Que, étant donné que la taxe sur le carbone du gouvernement fera hausser le prix du pétrole et que l’idée de faire de « meilleurs choix », comme l’a suggéré le premier ministre, n’aidera pas la plupart des Canadiens et Canadiennes à payer l’épicerie et le chauffage, la Chambre demande au gouvernement d’annuler tout projet de taxation qui ferait augmenter les prix pour les consommateurs.
— Monsieur le Président, quand les prix augmentent, le salaire réel des Canadiens ordinaires diminue; les gens peuvent en faire moins avec chaque dollar et ils ont de plus en plus de mal à payer leurs factures. Au cours des derniers mois, le problème s'est aggravé. L'inflation a atteint son niveau le plus élevé depuis très longtemps, bien au-delà du taux cible de 2 % établi par la Banque du Canada. Conséquence: les biens et les services dont les gens ont besoin deviennent en fait plus coûteux, et les gens ont de plus en plus de mal à se les offrir aux taux salariaux actuels.
Le député de fera des commentaires à ce sujet, car je partagerai mon temps de parole avec lui aujourd'hui.
De plus, le coût du service de la dette colossale qu'assument les Canadiens augmente aussi. Pas plus tard que la semaine dernière, la Banque Royale du Canada et la Banque TD ont augmenté considérablement les taux d'intérêt affichés pour les prêts hypothécaires à taux fixe de cinq ans. Dans le cas de la Banque Royale du Canada, les taux ont augmenté de 45 points de base, soit près de 10 % du taux d'intérêt total pour l'emprunteur hypothécaire moyen, passant de 5 % à environ 5,69 %. Cela s'ajoute au prix de l'essence, qui fracasse des records et dont souffrent les automobilistes, surtout en Colombie-Britannique, mais aussi, progressivement, partout au pays.
On oublie souvent l'une des principales causes de l'augmentation des coûts pour les consommateurs, à savoir le coût de fonctionnement de l'État. L'appareil gouvernemental représente plus de 40 % de toute l'économie. Par conséquent, lorsque le coût de fonctionnement de l'État augmente, le coût de tout le reste augmente avec lui, et voilà ce sur quoi je concentrerai mes observations d'aujourd'hui. Je vais décortiquer la façon dont l'augmentation du coût de fonctionnement de l'État se répercute sur les consommateurs, sur tous les plans.
Commençons par la taxe sur le carbone proposée par les libéraux. Le gouvernement a déclaré qu'il allait imposer une taxe sur tout ce qui nécessite des combustibles fossiles pour être produit ou livré. Quelles en sont les conséquences pour le consommateur canadien moyen? Le gouvernement admet que la taxe sur le carbone entraînera une augmentation du prix de l'essence d'au moins 0,11 $ le litre à la pompe. Les libéraux admettent que les ménages moyens paieront environ 200 $ de plus par année pour chauffer leur maison. C'est tout ce qu'ils sont prêts à admettre.
Ils n'ont pas calculé combien cette taxe fera augmenter le coût des produits à l'épicerie, qui sont, bien entendu, transportés par camion et par train. Par conséquent, lorsque les coûts de transport augmentent, ils finissent par se répercuter sur les consommateurs. Les libéraux n'ont pas dévoilé dans quelle proportion les coûts des autres dépenses des ménages augmenteront, comme l'électricité. Dans de nombreuses provinces, sinon la plupart d'entre elles, l'électricité est produite à l'aide d'un combustible fossile quelconque, que ce soit le gaz naturel, le charbon ou une autre source qui sera touchée par cette taxe sur le carbone. Même les gens qui utilisent le transport en commun risquent de payer leur laissez-passer plus cher parce que beaucoup d'autobus continuent de fonctionner à l'essence, au diésel ou au gaz naturel, c'est-à-dire des combustibles qui deviendront plus coûteux lorsque la taxe sur le carbone sera pleinement en vigueur.
