La Chambre reprend l'étude, interrompue le 5 décembre, du projet de loi , dont le comité a fait rapport sans proposition d'amendement, ainsi que de la motion no 1.
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Monsieur le Président, je suis heureux de me joindre au débat d'aujourd'hui sur l'énoncé économique de l'automne.
Ce que nous voulions, c'est un plan pour l'avenir de tous les Canadiens, mais les libéraux nous ont présenté un énoncé économique de l'automne prévoyant de nouvelles dépenses inconsidérées. Avant la présentation de l'énoncé, nous avions formulé deux demandes. La première était de ne pas ajouter de nouvelles taxes. La deuxième était que, si le gouvernement engageait d'autres dépenses, il devait trouver des économies à faire ailleurs dans le budget. La coalition irresponsable des libéraux et des néo-démocrates a été incapable de donner suite à ces demandes.
Le présent énoncé économique prévoit des dépenses supplémentaires et moins d'argent dans les poches des Canadiens. Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada, a même dit que le problème de l'inflation avait été fabriqué au Canada. Ce problème découle des dépenses inconsidérées de la coûteuse coalition néo-démocrate—libérale.
Je vais passer en revue certains postes de dépenses que nous considérons comme étant possiblement inutiles.
Pour l'un d'entre eux, la n'a même pas été capable de répondre à une question. Lorsqu'on l'a interrogé sur les 14,2 milliards de dollars de dépenses injustifiées dans l'énoncé économique, la ministre n'a pas pu dire à quoi ces fonds étaient destinés. En tant que ministre des Finances d'un pays du G7, elle devrait vraiment mieux savoir où va l'argent.
Pour ajouter à l'idée que le gouvernement actuel ne contrôle pas ses dépenses, la vérificatrice générale a publié un rapport aujourd'hui, qui comprend des éléments très inquiétants. Quelques-uns des chiffres que nous avons vus nous ont incités à faire une pause et à nous demander où le gouvernement mène les Canadiens. L'un de ces éléments concerne les « paiements [...] versés en trop à des bénéficiaires inadmissibles » dans le cadre des mesures liées à la COVID‑19. Il y a eu 4,6 milliards de dollars de paiements versés en trop à des bénéficiaires inadmissibles, que les contribuables de ce pays ne récupéreront jamais.
Ne nous arrêtons pas là. La vérificatrice générale mentionne également « qu’il faudrait examiner de plus près des paiements [...] ». Cette information a été publiée aujourd'hui: il y a des paiements totalisant 27,4 milliards de dollars liés à d'autres programmes que nous devons examiner. L'une de mes questions, et j'espère que l'un de mes homologues libéraux m'interrogera à ce sujet, vise à savoir si les libéraux pensent que ces paiements doivent également faire l'objet d'une enquête. Sont-ils curieux de savoir où se trouvent ces 24,7 milliards de dollars qui, selon eux, étaient nécessaires pour lutter contre la COVID? Je pose la question parce que nous nous souvenons tous du moment solennel où les Canadiens se sont fait dire par le , main sur le cœur, qu'il était là pour eux.
Les députés se souviennent-ils d'un des derniers énoncés économiques de l'automne présentés par l'actuelle et le gouvernement? Une phrase célèbre du restera dans les annales comme l'une de mes citations préférées. Il a dit que les libéraux allaient s'endetter pour que les Canadiens n'aient pas à le faire. Comment le gouvernement compte-t-il s'en sortir maintenant?
Je pense que les Canadiens de tout le pays se demandent comment cela se passera exactement, car ils ont vu le gouvernement s'endetter massivement, plus que tous les précédents gouvernements réunis. Selon ce que disent les Canadiens de partout au pays, ils ont l'impression que cette dette leur est maintenant transmise. C'est ce qu'ils ressentent. Qu'en est-il de cet engagement solennel du voulant que le gouvernement s'endette pour que les Canadiens n'aient pas à le faire? Il n'en est rien et les Canadiens sont chaque jour un peu plus laissés pour compte.
Voici un aperçu de quelques discussions que j'ai eues.
La fin de semaine dernière, j'ai parlé avec des membres de l'Association of Canadian Custom Harvesters à Saskatoon, une association qui se concentre sur les moissonneurs contractuels. Il y a des moissonneurs contractuels partout au pays. Je rappelle, en passant, qu'à la période des questions, le , un Albertain, répète souvent qu'il y a de mauvaises récoltes partout au pays. Ce n'est toutefois pas ce que me disent les gens qui font vraiment les récoltes. C'est simplement un autre récit que les libéraux ont inventé pour se justifier de continuer à faire pleuvoir les dollars.
J'ai été ravi d'entendre parler, pendant la conférence de Saskatoon, de certaines des innovations et des nouvelles technologies qu'emploient les moissonneurs pour réduire les émissions. Ils m'ont souvent posé les mêmes questions: quand les réductions seront-elles suffisantes? Pour la taxe sur le carbone, quel taux satisfera le gouvernement? J'étais incapable de leur répondre. Je ne savais pas quoi leur dire, car j'ai l'impression que les réductions ne seront jamais considérées comme suffisantes.
L'un des moissonneurs contractuels travaille de l'autre côté de la frontière, au Montana et dans les États du Midwest, puis il revient au Canada. Je lui ai demandé quelle est la différence entre les factures d'essence qu'il paie lorsqu'il travaille aux États‑Unis et celles qu'il doit payer lorsqu'il travaille au Canada. Il m'a dit que l'écart se situe entre 15 000 $ et 20 000 $ par semaine. Les députés peuvent-ils s'imaginer devoir payer 15 000 $ à 20 000 $ de plus par semaine pour faire des affaires dans un autre pays, sans pouvoir y faire quoi que ce soit? Ces gens doivent absolument faire le plein de leurs véhicules. Ils doivent faire le plein de leurs moissonneuses et de leurs camions. J'ai demandé au moissonneur s'il était logique de devoir se déplacer de part et d'autre de la frontière. Il m'a répondu que non. C'est à ce moment que j'ai compris pourquoi notre pays devient si peu compétitif. C'est pour cela que les emplois sont transférés vers le sud. C'est parce que le gouvernement actuel achève les entreprises en leur imposant un trop lourd fardeau fiscal.
Puis, je me suis souvenu des paroles d'un député libéral d'arrière-ban, le député de . Tout est devenu clair lorsqu'il s'est levé à la Chambre pour dire aux Canadiens qu'ils allaient devoir souffrir. Les députés peuvent-ils imaginer un ministériel dire à la Chambre que les choses vont empirer? Les députés peuvent-ils l'imaginer en train de dire qu'il n'est pas sûr que les choses vont un jour s'améliorer, mais que les Canadiens peuvent être certains que tant que les libéraux formeront le gouvernement, les choses iront de mal en pis pour eux et qu'il y aura plus de douleurs et de souffrances? Je lève mon chapeau à ce député, car cette déclaration aux Canadiens voulant que les choses continuent de s'aggraver est probablement l'une des premières déclarations honnêtes provenant d'un député du Parti libéral.
On constate la même situation partout au pays. Parmi les statistiques qui m'ont le plus frappé, il y a ces quelque 1,5 million de Canadiens qui, chaque mois, doivent se tourner vers les banques alimentaires, alors que notre pays est censé être le grenier de la planète. Nous avons les aliments, le carburant et les engrais dont la planète a besoin, mais nous sommes incapables de nourrir nos propres concitoyens.
Chez moi, l'autre jour, j'étais en train d'ouvrir mon courrier quand mon épouse m'a apporté une lettre qui provenait de l'Université de Regina, dont nous sommes tous deux diplômés. Habituellement, les gens reçoivent ce genre de lettre de collecte de fonds pour financer un projet d'investissement ou d'infrastructure. Mon épouse m'a dit: « Tu ne croiras jamais que cette lettre vient de l'Université de Regina. » J'ai lu la lettre de collecte de fonds qui visait littéralement à nourrir les étudiants. C'était une lettre anonyme d'un des étudiants expliquant qu'ils allaient au lit le ventre vide presque tous les soirs. Il y a 58,6 % des étudiants de l'Université de Regina qui vont se coucher le ventre vide. Cela se passe dans notre pays, et c'est honteux. Les choses évoluent de telle manière au pays que le recours aux banques alimentaires a augmenté. Des étudiants vivent dans des maisons de refuge et s'endorment le ventre vide, et ils s'attendaient à ce qu'on leur présente une vision dans l'énoncé économique. Le gouvernement ne peut pas espérer juguler l'inflation en continuant de dépenser sans compter.
Au Canada, nous sommes en train d'en arriver à un point où, s'il y a deux autres hausses du taux d'intérêt, nous assisterons à un grand nombre de faillites. Que comptent faire les libéraux à cet égard? La situation se corse. Je connais des gens qui ont un prêt hypothécaire à taux variable dont le paiement mensuel a augmenté de 600 $ ou 700 $. Maintenant, on vient d'annoncer que le panier d'épicerie coûtera entre 1 000 $ et 1 500 $ de plus par mois. À un moment donné, les gens n'ont plus d'argent dans leurs poches.
