La Chambre reprend l'étude, interrompue le 24 novembre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Comme toujours, monsieur le Président, c'est un honneur d'intervenir à la Chambre au nom des gens extraordinaires d'Essex. Je remercie Dieu de me donner cette occasion.
Il y a quelques semaines, j'ai perdu ma maman. Si la Chambre le permet, j'aimerais dire quelques mots avant d'aborder le projet de loi
Maman m'envoyait des textos durant la période des questions pour me dire: « Christopher, comme tu ne portes pas de cravate aujourd'hui, je présume que tu ne prendras pas la parole. » Dans d'autres messages, elle disait: « Christopher, cesse de mâcher de la gomme », « Souris! », ou « Christopher, réveille-toi ».
Dans la vie, ce sont les petites choses qui nous permettent de tenir le coup et les véritables petites choses de la vie, c'était les biscuits aux pépites de chocolat de ma mère. Ses biscuits l'ont rendue célèbre sur la Colline. Toutefois, si un député s'était mal comporté, elle m'écrivait un message pour m'intimer de ne pas lui offrir de biscuits aux pépites de chocolat ce jour-là.
Elle était au service des autres. Elle a servi les autres au plus haut point. C'est grâce à elle que je suis rendu où je suis et que je suis la personne que je suis.
Même si elle a soudainement arrêté de m'envoyer des messages, après avoir passé seulement 13 heures à l'hôpital pour se battre contre un cancer, elle laisse un legs impérissable. Si mon père et mes frères, Jeff et Kim, me regardent, je tiens à leur dire que notre maman, Helen, est avec nous à la Chambre des communes aujourd'hui. Comme je le lui ai promis, lorsque j'étais à son chevet, je tâcherai de la rendre fière en consacrant ma vie au service des autres. Je l'aime. Je remercie la Chambre de m'avoir permis d'en parler.
Le projet de loi comporte deux éléments principaux. Premièrement, il interdirait de recourir à des travailleurs de remplacement dans les lieux de travail assujettis à la réglementation fédérale, comme les banques, les aéroports et le secteur des télécommunications, mais pas dans la fonction publique fédérale. Il remplacerait des dispositions du Code canadien du travail qui sont déjà en place, mais dont la portée est beaucoup plus limitée, pour interdire le recours à des travailleurs de remplacement.
Deuxièmement, le projet de loi apporterait des modifications au processus de maintien des activités afin non seulement d'inciter l'employeur et le syndicat à conclure rapidement une entente relative aux activités à maintenir en cas de grève ou de lock-out, mais aussi d'encourager la prise de décisions en temps opportun par le Conseil canadien des relations industrielles à cet égard. Si les dispositions du projet de loi C‑58 sont adoptées, elles entreront en vigueur 18 mois après la sanction royale.
Voilà qui soulève beaucoup de questions et suscite bien des discussions. Je commencerais par dire que je suis très fier d'être le ministre du cabinet fantôme, ou porte-parole de mon parti, en matière de travail. J'ai littéralement parcouru ce pays d'un océan à l'autre, j'ai parlé à des travailleurs, syndiqués et non syndiqués, à divers endroits, y compris à Halifax, à St. John's, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador, à Vancouver, notamment au port de Vancouver, et à Montréal.
J'ai parcouru le pays et j'ai rencontré des travailleurs syndiqués et non syndiqués, leurs équipes de direction et des gens qui travaillent sur le terrain. Ce qu'ils me disent tout le temps, c'est: « Laissez-moi aller travailler. Je veux aller travailler. Je ne veux pas vraiment faire la grève. Ce que je veux vraiment, c'est un emploi bien rémunéré qui me permettra de nourrir ma famille, d'acheter des couches et des céréales pour mon bébé et d'offrir quelques fleurs à ma conjointe. Je n'y arriverai pas si je suis en grève. »
Au bout du compte, nous avons assisté à un nombre sans précédent de grèves au pays au cours des dernières années. Il y a sans cesse de nouvelles grèves. Pourquoi? Il y a vraiment lieu de se demander si c'est le coût de la vie qui est en cause. Est-ce le coût de la nourriture, que les travailleurs n'ont pas les moyens de s'acheter? Est-ce les taux d'intérêt élevés? Est-ce la taxe sur le carbone, qui fait grimper le prix de l'essence et des aliments? Est-ce là l'explication? On en revient toujours à la même question: pourquoi y a-t-il un nombre sans précédent de grèves? Il faut croire que c'est attribuable à l'inflation. C'est dû au coût de la vie et à l'incertitude, sans aucun doute.