Le ministère des Finances a communiqué des documents dans lesquels on admet que le coût de la taxe sur le carbone se répercuterait sur les consommateurs en raison des hausses de prix qui s'ensuivraient. J'ai obtenu des documents du ministère présentant une estimation de ces coûts pour les ménages en fonction de leur revenu. Or, le gouvernement a caviardé tous les chiffres. D'après les données que j'ai obtenues, nous savons que les ménages canadiens vont devoir faire face à des hausses de prix. Nous ne pouvons cependant pas savoir à quoi ressembleront ces hausses parce que le gouvernement dissimule cette information.
La Chambre débat le projet de loi , le projet de loi d'exécution du budget, qui renferme une mesure instaurant une taxe fédérale sur le carbone de 50 $ par tonne de gaz à effet de serre.
Le gouvernement demande à la Chambre des communes, l'entité qui tient les cordons de la bourse, d'autoriser le à imposer cette taxe sans lui dire combien cette dernière coûtera.
À la base, le fait que la Chambre tienne les cordons de la bourse veut dire que le gouvernement ne peut imposer une taxe qui n'a pas été approuvée par le Parlement. Or, le Parlement ne peut approuver une chose dont il n'a pas les détails. À l'heure actuelle, nous ne savons pas combien cette taxe coûtera au Canadien moyen.
Il y a toutes sortes d'estimations qui circulent. Certains pensent que le coût se chiffrera dans les 1 000 $ par ménage. D'autres pensent que ce sera plus, d'autres encore, un peu moins. Le gouvernement a fait tous les calculs et sait combien la taxe coûtera, mais il refuse de nous le dire. Il ne veut tout simplement pas que les Canadiens, eux, le sachent.
Cette taxe est particulièrement insidieuse, car son coût est intégré au coût de différents produits. Ainsi, une mère seule devra payer plus cher pour acheter des fruits frais, mais elle ne saura pas quelle part la taxe représente dans l'augmentation du coût. Elle pensera peut-être simplement que l'épicier a augmenté ses prix. Le gouvernement tente ainsi de faire en sorte qu'on blâme les commerçants, les épiciers et les autres petites entreprises locales pour des hausses de prix dont il est en réalité l'auteur.
Une voix: Il faut aussi penser aux gens du Nord.
L'hon. Pierre Poilievre: Comme mon collègue le souligne avec raison, les coûts seront encore plus élevés pour les gens dans le Nord en raison du prix qu'ils auront à payer pour chauffer leur maison à des températures de -40°C ou -45°C et pour se déplacer sur des distances énormes. Toutes ces activités deviendront exponentiellement plus chères.
Le gouvernement nous dit de ne pas nous inquiéter parce que tout cela n'a « aucune incidence sur les recettes ». C'est là une de ces expressions sophistiquées appréciées des politiciens qui engendre chez la plupart des gens, dont beaucoup de ceux qui utilisent cette expression, un regard vitreux. J'ai demandé au si par aucune incidence sur les recettes on voulait dire gratuit. Il n'a pas été capable de répondre à la question.
Je ne suis pas sûr qu'il ait répondu à une seule question depuis qu'il a été élu député il y a deux ans. Je lui ai demandé en plus de 12 occasions combien cette taxe coûterait, mais il n'a jamais été en mesure de répondre. Il n'est pas en mesure de le dire et ne le dira pas.
Comment savoir que la mesure est sans incidence sur les recettes si le gouvernement refuse de divulguer le coût initial? Comment savoir si la famille moyenne récupère ce qu'elle paie en taxes sans savoir combien elle paie? Lorsque le a comparu devant le comité l'autre jour, il a dit qu'il le révélerait en septembre, c'est-à-dire après qu'on l'ait autorisé à imposer cette nouvelle taxe.
C'est comme si l'on achetait un véhicule chez un concessionnaire, mais qu'on ne découvrait le prix qu'on a payé qu'après coup. De plus, soit dit en passant, il n'y a pas de remboursement possible si l'on n'est pas satisfait du prix qu'on a payé. Autrement dit, si nous acceptons aujourd'hui de payer cette taxe, le gouvernement nous dira dans sept ou huit mois quel montant est sorti de notre compte de banque.
