Que la Chambre appuie la décision du gouvernement d’élargir, d’améliorer et de redéfinir notre contribution à l’effort pour lutter contre l’EIIL en exploitant mieux l’expertise canadienne, tout en travaillant en complémentarité avec nos partenaires de la coalition afin d’obtenir un effet optimal, y compris:
a) en recentrant notre contribution militaire, et ce, en développant la mission de conseil et d’assistance des Forces armées canadiennes (FAC) en Irak, en augmentant considérablement les capacités de renseignement en Irak et dans toute la région visée, en déployant des membres du personnel médical des FAC, en offrant au gouvernement de l'Irak les services d’agents de liaison ministérielle auprès des ministères de la Défense et de l’Intérieur, en augmentant les efforts de renforcement des capacités auprès de nos partenaires de la défense en Jordanie et au Liban pour favoriser la stabilité régionale et en retirant nos CF-18 tout en maintenant la capacité aérienne de surveillance et de ravitaillement en carburant;
b) en améliorant les conditions de vie des populations touchées par le conflit et en aidant à jeter les bases d’une stabilité régionale à long terme pour les communautés d’accueil, dont le Liban et la Jordanie;
c) en investissant considérablement dans l’aide humanitaire, tout en travaillant de concert avec des partenaires humanitaires d’expérience afin de répondre aux besoins essentiels des populations touchées par le conflit, dont les enfants et les victimes de violence sexuelle ou sexiste;
d) en entretenant des rapports plus efficaces avec les dirigeants politiques dans toute la région, en augmentant la contribution du Canada aux efforts internationaux visant à trouver des solutions politiques aux crises qui touchent la région et en renforçant notre présence diplomatique pour faciliter la mise en œuvre de programmes améliorés, en appuyant l’augmentation des déploiements des FAC, en renforçant le dialogue avec les partenaires locaux et internationaux sur le terrain et en donnant généralement au Canada une plus grande influence dans la région;
e) en accueillant des dizaines de milliers de réfugiés syriens au Canada;
que la Chambre exprime sa gratitude et sa fierté aux membres des FAC, au personnel diplomatique et du renseignement pour leur participation à la lutte contre le terrorisme, aux travailleurs humanitaires canadiens pour leurs efforts afin d’offrir une aide essentielle aux populations touchées par le conflit, et réaffirme notre engagement envers nos alliés dans la coalition contre l’EIIL;
que la Chambre constate la volonté du gouvernement de présenter d’ici deux ans une nouvelle motion à la Chambre sur la contribution du Canada dans la région.
— Monsieur le Président, je tiens à lancer le débat en témoignant ma gratitude aux valeureux militaires des Forces armées canadiennes ainsi qu'aux nombreux fonctionnaires qui ont fait preuve et continueront de faire preuve de dévouement au Moyen-Orient au nom de tous les Canadiens. Je sais que je parle au nom de tous les députés, et aussi de tous les Canadiens, lorsque je leur offre nos remerciements les plus sincères. Ces gens font preuve de bravoure, de courage et de dévouement pour notre pays et défendent les valeurs qui nous sont chères.
Nous tenons aussi à exprimer encore une fois notre gratitude et à offrir nos plus sincères condoléances à la famille du sergent Andrew Doiron, qui a été tué en Irak dans un incident impliquant un tir ami, en mars dernier. Les services qu'il a rendus et le sacrifice ultime qu'il a consenti restent présents dans notre esprit au moment où nous réfléchissons à notre engagement continu.
Le gouvernement actuel a été élu après avoir pris l'engagement de recentrer la contribution militaire du Canada en Irak et en Syrie afin de former les forces locales, d'offrir davantage d'aide humanitaire et d'accueillir immédiatement au Canada 25 000 réfugiés syriens.
[Français]
Cette politique différait de celle du gouvernement précédent, qui préconisait le bombardement aérien. Elle différait également de celle de l'opposition officielle précédente, qui préconisait l'absence totale de contribution militaire. Pendant la campagne, les Canadiens ont profité d'un vrai débat à ce sujet, notamment entre les chefs de parti.
Avec cette motion, je relance ce débat dans la Chambre élue par les Canadiens, et en déposant cette motion, le gouvernement tient sa promesse aux Canadiens.
Lorsque la dernière législature a débattu de l'engagement du Canada au Moyen-Orient, nous avons mis en avant quatre principes clairs pour guider nos décisions.
Premièrement, nous croyons que le Canada a un rôle à jouer face aux crises humanitaires et face aux menaces pour la sécurité dans le monde.
Deuxièmement, lorsqu'un gouvernement envisage de déployer des hommes et des femmes en uniforme, leur mission générale doit être claire, tout comme le rôle du Canada dans cette mission.
Troisièmement, le déploiement de nos forces doit être justifié de manière ouverte et transparente, basé sur des faits clairs et fiables, et sans parti pris.
Quatrièmement, le rôle du Canada doit correspondre à l'envergure des capacités canadiennes et à la meilleure manière pour nous d'aider.
[Traduction]
Nous croyons que le Canada peut et doit jouer un rôle important dans la lutte contre l'EIIL.
L'EIIL menace la paix et la démocratie en faisant régner la terreur et le barbarisme. Les images sont horribles, les histoires sont épouvantables, les victimes sont nombreuses. L'EIIL se bat contre les sociétés ouvertes et diversifiées au sein desquelles des hommes et des femmes de toutes les confessions, de toutes les ethnies et de tous les milieux sont libres de vivre leur vie selon leurs capacités, leur éthique de travail et leurs rêves. L'EIIL s'oppose à toutes les valeurs qui nous tiennent à coeur en tant que Canadiens et constitue une menace directe pour notre peuple et nos amis.
Le gouvernement reconnaît la nécessité de déployer un effort soutenu, en collaboration avec nos partenaires internationaux, pour habiliter les forces locales à vaincre ces terroristes.
La semaine dernière, le gouvernement a présenté une stratégie claire, transparente et robuste pour l'Irak, la Syrie, le Liban, la Jordanie et l'ensemble de la région. Nous avons adopté une approche pangouvernementale exhaustive qui repose sur de vastes consultations auprès de nos alliés et des intervenants de la société civile.
Notre approche vise plusieurs domaines clés: la sécurité, l'aide humanitaire, le développement et la diplomatie.
En ce qui a trait à la sécurité, nous affecterons plus de ressources à la formation des forces de sécurité irakiennes. Nous voulons que les membres des forces locales se battent directement contre l'EIIL pour récupérer leurs maisons, leurs terres et leur avenir.
De plus, nous continuerons d'appuyer les activités de surveillance aérienne et de ravitaillement en carburant au sein de la coalition. Nous retirerons nos six CF-18 et nous participerons plus activement aux mesures de lutte contre le terrorisme et à l'amélioration de la sécurité chimique, biologique, radiologique et nucléaire dans la région.
[Français]
Sur le plan de l'aide humanitaire, nous allons continuer d'aider les réfugiés qui sont les plus durement touchés par les conflits. Au cours des trois prochaines années, nous allons offrir une aide humanitaire de 840 millions de dollars aux régions touchées pour répondre à leurs besoins fondamentaux, notamment en ce qui a trait à l'eau potable, à la nourriture, aux soins de santé et aux abris.
En ce qui a trait au développement, nous allons aussi, au cours de la même période, verser 270 millions de dollars pour renforcer les capacités locales dans les communautés et les pays qui accueillent des réfugiés en grand nombre. Nous aiderons nos partenaires à répondre aux besoins relatifs à l'éducation, aux soins de santé et aux services d'assainissement des eaux usées, à réparer les infrastructures et à favoriser la croissance économique.
Finalement, le Canada rehaussera sa présence diplomatique sur le terrain en Irak, en Jordanie et au Liban en entreprenant des démarches auprès des partenaires locaux et internationaux pour rétablir la stabilité dans la région. Toutes ces actions s'ajoutent à la nouvelle politique du gouvernement du Canada visant à accueillir rapidement, mais de façon sécuritaire, des réfugiés syriens à titre de nouveaux Canadiens.
Depuis notre entrée en fonction, des communautés de partout au Canada ont accueilli plus de 20 000 réfugiés syriens qui fuyaient un chaos inimaginable. D'autres arrivent tous les jours. La mesure dans laquelle les Canadiens ont fait preuve de solidarité et ont offert leur soutien à ces nouveaux venus est véritablement inspirante. Cet accueil est un élément absolument essentiel de la lutte contre le soi-disant État islamique: faire venir des hommes, des femmes et des enfants qui ont été chassés de chez eux et leur ouvrir la porte de nos communautés de façon attentionnée et compatissante. Cette approche représente réellement le meilleur des Canadiens.
[Traduction]
Les Canadiens sont outrés, avec raison, de voir les atrocités commises par l'EIIL. Nous devons agir de manière à obtenir des résultats durables sur le terrain pour aider à rétablir la paix et la stabilité dans cette région déchirée par la guerre.
Notre stratégie renouvelée concernant l'engagement du Canada en Irak et en Syrie est robuste, exhaustive et efficace. En travaillant en étroite collaboration avec les collectivités locales et nos partenaires de la coalition, nous allons attaquer de front l'EIIL, offrir un refuge aux personnes qui fuient le chaos et travailler avec les pays hôtes en vue de trouver de vraies solutions à long terme.
Je me réjouis à l'idée d'un débat engagé et éclairé sur cette importante question.
:
Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole aujourd'hui pour présenter la réaction du Parti conservateur et de l'opposition officielle de Sa Majesté à la motion dont la Chambre est saisie.
Je me permets, pour commencer, d'exprimer la fierté de tous les députés conservateurs à l'endroit de nos militaires. J'ai eu l'occasion exceptionnelle d'aller en Afghanistan pour rendre visite à nos troupes et les remercier sur place. Si je le pouvais, je le referais aujourd'hui. Nous leur devons réellement tout ce que nous avons chez nous.
Il y a des moments, dans la vie du Parlement et dans l'histoire de la Chambre, où la Providence nous appelle à diriger, par conviction et en raison de la responsabilité collective que nous avons à l'égard de la population canadienne, en luttant contre le mal. Hélas, ce n'est pas ce que nous faisons aujourd'hui.
La décision de déployer ou non des soldats est l'une des décisions les plus graves qu'un gouvernement ait à prendre: la décision de mettre en danger les courageux militaires de notre pays. C'est aussi une décision qui reflète et montre au reste du monde nos valeurs les plus fondamentales. C'est la raison pour laquelle il est important que les députés aient l'occasion de débattre de l'avenir de la mission. Le précédent gouvernement conservateur avait d'ailleurs donné l'exemple à cet égard. Au fond, la motion d'aujourd'hui va à l'encontre de la volonté d'une grande majorité des Canadiens, volonté qui a clairement été exprimée.
[Français]
Nous savons que la décision de retirer les CF-18 de la lutte contre le groupe État islamique, pour émousser notre lance, représente un recul de notre contribution par rapport à celle de nos alliés. De plus, sondage après sondage, les Canadiens nous disent qu'ils ne veulent pas que nous suivions cette voie.
[Traduction]
En regardant le annoncer la fin de la mission de combat aérien du Canada contre le groupe État islamique, j'ai été frappée par l'incohérence du plan du gouvernement libéral. Bien que j'applaudisse à l'engagement de poursuivre la démarche diplomatique et le développement, je me demande comment de tels objectifs peuvent être atteints sans des conditions minimales de paix et de sécurité pour les Irakiens et les Syriens. Plus fondamentalement, je me demande comment le Canada peut continuer de prétendre être un partenaire important dans la lutte contre le groupe État islamique alors qu'il met fin à la contribution même qui protège le plus directement les innocents civils au sol.
