La Chambre reprend l'étude, interrompue le 30 janvier, de la motion portant que le projet de loi , Loi relative à l’apprentissage et à la garde des jeunes enfants au Canada, soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
:
Monsieur le Président, c'est toujours un honneur de prendre la parole au nom des résidants de Kelowna—Lake Country.
Je souligne que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
J'exposerai certains des problèmes que pose le projet de loi libéral sur les services de garde d'enfants, soit le projet de loi , qui devront être réglés.
Je remercie les personnes qui travaillent dans le système des garderies et qui s'occupent de nos enfants.
Soyons clairs, il ne s'agit pas d'une stratégie pour les garderies. Dans ma province, la Colombie‑Britannique, une enquête menée en 2019 a révélé que la région du Grand Vancouver, représentée par plusieurs ministres du gouvernement libéral, disposait de places en garderie pour seulement 18,6 % des enfants de cette région. La situation est déjà assez difficile dans les zones urbaines de notre pays, mais, dans de nombreuses régions rurales du Canada, il n'existe tout simplement pas de grandes garderies. Ce projet de loi n'offre rien aux parents des régions rurales ni à ceux qui ont besoin d'une certaine souplesse. Comme on l'a déjà dit, il choisit d'ignorer le simple fait que l'existence même de garderies à faible coût s'avère impossible si les ressources correspondantes ne sont même pas accessibles.
Cela dit, la fracture ruralité-urbanité n’est pas le seul problème que pose ce projet de loi. Le texte ne prévoit absolument pas que les places en garderie seront attribuées à ceux qui en ont le plus besoin, ce qui représente par conséquent un avantage supplémentaire pour ceux qui sont déjà bien nantis. Après tout, les garderies à tarif abordable devraient s’adresser en priorité à ceux qui n’ont pas les moyens de payer le tarif courant.
Les places ne sont pas attribuées en fonction d'un examen des ressources. Selon la proposition actuelle des libéraux, une personne qui travaille à Bay Street et dont les enfants sont déjà placés en garderie aura accès à une garderie à 10 $ par jour au même titre qu’une famille à revenu modeste. Les gens qui n’ont pas besoin de travailler y auront aussi le même accès que ceux qui sont obligés de travailler.
Par ailleurs, rien n’est prévu pour les parents qui ne travaillent pas à des heures régulières pendant la semaine et qui utilisent actuellement d’autres types de garderies mieux adaptées à leurs quarts de travail ou à leurs horaires. Autrement dit, ce projet de loi privilégie par idéologie un programme gouvernemental de garderies à but non lucratif par rapport aux garderies privées qui, le plus souvent, sont dirigées par des femmes qui gèrent une petite entreprise à partir de leur domicile et qui ont elles-mêmes de jeunes enfants.
Quand mon fils était encore un nourrisson, j’ai réussi à trouver quelqu’un qui venait à domicile à temps partiel. C’était à l’époque où le congé de maternité ne durait que six mois, et il m’était difficile de reprendre le travail avec un tout petit bébé. Faire venir quelqu’un à la maison coûtait cher, et je ne gagnais pas beaucoup d’argent. Toutefois, c’était pour moi la seule solution, car, à l’époque, peu de garderies acceptaient des nourrissons, encore moins selon des heures flexibles ou à temps partiel. Christina a fini par faire partie de la famille.
Les parents qui se trouvent aujourd’hui dans la même situation que moi ne seront pas couverts par ce projet de loi. Lorsque mon fils a eu trois ans, j’ai pu le placer chez une femme merveilleuse, Pauline, qui s’occupait de plusieurs enfants dans sa propre maison. Étant donné qu’à l’époque, je travaillais comme contractuelle, avec des heures irrégulières, j’avais besoin d’une certaine souplesse que je ne pouvais pas trouver dans les établissements plus structurés.
Le concept de petite garderie à domicile ne correspond pas aux priorités du projet de loi du gouvernement. Au lieu de donner aux parents la liberté de choisir le type de garderie qui convient le mieux aux besoins de leurs enfants et à leur propre style de vie, le gouvernement a ouvert la porte à un système de garderies à deux vitesses. Selon le plan du gouvernement, seules les garderies à but non lucratif et les garderies gouvernementales sont accessibles aux parents qui veulent se prévaloir du programme libéral, comme l’indique le projet de loi. Il ne s’agit donc pas d’un accès universel, et le projet de loi ne fait mention d’aucune stratégie envisagée pour faire face à un manque de places ou de personnel.
Nous savons que nous manquons de personnel. Il y a un an environ, à Kelowna, une garderie a annoncé qu'environ 24 enfants devraient partir parce qu’elle ne trouvait pas le personnel suffisant pour remplir les conditions d’obtention du permis gouvernemental. Une vingtaine de familles se sont retrouvées complètement désemparées, avec peu de chances de trouver une autre garderie, les listes d’attente étant tellement longues.
La responsable d’une garderie de Vancouver de 300 places a dit que, dans les deux dernières années, il leur a fallu suspendre des programmes pendant un jour ou deux, ou encore réduire les heures d’accueil pendant une semaine. Selon un rapport sur le recrutement dans les garderies de Colombie-Britannique, qui a été publié en janvier 2023, 45 % des garderies perdent plus d’employés qu’ils ne réussissent à en recruter, et 27 % des employeurs ont dû refuser des enfants parce qu’ils manquaient de personnel qualifié.
Ils ont constaté que, pour que le plan proposé par les libéraux puisse être appliqué en Colombie-Britannique, il fallait embaucher 12 000 personnes. À l’heure actuelle, les programmes de recrutement et de maintien en emploi ne donnent pas les résultats escomptés, car il manque toujours des milliers d’employés.
Quand la a présenté ce projet de loi, elle a dit que l'objectif de celui‑ci était d'inscrire dans la loi le bilan des libéraux à l'égard des enfants et la famille. Pourtant, leur bilan est loin d’être remarquable. Jadis, le Canada occupait le 10e rang des pays de l’OCDE en ce qui concerne le bien-être des enfants, mais sous l’actuel gouvernement, le Canada a dégringolé à la 30e place.
Notre parti va s’efforcer d’améliorer cette mesure législative afin que les parents qui veulent avoir la liberté de choisir le type de services de garde qui convient le mieux à leur famille puissent y avoir plus facilement accès. À plus long terme, un futur gouvernement conservateur s’emploiera à trouver les moyens nécessaires pour augmenter le nombre de places et de travailleurs en garderies en offrant des emplois stables et rémunérateurs qui permettront aux familles d’avoir un peu plus d’argent à leur disposition.
:
Monsieur le Président, je me réjouis de prendre la parole au sujet du projet de loi , Loi relative à l’apprentissage et à la garde des jeunes enfants au Canada.
En tant que mère et grand-mère d’un enfant de 11 ans, je suis bien placée pour savoir qu’il est important d’avoir accès à une bonne garderie, et je me joins à mes collègues pour saluer tous ceux qui œuvrent dans ce secteur et qui font un travail très important. Je les en remercie grandement.
Depuis deux ou trois décennies qu’il est en préparation, ce plan national de garderies a fait couler beaucoup d’encre. Mais le projet de loi qui nous est présenté est bien décevant, car il ne propose pas de solution aux problèmes que rencontrent les familles qui ont besoin de ces programmes. Dans l’entente de soutien sans participation qu’ils ont signée avec les néo-démocrates et qui est valable jusqu’en 2025, les libéraux avaient promis de présenter ce projet de loi avant la fin de 2022.
En décembre dernier, à l’approche de la date-butoir, les libéraux se sont donc empressés de présenter ce projet de loi. Même si ce texte donne les contours d’un système pancanadien et communautaire d’éducation préscolaire et de services de garde, il n’indique pas la voie à suivre pour y parvenir. Et non seulement il ne règle pas les problèmes qui existent à l’heure actuelle, mais il en crée de nouveaux.
En affirmant leur objectif de financer la création et le fonctionnement d’un système pancanadien d’éducation préscolaire et de services de garde, dans lequel les familles ont accès à des programmes et à des services abordables, inclusifs et de qualité, quel que soit leur lieu de résidence, les libéraux ont imposé une condition qui inquiète un grand nombre de familles et de fournisseurs de services de garde.
Cette condition, qui se trouve à l’alinéa 7(1)a), est la suivante: « faciliter l’accès à des programmes et services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants, notamment ceux offerts par des fournisseurs de services de garde d’enfants publics et à but non lucratif [...] ».
Au départ, cette condition favorise les garderies publiques et à but non lucratif ou leur donne un traitement préférentiel par rapport aux autres types de garderies. Autrement dit, seules les garderies publiques et à but non lucratif seront accessibles aux parents qui veulent se prévaloir des avantages du programme. Si des parents choisissent une garderie privée qui vient d’ouvrir ses portes ou qui a été récemment agrandie pour répondre à la demande, ils ne pourront pas recevoir la subvention prévue par le programme, ce qui limite la capacité de leur enfant à avoir accès à des services de garde de qualité.
Chaque famille a ses particularités et ses besoins. Le gouvernement fédéral n’a pas à leur dicter ce qui est bon pour leurs enfants. Les conservateurs estiment que les familles canadiennes devraient avoir accès à des garderies abordables et de qualité et qu’elles devraient pouvoir choisir le type de garderie qui convient le mieux à leurs besoins.
Deuxièmement, ce projet de loi ne prévoit rien pour régler le problème des milliers de familles inscrites sur des listes d'attente pour obtenir des services de garde d'enfants. À titre d'exemple, je signale que le Bureau de la responsabilité financière de l'Ontario prévoit que, d'ici 2026, les familles de 602 000 enfants de moins de 6 ans voudront se prévaloir des garderies à 10 $ par jour, mais que la province ne pourra offrir que 375 000 places, ce qui laissera pour compte 227 000 enfants admissibles, soit un pourcentage de 38 %.
Troisièmement, cette mesure ne répond pas du tout aux préoccupations des exploitants de garderies qui n'ont ni le personnel ni l' infrastructure pour offrir davantage de places. À l'heure actuelle, il y a une pénurie de personnel qualifié pour assurer le fonctionnement à plein rendement de toutes les garderies et encore moins pour permettre la création de nouvelles places. Qui plus est, d'après les prévisions du gouvernement, il pourrait manquer 8 500 éducateurs de la petite enfance d'ici 2026.
En Colombie‑Britannique, 27 % des garderies refusent des enfants faute de personnel. Une personne qui dirige des garderies et supervise 13 services comptant en tout 350 places a déclaré: « Au cours des deux dernières années, nous avons dû fermer des services temporairement, parfois pour un ou deux jours, ou réduire les heures hebdomadaires d'ouverture [...] pour respecter les exigences en matière de permis. »
Les gens s’inquiètent également de l’augmentation des dépenses de fonctionnement. Un grand nombre de garderies qui servent des repas envisagent désormais sérieusement de réduire ces programmes ou de les supprimer carrément.
L’inflation augmente les pressions qui s’exercent sur les garderies, lesquelles sont obligées de réduire leurs coûts parce que le financement qu’elles reçoivent ne reflète pas l’augmentation spectaculaire des prix. Aujourd’hui, elles sont obligées de faire des réductions draconiennes.
Dans un article du Globe and Mail, la propriétaire d’une garderie de Calgary se demandait: « Si nous devons sabrer les dépenses [...] devons-nous commencer par réduire les services alimentaires, ou carrément finir par les supprimer? » Encore une fois, le gouvernement libéral ne tient pas compte de la crise inflationniste qu’il a lui-même alimentée lorsqu’il a mis en place ces nouvelles politiques.
L’adoption de ce projet de loi va entraîner une augmentation des demandes de places en garderies, mais on ne nous propose pas de solution pour régler des problèmes comme le nombre de places insuffisant, l’épuisement professionnel des travailleurs, les pénuries de personnel et l’augmentation des coûts. C’est important d’avoir des garderies abordables et de qualité, mais si les gens ne peuvent pas y avoir accès, cela ne sert à rien. Le projet de loi ne propose aucune solution pour remédier à cela.
Pendant le temps qu’il me reste, j’aimerais parler de l’article qui propose la création du Conseil consultatif national sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants. L’article 9 dispose que: « Est constitué le Conseil consultatif national sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants, composé de dix à dix-huit membres, dont le président et le membre d’office. » Ce membre d’office est le sous-ministre.
Le président et un maximum de 18 membres seront nommés par le ministre pour un mandat de trois ans. Les membres de ce conseil recevront bien entendu une rémunération déterminée par le gouverneur en conseil. Ils auront le droit de se faire rembourser leurs frais de déplacement et de séjour et les autres dépenses occasionnées par leur travail au conseil, y compris le sous-ministre.
Ils seront également considérés comme des employés au titre de la Loi sur l’indemnisation des agents de l’État et comme des employés de l’administration publique fédérale.
Cela signifie donc que, même si ce projet de loi semble insister sur le respect de la diversité et des besoins de tous les enfants et de toutes les familles, le conseil national ne comptera parmi ses membres aucun fournisseur de services de garde.
Dans des provinces comme l’Alberta et le Nouveau‑Brunswick, la majorité des fournisseurs sont privés, et ils sont d’ailleurs très nombreux. La proportion est de 67 % pour l’Alberta et de 80 % pour le Nouveau‑Brunswick. Personne ne représentera le point de vue de ces femmes entrepreneures qui ont pris les devants et fait des investissements pour répondre aux besoins en matière de garde d’enfants dans ce pays.
Le gouvernement ne tient pas compte de la réalité des familles qui n’ont accès qu’à des services de garde privés. Le conseil consultatif national devrait être composé de représentants des différentes options de garde d’enfants offertes au pays. Les Canadiens ont besoin d’une solution qui soit suffisamment souple pour s’adapter à leurs différents besoins, et non d’une solution unique centrée sur Ottawa. Cela commence par une représentation au sein du conseil national des fournisseurs de services de garde privés.
En conclusion, je trouve que ce projet de loi est superflu pour la question des services de garde. Il ne ferait rien d’autre que de créer un conseil de bureaucrates grassement rémunérés pour dicter aux Canadiens le point de vue des libéraux sur ce que devrait être la prestation des services de garde d’enfants au pays. Ce projet de loi doit être amendé, et plusieurs de mes collègues l’ont déjà noté. Il est imparfait, étroit dans son approche et ne répond pas aux problèmes auxquels sont confrontés ce secteur et les familles qui en ont désespérément besoin.
:
Monsieur le Président, en septembre 2020, la gouverneure générale a prononcé le discours du Trône, qui exposait l’intention du gouvernement de créer un système pancanadien d’apprentissage préscolaire et de garde d'enfants avec les provinces, les territoires et des partenaires autochtones. Ce fut le début de notre démarche visant à transformer la prestation de services de garde au pays.
C’est pourquoi je suis à la Chambre aujourd’hui. Je partagerai mon temps de parole avec la députée d'.
À ce moment-là, il y avait un système disparate qui mettait à rude épreuve le budget des familles et où les éducateurs de la petite enfance étaient sous-payés, sans compter que de nombreux enfants ne bénéficiaient pas de services appropriés.
La vision du gouvernement à l'égard d'un système pancanadien reconnaît qu'un apprentissage préscolaire et des garderies de grande qualité enrichissent le développement cognitif, émotionnel et social des enfants, ce qui a le potentiel de produire des résultats positifs, durables et de grande portée tout au long de la vie. Les garderies constituent également un soutien important pour les parents, les familles et la société, car elles permettent aux parents, en particulier aux mères, de réaliser leur plein potentiel économique, ce qui contribue à dynamiser l'économie et à accroître l'égalité entre les sexes. C’est pourquoi nous sommes résolus à favoriser l’établissement et le maintien d’un système pancanadien d’apprentissage préscolaire et de garde d'enfants, services de garde avant et après l’école compris.
Dans le budget de 2021, nous nous sommes engagés à faire un investissement substantiel, pouvant atteindre 30 milliards de dollars sur cinq ans, pour mettre en place un système pancanadien d’apprentissage préscolaire et de garde d'enfants, en collaboration avec des partenaires provinciaux, territoriaux et autochtones. Nous avons déjà constaté d’excellents résultats. Nous avons maintenant des ententes avec toutes les provinces et tous les territoires pour réduire les frais, créer des places de qualité supérieure et mieux soutenir les éducateurs de la petite enfance.