Au Canada, sous la direction de l'actuel gouvernement libéral, les impôts dépassent maintenant le revenu net des travailleurs à temps plein. Cette situation est insoutenable. Les Canadiens ont besoin d'une vision et d'un plan. Il faut que les chèques de paie permettent de nouveau aux gens de vivre. Nous devons faire en sorte que les travailleurs soient en mesure de subvenir aux besoins de leur famille et qu'ils n'aient pas à mettre de l'eau dans le lait pour qu'il y en ait un peu plus pour les enfants. À l'heure actuelle, les parents ont carrément peur d'amener les enfants à l'épicerie. Des gens de ma circonscription m'ont envoyé des photos pour me montrer ce qu'on peut acheter pour sa famille à l'épicerie avec 100 $, et c'est un bien triste constat. Ce panier se résume à quelques miches de pain, à une cruche de lait, à des pâtes alimentaires et à de la sauce pour les pâtes. C'est inacceptable.
En conclusion, voici une citation à l'intention des députés. Ce sont des paroles que répétait constamment le premier ministre Wall lorsqu'il dirigeait le gouvernement. Il disait que la meilleure chose que peut faire un gouvernement, ce qu'il doit faire, c'est de laisser derrière lui une situation meilleure que lorsqu'il est arrivé au pouvoir. Or, à ce chapitre, l'actuel gouvernement a échoué lamentablement.
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Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole aujourd’hui à la Chambre au sujet de l’énoncé économique de l’automne. Je remercie mon collègue d’en face, le député de , pour ses bons mots. Il m’a félicité pour mon authenticité et ma sincérité à l’endroit des Canadiens et je lui en sais gré. Même si je ne suis pas d’accord avec lui, je lui suis reconnaissant pour ses félicitations. C’est formidable de pouvoir faire preuve d’honnêteté et d’authenticité dans cette enceinte.
Concernant le prétendu manque de vision du gouvernement que déplore le député d’en face, je lui fais remarquer que le Parti conservateur ne semble rien proposer d’autre que la colère et l’austérité, la peur et la division, des paroles creuses et des formules accrocheuses. Il n’a aucune solution ni aucun plan à proposer. Je soutiens que mon discours d’aujourd’hui propose une vision et un plan qui sont reflétés dans cet énoncé économique de l’automne.
Nous connaissons trop bien les défis auxquels notre pays est confronté et nous devons les mettre en contexte. Au sortir de la pandémie, nous avons évité de nous enfoncer dans une deuxième Grande Dépression. Cette crise de santé publique a été la pire depuis 100 ans. C’est dans ce contexte que nous devons comprendre notre relance et l’énoncé économique de l’automne. Le Canada est l’un des pays qui s’en sont le mieux sortis. Nous avons eu moins de décès par habitant, des taux de vaccination plus élevés et une reprise économique plus forte que la plupart des pays auxquels nous pouvons nous comparer.
Depuis la pandémie, la croissance réelle de notre PIB est solide et le Canada est en tête des pays du G7. Notre marché du travail n’a jamais été aussi vigoureux. Selon un rapport publié hier, la situation du Canada s’est améliorée et le taux de participation des femmes à l’économie est l’un des plus élevés à l’heure actuelle, grâce à certaines des mesures que notre gouvernement a mises en place. Nous avons également une reprise en V, bien documentée dans l’énoncé économique de l’automne, ce qui veut dire qu’après une chute vertigineuse durant la pandémie, notre économie s’est rétablie assez rapidement. C’est exactement le scénario optimal que le gouvernement a évoqué à maintes reprises.
Comme un autre député l’a souligné récemment dans sa question, le Canada affiche le ratio de la dette nette au PIB le plus bas des pays du G7, il prévoit le déficit le plus faible en pourcentage du PIB et il a également maintenu une cote de crédit AAA. Cela me semble très bien. Je ne sais pas si d’autres députés à la Chambre prêtent vraiment attention à ces données fondées sur des faits, mais il me semble que cela dénote une reprise vigoureuse.
À l’heure actuelle, l’inflation mondiale est l'enjeu qui préoccupe le plus les Canadiens, bien que les soins de santé soient en voie de figurer en tête de liste. Nous savons que l’inflation est le résultat direct des perturbations de la chaîne d’approvisionnement liées à la pandémie, des conditions météorologiques extrêmes causées par les changements climatiques et de l’instabilité géopolitique causée par l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie. Nous le savons tous, puisque nous l’avons entendu à maintes reprises à la Chambre.
Au sortir de la pandémie, la demande pour de nombreux biens et services a dépassé l’offre, ce qui a évidemment entraîné de l'inflation à l'échelle mondiale. Il y a des pressions inflationnistes, et nous le savons. De plus, on constate que l’inflation des prix à la consommation est plus faible au Canada que dans d’autres économies comparables. Si on compare le Canada à l’Italie, à la Suède, à l’Allemagne, au Royaume-Uni, à l’Europe, qui représentent la moyenne des pays du G20, aux États-Unis, à l’Australie, à la Nouvelle-Zélande, à la Norvège, et j’en passe, on constate que l’inflation des prix à la consommation est plus faible au Canada.
Les pressions de la chaîne d’approvisionnement mondiale ont commencé à s’atténuer après le plus fort de la pandémie, et la fluctuation des prix des produits de base demeure très volatile, comme on l’a vu. La lutte contre l’inflation est donc évidemment l’un des principaux défis à relever. Une mesure clé que la Banque du Canada et toutes les banques centrales du monde prennent consiste à relever les taux d’intérêt, ce que le Canada fait de façon très énergique, pour ralentir l’économie jusqu’à ce que l’offre commence à rattraper la demande.
La croissance économique postpandémie ralentit, et les Canadiens en ressentent les effets. Nous le savons tous. Il est difficile de bien faire les choses. Bien sûr, nous devons tenir des débats et réfléchir sérieusement à la façon d'aborder la situation, car les inconnues sont nombreuses.
Les marchés financiers mondiaux ne sont pas sous le contrôle du gouvernement fédéral. Nous devons rester agiles. Nous devons veiller à ne pas jeter de l’huile sur le feu. Je pense que nous avons tous entendu ces considérations. Elles sont très clairement exposées dans l’énoncé économique de l’automne.
Nous devons faire ce que nous pouvons pour atténuer les pressions inflationnistes, tout en nous efforçant de préparer les conditions propices à la croissance. À mon avis, et de l’avis de notre gouvernement, il s’agit de bâtir une économie qui fonctionne pour tous les Canadiens. Qu’est-ce que cela signifie? C’est une économie qui est plus équitable, juste et durable, qui est plus résiliente, qui s’attaque aux inégalités de longue date qui nous ont été révélées pendant la pandémie, qui continue de lutter contre les changements climatiques et qui ne relâche pas cette lutte simplement parce que certains députés d’en face n’acceptent pas la réalité des changements climatiques.
De ce côté-ci de la Chambre, nous comprenons que les changements climatiques sont réels. De nombreuses preuves montrent que nous devons tous nous préoccuper du réchauffement de la planète et que le Canada y est encore plus vulnérable que de nombreux autres endroits dans le monde.
Nous avons aussi fourni des aides immédiates et ciblées à ceux qui en ont le plus besoin. Nous pouvons penser au doublement du crédit d’impôt pour la TPS, à la prestation complémentaire d’aide au loyer de 500 $ et aux prestations dentaires destinées elles aussi aux familles et aux enfants à faible revenu.
Si je devais résumer tout cela, je dirais que nous avons un assez bon bilan. Nous avons connu une forte relance et nous avons très bien géré la pandémie. Nous entrons maintenant dans une période d’inflation mondiale. L’énoncé économique de l’automne décrit trois grands domaines dont nous nous occupons.
Il y a aussi les chaînes d’approvisionnement. Nous renforçons la résilience de nos chaînes d’approvisionnement. C’est très clairement décrit. Cela signifie qu'elles pourront résister aux chocs futurs. Il y a le Fonds national des corridors commerciaux, qui a été lancé en 2017. Il y a 4,6 milliards de dollars répartis en investissements de 2,8 millions de dollars dans plus de 130 projets, dont l’autorité portuaire d’Oshawa, juste à côté de ma circonscription, qui fera des mises à niveau majeures du port afin que ses infrastructures puissent accueillir et expédier plus de chargements. Le groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement est une autre initiative qui a déjà donné lieu à d’excellentes recommandations qui sont mises en œuvre.
