La Chambre passe à l'étude du projet de loi , dont le comité a fait rapport sans proposition d'amendement.
propose que le projet de loi soit lu pour la troisième fois et adopté.
Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole à la Chambre au sujet du projet de loi , au moment de la troisième et dernière lecture. Je suis très heureux que, jusqu'à maintenant, la majorité des députés appuient la mesure législative que j'ai proposée.
La maladie d'Alzheimer touche actuellement 750 000 personnes et leur famille, et ce nombre devrait doubler en une génération. Trois Canadiens sur quatre connaissent une personne aux prises avec la maladie d'Alzheimer ou la démence. Ce sont 75 % des citoyens.
Au moment où nous nous préparons à franchir la ligne d'arrivée, il est crucial que nous travaillions tous ensemble. Les Canadiens comptent sur nous. Il est des plus réconfortant de savoir que, pour les questions qui préoccupent beaucoup l'ensemble des citoyens, nous sommes capables, à titre de députés, de collaborer au-delà des allégeances politiques. Nous unissons nos voix pour favoriser la recherche, la collaboration et les partenariats qui permettront de découvrir un traitement curatif, d'assurer le diagnostic précoce et le soutien au traitement. Cette coopération sera bénéfique pour la santé des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de démence, et rassurera leurs proches qui leur prodiguent des soins. Les Canadiens s'attendent à ce que nous travaillions en leur nom pour résoudre ces questions délicates.
Les députés d'en face se montrent prêts à collaborer pour faire en sorte qu'une stratégie nationale coordonnée soit mise en place afin d'alléger les souffrances des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de leur famille. Ils ont présenté à la Chambre les meilleurs principes canadiens de sorte que le projet de loi soit adopté pour le plus grand bien des Canadiens.
Je répète que nul ne devrait être témoin de la détérioration lente et douloureuse des facultés d'un être cher ou d'un membre de sa famille souffrant de cette cruelle maladie. Beaucoup trop de Canadiens doivent endurer de longs adieux.
Je sais que nous ne sommes pas seuls. Bon nombre de mes collègues s'occupent ou se sont occupés d'un membre de leur famille, d'un ami ou d'un être cher atteint d'une forme de démence.
Tout le monde est égal devant la maladie d'Alzheimer. De l'ancien président Ronald Reagan à notre voisin, cette terrible maladie sévit indistinctement. Elle a de lourdes conséquences pour les victimes et leur famille.
Il est important pour moi d'exprimer une fois de plus ma gratitude envers le député de pour avoir appuyé le projet de loi lorsqu'il a été présenté au Parlement. Le député a raconté des histoires déchirantes de paroissiens qu'il a rencontrés dans son travail en tant que ministre du culte de l'Église Unie, et je sais qu'il partage mon désir de voir le présent projet de loi devenir réalité. Je le remercie de son appui. Je tiens également à reconnaître le travail de l'ancien député Claude Gravelle dans ce dossier. Cela montre une fois de plus que nous pouvons travailler ensemble de manière non partisane. Ce faisant, nous pouvons accomplir de grandes choses pour les Canadiens.
C'est dans cette veine que je demande une fois de plus à mes collègues de la Chambre de se joindre à nous afin d'adopter le projet de loi , pour le bien de millions de Canadiens qui en dépendent. Nous avons fait un trop long bout de chemin pour les abandonner. En agissant maintenant, nous soutenons les personnes dont la mémoire est effacée par cette terrible maladie.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi d'intervenir aujourd'hui au sujet du projet de loi et d'avoir l'occasion de parler de la démence.
Je tiens à féliciter le député de et je suis tout à fait d'accord avec lui que cette question transcende la partisanerie.
La démence est un syndrome qui peut être causé par une variété de maladies cérébrales — dont la plus courante est l'Alzheimer — et qui est caractérisé par une détérioration lente et progressive des facultés cognitives. La démence agit sur la mémoire, la pensée, la parole et le jugement de même que sur l’humeur et la personnalité. Il s'agit d'une maladie aussi mystérieuse que troublante.
À mesure que la population vieillit, la démence devient un enjeu de plus en plus préoccupant au Canada comme dans le monde entier. Entre 2011 et 2030, le nombre de Canadiens atteints de démence doublera. À l’heure actuelle, plus de 7 % des Canadiens de plus de 65 ans souffrent de démence, et plus de 35 % à 40 % en souffriront à 85 ans.
