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Monsieur le Président, je prends la parole au sujet du projet de loi qui nous est soumis, la . C'est une loi qui porte bien son titre puisqu'elle aurait pour effet de renforcer la sécurité en améliorant davantage les systèmes de gestion de la sécurité dans l'industrie ferroviaire. Une telle amélioration est essentielle pour réduire les risques avant qu'ils ne deviennent de gros problèmes et que des accidents n'arrivent.
Les chemins de fer constituent un élément vital du système de transport du Canada, et en assurer la sécurité est un objectif qui concerne tout le monde. L'industrie ferroviaire et le gouvernement doivent collaborer pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens et pour établir bien solidement les conditions qui engendreront la prospérité économique.
Dans le passé, les chemins de fer et beaucoup d'autres industries où la sécurité est primordiale s'acquittaient de leurs obligations en matière de sécurité en se contentent de se conformer aux règles établies. Cependant, au cours des années 1990, des études portant sur la sécurité ont révélé que le respect des règles ne suffisait pas pour atteindre le plus haut degré de sécurité. Il était nécessaire de soumettre les compagnies à un vrai régime de sécurité efficace avec une approche systémique proactive qui permettrait de détecter les dangers et d'atténuer les risques, afin de prévenir les accidents. Cette approche a en outre permis d'intégrer au système les leçons tirées des accidents mineurs et des activités courantes, ce qui a engendré une multitude d'améliorations en matière de sécurité et une réduction des risques d'accident.
Quant le Règlement sur le système de gestion de la sécurité ferroviaire est entré en vigueur en mars 2001, c'était le premier du genre dans le secteur des transports de compétence fédérale. L'industrie a apporté une contribution considérable à l'élaboration du règlement, qui insistait sur les responsabilités des sociétés ferroviaires en matière de sécurité. Le règlement a été créé pour favoriser l'épanouissement d'une culture axée sur la sécurité à tous les échelons des entreprises et pour veiller à ce qu'on tienne compte de la sécurité dans toutes les décisions.
Le système de gestion de la sécurité aide les entreprises à mieux respecter les exigences réglementaires et à démontrer leur engagement à l'égard de la sécurité de leurs employés. Parmi les éléments principaux du système de gestion de la sécurité, on compte notamment les objectifs en matière de sécurité et de rendement, les évaluations des risques, les responsabilités et les pouvoirs, les procédures et les processus, ainsi que la surveillance et l'évaluation. Le but ultime des systèmes de gestion de la sécurité est de créer une culture efficace axée sur la sécurité. Dans une entreprise, une telle culture peut contribuer à réduire le nombre de victimes et de blessés parmi le public et les employés, les dommages matériels découlant des accidents ferroviaires et l'incidence de ces accidents sur l'environnement.
Depuis l'entrée en vigueur du Règlement sur le système de gestion de la sécurité ferroviaire, en 2001, il s'est fait beaucoup de choses et il y a eu beaucoup de changement. Plusieurs facteurs caractérisent notre réseau ferroviaire et exercent une pression sur celui-ci: une clientèle croissante, de vastes distances, des infrastructures nouvelles ou vieillissantes et une hausse importante du transport de pétrole par rail. Les systèmes de gestion de la sécurité réglementés ont beaucoup évolué depuis leur instauration. On en trouve maintenant dans les secteurs ferroviaire, maritime et aérien au Canada et ils sont devenus une norme internationale en matière de gestion de la sécurité.
L'importance des systèmes de gestion de la sécurité et de leur mise en place dans le réseau ferroviaire canadien est l'un des plus importants sujets ayant fait l'objet de recherches lors du dernier examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire et de l'étude sur la sécurité ferroviaire au Canada faite concurremment par le Comité des transports, de l'infrastructure et des collectivités. Bien que les systèmes de gestion de la sécurité aient fait l'unanimité, les deux études ont conclu que leur mise en place par les compagnies était inégale et que les compagnies et les responsables de la réglementation devaient en faire plus pour assurer leur mise en place complète dans tout le secteur. Transports Canada a donc apporté plusieurs modifications à la Loi sur la sécurité ferroviaire en mai 2013 pour améliorer la sécurité ferroviaire en accroissant la capacité de surveillance et la capacité de faire respecter la loi et en étendant les systèmes de gestion de la sécurité aux chemins de fer. Dans la foulée de ces modifications, Transports Canada a accéléré l'élaboration du nouveau règlement, le Règlement de 2015 sur le système de gestion de la sécurité ferroviaire, qui est entré en vigueur le 1er avril.
Le nouveau règlement améliore la mise en place des systèmes de gestion de la sécurité en intégrant plus d'exigences détaillées afin de préciser les attentes du secteur et du ministère. Le nouveau règlement accroît aussi l'uniformité et la qualité des systèmes de gestion de la sécurité ferroviaire par l'uniformisation de la terminologie et l'ajout de dispositions exigeant des preuves de la mise an place d'un système et de l'obligation de désigner un cadre responsable et de créer une politique mettant à l'abri des représailles les employés qui signalent des infractions de même qu'en étendant son application aux compagnies de chemin de fer locales.
Toutefois, le gouvernement ne s'arrête pas là. Le projet de loi propose une modification qui garantirait non seulement que des systèmes d'évaluation de la sécurité ferroviaire sont en place, mais aussi qu'ils fonctionnent et sont efficaces. À l'heure actuelle, en vertu de la Loi sur la sécurité ferroviaire, le peut prendre des mesures pour faire respecter la loi, y compris entamer des poursuites, pour non-conformité au Règlement sur le système de gestion de la sécurité ferroviaire.
Le ministre peut même ordonner à la société ferroviaire de prendre des mesures correctives s'il est d'avis que son système de gestion de la sécurité a des faiblesses qui pourraient compromettre la sécurité des services ferroviaires. Cependant, la Loi sur la sécurité ferroviaire ne permet pas actuellement de régler les problèmes relatifs à la façon dont les sociétés ferroviaires mettent en oeuvre leur système de gestion de la sécurité. Le projet de loi dont nous sommes saisis comblera cette lacune en conférant un nouveau pouvoir au ministre: celui d'ordonner à la société dont le système de gestion de la sécurité risque de compromettre la sécurité des services de prendre des mesures correctives.
Ce nouveau pouvoir permettra au ministre d'ordonner à la société de prendre des mesures correctives si celle-ci, en ne suivant pas les procédures et les politiques de son système de gestion de la sécurité, compromet la sécurité des services ferroviaires.
Pour renforcer les systèmes de gestion de la sécurité ferroviaire, il est primordial que la modification législative proposée soit équitable. Tout comme le pouvoir actuel relativement aux faiblesses des systèmes des sociétés ferroviaires, l'arrêté pris en vertu du nouveau pouvoir pourra faire l'objet d'une révision du Tribunal d'appel des transports du Canada à la demande expresse de la société visée.
Au cours de la dernière décennie, les efforts considérables du secteur ferroviaire et du gouvernement ont permis d'améliorer énormément la sécurité du réseau ferroviaire et les pratiques des sociétés en matière de sécurité. Nous devons toutefois poursuivre nos efforts pour rendre les voies ferrées plus sûres. La sécurité des transports est essentielle pour le bien-être des familles et des collectivités canadiennes, mais aussi pour la croissance économique à long terme du Canada. Dans l'intérêt de tous les Canadiens, il faut continuer d'unir nos efforts afin de rendre le réseau ferroviaire plus sûr et responsable et de garantir aux marchés mondiaux que nos systèmes de transport sont à la fois efficaces et sûrs.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je souligne que le projet de loi prévoit un élément que réclamait le NPD, soit le principe du pollueur-payeur, de sorte que, lorsque des dommages sont causés à l'environnement par l'industrie, ou, en l'occurrence, par les sociétés ferroviaires et l'industrie, les gouvernements reconnaîtraient que le pollueur doit assumer la responsabilité de la décontamination, ainsi que les frais s'y rapportant. Le projet de loi à l'étude permettrait dans une certaine mesure de faire en sorte que cela se produise.
Bien sûr, nous connaissons l'événement à l'origine du projet de loi. Nous parlons de sécurité ferroviaire depuis le désastre survenu à Lac-Mégantic. Cette tragédie a coûté la vie à 47 personnes, a détruit la ville et a coûté un demi-milliard de dollars pour la décontamination. Le réseau ferroviaire dont nous disposons actuellement au Canada ne suffit pas à protéger les villes et les villages qui se trouvent le long des parcours, non plus que les personnes qui y résident, des conséquences découlant de l'essor exponentiel du transport ferroviaire de matières dangereuses.
Jusqu'à 2009, il y avait à peu près 500 wagons transportant du pétrole dangereux. Depuis, la quantité de pétrole dangereux est environ 400 fois plus élevée, de sorte que ce sont maintenant 200 000 barils par jour qui traversent nos collectivités.
À l'origine, les gens pensaient que ces barils de pétrole présentaient peu de risques. En effet, le pétrole brut est une substance lourde, extrêmement dense, qui ne s'enflamme pas facilement. On n'avait toutefois pas prévu qu'avec l'arrivée de la fracturation hydraulique et du bitume dilué, nous finirions par transporter des produits qui ne sont pas seulement inflammables, mais aussi explosifs. Résultat: on se retrouve avec des « bombes sur rail », comme certains les appellent, et ces bombes traversent les villes et les campagnes d'un bout à l'autre du pays.
