Que le projet de loi C-49, Loi sur la date de prise d'effet du décret de représentation électorale de 2003, soit immédiatement renvoyé au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
--Monsieur le Président, je tiens simplement à préciser, comme vous l'avez fait et comme je l'ai dit à la Chambre hier, que, puisque ce projet de loi porte sur la révision des circonscriptions électorales, nous le renvoyons au comité avant la deuxième lecture, c'est-à-dire immédiatement.
Cette mesure législative porte sur le décret de représentation émis par Son Excellence la Gouverneure générale et promulgué le 25 août, qui crée la carte électorale fédérale correspondant aux travaux accomplis par les commissions de délimitation des circonscriptions électorales.
Comme nous le savons, même s'il a été promulgué, le nouveau décret de représentation n'a pas encore pris effet. Autrement dit, le décret de représentation actuellement en vigueur est celui qui avait été promulgué après le recensement de 1991.
La Loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales stipule que la proclamation du décret déclenche automatiquement ce que l'on appelle une période de grâce d'un an, qui permet au directeur général des élections et aux participants politiques de s'ajuster aux nouvelles limites des circonscriptions électorales. Aux termes de cette disposition, le décret prendrait effet le 25 août 2004.
De nombreux députés et tous les partis à la Chambre m'ont demandé si je pouvais accélérer le processus de la période de grâce pour l'entrée en vigueur du décret de représentation.
Ce projet de loi est de conception assez simple. Il ne comporte qu'un seul article et celui-ci ne fait qu'une seule chose: il remplace la date du 25 août prochain par celle du 1er avril; l'idée, c'est de s'assurer que s'il y a une élection, après cette date bien sûr, les nouvelles limites des circonscriptions électorales seront en vigueur. Je pense que la plupart des Canadiens seront d'accord pour dire que si nous avons des élections, en vertu du principe de la représentation selon la population, il serait préférable d'utiliser la carte électorale la plus récente que nous ayons.
Je serai très bref dans mes observations. Ce que nous essayons de faire ici, de toute évidence, c'est de nous assurer que les Canadiens qui ont droit d'être représentés dans leur partie du pays par sept députés additionnels, à savoir dans certaines régions de l'Ontario, de la Colombie-Britannique et de l'Alberta, obtiennent satisfaction le plus tôt possible.
Cela soulève une autre question et permettez-moi de prendre une minute pour l'exposer à la Chambre; il s'agit de la modernité de la Loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales. Une fois que nous aurons terminé ce processus, j'aimerais que le comité parlementaire entreprenne une étude en vue de la modernisation de cette loi.
Un certain nombre de collègues de la Chambre et moi-même avons témoigné devant le comité parlementaire dirigé par le député de Burlington, et comprenant d'autres députés, pour apporter les derniers petits changements au moment de la dernière révision des limites des circonscriptions électorales.
J'ai été émerveillé de voir, au moment où je discutais du transfert d'un village de ma circonscription à une autre circonscription, que la personne qui était là pouvait, d'un clic sur l'écran, nous montrer, en deux ou trois secondes, l'effet exact que ce changement produisait.
Au moment où cette loi est entrée en vigueur, il y a 40 ans, il aurait probablement fallu des jours pour mesurer les effets d'un tel changement, mais voilà que ce jour-là, quelqu'un, d'un simple mouvement du doigt, était capable de les montrer à tous les députés présents dans la salle. C'est dire à quel point la technologie a progressé.
Par conséquent, je pense que la soi-disant période de grâce d'un an n'a plus sa raison d'être et qu'on pourrait la raccourcir.
[Français]
Dans un deuxième temps, le président du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre a lui-même reçu une lettre du directeur général des élections, M. Kingsley.
Dans sa lettre, ce dernier répondait à une question du président du comité parlementaire en lui disant que oui, si les députés veulent avoir la redistribution plus rapidement que ce qui est indiqué dans la loi, il pourrait s'accommoder de cela et pourrait même être prêt à la fin de mars.
Donc, je suis revenu et j'en ai discuté avec mes collègues de mon côté de la Chambre. Ainsi, on a convenu que si le directeur des élections pouvait être prêt à la fin de mars, pourquoi ne pas devancer la date au 1er avril.
[Traduction]
J'ai alors consulté, bien entendu, les leaders parlementaires de tous les partis puisque la question leur avait été posée initialement pour voir si nous pouvions accélérer le processus de cette manière. Je dois dire que l'opposition officielle a confirmé que c'était toujours sa position. Quant aux autres partis, c'est un peu moins clair. Leur position a plus ou moins évolué; ça dépend du parti dont on parle.
Selon moi, il n'y a là rien de partisan. Où qu'ils habitent au Canada, les Canadiens ont le droit de savoir avec la plus grande certitude que les prochaines élections, quand elles seront déclenchées, se dérouleront dans le respect du principe de la représentation proportionnelle dans la mesure où les commissions auront décidé de le respecter.
Il n'est pas question de modifier le découpage des circonscriptions.Il n'est pas question de modifier les circonscriptions créées en vertu du décret de représentation électorale.
Les commissions étaient toutes dirigées par des juges nommés par le juge en chef de la province en question. Nous n'avons nullement l'intention de nous ingérer dans leur travail. Tout ce qu'elles ont fait a été mis en oeuvre. Ceux d'entre nous qui voulaient en appeler de leur décision devant nos collègues du comité parlementaire pouvaient le faire. Certains d'entre nous l'ont fait, moi y compris. Le comité parlementaire a d'ailleurs recommandé une modification, mais la commission l'a refusée. Comme on dit, c'est la vie. Ça n'a pas d'importance. Le fait est que j'ai eu recours à la procédure établie et qu'elle a été appliquée dans les règles. Après quoi, j'ai dû accepter, comme nous devrions tous le faire, la teneur du décret de représentation électorale, c'est à dire le nouveau découpage des circonscriptions pour les prochaines élections.
Toutefois, comme je le disais, une fois le processus terminé, j'inviterais mes collègues à étudier le système de découpage électoral dans son l'ensemble pour voir s'il faut le moderniser. Pour ma part, j'ai trouvé une chose qui, selon moi, devrait être modernisée, à savoir ce qu'on appelle la période de grâce d'un an. Il y a sans doute d'autres dispositions qui pourraient être accélérées.
Je sais que le directeur général des élections devrait être consulté afin de nous indiquer dans quelle mesure nous pourrons amorcer ce processus le plus tôt possible après la tenue d'un recensement. Je trouve inacceptable que nous discutions encore aujourd'hui de la règle de 12 ans puisque ces données et ce processus pourraient prendre encore cinq ans, théoriquement, si nous poussons les choses à l'extrême. Autrement dit, nous pourrions obtenir des données sur 16 ans, comme je le disais, si nous poussons les choses à l'extrême.
Par conséquent, pourquoi ne profiterions-nous pas de tous les avantages dont nous disposons pour accélérer le processus? Je crois qu'il serait abusif de ne pas le faire, de retarder les chose inutilement. Je crois qu'on refuse aux Canadiens, quels qu'ils soient, la possibilité d'être représentés convenablement.
[Français]
Il y en a peut-être qui n'ont pas aimé le travail d'une commission dans leur province. À cet égard, bien sûr, je ne commenterai pas le travail d'une commission présidée par un juge. Il y avait un comité parlementaire chargé d'examiner ces dossiers afin de leur apporter des modifications. Il y avait un processus de consultation du public. J'y ai moi-même participé. Tout cela a eu lieu.
Ainsi, à l'avenir, on peut même créer un système qui est encore plus élargi si on le veut. Mais en attendant, il est important de ne poser aucun geste qui, à mon avis, porterait atteinte aux frontières telles qu'elles ont été délimitées par les commissions dans chaque province.
Cela dit, lorsque le travail des commissions est complété, lorsque l'ordre de représentation a été signé par Son Excellence, la Gouverneure général, il est de notre devoir, à partir de ce moment-là, de nous assurer que les Canadiens puissent avoir le plus rapidement possible le bénéfice de ce qui a été décidé.
[Traduction]
Finalement, nous devons nous rappeler qu'en vertu du décret de représentation ces mesures créeront les nouvelles limites des circonscriptions. Sans égard à l'appartenance politique, plus vite nous aurons une certitude, plus vite les députés actuels, leurs adversaires et les autres candidats et intervenants qui souhaitent participer à la vie politique, leur devoir en démocratie, seront en mesure de le faire rapidement et avec la plus grande certitude.
Pour toutes ces raisons, je présente ce projet de loi très simple et très court. J'ai consulté d'autres députés et je demande qu'il soit renvoyé au comité. J'espère que la Chambre décidera du renvoi dès aujourd'hui, ou à la fin de la semaine au plus tard, afin que nous puissions achever le processus et dire dès que possible aux Canadiens quelles seront les règles lors de la prochaine élection.
Je remercie à l'avance mes collègues de tous les partis de leur participation.
:
Monsieur le Président, le ministre, au début de son allocution sur ce projet de loi, a mentionné que les prochaines élections se tiendraient à la lumière des données les plus précises disponibles, de manière à assurer une représentation en fonction de la population. Il a aussi mentionné que nous oeuvrons actuellement en fonction de données vieilles de plus de 12 ans.
Bien qu'il soit difficile de critiquer ce projet de loi, vu qu'il accélère le processus de répartition de la représentation tel que nous le connaissons actuellement, il existe bel et bien un problème lorsque nous admettons que ces données vieilles de douze ans ont pour effet que, même si la Colombie-Britannique recevait deux nouveaux sièges et si l'Alberta en recevait deux nouveaux également, nous serions encore bien en retard au point de vue de la représentation de la population. Si nous nous fondions sur les populations réelles d'aujourd'hui, la Colombie-Britannique devrait déjà avoir deux sièges de plus. Nous voterions pour lui ajouter quatre sièges, et non pas deux.
Bien qu'il soit difficile de critiquer en cette enceinte un projet de loi qui augmente la représentation de l'ouest canadien, la seule critique que l'on puisse formuler, c'est que cette amélioration arrive 12 ans trop tard. Je vais relever le défi lancé par le ministre pour ce qui est de suggérer des façons de moderniser cette loi sur la répartition de la représentation. J'y viendrai dans quelques minutes.
Je voudrais cependant aborder un autre aspect dont vient de parler le ministre. Le processus de remaniement et la façon dont les diverses commissions l'ont géré dans chaque province a soulevé le mécontentement de nombreux députés. En tant que porte-parole de mon parti chargé de cette question, j'ai observé le déroulement de l'exercice depuis le début. J'ai constaté que chaque commission avait sa propre façon de faire les choses, ce qui a créé du mécontentement dans chaque province.
En Ontario, par exemple, des députés libéraux ont tout simplement perdu leurs circonscriptions, et je sais que, dans l'Ouest, des députés alliancistes ont aussi perdu leurs circonscriptions à la suite du remaniement de la carte électorale. Dans l'Ouest, on a attribué cette situation à une ingérence politique. Je ne crois pas que ce soit le cas, quoique des doutes subsistent toujours, car en Ontario, un territoire libéral, la même chose s'est produite.
Les commissions ont également abordé le travail chacune à sa façon. Dans la région d'Edmonton, par exemple, elles ont tenté de modifier la formule et de voir si les circonscriptions devraient être disposées en ordre concentrique ou en étoile. La question a soulevé un débat animé. En Colombie-Britannique, on a beaucoup discuté de l'opportunité d'éliminer complètement une circonscription située dans le centre de la province.
Le projet de loi ne tient pas compte de ce mécontentement, mais je pense que si nous modernisions la loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales dans son ensemble, nous pourrions très sensiblement améliorer la situation. Si le gouvernement tenait vraiment à s'attaquer au problème de la sous-représentation de l'ouest du Canada, il trouverait une façon d'accélérer le processus de révision de la carte électorale.
