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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le .
C'est avec plaisir que je participe au débat sur la Sécurité de la vieillesse et les aînés du Canada.
Notre gouvernement est déterminé à garantir la sécurité de la retraite pour tous les Canadiens. Le Canada ne vit pas en vase clos. La situation démographique du Canada s'inscrit dans le cadre d'un phénomène mondial, de tous les pays industrialisés, où les familles ont moins de bébés. Nous ne pouvons nous permettre de fermer les yeux et de rester les bras croisés en espérant que le défi de la viabilité financière va disparaître de lui-même. Comme l'écrivait hier l'éditorialiste du journal The Globe and Mail: « Aucun gouvernement ne peut se dérober à l'obligation de veiller à ce que le système de revenu de retraite et les autres mécanismes de soutien reposent sur des bases solides pour la prochaine génération ».
Il n'y a aucun doute que les Canadiens vivent plus vieux et en meilleure santé que ceux des générations précédentes. Aujourd'hui, le Canadien moyen peut s'attendre à vivre jusqu'à 81 ans. D'ici 2025, notre espérance de vie va probablement augmenter d'encore deux ans. Résultat: Les Canadiens vont compter sur leur revenu de retraite pour des périodes de plus en plus longues. En conséquence, aider les Canadiens à se préparer et à atteindre la sécurité financière pour leurs vieux jours est une priorité absolue pour notre gouvernement.
Je voudrais rappeler aux députés quels sont les piliers qui soutiennent la structure du système de revenu de retraite au Canada. Les deux premiers piliers sont le programme de la Sécurité de la vieillesse et le Régime de pensions du Canada. Ces régimes de pension publics fournissent un revenu de base modeste auquel les Canadiens peuvent ajouter un revenu de retraite additionnel. Le troisième pilier consiste en l'épargne personnelle et les REER, ainsi que les régimes de pension des employeurs. Idéalement, l'ensemble permet de maintenir un niveau de vie semblable à celui d'avant la retraite.
Les Canadiens vont recevoir cette année près de 72 milliards de dollars du régime de pensions public du Canada.
Le premier pilier, le programme de la Sécurité de la vieillesse, appelé SV, fournit un revenu de base aux personnes âgées. Ces prestations sont versées en reconnaissance de la contribution des aînés à la société et à l'économie canadiennes. Elles visent aussi à réduire la pauvreté. Le programme de la Sécurité de la vieillesse est financé par les recettes fiscales sur une base courante. Il n'y a pas de fonds de réserve. D'ici 2030, le nombre de prestataires de la SV va presque doubler, passant de 4,7 millions en 2010 à 9,3 millions en 2030. Le coût du programme devrait passer de 36,5 milliards de dollars en 2010 à 108 milliards de dollars en 2030.
Aujourd'hui, on compte quatre Canadiens en âge de travailler pour chaque aîné. En 2030, on n'en comptera que deux. Deux travailleurs suffiront-ils à financer la pension d'un aîné? Voilà le problème. Soyons sérieux. Peut-on imposer un tel fardeau aux générations futures? Ne devrait-on pas instaurer une période d'ajustement afin que les gens puissent profiter de leurs prestations de retraite plus tard?
Pour être admissible aux prestations de base de la Sécurité de la vieillesse, un aîné doit avoir vécu au Canada au moins 10 ans, après l'âge de 18 ans. Une personne qui a vécu 40 ans au Canada depuis l'âge de 18 ans a droit à la totalité des prestations.
Enfin, le Supplément de revenu garanti est une prestation mensuelle fondée sur le revenu, versée aux prestataires de la SV qui n'ont à peu près aucun revenu. Le Supplément de revenu garanti, combiné aux prestations de la SV, évite que le revenu total des aînés ne descende sous un seuil donné.
Dans le budget de 2011, nous avons annoncé que des prestations complémentaires seraient ajoutées au Supplément de revenu garanti. Ces prestations, qui pourront atteindre 600 $ pour les aînés vivant seuls et 840 $ pour les aînés vivant en couple, amélioreront la sécurité financière de plus de 680 000 aînés partout au Canada. Tout comme les prestations de la SV, elles sont ajustées tous les trois mois en fonction de l'augmentation de l'indice des prix à la consommation. Les prestataires du Supplément de revenu garanti peuvent de plus gagner jusqu'à 3 500 $ sans que le montant de leurs prestations en soit touché. Les aînés ont donc le loisir de travailler s'ils souhaitent arrondir leur revenu.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le taux de pauvreté chez les aînés a diminué. Il est passé de 21,4 p. 100 en 1980 à 5,2 p. 100 en 2009. Le Canada a l’un des taux de pauvreté chez les aînés les plus faibles de tous les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Il est inférieur à ceux du Danemark, de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni et des États-Unis. Au Canada, il y a moins de pauvreté chez les aînés que dans la population en général.
Le deuxième pilier du système canadien de revenu de retraite est le Régime de pensions du Canada, qui est un programme d’assurance sociale contributif fondé sur les gains. Il protège le cotisant et sa famille contre la perte de revenu attribuable à la retraite, à l'invalidité et au décès.
Il y a trois genres de prestation du Régime de pension du Canada: premièrement, les prestations de retraite, qui comprennent la pension de retraite et les prestations après-retraite; deuxièmement, les prestations d’invalidité, qui comprennent les prestations versées au cotisant invalide et les prestations versées aux enfants qu’il a à sa charge; troisièmement, les prestations de survivant, qui comprennent la prestation de décès, la pension de survivant et la prestation d’enfant. La prestation de décès est un montant forfaitaire versé à la succession du bénéficiaire pour aider à payer le coût des funérailles.
Le Régime de pensions du Canada est en vigueur dans tout le Canada, quoique le Québec administre un régime similaire, appelé le Régime de rentes du Québec. Les administrateurs des deux régimes travaillent en étroite collaboration pour veiller à ce que tous les cotisants soient protégés. À l’extérieur du Québec, la majorité des personnes de plus de 18 ans qui travaillent au Canada versent des cotisations au Régime de pensions du Canada. L’employé et l’employeur paient chacun la moitié du montant requis. Les travailleurs autonomes paient la totalité des cotisations. Le régime ne reçoit pas de fonds publics, et le montant des cotisations est fonction du salaire de l’intéressé. Dans le cas des travailleurs autonomes, il est fondé sur le revenu net. Les cotisations sont importantes parce qu’elles servent à déterminer si les travailleurs et leurs familles sont admissibles à des prestations et à calculer le montant de ces prestations.
Le Canada a en outre des accords réciproques sur les retraites avec quelques autres pays, de sorte que si un Canadien a travaillé dans un autre pays, il peut toucher une pension ou des prestations du Canada ou de cet autre pays, et les Canadiens qui vivent à l’étranger peuvent recevoir leurs prestations du RPC à l’extérieur du Canada. Toutes les prestations du RPC, à l’exception de la prestation de décès, sont indexées annuellement en janvier en fonction de l’augmentation du coût de la vie mesurée suivant l’indice des prix à la consommation.
Le Régime de pensions du Canada est un régime sûr. Il est considéré comme un modèle dans le monde en raison de ses assises solides, de sa gouvernance et de sa stabilité.
Le rapport présenté en 2009 par l’actuaire en chef prévoyait que le RPC serait viable pendant encore 75 ans. Ce calcul tient compte des changements démographiques qui surviendront probablement dans un avenir prévisible, par exemple l’allongement de l’espérance de vie, le départ à la retraite des baby boomers, etc.
Nous pouvons être fiers de ce que nous faisons pour assurer la sécurité financière de nos aînés. Toutefois, il est maintenant nécessaire de renforcer la viabilité du premier pilier de notre système de pension de retraite, soit le programme de la Sécurité de la vieillesse. Il est de notre devoir de fournir aux futurs Canadiens cette mesure de sécurité. C’est la raison pour laquelle je demande à tous les Canadiens et à tous les députés d’appuyer ces mesures qui accroîtront la viabilité financière du programme de Sécurité de la vieillesse.
Ne reportons pas sur les Canadiens des générations futures le fardeau que représente le financement de ce système. Veillons à ce que tous les changements fassent l’objet d’un préavis considérable et de rajustements, pour ne pas faire tort aux pensionnés actuels et aux personnes qui prendront bientôt leur retraite. Donnons aux Canadiens le temps de s’ajuster et de planifier leur retraite. Et surtout, ne faisons pas l’autruche en appuyant la motion aujourd’hui.
Enfin, contribuons à renforcer le premier pilier du système de retraite du Canada, la Sécurité de la vieillesse, pour que les Canadiens puissent travailler à assurer l’avenir. C’est pour cela que je ne peux pas appuyer la motion d’opposition.
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Monsieur le Président, je tiens tout d'abord à féliciter mon collègue de , pour son engagement envers les aînés, ainsi que le gouvernement conservateur, qui a aussi à coeur le sort des aînés. Je remercie également le député pour son soutien sans faille aux anciens combattants et à leurs proches.
