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Bon après-midi. Bienvenue à la 84
e réunion du Comité permanent des finances. Conformément à l'article 83.1 du Règlement, nous poursuivons nos consultations prébudgétaires pour 2012.
Merci à tous les témoins qui sont venus nous rencontrer.
Nous accueillons deux groupes de témoins. Dans le premier groupe, cinq organisations témoignent: Karen Leibovici, de la Fédération canadienne des municipalités; Andrew Van Iterson, gestionnaire de la Coalition du budget vert; Terrance Oakey, président de Merit Canada; Serge Buy, premier dirigeant de l'Association nationale des collèges de carrières; et Nobina Robinson, directrice générale de Polytechnics Canada.
Nous souhaitons à tous la bienvenue et nous avons hâte de vous entendre. Vous avez cinq minutes chacun pour votre déclaration préliminaire. Ensuite, les membres vous poseront des questions.
Nous allons commencer avec Mme Leibovici.
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Merci beaucoup. Je suis heureuse d'être parmi vous cet après-midi au nom de la Fédération canadienne des municipalités, qui représente près de 2 000 collectivités membres de toutes les régions de notre merveilleux pays. Nous représentons 90 p. 100 de la population canadienne.
[Français]
Je tiens à vous remercier tous d'avoir contribué à créer des emplois et à avoir assuré la réfection de nos infrastructures essentielles au cours des dernières années.
[Traduction]
En ce moment même, le gouvernement fédéral élabore un nouveau plan d’infrastructure à long terme pour remplacer le plan Chantiers Canada, qui prendra fin en 2014. Le nouveau plan à long terme est une occasion qui ne se présente qu'une fois par génération de créer les conditions propices à une économie forte, prospère et concurrentielle. C’est également l’occasion de donner aux Canadiens ce dont ils ont besoin: des routes de qualité, de l’eau potable et des solutions à la congestion routière qui coûte chaque année des milliards de dollars à notre économie.
Investir dans les infrastructures municipales est la façon la plus sûre de créer des emplois aujourd'hui et de renforcer nos assises économiques de demain. Lorsque les partenaires provinciaux, territoriaux et locaux injectent de l'argent, aucun autre investissement ne permet d'aller aussi loin ou de réaliser autant. Avec le bon plan à long terme, nous pouvons freiner une fois pour toutes le long déclin de l'infrastructure municipale du Canada.
[Français]
Toutefois, les gouvernements locaux n'ont pas les outils nécessaires pour le faire sans aide.
[Traduction]
Nous devons le faire ensemble. Nous possédons et exploitons 60 p. 100 de l'infrastructure économique de base du Canada, mais nous ne percevons que 8 ¢ sur chaque dollar versé au Canada. Dans quelques semaines, la FCM présentera une proposition officielle avec des recommandations chiffrées en détail, mais dans le peu de temps qui m'est alloué ici aujourd'hui, je veux vous donner un aperçu de la situation actuelle.
Le gouvernement a indiqué que de nouveaux programmes d'infrastructure seront en place à temps pour la saison de construction de 2014. Afin de respecter cet échéancier, le nouveau plan doit faire partie du budget fédéral de 2013, et il doit s'agir d'un plan que nous pouvons tous appuyer.
La priorité absolue de la FCM est de faire en sorte que le plan soit prêt et de s'assurer qu'il répond aux besoins de notre économie et de nos collectivités. Nous avons collaboré avec le gouvernement, d'autres intervenants et des milliers de dirigeants municipaux dans chaque province et territoire. À partir de ces travaux, j'aimerais vous faire part de trois points aujourd'hui.
Premièrement, un plan abordable, qui permet de réaliser les principaux objectifs fédéraux de soutien à la création d'emplois et à la croissance économique à long terme, d'obtention de fonds de contrepartie d'autres ordres de gouvernement et d'élargissement du rôle du secteur privé à l'avantage des Canadiens, recueille un vaste appui.
Deuxièmement, tout le monde s'accorde pour dire que le nouveau plan doit maximiser chaque dollar provenant des impôts que nous investissons ensemble. De plus, il doit montrer aux Canadiens des améliorations mesurables de l'état des infrastructures au Canada, renforcer la capacité des gouvernements locaux d'optimiser l'efficience grâce à des pratiques exemplaires et à l'innovation et de réduire au minimum la bureaucratie, les formalités administratives et les retards coûteux touchant des projets.
Troisièmement, le dernier point, et le plus important, c’est que le nouveau plan doit effectuer des investissements sûrs, fiables et vraiment à long terme dans les infrastructures municipales du Canada qui sont suffisamment souples pour répondre aux besoins régionaux différents. Chaque ville et chaque collectivité fait face à un défi en matière d’infrastructure. La nature de leurs besoins peut varier, qu’il s’agisse de routes, d’eau ou de congestion routière, mais dans chaque cas, la solution est la planification et le financement à long terme. À défaut d’investissements sur lesquels elle peut compter, aucune collectivité ne peut répondre à ses besoins en infrastructure.
De même, dans un contexte d'incertitude économique mondiale, les Canadiens veulent savoir que nous prenons des mesures pour créer les conditions propices à une économie concurrentielle et à des collectivités solides. De même, les Canadiens veulent savoir que tous les ordres de gouvernement travaillent ensemble à faire avancer les priorités concrètes.
Le nouveau plan d'infrastructure à long terme doit avoir des retombées pour les Canadiens.
[Français]
Les gouvernements locaux ont collaboré avec nos partenaires au cours des dernières années et nous voulons poursuivre cette collaboration pour le bien de tous les Canadiens.
[Traduction]
Nous voulons garder le Canada sur la voie de la création d'emplois, de la croissance et d'un avenir sur lequel nous pouvons compter.
Je vous remercie de votre temps et je serai heureuse de répondre à vos questions.
[Français]
Merci beaucoup.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, merci d'avoir invité la Coalition du budget vert à comparaître devant vous aujourd'hui.
J'ai le plaisir d'être accompagné de Nathan Lemphers, de l'Institut Pembina. Alison Woodley, la directrice nationale de conservation de la SNAP, la Société pour la nature et les parcs du Canada, devrait être ici plus tard. Nous pouvons tous répondre à vos questions.
La Coalition du budget vert, ou la CBV, est unique en son genre puisqu'elle réunit l'expertise de 16 des plus grands groupes canadiens voués à l'environnement et à la conservation. Nous représentons collectivement plus de 600 000 Canadiens, y compris des organisations comme Canards Illimités, Conservation de la nature Canada, et l'Institut Pembina. Notre mission est de présenter une analyse des enjeux les plus urgents en matière de viabilité environnementale au Canada et de faire chaque année des recommandations au gouvernement fédéral sur les possibilités stratégiques financières et budgétaires.
Mon exposé d'aujourd'hui reflète les révisions apportées à notre mémoire soumis en ligne au début d'août et d'autres précisions. Tous les détails figuraient dans les recommandations préliminaires qui vous ont été envoyées le 25 septembre, puis de nouveau jeudi dernier.
Nous voulons de nouveau remercier le gouvernement pour ses progrès dans le budget de 2012: le financement pour la refonte de la Loi sur les espèces en péril et le financement pour les Grands Lacs, le parc urbain national de la Rouge et le lac Winnipeg. Ce sont des avancées importantes.
Afin de renforcer ces progrès dans le budget de 2013, nous avons déterminé et élaboré quatre recommandations principales ainsi que sept recommandations complémentaires. Nos recommandations principales portent sur le plan national de conservation, la réforme des subventions dans les industries extractives, les infrastructures vertes dans les collectivités des Premières nations ainsi que la capacité scientifique et les lois environnementales fédérales.
Premièrement, nous recommandons que le plan national de conservation du Canada — un engagement du discours du Trône qui a été confirmé par le rapport du Comité de l'environnement de la Chambre en juin — mette l'accent sur l'augmentation graduelle des initiatives de valorisation et de conservation de la nature pour le bien des générations actuelles et futures de Canadiens et sur la garantie que toutes les parties travaillent de façon coordonnée à la réalisation de cet objectif. Nous avons des recommandations particulières qui portent sur les océans, les parcs nationaux et les oiseaux migrateurs.
Deuxièmement, pour soutenir davantage l'élan donné par la réforme des subventions du gouvernement et pour renforcer la neutralité fiscale et appuyer la stratégie du gouvernement concernant la mise en valeur responsable des ressources, la CBV recommande trois mesures ciblées: autoriser les frais d’exploration au Canada seulement pour la prospection non fructueuse; éliminer la déduction pour amortissement accéléré consentie au secteur minier, comme le gouvernement l’a fait pour les sables bitumineux; et ne pas renouveler le crédit d’impôt pour l’exploration minière concernant les actions accréditives. Le sous-ministre des Finances a considéré ces avantages comme des subventions pouvant faire l’objet d’une réforme dans son mémoire de mars 2010.
Troisièmement, des possibilités importantes pourraient accroître les avantages sur le plan de la qualité de vie et de la santé économiques pour les collectivités des Premières nations grâce à l’intégration des infrastructures vertes aux programmes et politiques qui sont nécessaires à la planification, à la construction, à la modernisation et à la réparation des infrastructures des Premières nations. Bien qu’il y ait eu des progrès dans de nombreuses collectivités des Premières nations, il y a encore des besoins criants concernant les réseaux d’eau potable et le stock de logements. Nos recommandations portent sur les réseaux d’alimentation en eau et les réseaux d’assainissement, les mesures substantielles concernant les programmes résidentiels et non résidentiels d’efficacité énergétique et de conservation de l’énergie, et la réduction de la dépendance envers le carburant diesel grâce à une plus grande utilisation de l’énergie verte.
Quatrièmement, nous voulons souligner que la capacité scientifique et les lois environnementales du gouvernement du Canada sont fondamentales à sa capacité de maintenir la prospérité économique, la santé et la qualité de vie des Canadiens et de préserver les écosystèmes et les ressources naturelles dont elles dépendent. Pour appuyer ces lois et cette capacité scientifique, le CBV recommande la mise en place d’une base de données exhaustives, accessible sur le Web et continuellement mise à jour pour l’ensemble des données sur l’application et l’observation de la législation environnementale fédérale ainsi que le soutien financier des provinces et des territoires, dans le cas d'accords intergouvernementaux existants, pour l’application efficace des lois environnementales dans leur administration.
Notre document contient également d'autres recommandations complémentaires relatives à la durabilité énergétique, aux mesures d'action à l'égard du climat et aux collectivités saines, y compris l'avenir des infrastructures au Canada, comme ma collègue l'a fait valoir. Nous vous enverrons nos recommandations finales vers la fin de novembre.
Pour conclure, j'aimerais citer l'homme qui présentera le budget, je suppose, dans quatre ou cinq mois, le ministre des Finances, qui insistait sur le fait que
... l'environnement et l'économie étaient intimement liés et qu'en nous assurant que le Canada a un environnement propre et sain, nous serons en mesure de créer une économie assez forte pour maintenir le niveau de vie enviable auquel les Canadiens s'attendent.
Merci.
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Merci, monsieur le président, et mesdames et messieurs les membres du comité. Je vous remercie de m'accorder l'occasion d'ajouter la voix de Merit Canada aux consultations prébudgétaires.
Vous serez heureux d'apprendre que, contrairement à de nombreux témoins et organisations que vous avez entendus dans le cadre de ce comité par le passé, je ne suis pas ici pour chercher à obtenir plus de dépenses gouvernementales ou de votre argent. Je suis plutôt ici pour demander votre aide afin de faire en sorte que l'argent que vous dépensez offre le meilleur rapport qualité-prix aux contribuables et crée plus d'emplois.
Permettez-moi d'abord de vous parler un peu de Merit Canada. Nous sommes le porte-parole national de huit associations de construction provinciales à ateliers ouverts au Canada. Les entreprises à ateliers ouverts et leurs travailleurs représentent plus de 70 p. 100 des projets de construction industrielle, commerciale et résidentielle, d'un océan à l'autre. En deux mots, les employés des entreprises à ateliers ouverts construisent le Canada, et nous sommes fiers de leurs réalisations.
