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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que j'interviens à propos de ce projet de loi qui vise à modifier la Loi électorale du Canada, particulièrement au regard de la vérification de la résidence.
Le problème est grosso modo le suivant. Récemment, Élections Canada a révélé qu'un million de Canadiens n'ont pas d'adresse résidentielle en bonne et due forme, selon les termes de la loi originale, c'est-à-dire une adresse comportant un numéro civique et un nom de rue.
Le Québec comme le Canada vit cette réalité: il y a des grands centres, mais il y a aussi, numériquement parlant, un grand nombre de communautés rurales. Il s'avère que les adresses rurales sont le plus souvent composées de numéros de boîtes postales ou de routes rurales. Par exemple, l'adresse peut se composer du nom d'une personne, de la mention « route rurale no 1 », puis de la municipalité. On sait qu'en milieu rural, les facteurs distribuent le courrier la plupart du temps dans des boîtes postales le long du chemin. C'est le cas chez nous, dans ma circonscription, par exemple à l'île d'Orléans, dans La Côte-de-Beaupré ou dans Charlevoix, où les terres agricoles sont immenses. Cela complique d'autant plus la possibilité de livrer le courrier.
En outre, Élections Canada s'est rendu compte que les adresses des résidants de réserves autochtones ne sont souvent composées que du nom de la réserve. Dans ma circonscription, on retrouve une communauté autochtone très dynamique, à savoir les Innus d'Essipit. J'en profite pour saluer le dynamisme du grand chef Denis Ross ainsi que tout son conseil de bande et toute l'équipe de négociation. Dans certaines communautés autochtones, donc, l'adresse se compose uniquement du nom de la personne et du nom de la réserve. On se doutera bien que cela complique passablement les fins de l'identification.
Pis encore, ces personnes ne pourront pas faire appel à un répondant de la même section de vote, puisque la plupart des autres électeurs n'auront pas les documents requis pour prouver leur adresse résidentielle.
Le problème est le suivant. Si vous résidez dans un rang et que votre adresse se limite à « route rurale no 1 », fort probablement que les personnes qui vous connaissent plus particulièrement ou plus intimement sont vos voisins, et il se peut même que ces voisins soient des membres de votre parenté. Donc, si votre soeur, votre frère ou votre belle-soeur habitent la même route rurale que vous, ils font face au même problème d'identification: leur propre adresse est incomplète au sens d'Élections Canada. Or cette démarche a toujours pour but d'améliorer les conditions permettant l'identification des électeurs.
Ainsi, selon Élections Canada, il y aurait 1 012 989 électeurs, soit 4,4 p. 100 de tous les électeurs admissibles au Canada, qui n'ont pas d'adresse résidentielle répondant aux prescriptions de la loi électorale telle que modifiée. La situation est donc très préoccupante. Qui plus est, Élections Canada nous informe que 80 p. 100 des résidants d'un territoire comme le Nunavut n'ont pas d'adresse personnelle.
Il existe des statistiques pour la Saskatchewan, l'Ontario et Terre-Neuve-et-Labrador. Au Québec, il est question de 15 836 électeurs, soit 27 centièmes de 1 p. 100, donc plus d'un quart de 1 p. 100, qui pourraient être confrontés au même problème.
Par le projet de loi dont nous débattons présentement, le gouvernement modifie la Loi électorale du Canada afin d'assouplir les règles permettant de vérifier la résidence dans le cas d'électeurs vivant dans des régions où l'adresse municipale figurant sur les pièces d'identifié se résume à une case postale, à une poste restante ou à une route rurale.
Ce projet de loi prévoit que si l'adresse présente sur les pièces d'identité fournies n'établit pas la résidence de l'électeur mais qu'elle concorde avec les renseignements correspondants sur la liste électorale, la résidence de l'électeur est réputée avoir été établie.
Par exemple, un électeur dont la pièce d'identité contient une adresse limitée à une route rurale pourra établir sa résidence si cette adresse postale correspond aux renseignements inscrits sur la liste électorale.
Le projet de loi prévoit aussi qu'en cas de doute, le scrutateur, le greffier du scrutin, le candidat ou son représentant peut demander à l'électeur de prêter le serment prescrit s'il y a un doute selon les officiers électoraux.
Au Bloc québécois, nous appuyons le principe du projet de loi, parce que nous considérons qu'il est nécessaire de corriger la loi pour éviter qu'un million de citoyens ne soient privés de leur droit de vote. Même si numériquement on parle d'un nombre peut-être inférieur par rapport à d'autres communautés et à d'autres provinces, je crois que ces 15 836 électeurs du Québec ont également le droit d'exprimer leur droit de vote. De ne pas modifier la loi reviendrait à les priver de leur droit de vote, un exercice démocratique où l'on procède à l'élection des représentants qui iront porter notre parole à Ottawa.
Nous sommes d'avis que la proposition du NPD, qui désire accorder le droit de vote à tout électeur qui ferait un serment, est inacceptable. Cette proposition avait déjà été rejetée par les trois autres partis politiques lors de l'étude du projet de loi au cours de la session précédente de la présente législature.
Nous croyons qu'il est raisonnable d'exiger à tout le moins une carte d'identité avec photo, si disponible, afin de s'assurer de l'identité des électeurs et afin d'assurer l'intégrité du système électoral. Je voudrais qu'il n'y ait pas d'ambigüités: la proposition du NPD peut donner lieu à certaines fraudes. La proposition du NPD va carrément à l'encontre des principes d'identification pour voter lors d'une élection générale ou partielle.
On sait que le NPD dénonce ce projet de loi parce qu'il est d'avis qu'il ne pourra pas résoudre tous les problèmes créés par le projet de loi le printemps dernier. On se rappellera les discussions au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre où le NPD nous avait souligné la situation des sans-abri. Je veux répéter ce que j'avais mentionné à ce moment-là, soit que notre parti n'est pas insensible à la situation des sans-abri. Au contraire, c'est la preuve que malgré une certaine prospérité économique, malgré un dollar qui atteint des sommets depuis au-delà de 30 ans, il y a une réalité. Il y a des pauvres au Canada et au Québec et il y a des sans-abri.
La problématique pour les sans-abri, c'est qu'ils n'ont pas toujours de carte d'identité. Néanmoins, ils doivent être capables de trouver quelqu'un pour les identifier et pour prouver leur identité. Adopter la position du NPD reviendrait à faire en sorte que n'importe qui pourrait voter. Or, nous ne pouvons être favorables à cette position.
Du côté des libéraux, le député de , également , un député libéral de la Saskatchewan, en appelle au règlement de ce problème le plus rapidement possible.
En conclusion, je répète que le Bloc québécois sera favorable au présent projet de loi, d'autant plus que pour nous, la problématique n'est pas une nouveauté, même si elle a été mise en exergue par les médias dernièrement. On se rappellera que dès le 7 décembre 2006, lorsque Jean-Pierre Kingsley, l'ancien directeur général des élections du Canada, a comparu devant notre Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, il avait prévenu les parlementaires du problème concernant les adresses.
Je conclurai ma présentation en citant M. Kingsley:
L'obligation de prouver son adresse de résidence présente un défi de taille. De fait, au Québec, qui est la seule province où l'électeur doit présenter une carte avant de voter, seule une preuve d'identité est exigée, et non une preuve de résidence. [...] De plus, les directeurs généraux des élections des autres provinces et territoires que j'ai consultés ont fait remarquer que, dans de nombreuses régions nordiques ou rurales du pays, notamment dans l'Ouest canadien, ce n'est pas l'adresse résidentielle qui figure sur les permis, mais bien l'adresse postale.
En conclusion, nous sommes d'avis que ce projet de loi sera étudié à fond par le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Je répète toutefois que le Bloc québécois est favorable au principe du projet de loi.
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Monsieur le Président, c’est avec plaisir que je prends la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi qui a été récemment présenté à la Chambre des communes dans le but de réparer un projet de loi adopté à la hâte au cours de la dernière session, soit le projet de loi .
Je dis qu’il a été adopté à la hâte, car je sais que le comité a entendu de nombreux témoins. Il a entendu des représentants d’Élections Canada, des premières nations, des étudiants, des défenseurs des sans-abri et les membres du comité, dont le député néo-démocrate d’ qui était alors le porte-parole pour notre parti.
Je sais que de nombreux problèmes ont été soulevés au sujet du projet de loi . Malheureusement, certains des défauts qui ont été soulignés n’ont pas été réglés. Les membres du comité s’y sont opposés.
Nous essayons aujourd’hui de résoudre un problème que le gouvernement conservateur a créé. Il s’agit de nouvelles règles très strictes que prévoit le projet de loi au sujet des pièces d’identité à fournir et qui auront pour effet de priver du droit de vote plus d’un million d’électeurs, comme nous l’avons entendu dire. Élections Canada l’a signalé après coup. Cela a forcé le gouvernement à présenter ce nouveau projet de loi pour essayer de réparer les dégâts.
Avec les nouvelles règles que prévoit aujourd’hui le projet de loi , de nombreux Canadiens auront encore davantage de difficulté à voter, notamment les personnes qui ont des adresses rurales.
Voilà pourquoi j'interviens aujourd’hui au sujet du projet de loi. Je représente une circonscription qui est sans doute à 50 p. 100 rurale. Nous avons un grand nombre de petites villes et quelques grands centres urbains où le courrier est livré à domicile, mais la plupart de nos collectivités sont desservies par la poste rurale. C’est pour elles que je m’inquiète.
Je dois également m’inclure dans ce groupe de gens, car je réside dans une petite ville. J’ai un numéro de boîte postale. Heureusement pour moi, l’adresse de mon domicile figure également sur mon permis de conduire en plus de mon numéro de boîte postale. Si ce n’était pas le cas, je serais dans l’incapacité de voter le jour des élections ou il faudrait que je prouve qui je suis.
Dans certaines régions de Courtenay qui sont desservis par la poste rurale, beaucoup de gens vivent dans des petites fermes et à des endroits en dehors des limites de la ville. Ils ne reçoivent pas le courrier à domicile. Ces personnes reçoivent leur courrier au bord de la route, dans une boîte qui porte un numéro de route rurale. C’est comme ça depuis des années et beaucoup de gens vivent là depuis longtemps. Cela comprend la région de Royston, qui est située juste au sud de Courtenay où vit ma tante.
