Que, nonobstant le Règlement ou l’usage habituel de la Chambre, et dans le but de faciliter et d’organiser les travaux de la Chambre et de ses comités à l’automne 2013,
a) dans les 30 premiers jours de séance après l’adoption du présent ordre, lorsqu’un ministre de la Couronne, au moment de proposer une motion portant première lecture d’un projet de loi public, déclare que celui-ci se présente sous la même forme qu’un projet de loi déposé par un ministre de la Couronne à la session précédente, ou qu’il se présente sous la même forme qu’un projet de loi émanant du Sénat et présenté au nom d’un ministre de la Couronne dans cette Chambre à la session précédente, si le Président est convaincu que ce projet de loi a la même forme que celui présenté avant la prorogation, ledit projet de loi, nonobstant l’article 71 du Règlement, soit réputé avoir été étudié et adopté à la présente session à toutes les étapes complétées au moment de la prorogation de la session précédente;
b) afin d’apporter la transparence et la reddition de compte complètes en ce qui concerne les dépenses de la Chambre des communes, le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre soit chargé : (i) de tenir des audiences ouvertes et publiques en vue de remplacer le Bureau de régie interne par un organisme de surveillance indépendant, (ii) d’inviter le vérificateur général, la Greffière et le dirigeant principal des dépenses de la Chambre des communes à participer pleinement à ces audiences, (iii) d’étudier les pratiques des législatures provinciales et territoriales, et d’autres juridictions et des parlements de type Westminster afin de comparer et de contraster leur supervision administrative, (iv) de proposer des modifications à la Loi sur le Parlement du Canada, la Loi sur la gestion des finances publiques et la Loi sur le vérificateur général ainsi qu’à toute autre loi qu’il juge pertinente, (v) de proposer des modifications nécessaires aux politiques administratives et aux pratiques de la Chambre des communes, (vi) d’étudier l’objet des motions, inscrites au Feuilleton du 10 juin 2013, à la dernière session, au nom du député de Papineau, (vii) de faire rapport à la Chambre au plus tard le lundi 2 décembre 2013 afin de permettre la mise en place de tout changement à la divulgation des dépenses avant le début du prochain exercice financier;
c) lorsque le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre se réunira conformément à l’ordre de renvoi déterminé au paragraphe b) du présent ordre, un député qui n’est pas membre d’un parti reconnu soit autorisé à participer aux audiences à titre de membre temporaire et sans droit de vote du Comité;
d) la Greffière soit autorisée, le cas échéant, à convoquer une réunion du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre dans les 24 heures suivant l’adoption du présent ordre;
e) le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre reçoive l’instruction d’entreprendre un examen du Règlement et de la procédure de la Chambre et de ses comités, y compris les délibérations du débat tenu le vendredi 17 février 2012, conformément à l’article 51 du Règlement;
f) le Comité permanent de la justice et des droits de la personne soit le comité désigné aux fins de l’article 533.1 du Code criminel;
g) le Comité permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique soit le comité désigné aux fins de l’article 67 de la Loi sur les conflits d’intérêts;
h) l’ordre de renvoi du Comité permanent des finances, adopté à la session précédente comme motion émanant d’un député M-315, soit renouvelé, sous réserve que le Comité fasse rapport de ses constatations à la Chambre au plus tard le mercredi 11 décembre 2013;
i) un comité spécial soit chargé de tenir des audiences sur le problème crucial des disparitions et des assassinats de femmes et de filles autochtones et de proposer des remèdes aux causes fondamentales de la violence faite aux femmes autochtones, (i) le comité soit composé de douze membres, dont sept membres du parti gouvernemental, quatre membres de l’Opposition officielle, et un membre du Parti libéral, (ii) le président et les vice-présidents soient ceux qui ont été élus par le Comité spécial sur la violence faite aux femmes autochtones à la session précédente, (iii) les motions usuelles sur les travaux du comité adoptées le 26 mars et le 18 avril 2013, par le Comité spécial sur la violence faite aux femmes autochtones de la session précédente, soient réputées adoptées, pourvu que le comité puisse, par motion, en modifier ou en annuler ultérieurement les dispositions, (iv) le comité dispose de tous les pouvoirs que le Règlement confère aux comités permanents, en plus du pouvoir de voyager, accompagné du personnel nécessaire, à l’intérieur et à l’extérieur du Canada, sujet à l’autorisation habituelle de la Chambre, (v) le comité soit composé des députés inscrits sur une liste que le whip de chaque parti déposera auprès de la Greffière de la Chambre, dans les 10 jours de séance suivant l’adoption du présent ordre, (vi) le quorum du comité spécial soit fixé à sept membres pour toute délibération, sous réserve qu’un membre de l’opposition et un membre du parti gouvernemental soient présents, (vii) les membres de ce comité puissent, à l’occasion, et si nécessaire, se faire remplacer conformément aux dispositions de l'article 114(2) du Règlement, (viii) le comité fasse rapport de ses recommandations à la Chambre au plus tard le 14 février 2014;
j) aux fins des ordres de renvoi créés en conséquence du présent ordre, les témoignages recueillis par un comité au cours de la dernière session soient réputés avoir été déposés sur le Bureau pendant la présente session et renvoyés au comité concerné;
k) les mots « 30 septembre », à l’article 28(2)b) du Règlement, soient réputés être remplacés, pour l’année civile 2013, par les mots « 8 novembre »;
l) les mots « dix jours de séance avant le dernier jour ordinaire de séance, en décembre », à l’article 83.1 du Règlement, soient réputés être remplacés, pour l’année civile 2013, par les mots « le mercredi 11 décembre 2013 »;
m) le jeudi 31 octobre 2013, les heures de séance et l’ordre des travaux de la Chambre soient ceux d’un vendredi, sous réserve que (i) les avis puissent être déposés au plus tard à 18 heures, (ii) lorsque la Chambre s’ajourne, elle demeure ajournée jusqu’au lundi 4 novembre 2013, (iii) les votes par appel nominal à l’égard d’une motion sujette à débat réclamés le 31 octobre 2013 ou reportés à cette date soient réputés être reportés ou reportés à nouveau, selon le cas, à l’heure ordinaire de l’ajournement quotidien le 4 novembre 2013.
— Monsieur le Président, je suis ravi d'appuyer la motion no 2 du gouvernement et de poursuivre cette législature marquée par la productivité, la diligence et la discipline.
Cette année seulement, de la fin de janvier à la fin de juin, le Parlement a adopté 37 projets de loi, égalant ainsi l'année la plus productive de notre gouvernement depuis son entrée en fonction. Pensons évidemment au budget, qui contribuera à stimuler la création d'emplois et la croissance économique et qui, par le fait même, accroîtra la prospérité à long terme du Canada. Depuis les dernières élections et le discours du Trône de 2011, 61 projets de loi d'initiative ministérielle ont été promulgués. De plus, 19 projets de loi d'initiative parlementaire ont reçu la sanction royale — un record —, ce qui témoigne du pouvoir accru dont jouit chaque député de proposer les initiatives que ses électeurs et lui estiment importantes. Nous sommes loin de l'époque où un premier ministre se moquait des députés d'arrière-ban en affirmant qu'ils étaient d'illustres inconnus dès qu'ils s'éloignaient de 50 verges de la Colline.
Hier, le discours du Trône a tracé les grandes lignes des objectifs du gouvernement, qui correspondent à ceux qui tiennent à coeur aux Canadiens. À l'aube de cette nouvelle session parlementaire, nous gardons résolument le cap sur l'emploi, l'économie et la protection des familles tout en revendiquant avec fierté l'histoire et les institutions qui font du Canada le meilleur pays. Ici, à la Chambre, ces objectifs politiques s'incarneront dans les projets de loi qui seront présentés au cours des semaines, des mois et des années à venir. Par ailleurs, en plus de mettre en oeuvre les nouvelles initiatives évoquées hier, nous veillerons à ce que les importants travaux laissés en suspens à la fin de la session précédente, qu'il s'agisse de projets de loi ou d'activités des comités, ne soient pas laissés en plan.
La motion no 2 du gouvernement vise à simplifier et à organiser les travaux de la Chambre et des comités cet automne en fonction de notre calendrier et des circonstances actuelles. Elle propose que les travaux laissés en suspens en juin — des travaux auxquels participaient tous les partis — puissent reprendre là où ils ont été interrompus. Je demande donc aujourd'hui à tous les partis de l'opposition d'adopter, comme moi, une approche posée et raisonnée pour remettre le Parlement au travail. Les projets de loi et les travaux des comités que je propose de rétablir sont ceux que l'opposition a bien accueillis et qu'elle a appuyés, mais ils tiennent aussi à coeur aux Canadiens.
