Je m’appelle Brent Parker. Je suis vice-président par intérim des relations extérieures et de la politique stratégique de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada.
Je suis heureux de cette occasion de vous parler aujourd’hui de l’Agence et de la Loi sur l’évaluation d’impact.
[Français]
L'Agence d'évaluation d'impact du Canada est un organisme fédéral qui relève du ministère de l'Environnement et du Changement climatique. L'Agence est chargée de réaliser des évaluations d'impact en vertu de la Loi sur l'évaluation d'impact. Son siège est situé ici, à Ottawa, et elle comprend six bureaux régionaux. L'Agence compte près de 500 employés équivalents temps plein et disposait d'un budget annuel de 74 millions de dollars lors du dernier exercice financier.
[Traduction]
L’évaluation d'impact est un outil de planification reconnu à l’échelle internationale qui aide à comprendre et à atténuer les effets négatifs des projets tout en rehaussant leurs avantages.
Le gouvernement fédéral canadien mène des évaluations d’impact depuis longtemps. Il a commencé à le faire en 1974, et l'entité qui nous a précédés, l’Agence canadienne d’évaluation environnementale, a été créée en 1994 en vertu de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale originale. Elle a poursuivi son mandat sous la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale de 2012.
En août 2019, la Loi sur l’évaluation d’impact est entrée en vigueur, abrogeant la loi de 2012 et créant l’Agence canadienne d’évaluation d’impact.
[Français]
L'évaluation d'impact fédérale s'applique aux grands projets, lesquels sont désignés par règlement, plus communément appelé « Liste des projets ». Elle porte principalement sur les projets qui présentent le plus grand potentiel d'effets négatifs dans les domaines de compétence fédérale liés à l'environnement. Actuellement, plus de 70 grands projets sont assujettis à une évaluation fédérale, allant des projets pétroliers, gaziers et miniers aux autoroutes, ports et infrastructures, en passant par les projets d'énergie renouvelable.
[Traduction]
En vertu de la Loi sur l’évaluation d’impact, le travail de l’Agence repose sur un certain nombre de principes. Il consiste notamment à favoriser la durabilité, la prévisibilité et la rapidité d’exécution, la coopération, la réconciliation et le partenariat avec les peuples autochtones, la participation efficace du public ainsi que l’intégration des connaissances scientifiques et du savoir autochtone.
J’aimerais aujourd’hui aborder chacun de ces thèmes et souligner les premières réussites de la mise en oeuvre de la Loi sur l’évaluation d’impact.
[Français]
Tout d'abord, la Loi sur l'évaluation d'impact élargit les examens de projets, qui passent des évaluations environnementales aux évaluations d'impact en mettant l'accent sur la durabilité.
Cela signifie que les évaluations fédérales prennent désormais en compte un éventail plus large d'impacts potentiels afin de comprendre comment un projet pourrait avoir une incidence non seulement sur l'environnement, mais aussi sur les aspects sociaux et sanitaires, les peuples autochtones, les emplois et l'économie à long terme.
[Traduction]
Reconnaissant elle aussi que l'examen de projets individuels ne suffit pas pour résoudre des problèmes stratégiques complexes, la Loi fournit de nouveaux outils d'analyse. Les évaluations régionales et stratégiques sont des outils qui permettent d'analyser une situation dans son ensemble.
Dans cette optique, l'Agence collabore étroitement depuis le printemps dernier avec l’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers et avec la province de Terre-Neuve-et-Labrador à l'évaluation régionale du forage exploratoire pétrolier et gazier à l’est de Terre-Neuve-et-Labrador afin de mieux comprendre et protéger l'environnement tout en simplifiant l’examen des projets individuels.
[Français]
La Loi sur l'évaluation d'impact crée un processus efficace et prévisible, et apporte aux entreprises la clarté et la prévisibilité dont elles ont besoin.
Les examens des projets ont des délais prescrits par la Loi et sont gérés avec rigueur.
[Traduction]
La Loi sur l’évaluation d’impact ouvre une nouvelle phase de planification. La planification ajoute de la prévisibilité au processus en établissant dès le départ les exigences et les attentes qui éclaireront et orienteront l’évaluation des projets. On y décrit les moyens de mobiliser les groupes autochtones et les intervenants et les façons de collaborer avec d’autres gouvernements. On y invite aussi le public à définir les problèmes potentiels et les solutions à y apporter. Mais surtout, on y indique aux promoteurs du projet ce qui sera examiné au cours de l’évaluation d’impact ainsi que les renseignements et les études qui seront nécessaires.
