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Monsieur le Président, j'ai l'honneur de partager mon temps de parole avec la députée de .
C'est un grand honneur de prendre la parole aujourd'hui pour débattre de la motion du NPD sur les changements climatiques et de ce qui se passe actuellement à Durban. Je suis fière d'être aux côtés de mes collègues à la Chambre qui sont clairement en faveur d'accords internationaux contraignants lorsqu'on parle de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'agir dans le dossier des changements climatiques,
Il y a quelques semaines, lors de la période des questions, le a répondu ceci à l'une de mes questions:
Monsieur le Président, les députés néo-démocrates n'arrêtent pas de parler de l'environnement.
Je tiens à remercier le ministre de cette observations. Il a absolument raison. Nous défendons l'environnement. Je suis fière aujourd'hui de discuter encore de l'environnement et de défendre ce dossier en présentant, dans le cadre d'une journée de l'opposition, une motion du NPD incitant le gouvernement du Canada à faire preuve de leadership dans la lutte contre les changements climatiques à l'échelle planétaire et à s'assurer que des emplois canadiens ne disparaissent pas alors que le reste du monde évolue vers une nouvelle économie de l'énergie durable.
Le ministre a souligné que le NPD se porte toujours à la défense de l'environnement. Il croit, quant à lui, qu'il est impossible de défendre à la fois l'environnement et l'économie. Je suis toutefois d'avis qu'environnement et économie peuvent très bien aller de pair et que nous pouvons promouvoir les deux en même temps.
À mon avis, le gouvernement conservateur souffre d'un manque de vision et d'innovation, ce qui l'empêche d'élaborer une stratégie économique qui voit plus loin que l'industrie des combustibles fossiles. Ce manque de vision et d'innovation et cette attitude réduisent les possibilités économiques qui s'offrent au Canada de demain, et c'est ce qui conduit le gouvernement à défendre et célébrer la destruction de l'environnement. Nous avons vu ses députés applaudir ces idées à la Chambre.
Les députés du NPD sont d'avis, eux, que notre avenir économique rime avec notre avenir écologique. Nous envisageons l'économie dans une perspective de 20 ou 30 ans, et nous sommes convaincus que la transition vers une économie verte recèle un pouvoir de création d'emplois et d'innovation encore plus grand. C'est l'objectif final.
Avant d'être députée, j'ai eu l'occasion de travailler avec un groupe d'intervenants à la conception de programmes d'efficacité énergétique financés par les contribuables pour la province. Le service public d'électricité de la Nouvelle-Écosse s'est rendu compte, en effet, qu'il était plus rentable d'investir massivement dans l'efficacité énergétique que de laisser s'accroître la consommation énergétique. Cette décision a été rentable tant pour l'environnement que pour le service public d'électricité.
Lorsque nous étions en train de concevoir ces programmes, nous nous sommes rendu compte que nous avions besoin d'un poste budgétaire pour la formation, car nous savions que des emplois seraient créés et qu'il faudrait former des gens au sein de la collectivité pour les occuper. Un nouveau poste budgétaire a donc été ajouté pour la formation afin de pouvoir créer de nouveaux emplois dans le domaine de l'efficacité énergétique, tant pour la vérification que pour la rénovation domiciliaire comme telle.
Ce sont là des emplois payants que nous ne pouvons pas nous permettre d'envoyer outre-mer. Ces emplois ne sont pas créés dans une seule ville ou région. Ils sont créés dans toutes les collectivités au Canada et ce sont des emplois dont nous nous privons en ne prenant pas des mesures concrètes pour lutter contre les changements climatiques. Il suffit donc de penser de manière stratégique et créative pour conjuguer développement économique et protection de l'environnement.
Le a déclaré que le Canada ne prendra aucun engagement international sans la participation des grands émetteurs comme l'Inde et la Chine. À première vue, cela semble un argument convaincant. Bien sûr, nous voulons tous que la Chine et l'Inde participent à la lutte contre les changements climatiques, et que les autres pays qui s'industrialisent rapidement se joignent aux efforts internationaux. Je crois toutefois que les conservateurs utilisent cet argument uniquement pour semer la confusion et pour créer une impasse et retarder le processus.
Il vaut la peine de souligner que le ministre reproche à la Chine de ne pas se doter d'un plan de lutte contre les changements climatiques, et qu'il menace du même souffle les États-Unis de vendre notre bitume à la Chine s'ils ne veulent pas prolonger le pipeline Keystone. Il dit donc que la Chine est un mauvais pays parce qu'elle fait partie des grands émetteurs, mais un pays assez bon pour que nous lui vendions nos produits bruts. Il faudrait peut-être se décider.
Les intentions du gouvernement sont transparentes ici. Il tente de semer la pagaille dans les négociations de bonne foi qui se déroulent entre les pays qui ont décidé d'agir. Nous savons très bien que la meilleure façon de faire en sorte que les pays récalcitrants embarquent, c'est d'être un chef de file, de montrer notre bonne foi et de prendre des mesures chez nous.
Ce que les conservateurs ne disent pas aux Canadiens à propos de la Chine est intéressant. La Chine, contrairement au Canada, investit déjà massivement dans la technologie liée à l'énergie propre. En n'investissant pas ici, nous nous privons de possibilités économiques. Le gouvernement tente activement de bloquer les négociations au sein de la communauté internationale.
Le Canada est à la traîne parce que nous refusons de prendre des mesures concrètes pour protéger l'environnement. La Commission européenne a recommandé de pénaliser notre pétrole. Les États-Unis ont ordonné de procéder à un examen des répercussions du projet Keystone sur les changements climatiques et les émissions de gaz à effet de serre. On parle ici de certains de nos partenaires commerciaux les plus importants.
Le Canada est puni parce qu'il a choisi de ne rien faire, alors que d'autres pays ont décidé d'aller de l'avant. Nous n'avons pas de plan pour développer les sables bitumineux. Les sables bitumineux sont une ressource naturelle précieuses, que nous pourrions utiliser pour activer la transition vers une économie verte.
Il faut cesser de penser à court terme et comme une colonie, en essayant de trouver l'empire qui nous sauvera en acceptant d'acheter nos ressources naturelles brutes. Il faut penser en fonction des 20 ou 30 prochaines années et envisager notre avenir énergétique à long terme.
Les conservateurs n’ont nullement l’intention de faire en sorte que l’exploitation des sables pétrolifères se fasse conformément à nos objectifs de réduction des gaz à effet de serre, que ce soit au moyen d’investissements technologiques ou encore d’une diversification de la stratégie pour notre économie de l’énergie ou l’économie de l’Alberta.
Nous devons diversifier notre économie de l’énergie. Nous devons investir tout autant dans les énergies éolienne, solaire et marémotrice. Nous devons nous demander comment les ressources naturelles du Canada peuvent profiter d’abord aux Canadiens. Nous devons investir activement dans l’efficience énergétique. Il nous faut un qui comprend son rôle et un qui comprend qu’il doit défendre toutes nos ressources naturelles, et non une seule.
Nous avons reçu des nouvelles contradictoires de Durban aujourd’hui, il y a environ une heure. Certaines disent que le ministre a annoncé que le Canada se retirerait officiellement de Kyoto et d’autres disent que ce n’est pas ce qu’il a dit, qu’il a plutôt dit que nous n’allions pas adhérer à Kyoto 2 ou Kyoto Plus, l’étape suivante.
Je reviens d’une réunion avec la haute-commissaire de l’Afrique du Sud, lors de laquelle elle a décrit avec force éloquence ce qui se passe dans le monde à propos de Kyoto et de la participation du Canada, le Canada sabotant activement les accords internationaux.
C’était éloquent et touchant et cela m’a rendue assez triste d’entendre son compte rendu des agissements du Canada et de ses manquements sur la scène nationale. Elle a dit que la pire chose qui pourrait se produire à Durban, c’est que Kyoto disparaisse et que la passivité du Canada et la rumeur de son retrait ne font qu’empirer la situation.
Elle a expliqué qu’il aurait peut-être mieux valu que les parties au protocole de Kyoto se traînent les pieds et ne répondent pas tout à fait aux attentes plutôt que de se retirer carrément.
Elle a parlé d’équité à l’échelle internationale et du fait que nous ne pouvons pas laisser cette question aux pays en développement ou aux pays de l’hémisphère Sud, qui n’ont pas toujours été des émetteurs. Des pays comme le Canada ont toujours été des émetteurs. Il faut donc des cibles justes et égales, mais différenciées, pour les pays qui signent les accords, si nous voulons que les objectifs soient atteints.
Je suis fière de présenter cette motion aujourd’hui. Je suis attristée de voir la réputation du Canada dans le monde sur cette question, mais j’ai bon espoir que les conservateurs m’écoutent aujourd’hui et qu’ils tiendront compte de ce qui se dit, car il n’est jamais trop tard pour bien faire.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de me lever aujourd'hui en cette Chambre afin de représenter la voix des jeunes Canadiens, qui semble être oubliée par ce gouvernement. Je suis fière de parler d'enjeux qui me tiennent à coeur, ainsi qu'aux citoyens de ma circonscription, et qui affectent déjà nos milieux de vie et menacent notre futur.
Depuis plus de 30 ans, des centaines de publications mettent en lumière les diverses conséquences des choix que nos ancêtres ont faits. Depuis plus de 30 ans, une organisation mondiale s'organise autour d'une idée: améliorer nos conditions de vie afin de donner en cadeau aux générations futures un environnement équilibré et sain. Plusieurs initiatives nationales et internationales furent présentées, approuvées et entérinées par nos gouvernements antérieurs, ce qui a permis au Canada de se forger une réputation de leader international en matière d'environnement.
Cette réputation est sévèrement mise à l'épreuve depuis l'élection du gouvernement conservateur qui, de façon répétée, a nié et a refusé d'entendre des faits, des études et des vérités sur les changements climatiques. Je trouve déplorable qu'un gouvernement qui se qualifie de responsable mette en danger l'avenir de ses propres enfants en niant des faits scientifiques abondamment documentés.