[Français]
Je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui en cette Chambre pour réaffirmer l'engagement du gouvernement conservateur envers nos aînés et nos retraités. Depuis l'élection du 2 mai dernier, les élus québécois ont eu la chance de se lever en cette Chambre pour préserver le programme de la Sécurité de la vieillesse, l'indexer et le bonifier avec le Supplément de revenu garanti. Les députés conservateurs québécois et les ministres se sont tenus debout en cette Chambre pour appuyer ces mesures et maintenir la Sécurité de la vieillesse et la bonifier.
Malheureusement, on ne peut pas en dire autant des élus néo-démocrates et libéraux qui, non seulement sont restés assis, mais se sont opposés à l'amélioration des revenus de nos aînés. Le Supplément de revenu garanti, c'est 600 $ par personne vivant seule et 840 $ par couple. Ce sont des mesures que les députés conservateurs du Québec ont appuyées parce que nous voulons offrir ce qu'il y a de mieux à nos aînés, plus particulièrement à nos aînés les plus vulnérables. C'est important de dire que comme élus québécois, nous sommes ici pour appuyer et soutenir nos aînés. Nous allons continuer à le faire de ce côté-ci de la Chambre avec notre gouvernement conservateur.
Il y a des changements qui s'en viennent. C'est l'évolution, comme dans toute chose. Ces changements toucheront tout le monde, jeunes et moins jeunes, gouvernements, entreprises, organismes et associations. Il est donc de notre devoir, en tant qu'élus, d'anticiper ces changements et d'agir maintenant de façon responsable pour s'assurer des lendemains heureux et non pas jouer à l'autruche, comme le fait l'opposition, et faire des campagnes de peur.
Les Canadiens ont moins d'enfants — c'est une réalité —, mais ils vivent plus longtemps et en meilleure santé que les générations précédentes. Bravo! C'est un fait et les chiffres en témoignent. Au cours des cinq prochaines années, pour la première fois dans toute l'histoire de notre pays, il y aura davantage de gens âgés de plus de 65 ans que de jeunes de moins de 14 ans, selon Statistique Canada. À plus long terme, on estime que d'ici 2030, un Canadien sur quatre aura plus de 65 ans, comparativement à un sur sept aujourd'hui. C'est donc le quart de la population qui sera âgée de 65 ans et plus dans une vingtaine d'années, et j'en ferai partie.
Le vieillissement de la population est un phénomène mondial. On l'observe dans les grandes démocraties occidentales; il n'est donc pas exclusif à nous. Si nous nous comparons aux autres pays, nous sommes parmi ceux où la population vieillit le plus rapidement.
L'an dernier, le premier enfant du baby boom a célébré son 65e anniversaire. Alors que les enfants du baby boom prennent le chemin de la retraite et que les taux de fécondité restent relativement bas, les conséquences du vieillissement de la population se font et se feront de plus en plus sentir. L'enjeu est clair: il y aura de moins en moins de jeunes et de plus en plus d'aînés qui voudront bénéficier des services. Il y aura donc moins de jeunes pour prendre la relève de leurs parents et de leurs grands-parents, notamment sur le marché du travail. Avec moins de citoyens actifs, le pourcentage de la population totale qui sera au travail et en mesure de financer les services et les programmes publics sera moins élevé. C'est une réalité et il est important de bien s'y préparer.
Les chiffres, ici encore, méritent d'être cités. On compte aujourd'hui quatre travailleurs pour chaque personne de plus de 65 ans. En 2030, ces quatre travailleurs ne seront plus que deux. Dès lors, la question à se poser est la suivante: comment assurer la sécurité financière d'une cohorte beaucoup plus grande de Canadiens à la retraite sans imposer un fardeau excessif à des travailleurs moins nombreux pour l'assumer? Autrement dit, comment assurer le bien-être des générations d'aujourd'hui sans compromettre celui des générations de demain?
Nombreux sont les pays dans le monde qui se posent exactement la même question. Plusieurs ont déjà pris des mesures pour atténuer et gérer avec le maximum d'équité les répercussions des changements démographiques sur les générations actuelles et à venir.
Nous savons que la part des revenus que nous investissons dans les programmes financés par l'État pour assurer une sécurité financière des Canadiens à la retraite augmentera.
J'exclus le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec, qui sont financés par les employeurs et les employés. Le Régime de pensions du Canada repose sur des assises solides, selon l'actuaire en chef du Canada, mais cela ne s'est pas fait tout seul. D'importants changements ont été apportés au Régime de pensions du Canada à la fin des années 1990 pour consolider ses assises financières face au vieillissement de la population et pour assurer sa viabilité à long terme.
Cependant, on n'a jamais réformé la Sécurité de la vieillesse, et elle est entièrement payée par les impôts. Que faisaient les gouvernements précédents?
C'est une nuance importante. Le Régime de pensions du Canada, bien financé, a été réformé. La Sécurité de la vieillesse, financée par les contribuables, n'a jamais été réformée. Elle est donc financée à 100 p. 100 à même les impôts, et tous les Canadiens la reçoivent à l'âge de 65 ans. Cela veut dire que les contribuables d'aujourd'hui paient pour les retraités d'aujourd'hui, et que les contribuables de demain, qui seront moins nombreux, paieront pour les retraités de demain, qui seront plus nombreux.
Il faut aussi savoir que lorsque la Sécurité de la vieillesse a été créée dans les années 1950, l'espérance de vie était de 66 ans pour un homme et de 71 ans pour une femme. La moitié des Canadiens la recevaient à l'âge de 70 ans.
Aujourd'hui, les Canadiens l'obtiennent à l'âge de 65 ans; les hommes vivent en moyenne 10 ans de plus, et les femmes vivent en moyenne 12 ans de plus que dans les années 1950. C'est une bonne nouvelle. Heureusement, l'espérance de vie n'a cessé de s'allonger, et la qualité de vie des gens, la santé en particulier, n'a cessé de s'améliorer au cours des dernières décennies. Toutefois, le programme de la Sécurité de la vieillesse ne s'est pas ajusté à cette nouvelle réalité.
De plus, toujours selon l'actuaire en chef, qui nous donne des données sûres et valables, on prévoit que les dépenses de programme associées à la Sécurité de la vieillesse passeront de 36 milliards de dollars en 2010 à 108 milliards de dollars en 2030, année où les enfants du baby-boom seront les plus nombreux à atteindre l'âge de 65 ans.
Cela dit, nous avons été clairs et nous le serons encore demain au sujet des programmes de revenu de retraite comme la Sécurité de la vieillesse: oui, les aînés continuent de recevoir leurs prestations.
Nous continuons à préserver la Sécurité de la vieillesse et à l'indexer. Nous, les conservateurs, l'avons bonifiée avec le Supplément de revenu garanti. Près de 1,9 million de Canadiens bénéficient, grâce à notre gouvernement, de cette mesure de bonification du Supplément de revenu garanti. C'est la même chose pour ceux qui sont sur le point de toucher leur retraite: ils ne seront pas affectés.
Les gens qui reçoivent des prestations de la Sécurité de la vieillesse ne perdront pas une cenne. À long terme, les générations futures s'attendent à ce que nous assurions la viabilité du système pour qu'elles puissent elles aussi profiter de ce régime, et c'est légitime, et pour que les Canadiens les plus vulnérables puissent en bénéficier.
Il est temps de faire des choix éclairés, puisque nous avons encore plusieurs décennies devant nous. L'immobilisme et le statu quo que nous proposent les partis de l'opposition nous conduiront à une réalité implacable à laquelle les contribuables devront faire face. Cela, c'est irresponsable. C'est la raison pour laquelle nous devons traiter cette question avec équité et justice, une équité intergénérationnelle, pour assurer la pérennité de notre système social et de notre filet social.
Les Canadiens ne se laisseront pas duper par l'opposition. Ils savent que notre gouvernement agit de manière responsable pour les retraités d'aujourd'hui et pour ceux des générations futures.
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Monsieur le Président, j'aimerais indiquer que je souhaite partager mon temps avec l'honorable député de .
J'ai malheureusement le devoir, aujourd'hui, de me lever en cette Chambre afin de dénoncer les actions du gouvernement dans un dossier au coeur des préoccupations du NPD, c'est-à-dire la pauvreté grandissante chez nos aînés. Lors de mon élection, je me réjouissais de travailler solidairement avec tous les élus de cette Chambre, peu importe leur affiliation politique, dans l'objectif d'imaginer un Canada où chaque individu aurait la garantie d'une qualité de vie minimale et où il est possible de vivre dans le respect et la dignité.
Nos aînés, les bâtisseurs de ce pays, ceux qui se sont battus bec et ongles afin de nous offrir un avenir sécuritaire et de créer un filet social où les individus sont solidaires, sont aujourd'hui désillusionnés. Mes concitoyens sont insatisfaits des mesures auxquelles le gouvernement a fait référence depuis la semaine dernière. Je suis indignée de l'indiscutable manque de respect et de courtoisie que le gouvernement manifeste à l'égard des électeurs. Je trouve absolument odieuse la décision d'informer des mesures qui seront prises dans notre pays lors d'un discours en contrée étrangère face à des étrangers, et cela, sans consultation préalable avec la population canadienne. C'est manquer de courage.
