La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi
, soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
:
Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui à la Chambre pour parler d'un sujet qui me tient particulièrement à coeur, soit la réduction des inégalités. Au bout du compte, c'est ce dont traite le projet de loi .
Évidemment, à mon avis le projet de loi n'est pas la destination ultime. Au chapitre des inégalités, il y aura toujours du travail à faire, mais c'est un pas dans la bonne direction et c'est un pas que le gouvernement a pris dès la première occasion. C'est un pas dans la bonne direction, parce que, d'une part, ce projet de loi vient faire de notre impôt sur le revenu un impôt plus progressif en créant un nouveau palier d'imposition au taux de 33 % pour les revenus qui excèdent 200 000 $, tout en diminuant du même souffle les impôts de plus de 9 millions de Canadiens qui gagnent moins de 90 000 $.
En progressiste que je suis, je ne peux faire autrement que de me réjouir de voir notre fiscalité devenir, par ce projet de loi, plus progressive par la création d'un nouveau palier d'imposition. Toutefois, je me réjouis aussi parce que, d'autre part, ce projet de loi vient éliminer une mesure qu'il convient très justement de qualifier de régressive du gouvernement conservateur précédent, à savoir l'augmentation de la contribution maximale du CELI de 5 500 $ à 10 000 $.
Quand je dis que cette mesure fiscale était régressive, je ne demande pas qu'on me croie sur parole. Il suffit, par exemple, d'écouter ce qu'avait à dire l'économiste Rhys Kesselman, de l'Université Simon Fraser, dont les travaux ont d'ailleurs mené initialement à l'instauration du CELI, en 2009. Voici ce qu'il avait à dire quant à l'augmentation de la limite du CELI à 2 000 $ que proposait le gouvernement précédent.
[Traduction]
Avant de mettre en place la deuxième mesure, le gouvernement devrait reconsidérer sa promesse d'apporter une modification qui imposerait aux administrations futures un carcan fiscal minant la progressivité des taux d'imposition et augmentant l'inégalité des revenus.
[Français]
Il y a deux concepts intéressants, dans cette courte citation de M. Kesselman, l'homme à qui, faut-il le rappeler, on attribue la paternité du CELI en premier lieu. L'augmentation des contributions aurait imposé une camisole de force fiscale aux administrations futures, tout en minant le caractère progressif des impôts et en augmentant les inégalités.
Je vais revenir sur le concept de la camisole fiscale, mais regardons d'abord plus en détail comment l'augmentation du CELI minait la progressivité de notre fiscalité en contribuant à augmenter de façon aberrante les inégalités de revenus.
On a entendu à maintes reprises, de l'autre côté de la Chambre, mes collègues conservateurs mentionner avec justesse que 60 % des détenteurs de CELI ont des revenus inférieurs à 60 000 $. Toutefois, ce que cette statistique ne dit pas, c'est que, souvent, les individus qui investissent dans un CELI ont un époux ou une épouse qui gagne substantiellement plus. Mes collègues conservateurs ne sont pas sans savoir que, selon les règles du compte d'épargne libre d'impôt, un époux ou une épouse peut investir dans le CELI de son partenaire au revenu moins élevé, ainsi qu'au sien, évidemment, pour un total de 11 000 $ sous l'ancien régime, avant l'augmentation conservatrice.
Toujours selon l'économiste Kesselman, il faut donc, si on veut avoir une image plus précise, regarder les ménages et non pas les individus. Or si l'on regarde les ménages, incluant les célibataires, qui contribuent à un CELI et qui ont un revenu de moins de 60 000 $, on constate qu'ils représentent 52 % des détenteurs de CELI, mais qu'ils possèdent seulement 31 % de l'ensemble de ce qui est investi dans les CELI. En revanche, si l'on regarde 4,4 % des ménages détenant des CELI qui ont un revenu de 200 000 $ et plus, on remarque qu'ils détiennent 15 % de l'ensemble de tous les CELI investis.
Il faut aussi savoir que les gains que génèrent les familles aux revenus les plus élevés sont supérieurs à ceux des autres contribuables et, à ce sujet, je cite à nouveau M. Kesselman qui, faut-il le rappeler, est le père intellectuel du CELI au Canada:
[Traduction]
Les familles à revenu élevé profitent des économies d'impôt du CELI dans une mesure encore plus inégale que ce que laissent entrevoir les statistiques. En effet, le capital investi dans les actifs placés dans leur CELI génère habituellement un rendement plus élevé que le capital investi par les familles qui gagnent un faible revenu. De plus, elles échappent au taux d'imposition des particuliers plus élevé qui s'appliquerait autrement au revenu généré par les actifs transférés dans leur compte libre d'impôt.
[Français]
Enfin, il est intéressant de constater aussi que, proportionnellement, ce ne sont pas tous les Canadiens qui contribuent au même niveau à leur CELI. Alors que seulement 29,2 % des Canadiens qui ont un revenu inférieur à 50 000 $ contribuent à leur CELI, 99 % des Canadiens qui ont un revenu supérieur à 150 000 $ y contribuent.
Il ne faut donc pas se surprendre d'entendre l'ancien directeur parlementaire du budget, M. Kevin Page, qui s'était prononcé sur l'augmentation du CELI que planifiaient les conservateurs. Il se demandait si cela allait générer des économies pour la classe moyenne et pour les ménages à faible revenu. Il soulignait qu'il faudrait être pas mal à l'aise pour mettre 11 000 $ d'économies dans un CELI à la fin de l'année, et que la priorité devrait être d'investir en infrastructure puisque l'enjeu plus large était de faire croître l'économie.
Je ne pourrais pas être plus d'accord avec M. Page, et visiblement, les Canadiens aussi ont été d'accord avec lui. Ils ont fait le choix de la croissance et d'une société autrement plus juste et responsable.
Il ne faut pas se surprendre non plus que nos voisins américains, quand ils ont initialement mis en avant le CELI dans leur fiscalité, ont limité les contributions à 5 500 $, et qu'ils l'ont carrément interdit pour un individu seul dont les revenus dépassent 116 000 $, et pour les ménages dont les revenus dépassent 183 000 $.
Pour revenir sur le concept de la camisole de force fiscale dont faisait état M. Kesselman, selon le directeur parlementaire du budget, dans une étude publiée en février 2015, l'augmentation de la limite du CELI coûterait 14,7 milliards de dollars par année en perte de recettes fiscales pour l'État en 2060, et 7,6 milliards de dollars pour les provinces.
Il est surréaliste d'entendre les conservateurs, d'un côté, parler de leurs craintes de voir ce gouvernement faire des déficits qui endetteraient les générations futures, alors que les taux d'intérêt sont bas, qu'il faut relancer l'économie et qu'il y a un besoin pressant d'investir dans nos communautés et nos infrastructures, et de l'autre côté, les voir déchirer leur chemise pour conserver cette augmentation irresponsable du plafond du CELI qui va essentiellement profiter aux 10 % les mieux nantis, et qui équivaut fondamentalement à un abandon par l'État de ses responsabilités fiscales. C'est carrément surréaliste.
En même temps, je peux comprendre pourquoi ils sont si attachés à cette politique. C'était un tour du chapeau pour eux. C'était la triple couronne. Non seulement cette politique irresponsable leur permettait de priver sans aucune commune mesure l'État de revenus importants, ce qui leur permettrait ensuite de justifier son désengagement, mais en plus elle donnait un avantage indu et aberrant aux mieux nantis dont, on le sait, ils ont toujours eu les intérêts à coeur. Cela se comprend. Toutefois, cela ne se justifie pas plus.
Il faut donc retenir que le projet de loi vient rendre plus progressive notre fiscalité en ajoutant un palier d'imposition et en redonnant à 9 millions de Canadiens. De plus, il revient aussi sur une des politiques les plus régressives et irresponsables du gouvernement précédent. Dans son ensemble, le projet de loi est un pas vers la réduction des inégalités au Canada, et en début de discours, je mentionnais que c'était un enjeu qui me tenait particulièrement à coeur. C'est probablement même la raison pour laquelle je me suis engagé en politique. C'est important pour moi parce que j'observe au Canada une tendance qui m'inquiète. Depuis la Seconde Guerre mondiale, on observe une augmentation constante de la productivité des travailleurs, mais que la compensation ne suit pas. L'écart entre la productivité et la compensation s'accroît constamment.