Je suis ici aujourd'hui pour aborder une question d'équité pour des centaines de milliers de ces travailleurs qui décident de ne pas faire partie des syndicats des métiers du bâtiment. Certains de ces travailleurs peuvent décider de ne pas devenir membres d'un syndicat ou de faire partie d'un autre syndicat comme la Christian Labour Association ou d'autres syndicats indépendants. Malheureusement, dans de nombreux cas, ces travailleurs sont exclus des projets qui sont financés grâce à leurs impôts fédéraux.
Notre message est très simple. Lorsque le gouvernement finance des infrastructures, tous les entrepreneurs qualifiés devraient être autorisés à soumissionner sur ces projets. Contrairement aux syndicats des métiers du bâtiment, nous ne demandons pas la rédaction de règles afin que nos employés aient une meilleure chance de travailler à ces projets; nous voulons simplement pouvoir rivaliser. Nous croyons qu'une concurrence transparente et ouverte garantit le meilleur projet, au meilleur prix.
Pas besoin de posséder un diplôme en économie pour comprendre ce qui se passe quand une part de 70 p. 100 de l'industrie de la construction est exclue du processus d'appel d'offres pour des projets d'infrastructure publics: les coûts augmentent, et la qualité diminue. D'après certaines études américaines, les règles des appels d'offres fermés font grimper les coûts de construction entre 12 et 18 p. 100.
Les règles d'approvisionnement du gouvernement fédéral n'autoriseraient jamais une représentation uniquement syndicale pour des projets qu'il finance de façon exclusive, mais ce n'est pas le cas dans l'ensemble du pays. De trop nombreuses administrations ont des règles qui limitent la concurrence. Par exemple, le gouvernement fédéral a récemment versé 28 millions de dollars en fonds de stimulation à un projet pour la ville de Hamilton. Des 260 entrepreneurs qualifiés environ, seulement 17 avaient des travailleurs enregistrés auprès du syndicat exigé par les règlements de la ville. Ainsi, les 243 autres entrepreneurs, ou 94 p. 100 de la main-d'oeuvre disponible — dans certains cas, vos commettants —, n'étaient même pas autorisés à soumissionner sur ce projet. Nous croyons que c'est injuste et que cela ne sert qu'à faire grimper les coûts et à empêcher certains de vos commettants de travailler à ces projets.
Des articles parus récemment dans les médias au sujet des problèmes du conseil scolaire de district de Toronto concernant des travaux de réparation illustrent trop bien les conséquences d'appels d'offres aussi restrictifs. Les coûts sont exagérés: on a facturé 143 $ pour l'installation d'un taille-crayon. La productivité est réduite: on a gonflé des factures pour payer des gens qui n'avaient même pas pris la peine de se présenter au travail. Ce sont les contribuables qui finissent par payer la note.
Les règles des appels d'offres fermés finissent par nuire aux travailleurs. Les entreprises pour lesquelles ils travaillent ne sont même pas autorisées à soumissionner sur ces projets, et n'oublions pas que ces projets sont payés avec l'argent de leurs impôts. Par conséquent, ces employés sont nettement désavantagés.
Tous les Canadiens paient pour les projets financés par le gouvernement fédéral; par conséquent, nous croyons que tous les Canadiens devraient avoir au moins une chance de fournir des services payés avec cet argent. Cela n'a aucun sens que des fonds du gouvernement fédéral soient dépensés, avec l'imposition de restrictions qui ne seraient jamais autorisées dans le cadre d'un projet financé exclusivement par le gouvernement fédéral. Au bout du compte, moins de projets obtiennent un financement, et moins d'emplois sont créés.
Nous avons tous une responsabilité envers les contribuables canadiens qui travaillent dur pour s'assurer que chaque dollar que le gouvernement dépense soit le mieux utilisé possible. Par conséquent, nos membres estiment que le gouvernement fédéral devrait s'assurer que tous les projets de construction financés avec des fonds fédéraux fassent l'objet d'un processus d'appel d'offres ouvert et concurrentiel et que les mécanismes fondés uniquement sur les syndicats ne soient pas autorisés, car ils ne font que grimper les coûts et nuire à la plupart des travailleurs dans l'industrie.
L'entente Canada-Nouvelle-Écosse concernant le volet Collectivités du Fonds Chantiers Canada pourrait facilement servir de modèle. Permettez-moi de citer à l'annexe A de l'entente, aux « Critères obligatoires », le passage suivant:
Le processus de passation des marchés respectera les principes de la concurrence, de l'équité et de la transparence (p. ex. aucun marché à fourniture unique, aucun processus réservé aux syndicats).
Nos membres et leurs employés ne sauraient mieux dire, et nous pensons que cette disposition devrait être insérée dans toutes les ententes avec le gouvernement fédéral.
Je vous remercie, et je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs. Je vous remercie de permettre à l'Association nationale des collèges de carrières de présenter un exposé sur une question aussi importante, le budget de 2013, et la façon dont il peut aider notre pays à progresser.
Permettez-moi d'abord de remercier le comité et le gouvernement pour ce qui a été fait dans les budgets précédents, en particulier la mesure qui, en 2011, a amélioré et élargi l'admissibilité des étudiants à temps partiel et à temps plein aux programmes canadiens de prêts et bourses.
L'Association représente les collèges de carrières au Canada depuis les 116 dernières années. Nous sommes la plus ancienne association d'enseignement postsecondaire au pays. Nous représentons plus de 500 collèges de carrières répartis dans l'ensemble du pays.
Au Canada, les collèges de carrières comblent un besoin: ils forment les étudiants pour des emplois existants. L'âge de nos étudiants varie, et ils viennent de divers groupes socioéconomiques et ethniques. Il y a la jeune personne qui a terminé des études secondaires et qui veut faire carrière dans un métier spécialisé, la mère monoparentale sans emploi qui aimerait se destiner à une carrière dans le domaine de l'organisation de bureau ou l'avocat qui a suivi une formation dans un autre pays et qui veut mettre à profit ses connaissances juridiques pour devenir technicien juridique au Canada. L'âge moyen des étudiants est de 29 ans. Même s'ils proviennent de différents horizons, ils sont tous animés du même désir: réussir une nouvelle carrière et avoir une meilleure vie.
Nos 160 000 étudiants ont choisi de fréquenter nos établissements. Ils ont pris une décision éclairée, fondée sur l'accès à nos programmes dans la région où ils résident, les types de programmes offerts, la qualité de l'établissement et l'offre de programmes condensés.
Un diplômé du M.C. College Group, à Edmonton, monsieur le président, est reconnu comme le coiffeur d'un certain nombre de ministres influents à Ottawa.
[Français]
Des diplômés de l’Institut Trebas remportent régulièrement des prix prestigieux, tels que des prix Jutra et des prix Grammy, et occupent des postes importants, tel que le gérant de production de Céline Dion.
[Traduction]
D'autres travaillent sur les plateformes de forage pétrolier près des rives de Terre-Neuve, dans le secteur des métiers spécialisés en Saskatchewan et en Alberta, dans les soins de santé en Colombie-Britannique et dans le domaine des affaires en Ontario. Les programmes de nos membres ont été accrédités par des organismes professionnels comme le Barreau du Haut-Canada, l'Association médicale canadienne et de nombreux autres.
Les employeurs viennent nous voir, car les programmes offerts par nos membres sont à jour. Les instructeurs travaillent encore dans leur profession, et les diplômés possèdent des compétences uniques qu'ils peuvent mettre en pratique immédiatement dans leur nouvelle carrière.
Nous sommes un partenaire idéal pour un gouvernement qui souhaite remettre les chômeurs canadiens au travail ou qui veut aider les Canadiens sous-employés à obtenir des postes plus productifs.
On pourrait penser que nous offrons un soutien aux étudiants qui souhaitent réintégrer rapidement la population active en améliorant leurs compétences et en fréquentant des établissements qui offrent des programmes condensés. Toutefois, ce n’est pas le cas. Le Programme canadien de bourses aux étudiants offrira une bourse à l’étudiant qui souhaite suivre un programme d’une durée de 60 semaines ou plus. Mais les étudiants à faible revenu et à revenu moyen qui fréquentent des établissements offrant des programmes condensés, qui permettent aux étudiants d’obtenir un diplôme en moins de 60 semaines, ne sont pas admissibles à ce programme. Nous croyons que cela doit changer. Dans une société de plus en plus centrée sur la réalisation de choses concrètes dans un monde maintenant très concurrentiel, nous pensons que le gouvernement devrait encourager les étudiants à revenir sur le marché du travail plus rapidement et ne pas exercer de discrimination à leur égard.
Quel est le prix à payer? Nous estimons que cette mesure serait avantageuse pour le gouvernement, car elle réduirait la dépendance à l'égard des programmes d'aide sociale et permettrait aux Canadiens de devenir plus rapidement des membres plus productifs de la société canadienne, et, par conséquent, de payer plus d'impôts.
Nous avons soumis une proposition à RHDCC, qui n'a pas contredit nos chiffres jusqu'à présent. En fait, la proposition a été assez bien accueillie.
Nos membres sont régis par les gouvernements provinciaux. Ils ne reçoivent ni subventions ni contributions, et ils paient des impôts.
Nous ne demandons pas un traitement de faveur. Nous demandons simplement une certaine justice pour nos étudiants. Nous vous demandons de nous aider pour que nos étudiants aient accès aux employeurs qui doivent combler des postes vacants dans des secteurs importants, comme les métiers spécialisés, les soins de santé et la TI.
Dans un autre ordre d’idées, nous savons que le gouvernement s’efforce particulièrement d’attirer des étudiants internationaux au Canada, et nous sommes d’accord avec cette initiative. Toutefois, si le comité doit faire une recommandation concernant le financement de la stratégie du gouvernement pour attirer les étudiants internationaux, nous espérons que la recommandation évoquera le besoin d’inclure un financement destiné au secteur privé de l’éducation. Trop souvent, notre secteur est laissé pour compte ou reçoit des miettes comparativement à nos collègues du secteur public. Or, un étudiant étranger qui fréquente un collège de carrières représente un avantage pour le Canada, tout comme s’il fréquentait un établissement public.
Lorsque le gouvernement déclare qu'il souhaite promouvoir l'éducation, il devrait le mentionner clairement et affirmer que le secteur privé de l'éducation ne devrait pas être laissé pour compte ou se voir offrir un soutien dérisoire lorsque vient le temps de financer des initiatives.
Pour conclure, nous demandons respectueusement au comité de recommander que le budget de 2013 renferme des mesures pour la réduction du nombre de semaines du Programme canadien de bourses aux étudiants afin qu'il corresponde au Programme canadien de prêts aux étudiants et pour le financement d'une stratégie de recrutement des étudiants étrangers qui ne fait pas de distinction entre les secteurs public et privé.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je salue mesdames et messieurs, les membres du comité, qui entreprennent leurs importants débats annuels.
Je m'abstiendrai de vous faire une mise en contexte. Vous avez notre mémoire final du mois d'août au sujet de Polytechnics Canada et de nos membres.
Selon Polytechnics Canada, les priorités urgentes à prendre en considération sont les besoins des employeurs en matière de talents et les besoins d'innovation des entreprises canadiennes.
Nous proposons cinq solutions ciblées qui visent à faire le lien entre les avantages du modèle d’enseignement polytechnique et les défis continuels que représentent l’innovation et les compétences. Le talent auquel je fais allusion est celui des gens qui innovent, qui fabriquent des produits de grande valeur, qui fournissent des services de qualité pour le pays et qui occupent des emplois qui resteront ici. Actuellement, les programmes du gouvernement fédéral offrent peu de soutien à ces gens. Les entreprises dont je parle sont les 1,1 million de petites et moyennes entreprises dans tous les secteurs industriels, avec six ou sept employés en moyenne, qui ont besoin de mesures incitatives pour prendre de l’essor, commercialiser des produits et services, et dont la productivité subit les conséquences de la concurrence mondiale.
Un grand nombre des difficultés liées au déséquilibre des compétences et au retard dans l'innovation découlent des politiques et programmes qui excluent ces gens et ces entreprises de l'accès au soutien important du gouvernement, en raison d'une aimable indifférence ou d'hypothèses démodées et, honnêtement, de modèles désuets.
