propose que le projet de loi soit lu pour la troisième fois et adopté.
— Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui à partir de chez moi, sur l'île de Terre-Neuve, qui est le territoire ancestral des Micmacs et des Béothuks.
[Traduction]
C’est aussi l’une des trois provinces du Canada fières productrices de pétrole.
Avant d’aborder mes observations sur le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd’hui, je vais dire ceci. Nous sortons d’un vote et d’une période de questions et lorsque nous débattons à la Chambre, ce sont des débats de grande importance. Ce sont des questions qui comptent pour nous, qui avons le privilège de siéger dans cette salle sacrée, et pour les Canadiens de tout le pays. Ces questions suscitent beaucoup de passion, en particulier celles qui concernent l’énergie, le pétrole et le gaz, les changements climatiques et l’économie. Nous sommes à un moment particulier, un moment décisif, un moment où, à l’échelle mondiale, nous traçons maintenant la voie vers la carboneutralité.
Au cours des deux dernières semaines, plusieurs choses importantes ont eu lieu. L’Agence internationale de l’énergie a publié un rapport sur les voies vers la carboneutralité, la première analyse qui soit conforme avec une limitation de l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius. Le Canada a demandé à l’Agence de produire ce rapport, car le monde doit savoir ce qu’il faudra faire pour atteindre la carboneutralité.
Dans ma province, Terre-Neuve-et-Labrador, Dame Moya Greene a publié un rapport sur notre avenir. Il s’agit d’un regard sans complaisance sur une situation désastreuse. Il est inutile de tourner autour du pot. Il y a beaucoup de travail à faire et beaucoup de décisions difficiles à prendre.
Hier encore, un tribunal des Pays-Bas a rendu une décision historique en ordonnant à la Royal Dutch Shell de réduire ses émissions de 45 % d’ici 2030. Les actionnaires d’un autre grand producteur de pétrole, Chevron, ont soutenu une proposition visant la réduction des émissions générées par l’utilisation des produits de la société. Hier encore, les actionnaires d’ExxonMobil ont voté pour mettre en place deux nouveaux administrateurs indépendants, en réaction aux efforts de la société pour lutter contre les changements climatiques. Certains ont parlé du 26 mai comme du « jour du jugement pour les grandes pétrolières ».
Ce que ces événements démontrent, c’est que le monde entier réclame des objectifs plus ambitieux en matière de climat. Le marché l’exige. Les investisseurs, nous l’avons appris hier, l’exigent. Les gouvernements prennent des mesures et les entreprises agissent. Suncor s’est maintenant engagée à atteindre la carboneutralité, ce qui est un signe manifeste du leadership canadien. Le monde s'oriente clairement dans une direction. Nous savons où va la rondelle. Elle se dirige vers la carboneutralité, et nous aurons de nombreux et importants débats et discussions sur la voie que doit suivre le Canada pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050, sur la façon dont cela changera nos sources énergétiques dans l’avenir et sur les possibilités économiques que cela présente, en particulier pour les travailleurs du secteur pétrolier et gazier qui mèneront l’effort de réduction des émissions. Ils le font déjà.
Il y aura des conversations sérieuses, des débats difficiles et passionnés, mais le débat d’aujourd’hui sur ce projet de loi est un débat de la plus haute importance et qui peut être retardé par des conversations plus générales sur notre avenir énergétique. Nous pouvons tous en convenir. Il s’agit de personnes qui sont au cœur du pays, de nos travailleurs et de leur protection. C’est ce qui doit guider notre débat aujourd’hui.
Cette question est importante pour moi. Elle est personnelle. Il s’agit d’une industrie qui représente beaucoup de retombées pour ma province. Elle a des conséquences pour les travailleurs ici, pour mes voisins et amis qui travaillent dans le secteur extracôtier.
Je me souviens très bien des premiers jours de l’industrie. J’étais un jeune homme qui travaillait pour Brian Tobin, alors premier ministre de la province, il y a une vingtaine d’années, quand la première plateforme, Hybernia, a été construite. Les espoirs étaient démesurés après tant de désespoir à l’effondrement de la pêche à la morue. Les temps étaient durs. Les familles étaient séparées parce que tellement de jeunes devaient partir dans l’Ouest gagner leur vie.
Aujourd’hui, il s’agit d’une industrie fière et arrivée à maturité. Elle a représenté au fil des ans 30 % de notre économie et un emploi sur dix, soit 10 % de l’emploi durant des années. Elle a rapporté au gouvernement provincial plus de 20 milliards de dollars de redevances entre 1997 et 2019, ce qui a permis de financer des services publics essentiels, de la santé à l’éducation, en passant par les routes et les patinoires.
Dans la région atlantique, l’industrie extracôtière a également créé des emplois et de la richesse pour les Néo-Écossais avant et pendant la mise hors service de ses deux installations gazières qui ont représenté 8,5 milliards de dollars de dépenses d’investissement sur 20 ans et qui ont produit 1,9 milliard de dollars de redevances entre 2000 et 2017. Il a fallu du temps pour en arriver là, pour réaliser les retombées économiques de cette industrie, et beaucoup ont douté en chemin.
Pour commencer, la faiblesse des cours mondiaux du pétrole donnait à penser que le projet était fantaisiste avant les crises de l’énergie des années 1970, mais nous avons aussi dû relever des défis monumentaux pour réussir à extraire le pétrole en toute sécurité dans le milieu hostile et dangereux de l’Atlantique Nord. Nous avons le devoir de protéger ces travailleurs et de le faire en mettant en place le meilleur régime de santé et de sécurité au travail au monde. Nous devons protéger ces travailleurs.
Comment le faire au mieux? En adoptant un régime de sécurité de tout premier ordre. J’en suis convaincu et j’y suis favorable. Le projet de loi aidera dans ce sens.
Ne nous leurrons pas au sujet du débat d’aujourd’hui. Le projet de loi comprend trois articles. Il rétablit des règlements sur la santé et la sécurité pour les travailleurs de la zone extracôtière, pour des travailleurs qui travaillent dans un environnement à haut risque.
Je sais que mon collègue d’en face, le député de , comprend très bien les risques auxquels ces travailleurs sont exposés. En fait, je me souviens que le PDG d’ExxonMobil Canada m’avait dit que la zone extracôtière de Terre-Neuve est l’environnement opérationnel le plus hostile au monde pour son entreprise.
Le projet de loi donnerait au Canada, à Terre-Neuve-et-Labrador et à la Nouvelle-Écosse une année de plus, jusqu’au 31 décembre 2021, pour mettre la dernière main aux règlements sur la santé et la sécurité qui découlent de la loi de 2014, des règlements visant à améliorer la sécurité de nos travailleurs. Si le projet de loi S-3 devient loi, les règlements transitoires de 2014 s’appliqueront rétroactivement au 1er janvier 2021.
Comme je l’ai dit, le projet de loi comporte trois articles. Nous sommes tous d’accord pour dire qu’aucun travailleur, peu importe où il travaille, ne devrait être sans protection. Par conséquent, j’espère que ce projet de loi sera adopté facilement. Il devrait être adopté rapidement et aujourd’hui même. Ce devrait être le dernier jour de débat pour ce projet de loi à la Chambre.
En fait, mon bureau a communiqué avec les porte-parole de l’opposition et mes collègues d’en face pour que nous puissions faire exactement cela à chaque étape du processus. Je suis heureux de dire aux députés de , d', de et de que ces conversations ont été constructives et que nous avons eu une relation constructive entre nous à ce sujet. Je les ai exhortés à collaborer avec le gouvernement, dans l’optique de protéger les travailleurs canadiens, afin de saisir le comité permanent du projet de loi, et j’ai exhorté le comité permanent à l’étudier dès que possible. J’ai comparu devant le comité permanent aux côtés de représentants du ministère. Avant d’être présenté à la Chambre, le projet de loi est passé par un processus similaire à l'autre endroit et j’ai comparu devant nos honorables collègues du Sénat, qui ont tenu des audiences en comité sur ce projet de loi, pour expliquer pourquoi nous en sommes là aujourd’hui.
Si ce projet de loi à trois articles continue d’être débattu, ce n’est pas en raison de son contenu. Comme je l’ai dit, je pense que tous les partis de la Chambre appuieraient à l’unanimité l’adoption de cette mesure législative. Si on lisait le hansard du débat sur ce projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, on nous pardonnerait de penser que le débat tourne en rond.
Presque tous les députés de tous les partis à la Chambre ont reconnu dans leurs discours que le projet de loi était important et qu'il fallait l'adopter rapidement. Presque tous les députés de tous les partis à la Chambre ont mentionné la tragédie du Ocean Ranger en 1982, qui a fait 84 morts, et la commission royale d’enquête qui a ensuite permis d’améliorer la sécurité à plusieurs égards. Presque tous les députés de tous les partis à la Chambre ont mentionné l’écrasement mortel du vol Cougar 491 en 2009 et la commission d’enquête que le juge Robert Wells a menée par la suite, qui a mené aux réformes radicales contenues dans la Loi sur la santé et la sécurité dans la zone extracôtière, adoptée en 2014. Ces points ont été soulevés par presque tous les députés de tous les partis à la Chambre.