Ce n'est pas ainsi que l'on procède dans une démocratie civilisée du G8. Au Canada, le gouvernement a la responsabilité de dire aux gens ce que la taxe leur coûtera avant qu'ils soient obligés de la payer. Voilà pourquoi nous continuerons de dénoncer le camouflage dans le dossier de la taxe sur le carbone.
La taxe sur le carbone est seulement l'une des mesures du gouvernement qui entraînent une hausse du coût de la vie. Aujourd'hui, 80 % des Canadiens de la classe moyenne paient plus d'impôt sur le revenu qu'au moment où le est arrivé au pouvoir. Ce pourcentage grimpera à 92 % des Canadiens de la classe moyenne, et le coût moyen qu'ils devront assumer au cours des trois prochaines années s'élèvera à plus de 2 000 $ à cause de nouvelles charges sociales, d'une nouvelle hausse de l'impôt sur le revenu et d'autres taxes. C'est le prestigieux Institut Fraser qui a effectué les calculs pour en arriver à ces conclusions.
Le fardeau fiscal des Canadiens s'est alourdi de toutes sortes de façons. Ils versent également plus d'argent pour le service de la dette qu'ils ont accumulée. Des taux d'intérêt plus élevés s'appliquent au montant emprunté. Comme je l'ai dit plus tôt, les grandes banques augmentent les frais d'intérêts payés par les Canadiens, et cette situation s'explique en partie par le rendement supérieur des obligations sur la dette gouvernementale. Plus le gouvernement emprunte, plus il est coûteux pour les Canadiens de contracter des prêts, ce qui se traduit par une hausse du coût de la vie.
Je conclurai en disant que, de ce côté-ci de la Chambre, nous ferons toujours passer les gens avant le gouvernement. Nous lutterons en faveur de baisses d'impôts et de faibles prix à la consommation pour tous les Canadiens.
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Madame la Présidente, je suis heureux de me joindre au député de pour lancer ce débat sur la taxe sur le carbone et ses conséquences sur les familles.
Lorsque nous parlons d'abordabilité, nous parlons de ce qui est essentiel pour le contribuable canadien moyen, à savoir à combien s'élèveront ses dépenses de base. Le coût de la vie augmente et ce n'est pas à cause des forces du marché; c'est à cause des mesures que prend le gouvernement.
La taxe sur le carbone joue un rôle clé dans cette hausse, mais elle n'est pas la seule. Il y a des éléments comme le salaire minimum, les charges sociales et les décisions gouvernementales sur la réglementation dans le secteur de l'énergie qui font en sorte qu'il est difficile pour les entreprises de maintenir les emplois des Albertains et des Canadiens. Au bout du compte, cela a une incidence sur les budgets des familles, surtout celles dans ma circonscription qui vivent la fin d'une récession. Elles espèrent que la reprise ramènera des emplois, mais ce n'est pas ce qu'elles constatent. Elles constatent, à la fin du mois, que les factures augmentent.
Bien entendu, les Canadiens paient davantage pour leur chauffage. Même le gouvernement fédéral confirme qu'ils paieront 200 $ de plus pour chauffer leur foyer. Le prix de l'essence à la pompe a augmenté. Les Canadiens qui conduisent des véhicules paient jusqu'à 11 ¢ de plus. Les habitants de la Colombie-Britannique et de Vancouver constatent maintenant les conséquences directes de ces réalités sur leurs factures. Chaque mois, les factures augmentent. Leur vie devient plus difficile et non plus facile.
Je sais que le gouvernement affirmera avoir supposément réduit les impôts des Canadiens à moyen revenu. Ce n'est pas le cas. En réalité, il a réduit les impôts de tous les députés, qui ont pleinement profité de la baisse d'impôt pour la classe moyenne. C'est comme si le gouvernement ne sait même pas comment fonctionne le régime fiscal lorsqu'il fait une telle affirmation.