L'opération Impact a été lancée pour empêcher le groupe État islamique d'élargir son territoire et pour détruire ses installations. Les frappes des chasseurs canadiens ont procuré une couverture vitale à ceux qui combattent le groupe État islamique au sol. Le gouvernement kurde, dont les forces ont le mieux réussi à reprendre des zones au groupe État islamique, a demandé à répétition que les frappes canadiennes soient maintenues. À la lumière de tout cela, force est de se demander pourquoi nous avons des avions chasseurs, s'ils ne servent pas à protéger d'innocents civils d'un danger avéré et présent. Si cette mission-ci ne mérite pas que nous les utilisions, laquelle sera assez importante pour que nous nous en servions?
Les libéraux ne comprennent rien à la nature du terrorisme. Il ne s'agit pas simplement de brutalité ni même de criminalité organisée, comme l'a récemment laissé entendre le . Le recours à la terreur, comme nous en avons été témoins à Paris l'automne dernier, vise à miner une civilisation et des systèmes de gouvernement légitimes. Il a pour but de détruire la démocratie et son traitement équitable des citoyens et de remplacer ces valeurs par un régime de contrôle brutal et hiérarchisé qui a recours à l'asservissement sexuel des femmes et des enfants et à l'assassinat des minorités religieuses, des gais et des lesbiennes. C'est une idéologie qui mérite d'être combattue avec tous les outils dont nous disposons.
Nos partenaires du monde entier nous ont demandé de ne pas abandonner la mission de combat aérien. Les victimes du groupe État islamique en Irak et en Syrie nous ont demandé de continuer à offrir la couverture aérienne dont elles ont désespérément besoin si elles veulent avoir une chance de survivre. Nos propres citoyens, dont de nombreux Canadiens qui ont voté pour le gouvernement libéral, veulent que nos CF-18 poursuivent le combat contre ce groupe armé.
En réalité, même en tenant compte de cette annonce, absolument personne n'a su expliquer pourquoi il faut retirer nos CF-18 des frappes aériennes. Les Canadiens ont raison d'être scandalisés par la dépravation du groupe État islamique. L'ombre de ce prétendu califat s'est abattue sur des millions de personnes dans de grandes parties de la Syrie et de l'Irak et, dans cette zone d'ombre, la population est littéralement soumise à un règne de terreur.
Le groupe État islamique a métamorphosé le recours à la torture, à la mutilation et au meurtre comme moyen d'oppression, comme instrument de terreur et comme support de propagande. Ceux qui ne respectent pas ses règles oppressives ou qui, tout simplement, ne partagent pas sa vision perverse du monde sont lapidés, décapités, brûlés vifs ou crucifiés. Le châtiment pour l'homosexualité est d'être jeté du toit d'un bâtiment.
Le groupe État islamique envoie également des enfants au combat et en forme d'autres à exécuter ses prisonniers. Il se délecte du viol comme arme de guerre. Des filles et de jeunes femmes sont forcées de marier des combattants du groupe État islamique. D'autres sont vendues comme esclaves sexuelles. Les préadolescentes, qui coûtent le plus cher, se vendent 165 $.
Selon les rumeurs, les soldats du groupe État islamique auraient utilisé des armes chimiques contre des civils.
Ces terroristes ont massacré et exproprié des milliers d'innocents dont le seul crime est d'appartenir à une minorité ethnique ou religieuse. Yézidis, chrétiens, Turkmènes, chiites, Shabaks, la liste de leurs victimes est interminable.
[Français]
Les Canadiens sont profondément attachés à la liberté de religion au pays et partout dans le monde. Il s'agit d'une valeur canadienne fondamentale et elle ne connaît de pire ennemi, dans le monde d'aujourd'hui, que le groupe État islamique. D'ailleurs, étant donné que le aime parler de diversité, il faudrait noter que personne au monde ne déteste la diversité autant que les militants au coeur sombre du groupe État islamique.
[Traduction]
Pour nous ici, au Canada, cela relève du cauchemar, mais pour les gens qui souffrent sous le joug du groupe État islamique, cela représente leur quotidien et c'est ce qui a mené à l'exode de millions d'Irakiens et de Syriens de la région.
Soyons clairs. Ces terroristes ne sont pas de simples voyous, comme le laisse entendre le , ni une simple organisation criminelle, comme le prétend le . Ils forment une secte sanguinaire qui a déclaré la guerre au monde civilisé, et le monde, y compris le Canada, réagit. Plus d'une soixantaine de nations, dont les amis et alliés traditionnels du Canada, participent actuellement à la coalition dirigée par les États-Unis pour affaiblir et détruire le groupe État islamique au moyen de frappes aériennes.
Nos appareils CF-18 ont maintenant effectué près de 250 missions de bombardement, détruisant des troupes, du matériel, des fabriques de bombes et des fortifications du groupe État islamique. Ils ont participé à la libération d'un nombre substantiel d'hommes, de femmes et d'enfants innocents. D'ailleurs, le Canada est le cinquième contributeur en importance au sein de la coalition.
Le bilan au 3 février indique que les CF-18 de l'Aviation royale canadienne ont éliminé plus de 300 cibles du groupe État islamique. Nous avons concentré nos frappes aériennes autour des grandes villes, comme Mossoul, Sinjar et Ramadi, et les frappes ont été très utiles pour libérer environ 20 ou 25 % des lieux habités de l'Irak qui étaient auparavant sous l'emprise du groupe État islamique.
La contribution du Canada à la mission aérienne a une importance indiscutable sur les plans pratique et symbolique. À la mi-décembre, des formateurs des forces spéciales canadiennes étaient présents lors d'une attaque-surprise du groupe État islamique qui a duré toute une journée. Les Canadiens ont subi le feu nourri de l'ennemi avec les peshmergas kurdes. Au cours de cette attaque, les CF-18 canadiens ont été appelés en renfort. Pourtant, dans la déclaration du à ce sujet, il ne mentionne même pas la participation des CF-18 canadiens à l'effort héroïque de nos troupes.
Le gouvernement dit préconiser l'ouverture et la transparence, mais il ne se montre ni ouvert ni transparent dans ce dossier. Si nous retirons nos CF-18 de cette lutte et si une pareille situation se produit de nouveau, nous devrons faire appel aux forces aériennes des autres pays. Et pourquoi laisserions-nous à d'autres le soin de se battre? Pourquoi nous en remettrions-nous à eux pour faire le gros du travail? Le Canada a toujours répondu à l'appel lorsqu'on avait besoin de lui.
Prétendre que nos frappes aériennes ont eu peu d'effet, comme le gouvernement le répète sans cesse, est une insulte aux efforts héroïques de nos forces aériennes, dont les membres risquent leur vie pour nous chaque jour. Prétendre que d'autres pays peuvent mieux faire le travail de nos militaires que ces derniers est par ailleurs une insulte au fier passé du Canada, qui n'a jamais refusé d'affronter directement l'ennemi. L'importance de la mission de nos pilotes ne tient pas uniquement à des considérations militaires. La mission doit être poursuivie par souci d'affirmer notre solidarité avec nos alliés et le reste du monde civilisé, qui doit s'unir contre la sauvagerie du groupe État islamique et s'unir aussi pour aider les gens qui souffrent dans la région.
En retirant nos CF-18, le gouvernement veut envoyer un message différent, soit que cette lutte n'est pas la nôtre. C'est pourtant le cas. La dignité humaine et les droits de la personne sont foulés aux pieds; cette lutte est la nôtre.
On envoie un message contraire à ce qu'on entend par « Le Canada est de retour ». Le message est clair: le Canada se désengage de la lutte contre le terrorisme. Il n'y a aucune autre interprétation possible. Le et le Cabinet ne nous ont donné aucune raison acceptable de mettre fin à la mission aérienne, aucune position stratégique, aucun impératif moral, aucun argument rationnel. Ils ont plutôt fait preuve de l'incohérence la plus complète. En réalité, le retrait des CF-18 signifie que notre combat contre le groupe État islamique est terminé. La formation, les efforts humanitaires et la diplomatie sont importants, et nous les appuyons, mais ce n'est pas combattre.
Sur le plan de la sécurité, la lutte contre le groupe État islamique est la priorité absolue de tous les gouvernements et devrait également être celle du gouvernement canadien. Or, le Parti libéral fait plutôt preuve de l'incohérence la plus totale.
[Français]
Rien ne nous empêche d'augmenter nos efforts humanitaires et diplomatiques, commencés de longue date dans la région, ainsi que d'augmenter la formation des forces locales sur le terrain, comme l'entend le gouvernement, tout en continuant à bombarder l'ennemi et à freiner sa progression.
[Traduction]
Ces mesures sont non pas contradictoires, mais complémentaires. D'ailleurs, le président Obama a lui-même dit à la population des États-Unis que les frappes aériennes sont une composante essentielle de la stratégie de la coalition, qui s'appuie également sur l'intervention humanitaire et la formation militaire, pour lutter contre le groupe État islamique.
Malheureusement, le gouvernement prend une décision d'une ampleur extraordinaire simplement pour remplir une promesse électorale. Il est clair que le gouvernement a pris une décision politique et idéologique en considérant que les atrocités commises par le groupe État islamique contre des innocents ne justifient pas une intervention militaire directe menée par les forces aériennes. De la part du , c'est une décision décevante à plusieurs égards, mais n'oublions pas qu'elle vient de la personne qui a appelé nos CF-18 des « CF-15 ».
Je tiens à dire au et à son entourage que la décision de confier aux militaires des missions qui mettent leur vie en danger n'est pas à prendre à la légère; ce n'est pas l'occasion de faire des déclarations oiseuses ou de tenter de se faire du capital politique.
C'est pourquoi nous continuerons de remettre en question le plan du gouvernement au nom des Canadiens. C'est pourquoi nous continuerons de demander au gouvernement, encore et encore: ce combat n'est-il pas assez important pour qu'on y participe?
Plusieurs raisons, des raisons évidentes, importantes, justifient une prolongation de la mission de combat du Canada. Premièrement, nous devons défendre les habitants des régions touchées. Les gens opprimés par le groupe État islamique ne peuvent pas lutter seuls contre l'oppression. La formation offerte par le Canada a son importance, mais elle ne suffit pas. Nous devons lutter aux côtés de ces gens et dans les airs. Nous devons nous attaquer directement à ce fléau.
Deuxièmement, nous devons être solidaires de nos amis et alliés. Chaque fois que les pays libres de la planète ont dû lutter contre la tyrannie et l'oppression, le Canada a joué un rôle de premier plan. De la bataille de la crête de Vimy aux plages de Normandie, de Kapyong à la poche de Medak, du golfe persique au district de Panjwai, quand la cause à défendre était juste, les Canadiens ont toujours répondu présents.
Troisièmement, le gouvernement doit défendre les Canadiens. Le groupe État islamique est résolu à détruire tout ce qui nous tient à coeur. On l'a déjà tellement répété que je m'étonne de voir le répéter encore. En combattant nos ennemis là-bas, nous protégeons la population canadienne. Le gouvernement ne semble pas le comprendre; il reste muet sur ce point.
Quatrièmement, nous devons défendre nos valeurs. Pour reprendre les mots de l'un des grands premiers ministres du Canada, sir Robert Borden, le Canada est en guerre « non pas par goût de se battre, de conquérir, d’acquérir des biens, mais pour défendre l’honneur, pour tenir des engagements solennels, pour défendre les principes de la liberté ». Ces mots étaient très puissants en 1914, et ils le sont encore autant aujourd'hui, un siècle plus tard.
En cessant les frappes aériennes contre le groupe État islamique, le Canada trahit la population de la Syrie et de l'Irak. Il trahit aussi ses plus proches amis et alliés. En agissant ainsi, il va à l'encontre de la longue tradition militaire de notre pays. Il va à l'encontre de l'objectif ultime du gouvernement, qui consiste à garantir la sécurité du Canada et des Canadiens.
Le groupe État islamique est très actif, et personne n'est complètement à l'abri de sa cruauté. C'est pour cette raison que nos alliés ont redoublé d'efforts, qu'ils ont accru les frappes aériennes pour mettre fin à ces horreurs. Ils ont intensifié leurs efforts, mais nous, nous faisons maintenant marche arrière.
