours pas en 2016. Quand le projet de loi a été présenté, on invoquait des consultations auprès des syndicats et des employeurs. Cependant, ni les employeurs ni les syndicats n'ont demandé ces changements ni évoqué un seul problème lié au processus visé par cet amendement.
S'opposer à cet amendement, c'est appuyer l'engagement du gouvernement à fonder ses politiques sur des données probantes. Si les conservateurs s'étaient arrêtés à considérer les faits, ils se seraient rendu compte que ce qu'ils appelaient à l'époque une montagne de plaintes se résumait à 6 plaintes parmi les 4 000 décisions rendues par le Conseil canadien des relations industrielles au cours des 10 dernières années. Même si je ne représente pas une circonscription de la Colombie-Britannique, 6 sur 4 000 ne me semble pas énorme.
Voici ce que dit cet amendement:
[...] ce projet de loi enfreint un principe fondamental de démocratie en abolissant la disposition qui prévoit que l'accréditation d'un syndicat à titre d'agent négociateur ou la révocation d'une telle accréditation est subordonnée à l'obtention d'une majorité de votes exprimés lors d'un scrutin secret.
En fait, le projet de loi fait exactement le contraire.
Cet amendement favorise un système qui n'a pas bien fonctionné, au dire des syndicats de Saint John—Rothesay et de tous les coins du pays.
Le projet de loi mettait fin au système d'accréditation par vérification des cartes et ajoutait une deuxième étape inutile pour l'obtention de l'accréditation. Il invitait en quelque sorte les employeurs à faire obstacle au droit démocratique des travailleurs de choisir de se faire représenter. Les amendements apportés au projet de loi en 2014 accentuaient l'attaque des conservateurs contre la démocratie et les syndicats en abaissant le nombre de demandes de révocation d'une accréditation nécessaire pour la tenue d'un vote. C'est mettre en péril la négociation collective et, pour tout dire, le mouvement syndical canadien.
Je tiens à préciser en quoi consiste le passage de l'amendement concernant l'obtention d'une majorité de votes exprimés lors d'un scrutin secret. Cela signifie que toute organisation qui veut obtenir une accréditation à titre d'agent négociateur doit tenir un scrutin qui remplace le système de vérification des cartes, selon lequel les employés expriment leur volonté de se syndiquer en signant une carte de membre du syndicat. Selon le système imposé par le projet de loi , les syndicats doivent obtenir l'appui de 50 % de l'ensemble des employés plutôt que de 50 % des employés qui ont voté. Si nous devions appliquer le même raisonnement aux élections de 2011, qui ont mené à l'élection du gouvernement conservateur précédent, ce dernier n'aurait obtenu que 23,6 % des votes, donc même pas la moitié de ce qui est désormais exigé pour se syndiquer.
Dans ma circonscription, de nombreux syndicats ont exprimé leur opposition au projet de loi en disant que le système d'accréditation par vérification des cartes est plus rapide, plus efficace, et moins vulnérable à l'ingérence.
Pour conclure, à titre de député d'une circonscription où le mouvement syndical a fait ses preuves, j'appuie sans réserve le projet de loi sans les amendements qui ont été présentés. Cet amendement propose exactement ce qui se trouve dans le projet de loi , qui représente une attaque en règle contre les syndicats, et en particulier contre les employés. Ce projet de loi a créé une forme affaiblie de démocratie qui permet aux employeurs d'exercer une influence excessive sur le processus de syndicalisation, il tente de résoudre un problème qui n'a jamais existé, et il n'est fondé sur aucune donnée probante.
Je me porte à la défense des syndicats, notamment ceux de Saint John—Rothesay, en disant non à cet amendement, et oui aux politiques fondées sur des données probantes.
Pour conclure, je tiens à remercier des dirigeants syndicaux comme Dave Stevens, Peter Anderson, Abel Leblanc, Pat Riley, Chuck Hickey, Darlene Bambridge, Debbie Ferguson ainsi que d'autres résidants extraordinaires de Saint John—Rothesay qui ont fait preuve de leadership et qui ont contribué à l'essor des syndicats dans ma circonscription.
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Madame la Présidente, je n'arrive pas à déceler une seule raison logique pour laquelle les libéraux ont décidé de présenter le projet de loi , qui vise à abroger les projets de loi et sans même les laisser subir l'épreuve du temps.
J'étais fier d'être membre de l'Association internationale des pompiers avant d'être élu député fédéral. J'ai commencé à prendre part aux activités syndicales tôt dans ma carrière. Je suis devenu administrateur, puis secrétaire de notre association. Après la période où nous avons élevé nos enfants, j'ai été président de notre section locale pendant trois ans. J'ai contribué à notre association provinciale et internationale à titre de lobbyiste des pompiers et de leur famille auprès de tous les pouvoirs publics.
Notre association parlait de nos problèmes aux élus, et nous leur étions reconnaissants de nous accorder un peu de temps. Nous espérions que les politiciens gardent en mémoire ce que nous leur disions et qu'ils en tiennent compte au moment de traiter les dossiers qui nous intéressaient. Nous espérions qu'ils se souviendraient de notre point de vue non seulement au cours des réunions du caucus, mais également au Cabinet. À l'époque, l'action politique avait principalement comme objectif de sensibiliser les gens, plutôt que d'acquérir de l'influence. Elle se faisait sans financement, sans que nous ayons une caisse à notre disposition pour puiser de l'argent. Il s'agissait simplement de travailler fort pour bien faire comprendre notre point de vue.
Notre association s'efforçait de mieux comprendre ses membres et de négocier de meilleures ententes dans leur intérêt. Nous accordions la priorité à nos membres. Je suis maintenant député, et je poursuis encore les mêmes objectifs. Je siège à la Chambre pour défendre les intérêts des électeurs de ma circonscription, et bon nombre d'entre eux sont des syndiqués.
Un sondage mené l'an dernier par Forum Research indiquait que 62 % des Canadiens appuyaient le projet de loi , alors que seulement 18 % de la population s'y opposait. Je suppose qu'une bonne partie des répondants étaient des syndiqués. Le sondage révélait également que les Canadiens souhaitaient plus de transparence. En effet, 78 % des répondants ont alors indiqué qu'ils aimeraient que le projet de loi soit élargi afin de viser aussi les groupes d'employeurs, comme la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante et l'Association canadienne des producteurs pétroliers.
