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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je suis heureux de participer au débat d'aujourd'hui sur la motion de l'opposition présentée par le NPD. Le NPD a beau prétendre que cette motion porte sur le directeur parlementaire du budget, elle lui sert de prétexte pour attaquer l'économie canadienne, comme il le fait toujours, puisqu'il a déjà qualifié le secteur des ressources de maladie, qu'il a envoyé une délégation à Washington, D.C., pour s'opposer à la création d'emplois au Canada et qu'il est toujours déterminé à imposer une taxe sur le carbone de 21,5 milliards de dollars.
Il est essentiel que les députés d'en face et l'ensemble des Canadiens comprennent toute l'importance que le gouvernement conservateur attache à la santé économique et fiscale du Canada. Depuis le premier jour, notre gouvernement a fait de l'économie sa priorité. Il se concentre sur ce qui compte le plus pour les Canadiens: l'emploi, la croissance et la prospérité à long terme. Notre excellent bilan témoigne de notre engagement. Ce bilan inspire confiance aux Canadiens et nous a valu des éloges à l'échelle internationale. Comme l'a dit récemment Tom Donohue, président de la Chambre de commerce des États-Unis, « le grand miracle canadien est un modèle que nous devrions suivre ».
Nous sommes fiers de nos réalisations économiques, mais nous savons aussi qu'il faut rester vigilants. Dans un contexte où l'économie mondiale demeure incertaine, particulièrement en Europe et aux États-Unis, nous devons garder le cap sur la création d'emplois, la croissance et la prospérité à long terme. Qu'est-ce que cela veut dire? Cela signifie qu'il faut créer un climat propice aux investissements des entreprises, continuer d'innover et voir à ce que les Canadiens aient les compétences dont ils ont besoin pour décrocher d'excellents emplois.
Comme je l'ai dit plus tôt, il importe de se rappeler que la position du Canada est relativement meilleure que celle d'un grand nombre des membres du G7. Contrairement à ce que pourrait penser l'opposition officielle, nos politiques économiques, notamment le Plan d'action économique du Canada, ont placé notre pays sur la bonne voie en matière d'emplois et de croissance.
Prenons un instant pour examiner la situation. Nous nous souvenons tous de l'émission Dragnet, dans laquelle le sergent Friday répétait toujours « les faits, Madame, juste les faits ». J'aimerais donc rappeler les faits aux députés. Le Canada n'a pas seulement récupéré les emplois qui avaient été perdus pendant la récession. Depuis juillet 2009, il s'est créé, net, 925 000 emplois dans ce pays, la plus forte croissance de l'emploi parmi les pays du G7. Bref, le Canada a réussi à traverser la tempête économique, et cela n'est pas passé inaperçu. Vous n'avez pas à me croire sur parole; écoutez plutôt ce qu'on en dit ailleurs.
La semaine dernière, le Chicago Tribune a salué les politiques économiques du Canada en ces termes:
Le Canada doit sa réussite au fait qu'il a évité certaines des erreurs les plus graves de son voisin du Sud.
Les Étatsuniens n'ont pas su réglementer leurs banques; celles du Canada sont solides.
Les Étatsuniens ont dopé artificiellement leur marché immobilier; celui du Canada ne s'est jamais effondré.
Même s'il est gratifiant de souligner les points forts du Canada sur le plan économique, il faut, comme je viens de le dire, rester vigilants. La chance et les bonnes intentions ne suffiront pas à maintenir l'avantage dont nous disposons actuellement. Les députés savent-ils ce qui ne nous permettra pas de maintenir cet avantage? L'alourdissement du fardeau fiscal des Canadiens et des créateurs d'emploi, notamment au moyen d'une taxe sur le carbone de 21 milliards de dollars, ou encore l'application d'autres mesures risquées comme l'imposition d'une taxe sur les transactions de nos banques renommées dans le monde entier. Quand le NPD entendra-t-il raison? Ce n'est pas en haussant les impôts et en alourdissant l'appareil gouvernemental que l'on crée de l'emploi, surtout pas dans notre économie mondialisée.
Les conservateurs le disent depuis toujours: l'économie canadienne n'est pas imperméable aux forces qui s'exercent à l'extérieur de nos frontières. Diverses menaces à l'étranger pourraient avoir de graves conséquences pour notre économie. Qu'on se rassure toutefois, notre gouvernement connaît ces menaces et a pris des mesures afin de protéger la population et l'économie du Canada.
Cela m'amène à un autre point dont je veux discuter aujourd'hui. Grâce à sa gestion financière responsable, notre gouvernement a rendu l'économie canadienne plus résistante et nos finances, plus stables. Alors que des pays sont étranglés parce qu'ils ont vécu au-dessus de leurs moyens durant des décennies et que des États n'ont aucun plan réaliste pour assurer leur viabilité financière à long terme, notre gouvernement s'est engagé sur une autre voie. En effet, du moment où nous avons été portés au pouvoir, en 2006, jusqu'à la récession mondiale, nous avons, résolument, remboursé 38 milliards de dollars sur la dette fédérale. Le rapport dette-PIB du Canada est aujourd'hui le plus faible depuis presque 30 ans.
Le Canada a donc profité d'une meilleure marge de manoeuvre quand la récession mondiale a frappé. Nous avons pu prendre les mesures qui s'imposaient afin de stimuler notre économie et de protéger nos emplois, tout en conservant le plus faible rapport dette-PIB des pays du G7. C'est ce qu'on appelle une saine gestion financière.
Contrairement aux gouvernements de nombreux pays d'Europe et de nos voisins du Sud, notre gouvernement a une feuille de route pour retrouver l'équilibre budgétaire et veiller à la viabilité à long terme de nos finances publiques.
Or, ce n'est pas tout. Nous avons aussi posé d'autres gestes concrets pour accroître l'efficacité et la viabilité des dépenses gouvernementales. Nous avons, par exemple, pris des mesures pour rendre les régimes de retraite du secteur public plus semblables aux régimes offerts dans le secteur privé et pour voir à ce que les programmes sociaux du Canada demeurent viables à long terme, afin que la prochaine génération puisse en profiter. Nous avons aussi éliminé des échappatoires fiscales, afin de veiller à ce que tout le monde paie sa juste part.
Je peux assurer à la Chambre que l'utilisation optimale des deniers publics est au coeur des priorités du gouvernement et le restera. En effet, selon les prévisions, les dépenses de programmes du gouvernement devraient diminuer graduellement au cours des prochaines années et atteindre un niveau nettement moins élevé qu'avant la récession.
Les dépenses de programmes directes passeront de 120 milliards de dollars à 118 milliards de dollars l'année prochaine et ne dépasseront pas 120 milliards de dollars pendant les quatre prochaines années. Dans l'ensemble, les dépenses de programmes, exprimées en pourcentage du PIB, continueront de diminuer, passant de 13,8 % cette année à 12,5 % en 2017-2018. Le gouvernement tient à atteindre l’équilibre budgétaire, mais contrairement au gouvernement libéral précédent, il n’a nullement l’intention de réduire les transferts aux Canadiens — par exemple les personnes âgées et les enfants — ou les transferts à d’autres ordres de gouvernement pour les services sur lesquels les familles canadiennes comptent, comme les soins de santé et les services sociaux.
Les Canadiens qui essaient d'équilibrer leur budget savent qu'il est important de vivre selon ses moyens et savent à quels risques ils s'exposent s'ils ne le font pas. Ils s'attendent à ce que le gouvernement le sache aussi. C'est précisément ce que fait le gouvernement et le directeur parlementaire du budget le confirme. Voici ce qu'on peut lire dans le rapport qu'il a publié récemment: « [...] le DPB et Finances Canada jugent tous deux que la structure financière fédérale est viable à long terme. » Il ajoute: « Ce qu'il faut en retirer, c'est que la situation au fédéral est assez bonne. »
Les Canadiens et les observateurs internationaux comprennent qu'il ne faut pas vivre au dessus de ses moyens. Le directeur parlementaire du budget le comprend lui aussi. Pourquoi le NPD ne le comprend-il pas? Pourquoi le NPD veut-il augmenter la charge fiscale des Canadiens et des créateurs d'emplois? Pourquoi veut-il un gouvernement hypertrophié? Pourquoi veut-il gaspiller l'argent que les contribuables canadiens ont durement gagné à payer des intérêts?
