:
Monsieur le Président, je suis heureux de reprendre la parole alors que nous en sommes à la cinquième heure de ce débat important sur le budget. L'un des députés d'en face a demandé si je compte parler encore longtemps. Je lui répondrai que le budget compte 500 pages. Les Canadiens gazouillent sur Twitter et publient des messages sur Facebook et ils nous envoient leurs commentaires par courriel et par télécopieur. Le NPD parlera jusqu'à ce que tout le monde ait bien compris que le budget nuit aux familles de travailleurs ainsi qu'aux familles canadiennes en général, et que celles-ci méritent mieux.
Durant la période des questions, des Canadiens de tous horizons s'en donnaient à coeur joie sur les réseaux sociaux. Plus ils se familiarisent avec le contenu du budget, plus les Canadiens semblent être enclins à participer à la discussion.
Je trouve intéressant de souligner que la majorité des Canadiens qui nous font parvenir des commentaires des quatre coins du pays résident dans une circonscription conservatrice, c'est-à dire des circonscriptions qui ont élu un député conservateur par le passé ou qui sont actuellement représentées par un député ministériel. Je trouve très intéressant que le NPD permette à ces Canadiens de faire entendre leur voix au Parlement. Je suis ravi que des Canadiens résidant dans une circonscription conservatrice exercent leur droit démocratique de faire valoir leur point de vue à la Chambre des communes.
Je vais d’abord lire quelques microbillets que je viens de recevoir, puisque la période de questions s’est terminée il y a à peine une heure. J’ai ici un message d’une personne qui fait remarquer que, selon les tables démographiques, la date à laquelle la SV sera modifiée épargne les baby-boomers de la fin des années 1950 et que si cela est délibéré, c’est une marque de cynisme.
Ce matin à l’émission The Current, sur les ondes de la CBC, quelqu’un affirmait que le mythe concernant le ratio entre le nombre de travailleurs et de retraités avait été invalidé, qu’il fallait se fonder sur le nombre réel d’heures travaillées aujourd’hui et demain, qu’il avait fallu beaucoup plus de temps aux États-Unis pour régler une question similaire à celle de la SV. On ajoutait que le Parti conservateur avait réagi avec excès, que tout le monde était au courant de la situation démographique depuis les années 1960, et que le gouvernement avait élaboré à la va-vite un plan mal ficelé.
Quand Suzanne Legault a témoigné devant le comité, elle a déclaré qu’ils ne devraient pas être visés par des compressions puisqu’ils ont déjà des ressources limitées et que les Canadiens ont le droit de savoir.
J’ai d’autres microbillets qui remercient le NPD des efforts qu’il déploie au nom des Canadiens pour faire connaître leurs opinions à la Chambre des communes.
Nous sommes certainement heureux des microbillets et des messages que nous recevons sur Facebook.
Quelqu’un d’autre demande depuis quand nous avons décidé de prendre des mesures pour vivre avec la pauvreté plutôt que pour la prévenir.
Un autre intervenant nous dit que le ministre des Finances ne devrait vraiment pas faire de commentaires négatifs au sujet des finances de l’Ontario, parce que cela nuit à l’unité nationale et que l’Ontario génère 38 p. 100 du PIB du Canada.
Et l'auteur d'un autre microbillet affirme qu’il retient du budget le peu de temps accordé aux Canadiens pour s’adapter au report de l’admissibilité à la SV et il ajoute que cela entraînera bien des souffrances.
Un interlocuteur d’Ottawa nous dit que le gouvernement devrait cesser d’agiter des épouvantails chaque fois que quelqu’un parle de fiscalité. La production de recettes grâce à l’impôt sur le revenu est une mesure tout à fait acceptable.
Ici, quelqu’un me dit que j’ai de belles lunettes. Merci.
Dans ce message d’Ottawa, on affirme que le gouvernement devrait s’efforcer de réduire l’écart entre les riches et les pauvres au Canada. Le barème fiscal devrait être plus progressif.
C’est un point très important. Nous le savons, avec ce gouvernement l’inégalité des revenus au Canada atteint des niveaux sans précédent, et une faible proportion de Canadiens accapare maintenant l’essentiel des revenus.
J’ai un autre commentaire ici: « La CBC/Radio-Canada fait partie intégrante de la société canadienne, d’est en ouest et du nord au sud, et toute mesure destinée à l’affaiblir nous fera du tort à tous. »
D’Ottawa, on nous demande comment la fonction publique peut être efficace lorsque le roulement est si marqué et qu’il règne une telle incertitude. « Que restera-t-il de la mémoire institutionnelle après les compressions? »
Quelqu’un d’autre nous dit qu’il ne faut pas couper dans les services des mandataires du Parlement. « Pourquoi le bureau du premier ministre ne donne-t-elle pas l’exemple et ne cesse-t-elle pas de jeter l’argent par les fenêtres? »
Ces remarques font allusion au fait que le budget du cabinet du premier ministre a plus augmenté que tout autre élément du budget ces dernières années. Il a reçu une injection massive.
Bien entendu, les Canadiens ont réagi à cela comme ils l’ont fait par le passé dans le cas des chasseurs et des prisons. Les Canadiens estiment que la construction de nouvelles prisons et l’achat d’avions de combat coûteux — sans parler du fiasco du F-35 — ne devraient pas constituer des priorités. Il faudrait plutôt accorder la priorité aux services offerts aux gens.
Un autre électeur a dit: « Dans mon cas, le budget me privera d’une retraite confortable. Par suite des changements environnementaux et de la réduction considérable des mesures environnementales, il n’y a pas de doute que ma santé sera touchée. » Un autre électeur a fait le commentaire suivant: « Cela me rappelle l’hypocrisie des députés de l’ancien Parti réformiste qui se sont prévalus du régime de pensions après l’avoir critiqué. »
Les commentaires sont vraiment très nombreux. Je ne voudrais pas passer tout mon temps à lire des messages Twitter, mais ils ne cessent pas d’arriver les uns après les autres. Ils arrivent plus rapidement que je ne peux les lire.
Les Canadiens semblent galvanisés. Ils ont suivi le débat sur le budget. Ils ont entendu ce que les conservateurs ont promis le 2 mai dernier. Les conservateurs avaient promis de ne s’attaquer ni au secteur de la santé ni à la sécurité de la retraite. Ils avaient promis de maintenir les services. Ils avaient également promis d’administrer les finances publiques d’une manière prudente et responsable. Nous voyons maintenant les résultats dans le budget.
En décembre, à Victoria, les ministres des Finances ont imposé ce qui, avec le temps, constituera une réduction sensible des transferts en matière de santé. Le directeur parlementaire du budget a évalué ces réductions à plus de 30 milliards de dollars, à un moment où les Canadiens ont besoin de soins de santé. Le gouvernement n’a adopté aucune des approches responsables en matière de santé dont nous avons discuté à la Chambre et dont notre ancien chef Jack Layton et notre nouveau chef, le député d’, ont parlé. Rien de tout cela n’a compté.
Nous avons proposé d’étendre les soins à domicile, ce qui aurait réduit le coût des soins de courte durée. Il arrive souvent que des aînés incapables de rester chez eux sans soins à domicile finissent par occuper des lits de soins de courte durée, ce qui coûte des milliers de dollars de plus que les soins à domicile qui ne leur ont pas été dispensés.
Nous avons également parlé de l’achat de médicaments en gros. D’autres pays qui y ont recouru ont fait des économies. À cause de la longue protection accordée aux produits pharmaceutiques brevetés, les Canadiens paient leurs médicaments beaucoup plus cher qu’ils ne le devraient.
M. Robert Chisholm: Il ne faut pas oublier l’ECG.
M. Peter Julian: Monsieur le Président, comme mon collègue de l’a mentionné, concernant l’ECG, on craint que la situation s'aggrave encore davantage.
Ce sont là des problèmes fondamentaux qu’il est absolument nécessaire de régler. Ce sont des problèmes auxquels nous ne pourrons remédier tant que nous n'aurons pas un gouvernement qui se soucie vraiment des soins de santé.
M. Robert Chisholm: Quand aurons-nous ce gouvernement?
M. Peter Julian: Monsieur le Président, nous aurons ce gouvernement le 20 octobre 2015.
Les Canadiens qui nous écrivent et qui nous envoient des messages sur Twitter et Facebook réagissent aux promesses non tenues concernant les soins de santé et la sécurité de la retraite.
Nous avons eu jusqu’ici l’occasion de souligner l’importance de la Sécurité de la vieillesse et des régimes de pension du Canada et d’expliquer à quel point les Canadiens tiennent à ces services. Au cours des dernières heures — nous aurons bientôt atteint la sixième heure du débat —, j’ai parlé des préoccupations des Canadiens d’un océan à l’autre au sujet de la sécurité de la retraite.
Les Canadiens réagissent à cela de la même façon qu'ils réagissent à la promesse rompue au sujet des transferts en matière de santé et à la façon dont ceux-ci diminueront au fil du temps sans que soient mises en place les mesures dont nous avons parlé, comme l'établissement d'un bon cadre financier pour les transferts au titre des soins de santé et le coût de ces soins. Ils ont vu la sécurité de la retraite pratiquement réduite à néant. Le budget présenté jeudi soir prévoit des compressions dans un vaste éventail de services, notamment la salubrité des aliments, la sécurité des transports et les évaluations environnementales. J'y reviendrai plus longuement plus tard. Nous parlons de compressions considérables qui, bien souvent, entraîneront la disparition totale de certains des services dont jouissent les Canadiens. Dans certains cas, la source d'information sera complètement éliminée. C'est un thème récurrent.
L'Institut de la statistique des Premières nations a été anéanti, détruit par le gouvernement. Le Conseil national du bien-être social a été éliminé par le gouvernement. Statistiques Canada a été sérieusement affaibli. Tous ces organismes fournissent des données au public canadien et au gouvernement du Canada. Dans chaque cas, le gouvernement dit qu'il ne veut pas de données, il est incapable de faire face à la réalité. Il veut inventer ses propres données. Il ne veut pas que l'économie moderne du Canada repose sur des faits. Il veut qu'elle fonctionne dans une espèce de zone idéologique bizarre dénuée de fondement. Les Canadiens ont vu ces compressions aussi et ils y réagissent.
Les Canadiens constatent qu'on va éliminer des postes, quelque 19 700 dans la fonction publique, et c'est sans compter les coupes dans le secteur privé. Il y a un effet multiplicateur. Je travaillais dans le secteur privé avant d'être élu ici. Je sais que les coupes dans le secteur public mènent à des coupes plus importantes dans le secteur privé. C'est un fait. Les députés d'en face aimeraient bien ne jamais être placés devant les faits, mais c'est la réalité. Il y aura littéralement une hémorragie de dizaines de milliers d'emplois au cours des prochains mois. Dans ce budget, que nous appelons le « budget qui nuit à l’emploi, à la croissance et à la prospérité », on admet que le taux de chômage va grimper.
Il est difficile de croire qu'un gouvernement qui sait que son budget va créer moins d'emplois, moins de croissance et moins de prospérité annonce exactement le contraire sur la page couverture du document. C'est pourtant ce que le gouvernement a fait jeudi dernier.
Les Canadiens sont merveilleux, car ils ont vu clair dans le jeu du gouvernement. Le gouvernement a présenté ses arguments jeudi dernier. Les Canadiens étaient disposés à écouter le discours du ministre des Finances. Comme nous, ils étaient disposés à examiner le budget. Puis, ils ont vu ce qu'il contenait. C'est pourquoi nous sommes bombardés de commentaires de Canadiens d'un océan à l'autre. Ils veulent qu'on lise leurs commentaires à la Chambre des communes. Un thème récurrent est que les familles canadiennes méritent mieux que ce budget.
Des voix: Bravo!
M. Peter Julian: Monsieur le Président, je suis impressionné par l'entrain et le dynamisme des députés néo-démocrates après plus de cinq heures de débat sur le budget. Je suis revigoré par cette énergie dont ils font preuve pour représenter leur circonscription.
[Français]
Ils font bien leur travail de député. J'ai vu bien des classes, mais la classe de 2011 des néo-démocrates est la meilleure classe de députés qui ait jamais été élue à la Chambre des communes. C'est vrai! Elle est extraordinaire.
[Traduction]
Je veux vous lire des télécopies et des courriels qui nous arrivent à l'instant. Il y a des observations particulièrement pertinentes de la part d'électeurs des circonscriptions du NPD et des autres partis. Je vais m'efforcer de présenter les points de vue en provenance de circonscriptions conservatrices, car nous en recevons de plus en plus. Comme je le disais plutôt, avec toutes ces télécopies, le télécopieur de l'antichambre risque de surchauffer. Ces messages nous sont envoyés par des électeurs de circonscriptions conservatrices. Il est fort important de présenter le point de vue des Canadiens qui habitent dans des circonscriptions qui sont conservatrices — du moins, pour l'instant.
Le premier message provient de , une circonscription au coeur de la Colombie-Britannique. Son auteure dit que le ministre des Finances emploie des demi-vérités pour justifier les modifications qu'il a apportées à la Sécurité de la vieillesse. Par exemple, en ce qui concerne les données démographiques, certes, il y aura moins de travailleurs pour chaque retraité en 2030. Toutefois, le rapport travailleurs-aînés ne détermine pas à lui seul le fardeau des travailleurs, il ne s'agit là que de la moitié de l'équation. Le rapport de dépendance mesure le fardeau assumé par la population active — que Statistique Canada définit comme étant la population âgée de 15 à 64 ans — qui soutient les services pour les enfants et les jeunes — les 0 à 14 ans — et les aînés — les 65 ans et plus. Elle ajoute que le rapport de dépendance sera de 64 p. 100 en 2031, alors qu'il était de 70 p. 100 en 1961. Le rapport de dépendance était plus élevé en 1961 qu'il ne le sera en 2031. Elle fait valoir que cela n'avait pas fait sauter la banque à l'époque, et que cela ne la fera pas sauter en 2031.
Monsieur le Président, j'aimerais remercier les excellents pages de la Chambre des communes. Ce sont eux qui m'apportent des mouchoirs, des verres d'eau et tout ce dont j'ai besoin. Ils méritent notre reconnaissance. Nous n'avons pas toujours l'occasion de remercier les pages de leur excellent travail, mais je pense pouvoir prendre quelques minutes pour le faire aujourd'hui. Nous sommes tous conscients du travail important que font les pages, et ce, si discrètement. Ils m'apportent des mouchoirs, de l'eau et tout le reste. Ils font de l'excellent travail.
Les pages représentent les jeunes générations; ce sont leurs intérêts que nous devons défendre. Nous devons veiller à ce que les jeunes Canadiens aient accès à des programmes. Nous devons nous attaquer au taux de chômage chronique parmi les jeunes Canadiens. Nous devons faire en sorte que leur qualité de vie soit semblable à celle des précédentes générations. Au nom du caucus de l'opposition officielle néo-démocrate, forte de 102 membres, je prends cet engagement. Nous aurons l'occasion de le respecter le 20 octobre 2015, quand nous formerons le gouvernement du Canada.
Je reviens à ce qu'a dit une électrice de Kelowna—Lake Country, circonscription actuellement conservatrice. Elle a dit: « Le rapport de dépendance au Canada est le plus faible du G7. Le ministre de Finances a affirmé que la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis comptent tous augmenter l'âge d'admissibilité à la retraite. C'est vrai. Cependant, parmi les pays du G7, la France, l'Allemagne, le Japon et l'Italie font tous passer l'âge de l'admissibilité à la retraite à 65 ans. » Pas 67, mais 65. « Les États-Unis ont pris cette décision en 1983, ont commencé à la mettre en oeuvre en 2003 et finiront le processus d'ici 2025. » Cela se déroule donc sur une période de 20 ans.
Elle poursuit en disant: « L'âge de la retraite sera inférieur à 65 ans pour 8 des 30 pays de l'OCDE et il sera de 65 ans pour 15 d'entre eux. » Ces données sont très importantes. Je l'en remercie d'ailleurs.
Reprenons ces chiffres: l'âge de la retraite sera inférieur à 65 ans pour 8 pays et il sera de 65 ans pour 15 autres. Il sera supérieur à 65 ans pour seulement 7 pays, dont le Canada.
L'auteure dit ceci: « J'estime qu'il faut s'opposer au gouvernement en présentant des arguments solides. » Cette femme vient de Kelowna, en Colombie-Britannique.