La lutte contre le terrorisme mondial est la lutte de notre génération, mais nous l'abandonnons; c'est honteux. Le ne peut pas se contenter de parler des valeurs de notre pays, de la liberté et de la démocratie, de la diversité, de la dignité humaine et des droits de la personne. Nous devons défendre tous ces principes, plus particulièrement lorsqu'ils sont menacés. Si nous ne les défendons pas, les propos que nous tenons ici, à la Chambre, seront seulement de belles paroles.
C'est pour cette raison que la loyale opposition de Sa Majesté ne peut pas appuyer la motion. Elle indique que nous abandonnons le combat et que nous sommes prêts à laisser nos amis et alliés s'occuper du travail ingrat qui doit être accompli pour protéger ces valeurs. C'est indigne de notre merveilleux pays que nous aimons tous. J'invite mes collègues de tous les partis à voter contre la motion.
C'est aussi pour cette raison que je propose l'amendement suivant. Je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution aux mots suivant les mots « Que la Chambre », de ce qui suit:
a) presse le gouvernement de rétablir l’influence du Canada au sein du processus de décisions internationales sur la lutte antiterroriste et la confiance de ses alliés en annulant le retrait des CF-18 des frappes aériennes, mettant essentiellement le Canada à l’écart de toute implication dans le combat;
b) veille à ce que l’aide humanitaire du Canada ne soutienne en aucun cas, directement ou indirectement, le terrorisme djihadiste;
c) exprime sa reconnaissance et sa fierté à l’endroit de tous les membres des Forces armées canadiennes, en particulier ceux des forces d’opérations spéciales et de l’Aviation royale du Canada qui faisaient partie de la force opérationnelle aérienne, dont les pilotes de CF-18, et les remercie pour les efforts extraordinaires qu’ils ont déployés dans la lutte antiterroriste et la protection des Canadiens au pays.
:
Monsieur le Président, je veux d'abord remercier le de suivre la pratique établie et de soumettre cette importante question au débat et au vote à la Chambre des communes.
Il y a près d'un an, le gouvernement précédent avait demandé à la Chambre de débattre de la prolongation de la mission de combat militaire du Canada en Irak.
Je veux répéter ce que j'avais dit à ce moment-là.
L'approbation d'une motion qui demande à nos valeureux militaires de risquer leur vie à l'étranger est la plus importante décision que nous puissions prendre. C'est une responsabilité que nous prenons avec le plus grand sérieux, dans le respect des hommes et des femmes qui servent notre pays. Nous leur devons, à eux et à leur famille, un débat respectueux et un examen minutieux des questions dont nous sommes saisis.
[Français]
La menace contre la paix et la sécurité mondiales que représente Daech et les horreurs qu'ils font vivre aux civils ne peuvent être sous-estimées. En raison de leurs actes ignobles, 2,5 millions de civils ont été déplacés en Irak seulement. À cause d'eux, plus de 5 millions de personnes ont aujourd'hui besoin d'aide humanitaire. Ils ont tué des milliers de personnes, dont plusieurs de façon brutale, voire inimaginable.
Les néo-démocrates disent depuis longtemps que le Canada a un rôle important à jouer pour éliminer cette menace, ce fléau. Nous croyons fermement que le Canada peut et doit en faire plus pour alléger les souffrances des civils pris en étau dans ce conflit. En fait, nous avons souvent répété que le Canada devait d'abord et avant tout bloquer l'accès à ce groupe terroriste, aux armes, aux fonds et aux combattants étrangers. Malheureusement, le plan actuel ne fera rien de tout cela. Leur plan propose plutôt de prolonger, pour une durée absolument inconnue, une mission de combat au front, sans offrir de réponse à de nombreuses questions clés. Entendons-nous bien, il s'agit bien d'une mission de combat.
[Traduction]
Bien que nous soyons d'avis que le Canada peut contrer plus efficacement la menace que représente le groupe État islamique, il faut bien comprendre ce que propose le . Il s'agit effectivement de prolonger la mission militaire du Canada en Irak et d'en élargir la portée et il s'agit manifestement d'une mission de combat.
Pendant la campagne électorale, les libéraux ont promis aux Canadiens de mettre fin à la mission du gouvernement conservateur. Ils ont dit qu'il fallait « définir une ligne claire entre le rôle de combat et le rôle de non-combat ». Les Canadiens ont eu un bon exemple du manque de clarté des libéraux au cours des derniers jours. Chaque fois que nous avons demandé au premier ministre s'il s'agissait ou non d'une mission de combat, il a fait des pirouettes et a fait tout en son possible pour ne pas utiliser le mot. Toutefois, dans les faits, la nouvelle mission brouille encore plus les cartes.
En remplaçant les avions dans le ciel par des bottes au sol, le gouvernement pousse le personnel des Forces canadiennes encore plus en avant sur la ligne de front. Les libéraux prévoient tripler la taille de la mission de formation, de prestation de conseils et d'assistance. Cependant, il faut être clair. On ne parle pas de formation en classe. Nous savons déjà que les Forces canadiennes qui ont participé à la formation ont fini par échanger des tirs avec les militants du groupe État islamique sur la ligne de front.
Que signifiera exactement pour les Forces canadiennes cette décision de tripler le nombre de militaires responsables de la formation? Quelle proportion de nos troupes se retrouvera sur la ligne de front? Quand cela se produira-t-il et quelles seront les réserves? Les militaires canadiens vont-ils continuer de tracer des cibles pour les bombardements de la coalition? De quel type de transport les militaires canadiens seront-ils responsables dans le théâtre des opérations? Comment va-t-on assurer le suivi des armes fournies par le Canada aux forces kurdes et comment surveillera-t-on leur utilisation? Notre mission de formation comprendra-t-elle des volets concernant les droits de la personne et le droit international? Quand notre participation prendra-t-elle fin? Chose essentielle, comment définira-t-on le succès de cette mission? Quel est l'objectif ultime? Ces questions et beaucoup d'autres sont toujours sans réponse. La semaine dernière, le chef d'état-major de la Défense nationale a toutefois été clair au sujet d'une chose: les soldats canadiens courront davantage de risques en vertu de ce nouveau mandat.
[Français]
Le chef d'état-major, général Vance, a dit que, si l'on mettait plus de personnes au front dans un secteur dangereux, c'était « plus risqué dans l'ensemble ». Ce sont ses propos.
On peut aussi regarder du côté du document d'information du gouvernement lui-même sur cette importante question. Ce document d'information du gouvernement dit que la formation va être menée dans un contexte de bataille. Tous ont bien entendu. C'est son document qui en parle, et je le cite, avec les guillemets: « un contexte de bataille ».
On y dit aussi que la mission va tenter d'améliorer nos capacités de transport dans le théâtre des opérations.
L'an dernier, la mort tragique du sergent Doiron nous a tous rappelé l'importance du risque de ce genre de mission de formation au front. Il y a moins d'un an, alors qu'il était dans les sièges de l'opposition, l'actuel a dit, et je le cite textuellement:
[...] quand nous déployons les Forces canadiennes, surtout dans le cadre d'opérations de combat, la mission et le rôle du Canada doivent être définis clairement.
Je continue de le citer, alors qu'il était dans l'opposition:
Le gouvernement veut intensifier la participation du Canada dans une mission de combat vague et potentiellement infinie. Nous ne pouvons pas appuyer cette proposition.
C'est ce qu'il disait, dans l'opposition, mais voilà qu'il répète les mêmes erreurs, maintenant qu'il est au pouvoir. C'est en effet précisément ce que propose le aujourd'hui.
Comme dans le cas de la mission de bombardement, cette mission constitue de facto une mission de combat, une mission qui ne comporte aucune date de fin et encore moins de critère pouvant permettre de définir ce qui constituerait le succès et, donc, la fin de la mission. Le propose une mission sans fin, exactement ce qu'il critiquait l'année dernière.
Cette mission a commencé, si les députés de la Chambre se souviennent bien, avec quelques douzaines de soldats impliqués dans la formation et elle ressemble drôlement au début de la participation canadienne en Afghanistan. Les libéraux sont en train de demander à la Chambre de leur donner un chèque en blanc pour mener une mission qui n'a été autorisée ni par les Nations unies ni par l'OTAN et qui ne comporte aucune stratégie de retrait.
Nous ne sommes évidemment pas en accord avec cela. Ce qui est intéressant, et il faut insister là-dessus, c'est qu'il y a un an les libéraux disaient qu'ils n'étaient pas en accord avec cela non plus.
[Traduction]
Nous ne pouvons pas être d'accord avec cette nouvelle mission de combat élargie. Toutefois, il existe une autre solution. Dans le contexte de la lutte contre le groupe État islamique, il n'est tout simplement pas suffisant de dire que nous devons faire quelque chose. Nous devons nous demander quelle est la bonne chose à faire et quelle est la chose la plus efficace que le Canada peut faire.
Premièrement, le Canada devrait diriger les efforts visant à prévenir la circulation des armes et des ressources destinées au groupe État islamique, en commençant par signer et ratifier le Traité sur le commerce des armes. Il s'agit d'une autre promesse que n'ont pas encore tenue les libéraux. Une fois qu'il aura été mis en application dans son intégralité, le Traité empêchera certains des individus les plus brutaux du monde d'avoir accès à des armes. Malheureusement, le Canada demeure le seul pays membre de l'OTAN à ne pas avoir signé le Traité sur le commerce des armes. Au NPD, nous trouvons que cette situation est totalement inacceptable.
Deuxièmement, le Canada devrait travailler de concert avec les groupes confessionnels au pays pour faire échec à la radicalisation, qui, comme nous le savons tous, est une des principales raisons pour lesquelles des combattants étrangers décident de joindre les rangs de Daech. Nous pouvons et devrions donner l'exemple en élaborant une campagne solide pour contrer les messages extrémistes et exposer au grand jour la brutalité du groupe État islamique et l'absence flagrante de tout fondement religieux aux atrocités qu'il commet. Le groupe État islamique ne représente pas l'islam.
Bon nombre de nos alliés, notamment les États-Unis, la France et l'Allemagne, ont admis qu'il faut adopter une approche globale de lutte contre la radicalisation dans la collectivité. Même les municipalités s'y mettent. Montréal dispose maintenant d'un modèle efficace. Au Canada, les familles de certains jeunes qui se sont radicalisés et qui sont allés combattre en Syrie implorent le gouvernement d'offrir des mesures d'aide de ce genre.
En plus de porter atteinte à nos droits et libertés, le projet de loi n'a pas du tout permis d'élaborer une stratégie de déradicalisation, dont le Canada a besoin. Les libéraux ont alors commis une erreur impardonnable en appuyant le projet de loi , mais ils ne doivent pas aggraver le problème en refusant maintenant de s'attaquer à la radicalisation.
Troisièmement, le Canada doit aussi assumer le rôle qui lui revient dans la lutte contre le financement du terrorisme. En novembre dernier, le a signé, en Turquie, la déclaration commune des pays de G20, qui engage le Canada à s'attaquer au « financement du terrorisme ». Il n'en demeure pas moins que, de 2001 à 2015, les efforts du Canada n'ont mené qu'à une seule condamnation pour financement d'activités terroristes. Il reste encore beaucoup de choses à faire, ici même au Canada, et en collaboration avec nos partenaires étrangers, pour couper le financement des activités terroristes du groupe État islamique qui provient du commerce du pétrole.
Enfin, et surtout, il faut continuer d'accroître l'aide humanitaire offerte aux millions de civils qui sont victimes de ce conflit. Depuis le début, les néo-démocrates implorent le gouvernement de fournir plus d'aide dans l'ensemble de la région où les secours permettraient de sauver immédiatement des vies. La Turquie, l'un de nos alliés de l'OTAN, a demandé à plusieurs reprises au Canada d'aider davantage les millions de réfugiés qui traversent sa frontière. Nous devrions aussi prêter main-forte dans les domaines de compétence du Canada, comme la lutte contre la violence sexuelle, la protection des minorités, la réinsertion sociale, les enquêtes sur les crimes de guerre et les poursuites relatives à ceux-ci.