Nous ne demandons pas que les mesures proposées au départ par le gouvernement soit rétablies; nous proposons, au nom de tous les partis, que les mesures et les initiatives de tous les partis soient rétablies. Nous agissons de façon équitable et non dans un esprit partisan. Le paragraphe (a) de la motion prévoit une procédure pour la présentation des mesures législatives d'initiative ministérielle qui ont été étudiées à la Chambre lors de la session précédente. Au total, jusqu'à sept projets de loi de la première session pourraient faire partie de cette catégorie.
De quels types de projets de loi s'agit-il? On parle de projets de loi pour lesquels les néo-démocrates sont prêts à reprendre le débat à zéro. De quels projets de loi s'agit-il exactement? Permettez-moi de vous donner des exemples.
[Français]
Comme souligné dans le discours du Trône, nous sommes fermement déterminés à défendre les victimes de crimes et à rendre les rues plus sûres pour les Canadiens et les Canadiennes. L'ancien projet de loi , permettrait de nous assurer que la sécurité du public passe en premier dans le processus décisionnel portant sur les personnes accusées déclarées non criminellement responsables en raison d'un trouble de santé mentale. Il renforcerait la sécurité des victimes et favoriserait une plus grande participation de ces dernières au régime relatif aux troubles mentaux prévu dans le Code criminel.
À la dernière session, le NPD et le Bloc partageaient l'avis du gouvernement et ont appuyé le projet de loi. Nous espérons qu'ils continueront à soutenir cette importante initiative.
Pour protéger les familles et les communautés, il faut aussi éradiquer le tabac de contrebande de nos rues pour faire en sorte que les paquets de cigarettes illégales bon marché n'incitent pas les enfants à s'exposer aux dangers du tabagisme. C'est ce que permettrait de faire l'ancien projet de loi , en établissant des peines d'emprisonnement obligatoires pour les récidivistes du trafic de tabac de contrebande. En plus de protéger les enfants canadiens contre les dangers du tabac, le projet de loi s'attaquera aussi au problème plus général du trafic de tabac de contrebande alimenté par les groupes du crime organisé.
En lisant le compte rendu du débat en deuxième lecture publié dans le hansard, on constatera que les députés du NPD, du Parti libéral et du Bloc se sont prononcés en faveur du renvoi du projet de loi au comité. Nous comptons sur leur appui continu à l'égard de cette initiative et nous adopterons une approche non partisane pour la reprise des travaux du Parlement.
[Traduction]
L'ancien projet de loi , la Loi interdisant les armes à sous-munitions, remplirait tous les engagements pris par le Canada aux termes de la Convention sur les armes à sous-munitions, ce qui représente une réalisation importante. À long terme, la mise en oeuvre de cette convention permettra de sauver des milliers de vies partout dans le monde et contribuera à mettre fin à l'utilisation d'armes qui ont brisé la vie de trop de civils innocents.
Lors de la session précédente, le Bloc et les députés de , de et d' ont appuyé ce projet de loi. Nous espérons qu'ils réitéreront leur appui à ce projet de loi qui s'inscrit dans le cadre de notre approche équilibrée, fondée sur des principes.
Le gouvernement croit en nos musées nationaux et est conscient de l'énorme importance que leur accordent les Canadiens. À l'approche du 150e anniversaire du Canada, l'ancien projet de loi , la Loi sur le Musée canadien de l'histoire, offre une occasion sans précédent de célébrer notre histoire et les réalisations qui ont façonné notre identité. Le Musée canadien de l'histoire permettrait au public d'apprendre comment s'est forgée l'identité canadienne tout au long de notre histoire. Les Canadiens méritent un musée national qui raconte notre histoire et présente les trésors de notre pays au reste du monde.
Ce projet de loi a reçu l'appui des députés de , de et d'. Nous espérons qu'ils l'appuieront de nouveau.
L'engagement que nous avons pris d'améliorer la vie des Canadiens d'un bout à l'autre du pays tient toujours. En ce qui concerne les Autochtones, l'ancien projet de loi , Loi sur les élections au sein des premières nations, prévoit un système électoral solide auquel chacune des Premières Nations pourra adhérer. Cette loi contribuera à créer un cadre favorisant la santé, la prospérité et l'autonomie des communautés autochtones grâce à l'instauration de gouvernements autochtones plus solides, stables et efficaces.
Le projet de loi découle de recommandations formulées par l'Atlantic Policy Congress of First Nations Chiefs et l'Assemblée des chefs du Manitoba, ainsi que d'une longue campagne nationale de mobilisation auprès de chefs des Premières Nations du Canada. Comme en témoigne le hansard, ce projet de loi a été adopté à l'étape de la deuxième lecture sans même que l'opposition ne demande de tenir un vote par appel nominal.
Au cours de la nouvelle session parlementaire, le gouvernement défendra les intérêts des familles canadiennes et des consommateurs. Il veillera notamment à ce qu'ils ne soient pas victimes de produits contrefaits. Ces produits font du tort à l'économie, nuisent à l'innovation et minent l'intégrité des marques canadiennes. De plus, ils représentent parfois une menace à la santé et à la sécurité des Canadiens. C'est pour cette raison que je demande aux députés néo-démocrates et libéraux qui étaient favorables au renvoi au comité de l'ancien projet de loi , Loi visant à combattre la contrefaçon de produits, de permettre que ce renvoi se fasse encore une fois.
Notre intention, en rétablissant ces projets de loi — que les députés d'en face ont appuyés à divers degrés —, c'est de poursuivre le processus d'examen parlementaire de mesures législatives clés qui sont importantes pour les Canadiens, et de le mener à bien. Nous ne voulons ni nous retrouver dans des impasses partisanes, ni discuter encore de mesures législatives que les parlementaires ont déjà appuyées, mais plutôt rétablir des projets de loi et les adopter afin de passer ensuite à de nouvelles initiatives et d'être productifs pour les Canadiens.
Comme je l’ai précisé, la motion n° 2 du gouvernement vise à rétablir les travaux de chacun. Cela comprend les projets de loi et les motions qui sont importants pour tous les députés et surtout pour les Canadiens.
Beaucoup des Canadiens avec lesquels je me suis entretenu veulent que leurs représentants élus travaillent, prennent des décisions et s’acquittent des tâches importantes dont leurs électeurs les ont chargés. Je peux facilement imaginer leur réaction si je leur disais que nous avons dû consacrer une douzaine de jours à des débats que nous avions déjà tenus afin de prendre des décisions que nous avions déjà prises, de voter sur des mesures sur lesquelles nous nous étions déjà prononcés et, dans beaucoup de cas, sur des projets de loi que nous appuyons tous.
Ce serait un grand gaspillage, que tout le monde trouverait absurde dans un monde où l’efficacité et la productivité ont un sens. Toutefois, croyez-le ou pas, c’est ce que l’opposition officielle veut faire: jouer à des jeux partisans, tenir des débats que nous avons déjà tenus et s’engager dans le genre d’impasse politique improductive et de mauvais goût que nous avons pu observer ces derniers jours chez nos voisins du Sud.
Un article paru mardi notait que « le NPD est fondamentalement opposé » à la composante législative de notre approche équilibrée visant à rétablir le travail de tous les députés. Néanmoins, le même article disait quelques paragraphes plus loin que le député de aurait affirmé qu’il n’est pas « opposé au rétablissement de certaines mesures législatives ». Laquelle des deux versions faut-il prendre? Les néo-démocrates sont-ils fondamentalement opposés ou favorables au rétablissement? Est-ce une affaire de principe ou une simple manœuvre partisane? Y a-t-il certaines personnes qui veulent simplement attirer l’attention? Je crois que la réponse est évidente.
Notre approche du rétablissement du travail de tous les députés s’étend aussi à l’important travail accompli par les comités. Cela implique le maintien de notre engagement à veiller à ce que l’argent des contribuables soit dépensé à bon escient et d’une manière transparente.
C’est la raison pour laquelle nous prenons des mesures pour rétablir le mandat de l’étude du Comité de la procédure et des affaires de la Chambre sur les dépenses des députés, y compris une disposition spéciale prévoyant la participation de membres indépendants aux travaux du comité dans ce domaine. Nous demandons à tous les députés d’appuyer ce mandat afin de renforcer la responsabilité et la transparence.
Notre approche équilibrée et fondée sur des principes de la présente session du Parlement prévoit en outre le rétablissement du Comité spécial sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Il va sans dire que le décès et l’enlèvement de ces femmes constituent une tragédie qui a occasionné de grandes souffrances à de nombreuses familles. En rétablissant ce comité, nous veillerons à ce que cette tragédie fasse l’objet de toute l’attention qu’elle mérite.