La stratégie des syndicats a évolué. Nous nous rendons compte que nous pouvons influencer les décideurs au lieu de simplement les éduquer. Nous pouvons en fait aider des candidats, et aussi des partis, à remporter leur campagne.
En finançant des campagnes grâce à des fonds d'actions politiques ciblées, nous avons pu exercer une influence. Lorsque nous avons commencé, bien peu de calculs étaient faits pour déterminer la part des cotisations syndicales consacrées à ces activités. Cependant, lorsque des demandes de financement plus direct ont été présentées, nous avons pu calculer les sommes consacrées à des activités politiques, et nous avons constaté qu'elles étaient très élevées. Étant donné que les syndicats sont en mesure de financer d'importantes campagnes publicitaires négatives visant un candidat ou un parti donné, leur influence a augmenté de façon exponentielle dans le contexte politique d'aujourd'hui.
Le financement d'actions politiques visant directement à influencer les campagnes électorales est maintenant largement répandu, peu importe si ce type d'engagement est ratifié par l'ensemble des membres.
Avant le projet de loi , il n'y avait pratiquement aucun moyen de savoir quelle proportion des cotisations syndicales était utilisée pour financer ce type d'activités politiques bassement partisanes. Pour comprendre les effets de ce type de financement, il suffit de revenir une quinzaine d'années en arrière en Ontario; on voit pourquoi cela se fait maintenant plus que jamais. En tant que partenaires du gouvernement libéral de l'Ontario, les syndicats font ce qu'ils veulent, car l'emprunteur est toujours le serviteur du prêteur. Ils jouissent d'une oreille attentive de la part du gouvernement; ils ont influencé une multitude de politiques, et même le résultat des élections, malgré le fait que beaucoup de syndiqués n'approuvent pas que cet argent serve à soutenir ce parti.
Ce que le syndicat a dépensé en diffusant des messages sur les ondes, durant la campagne électorale de 2014 en Ontario, ferait rougir tous les députés de la Chambre et les membres des assemblées législatives d'un océan à l'autre.
Les députés de la Chambre et des assemblées législatives devraient en prendre note. En fait, tous les syndicats du Canada devraient aussi tenir compte de cette sérieuse mise en garde et des problèmes qu'a entraînés l'appui à un gouvernement libéral pour les syndiqués en Ontario.
Les mauvaises politiques du gouvernement ont entraîné des fermetures d'usines et des pertes d'emplois, des salaires et des avantages sociaux moins élevés, et ont poussé de nombreux créateurs d'emplois et de richesse à quitter la province. Les mauvaises politiques gouvernementales se sont également traduites par une dette et des déficits suffocants, qui ont eu des répercussions sur la qualité de vie des syndiqués ontariens en raison des compressions dans les services de santé.
À mon humble avis, la plus grande menace pour le mouvement syndical et ses travailleurs, dans ce pays, ce n'est pas le projet de loi , mais plutôt les mauvaises politiques gouvernementales. Il semble que le gouvernement libéral fédéral suive la même voie que le gouvernement libéral de l'Ontario.
L'abrogation du projet de loi n'est rien d'autre qu'un retour d'ascenseur pour l'aide que les libéraux ont reçue cet automne. Le projet de loi cherchait à établir des mécanismes de transparence et de reddition de comptes. J'ai entendu les arguments en sa défaveur, mais la question est simple: qu'y a-t-il de mal à faire preuve de transparence et à rendre des comptes?
Un bon ami à moi et ancien député m'a déjà dit qu'on n'avait pas le monopole d'une bonne idée. Le besoin de transparence dans nos institutions devrait être universellement accepté à la Chambre quelle que soit l'équipe dans laquelle nous jouons. La transparence est une bonne idée et elle doit continuer à être une des marques de notre démocratie canadienne. On devrait s'intéresser à ce qui profite à tous les travailleurs, y compris aux organisations syndicales. Les contribuables canadiens accordent aux syndiqués des déductions pour soutenir leurs syndicats conformément à la Loi de l’impôt sur le revenu, la même déduction dont j'ai bénéficié comme syndiqué pendant 30 ans et demi.
Qu'y a-t-il de mal à faire preuve de transparence et à divulguer des renseignements? Selon moi, rien — à moins d'avoir quelque chose à cacher. Pendant la campagne électorale, comme je me suis présenté sous la bannière du parti à l'origine du projet de loi , j'ai recueilli les commentaires de plusieurs autres syndiqués à qui les dirigeants syndicaux avaient parlé de l'effet néfaste de ce projet de loi sur les organisations syndicales. Lorsque j'ai demandé aux membres de mon syndicat et à d'autres que j'ai croisés à l'entrée pourquoi il était si mauvais à leurs yeux, la seule réponse qu'ils ont réussi à me donner est qu'il visait à faire éclater les syndicats.
Rien n'est moins vrai. Des lois comme celles que le gouvernement précédent a instaurées existent dans d'autres pays, où le mouvement syndical demeure. L'abrogation du projet de loi n'encourage pas l'ouverture et la transparence du système. Bien au contraire: elle renvoie dans l'ombre les syndicats et leurs dirigeants, garde leurs membres dans l'ignorance et ne suit pas les principes de notre démocratie.
En ce qui concerne le projet de loi , les votes d'accréditation et de révocation d'accréditation peuvent être des événements politiques très délicats, car les syndiqués peuvent être intimidés par l'idée d'exposer leurs opinions. Ces votes peuvent être une source de stress et nuire aux relations. Pourquoi ne devraient-ils pas être tenus dans le cadre de scrutins secrets et pourquoi devrait-on priver une personne du droit de garder ses opinions pour elle et elle seule? Le projet de loi a éliminé la coercition, a mis fin à l'intimidation et a donné aux syndiqués le droit qu'ont tous les Canadiens de voter en secret et selon leur conscience.
Le 3 février, mon collègue de a posé une question à la Chambre à la , et elle y a répondu au nom du gouvernement libéral. Voici ce que mon collègue a demandé: « Hier, le premier ministre a dit, en réponse à une de mes questions, que le projet de loi C-525 est antidémocratique. La ministre peut-elle expliquer à la Chambre comment il peut être antidémocratique de tenir un scrutin secret? »
La ministre a répondu ceci: « C'est antidémocratique parce que le gouvernement précédent n'a pas fait de consultation. Il n'est pas venu dans notre circonscription et n'a apparemment même pas consulté les employeurs. »
Combien de consultations le gouvernement a-t-il menées sur l'abrogation de ces mesures législatives, à part celles auprès des gens qui signent des gros chèques au Parti libéral? A-t-il envisagé de permettre à ces mesures législatives assez récentes de faire leurs preuves?