[Français]
Le mois dernier, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Irak a souligné l'importance d'offrir un soutien dans les efforts de stabilisation et de reconstruction du gouvernement irakien dans les régions qui ont été libérées de Daech. Rebâtir ces communautés afin que les civils puissent y retourner en toute sécurité et dans la dignité, c'est cela, le travail prioritaire. De plus, cela donnerait des avantages à long terme.
C'est tragique que le gouvernement précédent ait manqué l'occasion de reconnaître toute l'importance de renforcer les institutions, de développer la démocratie et d'accorder la priorité à l'aide humanitaire pour sauver des vies en Irak et dans la région.
Il est important que le s'engage à investir dans l'aide humanitaire, mais il est également primordial que les objectifs d'aide humanitaire et les objectifs militaires demeurent séparés pour assurer la sécurité des travailleurs humanitaires sur le terrain.
Finalement, nous ne pouvons pas passer sous silence le contexte plus large de ce conflit. Ignorer le contexte plus large serait une erreur monumentale. Daech a réussi à s'installer en Irak et en Syrie précisément parce que ces pays n'ont pas de gouvernements stables et bien établis qui peuvent maintenir la paix et la sécurité. En Syrie, le cessez-le-feu fragile de l'ONU, conclu le 12 février pour permettre aux travailleurs humanitaires d'atteindre les personnes les plus vulnérables, risque de tomber à l'eau en raison des bombardements russes en soutien aux forces du dictateur sanguinaire Bachar al-Assad. Pendant ce temps, près de 19 000 civils irakiens ont été tués en 21 mois. C'est pourquoi nous croyons que le Canada devrait mettre toutes ses ressources diplomatiques, humanitaires et financières pour tenter d'établir une paix durable dans la région.
[Traduction]
À elle seule, la force ne suffira pas à mettre fin à la véritable tragédie humaine à laquelle nous assistons au sol. Il faut aussi que le Canada mette en place une intervention complète à plusieurs volets qui définisse clairement ce que serait le succès de la mission.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a dit récemment: « À long terme, la principale menace qui guette les terroristes n'est pas le pouvoir des missiles, mais plutôt la politique d'inclusion. » C'est là la force du Canada. C'est la raison pour laquelle nous, au NPD, nous ne pouvons pas appuyer la mission de combat militaire élargie des libéraux en Irak.
:
Monsieur le Président, le 8 février, le a précisé comment le Canada comptait lutter plus efficacement contre l'ignoble groupe terroriste qui se fait appeler État islamique. Pour ce faire, le a pris la décision la plus difficile que tout chef de gouvernement doit prendre, c'est-à-dire celle de mettre la vie de certains de nos concitoyens en danger. Ces gens sont certes courageux et bien entraînés, mais il n'en demeure pas moins que la décision d'envoyer des Canadiens au-devant du danger est extrêmement difficile à prendre. Nous l'avons prise parce qu'elle est nécessaire.
Il en va de l'intérêt du Canada. Les événements tragiques dont nous avons été témoins récemment nous rappellent que, même dans les régions éloignées, les conflits ont des répercussions sur les Canadiens, que ce soit au pays ou à l'étranger. Par ailleurs, les Canadiens sont solidaires envers leurs semblables, y compris les innombrables familles déchirées par le conflit. Des centaines de milliers de personnes fuient leur foyer et leur région; les Canadiens sont solidaires envers les personnes qui continuent de vivre constamment dans la peur.
[Français]
Le terrorisme ne connaît pas de frontières. C'est pourquoi il est dans l'intérêt du Canada de contribuer, avec ses alliés, à éradiquer en son épicentre ce groupe terroriste qui s'autoproclame État islamique. Nous faisons face à une menace réelle à notre sécurité, une conception du monde infernale qui promet à des jeunes gens leur salut s'ils massacrent hommes, femmes et enfants de la façon la plus cruelle qui soit.
Pour que notre action contre cette menace soit efficace, il nous faut établir le meilleur plan possible pour une action immédiate et durable. Pour que notre action ait une chance de faire une différence durable, il nous faut, nous, Canadiens, prêter assistance à une région du monde terriblement déstabilisée. Nous avons conçu un plan qui augmentera l'efficacité du Canada au côté de ses alliés, tant pour éradiquer le soi-disant groupe État islamique que pour stabiliser la région à long terme. Nous serons mieux équipés pour combattre le terrorisme aujourd'hui et les conditions de son retour demain.
Ce plan, pour être le plus efficace, doit prendre en compte le fait que nous ne sommes évidemment pas seuls à combattre le soi-disant groupe État islamique. Le Canada est partie prenante d'une coalition de 65 pays menée par les États-Unis. Notre contribution doit être optimale au sein de cette coalition, et c'est là le coeur de ce débat: comment être optimal au sein de la coalition. Voilà à quoi le , le , la et moi-même avons consacré nos efforts des dernières semaines.
Nous nous sommes concertés avec nos alliés, et nous avons évalué nos capacités afin de procéder à un redéploiement de l'effort canadien qui donne les meilleurs résultats à court et à long terme. Oui, nos six F-18 cesseront leurs bombardements. Il ne fait aucun doute que nos pilotes, notre armée de l'air, ont fait un travail admirable, et nous devons être fiers d'eux, mais la grande majorité des experts affirme que la coalition n'est pas en manque de forces de frappe aériennes.
[Traduction]
Comme le général Vance l'a dit la semaine dernière, il est très clair que le moment est très bien choisi pour mettre fin à notre participation directe aux frappes aériennes. Nous renforçons notre engagement en envoyant des formateurs sur place afin de préparer le terrain pour les interventions essentielles qui suivront les frappes aériennes contre le groupe État islamique.
Comme l'a dit un porte-parole des forces américaines qui participent à l'opération: « nous avons suffisamment de bombardiers [...] mais n'oublions pas que nous devons entraîner la force de sécurité irakienne. L'armée irakienne doit être entraînée. »
[Français]
Ce que je viens de citer est très vrai. Il y a un manque évident et un besoin essentiel de formation pour les combattants locaux. Les besoins en aide humanitaire urgente et en assistance au développement à plus long terme sont infinis. C'est ainsi que nous avons conçu un plan qui puise dans un plus grand nombre d'expertises canadiennes: efforts de formation militaire presque multipliés par trois, doublement des activités de renseignement, présence diplomatique renforcée, maintien de la surveillance et du ravitaillement aériens, aide médicale, lutte contre la radicalisation, lutte contre le financement du terrorisme, aide humanitaire urgente, mais aussi aide au développement à long terme, aide à la gouvernance, promotion de la diversité et de la réconciliation, présence forte en Irak, mais qui porte aussi assistance à la Syrie, à la Jordanie et au Liban. Nous serons un partenaire plus que jamais utile à nos alliés locaux et internationaux.
[Traduction]
Nous, les Canadiens, sommes respectés pour notre capacité à former les troupes sur le terrain, à appuyer les forces de sécurité, à combiner efficacement l'aide humanitaire et l'aide au développement et à établir de solides relations diplomatiques. Nous possédons une expertise considérable en ce qui concerne la stabilisation, la sécurité et les programmes de développement. Nous savons comment nous adresser aux dirigeants régionaux; nous leur accordons notre appui lorsque cela est nécessaire et nous les poussons à agir lorsque cela s'impose.
Nous allons utiliser notre vaste expérience en matière de formation et de développement pour appuyer les Irakiens dans la lutte contre le groupe État islamique et veiller à ce qu'ils puissent contrer la tyrannie et s'attaquer directement à la menace qu'elle représente. C'est pour cette raison que nous renforçons le soutien que nous accordons. Tout cela s'inscrit dans la plus pure tradition canadienne.
Nous renforcerons la résilience de la population locale. C'est notre principal objectif, car au bout du compte, c'est la population qui devra gérer les difficultés associées à l'extrémisme et aux conflits.
Grâce à ce plan, le Canada accroîtra son efficacité et pourra endiguer le flot de combattants étrangers, empêcher le groupe État islamique d'avoir accès à du financement, contrer sa propagande et participer aux efforts de sécurité et de stabilisation dans la région.
Nous consacrerons des sommes importantes à la lutte contre la violence sexuelle et fondée sur le sexe de même qu'à la lutte contre d'autres violations des droits de la personne dans les régions contrôlées par le groupe État islamique.
Le Canada sera mieux outillé pour protéger les droits des minorités et les communautés minoritaires en Irak, pour atténuer les risques posés par les débris de guerre explosifs dans les régions de l'Irak qui ne sont plus sous le contrôle du groupe État islamique et pour offrir de l'aide meurtrière, des armes légères et des munitions aux forces peshmergas.
Le Canada soutient les activités de dissuasion et de suivi menées par l'Irak dans le but de réduire les risques que le groupe État islamique ou d'autres extrémistes obtiennent des armes chimiques ou biologiques.
Bien que nous fassions venir des milliers de réfugiés au Canada, nous devons aussi aider les gens de la région touchée à loger un nombre croissant de familles. Au cours des trois dernières années, plus de 600 000 Syriens se sont réfugiés en Jordanie, et plus de 1,2 million au Liban. Les dirigeants de la Jordanie et du Liban l'ont dit clairement: leur pays ne peut pas accueillir plus de gens. Comme les populations locales le disent encore et encore, la tension grimpe dans les localités, car les nouveaux venus et les résidants s'arrachent les services de base.
Au Liban, le Canada contribuera à renforcer la sécurité à la frontière afin d'éviter que le territoire du groupe État islamique gagne le Liban. À titre d'exemple, nous participerons à la construction de nouveaux postes frontaliers et fournirons une formation pratique aux forces armées libanaises, qui forment la première ligne de défense contre le groupe armé État islamique.
En Jordanie, le Canada tirera parti des relations qu'il a déjà établies avec les forces militaires, les agences de sécurité et les forces policières du pays. Nous soutiendrons les efforts que déploie la Jordanie en vue de contenir et d'affaiblir le groupe État islamique. Parmi nos autres axes d'intervention, mentionnons que nous donnerons de la formation technique, en plus d'améliorer les installations et l'équipement de formation.
En ce qui concerne la Syrie, le Canada continuera d'appuyer les efforts internationaux visant à trouver une solution politique au conflit et il mettra à profit les activités de ses programmes au fur et à mesure que des occasions se présenteront.
Outre les quatre pays mentionnés, le Canada appuiera également les efforts régionaux qui s'alignent sur ceux de la coalition mondiale contre l'EIIL afin d'empêcher le financement de ce dernier, d'interdire le recrutement et le mouvement de combattants, et de contrer le discours destructeur et dépravé auquel souscrit l'EIIL.
Nous participerons à divers efforts avec tous les intervenants légitimes dans la région, notamment en ce qui concerne la médiation, la réconciliation et les négociations de paix, tout en offrant de l'aide afin de renforcer à la fois les capacités locales de gestion des conflits et la gouvernance locale. Nous encouragerons régulièrement et fermement les dirigeants de la région à accorder la priorité aux gens, à viser la réconciliation et l'inclusion ainsi qu'à adopter des solutions politiques pacifiques plutôt que violentes.
Sur le terrain, nous profiterons de nos liens étroits avec les organismes humanitaires et de développement les plus fiables et les plus chevronnés. Nous offrirons du soutien dans les régions qui se sont affranchies du contrôle de l'EIIL en Irak. Nous faciliterons le retour à la maison des populations déplacées, notamment en collaborant au rétablissement de services de base comme l'approvisionnement en eau et en électricité ainsi que l'enseignement scolaire. Les Canadiens seront présents à chaque étape avec leurs connaissances poussées, leur professionnalisme, leur force et leur courage.