Les travaux inachevés de comités découlant d’ordres de la Chambre comprennent une motion d’initiative parlementaire qui sera aussi rétablie.
Enfin, nous proposons de modifier certains délais pour qu’ils s’adaptent mieux à notre calendrier et permettent aux membres de partis reconnus d’assister au congrès national de leur formation.
Monsieur le Président, je viens de vous faire part d’une proposition équitable et équilibrée qui donne au Parlement la possibilité de recommencer à travailler fort. La motion n° 2 du gouvernement est équilibrée. Elle se fonde sur le principe que nous revenons à la situation qui existait en juin et que personne n’est lésé par la prorogation. C’est une approche exempte d’esprit partisan, qui rétablit les travaux de chacun indépendamment de l’appartenance politique et du côté de la Chambre où l’on siège.
:
Monsieur le Président, j'aimerais souligner le fait que ce ne sont pas seulement des moyens procéduraux. Il est certain que les députés de l'opposition ne sont pas d'accord avec tous les projets de loi que le gouvernement aimerait ramener au niveau des débats qui avaient cours avant la prorogation.
La prorogation par le gouvernement n'est pas un moyen procédural. Il s'agit, pour le Parlement, d'un outil pour recommencer un débat et de reprendre l'étude des projets de loi que le gouvernement veut présenter. C'est un processus dont dispose normalement le gouvernement pour lui permettre de vraiment relancer les débats quand il est rendu à un point où il faut un nouveau départ quand il a atteint les objectifs du précédent discours du Trône. L'outil est là, il est disponible et il peut être utilisé par le gouvernement.
Malheureusement, ce gouvernement est toujours en train d'utiliser cet outil comme un marteau pour frapper les députés de l'opposition. On a beaucoup de débats, on a beaucoup d'idées au sujet des projets de loi qu'on a devant nous et on devrait avoir l'occasion de les présenter. Le fait que le gouvernement veut seulement les bénéfices de la prorogation et ne veut aucunement en subir les effets néfastes démontre bien qu'il ne comprend pas le processus procédural de la Chambre des communes. Il veut le réinventer et le réinterpréter à sa façon. Ce n'est pas la première fois qu'il le fait. Par exemple, on se rappelle que ce gouvernement a utilisé la prorogation pour empêcher une coalition de députés de cette Chambre de former un gouvernement.
Le gouvernement a utilisé cet outil pour marteler. Or on devrait seulement utiliser cet outil avec beaucoup de réserves. Ce gouvernement ne démontre aucunement qu'il peut faire preuve de réserve. Si nous sommes d'accord avec certains projets de loi, il veut absolument qu'on accepte les projets de loi à propos desquels nous ne sommes pas d'accord. Ce n'est pas une négociation. Ce n'est pas une façon efficace de faire travailler la Chambre. C'est une façon de faire adopter des projets de loi que, probablement, la majorité des Canadiens n'appuient pas. Toutefois, les conservateurs veulent quand même les faire adopter sans le débat qui est nécessaire pour exposer les lacunes des projets de loi. Il est certain que les députés qui sont ici doivent avoir l'occasion de se prononcer.
On veut se prononcer sur la création d'un comité qui étudiera la situation de la violence contre les femmes autochtones au Canada. Il est certain qu'on veut faire cela. On veut permettre aux conservateurs de tenir leur congrès au moment où eux-mêmes le trouvent propice. Toutefois, en échange, on n'est pas prêts à accepter que tous les mauvais projets de loi qu'ils avaient présentés lors de la dernière session du Parlement soient réintroduits à la Chambre sans débats et de les reprendre au point où ils en étaient sans que les députés puissent avoir l'occasion d'en débattre.
La difficulté qu'on a ici, c'est que le gouvernement veut absolument que les bénéfices soient juste de son côté. Ce n'est pas ici une simple question de procédure. C'est une occasion pour les représentants de la population de se prononcer sur les projets de loi et de faire valoir les points de vue de tous les Canadiens dans cette Chambre.
Le gouvernement essaie de faire croire que c'est seulement une question de négociations qui n'ont pas fonctionné et que c'est l'opposition qui est en train de ralentir les procédures de cette Chambre. Ce n'est pas une simple question de procédures. C'est une question de démocratie et de pouvoir s'exprimer, comme nous sommes censés le faire. Nous sommes les représentants de la population. Nous ne sommes pas ici pour étamper les projets de loi du gouvernement conservateur. Même les députés conservateurs devraient avoir l'occasion de se prononcer sur leurs propres projets de loi. Malheureusement, même eux n'auront pas l'occasion de le faire. Tous les députés de cette Chambre, quelque soit la bannière politique sous laquelle ils ont été élus, devraient avoir le droit de se prononcer.
La motion que le gouvernement nous a proposée aujourd'hui a été présentée à la suite de négociations qui ont eu lieu pendant quelques semaines. Malheureusement, ces négociations n'ont pas eu de succès. Il fallait absolument qu'on demande à la présidence d'intervenir pour aller chercher les précédents et les coutumes de la Chambre.
Le gouvernement semble croire que sa motion devrait être adoptée du simple qu'il l'a présentée à la Chambre et que cela entre automatiquement dans les coutumes et procédures de la Chambre.
À maintes reprises aujourd'hui, le gouvernement n'a pu mettre en avant ses motions, car le Président a eu le gros bon sens de considérer les précédents et les coutumes de la Chambre et de prendre en considération le fondement même de la démocratie canadienne, représentée par les procédures de la Chambre. Or le gouvernement semble vouloir en faire abstraction, au détriment autant des députés de l'opposition que des députés du côté du gouvernement.
Il faut que les députés aient la chance de débattre des projets de loi, afin de se prononcer sur ceux sur lesquels ils sont d'accord et sur lesquels ils ne le sont pas. Devant les motions que le gouvernement nous propose, on est incapable de se prononcer de façon claire. C'est le danger des projets de loi omnibus. Malheureusement, ce n'est pas la première fois que le gouvernement nous propose des tomes de projets de loi omnibus. Maintenant, il nous présente des motions omnibus. On en connaît le résultat: c'est mal fait. Cela mène souvent à des conséquences néfastes dont le peuple canadien souffre.
Par exemple, le projet de loi omnibus , qui a été imposé à la population canadienne, multiplie la misère partout au Canada. Il a malheureusement été adopté. On se rappelle qu'il a modifié 70 lois d'un seul coup. On est incapable de débattre efficacement à la Chambre quand un seul projet de loi modifie 70 lois. C'est carrément inefficace.
Quand le du gouvernement nous dit que l'opposition est en train de créer de l'inefficacité à la Chambre, il faut vraiment se demander à quelle sorte d'inefficacité le leader du gouvernement à la Chambre des communes fait référence.
À mon avis, l'inefficacité réside dans les projets de loi et les motions mal faits et mal montés, qui nécessitent des interventions telles que des questions de privilège et des rappels au Règlement devant la présidence de la Chambre. Cela prend du temps. Normalement, on devrait avoir réglé et négocié les procédures présentées à la Chambre.
On voulait négocier de bonne foi des motions et des projets de loi qui pourraient profiter à tous les Canadiens dans un débat plein et entier à la Chambre des communes, mais malheureusement, le insistait pour que ce soit une motion omnibus.
Maintenant, on est en train de débattre de cette question, alors qu'on devrait plutôt être en train de débattre des questions qui intéressent davantage les Canadiens, tels une commission sur la violence faite aux femmes autochtones ou le fait de demander au Comité permanent des finances de mettre en avant une étude sur l'inégalité des revenus au Canada.
Il existe beaucoup de projets de loi dont on pourrait vraiment commencer à débattre pleinement et entièrement. Toutefois, pour ce faire, le gouvernement insiste pour qu'on adopte ses vues et son interprétation de la prorogation, selon lesquelles on devrait faire abstraction du résultat même de la prorogation.
Je rappelle que la prorogation met fin aux projets de loi présentés par le gouvernement. Le gouvernement le savait. Ce n'est pas comme si l'effet de la prorogation était un fait caché. C'était connu. Ensuite, il insiste pour qu'on vire de bord et pour dire que la prorogation, ce n'est pas cela, mais c'est d'avoir la chance de dépenser des millions de dollars pour un nouveau discours du Trône dans l'autre Chambre. Cela n'a aucun sens! C'est du vrai gaspillage.
Règle générale, le Sénat, c'est du gaspillage, et pas à peu près. On l'a assez vu dans les débats et lors de la période des questions aujourd'hui. Il faut absolument que le gouvernement arrête de nous faire croire que son interprétation est la seule valable. Les coutumes de la Chambre des communes ont été construites justement pour permettre un débat plein et entier, pour permettre une discussion qui éclaire les lacunes qui pourraient exister dans les projets de loi et les motions du gouvernement.