Les États-Unis ont adopté en 1959 une loi portant sur la transparence des syndicats, soit la Labor-Management Reporting and Disclosure Act, qui était mieux connue sous le nom de charte des droits des syndiqués. La loi visait à protéger et à promouvoir les processus démocratiques et les droits démocratiques des syndiqués, y compris la liberté de voter lors de réunions, d'exprimer des arguments et des opinions et de faire valoir son point de vue au sujet des représentants syndicaux et des activités syndicales. La loi a résisté à l'épreuve du temps pendant près de 40 ans, avant que le Congrès n'y apporte des modifications afin de la moderniser.
Le projet de loi dont la Chambre est saisie n'est pas judicieux. Il s'agit plutôt d'une occasion de rembourser des faveurs politiques et non de renforcer les syndicats au Canada. Cette mesure n'est pas dans l'intérêt supérieur des Canadiens, et j'exhorte tous les députés à voir les choses telles qu'elles sont et à reconnaître qu'il s'agit d'un pas en arrière.
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Monsieur le Président, c’est un plaisir de prendre part au débat d’aujourd’hui.
Gouverner, c’est chercher un équilibre entre, par exemple, l’environnement et l’économie, une région du pays et une autre, les valeurs sociales et économiques, le monde du travail et celui des affaires.
Je crois que, dans l'histoire récente, aucun gouvernement n'a plus que le précédent rompu l'équilibre dans tant de domaines et substitué l'opportunisme politique à l'équité et à l'application régulière de la loi. C’est ce que le gouvernement conservateur a fait par rapport aux relations de travail et aux droits des travailleurs au pays.
Après des années d’attaques menées contre les droits fondamentaux des travailleurs, il est très réconfortant de voir que l’une des premières mesures prises par le gouvernement dont je fais partie vise à rétablir des lois du travail justes et équilibrées qui respectent le rôle névralgique des syndicats et reconnaissent leur importance pour une classe moyenne solide et une société juste et prospère.
La législation du travail est très complexe. Les lois qui fonctionnent reposent sur un équilibre délicat entre les intérêts des employés et de la gestion, équilibre que toute réforme doit préserver. Tant les employés que les employeurs respectent le régime fédéral en matière de relations de travail parce que, depuis des décennies, les modifications aux lois du travail résultent d’un processus éprouvé, véritablement consultatif et consensuel.
L'une des refontes les plus générales de la partie I du Code canadien du travail effectuées dans un passé récent était le résultat d'un processus de consultation complet présidé par le très respecté et impartial Andrew Sims, qui a produit un rapport intitulé « Vers l'équilibre ». M. Sims a déclaré que le droit du travail ne devait être modifié que pour combler un besoin manifeste attribuable à une lacune législative ou au fait que la loi ne sert plus les intérêts du public, ou par consensus.
Il n'y a pas d'exemple plus manifeste du mépris du gouvernement précédent à l'égard de ces principes et de l'équilibre dans les relations de travail que les deux projets de loi d'initiative parlementaire que le projet de loi vise à abroger. Les projets de loi et étaient des mesures législatives profondément idéologiques et hautement partisanes qui ne servaient aucunement l'intérêt public ni aucun objectif stratégique. Leur seule raison d'être était de diminuer et d'affaiblir le mouvement syndical au pays.
Ce genre de politiques du travail, fondées sur l'idéologie plutôt que sur des données probantes, produisent une législation du travail instable qui nuit aux intérêts des employeurs, des employés et de l'économie à long terme.
Le projet de loi était une mesure mal conçue et fondamentalement boiteuse qui imposait une divulgation indue et sans précédent de renseignements sur les syndicats et leurs membres, ainsi que sur d'autres organismes qui font affaire avec les syndicats, et qui n'était justifiée par aucun besoin manifeste.
Des constitutionnalistes ont dit que ce projet de loi était inconstitutionnel. Des experts en protection des renseignements personnels estiment qu'il violerait le droit à la vie privée de millions de Canadiens. Sept provinces, représentant plus de 80 % de la population, s'y opposaient au motif de son ingérence dans les relations de travail, domaine de compétence provinciale.
Même Hugh Segal, sénateur conservateur très respecté, a dit que le projet de loi était « mal rédigé, imparfait, inconstitutionnel et mal conçu sur le plan technique ».
Lorsqu'ils ont comparu devant les comités de la Chambre et du Sénat, autant l'actuel commissaire à la protection de la vie privée que sa prédécesseure ont dit que le projet de loi constituait une atteinte à la vie privée. Jennifer Stoddart, l'ancienne commissaire, a affirmé très clairement que le projet de loi constitue une atteinte grave à la vie privée.
Daniel Therrien, l'actuel commissaire à la protection de la vie privée, a carrément affirmé que le projet de loi allait trop loin. Il a dit qu'il fallait trouver un équilibre entre la transparence, qui est une valeur importante, et la protection de la vie privée, qui est une valeur tout aussi importante, et que le projet de loi C-377 échouait à cet égard.
J'aimerais raconter une courte histoire pour illustrer combien le projet de loi en question est injuste et mal équilibré. En 2012, j'ai communiqué avec l'Agence du Revenu du Canada pour lui demander de fournir les mêmes renseignements sur ses employés que le projet de loi obligerait les organisations syndicales à fournir. Ce que l'ARC m'a dit, c'est que la Loi sur la protection des renseignements personnels empêche l'ARC de divulguer les renseignements personnels de ses employés. Donc l'ARC, l'organisme chargé d'appliquer la loi, ne pouvait se conformer aux exigences que l'on voulait imposer aux syndicats en adoptant le projet de loi .
La deuxième mesure législative qui sera abrogée par le projet de loi est le projet de loi , Loi sur le droit de vote des employés. Comme pour le projet de loi , on n'a jamais tenté d'étayer la nécessité d'une telle loi. Ce n'était rien d'autre qu'une autre solution en mal de problème. Motivé par des visées politiques et idéologiques, le projet de loi avait pour seul objectif de rendre l'accréditation plus difficile pour les syndicats et de faciliter sa révocation.