Je vais parler rapidement de l’usine de batteries de Stellantis à Windsor. L’un des avantages des vols d’Air Canada, c’est qu’ils ont presque toujours du retard, ce qui me laisse plus de temps pour parler à mes concitoyens lorsque je suis à l’aéroport.
Hier soir, j’ai parlé à un représentant de la FIOE, la Fraternité internationale des ouvriers en électricité, qui m’a expliqué le problème. Nous disposons au Canada d’une main-d’œuvre extraordinaire dans le domaine de l’électricité. On fait venir des travailleurs du Manitoba et de l’Alberta. Ils sont là, à Windsor. Ils sont littéralement à Windsor pour commencer à travailler. Cependant, ils sont très préoccupés par tous les gens qui pourraient être amenés de Corée du Sud pour faire tout le travail. Par le passé, ces travailleurs effectuaient tout le travail aux niveaux 2 et 3. Ils ont fait tout ce travail. Le représentant de la FIOE a dit comprendre qu’il faudrait peut-être faire venir 10, 20 ou 30 personnes pour programmer les ordinateurs, mais qu’ils savaient déjà faire le reste.
J’ai ensuite parlé au syndicat des charpentiers, qui m’a dit la même chose. Ils disposent de toute la main-d’œuvre nécessaire. Pourquoi fait-on venir des gens d’ailleurs pour faire le travail pour lequel ils sont formés?
Ce qui me laisse perplexe, dans ce projet de loi, c’est qu’il ne s’applique qu’aux travailleurs sous réglementation fédérale. Il ne s’applique pas aux travailleurs du secteur public sous réglementation fédérale. Si le gouvernement dit aux entreprises qu’il n’y aura pas de travailleurs de remplacement, pourquoi ne le ferait-il pas lui-même? On peut se le demander.
Cette année, dans le Sud-Ouest de l’Ontario, nos agriculteurs ont obtenu des rendements incroyables. Les récoltes sont parmi les plus abondantes que nous ayons connues depuis longtemps. Environ 90 à 92 % de nos céréales sont exportées. Si nous ne parvenons pas à faire embarquer les céréales sur les navires et à les expédier outremer, nous avons un problème majeur, et c’est le cas actuellement.
Il y a eu un problème sur les Grands Lacs, qui a d’ailleurs été résolu. C’est comme ce qui a été rapporté hier dans les nouvelles à propos de No Frills. Le problème des travailleurs de No Frills a été résolu hier, tout comme les problèmes au port de Montréal et au port de Vancouver. Comment ont-ils été résolus? Ils ont été résolus à la table de négociations, par la démocratie. Il y a toujours une solution lorsque nous discutons. Il y a toujours une solution lorsque les gens s’assoient à la table pour avoir un bon dialogue, juste, fort et respectueux. C’est ainsi que les choses se résolvent.
Étant donné que je siège au comité des transports, que je suis un véritable agriculteur et que j’ai été un homme d’affaires, je crains que ce projet de loi n’entraîne une diminution du nombre d’emplois au pays. Cela pourrait effectivement faire fuir les investissements d’entreprises canadiennes, ce qui se traduirait par une diminution du nombre d’emplois.
Paradoxalement, demain, à 9 heures, j'irai au Sénat pour tout faire afin que le projet de loi , mon projet de loi d'initiative parlementaire, soit adopté au comité. Le projet de loi C‑241 permettrait aux gens de métiers spécialisés de déduire de leur revenu les frais de déplacement, qu'ils soient syndiqués ou non. Je pense que tout le monde à la Chambre s'entend pour dire que le Canada est bel et bien plongé dans une grave crise du logement, et le projet de loi C‑241 faciliterait les déplacements des gens de métiers spécialisés, syndiqués et non syndiqués, à l'échelle du pays.
Je pense à l'ensemble du projet avec Stellantis et à l'investissement allant jusqu'à 50 milliards de dollars pour trois usines de batteries. Une chose est sûre: il faudra des gens de métiers spécialisés à ces usines. Cependant, je sais aussi qu'il faudra construire des logements dans l'ensemble du pays. J'espère que le Sénat nous donnera demain le feu vert, si je peux m'exprimer ainsi, et qu'il adoptera le projet de loi pour soutenir les gens de métiers spécialisés.
