Comme vous le savez, nous entreprenons aujourd'hui une étude sur les avantages dans l'ensemble du Canada du développement des industries du pétrole et du gaz.
Avant de présenter les témoins, j'aimerais vous mentionner deux ou trois petites choses. Je crois que nous allons probablement lever la séance vers 10 h 15. Le Parlement reçoit l'Aga Khan. Cela nous laissera amplement de temps pour nous y rendre.
Aussi, je pense que le comité a convenu d'être parmi ceux qui feront la transition vers le système sans papier. Le greffier va ainsi vous faire parvenir une vidéo. Je vous prie de la regarder et nous pourrons en discuter rapidement lors des prochaines réunions avant de prendre une décision à ce sujet.
Pour ce qui est de l'ordre du jour d'aujourd'hui, le comité a convenu le 9 décembre 2013 d'entreprendre une étude sur les avantages dans l'ensemble du Canada du développement des industries du pétrole et du gaz. On se penchera plus précisément sur la façon dont les investissements dans ce secteur profitent aux collectivités et aux entreprises locales, ainsi qu'aux autres secteurs à l'échelle du pays, tant directement qu'indirectement. Cela permettra au comité de mieux comprendre la vaste gamme d'avantages des industries du pétrole et du gaz pour l'économie canadienne en fait d'emploi, de revenus gouvernementaux et d'innovation, outre leur contribution au PIB et les autres avantages non énumérés.
C'est l'objet de notre étude. Nous recevons aujourd'hui des représentants ministériels, qui seront les premiers à témoigner dans le cadre de cette étude. Après les déclarations préliminaires de nos invités, nous allons passer aux questions et aux commentaires du comité, comme à l'habitude. Je dois dire que j'ai très hâte d'entreprendre cette étude.
Je vous présente nos témoins d'aujourd'hui. Nous recevons Jay Khosla, sous-ministre adjoint, Secteur de l'énergie. Bienvenue.
Nous avons Jeff Labonté, directeur général, Direction de la sûreté énergétique et sécurité, Secteur de l'énergie. Rebienvenue à vous.
Terence Hubbard, directeur général, Direction des ressources pétrolières, Secteur de l'énergie. Bienvenue.
Carol Buckley, directrice générale, Office de l'efficacité énergétique, Secteur de l’énergie. Bienvenue.
Jonathan Will, directeur général, Direction des ressources en électricité, Secteur de l'énergie. Bienvenue à vous.
Et Martin Aubé, directeur général, Direction de la science-technologie stratégique, Secteur de l'innovation et de la technologie de l'énergie.
Je vous connais tous. C'est l'aspect de votre travail que vous aimez le plus: venir présenter de l'information au comité. C'est toutefois un rôle très important. L'information que vous soumettez aide les parlementaires à comprendre la situation, et les parlementaires prennent part au processus décisionnel. Merci beaucoup d'être ici.
Nous sommes prêts à entendre vos déclarations préliminaires. Nous passerons ensuite aux questions du comité.
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Merci, monsieur le président. Je m'appelle Jay Khosla. Pour revenir sur votre dernier commentaire, je vous assure que nous sommes très heureux d'être ici et que nous sommes tout à fait conscients de l'importance que revêt cette étude. Nous sommes également impatients de recevoir le rapport final, qui nous aidera à améliorer les pratiques du Secteur de l'énergie à Ressources naturelles Canada.
Ceci étant dit, je vous ai remis une série de diapositives, que j'utiliserai pour ma présentation. Vous pourrez suivre les diapositives avec moi si vous le voulez bien.
[Français]
Je suis heureux d'être ici aussi aujourd'hui pour vous parler des bénéfices économiques du secteur de l'énergie pour le Canada et le travail du secteur de l'énergie à RNCan.
Nous sommes reconnaissants au comité d'étudier ce sujet qui, à notre avis, est très important pour la prospérité du pays à long terme.
Étant donné que le comité entreprend une étude, j'ai mon équipe avec moi. Nous sommes ici pour répondre à toutes vos questions.
[Traduction]
Je le répète, nous sommes très heureux d'être ici et nous sommes impatients de connaître les résultats de votre étude.