C'est à son avantage de permettre un débat. Ce n'est aucunement au détriment du gouvernement de permettre aux Canadiens de se prononcer sur ses projets de loi et ses motions. C'est justement la raison pour laquelle on a un Parlement et non une « dictaturement ».
Il faut absolument que le gouvernement pense à adopter les projets de loi avec un peu de souplesse et de collaboration avec le reste des Canadiens qui ne sont pas représentés par des députés qui sont aussi ministres. J'aimerais aussi que les députés conservateurs aient la chance de s'exprimer sur les projets de loi et les motions du gouvernement.
On a vu le résultat de l'absence de transparence de ce gouvernement: il perd ses propres députés, qui doivent siéger à titre d'indépendants, car ceux-ci ne sont pas capables de s'exprimer pleinement et entièrement. Cela est difficile pour les gens qui ont voté pour quelqu'un qui ne représente plus la bannière sous laquelle il a été élu. On a honte de cette procédure et de cette difficulté à la Chambre des communes. Je ne comprends pas que le gouvernement ne voie pas qu'un débat plein et entier bénéficie à tous les Canadiens.
Dès le début, on a dit au gouvernement qu'on était prêt à admettre ce débat sans opposition, à condition qu'on scinde les motions. On l'a proposé dès hier, aussitôt que le Parlement a été ouvert, après la prorogation qui nous a été imposée. On a proposé de permettre, par consentement unanime à la Chambre, aux députés concernés d'assister au congrès du Parti conservateur.
Je ne comprends pas pourquoi les députés conservateurs ne trouvaient pas cette offre réaliste. Malheureusement, puisque le gouvernement refusait de négocier avec les partis de l'opposition, on a dû perdre toute une journée, seulement pour voir si on pouvait scinder la motion à l'étude. Elle est maintenant scindée — du moins, le vote est scindé.
Cela démontre que l'opposition a souvent raison. Les députés de l'opposition se sont penchés sur le sujet et ont vraiment réfléchi aux conséquences des motions que le gouvernement a proposées, tandis que celui-ci semble seulement vouloir agir comme un bulldozer et défoncer les murs, en faisant abstraction complètement de la volonté des Canadiens, représentée ici par les députés. C'est une difficulté assez extrême qu'éprouve le gouvernement. Ses députés sont incapables de permettre à la lumière des débats de la Chambre d'éclairer leurs projets de loi et leurs motions.
J'espère que les conservateurs commenceront à voir cette Chambre d'un meilleur oeil et à présenter des débats de meilleure foi, si ce n'est pas de bonne foi. Le gouvernement semble éprouver beaucoup de difficulté. Les conservateurs disent être là pour protéger les Canadiens, mais c'est plutôt l'opposition, franchement, qui joue ce rôle. En effet, les Canadiens n'ont malheureusement pas de voix à la Chambre, compte tenu de la façon dont le gouvernement nous traite. On ne peut pas avoir une idée claire de la volonté des Canadiens si on ne permet pas à leurs représentants de s'exprimer en temps et lieu. Or le temps et lieu, c'est ici, à la Chambre.
On aurait dû être capable de régler cela pendant les négociations avant que la Chambre ouvre. L'adoption de certaines motions qu'on a présentées hier aurait permis des débats pleins et entiers. Maintenant, on a des débats qui portent quand même sur des motions omnibus. On a toujours cette difficulté.
Avec l'histoire récente des projets de loi et et la prorogation de 2008, après avoir frôlé la mort, le gouvernement a eu peur de la volonté des Canadiens. Il s'est réfugié derrière la prorogation. Pour lui, la prorogation n'est pas une occasion de remettre à zéro le cycle parlementaire et de permettre un débat plein et entier sur des nouveaux projets de loi et une nouvelle vision pour le Canada.
Pour lui, c'est un marteau pour marteler sur les Canadiens pour les forcer à accepter sa volonté et ses vues gouvernement. Le gouvernement aurait eu vraiment avantage à mener beaucoup plus de consultations qu'il ne l'a fait. Il ne veut pas consulter la Chambre des communes, c'est assez évident. Il essaie le plus possible de détourner la volonté du Parlement. Il essaie le plus possible de détourner les procédures du Parlement qui visent justement à défendre notre démocratie. Il ne veut pas consulter les Canadiens pleinement et entièrement.
Je vais donner des exemples récents. On veut réformer le service de Postes Canada, et on va peut-être éliminer le service à domicile. Pendant deux mois, il n'y avait qu'un site Web pour recueillir l'avis des gens. Il n'y a eu aucune publicité. Si on tombait sur le site Web par hasard, on pouvait appuyer sur le bouton et donner son avis, mais malheureusement, personne n'a été avisé de cette consultation. Maintenant la consultation est finie. Or il n'y avait pas d'avis. Tout d'un coup, le site Web a disparu. J'ai appelé Postes Canada, lors de la consultation, et j'ai demandé jusqu'à quand on pouvait soumettre des propositions. On m'a dit que le site Web serait toujours ouvert et qu'il ne serait jamais fermé. Toutefois, à peu près trois semaines plus tard, il était fermé.
Le gouvernement semble avoir peur de consulter les gens. Il évite de consulter les Canadiens. Quand il y a une consultation, il n'en fait aucune publicité. Il ne veut pas consulter les députés.
Je veux savoir où il prend ses idées. Comment peut-il penser que ses projets de loi vont être bien construits s'il ne bénéficie pas des lumières des débats et de l'expression de la volonté du peuple?
Il y a eu d'autres situations. Le commissaire aux langues officielles a récemment fourni des rapports disant que la bibliothèque de l'Institut Maurice-Lamontagne n'aurait pas dû fermer car il n'y a pas eu de consultation. Il y a eu la réforme de l'assurance-emploi. À la Chambre, le gouvernement conservateur a admis qu'il n'avait fait aucune étude et qu'il n'avait aucunement consulté les gens. Puis, il a mis en avant une immense réforme qui, par hasard, crée dans la caisse de l'assurance-emploi un surplus de quelques milliards de dollars. Or, par hasard, cela va aider à combler, sur le dos des Canadiens moins nantis, le déficit qu'il se vante d'avoir réglé. Bravo au gouvernement conservateur pour avoir pris aux gens qui sont les moins nantis pour régler le problème du déficit! Selon moi, c'est une honte.
Encore une fois, s'il avait consulté les Canadiens, ceux-ci auraient pu lui dire que la façon de régler le déficit, c'est d'augmenter les impôts des entreprises les plus riches au Canada. Il ne l'a pas fait. Il y a absence de consultation. Il ne veut consulter ni les Canadiens ni leurs représentants à la Chambre. On l'a vu à maintes reprises, et la motion devant nous en est la preuve.
Je veux voir un gouvernement qui est capable de mener des consultations et qui n'a pas peur de son propre peuple. Ce n'est pas le cas de ce gouvernement conservateur. Ce n'était pas non plus le cas du gouvernement libéral. Lui aussi, il s'amusait à proroger à tout bout de champs.
Il serait temps d'avoir un gouvernement prêt à accepter la volonté du peuple, prêt à consulter les autres et prêt à adopter des projets de loi en fonction des besoins des Canadiens ordinaires, des Canadiens les moins nantis. C'est le temps d'avoir un gouvernement dont le travail à la Chambre bénéficiera aux Canadiens, qui ne devraient pas avoir peur et se demander toujours quelle autre surprise le gouvernement va leur faire sans consultation.
Il faut faire confiance au peuple canadien. Ce gouvernement ne veut pas le consulter parce qu'il a peur de la volonté du peuple.
On sait ce qui arrive aux gouvernements qui ont peur de la volonté du peuple. Normalement, ils ne durent pas longtemps. C'est ce que j'espère voir, dans deux ans, la prochaine fois que le peuple sera consulté.
Je rappelle que la Constitution ne permet pas aux conservateurs de gouverner après 2016, parce qu'ils disposent de cinq ans, selon la Constitution. Je ne serais pas surpris qu'ils soient intéressés à rester là plus longtemps. Heureusement, la Constitution limite le mandat du gouvernement à une certaine période de temps. Ils n'auront pas le choix et devront consulter le peuple. Ils ont probablement raison d'avoir peur de consulter le peuple. Ils verront, lors de la prochaine élection générale, que celui-ci ne les appuie plus.
Si on consultait aujourd'hui le peuple sur les projets de loi et les motions devant nous, on constaterait que les Canadiens ont aussi beaucoup de difficulté avec ce qu'on nous propose.