Par souci de clarté pour les gens à la maison — je suis certain qu'ils sont nombreux à m'écouter —, la mesure législative dont nous parlons aujourd'hui ne vise que les travailleurs sous réglementation fédérale. Elle ne porte pas sur les questions relevant des provinces et de leur réglementation.
Cela pourra paraître dérisoire, mais pendant la grève du port de Vancouver, quelqu’un avait laissé un message à mon bureau. Quand j’ai rappelé le monsieur, il m’a dit qu’il était propriétaire d’un café, mais qu’il ne pouvait pas se procurer de gobelets pour le café, et qu’il allait donc devoir fermer ses portes parce qu’il avait commandé les gobelets à l’étranger. Cela peut sembler insignifiant, mais cela fait une entreprise de plus qui ferme ses portes, qui ne paie pas d’impôts, qui n’emploie pas de personnel ou qui doit licencier ses employés. C’est une entreprise de plus que le Canada — disons-le franchement — fait saigner à mort.
Il n’y a rien de plus important que notre main-d’œuvre. Mon père a toujours dit: on peut avoir le meilleur gadget au monde, mais on ne peut pas le fabriquer ni le vendre sans personnel. Il n’y a pas une seule entreprise que je connaisse qui ne dépend pas de ses ressources humaines, et ce sera toujours ainsi.
La réponse est très simple: il faut s’asseoir à la table, réunir les gens et avoir une conversation. Les délibérations ont fonctionné par le passé. C’est là que se trouve la réponse.
Pour terminer, je dirai que je viens du monde des affaires, mais j’ai aussi travaillé sur le terrain. Dans mon rôle de ministre du cabinet fantôme en matière de travail, j’ai rencontré des gens assez extraordinaires. Je pense aux membres du Syndicat international des débardeurs et magasiniers à Vancouver, qui m’ont traité avec énormément de respect lorsque je leur ai rendu visite, à deux ou trois occasions. Je pense à ceux d'Halifax et de St. John’s, à Terre‑Neuve. Je pense aux gens d’Essex, dans ma propre cour. Là encore, il est évident que ce qui compte, ce sont les gens.
Il n’y a qu’une seule façon de rebâtir le Canada, d’avoir suffisamment de logements, d’avoir une industrie manufacturière et d’être à la pointe des technologies, et c’est avec les gens. Toutefois, ces gens doivent être des Canadiens. Il ne faut pas que ce soient des gens de l’étranger qui viennent occuper les emplois des Canadiens.
Je tiens à remercier le Président de m’avoir permis de rendre hommage à ma mère et de m’avoir accordé un peu de liberté dans mon discours d’aujourd’hui. Je suis farouchement passionné et animé d’une immense compassion lorsqu’il s’agit de notre main-d’œuvre. C'est d'une importance capitale à mes yeux.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Je suis fier de prendre la parole en faveur du projet de loi , qui propose des modifications au Code canadien du travail et au Règlement de 2012 sur le Conseil canadien des relations industrielles. Le mouvement ouvrier a toujours vu d’un mauvais œil le recours aux travailleurs de remplacement, le jugeant, à juste titre, destructeur et injuste. Le projet de loi C‑58 vise à rétablir cette équité attendue depuis longtemps et à égaliser les chances.
Non seulement le recours aux travailleurs de remplacement détourne l’attention de la table de négociation, mais il prolonge aussi les conflits, ce qui finit par empoisonner les relations entre l'employeur et les travailleurs pour des générations. La question fondamentale est de savoir pourquoi le Canada devrait maintenant envisager d’interdire le recours aux travailleurs de remplacement. Le simple fait que des pratiques soient habituelles ne les rend pas automatiquement justifiées. Le droit d’un travailleur à participer à des grèves doit-il être compromis par la menace omniprésente du recours à un remplaçant? Une table de négociation où le pouvoir de négociation est considérablement diminué est-elle vraiment équitable? Le recours à des travailleurs de remplacement peut-il être considéré comme approprié dans les relations de travail au XXIe siècle? Les réponses à ces questions sont non, non et non.
Mes parents ont fui une dictature fasciste de droite pour s'installer au Canada, où ils ont travaillé dur et contribué à notre démocratie. Dans le Portugal de la dictature, les syndicats étaient interdits parce que le dictateur ne voulait pas que les travailleurs soient traités équitablement, qu’ils aient le droit de se réunir ou de négocier, et il ne voulait surtout pas que les travailleurs puissent faire la grève.