Les Canadiens sont conscients du problème que posent ces bombes sur rail. Il faut disposer d'un système qui assurera leur sécurité. Selon certains députés d'en face, si on ne peut pas transporter cette substance par train, il faudrait avoir recours à un pipeline, puisqu'on ne peut pas s'opposer à la fois au transport par pipeline et par train. Il faut toutefois savoir que cette substance est à ce point dangereuse qu'il est interdit de la transporter par pipeline, puisque sa forte teneur en gaz créerait une pression excessive. Il faut donc opter pour un transport par train ou par camion.
Si on emploie ces méthodes pour transporter les ressources naturelles du pays, le gouvernement du Canada doit voir à ce qu'elles soient sécuritaires pour la population.
Dans ma circonscription, York-Sud—Weston, il y a trois corridors ferroviaires distincts. Deux d'entre eux longent la circonscription, tandis que l'autre passe au beau milieu. Le corridor qui passe au milieu de la circonscription et celui qui longe sa limite méridionale sont tous deux des lignes principales du CP. Une quantité impressionnante de pétrole brut y est acheminée dans les gros wagons-citernes noirs dont tout le monde a appris le nom après la tragédie de Lac-Mégantic: les DOT-111.
Peu de temps après cette tragédie, la ministre a annoncé de nouvelles injonctions ministérielles interdisant aux sociétés ferroviaires de prévoir un équipage composé d'une seule personne, de laisser ces trains sans surveillance ou de transporter des matières dangereuses si l'équipage n'est pas composé de deux personnes. Elle a aussi annoncé que l'utilisation des DOT-111 cesserait dans un délai de trois ans.
En quoi cela améliore-t-il notre sécurité? Pendant trois ans, il faudra donc accepter que ces bombes ferroviaires traversent des collectivités, y compris la mienne, York-Sud—Weston. Ces trains continuent ainsi de faire partie du paysage urbain, et il faut faire preuve d'une extrême prudence, mais je ne crois pas que le gouvernement conservateur actuel soit assez prudent.
Le projet de loi vise deux objectifs.
Il instaurerait un régime où la responsabilité liée au transport de marchandises dangereuses est répartie entre les sociétés ferroviaires et les expéditeurs. En théorie, les sociétés ferroviaires et les expéditeurs seraient ultimement responsables de tous les coûts. Cependant, en ce qui concerne les coûts relatifs aux événements de Lac-Mégantic, le gouvernement a fait clairement savoir que Québec devra assumer les dépenses liées au nettoyage, en raison de l'insuffisance des assurances en place avant la tragédie. MMA, la compagnie ferroviaire impliquée dans le désastre, n'avait qu'une couverture d'assurance de 25 millions de dollars, somme qui a rapidement été épuisée. Ce sont les gouvernements qui ont dû absorber le reste des coûts, et non les expéditeurs ni les autres sociétés ferroviaires.
En ce qui concerne les risques liés au passage des trains près des localités, le gouvernement a pris certaines mesures judicieuses, mais il n'est pas allé assez loin. Depuis les événements de Lac-Mégantic, au moins sept collisions ou explosions impliquant ces bombes sur rail ont eu lieu au Canada et aux États-Unis, soit à Aliceville, en Alabama, à Casselton, au Dakota du Nord, au Nouveau-Brunswick, en Virginie-Occidentale, en Saskatchewan, à Gogama et, plus récemment, à Heimdal, au Dakota du Nord.
Certains de ces accidents ne mettaient pas en cause les wagons DOT-111, mais des wagons CPC-1232, plus récents, qui, lorsqu'ils entrent en collision, explosent tout comme les DOT-111. C'est ce qui s'est produit partout en Amérique du Nord.
Quelle est la solution? La ministre des Transports a déclaré que les wagons seront remplacés par des DOT-117 dans 10 ans. Plutôt que les trois ans initialement prévus — délai qui arrivera bientôt à échéance —, les gens des collectivités devront attendre 10 ans avant de pouvoir se sentir en sécurité. Et nous ne savons même pas ce qui rend ces nouveaux wagons DOT-117 sécuritaires.
La ministre a aussi réduit la vitesse dans les centres urbains. Les trains ne pourront désormais plus y dépasser 40 milles à l'heure, ce qui représente environ 62 kilomètres-heure. Chaque fois, dans l'histoire récente, qu'une collision s'est produite, y compris les deux fois à Gogama, les trains circulaient à une vitesse inférieure à celle qui, selon ce que la ministre prétend aujourd'hui, constitue une limite sécuritaire dans les centres urbains. En quoi sommes-nous censés nous sentir plus en sécurité? Je ne me sens pas plus en sécurité. Les électeurs d'York-Sud—Weston non plus. Et ils exigent que le gouvernement en fasse plus.
Le gouvernement a effectivement demandé aux compagnies de chemin de fer qu'elles procèdent à l'analyse de leurs itinéraires et à l'évaluation des risques qu'ils comportent et qu'elles lui en fournissent les résultats. Si elles doivent procéder à l'analyse de leurs itinéraires, c'est parce qu'aux États-Unis, les autorités ont ordonné aux trains de se tenir loin des grands centres urbains, comme Washington. Les trains n'ont pas le droit de les traverser.
Par contre, au Canada, les compagnies de chemin de fer peuvent procéder à l'analyse de leurs itinéraires et déterminer elles-mêmes s'il est trop risqué de traverser telle ou telle ville. Nous avons demandé à consulter les évaluations des risques menées par les compagnies de chemin de fer au nom du ministère. Ce dernier a répondu qu'il s'agissait de documents privés appartenant aux compagnies elles-mêmes. Nous avons donc demandé à ces dernières de nous en fournir une copie, mais elles nous ont répondu que Transports Canada pouvait très bien leur en remettre une. Pour finir, la ministre dit au comité que c'est faux. Bref, nous ne sommes pas plus avancés.
La semaine dernière, j'ai participé, à Toronto, à une réunion des services d'urgence sur la sécurité ferroviaire. Cette réunion a été convoquée parce que la Ville voulait savoir ce dont les services d'urgence de Toronto ont besoin. Ces derniers ont confirmé qu'ils ne connaissent pas les résultats des évaluations des risques menées par les compagnies de chemin de fer. Ils ne savent pas quels sont les risques ni quelles sont les zones dangereuses où d'éventuels problèmes pourraient survenir dans un corridor ferroviaire traversant Toronto. De plus, ils n'apprennent pas avant la fin de l'année quelles marchandises dangereuses passent par la ville.
Il semble ridicule que les évaluations des risques soient considérées comme des documents confidentiels et privés appartenant aux compagnies de chemin de fer, alors que c'est la vie des résidants de Toronto et d'autres villes de notre beau pays qui sera mise en danger si quelque chose devait arriver.
Si les compagnies de chemin de fer ont produit une évaluation des risques qui indique que les trains devraient rouler plus lentement, nous devrions les obliger à ralentir. Si l'évaluation des risques précise qu'il y a des endroits où les trains ne devraient pas du tout circuler, des endroits qu'ils devraient contourner, nous devrions demander aux compagnies d'en tenir compte.
Pour autant que nous sachions, aucune mesure n'a été prise par la ministre, Transports Canada, le Bureau de la sécurité des transports ou un quelconque organisme canadien chargé des questions de transport pour remédier au fait que, lorsqu'un wagon-citerne est endommagé lors d'une collision — et cela peut se produire quand il roule à seulement 30 milles à l'heure, peut-être même à 25 milles à l'heure —, il explose.
Nous n'avons pas encore entendu la ministre dire qu'elle déterminerait à quelle vitesse les trains doivent rouler pour ne pas être dangereux. Tant qu'elle ne l'aura pas fait, les trains qui traversent ma collectivité et le reste de la ville de Toronto continueront à rouler trop vite.
Nous ne créerons pas un système qui est entièrement sûr. Le CN l'a admis au comité des transports, après les déraillements à Gogama, quand il a dit qu'il était impossible d'éliminer tous les risques et qu'il pouvait seulement faire de son mieux. Nous devons obtenir la certitude que les wagons n'exploseront pas dans ma collectivité.
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Monsieur le Président, j'interviens aujourd'hui pour appuyer le projet de loi . Ce projet de loi nous a été renvoyé par le comité, qui a entendu des témoignages de diverses personnes, dont des représentants d'organismes comme Safe Rail Communities, de la région de Toronto, qui partagent le point de vue du NPD, qui est le suivant: « Bien qu'il contienne des éléments prometteurs [...] le projet de loi C-52 pourrait aller plus loin au chapitre de la sécurité et de la responsabilité. »
Plusieurs occasions ont été ratées, mais j'appuie tout de même ce projet de loi, car il est nécessaire de corriger sans tarder des problèmes en matière de sécurité ferroviaire au Canada.
Comme je l'ai déjà mentionné à la Chambre, la fréquence croissante des déraillements de trains depuis la catastrophe de Lac-Mégantic a incité le gouvernement conservateur à faire de nombreuses promesses en vue de combler des lacunes dans les inspections de sécurité et les mesures de conformité en matière de sécurité ferroviaire. Les conservateurs n'ont pas encore tenu leurs engagements, et le projet de loi ne fera absolument rien pour les aider à cet égard.
Compte tenu des trois déraillements survenus en l'espace d'un mois l'an dernier, on peut dire qu'il s'agit d'un problème prioritaire. Or, le gouvernement n'a toujours pas réussi à le régler, même s'il s'y essaie depuis un certain temps.
Jusqu'à présent, ces accidents se sont produits en milieu rural. En tant que porte-parole en matière d'affaires urbaines, je dois signaler que le projet de loi comporte très peu de mesures qui permettraient de réduire les coûts — qui sont inévitables — et le nombre de victimes si un déraillement devait se produire dans l'une des grandes villes ou des zones urbaines densément peuplées de notre pays.