Si les néo-démocrates veulent vraiment dénigrer l'économie canadienne, alors ils devraient jouer franc jeu avec les Canadiens et leur dire qu'ils veulent débattre de la mise en oeuvre d'une taxe sur le carbone, d'une taxe sur les transactions bancaires ou tout autre plan socialiste farfelu et risqué qu'ils proposeront. Ils en ont certainement plusieurs en réserve dans leur sac à surprises.
Le NPD fait fausse route, mais qu'à cela ne tienne. Une chose est claire: depuis 2006, le gouvernement gère l'économie en adoptant une vision à long terme et cela ne changera pas. Les emplois, la croissance et la prospérité à long terme sont notre priorité.
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Monsieur le Président, merci de me donner la possibilité de participer à ce débat aujourd'hui sur la motion du NPD présentée par ma collègue au Comité des finances.
Je ne suis pas d'accord avec elle et je n'approuve pas le programme économique du NPD, qui prévoit des hausses d'impôt, des taxes sur le carbone et un déficit actif. Je me rends compte que c'est aussi le cas de la plupart des Canadiens, ce qui nous offre, je pense, une certaine consolation.
D'entrée de jeu, je souligne, comme l'ont fait un grand nombre de mes collègues conservateurs, que nous n'avons nullement l'intention de retirer le directeur parlementaire du budget de la Bibliothèque du Parlement. Nous voulons un directeur parlementaire du budget qui soit une source non partisane et crédible d'avis sur les questions budgétaires et c'est la Bibliothèque du Parlement qui est le mieux placée pour ce travail.
Durant le temps qui m'est imparti, j'aimerais parler des principales réalisations du gouvernement conservateur au chapitre de la transparence budgétaire et financière depuis 2006, année de son arrivée au pouvoir. Cette question a certainement fait beaucoup parler dans les médias dernièrement, surtout dans le contexte du débat d'aujourd'hui. Par conséquent, je suis heureuse d'éclairer les parlementaires et tous les Canadiens.
Je suis très fière de dire que le gouvernement conservateur a toujours tenu les Canadiens très bien informés des dépenses publiques, notamment en créant le poste de directeur parlementaire du budget.
En préparant le budget fédéral, on trace un plan indiquant la façon dont le gouvernement va établir son programme économique annuel pour le Canada et la façon dont sera employé l'argent du contribuable. Le budget fédéral énonce les priorités économiques de notre pays et indique les moyens par lesquels ces objectifs vont être atteints.
Comme le budget est financé par les contribuables canadiens, non seulement nous considérons que les Canadiens ont le droit fondamental de savoir exactement comment et où va être dépensé l'argent de leurs impôts, mais nous sommes aussi convaincus qu'ils devraient tous participer à ce processus. J'aimerais maintenant mettre en relief quelques aspects particuliers du processus budgétaire et évoquer l'étape des consultations, qui fait intervenir directement les Canadiens.
La façon dont le budget est élaboré a considérablement changé depuis le tout premier budget présenté le 7 décembre 1867, mais les principes sous-jacents du processus budgétaire ont peu évolué.
Traditionnellement, ce processus se déroulait à huis clos à Ottawa, les Canadiens ordinaires étant alors très peu consultés. Aujourd'hui, il en va tout autrement. Cette année comme au cours des années précédentes, le gouvernement a entrepris une série de vastes consultations publiques, comme celles du Comité des finances.
Par ailleurs, en ce qui concerne les projections économiques, on ne se fonde plus sur des projections établies en secret, sans qu'on sache très bien ni où ni comment. Tout cela a bien changé. Par exemple, en 2012, le a consulté des économistes du secteur privé en mars et en octobre pour connaître leurs prévisions avant de présenter le budget et la mise à jour de l'automne.
Le gouvernement consulte plus d'une dizaine de grands prévisionnistes du secteur privé, soit les plus grands économistes indépendants et impartiaux du pays provenant des principales banques canadiennes et du milieu universitaire, pour obtenir leurs projections de croissance économique et leur avis sur d'autres variables essentielles, comme les taux d'intérêt, le taux de chômage et le taux d'inflation.
Je signale également que tous ces détails, ainsi que le détail des dépenses du gouvernement, sont pour la première fois disponibles, souvent gratuitement et en toute transparence, sur les sites Web du ministère des Finances et du Secrétariat du Conseil du Trésor.
J'invite tous les députés à parcourir ces sites Web, parce qu'on y trouve une information tout à fait phénoménale. Sur le site du ministère des Finances, les publications et les rapports donnent une information détaillée tout à fait édifiante. J'invite chacun d'entre vous à consulter ces sites Web; ils sont tout à fait extraordinaires quant à l'information qu'on y trouve, et qui peut véritablement nous servir de référence dans nos prises de décisions.
La prévision économique qui sert de fondement à la planification financière dans le budget annuel et dans la mise à jour des projections économiques et financières résulte de cette consultation des prévisionnistes du secteur privé. Elle donne au gouvernement un point de vue impartial et autonome de l'économie, et elle apporte un élément d'indépendance dans le processus de prévision financière du gouvernement. À cet égard, le Canada a reçu l'approbation et les félicitations d'organismes comme le Fonds monétaire international.
Cette façon de faire a grandement contribué à la vigueur et à la résilience de l'économie. Le bilan du Canada fait l'envie de plusieurs.
Je rappelle au NPD, qui se plaît à dénigrer l'économie canadienne, que depuis juillet 2009, nous avons créé, net, 900 000 emplois, dont 90 % sont à temps plein et 75 % sont dans le secteur privé. Aucun pays du G7 n'a un aussi bon bilan en matière de création d'emplois; cela, même le NPD ne peut le nier. Mais ce que le NPD ne dira pas, c'est que bien des pays considèrent que le leadership du Canada est un modèle à suivre.
J'aimerais citer les propos de Tom Donohue, le président de la Chambre de commerce des États-Unis, qui a dit récemment que: « Le grand miracle canadien est un modèle que nous devrions tous suivre. »
Pour revenir au processus budgétaire, je tiens à souligner l'importance des consultations publiques auprès des Canadiens dans l'élaboration du document. Je suis convaincue que tous les membres du Comité des finances savent de quoi je parle, car le Comité des finances a rencontré des centaines de groupes et de particuliers. Nous avons entendu le témoignage de 600 personnes, groupes et associations du milieu des affaires.
De plus, le , le et de nombreux autres ministres et députés parcourent le pays pour consulter directement les citoyens, connaître leurs priorités budgétaires et trouver des moyens d'y donner suite. Dans ma circonscription, je prends personnellement le temps — et je suis convaincu que de nombreux autres députés le prennent aussi — de m'asseoir avec les entrepreneurs et les gens du public. C'est fascinant d'entendre les propositions importantes et les suggestions judicieuses que nous font les Canadiens de partout au pays. Or, ce sont précisément ces commentaires qui constituent la base de notre budget.
Année après année, je me réjouis de voir certaines des observations formulées par les Canadiens se retrouver dans le budget. Je me rappelle alors qu'il s'agissait au départ d'une idée toute simple, ou parfois pas si simple que ça, et que cette idée va permettre au Canada d'avancer.
Nous appuyons sincèrement et énergiquement les consultations pancanadiennes. Cette année, nous avons essayé une nouvelle formule pour les consultations prébudgétaires en ligne. En fait, le gouvernement conservateur fut le premier à ouvrir le processus de consultations prébudgétaires en ligne à tous, lui qui offre depuis 2006 à tous et chacun la chance de se faire entendre.
D'ailleurs, même si le temps commence à presser, ceux qui le veulent peuvent encore nous faire part de leurs commentaires. Il leur suffit pour ce faire d'aller sur le site du ministère des Finances, au www.fin.gc.ca. Les consultations actuelles, qui ont débuté le 30 novembre, demandent aux Canadiens de proposer des mesures n'ayant aucune incidence financière ou des mesures peu coûteuses pour consolider davantage notre reprise économique.
Depuis quelques années, le processus de planification budgétaire s'est ouvert encore plus, incitant du coup les gouvernements à se concerter et à consulter les parties intéressées. Ça, c'est de la transparence et de l'engagement.
Ces consultations sont essentielles si on veut que le budget reflète les priorités des Canadiens et que le gouvernement maintienne le cap sur la création d'emplois, la croissance économique et la prospérité à long terme.