Nos aînés, qui ont vécu lors de périodes économiques difficiles, lors de conflits désastreux, ont choisi l'entraide, la collaboration et de se rendre responsables les uns des autres. Ils ont fait le pari d'investir dans leur population afin de surmonter ensemble les défis qui s'offraient à eux. Grâce à cette décision, une plus grande population a eu accès à l'éducation, à une meilleure santé, à de meilleures conditions de vie. Les programmes de Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti furent élaborés afin de garantir qu'aucune personne âgée ne serait dans le besoin, peu importe la vulnérabilité de ses finances et de sa santé.
Ces programmes n'étaient pas développés pour une seule génération, mais en vue de devenir une pierre angulaire des valeurs canadiennes. De plus en plus d'aînés ont un revenu inférieur au seuil de la pauvreté, et leurs familles ne peuvent pas porter le fardeau économique de la prise en charge de leurs parents, car elles ont elles-mêmes de la difficulté à joindre les deux bouts. Plutôt que de faire en sorte que nous soyons solidaires les uns des autres et d'unir les citoyens, le gouvernement nous divise. Je trouve que c'est très triste, compte tenu des rêves que nos aînés ont eu pour nous et dans lesquels ils ont tant investi. Sans consultation, le gouvernement dirige aveuglement, sans rigueur et sans une juste connaissance des opinions des autres citoyens légitimes de ce pays. Je ne vois pas dans les actions du gouvernement une quelconque référence à ce respect.
Les chiffres sont catégoriques: les aînés défavorisés qui bénéficient actuellement de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti ont à leur disposition moins de 15 000 $ par année. Le seuil de la pauvreté dans les milieux urbains est de 18 000 $. Je pense qu'on peut faire la connexion. Actuellement, les aînés défavorisés ont des conditions de vie inacceptables, et cette situation ne s'améliorera pas, puisque le coût de la vie augmente mensuellement. J'entends régulièrement des histoires d'horreur dont sont témoins ou victimes mes concitoyens âgés. Chaque mois, ils doivent faire des choix impossibles entre se loger, se nourrir, payer leurs médicaments ou investir dans un moyen de transport.
Des solutions simples existent afin d'alléger ce fardeau, comme des investissements dans les logements sociaux et les infrastructures de transport en commun. Il manque déjà au Québec plus de 50 000 logements à prix modique, et la situation ne s'améliore pas.
Les compressions dans les programmes de Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti sont aussi une attaque rigoureuse dirigée contre l'égalité des genres. Le revenu médian des femmes âgées représente les deux tiers de celui des hommes âgés. Compte tenu du fait que les femmes canadiennes ne profitent toujours pas de l'égalité salariale, cet écart existera pour encore plusieurs années. Ces femmes sont nos mères et nos grand-mères. Elles se sont sacrifiées pour nous offrir un meilleur avenir.
Je trouve révoltant et intolérable que ce gouvernement leur manque autant de respect. J'interpelle directement le et le : quelles sont les mesures qu'ils ont prévues afin de lutter contre ces inégalités, et pourquoi pensent-ils que couper les services va aider les femmes aînées vivant pauvrement? Le rôle de chaque gouvernement est de faire des choix qui reflètent sa vision de notre pays. Le gouvernement actuel nous offre une vision funeste.
Il a décidé d'investir des milliards de dollars dans des avions à réaction.
Le projet de loi omnibus prévoit des factures importantes transférées aux provinces et met en danger leur santé financière pour un programme qui n'a pas fait ses preuves. Il a offert des baisses d'impôt de milliards de dollars aux grandes entreprises, sans garantie de création d'emplois. Il offre aux compagnies pétrolières des subventions qui se chiffrent à des milliards de dollars, le secteur le plus riche au Canada.
Nos aînés sont un bon investissement. Ils méritent des subventions aussi importantes que celles accordées aux grandes entreprises. Ce sont des membres actifs de notre communauté qui ont déjà donné énormément et qui ont encore beaucoup à offrir si on les aide à vivre dans des conditions de vie acceptables.
Le NPD a une vision plus positive de notre avenir. En effet, nous voulons doubler le régime de pensions afin de garantir qu'aucun aîné ne vive dans la pauvreté. C'est d'ailleurs pourquoi nous avons déposé en juin une motion à cet égard. Je trouve hypocrite que les conservateurs, qui avaient appuyé cette motion, reculent aujourd'hui. C'est une trahison pure et simple.
Dans ma circonscription, des organismes s'indignent aussi de ce retour en arrière. M. Gilles Tremblay, président du Centre 50+ à Blainville, dit ceci:
Les aînés sont obligés de réduire leurs espaces de vie que sont leurs logements pour arriver. On ne peut pas vivre confortablement et très longtemps comme ça. Nous avons donné à la communauté et nous pouvons continuer à le faire par notre expérience. Il faut nous donner les moyens de le faire.
Mme Josée Collard, responsable de l'organisme La Popote à Roland, un organisme de Blainville également qui aide les aînés dans le besoin depuis plus de 35 ans, constate ceci:
En tant que responsable d'un groupe d'aînés de Blainville dont la moyenne d'âge est de 77 ans, je constate à quel point ces gens du 4e âge ont encore de la difficulté à trouver certaines ressources adéquates à leurs besoins: que ce soit au niveau des contacts difficiles avec leur médecin de famille, une possibilité de transport accessible et adapté pour leur rendez-vous en soins de santé ou un suivi personnalisé suite à une hospitalisation ou une chirurgie. Ils doivent souvent y consacrer tellement d'énergie et de ressources financières qu'ils se découragent et s'enfoncent lentement dans la solitude.
J'aimerais finalement rappeler à la Chambre qu'un jour, nous aussi nous serons des aînés.
Démontrons-leur aujourd'hui le respect que nous espérons recevoir de nos enfants.
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Monsieur le président, je remercie ma collègue de de partager son temps de parole avec moi et d'avoir fait un excellent discours. Il contenait des remarques judicieuses, était bien construit et c'était un important message de notre nouvelle génération de députés néo-démocrates.
Il est bon, quand on aborde un débat sur le régime de la sécurité de la vieillisse dans notre pays, de prendre le temps de réfléchir à un certains nombre d'étapes qui nous ont amenées à notre situation présente. Je suis très fier en tant que député néo-démocrate de prendre la défense de l'intégrité de notre régime de la sécurité de la vieillesse comme il nous a été donné de le faire pendant une bonne partie du siècle dernier.
Je représente la circonscription de Winnipeg-Centre d'où sont issus deux des plus illustres hérauts de la justice sociale, il faut le dire, que notre pays ait jamais connus. En 1921, le gouvernement du Canada a voulu expédier J.S. Woodsworth en prison pour avoir dirigé la grève générale de 1919, mais au lieu de cela, les braves gens de Winnipeg-Centre l'ont envoyé au Parlement d'Ottawa où il est resté jusqu'à sa mort prématurée en 1942.
J'en parle parce que, trois ans seulement après l'arrivée de J.S. Woodsworth au Parlement, le premier ministre de l'époque, William Lyon Mackenzie King, s'est trouvé en difficulté. Son gouvernement allait tomber et il avait besoin de former une coalition avec ce que J.S. Woodsworth appelait le Ginger Group à l'époque, le Parti travailliste indépendant. Woodsworth a négocié avec Mackenzie King une entente, un compromis, un pacte, une espèce de coalition. L'art de la politique consiste à façonner des pactes, des coalitions et des ententes. Woodsworth est allé trouver Mackenzie King et lui a dit: « Si vous acceptez de mettre en place un régime de sécurité de la vieillesse, j'appuierai votre gouvernement ». C'est ainsi qu'est né le régime canadien de Sécurité de la vieillesse. Nous avons cette lettre dans nos dossiers au siège du NPD. Mackenzie King a mis le temps à respecter sa promesse, mais il a effectivement mis en place la sécurité de la vieillesse.
Lorsque J. S. Woodsworth est décédé, il a été remplacé par l'homme connu comme étant le père du Régime de pensions du Canada, Stanley Knowles. Ce dernier a représenté ma circonscription de 1942 jusqu'en 1984, année à laquelle il a dû cesser ses activités après à la suite d'un AVC. Il a siégé de façon continue, sauf lors de la victoire écrasante de Diefenbaker de 1957. Pendant ce temps, non seulement il s'est fait le champion incontesté du Régime de pensions du Canada, mais il s'est en plus battu sans relâche pour que le régime de pensions et la Sécurité de la vieillesse soient instaurés. Des discours célèbres ont été publiés en entier et ont circulé partout au pays lorsque ce mouvement a pris de l'ampleur. Stanley Knowles n'a pas lâché prise jusqu'à ce qu'il réussisse à faire indexer à l'inflation le régime de Sécurité de la vieillesse, qui était l'un de ses objectifs secondaires. Il a consacré toute sa carrière à cette cause, mais c'est la réalisation dont il était le plus fier et probablement l'une de celles dont le NPD est le plus fier aussi.