Depuis 1999, alors que les libéraux étaient au pouvoir, les gouvernements libéraux et conservateurs qui se sont succédé ont laissé les sociétés ferroviaires s'autoréglementer et inspecter elles-mêmes leur matériel roulant et leurs voies ferrées. Manifestement, cette approche ne donne pas les résultats escomptés.
Le projet de loi présenté par la ministre règle certains des problèmes liés à la responsabilité des sociétés ferroviaires en matière de sécurité. Il propose plusieurs remèdes nécessaires, mais ce n'est qu'un début.
J'ai l'impression que le gouvernement n'est guère pressé de rattraper son retard en ce qui concerne la sécurité ferroviaire. Un député d'en face a dit aujourd'hui qu'il fallait faire d'autres études. Pourtant, les citoyens de l'ensemble du pays sont inquiets parce que les trains qui passent carrément dans leur cour transportent des matières dangereuses.
Le projet de loi prévoit l'indemnisation des victimes de déraillements après coup. On dirait que le gouvernement tient pour acquis que ces accidents sont inévitables au Canada. Nous avons besoin non seulement de lois plus sévères, mais d'une application plus rigoureuse de ces lois et de leurs règlements. Il faut imposer des amendes à ceux qui les enfreignent.
Il est évident pour nous et pour les experts, comme le Bureau de la sécurité des transports, que le gouvernement a de graves problèmes au chapitre de l'encadrement des inspections et des vérifications. Cependant, les changements proposés dans le projet de loi n'en demeurent pas moins nécessaires et, bien qu'ils ne soient pas entièrement adéquats — et de loin —, l'opposition officielle les appuie.
Le projet de loi vise trois grands objectifs. Il impose une assurance minimum aux sociétés ferroviaires qui transportent des marchandises dangereuses, il crée un fonds de secours aux victimes de catastrophes, qui est financé par les expéditeurs de pétrole brut et qui sert à indemniser les victimes de déraillements, les provinces et les municipalités, et il donne plus de pouvoirs au ministre, au Cabinet et aux inspecteurs de la sécurité ferroviaire.
En ce qui concerne l'assurance, le projet de loi prévoit une couverture minimale allant de 25 millions de dollars, pour les sociétés ferroviaires qui transportent des quantités minimales de produits dangereux, jusqu'à un maximum de 1 milliard de dollars, pour celles qui en transportent des quantités importantes. Les sociétés ferroviaires seraient responsables des pertes, des dommages, des coûts et des dépenses résultant d'un accident ferroviaire qui mettrait en cause du pétrole brut ou d'autres produits désignés, jusqu'au niveau minimal de leur couverture d'assurance-responsabilité.
À la lumière du coût des déraillements comme celui de Lac-Mégantic, ces mesures apparaissent justifiées.
En effet, après cette catastrophe, la Montreal, Maine and Atlantic Railway a épuisé sa couverture d'assurance de seulement 25 millions de dollars et déclaré faillite, mais les dommages payés par les contribuables se sont élevés à des centaines de millions de dollars. Le gouvernement du Québec estime que le coût total de l'accident sera largement supérieur à 400 millions de dollars.
Le projet de loi prévoit, en deuxième lieu, un fonds commun de secours pour les victimes de catastrophes, auquel on pourrait recourir lorsque la couverture minimale est insuffisante. Voilà certes une mesure positive, mais certains craignent qu'elle soit insuffisante si une autre catastrophe importante survenait, surtout en milieu urbain.
Les premiers répondants en cas de catastrophe sont presque toujours les pompiers et, parfois, les policiers. C'est pour cette raison que l'Association canadienne des chefs de pompiers a demandé au comité d'envisager la possibilité d'instaurer un mécanisme de financement de la formation, peut-être par l'entremise d'une petite allocation du fonds de secours en cas de catastrophe. Elle a fait cette demande parce que le projet de loi ne permet pas de remédier à l'important manque de formation des pompiers canadiens à cet égard. En effet, il est primordial d'équiper les premiers répondants municipaux et de soutenir leurs mesures d'intervention en cas de catastrophe ferroviaire. Or, le projet de loi n'aborde pas cet aspect important, et il n'est pas possible de financer leur formation à partir du fonds de secours.
Lorsque mon collègue de Brossard—La Prairie a rappelé au comité la recommandation des chefs de pompiers, c'est-à-dire de se servir du fonds de secours pour financer la formation, les représentants de Transports Canada ont admis que le projet de loi ne met pas pour l'instant l'accent sur les ressources, mais que ces questions seront soulevées « à mesure que les gens trouvent de nouvelles façons d'améliorer le système en tant qu'ensemble d'administrations et d'autorités responsables ».
Voilà qui prouve que le gouvernement est beaucoup trop désinvolte à l'égard de la question pressante de la sécurité publique. Cela montre qu'il ne voit pas l'urgence d'agir. C'est encore un cas où les conservateurs font des promesses, mais ne fournissent pas les ressources nécessaires pour les remplir. La ministre a fait preuve du même manque d'empressement quand elle a annoncé récemment que les gens devront attendre 10 ans pour l'élimination complète des wagons dangereux. Ce délai est beaucoup trop long.
Pour ce qui est des pouvoirs du ministre, du Cabinet et des inspecteurs de la sécurité ferroviaire, le projet de loi apporte à la Loi sur la sécurité ferroviaire des modifications qui donneront davantage de pouvoir au ministre. Comme mon collègue de York-Sud—Weston l'a souligné de façon concrète, ces pouvoirs ne sont pas réels. Toutefois, les inspecteurs de la sécurité ferroviaire seront autorisés à ordonner à une personne ou à une entreprise de prendre les mesures qu’ils jugent nécessaires pour atténuer un risque pour la sécurité ou la sûreté ferroviaires. C'est une bonne chose de donner plus de pouvoir aux inspecteurs de la sécurité ferroviaire, car c'est au gouvernement et aux inspecteurs qu'il embauche que doit appartenir le pouvoir en matière de sécurité, et non aux systèmes de gestion de la sécurité.
Ces modifications autoriseraient également le ministre à ordonner à toute entreprise de prendre les mesures correctives nécessaires si celle-ci gère son système de gestion de la sécurité d'une façon susceptible de compromettre la sécurité ferroviaire. Cela dit, comme mon collègue l'a mentionné, on ne sait pas trop comment le ministre s'y prendra pour comprendre ou connaître les différents aspects de ces systèmes de gestion de la sécurité afin de prendre les mesures qui s'imposent. De toute évidence, on a raté l'occasion d'augmenter le nombre d'inspecteurs. Depuis 2013, Transports Canada a embauché un seul inspecteur de la sécurité ferroviaire de plus, malgré le fait que la quantité de pétrole transporté par train a plus que doublé au cours des deux dernières années.
Même si le gouvernement doit veiller à ce qu'il n'y ait plus jamais de tragédies comme celle de Lac-Mégantic, nous voulons faire en sorte que les sociétés ferroviaires aient une assurance suffisante pour couvrir tous les coûts associés à une catastrophe. C'est l'une des mesures prévues dans le projet de loi.
De toute évidence, nous pouvons faire plus. Il y a un aspect qui ne figure pas dans le projet de loi, et c'est la définition du terme « science de la fatigue », qui se trouve dans la Loi sur la sécurité ferroviaire. Ce qui est nous inquiète, c'est qu'en l'absence d'une telle définition, la gestion de la fatigue ne sera pas nécessairement fondée sur des données scientifiques. On a dit que la fatigue est l'une des causes des déraillements. Par conséquent, il est plutôt curieux que les conservateurs refusent de faire quoi que ce soit pour aborder cet enjeu.
En ce qui concerne l'environnement, nous voulons que le principe du pollueur-payeur soit appliqué pour que tous les coûts associés à l'environnement et au nettoyage soient assumés par l'industrie, et non par les contribuables.
Cela dit, le plus important, c'est d'adopter ce projet de loi avant les prochaines élections pour que nous puissions au moins faire un petit pas en avant, même si ce n'est pas suffisant.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux d'avoir l'occasion de parler en faveur du projet de loi . De nombreux députés ont déjà exprimé leur appui envers la Loi sur la sécurité et l'imputabilité en matière ferroviaire. Les députés d'en face qui viennent d'intervenir ont déjà dit qu'ils sont en faveur du projet de loi. Je ne reviendrai donc pas sur les points qu'ils ont abordés.
Le projet de loi porte principalement sur les niveaux minimaux d'assurance et sur un fonds commun d'indemnisation destiné à couvrir les dommages causés par un désastre, et vise à assurer qu'un régime soit en place le cas échéant.
Mon intervention d'aujourd'hui traitera d'une autre question qui importe aux Canadiens: la sécurité des passages à niveau.
Ayant fait de ce dossier son cheval de bataille, la députée de a elle-même proposé des modifications à la Loi sur la sécurité ferroviaire par le biais du projet de loi . Lors de sa comparution devant le comité, elle a insisté sur l'importance de protéger les personnes et les biens des risques inhérents aux services ferroviaires. Les projets de loi C-627 et représentent un effort concerté pour faire en sorte que la et ses fonctionnaires aient le mandat et les pouvoirs d'éliminer la menace que posent les services ferroviaires aux biens et aux personnes. Le projet de loi d'initiative parlementaire de la députée et le projet de loi à l'étude avancent tous les deux des mesures législatives additionnelles passablement importantes. Ils reconnaissent l'importance d'accorder au ministre le pouvoir d'élaborer, d'administrer et de faire respecter les règlements de sécurité applicables aux compagnies de chemin de fer de compétence fédérale.