Il n’y a pas l’ombre d’un écart entre nous sur la question de la protection de nos travailleurs, et il ne devrait pas y en avoir, alors pourquoi sommes-nous encore en train de débattre de cette question? Pourquoi un projet de loi comportant trois articles mérite-t-il des heures encore de débat, alors qu’il y a unanimité sur l’importance de protéger les travailleurs, tandis que les Canadiens attendent de leur Parlement qu’il s’occupe de reconstruire en mieux et de travailler au rétablissement à la suite de la COVID-19? Pour dire les choses simplement, c'est de la basse politique. Il y a un désir concerté de retarder le débat sur tout et n’importe quoi, quel que soit l’enjeu, et dans le cas présent, ironiquement, de retarder encore plus la chose même que les députés de l’opposition reprochent au gouvernement de retarder.
De nombreux députés ont mentionné qu’il a fallu beaucoup trop de temps pour instituer des règlements permanents, qu’un nouveau délai de 24 mois serait beaucoup trop long, et nous les avons écoutés et nous avons été d'accord. Nous avons accepté les amendements de l’autre endroit visant à ramener le délai à 12 mois. Nous avons entendu que le retard dans la mise en place d’un régime permanent de santé et de sécurité au travail pour protéger les travailleurs extracôtiers est inadmissible. Aux députés d’en face aujourd’hui, je dis « écoutez, c’est de bonne guerre, je suis d’accord »; je dis « oui, cela a pris beaucoup trop de temps ». C’est frustrant. Je me sens frustré. Je l’ai dit lors des audiences du comité à l’autre endroit, je l’ai dit devant le comité permanent, et je le répète aujourd’hui: cela a pris beaucoup trop de temps.
Maintenant, je pourrais énumérer les raisons pour lesquelles le travail complexe de rédaction de règlements en partenariat avec deux gouvernements provinciaux et deux offices extracôtiers, en respectant nos cadres de gestion conjointe et la compétence des provinces, prend du temps. Je pourrais parler des 15 000 pages de documents qu’ils doivent examiner pour s’aligner sur les 173 normes nationales et internationales en matière de santé et de sécurité et les incorporer par renvoi. Je pourrais parler du temps que nous avons perdu à devoir corriger la réglementation provisoire initiale parce que l’industrie nous a dit qu’elle ne fonctionnait pas pour elle, qu’elle était un fardeau; je pourrais parler de la façon dont cette correction nous a fait reculer. Je pourrais aussi parler de la façon dont la pandémie dans laquelle nous nous trouvons nous a fait reculer; comment la fermeture soudaine et brutale des lieux de travail nous a obligés à nous adapter au travail à domicile, et comment l’adaptation a pris du temps. Monsieur le Président, pensez simplement au temps qu’il a fallu à cette Chambre pour s’adapter et mettre en place des mesures permettant de poursuivre notre travail en toute sécurité. Ce sont tous des facteurs très légitimes qui expliquent pourquoi nous en sommes là aujourd’hui, mais ces raisons n’augmentent en rien la sécurité des travailleurs, elles ne soutiennent pas les travailleurs et elles ne font pas avancer cette loi.
Nous devons adopter ce projet de loi. Nous devons nous atteler à la finalisation de ces règlements permanents avec le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse, l’Office Canada–Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers, l’Office Canada–Nouvelle-Écosse des hydrocarbures extracôtiers et l’industrie.
Malgré ces défis, nos fonctionnaires et leurs homologues de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse ont franchi de nombreux jalons. Nous sommes proches du but. J’ai demandé à mes fonctionnaires de terminer ce travail avant la nouvelle échéance proposée. Je suis convaincu que nous y parviendrons. Je sais que nous le ferons.
[Français]
Cependant, nous devons faire passer le projet de loi aujourd'hui, sans plus attendre. Si les députés de l'opposition veulent vraiment protéger les travailleurs, ils ont maintenant l'occasion de le faire, d'adopter ce projet de loi, de mettre la politique partisane de côté et de faire ce qu'il faut.
[Traduction]
En tant que fils de Terre-Neuve-et-Labrador, je suis fier de ce que nous avons accompli dans cette industrie depuis qu’elle a commencé à prendre racine dans les années 1960. L’industrie extracôtière a amélioré la vie des Terre-Neuviens et des Labradoriens. Elle a empêché les familles d’avoir à se séparer pour aller trouver du travail sur le continent. Elle a également permis à certains d’entre eux d’acquérir des compétences qui les ont aidés à trouver un bon travail sur le continent.
Je suis également fier du fait que, depuis l’époque de Brian Mulroney et de John Crosbie, aucun gouvernement fédéral n’a fait plus que le nôtre pour la zone extracôtière. C’est le gouvernement actuel qui a donné 2,5 milliards de dollars à Terre-Neuve-et-Labrador dans le cadre de l’Accord atlantique qui a été renouvelé en 2019. C’est le gouvernement actuel qui a soutenu les travailleurs du secteur extracôtier pendant la pandémie en leur accordant près de 400 millions de dollars pour maintenir les emplois et réduire les émissions. C’est le gouvernement actuel qui a réduit le délai d’évaluation des forages exploratoires de plus de 900 jours à 90 jours, sans perdre un gramme d’intégrité environnementale.
J’ai récemment annoncé 16 projets axés sur l’avenir financés par le volet extracôtier du Fonds de réduction des émissions; des projets qui utilisent le captage du carbone, l’énergie éolienne et d’autres sources d’énergie renouvelable pour alimenter les activités de l’industrie, qui réduiront les émissions, et qui créeront de vrais emplois pour les travailleurs qui construisent notre avenir énergétique à faibles émissions, et ce, dès maintenant.
En terminant mon intervention, je me permets d’affirmer que la seule chose qui compte dans le débat sur ce projet de loi, ce sont les personnes concernées, les travailleurs: il faut les protéger et les soutenir et croire en eux. Nous devons protéger les travailleurs sur cette plateforme de l’Atlantique Nord, les travailleurs qui les entretiennent, ceux qui sont au cœur de cette industrie qui a fait de notre province ce qu’elle est et les travailleurs qui bâtissent notre avenir prospère et plus propre. Nous devons les protéger au moyen d’un régime de sécurité de calibre mondial. Ils ne méritent absolument rien de moins.
Le projet de loi nous aidera à le faire. Faisons notre travail. Adoptons le projet de loi S-3.
:
Monsieur le Président, je pourrais parler pendant 20 minutes afin de faire adopter cette mesure législative importante pour qu’elle passe à l’étape suivante et que les travailleurs soient protégés, mais je serai beaucoup plus bref.
J’aimerais ajouter une note personnelle. J’ai reçu ce matin, après avoir terminé mon intervention, un texto qui m’annonçait la naissance aujourd’hui de ma première nièce. Elle s’appelle Maeve Elizabeth Danielle Penner, et sa maman se porte très bien. Nous sommes tous très heureux d’accueillir dans notre famille ce magnifique bébé.
Je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la santé et la sécurité dans la zone extracôtière. Il est temps que cette mesure législative importante qui vise à assurer la sécurité des travailleurs fasse l'objet d'une étude à la Chambre des communes.
Le gouvernement libéral ne l’a pas fait adopter rapidement, et ce, au détriment de la sécurité des travailleurs des zones extracôtières. Nous débattons de quantité de questions importantes à la Chambre, mais parmi tous les projets de loi que le gouvernement a présentés au cours des dernières années, peu seraient plus importants, car il s’agit d’assurer la sécurité de travailleurs. Nous parlons, en l’occurrence, des travailleurs des plateformes extracôtières.
Comment en sommes-nous arrivés là? Nous nous trouvons à présent dans une situation où on a laissé des mesures de protection importantes arriver à expiration. Ces mesures de protection avaient été mises en place par un précédent gouvernement conservateur, il y a plus de cinq ans, mais l’actuel gouvernement libéral n’y a pas donné suite jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Heureusement, personne ne semble avoir eu à souffrir de son inaction dans ce dossier, mais il reste de toute façon inexcusable que nous en soyons arrivés là.
À la fin de l’année dernière, les libéraux ont laissé la réglementation temporaire sur la sécurité des travailleurs des plateformes pétrolières et gazières extracôtières arriver à expiration. En fait, cela a supprimé des protections essentielles pour la santé et la sécurité de ces Canadiens qui risquent chaque jour leur vie pour que nous ayons les ressources nécessaires pour chauffer nos maisons et nous rendre en voiture au travail. Ces travailleurs, qui viennent dans ce cas-ci principalement de Terre-Neuve-et-Labrador, font partie des piliers de l’économie de la province et du pays.
La province a élu beaucoup de députés libéraux. Le vient de Terre-Neuve-et-Labrador, mais il semble que peu d’attention ait été accordée à cette question importante.
La plupart des gens ne le savent pas, mais j’ai eu le privilège de travailler dans notre secteur énergétique terrestre. J’ai enfilé mon équipement de protection individuelle et mon détecteur d'hydrogène sulfuré et je suis allé travailler dans le cœur industriel de l’énergie du Canada, à Edmonton, en Alberta. Pendant mes études à l’université, j'ai été employé comme travailleur temporaire à la raffinerie de l’Impériale à Strathcona. Sur place, il y avait beaucoup d’équipement lourd qui circulait et nous faisions les travaux qu’il fallait faire pour que l’installation puisse fonctionner en douceur, créer des emplois et soutenir notre économie. Je me souviens d’avoir travaillé le quart de nuit, 12 heures par jour, jour après jour, pendant des semaines. J’ai fait des heures supplémentaires à la fin de chaque quart de travail et j’ai enfilé un gilet de sécurité à haute visibilité pour diriger la circulation et veiller à ce que les travailleurs fatigués ne se fassent pas accidentellement écraser en rentrant chez eux après leur quart de travail. J’ai monté la garde alors que des travailleurs qualifiés descendaient profondément dans les systèmes, afin de veiller à ce qu’ils puissent recevoir les premiers soins requis en cas de danger. Tout cela se passait sur le terrain. Je ne peux qu’imaginer les dangers auxquels sont confrontés ceux qui, sur la côte Est, montent dans un hélicoptère et partent vers des plateformes situées loin en mer, parfois par mauvais temps.