Depuis les années 1980, le revenu disponible du 1 % des personnes qui ont les revenus les plus élevés a connu une croissance de 77 %, tandis que celui du 0,01 % au sommet de la pyramide a crû de 160 %. Durant cette même période, le 90 % qui reste a vu ses revenus augmenter de seulement 19 %.
Au Canada, environ 70 % de toute la valeur nette au pays est détenue par 20 % des individus ayant les revenus les plus élevés. Quand on se tourne vers l'histoire, on observe que la croissance économique était plus robuste quand la tendance était vers l'égalisation des revenus. En effet, des années 1950 et jusqu'aux années 1970, les pays développés ont connu une réduction des inégalités allant de pair avec une croissance économique élevée. Le FMI a même été capable de chiffrer les gains qu'on peut faire en resserrant les écarts de revenus, et je vais citer cette organisation à cet égard en anglais:
[Traduction]
Si la part de revenus de ceux qui comptent parmi les 20 % les plus riches augmente de 1 %, la croissance du PIB est de 0,08 % moins élevée au cours des cinq années suivantes, ce qui laisse entendre que les bénéfices n'entraînent aucune retombée. À l'inverse, une augmentation semblable de la part de revenus de ceux qui comptent parmi les 20 % les plus pauvres entraîne une croissance plus élevée atteignant 0,38 %.
[Français]
C'est pour toutes ces raisons que je vais appuyer le projet de loi avec beaucoup d'enthousiasme, parce que je crois qu'au Canada, la prospérité doit être inclusive et qu'une croissance durable passe inévitablement par une croissance équitable.
:
Monsieur le Président, les modifications à la Loi de l'impôt sur le revenu proposées par le nouveau gouvernement préoccupent beaucoup les entrepreneurs et les professionnels d'un bout à l'autre du pays.
Ce sont les personnes qui font tourner l'économie, les petits entrepreneurs qui ont pris des risques et qui, grâce à leur travail acharné, en récoltent maintenant les fruits. Le gouvernement prend cette mesure au détriment des personnes les plus ambitieuses de notre pays, comme les médecins qui ont étudié pendant des années, qui ont fait d'immenses sacrifices et qui ont accumulé une énorme dette en sachant qu'ils seraient récompensés de leurs efforts au bout du compte.
La semaine dernière, je suis allé voir une jeune optométriste à Saskatoon. Elle commence à peine sa carrière. Elle n'a pas encore 30 ans. Cette professionnelle a passé une bonne partie de sa vingtaine à étudier. À la fin de ses études, elle avait accumulé une énorme dette. C'est préoccupant. Cependant, cette jeune professionnelle était convaincue qu'avec le temps, elle pourrait s'en sortir.
Nous sommes inquiets au sujet de cette jeune optométriste. Avec ce plan qui prévoit une hausse d'impôt pour les personnes ayant un revenu élevé, nous décourageons la réussite et nous punissons les personnes les plus ambitieuses de notre pays.
Saskatoon aura enfin un hôpital pour enfants, que les 1,2 million d'habitants de la province attendent avec impatience depuis des décennies. De nombreuses familles de la Saskatchewan ont été forcées de faire soigner leur enfant malade dans un grand centre comme Calgary, Edmonton, Toronto, ou même Minneapolis, Rochester ou New York.
Les enfants malades de notre province pourront désormais recevoir des soins adéquats chez eux. Le projet de construction est entamé dans la région de Saskatoon. L'optimisme est palpable, quoiqu'on s'inquiète, à juste titre, du recrutement de médecins pour travailler dans ces installations extraordinaires. Où allons-nous les trouver?
La demande est grande pour les spécialistes de la pédiatrie. Nous devons faire concurrence non seulement à d'autres provinces comme l'Alberta, la Colombie-Britannique et l'Ontario, mais aussi à des pays étrangers, que les modifications proposées à la Loi de l'impôt sur le revenu rendent plus attirants aux yeux des professionnels. À quoi bon bâtir un hôpital si nous sommes incapables de trouver du personnel hautement qualifié pour y travailler? Comment pouvons-nous espérer être compétitifs si un fardeau fiscal accru est imposé à ceux qui se trouvent dans cette tranche de revenu? Ils quitteront tout simplement la Saskatchewan et le Canada.
C'est ce qu'on appelle « l'exode des cerveaux ». Le programme fiscal du Parti libéral incitera certainement des professionnels à quitter le Canada. J'ai parlé à bon nombre de médecins et de dentistes qui fournissent des emplois à beaucoup de gens dans notre ville. Ils n'ont pas envie de faire des heures supplémentaires puisqu'ils savent qu'ils devront payer plus d'impôt. Ils sont nombreux à dire qu'ils réduiront simplement leurs heures de travail. Ils m'ont tous dit qu'au lieu de servir le public six ou même sept jours par semaine, ils allaient réduire leurs heures.
Les athlètes professionnels appréhendent déjà l'idée de jouer au Canada. Prenons les joueurs de la LNH à Ottawa, Montréal, Toronto, Calgary, Edmonton et Vancouver. S'ils doivent payer plus d'impôt, ils risquent de décider de ne plus jouer au Canada. Ils diront simplement à leur agent de les mettre sur la liste des joueurs autonomes. Une fois sur cette liste, ils auront le choix. Ils pourront aussi inclure, dans leur contrat, une clause disant qu'ils ne peuvent pas être échangés à une équipe canadienne.
La raison est simple. Le hockey est une entreprise commerciale, et les joueurs savent que leur carrière ne peut pas durer très longtemps. La fiscalité est un facteur important dans ce groupe d'âge. Aucune équipe canadienne ne participerait aux séries éliminatoires de la LNH si ces séries commençaient aujourd'hui, et ce n'est pas une coïncidence.
Hier, le président des États-Unis s'est demandé, en présence du , où était la coupe Stanley. Eh bien, vous savez quoi, la coupe est dans la ville d'origine du président, Chicago. Les chances sont-elles égales pour tous? Certainement pas.
Et qu'en pensent les députés d'en face? Avec ce programme fiscal, va-t-il se passer encore 50 ans avant que les partisans des Maple Leafs puissent voir leur équipe défiler avec la coupe Stanley sur la rue Yonge? Le problème est le même dans le monde du divertissement. De nos jours, les Canadiens les plus talentueux vivent aux États-Unis, et non dans leur pays, et les mesures que préconise le gouvernement vont exacerber la situation.
Je peux dire à la Chambre que les organismes de bienfaisance canadiens s'inquiètent beaucoup du régime fiscal proposé par les libéraux et de leur projet de loi. Les personnes à revenu élevé se sont montrées très généreuses au Canada. Sans elles, beaucoup d'organisations à caractère social n'existeraient pas aujourd'hui. Ces gens-là donnent beaucoup aux organismes de bienfaisance afin qu'ils puissent offrir les programmes nécessaires dans nos localités. Au fil des ans, j'ai siégé à de nombreux conseils d'administration d'organismes de bienfaisance situés dans ma ville. Sans les dons de certains professionnels, bon nombre auraient fermé leurs portes il y a longtemps. C'est grâce à ces gens, qui remettent en quelque sorte de l'argent dans la communauté, que les organismes qui se débrouillent sans subvention fédérale peuvent maintenir leurs opérations. Nous avons tous vu des oeuvres d'art locales exposées dans les bureaux. La générosité de ces personnes envers leur communauté permet à d'autres d'entrer en contact avec ce qui les anime.
Lorsque les libéraux ont présenté leur nouveau régime d'allégements fiscaux à l'origine, ils ont promis qu'il n'aurait aucune incidence sur les recettes. Quatre mois plus tard, le ministre des Finances a reconnu à la Chambre que son plan aura bel et bien une incidence sur les recettes. Selon un récent rapport du directeur parlementaire du budget, la note sera d'environ 1,7 milliard de dollars. Nous savons déjà que le gouvernement a déjà commencé à creuser un déficit bien supérieur aux déficits de 10 milliards de dollars par année qu'il avait promis durant la campagne. Nous en sommes déjà à au moins 18,4 milliards de dollars, et le montant augmente de jour en jour. Les conservateurs attendent avec impatience de prendre connaissance des chiffres dans le budget du 22 mars.
Qui payera la note? Il faudra la payer à un moment donné. Est-ce que ce seront nos enfants ou nos petits-enfants qui financeront le régime fiscal des libéraux? Un calcul aussi erroné équivaut à une promesse non tenue. Je me permets d'ajouter que les dépenses libérales ont déjà englouti l'excédent de 1 milliard de dollars que le gouvernement conservateur a légué aux libéraux l'année dernière.