On dirait qu'il nous incombe toujours de défendre l'intégrité du régime de pensions, auquel les gouvernements conservateurs successifs, qui ne croient fondamentalement pas dans ce type de régimes universels de Sécurité de la vieillesse, n'ont eu de cesse de s'attaquer.
Nous pouvons attribuer ce qui se passe aujourd'hui à la très mauvaise idée du du Canada d'annoncer des modifications fondamentales à la politique sociale dans un discours prononcé à l'étranger. Nous pouvons remonter — du moins, je le fais — aux songeries du premier ministre non officiel du Canada à l'époque, Thomas d'Aquino, le président et directeur général du Conseil canadien des chefs d'entreprises. M. d'Aquino avait une liste d'une dizaine ou quinzaine de mesures que le Canada devait prendre, selon lui. Il les a toutes cochées de sa liste et l'une d'elles, qu'il a annoncée publiquement, consistait à se débarrasser des lourdes charges sociales.
On n'y a pas accordé trop d'attention parce que l'expression « charges sociales » ne disait pas grand-chose à personne. M. d'Aquino parlait des pensions. Évidemment, les groupes de spécialistes de la droite ont commencé à abonder dans le même sens et à blâmer aussi les pensions pour nos problèmes économiques. On n'a jamais mentionné le fait que, sous les deux derniers gouvernements, à savoir le gouvernement Martin et le gouvernement actuel, les allègements fiscaux consentis aux sociétés ont privé le pays de 100 milliards de dollars en recettes fiscales.
Même quand General Motors et les grands fabricants d'automobile ont connu des difficultés, personne n'a insinué que les gens n'achetaient plus leurs voitures parce qu'ils fabriquaient des modèles dont personne ne voulait. Immédiatement, ils ont dit qu'ils n'arrivaient plus à cause des coûts trop lourds dont ils avaient hérité et qu'ils devaient se débarrasser de leurs régimes de pension.
S'accrochant à l'idée qu'il ne faut jamais laisser passer l'occasion d'une bonne crise, ils ont commencé à dévier de la véritable cause profonde de leurs malheurs industriels et à en rejeter le blâme sur cette notion voulant que nous méritons de prendre notre retraite dans la dignité et que nous arracher les personnes âgées à la pauvreté.
Notre système de sécurité de la vieillesse comporte trois piliers. Il y a d'abord l'épargne personnelle, c'est-à-dire l'argent que chacun peut épargner et investir durant sa vie active. Deuxièmement, on pourrait espérer que chacun ait une pension à son lieu de travail, bien que cela devienne de plus en plus rare à cause de cette attaque en règle de la part de la droite contre la notion voulant que les régimes de pension d'employeurs soient possibles. Troisièmement, il y a un solide régime de pension applicable à tous et financé par l'État.
Le gouvernement voudrait nous faire croire que le système de pension tel que nous le connaissons, formé de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti, a quelque chose de luxueux et de confortable. En réalité, le taux de remplacement du revenu à la retraite est très loin de celui qu'on observe dans beaucoup de pays industrialisés occidentaux. En fait, c'est un système vraiment très modeste.
Nous avons donc vu cette attaque contre les pensions et contre la notion même de pensions s'accentuer, se répandre et s'ancrer dans les esprits. En fait, certains experts réfutent même l'idée qu'il y ait urgence. Oui, il y a un changement démographique assez marqué, mais nous aurions eu la capacité financière d'y répondre, n'eût été des choix opérés par les gouvernements libéraux et conservateurs successifs qui ont décidé de réduire comme peau de chagrin cette même capacité financière. Pourtant, il semble qu'on puisse trouver de l'argent pour accorder des baisses d'impôt aux grandes sociétés. Ne nous leurrons pas. Quand on accorde 6 milliards de dollars de baisse d'impôt aux sociétés, cela s'appelle dépenser de l'argent. Nous soutenons que c'est du gaspillage et nous croyons que cette affirmation a été validée.
La logique était que, si nous accordions ces baisses d'impôt aux grandes entreprises, celles-ci réinjecteraient cet argent dans l'économie, créant ainsi davantage d'emplois et amorçant un cycle fructueux. En réalité, les compagnies ont thésaurisé cet argent. Nos pires craintes se sont réalisées. Elles empilent l'argent comme l'oncle Picsou des bandes dessinées, elles nagent jusqu'au cou dans l'argent, mais elles ne réinvestissent rien du tout. Il n'y a aucune preuve empirique en ce sens.
Aucune étude jamais réalisée ne prouve que les baisses d'impôt stimulent l'emploi. La seule chose qu'on peut prévoir et vérifier lorsqu'on baisse l'impôt des sociétés, c'est qu'elles auront plus d'argent et réaliseront de plus grands profits. Voilà ce qu'on a fait. C'était un transfert de richesse.
Le gouvernement ne peut me dire que la civilisation actuelle, la plus riche et la plus puissante de l'histoire du monde, n'a pas les moyens de sortir tous les aînés de la pauvreté.
Après avoir fait certains calculs, Jack Layton, notre ancien chef, a décidé de faire campagne sur la somme qu'il faudrait investir pour sortir les aînés de la pauvreté. Selon lui, au lieu de réduire l'impôt des sociétés de 6 milliards de dollars, on pourrait dépenser un seul milliard de dollars pour sortir de la pauvreté les 250 000 aînés qui vivent actuellement en-deçà du seuil de la pauvreté. Ils ne seraient pas riches, même pas aisés. Ils seraient toujours pauvres, mais ne vivraient plus dans la pauvreté absolue. Voilà ce que ça coûterait; nous avons les moyens de le faire, mais nous allons dans le sens contraire.
Toujours disposés à tirer profit d'une crise, les conservateurs procèdent à des coupes et à des compressions suivant leur idéologie, comme nous l'avions prédit. Et pour faire passer la pilule, ils nous proposent ces comptes d'épargne bidon. Le projet de loi , sur lequel nous avons été contraints de nous prononcer hier, met en oeuvre un plan 401(k), rien de plus. Les seuls qui bénéficieront de cette mesure sont les courtiers en valeurs qui prélèveront des frais chaque fois qu'on déplace de l'argent. C'est un 401(k), l'américanisation de notre régime de retraite.
Dans l'esprit de J. S. Woodsworth et de Stanley Knowles, les néo-démocrates cherchent à défendre l'intégrité de la Sécurité de la vieillesse. Le NPD est fier d'avoir présenté la motion dont nous sommes saisis aujourd'hui pour débusquer les ennemis de notre régime de retraite public, pour les dénoncer et pour leur exiger des comptes afin qu'ils n'arrivent pas à leurs fins. Il y aura une révolution des têtes blanches au Canada s'ils persistent sur cette voie.
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Monsieur le Président, comme d’habitude, c’est avec fierté que je me lève pour traiter d’importantes questions à la Chambre, mais j’ai aussi le sentiment que les nombreux Canadiens qui s’inquiètent de leurs perspectives de retraite éprouvent une vive frustration.
Ils ont regardé le lancer ce ballon d’essai, cette idée que le système canadien des pensions est en crise. Ils comprennent la question du vieillissement de la population. Les Canadiens sont des gens sérieux qui comprennent ces questions. Ils veulent que le gouvernement soit honnête avec eux et leur propose de vraies solutions.
Lorsque le a mentionné la possibilité de faire passer de 65 à 67 ans l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse, à Davos, il a fait peur à bien des Canadiens, des gens qui ont l’intention de prendre leur retraite à 65 ans, des gens qui, dans bien des cas, ont travaillé toute leur vie dans le secteur des métiers, qui ont économisé suffisamment pour pouvoir conserver une certaine dignité après l’âge de 65 ans, à condition de toucher également la Sécurité de la vieillesse. Ils sont sous le choc, étonnés, et ils envisagent maintenant leur avenir avec inquiétude.
Ce sont des gens qui ont fait tout ce qu’il fallait. Ils ont bien travaillé. Ils ont fait des économies. Ils ont planifié l’avenir, mais ils craignent qu’au moment où ils touchent au but, le gouvernement conservateur ne change les règles du jeu et, avec le plus grand cynisme, ne jette par terre tous leurs plans de retraite.
Aujourd’hui, le a confirmé que le prochain budget fédéral comprendrait des compressions de la Sécurité de la vieillesse. Pourtant, les conservateurs avaient promis, pendant la dernière campagne électorale, de ne pas réduire les transferts aux particuliers ni les pensions. Pourtant, le programme de la Sécurité de la vieillesse, sous sa forme actuelle, est effectivement viable. Dans le Globe and Mail, cette semaine, on pouvait lire que:
L’opinion d’expert demandée par le gouvernement fédéral contredit les mises en garde [du premier ministre] voulant que le Canada ne soit pas en mesure d’absorber la facture de plus en plus élevée de la Sécurité de la vieillesse [...] Une étude préparée à la demande d’Ottawa affirme que le système de pensions du Canada est beaucoup plus solide que celui des Européens, et qu’il n’est pas nécessaire de repousser l’âge de la retraite.