Permettez-moi d'énumérer quelques-uns de ces modèles caducs et de proposer des solutions. Penser que la recherche fondamentale, à elle seule, débouchera sur l'innovation est un modèle dépassé. Le Canada fait piètre figure dans la commercialisation des produits résultant des milliards de dollars investis dans la recherche fondamentale chaque année. Selon les modèles actuels de partenariats entre les universités et l'industrie, et qui existent depuis 20 ans, on fait valoir des idées auprès du secteur privé, qu'il l'ait demandé ou non, dans l'espoir que l'industrie pourra les transformer en réussites commerciales. Pourtant, les retombées sont insaisissables. Le prochain budget doit se concentrer avec précision sur l'innovation des entreprises.
La première solution consiste à investir dans l’unique programme des organismes subventionnaires qui tient compte des impératifs du marché pour résoudre les problèmes indiqués par l’industrie: le Programme d’innovation dans les collèges et la communauté, administré par le CRSNG. Le programme subit d’énormes pressions: bénéficiant d’un financement très modeste, il ne peut pas répondre à la demande de l’industrie pour des solutions de recherche appliquée que les collèges fournissent. Une augmentation modérée de 15 millions de dollars dans le budget du PICC permettrait au programme de remédier à l’arriéré des demandes provenant des PME qui sont obligées de différer l’innovation parce que le programme est à court de fonds.
Une deuxième solution pour l'innovation est le programme national de bons pour le soutien à la commercialisation tardive des fournisseurs de services de R-D approuvés. Les PME sont à court d’argent. Le crédit d’impôt à la RS&DE ne couvre pas la recherche appliquée tardive. Les investisseurs n’ouvriront pas leur portefeuille à moins qu’il n’y ait un rendement garanti. Les bons de commercialisation exigent des entreprises qu’elles assument une part du risque en prenant une partie des coûts à leur charge afin que le projet de R-D se réalise selon un échéancier accéléré et fasse en sorte que les innovations atteignent les marchés où se trouvent les clients qui attendent avec l’argent en main. C’est la même chose en Alberta et dans d’autres provinces. Les Hollandais et les Australiens les utilisent. Une version nationale, avec des définitions nationales, mais mise en oeuvre dans les régions, aiderait le Canada à combler l’écart dans le domaine de la commercialisation. L’OCDE le recommande.
Passons maintenant aux compétences. L'exode des cerveaux n'est plus le problème. C'est le combat d'hier que les programmes d'aujourd'hui essaient encore de gagner. La situation complexe du marché du travail auquel se heurtent les nouveaux arrivants dans la population active suscite de graves préoccupations — surtout les faibles taux de réussite des apprenants d'âge adulte inscrits à nos programmes d'apprentissage et l'absence de liens avec le monde du travail pour les diplômés des programmes généraux d'arts et sciences des universités.
La solution? Nous devons ressentir le même sentiment d’urgence pour la pénurie de compétences que celui que nous avions ressenti pour l’exode des cerveaux dans les années 1990. À l’époque, on a fait l’erreur de laisser de côté les gens de métiers spécialisés lorsque tous les investissements étaient destinés à la scolarité postsecondaire et à la formation des meilleurs talents. Comme nous l’avons fait valoir l’année dernière, nous devons traiter les apprentis comme des apprenants de niveau postsecondaire, non pas des employés, et leur donner accès aux mêmes soutiens que ceux dont bénéficient les autres étudiants.
Trois solutions particulières consistent à modifier les conditions du Programme canadien de prêts aux étudiants; à offrir des crédits d'impôt aux entreprises disposées à accueillir un apprenti jusqu'à l'obtention de son certificat; et à s'assurer que les projets d'acquisition octroient des points aux entreprises qui gardent au sein de leur équipe les apprentis enregistrés.
En dernier lieu, il faut abolir le préjugé selon lequel les baccalauréats sont uniquement du ressort du secteur universitaire. Aujourd'hui, 144 baccalauréats sont offerts par l'ensemble du secteur collégial. Ces étudiants devraient être admissibles au même soutien que les autres étudiants de premier cycle, que ce soit par l'entremise de prix octroyés par des conseils de recherche ou des bourses d'études internationales.
Certains d'entre vous ont demandé des renseignements au sujet du modèle allemand de formation et d'études postsecondaires. Les aspects de cette approche allemande de développement de talent qui nous semblent pertinents en ce qui nous concerne ont trait à un secteur de l'éducation très diversifié, adapté aux besoins de l'industrie et à une économie qui valorise l'expérience et l'enseignement pratiques et qui respecte l'enseignement appliqué. À l'instar de l'Allemagne, nous avons besoin d'une culture industrielle axée sur la mobilisation d'un plus vaste bassin de talents pour l'innovation.
Je répondrai à vos questions avec plaisir. Merci.
:
Je me suis basé sur votre présentation. Je pense qu'il s'agissait de la facture immédiate pour les besoins les plus criants des municipalités.
Si on parle de 20 milliards de dollars, on parle d'un programme de remplacement d'infrastructures à plus long terme. En effet, on a besoin non seulement de restaurer ce qui est présentement en piètre état, mais il y aurait lieu de faire en sorte que, graduellement, on puisse s'assurer de la qualité des infrastructures. Un plan de 15, 20 ou 30 ans serait idéal.
Cependant, vos suggestions portent uniquement sur les municipalités. Si on pense à tout ce qui se trouve entre les municipalités, on parle des viaducs d'autoroute, par exemple. Tout ce qui n'est pas de la responsabilité des municipalités n'est pas inclus. Si on parle de déficit d'infrastructures dans le pays, ça va bien au-delà de ce que vous avancez.
Ce que vous mentionnez vaut-il uniquement pour les municipalités?
:
Monsieur Van Iterson, vous savez probablement qu'un petit jeu se joue depuis la rentrée, en septembre dernier. En effet, il y a trois possibilités de politique sur le carbone afin de faire face aux changements climatiques.
La première est l'imposition d'une taxe sur le carbone, ce qui a été favorisé entre autres par les libéraux en 2008.
La deuxième est l'instauration d'un plafond des émissions et une bourse du carbone. C'est la solution qui est privilégiée par le NPD.
La troisième est la réglementation sectorielle, que les conservateurs ont décidé de mettre sur pied, mais qui n'est pas gratuite et dont les coûts partiels jusqu'ici ont été estimés par La Presse canadienne et par Maclean's à plus de 16 milliards de dollars.
Croyez-vous que la méthode règlementaire par secteur, telle que préconisée par le gouvernement, soit la solution à adopter? Faudrait-il plutôt qu'il y ait un prix sur le carbone, comme le propose le NPD? Il s'agit d'une bourse du carbone avec un plafond relatif aux émissions.
:
Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les membres, je vous remercie.
J’interviens à propos de la Fédération canadienne des municipalités et quelques-unes des questions touchant l’infrastructure. Évidemment, à titre d’ancienne mairesse, je me souviens d’avoir attendu désespérément la venue d’un programme lorsqu’on en avait besoin. Selon moi, le fait que nous ayons un programme et que nous ayons commencé à planifier le prochain est très important. J’en suis ravie.
Je me rappelle également, avec notre plan d'action économique, qu'un certain nombre de programmes très importants devaient avoir lieu. Mais je me souviens également des municipalités et des gouvernements provinciaux qui disaient: « Arrêtez, nous n'avons pas les ressources. » Alors, ils n'étaient pas réellement en position...
Pourriez-vous parler brièvement des provinces et des municipalités et préciser si la planification des infrastructures à long terme présentera ou non des défis?
:
Eh bien, sur toute la question d'une stratégie nationale, nous entendons cela chaque année, et, pourtant, rien de se produit, alors mon approche pour déterminer ce que nous pouvons faire compte tenu de cette compétences partagée est de plus en plus pragmatique.
L'une des choses, c'est que nous devrions observer le Royaume-Uni et l'Australie, et pas seulement l'Allemagne, car le modèle allemand est très différent — on ne peut pas simplement transposer le modèle allemand au Canada —, et nous devrions constituer des groupes d'experts pour examiner les problèmes que nous tentons de résoudre.
Si le problème est une pénurie de compétences, n'importe qui pourra vous dire qu'il y a une pénurie de compétences, mais de quelle nature? Maintenant, nous commençons à aborder l'endroit où se situe la pénurie: elle se situe dans les métiers, c'est-à-dire les employés de la production spécialisés, les techniciens et les technologues. Constituons des groupes d'experts pour examiner toutes ces questions.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à souhaiter la bienvenue à tout le monde ici cet après-midi. Je suis heureux de vous voir.
Je vais adresser mes questions à M. Oakey et à Mme Leibovici. Je vais m'adresser à l'un d'eux.
Monsieur Oakey, vous avez parlé de la transparence dans le processus d'appel d'offres. Bien sûr, vous comprenez que, très souvent, le gouvernement fédéral est le seul fournisseur du financement d'un appel d'offres, puis la province ou la municipalité sera en fait l'entrepreneur — faute d'un meilleur terme — dans le processus d'appel d'offres.
Comment envisageriez-vous l'intervention du gouvernement à cet échelon? Comment cela fonctionnerait-il, selon vous? À quoi cela ressemblerait-il?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Oakey, nous pourrions avoir des débats assez animés au sujet des ateliers syndiqués, car j'ai été actif dans le mouvement syndical pendant 44 ans avant de venir ici.
Vous avez mentionné un contrat à Hamilton. Comme je représente la circonscription de Hamilton-Est, je dois vraiment faire valoir que notre ville a été construire grâce à de bons salaires syndicaux. De bons salaires syndicaux permettent à nos enfants d'aller au collège et à l'université, sans quoi, dans bien des cas, on n'aurait pas pu le faire. Mais je ne veux pas ouvrir ce débat. Comme je l'ai dit, nous pourrions aller prendre un café et parler de ce genre de choses.
Qui considérez-vous comme vos compétiteurs directs? Y a-t-il d'autres compagnies? À la lumière de votre témoignage, j'ai eu l'impression que vous décriviez les syndicats comme étant vos compétiteurs directs, par opposition aux compagnies.
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Il en est ainsi — pour revenir à la question de M. Hoback — parce que, pendant longtemps, le niveau de compétence des travailleurs syndiqués était supérieur. Lorsqu'ils devenaient membres d'un syndicat, les travailleurs suivaient une formation à l'interne et atteignaient un niveau de formation Sceau rouge, ce qui procurait toute une gamme de compétences que bien des gens voulaient utiliser et retenir par contrat à long terme.
Il n'y a pas de représentation dans la construction de logements. La représentation vise seulement les métiers de la construction dans le cadre de gros projets d'aménagement et de fabrication.
En remettant cela en question, personne ne dit que les travailleurs que vous employez ne sont pas des travailleurs spécialisés, mais c'est la raison première pour ces contrats; on voulait les garantir.
L'autre problème qu'on voit dans l'Est du pays, comme nous le savons, c'est la perte de ces travailleurs qui se dirigent maintenant vers l'Ouest. Les syndicats déploient de véritables efforts afin de combler les postes ici pour des travaux qu'il reste à accomplir, alors il y a amplement de travail à l'heure actuelle.
Je crois que mon temps est écoulé.
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Merci, monsieur le président, et je remercie les témoins d'être ici.
J'aimerais poursuivre sur ma lancée avec Mme Leibovici. Vous avez mentionné, dans votre mémoire, que la taxe foncière était un outil du XIXe siècle, et j'ai tendance à être de votre avis sur ce point. Cet âge d'or, en quelque sorte, pour les villes canadiennes, a duré jusqu'à il y a environ 25 ans, j'imagine. Je me souviens certainement que, en Ontario, les ordures étaient ramassées deux fois par semaine, le recyclage, une fois, et tous les services municipaux étaient là, tous gratuits; en fait, ils étaient payés à même la taxe foncière. Mais, pour différentes raisons, au cours des 20 ou 25 dernières années, les municipalités se retrouvent avec de moins en moins d'argent.
Comme vous le savez, à l'heure actuelle, à Toronto, dans le 416, les droits de cession immobilière sont doubles. On a pu recueillir beaucoup d'argent grâce au dédoublement des droits de cession immobilière. Les villes doivent trouver de nouveaux moyens de générer des recettes pour offrir les services dont les citoyens ont besoin. À Toronto, nous entendons aussi parler de la possibilité de construire un casino pour recueillir de l'argent.
