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Monsieur le Président, c'est avec une grande joie que je prends aujourd'hui la parole sur le projet de loi .
Ce projet de loi a été déposé par le gouvernement le 4 mars dernier. C'est un projet de loi que je qualifierais d'omnibus parce qu'il modifie plusieurs lois environnementales. Il fait tout près de 190 pages, et il vient renforcer les amendes, les pénalités, les sanctions et les peines lorsqu'il y a violation d'une loi environnementale. Neuf lois sont modifiées, de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999) en passant par la Loi sur les espèces sauvages du Canada, la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, la Loi sur la protection d'espèces animales ou végétales sauvages et la réglementation de leur commerce international et interprovincial, la Loi sur la protection de l'environnement en Antarctique, la Loi sur les ouvrages destinés à l'amélioration des cours d'eau internationaux, la Loi sur les parcs nationaux du Canada et la Loi sur les aires marines nationales de conservation du Canada.
Nous avons été un peu surpris lorsque le gouvernement a déposé, le 4 mars dernier, ce projet de loi omnibus. En effet, ce que nous attendions de la part du gouvernement, ce n'était pas une loi omnibus venant renforcer les sanctions, les peines et les amendes en regard de la violation des lois environnementales. Nous attendions plutôt un cadre réglementaire, comme l'avait annoncé le gouvernement en grande pompe en 1997. Sur la Colline du Parlement, on s'attendait à ce que le gouvernement nous annonce le règlement, la loi sur les changements climatiques, une loi qui ferait en sorte que le Canada contribuerait à l'effort international de réduction de gaz à effet de serre, particulièrement en préparation de l'importante Conférence sur les changements climatiques qui va se tenir à Copenhague en décembre 2009. Tout le monde s'attendait à ce que le gouvernement apporte une réponse à ce cadre réglementaire promis depuis 2007, particulièrement au moment où une nouvelle administration a vu le jour au sud de la frontière, et qu'elle s'est engagée à se présenter à la Conférence sur les changements climatiques avec une loi visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Également, parce que certaines rumeurs circulaient au cours des dernières semaines, on se serait attendus à ce que le gouvernement annonce une modification à la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale afin de soustraire certains projets de l'évaluation environnementale canadienne. Mais non, aucune loi sur les changements climatiques n'a été déposée. Les règlements qui nous ont été présentés l'ont été à la va-vite, vendredi dernier, dans un document qui n'a même pas été déposé dans la Gazette du Canada pour consultation pendant 30 jours, ce qui est habituellement le cas. Non, le gouvernement a utilisé le principe de la procédure accélérée pour adopter directement un règlement par décret au Cabinet.
Tout cela se fait à un moment où ce gouvernement se targue de faire aller de pair l'économie et l'environnement. Il n'y a rien de plus désolant que de voir que le gouvernement refuse de tenir parole dans cet engagement solennel qui a été pris par le , pas plus tard qu'il y a quelques mois, à Poznan, en Pologne. Là, devant la communauté internationale, ce gouvernement disait que ce n'était pas vrai qu'une crise économique devait ralentir l'effort international et canadien quant à la protection de l'environnement. D'ailleurs, rappelons-nous ce que le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon avait annoncé. Il avait dit à la communauté internationale qu'une crise ne devait pas servir de prétexte pour ne pas agir sur une autre crise. Force est de constater que les mesures et l'absence de mesures en matière de lutte aux changements climatiques démontrent aujourd'hui que ce gouvernement a décidé de favoriser le développement économique accéléré, et ce, au détriment de la protection de l'environnement.
Cela va à l'encontre d'un principe international reconnu à Rio au début des années 1990, qui vise à faire du développement durable. Donc, qu'a fait ce gouvernement à la place? Il a appliqué cette vieille méthode de « la loi et l'ordre », qui vise à augmenter les peines pour ceux et celles qui seraient en infraction sur le plan environnemental, et à augmenter les sentences de façon à pénaliser ceux et celles qui sont en infraction au regard de neuf lois environnementales.
Comment? D'abord, lorsqu'on étudie le projet de loi de fond en comble, on constate que le gouvernement a décidé, sur le plan des amendes, d'établir une nouvelle structure d'imposition d'amendes et de l'ajouter à neuf lois, afin d'imposer des amendes différentes pour les individus, les entreprises et les navires.
Cette structure inclut: l'imposition d'amendes minimales pour les infractions les plus graves; l'augmentation des amendes maximales; le doublement de l'amende lors d'infractions subséquentes; et le versement des sommes au Fonds pour dommages à l'environnement, afin que ces sommes soient utilisées pour réparation des dommages causés lors des infractions.
Éviterons-nous des catastrophes environnementales en augmentant les amendes, les sanctions et les peines? Des entreprises déjà richissimes n'achèteront-elles pas des droits de pollution par le truchement du nouveau régime et de la nouvelle structure mis en place par le gouvernement?
Par exemple, dans un secteur bien particulier, soit le secteur des sables bitumineux dans l'Ouest, pas plus tard qu'en février 2009 — cela ne fait pas si longtemps —, l'entreprise Syncrude a été accusée en vertu de la Loi fédérale sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et est passible d'une amende de 300 000 $ ou d'une peine maximale de six mois d'emprisonnement, parce que cette entreprise aurait déversé des substances qualifiées de nocives dans des bassins de décantation utilisés dans la production des sables bitumineux dans le Nord de Fort McMurray.
Cette pratique de la part de l'industrie pétrolière, plus précisément de la part du secteur des sables bitumineux, est courante au Canada. Quelle a été la conséquence de cette pratique? Cela a été la mort de 500 canards, puis une accusation formelle, tant en vertu de la loi fédérale qu'en vertu de la loi provinciale de l'Alberta.
Si on augmente les peines pour une entreprise qui fait des centaines de millions de dollars par année et qui est déjà richissime, cette dernière décidera-t-elle de s'acheter des droits de pollution simplement par le truchement de la nouvelle structure mise en place?
Le gouvernement doit comprendre que ce n'est pas en augmentant les amendes et les peines qu'on réglera le problème, mais que c'est plutôt en agissant de façon structurelle sur l'industrie. Il faut cesser d'aider, par l'entremise d'incitatifs fiscaux, une industrie qui pollue.
D'un côté, on donne des avantages fiscaux à l'industrie des sables bitumineux par l'entremise d'un système d'amortissements accélérés. Par nos taxes et nos impôts — parce qu'on ne peut pas dire que ce sont des subventions; ce sont clairement les taxes et les impôts des contribuables québécois et canadiens —, on « subventionne » l'exploitation d'une industrie polluante. Et, d'un autre côté, on augmente les amendes.
Il ne faut pas nécessairement augmenter les peines, mais il faut plutôt s'engager dans un repositionnement industriel qui va faire en sorte que le Canada réponde à l'appel des Nations Unies, de ce New Deal vert qui recommande aux nations de réinvestir dans des secteurs d'activités créateurs d'emplois verts et qui contribuent à repositionner l'économie mondiale à un moment où une relance économique est nécessaire. Plutôt que de continuer à donner des subventions et des incitatifs fiscaux à l'industrie pétrolière, Il faut faire en sorte de suivre l'exemple du plan de relance économique présenté par nos voisins du Sud. Ce plan de relance présenté par le président Obama vient donner per capita six fois plus d'investissements dans l'efficacité énergétique et dans les énergies renouvelables. Voilà la voie à suivre.