Quoi qu'il en soit, les démarches du gouvernement ne se limitent pas aux seules mesures législatives dont il a pu saisir la Chambre. Pendant la Semaine de la sécurité ferroviaire, qui a eu lieu dans la semaine du 27 avril, deux annonces importantes ont été faites concernant les enjeux locaux et internationaux en matière de sécurité ferroviaire.
Au début de la semaine, la ministre annonçait que 9,7 millions de dollars d'argent frais serviraient à rendre plus de 600 passages à niveau plus sécuritaires. Quelques jours plus tard, son homologue américain et elle annonçaient l'instauration de nouvelles normes concernant les wagons-citernes et un plan conjoint visant la mise au rancart graduelle des wagons qui ne répondent pas à ces nouvelles normes. Cette mise au rancart doit se faire graduellement car, comme on peut se l'imaginer, il faudra du temps pour remplacer les vieux wagons. Ces deux annonces permettaient à la fois de répondre à des préoccupations d'ordre local — l'endroit où se rencontrent tous les jours les trains et les gens — et d'améliorer globalement la sécurité ferroviaire sur notre territoire ainsi qu'aux États-Unis.
On comprend tout de suite pourquoi les passages à niveau inquiètent tant les Canadiens. Bien souvent, les villes et les villages du pays se sont développés — et continuent de se développer — autour des voies ferrées. Au fur et à mesure que les villes grossissent, de plus en plus de lotissements résidentiels se retrouvent à proximité des voies ferrées. Voilà pourquoi le pays compte aujourd'hui 37 000 passages à niveau publics, privés ou pédestres. Même si le nombre d'accidents se produisant à un passage à niveau a chuté considérablement depuis 1980, le Bureau de la sécurité des transports du Canada est d'avis que les risques de collision entre un train et un véhicule à un passage à niveau demeurent trop élevés. En fait, ces accidents représentent près de 20 % de tous les accidents ferroviaires du Canada, et dans 30 % des cas, ils provoquent un décès ou des blessures graves.
Comme l'avait réclamé le Bureau de la sécurité des transports, le nouveau Règlement sur les passages à niveau est entré en vigueur le 27 novembre 2014. Ce règlement, ainsi que les normes connexes, visent à prévenir les accidents et à rendre plus sécuritaires les passages à niveau sous responsabilité fédérale.
Il suffit parfois de petites choses pour assurer la sécurité. Songeons par exemple aux 14 000 passages à niveau publics, aux 9 000 privés ainsi qu'aux 42 000 kilomètres et plus de voies ferrées sous responsabilité fédérale que compte le Canada.
Le règlement qui est entré en vigueur le 27 novembre 2014 permettra d'améliorer la sécurité en instaurant un ensemble complet de normes de sécurité à caractère exécutoire pour les passages à niveau. Ces normes clarifient les rôles et responsabilités des compagnies de chemin de fer et des administrations routières et assurent aussi l'échange d'information clé en matière de sécurité entre les sociétés ferroviaires et les administrations routières.
Ce dernier élément est important. Les compagnies de chemin de fer partagent la responsabilité de la sécurité des passages à niveau avec les administrations routières, ce qui comprend les provinces, les municipalités, les conseils de bande et les propriétaires de passages privés. Toutes ces parties ont la responsabilité de gérer la sécurité des passages à niveau au Canada. Une collaboration efficace est donc essentielle.
Le nouveau règlement prévoit une approche progressive, et les compagnies de chemin de fer et les administrations routières devront remplir toutes les exigences au cours des sept prochaines années. Cette approche progressive prévoit des améliorations devant être apportées immédiatement à la sécurité des passages à niveau partout au Canada, mais laisse suffisamment de temps pour satisfaire à toutes les exigences et respecter le règlement.
Le nouveau financement pour les passages à niveau annoncé le 27 avril 2015 sera distribué par l'intermédiaire du programme d'amélioration des passages à niveau de Transports Canada. Dans le cadre de ce programme, on apportera des améliorations aux passages à niveau admissibles en tenant compte de divers facteurs, dont le volume de circulation et le nombre d'accidents. Diverses améliorations pourront être apportées, dont l'installation de feux clignotants, de signaux sonores et de barrières, l'interconnexion des signaux de passage à niveau aux feux de circulation, l'installation de feux DEL plus lumineux ou l'ajout de nouveaux circuits ou de dispositifs de minuterie.
Transports Canada encourage également la fermeture de certains passages à niveau de compétence fédérale. Le programme de fermeture de passages à niveau accorde des subventions aux propriétaires de passage à niveau en échange de la fermeture de ces passages. En 2014-2015, Transports Canada a approuvé 165 000 $ de financement pour la fermeture, dans l'intérêt de la sécurité publique, de neuf passages à niveau.
Parmi les autres initiatives visant à accroître la sécurité aux passages à niveau, j'aimerais mentionner l'opération Gareautrain. Ce programme national de sensibilisation a pour but de réduire les collisions aux passages à niveau et les accidents touchant des piétons, de façon à réduire les décès, les blessures et les dommages. Transports Canada consacre 300 000 $ par année aux programmes de sensibilisation de l'opération Gareautrain.
En améliorant la sécurité aux passages à niveau, on contribue grandement à la sécurité ferroviaire. Il est aussi important d'apporter des améliorations qui rendent l'ensemble des services ferroviaires plus sûrs, particulièrement dans les zones densément peuplées, comme on l'a déjà mentionné. C'est pourquoi la ministre a publié, au printemps, une injonction ministérielle qui fixe la vitesse maximale des trains à 64 kilomètres-heure dans les zones urbaines densément peuplées. La réduction de la vitesse des trains figurait parmi les recommandations du Bureau de la sécurité des transports. L'injonction vient aussi augmenter le nombre d'inspections et d'évaluations des risques le long des principaux couloirs servant au transport de matières dangereuses comme le pétrole brut et l'éthanol.
En avril, le Canada et les États-Unis ont annoncé conjointement un resserrement des normes applicables aux wagons-citernes. Il s'agit de la mesure la plus récente que nous ayons prise afin d'accroître la sécurité ferroviaire à la suite de la catastrophe de Lac-Mégantic. Nos efforts en ce sens ont commencé peu après l'accident et les premiers avertissements du Bureau de la sécurité des transports.
En juillet 2013, Transports Canada a ordonné aux compagnies de chemin de fer d'avoir des équipes d'au moins deux personnes dans les trains transportant des marchandises dangereuses et a imposé des règles plus strictes afin d'assurer la sécurité des trains laissés sans surveillance. Une série de mesures a suivi en 2014. Transports Canada a notamment décidé d'interdire le transport des marchandises dangereuses dans les wagons-citernes DOT-111, qui résistent moins bien aux collisions, et d'exiger le retrait graduel des wagons qui ne respectent pas les nouvelles normes de sécurité d'ici le 1er mai 2017. De plus, il a mis en vigueur de nouveaux règlements, comme le Règlement de 2015 sur le système de gestion de la sécurité ferroviaire, le Règlement sur les sanctions administratives pécuniaires relatives à la sécurité ferroviaire et le Règlement sur les certificats d'exploitation de chemin de fer, et il a apporté des modifications au Règlement sur les renseignements relatifs au transport afin d'améliorer la collecte de données. Finalement, il a obligé les compagnies de chemin de fer à mettre en place un nombre minimum de freins à main et des moyens de défense physiques pour empêcher les trains laissés sans surveillance de partir à la dérive, et il a resserré les règles d'étiquetage des matières dangereuses des compagnies de chemin de fer.
Malgré toute l'attention que nous accordons à la sécurité ferroviaire et aux dangers associés aux services ferroviaires, nous ne devons pas oublier le rôle important que l'industrie ferroviaire joue et a joué dans l'économie de notre pays, en soutenant nos exportations et en permettant de livrer des marchandises aux Canadiens. Toutefois, l'ombre de la tragédie de Lac-Mégantic plane sur toutes les personnes qui vivent en bordure de voies ferrées, et le risque quotidien de collisions aux passages à niveau nous oblige à en faire davantage pour garantir la sécurité ferroviaire.
Le gouvernement prend ce risque très au sérieux et s'affaire à veiller à ce qu'une telle situation ne se reproduise plus.
J'espère que tous mes collègues se joindront à moi pour reconnaître la contribution essentielle du projet de loi à l'amélioration de la sécurité ferroviaire et voteront en sa faveur.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui afin d'appuyer le projet de loi , Loi sur la sécurité et l’imputabilité en matière ferroviaire.
La présentation du projet de loi marque une étape importante dans le cadre des initiatives du gouvernement pour renforcer la sécurité ferroviaire. J'aimerais profiter du temps qui m'est alloué pour parler des efforts soutenus que nous avons déployés ensemble dans ce dossier.
En novembre 2013, le comité des comptes publics a présenté son septième rapport, qui traitait des questions relatives à la surveillance de la sécurité ferroviaire. Les cinq recommandations contenues dans le rapport reprenaient les thèmes abordés dans le rapport de l'automne 2013 du vérificateur général du Canada.
Dans le même ordre d'idées, le comité des transports, de l'infrastructure et des collectivités a effectué un examen rigoureux du régime canadien de sécurité du transport des marchandises dangereuses et du rôle des systèmes de gestion de la sécurité dans tous les modes de transport.