Ma province, le Nouveau-Brunswick, est particulièrement sensible à ce problème. Le Nouveau-Brunswick est actuellement la province qui compte la plus forte proportion de personnes de plus de 65 ans. La démence touche de plus en plus de personnes au Nouveau-Brunswick; 16 000 Néo-brunswickois sont diagnostiqués comme étant atteints de démence et l'on s'attend à ce que 3 000 autres le soient cette année. L'incidence de ce problème est exacerbée par le fait que de nombreuses personnes âgées souffrent également de maladies chroniques.
Permettre aux aînés de demeurer à la maison les aide à rester en santé. Sachant cela, je trouve rassurant que les gouvernements fédéral et provincial aient fait des soins à domicile une priorité pour le Nouveau-Brunswick. Le gouvernement du Canada s'est engagé à investir 125,1 millions de dollars sur 10 ans dans les soins à domicile au Nouveau-Brunswick.
Comme il n'y a pas de remède à l'heure actuelle, l'annonce d'un diagnostic de démence peut être dévastatrice pour les personnes touchées et leurs proches. Nous savons cependant que la recherche peut mener à la découverte d'un remède ou d'une solution permettant de ralentir la progression de la démence.
Je ne saurais trop souligner l'importance que le gouvernement accorde à la recherche; les actes que nous avons posés au cours des derniers mois en sont la preuve. Le gouvernement du Canada continuera de mener des recherches en matière de santé et de fonder ses décisions sur les données qu'elles produisent. L'investissement dans la recherche est un investissement pour un Canada et des Canadiens en santé.
La recherche fait avancer notre façon de déceler et de traiter la démence et la façon dont nous prenons soin des personnes touchées et de leurs aidants familiaux. Elle nous a permis de mieux comprendre la démence et les maladies neurodégénératives qui la causent, en plus de mener à des diagnostics plus précis, à des traitements plus efficaces et à une meilleure qualité de vie pour les patients et leur famille.
La Société Alzheimer continue de faire connaître les bienfaits d'un diagnostic précoce. Une étude de 2011 révélait d'ailleurs que, dans 50 % des cas, les Canadiens vivent avec des symptômes pendant plus d'un an avant d'aller consulter un médecin. Il faut faire mieux.
Les chercheurs canadiens ont établi un lien entre la démence et les accidents vasculaires cérébraux ou AVC. La Dre Sandra Black de l'Université de Toronto recueille depuis 1995 des scintigraphies cérébrales de patients atteints de démence. Ces scintigraphies ont révélé la prévalence d'AVC silencieux qui, sans provoquer de symptômes évidents, laissent de petits trous dans le cerveau. Cette recherche permet d'envisager la possibilité d'un diagnostic précoce chez les Canadiens, au moyen de scintigraphies cérébrales. Elle laisse également croire que le fait de réduire les risques d'AVC peut prévenir la démence. Il est vital de poursuivre ce genre de recherches. Les investissements gouvernementaux dans ce secteur sont essentiels pour changer le cours de la démence et y trouver un traitement.
Les Instituts de recherche en santé du Canada, ou IRSC, constituent le principal moyen par lequel le gouvernement du Canada appuie la recherche et permet d'en appliquer les résultats. Au cours des cinq dernières années, les IRSC ont investi plus de 193 millions de dollars dans la recherche liée à la démence. Ce financement appuie les travaux de recherche poussés et fascinants que mènent les scientifiques les plus brillants et les plus prometteurs du Canada. J'ajoute que ces recherches sont susceptibles d'avoir des répercussions considérables pour les Canadiens et pour le système de soins de santé canadien.
Par exemple, Mme Janice Keefe, une chercheuse établie à Halifax, a consacré 20 ans de sa carrière à étudier la contribution des aidants naturels à la maison, qu'elle considère comme la pierre d'assise du système de soins de santé actuel. Les Canadiens de la génération du baby-boom sont de plus en plus confrontés à l'obligation de prendre soin d'un conjoint ou d'un parent atteint de démence. Ces aidants naturels ont besoin de soutien pour ne pas tomber eux-mêmes malades, et pas nécessairement de démence. Mme Keefe a élaboré, en collaboration avec un collègue, un questionnaire novateur axé sur des faits probants, pour cerner les besoins variés et complexes des aidants naturels.