Le parrain du projet de loi, le député de , a prétendu que le projet de loi était nécessaire en raison des « montagnes de plaintes » concernant les contraintes exercées par les syndicats sur les travailleurs durant les campagnes d'accréditation syndicale.
Voici ce qui a été retenu dans le hansard:
S’il n’y avait que des plaintes isolées au sujet des actes que posent les organisateurs syndicaux, on pourrait ne pas en tenir compte. Mais lorsque l’on voit la montagne de plaintes dont sont saisies les commissions des relations de travail, il faut s’en inquiéter.
Il s'agit là d'une affirmation très sérieuse.
De nombreux députés seront peut-être surpris d'apprendre que lorsque la présidente du Conseil canadien des relations industrielles a témoigné devant le comité chargé d'étudier ce projet de loi, elle a dit que parmi les quelque 4 000 décisions rendues par le Conseil au cours des 10 années précédentes, il n'y avait eu que deux plaintes pour pratiques déloyales utilisées par une organisation syndicale. Quelle montagne! Elle a en fait dit que les plaintes pour pratiques déloyales qui étaient fondées concernaient plus souvent les employeurs que les syndicats.
Le projet de loi a apporté des changements importants aux droits fondamentaux des travailleurs quant à leur façon de se syndiquer, sans qu'on en ait démontré le besoin, en contournant le processus consultatif établi qui est essentiel en vue de maintenir l'équilibre dans les relations de travail. Quelqu'un peut-il croire qu'il s'agit d'une manière juste et responsable pour le gouvernement d'établir des lois qui ont une incidence sur les droits fondamentaux des Canadiens?
Le gouvernement précédent était déterminé à injecter son idéologie politique dans les relations de travail, à un degré sans précédent à l'échelon fédéral. Je crois que les employeurs et les travailleurs conviennent que cela ne favorise pas du tout des relations de travail harmonieuses et ne sert pas les intérêts de l'économie ou de notre société. Les gouvernements doivent toujours viser un équilibre dans leur façon de gouverner, et cela est d'autant plus important dans les relations de travail.
Les intervenants du secteur du travail fédéral ont élaboré il y a longtemps un processus de consultation éprouvé pour modifier la loi fédérale sur le travail. Les gouvernements libéraux et progressistes-conservateurs précédents appuyaient ce processus parce qu'il offrait à tous les intervenants une stabilité sur le plan législatif et parce qu'il fonctionnait. Ainsi, on avait atteint un équilibre délicat qui servait les intérêts des employeurs, des syndicats, des travailleurs et de l'économie canadienne.
Le projet de loi et le projet de loi ont tous deux politisé ce processus et ont nui à l'équilibre de notre régime de relations de travail. Il s'agissait de réformes du travail à courte vue, élaborées sans un processus de consultation légitime, motivées par une idéologie plutôt que par des données probantes.
C'est pourquoi le gouvernement abroge les projets de loi et . Nous avons à coeur le processus de consultation tripartite et nous espérons que le projet de loi aidera à rétablir ce qui est si important dans notre régime des relations de travail, comme l'a dit Andrew Sims: l'équilibre.
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Monsieur le Président, notre gouvernement est déterminé à rétablir des politiques de travail équitables et responsables au Canada, parce que les syndicats et les employeurs jouent un rôle important dans la protection des droits des travailleurs canadiens. Ils contribuent d'abord grandement à l'accessibilité à la classe moyenne pour ensuite favoriser la croissance de celle-ci.
Nous devons collaborer avec les organisations syndicales et non leur mettre des bâtons dans les roues. C'est pourquoi nous avons tenu parole et c'est pourquoi j'invite chacun des députés présents à la Chambre à adhérer à ce projet de loi important.
En effet, nous avons déposé le projet de loi , qui a pour but d'abroger les changements législatifs mis en place en vertu des projets de loi et . C'est une excellente décision.
Des syndicats et des organisations syndicales ont exprimé une forte opposition à ces deux lois depuis leur présentation au Parlement. Malgré tout, certaines personnes risquent évidemment de s'opposer au projet de loi . Nous sommes prêts à écouter l'ensemble des parties concernées sur les enjeux qui les préoccupent.
Qu'on me laisse toutefois prendre les devants et expliquer aux députés présents à la Chambre que, malgré ce que certains pourraient en penser, le projet de loi sera bénéfique pour les relations de travail partout au Canada. Tout d'abord, certains partisans du projet de loi ont avancé qu'il était nécessaire pour améliorer la transparence financière des syndicats. Ils ont ajouté qu'il était aussi nécessaire pour garantir l'accès du public aux renseignements sur les dépenses des syndicats, considérant leur traitement favorable grâce à certains avantages fiscaux.
Toutefois, ces arguments ne tiennent pas la route. L'article 110 du Code canadien du travail exige déjà des syndicats qu'ils communiquent gratuitement leurs états financiers à leurs membres qui en font la demande. Qui plus est, des dispositions semblables existent aussi dans les lois provinciales sur les relations de travail. En outre, les exigences sévères de divulgation s'appliquent uniquement aux organisations de travailleurs et fiducies de syndicat. Elles ne ciblent pas les autres groupes qui profitent également d'un traitement fiscal avantageux aux termes de la Loi de l'impôt sur le revenu. Cela est une pratique discriminatoire envers les syndicats.
Je suis bien conscient que certaines provinces soulèvent des questionnements quant à l'abrogation du projet de loi . Il est aussi vrai que le ministre des Finances de la Colombie-Britannique a écrit au Sénat pour signifier son appui concernant cette loi à l'étape de projet de loi. Il a précisé qu'il serait avantageux d'accroître la transparence des syndicats, compte tenu des avantages fiscaux dont ils bénéficient. Toutefois, comme je l'ai dit, ces exigences sévères de divulgation sont discriminatoires envers les syndicats, et les opinions exprimées par la Colombie-Britannique n'étaient pas partagées par la majorité.
En effet, sept provinces se sont prononcées contre le projet de loi , en faisant valoir qu'il empiétait sur leurs champs de compétence. Il s'agit du Québec, du Nouveau-Brunswick, de l'Alberta, du Manitoba, de l'Ontario, de l'Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse.
