Qu'un comité spécial soit créé afin d'examiner la situation des coopératives au Canada et de formuler des recommandations en: a) identifiant le rôle stratégique des coopératives au sein de notre économie; b) précisant une série de politiques sur les questions économiques, fiscales, et monétaires qui permettront à la fois de renforcer les coopératives canadiennes et de protéger les emplois qu'elles créent; c) explorant la problématique de la capitalisation des coopératives, ses causes, ses effets et ses pistes de solutions; d) explorant s'il y a lieu de mettre à jour la Loi sur les coopératives, adoptée en 1998; e) recherchant les moyens à la disposition du gouvernement pour donner davantage de soutien et de place aux coopératives canadiennes; et que le Comité soit composé de douze membres, dont sept membres du parti gouvernemental, quatre membres de l'Opposition officielle, un membre du Parti libéral, pourvu que le président soit issu du parti gouvernemental; qu'en plus du président, un vice-président provienne de chaque parti de l'opposition; que le comité dispose de tous les pouvoirs que le Règlement confère aux comités permanents, en plus du pouvoir de voyager, accompagné du personnel nécessaire, à l'intérieur et à l'extérieur du Canada, sujet à l'autorisation habituelle de la Chambre; que le comité soit composé des députés inscrits sur une liste que le whip de chaque parti déposera auprès de la Greffière de la Chambre, au plus tard le 8 juin 2012; que le quorum du comité spécial soit fixé à sept membres pour toute délibération, sous réserve qu'un membre de l'opposition et un membre du parti gouvernemental soient présents; que les membres de ce comité puissent, à l'occasion, et si nécessaire, se faire remplacer conformément aux dispositions de l'article 114(2) du Règlement; que le comité fasse rapport de ses recommandations à la Chambre au plus tard le 30 novembre 2012.
— Monsieur le Président, pour commencer le débat, j'aimerais donner une citation du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, en anglais et en français. En français, pour souligner l'Année internationale des coopératives, il a dit ceci:
Les coopératives rappellent à la communauté internationale qu’il est possible d’allier la vitalité économique à la responsabilité sociale.
En anglais, il a dit:
[Traduction]
Cooperatives are a reminder to the international community that it is possible to pursue both economic viability and social responsibility.
[Français]
C'est le thème qui anime cette Année internationale des coopératives.
[Traduction]
Puisque les Nations Unies ont proclamé 2012 l'Année internationale des coopératives, plus tôt ce mois-ci, j'ai été nommé défenseur libéral en matière de coopératives par le chef du Parti libéral, le député de . Je l'en remercie.
Ce nouveau rôle de défenseur des coopératives est fondé sur l’ouverture, la collaboration et la sensibilisation, et il évite le plus possible la partisanerie. Il s’agit d’un rôle progressiste, positif et fondé sur les données. J’ai l’intention de promouvoir les coopératives canadiennes et leurs valeurs, ainsi que de les aider au mieux de mes connaissances.
[Français]
Depuis ma nomination un peu plus tôt ce mois-ci, j'ai eu l'occasion de rencontrer les représentants des deux grandes associations nationales des coopératives, soit l'Association des coopératives du Canada et le Conseil canadien de la coopération et de la mutualité. J'ai également visité des coopératives, dont une est une coopérative agricole, la Coop AgriEst à Saint-Isidore, pas loin d'ici, qui a formé de fiers agriculteurs de l'Est ontarien. Cette coopérative a le vent dans les voiles et a augmenté son chiffres d'affaires de 10 millions à 40 millions de dollars en l'espace de 10 ans.
J'ai également eu le plaisir, le 19 mai dernier, d'assister à l'inauguration officielle du nouveau bâtiment multiservices pour la Coopérative de solidarité multiservices Montauban, à Notre-Dame-de-Montauban, une petite localité de moins de 1 000 habitants située au nord de Shawinigan. J'y étais avec ma collègue libérale, la députée de . J'espère qu'elle aura le temps, un peu plus tard cet après-midi, d'élaborer sur cette initiative dans cette localité.
Tout ce que j'ai appris depuis cette nomination, ces rencontres, mes visites, mes lectures et mon expérience personnelle m'a été confirmé par les résultats d'un sondage rendu public cette semaine par le groupe iPolitics.
[Traduction]
Je vais citer un texte rédigé par le président d'Abacus Data, David Coletto:
À la mi-mai, l'Association des coopératives du Canada a retenu les services du cabinet Abacus Data, qui a mené un sondage d'opinion publique à l'échelle nationale afin de déterminer que ce que les Canadiens savent des coopératives et ce qu'ils en pensent. Les résultats de ce sondage ont montré que les Canadiens s'intéressent grandement au modèle coopératif et que la plupart des Canadiens, plus particulièrement ceux de l'Ouest du Canada et du Québec, sont déjà membres d'au moins une coopérative.
Voici quelques-uns des principaux résultats du sondage. Huit Canadiens sur dix (83 p. 100) ont déclaré qu'ils préféreraient faire leurs achats dans une entreprise locale qui partage ses bénéfices avec les membres-propriétaires et investissent à l'échelle locale, plutôt que dans une entreprise privée qui fait partie d'une grande chaîne qui est bien connue partout au Canada. Nous avons demandé aux répondants de supposer que les prix, le service, la qualité et l'aspect pratique étaient les mêmes dans les deux cas.
Plus de huit Canadiens sur dix (85 p. 100) avaient déjà entendu parler des coopératives. La proportion de gens qui en avaient déjà entendu parler était plus élevée au Canada atlantique, au Québec et dans les Prairies.
Une grande majorité de Canadiens ont dit qu'ils connaissaient très bien ou assez bien les coopératives, y compris les coopératives de crédit. Les Ontariens et les Québécois étaient ceux qui les connaissaient le moins.