Ma tante réside à cet endroit depuis plus 50 ans. Elle vient d’avoir 80 ans. Elle a toujours vécu au même endroit. Elle pourrait se trouver dans l’incapacité de voter aux élections parce qu’elle ne conduit pas. Elle n’a pas de permis de conduire avec sa photo et elle ne pourrait probablement pas prouver son identité. Ses voisins et les gens qu’elle connaît ne pourraient pas répondre d'elle parce qu’ils risquent de se retrouver, comme elle, dans l’incapacité de prouver leur identité.
Il n'y a pas de distribution du courrier à domicile dans certains secteurs de Comox et de ses banlieues. Dans les environs de Lazo, de nombreux habitants de petites collectivités comme Merville, Black Creek et Oyster River pourraient donc être privés de leur droit de vote. Je le répète, le courrier de ces gens n'est pas acheminé à un bureau de poste principal. À cause de changements survenus à Postes Canada depuis un certain nombre d'années, notre courrier est acheminé à des petites épiceries de quartier, des stations service ou d'autres endroits où nous devons aller le chercher. Le courrier n'est pas distribué à domicile, ce qui fait que les gens ont généralement une route rurale comme adresse postale ou encore une case postale dans l'un des endroits que je viens de mentionner. Un grand nombre de gens vont avoir des problèmes.
J'ai dit quelques mots à propos des numéros de case postale. La plupart des localités de ma circonscription, dont Cumberland, Gold River, Sayward, Tahsis, Port McNeil, Port Hardy, Port Alice et Zeballos, n'ont que de très petits bureaux de poste. Ils se trouvent à une très grande distance d'Ottawa et des grands centres de la Colombie-Britannique. Les habitants de ces petites localités comptent sur leur bureau de poste comme endroit où aller chercher leur courrier. Presque tout le monde reçoit son courrier dans une case postale. Nombreux sont les gens dont la rue où ils habitent n'a même pas de nom ou dont la maison n'a pas de numéro municipal.
Autre fait intéressant, nous avons chez nous de nombreuses petites îles, comme Hornby, Denman, Quadra, Cortes, Alert Bay et Sointula. Les habitants de ces îles font également acheminer leur courrier à une case postale au bureau de poste local, qui est très souvent logé dans l'épicerie du quartier, et ils font la navette. Ces gens aussi pourraient être privés de leur droit de vote.
Cela fait beaucoup de collectivités. En fait, presque toutes les collectivités de ma circonscription sont touchées. Il n'y a que deux localités importantes où les gens reçoivent leur courrier à domicile et dont l'adresse domiciliaire figurerait par conséquent sur leur carte. Le sort des habitants des petites localités nous inquiète.
Je dois aussi parler de toutes les collectivités des Premières nations qui sont dans ma circonscription, et elles sont nombreuses, notamment dans des endroits tels que Owikeno, l’inlet Kingcome et en haut à Simoom Sound. Ces endroits sont fort isolés. Les habitants ne reçoivent pas leur courrier à une boîte postale ou à leur foyer. Ils ont pour adresse des numéros de sacs, sacs qui sont envoyés à la ville la plus rapprochée par petit avion ou par bateau quand la météo le permet. C’est de cette façon qu’ils reçoivent leur courrier. Si on leur remettait une carte indiquant leur numéro de sac, qui n’est évidemment pas leur lieu de résidence, car ils vivent dans une magnifique collectivité le long de la côte, ils pourraient être privés de leur droit de voter.
C’est déjà assez difficile pour certains membres de nos petites collectivités, surtout pour des collectivités des Premières nations, parce que jusqu’à récemment, ils n’avaient même pas de bureaux de scrutin dans les réserves, de sorte qu’ils se sentaient privés de leur droit de vote.
Nous cherchons les moyens d’augmenter la participation électorale chez les membres des Premières nations qui vivent dans nos collectivités. Je sais qu’aux dernières élections nous avons travaillé très fort avec Élections Canada pour qu’il y ait des bureaux de scrutin dans les réserves afin que les gens puissent voter là où ils vivent. C’est tellement important.
Dans certains cas, les habitants de nos régions rurales doivent parcourir de longues distances pour exercer leur droit de vote. On tient cela pour acquis quand on vit dans une grande ville, sachant qu’il suffit de quelques minutes pour se rendre au bureau de scrutin afin de voter. Il faut faire en sorte qu’il y ait plus de possibilités de faire cela, pas moins.
J’ai aussi parlé des sans-abri et des gens de passage. Ma collègue, la députée de , a expliqué avec passion que nous risquons de priver de leur droit de vote de nombreux habitants des quartiers défavorisés qui vivent dans des refuges ou dans la rue. Des dispositions ont été prises pour les identifier et veiller à ce qu’ils ne soient pas laissés de côté.
Dans ma collectivité, il n’y a pas de grands refuges. Il y en a deux ou trois petits, mais il y a aussi beaucoup de sans-abri dans ma circonscription. Bon nombre d’entre eux couchent chez des amis ou vivent dans des autos. Il y a des familles qui occupent des aires de camping. Certains unissent leurs efforts. Ainsi, deux familles peuvent décider de vivre ensemble pour tenter d’arriver financièrement, de trouver un logement convenable.
Je ne sais pas ce qui se passera dans le cas des personnes qui ne possèdent aucune adresse, aucune preuve de leur lieu de résidence. Ce sera très difficile pour ces gens-là aux élections. Nous aurions dû nous pencher sur ce problème avant.
Au comité, nous avons aussi entendu des étudiants qui vivent loin de chez eux. Les représentants autochtones qui sont venus témoigner ont soulevé certaines des lacunes dont on ne s'est pas soucié à l'époque. Comme je l'ai dit, nous débattons un projet de loi qui en redresse un autre que la Chambre avait adopté à la hâte.
Le porte-parole du NPD qui siégeait au comité à l'époque a pris la parole à notre caucus. Nous comprenions les problèmes. Nous avons été les seuls à voter contre le projet de loi à l'époque.
Il est très injuste que les groupes que je viens de mentionner, à savoir les Autochtones, les étudiants, les habitants des régions rurales et les gens qui vivent dans de petites villes, doivent faire des pirouettes pour voter et exercer ainsi leur droit démocratique et leur devoir de citoyen.
Des électeurs m'ont appelée pour savoir ce qu'il en était du paragraphe 3 du projet de loi qui concerne la preuve d'identité. Les électeurs devront présenter une preuve d'identité et de résidence. Ceux qui ne pourront établir leur résidence pourraient perdre leur droit de vote. C'est un problème et c'est essentiellement ce qui explique ce que nous faisons aujourd'hui.
Ces dispositions ont été incorporées pour lutter contre la fraude électorale qui, dit-on, se produisait au Canada. Toutefois, aucune preuve valable n'a été présentée pour prouver qu'il y a eu de la fraude systématique ou répandue.
Mon a mentionné que la fraude est plus fréquente chez les candidats que chez les électeurs, étant donné les changements d'allégeance qui surviennent. Un candidat représente un parti et il se fait élire. Les gens lui font confiance. Ils travaillent fort pour que leur candidat soit élu et, une fois à la Chambre, ce dernier peut décider de changer de camp. Cela répugne beaucoup d'électeurs. Il est honteux que cela puisse se produire à la Chambre.
Je crois moi aussi qu'il est noble de vouloir éliminer la fraude électorale, mais, malheureusement, le prix à payer aux termes de ces projets de loi est trop élevé. Beaucoup d'honnêtes Canadiens seront essentiellement privés de leur droit de vote. C'est un prix beaucoup trop élevé pour quelque chose qui, en fait, n'est pas un grand problème pour commencer. Ce qui importe avant tout, c'est que les Canadiens puissent accéder facilement et ouvertement au scrutin.
J'ai présenté une motion demandant une réforme électorale parce que je souhaitais qu'un plus grand nombre de Canadiens s'expriment. Un plus grand nombre de Canadiens devraient pouvoir voter et leur vote devrait compter. Je voulais entendre les Canadiens pour savoir comment nous pourrions modifier et améliorer notre système électoral à représentation proportionnelle, mais hélas, le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre a détourné cette motion de son but. En gros, il en a profité pour lancer un processus permettant au gouvernement d'entendre parler de la réforme du Sénat. J'ai entendu des gens qui ont assisté aux groupes de discussion dans le cadre de ce processus. Le programme a été accaparé en grande partie par des discussions sur la réforme du Sénat. On y a très peu parlé de réforme électorale.
C'est malheureux, car je sais que, en Colombie-Britannique, d'où je viens, beaucoup de gens souhaitent une réforme électorale. Lorsque nous avons eu notre référendum en 2005, la proposition n'a pas été adoptée, mais les résultats étaient serrés. Nous avons recueilli plus de la moitié des voix. Malheureusement, il nous en fallait 60 p. 100, mais 57 p. 100, c'est quand même plus que 50 p. 100 plus un, le résultat qu'il nous faut ici pour avoir une majorité. Je pense que la plupart des Britanno-Colombiens voulaient un changement dans notre processus électoral.
Pour en revenir au projet de loi à l'étude, le porte-parole du NPD sur la réforme des institutions démocratiques, le député de jouera un rôle actif au comité. D'autres députés néo-démocrates prennent la parole à la Chambre pour s'assurer que les droits de tous les Canadiens qui se rendent aux urnes sont protégés.
Mon collègue de risque aussi de perdre son droit de vote. Il y a eu un article là-dessus dans le journal il y a quelques semaines. Le permis de conduire du député comporte une adresse très étrange. C'est la façon de faire dans sa circonscription. Le numéro de sa résidence n'est pas indiqué, seulement le numéro d'une route. Il est disposé, comme moi et d'autres, à écarter les obstacles procéduraux que le gouvernement a placés devant nous. Nous voulons pouvoir voter le jour des élections.