Au contraire, l'approche qu'a privilégiée le gouvernement fédéral, c'est plutôt d'augmenter les peines des grands pollueurs mais, en même temps, on continue de les financer. Au fond, le grand gagnant au net, c'est cette industrie qui est aidée par le Canada. Les grands perdants, ce sont les écosystèmes canadiens et ce sont les contribuables.
De plus, c'est un peu désolant qu'on ait aujourd'hui ce débat 20 ans après un événement qui a créé un véritable drame humain. Je parle de ce naufrage du Exxon Valdez où, il y a 20 ans, soit en 1989, un navire dont la cale s'est brisée a entraîné le déversement de plus de 80 000 barils de pétrole dans le nord, près de l'Alaska.
On se rend compte aujourd'hui que ce n'est pas des pénalités et des amendes qui peuvent éviter ce type de dégâts environnementaux. On se rend compte que les dégâts environnementaux créent aussi des drames humains lorsqu'on regarde l'impact qu'a eu ce déversement il y a 20 ans sur des communautés, plus particulièrement au nord, près de l'Alaska.
On me dira que cela fait 20 ans et qu'on peut l'oublier. Mais non, on ne peut pas l'oublier. Pourquoi? Parce que s'il y avait peu de chances que cet incident se produise il y a 20 ans, ce sera un risque encore plus grand dans quelques années, particulièrement avec cette porte et ce corridor nord-ouest qui est actuellement en train de se déployer. Ce passage nord-ouest qui mène de l'Europe vers l'Asie, avec les changements climatiques actuels qui créent un nouveau passage au nord, va voir de plus en plus de navires à franchir ce passage. Donc, les écosystèmes fragiles, ces écosystèmes de l'Arctique qu'on dit propres aujourd'hui, seront de plus en plus à risques dans les prochaines années.
Certains croient que la catastrophe du Exxon Valdez il y a 20 ans ne serait plus en mesure de se reproduire. Au contraire, ces risques sont plus grands que jamais. On voit le gouvernement canadien vouloir étendre sa souveraineté dans le Nord en repoussant les limites de 200 milles, avec ces zones d'application des lois environnementales et navigables, pour établir une soi-disant plus grande souveraineté canadienne. Je ne suis pas contre cela mais, en même temps, quelle est la véritable volonté de ce gouvernement? C'est de faire en sorte que les ressources naturelles qui s'y trouvent, ces grands réservoirs mondiaux qui sont gigantesques, puissent être exploitées par des entreprises canadiennes qui voudraient exploiter la ressource. Qu'est-ce que cela veut dire par rapport au Nord? Cela veut dire qu'il y aura de plus en plus d'activités maritimes, de plus en plus d'activités industrielles d'exploration et d'exploitation pétrolières et donc un risque plus grand pour nos écosystèmes du Nord.
Est-ce que le fait d'accroître les peines et les amendes va faire en sorte de réduire ces risques? Ce n'est pas mauvais, mais en même temps, il faut agir en amont. Il faut plutôt faire en sorte que cette zone au nord puisse être une zone protégée. il faut nous assurer que cette richesse faunique que nous avons sur le plan des écosystèmes peut être protégée.
Cela nous ramène au type d'application de la loi que nous souhaitons voir mis en vigueur ici, au Canada. C'est bien beau de vouloir changer la structure de l'imposition des amendes, mais en même temps, il faudrait que les lois actuelles soient appliquées.
Je suis député dans ce Parlement depuis 1997. J'ai vu plusieurs lois environnementales mises en vigueur au Canada, de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement, en passant par la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale et la Loi sur les espèces en péril. Cependant, la réalité est que les ressources ne suivent pas. La réalité est que nous pouvons bien donner plus de pouvoir aux agents, mais ceux-ci sont très peu nombreux pour appliquer la loi.
Examinons le bilan de l'application de la loi au Canada. Les fonctionnaires du ministère de l'Environnement ont reconnu qu'ils avaient obtenu en moyenne, depuis 2000, de 3 à 14 mises en accusation et de 1 à 5 condamnations par année, et l'amende maximale de 1 million de dollars prévue par la loi a été imposée une seule fois en 20 ans — ce n'est pas nous qui le disons.
Qu'est-ce que cela signifie? On a beau augmenter les amendes, si par le passé, depuis 2000, l'amende maximale n'a été imposée qu'une seule fois en 20 ans, il y a bien des chances que le régime et la nouvelle structure ne s'appliqueront pas au Canada.
Bien sûr, on appuie le projet de loi et on n'est pas contre celui-ci, mais il est loin de régler de façon structurelle l'enjeu environnemental ici, au Canada. Ce qu'il aurait fallu faire, comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est de déposer cette réglementation sur les changements climatiques que nous attendons depuis longtemps. Il faut fixer des plafonds d'émissions de gaz à effet de serre qui permettraient de créer ce véritable marché du carbone que nous souhaitons voir un jour. Il faut que le Canada se présente à Copenhague dans quelques mois avec, dans sa poche, une loi sur les changements climatiques qui fixe à 1990 l'année de référence quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce pays doit reconnaître qu'il faut limiter l'augmentation des températures à 2oC par rapport à l'ère industrielle. C'est ce que les scientifiques nous disent.
Afin d'atteindre cet objectif, nous devons mettre en place des cibles absolues qui correspondent à une réduction dans les proportions de 25 à 40 p. 100 de nos émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 d'ici 2020. Bien non! Le gouvernement a plutôt décidé d'utiliser 2005 pour année de référence, comme si tous les efforts faits depuis 1990 n'existaient pas et comme s'il fallait repartir le compteur à zéro au Canada, alors qu'en 2006, des entreprises québécoises ont réussi à réduire de près de 10 p. 100 leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.
Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie qu'on est en train d'établir un régime qui oubliera les efforts faits par le passé et les augmentations d'émissions de gaz à effet de serre au Canada qu'a engendrées l'industrie pétrolière canadienne. Il ne faut pas mettre en place un système de pollueur-payé, mais plutôt un principe de pollueur-payeur.
Nous appuierons donc le projet de loi qui nous a été présenté, mais on estime que ce n'est clairement pas suffisant. Nous aurions véritablement souhaité une loi sur les changements climatiques qui change de façon structurelle les engagements liés à l'industrie. C'est de cette manière que l'on pourra véritablement protéger nos écosystèmes.
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Monsieur le Président, j'interviens aussi pour appuyer le projet de loi , mais j'ai de sérieuses réserves. Je me réjouis à l'idée d'avoir la possibilité de me pencher sur le projet de loi avec les fonctionnaires compétents dans le cadre des travaux du comité, de manière à ce qu'on aborde certaines de mes réserves et que je puisse appuyer entièrement le projet de loi.
J'ai travaillé à l'application des lois environnementales pendant 35 ans et j'ai été chef de l'application de la loi à Environnement Canada. Je comptais parmi mes éminents collègues, qui sont devenus des amis, les anciens chefs des enquêtes de toutes les régions d'Environnement Canada, qui méritent d'ailleurs d'être félicités à titre de protecteurs de la planète. Ces protecteurs de l'environnement restent souvent méconnus.