Seulement 5 p. 100 des Canadiens savaient que 2012 est l'Année internationale des coopératives.
On a aussi demandé aux répondants de faire un exercice. Ainsi, on leur a montré une série de caractéristiques qui pouvaient correspondre à une entreprise et on leur a demandé si chaque caractéristique correspondait mieux à une coopérative ou à un autre type d'entreprise. On a ainsi pu déterminer que les Canadiens font très bien la distinction entre les coopératives et les autres types d'entreprise.
Plus de huit Canadiens sur dix croyaient que les coopératives réussissent mieux que les autres entreprises à appuyer les valeurs de la population locale, à instaurer une structure démocratique, à appuyer l'économie locale et à vendre des produits locaux. Ils croyaient aussi que les coopératives traitent mieux leurs employés et leurs clients et adoptent de meilleures pratiques sociales et environnementales.
[Français]
À titre de défenseur des coopératives pour le Parti libéral, je crois qu'il est important d'aller au-devant, de rencontrer les représentants d'organismes, et d'être présent sur le terrain afin de mieux connaître la réalité vécue par les coopératives du pays.
Comme la lecture de la motion a déjà été faite, je vais éviter de la faire à nouveau; je crois que c'est assez clair.
[Traduction]
Toutefois, j'aimerais souligner qu'un des grands avantages de cette motion, c'est qu'elle donnera aux parlementaires, aux Canadiens et aux coopératives partout au pays l'occasion de participer concrètement à l'Année internationale des coopératives. Elle aidera le gouvernement du Canada à déployer les efforts souhaités, voire nécessaires, pour encourager la création d'un milieu plus favorable au secteur coopératif.
[Français]
Comme plusieurs d'entre vous le savent, les coopératives ont joué un rôle important dans le développement de l'économie canadienne, et ce, depuis fort longtemps. Il suffit de penser au domaine de l'agriculture et au début des coopératives agricoles depuis plus d'un siècle.
[Traduction]
Dans un rapport publié en 2009 par l'Association des coopératives du Canada et le Conseil canadien de la coopération et de la mutualité, deux grandes organisations coopératives nationales, nous apprenions que les coopératives agricoles canadiennes sont depuis longtemps d'excellents moteurs économiques en milieu rural et des points d'appui dans de nombreuses localités partout au pays.
Je suis persuadé que mon collègue de en aura plus long à dire là-dessus.
[Français]
La plus vieille coop d'Ottawa est Alterna. Fondée en 1908 sous le nom de Civil Service Savings and Loan Society, elle était à l'origine une coopérative de crédit pour les fonctionnaires. Par la suite, quelques années après, la Caisse populaire Desjardins Rideau a vu le jour. D'ailleurs, elle vient tout juste de célébrer son centenaire.
En quelque sorte, le Mouvement Desjardins, qui représente aujourd'hui au-delà de 5 millions de membres principalement au Québec mais également ailleurs au pays, est né ici même à la Chambre. Son créateur, Alphonse Desjardins, alors qu'il était un greffier de la Chambre, travaillait à élaborer un cadre juridique qui mènerait effectivement à la création de coopératives un peu partout au pays, surtout des coopératives financières.
Son épouse, Dorimène, et lui se sont ensuite rendus à Lévis et c'est là qu'a commencé le Mouvement Desjardins, qui célèbre maintenant ses 110 ans. Il s'agit de la cinquième plus grande institution financière au pays. Cela montre bien la signification du mouvement coopératif au pays.
Pour ce qui est de l'histoire récente, on peut parler des coopératives d'habitation, qui sont bien davantage que de simples logements. Il s'agit d'une association légale formée dans le but de fournir des logements permanents à ses membres en tenant compte des principes coopératifs. Au pays, environ un quart de million de personnes vivent dans des coops d'habitation. Ces coopératives occupent une place très importante dans l'économie et dans nos communautés.
Voici quelques faits qui justifient l'existence d'un comité spécial, comme le demande la proposition, pour souligner l'Année internationale des coopératives.
De nos jours, plus de 18 millions de Canadiens sont membres d'une coopérative. Dix-huit millions de Canadiens, ce n'est pas rien. En consultant le site de l'Année internationale des coopératives au Canada, on constate qu'il y a environ 9 000 coopératives au pays, dont plus de 2 200 coopératives d'habitation, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, qui logent près de 250 000 personnes; plus de 1 300 coopératives agricoles; plus de 650 coopératives de commerçants; près de 900 coopératives de crédit et de caisses populaires, qui comptent près de 11 millions de membres en tout et partout au pays; environ 450 coopératives de garde d'enfants et d'éducation de jeunes enfants — en passant, il s'agit du deuxième employeur privé en importance au Québec —; plus de 600 coopératives de travailleurs qui appartiennent aux employés et qui comptent au total plus de 13 000 membres; et plus de 100 coopératives en soins de santé.
Aujourd'hui, les coopératives, y compris celles de crédit, ont des actifs évalués à plus de 250 milliards de dollars et emploient plus de 150 000 personnes. Il est bien connu que le concept de la coopérative permet la création de projets là où le secteur privé n'y verrait pas la masse critique nécessaire. À titre d'exemple, il y aurait au moins 2 000 collectivités desservies, chacune d'entre elles, par au moins une coopérative de crédit. Or plus de 1 100 — donc plus de la moitié de ces 2 000 collectivités — ne comptent qu'une seule institution financière.
C'est donc dire que 1 100 communautés au pays dépendent du mouvement coopératif pour leurs institutions financières.
Voici un autre fait important: le taux de survie des coopératives est plus élevé que celui des entreprises du secteur privé. En outre, le rythme de création d'emplois, de même que la solidité des coopératives pendant la crise financière, sont remarquables.
