Que, compte tenu des accusations que des experts ont formulées, selon lesquelles l’entreprise familiale du ministre des Finances, Morneau Shepell, profiterait de l’adoption des changements proposés dans le document « Planification fiscale au moyen de sociétés privées », ainsi que des garanties données par le Ministre, selon lesquelles il a respecté sa Déclaration publique de mesures de conformité convenues relativement à son entreprise familiale, la Chambre demande que le Ministre dépose tous les documents qu’il a présentés à la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique entre le 4 novembre 2015 et le 18 juillet 2017.
— Monsieur le Président, le possède l'extraordinaire pouvoir d'aider les entreprises ou de leur nuire, particulièrement les entreprises qui offrent des produits comme des fonds de pension. Un ministre des Finances connaît d'avance les décisions gouvernementales qui influencent les marchés et qui favorisent ou qui pénalisent les entreprises, et ses décisions peuvent avoir une incidence directe sur le chiffre d'affaires des entreprises dans lesquelles les Canadiens ordinaires investissent et pour lesquelles ils travaillent. Personne au sein du gouvernement n'a autant de pouvoir en matière de fiscalité, de réglementation, de droits de douane, de subventions et d'adjudication d'obligations gouvernementales, tous des domaines ayant une incidence directe sur la fortune des entreprises.
La personne qui a le plus d'influence sur les finances du pays devrait déclarer ses intérêts avec un maximum de transparence. Tout grand pouvoir s'accompagne de grands devoirs. Nous donnons aux ministres le pouvoir d'influencer la vie des citoyens ordinaires. Nous attendons d'eux qu'ils prouvent que leurs décisions servent l'intérêt public et non leur intérêt personnel. C'est particulièrement vrai dans le cas du , vu l'ampleur de ses vastes pouvoirs.
L'actuel sort de l'ordinaire. Son père a bâti une entreprise milliardaire dans le secteur des services financiers. D'après les dernières déclarations d'initié, l'actuel ministre des Finances détenait, en 2015, des actions d'une valeur supérieure à 30 millions de dollars dans cette excellente entreprise familiale. Depuis sa nomination comme ministre, il a cessé de déclarer ses avoirs. C'est vraiment paradoxal: nous avions une meilleure idée de ses avoirs avant sa nomination que maintenant.
À l'époque où il était dirigeant d'entreprise, il rendait des comptes aux actionnaires grâce aux déclarations d'initié, qui sont des documents publics. Maintenant que les 35 millions de citoyens canadiens jouent le rôle d'actionnaires, il ne leur rend pas de comptes comme il le faisait auparavant. Pourtant, l'entreprise concerne directement le ministère que dirige le ministre.
Voici un extrait du site Web de Morneau Shepell:
Morneau Shepell est le plus important fournisseur de technologie et de services d’administration de régimes de retraite au Canada. Nous offrons une vaste gamme de solutions d’administration de régimes de retraite, allant de logiciels à l’impartition complète.
Qui réglemente les pensions au Canada? C'est le Bureau du surintendant des institutions financières. De qui le Bureau relève-t-il? Eh bien, du . En tout, cet organisme réglemente « 1 200 régimes de retraite ».
Fait intéressant, sur le site Web de Morneau Shepell, on fait directement référence au Bureau en disant qu'il retient les services de la société pour liquider les régimes de retraite des entreprises en faillite. Lorsqu'une entreprise fait faillite, le Bureau du surintendant des institutions financières a besoin que quelqu'un surveille le régime de retraite d'entreprise. Il choisit parmi plusieurs fournisseurs. Bien sûr, le fournisseur sélectionné en tire des avantages financiers et, sur son site Web, Morneau Shepell se vante d'offrir des services à ce bureau qui relève directement du .
À l'échelle nationale, les régimes de retraite sous réglementation fédérale sont soumis à des règlements de vaste portée. Morneau Shepell offre évidemment de tels régimes de retraite. Les régimes de retraite achètent par ailleurs des obligations d'État. Or, le vend ce type d'obligations.
Tous les ans, de nouvelles obligations d'État sont émises lorsque le gouvernement doit emprunter de l'argent en raison du déficit accumulé et qu'il faut renouveler d'anciennes obligations échues. Les obligations sont vendues à des investisseurs institutionnels tels que les fonds de pension, dont Morneau Shepell fait partie. Ainsi, le vend des obligations d'État et son entreprise familiale en achète.
Il y a aussi la question de la fiscalité. Bien entendu, le est responsable d'établir la politique fiscale du pays. C'est important pour tout le monde, mais surtout pour les entreprises dont les intérêts et les activités sont fortement touchés par les impôts et les règles fiscales. Voici un exemple.
Dans son document de consultation en date du 18 juillet dernier, le ministre propose de doubler le taux d'imposition du revenu de placement passif que perçoivent les sociétés privées. Résultat: beaucoup d'entrepreneurs se verront forcés de retirer leur épargne pour la retraite de leur société privée pour la placer dans un régime de retraite individuel, un produit particulier et mal compris que peu de Canadiens adoptent et qu'encore moins d'entreprises offrent. Or, Morneau Shepell compte parmi les entreprises qui offrent ce produit. Le ministre affirme qu'il n'en a pas tenu compte dans l'élaboration de sa politique, mais nous ne savons pas si c'est le cas, puisque nous ne connaissons pas les avoirs qu'il détient encore.
De plus, le ministre a défendu la convention fiscale en vigueur depuis 40 ans entre le Canada et la Barbade. La convention permet aux sociétés canadiennes et aux riches de payer seulement 2,5 % d'impôt à la Barbade et de transférer le reste des profits au Canada, et ce, sans être assujettis à l'impôt. L'entreprise familiale du ministre a enregistré une filiale à la Barbade afin de profiter de ces conditions fiscales favorables. Il semble donc que le est responsable d'examiner une convention fiscale avec un paradis fiscal où se trouve une filiale détenue par son entreprise familiale.
Voici ce que nous savons au sujet du . Son père a bâti une entreprise familiale qui vaut des milliards de dollars. En 2015, le ministre des Finances recevait un revenu d'emploi de l'entreprise familiale et, la même année, il détenait 30 millions de dollars en actions dans l'entreprise. Par contre, nous ne savons pas s'il possède encore ces actions maintenant qu'il est ministre — et ce n'est pas faute d'avoir essayé de le savoir. Nous lui avons demandé probablement une douzaine de fois, mais il refuse de répondre. Pendant longtemps, la plupart des gens pensaient qu'il n'était pas en mesure de répondre. Les actions se trouvent dans une fiducie sans droit de regard, alors il ne le saurait pas.
À la fin de la semaine dernière, j'ai eu un échange sur Twitter avec le député libéral du centre-ville de Toronto, qui s'est porté à la défense du en déclarant que les fonds sont évidemment placés dans une fiducie indépendante sans droit de regard et que le ministre ne sait pas où est investi son argent parce qu'il n'a accès à aucun de ces renseignements. Je ne blâme pas ce député libéral d'avoir dit cela, car la plupart des journalistes pensaient exactement la même chose. Tout le monde tenait pour acquis que les actions que pourrait détenir le dans une société financière étaient nécessairement dans une fiducie sans droit de regard.
Après deux semaines de journalisme d'enquête intrépide, le Globe and Mail a finalement appris que le ministre n'avait pas recours à une fiducie sans droit de regard et que, par conséquent, il sait ce qu'il possède. Il sait où sont ses avoirs. Il les connaît très bien. Pourquoi refuse-t-il de les révéler? Certains pourraient répondre que ces renseignements sont privés et qu'on ne peut pas demander à quelqu'un de les divulguer à des étrangers. Or, cette réponse est bien étrange, parce qu'en tant que dirigeant d'entreprise, il est justement obligé de les divulguer. Suis-je le seul à trouver étrange que les dirigeants d'entreprise soient assujettis à des normes de transparence plus élevées que le lui-même?
Une voix: Vous n'êtes pas le seul.
L'hon. Pierre Poilievre: Je ne suis pas le seul, monsieur le Président.
Je crois que la plupart des Canadiens seraient portés à croire que l'homme responsable des règlements sur l'impôt, des subventions, des tarifs douaniers, des politiques financières et de 300 milliards de dollars de dépenses publiques au pays aurait une plus grande obligation d'informer le public qu'un dirigeant d'entreprise. Ils auraient toutefois tort de le croire, du moins avec le gouvernement actuel.
C'est étonnant. Je me suis créé un maigre portefeuille d'actions quand j'étais secrétaire parlementaire. Sans en donner la valeur exacte, je peux dire qu'il valait bien en dessous de 30 millions de dollars. Je sais que les députés sont choqués d'entendre cela. Je suis le fils de deux enseignants. Le fait est que je n'avais pas 30 millions de dollars. J'ai consulté à l'époque la commissaire à l'éthique, qui m'a dit qu'il fallait que je place tout cela dans une fiducie sans droit de regard. C'est ce que j'ai fait tant et aussi longtemps que c'était nécessaire. J'ai gardé à part la fiducie sans droit de regard et je l'ai placée hors de mon contrôle.
Nous estimons qu'un secrétaire parlementaire ne devrait pas pouvoir savoir ce qu'il ou elle possède dans le marché boursier. Pourquoi alors trouverions-nous acceptable que le ne mette pas ses dizaines de millions de dollars d'intérêt dans une fiducie sans droit de regard, ne s'en départisse pas ou, à tout le moins, ne dise pas aux Canadiens ce qu'il possède?
Paul Martin était propriétaire de la Société maritime CSL quand il était au pouvoir. À mon avis, la façon dont ce avait organisé ses affaires était scandaleuse. Il avait notamment procédé au changement de pavillon de ses bateaux afin d'éviter de payer les impôts qu'il faisait payer au reste des Canadiens. Au moins, à l'époque de Paul Martin, on pouvait débattre des faits, car ils étaient bien connus. Il faut reconnaître qu'il avait au moins fait savoir aux Canadiens qu'il était propriétaire d'un empire maritime et qu'il en avait confié la responsabilité à ses enfants lorsqu'il était responsable des finances du pays.
Aujourd'hui, on nous demande de croire le sur parole et il semble que ce dernier souhaite que nous n'ayons aucun droit de regard sur ses affaires, alors que, lui, refuse de mettre ses affaires dans une fiducie sans droit de regard. C'est ce même ministre qui a déjà enfreint la loi sur l'éthique en dissimulant l'existence de sa société étrangère en France propriétaire d'une villa dans ce pays, villa qui peut même générer des revenus de location. Ces revenus ne sont évidemment pas imposables au Canada, puisque la villa est la propriété de cette société coquille à l'étranger. Pendant ce temps, le ministre veut hausser les impôts des sociétés privées au Canada, dont des épiceries familiales qui n'ont pas les moyens de se payer des avocats et des consultants pour constituer des sociétés étrangères en France. Ces entreprises devront payer des impôts plus élevés sur leurs revenus passifs, alors que les politiques du ministre lui permettront de continuer à accumuler des richesses à l'étranger, à l'abri du régime fiscal qu'il veut imposer aux autres.
Revenons au secrétaire parlementaire. Lorsque ce député du centre-ville de Toronto nous a dit sur Twitter que son ministre avait une fiducie sans droit de regard, quelqu'un lui a demandé pourquoi. Il a répondu avec beaucoup d'emphase que c'était la loi. Je crois vraiment que le député pensait que le ministre avait une société sans droit de regard, car comment pourrait-il autrement travailler de façon éthique loin des conflits d'intérêts?
Pensons aux employés subalternes des cabinets de ministres qui gagnent un revenu modeste de classe moyenne et qui doivent placer leurs 5 000 $ de REER dans des fiducies sans droit de regard. Que doivent-ils penser d'un ministre qui non seulement ne se soucie pas de respecter le même principe, mais qui estime avoir le droit de cacher ses intérêts et ses conflits d'intérêts potentiels aux Canadiens qui paient son salaire? Cela illustre parfaitement le genre de droits que s'approprient le millionnaire et le millionnaire.
Je comprends pourquoi ceux-ci sont déconnectés de la réalité. Ils ne comprennent pas que le Canadien moyen n'hérite pas d'un fonds fiduciaire de plusieurs millions de dollars de ses grands-parents ou de ses parents. Le aime se vanter de la chance qu'il a de posséder une fortune familiale. Son grand-père dirigeait un empire pétrolier et gazier, et le premier ministre vit encore aujourd'hui des fruits de son dur travail. Le est bien chanceux de venir d'une famille qui a bâti une entreprise familiale qui vaut des milliards de dollars. Tous deux sont très choyés de jouir de ces fiducies familiales et d'un tel héritage. Je n'en veux pas à leurs familles d'avoir été prospères, mais je demande au ministre et au premier ministre de se conformer aux mêmes normes que le reste du monde.
Les Canadiens de la classe moyenne paient plus d'impôts sous le gouvernement actuel. Nous avons vu comment le et le ont soigneusement conçu une hausse d'impôt à l'intention des entreprises locales et des exploitations agricoles familiales, mais qui protège leurs fortunes familiales. Morneau Shepell, l'entreprise multimilliardaire du ministre des Finances, est cotée en bourse; elle n'est donc pas tenue de payer de nouveaux impôts à la suite de cette récente attaque contre les petites entreprises. Le s'est vanté devant les médias du fait que les nouvelles hausses d'impôt n'auraient pas de répercussions sur sa fortune familiale. Pendant ce temps, les vaillants entrepreneurs qui ont commencé les mains vides et qui ont édifié leur entreprise à partir de rien sont censés payer des impôts pouvant atteindre 71 %.
C'est comme si le et le se trouvaient tout au haut d'une forteresse et qu'ils remontaient l'échelle pour empêcher les simples paysans de se joindre à eux. C'est cette image que le gouvernement projette lorsqu'il protège la fortune aristocratique du et du , et qu'il empêche les autres d'avoir l'occasion de bâtir un meilleur avenir pour eux-mêmes et leur famille, exactement comme le père du ministre des Finances et le grand-père du premier ministre ont été en mesure de le faire pour leurs familles.
On revient alors au débat fondamental qui fait rage au Canada. D'autre part, nous constatons la volonté d'établir une économie étatique. Je veux être bien clair. Les gens peuvent s'enrichir. Le problème, c'est la façon d'y parvenir. Dans une économie de libre marché, les entreprises qui offrent le meilleur produit sont prospères. Lorsque le gouvernement tient les rênes de l'économie, ce sont les personnes qui ont les meilleurs lobbyistes qui s'enrichissent. Une économie de libre marché permet aux gens de se démarquer en fonction du mérite. Quand le gouvernement est aux commandes, tout est une question de relations influentes. Dans une économie de libre marché, les gens ne peuvent s'enrichir que s'ils vendent des produits d'une valeur supérieure à ce qu'ils ont payé pour les obtenir. Quand le gouvernement oriente l'économie, l'avancement est rendu possible en transformant le pouvoir politique en pouvoir financier.
Grâce au système de libre marché, des milliards de personnes dans le monde sont sorties d'une extrême pauvreté et ont bâti un meilleur avenir pour tous. C'est le plus grand outil de lutte contre la pauvreté jamais inventé. C'est aussi le meilleur système connu. Nous sommes conscients que le gouvernement n'y croit pas. Il prône une économie étatique, où les initiés améliorent leur sort au moyen de leur pouvoir politique. Le rapport de force est utilisé pour soutirer de l'argent aux gens qui l'ont gagné et le remettre entre les mains de ceux qui n'ont pas à le faire.