Hier, j'ai eu le privilège de m'entretenir avec des étudiants et des jeunes du CJPAC. Nous avons échangé et parlé des sujets du jour en politique. À chaque table à laquelle je me suis assis, ils se sont dits sceptiques au sujet de la taxe sur le carbone et de ce que fait le gouvernement parce qu'ils comprennent. Un jeune homme m'a dit ce qu'il pense de la taxe sur le carbone. Il a dit que c'est comme si il allait chez un concessionnaire choisir une voiture avec ses parents, qu'il achetait le véhicule sans en connaître le prix et se faisait dire qu'il n'en connaîtrait le prix qu'au moment de quitter le terrain de stationnement au volant du véhicule. Voilà ce que les jeunes pensent de la taxe sur le carbone.
En face, ils diront qu'il n'en est rien et que les gens aiment la taxe sur le carbone parce qu'ils aiment contribuer à la protection de l'environnement. Effectivement, mais ce n'est pas la seule mesure qu'ils peuvent prendre pour protéger l'environnement. Ils ont tout un éventail de choix. Le précédent gouvernement conservateur en a tiré parti. Il s'est servi de la réglementation pour réduire les émissions de GES et, comme nous le savons, elles ont diminué. Elles ont diminué.
Nous savons que les familles paient l'essence plus cher. Elles paient plus cher pour chauffer leur maison. Elles paient plus cher les produits de base.
Le coût du transport a augmenté. Lorsque nous allons à l'épicerie aujourd'hui, nous payons plus cher les fruits, les légumes et la viande. Je vais au Superstore dans ma circonscription et j'y croise des électeurs et ils sont unanimes à ce sujet. Les courriels que je reçois ces temps-ci concernent principalement le coût de la vie et à quel point il a augmenté.
Je dis toujours aux gens que j'aimerais pouvoir les aider et leur dire combien, en moyenne, la taxe coûtera aux familles, mais je ne peux même pas leur dire parce que le gouvernement cache cette information. Il dissimule le vrai coût de la taxe sur le carbone pour la famille moyenne.
Curieusement, le coût de tous les autres programmes et initiatives gouvernementaux a été évalué. On estime habituellement les répercussions prévues. Le ministre des Finances a fait ces prévisions — on le sait —, mais les documents ont été caviardés de sorte que les Canadiens et le Parlement n'ont aucun moyen d'en prendre connaissance.
La Chambre est actuellement saisie d'un projet de loi prévoyant un programme de remboursement qu'on nous demande d'approuver. Comment pourrions-nous l'approuver alors que ne savons même pas ce qu'il coûtera, en moyenne, aux Canadiens? Comment pourrions-nous l'approuver alors que nous ne savons même pas ce qu'il coûtera aux familles avec enfants ou sans enfants, à revenu élevé ou à faible revenu? Le gouvernement ne nous donne pas ces renseignements, alors le Parlement est incapable de prendre une décision intelligente et judicieuse. Il garde ces renseignements pour lui sans les communiquer à l'ensemble de la population.
J'ai déjà posé plusieurs fois la question inscrite au Feuilleton no 834. J'ai aussi fait des demandes d'accès à l'information au sujet du programme de remboursement de la taxe sur le carbone du gouvernement de l'Alberta. Ce programme est géré par l'Agence du revenu du Canada. Les renseignements que je demande permettraient à la population de mieux connaître les répercussions réelles de cette taxe sur les Albertains, mais le gouvernement ne veut toujours pas me les communiquer. Les fonctionnaires du ministère des Finances ne peuvent tout simplement pas répondre à cette question archisimple: combien cette taxe coûtera-t-elle aux Canadiens à faible revenu?
J'ai présenté une motion au comité pour ordonner la production de cette information afin que, durant les discussions sur le projet de loi d'exécution du budget, nous connaissions l'incidence réelle sur les Canadiens, sur l'augmentation du coût de la vie et sur l'abordabilité, et afin que nous puissions déterminer judicieusement si cette initiative fonctionnera ou non. Or, nous ne pouvons même pas faire cela.