Le gouvernement conservateur croyait, à juste titre, que les gens doivent épargner pour l'avenir et être en mesure, à tout moment, de retirer de l'argent de leur CELI en cas d'urgence. Cet instrument d'épargne populaire avait pour objectif d'alléger le fardeau du gouvernement fédéral afin de lui permettre de réaffecter des fonds à d'autres programmes au Canada qui en avaient grandement besoin. Maintenant, il n'y a plus d'incitation à l'épargne. Le plafond de cotisation au très populaire CELI a été réduit. Bon nombre de familles et de personnes âgées dans ma circonscription, Saskatoon—Grasswood, ne sont pas du tout heureuses du nouveau plan fiscal des libéraux.
Une phrase d'un article publié hier dans le Globe and Mail résume bien l'opinion de la population sur le CELI. Je la cite: « Plus nous apprenons à connaître le CELI, plus celui-ci s'impose comme instrument d'épargne ». Le gouvernement conservateur précédent a lancé ce programme. Il s'agissait d'un excellent outil d'investissement, y compris pour ceux achetant leur première maison.
L'endettement des ménages canadiens a atteint un sommet sans précédent. Le Canada a perdu 2 300 emplois le mois dernier, alors qu'on s'attendait à ce qu'il en gagne 10 000. Son taux de chômage s'élève actuellement à 7,3 %, le plus haut niveau en trois ans. Le nouveau plan fiscal des libéraux ne fera qu'empirer la situation. Je n'appuierai donc pas le projet de loi aujourd'hui.
:
Monsieur le Président, les libéraux ont répété sans cesse avoir un plan pour la classe moyenne. Ils ont promis un changement rapide, urgent et très positif. Cependant, depuis leur arrivée au pouvoir, on a eu très peu de détails sur la concrétisation de leur plan, sur leurs échéanciers et sur les cibles proposés.
Le projet de loi est un début de plan. Pour cette raison, je salue la proposition de réduire la limite de contribution au compte d'épargne libre d'impôt, communément connu sous l'acronyme CELI.
Par contre, les libéraux ont ajouté à ce projet de loi une modification des taux d'imposition qui ne profitera pas à ceux qui en ont le plus besoin, c'est-à-dire à ceux qui gagnent moins de 45 000 $. La limite de 10 000 $ imposée par les conservateurs était un non-sens. Elle ne profitait qu'à 30 % des plus riches de la société. Cela a été dit par plusieurs analystes et économistes, lorsque les conservateurs ont annoncé cette mesure en 2015.
Qui peut se permettre de déposer 10 000 $, chaque année, l'abri de l'impôt? De toute évidence, ce ne sont pas les étudiants qui sortent de l'université ou qui arrivent sur le marché du travail qui peuvent se permettre de mettre de côté cette somme. Ce n'est pas non plus un travailleur moyen au Québec ou au Canada qui gagne un revenu médian de 31 000 $ ou tous les travailleurs qui gagnent moins de 45 000 $ par année, ce qui équivaut à près des deux tiers de la population.
Le coût à l'État d'une telle mesure serait également énorme. Alors qu'en 10 ans, les conservateurs étaient devenus les champions pour diminuer les revenus de l'État, augmenter la limite à 10 000 $ pour le CELI était la cerise sur le sundae. Pour témoigner de cela, j'ai une citation de M. Gilles L. Bourque, coordinateur des Éditions Vie économique et chercheur à l'Institut de recherche en économie contemporaine:
[...] Cet avantage fiscal représente une véritable bombe à retardement pour les finances publiques du gouvernement fédéral et pour les provinces.
[...] il est clair que le maintien et le développement d’une telle mesure vont à l’encontre de tout principe de solidarité sociale et de justice fiscale, et contribueront à creuser encore davantage les inégalités en tout genre dans la société.
J'ai aussi une autre citation à lire, parce que je trouve incroyable qu'on permette aux personnes les plus riches de mettre encore plus d'argent de côté, alors que celles qui en ont le plus besoin n'ont pas la possibilité de faire la même chose. En plus, cette mesure aurait fait en sorte que plusieurs programmes sociaux seraient touchés.
Par exemple, M. Malcolm Hamilton chercheur principal à l'Institut C.D. Howe a dit: « L'augmentation de la limite du CELI était une tactique à court terme en vue des élections qui mèneraient à de réels problèmes d'ici 10 à 15 ans ».
Pourquoi? En permettant aux gens de mettre davantage d'argent à l'abri de l'impôt, le gouvernement futur aurait moins de ressources afin de financer d'autres programmes sociaux nationaux, tels que l'assurance médicaments, la Sécurité de la vieillesse, le remboursement de la TPS et les soins de santé de longue durée.
C'est pourquoi la proposition de ramener la limite à 5 500 $ est censée, selon moi. C'est un pas dans la bonne direction. Malheureusement, le projet de loi a un défaut majeur, soit une mauvaise modification des taux d'imposition qui, j'espère, pourra être corrigée lors de l'étude en comité.
Le contexte économique est morose présentement. Au Québec, des centaines de travailleurs de Bombardier vont être mis à la porte. La faiblesse du dollar a augmenté le coût du panier d'épicerie. On a simplement à voir le prix des fruits et des légumes présentement, et la quantité de gens, de personnes âgées, de familles à faible revenu et des mères monoparentales qui ont de la difficulté à cuisiner avec des fruits et des légumes frais, au quotidien.
Les libéraux soumettent à la Chambre un plan, non pas pour aider ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts, mais plutôt pour aider les plus nantis, les plus riches de notre société. Une des mesures phares de ce projet de loi est de donner un coup de pouce à la deuxième tranche d'imposition, soit ceux qui gagnent entre 45 000 $ et 90 000 $ par année. Le se rend-il compte que le revenu médian au Canada est de 31 000 $ par année seulement?
Le résultat est que la première tranche d'imposition, soit près des deux tiers des Canadiens, ne recevra rien, nada, niet, aucune aide, alors qu'ils ont besoin de souffler un peu.
Selon le directeur parlementaire du budget, à peu près 17,9 millions de personnes ne recevront absolument rien de cette mesure libérale. Pire encore, les plus hauts salariés continueront à recevoir un généreux crédit d'impôt grâce au plan libéral. Ainsi, chacun des députés de la Chambre des communes recevra 679,22 $ de plus. J'imagine que nous devons en remercier le ministre. Évidemment, je suis très sarcastique.
Selon Statistique Canada, dans ma circonscription, Salaberry—Suroît, près de neuf personnes sur dix — ce qui est énorme — gagnent un salaire de moins de 50 000 $ et ne recevraient donc presque rien, ou des miettes pour les personnes qui gagnent entre 45 000 $ et 50 000 $. Près de la moitié des ménages de mon comté, ceux dont le revenu est de moins de 45 000 $, ne recevront donc absolument rien. Comme la plupart de mes collègues, j'en suis certaine, je préférerais donner mon crédit d'impôt à un caissier d'épicerie de Salaberry-de-Valleyfield, à une ouvrière de Saint-Zotique ou à un travailleur social d'Huntingdon qui s'évertuent, chaque jour, à offrir des services pour le plus grand bien-être de leurs concitoyens.
Nous devons faire beaucoup mieux pour les Canadiennes et les Canadiens. Le gouvernement libéral ne s'est pas montré du tout à la hauteur dans l'affaire KPMG, dont on entend abondamment parler depuis les derniers jours. L'Agence du revenu du Canada a conclu un accord secret avec cette firme comptable et des millionnaires qui ont fraudé. Grâce à cet accord, les millionnaires n'ont qu'à payer leurs impôts, sans amende et quasiment sans intérêts. CBC/Radio-Canada parle d'une amnistie.
Quel est le message envoyé par le gouvernement libéral? Si on a des millions de dollars en banque, on peut faire de l'évitement fiscal. Ce sera sans frais supplémentaire et, en échange, on augmentera légèrement le taux d'imposition; mais, chut! On ne le dira à personne.
Ce plan libéral ne permet clairement pas de lutter efficacement contre les inégalités grandissantes dans notre société, et l'attitude de l'Agence du revenu du Canada pourrait les encourager.
La proposition du NPD, quant à elle, permettrait à une partie importante de la population qui n'a pas accès à des programmes spécifiques, comme le fractionnement du revenu, d'avoir un peu plus de marge de manoeuvre.