Lorsque j'enseignais à la faculté de droit de l'Université Dalhousie, je faisais en même temps ma maîtrise en droit. Ma thèse, que j'aimerais donner à la bibliothèque pour qu'elle puisse être lue par tous, s'intitulait « L'application efficace des règles environnementales: le chaînon manquant du développement durable ». Qu'est-ce que cela signifie? Tout simplement que les lois et les politiques en vigueur sont inutiles tant que le gouvernement ne montre pas la volonté politique de les respecter et de les faire respecter. Le projet de loi est censé poursuivre ce but.
Le projet de loi fournit aux agents d'exécution un éventail d'outils plus efficaces, des outils dont on avait grandement besoin. J'ai moi-même recommandé bon nombre de ces outils au gouvernement du Canada en 1988. Je félicite le gouvernement d'avoir enfin présenté ce projet de loi volumineux de quelque 200 pages, un texte qui modifie huit lois et qui en édite une nouvelle. Toutefois, j'ai de sérieuses réserves quant à certaines dispositions de la mesure et à la raison d'être des modifications proposées, dont je vais parler maintenant.
Lorsqu'il a présenté la toute première Loi canadienne sur la protection de l'environnement, l'honorable Tom McMillan, qui était ministre de l'Environnement, proposait des mesures sérieuses qui ont changé l'application des règles environnementales aux quatre coins du Canada.
Le ministre McMillan a assorti la première Loi canadienne sur la protection de l'environnement d'une Politique d'application et d'observation. Ce fut une étape historique. Lorsqu'il a présenté cette politique, il a dit à la Chambre:
Aussi solide que puisse être la loi, cela ne suffit pas, elle doit être appliquée. C'est à cette fin que je publie aujourd'hui un document assorti à la loi, une Politique d'application et d'observation visant à prévenir la pollution, à encourager la coopération et à punir sévèrement les contrevenants.
Le simple fait pour le ministre de déposer la politique à la Chambre a déclenché un changement qui s’est répercuté dans tout le pays et a imposé à tous les gouvernements provinciaux et tous les ministères provinciaux de l’Environnement d’en faire autant. Pour que les provinces puissent revendiquer l’équivalence en vertu de la LCPE, ce qui leur permet d’appliquer leurs propres lois au lieu de la loi fédérale, elles devaient mettre en place des politiques équivalentes de contrôle d’application.
Quels effets cela a-t-il eu sur les Canadiens, sur l’industrie canadienne et sur les agents de l'autorité? Le changement équivalait à dire clairement ceci: premièrement, tout le monde doit respecter les lois environnementales; deuxièmement, toute violation aura des conséquences. La loi énonce très clairement les mesures de contrôle d’application prévues, de sorte que toute personne qui en viole les dispositions sait à quoi s’attendre. Elle énonce en outre d’une façon tout aussi claire les conditions dans lesquelles chacune des mesures serait utilisée.
Je trouve hélas qu’il manque une chose importante dans le projet de loi déposé par le ministre. Même si le projet de loi comprend beaucoup de mesures importantes, le ministre n’a donné à la Chambre absolument aucune précision sur la façon dont les nouveaux outils seraient utilisés. Dans quelles conditions aurons-nous recours aux tribunaux? Quand conviendra-t-il d’appliquer des sanctions administratives? À quel moment faudra-t-il recommander le retrait des permis? J’encourage le ministre à se présenter de nouveau devant la Chambre avant que nous ayons fini d’examiner le projet de loi pour déposer un document stratégique. Quelles instructions seront données aux fonctionnaires et comment exerceront-ils les différents nouveaux pouvoirs que leur confère cette loi?
D’une façon générale, j’appuie le projet de loi . Nous n’avons actuellement au Canada rien de plus important pour la protection de notre environnement que les agents de l'autorité. On les oublie souvent et on les place souvent au bas de la liste des priorités pour ce qui est des fonds et du matériel. Il est grand temps de les féliciter pour le rôle qu’ils jouent dans la protection de la santé des Canadiens et de l’environnement. Je voudrais profiter de l’occasion pour les saluer et leur rendre hommage pour le bon travail qu’ils ont fait au profit des Canadiens.
J’ai quelques réserves. Comme je l’ai mentionné à mes camarades membres du comité, j’attends avec intérêt l’occasion de parler aux fonctionnaires compétents du ministère de l’Environnement, de Parcs Canada et du ministère de la Justice ainsi qu’aux experts indépendants en contrôle d’application des lois environnementales pour discuter de l'application des différentes mesures prévues dans le projet de loi, afin que nous puissions en comprendre pleinement les effets.
Si nous le jugeons bon, nous pourrons appuyer le projet de loi pour qu’il soit rapidement adopté et mis à la disposition des agents de l'autorité.
Tout d’abord, comme l’a fait le député du Bloc qui m’a précédé, je voudrais souligner l’ironie du fait que le ministre a déposé le projet de loi en affirmant son engagement envers l’application des lois environnementales fédérales.
L’ironie découle de ce que le gouvernement s’est attaqué de front à la protection de l’environnement dès qu’il est arrivé au pouvoir. Nous n’avons toujours pas de règlements exécutoires concernant les gaz à effet de serre et les innombrables toxines et polluants devant être réglementés en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement ou de la Loi sur les pêches. Par conséquent, même s’il est agréable de disposer de ces pouvoirs de contrôle, il n’y a pas grand-chose à contrôler.
Le gouvernement s'est opposé au Protocole de Kyoto, affirmant qu'il s'agissait d'un complot socialiste. Quand le gouvernement prendra-t-il des règlements exécutoires, comme notre collègue l'a dit plus tôt, de sorte que les agents d'application de la loi puissent procéder aux inspections et à la validation et fassent respecter la loi, même s'il y a des règles sur les échanges des droits d'émissions?
Dans le discours du Trône de 2008, le gouvernement avait répété les mêmes principes qu'il avait énoncés dans le plan d'action Prendre le virage. Selon ces principes, les lois environnementales ne sont que des tracasseries administratives.
La semaine dernière, nous avons vu le modifier unilatéralement un règlement important qui avait été pris à la suite de consultations approfondies avec l'industrie, le grand public et les gouvernements provinciaux et territoriaux. Le ministre n'a même pas publié un avis dans la Gazette du Canada, outrepassant ainsi son droit de réglementation.
L'abolition de ces tracasseries administratives aura un effet marqué sur les gens qui vivent en aval des projets que le gouvernement veut accélérer sans la moindre évaluation environnementale.
Nous avons soulevé ces inquiétudes à maintes reprises à la Chambre. Malheureusement, juste comme avons enfin de solides lois environnementales, comme la Loi sur la protection des eaux navigables, qui est en vigueur depuis des décennies, la Loi sur les pêches, qui a été actualisée au fil du temps, et la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, le gouvernement décide d'effacer la plupart des lois qui visent à protéger le public. Au fond, le gouvernement dit qu'il n'a aucune envie d'appliquer ces importantes mesures. Où est l'engagement véritable du gouvernement fédéral à appliquer les lois environnementales?
Ni dans le plan Prendre le virage, ni dans le discours du Trône, ni dans le budget qui vient d'être adopté, ni dans les projets d'électricité verte il n'est fait mention de financer les énergies propres ou les ressources énergétiques renouvelables. Où sont donc les mesures vigoureuses de protection de la santé publique et de l'environnement?
Le budget de 2009 était une attaque contre la protection de l'environnement, les ressources énergétiques renouvelables, la recherche scientifique essentielle à l'établissement des causes environnementales, et le principe de précaution, sur lequel reposent la Loi sur la protection des eaux navigables et la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale.