Ce questionnaire, appelé AIDE-PROCHES influence l'élaboration des politiques et des programmes d'appui visant les aidant naturels, un segment de la population souvent oublié. D'abord mis à l'essai dans le cadre de projets pilotes au Québec et en Nouvelle-Écosse, il est maintenant utilisé par les professionnels en Ontario et en Alberta et il a été adapté culturellement pour la France et le New Jersey. Le nombre d'aidants naturels augmentera au fur et à mesure que la prévalence de la démence croîtra. La valeur d'un tel outil est incontestable puisqu'il aide à cerner les besoins et, de ce fait, appuie les programmes destinés aux personnes qui se dévouent pour les autres.
Je suis heureuse de dire que, grâce à la Stratégie de recherche sur la démence qu'ils pilotent, les IRSC concentrent leurs efforts de recherche non seulement au Canada, mais aussi sur la scène internationale. Cette démarche permet de réunir des partenaires de différents secteurs pour soutenir les plus récents travaux de recherche sur la démence qui s’articulent autour de trois thèmes précis: la prévention, le traitement et la qualité de vie des personnes touchées par la maladie et de leurs soignants.
Le volet national de la stratégie, le Consortium canadien en neurodégénérescence associée au vieillissement, ou CCNV, est le principal centre canadien de recherche sur les maladies neurodégénératives qui nuisent à la cognition, y compris la démence. Le CCNV a maintenant permis de réunir 15 partenaires de financement.
Grâce à ses partenaires de financement provenant des quatre coins du pays, le CCNV contribue à accélérer la mise au point de traitements contre la démence et de soins pour les Canadiens. À cette fin, le CCNV fait appel à plus de 350 chercheurs qui examinent des enjeux d’importance pour l’ensemble des Canadiens, y compris pour des groupes vulnérables précis, comme les communautés autochtones et les personnes vivant en région rurale. À cet égard, il faut souligner que les taux de démence observés dans les communautés autochtones au Canada ont augmenté régulièrement au cours des 7 à 10 dernières années. Fait alarmant, dans ces communautés, la démence apparaît maintenant 10 ans plus tôt, en moyenne, que dans les collectivités non autochtones.
Kristen Jacklin et Carrie Bourassa dirigent un projet de recherche sur l'incidence de la culture et de la communauté autochtones sur la façon dont les gens vivent avec la démence. Leur équipe travaille en collaboration avec les communautés autochtones à l'élaboration d'approches culturellement adaptées au diagnostic de démence, à la prestation de soins et à l'éducation sur la santé. Le projet de recherche produira une gamme de résultats qui seront utilisés par les cliniciens. Ces résultats leur permettront d'adapter leur approche de façon à ce que les Autochtones se sentent plus à l'aise et en sécurité lorsqu'ils rencontrent des professionnels de la santé. Ils leur permettront aussi d'inclure des forces culturelles et communautaires appropriées dans les programmes existants pour les personnes atteintes de démence et leur partenaire.
La Stratégie de recherche sur la démence des IRSC comporte une composante internationale qui a permis aux chercheurs canadiens de participer à des partenariats clés touchant à ses trois thèmes. Grâce à cette composante, les chercheurs canadiens ont été en mesure de collaborer avec des collègues de partout dans le monde.
Le Canada est reconnu comme un chef de file dans ce domaine. Par exemple, le Canada a été le premier pays à l'extérieur de l'Europe à se joindre au programme conjoint sur la maladie neurodégénérative, la plus importante initiative de recherche mondiale qui s'attaque aux maladies neurodégénératives. J'aimerais donner aux députés des exemples concrets de la recherche financée par la collaboration internationale.
Le programme finance les travaux de Jörg Gsponer et Paul Pavlidis de l'Université de Colombie-Britannique. Ils travaillent au sein d'une équipe internationale avec des chercheurs d'Allemagne, de Norvège et des Pays-Bas afin de faire la lumière sur les facteurs de risque génétiques des maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer. Cette recherche fondamentale contribuera à la découverte de nouveaux marqueurs biologiques qui permettront de mesurer les écarts par rapport au vieillissement en santé, ainsi que de nouveaux traitements et outils de diagnostic.