Je n'ai pas besoin de demander combien d'électeurs de ma circonscription seraient disposés à trouver quelqu'un pour aller avec eux au bureau de scrutin afin de déclarer qu'ils sont bien qui ils prétendent être. Est-ce que les personnes âgées, les handicapés et les jeunes qui votent pour la première fois vont se rendre aux urnes avec la personne nécessaire pour prouver qui ils sont, ou ils vont laisser tomber? Je pense que la plupart se dirait: « Oublions cela. C'est trop compliqué. Pourquoi se donner la peine?» Pareille mesure va éloigner les gens du processus électoral. Il ne faut pas l'adopter. Il faut encourager les gens à aller voter et non leur rendre la tâche plus difficile. Nous ne devrions pas leur imposer des obstacles.
La participation électorale est déjà trop basse. Je crois qu'elle avoisine les 65 p. 100. C'est assez honteux. Cela signifie que les députés ont été élus avec l'appui de 65 p. 100 de la population et le pourcentage de votes que nous obtenons rend cet appui encore plus faible. Il faut remédier à la situation au Canada. Je le répète, nous pourrions y parvenir en modifiant le système électoral.
Je suis fière de dire que seul le caucus néo-démocrate s'est opposé au projet de loi initial dont l'adoption a été accélérée à la Chambre le printemps dernier. Le Parti conservateur a présenté ce projet de loi troublant et tant le Bloc que le Parti libéral y ont souscrit à la condition que la date de naissance de tous les électeurs figure sur les listes électorales fournies aux partis politiques. Mon collègue d' a lutté contre ces dispositions, mais, au moment de voter au sujet de ces amendements, les membres du comité qui étaient de l'avis contraire au député ont été plus nombreux.
Il est malheureux que nous soyons ici en train de parler du projet de loi . Ce dernier et le menacent le fondement même de la démocratie et les droits des citoyens qui sont si chers aux Canadiens.
Je sais que le porte-parole du NPD en matière de réforme des institutions démocratiques fera tout ce qu'il peut pour qu'on adopte des amendements justes au projet de loi afin que le droit de tous les Canadiens lors des élections soit protégé.
Je remercie la Chambre de m'avoir donné l'occasion de parler du projet de loi et d'exprimer le point de vue de mon parti.
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Monsieur le Président, j'aimerais intervenir brièvement et soulever certains points.
Je voudrais tout d'abord remercier tous les partis d'avoir travaillé en collaboration afin de présenter le projet de loi sur la vérification de l'adresse de résidence des électeurs, tout particulièrement pour les gens du Nord qui, à cause d'une formulation inappropriée ou d'une erreur malheureuse, auraient facilement pu être privés de leur droit de vote en raison de leur adresse. J'ai pendant longtemps eu une adresse du genre RR1, emplacement 4, compartiment 3. D'autres ont des casiers postaux. La majorité des gens du Nord n'ont pas d'adresse civique.
Je tiens à remercier les députés de tous les partis qui ont rapidement adopté cette modification technique. Bon nombre des Canadiens des régions rurales en particulier, et je parle des régions rurales puisque je suis le président du caucus rural, auraient eu du mal à faire reconnaître leur droit de vote selon les critères précédents, et ils auraient dû faire appel à des dispositions spéciales. Ce sont là des modifications bien justifiées.
Après avoir pris connaissance des modifications apportées, je ne suis pas certain que la question des adresses civiques ait réellement été réglée. Je veux tout simplement m'assurer que les problèmes liés aux adresses civiques n'empêcheront personne de voter. Je pense par exemple aux militaires partis en mission. J'ose espérer que cette disposition leur permettrait de voter dans la circonscription de leur choix, comme c'était le cas par le passé, dans la mesure où ils ont les documents d'identification nécessaires.
De même, dans certains endroits comme ma circonscription par exemple, bon nombre de personnes, et particulièrement des personnes âgées, vont passer un bonne partie de l'hiver dans le Sud et elles doivent alors exercer leur droit de vote à partir de là-bas, puisque les élections se tiennent rarement en été. Encore une fois, je présume que si l'adresse de résidence indiquée sur la liste électorale correspond à celle qui est inscrite sur leurs documents d'identité, ces gens n'auront pas de problème. Je tiens toutefois à m'assurer que les membres du comité qui font une étude approfondie de la question verront à assurer la protection de ces personnes.
La dernière catégorie de personnes qui se trouvent dans des situations semblables sont les étudiants. Comme il n'y a pas d'universités au nord du 60e parallèle, dans la partie septentrionale du pays, les gens qui vont à l'université dans le Sud sont souvent sur place le jour des élections fédérales. Donc, encore une fois, je présume que, s'ils sont inscrits sur la liste électorale, comme le prévoit le projet de loi , et que leurs pièces d'identité concordent avec les renseignements figurant sur la liste électorale, ils pourront voter. Je voudrais que le comité confirme cela au cours de ses délibérations.
Je veux aborder un autre point. Si un membre du comité est présent à la Chambre, il pourra peut-être répondre à ma question pendant la période des questions et des observations. Combien de personnes un répondant peut-il avoir? Lorsque je lis le projet de loi , je ne vois aucune condition à ce sujet. Il y avait peut-être dans la loi initiale des conditions qui n'ont pas été modifiées. Je songe aux très petits bureaux de scrutin où un certain nombre d'électeurs ont besoin de répondants et où il n'y a peut-être pas suffisamment d'électeurs admissibles qui peuvent servir de répondants pour ceux qui ne sont pas inscrits sur la liste électorale.
Quelqu'un pourrait peut-être me dire pour combien de personnes un électeur admissible peut être le répondant aux termes de ces nouvelles modifications.
Encore une fois, je remercie tous les députés. Nous ferons certes de notre mieux pour que ce projet de loi soit adopté le plus rapidement possible, car tous les députés s'entendent pour dire que cette modification s'impose afin que personne ne soit privé de son droit de vote, bien que le directeur général des élections ne laisserait jamais cela se produire, car il dispose de la latitude voulue pour veiller à ce que tous les électeurs puissent voter. Quoi qu'il en soit, il convient de faire les choses correctement.
Je félicite tous les députés de faire ces corrections le plus rapidement possible.
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Monsieur le Président, je remercie le député de sa question, car j'aime beaucoup parler de ce rapport particulièrement affligeant.
J'avais soulevé la question de l'itinérance pendant notre premier débat, enjoignant le comité de veiller à ce qu'on en fasse le plus possible à ce chapitre. C'est également ce qui m'a amené à poser la question, toujours sans réponse, que m'a posée le député au sujet du nombre des personnes dont un électeur admissible peut se porter garant. Il faut faire en sorte que les personnes qui se trouvent dans une telle situation puissent voter, et je sais que le comité se penche là-dessus.
J'ai été enchanté d'assister à la présentation du rapport, dont j'avais lu le sommaire, en compagnie de la porte-parole libérale en matière de condition féminine. Nous sommes deux des députés qui ont assisté hier à la présentation du rapport. Celui-ci fait état d'horreurs dont je suis couramment témoin, étant donné que j'habite dans le Nord.
J'ai constaté avec grand plaisir qu'un certain nombre des choses recommandées dans le rapport se sont retrouvées dans le plan de lutte contre la pauvreté du chef libéral. En ce qui concerne la pauvreté chez les enfants, par exemple, les libéraux rendraient remboursable le crédit d'impôt non remboursable, pour que les plus démunis puissent en profiter. Ils n'en profitent pas en ce moment, puisqu'ils n'ont pas droit au crédit s'ils ne paient pas d'impôt.
Par ailleurs, nous ferions en sorte que la Prestation fiscale canadienne pour enfants, qui est une initiative très populaire au Canada, soit bonifiée et s'applique à un plus grand nombre de personnes.
Nous prendrions aussi trois mesures pour aider les aînés, qui comptent parmi les pauvres et les sans-abri dans le Nord. Premièrement, nous augmenterions le supplément de revenu versé aux personnes âgées les plus pauvres; deuxièmement, nous ferions en sorte que, si un conjoint meurt, son survivant ne se retrouve pas, pour des raisons d'ordre bureaucratique, sous le seuil de la pauvreté; troisièmement, nous nous efforcerions de récompenser les personnes qui veulent retourner sur le marché du travail.
Nous collaborerions aussi avec les autres ordres de gouvernement relativement à des dossiers tels que celui des logements abordables, pour lesquels il existe une forte demande, et nous continuerions d'appuyer l'aménagement de refuges pour les sans-abri. Il y a beaucoup de bons projets menés dans ma circonscription, dans le cadre de l'Initiative de partenariats en action communautaire. Je ne sais pas quelle est la situation ailleurs au pays, mais chez nous il n'y avait aucun refuge et il y en maintenant un, bien qu'il ne réponde pas parfaitement aux besoins des femmes et, comme on le précise dans le rapport, notamment des femmes de 16 à 18 ans. Il n'y a pas assez de services de counselling pour les personnes qui abusent de l'alcool ou des drogues, et, d'une façon plus particulière, il n'y a pas suffisamment de dispositions législatives, au niveau local, pour régir les rapports entre propriétaires et locataires.
Je recommande vivement à tous les parlementaires de consulter ce rapport, qui est très volumineux. Il traite de l'itinérance et de la pauvreté chez les femmes dans les trois territoires, ainsi que des répercussions épouvantables que peut entraîner leur situation, particulièrement lorsque les conditions sont très difficiles et qu'il fait extrêmement froid.
Comme le sait le député, puisqu'il a déjà vécu à Dawson, à des températures de 50 ou 60 degrés Celsius sous zéro, les gens ne peuvent pas vivre sans abri et dormir dans les rues. Ces personnes doivent trouver un endroit, et elles vont parfois là où elles ne devraient pas aller, parce que leurs enfants risquent d'être agressés, ou qu'elles risquent de devoir fournir des services qu'elles ne souhaitent pas fournir, mais elles n'ont pas le choix si elles veulent survivre la nuit. Les conditions qui existent dans le Nord sont extrêmement difficiles.