Une multitude d'experts internationaux s'entendent sur plusieurs faits prouvés par des conséquences vécues directement par nos citoyens. D'abord, au Canada, les températures ont déjà augmenté de 1,3 oC depuis les 60 dernières années. Ceci se traduit, par exemple, par une augmentation des inondations au Québec, et les coûts associés à ces tragédies ne cessent d'augmenter également. Un autre effet que toute la population peut vivre est la transformation des paysages saisonniers. Les conducteurs de machineries lourdes, effectuant d'importants chargements et transports d'équipements destinés à assurer l'économie canadienne du Nord, témoignent de la plus courte utilisation des chemins de glace. De plus, des milliers de Canadiens dépendent de ces routes afin de s'approvisionner de denrées essentielles. Un jeune Inuit s'est même déplacé à Durban afin de parler des conséquences de ces changements climatiques. Ces impacts menacent la vie des citoyens et autant d'impacts ne peuvent mentir.
De multiples désastres ailleurs qu'au Canada témoignent aussi des conséquences des changements climatiques, que ce soit les feux dévastateurs en Russie, des inondations importantes en Thaïlande, des sécheresses de plus en plus extrêmes en Afrique, des ouragans de plus en plus violents dans les régions côtières, la fonte des glaciers au Groenland qui accélérera l'augmentation de la température terrestre et l'élévation du niveau de la mer. Bref, partout des exemples concrets appuient les scientifiques. Or il est facile d'ignorer ces faits lorsqu'on ne les voit pas de nos propres yeux, ou de tenter de les expliquer un à un sans faire le lien entre eux.
De plus en plus de citoyens doivent utiliser leur voiture, car un manque de stratégie nationale de transport en commun et de mise en oeuvre d'alternatives vertes afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ne fait qu'empirer la situation.
Les données ne sont pas inventées par les troupes des lobbyistes politiques. De plus en plus d'experts indépendants dénoncent l'inaction et le laisser-faire de ce gouvernement. En plus de congédier les experts d'Environnement Canada qui pourraient produire d'excellentes données spécifiques pour nos besoins, les conservateurs nient les sciences quand elles ne les servent pas. On l'a vu avec le projet de loi , ce qui est absolument irresponsable envers notre population. Pour les jeunes, il est clair que les changements climatiques ne sont pas une théorie politique, mais une réalité à laquelle ils doivent faire face immédiatement afin de diminuer les impacts négatifs sur leur avenir.
Les conservateurs ont démontré sans l'ombre d'un doute l'échec de leur vision et de leur leadership en matière d'environnement. Toutefois, ce qui est surprenant, c'est qu'ils ne saisissent pas la chance de devenir des leaders mondiaux de production d'énergies vertes puisque tous sont affectés par les changements climatiques. Cette vision économique assurerait l'avenir de nos entreprises et de nos citoyens puisque nous pourrions répondre à une demande mondiale en croissance, tout en permettant la création de milliers d'emplois bien rémunérés.
Malheureusement, actuellement, les PME sont directement punies par la cessation, après une année, de subventions gouvernementales pour des programmes comme écoÉNERGIE, dont plusieurs de mes concitoyens n'auront pas la chance de profiter. Cependant, le plus grand échec, c'est que le Canada s'aliène des alliés économiques depuis quelques années. L'espoir d'une coopération internationale dans laquelle le Canada s'inscrirait comme un exemple à suivre s'amenuise suite aux nombreux prix Fossile dont nous héritons depuis les dernières années.
Dans les centaines de coupons-réponses des bulletins parlementaires que je reçois, mes concitoyens me soulignent l'importance que l'environnement et le leadership international a pour eux. Ils déplorent la nouvelle réputation canadienne qui ne représente pas leurs nombreux efforts et multiples réussites. Ils ne comprennent tout simplement pas pourquoi ils sont prêts à agir, mais que le gouvernement ne les appuie pas. Les citoyens de Terrebonne, Blainville et de Sainte-Anne-des-Plaines sont inquiets de l'état de notre environnement.
Dans chacune de ces villes, que je représente fièrement, on peut facilement trouver des organismes, des entreprises et des groupes citoyens qui se battent quotidiennement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais on y trouve surtout des citoyens qui ont décidé de prendre leur avenir en main afin d'assurer un meilleur avenir à leurs enfants.
J'aimerais d'abord souligner le travail de Compost Ste-Anne, un organisme à but non lucratif qui aide la Ville de Sainte-Anne-des-Plaines à réduire ses déchets tout en créant des emplois. Cet organisme fête aujourd'hui son 10e anniversaire.
Les jeunes démontrent aussi leur leadership en étant de plus en plus informés et en comprenant la portée de leurs actions. Les étudiants du Collège Saint-Sacrement contribuent à l'initiative environnementale de ma région en installant un centre de tri dans leur école. Cet été, la patrouille environnementale composée de jeunes Terrebonniennes et Terrebonniens a fait la tournée des foyers pour enseigner aux familles comment protéger leur environnement, comment recycler et comment réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Même les entreprises de ma région comprennent qu'un environnement sain est essentiel à une économie vibrante. C'est pourquoi l'entreprise Tricentris a obtenu sa certification LEED.
L'environnement est un enjeu ayant tant d'importance pour ma circonscription que des citoyens d'un quartier résidentiel de Blainville se sont battus pour faire cesser la coupe d'arbres dans un endroit humide, car ils comprennent que notre écosystème a besoin de ces arbres.
Je n'ai nommé que quelques-uns des nombreux efforts des citoyens de ma circonscription. Ces citoyens s'engagent à sauver notre planète car ils reconnaissent qu'il y a un problème important. Les jeunes patrouilleurs et le comité environnemental de Saint-Sacrement savent qu'il faut poser des gestes maintenant, sinon notre génération va hériter un problème massif. Tous ces citoyens ne comprennent pas pourquoi leur gouvernement ne les accompagne pas dans leurs efforts. Au contraire, le gouvernement a décidé d'ignorer les problèmes et de travailler contre les initiatives citoyennes.
Les jeunes sont de plus en plus cyniques face à la politique, mais je suis fière de constater que ceux de ma circonscription ont compris qu'ils peuvent prendre leur avenir en main. Je considère qu'il est de mon devoir de les soutenir pendant mon mandat.
C'est pourquoi je suis heureuse de représenter le NPD, qui a le courage de proposer des solutions audacieuses et écologiques afin d'assurer notre avenir économique et de proposer aux Canadiens une voie encore plus prometteuse: une voie qui reconnaît la responsabilité des représentants du peuple envers la jeunesse et les futures générations; une voie qui reconnaît la nécessité d'agir maintenant afin de diminuer le fardeau économique et environnemental que subira ma génération et celles qui s'en viennent; une voie qui travaille de concert avec les industries et le secteur privé afin d'assurer une transition vers un environnement propre et une économie verte qui ne dépende pas des combustibles fossiles.
En somme, le manque de vision et le manque de responsabilité des conservateurs n'est qu'un châtiment pour nos enfants. Le gouvernement agit comme un parent absent qui ne prend pas au sérieux ses responsabilités. Il est temps de redonner espoir aux générations futures.
Nous avons besoin d'une loi concrète pour réduire les gaz à effet de serre qui soit basée sur les sciences, et qui soit juste, ambitieuse et contractuelle. Nous n'arriverons pas à atteindre nos buts avec de la bonne foi et des promesses d'agir dans l'avenir, ce que fait ce gouvernement. Il est temps de ressusciter le projet de loi sur la responsabilité en matière de changements climatiques.
Nous avons besoin de règlements sur les émissions de carbone, règlements qui favorisent une motivation économique pour les réduire afin d'assurer que nous pourrons atteindre les objectifs auxquels nous nous sommes engagés sur le plan international.
Nous avons besoin d'argent pour investir dans cette transition vers une économie plus verte. C'est possible en taxant davantage les revenus des grands pollueurs et en arrêtant de subventionner le secteur pétrolier, le secteur le plus riche au Canada.
Nous devons être à l'avant-garde afin de profiter des grandes retombées économiques résultant d'une inévitable transition vers l'économie verte. D'ici 50 ans, les ressources bitumineuses seront épuisées. Nous devons bâtir des industries durables qui créeront de plus en plus d'emplois pancanadiens. Nous devons investir à long terme dans des programmes tels que l'Initiative écoÉNERGIE pour motiver les Canadiens à diminuer leur consommation d'énergie.
Nous devons agir au-delà des politiques et des lois, et non comme les libéraux qui nous ont donné le Protocole de Kyoto sans, à long terme, en respecter les engagements.
Finalement, nous devons travailler ensemble. Nous devons reconnaître que notre responsabilité est internationale puisque nos choix influencent les autres nations. Nous sommes tous liés dans cette bataille. Les jeunes Canadiens grandissent dans un pays qui est actuellement reconnu comme un paria dans le monde à cause des promesses brisées des libéraux et de l'inaction totale de ce gouvernement.
Il est temps d'agir avec courage. Il est temps de redonner aux Canadiens leur fierté de leur pays. Il est temps que ce gouvernement reconnaisse que la science est vraie, que d'excellentes solutions existent et que l'action mènera à l'économie et aux emplois plus durables que les générations futures nous réclament.
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Monsieur le Président, je suis ravie de pouvoir prendre la parole au sujet de cette importante question aujourd'hui. Je vais commencer par parler du rôle du Canada dans ce dossier.
En tant que jeune Canadienne, j'ai été profondément déçue d'entendre les partis de l'opposition dénigrer notre pays et notre réputation dans ce domaine. On ne peut pas affirmer que nous ne sommes pas des chefs de file, parce que nous prenons des mesures concrètes. Nous avons fait des investissements de plusieurs milliards de dollars et nous avons été témoins d'importantes améliorations technologiques. Ce n'est pas que le gouvernement qui a pris un tel engagement, tous les secteurs de l'industrie y ont également souscrit. Le gouvernement actuel a adopté une démarche solide et fondée sur des gestes concrets pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Nous avons déjà commencé à voir des résultats au pays. Mais plus important encore, nous poursuivrons dans ce sens en veillant à ce que notre économie n'en souffre pas.