Les efforts scientifiques fournis dans le cadre des volets nationaux et internationaux de la stratégie ont défini le Canada en tant que chef de file dans le domaine de la recherche sur la démence. Nous sommes fiers de soutenir des chercheurs de calibre mondial dans leur participation à la quête mondiale pour découvrir un traitement permettant de modifier la maladie d'ici 2025.
Alex Mihailidis de l'Université de Toronto a élaboré un robot mobile pour aider les gens à vivre avec la démence. Parfois, les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ont du mal à se souvenir de la série d'étapes nécessaires pour effectuer les tâches quotidiennes. M. Mihailidis a créé un système de suggestions automatiques, appelé COACH, qui aide les malades à se souvenir des étapes nécessaires pour exécuter des tâches élémentaires, comme se laver les mains. Le système a déjà fait ses preuves dans les établissements de soins de longue durée, et l'équipe du chercheur s'affaire à l'adapter en vue d'aider les personnes qui vivent à la maison.
Comme le constatent les députés, les résultats de la recherche offrent l'espoir que de nouveaux outils, services et traitements seront bientôt offerts pour prévenir la démence et améliorer la situation des Canadiens atteints de cette terrible maladie.
Je suis heureuse de dire que, par l'entremise des Instituts de recherche en santé du Canada, le gouvernement du Canada a mis sur pied une stratégie claire de recherche sur la démence. Le gouvernement continuera d'investir dans ce domaine. Nous savons que les investissements dans la recherche contribueront grandement à améliorer la vie des Canadiens souffrant de démence et la vie de leurs proches et de leurs aidants naturels.
C'est un honneur de participer au débat d'aujourd'hui, qui met en lumière les défis que pose la démence et les préoccupations croissantes qu'elle inspire. Mon père est confronté aux effets de cette terrible maladie, qui touche par ricochet ma mère et l'ensemble de la famille. J'éprouve du réconfort à savoir que des recherches aussi exceptionnelles se déroulent au Canada. Elles nous font espérer qu'on trouvera un jour un traitement qui aidera plus de Canadiens à vivre longtemps, heureux et en santé.
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Monsieur le Président, la Marche pour la maladie d'Alzheimer de Nanaimo a permis d'accumuler 18 000 $ l'an dernier. Cette somme sert à promouvoir des recherches cruciales afin d'atténuer les effets de la maladie d'Alzheimer, à fournir des services aux personnes atteintes et à leurs aidants, et à alléger les difficultés personnelles auxquelles sont confrontées chaque jour les personnes atteintes et leur famille. J'espère que mes concitoyens participeront à la marche de financement qui se tiendra à Nanaimo le 7 mai.
Voilà l'esprit qui guide mon intervention d'aujourd'hui. Le Canada a la responsabilité d'améliorer les soins offerts aux centaines et aux milliers de Canadiens atteints de démence et de fournir un meilleur soutien à leur famille et à leurs aidants. J'appuie le projet de loi , qui prévoit l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie nationale sur les soins de santé destinés aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et d’autres types de démence.
Voici ce que nous demande Susan Barr, qui m'a écrit de la circonscription de Nanaimo—Ladysmith: « Je suis une personne âgée, et nous avons des antécédents d'Alzheimer dans la famille, tant du côté de ma mère que de mon père. Je me retrouve à mon tour au début de ce sombre parcours qu'est la démence [...] À moins d'être bien nanties, les personnes atteintes de démence doivent partager leur chambre avec d'autres personnes qui, dans bien des cas, sont violentes ou avec lesquelles la cohabitation est difficile. Je vous encourage vivement à aller passer deux ou trois heures dans un centre de soins aux aînés financé par le gouvernement où une section fermée est réservée aux personnes atteintes de démence. Demandez-vous si vous aimeriez qu'on vous traite de cette façon. »
Elle parle aussi de son beau-frère, qui était l'homme le plus doux et le plus gentil qui soit. Atteint de la maladie d'Alzheimer, il a dû rester à l'hôpital pendant de longues périodes parce qu'il n'y avait de place pour lui dans aucun des centres de soins de l'île de Vancouver. On l'attachait sur une civière et on lui refusait la douche à cause de ses comportements agressifs. C'est mauvais pour les soignants, pour les familles et, bien entendu, pour les patients.