Au lieu de réduire la deuxième tranche d'imposition, le NPD demande au gouvernement de réduire d'un point de pourcentage la première tranche d'imposition, qui passerait donc de 15 % à 14 %, pour ceux dont le salaire se situe à moins de 45 000 $ par année. Cela permettrait à 83 % des contribuables, ceux qui gagnent moins de 45 000 $ par année, de constater un changement dans leur montant d'impôt et de recevoir de l'argent, ce qui n'est pas le cas présentement en vertu de la proposition du projet de loi .
Selon le directeur parlementaire du budget, neuf millions de Canadiens bénéficieraient de la mesure proposée par le NPD. Cela donnerait aussi un coup de pouce supplémentaire à un coiffeur de Coteau-du-Lac, à un employé de bureau de Beauharnois ou à un cuisinier d'Hemmingford, par exemple. C'est pour cela que nous sommes en politique. Nous sommes censés travailler pour réduire les inégalités, afin qu'il y ait de moins en moins d'injustices sociales et économiques.
La différence du coût serait minime par rapport à la proposition libérale et serait comblée par une très légère hausse d'impôt pour les grandes entreprises, soit un demi-point de pourcentage. C'est le minimum que l'on peut demander à nos grandes banques, en particulier. Cette augmentation permettrait même un surplus qui pourrait développer le programme efficace qu'est la prestation fiscale pour le revenu du travail, qui augmente les revenus des travailleurs ayant un faible salaire annuel.
Il reste beaucoup de travail à faire pour améliorer le projet de loi et j'espère que le gouvernement va se montrer attentif à nos propositions. Le NPD est un parti progressiste et nous proposons des mesures très réalistes pour aider effectivement la vraie classe moyenne, des gens qui en ont vraiment besoin.
Voici donc quelques sujets qui peuvent changer la vie de tous les jours des habitants de mon comté: le supplément de la prestation nationale pour enfants, l'augmentation du Supplément de revenu garanti de 400 $ pour nos aînés et le retour du crédit d'impôt pour les fonds de travailleurs qui aident les PME de Salaberry—Suroît et du Québec.
Nous allons continuer de talonner les libéraux pour que les changements qu'ils ont annoncés s'effectuent vraiment et qu'ils travaillent à réduire les inégalités dans toute la population du Canada.
J'espère que le projet de loi pourra être modifié en comité pour que les propositions du NPD par rapport à l'imposition soient acceptées.
:
Monsieur le Président, lorsque les libéraux ont présenté leur nouveau régime d'allégements fiscaux à l'origine, ils ont promis qu'il n'aurait aucune incidence sur les recettes. Toutefois, peu de temps après leur arrivée au pouvoir, ils ont abandonné cette promesse. Le directeur parlementaire du budget prévoit que les modifications proposées dans le projet de loi coûteront 8,9 milliards de dollars aux Canadiens au cours des six prochaines années.
Cette erreur grossière illustre l'incompétence du gouvernement, et les libéraux comptent encore faire adopter leur projet de loi même après avoir admis avoir rompu la promesse qu'ils avaient faite aux Canadiens. Cela en dit long sur leur intégrité.
Le gouvernement n'a pas respecté ses promesses de limiter le déficit à 10 milliards de dollars, de consulter l'opposition et de faire preuve d'ouverture et de transparence. En trois mois, il a rompu trois promesses importantes. Qu'est-il advenu des voies ensoleillées?
Compte tenu de tout cela, il est difficile de croire aux plans d'avenir du gouvernement. Le gouvernement a promis que les modifications prévues dans le projet de loi stimuleraient la croissance et le développement économiques au Canada, mais il ne fournit aucune preuve ou explication. Il manque de transparence à cet égard. Qui sait combien cette promesse nous coûtera?
Les baisses d'impôts pour la classe moyenne ne suffisent pas à elles seules à stimuler la croissance et le développement économiques. Il est donc très probable que d'autres initiatives devront être prises.
Or, ces initiatives coûteront encore plus d'argent au gouvernement. Pour les financer, il devra couper le financement des services publics ou élargir son assiette fiscale. Étant donné la situation économique vulnérable du Canada, il est assez risqué pour l'ensemble du pays et pour les particuliers de puiser encore davantage dans les recettes de l'État.
Le gouvernement continue de faire des promesses à long terme malgré la morosité de l'économie, la baisse du dollar et l'effondrement du cours du pétrole. Les Canadiens se demandent jusqu'où grimperont les dépenses. Chaque nouvelle promesse contribue à la création de déficits structurels à long terme qui, à leur tour, découragent l'investissement et freinent la croissance dans une économie chancelante.
Le précédent gouvernement conservateur travaillait d'arrache-pied tous les jours pour faire en sorte que chaque sou noir compte. Nous nous attendions à ce que l'excédent que nous avons légué au présent gouvernement soit dépensé prudemment. Il semble que nos efforts aient été en vain.
Les libéraux continuent de signaler leur intention d'enregistrer des déficits structurels massifs à long terme, ce qui alourdira le fardeau des contribuables et laissera le Canada encore plus vulnérable aux soubresauts de l'économie. Le caucus conservateur continuera de se porter à la défense des contribuables en encourageant le gouvernement à engager des dépenses responsables, à atténuer les risques et à assurer une stabilité et une prospérité à long terme.
Pour ce qui est des modifications au compte d'épargne libre d'impôt, je rappelle que tous les Canadiens âgés de 18 ans ou plus peuvent cotiser à un CELI et qu'ils peuvent s'en servir comme bon leur semble, pas seulement pour épargner en prévision de leurs études ou de leur retraite. Il s'agit du véhicule d'épargne le plus polyvalent sur le marché. Voilà pourquoi autant de Canadiens de tous les horizons en ont un.
Les étudiants qui aspirent à faire des études supérieures, les futurs parents qui désirent fonder une famille, les entrepreneurs qui veulent faire rouler leur entreprise, les familles qui doivent subvenir aux besoins de leurs enfants, les aînés à faible revenu qui mettent de l'argent de côté pour leur retraite, tous ces gens investissent dans un CELI.
Je rappelle par ailleurs que tous les segments de la population s'en prévalent. En fait, la majorité des titulaires de CELI sont des travailleurs à faible revenu et à revenu moyen. Pour tout dire, les deux tiers des CELI appartiennent à des contribuables dont le revenu est inférieur à 60 000 $.
Quel message le gouvernement envoie-t-il quand il prive les Canadiens d'un outil leur permettant de mettre de l'argent de côté pour leur avenir tout en s'engageant dans la voie des déficits gargantuesques?
Pourquoi le gouvernement continue-t-il de jouer à l'État providence et limite-t-il ainsi les options permettant aux Canadiens d'épargner l'argent qu'ils ont gagné?
On ne parle pas de cotisations obligatoires. On est donc loin du régime de retraite provincial que les libéraux ontariens souhaitent mettre sur pied. Si leur seul argument est que très peu de Canadiens ont les moyens de verser le montant maximal, pourquoi les députés d'en face refusent-ils obstinément de laisser cette option aux contribuables alors que, dans d'autres dossiers, ils leur imposent leurs vues?
Le gouvernement devrait favoriser la responsabilité financière personnelle, même s'il refuse de prêcher par l'exemple.
Nous sommes en période d'incertitude. Le prix des produits de base est à la baisse, le dollar est en chute libre et la croissance économique ralentit.
Récemment, le directeur parlementaire du budget a publié un rapport sur l'endettement des ménages et la vulnérabilité financière des Canadiens qui montre que les ménages doivent consacrer de plus en plus de fonds au service de leurs dettes tandis que leur capacité à remplir leurs obligations à cet égard diminue.
Les ménages sont maintenant exposés à un risque accablant de revenu négatif et de taux d'intérêts et risquent davantage d'accumuler des arriérés dans les paiements de leur dette.
Les Canadiens responsables cherchent un moyen d'épargner lorsque les choses vont bien de manière à se protéger. Réduire la limite de cotisation au compte d'épargne libre d'impôt réduit la capacité des Canadiens d'épargner en vue de la retraite et en vue de se protéger des chocs économiques.
Cela se traduirait par un fardeau accru pour l'ensemble des contribuables afin de soutenir ceux qui sont incapables de se soutenir eux-mêmes. Pourquoi le gouvernement cache-t-il ces futurs coûts aux contribuables?