L'opposition fait de beaux discours à propos de la nécessité d'établir un équilibre entre l'économie et l'environnement, mais n'a visiblement aucun plan pour le faire. Lorsque les députés de l'opposition parlent des outils économiques qui permettraient d'atteindre cet objectif, ils n'abordent jamais leur coût ni leurs répercussions à long terme pour nos enfants. Nous pouvons nous occuper de notre environnement. Nous pouvons faire de la gérance environnementale tout en bénéficiant d'une économie stable. C'est ce qui donne de véritables résultats, des résultats qui portent, et c'est ce que fait notre gouvernement.
Je saisis l'occasion pour présenter encore une fois la stratégie sectorielle du gouvernement du Canada en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de s'attaquer aux changements climatiques. C'est un plan national assorti d'un important volet international. Nous estimons que le meilleur moyen d'obtenir des résultats en ce qui concerne la gestion des changements climatiques consiste à mieux intégrer nos objectifs environnementaux à la structure économique du Canada. C'est une façon d'optimiser notre compétitivité dans un domaine d'intérêt mondial en évolution constante.
De toute évidence, les entreprises canadiennes peuvent gagner en productivité et atteindre une efficience inégalée tout en respectant notre objectif de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, fixé à 17 p. 100 de moins que les niveaux de 2005 d'ici à 2020, tout comme celui des États-Unis. Compte tenu du degré d'intégration de l'économie nord-américaine, nous harmoniserons nos approches en matière de réduction des émissions dans le respect du contexte canadien.
La nouvelle réglementation régissant les émissions des voitures et des camions est l'un des éléments fondamentaux de notre approche sectorielle. C'est une mesure concrète. Le Canada a déjà défini des normes d'émission de GES visant les véhicules de tourisme et les camions légers neufs des années 2011 à 2016. Elles sont harmonisées avec celles des États-Unis et représentent donc une approche nord-américaine commune.
Nous avons également émis une déclaration d'intention de continuer à élaborer, en collaboration étroite avec les États-Unis, des normes strictes pour les modèles fabriqués à compter de 2017. Une fois de plus, nous veillons à ce que nos partenaires industriels, les acteurs économiques et nos partenaires commerciaux du monde entier puissent prendre part au dialogue afin que nous adoptions des mesures concrètes tout en protégeant notre économie.
Nous intervenons également dans le domaine de l'électricité produite par les centrales thermiques alimentées au charbon. Le gouvernement a publié en août, dans la Gazette du Canada, un projet de règlement sur l'électricité qui était le fruit de longues discussions avec l'industrie, les provinces et les parties intéressées.
Nos normes relatives aux carburants renouvelables ont fixé à 5 p. 100 la teneur en éthanol de l'essence utilisée dans les voitures et les camions et à 2 p. 100 la teneur moyenne en combustibles renouvelables du diesel et du mazout. Ces normes constituent un des éléments de notre stratégie générale concernant les carburants renouvelables. Elles procureront au pays d'importants avantages environnementaux.
L'énergie propre et renouvelable a été au coeur du plan élaboré par le gouvernement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les différentes initiatives éconergétiques du gouvernement contribuent à la production d'une énergie propre et efficace. Mes collègues d'en face ont parlé de cette question plus tôt aujourd'hui; ils ont néanmoins voté systématiquement contre ces mesures contenues dans le budget que nous avons présenté.
Les initiatives éconergétiques favorisent la recherche et le développement en matière d'énergie propre et renouvelable. Elles rendront les industries du logement, du bâtiment et du transport plus éconergétiques et augmenteront le rendement énergétique. Le programme écoÉNERGIE Rénovation pour les maisons aide les Canadiens à effectuer des rénovations résidentielles éconergétiques.
En outre, nous avons investi 40 millions de dollars supplémentaires dans la fondation Technologies du développement durable du Canada pour appuyer la commercialisation de technologies propres. Ce fonds est en passe de devenir autosuffisant grâce aux technologies commercialisées par l'industrie qui procurent des avantages environnementaux tangibles au Canada. Nous exportons ces technologies et constatons la croissance de l'industrie des technologies propres ici, au pays.
En 2010, on a évalué que les normes minimales en matière de rendement énergétique prévues dans le Règlement sur l'efficacité énergétique avaient entraîné une réduction annuelle des émissions de gaz à effet de serre de 26 mégatonnes.
Dans le cadre du programme écoÉNERGIE pour l'électricité renouvelable, nous allons faire des investissements de l'ordre de 1,5 milliard de dollars sur 10 ans afin d'appuyer notre industrie des énergies renouvelables. Le programme écoÉNERGIE pour les biocarburants fournira des mesures incitatives aux producteurs de carburants moins polluants et renouvelables, comme l'éthanol et le biodiesel.
Les investissements que nous réalisons par l'entremise du Fonds pour l'énergie propre, de l'Initiative écoÉNERGIE sur la technologie et des projets de captage et de stockage du carbone aideront à faire en sorte que le Canada soit un pays producteur d'électricité propre et fiable pendant des décennies. Encore une fois, l'opposition continue de voter contre ces mesures prévues dans nos budgets.
Le mois dernier, le gouvernement a aussi annoncé qu'il dépenserait plus de 148 millions de dollars sur cinq ans pour aider notre pays à s'adapter aux changements climatiques. Ce financement nous aidera à concevoir des mesures crédibles et fondées sur des données scientifiques pour composer avec les répercussions des changements climatiques au pays. Ce financement viendra s'ajouter aux 85 millions de dollars que nous avons déjà dépensés au cours des quatre dernières années pour aider les provinces, les territoires, les municipalités et d'autres intervenants à mettre en place des stratégies importantes en matière d'adaptation aux changements climatiques à l'échelle nationale.
Le mois dernier, le gouvernement a fait une autre annonce importante dans le domaine de l'environnement. Compte tenu des travaux importants réalisés depuis 2006 en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'améliorer la qualité de l'air dans le cadre du Programme de réglementation de la qualité de l'air, le gouvernement a annoncé qu'au cours des cinq prochaines années, il investirait 600 millions de dollars supplémentaires dans le programme en question. Cet investissement nous aidera à cerner les nouveaux problèmes liés à la qualité de l'air, à mesurer les problèmes existants et à en assurer le suivi, ainsi qu'à évaluer les solutions axées sur l'action qui veilleront à stabiliser notre économie. Ces mesures permettront à la population canadienne de mieux respirer, c'est le cas de le dire.
Alors même que nous nous penchons sur la planification à long terme, nous ne négligeons pas les perspectives à court terme en matière de lutte contre les changements climatiques ici même, au pays. Par exemple, nous cherchons des moyens de réduire les particules de suie, ou de carbone noir, et les émissions de méthane et d'ozone, que l'on nomme les agents de forçage climatique à courte durée de vie. La réduction de ces agents entraîne des avantages à court terme pour le climat, en particulier dans l'Arctique. Nous travaillons là-dessus en collaboration avec nos partenaires aux États-Unis, au Mexique et ailleurs dans le monde.
Notre approche, de concert avec les mesures adoptées par les provinces, nous a permis jusqu'ici de réaliser 25 p. 100 de notre objectif en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre que nous nous sommes engagés à atteindre d'ici 2020. Ce sont des résultats axés sur l'action.
Ces mesures s'ajoutent aux nombreux efforts de réglementation déployés à l'échelle internationale et devraient donner lieu à des résultats probants.
Il est également important de bien comprendre et de gérer de façon proactive la réalité des changements climatiques. Le gouvernement croit fermement que sur la scène internationale, seul un accord qui engagera tous les grands émetteurs pourra produire les résultats attendus en ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques. Le Canada participe aux négociations internationales en Afrique du Sud afin d'élaborer une réponse stratégique en matière de changements climatique. C'est dans notre intérêt. Si nous voulons que le Canada puisse aborder les problèmes environnementaux qui se poseront, nous devons aider les autres à faire de même.
C'est pour cette raison que le Canada a décidé de faire sa juste part et d'allouer des fonds aux pays en développement afin qu'ils puissent lutter contre les changements climatiques. Le Canada s'y était engagé dans l'accord de Copenhague. En 2010-2011, nous avons déjà alloué un financement de 400 millions de dollars afin d'aider rapidement les pays les plus pauvres et les plus vulnérables à développer l'énergie propre, à aborder les problèmes posés par la déforestation et à favoriser l'agriculture durable. En retour, ces fonds s'ajoutent aux 100 millions de dollars que nous avons versés en 2008-2009 au programme pilote de la Banque mondiale pour la résistance aux chocs climatiques.
En d'autres mots, nous avons mis en oeuvre un plan d'action proactif en ce qui concerne les changements climatiques, tant à l'échelle nationale qu'internationale, qui est adapté aux besoins particuliers de notre pays, mais fondé sur les engagements que nous avons pris récemment lors des sommets de l'ONU sur les changements climatiques, qui ont eu lieu à Copenhague et à Cancun.
La position du Canada est très simple: nous appuierons seulement les accords sur les changements climatiques signés et ratifiés par tous les grands émetteurs, parce qu'en réalité, l'économie mondiale est intégrée et nous devons tenir compte de ce fait pour nos enfants. C'est une approche directe et pratique.
Même si les pressions exercées à l'échelle internationale sont très fortes, nous avons déjà déclaré que nous n'accepterons pas une deuxième période d'application du Protocole de Kyoto. Le Protocole de Kyoto ne respecte pas nos critères, qui sont simples. Il ne comprend pas de cibles pour tous les émetteurs de gaz à effet de serre du monde. Au bout du compte, il vise moins de 30 p. 100 des émissions mondiales. Ce n'est pas ce dont nous avons besoin pour obtenir un engagement exécutoire à l'échelle internationale. Nous pouvons faire mieux. C'est la voie à suivre, dont il est question dans l'accord de Copenhague et dans les accords de Cancun, et nous sommes déterminés à poursuivre nos efforts dans cette voie.