Comme depuis 2006, le budget conservateur sera à l'image des grandes priorités du pays et favorisera l'instauration d'un climat économique dont tous les Canadiens pourront bénéficier. Plus précisément, le Plan d'action économique de 2013 va continuer d'exploiter nos points forts et va tabler sur les grandes initiatives de croissance sur lesquelles le gouvernement planche depuis un an.
Nous demeurerons centrés sur ce qui compte le plus aux yeux des Canadiens, à savoir l'emploi et la croissance économique, afin que l'avantageuse posture économique dans laquelle se trouve aujourd'hui le Canada assure la prospérité à long terme de ceux qui seront là demain.
Les Canadiens ne devraient s'attendre à rien de moins de leur budget et de leur gouvernement.
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Monsieur le Président, j'aimerais vous annoncer que je vais partager mon temps de parole.
La Loi fédérale sur la responsabilité prévoit expressément que le directeur parlementaire du budget, ou DPB, fournisse au Sénat et à la Chambre des communes des analyses indépendantes sur l'état des finances de notre pays, sur le budget des dépenses du gouvernement et sur les tendances de l'économie nationale.
La loi précise en outre que le directeur parlementaire du budget doit mener des recherches sur l'économie et les finances du pays et sur le budget des dépenses du gouvernement, c'est-à-dire les dépenses prévues en général, et qu'il doit estimer le coût financier de propositions qui relèvent de la compétence du Parlement.
Dans le cadre de son premier mandat, le directeur parlementaire du budget et son équipe ont produit au moins 150 rapports clés, parfois de façon régulière, parfois à la demande expresse de parlementaires. J'en ai moi-même demandé alors que je siégeais à un comité.
Bon nombre de ces rapports ont fait la lumière sur d'importants détails financiers qui ne se trouvaient pas dans les publications du gouvernement. Ces publications sont parfois trop partisanes. Il faut dire qu'à d'autres moments, ces rapports ont confirmé les conclusions clés de certaines publications gouvernementales.
J'ai trouvé quelques rapports clés particulièrement utiles. Un de ces derniers traite de l'estimation de l'impact financier du projet d'achat d'avions F-35. Imaginons ce qu'on n'aurait pas su si le directeur parlementaire du budget ne s'était pas prononcé sur le projet d'achat d'avions F-35.
Un rapport sur l'impact financier de la mission en Afghanistan a joué un rôle primordial pour informer les Canadiens du coût d'une intervention militaire dans un pays étranger.
Par ailleurs, un rapport sur la Sécurité de la vieillesse touche évidemment des gens dans mon comté, et dans tous nos comtés, soit ceux qui vieillissent et qui ont besoin de services.
De plus, un rapport sur l'impact financier de la Loi sur la sécurité des rues et des communautés se penche sur la question de la sécurité de nos concitoyens, de nos enfants et de nos familles.
Finalement, on retrouve aussi un rapport sur les besoins de financement liés aux écoles sur les réserves des Premières Nations. On sait peut-être déjà que deux communautés des Premières Nations se trouvent dans mon comté, soit celle du Lac Barrière, également nommée Lac Rapide, et celle de Kitigan Zibi. Ce rapport est donc essentiel à la vie de ces communautés ainsi qu'à leurs écoles et à leur éducation.
En réalité, le directeur parlementaire du budget a fait son travail et l'a très bien fait, sans toutefois recevoir de reconnaissance de la part de ce gouvernement, qui n'a jamais hésité à l'attaquer.
[Traduction]
Examinons par exemple la citation suivante:
Les conservateurs ont affirmé jeudi qu'ils maintiennent leurs estimations initiales. Aucune projection globale n'a encore été faite, mais le bureau de M. Page a affirmé que les chiffres communiqués par le gouvernement donnaient à penser que le coût total des avions s'élèverait à 17,6 milliards de dollars.
Les experts du ministère de la Défense nationale en matière d'acquisitions défendent leurs estimations des coûts [...]
Cette citation est tirée du Globe and Mail du 11 mars 2011, et nous connaissons tous la suite.
Voici une autre citation:
Nous avons par ailleurs de sérieuses réserves quant à l’exhaustivité des renseignements sur les coûts fournis aux parlementaires. En mars 2011, la Défense nationale a présenté publiquement sa réponse au rapport du directeur parlementaire du budget. La réponse ne comprenait pas les coûts de fonctionnement, du personnel et de l’instruction continue.
Voyons ce que le a dit:
J'aimerais donner un conseil au directeur du budget. Il devrait s'intéresser davantage à son mandat, c'est-à-dire examiner la façon dont nous dépensons l'argent et non l'argent que nous ne dépensons pas.
Le avait alors affirmé que les chiffres présentés par le directeur parlementaire du budget étaient « incroyables, peu fiables et étonnants ».
Nous savons cependant que certains faits et chiffres contenus dans le rapport du directeur parlementaire du budget sont fiables. Je continue:
Je n'admets pas entièrement certains des postulats.
Le premier ministre a déclaré pour sa part:
Le Canada affiche aujourd'hui un surplus. Le gouvernement du Canada ne prévoit pas de déficit...
Et que dire de ceci, tiré de la page 226 du budget de 2009:
[...] le gouvernement prévoit un léger excédent en 2008-2009, puis des déficits de 15,7 milliards en 2009-2010, de 14,3 milliards en 2010-2011, de 8,3 milliards en 2011-2012 et de 2,3 milliards en 2012-2013, et un excédent de 5,5 milliards en 2013-2014.
Les véritables chiffres, confirmés par le directeur parlementaire du budget, étaient les suivants: 5,8 milliards de dollars en 2008-2009; 55,6 milliards de dollars en 2009-2010; 33,4 milliards de dollars en 2010-2011; et 26,2 milliards de dollars en 2011-2012.
Pourtant, de l'autre côté de la Chambre, c'est le déni collectif en ce qui concerne l'exactitude des données fournies par le directeur parlementaire du budget.
On mesure l'importance qu'accorde le gouvernement au rôle du directeur parlementaire du budget lorsqu'on compare son bureau à celui de ses homologues ailleurs dans le monde. Par exemple, le directeur parlementaire du budget compte sur la collaboration de seulement 12 employés à temps plein et 2 stagiaires, alors que le Service d'étude budgétaire du Congrès compte plus de 200 employés. Le budget du directeur parlementaire du budget se chiffre à seulement 2,8 millions de dollars, alors que le budget accordé au Service d'étude budgétaire du Congrès américain est de 46,8 millions de dollars.
Comme on l'a déjà mentionné, le bureau du DPB a publié durant sa courte existence plus de 150 rapports d'analyse. Manifestement, le directeur parlementaire du budget arrive à faire beaucoup avec peu. Je tiens également à souligner que les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie, la Corée du Sud, les Pays-Bas, la Suède et bien d'autres pays ont déjà, ou prévoient mettre sur pied, des services d'études budgétaires dotés de budget et de personnel suffisants pour servir leur assemblée législative. C'est tout le contraire du gouvernement du Canada, qui clame pourtant haut et fort être un défenseur indéfectible de la reddition de compte.
[Français]
Au NPD, nous voulons faire des changements concrets et clairs qui vont augmenter la transparence de ce pays. Par exemple, c'est la raison pour laquelle les néo-démocrates veulent renforcer le travail déjà exceptionnel effectué par le directeur parlementaire du budget à tous les égards. Nous voulons veiller à ce qu'il n'y ait pas d'interruption dans le fonctionnement continu du Bureau du directeur parlementaire du budget. Dans cette optique, nous voulons que le mandat de Kevin Page soit prolongé jusqu'à ce que son remplaçant soit trouvé.
Les attaques des conservateurs envers le directeur parlementaire du budget et son équipe ont clairement révélé la nécessité d'assurer l'indépendance du bureau. Les néo-démocrates veulent faire du directeur parlementaire du budget un agent du Parlement indépendant et à part entière. Les néo-démocrates veulent aussi que le processus de sélection du nouveau directeur parlementaire du budget soit ouvert et transparent, car nombre de Canadiens craignent que le gouvernement ne pourvoie pas le poste ou qu'il nomme quelqu'un qui sera incapable de faire le travail ou qui ne voudra pas le faire.