Les besoins sont criants. En 2011, 750 000 Canadiens étaient atteints de démence, soit 15 % des personnes âgées. Cette maladie entraîne des coûts de 30 milliards de dollars par année en frais médicaux et en perte de productivité. Si nous ne faisons rien, ce chiffre pourrait grimper à 300 milliards de dollars d'ici 25 ans.
Le Canada accuse du retard par rapport aux États-Unis, au Royaume-Uni, à la Norvège, à la France, aux Pays-Bas et à l'Australie, qui ont tous mis en oeuvre un plan national coordonné en matière de démence. Le Canada est l'un des seuls pays du G8 à ne pas en avoir. Dans la mesure où notre population vieillit, nous devons préparer le système de santé et notre milieu de vie à l'augmentation du nombre de personnes atteintes de démence. Leur nombre devrait doubler d'ici 2031. Comme le disait le père de l'assurance-maladie, le néo-démocrate Tommy Douglas, ce n'est qu'en pratiquant la médecine préventive qu'on empêchera le coût des services de santé de devenir excessif.
Je me suis entretenue hier soir avec des représentants de la Canadian Association for Long Term Care, et on m'a rappelé que le Canada a eu 40 ans pour se préparer à la vague des baby-boomers vieillissants. Or, notre pays n'a aucune stratégie et n'a rien planifié. Selon la Canadian Association for Long Term Care, la proportion de bénéficiaires dans les résidences de soins de longue durée qui sont atteints de la maladie d'Alzheimer ou d'une autre forme de démence n'a cessé d'augmenter. Ils représentent 87 % d'entre eux depuis 2010. L'Association mentionne également qu'il est plus important pour les résidents atteints de démence d'avoir des aménagements modernes et une certaine intimité, car ils peuvent se mettre en colère et devenir agressifs lorsqu'ils n'ont pas l'espace personnel dont ils ont besoin.
Les Canadiens ont perdu un temps précieux et cette lacune touche encore plus ceux qui sont atteint d'une maladie dégénérative progressive. Les conséquences humaines sont bien réelles. J'ai entendu d'innombrables histoires à briser le coeur sur les répercussions de la maladie d'Alzheimer et de la démence sur des électeurs de ma circonscription.
Lynn Myette m'a donné la permission de lire cette note. Elle dit:
Notre grand-père a souffert de la maladie d'Alzheimer, et maintenant, notre mère, également atteinte, est dans une unité sécurisée. Nous savons ce que c'est que de voir la déchéance d'un proche qui perd toute sa dignité au point où il n'est plus ce qu'il était. Être attaché à un fauteuil roulant, forcé de s'endormir ainsi, perdre l'appétit au point de ne plus se nourrir, porter une couche parce qu'on a perdu la maîtrise de ses fonctions corporelles, ne plus reconnaître des membres de sa famille immédiate, ressentir de la colère et être dans un état d'apathie quasi comateux à cause des médicaments, ce sont des situations courantes.
Nombre de personnes n'ont pas les moyens d'offrir des soins à domicile de qualité à leurs parents. Bien des gens de ma circonscription me disent qu'ils font de leur mieux pour prendre soin de leurs parents vieillissants à la maison. Ils ne reçoivent pas l'aide dont ils ont besoin. Pour eux, le moindre soutien ferait une grande différence. Ils savent qu'ils font économiser de l'argent au système de santé. Il est donc honteux que le gouvernement libéral ait brisé sa promesse électorale d'investir 3 milliards de dollars dans les soins à domicile.
En effet, pendant la campagne électorale de 2015, les libéraux ont promis 3 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années. Cet investissement n'était pas lié à l'accord sur la santé. Ainsi, les sommes auraient dû être versées en 2016, mais, près de deux ans après leur arrivée au pouvoir, ce n'est toujours pas le cas. Les libéraux tentent plutôt d'utiliser les sommes pour les soins à domicile comme levier afin de conclure l'accord sur la santé. Les provinces qui représentent 90 % des Canadiens n'ont pas reçu un cent du soutien aux soins à domicile promis. Les besoins sont criants. Il incombe principalement aux membres de la famille des patients atteints de démence ou de la maladie d'Alzheimer de prendre soin de ceux-ci.