Comme on l'a dit précédemment, le gouvernement fédéral consacre actuellement environ 2,4 p. 100 du PIB aux paiements de la Sécurité de la vieillesse. En 2030, on nous affirme que les coûts de la Sécurité de la vieillesse atteindront environ 3,14 p. 100 du PIB.
Le montant que nous consacrons à la Sécurité de la vieillesse varie bien sûr selon la situation démographique. En 1992, par exemple, les dépenses fédérales au titre de la Sécurité de la vieillesse représentaient 2,72 p. 100 du PIB.
On peut gérer la hausse des dépenses liées à la Sécurité de la vieillesse prévue d'ici 2030. C'est tout simplement une question de priorités. Après 2030, le pourcentage de l'économie relatif aux dépenses de la Sécurité de la vieillesse devrait diminuer de nouveau, jusqu'à atteindre un niveau inférieur à celui d'aujourd'hui.
Les conservateurs n'aiment pas que l'on présente les futures dépenses de l'État sous forme de pourcentage de l'économie ou du PIB. Ils préfèrent nous effrayer avec des valeurs nominales sans tenir compte de notre réelle capacité de payer.
Ce n'est guère surprenant, car les conservateurs n'aiment pas se fonder sur des preuves. Ils préfèrent prendre des décisions en fonction d'une idéologie, faisant souvent abstraction des faits.
Par exemple, hier, le a demandé aux parlementaires de ne pas tenir compte des statistiques qui démontrent que la criminalité continue de chuter au Canada.
Hier, l'économiste en chef de Statistique Canada a démissionné à cause de cette habitude qu'ont les conservateurs de faire passer l'idéologie avant les faits, les preuves et les statistiques.
Hier, les conservateurs ont discrètement publié des données de Statistique Canada accessibles gratuitement en ligne, mais de toute façon, ils ne pourraient pas continuer de vendre ces données, puisqu'elles sont plutôt inutiles, étant donné que les conservateurs ont éliminé le questionnaire détaillé obligatoire du recensement. Qui voudrait payer pour obtenir des statistiques qui ne sont ni crédibles, ni pertinentes?
Maintenant, les conservateurs essaient d'effrayer les Canadiens en leur faisant croire que la Sécurité de la vieillesse est sur le point de s'effondrer.
J'aimerais faire savoir aux députés ce que les experts disent à ce sujet.
Le politologue Thomas Klassen, qui a publié récemment les résultats d'une recherche sur la Sécurité de la vieillesse du Canada, dit ceci:
Je n'ai entendu personne dans le milieu universitaire soutenir que la Sécurité de la vieillesse est en crise. C'est pourquoi j'ai été surpris de constater, il y a quelques jours, que le premier ministre semblait croire que c'est le cas; j'ignore d'où il sort cela.
Voici ce qu'on peut lire dans une chronique du Globe and Mail parue au début de la semaine:
Kevin Milligan, professeur d'économie à l'Université de la Colombie-Britannique et coauteur d'un autre rapport de recherche préparé pour le gouvernement fédéral, est également d'avis que la Sécurité de la vieillesse ne traverse aucune crise. Il affirme qu'en indiquant que le coût de la Sécurité de la vieillesse passera de 36,5 milliards de dollars en 2010 à 108 milliards de dollars en 2030, le gouvernement utilise les statistiques de façon inappropriée, puisqu'il ne tient pas compte des effets de l'inflation.
Il croit que nous devrions plutôt nous fonder sur le pourcentage du PIB. Il ajoute ceci:
En tant qu'économiste, je n'interpréterais jamais l'avenir en me fondant sur une valeur nominale, parce qu'il est difficile de la mettre en contexte. Par exemple, j'ignore combien coûtera un litre de lait d'ici là.
Entre-temps, la a déclaré que c'est induire les Canadiens en erreur que de présenter le paiement de la Sécurité de la vieillesse sous forme de pourcentage de l'économie. Autrement dit, si on fait une projection pour 2030 et qu'au lieu d'utiliser une valeur nominale, on utilise plutôt un pourcentage du PIB en termes réels, on induit les Canadiens en erreur. Mais pas du tout.
Au contraire, c'est la qui trompe les Canadiens quand elle utilise des valeurs nominales pour parler de 2030. Tous les autres, qui présentent le coût de la Sécurité de la vieillesse sous forme de pourcentage du PIB, fournissent aux Canadiens des renseignements importants. La secrétaire parlementaire a elle-même déclaré qu'on parlait de dollars et qu'il serait trompeur de s'exprimer en termes de pourcentages. Ce n'est malheureusement pas la première fois qu'elle se trompe quand il s'agit d'exprimer les dépenses de l'État sous forme de pourcentage du PIB, mais je digresse.
Par ailleurs, rien ne démontre l'existence d'une vraie crise. Même le rapport commandé par le gouvernement conclut que notre système de pensions, y compris la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti, est viable. J'aimerais vous citer un extrait de ce rapport, intitulé L'offre des revenus de retraite au Canada: perspective internationale. Edward Whitehouse y dit ceci:
Selon l'étude, le Canada ne se heurte à aucun problème grave en ce qui concerne la viabilité financière de ses régimes de pension [...] il n'est pas urgent, autant du point de vue financier que fiscal, de rehausser l'âge de la pension dans un avenir prévisible.
Je le répète, il s'agit d'un rapport commandé par le gouvernement, qui a demandé à des experts de lui donner des conseils éclairés et fondés sur des données probantes.
D'après ce rapport, le système actuel fonctionne bien:
Le système de pensions public du Canada offre une bonne protection aux employés dont le parcours professionnel a connu des interruptions, mais sans affaiblir indûment les incitatifs qui encouragent les gens à travailler et à épargner.
Si une crise menaçait réellement la viabilité de la Sécurité de la vieillesse ou de nos systèmes de pensions, on pourrait espérer que le gouvernement, dans ses efforts pour renforcer le régime de pensions afin qu'il soit viable, adopterait une solution progressive et équitable. C'est ce qu'a fait le gouvernement libéral dans les années 1990, quand il a voulu s'assurer que le RPC soit viable pendant plusieurs décennies, pour les générations futures.
Nous avons démontré qu'il n'y avait pas de crise. Les conservateurs proposent ces changements pour des raisons idéologiques. Même s'ils étaient convaincus de l'existence d'une crise, on peut espérer qu'ils voudraient se comporter de façon progressive et équitable et s'assurer que les personnes les plus vulnérables ne soient pas les plus durement touchées, au contraire.
Le gouvernement conservateur a réussi à trouver des milliards de dollars pour permettre le fractionnement du revenu, une option tout à fait valable pour ceux qui ont les moyens d'en profiter. Il faut dire que le fractionnement du revenu profite surtout aux Canadiens à revenu moyen ou élevé. Les conservateurs ont trouvé des milliards de dollars pour cette initiative-là.
Cette mesure visant à augmenter l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse nuirait disproportionnellement aux Canadiens ayant un faible revenu. Quarante pour cent des prestataires de la Sécurité de la vieillesse tirent le diable par la queue. Ils tentent de survivre avec un revenu de moins de 20 000 $ par année. Plus de 50 p. 100 d'entre eux ont un revenu de moins de 25 000 $ par année. Quel genre de gouvernement, s'il était véritablement aux prises avec un système de pension en crise, choisirait de résoudre le problème en s'en prenant aux plus démunis?
Il s'agit également d'une mesure contre les régions rurales, les petites collectivités et le Canada atlantique. Au Canada, les régions rurales, les petites collectivités et la région atlantique comptent plus d'aînés que les villes. Voilà ce qu'il en est. Certaines provinces, comme l'Alberta et la Saskatchewan, s'en tirent fort bien. Elles ont eu la sagesse, la prévoyance et la clairvoyance de mettre du pétrole, du gaz naturel et de la potasse dans leur sous-sol. Toutefois, de vastes régions du Canada traversent une période difficile. Les Maritimes, de nombreuses régions de l'Ontario et du Québec, ainsi que des collectivités rurales sont en difficulté. Il est difficile d'assurer la survie des collectivités rurales. Dans les comtés de Hants, de Kings et d'Annapolis, nous avons perdu près de 7 000 emplois à temps plein depuis août 2008. Le taux de chômage est passé d'environ 5,5 à 8 p. 100 au cours des trois dernières années. Des familles doivent se débattre pour joindre les deux bouts. De petites entreprises font faillite. Elles ne peuvent pas survivre si les gens n'ont pas les moyens de fréquenter leur petit restaurant ou leur petite boutique. Ne vous laissez pas berner lorsque le gouvernement affirme que l'économie va bien. Un découpage par région ou entre régions rurales et urbaines montrerait que les temps sont très durs au Canada à l'heure actuelle.
La menace d'augmenter l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse empirerait la situation au Canada dans les régions rurales, dans les petites collectivités et dans la région atlantique.