Les accords conclus à Cancun il y a un an ont établi un modèle réaliste qui, dans l'avenir, pourra donner lieu à des améliorations continues. L'établissement d'un programme visant à mettre en oeuvre les accords est le principal objectif des négociations qui ont lieu en ce moment à Durban, en Afrique du Sud. La délégation du Canada, dirigée par notre , Peter Kent, y joue un rôle actif et constructif.
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La réalité, c’est que le Canada n’émet que 2 p. 100 des émissions totales du monde. C’est pourquoi nous devons tout faire pour que les 98 p. 100 restants soient couverts par un nouvel accord. Kyoto ne le fait pas, ne l’a jamais fait et ne peut le faire à l’avenir. Nous avons besoin d’un accord qui soit juste, efficace et qui s’applique à tous les gros émetteurs, si nous voulons voir un changement réel.
Ce n’est pas une tâche facile. Cependant, les tâches difficiles ne nous font pas peur et nous ne sommes pas dissuadés par les pressions et les critiques de ceux qui veulent conserver le statu quo. Le statu quo ne nous apparaissait pas suffisant sur le plan national, et c’est pourquoi nous avons mis en place une approche réglementaire ferme de la lutte contre les changements climatiques.
Le statu quo de Kyoto n’est pas suffisant sur le plan international. C’est pourquoi le Canada montre courageusement la voie pour que soit prise en compte la réalité de l’action internationale relative aux changements climatiques. Si l’on veut que les mesures soient efficaces, elles doivent englober tous les gros émetteurs, États-Unis et Chine compris.
À l’heure actuelle, les 37 pays, plus l’Union européenne, qui ont pris des engagements au titre du Protocole de Kyoto représentent moins d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre du globe. Deux des plus grands émetteurs de GES au monde, la Chine et les États-Unis, sont actuellement responsables de près de 40 p. 100 des émissions du globe et pourtant ces deux pays ne sont pas signataires du Protocole de Kyoto et n’ont pris aucun engagement international de réduction des émissions qui soit légalement contraignant.
Qui plus est, on s’attend à ce que la Chine et d’autres pays émergents soient responsables de la quasi-totalité de l’accroissement futur des émissions, produisant à eux seuls environ deux tiers des émissions mondiales d’ici 2020. Aussi, si l’on veut assurer un développement mondial durable, il est essentiel que les grands pays émetteurs prennent des mesures efficaces dès aujourd’hui et à l’avenir pour tempérer la croissance de leurs émissions à mesure que leurs économies prendront de l’expansion.
Le fait que les néo-démocrates et les libéraux aient obstinément adopté la position « rien d’autre que Kyoto » ne fait que montrer qu’aucun de ces deux partis n’est prêt à regarder la réalité en face. Lorsqu’ils ont signé Kyoto, les libéraux savaient au fond d’eux-mêmes qu’ils ne pourraient atteindre les objectifs de réduction des émissions prévus dans cet accord.
Eddie Goldenberg, l’un des conseillers du premier ministre Jean Chrétien, a révélé que les libéraux ont adhéré au Protocole de Kyoto sur les changements climatiques alors qu’ils savaient qu’il y avait une très forte probabilité que le Canada ne puisse réaliser ses objectifs de réduction de la pollution. Dans un discours prononcé au Canadian Club de London, en Ontario, dont le Toronto Star a publié des extraits en 2007, M. Goldenberg a déclaré:
Le gouvernement lui-même n'était pas prêt à l'époque à faire tout ce qu'il fallait. Les objectifs du Protocole de Kyoto étaient extrêmement ambitieux et il était très possible que les échéances à court terme doivent ultimement être prolongées.
L'ego de M. Chrétien lui avait alors fait signer un protocole que son parti ne pouvait respecter.
Voilà que le NPD veut faire de même. Comme le NPD n'a jamais occupé le pouvoir, il s'est, pour la plupart du temps, contenté de poser les questions. Il a rarement eu à y répondre. C'est une position fort commode pour le NPD. De cette façon, il n'a pas à répondre aux questions épineuses au sujet de sa politique, qui consiste à respecter le protocole de Kyoto coûte que coûte. Il n'a pas à répondre aux questions concernant les milliers d'emplois que perdraient les Canadiens alors que le Canada tenterait en vain de respecter les objectifs irréalistes du protocole de Kyoto, les milliards de dollars que le Canada devrait payer sous forme de pénalités pour ne pas avoir atteint les objectifs irréalistes qui ont été fixés, dans l'éventualité où le Canada s'engagerait à ratifier de nouveau le protocole de Kyoto — les pays qui produisent plus des deux tiers des émissions de gaz à effet de serre n'ont aucune obligation en vertu du protocole de Kyoto —, et le nombre de mégatonnes d'émissions de gaz à effet de serre qu'émettront les pays non signataires du protocole de Kyoto. Combien de temps faudra-t-il au NPD avant qu'il ne se rende compte que le protocole de Kyoto n'est pas efficace?
Le gouvernement est tout à fait disposé à répondre aux questions épineuses et à respecter des plans réalistes qui soient assortis d'objectifs réalisables et qui prévoient la participation de tous les groupes d'intéressés, tant à l'échelle nationale qu'internationale. Contrairement aux libéraux, nous ne conclurons aucun accord que nous n'avons pas l'intention de respecter, et, contrairement aux néo-démocrates, nous fondons nos plans sur des faits scientifiques et sur la réalité.
Alors que nous poursuivons le débat dont nous sommes saisis aujourd'hui, je tiens à ce que nous polarisions notre attention sur des interventions qui soient adaptées à la réalité canadienne et qui tiennent compte des facteurs de viabilité économique, dans l'intérêt des générations futures. Dans le cadre de nos discussions sur la façon dont nous allons gérer les émissions de gaz à effet de serre produites par le Canada au profit de nos enfants, nous devons également nous demander comment y parvenir de façon durable et concrète.
Je suis fière de dire que le plan du gouvernement nous permettra d'y parvenir, et que nous y parviendrons tout en maintenant notre position de chef de file sur la scène internationale.
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Monsieur le Président, je vais commencer par raconter l’histoire d’une jeune femme qui a été forcée de renoncer à l’agriculture dans le Sud-Est de l’Asie. La hausse du niveau de la mer a eu pour effet d’empêcher la croissance des plants dans ses champs. Son mari a donc dû quitter le village pour trouver du travail en forêt, où il a été tué par un tigre. La famille de son mari a alors exigé qu’elle retourne vivre dans sa propre famille. Sa maison familiale a ensuite été détruite par un ouragan. Par chance, la famille a pu survivre installée sur un talus durant un mois. La mousson n’est plus comme autrefois, et de nouvelles maladies font leur apparition. Cette femme sait que ces changements ne sont pas des actes de Dieu, mais qu’ils sont plutôt causés par d’autres pays enfumés par les usines.
Quand les parlementaires du Commonwealth ont tenu une rencontre de cinq jours à Londres, en 2009, elle nous a demandé, à nous qui sommes puissants, de bien vouloir rendre justice à son peuple, qui déserte les villages parce qu'on n’y trouve plus d’eau à boire. Elle a dit ceci: « Les changements climatiques sont dans mes tripes et ils font mal. »
J’ai passé les 20 dernières années de ma vie à étudier les changements climatiques, en particulier leur impact sur la santé humaine. J'ai eu le privilège d’être l’auteure principale de deux rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. J’ai aussi été consultante pendant nombre d'années auprès du groupe de recherche d’Environnement Canada sur les répercussions climatiques et l'adaptation aux changements. Ce sont pourtant les paroles de cette jeune femme qui me hantent le plus au quotidien.
C’est pour ces raisons que j’ai consacré quatre mois à la création du tout premier caucus multipartite sur les changements climatiques à avoir vu le jour sur la Colline. J’espère que tous les parlementaires, ainsi que les gens qui suivent le débat, sont encouragés par la nouvelle, parce que ses membres sont enthousiastes devant les perspectives qu’on peut entrevoir. Ce matin, ce caucus a eu le privilège d’entendre la haute-commissaire de l’Afrique du Sud. Nous la remercions pour son temps et ses efforts.
Les changements climatiques représentent l’enjeu environnemental le plus préoccupant. C'est peut-être l’enjeu déterminant de notre génération. La situation influera profondément sur notre économie, sur la santé, sur notre mode de vie et sur le bien-être de la société. Il faudra assumer nos responsabilités morales envers les générations futures. Les mesures que nous prendrons définiront le monde où vivront nos enfants et leurs descendants.
Les Canadiens sont au courant des changements climatiques. Nous avons eu nos propres avertissements, soit la tempête de verglas de 1998, qui a coûté 5,4 milliards de dollars; l’inondation de 1996 au Saguenay, qui a coûté 1,7 milliard; la tempête de grêle de 1991 à Calgary, qui a coûté 884 millions; enfin, l’inondation de 1997 causée par le débordement de la rivière Rouge, qui a coûté 817 millions. Ce ne sont que quelques-uns des pires événements climatiques survenus récemment.
Aujourd'hui, dans l'Arctique canadien, le pergélisol est en train de se réchauffer. L'épaisseur du mollisol augmente, ce qui cause des dégâts structuraux. En Colombie-Britannique, la vitesse de recul des glaciers n'a pas été aussi élevée depuis 8 000 ans. Dans les Prairies, le niveau des lacs et des rivières descend en été et à l'automne, ce qui a un impact sur l'agriculture. À l'Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve, l'élévation du niveau de la mer et l'augmentation de la fréquence des tempêtes accentuent l'érosion des dunes et des côtes.