À l’âge de huit ans, j’ai participé à des piquets de grève aux côtés de travailleurs syndiqués, c'est-à-dire de mes parents. Mon père, fier membre du Syndicat des Métallos, travaillait chez John Inglis and Company, une entreprise très rentable qui contribuait à la production de machines industrielles au Canada. Mon père était membre du Syndicat des Métallos et des Teamsters, et ma mère, Maria Fonseca, était membre en bonne et due forme du Syndicat canadien de la fonction publique. Je peux témoigner du rôle central que ces syndicats ont joué dans l’amélioration de la vie de notre famille et de celle de milliers d’employés syndiqués, en plus de profiter à l'ensemble des travailleurs.
Je me souviens parfaitement d'un moment pénible de mon enfance, du jour où mon père Jack, c'est-à-dire Joachim Fonseca, a annoncé à ma mère que ses frères et sœurs syndiqués déclencheraient une grève le lendemain, un jour glacial de février. Son combat portait sur l’obtention de meilleurs salaires, l’amélioration des avantages sociaux, l’obtention de meilleures conditions en matière de santé et de sécurité au travail et la protection de son régime de retraite. La grève qui s’en est suivi a duré près de deux mois, les travailleurs de remplacement ayant joué un rôle important dans sa prolongation. L’entreprise a choisi de déployer du personnel d’encadrement non syndiqué sur la chaîne de production et a fait appel à des travailleurs de remplacement, communément appelés « briseurs de grève ». En outre, elle a exploité des travailleurs vulnérables, des employés en difficulté, en les incitant à franchir le piquet de grève. Cette stratégie a non seulement entravé l’avancement des négociations, mais a également empoisonné les relations entre les employés et l’employeur et a conduit à la détérioration d’amitiés entre collègues de travail.
Les conflits prolongés de cette nature ont tendance à faire ressortir le pire, plaçant les travailleurs dans des positions intenables où ils doivent choisir entre faire valoir leurs droits et subvenir aux besoins de leur famille. Conscientes de l’impact négatif de telles situations, plusieurs provinces ont adopté des lois interdisant le recours à des travailleurs de remplacement. Le Québec a mis en place une telle loi en 1977 afin de limiter les confrontations violentes résultant des grèves et des piquets de grève dans la province. De même, en 1993, le gouvernement de la Colombie‑Britannique a adopté une mesure législative comparable en réponse à l’escalade des tensions entre les employeurs et le mouvement syndical. Les résultats obtenus au Québec ainsi qu’en Colombie‑Britannique à la suite de l’adoption de ces lois ont été remarquables. La fréquence des grèves a diminué, ce qui a permis d’améliorer la prévisibilité et la stabilité.
Nous insistons constamment sur l’importance de se concentrer sur la présence à la table de négociations. À l’inverse, de l’autre côté de l’allée, les conservateurs semblent toujours avoir sauté sur l’occasion pour présenter des projets de loi de retour au travail, comme ils disent, et avoir eu recours à des travailleurs de remplacement. Ce n’est pas correct. Il faut absolument reconnaître que la grève représente un dernier recours pour les travailleurs, car personne ne souhaite perdre ses avantages sociaux et dépendre des indemnités de grève. La négociation collective, bien que difficile, reste la solution à privilégier.
Notre économie dépend des employeurs et des syndicats qui s’engagent dans des négociations sérieuses pour obtenir les meilleurs et les plus solides accords. Le projet de loi vise à maintenir l’attention sur la table de négociations, en favorisant la stabilité et la certitude dans les chaînes d’approvisionnement et dans l’ensemble de l’économie. Bien que chaque secteur et chaque table de négociations puissent être différents, l’objectif global est le même: maintenir l’engagement des parties à la table, favoriser un processus plus prévisible et éliminer les distractions. Le projet de loi vise à atteindre ces résultats pour les entreprises, les employeurs et les syndicats. Souligner l’importance de cette approche n’est pas seulement une stratégie intelligente, c’est aussi la bonne stratégie. Les syndicats plaident depuis longtemps pour de telles mesures, et les réactions positives des dirigeants syndicaux depuis la présentation du projet de loi montrent l’importance de ce dernier. Comme l’a déclaré Gil McGowan, de la Fédération du travail de l’Alberta, « c’est la politique canadienne dans ce qu’elle a de meilleur: le Parlement travaille pour les travailleurs ». Les victoires passées des syndicats ont considérablement amélioré la possibilité pour les travailleurs de jouir d’une qualité de vie décente. Je souligne ces points, car, aujourd’hui plus que jamais, les projets de loi soutenant les travailleurs sont cruciaux.