Les gens, leurs talents, leurs compétences et leur travail sont un autre thème majeur de l’énoncé économique de l’automne. Nous investissons dans les compétences nécessaires à une économie carboneutre. Il y a le centre de formation sur les emplois durables, un nouveau volet sur les emplois durables dans le cadre du programme pour la formation et l’innovation en milieu syndical, et un secrétariat des emplois durables. Tous ces éléments sont conçus pour aider les gens à se recycler en vue d’occuper les emplois d’une économie carboneutre.
Le plan des niveaux d’immigration a aussi été relevé, ce qui est une excellente nouvelle vu les contraintes de notre marché du travail.
Ma partie préférée porte sur les finances durables. Nous lançons l’agence d’innovation et d’investissement — 1 milliard de dollars sur cinq ans — sur le modèle des autorités d’innovation commerciale de la Finlande et d’Israël. L’objectif est d’aider les entreprises canadiennes, nouvelles et établies, à innover, à commercialiser leurs produits et services, à faire des recherches et à créer des débouchés pour les travailleurs et les entreprises au Canada.
Nous lançons aussi le Fonds de croissance du Canada, qui vise à attirer des investissements privés substantiels dans des entreprises et des projets canadiens pour mieux profiter des perspectives qu'ouvre une économie carboneutre. Les objectifs stratégiques sont très bien expliqués dans l’énoncé économique de l’automne. Il sera possible de tirer parti de nos richesses naturelles abondantes et de renforcer les chaînes d’approvisionnement essentielles pour assurer le bien-être économique et écologique du Canada.
Les capitaux publics, qui s'élèveront à 15 milliards de dollars, mobiliseront trois fois plus de capitaux privés. Imaginons à quel point ces 60 milliards de dollars contribueront à bâtir l’économie de demain. Nous en avons vu un exemple hier à l’usine de GM à Ingersoll, qui produit les toutes premières fourgonnettes électriques au Canada. C’est une excellente nouvelle pour notre pays.
Il y a eu d’importants investissements dans l’accélérateur de carboneutralité et dans certaines autres initiatives gouvernementales. Tout est une question de renforcement, pour que le Canada puisse être un chef de file mondial en matière d’hydrogène et de technologies propres. L’utilisation des nouveaux outils financiers, avec l’appui du gouvernement pour réduire le risque de certains de ces investissements, est une stratégie clé pour aller de l’avant.
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Monsieur le Président, l’énoncé économique de l’automne des libéraux présente des mesures visant à aider les Canadiens qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts et à veiller, en principe, à ce que personne ne soit laissé pour compte. Or que constate-t-on? Les aînés canadiens ont été laissés pour compte.
Dans un document de près de 40 000 mots, les aînés ne sont mentionnés que 16 fois. Selon Statistique Canada, la population des aînés augmente six fois plus vite que celle des enfants âgés de 0 à 14 ans. Le nombre de Canadiens âgés de 85 ans et plus a augmenté de 100 % depuis 2001 pour atteindre 861 000 en 2021. Ce nombre pourrait tripler d’ici 2046, en fonction de la population actuelle.
Selon Bill VanGorder, chef des politiques de l’Association canadienne des individus retraités, la plus grande association de défense des intérêts des aînés au Canada, les besoins des Canadiens âgés sont de plus en plus importants à mesure que la population vieillit. À la lumière des chiffres de Statistique Canada que je viens de citer, je suis tout à fait d’accord.
Malgré ce besoin urgent d’accorder plus d’attention aux personnes âgées, l’Énoncé économique de l’automne 2022 ne répond pas adéquatement à leurs difficultés. Il ne met pas non plus en œuvre l’une ou l’autre des recommandations formulées par l’Association.
L’énoncé économique de l’automne promet que le gouvernement augmentera la Sécurité de la vieillesse de 10 %. Cette augmentation équivaudra à 69 $, ce qui ne sera pas d’une grande utilité pour couvrir les dépenses qui montent en flèche en raison des hausses d’impôt, de l’inflation et des coûts de chauffage et de logement. Avec le triplement de la taxe sur le chauffage résidentiel, l’essence et l’épicerie, en quoi cela aidera-t-il les nombreux aînés qui vivent avec un revenu fixe? L’augmentation de 10 % ne couvrira pas le coût du chauffage de leurs maisons. Au Canada, nous aimons nos saisons, mais cette mesure pourrait être fatale pour les aînés.
Dans le Canada atlantique, les aînés s’inquiètent de devoir chauffer leurs maisons cet hiver. J’aimerais revenir sur les propos du libéral. Il a dit en avoir « assez que les gens parlent des rigueurs de l'hiver ». Le ministre du Travail libéral a fait preuve d’un manque de compassion envers nos aînés et cette citation souligne son déni de la dette importante que nous avons envers nos aînés. Ils nous ont élevés, ils ont subvenu à nos besoins, ils ont travaillé dur pour nous et maintenant, ils ne peuvent même pas profiter des fruits de leur travail.
Sharon Callahan, la directrice générale de la Newfoundland and Labrador Public Sector Pensioners’ Association et présidente de la coalition des aînés a récemment déclaré que les aînés éprouvaient énormément de difficultés en raison du coût de la vie. Si le prix du carburant continue d’augmenter au cours de l’hiver ainsi que l’hiver prochain, comment vont-ils survivre? Mme Callahan craint que de nombreuses personnes âgées soient obligées de choisir entre la nourriture, les médicaments et le chauffage. Elles seront forcées de quitter leur domicile.
Au Canada, le gaz naturel est aussi une forme d’énergie utilisée pour chauffer nos maisons. Plus de six millions de propriétaires utilisent le gaz naturel pour chauffer leurs maisons et leur eau. Selon le calculateur de la Commission de l’énergie de l’Ontario, la taxe sur le carbone fédérale ajoutera environ 22,03 $ à la facture mensuelle de chauffage d'une maison unifamiliale. C’est un montant que même l’économie de 13,99 $ sur l’abonnement mensuel à Disney ne suffit pas à compenser.
Qu’en est-il de l’essence pour leur voiture afin qu’ils puissent acheter des produits d’épicerie? Le recours aux banques alimentaires n’a jamais été aussi élevé. Les banques alimentaires ont signalé 1,5 million de visites en un mois seulement, soit une augmentation de 35 %. Pendant que les banques alimentaires augmentent leurs réserves pour combler les besoins, le dépense 6 000 $ par nuit dans une chambre d’hôtel. Cet argent aurait pu aider les sans-abri. Cet argent aurait pu aider nos aînés. Cet argent aurait pu servir à beaucoup de choses.
L’application ArriveCAN a coûté 54 millions de dollars aux Canadiens. Qu’a-t-elle accompli? Rien. Cet argent aurait pu aider à soutenir les aînés et tous les adultes et enfants vulnérables. Les exemples de gaspillage sont nombreux.
Le coût du logement est un autre problème pressant qui touche les Canadiens, notamment les aînés, dont on ne s'occupe pas véritablement dans l’énoncé économique de l’automne. Le Canada a la deuxième plus grosse bulle immobilière au monde. Les taux d’intérêt augmentent au rythme le plus rapide depuis une décennie. Une famille qui a acheté une maison il y a cinq ans verra maintenant ses paiements hypothécaires augmenter de 7 000 $ par année, après le renouvellement. Le Canada ne peut se le permettre, et les Canadiens en ont assez.
Que dire des sans-abri? Le récent rapport de la vérificatrice générale souligne que, même si cinq ans se sont écoulés depuis que le gouvernement fédéral a lancé la Stratégie nationale sur le logement pour réduire l’itinérance, aucun organisme au sein du gouvernement fédéral ne pilote ce dossier. Près de la moitié des 9 milliards de dollars a été dépensée, mais on ne sait pas si cela a profité à qui que ce soit. Où est la reddition de comptes? Que s’est-il passé? Où est l’argent? Qui a été aidé par ces sommes? Nous n’avons pas de réponses.
Selon la SCHL, en 2016, sur les 3,4 millions de ménages âgés, près de 480 000 avaient besoin d’un logement abordable. Le Fonds national de co-investissement pour le logement vise à créer 7 000 logements d’ici 2027‑2028, ce qui représente 1,5 % de ces besoins. Comment cela résoudra-t-il notre crise du logement?
Un reportage de la CBC en date du 8 octobre 2022 raconte l’histoire de Lynn, une Torontoise qui n’avait jamais imaginé se retrouver sans abri à la retraite. Il y a environ quatre ans, elle s’est retrouvée à vivre dans sa voiture. Elle a commencé à travailler à 15 ans, mais elle n’a plus de logement. Elle avait un appartement en copropriété, mais elle a dû le vendre. Au début, elle a essayé de vivre avec sa sœur, mais cela ne l’a pas aidée. Elle dormait dans sa voiture. Elle a finalement trouvé une place dans un refuge. Les difficultés sont toujours là.