On veut élargir les fonctions du directeur parlementaire du budget. Nous estimons que le mandat du directeur parlementaire du budget doit être élargi pour veiller à ce que le bureau puisse faire rapport sur tous les aspects de l'économie ou des finances publiques sans subir d'attaques politiques. Voilà des solutions concrètes qui vont assurer la transparence de notre pays et des comptes publics.
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Monsieur le Président, j'aimerais remercier le député de d'avoir partagé son temps de parole avec moi. Ce fut pour moi un grand privilège de l'accueillir au sein de notre comité. Il fera un travail formidable quand viendra le temps de discuter de questions comme le renforcement du rôle du directeur parlementaire du budget.
J'ai eu l'honneur aujourd'hui d'appuyer la motion importante présentée par ma collègue, la députée de . Cette motion vise à réaffirmer, à renforcer et à prolonger le mandat crucial du directeur parlementaire du budget.
L'une des principales obligations des parlementaires est d'examiner les plans de dépenses du gouvernement, qui sont énoncés dans les budgets, le Budget des dépenses et les rapports sur les plans et les priorités. C'est une obligation qui incombe à tous les députés, peu importe leur allégeance politique, et qu'ils soient des députés de l'opposition ou des députés d'arrière-ban.
Deux études successives menées par des comités parlementaires ont révélé que les députés avaient de grandes difficultés à s'acquitter de cette obligation. L'automne dernier, un rapport unanime a été déposé. Ce rapport, qui s'intitule Renforcer l'examen parlementaire du budget des dépenses et des crédits et auquel j'ai eu le privilège de contribuer, demande au gouvernement de prendre des mesures afin de permettre aux députés d'examiner plus efficacement le Budget des dépenses et les crédits. Ce rapport reconnaît le rôle important du directeur parlementaire du budget dans ce processus. Il reprend également une conclusion de l'OCDE selon laquelle les meilleures pratiques de transparence budgétaire exigent que le « Parlement [ait] la possibilité et les moyens d’examiner de près les rapports budgétaires lorsqu’il le juge nécessaire ».
Le comité a entendu des témoignages de divers experts canadiens et internationaux, qui ont reconnu que le directeur parlementaire du budget joue un rôle important dans l'amélioration et l'accroissement des capacités des députés.
M. Joachim Werner, professeur agrégé de politique publique à la London School of Economics and Political Science, a témoigné que, pour améliorer l'examen du Budget des dépenses et des crédits, « premièrement, il faut protéger et améliorer le rôle du directeur parlementaire du budget. [...] Le travail du directeur parlementaire du budget a reçu des éloges à l'échelle internationale, et cela constitue un changement majeur, [...] ne serait-ce que pour l'accès du Parlement à une capacité de recherche indépendante et hautement professionnelle. » Il a ajouté qu'on pourrait hausser le statut du directeur en faisant de lui un haut fonctionnaire du Parlement à part entière et en lui donnant ainsi un accès total à tous les renseignements pertinents. M. Wehner a affirmé que ses opinions étaient fondées sur des expériences internationales avec ce genre d'agents.
Quelles sont les fonctions du directeur parlementaire du budget et d'où tient-il son mandat? Le poste de directeur parlementaire du budget a été créé en 2006 lors de l'entrée en vigueur de la Loi fédérale sur la responsabilité. La loi précise que son mandat consiste à « fournir au Sénat et à la Chambre des communes, de façon indépendante, des analyses de la situation financière du pays, des prévisions budgétaires du gouvernement et des tendances de l’économie nationale ». Il est aussi chargé de faire des recherches et d'aider les comités en ce qui touche l'examen et l'analyse des prévisions budgétaires. De toute évidence, le directeur parlementaire du budget doit avoir librement accès aux données financières et économiques pour pouvoir assumer ses fonctions. Les députés et les comités trouvent qu'il leur est indispensable d'obtenir ces renseignements et ces conseils pour pouvoir décortiquer les dépenses et les prévisions budgétaires du gouvernement. Malheureusement, le directeur parlementaire du budget doit constamment se battre pour avoir accès à tous les renseignements pertinents. Toutes ces entraves à l'accès l'ont même forcé à faire appel aux tribunaux.
L'opposition officielle a été heureuse de constater que, dans un rapport, le Comité des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires avait reconnu le rôle utile joué par le directeur parlementaire du budget. Dans un rapport supplémentaire, les néo-démocrates ont aussi demandé au gouvernement d'agir immédiatement pour faire en sorte que le directeur parlementaire du budget devienne un agent du Parlement. Conscients de la valeur de son rôle, nous avons également recommandé que le directeur parlementaire du budget soit tenu par la loi de relever non seulement du Comité des finances, mais aussi du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, en ce qui concerne ses travaux liés aux prévisions budgétaires.
Cette demande trouve écho dans le projet de loi présenté par ma collègue, la députée de . Elle reçoit aussi l'appui de M. David Good, un expert canadien et professeur à l'École d'administration publique de l'Université de Victoria. Voici un extrait de son témoignage: « D'abord, je ferais du directeur parlementaire du budget un véritable haut fonctionnaire du Parlement, qui aiderait les parlementaires et les comités. Je pense qu'il faut clarifier et renforcer son rôle et son mandat, en le rendant indépendant, par voie législative, de la Bibliothèque du Parlement. Il deviendrait ainsi un véritable haut fonctionnaire du Parlement. »
On tient en haute estime le travail important du directeur parlementaire du budget au Canada et à l'étranger. D'ailleurs, la semaine prochaine, le directeur parlementaire du budget accueillera à Ottawa les membres du réseau des directeurs parlementaires du budget de l'OCDE, à l'occasion de leur cinquième réunion annuelle.
Il existe des directeurs parlementaires du budget en Suède, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark, en Irlande, en Australie et même en Corée. Comme je l'ai dit, le réseau des directeurs parlementaires du budget de l'OCDE se réunira à Ottawa pour poursuivre ses délibérations en vue d'améliorer le contrôle exercé par les parlements sur les incitatifs fiscaux, les déficits et la gestion du risque. Il est très regrettable qu'ils arrivent au Canada au moment même où fait rage un différend concernant la communication de renseignements importants au directeur parlementaire du budget et au moment où il risque d'y avoir un hiatus dans l'expertise qu'il nous fournit.
D'autres pays fournissent des services analogues aux élus. Par exemple, aux États-Unis, le Congressional Budget Office, créé en 1975, fournit aux comités chargés de l'étude des budgets et au Congrès de l'information objective sur les questions budgétaires et économiques.
Comme on l'a déjà dit, des experts ont encensé le Canada pour avoir créé le poste indépendant de directeur parlementaire du budget. Permettez-moi de vous citer à cet égard le professeur Wehner, qui nous a dit ceci:
[...] il faut protéger et améliorer le rôle du directeur parlementaire du budget. Plusieurs pays sont à créer des institutions semblables, et le Parlement du Canada est véritablement sur la bonne voie. Le travail du directeur parlementaire du budget a reçu des éloges à l'échelle internationale, et cela constitue un changement majeur, selon moi, ne serait-ce que pour l'accès du Parlement à une capacité de recherche indépendante et hautement professionnelle.
Puis, il a ajouté ceci:
Cependant, je crois qu'on pourrait effectuer certains ajustements au cadre juridique du directeur parlementaire du budget. Il serait possible d'accroître l'indépendance de cette précieuse institution, par exemple en haussant le statut du directeur pour qu'il devienne un haut fonctionnaire du Parlement à part entière. De plus, des mesures doivent être prises pour veiller à ce que le directeur ait un accès complet à tous les renseignements pertinents. Il est arrivé par le passé que des ministères soient plus ou moins disposés à communiquer l'information au directeur parlementaire du budget. Mais dans l'ensemble, je considère qu'il s'agit d'un changement très positif et qu'il y a possibilité de renforcer son rôle, selon les données internationales.
Voilà donc. Même les experts étrangers observent ce qui se passe au Canada et attendent de voir ce qu'il adviendra de notre directeur parlementaire du budget.
Les néo-démocrates sont depuis longtemps favorables à ce que le directeur parlementaire du budget devienne indépendant. Nous avons appuyé à la Chambre, en 2006, la création de cette fonction. Nous appuyons toujours le directeur parlementaire du budget, qui, hélas, est maintenant la cible des députés d'en face.