Nous ne sommes pas les seuls à le dire. Nos alliés ont bien réagi à notre nouveau plan. Ce n'est d'ailleurs pas une surprise puisque nous les avions consultés. Le Pentagone, par exemple, s'est réjoui de ce que le gouvernement canadien ait décidé « d'augmenter d'un cran le rôle du Canada dans la campagne, alors que nous sommes à un tournant ». Pour reprendre les mots de l'ambassadeur des États-Unis au Canada, Bruce A. Heyman, la « contribution importante » du Canada « répond aux besoins actuels de la coalition ».
Et c'est justement cela qui est important. En fait, notre plan peut être résumé en trois mots: complet, intégré, soutenu.
Il s'agit d'un plan complet parce qu'il se concentre sur la plupart des aspects de ce qui constitue une solution durable, y compris, d'un côté, les efforts militaires, politiques et de stabilisation, et, de l'autre, l'aide humanitaire et au développement. Chacun de ces éléments est essentiel en soi et complémentaire aux autres.
Il s'agit ensuite d'un plan intégré parce qu'il met à profit les ressources et l'expérience de l'ensemble du gouvernement et qu'il sera mis en oeuvre en étroite collaboration avec nos principaux partenaires et alliés — y compris les pays de la région touchée, les membres de la coalition et les ONG — et sous leur coordination, grâce à notre participation active à l'OTAN et à l'ONU, et par la voie de nos relations bilatérales.
Il s'agit enfin d'un plan soutenu car, grâce à lui, nous nous engageons pour plusieurs années dans cet effort, conscients qu'il s'agit d'un conflit complexe qui risque fort de perdurer.
Au cours des trois prochaines années, nous nous engageons à investir environ 1,6 milliard de dollars dans nos interventions en Irak et en Syrie. Ce montant servira en outre à atténuer les répercussions du conflit en Jordanie, au Liban et dans les environs. L'essentiel de ces fonds, c'est-à-dire 1,1 milliard de dollars, sera destiné à l'aide humanitaire et au développement.
Le Canada va tout faire pour que son aide ne serve pas les intérêts des groupes terroristes, y compris le Hezbollah, et il assujettira ses programmes et ses modes de financement à des mécanismes de contrôle stricts afin que l'argent aille là où il le faut et pas ailleurs.
Il s'agit aussi d'un plan flexible. Nous savons en effet que la situation au Moyen-Orient peut changer du jour au lendemain. Notre stratégie sera donc revue régulièrement, précisément dans le but qu'elle demeure pertinente et adaptée à la situation sur le terrain.
Pour terminer, je dirai que nous offrons à la coalition un vaste éventail de moyens qu'elle a elle-même désignés comme étant essentiels pour remporter le combat contre l'EIIL.
C'est le plan dont nous avons besoin et celui que le a présenté pour nous aider à réussir.
[Français]
Comme toujours, devant l'adversité, le Canada se tiendra debout avec compétence, fermeté, humanité et courage.
:
C'est un véritable honneur, monsieur le Président, d'intervenir dans le débat sur cette motion très importante et sur l'amendement proposé par la chef de l'opposition.
Un des rôles qu'il me fait honneur d'occuper est celui de porte-parole en matière de défense. Les Forces armées canadiennes me passionnent. Durant la précédente législature j'ai d'abord été président du comité de la défense, puis secrétaire parlementaire du ministre de la Défense nationale.
Je comprends les risques extraordinaires que nos forces armées, autant les forces régulières que de réserve, sont disposées à prendre pour protéger le Canada. Tout ce qui nous est cher — notre démocratie, notre liberté d'expression, nos droits et libertés —, nous le devons aux incroyables sacrifices des membres des Forces armées canadiennes et des anciens combattants qui les ont précédés.
J'aimerais rendre hommage à tous les membres actuels des Forces armées canadiennes, qu'ils servent au sein de la Marine royale canadienne, de l'Aviation royale canadienne, de l'Armée canadienne, des réserves ou des forces régulières. Je les remercie de nous protéger. Nous ne réalisons même pas les efforts incroyables qu'ils déploient 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour préserver notre sécurité au Canada.
Ils sont les yeux du Canada partout dans le monde. Ils défendent nos frontières pour empêcher le mal d'y entrer et sont toujours prêts à aller là où nul ne veut aller. Ils courent vers le danger. Leur engagement mérite abondamment le respect et la reconnaissance de chacun d'entre nous.
Je me suis entretenu avec de nombreux anciens combattants au cours des dernières semaines et des derniers mois, alors que la mission contre le groupe État islamique commençait à changer et que l'idée de retirer les CF-18 faisait son chemin. Les familles des militaires de service sont inquiètes pour leur fils, leur fille, leur époux ou leur épouse. Elles veulent s'assurer qu'ils ont toute la protection voulue lorsque nous les envoyons en situation dangereuse.
Le gouvernement conservateur précédent a adopté une approche pangouvernementale dans la lutte contre le groupe État islamique qui était très respectée par nos alliés. Nous participions à la mission de combat avec nos CF-18 et notre force opérationnelle aérienne stationnée au Koweït. Nous utilisions également un avion de ravitaillement Polaris et deux appareils de reconnaissance Aurora, qui cherchaient et traçaient des cibles, contribuant ainsi à l'affaiblissement du groupe État islamique.
C'est en raison de notre expertise, de notre travail et des risques que nous étions prêts à courir que le Canada était pris au sérieux et invité à participer aux décisions concernant la mission de combat. Les membres de nos forces d'opérations spéciales ont effectué un travail remarquable en fournissant conseils et assistance aux peshmergas kurdes et en participant à une mission d'entraînement, ainsi que de commandement et de contrôle.
Ces efforts ont vraiment porté leurs fruits lorsque, en décembre dernier, le groupe État islamique s'est lancé dans l'une des attaques les plus importantes dont la coalition avait été témoin. Il a envahi les positions occupées par les peshmergas kurdes entre Mossoul et Erbil et réussi à briser la ligne. Les forces d'opérations spéciales canadiennes et les peshmergas kurdes ont été en mesure de repousser le groupe État islamique et de reprendre le terrain perdu, avec l'aide des frappes aériennes effectuées par nos CF-18. C'est fort louable.
L'ancien gouvernement conservateur a aussi fourni de l'aide humanitaire, dont plus de la moitié a été destinée aux réfugiés et aux déplacés syriens. Nous avons ainsi fourni à des centaines de milliers de personnes de la nourriture, de l'eau, des abris, des vêtements, des soins médicaux et des possibilités d'instruction qui n'existaient pas jusque-là. Une somme de 1 milliard de dollars a été dépensée dans la région, dont plus de la moitié est allée à la Syrie.
Nous avons élargi le corps diplomatique et tenté de mobiliser davantage nos alliés afin de trouver des solutions dans la région et, au bout du compte, un règlement politique à la guerre civile en Syrie. Cependant, nous ne parviendrons pas à vaincre le groupe État islamique par des moyens diplomatiques. Nous le savons.
Le premier ministre a dit que l'arme la plus efficace contre la barbarie n'est pas la haine, mais la raison. À mon avis, aucun député n'attend du premier ministre qu'il discute avec le chef du groupe État islamique, comme Al-Baghdadi, pour essayer de le raisonner. Comme on le sait, chaque fois que les terroristes du groupe État islamique ont pris des otages, nous avons essayé de négocier avec eux, mais les otages ont fini par être tués sauvagement: enfermés dans des cages et brûlés, crucifiés ou décapités devant la caméra pour que le monde entier puisse être témoin de ces actes.
Il ne faut jamais oublier que ces gens ne sont pas raisonnables. Il ne faut pas penser, non plus, que les mesures que nous prenons pour traquer ces individus sont motivées par la haine. Nous exerçons notre devoir, celui de protéger la population, ce à quoi souscrivent tous les députés. Le devoir de protéger les personnes les plus vulnérables est un principe reconnu par les Nations unies.
Nous savons que les membres du groupe État islamique ciblent les minorités religieuses et ethniques: les chiites, les chrétiens, les yézidis, les Kurdes, les Turcs et bien d'autres. Ils s'en prennent à eux pour la seule et unique raison qu'ils n'adhèrent pas à leur idéologie perverse. Nous savons que le groupe État islamique s'en prend aux sunnites qui rejettent son projet d'instituer un califat: il les considère comme des apostats et les ostracise, les persécute et les exécute.
La seule façon de contrer le groupe État islamique, c'est de l'anéantir, parce qu'il s'agit d'une calamité. Si nous adoptons une approche globale comprenant des mesures diplomatiques, de l'aide humanitaire, de la formation et de l'aide aux institutions, il faut alors aussi prévoir des mesures de combat.
Le Canada a toujours fait sa juste part. Je dirais même que nous avons toujours fait plus que notre part. Partout dans le monde, nous avons la réputation de défendre les plus vulnérables et d'intervenir pour mettre fin aux atrocités. Il me faut donc comprendre pourquoi nous reculons aujourd'hui.
Pourquoi nous retirer d'une mission de combat pour laquelle nos forces terrestres, aériennes et navales sont si bien formées? Nos militaires peuvent, certes, s'occuper du rétablissement et du maintien de la paix, mais ce sont avant tout des combattants. Ils ont été formés pour se battre.
Je puis affirmer aux députés que tous les membres des Forces armées canadiennes à qui j'ai parlé, quelle que soit leur discipline, comprennent ce principe fondamental mieux que toute autre chose: ils doivent défendre notre pays et notre société et protéger les plus vulnérables.
Le Canada s'est toujours comporté comme un allié et un partenaire au sein d'une coalition. Nous n'avons jamais essayé de changer seuls la situation géopolitique dans une partie du monde. C'est en raison de nos liens solides avec nos alliés que nous devons nous engager davantage.
Ni le , ni le , ni le ne nous ont donné une seule bonne raison de cesser les bombardements. Les chasseurs sont déjà là, les ressources sont en place, les coûts sont comptabilisés et les résultats ont été remarquables.
Nous sommes au cinquième rang des pays pour l'importance de la contribution aux frappes aériennes. Nos appareils font plus que leur juste part des sorties. Environ 10 % d'entre elles sont faites par les avions canadiens. Nous devons garder cela à l'esprit lorsque nous entendons des reportages nous dire que le groupe État islamique a perdu des plumes, qu'il est en fuite et qu'au cours de quatre à six dernières semaines, il a dû réduire les salaires qu'il paie à son personnel, à ses terroristes et à ses combattants qui luttent contre nos gars.
Ces salaires sont l'une des principales raisons pour lesquelles l'équipe du groupe État islamique existe encore. Toutefois, comme le transport du pétrole a été interrompu, le groupe État islamique ne peut plus le vendre sur le marché noir. Les infrastructures ont été dégradées. Le ravitaillement en armes, munitions et nourriture a été considérablement perturbé. Par conséquent, le groupe État islamique n'a plus la capacité de prolonger la guerre, sauf en étant fidèle à sa logique génocidaire.
Maintenant que l'ennemi est en fuite, c'est le temps de le frapper encore plus fort. On dit toujours qu'il faudra envoyer des troupes sur le terrain. Les conservateurs le savent bien. C'est pourquoi nous avons pris la décision d'envoyer des membres des forces spéciales former les peshmergas kurdes, des alliés fiables qui se trouvent sur le terrain et qui sont prêts non seulement à tenir leurs positions au nom du gouvernement régional du Kurdistan, dans le Nord de l'Irak, mais aussi à reprendre les villes perdues aux mains du groupe État islamique. Une offensive majeure est prévue pour le printemps. Nous voulons nous assurer de pouvoir prendre Mossoul, et c'est là qu'interviendront les forces spéciales.