Dans le discours du Trône, plutôt que le fait de permettre le libre transport du vin et de la bière au Canada, les Canadiens auraient aimé savoir qu'ils peuvent rester dans leur région et être appuyés par un gouvernement qui fera croître la richesse des communautés dans les régions. Au lieu de cela, il crée des situations où les communautés éloignées au Canada ne sont pas consultées. Le gouvernement ne sait pas comment aider ces villages. Malheureusement, cela peut mener à une situation où les communautés éloignées n'auront d'autre choix que de disparaître. Les gens vont se déplacer et se rendre dans d'autres régions du Canada. Ce n'est pas une façon de traiter le monde. Ce n'est pas une façon de s'assurer que les familles de ce pays sont saines et que les gens peuvent atteindre leur pleine efficacité.
On n'a pas consulté les communautés et on a imposé des modifications assez importantes sur le plan de la richesse au Canada.
Par la suite, on a vu la dire aux gens de ne pas s'inquiéter, que s'ils avaient de la difficulté durant l'hiver, parce que, par exemple, on aurait supprimé leur assurance-emploi, ils n'auraient qu'à déménager en Alberta.
C'est une vraie honte de dire ça sans avoir consulté les Canadiens sur le genre de réforme que devrait subir l'assurance-emploi. Les conservateurs ont été de l'avant avec un réforme en profondeur sans consulter, sans penser aux conséquences et sans faire d'étude. On se retrouve maintenant dans une situation où on dit aux gens que c'est tant pis pour eux et qu'ils peuvent toujours déménager.
Les Canadiens devraient avoir mieux que ça. Le gouvernement canadien devrait faire davantage confiance à sa population et la consulter.
Je reviens à la motion d'aujourd'hui. Ce n'est pas une consultation du peuple canadien, c'est l'imposition de tactiques conservatrices pour forcer l'adoption de projets de loi du gouvernement et de sa vision du Canada.
Si on en avait eu l'occasion, on aurait sans doute voulu faire adopter assez rapidement une résolution pour la réalisation, par le Comité permanent des finances, d'une étude sur l'inégalité financière des Canadiens au pays et sur la croissance de cette inégalité. Malheureusement, on ne peut pas adopter rapidement cette résolution parce que le gouvernement y a imposé un prix. En effet, il faudra permettre que tous les projets de loi qui ne se sont pas rendus en troisième lecture et qui n'ont pas été adoptés à la Chambre des communes soient repris au même point où ils en étaient avant la prorogation.
On n'a pas pu former rapidement un comité pour étudier la situation de la violence faite aux femmes autochtones au Canada.
On n'a pas pu permettre aux conservateurs d'aller de l'avant avec leur plan de tenir un congrès. C'est bien d'aller de l'avant et de consulter ses membres, mais cela aurait peut-être été l'occasion de consulter en même temps les Canadiens sur les questions qui les préoccupent vraiment, notamment les questions financières: comment vont-ils payer leur loyer? Quel emploi vont-ils avoir?
On a entendu à la Chambre aujourd'hui que la moitié des gens de Toronto n'ont pas d'emploi permanent à temps plein. C'est une vraie honte! On comprend le stress que peut avoir quelqu'un qui ne sait pas s'il aura un emploi l'année prochaine. C'est le cas de la moitié de la population torontoise. Elle vit une situation très difficile, c'est clair.
Je reçois de ces échos de plusieurs régions du Canada. Les gens se sentent abandonnés par ce gouvernement qui a peur de sa propre population, qui a peur de consulter ces gens. Peut-être a-t-il raison d'avoir peur.
Au cours des derniers mois et années, j'ai rencontré de nombreux Canadiens qui ont perdu beaucoup confiance tant dans le parti conservateur que dans le gouvernement conservateur. Le gouvernement conservateur aurait peut-être pu garder cette confiance s'il avait consulté. Ce serait bien s'il pouvait prouver ici, à la Chambre, qu'il est prêt à consulter les représentants du peuple. Malheureusement, encore une fois, le gouvernement en semble incapable.
On a aujourd'hui un débat sur une immense motion omnibus.
On l'a vu à maintes reprises: les projets de loi et les motions omnibus ne peuvent mener qu'à des situations désastreuses. Ils sont souvent mal rédigés et ils ne bénéficient pas d'un débat complet.
Je vais aussi souligner le fait que dans ce projet de loi, on voulait également que le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre ait l'occasion d'aller de l'avant avec son étude sur les règles parlementaires. Ainsi, le gouvernement aurait l'occasion d'examiner attentivement les règles parlementaires, d'explorer les coutumes de la Chambre, de constater pourquoi les règles sont en place et de quelle façon elles le sont. Cela donnerait peut-être l'occasion au gouvernement de lire attentivement les usages et la procédure dans O'Brien et Bosc.
Je me demande parfois si les conservateurs s'y connaissent en matière de règlements. Ce n'est pas tout le monde qui s'y connaît. Parfois, même un bon parlementaire ne connaîtra pas complètement les règlements de cette Chambre. C'est bien correct. C'est pour cette raison qu'il faut consulter les greffiers de la Chambre, les experts et leurs adjoints. Les conservateurs le font-ils? Il me semble que non.
Le résultat me dit qu'ils n'ont pas bénéficié de la consultation de leurs propres employés. Si c'était le cas, on en aurait vu le résultat. En effet, la motion aurait été scindée dès le départ aujourd'hui. Après les négociations de bonne foi qu'on a eues avec le , on aurait pensé que le gros bon sens aurait porté des fruits et gagné.
Malheureusement, c'est clair que le gouvernement semble incapable de voir le gros bon sens quand il y fait face. Il est seulement capable d'aller de l'avant avec sa façon de faire qui est erronée; cela a été prouvé à la Chambre des communes. Cette façon de faire va à l'encontre des règlements de cette Chambre. Cela a-t-il été fait sciemment? Il faut croire que non. Cependant, je pense que le gouvernement s'estime parfois plus fin que les autres. Il se croit capable d'aller de l'avant et de créer de nouvelles coutumes et façons de procéder à la Chambre, sans penser que les autres vont peut-être comprendre que quelque chose ne fonctionne pas.
Malheureusement, on aurait pu avoir ce débat, ici, il y a un mois. Le gouvernement a décidé, encore une fois sans consultation, que la prorogation était la façon de faire et qu'il était plus important de ne pas avoir de périodes de questions pendant un mois.
Pendant que le scandale du Sénat continuait à mijoter, à bouillir et à déborder, le gouvernement a décidé que le Parlement ne devrait pas siéger pendant qu'il négociait une entente de libre-échange avec l'Europe, sans prendre en compte que des agriculteurs canadiens subiraient des conséquences néfastes assez extrêmes dans le cadre de cette entente.
Si le gouvernement avait pris le temps d'expliquer à la Chambre, et par ricochet aux Canadiens, la portée de cet accord de libre-échange avec l'Europe, les gens ne seraient pas stressés et inquiets aujourd'hui à la pensée de peut-être perdre leur ferme. N'aurait-il pas été possible pour les agriculteurs canadiens de se réunir pour affirmer qu'il y a un gros problème avec le fait que le gouvernement veut aller de l'avant avec un accord de libre-échange avec l'Europe sans avoir été suffisamment consultés?
Tout cela aurait peut-être eu lieu, s'il n'y avait pas eu prorogation. On aurait eu un mois de débats et un mois pour que le gouvernement puisse expliquer ses intentions et dans quelle direction il veut aller. On n'a pas eu cette opportunité. C'est très malheureux.
On voit que le gouvernement va dans presque toutes les directions en même temps. Il a annoncé pendant la prorogation et avant le discours du Trône, qu'il allait mettre en avant un projet de loi pour permettre aux gens de choisir des canaux de télévision à la carte par le biais des compagnies de câblodiffusion.
J'aimerais souligner que chez nous, en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, on nous a imposé d'aller chercher les services de câblodiffuseurs. Jusqu'à l'année dernière, on avait accès à la télévision de Radio-Canada gratuitement, comme tous les autres Canadiens.
Maintenant, on ne l'a plus. Aucune diffusion de la télévision de Radio-Canada ne se fait en Gaspésie ou aux îles. La seule façon de l'obtenir, c'est en achetant des forfaits de câblo-diffusion. Maintenant, le gouvernement nous vire de bord et nous dit qu'il nous fait économiser en nous permettant d'acheter des postes à la carte. Je tiens à dire qu'avant cela, on ne payait rien. Faut-il remercier le gouvernement de nous donner une économie après nous avoir imposé un prix? C'est vraiment un manque de gros bon sens, et encore une fois, c'est une conséquence de l'absence de consultation.