Je signalerai certains commentaires d'un article paru dans L'actualité du 1er mars 2012 et signé par Jean-François Lisée. Il a souligné que les coops ont une plus grande résilience que le secteur privé. En effet, dans les coopératives, après cinq ans d'exploitation, le taux de résilience serait de 77 p. 100 plus élevé que dans le secteur privé, et après 10 ans d'exploitation, plus de 54 p. 100 des coopératives résisteraient mieux que les entreprises du secteur privé.
L'autre avantage, naturellement, c'est que les coopératives ne se délocalisent pas. On ne verra jamais une coopérative déménager ses emplois à l'étranger pour augmenter ses profits. Cela assure donc une certaine solidarité et une certaine pérennité à ces communautés fortes qui investissent dans leur propre avenir.
Il y a eu des exemples ailleurs dans le monde. Monsieur Lisée donne l'exemple de l'Argentine où, dans une entreprise menacée de faillite ou de cessation d'activités, les employés et les cadres auraient la possibilité de faire la première offre d'achat pour la transformer en coopérative. Cette initiative intéressante aurait été adoptée en juin dernier en Argentine.
En France, lors d'un appel public d'offres, à égalité, une coopérative décrochera le contrat. Ce sont deux exemples de pays qui ont constaté que le fait d'avoir des coopératives et d'encourager le développement coopératif sur leur territoire était avantageux.
Malheureusement, il est bien connu que les coopératives ont parfois de la difficulté à avoir le capital nécessaire pour démarrer et prendre de l'expansion. Un comité spécial pourrait étudier les causes et les pistes de solution possibles. Ne serait-il pas également utile de s'assurer d'un traitement fiscal d'investisseurs aussi favorable dans les coops que dans les sociétés privées?
Finalement, la Loi canadienne sur les coopératives a été adoptée, comme on le disait, en 1998. Il serait peut-être temps de la revoir.
Je crois comprendre que le gouvernement voudrait peut-être proposer un amendement. On verra ça tout à l'heure. Toutefois, je pense que la création d'un comité spécial qui, en fin de compte, travaillerait jusqu'au mois de novembre — la résolution exige qu'il fasse rapport en novembre —, serait peut-être la façon la plus appropriée de démontrer le sérieux des parlementaires vis-à-vis le mouvement coopératif. N'oublions pas que ce mouvement travaille dans plusieurs domaines et pas seulement dans celui de l'industrie. Il travaille dans le domaine fiscal, en santé, en garderies et en logement. Il serait important qu'un comité puisse traiter uniquement de ce dossier, sans avoir à s'occuper d'autre chose. En effet, il peut arriver qu'un comité permanent de la Chambre se voie référer un projet de loi ou une résolution de la Chambre, ou qu'il doive s'occuper d'une situation de crise. Il devrait donc mettre de côté, durant l'Année internationale des coopératives, l'importante résolution devant nous.
C'est pourquoi je pense que la création d'un comité spécial dont le mandat expirerait à la fin de novembre serait peut-être la mesure la plus appropriée pour que le Parlement et le gouvernement démontrent le sérieux de leurs intentions. Ils doivent appuyer les coopératives et faire en sorte que, durant l'Année internationale des coopératives, celles-ci puissent faire le tour du jardin et constater où il y aurait avantage à insérer de nouveaux programmes, modifier les conditions de certains autres ou de certains crédits pour que le monde coopératif puisse en bénéficier. Nous en bénéficierons tous également.
Voilà ce que j'avais à dire sur la motion devant nous. J'espère que les députés de la Chambre verront d'un bon oeil cette résolution, qui n'est aucunement partisane. J'ai tenté d'éviter toute partisanerie, parce que je pense qu'on retrouvera dans le mouvement coopératif canadien des gens de toutes allégeances politiques. Il faut faire abstraction des allégeances politiques lorsqu'on étudie un tel dossier.
Comme parlementaire, il faut apprécier les initiatives de nos communautés, apprécier les valeurs qu'elles véhiculent et les renforcir.
J'espère qu'au cours du débat cet après-midi, on aura l'occasion d'apprendre que le gouvernement a décidé de soutenir et de voter en faveur d'une telle résolution.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour souligner l'importance des coopératives dans l'économie canadienne.
Il existe au Canada environ 9 000 coopératives, qui comptent 18 millions de membres et disposent d'un actif de plus de 252 milliards de dollars. Ces coopératives contribuent considérablement à l'économie du pays et embauchent à peu près 150 000 personnes.
Le gouvernement se concentre d'abord et avant tout sur l'économie. Il a un plan pour créer des emplois, stimuler la croissance et assurer la prospérité du pays à long terme. C'est là sa priorité absolue.
Au cours des six dernières années, nous avons travaillé à améliorer le climat des affaires au Canada et à en faire l'un des plus intéressants au monde. Nous avons réduit les impôts. Nous avons incité le monde à favoriser la libéralisation des échanges commerciaux. Nous avons accueilli des investisseurs étrangers. Nous avons modernisé nos lois. Nous avons fait, en temps opportun, les investissements nécessaires dans l'industrie et l'infrastructure canadiennes.
Ces efforts portent fruit et ils ne sont pas passés inaperçus. Le Fonds monétaire international et l'Organisation de coopération et de développement économiques prévoient que le Canada comptera parmi les pays du G7 dont l'économie connaîtra la croissance la plus rapide cette année et l'année suivante. Selon le magazine Forbes, le Canada est l'endroit par excellence où faire des affaires.
Ce climat propice à l'investissement profitera au secteur coopératif et à tous les Canadiens, et il est particulièrement nécessaire pour aider ces derniers à s'en sortir en cette période de reprise économique mondiale inégale.