Pourriez-vous parler un peu de la façon dont les villes vont devoir sortir des sentiers battus pour générer des recettes afin de maintenir l'infrastructure existante, mais aussi pour élargir l'infrastructure actuellement en place, en plus de maintenir une qualité de vie à laquelle se sont habitués les citoyens de toutes les villes? Pouvez-vous parler de cela un peu?
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C'est un défi de taille compte tenu du temps qu'il nous reste.
Vous avez raison lorsque vous parlez de l'assiette de l'impôt foncier. Les méthodes auxquelles recourent les villes pour générer des recettes appartiennent à un vieux modèle, et nos gouvernements provinciaux ont entrepris beaucoup de discussions sur les différentes possibilités de partage de recettes.
En ce qui concerne le plan d'infrastructure, l'un des aspects que nous examinons est la capacité de gestion de l'actif des localités à l'échelle du pays. Si nous pouvons mesurer et définir l'état des actifs à l'échelle du pays, alors nous pourrons véritablement commencer à déterminer comment composer avec le déficit en infrastructure existant. Ce ne sont pas toutes les municipalités qui font cela maintenant.
Toutefois, c'est quelque chose qui commence et constitue un bon pas en avant. Je crois que Mme McLeod a mentionné les PPP. Ce n'est pas toujours une solution dans le cadre d'un projet, mais c'est peut-être une solution qui peut être prise en considération lorsqu'on s'efforce de combler les besoins en infrastructure. Évidemment, sortir des sentiers battus et réfléchir à des façons novatrices de le faire feront idéalement partie du nouveau plan aussi.
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C'est une question de taille, et je sais qu'elle est d'actualité, parce que nos collègues à RHDCC réfléchissent actuellement à cela de bien des façons.
Je suis bien placée pour vous répondre que, dans le cadre des dépenses visant à stimuler l'économie, en vertu de l'EMT, on a fait des choses pour encourager, par exemple, l'introduction de programmes préalables à l'apprentissage dans les écoles secondaires et la promotion de la sensibilisation aux métiers.
Le problème ici, c'est que la prestation est chaotique. Il n'y a pas de norme nationale. Il n'y a pas de résultat national. C'est toute la nature décentralisée des dépenses et la question de la compétence partagée qui ont été soulevées dans ma discussion avec M. Brison.
Je dirais que, dans le cadre de notre examen des possibilités de renouvellement des ententes sur le marché du travail, l'un des objectifs est de créer des ensembles de données communs pour déterminer quel est le problème et quel est notre but commun. Par exemple, on entretient actuellement beaucoup de préoccupations au sujet de la question — eh bien — d'attirer plus de jeunes vers les métiers. C'est valide, mais il est tout aussi important d'amener les gens en troisième et en quatrième années, avant qu'ils obtiennent leur carte de qualification, à terminer.
Il pourrait y avoir des utilisations ciblées des EMT si nous pouvions nous mettre d'accord sur la nature du problème.
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Oh, je suis entièrement de votre avis. Je crois que la question, au fond — j'en parle toujours — est qu'il y a des éléments très distincts qui motivent les différents acteurs dans le système d'éducation. Nous avons essayé de simplifier le problème et d'attribuer à chaque acteur les mêmes motivations.
Les universités ont des motivations très différentes de celles des collèges et de différents syndicats sur le plan de la formation, mais nous avons tous quelque chose à offrir. Si nous arrivions à comprendre un système très diversifié, comme le système allemand, je crois que nous obtiendrions réellement de la collaboration et de meilleurs résultats.
Je peux vous dire que, en ce qui concerne la question de l'aiguillage, toutefois — et ce sont des données anecdotiques —, que nous procédons en fait à un tel aiguillage dans notre réseau d'écoles secondaires. L'enseignant du secondaire décide que, comme quelqu'un n'est pas très doué en mathématiques, il va suivre un cours de niveau inférieur et que quelqu'un d'autre va aller à l'université.
Nous prenons des types de décisions en ce sens en 10e année. Je le sais. Mon beau-frère est un enseignant de mathématiques de 10e année et un enseignant de mathématiques et de science de 12e année. Qui prend ces décisions, et pourquoi n'avons-nous pas dit à l'étudiant qui va suivre le cours de mathématiques de niveau inférieur qu'il a accès aux options X, Y, Z, qui sont aussi productives?
Lorsque vous regardez les données selon lesquelles 69 p. 100 des parents veulent que leurs enfants aillent à l'université et seulement 15 p. 100 d'entre eux, que leurs enfants aillent au collège... et, pourtant, nous ne mettons pas l'information sur le marché du travail à la disposition des parents et des conseillers pédagogiques dans les écoles secondaires. C'est le genre de discussion nationale que nous devons tenir pour éviter cette tendance trompeuse à long terme.
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Je n'aurai besoin que de quelques secondes.
Je crois que vous soulevez une question intéressante. Notre problème, à mon avis, c'est que, comme le monde de l'éducation compte de nombreux intervenants, dont le gouvernement provincial, il sera très difficile de tout changer. Cependant, le gouvernement a la capacité et le pouvoir d'affecter le financement là où l'éducation est nécessaire et là où il y a pénurie de travailleurs pour les emplois existants. En Alberta, il y a des employeurs qui n'arrivent pas à trouver de main-d'oeuvre. En Nouvelle-Écosse, étant donné l'effervescence des chantiers maritimes, il y a des entreprises pour qui trouver des programmes d'éducation est un véritable casse-tête.
Quant au financement que nous versons pour le Programme canadien de prêts aux étudiants et le Programme canadien de bourses aux étudiants, nous allons continuer à donner de l'argent à des gens qui ont fait le choix d'aller à l'université pour obtenir un diplôme dans un secteur où il n'y a pas d'emplois. Dans leurs articles, les journalistes demandent pourquoi nous finançons des professions qui n'offrent pas d'emplois...
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Merci, monsieur le président.
Je veux justement, par votre intermédiaire, interroger les deux témoins qui ont parlé de l'importance de l'éducation.
On a souligné à quel point il y avait une déconnection entre les compétences disponibles parmi les gens qui cherchent un emploi et la recherche d'autres compétences par des entreprises qui n'arrivent pas à se développer parce qu'elles n'ont pas suffisamment de personnel qualifié.
Madame Robinson, vous avez mentionné assez justement les deux aspects au sujet desquels le gouvernement fédéral devrait intervenir. Je vais demeurer dans le cadre budgétaire parce que nous sommes ici au Comité des finances et qu'il est important de se concentrer sur ces questions. Il a été question des bourses. Vous avez mentionné par ailleurs une chose intéressante, à savoir les crédits d'impôt pour les entreprises prêtes à aider des étudiants qui suivent cette formation afin d'améliorer la main-d'oeuvre.
Pourriez-vous nous en dire davantage sur cette question?
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Je n'ai pas approfondi la question dans l'exposé que j'ai présenté aujourd'hui, en ce qui concerne la question des bourses, mais le sujet figure dans nos observations, et voilà ce qui en est. À l'heure actuelle, le gouvernement fédéral offre des mesures de soutien aux étudiants de premier cycle, mais, dans les sections en petits caractères, on précise qu'il s'agit des étudiants des premiers cycles universitaires. Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie offre un programme de bourses de recherche de premier cycle en milieu industriel. Mais, jusqu'ici, les étudiants de premier cycle d'un programme collégial de quatre ans ne peuvent même pas la demander, alors que ce sont ceux qui travaillent dans le domaine de la recherche appliquée et du développement pour les entreprises.
À mon sens, le programme de bourses offert aux étudiants de premier cycle n'est pas équitable. Il faut traiter également tous les étudiants de premier cycle. Un étudiant de premier cycle, qui poursuit un programme collégial approuvé de quatre ans, est tout aussi important et pertinent qu’un étudiant de premier cycle universitaire. De même, si le gouvernement envisage de financer un nouveau programme de bourses de premier cycle pour les étudiants étrangers, je me demande s’il sera accessible aux étudiants des programmes de premier cycle des collèges et des écoles polytechniques également. C’est une question d’équité.
En ce qui concerne votre seconde question, je crois que nous devons préciser le sujet. Cela concerne le monde de l’apprentissage, le monde des divers métiers du Sceau rouge. Nous avons dit que le Canada avait créé pour les employeurs un crédit d’impôt à la formation de 2 000$. C’est une façon d’attirer les apprentis. Nous croyons que, si le problème est de convaincre les apprentis de terminer leur apprentissage, nous devrions peut-être inciter les employeurs à aider les apprentis dont ils sont responsables à obtenir leur certificat et offrir un crédit d’impôt aux employeurs dont les apprentis finissent leur programme de certification. Est-ce que cela se tient?
En fait, il y a des gens qui cherchent des emplois et qui veulent améliorer leurs compétences et il y a des employeurs qui cherchent désespérément des employés. Il y a aussi un certain snobisme selon lequel nous devons appuyer uniquement certains programmes offerts par une université donnée pendant un certain nombre de semaines, et ainsi de suite.
Je n'ai pas d'objection à ce qu'on continue à les appuyer. Par contre, si on forme un ingénieur pour travailler sur une plateforme pétrolière, mais qu'il n'y a personne pour installer les tuyaux, la plomberie et l'électricité, cet ingénieur va rester sans travail. En Alberta, en Ontario, au Québec et dans l'Ouest, on a besoin, dans certains secteurs, de gens dont les compétences peuvent être dispensées rapidement, que ce soit dans des collèges privés, des écoles polytechniques ou ailleurs. L'important est que ça puisse se faire rapidement. Ces programmes devraient être reconnus facilement. Il ne faudrait pour ce faire qu'un changement très simple au budget. Cela consisterait à reconnaître les programmes pour lesquels le nombre de semaines d'apprentissage est moins élevé. Cet investissement ne coûterait rien au gouvernement canadien.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins de s'être présentés ici aujourd'hui.
Je m'intéresse au programme du Sceau rouge, et, bien sûr, au fait qu'il faut convaincre des gens de déménager d'une région du pays à une autre. Je crois, d'abord et avant tout, que le programme du Sceau rouge représente pour les contribuables le meilleur des investissements, lorsque les apprentis achèvent leur formation.
J'ai trouvé très intéressant d'entendre parler du crédit d'impôt offert aux employeurs. Je crois que c'est une idée formidable. Comment pensez-vous que cela pourrait fonctionner, plus précisément? Pourriez-vous me donner de l'information en 20 ou 30 secondes?
:
Nous reprenons nos travaux.
Bienvenue aux nouveaux témoins et rebonjour à nos membres. Nous allons reprendre la 84e séance du Comité permanent des finances.
Je suis heureux de vous revoir, monsieur Turk. Quel drame ce serait, si un représentant de l'Association des professeures et professeurs d'universités arrivait en classe en retard. Vous avez toujours fait preuve de ponctualité, et nous avons bien hâte de vous entendre.
Nous recevons aujourd'hui Paul Davidson, de l'Association des universités et collèges du Canada, M. Turk, de l'Association canadienne des professeures et professeurs d'universités, Shawn Murphy, de l'Association des coopératives du Canada, Jay Myers, de Manufacturiers et exportateurs du Canada et enfin, Terry Audla, de l'organisme Inuit Tapiriit Kanatami. Bienvenue à tous.
Vous disposez chacun de cinq minutes, et nous avons bien hâte de vous entendre.
Nous allons commencer par M. Davidson.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Bonjour à tous. Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui. J'aimerais féliciter le comité pour les conseils qu'il a fournis au gouvernement en vue du budget.
[Traduction]
La semaine passée, 65 présidents d’universités de toutes les régions du Canada se sont réunis sur la colline du Parlement pour expliquer de quelle façon les universités transforment les idées en emplois pour les Canadiens. Je suis heureux de pouvoir dire que l’on reconnaît de manière générale le rôle que les universités jouent dans les collectivités canadiennes parce qu'elles mènent des recherches de pointe, stimulent l’innovation et s’assurent que le Canada possède les talents dont nous avons besoin pour réussir dans le contexte mondial de l’économie du savoir. Nos membres ne sont pas restés seuls, des défenseurs de l’université du secteur privé sont venus les rejoindre: cela allait des étudiants entrepreneurs qui ont mis sur pied des entreprises « internationales par nature » à des PDG qui avaient investi dans l’éducation supérieure de leur effectif afin d’accéder à un niveau supérieur du marché mondial concurrentiel.