Avant de poursuivre, j'aimerais remercier les députés qui font partie de ces deux comités. L'examen approfondi qu'ils ont effectué servira à renforcer la sécurité des transports, et ce sont tous les Canadiens qui en bénéficieront. J'aimerais aussi remercier les témoins pour leur participation: leurs connaissances et leurs opinions ont été extrêmement utiles. Les études et les recommandations en matière de sécurité ferroviaire et de transport des matières dangereuses comportent des éléments importants qui doivent être pris en considération dans le cadre de l'amélioration du système national de transport. Je tiens à assurer à la Chambre que la sécurité des Canadiens est la priorité absolue du gouvernement.
Il est donc important d'examiner les nombreuses activités et mesures que le gouvernement a mises en place pour renforcer la sécurité ferroviaire et le transport par rail de marchandises dangereuses.
À la suite du déraillement tragique survenu à Lac-Mégantic, en juillet 2013, le gouvernement a pris des mesures vigoureuses pour assurer la sécurité et l’intégrité du réseau ferroviaire canadien. La a ordonné à son ministère d'émettre une injonction ministérielle à l'intention des compagnies de chemin de fer. Cette injonction exigeait notamment que les équipes des locomotives comptent au moins deux personnes dans les trains transportant des marchandises dangereuses. Nous avons aussi imposé des règles plus strictes afin d'assurer la sécurité des trains laissés sans surveillance, et les sociétés qui importent ou transportent du pétrole brut ont reçu l'instruction de procéder à des tests pour vérifier la catégorie de ce pétrole.
En janvier 2014, le gouvernement a également lancé un examen approfondi du régime actuel de responsabilité et d'indemnisation des compagnies de chemin de fer de compétence fédérale. Cet examen avait pour but de veiller à ce que le principe du pollueur-payeur soit respecté et à ce que des ressources soient disponibles pour indemniser les victimes éventuelles, pour payer les coûts de nettoyage et pour assurer la protection des contribuables. Les commentaires formulés par les intervenants au cours de l'examen ont contribué à l'élaboration du régime renforcé de responsabilité et d'indemnisation des compagnies de chemin de fer de compétence fédérale qui est prévu dans le projet de loi . Le régime prévoit l'imposition aux sociétés ferroviaires d'exigences accrues en matière d'assurance et un fonds supplémentaire financé par les expéditeurs pour les accidents mettant en cause du pétrole brut ou d'autres marchandises dangereuses désignées. Outre le régime de responsabilité et d'indemnisation, nous avons présenté des mesures de surveillance et d'application de la loi renforcées, en vertu de la Loi sur la sécurité ferroviaire.
L'automne dernier, nous avons aussi demandé aux sociétés ferroviaires de communiquer aux municipalités et aux intervenants de première ligne des données sur les matières dangereuses transportées, afin que les planificateurs des mesures d'urgence et les intervenants de première ligne puissent améliorer l'évaluation des risques, la planification et la formation. Je suis heureux de confirmer que les sociétés ferroviaires communiquent désormais ces renseignements aux collectivités.
Bien que le réseau ferroviaire du Canada soit l'un des plus sûrs et des plus efficaces du monde, nous savons qu'il est toujours possible de faire mieux, et nous sommes résolus à rétablir la confiance de la population dans le réseau ferroviaire. En plus des mesures dont j'ai déjà parlé, nous avons apporté d'autres changements afin de rendre les activités ferroviaires et le transport des matières dangereuses plus sûrs, et nous poursuivons nos efforts en ce sens.
Je tiens à souligner que nous avons déjà mis en oeuvre une bonne partie des recommandations formulées par le Bureau de la sécurité des transports. Comme je l'ai déjà dit, le gouvernement a à coeur de rétablir la confiance des Canadiens dans le réseau ferroviaire.
Nous continuerons de collaborer de près avec les intéressés, notamment les municipalités, les provinces et les fonctionnaires étatsuniens, dans le but de trouver d'autres façons de renforcer la sécurité.
En avril 2014, le gouvernement a annoncé des mesures qui faisaient suite aux premières recommandations du Bureau de la sécurité des transports à la suite du déraillement de Lac-Mégantic. Premièrement, nous avons ordonné qu'on cesse immédiatement d'utiliser les wagons les moins sûrs pour le transport de produits dangereux. Nous avons aussi établi de nouvelles normes de sécurité pour les wagons-citernes DOT-111 et exigé le retrait graduel des wagons qui ne répondent pas à ces normes. Je suis heureux de confirmer que les nouvelles normes de sécurité des wagons DOT-111 ont été publiées dans la partie II de la Gazette du Canada en juillet 2014. Une mise à jour détaillée, publiée le 11 mars 2015, décrit les nouvelles spécifications des wagons-citernes TC-117, qui vont au-delà des nouvelles exigences proposées pour les wagons-citernes DOT-111. Ces normes s'appliqueraient à tout nouveau wagon construit pour le transport de liquides inflammables à compter du 15 octobre 2016. L'élimination rapide et graduelle des wagons DOT-111 transportant du pétrole brut commencera dans deux ans. D'ici 10 ans, seuls les wagons complètement rénovés et ceux qui seront conformes à la norme TC-117 seront autorisés.
Pour ce qui est de la vitesse de trains, nous exigeons que les sociétés ferroviaires réduisent la vitesse de certains trains transportant des matières dangereuses. Elles doivent aussi apporter d'autres améliorations. À titre d'exemple, celles qui transportent des matières dangereuses doivent porter une attention continue à la planification des trajets et à l'analyse des risques.
Nous exigeons par ailleurs des plans d'intervention d'urgence pour les convois de pétrole brut, d'essence, de diesel, de carburant aviation ou d'éthanol, y compris lorsqu'un seul wagon-citerne transporte ces produits. Ces plans ont été passés en revue et approuvés. Depuis le 20 septembre 2014, nous disposons d'équipes spécialisées qui sont prêtes à intervenir dans l'éventualité d'un déversement de pétrole. Un groupe de travail a aussi été mis sur pied pour permettre à des groupes névralgiques, comme les administrations municipales, les premiers intervenants, les sociétés ferroviaires et les expéditeurs, de se concerter afin de renforcer les capacités d'intervention d'urgence d'un bout à l'autre du pays.
Les députés se rappelleront probablement que le Bureau de la sécurité des transports a publié en août 2014 son rapport définitif assorti de recommandations concernant l'accident de Lac-Mégantic. Le gouvernement y a répondu officiellement le 29 octobre suivant.
Tout d'abord, le bureau a recommandé que le ministère des Transports exige que les compagnies ferroviaires canadiennes mettent en place des moyens de défense physiques additionnels pour empêcher le matériel de partir à la dérive. À cette fin, la a délivré une injonction ministérielle additionnelle et un arrêté ministériel visant la mise en oeuvre de changements majeurs afin d'améliorer l'immobilisation des trains et d'imposer aux sociétés ferroviaires qu'elles satisfassent à des exigences normalisées à l'égard des freins. La deuxième recommandation du bureau insiste sur la nécessité de procéder régulièrement à des vérifications approfondies des systèmes de gestion de la sécurité ferroviaire. En réaction, Transports Canada a revu ses plans d'inspection et de vérification de manière à vérifier plus souvent les systèmes de gestion de la sécurité, en imposant une vérification approfondie tous les trois à cinq ans.
Outre ces deux recommandations, le Bureau de la sécurité des transports a aussi publié deux avis de sécurité ferroviaire, l'un sur la classification du gaz d'extraction et des liquides inflammables et l'autre sur la formation des employés de chemins de fer d'intérêt local, qui sont aussi pris en considération.
À la suite de l'accident survenu en juillet 2013 à Lac-Mégantic, nous avons exigé sur-le-champ que des tests de classification du pétrole brut soient réalisés. Nous avons aussi imposé l'élaboration de plans d'intervention d'urgence à l'égard de liquides inflammables précis et de l'éthanol.
En juillet 2014, le gouvernement a proposé une modification réglementaire conférant aux inspecteurs le pouvoir de procéder à une vérification approfondie de la classification des matières dangereuses. En conséquence, l'industrie doit maintenant démontrer les résultats de ses tests.
En dernier lieu, parlons de la formation du personnel. Nous exigeons que les sociétés ferroviaires soumettent des plans de formation à l'examen du ministère. En 2015, le ministère procédera également à des vérifications ciblées dans le but de cerner les lacunes précises des plans de formation de l'industrie. Les résultats de cet exercice nous aideront à déterminer quelles sont les exigences qu'il faut imposer ou resserrer dans le but de renforcer le régime de formation.
Le gouvernement est toujours résolu à améliorer la sécurité ferroviaire dans l'intérêt de tous les Canadiens. Nous continuerons de prendre des mesures concrètes.
Je demande à tous les députés d'appuyer le projet de loi.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, je veux mentionner que j'ai trouvé intéressante l'intervention de mon collègue de , lorsqu'il a dit qu'à l'époque où il était étudiant, il a travaillé dans des trains à vapeur. J'espère que nous pourrons entendre ses anecdotes intéressantes sur sa jeunesse en Pologne, où il a vécu cette expérience alors qu'il fréquentait l'université. Je suis certain qu'il a des histoires intéressantes à raconter sur cette expérience, des histoires que nous entendrons peut-être à la Chambre ou qu'il pourrait me raconter à un autre moment.
Je suis heureux, pour plusieurs raisons, d'avoir l'occasion de participer au débat sur le projet de loi à l'étape de sa troisième lecture. En qualité de porte-parole du Parti libéral en matière de ressources naturelles, je reconnais que les modifications à la Loi sur les transports au Canada et à la Loi sur la sécurité ferroviaire auront des répercussions profondes sur l'expédition de ressources naturelles importantes, dont le pétrole, comme il en a été question ici aujourd'hui.