On dit que l'entêtement est le plus grand mal. C'est un proverbe yiddish, mais il s'applique à la situation présente. Je n'arrive absolument pas à comprendre pourquoi le gouvernement refuse de divulguer l'information. J'ai entendu dire qu'il s'agit d'une vieille note de service et que nous n'avons pas besoin de cette information maintenant. Même si la note de service est vieille, nous souhaitons que le gouvernement la publie et nous la remette. Par contre, si l'information est ancienne et que c'est pour cela que les libéraux ne veulent pas la dévoiler, ils devraient la mettre à jour, puis la rendre publique. Ils ont publié un document lundi de la semaine dernière, qui a été vivement critiqué par les médias. C'est essentiellement de l'esbroufe, une tentative d'Environnement Canada pour promouvoir et défendre la taxe libérale sur le carbone. C'est la seule chose que fait le gouvernement.
Nous avons appris que l'Australie a abandonné la taxe sur le carbone après avoir tenté de l'imposer pendant deux ans à ses habitants, qui se sont révoltés. Ils ont refusé la taxe, arguant qu'elle est inabordable et rend le coût de la vie trop élevé et que ce n'est pas la façon de procéder. Nous en sommes là aujourd'hui.
Lorsque je me déplace au pays avec le comité des finances et quand je discute avec les habitants de ma circonscription, je constate qu'on en a assez de payer plus pour les produits de première nécessité. On ne s'attend pas à ce que la province subventionne l'achat d'une voiture très prisée, comme une Tesla. On veut simplement se procurer une minifourgonnette et les choses essentielles, pour pouvoir conduire les enfants à une partie de soccer ou de hockey.
L'aréna Erin Woods dans ma circonscription a vu ses dépenses augmenter à l'arrivée de la taxe sur le carbone. Le Calgary Herald a commencé à publier des articles sur l'augmentation des coûts de chauffage et de réfrigération dans les arénas. Les arénas ne reçoivent aucun rabais. La hausse des coûts fait monter les frais d'inscription des jeunes. Ce sont leurs parents et les papas des ligues de garage du week-end qui en font les frais. Eux non plus n'ont pas droit à une remise. Il est faux de prétendre que la taxe sur le carbone est sans incidence sur les recettes, car celles-ci augmenteront. La preuve en a été faite en Colombie-Britannique. La taxe sur le carbone n'est pas sans incidence sur les recettes. Il a été admis que ce n'est pas le cas.
On entend souvent les libéraux affirmer que 80 % des Canadiens paient déjà une taxe sur le carbone. Attendons de voir l'issue des élections ontariennes en juin prochain et celles de l'Alberta en mai 2019. Cet argument tiendra-t-il la route lorsque les habitants de ces provinces se révolteront contre l'augmentation incessante du coût de la vie imposée par le gouvernement fédéral et les mauvais gouvernements provinciaux? Voilà ce à quoi il faut s'attendre.
Comme je l'ai déjà dit, le coût de la vie augmente. Bien que la taxe sur le carbone ne soit pas la seule responsable de cette augmentation, elle y contribue fortement. Divers facteurs tels que l'augmentation du salaire minimum, des charges sociales et de l'impôt sur le revenu des entreprises contribuent aussi à la hausse du coût de la vie. Les entreprises et les travailleurs ressentent l'effet cumulatif de tous ces changements. Comme ils doivent payer davantage, ils refilent ensuite la facture aux autres. Rien n'est gratuit dans la vie.
Je ne comprends vraiment pas pourquoi le gouvernement s'entête à garder secrets les renseignements dont il dispose et qui nous permettraient d'avoir un débat constructif. Un député libéral d'arrière-ban a pratiquement confirmé qu'on assiste à une opération de camouflage. Au lieu de dénoncer ces cachotteries, nous pourrions discuter des véritables enjeux, des coûts et des avantages associés à cette mesure.
Des députés néo-démocrates affirment que l'inactivité a également un coût. Des groupes de réflexion, des universités et des consortiums privés sont même en mesure de produire des estimations à ce sujet, qu'ils publient en ligne. Nous avons tous accès gratuitement à ces données publiques. Par contre, nous n'avons pas accès aux renseignements dont dispose le gouvernement au sujet des coûts qu'entraînera la taxe sur le carbone pour un Canadien moyen. Comment peut-on évaluer adéquatement la situation si on dispose seulement de la moitié des renseignements?
