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Monsieur le Président, je remercie le député d' de partager son temps de parole avec moi aujourd'hui. Il est une personnalité influente à Abbotsford et aussi au sein du caucus conservateur. Je le remercie des efforts qu'il a déployés aujourd'hui et qu'il déploie chaque jour.
Je suis ravi de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi , la Loi sur l'équité à la pompe.
Je suis fier d’intervenir au moment même où le gouvernement prend des mesures décisives pour protéger les Canadiens, d'un bout à l'autre du pays, contre l'inexactitude des mesures à la pompe et lors d'autres transactions fondées sur une mesure. Au cours de notre campagne électorale en 2008, nous nous sommes engagés à nous attaquer rapidement à l'inexactitude des mesures, et aujourd’hui nous faisons un pas important pour honorer cet engagement.
La Loi sur les poids et mesures dicte depuis des années les règles de mesure qui s'appliquent lors de l’achat et de la vente de produits dont se servent quotidiennement les Canadiens. La Loi sur l’inspection de l’électricité et du gaz établit quant à elle les règles qui régissent l’achat et la vente d’électricité et de gaz naturel, des biens essentiels au maintien du mode de vie des Canadiens.
Le projet de loi , la Loi sur l’équité à la pompe, modifie ces deux mesures législatives de façon à protéger les consommateurs et les détaillants canadiens contre l'inexactitude des mesures. Ce projet de loi est une autre preuve de la volonté ferme du de veiller à l’équité de l’ensemble des pratiques commerciales d'un bout à l'autre du pays.
Certains de mes collègues considèrent peut-être que le projet de loi est uniquement d'ordre administratif, mais je peux leur assurer qu'il va bien au-delà. Les erreurs de mesure, qu'elles soient délibérées ou involontaires, représentent une perte potentielle énorme pour les Canadiens. La Loi sur l'équité à la pompe vise à régler ce problème de consommation aigu en accroissant la responsabilité des détaillants à l'égard de leurs pratiques en matière de mesure et en exigeant qu'ils veillent à ce que les consommateurs obtiennent une lecture exacte de leurs achats.
La loi permettrait de remédier à la situation parce qu'elle impose des amendes aux entreprises fautives et qu'elle prévoit des inspections obligatoires à intervalles réguliers. Cela signifie que les entreprises seraient tenues de faire inspecter leurs instruments de mesure par une tierce partie à des intervalles allant d'un à cinq ans, selon l'industrie. Si les instruments ne fonctionnent pas correctement, l'entreprise devront les faire réparer.
J'estime qu'il s'agit d'un problème de consommation aigu parce qu'il constitue une des principales préoccupations des Canadiens depuis 2008, notamment depuis que les médias ont rapporté qu'il arrive très souvent que les pompes à essence mesurent incorrectement le débit d'essence. Les Canadiens ont également appris aux nouvelles que, dans trois cas sur cinq, c'est le consommateur qui est perdant lorsque la pompe mesure incorrectement le débit.
On comprendra que les Canadiens craignent de plus en plus de ne pas en avoir pour leur argent lorsqu'ils font le plein d'essence. Ils se demandent s'ils paient plus qu'ils ne le devraient parce qu'ils ne peuvent pas vérifier eux-même le bon fonctionnement de la pompe. Cette situation est carrément inacceptable, c'est pourquoi le et son prédécesseur ont pris la décision d'élaborer le présent projet de loi.
En dépit de son nom, la Loi sur l'équité à la pompe ne vise pas que les détaillants d'essence. Elle exige des inspections dans d'autres secteurs, notamment celui des produits pétroliers d'aval, des produits laitiers, de l'alimentation au détail, de la pêche, de l'exploitation forestière, des récoltes de grain et de grandes cultures et des activités minières. Mon gouvernement pourra ajouter d'autres secteurs à cette liste dans l'avenir en fonction des besoins des Canadiens.
Une des grandes forces du projet de loi vient du fait qu'il a été soigneusement rédigé pour prévoir une vaste gamme d'infractions, des infractions relativement bénignes jusqu'aux plus graves. La Loi sur l'équité à la pompe assurerait une inspection suffisamment fréquente des instruments de mesure des détaillants pour en garantir l'exactitude dans presque tous les cas et elle imposerait également de lourdes pénalités aux détaillants qui ne la respecteraient pas.
Comme mes collègues le savent, certains vont s'efforcer de respecter la loi uniquement s'ils encourent des accusations criminelles, seulement s'ils n'ont pas le choix. En haussant l'amende pour non conformité de 1 000 $ à 10 000 $ pour les infractions mineures, de 5 000 $ à 25 000 $ pour les infractions plus graves et jusqu'à 50 000 $ pour les récidives, le envoit un message sans équivoque aux exploitants de pompes à essence et aux détaillants d'essence de tout le pays: vous respectez la loi ou vous payez.
Les Canadiens en ont assez de se faire avoir en raison de normes de mesure qui manquent de rigueur. Cette nouvelle mesure législative les en protégerait. Parallèlement, le projet de loi offre un moyen de pénaliser les contrevenants sans les poursuivre au criminel.
Bien que le projet de loi prévoie l'application rapide d'une sanction, au besoin, il reconnaît que certaines infractions relatives à des mesures sont relativement mineures et commises par inadvertance. Ainsi, le projet de loi offre ce que nous appelons une approche graduée de l'application, ce qui signifie que la peine peut être adaptée à l'infraction.
Les Canadiens croient à une justice équilibrée et cette mesure législative reflète cette philosophie. En effet, la Loi sur l'équité à la pompe approche la question même de l'application de la loi dans un esprit d'équité et d'incitation constructive plutôt que de traiter tous les contrevenants comme des criminels endurcis.
Non seulement le projet de loi protège-t-il les consommateurs et ménage-t-il les petits contrevenants, il est une aubaine pour les petits exploitants qui feront office d'inspecteurs nommés par le gouvernement en vertu de la loi. L'une des principales critiques des résultats de Mesures Canada dans les médias en 2008 était l'incapacité de cet organisme de protéger les intérêts des consommateurs. Mon gouvernement a répondu à cette critique en exigeant que les entreprises gèrent leur propre calendrier d'inspection conformément à cette nouvelle mesure législative.
La Loi sur l'équité à la pompe prévoit le recours à des exploitants du secteur privé comme fournisseurs de services autorisés. Ces entreprises effectueraient des inspections en vertu de la Loi concernant les poids et mesures au nom du gouvernement et factureraient leurs services selon le principe de l'offre et de la demande.
Donc, plutôt que d’imposer un régime d’inspection administré par le gouvernement selon une approche descendante, Industrie Canada procédera à la formation de petites entreprises qui se chargeront de cet important travail d’inspection. Chaque année, le ministère soumettra les entreprises à une évaluation pour s’assurer qu’elles remplissent correctement leur mandat, puis leur laissera le soin de s’acquitter de leurs tâches avec exactitude et intégrité. Dans l’éventualité d’un bris de confiance, Industrie Canada pourrait révoquer les pouvoirs consentis à ces entreprises.
Est-ce que le projet de loi pourrait exercer une pression indue sur les exploitants de petites entreprises qui devront se conformer à la loi? Le gouvernement n’est pas de cet avis. Oui, les petites entreprises devront assumer de faibles coûts supplémentaires, mais l’aspect pratique du nouveau système compensera vraisemblablement ces coûts.
Par exemple, les fournisseurs de services autorisés – c’est-à-dire les inspecteurs désignés par le – pourraient fournir, en complément des inspections, des services d’entretien et de réparation des instruments de mesure. Ainsi, les petites entreprises pourraient faire d’une pierre deux coups et veiller à l’utilisation optimale de leur matériel, et ce, en tout temps.
La hausse des prix de l’essence et des aliments continue de préoccuper les Canadiens. Dans un contexte où les coûts sont élevés, il faut veiller à ce que la qualité des produits frise la perfection. Aucun produit acheté ne peut prétendre à la perfection si son poids ou volume n’est pas mesuré adéquatement.
Voilà qui est d’autant plus vrai dans le cas de la mère seule qui doit nourrir sa famille avec un budget restreint, du petit exploitant d’une entreprise d’aménagement paysager qui doit payer des factures d’essence élevées, et des parents qui travaillent et qui doivent chauffer leur maison exposée au rigoureux hiver des Prairies alors que le prix du gaz naturel monte sans cesse.
J’invite tous mes collègues à reconnaître qu’en ce qui concerne les normes en matière de mesures, les Canadiens ne peuvent exiger rien de moins que les protections prévues par le projet de loi . Il faut faire payer les détaillants qui ne respecteront pas les dispositions parfaitement raisonnables de la Loi sur l’équité à la pompe.
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Monsieur le Président, je remercie les députés qui m'ont précédé. Je suis désolé de ne pas avoir pu être présent dès le début du débat, car j'aurais beaucoup aimé échanger quelques idées avec le secrétaire parlementaire, mais je suis convaincu que ses collègues lui feront le message. Je tiens également à remercier mon collègue montréalais et porte-parole en matière d'industrie pour notre parti.
C'est avec une certaine appréhension que j'accueille la mesure législative dont la Chambre est aujourd'hui saisie. Même si on la vante partout comme la panacée qu'attendent tous les consommateurs canadiens, force est de constater qu'elle manque de substance, qu'elle ne s'appuie pas sur grand-chose et que les résultats qu'elle produira seront bien minces. Bref, on ne s'est attaqué qu'à une infime partie des choses qui auraient pu être faites, ce qu'à peu près n'importe qui aurait pu faire sans problème.