Plus important encore, en opérant ces changements à nos lois environnementales importantes sans préavis et sans possibilité de commentaires de la part de l'industrie réglementée ou du public, le gouvernement qui prétend vouloir attaquer de front la question du contrôle de l'application en matière d'environnement a abrogé des accords internationaux.
Il a abrogé l'Accord nord-américain de coopération dans le domaine de l'environnement, soit l'accord parallèle à l'ALENA, conclu entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Selon les dispositions de cet accord parallèle, il est prévu à l'article 2 que le gouvernement s'engage à ne pas édulcorer une loi environnementale en échange d'un avantage économique.
À l'article 3, le gouvernement s'engage à notifier avec commentaires à l'avance toute partie concernée par une proposition de politique environnementale.
Ainsi, le gouvernement, en agissant de la sorte sans même publier sa réglementation dans la Gazette en faisant adopter la mesure sans donner aucun avis préalable et sans permettre qu'on fournisse des commentaires, a également abrogé un accord international avec les États-Unis d'Amérique, pays avec lequel il prétend pourtant collaborer.
Quel est donc le contenu du projet de loi? Il contient un certain nombre de mesures valables, et un certain nombre de mesures importantes en sont par ailleurs absentes. Je me suis donné la peine de prendre connaissance de rapports antérieurs du Comité permanent de l'environnement et du développement durable, où siègent évidemment des députés de tous les partis.
Le rapport de 1998 est fort instructif et il fournit pratiquement 30 recommandations visant à améliorer le système de contrôle d'application des lois environnementales. L'examen effectué par le comité parlementaire à cette époque est fort original et revêt un grand intérêt. Pour la première fois dans l'histoire, les membres du comité ont appelé à témoigner des responsables régionaux de l'application et leur ont demandé d'expliquer quelles étaient les véritables obstacles à un contrôle efficace de l'application des lois environnementales. Les recommandations du comité sont donc fort instructives et j'incite les députés à prendre connaissance du rapport en question.
Il faut reconnaître que le gouvernement a donné suite à certaines de ces recommandations et, dans certains cas, il était grand temps. Le gouvernement a élargi les pouvoirs des agents responsables de l'application, ce que ces derniers apprécient beaucoup. Le gouvernement a appliqué en partie la recommandation portant que l'on publie l'ensemble des données concernant la mise en application et que l'on dépose cette information à la Chambre.
Certaines provinces, comme la Colombie-Britannique, le font déjà depuis un bon moment. Le gouvernement britanno-colombien publie en effet des rapports périodiques en ligne destinés à la population et fournit des rapports écrits déposés à l'assemblée législative, de sorte que tous peuvent savoir qui viole la loi et quelles sont les mesures prises par le gouvernement.
Malheureusement, le gouvernement a choisi de ne mettre en oeuvre qu'une petite partie de cette recommandation--en passant, cette recommandation a reçu l'appui de bon nombre des 100 pays membres du Réseau international pour la conformité et l'application environnementales auquel participe le Canada.
Le gouvernement a accepté de rendre public le nom des parties reconnues coupables. Ce n'est pas une mesure très importante puisque n'importe qui peut trouver cette information en consultant les comptes rendus des tribunaux.
Les mesures qu'il n'a pas incluses sont toutes les violations, toutes les alertes émises, toutes les ordonnances émises, toutes les contraventions émises, toutes les ententes et tous les chefs d'accusation. Toutes ces mesures ont été recommandées par le comité, mais n'ont pas été retenues.
Le gouvernement a augmenté les peines, mais il n'a offert aucune justification pour les peines minimales et maximales, et je suis impatiente d'entendre ses explications au comité. Le gouvernement n'a encore déposé aucun document justificatif interne, ou fourni par un organisme indépendant, pour expliquer pourquoi nous devons retirer aux tribunaux leurs pouvoirs discrétionnaires et leur dicter quelles doivent être les peines minimales et maximales.
La peine maximale a été portée à 6 millions de dollars, mais qui peut dire si c'est suffisant lorsque tout un bassin hydrologique est détruit ou dans le cas d'un incident comme celui du Valdez si cela se produisait dans l'Arctique? Si la source de nourriture des habitants de l'Arctique ou leur capacité à poursuivre leurs activités étaient complètement anéanties, on parlerait plutôt d'une perte de l'ordre de plusieurs milliards de dollars. Donc, j'ai hâte d'avoir des explications là-dessus au comité et plus tard à la Chambre.
Il existe une vaste gamme d'outils d'exécution et les ordonnances constituent un outil apprécié. Cependant, la suspension des licences et des permis est un mystère total pour moi, car on s'entend généralement pour dire que c'est un pouvoir provincial. C'est peut-être ce à quoi le porte-parole libéral faisait référence lorsqu'il a dit que son parti s'interroge sur la constitutionnalité de certaines mesures. J'imagine que le ministre et les fonctionnaires viendront la défendre au comité.
Le problème vraiment majeur est l'entrave au pouvoir discrétionnaire du tribunal. Une des mesures dans le projet de loi limite en fait le pouvoir discrétionnaire du tribunal. En ce moment, selon la loi, le tribunal, quand il reconnaît une partie coupable, a le pouvoir d'exiger d'elle qu'elle dédommage une collectivité touchée ou d'ordonner que de l'argent soit en fait versé aux gens qui défendent l'environnement et peuvent faire avancer cette cause. Malheureusement, le gouvernement a décidé que le tribunal ne peut que conseiller au ministre quelles personnes dédommager, ce qui entraîne une certaine ingérence ministérielle ou politique. Fondamentalement, cette ingérence est considérée par les agents d'application de la loi comme une atteinte tout à fait choquante à leur pouvoir discrétionnaire. J'ai hâte qu'on m'explique le pourquoi de cette disposition.
Qu'est-ce qui est absent du projet de loi? Pour une raison ou pour une autre, un certain nombre de lois environnementales fédérales cruciales ne sont pas mentionnées. Le gouvernement a décidé de regrouper et d'améliorer un certain nombre de lois et de prévoir des pouvoirs élargis, mais pas dans le cas de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, de la Loi fédérale sur les pêches, de la mesure législative sur les espèces en voie de disparition et de la Loi sur la prévention de la pollution des eaux arctiques. Je ne comprends absolument pas pourquoi cette mesure et ces lois ne sont pas incluses, en particulier la Loi fédérale sur les pêches qui, comme on le sait, représente la loi fédérale la plus rigoureuse actuellement en ce qui concerne la protection de l'environnement. J'ai vraiment hâte de savoir pourquoi elle n'est pas incluse.
Il y a aussi parmi les mesures importantes d'application de la loi qui ne sont pas incluses une disposition qui se trouve dans la Loi fédérale sur les pêches, à savoir le droit de toute personne qui intente une poursuite au privé ou qui porte des accusations de recevoir la moitié des pénalités imposées.
Le comité parlementaire avait en fait recommandé cela dès 1998. J'aimerais bien savoir pourquoi cette modification attendue depuis longtemps n'a pas été apportée.
De nouveau, où se trouve la politique sur le contrôle de l'application de toutes les lois visées par le projet de loi? Nous devons comprendre comment ces outils novateurs seront utilisés, en particulier la Loi sur les pénalités administratives en matière d’environnement qui est proposée et qui, évidemment, n'a jamais été utilisée. En fait, on ne sait pas du tout comment cela s'inscrira dans la gamme des outils disponibles.
