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RNNR Rapport du Comité

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PARTIE I – LES AVANTAGES DE L’INDUSTRIE PÉTROLIÈRE ET GAZIÈRE POUR L’ENVIRONNEMENT

L’industrie pétrolière et gazière du Canada évolue dans un cadre réglementaire que certains témoins ont décrit comme étant l’un des plus sévères au monde[26]. Le Comité a appris que le Canada possède des règlements de sûreté et de sécurité de classe mondiale et que le gouvernement crée des partenariats tant à l’échelle nationale qu’internationale afin de maximiser les avantages que le développement des ressources procure aux Canadiens[27]. Terrence Hubbard, directeur général à Ressources naturelles Canada, a expliqué que ce régime « a été mis en place pour gérer les risques associés à l’exploitation des ressources, à l’échelle fédérale comme à l’échelle provinciale ». Selon lui, les exigences environnementales du gouvernement « [imposent] des obligations aux entreprises, qui doivent être en mesure de gérer et d’étudier les répercussions environnementales. Ces obligations créent de l’emploi direct dans les activités de surveillance environnementale nécessaires pour étudier et gérer les risques associés au développement[28] ». Les exigences environnementales ont été établies pour que le développement des ressources se fasse de manière responsable et produise des retombées à long terme pour les Canadiens. De plus, Bill Streeper, maire de la municipalité régionale de Northern Rockies, en Colombie-Britannique, a affirmé :

On […] doit [à l’industrie de l’énergie] de nombreuses percées technologiques qui ont aidé à protéger l’environnement dans tous les autres domaines, en plus de l’industrie pétrolière et gazière. Personnellement, j’ai été témoin de nombreux changements au cours de ma vie dans les champs de pétrole et je voudrais dire publiquement que les sociétés pétrolières figurent désormais parmi les entreprises les plus écologiques au Canada[29].

En outre, le gouvernement investit dans des programmes d’efficacité énergétique à l’échelle du pays, ce qui aide le Canada à rester un chef de file mondial dans le domaine. Par exemple, M. Khosla et Carol Buckley, directrice générale à l’Office de l’efficacité énergétique, ont fait remarquer que « l’Agence internationale de l’énergie a classé le Canada au deuxième rang pour les améliorations d’efficacité énergétique réalisées entre 1990 et 2010 » en raison des investissements réalisés par les Canadiens au cours de cette période[30].

L’industrie pétrolière et gazière produit pour le Canada et le monde entier des bienfaits environnementaux, sociaux et économiques grâce à l’innovation et à sa contribution à notre niveau de vie aujourd’hui. « [L]’abondance des combustibles fossiles au Canada est une bénédiction pour l’économie et l’environnement » et « [l]’arrivée des technologies alimentées par le charbon, le pétrole brut et le gaz naturel a permis à l’humanité d’accomplir beaucoup plus, de façon plus efficiente, pratique et rentable qu’auparavant », a noté Pierre Desrochers, professeur adjoint à l’Université de Toronto, dans son mémoire[31]. « Résultat direct de ces progrès, tous les indicateurs du bien-être humain (espérance de vie, revenu par habitant, faim, mortalité infantile, travail des enfants et éducation) se sont améliorés radicalement aussitôt que l’usage des combustibles fossiles s’est répandu. » Il a conclu en indiquant que le Canada « doit continuer d’exploiter avec plus d’efficience et de manière plus propre ses vastes gisements de pétrole brut et de gaz naturel, et les partager (avec profit) avec le reste du monde[32] ».

A. Avantages pour la qualité de l’air

La transition vers l’utilisation du gaz naturel entraînera l’amélioration de la qualité de l’air. Le gaz naturel est un carburant à moteur qui brûle plus proprement et émet moins de carbone; « il produit de 20 % à 30 % moins d’émissions de gaz à effet de serre, et pratiquement aucune émission de particules, ce qui contribue de manière importante à améliorer la qualité de l'air ambiant[33] », a indiqué Blaire Lancaster, directrice, Gouvernement et affaires publiques, Ferus Natural Gas Fuels. Selon elle, « si chaque gallon de [gaz naturel liquéfié] GNL produit dans [notre] première usine remplaçait une quantité de diesel équivalente en énergie, et puisque ce gaz naturel émet 30 % de moins de gaz à effet de serre que le diesel, notre production de 50 000 gallons par jour entraînera une réduction de 43 000 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre par an[34] ». M. Desrochers a affirmé que « la pollution atmosphérique était pire il y a un siècle à Toronto qu’aujourd'hui à Beijing », et que, le passé étant annonciateur de l’avenir, « il y aura du progrès » dans les villes chinoises qui sont aujourd’hui polluées[35].