On rendrait un fier service aux députés d'en face en leur rappelant qu'ils ont déjà été en favorables à ce que le directeur parlementaire du budget soit indépendant, et qu'ils ont déjà vu l'utilité de l'analyse objective. Le a dit ceci en 2006:
Une telle commission assurerait que le gouvernement rend véritablement des comptes au sujet des dollars des contribuables et que l'on se plie à une discipline budgétaire [...]
Le ministre des Finances a dit ceci en 2006:
Les gouvernements ne peuvent pas rendre des comptes si le Parlement et les Canadiens ignorent quel est l'état réel des finances publiques
En fait, dans leur programme électoral de 2006, les conservateurs proposaient la création d'un directeur parlementaire du budget indépendant. Comme la mentalité des conservateurs a changé! Les demandes de renseignements financiers du directeur parlementaire du budget se sont heurtées à maintes reprises à des retards et à des refus. Comme je l'ai dit, il a été contraint de porter l'affaire devant la Cour fédérale.
Le mandat du directeur parlementaire se terminera bientôt, mais le gouvernement a tardé à prendre les mesures nécessaires pour le remplacer rapidement. Il a fallu 18 mois, la dernière fois, pour combler le poste. Les députés devront donc examiner le prochain budget et les budgets des dépenses sans que le directeur parlementaire du budget ne les ait analysés. La présente motion prévoit une solution simple: prolonger le mandat de l'actuel directeur parlementaire du budget.
Où sont les ministériels qui ont déjà proposé d'appuyer le directeur parlementaire du budget?
Je peux témoigner personnellement de la valeur de ses rapports et de son assistance lorsque j'étais membre d'un comité parlementaire et que je devais étudier les budgets des dépenses.
Nous sommes censés être les gardiens des deniers publics. Nous pouvons choisir de soutenir des institutions qui nous permettent de prendre des décisions éclairées. Nous pourrions prendre de meilleures décisions en faisant du directeur parlementaire du budget un agent du Parlement indépendant. J'invite donc tous les députés à appuyer la motion qui a pour but de faire du directeur parlementaire du budget un véritable agent du Parlement.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir aujourd'hui au sujet d'une motion très importante. Le Parti libéral a fait savoir qu'il l'appuiera, et pour cause. Cela n'a rien d'étonnant parce que nous en avons beaucoup parlé.
Le chef du Parti libéral a eu l'occasion de poser plusieurs questions à ce sujet, compte tenu que l'appel a été directement lancé au afin qu'il reconnaisse l'importance de prolonger le mandat de M. Page, le directeur parlementaire du budget. Il est la première personne à occuper ce poste. C'est grâce à son travail que ce poste est reconnu mondialement. Nous voulons être certains que la personne qui remplacera M. Page, dans la mesure où elle est bilingue, poursuivra la tradition et continuera de contribuer grandement au fonctionnement de la Chambre des communes en ce qui concerne la reddition de comptes et la transparence.
Le député d'en face a dit qu'au moins M. Page n'avait pas été congédié. Il n'a pas perdu son emploi, ce qui signifie qu'il est indépendant. Le fait que M. Page ait conservé son emploi ne veut pas nécessairement dire que le bureau est indépendant et qu'il répond aux objectifs de la motion d'aujourd'hui. Se diriger vers l'indépendance réelle du bureau est un pas dans la bonne direction. C'est une mesure que nous devrions appuyer. Nous devrions chercher des moyens de renforcer le bureau du directeur parlementaire du budget.
En écoutant les débats aujourd'hui, je n'ai pu m'empêcher de remarquer certaines choses. Bon nombre de députés conservateurs ont profité de l'occasion pour s'arrêter sur le rendement des conservateurs et pas nécessairement sur le bureau du directeur parlementaire du budget. L'un après l'autre, ils ont dit à quel point tout va bien ici. Évidemment, ils ont dit à quel point les choses allaient mal au cours des 13 années qui ont précédé leur arrivée au pouvoir. Ils sont plutôt sélectifs lorsqu'ils choisissent leurs arguments pour ce genre d'exposé.
Certaines choses n'ont pas été mentionnées. Par exemple, lorsque les conservateurs sont arrivés au pouvoir, il y avait un énorme excédent. C'est une chose importante qu'ils ne mentionnent jamais. Ils ne parlent jamais de l'énorme excédent commercial dont ils ont hérité. Le gouvernement précédent a mis en place un grand nombre de mesures qui ont eu des répercussions positives pour les conservateurs depuis le début de leur mandat. Si le gouvernement a pu réussir dans certains domaines, comme le secteur bancaire, c'est grâce aux règles adoptées par l'ancien gouvernement au cours des années 1990.
J'aimerais bien que le débat d'aujourd'hui ne soit pas nécessairement axé sur des questions de ce genre. Il devrait plutôt porter sur le bureau du directeur parlementaire du budget et le rôle que jouent les bureaux des agents indépendants. Plus tôt, j'ai parlé du fait que les choses changent au fil du temps. Il y a quelques années, le poste de directeur parlementaire du budget a été créé. C'est un concept relativement nouveau et il a connu beaucoup de succès, ce qui est une bonne chose, mais il n'y a là rien de nouveau, dans le sens où nous avions déjà des agents indépendants de la Chambre. Les administrations provinciales ont elles aussi des agents indépendants, qui accomplissent un excellent travail dans leur domaine respectif.
Le poste de vérificateur, par exemple, existe au Canada depuis de nombreuses années. En fait, toutes les provinces — et je crois qu'il en va de même de tous les territoires — ont leur propre vérificateur. Au fédéral, nous avons le vérificateur général, et il y a aussi des vérificateurs provinciaux. Ils produisent des résultats tangibles. Des budgets leur sont alloués afin qu'ils puissent accomplir le travail nécessaire tout en faisant abstraction de certaines statistiques ou idées partisanes.
Un bon exemple est le registre des armes à feu. À entendre les conservateurs, on pourrait croire que l'administration du registre coûtait entre 10 millions et 40 millions de dollars par année. Nous savons que les coûts initiaux ont été très importants, mais selon le vérificateur général, les coûts annuels étaient d'environ 3 millions de dollars. Il est important que nous disposions de ces renseignements, qui nous aident à exiger des comptes du gouvernement.
Comme je l'ai dit, la perspective du vérificateur général est différente. Une fois que l'argent a été dépensé ou que les idées ou les politiques ont été mises en oeuvre, les vérificateurs généraux de toutes les régions du pays doivent souvent faire enquête sur certaines situations et présenter des rapports à ce sujet à leur assemblée législative ou à la Chambre des communes. Leurs rapports sont lus par un grand nombre de gens, qui s'attendent à ce que le gouvernement donne suite aux recommandations qui y figurent.
Voilà des années que j'assiste à la présentation de rapports de vérificateurs. Dans mon cas, c'était surtout à l'Assemblée législative du Manitoba, mais aussi, à quelques reprises, à la Chambre des communes, ici, à Ottawa. La lecture de ces rapports nous apprend que les ministères y répondent. Ces rapports imposent une obligation de rendre des comptes. Les députés de l'opposition comptent beaucoup sur la publication des rapports du vérificateur général. Ces rapports ont contribué à façonner les politiques publiques, et nous ont permis d'examiner des décisions qui ont été prises.
La création du poste de directeur parlementaire du budget, il y a cinq ou six ans, a marqué le début d'une tendance qui s'accentuera. Bien peu de pays ont un directeur parlementaire du budget ou son équivalent, mais je pressens qu'avec le temps, d'autres postes de ce genre verront le jour, car la réalisation d'une évaluation indépendante est fort utile.
Nous devons reconnaître qu'à la Chambre des communes, la moyenne des députés n'a pas la même expertise ou les mêmes ressources que celles dont dispose M. Page, ou le directeur parlementaire du budget. Quand le directeur parlementaire du budget utilise ces ressources et son expertise, il est bien mieux placé que nous pour analyser les diverses questions dont la Chambre est saisie.
Il est important de suivre la façon dont le gouvernement dépense les deniers publics. Il s'agit de milliards de dollars. Dans quelques semaines, ce sera la présentation du budget fédéral. Celui-ci touchera tous les Canadiens et résidents permanents habitant au Canada. Le budget est financé avec l'argent des contribuables. La population tient à savoir que l'argent est dépensé à bon escient. Elle a le droit de savoir si l'argent est dépensé convenablement et intelligemment.