Par exemple, les bases de données modernes d'Élections Canada, dont parlait le ministre, permettent d'éviter un écart de plusieurs années entre la tenue d'un recensement et la mise en oeuvre intégrale du processus de remaniement. Il n'est même pas vraiment nécessaire d'utiliser les résultats du recensement. Quand on y réfléchit, pourquoi faudrait-il utiliser les résultats du recensement comme point de départ d'un remaniement? Après tout, cet exercice est fait de façon plutôt arbitraire. Même si le recensement sert de point de référence, on sait que les commissions de révision peuvent décider à leur guise du tracé des limites des circonscriptions. Elles y apportent des modifications considérables.
À titre d'exemple, dans ma propre circonscription, la première initiative fut de partager Vancouver-Nord en deux, parce que cette circonscription est beaucoup trop nombreuse sur le plan du quotient électoral. La circonscription a été divisée et une partie de celle-ci a été greffée à Burnaby-Nord. Je ne m'y suis pas opposé parce que j'estimais qu'il fallait une circonscription supplémentaire dans la région en raison du nombre d'habitants que compte Vancouver-Nord. En dernière analyse, après plusieurs remaniements, je suis revenu aux mêmes limites de circonscription que j'avais au départ.
Me voici de nouveau avec exactement les mêmes limites de circonscription, qui demeureront en vigueur pour au moins cinq, sept ou dix ans supplémentaires d'ici le prochain redécoupage. Pourtant, la population de la circonscription dépasse de 17 ou 18 p. 100 le maximum prescrit dans la Loi concernant la révision des limites électorales. Un tel processus est vicié. Il est arbitraire et il n'est pas lié comme il se devrait au recensement.
Élections Canada possède déjà une base de données renfermant le nom des électeurs selon leur code postal. N'importe qui peut consulter le site Web d'Élections Canada, y entrer un code postal et découvrir qui est le député de cette région.
Rien ne s'oppose vraiment à ce que l'on se serve, par exemple, de la base de données d'Élections Canada et à ce que l'on fasse plus fréquemment des redécoupages. Si les commissions agissent de façon plutôt arbitraire, nous n'avons pas besoin d'un tel degré d'exactitude. Nous aboutirions probablement à un résultat plus exact si nous nous servions de la liste électorale. Nous pourrions procéder plus souvent à ces redécoupages et nous pourrions obtenir un vrai système de représentation selon la population.
Selon la rumeur, le Bloc québécois veut retarder l'adoption de cette mesure législative. L'opposition officielle voudrait savoir ce qui motive cette attitude car, en toute franchise, l'Ouest ne voit pas d'un bon oeil pareille obstruction. J'entends déjà les gens de l'Ouest dire que, si le Bloc tente de retarder l'adoption de cette mesure, c'est encore une fois un cas où le Québec cherche à imposer ses vues au gouvernement fédéral.
Il se peut que les députés du Bloc ne se préoccupent pas des liens avec l'Ouest, mais ils doivent réfléchir très attentivement à la position qu'ils adoptent à l'égard de cette mesure législative et de la représentation supplémentaire qu'obtiendra l'Ouest à la Chambre lorsque ce projet de loi sera adopté.
Nous voulons que cette mesure législative soit adoptée afin de mettre en branle le processus fort complexe des nominations et de redistribution des actifs des associations de circonscription. Ce processus sera jumelé à une nouvelle loi sur les financement politique, elle-même complexe, qui entre en vigueur le 1er janvier et en vertu de laquelle les associations de circonscription doivent être inscrites auprès d'Élections Canada.
Nous nous trouvons face à un processus bureaucratique fort complexe d'enregistrement des associations de circonscription qui doit être effectué en janvier d'après les limites actuelles et le 1er avril tout doit être chambardé, car il faut établir de nouvelles limites et enregistrer de nouveau toutes les associations de circonscription, tous les actifs déclarés auprès d'Élections Canada et, parallèlement, nous devrons nous préparer en vue de la tenue éventuelle d'élections, peut-être dans un délai d'un mois de ce remue-ménage.
C'est un processus fort complexe. Je conviens avec le ministre, à l'instar de l'opposition officielle, qu'il faut des certitudes. Il faut que la mesure législative soit adoptée rapidement afin que nous puissions commencer la planification et les consultations auprès d'Élections Canada et mettre les points sur les i pour éviter les problèmes. Il est difficile d'imaginer qu'il n'y aura aucun pépin lorsqu'on a affaire à deux mesures législatives en même temps et que les associations de circonscription et les candidats se retrouvent avec un tout nouveau processus.
Nous espérons qu'Élections Canada se prépare comme il faut et qu'elle pourra faire face aux imprévus de la modification des limites des circonscriptions qui ne manqueront pas de survenir, suite à la mise en oeuvre de cette loi sur le financement politique.
Ceci dit, nous ne retarderons pas l'étude de cette mesure législative. Je crois que quelques députés de l'opposition officielle veulent intervenir pour appuyer l'idée d'une meilleure représentation en fonction de la population, vraisemblablement exprimer certaines doléances au sujet du processus de révision lui-même et peut-être faire quelques suggestions au ministre quant à la façon de moderniser le processus.
J'exhorte les autres députés à appuyer cette mesure législative et j'invite le Bloc québécois à réfléchir attentivement à sa stratégie. Faisons en sorte que ce projet de loi soit adopté rapidement pour que nous ayons des certitudes lors des prochaines élections.
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Monsieur le Président, il est malheureux que le gouvernement ait choisi d'utiliser la procédure qui consiste à avoir des discours de dix minutes sans question ni commentaire. Nous n'avons pas le temps de poser de questions au collègue qui vient de s'exprimer. Je ne perdrai pas ces dix minutes qui me sont précieuses pour répondre aux assertions qui ont été faites par le collègue de l'Alliance canadienne. Je vais davantage illustrer la position du Bloc québécois relativement à ce projet de loi.
D'entrée de jeu, je vous préciserai que le Bloc québécois sera contre le projet de loi C-49 et contre son renvoi en comité avant la deuxième lecture, pour la simple et bonne raison qu'il vient faire une interférence politique—puisque c'est un projet de loi déposé par le leader du gouvernement—dans un processus neutre et non partisan.
Dès le départ, je devrais vous dire que nous, du Bloc québécois, ne sommes pas d'accord avec le rapport final présenté par la Commission de délimitation des circonscriptions électorales. Cela ne veut pas dire que nous en contestons la légitimité. Dans ma profession d'avocat, j'ai eu à vivre avec des décisions des tribunaux avec lesquelles j'étais en désaccord. C'est pour cette raison qu'il existe un système transparent, à savoir les cours de justice, pour faire en sorte d'arbitrer ou d'étudier des questions.
C'est pour cette raison que nous n'avons pas de raison de douter de la neutralité de la Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales au Québec, présidée par l'honorable juge Pierre Boudreault. La commission a rendu une décision qui ne fait pas notre affaire, mais le processus a été transparent et neutre. Nous croyons qu'il a été dénudé d'ingérence politique.
Mais par ce projet de loi, le gouvernement vient faire de l'ingérence et vient donner une occasion de façon partisane. Il y a actuellement au Parti libéral du Canada—et je ne l'apprends à personne—une course à la chefferie. Le premier ministre actuel a annoncé qu'il quittait. Or, il arrive qu'un candidat à cette course à la chefferie a écrit, cet été, au directeur général des élections, M. Kingsley, pour lui demander d'avancer le processus et, comme il était sous-entendu dans sa lettre, lui donner une fenêtre d'opportunité pour déclencher des élections au printemps 2004.
Quelle est la réponse législative de ce gouvernement? Celui-ci dit au député de LaSalle—Émard qu'il lui donnera la possibilité d'ouvrir cette fenêtre électorale au printemps 2004. Le gouvernement va déposer un projet de loi qui fera en sorte que dans la procédure qui avait été adoptée par cette Chambre, la nouvelle carte électorale entrera en vigueur lorsque la dernière commission déposera son rapport. Or, la dernière commission qui a déposé son rapport est la Commission de délimitation des circonscriptions électorales du Québec, qui l'a fait le 25 août 2003. La loi fait en sorte qu'un an après le dépôt par la dernière commission, la nouvelle carte entrera en vigueur. Théoriquement, la nouvelle carte entrera en vigueur uniquement le 25 août 2004.
Mais on a donné au député de LaSalle—Émard la possibilité de tenir des élections au printemps et on lui a donné l'occasion de pouvoir le faire en vertu de la nouvelle carte électorale. Le député de LaSalle—Émard sait fort bien que s'il avait déclenché des élections avant le 25 août 2004, il y aurait eu sept circonscriptions de moins en vertu de la carte électorale actuelle. Ainsi, il risquait de s'aliéner les gens de l'Ouest. Avec cette nouvelle carte électorale, il y a deux circonscriptions de plus en Alberta et deux de plus en Colombie-Britannique. Donc, il s'aliénait les gens de l'Ouest qui disent qu'ils ne sont pas suffisamment représentés. C'est leur choix de le dire.
Je dirais au député de North Vancouver qu'il aura beau dire ce qu'il veut sur les intentions du Bloc québécois, cela ne nous préoccupe nullement.
Nous n'avons pas à intervenir dans le fait qu'il y a deux circonscriptions de plus en Colombie-Britannique et trois en Ontario. C'est la question du poids démographique du Québec dans cette nouvelle carte qui est totalement inacceptable.
Je vous rappellerai qu'en 1985 le Québec avait 75 circonscriptions pour une Chambre des communes composée de 282 députés. À l'heure actuelle, le Québec a 75 circonscriptions pour une Chambre de 301 députés. Si ce projet de loi est adopté, en vertu de la nouvelle carte électorale il y aura 75 députés sur 308.
Ce que nous disons aux Québécois et aux Québécoises, c'est que nous avons là encore une preuve que le Québec est marginalisé à l'intérieur de ce système. C'est pourquoi les députés du Bloc québécois avaient déposé, au nom de leur parti, un mémoire devant la Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales; on disait que dû à l'augmentation démographique du Québec, et aussi pour maintenir le poids du Québec à l'intérieur de cette enceinte, il devrait y avoir non pas 75 circonscriptions mais 77. Nous ne justifiions pas qu'il devrait y en avoir 88, nous disions que cela devrait passer de 75 à 77.
Nous avons soumis cela de bonne foi à la commission mais celle-ci n'a pas retenu notre proposition. N'oublions pas que ce n'est pas à la commission de décider du nombre de circonscriptions, c'est à la Chambre, au gouvernement, par un processus législatif. Nous mettons au défi le gouvernement de déposer rapidement un projet de loi afin de faire en sorte que le nombre des circonscriptions du Québec soit porté de 75 à 77.
Il y a un autre élément qui fait que nous serons défavorables à ce projet de loi. En effet, en faisant mettre en vigueur plus rapidement cette nouvelle carte électorale, on vient aussi cautionner le fait que des régions du Québec vont être privées d'une voix au sein de ce Parlement.
On peut regarder des régions comme le Saguenay—Lac-Saint-Jean qui va perdre une circonscription, ou la Mauricie où la circonscription de Champlain est fusionnée avec celle de Saint-Maurice. Donc globalement, la région de la Mauricie perd une voix. On voit sur la Côte-Nord que la circonscription de Manicouagan englobe une partie de la circonscription de Charlevoix. Ainsi, la nouvelle circonscription de Manicouagan comprendra un territoire aussi vaste que 58 fois l'Île-du-Prince-Édouard qui a quatre députés. Cela veut dire que l'Île-du-Prince-Édouard pourrait entrer 58 fois à l'intérieur de la nouvelle circonscription de Manicouagan.
Monsieur le Président, vous avez été actif cet été dans votre circonscription, à Cornwall ou ailleurs. Vous avez rencontré des gens au centre commercial, à divers partys, ou à des inaugurations de piscines municipales. Vous avez rencontré des citoyens et des citoyennes qui, sûrement, ont eu l'occasion de vous transmettre des plaintes relatives au processus politique. Ils ont aussi eu l'occasion de vous transmettre certaines récriminations portant sur le rôle des élus, comme par exemple: «On ne vous voit pas, on ne sait pas ce que vous faites, ce n'est pas assez connu.»