Depuis la signature des ententes pancanadiennes, les tarifs des garderies ont considérablement diminué dans toutes les provinces et tous les territoires, et nous sommes en bonne voie d’atteindre notre objectif de 10 $ par jour, en moyenne, d'ici à mars 2026 pour les services de garde accrédités. Il s’agit véritablement d’une réalisation majeure. Comme l’a dit la , nous voulons faire en sorte que les générations futures de familles partout au Canada puissent compter sur les progrès que nous avons réalisés jusqu’à présent.
Le projet de loi s’appuie sur le travail incroyable que le gouvernement a déjà accompli. Dès le premier jour, le gouvernement a rendu la vie plus abordable aux familles canadiennes.
En 2016, nous avons instauré l’Allocation canadienne pour enfants, qui donne plus d’argent, non imposable, à neuf familles sur dix et qui a contribué à sortir près d’un demi-million d’enfants de la pauvreté. D’août 2021 à août 2022, dans Surrey—Newton, près de 28 000 enfants ont été soutenus grâce à 103 millions de dollars en prestations au titre de l’Allocation canadienne pour enfants.
Le gouvernement libéral est déterminé à ce que les familles aient accès à des services d’apprentissage préscolaire et de garderie abordables, inclusifs et de qualité, quel que soit l’endroit où elles vivent.
Cela nous amène au projet de loi dont la Chambre est saisie aujourd’hui. Le projet de loi a été déposé il y a un peu plus d’un mois, et j’ai l’honneur aujourd’hui de prendre la parole pour l’appuyer.
La Colombie-Britannique a fait les premiers pas avec nous vers la création d’un système pancanadien de garde d’enfants en étant la première province à signer une entente, en juillet 2021. Moins de deux ans plus tard, en décembre 2022, la province a annoncé une réduction moyenne de 50 % des tarifs des services d’apprentissage préscolaire et de garderie accrédités. Les places qui relèvent du programme à 10 $ par jour ont ramené le coût moyen des services de garde d’enfants de 1 000 $ à 200 $ par mois pour des services en centre à plein temps, ce qui fait en moyenne économiser aux familles 800 $ par mois, par enfant.
Je tiens également à souligner qu’à la fin de 2022, grâce aux investissements fédéraux et provinciaux, la Colombie-Britannique avait presque doublé le nombre de places dans son programme à 10 $ par jour, qui était passé de 6 500 à plus de 12 500 places dans la province.
Je trouve aussi très encourageant de constater que davantage de personnes choisissent de poursuivre des études en éducation de la petite enfance en Colombie-Britannique. Étant donné le travail de la province en vue d'améliorer encore une fois les salaires, j’ai hâte de voir d'autres mesures, dans le cadre du système pancanadien, qui favoriseront le recrutement et la fidélisation de cette main-d’œuvre essentielle.
Il convient de noter que la réduction des frais de garde d’enfants est un moyen de laisser plus d'argent dans les poches des familles, à un moment où l’inflation rend la vie plus chère. Cette aide essentielle contribuera à réduire considérablement le coût de la vie. On ne saurait trop insister sur le soulagement que ces économies apportent aux parents de jeunes enfants. Ainsi, des milliers de dollars peuvent être utilisés pour payer des factures d’énergie, des provisions supplémentaires pour leur famille chaque mois ou d’autres choses essentielles.
Grâce à ce projet de loi, il sera plus difficile pour tout futur gouvernement d’annuler ou de réduire les services de garde d’enfants et de défaire tout ce que nous avons accompli pour les enfants et les familles, en collaboration avec les gouvernements et les administrations de tout le pays.
L’adoption du projet de loi fera fond sur la collaboration exceptionnelle des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et des partenaires autochtones. Grâce à des ententes personnalisées avec les provinces et les territoires, nous avons soigneusement créé un système pancanadien d'éducation préscolaire et de garde d'enfants qui est accessible et abordable. Ce système mérite d’être développé pour l’avenir. C’est ce que ce projet de loi nous permettra de faire, grâce à une approche de partenariat continu. Il n’impose aucune condition ou exigence aux gouvernements provinciaux et territoriaux, ni aux peuples autochtones. Le projet de loi C‑35 n’est pas une démarche descendante. C’est un partenariat, qui s’appuie sur le travail de collaboration avec les provinces, les territoires et les peuples autochtones.
Je tiens à appuyer ce projet de loi, car il servira à renforcer les services de garde d’enfants à l’échelle du Canada.
Monsieur le Président, je suis sûr que vous et les autres députés avez passé un très joyeux Noël. Je souhaite à tous les députés, et bien sûr aux habitants de Surrey—Newton, une très bonne année.
Lorsque j'ai discuté avec les gens de ma circonscription, ceux-ci m’ont demandé d’appuyer un système comme celui-ci, des services de garde d’enfants qui profitent aux familles qui en ont besoin. Je demande respectueusement à tous mes collègues de veiller à l’adoption rapide de ce projet de loi, qui donnera aux familles canadiennes un accès durable à des services d’éducation préscolaire et de garde d'enfants de qualité, abordables et inclusifs.
:
Monsieur le Président, c'est tellement agréable d'être de retour à la Chambre en compagnie d'amis et de collègues. J'aimerais profiter de cette dernière occasion pour souhaiter à tous une très bonne année. Je souhaite tout particulièrement une bonne année aux résidants de Hamilton Mountain.
J'ai été très heureuse de retourner dans ma circonscription pendant les vacances, mais je suis ravie de revenir à la Chambre aujourd'hui pour défendre le projet de loi , qui, nous l'espérons, deviendra la Loi canadienne sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants. Ce projet de loi inscrirait dans la législation l'engagement du gouvernement du Canada à travailler avec les provinces, les territoires et les peuples autochtones pour mettre en place un système pancanadien d'éducation préscolaire et de garde d'enfants, un système qui contribuerait à garantir que les familles de la circonscription de Hamilton Mountain — que je représente — et les familles de partout au Canada, puissent avoir accès à des services d'éducation préscolaire et de garde d'enfants de qualité, abordables et inclusifs, peu importe où elles vivent.
Dans ma circonscription, Hamilton Mountain, nous avons de nombreux centres d’éducation préscolaire et de garde d'enfants qui offrent des programmes d'éducation scolaire de haute qualité, comme Today’s Family, YMCA, YWCA Hamilton et Umbrella Family and Child Centres, et j'ai visité avec fierté certaines de ces installations avec la . Des centres comme ceux-là profitent non seulement à nos enfants, mais aussi aux parents qui peuvent se permettre d’aller travailler en sachant qu'on s'occupe bien de leurs enfants et qu'on les éduque.
En tant que mère, je suis tout à fait d’accord avec tous ceux qui disent que la garde d’enfants n’est pas un luxe. C’est une nécessité. Ma concitoyenne et amie Ala Mohamed est une travailleuse en garderie au YWCA d'Hamilton. Son cœur fond de joie depuis la veille de Noël, quand des parents ont commencé à appeler parce qu’ils n’en croyaient pas leurs yeux des remboursements de frais de garde qu’ils recevaient, juste au moment où ils en avaient besoin.
Certains parents pouvaient soudainement s’offrir des cadeaux de Noël et cesser d'avoir du mal à payer leur hypothèque, des mères pouvaient enfin aller travailler pour aider à soutenir leur famille, et d’autres parents pouvaient commencer à planifier les études supérieures de leurs enfants. Selon Ala, les parents sont heureux que le coût des services de garde d’enfants ait diminué, tandis que la qualité de ces services a été améliorée grâce à un soutien renouvelé aux éducateurs de la petite enfance agréés.
Nous croyons que les parents devraient avoir la possibilité de bâtir à la fois une famille saine et une carrière saine, et que les enfants méritent le meilleur départ possible dans la vie. Dans le cadre du budget de 2021, le gouvernement du Canada a fait un investissement transformateur conçu pour leur donner ce départ, un investissement pouvant atteindre 30 milliards de dollars sur cinq ans pour bâtir un système pancanadien d'éducation préscolaire et de garde d'enfants. Combiné aux investissements précédents annoncés depuis 2015, un minimum de 9,2 milliards de dollars par année sera investi dans les services de garde d’enfants, y compris les services d’éducation préscolaire et de garde d'enfants des peuples autochtones, à compter de 2025.
Nous constatons déjà des résultats bien plus tôt que prévu. La participation des femmes au marché du travail au Canada est proche d’un sommet historique de près de 85 %. La Banque du Canada reconnaît le mérite du programme d'éducation préscolaire et de garde d'enfants en disant que cette augmentation du taux de participation des femmes dans la force de l’âge a accru la main‑d’œuvre de près de 100 000 personnes, ce qui a contribué à atténuer les pénuries de main‑d’œuvre et les difficultés d’embauche des entreprises. Cela signifie que les mères constatent déjà qu’elles peuvent choisir de trouver un emploi à temps plein.
En novembre de l’année dernière, le Nunavut est devenu la première administration au Canada à faire passer les frais de services de garde réglementés à 10 $ par jour dans le cadre du système pancanadien, rejoignant ainsi le Yukon et le Québec pour offrir un système de garde d’enfants abordable à ses résidants, et ce, plus de trois ans avant la date prévue. Il s’agit d’une réalisation extraordinaire, qui rendra la vie plus abordable pour les familles qui utilisent les services de garde d’enfants réglementés dans le territoire, et si les familles du Nunavut profitent pleinement des avantages de ce système, elles ne sont pas les seules.
Toutes les autres provinces et tous les territoires qui n’ont pas encore atteint le seuil de 10 $ par jour ont annoncé des réductions de frais pour les parents dans le cadre du système pancanadien. Il s’agit d’une première étape cruciale vers notre objectif ultime, soit des services de garde réglementés qui coûtent en moyenne 10 $ par jour partout au Canada d’ici mars 2026.
[Français]
Le système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants se concrétise. La mesure législative sur laquelle nous nous pencherons aujourd’hui renforcera et protégera ce système afin qu’il demeure une réalité pour les générations à venir.
[Traduction]
Le système pancanadien d’éducation préscolaire et de garde d'enfants est en train de devenir une réalité, et le projet de loi que nous examinons aujourd’hui contribuerait à renforcer et à protéger ce système afin qu’il soit une réalité pour les générations à venir.
Voici quelques‑uns des objectifs que cette mesure législative permettrait d’atteindre. Elle soutiendrait la mise en œuvre continue d’un système pancanadien abordable d’éducation préscolaire et de garde d'enfants en en consacrant la vision, les principes directeurs et l’engagement d’un financement à long terme. Elle améliorerait la transparence et la reddition de comptes en exigeant de la qu’elle rende compte annuellement au public des progrès réalisés dans le système. Elle établirait également dans la loi le conseil consultatif national, qui fournirait des conseils d’experts indépendants sur les questions et les défis auxquels est confronté le secteur de l’éducation préscolaire et de la garde d'enfants au Canada.
Ce projet de loi est essentiel. En nous appuyant sur les premiers succès des accords pancanadiens, nous voulons jeter les bases d’un succès à long terme. Nous le faisons en inscrivant dans la loi l’engagement du gouvernement fédéral à renforcer et à protéger ce système pancanadien.
[Français]
Ce projet de loi est le résultat de la concertation entre le gouvernement du Canada et ses partenaires et intervenants.
[Traduction]
Le projet de loi s’appuie sur le travail de collaboration que nous avons entrepris avec les provinces, les territoires et les peuples autochtones d’un bout à l’autre du pays. Il ne s’agit pas d’un processus descendant. Il ne s’agit pas d’imposer quoi que ce soit. Il est motivé par un intérêt commun et par une collaboration et des partenariats étroits.
Ce projet de loi respecte les compétences provinciales et territoriales ainsi que la vision et les principes du cadre multilatéral d’apprentissage et de garde des jeunes enfants de 2017 élaboré avec les provinces et les territoires, ainsi que du cadre d’apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones élaboré, publié et approuvé conjointement en 2018 avec l’Assemblée des Premières Nations, l’Inuit Tapiriit Kanatami et le Ralliement national des Métis.
En inscrivant ces principes et cette vision dans la loi fédérale, nous instaurons non seulement la stabilité dans le système de garde d’enfants, mais aussi la prévisibilité et l’engagement. Nous voulons que les provinces, les territoires et les peuples autochtones sachent que le gouvernement fédéral s’engage à long terme, que notre engagement à assurer l’accès à des services d’éducation préscolaire et de garde d'enfants abordables, de qualité et inclusifs d’un bout à l’autre du pays est un engagement sur lequel ils peuvent compter, un engagement qui durera.
C’est pourquoi j’appuie le projet de loi , et j’invite les conservateurs à faire de même.
:
Monsieur le Président, je tiens à préciser que je vais partager mon temps de parole avec mon enthousiaste collègue d'.
Le projet de loi a été abordé hier par mes consœurs d' et de . Je prononcerai donc aujourd'hui un discours un peu complémentaire et je réitère que le Bloc québécois votera en faveur de ce projet de loi.
Le Québec a souligné en 2022 le 25e anniversaire de sa politique familiale. Cette dernière a permis l'instauration d'une allocation unifiée pour enfants et d'un régime d'assurance parentale, de même que le développement de services éducatifs à l'enfance à coût raisonnable. Il s'agit d'un autre développement pour la société québécoise qui confirme le caractère distinct et unique de notre nation. Ce projet progressiste avait comme objectif d'assurer l'équité par un soutien universel aux familles et une aide accrue aux familles financièrement plus vulnérables, de faciliter la conciliation des responsabilités parentales et professionnelles, et de favoriser le développement des enfants et l'égalité des chances.
L'architecture du réseau des centres de la petite enfance, ou CPE, et ses réussites ont été salués par de nombreux experts en éducation et en élaboration de politiques publiques partout dans le monde. L'OCDE qualifiait le système québécois des « plus ambitieux et [des] plus intéressants en Amérique du Nord » et ajoutait que « aucune [des] provinces n'a fait preuve de la même clarté visionnaire que le Québec pour aborder les besoins des jeunes enfants et des familles ».
Plusieurs commentaires vont dans le même sens. Nous les entendons depuis plus de 20 ans. Le Québec est résolument et sans contredit une société distincte, et son programme de services de garde est certainement un autre exemple de cette différence. Le Bloc québécois est bien entendu heureux que notre modèle inspire le fédéral, 25 ans après sa mise en place. Il est tout de même curieux que d'autres pays s'en soient inspirés avant lui: le Japon, la Suède, le Danemark, la Norvège, l'Australie.
Je veux aussi parler de ce que l'avènement des CPE a permis aux femmes québécoises d'accomplir et de son incidence sur le recul de la pauvreté.
Le Québec est le deuxième endroit au monde où les femmes intègrent le mieux le marché du travail. La Chaire en fiscalité en finances publiques de l'Université de Sherbrooke a compilé les données de l'OCDE, et c'est au Québec que l'écart entre le taux d'emploi des hommes et celui des femmes de 25 à 54 ans est le plus petit sur les 32 pays de l'OCDE. Pour l'année 2019, le taux d'emploi des femmes de 25 à 54 ans est de 83,4 %, alors que celui des hommes de la même tranche d'âge est de 86,8 %. Au Québec, l'écart est donc de 3,4 points de pourcentage. À titre de comparaison, l'écart moyen des pays de l'OCDE est de 17,1 points de pourcentage. Il s'agit d'un écart cinq fois plus important qu'au Québec.
Le taux d'emploi chez les femmes québécoises est passé de 65,5 % en 1996 à 83,4 % en 2019. Seule la Suède fait un peu mieux, et seulement par un demi-point de pourcentage. Concrètement, cela se traduit par des femmes qui ont pu accéder à des postes dans leur domaine de formation ou qui ont même pu cheminer vers des postes qui auraient été autrement inaccessibles sans le réseau des CPE. Dans un contexte de monoparentalité, des femmes ont pu intégrer le marché du travail sans craindre de « saigner leur budget », comme on le dit chez nous. De façon plus générale, les femmes ont pu se projeter dans un meilleur équilibre de vie, accomplir des études de cycle supérieur, et j'en passe.
Parlons maintenant de la pauvreté. En 2023, offrir des services de garde à prix abordable dans un réseau public est aussi une façon très efficace de lutter contre la pauvreté, et tout le monde y gagne. Au Québec, avec l'instauration des services de garde, le nombre de familles monoparentales vivant de l'aide sociale a chuté de 64 % entre 1997 — l'année de mise en place du réseau — et 2016. Avec plus de femmes sur le marché du travail, davantage d'impôts sur le revenu et de taxes à consommation sont payés. Nous sommes donc dans une forme d'autofinancement du système.