[Français]
Comme point de départ, le secteur des ressources naturelles est vraiment important pour l'économie et l'avenir du Canada. Le secteur représente 18 % du PNB canadien et environ 1,8 million d'emplois au Canada. Les projets de développement des ressources sont aussi des sources de capitaux et attirent énormément d'investissements dans l'économie canadienne.
[Traduction]
Enfin, il est très important de noter que selon nos prévisions, quelque 650 milliards de dollars seront investis au cours des dix prochaines années dans des grands projets d'exploitation des ressources, qui sont planifiés ou déjà en cours, et près de 75 % de ces investissements iront au secteur de l'énergie. Les retombées seront énormes pour le Canada.
La prochaine diapositive montre en quelque sorte les mises en chantier. Comme vous pouvez le voir, les vastes ressources énergétiques du Canada profitent à toutes les régions du pays. La carte représente l'intensité, si on veut, du développement des ressources à l'échelle nationale. Elle montre aussi la diversité des ressources énergétiques du Canada, y compris l'hydroélectricité et les autres sources d'énergie renouvelables. De plus, bien que le développement des ressources pétrolières et gazières se concentre surtout dans l'Ouest canadien, vous pouvez voir qu'il y a une importante production pétrolière et gazière au Canada atlantique et ailleurs.
La carte en médaillon montre qu'on trouve des ressources gazières non conventionnelles dans l'ensemble du pays.
En résumé, peu importe la forme qu'il prend, le développement énergétique est présent dans toutes les régions du pays, d'est en ouest et du nord au sud.
Dans le contexte de la production mondiale, les ressources énergétiques du Canada sont parmi les plus vastes au monde.
[Français]
Comme on peut le voir, le Canada est le cinquième producteur mondial de pétrole brut et de gaz naturel, et un producteur important d'hydroélectricité et d'uranium.
Le Canada est également un chef de file mondial en efficacité énergétique. Par exemple, l'Agence internationale de l'énergie a classé le Canada au deuxième rang pour les améliorations d'efficacité énergétique réalisées entre 1990 et 2010.
[Traduction]
Le Canada est véritablement un chef de file mondial dans le domaine de l'énergie.
Très rapidement, je souligne que la prochaine diapositive illustre l'immensité des réserves pétrolières du Canada. De plus, grâce aux dernières avancées technologiques et aux méthodes de production améliorées, on estime maintenant que quelque 315 milliards de barils pourraient être ultimement récupérables au Canada. La richesse énergétique du Canada fait l'envie du monde entier.
Je vais passer un peu plus de temps sur la prochaine diapositive. Elle contient d'importantes statistiques. Il est évident que cette richesse a des répercussions directes sur l'économie.
Comme on l'indique, le secteur de l'énergie représente 155 milliards de dollars du PIB. C'est plus de 9 % du total canadien. Il est à l'origine de 300 000 emplois, l'équivalent de près de 2 % de l'emploi total; de presque un quart, ou 96 milliards de dollars, de toutes les dépenses en capital; de 153 milliards de dollars en investissements étrangers directs, ce qui correspond encore là au quart environ de tous les investissements; et d'approximativement 28 % des exportations, ou 119 milliards de dollars.
Au final, tous les gouvernements — fédéral, provinciaux et territoriaux — profitent grandement du développement des ressources énergétiques en ce qui a trait aux recettes totales qu'il génère.
Au-delà de cela, le secteur de l'énergie contribue grandement à bon nombre des autres secteurs du Canada, ce qui permet à l'ensemble de la population du Canada d'en profiter. Aussi, les gouvernements et l'industrie du Canada investissent beaucoup dans la recherche-développement, une façon d'améliorer le rendement économique et environnemental du secteur de l'énergie.
Je me dois de parler de la demande, un autre élément de l'équation. Les Canadiens font beaucoup d'économies grâce à une utilisation plus efficace de nos ressources énergétiques. Les gains en efficacité réalisés depuis 1990 ont permis à eux seuls d'économiser 32 milliards de dollars en coûts énergétiques en 2010.