Nous luttons pour les Canadiens de la classe moyenne qui font de longues journées de travail pour avoir une meilleure vie. Nous demandons que le et le prouvent qu'ils partagent le même objectif en montrant les intérêts qu'ils détiennent à l'ensemble des Canadiens pour que nous puissions tous être certains qu'ils agissent de façon à favoriser l'intérêt public et non leurs propres intérêts privés.
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Monsieur le Président, la motion présentée aujourd'hui par l'opposition officielle est clairement d'intérêt pour les Canadiens. Je ne sais pas s'il y aurait lieu de parler de regrets, mais je dirais qu'il est lamentable, je suppose, que nous devions passer une journée au Parlement à demander une chose qui aurait dû être claire et évidente lorsque le a accepté la plus importante fonction au Cabinet, mis à part celle de . On constate d'ailleurs une certaine tendance de la part du ministre des Finances.
Je suis peut-être naïf, mais je pense que beaucoup de Canadiens ont cru le , il y a deux ans, lorsqu'il a laissé entendre qu'il allait placer sa fortune dans une fiducie sans droit de regard. Je l'ai cru parce que c'était manifestement la chose à faire. Paul Martin l'a fait tout comme plusieurs ministres des Finances parce que, s'ils sont riches et ont des avoirs qui pourraient être touchés par les décisions qu'ils prendront comme ministres des Finances, la seule façon pour eux d'éviter de commettre des fautes d'éthique, perçues ou réelles, qui leur permettraient de bénéficier des décisions qu'ils ont prises, est de placer tous leurs avoirs dans une fiducie sans droit de regard, comme l'a fait le . Je crois que la ministre de la Santé et les autres ministres actuellement au Cabinet, tout comme les précédents, l'ont fait.
Aujourd'hui, les conservateurs demandent à prendre connaissance de ce qui a été dit à la commissaire à l'éthique. J'estime que ces conversations, de par leur nature, doivent dans une certaine mesure demeurer confidentielles pour que les gens concernés puissent fournir à la commissaire des éléments d'information, notamment des renseignements personnels, comme doivent le faire les députés. Une personne qui a occupé un poste de direction dans une entreprise privée comme Morneau Shepell, devrait normalement fournir énormément de renseignements personnels au sujet des actions qu'elle détient et de la vente de celles-ci. L'avocat de l'entreprise doit aussi donner des conseils au sujet de la vente d'actions. Récemment, nous avons appris que des membres de la haute direction d'Equifax, alors en difficulté, ont commencé à vendre des actions.
Cependant, dans la sphère politique, y aurait-il une faille dans la législation sur l'éthique et les conflits d'intérêts qui pourrait permettre par exemple que, dans le cadre d'une rencontre privée avec le commissaire à l'éthique, un ministre des Finances puisse simplement décider de ne pas verser ses avoirs dans une fiducie sans droit de regard et, partant, risquer de se retrouver en situation de conflit d'intérêts?
Je m'intéresse à un enjeu plus important au Canada, en l'occurrence l'économie et la gestion qui en est faite, et je me demande comment un ministre des Finances peut faire son travail alors qu'il fait l'objet d'une telle controverse personnelle dont il est lui-même responsable. Faut-il renforcer le mode de communication des renseignements personnels afin que les décisions éthiques qui s'imposent soient systématiquement prises, sans laisser le choix à la personne visée?
:
Monsieur le Président, je tiens à rappeler que, depuis son entrée en fonction, le travaille avec la commissaire aux conflits d'intérêt et à l'éthique pour s'assurer que toutes ses recommandations et toutes les lois touchant les conflits d'intérêts sont bel et bien respectées et que toutes les mesures appropriées sont mises en place.
Un examen approfondi de son dossier a été fait avant que la commissaire émette ses recommandations, que le ministre a suivies. Le a pleinement confiance en la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique et en ses recommandations. Il est prêt à prendre toutes les mesures pour éviter un conflit ou toute perception de conflit qui seront jugées nécessaires par la commissaire.
La commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique détient la pleine confiance du Parlement quant à sa capacité d'effectuer son travail de manière impartiale, intègre et indépendante. De ce côté-ci de la Chambre, nous respectons l'indépendance de la commissaire. Il s'agit ici d'une tentative de l'opposition de distraire l'attention de ce que fait notre gouvernement pour les petites entreprises et pour la classe moyenne.
Parlons-en. Je suis heureux de me lever à la Chambre pour parler de ce que fait notre gouvernement pour augmenter l'équité fiscale, réduire les inégalités et favoriser une croissance inclusive. Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement a terminé ses consultations sur ses propositions visant à régler la question de la planification fiscale au moyen de sociétés privées. Tout au long de ces consultations, nous avons été à l'écoute des Canadiens d'un océan à l'autre. En fait, il est juste de dire que les consultations organisées par le gouvernement fédéral ont permis d'entendre un nombre record de Canadiens et de Canadiennes. Le ministère des Finances a reçu plus de 21 000 soumissions. De plus, le a rencontré des Canadiens de St. John's à Vancouver lors de tables rondes et de séances de discussion ouverte, ainsi que dans le cadre de forums en ligne. D'ailleurs, je sais que de nombreux députés de tous les côtés de la Chambre, en particulier de ce côté-ci, ont fait de même.
À titre de nouveau secrétaire parlementaire du ministre des Finances, j'ai personnellement rencontré de nombreux Canadiens, dont des propriétaires de petites entreprises, des agriculteurs et des représentants du secteur, pour discuter des propositions. Au nom du , je souhaite remercier les nombreux intervenants qui ont participé à la discussion. Je souhaite les remercier particulièrement pour leur dialogue ouvert et approfondi qui aide le gouvernement à trouver le juste équilibre pour faire progresser son engagement d'augmenter l'équité fiscale pour favoriser la classe moyenne et une croissance inclusive.
Le a annoncé, hier, la manière dont le gouvernement entend procéder pour apporter un soutien additionnel aux petites entreprises du Canada. Je vais parler de cette annonce dans un instant, mais je voudrais d'abord rappeler aux honorables parlementaires la manière dont nous sommes arrivés là où nous en sommes aujourd'hui.
D'abord et avant tout, je tiens à assurer à tous les parlementaires que le gouvernement est déterminé à garantir un climat économique qui est sain et propice aux affaires, ainsi qu'à protéger la capacité des entreprises canadiennes à faire des investissements, à prendre de l'expansion, à innover et à créer des emplois. Au cours des deux ans qui ont suivi notre entrée en fonction, plus de 400 000 emplois ont été créés, dont la grande majorité sont à temps plein. Ces résultats sont attribuables, en partie, à une forte croissance économique et aux investissements judicieux que notre gouvernement a faits dans notre économie et notre société.
Notre situation budgétaire est meilleure que celle que nous avions prévue en mars. En effet, l'exercice qui s'est terminé le 31 mars s'est soldé par un déficit budgétaire de 17,8 milliards de dollars, soit 11,6 milliards de moins que ce que nous avions prévu en 2015. Nous sommes actuellement l'économie du G7 dont la croissance est la plus rapide, et de loin.
Au deuxième trimestre de l'année en cours, la croissance de l'économie s'est chiffrée au taux impressionnant de 4,5 %. Au cours des quatre derniers trimestres, notre économie a affiché sa croissance la plus rapide depuis le début de 2006. Ces politiques que nous avons mises en place depuis notre entrée en fonction sont applaudies partout dans le monde, qu'il s'agisse d'investir dans les infrastructures, de redonner plus d'argent à la classe moyenne ou de mettre sur pied l'Allocation canadienne pour enfants, qui stimule l'économie et qui donne une plus grande marge de manoeuvre aux Canadiens de la classe moyenne.
[Traduction]
La forte croissance économique dont nous sommes témoins aujourd'hui est la preuve que le plan que nous avons mis à exécution il y a deux ans s'avère efficace. Nous avons commencé à jeter les bases de cette croissance économique dès notre accession au pouvoir. La première chose que nous avons faite au début de notre mandat il y a deux ans, les Canadiens le savent peut-être, c'est d'augmenter les impôts des plus riches qui représentent 1 % de la population afin de pouvoir les baisser pour neuf millions de Canadiens. Cette baisse d'impôt pour la classe moyenne a bénéficié à neuf millions de Canadiens et nous en sommes fiers. Les célibataires qui bénéficient de cette réduction d'impôt économisent en moyenne 330 $ par an et les couples, 540 $.
Le gouvernement a également bonifié les prestations pour enfants, qui sont plus généreuses et mieux ciblées pour aider ceux qui en ont le plus besoin. Grâce à l'Allocation canadienne pour enfants, nous avons sorti des centaines de milliers d'enfants de la pauvreté. Depuis juillet 2016, neuf familles canadiennes sur dix ayant des enfants reçoivent des prestations plus élevées que dans le système précédent.
Nous avons aussi bonifié le Régime de pensions du Canada pour améliorer la situation financière des Canadiens une fois qu'ils prennent leur retraite. Nous avons renforcé ce régime de manière à donner plus d'argent aux Canadiens à la retraite, ce qui leur permet de moins se soucier de leur épargne et de se concentrer davantage sur le temps passé avec leur famille.
:
Monsieur le Président, si le député avait écouté mon introduction, il saurait que j'ai mentionné que le a travaillé avec la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique et qu'il va continuer à le faire pour être en pleine conformité avec toutes ses recommandations en tout temps, comme il l'a fait depuis le début en travaillant en toute transparence.
Je rappelle, comme je l'ai dit en introduction, que la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique a fait un examen approfondi du dossier du ministre avant son entrée en fonction et que le ministre a suivi ses recommandations. Nous croyons que la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique agit en tout temps de façon parfaitement intègre et indépendante, et nous respectons son indépendance.
J'aimerais parler précisément du bon travail que fait le pour les Canadiens.
[Traduction]
Le renforcement du Régime de pensions du Canada augmentera la prestation maximale d'environ 50 % au fil du temps, ce qui permettra aux retraités canadiens de vivre plus dignement.
Nous entreprenons maintenant la prochaine étape de notre plan pour faire croître l'économie et rendre la fiscalité plus équitable pour les Canadiens de la classe moyenne et ceux qui ne ménagent pas leurs efforts pour en faire partie.
Nous sommes les premiers à dire que c'est en partie grâce à l'apport des petites entreprises que l'économie canadienne connaît la plus forte croissance des pays du G7.
[Français]
Notre gouvernement s'est engagé à faire en sorte que les entreprises puissent prospérer au Canada. Conformément à cet engagement, je suis heureux d'informer les députés à la Chambre que le a annoncé l'intention du gouvernement d'abaisser le taux d'imposition des petites entreprises en 2019, tout en présentant des propositions visant à redresser un système fiscal qui est intrinsèquement injuste pour la classe moyenne.
Le gouvernement entend baisser le taux d'imposition des petites entreprises à 10 % à compter du 1er janvier 2018, puis à 9 % le 1er janvier 2019. Cette baisse du taux d'imposition des petites entreprises se veut une reconnaissance de l'importance des petites entreprises dans la vie des Canadiens et de leur apport à l'économie du pays. Les petites entreprises sont un moteur clé de l'économie canadienne. Elles représentent 98 % de toutes les entreprises et sont à l'origine de plus de 70 % de tous les emplois du secteur privé.
Les faibles taux d'imposition des sociétés au Canada ont pour objet de favoriser l'investissement des capitaux dans les entreprises et la croissance. Ces investissements, qu'ils soient destinés à l'acquisition d'équipement ou de technologie plus performante ou encore à l'embauche de personnel supplémentaire, rendent les entreprises plus productives et plus concurrentielles.
En outre, ces investissements stimulent la croissance économique et contribuent à créer des emplois et à relever les salaires. Cependant, à mesure que le gouvernement abaisse les impôts des petites entreprises, on doit veiller à ce que les faibles taux d'imposition des sociétés au Canada soutiennent les entreprises, plutôt que de conférer des avantages injustes et non désirés à un petit nombre de particuliers plus fortunés et à revenu plus élevé, qui utilisent les sociétés privées comme un outil de planification fiscale. Ce n'était pas l'intention de la mesure.
Nous avons présentement un régime fiscal qui encourage les plus fortunés à se constituer en société, afin de pouvoir obtenir un avantage fiscal. Cela entraîne une situation où une personne qui gagne des centaines de milliers de dollars par année peut bénéficier, dans certains cas, d'un taux d'imposition moins élevé qu'un travailleur de la classe moyenne qui gagne un montant beaucoup moins élevé. Ce n'est pas juste et notre gouvernement a l'intention de corriger cette situation.
Cette semaine, le gouvernement présente l'approche qu'il entend appliquer, afin de mieux cibler les stratégies fiscales qu'emploie un nombre relativement minime de particuliers à revenu élevé, qui tirent le plus grand avantage des règles fiscales existantes. Pour se faire, nous nous basons sur les commentaires des Canadiens recueillis lors des consultations que nous avons menées récemment sur la planification fiscale par le biais de sociétés privées. Nous avons entendu les Canadiens d'un océan à l'autre et à l'autre. Nous sommes un gouvernement qui croit que consulter les Canadiens et les députés est une bonne chose et que cela nous permet de trouver le juste équilibre.
Au cours des prochaines semaines et des prochains mois, notre gouvernement annoncera les prochaines étapes de son plan qui vise à résoudre la question de la planification fiscale par les sociétés privées, un plan qui tient compte des commentaires que nous avons reçues pendant notre période de consultation.
Dans tous les cas, les changements du gouvernement vont permettre ce qui suit: soutenir les petites entreprises et leur apport aux communautés et à l'économie du pays; maintenir un faible taux d'imposition pour les petites entreprises et appuyer leurs propriétaires, afin qu'ils investissent activement dans leur croissance, créent des emplois qui renforcent l'entreprenariat et qui stimulent la croissance de notre économie; éviter la création de paperasserie inutile à l'intention des propriétaires de petites entreprises qui travaillent fort, comme on le sait; reconnaître l'importance de préserver les exploitations agricoles familiales, et collaborer avec les Canadiens afin de s'assurer de ne pas nuire aux transferts d'entreprises agricoles familiales à la prochaine génération; s'appuyer sur une analyse comparative entre les sexes des propositions définitives, afin que tout changement apporté à notre régime fiscal favorise l'équité entre les hommes et les femmes.
Comme le premier ministre l'a confirmé hier lors de son annonce, le gouvernement présente une nouvelle proposition visant à restreindre la capacité d'un petit nombre de propriétaires de sociétés privées à revenu élevé de diminuer l'impôt des particuliers qu'ils doivent payer, en répartissant leur revenu entre les membres de leur famille. Le gouvernement entend toutefois simplifier sa proposition relative à la répartition du revenu pour garantir que les changements que nous présentons n'alourdissent pas inutilement les formalités administratives. Il convient de signaler que la grande majorité des sociétés privées ne seront pas touchées par les mesures proposées visant la répartition du revenu. En effet, il y a seulement 50 000 entreprises privées familiales qui répartissent leur revenu, selon nos estimations. Il ne s'agit que d'une faible proportion, soit environ 3 % des sociétés privées sous contrôle canadien.
Nous apportons des changements pour éliminer les avantages fiscaux dont seuls les particuliers fortunés qui ont recours aux services de comptables peuvent se prévaloir. Nous avons écoutés des propriétaires des petites entreprises, des professionnels, des agriculteurs et des pêcheurs, et nous allons donner suite à ce que nous avons entendu pour éviter des conséquences imprévues ou non désirées.
Cette simplification de la proposition répond aux préoccupations que nous avons entendues pendant les consultations, et selon lesquelles notre proposition initiale était trop complexe et suscitait une incertitude chez les membres de la famille.