Contrairement aux dépenses des libéraux, qui nous plongent dans le déficit et dont le but n'est pas clair, le compte d'épargne libre d'impôt constitue un véhicule concret pour l'indépendance financière des Canadiens. Plutôt que d'encourager la consommation, il encourage l'épargne et favorise le contrôle indépendant des fonds, ce qui protège les Canadiens en cas de choc économique.
Si le gouvernement doit intervenir pour soutenir les Canadiens vulnérables en cas de choc économique, c'est l'ensemble des contribuables qui en assumera le fardeau. Ou bien l'argent viendra des contribuables, ou bien les services publics seront compromis pour compenser l'aide financière accrue que devra offrir le gouvernement.
Les CELI éliminent les obstacles et permettent à tous les Canadiens de maximiser leur situation financière. Tous les Canadiens de 18 ans et plus qui ont un numéro d'assurance sociale valide peuvent ouvrir un CELI. Les CELI sont simples et accessibles. Tout le monde peut cotiser le montant de son choix. Les CELI encouragent la littératie et la curiosité financières.
En fait, la majorité des CELI appartiennent à des travailleurs à faible et à moyen revenu. Les CELI permettent de faire des investissements — n'importe quel type d'investissement — qui fructifient à l'abri de l'impôt. Les CELI rendent l'épargne-retraite plus accessible, plus simple et plus intéressante. Si les gens n'épargnent pas suffisamment pour la retraite, ce sont tous les contribuables canadiens qui paieront la note.
Les plans de dépenses du gouvernement, y compris ses déficits nébuleux, sont risqués. Nous n'avons pas eu de preuve concrète de plans de croissance ciblés. Les économies protégeront les Canadiens vulnérables contre les risques inhérents.
À l'inverse, l'établissement d'une limite aux outils d'épargne restreindra la protection économique personnelle et augmentera la dépendance des Canadiens à l'égard du gouvernement. Cette possibilité est dangereuse, étant donné l'absence de plans économiques et d'orientation du gouvernement. La dépendance à l'égard du gouvernement se traduira probablement par une augmentation de l'impôt pour de nombreuses couches socioéconomiques.
Dans la population, les médias et le milieu de la recherche universitaire, on parle souvent de l'exode des cerveaux comme d'une possibilité bien réelle. La plupart des médecins, avocats et autres professionnels qualifiés se trouvent dans les tranches d'imposition les plus élevées et leur départ pourrait être très dangereux pour le Canada.
L'imposition progressive réduit l'investissement, la prise de risques et l'activité commerciale puisque ces activités sont en grande partie réalisées par les hauts salariés.
L'effet de substitution est un principe dont les tenants pensent à peu près ceci: « Comme je gagne moins d'argent pour chaque heure de travail, je devrais travailler moins d'heures. »
Il est tout à fait possible que des gens aient recours à des tactiques d'évitement fiscal, comme déclarer moins de revenus, utiliser des techniques de planification fiscale afin de payer moins d'impôt, travailler moins d'heures, voire éviter les promotions au travail.
Les mesures fiscales progressives réduisent le rendement des investissements dans l'éducation, puisque les revenus élevés sont associés aux niveaux d'instruction supérieurs. Elles incitent moins à bâtir le capital humain — le type d'investissement dont le a parlé à Davos, tout en tournant le dos à notre secteur des ressources.
Les experts s'entendent pour dire que les impôts sur le revenu des sociétés et des particuliers sont particulièrement néfastes pour la croissance économique, car celle-ci découle en définitive de la production, de l'innovation et de la prise de risques.
En conclusion, des taux d'imposition de plus de 50 % ne feront pas augmenter les recettes de l'État. C'est ce qui va se produire en vertu du projet de loi si on additionne les taux d'imposition provinciaux et fédéral des contribuables dont les revenus sont les plus élevés.
Je n'appuierai donc pas le projet de loi .
:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue, que je croise régulièrement au Comité permanent des finances.
J'aimerais aussi le remercier d'avoir réellement, et de façon claire, exprimé la volonté du Parti conservateur de protéger vraiment les mieux nantis de notre société au détriment de l'ensemble des Canadiens et Canadiennes et, ce, à deux reprises. En premier lieu, lorsqu'il parle de la taxation évidemment, il semble faire référence à la volonté des conservateurs d'aller vers un taux de taxation fixe.
[Traduction]
Le terme anglais associé à ce concept est « flat tax ». De toute évidence, ce sont ceux qui gagnent un revenu faible et la classe moyenne qui paieront la note afin de compenser la diminution de l'impôt payé par les plus riches.
[Français]
J'aimerais revenir aussi sur la question des CELI. Mon collègue libéral a fait part, dans ses commentaires, du fait que seulement 7 % des Canadiens contribuent présentement au plafond des CELI actuellement établi. En doublant ce plafond, ce sont ces mêmes 7 % qui pourront doubler leur contribution. Or, à long terme, ce sera extrêmement dommageable pour les finances publiques, étant donné que le directeur parlementaire du budget a statué que près de 0,7 % du PIB — ce 0,7 % du PIB qu'on ne peut pas atteindre pour l'aide internationale parce que c'est trop élevé — serait dépensé dans cette mesure.
Comment peut-il justifier de défendre une hausse du plafond, sachant que cela va entraîner un tel poids sur les finances publiques canadiennes et la possibilité de fournir des services de qualité aux Canadiens qui s'y attendent?
:
Monsieur le Président, je suis également ravie de prendre part au débat d'aujourd'hui. Il s'agit évidemment du premier projet de loi substantiel présenté par les libéraux. Fait intéressant, nous nous sommes surtout attardés sur les modifications touchant le taux marginal d'imposition et le CELI, et mon temps de parole servira surtout à traiter de ces deux aspects. Cependant, je signale à ceux qui pourraient suivre le débat que ce projet de loi touche d'autres aspects, soit les crédits d'impôt pour dons de bienfaisance, le revenu gagné par un enfant, le revenu gagné par une fiducie, et l'imposition des sociétés et des actionnaires.
Si, pendant qu'il était au pouvoir, notre parti avait présenté ce projet de loi, je pense que les libéraux l'auraient décrit comme un projet de loi omnibus. Ils nous auraient interrogés sur nos intentions et auraient dit qu'il s'agit d'un projet de loi omnibus parce qu'il contient six mesures différentes.
Je sais qu'il convient parfois d'inclure dans un projet de loi important des mesures qui ne sont pas très controversées et qui sont plutôt d'ordre administratif, de telle sorte que le projet de loi comprend des volets supplémentaires. Ce n'est pas un projet de loi omnibus, même si les libéraux l'auraient qualifié de la sorte si c'était nous qui l'avions présenté, mais il comprend des mesures supplémentaires.
Comme je l'ai annoncé, je parlerai surtout des deux aspects dont la plupart des députés parlent aujourd'hui. L'un de mes collègues a dit que c'est le projet de loi qui donne et qui reprend. Je dirais plutôt que c'est le projet de loi de la première promesse non tenue du gouvernement libéral.
Les libéraux affirment que ce sont les Canadiens qui leur ont confié ce mandat, qu'ils avaient dit à la population qu'ils allaient prendre de l'argent aux riches pour le redonner aux gens de la classe moyenne. C'est effectivement ce que les libéraux ont dit aux Canadiens, mais ils leur ont aussi promis pendant la campagne électorale que ces changements seraient sans incidence sur les finances de l'État. Voici donc la première promesse non tenue, et c'en est toute une. Elle coûtera 8,9 milliards de dollars sur six ans. La promesse faite aux Canadiens n'a pas été respectée, mais rompue.
En quoi consistent ces modifications fiscales qui prennent aux riches pour redonner à la classe moyenne? Je crois comprendre que le a déclaré aujourd'hui même que ces mesures permettent de redistribuer un tout petit peu la richesse. C'est ainsi qu'il décrit la modification du taux d'imposition des gens qui gagnent plus de 200 000 $. Selon lui, faire passer ce taux de 29 à 33 %, ce n'est qu'une toute petite redistribution de la richesse.
Si on fait le calcul, ce qu'il a fait, en réalité, c'est augmenter de 12 % l'impôt sur le revenu. Passer de 29 % à 33 % correspond à une augmentation de 12 %. Certaines personnes gagnent 200 000 $, une somme considérable, mais, si ces personnes ont une grande famille et voient leur taux d'imposition augmenter de 12 %, cette augmentation de l'impôt sur le revenu n'est pas négligeable. Les circonstances de chacun peuvent varier, mais il est plutôt trompeur de qualifier de redistribution mineure cette mesure visant les gens qui gagnent plus de 200 000 $, mais qui, par exemple, remboursent une dette d'études.