Cet été, on a entendu dire que le gouvernement voulait mettre en avant une mesure de responsabilité civile accrue pour les compagnies d'exploitation d'hydrocarbures en mer. En ce moment, elles sont responsables jusqu'à une limite de 30 millions de dollars. Le gouvernement a décidé, de façon arbitraire, de faire passer cette limite à 1 milliard de dollars. Ce projet de loi aurait été intéressant si le gouvernement avait pris le temps de le déposer. Si le Parlement n'avait pas été prorogé pendant un mois, on serait peut-être sur le point de débattre de ce projet de loi.
Les gens qui habitent dans l'Est du Canada, le long des côtes de l'Atlantique ou du golfe Saint-Laurent, dans l'Arctique ou même sur la côte Ouest de la Colombie-Britannique, seraient très intéressés d'entendre parler de ce projet de loi pour en connaître les tenants et aboutissants. Malheureusement, on n'est pas rendu là parce que le Parlement a été prorogé pendant un mois. Tout ce temps est perdu et on est toujours incapable de comprendre la vision du gouvernement.
Je crois que ceux qui ont écouté le discours du Trône hier n'ont pas compris beaucoup plus la direction du gouvernement. Il y avait beaucoup de mots, mais très peu de contenu. Le gouvernement dit qu'il permettra la mobilité du vin et de la bière aux gens des régions. C'est bien beau, mais les gens des régions sont préoccupés du fait qu'ils doivent, eux-mêmes et leur famille, déménager dans d'autres régions pour se trouver un emploi. Et le gouvernement se vante d'avoir créé des emplois!
Si on pense au taux d'immigration au Canada, on peut voir qu'il n'y a pas de quoi se vanter du taux d'emploi, du pourcentage de la population et de la création d'emplois. On est loin d'être les meilleurs du G7 ou du G8, malgré ce que j'ai entendu à maintes reprises de l'autre côté de la Chambre. Il semble même que l'on soit l'un des pires.
Le gouvernement n'a tout simplement pas expliqué sa vision. Ce gouvernement a été incapable de se présenter et même de faire face au peuple canadien pour expliquer sa vision. Il a peur de son peuple et il a peur du Parlement. Il a peur de suivre les procédures du Parlement de la façon dont elles conviennent à tous les partis de la Chambre. Il veut imposer ses volontés. Or c'est pour cela qu'on a des règles.
Lorsque le gouvernement se vante d'être le parti de law and order, il devrait peut-être penser que le law and order sert aussi à l'encadrer et à permettre une égalité entre tous les Canadiens. Cela rappelle que tout le monde a les mêmes droits et que le gouvernement n'est pas au-dessus des lois. Il ne peut pas penser qu'il fera simplement ce qu'il veut et que les Canadiens diront qu'il a effectivement fait un bon travail, même s'ils ont moins de revenus que l'année précédente, s'ils ne savent plus s'ils auront un emploi, s'ils paient pour des scientifiques muselés dont ils ne peuvent entendre les commentaires et s'ils n'ont pas le droit de voir les rapports que ces scientifiques ont publiés. Tout ça est vrai.
Pourtant, le gouvernement semble incapable de faire face à sa propre population et de permettre un débat plein et entier. Que ce soit à la Chambre ou n'importe où au Canada, le gouvernement n'y est tout simplement pas. Effectivement, des consultations, il en fait sur Internet, mais il ne les annonce pas. Personne ne le sait! Si on tombe par hasard sur le site Web, tant mieux; sinon, tant pis pour la personne qui n'a pas été consultée. Ce n'est pas une façon de consulter les gens!
Permettre des débats à la Chambre est une autre façon de consulter les gens. Malheureusement, il y a des bâillons et on clôt les débats. On ne permet pas que des débats pleins et entiers aient lieu. On ne permet pas à tous les membres des comités d'avoir le droit de présenter des motions sans procéder à huis clos. Les comités parlementaires sont l'endroit idéal pour débattre de l'expertise des points minutieux de projets de loi et pour permettre aux Canadiens de venir témoigner et exprimer leur point de vue sur des projets de loi du Parlement.
Toute la procédure des comités se fait maintenant à huis clos. C'est très malheureux. En effet, encore une fois, les comités devraient pouvoir s'exprimer pleinement et entièrement.
Ce qu'on voit à la Chambre des communes, on le voit également dans les comités parlementaires. Tout se fait dans la noirceur, sous la surveillance du bureau d'un qui se pense omnipotent. Or la preuve démontre qu'il ne l'est pas. Un gouvernement devrait pouvoir débattre pleinement et entièrement avec ses alliés de même qu'avec les députés de l'opposition. Il semble avoir énormément de difficultés à concevoir cela.
Les motions omnibus n'ont pas leur place au Parlement. Les projets de loi omnibus ne permettent pas un débat plein et entier. Le gouvernement devrait permettre de tels débats, comme cela se fait dans presque tous les autres Parlements. Ici, malheureusement, on a beaucoup de difficultés à permettre des débats d'une durée nécessaire. Quand un député a quelque chose à dire, il n'a souvent pas le temps de s'exprimer; le débat a déjà pris fin parce que le gouvernement a mis un bâillon.
Aujourd'hui, on aurait pu facilement passer rapidement au travers des trois-quarts de cette motion si le gouvernement avait eu un peu plus de gros bon sens. Il aurait pu permettre que les questions de cuisine parlementaire soient adoptées de façon unanime et que les questions de formation de comités, sur lesquelles tout le monde est d'accord, se fassent de façon expresse. Malheureusement, pour ce faire, il fallait absolument qu'on avale la pilule du gouvernement qui dit que tous les mauvais projets de loi qui n'ont pas été adoptés la dernière fois doivent être réacheminés dans cette nouvelle session, sans débat, sans occasion de permettre un éclaircissement des projets de loi, sans permettre un débat plein et entier.
J'ai beaucoup de mal à admettre qu'un gouvernement semble incapable de prendre le temps d'écouter et de penser qu'il n'a pas forcément toutes les réponses. Un gouvernement doit faire preuve d'une certaine humilité. Il ne peut être meilleur que son propre peuple. Le peuple fait souvent preuve d'une humilité assez impressionnante. Tout d'abord, le peuple a toujours raison. Il devrait avoir l'occasion de s'exprimer sur tous les projets de loi qu'il a devant lui. Il devrait pouvoir faire des suggestions qui pourraient améliorer les projets de loi et les motions. Malheureusement, le gouvernement semble ne pas vouloir que le peuple ait son mot à dire. Une consultation aux cinq ans, c'est bien beau, mais des projets de loi qui se font ponctuellement tirent avantage de témoignages, du point de vue des experts et de la représentation que sont les députés de la Chambre.
Malheureusement, les projets de loi ne semblent pas bénéficier du fait qu'ils se rendent au Sénat où, souvent, la volonté du peuple n'est pas bien représentée. On se rappelle que les sénateurs sont nommés par le bureau du premier ministre. Ils n'ont pas de mandat direct du peuple. Par contre, ils se permettent de ralentir, et même de démolir, des projets de loi venant de cette Chambre, et cela, avec le clin d'oeil du gouvernement.
Où était le gouvernement quand le projet de loi sur les droits des transgenres a été ralenti et non adopté par le Sénat? Sachant que la Chambre des communes l'avait adopté, pourquoi n'a-t-il pas critiqué le Sénat pour ne pas l'avoir adopté également? Le gouvernement conservateur dit maintenant qu'il est très vert et qu'il contrôle les gaz à effet de serre. Toutefois, où était-il quand le projet de loi visant à contrôler les gaz à effet de serre, présenté par le NPD et adopté par cette Chambre, s'est rendu au Sénat et qu'il a été défait? Ce n'était pas la volonté du peuple qui était représentée à ce moment-là. Encore une fois, le gouvernement semble avoir vraiment beaucoup de difficultés à comprendre la volonté du peuple.
Le gouvernement serait peut-être même très content de manipuler la volonté du peuple.
Toutefois, je ne crois pas que le gouvernement serait prêt à accepter la volonté du peuple s'il y avait une véritable consultation sur la réforme de l'assurance-emploi, sur la question de ne pas aller de l'avant avec le protocole de Kyoto et sur les enjeux qui préoccupent le plus les gens. Normalement, ce qui préoccupe les gens, ce sont les emplois, la capacité de nourrir leur famille, de payer leur loyer et d'envoyer leurs enfants à l'école l'année suivante. C'est ça qui préoccupe beaucoup les gens.
Dans le discours du Trône d'hier, rien ne me dit que tout est beau. Le gouvernement a dit qu'il établirait un programme pour la création d'emplois. C'est le même programme que toutes les provinces ont déjà rejeté. Je ne vois pas comment le gouvernement sera capable d'aller de l'avant avec ça.