Nous avons également entendu les préoccupations des entreprises familiales, surtout les exploitations agricoles et de pêche, relativement à nos propositions visant à limiter l'accès à l'exonération cumulative des gains en capital. Compte tenu de la rétroaction que nous avons reçue des Canadiens, nous n'adopterons pas pour l'instant des mesures qui restreindraient l'admissibilité à cette exonération cumulative. Nous continuons également d'examiner attentivement toutes les observations que le gouvernement a reçues.
[Traduction]
Outre la baisse d'impôt pour la classe moyenne et l'Allocation canadienne pour enfants dont j'ai parlé tantôt, j'aimerais souligner d'autres grandes réalisations du gouvernement en vue d'appuyer les Canadiens de la classe moyenne.
[Français]
À titre d'exemple, au cours des deux dernières années, le gouvernement a également fait du transport des gens et des biens une priorité en effectuant des investissements historiques dans nos infrastructures. Le gouvernement a effectué des investissements à long terme dans notre infrastructure parce qu'il estime que cela était capital pour l'avenir de notre pays et de notre économie. C'est pourquoi, dans notre premier budget, nous avons prévu un investissement de 11,9 milliards de dollars sur cinq ans pour appuyer les transports en commun, l'infrastructure verte et l'infrastructure sociale.
De plus, dans l'Énoncé économique de l'automne 2016, nous avons annoncé que 81,2 milliards de dollars additionnels seraient consacrés aux infrastructures essentielles au cours d'une période de 11 ans. Ces fonds vont soutenir le transport en commun, l'infrastructure verte, l'infrastructure sociale, le transport à l'appui du commerce, les communautés rurales et nordiques du pays et les villes intelligentes. Ce sont des investissements qui améliorent la manière dont les Canadiens vivent, se déplacent et travaillent.
Ces investissements dans le transport en commun vont permettre aux Canadiens de profiter de déplacements plus rapides, d'une réduction de la pollution de l'air, d'un accès à plus d'emplois bien rémunérés et d'une croissance économique plus forte. Ces investissements tiennent compte de l'engagement des Canadiens les uns envers les autres ainsi qu'envers les générations futures.
À l'avenir, nous aurons encore plus de travail à faire. Une partie de ce travail consistera à effectuer des changements pour mettre en place un système fiscal plus équitable qui profite à tous les Canadiens, qui va permettre aux propriétaires de petites entreprises qui travaillent fort de voir leurs efforts récompensés et qui va permettre aux grandes entreprises de se développer, de créer des emplois et de contribuer à la croissance de notre pays.
L'annonce faite hier signifie davantage de soutien pour les petites et moyennes entreprises. Alors que la croissance est au rendez-vous, les Canadiens ont besoin de partager les fruits de la croissance, et ils le méritent.
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec ma collègue la députée de . Cela me semble être une excellente idée.
[Traduction]
C’est avec un certain intérêt et, je suppose, presque avec regret, que j’ai pris connaissance de la motion présentée aujourd’hui par les conservateurs pour la journée de l’opposition. Je regrette seulement que nous ayons à consacrer une journée de séance pour demander quelque chose qui devrait évidemment être complètement public. Je regrette que nous ayons à en saisir le Parlement, à mettre aux voix la motion et à demander à l’un des plus hauts titulaires de charge publique du pays d’être ouvert et transparent à l’égard de ce qui est perçu, je dirais, comme un véritable risque de conflit d’intérêts au sein de son ministère.
Je ne serais pas surpris de voir le ministre rendre publics d’ici la fin de la journée tous les documents en question. Cela permettrait de régler toute une série de problèmes que présente la situation actuelle, qui est tout à fait inhabituelle. Je ne suis pas sûr d’avoir jamais vu une telle motion présentée lors d'une journée de l’opposition. Je ne suis pas sûr d’avoir jamais vu un ministre des Finances se mettre dans une situation aussi désastreuse que la sienne et ce, entièrement par sa faute.
Cela me ramène à la déclaration du dans laquelle il exprime en ces termes son dévouement à l’égard des Canadiens:
Un gouvernement transparent est un bon gouvernement. Si nous voulons que les Canadiens et les Canadiennes aient confiance en leur gouvernement, nous avons besoin d'un gouvernement qui fait confiance aux Canadiens.
Il me semble évident que, si le gouvernement souhaite qu'on lui fasse confiance, il doit lui aussi faire confiance aux Canadiens. Pour qu'il gagne la confiance des Canadiens, le devrait pouvoir leur dire qu'il se comporte de manière éthique et d'une façon qui ne profite ni à lui ni à sa famille et qui ne les enrichit pas, si c'est bel et bien le cas.
Le comportement du nous préoccupe pour plusieurs raisons, mais, tout d'abord, j'aimerais dresser un tableau de la situation.
Il y a près de deux ans, le 28 octobre 2015, le quotidien The Globe and Mail a publié un article au sujet de l'entrée en fonction du dans lequel il est dit que, aux termes de la Loi sur les conflits d'intérêts, on s'attend à ce que le ministre des Finances vende ses actifs ou qu'il les place dans une fiducie sans droit de regard.
Avant d'accéder à la vie publique, le exploitait avec beaucoup de succès la société Morneau Shepell. Il possédait des actions d'une valeur d'environ 43 millions de dollars. Enfin, c'est ce qu'on pense, mais on ne le sait pas vraiment. On lui a demandé à 14 ou 15 reprises s'il possède toujours ces actions et s'il joue un rôle actif dans la société. À chaque fois, il a refusé de répondre à la question.
Hier, lors d'une conférence de presse avec le , il y a eu un moment très pénible où la presse a posé une question directe au à laquelle seul le ministre des Finances pouvait répondre. Alors qu'il s'avançait vers le microphone pour répondre à la question, pour rendre des comptes aux Canadiens, comme le premier ministre l'a exigé dans ses ordres à l'intention des membres du Cabinet, le premier ministre a déclaré qu'il allait répondre aux questions. Le ministre des Finances a dû faire un pas en arrière, et on a pu l'entendre dire: « C'est lui le patron. » La question qu'on peut se poser relativement à cette situation est à savoir si le premier ministre fait confiance au ministre des Finances.
Le a manifestement perdu une grande partie de la confiance des Canadiens, particulièrement dans le secteur des petites entreprises, et surtout auprès des Canadiens qui sont attentifs et qui se rendent compte qu'il possède une villa privée en France, qu'il l'a mise à l'abri derrière une société privée pour éviter d'avoir à payer de l'impôt s'il venait à la transmettre un jour à ses enfants tout en proposant une mesure législative qui empêcherait les agriculteurs de transmettre de la même façon leur ferme à leurs enfants. C'est incroyablement paradoxal. Le ministre des Finances a utilisé le régime fiscal de façon à mettre à l'abri de l'impôt sa villa privée en Provence tout en proposant des politiques qui empêcheraient un agriculteur de vendre sa ferme à ses enfants.
On y voit quelqu'un qui est manifestement coupé de la réalité, mais, ensuite, on pense à la question de l'éthique. Nous avons soulevé cette préoccupation plus tôt aujourd'hui. En fin de soirée hier, j'ai écrit à la commissaire à l'éthique pour lui demander d'entamer une deuxième enquête sur les actions du . Cette situation est tout à fait regrettable, car il y a deux ans, dans le cadre d'une entrevue, le ministre des Finances avait dit ceci:
J'imagine que tous mes actifs seront placés dans une fiducie sans droit de regard.
J'ai déjà communiqué avec la commissaire à l'éthique à ce sujet.
Comme la plupart des Canadiens, je l'ai cru. Pourquoi? Parce que c'était tout naturellement ce qu'il devait faire. Les conflits d'intérêt possibles sont évidents, surtout dans le cas d'un ministre des Finances. Si un ministre des Finances possède des actifs, des parts dont la valeur s'élève à des millions de dollars dans une société qui s'occupe de questions financières, il ne peut tout simplement pas maintenir sa participation dans cette société. Il doit vendre ses parts ou les placer dans une fiducie sans droit de regard, ce qui l'empêche d'intervenir dans l'administration des actifs en question. À ma connaissance, c'est ce que les ministres des Finances ont toujours fait.
Pourquoi le est-il spécial? Voilà une façon de le décrire. La situation est sans précédent. Je n'ai jamais vu un ministre des Finances se mettre dans une situation qui créait non seulement une telle perception, mais aussi un conflit d'intérêts réel avec ses fonctions.
Prenons un exemple. Il ne s'agit pas seulement du budget, de la réglementation des banques, de la tentative d'orienter l'économie et de l'effet que ces mesures pourraient avoir sur ses avoirs personnels. Un exemple précis est le projet de loi parrainé par le ministre des Finances et dont il a fait la promotion au Parlement. Il s'agit du projet de loi , qui modifie la façon dont fonctionnent les pensions au Canada et mène à l'option des régimes à prestations cibles, comme on les appelle. Il s'agit d'une transition d'un régime à un autre. Le Nouveau-Brunswick a adopté cette mesure. Qui était le consultant principal du Nouveau-Brunswick lorsque la province a fait la transition de son régime de pensions à un régime à prestations cibles? C'était Morneau Shepell. C'est intéressant. Lorsque le ministre des Finances était à la tête de Morneau Shepell, il a préconisé les régimes à prestations cibles, qui sont des types précis de régimes d'assurance. Puisque son entreprise a travaillé sur la question et en a tiré des profits, il a également réalisé des profits.
Il est ensuite devenu ministre des Finances, sans se départir de ses actions dans l'entreprise, et a fait la promotion d'un projet de loi qui allait aider cette même entreprise, celle dans laquelle il détient toujours des actions, celle qui lui permet de tirer des profits. C'est renversant. Si ce n'est pas la définition même du conflit d'intérêts, je ne sais pas ce que c'est. À l'avenir, lorsque les étudiants en politique parcourront le manuel des termes politiques au Canada, ils verront le terme « conflit d'intérêts » accompagné d'une photo du ministre des Finances. C'est du jamais vu: pas de fiducie sans droit de regard, pas de vente de ses actions dans l'entreprise, juste un ministre des Finances qui se place en plein milieu d'un conflit d'intérêts. Nous avons écrit au ministre.
Permettez-moi de lire une autre citation. Voici une déclaration provenant du Cabinet du premier ministre, faite il y a deux ans:
Notre plan pour un gouvernement ouvert et responsable nous permettra de moderniser le fonctionnement du gouvernement canadien afin qu’il reflète davantage les valeurs et les attentes des Canadiens. Ce plan repose sur une idée simple: un gouvernement ouvert est un bon gouvernement. Si l’on veut que les Canadiens fassent confiance à notre gouvernement, nous devons faire confiance aux Canadiens. Et nous ne pourrons réussir à mettre en œuvre notre plan que si nous gagnons et maintenons cette confiance.
Voici la partie intéressante, sortie de la bouche du en personne.
Pour mériter la confiance des Canadiens, nous devons toujours faire preuve d’intégrité. Il ne s’agit pas simplement d’adopter les règles adéquates, ou de voir à ce que l’on observe les exigences techniques de ces règles. En tant que ministres, vous devez, ainsi que votre personnel, respecter les normes les plus élevées d’honnêteté et d’impartialité. En outre, la façon dont vous menez vos devoirs officiels et vos affaires personnelles doit pouvoir résister à l’examen public le plus minutieux.
Le dernier passage semble tout à fait pertinent aujourd'hui, n'est-ce pas? Le ministre des Finances a-t-il vendu les actions qu'il avait dans Morneau Shepell? Nous lui avons posé la question 14 fois. Il a toujours refusé de répondre. Détient-il encore ces actions? Nous ne le savons pas. A-t-il défendu un projet de loi qui aurait pour effet de hausser la valeur de ces actions? Oui, tout à fait.
Il n'est pas particulièrement plaisant de constater que la crédibilité du gouvernement et la confiance que les Canadiens doivent pouvoir avoir envers leur gouvernement sont encore une fois compromises. Dieu sait que le Parlement a déjà subi plusieurs coups, qu'il s'agisse des scandales ayant éclaboussé le Sénat ou des autres scandales d'ordre personnel. Depuis que je siège au Parlement — bien que 14 ans, ce soit tout de même assez bref —, je n'ai jamais vu un cas aussi manifeste de conflit d'intérêts ou d'apparence de conflit d'intérêts.
La seule façon de dissiper les soupçons qui pèsent actuellement sur le , c'est qu'il divulgue toute l'information, qu'il respecte les documents qu'il a signés et les promesses qu'il a faites aux Canadiens lorsqu'il a été nommé au Cabinet, qu'il fasse ce qu'il a lui-même déclaré, quand il a dit que tous ses avoirs allaient sans doute être déposés dans une fiducie sans droit de regard et qu'il avait déjà communiqué avec la commissaire à l'éthique à ce sujet et qu'il suive le principe énoncé par le , lorsque celui-ci dit: Si nous voulons que les Canadiens et les Canadiennes aient confiance en leur gouvernement, nous avons besoin d'un gouvernement qui fait confiance aux Canadiens. »
Le ministre des Finances se trouve dans de beaux draps. Je ne sais pas comment il va s'en sortir. Ce sera extrêmement difficile. Je ne sais pas comment il arrive à faire son travail en ce moment. Les distractions au travail nous empêchent parfois de bien remplir nos obligations. Les Canadiens ont besoin qu'il soit bon dans ce qu'il fait. Les Canadiens ont besoin qu'il se concentre sur ce qu'il a à faire. Les Canadiens ont besoin qu'il soit honnête et cohérent, qu'il obéisse aux normes d'éthiques les plus rigoureuses et soit de la plus grande intégrité. Je ne suis pas certain que c'est le cas aujourd'hui.
:
Monsieur le Président, tout d'abord, j'aimerais remercier mon collègue le député de de l'excellent travail qu'il fait avec énergie et au pied levé au Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. Il fait valoir les enjeux qui lui tiennent à coeur autant à la Chambre qu'à l'extérieur, auprès de tous les Canadiens et toutes les Canadiennes.
Encore une fois, nous avons devant nous des questions d'éthique d'envergure qui impliquent ce gouvernement. Depuis deux ans, on a débattu plusieurs scandales à la Chambre, et même à l'extérieur, devant tous les médias. Les libéraux ont démontré que le gouvernement n'a rien de transparent. En 2015, lors de la campagne électorale, ils annonçaient un nouveau vent, de nouvelles couleurs et de la transparence partout. Or si nous sommes en train de débattre cette motion des conservateurs aujourd'hui, c'est parce qu'il y a sûrement eu un manque d'éthique. Nous tentons de faire la lumière là-dessus aujourd'hui.
On parle d'un enjeu dont j'aurais bien aimé ne pas discuter, car ce n'est pas pour cette raison que j'ai décidé de poser ma candidature aux élections en 2014 dans ma fabuleuse circonscription, Jonquière. Nous avons été élus pour représenter et servir les intérêts des Canadiens et des Canadiennes et non ceux d'une classe privilégiée spécifique. S'il s'avère que l'entreprise familiale du profite de l'adoption des changements proposés dans le document Planification fiscale au moyen de sociétés privées, nous devons en conclure que nous avons devant nous un problème grave d'éthique et de transparence.
Comment se fait-il que ce gouvernement, tout comme le gouvernement précédent, ne soit pas capable d'être transparent et d'agir de façon éthique envers tous les Canadiens et tous les Canadiennes? On parle souvent de cynisme à l'égard des politiciens et de la politique en général. Lors de ma campagne électorale, en 2015, je n'incitais pas les gens à voter pour moi, j'incitais tout simplement les gens à aller voter et à s'exprimer. Dans plusieurs pays, les gens risquent leur vie pour aller voter. Il est donc déplorable qu'ici, dans une démocratie, on doive inciter les gens à aller voter. Comme on le voit au Québec présentement, alors que des élections municipales ont lieu, il y a des publicités pour inciter les gens à voter.