Le projet de loi à l'étude va permettre de conduire les provinces canadiennes vers une véritable conciliation travail-famille. Avec plus de 1,8 million de familles monoparentales au Canada, il n'est pas surprenant que la Chambre de commerce du Canada considère que, le premier obstacle à l'avancement d'une carrière ou à un changement de carrière qui pourrait être choisi ou imposé, c'est l'absence de services de garde abordables. Cela a été analysé dans un article du Globe and Mail au printemps dernier.
Il faut nommer les choses. Rappelons à cette assemblée que ce sont encore les femmes qui sont principalement les cheffes de famille, à qui incombe la responsabilité des enfants. Des progrès ont été faits depuis que j'ai eu des enfants, mais il en reste encore à faire.
Dans ce contexte, les statistiques sont claires, les coûts actuels des services de garde sont si élevés qu'après les calculs, le salaire net gagné par un parent, souvent celui de la mère, est pratiquement consacré à payer le service de garde. Cela n'a pas de bon sens. Les frais s'élèveraient en moyenne à 1600 $ par mois en Ontario, selon ce qu’une récente recherche nous a donné pour 2022. Cette réalité a ses impacts sur les mères, mais aussi sur la disponibilité de la main‑d'œuvre et tout ce qui tourne autour comme l'économie locale, l'épanouissement personnel, l'épanouissement professionnel, les recettes fiscales pour l'État, la socialisation des enfants et bien plus.
Le Québec, autorité mondialement reconnue comme avant-gardiste et pionnière dans sa politique familiale, n'adhère pas au programme fédéral et reçoit une pleine compensation financière. Le contraire aurait certainement été inacceptable. Toutefois, on aimerait bien que ce soit aussi inscrit noir sur blanc: le plein retrait du Québec de ce programme avec une compensation. Cela éviterait une éventuelle chicane Québec-Canada.
Je fais une mise en garde: le Québec a certainement une grande longueur d'avance sur les provinces canadiennes, mais certains choix des gouvernements québécois qui ont succédé à celui du Parti québécois, un parti progressiste, devront être dans la mire des provinces lorsqu'elles vont mettre en place ce projet si important, parce que parfois les gouvernements qui suivent sont moins progressistes.
Bloomberg a récemment consacré deux articles à la politique des CPE du Québec. Le premier article, paru le 31 décembre 2018, était intitulé Affordable Daycare and Working Moms: the Quebec Model. La réalité hybride du système de garde y est analysée avec les conditions qui devraient mettre en garde les provinces d'une trop grande présence du secteur privé à but lucratif.
Voici un passage, cité en français: malheureusement, le secteur privé à but lucratif non subventionné n'a pas été aussi bon pour le développement de l'enfant. Les parents-usagers qui sont dans cette partie du système, c'est-à-dire le privé, ont en moyenne des soins de qualité douteuse, contrairement aux centres subventionnés qui ont un très haut niveau de qualité.
C'est Bloomberg qui dit cela dans sa recherche. Cette déclaration d'un économiste fait écho au sentiment d'inachèvement de son instigatrice, ministre de l'Éducation de l'époque, Mme Pauline Marois.
Le second article date d'avril 2021 est intitulé Lessons From Quebec on Universal Child Care.
Son analyse porte sur le contexte pandémique et le maintien exceptionnel des services de garde publics chez nous. Il nous met en garde contre le modèle axé sur le marché dans le reste du Canada ou aux États‑Unis, même s'il était assorti d'arrangements fiscaux.
Je le cite librement en français: dans le meilleur des cas, les défenseurs considèrent cette approche fondée sur le marché comme un modèle d'affaires ténu pour les services de garde d'enfants, qui nécessitent un personnel important pour répondre aux exigences de sécurité de base, et les enfants y perdent aussi. On devrait être sensible à cela, me semble-t-il, parce que des services de garde de qualité sont un bien immatériel. Leur qualité est plus difficile à évaluer, de sorte que les programmes axés sur le marché se font concurrence sur les coûts plutôt que sur la qualité.
Je conclus avec ces derniers mots. J'ai mentionné tantôt le nom de Pauline Marois. La politique familiale qui a été érigée alors qu'elle était ministre de l'Éducation sous un gouvernement du Parti québécois est sans contredit la politique québécoise qui a résolument changé la donne pour des millions de femmes et de familles québécoises. Il ne s'agit rien de moins qu'une révolution pour les femmes qui ont fondé des familles. Je suis certaine que ce sentiment de reconnaissance est partagé par quelques générations de Québécois et de Québécoises. Ce legs politique est exceptionnel. Je remercie chaleureusement Mme Marois.
:
Monsieur le Président, je remercie ma collègue de Repentigny de son excellent discours. C'est pour moi un plaisir de prendre la parole au sujet du projet de loi , qui viendra insérer dans une loi le financement du développement, le maintien et le renforcement des services de garde partout sur le territoire du Canada.
Le Québec a sa façon innovante de construire les services qu'il rend à la population et d'organiser sa volonté de répondre aux réalités des jeunes familles. C'est le Parti québécois de Mme Pauline Marois qui nous a donné ce réseau de services de garde, dont le reste du Canada rêve aujourd'hui. Le développement du modèle des centres de la petite enfance résulte d'un réseau fort et des compétences de ses gestionnaires et de son personnel éducatif, et il fait l'objet de l'envie de bien des endroits sur cette planète.
Je veux discuter de tout ce qu'implique la volonté de développer un réseau de services de garde. C'est loin d'être facile. Cela mobilise bien des acteurs dans nos collectivités. On comprendra que ce sont les gouvernements des provinces et des territoires qui ont le plus grand nombre de tâches à réaliser. En Abitibi—Témiscamingue, la pénurie de places en services de garde et la pénurie d'éducatrices sont même un frein à notre développement économique. L'argent remis à Québec permettra assurément, au cours des prochaines années, de réussir à débloquer de nouveaux types de projets. Je pense à celui de l'entreprise Adria Power Systems, qui a créé des places pour ses employés. Les services de garde sont ainsi au cœur d'une stratégie d'attraction et de rétention de la main-d'œuvre.
Le développement de services de garde, tout comme les services de santé, mobilise plein d'acteurs sur la scène provinciale. Bien des sacrifices ont été faits au Québec pour permettre le développement de notre réseau de services de garde. Ce n'est pas une mince tâche. Il faut déployer beaucoup d'efforts avant d'ouvrir une place dans un établissement de garde. J'aimerais rappeler que, pour la création des places, on se dispute les mêmes ressources que le reste de notre société. Il faut des gestionnaires de projet, des architectes, des ingénieurs, des entrepreneurs, des plombiers, des électriciens; ces professionnels et travailleurs du métier de la construction. Il faut être conscient de la pénurie de la main-d'œuvre dans cette industrie. Cela cause des retards et l'augmentation des coûts.
Lorsqu'on ouvre des places, il faut penser à prévoir en nombre suffisant le personnel pour offrir et maintenir les services aux milliers de parents en attente d'une place qui leur permettra de reprendre la route vers le marché du travail ou les études. La pénurie de la main-d'œuvre est un enjeu qui se répercute sur l'ensemble de notre société. Conséquemment, la prévisibilité dans un projet aussi ambitieux est aussi un facteur de réussite. En ce qui concerne ceux qui travaillent et tentent de faire carrière dans les services de garde, il est important d'habiliter autant de personnes que possible. Nous devons avoir la sagesse de valoriser les professions qui tournent autour des enfants de moins de cinq ans. Les éducatrices et les éducateurs sont une partie importante du développement des enfants, et nous devons reconnaître la valeur de leur travail en développant une formation de qualité dans nos cégeps et nos universités, laquelle doit être accompagnée d'un financement adéquat. Je souligne la contribution de ces institutions d'enseignement.
La qualité des soins est importante, mais celle du programme éducatif l'est tout autant. Au Québec, le programme éducatif a connu plusieurs moutures et a su s'adapter au fil des ans. Cette pédagogie respecte le rythme de développement des enfants et s'inspire de l'intérêt de ces derniers dans ses jeux pour susciter le goût d'explorer, de créer, de réfléchir, d'apprendre et de franchir une à une les étapes de la socialisation. On forme ainsi la prochaine génération. Le Québec a devant lui l'achèvement de son réseau et un financement qui lui permettra de s'adapter et d'innover en matière de services aux enfants ayant des besoins particuliers. Cela se traduit par le développement de soins encore plus spécialisés dont on a tellement besoin.
À cette étape-ci, le Bloc québécois peut appuyer le principe du projet de loi afin que nous puissions l'étudier en comité parlementaire, où de nombreux témoignages apporteront un éclairage sur les intentions et la portée de cette mesure législative. On ne peut pas fondamentalement changer la position des conservateurs, qui préfèrent signer des chèques pour les familles, mais on verra qu'il y a bien des avantages à développer un réseau de services de garde de qualité, accessible, flexible, inclusif, et même universel.
Nous avons également des réserves à l'égard de ce projet de loi. Il n'est pas mauvais, mais une réflexion en vaut la peine. L'ambigüité vient du fait que, d'un côté, il ne respecte pas le partage des compétences prévu dans la Constitution. La Constitution prévoit clairement que l'éducation et les politiques familiales ne relèvent pas du gouvernement fédéral.
Tous les gouvernements du Québec ont toujours contesté la légitimité et la légalité des dépenses fédérales dans les zones de responsabilités provinciales. Toutefois, le cadre fourni par le gouvernement fédéral dans ce projet de loi fait partie de l'application du soi-disant pouvoir fédéral de dépenser. Dans la forme actuelle du projet de loi, le respect du Cadre multilatéral pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants s'applique à tous les gouvernements provinciaux et territoriaux. Il faudra donc vérifier avec eux si le texte leur convient lorsque ce projet de loi sera étudié en comité.
En ce qui concerne le Québec, le Cadre empêche la fédéralisation de la politique familiale pour les cinq prochaines années, donnant plutôt au Québec une compensation de 6 milliards de dollars pour son retrait de cette politique centralisatrice. On risque cependant de se chicaner à ce sujet plus tard. À cet égard, le cadre respecte l'opposition du Québec à l'ingérence du gouvernement fédéral dans ses compétences, d'autant plus que le Québec est un pionnier en matière de services de garde, et un modèle de réussite par ailleurs.
Cependant, le gouvernement libéral a apporté une nuance dans le projet de loi et nous aimerions bien comprendre son intention. Le projet de loi , une ancienne version du projet de loi actuel, a été présenté à la Chambre en 2006. Il stipulait en si peu de mots à l'article 4 qu'il reconnaissait les compétences uniques du Québec et lui permettait de se retirer et de recevoir un paiement de transfert à la place, s'il le souhaitait. En tant que parlementaires, nous aurons la responsabilité de proposer un amendement en ce sens lors de l'étude du projet de loi en comité.
L'entente actuelle avec le gouvernement québécois s'échelonne sur une période de 5 ans. Cependant, l'inclusion du plein droit de retrait du Québec éviterait une autre querelle entre Québec et Ottawa sur l'ingérence du gouvernement fédéral dans les domaines de compétence du Québec, ce qu'il sait si bien faire.
Il est possible que le gouvernement craigne que les gouvernements qui se succéderont puissent penser se retirer un jour et favoriser un autre modèle de rétribution pour les familles. Cependant, il est tout aussi vrai que, si la bataille est continuellement à refaire sur le financement, comme cela a toujours été le cas en santé, on ne réglera rien avec ce projet de loi.
Le droit de retrait complet avec pleine compensation du Québec, c'est la position du Québec dans ses relations avec le gouvernement fédéral à Ottawa. Le progrès social du Québec dont le fédéral s'inspire aujourd'hui ne devrait pas servir de prétexte pour encore une fois brimer le Québec dans l'organisation de sa pensée politique concernant les relations avec le fédéral.
D'ailleurs, je souligne qu'on voit poindre à l'horizon d'autres courants politiques au sein du Canada dans d'autres provinces plus à l'Ouest qui commencent à mieux comprendre les positions du Québec.
À une certaine époque, il nous était plus difficile de faire valoir devant le Parlement la différence du Québec et de faire comprendre qu'il n'est pas toujours nécessaire de tout centraliser à tout prix. Il y a bien des raisons pour lesquelles nous voulons faire cesser les ingérences dans les compétences des provinces. On pourrait y voir l'occasion de renforcer les relations entre les provinces et le Québec.
Je souhaite que l'on règle ce problème en toute sincérité. Pour des raisons de clarté, je souhaite que le texte de ce projet de loi soit modifié et qu'on y intègre l'article 4 de l'ancien projet de loi tel qu'il avait été présenté en 2006. En effet, il serait intéressant que le projet de loi suive son ancienne version en reconnaissant l'expertise unique en Amérique du Nord du gouvernement du Québec en matière de services de garde, comme l'a fait la communauté internationale en 2003.
L'adoption de ce projet de loi permettrait au Québec de récupérer des sommes importantes pouvant lui permettre de compléter son réseau et de bonifier les conditions de travail des travailleurs du secteur. Quelle belle fierté!
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon estimée collègue de la région d'York la députée d'.
C'est formidable de revenir à Ottawa après avoir passé plusieurs semaines dans nos circonscriptions, où tous mes collègues ont pris connaissance des problèmes et des préoccupations de nos concitoyens, et de nous faire les porte-parole de ces derniers à la Chambre.
Je tiens à saluer rapidement les habitants de ma circonscription, Vaughan—Woodbridge, et à leur souhaiter bonne année et bonne santé. Que cette année soit productive et prospère à tous points de vue.
Je suis heureux de prendre la parole ce matin au sujet d'un projet de loi qui reflète les valeurs fondamentales du gouvernement en vue de faire du Canada un pays plus inclusif, un pays où les Canadiens savent que le gouvernement défend leurs intérêts, un pays qui donne le meilleur départ à l'ensemble des enfants, d'un océan à l'autre, bref, le pays que nous savons vouloir, c'est-à-dire un chef de file en matière de droits des enfants et de leurs familles.
Le projet de loi est une mesure législative importante, puisqu'il vise à créer une loi relative aux services d’éducation préscolaire et de garde d’enfants. Des services d’éducation préscolaire et de garde d'enfants abordables et inclusifs sont un moteur essentiel de croissance économique et d'activité socioéconomique. De nos jours, ils font considérablement baisser le coût de la vie pour les familles canadiennes dans toutes nos circonscriptions.
Le projet de loi a pour objectif de renforcer et de protéger le système en inscrivant dans la loi les principes qui le régissent et d'aider à guider les investissements futurs du gouvernement fédéral dans cet excellent programme, dont profitent d'innombrables familles, littéralement des milliers et des milliers de familles dans notre beau pays. À vrai dire, ce projet de loi marque une étape historique par rapport à l'engagement du gouvernement de fournir aux familles canadiennes un accès durable à des services d’éducation préscolaire et de garde d’enfants abordables, inclusifs et de grande qualité.
Le projet de loi est le fruit de la collaboration entre le gouvernement du Canada, les provinces, les territoires, les gouvernements autochtones, des organismes et des intervenants. Il reflète les valeurs fondamentales du gouvernement, qui guident l'édification d'un Canada inclusif pour tout le monde et où la croissance économique est inclusive, où la classe moyenne est forte et florissante et où l'on aide ceux qui veulent en faire partie.
De nombreux députés qui sont parents de jeunes enfants connaissent les coûts exorbitants et parfois prohibitifs des services de garde que doivent assumer les familles canadiennes depuis des générations. Toutefois, nous savons que la mise en place du plan d'apprentissage et de garde des jeunes enfants a été transformatrice pour les familles canadiennes.
Par exemple, il a permis de réduire de milliers de dollars le coût des services de garde pour les familles de l'Ontario, des milliers de dollars que les familles de travailleurs de l'Ontario et, bien sûr, de tout ce merveilleux pays ont pu garder dans leurs poches.
Comme bon nombre de mes collègues le savent, ma famille a été bénie d'une surprise au cours de la pandémie de COVID. Leia a maintenant 15 mois et elle fréquente une garderie au cœur de ma circonscription, Vaughan—Woodbridge. Leia est vraiment une bénédiction de Dieu pour notre famille elle a rendu la vie encore plus spéciale. Elle est formidable.
Je tiens à remercier les éducatrices qui travaillent à la garderie de ma fille, ainsi qu'à toutes les autres garderies au Canada, et qui prennent soin de nos enfants, en nourrissant leurs âmes et leurs petits ventres. Je tiens à remercier tout particulièrement les gens de la garderie où va ma fille, l'équipe dirigée par Nenza et les éducatrices de la petite enfance, comme Isabella, Christine et tant d'autres. Je remercie toutes les éducatrices de la petite enfance d'un bout à l'autre de notre beau pays.