Lorsque le a affirmé qu'il remettrait l'argent à la classe moyenne, il n'a jamais vraiment établi en quoi consistait la classe moyenne. Je ne crois pas que les Canadiens considéreraient les parlementaires, qui gagnent bien leur vie, comme faisant partie de la classe moyenne. Je crois que les renseignements concernant nos salaires sont disponibles sur le Web. Nos salaires sont légèrement inférieurs à 200 000 $. Les salaires de certains secrétaires parlementaires se situent probablement juste sous ce seuil. Ce sont eux qui profiteraient le plus de cet allégement fiscal. Si les Canadiens avaient été informés de ce fait, ils auraient peut-être été moins enthousiastes. Ils auraient peut-être posé des questions au sujet des personnes gagnant un salaire de 190 000 $, car non seulement ces personnes obtiennent une réduction d'impôt, mais celle-ci leur est accordée en alourdissant la dette du pays.
Le gouvernement conservateur avait à coeur de maintenir un faible taux d'imposition. Les conservateurs appuient toujours les baisses d'impôt. Pour être franc, si la somme de 6 $ par semaine devait être ajoutée directement à la dette du pays, je crois que je choisirais de ne pas imposer le fardeau de cette dette à mes enfants et que je paierais tout simplement moi-même cette somme de 6 $ par semaine.
Beaucoup de problèmes sont associés à cette mesure, qu'il est tout simplement impossible d'appuyer à notre avis. Le principal tient au fait qu'elle créerait un déficit structurel, alors que nous avons justement laissé un excédent budgétaire aux libéraux. À force de faire des promesses douteuses et des erreurs de calcul, les libéraux se sont mis dans un pétrin terrible. Nous pouvons presque les entendre dire « oups », comme l'ont déjà signalé d'autres avant moi. Ce sont nos enfants qui devront acquitter la facture.
Parlons maintenant du compte d'épargne libre d'impôt. Les libéraux semblent vouloir privilégier la méthode forte dès qu'il est question des programmes gouvernementaux. Ils souhaitent rendre toutes sortes de choses obligatoires et augmenter les cotisations au Régime de pensions du Canada, comme le gouvernement ontarien. Entre la carotte et le bâton, ce n'est jamais la carotte avec eux. Ils préfèrent engraisser l'appareil bureaucratique et contraindre les citoyens. Notre parti, lui, estime qu'il vaut mieux laisser la possibilité aux Canadiens de faire les choix qui leur conviennent.
Les libéraux prétendent que seuls les riches peuvent se permettre de verser 10 000 $ dans un CELI. Voici quelques exemples réels qui montrent que le CELI est un outil extrêmement important pour les Canadiens et qu'à 10 000 $, la cotisation maximale est tout à fait raisonnable.
Mon premier exemple est celui d'une jeune adulte qui vient de faire un petit héritage. Comme elle vient de sortir de l'école, elle n'a jamais pu cotiser à un compte d'épargne libre d'impôt. Elle décide donc d'y mettre l'argent qu'elle vient de recevoir et de le faire fructifier au lieu de le dépenser sans attendre. Elle choisit de le garder pour plus tard, ce qui lui permettra, d'ici quelques années, d'acheter sa première maison. N'est-ce pas enviable, comme démarche? Personnellement, je crois qu'il s'agit d'un choix raisonnable et sensé et qu'il s'agit surtout de la seule option qui s'offrait à cette personne.
De nombreux aînés sont rendus au moment où ils doivent vendre leur maison et aller habiter dans une résidence avec des services d'assistance personnelle ou du soutien. Peut-être ont-ils réalisé un bénéfice en vendant leur maison. Ces gens ont mis tout ce qu'ils pouvaient dans leurs REER, mais ils peuvent encore cotiser à un CELI afin d'avoir de quoi continuer à payer leurs dépenses mensuelles.
Ce sont là deux exemples qui montrent pourquoi il est essentiel d'avoir un compte d'épargne libre d'impôt vigoureux. Je reconnais que les Canadiens ne peuvent pas tous mettre 10 000 $ chaque année dans un CELI, mais il y a des années où ils le peuvent. C'est ce qui fait la beauté du produit. Les gens ne sont pas obligés de cotiser 10 000 $ chaque année. Il y a des années où ils ne pourront peut-être pas verser un seul sou dans leur compte, mais il peut y en avoir d'autres où ils seront en mesure de cotiser suffisamment pour arriver au niveau où ils doivent être.
J'ai montré aujourd'hui que le projet de loi , le premier projet de loi important présenté à la Chambre par le Parti libéral, comporte de graves lacunes. Il accentuera le déficit structurel du pays. Il ne fera pas grand-chose pour la classe moyenne. Il enlèvera aux gens, jeunes ou âgés, un intéressant outil d'épargne pour l'avenir.
Je demande aux libéraux de revoir ce projet de loi. On leur a laissé un excédent. Je les exhorte à cesser d'alourdir la dette. Nous avons un déficit de 18 milliards ou 30 milliards de dollars. C'est exorbitant. Les libéraux pourraient peut-être repenser leur plan et réfléchir à ce qu'ils vont laisser à leurs enfants et petits-enfants.
:
Monsieur le Président, je prends la parole cet après-midi pour m'opposer au projet de loi , Loi modifiant la Loi de l'impôt sur le revenu.
Le projet de loi mettrait en oeuvre la soi-disant baisse d'impôt pour la classe moyenne des libéraux. Le plus gros problème de cette baisse d'impôt, c'est qu'elle ne réduit pas véritablement l'impôt payé par les Canadiens à revenu moyen. J'y reviendrai dans une petite minute.
Le projet de loi ferait passer de 22 % à 20,5 % le taux d'imposition pour les Canadiens dont le revenu est inférieur à 200 000 $. À première vue, cela semble très intéressant, et je suppose que c'est ce qu'ont pensé de nombreux Canadiens pendant la campagne électorale, mais, comme toujours, tout se joue dans les détails. Qu'est-ce que cela signifie véritablement? Combien les Canadiens vont-ils vraiment économiser? Bien peu, voilà la réponse.
Prenons par exemple un Canadien qui gagne entre 62 000 $ et 78 000 $. Combien économisera-t-il grâce à la soi-disant baisse d'impôt pour la classe moyenne des libéraux? La réponse est environ 117 $ par année ou 2,25 $ par semaine. Que peut-on acheter aujourd'hui, au Canada, avec 2,25 $? Peut-être un café chez Tim Hortons.
Qu'en est-il d'une personne dont le revenu se situe entre 48 000 $ et 52 000 $? Combien d'argent lui apportera cette prétendue baisse d'impôt des libéraux pour la classe moyenne? La somme se chiffre à 51 $ par année, soit moins de 1 $ par jour, ce qui est à peine suffisant pour se payer un beigne ou un muffin chez Tim Hortons le matin. C'est pourtant ce que les libéraux offrent aux Canadiens qui gagnent entre 48 000 $ et 52 000 $ par année.
Combien d'argent la soi-disant baisse d'impôt pour la classe moyenne représentera-t-elle pour les Canadiens dont le revenu s'élève à 45 000 $ — ce qui, selon moi, les place au beau milieu de la classe moyenne? La réponse est zéro, niet, nada. Je le répète, le problème avec la baisse d'impôt pour la classe moyenne, c'est qu'elle ne réduit pas l'impôt pour la classe moyenne.
Combien coûtera la baisse d'impôt pour la classe moyenne? Durant la campagne électorale, le a parcouru le Canada et, plein d'optimisme, a déclaré que la mesure n'aurait aucune incidence sur les recettes. À peine les bulletins de vote dépouillés, le a admis par l'intermédiaire de son ministre des Finances — parce qu'il n'avait sans doute pas le courage de le faire lui-même — que, en fait, elle aurait une incidence.
Oups.
M. Micheal Cooper: Oups, monsieur le Président, la mesure alourdira le déficit de 1 milliard de dollars. Je le répète: 1 milliard de dollars.
Par la suite, le directeur parlementaire du budget nous a appris que, en vérité, ce ne sera pas 1 milliard, mais bien 1,7 milliard de dollars qui s'ajouteront au déficit, en plus des milliards et des milliards de dollars que le gouvernement ne cesse de dépenser, dilapidant ainsi le surplus de 1 milliard de dollars que les conservateurs lui ont laissé.