Compte tenu que notre pays est très riche et qu'il jouit d'excédents énormes, je recommande vivement que chaque parti prenne connaissance des recommandations formulées dans le rapport et s'efforce de les intégrer à son programme.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole, aujourd'hui, sur le projet de loi . Il convient de faire l'historique au regard de la raison pour laquelle nous sommes saisis de ce projet de loi aujourd'hui. Souvenons-nous qu'en février 2007, la Chambre des communes adoptait le projet de loi qui modifiait la Loi électorale afin, notamment, de réduire les possibilités de fraude ou d'erreur en renforçant les exigences quant à l'identification des électeurs
Ainsi, en raison de ces modifications, le projet de loi C-31 est conforme à la Loi électorale du Québec. Ce n'était rien de neuf pour nous, le Bloc québécois. Ce projet de loi C-31 sera en vigueur lors de la prochaine campagne électorale et est entré en vigueur lors des dernières élections partielles au Québec. Les électeurs devaient ou doivent maintenant présenter une pièce d'identité produite par un organisme gouvernemental sur laquelle leur nom, leur photographie et leur adresse domiciliaire sont indiqués, par exemple un permis de conduire. Les électeurs qui n'ont pas de pièce d'identité avec photographie devront fournir deux pièces d'identité acceptables afin d'établir leur identité et leur adresse domiciliaire.
Le directeur général des élections devra publier une liste des pièces d'identité acceptables que les électeurs pourront présenter au bureau de vote. On a en avait eu une lors de la dernière élection partielle au Québec. Cela peut aller de la carte de crédit ou du relevé de cette même carte à la facture de téléphone ou à toute autre pièce permettant d'identifier l'électeur très rapidement.
Par contre, les électeurs potentiels qui n'ont pas deux pièces d'identité, c'est-à-dire ceux qui se présentent devant les bureaux de vote et n'ont pas deux pièces d'identité, seront tenus par la loi de déclarer sous serment qu'ils sont bien ceux qu'ils prétendent être. De plus, une personne qui a déjà respecté les conditions pour voter devra répondre d'eux. C'est donc simple. Si vous n'avez pas les deux pièces d'identité, quelqu'un qui a déjà voté et rempli les conditions et qui a ses pièces d'identité pourra être votre répondant.
Cette situation nous semblait très acceptable. Évidemment, dans toute bonne règle, il y a toujours des exceptions. On a dû revoir la situation par rapport aux recommandations du directeur général des élections nous disant que, finalement, plus d'un million de Canadiens n'ont pas d'adresse résidentielle en bonne et due forme.
On peut comprendre cela au Québec. Jusqu'à l'an 2000, j'ai été maire d'une petite municipalité. On m'a donné la chance de devenir préfet de la MRC et, un jour, président de l'Union des municipalités du Québec. Néanmoins, pendant les années 1980, plusieurs des plus petites communautés du Québec n'avaient pas de numéros de rue, de porte, etc. Le gouvernement du Québec a demandé à toutes ces municipalités d'avoir des adresses avec des numéros de rue et de porte. Cela signifie évidemment des investissements importants. Il faut passer par la Commission de toponymie pour avoir les noms de rue, etc. L'effort a donc été fait, au Québec, dans les territoires municipalisés.
Il reste cependant des endroits, des territoires non municipalisés. Au Québec, on estime que cela représente environ 15 000 personnes. Cela comprend aussi les personnes qui n'ont pas d'adresse fixe, comme les sans-abri, etc. Il y a donc environ 15 800 électeurs, selon le directeur général des élections du Canada, qui n'auraient pas d'adresse conformément au projet de loi adopté en février.
Lorsqu'on regarde ce qui s'est passé dans les autres provinces, comme à Terre-Neuve-et-Labrador, on constate qu'environ 23 p. 100 des électeurs seraient aussi privés de ce droit parce qu'ils n'ont pas d'adresse domiciliaire avec numéro civique. C'est-à-dire qu'ils ont des adresses rurales composées uniquement de numéros de boîte postale ou de route rurale. On a bien connu cela, il y a 20 ans, au Québec. On peut donc comprendre que d'autres communautés aient décidé de ne pas investir à cet égard. En Ontario, il s'agit de 150 000 électeurs et, en Saskatchewan, de 189 000 électeurs. Au Nunavut, environ 80 p. 100 des résidences n'ont pas d'adresse personnelle. On peut donc comprendre que ce projet de loi veuille régulariser la situation et permettre à ces personnes de voter.
Évidemment, les propositions soumises par le projet de loi nous semblent acceptables. Je le résume: il modifie la Loi électorale du Canada afin d’assouplir les règles permettant de vérifier la résidence dans le cas d’électeurs vivant dans les régions où l’adresse municipale sur les pièces d’identité se résume à une case postale, à une poste restante ou à une route rurale.
Il prévoit que si l'adresse présente sur les pièces d'identité fournies n'établit pas la résidence de l'électeur mais qu'elle concorde avec les renseignements lui correspondant sur la liste électorale, la résidence de l'électeur est réputée avoir été établie.
Par exemple, un électeur dont la pièce d'identité contient une adresse qui se limite à la route rurale pourra établir sa résidence si cette adresse postale correspond aux renseignements inscrits sur la liste électorale.
Évidemment, si la liste électorale mentionne qu'une personne vit sur la route rurale numéro 2 de tel endroit et que ses pièces d'identité indiquent la même adresse, on sera en mesure de faire la concordance et le projet de loi n'exigera pas des adresses comme il l'exigeait auparavant, avec l'adresse domiciliaire et les numéros d'adresse civique. Il pourra faire la preuve circonstancielle.
Il y a aussi le cas où une personne répond d'un autre électeur. J'en ai donné un exemple plus tôt. Dans la loi actuelle, quelqu'un qui a une adresse domiciliaire et qui connaît une personne qui n'a pas d'adresse domiciliaire avec numéro de porte ou qui n'a pas deux pièces d'identité peut devenir son répondant. Ceux qui n'ont pas d'adresse domiciliaire ne pouvaient pas, selon la loi actuelle, être répondant. Maintenant, les personnes qui auront fait la preuve, devant les agents électoraux, les travailleurs d'Élections Canada ou ceux qui sont responsables de superviser le scrutin, que leur adresse de poste restante est la même que celle inscrite sur la liste électorale — donc qui ont déjà utilisé leur droit de vote — pourront être répondants pour une autre personne.
Évidemment, on pourra permettre à ces gens de répondre d'électeurs qui n'auraient pas de pièces d'identité. Le projet de loi actuel maintient les pièces d'identité, sauf qu'on permet que des routes rurales comme adresse qui correspondraient à ce qui est inscrit sur la liste électorale soient acceptées plutôt qu'avoir des adresses avec numéro civique.
Selon moi, c'est bien que ce projet de loi puisse venir corriger les problèmes de 15 800 électeurs qui n'auraient pas d'adresse fixe au Québec. C'est la même chose dans les autres provinces canadiennes, donc pour le million d'électeurs que mentionne le directeur général des élections.
Par contre, nous avons entendu des collègues d'autres partis en cette Chambre. Il ne faut pas non plus par cette mesure neutraliser tout le principe du projet de loi , qui avait été déposé sous l'ancienne législature. Avec deux pièces d'identité, on veut être capable d'éviter les fraudes. Il ne faut pas permettre les déclarations sous serment. Ce qu'on essaie par certaines interventions de nous dire, c'est qu'il faudrait revenir aux déclarations sous serment. La personne a juste à être assermentée pour avoir le droit de voter. Ce qu'on veut, c'est qu'il y ait quand même des preuves, des pièces d'identité ou quelqu'un qui puisse répondre pour quelqu'un d'autre. Sinon, on reviendrait avec ce projet de loi à remettre en cause ou à créer l'effet inverse du projet de loi , adopté en février 2007.
Je tiens à rappeler aux Québécois et aux Québécoises qui nous écoutent que le projet de loi de février 2007 est une application identique de la Loi électorale du Québec. Au Québec, lorsqu'on vote, il faut présenter des pièces d'identité. La loi fédérale était beaucoup plus souple. Par le passé, on a vu que cela avait entraîné des erreurs et certaines possibilités de fraude. Le Québec a toujours été un chef de file. Depuis René Lévesque qui, avec son projet de loi sur la remise en état de tout le système électoral, le financement des partis politiques et tout cela, le Québec a toujours été à l'avant-garde de toutes les lois électorales. Que le gouvernement du Canada, encore une fois, se conforme aux lois qui sont en vigueur au Québec, on ne peut qu'en apprécier les décisions prises ici en cette Chambre, encore une fois avec l'immense appui du Bloc québécois. Nous sommes toujours fiers de faire profiter au reste du Canada les bonnes choses qui se passent au Québec. Souvent, les meilleures choses viennent du Québec. Je suis convaincu que le député de peut en témoigner. En tant qu'ancien maire, il sait très bien qu'au Québec, nous sommes toujours les chefs de file, sauf dernièrement, avec le gouvernement conservateur, en matière de foresterie et de développement du secteur manufacturier.
Si le fédéral acceptait d'investir dans ses champs de compétence dans le développement économique, s'il acceptait d'écouter les recommandations du gouvernement du Québec, du premier ministre Jean Charest, qui n'est pas un souverainiste, cela irait mieux. Il demandait l'intervention du fédéral pour aider les secteurs manufacturier et forestier.
On a vu que le dernier Énoncé politique du gouvernement conservateur, le minibudget, n'offrait rien, absolument rien et moins que rien pour contrer les crises forestière et manufacturière.
Évidemment, le projet de loi , qui fait suite au projet de loi , est un bel exemple. Il modernisait la Loi électorale et se conformait à ce qui était en vigueur au Québec depuis maintenant presque une décennie.
Ce serait intéressant que dans d'autres matières, notamment dans les programmes d'aide aux secteurs forestier et industriel, le gouvernement conservateur réagisse et se fie aux bons conseils que lui donnent les députés du Bloc québécois et le gouvernement du Québec.
Une fois de plus, c'est triste de constater qu'on a des collègues québécois qui acceptent de siéger ici, de s'asseoir aux mêmes tables que les députés du reste du Canada qui n'ont pas le même intérêt que les Québécoises et les Québécois. Que voulez-vous? Un jour, ils comprendront peut-être. Les sièges sont disponibles ici, de ce côté de la Chambre, pour les accueillir.
Il faut donc toujours faire attention et être à l'affût. Finalement, on est ici pour défendre les citoyens et les citoyennes. Le projet de loi dont nous sommes saisis se veut justement une réponse à une doléance du directeur général des élections du Canada pour permettre le vote à des électeurs et des électrices qui n'auraient pas d'adresse fixe avec numéro civique.
Le Bloc québécois se veut le défenseur de leurs intérêts et soutient la position du gouvernement qui vient en aide au directeur général des élections.