L'accord sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants a une incidence considérable sur le portefeuille des Canadiens. Je vais donner un exemple, qui montre bien comme nous aidons les familles canadiennes à obtenir des services de garde abordables et de qualité pour leurs enfants.
Avant les vacances de Noël, les familles de notre garderie ont été informées de la nouvelle grille tarifaire. Pour des enfants comme ma fille Leia, la réduction des frais de garde s'établit à environ 760 $ par mois ou 9 400 $ par année. Ce sont des montants après impôt. Si nous faisons le calcul, cela représente environ 14 000 $ d'économies avant impôt pour les familles, et ce, uniquement dans ma circonscription, Vaughan—Woodbridge. C'est de l'argent qui retourne dans les poches des familles de Vaughan—Woodbridge et de toutes les autres circonscriptions du pays.
Nous avons signé des accords avec toutes les provinces et tous les territoires. C'est ainsi que nous mettons en place des mesures pour aider notre économie, aider les familles canadiennes et offrir le meilleur départ possible aux enfants partout au pays. C'est ça, le vrai changement. C'est ça, aider les familles canadiennes. C'est pourquoi les Canadiens nous ont élus: pour venir ici et faire le travail qui nous permettra de les aider.
Pour les familles canadiennes qui travaillent fort, que ce soit à Vaughan, à Halifax, à Vancouver ou ailleurs au pays, une réduction de plus de 10 000 $ des frais de garde d'enfants signifie de véritables économies. Ces économies peuvent servir à acheter des vêtements, à pratiquer des activités sportives ou à tout autre usage souhaité par les parents. Il s'agit d'un changement réel qui aide véritablement les familles canadiennes.
Depuis 2015, que ce soit en offrant l'Allocation canadienne pour enfants ou l'Allocation canadienne pour les travailleurs, en augmentant la pension de la Sécurité de la vieillesse de 10 %, en doublant le remboursement de TPS, en haussant à 15 000 $ le montant autorisé pour les dépenses personnelles, en réduisant les impôts pour des millions de travailleurs canadiens de la classe moyenne ou en soutenant les étudiants, le gouvernement a eu pour principale préoccupation et pour objectif primordial de soutenir véritablement les familles canadiennes face à l'augmentation des coûts liés à leurs besoins essentiels. Franchement, nous sommes là pour les Canadiens et nous le serons toujours.
L'objectif du système pancanadien d'éducation préscolaire et de services de garde est d'offrir aux familles un accès à des services de garderies qui sont adaptés à la collectivité, abordables, inclusifs, axés sur l'éducation préscolaire et de haute qualité. Les familles devraient y avoir accès quel que soit leur statut socioéconomique ou leur identité raciale et quel que soit leur lieu de résidence au Canada, que leurs enfants aient un handicap ou qu'ils aient besoin d'un soutien adapté à leurs besoins ou d'un soutien individuel.
Le gouvernement s'est engagé à verser près de 30 milliards de dollars sur cinq ans pour rendre l'éducation préscolaire et les services de garde de haute qualité abordables et, oui, accessibles. Nous avons travaillé avec les provinces. Nous avons mis en place des pratiques exemplaires et nous continuerons de le faire.
En regroupant les investissements annoncés depuis 2015, un minimum de 9,2 milliards de dollars par année sera investi dans les garderies, notamment pour l'éducation préscolaire et les garderies des peuples autochtones, à compter de 2025‑2026.
Les économistes savent que des services de garde d'enfants abordables et de qualité favorisent la participation, principalement des femmes, au marché du travail. Par exemple, on sait que dans le cas du Québec, la participation des femmes au marché du travail est passée de 4 % sous la moyenne à 4 % au-dessus de la moyenne. Voilà une bonne politique.
Je félicite la belle province d'avoir instauré un système de garderies avant les autres provinces et avant la création du programme national. Nous examinons les pratiques exemplaires. C'est ce que nous faisons en tant que gouvernement. Nous allons poursuivre sur cette voie.
Par ailleurs, selon les estimations, le système de services d'éducation préscolaire et de garde d'enfants fera progresser le PIB réel du Canada dans une proportion pouvant atteindre 1,2 % au cours des deux prochaines décennies. Cela serait surtout dû au taux accru de participation au marché du travail des femmes et aux personnes qui arrivent sur le marché du travail, ainsi qu'à la plus grande abordabilité des services de garde d'enfants pour les familles canadiennes.
Les services de garde d'enfants inclusifs sont bons pour les familles canadiennes, bons pour l'économie et, surtout, bons pour les enfants. Nous devons poursuivre sur cette voie pour les familles canadiennes.
C'est un moment décisif, je crois, au chapitre des mesures législatives que nous avons présentées à titre de gouvernement. Depuis des décennies, on parle d'un système national de garde d'enfants pour les familles canadiennes d'un océan à l'autre. Eh bien, vous savez quoi, monsieur le Président? Nous l'avons concrétisé.
Avec le projet de loi , nous respectons nos engagements envers les Canadiens. Voilà pourquoi ils nous ont élus. Le projet de loi C‑35 est la prochaine étape en vue de consacrer les principes de l'entente sur les services d'éducation préscolaire et de garde d'enfants au pays.
Le projet de loi permettrait d'améliorer les choses et de renforcer la transparence et la responsabilisation. Je suis pour la transparence et la responsabilité.
La loi exigerait que le gouvernement fédéral rende compte des progrès réalisés dans l'établissement d'un système pancanadien d'éducation préscolaire et de garde d'enfants. Elle entérinerait également le conseil consultatif national sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants, qui doit fournir des conseils d'experts tiers au gouvernement du Canada et servir de forum de mobilisation sur les questions, les défis et les enjeux particuliers relatifs au secteur de l'éducation préscolaire et de la garde d'enfants.
Le projet de loi garantit un financement à long terme pour les provinces, les territoires et les peuples autochtones en ce qui a trait à l'éducation préscolaire et à la garde d'enfants et il consacre les principes d'un système pancanadien d'éducation préscolaire et de garde d'enfants.
Durant les minutes qu'il me reste, j'aimerais dire que le système d'éducation préscolaire et de garderies au Canada donne déjà des résultats. À la lecture du « Rapport sur la politique monétaire » de la Banque du Canada pour le mois de janvier, on constate déjà des indications selon lesquelles le taux de participation au marché du travail des femmes ayant de jeunes enfants a augmenté de plusieurs points. En effet, la Banque du Canada a conclu qu'environ 100 000 personnes ont maintenant intégré le marché du travail grâce aux mesures que nous avons prises pour aider les familles canadiennes d'un océan à l'autre.
C'est ce qui s'impose. Nous avons commencé avec l'Allocation canadienne pour enfants, grâce à laquelle les familles canadiennes de toutes nos circonscriptions reçoivent maintenant environ 26 milliards de dollars par année, non imposables. Nous savons tous à quel point cela change les choses. Voici maintenant le deuxième volet, qui comprend un système d'éducation préscolaire et de garderies.
Je connais les avantages dont bénéficient les familles qui fréquentent la même garderie que celle où ma famille envoie la petite Leia. Nous pouvons constater ces avantages. Bien entendu, notre famille est bénie. Je ne peux qu'imaginer à quel point cela change les choses pour les familles aux quatre coins du pays qui économisent littéralement des milliers de dollars.
Je dirai ceci: il n'y a rien de tel que de voir une bande de jeunes enfants de 15 mois jouer ensemble...
:
Madame la Présidente, je remercie mon collègue de Vaughan de partager son temps de parole.
Je suis heureuse d’être à la Chambre aujourd’hui et de parler du projet de loi . Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles je suis ravie de prendre la parole au sujet de ce projet de loi au nom des habitants de ma circonscription, Aurora—Oak Ridges—Richmond Hill. De nombreux résidants de ma circonscription bénéficieraient énormément de ce projet de loi, et c’est avec grand plaisir que je vais l’appuyer.
Nous avons déjà entendu de nombreux députés parler des avantages du système d’éducation préscolaire et de garde d'enfants. Les députés du Bloc québécois ont illustré les avantages qu’il a apportés à la société québécoise, et nous sommes très reconnaissants à la Belle Province d’avoir déjà lancé cette initiative.
Le reste du Canada a aussi désespérément essayé d’établir ce programme. Nous essayons de le faire depuis des décennies. Plutôt que de passer en revue tous ses avantages économiques, j’aimerais vous parler pendant quelques minutes d’expériences personnelles et historiques. Ce programme ne favorise pas seulement notre économie, nos familles et l’abordabilité. Bien sûr, il vise toutes ces choses. Cependant, il favorise aussi les femmes, leurs choix personnels et leur capacité de faire ces choix.
Je m’inquiète beaucoup en écoutant les députés d’en face parler de la liberté des gens de faire ces choix. Je pense à ma mère, qui a élevé quatre enfants. Elle était infirmière de profession, mais mes parents désiraient fonder une famille. Dans les années 1960 et 1970, lorsque ma mère élevait sa famille, il y avait peu de choix en matière de garde d’enfants. Si vous n’aviez pas une mère ou une belle-mère à proximité, une association communautaire ou peut-être une garderie dans un sous-sol d’église, vous deviez rester à la maison pour élever vos enfants.
Je sais que ma mère a apprécié cette expérience, comme nous tous, mais je sais aussi qu’elle aurait aimé continuer à exercer sa profession. J’imagine qu’elle aurait poursuivi ses études et qu’elle serait devenue médecin. Elle aurait travaillé dans le domaine médical en apportant sa contribution non seulement à sa famille, mais à toute la société. Quand je pense à ma mère dans les années 1960 et 1970 et à l’histoire du Canada, je tire mon chapeau à tous ceux qui ont travaillé sur ce dossier au fil des ans, soit pendant plus de 50 ans.
Pour ceux qui ne s’en souviennent pas, ce programme a été recommandé pour la première fois dans le rapport que la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme a publié en 1970. Dirigée par Mme Florence Bird, sous le gouvernement de Lester B. Pearson, la Commission y recommandait, entre autres choses, que l’on instaure des services de garde d’enfants universels et abordables afin de corriger d’importants problèmes d’égalité entre les sexes au Canada.
Ce n’est qu’en 1982 que la Commission royale sur l’égalité en matière d’emploi, sous la direction de la juge Rosalie Abella et du gouvernement du premier ministre Pierre Trudeau, a recommandé la création d’un programme national de garderies abordables. À cette époque, je travaillais au Comité canadien d’action sur le statut de la femme de l’Université de Toronto et je pensais à ma carrière. Nous n’avions pas de garderies. Je pensais à l’avenir et à la façon dont je pourrais équilibrer la carrière que je souhaitais poursuivre et l’éducation des enfants. Je ne pensais pas que ce serait possible. J’ai attendu longtemps avant de me marier et d’avoir des enfants.
J’ai la chance d'avoir une famille merveilleuse. Je suis heureuse d'en avoir fait partie et d'avoir participé à l'éducation des enfants, mais à l’époque, ce ne fut pas un choix facile. Les femmes de partout au pays ont fait des choix au fil des décennies qu’elles n’auraient peut-être pas faits si elles avaient eu accès à des services de garde d’enfants abordables et de qualité. Pour les femmes du Canada, pour les femmes de ma circonscription, ce projet de loi est extrêmement important.
Je ne veux pas oublier les autres enjeux que j’ai mentionnés. Le projet de loi ne concerne pas seulement les femmes. Il établit des valeurs canadiennes. Il encourage l’équité et l’inclusion. Il soutient les familles et, ce qui est très important à l’heure actuelle, il favorise l’abordabilité. Je me demande vraiment pourquoi des gens s’opposent à ce projet de loi. Il lui faudra certainement quelques améliorations. Nous avons tous compris que certaines questions doivent être réglées.
Cependant, je dirais à tous les députés qui s'en préoccupent d'aller lire les ententes qui ont été négociées entre le gouvernement, les provinces, les territoires et nos partenaires autochtones. Ils constateront qu'elles reconnaissent les compétences ainsi que les besoins et les préoccupations de ces organismes et pourront voir les différences entre elles afin de comprendre que nous faisons des progrès ensemble, avec nos partenaires, sans rien imposer à personne.
Une voix: Oh, oh!
:
Madame la Présidente, je n’ai pas pu comprendre ce qu’ils disaient, mais je suis sûre qu’ils étaient d’accord avec moi, alors tout va bien.
Ces mesures que nous souhaitons inscrire dans la loi avec le projet de loi sont très importantes à l’heure actuelle. En ce qui concerne l’abordabilité, dans ma circonscription, je sais qu’il y a des familles qui ont des difficultés. Les centaines et les milliers de dollars que ces familles économiseraient feraient toute la différence pour payer leur hypothèque et s’assurer qu’elles peuvent prendre soin de leurs enfants.
Quand on pense aux fournisseurs de soins, ceux qui s’occupent non seulement des enfants, mais aussi des personnes âgées, et le stress qu’ils subissent, les problèmes de santé mentale, on peut imaginer à quel point l’atténuation de ce stress toucherait ces personnes, qui sont encore principalement des femmes, bien que je sois ravie de constater que de plus en plus de parents de l’autre sexe participent maintenant à l’éducation des enfants.
Ce projet de loi permettra aussi à davantage de gens d’entrer sur le marché du travail. Nous avons actuellement une pénurie de main-d’œuvre. Nous avons parlé de la nécessité d’augmenter le nombre d’éducateurs en garderie. En permettant à un davantage de parents de participer pleinement au marché du travail, nous pourrions accroître la population active. Cela nous aiderait à pallier la pénurie et favoriserait aussi l'économie. En fait, l’étude réalisée récemment par la Banque Royale contenait des faits et des chiffres très intéressants sur l’augmentation du PIB qu'entraînerait l’augmentation de la main-d’œuvre. Il suffit de comparer notre population active avec celle du Québec pour constater cette différence. Je crois que l’augmentation de notre PIB s’élèverait à environ 92 milliards de dollars.
Cela aiderait l'économie. Cela favoriserait la participation au marché du travail. Cela aiderait les femmes et les enfants. Nous voulons tous que les enfants aient un bon départ dans la vie, et nous savons qu’un programme d'éducation préscolaire et de garderies abordable et de qualité donnerait aux enfants un bon départ dans la vie. Ce genre d’équité et de justice sont des valeurs canadiennes. Nous nous entendons tous là-dessus.
Nous avons ici une occasion historique d’appuyer un projet de loi qui ferait progresser notre société, qui accroîtrait l’inclusion et l’équité, qui profiterait à notre économie et qui réglerait les problèmes d’abordabilité auxquels nous faisons face en ce moment. J’espère que tous mes collègues se joindront à moi pour voter en faveur de ce projet de loi.
J’ai une multitude de faits, de chiffres et de statistiques à présenter, mais je sais que tous ceux d’entre nous qui s’intéressent à ce dossier les ont lus et vus, alors je veux simplement répéter que je suis très fière de ce gouvernement, de tous les députés qui appuient cette initiative, de toutes les personnes qui ont travaillé à rendre possibles les services de garde et faire de ce programme une réalité. Je suis fière des provinces qui ont négocié avec le gouvernement et de la volonté qu’a le gouvernement de prendre les choses en main afin d’éliminer le système défaillant que nous tolérons depuis si longtemps. Je remercie le gouvernement de regarder vers l’avenir et de prendre des risques au lieu de continuer à faire ce qu'il a toujours fait.
À ceux qui citent le coût élevé de ce programme, je réponds que nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas l’instaurer à l’heure actuelle. En réalité, plus de 50 ans se sont écoulés depuis que la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme a exhorté le gouvernement à mettre en place un tel programme. Le programme national d'éducation préscolaire et de garderies renforce les valeurs fondamentales du Canada et aide à édifier une économie qui favorise tout le monde.
:
Madame la Présidente, je suis très heureuse d’être de retour à la Chambre des communes pour débattre de projets de loi. Je partagerai mon temps de parole aujourd’hui avec mon amie la députée de .
Quand j’ai entendu la parler du projet de loi , j’ai eu l’impression qu’elle nous annonçait la panacée en matière de garderies. On peut imaginer ma surprise quand je l’ai examiné. Les ententes sont déjà conclues avec toutes les provinces et les territoires, et les 6 milliards de dollars pour les garderies à 10 $ par jour ont déjà été débloqués. Alors, pourquoi avons-nous besoin de ce projet de loi?