Pour ce qui est de l'avenir, nous veillons à ce que les Canadiens restent en mesure de tirer parti des débouchés mondiaux et de démarrer en position de force. Nous avons un secteur bancaire robuste qui jouit d'une bonne réputation. Nous nous sommes employés à obtenir la collaboration de partenaires étrangers pour ouvrir de nouveaux marchés et notre économie continue de produire des emplois et de stimuler la croissance.
Les coopératives ont un rôle important à jouer dans notre économie puisqu'elles créent des emplois et stimulent la croissance au Canada et partout dans le monde. C'est la raison pour laquelle les Nations Unies ont proclamé 2012 l'Année internationale des coopératives. Cette année offre une occasion unique à toutes les coopératives de mettre de l'avant leurs réalisations et de mieux faire connaître le modèle coopératif.
Les Canadiens sont des pionniers dans ce secteur. La première coopérative de crédit en Amérique du Nord, la Caisse populaire de Lévis au Québec, a été fondée en 1900 par Alphonse Desjardins. Au cours du siècle dernier, elle a pris de l'expansion au point de devenir la plus grande coopérative financière au Canada.
Nous prenons des mesures pour maintenir la croissance. Pour faire suite à l'engagement pris dans le budget de 2010 de permettre aux coopératives de crédit de se constituer en sociétés de régime fédéral en vertu de la Loi sur les banques et de mener leurs activités dans toutes les provinces sous une réglementation générale, le gouvernement prend les mesures voulues pour que ces dispositions du budget soient mises en oeuvre, une fois que le règlement sera finalisé.
L'importance des coopératives ne fait aucun de doute pour le gouvernement, puisqu'elles créent des emplois durables et renforcent notre économie. Nous travaillons activement à favoriser leur croissance.
J'aimerais maintenant prendre quelques minutes pour parler du fonctionnement du modèle coopératif et du rôle unique que jouent les coopératives dans l'économie canadienne.
Une coopérative est une entreprise dont les services sont utilisés par ses membres propriétaires. Les coopératives, créées en général par un groupe de personnes qui ont un besoin commun, permettent à ces personnes de mettre en commun leurs ressources pour atteindre un objectif commun.
Il existe aujourd'hui des coopératives dans tous les secteurs de l'économie canadienne. Elles offrent, entre autres, des services financiers, de soins de santé et de logement, tant dans les collectivités urbaines que rurales.
L'année dernière, le a judicieusement résumé la situation pendant la Semaine nationale des coopératives:
Les coopératives ont aidé de nombreux particuliers et organisations à trouver des solutions à des problèmes sociaux et économiques dans leurs communautés [...]
Les coopératives occupent effectivement une place importante dans l'économie canadienne. Les coopératives canadiennes comptent plus de 18 millions de membres. Elles emploient directement environ 150 000 Canadiens et sont situées dans des collectivités de tout le pays.
À elles seules, les coopératives non financières ont des chiffres d'affaires de près de 36 milliards de dollars par année. On estime que les actifs de toutes les coopératives canadiennes s'élèvent à plus de 252 milliards de dollars. Ce sont les membres et les collectivités desservies par les coopératives qui sont propriétaires de ces actifs.
Enfin, au moins sept coopératives font partie des 500 plus grandes entreprises du Canada.
Obéissant au principe selon lequel les membres doivent détenir le contrôle démocratique de l'entreprise, le modèle coopératif veille à ce que chaque membre ait un pouvoir décisionnel égal dans l'entreprise en suivant le principe d'une voix par membre.
C'est là une différence fondamentale entre les coopératives et les entreprises appartenant à des investisseurs, dans lesquelles chaque actionnaire reçoit un nombre de voix correspondant au nombre et au type d'actions qu'il possède dans l'entreprise.
Une autre différence fondamentale concerne le partage de l'excédent de l'entreprise. Selon le modèle des coopératives, l'excédent peut être versé dans la réserve, ou aux membres sous forme de ristournes proportionnelles à la participation de chacun dans la coopérative. En comparaison, les entreprises appartenant aux investisseurs peuvent réinvestir dans l'entreprise ou distribuer les bénéfices sous forme de dividendes en fonction des droits associés à chaque classe d'action.
Au Canada, il est possible de former une coopérative en vertu des lois fédérales, provinciales ou territoriales. Certaines coopératives existent depuis plus d'un siècle en vertu de lois provinciales. En 1970, le gouvernement fédéral a emboîté le pas avec la Loi sur les associations coopératives du Canada. Cette loi a été mise à jour en 1998 par l'adoption de la Loi canadienne sur les coopératives, qui régit maintenant les coopératives constituées en vertu des lois fédérales.
Cette loi reconnaît l'importance des coopératives pour le tissu économique et social du Canada. Fait à souligner, elle a d'abord été rédigée par les parties intéressées elles-mêmes, soit les deux principaux organismes nationaux qui représentent les coopératives, en l'occurrence l'Association des coopératives du Canada et le Conseil canadien de la coopération et de la mutualité.
La Loi canadienne sur les coopératives a reçu l'appui de tous les partis lorsqu'elle a été présentée à la Chambre des communes. Elle a reçu la sanction royale en 1998 et elle est entrée en vigueur le 31 décembre 1999.
Je vais maintenant en expliquer brièvement le fonctionnement et les caractéristiques.
Les coopératives qui exercent leurs activités dans plus d'une province peuvent se constituer en personne morale en vertu de la loi fédérale. Fait intéressant, le Canada compte plus de 9 000 coopératives et seules 76 ont opté pour cette possibilité.
L'un des principaux changements qui ont été apportés à la loi en 1998, c'est qu'on reconnaissait dorénavant aux coopératives le droit de se constituer en société, faisant ainsi disparaître le pouvoir discrétionnaire ministériel et simplifiant les règles complexes auxquels leur constitution en société était assujettie. La loi donne maintenant aux coopératives la capacité, les droits, les pouvoirs et les privilèges d'une personne morale, comme ceux dont jouissent les entreprises commerciales. En somme, la loi de 1998 a placé les coopératives sur un pied d'égalité avec les autres joueurs sur le marché, tout en préservant leurs particularités.