Nous avons besoin de tous les renseignements. Nous devons donc appuyer la motion à l'étude, car elle sert les intérêts des Canadiens. Elle montre que la Chambre a leurs préoccupations à coeur. Le coût de la vie grimpe depuis deux ou trois ans. Les gestes du gouvernement font grimper le coût de la vie pour les familles ordinaires sans leur procurer aucun avantage. En raison des décisions du gouvernement, la bureaucratie s'alourdit et il faut payer plus de fonctionnaires, qui travaillent à Ottawa et non dans nos collectivités.
Comme l'a dit le député de , il s'agit de faire passer les gens avant le gouvernement. La taxe sur le carbone ne sert pas les intérêts des gens; c'est simplement une façon d'augmenter les recettes du gouvernement.
:
Madame la Présidente, je prends la parole pour affirmer de nouveau la volonté du gouvernement d'assainir l'environnement et de renforcer l'économie pour nos enfants et nos petits-enfants.
Les Canadiens savent que les changements climatiques sont réels. Chaque année, des milliers de personnes sont touchées par des inondations, des feux de brousse et d'autres événements. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont plus fréquents et ont des conséquences de plus en plus graves. Malheureusement, nous pouvons le constater à plusieurs endroits au pays.
Les coûts des changements climatiques sont aussi évidents que les répercussions subies par les Canadiens.
[Français]
De 1983 à 2004, les réclamations d'assurance attribuables aux événements météorologiques violents comptaient pour 400 millions de dollars par année. Ce montant a triplé pendant la dernière décennie, passant à 1,2 milliard de dollars par année, alors que des dommages indescriptibles ont été causés à des abris, à des entreprises et à des vies. D'ici 2020, on s'attend à ce que le changement climatique coûte 5 milliards de dollars par année à l'économie du Canada. D'ici 2050, ce sera 43 milliards de dollars par année.
[Traduction]
Le temps de l'inaction et de la procrastination des politiciens est révolu. Il est l'heure de prendre les mesures nécessaires pour lutter contre les changements climatiques et positionner le Canada en vue de la croissance de l'économie propre de l'avenir. C'est exactement ce que les Canadiens voulaient lorsqu'ils nous ont élus pour former le gouvernement et c'est exactement ce que le gouvernement actuel est en train de faire.
Nous avons un plan pour diminuer la pollution et atteindre les objectifs de réduction que nous nous sommes fixés, relativement au climat, tout en faisant croître l'économie et en créant de bons emplois dignes de la classe moyenne. Notre approche comprend un financement historique du transport en commun, des infrastructures vertes et de l'innovation dans les technologies propres. Elle vise entre autres à abandonner le charbon, à améliorer l'efficacité énergétique et à réduire les émissions de méthane du secteur du pétrole et du gaz.
Comme le signalait en décembre 2017 le troisième rapport biennal du Canada aux Nations unies, on estime que les émissions de gaz à effet de serre de notre pays seront inférieures de 232 mégatonnes par rapport à ce qui avait été prévu au début de 2016. Cette baisse représente la plus grande amélioration dans les perspectives d'émissions canadiennes depuis la présentation du premier rapport et elle est directement liée à l'adoption du cadre pancanadien.
De plus, cette amélioration s'observe dans tous les secteurs économiques. Elle témoigne des bons résultats concrets qui peuvent être obtenus grâce à une approche réfléchie et globale visant à protéger l'environnement et stimuler l'économie.
[Français]
Considérons les résultats de notre plan à ce jour. Les émissions de gaz à effet de serre ont commencé à diminuer. Plus de 600 000 emplois, dont la plupart à temps plein, ont été créés dès que ce gouvernement a été élu. Le taux de chômage au Canada est à son plus bas niveau depuis presque 40 ans. Dès 2016, le Canada est devenu un chef de file au G7 en matière de croissance économique. Enfin, le ratio de la dette fédérale au PIB, ce qui signifie le niveau de la dette nationale relatif à l'économie, est en diminution et est en voie de se situer à son plus bas niveau depuis presque 40 ans. Bref, les émissions de gaz à effet de serre du Canada baissent pendant que l'économie est en forte croissance.