Par exemple, au pays, c'est en Nouvelle-Écosse qu'on compte la plus importante proportion d'aînés par rapport au reste de la population. Ainsi, les aînés constituent 16 p. 100 de la population de notre province. Le revenu médian des aînés de la Nouvelle-Écosse est de 21 290 $ par année. C'est presque 2 000 $ de moins que le revenu médian des autres aînés du Canada, qui est de 23 110 $.
En Nouvelle-Écosse, la Sécurité de la vieillesse représente 24,6 p. 100 du revenu des aînés. C'est un pourcentage beaucoup plus élevé que la moyenne canadienne, qui est 21,1 p. 100.
Nous avons illustré le fait qu'il s'agit d'une mesure régressive. Elle n'augure rien de bon pour les Canadiens à faible revenu, les Canadiens de l'Atlantique, les Néo-Écossais et les Canadiens des régions rurales. Elle n'augure rien de bon non plus pour les femmes célibataires. Pour les femmes, la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti sont, à de nombreux égards, plus importants que le RPC ou le RRQ. Contrairement au RPC, la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti peuvent être versés aux Canadiens qui ont quitté le marché du travail pendant une certaine période. Je pense par exemple aux gens qui sont restés à la maison pour s'occuper de leurs enfants, qui ont toujours occupé des emplois mal rémunérés ou qui ont été sans emploi pendant de longues périodes. Je mentionne le Supplément de revenu garanti, car compte tenu de la façon dont notre système fonctionne, une personne ne peut pas avoir droit au Supplément de revenu garanti si elle n'a pas droit à la Sécurité de la vieillesse. Si on augmentait l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse, on adopterait une mesure doublement régressive. La Sécurité de la vieillesse sert à aider les Canadiens à faible revenu, mais le Supplément de revenu garanti est absolument essentiel pour les retraités au revenu le plus faible.
Selon le rapport « Government and Retirement Incomes in Canada », qui a été rédigé en 2009 par Michael Baker et Kevin Milligan à la demande du gouvernement, entre 60 et 64 ans, le revenu d'emploi représente, en moyenne, 40 p. 100 du revenu des hommes, mais seulement 28 p. 100 du revenu des femmes. Nous savons que sur le plan générationnel, plus particulièrement dans le passé, beaucoup plus de femmes accomplissait un travail non rémunéré. Il s'agissait certes d'un travail important, mais il n'était pas intégré au système financier, ni à l'économie officielle. Ainsi, 23,9 p. 100 des femmes reçoivent le Supplément de revenu garanti, par comparaison à 19,6 p. 100 des hommes. Nous savons que le Supplément de revenu garanti et la Sécurité de la vieillesse sont encore plus importants pour les femmes que pour les hommes.
La politique des conservateurs sur le fractionnement du revenu, dont j'ai parlé plus tôt, vient surtout en aide aux couples aisés, à revenu unique. Maintenant, les conservateurs sont prêts à s'en prendre aux familles et aux femmes seules à faible revenu, qui doivent avoir recours à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti lorsqu'elles atteignent l'âge de 65 ans.
C'est injuste pour les femmes. C'est injuste pour les Canadiens à faible revenu. C'est injuste pour les régions rurales du Canada. C'est injuste pour le Canada atlantique. Le gouvernement fédéral se décharge de ses responsabilités sur les provinces, sans discussion ni consultation. Les coupes que l'on fera subir à la Sécurité de la vieillesse en faisant passer l'âge de l'admissibilité de 65 à 67 ans forceront des milliers d'aînés à faible revenu à avoir recours à l'aide sociale provinciale.
Le gouvernement fédéral transmet ces coûts aux provinces, comme il le fait dans le cas du programme d'incarcération. Nous savons que les prisons vont coûter des milliards de dollars au gouvernement fédéral. Or, nous découvrons aussi qu'une facture de plusieurs milliards de dollars sera refilée aux provinces.
Je recueille des commentaires d'électeurs de ma circonscription, , qui se trouve dans une région rurale de la Nouvelle-Écosse. Cette circonscription serait très durement touchée par une mesure aussi régressive. Fred Rhymes, de Centre Burlington, a communiqué avec nous. Il a dû prendre une retraite anticipée à cause de problèmes de santé. Cet homme a trimé dur et épargné soigneusement toute sa vie. Ses épargnes ont fondu lors de la crise financière. Il compte maintenant sur la Sécurité de la vieillesse pour joindre les deux bouts lorsqu'il aura 65 ans. Les intentions du gouvernement l'inquiètent beaucoup. On a lancé des ballons d'essai sans se soucier des réactions. Maintenant, il semble que le budget contiendra des éclaircissements à ce sujet.
Bryan Draper, de Port Williams, nous a aussi appelés. Bryan a dit que la Sécurité de la vieillesse et le filet de sécurité sociale doivent être mis à la disposition des Canadiens qui en ont besoin. Il a parlé de l'écart entre les riches et les pauvres qui ne cesse de se creuser. Ce phénomène n'est pas observé uniquement au Canada. En fait, l'écart entre les riches et les pauvres s'agrandit partout dans le monde.
C'est ironique, en fait. Le était à la conférence du Forum économique mondial à Davos. Des chefs d'État du monde entier sont venus y dire que l'écart entre les riches et les pauvres s'agrandit et que ce problème doit être réglé. Klaus Schwab a déclaré, dans son allocution liminaire, qu'il est extrêmement important que nous réduisions l'écart entre les riches et les pauvres.
J'ai parlé à quelqu'un de cette question il y a quelques années. Un riche homme d'affaires m'a dit que, si Marx s'était trompé à propos du communisme, il se pourrait bien que l'avenir lui donne raison à propos du capitalisme si nous ne faisons pas attention.
Des gens comme Warren Buffet, qui n'est pas un empoté dans le monde des affaires, sont d'avis que l'écart entre les riches et les pauvres est une mauvaise chose. Il a demandé aux gens de son bureau de lui dire volontairement quel pourcentage de leur salaire ils payaient en impôt sur le revenu. Il a constaté que la femme de ménage versait au fisc un plus fort pourcentage de son revenu que lui. Il s'agit de Warren Buffet, qui peut difficilement être qualifié d'anticapitaliste.
Ce n'est pas une question d'idéologie. C'est une question de civilité et de conscience. Nous devons changer notre système fiscal et notre système social pour qu'ils soient équitables. Ce n'est pas seulement une question d'économie. C'est la viabilité de notre société qui est en jeu. Que le gouvernement du Canada, ce gouvernement conservateur, menace d'aggraver encore plus la situation me frustre beaucoup.
J'ai reçu également les quelques mots suivants d'un électeur:
Ma femme et moi sommes parmi les Canadiens qui ont planifié leur retraite en tenant pour acquis qu'à 65 ans, nous pourrions toucher des prestations de la Sécurité de la vieillesse.
Des milliers de personnes comme nous ont travaillé fort et fait ce qu'elles devaient, mais seront durement touchées par le délai supplémentaire pour être admissibles à ces prestations.
Enfin, pour ce qui est de la tromperie comme arme politique, le savait que nous serions heurtés par les changements démographiques. Le monde entier le savait. Tous les gens qui s'intéressent aux politiques publiques le savaient. Pourquoi n'en a-t-il pas parlé pendant la campagne électorale? Pourquoi n'a-t-il pas dit clairement aux Canadiens que c'était un problème? Pourquoi a-t-il dit sans équivoque aux Canadiens, pendant la campagne électorale, qu'il n'avait aucunement l'intention de réduire les paiements aux personnes âgées? Les Canadiens méritent de savoir la vérité. Ça ne leur fait pas peur. Ils méritent que leur gouvernement soit honnête.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse de prendre aujourd'hui la parole au sujet de cette importante motion. Je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je désire remercier tout particulièrement la députée de de l'excellent travail qu'elle a accompli en présentant cette motion. Je tiens aussi à souligner le travail de deux autres collègues, soit la députée de , qui est la porte-parole du NPD pour les aînés, et le député d', qui est le porte-parole du NPD en matière de pensions. Les néo-démocrates soulèvent les enjeux relatifs aux pensions et aux aînés depuis de nombreuses années, et ils continueront de le faire.
Je vais lire la motion dont nous débattons à l'intention de ceux qui viennent peut-être tout juste de se joindre à nous. Voici:
Que cette Chambre rejette les appels du premier ministre visant à équilibrer le déficit conservateur sur le dos des aînés canadiens par l’entremise de moyens tels que hausser l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse, et demande au gouvernement que la réduction et l’éventuelle élimination de la pauvreté chez les aînés soient une pierre angulaire du prochain budget.
Je vais m'attarder à certains aspects de cette motion. En tant que porte-parole du NPD en matière de pauvreté, je veux aborder certaines questions dans mon intervention d'aujourd'hui.