Le projet de loi dit qu’il apporte quelques solutions. Il énonce une vision, mais si nous examinons cette vision, ce ne sont que des choses qui tombent sous le sens, comme de dire que nous voulons des services d’éducation préscolaire qui soient divers, flexibles, accessibles et abordables. Ce n’est pas visionnaire. Je dirais même que c’est plutôt simple. Puis, il énonce l’engagement du gouvernement envers un financement à long terme, ce qui est déjà prévu dans les contrats signés. Là encore, pourquoi?
Ensuite, il énonce les principes qui guident les investissements fédéraux continus. Si nous examinons les détails, le texte dit que nous allons suivre ce que disent les provinces. Cependant, le projet de loi prévoit un conseil consultatif national sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants. Pourquoi avons-nous besoin d’un tel conseil quand il en existe déjà un de ce type dans chacune des provinces avec qui nous venons de signer des contrats? Est-ce que c’est simplement une autre occasion d’embaucher d’autres proches du Parti libéral pour faire un travail qui est déjà fait?
Je tiens à être très claire avec les députés d’en face qui disent toujours que les conservateurs n’appuient pas ce projet de loi. Les conservateurs sont favorables à l’idée des garderies. Je vais parler de ma propre expérience. On peut imaginer qu’il n’est pas facile pour une ingénieure chimiste qui se déplace dans le monde entier, avec des vols au départ de Sarnia à 6 heures le matin, de trouver quelqu’un qui prenne les enfants à 5 heures du matin. Qu’arrive-t-il si l’avion a du retard, ce qui, bien sûr, n’est jamais le cas avec Air Canada? Qu’arrive-t-il si je ne rentre pas pour aller chercher mes enfants avant 23 heures? Qui voudra garder les enfants pour une durée indéterminée?
J’ai eu d’excellents services de garde d’enfants, certains en milieu familial et d'autres, dans le réseau public. Toutefois, j’ai aussi eu de mauvaises expériences. Il y a eu celle dont le petit ami venait à la maison tout le temps pendant qu’elle gardait mes enfants. Il y a eu celle qui fumait du cannabis pendant qu’elle gardait mes enfants. Il y a celle qui laissait les enfants aller à la piscine avec le voisin sans les accompagner parce qu’elle regardait des feuilletons. Et puis il y a eu le jour où je suis arrivée et que mon enfant mangeait de la nourriture pour chat, assise sur les escaliers, parce qu’elle n’avait pas déjeuné. Je tiens à souligner dans cette enceinte que je suis vraiment en faveur de services de garde d’enfants de bonne qualité, et qu’il n’est pas facile de s’en procurer.
Cela dit, il est clair que nous essayons de reproduire le système qui existe au Québec. Lorsque je siégeais au comité de la condition féminine, nous avons réalisé de nombreuses études, dont l’une portait sur les services non rémunérés, et plus particulièrement sur les services de garde. Nous avons fait des recommandations au gouvernement, et je vais lire ce qu’elles disent:
Que le gouvernement du Canada, en partenariat avec le Québec et les autres provinces et les territoires, s’assure que toutes les familles canadiennes, peu importe leur lieu de résidence ou leur statut d’immigration, aient accès à des options de garde d’enfant de qualité supérieure, abordables et inclusives:
en finançant de façon adéquate et durable, par l’entremise de transferts aux provinces et aux territoires avec le droit de retrait avec pleine compensation, un système national d’apprentissage et de garde de jeunes enfants abordable et adapté à la culture;
en s’assurant que ce système national comprenne diverses possibilités pour les Canadiens, comme un nombre suffisant de places dans les garderies pour répondre à la demande et un soutien financier adéquat pour les Canadiens qui souhaitent prendre soin de leurs enfants à la maison.
C'était en 2020, il n'y a donc pas si longtemps que cela.
Assurément, lorsqu'il s'agit d'offrir des possibilités en matière de garde d'enfants, c'est un point de départ, mais le Syndicat canadien de la fonction publique a déclaré que les besoins sont trois fois supérieurs au nombre de places disponibles. Même dans le cas du système québécois, celui-ci affiche une liste d'attente de deux ans. Les gens dont un enfant est déjà inscrit dans le système de garderies québécois peuvent trouver une place pour un autre enfant, mais ceux qui souhaitent inscrire un premier enfant ne sont pas en mesure de le faire. Que doivent-ils faire?
En plus de ce que le gouvernement propose, il sera nécessaire de trouver d'autres solutions. Nous devons faire preuve de souplesse. Pour ce qui est des coûts, j'ai pris connaissance de nombreuses études qui démontrent que si nous voulons favoriser la présence des femmes sur le marché du travail, nous devons offrir ce type de services de garde d'enfants.
À partir de ce que nous ont dit les députés qui sont intervenus précédemment, disons que nous donnons 14 000 $ à chaque personne comme subvention pour leur enfant. Après impôts, une partie de cette somme revient au gouvernement. En plus de cela, quelqu’un va travailler et paie des impôts. Les éducatrices en garderie qui s'occupent des enfants paient des impôts. De nombreuses études ont montré que le coût réel d'une telle mesure est nul qu'elle permet d’augmenter le nombre de femmes sur le marché du travail, et c’est ce que nous voulons.
Cependant, nous devons nous assurer que nous sommes suffisamment flexibles pour celles qui travaillent de longues heures, comme les infirmières. Ma fille est infirmière, et ses quarts de travail sont de 12 heures. Le système actuel conçu par le gouvernement ne permet pas de trouver des services de garde pour ces personnes. Dans de nombreux endroits, les gens préfèrent faire garder leurs enfants par une grand-mère ou une tante. Quel est l’incitatif financier pour rendre le système plus équitable dans ces cas? Je laisse cela à la créativité du gouvernement, mais il y a certainement quelque chose à faire dans ce domaine.
Il y a quelques années, le gouvernement nous a promis de créer 42 000 places en garderie. Je pense que les libéraux nous ont fait cette promesse en 2018. Je ne sais pas combien de places ont bel et bien été créées en fin de compte, mais lorsque j’ai fait le calcul et que j’ai réparti les 42 000 places entre 338 circonscriptions, cela m’a donné moins de 200 places par circonscription, ce qui est loin de correspondre aux besoins. C'est encore une illustration du problème qu'est le manque de places.
On a parlé de la pénurie de main-d’œuvre. Des pénuries de main-d’œuvre frappent certainement toutes les entreprises dont j’entends parler dans ma circonscription, mais le problème est encore plus marqué dans le cas des éducatrices et des éducateurs de la petite enfance. J’ai embauché une personne pour faire ce travail en 1989 ou 1991, et je la payais 1 200 $ par mois. Même en convertissant cette somme en dollars d'aujourd'hui, on voit que les éducatrices et les éducateurs de la petite enfance sont plutôt mal payés. Même après avoir reçu leur formation, beaucoup quittent le domaine.
Je pense qu’il serait possible de rendre le salaire plus attrayant pour augmenter la main-d'œuvre. Le même problème existe dans le cas des travailleurs sociaux dont le système de santé a besoin. Les salaires qu'on leur verse ne sont tout simplement pas assez élevés, ou encore le nombre d'heures de travail ne suffit pas pour qu'une personne puisse en vivre. Je pense vraiment qu’il y a quelque chose à faire dans ce domaine.
En ce qui concerne le projet de loi lui-même, des personnes ont suggéré quelques amendements. L’Association of Alberta Childcare Entrepreneurs n'est pas satisfaite de la composition du comité consultatif national, dont je ne suis pas sûre que nous ayons vraiment besoin. Tant qu'à créer un tel comité, nous devrions voir à ce que les garderies privées et les garderies sans but lucratif y soient représentées. Nous entendrions ainsi tous les points de vue.
L’Association of Day Care Operators of Ontario veut rendre le projet de loi plus inclusif en y supprimant le passage qui mentionne les fournisseurs de services de garde d’enfants publics et à but non lucratif, afin que nous puissions avoir le choix, ce qui amènerait certains députés à appuyer le projet de loi comme ils l'ont indiqué. Différentes provinces voudront inclure une combinaison de services de garde privés et sans but lucratif. Je pense que ce serait une bonne chose.
Le gouvernement a aussi oublié dans ce projet de loi que toutes les garderies ne sont pas les mêmes. Les besoins varient d'un endroit à l'autre. Par exemple, parlons des programmes alimentaires. Il y a des endroits où les services de garde et les garderies fournissent des repas parce que, sans cela, les enfants n'auraient rien à manger. Dans le modèle qui a été proposé, ce cas n'est pas prévu. Soit ces garderies vont devoir facturer plus cher — ce qui va à l’encontre de l’objectif de ce projet de loi —, soit elles vont devoir cesser de nourrir les enfants, ce qui n'est pas une solution.
Par ailleurs, demander le financement nécessite du travail administratif de la part de personnes qui doivent déjà s'occuper des tout-petits débordant d'énergie et qui n'ont pas nécessairement les moyens de remplir des formulaires compliqués à adresser au gouvernement. Une simplification de cette démarche pourrait être envisagée également.
Dans l’ensemble, c’est un pas dans la bonne direction. Nous avons besoin d'un plus grand nombre de services de garde d’enfants pour que les femmes soient plus nombreuses sur le marché du travail. Cette mesure permettra certainement de créer un grand nombre de places. J’espère que le gouvernement la bonifiera pour ce qui est de la flexibilité et de diverses autres choses que j’ai décrites dans mon discours.
:
Madame la Présidente, c'est toujours un plaisir d'être à la Chambre et de pouvoir présenter mes idées. Aujourd'hui, je prends la parole au sujet du projet de loi .
[Traduction]
Aussi heureuse que je sois d’être ici et aussi fière que je sois de représenter les citoyens de Calgary Midnapore, je tiens à commencer aujourd’hui par parler de ma plus grande joie et ma plus grande fierté, mon fils, Edward. Il n'y a pas meilleur garçon. Je n’oublierai jamais le moment où mon époux l'a amené de mon côté du rideau vert pour me le montrer, après l’accouchement. Je sais que j’ai décidé à cet instant que je ferais tout mon possible pour offrir à mon fils la meilleure vie qui soit. Il est formidable. En plus d’être bon élève, il joue du piano, à contrecœur. C’est aussi un très bon joueur de hockey. Allez, les Wolverines! C’est un bon petit joueur de centre. Il est également louveteau, alors il apprend toutes sortes de compétences pratiques étonnantes. C’est un brave garçon. J’ai beau aimer la Chambre, c'est lui qui est ma plus grande fierté. Je sais que mon merveilleux époux, James, ressent la même chose.
Je sais également que toutes les mères, tous les parents, ressentent la même chose pour leurs fils et leurs filles. Il n’y a absolument rien que nous ne ferions pas pour ces petites personnes. Nous voulons qu’ils aient la meilleure vie possible. Nous voulons qu’ils soient pris en charge le mieux possible.
Au début, quand Edward était très jeune, nous avons dû l'inscrire sur une liste d’attente, mais nous avons été très chanceux. Nous avons eu une place dans une bonne garderie près de chez nous. C’est la réalité, de nos jours. Les parents doivent inscrire leurs enfants sur des listes d’attente.
Ce projet de loi a été inutilement présenté à la Chambre, étant donné les ententes entre les provinces. Quoi qu’il en soit, il est toujours à l'étude. C'est malheureux, parce que ce programme n’est peut-être pas pour ceux à qui je m’adresse aujourd’hui.
Ces personnes sont-elles dans la même situation que moi? Peut-être ont-elles un emploi à temps plein et un conjoint qui travaille à temps plein. Ce sont deux parents ou proches aidants qui travaillent. Ils doivent confier leurs enfants à un service de garde avant le début de la journée de travail, et peuvent donc avoir besoin d’un endroit qui ouvre tôt. Les parents ne sont pas toujours en mesure d’aller chercher leurs enfants à 15 heures, à 16 heures ou même avant 17 heures certains jours. Les parents doivent pouvoir compter sur des horaires flexibles, même après avoir préparé les enfants et veillé à ce qu’ils aient leurs doudous et leurs collations. Peut-être les horaires de ce type de programme ne sont-ils pas suffisamment flexibles pour eux.
Il y a peut-être des gens dans la même situation que moi; des parents en couple qui font de leur mieux en travaillant à temps plein. Il y a les jours de congé, où parfois le service de garde est fermé et où les parents doivent se débrouiller pour assurer la garde des enfants. Des gens sont peut-être dans la même situation que moi, où les deux parents travaillent. Malheureusement, ce programme n’est pas pour des gens comme eux.
Il y a peut-être des personnes qui sont dans la même situation que mon amie Chris? Chris est agente de bord. Elle ne connaît jamais son horaire à l'avance. Parfois, elle ne sait même pas quand on lui demandera de venir travailler. On peut lui demander de travailler pendant trois ou quatre jours à bord d'un avion qui fait des allers-retours à l'intérieur du pays ou encore d'un avion qui se rend vers une destination exotique. Il peut lui arriver de commencer très tôt le matin ou encore à des heures pas possibles en pleine nuit. Son horaire est variable et il change constamment. Il y a des milliers de parents comme Chris au Canada. Le programme ne s'adresse pas à ceux qui sont dans la même situation que Chris.
Il y a peut-être des personnes qui sont dans la même situation qu'Armeen? Armeen a une garderie en milieu familial. Elle a cinq enfants, alors les enfants qu'elle garde ont toujours quelqu'un avec qui jouer. Elle adore rester à la maison. Dès qu'on entre chez elle, on sent les délicieux arômes de ce qui mijote dans sa cuisine. Sa maison est chaleureuse et accueillante, mais sa garderie en milieu familial n'est pas nécessairement admissible au programme national. Le programme ne s'adresse pas à ceux qui, comme Armeen, ont une garderie en milieu familial.
Il y a peut-être des personnes qui sont dans la même situation que ma belle-mère, Anita, des personnes ravies d'être devenues mamies, nonnas, omas ou dandis. Elles veulent occuper une place importante dans la vie de leurs petits-enfants. La meilleure partie de leur journée, c'est quand leurs petits-enfants arrivent. Autant les petits-enfants que les grands-parents en sont tout énervés.
Ils ont renoncé à leur travail à temps partiel et peut-être à leur travail bénévole, mais ce n’est pas grave puisque c’est ce qu’ils étaient prêts à faire comme grands-parents. Ce petit-fils ou cette petite-fille comptait suffisamment dans leur vie, une vie complète et utile puisqu’ils en prennent soin. Mais vous savez quoi? Le programme n’est pas pour eux.
Je vais prendre l’exemple de mon amie Misty, une mère célibataire. Son ex-conjoint est camionneur. Il se lève à 19 heures, conduit toute la nuit et se recouche pour recommencer le jour suivant. Ses deux enfants vont dans des écoles différentes et elle a un emploi à plein temps qui comporte une certaine souplesse, mais compte tenu des horaires de deux parents, cela fait tout de même beaucoup à gérer. Il faut constamment essayer de communiquer avec l’autre parent et déterminer qui peut avoir quel enfant et quand. Bien entendu, ses deux enfants ont également des activités parascolaires, ce qui l’oblige à s’adapter aux emplois du temps de tout le monde: le sien, celui des enfants et celui de son ex-conjoint. Le programme n’est peut-être pas pour elle.
Prenons maintenant l’exemple de Shelley. Elle vient de déménager il n’y a pas longtemps dans une nouvelle collectivité. Son mari y a été muté: c’est donc un endroit nouveau pour elle, et les membres de sa famille n’y habitent pas. À la naissance de sa fille, elle l’a inscrite sur une liste d’attente, mais c’était dans la ville où elle habitait avant. Dans sa nouvelle collectivité, Shelley n’a pas de place en garderie. Elle s’est inscrite sur la liste d’attente du programme national, mais en attendant, elle essaye de se débrouiller pour trouver une solution pour faire garder sa fille, qui a maintenant trois ans. Comme les places sont occupées, elle est de nouveau sur la liste d’attente. D’autres personnes se trouvent-elles dans la même situation que Shelley? Celles qui répondent oui doivent savoir que le programme n'est pas pour elles.
Y a-t-il des propriétaires-exploitants de garderie comme Krystal qui s’efforcent de satisfaire aux besoins de la collectivité, mais ne réussissent pas à trouver assez de personnel pour répondre aux besoins des enfants qui arrivent? Les aliments nutritifs servis à la garderie, seul bon repas qu’un enfant aura peut-être dans une journée, ne sont plus couverts par l’allocation du gouvernement à cause de l’inflation et de la hausse des prix. Le cadre à but lucratif signifie que, dans certains centres, certaines familles payent un montant donné tandis que d’autres payent jusqu’à quatre fois plus. C’est ce qui se passe sur le terrain. Il se peut même que la garderie doive fermer ses portes parce que les coûts dépassent ce qui est considéré comme raisonnable par le gouvernement.