Alors, encore une fois, pourquoi y a-t-il des éléments à la Chambre des communes qui ne font qu'augmenter le cynisme au sein de la population et ce sentiment de non-transparence et de malhonnêteté?
Je veux revenir sur la raison pour laquelle je me suis présentée en politique, car ce n'était vraiment pas pour mon enrichissement personnel. Je me plais à dire que j'ai été factrice dans le passé. Pendant plus de 15 ans, j'ai fait la livraison du courrier toute la semaine. J'étais très heureuse de faire ce que je faisais, car je donnais un service à la population. Lorsque j'ai décidé de présenter ma candidature, c'était justement pour continuer de donner un service. C'est souvent cela qu'on oublie, en tant que députés. On parle beaucoup de chiffres et de changements, mais on oublie tous les petits miracles que chaque député de la Chambre peut faire chaque jour.
Il arrive que des personnes désespérées viennent nous voir, comme cela m'est arrivé cet été. Cela faisait plus de deux mois qu'un homme avait de la difficulté à obtenir des prestations de l'assurance-emploi. Il ne savait plus où aller et c'était la première fois que cela lui arrivait. Il est donc venu à notre bureau, dans Jonquière. Nous l'avons accueilli et nous lui avons fourni des services et des explications. Nous sommes même allés chercher de l'aide supplémentaire pour lui, grâce aux fabuleux organismes communautaires de Jonquière. Voilà notre but ultime en tant que députés. C'est ainsi que nous devrions toujours penser, nous tous à la Chambre. Il ne s'agit pas de nous enrichir, mais d'être au service de tous les Canadiens et de tous les Canadiennes.
Puisque je parlais de mon élection et de mes engagements, je veux ajouter que dès que j'ai mis les pieds ici, à Ottawa, j'ai eu une rencontre au Bureau du commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique. On m'a remis un document que je devais remplir et qui contenait des explications. Je ne viens pas d'une famille fortunée; je suis riche de par l'amour de mes parents et toutes les valeurs familiales qu'ils m'ont transmises. C'est cela que je vais transmettre à mes enfants, et je crois que c'est la plus belle richesse que nous avons.
Je me plais aussi à dire que cela fait 12 ans que je suis propriétaire d'une merveilleuse petite maison. C'est ma fierté. Je trouvais cela bizarre, au début, lorsque la commissaire m'a expliqué que je devais mettre le peu d'avoirs que j'avais sur papier.
La réflexion n'a pas été longue pour moi, parce que j'ai rapidement compris que j'étais dans la cour des grands. À la Chambre des communes, nous venons de différents secteurs. Certains sont moins fortunés, d'autres plus fortunés. Certains possèdent plusieurs propriétés ou plusieurs entreprises. C'est là que j'ai compris l'importance de déclarer ses avoirs et d'être transparente sur le plan éthique. Même si je ne possédais pas beaucoup de choses, je me suis dit que c'était important, autant pour moi que pour tous ceux et celles que nous représentons, et pour tous les Canadiens et Canadiennes. Ce n'est pas compliqué de remplir des formulaires et d'être transparents au départ lorsqu'on n'a rien à cacher.
Cela m'amène à parler du gouvernement en place. Nous avons vu que ce n'est pas la première fois que ce gouvernement vise à avantager des compagnies, comme celle du , Morneau Shepell. Comme mon collègue l'a dit précédemment dans son discours, le projet de loi pourrait avantager ces compagnies et avantager directement le ministre des Finances.
Certains experts ont aussi soulevé que la réforme fiscale du ministre des Finances pourrait avoir des avantages financiers, comme je le mentionnais, pour Morneau Shepell, puisqu'elle forcerait des docteurs et d'autres propriétaires de PME à acheter des régimes de retraite privés. La réforme fiscale et tous les soupçons de conflits d'intérêts entourant le ministre des Finances depuis son élection sont un autre bon exemple du fait que le gouvernement libéral travaille pour ses intérêts et ceux de ses amis. Il ne travaille que pour lui-même.
On nous martèle que la classe moyenne est importante, mais je me demande bien si ces gens savent en quoi consiste exactement la classe moyenne. Est-ce que c'est une classe moyenne dans leur compte de banque? Est-ce que c'est une classe moyenne dans leur fortune? La vraie classe moyenne, je la vis tous les jours, et je considère que mon entourage en fait partie. J'aide beaucoup de personnes autour de moi. Nous en discutons et nous le vivons tous les jours. En tant que députés, c'est important de rester connectés à notre réalité. On ne ressent pas cela du côté du présent gouvernement. On ne doit jamais rester en fonction en tant que député tout en ayant des intérêts personnels.
Je vais me permettre de conclure, car le temps passe très rapidement. J'aurais eu beaucoup de choses à dire. Nous avons parlé de la réforme fiscale et nous avons parlé d'aider nos PME. Nous voyons que le gouvernement ne s'est pas non plus attaqué directement aux paradis fiscaux. Plusieurs déclarations ont été faites dernièrement concernant des placements dans les Bahamas. Pourquoi le gouvernement libéral ne veut-il pas s'attaquer directement aux paradis fiscaux? Il s'attaque aux petits poissons mais pas aux plus gros. Est-ce que c'est parce que c'est trop compliqué, que ce serait trop difficile? C'est plus facile d'aller chercher les petits travailleurs, soit ceux et celles qui sont dans la classe moyenne.
Lorsque je me suis présentée comme députée, c'était pour représenter mes concitoyens et concitoyennes de la circonscription de Jonquière, pour leur donner une voix et pour aider ma communauté à aller de l'avant. Je n'ai jamais pensé à me présenter pour des intérêts personnels ou pour m'enrichir. Je crois que ce devrait être le cas pour tous ceux et celles qui sont ici, à la Chambre. J'ai comme conviction profonde qu'il est possible de faire de la politique de manière éthique et transparente. Je trouve immensément dommage de voir que le a manqué à sa parole en disant tout haut qu'il allait mettre ses intérêts dans une fiducie sans droit de regard, alors qu'au final, il n'a rien fait de cela. C'est même pire: il a présenté un projet de loi pour s'enrichir. Ce genre d'agissement est décevant.
Encore une fois, je ne peux pas croire que nous soyons obligés de perdre notre temps à régler des questions éthiques à la Chambre, alors que nous avons été élus pour servir le peuple et non servir les intérêts de quelques privilégiés.
:
Monsieur le Président, je suis très heureux de participer à ce débat aujourd'hui. C'est un débat qui va donner l'occasion au gouvernement de se refaire une image et une crédibilité en matière de finances publiques. En effet, nous demandons tout simplement au gouvernement que le rende publics les documents pertinents liés à ses possessions personnelles qui peuvent avoir un impact direct sur la gestion de son ministère, le ministère des Finances.
Je ne serai pas le seul à m'exprimer là-dessus, puisque je vais partager mon temps de parole avec le collègue député de tout à l'heure.
D'entrée de jeu, je tiens à dire tout le respect et l'admiration que j'ai pour l'individu qui est le . Je le respecte parce que lorsqu'un homme de cette trempe s'engage en politique, c'est toute la classe politique qui y gagne. Cela me fait plaisir de répéter qu'il faut que nous ayons des standards très élevés, et particulièrement lorsqu'on est ministre des Finances, parce que c'est le ministère clé de l'économie canadienne.
Cependant, lorsque le ministre des Finances est propriétaire d'une entreprise familiale qui est cotée en Bourse, qui vaut 1 milliard de dollars, et qui est en interaction directe avec chacune des décisions prises par le ministre des Finances, il va de soi qu'il faut être plus blanc que blanc.
Malheureusement, au cours des dernières semaines, c'est exactement le contraire qui se passe. Je ne me souviens pas, mais c'est sûrement déjà arrivé, d'un ministre des Finances à l'autorité aussi égratignée et aussi égrenée, et ce, même par le . J'y reviendrai plus tard.
Il y a trois semaines, le député de , ici même à la Chambre des communes, a déposé un document qui démontre que l'entreprise du , Morneau Shepell, possède une entreprise conjointe située à la Barbade qui est, nous le savons, un paradis fiscal pour les investisseurs. Déjà là, c'est un problème majeur, et c'est pour cette raison que nous souhaitons que le ministre des Finances fasse la lumière là-dessus.
De plus, il est malheureux de constater que le ministre des Finances a oublié de dévoiler pendant deux ans que son entreprise était propriétaire d'une entreprise qui, elle, possédait une villa en Provence. Chacun a ses propriétés, et je comprends que lorsqu'on a beaucoup de sous, on peut avoir des propriétés à gauche et à droite. Cependant, avoir oublié qu'on a une villa en Provence, c'est un peu suspect, c'est le moins qu'on puisse dire.
Je tiens quand même à souligner que c'est peut-être là, dans sa villa en Provence, que le pratique son excellent français. Je le dis sans ironie, car je félicite sincèrement le ministre pour la qualité de son français.
De plus, CBC nous a appris que c'est uniquement parce qu'il a talonné le que celui-ci a finalement avoué qu'il avait oublié de parler de sa villa. Le Globe and Mail nous a aussi appris, et c'est le coeur du débat aujourd'hui, que malgré le fait que le ministre des Finances soit propriétaire et actionnaire d'une entreprise qui vaut des dizaines de millions de dollars, ses propriétés et ses actifs n'ont pas été mis dans un fonds sans droit de regard.
C'est malheureux, car cela aurait permis à tout le monde d'avoir l'heure juste et surtout au ministre d'agir les mains déliées. Ce n'est pas un défaut d'avoir réussi en affaires, ce n'est pas un défaut non plus d'avoir fait fructifier l'héritage de son père, comme l'a fait le ministre. Ce n'est surtout pas un défaut d'avoir réussi et de vouloir s'investir en politique, bien au contraire. Encore faut-il le faire selon les règles d'éthique auxquelles nous devons nous soumettre et même d'aller au-delà de ces règles d'éthique.
C'est ce que nous demandons au aujourd'hui par le biais de notre motion. En effet, nous demandons qu'il dépose tous les documents, afin que nous ayons l'heure juste à ce sujet.
Comme je le mentionnais, il y a trois éléments qui égratignent l'autorité morale du : la question de son entreprise à la Barbade qui est un abri et un paradis fiscal; le fait d'avoir oublié sa villa en Provence; et finalement, le fait de ne pas avoir mis ses avoirs dans un fonds sans droit de regard, ce qui aurait été la solution la plus simple et la plus efficace.
Tout cela n'est rien comparé à l'attaque frontale que le ministre des Finances a mené au cours des derniers mois contre les petits entrepreneurs. Rappelons qu'il a lancé, en plein été, le 18 juillet, alors qu'il faisait beau et chaud et que la moitié du Canada était en congé, une consultation de 75 jours à peine pour revoir le taux d'imposition et les taxes concernant les petites entreprises.
Quand on lance ce type de consultation en plein été, c'est soit parce qu'on a son idée de faite, soit parce qu'on n'a pas envie d'entendre les Canadiens. Heureusement que les Canadiens d'un océan à l'autre se sont levés pour dire que cela n'avait pas d'allure. Heureusement qu'ici à la Chambre des communes, l'opposition officielle a posé toutes les questions possibles et impossibles au gouvernement pour lui dire que cela n'avait pas de bons sens.
On se souvient que, sur les 120 questions de la première semaine que l'opposition officielle peut poser, plus de 110 ont porté sur cet enjeu. Nous avons pris l'affaire au sérieux parce que cette attaque frontale n'avait pas de bons sens. On voulait taxer davantage les petites entreprises qui veulent vendre à la génération suivante, ce qui est un non-sens absolu. Le gouvernement en place voulait taxer davantage les entrepreneurs qui mettent de l'argent de côté. Dans l'entreprise privée, l'argent de côté, cela sert pour les mauvaises années, cela sert à donner des bonis, à investir dans l'équipement, et cela sert aussi au fonds de pension de l'entrepreneur. Le gouvernement voulait les taxer davantage, et c'est sans parler non plus du fractionnement du revenu.
Ce sont trois attaques directes sur nos entrepreneurs qui n'avaient pas de bons sens. Hier le ministre a eu peu de temps pour répondre aux questions, car le ne voulait pas qu'il réponde. Le ministre annoncé hier quelque chose, qui, semble-t-il, était la meilleure chose depuis l'invention du pain tranché. Il a affirmé, tout fier de le dire, que le gouvernement allait baisser l'impôt pour les entrepreneurs, les entreprises, les PME, à 9 %. Fantastique!
Halte! Dois-je rappeler que c'était une promesse que les libéraux avaient faite, qu'ils avaient rompue, et qu'ils reprennent finalement maintenant? Pourquoi avaient-ils rompue cette promesse? C'est parce que notre gouvernement, lors du budget de 2015, avait inscrit dans la loi qu'il fallait baisser le taux d'imposition, qui était à 11 % à l'époque, à 9 %. Quelle a été la première action du gouvernement en place dans son budget en 2016 par rapport aux petites entreprises? Ce fut d'abolir l'obligation de baisser cela à 9 %. Pourtant, il s'était engagé à le faire. C'est terrible. On promet une chose, on abolit la promesse et après on revient comme si on avait réinventé la roue. Les Canadiens ne sont pas dupes. Ils ont constaté que cela n'avait pas de bon sens.
Dois-je rappeler que, malheureusement, dans cette situation, quand l'attaque frontale du gouvernement a été faite sur les petites entreprises, comme par hasard, les deux entreprises personnelles du premier ministre n'étaient pas touchées par les changements que voulait imposer le gouvernement libéral? C'est incroyable. De plus le a sculpté des demandes pour taxer davantages les petites entreprises, qui, comme par hasard, n'affectaient pas son entreprise familiale. C'est tout à fait inacceptable et c'est ce qui génère le cynisme en politique.
Je rappelle aussi que le gouvernement actuel s'est fait élire en promettant de touts petits déficits, alors qu'ils sont 80 % plus élevés que ce qu'il avait promis. On avait promis un retour à l'équilibre budgétaire en 2019, et aujourd'hui, on n'a même pas idée de quand le gouvernement va retourner à l'équilibre budgétaire. C'est tout à fait inacceptable et c'est pour cela qu'il faut gronder sévèrement ce gouvernement qui dépense, dépense, dépense, n'a aucun contrôle des fonds publics et ne sait pas comment les gérer convenablement.
En terminant, il est important que le ait l'autorité nécessaire pour accomplir ses fonctions puisqu'il est l'architecte de la base économique du Canada et qu'il est le ministre le plus important. Je ne veux rien enlever à personne, mais il s'agit du ministre le plus important au sein d'un Cabinet. C'est pour cela, que sous l'égide du très honorable Stephen Harper, l'honorable ministre des Finances de l'époque, Jim Flaherty, travaillait main dans la main avec le premier ministre. Ce fut la même chose également pour l'honorable Joe Oliver.
Le actuel méprise publiquement son propre ministre des Finances. De mémoire, jamais je n'ai vu un premier ministre être aussi arrogant, suffisant et méprisant envers son ministre des Finances. Hier, en pleine période des questions avec les journalistes, en Ontario, le premier ministre a dit, et je cite:
[Traduction]
Posez la question au . Vous avez la chance de l'avoir devant devant vous. Posez-lui la question.
C'est la première fois que j'entends quelque chose comme cela. Où est Dieu?