Quoi qu'il en soit, il y a bien d'autres aspects du prix de l'essence et de l'énergie qui devraient retenir l'attention du Parlement et du gouvernement. Mais bon, j'imagine qu'il faut battre le fer quand il est chaud. Le a renié sa propre parole et déclenché des élections. Du jour au lendemain, le prix de l'essence a bondi de 12,9 ¢ le litre. La plupart des Canadiens ont constaté, parce que mon parti et moi-même leur avons signalé, que c'est parce que l'industrie prenait de plus en plus les allures d'un monopole en aval que nous avons assisté à une véritable tragédie. Lorsque les Américains ont dû suspendre les activités des raffineries situées le long de la côte du golfe du Texas à cause d'un ouragan, le prix de l'essence a tout au plus augmenté de 6 ¢ le gallon. Je le sais, c'est l'un des correspondants principaux de CNN, Ali Veshni, qui m'a confirmé l'information. Au Canada, l'essence a augmenté de 12,9 ¢ ou 13 ¢ le litre, c'est-à-dire de 60 ¢ le gallon.
Si cela ne suffit pas à prouver à quel point on n'est pas tenu au courant concernant le prix de l'essence et les coûts énergétiques, il ne me reste plus qu'à rappeler aux députés le contexte dans lequel cette mesure fut proposée, il y a deux ans. Le gouvernement a mis deux ans à nous présenter quelque chose, et ce, en disant que cela s'appliquerait probablement à une pompe à essence sur 25 qu'il soupçonne d'être défectueuses, qu'il parlerait de pompes et que celles-ci avaient vraisemblablement été trafiquées. Le ministre a qualifié les responsables d'escrocs.
Je ne peux penser à un autre exemple faisant ressortir autant d'ignorance de la part d'un ministre qui ne connaît manifestement rien aux réservoirs à essence et encore moins au pompage de l'essence. Peut-être passe-t-il trop de temps à Ottawa, où il bénéficie des services d'un chauffeur et ne fait pas le plein lui-même, ce qui expliquerait que la possibilité de défectuosités mécaniques lui échappe.
Le député de nous a parlé de son expérience comme vérificateur de stations-service. Il n'est sans doute pas sans savoir que, dans de nombreuses localités du pays qui ne sont pas desservies par plusieurs stations-service, on utilise du matériel qui date de 25 ou 30 ans. Dans les très petites localités, il se peut que l'on utilise des appareils électroniques désuets et du très vieux matériel. Il arrive souvent, lorsqu'il y a erreur, en présumant que l'erreur ne soit pas en faveur du consommateur, que l'appareil soit défectueux à cause de l'usure.
C'est pour cette raison que j'ai posé au député une question très précise que je vais poser aux experts. Dans certaines collectivités, les pompes sont moins utilisées. L'arrivée de l'éthanol pourrait avoir une incidence. Des risques de défectuosités sont à prévoir là où le taux d'utilisation est plus élevé. Ce n'est la faute de personne. C'est l'effet normal de l'usure sur les appareils, et aucun appareil n'est garanti à vie, surtout s'il est soumis à une utilisation intensive soutenue.
Je suis convaincu que Dresser Wayne, ou Gilbarco, ou alors Oppenheimer, dont Dresser Wayne a pris le contrôle, parleront de cela. Ces intervenants dans le secteur nous indiqueront les imperfections de leur système.
Ai-je besoin de dire que, chaque jour, mon site web, tomorrowsgaspricetoday.com, est consulté plus de 30 000 fois? J'ai reçu des centaines de courriels sur ce site. J'ai probablement reçu plus de courriels sur cette question que tous les députés de la Chambre réunis, particulièrement lorsque les prix montent ou qu'ils baissent et que les fluctuations ne sont pas synchronisées par rapport au prix mondial.
Je suis inquiet, car cette mesure constitue une distraction. C'est une façade. On peut corriger le tir en prenant des règlements. Le ministre a reconnu que seulement 6 p. 100 des pompes étaient calibrées de façon inexacte et que sur ces 6 p. 100, 4 p. 100 défavorisaient le consommateur.
Si nous sommes déterminés à nous attaquer à ces problèmes, je veux que le comité, que le Parlement, bien sûr, et que le public sachent qu'il y a des allégations selon lesquelles les consommateurs ne seraient pas traités équitablement à la pompe. Je crois que je peux dire sans me tromper qu'il serait presque impossible que des détaillants ou des agents indépendants, comme l'a mentionné l'intervenant précédent, utilisent un mécanisme susceptible de dérégler les pompes. Cela est très difficile à faire.
Plus important encore, si nous regardons la manière dont une pompe est fabriquée et la manière dont les détaillants dressent leur inventaire, le fait de manipuler les chiffres dans un but malhonnête pour quelques jours ne ferait que fausser leur inventaire. Ils recevraient un appel pour leur dire: « Vous avez vendu tant d'essence. Pourquoi vous en reste-t-il tant? » À moins, bien sûr, que le réservoir ait une fuite ou un problème, auquel cas cela risquerait d'engendrer des craintes pour l'environnement.
Toutefois, le projet de loi ne règle pas ma principale préoccupation — qui, à mon avis, devrait être la principale préoccupation de tous les députés — à savoir ce qui est réellement à l'origine de l'écart de valeur entre ce pour quoi les consommateurs paient et ce qu'ils reçoivent.
Je peux dire avec un certain degré de certitude, ayant travaillé sur ce dossier depuis bon nombre d'années, que le dernier de nos problèmes, c'est l'exactitude des appareils de mesure des pompes. Si cela avait été un si gros problème, plus d'une condamnation aurait été prononcée au cours des trois ou quatre dernières années. Je ne dis pas que cela ne se produit jamais, mais je suis convaincu que ce n'est pas parce que les gens trafiquent délibérément les pompes. Premièrement, comme je viens de le mentionner, c'est difficile à faire. Deuxièmement, cette pratique fausse l'inventaire au point où elle finit par nuire aux détaillants. Si, en fait, ils agissent ainsi, ils se nuisent à eux-mêmes.
Ce matin, j'ai reçu deux courriels au sujet d'un problème beaucoup plus crédible auquel le gouvernement aurait pu s'attaquer et qui tombe peut-être dans exactement la même catégorie que le problème que nous avons eu lorsque nous formions le gouvernement. Je fais remarquer que le député d' et certains de ses collègues ont dit que notre gouvernement avait très peu agi dans ce dossier. J'encourage les députés ministériels à reconnaître qu'ils ne doivent pas faire la même erreur, à savoir se bercer de l'illusion que ce qu'ils proposent ici est une panacée. En fait, ils proposent une solution superficielle à un problème très grave.
Voici ce que je veux dire. Le prix à la rampe est identique partout au pays. Ce prix vient d'ailleurs d'être publié il y a quelques minutes. Je ne peux songer à un meilleur exemple de manque de concurrence que ce prix identique partout au pays. C'est avec joie que je vais expliquer la situation aux députés. Aujourd'hui, pas exemple, je constate que le prix du gros est le même partout à Ottawa. Toutes les pétrolières vont demander le même prix à Ottawa demain. Ce prix devrait être d'environ 60,8 ¢ le litre. Il s'établira à 61,4 ¢ le litre à Québec et à Montréal, et à 62 ¢ à Toronto. Le député d' sera content d'apprendre que le prix dans sa région s'établira à 66,8 ¢. Le point est que ce prix est déterminé par un seul joueur. Personne ne remet ce prix en question, que ce soit au niveau des ventes en gros ou au détail. Par conséquent, ce soir, tous les Canadiens seront confrontés à une hausse de 2 ¢ le litre par rapport aux prix mondiaux établis il y a 25 minutes à peine au NYMEX.
Donc, lorsque les députés parlent d'un écart d'un p. 100 sur 80 litres, ce qui représente un plein moyen pour la plupart des véhicules dans ma collectivité, cela représente 0,8 ¢.
Qu'en est-il de l'escroquerie de 2 ¢ qui va se produire ce soir?
Abordons pour une fois de vraies questions à la Chambre sans supposer que nos mesures sont meilleures que celles de nos prédécesseurs ou de leurs prédécesseurs. La réalité est beaucoup plus grave.
Je sais que le monopole des questions ne devrait pas être réservé à Mesures Canada, mais aussi aux membres du Comité de l'industrie, et qu'il faut regarder au-delà de cette première mesure. J'espère qu'il ne s'agit que d'une première mesure, car les députés se souviendront que, pendant la campagne électorale de 2008, le Parti conservateur avait promis de s'attaquer au problème possible des pompes à essence qui, dois-je le préciser, avait été soulevé par l'Ottawa Citizen pendant cette même campagne. L'article de l'Ottawa Citizen ne semble pas avoir reçu l'appui de bien des gens. En tout cas, Mesures Canada n'a fait aucune vérification. Il est donc intéressant de constater aujourd'hui qu'on parle de deux années d'enquête fondée sur un article dont personne ne veut s'attribuer le mérite. Et pourquoi le ferait-on?
Lorsque, au bulletin de nouvelles du réseau anglais de Radio-Canada, on diffuse un reportage affirmant que 75 p. 100 des pompes sont faussées, tout le monde crie à l'horreur. Presque toutes les pompes que nous utilisons en ce moment nous volent.
Essayons maintenant de documenter avec certains faits concrets le débat sur une question importante pour les Canadiens. À la fin de l'année, les sous économisés à la pompe chaque semaine pourraient représenter des centaines de dollars.
Comme les députés le savent, si nous tolérons l'existence d'un monopole dans le secteur de l'essence, quelqu'un voudra naturellement jouir du même monopole ou d'un quasi-monopole dans les secteurs du propane et du gaz naturel.
Je n'ai pas abordé la question de l'arbitrage car elle n'est pas au programme du débat d'aujourd'hui. Cependant, il est important que nous comprenions une nouvelle escroquerie, que le gouvernement ne comprend pas.