Certaines personnes peuvent être dans la même situation que Krystal: propriétaires exploitantes, elles essayent de gérer leur entreprise, mais à cause de la rigidité du programme des services de garde du gouvernement, il leur est non seulement impossible d’avoir une entreprise en tant que femmes, mais également de fournir un service indispensable à la collectivité. Si d’autres personnes sont dans la même situation que Krystal, elles doivent savoir que le programme n’est pas pour elles.
Je m’appelle Stephanie Kusie. Je suis la députée de Calgary Midnapore et je suis une maman, mais le programme n’est pas pour moi.
Y a-t-il des personnes qui s'appellent Chris, Anita, Misty, Shelley ou Krystal? Je le donne en mille: ce programme ne s'adresse pas à elles. Le gouvernement peut l'appeler comme il le veut, y compris des garderies à 10 $ par jour ou l'accès universel aux services de garde, mais ce n'est qu'un mensonge parce que le programme ne s'adresse pas à ces gens-là.
:
Madame la Présidente, c’est un honneur de prendre la parole à la Chambre aujourd’hui au sujet du projet de loi , une mesure législative importante et cruciale qui contribuerait considérablement à ce que nos enfants aient le meilleur départ possible dans la vie.
Je suis le père d’un beau petit garçon qui, je l’espère, ira à la garderie dans un an ou 18 mois. Quand on pense à notre situation et à celle de bien des gens de ma circonscription, Vancouver Granville, il est essentiel d’assurer l'accès à des garderies de qualité abordables. Nous savons que des services d’éducation préscolaire et de garde des jeunes enfants abordables, universels et inclusifs sont absolument essentiels. De tels services sont essentiels pour les familles, ils assurent la participation des femmes au marché du travail et ils contribuent à la croissance de l'économie.
Les députés savent-ils qui a le mieux dit cela? C’est Rebecca Schulz, ancienne ministre des Services à l’enfance de l’Alberta. Elle a dit, lorsque l’Alberta a signé l'accord sur les services de garde d’enfants:
Aujourd’hui est un grand jour pour les parents et les familles de l’Alberta. Nous avons écouté les familles, les exploitants de services de garde d’enfants et les chefs d’entreprise afin de créer une entente qui nous donne la souplesse nécessaire pour répondre véritablement aux besoins d’un plus grand nombre de familles albertaines et de leur rendre la vie un peu plus facile.
On dirait que quelqu’un au gouvernement était très enthousiaste à l’idée de signer une entente sur les services de garde d’enfants, comme l’étaient beaucoup d’autres gouvernements, et en fait tous les gouvernements provinciaux du pays. Ils étaient tous enthousiastes parce qu'au moment où l’économie mondiale est confrontée à de grands défis et que les familles canadiennes en ressentent les effets, une entente constitue une façon immédiate pour les familles canadiennes d’envisager un meilleur avenir.
L’abordabilité et l’augmentation du coût de la vie sont des préoccupations de premier plan pour les familles de ma circonscription, Vancouver Granville, et de tout le pays lorsqu’il s’agit d’acheter des aliments et des produits de première nécessité. Au cours des derniers mois, nous avons mis en place des mesures de soutien essentielles pour que les familles aient ce dont elles ont besoin pour survivre et s’épanouir. Cependant, l’éducation préscolaire et les services de garde d’enfants constituent un investissement dans l’avenir. C’est un investissement dans l’avenir des jeunes. C’est un investissement dans l’avenir des familles canadiennes. C’est un investissement dans l’avenir des collectivités. Il jette les bases pour que les jeunes aient le départ dont ils ont besoin. Il permet également aux fournisseurs de soins, principalement des femmes, d’avoir la possibilité, si c'est leur souhait, de retourner sur le marché du travail sans avoir à se soucier de la qualité des services de garde pour leurs enfants.
Pour beaucoup trop de familles de la Colombie‑Britannique et du Canada, le manque d’accès crucial à des services d’éducation préscolaire et de garde d'enfants de haute qualité est un problème depuis de nombreuses années. Je suis fier de dire que depuis décembre dernier, le coût des services de garde agréés pour les familles ayant des enfants de 5 ans et moins en Colombie‑Britannique est réduit de 50 % en moyenne dans toute la province. Les parents de la Colombie‑Britannique peuvent maintenant économiser en moyenne 550 $ par mois pour chaque enfant confié à un service de garde agréé. Cela représente près de 6 600 $ d’économies annuelles.
Ces économies sont vraiment avantageuses sur le plan du revenu et du budget de la famille moyenne. Ces résultats ont un sens pour les gens. Comme je l’ai dit, ils permettent aux personnes qui s'occupent des enfants de travailler plus facilement à l’extérieur du foyer, si elles le désirent. La Colombie‑Britannique a annoncé hier qu'il y aura plus de 725 nouvelles places dans le programme ChildCareBC à 10 $ par jour à partir de février, et c'est un pas de géant. C’est un énorme progrès. C’est le genre de progrès qui doit être inscrit dans la loi. Le progrès ne fonctionne que si nous savons que le système sera en place pendant longtemps.
Grâce au projet de loi , les familles du pays pourraient compter sur des services de garde de qualité et abordables pour les générations à venir. Elles n’auraient pas à s’inquiéter de savoir qui est le gouvernement en place. Elles n’auraient pas à s’inquiéter de savoir si quelqu’un va ou non supprimer un avantage important. Elles sauraient qu’elles peuvent compter sur cet avantage pour l’avenir, et c’est une étape très importante.
Cependant, on ne donne pas carte blanche pour cette étape. C’est une étape qui s’accompagne d’une structure et d’une stratégie importante. C’est une étape qui nous permet, en tant que parlementaires et en tant que Canadiens, d’examiner cette question avec un sentiment de confiance, sachant qu’elle sera bien exécutée.
Premièrement, la mesure législative renforcerait un engagement à long terme envers l’éducation préscolaire et la garde d'enfants en énonçant un objectif, une vision et des principes pour un système pancanadien. Elle s’appuie sur les investissements de l’énoncé économique de l’automne 2020 et du budget de 2021, qui ont fait de la création d’un tel système national de garde d’enfants une réalité. La vision elle-même fait état d’un système d’éducation préscolaire et de garde d'enfants qui enrichit le développement cognitif, émotionnel et social des enfants. Il s’agit d’un système qui laissera une empreinte positive sur tous nos enfants tout en apportant une aide vitale aux personnes qui s’occupent d’un enfant.
Surtout, le projet de loi souligne la nécessité d'offrir des services d'éducation préscolaire et de garde d'enfants adaptés à la culture des peuples autochtones, ce qui constitue une étape importante vers la réconciliation. Il reconnaît que les familles et les enfants des Premières nations, des Inuits et des Métis sont mieux soutenus par des services et des programmes d'éducation préscolaire et de garde d'enfants dirigés par des Autochtones.
Deuxièmement, il énonce notre engagement à maintenir un financement durable et continu pour les provinces, les territoires et les communautés autochtones, car il est important de veiller à ce que les provinces et les territoires puissent planifier l’avenir. C’est là que le financement durable entre en jeu, car pour améliorer concrètement la qualité de vie des enfants et des familles, il faut un changement durable.
Troisièmement, nous améliorons la reddition de comptes au moyen de rapports publics fédéraux sur nos progrès vers un système durable et efficace d’éducation préscolaire et de garde d'enfants. Cela est important. Cela permettrait à la de rendre compte aux Canadiens chaque année de nos progrès et de veiller à ce que les Canadiens aient une vision claire et sachent si nous avons atteint nos objectifs en matière d’éducation préscolaire et de garde d'enfants. Ce sont des résultats mesurables dont il faut rendre compte.
Quatrièmement, pour nous assurer que nous sommes toujours à l’avant-garde des pratiques exemplaires, nous établissons un conseil consultatif national sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants. Un tel conseil consultatif fournirait au gouvernement les conseils dont il a besoin pour veiller à ce que nous comprenions les pratiques exemplaires et les défis auxquels est confronté ce secteur, et pour garantir que nous faisons toujours notre possible pour bien servir les enfants et les familles.
Nous savons que les investissements dans l’éducation préscolaire et la garde d'enfants sont judicieux sur le plan économique. Des études qui ont déjà été citées à la Chambre montrent que pour chaque dollar investi dans l’éducation de la petite enfance, l’économie en général reçoit entre 1,50 et 2,80 $ en retour. Certains économistes, lauréats du prix Nobel, affirment que ce rendement peut atteindre 15, 16 ou 19 $ dans certains cas. Il n’y a pas une étude qui dit que si l’on investit dans l’éducation préscolaire et la garde d'enfants, notre investissement n’aura pas un rendement positif.
C’est parce que les personnes qui comprennent l’importance de l’éducation de la petite enfance savent que donner aux enfants le meilleur départ possible est bénéfique pour l’avenir de tout pays. Cela permettrait de s’assurer que les personnes qui s’occupent des enfants, en particulier les mères, à qui incombe de façon disproportionnée la responsabilité des soins aux enfants, ont la possibilité de mettre à profit leurs compétences si elles choisissent de retourner sur le marché du travail et de le faire avec confiance et sécurité.
Les services de garde d’enfants sont bons pour l’économie. C’est bon pour les familles. C’est bon pour l’avenir des enfants de ce pays. C’est tout simplement la bonne chose à faire. Nous devons être en mesure de nous regarder les uns les autres et de dire que nous avons fait de notre mieux pour que chaque membre de la société ait la possibilité de mettre à profit ses compétences pour contribuer à l’édification de ce pays.
En pensant aux électeurs de ma circonscription, j’ai frappé aux portes bien avant que ce programme ne devienne une réalité. J’ai frappé à une porte et un jeune homme, qui avait à peu près mon âge à l’époque, a répondu. Il m’a demandé pourquoi j’étais là et nous avons bavardé un peu. J’ai entendu un enfant pleurer dans le fond. Je lui ai demandé s’il s’occupait de son enfant, si elle était rentrée de la garderie et ce qui se passait. Il a répondu que sa femme avait un excellent emploi à la banque et qu’elle allait travailler tous les jours. Il a dû quitter son emploi parce qu’il ne pouvait pas se permettre de faire garder son enfant. Il a dit qu’il restait à la maison tous les jours avec sa fille et que c’était une grande joie, mais qu’il avait dû abandonner son travail de paysagiste. Il a dit qu’il ne pouvait pas gagner assez d’argent pour payer les frais de garderie.
Ce cas m’est resté en mémoire. J’ai compris que ce sont des personnes comme celles-là que nous devons aider. J’avance rapidement jusqu’en 2021. Je faisais du porte à porte et j’ai rencontré une électrice qui m’a dit qu’elle était ravie que nous offrions des services de garde d’enfants, car après avoir eu leur enfant, elle et son mari ont dû discuter en famille de la situation. Elle était fière de dire que son mari pouvait continuer à gérer sa petite entreprise et qu’elle pouvait retourner travailler à l’Université de Colombie±Britannique comme chercheuse.
Pensez à l’incidence de ce programme sur des familles comme celles-là. Il est important et essentiel que tous les députés appuient cette mesure législative. Elle va jeter les bases de l’avenir dont nos enfants, nos familles et l’économie du pays ont besoin.
:
Madame la Présidente, je reconnais le territoire sur lequel nous nous trouvons. Il s’agit du territoire non cédé du peuple algonquin Anishinabe. Puisque nous débattons aujourd’hui du projet de loi , la Loi relative à l’apprentissage et à la garde des jeunes enfants au Canada, il est important que nous reconnaissions, en même temps que nous reconnaissons la terre sur laquelle nous nous trouvons, l’injustice constante à laquelle sont confrontés les peuples autochtones.
Nous faisons une pause non seulement pour nous souvenir et honorer les survivants autochtones qui ont été marqués par les pensionnats et les enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux, mais aussi pour nous engager collectivement dans un avenir où il y a de la justice pour les peuples autochtones et où chaque enfant compte. Pour ce faire, il faut notamment soutenir les programmes de garde d’enfants dirigés par des Autochtones, s’engager dans un avenir où chaque enfant compte et où les enfants autochtones ont la possibilité de jouir de programmes d’éducation préscolaire et de garde des jeunes enfants de haute qualité ancrés dans leur culture.
Le projet de loi , la Loi relative à l’apprentissage et à la garde des jeunes enfants au Canada, a mis du temps à être élaborée. Je remercie les défenseurs des services de garde d’enfants qui ont travaillé sans relâche pendant des décennies pour qu’elle se concrétise. Je dis « sans relâche » parce que leurs efforts se sont poursuivis malgré des décennies de promesses non tenues. Cependant, il est également important de noter qu’un grand nombre des personnes qui ont milité pour des services de garde nationaux, notamment des parents, des grands-parents et des éducateurs, sont fatiguées.
Les parents ont de la difficulté à payer les frais de garde. Ils paient parfois aussi cher, sinon plus, pour qu'on prenne soin de leurs enfants que ce qu'ils versent pour le loyer. Ils ont du mal à trouver des places en garderie. Ils en arrachent, et de nombreux parents, surtout des mamans, m’ont dit qu’ils aimeraient réintégrer le marché du travail. Cependant, en raison des coûts incroyablement élevés des services de garde ou parce qu’ils ne trouvent pas de place, il leur est impossible de retourner travailler.
J’ai parlé avec des grands-parents qui ont offert généreusement de s'occuper de leurs petits-enfants, mais qui ont travaillé dur toute leur vie. Bien qu’ils fassent de leur mieux, ils sont fatigués et ne veulent pas le faire à temps plein. J’ai parlé aux éducateurs de la petite enfance, qui donnent tant à nos enfants, mais qui, depuis des décennies, sont sous-payés et sous-estimés. Il y a des éducateurs qui quittent le domaine, car sans un salaire décent, ils n’ont pas les moyens de joindre les deux bouts.
Leurs histoires soulignent l'importance de ce projet de loi. Je suis heureux que le gouvernement s’engage à financer ce projet. Le gouvernement de la Colombie-Britannique a réduit les coûts des services de garde, créé plus de places en garderie et recruté plus d’éducateurs de la petite enfance. Chaque parent et chaque enfant mérite d’avoir accès à des services de garde de qualité et abordables.
Le projet de loi énonce la vision du gouvernement fédéral et son engagement à maintenir du financement à long terme pour les provinces et les peuples autochtones.
Les néo-démocrates ont poussé le gouvernement à adopter ce projet de loi. Il s’agit de l’un des 27 engagements énoncés dans l'entente de soutien sans participation. Nous avons amené le gouvernement à donner la priorité aux soins publics sans but lucratif, ce qui signifie des garderies abordables, de qualité et accessibles pour les familles qui en ont besoin. Cela signifierait en fin de compte de meilleurs salaires et conditions de travail pour le personnel.
Nous avons également fait pression pour que le projet de loi contribue à la mise en œuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et pour que soit inclus un engagement envers le droit de bénéficier de services de garde d’enfants, lequel est reconnu dans la Convention relative aux droits de l’enfant. Je tiens à féliciter ma collègue la députée de pour son travail inlassable dans ce dossier.
Il y a aussi des façons d’améliorer le projet de loi et, en tant que néo-démocrates, non seulement nous appuierons le projet de loi, mais nous travaillerons aussi avec les partisans des garderies, les éducateurs, les syndicats et d’autres experts dans le domaine pour le renforcer au comité.
Nous savons que l’un des principaux obstacles à l’expansion des services de garde d’enfants abordables est la dotation en personnel. Nous avons fait écho aux demandes des syndicats représentant les travailleurs en garderie qui réclament une stratégie en matière de main-d’œuvre pour remédier aux pénuries de personnel dans le secteur. Les éducateurs de la petite enfance au Canada continuent de quitter leur profession en raison du faible salaire, du manque d’avantages sociaux, du manque de soutien et de l’absence de conditions de travail décentes.
Il est extrêmement difficile d’attirer de nouvelles personnes dans un domaine où elles sont confrontées à ces conditions. Le gouvernement fédéral doit jouer un rôle de chef de file, s’engager dans une stratégie en matière de main-d’œuvre et appuyer les amendements à ce projet de loi qui énoncent des engagements explicites en faveur d’une rémunération équitable et de conditions de travail décentes pour le personnel.