Le directeur parlementaire du budget joue un rôle essentiel à cet égard. Aujourd'hui plus que jamais, on s'attend à un haut niveau de transparence et de responsabilité. C'est à mon avis en partie en raison d'Internet. Il est tellement plus facile d'accéder à l'information qu'il y a 10 ans. Je suis un représentant élu depuis plus de 20 ans. Je sais donc à quel point la capacité de recherche a augmenté et combien Internet a permis aux Canadiens dans l'ensemble du pays de se pencher de plus près sur la façon dont les deniers publics sont dépensés.
Les attentes des gens sont beaucoup plus grandes. On exige une transparence et une responsabilité accrues. C'est pourquoi je pense que le travail du directeur parlementaire du budget deviendra de plus en plus essentiel à l'avenir. La Chambre devrait ainsi encourager cette évolution et permettre au bureau du directeur parlementaire du budget de prendre de l'ampleur, en reconnaissance de sa grande valeur. Nous sommes en mesure de réaliser des économies en investissant dans ce bureau; j'ai quelques exemples à donner pour étayer ma position.
J'aimerais cependant tout d'abord parler d'un dossier dans lequel le directeur parlementaire du budget a joué un rôle très important, notamment en calmant les préoccupations et les anxiétés d'un grand nombre de Canadiens. J'en ai parlé plus tôt lorsque j'ai posé une question sur les pensions.
Le prononçait un discours en Europe. Après avoir décidé que le régime de pensions était en difficulté au Canada, il a décidé de faire passer l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. C'est le message qu'il nous a communiqué d'outre-mer, message qui s'achemina du Cabinet du premier ministre jusqu'aux divers ministères et ensuite aux députés conservateurs d'arrière-ban. Peu de temps après, ils avaient établi une stratégie de communication et rédigé des points de discussion à propos de la situation de crise dans laquelle nous nous trouvons à cause du vieillissement de la population. Ils ont dû créer l'impression que, faute de mesure décisive, le régime des pensions ne serait pas viable à l'avenir.
Les aînés se sont mobilisés en présentant des pétitions, en envoyant des cartes postales et en rédigeant des lettres et des courriels. Ils se sont intéressés à la question. Je suppose que leur campagne s'est avérée ne serait-ce qu'en partie fructueuse, parce que le gouvernement n'est pas allé aussi loin qu'il l'aurait voulu. Il s'est contenté de faire passer l'âge de la retraite de 65 à 67 ans.
Je conseillerais au gouvernement d'admettre qu'il a commis une erreur et de ramener l'âge d'admissibilité à 65 ans. Ce serait une sage décision, car je peux assurer à la Chambre que c'est ce que ferait un gouvernement dirigé par un ou un . Nous allons procéder à ce changement et ramener l'âge d'admissibilité à 65 ans.
C'est le directeur parlementaire du budget qui a déclaré qu'il n'y avait pas de crise, qu'il ne s'agissait que d'une minuscule fraction de pourcentage. L'effet sur le PIB se comptait en décimales. Ce n'était pas plus grave que cela. Pourtant, à en croire le gouvernement conservateur — et après tout c'est lui qui tient les livres —, c'est une crise majeure qui était à nos portes.
Le directeur parlementaire du budget a été en mesure de calmer bien des inquiétudes. En utilisant les véritables données, il a été en mesure de démontrer que les Canadiens n'avaient rien à craindre, que le programme était viable financièrement et le resterait à l'avenir, à tel point qu'il serait en fait possible de conserver le seuil de 65 ans, et que le ciel ne nous tomberait pas sur la tête. Voilà un exemple.
Le gouvernement apporte d'importants changements à ses politiques. Pensons à celui concernant les prêts hypothécaires sur 40 ans. Les conservateurs aiment s'attribuer une grande partie du mérite qui revient à l'ancien premier ministre Jean Chrétien et à Paul Martin, alors ministre des Finances, qui avaient décidé qu'ils voulaient une solide réglementation du système bancaire. Il y avait alors des prêts hypothécaires sur 25 ans. Il fallait réglementer ce secteur.
Dieu merci d'ailleurs. Le Canada s'est retrouvé presque seul lorsque le système bancaire mondial a commencé à s'écrouler. Le Canada s'en est merveilleusement bien tiré, et cela n'avait rien à voir avec le gouvernement actuel. C'était grâce au gouvernement précédent. Qu'est-ce que les conservateurs ont fait lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir? Ils ont instauré les prêts hypothécaires sur 40 ans. Ils ont pris cette idée des Américains.
Je dois toutefois admettre que le gouvernement n'a pas mis trop de temps à reconnaître que l'idée était mauvaise et à faire marche arrière. Nous revenons maintenant aux prêts hypothécaires sur 25 ans. C'est une décision judicieuse. Je crois toutefois que si le directeur parlementaire du budget avait la possibilité d'évaluer ce dossier, et il est fort possible qu'il l'ait déjà fait même si je n'en suis pas absolument certain, on constaterait que les chiffres conforterait le gouvernement dans sa décision de faire marche arrière.
Au bout du compte, nous voulons que le gouvernement reconnaisse que, étant donné les milliards de dollars qu'il proposera de dépenser au cours des prochaines semaines, il est logique de prolonger le mandat de M. Page. Il doit demeurer à son poste pendant au moins quelques mois de plus. Même si nous réussissons à trouver un nouveau directeur parlementaire du budget, il n'y aurait aucun inconvénient à permettre à M. Page de poursuivre ses activités puisqu'il connaît bien les chiffres.
Je dirais que le chef du Parti libéral avait raison de demander au de s'assurer qu'il y a un titulaire à ce poste. Nous croyons que cela devrait être M. Page, du moins pour les prochains mois, afin de pouvoir nommer la bonne personne, peu importe qui elle est. C'est la décision responsable à prendre.
Nous pensons que nous devrions examiner des moyens de rendre le directeur parlementaire du budget plus indépendant et efficace. C'est une question de priorités. Nous croyons qu'il est très utile de maintenir un bureau du directeur parlementaire du budget qui fonctionne, car les chiffres et les renseignements qu'il nous fournit sont très importants.
Nous n'avons qu'à penser aux F-35 et à tout l'argent que le directeur parlementaire du budget, M. Page, a permis d'économiser aux contribuables. Nous parlons de milliards de dollars.
Je soutiens que le directeur parlementaire du budget a prouvé à quel point son poste est efficace et important pour tous les contribuables, les citoyens et les habitants canadiens et qu'il rend un énorme service à la Chambre des communes. Nous devrions lui donner notre appui en prolongeant son mandat et en cherchant des moyens de rendre le poste réellement plus indépendant...
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir, au nom de l'opposition officielle, de clore le débat sur cette motion très importante.
J'aimerais avoir l'attention particulière des députés d'arrière-ban du gouvernement conservateur, parce que cette question les touche autant qu'elle touche les députés de l'opposition.
Étant non partisan, le bureau du directeur parlementaire du budget fait de la recherche pour tous les partis politiques, notamment dans un domaine extrêmement complexe et pour lequel nous, parlementaires et députés, avons individuellement très peu de ressources.
Nous savons pertinemment que, du côté du gouvernement, les députés d'arrière-ban sont tenus dans la même ignorance que nous lorsque vient le temps d'étudier les budgets. En effet, sur le plan budgétaire, tous les pouvoirs se trouvent entre les mains du ministère des Finances, qui rend compte au . Le ministère ne rend pas compte au Parlement, mais bien au ministre des Finances, donc au Cabinet.
C'est la raison pour laquelle j'aimerais avoir l'attention des députés conservateurs d'arrière-ban durant mon allocution. Ces décisions les touchent tout autant que nous. Nous voulons avoir un bureau, comme celui du directeur parlementaire du budget, qui peut offrir un éclairage et forcer le ministère des Finances et le , par ricochet, ainsi que le Cabinet, à avoir beaucoup plus d'imputabilité et de transparence.
Je voudrais rappeler ce que dit la loi:
79.2 Le directeur parlementaire du budget a pour mandat:
a) de fournir au Sénat et à la Chambre des communes, de façon indépendante, des analyses de la situation financière du pays, des prévisions budgétaires du gouvernement et des tendances de l’économie nationale;
l
C'est un élément extrêmement important, car on a pu assister récemment à plusieurs tentatives, particulièrement de la part de membres du Cabinet du gouvernement conservateur, de créer de la confusion sur le rôle et le mandat du directeur parlementaire du budget.