Où sont donc les normes et les règlements renforcés que l'on attend depuis longtemps en matière de polluants atmosphériques, de toxines et de gaz à effet de serre? Sans les règlements pertinents, il n'y a franchement aucune loi à appliquer. Même si la Loi canadienne sur la protection de l'environnement existe depuis maintenant près de 30 ans, les gouvernements qui se sont succédé ont très peu fait pour promulguer les règlements de manière à ce que nous disposions de normes obligatoires qui peuvent être appliquées.
Enfin, où se trouve l'outil exigeant la tenue d'une évaluation de l'efficacité de la gamme d'outils? Le gouvernement du Canada participe depuis 15 ans à la mise sur pied du Réseau international pour la conformité et l'application environnementales. Dans le monde entier, les organismes chargés de l'application des lois tiennent des discussions très importantes, notamment sur la nécessité d'établir des indicateurs précis de l'application efficace des lois.
L'article 5 de l'Accord nord-américain de coopération dans le domaine de l'environnement conclu dans le cadre de l'ALENA oblige le Canada à assurer l'application efficace de ses lois environnementales. Or, aucun critère précis n'a encore été établi pour que les Canadiens puissent déterminer si nous nous conformons à cette obligation.
Voilà essentiellement les observations que je souhaitais formuler. Je félicite le gouvernement d'avoir présenté ces mesures améliorées, mais je soulève également un certain nombre de questions importantes que, je l'espère, le ministre pourra aborder à la Chambre aux prochaines étapes de l'étude de ce projet de loi ou lors de son examen par le comité.
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Monsieur le Président, je vais partager le temps qui m'est accordé avec le député de .
Un ancien premier ministre provincial d'allégeance conservatrice s'est adressé un jour à une foule de journalistes et d'habitants de Walkerton, en Ontario, où des centaines de personnes avaient souffert d'intoxication après avoir bu de l'eau contaminée par un colibacille. Sept personnes en étaient mortes. Il a déclaré ce jour-là: « Une tragédie épouvantable s'est produite ici. »
Malheureusement, c'est une tragédie qui aurait pu être évitée. Le Dr Murray McQuigge, médecin hygiéniste de l'endroit, a révélé que la commission des services publics de Walkerton savait plusieurs jours avant d'informer le public que l'eau présentait un problème. Des cas de maladie auraient pu être prévenus si les compressions au ministère de l'Environnement et la déréglementation de l'analyse de l'eau n'avaient pas eu lieu.
Le ministre de l'Environnement a dit: « Si un tel événement peut avoir une conséquence utile, c'est bien qu'il en résulte des changements pour que jamais il ne se reproduise. »
Le projet de loi est une étape importante pour améliorer la salubrité de l'environnement au Canada. Il vise plus particulièrement à améliorer et à protéger l'environnement et la santé humaine en uniformisant et en renforçant les amendes dans l'ensemble des lois fédérales portant sur l'environnement et en exigeant de ceux qui commettent des infractions qu'ils paient pour réparer les préjudices causés à l'environnement, en plus de payer les amendes, de manière à ce que la pollution ne soit pas tout simplement vue comme un facteur de coûts que les entreprises intègrent à leurs calculs de rentabilité.
Le du gouvernement conservateur a déclaré fièrement:
Pendant la campagne électorale, notre gouvernement s’est engagé à assurer une meilleure protection de l’eau, de l’air et des terres au moyen de contrôles d’application des lois environnementales plus rigoureux qui responsabilisent les pollueurs. Aujourd’hui, nous avons tenu notre engagement. [Les nouvelles mesures permettront] de mettre en œuvre un régime d’application de la loi complet, moderne et efficace au Canada.
Quelles assurances le gouvernement peut-il fournir concernant sa capacité de mettre en oeuvre les dispositions proposées? En outre, les nouveaux agents qui seront engagés et formés suffiront-ils à la tâche, pour ce qui est de faire respecter les lois environnementales du Canada? Quelles mesures de reddition de comptes seront mises en oeuvre pour veiller à ce que la loi soit bel et bien appliquée? Dans quelle mesure le projet de loi est-il vraiment complet s'il ne contient aucune mesure pour lutter contre le problème environnemental de l'heure, c'est-à-dire contre les changements climatiques?
Le réchauffement climatique aura des conséquences qu'on veut justement prévenir avec le projet de loi . En raison des changements climatiques, on observe déjà des changements dans les populations de caribous, d'ours polaires et de phoques, des changements dans le pergélisol et des répercussions sur les modes de vie traditionnels. À l'avenir, les changements climatiques risquent d'avoir des effets sur les oiseaux migrateurs, notamment sur leurs voies migratoires, ce qui influera éventuellement sur la propagation de la grippe aviaire.
Les politiques canadiennes actuelles sur les changements climatiques sont largement critiquées au Canada par des groupes de recherche externes, par des parlementaires, par le public et par la communauté scientifique.
En comparaison, le président Obama est reconnu pour prendre la question du réchauffement climatique au sérieux. Il écoute les scientifiques qui nous disent que la situation se dégrade plus rapidement que nos efforts pour y remédier n'augmentent. Le président a dit ceci:
Nous croyons tous maintenant ce que les chercheurs nous disent depuis des années: il s'agit d'une question d’urgence et de sécurité nationale qui doit être prise au sérieux.
Le président Obama a depuis demandé des plafonds absolus en matière de réchauffement climatique, a pavé la voie pour des normes plus rigoureuses concernant les voitures non polluantes, a déclaré qu'il avait l'intention de jouer un rôle constructif dans les négociations internationales sur les changements climatiques et a présenté un ensemble d'incitatifs écologiques sérieux.
Le , par contre, croit que les régimes américain et canadien ne sont pas aussi différents que certains le laissent entendre. Il a déclaré:
Lorsque j'examine le programme du président, je trouve que les objectifs que son administration a établis pour la réduction des gaz à effet de serre sont très semblables aux nôtres.
Les groupes Réseau action climat Canada et US Climate Action Network, qui représentent une centaine des principaux organismes canadiens et américains qui collaborent afin de prévenir des changements climatiques catastrophiques et de promouvoir des solutions durables et équitables, prétendent que le Canada doit revoir son approche actuelle et se doter d'objectifs plus ambitieux afin de disposer d'une politique crédible en matière de changements climatiques.
La question des changements climatiques est plus pressante que jamais, car il y a d'importants décalages dans le système climatique et, par conséquent, de nombreuses répercussions du réchauffement climatique seront ressenties, quoi qu'on fasse, au cours des prochaines décennies. Les édifices, les centrales énergétiques et les réseaux de transports actuels continuent de produire des émissions qui ne cessent d'augmenter, ce qui signifie des retards encore plus importants et un réchauffement accru dans le futur. De plus, lorsque certains des risques climatiques deviendront réalité, les coûts économiques seront beaucoup plus importants que ceux occasionnés par la crise financière actuelle.
Les Canadiens veulent de l'action au chapitre des changements climatiques, comme l'avait reconnu un ancien ministre conservateur de l'Environnement, en 2007: « Les Canadiens veulent que nous passions à l’action dès maintenant. »
Pour attester ce fait, plus de 10 millions de Canadiens répartis dans 15 villes d'un bout à l'autre du pays ont participé à l'Heure de la Terre, en 2008. Partout au Canada, des gens ont soupé à la chandelle, pris du bon temps en famille et entre amis, et ont marché dans leur quartier. À Toronto, la demande en électricité a chuté de près de 9 p. 100, soit l'équivalent de 260 mégawatts ou d'environ 5,8 millions d'ampoules électriques.