Les tragédies de notre passé montrent à quel point il est essentiel que ces règles de sécurité soient en place. Les Canadiens ont été dévastés en 1982 par la nouvelle de la plateforme Ocean Ranger et des 84 travailleurs qui ont perdu la vie lorsqu’elle a chaviré pendant une tempête, et de nouveau en 2009 par la nouvelle de l’écrasement de l'hélicoptère Cougar qui assurait le vol 491 dans l’Atlantique Nord, entraînant la mort tragique de 17 travailleurs pétroliers en mer. Cette tragédie a donné lieu à l’enquête Cougar, dont les résultats ont été pris en compte par les gouvernements pour adopter cette importante loi. Après chacune de ces catastrophes, il y a eu des enquêtes sur leurs causes et des recommandations sur la façon d’éviter ces dangers à l’avenir. Je suis sûr que les politiciens ont parlé aux familles dévastées, leur promettant que plus jamais cela ne se reproduirait, et pourtant nous sommes ici aujourd’hui à débattre d’une loi qui aurait dû être adoptée il y a des mois, voire des années.
C’est le gouvernement conservateur précédent qui a reconnu le besoin très réel de ces protections. C’est pourquoi, en 2014, le gouvernement a adopté des règlements de sécurité par le biais de la Loi sur la santé et la sécurité dans la zone extracôtière. C’est exactement le genre de leadership dont nous avons besoin dans ce pays: nous avons besoin d’un gouvernement qui est proactif et non réactif, et qui prend des mesures rapides pour protéger la sécurité de nos travailleurs.
Ces règlements temporaires devaient expirer en 2019. Ils donnaient au gouvernement libéral des années pour mettre en place une réglementation permanente sur la sécurité de l’énergie en zone extracôtière. Les libéraux ont dû repousser cette échéance d’une autre année. Ils ont prolongé ces règlements temporaires jusqu’au 31 décembre 2020. Les libéraux avaient le temps de faire le travail.
Pour bon nombre de ces années, ils ont eu une majorité. Le fait est que même maintenant, au sein du gouvernement minoritaire actuel, les libéraux ont l’appui politique nécessaire pour faire le travail, mais ils ne l’ont pas fait jusqu’à maintenant, et c’est inexcusable. Ce n’est pas en quelques jours ni en décembre, le mois de l’échéance, que le gouvernement libéral a enfin présenté le projet de loi à l'autre endroit. Où était le sentiment d’urgence des libéraux? Cela donne vraiment l’impression d’une réflexion après-coup, comme si la sécurité de ces travailleurs n’était pas d’une grande importance pour le gouvernement. Pourquoi le , le et le gouvernement libéral ont-ils attendu à la dernière minute pour faire leur travail? Une échéance importante a été ratée. Des protections clés sont omises. Le gouvernement libéral tergiverse. Peut-être que si le gouvernement n’avait pas choisi de proroger le Parlement et de gaspiller de nombreux jours supplémentaires de débat productif, nous aurions pu faire adopter ce projet de loi avant l’échéance. Nous ne le saurons jamais, mais ce dont nous sommes sûrs, c’est que le gouvernement libéral ne s’est pas soucié d’en faire une priorité.
Je suis également déçu, pour une autre raison, que ce projet de loi n’ait pas été présenté avant l’an dernier. Il aurait constitué un hommage approprié au juge Wells de Terre-Neuve-et-Labrador, qui a tant fait pour défendre la sécurité des travailleurs en mer. Malheureusement, le juge Wells, qui a présidé l’enquête Cougar, est décédé à l’âge de 87 ans en octobre 2020. Le juge Wells était un ancien ministre progressiste-conservateur provincial et un boursier de la fondation Rhodes. Comme commissaire, sa principale contribution à l’enquête a été de recommander que les hélicoptères aient une capacité de fonctionnement à sec d’au moins 30 minutes. Il a aussi recommandé la création d’une base complète de recherche et de sauvetage à St. John’s. J’aurais aimé que le gouvernement ajuste ses flûtes et adopte ce projet de loi avant l’échéance afin que le juge Wells puisse voir son héritage mis en œuvre de façon permanente. Quoi qu’il en soit, je tiens à le féliciter pour les services qu’il a rendus à notre pays et à sa province. On se souviendra de lui pour son engagement envers le bien-être des travailleurs de l’énergie en mer et de leurs familles.
Le retard de l’adoption du projet de loi n’est qu’un autre exemple de la façon dont le gouvernement libéral actuel n’a pas réussi à donner la priorité aux besoins des hommes et des femmes qui travaillent dans notre secteur pétrolier et gazier. En fait, j’ai noté avec une certaine surprise que le a dit « l’une des trois provinces du Canada productrices de pétrole », semblant ignorer que plus que trois provinces dans ce pays produisent du pétrole. Comme s’il n’était pas assez grave que le gouvernement ne parvienne pas à faire adopter une loi d’importance primordiale sur la sécurité avant la date limite, il semble également vouloir supprimer progressivement le gagne-pain de ces travailleurs du secteur pétrolier et gazier.
Nous savons que Terre-Neuve-et-Labrador dépend du secteur de l’énergie plus que toute autre province, y compris l’Alberta. Nous savons que l’avenir de Terre-Neuve-et-Labrador passe par un secteur pétrolier et gazier extracôtier solide. En fait, ce secteur est si important pour cette province que le mot « pétrole » est mentionné près de 150 fois dans le récent rapport Greene qui décrit l’avenir économique de Terre-Neuve-et-Labrador. Pourtant, le gouvernement libéral continue de s’attaquer au secteur pétrolier avec des projets de loi comme les projets de loi et au cours de la législature précédente, et en ne donnant pas suite à des mesures législatives clés comme le projet de loi , dont nous débattons aujourd’hui.
Près de 147 jours sont passés depuis que les libéraux ont laissé expirer les mesures législatives existantes. Ce sont 147 jours pendant lesquels les travailleurs de l’industrie pétrolière et gazière extracôtière ont été laissés dans l’incertitude, sans protection.
Je tiens à reconnaître le travail acharné accompli par les députés de l’autre endroit pour adopter le projet de loi le plus rapidement possible. Reconnaissant l’urgence de ce projet de loi, il est inacceptable qu’après avoir été adopté si rapidement par le Sénat, le projet de loi ait attendu dans la file d’attente pour être inscrit à l’ordre du jour de la Chambre des communes. Nous savions que les députés avaient l’intention de faire adopter le projet de loi rapidement en deuxième lecture et sans délai.
Je siège au Comité des ressources naturelles, et nous avons agi avec une rapidité sans précédent pour faire adopter ce projet de loi. Il n’y a eu qu’une seule réunion. J’espère sincèrement que nous pourrons faire avancer le débat aujourd’hui, faire adopter le projet de loi et garantir ces protections essentielles pour nos travailleurs du secteur pétrolier et gazier extracôtier.
Pour nous, députés de la Chambre, la protection des travailleurs canadiens doit être une priorité essentielle. C’est pourquoi les conservateurs ont coopéré pour que ce projet de loi soit adopté le plus rapidement possible. L’incapacité à protéger les travailleurs du secteur énergétique extracôtier est inadmissible et doit cesser. Il est temps que nous fassions enfin le travail et que nous assurions ces protections afin que ces travailleurs puissent continuer à faire leur travail en toute sécurité et que nous puissions assurer la prospérité et l’avenir non seulement de Terre-Neuve-et-Labrador, mais aussi de notre nation, le Canada.
:
Monsieur le Président, je tiens à dire que je suis heureux de pouvoir parler aujourd’hui du projet de loi à l’étape de la troisième lecture. Ce projet de loi prolongerait d’un an le règlement transitoire sur la santé et la sécurité au travail dans les zones extracôtières afin de permettre la mise au point du règlement permanent.
En d’autres termes, je suis heureux de parler de ce projet de loi, car j’espère qu’il sera adopté aujourd’hui. Nous voulons certainement qu’il soit adopté aujourd’hui parce que nous attendons depuis très longtemps que les gouvernements, tant fédéral que provincial, adoptent des règlements permanents en matière de santé et de sécurité au travail dans la zone extracôtière de Terre-Neuve-et-Labrador. Nous attendons cela depuis le début des années 1990. Il y a une longue et triste histoire en ce qui concerne l'attitude envers la santé et la sécurité en zone extracôtière, où la réglementation en matière de santé et de sécurité n’est en rien comparable à celle dont disposent les autres travailleurs du Canada depuis de nombreuses années.