Cette semaine, l’Agence a franchi une étape importante en publiant des avis annonçant le lancement des premiers projets qui marquent la fin de la phase de planification en vertu de la Loi sur l’évaluation d’impact. Il s’agit du projet de route d’approvisionnement Webequie et du projet de route d’accès à la collectivité de Marten Falls, tous deux situés dans le Nord de l’Ontario.
[Français]
La coopération est un autre principe directeur qui permet de réaliser des évaluations de projets plus rapides pour les entreprises et une approche à guichet unique pour les intervenants, afin d'éviter les doubles emplois.
[Traduction]
Au niveau fédéral, l’Agence d’évaluation d’impact du Canada dirige l'examen de tous les grands projets et coordonne les consultations avec les peuples autochtones. Les évaluations dépendent encore en grande partie de l’expertise et de l’expérience des ministères fédéraux ainsi que des organismes de réglementation du cycle de vie, comme la Régie de l’énergie du Canada, la Commission canadienne de sûreté nucléaire et les offices des hydrocarbures extracôtiers de l’Atlantique. Par exemple, ces derniers mois, l’Agence a collaboré étroitement avec les ministères et avec la Régie de l’énergie du Canada pour mener à bien la phase de planification du projet Gazoduq, un pipeline de gaz naturel que l'on propose de construire dans l’Est de l’Ontario et au Québec. On a pour cela élaboré des lignes directrices adaptées relatives à l'étude d'impact, qui font actuellement l’objet de consultations publiques.
La Loi oblige également l’Agence à collaborer avec d’autres gouvernements sur les évaluations d’impact. Elle fournit de meilleurs outils pour éviter les dédoublements et pour harmoniser les processus. Des ententes de collaboration sont en place pour presque toutes les évaluations en cours.
Un partenariat particulièrement fructueux est celui conclu avec la Colombie-Britannique à partir d’une entente de coopération mise en place en août 2019 entre la ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique et le ministre de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie-Britannique. Grâce à cette entente, nous avons mené à bien le premier processus de substitution en vertu de la Loi sur l’évaluation d’impact.
[Français]
La réconciliation avec les peuples autochtones est un élément important dans la conception du processus d'évaluation.
La Loi sur l'évaluation d'impact offre des possibilités accrues de partenariats avec les Premières Nations, les Métis et les collectivités inuites fondés sur la reconnaissance des droits des Autochtones dès le départ, ce qui comprend une participation en amont et des possibilités de participation à chaque étape.
La Loi exige également que la prise de décisions tienne compte des répercussions sur les droits et la culture des Autochtones. L'objectif est d'obtenir le consentement au moyen de processus fondés sur le respect mutuel et le dialogue.
[Traduction]
Comme je l’ai mentionné, la participation du public est une exigence clé de la Loi sur l’évaluation d’impact. La Loi prévoit un processus ouvert et transparent qui offre aux collectivités de meilleures occasions de se faire entendre. On a créé une plateforme en ligne pour diffuser l’information ainsi que pour ouvrir un meilleur accès au public et lui offrir des possibilités de participer efficacement tout au long du processus. Les groupes autochtones, les intervenants et le grand public auront différents moyens de présenter leurs commentaires: assemblées publiques, ateliers, plateformes en ligne. On adaptera ces événements aux circonstances de chaque projet.
[Français]
La prise de décision transparente et fondée sur des preuves est un élément fondamental du processus d'examen. Les évaluations d'impact prennent en compte les preuves scientifiques qui sont rigoureusement testées par les scientifiques fédéraux et mises à la disposition du public dans un format facile à comprendre. Il est obligatoire de prendre en compte et de protéger les connaissances traditionnelles autochtones, lorsqu'elles sont disponibles, en même temps que les preuves scientifiques et d'autres preuves.
[Traduction]
Les évaluations d’impact sont effectuées par l’Agence ou par une commission d’examen conformément à la Loi afin d'éclairer les décisions que le ministre de l’Environnement et du Changement climatique et le Cabinet prendront dans l’intérêt du public.
Les motifs des décisions sont maintenant rendus publics afin que les Canadiens comprennent mieux la prise de décisions.