Malheureusement, j'estime que ce gouvernement conservateur inepte, ce régime conservateur, a complètement bousillé le projet Keystone XL. Il a fait s'enliser le projet d'oléoduc Énergie Est et il n'aurait jamais dû faire la sourde oreille aux préoccupations des Autochtones et des environnementalistes et autoriser automatiquement, comme il l'a fait, le projet Northern Gateway.
Le résultat de l'incompétence du gouvernement, qui s'est révélé incapable de réaliser un seul projet de pipeline, a été le recours croissant aux chemins de fer pour transporter le pétrole jusqu'aux marchés, avec les problèmes de sécurité ferroviaire que cela a entraîné. Les inquiétudes des gens concernant la sécurité ferroviaire sont tout à fait justifiées lorsqu'on connaît le bilan du gouvernement en la matière depuis une dizaine d'années.
Je suis également heureux de prendre la parole aujourd'hui parce qu'en tant que Néo-Écossais, je m'inquiète de l'avenir du chemin de fer du Cap-Breton et du centre de la Nouvelle-Écosse, qui dessert l'île du Cap-Breton depuis plus de 135 ans et qui est très important pour de nombreuses industries de cette région. C'est en fait l'ingrédient essentiel qui a permis à ces entreprises de continuer de prospérer, d'employer des gens et d'apporter des bienfaits à la population locale. Nous devrions tous nous inquiéter des graves difficultés de ce chemin de fer, dont l'existence est grandement menacée aujourd'hui.
Je sais que la est originaire de l'île du Cap-Breton et que, tout comme mes collègues de et de , elle s'inquiète de l'avenir des trains desservant l'île du Cap-Breton. Je connais l'importance vitale des trains du CN pour le port de ma ville, Halifax, en ce qui a trait au transport de conteneurs ainsi que d'autres marchandises, à destination de l'ensemble de l'Amérique du Nord.
Depuis longtemps, le Canada atlantique sait très bien apprécier la valeur du réseau ferroviaire canadien, puisqu'il nous rapproche des autres Canadiens depuis plus de 100 ans. Que l'on pense au service voyageurs de VIA Rail, qui a malheureusement été considérablement réduit au cours des dernières années, ou aux trains de marchandises qui traversent la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, deux magnifiques provinces, ainsi que les autres provinces, le réseau ferroviaire est une composante essentielle de notre infrastructure économique et constitue un moteur économique pour ma région.
D'ailleurs, je devrais souligner que je suis ravi d'avoir eu la chance d'accompagner récemment les députés qui ont pris le train de VIA Rail à partir d'Halifax pour démontrer leur appui indéfectible au maintien d'un excellent service voyageurs entre le Canada atlantique et Montréal. Je suis heureux que l'initiative semble avoir été un succès, puisque le service sera maintenu.
À titre de député d'Halifax-Ouest, je reçois souvent des appels au sujet de la ligne principale du CN, qui passe dans ma circonscription. Elle traverse Clayton Park, Rockingham et Birch Cove et se rend jusqu'au coeur de Bedford. D'ailleurs, je peux entendre le sifflement du train depuis ma cour arrière, et j'entends souvent le grondement du train qui passe à différents moments du jour et du soir.
Lorsque je fais du porte-à-porte dans ma circonscription, ce que je fais régulièrement, mes électeurs se disent également préoccupés par plusieurs problèmes. Par exemple, ils ne connaissent pas toujours la nature des marchandises qui sont transportées dans les wagons qui traversent leur collectivité, et cela peut être une grande source d'inquiétude. Ils s'inquiètent peut-être de l'état des rails et des passages supérieurs qui font partie du réseau.
Récemment, un électeur m'a fait part d'un problème de sécurité ferroviaire lié à l'entretien des ponceaux et des passages supérieurs. Lorsqu'on pense à la sécurité ferroviaire, on songe généralement à ce qui s'est passé à Lac-Mégantic. On pense aux matières toxiques ou explosives qui sont transportées dans des wagons. On ne songe pas à quelque chose d'aussi simple qu'un ponceau sous un chemin de fer.
En fait, j'ai reçu un appel d'un électeur, qui m'a signalé qu'un ponceau se trouvant sous des rails, à Bedford, était bloqué par des débris, ce qui causait des inondations.
Dans ma province, la Nouvelle-Écosse, l'hiver a été difficile, mais nous sommes habitués à ce que la température varie tout au long de l'hiver. Ainsi, il peut faire très doux une journée, et très froid le lendemain. On peut donc supposer que si un ponceau est bloqué, une bonne quantité de glace pourrait se former sur les rails. Le fait qu'un train risque de dérailler au beau milieu de la collectivité a de quoi faire peur. C'est donc un problème important dont il a fallu s'occuper. En fait, j'ai travaillé avec le Canadien National et la Ville d'Halifax pour que l'on débloque les ponceaux, ce qui a été fait. Cela m'a permis de constater que les responsabilités relatives à l'entretien des ponceaux et des passages supérieurs ne sont pas clairement définies et que cela peut avoir des répercussions sur la sécurité ferroviaire. C'est un aspect auquel nous ne songerions probablement pas en temps normal.
Comme tous les députés libéraux, je partage les vives inquiétudes des Canadiens en ce qui concerne la sécurité ferroviaire au pays. Mon collègue de a pris la parole précédemment au sujet du projet de loi , et il a expliqué de façon éloquente à quel point la sécurité ferroviaire est importante dans sa circonscription, car c'est là qu'on trouve certaines des voies ferrées les plus empruntées au Canada. Il a mentionné qu'il demeure difficile d'atténuer la vitesse des trains dans sa collectivité — cet aspect a également été soulevé par mon collègue de il y a quelques minutes — et de contrôler les matières dangereuses qui passent par certaines des régions les plus densément peuplées du Canada.
Voici ce qu'il a déclaré:
On sait aussi que les véritables moyens d'améliorer la sécurité dépassent le cadre du présent débat. Parmi les solutions, mentionnons des trains plus courts, une plus stricte réglementation des produits chimiques transportés par ces trains, peut-être l'obligation de transporter le diesel et les produits chimiques très volatiles dans les nouveaux wagons améliorés et, tant que ces mesures ne sont pas prises, l'application de limites de vitesse beaucoup moindres.
Le député de a aussi mentionné que, lors des récentes élections partielles dans sa circonscription, les néo-démocrates avaient affirmé qu'ils n'appuieraient jamais le moindre pipeline au Canada et que leur préférence allait au transport ferroviaire. Plus tôt aujourd'hui, le député de a laissé entendre que le pétrole transporté par train ne pouvait être transporté par pipeline. C'était la première fois que j'entendais une telle chose. En tant que porte-parole de mon parti en matière de ressources naturelles, je me renseigne beaucoup et depuis longtemps sur les questions entourant le domaine pétrolier et gazier. Je serais donc curieux d'entendre parler du type de pétrole qui, selon le député, ne peut être transporté par pipeline.
Les néo-démocrates n'envisageraient même pas d'appuyer les pipelines si on mettait sur pied un cadre de responsabilité prévoyant de rigoureux examens, des évaluations environnementales adéquates, la participation et le soutien du public et la consultation des Premières Nations.
Le pays a besoin des pipelines, car ils transportent beaucoup de produits que nous utilisons. Le NPD semble être d'avis que les pipelines ne devraient être utilisés sous aucun prétexte.
Les conservateurs, quant à eux, sont en faveur des pipelines, peu importe les circonstances. La dichotomie est intéressante.
Revenons au projet de loi . Il vise deux objectifs: changer la façon d'établir les niveaux minimaux d'assurance pour les compagnies de chemin de fer de compétence fédérale, et créer un fonds d'indemnisation pour couvrir les dommages subis lors d’accidents ferroviaires dans le contexte du transport de certaines marchandises dangereuses.
La sécurité ferroviaire est, bien sûr, devenue une question extrêmement importante pour les Canadiens depuis la tragédie de Lac-Mégantic, et le gouvernement conservateur a été lent à réagir. Il a présenté des mesures au compte-gouttes sous forme de modifications techniques et réglementaires dans des projets de loi comme le C-52.
La triste vérité, c'est que le gouvernement tente maintenant d'améliorer la sécurité ferroviaire en partie à cause de l'horrible explosion de train qui est survenue à Lac-Mégantic, une tragédie qui a coûté la vie à bon nombre de personnes innocentes et touché beaucoup de familles. Je sais que tous les députés ont été attristés et horrifiés par ce qui s'est passé là-bas.
Le projet de loi est aussi appelé « Loi sur la sécurité et l’imputabilité en matière ferroviaire ». Les conservateurs donnent toujours des noms intéressants à leurs mesures législatives. Je pense qu'ils passent parfois plus de temps à trouver un nom attrayant pour leurs projets de lois qu'à penser au contenu de ces derniers.
Le projet de loi modifierait deux autres lois, soit la Loi sur les transports au Canada et la Loi sur la sécurité ferroviaire. En ce qui concerne la Loi sur les transports au Canada, le projet de loi renforcerait le régime de responsabilité et d'indemnisation pour les compagnies de chemin de fer de compétence fédérale, en établissant des niveaux minimaux d’assurance pour les compagnies de chemin de fer et un fonds d’indemnisation supplémentaire, financé par les expéditeurs. Ce fonds couvrirait les dommages subis lors d'accidents ferroviaires dans le contexte du transport de certaines marchandises dangereuses.
Les modifications établiraient entre autres des niveaux minimaux d’assurance pour l’exploitation de chemin de fer visant le transport de marchandises, en fonction du type et du volume des marchandises transportées. Le titulaire d'un certificat d'aptitude serait tenu de maintenir la couverture d’assurance responsabilité requise par la loi et d'aviser sans délai l'Office des transports du Canada si sa couverture d'assurance était modifiée. C'est tout à fait logique.