Parallèlement, nous savons que le contexte du secteur de l'énergie connaît des changements. Au cours des dix dernières années, la demande énergétique a grimpé en flèche, en raison principalement de l'essor fulgurant des marchés de l'Asie-Pacifique. Si on allie cette tendance au fait que les États-Unis s'approchent de l'autonomie énergétique, grâce à sa nouvelle production de pétrole et de gaz non conventionnels — et n'oubliez pas que le marché des États-Unis est essentiellement le seul marché d'exportation du secteur de l'énergie canadien —, cela signifie que le Canada a à la fois la possibilité et l'obligation de diversifier ses marchés de l'énergie afin de continuer à récolter les avantages économiques clés dont il profite aujourd'hui.
Monsieur le président, je ne m'attarderai pas trop sur cette diapositive. Je pense que le comité a constaté cette tendance dans ses études précédentes. Il convient toutefois de souligner que le Canada est en bonne position pour répondre en partie à la demande mondiale croissante en matière d'énergie.
[Français]
Selon l'Office national de l'énergie, la production canadienne de ressources non conventionnelles, y compris les sables bitumineux, les gaz de schiste et les gaz de réservoirs, est appelée à croître de façon importante jusqu'en 2035 et au-delà.
[Traduction]
Autrement dit, nos réserves ne s'épuisent pas. La production canadienne d'énergie est appelée à croître.
[Français]
En fait, le secteur au Canada réagit à ces changements dynamiques. Les nouveaux projets proposés d'oléoducs pourraient alors augmenter la capacité d'exportation de 3 millions de barils par jour.
[Traduction]
L'industrie poursuit également différentes propositions visant à vendre du gaz naturel liquéfié (GNL) canadien sur les marchés internationaux. Comme vous le savez, on propose de construire 10 nouvelles installations de GNL le long des côtes de la Colombie-Britannique, et une autre sur la côte Est. La proposition de valeur du Canada à l'égard du GNL se fonde sur l'abondance de la ressource, des structures réglementaires claires, la proximité des marchés et l'ouverture aux investissements étrangers. La communauté internationale montre un vif intérêt à l'égard de nos ressources.
Pour résumer tout cela, qu'est-ce qu'on doit en retenir? Une énorme possibilité économique s'offre au Canada, mais il faudra agir rapidement. Beaucoup avancent que cette offre a une durée limitée. Comme l'indique la diapositive, les experts en économie s'entendent pour dire que le secteur de l'énergie du Canada revêt une importance hors du commun et son potentiel est incroyable.
Une statistique marquante issue du Fonds monétaire international indique qu'une bonne diversification des marchés pourrait permettre d'augmenter notre PIB de 2 % d'ici 2020. De plus, le travail des experts démontre — vous pouvez le voir sur la diapositive — que le développement du secteur énergétique est important pour toutes les régions du pays.
Compte tenu de cela, le gouvernement du Canada a pris des mesures, et continue d'en prendre, pour que ce secteur puisse prospérer. En fait, on a déjà déployé de nombreux efforts pour soutenir un secteur de l'énergie dynamique et responsable. Le gouvernement a modernisé son régime réglementaire, en plus de mettre en place des systèmes de sûreté et de sécurité de classe mondiale et d'investir dans l'innovation et l'efficacité. Le gouvernement s'affaire à établir des partenariats avec différents acteurs à l'échelle nationale et internationale en vue de maximiser les avantages que le développement des ressources procure au Canada. En somme, l'objectif est de tout mettre en place pour soutenir le développement efficient de projets.
[Français]
En résumé, la recherche et la diversité des ressources énergétiques canadiennes fournissent des bénéfices économiques importants partout au pays. Le gouvernement met activement en place un programme qui appuie l'exploitation, le transport et l'utilisation de nos ressources énergétiques de manière responsable. En fait, l'énergie alimente la prospérité économique du Canada.
Je voue remercie. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
:
Merci pour cette question.
En ce qui concerne le fait que la conjoncture ne sera pas indéfiniment favorable, j'aimerais souligner deux ou trois faits. Je commence par un changement dont j'ai parlé dans mon exposé. Nous sommes très conscients du fait que les États-Unis ont entrepris une révolution technologique sur le plan du développement énergétique, surtout en ce qui concerne le pétrole et le gaz. Selon plusieurs prévisionnistes, notamment l'Agence internationale de l'énergie et CERA, les États-Unis seront autonomes d'ici 2035. Si on ajoute à cela le fait que nous augmentons notre production et qu'ils sont notre plus gros client, vous pouvez imaginer ce que nous allons devoir faire entre 2020 et 2035. Nous devons diversifier nos marchés. Voilà un des éléments qui changera la conjoncture.