[Français]
C'est absolument incroyable. Sans vouloir faire de politique partisane, même dans les pires années du premier ministre Jean Chrétien et de son ministre des Finances Paul Martin alors qu'ils se haïssaient mutuellement, jamais Jean Chrétien n'aurait méprisé autant son ministre des Finances. Il en va de l'autorité du ministre des finances. Nous sommes au Canada. Le Canada est un pays fort, un pays fier, qui doit être dirigé par un premier ministre fort et un ministre des Finances fort. Quand le premier ministre mine l'autorité du ministre des Finances, il mine l'autorité de tout le Canada.
:
Monsieur le Président, c'est vraiment un honneur pour moi de prendre la parole dans cette enceinte sur cette question très importante. Je remercie mon collègue qui vient de prendre la parole pour sa ténacité dans la défense des Canadiens. C'est tout un honneur d'appartenir au Parti conservateur du Canada et de pouvoir revendiquer sa tradition de défense des contribuables canadiens.
Au fil des ans, lorsque les Canadiens ont jugé qu'il leur fallait élire un parti qui pense que tout lui est dû, comme le Parti libéral, il en a résulté un énorme gâchis. Le Canada est encore une fois parti dans cette direction. Nous sommes prêts et déterminés à faire le ménage dans le gâchis que les libéraux sont en train de nous laisser.
Je suis particulièrement honoré de pouvoir répéter à la Chambre ce que m'a dit mon comité consultatif jeunesse. J'ai informé les jeunes de ma circonscription, Langley—Aldergrove, que je voulais réunir une fois par mois un comité consultatif afin de discuter avec les jeunes des questions qui leur sont importantes. Nous avons tenu deux réunions. La première portait sur la marijuana. Ces jeunes sont en 12e année ou à l'université, où ils font des études de premier cycle. Ils font preuve d'une grande maturité et de beaucoup de sagesse. Ils sont éveillés et désireux d'échanger. Ce fut intéressant d'entendre leur point de vue. Le comité consultatif est non partisan. On y trouve des opinions diverses. Au sujet de la marijuana, il y avait un consensus dans le groupe pour dire que le gouvernement allait trop vite et qu'il devait prendre le temps d'éduquer la population et d'écouter les conseils des commissions de police du pays. Le gouvernement doit ralentir sa marche. Beaucoup se disent favorables à la légalisation de la marijuana, mais pas comme le gouvernement libéral est en train de le faire. Il va trop vite. Il semble tenir à sa date artificielle du 1er juillet de l'année prochaine, pour que tout le monde puisse commencer à fumer le jour de la fête du Canada. L'approche du gouvernement concernant la marijuana inquiète beaucoup le groupe.
Je leur ai demandé de quel sujet ils souhaiteraient parler ensuite. Du nouvel impôt que le gouvernement veut imposer aux petites entreprises canadiennes, ont-ils répondu. J'ai trouvé cela fascinant. Nous nous sommes rencontrés samedi dernier dans la matinée et avons eu une autre réunion vraiment bonne d'une heure à une heure et demie environ. Certains jeunes sont arrivés à la réunion avec l'idée que, peut-être, le gouvernement avait raison et que certains Canadiens ne paient pas leur juste part d'impôt. Les documents qu'ils ont reçus en vue de la réunion, de nature générale, étaient consultables par tous les Canadiens. La plupart de ces documents étaient non partisans et certains ne l'étaient pas.
La plus grande partie des participants qui se sont présentés pensant que le gouvernement avait raison sont repartis avec un point de vue diamétralement opposé, c'est-à-dire en estimant que le gouvernement a tort. Ils sont choqués par l'approche qu'il adopte et considèrent honteux qu'il traite les travailleurs canadiens de fraudeurs fiscaux. Ils estiment aussi que le gouvernement devrait ralentir le processus. Tous les députés libéraux se sont fait dire une chose: il faut poursuivre les consultations. Le Parti libéral a mené des consultations durant l'été, de la mi-juillet jusqu'au début d'octobre. Or, ces deux mois et demi correspondent au temps des vacances et les séances de consultations étaient souvent tenues en milieu de semaine, vers trois heures de l'après-midi, soit à un moment où les gens sont encore au travail. Malgré le fait que les Canadiens étaient soit en vacances, soit au travail, les libéraux ont continué à procéder de la sorte.
Les libéraux se sont fait dire à maintes reprises qu'il fallait poursuivre les consultations en raison de la grogne populaire. Selon eux, les Canadiens et les sociétés comprennent mal les propositions. Pour éviter d'accroître cette confusion, ils mettent fin aux consultations et présentent un projet de loi.
Le comité consultatif des jeunes estime qu'il faut continuer le processus et tenir d'autres séances de consultations. Je suis très fier et heureux de communiquer les points de vue dont m'a fait part ce groupe de jeunes très avisés samedi dernier.
Aujourd'hui nous débattons d'une motion de l'opposition officielle de Sa Majesté. J'ai écouté le débat et les observations formulées jusqu'à présent, et je pense à Jim Flaherty, qui était ministre des Finances du gouvernement de Stephen Harper. Après sa nomination, M. Flaherty a très vite acquis la réputation d'être le meilleur ministre des Finances au monde.
Quel honneur d'avoir fait partie du gouvernement de l'époque. M. Flaherty méritait bel et bien ce titre. C'était un homme extrêmement brillant et intègre qui avait un excellent sens de l'humour. Les gens aimaient le côtoyer. Son départ prématuré en a attristé plus d'un. Il était considéré le meilleur ministre des Finances que le Canada ait probablement jamais connu. À l'époque, il était le meilleur au monde.
Pas plus tard qu'hier, alors que je regardais les nouvelles, j'ai entendu les questions des médias tandis que le gouvernement tentait d'apaiser les gens. À une conférence de presse, le gouvernement disait qu'il veille vraiment à l'intérêt des Canadiens, qu'il veut atteindre l'équité fiscale que c'est dans cette optique qu'il instaure ses réformes fiscales.
Les Canadiens ne le croient pas. Les médias ne le croient pas. Il y a un nuage qui plane au-dessus du . Comme on l'a souligné, le poste de ministre des Finances est extrêmement important. Au sein du gouvernement, c'est probablement le ministre des Finances qui a le plus de pouvoir. Il doit être au-dessus de tout reproche.
Je ne tiens vraiment pas à me lancer dans une attaque contre le ministre, parce que je ne connais pas ses intentions. Cependant, il incombe au gouvernement de s'assurer d'être irréprochable. C'est ce que le a promis. Il a promis que ses ministres et lui auraient une conduite exemplaire. Au cours des deux dernières années, la première moitié d'un mandat unique, ils ont affirmé qu'ils seraient au-dessus de tout reproche et qu'ils feraient preuve de transparence.
Nous avons de graves doutes quant à la feuille de route irréprochable du gouvernement. J'entends de nombreux Canadiens dire que le gouvernement continue de rompre ses promesses. Le taux d'imposition des petites entreprises devait être réduit. Le Parti conservateur l'avait prévu dans son programme, et des mesures auraient été prises immédiatement. Le gouvernement actuel est au pouvoir depuis deux ans, et voilà la situation dans laquelle nous nous trouvons. Le gouvernement est dans le pétrin. Les Canadiens sont très mécontents de la situation actuelle.
Le gouvernement annonce maintenant qu'il portera à 9 % le taux d'imposition des petites entreprises. Enfin, le taux passera à 10 %, puis, juste avant les élections, il sera fixé à 9 %. Ce n'est pas ce que veulent les Canadiens. On ne leur a pas dit la vérité tout au long du processus.
La motion dont nous sommes saisis vise à obtenir plus d'information. Qu'a déclaré le à la commissaire à l'éthique à compter de sa nomination jusqu'en juillet dernier, au lancement de la période de consultation? Cette information permettrait de déterminer si un avantage personnel a été délibérément recherché ou s'il y a un conflit d'intérêts. Quel est le motif du et du ministre des Finances?
J'ai entendu des Canadiens dire que ces deux personnes sont loin d'avoir vécu la vie des travailleurs du pays. Elles vivent du produit d'une fiducie. Elles détiennent des actifs de plusieurs millions de dollars. Elles ne sont pas comme vous et moi, monsieur le Président. Il ne s'agit pas de Canadiens ordinaires, mais de personnes extrêmement riches. On demande beaucoup de ceux qui reçoivent beaucoup.
La reddition de comptes est une promesse cruciale du . Il doit rendre des comptes, ce qu'il ne fait pas. Nous avons les mêmes attentes envers le , mais, jusqu'à maintenant, il ne les a pas respectées.
Le vote qui aura lieu plus tard sur cette motion sera très intéressant. Je me demande si les députés libéraux tiendront les promesses faites lors du discours du Trône au début de la présente législature quant à la transparence et à la responsabilité du gouvernement. Ce ne sont pas les qualités qui ressortent du leadership au sein du Cabinet présentement. Les députés libéraux exigeront-ils du et du qu'ils fassent preuve de transparence et qu'ils donnent à la Chambre tous les renseignements voulus pour assurer cette transparence?
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole pour défendre une personne d’une totale intégrité. Nous avons été témoins dans cette enceinte de beaucoup d’attaques contre le , mais nous avons appris aussi qu’il a collaboré avec le commissaire à l’intégrité et qu’il a été à tous égards plus que transparent. C’est donc avec plaisir que je vous parle aujourd’hui de ses réalisations et de ce qu’il fait actuellement, de concert avec le gouvernement, pour rendre la classe moyenne plus prospère.
Il est impossible d’améliorer la situation de la classe moyenne sans faire de changements. La planification fiscale et le recours aux sociétés privées figurent au nombre des changements à apporter pour assurer enfin l’équité du régime fiscal, un objectif que le s’emploie à atteindre depuis le début. Depuis notre arrivée au pouvoir, nous nous attachons à mettre ces changements en œuvre pour en faire profiter la classe moyenne et ceux qui travaillent d’arrache-pied pour joindre ses rangs. Les changements qui s’en viennent ne sont qu’une autre étape dans les mesures à prendre pour améliorer la situation de la classe moyenne, un objectif dont le ministre avait parlé comme candidat et qu’il poursuit maintenant comme ministre des Finances.
Nous avons agi dès que le Parlement a repris ses travaux, en décembre 2015, en abaissant les impôts de la classe moyenne, comme promis, et en augmentant ceux du 1 % le plus riche. Malheureusement, les conservateurs et les néo-démocrates ont voté contre nos mesures. La réduction fiscale consentie à la classe moyenne a profité à neuf millions de Canadiens, et nous en sommes extrêmement fiers.
Nous avons mis en place l'Allocation canadienne pour enfants, qui a permis de sortir des milliers d’enfants de la pauvreté, dont 16 000 dans ma circonscription, St. Catharines. Voilà une réalisation importante, dont l’un des architectes était, naturellement, le . Grâce à l’Allocation canadienne pour enfants, neuf familles sur dix obtiennent maintenant des prestations plus généreuses que sous le gouvernement précédent. Nous avons ainsi amélioré les prestations pour les enfants et réussi à cibler réellement les familles qui en ont le plus besoin.
Sous le leadership du ministre des Finances et avec la collaboration des provinces, le gouvernement actuel a élargi le Régime de pensions du Canada pour que les Canadiens profitent d’une sécurité financière après une vie entière de travail. Le régime que nous avons ainsi renforcé fournira plus d’argent aux Canadiens lorsqu’ils prendront leur retraite, ce qui leur permettra de se concentrer davantage sur ce qui est important: passer du temps avec leur famille.
Comme les députés peuvent le constater, ce que nous faisons et ce que fait le est on ne peut plus clair. Le principe directeur de justice et d’équité est essentiel et, de fait, il est au cœur même de notre plan pour améliorer la situation de la classe moyenne. Il est bien évident que, lorsque l’économie est favorable à la classe moyenne, tout le monde s’en porte mieux au pays.
Cela tombe à point nommé que nous ayons ce débat pendant la Semaine de la PME, alors parlons des petites entreprises. Nous savons que les petites entreprises constituent l’épine dorsale de notre économie Elles sont un des principaux moteurs de l’économie du Canada. Tout le monde à la Chambre est sûrement de cet avis. Les petites entreprises comptent pour 98 % du secteur des affaires et elles fournissent plus de 70 % des emplois du secteur privé. Conscients du rôle crucial que les petites entreprises jouent dans la croissance du Canada, notre gouvernement et, là encore, le interviennent pour aider les petites entreprises à croître, à investir et à créer de bons emplois, des emplois bien rémunérés.
Hier, le ministre des Finances de même que le et la ont annoncé que le gouvernement a l’intention d’abaisser l’impôt des petites entreprises à 10 % en 2018 et à 9 % en 2019. Ainsi, le taux d’imposition moyen fédéral-provincial-territorial combiné des petites entreprises sera abaissé de 14,4 % à 12,9 %; les Canadiens auront alors le taux d’imposition des petites entreprises de loin le plus bas des pays du G7 et ils viendront, à cet égard, au quatrième rang des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Les petits entrepreneurs pourront donc conserver une plus grande partie de leurs revenus pour réinvestir, accroître leurs chiffres d’affaires et créer de nouveaux emplois.
Le a également annoncé l’intention du gouvernement de donner suite à des propositions visant à corriger un système fiscal fondamentalement injuste pour la classe moyenne. Il a été très critiqué, mais il est l’un de ceux qui se battent au Canada et de ce côté-ci de la Chambre pour contrer des politiques injustes à l’égard de la classe moyenne et mettre en place un système qui lui soit favorable.
La fiscalité actuelle encourage les riches à se constituer en société pour profiter d’avantages financiers. Il faut mettre un frein à cela. En effet, des gens qui gagnent des centaines de milliers de dollars peuvent profiter d’un taux d’imposition inférieur à celui de travailleurs de la classe moyenne qui gagnent beaucoup moins. Ainsi, une personne qui gagne 300 000 $ par année peut économiser autant en impôts que ce qu’un Canadien moyen peut gagner en un an. C’est inacceptable, et notre gouvernement ainsi que le vont corriger la situation.
En juillet, le a lancé des consultations afin de connaître l’opinion des Canadiens sur les mesures à prendre pour corriger les choses et pour…
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Je vous remercie, monsieur le Président, de votre explication. Je remercie aussi mon collègue d'en face de son intervention.
Je connais le député de , le ministre des Finances, depuis quelques années maintenant. Quand je pense à l'intégrité et au dévouement à son travail dont un politicien et membre de la collectivité doit faire preuve dans la poursuite de sa carrière, le nom du ministre des Finances — dont je suis heureux de dire qu'il est un ami et que nous appartenons à la même équipe — me vient à l'esprit. Je connais son intégrité. Je connais les valeurs fondamentales qu'il défend. Je suis heureux de former équipe avec le ministre.
Pour en revenir aux commentaires que j'ai faits aujourd'hui à propos de la planification fiscale au moyen de sociétés privées, je dois dire que le gouvernement et moi-même en tant que particulier coopérons systématiquement avec tous les organismes gouvernementaux, dont le Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique, et ainsi de suite. Voilà ce que je voudrais répondre.
L'économie connaît une belle envolée. Le gouvernement a créé 112 000 emplois à temps plein, et ce, grâce aux politiques qu'il a mises en place.
On assiste à une reprise de la progression des salaires au pays. En septembre, nous avons vu une accélération de la hausse des salaires. C'est une bonne nouvelle pour les travailleurs canadiens et pour leurs familles. Il s’agit aussi d’une bonne nouvelle pour les gens que je représente. Cela a également un lien avec les politiques que nous avons mises en place et les consultations que nous avons menées et que nous continuons de mener en ce qui a trait à l’équité fiscale.