Compte tenu d'un prix de gros de 60 ¢ le litre d'ordinaire, comparativement à 62,3 ¢ pour le litre d'essence intermédiaire, soit une différence de 3,25 ¢ ou, systématiquement, de 5 ¢ pour le litre de super, comment expliquer cette escroquerie de 13,5 ¢?
Quelqu'un doit avoir beaucoup de pouvoir pour faire passer cette différence de 3 ¢ entre les prix de gros à 13 ¢ au détail. Les députés doivent comprendre qu'il ne s'agit pas ici d'un sou ou d'un huitième de sou ou encore de 1 p. 100 lorsqu'il s'agit de super, lorsqu'il s'agit d'essence intermédiaire obligatoire pour un grand nombre de véhicules, ou lorsqu'il s'agit de diesel. Il est ici question d'un écart au niveau du prix de gros qui se traduit au détail par une marge de 8 ¢ à 10 ¢ le litre qu'il faut ensuite multiplier par 50.
À la lumière de ces chiffres, il est évident que c'est de deux choses l'une. Ou bien le gouvernement essaie de détourner l'attention du public avec ce projet de loi, un écran de fumée, ou bien il refuse de s'attaquer au problème fondamental de cette industrie comme il pourrait le faire pour d'autres.
Je ne dis pas qu'il n'y a aucun désir de changement. Les députés savent que j'ai passé l'essentiel de ma carrière à tenter de régler ce problème, mais j'éprouve de sérieuse réserves vu le contexte dans lequel cette mesure législative est présentée. C'est une solution expéditive qui s'adresse aux mauvaises personnes, qui donne de faux espoirs, car les gens vont penser à tort que le prix à la pompe leur sera plus favorable cet été.
Soyons honnêtes. La saisons des vacances et des déplacements en voiture approche à grands pas. Bien que la demande en essence soit faible et que l'approvisionnement soit assez élevé en Amérique du Nord, les prix grimpent sans raison. S'il y avait de la concurrence, cela ne serait pas le cas.
Les Américains préparent chaque semaine un rapport sur l'utilisation du pétrole qu'ils appellent le Weekly Petroleum Status Report. Depuis 1979, les Américains tiennent compte de toute l'énergie qu'ils produisent, qu'ils utilisent et qu'ils prévoient utiliser pour les intrants et les raffineries.
Je vois dans ce document trois éléments qui assurent aux Américains et au monde entier une certaine transparence pour leur donner une idée de ce que le prix du pétrole devrait être tous les mercredis matin à 10 h 30. Je vois aussi trois notes en bas de pages renvoyant à Ressources naturelles Canada. Nous fournissons des données aux Américains pour les aider à mieux comprendre le monde, pour protéger les consommateurs et pour assurer la transparence, mais nous refusons de le faire pour les Canadiens. Pourquoi?
Nous avons essayé de le faire en 2006. Le député d' a parlé de ce qu'il avait fait au cours de la campagne électorale de 2006. Magnifique. On nous a présenté une proposition qui disait essentiellement que nous pouvions faire exactement la même chose, un rapport hebdomadaire sur le pétrole, par l'intermédiaire d'un office de surveillance du secteur pétrolier. Nous pourrions ainsi permettre aux Canadiens de mieux comprendre ce que nous produisons au Canada, en tenant compte de la bourse et du marché des produits de base. Pourquoi aller à l'aveuglette? Tous les autres pays veulent pouvoir évaluer ce qu'ils produisent. C'est logique. Toutefois, la première chose que le gouvernement a faite, c'est de faire disparaître le système de surveillance des prix du pétrole. Je n'ai toujours pas reçu de réponse.
Au cours de discussions avec les gens de l'industrie, le secteur d'aval, j'ai appris qu'en fait c'étaient les gens d'Imperial Oil qui n'aimaient pas cela. Esso n'a pas aimé cela c'est tout. C'est tout de même curieux. Aux États-Unis, la société parente, Exxon Mobil, est obligée de fournir tous les renseignements sur l'offre et la demande depuis 1979. C'est tout simplement logique.
J'aurais cru que le gouvernement pourrait avoir réglé ce problème, mais il ne l'a pas fait. Il a plutôt décidé de se pencher sur les pompes à essence défectueuses et de présenter les choses en mettant la faute sur de petits détaillants gourmands conspirant au beau milieu de la nuit pour abîmer leurs pompes de façon à ce que les Canadiens ne reçoivent pas tout ce qu'ils ont payé avec l'argent qu'ils ont si durement gagné.
Il est important que nous admettions certaines choses qui n'ont pas encore été soulevées.
Les marges exorbitantes que les Canadiens sont contraints de payer sont beaucoup plus élevées qu'ailleurs dans le monde. Cela signifie que l'infrastructure dans laquelle tant de deniers publics ont été investis au fil des ans pour construire des oléoducs qui desservent tout le pays, notamment dans un but d'autosuffisance, est devenue un réseau, un système, une infrastructure qui est contrôlé par une poignée de personnes.
Je suis de Toronto et il y avait autrefois trois ou quatre raffineurs dans ma région. Combien y en a-t-il maintenant? Plus aucun. La moitié de l'approvisionnement de ma circonscription provient de Montréal en raison de la ligne numéro 7, qui a été installée pour amener le pétrole de l'Ouest vers l'Est afin d'assurer l'autosuffisance énergétique.
[Français]
Mes collègues du Bloc et les députés de la Chambre savent très bien qu'une autre raffinerie sera fermée. Je les ai avertis de cela au mois de novembre. La diminution du nombre de raffineries est inquiétante. En 2007, un rapport a révélé que le nombre peu élevé de raffineries au Canada entraînait un problème d'approvisionnement. Même avant la fusion de Petro-Canada et de Sunoco et la fermeture proposée de la raffinerie à Montréal, les fonctionnaires qui s'occupent de la réglementation étaient inquiets.
[Traduction]
Pour mettre les choses en contexte, je dirai que si le Canada se retrouvait dans une situation d'approvisionnement restreint, même s'il y avait beaucoup de pétrole brut de disponible, nous ne pourrions pas produire suffisamment, ce qui nous place dans une situation désavantageuse, non seulement du point de vue de notre capacité d'exporter, mais, plus important, du point de vue de l'imposition de prix supérieurs parce que nous n'avons pas suffisamment de capacité de raffinage au Canada.
Il est important que le Canada le reconnaisse. Il peut faire semblant de croire que, en fixant les prix à la pompe, il peut d'une manière ou d'une autre empêcher une augmentation indue du prix de l'essence. Franchement, cela ne tient pas la route. Cela n'a pas rapport à la question et ce n'est pas vrai.
Je peux affirmer avec un certain degré de certitude que, si nous ne réglons pas la question de l'approvisionnement au Canada, nous allons nous retrouver dans la situation des camionneurs de l'Ouest du Canada. Oui, de l'Ouest du Canada. Je parle de la Saskatchewan, monsieur le Président, de votre région. Les camionneurs se débattent pour s'approvisionner en raison de la manière dont le pétrole brut peut être transformé et de la manière dont sont configurées les raffineries. Certaines produisent davantage d'essence, d'autres davantage de diesel.
Il m'apparaît clairement que nous ne pouvons pas nous permettre une répétition de ce qui s'est passé en 2008. Il me semble que la première responsabilité d'un gouvernement, peu importe quel parti le forme, c'est d'assurer un approvisionnement suffisant. Le gouvernement a échoué lamentablement et il est important que le gouvernement tienne compte de cela aussi.
J'en arrive à mon dernier point. Je veux consacrer les trois dernières minutes à une question beaucoup plus grave, que le Parlement ne semble pas disposé à comprendre, et à laquelle il semble encore moins enclin à s'attaquer. Le gouvernement, en particulier, doit concevoir cela dans le contexte des observations du , et je suis sûr que cela doit intéresser aussi le . Il s'agit de la nature spéculative et changeante de nos marchés.
Il y a dix ans, c'était acceptable de voir NYMEX, la bourse de marchandises de New York, comme étant déterminante dans le prix des marchandises. Un producteur ou un consommateur pouvait, dans un délai de 30 ou 60 jours, conclure une transaction pour la vente et la livraison de pétrole. Tout cela a changé.
Avec la croissance de l'index des marchandises Goldman Sachs, d'AIG, de Lehman Brothers, de Bear Stearns, de Morgan Stanley et de tous les produits dérivés sur le marché libre, ainsi que de spéculateurs canadiens, à Winnipeg, par l'intermédiaire d'Intercontinental Exchange, nous sommes témoins d'énormes distorsions dans le prix du pétrole, et cela nuit au prix du carburant, à l'industrie, aux détaillants et aux raffineries. Que le prix du pétrole brut monte à 147 $ puis chute à 35 $, ce n'est dans l'intérêt de personne. Pourtant, cela s'est produit.
Cela s'est produit il y a deux ans, mais qu'est-il arrivé pas plus tard que jeudi dernier? Je sais que certains diront que c'était une simple erreur de frappe et qu'on a confondu millions et milliards. De nos jours, il y a des spéculateurs très actifs, branchés en permanence, qui vendent d'un coup tout ce qu'ils possèdent s'ils voient un prix baisser de 1 p. 100. Le marché est alors fermé, et beaucoup d'entreprises sont ruinées.