Qui portera le fardeau créé par la soi-disant baisse d'impôt des libéraux pour la classe moyenne? Vous l'avez deviné: les Canadiens de la classe moyenne. Pour être en mesure de payer la présumée baisse d'impôt pour la classe moyenne, le gouvernement entend réduire la cotisation maximale au CELI, le compte d'épargne libre d'impôt, l'outil d'épargne le plus flexible dont disposent les Canadiens.
C'est donc dire qu'il sera plus difficile pour les étudiants d'épargner pour leurs études supérieures, pour les familles d'épargner pour leurs enfants, pour les entrepreneurs d'épargner pour leur petite entreprise, et pour les aînés d'épargner pour l'avenir. C'est ce que propose le gouvernement actuel. Il veut restreindre les possibilités qu'offre le CELI aux Canadiens de la classe moyenne.
Plus effrayant encore, ce n'est qu'un début, puisque le et les députés d'en face mentionnent souvent des crédits d'impôt ultraciblés. En fait, les libéraux souhaitent éliminer tous les allégements fiscaux que l'ancien gouvernement conservateur a mis en place pour les Canadiens, des allégements qui représentent, en moyenne, 6 600 $ par personne. Tout cela est maintenant en péril en raison du prétendu allégement fiscal pour la classe moyenne.
Un député a employé l'expression « jeter de la poudre aux yeux ». Je dirais, pour ma part, que l'allégement fiscal libéral pour la classe moyenne n'est qu'une fraude fiscale libérale pour la classe moyenne. Voilà la vérité.
Le prétendu allégement fiscal pour la classe moyenne n'aiderait aucunement les vaillants Canadiens qui travaillent avec acharnement, jour après jour, pour améliorer leur sort. Cette mesure ne leur apporterait rien. Le supposé allégement fiscal pour la classe moyenne ne donnerait rien. Au contraire, il nuirait aux vaillants travailleurs qui souhaitent épargner et investir. De plus, il créerait une dette de plusieurs milliards de dollars, que d'autres Canadiens de la classe moyenne devraient ensuite rembourser.
Dans l'intérêt des Canadiens de la classe moyenne, il est absolument essentiel que le projet de loi ne soit pas adopté.
:
Avant de commencer mon discours, monsieur le Président, j'aimerais en profiter pour remercier tous les habitants de Peace River—Westlock de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole à la Chambre.
J'interviens aujourd'hui au sujet de la responsabilité financière. Le précédent gouvernement conservateur a légué au gouvernement libéral un excédent de 1 milliard de dollars. À un moment où le reste du monde était en pleine crise économique, nous avons su tenir la barre d'une main ferme et ainsi traverser la tempête. Non seulement nous avons géré nos ressources prudemment, mais nous avons aussi mis de côté 1 milliard de dollars pour l'avenir.
Or, en quelques mois à peine, les libéraux ont gaspillé cet excédent. Lorsqu'ils ont présenté leur nouveau plan fiscal, ils ont promis qu'il n'aurait aucune incidence sur les recettes. Depuis, le a reconnu que le plan aurait bel et bien une incidence sur les recettes et qu'il nous coûterait 1 milliard de dollars.
Selon un rapport du directeur parlementaire du budget, le coût sera plutôt d'environ 1,7 milliard de dollars. Cette erreur grossière illustre l'incurie du gouvernement, et les libéraux comptent encore faire adopter leur projet de loi même après avoir admis avoir rompu la promesse qu'ils avaient faite aux Canadiens. Voilà qui en dit long sur leur intégrité.
Située dans le Nord de l'Alberta, ma circonscription compte diverses industries, notamment l'agriculture, le pétrole, le gaz et le bois. L'Alberta est une province d'entrepreneurs, c'est-à-dire des gens d'affaires qui savent que, pour faire croître et prospérer leur entreprise, ils doivent faire preuve de responsabilité financière.
S'adonner à de folles dépenses aux frais des contribuables n'est pas seulement un indice d'incurie, mais aussi un comportement irresponsable qui finira par avoir des conséquences catastrophiques.
Qui fera les frais du manque à gagner? Le Parti libéral a évoqué la possibilité d'éliminer un certain nombre de crédits d'impôt. Or, un examen des crédits d'impôt actuels indique clairement qui devra combler le manque à gagner. Il pourrait s'agir des acheteurs d'une première maison, des parents dont les enfants sont inscrits à des activités sportives ou artistiques, ou encore des étudiants ou des apprentis. Les personnes qui ont besoin des crédits d'impôt seront celles-là mêmes qui feront les frais des dépenses effrénées du gouvernement libéral, qui totaliseront des milliards de dollars.
Tout le monde sait que la chute du cours du baril de pétrole a un effet négatif sur l'Alberta. Le secteur pétrolier a dû procéder à des mises à pied massives, ce qui entraîne des répercussions dans bon nombre de nos collectivités.
Dans ma circonscription, le chômage est en hausse, le nombre de demandes de prestations d'assurance-emploi est en hausse et les entreprises n'ont que de sombres perspectives, en particulier celles dont les activités dépendent de l'exploitation pétrolière. J'ai reçu un appel d'un chauffeur de camion l'autre jour. Il a dans la cinquantaine et a travaillé dur toute sa vie. Aujourd'hui, il ne trouve plus d'emploi. Les entreprises de camionnage font des compressions, et personne n'embauche des travailleurs. Ses prestations d'assurance-emploi ont pris fin, ses économies fondent à vue d'oeil, et il est retard dans le paiement de son loyer.
Pourquoi le gouvernement met-il l'accent sur des crédits d'impôt et des hausses d'impôt au moment où il nous faut un plan de création d'emplois? Nous avons besoin d'un plan pour remettre le Canada sur les rails.
Rien n'indique que les changements prévus dans le projet de loi stimuleront la croissance et le développement de l'économie dans l'intérêt des Canadiens. Le croit que les petites entreprises sont des paradis fiscaux. Songe-t-il à augmenter les taxes sur la masse salariale que doivent payer les créateurs d'emplois?
Il importe de se rappeler que les petites entreprises créent un fort pourcentage des emplois au Canada. Augmenter les taxes sur la masse salariale imposera un fardeau accru aux entreprises qui créent des emplois, mais qui éprouvent déjà des difficultés dans la présente conjoncture économique. Ces entreprises sont en train de mettre des employés à pied. Ce n'est pas le temps d'alourdir leur fardeau fiscal.
Ce n'est pas le temps non plus d'alourdir le fardeau fiscal des contribuables des tranches supérieures de revenus. Traditionnellement, ce sont eux qui créent des emplois et qui font croître notre économie. Ce n'est pas en les accablant d'un fardeau fiscal plus lourd qu'on favorisera leurs succès. Au contraire, on punira ceux qui réussissent. Ce n'est pas en multipliant les dépenses qu'on stimulera la croissance. Ce n'est pas avec des taxes et des impôts qu'on favorisera la prospérité.
Nous avons étudié toutes les réductions d'impôt que les libéraux veulent instaurer pour soutenir la classe moyenne. Selon les prévisions de Finances Canada, le nouveau plan fiscal des libéraux redonne en moyenne 6,34 $ par semaine aux gens visés. Cette réduction d'impôt de 6,34 $ leur permet peut-être d'acheter une brique de fromage ou quelques litres d'essence, mais elle n'est pas suffisante pour faire croître l'économie canadienne. Elle ne stimulerait ni la croissance ni l'innovation. Ce changement du taux d'imposition n'est pas du tout ce qu'on pourrait appeler un allégement fiscal substantiel et il coûterait très cher.
Lorsque l'ancien gouvernement conservateur était au pouvoir, il a réduit les taxes et les impôts plus de 140 fois. Nous sommes fiers de notre bilan en matière d'équité fiscale. Nous avons instauré des mesures d'allégement fiscal ciblées et responsables.
Il vaudrait beaucoup mieux pour tous les Canadiens que le gouvernement libéral s'intéresse moins au taux d'imposition et qu'il cherche plutôt à créer des emplois pour que plus de gens paient de l'impôt.
J'aimerais aussi parler du changement apporté au compte d'épargne libre d'impôt. Les libéraux ont décidé de réduire radicalement à 5 500 $ le plafond de cotisation au CELI, et ce, sans dire pourquoi.