L'une des choses que nous avons entendues des députés d'en face, c'est que notre pays ne peut tout simplement pas se permettre de prendre en charge les aînés qui vieillissent. Le Congrès du travail du Canada a effectué une analyse des projections. En voici un extrait:
On prévoit que la part du PIB que représentent les coûts du programme passera de 2,36 p. 100 en 2011 à un sommet de 3,14 p. 100 en 2030 et que, par la suite, les coûts diminueront. En d'autres mots, les coûts du programme en tant que part du revenu national augmenteront de 33 p. 100 entre 2011 et 2030, même si le nombre d'aînés augmentera de 90 p. 100.
Beaucoup d'autres analyses ont été effectuées sur l'abordabilité du programme dans sa forme actuelle, et les données ne font que contredire ce qu'affirment les conservateurs, soit que nous ne pouvons pas nous permettre de prendre en charge les aînés.
Pourquoi tout cela devrait-il nous préoccuper?J'ai mentionné dès le début que je voulais parler de la pauvreté. Il y a un lien direct entre la pauvreté et l'état de santé des Canadiens, qu'il s'agisse des aînés, des jeunes ou des personnes d'âge moyen, et un travail faramineux est accompli en ce qui concerne les déterminants sociaux de la santé. Même si je n'ai pas le temps de passer en revue tous les déterminants, je veux citer un article sur le sujet:
Les principaux facteurs ayant une incidence sur la santé de la population canadienne n’ont rien à voir avec les traitements médicaux ou avec les choix de style de vie mais plutôt tout à voir avec les conditions de vie. Ces dernières forment aujourd’hui ce que l’on en est venu à appeler les déterminants sociaux de la santé.
[L]a majorité des habitants du pays ne se rendent pas compte que leur santé dépend de la répartition du revenu et de la richesse, du fait de détenir un emploi ou non et, dans l’affirmative, des conditions de travail en place. Les services sociaux et de santé qu’ils reçoivent et, entre autres, leur accès à une éducation, à une nourriture et à un logement de qualité jouent également un rôle dans leur bien-être.
Contrairement au postulat selon lequel la population canadienne possède un pouvoir quelconque sur ces facteurs, les conditions de vie, à notre plus grand bien ou à notre plus grand dam, reposent la plupart du temps sur la qualité des collectivités, sur les conditions de logement, sur le milieu de travail, sur les agences de santé et de services sociaux ainsi que sur les établissements scolaires qui font partie du cadre de vie de chacun.
Cet article parle de 14 déterminants sociaux de la santé dont ceux-ci, qui touchent directement les aînés: revenu et répartition du revenu; chômage et sécurité d'emploi; petite enfance, un point sur lequel je reviendrai plus tard; insécurité alimentaire; logement et filet de sécurité sociale.
Par conséquent, quand nous parlons du revenu que reçoivent les aînés, nous parlons automatiquement de leur santé et de leur bien-être. Il est donc crucial de ne pas retarder de deux ans le paiement d'un revenu aux aînés, comme le prévoit la proposition lancée par le .
Toujours à propos de revenus, le Centre canadien de politiques alternatives a publié un mémoire. L'auteur examine notamment si les prestations actuelles, non modifiées par les conservateurs, sont adéquates. Voici ce qu'il en dit:
[...] le revenu annuel maximum qu'un célibataire pourrait recevoir en combinant la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti s'établit à 14 000 $ environ si on regarde les données du trimestre de juillet à septembre 2009. Toutefois, pour 2008, Statistique Canada établissait le seuil de la pauvreté à 18 373 $ de revenu après impôt, dans le cas d'une personne vivant seule dans une région urbaine comptant 500 000 habitants ou plus. Même dans les petites zones urbaines, ce seuil était supérieur à 14 000 $ en 2008.
Ces chiffres démontrent clairement que les aînés dont le revenu provient exclusivement de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti vivent sous le seuil de la pauvreté.
Si on commence à repousser l'âge de l'admissibilité aux prestations, que vont faire ces aînés entre 65 et 67 ans? Ce sont des personnes qui sont admissibles aux prestations et dont beaucoup se situent au bas de l'échelle des revenus.
Si les conservateurs veulent vraiment soutenir les aînés et les générations futures, il nous faut un vrai programme pour réduire la pauvreté. J'exhorte le gouvernement à appuyer le projet de loi visant l'élimination de la pauvreté présenté par le NPD, le projet de loi , qui porte directement sur certaines de ces questions.
Le Congrès du travail du Canada a réalisé une analyse sur la pauvreté et la mauvaise santé. Dans un article sur les conséquences de l'augmentation de l'âge d'admissibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse, il explique ceci:
Faire passer de 65 à 67 ans l'âge d'admissibilité aux prestations de la SV et du SRG entraînerait probablement une très forte hausse de la pauvreté chez les personnes qui ont entre 65 et 67 ans, à moins qu'elles ne puissent trouver une autre source de revenu. C'est possible pour certains, mais beaucoup de travailleurs dans la soixantaine sont en mauvaise santé ou prennent soin d'autres personnes.
Je sais que beaucoup de députés dans la soixantaine ont des parents qui ont 80 ans et plus. Nous parlons souvent de la génération sandwich, ces personnes qui s'occupent d'enfants ou peut-être de petits-enfants et qui pourraient aussi s'occuper de leurs parents vieillissants, qui sont souvent en mauvaise santé quand ils arrivent à 90 ans.
L'article se poursuit:
Hausser l'âge de l'admissibilité à la SV et au SRG signifierait que les aînés sans emploi et à faible revenu, qui reçoivent des prestations d'aide sociale et d'invalidité de la province, devraient attendre pour passer aux programmes de la SV et du SRG, ce qui augmenterait les coûts de l'aide sociale pour les gouvernements provinciaux. Il en coûterait également plus cher pour fournir les médicaments et les services essentiels aux aînés à faible revenu incapables de les payer eux-mêmes.
Le gouvernement a l'habitude de refiler des coûts aux gouvernements provinciaux. Cette initiative représente un nouveau transfert de coûts aux provinces, qui ont déjà du mal à s'acquitter de toutes leurs responsabilités, que ce soit dans le domaine de l'infrastructure, du logement ou des médicaments.
Plus loin dans le document, on apprend que ce n'est pas tout le monde qui peut continuer de travailler. On entend dire, entre autres, qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre, pénurie à laquelle on peut remédier en faisant passer l'âge de la retraite à 67 ans. S'il veut vraiment remédier à la pénurie de la main-d'oeuvre, le gouvernement devrait investir dans la formation et l'apprentissage. Il devrait se tourner vers l'immigration. Cette pénurie ne sort pas de nulle part. Cela fait bien 15 ou 20 ans que de graves pénuries de compétences se dessinent dans certains métiers d'apprentissage. Le gouvernement a-t-il un plan en réponse à ce problème? Non, il n'en a pas. On se plaint de cette pénurie dans toute une gamme de domaines. Que ce soit dans les usines de pâte, ailleurs dans le secteur forestier ou encore dans les sociétés minières, on ne manquait pas de prédictions sur la pénurie de main-d'oeuvre.
Pourquoi ne formons-nous pas, par exemple, les Premières nations, les Métis et les Inuits afin de remédier à certaines de ces pénuries? On n'investit tout simplement pas les sommes nécessaires.
Plus loin dans le document, on peut lire:
On fait valoir que l'admissibilité à la SV et au SRG découragent les Canadiens d'un certain âge de demeurer sur le marché du travail, et qu'il faut les maintenir au travail pour éviter des pénuries de main-d'oeuvre.
Mais en réalité, les Canadiens demeurent déjà sur le marché du travail beaucoup plus longtemps, même comparativement à la décennie précédente. [...] Une personne sur quatre (24 p. 100) âgée de 65 à 70 ans travaille toujours, soit une augmentation de 11 p. 100 par rapport à 2000. Pour diverses raisons, cette proportion continue de grimper rapidement. Certaines personnes travaillent plus longtemps par choix et parce qu'elles trouvent leur travail intéressant. C'est plus souvent le cas pour les personnes à revenu relativement élevé. D'autres restent au travail parce qu'ils n'ont pas suffisamment épargné pour la retraite. Il est probable que la tendance voulant que les gens continuent de travailler bien après avoir atteint l'âge de 65 ans se maintienne.
Nous disposons de suffisamment d'information pour détruire l'argument du gouvernement selon lequel on ne peut maintenir le système de la sécurité de la vieillesse et du SRG afin de permettre aux aînés de vivre leur retraite avec dignité; les prestations sont déjà insuffisantes, nous ne voulons pas empirer leur situation davantage.
J'encourage donc tous les députés à appuyer cette motion des plus importantes présentée par la députée de , qui propose une façon de venir vraiment en aide aux aînés à la retraite.
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Monsieur le Président, je suis très fier de prendre la parole à la Chambre, comme je le suis toujours, pour représenter les gens de sur une question qui est à mon avis fondamentale et au coeur même de la nature de notre travail de parlementaires.
Nous sommes réunis pour débattre une motion qui devait être présentée à cause de l'attitude cavalière du à l'égard des travailleurs de notre pays, des personnes âgées de notre pays.