B. Avantages pour la forêt

Le Comité a également appris que l’utilisation du pétrole et du gaz a mené à la reforestation, non seulement au Canada, mais aussi ailleurs dans le monde. Selon M. Desrochers, la « planète est aujourd’hui beaucoup plus verte grâce aux combustibles fossiles » parce que nous utilisons les ressources du sous-sol plutôt que celles prises en surface, comme le faisaient nos ancêtres[36]. Toujours sur le même sujet, il a souligné que, de 1920 à 1992, « la forêt a fait un retour en force énorme dans toutes les économies avancées » et que « nous avons produit beaucoup plus d’aliments sur beaucoup moins de terres qu’auparavant ». M. Desrochers a ajouté qu’en Ontario et au Québec, par exemple, on ne réalisait pas que « la forêt est en train de s’étendre [...], malgré l’urbanisation tentaculaire[37] ».

C. Avantages pour la qualité de l’eau

M. Streeper a parlé de la contribution de l’industrie pétrolière et gazière à la qualité de l’eau dans sa localité :

Notre système d’approvisionnement en eau potable à Fort Nelson est financé en grande partie par l’industrie pétrolière et gazière, puisque celle-ci achète de l’eau en grande quantité pour ses camps. C’est strictement de l'eau potable qu'elle achète de la collectivité et grâce au montant versé par l’industrie pétrolière, la collectivité a pu améliorer le service et la qualité de l’eau fournie et ces améliorations ne sont pas entièrement payées par les taxes. Elles sont dues aux contributions des sociétés pétrolières puisqu’elles paient l’eau qu’elles utilisent[38].

D. Avantages environnementaux provenant de l’innovation

Plusieurs témoins se sont exprimés sur les multiples avantages environnementaux qui proviennent des technologies novatrices développées ou financées par l’industrie pétrolière et gazière. Selon Martin Aubé, directeur général à Ressources naturelles Canada, l’industrie pétrolière et gazière du Canada a investi environ 1 milliard de dollars dans la recherche et développement (R‑D), la majeure partie de cet argent étant consacrée à la protection de l’environnement[39]. M. Aubé a estimé que « ces investissements ont eu un effet positif »; par exemple, dans l’approche souterraine in situ, adoptée pour la majorité des projets d’exploitation de sables bitumineux, « 90 % de l’eau utilisée pour l’exploitation des sables bitumineux est recyclée ». De plus, « nous avons réduit les émissions de gaz à effet de serre de 26 %[40] ».

L’industrie pétrolière et gazière joue un rôle important dans le développement de technologies énergétiques propres au Canada. Par exemple, la Canada’s Oil Sands Innovation Alliance est un partenariat de classe mondiale qui a été formé dans le but de générer des effets positifs pour l’environnement. Elle regroupe 14 sociétés pétrolières et gazières qui se sont alliées pour créer des solutions novatrices aux problèmes environnementaux associés à l’exploitation des sables bitumineux. Les membres de l’Alliance mettent en commun des projets, des ressources et la propriété intellectuelle[41]. Selon Mme Kennedy, ils ont partagé, depuis la création de l’Alliance, en 2012, 560 technologies totalisant une valeur de près de 1 milliard de dollars[42]. Mme Kenny a mis en lumière une autre institution qui se consacre à l’innovation technologique dans le domaine de l’environnement, la Climate Change and Emissions Management Corporation (CCEMC), un organisme albertain « qui investit 1,3 milliard de dollars dans des projets novateurs financés au moyen d’un programme de redevance mis en place dans cette province[43] ».

À ce sujet, Céline Bak, cofondatrice de la Coalition canadienne des technologies propres, a dit au Comité qu’une multitude d’entreprises de ce secteur, qui se spécialisent dans des domaines tels que le traitement de l’eau et des eaux usées, l’assainissement du sol et la séquestration du carbone, profitent des investissements de la CCEMC et des sociétés pétrolières et gazières dans la R‑D pour améliorer leur rendement environnemental[44]. Inventys, CO2 Solutions et Carbon Engineering sont trois exemples d’entreprises de technologies propres qui ont bénéficié des investissements de la CCEMC[45].