Oui, les conservateurs sont pour le renforcement de la mission de formation de manière à ce qu'il y ait davantage de troupes sur le terrain. Nous agissons sur ce plan de concert avec nos alliés, comme le Royaume-Uni et les États-Unis. En fin de compte, les combats de rue auront lieu au sol, mais nos troupes devront pouvoir compter sur la protection aérienne offerte avant toute chose par nos avions, comme nous avons pu le voir en décembre.
Je pense que les règles d'engagement ne sont pas toujours bien comprises par tous, mais, s'il y a une chose dont nous devons tenir compte, c'est la façon dont la force aérienne fonctionne. Tous les pays maintiennent dans leurs règles d'engagement la responsabilité de protéger leurs soldats. Si, pour une raison ou une autre, l'EIIS décidait de monter une vaste offensive contre de nombreuses positions de combat, pensant pouvoir reprendre des territoires, et que nos soldats se retrouvaient dans le pétrin, nos CF-18 seraient sur place pour les couvrir.
Nous savons ce qui arrive parfois lorsque d'autres avions se trouvent dans les parages. Le ministre parle beaucoup des erreurs du passé. Il est allé plusieurs fois en Afghanistan comme soldat, comme commandant et comme chef et il a été témoin de certaines des erreurs commises. J'aimerais rappeler à la Chambre ce qui s'est passé en 2002, lorsqu'un F-15 de l'armée américaine a largué une bombe de 500 livres sur des Canadiens que le pilote avait pris pour des talibans. Quatre soldats canadiens sont morts et huit autres ont été grièvement blessés.
En 2006, des soldats canadiens brûlaient des ordures au camp lorsque le pilote d'un jet A-10 Warthog de l'armée américaine qui était désorienté en raison de l'heure a ouvert le feu sur eux, tuant un soldat canadien. Nous ne pouvons pas nous permettre de minimiser l'importance d'une communication directe entre les jets canadiens et les soldats canadiens au sol. Nos soldats ne sont pas des combattants principaux, mais nous les avons vus essuyer des tirs à maintes reprises. Ne serait-ce que pour cela, ils ont besoin d'une protection aérienne serrée.
Nous triplons le nombre d'instructeurs, qui passera à 220. Selon le général Vance, cela accroît le danger. Par conséquent, il devient encore plus important que nos six CF-18 continuent de participer au combat.
Quand on examine cette motion et l'annonce qui a été faite, on constate qu'il y manque encore des détails. Après l'annonce, on a appris que le Canada allait avoir recours à des hélicoptères Griffon. Nous ne savons toujours pas s'ils seront armés ou non. Serviront-ils d'appui au combat rapproché ou de moyen de transport au cas où il faudrait apporter une aide médicale et transporter des blessés vers des hôpitaux? Permettront-ils de transporter des gens d'un lieu à un autre sans qu'ils soient exposés à des engins explosifs improvisés sur les routes? Nous avons appris une leçon en Afghanistan, où de nombreux soldats ont été blessés ou tués par des bombes placées en bordure des routes. Nous devons savoir exactement à quoi servira cet escadron d'hélicoptères Griffon.
Il est question collecte de renseignements, ce dont nous nous réjouissons. Il est question d'offrir davantage de formation médicale, secteur dans lequel le Canada a une excellente réputation. Je devrais faire valoir le point suivant. À l'heure actuelle, cette mission canadienne en Irak est très semblable à ce que nous faisons aussi en Ukraine. Il s'agit strictement d'une mission de formation. Le Canada forme les combattants principaux sur la façon d'affronter l'ennemi, il contribue au commandement et au contrôle, il offre des conseils et de l'aide. Ce n'est plus une mission de combat au sens où on l'entend habituellement.
Les règles d'engagement de nos troupes sur le terrain sont les mêmes que celles de soldats du maintien de la paix. Si nos soldats se trouvaient en Bosnie et qu'ils se faisaient tirer dessus, ils auraient tout à fait le droit de se protéger. C'est à ce but précis, c'est-à-dire à se défendre, que servent vraiment les armes qu'ils portent.
Quoi qu'il en soit, il faut encore examiner l'ensemble de la mission. C'est pour cela que notre réputation sur la scène internationale est ternie. Nous ne prenons plus place à la table principale, nous ne décidons plus où nos troupes seront stationnées ni comment est menée l'offensive contre l'EIIS pour finir par écraser l'ennemi.
On nous cite ce que les libéraux prennent pour des félicitations pour un travail bien fait. Tout le monde ici présent sait reconnaître les belles paroles que les représentants des pays amis et alliés s'échangent par courtoisie devant les médias — je tenais moi-même de tels propos en ma qualité de secrétaire parlementaire. Mais nous ne sommes pas tous dupes. J'ai entendu des gens au département d'État américain et au ministère de la Défense manifester leur mécontentement à l'égard de la décision du Canada de ne pas faire sa part dans la mission de combat.
Matthew Fisher, correspondant étranger de premier plan, a décrit la chose comme suit. Selon lui, l'idée que nos amis et alliés seraient heureux de voir nos CF-18 rentrer au Canada est une ineptie.
David Fraser, major-général à la retraite, a dit: « Si nous n’avons pas nos chasseurs, nous n’aurons pas beaucoup de poids. Nous n’aurons pas beaucoup de reconnaissance. D’un point de vue stratégique, au plan politique, nous serons perdants. » Il a ajouté que si les frappes à elles seules ne nous permettront pas de gagner, nous ne pourrons certainement pas gagner sans elles.
Le Canada a un rôle à jouer. Nos pilotes sont parmi les meilleurs au monde. Les CF-18 ont été modernisés. Ils sont maintenant dotés du meilleur matériel technologique. Seuls quelques pays disposent des ressources pour faire ce que font les CF-18, soit cibler, affaiblir et éliminer. À notre connaissance, aucun des bombardements de CF-18 n'a été associé à des pertes civiles. Ils ont toujours atteint la cible et permis de détruire des infrastructures, des postes de combat, des camps d'entraînement et des caches d'armes.
Je terminerai en disant ceci: je sais que les libéraux écoutent ce que disent certains vétérans du parti. John Manley, pour qui bien des personnes ici ont beaucoup de respect, a dit que nous ne pouvons nous asseoir à la table et prétexter devoir aller aux toilettes quand le serveur arrive avec l'addition, mais que c'est précisément ce que nous faisons en misant sur notre réputation pearsonienne plutôt que de réaliser la vision proposée par Pearson.
Je demande au gouvernement de repenser la mission dans son ensemble et de laisser les CF-18 poursuivre le combat. Encore une fois, je tiens à remercier tous les membres des Forces armées canadiennes, en particulier les membres des forces d'opérations spéciales et de la force opérationnelle aérienne, y compris nos pilotes de CF-18. Je leur souhaite la meilleure des chances. Nos pensées et nos prières leur sont dédiées. Bonne chance.
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Madame la Présidente, je tiens à remercier le porte-parole en matière de défense de la passion dont il a fait preuve lorsqu'il a parlé des membres des Forces armées canadiennes et de ce qu'ils font pour nous. Tous les députés, de même que tous les Canadiens, peuvent s'entendre sur une chose: l'excellent travail que nos soldats font pour nous, partout dans le monde, jour et nuit, 7 jours sur 7.
C'est un privilège pour moi d'appuyer la motion déposée par le . La semaine dernière, le gouvernement a présenté un plan détaillé visant à élargir, à améliorer et à redéfinir notre contribution à la lutte contre le groupe État islamique.
Aujourd'hui, je souhaite parler à la Chambre des éléments militaires de ce plan. Cependant, avant de commencer, je veux rappeler à la Chambre la façon dont la mission a évolué et expliquer le contexte qui a rendu nécessaire cette nouvelle approche.
La mission militaire du Canada a commencé à l'automne 2014 en réponse à une crise émergente et immédiate. La situation en Irak et en Syrie était sombre. Le groupe État islamique progressait rapidement et revendiquait le territoire. Il s'appropriait le matériel militaire abandonné et s'en servait à ses propres fins. Il avait le vent dans les voiles.
Depuis, la réalité sur le terrain n'est plus la même. L'EIIL a perdu du terrain. Il n'est plus libre de ses mouvements. Ses membres sont forcés de se déplacer nuitamment en petits groupes ou en se mêlant à la population civile. Ses dirigeants ont été pris pour cibles. Le moral des troupes est en déclin. Résultat: l'armée irakienne peut désormais mener des opérations offensives et reprendre certaines zones, comme dernièrement à Ramadi.
L'EIIL demeure une menace, mais la situation sur le terrain est loin d'être ce qu'elle était il y a 18 mois. L'EIIL est en perte de vitesse. Dans ce contexte, nos partenaires de mission, au premier chef les États-Unis, ont revu les efforts menés par la coalition et réorienté la mission.
De son côté, le Canada doit aussi envisager la prochaine phase de ce conflit armé, pas seulement parce que nous avions fixé la date butoir au 31 mars et que cette date approche, ni simplement parce que nous avons obtenu un nouveau mandat des Canadiens, mais parce que les impératifs de la mission nous le commandaient.
C'est dans cette optique que, peu de temps après être arrivé au pouvoir, le gouvernement a délibérément entrepris un vaste examen global. Nous savions que nous devions analyser attentivement la situation sur le terrain. Que nous devions réévaluer l'impact que nous souhaitions avoir et les outils dont nous disposions pour y parvenir. Pour ce faire, nous devions doter le Canada d'une stratégie globale à long terme qui allait dans le même sens que les stratégies de nos partenaires.
Pour appuyer ce processus, je me suis personnellement rendu deux fois dans la région. J'ai consulté nos alliés et nos partenaires, et j'ai écouté nos militaires sur le terrain. D'ailleurs, j'ai rencontré des commandants militaires, des militaires de première ligne et des dirigeants de la région, dont le ministre de la Défense de l'Irak. Je me suis entretenu avec Ashton Carter, secrétaire américain à la Défense, avec Brett McGurk, envoyé présidentiel spécial des États-Unis pour la coalition mondiale formée pour contrer le groupe État islamique, ainsi qu'avec Michael Fallon, secrétaire d'État à la Défense du Royaume-Uni.
Parallèlement, j'ai travaillé en étroite collaboration avec le chef d'état-major de la défense et des hauts fonctionnaires ici au Canada pour mieux comprendre les compétences et les actifs au sein des Forces armées canadiennes et du gouvernement du Canada.
Mes collègues du Cabinet ont entrepris un processus semblable et, ensemble, nous avons pu donner des conseils éclairés et une analyse franche au Cabinet. Collectivement, nous avons été en mesure de déterminer une contribution significative pour le Canada, laquelle est synchronisée dans tout le gouvernement et répond aux besoins changeants de l'effort de coalition.
Nous reconnaissons que la sécurité, la diplomatie, l'aide humanitaire et le développement joueront tous un rôle majeur dans cette mission.
Le groupe État islamique n'est pas une menace singulière que nous pouvons simplement extraire et éliminer. Il est dangereusement entremêlé avec les instabilités politiques internes et la dynamique régionale élargie. C'est un parasite que font prospérer la discorde, la pauvreté et les difficultés qui sévissent dans la région.
Pour cette raison, les éléments militaires de la nouvelle stratégie du Canada sont maintenant mieux définis dans un plan pangouvernemental élargi. Cette approche intégrée aidera à combler les besoins immédiats des gens de l'Irak et de la Syrie, tout en établissant les conditions pour la stabilité à long terme de la région.
Pour l'aspect militaire de la stratégie, nous reconnaissons que, au bout du compte, il reviendra aux Irakiens de stabiliser leur pays.
Cela dit, il faut que nous les aidions à vaincre le groupe État islamique, et nous avons les connaissances nécessaires pour renforcer leurs capacités et les préparer au combat. C'est là-dessus que nous concentrerons nos efforts à l'avenir. Comme nous l'avons annoncé la semaine dernière, nous triplerons nos engagements dans le cadre de la mission de formation, de conseil et d'assistance dans le Nord de l'Irak.