En ce qui concerne le directeur général des élections, il faut toujours faire attention par contre. On sait que celui-ci nous fait des demandes, mais lorsqu'on lui en fait, c'est tout autre chose. Souvenons-nous de la dernière campagne électorale au Québec, lors des élections partielles. Tous les partis en cette Chambre avaient demandé au directeur général des élections de ne pas permettre le vote à visage voilé. On a vu que ce dernier n'a pas respecté la décision unanime des représentants de cette Chambre qui lui ont demandé de réagir promptement et efficacement comme l'avait fait le directeur général des élections du Québec.
C'est un message que j'envoie en même temps au directeur général des élections du Canada. Oui, par ce projet de loi, on peut lui venir en aide. Cependant, lorsque tous les partis décideront de lui faire des recommandations, il faudra qu'il les respecte également. En effet, c'est quand même un officier de l'État. On veut bien qu'il soit neutre, mais il reste que c'est une nomination politique. On se pose parfois des questions. Les conservateurs ont fait cette nomination. Ils se sont montrés extrêmement offusqués parce qu'il permettait le vote à visage voilé. Mais comme ce sont eux qui l'ont nommé, on constate qu'ils n'ont pas fait de grandes tempêtes par la suite.
Évidemment, en déposant en cette Chambre un projet de loi sur le vote à visage voilé, ils essaient de corriger un problème en en créant un autre. Les conservateurs sont souvent dichotomiques comme cela. On veut régler le problème du vote à visage voilé, par contre il faudra que les membres du personnel électoral soient des femmes. Évidemment, on crée un problème en essayant d'en régler un autre. C'est souvent le cas chez les conservateurs. C'est pour cette raison qu'ils stagnent dans l'opinion publique. Quant à moi, ils vont stagner longtemps.
Il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui, on veut venir en aide à ceux qui n'ont pas d'adresse fixe. Je l'ai expliqué dès le début. C'est arrivé au Québec dans les années 1980. Les plus petites communautés n'avaient pas de noms de rue, donc pas de numéros civiques. On peut comprendre cela. Maintenant, il n'y a que 15 000 personnes au Québec sur sept millions d'habitants qui n'en ont pas. On peut comprendre que d'autres provinces n'ont pas investi à cet égard. On peut respecter cette situation et venir en aide à ces gens tout en respectant le fait qu'il faut présenter des pièces d'identité.
Le projet de loi rapporte que même si vous n'avez pas d'adresse civique, vous devez apporter vos pièces d'identité. Si sur celles-ci c'est écrit route rurale numéro 1 sans numéro de porte ou autre, et que sur la liste électorale on ait la même inscription, soit route rurale numéro 1, on est capable de faire la concordance.
Ce projet de loi permettra donc à ces gens de voter. C'est là son objectif, et nous l'appuyons.
Je peux donner un exemple des pièces d'identité demandées. Une liste, qui peut être mise à jour à toutes les élections, a été dressée par le directeur général des élections.
C'est pour cette raison que ce n'est pas contenu directement dans le projet de loi. Cependant, pour ce qui est des cartes d'identité, pour tous les électeurs et les électrices qui nous écoutent, cela pourrait arriver plus vite que prévu. On ne le sait jamais, il pourrait y avoir des élections fédérales. Sous un gouvernement minoritaire, on glisse sur une petite pelure de banane et on se retrouve en élections.
On doit donc savoir que les cartes d'identité qui sont acceptées doivent comporter photo et adresse, comme le permis de conduire. Sinon, il faut produire deux autres pièces d'identité, notamment celles avec photo mais sans adresse, comme la carte d'assurance-maladie au Québec. Il peut donc s'agir de la carte d'assurance-maladie, de la carte d'assurance sociale, de l'acte de naissance, du permis de conduire, évidemment, du passeport canadien, du certificat de statut autochtone, du certificat de citoyenneté canadienne ou de la carte de citoyenneté, d'une carte de crédit ou de débit avec le nom de l'électeur, de la carte d'identité des Forces canadiennes, de la carte d'identité des soins de santé, de la carte d'identité d'employé produite par l'employeur, de la carte d'identité de la Sécurité de la vieillesse, d'une carte de transport en commun, d'une carte d'identité d'étudiant, d'une carte de bibliothèque, d'une carte d'identité d'une société des alcools, d'une carte de la Société canadienne du sang ou d'Héma-Québec, d'une carte d'hôpital, d'un permis de pêche, d'une carte d'identification de la faune, d'un permis de chasse, d'une carte d'acquisition de permis de possession d'arme à feu, d'une carte de plein air ou d'un permis, d'une carte d'identité provinciale ou territoriale, ou encore d'une carte d'un centre local de services communautaires.
Ces pièces d'identité sont évidemment acceptées. On accepte aussi des documents originaux avec nom et adresse résidentielle, des relevés de carte de crédit, des états de compte bancaire, des factures d'un service public, des évaluations municipales de l'impôt foncier, des bulletins scolaires, des baux d'habitation, des prestations fiscales ainsi que des avis de cotisation de l'impôt sur le revenu.
On aura donc compris que ce ne sont pas les pièces d'identité qui manquent. Évidemment, le plus facile est de présenter une carte d'identité avec photo et adresse, comme le permis de conduire, or ce n'est pas tout le monde qui en possède un et nous en sommes bien conscients. Par la suite, on dresse la liste de tous les documents avec nom et adresse qu'on pourrait devoir présenter au nombre de deux afin de voter, qu'ils aient ou non une photo.
Les citoyennes et les citoyens du Québec doivent se souvenir que c'est la même chose qu'aux élections provinciales: ils doivent toujours apporter leurs pièces d'identité lorsqu'ils vont voter. Quant aux personnes responsables de l'application de cette loi, elles doivent savoir que c'est dans le respect de l'institution, c'est-à-dire pour s'assurer que ce sont les bonnes personnes qui voteront. Le processus est très respectueux. Cela évitera des fraudes et des erreurs pour les travailleurs d'élections.
Par-dessus tout, on ne tombe pas dans le piège où l'on permettrait la fameuse déclaration sous serment sans exiger aucune pièce d'identité, comme c'était permis auparavant. L'électeur pouvait alors déclarer être la bonne personne, sans que ceux qui travaillent au bureau de scrutin connaissent véritablement son identité. On s'en remettait uniquement à une déclaration. Dorénavant, cela ne sera plus toléré. Un répondant sera désormais nécessaire pour formuler ce type de déclaration.
Si l'on n'a pas de pièce d'identité, on doit être accompagné d'une personne qui aura rempli toutes les conditions, c'est-à-dire qui a ses pièces d'identité, qui a pu voter et qui peut répondre pour vous parce qu'elle vous connaît. Cette façon de procéder est permise, mais il faut être accompagné d'une personne qui vous connaît. Ainsi, si jamais il y avait une fraude ou quoi que ce soit, la personne qui a répondu pour vous sera responsable et pourrait être passible de poursuites judiciaires.
En somme, le Bloc québécois se fait un plaisir d'appuyer le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture. Nous espérons que les recommandations seront formulées rapidement, parce que, sous un gouvernement minoritaire, des élections peuvent survenir beaucoup plus vite que prévu, et ce, tant que le gouvernement se comportera comme un gouvernement majoritaire, comme il le fait présentement en se montrant très arrogant envers les autres partis. En tant qu'organisateur en chef du Bloc québécois, je peux affirmer que nous nous ferons un plaisir d'affronter les conservateurs n'importe quand et n'importe où.
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Monsieur le Président, ce n'est pas de gaîté de coeur que j'interviens dans le débat sur le projet de loi aujourd'hui.
En tant que représentant d'une circonscription du Nord canadien, je parle d'un projet de loi qui pourrait régler quelques-unes des difficultés dans ma circonscription, mais il ne touche pas le changement crucial apporté au système électoral, changement qui flouera nombre d'électeurs de leur droit de vote et créera de la confusion et des difficultés dans les bureaux de scrutin aux prochaines élections et peut-être même lors d'autres élections dans l'avenir.
J'aborde le projet de loi aujourd'hui, alors que c'est du projet de loi dont je veux discuter. Je veux discuter d'un projet de loi que je ne peux pas appuyer car, de par son essence, il modifie la façon dont les Canadiens perçoivent leurs droits politiques fondamentaux au Canada. Je ne comprends pas ce projet de loi; je ne comprends pas sa raison d'être Pour essayer de comprendre les raisons que les députés ministériels invoquent à l'appui de la mesure, je dois revenir au projet de loi .
Le député de a parlé du projet de loi, le 18 juin, et il a dit ceci:
En présentant un projet de loi qui permettra de multiplier les occasions de voter à la grandeur du Canada, nous tentons de rehausser le niveau de participation électorale.
Il est tout à fait absurde de prétendre que le fait de mettre en place des conditions qui permettront aux gens de voter va rehausser le niveau de participation électorale au pays.
Le député a ajouté, sur une note plus personnelle:
Je pense qu'il n'y a pas de plus grande tromperie à l'égard des Canadiens que lorsqu'une personne, dans le cadre d'une élection fédérale ou provinciale, prétend être quelqu'un d'autre au bureau de scrutin.
C'est effectivement une grande tromperie. Toutefois, nous avons vu pire à la Chambre au cours des deux dernières années, avec l'exemple du député de . Celui-ci n'a même pas attendu la rentrée parlementaire pour changer de parti et afficher un mépris total à l'endroit de ceux qui l'avaient élu. C'est là une tromperie beaucoup plus grave que celle d'un électeur qui pourrait se tromper de bureau de scrutin.
Le avait lui aussi pris la parole le même jour. Il avait dit:
Comme je l'ai mentionné à d'autres occasions, ce projet de loi apporte un certain nombre de changements au processus électoral qui auront pour effet de réduire les possibilités de fraude électorale, d'améliorer l'exactitude du Registre national des électeurs et des listes électorales, de faciliter la communication avec l'électorat et d'améliorer l'administration des élections.