Les universités sont des centres de génération d'idées et d'innovation. Si, au XXe siècle, le Canada pouvait prospérer grâce à ses richesses naturelles, l'économie mondiale d'aujourd'hui, axée sur les connaissances, nous demande d'engager notre matière grise dans la compétition. Les étudiants canadiens et les membres de leur famille le savent, et ils font des choix éclairés. Plus de un million d'étudiants sont inscrits à un programme de premier cycle, en 2012.
[Français]
Le budget de 2013 offre au gouvernement fédéral l'occasion de réaliser des investissements stratégiques qui permettront aux universités de continuer de faire croître la prospérité économique des Canadiens au sein d'une économie mondiale fondée sur le savoir et l'innovation. L'AUCC recommande spécifiquement au gouvernement fédéral d'investir dans la recherche universitaire, l'éducation internationale et le renouvellement de l'éducation supérieure des Autochtones dans le cadre du budget de 2013.
[Traduction]
Nous recommandons en particulier de soutenir davantage les organismes fédéraux qui subventionnent les recherches, de même que la Fondation canadienne pour l'innovation, en tenant compte du coût de la recherche institutionnelle. C'est simple, c'est un élément fondamental de tout ce que font les universités.
Nous recommandons également d'offrir davantage de stages et de possibilités d'emploi aux étudiants de second cycle, et ce, dans un large éventail de secteurs multidisciplinaires. Cela donnerait à un plus grand nombre d'entreprises l'occasion de profiter de l'immense talent des étudiants de second cycle des universités du Canada.
Comme vous l'ont dit plusieurs témoins, le dernier rapport du Conseil des académies canadiennes met en relief l'extraordinaire qualité des chercheurs des universités du Canada et souligne l'influence croissante du Canada dans le monde du savoir. Il faut investir davantage pour maintenir et même accélérer le rythme de la recherche.
Le Canada doit également établir une approche nationale et coordonnée solide en matière d'éducation internationale, une approche voulant que les gouvernements travaillent de concert avec le domaine de l'éducation. L'éducation internationale devrait être l'un des piliers de la politique étrangère du gouvernement du Canada et de ses objectifs de croissance économique.
Vous avez peut-être reçu, pendant l'été, un récent rapport du MAECI qui indiquait que les étudiants étrangers injectaient près de huit milliards de dollars par année à l'économie du Canada. En disant cela, je pense à des collectivités comme Nanaimo, Kamloops, Brandon, Sudbury, Chicoutimi et Moncton, qui profitent toutes des étudiants étrangers. En réalité, la contribution des étudiants étrangers à l'économie du Canada est supérieure aux exportations de bois de résineux, de blé et d'aluminium. Il est important d'envisager ce secteur comme un levier, pour le Canada, surtout dans les marchés nouveaux et émergents.
En attirant des étudiants internationaux au Canada, nous nous donnons un avantage sur le plan du commerce mondial. Mais il ne s'agit pas tout simplement d'attirer des étudiants étrangers au Canada. Nous devons également nous assurer que nos jeunes fassent l'expérience des études à l'étranger, ce qui les préparera à répondre aux besoins de l'économie mondiale. Nous nous considérons comme une nation ouverte sur le monde, mais les étudiants américains sont deux fois plus nombreux à étudier à l'étranger que les Canadiens; les étudiants allemands, eux, sont trois fois plus nombreux à le faire. Nous avons beaucoup de travail à accomplir.
Nous devons également positionner le Canada en tant que chef de file mondial dans le domaine de l'éducation supérieure et le présenter non pas seulement comme un employeur, mais aussi comme un partenaire du domaine de l'éducation et de la recherche. La collaboration internationale en matière de recherche avec des universités, des gouvernements et des entreprises permet de nouer de solides relations personnelles, lesquelles sont nécessaires pour attirer les gens les plus doués et les plus talentueux et resserrer nos liens en matière de commerce et d'investissement avec les autres pays.
Pour soutenir l'éducation supérieure internationale, le Canada devrait mettre en oeuvre les recommandations du rapport Chakma. Pour résumer, on recommande de financer des projets de collaboration de recherche internationale à grande échelle, d'investir dans des initiatives de soutien des Canadiens qui étudient à l'étranger afin d'acquérir des compétences utiles à l'échelle du globe et d'investir dans des initiatives de marketing et d'image de marque pour attirer des étudiants étrangers au Canada et tirer profit des investissements déjà consentis.
Nous recommandons pour finir d'investir dans l'éducation postsecondaire des Autochtones. Permettez-moi d'être un peu incisif. Cela fait quatre ans de suite que je me présente devant votre comité en disant qu'il s'agit là d'une priorité et d'une urgence nationale. Nous voyons d'un bon oeil et nous soutenons les efforts du gouvernement, le rassemblement des Premières nations et de la Couronne, en particulier l'accent mis sur le système d'éducation de la maternelle à la douzième année, mais nous devons en faire davantage. Le Canada doit avancer plus loin encore, et nous devons avancer plus vite.
Les universités ont elles aussi pris des mesures pour attirer et garder les étudiants autochtones pendant quatre ans. Nous connaissons des projets éprouvés qui peuvent être adaptés afin d'augmenter la participation des Autochtones et de rehausser leur taux de diplomation. Il faut dès aujourd'hui prendre des mesures et investir.
L'AUCC recommande de mettre de l'avant des mesures visant l'éducation postsecondaire des Autochtones qui pourront être supervisées par une tierce partie possédant une expérience reconnue dans le domaine autochtone, de concert avec des partenaires du secteur privé. Un partenariat entre les dirigeants autochtones, les universités et le secteur privé permettra de combler l'écart au chapitre de l'éducation supérieure entre les Autochtones et les autres Canadiens.
Merci, mesdames et messieurs. Le Canada tirera profit de ces investissements.
:
Merci, monsieur le président. Prendre cinq minutes pour mettre de l'ordre dans ses idées, c'est on ne peut plus utile.
J'aimerais dire pour commencer, et je suis convaincu que tout le monde sera d'accord avec moi, que l'éducation postsecondaire et la formation sont importantes non seulement pour l'avenir de notre économie, mais aussi pour l'avenir de notre société. Nous ne formons pas des gens seulement afin qu'ils contribuent à l'économie, nous les éduquons aussi afin qu'ils deviennent membres d'une famille, membres d'une collectivité et citoyens du Canada.
Je présume que tout le monde sera d'accord pour dire que le gouvernement fédéral joue un rôle crucial dans le domaine de l'éducation postsecondaire et de la formation, d'une part, grâce aux transferts versés aux provinces, au titre de l'éducation postsecondaire et de la formation et, d'autre part, grâce au financement de la recherche.
Nous félicitons le gouvernement de n'avoir pas dévié de son engagement touchant la majoration constante de 3 p. 100 des transferts pour l'éducation postsecondaire. Mais nous devons souligner qu'en raison de la hausse des coûts, c'est-à-dire l'inflation et l'augmentation du nombre d'étudiants, cette majoration de 3 p. 100 ne suffit pas aux provinces, aux universités et collèges pour absorber tous les coûts.
En ce qui concerne les dépenses en recherche, et c'est là mon sujet principal, il faut encore une fois féliciter le gouvernement, car il a dépensé davantage pour la recherche que son prédécesseur, mais nous sommes d'avis que ces investissements n'étaient pas judicieux. Je ne connais pas les conseillers du gouvernement et je ne sais pas comment il faut dépenser l'argent de la recherche, mais je vous supplie de trouver de nouveaux conseillers. Il est temps de former une nouvelle équipe de conseillers.
Je vais vous donner quelques exemples. Le gouvernement a versé près de 200 millions de dollars à 19 chaires d'excellence en recherche du Canada. Chaque chaire reçoit 10 millions de dollars, sur une période donnée, de même que des montants supplémentaires que leur versent leurs propres institutions; dix autres projets sont sur la table à dessin. C'est un montant énorme qui est concentré entre les mains d'un très petit groupe de personnes. À notre avis, ce n'est pas le meilleur moyen de faire progresser la science. On pense comme certaines équipes sportives, qui croient qu'en consacrant la plus grande partie de leur budget à quelques étoiles très cher payées, ils pourront bâtir une franchise. Cela ne fonctionne pas comme ça.
Par exemple, plutôt que de dépenser 10 millions de dollars à la fois... certains centres de recherche absolument essentiels ont dû cesser leurs activités. Je pense au laboratoire de recherche atmosphérique dans l'environnement polaire, qui ferme ses portes parce qu'il n'a pas droit à une subvention de 1,5 million de dollars par année. Cet argent finançait les travaux de 60 scientifiques qui menaient des recherches très diversifiées dans l'extrême-Arctique. Étant donné le coût de la recherche dans cette région — il est très élevé —, nous ne perdons pas seulement les travaux de ces 60 scientifiques, mais aussi les quelque 8 millions de dollars d'équipement que le gouvernement avait déjà financé.
Il y a également la région des lacs expérimentaux, un des meilleurs environnements du monde pour l'étude du milieu dulcicole. On dit que cesser ces travaux équivaudrait à éteindre le plus puissant télescope astronomique du monde ou encore à fermer le laboratoire de Los Alamos. Ces études coûtent deux millions de dollars par année.
Il y a aussi la station de recherche du lac Kluane, un centre de recherche légendaire vieux de plus de 50 ans, qui occupe une situation idéale pour l'étude du plus important champ de glace non polaire du monde et de ses effets sur le réchauffement de la planète. Il coûte un million de dollars par année; pendant ce temps, nous donnons 10 millions de dollars à chacun des titulaires des chaires d'excellence en recherche du Canada.
Le ministre de l'Industrie... Je pourrais fournir au comité, mais j'espère que vous en avez déjà pris connaissance, une lettre signée par plus de 48 des scientifiques les plus reconnus du pays, qui déplorent le type de coupures que le CRSNG a dû faire, qui ont entraîné ces fermetures. Sur le site Web du CRSNG, on explique très clairement que, si le centre a dû imposer ces fermetures, c'est parce que le gouvernement avait réduit son financement.
Une autre chose au sujet du financement des trois conseils subventionnaires, à savoir le Conseil de recherches en sciences humaines, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et les Instituts de recherche en santé du Canada. Depuis six ans, depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement actuel, le financement de ces trois conseils subventionnaires en dollars réels, c'est-à-dire après le calcul de l'inflation, a diminué, soit de 12,9 p. 100 dans le cas du CRSH, de 3,1 p. 100 dans le cas du CRSNG et de 6 p. 100 dans le cas des IRSC. Les coûts indirects ont baissé de 2,5 p. 100.
Pour savoir qui reçoit le financement des conseils subventionnaires, nous pouvons prendre l'exemple du CRSNG. Il y a, d'une part, la recherche ciblée, qui est dirigée par une tierce partie et, d'autre part, la recherche fondamentale. On voit que, en dollars réels, le montant du financement de la recherche fondamentale a diminué d'environ 80 millions de dollars depuis 2006-2007, pendant que le financement de la recherche ciblée a augmenté d'autant.
Nous assistons à la destruction de notre base de connaissances: on découpe en morceaux Bibliothèque et Archives Canada, on sabre dans Statistique Canada, ce qui paralyse bon nombre de recherches en sciences sociales, on réduit Parcs Canada, même si ce ministère est responsable de 167 sites historiques de même que d'un nombre incalculable de pièces d'intérêt archéologique.
Bref, vous dépensez beaucoup d'argent. Vous pourriez le dépenser de façon plus judicieuse. Nous vous encourageons à établir un budget initial de 500 millions de dollars à même le budget des trois organismes de financement et de faire en sorte que ces organismes de financement soient plus indépendants ainsi que de proposer l'adoption d'une loi canadienne en matière d'éducation postsecondaire, comme nous le mentionnons dans notre exposé. Nous joignons notre voix à celle de l'AUCC pour vous encourager à financer de manière beaucoup plus substantielle l'éducation des Autochtones.
Merci, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais pour commencer vous remercier, ainsi que les autres membres du comité, d'avoir invité l'Association des coopératives du Canada à se présenter devant le comité des finances dans le cadre de vos consultations prébudgétaires.