[Traduction]
Nous savons que cette approche, soit investir dans la croissance pour renforcer et faire croître la classe moyenne et soutenir ceux qui travaillent fort pour en faire partie, est exactement ce dont les Canadiens ont besoin.
Le principe du pollueur-payeur constitue un élément central de notre approche pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et assainir l'environnement. Quand polluer coûte quelque chose, il est possible d'économiser en polluant moins. La tarification du carbone incite les particuliers et les entreprises à faire des choix plus écologiques.
Des experts du monde entier, y compris la vaste majorité des économistes canadiens, considèrent que la tarification du carbone est l'une des façons les plus rentables de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Par surcroît, elle donne aux entreprises et aux particuliers la liberté de décider eux-mêmes comment réduire les émissions.
La tarification du carbone fonctionne parce qu'elle crée un puissant incitatif pour lutter contre la pollution et encourager les particuliers et les entreprises à faire des choix qui permettent d'économiser, par exemple mieux isoler les maisons ou faire l'acquisition d'équipements plus écoénergétiques.
La transition vers une économie plus propre comporte également des avantages financiers à long terme, notamment de nombreux avantages découlant de nouvelles technologies et d'innovations axées sur la tarification du carbone. Comme certains des plus grands employeurs du Canada l'ont souligné, la tarification du carbone constitue tout simplement une pratique commerciale judicieuse. Cette mesure aide déjà à bâtir une économie axée sur une croissance propre et à rendre les entreprises canadiennes plus novatrices et plus concurrentielles.
Les cinq grandes banques canadiennes et de nombreuses entreprises des secteurs de la vente au détail, de l'énergie et des ressources naturelles sont également favorables à l'idée de tarifer la pollution. Elles font partie de la coalition pour le leadership en matière de tarification du carbone, qui comprend 32 gouvernements nationaux ou sous-nationaux, 150 entreprises et 67 partenaires stratégiques qui cherchent à favoriser et accélérer la tarification du carbone.
Le Canada crée un environnement d’affaires qui renforcera la croissance d’une économie propre. Il y a déjà de nombreuses entreprises au Canada qui innovent avec succès. Par exemple, CarbonCure est une entreprise qui intègre au béton le dioxyde de carbone émis dans le cadre de sa production, ce qui contribue à réduire la pollution et qui rend le béton plus solide et plus vert. On y gagne sur tous les plans. Vision solaire inc. est une entreprise québécoise qui se spécialise dans les technologies d'éclairage solaire. Enerkem transforme les déchets non recyclables d'Edmonton en combustibles et en produits chimiques d'usage courant. Agrisoma Biosciences inc., une entreprise de biotechnologie de Gatineau, élargit l'offre de biocarburants à faibles émissions de carbone en créant un carburéacteur à partir d'un oléagineux. Ces entreprises et d'autres profitent des débouchés économiques liés à la croissance propre. Elles comprennent que cette technologie peut faire partie de la solution aux changements climatiques, aura des retombées économiques et sera une source de bons emplois.
C'est un domaine dans lequel j'ai beaucoup d'expérience. Avant de me lancer en politique, j'ai été président directeur général et gestionnaire dans le domaine des technologies propres pendant 20 ans en Colombie-Britannique.
En Colombie-Britannique, les mesures de lutte contre les changements climatiques qui incluent la tarification de la pollution n'ont jamais été prises au détriment du progrès économique. Au contraire, au cours de la dernière décennie, grâce à la tarification du carbone, la Colombie-Britannique a réduit ses émissions de carbone de 5 à 15 % alors que son PIB réel a augmenté de plus de 17 % au cours de la même période. De plus, la taxe sur le carbone mise en œuvre dans cette province a stimulé la croissance du secteur des technologies propres, lequel engrange maintenant des recettes estimées à 1,7 milliard de dollars par année. Grâce à la tarification de la pollution par le carbone, instaurée sous la direction de l'ancien premier ministre Gordon Campbell, la Colombie-Britannique a le secteur des technologies propres le plus dynamique et le plus important au pays, et l'un des plus florissants dans le monde.