Tout comme les entreprises constituées en vertu de la Loi canadienne sur les sociétés par action, les coopératives peuvent se constituer en personne morale, adopter des règlements, élire des administrateurs et s'adonner à des activités économiques ou sociales, selon leur mandat. Elles sont des entreprises au même titre que les autres types de sociétés. De fait, de nombreuses coopératives sont des entreprises très prospères offrant un rendement des investissements plus élevé que les sociétés qui ne reposent pas sur le modèle coopératif.
Ce qui fait la particularité des coopératives, c'est la façon dont les décisions y sont prises. Dans le cas des sociétés détenues par des intérêts privés, les administrateurs sont élus par les actionnaires et ont pour fonction de superviser et de gérer les activités courantes de l'entreprise. Ce sont eux qui rédigent et qui adoptent les règlements dont dépend la réussite économique de la société.
Selon le modèle coopératif, l'entreprise doit être organisée, exploitée et gérée de façon coopérative. À l'instar des autres entreprises, les coopératives élisent des directeurs, mais ce sont les membres, non les directeurs, qui mettent en place les règlements administratifs. Ce sont les membres qui élisent les directeurs et qui contrôlent la coopérative.
Comme les autres entreprises, les coopératives ont besoin de financement. Les coopératives peuvent se procurer des capitaux de plusieurs façons. La méthode de financement traditionnelle des coopératives consiste à vendre des parts sociales. La loi de 1998 a fourni aux coopératives un nouveau mode de financement. Elles peuvent maintenant émettre des parts de placement afin de se procurer des capitaux, tout comme les autres sociétés. Cependant, pour tenir compte du principe voulant que tous les membres contribuent également au processus décisionnel de l'entreprise, ces parts ne confèrent pas les mêmes droits de vote que les parts sociales.
Évidemment, ce n'est pas la seule source de financement dont disposent les coopératives. Le gouvernement fournit de l'aide financière aux coopératives par l'entremise d'un certain nombre d'organismes comme la Banque de développement du Canada, la FedNor, Diversification de l'économie de l'Ouest Canada et l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, pour ne donner que quelques exemples parmi tant d'autres.
Par l'entremise de l'Agence canadienne de développement international, le gouvernement a investi sur la scène internationale près de 20 millions de dollars dans le cadre du projet Moyens de subsistance durables grâce aux coopératives. Ce projet de l'Association des coopératives du Canada vise à promouvoir le modèle coopératif pour favoriser la croissance économique et renforcer la sécurité alimentaire chez les populations d'un certain nombre de pays, notamment le Ghana, l'Ouganda, le Malawi, les Philippines et le Vietnam.
Chez nous au Canada, nous avons investi dans des coopératives de partout au pays. Nous avons notamment investi plus de 2 millions de dollars dans la coopérative de nettoyage des semences de High Prairie, en Alberta, et 450 000 $ dans l'association des marchés agricoles du Manitoba.
Au Québec, nous avons investi plus de 100 000 $ dans la création d'un nouveau centre d'interprétation dirigé par une coopérative, qui explique le rôle qu'a joué la rivière Gatineau dans le développement économique et social.
Nous soutenons aussi l'association coopérative d'Akulivik. Nous lui avons versé plus de 200 000 $ pour la construction d'un hôtel qui remplacera le seul hôtel d'Akulivik et offrira un hébergement plus moderne aux gens d'affaires et aux autres visiteurs.
Ces investissements montrent que les coopératives peuvent fonctionner efficacement dans le cadre prévu par la loi et qu'elles le font depuis plus d'une décennie. Elles contribuent à l'économie canadienne d'une manière particulière, axée sur l'innovation et l'esprit d'entreprise. Elles créent de l'emploi et favorisent la croissance économique. Le gouvernement les soutient entièrement.
Le gouvernement assure un suivi de la Loi canadienne sur les coopératives depuis son adoption. Des modifications y ont été apportées. En 2001, par exemple, on a modifié la loi afin de permettre les communications électroniques entre une coopérative et ses membres. Grâce à ces mesures, la loi suit l'évolution des autres lois encadrant le marché, telles que la Loi canadienne sur les sociétés par actions et la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif.
Il n'en demeure pas moins que 14 ans se sont écoulés depuis l'adoption de la loi. Nous devons nous assurer que le cadre réglementaire favorise la concurrence, les investissements et la croissance économique. Les coopératives jouent un rôle important dans cette croissance.
Avant de terminer, je propose d'amender la motion pour que cette question soit étudiée par le bon comité. Je propose que la motion soit modifiée: a) par substitution, aux mots « un comité spécial soit créé afin », des mots « le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie soit chargé »; b) par suppression, au point e), du passage « et que le Comité soit composé de douze membres, dont sept membres du parti gouvernemental, quatre membres de l’Opposition officielle, un membre du Parti libéral, pourvu que le président soit issu du parti gouvernemental; qu'en plus du président, un vice-président provienne de chaque parti de l’opposition; que le comité dispose de tous les pouvoirs que le Règlement confère aux comités permanents, en plus du pouvoir de voyager, accompagné du personnel nécessaire, à l’intérieur et à l’extérieur du Canada, sujet à l’autorisation habituelle de la Chambre; que le comité soit composé des députés inscrits sur une liste que le whip de chaque parti déposera auprès de la Greffière de la Chambre, au plus tard le 8 juin 2012; que le quorum du comité spécial soit fixé à sept membres pour toute délibération, sous réserve qu’un membre de l’opposition et un membre du parti gouvernemental soient présents; que les membres de ce comité puissent, à l’occasion, et si nécessaire, se faire remplacer conformément aux dispositions de l'article 114(2) du Règlement ».