Le Syndicat canadien de la fonction publique, qui était mon syndicat avant que je ne devienne députée, et qui représente également plus de 12 000 travailleurs du secteur des services de garde d’enfants, a clairement déclaré: « Tant que la crise du personnel en garderie ne sera pas résolue, la promesse de services de garde abordables et de haute qualité pour chaque famille au Canada qui en a besoin ne sera pas tenue. » Il défend constamment les intérêts de ses membres, nous rappelant que les éducateurs en garderie sont des personnes hautement qualifiées et formées dont le travail est important. Ce sont ces personnes qui prennent soin de nos enfants et les éduquent. Elles méritent le respect et des salaires équitables.
Nous continuerons à faire pression pour que ce projet de loi favorise un engagement plus clair envers un travail décent pour le personnel des services de garde d’enfants. Nous avons besoin d’un langage clair qui mentionne explicitement des salaires et des conditions de travail équitables.
Nous allons également faire pression pour que les exigences en matière de rapports soient plus strictes. Le libellé actuel du projet de loi promet vaguement que la ministre rendra compte des progrès réalisés, mais il devrait être obligatoire de rendre compte du nombre de nouvelles places créées et du nombre de nouveaux éducateurs en garderie embauchés, ainsi que de présenter une ventilation détaillée des dépenses fédérales.
Nous ferons également pression pour obtenir des mécanismes de reddition de comptes plus solides afin de garantir que les provinces dépensent les fonds destinés aux services de garde d’enfants aux fins prévues. Cela est particulièrement pertinent lorsque nous constatons qu’au Manitoba, le coût moyen des services de garde ne diminue pas et que l’Ontario ouvre la porte à l’expansion des services de garde à but lucratif et leur donne la priorité.
Notre équipe néo-démocrate présente des propositions constructives visant à améliorer les mécanismes de reddition de comptes et de production de rapports prévus dans le projet de loi afin de s’assurer que les coûts sont réduits, que des places en garderie sont créées et que des éducateurs en garderie sont embauchés, mais nous insistons également sur une stratégie de main-d’œuvre et un engagement clair à offrir des conditions de travail décentes et un salaire équitable au personnel.
Une étude publiée l’année dernière par la Childcare Resource and Research Unit a présenté les choses à faire et à ne pas faire lors de l’élaboration d’un programme universel de services de garde d’enfants. Les chercheurs se sont inspirés d’études réalisées au Canada et à l’étranger et ont conclu que, d’après les meilleures données disponibles et tout ce que nous savons sur l’établissement des fondements d’un système de garde d’enfants universel financé par l’État, la meilleure façon pour le Canada de mettre en place un système d'éducation préscolaire et de garde des jeunes enfants abordable, accessible, inclusif, souple, équitable et de qualité est d’utiliser nos fonds publics pour donner la priorité aux services de garde d’enfants publics et à but non lucratif.
Cela ne veut pas dire que nous ignorons ou excluons les fournisseurs actuels de services de garde à but lucratif. Il s’agit plutôt d’affirmer que la voie la plus constructive à suivre est un plan en trois points. Le premier point consiste à maintenir le financement et l’offre actuelle de services de garde d’enfants publics, à but non lucratif et à but lucratif réglementés. Le deuxième est d’assurer une réglementation plus rigoureuse, gérée par l’État, y compris des frais provinciaux abordables pour les parents et des échelles salariales qui assurent une rémunération décente du personnel. Troisièmement, tout financement public futur visant à accroître l’offre de services de garde devrait donner la priorité aux fournisseurs publics et à but non lucratif, tout en poursuivant simultanément de nouvelles stratégies publiques pour instaurer des services d’éducation préscolaire et de garde des jeunes enfants là où ils sont nécessaires, au moment opportun et pour ceux qui en ont besoin. Telle est la feuille de route d’un système national de garde d’enfants qui offre aux parents, aux enfants et aux éducateurs le soutien dont ils ont besoin.
J’aimerais terminer par quelques commentaires sur les répercussions de nos décisions politiques sur les hommes et les femmes. Nous savons qu’un système national de services de garde d’enfants abordables contribue à faire progresser l’égalité des sexes en permettant aux femmes de réintégrer plus facilement le marché du travail après avoir eu des enfants, selon leurs propres conditions. Les responsabilités non rémunérées de garde d’enfants au sein du ménage et de la famille incombent de manière disproportionnée aux femmes, et il est essentiel d’investir dans des services de garde d’enfants abordables, accessibles et inclusifs si nous voulons que les femmes aient des chances égales.
Il est important de noter qu’il existe peu de données sur les défis particuliers auxquels sont confrontées les femmes racialisées dans l’accès aux services de garde d’enfants. Si nous voulons nous assurer que les femmes les plus marginalisées ne passent pas à travers les mailles du filet d’un nouveau système de garde d’enfants, il est essentiel que nous fassions entendre la voix des femmes sous-représentées et des personnes de diverses identités de genre au premier plan de ces discussions politiques.
Il est également important de se rappeler que, sur le plan professionnel, le secteur des services de garde d’enfants est l’un des secteurs d’emploi les plus féminisés au Canada, et que les éducateurs de la petite enfance sont parmi les travailleurs les plus sous-estimés, avec de faibles salaires, de faibles taux de maintien en poste, de faibles niveaux de satisfaction professionnelle et, ce qui n’est pas étonnant, des pénuries de main-d’œuvre. Investir dans des services de garde d’enfants abordables, accessibles et de qualité, où les éducateurs sont rémunérés équitablement est bon pour l’égalité des sexes, pour l’économie et pour nos enfants. Créons un Canada plus prospère, plus équitable, plus abordable et plus inclusif pour tous.
:
Madame la Présidente, je suis très heureux d'avoir l'occasion d'intervenir à la Chambre pour parler de l'importance des services de garde d'enfants, enjeu au cœur du projet de loi . Cette mesure législative vise à mettre en place un système national d'éducation préscolaire.
Ce n'est pas une idée nouvelle au Canada. C'est le gouvernement actuel qui a réussi à la concrétiser mais, comme les députés le savent, les discussions à ce sujet remontent à 1970 quand la Commission royale d'enquête sur la situation de la femme au Canada a réclamé la création d'un programme national de garderies. Dix ans plus tard, en 1980, la Commission canadienne de l'Année internationale de l'enfant a aussi réclamé un tel programme. En 1986, un groupe de travail fédéral a formulé la même recommandation. Un an plus tard, en 1987, tout portait à croire que le gouvernement Mulroney allait créer ce programme, mais il n'y est pas parvenu. Son objectif était d'investir 4,5 milliards de dollars pour créer 200 000 places en garderie.
Il faut saluer les efforts déployés au début de 2006 par le premier ministre Paul Martin et le ministre du Développement social. En effet, Ken Dryden avait déployé, à l'époque, des efforts incroyables pour créer un système national, mais ils sont malheureusement restés vains. La politique a fait obstacle à ce projet, mais ce n'est pas le cas cette fois‑ci. Il y a eu collaboration entre les partis. Nous avons collaboré avec les provinces pour créer un système national, et le projet de loi à l'étude inscrirait dans la loi ce système afin qu'aucun gouvernement ne puisse le modifier à l'avenir.
Les avantages sont nombreux. Cette mesure législative est le fruit des consultations d'envergure que nous avons menées auprès des Canadiens dans des communautés de partout au pays. Les avantages pour les enfants sont très clairs. Les programmes de garde d’enfants jouent un rôle essentiel dans le développement des enfants.
Cela ne veut pas dire que les programmes de garde d’enfants sont le seul moyen de favoriser et de nourrir le développement de l’enfant. C’est aux parents de décider comment ils souhaitent élever leurs enfants. Ils ont toujours le choix dans le cadre de ce système. Cependant, ceux qui choisissent d'envoyer leurs enfants à la garderie en retireront des avantages évidents, notamment la capacité d’interagir avec d’autres enfants, le développement du langage, le développement cognitif, les habiletés motrices qui accompagnent ces programmes et d’autres habiletés de base. C’est quelque chose que j’ai vu de près pour en avoir fait l'expérience.
Ma fille Ava a eu 16 mois hier. Elle va à Arbour Glen à London, où le personnel incroyable a travaillé avec elle d’une manière vraiment importante que je ne saurais vous décrire. Ce sont des éducateurs de la petite enfance. C’est ce qu’ils sont. Il a été décevant d’entendre des députés d'en face parler de « gardiens d'enfants » à certaines occasions, car le terme n’est pas approprié.
Ce sont des éducateurs de la petite enfance, aussi importants dans nos communautés que les enseignants, les infirmières et les autres personnes qui jouent un rôle public pour soutenir la communauté. Que ce soit Arbour Glen, où se trouve Ava, ou KidLogic, London Bridge Child Care Services, Oak Park Co-operative Children’s Centre ou tant d’autres garderies de la ville de London, les parents ont le choix, encore plus maintenant. J’ai déjà parlé de choix. Ils ont encore plus le choix maintenant d’inscrire leurs enfants à ces programmes exceptionnels.
Quel est le résultat? Le résultat n’est pas seulement important pour le développement de l’enfant. Le résultat est également important en termes d’orientation communautaire. La Banque TD a clairement indiqué, il y a quelques années à peine, que lorsqu’il s’agit d’investissements publics dans les services de garde d’enfants, « pour chaque dollar investi, le rendement varie entre environ 1,5 $ et près de 3 $ ». Un point plus important de l’étude, qui mérite d’être souligné, et je ne le répéterai jamais assez, est que « le ratio des avantages pour les enfants défavorisés [est] à deux chiffres ». Cela ne vient pas d’une organisation d’extrême gauche. En fait, mes collègues conservateurs aimeront l’entendre, car il s’agit de l’une des grandes banques qui se prononcent en faveur d'un programme national de garde d’enfants.
On peut se demander de quelle manière les énormes avantages découleraient. Les recherches montrent clairement que les enfants qui participent à des programmes de garde d’enfants ont un taux d’obtention de diplôme plus élevé. C’est un élément qui favorise le bien-être tout au long de la vie. Les revenus futurs en sont en fait affectés. En moyenne, les enfants qui participent à des programmes de garde d’enfants ont tendance à avoir des revenus plus élevés, et les niveaux d’égalité augmentent lorsque les enfants passent du temps les uns avec les autres. Dans le cas des enfants issus de différents milieux socioéconomiques, ethniques et religieux, ces programmes ont une incidence très positive, à long terme, sur l’égalité.
De plus, les retombées économiques, dont j'ai parlé brièvement, sont liées à un autre aspect: l'égalité des sexes. C'est un point très pertinent. Il y a quelques jours, Statistique Canada a publié les résultats de l'Enquête sur la population active. En fait, c'était au début janvier. Il est clairement indiqué que 81 % des Canadiennes de 25 à 54 ans occupaient un emploi au cours de l'année 2022. C'est le taux annuel le plus élevé jamais enregistré dans le cadre de cette enquête.
En 2022, 75 % des mères d’enfants âgés de moins de six ans travaillaient. Nous verrons, mais il est très probable que ce pourcentage augmentera en 2023 en raison de ce programme. Le pourcentage de 2022 que je viens de citer représente une augmentation de 3 % par rapport à 2019. Je le répète, je m’attends à ce que ce pourcentage augmente dans les prochaines années.
Il y a plusieurs raisons à cela. La pandémie a amené les employeurs à adopter une approche plus souple à l'égard du travail. Je ne dirai pas que les modèles de télétravail sont la norme, mais ils deviennent plus courants en milieu de travail. Nous voyons aussi le Parlement aller dans ce sens. Dans tout cela, il y a l’importance d’un programme national de garderies.
Maintenant que toutes les provinces et les territoires adhèrent à ce système, il est naturel, en conséquence, qu’il y ait de plus en plus de femmes sur le marché du travail. Ce n’est pas seulement bon pour l’économie, c’est également bon pour l’égalité entre les sexes. Les femmes ont plus la possibilité maintenant, si elles le souhaitent, de travailler dans quelque chose qui compte pour elles, de donner corps à leurs intérêts créatifs et de chercher un travail qui les satisfasse. Comme nous le savons tous, c’est un objectif central de l’égalité entre les sexes.
En ce qui concerne l’incidence économique sur le PIB, prenons le Québec, qui a un excellent programme de garderies depuis 1997. Depuis lors, la province a enregistré, rien qu’en raison de ce programme, une croissance du PIB de 1,7 %. C’est très important pour ce qui est de planifier de futurs programmes sociaux et d’autres objectifs louables que le gouvernement actuel de cette province a en ce moment et que les gouvernements futurs auront à l’avenir.
Enfin, j’aimerais parler des économies pour les familles, en particulier à un moment difficile, car les Canadiens sont aux prises avec les effets de l’inflation. Je parlerai de ce qui se passe dans ma propre collectivité.
À London, 92 % des garderies agréées ont adhéré à ce programme national, ce qui est énorme. J’en ai même été surprise. Ce chiffre date de novembre. Il pourrait être encore plus élevé aujourd’hui. Il en dit long sur la structure de ce programme, sur le fait que les garderies agréées l’ont trouvé assez intéressant pour y souscrire. Évidemment, les résultats ne sont pas seulement bons pour les garderies et leurs employés, mais aussi pour les Canadiens moyens et, dans mon cas, pour les Londoniens moyens.
En 2018, le Centre canadien de politiques alternatives a publié une étude marquante, une étude très importante qui a présenté clairement combien déboursait une famille moyenne en frais de garde selon les villes. À London, les frais allaient de 1 000 $ à 1 200 $ par mois, selon l'âge de l'enfant. Ce montant pourrait correspondre à un paiement hypothécaire. C'est extrêmement cher. Parfois, les frais dépassaient les 1 200 $. J'ai parlé à un habitant de London ce matin et je lui ai dit que j'allais prononcer un discours sur le projet de loi , qui porte sur un système national. Cette personne payait jusqu'à 1 500 $ ou 1 600 $ par mois avant l'arrivée de ce programme. Ces frais ont été réduits de moitié.
À un moment où les Canadiens, y compris les habitants de London, continuent de faire face aux défis de l'inflation, c'est une avancée très importante. Nous pouvons voir comment le programme complète les autres mesures que le gouvernement a mises en place, comme le crédit d'impôt pour la TPS et l'aide offerte sous la forme de prestations pour le loyer et les soins dentaires.
M. Peter Julian: C'est grâce au NPD.
M. Peter Fragiskatos: Mon collègue néo-démocrate veut que ses efforts soient reconnus. Nous avons travaillé avec des députés néo-démocrates sur ce dossier, alors nous reconnaissons sa contribution. Nous avons collaboré avec eux, mais c'est notre gouvernement qui a pris des mesures concrètes. Je suis convaincu qu'il reconnaîtra ce que le gouvernement libéral a accompli.
Nous avons un excellent projet de loi entre les mains. J'espère que tous mes collègues l'appuieront.
:
Madame la Présidente, je m'adresse aux parents de jeunes enfants. Le débat sur le projet de loi sur les services d'éducation préscolaire et de garde d'enfants au Canada concerne ces parents et le genre d'appui dont ils ont besoin de la part du gouvernement tandis que leurs enfants sont d'âge préscolaire. Ils constateront que le caucus conservateur et la majorité de la Chambre appuient le projet de loi à cette étape du processus. Ils verront également qu'il existe deux visions contraires de l'avenir des services de garde au Canada.
La vision conservatrice découle du fait que nous croyons en un gouvernement peu interventionniste et en l'importance de donner plus de pouvoir aux citoyens. Nous respectons le pouvoir des parents de prendre les décisions en matière de garde d'enfants qui répondent à leurs propres besoins. Cela signifie qu'il faut assurer aux familles la souplesse financière nécessaire pour créer la vie dont elles rêvent pour elles-mêmes et leurs enfants. Pour ce faire, nous devons rendre la vie plus abordable pour les Canadiens, réduire les impôts et laisser une plus grande part de leur argent durement gagné dans leurs poches.
J’ai fait partie du gouvernement conservateur précédent qui a promu le fractionnement du revenu pour les familles, mis en place un crédit d’impôt pour la garde d’enfants et la prestation universelle pour la garde d’enfants. Nous l’avons fait avec un budget équilibré.
La prestation pour la garde d’enfants était un transfert direct d’argent aux familles canadiennes qui leur donnait plus de souplesse dans leurs choix concernant la garde d’enfants, et ce, sans condition. La prestation a été si bien accueillie que, lorsque les libéraux sont arrivés au pouvoir, ils ont décidé de la maintenir et de la rebaptiser « Allocation canadienne pour enfants ». Cette prestation était universelle et répondait aux besoins de tous les enfants au Canada.