Au Canada, les aidants naturels consacrent, gratuitement, des millions d'heures chaque année à prodiguer des soins aux patients atteints de démence. Ce sont 11 milliards de dollars de revenu perdu et un quart de million d'équivalents temps plein de moins dans la population active. Si rien ne change d'ici 2040, on estime que les aidants naturels au Canada donneront 1,2 milliard d'heures par année pour s'occuper de leurs proches, et un quart d'entre eux sont eux-mêmes âgés.
Comme les foyers sont sous-financés depuis longtemps, les solutions de rechange peuvent se révéler épouvantables. Lori Amdam, de ma circonscription, a écrit ce qui suit:
Pourquoi le Canada a-t-il besoin d'une stratégie nationale sur la démence? Nous en avons besoin parce que les baby-boomers que je connais ont une peur bleue d'être atteints un jour de démence. Ils croient que la vie dans un foyer canadien pour malades chroniques est un sort beaucoup moins enviable que la mort.
Lorsque j'enseigne à mes étudiants les soins à prodiguer aux malades atteints de démence, je leur demande souvent de se rappeler le pire établissement de santé qu'ils ont vu. Ils me décrivent une unité hospitalière vétuste, aux couloirs étroits, où la peinture s'écaille sur les murs et où il n'y a aucune ouverture donnant sur l'extérieur. Puis, je leur pose cette question: « Que diriez-vous si nous remplacions les vingt personnes atteintes de démence qui vivent dans cette unité par vingt enfants qui se meurent du cancer? Un tel endroit serait-il considéré comme un environnement acceptable pour les y laisser vivre leurs derniers mois? » Évidemment, ils me répondent tous non à l'unisson. Alors, pourquoi est-il acceptable de confiner dans un pareil endroit des personnes atteintes de démence qui sont sans défense et incapables de s'exprimer, pour qu'elles y vivent leurs dernières années?
[...] Je vois de plus en plus de cas de pratiques dangereuses et immorales dans les soins de courte durée. Récemment, j'ai dû intervenir au nom d'une femme de 90 ans atteinte de démence lorsque l'hôpital a essayé d'admettre un jeune homme dans l'autre lit de sa chambre à deux lits. Elle était terrifiée et hurlait: « Sortez cet homme de ma maison! Sortez-le! »
Nous avons tout simplement le devoir moral de créer un cadre qui rendrait obligatoire le respect de la dignité dans les soins prodigués à cette population vulnérable. Ces personnes méritent au moins cela. Elles méritent de vivre dans le confort et la sécurité. Ce sont elles qui ont bâti notre pays.
Il n'y a pas de meilleure preuve que ce témoignage pour démontrer que le Canada a besoin d'une stratégie nationale sur les soins aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Les Canadiens le méritent. Les néo-démocrates défendent depuis longtemps l'idée d'un leadership fédéral dans le dossier de la santé, et nous en sommes fiers. Nous avons appuyé à l'unanimité le projet de loi sur une stratégie nationale sur la démence que le NPD avait présenté en 2015.
Nous nous sommes fait entendre en 2016 et nous nous ferons encore entendre en 2017, même si le gouvernement conservateur précédent a rejeté notre projet de loi. Nous voyons d'un très bon oeil que le député présente ce projet de loi aujourd'hui, même s'il avait voté contre la version que nous avions présentée.
Cette année, nous prendrons la parole à la Chambre et nous voterons pour le projet de loi. Nous travaillerons pour que tous les Canadiens, toutes les familles canadiennes et tous les aidants familiaux puissent avoir une stratégie de calibre mondial. Tous les parlementaires doivent continuer à se battre pour la cause.
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Monsieur le Président, c'est un grand honneur de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui pour parler de cet important projet de loi présenté par mon ami et collègue, le député de . Je tiens à remercier le député de , non seulement d'avoir présenté le projet de loi, mais également de ses années de service dans cette enceinte. Je crois que ses états de service dans cette auguste Chambre témoignent de son travail acharné. Il ne fait aucun doute qu'en tant que nouveau et jeune député, c'est un honneur de se faire conseiller par des personnes comme le député de . Je le remercie de son dévouement envers cette institution et je le remercie également d'avoir présenté le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui.