Examinons un peu sa déclaration. Il a dit que le projet de loi allait « améliorer l'exactitude du Registre national des électeurs ». Au cours des discussions que nous avons eues depuis un certain temps, quand a-t-il été question d'un meilleur système de recensement? Pourtant, il est évident que nous en avons besoin. Un grand nombre des problèmes que nous avons au Canada relativement à notre système électoral découlent des tentatives faites par le gouvernement actuel et les gouvernements précédents pour le travail et les efforts liés au recensement dans le pays. C'est un des graves problèmes que pose notre système électoral.
Le projet de loi dont nous sommes saisis et le projet de loi ne vont pas changer la situation. Ils ne vont pas rendre le système plus complet. Ils ne vont pas faire en sorte que les personnes soient soigneusement recensées et que nous ayons le genre de système que nos parents et nos grands-parents ont bâti tout au fil des ans.
Cela facilitera-t-il la communication avec l'électorat? Je ne vois pas comment cela se produira avec ces deux projets de loi. Nous serons témoins d'une situation où beaucoup d'électeurs découvriront, pour une raison ou pour une autre, qu'ils n'ont pas les pièces d'identité appropriées ou la bonne adresse, ou qu'ils ont une adresse qui ne concorde pas. Ils ne pourront pas voter.
Cela se produira chez un grand nombre de très jeunes électeurs. Cela se produira chez des électeurs de tout le pays qui se trouvent dans des situations désavantageuses, à savoir les itinérants, les pauvres et les personnes qui doivent travailler de longues heures et qui n'ont pas les mêmes possibilités que d'autres électeurs.
Je sais que les employés fédéraux peuvent s'absenter de leur travail pendant plusieurs heures consécutives pour aller voter. Les personnes moins favorisées auront plus de difficulté à voter. Elles devront s'assurer que, le jour du scrutin, elles ont sur elles leurs pièces d'identité et elles devront même faire plus d'efforts que d'habitude, dans bien des cas, pour exercer leur droit démocratique fondamental.
Le gouvernement est responsable des projets de loi qu'il présente, ainsi que de l'exactitude et de l'examen minutieux de tous les projets de loi qui sont aussi importants que celui-ci, un projet de loi qui va au coeur même de notre système démocratique, à savoir le droit et la capacité de voter et la certitude que doit posséder l'électeur lorsqu'il pénètre dans l'isoloir.
Le gouvernement a carrément laissé tomber les Canadiens dans ce dossier. Il a présenté un autre projet de loi dans lequel il tente de corriger ses erreurs, mais il ne va pas assez loin. Selon notre parti, si le gouvernement veut corriger les erreurs que contient le projet de loi , il devrait revenir à ce que le NPD a dit précédemment.
Ce que nous avons proposé précédemment, c'est d'autoriser les électeurs à confirmer leur identité sous serment au bureau de vote. Puis, si l'identité de l'électeur suscite un doute, l'électeur ferait une déclaration sous serment pour confirmer son identité et il pourrait voter dans la circonscription. Ainsi, nous témoignerions notre confiance envers les Canadiens et les Canadiens méritent notre confiance.
Lors des quatre dernières élections générales, probablement plus de 60 millions de suffrages ont été exprimés et il n'y a eu que quatre cas de fraude électorale. Tout le travail que nous avons fait au Parlement revient ni plus ni moins à utiliser un canon pour tuer une mouche. La fraude électorale au Canada est quasi inexistante. On a pris les grands moyens pour bien peu de choses.
Par ailleurs, pour ce qui est d'améliorer l'administration des élections, le projet de loi va entraîner un fiasco lors des prochaines élections. Des centaines de milliers de personnes, si ce n'est des millions, vont attendre aux bureaux de scrutin partout au Canada, sans comprendre les règles, sans avoir une pièce d'identité appropriée et sans être en règle. Les Canadiens ont l'habitude de voter d'une certaine façon et lorsqu'ils se présenteront aux urnes, ils constateront que les règles ont complètement changé. L'administration des élections au cours de la période à venir sera un vrai fouillis. Cela donnera à de nombreux citoyens une mauvaise image du Canada et du processus électoral.
J'estime que les arguments qu'on nous donne sont absolument bidons.
Jetons un coup d'oeil à ce qui se passe ici. Maintenant, on prend le temps de présenter une mesure législative pour pallier certaines des lacunes du projet de loi . Aujourd'hui, j'ai entendu le gouvernement conservateur dire que, comme l'opposition n'a pas relevé ces erreurs lors de l'étude en comité, c'est la faute de l'opposition si le projet de loi laisse à désirer.
Pourquoi faisons-nous cela? Le cynique en moi pense qu'il s'agit d'un exercice de conditionnement social.
S'ensuivront d'autres exercices de conditionnement social pour faire en sorte que les Canadiens abandonnent graduellement leurs libertés individuelles et acceptent petit à petit qu'ils doivent montrer une pièce d'identité chaque fois qu'ils veulent faire quoi que ce soit. Je n'aime pas cela. Je pense toujours que les Canadiens sont dignes de confiance et que nous devrions les encourager à se faire confiance mutuellement. Continuellement demander aux Canadiens des pièces d'identité chaque fois que nous le pouvons n'est pas la bonne façon de procéder. C'est ce que je pense de tout cela.
J'aimerais maintenant passer aux questions qui touchent ma circonscription.
Le mois dernier, j'ai assisté à une réunion à Paulatuk, une collectivité située loin dans le Nord, sur la côte de l'Arctique. Nous avons parlé des pièces d'identité avec photo. Il n'y a aucun endroit à Paulatuk où obtenir une pièce d'identité. Les résidants doivent se rendre à Inuvik, en avion, pour obtenir une pièce d'identité. Évidemment, la plupart des résidants n'en ont pas. Ils n'en ont pas besoin puisque tout le monde se connaît à Paulatuk.
Quand les gens de Paulatuk iront voter le jour des élections, le directeur du scrutin vérifiera leur identité, mais ils n'auront pas les pièces requises. Ils ne peuvent pas se rendre à Inuvik. Ils ne peuvent pas organiser tout cela. La vie de cette collectivité sera complètement chamboulée. Des gens qui se connaissent depuis toujours vont devoir se montrer des pièces d'identité.
C'est un problème fondamental de ce projet de loi. Il ne parle pas de la nature honnête et digne de confiance des Canadiens. Il ne tient pas compte de cela. Selon ce projet de loi, ceux qui ne peuvent pas prouver leur identité ne doivent pas être qui ils prétendent être.
En effet, si un électeur présente une pièce d'identité non conforme aux exigences, en vertu du paragraphe 3.2, « le scrutateur, le greffier du scrutin ou le candidat ou son représentant qui a des doutes raisonnables au sujet de la résidence de l’électeur » qui se présente à lui « peut lui demander de prêter le serment prescrit ». Nous laissons à ces personnes le pouvoir de décider si un Canadien est digne de confiance, mais nous ne donnons pas à ce Canadien la possibilité de se déclarer digne de confiance en certifiant sous serment qu'il est légalement citoyen de ce pays et qu'il a le droit de voter. À mon avis, c'est la solution que nous devrions retenir.
Les modifications qui seront apportées grâce à ce projet de loi aideront à atténuer un problème engendré par le projet de loi , mais ne suffiront pas à en corriger toutes les lacunes. Celles-ci décourageront les Canadiens de voter. Le taux de participation est déjà peu élevé dans le pays. Il diminuera encore plus. Ces lacunes décourageront surtout ceux qui devraient voter, ceux dont les droits ne sont pas pris en compte dans le système, ceux qui ont besoin d'exprimer leur opinion sur les politiciens et sur ceux qui gouvernement ce pays.
C'est une situation difficile pour quiconque n'a pas appuyé le projet de loi . Il nous est maintenant demandé de réparer les dommages causés par le projet de loi, mais pas en totalité. Par conséquent, nous laisserons malgré tout notre système électoral dans une situation chaotique pour les prochaines élections. Le gouvernement ne fournit pas d'explication décente de ses actions. Par rapport à ce qu'il veut accomplir, il manque de franchise à l'égard des Canadiens.
À mon avis, le projet de loi est totalement inapproprié, car il ne va pas encore assez loin pour corriger les problèmes créés par l'autre projet de loi. Tant que le gouvernement ne réalisera pas les erreurs fondamentales qu'il a commises dans le projet de loi précédent, il ne pourra les corriger qu'à la pièce. Comment le gouvernement pourra-t-il apporter les modifications nécessaires pour corriger tous ces problèmes, afin que les Canadiens puissent voter aux prochaines élections et aux élections subséquentes? Il ne le pourra pas. C'est là le problème.
Nous pouvons renvoyer ce projet de loi au comité. Nous pouvons essayer de collaborer avec d’autres partis représentés au Parlement pour corriger les erreurs que renferme un projet de loi inadéquat, mais cela ne suffit pas. Pour les Canadiens, un des seuls espoirs qu’il nous reste maintenant réside dans l'issue de la contestation du projet de loi en vertu de la Charte. Cette mesure est contestée devant nos tribunaux à cause de sa nature déraisonnable en ce qui a trait à nos droits fondamentaux en tant que citoyens canadiens.
Il nous faut attendre. Les tribunaux régleront peut-être le problème pour nous, mais il est absolument scandaleux de voir ce qui s’est passé ici, au Parlement, avec cette mesure législative et l’orientation qu’a prise le gouvernement. C’est une véritable honte.
Je suis déçu par le gouvernement. Je suis déçu pour mes électeurs. Je refuse qu’un seul de mes électeurs soit privé de son droit de vote, qu’il s’agisse d’étudiants qui se déplacent d’une collectivité à une autre ou de gens qui ont déménagé, mais qui n’ont pas fait leur changement d'adresse sur leurs papiers d’identité. Même si les problèmes que soulève ce projet de loi sont difficiles à analyser aujourd’hui, ils se poseront certainement le jour des élections. Cela jettera l’incertitude sur tout le système et créera beaucoup de pression pour que des changements soient apportés avant les élections suivantes.
Je ne sais pas ce que nous faisions ou ce que nous pensions quand nous avons présenté le projet de loi , mais, en tant que Canadien qui chérit son droit de vote et le droit de chaque citoyen de voter à son aise et proprement sans que ce droit ne soit assujetti à des conditions, je ne suis pas content. Je ne pense pas que le projet de loi est approprié. J’espère certainement que les tribunaux en viendront à cette conclusion. Cela réglera le problème pour nous et nous ramènera à la réalité de notre système électoral, de notre façon de voter, qui nous a bien servis.