En conclusion, l’Agence met tout en oeuvre pour appliquer les principes énoncés dans la Loi sur l’évaluation d’impact et pour respecter les valeurs que les Canadiens jugent importantes: participation publique inclusive et efficace dès le début des projets, processus prévisible et coopératif, partenariats avec les peuples autochtones entre les nations, entre les Inuits et l'État et entre les gouvernements, décisions prises en temps opportun en fonction des meilleures données scientifiques disponibles et du savoir autochtone, et durabilité pour les générations actuelles et futures.
Merci beaucoup. Voilà qui conclut ma déclaration liminaire. Nous nous ferons un plaisir de répondre aux questions du Comité.
D'entrée de jeu, j'aimerais demander que les réponses aux questions nous soient fournies par écrit. Nous avons eu les réponses écrites du ministère de l'Environnement et du Changement climatique aux questions qui avaient été posées à la réunion de la semaine passée. Je fais la même demande pour cette réunion d'aujourd'hui. Je vous remercie.
Je suis inquiète, mais j'imagine que vous allez me rassurer. Au départ, quand on en avait parlé, il y avait toujours le mot « environnemental ». C'était l'Agence canadienne d'évaluation environnementale. Maintenant, on parle toujours d'impact.
Je vais faire un lien avec la mission et le mandat de l'AEIC, où on parle de prendre des décisions éclairées sur les grands projets en faveur du développement durable. Dans le milieu de l'environnement, les mots « développement durable » ne sont plus utilisés parce qu'ils dépassent de beaucoup les considérations environnementales.
Quand vous faites vos analyses, regardez-vous les répercussions sur la forêt, sur la biodiversité, sur la santé, sur tout, finalement?
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Bonjour. Je m’appelle Dan Mazier et je viens du Manitoba.
Je voudrais parler de la protection contre les inondations, évidemment, puisqu'il s'agit du Manitoba. Vous connaissez le projet du lac Saint-Martin. Si j’ai bien compris, la Loi a été modifiée en 2019. À l'heure actuelle, au Manitoba, on parle beaucoup de la modification des objectifs de la Loi. À l’heure actuelle, la nouvelle loi ne nous permet pas de prendre des mesures de protection contre les inondations au Manitoba. Tout le monde s'impatiente, parce que nous inondons nos collectivités.
Quelles sont les répercussions positives des nouvelles règles sur la protection contre les inondations? Tient-on compte de différents critères pour évaluer les stratégies de protection contre les inondations? Je sais que certaines collectivités sont maintenant évaluées différemment. Tout ce processus d’évaluation a subi des changements radicaux.
De plus, ces projets sont-ils pondérés? En établissant les critères de chaque projet, accordez-vous des points pour ceux qui concernent, disons, les espèces en péril ou les émissions de carbone? Comment déterminez-vous la priorité de ce projet ou du ministère?
Ma dernière question concerne l’ancien processus par rapport au nouveau. Si vous vous souvenez, l’ancien processus permettait à la province et au gouvernement fédéral de déterminer la composition des commissions d'évaluation. Le nouveau processus confie cette décision à la ministre fédérale.
Ce sont donc mes trois questions.
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Il y a des dispositions qui permettent au ministre de prolonger le délai jusqu’à 90 jours aux diverses étapes de l’évaluation dont vous avez parlé.
De plus, si, après avoir prolongé la période de 90 jours, on souhaite obtenir plus de temps pour l’examen, cela doit être soumis à l'approbation du Cabinet. La prolongation du délai n’est pas assortie d’un nombre fixe de jours. On déterminera l’échéancier nécessaire.
Pour ce qui est des détails concernant la durée globale de l’examen, les nouveaux délais prévus dans la Loi sur l’évaluation d’impact sont plus courts que ceux prévus dans la LCEE 2012. Nous vous avons fourni un document à distribuer qui expose cela en détail, mais grosso modo, il y a la phase de planification préliminaire, qui est de 180 jours; ensuite, le processus d’examen proprement dit, en vertu de la LCEE 2012, qui était de 365 jours. En vertu de la nouvelle loi, le délai est maintenant de 300 jours. De même, le délai pour une commission d’examen, qui était de 720 jours, est maintenant de 600 jours. La décision finale du ministre doit être rendue dans les 30 jours ou, dans le cas du Cabinet, 90 jours.
En plus de ces délais, il y a les prolongations potentielles de 90 jours que vous avez mentionnées, par le ministre ou par le Cabinet.