En raison des changements climatiques partout dans le monde, nous assistons à la diminution des stocks de poissons de l'Atlantique et d'autres océans, à la désertification du Nord du Nigeria, à l'inondation des basses terres du Bangladesh, à la déforestation des forêts tropicales d'Asie et du Pacifique, ainsi qu'à l'élévation du niveau de la mer entourant les Maldives, qui ne sont qu'à 1,5 mètre au-dessus du niveau de la mer.
Dans les Maldives, les régimes climatiques sont en mutation. La pêche est mauvaise et la population commence à s'installer ailleurs. Là-bas, on entend par développement durable un développement à l'épreuve du climat. Après le tsunami de 2004, 16 réseaux d'égouts ont été construits, mais les fonds ont manqué pour l'entretien et 16 îles se sont retrouvées sans le sou. Voilà pourquoi les Maldives deviendront carboneutres dans 10 ans et investiront dans la technologie de demain plutôt que dans la technologie diesel d'hier. Ces mesures ne suffiront pas à assurer leur avenir, car ce dernier dépend en partie des négociations internationales sur les changements climatiques qui se déroulent actuellement.
Les changements climatiques ne sont pas qu'un enjeu environnemental; ils soulèvent également des questions liées aux droits de la personne, au droit à la vie, ainsi qu'à la sécurité internationale et à la justice. En fait, ce sont les principales victimes des changements climatiques qui ont la moins grande part de responsabilité dans ce problème.
Nous devons écouter les dirigeants des petits États insulaires qui nous rappellent que les changements climatiques menacent leur existence. Récemment, l'État insulaire de Kiribati a été le premier pays à annoncer que les changements climatiques sont en train de rendre son territoire inhabitable et à demander de l'aide pour évacuer sa population.
Dans tout combat, il est important d’écouter ceux qui se trouvent aux premières lignes. Dans le cas des changements climatiques, ce sont les Autochtones et les habitants de l’Arctique canadien et des zones de faible élévation. Si des gens doivent être sérieusement touchés par les changements climatiques, ils devraient être sérieusement associés aux négociations. Les gouvernements doivent rendre des comptes à ceux qui sont touchés. Malheureusement, Kiribati et les Maldives seront les canaris de la mine de charbon. Si la communauté internationale ne peut pas sauver en premier ceux qui se trouvent aux premières lignes, elle ne pourra pas se sauver elle-même plus tard.
À l’échelle mondiale, les inondations qui ont dévasté cette année la Colombie, le Pakistan et le Venezuela et les incendies de forêt qui ont touché la Russie étaient d’autres signaux d’alarme. Il y aura d’autres événements extrêmes et d’autres dégâts encore pires. Aucun pays ne sera à l’abri.
Pourtant, malgré les avertissements que nous ont donnés les conditions atmosphériques de cette année, le gouvernement n’a même pas mentionné les changements climatiques dans le discours du Trône. Malheureusement, aux pourparlers des Nations Unies, mon Canada bien-aimé, qui a déjà eu une réputation de pays vert, gagne maintenant des prix Fossile pour avoir adopté un rôle de suiveur plutôt que de chef de file sur la scène mondiale. Le Canada a gagné des prix Fossile trois des quatre premiers jours de la 17e Conférence des parties à Durban en parlant de se retirer du Protocole de Kyoto et en incitant d’autres pays à le faire. Si le Canada n’a pas reçu un quatrième prix Fossile, c’est simplement parce qu’aucun n’a été décerné le jeudi.
Les Canadiens devraient énergiquement manifester leur mécontentement de voir le gouvernement renoncer à son rôle de leadership en matière de changements climatiques, et notamment à cause de ses manquements aux chapitres du respect de ses engagements internationaux, de la définition de cibles d’émissions sur une base scientifique, de l’encouragement des technologies à faibles émissions de carbone, de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de la fixation d’un prix du carbone et de la mise en place des mesures d’adaptation nécessaires pour affronter les risques des changements climatiques.
Les mesures climatiques globales comprennent la mise en place d’un système de plafonds et d’échanges, l’élimination des subventions aux énergies sales et l’encouragement des technologies et des investissements d’infrastructure à faibles émissions de carbone.
Avant de parler de ce qui est nécessaire à Durban, je voudrais aborder les mesures libérales contre les changements climatiques.
Le gouvernement libéral devait faire face à une alliance de conservateurs et de réformistes qui ne croyait même pas à la réalité scientifique des changements climatiques et qui a essayé par tous les moyens de lui mettre des bâtons dans les roues. Par exemple, les libéraux avaient essayé de tenir un débat à la Chambre des communes pour discuter des avantages du Protocole de Kyoto, mais le parti des députés d’en face, dont beaucoup sont ministres aujourd’hui, a fait de l’obstruction et a considérablement ralenti toute forme de progrès.
Même si Kyoto a été signé en 1997, le protocole n’a été ratifié qu’en 2002. En 2005, le gouvernement libéral a présenté le Projet vert, plan global élaboré de concert avec les intervenants de tout le pays en vue de permettre au Canada d’honorer ses engagements. Les conservateurs ont mis ce plan au rancart dès qu’ils sont arrivés au pouvoir. Les conservateurs essaient de récrire l’histoire en disant que le Protocole de Kyoto était une gaffe. Leur seul but est de masquer leur propre inaction.
Soit dit en passant, même si ma demande d’un débat d'urgence sur les changements climatiques a été rejetée lundi dernier, j’espère toujours que le gouvernement consentira à tenir un débat exploratoire sur le problème environnemental le plus pressant de notre Terre.
Nous en sommes aujourd’hui au milieu de la 17e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies, qui se tient à Durban, en Afrique du Sud. Le thème de cette année est « Travailler ensemble: Sauver demain, aujourd’hui ». Il y a une urgence absolue, d’abord parce que le Protocole de Kyoto arrive à échéance, ensuite parce que le monde essaie de limiter le réchauffement moyen de la planète à 2 °C, seuil associé à des changements dangereux.
Les parties doivent s’efforcer de trouver des solutions fondées sur des cibles scientifiquement défendables à Durban et faire fond sur le travail entrepris à Cancun, au Mexique, lors de la 16e Conférence des parties.
Heureusement, les changements climatiques ne constituent pas un dossier fermé. Nous pouvons nous montrer à la hauteur comme les grandes puissances ont réussi à le faire dans le passé. Elles ont bâti des chemins de fers continentaux. Elles ont combattu pendant les deux grandes guerres mondiales. Le gouvernement devrait tirer des leçons de l’histoire. Il devrait négocier dans l’intérêt de nos enfants et de nos petits-enfants qui ne sont pas encore nés.
En 1987, le Canada a été l’une des parties initiales au Protocole de Montréal, qui est largement reconnu comme étant la réaction la plus réussie au défi environnemental mondial qui se posait alors. Le Canada avait assumé un rôle de leadership lors de l’examen des principes scientifiques expliquant la disparition de la couche d’ozone et de l’élaboration de plans pour en éliminer les causes.
Il faut d’abord que les parties se présentent aux négociations de bonne foi, et on attend d’elles qu’elles s’efforcent de parvenir à un résultat équilibré, crédible et juste. Malheureusement, le gouvernement, au lieu de consulter le Parlement, ses porte-parole en matière d’environnement et ses experts en droits de la personne, a fait savoir, ce qui est honteux, qu’il tournait le dos au Protocole de Kyoto et, avons-nous appris, il a exhorté en secret d’autres pays à se retirer de ce protocole également.
Résultat, l’archevêque Desmond Tutu et d’autres dirigeants de l’Afrique du Sud, issus des milieux gouvernementaux et syndicaux ainsi que d’organisations non gouvernementales, ont fait paraître récemment une annonce pleine page pour rappeler aux Canadiens le leadership que le Canada exerçait en d’autres temps.
Nous, parlementaires, avons donc un rôle central à jouer pour mettre en place les cadres réglementaires voulus chez nous et pour mobiliser la volonté politique de prendre de vigoureuses mesures multilatérales. Notre action doit être rapide, et elle doit être collective.
Chez nous, le gouvernement doit absolument enregistrer des progrès s’il veut atteindre sa cible de réduction des émissions d’ici 2020, mais son propre plan montre que les mesures fédérales et provinciales annoncées ou déjà en place ne permettront de réduire les émissions que du quart de ce qu’il faudrait pour atteindre l’objectif de 2020. Les Canadiens attendent de voir comment le gouvernement se propose de combler cet écart des trois quarts.
Dans la recherche d’un accord efficace et juste à Durban, je perçois plusieurs difficultés et occasions importantes. Les difficultés d’abord: pour commencer, bâtir la confiance et renforcer la bonne volonté; deuxièmement, réclamer une action énergique, même dans une conjoncture économique qui n’est pas facile; troisièmement, faire de tout accord général un marché qui ne laisse aucun pays, aucun groupe de côté, ce qui aggraverait la pauvreté dans le monde et menacerait la sécurité internationale.
Permettez-moi d’aborder pour commencer le financement des mesures d’atténuation des changements climatiques et d’adaptation à ces changements, ce qui a toujours été un défi central. Le gouvernement demandera à juste titre pourquoi nous nous endetterions davantage. La réponse est simple. Les avantages d’une action vigoureuse et précoce contre les changements climatiques seront sans commune mesure avec les coûts. Par exemple, on a estimé que, pour stabiliser les émissions à des niveaux gérables, il en coûterait environ 1 p. 100 du PIB mondial et que ne rien faire entraînera des coûts d’au moins 5 p. 100 tout de suite et à jamais.
Certes, les chiffres se discutent, mais le fait essentiel est incontestable. La Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie prédit que les changements climatiques coûteront chaque année aux Canadiens de 21 à 43 milliards de dollars d’ici 2050.