Contrairement à ce qu'ont prétendu, entre autres le et le , le directeur parlementaire du budget n'est pas simplement là pour analyser les sommes dépensées par le gouvernement fédéral et le Cabinet. Il est en poste pour étudier l'état de l'économie nationale. Il est là pour fournir des analyses indépendantes sur les sujets reliés à l'économie et au budget et qu'il juge d'un intérêt important pour les parlementaires et pour la population canadienne.
Une autre partie de son mandat consiste à fournir des analyses ou des rapports au Comité sénatorial permanent des finances nationales, aux comités permanents de la Chambre des communes ou au Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes, à leur demande, sur des sujets qui viennent à leur attention. En outre, à la demande de tout comité parlementaire, il doit faire des études sur les prévisions budgétaires du gouvernement afin qu'il puisse les examiner. Enfin, à la demande de tout comité parlementaire ou de tout député de la Chambre, il doit évaluer le coût financier de toute mesure proposée relevant des domaines de compétence du gouvernement.
Encore une fois, le directeur parlementaire du budget ou son bureau a le rôle important d'analyser l'implication financière et budgétaire de projets de loi privés, par exemple. Malheureusement, il n'a pas réussi à atteindre cet objectif en raison du peu de ressources qui lui ont été attribuées dès le départ. Je reviendrai sur ce point.
J'ai entendu plusieurs allocutions à la Chambre, venant de l'opposition ou du gouvernement. Ce qui m'a réellement marqué, c'est la désinvolture avec laquelle les députés du gouvernement traitent cette question.
La question doit être prise au sérieux. Le Canada est une économie du G8. Présentement, j'ai l'impression qu'on fonctionne comme une république de bananes. On espère avoir un bureau du directeur parlementaire du budget qui fournit un contrepoids à l'analyse donnée par le ministère des Finances. Au bout du compte, il n'y arrive pas parce qu'on ne lui donne ni les ressources, ni l'indépendance ni l'autonomie nécessaires.
J'aimerais comparer le bureau du directeur parlementaire du budget au Congressional Budget Office des États-Unis, l'exemple d'un outil d'analyse budgétaire et financière réussi. J'aimerais revenir en arrière sur les détails de sa création, au profit de la Chambre.
Le CBO a été créé en 1974. La raison principale de sa création: servir d'outil contre le pouvoir croissant que voulait se donner le président de l'époque, Richard Nixon. Ce dernier s'emparait des pouvoirs et cachait des informations aux membres du Congrès. Il était essentiel d'avoir un outil qui permettrait aux membres du Congrès, qu'ils soient du Sénat ou de la Chambre des représentants, d'avoir l'information dont ils avaient besoin, sans qu'elle soit dissimulée par le bureau du président américain.
Le Congressional Budget Office avait donc été créé dans ce but bien précis. En fait, cette situation est très similaire à celle qu'on vit présentement, où de plus en plus de pouvoirs sont concentrés au bureau du premier ministre et au Cabinet, et ce, au détriment des parlementaires chargés d'assurer cette transparence et cette responsabilité.
J'aimerais mettre en parallèle la création du CBO et celle du bureau du directeur parlementaire du budget, parce qu'il y a d'énormes ressemblances entre les deux processus, ainsi qu'entre les objectifs visés.
J'aimerais citer Robert Reischauer, un ancien directeur du Congressional Budget Office. Il n'en était pas le directeur, mais il était présent lors de sa création. Il a relaté de cette manière la tentative du Congrès d'affaiblir les pouvoirs du CBO à l'époque de sa création:
[Traduction]
Tout ce que la Chambre voulait [lors de la création du Congressional Budget Office] c'était essentiellement d'avoir un service auquel elle pourrait confier l'estimation des coûts des projets de loi, rien de plus. Tout était censé se faire rapidement, dans l'ombre et sans controverse. Bref, le système devait être efficace.
[Français]
Ça montre vraiment l'état d'esprit du Congrès américain à l'époque. Ce dernier ne voulait pas que le Parti républicain, le parti au pouvoir à l'époque, retire toutes les griffes d'un tel bureau qui était chargé, de manière indépendante et non partisane, de fournir des analyses financières auxquelles les membres du Congrès n'avaient pas accès.
Toutefois, M. Reischauer, comme plusieurs de ses collègues, se sont battus contre cette volonté du CBO, un peu comme Kevin Page l'a fait, pour défendre l'autonomie, l'indépendance et le caractère non partisan de son bureau. Cependant, il y a quelques jours, le a dit sur la chaîne Global:
[Traduction]
[...] nous souhaitions que le directeur parlementaire du budget fonctionne un peu comme son homologue américain, qu'il renseigne les députés sur les prévisions budgétaires du gouvernement. Nous voulions en quelque sorte qu'il donne des avis.
[Français]
Ça démontre clairement que le n'a fait aucune réflexion valable sur le rôle directeur parlementaire du budget et qu'il ne le connaît pas. Ou alors, il désire réellement, cinq ans après sa création, le rendre aussi inoffensif que les membres du Congrès américain voulaient rendre le CBO lors de sa création. Toutefois, les conservateurs, le ministre des Finances et les membres de l'ancien Parti réformiste n'ont pas toujours pensé comme ça.
Quelle était l'idée originale derrière la création du bureau du directeur parlementaire du budget, selon le Parti réformiste à l'époque et en vertu de la Loi fédérale sur la responsabilité que nous avons appuyée en 2006? Elle a été clairement exprimée.
Je voudrais remercier M. Paul Wells, qui a réussi à trouver cette citation de Monte Solberg, un ancien député réformiste bien en vue. En 2004, il avait exprimé la volonté du parti d'avoir un tel bureau:
[Traduction]
Il s'agirait d'un organisme indépendant qui relèverait du Parlement, mais qui ne ferait pas partie du gouvernement. Le gouvernement ne pourrait pas manipuler les chiffres à ses propres fins.
[Français]
Ce n'est pas ce que le gouvernement a fait. De 2006 à 2008, le bureau du directeur parlementaire du budget a été placé sous l'autorité de la Bibliothèque du Parlement. Par conséquent, le directeur parlementaire du budget sert selon la bonne volonté du , qui a la possibilité de le limoger selon son bon plaisir. Ce faisant, le gouvernement conservateur a volontairement restreint l'indépendance et l'autonomie du directeur parlementaire du budget.
De fait, les conservateurs ont cru qu'avec la nomination de Kevin Page à ce poste en 2008, conjuguée aux contraintes qui lui étaient imposées, ils pourraient se garantir un bon petit chien de poche, un caniche. Toutefois, au lieu de ça, et au crédit de M. Page, ils ont hérité d'un pitbull qui s'est imposé en défenseur de la responsabilité et de la transparence par rapport à ce gouvernement.
Le bureau existe aujourd'hui. Il est de notre devoir de parlementaires, que ce soit dans l'opposition ou du côté du gouvernement, de lui fournir tous les outils, l'autonomie, l'indépendance et surtout plus de moyens pour qu'il puisse faire son travail de façon adéquate pour le bien et l'efficacité de notre travail comme parlementaires.
Présentement, de 9 à 12 employés font fonctionner le bureau du directeur parlementaire du budget fonctionne, et certains postes n'ont toujours pas encore été comblés. Le bureau jouit d'un budget de moins de 3 millions de dollars. En comparaison, le CBO des États-Unis compte environ 250 employés et jouit d'un budget de près de 50 millions de dollars. Il existe d'autres exemples: le CPB des Pays-Bas, qui a un rôle à peu près similaire, compte 170 employés. Le bureau du budget de l'Assemblée nationale sud-coréenne compte 135 employés. Le bureau du directeur parlementaire du budget a entre 9 et 12 employés pour faire son travail.
La nécessité d'un bureau d'analyse financière indépendant qui réponde au Parlement a été soulevée et l'est encore par des organismes comme l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'OCDE. Dans un récent document de l'OCDE, publié en 2007 mais repris et mis à jour, l'OCDE soulève trois défis pour les institutions budgétaires indépendantes, comme le bureau du directeur parlementaire du budget. Cela vaut la peine de revenir sur ces détails, parce qu'ils sont au coeur des différences d'interprétations du rôle du directeur de ce bureau entre les néo-démocrates et les députés du gouvernement depuis le début de la journée.