Comment un député dont la circonscription représente 58 fois le territoire de l'île-du-Prince-Édouard pourra-t-il être présent, comment pourra-t-il être actif dans ses dossiers de circonscription? Physiquement, c'est impossible dans certaines circonscriptions qui ne sont même pas reliées par la route et où les hivers sont longs et rigoureux. Parfois, on se demande pourquoi les citoyens qui nous écoutent ont perdu confiance dans la politique et dans les politiciens. Eh bien c'est en raison de décisions comme celle-ci concernant l'adoption d'une telle carte électorale.
Comme parti, le Bloc québécois n'a pas à cautionner la mise en vigueur de cette nouvelle carte électorale pour qu'elle soit applicable le 1er avril 2004. Il n'en est pas question. Nous allons nous défendre, nous allons parler au nom de la défense des intérêts du Québec et des régions du Québec. Il n'est pas question que nous acceptions que ce projet de loi soit adopté rapidement, à toute vapeur, bulldozé par ce gouvernement comme il sait si bien le faire.
C'est la position de mon parti et mes collègues partagent mon opinion.
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Monsieur le Président, je suis ravi de parler du projet de loi C-49. J'ai écouté le discours de mon collègue et je suis en grande partie d'accord avec ses propos.
Franchement, après avoir écouté au moins une partie des autres discours, surtout du côté ministériel mais aussi du côté de l'opposition officielle, je suis surpris de la précipitation. Je me demande pourquoi il faudrait adopter ce projet de loi à toute vitesse. Je ne comprends pas quelle est l'urgence.
Le projet de loi est extrêmement court. Il ne renferme qu'un seul article. Si le gouvernement l'avait voulu, il aurait même pu réduire le paragraphe à une seule ligne. En effet, il aurait pu dire tout simplement que cette mesure était avantageuse et opportune pour le gouvernement et personne d'autre au Canada, que les gens devaient voter en faveur de celle-ci et qu'ils devaient la faire adopter au Parlement. Voilà de quoi il s'agit.
Il n'est pas question d'ajouter des sièges à la Chambre des communes. Ceux qui croient que c'est le but de la mesure rêvent en couleurs. C'est tout à fait ridicule. Il ne s'agit pas de redresser les déséquilibres démographiques des circonscriptions électorales. Ce n'est pas du tout l'objectif visé. La mesure ne vise aucunement à augmenter la représentation de l'Alberta, de la Colombie-Britannique et de l'Ontario, qui méritent largement un ajustement de leur représentation et en auraient bien besoin. Ce n'est pas le but.
Le gouvernement aimerait faire croire aux Canadiens que, en présentant ce projet de loi, il s'engage dans un processus noble visant à assurer une meilleure représentation et une plus grande équité électorale. Or, rien ne saurait être plus loin de la vérité.
Ce projet de loi devrait inquiéter tous les Canadiens. C'est une attaque contre le processus démocratique. Le gouvernement s'immisce dans un domaine où il n'a pas sa place. Il essaie manifestement de truquer les prochaines élections en sa faveur et de faire élire le député de LaSalle—Émard avant que les Canadiens aient eu le temps de l'observer. C'est absolument incroyable.
Le premier ministre, qui a présenté ce projet de loi, devrait le retirer immédiatement et figurer au compte-rendu comme le chef du dernier gouvernement libéral à siéger à la Chambre.
J'ai dit au début que le projet de loi ne visait pas à ajouter des sièges à la Chambre ou à augmenter la représentation des habitants de l'Ontario de l'Alberta et de la Colombie-Britannique. Tout cela a déjà été fait. C'est ainsi que le système fonctionne. Les sièges ont déjà été ajoutés. Nous n'avons donc pas à adopter ce projet de loi puisque c'est déjà fait.
Conformément à la Loi constitutionnelle et à la Loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales, les diverses commissions ont terminé leur travail et présenté leur rapports finaux. Les sièges supplémentaires et les nouvelles limites sont établis, et, en vertu de la loi, ces dispositions s'appliqueront à toute élection qui se tiendra après le 25 août 2004. Qu'est-ce que mes collègues ne comprennent pas à ce sujet?
Permettez-moi de citer le communiqué de presse du directeur général des élections au Canada, en date du lundi 25 août 2003.
Le directeur général des élections du Canada, Jean-Pierre Kingsley, a annoncé aujourd’hui qu’il a transmis au ministre d’État et leader du gouvernement à la Chambre des communes, le mardi 19 août, un projet de décret de représentation électorale. Celui-ci précise le nom et la description des circonscriptions établies par les commissions de délimitation des circonscriptions électorales fédérales.
Le décret de représentation indique le nombre de députés représentant chaque province à la Chambre des communes et divise chaque province en circonscriptions, a déclaré M. Kingsley. Il précise également les limites, le nom et la population de chaque circonscription, a précisé M. Kingsley.
Le gouverneur en conseil a proclamé le décret de représentation aujourd’hui. L’information sera publiée le vendredi 29 août dans la Gazette du Canada.
Qu'est-ce qui presse tellement? Je ne comprends pas. Je ne comprends rien à cette préoccupation enfantine. La loi exige et permet une période d'un an pour la mise en place de l'appareil électoral en prévision des nouvelles limites. Une grande partie de ce travail n'est pas réalisé par le Parlement du Canada, mais par Élections Canada, un organisme distinct du Parlement. Facteur non moins important, des communautés d'intérêts, notamment des partis politiques, doivent mettre fin à certaines de leurs opérations et créer de nouvelles organisations en fonction de ces nouvelles limites. Nous savons cela.
Ceux qui ne le sauraient pas manquent vraiment de vigilance. Aucun député ne peut prétendre ne pas avoir suffisamment de temps. Nous en avons été mis au courant le 25 août. Ils devraient se mettre à la tâche parce que cela s'en vient.
Au moment où il a adopté la Loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales, le Parlement a prévu un délai d'un an. Permettez-moi de citer l'article 25 pour ceux qui ne l'auraient pas lu parce qu'il me semble évident que bon nombre de députés auraient avantage à en prendre connaissance.
Dans les cinq jours qui suivent la réception par le ministre du projet de décret, le gouverneur en conseil lui donne, par proclamation, force de loi, avec effet à compter de la première dissolution du Parlement survenant au moins un an après la date de la proclamation.
Permettez-moi de vous expliquer encore une fois. Le gouvernement a déposé un projet de loi qui vise à réduire ce délai à compter du 25 août 2004, moment où cette mesure entrera en vigueur. Nous réduirons le délai de cinq mois. Le gouvernement dit qu'il ne propose pas de modifier l'article 25. Toutefois, il compte modifier le Règlement pour que le nouveau chef, ne nous méprenons pas, ne soit pas visé par le droit commun.
Comment en sommes-nous arrivés là? Il semble qu'il ait fallu beaucoup de télépathie. Le 15 juillet, le directeur général des élections s'est permis d'écrire une lettre à certains libéraux, de façon tout à fait inopinée, pour leur faire part de certains commentaires publiés dans les journaux sur le fait que le député de LaSalle-Émard pourrait avoir des problèmes s'il y avait des élections anticipées, compte tenu des limites actuelles des circonscriptions.
J'exhorte mes collègues de l'opposition et de l'Alliance canadienne à reprendre cette lettre et à la lire. Elle précise qu'il pourrait faire face à des problèmes. Je crois que c'est la responsabilité de l'opposition de voir à ce qu'il ait des problèmes et de ne pas l'encourager à tenter de faire appliquer cette mesure cinq mois plus tôt qu'elle devrait l'être de toute façon. C'est exactement ce que nous faisons à l'heure actuelle.
M. Kingsley a fourni au premier ministre actuel une solution spontanée. Cherchant toujours à rendre service, il a transmis une lettre au député libéral de Peterborough, avec copie au leader du gouvernement à la Chambre, aux sénateurs libéraux et à la députée libérale de Burlington. La lettre disait ce qui suit:
Je vous écris au sujet de récents...
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Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de pouvoir discuter du projet de loi C-49 présenté par le gouvernement du Canada.
Premièrement, j'ai de la peine de voir qu'un projet de loi comme celui-ci soit présenté à la Chambre des communes afin de hâter la mise en vigueur de la nouvelle délimitation des circonscriptions électorales.
Qui donc voudrait argumenter pour que les gens d'une région n'aient pas le droit d'avoir une représentation comme d'autres? Je ne pense pas que ce parti ait des arguments à cet égard.
Cependant, quant à la manière dont c'est fait, il faut se rappeler qu'en 1997, par exemple, le gouvernement fédéral, qui était au pouvoir depuis seulement trois ans et demi, a déclenché une élection. En 2000 aussi, après seulement trois ans et demi, il a déclenché une élection. Normalement, dans l'histoire du Canada, les élections sont déclenchées tous les quatre ou cinq ans. Or, l'histoire récente nous prouve donc que, depuis 1993, le gouvernement libéral aime déclencher des élections tous les trois ans et demi.
Encore une fois, une personne qui n'a même pas encore été élue comme chef de parti, le député de LaSalle—Émard qui a l'intention de devenir le chef du Parti libéral, a déjà le pouvoir de changer la date de l'élection. Tout à l'heure, le gouvernement, par le biais du leader du gouvernement à la Chambre, disait que ce n'était pas de la partisanerie, qu'Élections Canada est là pour s'assurer qu'il ne s'occupe d'aucun parti en particulier, que c'est pour le bien-être des gens. Cependant, en même temps, c'est pour favoriser l'élection que les libéraux veulent déclencher, peut-être au printemps.
À mon avis, il y avait une raison à cela. Ce n'est pas seulement à cause de la nouvelle technologie. Le leader du gouvernement à la Chambre le disait, à cause de la technologie, il y a 16 ans, ces questions prenaient 12 mois à se régler.
Si on croit en la démocratie, il faut en même temps donner la chance aux gens de pouvoir s'objecter. Cela fait partie de la loi. En effet, on peut s'objecter et aller devant les tribunaux si on n'est pas d'accord avec la décision de la Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales. Cependant, ce projet de loi empêchera les gens d'aller devant les tribunaux.
Comme vous le savez peut-être, chez nous, par exemple, dans la circonscription de Acadie—Bathurst, la commission a décidé d'enlever une partie de cette circonscription et d'annexer à Miramichi une partie de la paroisse de Allardville et une partie de la paroisse de Bathurst. Pour l'information du public et du Parlement, quant à nous, le fait de supprimer cette partie viole la Loi sur les langues officielles de notre pays.
Monsieur le Président, pour votre information, 14 mémoires ont été présentés à la Commission de délimitation des circonscriptions électorales pour le Nouveau-Brunswick, tous disant à la commission qu'elle était dans l'erreur de prendre la partie francophone de Acadie—Bathurst pour l'annexer à la circonscription de Miramichi.
De plus, une pétition comportant la signature de 2 600 personnes a été envoyée à la commission lui disant qu'elle faisait erreur. En outre, du jamais vu dans notre pays, 7 000 cartes postales ont été envoyées au président de la Chambre pour intervenir et dire à la commission qu'elle était dans l'erreur.
Ensuite, la commissaire aux langues officielles nous a donné raison, après que j'ai fait une demande visant à savoir si la Loi sur les langues officielles avait été violée dans ce cas-ci. En effet, selon la Loi électorale, la commission peut dévier de 25 p. 100; Acadie—Bathurst était seulement à 14 p. 100 et Miramichi était à 21 p. 100.
Pour la communauté d'intérêt, la commission a le droit de dévier de 25 p. 100. Cependant, dans ce cas-ci, elle a dit: «Non, entre la langue et l'économie, j'ai choisi l'économie», même si la communauté au complet était contre. La communauté de Acadie—Bathurst est totalement contre les changements de la commission. Elle ne veut pas de changements.
Sept mille personnes ont écrit et envoyé des cartes postales; concernant les délimitations d'une circonscription, cela ne s'était jamais vu! Et aujourd'hui, lorsqu'on voit le gouvernement présenter un projet de loi pour mettre un terme à la chance de ces personnes d'être entendues devant les tribunaux, on peut dire que c'est encore une fois un scandale de la part des libéraux!
C'est un scandale. C'est juste pour faire plaisir au député de LaSalle—Émard. C'est honteux.
J'ai l'intention, en comité, de demander des amendements et d'exclure le Nouveau-Brunswick de la délimitation des circonscriptions. Je veux le faire pour donner une chance aux citoyens canadiens et aux citoyens du Nouveau-Brunswick.