Selon Homes First, un organisme qui aide les gens à trouver un logement avec services de soutien pour se sortir de la rue, l’histoire de Lynn est de plus en plus courante, et les personnes âgées de Toronto tirent le diable par la queue. Selon cet organisme, c'est dû au vieillissement de la population de la ville, à l’inflation croissante et à un marché du logement de plus en plus coûteux.
L’autre chose dont je veux parler, c'est la prestation de survivant du Régime de pensions du Canada pour les aînés. L’énoncé économique de l’automne ne contient rien à ce sujet. Pourquoi punit-on les personnes qui ont décidé de rester à la maison pour élever leurs enfants pendant que leur conjoint continuait à travailler? Il s'agit d'aînés qui sont venus d’autres pays, comme mes grands-parents et ceux de beaucoup d’entre nous ici. La plupart du temps, la responsabilité d’élever les enfants incombait aux mères. Une fois qu'un conjoint décède, sa pension disparaît. Sa conjointe doit subir la situation tout en choisissant entre retourner travailler ou perdre son logis.
Il y a une pénurie d’établissements de soins de longue durée dans tout le pays. En raison du manque de personnel, on se dirige vers une crise. On se retrouvera avec des personnes âgées qui n’auront d’autre choix que de vivre dans la rue. Récemment, une retraitée qui prend soin de son fils handicapé m’a écrit pour me parler de ses difficultés financières. Elle occupe trois emplois pour subvenir à ses besoins. L’énoncé économique de l'automne ne l’aiderait pas du tout.
Nous avons un gros problème dans ce pays, et le gouvernement libéral doit respecter les Canadiens âgés et comprendre le coût de l’inflation. Une fois la taxe sur le carbone triplée, de plus en plus de familles devront faire des pieds et des mains pour survivre. Est-ce là le Canada où nous voulons vivre? De nombreuses personnes ont immigré dans notre pays pour améliorer leurs perspectives et celles de leur famille, mais l'inflation est hors de contrôle. Les dépenses du gouvernement se sont révélées mortelles pour nous tous.
Par conséquent, que fera le gouvernement pour venir en aide aux vaillants Canadiens, aux aînés et aux membres vulnérables de la société? L’énoncé économique de l’automne ne témoigne d'aucun respect envers les gens qui nous ont élevés et nourris, et qui ont payé leurs impôts.
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Monsieur le Président, les libéraux dépensent à tout va. Ils sont complètement déconnectés de la réalité et ils n’ont aucune idée de ce que vivent la plupart des Canadiens.
Contrairement à leurs amis de l’élite, à qui ils ont si gentiment distribué l’argent des contribuables scandale après scandale, la plupart de nos concitoyens travaillent durement pour le peu d’argent qu’ils ont. Le gouvernement dépense des milliards de l’argent durement gagné des contribuables pour des projets futiles, des initiatives qui n’intéresseraient personne d’autre que leur voisin de table au Forum économique mondial. Parallèlement, le gouvernement augmente les charges sociales, triple la taxe sur le carbone et met en œuvre des politiques inflationnistes qui affaiblissent le dollar et qui ont pour effet de faire flamber les prix des produits essentiels.
Il faut que cessent l'insensibilité et l'attitude élitiste dont font preuve ceux qui ne souffrent pas et qui n'ont aucune difficulté à nourrir leur famille et à chauffer leur maison, mais qui disent aux gens d'annuler leur abonnement à Disney+ pour économiser de l’argent.
Voici ce que m’a écrit Chris, un de mes concitoyens, après avoir vu une autre série de dépenses et après avoir appris que la dette nationale du Canada dépasse le billion de dollars: « J’aimerais qu'ils soient à notre place, à la place de la classe moyenne ou des ménages à faible revenu, avec nos salaires, avec la forte inflation qui touche les prix des aliments, de l’essence et du chauffage, avec la hausse des taux d’intérêt de la Banque du Canada, avec la taxe sur le carbone qui sera bientôt triplée, le paiement des factures et le remboursement de l'hypothèque, pour voir si le budget s’équilibrerait tout seul. Je n’ai pas besoin qu’on me fasse l’aumône de mon propre argent de contribuable. J’ai besoin d’un gouvernement qui règle les vrais problèmes du Canada. »
Mon message à ce résidant de Lambton—Kent—Middlesex et à tous les Canadiens qui partagent ce point de vue, c'est que s'ils veulent voir un changement, ils doivent voter conservateur aux prochaines élections.
Notre chef, le député de , sait très bien, comme presque tout le monde sauf le , que les budgets ne s'équilibrent pas tout seuls et que plus de dépenses, comme celles qu'a annoncées le gouvernement dans l’énoncé économique de l’automne, ne font que mettre de l’huile sur le feu et attiser l’inflation.
Ce n’est pas le seul commentaire que j’ai reçu sur le gaspillage et les mauvais choix de priorités. Il y a peu de temps, un enfant de 12 ans m’a envoyé un message dans lequel il faisait preuve de plus de bon sens que n'en a démontré le gouvernement ces dernières années. Voici le message d’Everett.
Everett écrit: « J’ai réfléchi aux raisons pour lesquelles le premier ministre veut taxer davantage les vaillants agriculteurs et leurs familles. Cette taxe augmentera considérablement le coût des aliments pour le consommateur.
« Voici ce que je dirais au Parlement et aux politiciens: “Monsieur le Président, si le gouvernement fédéral continue d'appliquer des lois qui contrôlent les agriculteurs, les libéraux, qui ont déjà gaspillé des milliards de dollars puisés dans le Trésor public, seront largement critiqués. Les Canadiens ont déjà été confrontés à des difficultés au début de la décennie. Forcer le milieu agricole payer une taxe sur le méthane du bétail ne fera que conduire à des agriculteurs qui auront à peine assez d’argent pour payer la taxe sur le carbone qui augmente constamment! Cela entraînera davantage de faillites au pays. Les Canadiens en ont assez!”
« Ils l’avaient déjà dit au début de 2022. Le gouvernement les a fait taire. Avec l’inflation, les Canadiens auront plus de mal à passer l’hiver. Ils auront le ventre creux, et le gouvernement aura provoqué une autre famine et affamé les gens.
« Quand le gouvernement fédéral lèvera-t-il les obligations imposées aux agriculteurs canadiens? »
Bien dit, Everett. Je le remercie d’avoir envoyé ce message. Je suis d’accord. C’est vrai. Le gouvernement a le nez collé sur l’arbre qui lui cache la forêt, ce qui est drôle parce qu’il a promis de planter tellement d’arbres. Il me semble que c’était deux millions d’arbres, mais il n’en a planté aucun. Est-ce que ce n’est pas une autre promesse non tenue des libéraux, comme pour la responsabilisation et la transparence?
Rien d'étonnant à ce qu’ils doivent se résigner à reprendre des idées des conservateurs pour donner du poids à leur énoncé économique de l’automne.
De quelles idées s’agit-il donc? Eh bien, investir dans des technologies vertes et propres d'origine canadienne, quelque chose que les conservateurs, de ce côté-ci de la Chambre, réclament depuis des années.
Investir dans les technologies vertes et propres et rendre le Canada mieux à même de devenir un chef de file mondial dans ce domaine, c’est exactement ce que nous proposions dans nos deux derniers programmes électoraux. C’est une idée, ajouterai-je, qui crée des emplois tout en aidant l’environnement, mais les libéraux s'y opposaient auparavant.
Après avoir appris que la guerre qu'ils mènent actuellement contre le secteur canadien de l’énergie, sans plan crédible pour corroborer leurs grandes hypothèses et leur pensée magique, a coûté leur emploi à 170 000 Canadiens, il est à peu près temps qu'ils voient la lumière.
Il est à noter aussi que le premier chiffre s’ajoute aux 180 000 emplois du secteur de l’énergie déjà supprimés sous le gouvernement libéral. Il s'agit donc de 350 000 emplois qui ont été perdus pour satisfaire l’imagination du gouvernement libéral, et ce n'est pas fini. Pendant que les chômeurs canadiens cherchent un emploi, le gouvernement achète à des dictateurs le pétrole et le gaz dont nous avons besoin.
Les Canadiens ont besoin d’initiatives plus sensées, et il devrait être évident que ce sont les conservateurs qui les leur donneront. Ce sont les conservateurs qui appuieront les industries primaires canadiennes et qui apporteront des changements positifs et profitables à tous, même si le gouvernement essaie de cacher ses erreurs et de s’attribuer nos idées.
Les députés savent-ils que le revenu moyen brut de la génération du millénaire est inférieur à 50 000 $ au Canada? Savent-ils que la famille canadienne moyenne paie 39 000 $ d’impôts? Pour les Canadiens âgés de 25 à 40 ans, il est donc pratiquement impossible d'améliorer son sort. Ils n'auront pas les moyens d'acheter de maison avant l’âge de la retraite, si même ils arrivent à prendre un jour leur retraite. Chaque dollar inconsidérément gaspillé par le gouvernement pour alimenter l’inflation ne fait que les mettre dans une situation encore plus difficile. Tripler la taxe sur le carbone et augmenter les charges sociales pour que le gouvernement puisse continuer de dépenser le produit des impôts n'a rien pour leur donner espoir.