C'est fascinant. Le prétexte du gouvernement, c'est que tous les pays augmentent l'âge de la retraite. Le a fait valoir cet argument dans son discours sur le budget, comme si tous les autres pays faisaient la même chose. C'est vrai qu'on a augmenté l'âge de la retraite, mais à 65 ans, pas au-delà.
Il est question de pratiquement tous les pays de l'OCDE. Le Canada n'est qu'une des quelques exceptions. L'âge de la retraite est inférieur ou égal à 65 ans dans presque tous les pays de l'OCDE. Selon nous, ce devrait aussi être l'âge de la retraite au Canada. Les normes canadiennes devraient être au moins aussi bonnes que celles des autres pays de l'OCDE. L'âge de 65 ans correspondait à cela, et non la retraite à 67 ans. Je remercie cette électrice de nous avoir fait part de cet argument.
J'aimerais passer à une autre circonscription conservatrice. Cette lettre vient de l'île de Vancouver. Elle dit: « Ce budget montre que le gouvernement a l'intention d'éliminer complètement le RPC, la pension de vieillesse et le Supplément de revenu garanti. Nous, les retraités, il nous faut une réponse franche du gouvernement parce qu'il est certain que notre budget s'en ressentira encore une fois. Nous voulons que le gouvernement nous réponde. »
C'est un électeur d'une circonscription conservatrice qui s'inquiète de la façon dont le gouvernement procède et la façon dont il s'en prend aux personnes âgées.
Prenons ce que le gouvernement a promis avant le 2 mai. Avant le 2 mai, si le ou les candidats du Parti conservateur avaient dit « Élisez-nous et nous allons sabrer à long terme dans les transferts au titre de la santé de sorte que, dans une décennie, notre système de santé sera en plus piètre état qu'il ne l'est maintenant. », quel aurait été le résultat?
Si les conservateurs avaient dit d'entrée de jeu « Nous allons sabrer dans la sécurité de la retraite, réduire la pension de vieillesse et faire le contraire de ce que la plupart des pays industrialisés font » et s'ils avaient dit qu'ils forceraient tout le monde à travailler jusqu'à 67 ans, indépendamment des circonstances, et que les gens auraient le choix entre vivre dans la pauvreté, faute de revenu, ou continuer à travailler, même les travailleurs manuels, comme les menuisiers, quel aurait été le résultat?
C'est une façon particulièrement mesquine de la part des conservateurs de dire aux travailleurs manuels, comme moi et bien des Canadiens, que, peu importe si leur force physique diminue, ils doivent continuer de travailler parce que les conservateurs le demandent. Ils tiennent à acheter leurs avions de combat à réaction sophistiqués, à n'importe quel prix, et ils veulent construire de belles prisons, même si la criminalité diminue. S'ils avaient dit tout cela avant le 2 mai, je me demande quels auraient été les résultats des élections.
Et si, avant le 2 mai, les conservateurs avaient dit qu'ils allaient éliminer des services, réduire tous les services sur lesquels comptent les familles canadiennes, notamment en ce qui concerne la salubrité des aliments et la sécurité des transports, sabrer dans les évaluations environnementales et faire en sorte qu'aucun financement ne soit disponible pour le logement social et, comme l'a écrit un Canadien que j'ai cité plus tôt aujourd'hui, combler un déficit d'infrastructure de 125 milliards de dollars en y affectant 150 millions de dollars? N'est-ce pas ridicule? C'est comme si je disais que je veux acheter une nouvelle voiture, mais que je n'ai que 30 $. C'est tout simplement impossible si je n'offre qu'un millième de la somme nécessaire, mais c'est ce que font les conservateurs dans ce budget. Au lieu de dire qu'il y un déficit d'infrastructure considérable, que les infrastructures se détériorent partout au pays et qu'il faut remédier à la situation, ils offrent quelques sous, une somme symbolique, pour combler un déficit énorme de 125 milliards de dollars. Que serait-il arrivé si, le 2 mai, ils avaient aussi fait cette promesse?
Je pose ces questions parce que nous connaissons tous les réponses. Si le gouvernement avait été honnête au sujet de son programme avant le 2 mai, les néo-démocrates seraient de l'autre côté de la Chambre et gouverneraient le pays tandis que les conservateurs formeraient l'opposition. Les Canadiens n'auraient pas souscrit à un tel programme. Les familles canadiennes méritent mieux que cela.
Il ne fait absolument aucun doute que les conservateurs n'ont pas pu être francs avant le 2 mai et qu'ils n'ont pas du tout parlé de ce projet qu'ils avaient. Ils l'ont caché parce qu'ils savaient qu'ils ne pourraient se faire élire en déclarant franchement leur intention: imposer leur idéologie à tout le pays, restreindre l'accès aux données et nous faire avaler ce qui me semble être une idéologie aberrante.
Une voix: Nous l'avons vu à Davos.
M. Peter Julian: Oui, nous l'avons certainement vu à Davos.
Je pense que c'est ce qui explique la forte réaction défavorable du public canadien au cours des trois derniers jours. C'est ce qui explique que notre fax fonctionne à plein régime. C'est ce qui explique qu'une avalanche de courriels nous tombe dessus et que les Blackberry ne dérougissent pas. Les commentaires déferlent sur Twitter et Facebook. Si le Parlement était vraiment ouvert aux nouvelles technologies, il tiendrait compte des commentaires reçus sur Twitter et Facebook. Beaucoup de commentaires nous arrivent de diverses sources, et je vais en lire quelques-uns.
Je voudrais lire un courriel provenant de Burlington, en Ontario, une circonscription conservatrice. Voici ce qu'écrit cet électeur: « J'habite dans une circonscription tenue par les conservateurs. Harper »...
Le Président: À l'ordre...
M. Merv Tweed: Il a dit le nom du premier ministre; honte à vous, Peter.
M. Peter Julian: Monsieur le Président, le député de a absolument raison, et je vous demande de m'excuser. Je traduis au fur et à mesure en langage parlementaire, mais il faut parfois lire quelques mots d'avance lorsqu'on veut expurger un courriel.
Je continue de lire le courriel: « Le budget du gouvernement ne comprend aucune réduction des coûts épouvantables du Sénat. Il faudrait que le budget de 2012 nous donne un avant-goût de l'abolition du Sénat. »
Jack Layton, l'ancien chef du NPD, réclamait un gel des nominations au Sénat pour qu'au fil des ans, le nombre de sénateurs diminue graduellement. Cependant, le a ignoré cette demande et a comblé tous les sièges vacants avec des partisans conservateurs.
Voici ce que dit encore le courriel: « Abolissons le Sénat, car il est inutile. Il coûte cher, mais ne rapporte rien. J'habite dans une circonscription tenue par les conservateurs. »
Un autre gazouillis vient d'arriver, et je remercie le député de de surveiller Twitter et Facebook pour nous tenir constamment au courant de ce qui s'y dit.
Voici un autre commentaire qui s'adresse au NPD: « Merci. J'ai du mal à l'admettre, mais je suis vraiment inquiet pour l'avenir de ma génération, et le simple fait d'entendre quelqu'un en parler me rassure. » Merci à ce jeune Canadien de nous avoir écrit.
Voici un autre commentaire d'un résidant de la circonscription de , en Ontario.
Voici ce que dit cet homme, M. Irwin: « Aujourd'hui, j'ai regardé le débat à la Chambre au sujet du budget. Je tiens seulement à dire que je suis vraiment content de constater que vous êtes à l'écoute des préoccupations des Canadiens à l'égard de ce budget particulièrement superficiel, présenté par les conservateurs. Malheureusement, ma circonscription n'est pas représentée par un député néo-démocrate. Je vis dans la circonscription de Leeds—Grenville, en Ontario, représentée par un député conservateur. J'étudie à l'université, et je dois composer avec des droits de scolarité de plus en plus élevés, et une dette de plus en plus lourde. Je ne suis même pas certain de pouvoir me permettre d'obtenir mon diplôme. Merci de défendre les Canadiens aujourd'hui. Je vous en suis très reconnaissant. Continuez votre bon travail. »
Nous remercions M. Irwin de nous avoir écrit, et de nous faire part de ses opinions, en tant que jeune Canadien qui subira les conséquences du budget.
Nous recevons constamment ce genre de réactions de la part de jeunes Canadiens. Les jeunes Canadiens croient fermement à l'avenir de notre pays. Ils croient à la protection de l'environnement. Ils sont d'avis que le gouvernement joue un rôle important pour protéger les familles, pour faire en sorte que l'économie se porte bien, et pour que les études postsecondaires soient accessibles, car cela garantit un avenir meilleur, non seulement pour ces familles, mais aussi pour tous les Canadiens.
Je suis particulièrement heureux du nombre de Canadiens qui publient des commentaires sur Twitter et Facebook, et qui nous envoient leurs commentaires par courriel. Ils croient au Canada. Ils ne croient pas au budget, mais au Canada, et à son avenir. Ils croient qu'ensemble, les Canadiens peuvent bâtir un Canada meilleur qui répond à leurs attentes. Ils croient que les familles canadiennes méritent mieux que le budget que leur a offert le gouvernement conservateur.
Je vais maintenant parler d'une circonscription de Kitchener, également représentée par les conservateurs. Une dame nous a écrit ceci: « J'ai entendu votre réaction à l'égard du budget fédéral, et je tiens à ce que vous sachiez que j'appuie entièrement votre opposition à ce plan visant à démanteler notre filet de sécurité sociale. »
« Je viens de prendre ma retraite, après avoir travaillé pour un organisme social pendant la majeure partie de ma vie. Je suis extrêmement outrée de voir que l'on compte mettre fin à l'universalité de la Sécurité de la vieillesse. Cette décision fait carrément abstraction des nombreuses études qui établissent clairement que le programme de la Sécurité de la vieillesse est tout à fait viable. Le fait de reporter le début des prestations à 67 ans privera de nombreux aînés parmi les plus vulnérables du Supplément de revenu garanti.
« Il est ridicule de croire que les simples citoyens peuvent économiser suffisamment pour financer leur propre retraite. Les nombreuses personnes mises à pied dans le secteur manufacturier peinent à joindre les deux bouts et on voudrait qu'elles mettent de l'argent de côté? Qui plus est, compte tenu de l'instabilité actuelle du climat financier, il serait tout à fait injuste de demander aux gens ordinaires d'essayer de faire fructifier leurs maigres avoirs dans le marché boursier, au risque de tout perdre.
« Il est évident que le budget ne témoigne d'aucune volonté de réformer le Régime de pensions du Canada pour en faire une solution viable pour l'ensemble des personnes qui n'auront pas pu compter sur le secteur privé pour assurer leurs vieux jours. S'il était raisonnable, plutôt que de chercher à créer des divisions entre les personnes qui ont pu accumuler un fonds de pension et celles qui n'ont pas eu cette chance, le gouvernement tenterait d'assurer la sécurité de tous les citoyens.
« Je suis aussi grandement préoccupée par l'intention du gouvernement d'effectuer d'importantes compressions dans la fonction publique. Je vis à Kitchener, en Ontario, où se trouve une prison fédérale pour femmes. Alors que l'on s'attend à ce que la population carcérale augmente en raison du projet de loi omnibus, la réduction de personnel nuira considérablement à la survie des programmes qui permettent de lutter contre les graves problèmes qui mènent à l'emprisonnement.
« Je crains également que l'élimination de postes entraîne de graves retards, notamment en ce qui concerne le versement des prestations d'assurance-emploi.
« Une autre question qui m’inquiète, ce sont les coupes dans la réglementation qui me protège contre les aliments contaminés.
« La simplification proposée des évaluations environnementales, doublée d’une offensive contre les organisations gouvernementales susceptibles de contester des projets comme le projet d'oléoduc Gateway, me semble un autre moyen que le gouvernement emploie pour faire taire la dissidence.
« Dans le même ordre d’idées, j’ai été indignée, sans être étonnée pour autant, que, après avoir donné des indications très sérieuses comme quoi il y aurait eu des tactiques organisées dans plus de 200 circonscriptions pour empêcher des électeurs de voter aux dernières élections fédérales, Élections Canada voie son budget gravement amputé. Merci d’exprimer les inquiétudes de simples citoyens que le gouvernement semble heureux de traiter avec une négligence méprisante. »
Merci à elle d’avoir écrit.
C’est tout à fait la question dont nous discutons. Les compressions dans la Sécurité de la vieillesse mènent à des compressions analogues dans le Supplément de revenu garanti. L’enjeu, ici, ce sont des compressions générales dans les bases mêmes de la sécurité de la retraite. Comme bien des gens écrivent pour nous le dire, cela est simplement inacceptable. C’est un vrai sujet d’inquiétude pour beaucoup de Canadiens. Ce que ces Canadiens disent aussi, au fond, c’est que le nombre d’aînés qui vivent dans la pauvreté va beaucoup augmenter.
Nous avons vu une autre lettre disant que, dans presque tous les pays de l’OCDE ou dans les trois quarts d’entre eux, l’âge de la retraite est fixé à 65 ans ou moins. Le Canada est l’un des rares pays qui soient à ce point rétrogrades à l’égard de leurs aînés, qui manquent à ce point de respect pour ce qu’ils ont apporté à leur pays. En effet, dans ce budget, le gouvernement actuel propose de porter l’âge de la retraite de 65 à 67 ans. C’est une vraie honte, car les familles canadiennes méritent un meilleur sort. Vraiment.
Je voudrais maintenant passer à une autre circonscription conservatrice. Nous n’en faisons pas secret: nous essayons de dénoncer le budget étape par étape, de le démonter brique par brique, en faisant valoir les préoccupations des électeurs dans les circonscriptions conservatrices. Rien de plus clair, je crois, que ce flot de lettres et de messages sur Twitter et Facebook qui s’adressent à des députés conservateurs. Dans tous les cas, ces électeurs disent: « S’il appuie ce budget, mon député conservateur ne me représente pas. » Il est très important de le souligner: au cours de ce débat, nous établissons le fait que, effectivement, les Canadiens qui habitent dans des circonscriptions conservatrices ne se privent pas de dire leur façon de penser.
Si j’étais un député conservateur mis en présence d’un mauvais budget comme celui-ci, qui nuira à l’emploi, à la croissance et à la prospérité, j’y penserais à deux fois: « Un instant. Mes électeurs réagissent. Ils s’élèvent contre tous les divers éléments de ce programme. Je ferais peut-être bien d’y penser à deux fois. » Peut-être verrons-nous pendant le débat des députés conservateurs affirmer: « Je vais représenter mes électeurs. Je vais voter contre le budget parce qu’il n’est pas bon pour les familles de ma circonscription et qu’il n’est pas meilleur pour le Canada. »
Peut-être verrons-nous cela. Tandis que nous lisons ces lettres qui viennent de circonscriptions conservatrices des quatre coins du pays, peut-être des députés conservateurs diront-ils: « Nous allons voter en faveur de ce qui est bien pour notre pays. Nous allons voter contre le budget. Nous allons voter pour un budget qui crée des emplois. »
Des voix: Oh, oh!
M. Peter Julian: D'aucuns diraient que c'est absurde et que jamais un député conservateur ne ferait une chose pareille. Cependant, il y a quelques années, personne n'aurait prédit qu'un jour 102 députés néo-démocrates énergiques représenteraient des électeurs d'un bout à l'autre du pays. Or, c'est devenu réalité, car nous étions convaincus d'être en mesure de faire ce qui doit être fait et de représenter nos électeurs avec force.
Lorsque j'ai commencé, j'étais relégué dans le coin là-bas. En 2004, nous n'étions que 19 députés néo-démocrates, mais sous la direction de Jack Layton nous avons continué de progresser. Nous sommes passés de l'autre côté et occupons maintenant les sièges au centre. Nous formons maintenant l'opposition officielle et nous sommes prêts à former le gouvernement le 20 octobre 2015. Les gens ont toujours dit que ce serait impossible. Pour ma part, je dis que rien n'est impossible si on défend les valeurs canadiennes fondamentales et si on représente les électeurs avec force.