Malheureusement, la vision du gouvernement néo-démocrate-libéral est un recul par rapport ce qui a été fait auparavant. Le projet de loi n’aiderait pas tous les enfants d’âge préscolaire au Canada, tant s’en faut! Le projet de loi découle de la conviction profonde des libéraux et du NPD que le gouvernement est la meilleure solution aux problèmes de la société. C’est la raison pour laquelle le projet de loi donnerait plus de pouvoir au gouvernement pour décider qui obtiendrait une aide pour la garde d’enfants et qui fournirait les services.
Ce que le gouvernement propose, c’est une solution du genre « Ottawa sait ce qui est le mieux », qui oblige les provinces à donner au gouvernement fédéral un contrôle accru sur les compétences qui sont les leurs. Par exemple, l’entente sur les services de garde avec la Colombie-Britannique injectera 3,2 milliards de dollars dans le système de garde d’enfants, mais à une condition essentielle: que les fonds ne soient affectés qu’au fonctionnement de garderies réglementées.
Cela signifie que les familles dont le choix est qu’un parent s’absente du travail pour se consacrer aux années les plus formatrices de la vie de leur enfant ne bénéficieront pas de ces dépenses gouvernementales. Les parents qui font des quarts de travail au-delà des heures d’ouverture des garderies réglementées ne recevront aucune aide supplémentaire. Les parents qui préfèrent confier la garde de leurs enfants à des membres de leur famille ne recevront pas d’aide. Cela concerne aussi les Néo-Canadiens, dont beaucoup attendent l’arrivée de grands-parents qui les aideront en gardant leurs enfants, mais ces gens sont bloqués à cause de l’arriéré créé par les libéraux au ministère de l’Immigration, lequel dépasse largement les deux millions de demandes.
De nombreux parents autochtones, qui se méfient des institutions chargées de la garde d’enfants à cause de l’expérience des pensionnats vécue par les familles, ne recevront pas d’aide lorsqu’ils trouveront des solutions de rechange pour la garde de leurs enfants. Les parents des collectivités rurales et éloignées où les services de garde d’enfants réglementés sont souvent inexistants n’en recevront pas non plus. Quant à ceux qui sont en mesure d’adapter leurs horaires pour bénéficier du programme, ils devront peut-être attendre des années sur une liste d’attente.
Cela dit, l’entente sur les services de garde d’enfants conclue avec la Colombie-Britannique aidera certaines familles, mais beaucoup trop de familles sont laissées pour compte. Après huit ans, je m’attendais à ce que le premier ministre ait une approche inclusive en matière de services de garde parce qu’après tout, nous sommes en 2023. Lorsque la a présenté le plan pour la garde d’enfants dans son budget, elle nous promettait mieux que cela. Voici ce qu’elle a déclaré alors:
C’est la libération des femmes. Plus de femmes n’auront plus à choisir entre les enfants ou la carrière. Il s’agit là d’une politique économique féministe à l’œuvre.
C’est typique du gouvernement libéral: de grandes promesses sans suite.
Le projet de loi et les ententes connexes en matière de services de garde d’enfants sont nettement insuffisants. En fait, le gouvernement libéral a préparé un programme sorti tout droit des années 1970, quand les femmes travaillaient généralement de neuf à cinq.
Ayant été une mère seule pendant quatre ans après la mort de mon premier mari et ayant élevé quatre enfants parallèlement à ma carrière en droit et en politique, je suis bien placée pour affirmer que ce programme n’est absolument pas une politique économique féministe.
Je ne sais pas où étaient les libéraux au cours des cinquante dernières années, mais alors que les femmes ont brisé le plafond de verre dans tous les secteurs et tous les domaines de la vie, l’ont-ils vraiment remarqué? Les femmes sont des chefs de file dans l’armée, dans les services de police et dans les secteurs de la médecine, de l’aérospatiale, du génie, de l’exploitation minière et de l’extraction des ressources.
Elles sont à la pointe de la recherche-développement. Elles soutiennent les chaînes d’approvisionnement alimentaire en tant que productrices agricoles. Elles fabriquent les voitures que nous conduisons et elles conçoivent les réseaux de transport en commun sur lesquels nous comptons. Elles sont nombreuses à occuper des emplois dans des métiers spécialisés, aidant ainsi à construire les maisons et les autoroutes dont nous avons besoin pour bâtir notre grand pays. Les femmes prospèrent dans des industries autrefois dominées par les hommes et il leur faut des solutions souples qui répondent à leurs besoins au chapitre de la garde d'enfants.
L’idée d’un programme national de garderies est une promesse électorale libérale recyclée qui remonte aux années 1980, mais qui ne semble pas avoir évolué avec le temps. John Turner a promis le programme en 1984 et en 1988, mais il n’a pas réussi à obtenir de mandat. Jean Chrétien a fait une promesse similaire en 1993, mais il n'a pas su mettre le programme en place, malgré une succession de gouvernements majoritaires.
Depuis lors, les chefs libéraux, y compris MM. Martin, Dion et Ignatieff, ont tous fait des promesses similaires sans jamais les tenir. Le actuel a copié-collé le programme dans la plateforme électorale du parti, mais il a omis de le moderniser pour les femmes qui travaillent dans l’économie d’aujourd’hui.
Pour aggraver les choses, le programme n'est pas à la hauteur de la norme établie par les tribunaux. En 2010, en tant que juge de droit administratif auprès du Tribunal canadien des droits de la personne, j'ai présidé l'affaire Johnstone.
Fiona Johnstone travaillait par quarts rotatifs en tant qu'agente des services frontaliers. Sa préférence en matière de garde d'enfants était de compter sur sa famille pour s'occuper de ses enfants, mais celle-ci n'était disponible que trois jours par semaine. Elle avait donc demandé à son employeur, l'Agence des services frontaliers du Canada, de l'accommoder en l'autorisant à travailler à temps plein en prolongeant ses quarts de travail pendant ces trois jours. Son employeur avait refusé sa demande, estimant qu'il n'avait aucune obligation, aux termes de la Loi canadienne sur les droits de la personne, de s'adapter aux choix personnels de son employée en matière de garde d'enfants.
Après avoir entendu le témoignage de plusieurs experts en matière de garde d'enfants sur la disponibilité et la qualité des services, j'ai rendu une décision qui fait jurisprudence et qui conclut que l'Agence avait fait preuve de discrimination envers Fiona Johnstone en ne répondant pas favorablement à sa demande liée à la garde de ses enfants. Ma décision, qui a depuis été confirmée par la Cour d'appel fédérale, protège le choix en matière de garde d'enfants en le désignant comme un droit des parents qui travaillent, sur le fondement de la situation de famille, selon la Loi canadienne sur les droits de la personne.
J’aurais espéré qu’un programme national de garde d’enfants tienne compte de la décision du tribunal en appuyant les choix de tous les parents canadiens en la matière. Malheureusement, ce n’est pas le cas. À vrai dire, le projet de loi lui-même est une mesure timorée. Au bout de huit ans, alors que les libéraux auraient pu faire les choses correctement, le projet de loi est, pour l’essentiel, sans envergure. Un long préambule, une déclaration et quelques principes directeurs: c’est presque à cela qu’il se résume.
Le projet de loi fait toutefois une chose: il établit un conseil consultatif chargé d'éclairer à l’avenir le ministre sur les questions liées aux services de garde.
J’ai quatre conseils à donner à cette organisation pour aider les familles à exercer leurs choix en matière de garde d’enfants. Premièrement, trouver des solutions qui soutiennent tous les parents dans l’économie moderne. Deuxièmement, permettre aux parents de faire des choix en matière de garde d’enfants qui répondent à leurs besoins. Troisièmement, s’abstenir de dicter aux gouvernements provinciaux la manière dont ces services doivent être fournis. Après tout, au bout de huit ans, il est difficile pour les autres ordres de gouvernement de prendre le fédéral au sérieux, lui qui n’est même pas capable de délivrer des passeports ou de traiter des demandes de visa. Quatrièmement, trouver les moyens de fournir aux familles une plus grande marge de manœuvre financière pour qu’elles puissent vivre leur vie comme elles le souhaitent.
Les libéraux peuvent commencer par mettre fin à leur projet de tripler la taxe sur le carbone. Ils peuvent freiner les dépenses de l'État, qui font grimper les taux d’intérêt et l’inflation, c'est-à-dire la taxe la plus cruelle de toutes. En conclusion, les conservateurs voteront pour renvoyer le projet de loi au comité et ils chercheront à l’amender avec un objectif clair: voir à ce que le programme national de garde d’enfants respecte les choix de toutes les familles canadiennes.
:
Madame la Présidente, pendant que je posais ma question sur le fait de fonder les programmes sur les moyens, j'ai entendu des députés conservateurs chahuter à cette idée. Je ne vais pas les décevoir: je vais me lancer et aborder ce point. Je ne voudrais pas qu'ils redoutent de ne pas obtenir de réponses, car j'ai beaucoup à dire sur les arguments avancés par les conservateurs tout au long du débat, hier et aujourd'hui.
Avant tout, je souhaite parler du programme et de ses retombées dans ma circonscription, Kingston et les Îles, en particulier. Je pense que le YMCA est considéré comme un organisme bien rodé. Le YMCA accueille des gens de tous les horizons. Les origines socioéconomiques des usagers du YMCA varient énormément. Pour moi, le YMCA est l'un de ces organismes à but non lucratif qui connaissent le pouls de la population.
J'aimerais lire une citation de Rob Adams, le président-directeur général du YMCA de l'Est de l'Ontario. Il travaille plus précisément à Kingston. Voici ce qu'il a dit: « En tant que principal fournisseur de services de garde d'enfants sans but lucratif au Canada, le YMCA est ravi d'apprendre que de nouvelles places seront créées dans des garderies. De toute évidence, les frais de garde représentent un fardeau financier pour les familles. Ainsi, la création de places supplémentaires à des tarifs abordables aura des retombées concrètes à l'échelle locale. »
J'apprécie le travail incroyable que fait Rob au YMCA. Il y a plusieurs années, notre fils Mason a pu bénéficier des services de garde du YMCA pendant quelques années. La qualité des services offerts par le YMCA aux enfants en développement mérite vraiment d'être applaudie. Je remercie donc Rob et tous ses collègues de Kingston.
J'ai entendu les conservateurs parler longuement du critère de revenu et de leur engouement soudain pour l'idée de fonder tous les programmes sur les moyens. Je trouve cela assez paradoxal, puisque les conservateurs privilégient par défaut les crédits d'impôt. Nous n'avons qu'à songer à l'ancien gouvernement conservateur de Stephen Harper pour en faire le constat: tout prenait la forme d'un crédit d'impôt. Rappelons-nous le crédit d'impôt pour les sports et tout le reste. Il n'y avait aucun critère de revenu dans tout cela, et les conservateurs se trouvent donc dans une position très difficile en ce moment.
À vrai dire, ils savent qu'ils appuieront le projet de loi. Ils doivent l'appuyer. Le programme est extrêmement populaire. Un secrétaire parlementaire nous a dit que rien qu'en Ontario, 92 % des garderies l'avaient déjà adopté. Tous les premiers ministres conservateurs du Canada y ont adhéré. C'est un programme extrêmement populaire. Les conservateurs vont l'appuyer, alors ils se trouvent à se demander comment le critiquer et ils cherchent un angle, en parlant du fait que certaines personnes ne peuvent pas avoir accès au programme de garde d'enfants. Ils essaient ainsi de brouiller les cartes et de faire diversion.
En réalité, et j'ai entendu à maintes reprises les conservateurs soulever cette question, il appartient aux provinces de travailler avec le gouvernement fédéral pour élaborer le cadre selon lequel elles souhaitent que les places en garderie soient administrées et offertes dans leur territoire.
J'espère que les députés de l'Alberta savent que l'accord-cadre que la province a établi avec le gouvernement fédéral fait précisément référence aux personnes qui travaillent par quarts et à celles qui ont besoin de formes non traditionnelles de garde d'enfants. Le problème est pris en compte.
C'est tout ce dont les conservateurs ont parlé. La seule façon qu'ils ont trouvée de critiquer le projet de loi, c'est de brouiller les cartes en essayant de convaincre les Canadiens que le programme mis en place par le gouvernement fédéral et conçu en collaboration avec les provinces est un programme qui est absolument nécessaire pour que nous puissions travailler avec les provinces. Je vais éviter à mes collègues conservateurs d'avoir à m'interroger là-dessus: on se penche sur la question. Cela se trouve dans chaque accord-cadre. C'est quelque chose qui figure dans l'accord avec l'Alberta. J'invite les conservateurs à relire l'accord. On peut se demander pourquoi les conservateurs ont choisi ce chemin. J'y pense souvent.
Je ne peux pas m'empêcher de revenir à un message publié sur Twitter par l'actuel , le député de Carleton, le 30 novembre 2020: « Pourquoi [le premier ministre] devrait-il forcer les parents à payer son système de garderie gouvernemental avec leurs impôts, au lieu de les laisser choisir ce qui est le mieux pour leurs propres enfants? » C'est ce que le chef de l'opposition a dit il y a à peine deux ans. Nous savons que les conservateurs appuient maintenant le projet de loi, même si j'ai bien l'impression que nous ne passerons pas au vote avant juin. Cela dit, peu importe quand le vote aura lieu, le chef conservateur votera pour, malgré tout cela. C'est une volte-face complète, rien de moins.
S'il le fait, c'est parce que le programme est extrêmement populaire, comme je l'ai déjà dit. Il sait qu'il n'a d'autre choix que de l'appuyer. Les conservateurs restent fidèles à eux-mêmes: ils tenteront par tous les moyens de jeter de la poudre aux yeux en espérant que les Canadiens seront dupes et qu'ils croiront que le programme est autre chose que ce qu'il est.
Un jour, lors d'une conférence de presse, le député de s'est fait poser la question suivante: « Lorsque vous parlez de réduire les dépenses supplémentaires, cela inclut-il, à votre avis, les ententes sur les services de garde d'enfants récemment signées avec la plupart des provinces? » Quelle a été la réponse du député de Carleton, le chef du Parti conservateur? Il a répondu: « Nous avons dit que nous ne croyons pas à une caisse noire de 100 milliards de dollars. » Le député de Carleton, le chef du Parti conservateur, qui votera en faveur de ce programme, dès qu'il y aura un vote sur la question, l'a qualifié de « caisse noire ». C'est la réponse qu'il a donnée quand on l'a interrogé à ce sujet.
C'était avant que nous signions des ententes avec toutes les provinces et que nous montrions ainsi aux conservateurs à quel point ce programme pourrait être une réussite. Voilà le problème. Ce n'est pas là un exemple de leadership. Un véritable leader ne se contente pas de faire des observations sur un programme et d'y exprimer son opposition, puis de faire une volte‑face complète quand il se rend compte que le gouvernement a mené à terme ce programme grâce à une collaboration fort fructueuse avec des premiers ministres principalement d'allégeance conservatrice.
Nous nous retrouvons donc dans cette situation, où les conservateurs tergiversent sur la question, en essayant de trouver ce qu'ils vont bien pouvoir dire, alors que de ce côté-ci de la Chambre, avec le NPD et le Bloc, les choses sont très claires. Avec tout le respect que je dois à mes collègues du Bloc, je ne me souviens pas que le Bloc ait jamais voté en faveur d'un programme d'une telle envergure nationale. Pourtant, ils vont voter pour ce programme parce qu'ils en voient les avantages. Je dirais même plus, ils en connaissent les avantages.
Inutile de nous tourner vers l'étranger pour constater à quel point ce programme serait efficace pour inciter les gens, en particulier les femmes, à entrer sur le marché du travail. Il suffit d'observer ce qui s'est passé au Québec, la province voisine de l'Ontario. Au Québec, un tel programme est en place depuis de nombreuses années; il est extrêmement populaire et connaît un succès retentissant. Selon les statistiques, davantage de femmes ont rejoint les rangs de la population active, et le pourcentage des femmes qui travaillent est plus élevé depuis que le Québec a lancé ce programme il y a plusieurs années.
Je suis convaincu que nous pourrons tôt ou tard inscrire ce programme dans la loi. C’est extrêmement important parce que les provinces et les territoires veulent connaître leurs options, tout comme les familles et les personnes qui souhaitent accueillir un enfant. Si l’on met en place un programme qui peut être facilement éliminé ou abandonné en raison de son statut temporaire, du moins sur le plan des engagements budgétaires, il n’offrira aucune sécurité. Or, c’est précisément ce qu'offrirait le projet de loi . Il permettrait d'inscrire dans une loi les ententes conclues avec les provinces afin que tout gouvernement ou tout parti politique doive franchir de nombreuses étapes s'il veut s'y soustraire à l’avenir.