Nous avons entendu toutes sortes d’excuses pour justifier ce retard. Nous devons adopter cette mesure législative, et je suis heureux de l’appuyer, mais j’aurais été encore plus heureux si nous n’en avions pas eu besoin de ce projet de loi. En fait, nous n’aurions pas eu besoin de celui-ci si le gouvernement avait été plus diligent dans la poursuite de l’objet de la loi qui a été adoptée en 2014, qui elle-même était très tardive.
Le parle du retard et de toutes les complications et consultations qui doivent avoir lieu. Il a déploré à plusieurs reprises qu’il y ait 300 pages de règlements. Je me demande à quelle page ils se trouvent actuellement. Je me le demande vraiment. Ils travaillent sur 300 pages de règlements depuis 2014. Cela fait six ans à raison de 50 pages par an. À quelle page sont-ils rendus?
Je ne veux pas être désinvolte à ce sujet, mais je pense que le fait d’utiliser cette excuse passe complètement à côté du fait qu’il ne semble pas y avoir eu d’effort sérieux pour réellement mettre en place des règlements permanents. De tels règlements sont indispensables, et pour cause.
J’ai bien peur que la raison de tout ceci soit que les entreprises ont estimé que la réglementation était trop lourde. Ce débat se poursuit depuis le début des années 1990, moment auquel la responsabilité de la santé et de la sécurité au travail a été retirée au ministère fédéral du Travail et au ministère provincial du Travail pour être confiée à l’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers. Il a déjà été souligné que les obligations sont partagées pour veiller à la santé et à la sécurité, à la protection de l’environnement, aux calendriers de production, ainsi qu’à la promotion et au développement de l’industrie dans les zones extracôtières.
Comme l’ont souligné la députée de et d’autres, il y a là un conflit inhérent et, à tout le moins, un manque d’attention sur les choses importantes. Il y a de bons exemples qui expliquent pourquoi c’est un problème, et je vais en citer un en particulier qui illustre ce problème et aussi le problème de la péremption des règlements. Cette péremption a été rendue possible par le fait que le gouvernement n’a pas présenté ce projet de loi avant l’expiration des règlements, ce qu’il a fait le 31 décembre de l’année dernière.
Nous n’avons pas de règlements applicables à l’étranger. Les compagnies ont reçu des instructions pour les suivre, et les compagnies ont accepté de les suivre, mais il est très clair qu’ils ne sont pas applicables. Personne ne peut être accusé ou condamné pour une infraction au titre de règlements qui ne sont pas en vigueur.
Dès 1992, il y avait une ébauche de règlement, qui était utilisée comme ligne directrice. On pensait à l’époque, et les entreprises avaient convaincu les gouvernements, que les entreprises savaient mieux que quiconque comment gérer la sécurité dans les zones extracôtières. Elles comprenaient l’industrie, et elles comprenaient comment elle fonctionnait. Elles les auraient utilisées comme lignes directrices, mais il n’y avait pas le droit de refuser un travail dangereux, pas d’obligation exécutoire pour les tests de santé et de sécurité au travail, et pas de possibilité pour les inspecteurs de porter des accusations en cas de problème.
L’excuse était toujours que nous pouvions leur retirer leur permis et les empêcher de fonctionner, mais cela n’est jamais arrivé. Cela ne s’est pas produit dans le secteur extracôtier parce que c’était un pas trop important à franchir. Il n’y avait pas d’inspecteurs qui inspectaient régulièrement les zones extracôtières, recherchaient les infractions, les traitaient ou même menaient des enquêtes après des incidents. Tout était laissé à la discrétion des entreprises.
Nous avons été témoins de grandes catastrophes. Le les a mentionnées. Tous les habitants de Terre-Neuve-et-Labrador qui étaient là à l’époque se souviennent très bien du naufrage de la plateforme Ocean Ranger en 1982, qui a coûté la vie à 84 personnes.
C'était une tragédie horrible à Terre-Neuve-et-Labrador, et comme il a été mentionné, elle a fait l'objet d'une enquête pour en déterminer les causes. Comme c'est toujours le cas, les causes étaient multiples. La plupart relevaient de l'absence de mesures de sécurité adéquates et de l'absence d'un plan de sécurité adéquat en cas de problème.
La même chose s'est produite en 2009 lors de l'écrasement du vol 491 de Cougar Helicopters, qui a entraîné la mort de 17 personnes. Cet accident s'est produit parce qu'on ne s'est pas assuré que l'hélicoptère fonctionnait adéquatement, même si un appareil semblable s'était écrasé quelques années plus tôt en Australie et que la cause de cet écrasement était connue.
C'est une réalité du domaine extracôtier. Malheureusement, de graves accidents se produisent. Toutefois, heureusement, peu d'autres catastrophes sont survenues. Les sociétés d'exploitation pétrolière extracôtière mettent l'accent sur la sécurité. Je l'accorde. Elles en parlent continuellement. Cependant, elles souhaitent également en être responsables. Elles ne veulent pas vraiment que quelqu'un d'autre leur dise comment elles devraient se comporter ou vérifie qu'elles font bien les choses.
Lors de l'enquête sur l'accident d'hélicoptère, le juge Wells, qui était un excellent juriste et un homme de grande qualité, a formulé une série de recommandations concernant la zone extracôtière. La plus importante, disait-il, était qu'il devrait y avoir un organisme de réglementation indépendant qui serait uniquement chargé de veiller à la santé et à la sécurité dans la zone extracôtière.
Un organisme de réglementation indépendant serait en mesure de se concentrer sur ce point et il ne serait pas exposé à la capture réglementaire. C'est un terme bien connu pour désigner le cas où les entreprises ont le contrôle du processus avec une consultation continue. Elles s'assurent que leur voix est la plus forte et qu'elle est entendue par tous ceux qui ont une influence. Elles retardent également les choses, au besoin, pour tenter d'avoir une meilleure chance d'obtenir le régime qu'elles souhaitent.
Je suis persuadé que cela a contribué au retard qui a mené à la situation actuelle. Pour ce qui est du gouvernement, je trouve honteux qu'il n'ait pas exercé la diligence nécessaire pour éviter que les règlements viennent à échéance et ne soient plus exécutoires, comme cela s'est produit.
Oui, ils seront rétablis de façon rétroactive, mais il n'y a aucun moyen de faire respecter les règles s'il se produit quelque chose entretemps. Un article du projet de loi à l'étude, qui sera adopté, porte d'ailleurs spécifiquement sur cet enjeu. Voici ce qu'il dit:
Nul ne peut être condamné pour une infraction prévue par l’une des dispositions d’un règlement rétabli en vertu du paragraphe (1) si l’infraction a été commise pendant la période commençant le 1er janvier 2021 et se terminant le jour avant la date de l’entrée en vigueur du présent article.
C'est donc dire que cet article n'entrera pas en vigueur avant la sanction du gouverneur général. Résultat: il sera impossible de porter des accusations contre une personne pour des événements qui surviendraient alors que la réglementation est échue. Il s'agit d'une subtilité technique, certes, mais c'est la conséquence possible du vide que laisse le projet de loi.
À titre d'exemple, je vais parler d'un incident qui a été révélé au public le 17 mai dernier par la Société d'exploitation et de développement d'Hibernia, ou SEDH, qui exploite la plateforme Hibernia. Elle a déclaré que, le 13 mai 2021, deux travailleurs prenaient part aux opérations nécessaires pour soulever un conteneur quand une partie de l'appareil de grutage a chuté. Personne n'a été blessé, mais il y a eu une chute de 10 mètres qui aurait pu être fatale.
Selon les résultats des calculs exigés par les normes de l'industrie pour prévenir la chute d'objets, l'incident aurait pu être fatal. Cet incident a évidemment entraîné un arrêt des opérations, et une enquête a été menée.
Je vais lire ce qui se trouve dans les deux derniers paragraphes du rapport de la SEDH: « La SEDH a mis fin à toutes les opérations de grutage et a lancé une enquête sur la principale cause de l'incident. » C'était justifié. Cependant, la ligne suivante se lit ainsi: « L'Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers assure le suivi de l'enquête de la SEDH sur l'incident. »
N’est-il pas intéressant que l’enquête concernant un incident de sécurité qui aurait pu s’avérer mortel ait été menée par la compagnie? Une telle enquête ne devrait-elle pas être menée par I'organisme responsable de la santé et de la sécurité en zone extracôtière pour déterminer la cause de l’incident? N’est-ce pas le rôle de l’organisme chargé de mener des enquêtes sur la santé et la sécurité, en toute indépendance et objectivité, de s’assurer que les mesures adéquates sont en place et de déterminer s’il y a eu infraction au règlement pour savoir si la compagnie doit être inculpée?
La réponse à ces questions est non, car c’est la compagnie elle-même qui menait l’enquête. Ce cas de figure est désormais possible en vertu du règlement qui est entré en vigueur en 2014, celui-là même qui fait l’objet des discussions pour savoir s’il doit devenir permanent ou si on doit le changer. D’après moi, cela illustre bien toute l’histoire du système régissant la santé et la sécurité en zone extracôtière, notamment au large des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse.
Des assemblées législatives se sont plaintes de cette situation. Lorsque j'étais député à la Chambre d'assemblée de Terre-Neuve-et-Labrador, j'ai soulevé à maintes reprises les lacunes dans la réglementation en matière de santé et sécurité dans les zones extracôtières. La Nouvelle-Écosse se trouvait dans la même situation. Le même régime s'appliquait.