Je crois qu'il est possible que des députés conservateurs se réveillent après avoir lu le budget et disent qu'ils ne peuvent pas l'appuyer parce qu'il nuit au Canada et aux familles canadiennes. Ils voteront plutôt en faveur de la sécurité de la retraite, d'un âge de la retraite semblable à celui en vigueur dans presque tous les pays de l'OCDE et des mesures que propose le NPD, notamment le financement durable et à long terme des soins et des services de santé. Ils voteront contre ce budget et en faveur d'un meilleur plan. Je crois que c'est possible. J'espère que les conservateurs se réveilleront, à mesure que nous lirons les lettres provenant d'électeurs résidant dans des circonscriptions conservatrices. Cela finira par arriver. Les députés d'en face souriront. Un jour, le déclic se fera et ils diront que, en dépit de l'élimination de la pièce de 1 cent, ce que nous appuyons, c'est quand même un budget d'économies de bouts de chandelle et qu'ils s'y opposent. C'est ce qui se produira, je l'espère, dans les prochains jours.
Je vais passer à une autre résidante d'une circonscription conservatrice, celle de London—Ouest. Cette électrice a écrit à la députée de la circonscription voisine, , la porte-parole néo-démocrate pour les aînés et les pensions, qui est extraordinaire.
Voici ce qu’elle nous dit: « Je sais que je ne réside pas dans votre circonscription, mais mon député conservateur semble incapable de répondre autrement que par des lieux communs. Je sais que vous faites tout ce que vous pouvez pour notre collectivité et je veux vous expliquer ce que ce budget signifie pour moi. »
« Je suis une femme de 50 ans, sans emploi et célibataire. Il est difficile de trouver du travail, et ce budget ne m’aide absolument pas. Bientôt, il n’y aura plus personne pour répondre au téléphone. Je n’ai presque plus de médicaments contre la tension artérielle parce que je n’ai pas de prestations. Cela ne serait rien s’il y avait une assurance-médicaments, mais je ne vois rien dans le budget à ce sujet. Par contre, je fais partie du groupe d’âge qui sera le premier à perdre deux années de prestations de la Sécurité de la vieillesse. Quand je travaillais, on me disait toujours qu’il n’y avait pas de fonds mis de côté, mais que je payais pour les gens qui prenaient leur retraite maintenant et que les plus jeunes paieraient pour moi. Et mes économies ont fondu pendant que j’essayais de me trouver un emploi stable. »
« Pour moi, ce budget ne peut qu’accroître la pauvreté, mais le directeur général des élections est le seul mandataire du Parlement dont le financement a été immédiatement réduit. C’est une décision abjecte et parfaitement cynique. »
« Les conservateurs ne cessent de répéter qu’ils préconisent un gouvernement de taille modeste, mais le Cabinet est énorme, avec ses 38 ministres, et aucune compression n’a été annoncée pour ce groupe imposant ni pour le bureau du premier ministre. On accorde des subventions et des allégements fiscaux à de grandes sociétés qui quittent ensuite le pays avec cet argent et laissent derrière elles des collectivités dévastées. Nos ressources naturelles sont surexploitées et le traitement pour y ajouter de la valeur se fait à l’étranger, et ces politiques ne favorisent absolument pas la création d’emplois. Le budget ne tient aucun compte de ces questions. Le fait de s’abstenir pour l’instant d’accorder d’autres réductions fiscales n’aide pas du tout à corriger les effets d’une crise financière qui est le fruit de réductions fiscales antérieures. »
« Les membres des Premières nations sont traités de façon horrible, et les femmes sont ignorées. Pourtant, nous ne semblons pas manquer d’argent pour acheter des chasseurs, sans processus public ni procédures adéquates d’appel d’offres. Je ne devrais sans doute pas m’étonner qu’un gouvernement qui ne se donnait pas la peine de mettre le drapeau en berne quand nos soldats mouraient ne se soucie nullement du bien-être de ceux qui rentrent au pays. »
C’est une lettre qui nous vient d’une femme de London-Ouest, en Ontario, et nous la remercions de nous avoir adressé ces commentaires touchants sur l’avenir de notre pays. Nous allons veiller à ce que notre pays soit dirigé comme il devrait l’être. Nous n’allons pas oublier cette femme, cela est certain.
J’aimerais maintenant passer à la lettre d’un électeur qui habite dans une autre circonscription détenue par les conservateurs, Ottawa—Orléans. Cette lettre est elle aussi un cri du cœur.
Il dit: « J’ai moi aussi un député conservateur. Je viens de recevoir un dépliant contenant des conseils sur les moyens de payer moins d’impôt. Le jour même, son gouvernement a annoncé la mise à pied de milliers de fonctionnaires dont beaucoup font partie de ses électeurs.
« Le problème du prétexte de la longévité des gens comme raison pour s’attaquer aux bénéficiaires futurs de la Sécurité de la vieillesse, c’est que plus une personne est aisée, plus longtemps elle peut s’attendre à vivre et, inversement, plus elle est pauvre et moins elle vivra. Ce sont des faits confirmés par Statistique Canada. Tout ce que les conservateurs ont fait, c’est de veiller à ce qu’il y ait des travailleurs à bas salaire pour occuper des emplois sans gloire pendant quelques années de plus. Certains d’entre eux ne partiront probablement jamais à la retraite, mais il est maintenant garanti que leur nombre augmentera.
« C’est un budget vraiment honteux. Il offre de l’argent aux entreprises de capital-risque et rogne encore plus sur les emplois bien rémunérés que nous avons dans nos collectivités. Si le premier ministre veut jouer comme Dans l’œil du dragon, je l’engage à donner sa démission et à nous montrer ses talents d’économiste en engageant son propre argent.
Continuez à dire la vérité au Parlement. Nous vous écoutons et vous applaudissons. »
Les commentaires de ces Canadiens, qui témoignent de leur courage, de leur vision du pays et de leur profonde conviction que le Canada peut être meilleur, qui montrent que les valeurs canadiennes peuvent survivre même en présence d’un budget aussi mesquin, nous encouragent tous, dans le caucus néo-démocrate de l’opposition officielle, à faire notre travail, à défendre les Canadiens et à continuer à lutter en vue d’avoir un gouvernement progressiste chez nous. Voilà ce qui nous donne le courage de continuer et d’aller toujours plus loin.
Des voix: Oh, oh!
M. Peter Julian: Je trouve incroyable l’énergie dont mes collègues font preuve. Ils forment un groupe vraiment impressionnant.
Je vais maintenant passer à un autre électeur qui vit dans une autre circonscription représentée par un député conservateur, London-Centre-Nord. Encore une fois, cet électeur n’a pas l’impression d’être bien représenté par son député et a donc écrit à un député néo-démocrate pour exprimer son point de vue. Il dit:
« J’ai regardé aujourd’hui le ministre des Finances présenter le budget fédéral. Je trouve les réductions particulièrement alarmantes parce qu’elles peuvent causer des dégâts irréparables. Il sera peut-être possible à des gouvernements futurs de remédier aux modifications annoncées concernant la Sécurité de la vieillesse et le RPC. La dégradation de l’environnement et le démantèlement progressif de notre culture et de nos garanties démocratiques ne seront pas aussi faciles à réparer.
« Sauf dans l’industrie des combustibles fossiles, je ne vois aucun programme appuyant la création d’emplois. Entretemps, ceux qui bénéficieront du budget ne représentent qu’un segment de la population canadienne, le budget ayant fait abstraction de tous les autres. Comme on pouvait s’y attendre, ce segment vit là où les conservateurs sont les plus puissants sur le plan politique.
« Au lieu de créer des emplois, le budget en supprime, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, qui sera durement touché par le relâchement des restrictions sur les emplettes transfrontalières. C’est peut-être une coïncidence, mais les régions les plus touchées sont probablement l’Ontario et le Québec, où les conservateurs ne sont pas les plus forts.
« Il n’y a ni idée centrale ni plan dans ce budget. Il n’y a pas de mesures nationales d’encouragement à la création d’emplois, et le remboursement de la dette n’est qu’une simple possibilité. Le budget ne tient pas compte des préoccupations des Canadiens au sujet de la dette, du chômage et de l’augmentation de l’écart entre les revenus. Certaines des compressions budgétaires semblent davantage basées sur l’idéologie que sur des principes économiques, et finiront probablement par être plus coûteuses. »
Cela vient d'un électeur de la circonscription conservatrice .
Ce message a été envoyé sur Twitter à la députée de par un électeur qui lui recommande de ne pas voter en faveur de ce budget.
Les électeurs commencent à envoyer des messages directement aux députés conservateurs. Nous les y encourageons certainement. Les gens ont entendu le débat des derniers jours. Ils disent qu'ils ne veulent pas que leur député conservateur se prononce en faveur de ce budget à cause de ses attaques contre la sécurité de la retraite, de ce qu'il fait aux transferts en matière de santé, de la réduction des services dans de multiples domaines, de l'affaiblissement de la protection de l'environnement et des dizaines de milliers d'emplois perdus.
Compte tenu de l'énergie des Canadiens et du temps et des efforts qu'ils fournissent pour s'assurer que leurs réactions parviennent à la Chambre, nous les encourageons certainement à communiquer avec leur député conservateur, par la poste, par courriel, par téléphone, sur Twitter ou sur Facebook.
Je connais beaucoup de personnes âgées qui ont communiqué avec leur député conservateur au cours des dernières semaines, après que le premier ministre eut annoncé à Davos, en Suisse, devant les milliardaires de la planète, qu'il allait sabrer dans la sécurité de la retraite.
Nous croyons que ces messages sur Twitter sont d'une grande importance. Il serait bon qu'une copie en soit envoyée au député néo-démocrate de la région. Cela nous aiderait à savoir ce que les électeurs disent à leur député conservateur.
Les Canadiens de tous les coins du pays ont manifestement une réaction saine. Nous les encourageons à s'exprimer. C'est dans la mesure où ils se feront entendre et feront connaître leurs préoccupations que nous pourrons rendre le Canada plus fort.
Les députés de ce côté-ci croient fermement qu'il doit y avoir un cadre démocratique. Ils croient sincèrement qu'il y a un endroit où tous les Canadiens peuvent exprimer leur point de vue et que c'est endroit, c'est la Chambre des communes. C'est pour cette raison que les députés de ce côté-ci siègent à la Chambre aujourd'hui. Après plusieurs heures de débat, ils sont en pleine forme, pleins d'énergie et de vigueur, tout pimpants. Je ne sais pas combien d'autres expressions je dois employer pour les décrire. Ils sont formidables et dynamiques. Ils estiment que les familles canadiennes méritent beaucoup mieux que ce budget.
Des voix: Bravo!
M. Peter Julian: Je passe maintenant à une autre circonscription conservatrice, la circonscription de .
Si vous me le permettez, monsieur le Président, je serai ravi de continuer. Je vous remercie de votre courtoisie et je vous suis reconnaissant de me donner la parole.
Les propos suivants ont été écrits par un jeune homme. Nous nous réjouissons tous que les jeunes expriment leurs opinions. Je lis son message: « Je tiens d'abord à dire que je suis surpris que vous permettiez aux Canadiens de participer directement aux travaux du gouvernement — il parle ici du NPD. Je trouve que c'est encourageant, car il est important que les Canadiens puissent se faire entendre publiquement. Je suis un jeune de la circonscription de Perth—Wellington et je ne crois pas que mon député soit prêt à faire part à la Chambre de mon opinion. » C'est dommage, mais espérons qu'un député néo-démocrate sera élu la prochaine fois dans sa circonscription.
Il dit ceci à propos du budget: « Ce qui m'inquiète plus que les détails du budget, c'est que le gouvernement continue de mettre en oeuvre ses politiques sans en analyser les possibles répercussions et les bienfaits. Il ne tient pas compte de l'avis des spécialistes et des scientifiques et il semble négliger l'évaluation des coûts. »
Une voix: Non seulement il ne tient pas compte de leur avis, mais il les fait taire.
M. Peter Julian: Très vrai. Il poursuit: « Il semble que le gouvernement évite de rendre publique l'information réelle et qu'il préfère jouer avec les chiffres afin que ses politiques paraissent être les bonnes. Un exemple: les changements à la Sécurité de la vieillesse. Les conservateurs nous l'ont répété à plusieurs reprises: la Sécurité de la vieillesse coûtait 38 milliards de dollars en 2010, mais coûtera 108 milliards en 2030. »
Ce jeune homme relève ce qu'aucun conservateur n'a souligné à la Chambre. Il dit: « Le problème, c'est qu'en comparant les dollars de 2010 à ceux de 2030, on compare des pommes et des oranges. » Monsieur le Président, cette question est depuis longtemps un objet de dispute. Je remercie sincèrement l'auteur de ce message, car il souligne un point important. Depuis des mois, depuis le 2 mai en fait, nous avons soulevé la question de savoir si l'on pouvait comparer les dollars actuels avec les dollars indexés. Lorsque nous comparons des sommes, nous devons le faire en dollars indexés.
Si j'ai le temps cet après-midi, si on me permet de continuer de parler, j'aborderai la question de la valeur en dollars constants et le désavantage que l'utilisation de cette valeur met en évidence dans certains accords commerciaux signés par le Canada. Nous avons entendu le gouvernement dire qu'il avait signé tous ces accords pour accroître les exportations, alors nous avons fait quelques recherches. Il appert que, dans beaucoup de cas, nos exportations en dollars constants vers un marché donné ont diminué après que nous avons signé un accord commercial.
Cependant, le gouvernement ne veut pas comprendre la différence entre les dollars constants, c'est-à-dire ceux dont la valeur est constante au fil du temps parce qu'ajustée selon l'inflation, et les dollars actuels, qui sont complètement différents et qui n'ont pas du tout la même valeur en 2012, par rapport à 1912. Il y a une différence fondamentale entre les deux. Tout le monde semble le comprendre sauf le gouvernement. Il utilise constamment la valeur en dollars actuels pour essayer de justifier certaines de ses politiques, même s'il est très clair que, dans le cas de certains accords commerciaux, il y a eu une baisse des exportations, et non une hausse.
L'auteur a compris. Il écrit ceci: « Le problème, c'est qu'on compare des pommes et des oranges, c'est-à-dire des dollars de 2010 et des dollars de 2030. Lorsqu'on corrige les valeurs, on obtient la somme de 38 milliards de dollars en 2010 et de 69 milliards en 2030, ce qui n'est pas du tout la même chose. »
Voici encore ce qu'il dit: « Par ailleurs, je suis outré d'entendre le ministre des Finances médire encore une fois à propos de notre province sur la scène mondiale. » Il parle ici des commentaires à propos de l'Ontario. « Les paroles du ministre ont un poids particulier aux yeux des investisseurs lorsqu'il exprime une opinion défavorable à notre sujet en tant que représentant du Canada et de ses provinces. Le ministre devrait s'excuser. »
L'auteur ajoute encore ceci: « Encore une fois, le ministre altère les faits dans ses déclarations. Il ignore le rapport Drummond, qui impute au gouvernement fédéral l'essentiel de la responsabilité de la situation financière de l'Ontario, et il accuse l'Ontario de mal gérer ses dépenses. En fait, l'Ontario dépense moins par habitant que n'importe quelle autre province. Les Canadiens sont intelligents. Ils devraient avoir accès aux données concernant la situation et pouvoir juger les politiques à la lumière de ces données. Sinon, c'est une insulte à notre intelligence. Si leurs politiques sont aussi bonnes qu'ils veulent nous le faire croire, de tels jugements devraient être possibles. »
Je le remercie de nous avoir fait part de ses commentaires.
Une voix: Nous devrions l'applaudir.
M. Peter Julian: Tout à fait. Nous devrions l'applaudir parce que ce qu'il a fait est formidable.
Une voix: C'est la démocratie à l'oeuvre.
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Monsieur le Président, je vous remercie de cette précision. Je suis très heureux de reprendre la parole et je reconnais l’importance de ces rappels au Règlement. J’ai profité de cette interruption, car les commentaires ne cessent de rentrer. Je crois que le député de me passera son BlackBerry dans un instant.
Voici une autre question posée par un jeune Canadien: « Si les conservateurs sont à ce point préoccupés par le budget et le déficit, pourquoi ont-ils créé ce déficit? » Cela me paraît être une question fort intéressante.
Un résidant du Sud de l’Ontario nous transmet le commentaire suivant: « Je remercie le NPD de parler en mon nom au Parlement au sujet du budget. Mon député, un conservateur, ne semble malheureusement pas s'en soucier. » J’espère que cela changera pendant notre débat sur le budget.
J’ignore si les autres députés ont la même impression, mais je me sens plus énergique que jamais grâce à l’appui de mes collègues du NPD à la Chambre des communes.