Le président de la commission a clairement dit que la seule raison pour laquelle il avait retiré la ville de Saint-Louis-de-Kent de la circonscription de Miramichi et qu'il l'avait incluse dans celle de Beauséjour—Petitcodiac, c'est parce qu'on s'était plaint, il y a dix ans, que ce n'était pas correct d'inclure les francophones de Beauséjour—Petitcodiac dans la circonscription de Miramichi.
Le président de la commission, M. Richard, l'a reconnu pour Saint-Louis-de-Kent, et je suis d'accord avec lui. Il faut se préoccuper de nos minorités et de nos régions minoritaires. Mais pourquoi le faire sur le dos des gens de Acadie—Bathurst? On se pose encore la question.
On dit que ce n'est pas juste et que ce n'est pas correct d'avoir agi de cette manière. Maintenant, la seule instance qui pourra changer la décision de la commission, ce sera la Cour fédérale. En changeant la date à laquelle les nouvelles circonscriptions seront mises en place, la cour n'aurait pas le temps de se prononcer sur le sujet.
Ce seront les francophones qui seront punis dans ce cas-ci, de même que les anglophones. Les habitants de la région de Bathurst nous disent qu'en étant inclus dans la circonscription de Miramichi, ils deviendront une petite minorité. Ils sentent que ce n'est pas juste pour eux. Cela va des deux côtés. Tant les anglophones que les francophones de notre région sentent qu'ils n'ont pas été traités justement.
Les maires de toute la région se sont prononcés afin qu'on n'apporte pas de changement à la circonscription de Acadie—Bathurst.
Le Comité permanent des langues officielles s'est prononcé en disant qu'il appuyait la commissaire aux langues officielles. Le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre s'est prononcé et a demandé à la commission de réviser sa décision et de laisser la circonscription de Acadie—Bathurst telle quelle en raison de la langue et des minorités.
La commission a complètement ignoré la commissaire aux langues officielles, le Comité permanent des langues officielles, le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre et les quatorze mémoires présentés à la Chambre des communes. Plutôt, la commission a voulu croire un mémoire qui a été présenté à Miramichi par Claude Boucher, un ancien président libéral de la région de Bathurst. Ce dernier disait à la commission qu'elle n'était pas allée assez loin et qu'elle devait même aller chercher Robertville et aller jusqu'à la route 11.
Si on était dans Miramichi, on perdrait même l'aéroport de Bathurst, la mine Brunswick et le moulin à scie. Cela est complètement inacceptable aux plans économique et linguistique. C'est une erreur de la commission du Nouveau-Brunswick.
La seule instance qui peut maintenant réparer les torts qui ont été faits, c'est la cour. Alors, je demande surtout au gouvernement fédéral de ne pas intervenir devant la cour et d'opter plutôt pour un processus rapide pour obtenir une décision juste et équitable pour les habitants de Acadie—Bathurst et même ceux de Miramichi.
Deux semaines après la présentation des gens de Acadie—Bathurst, la ville de Miramichi s'est prononcée et a dit qu'elle ne voulait même pas communiquer en français. Comment voulez-vous que les francophones de Acadie—Bathurst soient les bienvenus dans la circonscription de Miramichi alors que le conseil municipal de Miramichi s'est ainsi prononcé?
Comme je le disais, j'ai l'intention d'apporter des amendements au projet de loi C-49 lors des séances du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Je souhaite obtenir le soutien du gouvernement, sinon ce sera selon moi de la véritable ingérence politique dans le cas des délimitations des circonscriptions au Canada.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole au nom des électeurs de Surrey-Centre pour participer au débat sur le projet de loi C-49, Loi sur la date de prise d’effet du décret de représentationélectorale de 2003.
Le projet de loi C-49 vise à apporter un changement unique à la date de prise d'effet des nouvelles limites des circonscriptions électorales. Elles s'appliqueront à partir du 1er avril 2004 au lieu du 25 août 2004. Pourquoi? Parce que les libéraux veulent tenir des élections hâtives. Depuis son arrivée au pouvoir, en 1993, le premier ministre déclenche les élections après environ trois ans et demi dans un mandat qui doit en faire cinq. Selon moi, c'est de l'opportunisme politique. C'est pourquoi les libéraux ne veulent pas que les élections aient lieu à une date fixe.
Les libéraux déclenchent les élections au moment choisi par le premier ministre, au moment qui convient le mieux aux libéraux sur le plan politique, au lieu de respecter la démocratie ou de se soucier des coûts supplémentaires qu'entraînent des élections plus fréquentes. Les élections hâtives sont un gaspillage moralement répréhensible et un abus du système.
Le projet de loi à l'étude aujourd'hui permettra de continuer à tenir des élections hâtives. Les contribuables feront les frais d'une élection de plus. Cela représente en gros 300 millions de dollars qu'il aurait mieux valu consacrer aux soins de santé, aux services de police, à la défense, au remboursement de la dette ou à d'autres secteurs où on a besoin de fonds.
Le député de LaSalle—Émard s'est rendu à Surrey le printemps dernier et a déclaré que, lorsqu'il deviendrait premier ministre, il déclencherait des élections au printemps 2004. Ce jour-là, il ne se préoccupait pas de la représentation de l'Ouest. Ce n'est que plus tard, lorsque ses conseillers se sont aperçus du problème, que l'ancien ministre des Finances a renoncé à ce plan. Il risquait de faire face à une violente réaction dans l'Ouest s'il déclenchait les élections avant que la Colombie-Britannique et l'Alberta n'obtiennent chacune les deux nouveaux sièges que leur accorde la Loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales.
Bien sûr, l'Ouest est sous-représenté, nous le savons, même avec l'ajout de ces deux sièges pour la Colombie-Britannique et l'Alberta. Les libéraux savent qu'ils risquent de perdre le peu d'appui qu'ils ont actuellement dans l'Ouest. Si la révision des limites des circonscriptions ne se fait pas avant les prochaines élections, ils savent qu'ils perdront cet appui, mais ils le perdront de toute façon.
Qui va leur faire confiance? Leur bilan est écrit sur les murs. Nous sommes tous au courant des 13 enquêtes en cours relativement à des allégations de corruption au sein du Parti libéral. Nous savons que des enquêtes sur des allégations de corruption sont menées dans divers ministères, nous sommes au courant des cafouillis qui se superposent, de la mauvaise gestion, du gaspillage, de l'arrogance. Il y a aussi tous les revirements, les promesses brisées, sans parler de la volte-face sur la définition du mariage. L'un après l'autre, les députés avaient appuyé la définition proposée dans la motion présentée par l'Alliance en juin 1999. Ils ont fait volte-face, comme on l'a vu hier. Ils jouent avec les valeurs familiales fondamentales.
Le député de LaSalle—Émard souhaite déclencher des élections hâtives avant la fin de sa lune de miel avec les médias et le public canadien. On peut voir l'urgence d'élections hâtives.
Loin de moi l'idée de me livrer à une attaque personnelle, mais je dois dire qu'il ne rajeunit pas. Mieux vaut déclencher des élections avant que l'âge ne devienne un obstacle comme ce fut le cas avec l'actuel premier ministre. Un résident de ma circonscription m'a dit que la soi-disant course à la direction du Parti libéral consiste en fait à remplacer un avocat québécois de 69 ans par un avocat québécois de 67 ans.
Si nous devions fixer les dates des élections, nous ne serions pas ici aujourd'hui. Si nous avions fixé les dates des élections, nous aurions pu éliminer les occasions de manipulation politique et épargner aux contribuables le coût d'élections hâtives et fréquentes déclenchées à la faveur des sondages plutôt qu'en vertu des principes démocratiques.
Je me demande parfois qui est à la barre de l'autre côté. L'aspirant premier ministre s'est dit intéressé par des élections printanières. Ensuite, on présente un projet de loi qui modifie la date de mise en vigueur des nouvelles délimitations des circonscriptions électorales. Y a-t-il lieu d'être surpris?
Les ministres de premier plan, y compris les ministre des Finances, de la Défense et des Affaires étrangères, reconnaissent qu'ils ont ou auront des consultations avec le député de LaSalle—Émard relativement à des décisions politiques. C'est pourquoi je me demande lequel des deux premiers ministres est à la barre, de l'autre côté. Pendant ce temps, le premier ministre déclare qu'il dirige les affaires du gouvernement de la façon habituelle. Nous savons ce que cela veut dire.
Le gouvernement utilise les délimitations électorales à des fins politiques. La représentation électorale alimente le sentiment d'aliénation dans l'Ouest, mais d'autres facteurs amplifient ce sentiment.
Le fait d'accorder deux autres sièges à la Colombie-Britannique ne diminuera pas l'aliénation. Quand ils donnent, les libéraux oublient les provinces de l'Ouest, mais quand ils reprennent, ils ne les oublient jamais. Nous sommes au courant des subventions du ministère du Développement des ressources humaines et de la fermeture de divers bureaux. La semaine dernière, le centre d'appels à l'immigration a été supprimé à Vancouver. Des bases militaires, à savoir la Base des Forces canadiennes Chilliwack et d'autres, ont été fermées. L'essentiel de la Garde côtière canadienne a été éliminé. Pour ce qui est de l'investissement dans les infrastructures dans l'Ouest, la Colombie-Britannique est la seule province qui ne possède pas d'autoroute à quatre voies sur tout son territoire. Les contrats du gouvernement ou de l'ACDI sont concentrés dans le centre du pays et on oublie les provinces de l'Ouest et de l'Atlantique. La Colombie-Britannique ne possède pas la capacité nécessaire en cas d'intervention d'urgence. Comme la province est située dans une zone de faille, les scientifiques prévoient qu'un séisme pourrait y survenir à tout moment. Et qu'en est-il du bois d'oeuvre? La crise se poursuit, mais le gouvernement en fait abstraction, tout comme il le fait dans le cas des pêcheurs de la côte ouest. Je pourrais poursuivre longtemps mon énumération mais, comme vous l'avez précisé, monsieur le Président, il ne me reste que quelques instants.
Pour terminer, permettez-moi donc de dire qu'Élection Canada mérite d'être félicitée pour son impartialité et la qualité de son travail. On a sûrement été trop exigeant envers le personnel d'Élection Canada en lui demandant d'établir les nouvelles limites des circonscriptions cinq mois avant le moment prévu.
J'ai l'honneur de représenter la merveilleuse circonscription de Surrey-Centre depuis maintenant deux législatures. Il s'agit de l'une des circonscriptions les plus peuplées au Canada. Les habitants de Surrey-Centre et particulièrement de Cloverdale ne sont pas satisfaits du remaniement des limites de leur circonscription qui est proposé. Ils estiment qu'ils ne sont pas traités équitablement, puisque leur collectivité sera scindée.
J'en ai saisi le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre. Je félicite d'ailleurs le comité pour le travail qu'il accomplit. Il a formulé une ferme recommandation appuyant la proposition que j'ai faite. C'est la plus ferme proposition qu'a appuyée le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre sur la question de Cloverdale.
Les gens de Cloverdale, y compris la Chambre de commerce de Cloverdale, les organisateurs du rodéo de Cloverdale, le deuxième rodéo en importance au Canada depuis des années, et la Chambre de commerce de Surrey, ont tous appuyé ma proposition. La municipalité de Cloverdale a été retranchée de notre circonscription et annexée à une autre municipalité avec qui elle n'a aucun point en commun, que ce soit du point de vue démographique ou de tout autre point de vue. Cela ne fait que perturber l'équilibre au sein de notre collectivité. Un lien très fort unit les municipalités de Fleetwood, de Port Kells, de Guildford et de Clayton, mais voici que cette collectivité est scindée.
Je soutiens que les libéraux ont des motifs politiques pour déclencher des élections et accélérer le processus électoral comme ils le font.
J'appuierai ce projet de loi pour une seule raison. Il tend au moins à accroître un peu la représentation de l'Ouest. Cependant, je n'aime ni le processus ni les motifs qui le sous-tendent.