[Français]
Comme vous le savez sans doute, le secteur coopératif canadien a suscité beaucoup d'intérêt au cours des derniers mois. En mai, la Chambre des communes a adopté une motion proposant d'établir un comité spécial chargé d'examiner le secteur coopératif.
À notre surprise, ce comité, créé au mois de juin, s'est réuni à quelques reprises pendant l'été et a déposé son rapport à la Chambre des communes en septembre. Le rapport et les recommandations du comité ont été bien accueillis par le secteur coopératif. Celui-ci y voit une occasion de développer et de faire grandir notre partenariat avec le gouvernement fédéral.
Le rapport du comité spécial contenait huit recommandations. L'ACC est cependant d'avis que trois d'entre elles se détachent du peloton.
[Traduction]
Notre première recommandation est de demander au gouvernement d'envisager la possibilité de regrouper les responsabilités touchant les coopératives dans un ministère convenable, par exemple Industrie Canada. Nous ne demandons pas d'études supplémentaires, nous aimerions tout simplement que les coopératives relèvent d'Industrie Canada. À l'heure actuelle, les coopératives relèvent d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, et ce n'est pas une association naturelle.
Pourquoi voudrions-nous donc relever d'Industrie Canada? Les coopératives sont des entreprises, des entreprises de votre circonscription. Elles emploient des Canadiens, paient des impôts, créent des emplois. Il y a des coopératives partout, dans votre circonscription, dans de petits villages, dans de grandes villes, dans chaque région du Canada. Elles existent dans pratiquement tous les secteurs de l'économie: commerce de détail, services financiers, agriculture, logement ou soins de santé.
Les coopératives sont plus durables que d'autres types d'entreprises. La recherche montre que les nouvelles coopératives restent généralement en activité plus longtemps que les autres nouvelles entreprises et qu'elles résistent mieux à la récession.
Pour finir, les coopératives sont enracinées dans leur collectivité, dans votre circonscription. Les emplois et la richesse qu'elles créent restent dans la collectivité où elles sont situées.
Ce sont là quelques-unes des raisons pour lesquelles nous croyons que le secteur des coopératives pourrait aider Industrie Canada à atteindre ses objectifs touchant la création d'emplois, la stimulation de la croissance et les investissements dans l'avenir.
Le Comité spécial sur les coopératives recommandait également au gouvernement de chercher à savoir s'il serait faisable, et combien cela coûterait, de donner un peu plus de marge de manoeuvre aux Canadiens qui veulent investir leur REER dans les coopératives. Les règles actuelles s'appliquant aux REER n'encouragent pas l'investissement dans le secteur des coopératives. Cette règle des 10 p. 100 empêche les membres de certaines coopératives d'utiliser leur REER comme véhicule d'investissement pour recapitaliser la coopérative. C'est pourquoi, dans l'esprit de la recommandation du comité touchant les cotisations aux REER, j'aimerais vous demander de supprimer les mesures touchant les REER prévues dans le budget fédéral de 2011.
[Français]
La troisième recommandation a trait à la capitalisation des coopératives. Ces dernières sont des entreprises, mais, en raison de leur structure unique, elles ont souvent de la difficulté à trouver du capital.
Conscient de ce fait, le comité spécial a proposé des pistes de solution à ce problème. L'une de ces solutions serait la création d'un fonds d'investissement national qui constituerait un bassin de financement pour appuyer la croissance et le développement de coopératives nouvelles et existantes.
[Traduction]
Notre secteur a déjà pris des mesures pour mettre en place un fonds d'investissement national. Cela représente une excellente occasion pour les coopératives et le gouvernement fédéral de travailler en partenariat.
Pour finir, si vous n'avez rien retenu d'autre de mon exposé, j'aimerais vous rappeler nos trois recommandations, qui permettraient de créer des emplois, de stimuler la croissance et d'investir dans l'avenir: premièrement, le secteur des coopératives doit relever d'Industrie Canada; deuxièmement, nous vous demandons de supprimer les mesures relatives aux REER prévues dans le budget fédéral de 2011; troisièmement, nous vous recommandons de créer un fonds d'investissement national.
Merci, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui pour faire quelques observations sur la reprise économique au Canada.
[Traduction]
Comme vous le savez, l'économie canadienne reprend lentement de la vigueur après avoir subi les répercussions de la chute la plus marquée des marchés mondiaux des actifs depuis la Grande Dépression. Les manufacturiers et exportateurs du Canada en ont particulièrement subi les contrecoups. En revanche, depuis 2009, les secteurs de leur fabrication et de l'exportation ont repris des forces.
Les politiques fiscales du gouvernement ont joué un rôle important en appui à la reprise économique du pays parce que la rentabilité des entreprises canadiennes détermine les perspectives d'emploi de la population. Chaque point de pourcentage d'augmentation du bénéfice après impôt, en tant que pourcentage du PIB, se traduit par une baisse de 0,8 p. 100 du taux de chômage au Canada. La réduction des taux d'imposition des sociétés a rendu les entreprises plus rentables, et c'est une bonne chose. Si ces taux n'avaient pas été réduits, le taux de chômage au Canada serait actuellement plus élevé qu'aux États-Unis, et l'on compterait environ 200 000 employés canadiens de moins.
Maintenant que les consommateurs et les gouvernements ont besoin de moins emprunter et que l'on constate un ralentissement de la croissance des marchés internationaux, l'investissement commercial constitue le facteur essentiel de la durabilité et du renforcement de la croissance économique du Canada. Lorsque les entreprises investissent dans les actifs productifs — de nouvelles technologies de production à valeur ajoutée, le développement de nouveaux produits et la formation de la main-d'oeuvre —, elles stimulent leur productivité et deviennent plus concurrentielles aussi bien dans les marchés intérieurs qu'extérieurs. Elles grandissent et offrent aux Canadiens plus d'emplois bien rémunérés.
La politique fiscale constitue un facteur décisif d'influence sur les décisions d'investissement des entreprises et sur notre avenir économique. La réduction du déficit et la gestion responsable des finances jouent un rôle essentiel dans la préservation de la confiance des investisseurs. Nos taux d'imposition moins élevés ont fait du Canada un lieu d'investissement plus concurrentiel. Mais certains pays, notamment les États-Unis, ont adopté des mesures énergiques qui réduiront davantage les taux d'imposition effectifs sur l'investissement commercial.
Nous devons conserver notre place, et, pour ce faire, la politique fiscale du Canada doit faire en sorte que le traitement fiscal de l'investissement des entreprises continue d'être concurrentiel à l'échelle internationale. Nous devons aussi favoriser l'investissement des entreprises canadiennes dans les produits, processus et technologies nouveaux et améliorés, ainsi que dans la formation des compétences, et récompenser les entreprises qui prennent des risques pour faire ces investissements.
L'investissement commercial est fortement tributaire du rendement du flux de trésorerie d'exploitation. Depuis la récession, toutes les entreprises, plus particulièrement les manufacturiers, dépendent de plus en plus de leur trésorerie pour financer leurs investissements dans de nouvelles installations et dans la machinerie et le matériel. Alors que les soldes de trésorerie des manufacturiers et de nombreuses autres entreprises augmentent, leurs investissements dans des actifs immobilisés productifs plus valorisants augmentent également.
La trésorerie n'est pas « de l'argent mort ». C'est ce que les entreprises utilisent pour payer des dettes à court terme et pour investir — ou financer leurs investissements — dans des installations, de la machinerie et du matériel nouveaux.
La déduction pour amortissement accéléré des investissements dans la machinerie et le matériel de fabrication et de transformation qui a été adoptée en 2007 a joué un rôle important en aidant les manufacturiers canadiens à investir dans les nouvelles technologies dont ils avaient besoin pour survivre et croître dans le contexte de la récession. La DAA favorise l'investissement et la rotation des capitaux en augmentant le taux de rentabilité après impôt des investissements admissibles de 10,4 p. 100 au cours des trois premières années d'utilisation.
Depuis 2007, la DAA a accru d'environ deux milliards de dollars la trésorerie des manufacturiers et donné lieu à des investissements additionnels de l'ordre de 3,1 milliards de dollars. Le niveau annuel d'investissement des manufacturiers dans la machinerie et le matériel a augmenté de cinq milliards de dollars depuis 2010.
Il faut noter que d'autres pays — surtout les États-Unis, encore une fois — ont aussi mis en place des amortissements accélérés à l'intention de leurs manufacturiers. À défaut d'un crédit d'impôt pour les investissements, l'amortissement accéléré constitue la mesure fiscale la plus importante à laquelle le gouvernement peut avoir recours pour favoriser l'investissement direct dans de nouvelles technologies.
MEC recommande que la DAA pour la machinerie et le matériel de fabrication et de transformation deviennent un élément permanent du système fiscal du Canada. Notre recommandation est appuyée par 50 autres associations industrielles membres de la Coalition des manufacturiers du Canada, ainsi que par d'autres groupes d'affaires et de leaders syndicaux.
Nous devons également adopter des mesures pour stimuler l'investissement des entreprises dans l'innovation. Récemment, le gouvernement a présenté un projet de loi qui changera le système canadien de crédits d'impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental — la RS&DE. Entre autres, il fera passer le taux du crédit d'impôt de 20 à 15 p. 100 et rendra non admissibles les dépenses en capital.
Ces modifications augmenteront sensiblement le taux d'imposition effectif pour les meilleures entreprises qui s'adonnent à la R-D, surtout pour les manufacturiers à forte densité capitalistique, et réduiront la capacité concurrentielle internationale du système fiscal canadien en ce qui concerne l'investissement des entreprises en R-D. Pour les sociétés qui utilisent la RS&DE, le coût d'un investissement en R-D augmentera de 5,9 p. 100 et fera chuter le Canada de la 13e à la 17e place parmi les 30 pays de l'OCDE au chapitre de la compétitivité fiscale relative aux investissements en R-D.
Nous travaillons en étroite collaboration avec les fonctionnaires du ministère des Finances pour élaborer des mécanismes de remplacement visant à favoriser l'investissement des entreprises en recherche, en développement et en commercialisation et pour que cela se fasse au Canada. À cette fin, nous recommandons que l'ARC simplifie l'administration du programme du crédit d'impôt pour la RS&DE. Par ailleurs, un amortissement accéléré devrait être offert en ce qui concerne les investissements en biens d'équipement servant à la R-D. En outre, le crédit d'impôt pour la RS&DE devrait être partiellement remboursable.
De plus, un financement direct devrait être disponible pour les entreprises qui effectuent des investissements stratégiques sur le plan manufacturier et technologique, et un programme de bons devrait être établi afin de permettre aux entreprises...
Merci beaucoup de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui. Je vais prendre quelques moments pour résumer les principaux points abordés dans notre mémoire, puis je répondrai à vos questions avec plaisir.
Comme nombre d'entre vous le savent, le Nunavut, patrie des Inuits du Canada, représente environ le tiers de la masse continentale du Canada et la moitié de son littoral. Ce territoire, régi par cinq traités modernes protégés par la Constitution, renferme une bonne partie des ressources non renouvelables et d'autres ressources naturelles du Canada. Le gouvernement du Canada compte beaucoup sur les projets de mise en valeur des ressources pour stimuler la croissance de l'économie, notamment pour augmenter la richesse, créer des emplois et rehausser le taux de productivité. Dans l'Arctique, de tels projets doivent présenter un juste équilibre entre le développement économique, le développement social, la continuité culturelle et la protection de l'environnement et mobiliser activement les Inuits.
On commence à en voir, surtout dans le Nunavut, d'où je viens. Mais le gouvernement fédéral a le pouvoir d'améliorer la contribution des Inuits au rendement économique du Canada. L'éducation et la formation jouent un rôle prépondérant à ce chapitre. Le Parlement et le gouvernement fédéral ont le pouvoir et la capacité de prendre des mesures novatrices à grande portée qui amélioreraient grandement la situation des Inuits en matière d'éducation et de formation. Ce pouvoir et cette capacité lui sont conférés par diverses dispositions figurant dans la Constitution, y compris le pouvoir du Parlement d'adopter des lois relatives aux Inuits en vertu de l'article 91.24 de la Loi constitutionnelle de 1867; les pouvoirs spéciaux du gouvernement fédéral dans les territoires relativement à des domaines comme les zones marines, les pêches et les questions transfrontalières; et le pouvoir absolu du Parlement de dépenser. L'amélioration radicale de l'instruction et de la formation des Inuits ne sera pas possible sans financement fédéral. De vastes changements s'imposent.