Pond Biofuels est une autre entreprise de technologies propres qui a tiré parti du financement des sociétés pétrolières et gazières. Son directeur général, David Holm, a fait savoir que Pond Biofuels a développé une technologie capable de convertir le gaz brut des cheminées d’usine (le gaz carbonique, le NOx et le SOx) en biomasse organique. Il a dit au Comité qu’il existe un marché pour cette technologie, et que celle-ci peut aider les sociétés pétrolières et gazières du Canada et d’ailleurs à réduire leurs émissions de GES et à répondre aux attentes des investisseurs[46]. Selon lui, le développement commercial de son entreprise lui permettra de créer plus d’emplois hautement qualifiés et de générer de l’activité économique dans l’industrie de la construction et le secteur manufacturier[47]. M. Holm a souligné que, pour accélérer ce développement, il était important de miser sur des politiques publiques fortes concernant les émissions de GES et l’innovation canadienne[48].

S’exprimant au sujet des solutions novatrices offertes par Ferus Natural Gas, Mme Lancaster a montré comment l’injection d’azote (N2) et/ou de dioxyde de carbone (CO2) dans les puits de pétrole et de gaz conventionnels et non conventionnels améliore la production tout en réduisant l’impact environnemental. Elle a fait remarquer que, « [e]n plus d’améliorer la production des puits, l’utilisation de N2 et de CO2 profite à l’environnement en réduisant l’utilisation d’eau, l’élimination d’eau de récupération, la taille de la plateforme d’exploitation, l’usage de produits chimiques et les émissions de CO2 dans l’atmosphère ». Mme Lancaster a ajouté que son entreprise a conçu des installations de traitement des émissions qui récupèrent le CO2 issu des usines de transformation du gaz naturel. Ces installations sont capables de traiter plus de 300 000 tonnes de CO2 par année, des gaz qui sinon seraient rejetés dans l’atmosphère[49].



[26]           RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 27 février 2014 (Terrence Hubbard, directeur général, Direction des ressources pétrolières, Secteur de l’énergie, ministère des Ressources naturelles); RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 3 avril 2014 (Heather Kennedy, vice-présidente, Relations gouvernementales, Services commerciaux, Suncor Énergie Inc.).

[27]           RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 27 février 2014 (Jay Khosla, sous‑ministre adjoint, Secteur de l’énergie, Ressources naturelles Canada).

[28]           Ibid.

[29]           RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 8 avril 2014 (Bill Streeper, maire, municipalité régionale de Northern Rockies).

[30]           RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 27 février 2014 (Jay Khosla); RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 27 février 2014 (Carol Buckley, directrice générale, Office de l'efficacité énergétique, Secteur de l’énergie, Ressources naturelles Canada).

[31]           RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 27 mars 2014 (Pierre Desrochers, professeur adjoint, Université de Toronto, à titre personnel, mémoire présenté au Comité).

[32]           Ibid.

[33]           RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 27 mars 2014 (Blaire Lancaster, directrice, Gouvernement et affaires publiques, Ferus Natural Gas Fuels Inc.).

[34]           Ibid.

[35]           RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 27 mars 2014 (Pierre Desrochers).

[36]           Ibid. (Pierre Desrochers).

[37]           Ibid.

[38]           RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 8 avril 2014 (Bill Streeper).

[39]           RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 27 février 2014 (Martin Aubé, directeur général, Secteur de l’innovation et de la technologie de l’énergie, Ressources naturelles Canada).

[40]           Ibid.

[41]           RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 1 avril 2014 (Janet Annesley, vice-présidente, Communications, Association canadienne des producteurs pétroliers); RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 3 avril 2014 (Heather Kennedy); RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 27 février 2014 (Martin Aubé).

[42]           Ibid. (Heather Kennedy).

[43]           RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 4 mars 2014 (Brenda Kenny, présidente et chef de la direction, Association canadienne de pipelines d’énergie).

[44]           RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 25 mars 2014 (Céline Bak, présidente, cofondatrice, Coalition canadienne des technologies propres, Analytica Advisors Inc.).

[45]           Ibid.

[46]           RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 27 mars 2014 (David Holm, président‑directeur général, Pond Biofuels Inc.).

[47]           Ibid.

[48]           Ibid.

[49]           RNNR, Témoignages, 2e session, 41e législature, 27 mars 2014 (Blaire Lancaster).