Je vais continuer de lire pour le compte rendu les commentaires de familles canadiennes de tout le pays. Celui-ci nous vient du Nord de l’Ontario: « Le budget actuel est une catastrophe et aggravera la récession dont le Canada a tant de peine à sortir. Nous en sommes de plus en plus conscients, les Canadiens en sont de plus en plus conscients: nous n’avons pas élu ce gouvernement-là. »
Tout est là. Cette personne soulève la question des appels automatisés qui visaient à entraver le vote lors de la dernière campagne électorale fédérale. Évidemment, c’est un sujet dont nous avons débattu à la Chambre, ces dernières semaines. Les Canadiens comprennent mieux comment la campagne électorale a été faussée, et je pense que nous pouvons bien le dire puisqu’Élections Canada fait actuellement enquête. Bien sûr, le commentaire de ce Canadien qui voit dans le budget une catastrophe qui aggravera la récession est tout à fait juste.
Parlons donc de ce budget. Depuis septembre, nous avons déjà perdu 50 000 emplois à temps plein. Les conservateurs citent constamment des chiffres farfelus, mais nous préférons, de ce côté-ci de la Chambre, nous en tenir aux faits. C’est pour cette raison que nous appuyons le travail accompli par l’Institut de la statistique des Premières nations, le Conseil national du bien-être social et Statistique Canada. Les deux premiers organismes ont été complètement détruits. Ils ont été décimés par le budget. Le troisième s’accroche, malgré des compressions sévères et constantes.
Nous croyons toutefois qu’il faut s’en tenir aux faits, et les faits sont que depuis mai 2008, avant même la dernière récession, les conservateurs ont à peine réussi à créer 200 000 emplois alors que 500 000 personnes sont venues grossir les rangs de la population active. Il nous manque près de 300 000 emplois — certainement 250 000 emplois — qu’il aurait fallu créer simplement pour ne pas perdre de terrain.
Puis, les mois de septembre à février ont été catastrophiques pour 50 000 familles canadiennes qui ont perdu leur gagne-pain. Des gens se sont fait dire qu'ils avaient perdu leur emploi. Leur source de revenus a disparu du jour au lendemain. C'est à contre-coeur qu'ils ont dû annoncer aux membres de leur famille qu'il faudrait qu'ils se serrent la ceinture et qu'ils auraient du mal à continuer d'avoir un toit au-dessus de leur tête. Il leur faudrait peut-être diminuer les médicaments destinés à leurs parents, remettre à plus tard l'achat de chaussures pour les enfants ou annuler le camp d'été auquel ils rêvaient depuis des années pour le cadet de la famille. Ce genre de situation s'est répété 50 000 fois au cours de l'automne, puis ce budget est tombé comme une tonne de briques.
Le Canadien qui nous a écrit et que je viens de citer sait parfaitement que le pays va encore perdre au moins 50 000 emplois, non seulement à cause de ce budget qui nuit à l'emploi, à la croissance et à la prospérité, mais aussi en raison de l'effet domino qu'il aura sur le secteur privé. On parle d'environ 50 000 familles canadiennes supplémentaires qui vont perdre leur gagne-pain.
C'est le point le plus important que j'aimerais souligner. À mesure que je lis ces lettres et ces commentaires à voix haute, on peut se rendre compte à quel point nos concitoyens canadiens font preuve de sagesse et comprennent bien les choses. Ils savent comment fonctionne l'économie. Ils savent que, lorsqu'on s'en donne à coeur joie en procédant à des coupes sauvages et idéologiques au lieu d'agir de façon responsable, il y a des conséquences, et c'est ce qui s'est produit en l'occurrence.
Après avoir été incapable de composer avec la récession, ce qui s'est soldé par la perte de près de 300 000 emplois, et d'empêcher, l'automne dernier, la fermeture de dizaines d'usines partout au pays, ce qui a entraîné la perte de dizaines de milliers d'emplois supplémentaires, il est totalement irresponsable de la part du gouvernement d'éliminer 20 000 emplois dans la fonction publique et 30 000 ou 40 000 autres emplois dans le secteur privé, même si on ne connaîtra probablement les vrais chiffres que demain.
De ce côté-ci de la Chambre, les députés néo-démocrates reconnaissent les solides connaissances, la capacité de compréhension et la sagesse des Canadiens. Les Canadiens comprennent ce que fait le gouvernement et ils sont mécontents. Ils comprennent l'incidence négative de ce budget et ils sont mécontents. Ils constatent l'inégalité croissante au pays et ils sont mécontents. Ils veulent vivre dans un pays où les gens ne sont pas laissés pour compte, où tout le monde est important et où les institutions démocratiques fonctionnent. Ils veulent qu'Élections Canada n'ait pas à essuyer des coups pour s'être penché sur des activités potentiellement illégales durant la dernière campagne électorale et que cet organisme ait les ressources nécessaires pour faire son travail et faire toute la lumière sur ce qui s'est passé. Ils veulent que les organismes de statistique effectuent de véritables études et aient les moyens de le faire, nous permettant d'évaluer fidèlement la qualité de vie des Premières nations au Canada et de comprendre le sort des personnes les moins bien rémunérées, les plus pauvres des pauvres dans notre pays.
Voilà ce que pensent les Canadiens, comme je peux le constater dans chacune des lettres que je lis. Les Canadiens comprennent la différence entre les dollars courants et les dollars constants. Ils comprennent que le pays n'est pas sur la voie qu'ils aimeraient qu'il soit. Ils comprennent que le gouvernement revient sur ses promesses. Ils comprennent également qu'ils peuvent avoir confiance en l'avenir parce que, le 20 octobre 2015, une nouvelle ère débutera avec l'élection du premier gouvernement néo-démocrate de l'histoire du Canada.
Je ne fais que commencer; j'atteins à peine ma vitesse de croisière. J'ignore jusqu'à quelle heure nous siégerons ce soir, mais je suis tout à fait disposé à continuer de lire les lettres des Canadiens.
Passons maintenant au Nord du Québec. Quelqu'un a écrit une lettre au qui commence ainsi: « Cher ministre des Finances,
« Réduire les services publics et le nombre d'emplois dans la fonction publique n'est pas la seule façon de faire baisser le déficit. En fait, les budgets d'austérité risquent de faire grimper le taux de chômage et de mener le Canada vers une autre récession, ce qui pourrait en retour réduire les revenus du gouvernement et rendre plus difficile l'équilibre budgétaire. Le gouvernement cite souvent le cas de la Grèce pour expliquer pourquoi il est important de réduire le déficit et la dette, mais la Grèce est aussi un exemple de ce qui peut arriver à une économie lorsqu'on adopte des mesures d'une grande austérité. Il faut envisager des solutions de rechange aux compressions qui pourraient nuire à l'économie canadienne, sans parler des nombreux fonctionnaires et Canadiens qui dépendent de leurs services. »
J'aimerais remercier cette personne. Elle a tout à fait raison.
Dans le cadre de ce débat, il est intéressant et important de noter que les pays en difficulté comme la Grèce et l'Irlande sont ceux dont le taux d'imposition des sociétés est le plus bas. Ces deux pays illustrent bien que le fait de réduire le plus possible le taux d'imposition des sociétés est en réalité néfaste pour l'économie. Ils ont les taux d'imposition des sociétés les plus d'Europe. On voit bien où ces taux les ont menés.
Je vais maintenant passer au Canada atlantique. Nous avons d'excellents députés au Canada atlantique.
M. Robert Chisholm: Qui sont-ils, Peter?
M. Peter Julian: On me demande de les nommer. Tous les députés du Canada atlantique sont fantastiques. Je pense toutefois à six d'entre eux qui ont fait un travail remarquable au Parlement. Il s'agit des députés de , de , d', de , de et d'. Ces six députés sont les plus solides des députés du Canada atlantique.
Nous avons justement reçu des commentaires de cette partie du pays au cours des dernières minutes, et je crois que ces commentaires sont aussi solides que les députés dont je viens de parler. Voici un commentaire d'Halifax: « Une baisse des impôts des sociétés, davantage de prisons et 65 chasseurs F-35 ne constituent pas une réponse aux besoins des Canadiens moyens. Pourquoi ne pas éliminer les subventions accordées aux grandes pétrolières? Pourquoi ne pas éliminer les échappatoires qui permettent aux grandes sociétés de cacher des profits à l'étranger, et ne pas fournir à Revenu Canada les ressources humaines nécessaires pour enquêter adéquatement sur ces milliards de dollars que les grandes sociétés cachent si adroitement à Revenu Canada? Les Canadiens ont besoin de mesures adéquates en matière de garde d'enfants, de soins de santé, d'éducation et de pensions, et d'investissements significatifs dans les énergies vertes. »
Voilà de sages propos tenus par un citoyen du Canada atlantique. Nous l'en remercions. De toute évidence, ce qui le préoccupe, c'est le programme d'incarcération, qui est mis en oeuvre au moment où le taux de criminalité diminue, de même que le fiasco des F-35, un gâchis monumental. Les députés se souviendront que le gouvernement avait promis que les coûts de remplacement des CF-18 ne dépasseraient pas les 9 milliards de dollars. Or, à l'heure actuelle, ces coûts se situent entre 30 et 40 milliards de dollars, et ils ne cessent d'augmenter. Le gouvernement ne semble pas avoir l'intention d'arrêter le processus et de tout reprendre depuis le début.
Le message que les conservateurs lancent aux aînés de demain, c'est qu'ils devront absorber les coûts de ce gâchis du gouvernement, de ce fiasco. Un gouvernement néo-démocrate annulerait plutôt le processus. Nous annulerions cet achat, qui coûtera entre 30 et 40 milliards de dollars. Nous annulerions tout et reprendrions le processus du début. Le gouvernement devrait lancer un appel d'offres et bien établir les coûts afin que nous ne dépensions pas 40 milliards de dollars pour quelque chose qui devait coûter 9 milliards de dollars.
Comme nous n'avons pas encore été au pouvoir, les députés se demandent sans doute comment nous pouvons parler de la comptabilité financière du gouvernement fédéral. Le ministère des Finances publie des bilans annuels, qu'on appelle les bilans de fin d'exercice. Il y est question des résultats obtenus par les gouvernements de toutes allégeances en matière de prévisions budgétaires et de la manière dont ils équilibrent les budgets et paient la dette. Le ministère produit ces bilans depuis 20 ans. Ça ne fourmille pas de sociaux-démocrates dans ce ministère, mes collègues en conviendront. Toutefois, sur une période de 20 ans, année après année, le ministère des Finances a comparé dans ces bilans les gouvernements néo-démocrates, conservateurs et libéraux. Bien entendu, les gouvernements libéraux n'ont pas obtenu de très bons résultats en ce qui concerne la gestion budgétaire et se retrouvent donc aux côtés du Parti québécois et des créditistes.
Le Parti conservateur occupe la deuxième place en matière de gestion financière pour les 20 dernières années.
Pour même la période, ce sont les gouvernements néo-démocrates qui, année après année, ont occupé le premier rang en matière de planification de budgets équilibrés, de gestion de budgets et de remboursement de la dette.
Je suppose que si c'était moi qui tenais de tels propos, les conservateurs seraient sceptiques, mais c'est le ministère des Finances qui l'affirme. Autrement dit, s'ils veulent obtenir de meilleurs résultats, ils doivent prendre exemple sur les néo-démocrates. Voilà ce qu'ils doivent faire.
Passons à d'autres commentaires. Je souhaite maintenant parler d'une jeune fille de huit ans qui habite dans la région d'Halifax. Je crois qu'elle s'appelle Madeline.
Nous avons souvent parlé de la sagesse des Canadiens et des jeunes qui nous écrivent. Ils comprennent qu'il ne faut pas comparer des pommes avec des oranges, des dollars constants avec des dollars courants. Nous avons aussi parlé de la sagesse des aînés et des gens d'âge mûr qui comprennent que la Sécurité de la vieillesse est viable sous sa forme actuelle, comme l'a affirmé le directeur parlementaire du budget et comme le révèlent les tables actuarielles du gouvernement. Des Canadiens de tous les horizons ont fait montre de beaucoup de sagesse.
Voici la sagesse dont fait preuve une jeune fille de huit ans d'Halifax, en Nouvelle-Écosse; elle comprend la raison d'être des budgets. « Pourquoi le premier ministre ne comprend-il pas que, s'il n'utilise pas le budget pour protéger l'environnement, nous nous retrouverons comme les gens dans WALL-E? » Le film WALL-E porte sur l'environnement. Il s'agit d'un très bon film. Cette jeune fille de huit ans d'Halifax comprend qu'il faut protéger l'environnement sans quoi il dépérira et nous serons aux prises avec de graves catastrophes environnementales.
Madeline peut être certaine que les néo-démocrates, à compter du 20 octobre 2015, prendront des mesures pour protéger l'environnement. Elle peut compter sur nous: nous annulerons les coupes mesquines qui visent le ministère de l'Environnement et nous réinstaurerons les évaluations environnementales. Madeline a tout à fait raison. Nous devons protéger l'environnement et nous nous engageons à le faire.
J'espère bien que le cabinet du premier ministre tiendra compte des observations de Madeline dans sa prochaine note d'information. Nous constatons que des enfants de huit ans comprennent l'importance de l'environnement. Si le gouvernement ne comprend pas l'importance de réaliser des évaluations environnementales et de protéger l'environnement, le premier ministre devrait peut-être rendre visite à une classe d'enfants de huit ans et leur demander à quel point l'environnement et l'avenir du pays comptent pour eux.
Je vais maintenant passer d'Halifax, en Nouvelle-Écosse, à une autre de mes régions préférées de notre pays, la formidable ville de St. John's, à Terre-Neuve-et-Labrador, qui est représentée par deux merveilleux députés.
M. Murphy, qui vient de St. John's, a dit ce qui suit: « La hausse de la valeur des marchandises qu'on peut importer en franchise de droits de douane ne fait que montrer aux Canadiens l'arrogance du gouvernement. J'aimerais qu'on m'explique comment le ministre des Finances et le premier ministre comptent favoriser la croissance de notre économie en mettant en place cette mesure rétrograde visant à encourager les gens à traverser la frontière pour acheter des produits. »
J'ai d'autres observations formulées par des Canadiens de l'Atlantique, qui sont nombreux à écrire et à afficher des remarques sur Twitter. Le député de a peut-être un autre gazouillis dont il veut me faire part.
J'ai parlé de la Nouvelle-Écosse. Nous avons entendu les remarques de Madeline et de plusieurs autres citoyens. Nous avons parlé de Terre-Neuve-et-Labrador. J'ai également des observations de la part d'une citoyenne de l'Île-du-Prince-Édouard et d'une autre citoyenne du Nouveau-Brunswick.
Mme Hunt, qui vient de l'Île-du-Prince-Édouard, a dit ce qui suit: « Je suis une conseillère municipale qui n'en est pas à son premier mandat à l'Île-du-Prince-Édouard. Ce budget est très sévère et favorise les grandes sociétés aux dépens des pauvres, des démunis et des aînés. Les attaques contre la Sécurité de la vieillesse visent les aînés démunis et les jeunes. Je vous prie de défendre les Canadiens, dont les jeunes participants au programme Katimavik. » C'est certainement ce que je vais faire dans un instant. Elle a ajouté: « J'ai l'impression que nous sommes en train de devenir le 51e État américain. »
Une autre jeune femme nous a fait part de ses opinions, Mme Henry, de Fredericton, au Nouveau-Brunswick, une autre circonscription conservatrice. Nous tenons à soulever les préoccupations formulées par des citoyens de circonscriptions conservatrices d'un bout à l'autre du pays.
M. Scott Andrews: Nous avons le sourire aux lèvres de ce côté-ci.
M. Peter Julian: Je remercie le député de ses compliments.
Voici ce que dit Mme Henry: « Merci d'avoir pris la parole à la Chambre pour vous opposer à ce budget conservateur désastreux. Comme j'étudie à temps plein et que j'occupe trois emplois pour payer mes études, je suis déçue que le budget ne contienne aucune aide destinée aux étudiants. Avec l'augmentation des frais de scolarité, les études postsecondaires deviennent de moins en moins accessibles pour les jeunes Canadiens. Je vois certains de mes amis abandonner l'université parce qu'ils n'ont plus les moyens de continuer. Il y a un grave problème d'endettement chez les étudiants mais, au lieu de voir à ce que tous les jeunes aient la chance de réussir, les conservateurs semblent déterminés à créer un système dans lequel seuls les riches pourront étudier. C'est honteux. En tant que jeune Canadienne, je suis scandalisée que les conservateurs tentent de justifier les coupes qu'ils apportent à la Sécurité de la vieillesse en prétextant qu'ils veulent aider les jeunes. C'est nous qui ne réussissons pas à trouver d'emploi parce qu'ils ont mal géré l'économie. Ce sont les gens de ma génération qui devront prendre leur retraite plus tard et vivre dans la pauvreté une fois retraités. Déjà, de nombreux aînés qui ont travaillé pendant toute leur vie sont forcés de vivre dans la pauvreté une fois retraités. Quand on coupe la Sécurité de la vieillesse et qu'on jette encore plus d'aînés dans la misère, c'est mauvais pour les aînés et c'est mauvais pour les jeunes. »
Ce sont les voix de Canadiens de partout au pays. Un autre message Twitter vient juste d'arriver. J'encourage les Canadiens à continuer de gazouiller sur Twitter et de publier leurs messages sur Facebook.