Les modifications établiraient qu'une compagnie de chemin de fer est responsable des pertes, même en l'absence de preuve de faute ou de négligence, sous réserve de certains moyens de défense. Une responsabilité absolue serait prévue pour les pertes, les dommages et les frais résultant d'un accident ferroviaire impliquant du pétrole brut ou d’autres marchandises désignées, jusqu’au niveau de la couverture minimale d’assurance responsabilité de la compagnie de chemin de fer. Les modifications prévoient aussi la création d'un fonds d'indemnisation parmi les comptes du Canada, financé par les contributions payées par les expéditeurs, pour couvrir les pertes, dommages et frais résultant d’un accident ferroviaire impliquant du pétrole brut ou d’autres marchandises désignées, qui excèdent la couverture minimale d’assurance responsabilité.
Ce projet de loi modifierait aussi la Loi sur la sécurité ferroviaire de manière à, entre autres choses, permettre aux provinces et aux municipalités qui ont fait des dépenses pour éteindre un incendie causé par les activités d'une compagnies de chemin de fer de demander à l'Office des transports du Canada que la compagnie visée lui rembourse les dépenses ainsi engagées.
Il préciserait le pouvoir de réglementer du Cabinet relativement à l'interdiction ou à la limitation de l'accès à un terrain sur lequel se trouve une voie ferrée, notamment par l'installation de clôtures ou de signaux. Bref, il permettrait de sécuriser ces zones et d'empêcher les gens d'y pénétrer pour y causer du tort intentionnellement ou de s'y blesser. Il permettrait en outre aux inspecteurs de la sécurité ferroviaire, s'ils sont convaincus de la présence d'un risque imminent pour la sécurité ou la sûreté ferroviaires, à ordonner à une personne ou à une compagnie de prendre les mesures qu'ils estiment nécessaires pour atténuer ce risque.
Il autoriserait en outre le ministre à ordonner à une compagnie, à une autorité responsable du service de voirie ou à une municipalité de suivre les procédures ou d’apporter les mesures correctives qu’il précise et qu’il estime nécessaires pour la sécurité ferroviaire. Il accorderait au Cabinet un pouvoir de réglementation relatif à la transmission à toute personne de renseignements concernant la sécurité ferroviaire. Il autoriserait le ministre à ordonner à une compagnie d’apporter les mesures correctives nécessaires s’il estime que la mise en oeuvre de son système de gestion de la sécurité risque de compromettre la sécurité ferroviaire.
Bien que le projet de loi et d'autres proposent certaines des mesures que réclame le Parti libéral dans le dossier, je ne pense pas que le gouvernement conservateur puisse pour autant affirmer avoir rempli la promesse qu'il a faite d'assurer la sécurité et l'intégrité du système canadien de chemins de fer.
Les faits sont éloquents. En février et en mars, il y a eu trois déraillements uniquement en Ontario.
Les Canadiens se sont fait avoir par une approche fragmentée de la sécurité ferroviaire. Ce dernier projet de loi n'est que l'exemple le plus récent qui démontre que le gouvernement refuse encore de prendre la sécurité ferroviaire au sérieux. Sinon, comment expliquer le fait que la division de la sécurité ferroviaire de Transports Canada manque de personnel, de fonds et de formation? Elle est victime de la porte tournante du Cabinet conservateur; le portefeuille en question a changé cinq fois de ministre en neuf ans.
Transports Canada est rempli de très bons fonctionnaires déterminés à assurer la sécurité et l'intégrité de notre système ferroviaire. Cela ne fait absolument aucun doute. Il est malheureux, cependant, que l'intégrité et le dévouement du gouvernement ne soit pas à la hauteur. Comme l'a fait remarqué mon collègue d', le porte-parole du Parti libéral en matière de transports, dans son discours sur le projet de loi, le financement consacré à la sécurité ferroviaire a diminué de 20 % au cours des cinq dernières années. Durant cette période, alors que nous nous souciions beaucoup plus de la sécurité ferroviaire, le gouvernement conservateur a réduit le financement de 20 %. Comment faire cadrer cela avec les beaux discours qui émanent de ce côté-là?
J'aimerais citer mon collègue d'. Il a dit:
Dans les faits, les conservateurs veulent donner l'impression — au moyen de subterfuges, de manoeuvres sournoises, de mauvaise communication et de déclarations trompeuses — qu'ils ont le dossier de la sécurité ferroviaire, un enjeu d'une grande importance, bien en main. Mais ce n'est pas le cas.
Comme je voudrais que la ministre porte attention à ce que disent mon collègue d' et les témoins qui ont comparu devant le comité pour faire des critiques constructives au sujet du projet de loi . Un certain nombre d'experts clés ont affirmé devant le comité qu'ils n'avaient pas été adéquatement consultés par le gouvernement au sujet du projet de loi. Ils s'interrogeaient sérieusement au sujet des conséquences de l'assurance responsabilité et des répercussions du projet de loi sur l'emploi et sur la compétitivité commerciale. Malheureusement, il semble que ces réserves soient tombées dans l'oreille d'un sourd.
Il est important de souligner que cela arrive à un moment où Transports Canada a beaucoup de rattrapage à faire, étant donné que, dans le Budget principal des dépenses, son budget a été amputé de 202 millions de dollars, soit 11 %. Le gouvernement a fait ces compressions dans la foulée d'un rapport cinglant du vérificateur général duquel il ressort, entre autres, que le gouvernement n'a fait que 26 % des vérifications prévues. Il n'a pas fait de vérification de VIA Rail, même si VIA Rail transporte quatre millions de passagers par an. Est-ce que les passagers de VIA Rail des passagers comme nombre d'entre nous — et, j'espère, comme de plus en plus de Canadiens — n'aimeraient pas que, à l'occasion du moins, quelqu'un fasse une vérification pour s'assurer que les mesures de sécurité ferroviaire requises sont effectivement respectées? Le fait que Transports Canada ne fasse pas ces vérifications est très déconcertant, mais ce n'est pas étonnant, puisque le gouvernement a justement sabré les fonds qui y étaient alloués.
Nous devons reconnaître qu'il y a un déficit de capacité et nous devons nous demander quelles sont les vraies priorités du gouvernement. Examinons les deux faits suivants. D'un côté, dans le budget, le régime conservateur alloue 42 millions de dollars à la promotion du Plan d'action économique. Tout le monde a vu ces publicités inutiles et ces vidéos vaniteuses. D'un autre côté, il alloue 34 millions de dollars à la sécurité ferroviaire. Autrement dit, 42 millions de dollars pour la publicité d'autopromotion partisane et seulement 34 millions de dollars pour la sécurité ferroviaire. Cela en dit long sur ses priorités. Malheureusement, cela témoigne des priorités erronées d'un gouvernement inefficace, corrompu par 10 années de pouvoir.
Mon collègue d' a dit qu'il avait demandé à 10 reprises à la ministre pourquoi elle avait réduit de 11 % le budget de Transports Canada et, chaque fois qu'il lui a posé la question, elle a nié les compressions. Le directeur parlementaire du budget dit toutefois que c'est 11 %. Il est donc clair que les conservateurs ont fait de très mauvais choix et qu'ils mettent vraiment leurs priorités à la mauvaise place.
L'échec des conservateurs a été amplifié par les révélations du vérificateur général, qui a indiqué dans son rapport que le gouvernement n'a pas assez d'inspecteurs et de vérificateurs de systèmes pour s'acquitter des fonctions de sécurité essentielles. C'est extrêmement inquiétant: il n'y a pas assez d'inspecteurs ni de vérificateurs de systèmes. Il s'agit pourtant de sécurité ferroviaire. La situation est assez paradoxale: alors que le gouvernement ne fournissait pas les ressources nécessaires pour que le système ferroviaire canadien soit le plus sûr au monde, ses politiques en matière de pipelines ont échoué, ce qui a fait augmenter le transport du pétrole par rail. Le risque d'accidents graves est donc beaucoup plus élevé.
En guise de conclusion, le réseau ferroviaire national a uni le Canada. Bon nombre de Canadiens, de la région de l'Atlantique et d'ailleurs, vivent toujours à proximité des chemins de fer. Bon nombre d'entre nous ont grandi près d'un chemin de fer. Il incombe au gouvernement fédéral d'assurer la sécurité des gens qui voyagent en train, qui vivent près des voies ferrées et qui conduisent les trains.
Bien que ce projet de loi soit nettement insuffisant pour assurer la protection des Canadiens, il contient au moins des mesures que les libéraux ont réclamées, et nous en sommes reconnaissants. Le Parti libéral continuera d'exercer des pressions sur le gouvernement afin qu'il mette les bouchées doubles et qu'il fasse de la sécurité ferroviaire une priorité.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Le 6 juillet 2013, tout le pays a été secoué d'apprendre qu'un train de marchandises transportant du pétrole brut provenant de la formation rocheuse Bakken avait déraillé après avoir dévalé une pente. Nous avons été horrifiés par les images de l'explosion et de l'incendie. Nous avons pleuré la disparition des 47 personnes dont le décès a été confirmé ou présumé. Nous nous sommes demandé pourquoi il y a de plus en plus d'accidents ferroviaires, alors que le train a déjà été le moyen de transport le plus sûr. Nous avons été stupéfaits d'apprendre que l'assurance-responsabilité civile de la société ferroviaire Maine and Atlantic Railway n'était que de 25 millions de dollars, ce qui est tout à fait insuffisant, compte tenu de l'ampleur des dommages ainsi que des pertes matérielles et humaines découlant de cette tragédie.