Nous avons une occasion en or, le mois prochain, aux rencontres du G20 et du G8, de piloter une réforme de la réglementation. C'est un aspect fondamental dans le coût de l'énergie et dans le prix de l'essence pour les Canadiens. Je sais de quoi je parle. L'administration Obama essaie de s'attaquer à ce problème, et je pense que le Canada peut jouer un rôle clé juste au bon moment en signalant au reste du monde que nous voulons redonner la consommation et la production aux gens ordinaires. Nous ne voulons plus d'investisseurs corporatifs ou souverains, des gens dotés d'un gros portefeuille qui se portent acheteurs, conservent le produit à un certain prix, engendrent l'instabilité des taux et détruisent le marché.
Je demande au gouvernement de ne pas s'en tenir à la micromesure qu'il a prise concernant la réglementation du prix de l'essence à la pompe. Je voudrais qu'il regarde l'ensemble du tableau, qu'il défende ses électeurs, qu'il repense à ce que j'ai dit à la lumière de la situation mondiale. Qu'il prenne la défense des Canadiens, et je pense que le Parlement aura leur appui.
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Monsieur le Président, je remercie la Chambre de me donner cette occasion d'exprimer mon soutien à la Loi sur l'équité à la pompe, laquelle vise à maintenir l'intégrité de bon nombre d'industries canadiennes, à stimuler la confiance des consommateurs et à promouvoir la concurrence sur le marché. C'est un projet de loi qui concrétise la promesse que mes collègues et moi avons faite aux Canadiens lorsque nous avons formé ce gouvernement.
Je demande aux députés de se rappeler de cette promesse, de se remémorer les événements d'il y a deux ans. À cette époque, le prix de l'essence ne cessait d'augmenter partout au pays. Chaque mois, les Canadiens devaient sortir plus d'argent de leur poche pour conduire les enfants à l'école, se rendre au travail et acheter des biens de consommations ayant parcouru de nombreux kilomètres jusqu'aux magasins locaux. Au printemps, le prix de l'essence a atteint des sommets inégalés.
C'est alors que la nouvelle a éclaté. Certains commerçants s'enrichissaient frauduleusement sur le dos des Canadiens. Les médias ont couvert l'histoire en rappelant que, en raison de mesures inexactes à la pompe, beaucoup de gens payaient pour de l'essence qu'ils n'ont jamais reçue. Les Canadiens ont protesté, à juste titre. Les droits fondamentaux des consommateurs avaient été violés. La confiance vitale entre acheteurs et vendeurs avait été brisée. Les principes les plus chers sur lesquels est fondée l'économie de marché de ce pays avaient été transgressés.
Le gouvernement du Canada a agi immédiatement. Nous avons juré, sur-le-champ, de modifier la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz et la Loi sur les poids et mesures. Nous avons juré de faire en sorte que les gens partout au pays reçoivent la quantité d'essence pour laquelle ils ont payé à la pompe. Nous avons juré de protéger tous les consommateurs, dans tous les secteurs d'activité, qui dépendent de la mesure exacte des marchandises.
Nous avons fait une promesse en 2009 et aujourd'hui nous la tenons. Nous concrétisons cette promesse en présentant la Loi sur l'équité à la pompe, une mesure législative qui tient les commerçants responsables du volume du produit vendu à l'acheteur, qui garantit le droit des consommateurs de savoir ce qu'ils achètent et la quantité qu'ils achètent, quel que soit le produit, et qui encourage l'équité, l'honnêteté et la décence. Ce sont des valeurs chères aux yeux de tous les Canadiens.
Je suis certain que bon nombre de députés sont d'accord avec moi. Une telle loi est vraiment nécessaire, mais le projet de loi sera-t-il efficace? Atteindra-t-il ses objectifs? Empêchera-t-il la fraude dans le commerce de détail de l'essence? Ce sont des questions que nous devons nous poser.
En effet, trop de lois bien intentionnées n'atteignent pas leur objectif, parce qu'elles ne sont pas assez sévères. La Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz et la Loi sur les poids et mesures en sont la preuve. En vertu de ces lois, c'est un crime de fausser la mesure de biens et de service et, ce faisant, de tromper des consommateurs. Or, bon nombre de commerçants ne respectent toujours pas la loi.
En 2006-2007, Mesures Canada avait promis d'aller au fond des choses. En fait, dans le Rapport sur les plans et priorités 2006-2007 d'Industrie Canada, cet organisme de service spécial s'était même dit déterminé à régler le problème des mesures inexactes dans huit secteurs commerciaux, dont celui du commerce au détail de l'essence.
Depuis, Mesures Canada a mené de vastes consultations auprès des dirigeants du secteur, des propriétaires de petites entreprises et du grand public. Chaque fois, une vérité revenait dans les discussions. Vérité qui justifie aujourd'hui l'existence des dispositions de la Loi sur l'équité à la pompe visant à modifier la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz et la Loi sur les poids et mesures.
Les détaillants qui contreviennent à la loi se divisent en deux catégories: ceux qui induisent les consommateurs en erreur par inadvertance et ceux, ce qui est plus grave, qui les trompent intentionnellement.
Parlons d'abord de ceux qui induisent les consommateurs en erreur par inadvertance. À quelques exceptions près, ces détaillants sont tout à fait honnêtes. Il s'agit d'hommes et de femmes respectables et généralement fiables, mais qui, par négligence ou par ignorance, ne font pas les suivis nécessaires et ne vérifient pas l'exactitude de leurs appareils.
Pour le moment, le seul moyen de punir les infractions à la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz et à la Loi sur les poids et mesures consiste à traîner les contrevenants devant les tribunaux. Or, les poursuites judiciaires ne sont pas toujours le meilleur moyen de sanctionner les détaillants négligents. D'autant que ce ne sont pas nécessairement des voyous et que les gestes qu'on leur reproche ne sont pas monstrueux au point qu'ils méritent de vivre avec un casier judiciaire le reste de leur vie. Il s'agit de gens à qui on doit servir des avertissements, qui doivent faire l'objet de mesures disciplinaires et que l'on doit sensibiliser au fait qu'ils doivent rendre compte de la manière dont leurs produits et services sont distribués.
La solution est simple pour ces détaillants: des inspections plus fréquentes s'imposent. En vertu de la Loi sur l'équité à la pompe, les entreprises seraient tenues de faire évaluer et certifier régulièrement la précision de leurs pompes à essence ou d'autres instruments de mesure par des fournisseurs de service autorisés formés pour respecter les critères de rendement de Mesures Canada. Les détaillants qui violent les lois à la consommation se verraient imposer des pénalités monétaires correspondant à la gravité de leur infraction.
Qu'en est-il des détaillants qui trompent sciemment les consommateurs? Qu'en est-il du second type de détaillants qui trafiquent sciemment la précision de leurs instruments de mesure pour tirer avantage des consommateurs? Les vérifications périodiques de la précision des mesures ne suffisent pas pour mettre les Canadiens à l'abri de ces escrocs. Des mécanismes d'application efficaces s'imposent.
Voici pourquoi la loi existante se révèle inefficace. À l'heure actuelle, l'amende maximale pour infraction à la loi se chiffre à 5 000 $. Le détaillant qui commet une infraction mineure doit payer une pénalité de seulement 1 000 $. Ces pénalités sont dérisoires en comparaison avec l'argent que peuvent gagner les détaillants malhonnêtes. Il ne faut pas se leurrer. On ne manipule pas la précision d'instruments de mesure par passion ou pour se venger. Ce n'est pas non plus une infraction à caractère haineux ou provoquée par la peur. C'est une infraction commise par cupidité. L'appât du gain en est toujours le motif. Par conséquent, faisons en sorte que l'argent soit également un élément de dissuasion. Faisons en sorte que les comportements criminels soient moins lucratifs et moins tentants.
La Loi sur l'équité à la pompe augmenterait jusqu'à dix fois les amendes imposées par les tribunaux et prévoit l'ajout de nouvelles pénalités. Les détaillants ayant commis des infractions mineures devraient payer une amende de 10 000 $. Les détaillants plus retors, malhonnêtes et trompeurs pourraient se voir imposer des amendes allant jusqu'à 25 000 $ et être traduits devant le tribunal. Les détaillants qui auraient enfreint la loi plus d'une fois en mesurant l'essence ou d'autres marchandises incorrectement risqueraient de devoir payer une amende de 50 000 $ et de faire l'objet d'une poursuite judiciaire.
À cet égard, la Loi sur l'équité à la pompe offrirait ce qui fait défaut dans la loi actuelle, en l'occurrence un outil robuste d'application de la loi et de dissuasion des comportements criminels avant qu'ils ne surviennent. Pour cette raison, j'ai bon espoir que le projet de loi n'est pas simplement une illusion de protection des consommateurs. Le projet de loi est un outil législatif de premier plan pour protéger les droits des consommateurs et défendre l'intérêt des Canadiens non seulement lorsqu'ils font le plein d'essence, mais partout au Canada où on vend des produits de consommation dont la quantité est établie à l'aide d'instruments de mesure.
J'exhorte mes collègues à défendre eux aussi l'intérêt des Canadiens, à examiner le mérite de la Loi sur l'équité à la pompe et à adopter le projet de loi . Par conséquent, j'invite mes collègues à voter en faveur de cette mesure législative avec autant de conviction, de détermination et de principe que les Canadiens l'ont fait lorsqu'ils nous ont élus comme représentants et qu'ils nous ont chargés de protéger leurs droits à titre de consommateurs.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir d'intervenir aujourd'hui à la Chambre sur un sujet qui touche un grand nombre de citoyens. Toutes les questions relatives au prix de l'essence ou du calcul de ce dernier ne laissent personne indifférent. Lorsque certains reportages et articles de journaux, dans les années passées, ont mis en lumière l'inexactitude du prix à la pompe chez plusieurs commerçants à l'égard de la quantité de carburant, on a pu voir la frustration de plusieurs consommateurs, d'autant plus qu'à l'époque, le prix de l'essence était encore plus élevé qu'il ne l'est aujourd'hui. Le projet de loi a donc vu le jour à la suite de ces reportages.
Au Bloc québécois, nous croyons qu'il est important de moderniser la loi de manière à garantir une meilleure protection des consommateurs, mais aussi de dissuader les commerçants qui pourraient profiter de ces inexactitudes. Il m'apparaît donc important que le gouvernement intervienne le plus rapidement possible. Mais d'abord, je vais résumer la position du Bloc québécois avant d'aborder nos inquiétudes à l'égard du projet de loi.
D'entrée de jeu, je dirai que le Bloc est favorable au principe du projet de loi C-14. Par contre, celui-ci ne permet pas de répondre directement aux problèmes de collusion, tels que ceux qui ont été récemment mis en lumière au Québec, ni de prévenir efficacement les hausses soudaines du prix de l'essence.
Il s'agit d'une question importante pour le Bloc québécois, et nous croyons qu'il est toujours nécessaire de poursuivre les efforts pour répondre efficacement à la hausse du prix de l'essence au moyen du projet de loi , car le projet de loi C-14 dont nous parlons aujourd'hui ne permet toujours pas au Bureau de la concurrence de mener des enquêtes de son propre chef. Il est donc nécessaire d'attendre une plainte d'un particulier avant de procéder à une enquête. Le Bureau de la concurrence n'a pas le pouvoir de lancer une enquête tant qu'il n'a pas reçu de plainte.
Même si le Bloc québécois est favorable au principe du projet de loi , ce dernier n'est pas une fin en soi. Il ne répond pas à l'un des enjeux majeurs, qui est l'apparence de collusion dans cette industrie. Nous croyons qu'il est grand temps d'apporter des changements à la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz ainsi qu'à la Loi sur les poids et mesures.
Dans un premier temps, tout commerçant qui violera la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz sera automatiquement condamné à une peine pouvant aller jusqu'à 2 000 $. Ce sont les inspecteurs qui, lors du constat de la violation, procéderont par procès-verbal pour enjoindre le contrevenant à assumer le paiement de la peine. Ce dernier pourra alors payer l'amende ou la contester dans le délai ou les modalités prévues par le procès-verbal.
Le défendeur pourra présenter une défense de diligence raisonnable, c'est-à-dire qu'il pourra démontrer qu'il a pris toutes les précautions voulues pour prévenir la perpétration de l'infraction. Par conséquent, ce sera au commerçant de prouver qu'il n'est pas coupable, et il peut y avoir des sanctions supplémentaires si le commerçant continue d'opérer en violation de la loi.
Cependant, ce qui est le plus important, selon moi, c'est que la loi permettra d'afficher et de rendre public le commerce fautif. Dans un domaine comme la vente d'essence, si un commerçant est condamné, il y a fort à parier que l'impact peut être important pour certains détaillants. Le mot se passe vite dans certains quartiers, et comme il y a plusieurs stations-service, certains commerçants pourraient souffrir d'une diminution de la clientèle. Il s'agit d'une mesure qui forcera, sans aucun doute, certains commerçants à se conformer à la nouvelle loi.
Dans un deuxième temps, la modification de la Loi sur les poids et mesures permettra d'infliger des amendes beaucoup plus salées aux contrevenants.
Selon les nouvelles dispositions de cette loi, les inspecteurs nommés par le gouvernement seront autorisés à entrer sur les lieux où ils ont des motifs raisonnables de croire qu'une infraction a été commise. Ils seront donc autorisés à examiner, saisir ou retenir toute chose qui s'y trouve, faire usage de tout système informatique ou de communication qui s'y trouve et établir tout document à partir de ces données. Ils peuvent aussi interdire l'accès au lieu et exiger la fermeture de l'équipement fautif.
Tout comme la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz, un commerçant qui sera en infraction continue sur plusieurs jours fera face à des peines cumulatives pour chacun des jours visés.
Le projet de loi modifie aussi l'article 35 de la Loi sur les poids et mesures afin d'augmenter les peines infligées aux contrevenants. Dans le cas d'une première infraction, une condamnation signifiera une amende maximale de 10 000 $ et/ou un emprisonnement d'au plus six mois.
Dans le cas d'une mise en accusation, l'amende maximale sera de 25 000 $ et/ou un emprisonnement d'une durée maximale de deux ans.
En ce qui concerne les cas de récidive, l'amende maximale lors d'une poursuite par procédure sommaire sera de 20 000 $, alors que l'emprisonnement maximal demeurera inchangé à six mois.
Si la poursuite procède par mise en accusation, l'amende maximale sera de 50 000 $, toujours avec possibilité d'un emprisonnement maximale de deux ans.
Enfin, une amende résiduelle de 10 000 $ ou de 20 000 $ en cas de récidive est prévue pour les infractions qui ne seraient pas déjà couvertes par la loi.
Le projet de loi C-14 ne cherche pas à faire peur aux commerçants, mais simplement à apporter des correctifs à une loi qui ne répond plus aux normes actuelles.
Il est tout à fait normal, en 2010, que les inspecteurs s'assurent que le consommateur ne soit pas floué. Le consommateur doit recevoir la quantité qu'il a payée. Il doit en avoir pour son argent.
Par contre, nous avons quelques inquiétudes relatives au projet de loi, et nous désirerons soulever certaines questions lorsque ce projet de loi sera étudié en comité.
Nous croyons que le projet de loi C-14 aurait pu inclure une modification à la Loi sur la concurrence. Le gouvernement devrait profiter du projet de loi pour pousser plus loin les mesures qui pourraient être mises en place pour protéger le consommateur.
Je suis député à la Chambre des communes depuis juin 2004 et chaque fois que nous avons tenu des débats sur le prix du pétrole et sur la flambée des prix, le gouvernement, qu'il soit libéral ou conservateur, a toujours répondu la même chose: il n'y a rien à faire puisque le Bureau de la concurrence a conclu qu'il n'y avait pas d'entente entre les pétrolières pour fixer les prix. Par conséquent, il n'y a pas de problème.
Ce qu'il faut bien comprendre ici, c'est que la Loi sur la concurrence comporte des lacunes importantes. Le Bureau de la concurrence ne peut pas initier d'enquête de son propre chef. En effet, les enquêtes doivent se faire à la suite d'une demande du ministre ou quand un consommateur, une personne morale ou autre, loge une plainte.
Je sais que le gouvernement dit avoir mis en oeuvre des mesures pour corriger la situation dans le cadre de la loi de mise en oeuvre du budget de 2009. Cependant, ces nouvelles dispositions ne permettent toujours pas au Bureau de la concurrence d'enquêter de son propre chef et de mettre en avant de telles initiatives.
Une plainte est toujours nécessaire avant d'entreprendre le processus d'enquête. C'est la situation actuelle.
C'est d'ailleurs pour cette raison que nous croyons toujours que le projet de loi du Bloc québécois est nécessaire, car il permettrait au commissaire du Bureau de la concurrence d'enquêter sur un secteur de l'industrie, s'il en juge la nécessité. Pour l'instant, l'objectif du projet de loi C-14 n'aborde pas cette question.
Le projet de loi C-452 donne au Bureau de la concurrence le pouvoir de mener de son propre chef de vraies enquêtes sur l'industrie s'il existe des motifs raisonnables, ce qui ne lui est pas permis de faire actuellement. Il doit attendre de recevoir une plainte avant d'agir.
Il va sans dire qu'avec l'adoption d'un tel projet de loi, le Bureau de la concurrence serait beaucoup mieux équipé pour se battre contre les entreprises qui voudraient profiter de leur position dominante dans le marché pour dépouiller les consommateurs.
D'ailleurs, j'espère que mes collègues de tous les partis politiques de la Chambre pourront nous dire comment ils perçoivent le projet de loi C-452 et s'ils sont d'accord au sujet des lacunes de la Loi sur la concurrence. Je tiens à répéter qu'actuellement, la Loi sur la concurrence ne permet toujours pas au Bureau de la concurrence de mener des enquêtes de son propre chef. Il doit toujours attendre l'autorisation du ministre ou une plainte pour enquêter.
Depuis plusieurs années, nous réclamons aussi la mise en place d'un office de surveillance de l'industrie pétrolière pour surveiller de près les prix de l'essence et répondre à toute tentative de collusion ou de hausse injustifiée des prix.
Le Bloc québécois n'invente rien. Depuis plusieurs années, nous reprenons les recommandations du rapport du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie soumis en novembre 2003. Le gouvernement fédéral n'a jamais rien fait pour venir en aide aux consommateurs dans ce domaine. Il a ici une belle occasion de mettre en place un système de surveillance de l'industrie pétrolière.
En novembre 2003, le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie recommandait fortement la création d'un office chargé de surveiller le secteur pétrolier. Un comité serait donc chargé de soumettre à l'examen parlementaire un rapport annuel sur les aspects concurrentiels. La mise sur place d'un tel comité permettrait au gouvernement et aux législateurs que nous sommes de garder un oeil attentif sur l'industrie pétrolière.
Pour le Bloc québécois, il ne fait aucun doute que le Bureau de la concurrence doit avoir plus de liberté d'action et, ainsi, plus de pouvoir discrétionnaire sur ses enquêtes. Pour mener une enquête, le Bureau de la concurrence doit avoir accès à l'ensemble de la documentation. Le Bureau de la concurrence pourrait donc jouer efficacement son rôle d'enquêteur et de promoteur de la concurrence. Lorsqu'il y a concurrence, le consommateur paie le juste prix.
Ainsi, le Bureau de la concurrence pourrait entreprendre une véritable enquête sur la nature véritable des activités du secteur industriel seulement en obtenant davantage de responsabilités.
Nous voilà donc aujourd'hui dans la même situation où nous étions, il y a sept ans. Le projet de loi C-14 est un pas dans la bonne direction, mais je répète qu'il ne s'agit que d'une première étape. Depuis longtemps, le Bloc québécois presse le gouvernement d'agir pour faire face à la hausse des prix des produits pétroliers. Le projet de loi C-452 ne constitue que le premier pas pour contrer la hausse du prix du pétrole.
Mis à part son projet de loi C-452, le Bloc québécois est convaincu plus que jamais que l'industrie doit contribuer sa juste part. Avec la hausse fulgurante des prix de l'énergie et des profits des pétrolières, on assiste à une véritable saignée de l'ensemble de l'économie au profit des pétrolières. Il faut donc mettre fin aux juteux avantages fiscaux dont jouissent les pétrolières.
En 2007, un an après son arrivée au pouvoir, le gouvernement conservateur, dans son énoncé économique de 2007, a consenti des baisses d'impôt supplémentaires pour les pétrolières qui verront leur taux d'imposition passer à 15 p. 100 en 2012. Ainsi, les pétrolières canadiennes bénéficieront d'avantages fiscaux leur permettant d'empocher près de 3,6 milliards de dollars seulement pour l'année 2012.
Troisièmement, il faut diminuer notre dépendance au pétrole. Le Québec ne produit pas de pétrole et chaque goutte de ce liquide que les Québécois consomment appauvrit le Québec, en plus de contribuer au réchauffement de la planète. Le Bloc québécois propose donc de diminuer notre dépendance au pétrole.
Seulement pour l'année 2009, le Québec en a importé pour 9 milliards de dollars, en baisse à cause de la récession, mais en 2008, les importations de pétrole s'élevaient à 17 milliards de dollars, soit une hausse de 11 milliards de dollars sur une période de cinq ans, soit de 2003 à 2008.
D'autre part, pour diminuer notre dépendance au pétrole, le Bloc a proposé des investissements substantiels dans les énergies alternatives en créant un fonds pour les énergies vertes, en lançant un véritable chantier visant à réduire notre consommation de pétrole pour le transport, le chauffage et l'industrie, dont un incitatif pour la conversion des systèmes de chauffage au mazout et, finalement, pour la mise en place d'un plan pour la voiture électrique.
Il est important de se préparer car d'ici à 2012, 11 constructeurs automobiles prévoient mettre sur le marché une trentaine de modèles tout électriques ou hybrides; des voitures plus fiables, avec une meilleure efficacité énergétique et des coûts de fonctionnement beaucoup moins élevés que la voiture à essence.
Je ne veux pas m'égarer des objectifs du projet de loi , mais pour le Bloc québécois, il est inévitable que toute discussion touchant la consommation de pétrole passe inévitablement par un véritable plan et une structure qui aura pour objectif d'atteindre ces trois volets.
En terminant, je rappelle brièvement les trois étapes qu'il faut mettre en avant pour avoir une loi qui aura véritablement plus de pouvoirs. Tout d'abord, il faut discipliner l'industrie en donnant plus de mordant à la Loi sur la concurrence. Deuxièmement, il faut que l'industrie contribue, c'est-à-dire qu'il faut s'assurer que l'industrie pétrolière paie sa juste part d'impôts. Il s'agit donc de mettre fin à ces abris fiscaux qu'on pourrait considérer comme super avantageux. Puis, finalement, il faut diminuer notre dépendance au pétrole avec notamment la mise en place d'incitatifs pour que les consommateurs se procurent des véhicules électriques.
La mise en place de mesures plus adéquates pour éviter la fraude, tel que le propose le projet de loi , est nécessaire, mais nous nous devons de mettre en place des mesures qui permettront de véritablement être gagnants pour l'avenir avec un plan d'action global.
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Madame la présidente, je suis très heureux d'avoir l'occasion de parler du projet de loi , présenté par le gouvernement. Le gouvernement prétend que ce projet de loi vise à assurer l'équité à la pompe, mais la mesure semble relever davantage de considérations politiques que d'un désir d'assurer une véritable équité.
J'ai été particulièrement impressionné par l'intervention longue, détaillée et intéressante du député de . Il semble être parvenu à la même conclusion que moi, à savoir que le projet de loi vise surtout à détourner l'attention des véritables enjeux, chose que le gouvernement actuel fait très bien, très efficacement et très souvent.
Tout comme le député de , je lis entre les lignes et je constate que ce projet de loi porte sur bien d'autres choses que les pompes et sur la réparation des pompes à essence qui contiennent quelques légères imperfections. Ce projet de loi modifierait la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz et la Loi sur les poids et mesures, et il augmenterait le nombre d'inspections obligatoires d'instruments de mesure utilisés dans diverses industries, comme le secteur laitier, le secteur de la vente au détail, l'industrie alimentaire, l'industrie de la pêche, l'industrie forestière, l'industrie des grains, l'industrie des cultures de grande production et le secteur minier. Toutefois, le gouvernement présente le projet de loi à la Chambre comme une mesure qui porte sur le secteur pétrolier.
Il y a environ 125 000 pompes dans tout le Canada. En vertu de ce projet de loi, environ 60 000 d'entre elles feront l'objet d'une inspection annuelle qui permettra de vérifier leur exactitude. Pourquoi cette mesure arrive-t-elle aussi tard? Il y a plus de deux ans que l'Ottawa Citizen et notre parti à la Chambre ont rapporté que les inspections menées par le gouvernement ont permis de déterminer qu'environ 5 p. 100 des pompes, d'un bout à l'autre du Canada, distribuaient plus ou moins d'essence que le nombre de litres affiché. Pendant la campagne électorale de 2008, les conservateurs ont promis dur comme fer qu'ils prendraient des mesures immédiates pour corriger la situation. Pourtant, depuis ce temps, les consommateurs se sont faits avoir au moins deux fois par année. Le gouvernement a même perçu des taxes supplémentaires sur les montants que les consommateurs avaient payés en surplus. Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas agi plus tôt?
Un détail intéressant de ce projet de loi, c'est qu'il impartirait les inspections sur toutes sortes d'appareils de mesure, y compris les pompes, à des entreprises et à des inspecteurs privés. Il faudrait de 400 à 900 inspecteurs du secteur privé pour procéder à la vérification des pompes seulement. Le contribuable devrait payer environ 2 millions de dollars de plus pour ce service chaque année. À cela s'ajoute la question de l'encadrement de tous ces inspecteurs privés. Qu'est-ce qui empêcherait une pétrolière de mettre ses propres inspecteurs en bonne position pour faire preuve de subjectivité?
Bien des questions au sujet de ce projet de loi resteront sans réponse. L'un des problèmes que le projet de loi tente de résoudre découle du fait que bien qu'il arrive parfois que les pompes en donnent davantage que pour leur argent au consommateur, le plus souvent elles leur en donnent bien moins. Cela pourrait difficilement être une coïncidence. En tant qu'ancien scientifique, je dirais que, dans ce cas, l'amplitude de la différence ne semble pas être aléatoire ou accidentelle.
Le projet de loi porte à 10 000 $ les amendes pour les écarts à la pompe, ou à 25 000 $ les amendes pour les délits majeurs. Il prévoit également des amendes de 50 000 $ pour les cas de récidive.
Cependant, les amendes insuffisantes ne sont pas l'essentiel du problème actuel. Ceux dont les pompes ne sont pas exactes risquent déjà des amendes. Le problème, c'est que les autorités pertinentes n'ont pas le pouvoir d'enquête nécessaire pour rassembler les preuves qui permettraient d'imposer les amendes où elles devraient vraiment l'être, à savoir sur le prix de l'essence plutôt que sur les pompes inexactes.
Les propriétaires de stations d'essence devraient veiller à ce que leurs pompes soient calibrées correctement. En fait, la vaste majorité d'entre eux le font. Toutefois, en leur imposant des inspections plus fréquentes et des sanctions plus élevées, on rate la cible. Le projet de loi en ferait des boucs émissaires, et le gouvernement ne semble pas disposé à s'attaquer au véritable problème. Le grand problème, ce ne sont pas les pompes défectueuses. Ce sont les prix élevés de l'essence, les marges déraisonnables, la collusion qui se fait probablement pour fixer les prix, les prix qui augmentent mystérieusement en même temps d'un concurrent à un autre et qui grimpent en flèche dès que le prix du pétrole monte, mais qui ne semblent jamais redescendre très rapidement ou de beaucoup lorsque le prix du pétrole chute.
Le véritable problème, c'est que, encore une fois, nous occultons les vrais problèmes. Dans la circonscription du Nord-Ouest de l'Ontario que je représente, nous le savons trop bien, peut-être mieux que partout ailleurs au Canada. À mon bureau, des gens me répètent encore et encore qu'ils ont le sentiment de se faire carrément flouer. Je ne les blâme pas. Au cours des 48 dernières heures, le Nord-Ouest de l'Ontario affichait huit des dix prix à la pompe les plus élevés de la province, le Nord-Est de l'Ontario affichant les deux autres. En fait, dans notre région, l'essence coûte généralement 20 ¢ de plus le litre que dans la majeure partie de l'Ontario ou qu'au Manitoba.
Ce week-end, alors que le prix de l'essence était de 89 ¢ le litre à Ottawa et de 95 ¢ le litre à Toronto, il était de 1,10 $ ou plus à Thunder Bay, 1,13 $ à Terrace Bay, et 1,15 $ à Longlac. Ces prix étaient parmi les plus élevés au Canada. C'est scandaleux, et le fait d'imposer des sanctions pour les pompes défectueuses ne réglera pas ce problème. Le problème, ce ne sont pas les pompes ni les propriétaires de petites stations d'essence qui, comme je l'ai dit, sont majoritairement honnêtes et ont des pompes calibrées correctement. La plupart d'entre eux ne font pas une très grande marge de profit et n'établissent pas les prix eux-mêmes. Ce sont les grandes pétrolières qui fixent les prix.
Si nous voulons aider une minorité de consommateurs qui se font arnaquer à une pompe d'essence environ deux fois par année, c'est parfait. Toutefois, pourquoi ne pas venir en aide à la majorité des consommateurs canadiens qui se font escroquer chaque fois qu'ils mettent de l'essence dans leur véhicule? Il reste encore de nombreuses questions sans réponse. Pourquoi les prix sont-ils plus élevés dans certaines régions comme le Nord-Ouest de l'Ontario, de 25 p. 100 la plupart du temps? Il est évident que les taux d'imposition des provinces et les problèmes récurrents au niveau des approvisionnements à la raffinerie et de la livraison jouent un rôle important dans le prix de l'essence. On invoque également souvent les frais de transport pour amener l'essence jusque dans le Nord-Ouest de la province, mais d'autres régions tout aussi éloignées du pays ne sont pas aux prises avec à une différence de prix de 25 p. 100. Comme le Chronicle Journal de Thunder Bay le rapportait le 10 juillet de l'année dernière, alors que la situation dépassait réellement les bornes:
— l'étude de référence sur le prix de l'essence dans les villes [...] a démontré que les prix demandés ici ne devraient pas dépasser de plus de quatre sous le litre ceux qui sont exigés dans le reste de la province.
Ce qu'il faudrait, c'est un enquête publique sur la fixation du prix sur le marché de l'essence et une surveillance efficace de cette industrie. Je sais que, jusqu'à présent, chaque fois que mes collègues du NPD ont demandé la tenue d'une enquête publique, le gouvernement a répondu que les consommateurs devraient faire part de leurs préoccupations au Bureau de la concurrence. Le gouvernement sait très bien que le Bureau de la concurrence ne peut rien faire sans preuve. Les seules fois où des mesures peuvent réellement être prises, c'est lorsqu'un informateur de l'intérieur se présente, comme nous l'avons vu dans le cas du cartel de fixation du prix de l'essence au Québec en 2008.
Presque toutes les condamnations pour fixation du prix de l'essence au cours des deux dernières décennies viennent de ce cas particulier parce que quelqu'un de l'intérieur a accepté de collaborer. Dans cette affaire, le commissaire alors en poste au Bureau de la concurrence, Shiridan Scott, a dit que la grande majorité des vendeurs d'essence sur les marchés touchés ont été accusés d'avoir participé à ce racket.
Onze sociétés ont été accusées d'illégalités, notamment de fixation illégale du prix de l'essence. Quatre ont été reconnues coupables et seulement parce qu'on a pu compter sur l'aide d'un informateur. Je me demande combien d'activités semblables se produisent encore aujourd'hui au Canada pour lesquelles nous ne pouvons rien prouver parce qu'il n'y a pas d'informateur pour fournir les renseignements nécessaires au Bureau de la concurrence et que ce dernier ne peut faire plus que de mener une enquête sommaire sur les plaintes des consommateurs. Le bureau ne peut que faire enquête sur les infractions à la Loi sur la concurrence et une forte majorité des plaintes sur le prix de l'essence ne mènent nulle part.
J'espère que le gouvernement sera disposé à lancer une véritable enquête sur la question ainsi qu'une enquête publique sur les mesures qu'on peut prendre pour améliorer la situation pour les consommateurs.
Une des choses que réclame mon parti est la création d'un ombudsman du prix de l'essence. Puisque le mandant du Bureau de la concurrence est si limité, il nous faut un ombudsman chargé de recevoir les plaintes du public et de prendre des mesures efficaces afin de protéger les consommateurs.
C'est justement ce que vise le projet de loi , présenté par ma collègue, la députée de . Il permettrait au Parlement de nommer un ombudsman indépendant chargé de faire enquête sur les plaintes relatives au prix de l'essence et de faire rapport au ministère de l'Industrie s'il n'est pas satisfait de la réponse du fournisseur de pétrole ou d'essence.
Admettant qu'il ait l'autorité nécessaire, l'ombudsman contribuerait à protéger les consommateurs efficacement, notamment par l'imposition d'amendes pouvant atteindre un demi-million de dollars, au besoin, pour empêcher les grands contrevenants d'arnaquer les consommateurs en toute impunité. Cela contribuerait à garder l'essence à des prix raisonnables, et les petits détaillants indépendants seraient enfin reconnus pour ce qu'ils sont pour la plupart, soit des entreprises socialement responsables. Les grandes pétrolières seraient mieux surveillées et obligées de rendre davantage de comptes. Il faut s'attaquer aux grands contrevenants, aux grands distributeurs, plus qu'aux petits entrepreneurs aux pompes défectueuses ou aux rares propriétaires de stations-services malhonnêtes qui volent quelques dollars par-ci par-là.
J'ai un dernier argument à faire valoir dans le débat sur l'équité à la pompe.
On ne saurait débattre de l'équité à la pompe sans parler de la taxe de vente harmonisée. Comme on le sait, la TVH que le gouvernement conservateur impose aux consommateurs fera augmenter le prix de l'essence de 8 p. 100 en Ontario. Cette hausse est sans commune mesure avec toute économie dont le projet de loi pourra jamais faire profiter les consommateurs.
L'idée de faire passer, comme le fait le gouvernement, le projet de loi pour une solution miracle au vol à la pompe est le plus gros coup de publicité-leurre de l'histoire de la commercialisation de l'essence. On estime à 232 $ par année l'augmentation des dépenses qu'entraînera la mise en vigueur de la TVH pour une famille moyenne de quatre personnes, et elle sera plus élevée à Thunder Bay, où les prix sont plus élevés, pour un total d'environ 900 millions de dollars par année pour l'ensemble de l'Ontario. C'est une véritable ponction fiscale.
Le gouvernement conservateur présente un projet de loi sur l'équité à la pompe en vue de s'attaquer au 5 p. 100 de pompes qui sont défectueuses, mais frappe 100 p. 100 des pompes avec la plus importante hausse de la taxe sur l'essence de notre histoire. Est-ce cela que les conservateurs appellent de l'équité?
En terminant, le projet de loi répond superficiellement au besoin d'exercer un contrôle sur des pratiques commerciales déloyales dans le domaine de la vente d'essence. D'importantes dispositions devront être ajoutées pour rendre cette mesure législative réellement utile pour les consommateurs canadiens qui en ont désespérément besoin. Les conservateurs se soucient-ils vraiment des consommateurs? Se soucient-ils des contribuables? Se soucient-ils du Canadien moyen? Ou se soucient-ils seulement des grandes pétrolières et des distributeurs de produits pétroliers et d'essence?
Je crois savoir que la quantité de produits pétroliers et d'essence que nous exportons aux États-Unis correspond grosso modo à celle que la côte Est importe de l'Arabie saoudite et du Venezuela. On voit bien quelles sont les priorités véritables des conservateurs, surtout ceux qui viennent de l'Alberta.
J'espère que le gouvernement prouvera que je me suis trompé à son sujet et qu'il sera disposé à incorporer dans le projet de loi de plus énergiques mesures de protection des consommateurs. Ce sera l'épreuve décisive permettant de déterminer si le gouvernement souhaite vraiment s'attaquer au vol à la pompe, ou s'il ne s'agit que d'une manoeuvre politique.
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Madame la Présidente, au Canada, une pompe à essence sur 20 trompe le consommateur. Les gens vont faire le plein à leur station service locale. La fête de la Reine approche. C'est une longue fin de semaine et les gens voyagent habituellement. Chaque année, des millions de consommateurs font le plein pendant ce congé.
Les inspections gouvernementales ne sont pas faites très régulièrement. Une grande étude a été faite de 1999 à 2008 et Mesures Canada a découvert que les consommateurs obtenaient moins d'essence que ce pour quoi ils paient. Ils se font régulièrement arnaquer. Chaque automobiliste se fait avoir, en moyenne, deux fois par année. Ils quittent la station service avec moins d'essence que ce qu'ils ont payé. Certains se font même avoir de deux litres.
On pourrait croire que, si une pompe à essence est défectueuse, le consommateur obtient parfois plus d'essence que ce qu'il paie et d'autres fois moins. On pourrait croire que les choses s'équilibrent, que certains perdent de l'argent, mais que d'autres en gagnent à la pompe. Surprise! Trois consommateurs obtiennent moins d'essence que ce qu'ils paient pour un qui en obtient plus.
Les consommateurs se font tromper. Ils se font littéralement siphonner à la pompe. D'aucuns prétendent que, s'il en est ainsi, c'est parce que les détaillants sont plus susceptibles de réparer une pompe défectueuse si elle pompe plus d'essence que ce que paient les consommateurs, mais qu'ils ont au contraire tendance à ne pas faire les réparations nécessaires — ou à prendre tout leur temps avant de les faire — s'ils s'aperçoivent qu'elle pompe moins d'essence que ce que paient les consommateurs et s'ils croient qu'ils ne se feront pas pincer.
Le rapport de Mesures Canada a été rendu public il y a deux ans, et rien n'a encore été fait. L'Institut canadien des produits pétroliers a bien dit qu'il prendrait des mesures, que les consommateurs devaient lui faire confiance et qu'il trouverait le moyen d'améliorer la situation. Même son de cloche du côté de la Canadian Independant Petroleum Marketers Association, qui a elle aussi demandé qu'on lui fasse confiance, en disant qu'elle ferait ce qu'elle a à faire et qu'elle réglerait le problème. Mais là non plus, rien n'a été fait.