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Monsieur le Président, le projet de loi C-49 qui est devant nous intervient dans un processus qui, de façon normale et habituelle, est un processus apolitique. Il faut bien comprendre que les personnes, les commissaires qui ont à faire le délicat travail de redécoupage de la carte électorale doivent le faire à l'abri des pressions politiques de toute nature. Ils ont à exécuter ce travail dans un contexte extrêmement délicat.
Voilà que pour la première fois depuis très certainement fort longtemps, sinon pour la première fois de tout temps, le gouvernement décide d'intervenir de façon politique et partisane dans un processus qui ne l'est pas et qui ne doit pas l'être. En effet, le processus normal prévoit qu'au terme des consultations, des différentes étapes, et même de la tenue d'un comité parlementaire où les députés peuvent se faire entendre, un certain délai permet l'entrée en vigueur des nouvelles circonscriptions.
Comme premier projet de loi de cette session, le gouvernement nous annonce qu'il va devancer l'application des nouvelles circonscriptions électorales. Il y a une question que se posent certainement ceux qui nous écoutent. Pourquoi devancer l'application de ces nouvelles circonscriptions, compte tenu du fait que le législateur, dans sa sagesse, dans le passé, avait décidé qu'il serait mieux d'y avoir une certaine étape, un certain délai avant que n'entrent en vigueur les nouvelles circonscriptions?
Si le gouvernement a décidé de déposer comme premier projet de loi ce projet de loi C-49, pour devancer le processus, pour intervenir de façon politique dans un processus qui doit être apolitique, c'est uniquement à des fins partisanes. En effet, la course au leadership du Parti libéral conduira aux rênes du parti un nouveau leader, en novembre.
Selon le calendrier de départ du premier ministre, c'est au mois de février que le nouveau leader devrait donc siéger dans cette Chambre à titre de premier ministre. Et c'est au mois d'août seulement que les nouvelles circonscriptions électorales deviendraient effectives. C'est donc dire que le nouveau premier ministre n'aurait d'autre choix que de tenir les élections, probablement à la quatrième année du mandat, c'est-à-dire à l'automne ou au printemps qui suit.
Mais voilà, c'est exigeant de siéger dans cette Chambre. C'est exigeant de répondre quotidiennement aux questions de l'opposition. C'est exigeant que de devoir faire connaître aux Canadiennes et aux Canadiens, aux Québécoises et aux Québécois quel est le fond de la pensée profonde d'un homme qui dirige maintenant un gouvernement.
Le nouveau premier ministre ne souhaitait pas subir cette épreuve de la Chambre des communes. Le nouveau premier ministre souhaite profiter de l'erre d'aller de la course au leadership. Il souhaite profiter du silence chronique qu'il a affiché depuis plus d'un an au niveau de ses idées, de sa pensée politique profonde, de son programme, de ses orientations, de ses opinions qu'il n'a pas données sur un grand nombre de sujets les plus controversés les uns que les autres. Il souhaite profiter de cette lancée pour faire en sorte d'aller devant l'électorat le printemps prochain.
Voilà que la Chambre des communes travaille sur un projet de loi déposé par le gouvernement qui intervient dans un processus qui doit être objectif et apolitique, uniquement pour servir les intérêts partisans et personnels de celui qui occupera le fauteuil du premier ministre à compter du mois de février. C'est un scandale.
C'est pour cela que le Bloc québécois s'élève contre le projet de loi C-49. Nous ne cautionnerons pas un geste du gouvernement qui est posé strictement à des fins partisanes.
De plus, avec le nouveau découpage de la carte électorale, le poids politique du Québec continue de se dégrader.
Le Québec compte toujours sur 75 députés, alors que la Chambre des communes, qui en compte maintenant 301, en comptera 308.
J'aime autant dire au gouvernement et devant mes concitoyens que le Bloc québécois n'est surtout pas pressé de placer le Québec en position de minorité à la Chambre des communes du Canada. Déjà, les démarches pour le placer en minorité ont commencé le jour où la Confédération canadienne est née. Cela n'a jamais cessé et ne cessera jamais.
C'est pour cette raison que les Québécoises et les Québécois doivent être vigilants et réfléchir sur la question de notre avenir et de notre indépendance politique.
Dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, le nombre de comtés passe de quatre à trois. C'est une région durement touchée par l'exode des jeunes et par une activité économique trop souvent ralentie par des crises comme celle du bois d'oeuvre ou celle de la vache folle. C'est l'agriculture, c'est la forêt, c'est toute notre économie qui est attaquée durement. On a parfois de la difficulté à se relever des crises que l'on doit subir.
La région du Saguenay—Lac-Saint-Jean avait le nombre suffisant d'électeurs pour maintenir quatre comtés dans le contexte de la tolérance du moins 25 p. 100. Mais voilà que pour s'assurer que le Saguenay—Lac-Saint-Jean ne puisse garder ses quatre comtés, on a retranché la ville de Chibougamau, la ville de Chapais et la réserve d'Oujébougoumou du comté de Roberval pour les transférer à celui de Abitibi—Baie-James—Nunavik.
Non seulement notre région subit-elle une baisse démographique importante, mais en plus, la commission est venue ajouter à cette terrible épreuve un retranchement artificiel de population, prenant un pan complet de notre région pour l'envoyer dans une autre région située à plus de 400 km. Le traitement qui est réservé au Saguenay—Lac-Saint-Jean est un scandale qui a été cautionné—je dois le dire, hélas—par le Parti libéral du comté de Roberval lors de la visite de la commission dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Les seules personnes ayant demandé à ce que la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean perde tout le pan constitué de Chibougamau, Chapais et Oujébougoumou, ce sont celles du Parti libéral du comté de Roberval. En posant un tel geste, la population qui restait n'était plus suffisante pour nous permettre d'espérer garder quatre comtés.
Nous sommes donc doublement attristés dans notre région. Non seulement nous perdons une représentation, mais 25 p. 100 de notre représentation politique au Parlement fédéral disparaît en fumée par une petite opération de calcul ourdie dans quelque officine politique dans l'espoir de peut-être faire des gains dans notre région.
Les citoyens du Saguenay—Lac-Saint-Jean ne sont pas dupes. Ils comprennent ce qui se passe actuellement. Ils refusent de perdre du poids politique. Ils savent bien que la solution réside dans la souveraineté du Québec, le jour où nous n'aurons plus à faire cet exercice de découpage électoral pour devenir de moins en moins nombreux, de moins en moins pesants dans ce Parlement.
En terminant, je voudrais m'adresser aux nouveaux citoyens du grand comté de Roberval, qui couvrira dorénavant tout le Lac-Saint-Jean à l'exception de la ville d'Alma. C'est un comté presque aussi grand que certaines provinces canadiennes. C'est un comté dans lequel il y aura une population très élevée. Je voudrais dire à cette population que c'est malgré les députés de la région et malgré l'opposition du Bloc québécois que ce découpage a eu lieu. Nous ne l'acceptons pas et nous ne l'accepterons jamais.
Cela nous rend plus conscients que jamais de la nécessité de travailler pour que notre poids politique s'exerce dans le seul Parlement qui nous ressemble et qui nous rassemble, soit le Parlement de Québec.
J'annoncerai en même temps aux citoyens du comté de Roberval que, par souci de justice, d'équité et de respect à l'endroit de toute la population qui vient du comté actuel de Lac-Saint-Jean—Saguenay, j'entreprendrai des démarches. Je les entreprends pour changer le nom du comté de Roberval qui est proposé par la commission en celui de comté de Roberval—Lac-Saint-Jean. Au moins, ces gens-là se sentiront reconnus quelque part grâce à l'intervention du Bloc québécois et du député qui vous parle.
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Monsieur le Président, c'est vraiment un honneur de participer aujourd'hui au débat sur le projet de loi C-49 et d'appuyer fermement cette mesure législative à titre de député de la circonscription de Richmond. Richmond est située dans l'une des régions et l'une des provinces de notre merveilleux pays où la croissance est parmi les plus rapides, soit la région métropolitaine de Vancouver et la Colombie-Britannique.
Le projet de loi garantira que les nouvelles limites des circonscriptions électorales seront en place le plus tôt possible et il donnera au gouvernement et à la démocratie la souplesse nécessaire pour convoquer la population aux urnes et veiller à ce qu'il soit tenu compte des changements dans la dynamique et la situation démographie de notre pays.
Le principe du projet de loi est simple, mais son objectif est essentiel. Il garantirait une représentation plus efficace de tous les Canadiens le plus rapidement possible, en veillant à ce que les circonscriptions électorales du Canada reflètent les changements d'ordre démographique survenus dans notre pays.
Le ministre d'État et leader du gouvernement à la Chambre des communes a expliqué les motifs qui ont mené au dépôt du projet de loi, son contexte et les raisons pour lesquelles il est important de devancer la date de prise d'effet du décret de représentation électorale de 2003. Je voudrais revenir sur certains aspects du projet de loi.
La réfection de la carte électorale est essentielle à la vitalité de notre système électoral. Elle permet de renouveler notre programme électoral national en faisant en sorte que la représentation à la Chambre reflète pleinement les localités d'où nous venons et qu'elle permette à tous les Canadiens de se faire entendre.
Le remaniement périodique des limites des circonscriptions électorales est indispensable pour maintenir cette vitalité et pour garantir que notre système soit pleinement représentatif. La réfection de la carte électorale au moment opportun atteste que nous sommes bien vivants, que la population canadienne est dynamique et qu'elle est en constante évolution.
Nous le savons par expérience et à la lumière des données de recensement qui montrent que les Canadiens se déplacent d'une province à l'autre, du milieu rural vers le milieu urbain et des villes vers la banlieue. De nouveaux venus débarquent chez nous, des enfants naissent, des localités prospèrent et, parfois, disparaissent. La seule chose qui est constante, c'est le changement proprement dit. Nous devons veiller à ce que notre système électoral en tienne compte et qu'il reflète ces changements.
Je pense qu'il n'y a pas de meilleure région au pays pour illustrer ces points que la région métropolitaine de Vancouver. Cette région se verra ajouter trois circonscriptions, ce qui est conforme aux données démographiques et non pas seulement à l'interne pour la province. La région de l'intérieur a perdu un siège, mais la région métropolitaine de Vancouver en gagne un. Nous avons également vu des gens de partout dans le monde venir s'installer dans la région métropolitaine de Vancouver. Ma ville de Richmond compte 22 000 habitants de plus depuis le dernier recensement. Mon collègue de Surrey, de l'autre côté du parquet, sera témoin de l'addition de deux circonscriptions, et de changements partout.
C'est pourquoi nous devons agir rapidement dans le cas de ce projet de loi. Nous devons nous assurer que notre système électoral puisse tenir compte des diverses situations dont nous avons parlé avant que je ne prenne la parole aujourd'hui et que le système puisse refléter ces changements. C'est pourquoi notre Constitution décrète sagement qu'une révision de la carte électorale doit avoir lieu après chaque recensement décennal de manière à s'assurer qu'elle reflète l'image toujours en mouvement du Canada et qu'elle le fasse en temps opportun. Comme je l'ai indiqué, en 10 ans, la ville de Richmond a vu sa population croître de 22 000 personnes. Pour la région métropolitaine de Vancouver, on parle d'une augmentation d'au moins 40 000 ou 50 000 personnes.
Bien que ce principe soit considéré comme un cri de ralliement de l'indépendance américaine, il n'en est pas moins enraciné profondément dans notre pays. En effet, à côté du droit des citoyens à voter dans des élections libres et justes, ce principe constitue la pierre angulaire de la démocratie.
Mais qu'est-ce que cela a à voir avec le projet de loi dont nous sommes maintenant saisis? Nous sommes actuellement dans une situation où la nouvelle carte électorale du Canada est terminée. Les commissions indépendantes ont fait leur travail. Des audiences ont eu lieu et des décisions ont été prises. Une carte électorale à jour, qui reflète plus fidèlement la réalité canadienne est prête. Tout ce qu'il reste à faire, c'est de nous assurer que les nouvelles limites des circonscriptions électorales soient en vigueur.
Évidemment, il faudra une période d'ajustement pour que l'appareil électoral puisse s'adapter.