Du côté du projet de loi , des employeurs et d'autres intervenants qui favorisent le processus d'accréditation d'un syndicat par scrutin secret pourraient manifester leur mécontentement. Ils n'ont pas à s'inquiéter, car le système de vérification des cartes qui était en place dans les secteurs de compétence fédérale a fonctionné avec succès, et ce, durant de nombreuses années. Il faut aussi souligner qu'il est encore employé dans plusieurs provinces.
Du côté des Employeurs des transports et communications de régie fédérale, certains membres non syndiqués pourraient voir d'un mauvais oeil l'abrogation du projet de loi . Ils pourraient être inquiets de voir cette loi abrogée sans que les parties intéressées soient consultées.
J'aimerais donc les rassurer: c'est justement parce que nous souhaitons être à l'écoute de toutes les parties intéressées que nous agissons ainsi. En abrogeant les modifications législatives apportées par les projets de loi et , nous allons simplement revenir à la façon dont les choses fonctionnaient et nous donner un nouveau départ. Nous irons plus loin que nos prédécesseurs et ferons en sorte que tous les acteurs soient correctement consultés avant que les modifications soient apportées aux lois et politiques fédérales.
Rétablir un climat de collaboration et élaborer des politiques fondées sur des preuves, voilà notre objectif. Les différentes parties doivent toutes participer de façon constructive.
C'est à partir de réelles consultations que nous élaborerons des politiques de travail qui amélioreront la prospérité des travailleurs et des employeurs de la société canadienne et de l'économie dans son ensemble. Ce ne sont là que quelques-unes des raisons pour lesquelles le projet de loi sera bénéfique pour les relations de travail, et par le fait même pour notre économie.
De toute évidence, abroger les changements introduits par les lois et est une décision éclairée. Nous écoutons et nous agissons en faisant preuve de respect. Notre gouvernement s'est engagé à accroître la sécurité économique et sociale des Canadiens, et c'est ce que nous faisons.
Dans ma circonscription, Avignon—La Mitis—Matane—Matapédia, des mouvements de solidarité se sont créés entre employeurs, employés syndiqués et syndicats pour défendre les intérêts de notre région.
Dans une région éloignée comme la nôtre, il est parfois difficile de faire entendre notre voix et celle de nos travailleurs. Les grands médias parlent peu des réalités de nos régions. Pourtant, nous sommes aussi confrontés à des enjeux fort importants. Qu'on me laisse raconter une expérience professionnelle et personnelle. À l'automne 2014, alors que ma région faisait face à des compressions importantes dans plusieurs secteurs de notre économie, nous apprenions qu'une autre série de compressions allait toucher les cégeps du Québec. À cette époque, je dirigeais le Cégep de Matane. Tant la direction que les employés se sentaient impuissants devant l'ensemble des compressions budgétaires annoncées. Ces compressions allaient générer des pertes d'emplois qui contribueraient à accentuer le taux de chômage qui s'élevait déjà à trois fois la moyenne canadienne, et à aggraver une situation économique fort difficile. Plutôt que de subir de façon isolée ces compressions, j'ai décidé de réunir l'ensemble des employés du Cégep et leurs représentants syndicaux, afin de leur proposer une initiative hors du commun: tenir deux journées de réflexion pour discuter des répercussions des compressions en région, avec des spécialistes dans le domaine, et verser l'équivalent de deux journées de salaire à la Fondation du Cégep de Matane. En retour, je m'engageais à n'abolir aucun poste. L'objectif était de pallier les compressions et de démontrer clairement notre engagement envers notre milieu, nos travailleurs et notre Cégep.
Dans un geste de solidarité sans précédent, l'ensemble des employés, leurs représentants syndicaux, leur syndicat et l'ensemble des étudiants ont tous appuyé cette initiative. Nous avons tenu deux journées de réflexion, nous avons tous versé deux journées de salaire à la Fondation du Cégep de Matane, et nous avons mobilisé un ensemble d'acteurs socioéconomiques locaux de la région pour défendre ensemble les intérêts de nos travailleurs et de notre région.
La division n'a jamais servi la collectivité. Il est temps de s'unir et de créer des liens de confiance avec nos travailleurs. Ensemble, nous réaliserons un changement réel et positif.
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Monsieur le Président, tout comme mes collègues du Parti conservateur, je me lève aujourd'hui à la Chambre pour dénoncer le projet de loi .
Le motif de mon intervention est fort simple: je veux démontrer aux Canadiens et aux Canadiennes, ainsi qu'à tous les travailleurs et travailleuses acharnés de ma circonscription, que le gouvernement libéral, par ses mesures, ne travaille pas dans l'intérêt public.
Il travaille plutôt pour des groupes de pression ciblés dont les leaders syndicaux font partie. D'ailleurs, pas plus tard qu'il y a deux semaines, nous apprenions que des arrangements entre des leaders syndicaux et l'équipe libérale avaient été faits durant la dernière campagne électorale. Aujourd'hui, en relisant le projet de loi , je comprends bien que les libéraux et les leaders syndicaux marchent main dans la main sans tenir compte de l'intérêt des travailleurs et travailleuses et de la population générale. Je tiens à déplorer cela au plus haut niveau.
Premièrement, en adoptant le projet de loi , le gouvernement libéral vient abolir deux lois phares qui avaient été mises en place par les conservateurs pour protéger les travailleurs et ainsi assurer la transparence des syndicats. D'abord, le projet de loi prévoyait une reddition de comptes plus étoffée pour les dirigeants syndicaux, notamment en obligeant les syndicats à dévoiler toute dépense de plus de 5000 $ ainsi que tout salaire de plus de 100 000 $.
Par ailleurs, le projet de loi obligeait la tenue d'un vote secret pour la création ou l'abolition des syndicats dans les entreprises. Avec ces dispositions, il en aurait été fini des épisodes d'intimidation dont nous entendons trop souvent parler lors de certains votes, et lorsque les employés se seraient prononcés contre ou en faveur de la syndicalisation de leur milieu de travail, ils l'auraient fait de façon éclairée, en connaissance de cause et de façon secrète, comme c'est déjà le cas dans les législatures provinciales de la Colombie-Britannique, de l'Alberta, de la Saskatchewan, de l'Ontario et de la Nouvelle-Écosse.
Pourquoi les libéraux souhaitent-ils éliminer ces dispositions? N'est-il pas légitime que le processus de syndicalisation se fasse de manière transparente? Bref, ce qui semble être le gros bon sens pour la population ne l'est pas pour les libéraux. Force est d'admettre qu'il ne leur aura fallu que quelques semaines pour oublier leur promesse d'être un gouvernement transparent.