Notre gouvernement a jeté les bases de la croissance économique dès son arrivée au pouvoir. Nous avons commencé par réduire les impôts pour neuf millions de Canadiens de la classe moyenne, leur permettant de profiter de plus de 20 milliards de dollars d’allégements fiscaux. Nous avons aussi augmenté les impôts du centile le plus riche, ce qui était la chose à faire. Les personnes seules qui profitent des allégements fiscaux économisent en moyenne 330 $ par année et les couples, 540 $ en moyenne chaque année.
Notre gouvernement a aussi rendu les prestations pour enfants plus accessibles pour les Canadiens, grâce à un programme plus simple, libre d’impôt, qui prévoit le versement de 2 300 $ de plus en moyenne par année par famille. C’est une excellente chose qui, encore une fois, est liée aux mesures et aux politiques mises en place par notre . Je suis fier de participer à cela. Je suis fier de faire partie d’une équipe qui se préoccupe des enfants qui vivent actuellement dans la pauvreté, une équipe qui s’occupe des familles qui ont actuellement besoin d’un peu d’aide. C’est la raison d’être de notre parti, et un témoignage de l’intégrité du ministre des Finances.
Le député de en est venu à une entente avec ses collègues à l’échelle provinciale, en vue d’améliorer le Régime de pensions du Canada. Arrêtons-nous un instant pour y réfléchir et pensons aussi à l’ancien gouvernement. Pendant dix ans, ce dernier n’a rien fait au sujet du Régime de pensions du Canada. Le ministre des Finances a travaillé en collaboration avec les provinces, et des millions de Canadiens profiteront d’un Régime de pensions du Canada amélioré pour l’avenir.
Hier, nous avons annoncé la réduction du taux d’imposition des petites entreprises. Celui-ci passera de 11 % en 2015 à 10 % en 2018, puis à 9 % en 2019. Pour y arriver, il a fallu écouter ce qu’avaient à dire les Canadiens et les propriétaires de petites entreprises, dont de nombreux que je représente.
J’ai entendu beaucoup de commentaires ces dernières semaines. Je peux dire à mes électeurs et aux petites et grandes entreprises de ma circonscription qu’ils ont une voix ici à Ottawa, que leur gouvernement comprend leurs préoccupations. Chacun d’entre nous, comme député, est là pour faire entendre les préoccupations de ses électeurs à Ottawa. C’est ce à quoi nous nous sommes engagés. C’est le travail que nous devons faire.
Le gouvernement est à l’écoute.
Je suis fier de dire que nous avons réduit les impôts des petites entreprises, ce qui leur permettra d’économiser jusqu’à 7 500 $. Au cours des prochaines années, cela correspondra à un allégement fiscal d’environ 3 milliards de dollars. Cette mesure devrait être applaudie par tous les partis représentés à la Chambre.
Le a clairement exprimé son intention dans son annonce d’hier à Markham, et je suis tout à fait d’accord.
Pour appuyer ce changement, le gouvernement prendra des mesures pour que le statut de société privée sous contrôle canadien serve à aider les petites entreprises et non pas à réduire l’impôt des hauts salariés. Nous avons un régime fiscal qui encourage les riches à se constituer en société pour obtenir un avantage fiscal. Cela débouche sur une situation où une personne faisant des centaines de milliers de dollars arrive à obtenir un meilleur taux d’imposition qu’un travailleur de la classe moyenne qui gagne beaucoup moins. Ce n’est pas juste, et notre gouvernement va corriger l’anomalie.
Le 18 juillet, le a lancé une consultation, sous le titre « Planification fiscale au moyen de sociétés privées ». Nous avons recueilli beaucoup de commentaires.
J’ai consacré un grand nombre d’heures à analyser la proposition. Nous avons besoin de l’équité fiscale, et il faut bien faire les choses. Nous consultons et écoutons tous les Canadiens. J’ai mis de nombreuses heures à bien comprendre ce document et à vérifier qu’il n’y avait pas de conséquences imprévues, qu’il s’agissait d’un document de consultation. Nous allons bien faire les choses. C’est certain.
Des propriétaires d’entreprise, des professionnels, des experts et notre caucus nous ont parlé de moyens d’améliorer nos propositions pour ne pas porter préjudice aux entrepreneurs de la classe moyenne, qui travaillent très fort. Un grand nombre d'entre eux vivent à Vaughan dans ma circonscription, Vaughan—Woodbridge, où ils sont propriétaires d’entreprise familiale, agriculteurs ou pêcheurs. Pour avoir vécu sur le littoral nord de la Colombie-Britannique, je compte de nombreux pêcheurs parmi mes amis. Ils gagnent encore leur vie avec des chalutiers, des senneurs et des filets maillants. Je connais toute l’importance de les protéger et de leur assurer un bon niveau de vie. Nous les avons entendus, et nous donnons suite à ce qu’ils nous ont dit.
À court terme, le gouvernement a l’intention de simplifier la proposition afin de limiter la capacité des propriétaires de société privée de diminuer leurs impôts sur le revenu des particuliers en répartissant leur revenu parmi leurs proches. La vaste majorité des sociétés privées ne seront pas touchées par les mesures envisagées visant la répartition du revenu. On estime que 50 000 entreprises privées familiales s'adonnent à cette pratique. Il s'agit d'un faible pourcentage, 3 %, des sociétés privées sous contrôle canadien. Nous ne faisons qu’étendre les règles déjà en place en ce qui a trait aux dividendes, comme il faut le faire. C’est cela, l’équité fiscale, et je sais que les Canadiens sont d’accord avec nous.
Dans les semaines et les mois à venir, nous annoncerons les prochaines étapes de notre plan pour la planification fiscale au moyen de sociétés privées afin de tenir compte des commentaires des Canadiens pendant la période de consultation.
Dans tous les cas, nos changements aideront les petites entreprises et leur contribution à notre économie et, chose très importante, à nos collectivités. Je sais de première main, pour avoir travaillé en finances dans le secteur privé pendant plus de 20 ans, que les petites entreprises sont le moteur de notre économie. Nous ferons tout en notre pouvoir pour favoriser leur croissance. Cela se voit dans les chiffres, dans les taux de formation des petites entreprises, dans les recettes des entreprises. Les entreprises et les consommateurs vont bien parce que nous avons mis en place un programme qui donne des résultats.
En cette époque où nous sommes bombardés par de la fausse information, il est crucial de rétablir la vérité et de s’en tenir aux faits. C’est ce que je fais aujourd’hui. Nous avons dès le départ affirmé notre ferme intention d’assurer la croissance de l’économie afin d’en faire profiter la classe moyenne. Nous ne visions pas par là uniquement les citoyens qui ont la chance d’appartenir à cette classe, mais ceux qui travaillent à la sueur de leur front pour y parvenir eux aussi.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec le député de .
À titre de députée de Renfrew—Nipissing—Pembroke et au nom de toutes les personnes qui habitent dans la vallée supérieure de l’Outaouais et qui travaillent fort, je participe au débat d’aujourd’hui concernant le manque de transparence du gouvernement.
Je félicite mon collègue le député de , dans l’Est de l’Ontario, de son excellent travail comme ministre des Finances du cabinet fantôme de notre gouvernement conservateur en attente. C’est lui qui est responsable de la motion déposée aujourd’hui dont la Chambre débat maintenant.
Depuis la dernière élection, le débat d’aujourd’hui refait surface comme un refrain à Ottawa. Il y a un manque de transparence ou, comme certains le disent, des intentions cachées, entre ce que le gouvernement dit et ce qu’il fait et qui en profite. Cet exemple que les Canadiens ont aujourd’hui sous les yeux illustre-t-il la manoeuvre d’un seul politicien pour tirer profit du système ou un comportement systématiquement corrompu de l’ordre du scandale de l’électricité en Ontario de plusieurs milliards de dollars?
En ne divulguant pas la totalité de son énorme richesse accumulée dans ses entreprises, le député de se trouve-t-il à échapper au devoir d'impartialité dans la prise de décisions que lui imposerait une obligation absolue de divulguer?
On prétend que les modifications proposées par le député de , en plus de nuire injustement aux petites entreprises et aux personnes qui sont constituées en personne morale, grossiront la fortune personnelle du . La nécessité d'augmenter le fardeau fiscal, comme ce qu'on tente d'imposer à la Chambre, sans consultation publique adéquate, repose sur la décision d'accumuler d'énormes déficits budgétaires.
Lorsqu'on me demande pourquoi le gouvernement a accumulé un déficit aussi énorme, je réponds sans détour que c'est à cause de mauvaises dépenses. On me demande ensuite quels types de mauvaises dépenses peuvent entraîner des déficits aussi élevés. Ce que j'utilise comme exemple de mauvaises dépenses effectuées par le gouvernement fédéral, c'est ce qu'a dépensé le , le député de Toronto-Centre, pour la belle couverture du document du budget déficitaire. La couverture est utilisée une journée. Si cet exemple de mauvaise dépense est imité dans l'ensemble du gouvernement, on peut commencer à comprendre pourquoi les finances du Canada sont en si mauvais état.
En 2017, la belle couverture du budget déficitaire a coûté 212 000 $ aux contribuables. Par opposition, les 175 000 $ que le député libéral de a dépensé pour la couverture de son budget de 2016 semblent une véritable aubaine.
Évidemment, pour le député de , qui possède une villa privée en Europe ainsi que, pour citer un magazine national, une « coquille vide à des fins d'évasion fiscale [...] établie [...] pour la gérer », chose qu'il a d'ailleurs négligé de divulguer à la commissaire à l'éthique, 212 000 $ doit sembler de la menue monnaie. « Pourquoi en faire toute un histoire? », se demande le .
En bref, le hic, c'est que le ministre des Finances a promis aux Canadiens qu'il s'abstiendrait de participer à toute discussion ou prise de décision relative à Morneau Shepell. Au lieu de cela, il se vante non seulement de ne pas s'être abstenu, mais d'avoir activement participé aux discussions entourant la politique qui, selon les experts, avantage l'entreprise de sa famille, ainsi que d'en avoir fait la promotion. De surcroît, le député de a omis de divulguer une société privée à la commissaire à l'éthique. La plupart des Canadiens n'oublieraient jamais qu'ils ont une villa en France. Pis encore, le député de Toronto-Centre a admis ne pas avoir placé ses plus de 30 millions de dollars d'actions de Morneau Shepell dans un fonds fiduciaire sans droit de regard.
Peu de Canadiens grandissent avec l'avantage d'avoir un fonds en fiducie, gracieuseté de papa, de fréquenter des écoles privées ou d'avoir un gros revenu qui les attend dans une entreprise familiale à la fin de leurs études. En l'occurrence, l'entreprise familiale montre aux autres membres de la tranche de 1 % des Canadiens les plus riches comment éviter de payer leur juste part d'impôt.
En 2016, le revenu médian des femmes de ma circonscription était d'à peine plus de 25 000 $ par année. En fait, la plus grosse partie des salariés de ma circonscription gagnent entre 20 000 $ et 29 000 $ par année. À lui seule, le prix de la belle couverture du document budgétaire déficitaire de 2017 aurait pu payer le salaire de huit travailleuses moyennes à Renfrew—Nipissing—Pembroke. Ces mêmes personnes tombent sous le seuil de faible revenu qui, en temps normal, rend une personne admissible au supplément.
Il est ironique de constater que, parmi les conseils qu'il donnait à ses clients bien nantis, le député de leur expliquait comment déjouer le système afin de toucher le Supplément de revenu garanti. Celui-ci est destiné aux aînés qui n'ont pas d'autre source de revenus, mis à part la pension de vieillesse universelle. Fondé sur les moyens, le Supplément de revenu garanti ne vise pas le centile le plus riche, qui cache son argent pour éviter de payer sa juste part d'impôt.
Pour avoir une meilleure idée du montant qu'a consacré le député de à la couverture d'une brochure, je souligne que le gouvernement conservateur précédent, dirigé par le premier ministre Stephen Harper, avait dépensé 600 $ pour acheter une image de photothèque pour la couverture du budget équilibré de 2015 présenté à la population canadienne. J'ai bien dit 600 $, et le budget fédéral a été équilibré. Le gouvernement actuel se moque totalement de l'argent des contribuables.
Les changements touchant la fiscalité des petites entreprises proposés par le député de constituent une arme à deux tranchants. D'une part, les modifications fiscales des libéraux vont imposer un fardeau injuste aux médecins, aux agriculteurs, aux propriétaires de petite entreprise et à bien d'autres Canadiens qui travaillent fort. D'autre part, elles ne toucheront pas aux fortunes personnelles du député de Toronto-Centre et du . Le a bénéficié d'un fonds en fiducie lorsqu'il était enfant, tout comme son père avant lui.
Je précise que la motion dont nous sommes saisis aujourd'hui demande au député de de déposer tous les documents qu'il a présentés à la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique entre le 4 novembre 2015 et le 18 juillet 2017. Les Canadiens ont le droit de savoir si les décisions prises par le député de Toronto-Centre profiteront à sa propre fortune familiale et aux fortunes d'autres députés libéraux.
Le test sera de voir si les députés libéraux voteront pour la motion d'aujourd'hui. Si le député de n'a rien à cacher, le vote devrait être unanimement en faveur de la divulgation complète. Si, par contre, les députés libéraux s'opposent à la motion, ou pire encore, votent contre, les Canadiens pourront se demander, à juste titre, ce que cache le député de Toronto-Centre. Si le ministre ne fournit pas tous les renseignements aux Canadiens, toutes ses décisions financières devront être remises en question. Devant l'attaque lancée contre les petites entreprises, les médecins et bien d'autres personnes, par le gouvernement, la question qui se pose est de savoir qui dans la société profite de ces changements. Ce sont les dirigeants des grandes entreprises, bien sûr. Ceux qui participent aux activités de financement qui ont lieu au centre-ville de Toronto, par exemple. Les grandes entreprises et les gouvernements interventionnistes ne font qu'un. Les grandes entreprises, comme le gouvernement actuel, penchent largement vers la gauche.
Les économistes parlent de « capitalisme social » lorsqu'un gouvernement fait des cadeaux aux grandes entreprises; c'est d'ailleurs grâce à cette pratique que beaucoup de grandes entreprises deviennent riches et le demeurent. Les grands collecteurs de fonds qu'aiment les libéraux doivent leur fortune exclusivement aux mandats et aux subventions qu'ils reçoivent directement du gouvernement. En Ontario, les éoliennes industrielles sont le résultat du lobbying mené, avec succès, par le genre de grands conglomérats qui plaît aux libéraux. Sans l'intervention du gouvernement, les éoliennes industrielles ne constitueraient qu'une infime partie de l'économie, et non un gouffre de plusieurs millions de dollars de dépenses malavisées, qui coûte cher aux consommateurs d'électricité et crée une pauvreté énergétique. Les interventions inutiles du gouvernement entraînent des dépenses inutiles. C'est ainsi que le gouvernement gaspille plus de 200 000 $ pour la page couverture d'un budget, ou qu'il consacre des milliards de dollars à des expériences sociales qui ne font que nuire aux Canadiens ordinaires.