Il faut en effet qu'Élections Canada et les partis politiques aient le temps d'apprendre à connaître les nouvelles circonscriptions. Cela ne peut pas avoir lieu du jour au lendemain, et nous ne devrions pas sous-estimer la quantité de travail que cela représente. C'est précisément pour cette raison que la Loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales prévoit une période de grâce d'un an.
Mais, par ailleurs, nous ne devons pas oublier que plus on tarde à utiliser ces nouvelles limites, plus on conserve une carte électorale dépassée qui n'est pas aussi représentative qu'elle pourrait l'être.
La période d'adaptation devrait être aussi courte que possible sur le plan opérationnel. C'est pourquoi je me réjouis que le directeur général des élections ait indiqué qu'Élections Canada sera en mesure d'utiliser les nouvelles limites d'ici le 1er avril 2004. C'est quatre mois et demi plus tôt que la période de grâce prévue par la loi. Cela veut dire que les Canadiens pourront disposer plus rapidement d'une carte électorale plus conforme à l'évolution démographique dans la région métropolitaine de Vancouver, en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario et dans tout le pays.
Par quoi cela se traduirait-il dans les faits? Pourquoi est-il important que les nouvelles circonscriptions soient délimitées le plus rapidement possible? Je signale que, par suite du remaniement de la carte électorale, sept députés de plus siégeront à la Chambre.
La Colombie-Britannique et l'Alberta recevront chacune deux nouveaux sièges, et l'Ontario, trois. Il est important pour ces provinces que la composition de la Chambre tienne compte de leur croissance démographique respective. Autrement, nous rendrions un bien mauvais service à leur population. Toutefois, même dans le cas des provinces dont le nombre de sièges n'augmentera pas, il est également important de procéder au remaniement le plus tôt possible.
Nous connaissons tous des circonscriptions dont la population a augmenté considérablement depuis le recensement de 1991, avec ce que cela comporte de difficultés pour les députés concernés et leurs électeurs. Le cas n'est pas unique. Il ne serait pas juste de permettre à cette situation de se prolonger plus qu'il n'est absolument nécessaire, car cela mettrait inutilement en péril le principe de la représentation effective qui est à la base même de la démocratie électorale canadienne.
Dans sa première déclaration, qui fait autorité, sur le sens du droit de vote reconnu dans la Constitution, la Cour suprême du Canada voit dans la représentation effective le principe fondamental qui guide le remaniement électoral. L'opinion éloquente de la cour nous en rappelle l'enjeu. Madame le juge McLachlin déclarait:
Notre démocratie est une démocratie représentative. Chaque citoyen a le droit d'être représenté au gouvernement.
D'où, évidemment, l'importance cruciale d'un remaniement périodique. Madame le juge McLachlin ajoute:
La parité du pouvoir électoral est d'importance primordiale, mais elle n'est pas le seul facteur à prendre en compte pour assurer une représentation effective... Des facteurs tels les caractéristiques géographiques, l'histoire et les intérêts des collectivités et la représentation des groupes minoritaires peuvent devoir être pris en considération si l'on veut que nos assemblées législatives représentent effectivement la diversité de notre mosaïque sociale.
Je ne prétends pas que la situation actuelle commande une action immédiate. Je sais cependant que l'application de la nouvelle carte électorale canadienne plus tôt que tard, et avec le moins de retard possible, est la meilleure façon d'éviter une sous-représentation au Canada et de diluer la véritable représentation à laquelle les Canadiens ont droit en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario, et de tenir compte des changements qui surviennent dans les autres provinces.
En terminant, j'invite tous les députés de tous les partis à appuyer le projet de loi, afin d'assurer, dans les plus brefs délais, une représentation plus effective à tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, l'Alliance canadienne appuie en principe le projet de loi. Nous croyons que la technologie nous permet de mettre à jour le nombre de sièges avant les élections. Nous devons suivre la technologie.
Je tiens cependant à me prononcer sur les propos tenus par le député du Bloc qui s'oppose au projet de loi. J'éprouve de la difficulté à comprendre son point de vue. Il prétendait que le Québec était en quelque sorte délaissé en raison du projet de loi. Je crois que lorsqu'une démocratie est fondée sur une représentation de la population, il faut se demander si le projet de loi est la source du problème de représentation au Québec auquel le député fait allusion. En est-il la cause?
Non, ce n'est pas la réponse à la question. La réponse est simplement que la province était occupée à débattre du séparatisme au cours des 20 dernières années. Pendant ce temps, la ville de Montréal a perdu son statut de plus grande ville au pays. Des équipes de hockey ont quitté la province, une équipe de baseball songe à faire de même. Les Québécois désertent la province et elle stagne. De plus, les gouvernements qui ont dirigé la province étaient socialistes, donc empêtrés dans un lourd appareil gouvernemental interventionniste, aux prises avec des dépenses énormes. Ils sont maintenant surpris de constater que la province ne va nulle part et la question des limites des circonscriptions constitue en quelque sorte la raison pour laquelle elle est sous-représentée.
Je crois que les Québécois sont responsables de leur propre malheur. Ils devraient se regarder dans le miroir. Ils y découvriraient la raison pour laquelle la province n'a pas progressé autant qu'elle aurait dû. Heureusement, la province a tourné la page et elle recommencera à se développer.
Par curiosité, j'ai vérifié: les députés du Bloc paient 10 000 $ de plus en impôt sur leur salaire que les députés albertains. Et ils paient 7 500 $ de plus en impôt que leurs collègues ontariens. Nombre de députés du Bloc devraient rechercher en Alberta et en Ontario la réponse aux problèmes de leur province, qui fait du sur-place ou régresse, afin de trouver une façon d'assurer le démarrage et la croissance du Québec.
J'aimerais soulever une autre question. En cette enceinte, nous avons déjà débattu du financement électoral. À présent, nous débattons des limites des circonscriptions. Cela aussi, c'est une réforme électorale. Accélérer ce processus et, une question qui me tient particulièrement à coeur et qui a été omise dans l'ensemble de ce processus, c'est que la plupart des démocraties légifèrent lorsque des élections sont déclenchées.
Dans notre pays, le gouvernement souhaite choisir le bon moment comme à la bourse. Les libéraux veulent que le premier ministre soit assez habile pour choisir le moment idéal pour leur propre réélection. Ils ne souhaitent pas légiférer sur cette question. Essentiellement, si une loi avait disposé de cette question et avait fixé les modalités et le moment des élections, nous ne serions pas en train de procéder à l'adoption du présent projet de loi, qui laissera au prochain premier ministre tout le loisir de choisir le moment le plus opportun pour déclencher une élection au mieux de ses propres intérêts plutôt que dans l'intérêt bien entendu du pays.
Or, tout comme pour choisir le bon moment à la bourse, cette façon de faire comporte nombre de difficultés et de périls, et j'ai le sentiment, dans le cas présent, que les choix envisagés par le gouvernement à la bourse vont se retourner contre lui.
J'aimerais commenter un événement survenu en Saskatchewan lors de la modification des limites des circonscriptions. Il s'agit d'un point de désaccord que j'ai quant à la procédure suivie en Saskatchewan. Le tout a commencé par une modification radicale des limites de certaines circonscriptions. Les deux principaux milieux urbains sont passés de huit circonscriptions mixtes, c'est-à-dire mi-rurales et mi-urbaines, à six circonscriptions urbaines. Contrairement au jugement de la Cour suprême, qui établissait pour l'essentiel que les circonscriptions rurales devaient contenir une population moindre, au motif qu'il est difficile d'instaurer une représentation juste et efficace dans ces milieux, notamment en raison de leur étendue. Ces circonscriptions devraient donc renfermer une population moindre que les circonscriptions urbaines.
Cela a commencé par des circonscriptions comptant 65 000 personnes en milieu urbain et 73 000 et 74 000 personnes en milieu rural. Ce qui va clairement à l'encontre de la décision de la Cour suprême en cette matière.
J'ai essayé de voir comment se présentaient les limites proposées en Saskatchewan et je me suis heurté à un mur. Le député de Wascana, ministre des Travaux publics, était un ardent défenseur de ces limites. Le député de Regina—Qu'Appelle, du Nouveau Parti démocratique, était également un ardent défenseur des limites proposées.
Si nous examinons les résultats des dernières élections, il est intéressant de constater que ces deux députés ont reçu très peu d'appuis des régions rurales. En fait, le député de Regina—Qu'Appelle a failli perdre son siège tellement l'écart était mince. Je trouve plutôt étrange qu'on crée des circonscriptions urbaines en dépit de la décision de la Cour suprême du Canada et des circonscriptions rurales qui n'ont aucun sens.
Heureusement, je dois reconnaître le mérite de la commission. Le juge Baynton et les deux personnes nommées à la commission ont examiné toutes les données et écouté les personnes provenant de ces circonscriptions. Ils sont revenus aux 14 circonscriptions initiales de 1997. La Saskatchewan comptait un million d'habitants à ce moment-là et elle en compte toujours un million. Les données démographiques de la province n'ont pas vraiment changé.
La commission a repris les limites originelles, à la grande déception sans doute du député de Regina—Qu'Appelle et du député de Wascana, qui devront affronter tous les électeurs du monde rural qui n'apprécient guère bon nombre de leurs politiques et de leurs prises de position, notamment leur vote d'hier à la Chambre des communes. Je sais que, dans le monde rural en Saskatchewan, tout cela ne volera pas mieux qu'un ballon de plomb, chez ces électeurs. Ces députés en feront les frais aux prochaines élections. Voilà ce qu'ils ont souhaité éviter.
Ils ont voulu laisser tomber tous ces électeurs du monde rural, s'en débarrasser et tenter de se constituer une petite circonscription urbaine qu'ils parviendraient à gagner comme auparavant. Cela ne se produira pas. Toute cette stratégie de leur part va se retourner contre eux, et je suis vraiment impatient de voir le jour où toutes les petites combines de ces deux députés leur retomberont dessus.
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Monsieur le Président, comment qualifier les propos de mon collègue? Je souhaite qu'un grand nombre de Québécois aient pu écouter ce débat ce soir et qu'ils comprennent à quel point l'Alliance canadienne est peu sensible aux différences et aux réalités, tant régionales que québécoises.
Sur ce, je tiens aussi à féliciter mes collègues qui ont précédemment parlé à propos de ce projet de loi, soit mes collègues de Roberval et de Beauport—Montmorency—Côte-de-Beaupré—Île-d'Orléans.
Comme ils l'ont mentionné, la Loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales est une loi non partisane. Et les commissions mises sur pied dans chacune des provinces sont indépendantes.
Dans notre région, au Saguenay--Lac-Saint-Jean, tout au long du processus de révision, nous nous sommes pliés au cadre de cette loi.
Or, le dépôt de la proposition de la commission, en juillet 2002, a donné lieu à un véritable soulèvement dans notre région, car on proposait l'élimination d'un comté sur quatre, soit 25 p. 100 de la représentativité régionale, sous prétexte qu'il manque environ 7 000 électeurs depuis les dernières années. Or, comment doit-on interpréter le message lorsqu'on nous enlève un quart de notre représentativité par rapport à 7 000 électeurs?
Il faut aussi mentionner que, tout au long du processus, l'ensemble de la communauté s'est mobilisée lors des audiences publiques. Ma collègue de Jonquière a aussi réalisé auprès de ses commettants un ensemble de pétitions. Nous avons aussi recueilli auprès des municipalités une panoplie de résolutions qui, en fait, transposent l'état d'âme et les besoins de notre collectivité, soit de conserver quatre comtés.
Bref, ce fut un mouvement de protestation tous azimuts qui faisait consensus. Toutes ces opérations se sont faites dans le cadre du respect de la loi.
La commission a déposé par la suite, soit le 28 mars dernier, son rapport donnant suite aux audiences publiques dans lequel quelques modifications mineures étaient soumises tout en gardant le cap pour l'élimination d'une circonscription.
Les quatre députés de la région du Saguenay--Lac-Saint-Jean ont fait front commun pour s'opposer à cette décision. Les médias ont aussi donné le ton pour dire que la population était contre le fait qu'on nous enlève encore un comté dans notre communauté.