Deuxièmement, le désir de transparence syndicale que prônent les conservateurs n'est pas simplement qu'un principe de valeur fondamentale, il s'agit également d'un principe économique. En effet, chaque année, les cotisations syndicales déductibles coûtent quelque 500 millions de dollars au gouvernement fédéral et à la population. Il serait donc légitime pour un gouvernement responsable de demander une reddition de compte pour ces avantages fiscaux.
D'ailleurs, plusieurs autres pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie, l'Allemagne et même la France, exigent depuis longtemps que les organisations ouvrières divulguent leurs états financiers.
Troisièmement, puisque j'ai beaucoup de mal à comprendre la position du gouvernement sur la question de la transparence, je me suis demandé si mes collègues conservateurs et moi étions les seuls à se préoccuper de ces enjeux. La réponse est non. À ma grande satisfaction, je suis tombé sur un sondage de la firme Léger effectué en 2013 qui indique que 83 % d'un échantillon de 1400 Canadiens et Canadiennes ont dit qu'ils souhaitaient qu'une loi telle que celle adoptée par les conservateurs soit mise en place.
Chose encore plus intéressante, 84 % des travailleurs qui cotisent eux aussi à l'intérieur d'un syndicat voulaient que ce type de loi soit adoptée, pourcentage équivalent à celui des citoyens et citoyennes qui voudraient qu'une telle loi soit adoptée. Ces pourcentages confirment donc la position de la population sur le sujet.
En fait, durant les témoignages du Comité permanent des finances de la Chambre des communes, les groupes en faveur du projet de loi des conservateurs se sont montrés nombreux, et ce, en provenance de tous les horizons.
En font notamment partie: la Fédération canadienne des contribuables; la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante; l'Association InfoTravail du Canada; le Conseil du patronat du Québec; Merit Canada; l'Institut économique de Montréal; l'Independent Contractors and Business Association of British Columbia; la Fédération des chambres de commerce du Québec; Ian Lee, professeur de l'Université Carleton; Douglas J. Forer, associé chez McLennan Ross; Moin Yahya, professeur adjoint à la Faculté de droit de l'Université de l'Alberta; Francis Donovan, boucher chez Canada Safeway; Marc Roumy, agent de bord chez Air Canada; Brian Johnston, associé chez Stewart McKelvey; l'honorable Michel Bastarache, ancien juge de la Cour suprême du Canada; et Ken Pereira, travailleur syndiqué et chef syndical, pour ne nommer que ceux-là.
Cela dit, je tiens à assurer à mes confrères de l'autre côté de la Chambre qu'il n'y a pas que les libéraux qui font des consultations. Eh oui, les conservateurs aussi en ont fait, et cela a démontré que leurs dispositions pour la transparence syndicale étaient souhaitables et désirées.
Quatrièmement, c'est une chose, que le gouvernement libéral ignore les sondages et les personnes consultées auxquelles je faisais référence et croie que la position qu'il prend est la meilleure pour les Canadiennes et les Canadiens. Cependant, un autre principe moral me vient en tête lorsque j'analyse cette position, soit celle de l'indépendance politique.
En effet, afin que le gouvernement demeure impartial et capable de prendre des décisions dans l'intérêt de la population et soit à l'abri d'influences externes, je crois qu'il doit éviter de s'associer à des groupes de pression qui ont des intérêts dans la gestion des affaires gouvernementales. Ce n'est certainement pas ce que l'on voit présentement.
Voici ce que je retiens. Premièrement, il s'agit d'une mauvaise loi pour la démocratie, la transparence et la reddition de comptes. Deuxièmement, il est assez clair que cette loi vise à remercier les leaders syndicaux de leur soutien au cours de la dernière campagne électorale. Troisièmement, la toute première loi du gouvernement libéral en sera une qui vise à faire reculer le pouvoir des travailleurs pour faire plaisir aux patrons des syndicats. Quatrièmement, en vertu de cette loi, les travailleurs ne seront pas protégés; en effet, cette loi laisse place à l'intimidation en milieu de travail, car les employés devront se prononcer publiquement sur leur position quant à la syndicalisation au lieu de pouvoir le faire de façon secrète. Cinquièmement, la transparence est un principe fondamental, et en bafouant l'ancienne loi, les libéraux bafouent ce principe. Sixièmement, bien que la loi ne réglementait ni les activités des syndicats ni la façon dont ils utilisaient leurs fonds, elle permettait une reddition de comptes responsable. Septièmement, les syndicats sont les seules organisations privées disposant d'un financement obligatoire qui est l'équivalent d'un pouvoir de taxation; un financement obligatoire, contrairement à un financement volontaire, devra entraîner l'obligation morale de faire preuve de transparence. Huitièmement, comme les organisations syndicales sont déjà tenues de présenter leurs états financiers à leurs membres, il ne devrait pas être tellement plus coûteux pour eux de les présenter à toute la population de façon publique. Neuvièmement, il faut éviter le détournement des cotisations syndicales effectué sans le consentement des membres des syndicats.
Je ne me suis pas impliqué en politique pour critiquer à outrance ce qui est fait par le gouvernement en face de nous. Je crois qu'il faut travailler ensemble au sein de la Chambre afin de prendre les meilleures décisions possibles dans l'intérêt de la population.
Cela dit, je profite de cette dernière portion de mon intervention pour faire part au gouvernement de ma vision des choses en lien avec la syndicalisation qui, à mon avis, représente la position d'une portion très importante de la population.
De plus, puisque le gouvernement libéral répète constamment qu'avant de prendre des décisions il souhaite consulter divers intervenants et différentes personnes et écouter leurs points de vue, j'ose croire que ces quelques phrases seront prises en considération.
D'emblée, à titre de député de la circonscription de , d'ancien maire de la Ville de Victoriaville et de directeur d'école, j'ai eu à travailler et à négocier avec plusieurs groupes syndicaux, et ce, à maintes reprises. Ces négociations se sont toujours faites dans le respect, et pour cette raison, ma perception des syndicats et des employés syndiqués n'est pas négative, loin de là.
Au contraire, je crois qu'il est tout à fait légitime pour un groupe d'individus ayant des intérêts communs de demander à quelqu'un de négocier en leur nom. À la base, la mission du syndicat vise à améliorer les conditions de travail de ses membres, et cette mission est tout à fait valable et légitime.