De nombreux Canadiens comptent sur ces comptes d'épargne pour planifier leur avenir. Les étudiants épargnent pour faire des études supérieures, les couples épargnent pour fonder une famille, les entrepreneurs épargnent pour lancer une entreprise, les parents épargnent pour leurs enfants et les personnes âgées à faible revenu épargnent pour leur retraite. Ces changements rendraient la vie moins abordable pour les Canadiens qui essaient d'épargner en prévision des années où ils seront vulnérables.
La littératie financière est une matière qui est maintenant enseignée dans certaines écoles. En tant que parent, j'enseignerai à mes enfants des connaissances pratiques relativement à l'argent. Pour garantir notre sécurité financière et éviter de se trouver dans une situation d'endettement incontrôlable, il faut comprendre que la responsabilité financière est essentielle au bien-être des personnes, des familles, des entreprises et du pays.
Dans un rapport publié récemment, le directeur parlementaire du budget signale que l'endettement des Canadiens devient incontrôlable et que son niveau, qui atteint 171 % du revenu annuel des ménages, est le plus élevé parmi les pays du G7. Les ménages sont maintenant très vulnérables au revenu négatif et aux taux d'intérêt, et ils risquent fort d'être incapables de rembourser leurs dettes.
Les Canadiens responsables cherchent des moyens d'économiser en période de prospérité afin de se protéger. Si on réduit le plafond des cotisations au CELI, il sera plus difficile pour les Canadiens d'économiser en vue de leur retraite et de se protéger en période de ralentissement économique.
Le CELI est un instrument concret qui garantit l'indépendance financière des Canadiens. Nous devrions favoriser les pratiques d'épargne responsables. Au lieu de cela, les libéraux ignorent les principes de la littératie financière. Ils privent les Canadiens de possibilités d'épargne et ils exposent un plus grand nombre d'eux à des risques. Par conséquent, l'ensemble des contribuables devra porter un fardeau encore plus lourd pour aider ceux qui ne sont pas en mesure de subvenir à leurs propres besoins.
Je tiens à souligner que les libéraux ont omis de calculer ces coûts, que les contribuables devront payer à long terme. La responsabilité fiscale est à la base de la bonne gouvernance. Le plan fiscal des libéraux, qui prévoit d'énormes déficits à long terme, imposera un fardeau aux contribuables et fera en sorte que le Canada sera plus vulnérable aux chocs économiques soudains.
Le caucus conservateur défendra les contribuables et insistera auprès du gouvernement pour qu'il fasse des dépenses responsables afin de nous protéger contre les risques et de garantir la stabilité de même que la prospérité à long terme.
:
Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole sur le projet de loi . Ce qui m'intéresse, c'est de voir pourquoi les libéraux considèrent qu'une personne qui gagne 200 000 $ par année devrait être celle qui reçoit le plus de crédits d'impôt. C'est complètement irrationnel et cela n'a aucun sens.
Mon comté couvre Montmagny, L'Islet, Kamouraska et Rivière-du-Loup, comme son nom l'indique. La région est voisine de celle de mon collègue de , qui fait partie de Rivière-du-Loup et de La Pocatière. À partir de La Pocatière, on est dans le Bas-Saint-Laurent, qui est considéré comme étant la région la plus pauvre au Canada. Dans certaines municipalités, les gens ne sont pas riches du tout.
La réalité, c'est qu'en vertu de ce projet de loi, les Canadiens qui gagnent moins de 45 000 $ par an, ce qui représente la très grande majorité des gens de mon comté, auront accès à zéro dollar.
Les libéraux mettent en place des politiques pour soi-disant aider la classe moyenne. D'ailleurs, ce parti se targue d'être celui de la classe moyenne. Pourtant, en réalité, il ne touche pas à 99 % de cette classe moyenne, qui ne gagne pas plus de 45 000 $ par année.
Dans mon comté, le revenu familial ne dépasse pas la moyenne de 50 000 $ par année, ce qui est très bas.
Nous, les représentants parlementaires, gagnons 167 500 $ par année, et nous en gagnerons bientôt près de 170 000 $. Quant à eux, les secrétaires parlementaires gagnent un peu plus de 200 000 $. Évidemment, on ne parlera pas du salaire des ministres. Il n'en demeure pas moins que la classe d'individus que nous formons n'a pas besoin de cela. Nous gagnons assez d'argent, et nous n'avons pas besoin de ces sommes pour justifier des baisses d'impôt. C'est nous qui allons en profiter le plus. C'est un non-sens incroyable.
Je le répète: dans mon comté, la classe moyenne ne gagne pas 170 000 $ par année, elle gagne moins de 45 000 $ par année. Je suis moi-même un entrepreneur, et je peux affirmer que les salaires annuels moyens que je verse pour faire vivre mon entreprise et continuer à investir ne sont pas de 45 000 $.
Selon ce que le gouvernement avait dit, cette mesure devait être fiscalement neutre, c'est-à-dire qu'elle ne devait pas provoquer de déficit. Or le directeur parlementaire du budget a dit que ce ne sera pas 1 milliard de dollars, comme cela a été annoncé, mais plutôt 1,7 milliard de dollars. C'est complètement irrationnel et cela n'a aucun sens. De plus, ce montant est permanent. Il va donc demeurer de façon permanente dans le budget au cours des années à venir. De toute évidence, cette mesure est mal ficelée et mal organisée. Je pense qu'il faut la réviser. De toute façon, plus des deux tiers de la population ne touchent pas un sou de cette mesure. Je pense que ce n'est équitable pour personne.
Quant au montant moyen que recevra possiblement une famille, il est d'environ 6,5 $ par semaine. C'est complètement ridicule. Ce n'est même pas assez pour payer deux cafés. Le gouvernement doit réaliser qu'on ne peut pas faire de telles politiques en endettant le pays, avec de l'argent emprunté, pour donner à une petite classe de personnes des sommes qui sont importantes pour cette classe d'individus. La majorité des gens de la classe moyenne canadienne gagne 45 000 $ et moins par année. Inévitablement, il faut que des changements soient apportés à la loi.
L'autre élément, c'est le CELI. Je suis un entrepreneur, et j'investis énormément dans mon entreprise. Je n'ai pas eu l'occasion, au cours des 10 ou 15 dernières années, de profiter des REER ou des CELI, parce que j'ai investi mon argent dans mon entreprise. Ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir une entreprise pour économiser de l'argent en vue de l'avenir.
Cette mesure permettait aux gens d'économiser 5 000 $; ensuite, le plafond est monté à 5 500 $, puis finalement à 10 000 $. Or les libéraux viennent de retirer les 5 000 $ que nous avions ajouté dans notre budget.
Ce n'est pas ainsi qu'on permet à des gens de faire des économies en vue de l'avenir. Les gens doivent comprendre que ce n'est pas parce qu'on établit un plafond que tout le monde l'atteindra inévitablement un jour.
Cela ne veut pas du tout dire cela. Cela veut dire que cela donne un espace fiscal pour que les gens puissent économiser.
D'ailleurs, je pense que c'est la députée d' qui disait tout à l'heure que dans son comté, il y avait des gens pauvres qui n'étaient pas capables d'investir un seul sou parce que cela leur coûtait trop cher pour rester dans leur appartement ou dans leur maison.
C'est la réalité. Ce n'est pas juste vrai chez elle, c'est vrai partout. Quand on élabore une politique, il faut la faire pour l'ensemble des Canadiens. Inévitablement, certains réussissent et peuvent économiser de l'argent. J'ai oublié le nom exact, mais il y a des organisations — les ACEF, je pense — qui font en sorte d'instruire, d'informer et de former les gens et les jeunes avec de bons revenus sur les façons d'économiser. Alors cela prend des espaces fiscaux, comme les CELI ou les REER, pour pouvoir économiser de l'argent.
Ce sont des programmes ou des mécanismes qui permettent à ces gens d'économiser. Si on n'avait pas ces moyens, ces espaces pour épargner de l'argent, les gens n'économiseraient pas. Il faut économiser. Il faut penser à notre avenir quand on est jeune. Et quand on arrive à un âge proche de la retraite, et qu'on a des montants importants à investir, il faut pouvoir de mettre ces montants dans des véhicules de placement à l'abri de l'impôt, pour permettre à tout le monde de vivre convenablement le plus longtemps possible.
Le projet de loi est très mal ficelé. Je le répète, la classe moyenne ne gagne pas 170 000 $ par année. On s'entend que la classe moyenne au Canada, qui gagne moins 45 000 $, ne sera pas du tout touchée par ce projet de loi. Donc, inévitablement, c'est un mauvais projet de loi.