Les Canadiens connaissent déjà les cinq principes de la politique fiscale du Parti libéral. Premièrement, le Parti libéral s'en prend aux petites entreprises. Les familles qui exploitent un terrain de camping pourraient nous en dire long sur l'efficacité de cette tactique. Deuxièmement, il continue d'augmenter l'impôt des petites entreprises tout en prétendant les réduire. Troisièmement, il continue d'étouffer la créativité des créateurs d'emplois à coups de tracasseries administratives et de règlements inutiles. Quatrièmement, il continue d'apporter au régime fiscal des changements qui nuisent considérablement à la survie des fermes familiales et à leur transfert à la prochaine génération. Cinquièmement, il voit à ce que le régime fiscal continue de privilégier les grandes entreprises au détriment des entrepreneurs, particulièrement des femmes entrepreneures qui ont su se tailler une place dans ce monde trop longtemps réservé aux hommes.
Les Canadiens ont mis beaucoup de temps à se rendre compte que le Parti libéral est vraiment déconnecté des besoins et des aspirations de M. et Mme Tout-le-Monde. Le député de a grandement besoin de sortir de sa bulle torontoise et d'écouter les gens ordinaires, plutôt que les riches membres du « un pour cent » qu'il aime fréquenter. Il est temps que le gouvernement écoute les Canadiens qui respectent les lois et les règles établies et qui travaillent dur.
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Monsieur le Président, je prends la parole pour appuyer la motion d'aujourd'hui, qui demande que le dépose tous les documents qu’il a présentés à la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique entre le 4 novembre 2015 et le 18 juillet 2017. Le 18 juillet est la date de présentation du fameux document de travail accompagné d'ébauches de projets de loi qui, s'ils étaient adoptés tels quels, bouleverseraient complètement le régime d'imposition des sociétés privées détenues par des intérêts canadiens. Ces mesures auraient notamment pour effet de dissuader fortement les chefs de petite entreprise d'investir dans leur société en prévision de leur retraite.
Le tollé a été immédiat. Les fiscalistes ont tous descendu en flammes les changements proposés par le ministre. En fait, je ne connais aucun comptable du secteur privé qui y soit favorable.
La motion d'aujourd'hui porte sur les conflits d'intérêts et l'apparence de conflit d'intérêts. Des milliers de personnes — des professionnels, des entrepreneurs, des propriétaires de commerce, des entrepreneurs en construction, des pêcheurs et des agriculteurs — se sont empressés de communiquer avec leur avocat et leur comptable pour connaître l'effet concret de ces changements. Certains d'entre eux, notamment ceux dont le taux d'imposition pourrait atteindre 71 %, se sont fait dire qu'ils auraient intérêt à commencer à verser des fonds dans une caisse de retraite privée individuelle. Ces gens ont été stupéfaits d'apprendre qu'il s'agit d'un service financier spécialisé dont le principal fournisseur n'est nul autre que l'entreprise familiale du , Morneau Shepell.
En raison de l'apparence de conflit d'intérêts dans cette affaire, les regards se sont tournés vers les activités du dans le secteur privé, de manière générale. Les Canadiens, y compris des députés libéraux, tenaient pour acquis que le ministre des Finances avait vendu ses actions dans Morneau Shepell ou les avait confiées à une fiducie sans droit de regard. Son entreprise familiale se consacre à la gestion des fonds de pension et aux conseils dans ce domaine, alors le ministre est bien placé pour influer sur le comportement des consommateurs par l'entremise des produits de son entreprise.
Les libéraux ont fait campagne avec une plateforme idéaliste qui incluait de nombreuses promesses. Beaucoup de Canadiens ont cru que ces promesses étaient sincères et ont voté pour les libéraux. Comme nous le savons, ils ont promis d'investir dans l'infrastructure mais de se limiter à un déficit modéré de 10 milliards de dollars pour revenir par la suite à l'équilibre budgétaire. Nous savons maintenant que nous avons un déficit structurel qui dépasse largement ce plafond modéré, sans aucun plan de retour à l'équilibre budgétaire. Ils prétendaient qu'ils allaient réduire le fardeau fiscal des Canadiens de la classe moyenne, mais ils ont fait disparaître tous les crédits d'impôt que la plupart des familles de la classe moyenne utilisaient, de sorte qu'avec le gouvernement actuel, la famille canadienne moyenne s'est mise à payer au-delà de 800 $ d'impôt sur le revenu de plus qu'avant. De surcroît, le gouvernement songe maintenant à apporter des modifications draconiennes à la fiscalité des petites entreprises, et il vient d'annoncer son intention de rendre imposables les rabais accordés aux employés des commerces de détail. Les libéraux ont fait d'autres promesses, comme changer le système électoral dans un délai de 18 mois. C'était peut-être irréfléchi de leur part. Quoi qu'il en soit, cette promesse a été complètement abandonnée.
Toutefois, dans le cadre de la motion d'aujourd'hui, nous devons parler de la promesse des libéraux de former le gouvernement le plus ouvert et le plus transparent de l'histoire du pays. L'un des premiers gestes du gouvernement actuel a été de publier les lettres de mandat adressées par le à chaque membre de son Cabinet. Il vaut la peine d'examiner ces lettres.
Par exemple, dans la lettre de mandat du , le déclare ceci:
[…] il faut que les Canadiens et les Canadiennes aient confiance que leur gouvernement est honnête et disposé à les écouter. Je m’attends à ce que les mesures de rendement, la présentation de preuves et la rétroaction des Canadiens soient la pierre angulaire de notre travail.
Puis, il ajoute:
Si nous faisons des erreurs, nous devons les reconnaître sur-le-champ. Les Canadiens et les Canadiennes n’exigent pas de nous que nous soyons parfaits, mais ils s’attendent à ce que nous soyons honnêtes, ouverts et sincères dans nos efforts pour servir l’intérêt public.
Oui, c'est à cela qu'ils s'attendent. Ils s'attendent à ce que le gouvernement fasse passer l'intérêt public avant les intérêts personnels des membres du Cabinet.
Le premier ministre poursuit en ces termes:
Cela comprend: une collaboration étroite avec vos collègues, un engagement significatif envers les députés de l’opposition, les comités parlementaires et la fonction publique; un dialogue constructif avec les Canadiens et les Canadiennes, la société civile et les partenaires, y compris les représentants des milieux d’affaires […]; et la quête de solutions afin d’éviter les tensions en n’aggravant pas les conflits. De plus, les membres de la Tribune de la presse parlementaire — et tous les journalistes canadiens et étrangers — sont des professionnels qui, en posant des questions pertinentes, contribuent grandement au processus démocratique. Il est essentiel d'agir et de collaborer de manière professionnelle avec eux.
On peut difficilement blâmer le d'avoir agi comme il l'a fait pendant la conférence de presse d'hier à Stouffville, tellement c'était étrange. Les journalistes qui étaient sur place commençaient à peine à saisir l'ampleur que pouvaient atteindre les manquements du ministre et ils souhaitaient l'interroger. Le a plus ou moins accaparé le micro à lui tout seul, essayant même d'abord d'empêcher le ministre de répondre. Il a affirmé aux journalistes qu'ils étaient chanceux d'avoir le premier ministre pour répondre à leurs questions au lieu du ministre des Finances.
La lettre de mandat du ministre se conclut ainsi:
À titre de ministre, vous devez vous assurer que vous connaissez bien la Loi sur les conflits d'intérêt et les politiques et lignes directrices du Conseil du Trésor, et que vous les respectez à la lettre. Nous vous remettrons un exemplaire du document intitulé Pour un gouvernement ouvert et responsable qui vous aidera à bien assumer vos responsabilités. Je vous demande de le lire attentivement et de vous assurer que les membres de votre personnel en prennent connaissance également. De plus, j'attire votre attention sur le code d'éthique qui figure à l'annexe A de ce document [...] Tel qu'indiqué dans le code, vous devez observer les normes les plus élevées en matière d'honnêteté et d'impartialité, et l'accomplissement de vos tâches dans le cadre de vos fonctions officielles de même que l'organisation de vos affaires privées devraient pouvoir faire l'objet d'un examen scrupuleux du public. On ne s'acquitte pas de cette obligation simplement en se contentant de respecter la loi [à la lettre].
Le document « Pour un gouvernement ouvert et responsable » auquel renvoie le contient un énoncé qui a été répété maintes et maintes fois en ces murs, mais qu'il est important de redire encore une fois. Le voici: « Les ministres et les secrétaires parlementaires doivent éviter tout conflit d'intérêt, toute apparence de conflit d'intérêt et toute situation pouvant donner lieu à un conflit d'intérêt. »
Nous avons appris certaines choses depuis. Le gouvernement libéral a par exemple manqué à une litanie de promesses, dont la réforme électorale, le montant du déficit, l'allégement du fardeau fiscal des Canadiens de la classe moyenne et la réforme de l'accès à l'information. Il a aussi saisi toutes les occasion de passer outre aux directives du document « Pour un gouvernement ouvert et responsable », qu'on pense aux activités de financement donnant un accès privilégié, aux escapades du premier ministres dans l'île d'un milliardaire ou aux tentatives pour nommer les plus fidèles partisans du Parti libéral à des postes parlementaires clés, sans oublier le fait de ne pas remplacer les agents du Parlement — y compris la commissaire à l'éthique — lorsque leur mandat vient à terme.
Nous savons que le gouvernement a proposé une augmentation draconienne du taux d'imposition des petites entreprises. Tout le monde sait que ce n'est rien de plus qu'une ponction fiscale visant à satisfaire l'appétit insatiable du gouvernement pour des recettes fiscales, afin de renflouer le déficit hors de contrôle que le gouvernement a lui-même créé. Nous savons qu'à la suite de cette prétendue réforme fiscale, des experts ont recommandé à certaines personnes d'avoir recours à des services de placement et à des services liées à la retraite, comme ceux fournis par Morneau Shepell. Nous savons que le ministre a omis de se conformer à la Loi sur les conflits d'intérêts en ne divulguant pas son intérêt dans une société privée française, qui est chargée de gérer sa propriété en France. Nous savons que la fortune familiale considérable du ministre n'est pas détenue dans une fiducie sans droit de regard, comme on pourrait s'y attendre. Nous ne savons pas s'il détient toujours les plus de 30 millions de dollars d'actions qu'il détenait en 2015.
En conséquence, on doit conclure, de deux choses l'une: soit le ne comprend absolument rien à ce que vivent les petites entreprises et a donc approuvé, sans réfléchir aux conséquences, la mise en oeuvre de ces mesures fiscales le 15 juin prochain, soit il pense réellement que les propriétaires de petite entreprise ne sont pas suffisamment imposés, dans le meilleur des cas, ou ne sont que des fraudeurs, dans le pire des cas. Les Canadiens envisagent une troisième possibilité, soit que le ministre a décidé de faire passer les intérêts de l'entreprise de sa famille avant les intérêts des Canadiens.
Je ne veux vraiment pas ajouter foi à la dernière éventualité ni voir les Canadiens dans une position où ils pourraient même l'envisager. Notre motion invite le à tirer certaines choses au clair et à mettre fin aux conjectures sur ce qui porte à croire qu'il y a au moins apparence de conflit d'intérêts.
Le n'a pas divulgué entièrement ses affaires, car il a omis de mentionner l'entreprise française qui est propriétaire de sa villa. Mettra-t-il les pendules à l'heure en déposant tous les documents soumis à la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique? Il pourrait ainsi laisser les Canadiens juger s'il tirerait un avantage des propositions présentées dans le document intitulé « Planification fiscale au moyen de sociétés privées ».
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Monsieur le Président, je voudrais vous informer que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
C'est pour moi un plaisir de prendre la parole devant la Chambre pour parler du plan du gouvernement visant à aider la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Nous avons été élus en promettant aux Canadiennes et aux Canadiens d'apporter de réels changements sur le plan des gestes posés et de la manière de procéder. Les Canadiens ont envoyé un message clair aux dernières élections et les résidants d'Ottawa—Vanier m'ont donné un mandat, également avec un message clair en avril dernier.
Ils s'attendent à ce que nous respections nos engagements envers eux. Nos actions à ce jour démontrent que c'est exactement ce que nous faisons. Nous avons pris l'engagement d'investir pour stimuler la croissance de notre économie, renforcer la classe moyenne et aider celles et ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Nous nous sommes engagés à accorder davantage d'aide directe aux personnes qui en ont besoin en donnant moins à ceux qui en ont moins besoin.
Voyons ce que nous avons accompli à ce jour. Dès le début, l'une des principales priorités du gouvernement consistait à établir des règles de jeu équitables afin que tous les Canadiens aient la chance de réussir. C'est pour cette raison que la première mesure de notre gouvernement a été d'augmenter les impôts pour le 1 % le plus riche et de réduire ceux de la classe moyenne. Nous avons également instauré l'Allocation canadienne pour enfants. Comparativement au régime précédent de prestations pour enfants, la nouvelle allocation est la plus généreuse et elle cible mieux ceux qui en ont le plus besoin.
Nous avons bonifié le Régime de pensions du Canada afin que les Canadiens puissent jouir d'une retraite plus digne après avoir travaillé toute leur vie et contribué de manière significative à la société. Nous avons également fait des investissements historiques dans l'infrastructure et nous avons investi dans un important plan de formation et d'acquisition de compétences. Il est de plus en plus évident que notre plan vise à s'assurer que la croissance de l'économie fonctionne. Notre économie connaît présentement la croissance la plus rapide du G7, et de loin.
Au deuxième trimestre de l'année en cours, la croissance de l'économie s'est chiffrée à un taux impressionnant de 4,5 %. Au cours des quatre derniers trimestres, notre économie a affiché sa croissance la plus rapide depuis 2006. L'économie affiche présentement un taux de croissance impressionnant, soit de 4,5 %, qui est, comme je disais, le taux le plus élevé depuis 2006.
Au cours des deux années suivant notre entrée en fonction, il s'est créé 400 000 emplois. Ce sont des résultats notables qui ont un effet direct sur la qualité de vie des Canadiens, ceux de la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Grâce à des investissements publics majeurs, nous continuerons d'investir dans les Canadiens eux-mêmes, dans leurs talents, leur engagement et leur détermination.
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Monsieur le Président, je vous remercie de me donner l'occasion de continuer mes propos. Comme je le mentionnais plus tôt, plusieurs initiatives ont été mises en place depuis notre élection, depuis que le gouvernement est au pouvoir. Il reste encore beaucoup à accomplir et nous sommes justement en voie de le réaliser. À cet égard, hier, le accompagné du a annoncé l'intention du gouvernement d'abaisser le taux d'imposition des petites entreprises à 10 % en 2018 et à 9 % en 2019, tout en avançant des propositions pour réparer un système fiscal qui est intrinsèquement injuste envers la classe moyenne. Nous souhaitons nous assurer que le taux d'imposition de 9 % de ces petites entreprises et le faible taux d'imposition des autres sociétés serviront à l'investissement, à la croissance et à la création d'emplois dans le milieu des entreprises.
Notre régime fiscal encourage les personnes fortunées à se constituer en société pour obtenir un avantage fiscal. Il en résulte que des gens qui gagnent des centaines de milliers de dollars par année peuvent bénéficier d'un taux d'imposition moins élevé que celui des travailleurs de la classe moyenne dont le revenu est beaucoup moins élevé.
En juillet, le ministre des Finances a lancé des consultations pour entendre ce que les Canadiens avaient à dire sur les moyens de rajuster le régime afin qu'il fonctionne pour la classe moyenne. Nous avons entendu les avis des propriétaires d'entreprises, des professionnels, des experts et des membres de notre caucus, au sujet des façons d'améliorer nos propositions de telle sorte qu'elles ne touchent pas les entrepreneurs de la classe moyenne qui travaillent fort comme les entreprises familiales, les agriculteurs et les pêcheurs. Nous avons écouté leurs commentaires et donnons suite à ce que nous avons entendu. Le ministre des Finances donne suite à ce qu'il a entendu. C'est son rôle comme ministre des Finances.