En 2006, un conciliateur désigné par le gouvernement fédéral a déclaré, au cours du processus d'actualisation de la mise en oeuvre de l'Accord sur les revendications territoriales au Nunavut, que même un projet échelonné sur cinq ans visant à améliorer de façon modeste le taux de participation des Inuits à la population active au Nunavut exigerait 100 millions de dollars en crédits fédéraux. Le projet envisagé avait trait seulement au Nunavut. D'autres régions du Canada ont des besoins semblables, et le financement actuel ne permet tout simplement pas de les combler.
La population inuite du Canada est beaucoup plus jeune que le reste de la population du pays. Même si le taux de fécondité diminue progressivement, le nombre d'Inuits appartenant à la principale cohorte pour ce qui est de l'emploi — celle des 20 à 60 ans — affichera une croissance régulière au cours des décennies à venir. Cela présente à la fois un défi et une occasion. C'est un défi en ce sens que les politiques du secteur public et les initiatives du secteur privé devront être conçues de manière à créer suffisamment d'emplois et d'autres débouchés économiques pour les Inuits, surtout pour les jeunes qui entrent dans la population active. Et c'est une occasion aussi, en ce sens que le fait d'inciter les Inuits à se joindre au marché du travail et d'optimiser leur participation à l'emploi et à d'autres débouchés économiques peut contribuer de façon concrète et importante à l'autosuffisance économique des Inuits et au rendement économique global du Canada.
Il y a un autre paramètre de la démographie dans l'Arctique qu'il faut souligner. Ce paramètre est bien résumé dans la déclaration inuite circumpolaire sur les principes de mise en valeur des ressources dans l'Inuit Nunaat publiée en mai 2011:
Les Inuits sont résolus à protéger la culture inuite contre les pressions et les impacts défavorables et excessifs susceptibles de résulter de la conception trop ambitieuse, mal synchronisée ou mal planifiée et réalisée de projets de mise en valeur des ressources, d'autant plus qu'un tel scénario risque de précipiter l'afflux majeur de non-Inuits sans procurer les technologies, les compétences et la formation ainsi que les possibilités commerciales dont les Inuits ont besoin.
Les Inuits sont parmi les plus jeunes citoyens du Canada, puisque leur âge médian est de 22 ans — soit environ la moitié de l'âge médian de la population canadienne, qui est de 40 ans. La plupart des personnes appartenant à ce groupe démographique sont actuellement aux études, mais trop rares sont ceux qui obtiennent leur diplôme. La dure réalité concernant l'éducation des Inuits de nos jours, c'est qu'à peu près les trois quarts des enfants ne terminent pas leurs études secondaires et que de nombreux diplômés constatent que leurs compétences ne sont pas à la hauteur de celles des diplômés non autonomes.
Les piètres résultats scolaires ont des conséquences sociales néfastes, y compris un taux de chômage plus élevé, un plus grand nombre de jeunes qui ont des démêlés avec le système de justice pénale et un fort taux de maladies et de pauvreté. Les conditions socio-économiques actuelles s'aggraveront, à moins qu'un plus grand nombre d'enfants inuits n'obtiennent leur diplôme d'études secondaires et acquièrent des compétences équivalentes à celles des diplômés non inuits et qu'ils jouissent des mêmes possibilités de réussite au chapitre des études supérieures.
Il existe une longue liste regrettable et révélatrice d'indicateurs de développement économique et social qui montrent des écarts marqués et durables entre, d'une part, les Inuits et d'autres peuples autochtones et, d'autre part, l'ensemble de la population canadienne sur le plan du bien-être fondamental.
Pour conclure, le regain d'intérêt de la communauté internationale pour les droits, les intérêts et les conditions de vie des peuples autochtones devrait inciter davantage le Parlement et le gouvernement du Canada à améliorer la situation économique de tous les peuples autochtones, point de référence de base permettant de déterminer et de mesurer les résultats économiques du Canada.
Je vais m'arrêter là.
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J'ai remarqué que, dans votre réponse écrite à la question figurant dans la section « Autres défis », vous avez abordé le sujet du taux de chômage des jeunes. Presque tous les témoins en ont fait mention. Le dernier exposé était des plus enrichissant, car il exposait directement la situation des jeunes dans le Nord.
Les membres du comité vous le diront: je parle constamment de notre déficit de 128 milliards de dollars au chapitre des infrastructures, et je suis convaincu que le gouvernement fédéral doit jouer un rôle de leader à ce sujet. Comme je viens d'un milieu ouvrier, je parle d'artisans. S'ils ont des apprentis dans le cadre de leurs travaux, ils peuvent leur dispenser une formation professionnelle sur place que ceux-ci ne pourraient pas obtenir ailleurs.
Un témoin antérieur, Mme Robinson, a expliqué comment un pays comme l'Allemagne a trouvé — à mon avis, du moins — un juste équilibre entre l'investissement public et les solutions de marché dans une économie verte.
Selon vous, quelles mesures devrait prendre le gouvernement fédéral pour que le Canada emprunte davantage cette voie, qu'il rende notre économie plus verte?
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Vous avez commencé par mentionner le besoin de former nos jeunes afin de régler ce problème. Le gouvernement fédéral joue un rôle très important. Comme plusieurs d'entre nous l'ont mentionné, une partie de la solution consiste à mieux financer l'éducation et la formation des élèves autochtones à l'échelle du pays. Dans les Prairies, ils constituent le principal groupe démographique.
Pour ce qui est de l'enseignement de l'anglais comme langue seconde, le gouvernement fédéral a plutôt opté pour un système de bons, lequel a privilégié les établissements d'enseignement privés à but lucratif — qui comptent souvent des enseignants moins qualifiés, un taux de roulement élevé du personnel enseignant et des programmes inégaux —, au détriment de collèges publics qui ont énormément d'expérience et de crédibilité et qui emploient des éducateurs hautement qualifiés. Le gouvernement fédéral investit des fonds publics, et nous croyons qu'il est plus rentable de les octroyer à des établissements publics.
Vous avez également abordé la question de la formation en apprentissage. On a pris des mesures pour aider les personnes qui souhaitent exercer un métier désigné Sceau rouge: la Subvention incitative aux apprentis leur accorde 1 000 $ par année pour les deux premières années et une subvention de persévérance une fois qu'ils ont terminé leur apprentissage. Il faut déployer plus d'effort sur ce plan. Il y a un certain nombre de métiers importants au pays — les techniciens en radiologie, par exemple — qui ne sont pas désignés Sceau rouge et qui doivent l'être.
Selon moi, en plus d'accroître le nombre de métiers désignés Sceau rouge, le gouvernement fédéral doit inciter davantage les employeurs à engager des apprentis. Le pays accuse un retard à cet égard depuis que nous nous connaissons. S'il en est ainsi, c'est entre autres parce qu'il a toujours été moins coûteux pour les entreprises de faire venir un immigrant qualifié que de former un jeune. Je pense qu'il devrait y avoir plus de mesures visant à encourager les entreprises à embaucher des apprentis afin que nous puissions former notre propre main-d'oeuvre et offrir des débouchés à nos jeunes qui sont intéressés par ces métiers.
Monsieur Murphy, je suis intrigué par l'idée d'utiliser les REER pour financer des coopératives plutôt que des sociétés étrangères. Le comité pourrait se pencher là-dessus.
J'ai une question qui touche l'éducation, comme nous avons ici des professeurs qui représentent des collèges et universités ainsi que M. Audla, qui a abordé le sujet dans son exposé. Selon moi, c'est un aspect important. En ce qui a trait aux peuples inuits et autochtones du Canada, la question globale de l'éducation et le besoin impérieux de s'assurer que les jeunes, groupe démographique qui affiche le taux de croissance le plus rapide et qui est aussi le plus désavantagé sur les plans économique et social... Quel niveau d'investissement est requis, en réalité, pour régler le problème? C'est une véritable bombe à retardement du point de vue démographique, social et économique, alors nous devons le faire immédiatement. Devons-nous tenir de nouvelles discussions comme celles de Kelowna? Appelez cela comme vous voulez, mais nous devons établir un nouveau partenariat du genre. Et quel niveau d'investissement sera nécessaire pour vraiment s'attaquer au problème?
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Premièrement, pour ce qui est d'attirer des étudiants étrangers au pays, nous sommes reconnus dans le monde pour notre système d'éducation de très haute qualité. Nous ne devons jamais perdre cela de vue. On peut améliorer les choses, mais il reste que le système est de très haute qualité. Deuxièmement, c'est un choix abordable pour les familles de divers pays du monde de venir au Canada. Troisièmement, ces gens ont la possibilité de s'établir dans des collectivités sécuritaires et accueillantes de partout au pays. Voilà certains des avantages concurrentiels qui nous permettent d'attirer des étudiants étrangers au Canada.
Je veux aussi souligner l'importance de l'apport fourni par ces étudiants dans les salles de cours canadiennes. Grâce à eux, les étudiants canadiens qui n'iront jamais à l'étranger ont l'occasion de rencontrer des gens d'ailleurs, d'apprendre une autre langue et de participer avec eux à des activités de recherche et d'apprentissage.
En ce qui a trait aux possibilités qui s'offrent à nous, vous avez mentionné le voyage du gouverneur général au Brésil. Nous sommes ravis qu'il ait mené une mission là-bas, accompagné de 30 présidents d'université. Il est intéressant de voir ce que fait ce pays. Le gouvernement du Brésil s'est engagé à octroyer 75 000 bourses d'études à des étudiants brésiliens afin qu'ils fassent des études à l'étranger, et le secteur privé de ce pays a immédiatement créé 26 000 bourses d'études additionnelles. Ils font cela parce qu'ils savent que, pour faire passer leur économie à un niveau supérieur, ils ont besoin d'une génération de jeunes qui ont des compétences internationales et transnationales.
Au Canada, nous avons beaucoup de chemin à faire. Dans leur rapport de cet été, Amit Chakma et son groupe d'experts, qui cherchaient à en arriver à une stratégie internationale pour le Canada, ont recommandé que le pays se donne pour objectif de lancer d'ici 2022 un programme qui enverrait 50 000 étudiants canadiens par année à l'étranger. C'est un objectif que nous appuyons fermement.
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Merci, monsieur le président, et merci à tous les témoins d'être ici.
Si vous me permettez, je voudrais d'abord adresser mes questions à M. Myers.
Je regarde à la page 6 de l'enquête sur les questions de gestion et je constate que, sur le plan des relations avec les marchés étrangers... Comme vous le savez, nous avons pris des mesures très vigoureuses sur le plan du commerce — nous avons négocié neuf accords de libre-échange depuis 2006 —, et il y en a quelques autres en cours de négociation.
Ce que je vois dans ces deux tableaux est exactement la même chose que j'observe dans ma circonscription de York Centre: nous avons beaucoup de petits fabricants, rien de l'envergure de General Motors, mais il s'agit de très petits fabricants qui exploitent un créneau et qui exportent de plus en plus à l'étranger. Ils ne dépendent pas tant du marché canadien. On assiste à une croissance très vigoureuse à l'extérieur du Canada. Cela s'inscrit dans une tendance générale.
Je présume que vous constatez la même chose chez l'ensemble de vos membres?
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, j'aimerais dire à M. Myers que plusieurs personnes se sont senties mal à l'aise parce qu'on a tenté de vous utiliser dans une guerre partisane quand, de l'autre côté, on vous a demandé de vous prononcer sur des activités partisanes. Les entendre vous demander de prendre part à une petite guéguerre alors que vous comparaissez pour vos compétences est assez gênant.
Ma question s'adresse à M. Murphy.
Vous avez mentionné lors de votre intervention que, parfois, les coopératives étaient amenées à faire des demandes pour qu'on traite leurs dossiers, mais qu'elles n'étaient pas comprises par la personne qui était en face.
Le fait que vous demandiez un transfert de compétences d'un ministère à l'autre, soit entre celui de l'Agriculture et celui de l'Industrie, va-t-il dans le sens de votre remarque?