Nous devons donc nous adapter. Bien que l’adaptation ne soit pas gratuite, c’est la façon la plus rentable d’atténuer certains impacts climatiques. Je dois donc demander pourquoi le gouvernement réduit les recherches sur l’impact climatique et l’adaptation à cet impact à Environnement Canada. Ce groupe de recherche s’est mis à l’œuvre il y a 17 ans. Il fait des recherches innovatrices en examinant l’effet des changements climatiques sur l’agriculture, la santé humaine et la qualité de l’eau au Canada. Certains de ces scientifiques ont été parmi les lauréats du prix Nobel de la paix de 2007, décerné au GIEC.
Permettez-moi de revenir au fait que ceux qui ont le plus à perdre à cause des changements climatiques sont ceux qui y ont contribué le moins et qui sont les moins bien armés pour affronter le problème. Beaucoup de pays peu développés et de petits États ont déjà du mal à atteindre les objectifs du millénaire en matière de développement, surtout parce qu’ils sont à court de ressources financières et techniques. De surcroît, beaucoup risquent d’être durement touchés et ont des économies particulièrement sensibles aux fluctuations du climat, des économies fondées par exemple sur l’agriculture, les pêches et le tourisme.
Heureusement, nous avons aussi des occasions qui s’offrent à nous à Durban pour traduire les préoccupations de plus en plus vives des entreprises et citoyens canadiens ainsi que des administrations municipales et provinciales au sujet des changements climatiques et pour profiter de la crise économique et environnementale pour écologiser notre économie.
Au Canada, les entreprises, les administrations publiques et les citoyens sont nombreux à mettre la main à la pâte pour améliorer l'efficacité énergétique, réduire la consommation d'énergie, diminuer la quantité de déchets, employer des pratiques de préservation de la forêt, faire appel aux énergies vertes, et ainsi de suite. Ils veulent que nous soyons leur voix sur la scène nationale et ils exigent des mesures décisives contre les changements climatiques au Canada et à l'étranger.
Des groupes issus de tous les horizons, comme les groupes confessionnels du Canada, le Climate Action Network, le Citizens Climate Lobby, les Citizens for Public Justice, la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie et l'Institut Pembina veulent que leurs représentants politiques manifestent une vision et s'engagent à long terme au sujet des changements climatiques.
Tâchons de nous inspirer de deux exemples d'action parlementaire. Premièrement, le gouvernement des Maldives s'est engagé à ce que ce pays devienne le premier au monde à avoir un bilan carbone neutre. Deuxièmement, le Parlement du Royaume-Uni a adopté un projet de loi créant le premier cadre juridiquement contraignant à long terme pour lutter contre les changements climatiques.
L'un des premiers changements à réaliser au Canada est le virage de l'économie verte. Un peu partout dans le monde, des gouvernements cherchent à prendre ce virage pour stimuler l'économie, créer des emplois, éradiquer la pauvreté et réduire l'empreinte écologique de l'humanité. Il ne s'agit plus de choisir entre l'économie et l'environnement. Il faut choisir entre être un producteur ou un consommateur de la vieille économie et un chef de file de la nouvelle économie. Nous avons le choix entre le déclin et la prospérité.
Par conséquent, nous devons nous interroger sur les efforts du gouvernement pour favoriser l'économie verte au Canada. Par exemple, en 2009, le gouvernement a raté une belle occasion de gagner sur trois fronts. Il aurait dû proposer des mesures de relance renouvelables qui auraient des répercussions positives sur l'économie, l'emploi et l'atmosphère. Le Canada n'a consenti que 3 milliards de dollars pour stimuler l'économie verte alors que l'Allemagne, les États-Unis et la Chine ont respectivement investi 13 milliards, 50 milliards et 221 milliards de dollars dans l'infrastructure verte et ont ainsi créé des milliers d'emplois dans ce secteur.
Le gouvernement devrait élaborer une stratégie verte pour assurer la durabilité de l'économie sur le plan environnemental. Cette stratégie pourrait comprendre des mesures écologiques dans les secteurs de l'agriculture, de l'approvisionnement énergétique, de la foresterie, de la fabrication, du bâtiment, des transports et de la gestion des déchets. Pour ce faire, il faudra un engagement substantiel de l'ensemble des intervenants, une augmentation des investissements dans l'énergie renouvelable et un examen serré de la gestion des sables pétrolifères par le gouvernement. Où est le plan à long terme? Quelles mesures ont été prises pour gérer le rythme et la portée de l'exploitation de cette ressource? Quels progrès ont été réalisés pour protéger la qualité de l'air, les écosystèmes de la forêt boréale et les ressources hydriques? Quelles évaluations sont entreprises en ce qui concerne les répercussions potentielles de ces activités sur la santé humaine ainsi que sur l'environnement? Quelles solutions le gouvernement envisage-t-il?
On ne peut retarder encore bien longtemps la prise de mesures plus sévères pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, autrement la capacité de maintenir en deçà de 2° C l'augmentation moyenne de la température à l'échelle mondiale sera compromise. Dépasser cette limite aurait de graves conséquences, notamment une augmentation de la fréquence et de l'intensité de phénomènes météorologiques extrêmes et la montée du niveau des océans.
Je crains sérieusement que le gouvernement veuille se laver les mains du dossier des changements climatiques. Il peut permettre au Canada de faire le quart des progrès exigés, mais qu'en est-il des trois quarts restants? Le gouvernement a consenti 9,2 milliards de dollars et il a réduit les cibles de 90 p. 100. Il cherche à refiler la responsabilité aux provinces et aux municipalités et à se dégager de ses obligations internationales.
Or, le gouvernement doit se rendre compte que notre planète, la Terre, a ses limites. Si on compromet la qualité de l'air, de l'eau, du sol et qu'on met en péril la biodiversité, on hypothèque l'avenir au profit d'un présent fugace. Par conséquent, lorsque, à titre de parlementaires, nous examinons les politiques et les lois en matière d'environnement, nous devons nous demander si nos enfants et nos petits-enfants en seraient fiers.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec ma collègue de .
Je suis heureux de parler aujourd’hui de la motion d’opposition du NPD, l'opposition officielle. Cette motion tombe à point. Au moment où je parle, le monde entier a le regard tourné vers Durban, en Afrique du sud, et la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, et cela inclut les Canadiens.
Nous avons de bonnes raisons d’être préoccupés par le rôle qu’y joue le Canada quand on voit le tenter d’amener les pays à renoncer à leur obligation d’être de bons citoyens de la planète et de bons gardiens de l’environnement. Cette motion tombe à point parce qu’au Canada d’importants projets d’oléoducs pour transporter le pétrole des sables bitumineux font actuellement l’objet d’examens et de débats, à savoir Keystone, Northern Gateway et d’autres. Cette motion tombe à point parce que l'économie se remet lentement d'une profonde récession aux effets très néfastes et que nous tentons de trouver comment le Canada et les autres pays peuvent s'en sortir.
Notre motion d’aujourd’hui traite de toutes ces questions. Elle montre clairement que les conservateurs et leurs propagandistes ont tout à fait tort de ramener le débat à une question de choix entre l’économie et l’environnement. Nous n’avons pas à choisir entre créer des emplois et sauver la planète. Nous pouvons à la fois créer des emplois et nous soucier de l’environnement. Nous et d’autres savons que nous pouvons et devons faire les deux.
Il y a moyen de créer des emplois bien rémunérés pour les Canadiens tout en s’assurant que les sables bitumineux sont exploités d’une manière cohérente et intelligente qui tienne compte à la fois de l’économie et de l’environnement. C’est le message que le porte-parole néo-démocrate en matière d’environnement et moi avons livré à Washington. Pendant que certains en face, devenus hystériques, criaient à la trahison, nous parlions d’une stratégie énergétique rationnelle, bonne pour le Canada, bonne pour la planète et bonne pour l’emploi au Canada. Il existe de bons emplois dans le domaine des énergies propres et renouvelables. Nous pouvons en tirer parti pour peu que nous ayons une stratégie énergétique canadienne cohérente, chose pour laquelle le gouvernement conservateur a, jusqu’à maintenant, manifesté peu d’intérêt.
Je connais l’importance des emplois bien payés dans une collectivité et la nécessité de prendre soin de l’environnement. J’ai travaillé pendant 34 ans dans les mines de Sudbury. Je sais ce que cela représente lorsqu’une entreprise s'installe dans une localité et offre des emplois permanents, stables et bien payés. Je connais l’importance des syndicats, qui défendent les travailleurs, leurs salaires et leurs avantages sociaux, leurs régimes de retraite et leur sécurité. J’ai vu qu’il était nécessaire que les sociétés se préoccupent aussi de la réglementation sur l’environnement et combattent la pollution et la détérioration de l’air et des eaux environnantes.
Nous devons agir sur-le-champ. Les preuves sont irréfutables. L'Arctique se réchauffe. La semaine dernière, le bureau du programme climatologique de l'administration océanique et atmosphérique nationale des États-Unis a publié son rapport sur l'état de l'Arctique. Cet organisme surveille l'atmosphère, la mer, la glace, la biologie, les gaz à effet de serre, l'ozone et le rayonnement ultraviolet dans l'Arctique. Son dernier rapport n'est pas très gai: il parle du nouvel état permanent vers lequel l'Arctique s'achemine, état caractérisé entre autres par un climat plus doux, une végétation plus développée, une plus faible quantité de glace en été et une altération de la chimie de la mer.
Ce ne sont pas les changements d'une année à l'autre qui sont particulièrement inquiétants, mais plutôt la rapidité de ces derniers. Ils accélèrent et les risques augmentent. À mesure que la glace fond dans l'Arctique, le nombre de projets d'extraction de ressources naturelles augmentera. Nous devons procéder de façon judicieuse; notre motion propose une marche à suivre.