Si les conservateurs consultent les provinces, ils pourraient donner à la Chambre une idée où ils en sont avec ces consultations.
Dans le discours du Trône, les conservateurs disent vouloir aller de l'avant avec un programme de création d'emplois. Toutefois, les négociations avec les provinces révèlent que ça va mal et qu'il semble que le programme ne se réalisera jamais. Si c'est le cas, pourquoi ne le dit-on pas? Pourquoi dire dans le discours du Trône qu'on ira de l'avant avec un projet quand on sait très bien qu'on n'en sera pas capable. Si c'est le cas, on devrait être honnête et faire connaître l'état des choses à la Chambre.
Aujourd'hui, on apprend que le gouvernement est, encore une fois, en train de négocier un accord de libre-échange avec l'Europe. Si on comprend ce qui a été dit à la Chambre, il semble que c'est un fait accompli.
Il y a un manque de consultation. Comment est-ce possible? Comme les conservateurs le disent, l'accord permettra de créer des emplois et de favoriser des investissements. Ils disent que les agriculteurs n'ont pas à avoir peur parce qu'ils auront un immense marché pour vendre leurs produits. Quelqu'un a-t-il pensé que ce n'était peut-être pas possible pour un agriculteur du Bas-Saint-Laurent, au Québec, de prendre sa marchandise et de l'envoyer en Europe?
Les conservateurs disent que c'est ça qui va arriver. Comment vont-ils faire? Quelle idée a eu le gouvernement pour penser que ça se réalisera? Comment ça se fera-t-il? Je ne veux pas en douter. Je pense même que ce serait super si ça arrivait. Toutefois, les agriculteurs aimeraient aussi savoir comment ça se fera. Le gouvernement veut leur faire croire que tout est beau, qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter et que leurs produits trouveront un marché.
Je suis bien content. Je pense que les agriculteurs seraient également très contents de savoir que leurs produits seront vendus à un bon prix dans un marché éloigné. Tout le monde serait content. Cependant, la question est de savoir comment ça se fera.
C'est justement là où la consultation porte des fruits. C'est dans le cadre de consultations que les Canadiens ont l'occasion de comprendre que le gouvernement est là pour les aider et de quelle façon il le fera, de savoir comment ils pourront utiliser les outils que le gouvernement leur offrira et de comprendre comment ils pourront s'en servir pour faire de l'argent, être capables de payer leur loyer et envoyer leurs enfants à l'école.
Comment le gouvernement se propose-t-il de faire ça? On n'en a aucune idée. Il ne le dit pas. Le gouvernement est muet à la Chambre par rapport aux vrais détails de ses projets de loi et à ses intentions dans ses négociations de libre-échange. Les conservateurs ne consultent pas. Les Canadiens ne sont pas consultés. C'est une honte.
On ne peut pas négocier quelque chose d'aussi important que le libre-échange avec l'Europe sans que les Canadiens en sachent les tenants et aboutissants. On ne peut pas « scraper » les ententes avec les Américains en ce qui concerne les emplois dans l'industrie de l'automobile sans consulter les Canadiens.
On ne peut pas faire de grandes réformes dans l'assurance-emploi sans consulter les Canadiens. Ce sont eux qui paient entièrement les cotisations de l'assurance-emploi. Comment le gouvernement peut-il se penser fin au point de changer les règles de l'assurance-emploi sans payer une cenne dans la caisse de l'assurance-emploi? Il va de l'avant avec une réforme en profondeur qui bénéficiera à ce gouvernement. Ce dernier sera ainsi capable de dire à la fin de l'année qu'il a été bon, qu'il a réglé le déficit et que c'est le fun.
Malheureusement, le gouvernement le fait sur le dos des démunis. Je reviens toujours sur ce point quand on nous dit que le gouvernement est là pour aider les consommateurs.Tant mieux, mais il ne faut pas oublier que les consommateurs, c'est M. et Mme Tout-le-Monde au Canada. On ne les consulte pas. Ils sont appauvris.
Les Canadiens s'appauvrissent et s'endettent de plus en plus. S'il consultait les Canadiens, le gouvernement se rendrait compte que les outils qu'il leur a offerts récemment sont carrément insuffisants pour les désendetter ou les convaincre qu'ils auront un emploi d'ici l'année prochaine. C'est carrément insuffisant.
L'éclaircissement qu'il est possible de faire à la Chambre est une occasion en or pour un gouvernement de se faire valoir auprès des Québécois, des gens des Maritimes, des Acadiens et de tous les Canadiens, mais il n'en profite pas. Je me demande pourquoi. De quoi a-t-il peur, à la Chambre? De quoi a-t-il peur, chez les Canadiens? Il a peur de leur faire confiance.
Il serait temps que les Canadiens aient un gouvernement fédéral chez qui ils percevraient une vision à long terme, un gouvernement en lequel ils auraient confiance et qui leur dirait qu'il va les aider et qu'il est là pour eux. D'ailleurs, c'est plus qu'une promesse, c'est un fait: le Parlement est là pour le peuple. On est là pour eux.
On n'est pas là pour enrichir les compagnies qui sont déjà très riches. On est ici pour s'assurer que les Canadiens ont confiance lorsqu'il s'agit de leur avenir. Ils doivent savoir que l'argent sera là demain pour payer leurs comptes et pour envoyer leurs enfants à l'école, et que le Canada va continuer d'être riche et d'exploiter ses richesses naturelles de façon saine.
Toutefois, les Canadiens ont beaucoup de doutes aujourd'hui, car ils ne sont pas consultés. Ils ne voient pas la vision. La vision semble changer d'une journée à l'autre, car les conservateurs semblent incapables d'expliquer leur vision. Les Canadiens ont besoin d'un gouvernement capable de bien exprimer une vision et de prouver qu'il est là pour aider le peuple et pour défendre les moins nantis.
Pendant des décennies, les gouvernements conservateurs et libéraux ont alterné. Aujourd'hui, les gens sont plus endettés que jamais et la génération d'aujourd'hui est plus appauvrie que la génération d'avant. On va dans la mauvaise direction. Un pays aussi riche que le Canada est incapable d'enrichir sa population. Où va cette richesse? Qu'est-il arrivé à la richesse canadienne? À qui appartient-elle, maintenant?
Il faut croire qu'il y a eu une distribution de richesses inéquitable dans les vingt dernières années, et ce, tant sous le gouvernement conservateur que libéral. On continue de perdre la vision canadienne selon laquelle on est là pour s'entraider et pour aider les gens à l'extérieur du Canada. Le Canada est un pays pacifique avec une vision d'aide et de pleine expression du potentiel de chaque individu. Or on semble s'éloigner de plus en plus de cet objectif.
Par exemple, l'Union interparlementaire est une occasion en or pour les parlementaires de voyager pour échanger des d'idées à l'étranger, afin de savoir ce qui fonctionne bien ou non dans d'autres pays et de comprendre ce que nous avons bien fait et mal fait. Or on voit de moins en moins cet échange international. Le gouvernement conservateur veut éliminer l'Union interparlementaire une fois pour toutes. Pourquoi? Il semble qu'ils aient peur de débattre et que les gens à l'étranger sachent où l'on en est au Canada. Ils ont peur qu'on s'exprime devant les autres et qu'ils nous regardent et se demandent ce qu'on fait.
On devrait pouvoir être fier de ce qu'on a fait et être certain que la prochaine génération sera dans une situation plus enviable que celle de la génération précédente. Pendant plusieurs années, c'était comme cela. Depuis la création du Canada, généralement, cela s'améliorait sans cesse. Récemment, dans les 20 dernières années, on a changé de cap et cela se détériore. De cela, je tiens responsables le gouvernement d'aujourd'hui et celui qui l'a précédé. C'est sous leur gouverne qu'on a tant perdu et que des outils comme la prorogation ont été utilisés à maintes reprises.
Le gouvernement conservateur est allé jusqu'à utiliser la prorogation comme un outil politique plutôt qu'un outil procédural, comme c'est censé l'être. Il a décidé d'avoir peur de la volonté du peuple et de perdre le contrôle. Il a donc décidé de proroger.
Aujourd'hui encore, les conservateurs ont peur du scandale du Sénat. Ils ont peur que les gens voient que la police enquête sur Nigel Wright et que cela sorte à la Chambre. Ils ne veulent pas qu'on en parle. Ils ne veulent pas qu'on parle du scandale du Sénat, alors que le sénateur Brazeau a fait d'innombrables mauvais tours, tellement que je ne sais même plus par où commencer. Ils ont peur que les mauvaises actions des sénateurs soient dévoilées à la Chambre et que les gens sachent ce qui s'est passé. D'ailleurs, ce n'est pas que le gouvernement conservateur. Les libéraux ne sont pas plus disposés à en discuter, si on pense au sénateur Harb.