Ultérieurement, je le rappelle, toujours dans le cadre de cette loi, les quatre députés de la région se sont prévalus de la tribune du Sous-comité de la révision des limites des circonscriptions électorales pour faire entendre et faire valoir les particularités de notre région afin d'assurer le maintien de quatre circonscriptions.
Nous avons tenté, avec mon collègue, le député de Roberval, de convaincre le comité de conserver Chibougamau-Chapais à l'intérieur de notre région. Chibougamau-Chapais et la réserve autochtone de Oujé-Bougoumou représentent une population d'environ 12 000 personnes.
Or, la commission a fait fi de la volonté des élus de Chibougamau-Chapais et ils ont annexé ce comté à l'Abitibi. Cela fait en sorte qu'on nous retranche une population de 12 000 personnes. Tout à l'heure, je parlais d'une population de 7 000 personnes. Donc l'écart pour reconquérir notre comté n'est plus de 7 000, mais bien de 20 000, ce qui est totalement aberrant.
Or, cette seule tribune politique dispose d'un pouvoir de recommandation. Donc, nous avions une chance ultime d'avoir une recommandation unanime de la Chambre qui aurait pu être positive. Les représentants libéraux à ce sous-comité ont refusé de se lier à la majorité des raisons qui ont été invoquées par le consensus régional, et ce, pour des raisons partisanes.
Ils ont saboté la seule tribune qui aurait permis au Parti libéral de démontrer sa sensibilité aux régions. Le rapport du sous-comité a donc été présenté sur une division, enlevant ainsi tout son pouvoir de recommandation.
La commission s'en est donc tenue à sa vision exclusivement numérique et a éliminé une circonscription dans la région-ressource du Saguenay--Lac-Saint-Jean. D'un point de vue des communautés d'intérêts, cette élimination constitue chez nous un véritable charcutage.
Tout au long du processus, le Parti libéral s'est terré derrière le caractère indépendant de la commission pour ne pas intervenir en faveur de notre région. Or, maintenant que le couperet est tombé, voilà qu'à de seules fins électorales, il n'hésite pas à utiliser son pouvoir pour modifier la loi.
Le soutien aux efforts d'une région-ressource pour contrer l'exode des jeunes et pour assurer son développement n'était pas assez important pour lui donner un signal clair dans le cadre de cette loi.
J'aimerais ouvrir la parenthèse à tous les efforts qui sont faits pour contrer le bilan migratoire négatif de la région. Présentement, des entreprises ferment. Des jeunes quittent faute d'emplois et pour une multitude de raisons.
On ne sera pas défaitistes. En effet, encore la semaine dernière, toute la communauté s'était mise ensemble pour contrer cette problématique. C'est une première aussi. Les syndicats ont embarqué. Les employeurs de la région, l'ensemble des groupes jeunes, toute la communauté a décidé de se prendre en main.
Tantôt, je parlais d'une population de 7 000 habitants et c'était possible. Maintenant, avec 20 000 habitants, on part très loin.
J'ai choisi de demeurer en région et j'en suis fier. J'ai aussi choisi de faire de la politique parce que j'avais envie de porter le flambeau de ceux et celles qui ont permis au Québec d'aujourd'hui, dont notre région, d'entrer dans sa modernité.
Soyez assurés qu'au nom de la population du Lac-Saint-Jean—Saguenay, je voterais contre le projet de loi C-49. J'invite tous mes collègues de la Chambre des communes à voter contre également.
Voilà que pour une simple raison électorale, le gouvernement libéral n'hésite pas à modifier ladite loi. Le respect de la loi pourrait même permettre à notre région d'avoir un certain laps de temps pour nous permettre de nous réorganiser et qui sait, d'augmenter notre bilan migratoire de façon positive.
C'est une insulte aux régions rurales du Québec et la population s'en souviendra. La façon de faire des libéraux témoigne encore de la déconnexion, de l'insensibilité et d'une certaine arrogance face aux régions du Québec.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir m'exprimer, ne serait-ce que brièvement, sur le projet de loi C-49, Loi sur la date de prise d’effet du décret de représentationélectorale de 2003.
Comme nous le savons tous, ce projet de loi vise à accélérer le redécoupage des circonscriptions électorales fédérales, de telle sorte que leurs nouvelles limites entrent en vigueur non pas en août 2004, mais le 1er avril 2004. En vertu de la Loi sur la révision des limites des circonscriptionsélectorales édictée l'été dernier, c'est bel et bien le 4 août que ces limites devaient entrer en vigueur.
Quoi qu'il en soit du moment choisi, le processus de redécoupage est passablement avancé et aura pour effet de faire passer de 301 à 308 le nombre de sièges à la Chambre des communes, c'est-à-dire d'en ajouter trois à l'Ontario et deux, respectivement, à la Colombie-Britannique et à l'Alberta. Les nouveaux sièges amèneront une représentation plus efficace de l'Ouest notamment, mais aussi de l'Ontario, ces trois provinces connaissant une croissance plus rapide que d'autres régions et provinces.
J'aimerais toutefois faire quelques commentaires au sujet des lacunes que j'ai observées relativement au redécoupage et au système électoral, au moment où nous préparons d'autres élections qui auront probablement lieu le printemps prochain.
Il est très important de souligner que le gouvernement prépare les élections à la hâte parce que cela lui convient pour ce qui est de son programme, son calendrier et la transition entre l'actuel premier ministre et l'aspirant premier ministre, à savoir le député de LaSalle—Émard, le dauphin libéral.
Quand ce dernier sera sacré roi en novembre, il voudra sans doute déclencher des élections le plus rapidement possible une fois que, le trône libéré, il siégera. Je crois qu'il veut se débarrasser des élections parce qu'il s'est abstenu, autant que possible, de prendre position sur des questions controversées. Je crois aussi qu'il voudra créer son cabinet, présenter un budget puis tenir les élections aussi vite qu'il le pourra avant que les gens le connaissent aussi bien que nous.
Pour atteindre ce résultat, le gouvernement s'est adressé au directeur général des élections, M. Kingsley, ainsi qu'à son équipe, en demandant publiquement s'il serait possible d'accélérer les choses et d'achever ce processus de redistribution plus tôt juste pour le cas où le député de LaSalle—Émard, lorsqu'il sera premier ministre, envisagerait de déclencher des élections. Le directeur général des élections a répondu que, bien évidemment, le mécanisme pouvait être huilé et mis au point un peu plus vite et qu'il était possible d'arranger les choses. C'est pour cela que le leader du gouvernement à la Chambre présente le projet de loi dont nous débattons aujourd'hui.
Sauf le respect que je dois au directeur général des élections, je pense qu'il convient de nous arrêter un instant pour reconnaître que la situation n'est pas parfaite en ce qui a trait aux listes électorales permanentes que l'on a entrepris d'établir en 1997. Je pense que chacun d'entre nous à la Chambre, quel que soit le parti, avons des histoires à raconter sur ce qui est arrivé au cours des élections de 2000. Je sais que certaines personnes ont dû attendre pendant plus d'une heure pour voter en novembre 2000 et qu'elles ont fini par quitter le bureau de scrutin sans avoir pu voter parce qu'elles n'étaient pas inscrites sur les listes électorales permanentes et que les files d'inscription étaient longues.
Je crois que l'on pourrait montrer de façon très convaincante que le personnel d'Élections Canada ferait un meilleur usage de son temps s'il envisageait de refaire ou de réexaminer la liste électorale permanente avant les prochaines élections afin d'éviter l'exaspération qu'elle provoquera inévitablement parce que ce travail n'aura pas été mené à bien.
Les listes électroniques, c'est-à-dire les listes permanentes, constituent sans doute des outils avant-gardistes, mais le système utilisé n'est certainement pas au point. Il est utopique de penser que nous pourrions déclencher des élections en avril. À mon avis, on devrait plutôt se consacrer à l'établissement d'une liste électorale permanente et à la mise au point du système que la plupart d'entre nous souhaitent.
Il faut souligner le fait que, dans bon nombre de cas, ce sont les personnes qui se déplacent souvent d'un lieu à l'autre qui ont le plus de mal à s'inscrire sur les listes. Il serait très utile de se rendre chez les gens pour obtenir leurs noms et adresses et recueillir tous les renseignements nécessaires que fournissent les cartes d'assurance-maladie provinciales, les déclarations de revenus, etc.
Je crois qu'il est aussi le moment d'aborder le recoupage, qui doit être refait tous les huit ou dix ans environ, et la méthode employée pour nommer les membres des comités. Ces personnes sont généralement remarquables. Je ne conteste pas leur nomination, mais bien la façon dont elles sont nommées.
Je fais allusion spécifiquement aux ministres qui sont responsables de chacune des provinces du Canada. Je vais prendre ma province comme exemple. Le député de Wascana est le ministre responsable de la Saskatchewan. Nous avons établi qu'il avait admis avoir recommandé la nomination de deux des trois personnes constituant la commission de révision des circonscriptions électorales de la Saskatchewan.
En tant que parlementaires, nous devons étudier de près les situations de ce genre. Quelles que soient les qualifications de deux de ces trois personnes, un tel système de nomination éveille inévitablement des soupçons quant à l'existence d'intrigue et d'influence politique. En passant, la troisième personne est nommée par le juge en chef de la province.
Je n'ai pas nécessairement une meilleure solution à offrir aujourd'hui au Président et au Parlement, mais ce que nous faisons actuellement est déficient. Les Canadiens ont bien raison de s'inquiéter. Inévitablement, on portera des accusations quand le ministre responsable de la province est manifestement intervenu dans la nomination de deux des trois personnes chargées de la révision des circonscriptions électorales. Les gens comme moi, et bien d'autres, demanderont si tout était déjà décidé avant que le débat n'ait lieu ou que les circonscriptions ne soient révisées.
Je continue avec mon exemple de la Saskatchewan. Le groupe de trois personnes a d'abord proposé un redécoupage radical. Le résultat de la révision précédente avait donné pour la province des circonscriptions en partie urbaines et en partie rurales. Ce que la commission de trois membres essayait de faire était de découper la Saskatchewan en circonscriptions soit urbaines soit rurales. Dans une province comme la Saskatchewan, ça n'était tout simplement pas possible. Tout le monde s'y est opposé et a dit à la commission lors des audiences publiques que ça n'allait pas. La commission a alors abandonné sa proposition initiale, ce qui est tout à son honneur. Elle s'est remise au travail et en gros les limites des circonscriptions électorales de la Saskatchewan sont restées exactement comme elles étaient au début des années 1990.
La façon dont les commissions de révision des circonscriptions électorales sont constituées et dont leurs membres sont nommés nécessite une étude soigneuse de la part du Président, du directeur général des élections et, ce qui est encore plus important, du gouvernement.
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Monsieur le Président, je veux juste intervenir brièvement pour faire une suggestion en ce qui a trait au redécoupage des circonscriptions électorales.
Je pense vraiment que le processus doit être examiné et modifié. Nous mettons la charrue devant les boeufs. Les commissaires s'assoient dans une pièce et présentent une série de limites remaniées et c'est à nous qu'il incombe de se présenter devant elle pour lui démontrer que les limites qu'elle propose sont illogiques.
Il me semble que le fardeau de la preuve devrait reposer sur les commissaires, c'est-à-dire que les commissaires devraient d'abord consulter les gens des circonscriptions, les établissements, le secteur volontaire, les électeurs, les maires ou les présidents de quartiers, je ne sais qui, les conseillers, les députés, pour définir les questions d'identité, la communauté d'intérêts, les liens historiques, et ensuite proposer des limites qui respectent les chiffres, à 25 p. 100 près.
Plutôt que de faire cela, les commissaires proposent, dans mon cas par exemple, des limites tout à fait illogiques, ensuite, nous comparaissons devant la commission pour finalement revenir plus ou moins au point de départ, comme l'a fait remarquer le collègue qui m'a précédé.
Je pense que nous devrions songer à modifier la loi pour la rendre beaucoup plus logique et pour insister pour qu'il y ait une consultation avant que les commissaires fixent des limites. Cela éviterait tellement de frustrations et ce qu'il en coûte pour que chacun d'entre nous vienne devant la commission lui dire que les limites qu'elle a fixées sont insensées, pour qu'elle refasse son travail et, dans nombre de cas, pour que nous revenions à la case départ.