Certains députés, notamment le , s'en sont déjà pris aux syndicats et aux travailleurs et ont nui aux intérêts de ces derniers. Le chef conservateur est un ardant défenseur des lois sur le droit au travail à l'américaine qu'il voudrait mettre en place au Canada. Il est révélateur que les conservateurs et leur chef se gardent bien d'utiliser les mots « syndicat », « travailleur » ou « briseur de grève ». Ces omissions nous montrent bien leur biais antisyndical.
Les syndiqués sont à l'avant-garde de la négociation d'augmentations substantielles de salaire en réponse à la montée de l'inflation. En outre, il est merveilleux que de plus en plus de jeunes travailleurs canadiens s'intéressent au mouvement syndical et qu'ils mettent en branle des processus de syndicalisation dans divers milieux de travail comme Uber, Starbucks et les épiceries.
Il ne faut pas oublier le projet de loi antitravailleurs qu'avait présenté à l'époque le gouvernement conservateur de Stephen Harper, le projet de loi . Les conservateurs se sont vigoureusement opposés à une mesure législative sur la vérification des cartes, qui avait pour objectif de faciliter la syndicalisation. Ils ont préféré rendre le processus plus difficile pour les travailleurs et donner plus de temps aux employeurs pour contrer les efforts des syndicats. En réponse, le gouvernement libéral a adopté des mesures législatives pour annuler les modifications antisyndicales qu'avaient apportées les conservateurs au moyen des projets de loi et , des projets de loi qui affaiblissaient les syndicats et empêchaient les travailleurs de se syndiquer. À l'échelle du pays, des employeurs investissent des millions de dollars dans leurs services juridiques, leurs services de consultation et leurs services de sécurité dans le but de nuire aux campagnes syndicales et de les faire échouer. Des employeurs ont fait venir des travailleurs de remplacement par hélicoptère pour franchir les lignes de piquetage sur les lieux de travail.
Le et son parti souhaitent importer au Canada des lois à l'américaine sur le droit au travail qui sapent les organisations de travailleurs en nuisant aux syndicats et au processus de négociation collective. Le chef du Parti conservateur fait activement la promotion de lois sur le droit au travail ici, au Canada. Il devrait avoir honte. En 2012, le chef du Parti conservateur a mené une campagne pour permettre aux travailleurs du secteur public de ne pas payer leurs cotisations syndicales, ce qui va directement à l'encontre de la formule Rand, une règle confirmée par la Cour suprême qui permet aux syndicats de percevoir des cotisations. Le chef du Parti conservateur est anti-syndicats, et c'est un partisan des politiques d'extrême droite de type MAGA, cela ne fait aucun doute. Malgré le rôle central que les syndicats ont joué dans l'avènement de lois progressistes sur le travail et l'amélioration des conditions pour les travailleurs, les conservateurs refusent toujours de reconnaître leurs contributions. Les prises de position du chef du Parti conservateur montrent qu'il appuie immanquablement les politiques antisyndicales pour le droit au travail qui cherchent à priver les travailleurs de leurs droits civils et professionnels.
Par contraste, le projet de loi , un projet de loi unique issu de la collaboration entre les employeurs, les travailleurs et le gouvernement, vise à améliorer les relations de travail au Canada et à apporter plus de certitude et de stabilité à tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis ravi d’avoir l’occasion aujourd’hui de dire quelques mots sur le projet de loi . Avec ce projet de loi, le gouvernement entend améliorer concrètement les relations patronales-syndicales au Canada et faire en sorte que les travailleurs canadiens aient accès à de bons emplois rémunérateurs.
Comme on le sait, je représente la circonscription d'Halifax, qui abrite un grand nombre de syndicats et de travailleurs des secteurs public et privé qui, depuis toujours, font tourner l'économie de la région, enrichissent notre collectivité et préparent la ville de demain.
Qu'il s'agisse des travailleurs de la santé ou du personnel enseignant représenté par syndicat des fonctionnaires de la Nouvelle‑Écosse, des éducateurs en garderie représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique, des pompiers représentés par l’Alliance de la fonction publique du Canada, des ouvriers de chantiers navals représentés par Unifor, des électriciens représentés par la Fraternité internationale des ouvriers en électricité, des camionneurs représentés par Teamsters Canada, des débardeurs représentés par l'association des débardeurs d'Halifax ou des postiers représentés par le Syndicat canadien des travailleurs et travailleuses des postes, ce ne sont là qu'un échantillon de la multitude de postes syndiqués que l'on retrouve à Halifax.