Cette situation est étonnamment semblable à celle que vivent actuellement confrontés les Canadiens âgés. Ils ont fait des sacrifices pour épargner. Après des années de dur labeur, ils ont tout donné pour faire croître notre pays, pour en faire un endroit prospère où il fait bon vivre. Cependant, beaucoup me disent qu’ils se sentent laissés pour compte et abandonnés, oubliés par un gouvernement qui ne les considère plus comme utiles, un régime libéral qui préférerait leur proposer la mort plutôt que des soins médicaux ou de santé mentale suffisants. Ils ne voient aucun espoir dans les annonces de dépenses. Ils voient seulement leurs factures s’accumuler, le prix du panier d’épicerie augmenter et devenir inabordable, et la perspective d'un hiver sans assez d’argent se chauffer. Tout cela est attribuable aux dépenses du gouvernement libéral et à sa mauvaise gestion des finances du Canada.
Des millénariaux jusqu'aux aînés, les Canadiens sont attristés de constater ce que ce pays naguère prospère et florissant qui jouissait d’une réputation plus qu'enviable sur la scène mondiale est devenu sous le gouvernement actuel, c'est-à-dire un pays qui impose pour dépenser, qui plonge les gens dans la pauvreté et qui devient rapidement la risée du monde.
Je peux lire le scepticisme sur les visages des députés d’en face, mais ils devraient porter attention à ce prochain témoignage.
Une personne âgée de ma circonscription, de Wallaceburg, a écrit qu’elle est bénéficiaire du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées et que son chèque a été réduit de 500 $. Elle dit que c’est l’hiver en ce moment et qu'elle a besoin de cet argent à cause du prix du mazout, sauf que remplir son réservoir coûte 1 800 $ alors que c’est tout ce qu’elle obtient maintenant du Programme.
Cette personne âgée canadienne n’a rien d’autre comme revenu de subsistance et elle n'a aucune autre option.
Que pensent les députés de cette autre histoire déchirante: une jeune mère a écrit qu’elle avait passé toute la journée à consoler deux frères âgés de 1 et 3 ans souffrant d’un gros virus. Si elle avait pu leur donner du Tylenol ou de l’Advil, ils auraient eu une mauvaise journée, mais ils s'en seraient remis. Au lieu de cela, ces deux garçons très actifs ont pleuré, ils se sont plaints, ils ont vomi et ils l'ont suppliée de les porter. Ils ont dormi dans ses bras et ils ont été misérables toute la journée.
Au lieu d’agir rapidement pour que les enfants canadiens aient accès aux médicaments dont ils ont besoin, le gouvernement a attendu. Au lieu de faire en sorte que le Canada ne soit jamais confronté à une pénurie semblable, il annonce des politiques de dépenses ultraciblées qui n’aident personne.
Cet énoncé économique ne s’attaque pas à la crise du coût de la vie que le coûteux gouvernement de coalition néo-démocrate—libéral a créée. Les dépenses irresponsables et l’augmentation de la dette nationale sont tout simplement injustes pour les générations futures.
Des jeunes m’ont aussi dit qu’en raison de l’inflation et du coût de la vie, ils vivront dans le sous-sol de la maison de leurs parents jusqu’à l’âge de 30 ans, si ce n'est pas plus, et qu’ils ont renoncé à leur rêve d’acquérir une maison où vivre avec leur famille.
Pour que les gens aient les moyens de se nourrir et de se chauffer cet hiver et afin de donner espoir à la prochaine génération de Canadiens, les conservateurs s’opposeront toujours farouchement aux dépenses irresponsables du gouvernement libéral et ils se battront toujours pour la mise en place de politiques sensées.
Enfin, voici quelques questions que se posent des Canadiens ordinaires et auxquelles personne n’a encore été en mesure de répondre. Où va la taxe sur le carbone? Qui en profite? Quelles dépenses couvre-t-elle? Personne ne croit que cet argent leur reviendra, comme le prétendent les libéraux. Depuis l’imposition de la taxe sur le carbone, nombreux sont ceux qui se demandent comment le fait de payer de l'argent au gouvernement mettra fin à la hausse de la température mondiale. Comment l’argent qui sort de leur compte bancaire pour alimenter une caisse occulte destinée à l’autogratification du assainit-il l’atmosphère, d’autant plus que la Chine est de loin le plus grand pollueur au monde? Comment l’imposition d’une taxe stabilise-t-elle le climat de la Terre, alors que c’est le soleil qui influe le plus sur lui? Comment le fait de verser de l'argent au gouvernement le moins transparent, le moins démocratique et le plus dépensier de l’histoire de notre pays empêchera-t-il un ouragan de frapper la côte Est? Il est temps d’abolir la taxe sur le carbone.
Les dépenses des libéraux échappent à tout contrôle. Pour les raisons mentionnées, je ne peux pas appuyer cet énoncé économique.
:
Monsieur le Président, je suis bien heureux de prendre la parole aujourd'hui.
Nous sommes actuellement dans la période du bâillon imposé par le gouvernement, avec l'appui et le concours du NPD, pour limiter le débat sur la mise à jour économique. On ne peut pas faire autrement que de trouver cela malheureux. Comme le mentionnait tout à l'heure mon collègue du Bloc québécois, c'est la vingtième fois que le gouvernement fait appel à ses nouveaux amis du NPD pour bâillonner les débats à la Chambre. C'est tout à fait inacceptable et malheureux et nous tenons à le dénoncer.
Nous sommes ici réunis pour faire un débat sur la mise à jour économique. Nous, les conservateurs, sommes toujours très attentifs aux dépenses irréfléchies et à la mauvaise gestion du gouvernement. Force est d'admettre que la journée est assez fructueuse, malheureusement pour les contribuables canadiens, en ce domaine.
Voilà qu'aujourd'hui, la vérificatrice générale a publié un premier rapport concernant la gestion des fonds publics pendant la COVID‑19. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est tout à fait désastreux pour les gens qui croient à la saine gestion des fonds publics.
La vérificatrice générale a « constaté qu'Emploi et Développement social Canada avait établi des normes de rendement qui étaient uniquement axées sur la rapidité de paiement » et a identifié au moins 32 milliards de dollars en trop payés et en paiements suspects qui nécessitent une enquête approfondie. Bref, pour reprendre les mots de la vérificatrice générale, c'est un manque de rigueur. C'est exactement la marque de commerce de ce gouvernement depuis les sept dernières années.
Lorsque le gouvernement a indiqué que la allait déposer une mise à jour économique, ce qui a été fait il y a quelques semaines à peine, nous avons formulé deux demandes fort simples. Ce n'est pas une question de dogmatisme, mais c'est une question de réalité.
Comme une bonne mère de famille peut faire lorsqu'elle a un budget familial à gérer et qu'on sait que les temps s'annoncent durs, que fait-on? On arrête les taxes et surtout les dépenses. Si on doit dépenser de façon supplémentaire, que ce soit avec parcimonie et très précis et ciblé. C'étaient les deux demandes que nous avons formulées qui sont tout à fait logiques et responsables et que, malheureusement, le gouvernement n'a pas suivies.
Devons-nous nous surprendre que le gouvernement a continué dans sa tradition établie depuis sept ans de dépenser sans compter? Au diable la dépense, comme on dit chez nous.
Rappelons-nous qu'en 2015, ces gens-là s'étaient présentés avec l'audace de dire qu'ils étaient audacieux, mais qu'ils allaient être responsables; qu'ils allaient faire trois petits déficits pour les premières années afin de stimuler l'économie et zéro déficit en 2019.
[Traduction]
En réalité, quatre ans après son arrivée au pouvoir, sous le , le gouvernement actuel avait déjà enregistré trois gros déficits. Puis, en 2019, il en a enregistré un autre. Les libéraux se sont fait élire en promettant un tout petit déficit, mais il a accumulé d'énormes déficits. En revanche, en 2008, quand l'économie mondiale était chancelante, le Canada, sous le leadership des conservateurs, a été le premier pays du G7 à sortir de la crise parce que nous administrions ses affaires de manière sérieuse.
[Français]
Malheureusement, dans leur premier mandat, les libéraux ont dépensé sans compter, alors que c'était l'époque où on aurait normalement dû mettre de l'argent de côté pour les mauvais jours.
Maintenant, évidemment, ils vont nous dire que quand ils ont fait des déficits, ce n'était pas leur faute, parce que la COVID‑19 est arrivée.
Soyons bons joueurs. En situation de crise, effectivement, il faut parfois dépenser davantage. Nous le reconnaissons. En 2008, en 2009 et en 2010, quand nous formions le gouvernement, nous avons fait des déficits. La différence, c'est que nous contrôlions cela et qu'ensuite nous remboursé les montants et avons rétabli l'équilibre budgétaire.