Ce n'est qu'après l'enquête Wells sur la sécurité extracôtière qu'il a été décidé qu'il fallait adopter des règlements exécutoires. C'est alors que les règlements transitoires, qui s'appliquent en ce moment, ont été présentés. Il a été décidé que des consultations seraient menées pour établir des règlements permanents, mais nous n'en avons toujours pas six ans après l'adoption de la loi.
Il a été question des délais, et nous pourrions parler de toutes les raisons qui les justifient. Je ne vais toutefois pas les répéter comme le ministre les a énumérées en expliquant pourquoi 300 pages de règlements ne pouvaient pas être étudiées en six ans. Cela dit, le gouvernement n'a pas agi avant la première semaine de décembre alors que les règlements étaient sur le point d'être abrogés le 31 décembre. C'est seulement à ce moment-là qu'il a pris des mesures pour repousser l'abrogation d'un an afin de compléter le processus.
C'est évidemment un manque de diligence et une mauvaise gestion des priorités. Le gouvernement n'a pas pris au sérieux ce que nous demandons depuis plus de 25 ans, soit que les travailleurs soient protégés par un régime de santé et de sécurité dans les zones extracôtières qui soit efficace et exécutoire. C'est tout simplement insuffisant. Le gouvernement fait preuve d'un manque total de respect pour l'importance de la santé et de la sécurité des travailleurs dans les zones extracôtières, à Terre-Neuve-et-Labrador et partout au pays. Il faut mettre en place des règlements adéquats.
C'est donc avec un certain regret que je constate que les recommandations formulées par le juge Wells n'ont pas reçu le respect qu'elles méritaient. On n'a pas non plus tenu compte de la nécessité de faire participer les employeurs et les employés. La mesure législative de 2014 prévoyait la mise en place de conseils consultatifs. Nous sommes en 2021, mais il n'y a pas de conseil consultatif sur la santé et la sécurité dans la zone extracôtière à Terre-Neuve-et-Labrador parce que les gouvernements n'ont nommé personne.
Ce n'est que récemment que le gouvernement fédéral a nommé quelqu'un dans ses rangs. La province, elle, n'a encore nommé personne. Que se passe-t-il? Pourquoi les travailleurs dans la zone extracôtière de Terre-Neuve-et-Labrador n'obtiennent-ils pas le respect qu'ils méritent de la part du gouvernement? Pourquoi ne sont-ils pas traités de la même façon que les travailleurs sur la terre ferme?
Les conseils consultatifs sur la santé et la sécurité sont courants. Il est censé y avoir des consultations. La Fédération du travail de Terre-Neuve-et-Labrador, le syndicat qui représente deux des plateformes extracôtières, m'a indiqué qu'elle n'a pas été consultée pour déterminer qui devrait être nommé pour représenter les travailleurs. C'est écrit dans la mesure législative qu'on devrait la consulter, mais on ne l'a pas fait.
Que se passe-t-il? Le gouvernement a gravement négligé l'importance de cette question. Il a gravement sous-estimé la nécessité d'établir un régime, conformément à la recommandation du juge Wells. Comme je l'ai souligné, ces recommandations ont été formulées par un homme de droit très minutieux et prévenant qui a beaucoup d'expérience et de respect et il a indiqué qu'elles devraient être mises en place, avoir force exécutoire et être appliquées par un conseil indépendant. Il n'y aurait ainsi aucune possibilité de détournement de la réglementation et l'accent serait mis, notamment dans le cas qui nous occupe, sur la santé et la sécurité des travailleurs. Nous avons essayé toutes les autres options, alors suivons l'exemple de la Norvège, de l'Australie et du Royaume-Uni. Certaines de leur industrie extracôtière ont connu de très graves catastrophes et ces pays ont compris qu'il était nécessaire d'avoir un organisme indépendant, ce qu'ils ont maintenant.
Il me reste quelques minutes, mais je n’ai pas l’intention d’utiliser tout mon temps. Nous sommes d’accord, naturellement, pour adopter ce projet de loi rapidement aujourd’hui. Nous avons été consultés à ce sujet il y a un certain temps et nous avons fait part de notre intention d’approuver le projet de loi, pour une adoption rapide. Toutefois, nous voulons prendre le temps de faire savoir aux Canadiens que c’est, en fait, une page sombre pour le gouvernement du Canada, celui-ci et le précédent, parce qu’il n’a pas tenu compte des bonnes recommandations. En fait, c’est également une page sombre pour le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, qui n’a pas nommé de représentants au comité consultatif de la santé et la sécurité dans la zone extracôtière et qui n’a pas non plus insisté pour que le gouvernement joue un rôle important.
Il y a des partenaires dans le processus qui ont tous des obligations à remplir. Le gouvernement du Canada, lui, doit assumer la direction des opérations. C’est lui qui a les experts et l’expertise. Il a mis la main à la pâte, mais il ne l’a pas fait très rapidement et les retards sont inacceptables.
J’aimerais que le projet de loi soit adopté aujourd’hui, mais j’espère que, malgré tout ce qui est arrivé entre décembre et aujourd’hui pour l’adoption du projet de loi, les gens qui travaillent à ces 300 pages ont pu en parcourir un peu plus. J’espère vraiment qu’ils n’ont pas attendu que nous adoptions le projet de loi pour passer aux choses sérieuses et finir le travail. Nous sommes prêts à adopter le projet de loi aujourd’hui, mais je voulais souligner les manquements du gouvernement, qui n’a pas fait le travail plus tôt et qui est responsable de la lacune qui existe.
Dans le cas de l’incident dont j’ai parlé plus tôt, s’il y avait une raison pour enfreindre le règlement, bien que je ne prétende pas que ce soit le cas, aucune accusation ne pourrait être portée parce que le projet de loi que nous adoptons aujourd’hui l’interdit précisément. Voilà qui montre bien les problèmes difficiles qui se posent et l’incapacité du gouvernement, qui n’a pas présenté le projet de loi à temps à la Chambre.
:
Monsieur le Président, c'est un plaisir de parler du projet de loi dont le Parlement est saisi aujourd'hui. La question est évidemment importante non seulement pour moi, en tant que députée de Terre-Neuve-et-Labrador, mais aussi pour de nombreuses personnes partout dans la province.
Pour commencer, je dirai que, malheureusement, de nombreux événements tragiques ont façonné l'histoire, la culture et la force de la population de Terre-Neuve-et-Labrador. La plupart d'entre eux se sont produits dans l'industrie extracôtière ou sont liés d'une manière ou d'une autre à l'océan, puisque la province est une province canadienne bordée par l'océan.
L'un des événements tragiques est certainement la catastrophe de l'Ocean Ranger. Celle-ci a elle-même été un catalyseur des améliorations à la sécurité dans l'industrie pétrolière et gazière dans la zone extracôtière. Le 15 février 1982, le forage et l'exploration au large des Grands Bancs de Terre-Neuve-et-Labrador ont engendré une tragédie sans précédent. À seulement 267 kilomètres de St. John's, 84 membres de l'équipage ont tragiquement perdu la vie. Il n'y a eu aucun survivant.
Le 13 mars 1985, nous avons eu l'écrasement de l'hélicoptère Universal dans la baie Placentia, à Terre-Neuve-et-Labrador, où six personnes ont perdu la vie. C'est un autre événement tragique, triste et malheureux de l'histoire de la province.
Cela nous amène au 12 mars 2009, il y a seulement 12 ans, lorsque l'hélicoptère Cougar qui assurait le vol 491 s'est écrasé, tuant 17 personnes qui se rendaient sur les champs pétrolifères au large de nos côtes à partir de St. John's, à Terre-Neuve. Il s'agit d'un autre événement tragique historique, qui a façonné la province que nous sommes fiers d'habiter.
Ceux d'entre nous qui habitent à Terre-Neuve-et-Labrador et qui occupent un emploi dans l'industrie pétrolière extracôtière, le secteur de la pêche hauturière ou les nombreux autres secteurs industriels savent que nous travaillons dans un climat rigoureux. Nous travaillons souvent dans des conditions difficiles. Nous savons aussi que, au cours de notre histoire, il y a eu des pertes tragiques. Nous aimerions croire que, dans certains cas, nous pouvons en faire davantage pour prévenir les pertes tragiques à l'avenir.
En 2009, quand l'accident de l'hélicoptère Cougar s'est produit, j'étais cheffe de l'opposition pour le Parti libéral de Terre-Neuve-et-Labrador. Je me souviens très bien de cette journée et des jours qui ont suivi. Un organisme de réglementation a été chargé d'examiner la sûreté de l'industrie extracôtière. J'ai vu de nombreuses familles s'effondrer à la suite de cette tragédie et pleurer la mort de leurs proches. Toute la province pleurait leurs pertes. Les jours qui ont suivi ont été difficiles, et il fallait trouver ce que nous devions faire pour accroître la sécurité et la protection des travailleurs de cette industrie.
La route a été longue et ardue. J'étais cheffe de l'opposition à l'époque. J'ai passé une bonne partie de ma carrière politique dans l'opposition, et j'ai aussi fait partie du gouvernement. Il est toujours facile de pointer un doigt accusateur et de demander pourquoi ceci n'a pas été fait ou cela n'a pas pu être évité. En réalité, toutefois, nous sommes malheureusement venus dans ce monde pour tirer des leçons des tragédies et pour faire mieux. C'est ce que nous tentons de faire actuellement au Canada. Nous tentons de faire mieux. Nous tentons de voir à ce que la sécurité, le bien-être et la protection des travailleurs de l'industrie pétrolière et gazière extracôtière — que ce soit à Terre-Neuve-et-Labrador ou ailleurs au pays — soient pris en compte et que les règles de sécurité soient respectées.