Cependant, lorsque je lis que la affirme que les syndicats ont un rôle essentiel à jouer pour que les travailleurs touchent un salaire décent et soient traités équitablement dans un milieu de travail sain et sans danger, elle laisse entendre que la loi adoptée par l'ancien gouvernement s'attaquait au principe de syndicalisation et aux droits des travailleurs et travailleuses, ce qui est complètement faux.
Il ne faudrait pas que la ministre croie non plus que les droits des employés ne seront pas respectés si ceux-ci ne sont pas syndiqués. J'ai la chance d'avoir, dans ma circonscription, l'entreprise familiale Cascades, installée à Kingsey Falls depuis 1964, et qui embauche aujourd'hui près de 11 000 hommes et femmes en Amérique du Nord et en Europe.
Grâce à la philosophie de gestion des frères Lemaire, les employés d'un bon nombre de ces unités d'exploitation ont volontairement choisi de ne pas se syndiquer, puisqu'ils reconnaissent les conditions de travail favorables qui leur sont offertes. Cascades démontre ainsi qu'il n'est pas nécessaire d'être syndiqué pour bénéficier d'excellentes conditions de travail. D'ailleurs, j'en profite pour féliciter Cascades et toutes les entreprises du pays qui prennent soin de leurs employés.
Finalement, le projet de loi est une attaque directe à la démocratie, à la reddition de comptes et à la transparence. En aucun cas il ne protège les travailleurs, les travailleuses et la population.
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Monsieur le Président, je suis ravi d'intervenir au sujet du projet de loi. Pour que les travailleurs bénéficient d'une protection adéquate, le cadre réglementaire doit faire en sorte que les relations avec les syndicats soient justes et équilibrées; ce n'était plus le cas, mais le projet de loi corrigera le tir. En outre, nous reconnaissons que les obligations de divulgation déjà en place assurent en grande partie la reddition de comptes dont les députés d'en face ont parlé.
En fait, le Code canadien du travail prévoit déjà un tel niveau de divulgation, et le projet de loi alourdit considérablement les contraintes administratives. Par surcroît, il place les syndicats dans une situation précaire puisqu'ils seraient désavantagés dans le processus de négociation collective. Les aspects négatifs du projet de loi C-377 sautent aux yeux alors que ses avantages restent encore à trouver.
Ce n'est pas le fruit du hasard si les changements proposés dans le projet de loi ont été présentés si tôt. Ils confirment que l'actuel gouvernement est déterminé à rétablir l'équilibre et l'équité, comme le l'a promis à maintes reprises pendant la campagne électorale. Je le rappelle aux députés et je leur rappelle que c'est même devenu un enjeu électoral important. Qui plus est, cet important élément du programme électoral libéral figure dans la lettre de mandat de la ministre.
Bien que j'aie beaucoup de craintes en ce qui concerne le projet de loi , que l'ancien gouvernement a adopté et que le projet de loi dont nous sommes saisis abrogerait, mes observations porteront surtout sur le projet de loi et les modifications législatives qu'il contient. Ce projet de loi a changé le processus d'accréditation et de révocation de l'accréditation des syndicats en modifiant trois lois fédérales traitant des relations de travail, à savoir le Code canadien du travail, la Loi sur les relations de travail au Parlement et la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique.
Avant l'entrée en vigueur du projet de loi , les syndicats régis par le fédéral pouvaient obtenir leur accréditation au moyen d'un système de vérification des cartes de membre. Si un syndicat prouvait que la majorité de travailleurs avaient signé leur carte de membre, il pouvait être accrédité et devenait ainsi leur agent négociateur. Le vote n'était nécessaire que lorsqu'un nombre de travailleurs inférieur à la majorité, mais tout de même significatif, avait signé sa carte de membre. Le Code canadien du travail parle par exemple de 35 %.
En vertu du projet de loi , les syndicats doivent maintenant prouver qu'ils ont l'appui d'au moins 40 % des travailleurs avant de tenir un scrutin secret et ils doivent tenir un vote même lorsque plus de la moitié des membres votants ont signé leur carte de membre. Le projet de loi a aussi simplifié le processus permettant de révoquer l'accréditation d'un syndicat, puisque le seuil pour tenir un vote à ce sujet n'est plus que de 40 %, alors qu'auparavant, il fallait que la majorité des travailleurs se disent en faveur. Essentiellement, le projet de loi C-525 a compliqué la vie des Canadiens qui souhaitent se syndiquer, ce qui n'est bon ni pour l'économie ni pour les Canadiens.
Les syndicats contribuent à lutter contre les inégalités en aidant les travailleurs à être payés équitablement. Ils contribuent en outre à la sécurité des travailleurs et à la prévention du harcèlement en milieu de travail. Ce sont aussi les alliés des employeurs, parce que, qui dit milieu de travail équitable dit aussi milieu de travail productif. Or, les milieux de travail productifs alimentent la croissance économique et renforcent la classe moyenne.
Essentiellement, le projet de loi était une solution en quête d'un problème. Il n'y a pas eu de grandes manifestations sur la Colline du Parlement, ou même dans les salles de réunions, pour réclamer que soit changé le processus d'accréditation syndicale, qui fonctionne très bien depuis de nombreuses années. La formation des syndicats au moyen d'un système de cartes, où l'on se fie au nombre de cartes signées pour conclure à l'appui de la majorité, est utilisée avec succès et depuis longtemps par les secteurs de compétence fédérale et dans plusieurs provinces. Selon différents syndicats, dont Unifor et l'Association canadienne des pilotes de ligne, il s'agit d'une méthode rapide et efficace et, comparativement au vote secret préconisé dans le projet de loi C-525, que nous voulons abroger, elle est beaucoup moins vulnérable à l'ingérence de l'employeur.
Le système de cartes n'est pas contraire à la démocratie. Il exige l'appui de la majorité, qui est indiquée par le nombre de cartes signées, et le Conseil canadien des relations industrielles a mis en place des mesures sévères pour assurer la justesse du processus des cartes signées. Soulignons par ailleurs que les représentants des deux côtés de la table de négociations ont vertement critiqué la façon dont l'ancien gouvernement a apporté les changements. Les deux projets de loi ont été présentés à titre d'initiative parlementaire, sans que les employeurs, les syndicats ou les autres ordres de gouvernement soient consultés. Beaucoup soutiennent que cela crée un très dangereux précédent pour les réformes futures dans le domaine du travail. Ils ont raison. C'est un précédent qu'il faut supprimer. Nous estimons que des politiques de travail justes et équilibrées conçues après de vraies consultations auprès des syndicats, des employeurs, des principaux intéressés, des provinces, des territoires et de la population canadienne sont indispensables à des relations de travail harmonieuses.