Voici une demande d'un électeur de Brandon—Souris, une circonscription conservatrice du Manitoba. Cette personne a demandé au député de de traverser la Chambre au moment du vote et de se joindre au NPD pour voter contre le budget. C'est un excellent conseil.
Une voix: N'arrêtez pas.
M. Peter Julian: Nous n'arrêterons pas, c'est certain.
J'ai cité quelques commentaires. Ils continuent de déferler. Avant de passer à autre chose, j'aimerais parler des inquiétudes qui ont été exprimées à propos d'un programme spécifique. Nous recevons une montagne de commentaires sur une grande variété de sujets. J'ai parlé des inquiétudes à propos des coupes à la Sécurité de la vieillesse, des réductions de services, des évaluations environnementales. Les commentaires viennent de partout. Les Canadiens s'expriment. Ils sont très inquiets. Certains commentaires portent sur un programme particulier, qui touche les jeunes. Un sujet tout à fait approprié, puisque nous venons de parler des jeunes.
[Français]
Cela concerne le programme Katimavik.
Beaucoup de Canadiens ont dit qu'ils n'étaient pas d'accord avec le gouvernement sur la Sécurité de la vieillesse ni sur les compressions budgétaires qu'il a effectuées, notamment dans le domaine des services aussi. Bien sûr, plusieurs Canadiens ont aussi mentionné le programme Katimavik. J'aimerais consacrer quelques minutes, puisque je parle quand même pendant un certain temps aujourd'hui, aux compressions budgétaires qui touchent Katimavik, car cela préoccupe beaucoup de Canadiens. Je vais commencer au Québec.
D'abord, de Sherbrooke, un courriel dit ceci: « Je n'ai pas encore eu le temps de lire le budget des conservateurs, mais j'ai vu qu'ils ont coupé dans le programme social Katimavik. C'est un programme que je trouve très intéressant pour le développement de la jeunesse dans nos communautés canadiennes. » Ce jeune Canadien s'objecte à ces compressions.
Allons maintenant à Rimouski, où une dame dit ceci: « J'ai travaillé pour Katimavik comme coordinatrice à Rimouski, à Trois-Pistoles et Mont-Joli. J'ai pu constater à quel point ce programme fait évoluer les jeunes Canadiens et rapporte aux communautés d'accueil. C'est moi qui étais coordinatrice la première année de ce programme dans le Bas-Saint-Laurent, et je suis fière de ce que les jeunes ont réalisé dans notre ville, en faisant du bénévolat dans plusieurs organismes sans but lucratif. »
Ils disent justement qu'il faut appuyer les organisations qui font beaucoup avec peu de moyens. Sur la question de Katimavik, là encore, on a une réponse très forte du grand public canadien.
J'arrive maintenant à la ville d'Anjou. Je veux remercie le bon député d'Anjou—Rivière-des-Prairies pour son travail à la Chambre et pour sa présence.
La dame a écrit ceci à son député: « Je suis résidante de la ville d'Anjou. Permettez-moi tout d'abord de vous avouer que je suis très néophyte en matière de politique puisque je ne suis âgée que de 22 ans. Je vous écris au sujet de la coupure du programme Katimavik officialisée lors de la présentation du budget aujourd'hui. [Elle a écrit jeudi passé.] La fin de ce programme m'attriste beaucoup et me fâche à la fois. J'ai eu la chance de participer à ce programme en 2009-2010. À l'époque, j'ai tergiversé. J'ai dû choisir entre les différents programmes collégiaux et je n'avais aucune idée, à vrai dire, où j'entrevoyais mon avenir. J'ai donc choisi de participer à Katimavik, programme qui m'a ouvert sur le monde et sur ce qu'est la citoyenneté. J'ai appris à développer une confiance en moi jusque alors inégalée et à opter pour les choix de vie simples. J'ai aussi eu la chance de réaliser à quel point les communautés canadiennes avaient à offrir et bien sûr, j'ai pu apprendre l'anglais, langue qui est restée déficiente chez moi malgré mes cours au secondaire et au cégep.En revenant chez moi à la fin de ce programme, j'ai fini mes études en sciences humaines, puisque Katimavik m'a permis d'orienter mes intérêts. J'ai aussi continué à faire du bénévolat dans mon quartier, surtout auprès des jeunes. Cela a d'ailleurs confirmé la carrière vers laquelle je me dirigeais. Repensant avec nostalgie à Katimavik, je me disais que ce programme devrait être obligatoire. Lorsqu'en période d'élections, mes amis semblaient peu intéressés par la politique de leur province ou de leur pays, je me faisais un devoir de leur en expliquer l'importance, puisqu'on me l'a appris à Katimavik. »
C'est un autre point très important. Les jeunes écrivent de partout au pays. Ils disent que le programme Katimavik est important. Ils disent aussi que, puisque le programme est si valable pour les Canadiennes et les Canadiens, le gouvernement aurait dû éviter de l'éliminer dans le budget.
Nous sommes tout à fait d'accord avec ces jeunes. Nous croyons que les familles canadiennes méritent mieux que des compressions dans le programme Katimavik, un programme pour les jeunes. Ils méritent mieux que ça.
Une autre voix des jeunes du Québec vient de la circonscription d'Abitibi—Témiscamingue: « Je suis résidant de la ville de Val-d'Or et je vous écris aujourd'hui pour vous faire part de mon inquiétude face à la fermeture du programme volontaire canadien Katimavik. Comme vous le savez, le ministre a déposé son budget ce 23 mars 2012, et dans ce dernier, on apprenait la fin de la subvention pour le programme. Cependant, je crois fermement que ceux-ci [le gouvernement] ont très mal fait leurs devoirs. Comment le gouvernement conservateur peut-il ainsi couper le droit aux jeunes adultes de 16 à 21 ans d'explorer leur culture et leur nation surtout qu'en même temps, c'est une force pour les communautés qui en ont un grand besoin? Les jeunes qui s'inscrivent à ce programme ne vont pas faire taire le parti, au contraire. Ils travaillent tous pour des entreprises à but non lucratif qui offrent un service qui touche directement les plus démunis, que ce soit dans les soupes populaires, les centres pour personnes handicapées, les écoles des milieux défavorisés. Ces jeunes ont un impact direct sur la communauté et les gens qu'ils côtoient. J'ai moi-même fait le programme [c'est toujours M. Gauthier de Val-d'Or qui parle] en 2008-2009 et je peux vous jurer, main sur la bible, que cette expérience a changé ma vie. J'ai appris à vivre en groupe, à partager, à ne pas m'en faire avec mes petits soucis, qu'il y avait des gens beaucoup plus dans le besoin que moi. Ne pensez-vous pas que ceci a un effet plus intéressant sur ces jeunes qui, à 16 ans, apprennent les vraies valeurs de la vie? Au lieu de se rendre compte de l'importance de ce programme pour les années à venir, ce gouvernement préfère laisser les jeunes dans leurs communautés et les empêcher d'explorer ce que le Canada est, ainsi que sa belle et accueillante population. [C'est vraiment un message d'espoir.] Je sais cependant qu'un courriel ne change pas le monde, mais si j'ai réussi à piquer votre curiosité au sujet du programme Katimavik, j'aurai fait ma part des choses. Trente mille jeunes ont déjà fait partie de l'aventure et quelques milliers sont présentement en train d'aider des centaines de communautés coast to coast. Le groupe qui devait partir donner un coup de main en juillet prochain a cependant été annulé. Pensez aux milliers de jeunes qui attendaient pour partir et qui, à cause du premier ministre, ne seront d'aucune aide pour nos communautés. Je vous invite, si vous avez quelques minutes, à visiter le site Internet. Vous pouvez regarder ça. Je ne crois pas que couper une subvention de quelques centaines de milliers de dollars afin de former notre jeunesse soit une dépense à couper. »
C'était un autre message à propos de Katimavik. J'en passe, car il y en a beaucoup d'autres. Je vais quand même tenter d'en lire quelques-uns parce que je pense que le temps me le permet.
[Traduction]
Ce message provient d'un habitant de la Colombie-Britannique, qui dit: « J'ai appris récemment que le gouvernement fédéral réduira le financement de certains programmes essentiels de développement de la jeunesse, dont Katimavik fait partie. Au cas où vous l'ignoreriez, la mission de Katimavik est d'offrir des programmes nationaux de service jeunesse et de favoriser le développement personnel de jeunes Canadiens, par le biais de travail communautaire bénévole, la formation et l'interaction en groupe. Il s'agit d'un échange culturel entre les collectivités canadiennes et des jeunes qui viennent de partout au pays. Je suis moi-même un ancien du programme Katimavik. On m'avait affecté à Steinbach, au Manitoba, et à Chisasibi, dans le Nord québécois. Ces expériences m'ont permis de me développer et de cheminer de manière extraordinaire. Ce programme établit des liens solides entre les villages et le reste du Canada, en plus d'offrir aux partenaires de la collectivité d'excellents résultats économiques. D'après une étude d'impact socio-économique du programme Katimavik parue en 2006, chaque dollar investi par Katimavik produit un rendement moyen de 2,20 $. »
Il écrit: « Si ce n’avait été de ce programme, je ne serais pas devenu un citoyen engagé et je n’aurais pas compris ce grand pays. Avant ce programme, je n’ai jamais vraiment compris mon rôle au Canada. J’ai immigré ici à six ans. Je n’ai jamais vraiment eu l’impression d’être Canadien et je n’ai jamais vraiment compris ce que cela voulait dire. Par contre, après avoir bénéficié de ce programme, après avoir eu des interactions avec ces gens en dehors de Vancouver, j’ai compris que le Canada était un pays magnifiquement diversifié sur le plan culturel, et être Canadien, pour moi, c’était respecter cette diversité et en faire part. J’estime que la suppression de ce programme serait un coup très dur pour le Canada. Il m’a aidé à me développer et, chaque année, il aide 1 100 autres jeunes à s’engager dans les collectivités locales et dans leur vie. Il a aussi développé mes aptitudes professionnelles et sociales. Dans l’économie, en ce moment, il est difficile pour les jeunes de trouver du travail s’ils n’ont pas d’expérience. C’est un cercle vicieux: on n’engage pas les jeunes sans expérience, mais les jeunes ne peuvent pas prendre d’expérience pour arriver à se faire engager. Selon Statistique Canada, le taux de chômage chez les jeunes connaît une hausse vertigineuse. Sans l’expérience de Katimavik, je n’aurais pas décidé d’étudier à l’Université Simon Fraser. Je peux faire une carrière en interagissant avec les communautés internationale, nationales et locales. Avant de suivre le programme, je n’étais qu’un étudiant perdu et sans but. Maintenant, je sais où je vais. »
Voilà un autre exemple de ces jeunes Canadiens qui écrivent et disent au gouvernement qu’il ne devrait pas éliminer Katimavik, ni d’autres programmes sabrés par son budget. Les familles canadiennes et les jeunes Canadiens méritent un meilleur sort que ce que le budget leur réserve.
Voici des observations qui viennent de , une autre circonscription conservatrice. L’auteur écrit: « Ces trois dernières années, nous avons eu le privilège d’accueillir chez nous des bénévoles de Katimavik. Nous avons travaillé avec plus d’une soixantaine de jeunes des quatre coins du Canada. Nous sommes une collectivité ojibway anglophone qui compte un grand nombre d’organisations sans but lucratif qui ont pu renforcer gratuitement leur effectif. Les jeunes bénévoles ont aidé le refuge Out of the Cold, le centre de santé Meno Ya Win de Sioux Lookout, le magasin de produits à rabais de l’Armée du Salut, la Chambre de commerce, les ressources en éducation Kwayaciiwin, le centre de loisirs de Cedar Bay et la Wawatay Native Communications Society, pour ne donner que quelques exemples. Les jeunes ont eu une occasion extraordinaire de se familiariser avec la culture des nations pionnières, en français et en anglais, car ils vivent et apprennent en équipe pendant six mois. À Sioux Lookout, ils ont également été initiés à la culture autochtone et ils ont appris de représentants des Premières nations quelle était leur histoire, quelles étaient leurs luttes et leur espoir pour l’avenir. Le programme donne aux jeunes l’occasion d’apprendre à connaître notre grand pays, et il y a un avantage de surcroît pour les collectivités qui accueillent ces jeunes. Je crois savoir que le budget s’élève à environ 15 millions de dollars par an. Dans le grand ordre des choses, cela ne semble pas excessif, compte tenu des avantages que le programme apporte. S’il vous plaît, battez-vous pour que ce programme précieux soit maintenu. »
Chaque fois, nous constatons que le gouvernement est prêt à dépenser — si l'on compte les contrats d'entretien — quelque 40 milliards de dollars pour les F-35 — pour 65 avions de chasse. Nous pouvons faire le calcul. Cela représente plus de 0,5 milliard de dollars par avion de chasse. C'est pour cela que les conservateurs doivent réduire les pensions, les services et les soins de santé. Ils doivent éliminer des programmes entiers et des agences statistiques qui présentent des faits, auxquels le gouvernement semble fort réfractaire.
À notre avis, il ne devrait pas en être ainsi; cela va à l'encontre des valeurs canadiennes fondamentales. Les Canadiens veulent unir leurs efforts et s'entraider. C'est l'un des volets du programme Katimavik. Voici un autre message en provenance d'une circonscription conservatrice au Nouveau-Brunswick: « Étant donné que j'ai de nombreux amis et membres de ma famille qui ont participé au programme Katimavik au fil des ans, la récente décision du gouvernement d'éliminer le financement de ce programme inestimable me préoccupe. Le chômage chez les jeunes a atteint des niveaux record sous le gouvernement actuel; le gouvernement fédéral doit tout faire pour résoudre cette crise qui prend de l'ampleur. Le programme Katimavik, avec toutes les possibilités qu'il offre aux jeunes partout au Canada, n'est qu'une initiative parmi de nombreuses autres que le gouvernement fédéral pourrait tirer parti pour régler ce problème. J'exhorte les conservateurs à faire marche arrière ».
Les députés conservateurs reçoivent des gazouillis. Il y a des gens qui affichent leur remarques sur Facebook et qui envoient des courriels. Ils disent aux députés conservateurs: « Vous devez prendre une autre voie. Ce budget est mauvais pour le Canada ».
:
Monsieur le Président, le député a une longue expérience de la Chambre des communes. Il sait que certains députés libéraux souhaitent que le NPD s’arrête pour que les conservateurs puissent prendre la parole. Cela me confond parce qu’en réalité, les libéraux n’obtiennent la parole que pendant quelques minutes, laissant la plus grande partie du temps aux conservateurs.
Je n’ai pas reçu un seul courriel ou un seul message sur Twitter ou Facebook me demandant de laisser les conservateurs prendre le contrôle du débat à la Chambre des communes, comme ils l’ont fait aux dépens des contribuables en envoyant des ministres en tournée partout dans le pays pour dire des choses inexactes au sujet du budget. Les Canadiens me demandent de parler en leur nom à la Chambre. Ils me disent de veiller à ce que les Canadiens sachent ce que contient ce budget et comprennent les raisons pour lesquelles ils méritent mieux.
Je vous remercie, monsieur le Président, d’avoir rendu une décision dans cette affaire. Je l’apprécie beaucoup. Je me demande, monsieur le Président, si vous auriez l’obligeance de me faire signe cinq minutes, puis une minute avant 18 h 30, parce que je voudrais présenter quelques observations en conclusion de mon discours. J’ai dit plus tôt que j’avais l’intention de parler pendant un bon moment, mais j’ai été galvanisé par certains des commentaires venant de la Chambre et des nombreux Canadiens qui demandent à être entendus ici. Je suis parfaitement disposé à continuer à parler.