Un peu plus tôt, un député avec lequel je siège au comité des ressources naturelles a parlé du travail du juge en chef Wells, tout comme le député de , qui était à l'Assemblée législative de Terre-Neuve-et-Labrador en même temps que moi. On pourra vérifier dans le hansard, mais je crois qu'il ne s'est pas passé une seule journée sans que lui ou moi ne parlions des enjeux de santé et de sécurité dans l'industrie extracôtière.
Le juge en chef Wells a été nommé pour s'acquitter d'un mandat, et, à mon avis, il a bien fait son travail. Il était entouré d'une équipe qui a travaillé très fort pour faire en sorte que les recommandations et les règles entourant cette industrie soient suffisantes, ou du moins qu'elles constituent un point de départ en vue d'atteindre le niveau voulu. Les règles sont entrées en vigueur jusqu'à un certain point, et, comme l'a fait remarquer le député de , certaines se font toujours attendre. Récemment, le gouvernement fédéral a procédé aux premières nominations à la commission de santé et sécurité, et on m'assure que la province emboîte le pas pour que cette commission se mette en branle rapidement.
Je veux souligner divers éléments aujourd'hui.
Ce projet de loi a été renvoyé au comité des ressources naturelles, dont je fais partie. Nous avons eu l'occasion de questionner le pour évaluer le projet de loi et l'étudier afin d'en établir le mérite. L'étude s'est déroulée rondement et le projet de loi a été appuyé à l'unanimité par le comité, dont les membres sont issus de tous les partis. Je veux d'ailleurs remercier mes collègues du comité des ressources naturelles d'y avoir souscrit. Ils ont bien saisi l'importance de la question, ainsi que la tâche qui nous incombait. Le comité a donc appuyé cette mesure.
Pour ceux qui ne savent pas au juste quel est l'objet du débat, je signale que le projet de loi élargit l'application de six règlements transitoires sur la santé et la sécurité au travail de la Loi de mise en œuvre de l’Accord atlantique Canada-Terre-Neuve-et-Labrador et de la Loi de mise en œuvre de l’Accord Canada-Nouvelle-Écosse sur les hydrocarbures extracôtiers. Les règlements transitoires sont entrés en vigueur en 2014, en vertu de la loi sur la santé et la sécurité au travail, et comportaient une date d'abrogation automatique, ce qui donnait cinq ans pour l'élaboration de règlements permanents. Voilà où nous en sommes. Subséquemment, la Loi no 2 d'exécution du budget de 2018 a reporté d'un an la date d'abrogation.
Je tiens à donner l'assurance aux députés que nous sommes résolus à accorder la priorité absolue à la santé, à la sécurité et aux protections environnementales dans tous les aspects des industries des ressources naturelles — et assurément dans les secteurs dont nous débattons aujourd'hui — et à faire en sorte qu'on leur accorde l'importance et l'intérêt qu'ils méritent. Durant le débat, j'ai entendu divers intervenants demander pourquoi le projet de loi n'a pas avancé plus rapidement et pourquoi il n'a pas été adopté l'an dernier. Cette question est légitime, et je l'accepte, mais il s'agit d'un projet de loi qu'il ne faut pas prendre à la légère.
Comme on le sait, la période d'application des règlements transitoires sur la santé et la sécurité au travail a été prolongée. Nous savons également que ces règlements sont très complexes. Ils doivent être étudiés très attentivement et mis en œuvre dans le cadre d'une démarche permettant d'atteindre et de protéger le mieux possible les travailleurs de l'industrie.
La Chambre des communes étudie de nombreux projets de loi que nous aimerions pouvoir adopter le plus rapidement possible. Nous établissons souvent des échéances qui ne peuvent pas toujours être respectées, mais personne ne devrait jamais douter de notre volonté d'assurer la sécurité, le bien-être et la santé des travailleurs extracôtiers dans tous les secteurs de l'industrie au Canada, y compris, en l'occurrence, ceux de Terre-Neuve-et-Labrador. Nous savons que la réglementation sur la santé et la sécurité au travail est importante pour les employés de tous les lieux de travail et de toutes les industries du pays, y compris les travailleurs extracôtiers, et le gouvernement doit assumer ses responsabilités en veillant à ce que des mesures soient adoptées et appliquées à cet égard.
En 2014, lorsque le gouvernement a modifié la loi de mise en œuvre de l'accord afin de clarifier le cadre législatif en matière de santé et de sécurité au travail pour les travailleurs extracôtiers et d'établir des règlements transitoires, c'était une étape déterminante pour nous. Depuis ce temps, nous avons travaillé avec diligence en collaboration avec les gouvernements et les industries de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse afin de concevoir des règlements permanents qui soient adaptés aux travailleurs extracôtiers, qui travaillent actuellement dans des endroits parmi les plus éloignés et les plus dangereux du pays.
Suis-je offensée par ceux qui croient que nous aurions dû le faire plus rapidement? Non, car ces règlements permanents visent à protéger des vies. On ne peut pas manigancer et se servir de ce dossier à des fins politiques. C'est un dossier très sérieux. Protéger la vie de ceux qui travaillent dans une industrie dangereuse comme l'exploitation du pétrole et du gaz extracôtiers à Terre-Neuve-et-Labrador doit se faire avec prudence et de manière à prendre tous les moyens possibles pour protéger des vies.
Je suis très fière du bilan du gouvernement en ce qui concerne les mesures prises pour l'industrie pétrolière et gazière à Terre-Neuve-et-Labrador.
J'étais là à l'époque où l'Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers a été créé. C'est un régime de calibre mondial. À Terre-Neuve-et-Labrador, nous en tirons une certaine fierté parce que nous l'avons construit. C'est le nôtre. Il fonctionne pour notre industrie en général et pour les gens qui y travaillent. Pouvons-nous l'améliorer? Bien sûr que oui. Il est toujours possible de faire mieux.
En ce qui concerne l'industrie pétrolière de cette province, ses émissions par baril sont parmi les plus faibles au monde. Elle produit du pétrole léger non sulfuré. C'est un type de pétrole qui fera partie du paysage pendant encore longtemps. Lorsque nous réfléchissons aux futurs besoins qui seront comblés par l'industrie pétrolière, nous pensons au pétrole léger non sulfuré. Nous cherchons des endroits comme Terre-Neuve-et-Labrador pour produire du pétrole à faibles émissions et pour contribuer à un monde soucieux de son empreinte carbonique. C'est extrêmement important pour nous, au sein de cette industrie, dans cette province.
J'aimerais parler de l'Accord atlantique, que nous avons renouvelé. Nous savons tous que l'Accord atlantique est le résultat de négociations parmi les plus positives à avoir eu lieu entre Ottawa et Terre-Neuve-et-Labrador depuis la Confédération. Je serai toujours reconnaissante envers ceux qui y ont contribué, tout comme je suis fière du gouvernement d'avoir renouvelé l'Accord atlantique pour Terre-Neuve-et-Labrador, un accord renouvelé d'une valeur de 2,5 milliards de dollars.
Nous avons investi 400 millions de dollars pour les travailleurs et pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'industrie pétrolière et gazière. Pendant la pandémie, nous n'avons pas laissé tomber les travailleurs de cette industrie. Nous avons tenu bon pour eux. Cela n'a pas été toujours facile et les négociations n'ont pas toujours été faciles, mais grâce au fort soutien et à l'extraordinaire leadership de groupes comme le Canada-Newfoundland & Labrador Offshore Petroleum Board, la Newfoundland and Labrador Oil and Gas Industries Association et bien d'autres, nous avons été en mesure de travailler avec ces industries sur le NL Offshore Oil and Gas Industry Recovery Assistance Fund et de faire d'autres investissements dans l'industrie pétrolière extracôtière pour les Terre-Neuviens et Labradoriens. Nous avons donc investi 400 millions de dollars pour les travailleurs de cette province et pour réduire les émissions dans cette industrie.
Nous avons réussi à faire passer le nombre de jours consacrés aux évaluations environnementales des puits d'exploration de 900 à 90. Cela a marqué un tournant considérable pour l'industrie, lui permettant d'utiliser son temps et d'investir son argent différemment et de protéger les travailleurs de la province.
Ce sont des choses dont nous sommes fiers. Comme tous les députés le savent, depuis mars 2020, nous vivons dans un environnement et dans un climat différents. La situation a changé pour nous tous, que ce soit dans les domaines de la gouvernance, des investissements, de l'exploitation pétrolière ou de la protection de l'environnement. Oui, nous aurions peut-être aimé agir beaucoup plus rapidement en ce qui a trait à ces règlements, mais nous agissons maintenant et nous nous dirigeons dans la bonne direction.
Si les gens vivaient dans une province comme la mienne, où les secteurs industriels ont dû surmonter tant de tragédies et de défis, ils comprendraient combien il est crucial de protéger la santé et la sécurité des travailleurs dans l'industrie extracôtière et l'industrie pétrolière de Terre-Neuve-et-Labrador. Les travailleurs de ces industries savent qu'elles se nourrissent de fierté, mais qu'elles peuvent aussi, malheureusement, subir d'énormes pertes.