Le projet de loi, Loi concernant une stratégie nationale sur la maladie d'Alzheimer et d'autres démences, est extrêmement important. Je crois que tous les Canadiens, peu importe où ils habitent, seront touchés d'une façon ou d'une autre par la maladie d'Alzheimer ou d'autres démences. Cela vaut certainement pour des endroits comme .
Dans la circonscription de , nous avons la chance et le grand privilège de pouvoir compter sur des organismes comme la Société Alzheimer du comté de Perth et la Société Alzheimer de Waterloo-Wellington. Ces organismes offrent de nombreux services et de nombreuses ressources aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'autres démences, ainsi qu'à leur famille et aux personnes qui leur sont chères.
Justement, hier soir, je parlais à ma soeur, qui travaille dans un foyer de soins de longue durée dans la petite ville de Milverton, dans ma circonscription. Elle m'a parlé d'un programme à son lieu de travail appelé iPods for Memories. C'est un programme génial qui fournit aux personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer ou de démence un iPod sur lequel on a téléchargé de la musique et des photos rappelant leur jeunesse afin qu'ici et là, un souvenir surgisse de leur mémoire. Il est tellement beau de voir les sourires de ces personnes et entendre leurs rires lorsqu'elles se souviennent soudainement d'un moment heureux de leur jeunesse. Selon ma soeur, tout ce que nous, le gouvernement, pouvons faire pour promouvoir de tels programmes et aider ceux qui souffrent de cette maladie terrible à se rappeler leurs beaux souvenirs de jeunesse, serait important.
Le mois dernier, j'ai rencontré les membres du conseil d'administration de la Société Alzheimer du comté de Perth. Nous avons discuté de l'importance du projet de loi et des autres formes de soutien que nous, les députés et les Canadiens, pouvons offrir à ceux qui souffrent de la maladie d'Alzheimer, ainsi qu'aux familles qui souffrent de voir un des leurs aux prises avec cette terrible maladie.
Les membres du personnel de mon bureau et moi espérons pouvoir aider, notamment en devenant des amis de la santé cognitive. Nous allons suivre une formation afin de mieux comprendre les défis liés à la démence et de mieux servir les habitants de notre circonscription qui souffrent de démence.
Je pense aux défis auxquels sont confrontés les Canadiens atteints de la maladie d’Alzheimer et leurs proches. Je crois que nous sommes tous touchés d’une façon ou d’une autre par cette maladie. Il est très difficile de voir une personne que l’on aime disparaître lentement, perdre ses souvenirs et oublier son identité.
Il est malheureux que pas moins de 25 000 Canadiens reçoivent chaque année un diagnostic de maladie d’Alzheimer ou d’une autre forme de démence. Bien que beaucoup de gens pensent que cette maladie ne touche que les personnes âgées, ce n’est pas le cas. Il y a de plus en plus de Canadiens qui sont atteints de démence ou de la maladie d’Alzheimer à un âge précoce. Ils sont aux prises avec des défis uniques. Qu’il s’agisse d’un proche, d’un mari, d’une épouse ou d’un parent, cette maladie les prive de moments de vie importants avec leur famille et leurs amis.
Pas moins de 747 000 Canadiens souffrent actuellement de la maladie d'Alzheimer ou d'autres formes de démence. Les aînés du Canada ont bâti notre pays et ils forment ce que nous appelons communément « la plus glorieuse des générations ». Ils sont responsables d'une si grande partie de notre histoire et ils possèdent tant de précieux souvenirs et de sagesse. Quand cette tragique maladie leur soustrait leurs souvenirs et leur sagesse, nous perdons tous quelque chose.
Je suis très fier de me prononcer en faveur de cet important projet de loi. Je sais que la Société Alzheimer du Canada a incité tous les députés à l'avaliser et je trouve extrêmement encourageant d'entendre des députés de tous les partis y exprimer leur appui.
Le projet de loi témoigne du travail que le député de a accompli sur ce projet de loi, mais il reflète aussi l'importance de la question pour tous les Canadiens et tous les députés, qui ont écouté leurs concitoyens et leurs proches aux prises avec cette maladie.
C'est pourquoi je suis fier de me prononcer en faveur du projet de loi.