À l'heure actuelle, on estime que les dommages à Lac-Mégantic sont de plus de 400 millions de dollars et que les sommes qu'il faudra débourser pour reconstruire cette ville afin qu'elle redevienne ce qu'elle était à l'origine seront encore plus élevées. Les contribuables doivent payer la note et consacrer des centaines de millions de dollars au nettoyage et à la reconstruction. Par ailleurs, il est impossible de mesurer la valeur de la vie des 47 Canadiens qui sont décédés dans ces circonstances tragiques.
Au cours des dernières décennies, le système ferroviaire de notre pays a été déréglementé, sous-financé et mal géré, et de mauvaises décisions ont été prises par le gouvernement en poste et le gouvernement précédent.
Ce projet de loi ne va pas assez loin et ne répond pas à bon nombre de nos préoccupations. Je l'appuie, certes, mais il faut faire davantage. Le déraillement tragique survenu à Lac-Mégantic nous a montré qu'il fallait renforcer le régime de responsabilité et d'indemnisation du secteur ferroviaire. Il est important de régler les problèmes fondamentaux à l'origine de la hausse marquée du nombre d'accidents ferroviaires.
En 1999, le gouvernement libéral a modifié la Loi sur la sécurité ferroviaire dans le but d'accélérer la déréglementation du secteur, et les gouvernements fédéraux suivants ont poursuivi sur cette lancée. En 2001, la surveillance directe qu'exerçait le gouvernement fédéral a cédé la place à des systèmes de gestion de la sécurité conçus par les sociétés ferroviaires. Le rôle du gouvernement fédéral dans le dossier de la sécurité ferroviaire a donc profondément changé.
Depuis, le nombre d'accidents ferroviaires a connu une hausse marquée, et ces accidents ont des conséquences de plus en plus graves dans nos collectivités. Selon les données de l'Association des chemins de fer du Canada, en 2009, seulement 500 wagons par année transportaient des combustibles fossiles hautement inflammables. En 2013, ce nombre était passé à 160 000. À compter de 2017, notre réseau ferroviaire devrait transporter 33,9 millions de tonnes de combustibles fossiles par année. Ces chiffres ne tiennent pas compte des autres matières dangereuses qui traversent nos collectivités.
Il ne fait aucun doute que la protection de la population constitue l'une de nos principales responsabilités. Il est grand temps d'améliorer le régime de responsabilité et d'indemnisation du secteur ferroviaire.
C'est dommage qu'il ait fallu la tragédie à Lac-Mégantic pour que le gouvernement prenne cette responsabilité au sérieux. Nous avons constaté un essor exponentiel du transport de marchandises dangereuses, et il y a longtemps qu'il aurait fallu prévoir une protection accrue.
En 2013, 144 accidents ont mis en cause des marchandises dangereuses, dont sept ont donné lieu au déversement de produits dangereux. Bon nombre d'entre nous ont entendu parler des trois déraillements dans le Nord de l'Ontario. Ces déraillements ont eu lieu en moins d'un mois, soit de février à mars cette année. Dans deux déraillements, les wagons-citernes transportant du pétrole brut ont pris feu. Dans ces deux cas où il y a eu des incendies, les wagons-citernes étaient des modèles DOT-111 améliorés.
Le gouvernement a ordonné l'élimination progressive des wagons DOT-111 sur une période de 10 ans. Le Bureau de la sécurité des transports, chargé des enquêtes relatives aux accidents ferroviaires, a signalé que la longue période prévue pour l'élimination des wagons était très préoccupante.
En fait, en février 2014, un déraillement a eu lieu dans ma circonscription, sur les chemins Sewells et Reesor. Selon la police, le wagon était vide, et un porte-parole du CN a confirmé qu'il n'y avait aucune marchandise dangereuse et que personne n'avait été blessé. Nous avons eu beaucoup de chance.
Des voies ferrées traversent ma circonscription, et c'est aussi dans ma circonscription que l'on retrouve la gare de triage du CN de Toronto-Est. La ligne du CN, qui passe près de Steeles, transporte chaque jour du pétrole, du gaz et d'autres matières inflammables. La plupart des voies ferrées longent les rues, à quelques mètres, dans bien des cas, de résidences et de parcs où jouent des enfants et où des gens font du vélo ou de la course.
Je prends la parole aujourd'hui parce que je suis préoccupée par le transport de matériaux volatils près de l'endroit où vivent mes voisins et les habitants de ma collectivité, alors qu'il n'y a pas de règlements adéquats en vigueur.
Il nous faut discuter de la responsabilité après un accident, mais nous devons aussi prendre immédiatement des mesures pour prévenir et atténuer les désastres.
Je ne suis pas seule à être d'avis qu'il faut des mesures plus rigoureuses pour assurer la sécurité ferroviaire. Le 31 mars dernier, le maire de Toronto et 17 conseillers de la municipalité ont écrit à la pour demander que Transports Canada prenne des mesures plus rigoureuses que celles en vigueur à l'heure actuelle pour protéger les villes. Selon un récent article publié dans le Toronto Star, des marchandises dangereuses traversent souvent le centre de Toronto.
La municipalité a établi un ensemble de recommandations, et je suis fière de me joindre à elle pour réclamer une application plus rigoureuse de la réglementation et l'adoption d'une réglementation plus stricte afin d'assurer la sécurité des Canadiens, des Torontois et de tous les résidants de Scarborough.
Comme je l'ai indiqué, les marchandises transportées par notre réseau ferroviaire posent de plus en plus de risques, et il faut renforcer nos systèmes de sécurité ferroviaire pour assurer la sécurité de la population. Cela signifie que nous devons prévoir des ressources adéquates pour mettre en oeuvre le régime proposé dans le projet de loi ainsi que les mesures de surveillance et de réglementation supplémentaires réclamées par les collectivités.
Cependant, le budget de Transports Canada a été réduit de 11 % cette année, ce qui représente 202 millions de dollars. L'année dernière, le gouvernement a dépensé 42 millions de dollars pour des publicités sur le Plan d'action économique, mais 33 millions de dollars pour la sécurité ferroviaire. C'est une honte. Transports Canada a subi des compressions d'année en année.
Comment le gouvernement peut-il parler d'une surveillance adéquate sans fournir les ressources nécessaires? Il est clair que les activités de surveillance nécessitent des ressources.
Pour ce qui est du projet de loi , il vise essentiellement à exiger que les sociétés ferroviaires qui transportent des marchandises dangereuses obtiennent une couverture d'assurance minimale et à établir un fonds d'indemnisation en cas de catastrophe auquel les expéditeurs de pétrole brut contribueraient en vue d'indemniser les victimes, les provinces et les municipalités en cas de déraillement.
Nous craignons que les niveaux minimaux d’assurance établis dans le projet de loi ne suffisent pas. Ils devraient être calculés selon le danger auquel le public est exposé, et non uniquement selon le type et la quantité des marchandises transportées. On estime que les dommages à Lac-Mégantic sont de plus de 400 millions de dollars, mais les nouvelles règles ne semblent pas prévoir une couverture de cet ordre pour les petites compagnies.
Le projet de loi prévoit aussi un fonds commun de secours en cas de catastrophe, auquel on pourrait recourir lorsque la couverture minimale est insuffisante. Toutefois, y aura-t-il suffisamment d'argent dans ce fonds? C'est ce que tout le monde se demande.
Avec les 200 000 barils de pétrole transportés chaque jour, Transports Canada estime qu'une contribution annuelle de 17 millions de dollars pourrait être perçue et ajoutée aux recettes générales. C'est une mesure positive, mais certains ont des réserves. Il faudrait que la mesure soit en place pendant presque 15 ans pour accumuler les 250 millions de dollars nécessaires pour pouvoir intervenir en cas de crise, quelle qu'en soit l'ampleur. Je reviens à la tragédie de Lac-Mégantic qui a causé des dommages se chiffrant à 400 millions de dollars. Par conséquent, cette contribution ne serait assurément pas suffisante.
Par ailleurs, nous voulons faire en sorte que le fonds soit suffisant pour couvrir tous les coûts causés par des désastres, y compris une responsabilité illimitée en cas de négligence de la part des sociétés de chemin de fer. Grâce au projet de loi, les municipalités et les provinces seraient mieux en mesure de se faire rembourser par la société de chemin de fer pour les coûts des interventions que nécessiterait un incendie causé par les activités ferroviaires. Toutefois, nous sommes loin d'avoir réduit la probabilité de tels accidents.
Comment protéger la vie des gens qui vivent au Canada? Il nous faut des plans véritables pour atténuer les risques que présentent les convois de marchandises dangereuses qui passent dans les localités canadiennes. Il faut veiller à ce que le gouvernement participe activement aux régimes de sécurité ferroviaire. Après toutes ces années où les libéraux ont permis l'autoréglementation de l'industrie, ce qui a entraîné une hausse des accidents et un déclin de la sûreté, nous devons avoir des inspecteurs indépendants et tenir les sociétés ferroviaires responsables.
Enfin, nous devons poursuivre la discussion nationale sur la transformation du pétrole, du bitume et des autres ressources naturelles du pays. Nous avons l'occasion d'en faire encore bien plus en matière de sécurité ferroviaire au Canada. L'adoption du projet de loi à l'étude ne débouchera pas sur un système de transport ferroviaire sécuritaire. Or, les Canadiens méritent de véritables mesures de sécurité ferroviaire et des systèmes ferroviaires sûrs. Le projet de loi à l'étude est un pas en ce sens, mais il ne va pas assez loin.