:
Monsieur le Président, le lock-out des employés de Rio Tinto Alcan, comme la mise à pied des travailleurs de Electro-Motive Diesel à London, nous porte un message clair: on ne peut plus opposer le développement économique et le développement durable de nos ressources et communautés.
Toute politique économique responsable doit tenir compte des coûts environnementaux et sociaux qui découleront de nos choix collectifs. Nous risquons en ce moment de laisser la plus grande dette écologique, économique et sociale dans le sac à dos des générations à venir. Et vendredi, le gouvernement a fait un autre choix clair contre les communautés en rejetant son engagement de travailler avec l'opposition et les communautés pour resserrer tous les boulons défaillants de la Loi sur Investissement Canada.
Le NPD a toujours été un fervent défenseur du mouvement coopératif qui favorise des entreprises profondément enracinées dans leurs communautés. Ces entreprises comprennent véritablement que leur bien-être et celui de la communauté sont liés. Il est donc tout à propos, en cette Année internationale des coopératives, que je me prononce sur la motion du Parti libéral. J'en profite également pour vous aviser que j'aurai l'honneur de partager mon temps de parole avec mon collègue, le député de .
Les coopératives font partie de notre histoire depuis plus de 100 ans. Elles ont contribué à bâtir notre économie et nos communautés. Les coopératives canadiennes et les caisses populaires comptent plus de 18 millions de membres avec plus de 9 000 coopératives au Canada, selon l'Association des coopératives du Canada. Cela veut dire que quatre Canadiens sur dix sont membres d'une coopérative.
Le Secrétariat aux coopératives du Canada confirme que les coopératives sont une réussite financière aux actifs d'une valeur approximative de 252 milliards de dollars, et cela ne va pas dans les poches de quelques actionnaires, mais est plutôt partagé dans les collectivités qu'elles desservent. Ce qui est formidable, c'est que le mouvement coopératif est aussi créateur d'emplois. On dénombre plus de 155 000 personnes qui y travaillent.
Le Canada compte de nombreuses coopératives, telles que Coop, Co-operators — comme mentionné juste avant par un collègue conservateur —, UFA, Coop Atlantique, Mountain Equipment Co-op, Arctic Co-operatives Limited et Vancity. Au Québec, les caisses Desjardins, Agropur, la Coop fédérée et bien d'autres comptent parmi les plus grands mouvements coopératifs du Canada et ils sont de nos jours des forces économiques indéniables. Cela prouve encore et toujours que l'union fait la force et que c'est par la force de ses membres et les principes du mouvement que le mouvement coopératif continue de contribuer de façon significative à notre société.
Dans ma circonscription de LaSalle—Émard, il existe des coopératives qui innovent et qui font preuve d'un grand succès. De plus, elles créent de bons emplois localement tout en étant des locomotives économiques pour dynamiser les quartiers. Par exemple, le Café Bistro Monk, un lieu sympathique et dynamique, contribue fortement à la revitalisation de la rue Monk. Également, la Coopérative Enfance Famille exploite et gère la liste d'attente centralisée des services de garde de Montréal, de la Mauricie et du Centre-du-Québec, aide les parents à trouver une place en service de garde et contribue à alléger les tâches administratives des services de garde.
Finalement, je dois aussi parler des Coopératives jeunesse de services, qui sont gérées par le Carrefour Jeunesse Emploi LaSalle et le Carrefour jeunesse-emploi du Sud-Ouest, et qui offrent aux jeunes du secondaire des possibilités d'emplois d'été. En plus de donner des premières expériences d'emploi dans la communauté, cette excellente initiative permet également aux jeunes participants d'accomplir différentes tâches et d'assumer la responsabilité de la gestion de divers contrats, des revenus et des ressources.
Monsieur le Président, j'aimerais vous rappeler que je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de .
La résilience des coopératives n'est plus à démontrer. Au Québec, une étude du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation indique que le taux de survie à long terme est presque deux fois — je dis bien deux fois— plus élevé que celui des entreprises appartenant à des investisseurs. C'est tout un record.
Les coopératives sont des entreprises démocratiques qui visent à répondre aux besoins sociaux et économiques de leurs membres. Les valeurs qui sous-tendent le mouvement sont les mêmes que celles que défendent le NPD: travailler ensemble, favoriser l'inclusion, la confiance et l'équité entre les citoyens. Les coopératives seront là pour faire face aux défis toujours grandissants de notre société, en offrant un modèle innovateur et des solutions concrètes pour répondre aux besoins des personnes de la communauté.
Le Québec a déjà en place depuis plus de 20 ans un régime d'investissement coopératif qui a contribué à l'implantation et à l'essor de nombreuses coopératives, et qui a permis de générer 393 millions de dollars de nouveaux investissements dans les coopératives.
Récemment, le du Canada réaffirmait avec éclat l'engagement de son gouvernement envers le mouvement coopératif en cette Année internationale des coopératives, reconnue par l'ONU. Peu de temps après, ce même ministre amputait le Conseil de développement coopératif et l'Initiative de développement coopératif de 4 millions de dollars. Cette hypocrisie faisait dire à Denyse Guy, de l'Association des coopératives du Canada:
[Traduction]
Si le gouvernement s’est réellement engagé à créer des emplois et à stimuler l’innovation, nous ne pouvons comprendre pourquoi il couperait un programme modeste [...] qui a fait la différence dans des centaines de communautés à travers le pays [...] il a créé des emplois, stimulé l’innovation et donné l’opportunité aux coopératives pour créer un effet levier afin d’obtenir des fonds additionnels aux niveaux provincial et communautaire.