Je vais maintenant parler d’une jeune femme prénommée Alexandra, qui vit dans l'ouest de l'île de Montréal.
Elle dit avec une pointe de sarcasme: « Je remercie le premier ministre d’avoir supprimé le programme qui m’a initié à la vraie vie et qui m’a appris beaucoup plus que n’importe quel programme scolaire. Ce programme m’a donné les occasions dont je profite maintenant et m’a permis de vivre certaines expériences qui comptent parmi les plus remarquables de ma vie. Oui, [monsieur le ], vous vous souciez vraiment des jeunes et des générations futures du Canada. »
C’est une observation extraordinaire. Cette jeune femme est vraiment préoccupée de ce que le a fait de ce programme.
Voici le message d’un monsieur de qui, lui aussi, est représenté par un député conservateur. Nous nous efforçons de faire connaître à la Chambre le point de vue de Canadiens qui vivent dans des circonscriptions représentées par des conservateurs.
Ce monsieur dit: « Je sais personnellement à quel point le programme Katimavik a été précieux pour les jeunes de notre pays depuis plusieurs décennies. La disparition du programme est une grande perte pour le pays, mais c’est aussi une perte pour la ville de New Westminster, où le programme a des bureaux qui seront fermés, ce qui entraînera un certain nombre de licenciements. Au fil des ans, New Westminster a accueilli différentes activités du programme Katimavik, dont notre collectivité a profité.
« Je ne sais pas si on a demandé au président du Conseil du Trésor si le ministre du Patrimoine canadien prendra la défense de Katimavik. Je ne sais pas non plus si le ministre a demandé au président du Conseil du Trésor de recueillir des fonds pour les sommets qui ont eu lieu dans sa circonscription, il y a quelques années. Qui peut oublier le faux lac qu’ils ont créé? »
Il est en effet impossible d'oublier le faux lac. Il est impossible d'oublier la fausse cérémonie de naturalisation avec de nouveaux citoyens postiches. Il est impossible d'oublier les statistiques factices sur l'emploi présentées chaque jour à la Chambre. Il est carrément impossible d'oublier tous ces mensonges. J'imagine qu'en raison du budget, il y en aura encore davantage puisque le gouvernement imposera des compressions à tous les organismes de statistique qui fournissent les faits sur lesquels il devrait fonder ses politiques — ce que le gouvernement ne fait tout simplement pas.
Le suivant provient d'une circonscription exceptionnelle, Dartmouth—Cole Harbour.
M. Robert Chisholm: Qui en est le député?
M. Peter Julian: Le député de est une personne fantastique et un excellent ami, mais je ne peux pas le nommer.
Cette personne qui habite Dartmouth—Cole Harbour écrit: « Je tiens à exprimer ma stupéfaction à l'annonce de la suppression du financement de Katimavik.
« Le programme Katimavik ouvre des perspectives aux jeunes de chez nous et leur fait vivre des expériences qui leur permettent de faire des choix plus éclairés afin d'améliorer leur vie et de favoriser leur santé physique et mentale, des perspectives et des expériences auxquelles ils n'auraient peut-être pas accès autrement. Grâce à Katimavik, les jeunes se forgent le caractère et acquièrent des compétences qui en feront le genre de citoyens canadiens dont nous aurons besoin demain. »
Voilà ce que dit une autre sage Canadienne.
M. Robert Chisholm: Quelle superbe déclaration.
M. Dennis Bevington: Quel propos!
Une voix: Ça dit tout, n'est-ce pas?
M. Peter Julian: En effet. C'est admirable.
Je reviens maintenant à Kenora—Rainy River, une autre circonscription détenue par les conservateurs. Ces Canadiens nous envoient des lettres, des courriels ou des gazouillis ou encore écrivent sur Facebook. Ils envoient des télécopies et téléphonent aux députés néo-démocrates pour leur dire: « S'il vous plaît, prenez notre défense à la Chambre des communes. S'il vous plaît, représentez-nous parce que notre député ne veut pas le faire. C'est un mauvais budget. »
Voici une autre lettre provenant de Kenora—Rainy River.
Cette personne nous dit: « Je veux protester énergiquement contre la mesure du gouvernement conservateur qui élimine, dans le dernier budget, un programme extrêmement utile pour les jeunes au Canada. Depuis trois ans, des bénévoles de Katimavik venaient à Sioux Lookout dans le cadre d’un programme de sensibilisation à la diversité culturelle et de participation citoyenne. De fait, Sioux Lookout a avec Katimavik des liens qui remontent à la fin des années 1970.
« J’ai eu la chance de superviser le placement professionnel de nombre de ces jeunes au magasin d’aubaines de l’Armée du salut. Nous sommes tous des bénévoles, à l’Armée du salut. Nous travaillons tous pour améliorer la vie dans notre collectivité et pour faciliter les relations interculturelles. Nous préconisons de recycler, de réduire et de réutiliser, et les jeunes de Katimavik nous ont aidés à nous acquitter de notre mandat. Nous étions heureux de l’enthousiasme que ces jeunes manifestaient envers Sioux Lookout. Nous avons également appris qu’ils voulaient améliorer notre pays et leur collectivité, qu’ils s’intéressaient aux questions autochtones et qu’ils rêvaient de sauver la planète.
« Ce sont des jeunes de 17 à 21 ans, qui sont payés 2 $ par jour pendant six mois pour un travail bénévole acharné, souvent sept jours par semaine, dans des collectivités comme la nôtre. Dans bien des cas, ils s’efforcent de décider ce qu’ils feront de leur vie, et l’expérience de Katimavik les aide à prendre ces décisions.
« Il s’agit d’un programme important pour les jeunes. Il leur permet de mieux connaître le Canada et notre patrimoine français, anglais et autochtone. Il les prépare à s’intégrer à la population active en leur permettant d’acquérir des habiletés professionnelles et des compétences de vie et de leadership pendant qu’ils contribuent au développement communautaire.
« Le gouvernement conservateur sape les bases de Katimavik depuis des années. Quand mon fils a participé à Katimavik, en 2007, le programme durait neuf mois et comprenait trois collectivités, dont une francophone. Les participants gagnaient alors 3 $ par jour. Les jeunes qui menaient le programme à bien recevaient une prime de 1 000 $. Ils étaient très fiers, ceux qui touchaient ce chèque.
« Aujourd’hui, c’est un programme de six mois — deux périodes de trois mois —, et les jeunes doivent payer pour poser leur candidature et pour participer. Ce chèque de remerciement n’est plus qu’un souvenir.
« Ce programme ne peut certainement pas constituer une dépense importante pour le gouvernement, mais pour les participants et les collectivités qui ont la chance de les accueillir, c’est une expérience incomparable. L’an dernier, les participants à Katimavik ont donné plus d’un demi-million d’heures de travail communautaire, mais c’est quand même inférieur aux trois quarts de million d’heures de l'année précédente, parce que le gouvernement ne cesse de réduire le nombre de collectivités participantes. Je suis découragée de voir sur quelle voie ce gouvernement conservateur majoritaire nous entraîne, lui qui fait disparaître à mi-course des programmes efficaces et peu coûteux qui s’adressent aux jeunes.
« Katimavik en était à la troisième année d’une entente de financement qui devait prendre fin en mars 2013. Le gouvernement devra certainement supporter des coûts pour l’annulation des ententes de location de locaux et de véhicules, des contrats du personnel, etc.
« Il est difficile de ne pas voir là une manifestation vindicative des conservateurs, qui considèrent Katimavik comme une initiative lancée par d’autres, peu importe qu’elle ait profité à 30 000 jeunes depuis son lancement et qu’elle ait aidé de nombreuses collectivités comme Sioux Lookout dans tout le Canada.
« C’est un programme utile pour les jeunes. Il est absurde de l’éliminer. Que voulons-nous faire comprendre à nos jeunes quand nous leur retirons de belles occasions comme celle-là alors même que nous ajoutons des millions de dollars au budget des prisons? »
Ce commentaire nous a été envoyé par Mme Mombourquette, de Sioux Lookout. Je remercie Mme Mombourquette de nous avoir écrit pour parler de Katimavik.
Je poursuis.
Un électeur de Vancouver-Sud nous écrit: « Je suis scandalisé d’apprendre que dans le cadre du budget fédéral de 2012 notre gouvernement conservateur abolit Katimavik. C’est un programme qui investit dans la jeunesse canadienne et qui améliore des vies. Depuis 1977, ce programme a permis à plus de 30 000 jeunes Canadiens de participer à la vie de plus de 2 000 collectivités dans tout le pays.
« J’étais l’un de ces 30 000 jeunes. Ma fille devait elle aussi participer au programme; elle devait commencer son stage de six mois en juillet. La disparition de ce programme est une perte inestimable. »
Voici un message provenant de la circonscription de Colombie-Britannique-Southern Interior: « L'élimination du programme Katimavik entraînera des coûts auxquels on ne pense pas. J'ai travaillé pour Katimavik pendant plusieurs années, et je suis maintenant bénévole pour la section régionale de ce programme. Katimavik fournissait plus de 5 000 heures de bénévolat à des oeuvres de bienfaisance locales. Ces organismes sans but lucratif pouvaient ainsi mieux servir leur milieu. Les organismes qui faisaient appel aux services de Katimavik trouvaient de nouvelles façons de collaborer et de servir leur communauté.
« Ce programme a permis de renforcer le caractère et les compétences en leadership de milliers de jeunes gens qui ont ainsi pu devenir des adultes accomplis, j'en ai été moi-même témoin. À leur retour à la maison, ils comprennent qu'ils ont une part de responsabilité dans la viabilité de leur milieu et qu'il est important de s'y investir activement. Par la suite, bon nombre de participants prennent part à la vie de leur communauté pour le reste de leurs jours.
« J'ai souvent entendu des participants dirent que Katimavik avait changé leur vie. »
J'ai entendu ce commentaire à quatre reprises ce soir de la part de bénévoles de Guelph qui venaient d'apprendre que les députés de la 41e législature avaient l'intention de cesser d'offrir ce genre d'expérience, qui permet pourtant aux jeunes renforcer leur leadership et qui soutient les organismes régionaux partout au Canada.
« Pendant les 35 dernières années, 30 000 jeunes Canadiens ont changé la vie de citoyens des quatre coins du pays. J'ai souvent entendu des participants dire que Katimavik avait changé leur vie. Lorsqu'ils quittent le programme, les participants ont davantage confiance en eux et ils sont prêts à entrer sur le marché du travail ou à retourner à l'école forts d'un nouvel objectif.
« Ce programme donne la chance à ceux dont la vie a été remplie de difficultés qui leur échappent de se rendre compte de leurs atouts et de canaliser leurs efforts. À ceux qui ont pu profiter de plus de ressources, il leur fait mieux comprendre leur situation privilégiée et les problèmes que bien des familles connaissent au quotidien. Ce n'est absolument pas le moment de supprimer le programme Katimavik lorsque la participation citoyenne et le taux de participation aux élections n'ont jamais été aussi bas et que le taux de chômage des jeunes est deux fois plus élevé que la moyenne nationale.
« Katimavik permet d'inculquer aux jeunes Canadiens le sens de la responsabilité et de l'engagement social à long terme et leur offre l'occasion d'acquérir des compétences professionnelles, ce qui n'a jamais été aussi important qu'aujourd'hui. Au nom des jeunes d'aujourd'hui, j'espère que vous saurez faire preuve d'autant de leadership qu'eux et que vous pourrez prendre les mesures nécessaires pour faire revenir le gouvernement sur sa décision. »
Voilà une autre opinion exprimée par un Canadien.
Le message suivant a été écrit par une dame d'Edmonton, en Alberta, une autre circonscription conservatrice. Nous permettons à ces Canadiens de se faire entendre à la Chambre des communes.
Cette dame écrit ceci: « J'écris pour réagir aux compressions du programme Katimavik qui viennent d'être annoncées dans le budget fédéral. Je n'arrive pas à croire que le gouvernement manque autant de prévoyance et qu'il fasse preuve d'autant d'étroitesse d'esprit. Il compte supprimer un programme qui n'a que des effets positifs chez les jeunes Canadiens. »
« La longévité d'un pays repose sur la force de ses jeunes générations. Le bénévolat et les échanges culturels forment des adultes résilients, compatissants et intelligents, qui acquièrent ainsi une meilleure compréhension du monde dans lequel ils vivent et des gens qui l'habitent. Il est ridicule de considérer que le Canada ne gagne pas à ce que la conscience des jeunes dépasse leur propre milieu.
« Couper les vivres à Katimavik, c'est montrer un mépris total pour un programme qui promeut des valeurs essentielles à une société saine. J'ai honte d'être gouvernée par un Parlement qui ne voit pas l'importance du bénévolat et de la jeunesse. J'aimerais que vous fassiez savoir aux gens d'Ottawa que cette mesure ne plaît pas du tout aux étudiants d'Edmonton, en Alberta. »
D'une circonscription conservatrice, voici une autre Canadienne qui déclare qu'elle n'accepte pas les compressions prévues dans le budget du gouvernement conservateur.
J'arrive maintenant à Toronto. Une personne de la circonscription du député de , un député exceptionnel, écrit ceci: « Je suis un résidant de votre circonscription préoccupé par la récente décision du gouvernement de mettre un terme au financement du programme jeunesse Katimavik en mars 2013. C'est, à mon avis, une mauvaise idée de priver ainsi de fonds la jeunesse canadienne, et j'aimerais que cette décision soit remise en question. »
L'auteur du message parle de son expérience à Katimavik comme personne-ressource et directeur bénévole de projet et affirme ce qui suit: « Ces expériences m'ont fait comprendre parfaitement les valeurs du programme qui façonne jusqu'à 1 000 jeunes par année depuis le début des années 1980. Voici quelques brèves idées au sujet des valeurs et de l'importance de Katimavik.
« Ce programme prône des valeurs canadiennes, comme l'appréciation de la diversité, la participation citoyenne et de saines habitudes de vie. Il réunit des Canadiens de diverses provinces, ce qui contribue à aplanir les sentiments régionalistes dans notre pays. Le programme aide sept à 14 organismes de services sociaux dans une centaine de collectivités partout au Canada en leur fournissant des bénévoles à plein temps à longueur d'année. Le programme permet à de jeunes Canadiens de développer leurs compétences et leur assurance pour pouvoir plus tard travailler dans des secteurs sociaux.
« Personnellement, je continue à travailler dans le domaine des projets de jeunes et des droits de la personne et je ne suis qu'un cas parmi bien d'autres.
« J'ai fais un calcul sommaire et j'ai conclu que le programme coûte 2 millions de dollars par année et génère plus de 12 millions de dollars en recettes provenant du travail de bénévoles.
« Le programme renforce les liens au Canada en exposant de jeunes Canadiens à trois régions différentes du Canada en dehors de leur lieu d'origine. Le programme contribue à créer des espaces plus sûrs pour les femmes et les lesbiennes, les homosexuels, les transsexuels, les transgenres et les jeunes gais canadiens en prônant des valeurs égalitaires dans le cadre d'une vie de groupe et des liens noués avec les services sociaux de diverses collectivités voués aux droits de la femme et des LGBTTQ.
« Je serais heureux de discuter avec vous de mes idées plus en détail si vous souhaitez entendre parler de l'ensemble du programme. »
Là encore, on s'inquiète au sujet de Katimavik, à Davenport, à Toronto.
Je passe maintenant à une personne de LaSalle—Émard, qui écrit: « Veuillez me compter parmi ceux qui estiment que la décision du gouvernement, dans le budget, de mettre fin au financement de Katimavik manque de profondeur et de jugement. Au dire de tous, Katimavik offre à de jeunes Canadiens la possibilité de voir d'autres régions du Canada tout en rendant service à la collectivité. Je crois comprendre qu'un grand nombre de participants veulent travailler dans le secteur des organismes à but non lucratif et ainsi améliorer la vie des Canadiens moins bien nantis. En cette période où le chômage chez les jeunes est très élevé et où un grand nombre de jeunes cherchent leur voie et un sens à leur vie, cette décision est particulièrement difficile à comprendre. Je vous demande instamment de prêter votre voix à ceux qui demandent au gouvernement de reconsidérer cette décision. »
[Français]
Monsieur le Président, je vais continuer, bien sûr. Il ne faut pas hésiter.
[Traduction]
J'ai encore un message à lire. En ce moment même, tandis que nous discutons à la Chambre des communes, les Canadiens nous inondent de courriels, de télécopies et d'appels. Il nous est donc difficile de suivre les nombreux Canadiens de tout le pays qui nous demandent de parler en leur nom.