Comme les députés ont entendu mes collègues en parler en détail, et comme je l'ai mentionné plus tôt dans mes observations, le projet de loi présente également des problèmes qu'une consultation adéquate aurait permis d'éviter.
Entre autres, il risque de déranger gravement le processus de négociation collective. Par exemple, des renseignements détaillés sur les syndicats, y compris sur leurs fonds de grève, seront connus des employeurs. Cela me semble une tentative flagrante pour rendre les choses plus difficiles pour les syndicats.
Il est essentiel que nous ayons un régime à la fois juste et équilibré, que les règles qui sont en place assurent une divulgation et un processus de négociation collective adéquats, mais que nous permettions aux syndicats d'être forts pour protéger les droits des travailleurs, de sorte que notre économie puisse croître et être productive, et que les employeurs soient traités équitablement.
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Monsieur le Président, il n'est pas fréquent que la Chambre soit appelée à abroger une loi adoptée par un gouvernement précédent. Cependant, dans le cas qui nous intéresse, il s'agit d'une absolue nécessité, et j'encourage tous les députés à appuyer le projet de loi .
La raison en est très claire. Les projets de loi et nuisent à l'équilibre des relations de travail au Canada puisqu'ils procurent un net avantage aux employeurs par rapport aux syndicats. Ce sont des lois injustes, partiales et contraires aux valeurs canadiennes.
Par exemple, examinons l'incidence du projet de loi sur le processus de négociation collective. D'un côté, il y a les représentants syndicaux qui essaient de négocier une augmentation, de meilleures conditions de travail ou des horaires plus souples, par exemple. En face, il y a l'employeur qui veut que son entreprise tourne aussi efficacement que possible afin de maximiser ses bénéfices.
Si la négociation achoppe, chaque partie a ses propres moyens pour débloquer les choses. Les employeurs peuvent procéder à des mises à pied. De la même façon, les syndicats peuvent entreprendre une grève. Ces arguments sont présentés à la table des négociations et ils constituent une démarche sincère pour tenter de résoudre l'impasse.
Le projet de loi a modifié la Loi de l’impôt sur le revenu afin d'obliger les organisations syndicales et les fiducies de syndicat, dont les syndicats, à soumettre à l'Agence du revenu du Canada des déclarations détaillées sur leurs finances et d'autres aspects de leurs activités.
Ces renseignements, par exemple sur leur actif, leur passif et leurs salaires, seraient ensuite rendus publics sur le site Web de l'Agence du revenu du Canada. Cela veut dire que les syndicats devraient révéler à combien s'élève leur fonds de grève en prévision d'un éventuel arrêt de travail, et que les employeurs pourraient déterminer pendant combien de temps les syndiqués auraient les moyens de faire la grève.
Avec le projet de loi , le système de négociation collective n'est plus équitable. Il donne un net avantage à l'employeur. En sachant que le syndicat ne dispose que d'un certain montant durant une grève ou un lock-out, l'employeur sait exactement jusqu'où il peut aller pour pousser le syndicat à accepter moins afin d'éviter ces deux situations. Quelqu'un trouve-t-il que c'est juste? Pas moi, en tout cas, ni le gouvernement.
Il ne faut pas oublier que le processus de négociation collective a bien fonctionné durant des décennies sous l'ancien système.
Le projet de loi contient d'autres dispositions tout aussi inacceptables. Par exemple, les syndicats, mais pas les employeurs, doivent révéler les salaires versés à leurs dirigeants et administrateurs. Les syndicats, mais pas les employeurs, doivent fournir des renseignements sur le temps que certains membres du personnel consacrent à du lobbying politique et à des activités non syndicales.
En outre, le projet de loi fait double emploi avec des exigences déjà prévues par le Code canadien du travail, à savoir que les syndicats doivent fournir leurs états financiers à leurs membres gratuitement et sur demande. De nombreuses lois provinciales sur le travail comportent elles aussi des exigences semblables.
La deuxième mesure législative qui doit être abrogée, le projet de loi , a été qualifiée de solution à la recherche d'un problème par le député de . C'est une description très juste.
D'abord, le projet de loi modifie le processus d'accréditation et de révocation de l'accréditation des syndicats. Auparavant, l'accréditation d'un syndicat ne représentait pas un gros problème. Même si 35 % des employés avaient signé une carte, le syndicat devait présenter une demande au Conseil canadien des relations industrielles pour être inscrit comme agent négociateur.
Malheureusement, il y a eu des exemples d'employeurs prêts à faire n'importe quoi pour dissuader leurs employés de se syndiquer.
Concrètement, le projet de loi C-525 permet aux employeurs de savoir précisément à quel moment un syndicat peut être en train de s'organiser dans le milieu de travail. Même si la plupart de ceux qui tentent d'empêcher la formation d'un syndicat le font de manière éthique, il n'en reste pas moins que les employeurs disposent maintenant d'un nouvel outil puissant pour ralentir ou interrompre le processus d'accréditation syndicale.
Lorsque, avant l'adoption du projet de loi C-525, les travailleurs d'un secteur privé sous réglementation fédérale voulaient se syndiquer, du moment que la majorité des employés avaient signé une carte d'adhésion, ils pouvaient présenter ces cartes au Conseil canadien des relations industrielles afin qu'il accorde l'accréditation d'agent négociateur. Ce système était en place depuis des décennies. Si le nombre de signataires était inférieur à la majorité, mais qu'il correspondait à au moins 35 % des employés, il était possible d'obtenir une accréditation.
De façon plus générale, il est maintenant possible d'influencer indûment le processus de négociation collective.
Le Canada a besoin d'un régime de négociation collective qui soit juste et équilibré, où les syndicats et les employeurs se présentent à la table de bonne foi pour négocier sur un pied d'égalité.
Abroger les changements apportés par les deux projets de loi en question contribuerait à rétablir l'équilibre. J'espère que tous les députés de la Chambre appuieront cette mesure législative.