[Français]
Je ne voudrais pas passer sous silence les compressions dans le financement des coopératives d'habitation et l'arrêt de l'appui du fédéral qui mettent en péril ce type de logement, notamment dans ma circonscription. Ces coopératives d'habitation sont absolument cruciales. Elles permettent à des familles et à des personnes âgées moins fortunées de vivre décemment.
En terminant, j'aimerais souligner que j'appuie la motion du Parti libéral sur la création d'un comité qui étudierait l'importance des coopératives, même si je crois que celle-ci n'est plus à démontrer. J'aimerais ajouter que cette motion pourrait aller beaucoup plus loin en allant droit au but et englober une réquisition au gouvernement d'ajouter des actions aux paroles.
Le gouvernement doit commencer par rétablir le financement de 4 millions de dollars pour l'Initiative de développement coopératif qu'il a récemment supprimé. Nous devons travailler avec les agences de développement économique régional et favoriser l'épanouissement du mouvement coopératif.
Le NPD appuie le développement d'un plan d'investissement coopératif qui pourrait aider les communautés rurales à faire face au dépeuplement.
En cette Année internationale des coopératives, c'est bien la moindre des choses que le Canada démontre de la bonne volonté en encourageant ces vecteurs si importants de notre économie et de notre société.
:
Monsieur le Président, je tiens à remercier ma collègue de son très beau discours sur le mouvement coopératif, notamment les coopératives de crédit, les coopératives agricoles et les coopératives de logement.
Ça me rappelle une famille qui est arrivée au Canada au début des années 1960 pour travailler dans les chantiers maritimes de notre merveilleux pays. Comme ces gens voulaient acheter une maison, ils sont allés dans une banque pour y emprunter de l'argent. L'un des parents travaillait depuis quelques années au Canada, mais pas depuis très longtemps, car ils n'étaient ici que depuis environ deux ans. La maison qu'ils voulaient valait 15 000 $. Aujourd'hui, on n'achèterait même pas un garage avec cette somme, encore moins une maison. Ces gens voulaient s'installer au Canada. Ils pouvaient payer l'hypothèque et ils avaient un peu d'argent de côté. Ils voulaient s'installer dans leur milieu et permettre à leurs enfants de vivre dans une maison.
Ces gens sont allés demander un prêt dans plusieurs banques, ce qu'on leur a toujours refusé même s'ils avaient des antécédents professionnels et un revenu. Le chef de famille, un homme, travaillait chez GM, dans le secteur automobile. À l'époque, il était l'un des travailleurs d'usine les mieux payés de la région de Niagara. C'était un ouvrier spécialisé qui avait un très bon salaire et qui faisait des heures supplémentaires. Un jour, un monsieur est venu à l'usine et lui a demandé s'il voulait devenir membre d'une coopérative de crédit. L'homme trouvait que c'était une bonne idée, car il venait d'un endroit où le mouvement coopératif était très fort. C'était un mouvement novateur auquel beaucoup de gens participaient. L'homme avait été membre d'une épicerie coopérative et d'autres coopératives.
Le monsieur l'a fait adhérer à la coopérative de crédit et lui a dit que s'il avait besoin de quoi que ce soit, il devrait aller le voir. Le nouveau venu a dit qu'il voulait obtenir une hypothèque afin d'acheter une maison pour loger sa famille. À cette époque, le monsieur en question aurait été appelé l'homme de la coopérative de crédit. Les hommes de la coopérative de crédit recrutaient des membres à leur lieu de travail. C'étaient des gens qui travaillaient avec eux. C'étaient des collègues des personnes qui étaient invitées à adhérer à la coopérative de crédit et au mouvement coopératif.
L'homme qui voulait emprunter a consenti à adhérer au mouvement. L'homme de la coopérative de crédit lui a dit qu'il lui obtiendrait un rendez-vous afin qu'il puisse demander une hypothèque. L'homme et sa femme se sont donc rendus à la coopérative, ont demandé une hypothèque pour acheter une petite maison et l'ont obtenue.
Qui étaient ces gens? C'étaient mon père et ma mère. Ils ont vécu à 12 endroits différents. Parents de cinq enfants, ils étaient toujours locataires parce qu'ils ne trouvaient pas d'endroit où vivre et que les banques ne leur consentaient pas d'hypothèque, mais la coopérative de crédit, elle, l'a fait. Jusqu'à la fin de ses jours, mon père a répété qu'il fallait faire confiance aux coopératives de crédit et au mouvement coopératif et se méfier des banques. Je m'en méfiais alors et je m'en méfie encore.
Cela ne veux pas dire que je n'ai pas de compte bancaire. J'en ai un, mais tout au long de ma vie, pour mes affaires, ce qui est un bien grand mot puisqu'il s'agit généralement de dettes lorsqu'on a des enfants, une hypothèque et des prêts automobiles, je me suis tourné vers une coopérative de crédit. Il s'agit d'une merveilleuse institution qui va perdre la possibilité de faire ce qu'elle fait à cause d'un gouvernement qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. On pourrait croire qu'on a demandé des centaines de millions de dollars au gouvernement, alors qu'en réalité il s'agit d'une somme ridicule.
J'ai écrit une lettre au au sujet de l'Initiative de développement coopératif. Je lui ai demandé pourquoi le gouvernement ne comptait pas financer cette initiative. Permettez-moi de vous lire un extrait de la réponse du ministre: « Dans le but de réduire le déficit fédéral, le gouvernement a procédé à un examen complet — il a bien écrit complet — des dépenses de programme directes assumées par les agences et ministères fédéraux. À la suite de cet examen [...] l'Initiative de développement coopératif sera éliminée. » Cette lettre que j'ai reçue a été signée par le .
Quel examen complet? Cet examen complet de l'Initiative de développement coopératif, c'est maintenant qu'on nous demande de le faire. J'en remercie d'ailleurs mes collègues du Parti libéral.