Je pensais passer à un autre sujet, mais je viens de recevoir une nouvelle pile de courriels et de messages publiés sur Twitter et Facebook. Je devrai y revenir.
Cela dit, le dernier message que je vais lire de la première pile vient d'une personne de la circonscription de Colombie-Britannique-Southern Interior. Elle écrit ceci: « J'ai participé au programme Katimavik en 1979. Ce fut l'une des expériences les plus extraordinaires de ma vie. Je me souviens avec émotion des bons et des mauvais moments, nous apprenions les uns des autres en créant des liens avec des concitoyens venant de toutes les provinces. Ce programme m'a été infiniment bénéfique en ce qu'il m'a permis de grandir, de mûrir et d'effectuer la transition entre l'école secondaire et la vie qui lui succède. Travailler en étroite collaboration avec des gens de petites localités où on vit et grâce auxquelles on acquiert de l'expérience a ouvert mes horizons.
« La perte de ce programme est un coup pour tous les Canadiens. Ce genre d'initiative stimule l'engagement des Canadiens et aide à faire d'eux des citoyens productifs. On devrait multiplier les programmes comme Katimavik, et non les éliminer. C'est effectivement un triste jour pour tous les Canadiens.
« J'avais espéré faire participer mes enfants à cette aventure d'apprentissage et leur faire connaître la grandeur de notre pays, même si nous sommes une famille à faible revenu. Cette décision d'abolir le programme Katimavik dénote un grand manque de vision. Pensez à mes enfants qui traîneront maintenant peut-être dans les rues, qui côtoieront peut-être des individus louches, car il y a peu de possibilités qu'ils connaissent autre chose que l'existence d'une famille à faible revenu. Je me demande combien cela coûtera aux Canadiens à long terme, combien de nos enfants deviendront toxicomanes ou commettront des crimes puisque les seuls emplois qui les attendent, s'ils sont chanceux, sont mal rémunérés, et je me dis que ces jeunes n'auront aucune idée de ce qu'est le Canada.
« N'est-ce pas paradoxal que le gouvernement soit disposé à dépenser des milliards encore pour construire des prisons et financer la criminalité au lieu d'enrichir la vie de nos enfants? C'est honteux et stupide, et cela dénote une vision à court terme. C'est vraiment ce que démontre ce genre de décision. »
Nous remercions beaucoup l'auteur de cette lettre provenant de la Colombie-Britannique pour avoir soulevé ce point.
La lettre parle de tisser des liens entre les Canadiens de toutes les provinces. C'est ce que nous faisons au sein du caucus du NPD. Nous faisons en sorte que des Canadiens de toutes les parties du pays collaborent.
Cependant, le gouvernement ne partage pas notre vision d'un Canada uni. À nos yeux, ce budget est annonciateur d'une décennie sombre et lugubre, où les clivages seront exacerbés, si la même tendance est maintenue jusqu'en 2015. Nous voyons le gouvernement essayer de dresser les générations, les régions et les collectivités les unes contre les autres. Diviser les Canadiens est le modus operandi du . Katimavik rapproche les Canadiens. C'est peut-être ce qui explique que le gouvernement essaie de sabrer ce programme. C'est un élément catalyseur que le gouvernement ne veut pas favoriser. Il souhaite encourager la division et dresser les Canadiens les uns contre les autres.
Du côté de l'opposition officielle, nous disons que les Canadiens veulent être unis. Ils veulent collaborer entre eux. Nous voulons mettre fin à cette politique de la division. C'est pourquoi nous continuerons de lutter pour préserver les programmes qui rassemblent les Canadiens. Les familles canadiennes méritent mieux.
Monsieur le Président, j'ai dit aujourd'hui que les députés conservateurs commenceraient à allumer leur lanterne, qu'ils souriraient et qu'ils seraient contents d'être ainsi éclairés.
À mesure que nous critiquons le budget, je vois leur attitude changer un peu. C'est peut-être à cause des gazouillis que leur envoient leurs électeurs. C'est peut-être à cause des courriels et des appels téléphoniques qu'ils reçoivent de personnes âgées et de futures personnes âgées.
Je ne sais pas, mais il y a certainement de l'amour dans l'air de l'autre côté de la Chambre. Cela ne peut vouloir dire qu'une chose: que les députés conservateurs commencent à comprendre pourquoi les Canadiens réservent un si mauvais accueil au budget. J'ai l'impression qu'ils commencent à comprendre en quoi ces compressions causent du tort aux Canadiens.
On ne peut que se réjouir de savoir que les délibérations en cours et les innombrables courriels, gazouillis, messages sur Facebook et lettres des plus touchantes que nous envoient les Canadiens d'un bout à l'autre du pays réussissent à émouvoir les députés conservateurs ou, à tout le moins, à attirer leur attention. Cela confirme l'importance de recueillir ces commentaires de l'ensemble de la population. Nous allons poursuivre notre travail parce que ce serait merveilleux si nous pouvions convaincre certains députés conservateurs de défendre les intérêts de leurs électeurs et de voter contre le budget. C'est ce que nous espérons de tout coeur.
J'ai une pile de courriels et de commentaires qui sont arrivés pendant que je parlais. Ce qu'il y a de merveilleux avec les nouvelles technologies, c'est qu'elles permettent aux citoyens de faire connaître leur avis directement à la Chambre des communes. D'innombrables personnes le font, et un très grand nombre d'entre elles sont de jeunes Canadiens. C'est ce que j'ai trouvé le plus inspirant des derniers jours de ce débat. Ce sont les jeunes Canadiens qui s'expriment, qui envoient des gazouillis aux députés conservateurs pour les inciter à voter contre le budget.
Ce sont les jeunes Canadiens qui nous font part de leurs rêves et de leurs espoirs, pas seulement concernant leur avenir et celui de leurs camarades de classe, leurs proches et leurs amis, mais aussi, ce qui est plus important encore, celui de leur municipalité, de leur province et de leur pays. C'est ce qui nous stimule dans tout cela, les paroles inspirantes que nous transmettent les jeunes Canadiens d'un océan à l'autre.
Je continue. Nous avons un message provenant d'un électeur d'une autre circonscription représentée par un député conservateur, Lennox and Addington. Il dit ceci: « Je vis dans une circonscription conservatrice, Lennox and Addington. Le dernier budget me dégoûte. Je ne crois pas que mon député a l'intention ou la capacité de me représenter, et de faire valoir mon point de vue sur ce que je veux voir dans le budget fédéral.
« Plusieurs aspects me préoccupent, notamment les compressions visant le programme de la Sécurité de la vieillesse, la fonction publique, et Élections Canada, et le fait qu'on mise davantage sur les prisons et les avions de chasse. J'ai un fils de 15 ans, et j'ai très peur qu'il ne soit pas en mesure de bien gagner sa vie à l'avenir. Il semble que rien ne soit prévu pour les emplois, à moins que ceux-ci soient liés à l'exploitation des sables pétrolifères de l'Alberta.
« Je vous prie de continuer de nous défendre, et de dire aux conservateurs que la majorité des Canadiens ne se laissent pas berner par leurs piètres discours, et par la façon dont ils tentent de détourner notre attention en éliminant la pièce de 1 cent. »
Ce sont des commentaires très pertinents de la part d'un autre Canadien vivant dans une autre circonscription conservatrice qui est préoccupé par les compressions visant le programme de la Sécurité de la vieillesse, la fonction publique, et Élections Canada, et par la plus grande idée fixe des conservateurs: miser sur les prisons et les avions de chasse. Nous en avons parlé en ce qui concerne les compressions touchant les services, les programmes pour les jeunes, et les pensions.
Les Canadiens savent compter. Voici ce qu'ils disent au sujet des coûts astronomiques liés au fiasco des F-35, qui devaient d'abord coûter 9 milliards de dollars, et dont le prix a maintenant grimpé à 40 milliards de dollars. Aucun député d'en face n'est capable de nous dire ce qu'ils coûteront, et on ne peut certainement pas dire que nous n'avons pas essayé d'obtenir une réponse. Ils ne peuvent pas nous répondre, simplement parce que...
M. Robert Chisholm: Sans moteur.
M. Peter Julian: Eh bien, avec un moteur. Le député de fait valoir, à juste titre, que les F-35 sont livrés sans moteur.
Personne, du côté du gouvernement, n’a pu nous dire si le coût, tout frais compris, s’élèvera à 42 milliards, à 50 milliards ou à autre chose. Personne ne peut rien dire pour la simple raison que le gouvernement n’a jamais lancé un appel d’offres et que le coût change de jour en jour. Ce programme est un véritable gaspillage et est très mal géré. Tous les jours, de nouveaux coûts s’ajoutent. Même si un responsable disait aujourd’hui que le coût du programme des F-35 s’élèverait à 50 milliards de dollars, il est probable que le coût aura grimpé à 51 milliards demain. Nous ne savons pas.
Toutefois, les Canadiens font le lien entre le fait que le gouvernement est disposé à dépenser des dizaines de milliards de dollars pour des avions de combat. D’après une analyse financière portant sur le système carcéral, le gouvernement compterait consacrer 19 milliards de dollars à de nouvelles prisons. Il est prêt à gaspiller de la façon la plus irresponsable et la plus imprudente possible pour satisfaire des caprices, mais il n’est pas disposé à financer la sécurité de la retraite, les soins de santé, les services sur lesquels comptent les familles canadiennes, la salubrité des aliments, la sécurité des transports, la protection de l’environnement et les programmes créés pour les jeunes à l’époque où ils connaissaient des taux élevés de chômage.
Une voix: Les familles canadiennes méritent mieux.
M. Peter Julian: Oui, il n’y a pas de doute que les familles canadiennes méritent mieux. J’aurais pensé, après sept heures de débat, que mes collègues seraient fatigués, mais ils sont aussi énergiques à la Chambre des communes qu’ils le sont lorsqu’ils défendent leurs électeurs. Quelle belle équipe!
Pendant que nous abordons la huitième heure de débat, les Canadiens alimentent la discussion. Ce sont les Canadiens d’un océan à l’autre qui envoient des télécopies, des courriels et des messages sur Twitter et Facebook. Ce sont les Canadiens qui disent que ce débat doit être engagé. Ils ont entendu parler du budget et ils veulent maintenant avoir leur mot à dire sur les finances du pays. Ce qui rend le débat fascinant, c’est qu’il est alimenté par la population canadienne. Il est suscité par les Canadiens, jeunes et moins jeunes, les Canadiens qui élèvent des familles ou qui ont fini d’élever leurs enfants, les Canadiens célibataires ou chefs de famille. Le débat démocratique sur le parquet de la Chambre des communes atteint son point culminant lorsque des familles canadiennes ordinaires peuvent se faire entendre ici, comme c’est le cas aujourd’hui.
Je vais maintenant passer à une électrice de North York, dans la région de Toronto. Elle dit: « Je vous remercie d’avoir mentionné les cols bleus tels que les charpentiers, les ouvriers de la construction, les peintres, etc. dans le débat sur le budget. Mon mari est facteur. Ses genoux sont en train de céder et son corps est brisé. Il aura de la chance s’il peut continuer à travailler jusqu’à 60 ans, sans parler de 67 ans. Il sera en mesure de prendre sa retraite à 65 ans, mais je m’inquiète de la génération suivante qui ne pourra pas le faire. Continuez à vous battre pour tous les Canadiens. »
Je voudrais remercier tous les facteurs et tous les autres qui travaillent pour Postes Canada et dont le dévouement nous permet de recevoir votre courrier tous les jours.
C’est précisément ce que nous voulons faire comprendre dans le cas de la Sécurité de la vieillesse. Il ne s’agit pas d’un quelconque exercice théorique qui nous permettrait de passer de 65 à 67 ans sans aucune conséquence pour qui que ce soit. C’est une attaque lancée contre les métiers manuels. C’est une attaque contre les facteurs, les menuisiers, les personnes qui travaillent dans les restaurants et le secteur des services, les personnes qui ont travaillé toute leur vie en mettant à rude épreuve leurs jambes, leurs dos, leurs bras et leurs épaules. La situation est différente pour un avocat ou un col blanc. Ces professions ne sont pas aussi exigeantes physiquement. Je ne dis pas que les cols blancs ont la vie facile, je dis simplement que c’est un autre genre de travail.
Les travailleurs manuels, toutefois, seront plus durement touchés par ce report cruel de l’âge de la retraite, parce qu’ils ne pourront tout simplement pas exercer leurs métiers deux ans de plus. C’est donc la misère qui les attend.
Comme je l’ai dit précédemment, nous parlons de multiplier par quatre le taux de pauvreté chez les aînés au cours des prochaines années. Nous avons parlé d’une décennie sombre et misérable sous le règne des conservateurs. Et la situation sera encore pire s’ils devaient se maintenir au pouvoir en 2015, parce que tous les changements impitoyables instaurés par les conservateurs pour semer la discorde et réduire notre qualité de vie -- sauf dans le cas des Canadiens les plus riches -- auront des conséquences de plus en plus marquées.
Il faut n’avoir aucun respect envers les métiers dans notre pays pour oser dire aux Canadiens qui exercent des métiers manuels que cela n’a pas d’importance, qu’ils devront exiger de leur corps deux années de travail de plus. Ces Canadiens ont déjà apporté leur contribution, ils ont le droit de prendre leur retraite dans la dignité à l’âge de 65 ans. Nous sommes ici aujourd’hui pour dire que les travailleurs manuels du Canada méritent plus que ce que le gouvernement leur offre.
J’ai un autre gazouillis qui nous dit: « Je suis très irrité de voir que le gouvernement conservateur a si peu de considération pour les Canadiens les plus pauvres. »
Une femme nous envoie le commentaire suivant. « Plusieurs éléments qui ressortent du budget m’inquiètent profondément. Des changements sont apportés au processus d’évaluation environnementale: tout changement de ce processus d’évaluation environnementale devrait découler du désir de protéger au maximum l’environnement dans l’intérêt de la population canadienne. La protection de notre environnement est aussi la protection des gens et des emplois dans tout le pays. Cela devrait être l’objet de tout changement apporté aux processus d’évaluation, pas les délais, mais avant de procéder à l’évaluation ou pour accélérer la réalisation du projet. Les risques sont beaucoup plus importants que tout avantage mesurable qui pourrait découler d’un développement industriel plus rapide. »
Elle est également préoccupée par les changements qui touchent l’ARC et les organisations caritatives: « Tous les gouvernements au Canada devraient encourager la participation publique aux processus politiques et au dialogue politique. Dans les activités politiques qui ne sont pas de nature partisane, il ne devrait y avoir aucune inquiétude. Des citoyens mobilisés, informés et engagés sont garants d’un gouvernement qui répond aux besoins de tous les membres de la société. Je crains fort que ces mesures n’entravent la capacité des organisations de mobiliser les citoyens dans des dossiers qui sont politiques sans être partisans. »
Elle poursuit en nous remerciant d’avoir demandé aux électeurs de nous communiquer leurs préoccupations et d’en faire la lecture à la Chambre. Nous la remercions de nous avoir envoyé ses commentaires.
Il y a aussi ce jeune Canadien de Guelph, en Ontario, qui nous a écrit. Voici ce qu'il avait à dire: « Je viens de Guelph, même si je fais en ce moment un stage au Costa Rica. Je suis ici depuis la mi-janvier et j'ai observé avec grand intérêt les évènements politiques de l'étranger. Je n'ai pas l'habitude d'écrire aux députés. Cependant, j'espère que vous trouverez le moyen de communiquer mes préoccupations à la Chambre.
« Le nouveau budget me dégoûte. Je ne reconnais plus le Canada; ce n'est plus mon pays. En tant que participant au programme de Jeunesse Canada Monde, je comprends l'importance de programmes comme Katimavik pour les jeunes du Canada. Je crois qu'il est honteux qu'on abolisse ce financement et qu'une fois de plus, les jeunes soient laissés pour compte. Si on ajoute à cela l'augmentation des droits de scolarité, les perspectives d'emploi limitées et la diminution du nombre de subventions offertes par le gouvernement, on ne peut que s'étonner que les jeunes ne baissent tout simplement pas les bras.