J'aimerais souligner quelques autres points.
Je félicite le et député de St. John’s-Sud—Mount Pearl du travail qu'il a accompli pour indiquer la voie à suivre à cette industrie au nom des habitants de Terre-Neuve-et-Labrador et des Canadiens. Je le remercie également de sa contribution, autant en termes d'investissements que de modifications des lois environnementales. Dans le cas de l'industrie extracôtière, je lui sais gré d'avoir pris un règlement pour protéger les travailleurs. Je lui exprime ma reconnaissance pour son travail et son leadership dans ce dossier. Par surcroît, je remercie aussi tous les députés de Terre-Neuve-et-Labrador de leur soutien dans ce dossier. Ils ont fait entendre leur voix pendant des années pour réclamer la sécurité des travailleurs de cette industrie.
Je veux également féliciter le secteur privé, notamment l'entreprise Cougar Helicopters. Je sais qu'après ce qui s'est passé en 2009, l'entreprise a redoublé d'efforts et a investi pour assurer la santé et la sécurité de tous les travailleurs qui montent à bord de ses appareils et qui sont rattachés à l'entreprise et à l'industrie extracôtière. J'ai rencontré les représentants de l'entreprise à plusieurs reprises et je peux dire que la capacité de cette dernière en matière de recherche et de sauvetage se classe parmi les meilleures au pays et possiblement au monde. Non seulement l'entreprise s'est révélée être une défenseure des droits, de la santé, du bien-être et de la sécurité des travailleurs au Canada, mais elle a aussi servi d'exemple partout sur la planète en raison des leçons apprises et des précédents établis quant à la façon d'assurer la bonne marche d'activités sécuritaires. Je veux souligner l'apport soutenu de cette entreprise à la prospérité de la province.
En terminant, je tiens à souligner le travail de Noia et de Charlene Johnson, avec qui j'ai souvent travaillé auprès de l'industrie du pétrole, notamment pour obtenir l'avis des travailleurs et des intervenants de l'industrie dans la province. Nous en avons évidemment tenu compte. Nous respectons les immenses connaissances et la vaste expérience que possèdent leurs organisations et dont le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador peut tirer profit. Ces organisations sont conscientes qu'il s'agit d'une industrie où surviennent des tragédies, d'une industrie souvent impitoyable.
Depuis les premiers temps où l'on s'aventurait sur la glace pour chasser le phoque jusqu'à aujourd'hui, où l'on se rend aux plateformes de forage en mer, travailler dans un environnement difficile et dans des endroits où les éléments se déchaînent plus que n'importe où ailleurs sur terre fait partie de l'histoire des Terre-Neuviens et des Labradoriens.
Cela se voit quand on marche le long du littoral de Terre-Neuve-et-Labrador. Il suffit d'examiner la géologie de ce territoire où nous vivons. Les rochers anciens le long des côtes ont été usés et façonnés par l'océan, qui, à ses heures, peut être féroce. On constate alors à quel point l'environnement dans lequel travaillent les Terre-Neuviens et les Labradoriens peut être difficile et inhospitalier.
Je remercie mes collègues, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, le gouvernement du Canada, le Sénat, de même que tous ceux qui ont participé à cet effort, y compris le Comité permanent des ressources naturelles, et j'espère que ces modifications et ce projet de loi seront adoptés aujourd'hui, de sorte que nous puissions entreprendre l'important travail qui s'impose pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs extracôtiers de l'industrie pétrolière de Terre-Neuve-et-Labrador.
Je répondrai volontiers aux questions de mes collègues.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir participer au débat sur cet important sujet, surtout lorsqu'il s'agit de l'une des plus importantes industries du pays. Le projet de loi porte sur la sécurité des travailleurs dans le secteur pétrolier et gazier du Canada, plus précisément en zone extracôtière. Je vais entrer dans les détails du projet de loi et souligner certaines des réalités auxquelles doit faire face une industrie que je connais bien, du moins en ce qui concerne la production terrestre. Je connais moins bien le secteur extracôtier, mais je suis certainement fier de la contribution qu'il apporte à l'économie canadienne.
Je voudrais commencer par revenir sur un certain nombre d'observations faites par le ministre dans son intervention lorsque nous avons ouvert le débat sur le projet de loi un peu plus tôt cet après-midi. Pour tout dire, je trouve assez tragique que, même si son ministère parle de toutes les provinces du pays qui produisent du pétrole et du gaz, le ministre semble répéter assez souvent qu'il y a trois provinces productrices de pétrole et de gaz au pays. En fait, il y en a plus de sept, si l'on tient compte de l'ancienne production connexe. Ainsi, on peut dire que le secteur pétrolier et gazier a un impact de portée nationale, que ce soit sous forme de recettes pour le gouvernement, de redevances ou de retombées économiques non négligeables.
Une industrie comme celle du pétrole et du gaz a des impacts sur les petites entreprises des dizaines de collectivités que je représente. Bien souvent, les impacts économiques se font sentir à l'échelle nationale. C'est ce dont je veux parler ainsi que de différentes autres choses que je veux aborder. Que ce soit intentionnel ou non, il est troublant que l'impact du secteur du pétrole et du gaz sur l'économie nationale soit minimisé tout comme le rôle important que cette industrie sera appelée à jouer, à mon avis, au cours des prochaines années et des prochaines décennies. Même si les députés d'en face se plaisent souvent à parler de transition, en réalité, le pétrole et le gaz occupent encore une place importante et je vais donner des détails à ce sujet.
Qui plus est, les libéraux semblent faire un peu plus de beaux discours sur la transition, surtout quand on dénonce leur hypocrisie au sujet de la canalisation 5 et de Keystone XL. Les partis de gauche semblent avoir tendance à promouvoir la transition énergétique qui s'en vient et à en parler. Ils parlent des décisions difficiles qu'il faut prendre, mais ils refusent de reconnaître la réalité que vit une industrie qui ne disparaîtra pas de sitôt et qui peut être un chef de file mondial parmi les industries les plus en demande. Même selon les estimations les plus conservatrices, la demande de pétrole et de gaz augmentera pendant environ deux décennies. La demande a baissé considérablement depuis le début de la pandémie de COVID-19, mais on estime qu'elle surpassera le niveau qu'elle avait avant la pandémie d'ici quelques mois ou même plus tôt, dépendamment du rythme de la reprise économique.
Il est troublant d'entendre souvent parler des décisions difficiles devant être prises et du fait qu'il faut punir en quelque sorte les fiers travailleurs de l'industrie extracôtière, au large des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador, les travailleurs d'usines ayant des contrats avec des entreprises exploitant les sables bitumineux, ou les gens que je représente et qui doivent se déplacer pour aller travailler dans des camps dans le Nord ou vérifier les puits locaux, parfois à temps partiel. En fait, je parlais à une personne retraitée ici, récemment, qui vérifie encore quelques puits locaux, à temps partiel, pour arrondir ses fins de mois. Il est troublant d'observer cette étroitesse d'esprit et ce refus de reconnaître la réalité qui existe au sein du secteur canadien de l'énergie.
Enfin, pour ce qui est du retard, nous avons droit à des arguments partisans. Affirmer que les libéraux s'empressent de blâmer l'opposition pour tous les maux de la Terre est tout simplement faux. Il n'en est rien. Le fait est que le gouvernement a mal géré son programme législatif, et pas seulement au cours de la présente législature. Les Canadiens sont très compréhensifs, vu la pandémie actuelle et les projets de loi visant à remédier à une situation exceptionnelle qui a pris tout le monde au dépourvu.
Les Canadiens et l'opposition le reconnaissent. Toutefois, le gouvernement montre constamment son incapacité de négocier de bonne foi, son goût pour la partisanerie et sa nature grandement réactive face aux difficultés qu'il rencontre. C'est la réalité.
Avant mon arrivée à la Chambre, environ à mi-chemin de la législature précédente, le gouvernement a semblé s'activer sur le plan législatif. Je me souviens avoir lu une chronique sur le sujet à la même époque. Je paraphrase, mais le titre disait en gros qu'il s'agissait du gouvernement majoritaire le moins efficace sur le plan législatif des dernières décennies. On allait même jusqu'à affirmer que des gouvernements minoritaires antérieurs s'étaient avérés plus efficaces à cet égard.
Puis soudain, au cours de la deuxième moitié de la dernière législature, on aurait presque dit que les libéraux avaient oublié l'existence même du Parlement. Je pourrais citer bien des exemples qui montrent leur véritable mépris pour les institutions démocratiques canadiennes. Je vais toutefois essayer de ne pas m'aventurer sur ce terrain aujourd'hui, puisque nous travaillons avec application à l'adoption de ce texte de loi. Il n'en est pas moins troublant de constater que la tendance semble se maintenir et que le ministre se contente de faire de la politique. Le secrétaire parlementaire et les députés ne prennent la parole que pour critiquer les députés de l'opposition parce qu'ils veulent traiter de sujets importants, comme le projet de loi . Pour les libéraux, l'opposition freine la prise de décisions législatives importantes, ralentit le processus et ainsi de suite tout simplement parce qu'elle veut débattre à la Chambre.