Le Comité des ressources naturelles se penche sur la mise en valeur des ressources dans le Nord. En octobre dernier, Steve MacLean, président de l'Agence spatiale canadienne, a comparu devant le comité. Il est allé deux fois dans l'espace, chaque fois au mois d'octobre, d'abord en 1992 puis en 2006. Voici ce qu'il a répondu quand je lui ai demandé si, quand il est retourné dans l'espace 14 ans après sa première mission, il avait constaté des signes que les choses avaient empiré:
J'ai eu la chance de voler au cours du même mois, en octobre, en 1992 et ensuite, en 2006. Comme vous le savez, les changements saisonniers sont encore plus importants que les changements climatiques annuels que nous voyons, alors, j'ai eu le privilège d'aller dans l'espace le même mois, ce qui m'a permis de voir les changements climatiques, et pas seulement les changements saisonniers.
La quantité de glace dans les montagnes partout dans le monde est nettement réduite. [...] les langues du champ de glace Columbia ont été réduites de 2 à 3 km selon l'endroit où vous vous trouvez. Les indices de pollution étaient visibles à l'oeil nu.
En 1992, par exemple, en Chine, l'atmosphère était sale au-dessus du centre de Beijing. L'atmosphère était sale. Maintenant, c'est toute la région qui est sale. Je reviens de Chine et c'est un gros problème là-bas. [...] Ce problème de pollution locale entraîne un problème assez important dans nos régions nordiques. [...] Par exemple, dans le détroit de M'Clintock, les eaux étaient libres de glace pendant quatre semaines par année. Maintenant, c'est six semaines par année. Compte tenu du peu de temps que nous mesurons ce phénomène, il s'agit d'une différence substantielle. La température moyenne dans le Nord est plus élevée de quelques degrés. Il y a des paramètres qui indiquent qu'un changement a bel et bien lieu.
Il dit que des changements sont bel et bien en train de se produire dans le Nord et qu'il n'en tient qu'à nous de choisir notre façon de réagir. Ou bien nous voyons ces changements comme un désastre, ou bien nous les voyons comme une occasion à saisir. Si nous optons pour cette dernière attitude, nous devons réagir aux changements et les atténuer.
Nous avons parlé avec l'astronaute du trou gigantesque, de deux millions de kilomètres carrés, qui s'est formé dans la couche d'ozone au-dessus de l'Arctique. C'est deux fois la superficie de l'Ontario. Les scientifiques disent que cela signifie une hausse du rayonnement ultraviolet dangereux dans le Nord du Canada et dans le reste de l'hémisphère Nord.
Comment le gouvernement réagit-il? Comme dans le cas de la criminalité et dans le cas du recensement, il cesse de financer les groupes qui nous renseignent sur l'évolution du problème. Le Canada a été jusqu'ici un chef de file de l'observation de la couche d'ozone dans l'Arctique, mais le gouvernement conservateur élimine maintenant la surveillance de la couche d'ozone par Environnement Canada.
Ce qui se produit dans l'espace et dans le Nord a également une incidence sur nous, quel que soit l'endroit où nous vivons.
La semaine dernière, j'ai rencontré à Ottawa le groupe d'action citoyenne contre les changements climatiques de Sudbury, dans le Nord de l'Ontario, qui fait partie d'un mouvement international de gens qui veulent de l'action. Ce groupe veut que l'énergie propre devienne concurrentielle d'ici 10 ans. Entre autres changements relatifs à l'environnement, ils réclament qu'on cesse de subventionner les combustibles fossiles, notamment par les crédits d'impôt, et qu'on investisse plutôt cet argent dans le développement d'énergies de remplacement. Mon parti s'est engagé justement à prendre de telles mesures.
La position de mon parti se reflète aussi dans la motion de l'opposition officielle que nous avons présentée aujourd'hui, puisque nous réclamons des mesures immédiates visant à réduire le bilan net des émissions de carbone au Canada et à accroître les échanges commerciaux du Canada avec ses partenaires majeurs dans la création d'une nouvelle économie axée sur l'énergie durable.
Les Canadiens veulent que nous agissions. Plus de 150 000 Canadiens et 150 organismes ont signé la pétition pour la mise en oeuvre du projet KyotoPlus, qui prévoit une réduction des gaz à effet de serre de 25 p. 100 sous les niveaux de 1990 d'ici 2020, soit l'objectif à atteindre pour éviter des changements climatiques catastrophiques.
Les néo-démocrates ont un plan de lutte contre les changements climatiques. Nous fixerons un prix pour le carbone et nous imposerons des plafonds fixes d'émissions de gaz à effet de serre pour les grands émetteurs industriels. Nous mettrons en oeuvre notre mesure législative sur la responsabilité en matière de changements climatiques, qui inscrira dans la loi un cadre en vue d'atteindre l'objectif national consistant à réduire les émissions de 80 p. 100 par rapport au niveau de 1990, et ce, d'ici 2050. Nous voulons mettre en oeuvre un programme fédéral permanent d'amélioration de l'efficacité énergétique, qui réduira la consommation énergétique résidentielle, qui diminuera les émissions de GES, qui créera des emplois et qui fera économiser de l'argent aux Canadiens.
Des fonctionnaires ont dit récemment au Comité des ressources naturelles que le programme écoÉNERGIE connaît un grand succès et qu'il contribue énormément à la protection de notre planète. Plus de 250 000 Canadiens y ont participé. Le programme arrive à échéance à la fin de mars 2012. Il faut que le gouvernement conservateur rende ce programme permanent.
Les néo-démocrates sont déterminés à respecter les obligations internationales du Canada en matière de changements climatiques. Nous réduirons de plus de 2 milliards de dollars les subventions annuelles accordées au secteur des combustibles fossiles. Nous relancerons les investissements du gouvernement fédéral dans le secteur de l'énergie renouvelable. Nous créerons un fonds pour les emplois verts afin de permettre au marché du travail de s'adapter à la nouvelle économie.
Manifestement, les Canadiens veulent que le gouvernement montre la voie à suivre. Le monde a besoin du leadership du Canada. Les changements climatiques ne tiennent pas compte des frontières internationales. Le gouvernement ne doit pas se soustraire à ses responsabilités ici, au Canada; il doit trouver une façon d'exploiter les sables bitumineux qui soit bonne à la fois pour l'économie et pour l'environnement. Nous créerons de bons emplois pour les Canadiens si nous adoptons de telles mesures.
Il serait possible de faire progresser les choses ici, au Parlement, si tous les partis appuyaient la motion présentée.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de prendre la parole au sujet de la motion de l'opposition officielle sur les changements climatiques. Je tiens à remercier mon collègue, le député de , de sa description très personnelle et imagée des changements qu'il a remarqués lorsqu'il a survolé la région qu'il représente dans le Nord. Sa description illustre très bien la gravité des changements climatiques ici au Canada et l'erreur monumentale que nous faisons en ne prenant pas les mesures qui s'imposent.
La motion du NPD demandant au gouvernement fédéral de faire preuve de leadership dans le domaine des changements climatiques tombe à point puisque la conférence de Durban vient de commencer. Ce n'est rien de nouveau pour le NPD; il lui demande de le faire presque tous les jours. En tout cas, la députée d', porte-parole de notre parti en matière d'environnement, veille à ce que la question occupe une place de premier plan et n'hésite pas à demander au gouvernement fédéral de prendre le rôle de leader et de passer à l'action.
La motion dont nous sommes saisis aujourd'hui nous permet de débattre de cette importante question et de faire valoir la position des néo-démocrates. Nous espérons que le gouvernement fédéral conservateur agira et changera sa position.
Le NPD tient tout particulièrement à ce qu'un nouveau protocole international sur les changements climatiques soit assorti d'une entente juste, ambitieuse et contraignante. Nous voulons nous assurer qu'à compter de 2013, le Fonds climatique vert dispose d'un financement suffisant et nous voulons combler l'écart d'une gigatonne entre les réductions promises et les réductions réelles des émissions. C'est essentiel, parce qu'il est grave de ne pas tenir les engagements qu'on a pris. C'est pour cette raison que les écologistes canadiens sont si profondément déçus du piètre rendement du gouvernement dans le dossier.
Nous voulons faire en sorte qu'il n'y ait aucune échappatoire dans les ententes contraignantes.
Que demande le NPD? Il a un excellent bilan à ce chapitre. Lorsque notre ancien chef, Jack Layton, est arrivé à la Chambre, la première chose qu'il a faite, c'est de veiller à ce que nous présentions un projet de loi sur les changements climatiques. Ce projet de loi a été adopté par le Parlement par la majorité des députés. Puis, il y a eu des élections. Nous avons présenté de nouveau le même projet de loi après les élections et, pour une seconde fois, il a été adopté par le Parlement. Cependant, comme nous le savons, il a été rejeté au Sénat. Ce fut un jour sombre pour le Canada sur le plan des changements climatiques; nous avions un projet de loi fantastique qui permettait d'accomplir tout ce qu'il fallait, mais il a été rejeté par un Sénat non élu.
Les néo-démocrates ont un très bon bilan sur cette question. Nous avons toujours affirmé que nous fixerions un prix pour le carbone, que nous établirions de rigoureux plafonds d'émissions à l'intention des grands émetteurs industriels, que nous voulions faire adopter une loi sur la responsabilité en matière de changements climatiques. Nous en sommes à notre troisième tentative. On prévoirait ainsi dans une mesure législative un cadre permettant d'atteindre, d'ici 2050, l'objectif national visant à ramener les niveaux d'émissions à 80 p. 100 de ceux de 1990.
Nous avons parlé d'établir un programme fédéral permanent d'amélioration du rendement énergétique pour les habitations résidentielles, de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de créer des emplois et de faire économiser de l'argent aux Canadiens.
Nous avons dit que nous mettrions sur pied un programme efficace pour aider les collectivités à faire face aux effets des changements climatiques. Le fonds de transition pour les emplois en est un élément très important. La question des emplois est capitale dans ce débat. Il y a un lien entre ces enjeux. Nous devons faire en sorte que les gens ne perdent pas leur emploi à mesure que nous passons à un environnement plus vert et à une économie plus verte. Il faut nous assurer qu'il y aura une transition vers de nouveaux emplois, de nouvelles formations et des emplois rémunérateurs.