Si des cas de fraude à une grande échelle avaient été soumis aux tribunaux, nous aurions peut-être raison de dire qu’il fallait faire preuve d’une plus grande vigilance ici. Nous aurions dû examiner toute la loi et voir comment la modifier pour que les scrutateurs et les greffiers du scrutin aient tous l’autorité nécessaire pour résoudre les problèmes qui se présentent à eux. Nous avons décidé d’agir autrement. Est-ce que ça va fonctionner? J’en doute. À mon avis, nous avons pris une mauvaise direction et il faut la corriger.
Si le Parlement actuel ne le fait pas, les tribunaux le feront peut-être. J’espère que les électeurs s’en rendront compte lorsqu’ils iront dans l’isoloir la prochaine fois, et qu’ils sauront alors quels partis ont causé les problèmes auxquels ils feront face. Quand ils verront les queues et tous ceux qu’on aura empêchés de voter, j’espère qu’ils y penseront et qu’ils voteront en conséquence. J’espère qu’ils se rendront compte de ce que le gouvernement aura fait du système qui était en place et qui fonctionnait bien, un système dont il fallait améliorer le volet recensement et pour lequel il fallait revoir la Loi électorale afin de l'actualiser et de permettre aux fonctionnaires électoraux de bien s'acquitter de leurs fonctions.
Voilà ce que nous aurions dû étudier. Nous pouvons essayer de corriger un peu ce projet de loi. Nous pouvons régler les problèmes que nous avons créés avec le projet de loi , mais ce n’est pas suffisant. Ce n’est pas suffisant et cela ne devrait pas se produire dans cette législature.
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Monsieur le Président, nous y revoilà, aux prises avec les problèmes créés par le projet de loi . Je sais que ce n'est pas le genre de commentaires que le gouvernement espère entendre, mais il doit voir la réalité en face. Si nous sommes en train de parler du projet de loi aujourd'hui, c'est uniquement parce qu'il s'agit, comme je le dis depuis le début, d'une solution qui se cherche un problème.
Jusqu'ici, nous en avons trouvé deux. Il y a le projet de loi , qui fait l'objet du débat d'aujourd'hui, et le projet de loi . J'imagine qu'il y en aura quelques autres d'ici la fin.
L'une des dispositions du projet de loi dit qu'advenant la prestation d'un serment pour prouver l'identité de quelqu'un, il n'est pas nécessaire que la pièce d'identité produite par le répondant comporte une adresse municipale, pourvu que les renseignements contenus sur la liste électorale correspondent à ceux de la pièce d'identité.
Le comité a entendu le témoignage de groupes de défense et de représentants des sans-abri, des Autochtones et des étudiants. Les représentants des Autochtones ont été très clairs au sujet de la question de l'adresse municipale et les membres du comité les ont bien entendu. Ils ont dit que nous aurions des problèmes à identifier les électeurs parce que certains d'entre eux n'ont pas d'adresse municipale. J'invite l'ensemble des députés, y compris ceux qui étaient au comité, à jeter un coup d'oeil sur les bleus et à lire les témoignages des gens qui nous demandent de nous pencher sur cette question.
Ils ont dit que si nous allions de l'avant avec cette mesure, nous priverions certaines personnes de leur droit de vote. Avons-nous privé certains Canadiens de leur droit de vote? Ce n'est pas quelques centaines ou quelques milliers de Canadiens que nous avons privés de leur droit de vote, mais probablement des millions. Pourquoi? Parce que la Chambre, dans son immense sagesse, a adopté un projet de loi qui laisse à désirer. À mon avis, il laisse à désirer parce que le comité n'a pas bien fait son travail.
J'ai demandé au comité de prolonger la période d'audition des témoignages pour entendre d'autres témoins en plus de ceux qui figuraient sur la liste que nous avions. On n'a pas acquiescé à ma demande dans le cas de la commissaire à la protection de la vie privée parce qu'elle avait déjà témoigné. J'ai dû lui écrire moi-même pour obtenir une réponse au sujet de la protection des renseignements personnels, notamment la date de naissance. Contrairement à ce que les membres du comité auraient cru, elle m'a immédiatement donné une opinion et elle a entre autres indiqué que cette mesure législative suscitaient certaines préoccupations au chapitre de la protection des renseignements personnels.
J'estime que nous sommes saisis d'une mesure législative avec laquelle on tente de réparer les dégâts causés par un autre projet de loi du gouvernement. J'aimerais que les députés, peut-être à la période réservée aux questions et observations ou après la séance d'aujourd'hui, me fournissent une explication ou me citent un exemple où le Parlement, quelques mois après l'entrée en vigueur d'un projet de loi, a dû présenter d'autres mesures législatives pour régler les problèmes que ce premier projet de loi a causés. On en est maintenant à deux mesures législatives et il y en aura peut-être davantage si on tient compte des lacunes et des failles que présente le projet de loi .
Je sais que les députés ministériels diront que je n'ai pas soulevé ces problèmes au comité et que je n'ai pas eu la sagesse nécessaire pour savoir que ces choses se produiraient. Il est vrai que je n'ai pas prévu tous les problèmes, mais j'ai vu le problème que posait la façon dont le projet de loi a été rédigé.
Ce projet de loi s'inspire d'un rapport de comité. Le Parti conservateur semble avoir pris l'habitude de se servir des comités pour faire progresser son programme. Le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre a produit un rapport assez volumineux, le gouvernement y a répondu et dans l'espace d'une semaine, nous étions saisis du projet de loi .
Ce sont les préoccupations entourant la possibilité d'une fraude électorale, et je ne saurais trop insister sur le mot « possibilité », qui ont motivé la présentation du projet de loi . Quand les parlementaires ont été saisis de la question, ils ont déclaré qu'il fallait immédiatement redresser la situation. En fait, c'est ce que le comité a fait en entendant un nombre limité, selon moi, de témoins.
Le comité a entendu des témoins comme le directeur général des élections à qui il a demandé si la fraude électorale était un grave problème. Les membres ont tous entendu très clairement que ce n'était pas le cas et qu'il y avait eu environ quatre cas de fraude électorale potentielle au cours des trois dernières élections.
Nous avons passé beaucoup de temps sur le terrible fléau qu'est la fraude électorale et nous en passons encore plus pour le régler. Je dois cependant reconnaître que le gouvernement a été clair: il avait bien parlé de la possibilité d'une fraude électorale.
Je dois dire que mes électeurs se préoccupent plus des mesures à prendre pour nettoyer la politique, de l'éthique en politique et de l'intégrité dans le système. Ils s'inquiètent davantage de la fraude chez les candidats, notamment quand ces derniers changent d'allégeance du jour au lendemain, quand un candidat qui se dit libéral un jour devient soudainement ministre dans le Cabinet conservateur. Les électeurs se préoccupent plus de la façon de traiter le manque d'intégrité qu'on peut voir quand des gens se présentent sous une bannière, changent d'allégeance et, en un temps deux mouvements, font ensuite partie du gouvernement ou du Cabinet.
Que penser quand quelqu'un passe de l'arrière-scène du Parti conservateur au Sénat pour être propulsé au Cabinet? Voilà les préoccupations qu'ont mes électeurs au sujet de l'intégrité de notre système électoral. Ils ne se soucient guère de la possibilité qu'il y ait une fraude électorale; ils souhaitent seulement qu'on n'empire pas la situation.
Sans l'assentiment de mon parti, le Parlement a adopté un projet de loi qui a privé du droit de vote un très grand nombre de personnes. Dans nos discussions au comité, nous parlons souvent de la nécessité d'être vigilants pour éviter que des mesures législatives aient des conséquences imprévues. Nous sommes tous sensibilisés à cela. Nous avons entendu les témoignages de personnes qui défendent les sans-abri et les peuples autochtones.
Nous parlons maintenant de gens qui vivent dans les régions rurales. Nous avons maintenant constaté que l'un des aspects du problème a trait à l'exactitude des adresses. Or, étonnamment, lorsque des représentants étudiants ont comparu devant nous, ils nous ont dit très clairement que cet aspect poserait problème.
Qu'avons-nous fait alors? Nous n'avons pas vu là un problème important et nous avons pensé, dans notre grande sagesse, que tout irait bien. Or, nous n'étions pas si sages que nous le pensions et le projet de loi à l'étude en est la preuve. Il s'agit du projet de loi .
Nous n'avons pas fait les consultations nécessaires. Comme je l'ai déjà dit, notre tâche est de consulter jusqu'à ce que nous soyons certains d'avoir bien fait le tour d'une question. Ce n'est pas ce que nous avons fait pour le projet de loi . Mais il y a pire. Dans le cas des informations concernant la date de naissance, on peut en effet aller jusqu'à parler de conséquences prévues. Il vaut la peine de répéter que le projet de loi comportait des conséquences imprévues.
Pourtant, ce ne sont pas du tout les témoins et les gens ordinaires qui nous ont parlé de la nécessité de faire figurer les dates de naissance sur les listes électorales comme mesure de contrôle. Cependant, ce qui est fort étrange et passablement inquiétant, c'est que les conséquences prévues dont je parle ont été le fait du comité, qui a décidé que le projet de loi ferait en sorte non seulement que la date de naissance des électeurs figure sur la liste électorale mais encore que la liste soit mise à la disposition des partis politiques.
On peut très bien parler de conséquences prévues dans ce cas. Nos amis du Bloc ont proposé une motion au comité, avec l'appui des libéraux. Le gouvernement s'est opposé tout comme moi à l'amendement mais, à l'étape de la troisième lecture, il n'a plus eu le courage de défendre la vie privée des Canadiens et il s'est effondré.
Comme l'a fait remarquer mon collègue de l'autre jour, le gouvernement a baissé les bras. Il s'est dit qu'il fallait accepter l'adoption de l'amendement pour assurer l'adoption du projet de loi. Pourtant, la commissaire à la protection de la vie privée du Canada s'était interrogée de la façon suivante dans une lettre que j'avais remise au comité:
Le problème de fraude électorale est-il si grave et suffisamment répandu pour avoir recours à l'utilisation de renseignements personnels supplémentaires? Si le problème est grave, est-il nécessaire de fournir la date de naissance aux secrétaires des bureaux de vote, ou le même objectif pourrait-il être atteint avec des renseignements moins détaillés?