Les sénateurs ont été nommés à cette Chambre par ce gouvernement sans débat et sans consulter les Canadiens pour savoir ce qu'ils veulent de leur Sénat. Quelle sorte de Sénat veulent-ils? Veulent-ils même d'un Sénat? Il n'y a toujours pas de débat sur cette question. On devrait le tenir et on ne le fait pas. Pourquoi? C'est parce que le Parlement a été fermé un mois de plus que prévu. Il semble que ce soit simplement parce que le gouvernement a peur du débat. On va nous dire que ce n'est qu'une occasion procédurale de recommencer avec un discours du Trône et de remettre les choses à zéro.
Si c'était le cas, le gouvernement ne voudrait pas reprendre tous les projets de loi qui n'ont pas été adoptés lors de la dernière session. La prorogation a pour effet de tout remettre à zéro et le gouvernement ne veut pas l'accepter. Par contre, il veut utiliser un outil pour empêcher les débats et la Chambre des communes de faire la lumière sur les mauvais tours de ses amis. Les conservateurs ne veulent pas bénéficier du débat et de la consultation qui auraient lieu si le Parlement était ouvert.
On a perdu un mois. C'est inexcusable. Nous sommes censés être ici pour représenter le peuple. Les députés sont élus pour représenter le peuple à la Chambre. Or chaque fois qu'on ferme les portes de la Chambre des communes, on ne fait pas notre travail. Le gouvernement ne veut pas que les députés fassent leur travail. Le gouvernement veut faire à sa guise. C'est inacceptable. Le gouvernement ne peut pas agir comme il veut; il a des responsabilités envers cette Chambre. Cela veut dire qu'il est censé suivre les règles et la volonté de cette Chambre. Comment peut-il bien le faire s'il ne demande pas l'avis de cette Chambre? Il ne peut pas le faire quand le Parlement est fermé.
Heureusement, le Parlement est ouvert. Malheureusement, il ne le sera que jusqu'au début du mois de décembre. Cette session parlementaire sera très courte. Encore une fois, selon moi, la raison pour laquelle les conservateurs veulent que la session parlementaire soit la plus courte possible, c'est justement parce qu'ils ont surtout peur du scandale du Sénat.
De grosses erreurs ont été commises à Ottawa durant les récentes années. Ottawa fonctionne très mal et c'est sous la gestion de ce gouvernement que c'est arrivé. C'est depuis l'arrivée de ce gouvernement que les Canadiens ont de moins en moins confiance en l'institution fédérale. Il faut absolument que les Canadiens, les Québécois et tous les peuples au Canada puissent regarder le Parlement et dire qu'ils en sont fiers. Ils doivent savoir que le Parlement est là pour les protéger et les aider avec des outils précieux et puissants qu'il utilise pour aider le monde. Malheureusement, on gère pendant une période où les gens s'appauvrissent et s'endettent. On semble faire abstraction de ces problèmes plutôt que de les aborder directement. On dépense des centaines de millions de dollars pour des annonces publicitaires. On monte des sites Web sans dire aux gens que ceux-ci existent pour permettre la consultation.
On a vraiment mal géré la participation du peuple canadien au sein de cette institution et il serait temps que le gouvernement conservateur recommence vraiment à zéro. Il devrait avoir une période de réflexion. J'aurais aimé que cet été, ce gouvernement prenne le temps de regarder ce qu'il avait fait de bien et de mal. Je ne pense pas qu'il ait fait cela.
Je crois qu'il s'est simplement demandé comment s'assurer que le Parlement soit fermé le plus longtemps possible, et combien de temps il serait possible de le fermer sans que les gens commencent à hurler vraiment. C'était rendu à ce point.
On constate que les gens ne sont pas satisfaits de ce qui se passe ici, aux Communes, ni dans l'autre Chambre. Il serait temps que le gouvernement fasse face au problème, qu'il permette un débat et qu'il permette aux gens de s'exprimer et de dire au Parlement ce qu'ils aiment et ce qu'ils n'aiment pas. Les gens veulent se faire entendre.
La consultation qui a eu lieu relativement à Postes Canada est un exemple qui illustre parfaitement à quel point le gouvernement ne veut pas consulter les gens. Un site Web est ouvert, mais comment le savoir, par osmose ou par clairvoyance? Je ne le sais pas. Un site Web est simplement disponible, et les gens seraient censés savoir que c'est là que se fait la consultation publique.
Même si on ne s'exprime pas, on connaît déjà le résultat. Le gouvernement a déjà annoncé qu'il a fait faire une étude qui dit qu'on devrait mettre fin à la livraison à domicile au Canada. C'est un très gros changement. C'est peut-être la bonne décision. C'est peut-être aussi la mauvaise. On l'aurait vu si on avait eu l'occasion d'en débattre. Or on ne l'a pas eue; on n'a eu qu'un site Web.
Je tiens aussi à souligner que cela s'est produit en même temps que le gouvernement a éliminé le Programme d'accès communautaire. Il y a deux ans, on fournissait aux gens les moins nantis des communautés en région un service de réseau Internet fiable, qui était inaccessible autrement que par ce programme. On a éliminé ce service.
Par contre, le gouvernement dit qu'il veut consulter les gens et qu'il leur permet de le faire par site Web. Je ne sais pas comment les gens sont censés participer à ces consultations s'ils n'ont même pas accès au site Web. Ils ne savent pas que le site Web est disponible pour deux raisons: premièrement, il n'y a pas de publicité qui l'annonce; deuxièmement, ils n'ont pas accès à Internet. Comment participeront-ils aux consultations?
Mais non! Au lieu d'annoncer que la consultation se fait en ligne, on dépense des millions de dollars pour annoncer un programme de création d'emplois qui n'existe pas. Le gouvernement essaie de faire croire qu'il crée des emplois, alors que toutes les provinces lui ont dit qu'elles n'acceptaient pas son programme. C'est du gaspillage.
C'est tellement inefficace qu'on peut vraiment se demander si ce gouvernement est compétent. Quand le nous dit que c'est nous qui sommes en train de créer de l'inefficacité, je me dis qu'il devrait se regarder dans le miroir et rechercher le gros bon sens. S'il avait consulté les gens, il aurait su que cela n'avait pas de sens. Il aurait su qu'on gaspille de l'argent et que les gens n'aiment pas se faire traiter comme une bande d'imbéciles.
Il serait temps que le gouvernement fasse preuve d'ouverture, qu'il arrête d'être idéologique dans la plupart de ses décisions, qu'il commence à penser à la façon dont il peut rendre service au peuple canadien et utiliser ses puissantes ressources.
C'est l'institution la plus puissante de tout le Canada. Or que fait-il de cela? Il fait abstraction du fait qu'il est là pour représenter le peuple, il veut mettre en avant un discours du Trône très long pour ce qui est des mots et très court pour ce qui est du contenu; il dit des mots qui semblent raisonnés, mais il n'explique jamais vraiment comment il va procéder; et il annonce des programmes de création d'emplois tout en sachant très bien que les programmes qu'il veut proposer ont déjà été refusés par les provinces, partenaires dans ce processus.
Le gouvernement a vraiment beaucoup de difficulté à consulter, non seulement le Parlement, mais même les partenaires que sont les provinces. Quand le est-il allé rencontrer les premiers ministres des provinces la dernière fois? Quand cela a-t-il eu lieu? Cela fait tellement longtemps que le premier ministre a pris le temps de consulter ses homologues des provinces qu'on ne se le rappelle même plus. Toutefois, on se rappelle la dernière fois que le gouvernement a prorogé. Il a prorogé il y a quelques mois. On se rappelle aussi la façon dont cela a été fait la fois d'avant.
Le gouvernement a frôlé la mort, puis il a essayé de ressusciter en utilisant la prorogation. On a vu le gouvernement libéral utiliser le même outil par le passé. Il essayait lui aussi d'éviter les consultations et de ramener des projets de loi sans consultation, sans négocier avec les représentants du peuple. Cette institution a beaucoup de problèmes. Il n'y a qu'un parti à la Chambre qui soit prêt à réparer la Chambre afin qu'elle soit réellement la place de représentation du peuple: le NPD.
Il est temps qu'on ait un gouvernement qui est là pour répondre aux besoins du peuple. Il est temps qu'on ait un gouvernement qui est à l'écoute, qui va présenter des projets de loi et qui sera ouvert aux discussions et aux améliorations. Il est temps qu'on ait un gouvernement néo-démocrate.