L'Heure de la Terre aura lieu le samedi 28 mars cette année. Plus de 1 500 municipalités dans 80 pays se sont engagées à réduire leur consommation d'électricité, et d'autres s'ajoutent chaque jour à la liste. Avec 258 municipalités inscrites, le Canada se classe actuellement au deuxième rang parmi les pays participants.
Les Canadiens savent bien que l'Heure de la Terre ne fera pas échec aux changements climatiques et qu'elle sert plutôt à conscientiser les gens aux problèmes climatiques auxquels on doit faire face à l'échelle planétaire. L'Heure de la Terre est l'occasion pour la population de signifier à ses élus fédéraux qu'elle est en faveur de la prise de mesures de lutte contre les changements climatiques.
Il convient cependant de signaler que la plupart des provinces canadiennes se sont données des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui sont beaucoup plus ambitieux que ceux du fédéral. La plus grande province canadienne, l'Ontario, a adopté le système de plafonnement et d'échange axé sur des plafonds absolus afin de réduire d'ici 2020 les taux d'émissions de 15 p. 100 par rapport aux niveaux de 1990, et ce à compter du 1er janvier 2010.
Le gouvernement conservateur se doit de protéger l'atmosphère. Il doit créer des partenariats avec les entreprises, les consommateurs, les autorités locales et le secteur de l'énergie. Il doit trouver des façons d'atténuer le problème. Il doit réduire les subventions dont bénéficient actuellement les combustibles fossiles et qui constituent davantage un boni qu'une pénalité pour ce qui est des émissions de CO2.
De nombreux moyens d'action pour réduire les gaz à effet de serre ont une forte incidence sur les recettes et dépenses du gouvernement. Une analyse de l'OCDE fournit des exemples d'ambitieuses réductions pouvant être réalisées au moyen de permis d'émissions échangeables mis aux enchères qui généreraient des recettes fiscales correspondant à plus de 5 p. 100 du PIB mondial d'ici 2050. Il est important de noter, même quand il est question de politiques nationales, que la lutte contre les changements climatiques exige des solides efforts concertés à l'échelle internationale.
Les signes de changements climatiques doivent être traités avec le plus grand sérieux et en appliquant le principe de précaution qui préoccupe les parlementaires en priorité. Des changements climatiques de grande envergure pourraient modifier et menacer les conditions de vie d'une très grande partie de l'humanité. Ils pourraient faire s'accroître la concurrence pour l'obtention des ressources et donner lieu à des migrations massives. Pareils changements feront peser un fardeau particulièrement lourd sur les pays les plus vulnérables de la planète.
Pour terminer, je demanderais au gouvernement de bien vouloir écouter ce que les scientifiques et les Canadiens ont à dire à propos des changements climatiques, en tenir compte et, surtout, agir résolument et avec empressement.
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Monsieur le Président, j'interviens aujourd'hui pour parler du projet de loi , un projet de loi omnibus que nous appelons Loi sur le contrôle d'application de lois environnementales. Il me semble inutile de dire aux députés que la portée des projets de loi omnibus est très vaste. Ce projet de loi touche à presque toutes les mesures législatives en rapport avec la protection de l'environnement qui prévoient un régime d'application de la loi et la possibilité d'infliger des amendes.
L'annonce de ce projet de loi était plutôt la reprise de vieilles promesses de financement tirées des budgets de 2007 et de 2008, dont 22 millions de dollars pour embaucher 106 nouveaux agents d'application de la loi et 21 millions de dollars pour mettre en oeuvre les mesures permettant l'application des lois environnementales; ce n'était pas vraiment l'annonce d'une nouvelle mesure législative.
Comme je l'ai dit plus tôt, j'ai des doutes quant à la promesse du gouvernement de s'assurer que ces nouveaux agents d'application de la loi pourront relever des infractions et faire appliquer les règlements environnementaux. Cependant, je sais que ces questions seront soulevées par d'autres députés au cours de ce débat.
Je suis ici pour discuter des dispositions du projet de loi qui modifient la Loi sur la protection de l'environnement en Antarctique. Je suis sûr qu'un certain nombre de Canadiens se demandent pourquoi une loi venant d'Ottawa parle de l'Antarctique. La raison en est notre engagement à l'égard du droit international.
Depuis décembre 2003, les gens qui se rendent dans l'Antarctique grâce à des expéditions ou à des circuits canadiens et ceux qui exploitent des avions et des navires canadiens doivent faire une demande de permis auprès du gouvernement du Canada, sauf quand une permission est accordée par un autre pays partie au Protocole de Madrid.
Le Protocole de Madrid, entré en vigueur en 1998, désigne l'Antarctique comme une réserve naturelle consacrée à la paix et à la science. Il s'appelle également le Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement, et son objectif est de veiller à ce que les pays réglementent les activités de leurs citoyens dans l'Antarctique. Le protocole a été ratifié par 30 pays. Les modifications proposées dans le projet de loi mettent à jour, clarifient et renforcent le règlement pris par les libéraux il y a six ans, quand ils étaient de l'autre côté de la Chambre.
Il s'agit d'une mesure législative d'envergure internationale. D'ailleurs, elle est très semblable aux lois sur la protection de l'environnement de l'Antarctique adoptées par les autres signataires du Protocole de Madrid, dont le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. L'étude de l'Antarctique peut nous apprendre beaucoup sur l'Arctique canadien. De récentes découvertes nous apprennent que certaines espèces habitent autant les régions polaires méridionale que septentrionale. Les mers arctiques ont au moins 235 espèces en commun, dont les oiseaux migrateurs, les baleines grises et d'autres espèces marines plus petites et difficiles à voir comme les crustacés, les escargots et les vers.
Pour mieux comprendre l'incidence globale des changements climatiques, il faut d'abord comprendre leur incidence sur les régions polaires. Nous devons étudier les deux pôles et nous, législateurs, devons faire tout notre possible pour encourager la coopération scientifique chez ceux qui sont passionnés par la recherche. Le mois dernier, je me suis réjoui de l'annonce, par le , d'un protocole d'entente entre le Canada et le Royaume-Uni en vertu duquel les chercheurs canadiens pourront se servir des postes de recherche britanniques dans l'Antarctique et les chercheurs britannique pourront se servir de nos postes de recherche dans le grand Nord.
Grâce à la coopération scientifique internationale, nos chercheurs peuvent mettre leurs connaissances en commun et apprendre de leurs collègues tout en recueillant les données essentielles à la compréhension des changements climatiques. L'Antarctique renferme environ 90 p. 100 des ressources d'eau douce mondiales. De plus en plus d'études révèlent que les nappes glaciaires de l'Antarctique sont plus sensibles aux augmentations subtiles de gaz à effet de serre et de température que nous le pensions à l'origine. Nous avons tous vu les cartes et les modèles illustrant l'incidence spectaculaire qu'aura l'élévation du niveau de la mer sur les côtes et même sur l'axe de rotation de la planète.