Nous veillerions également à respecter nos obligations internationales en matière de changements climatiques et à réduire les subventions annuelles de plus de 2 milliards de dollars octroyées au secteur des combustibles fossiles.
Comparons maintenant ce plan avec ce que le gouvernement fédéral ne fait pas. On sait qu'en 2008, le niveau des émissions de gaz à effet de serre au Canada était de 24 p. 100 supérieur à celui de 1990. À ce rythme, en 2012, notre pays dépassera de presque 30 p. 100 les limites qu'il s'était engagé à respecter à Kyoto. Une étude récente de l'Institut international du développement durable indique clairement que le plan du Canada est inadéquat, et que l'ensemble des mesures actuelles et des mesures prévues par les provinces et le gouvernement fédéral ne permettront d'atteindre que 46 p. 100 de l'objectif modeste du gouvernement pour la réduction des gaz à effet de serre d'ici 2020.
Quel beau bilan! Cela mérite un « E » pour échec.
Nous savons qu’en matière de changements climatiques, le gouvernement a réduit ses cibles de 90 p. 100 depuis 2007. Pire encore, selon l’indice 2010 du rendement en matière de changements climatiques, le Climate Change Performance Index, le Canada s’est classé 54e sur 57 pays évalués. L’indice de cette année sera publié demain, et nous craignons fort de ne pas y faire meilleure figure. Évidemment, pour couronner le tout, le Canada a remporté trois prix « fossile du jour » au cours des deux premières journées d’activité à Durban. Malheureusement, nous sommes de vrais champions.
C’est un bilan déplorable qui s’ajoute aux autres raisons pour lesquelles il nous faut débattre de cette motion aujourd’hui.
Je veux opposer cette performance à ce qu’une ville du Canada fait actuellement. Je parle de ma propre ville, Vancouver. La municipalité de Vancouver a lancé un programme baptisé Imagine 2020, qui vise à faire de Vancouver la ville la plus écologique du monde d’ici neuf ans à peine. Les buts du programme comprennent les bâtiments et les transports écologiques, la culture locale de denrées alimentaires et la transformation de la ville en centre privilégié pour les entreprises écologiques.
Nous avons déjà des résultats incroyables: les émissions ont été ramenées aux niveaux de 1990 et Vancouver est en bonne voie d’atteindre sa cible de Kyoto, qui est de 6 p. 100 sous les niveaux de 1990 d’ici 2012, alors même que la population et l’emploi ont connu une croissance de 27 et de 18 p. 100 respectivement. Par conséquent, Vancouver a les plus faibles émissions de toutes les grandes villes d’Amérique du Nord, soit 4,6 tonnes par personne.
Je le mentionne parce qu’il s’agit selon moi d’une illustration parfaite du fait que la volonté politique – en l’occurrence celle du conseil municipal de Vancouver sous la direction du maire Gregor Robertson – permet d’atteindre et même de dépasser la cible. Nous l’avons bien vu à Vancouver.
Parmi les villes canadiennes, Vancouver est celle qui fait le plus pour lutter contre les changements climatiques, d’après le Fonds mondial pour la nature. La ville vient en tête de la liste que cette organisation a dressée en fonction d’indicateurs comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le recours à l’énergie renouvelable et la promotion des bâtiments et des transports écologiques, et qu’elle a publiée en mars dernier. C’est faisable, on peut y arriver.
David Cadman, un conseiller sortant de la municipalité de Vancouver qui est bien connu pour le rôle qu’il a joué comme président de l’organisme Local Governments for Sustainability, était à Durban. J’aimerais le citer:
Au fond, contrairement aux nations du monde, nous avons choisi l’action et l’avenir de l’humanité. Alors que les nations du monde, comme Néron, jouent du violon pendant que la planète brûle, des villes et des millions de leurs citoyens font ce qui s’impose et pressent les nations du monde de s’éloigner du précipice au bord duquel les grandes sociétés pétrolières, gazières et charbonnières nous ont entraînés.
C’est l’initiative d’une administration municipale, d’une administration locale. Ici, le gouvernement fédéral clame sur tous les toits qu’il veut lutter contre les changements climatiques, mais tous les indicateurs, tous les rapports, tous les bilans que nous avons montrent que nous accusons de plus en plus de retard, et maintenant le Canada nous fait honte devant la communauté internationale.
En Colombie-Britannique, nous avons certaines grandes préoccupations en matière de changements climatiques. L’une d’entre elles se rapporte à l’oléoduc de la société Enbridge. Nous savons que cet énorme projet pourrait acheminer quotidiennement plus de 500 000 barils de brut tiré des sables bitumineux en traversant des écosystèmes montagneux sensibles et précieux, des terres arables, le fleuve Fraser et la rivière Skeena et même la forêt pluviale Great Bear, pour rejoindre la côte du Pacifique où ce pétrole serait chargé à bord de pétroliers géants qui devraient ensuite traverser des eaux extrêmement dangereuses. Je suis très fière du fait que Rob Fleming, le porte-parole du NPD en matière d’environnement en Colombie-Britannique, et nos députés fédéraux néo-démocrates de la Colombie-Britannique ont défendu avec ardeur ce dossier.
La motion d’aujourd’hui est absolument essentielle si nous voulons que le gouvernement fédéral change de cap et passe à l'action. C’est ce dont nous avons besoin: de l’action pour signifier que les changements climatiques constituent une priorité, que nous n’allons pas diviser les Canadiens ni opposer emplois et environnement, que nous allons reconnaître la nécessité de faire face aux problèmes des combustibles fossiles et des ressources énergétiques au Canada et que nous devons écologiser notre économie.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
La motion d'aujourd'hui parle de leadership. C'est notre gouvernement qui a fait preuve de leadership dans les négociations internationales sur les changements climatiques. Je suis très fier de ce qu'il a accompli. En fait, nous constatons déjà un recul des émissions de gaz à effet de serre au Canada grâce à l'ampleur des interventions du gouvernement.
La députée de qui vient d'intervenir a dit qu'elle pensait que le Canada était la risée du monde. Ce n'est pas vrai. Le Canada est profondément respecté au plan international. Les seuls qui riaient à ces conférences internationales, c'étaient certains députés de l'opposition. Ils profitent de ces voyages d'agrément aux frais de la princesse pour se moquer honteusement du Canada. C'est inconcevable.
Je suis heureux de pouvoir souligner les récentes déclarations du gouvernement en vue d'aider les Canadiens à s'adapter aux changements climatiques, car le climat change. Le gouvernement reconnaît la nécessité de s'adapter à cette évolution. En fait, le climat va continuer à changer, quelle que ce soit l'efficacité des mesures de réduction des gaz à effet de serre. Notre engagement sur cette importante question des changements climatiques s'inscrit dans notre plan national complété d'un solide volet international correspondant.
Malheureusement, les députés d'en face ont systématiquement voté contre ces mesures concrètes et énergiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. À une époque où la relance économique, l'emploi et la prospérité sont les grands enjeux au Canada et à l'étranger, il est plus important que jamais de maintenir notre engagement à préserver la pureté de l'environnement en l'améliorant. Cela veut dire que, même si nous traversons actuellement une période de compressions financières très réelles, ce que le gouvernement prend très au sérieux, c'est le bon moment pour réaliser des investissements qui protégeront l'environnement et prépareront l'économie du Canada à l'avenir. Il est important de bien comprendre et de gérer proactivement la réalité des changements climatiques.
En 2007, notre gouvernement a annoncé qu'il allait financer six programmes sur les retombées des changements climatiques et l'adaptation à ces changement, d'un montant de plus de 85 millions de dollars. Ces programmes ont posé les jalons des travaux futurs en consolidant la base de connaissances climatologiques et en répondant aux risques imminents dans le Nord et dans les domaines de l'infrastructure et de la santé humaine. On se demande comment les députés de l'opposition peuvent voter contre cela. C'est une honte de voter contre la lutte aux changements climatiques et l'environnement.
Les collectivités du Nord sont particulièrement préoccupantes, car elles sont souvent les plus vulnérables aux changements climatiques. C'est pourquoi nous consultons activement des groupes d'Autochtones et d'habitants du Nord sur les questions d'adaptation aux changements climatiques.
Le gouvernement conservateur a annoncé récemment qu'il allait affecter 148 millions de dollars à des nouveaux programmes d'adaptation devant lui permettre de continuer à fournir aux Canadiens l'information dont ils ont besoin pour mieux comprendre les répercussions des changements climatiques et s'y préparer. Ces programmes, qui s'ajouteront aux initiatives déjà en cours, cibleront quatre secteurs d'intervention prioritaires et permettront d'assurer la sécurité et la prospérité des Canadiens pour de nombreuses années à venir. Les députés de l'opposition ont-ils voté en faveur de ces mesures? Non, hélas.
Cet important financement, qui servira à élargir dix programmes relevant de neuf ministères, nous permettra d'apporter une réponse scientifique crédible aux effets qu'entraînent, et entraîneront, les changements climatiques sur notre économie. Cette solution est fondée sur des données scientifiques, et non pas sur de beaux discours. Ultimement, elle nous permettra d'améliorer notre santé, notre sécurité et, en particulier, la qualité de vie de nos collectivités autochtones et de nos collectivités du Nord. Aucun autre gouvernement canadien ne s'est autant préoccupé du sort de ces collectivités.
Nos efforts d'adaptation ne s'arrêtent cependant pas à nos frontières. Le gouvernement s'est aussi engagé à étendre son action en la matière à l'échelle internationale. Si nous voulons que le Canada relève les défis environnementaux de l'avenir, nous devons aider les autres à en faire autant.
C'est pourquoi le Canada, dont je suis si fier, a été l'un des premiers pays à fournir sa juste part de financement pour l'adaptation aux changements climatiques à l'intention des pays en voie de développement, un engagement que nous avions pris dans le cadre de l'Accord de Copenhague et que nous respectons. Le gouvernement actuel est reconnu pour sa capacité d'agir et d'obtenir des résultats en matière d'environnement.