Elle a clairement précisé que nous ne devrions pas le faire, mais là encore, le gouvernement et les partis d'opposition ont affirmé que c'était acceptable et qu'ils permettraient de divulguer les dates de naissance et de partager ces renseignements avec les partis politiques.
En fournissant des renseignements de ce genre, nous donnons en quelque sorte une trousse d'information très utile à certaines personnes qui pourraient vouloir en faire une utilisation frauduleuse. C'est ce que j'ai appelé une trousse de vol d'identité parrainée par le gouvernement. C'est ce que nous offrons ici.
Les députés ne sont pas sans savoir que des rapports récents ont soulevé certaines préoccupations quant au vol de cartes de crédit et aux gens qui peuvent avoir accès à des comptes de banque. De quoi ont-ils besoin? Ils peuvent faire beaucoup de dommage avec une simple date de naissance et une adresse. Nous allions transmettre ces renseignements non seulement aux greffiers de scrutin, où, malgré tout le respect que je dois à ces gens, je crois qu'ils auraient pu être égarés, mais également aux partis politiques.
Je sais que le Parti libéral était prêt à le faire parce qu'il voulait récolter plus d'argent. Les députés du Bloc ont souligné que c'est ce qu'ils faisaient et que cela s'était déjà produit au Québec. Je n'ai aucune idée de ce que le gouvernement voulait faire avec tout cela. Je présume qu'il nous le fera savoir un jour ou qu'un de ses membres l'expliquera dans ses mémoires.
D'ici là, je considère qu'il y a un problème dans ce projet de loi au niveau de la protection des renseignements personnels. Il y a également un problème du fait que des milliers de personnes ne sont pas inscrites sur la liste électorale, et maintenant, nous étudions le projet de loi . À mon avis, non seulement le gouvernement n'a pas réglé le problème et n'a pas fait le travail préparatoire nécessaire dans ce dossier, mais les mesures qu'il a prises ont des conséquences imprévues puisqu'elles portent atteinte à la vie privée des gens.
Nous devons vraiment nous demander pourquoi nous créons toutes ces barrières alors que les politiciens et tous les partis affirment vouloir convaincre un plus grand nombre de personnes d'aller voter et éveiller un intérêt chez les jeunes à l'égard de la politique.
Je voudrais donner l'exemple de l'Ontario où des changements ont été apportés aux exigences relatives au vote. Les responsables provinciaux n'ont pas bien expliqué aux électeurs les renseignements personnels qu'ils devaient fournir pour pouvoir voter. Ils doivent donner leur nom, leur code postal et d'autres renseignements au greffier de scrutin. J'ai participé aux dernières élections provinciales en Ontario. Alors que je frappais aux portes pour demander aux gens s'ils comptaient aller voter, une dame m'a dit: « J'ai bien essayé d'aller voter, mais ils ne m'ont pas permis de le faire. »
C’est exactement ce qui va se passer aux prochaines élections fédérales et je ne suis pas certain que ce projet de loi réglera ce problème. Si cette personne n’a pas pu voter c’est parce qu’elle n’avait pas la pièce d’identité requise et que personne ne pouvait répondre d'elle.
Je peux vous garantir que des centaines, sinon des milliers de Canadiens, et peut-être même plus, vont se retrouver dans cette situation si nous ne modifions pas la loi. Il faut modifier la loi pour les personnes qui n’ont pas les pièces d’identité requises. Dans le cas dont je parle, il s’agit d’une personne âgée qui a vécu à la même adresse pendant plus de 10 ans et qui n’avait pas les pièces d’identité exigées. Le nombre de gens qui seront privés du droit de vote atteindra des proportions jamais vues.
En fait, si nous ne modifions pas la loi en prévoyant par exemple une déclaration solennelle, des gens ne pourront pas voter dans les régions rurales, dans le Nord, dans les régions urbaines, sans oublier les sans-abri et les itinérants.
Nous devons examiner sérieusement ce projet de loi et les défauts qu’il contient. Nous avons vu les défauts que contenait le projet de loi . Y en a-t-il ici? Je dirais qu’il y en a quelques-uns et je demande juste au gouvernement d’examiner simplement la question du recensement. Pourquoi ne se livre-t-il pas à un recensement universel pour chaque élection afin de permettre à tous nos citoyens que nous respectons tant de voter?
D’autre part, il faut non seulement tenir un recensement universel et y consacrer de l’argent, mais aussi veiller à assurer une bonne formation. Ce sont des choses élémentaires, de simples questions de bon sens que nous avons soumises au comité. La déclaration sous serment en était une autre.
Enfin, pour ce qui est des cartes d'électeur qui inquiètent tellement les gens, et moi aussi d'ailleurs, et qu’on voit traîner dans certaines entrées d’immeubles, placez-les au moins dans des enveloppes et envoyez-les à l’adresse des électeurs. Si les électeurs ne résident plus à ces adresses, elles seront renvoyées.
À l’heure actuelle, je reconnais que ces cartes qu’on laisse traîner pourraient faciliter la fraude. Alors servez-vous de cette merveille de la technologie moderne qui s’appelle une enveloppe pour adresser la carte à l’électeur. Si l’intéressé n’habite plus à cette adresse, la carte sera retournée à l’expéditeur, autrement dit Élections Canada.
Voilà donc une autre façon d’améliorer le système, une autre suggestion du NPD. Nous devrions épurer la liste électorale, envoyer des gens faire du porte à porte pour épurer la liste, mettre les cartes d'électeur dans des enveloppes et prévoir une déclaration sous serment en cas de besoin.
Certaines des critiques formulées au sujet des déclarations sous serment sont ridicules. Certains députés semblent se méfier des citoyens du Canada. Comme je l’ai dit, il faudrait se méfier davantage de ceux qui changent d'allégeance politique que des citoyens qui essaient d’exercer leur droit de vote.
Nous allons devoir étudier la question en comité pour essayer de réparer un autre projet de loi d'initiative ministérielle, le gâchis auquel ont participé les trois partis dans l'espoir que certains Canadiens ne soient pas privés de leur droit de vote.
Les députés devraient lire les bleus du comité. Le directeur général des élections nous a dit que, étant donné la façon dont le projet de loi et celui dont nous sommes saisis aujourd'hui sont formulés, quand on sait que nous n'avons pas eu l'occasion de corriger les lacunes de la mesure à l'étude actuellement, des gens se présenteront aux bureaux de scrutin et en repartiront sans avoir pu voter. Ils n’y retourneront pas.
C'est ce qui se produira cinq minutes avant la fermeture des bureaux de vote si les gens doivent aller chercher d'autres pièces d'identité parce celles qu'ils ont ne sont pas suffisantes ou parce qu'ils n'ont personne pour les accompagner. Je suis convaincu que des gens qui ont voté toute leur vie, comme la dame âgée dont il a été question lors des élections en Ontario, vont tout simplement laisser tomber. Cela montre que nous n'avons pas fait notre travail.
Je ne veux pas que notre gouvernement promulgue des lois qui privent des gens de leur droit de vote. Mon parti ne veut pas cela et je ne veux pas cela. Nous allons nous assurer que ce projet de loi, de notre point de vue, fasse en sorte que les Canadiens ordinaires ne soient pas privés de leur droit de vote et qu'il y ait un peu de bon sens dans notre système électoral.
Je souhaite sincèrement que le gouvernement se penchera honnêtement et sincèrement sur les trois idées simples que j'ai présentées et qu'il trouvera qu'elles ne sont pas si mauvaises après tout.
Des gens ont combattu pour notre démocratie, nos valeurs et notre droit de vote. Nous venons de le souligner lors du jour du Souvenir. Mon parti ne laissera pas ce droit être bafoué par un projet de loi mal conçu.
Avant de terminer, je vais aborder deux idées qui pourraient, grâce aux témoins qui comparaîtront devant le comité, nous éviter de répéter le fiasco du projet de loi .
J'invite les députés à aller dans leur circonscription. Je l'ai fait. J'ai parlé à des gens du projet de loi , du projet de loi et du projet de loi . Je ne suis pas sûr qu'il y avait autant de gens intéressés par le projet de loi C-31. Il y a clairement eu un signal d'alarme à cause du fiasco du projet de loi C-31 et du fait que nous avons privé en un clin d'oeil des centaines de milliers, voire des millions, de Canadiens de leur droit de voter.
Toutefois, les députés devraient parler aux gens ordinaires dans leur circonscription et leur demander ce qui arriverait demain s'ils devaient se plier aux exigences du texte de loi que nous avons présentement sous les yeux. Seraient-ils en mesure de voter? Auraient-ils de la difficulté à se trouver un répondant? Auraient-ils les pièces d'identité demandées? Les députés devraient aller dans une résidence pour personnes âgées et dans un centre d'hébergement de sans-abris, et ils devraient s'entretenir avec quelques étudiants pour savoir s'il y a des problèmes, car, c'est cela faire de la consultation.
C'est ce que j'ai fait la semaine dernière pour le projet de loi et j'ai entendu bien des plaintes. Je supplie, j'implore presque, les députés de parler à leurs électeurs de ce projet de loi parce que nous ne les avons pas suffisamment consultés la dernière fois. Évitons que cela se reproduise.
Sollicitons l'avis de nos concitoyens à ce sujet. C'est leur droit. Nous édictons les règles pour eux. Nous avons créé un beau gâchis avec le projet de loi . Il n'est pas nécessaire que nous refaisions la même chose. Les députés devraient parler à leurs électeurs, puis faire témoigner des personnes au comité par l'intermédiaire de leurs représentants respectifs à ce comité pour que nous apprenions des gens ordinaires comment cette mesure législative les toucherait. Cela n'a pas été fait la dernière fois.
Les personnes qui se sont présentées nous ont avertis qu'il y aurait des problèmes, mais malheureusement, les députés ne les ont pas écoutées. Notre parti les a écoutées. C'est la raison pour laquelle nous avons voté contre le projet de loi .
Nous avons maintenant deux projets de loi pour remédier aux lacunes du projet de loi . Je ne sais pas si c'est un record. Je vais devoir vérifier. Nous devons rectifier la situation.