Par ailleurs, selon beaucoup de prévisionnistes, partout dans le monde, des pays font la course aux zones pétrolières pour produire du GNL. La Colombie-Britannique n'est donc pas la seule région du monde à avoir des visées sur ce marché.
Nous avons été chanceux d'avoir conclu des engagements avec des pays comme le Japon, la Corée, l'Inde et la Chine. Quand nous rencontrons des représentants de ces pays, ceux-ci soulignent qu'ils aiment ce que fait le Canada et qu'ils croient que le Canada le fait de façon responsable. Ils nous disent qu'ils vont aussi à d'autres foyers d'activité, comme l'Australie et la Malaisie, pour le même produit. Ils aimeraient que nous soyons en mesure de répondre à leurs besoins rapidement. Ils aiment surtout faire affaire avec nous parce que notre système est stable et prévisible et parce que notre assiette d'imposition est concurrentielle. Voilà donc deux des éléments auxquels nous faisons allusion en invoquant le facteur temps.
En ce qui concerne le développement responsable des ressources, comme vous le savez, il y a quelques années, le gouvernement a établi des délais à l'égard du processus d’examen pour les grands projets de Ressources naturelles, et ceux-ci sont surtout des projets énergétiques. Cette décision est le fruit d'une réflexion approfondie sur l'importance d'assurer la transparence et la prévisibilité dans l'industrie. Toutefois, elle a aussi été prise pour montrer au monde que nous sommes en mesure d'exploiter ces ressources rapidement afin de répondre à la demande croissante. Compte tenu de ces enjeux, le plan de développement responsable des ressources est devenu une priorité.
J'aimerais revenir au fait que des représentants de divers pays nous ont dit que notre plan respecte les normes les plus élevées. Le plan comprend une foule d'initiatives visant à protéger l'environnement. Par conséquent, d'autres pays remarquent ce que nous faisons et nous demandent de développer ces ressources.
Terry, vouliez-vous dire quelque chose à ce sujet?
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins d'être venus.
Ma circonscription est Medicine Hat. Un grand nombre d'entre vous ont déjà entendu parler de Rudyard Kipling et vous savez ce qu'il a dit au sujet de Medicine Hat, c'est-à-dire que la région avait un « sous-sol d'enfer », ce qui signifie une abondance de gaz naturel et des réserves de gaz peu profondes. C'est un aspect important pour la collectivité et les collectivités environnantes.
À partir de cela, on a construit plusieurs installations, par exemple Canadian Fertilizers, qui produit évidemment des engrais, de l'ammoniac et de l'urée. Une entreprise appelée Methanex produit du méthanol, et une autre, Cancarb, produit du noir de carbone. Tous ces produits sont dérivés du gaz naturel. J'ai travaillé pour l'une de ces entreprises, et j'ai donc beaucoup de renseignements à leur égard.
En ce qui concerne l'emploi, les retombées sont énormes. Canadian Fertilizers emploie probablement environ 250 personnes. Methanex emploie environ 100 personnes, et le noir de carbone environ 75 personnes. Si vous calculez les auxiliaires — je ne suis pas certain des données qui sont disponibles ces jours-ci, j'ai entendu parler de deux à cinq —, c'est énorme lorsqu'on parle d'une collectivité de 60 000 habitants. C'est beaucoup d'emplois majeurs.
Cela arrive avec le matériel de fabrication qu'on achète des autres provinces, les bateaux à vapeur, etc., les colonnes, les valves et les tuyaux, etc., ainsi que de nombreux investissements à l'échelle locale dans le matériel qui assure le fonctionnement de ces installations. Cela n'inclut même pas les activités liées au pétrole et au gaz dans les environs de Medicine Hat. Le secteur pétrolier et gazier est donc manifestement très important non seulement pour notre collectivité, mais également pour le pays.
Pourriez-vous nous indiquer les répercussions engendrées, à l'échelle du pays, par ces organismes auxiliaires, qui ne participent pas directement au développement du secteur pétrolier et gazier, mais qui achètent ce matériel?