Je félicite le député de qui se porte à la défense des coopératives. Je sais qu'elles jouent un rôle important à l'Île-du-Prince-Édouard et dans les régions rurales d'un bout à l'autre de notre grand pays. Lorsqu'on se rend dans les régions rurales, et je sais que mon collègue de l'a fait, tout comme moi d'ailleurs, que ce soit en Saskatchewan, au Manitoba, en Alberta, dans le Nord du pays, en Ontario ou au Québec, et qu'on vérifie quels établissements se trouvent dans ces petites municipalités, on constate que ce sont des coopératives, et non des grandes banques. Dans le cas des institutions financières, il s'agit généralement d'une petite coopérative de crédit. Il n'y a peut-être que deux ou trois employés, mais je vous garantis que lorsque vous passez la porte, on prend de vos nouvelles et on vous appelle par votre prénom. C'est vraiment être en lien avec la communauté.
Lorsque les gens sont sociétaires d'une coopérative — qu'il s'agisse d'une coopérative de crédit, d'habitation ou de quoi que ce soit —, ils en sont propriétaires. Elle n'appartient pas à des administrateurs et à des actionnaires qui, de loin, cherchent à engranger toujours plus de profits. Ce sont les sociétaires qui touchent les profits. Ce que je trouve remarquable, c'est que ce sont les sociétaires d'une coopérative qui décident de ce qu'ils en font. Ils peuvent redistribuer les profits, comme c'est le cas dans beaucoup de coopératives de crédit, ou encore les réinvestir, comme pour les coopératives d'habitation. Lorsque les membres d'une coopérative d'habitation jugent qu'il faut faire des travaux, ils se concertent pour prendre une décision. Personne de l'extérieur ne cherchera à tout prix à gagner 5 $ de plus à leurs dépens. Ils peuvent choisir comment utiliser ces 5 $, ce qui permettra vraisemblablement d'aider beaucoup plus de gens que si quelqu'un se contentait de l'empocher.
C'est vraiment extraordinaire. L'idée que des gens puissent vouloir unir leurs forces pour s'entraider me fascine. Pensez-y. Il n'est jamais vraiment question d'entraide chez nos collègues d'en face. Pour eux, on dirait que le monde est une jungle où les loups se dévorent entre eux. Ils n'y voient pas ce collectivisme.
Si on pense à des services collectifs au Canada, on n'a qu'à penser à la Commission canadienne du blé. Qu'a fait l'autre côté de la Chambre? Le gouvernement a mis la hache dans celle-ci.
Je trouve extrêmement paradoxal qu'en cette année que les Nations Unies ont proclamé « Année internationale des coopératives », le ministre trouve cette idée formidable, fasse une grande déclaration et prononce un beau discours à ce sujet, mais que son premier geste à l'égard du mouvement coopératif soit de le priver de l'argent qui a permis de le mettre en place. Le ministre devrait peut-être envisager de retirer ses paroles au sujet du mouvement coopératif à l'occasion de l'Année internationale des coopératives. De toute évidence, les gestes sont plus éloquents que les paroles, comme on dit. Si le gouvernement s'apprête à priver le mouvement de son financement, il s'agissait sans doute de paroles en l'air.
Quand on s'arrête au mouvement coopératif, il faut se demander si nous avons vraiment foi dans les entrepreneurs? Ces personnes travaillent-elles seulement pour elles ou pour leur famille, par exemple? Ou bien peuvent-elles se rassembler en groupe coopératif et travailler les unes pour les autres afin que tous en bénéficient?
Je suis d'avis que les entrepreneurs en sont capables. Je crois que les entrepreneurs ne sont pas toujours centrés sur eux-mêmes au point de vouloir être les seuls à profiter de leurs efforts, quels qu'ils soient. Dans le mouvement coopératif, il y a des gens solidaires qui démontrent un esprit d'entreprise dans la façon dont ils veulent faire les choses et gérer une entreprise, mais ils veulent agir collectivement, et ils sont heureux de partager le bénéfices avec les autres personnes qui travaillent avec eux.
Il faudrait saluer cela. Il faudrait voir cela comme un autre modèle de développement économique. Au Canada, c'est un modèle important, particulièrement dans les régions rurales, où il est encore bien présent. Le modèle a connu son lot de difficultés au Canada, que ce soit dans les régions rurales, dans le Nord ou dans les Prairies de l'Ouest. Certaines coopératives ont disparu, mais beaucoup d'autres ont grandi.
Notre collègue a donné quelques chiffres. Au pays, 18 millions de personnes sont membres d'une coopérative. On compte 9 000 coopératives d'habitation. Quelque 2 200 coopératives d'habitation logent environ 250 000 personnes. Il y a 1 300 coopératives agricoles.
Nous parlons beaucoup de l'agriculture dans cette enceinte, et il me semble que c'est un mouvement d'importance vitale pour les producteurs agricoles. Nombre de ceux auxquels j'ai parlé dans les Prairies sont très heureux des coopératives. Il me semble que le gouvernement doit y songer de nouveau. Si nous adoptons cette motion, comme nous le souhaitons, le comité formulera peut-être une recommandation. S'il nous suggère de rétablir le financement, je dirai à mes collègues d'en face que c'est peut-être ce que nous devrions faire, du moins dans le secteur agricole, où 1 300 coopératives accomplissent un travail formidable pour les agriculteurs et pour les populations locales.
J'encourage le parti d'en face à appuyer cette motion. Formons un comité pour étudier la question. Nous voudrions que d'autres mesures soient adoptées. Voyons s'il n'est pas possible de rétablir le financement des coopératives au pays et de leur insuffler un nouvel élan. Montrons-leur que nous croyons en elles et que nous voulons les aider à se développer, car elles sont importantes pour les gens de nos circonscriptions, sur les plans collectif et individuel.