Depuis l'époque de la Confédération, les syndicats exercent une profonde influence sur l’économie canadienne. Ils en on fait ce qu'elle est aujourd'hui. En fait, c’est grâce à eux qu’on a une classe moyenne, des week-ends, le congé de maternité et le congé parental.
Un emploi syndiqué est la garantie d’un salaire décent, qui permet de subvenir aux besoins de sa famille et de faire tourner l'économie. C'est un poste permanent qui permet de se bâtir une meilleure retraite. Il assure également protection et sécurité en milieu de travail. Ce sont là des valeurs auxquelles le gouvernement actuel croit fermement. Ce sont à notre avis les conditions de travail que les travailleurs canadiens méritent. Avec le projet de loi , nous restons fidèles à cette conviction, puisque nous proposons d’interdire le recours aux travailleurs de remplacement.
Les syndicats nous répètent invariablement que le recours à des travailleurs de remplacement porte carrément atteinte à leur pouvoir de négocier en toute liberté et à armes égales, de même qu'au droit légitime des travailleurs de faire la grève.
Il érode considérablement leur pouvoir de négociation parce qu’il les met littéralement au pied du mur. Il peut également alimenter les frustrations et accroître les tensions, qui dégénèrent parfois en violence sur les piquets de grève et donc à des dissensions au sein de la collectivité.
Le recours à des travailleurs de remplacement peut nuire aux relations de travail. Selon les syndicats, il les place dans une position d'infériorité à la table de négociation, car il neutralise le principal moyen de pression dont disposent les travailleurs, à savoir le droit de ne pas travailler, de paralyser les moyens de production.
Le projet de loi établirait des règles claires pour les deux parties. Il ouvrirait la voie à des négociations collectives libres et équitables. Il mettrait l’employeur et le syndicat sur un pied d’égalité. Il leur suffirait de s’asseoir ensemble et de trouver une solution. S’ils y parviennent, ils apporteront stabilité et certitude. Ils stimuleront l’économie et la prospérité du pays.
De plus, avec des règles claires et équitables, nous pourrons peut être éviter des grèves et des lock-out inutiles. Cela créerait une plus grande stabilité pour les Canadiens et une plus grande certitude pour les investisseurs. Cela garantira de bons emplois et de bonnes conditions de travail pour les travailleurs.
Nous interdisons le recours aux travailleurs de remplacement, ou briseurs de grève, parce que nous croyons en une table équilibrée, en des négociations collectives véritablement libres et équitables.
Nous ne considérons pas que c'est nous contre eux. C’est nous, avec eux. Personne ne doit avoir peur que quelqu’un essaie de lui prendre quelque chose ou d’être mieux loti que lui. Il s’agit de s’entraider et de trouver une solution qui convient à tous.
C’est ce que nous faisons avec le projet de loi . Nous nous efforçons d’éliminer certaines des rancœurs qui se sont accumulées au fil des ans pendant les conflits de travail. Nous apportons au système fédéral de négociation collective l’un des changements les plus importants que le Canada ait jamais connus.
Pourquoi faisons-nous cela? C'est parce que les travailleurs sont l’épine dorsale de l’économie canadienne et l’élément vital de nos collectivités. Ils ont droit à des lieux de travail sûrs et à de bonnes conditions de travail.
Nous avons déjà beaucoup fait en ce sens. Nous avons ratifié la convention 190 de l’Organisation internationale du travail visant à mettre fin au harcèlement et à la violence sur le lieu de travail. Les travailleurs du secteur privé sous réglementation fédérale bénéficient désormais de 10 jours de congé de maladie payé. Nous modernisons la Loi sur l’équité en matière d’emploi.
Le projet de loi est la prochaine étape qui permettra d’améliorer le travail et les conditions de travail des Canadiens. Il s’agit de maintenir l’attention des partis à la table des négociations et d’apporter plus de stabilité et de certitude à l’économie.