Or, depuis la COVID‑19 et depuis que les libéraux forment le gouvernement, il y a eu un déficit cumulatif de 500 milliards de dollars. Le déficit, c'est la facture que nous envoyons à nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants parce que nous vivons au-dessus de nos moyens. C'est cela, la réalité.
Certains dironstque ce n'est pas leur faute si la COVID‑19 est arrivée. Halte! La vérificatrice générale a conclu que plus de 40 % de ce déficit n'a strictement rien à voir avec la COVID‑19. Il faut donc faire preuve de prudence devant un tel argument.
Par contre, un autre élément qui vient confirmer que les libéraux dépensent sans compter, c'est qu'on dépense actuellement 30 % de plus qu'avant la pandémie. C'est le cas parce qu'on n'a pas réussi à contrôler les dépenses.
Pour ce qui est des dépenses excessives, on sait que ces gens ne sont pas gênés.
Il y a environ un an, le gouvernement a décidé d'implanter la fameuse et tristement célèbre application ArriveCAN pour ceux qui viennent au Canada ou ceux qui voyagent à l'étranger et qui reviennent au Canada. Il fallait que les gens remplissent un formulaire qui était très compliqué; cela n'avait pas de bon sens. Surtout, cela a coûté 54 millions de dollars aux contribuables alors qu'une firme informatique a dit que c'était le genre de travail qu'elle aurait pu réaliser en à peine une fin de semaine. Cela aurait coûté un quart de million de dollars. Bref, plutôt que de dépenser 54 millions de dollars sur une affaire qui marche plus ou moins, et qui ne marche pas du tout à certains moments, on aurait pu dépenser 250 000 $ et le faire à moindre coût et de façon plus efficace. Non, ce gouvernement a trop dépensé.
C'était la même chose pendant la pandémie. On ne regardait pas à la dépense, comme on dit par chez nous. Ce sont 237 millions de dollars qui ont été donnés en contrat à Frank Baylis, un ancien député libéral, pour fabriquer 10 000 ventilateurs. Doit-on rappeler que les chèques de la PCU ont été envoyés à des prisonniers et à des gens du crime organisé? C'est un peu gênant, mais c'est la réalité.
On comprend qu'en situation d'urgence, parfois, on accélère les choses. Or, la vérificatrice générale est cinglante. Ce sont 32 milliards de dollars qui ont été mal gérés pendant cette affaire. Cela n'a pas de bon sens dans une telle situation.
D'ailleurs, comme le député de , qui est maintenant le chef de l'opposition officielle, le disait en avril 2020, le gouvernement ne devrait jamais punir ou limiter le travail.
Toute ma vie, je me souviendrai, comme député, du premier été de la COVID‑19. Chaque jour, je rencontrais des entrepreneurs fâchés et vexés.
[Traduction]
Ils étaient fâchés parce qu'ils étaient contrariés de voir des jeunes rester chez eux au lieu de travailler. C'est la situation avec laquelle nous avons dû composer le premier été quand les jeunes hommes et femmes ont décidé de rester à la maison pour recevoir les 2 000 $ de la Prestation canadienne d'urgence au lieu de retourner travailler.
[Français]
Je me souviendrai toute ma vie du gérant d'un restaurant à Val-Bélair. Je ne nommerai pas le restaurant parce que peut-être qu'il n'a pas envie que je raconte cela. Il était venu me voir et il était très fâché. Il m'avait interpellé en me disant que cela n'avait pas de bon sens et qu'il fallait arrêter cela parce que cela n'avait pas d'allure. Il disait qu'un jeune homme de 17 ans était venu le voir pour lui dire en riant que c'était parfait puisqu'il ne travaillerait pas de l'été.
Ce n'est pas comme cela qu'on gère l'État. Ce n'est surtout pas comme cela qu'on envoie le message à nos jeunes. Justement, quand on a 16, 17 ou 18 ans et que c'est son premier emploi d'été, on est fier de se lever le matin avec le couteau dans les dents pour aller travailler et gagner son premier chèque de trois chiffres.
Nous avons eu le courage de cerner le problème et les libéraux ont continué comme si de rien n'était. Voilà qu'aujourd'hui nous sommes aux prises avec l'inflation, la pire crise inflationniste depuis 40 ans. Cela fait mal à tout monde, particulièrement dans le secteur le plus fragile et le plus essentiel qui soit: la nourriture.
Comme je le mentionnais hier à la période des questions orales, cela n'ira pas mieux pour les prochaines années. En effet, quatre universités ont fait une enquête pour conclure que, au courant de l'année qui vient, il continuera à y avoir une l'inflation d'au moins 10 % dans les prix de la nourriture. Ce n'est pas un bon signal quand on voit que les banques alimentaires sont davantage sollicitées et que des gens qui, l'année passée, donnaient à la banque alimentaire frappent aujourd'hui à la porte de la même banque alimentaire pour recueillir des biens et des denrées. Je le vois dans ma circonscription.
C'est pourquoi nous allons voter contre le projet de loi C‑32. Nous estimons que le gouvernement n'a pas bien fait son travail en matière de saine gestion des fonds publics. Il a dépensé sans compter. Il n'a strictement aucun contrôle dans ses dépenses et, malgré cela, il persiste dans son ambition et dans son désir d'augmenter les taxes.
Les libéraux diront ce qu'ils voudront, mais augmenter les taxes pendant une période d'inflation, c'est le pire des scénarios.
:
Monsieur le Président, je veux d'abord joindre ma voix à tous celles et ceux qui soulignent aujourd'hui la commémoration des 14 femmes tuées à la Polytechnique le 6 décembre 1989. C'est à 17 h 10 précisément que les premiers coups de fusil ont été tirés. Nous devons nous en souvenir, mais nous devons surtout dire « jamais une de plus ». Nous pouvons réellement changer les choses en agissant ensemble. Je tiens à saluer tous les gens qui travaillent pour des maisons qui accueillent les femmes victimes de violence. Ils peuvent compter sur notre soutien.
Je vais faire un discours sur l'énoncé économique du projet de loi alors qu'on vient d'adopter une autre fois un bâillon sur cet énoncé économique il y a quelques heures à peine. C'est une fois de trop, parce que le bâillon devrait être l'exception à la Chambre. Cette solution devrait être retenue seulement lors de situations vraiment urgentes qui nous obligent, par exemple sur le plan démocratique, à cesser les débats. Ce n'était pas le cas ici et ce n'était pas le cas pour plusieurs autres projets de loi. Avec la complicité du NPD, le gouvernement rate une fois de plus une occasion de prendre le temps d'accorder au débat toute sa pertinence. C'est ce que j'espère faire dans le cadre de mon discours.
Le Bloc a déjà annoncé qu'il allait appuyer l'énoncé économique. Le NPD va l'appuyer et le Parti libéral veut accélérer les débats. J'espère toutefois que le gouvernement va entendre les préoccupations que nous avions dans le cadre de l'énoncé économique. J'espère qu'il va écouter et se rendre compte qu'il n'est jamais trop tard pour agir.
Le Bloc québécois a demandé trois choses dans le cadre de l'énoncé économique du projet de loi C‑32.
Premièrement, nous avons demandé au gouvernement de soutenir les travailleuses et les travailleurs de la santé et les personnes malades en haussant les transferts en santé. Le gouvernement a dit non.
Deuxièmement, nous avons demandé au gouvernement de soutenir adéquatement nos aînés de 65 ans et plus, qui sont majoritairement des femmes et qui vivent très difficilement la période économique que nous sommes tous en train de vivre. Il faut les soutenir adéquatement en faisant en sorte que la bonification de la pension de la Sécurité de la vieillesse s'applique dès 65 ans. Il ne faut pas discriminer les aînés. On a aussi opposé à cette demande une fin de non-recevoir.
Troisièmement, nous avons demandé qu'on réforme en toute urgence l'assurance-emploi, un programme fédéral, un programme de soutien, un filet social. Du moins, c'était ce qu'il devait être au moment de sa mise en place. C'est le meilleur stabilisateur économique en période économique difficile. Là encore, nous n'avons pas eu de réponse, pas de son, pas d'image.
Le gouvernement a rejeté ces propositions. Nous ne pouvons que dénoncer une occasion manquée d'aider les Québécois et les Canadiens à faire face aux moments difficiles qu'ils vivent déjà ou qu'ils redoutent peut-être pour les mois à venir.
Comme la l'a dit à maintes reprises lors de son discours sur l'énoncé économique, une période de crise s'annonce et il faudra être vigilant. Pour ma part, je dirais qu'il faudra être audacieux. Comme je le disais, l'assurance-emploi est le stabilisateur économique par excellence en cas de récession, et la récession est peut-être à nos portes. C'est peut-être durant ces périodes qu'on a la meilleure occasion de réformer le programme. Il faut peut-être éviter d'attendre d'être au milieu d'une crise. C'est aussi un outil de justice sociale qui protège les travailleurs des aléas de l'économie de marché.