C'est une des raisons d'être de mon projet de loi. Le gouvernement devrait envisager d'inclure une disposition dans la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés pour permettre l'accueil de réfugiés pour cause environnementale parce que l'on prévoit que les changements climatiques créeront plus de 50 millions de réfugiés. Cela pour dire que se rendre en Antarctique pour faire de la recherche n'est pas une aventure romantique. Il s'agit de recherche dont dépend l'avenir de l'humanité.
Je signale également qu'une entreprise du Yukon a remporté un contrat britannique pour la construction d'un aéroport dans l'Antarctique; je mentionne qu'elle a fait un excellent travail, si jamais quelqu'un envisage d'autres travaux dans l'Antarctique. J'espère que cela convaincra le gouvernement de donner suite à ses engagements en faveur de la construction d'installations de recherche dans l'Arctique et de faire tout ce qu'il peut pour accélérer la création du centre de recherche dans le haut Arctique dont on a beaucoup discuté.
J'ai vu que, de passage à Iqaluit le mois dernier, le a annoncé que le gouvernement fédéral consacrerait 2 millions de dollars à une étude de faisabilité visant à l'aider à déterminer où construire la station de recherche: Pond Inlet, Cambridge Bay ou Resolute Bay. J'ai cru comprendre qu'il faudrait un an et demi pour effectuer cette étude.
Tout ce que je peux dire, c'est que j'espère que les trois collectivités, et toutes les autres collectivités du Nord, recevront toute l'attention et le soutien qu'elles méritent de la part du gouvernement, peu importe laquelle est retenue pour l'établissement de la station de recherche.
Je me réjouis également des fonds visant à améliorer l'infrastructure en recherche dans le Nord, ce que mes collègues et moi avons réclamé avec insistance à la Chambre.
Le gouvernement a été sévèrement critiqué pour les compressions dans le soutien financier des chercheurs eux-mêmes. Comme il a été dit à la Chambre, nous aurons dans le Nord beaucoup d'installations de recherche qui resteront vides parce qu'elles n'auront pas accès à suffisamment de fonds gouvernementaux pour poursuivre leurs travaux.
Comme je l'ai déjà déclaré à la Chambre, le Laboratoire de recherche atmosphérique de l'environnement polaire situé à Eureka est menacé. La Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère n'a pas reçu de fonds frais du gouvernement du Canada dans le dernier budget. Sans argent frais, la fondation sera fermée à cette date-ci l'an prochain, entraînant avec elle 24 réseaux de recherche mettant l'accent sur les changements climatiques. C'est de la folie.
Le gouvernement ne voit-il pas que l'argent consacré à la recherche sur les changements climatiques est de l'argent bien dépensé? Ferons-nous l'inverse de ce que nous dicte le gros bon sens? Le gouvernement ne croit-il pas que la sécheresse est une question importante pour le Canada?
Le cas échéant, comment se fait-il que le gouvernement sabre le financement de la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère, la FCSCA, qui finance la seule étude exhaustive sur la sécheresse jamais menée au Canada? L'initiative de recherche sur la sécheresse, ou IRS, se concentre sur la sécheresse au Canada, notamment dans les Prairies, et contribue entre autres à mieux prévoir les crises et à mieux s'y adapter.
Le gouvernement appuie-t-il l'idée de doter le Canada d'une plus grande résilience face aux catastrophes naturelles? Comment le gouvernement peut-il sabrer le financement des projets de la FCSCA qui portent sur divers événements climatiques extrêmes, comme les tempêtes, les inondations et les sécheresses qui surviennent dans de nombreuses régions du Canada? Ces projets comprennent notamment le réseau de recherche de l'IRS ainsi celui de l'étude des tempêtes dans l'Arctique, ou ETA. Il a été question du projet IRS plus tôt. Quant au projet ETA, il s'agit de la première initiative de recherche à se pencher sur les tempêtes dans l'Est du Canada.
Les équipes des projets ETA et IRS travaillent en étroite collaboration avec les gens touchés par les désastres naturels, notamment les agriculteurs, les responsables des systèmes d'approvisionnement en eau et les collectivités de l'Arctique, pour augmenter leur résilience. J'exhorte le gouvernement a rétablir le financement essentiel pour la recherche sur divers changements climatiques et dans l'Arctique.
J'estime que le gouvernement annonce trop souvent des initiatives pour soutenir le Nord qui retiennent l'attention des médias pendant quelques jours et qui donnent de l'espoir aux habitants du Nord, mais dont on n'entend plus parler pendant des mois et à l'égard desquelles on n'annonce aucun progrès. Il y en a toute une série, par exemple le port en eau profonde à Nanisivik, les trois brise-glaces, les navires de ravitaillement avec coque renforcée ou la mise en oeuvre d'une politique acceptable en matière de changements climatiques; les ministériels sont de véritables experts lorsqu'il s'agit d'organiser des séances de photos, mais il leur faut beaucoup de temps pour passer aux actes.
À titre d'information pour mes collègues et pour les Canadiens qui sont directement visés par la recherche dans l'Antarctique, je prends quelques minutes pour aborder certains des changements qu'entraînerait cette mesure législative.
Les dispositions de ce projet de loi assureraient que tout pollueur dans l'Antarctique, qu'il s'agisse d'un Canadien ou d'un étranger détenteur d'un permis canadien, serait tenu responsable aux termes de la loi canadienne. Voilà qui illustre la capacité du Canada de respecter les engagements qu'il a pris dans le cadre des traités internationaux auxquels il est partie.
Il va sans dire que ce ne sont pas uniquement les scientifiques canadiens qui vont dans l'Antarctique; un nombre croissant de grands groupes de touristes, organisés au Canada et ailleurs, s'y rendent également.
La raison d'être de la mesure et des modifications est très bien résumée dans l'article 50.9, qui dit:
La détermination des peines relatives aux infractions à la présente loi a pour objectif premier de contribuer au respect des lois visant la protection de l’environnement en Antarctique et des écosystèmes dépendants et associés, compte tenu de l’importance mondiale que prennent l’Antarctique et le Traité.
On affirme par la suite que les mesures de détermination de la peine prévues aux termes de la loi ont pour but de dissuader le contrevenant, de dénoncer les comportements illégaux qui causent des risques à l'environnement et de renforcer le principe du pollueur-payeur en veillant à ce que les contrevenants soient contraints de prendre des mesures d’assainissement et de rétablissement efficaces. La mesure a toujours eu les mêmes objectifs, mais ceux-ci sont maintenant écrits en toutes lettres dans la disposition qui leur est réservée.
Je fais également remarquer que, en vertu des articles 30, 32 et 37, les agents d'application de la loi auraient de plus grands pouvoirs discrétionnaires grâce auxquels il pourraient obliger les navires qu'on soupçonne de contrevenir à la loi à suivre des instructions et même saisir le navire, même s'il n'est pas canadien, s'il y a des motifs raisonnables de croire qu'il a enfreint la loi.
L'article 37 dit qu'un État étranger doit être informé quand un navire immatriculé dans cet État est visé par un ordre de détention.
L'article 44 dit que le contrevenant sera responsable des frais liés à la saisie, nos amis au Conseil du Trésor n'ont donc pas de quoi s'inquiéter.
Enfin, la dernière modification qu'il convient de signaler figure au paragraphe 51(2), qui dit:
En cas de perpétration d’une infraction à la présente loi par un bâtiment canadien ou autre bâtiment, sont considérés comme coauteurs de l’infraction [...] les dirigeants ou administrateurs de la personne morale propriétaire ou exploitante du bâtiment qui ont dirigé ou influencé ses orientations ou ses activités...