Lorsque les gens ont de bonnes conditions de travail et sont traités équitablement par leurs employeurs, notre société et notre économie sont plus résistantes. Lorsque les parties se concentrent sur les négociations, les accords sont conclus et ils durent. Le mouvement syndical a été fondé sur l’idée que nos lieux de travail et la vie des travailleurs peuvent être améliorés. C’est ce que nous devons tous continuer à viser.
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Monsieur le Président, c'est toujours un plaisir de prendre la parole au nom de mes concitoyens de Chilliwack—Hope.
Je partagerai aujourd'hui mon temps de parole avec le député de .
Le débat de ce matin a été intéressant. Les libéraux ont affirmé que ce projet de loi est attendu depuis longtemps. Ils ont demandé comment quelqu'un pourrait ne pas soutenir ce type de mesure. Le fait est qu'au cours des deux dernières décennies, et même pendant les huit longues années du gouvernement libéral, chaque député de ce caucus a voté plusieurs fois contre des mesures législatives s’opposant aux travailleurs de remplacement. Les deux derniers députés qui ont pris la parole ont voté deux fois contre de telles mesures, en 2016 et en 2019.
Le , qui a effectué une tournée nationale pour rencontrer les dirigeants syndicaux et leur vanter les mérites du projet de loi, a voté contre un projet de loi d'initiative parlementaire semblable présenté par le Bloc québécois et le NPD. Il a voté contre à de nombreuses reprises. Par conséquent, tout le monde nous pardonnera de prendre avec un grain de sel les propos ampoulés des autres députés quand le gouvernement libéral compte des députés, y compris le ministre du Travail, qui ont voté contre ce type de projet de loi à de multiples reprises.
Qu'est-ce qui a changé? Nous savons ce qui a changé. Le gouvernement, qui continue à rendre la vie plus difficile aux Canadiens, est redevable au NPD. Le NPD est le gérant d'estrade du gouvernement libéral et il est tout à fait disposé à jouer ce rôle du moment qu'on l'autorise à arbitrer certaines parties et à profiter des avantages du pouvoir. Le gouvernement libéral a voté contre de telles mesures à maintes reprises, il est donc difficile de le prendre au sérieux lorsqu'il parle du besoin urgent d'adopter un projet de loi auquel il s'est opposé récemment. Par conséquent, nous n'avons aucune leçon à recevoir des libéraux lorsqu'il s'agit de soutenir les travailleurs syndiqués.
Le gouvernement s'acharne contre l'opposition officielle à cet égard, alors que de son côté, il soutient les travailleurs de remplacement avec l'argent des contribuables. Pensons-y un instant. Nous parlons de travailleurs syndiqués et non syndiqués qui se lèvent avant l'aube pour s'acquitter de leurs emplois de cols bleus et qui, dans bien des cas, versent 30, 40 ou 50 % de leurs chèques de paie à divers ordres de gouvernement, y compris Ottawa. Le gouvernement verse ensuite cet argent à des multinationales qui emploieront des travailleurs de remplacement étrangers pour construire les usines.
Il est déjà assez déplorable que le gouvernement court-circuite la main-d’œuvre canadienne qualifiée pour réaliser des projets comme celui de l’usine de batteries Stellantis, mais c’est le comble de l’hypocrisie que de prendre l’argent que ces travailleurs envoient à Ottawa et de l’utiliser contre eux. Les libéraux veulent faire la leçon aux autres au sujet des travailleurs de remplacement, mais ils utilisent des travailleurs de remplacement étrangers non seulement à l’usine Stellantis, mais aussi pour le projet Northvolt, au Québec.
Nous savons maintenant que des centaines de travailleurs étrangers de remplacement financés par les contribuables occuperont des postes qui devraient être occupés par des Québécois, malgré des subventions de plus de 7 milliards de dollars versées par les contribuables pour ce projet. Voilà le bilan du gouvernement libéral en matière de travailleurs de remplacement. Il fait venir des travailleurs de remplacement étrangers pour effectuer le travail que les Canadiens peuvent faire. Les libéraux disent que les compétences spécialisées qui seront nécessaires pour bâtir l'usine Stellantis ne sont pas disponibles au Canada et qu’il faudra pouvoir compter sur un nombre de travailleurs étrangers venant de la Corée du Sud qui varie entre 900 à 1 600 selon les avis.
Puisque le gouvernement n'a pas l'air d'être au courant, je tiens à l'informer que le Canada possède bel et bien la main-d’œuvre qualifiée pour construire ces usines. Nous savons que des Canadiens ont le savoir-faire nécessaire et que, si nous leur donnons les plans et devis, ils feront le travail. Cependant, le gouvernement s’entête à faire venir des travailleurs de remplacement étrangers.