C'est très perturbant. C'était avant la pandémie, et je l'ai vu de mes yeux vu. Peu après mon élection, j'ai vu de quelle façon les libéraux et la ministre responsable à l'époque ont géré l'Accord Canada—États-Unis—Mexique, cette nouvelle mouture de l'ALENA. Il était ahurissant d'entendre le gouvernement tenter d'attribuer ses échecs à l'opposition dans le cadre d'un accord commercial qui a eu des répercussions concrètes et majeures. Mais en plus, les libéraux, plutôt que d'assumer leurs responsabilités, ont jeté le blâme sur leurs opposants politiques en essayant de changer le sujet et de se justifier. Plutôt que de répondre aux questions, ils ont simplement joué la carte du retard, et nous avons bien vu les piètres résultats qui en ont découlé.
En tant que parlementaire élu, j'ai commencé à remarquer cette tendance avant le début de la pandémie. Il est regrettable que nous l'ayons constatée à maintes reprises tout au long de la pandémie. Les députés d'en face se plaisent à dire que la prorogation ne nous a fait perdre qu'un jour et demi de séance du Parlement et à faire ce genre de déclarations en pointant du doigt le calendrier législatif. Ils savent très bien que la réalité est très différente. Je pourrais m'étendre sur le sujet, mais j'aimerais plutôt parler en plus grand détail du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la santé et la sécurité dans la zone extracôtière.
Lorsque le projet de loi a été présenté, je l'ai examiné parce qu'il portait expressément sur l'industrie énergétique, qui est l'un de mes intérêts personnels. J'ai été surpris de voir qu'il s'agissait d'une prolongation des règlements transitoires qui avaient déjà été prolongés à plusieurs reprises. Comme des députés l'ont souligné à plusieurs reprises au cours de l'après-midi, les travailleurs ont besoin de certitude. Ils méritent des certitudes au sujet de l'environnement dans lequel on leur demande de travailler.
Comme on l'a déjà souligné, l'une des modifications apportées est la réduction de la période de prolongation de 24 à 12 mois.
J'espère que le gouvernement prend les devants au lieu de réagir aux événements. J'espère que nous n'aurons pas à débattre d'un autre projet de loi comme celui-ci l'automne prochain parce que le gouvernement n'a pas été en mesure de conclure certains de ces accords sur ce qui est, il faut le reconnaître, un ensemble très complexe de règlements qui traitent de la compétence provinciale et fédérale ainsi que de la santé et de la sécurité dans un environnement de travail très difficile. Cependant, cela ne veut pas dire que le projet de loi traite de l'importance du temps pour s'assurer que les parties prenantes de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse sont respectées et qu'il y a un accord complet et satisfaisant.
Je tiens à souligner que le projet de loi semble avoir prévu que cela ne se ferait pas tout de suite, et que nous en débattons maintenant, à la fin du mois de mai. Je pense que le projet de loi sera probablement adopté aujourd'hui, mais il avait prévu que cela n'arriverait probablement pas, donc il propose de rendre les règlements transitoires rétroactifs à la fin de l'année dernière, période à laquelle ils avaient expiré.
D'autres ont déjà fait valoir de bons arguments à cet effet, mais j'aimerais rappeler à quel point il est important de respecter nos institutions démocratiques. Certes, il va sans dire que tous les députés à la Chambre souhaitent assurer la sécurité en milieu de travail. Je trouve toutefois inquiétant que le gouvernement tienne pour acquis le processus législatif au point d'être contraint d'inclure cela dans le libellé du texte législatif. Je suis convaincu que, si le gouvernement avait pris les devants, s'il avait été plus enclin à se plier aux processus évolutifs, nous aurions pu conclure une bien meilleure entente qui n'aurait pas engendré cette incertitude en matière de rétroactivité ni la nécessité de veiller à ce qu'aucune période ne soit omise, car les travailleurs le méritent bien.
Comme c'est souvent le cas, il faut une tragédie pour forcer l'application des mesures en milieu de travail. Bien que je ne connaisse pas l'industrie extracôtière aussi bien que celle en Alberta et en Saskatchewan, j'estime qu'il est important de souligner quelques catastrophes dont j'ai pris connaissance et sur lesquelles je me suis renseigné depuis le début de ce débat.
Par exemple, il y a eu la catastrophe de l'Ocean Ranger, en 1982, où plus de 80 personnes sont mortes, ce qui est une véritable tragédie, l'écrasement du vol 491 de Cougar Helicopters, et un certain nombre d'autres incidents où des Canadiens ont tragiquement perdu la vie. Pour transposer certaines de ces pertes de façon plus personnelle, je connais des gens qui ont perdu la vie en travaillant dans un milieu difficile, soit le secteur des hydrocarbures. Je parlerai de mon expérience à ce sujet dans un instant.
Bien sûr, les pressions pour continuer d'avoir de l'énergie s'accompagnent de risques. En tant que parlementaires, il est important de créer les cadres nécessaires pour apporter de la certitude aux travailleurs, aux sociétés et à toutes les personnes qui participent à l'extraction de ces ressources afin qu'il y ait de la reddition de comptes, de la certitude et de la clarté à ce chapitre.
Cela m'amène aux raisons pour lesquelles j'estime que le projet de loi est si important et pourquoi j'ai hâte de pouvoir l'appuyer. Comme l'a mentionné l'intervenante précédente, soit la secrétaire parlementaire, le gouvernement espère pouvoir terminer les négociations et conclure un accord pour que ces règlements transitoires puissent être remplacés par des règlements permanents d'ici un an. J'espère vraiment qu'il en sera ainsi, mais une partie de moi est très pessimiste quand je regarde le bilan du gouvernement.
J'aimerais profiter des quelques minutes qu'il me reste pour parler d'un certain nombre de choses extrêmement importantes dans le contexte de cette discussion.
Premièrement, j'aimerais tout simplement dire que j'ai appris récemment que l'administrateur du fonds de pension des employés d'un État avait décidé de se départir d'actions dans le secteur pétrolier et gazier du Canada. J'ai demandé à mon personnel de se pencher là-dessus. J'étais évidemment curieux. Bien entendu, l'administrateur a le droit de prendre cette décision. Il a pour mandat d'assurer un certain degré de sécurité aux bénéficiaires de ce fonds de pension. Cependant, j'ai demandé à mon personnel de se pencher sur le raisonnement derrière cette décision. J'ai découvert qu'on a décidé de se départir de ces actions dans le secteur énergétique canadien pour des raisons liées à la gouvernance environnementale et sociale. Les gestionnaires du fonds ont dit que cette décision était liée aux efforts visant à atteindre la carboneutralité d'ici 2050. Ils voulaient veiller à ce que le fonds encourage l'atteinte de cet objectif.
Voici ce que je trouve très troublant au sujet de ce fonds de pension. En examinant de plus près les autres avoirs de ce fonds, on constate une certaine hypocrisie. Il comprend des investissements importants dans la production de pétrole et de gaz ailleurs dans le monde ainsi que dans des sociétés dont les normes environnementales sont très loin de celles des sociétés canadiennes. Paradoxalement, le fonds de pension s'est dissocié de ces sociétés canadiennes plus écoresponsables, dont certaines s'étaient même engagées à établir un cadre détaillant précisément comment elles se dirigeaient vers la carboneutralité. Pourtant, ce fonds de pension a retiré ses investissements dans ces dernières. Je serais porté à croire que c'est le fruit d'une forme d'activisme environnemental axé sur l'image plutôt que sur la réalité sur le terrain. D'un autre côté, ce fonds de pension a maintenu ses investissements dans d'autres sociétés pétrolières et gazières actives dans d'autres pays et qui n'ont pas de plan en vue d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050.
Le secteur canadien du pétrole et du gaz compte pour environ 10 % du PIB du pays. Il a contribué à mettre environ un demi-billion de dollars dans les coffres du gouvernement. Il procure directement et indirectement des emplois à quelque 500 000 Canadiens. Beaucoup de Canadiens ne se rendent pas compte à quel point ces emplois indirects sont importants. Une partie des véhicules construits dans une usine en Ontario sont vendus grâce à l'industrie pétrolière et gazière. On utilise des autobus construits dans une usine au Québec, et de gros contrats sont accordés à des producteurs de sables bitumineux. Lorsqu'il s'agit de l'industrie énergétique, y compris le secteur énergétique extracôtier, beaucoup de technologies spécifiques contribuent à la recherche et au développement, notamment pour que l'énergie fasse partie d'un avenir vert. Une des réalités les plus troublantes, c'est l'hypocrisie du discours entourant l'industrie pétrolière et gazière, de même que le rôle que le Canada y joue. Le Canada peut être le fournisseur de choix, et j'espère qu'il va le rester.
Je terminerai mon discours en donnant des faits sur l'industrie pétrolière et gazière extracôtière du Canada atlantique. Plus de 5 000 personnes y ont un emploi direct, et on y retrouve 600 entreprises d'approvisionnement et de services. Au cours des deux dernières décennies, elle a engagé des dépenses cumulatives de près de 70 milliards de dollars et versé plus de 20 milliards de dollars de redevances cumulatives. Voilà le genre d'industrie qu'il vaut la peine d'appuyer. Voilà le genre d'industrie qu'il vaut la peine de défendre. Il faut aussi s'assurer que les travailleurs disposent des mesures de protection dont ils ont besoin, ce que le projet de loi cherche à faire.
Dans l'ensemble, j'exhorte les parlementaires à bien tenir compte de la réalité et de la place que ce secteur et ses travailleurs occupent au Canada, aussi bien aujourd'hui que pour l'avenir.