À court terme, le gouvernement a donc l'intention de simplifier la proposition visant à limiter la possibilité pour les propriétaires de sociétés privées de réduire leurs impôts sur le revenu des particuliers en versant une partie de leur revenu à des membres de la famille. Au cours des prochaines semaines et des prochains mois, le gouvernement annoncera les prochaines étapes de son plan, que le ministère des Finances a le mandat de faire avancer, pour régler la question de la planification fiscale au moyen des sociétés privées. Les mesures tiendront compte des commentaires que nous avons reçus pendant la période de consultation, et nous continuerons également d'examiner attentivement les observations que le gouvernement a reçues.
Le gouvernement continuera de soutenir les petites entreprises et leur contribution à nos collectivités et à notre économie. Nous maintiendrons un faible taux d'imposition pour les petites entreprises et nous appuierons leurs propriétaires, afin que ceux-ci investissent activement dans leur croissance, qu'ils créent des emplois, qu'ils renforcent l'entreprenariat et qu'ils stimulent la croissance de notre économie.
Nous reconnaissons l'importance de préserver les exploitations agricoles familiales et nous collaborerons avec les Canadiens de manière à éviter que les mesures à venir nuisent au transfert d'entreprise familiale à la génération suivante.
Nous mènerons une analyse comparative entre les sexes relativement aux propositions définitives, afin que tout changement apporté au régime fiscal favorise l'équité entre les hommes et les femmes.
Je tiens à rassurer les Canadiens et les députés de la Chambre et à leur assurer que toutes les mesures que nous prendrons continueront d'appuyer la réussite continue des femmes. Le ministre des Finances fera un travail exceptionnel pour veiller à ce que les Canadiens et les Canadiennes puissent faire confiance à ces mesures.
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Monsieur le Président, la motion dont nous sommes saisis cherche essentiellement à calomnier le . Il y est question d'accusations. La motion dit que le ministre pourrait profiter de l'adoption de changements qu'il a proposés. C'est une motion très simple.
Cela dit, avant de parler de la motion, j'ai un aveu à vous faire. Je suis coupable d'évitement fiscal.
Une voix: Non.
M. Frank Baylis: Oui, je pratique l'évitement fiscal depuis de nombreuses années.
M. Peter Fonseca: Je ne sais pas si j'ai envie le savoir.
M. Frank Baylis: Je cotise à un REER, monsieur le Président. Cela me permet de reporter l'impôt, mais aussi d'éviter de payer des impôts d'une façon tout à fait légale. Je prévois d'ailleurs continuer à le faire.
Ce que je veux dire, c'est que la planification fiscale est une pratique légitime. Le gouvernement met en place un certain nombre de règles pour nous encourager à planifier. Les REER sont conçus afin d'aider les gens à épargner pour la retraite. Ils constituent une mesure de planification fiscale qui permet aux gens d'éviter de payer des impôts, ce qui les encourage à mettre de l'argent de côté en vue de la retraite.
Il y a une différence entre la planification fiscale et l'évasion fiscale. L'évasion fiscale consiste à faire quelque chose d'illégal pour ne pas payer d'impôts. Les gens ne se conforment alors à aucune règle; le but consiste à éluder les impôts.
Le gouvernement n'a pas accusé les Canadiens de faire de l'évasion fiscale. Il n'y a rien de mal à faire de la planification fiscale. Cependant, il arrive parfois que des formules destinées à encourager certains comportements aient un effet inattendu que le gouvernement ne sanctionne peut-être pas. Le cas échéant, le gouvernement se penche sur la situation et remédie au problème. C'est précisément ce qui est arrivé dans ce cas-ci. Le gouvernement a cherché à savoir si certaines règles sont utilisées à des fins non prévues, ce qui se produit fréquemment. Cela arrive notamment lorsqu'une loi est mise en application. C'est ce qu'on appelle la règle des conséquences imprévues. Voilà ce à quoi le cherche à s'attaquer aujourd'hui.
La motion indique que le cherche à aider une entreprise à laquelle il était auparavant lié. Ce n'est absolument pas le cas. La modification porte sur une stratégie de planification fiscale utilisée non seulement à des fins sanctionnées par le gouvernement, mais également à des fins que celui-ci désapprouve.
Voici l'élément clé: une personne qui cherche à éviter de payer de l'impôt en faisant une planification fiscale appropriée ne commet pas de fraude. Elle ne fait rien d'illégal; elle utilise simplement les règles à son avantage. Il n'y a rien de répréhensible à cela. Toutefois, il est inacceptable de participer à de l'évasion fiscale, mais ce n'est pas ce genre d'évasion fiscale dont il est question. Il y a effectivement un problème, mais pourquoi? Parce que les règles fiscales sont complexes.
L'imposition de taxes suppose la mise en place d'un système et l'atteinte de certains résultats. Cependant, les résultats obtenus diffèrent parfois de ceux qui sont escomptés. Après un certain temps d'application, les règles fiscales font l'objet d'un examen qui met en lumière des comportements que le gouvernement souhaite encourager et d'autres qu'il souhaite décourager. Lorsqu'il y a lieu, le gouvernement envisage des modifications.
C'est précisément ce que le fait actuellement. Il ne cherche ni à cibler ni à dénigrer qui que ce soit au sein de la société. Il ne vise ni les agriculteurs ni les médecins. Il ne cherche à attaquer personne.
Il réfléchit simplement aux stratégies fiscales qui sont utilisées d'une manière que nous ne voulons peut-être pas encourager dans certains cas précis. C'est tout.
Les initiatives du gouvernement visent la classe moyenne et, il faudrait le souligner, ceux qui travaillent dur pour en faire partie, absolument. La majorité des 1,8 million de sociétés privées sous contrôle canadien est constituée de très petites entreprises et elles représentent la classe moyenne. Le gouvernement est résolu à ne rien faire qui puisse porter préjudice à ces entreprises, et c'est la voie que nous comptons continuer d'emprunter. Le présent document ne parle d'aucune de ces questions. Il n'exprime pas le moindre désaccord avec aucune mesure proposée par le . Ce document, c'est de la diffamation.
C'est le travail de l'opposition de critiquer les lois qui sont proposées. C'est le travail de l'opposition de dire qu'une mesure proposée dans la réforme fiscale du gouvernement n'est pas juste. Toutefois, ce n'est pas de cela qu'il s'agit. L'opposition n'est pas en train de faire son travail. L'opposition tient des propos diffamatoires au lieu d'expliquer que la manière dont les agriculteurs sont visés lui pose problème. Très bien. Qu'elle nous le dise. Néanmoins, dans le cas présent, cela ne se trouve pas...
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de .
Il est difficile de prendre la parole après le spectacle d'humour que vient de donner notre collègue de . Je sais qu'il s'agit d'une dure journée pour les libéraux. Il est difficile pour eux d'expliquer les manquements à l'éthique du à leurs concitoyens. Revenons simplement à l'essentiel. Tout ce que nous demandons aujourd'hui est que le ministre des Finances soit tout à fait transparent et qu'il donne suite à la motion qui, je l'espère, sera adoptée par la Chambre plus tard aujourd'hui et qui lui demande de déposer tous les documents qu'il a présentés à la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique entre le 4 novembre 2015 et le 18 juillet 2017.
Beaucoup de gens voudront savoir pourquoi c'est important. Nous parlons du membre du Cabinet du gouvernement du Canada le plus puissant après le premier ministre. Il contrôle tous les leviers financiers du pays. Les Canadiens, les investisseurs et les marchés financiers canadiens doivent avoir la plus grande confiance en lui. Il doit veiller à travailler dans l'intérêt des Canadiens et non dans son propre intérêt. Tout ce dont nous avons été témoins jusqu'à maintenant indique que le ministre déteste la transparence et la reddition de comptes et qu'il a manqué de jugement lorsqu'il a essayé de contourner les règles établies par la commissaire aux conflits d'intérêts.
En tant qu'ancien secrétaire parlementaire, lorsque j'ai été assermenté, j'ai été tenu de me conformer immédiatement aux règles du Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique. Une loi complète s'applique aux ministres et aux secrétaires parlementaires. Elle s'appelle la Loi sur les conflits d'intérêts. Sans compter le livre mis à jour par le lui-même sur le gouvernement responsable, un guide à l'intention des ministres et des secrétaires parlementaires. Il faut tenir compte de toutes les règles qui s'y trouvent et que le lui-même refuse de suivre. Ce faisant, il laisse tomber son propre caucus. Je suis vraiment désolé pour mes collègues d'en face qui sont forcés d'endurer cette situation misérable, d'écouter le ministre des Finances tenter de se défiler et de voir le premier ministre se porter à sa défense et répondre à toutes les questions à la conférence de presse parce que le ministre en est incapable. À la lumière de ce qui s'est produit, je crois qu'il est clair que le premier ministre est déçu de son ministre des Finances.
Dans les lignes directrices, un article du chapitre IV, à la partie 1, s'intitule « La conduite des ministres ». Le propre livre du dit:
Les ministres et les secrétaires parlementaires doivent agir avec honnêteté et respecter les normes d’éthique les plus élevées qui soient afin de maintenir et de rehausser la confiance du public dans l’intégrité et l’impartialité du gouvernement.
Selon Wikipédia, en ce qui concerne l'éthique, l'intégrité est perçue par plusieurs comme le caractère honnête et sincère ou la précision des actes posés. Ce n'est pas ce que nous voyons lorsque nous pensons au et à la manière dont il a évité d'être transparent et de s'assurer de faire les choses à la lettre, en mettant les points sur les i et les barres sur les t. Je ne sais pas s'il essayait de trouver des failles dans les lignes directrices de la commissaire à l'éthique ou dans la Loi sur les conflits d'intérêts, mais il a certainement violé la loi telle qu'énoncée dans la Loi sur les conflits d'intérêts en ce qui concerne les ministres.
Je suis certain que les membres du Cabinet ont tous lu les documents et qu'ils savent tous ce qui doit être fait maintenant. Dans ma lecture, ce qui m'a frappé le plus est le fait qu'une fois qu'une personne devient titulaire d'une charge publique, elle doit fournir tous les renseignements demandés au commissaire aux conflits d'intérêts. Au paragraphe 22(1), la Loi stipule ceci:
Dans les soixante jours suivant sa nomination, le titulaire de charge publique principal présente au commissaire un rapport confidentiel.
C'est deux mois, pas deux ans, deux mois. Faisons le calcul. Cela n'a jamais été fait parce que la villa en France n'était pas sur la liste de départ. Une fois que le rapport a été présenté, il y a aussi une déclaration publique de « certains biens », prévue au paragraphe 25(2):
Il incombe au titulaire de charge publique de faire, dans les cent vingt jours suivant sa nomination, une déclaration publique de ses biens qui ne sont ni des biens contrôlés ni des biens exclus.
Ce sont deux mois en plus des deux premiers mois accordés au ministre; c'est donc dire quatre mois. Si on compte bien, nos amis libéraux avaient donc quatre mois en tout.
Nous avons appris que la villa en France avait été déclarée en juillet dernier, deux ans après l'assermentation du au Cabinet. Nous avons ici quelqu'un qui a omis de faire ce qu'il devait faire et il appelle cela une simple erreur administrative. On aura tout vu.
La Loi prévoit également ceci à l'article 26:
(2) La déclaration sommaire contient les renseignements suivants:
a) pour tout bien contrôlé du titulaire de charge publique principal et tout bien de celui-ci qui fait l’objet d’une ordonnance de dessaisissement en vertu de l’article 30, la liste des biens et des dispositions qu’il a prises pour s’en dessaisir; [...]
La commissaire à l'éthique aurait donné des instructions pour tous les biens du ministre.
La Loi dit ensuite:
b) [...] qui fait l’objet d’une ordonnance de récusation en vertu de l’article 30, une description de l’affaire et les renseignements concernant les dispositions à prendre par lui ou toute autre personne par suite de sa récusation;
c) pour toute autre affaire qui fait l’objet d’une ordonnance [...]
Tous les députés d'en face qui sont secrétaires parlementaires ou ministres de la Couronne ont dû suivre ces règles. Tout le monde sauf le . Voilà pourquoi il est si important que nous obtenions les documents de la commissaire à l'éthique afin que nous, en tant que parlementaires, et les Canadiens puissions constater s'il y a lieu de remettre en question l'intégrité du ministre des Finances. Nous devons découvrir si quelqu'un du Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique lui a indiqué qu'il n'avait pas à placer ses biens dans une fiducie sans droit de regard ou qu'il n'avait pas à déclarer qu'il possède en France une magnifique villa, détenue par une société privée, qui rapporte probablement des recettes provenant de la location offerte aux touristes et aux personnes qui adorent la Méditerranée. La seule façon dont nous pourrons le savoir, c'est si le ministre des Finances fait preuve d'honnêteté et de franchise en remettant ces documents à tous les parlementaires.
L'autre partie de ces lignes directrices porte sur l'exigence quant au dessaisissement des biens dans le cadre de ce poste. Selon cette exigence, un ministre doit soit vendre ses biens afin qu'ils n'influencent pas son comportement en tant que ministre de la Couronne, soit les placer dans une fiducie sans droit de regard. Lorsque j'ai été assermenté en tant que secrétaire parlementaire dans le gouvernement précédent, j'ai dû placer ma petite ferme dans une fiducie sans droit de regard. Ma femme a dû devenir l'administratrice. Je pouvais travailler à la ferme, mais je ne pouvais pas donner mon avis au sujet des activités quotidiennes de la ferme. Je n'étais pas autorisé à discuter avec les clients, dont certains étaient mes amis. Nous pouvions nous occuper du bétail ensemble, notamment le déplacer d'un pâturage à l'autre, le vacciner, et cetera, tant que nous travaillions, mais nous ne pouvions pas discuter des contrats qui les liaient eux, en tant que clients, et moi-même, en tant que l'un des propriétaires de la fiducie sans droit de regard.
Ainsi, il y a des règles à suivre. Nous savons pertinemment que le n'a pas placé ses parts considérables dans Morneau Shepell dans une fiducie sans droit de regard. Il possède des millions d'actions d'une valeur de plus de 32 millions de dollars. Comme je l'ai dit, le ministre des Finances est la personne la plus importante du Cabinet. Il gère les finances du Canada. Il devrait être en fait un exemple de comportement éthique irréprochable, mais ce n'est pas ce que nous observons, car il n'a pas placé sa villa en France dans une fiducie sans droit de regard.
Le comble, c'est que maintenant, nous apprenons également que Morneau Shepell possède une société privée appelée Morneau Shepell Bahamas, enregistrée à la Barbade, où elle jouit d'un traitement fiscal préférentiel avec un taux d'imposition de 2,5 %. Grâce à une convention fiscale négociée par Finances Canada avec la Barbade, la société peut rapatrier l'argent à Morneau Shepell Canada et aucun impôt canadien ne s'y appliquera. Elle paie 2,5 % en impôts à la Barbade, rapatrie l'argent au Canada, et le redistribue à ses actionnaires sous la forme de dividendes. Soit dit en passant, le est l'un des plus grands actionnaires de la société.
Examinons également la grande question de la crédibilité du , à laquelle cette affaire a grandement nui. Tout ce que nous demandons, c'est que le ministre des Finances soit enfin honnête, qu'il fasse preuve d'intégrité, et qu'il accorde aux parlementaires et aux Canadiens le respect que nous méritons — et que méritent le Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique et toutes les personnes touchées par ce dossier — en étant honnête et ouvert et en dévoilant toutes les informations qu'il possède concernant sa relation avec le Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique.