FINA Rapport du Comité
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CHAPITRE 3 : LA POPULATIONDifférentes questions touchant la population du Canada ont été soulevées auprès du Comité. Les témoins ont discuté d’impôt sur le revenu des particuliers, d’éducation, d’emploi, de santé, d’épargne-retraite et de revenu. Impôt sur le revenu des particuliersFardeau fiscalLors de sa comparution devant le Comité, l’Institut canadien des comptables agréés a indiqué que l’allégement du fardeau fiscal des particuliers permettrait à son avis d’attirer et de retenir la main-d’œuvre, favorisant ainsi la croissance économique. Il lui semble également plus judicieux d’envisager des réductions d’impôt de portée générale que l’instauration de nouveaux crédits d’impôt personnels qui n’aboutiront qu’à la complexification du système. Selon Luc Godbout, il faudrait se pencher davantage sur les données selon lesquelles certains ménages de l’Ontario et du Québec qui gagnent moins de 40 000 $ paient un montant d’impôt relativement plus important lorsque leur revenu augmente de 400 $. AînésSur la question des aînés célibataires, en particulier les femmes, l’Association canadienne des individus retraités fait deux demandes : établir une mesure qui serait équivalente à l’allocation pour conjoint applicable aux aînés pauvres qui vivent seuls et rendre remboursable l’allégement fiscal pour les aidants naturels. Personnes handicapéesLe Conseil des Canadiens avec déficiences a indiqué au Comité que, pour aider les personnes déficientes qui vivent dans la pauvreté, le gouvernement devrait éliminer les obstacles auxquels se heurtent les personnes ayant une déficience intellectuelle qui souhaitent cotiser à un régime enregistré d’épargne invalidité, donner une plus grande portée aux crédits d’impôt pour personnes handicapées et rendre les prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada (RPC) non imposables. Il a également indiqué que le crédit d’impôt pour personnes handicapées devrait être pleinement remboursable, exempté du revenu pour la prestation de programmes sociaux provinciaux et disponible dès que l’admissibilité aux prestations d’invalidité du RPC est établie. DONS DE BIENFAISANCES’exprimant devant le Comité sur la meilleure façon d’inciter les gens à faire des dons de bienfaisance, la Medecine Hat and District Chamber of Commerce a suggéré au gouvernement d’accroître les taux des crédits d’impôt pour dons de bienfaisance et d’offrir moins de fonds directement aux organismes de bienfaisance. Sport Manitoba Inc. a parlé de l’apport en ressources de plus en plus grand du secteur privé à la prestation de programmes sportifs et de l’importance à cet égard des incitatifs fiscaux aux dons de bienfaisance. ÉDUCATIONStratégie du gouvernement fédéral en matière d’éducationL’Association des collèges communautaires du Canada a discuté d'apprentissage permanent et a indiqué que ce concept devrait faire partie d’une stratégie nationale en matière d’éducation au Canada. Polytechnics Canada a souligné que le Royaume-Uni, l’Australie et l’Allemagne pourraient constituer des modèles pour résoudre la pénurie de main-d’œuvre par l’entremise du réseau de l’éducation. Polytechnics Canada a également suggéré de constituer des groupes d’experts pour examiner les problèmes liés à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Le Bureau canadien de l’éducation internationale et l’Association des universités et collèges du Canada ont commenté le rapport du Comité consultatif sur la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale intitulé L’éducation internationale : Un moteur-clé de la prospérité future du Canada, et en ont appuyé les recommandations. Le Bureau canadien de l’éducation internationale a par ailleurs soutenu qu’il fallait investir de façon considérable et soutenue dans la réalisation, en partenariat avec les intervenants clés, d’une stratégie en matière d’éducation internationale. Il a aussi demandé que les fonds destinés à l’éducation internationale augmentent de 25 millions de dollars en trois ans et qu’on mette l’accent sur l’augmentation des bourses au Canada. La Fédération canadienne des sciences humaines a appuyé l’octroi de bourses, la formation et les possibilités d’études à l’étranger, et l’Université de Toronto a quant à elle proposé d’investir dans les bourses, en particulier celles destinées aux étudiants de deuxième cycle. L’Université du Manitoba a insisté sur l’importance stratégique d’encourager la collaboration internationale en matière de recherche entre les universités, les gouvernements et l’industrie, d’investir dans les possibilités d’études à l’étranger destinées aux étudiants canadiens et d’accroître les efforts visant à attirer des étudiants étrangers au Canada. Le Conseil des universités de l’Ontario a encouragé le gouvernement à faire de la recherche et de l’éducation internationales les piliers des objectifs de la politique étrangère et de la croissance économique du pays. L’Université de la Saskatchewan a soutenu la création d’une politique fédérale sur la science qui permettrait d’accroître la visibilité nationale et internationale des universités canadiennes axées sur la recherche ainsi que d’attirer des étudiants et des chercheurs de grande qualité au Canada. L’Université McGill a évoqué l’importance d’appuyer les partenariats internationaux au moyen d’investissements dans l’internationalisation, notamment en finançant des programmes d’études à l’étranger pour les étudiants canadiens, en accordant des fonds de démarrage pour les projets de recherche internationale coopérative ainsi qu’en finançant des initiatives de recherche bilatérales ou multinationales. L’Association nationale des collèges de carrières et Polytechnics Canada, au sujet de l’iniquité qu’elles perçoivent à l’égard du financement des études postsecondaires accordé par le gouvernement fédéral, ont souligné la nécessité de veiller à ce que les établissements d’enseignement privés et publics reçoivent, dans le cadre d’une approche visant à attirer des étudiants étrangers au Canada, une part équitable des prix octroyés par des conseils de recherche ou des bourses d’études internationales. Pour ce qui est de l’enseignement de l’anglais comme langue seconde, l’Association canadienne des professeures et professeurs d'université a exhorté le gouvernement à financer les institutions publiques et à éviter un système de bons d’études qui semble accorder un traitement privilégié aux formateurs privés. Appui aux provinces et aux territoires ainsi qu’aux Premières NationsL’Association des collèges communautaires du Canada a informé le Comité qu’il fallait augmenter les fonds destinés à la composante postsecondaire du Transfert social canadien afin d’obtenir de meilleurs résultats scolaires dans l’ensemble du Canada. L’organisme Inuit Tapiriit Kanatami a souligné le défi que représente l’adaptation des politiques du secteur public et des initiatives du secteur privé de façon à répondre aux besoins particuliers des élèves autochtones et a parlé de l’urgence d’aider les Inuits à améliorer leurs conditions socio-économiques par l’entremise d’un soutien à l’éducation. À cette fin, l’organisme a soutenu l’adoption de mesures de financement ciblées en vue d’apporter des améliorations radicales dans la sphère de l’éducation et de la formation des Inuits. L’Association des universités et collèges du Canada et l’Université de la Saskatchewan ont demandé au gouvernement fédéral de financer davantage les études postsecondaires, tandis que l’Université du Manitoba a soutenu le renouvellement du financement accordé par le gouvernement fédéral aux programmes de rattrapage actuellement financés par le secteur privé. L’Université du Manitoba a également affirmé qu’il fallait appuyer les programmes universitaires qui répondent aux besoins uniques de la population autochtone du Canada ainsi qu’accroître les mesures visant à encourager les Autochtones à poursuivre des études postsecondaires, notamment par un soutien à la famille et à la communauté. L’organisation des Clubs garçons et filles du Canada a encouragé le gouvernement à travailler en collaboration avec les organisations autochtones afin de répondre aux besoins des peuples autochtones à la recherche d’information sur les études postsecondaires. L’Association canadienne des professeures et professeurs d'université et le Syndicat canadien de la fonction publique ont appuyé l’idée d’accroître le financement accordé à l’éducation postsecondaire chez les Autochtones, tandis que l’Association des collèges communautaires du Canada a soutenu qu’il fallait des investissements équilibrés dans les programmes de la maternelle à la 12e année et dans les programmes d’études postsecondaires et a souligné l’écart entre les Autochtones et le reste des Canadiens sur le plan scolaire. L’Alliance canadienne des associations étudiantes a demandé que le gouvernement annule le plafond de financement de 2 % qui s’applique actuellement au Programme de soutien aux étudiants de niveau postsecondaire et demande que des fonds adéquats soient investis pour aider les étudiants à qui on a refusé de l’aide et pour répondre aux besoins des futurs demandeurs. Le Conseil des universités de l’Ontario a exhorté le gouvernement à se pencher sur de nouveaux secteurs d’investissement dans le but d’accroître le taux d’obtention du diplôme d’études secondaires chez les Autochtones et à accroître et à encourager l’accès aux études postsecondaires ainsi que la réussite. L’Association des universités et collèges du Canada, qui a fait valoir qu’on peut améliorer les résultats scolaires chez les Autochtones si le gouvernement continue d’appuyer les efforts déployés par les institutions privées, a parlé d’accroître la portée des projets éprouvés. L’Université de la Saskatchewan a quant à elle indiqué que les nouvelles approches actuellement explorées pourraient être mises en œuvre plus rapidement si on obtenait l’appui du gouvernement fédéral. Afin de réduire l’écart entre les niveaux d’éducation des Autochtones et des non-Autochtones du Canada, on a noté la nécessité d’obtenir de l’appui de la part du gouvernement fédéral pour la réalisation de projets en partenariat avec différents intervenants, comme les dirigeants autochtones, les universités et le secteur privé. Appui à l’intention des étudiantsLorsqu’elle a comparu devant le Comité, la Fédération
canadienne des étudiantes et étudiants a soutenu l’adoption d’une loi
fédérale sur l’éducation postsecondaire calquée sur la Loi canadienne sur la
santé qui comporterait un mécanisme spécifique de reddition de comptes
concernant le transfert de fonds pour l’éducation postsecondaire. La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants a demandé que le gouvernement réoriente, dans le Programmes canadien de bourses aux étudiants (PCBE), les 2,52 milliards de dollars actuellement alloués à des programmes de crédits d’impôt et d’épargne inefficaces en matière d’éducation. L’Alliance canadienne des associations étudiantes a quant à elle demandé une augmentation de 25 %, par étudiant admissible, des fonds disponibles dans le cadre du PCBE. L’Association nationale des collèges de carrières a pour sa part demandé que plus de financement soit accordé aux étudiants par l’entremise du Programme canadien de prêts aux étudiants (PCPE). Figure 3 – Aides publiques aux ménages et aux
autres entités privées
|
Indicateur |
Description |
Santé perçue |
Indicateur de l’état de santé global rapporté par des personnes âgées de 12 ans et plus |
Problèmes de santé |
Données sur certains problèmes de santé, comme le diabète et l’hypertension artérielle |
Indicateurs reliés à la naissance |
Faible poids à la naissance et naissance prématurée |
Espérance de vie |
Espérance de vie à la naissance et à 65 ans |
Mortalité prématurée |
Taux comparatif de décès de personnes âgées de moins de 75 ans pour 100 000 habitants |
Années potentielles de vie perdues |
Tous les décès survenus avant l’âge de 75 ans multipliés par le nombre d’années à vivre pour atteindre 75 ans |
Mortalité potentiellement évitable |
Taux comparatif de décès prématurés survenus avant l’âge de 75 ans qui auraient pu être évités grâce à tous les niveaux de prévention (primaire, secondaire, tertiaire) pour 100 000 habitants |
Mortalité de causes pouvant être prévenues |
Taux comparatif de décès prématurés qui auraient pu être prévenus grâce aux efforts de prévention primaire pour 100 000 habitants |
Mortalité de causes traitables |
Taux comparatif de décès prématurés qui auraient pu être évités grâce à la prévention secondaire et tertiaire pour 100 000 habitants |
Indice de l’état de santé |
Indice permettant de mesurer les années vécues en bonne santé par rapport aux années de mauvaise santé |
Espérance de vie ajustée sur l’incapacité |
Indice global de la mortalité et de l’état de santé |
Temps d’attente |
Données sur les temps d’attente pour différentes interventions, incluant des indicateurs comme les chirurgies pour fracture de la hanche ou l’imagerie diagnostique (c.-à-d. IRM et tomographie par ordinateur) |
Mortalité à l’hôpital |
Données sur certains problèmes de santé et interventions, incluant la mortalité à l’hôpital dans les 30 jours à la suite d’un infarctus aigu du myocarde |
Réadmission |
Données sur les réadmissions pour certains problèmes de santé et interventions |
Hospitalisations répétées en raison d’une maladie mentale |
Mesure substitutive des aspects liés au caractère adéquat des services |
Source : Produit à partir de données tirées de Vers un modèle de mesure de l’efficacité du système de santé du Canada, Institut canadien d’information sur la santé, octobre 2012.
Médecins canadiens pour le régime public a affirmé que le rôle du gouvernement fédéral à l’égard des soins de santé ne devrait pas être restreint au seul transfert de fonds vers les provinces et a proposé qu’il établisse des normes nationales, comme des pratiques exemplaires, pour la prestation de soins de santé. L’organisme a également noté que certaines pratiques exemplaires sont appliquées seulement dans les hôpitaux et les cliniques et a demandé que le gouvernement fédéral fasse preuve de leadership pour trouver des mesures novatrices en matière de soins de santé qui seraient applicables dans l’ensemble du Canada.
En ce qui concerne l’innovation et les modèles de pratiques exemplaires, comme la dotation optimale en personnel infirmier, l’intégration des soins (aller au-delà des hôpitaux) ainsi que les mesures définies par le groupe de travail des premiers ministres sur l’innovation et les soins de santé, la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et infirmiers a demandé au gouvernement d’établir un fonds pour l’innovation en santé qui financerait le recensement et la mise en œuvre de ces modèles et permettrait de recueillir des données par l’entremise de l’Enquête nationale sur le travail et la santé des infirmières, réalisée auparavant par l’ICIS et Statistique Canada.
Pour accroître l’efficacité du travail dans les hôpitaux, améliorer les soins de santé, réduire les dépenses de santé et créer de l’emploi, l’hôpital Saint-Boniface préconise le recours aux méthodes de transformation Lean et la création d’un centre canadien pour l’innovation en soins de santé qui offrirait aux établissements de santé de la formation et des conseils pour la mise en œuvre de ces méthodes .
Le recours à des équipes interprofessionnelles dans le domaine de la santé, comme celles mises en place dans les centres de santé communautaire, est une question abordée par l’Association canadienne des centres de santé communautaire. Celle-ci a par ailleurs suggéré d’investir dans la mise en place d’un réseau pancanadien de centres de cette nature; elle a également soutenu qu’il faudrait adopter une vision nationale visant à intégrer les services de l’ensemble du pays.
En ce qui concerne le financement des soins de santé à l’intention des réfugiés, la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et infirmiers a indiqué que selon elle, les récentes compressions du gouvernement fédéral à cet égard mèneront à un recours accru aux services d’urgence — financés par les gouvernements des provinces et des territoires — et a soutenu qu’il faut revenir sur cette décision.
L’Association médicale canadienne a demandé que l’on fasse des investissements ciblés dans les infrastructures de santé afin de pallier le manque d’établissements de soins de longue durée.
Recherche en matière de santé
La Société canadienne du cancer a informé le Comité du peu de travaux réalisés sur la question du transfert — en politiques et en pratiques publiques — des recherches en matière de santé et a suggéré que tous les gouvernements prennent l’engagement d’effectuer ce genre de recherches et d’investir à cet égard.
La Société canadienne du cancer a commenté la question des répercussions du cancer et d’autres maladies chroniques sur l’économie et a indiqué que les investissements dans la prévention du cancer pourraient réduire l’incidence d’autres maladies; la Société a exhorté le gouvernement à accroître les investissements dans la recherche préventive et à intégrer le fruit de ces recherches à des politiques et à des programmes qui permettraient aux Canadiens de prendre des décisions éclairées aboutissant à des résultats positifs sur leur santé.
Le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes a fait remarquer que le Programme de contribution pour la santé des femmes de Santé Canada sera aboli en mars 2013, et il a demandé un financement permanent de 4 millions de dollars par an pour les centres de recherche indépendants et spécialisés, afin d’améliorer la santé des femmes.
En ce qui concerne la santé du personnel militaire, des anciens combattants et de leur famille, l’Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans a demandé un investissement fédéral de 15 millions de dollars sur cinq ans. Il a précisé que cet investissement permettrait de financer la recherche directe ainsi que la recherche menée dans le cadre de partenariats publics-privés avec l’industrie, et contribuerait aussi à réduire les coûts de l’assurance médicale et des prestations versées par Anciens Combattants Canada.
Personnes handicapées ou présentant des troubles médicaux, aînés et femmes
Le Conseil des Canadiens avec déficiences a informé le Comité que les subventions fournies aux organisations nationales représentant les personnes handicapées — par l’entremise du Programme de partenariats pour le développement social — ont récemment été réduites et que, à l’avenir, les subventions seront distribuées à l’ensemble des organismes sans but lucratif existants dans le cadre d’un processus de concours. Le Conseil a proposé que pour les organismes représentant les personnes handicapées, les fonds soient alloués dans le cadre d’un processus distinct.
La Société canadienne du cancer s’est exprimée sur l’importance d’adopter une approche multisectorielle pour composer avec les maladies chroniques et a exhorté le gouvernement à assumer un rôle de leadership pour réunir les organismes non gouvernementaux, les gouvernements et le secteur privé dans le but d’adopter des pratiques communes.
En ce qui concerne la santé des aînés, l’Association des infirmières et infirmiers du Canada a noté que les déterminants sociaux de la santé — comme le revenu — jouent un rôle important à l’égard de la santé des Canadiens. L’Association a proposé la mise en œuvre d’une stratégie pour un vieillissement sain ainsi que l’augmentation des crédits d’impôt fédéral et des prestations de soins à domicile afin de permettre aux aînés canadiens de rester à la maison plus longtemps et de conserver leur autonomie. L’Association médicale canadienne a quant à elle discuté de la nécessité d’élaborer une stratégie pancanadienne sur les soins de longue durée, les soins à domicile et les soins palliatifs, ainsi qu’une stratégie pour les personnes atteintes de démence.
Au sujet de la santé des femmes, le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes a demandé un investissement de 100 millions de dollars dans les programmes de prévention visant à améliorer le quotidien des femmes.
Santé mentale
S’exprimant devant le Comité au sujet d’une stratégie nationale sur la maladie et la santé mentales — dirigée par le gouvernement fédéral en partenariat avec les provinces —, l’Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux a appuyé des recommandations formulées par le gouvernement fédéral dans sa stratégie sur la santé mentale et a indiqué que cette stratégie devrait être mise en œuvre immédiatement. De façon particulière, l’Association a parlé d’augmenter la proportion des dépenses consacrées aux programmes sociaux en santé mentale, d’établir un fonds pour l’innovation afin d’aider l’ensemble des provinces et des territoires à créer une infrastructure durable en matière de santé mentale et de veiller à ce que les services offerts en santé mentale respectent les cinq principes clés de la Loi canadienne sur la santé. La Société canadienne de psychologie a également appuyé la création d’un fonds pour l’innovation en vue d’aider les provinces et les territoires à mettre en place l’infrastructure durable nécessaire dans le secteur de la santé mentale.
En ce qui a trait à l’accès à des psychologues au gouvernement fédéral ainsi que dans les collectivités rurales et isolées, la Société canadienne de psychologie a insisté sur la création de programmes de résidence chargés d’offrir des services de santé au sein des ministères fédéraux et a demandé qu’on offre la possibilité d’obtenir une radiation de dettes aux psychologues qui ont obtenu des fonds du PCPE et qui ont ensuite accepté un poste dans une collectivité rurale ou isolée.
S’exprimant sur la difficulté, pour les employés de la fonction publique fédérale, d’obtenir des services de psychologie, la Société canadienne de psychologie a suggéré d’examiner l’idée d’élargir la couverture des régimes d’assurance santé de ces employés et insisté pour que les régimes d’assurance cessent d’exiger des employés qui consultent un psychologue qu’ils présentent une ordonnance du médecin pour obtenir le remboursement des honoraires du psychologue.
Achat de produits pharmaceutiques
La Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et infirmiers a indiqué au Comité que si les provinces et les territoires faisaient l’achat massif de produits pharmaceutiques, cela pourrait faire diminuer les coûts liés aux soins de santé. La Fédération a aussi suggéré que le gouvernement fasse preuve de leadership pour encourager l’achat de masse. Dans la même veine, l’Association canadienne des centres de santé communautaire a appuyé la réalisation d’un programme national d’achat de masse, et l’Association médicale canadienne a reconnu la nécessité d’établir une stratégie nationale sur les produits pharmaceutiques de façon à rendre abordables les médicaments essentiels pour la population canadienne.
ÉPARGNE ET REVENU DE RETRAITE
Questions générales
Le représentant des Dirigeants financiers internationaux du Canada a abordé la question des changements démographiques au Canada, et plus particulièrement de l’augmentation de la proportion de Canadiens à l’âge de la retraite. Il a suggéré au gouvernement de mener une étude et d’élaborer un cadre national sur la sécurité des revenus de retraite.
Prestations de l’État
L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada s’est adressé au Comité pour discuter du RPC et a demandé l’augmentation de la contribution obligatoire au RPC et des prestations de retraite pour faire en sorte que les Canadiens bénéficient d’une option sécuritaire en ce qui concerne l’épargne-retraite. Le Congrès du travail du Canada et le Syndicat canadien de la fonction publique ont indiqué que les prestations de retraite du RPC devraient doubler dans un régime à capitalisation intégrale, tandis que la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a suggéré l’idée d’un RPC supplémentaire volontaire qui permettrait aux Canadiens admissibles d’accroître leurs contributions au Régime afin d’obtenir des prestations de retraite supplémentaires.