Alors que de plus en plus d'analystes redoutent la possibilité d'une récession dès 2023, le gouvernement canadien semble reculer au sujet de la réforme globale de l'assurance-emploi, qu'il a promise l'été dernier.
Le 6 juin, on a posé une question à la ministre de l'Emploi, ici, à la Chambre, pour savoir quand la réforme de l'assurance-emploi aurait lieu. La ministre a répondu:
Monsieur le Président, nous travaillons très fort pour moderniser l’assurance-emploi. Rapidement, au début de la pandémie, nous avons constaté que le système d’assurance-emploi n’avait pas suivi l’évolution du monde du travail au Canada. Voilà précisément pourquoi nous nous efforçons d’améliorer le système pour le rendre mieux adapté et plus accessible, et pour rectifier la situation des cotisants qui n’y sont pas encore admissibles.
Ce qu'on sait pourtant, c'est que le régime, qui n'a pas été réformé depuis 15 ans, a tellement été démantelé que six travailleurs sur dix qui perdent leur emploi n'ont pas droit à leurs prestations d'assurance-emploi. C'est honteux.
Cela fait sept ans que le gouvernement promet une réforme de l'assurance-emploi. Il l'a promise en 2015, en 2019 et en 2021 dans ses plateformes électorales, mais rien n'a été fait et le temps presse. Il faut à tout prix éviter d'être forcé d'improviser une nouvelle PCU pour pallier les insuffisances du régime si la récession frappe. Comme on l'a vu pendant la pandémie, les programmes improvisés coûtent plus cher et sont moins efficaces. Or, les projections financières du gouvernement prouvent qu'il ne prévoit pas que plus de travailleurs auront accès au régime.
Quant aux 26 semaines de congé de maladie annoncées récemment, il s'agit d'une mesure qui se trouvait dans le projet de loi de mise à jour du budget de 2021, adopté il y a 18 mois. La ministre a fini par annoncer la mesure, qui entrera en vigueur le 18 décembre et seulement pour les nouveaux demandeurs. C’est trop peu. C'est même en retard. Nous dénonçons encore une fois le manque d'ambition du gouvernement. Celui-ci se contente d'une demi-mesure qui, de surcroît, devrait être en place depuis juillet dernier.
Selon la Société canadienne du cancer, 1 personne sur 24 a reçu un diagnostic de cancer au Canada au cours des 25 dernières années. Selon le directeur parlementaire du budget, les prestataires atteints de maladie grave ont besoin en moyenne, pour se guérir, d'un minimum de 41 semaines de prestations. Ainsi, même avec une augmentation à 26 semaines, le gouvernement laisse un déficit de 15 semaines sans revenu aux prestataires, qui ne pourront se soigner dans la dignité.
C'est franchement insultant, surtout qu'ici, à la Chambre, une motion a été adoptée et que deux projets ont été proposés en ce sens. Le Bloc québécois avait déposé le projet de loi d'Émilie Sansfaçon, visant à faire passer de 15 à 50 semaines les prestations de maladie de l'assurance-emploi, et le parti de l'opposition officielle avait présenté un projet de loi visant à faire passer les prestations de maladie à 52 semaines. Bien qu'une motion ait été adoptée à la Chambre, il n'y a aucune écoute de la part des parlementaires. Le gouvernement a délibérément décidé d'ignorer l'avis pourtant très documenté et très soigné des parlementaires, des experts et des témoins que nous avons entendus.
En ce qui concerne la réforme de l'assurance-emploi, nous sommes toujours en attente d'un projet de réforme substantiel de la ministre. Les mesures temporaires qu'on connaissait et qui ont été abolies en septembre auraient été un bon socle pour amorcer la réforme. Nous ne comprenons même pas pourquoi le gouvernement les a enlevées pour retourner au statu quo et au régime désuet qu'on connaît actuellement.
Pourtant, la lettre de mandat de la ministre est assez claire. Elle dit notamment ceci:
[...] présenter et commencer à mettre en œuvre d'ici l’été 2022 un plan de modernisation du programme d'assurance-emploi adapté au XXIe siècle, établir un système plus robuste et plus inclusif dont tous les travailleurs peuvent bénéficier, y compris les travailleurs saisonniers et les travailleurs à l'emploi des plateformes numériques, s'assurer que le système est plus simple et qu'il est répond mieux aux besoins des travailleurs et des employeurs [...]
Disons qu’on est loin du compte. L'hiver noir, sait-on ce que c'est?
Je vois que mon temps de parole est écoulé.
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Monsieur le Président, j'aimerais remercier ma collègue de Thérèse-De Blainville de son discours. Dans mon propre discours, on va remarquer qu'il y a une certaine parenté d'esprit entre elle et moi. C'est peut-être parce que nous revêtons les mêmes couleurs à la Chambre.
Comme être humain, comme femme et en toute conscience, je ne peux pas faire autrement que de relever les trois points soulevés par ma collègue. Ce sont les demandes du Bloc québécois. Somme toute, le gouvernement arrive avec une mise à jour qui nous laisse sur notre appétit. On s'attend toujours à plus du gouvernement, mais on s'attend minimalement à quelque chose. Ici, ce sont des mesures déjà annoncées qui n'ont pas été mises en œuvre au printemps dernier ou bien, comme cela a été dit à plusieurs reprises, on dépoussière des mesures législatives. Bref, on fait une mise à jour, mais ce n'est pas quelque chose qui demande de la vision. Ce n'est pas quelque chose qui demande vraiment de l'attention à ce qui se passe présentement autour de nous.
Nous allons dans nos circonscriptions et nous savons ce qui se passe. Les gens nous attrapent et nous parlent du pain, du beurre et de la santé. Là, c'est vraiment quelque chose qui ne passera pas à l'histoire et qui pourrait passer inaperçu. Au Bloc québécois, ce n'est pas parce que nous sommes super enthousiastes que nous décidons de voter en faveur du projet de loi, c'est tout simplement parce que nous ne pouvons pas être contre un projet de loi qui amènera peu. C'est un travail qui doit être fait pour ce qui est du dépoussiérage. C'est la première chose que je voulais mettre sur la table.
J'ai parlé des trois priorités du Bloc québécois qui ont été mentionnées à plusieurs reprises dernièrement, juste avant la mise à jour. Je suis ici pour le Bloc québécois, mais j'aimerais parler aussi de ma circonscription. Je crois que le gouvernement ne comprend pas parfois que ces éléments que sont les transferts en santé, la réforme de l'assurance-emploi et la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés de 65 à 75 ans sont intrinsèquement liés, chez moi, sur la Côte-Nord. D'une part, il y a la question de l'argent et d'autre part celle de la santé; j'ai une population vieillissante de 100 000 personnes qui vit sur un territoire où les emplois, même pour les aînés, sont précaires. Parfois, il y a de très bons emplois dans l'industrie minière. Par contre, dans l'industrie de la foresterie, de la pêche ou du tourisme, c'est vraiment du travail saisonnier. Ce ne sont pas les travailleurs qui le sont, c'est le secteur qui l'est. Qui plus est, le territoire est immense. Il y a deux fuseaux horaires dans ma circonscription; c'est tout dire.
La population est donc aux prises avec ces sujets qui n'ont pas l'air d'intéresser le gouvernement. Il ne les mentionne même pas dans son énoncé économique à un moment où l'opposition n'arrête pas de lui mettre devant les yeux la question de l'inflation et du panier d'épicerie qui diminue comme peau de chagrin chaque semaine. Bref, c'est totalement absent et pourtant c'est crucial chez nous. On parle d'être capable de se loger, d'être capable de se nourrir. Il me semble que j'ai déjà répété cela par le passé. C'est la pyramide de Maslow. Ce sont des besoins de base. Les gens ont besoin d'être en santé, ils ont besoin de se nourrir et de se loger et c'est ce dont on parle.
Je tiens à revenir aussi sur la question de la pension de la Sécurité de la vieillesse. J'ai parlé de conscience au début de mon intervention. Je suis absolument incapable de m'imaginer quelle était la réflexion du gouvernement pour décider de scinder en deux, d'une façon qui m'apparaît tout à fait arbitraire, les groupes d'âge de gens retraités qui ont les mêmes besoins. Je pense qu'on a besoin de trois repas par jour, qu'on ait 62 ans ou 73 ans. Le gouvernement a scindé le groupe en deux et ne fait rien pour changer cela. Il ne fait pas amende honorable. Il ne dit pas que c'était vraiment une belle grosse gaffe, qu'il ne s'en est pas rendu compte, mais qu'il pourrait le faire ici, ce qui serait tout à son honneur.