Étant donné que le gouvernement refuse de divulguer les contrats relatifs à « l'investissement » de l’argent des travailleurs dans ces projets, les conservateurs exigent que le comité de l’industrie se penche sur la question. Nous exigeons la divulgation des contrats. À combien de travailleurs de remplacement étrangers le gouvernement a-t-il prévu avoir recours dans le cadre de ces ententes?
Il y a pour 45 milliards de dollars de grands projets. Nous savons maintenant que deux d’entre eux prévoient le recours à des travailleurs de remplacement étrangers et nous supposons que c’est la même chose pour les autres. Nous voulons des réponses. C’est pourquoi le député de a exigé la tenue de réunions d’urgence sur cette question. Nous ne permettrons pas au gouvernement de payer 15 milliards de dollars par usine tout en tolérant que des travailleurs étrangers y soient embauchés.
Il est censé s’agir d’emplois et de travailleurs canadiens, mais le gouvernement continue de verser l’argent que les travailleurs canadiens envoient à Ottawa pour des travailleurs étrangers de remplacement. C’est absolument honteux et répréhensible, et l’opposition officielle exige des réponses. Nous voulons que ces contrats soient rendus publics. Si le gouvernement est toujours fier de ces contrats, il devrait pouvoir les rendre publics sans aucune hésitation. Néanmoins, fidèle à lui-même, le gouvernement nous impose de nous battre bec et ongles chaque fois que nous demandons quelque chose. Nous n'avons pas l'intention de baisser les bras dans ce cas non plus.
Le gouvernement continue de punir les travailleurs, pas seulement les travailleurs syndiqués, mais tous les travailleurs, avec sa taxe sur le carbone et ses politiques qui font augmenter les taux d’intérêt, ce qui fait qu’il est plus difficile pour les travailleurs de se payer une maison. Il est difficile de prendre les libéraux au sérieux. Ils font semblant de se soucier des travailleurs, mais tout ce qu’ils font, c’est punir les travailleurs qui veulent simplement subvenir aux besoins de leur famille.
Nous avons appris ce matin qu’un nombre sans précédent de personnes demandait de l’aide auprès de la banque alimentaire. C’est le bilan du gouvernement en ce qui concerne les travailleurs. Des gens font appel à une banque alimentaire pour la toute première fois. Deux millions de personnes doivent avoir recours à une banque alimentaire chaque mois. Les gens ne savent pas comment ils parviendront à conserver leur maison lorsque leur hypothèque devra être renouvelée. On consacre plus d’argent au service de la dette nationale qu’aux établissements de santé dans les provinces. Les mêmes travailleurs doivent attendre de huit à seize heures pour que leurs enfants soient vus par un médecin lorsqu’ils sont atteints du virus respiratoire syncytial ou d’un autre problème saisonnier. Assis dans la salle d’urgence, les travailleurs sont capables de s'apercevoir que ce qu'ils subissent est le résultat des politiques financières irresponsables du gouvernement et que l'État dépense plus d’argent pour couvrir les déficits et pour le service de la dette du que pour le système de santé canadien. Nous n’avons donc aucune leçon à recevoir du gouvernement libéral en matière de soutien aux travailleurs.
Nous soutiendrons les travailleurs en défendant les emplois dont ils ont besoin et les projets dans lesquels ils trouvent des emplois. Le gouvernement libéral-néo-démocrate a été le gouvernement le plus hostile aux travailleurs de l’histoire du Canada, par exemple, en votant contre de grands projets du secteur de l'énergie qui créent des emplois permettant aux travailleurs de subvenir aux besoins de leur famille. Le gouvernement s'oppose à ces projets et s'efforce de leur nuire. Le gouvernement s’y oppose. Les libéraux ne peuvent pas nous dire, à moi et aux autres députés du parti conservateur, qu’ils sont du côté des travailleurs. Ils s’opposent aux projets dont les travailleurs ont besoin pour mettre de la nourriture sur la table. Ils imposent ces travailleurs et envoient l’argent au personnel de remplacement de l’étranger. À cause des politiques libérales, le coût de la vie est devenu exorbitant pour ces travailleurs. Les taux d’intérêt ne cessent d’augmenter. L’inflation ne cesse d’augmenter. Non seulement le gouvernement ne fait rien, mais il aggrave la situation.