Ma prochaine question s'adresse à M. Davidson.
Vous avez dit qu'on devrait faire plus d'efforts pour attirer des étudiants étrangers dans les universités canadiennes. Je suis tout à fait favorable à cela.
Par ailleurs, il y a un autre aspect dont on a peut-être moins parlé. C'est le cas au Québec, mais je ne sais pas si c'est le cas dans d'autres provinces du Canada. Je pense qu'on devrait tenter d'attirer plus de garçons dans les universités canadiennes.
Selon vous, cette problématique est-elle typiquement québécoise ou est-ce la même chose dans tout le Canada? Croyez-vous que le gouvernement fédéral, dans le cadre de sa latitude budgétaire et dans le cadre du Comité permanent des finances, pourrait aider les provinces à faire en sorte que les garçons aient davantage envie d'aller à l'université et qu'il y ait moins de décrochage, comme c'est le cas actuellement?
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Si je peux me permettre, je dirais que l'un des grands progrès qui a marqué le secteur des études postsecondaires depuis les 30 dernières années, c'est la pleine participation des femmes. Dans de nombreux programmes, les femmes surpassent les hommes en nombre, et, dans bien des cas, elles obtiennent de meilleurs résultats qu'eux.
C'est donc un phénomène intéressant à observer. J'ignore si cela est attribuable à un quelconque facteur sociologique.
Toutefois, j'ajouterais que l'une des choses qui nous préoccupent le plus, c'est que beaucoup de gens se demandent s'il n'y a pas trop de personnes qui font des études postsecondaires, s'il n'y a pas trop de personnes à l'université. La réponse courte, c'est non. Il faut que chaque étudiant présent dans le système reste dans le système, et il en faut beaucoup d'autres.
Oui, il y a un manque criant de gens de métier. Nous devons en former davantage. Toutefois, il y a des pénuries de main-d'oeuvre actuellement en Alberta parce que les employeurs n'arrivent pas à trouver les diplômés universitaires dont ils ont besoin, vu la conjoncture économique de la province.
En ce qui a trait à la situation au Québec, nous devrions tous être préoccupés par le fait que le taux de participation aux études postsecondaires au Québec est parmi les plus faibles au pays. C'est un problème pour le Québec. C'est un problème pour l'ensemble du Canada.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être ici. C'est un plaisir de revoir certains d'entre vous. Vous nous avez déjà rendu visite quelques fois.
Monsieur Davidson, j'aimerais revenir sur ce que vous venez de dire à M. Brahmi. Vous avez dit qu'il n'y a pas assez d'étudiants universitaires. J'aimerais avoir des précisions, car d'autres témoins nous ont dit — et je crois que les statistiques le prouvent — qu'il y a un grand nombre de diplômés universitaires qui ne trouvent pas d'emploi. Est-ce que le problème tient peut-être au fait qu'ils n'ont pas étudié dans les bons programmes?
Je choisis bien mes mots, car aujourd'hui nous commençons presque à parler de génie social, jusqu'à un certain point.
Je vois que M. Turk est d'accord avec moi.
Comment pouvons-nous parvenir à cet équilibre? Je laisserai M. Turk prendre la parole par la suite, mais peut-être que vous pourriez répondre à cette question.
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Je suis content que vous me posiez cette question.
Permettez-moi d'abord de dire que, de juillet 2008 à juillet 2012, 700 000 nouveaux emplois ont été créés pour les diplômés universitaires. Il y en a 320 000 pour les diplômés collégiaux. Par contre, les travailleurs qui n'avaient qu'un diplôme d'études secondaires ont perdu 640 000 emplois. Nous devons donc faire face à certains problèmes.
L'idée selon laquelle les diplômés universitaires ne trouvent pas d'emploi n'est pas fondée: 94 p. 100 des diplômés en Ontario déclarent avoir trouvé un emploi dans les six mois suivant la fin de leurs études.
Quiconque n'a pas d'emploi vit une situation terrible. Nous pouvons en faire plus pour que les jeunes intègrent la population active. Les universités peuvent aussi en faire plus pour préparer les étudiants au marché du travail. Mais d'affirmer qu'il y a trop de gens à l'université est une stratégie qui mène non pas à la réussite, mais à l'échec.
J'ajouterais que, selon les normes et les classements internationaux, le Canada se classe 15e parmi les pays de l'OCDE pour ce qui est du taux de participation aux études universitaires. Même si le taux de participation a augmenté d'environ 60 p. 100 au cours des 15 dernières années — ce qui équivaut à recréer la plus grande université de chaque province et à construire une autre Université de Toronto —, le taux de participation dans les autres pays s'accroît plus rapidement.
Nous sommes en concurrence avec d'autres pays. J'ai parlé d'un million d'étudiants des cycles supérieurs au Canada. En Chine, le nombre d'étudiants admis aux cycles supérieurs a augmenté d'un million au cours des 12 derniers mois.
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Aucune de ces questions — qui reviennent année après année — n'est facile à résoudre. Il faut d'abord analyser ce qui, selon vous, donnerait les résultats les plus importants. Il est naturel, mais faux, de penser qu'on pourra obtenir ce genre de résultats — qu'il s'agisse de percées commerciales, d'innovations ou de quoi que ce soit d'autre — en orientant la recherche vers cet objectif.
Si on regarde la plupart des choses qui ont fini par avoir une valeur commerciale, économique ou même sociale, on voit qu'elles sont le fruit de travaux de recherche fondamentale où, à l'époque, les chercheurs à l'origine de ces choses n'avaient aucune idée de ce qu'ils allaient découvrir. L'un des scientifiques les plus respectés dans le pays m'a avoué que, chaque fois qu'il remplissait un formulaire de demande de subvention, il devait mentir lorsqu'on l'invitait à indiquer à quoi mèneraient ses recherches. Il ignore à quoi elles vont mener.
Nous avons abordé brièvement cet aspect dans notre rapport. Les rayons X, le nylon, le Teflon, le GPS, etc., sont autant de découvertes issues de la recherche fondamentale. Le but n'est pas de donner de l'argent aux scientifiques pour les laisser faire ce qu'ils veulent; il faut plutôt fournir de l'argent aux conseils subventionnaires pour qu'ils appliquent un rigoureux processus d'examen par les pairs. Il appartient au milieu scientifique et à la communauté des chercheurs de déterminer ce qui semble utile; cette décision ne devrait pas relever des responsables politiques, ni des fonctionnaires, ni des dirigeants d'universités. Il revient au milieu scientifique de prendre ces décisions difficiles.
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Merci, monsieur le président.
Je veux remercier mon collègue conservateur d'avoir abordé le sujet de la recherche fondamentale parce que c'est aussi le sujet de mes questions. Je vais donc demander à M. Turk de continuer sur sa lancée.
Dans votre présentation, vous avez dénoncé les différentes compressions dans le domaine de la recherche en milieu universitaire et dans le domaine de la recherche scientifique gouvernementale. Habituellement, je siège au Comité permanent des langues officielles. On peut déjà voir l'effet des compressions à Statistique Canada en ce qui a trait à la fiabilité des données sur la langue maternelle et celles relatives à la langue d'usage à la maison.
Monsieur Turk, je vous invite à élaborer un peu plus sur ce que sont vos besoins réels en matière de recherche fondamentale dans le milieu universitaire.
Si d'autres gens veulent compléter, ils peuvent le faire.
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Le gouvernement fédéral a un rôle important à jouer pour ce qui est de faciliter les activités de recherche innovatrice. Ce rôle consiste à donner de l'argent aux conseils subventionnaires ou à d'autres programmes et à nous permettre d'établir une base de connaissance dans la société. Voilà pourquoi nous sommes si inquiets de voir ce qui nous pourrait être le démantèlement de Bibliothèque et Archives Canada. Cette situation compromet grandement notre capacité d'étudier notre histoire et d'en tirer des leçons. Nous avons créé un site Web — sauvonsbiblioarchives.ca — qui explique les enjeux de façon détaillée, ce que le temps ne me permet pas ici. C'est aussi la raison pour laquelle nous sommes si préoccupés par l'abandon du questionnaire détaillé obligatoire de recensement: il y a toutes sortes de recherche et d'information dont les entreprises, les collectivités et les chercheurs ont besoin, mais qui sont tout simplement manquantes. Voilà l'un des aspects préoccupants.
Pour ce qui est du financement des conseils subventionnaires, je comprends certainement que, du point de vue des politiciens, il soit sensé de dire que, comme nous avons tel besoin dans tel domaine, il faut concentrer nos investissements en recherche dans ce domaine. Toutefois, on a prouvé à maintes reprises — et je serais ravi de fournir au comité des faits à l'appui — que les travaux à première vue inutiles qui ont été menés par un obscur chercheur qui s'intéressait aux variations moléculaires ont abouti à un prix Nobel et ont fait du chercheur Paul Burg, de Stanford, le père de toute l'industrie de la biotechnologie.
Le problème, c'est qu'il y a des pressions énormes. Comme les ressources sont limitées, on veut veiller à ce qu'elles soient utilisées le plus judicieusement possible. Nous pensons que la meilleure façon de réaliser cet objectif, c'est de fournir le financement nécessaire aux conseils subventionnaires afin que les décisions difficiles relèvent des scientifiques et des chercheurs. Il est pratiquement impossible pour le reste d'entre nous de s'en charger. Cela signifie qu'il faut aussi que le conseil d'administration de chaque organisme de financement soit composé de chercheurs et de scientifiques actifs. Depuis les 10 dernières années, il y en a de moins en moins qui siègent aux conseils d'administration, et cette situation est préoccupante.
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Comme je l'ai expliqué, cela fait plusieurs années qu'on sait que, dans le secteur coopératif, l'obtention de fonds pour le développement de nouvelles coopératives ou de plus petites coopératives repose sur nos épaules. Autrement dit, c'est à nous de commencer les démarches.
Aujourd'hui, on voudrait commencer ces démarches, créer un fonds et amorcer sa mise en place. Dans un monde idéal, on voudrait développer un partenariat avec le gouvernement fédéral. Il pourrait s'asseoir à notre table et, dans un monde parfait, apporter de l'argent et ainsi augmenter le fonds. L'idée ne serait pas d'y mettre de l'argent chaque année, mais plutôt de commencer à y mettre de l'argent.
Par exemple, dans le Nord du Canada, il y a un fonds. Quand ils ont commencé il y a 15 ans, il y avait 2 millions de dollars. Aujourd'hui, le fonds est à 10 ou 13 millions de dollars. C'était
[Traduction]
une mesure ponctuelle seulement.
[Français]
Après le début, ça s'est bien déroulé. Le fonds a progressé et il s'est accru.
C'est ce qu'on voudrait faire, mais à l'échelle nationale.
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À mon avis, ce qui fonctionne bien dans ma région, Fort McMurray, c'est, je crois... À entendre M. Audla, on dirait que sa collectivité ressemble à ce qu'était Fort McMurray il y a 30 ans. Je vous inviterais à jeter un coup d'oeil au modèle de Fort McMurray.
Le travail acharné, la créativité et les résultats devraient être récompensés. Je crois que, au bout du compte, c'est sur ce point que mon opinion diverge de certaines des remarques qui figurent dans le livre. Je me demande ce que vous en pensez. Par exemple, selon des données récentes, Fort McMurray affiche le taux d'emploi d'Autochtones le plus élevé du pays: dans certaines usines, 15 p. 100 des travailleurs sont autochtones, et dans d'autres, on parle de 10 p. 100. Le secteur emploie des milliers d'Autochtones qui n'ont qu'une dixième ou une douzième année, et les employeurs offrent, en partenariat avec des écoles secondaires et des collèges, un programme proactif de formation des Autochtones; d'ailleurs, il s'agit d'un programme axé sur les besoins du secteur.
Le taux de réussite des Autochtones est extraordinaire. C'est à Fort McMurray que le revenu des ménages est le plus élevé dans le pays, et on parle ici de ménages composés de personnes qui ne détiennent pas de diplômes universitaires. Ces personnes comptent pour 7 ou 8 p. 100 du PIB.
Je vois que M. Myers approuve d'un signe de tête.
Monsieur Myers, pourriez-vous me dire ce que vous en pensez?