Non, on laisse cela tel quel par orgueil. Toutefois, l'orgueil ne nourrit pas les gens chez nous, bien malheureusement.
Je voulais revenir également sur la réforme de l'assurance-emploi. Ma collègue a parlé de l'hiver noir et on peut vraiment parler d'un hiver noir dans tous les sens du terme. On parle du trou noir, qui représente symboliquement ce que vivent les gens: un gros vide. Cela survient à un moment où les gens, de chez moi notamment, n'ont plus d'emploi dans le secteur saisonnier alors qu'ils vivent dans un endroit où il n'y a pas 28 autres emplois disponibles. Cela ne concorde pas nécessairement dans le temps.
Ce n'est donc pas une question de pénurie de main-d'œuvre, c'est tout simplement que les emplois n'existent pas. Ces gens se retrouvent sans aucun revenu. Pourtant, les industries et les communautés ont besoin de travailleurs et ils ont eux-mêmes besoin de travailler, bien entendu. On ne vient même pas en aide à ces gens.
Je ferai une parenthèse parce que j'ai lu dernièrement une entrevue qu'avait donnée la ministre du Revenu national et députée de relativement à l'assurance-emploi. Je dois dire que je me suis étouffée, et probablement que ma collègue de s'est étouffée aussi, en lisant qu'on voulait une réforme de l'assurance-emploi. Toutefois, ce n'était pas pour honorer la promesse de 2015 du gouvernement libéral, mais pour combler la pénurie de main-d'œuvre.
En ce moment, 6 personnes sur 10 ne sont pas admissibles à l'assurance-emploi, et les personnes, dont les femmes, les étudiants et les jeunes, qui sont dans des situations précaires ou qui travaillent dans l'industrie saisonnière, n'arrivent pas à boucler l'année. De plus, nos villages se vident. C'est à ce moment que la ministre du Revenu national et députée de Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine, qui est un peu ma voisine de l'autre côté du golfe du Saint‑Laurent, dit que l'assurance-emploi va combler la pénurie de main-d'œuvre.
Cela fait 20 ans qu'on en entend parler. On en entend même parler depuis 1996 et la réforme Axworthy. Il y en a, des réformes. Ce qu'on nous dit, c'est qu'on va être plus généreux et combler les trous dans les mailles du filet. Cependant, la ministre du Revenu national et députée de Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine nous dit qu'on va simplement resserrer encore plus les critères, qu'on va forcer les gens à aller travailler à 200 ou 300 kilomètres de leur maison, à louer un appartement et à quitter leur famille. Du moins, il semble que ce sera ainsi chez moi.
J'aimerais que la ministre se rende en Basse‑Côte‑Nord pour visiter les villages de pêcheurs. Des pêcheurs de Terre‑Neuve sont venus à un certain moment s'établir au Québec et ils vivent là-bas dans des communautés de 200 ou 300 personnes où l'économie repose sur l'industrie de transformation du village, sur la pêche. J'aimerais qu'elle leur dise qu'ils iront finalement travailler à Sept‑Îles et à Baie‑Comeau, à 700 kilomètres, parce qu'on a besoin d'employés l'hiver dans les hôtels.
Cela ne fonctionne pas et c'est vraiment une aberration. Plus encore, c'est pour moi une insulte à l'endroit de ma population, des travailleurs de chez moi qui contribuent à l'économie du Québec et à l'économie canadienne au même titre que les autres travailleurs. J'en aurais long à dire à ce sujet, qui m'inquiète énormément. Ce n'est même pas une bonne nouvelle. On n'en parle pas, mais, pire encore, on nous annonce de mauvaises nouvelles. C'est vraiment ce que dit la députée de Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine. Elle est donc porteuse de mauvaises nouvelles.
Enfin, j'aimerais aborder la question des transferts en santé. J'ai parlé de la grandeur de ma circonscription. Imaginons ce que c'est que de devoir aller faire une dialyse à quatre, cinq ou six heures de chez soi. Une dialyse, cela ne se fait pas rien qu'une fois par année, cela se fait plusieurs fois par semaine. Il y a donc des choix qui doivent être faits, il y a des choix qui sont déchirants et il y a des services qui ne sont pas là. Ils ne sont pas nécessairement là en ville; on voit ce qui se passe dans les hôpitaux qui débordent présentement. Comme on l'a vu, la Croix‑Rouge a dû intervenir au CHEO. C'est énorme, ce qui se passe.
Les provinces demandent des transferts en santé et c'est essentiel. On a parlé de santé et je ne comprends pas, encore une fois, l'entêtement du gouvernement à ne pas répondre aux besoins de la population. Cette demande est formulée par les premiers ministres des différentes provinces et du Québec.
Je vais revenir encore une fois sur le manque de vision et de volonté. Je pense que j'en ai déjà parlé dans d'autres législatures, mais cette tendance s'accentue. C'est toujours de plus en plus palpable, c'est dans l'air. Le gouvernement n'a aucune volonté d'avoir un projet et il se contente de faire le minimum. On ne fait pas trop de vagues, on prend des raccourcis. Ensuite, on veut aller très vite pour adopter des mesures qui n'enthousiasment personne.
Le Bloc québécois va voter en faveur du projet de loi , mais c'est bien malgré lui. Nous pensons que ce projet de loi est vraiment rachitique.
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Monsieur le Président, je sais que, lorsque vous avez dit que vous alliez me couper la parole, plusieurs députés conservateurs ont applaudi, alors je vais essayer de leur en donner pour leur argent dans les quatre minutes dont je dispose.
Il est malheureux qu’une fois de plus, nous soyons dans une situation où le gouvernement a dû recourir à l’attribution de temps pour des mesures législatives très importantes pour servir les Canadiens et leur fournir des ressources, en particulier ceux qui en ont le plus besoin. Je souligne que 38 députés conservateurs ont pris la parole au sujet de ce projet de loi, tandis que 26 députés libéraux, 6 députés néo-démocrates, 10 députés bloquistes et 1 député vert l'ont fait. Le projet de loi qui est maintenant de retour à la Chambre à l’étape du rapport a fait l’objet de plusieurs interventions à différents moments. Il serait extrêmement malhonnête de laisser entendre que la démocratie ne s’est pas pleinement exercée pour ce projet de loi.
Nous savons tous ce qui est arrivé à l’énoncé économique de l’automne 2021. Lorsque nous avons essayé d’agir de bonne foi avec les conservateurs pour présenter à répétition ce projet de loi afin qu’ils puissent en discuter encore et encore, nous ne sommes pas parvenus à le mettre aux voix avant mai ou juin 2022. Il est tout à fait raisonnable de supposer que la même chose se produirait probablement cette fois-ci, et donc l’introduction de l’attribution de temps était certainement nécessaire.
Je veux parler plus particulièrement d’une chose que j’entends souvent à la Chambre, surtout à propos de ce projet de loi. Il s’agit de la discussion sur l’inflation. Il ne fait aucun doute que l’inflation est réelle, qu’elle nuit aux Canadiens et qu’elle est difficile. Elle crée beaucoup d’incertitude dans la vie des gens et sur le marché. Cependant, le problème tient au fait que les conservateurs veulent parler de l’inflation comme s’il s’agissait d’un problème vécu uniquement au Canada. Le fait est que l’inflation se produit à l’échelle mondiale en ce moment.
Nous pourrions essayer de l’attribuer à un certain nombre de facteurs. Nous pourrions dire qu'elle est causée par les différentes tentatives des pays du G7 ou de l’OCDE de venir en aide à leurs citoyens pendant les périodes très difficiles de la pandémie. Nous pourrions dire qu’elle est causée par la guerre en Ukraine. Beaucoup de facteurs différents y contribuent.
Cependant, cela se produit partout dans le monde. En fait, parmi les pays du G7, le Canada a le troisième taux d’inflation le plus bas. Les deux seuls pays dont le taux est inférieur à celui du Canada sont le Japon et la France. Tous les autres pays ont un taux d’inflation plus élevé. Bien sûr, cela n’apporte guère de réconfort à ceux qui essaient de faire face à l’inflation, mais il est important de réfléchir au fait qu’il s’agit d’un problème mondial et d’une question que les citoyens du monde entier essaient de surmonter.
Ce projet de loi porte précisément sur cette question. Il vise à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens, en particulier pour ceux qui ont le plus de difficultés. Lorsque nous pensons à des choses comme l’Allocation canadienne pour le logement, ou la Prestation dentaire canadienne adoptée précédemment, ou le crédit pour la TPS ou certaines des diverses autres mesures que le gouvernement a mises en place pour aider expressément les personnes à faible revenu, nous savons que ces mesures auront très peu d’incidence sur l’inflation. Nous savons que ce sont les bonnes mesures à prendre dès maintenant pour soutenir les citoyens de tout le Canada.
Je me réjouis à la perspective de poursuivre après la période des questions et de répondre aussi à des questions à ce moment-là.