Parallèlement, nous comptons également renforcer considérablement notre capacité de renseignement. Le conflit en Irak et en Syrie est nourri par une interaction complexe de forces dans la région. Il faut nous faire une meilleure idée de cette dynamique et mieux prévoir l'impact de nos actions. Notre contribution accrue au volet renseignement de la mission jouera un rôle inestimable à cet égard.
Outre nos activités en matière d'entraînement et de renseignement, notre ravitailleur en vol Polaris et notre aéronef de surveillance Aurora continueront d'apporter une contribution essentielle aux efforts de la coalition.
Nous dépêcherons également des équipes de liaison ministérielle auprès du gouvernement de l'Irak et multiplierons nos efforts de renforcement des capacités en Jordanie et au Liban, en étroite collaboration avec Affaires mondiales Canada.
Nous accroîtrons notre présence médicale pour appuyer le personnel canadien et les membres de la coalition et pour assurer le mentorat auprès des forces de sécurité irakiennes.
En plus de tous ces efforts suivis, nous comptons déployer un petit détachement d'hélicoptères assorti de personnel navigant et de personnel de soutien. Nous pourrons ainsi veiller au transport sécuritaire et fiable de nos soldats et de notre équipement.
Dans l'ensemble, nous allons accroître le nombre de personnes déployées, qui passera à 830 environ. Il faut garder en tête qu'il s'agit d'un conflit armé dangereux et que cette mission entraîne des risques inhérents pour les hommes et les femmes en uniforme. Cette mission sera plus risquée que les opérations aériennes, mais à cette étape-ci de la campagne, ces nouvelles activités sont essentielles à notre réussite et à la défaite du groupe armé État islamique. Nos militaires seront à proximité des dangers propres à la région. Ils pourraient devoir se défendre, défendre les partenaires de la coalition ou défendre les forces qu'ils entraînent.
Comme l'a souligné le chef d'état-major de la défense la semaine dernière, nous ferons tout en notre pouvoir pour assurer la sécurité de notre personnel. Nous aurons recours à des ressources spécialisées pour atténuer les risques pour notre personnel. Plus précisément, les militaires pourront miser sur une meilleure connaissance de la situation émanant de nos capacités accrues en matière de renseignement. Ils seront suivis de près par notre personnel médical.
Par ailleurs, en tant qu'ancien soldat, je suis en mesure d'affirmer à la Chambre que les militaires sur le terrain sont très conscients des risques associés aux opérations et qu'ils prendront eux-mêmes les précautions nécessaires. Mon expérience du combat m'a appris que les hommes et les femmes des Forces armées canadiennes ont reçu un entraînement de premier plan, ont beaucoup d'expérience et savent comment procéder efficacement dans un conflit. Au fond, ils sont entraînés à cette fin, c'est-à-dire accomplir leur mission et changer les choses, en l'occurrence, contribuer à vaincre le groupe État islamique.
La semaine dernière, j'ai rencontré nos partenaires de la coalition à Bruxelles. J'ai eu une discussion franche et ouverte avec de nombreux alliés importants, notamment le secrétaire Carter des États-Unis.
Je me suis également entretenu avec le ministre de la Défense de l'Irak et avec des ministres de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, de la Turquie, de la Nouvelle-Zélande et de la Pologne. J'ai été en mesure de leur présenter personnellement et en détail la nouvelle approche du Canada.
Plus de 60 pays collaborent dans cette lutte et je peux affirmer sans hésiter qu'ils ont accueilli favorablement les nouvelles contributions du Canada.
La semaine dernière, le secrétaire Carter a proposé une nouvelle direction pour la mission contre le groupe État islamique. Il a demandé aux membres de la coalition d'intensifier leur contribution dans la prochaine phase du combat. Il a parlé de recentrer et d'accélérer nos efforts collectifs.
Dans le cadre des discussions entre les membres de la coalition qui se sont déroulées à Bruxelles, deux besoins pressants ont été soulevés. Ainsi, la coalition doit disposer de plus de ressources pour ce qui est du renseignement et elle doit offrir plus de formation et d'aide aux forces de sécurité locales. Je suis fier de souligner que la nouvelle approche adoptée par le Canada vise la bonne cible. En fait, un porte-parole du Pentagone a déclaré que le secrétaire souhaitait justement qu'un pays propose une intervention comme celle annoncée par le Canada, au moment où la coalition intensifiera sa campagne contre le groupe État islamique.
Le commandant de la coalition, le lieutenant-général Sean MacFarland, est venu me voir personnellement; il m'a dit que notre mission, qui consiste à aller de l'avant et à mettre nos capacités au premier plan, est tournée vers l'avenir.
Un porte-parole de la coalition, qui est un militaire américain, a déclaré que la contribution du Canada est « extrêmement utile ».
Selon la coalition, la puissance aérienne est suffisante pour continuer d'exercer des pressions sur le groupe État islamique et limiter ses mouvements.
Nous devons maintenant renforcer la collaboration avec les partenaires locaux afin de trouver de véritables solutions à long terme en matière de sécurité dans cette région. Comme le l'a mentionné, nous devons agir de manière à obtenir des résultats durables sur le terrain.
Le Canada demeure résolu à combattre le groupe État islamique. Nous savons que le contexte évolue sur le théâtre des opérations. Nous avons entendu le point de vue de nos partenaires et de nos alliés. Nous avons entrepris un processus d'examen réfléchi pour faire en sorte que la contribution du Canada demeure un élément essentiel de la campagne de la coalition.
La nouvelle approche adoptée par le Canada est cohérente et exhaustive. Elle met à profit certaines des plus grandes forces du Canada. Elle correspond aux intérêts et aux valeurs de notre pays et elle répond aux besoins pressants de la coalition.
En terminant, comme le , je tiens à remercier nos militaires pour les immenses services qu'ils rendent à notre pays et les sacrifices qu'ils consentent. Je souhaite exprimer ma sincère reconnaissance à tous ceux qui ont participé, participent et participeront à l'opération Impact. Je tiens à féliciter plus particulièrement les membres de l'Aviation royale canadienne, y compris les pilotes des CF-18, les membres d'équipage ainsi que le personnel de soutien, qui ont accompli un travail extraordinaire au nom du Canada et qui ont participé à leur dernière mission lundi dans le cadre de l'opération Impact.
N'oublions pas non plus que des Canadiens et des Canadiennes sont déjà déployés dans le monde entier: en Ukraine, dans la région méditerranéenne, au Sinaï et ailleurs. Quelque 1 400 membres des Forces armées canadiennes sont actuellement déployés à l'étranger. C'est grâce à leurs efforts et à ceux de leurs prédécesseurs que les représentants démocratiquement élus que nous sommes peuvent se réunir et débattre ouvertement et franchement du rôle du Canada dans le monde. Nous, parlementaires et Canadiens, avons une énorme dette envers eux et leur famille.
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Madame la Présidente, je suis heureux de pouvoir prendre la parole encore une fois dans le débat à la Chambre des communes sur la mission du Canada à l'étranger. Comme je l'ai indiqué au , c'est le septième débat auquel je prends part depuis que le Canada a entrepris ce genre de missions ou depuis qu'on a commencé à en débattre au Parlement. Je rappellerais au Parti libéral que, lorsque le Canada a commencé à envoyer des troupes en Afghanistan, la décision a été prise sans débat à la Chambre des communes. L'ancien premier ministre Paul Martin a envoyé les Forces canadiennes en Afghanistan sans débat à la Chambre.
Subséquemment, après notre arrivée au pouvoir, nous avons pris l'engagement de tenir un débat à la Chambre des communes chaque fois que des opérations militaires canadiennes seraient entreprises quelque part. Je suis heureux de constater que le gouvernement actuel a décidé de suivre nos traces et a présenté la motion actuelle au Parlement pour qu'il en débatte, car beaucoup de questions méritent notre attention.
Quelques réflexions me viennent à l'esprit. Au cours des débats qui ont eu lieu lorsque les libéraux formaient l'opposition, nous avons été d'accord avec eux sur de nombreux points. Nos vues ont certainement toujours divergé de celles du NPD, mais l'approche de cet autre parti est complètement différente. C'est une approche d'aide humanitaire où l'on ne cherche jamais à s'attaquer à la racine de la crise qui se déroule et aux raisons qui font qu'elle a commencé. Cependant, à de nombreuses occasions, nous avons été d'accord avec le Parti libéral sur de nombreux points.
Dans le cadre du présent débat, nous n'approuvons certainement pas la motion libérale visant à faire cesser les frappes aériennes qui nous permettent de mener des attaques contre le groupe État islamique et de l'affaiblir. Nous avons pu constater dans le passé que les frappes aériennes sont l'un des moyens les plus efficaces d'affaiblir le groupe État islamique.
Nous avons écouté notamment le et le nous parler des motifs justifiant l'accroissement de la capacité, de l'envoi de forces spéciales pour former les forces sur le terrain, ainsi que d'aide humanitaire. Qu'on me permette de rappeler aux députés libéraux que c'est ce qu'avait proposé au départ notre gouvernement. Nous le faisons déjà en Irak et en Syrie.
À de nombreuses occasions, j'ai assisté à des conférences pour représenter l'ancien ministre des Affaires étrangères, j'ai prononcé des discours sur l'engagement, tant sur le plan politique, où ils sont très engagés, que sur le plan diplomatique. De plus, bon nombre de mes collègues se sont rendus là-bas pour voir ce que faisaient les Forces canadiennes.
Je me permettrai de remonter un peu plus loin dans le passé. C'est John Manley, le ministre libéral des Affaires étrangères de l'époque, qui a proposé que nos missions fassent l'objet d'une surveillance parlementaire et qui a demandé la création d'un comité spécial sur l'Afghanistan. Nous avons créé ce comité, et j'en étais membre. Nous nous sommes rendus en Afghanistan pour avoir un aperçu de l'engagement du Canada là-bas. Quand je parlais aux Afghans, cela ne faisait aucun doute: ils étaient reconnaissants que les militaires canadiens soient là, parce qu'ils avaient une approche différente. Nous nous sommes joints à eux et nous sommes allés avec eux sur le terrain. Comme les députés le savent, l'un de nos militaires a été attaqué avec une hache alors qu'il était totalement engagé avec les forces afghanes. C'est une approche qui nous a valu la reconnaissance des Afghans.
J'ai été quelque peu étonné d'entendre le ministre de la Défense dire que notre intervention en Afghanistan a été désastreuse. Je n'ai pas compris comment il a pu tirer une telle conclusion. En réalité, les généraux et toutes les personnes concernées sont venus au comité parlementaire pour nous donner un aperçu de la situation, de ce qui devait être fait et de ce qu'on avait eu raison de faire. Lorsque le comité — dont je faisais partie, tout comme Bob Rae, qui était alors porte-parole du Parti libéral en matière d'affaires étrangères — s'est rendu en Afghanistan, il a entendu des soldats et des commandants. Personne ne nous a dit que la mission était un désastre. Ces propos m'ont beaucoup étonné. Évidemment, le y était et il a participé à la mission. J'ai donc été très surpris de l'entendre dire à la Chambre que c'était un désastre alors que personne n'avait dit cela auparavant.
Pour revenir à notre intervention en Syrie et en Irak, j'ai assisté à trois conférences des ministres des Affaires étrangères portant sur la façon d'assurer la paix et la stabilité en Irak après la guerre du Golfe. Pendant la durée de l'intervention, il est devenu on ne peut plus évident que tout s'est effondré à cause de la politique partisane du premier ministre Maliki, et que cela a contribué à l'essor du groupe État islamique. Aujourd'hui, nous savons tous que l'ignoble groupe État islamique a pu s'implanter à cause de l'instabilité en Irak et en Syrie.