En terminant, j'aimerais dire que je suis un Québécois. Je vis au Québec. J'ai entendu les commentaires du collègue de Prince Albert. Je sais qu'il s'agit d'un débat, mais je ne pense pas qu'il soit utile de dire que le Québec fait du sur-place ou régresse, que nous devrions regarder du côté de l'Ontario et de l'Alberta et que nous devrions nous corriger. Je ne suis pas d'accord avec cela.
Je vis au Québec. J'aime la qualité de vie qu'on y trouve. Le Québec est peut-être l'essence même de ce qui fait que le Canada est un endroit très spécial, pour moi en tout cas. J'ai choisi de vivre au Québec. Je suis un Québécois par choix. Les propos de ce genre ne sont pas utiles pour faciliter le rapprochement entre anglophones et francophones.
Je veux juste que cela figure au compte rendu et je regrette que cela se produise.
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Monsieur le Président, d'abord, il me fait plaisir aujourd'hui de jouer mon rôle de député. J'ai l'honneur de représenter la circonscription de Charlevoix depuis les élections de 1993. Je l'ai fait pendant trois mandats consécutifs depuis cette date.
Le projet de loi C-49, qui a été déposé hier à la Chambre par le leader du gouvernement à la Chambre, n'a d'autre but que de favoriser l'agenda du futur premier ministre, soit le député de LaSalle—Émard.
Un décret émis par les commissaires lors des consultations publiques—et ce sont pourtant des juges—dit que la nouvelle carte électorale sera appliquée 365 jours après le dépôt du rapport pour la dernière province, laquelle a été le Québec, au mois d'août. À ce moment-là, les élections devaient avoir lieu après le 25 août 2004.
Mais au printemps, on avait aussi appris que le député de LaSalle—Émard avait demandé au président général des élections, M. Jean-Pierre Kingsley, de tout mettre en oeuvre pour que les élections aient lieu au printemps et que tout soit prêt.
On était loin de penser que le député de LaSalle—Émard utiliserait son pouvoir de futur premier ministre—il est aujourd'hui un simple député—pour dicter au directeur général des élections un agenda qui pourrait le favoriser. Pourquoi? On sait qu'il y aura un congrès du Parti libéral au mois de novembre. Le député de LaSalle—Émard est pressenti pour être le futur chef ce parti.
Également, le premier ministre actuel a annoncé qu'il démissionnerait en février. Cela commence à mal aller. On aura un nouveau chef du Parti libéral élu au mois de novembre, et le premier ministre démissionnera en février. À ce moment, on ne saura pas qui tirera les ficelles et comment les choses fonctionneront à l'intérieur de ce Parlement.
Cette mascarade ne peut pas durer tellement longtemps. C'est en fonction de cela que le député de LaSalle—Émard a dit au directeur général des élections qu'il aimerait que celui-ci mette tout en oeuvre pour que des élections hâtives puissent avoir lieu.
Je pense que cela a commencé bien avant. Ici, j'ai le calendrier parlementaire qui a été déposé pour l'année 2003-2004. J'invite les téléspectateurs et les parlementaires à le regarder. On peut constater que sur ce calendrier, pour les mois de février et mars et les deux premières semaines d'avril, la couleur est jaune. Dans la légende du calendrier, le jaune signifie «sous réserve de modification avant le 1er octobre 2003».
Cela signifie que non seulement le député de LaSalle—Émard a le pouvoir de dicter la date de la tenue des prochaines élections pour favoriser son agenda personnel, mais il a même le pouvoir de décider pendant combien de semaines les députés siégeront en février et mars, avant les élections. Il pourra même décider que la Chambre ne siégera pas. Je trouve bizarre qu'on ne soit pas capables de préciser le calendrier pour février, mars et les deux premières semaines d'avril, mais qu'on ait été capables de le faire pour la dernière semaine d'avril jusqu'au mois de décembre.
On constate que c'est un désastre. On s'aperçoit que le député de LaSalle—Émard a utilisé un pouvoir antidémocratique. Qu'est-ce que ce sera lorsque ce député sera premier ministre? Ce sera le rouleau compresseur. La décision qu'ils viennent de prendre aura un effet.
Nous, comme députés, avons joué un rôle tout au long des travaux de la commission. Nous avons présenté un mémoire et nous nous sommes présentés devant la commission. Des maires, des Chambres de commerce, des MRC et des instances décisionnelles régionales ont manifesté leur désaccord avec le redécoupage de la carte électorale.
Le directeur général des élections doit jouer un rôle tout à fait neutre dans ce dossier. On est convaincus qu'il l'a fait à un moment donné, mais on en est un peu moins convaincus aujourd'hui en raison du rôle que lui a dicté le député de LaSalle—Émard.
Je tiens à remercier mon personnel et tous les gens des municipalités et des MRC qui ont préparé un mémoire dans lequel on a eu confiance en la démocratie de ce Parlement. Je l'ai fait aussi comme député.
Également, je voudrais remercier les commissaires qui nous ont écoutés lors de cette commission. Ils ont trouvé que nous avions des arguments très solides, des arguments qui se tenaient. Les députés ont fait valoir qu'en régions éloignées, il n'est pas nécessairement facile de rencontrer les électeurs. Les routes sont difficilement accessibles et les électeurs sont également éloignés. La commission avait retenu de très bons arguments relatifs à notre prise de position.
Nous avons comparu devant le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre qui avait retenu et accepté un statut particulier pour la région de Manicouagan qui a une superficie de 340 km2. C'est une superficie excessivement grande dans laquelle on peut rentrer 58 fois l'Île-du-Prince-Édouard qui est représentée en cette Chambre par quatre députés fédéraux.
Nous acceptons bien le fait que le président général des élections refasse la carte électorale tous les quatre ans. Ce que nous n'acceptons pas, c'est que suite à une directive d'un député, le leader du gouvernement devance son agenda politique, présente une loi au Parlement et tente d'obtenir le pouvoir et l'assentiment de cette Chambre.
Par ce redécoupage, je pense que les régions éloignées qui ont besoin d'être représentées à la Chambre des communes sont défavorisées. Nous avons besoin de parler au nom de nos électeurs. Les travailleurs saisonniers ont besoin d'avoir un porte-parole à la Chambre des Communes. Dans le dossier de l'assurance-emploi, ils ont besoin d'être représentés. C'est la même chose pour les agriculteurs, les travailleurs de l'industrie de la pêche et les travailleurs forestiers.
Ce n'est pas une question d'économie. On sait que le nouveau redécoupage de la carte électorale va permettre au Québec de conserver 75 comtés. Auparavant, il y avait 289 comté; aujourd'hui, il y en a 301 et il y en aura 308. Le Québec conserve toujours ses 75 comtés. Indirectement, il y a des comtés dans des régions éloignées qui seront défavorisés parce que l'accessibilité entre les communautés sera excessivement difficile. Le seul service qui reste dans ces régions, c'est le bureau des députés.
Dans la région de Charlevoix, de la Côte-Nord et de la Basse-Côte-Nord, il n'y a pas de fonction publique ou de bureaux de ministères. En région, c'est le bureau du député qui devient le point central lorsque quelqu'un a besoin de services, que ce soit à Pêches et Océans Canada ou au ministère de l'Immigration, pour se procurer des passeports ou d'autres services qu'on peut recevoir normalement dans les grands centres. Le bureau du député rend un service à sa communauté ou du moins, il fournit toute l'information nécessaire à ceux et celles qui payent des taxes, qui vont voter, qui nous ont élus et qui sont en attente d'être bien représentés à la Chambre des communes.
Plus on va diminuer la représentativité des régions, moins il y aura de services dans chacune de ces régions-là. Je disais que ce n'était pas une question de budget. Effectivement, cela va coûter bien plus cher au gouvernement. En augmentant le nombre de députés et en diminuant le poids démographique et politique de chacune des régions, il va y avoir des coûts de déplacement et des coûts pour les bureaux. En effet, il va falloir payer pour les infrastructures, le personnel et pour un système de communication afin que les gens puissent au minimum entrer en communication.
Si un député veut faire de la représentativité, s'il veut rencontrer ses électeurs et être présent sur le terrain afin de les écouter et parler en leur nom, cela sera excessivement difficile pour lui, à moins qu'il ait l'intention de jouer le rôle d'un sénateur. Loin de moi cette idée, étant un «VTT» au sein du caucus. Je suis un vrai gars de terrain, j'ai le goût de rencontrer mes électeurs. Soyez assurés que je les rencontre bien plus souvent chez McDonald et chez Tim Horton qu'au Manoir Richelieu par exemple.
Je suis vraiment à l'écoute des travailleurs et des travailleurs saisonniers. Malheureusement, nous n'aurons probablement pas la chance de rendre la marchandise à nos électeurs.
En terminant, il y a une solution. Nous avons fait notre travail, nous savons que le rouleau compresseur du côté du gouvernement libéral va passer. Je demande à la population du Québec de régler une fois pour toutes la souveraineté du Québec. Nous aurons nos 125 comtés au Québec et nous travaillerons pour nous.
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Monsieur le Président, je pense que quatre minutes, c'est mieux que rien. Toutefois, c'est moins bien que dix minutes, mais je prendrai ce que vous me donnez.
J'irai dans le même sens que mes collègues qui ont parlé aujourd'hui. En cette fin d'après-midi, peut-être que de nouveaux auditeurs se sont joints au réseau de CPAC. Ils sauront donc qu'on discute aujourd'hui du projet de loi C-49.
C'est assez étrange que le gouvernement libéral à la Chambre—à la demande du député de LaSalle—Émard qui n'a pas encore réussi à franchir toutes les étapes pour devenir le futur premier ministre du Canada—, se fasse déjà complice de quelqu'un qui entrera en fonction dans trois ou quatre mois, peut-être.
C'est une personne qui, d'après ce qu'on a pu lire dans les journaux cet été n'a même pas voulu croiser le fer avec son adversaire, la députée de Hamilton-Est. Elle le cherchait. Elle voulait débattre de questions importantes pour l'avenir du Canada et elle ne l'a pas trouvé sur sa route.
Alors, c'est assez étrange de voir qu'il ait réussi à trouver la route voulue pour arriver jusqu'au leader du gouvernement qui s'est malheureusement fait le complice de ce projet de loi qui est une vraie honte pour la démocratie.
Comme l'ont expliqué tous mes collègues un processus non partisan devient tout d'un coup une haute question partisane en cette Chambre. Je trouve cela regrettable. On est en droit de se demander ce qui peut bien pousser le député de LaSalle—Émard à demander cette loi. Qu'est-ce qui peut bien pousser l'actuel premier ministre de lui accorder ce privilège, lui qui a toujours souhaité que ce ne soit pas le député de LaSalle—Émard qui le remplace? Comment se fait-il qu'il lui facilite aujourd'hui l'existence? Il se rend donc, comme tous les autres, à l'évidence que le député de LaSalle—Émard a été en pourparlers confidentiels depuis un an pour essayer d'acquérir le poste de premier ministre du Canada, comme on peut faire des démarches pour acquérir une compagnie maritime ou aérienne.
Alors pour lui, cela semble être exactement le même processus. Donc, il a des pourparlers avec des gens qui sont en mesure de lui donner les millions dont il a besoin pour être capable de changer de siège à la Chambre et occuper celui de premier ministre.
Toutefois, ce qu'on est en droit de se demander aussi, c'est s'il se pourrait que le député de LaSalle—Émard ait peur d'être à la Chambre. A-t-il peur d'affronter les partis d'opposition qui vont lui poser des questions et qui vont permettre à la population de réaliser que le député de LaSalle—Émard, qui s'apprête à devenir premier ministre, n'a peut-être pas d'idées? Cela devient dérangeant, d'être assis à la Chambre et de pas avoir de réponses aux questions.
Je trouve dommage que mon temps soit presque écoulé. Toutefois, j'espère que la population se rappellera que le premier geste qu'a posé celui qui veut devenir premier ministre est un geste totalement antidémocratique.