Nous en sommes presque venus à nous habituer à l'attitude du , qui manifeste régulièrement son mépris à l'égard de la Chambre des communes, coupant court aux débats, ordonnant des réunions secrètes, mais je pense que dans l'ensemble du Canada, les gens ont été quelque peu choqués que le aille s'adresser aux millionnaires réunis à Davos pour leur dire que nos personnes âgées vivaient comme des pachas et qu'il était grand temps d'y mettre fin.
Cela de la part d'un gouvernement qui avait un excédent de 13 milliards de dollars et l'a éparpillé aux quatre vents avant même de commencer à accumuler le déficit. Sous l'égide du , les dépenses du gouvernement pour les bureaux ministériels ont augmenté en flèche. Les conservateurs ont fait paraître les bons vieux libéraux comme de pauvres hères économisant chaque sou, en comparaison de la prodigalité des conservateurs. Cette performance est tout un exploit, et cela a été fait sous le règne du . Jeter l'argent par les fenêtres n'est pas un problème pour les conservateurs quand il s'agit d'acheter des navires, des avions de combat et de construire des prisons.
La nous a dit hier qu'elle s'inquiétait d'une invasion étrangère. Les Fenians n'ont pas traversé la frontière à partir de Buffalo depuis 1863 ou 1864. À quelques reprises, les Bruins de Boston ont débarqué et ont déclenché des bagarres à Toronto, mais il n'est pas nécessaire d'en faire payer le prix aux personnes âgées.
Le a décidé de lancer ce débat. Je vois que mes collègues du Parti conservateur se sentent quelque peu ébranlés, et ils ont tout lieu de l'être, parce que depuis une semaine, mon téléphone n'arrête pas de sonner. Ce ne sont pas seulement des personnes âgées qui me téléphonent, mais des travailleurs, des jeunes et des gens qui savent qu'ils assistent de la part du gouvernement à une véritable mascarade, une fumisterie complète. Ils savent qu'il n'existe plus rien de tel qu'un régime de pension privé pour la plupart des travailleurs. La plupart des gens que je connais travaillent à contrat; ils survivent d'un contrat à l'autre.
Nous entendons les conservateurs revenir constamment sur la capacité sous-utilisée des REER, comme si les gens, s'ils étaient seulement un peu plus brillants, un peu plus allumés, pourraient vraiment économiser pour assurer leur avenir, alors que la réalité, c'est que les gens qui élèvent une famille, qui survivent d'un emploi à l'autre en essayant de mettre quelques sous de côté, quand ils se trouvent dans un trou entre deux contrats, ils doivent dépenser jusqu'au dernier sou de leurs économies. Cela peut durer trois mois, quatre mois, cinq mois ou même un an. Leurs économies sont parties en fumée. Les gens ont besoin d'une forme quelconque de sécurité.
Nous avons quelques mécanismes qui ont été mis en place, le plus efficace était le RPC. Certains des idéologues qui siègent dans l'arrière-ban conservateur ont un véritable problème parce que c'est un système public, mais il fonctionne bien. Il fonctionne à faible coût. Il donne aux gens quelque chose de concret. Le problème est que le RPC n'a pas été tenu à jour.
Comme les néo-démocrates n'ont cessé de le dire, c'est un système qui fonctionne. Permettons aux gens d'économiser davantage et ils n'auront plus besoin de dépendre du Supplément de revenu garanti ou de la Sécurité de la vieillesse s'ils ont des économies sur lesquelles se rabattre.
Bon nombre de gens se sont efforcés de cotiser à des REER et certains y ont fort bien réussi. Pour une personne qui en très bonne position financière, un REER peut être tout à fait approprié. Cependant, dans ma circonscription, je connais de nombreuses personnes qui ont perdu 30 ou 40 p. 100 de leurs économies depuis le krach de 2008. Ce sont elles qui nous demandent ce qui arrivera au programme de la Sécurité de la vieillesse.
Le n'a pas simplement décidé de déclencher une crise pour les travailleurs qui sont dans la trentaine et la quarantaine et qui se demandent maintenant ce qui les attend, il manque également de vision à l'égard de la situation actuelle des aînés.
La circonscription de compte de vaste régions rurales où des citoyens du troisième âge vivent seuls dans de veilles maisons de ferme parce que leurs enfants sont allés s'établir dans le Sud. Ces gens viennent à mon bureau. Ils n'ont plus les moyens de chauffer leur maison. Ils manquent d'argent. Je ne peux pas leur dire de déménager au village parce qu'il n'y a pas de résidence pour personnes âgées ou d'établissements de soins de longue durée. Ces services ne sont pas offerts. Comme ces familles doivent faire d'énormes frais simplement pour chauffer leur maison, elles y engloutissent leurs économies.
La proposition des conservateurs semble tirée tout droit d'un roman de Charles Dickens: « Ils peuvent travailler plus longtemps. N'y a-t-il pas d'usines? Nous pouvons les faire travailler jusqu'à 67 ans. »
Certaines personnes peuvent prendre leur retraite. Elles n'auront peut-être pas tout ce qu'il faut pour prendre leur retraite à 65 ou 66 ans, mais elles peuvent continuer de travailler un peu. Je connais des aînés qui aiment travailler et c'est merveilleux parce qu'ils possèdent une expérience incroyable. Cependant, il y a une différence entre choisir de travailler et être forcé de le faire. Une personne de 66 ans qui est contrainte de travailler parce qu'elle n'arrive pas à joindre les deux bouts se retrouve peu à peu avec toute une série de problèmes connexes. Ces situations font augmenter les coûts des soins de santé et engendrent toutes sortes de stress pour la famille. Il arrive parfois que des enfants doivent revenir à la maison pour s'occuper de leurs parents âgés.
On ne commence pas ce genre de débat à Davos en lançant un ballon d'essai ou en faisant une déclaration irréfléchie. Ce n'est pas ainsi que doit agir un responsable. Le avait toute la campagne électorale pour présenter la stratégie des conservateurs sur les pensions, mais il n'en a pas soufflé mot.
Les conservateurs ont créé cette crise inutile. On sent qu'ils sont vraiment sur la défensive aujourd'hui, car ils ne veulent pas que les gens s'intéressent à la question. Hier, lorsqu'ils ont mis fin au débat sur les régimes de pension agréés collectifs, ils ne voulaient pas que ce sujet fasse trop de bruit, car ils auront un autre son de cloche lorsqu'ils retourneront dans leur circonscription, qu'ils parleront avec leurs électeurs et qu'ils leur diront que c'est leur avenir qui est en jeu. Selon moi, le gouvernement le sait très bien. C'est ce qui explique qu'il est un peu chatouilleux sur la question.
Si les conservateurs veulent entreprendre une tournée, je propose que nous allions visiter ensemble quelques endroits. Voyons ce que les gens penseront de leurs plans, surtout les personnes de 45 ans qui ont quelques petits REER, mais pas assez pour constituer vraiment de l'épargne. Que répondront-ils lorsqu'on leur dira qu'ils sont de la génération qui sera sacrifiée et que ce sont eux qui devront se serrer la ceinture pour que le puisse dire à ses amis, à Davos: « Les 6 milliards de dollars que nous venons de gaspiller à London, dans le dossier de Caterpillar, c'était un bon investissement, mais nous allons faire entrer les personnes âgées dans le rang. Ne vous inquiétez pas. »
Quand j'étais enfant, ma grand-mère me répétait souvent que les temps sont durs quand les conservateurs sont au pouvoir, et c'est vrai. Nous avons un gouvernement qui élève la pingrerie au rang d'art. Les conservateurs se montrent aussi chiches aujourd'hui que du temps de ma grand-mère. Mais quand les Canadiens vont se rendre compte que les conservateurs ont attendu de se trouver à Davos pour jeter la responsabilité du marasme financier qu'ils ont créé sur le dos de nos aînés, ils vont se rebeller. Et je crois qu'ils savent que c'est eux qui auront le dernier mot.
Pour les gens à la maison qui sont plus jeunes et qui en connaissent peu sur les régimes de retraite, sachez qu'il s'agit ici d'une très petite somme d'argent. En effet, la prestation moyenne du Supplément de revenu garanti équivaut à 491 $ par mois, tandis que la prestation de la Sécurité de la vieillesse s'élève à environ 500 $ par mois. Pardi, 500 $ dollars par mois? Les ministres flambent plus que ça en un déjeuner. Notre célèbre ministre de Durham a dépensé en une journée 1300 $ dollars en courses de taxi. En effet, elle s'est promenée à Toronto dans une limousine à 1 300 $ par jour. Ça alors. Si elle refaisait la même chose cinq fois, le prix équivaudrait au même montant que les prestations de Sécurité de la vieillesse versées à un aîné pour un an. Mais ne comptez surtout pas sur le pour demander des comptes à la députée de . Non: selon lui, ce sont les aînés qui devraient payer.
C'est de priorités dont il est question ici, et le gouvernement a décidé que ses priorités allaient profiter à ses proches et à ses ministres qui se baladent en limousine. Quant à eux, les gens qui reçoivent 500 $ de prestations de Sécurité de la vieillesse par mois devront se contenter de ça. C'est inacceptable.