Afin de contrer ce qui constitue à son avis une inégalité croissante du revenu au Canada, l’Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux a suggéré d’annuler la décision consistant à faire passer de 65 à 67 ans l’âge d’admissibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse (SV). L’Association canadienne des individus retraités a pour sa part noté que, puisque l’admissibilité aux prestations du Supplément de revenu garanti (SRG) dépend de l’admissibilité à la SV, les prestations de SRG qui seront perdues en raison de l’augmentation de l’âge d’admissibilité devraient être remboursées.
Prestations privées
L’Association des gestionnaires de portefeuille du Canada a informé le Comité au sujet des difficultés auxquelles se heurtent les Canadiens qui souhaitent investir leurs économies de retraite dans les bourses de valeurs de marchés émergents. De façon particulière, la liste des bourses de valeurs désignées qui a été approuvée aux fins des investissements dans le REER ne comprend que trois bourses de valeurs situées dans des marchés émergents; à la lumière de cette information, l’Association a proposé que le gouvernement mette à jour cette liste.
L’Institut canadien des comptables agréés a exhorté le gouvernement à fournir des incitatifs additionnels pour encourager l’épargne en prévision de la retraite. De façon particulière, il a proposé la réduction ou l’élimination de l’impôt sur l’épargne personnelle, l’augmentation de la limite des contributions au Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) ainsi que l’examen des limites des contributions au REER.
L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada a demandé au gouvernement d’encourager les employeurs à offrir des régimes de retraite à prestations déterminées.
L’Alberta Chambers of Commerce a affirmé que, en 1995, le gouvernement a changé les dispositions de la Loi de l’impôt sur le revenu à l’égard du transfert de l’indemnité de départ dans un REER; par conséquent, on demande au gouvernement de rétablir ces dispositions pour que les Canadiens n’aient pas à porter ce lourd fardeau fiscal parallèlement aux difficultés financières personnelles que beaucoup vivent.
L’Association des gestionnaires de portefeuille du Canada, qui a noté que l’apparition de la taxe de vente harmonisée (TVH) a eu des répercussions sur les frais de gestion des services financiers, a exhorté le gouvernement à simplifier l’imposition de ces frais lorsqu’ils sont en lien avec l’épargne-retraite.
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, reconnaissant que les dispositions de la Loi de l’impôt sur le revenu relatives aux exemptions pour gains en capital applicables aux propriétaires de petites entreprises sont rarement modifiées et soulignant que près de la moitié et des trois quarts des entrepreneurs canadiens prévoient quitter leur entreprise dans les cinq à 10 prochaines années respectivement, a suggéré d’indexer l’exonération cumulative des gains en capital sur l’inflation.
Par ailleurs, l’Association des banquiers canadiens a encouragé le gouvernement à poursuivre son travail auprès des gouvernements des provinces afin de les encourager à adopter la législation nécessaire pour que les employeurs régis par les provinces puissent offrir des régimes de pension agréés collectifs (RPAC). Selon l’Association des gestionnaires de portefeuille du Canada, il est fort probable que bien des provinces n’adoptent pas la législation à cet égard. Par conséquent, l’Association a demandé au gouvernement d’adopter des mesures d’incitation fiscale pour encourager les employeurs à mettre en place des RPAC ou d’autres dispositifs d’épargne-retraite.
Figure 4 – Proportion du total des régimes de retraite à cotisations et à prestations déterminées au Canada, 1992-2011
Source : Statistique Canada, CANSIM, tableau 280-0010 (accès à l’information le 23 novembre 2012).
Le groupe Fair Pensions for All s’est exprimé sur les différences entre les secteurs privé et public ainsi qu’entre les générations relativement à la protection des pensions, et a encouragé le gouvernement à réformer le système de régimes de retraite de la fonction publique ainsi que les droits à pension afin que les régimes public et privé deviennent comparables et pour assurer une plus grande équité d’une génération à l’autre.
Lors de sa comparution devant le Comité, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a affirmé que l’âge normal de la retraite devrait passer à 65 ans pour tous les fonctionnaires et qu’il faudrait éliminer les prestations de raccordement qui offrent aux fonctionnaires à la retraite des suppléments équivalents à des prestations du RPC jusqu’à 65 ans. La Fédération a également indiqué que les parlementaires et les personnes qui joignent les rangs de la fonction publique devraient contribuer à un régime de retraite à cotisations déterminées, qui semble être la norme dans le secteur privé.