Nous avons un rapport qui nous dit que, si on vend 40 milliards de litres d'essence par année, les consommateurs se font voler l'équivalent de 240 millions de dollars. Car il s'agit bel et bien d'un vol, puisque les gens paient une somme donnée mais qu'ils n'obtiennent pas le produit qu'ils ont payé.
Le gouvernement conservateur dit qu'il veut réprimer la criminalité, or, voilà que les consommateurs se font littéralement siphonner à la pompe depuis deux ans, soit de mai 2008 jusqu'à aujourd'hui, en mai 2010. Rien n'a été fait. Le 12 mai 2008, le député de a posé la question suivante au :
...qu'une pompe sur 20 n'est pas calibrée correctement et que les consommateurs en payent le prix. En plus d'arnaquer les gens à la pompe, les grandes pétrolières ne donnent même pas aux gens l'essence qu'ils ont payée. À 1,30 $ le litre, chaque cent compte. Quand ce gouvernement créera-t-il un poste d'ombudsman pour protéger les consommateurs contre ces grandes pétrolières?
Le a dit qu'il avait rencontré le président de Mesures Canada, qu'il lui a ordonné de renforcer l'application de la loi au cours de l'été, d'augmenter le nombre d'inspections et de préparer des modifications au règlement. Il a dit que les amendes passeraient de 1 000 $ à 10 000 $ l'occurrence. Or, on sait que rien de cela ne s'est produit au cours des deux dernières années.
Finalement, l'ancien ministre conservateur de l'Industrie a dit qu'il allait écrire à tous les détaillants d'essence pour leur demander leur collaboration. Il a dit qu'ils allaient arriver à des résultats. Nous savons que ce n'est pas le cas. Malgré cela, le gouvernement décide de présenter son projet de loi juste avant le congé estival. Qui sait combien de temps il faudra pour que le projet de loi soit adopté à l'étape de la deuxième lecture et renvoyé au comité. Il reviendra probablement à la Chambre cet automne à l'étape de la troisième lecture. Mais ce n'est pas une excuse.
L'ancien ministre de l'Industrie, aujourd'hui , a dit également que le gouvernement allait renforcer l'application de la loi pendant l'été afin de protéger les consommateurs, mais il n'a pris aucune mesure en ce sens. On vole 240 millions de dollars par année dans les poches des consommateurs et, pourtant, le gouvernement ne prend aucune mesure pour corriger la situation.
Nous sommes saisis aujourd'hui d'un projet de loi rempli de failles. J'aimerais comparer ce qui s'est produit au cours des deux dernières années à ce qui se produit à la Chambre lorsque le gouvernement veut faire adopter une loi. L'adoption d'une loi peut se faire en deux jours. Nous l'avons vu, par exemple, avec la taxe de vente harmonisée. Le projet de loi sur la taxe de vente harmonisée a été présenté juste avant Noël l'an dernier, un cadeau de Noël pour les Ontariens et les Britanno-Colombiens. Le lendemain, il a été adopté. En deux jours, le gouvernement a pris des mesures pour vider davantage les poches des contribuables, alors qu'en deux ans, aucune mesure n'a été prise pour protéger les contribuables, comme on propose de le faire dans ce projet de loi.
Il est assez étonnant de voir les priorités de ce gouvernement conservateur qui se vante d'être sévère en matière de criminalité, mais qui prend tout son temps lorsque vient le temps de protéger les consommateurs.
Des voix: Oh, oh!
:
De toute évidence, j'ai touché une corde sensible.
Le contraste est frappant. Nous savons que, avec l'entrée en vigueur de la TVH en juillet, les familles perdront entre 2 000 $ et 5 000 $ — et cette mesure a été adoptée en deux jours. Par contre, dans le cas présent, alors que les pompes à essence volent des millions de dollars aux électeurs, rien n'est fait ou, du moins, il faut beaucoup de temps.
Nous ne devrions peut-être pas être surpris. Nous avons essayé à maintes reprises de soulever la question des subventions fiscales aux grandes sociétés pétrolières et gazières, et pourtant celles-ci bénéficient encore d'au moins 1,2 milliard de dollars d'incitatifs fiscaux, alors qu'elles empochent des milliards de dollars de bénéfices. Nous avons remarqué un projet de loi sur le point d'être adopté à l'étape de la troisième lecture, avec l'appui du Parti libéral, entre autres: le projet de loi , qui accorderait encore, grâce à toutes ces réductions d'impôt sur le revenu des sociétés, 6 milliards de dollars aux très rentables sociétés pétrolières.
Dans cet autre projet de loi, nous avons vu que les sociétés pétrolières pourraient s'en tirer sans faire d'évaluation environnementale. Dans celui-ci également, les évaluations environnementales sont éliminées. Les sociétés n'ont pas besoin de faire faire une évaluation environnementale fédérale si elles reçoivent un peu de financement fédéral.
Des spécialistes de l'environnement sont censés faire un autre genre d'évaluation, ou appliquer un système de freins et contrepoids. Toutefois, qu'il s'agisse de forage ou de prospection des sables bitumineux, ce sera dorénavant l'Office national de l'énergie qui s'en chargera. Apparemment, ce n'est pas une question d'environnement. Un tout récent déversement de pétrole de proportion titanesque fait du tort à la nature et à la faune, qu'on pense aux oiseaux ou aux organismes marins. Cette dépendance au pétrole est vraiment étonnante.
Le projet de loi ne traite pas de la fluctuation des prix. Il arrive que le prix du baril soit plus bas que jamais et qu'il soit élevé à la pompe. Tout d'un coup, sans raison, le prix a grimpé à 1,20 $. C'est censé dépendre de l'offre et de la demande, mais on dirait qu'il n'y a souvent aucun lien.
Le projet de loi ne prévoit pas non plus d'augmentation du nombre des inspecteurs du gouvernement. Tout cela se fera grâce à des inspections non gouvernementales. Le gouvernement a un rôle à jouer, soit d'inspecter pour s'assurer que cette industrie fait ce qu'il faut, mais ce n'est pas précisé dans le projet de loi.
Le projet de loi ne prévoit pas la création d'un poste d'ombudsman, une mesure que le NPD a demandée à maintes reprises. Nous avons besoin d'un bureau indépendant, responsable d'évaluer les problèmes, d'enquêter sur les plaintes et de veiller à ce que justice soit rendue aux consommateurs et à ce que ces derniers soient traités équitablement. Le projet de loi ne prévoit rien de tel et c'est injuste.
Voilà une autre injustice. Les consommateurs floués voudraient se faire rembourser une partie de l'argent. Dans ce projet de loi, le gouvernement augmenterait les amendes, une mesure que nous appuyons. Il imposerait une amende maximale de 10 000 $ pour des infractions mineures et une amende maximale de 25 000 $ pour des infractions majeures. En outre, il imposerait une amende maximale de 50 000 $ en cas de récidive. J'espère que le gouvernement enverra un message clair et condamnera quelques pétrolières à payer une amende .
Si le gouvernement récupère un peu d'argent en imposant des amendes, on pourrait s'attendre à ce qu'il indemnise — ou à ce qu'il fasse en sorte que les pétrolières indemnisent et remboursent — les consommateurs floués. Or, ce n'est pas le cas. Le projet de loi ne comprend aucune disposition pour protéger les consommateurs. C'est, à bien des égards, très injuste, car chaque dollar compte, surtout lorsque le prix de l'essence augmente.
De plus, il ne prévoit aucune disposition pour rembourser la TPS. Actuellement, la taxe sur l'essence est de 10 ¢ le litre. Or, si les consommateurs sont floués — aux dernières nouvelles, plus de 240 millions de dollars ont été payés en trop —, ils devraient au moins pouvoir récupérer les taxes qu'ils ont payées sur ces achats fantômes. Pourtant, aucune disposition du projet de loi ne prévoit le remboursement des taxes ou une indemnisation quelconque pour les consommateurs floués. Aucune disposition ne concerne la fluctuation des prix et la protection des consommateurs. Il n'est pas non plus question d'ombudsman ou de processus pour déposer une plainte. Pas étonnant que le gouvernement ait la réputation de faire beaucoup de bruit pour rien. Il fait semblant de faire quelque chose, mais il prend très peu de mesures concrètes.
Nos porte-parole pour la consommation et pour l'industrie proposeront de nombreux amendements au comité quand celui-ci sera saisi du projet de loi; si les conservateurs et les libéraux souhaitent vraiment protéger les consommateurs, ils appuieront les recommandations et amendements proposés par les néo-démocrates.
Malheureusement, je doute que le projet de loi soit adopté avant l'automne. Comment les gens qui voyageront pour rendre visite à leurs amis et familles feront-ils pour se protéger? J'ai trouvé quelques bons tuyaux. Celui-ci est assez fascinant: il faudrait multiplier le prix par dix après avoir mis 10 ou 20 gallons d'essence dans sa voiture. Ainsi, on serait en mesure de savoir exactement combien on a payé ainsi que le montant exact d'essence qu'on a acheté. J'ai l'impression que les consommateurs devront commencer à adopter de tels astuces pour se protéger puisque le gouvernement conservateur, malheureusement, se traîne les pieds et ne prend aucune mesure concrète.
Nous sommes en faveur de certains aspects du projet de loi, comme la fréquence des inspections obligatoires et les amendes accrues, mais nous nous opposons à l'utilisation de fournisseurs de services privés autorisés. Nous n'appuierons pas la privatisation des inspections qu'on nous propose parce que, selon nous, les règlements fixés par le gouvernement devraient être appliqués par le gouvernement. Trop souvent, au bout du compte, quand on privatise les inspections, les détaillants assument des coûts accrus et les consommateurs se font tout autant arnaquer.