Je suis heureux qu'on prenne une position ferme en ce qui concerne la responsabilité des sociétés.
:
Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole sur le projet de loi , Loi sur le contrôle d'application de lois environnementales.
Comme on l'a mentionné, cette mesure modifie des lois environnementales et elle crée une nouvelle loi. Le projet de loi prévoit des peines plus sévères pour les infractions liées à l'environnement. C'est un premier pas dans la bonne direction.
Dans le passé, l'efficacité de la législation et de la réglementation environnementales a été affectée par l'absence d'un régime d'application efficace.
Monsieur le Président, avant de poursuivre, je vous signale que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Le projet de loi tente de corriger les lacunes des lois actuelles, tout en proposant un régime d'application plus sévère. Il prévoit des amendes et des peines plus lourdes, de nouveaux pouvoirs en matière de détermination de la peine, et il renforce la capacité du gouvernement de mener des enquêtes et d'intenter des poursuites. Il faut que les Canadiens sachent qu'un régime d'application efficace est en place en ce qui a trait à l'environnement. Il faut qu'ils sachent que les pollueurs, les braconniers et ceux qui s'adonnent à la contrebande d'espèces sauvages seront punis, se verront imposer des amendes et paieront pour leurs crimes.
Le projet de loi prévoit des outils d'exécution tels que l'imposition d'amendes, mais il renferme aussi des dispositions sur la détermination de la peine. L'élaboration et la mise en place des mesures d'exécution se sont faites en plusieurs étapes sous trois gouvernements libéraux successifs, et je suis heureuse de voir que le gouvernement poursuit nos efforts.
Les changements climatiques et leurs répercussions sur la population sont bien connus. Les changements climatiques sont un phénomène mondial qui touche tous les pays.
Aujourd'hui, j'ai pris le petit déjeuner avec le sous-ministre de la Jamaïque, qui disait que les Caraïbes subissaient de plein front les conséquences des changements climatiques. Il a mentionné que lorsqu'il était un jeune homme, les ouragans étaient très rares. Il y en avait peut-être un par décennie. Maintenant, ceux-ci frappent régulièrement les îles, ce qui a un effet dévastateur sur leur économie.
Les récoltes de pays qui comptent sur l'agriculture sont médiocres, ou sont complètement détruites. Nous avons connu des effets dévastateurs dans notre propre pays. Au Canada, il y a eu des sécheresses dans les Prairies, et des cours d'eau se sont asséchés ou, au contraire, ont débordé. Nos fleuves et nos rivières sont pollués. L'eau n'est pas potable, on ne peut pas se baigner ou faire d'autres activités, et la faune marine en souffre. Nous avons vu l'incidence des changements climatiques sur les collectivités nordiques. Leur mode de vie est menacé. La neige fond et les ours polaires sont en danger.
Au moment où nous discutons de l'application des lois environnementales, le problème évident c'est ce que le gouvernement fait à l'égard des changements climatiques. Le gouvernement n'a pas de cadre de réglementation en matière de changements climatiques.
Le gouvernement a prétendu que son plan permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 p. 100 d'ici 2020, mais l'Institut C.D. Howe, la RBC Dominion Securities et 11 groupes indépendants soutiennent que le plan du gouvernement ne fonctionnera pas. En fait, lors de la réunion du Comité des comptes publics, le commissaire à l'environnement a déclaré que les crédits d'impôt offerts par le gouvernement ne donnaient rien, comme celui de la TTC, qui a coûté 635 millions de dollars sans entraîner la moindre réduction des émissions de gaz à effet de serre, ou comme l'écoFiducie, un gaspillage de 1,5 milliard de dollars. Le gouvernement ne rend de comptes à personne et ne réduit pas les émissions de gaz à effet de serre et personne ne sait si les provinces et les territoires ont fait quoi que ce soit pour contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le gouvernement n'a toujours pas de plan. Sa Loi sur la lutte contre la pollution atmosphérique, présentée lors de la législature précédente, est un vrai désastre. Pourtant, aux États-Unis, le gouvernement Obama lance une politique vigoureuse de lutte contre les changements climatiques, car ils savent que les fondements scientifiques sont solides.
On n'a qu'à prendre l'exemple de la désertification en Afrique subsaharienne. Dans bien des régions du monde, les changements climatiques ont entraîné une pénurie d'eau et de terres arables, qui ont à leur tour entraîné des conflits et des drames humains.
Ma question est donc la suivante: quel est le plan du gouvernement en ce qui concerne les changements climatiques?
La Loi sur la lutte contre la pollution atmosphérique a été réécrite et grandement améliorée, mais le gouvernement n'a pas apprécié et a censuré le débat. Aujourd'hui, le gouvernement attend de voir ce que les États-Unis vont faire, mais le Canada est pourtant un État souverain. Y a-t-il un envoyé ou un calendrier?
Si nous avons désespérément besoin que les lois environnementales soient appliquées, alors nous avons désespérément besoin d'un plan de lutte contre les changements climatiques. Que ferons-nous quand la planète se réchauffera? Quelles crises en résulteront?
Voici les questions sur lesquelles je souhaite que le gouvernement se penche lorsqu'il étudiera le projet de loi: quel est le plan du gouvernement en ce qui concerne les changements climatiques? Pourquoi le gouvernement a-t-il opté pour l'application des lois environnementales sans avoir de plan de lutte contre les changements climatiques digne de ce nom?
Le programme du gouvernement est ambitieux. Nous aimerions que tous les partis renvoient le projet de loi au comité afin qu'il y soit étudié en profondeur.
À l'heure actuelle, on compte entre 38 000 et 40 000 sites contaminés. Quel effet auront les mesures d'application des lois environnementales sur les obligations pré-existantes des municipalités, des villes et des régions de tout le pays qui ont des sites toxiques? Qui nettoiera ces sites toxiques? Comment s'y prendront-ils pour nettoyer les friches industrielles, les sites contaminés, etc.? C'est une question troublante, d'où l'importance que le gouvernement collabore avec les provinces, les territoires et les municipalités à l'élaboration d'une stratégie sur les dédommagements et le rétablissement de ces sites. Il nous faut des réponses à ces questions.
Le registre des contrevenants en matière d'environnement, qui a été mentionné précédemment, est une bonne idée, mais que fera le gouvernement pour le mettre en place? J'espère que le gouvernement prendra le temps d'étudier cette option de plus près.
Ce projet de loi, qui porte sur le contrôle d’application de lois environnementales, apportera des améliorations bien précises à la législation. Un nouveau barème d'amendes sera ajouté et neuf lois seront réunies pour en former une. Le projet de loi prévoira des peines minimales. Ce sont là certains des points positifs du projet de loi.
Il réunira neuf lois et instaurera de nouveaux régimes d'application et de détermination des peines. Nous avons besoin de tels régimes, mais la question initiale -- ce que nous allons faire pour remédier à la crise des changements climatiques -- demeure sans réponse. Que va faire le gouvernement pour régler ces problèmes avec le projet de loi d'application de lois environnementales? Pour veiller à ce que nous ayons en place les bonnes mesures relativement aux régimes, aux dédommagements et aux méthodes d'assainissement des sites contaminés?
Compte tenu de tout cela, je suggère de renvoyer le projet de loi au comité pour un second examen objectif de sorte qu'il puisse être étudié comme il se doit.