Le premier défi, pour ce bureau, est la garantie de l'indépendance et la viabilité à long terme. On souligne, sous ce point, l'importance d'avoir un caractère non partisan, ce qui est constamment remis en question par les conservateurs. En effet, selon eux, être non partisan signifie être d'accord avec eux. Le niveau d'expertise technique du bureau du directeur parlementaire du budget est très élevé. Ce bureau a fait des miracles avec le peu de moyens qu'il a, mais il manque de ressources pour faire son travail de manière adéquate. Le processus de nomination d'un directeur est très important. Il doit y avoir un processus, et c'est la raison pour laquelle nous demandons la création d'un poste de directeur parlementaire du budget. Ainsi, le directeur parlementaire du budget serait un agent du Parlement et non pas un employé nommé par le pouvant être limogé selon le bon vouloir de ce dernier. On peut bien parler du comité de la Bibliothèque du Parlement, mais ce n'est pas un comité non partisan. Le gouvernement y a toujours la majorité.
Il faut aussi un financement stable à long terme. J'aimerais rappeler aux députés du gouvernement qui s'opposent à l'accroissement des moyens et de l'indépendance du bureau, que lorsque le rapport sur les coûts engendrés par notre intervention en Afghanistan ont été dévoilés par le directeur parlementaire du budget, immédiatement, on a menacé de sabrer son budget pour le faire passer de 2,8 millions de dollars à 1,8 millions de dollars. En fait, il n'a pu sauver son budget et ses ressources qu'en faisant des compromis sur son degré d'indépendance et d'autonomie à l'époque. Ce sont des conditions qui lui avaient été imposées par la Bibliothèque du Parlement.
Le deuxième défi que soulève l'OCDE, qui est aussi une condition pour avoir un bureau qui soit fonctionnel, c'est la capacité de mener des analyses vraiment indépendantes, notamment d'avoir accès à l'information nécessaire pour faire les études. Je rappelle, et les députés du gouvernement ne l'ignorent pas, qu'en ce moment, le directeur parlementaire du budget doit aller en cour pour obtenir l'information dont il a besoin pour mener les études qui pourraient jeter la lumière sur des dépenses gouvernementales, entre autres sur les postes visés et supprimés par les compressions budgétaires gouvernementales.
Le gouvernement ne nous fournit pas cette information, à nous, parlementaires. Il refuse de nous la donner et de la donner au directeur parlementaire du budget qui, s'il était un agent du Parlement, aurait l'autorité nécessaire pour l'obtenir sans avoir à aller en cour.
Un autre élément concerne la capacité de mener des analyses vraiment indépendantes, et c'est le maintien de relations cordiales sans que ne soit compromise l'indépendance de son bureau. C'est bien connu, depuis que le directeur parlementaire du budget a effectué toutes ses analyses et ses rapports, plusieurs députés conservateurs ne dissimulent même pas leur hostilité à l'endroit du directeur parlementaire du budget et certains membres du Cabinet font montre de beaucoup de mépris à son endroit, ce qui, à notre avis, est tout à fait inacceptable.
Le troisième élément constitue également un point sensible chez nos amis conservateurs et ce sont les répercussions dans la population. Cela implique qu'il faille avoir une relation autonome et ouverte avec les médias afin de pouvoir diffuser l'information.
Si vous vous rappelez, au tout début de la création du poste, le bibliothécaire du Parlement avait tenté de museler M. Page en l'empêchant de transmettre aux médias l'information qu'il avait préparée pour le bien de la population canadienne et pour le travail des parlementaires.
Pour ce qui est des rapports du directeur parlementaire du budget ou de son bureau, il en a rédigé plusieurs qui ont été d'importance pour pouvoir avoir un débat sain à la Chambre des communes. Je pense entre autres à la viabilité des pensions, aux coûts de la lutte à la criminalité avec des emprisonnements en hausse, aux gels et compressions de dépenses, aux coûts de sécurité des sommets du G8 et du G20, aux prévisions à la veille de la crise financière et économique de 2008, et finalement, aux coûts des chasseurs F-35.
Il faut se rappeler que tous ces rapports ont bien souvent contredit la version que le gouvernement présentait au Parlement, entre autres concernant les F-35. Cela a été mentionné à plusieurs reprises aujourd'hui.
Qu'on nous dise qu'il n'est pas vraiment nécessaire de donner plus de pouvoir au directeur parlementaire du budget parce que, de toute manière, les ministères et les ministres donnent l'information, cela me renverse. On a fait la preuve à maintes et maintes reprises que plusieurs des débats engendrés par les rapports et analyses du directeur parlementaire du budget ont mis en lumière plusieurs éléments, plusieurs lacunes dans l'administration conservatrice qui ont pu susciter finalement un débat en Chambre. On n'aurait pas eu cela si on avait simplement laissé les ministères, les ministres et les membres du Cabinet nous transmettre l'information, ou non.
Je vais parler d'un autre élément intéressant quant à la viabilité des pensions. Le directeur parlementaire du budget a fait une étude sur les répercussions du vieillissement de la population, une étude que le nous a promis dès le budget de 2007, une étude nécessaire pour pouvoir planifier à long terme. L'étude a probablement été effectuée, mais le ministre refuse de la rendre publique au Parlement. Le directeur parlementaire du budget a fait son étude indépendante — que le ministre a rejetée —, sans pouvoir la présenter au Parlement pour un débat sur cette question importante. Ce rapport a été financé par des fonds publics et il se trouve probablement sur une tablette au ministère des Finances ou dans le bureau du ministre.
Il faut réaliser que le Canada traîne de la patte actuellement derrière les autres pays de l'OCDE. Comme je le mentionnais, on est un pays du G8. On devrait agir comme un pays du G8 en assurant un maximum de démocratie, de transparence et d'imputabilité lorsque vient le temps d'évaluer les finances publiques.
Je parlais plus tôt des conditions soumises et imposées par l'OCDE pour assurer le bon fonctionnement d'un bureau de directeur parlementaire du budget ou pour ce type de fonctions. Je peux même corroborer cela avec des déclarations qu'avait faites le Dr Alice Rivlin, qui fut la première directrice du CBO aux États-Unis. Elle a donc vécu cette lutte contre les pouvoirs du gouvernement à l'époque, qui essayait de restreindre les pouvoirs du CBO. Dès les années 1970, elle a établi les trois principes sous-jacents au bon fonctionnement d'un chien de garde, d'un point de vue économique et budgétaire.
Voici ces trois éléments. Tout d'abord, c'est l'indépendance, purement et simplement. Présentement, peu importe ce que nos amis conservateurs nous disent, le directeur parlementaire du budget n'est pas indépendant. Il travaille pour la Bibliothèque du Parlement et relève d'un comité — le Comité mixte permanent de la Bibliothèque du Parlement — dans lequel les conservateurs sont majoritaires.
Ensuite, le caractère non partisan est important. Le directeur parlementaire du budget devrait pouvoir faire des études sur les projets de loi du NPD, des libéraux ou des conservateurs, car il est non partisan.
Le troisième principe, c'est l'objectivité empirique qui permet de bénéficier des ressources techniques et financières pour mener de bonnes études économiques qui se basent sur les théories et la réalité empiriques.
En ce moment, le directeur ne peut pas le faire. C'est la raison pour laquelle nous demandons qu'il soit un agent du Parlement. Ce poste ne sera pas pourvu à temps pour pallier son départ et nous demandons à ce que M. Page puisse être reconduit à ce poste. Nous ne sommes pas les seuls à le dire.
Dans l'ensemble des médias, qu'ils soient de gauche, de centre ou de droite, j'entends les commentateurs parler de l'importance du bureau du directeur parlementaire du budget. Il y a un consensus sur cette question dans la société canadienne et pour ceux et celles qui s'intéressent à ces questions. C'est un consensus que ne partage pas le gouvernement, mais il est bien actuellement le seul à ne pas vouloir donner plus de pouvoir, plus d'autonomie et plus de ressources au directeur parlementaire du budget.
En passant, j'aimerais citer Ian Lee qui est souvent sollicité par le gouvernement conservateur pour les études en comité. Il a mentionné que c'était réellement important que le directeur soit transformé en agent du Parlement.
En conclusion, je dirais que la question est d'importance pour les députés d'arrière-ban. En effet, dans le cas où le NPD va les remplacer en 2015, je peux garantir que si le directeur parlementaire du budget n'est pas un agent du Parlement, ce sera la première requête qu'ils feront dans l'opposition.