« Pour ce qui est des compressions touchant CBC/Radio-Canada, l'Office national du film et Téléfilm Canada, je suis moi-même photographe et je dois dire qu'il est presque impossible de survivre au Canada dans le milieu des arts. En fait, si je suis en ce moment au Costa Rica, c'est parce que beaucoup plus de possibilités s'offrent à moi en Amérique centrale qu'au Canada. Cela dit, ce qui aggrave la situation, c'est le fait que ces organismes ont produit du contenu percutant, controversé et pas toujours favorable au gouvernement. Ces compressions ne sont ni plus ni moins qu'une attaque partisane lancée contre des organisations qui reçoivent du financement du gouvernement. Le message est clair: si vous n'êtes pas de notre avis, nous vous coupons les vivres.
« Au total, ce sont 19 000 fonctionnaires qui perdront leur emploi. Même s'il y a un excédent de personnel dans la fonction publique, je crois que des licenciements massifs de ce type sont une mauvaise idée, d'autant plus que le budget qui vient d'être déposé est très favorable aux employeurs du secteur privé. Le Canada a toujours misé sur les services à la population, à juste titre. Or, ce budget fait fi de la tradition.
« J'ai 23 ans, j'ai un baccalauréat en sciences politiques et j'ai de la difficulté à trouver un emploi au Canada. Je crois que les décideurs doivent comprendre que ce budget ne traduit pas la volonté du peuple, et les députés de l'opposition doivent le dire clairement. »
Je passe maintenant à une autre circonscription conservatrice. C'est assez gratifiant pour nous tous de voir que la plupart des lettres reçues récemment nous proviennent de circonscriptions conservatrices. Les électeurs des conservateurs protestent; ils disent que le gouvernement devrait lire son propre budget et en comprendre les conséquences. En fait, et c'est le plus important, ces électeurs disent à leur député conservateur qu'il devrait voter contre le budget, parce que les familles canadiennes méritent mieux que ce que les conservateurs y proposent.
Une femme nous écrit ceci: « J'habite dans une circonscription conservatrice d'Ottawa, en Ontario. Ottawa-Ouest—Nepean, pour être exacte. J'ai 29 ans et je suis mère d'une fillette de deux ans. Mon père a pris sa retraite après avoir travaillé 35 ans pour la ville. Ma mère travaille à son compte, et sa santé est mauvaise. Dans ma famille, je suis de la première génération à avoir fait des études universitaires, que j'ai enfin terminé de payer en 2010. Je paie des impôts. Je vote. J'ai une hypothèque. J'achète localement et j'appuie notre économie.
« Je crois au dynamisme de nos collectivités et à celle des institutions qui veillent à la sécurité et au bon roulement de notre pays. Toutefois, la direction dans laquelle l'actuel gouvernement entraîne la Canada m'inquiète grandement. Le budget n'est qu'une mesure de plus qui vient miner le travail remarquable accompli par leurs prédécesseurs.
« Le gouvernement n'a pas pu prouver que la Sécurité de la vieillesse ne peut être maintenue dans sa forme actuelle. Il n'a pas écouté les économistes réputés qui ont fait valoir que, même si les demandes prestations de la Sécurité de la vieillesse vont augmenter, cette hausse sera temporaire. Les conservateurs n'ont pas tenu compte des sondage, car ils auraient compris que les Canadiens, dans une proportion de 70 à 80 p. 100, se sont dits contre ce changement. Il s'agit d'une crise fabriquée de toutes pièces par un gouvernement qui méprise ses électeurs et manque de respect envers les autres parlementaires.
« Aujourd'hui, les travailleurs plus jeunes croient que ceux qui n'ont pas atteint l'âge de 54 ans paieront en double pour financer la Sécurité de la vieillesse ».
:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue de qui fait un travail extraordinaire en Chambre. C'est un des nouveaux députés qui apportent beaucoup d'énergie à la Chambre, même quand il fait des recours au Règlement. Je voulais donc féliciter mon collègue.
[Traduction]
J'aimerais vous transmettre maintenant les commentaires d'un électeur d'une autre circonscription conservatrice. J'en profite pour remercier particulièrement les Canadiens qui vivent dans des circonscriptions actuellement représentées par des conservateurs, pour leurs messages sur Twitter et Facebook, leurs courriels, leurs télécopies et leurs appels téléphoniques. Ils nous aident à comprendre ce que pensent les Canadiens dans ces circonscriptions-là. Ce budget les inquiète beaucoup, on le comprend. Ils s'inquiètent, parce que ce n'est pas ce qu'on leur avait promis avant le 2 mai. Les électeurs des circonscriptions représentées par des conservateurs commencent à se rendre compte qu'on leur avait promis que le financement des soins de santé, la sécurité de la retraite et les services seraient maintenus, et qu'il n'y aurait pas de grands ravages. Mais maintenant, ils voient le gouvernement faire des grands ravages dans toutes les promesses qu'il avait faites. Et les électeurs des circonscriptions représentées par les députés d'en face dénoncent ces agissements, bien entendu.
Le prochain message vient d'Ottawa-Ouest—Nepean, la circonscription du . Voici ce que dit cet électeur: « Cette crise a été fabriquée de toutes pièces par un gouvernement qui traite ses électeurs avec mépris et manque de respect envers les députés des autres partis. Les jeunes travailleurs d'aujourd'hui disent que les gens de moins de 54 ans paieront deux fois pour la Sécurité de la vieillesse. Une première fois parce que nous contribuons tous à ce programme au moyen de nos impôts, et une deuxième fois parce que nous devrons attendre deux ans de plus avant d'avoir accès aux prestation de Sécurité de la vieillesse, d'ici 2030. Le gouvernement a protégé les intérêts de ses principaux électeurs actuels, tout en transférant à un autre gouvernement fédéral ou provincial la responsabilité de composer avec les retombées négatives qu'auront ses décisions sur les générations futures. Ce qui vient encore aggraver ce problème, c'est que l'effet négatif des bébé-boumeurs sur la Sécurité de la vieillesse disparaîtra au début des années 2030. Ce changement à la Sécurité de la vieillesse n'a aucun sens. »
Monsieur le Président, j'ai demandé à votre prédécesseur à la présidence de m'indiquer quand nous en serons à cinq minutes et à une minute de l'heure de l'ajournement, à 18 h 30. Je ne voudrais pas dépasser l'heure, à moins que je ne bénéficie du consentement unanime pour le faire — auquel cas, compte tenu de tous les courriels, gazouillis et messages sur Facebook, je pourrais probablement y passer la nuit. Même en me limitant aux messages provenant des circonscriptions conservatrices, je pourrais probablement y passer la nuit. Nous recevons une avalanche de messages. Les gens sont préoccupés par la Sécurité de la vieillesse et les compressions dans les services. Ils craignent de perdre leur emploi. Nous recevons une avalanche de messages. Si nous y passions la nuit, je pourrais en lire beaucoup plus.
Cette personne d'Ottawa-Ouest—Nepean poursuit en ces mots: « Le changement apporté à la Sécurité de la vieillesse n'a absolument aucun sens. On ne prévoit rien pour ceux qui, pour quelle que raison que ce soit, ne peuvent pas travailler après 65 ans, et pour certains même, après 60 ans. Cette négligence intentionnelle est scandaleuse. Je suis certaine que, à la simple lecture de ce courriel, vous saisirez quelle tension sera créée entre les générations. Selon des études et des sondages, les jeunes d'aujourd'hui ne comprennent pas en quoi consiste un bon régime de retraite en milieu de travail. L'ensemble des Canadiens peinent à répondre aux besoins essentiels de leur famille, comme la nourriture, la garde des enfants et les fournitures scolaires, de même qu'à remplir leurs obligations financières comme le remboursement des prêts étudiants et des hypothèques ainsi que l'épargne en prévision de la retraite. Au lieu d'inventer des crises de viabilité et de déformer les données financières relatives à la Sécurité de la vieillesse, le gouvernement devrait prendre des mesures concrètes pour aider les Canadiens à s'assurer un revenu de retraite. Il n'y en aura pas d'investissement au chapitre de l'environnement. Les entreprises les plus polluantes continueront de bénéficier de subventions. Dans une autre partie du budget, le gouvernement précise qu'il a l'intention de régler le problème controversé des salaires et des pensions des employés de la fonction publique fédérale. À peine quelques minutes après le discours du budget, un député, interrogé sur les ondes d'une station de radio d'Ottawa, a dit que la perte de 4 800 emplois à Ottawa sous une forme ou une autre était négligeable. »
Nous saurons, demain, la mesure dans laquelle la région de la capitale nationale sera saignée par le budget car nous aurons une meilleure idée du nombre de dizaines de milliers d'emplois qui disparaîtront. Un député a dit que ce n'était rien, que ces employés sont sans importance.
Cet habitant d' poursuit ainsi: « C'est le comble du mépris. Je me soucie beaucoup de la façon dont le mépris et le manque d'égards du gouvernement se manifesteront à l'avenir. Les mesures méprisantes du gouvernement ne peuvent continuer. J'estime avoir la responsabilité de contribuer, par tous les moyens possibles, à veiller à ce qu'elles ne continuent pas et à ce que le Canada que je connais, que j'aime tant, dans lequel je choisis de vivre et auquel je contribue reste le même pour ma fille. Merci de représenter les Canadiens à la Chambre. »
Voici un message qu'on vient tout juste de recevoir sur Twitter. Je ne sais pas si je fais bien de le préciser, mais dans ce cas je vais le faire. M. Slepchik a dit qu'en signe de solidarité envers le NPD, il restera au travail jusqu'à ce que je termine mon intervention. Il a dit: « Défendez les fonctionnaires, les pensions et Katimavik dans le budget de 2012. »
La prochaine citation nous vient d'un habitant de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, région qui tient beaucoup à coeur à mon collègue de . Le message dit ceci: « Les conservateurs reviennent sur de nombreuses promesses dans le budget qu'ils ont présenté aujourd'hui. Durant la campagne de 2011, ce parti a promis de laisser intactes les pensions des aînés canadiens. Le budget présenté aujourd'hui accomplit beaucoup de choses, mais il ne protège pas les pensions. Il élimine directement 19 200 emplois, ce qui aura un effet domino dans l'économie canadienne, entraînant l'élimination de dizaines de milliers d'emplois de plus parce que les 19 200 employés fédéraux mis à pied dans le budget ne pourront plus injecter de l'argent dans le marché local. Le budget maintient le taux d'imposition inutilement faible des grandes sociétés alors que celles-ci s'enrichissent, et les Canadiens de la classe moyenne comme moi bénéficient d'une réduction d'impôt massive de 2,09 $ par mois alors qu'un pain coûte 2,29 $. »
Cet électeur de Dartmouth a tout à fait raison. Comme le démontrent toutes les études, les réductions d'impôt ne font que permettre aux grandes sociétés d'accumuler de l'argent. En effet, elles ont accaparé quelque 583 milliards de dollars, et c'est pourquoi ces réductions d'impôt s'accompagnent de la grave diminution du nombre d'emplois dont nous avons été témoins au cours des quelques derniers mois. Voilà donc une autre personne qui s'est prononcée contre le budget.
Monsieur le Président, j'essaie d'aller un peu plus rapidement car je sais qu'en ce moment même, les courriels affluent dans nos boîtes de réception. Nous recevons plus de télécopieurs et plus de messages sur Twitter et sur Facebook. Les observations arrivent sans cesse. Je vais essayer d'aller un peu plus vite pour lire le plus de messages possible dans les prochaines minutes, à moins d'obtenir le consentement unanime pour que l'on m'accorde plus de temps, mais j'ai l'impression que le whip ne sera pas disposé à le faire.
Les observations suivantes ont été formulées par un résidant de , une autre circonscription représentée par un conservateur. L'électeur a dit ce qui suit: « Ce qui me préoccupe, c'est le nombre d'emplois dans la fonction publique que l'on prévoit supprimer dans le budget. Ces pertes d'emplois non seulement auront une incidence sur des familles, mais elles entraîneront aussi la stagnation économique. »
Un résidant de la région de Toronto a dit ce qui suit: « Je suis ébahi par la réduction de 10 p. 100 du budget de CBC/Radio-Canada. J'apprécie énormément les services de la société et je ne peux qu'imaginer ce qu'ils représentent pour ceux qui n'habitent pas une région urbaine débordante de ressources. J'écoute ses stations de radio, je consulte son site Web et je regarde ses chaînes de télévision. CBC/Radio-Canada est la principale source d'information sur laquelle je peux compter pour la diffusion avisée et honnête des nouvelles. Je crois que le gouvernement a l'intention de couper les jambes de CBC/Radio-Canada et de miner la critique journalistique honnête. Deuxièmement, je suis consterné par le démantèlement à courte vue de la table ronde sur l'environnement et l'économie. Il y a assurément des environnementalistes qui peuvent évaluer l'état mondial et national de l'environnement. Nous sommes malheureusement liés à un moteur économique qui doit être alimenté et c'était ce que la table ronde aurait justement permis de faire de la façon durable dont nous avons désespérément besoin. »
La personne de Toronto dit encore ceci: « Je suis choqué et j'essaie de ne pas me laisser totalement envahir par la tristesse profonde que suscite en moi le sentiment d'impuissance devant le gouvernement conservateur, qui est apparemment en train de broyer tout ce qui me rend fier de notre pays. J'ai une petite fille en bas âge, et il m'est difficile de me détacher de ce budget. Dans le monde, nous ne figurons plus parmi les bastions du mouvement écologiste, de la liberté d'expression ou de la politique, des choses dont j'étais fier depuis mon adolescence et que j'espérais partager avec ma fille. Mais mon espoir s'évanouit, et je me demande s'il restera de l'eau potable pour ma fille et des érables à entailler dans le Nord de l'Ontario.
« Ne voyez pas cette lettre comme l'expression d'un citoyen nostalgique qui se remémore les joies de l'enfance; je vous écris une réflexion sur l'état de la planète et sur notre survie. C'est une vérité toute simple, et nous devons tous mettre la main à la pâte. Merci d'avoir lu mon courriel et, espérons-le, d'avoir compris mon plaidoyer pour le changement alors que nous luttons contre la destruction de notre pays. »
Voici ce que dit un autre courriel reçu d'une personne de Toronto: « Globalement, je crois qu'il existe beaucoup de raisons de dire que ces compressions sont importantes. Je parle des coupes renversantes dans le budget de fonctionnement de la Société Radio-Canada. » L'auteur écrit encore ceci: « Les budgets d'austérité ne font rien d'autre que nuire à ceux qui sont déjà vulnérables. »
Monsieur le Président, j'ai parlé pendant assez longtemps aujourd'hui et je compte continuer de parler de cette question demain, si ma voix me le permet, parce que nous soulevons des questions fondamentales.
Par ce budget, le et le gouvernement trahissent purement et simplement les engagements qu'ils ont pris au cours de la dernière campagne électorale. Les Canadiens n'ont pas voté pour cela.
Les courriels, les gazouillis et les commentaires sur Facebook en provenance des Canadiens de tout le pays nous indiquent qu'ils s'inquiètent sérieusement de l'orientation qu'on cherche à donner au pays. Les Canadiens pensent que le gouvernement a tort de présenter un budget où il renie les engagements pris solennellement au cours de la dernière campagne électorale, lorsqu'en regardant les Canadiens droit dans les yeux, le a affirmé qu'il ne toucherait ni aux services de santé, ni à la sécurité de la retraite et qu'il maintiendrait les services. C'était un engagement solennel, et il a été renié. Les Canadiens sont de cet avis. Les lettres, les gazouillis et les commentaires inscrits sur Facebook que nous avons lus aujourd'hui indiquent en grand nombre jusqu'à quel point les Canadiens se sentent trahis par ce budget.
Nous continuerons de faire ce que les néo-démocrates ont toujours fait à la Chambre des communes, c'est-à-dire que nous continuerons de défendre les familles canadiennes. Nous les défendrons parce que nous avons assumé ce rôle depuis les tout premiers jours quand, dans les années 1920, les premiers deux députés du Parti travailliste ont pris place dans le coin là-bas et ont obligé un gouvernement minoritaire à instaurer les pensions de vieillesse. À l'époque, on considérait qu'il s'agissait d'une idée radicale, mais ces deux voix, ces deux députés du Parti travailliste ont été les instigateurs d'une transformation fondamentale.
Demain, je raconterai aux députés ce que les députés du CCF ont accompli quand ils étaient sept à la Chambre, puis douze, puis quinze. J'espère que les députés ont hâte d'entendre le débat de demain.
Aujourd'hui, avec 102 voix au Parlement, nous nous opposons au budget parce que les familles canadiennes méritent mieux que ce qui y est prévu pour elles.