D'ailleurs, lorsque je suis allé en Turquie pour la première fois, j'ai visité des camps de réfugiés. Le gouvernement de la Turquie nous disait alors qu'il ne voulait pas recevoir d'aide. Aujourd'hui, avec la grave crise des réfugiés, il demande de l'aide étrangère. Je suis ravi que nous ayons convenu de lui en fournir.
En ce qui concerne les éléments essentiels que sont l'aide humanitaire, la diplomatie et la formation sur le terrain, cela fait effectivement partie de la stratégie globale. Cependant, pour ce qui est de mettre fin aux frappes aériennes, qui sont l'un des moyens les plus efficaces d'affaiblir le groupe État islamique, et de dire que les forces de la coalition poursuivront leurs efforts, je viens d'entendre le parler d'apprendre des leçons.
Je suis un peu surpris. En vérité, aucune autre force de la coalition n'a déclaré qu'elle cesserait ses frappes aériennes. Le Canada a été le seul à le faire. En fait, le Parlement britannique a récemment approuvé le lancement de frappes aériennes, parce qu'il reconnaît qu'il s'agit de l'approche la plus efficace. Et pourtant, ici à la Chambre, j'entends le déclarer que les libéraux ont appris une leçon par rapport aux frappes aériennes — que nous sommes apparemment les seuls à avoir apprise — et que nous nous en retirons. Cependant, tous les autres partenaires de la coalition intensifient leurs efforts à cet égard, y compris les États-Unis.
Le ministre déclare qu'il s'est entretenu avec certains de ses homologues à Bruxelles et que ceux-ci se sont dits d'accord. À quoi s'attendait-on? Qu'ils disent non? Durant leur campagne, les libéraux ont dit ouvertement, sans avoir consulté qui que ce soit, qu'ils allaient se retirer des raids aériens. Leur position était donc connue publiquement. Ils ont pris cet engagement sans y réfléchir plus profondément. Bien entendu, ils s'attendent maintenant à ce que les partenaires de la coalition les félicitent et se montrent d'accord. Non, ils ne le feront pas. Ils comprennent ce qu'est une promesse électorale.
Néanmoins, les libéraux ont fait cette promesse électorale, parmi tant d'autres, et ils ne l'ont pas respectée une fois qu'ils se sont rendu compte qu'elle n'était pas viable. La plus importante de ces promesses a trait au déficit budgétaire de 10 milliards de dollars, ce qui n'est pas viable. On a pu le constater avec la crise des réfugiés. Ils avaient promis de faire venir un certain nombre de personnes avant la fin de l'année dernière, mais ils n'ont pas été en mesure de le faire en raison de problèmes de logistique. Au bout du compte, ils ont fait une promesse électorale.
Je sais pertinemment, parce que je faisais partie de l'opposition, qu'on ne dispose pas nécessairement de tous les faits. Une fois tous les faits obtenus, il faut évaluer de nouveau la situation, et c'est très facile d'évaluer de nouveau celle dont il est question. C'est pourquoi nous tenons aujourd'hui ce débat et faisons ressortir très clairement que les frappes aériennes sont très efficaces et qu'il faut les reprendre.
J'aimerais aborder l'autre question, qui a trait à l'aide humanitaire.
La a affirmé très clairement dans le Huffington Post que le gouvernement n'a plus d'emprise sur les fonds une fois que ceux-ci ont été versés. Cependant, on a demandé si les djihadistes y ont eu accès. Le , lorsqu'il y a eu le débat sur la chaîne CPAC, a dit de ne pas s'attendre à ce que les djihadistes portent un t-shirt avec « Je suis un djihadiste » écrit dessus. Il est tout à fait naïf de parler ainsi. Toutefois, ce que nous affirmons, c'est que, dans l'éventualité ou des djihadistes entendraient parler de telles choses, alors, oui, ils pourraient en profiter. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous nous opposons à l'octroi de fonds à l'UNRWA. Nous savons par expérience que des fonds qui leur avaient été remis ont été utilisés à mauvais escient contre Israël. Il nous faudra donc prévoir un mécanisme de surveillance dorénavant.
La a déclaré hier, en réponse à ma question, que l'universalité est très importante. Elle a posé une question et a déclaré qu'ils ne faisaient que surveiller ce que nous faisons. Je suis heureux de voir qu'elle surveille ce que nous faisons, mais, si c'était vraiment le cas, je suis convaincu que l'aide humanitaire serait acheminée aux bonnes personnes.
Le gouvernement a déclaré publiquement que nous n'avions aucun contrôle sur l'usage qui était fait de l'argent que nous consacrons à l'aide humanitaire, mais voilà qu'aujourd'hui, pendant la période des questions, le a au contraire affirmé que, non non, nous en avons le contrôle complet et nous savons exactement à quoi il sert. Le a abondé dans le même sens.
Génial, et ils m'en voient ravi. Je suis content qu'ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour que les dollars du Canada ne se retrouvent pas entre les mains des djihadistes.
Ils ne peuvent cependant pas traiter aussi négligemment de l'argent qui ne leur appartient pas. C'est de l'argent des contribuables canadiens qu'il s'agit ici. Ces gens ont l'obligation de tout faire pour que l'argent que les Canadiens ont gagné à la sueur de leur front ne se retrouve pas entre les mains des mauvaises personnes. C'est absolument fondamental. Il ne faut surtout pas que la dise publiquement qu'elle s'en lave les mains. Elle envoie alors un très mauvais signal.
Les libéraux s'en défendront bien, mais il faut s'y attendre. C'est de bonne guerre. J'étais d'ailleurs ravi d'entendre le dire qu'il fera ce qu'il faut pour que notre argent n'aille pas à ces groupes. Chose certaine, je peux assurer à la Chambre que, de ce côté-ci, nous garderons l'oeil ouvert et nous assurerons que l'aide humanitaire vient en aide aux bonnes personnes.
Nous convenons que l'aide humanitaire est partie intégrante de la solution. J'en veux pour preuve les réfugiés que nous accueillons. Il s'agit d'un des moyens qui permettront de ramener la paix dans cette partie du globe. Le troisième est la diplomatie. Nous sommes tous d'accord. Ayant moi-même déjà été secrétaire parlementaire du ministre des Affaires étrangères, j'ai personnellement pris part aux efforts diplomatiques dans la région.
C'est une région complexe. L'essentiel, c'est que les Canadiens sont toujours présents lorsqu'ils sont appelés à faire leur devoir. C'est ce que nous faisons encore aujourd'hui. Nous débattons; c'est la meilleure façon de s'y prendre. C'est l'expérience que nous avons.
Le affirme que nous avons de l'expérience, que nous tirons des leçons du passé et que nous continuerons d'avancer. Cela dit, il semble que nous soyons les seuls à trouver une façon d'avancer. Nous sommes les seuls à avoir cerné la nécessité d'avoir une capacité de renseignement. Il a déjà été dans les forces armées. Tout le monde sait que le renseignement est essentiel. Tout à coup, il devient encore plus important. Il y a 60 membres de la coalition qui travaillent tous au même titre dans la mission.
Il n'est donc pas étonnant — comme l'ont affirmé la chef de l'opposition et le porte-parole en matière de défense — que nous ne puissions appuyer la motion et que nous ayons présenté des amendements. J'espère que nous maintiendrons le cap.
Me reste-t-il du temps, madame la Présidente?
La vice-présidente adjointe (Mme Carol Hugues): Il vous reste six minutes.
M. Deepak Obhrai: J'en profiterai pour traiter cette question très importante pour les Canadiens, madame la Présidente.
L'EIIL sème la terreur dans le monde entier. À Paris, en Indonésie et au Nigeria, où sévit Boko Haram. Le groupe Al-Chabaab, lui, est présent en Somalie et maintenant au Kenya. Le terrorisme continue d'étendre ses racines dans le monde. Il faut unir nos efforts pour le combattre.
Personne ne nie que la meilleure façon de nous attaquer au problème est de travailler avec les populations locales affectées. C'est pourquoi nous sommes avec les peshmergas en Irak, pourquoi nous sommes allés au Nigeria pour renforcer sa capacité nationale, et pourquoi nous avons dit que nous aiderions les Kényans à renforcer leur capacité de lutte contre le terrorisme. C'est la meilleure façon de s'y prendre.
À l'heure actuelle, la meilleure façon de neutraliser la plus grande menace dans le monde, la plus abominable organisation terroriste au monde, est de combattre en Syrie et dans certaines parties de l'Irak. C'est là qu'il faut nous battre. C'est ce que nous faisions, et nos efforts portaient fruit. C'est ce que tout le monde affirme, y compris le . Nous savons tous que nos pilotes et nos soldats ont très bien réussi à affaiblir la capacité de l'EIIL.
C'est pourquoi nous sommes extrêmement surpris que le Parti libéral veuille se débarrasser d'un outil aussi efficace. Puis, après avoir pris cette décision, il nous sert des excuses et prétend que son approche permettra d'augmenter le nombre de formateurs et nous aidera à avoir une meilleure capacité de renseignement. Il peut déjà faire ces choses. Rien ne l'empêche d'augmenter le nombre de formateurs ou d'accroître la capacité de renseignement.
Toutefois, pourquoi devrait-il le faire aux dépens de l'une des armes les plus efficaces dont nous disposons pour vaincre l'EIIL? C'est ce que tout le monde, y compris les Canadiens, se demande. C'est la question que l'on pose dans tous les sondages. Le gouvernement devra donner une réponse à la population canadienne.
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Madame la Présidente, je crois que j'aurai l'occasion de prendre une pause. Cela dit, je voudrais signaler que je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
Puisque je ne dispose que de quelques minutes, j'ai pensé résumer le débat jusqu'à maintenant.
Je tiens à féliciter mes collègues d'un débat qui, en grande partie, était empreint de civilité. Le et le Cabinet aspirent à améliorer le ton à la Chambre. Si je me fie à tout le moins à cette première journée de débat sur cette motion contestée, je dirais que nous avons réussi.
En résumé, comme je l'ai indiqué à mon collègue avec qui j'entretiens une relation de longue date, quoique parfois étrange, le nombre de points sur lesquels nous sommes d'accord excède largement les points de désaccord. Il est clair que le conflit amorce une nouvelle étape, que les bombardements ont eu un certain succès et que bien d'autres pays sont parfaitement aptes à faire exactement ce que nos hommes et nos femmes très compétents de l'Aviation royale canadienne ont fait.
Cependant, il est maintenant temps que le Canada intensifie sa mission dans ce pays en conflit afin que les troupes terrestres puissent connaître du succès.
Par conséquent, nous avons présenté à la Chambre une motion selon laquelle le gouvernement prévoit tripler le nombre de militaires assumant un rôle de formation, de conseil et d'assistance. Nous allons doubler notre capacité de renseignement. Nous allons établir une capacité médicale dans le théâtre des opérations. Nous allons également dépêcher des hélicoptères dans la région visée afin que nos militaires soient beaucoup plus en mesure d'assurer leur propre transport, au besoin.
Nous avons accueilli 20 000 réfugiés au pays depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement libéral. Ces personnes ont été retirées de la zone de conflit. Nous sommes résolus à participer à une mission diplomatique plus solide, car le gouvernement précédent a brûlé beaucoup de ponts. Nous avons intensifié le volet humanitaire de cette mission. Il s'agit d'une approche pangouvernementale. C'est de cela que nous avons besoin en ce moment.
Les conservateurs sont d'accord avec tout, sauf notre position concernant les bombardements.
Pour sa part, le NPD est d'accord avec les volets touchant l'aide humanitaire, l'accueil de réfugiés et l'adoption d'une mission diplomatique plus solide, mais il pense que nous pouvons faire tout cela sans engagement militaire de notre part. Le NPD a droit à son opinion.
Toutefois, on ne peut pas dire qu'il est très plaisant d'affronter un groupe comme l'EIIL. C'est l'une des pires organisations terroristes, pour laquelle une intervention militaire est absolument nécessaire.
Je suis impatient de prendre part au débat sur cette question lorsqu'il reprendra.