[Français]
On voit des résultats semblables en Californie, où un système de plafonnement a fait diminuer les émissions de gaz à effet de serre tout en permettant une croissance économique parmi les plus fortes aux États-Unis. La Suède a un prix sur le carbone qui est le plus élevé au monde, et on y voit également une forte croissance économique, tandis que les émissions baissent.
[Traduction]
En 2017, c'est en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario et au Québec — les quatre provinces qui disposent d'un régime de tarification de la pollution par le carbone — que la croissance du PIB a été la plus forte au Canada. Cette situation découle d'un certain nombre de facteurs, dont, évidemment, la tarification du carbone. Aucune donnée probante ne peut permettre à qui que ce soit d'affirmer que la tarification du carbone nuit à l'économie. La tarification de la pollution s'est avérée un succès, tant au Canada que partout ailleurs dans le monde. Cette mesure nous a aidés à lutter contre des problèmes comme les pluies acides, tout en favorisant la croissance propre et l'innovation. La tarification du carbone est déjà une réalité dans près de la moitié des pays du monde.
En incitant les entreprises et les ménages à innover davantage et à polluer moins, nous remplissons notre engagement d'investir dans la croissance, tout en respectant l'environnement et en aidant à le protéger. Même certains membres du caucus conservateur sont d'accord avec nous à ce sujet. En parlant du régime de tarification de la pollution en vigueur en Colombie-Britannique, le porte-parole conservateur en matière d'environnement a dit que la province avait pris la bonne décision. Pour ce qui est du plan de lutte contre les changements climatiques du Manitoba, qui prévoit aussi une tarification de la pollution, le député de a déclaré qu'il s'agissait d'un plan très judicieux. Le député de , quant à lui, a déclaré ce qui suit: « La tarification du carbone nous fournit une occasion unique de réduire l'impôt sur le revenu et d'assainir l'environnement. »
La semaine dernière, Environnement et Changement climatique Canada a publié un rapport qui met encore une fois en lumière les avantages économiques et environnementaux que procure la tarification du carbone. Selon cette étude, la tarification du carbone contribuerait à réduire la pollution par le carbone d'au plus 90 millions de tonnes partout au Canada, en 2022. Cela équivaut à fermer plus de 20 centrales au charbon. La tarification du carbone sera essentielle pour que le Canada atteigne sa cible en 2030.
La tarification du carbone seule n'y suffira pas, et c'est pourquoi notre plan sur le climat inclut toute une série d'autres mesures qui se marient avec la tarification du carbone pour réduire la pollution. Selon nos prévisions, combiner ces politiques est la voie à suivre. Le rapport montre aussi que la croissance du PIB se maintiendra même avec la généralisation de la tarification de la pollution par le carbone à tout le Canada. Qu'il y ait ou non une taxe sur le carbone, le PIB du Canada devrait augmenter d'environ 2 % par an entre aujourd'hui et 2022, et ce chiffre ne prend pas en compte l'extraordinaire débouché que représente le domaine de l'innovation propre.
La tarification du carbone permettra aux entreprises canadiennes de se montrer compétitives pendant la transition de la planète vers la croissance verte, une occasion que la Banque mondiale évalue à 23 trillions de dollars mondialement, entre aujourd'hui et 2020. Les entreprises canadiennes qui élaboreront de nouvelles technologies ou approches pourront profiter de cette occasion extraordinaire.
Quand les coûts liés à la pollution augmentent, les carburants de remplacement, l'efficacité énergétique et les technologies vertes se font plus attrayants et plus utiles. En imposant une taxe sur le carbone, le Canada envoie aux investisseurs un message leur indiquant que prendre les changements climatiques au sérieux, c'est prendre la transition vers une économie axée sur la croissance propre au sérieux.
[Français]
Étant donné le défi que posent les changements climatiques et les possibilités associées à la tarification de la pollution, nous sommes contents de voir que pratiquement toutes les provinces ont adopté des systèmes de tarification du carbone.
Nous reconnaissons que chaque province et territoire a son propre contexte. C'est la raison pour laquelle le cadre pancanadien accorde aux provinces et aux territoires la flexibilité de choisir le système de tarification de la pollution qui leur convient le mieux. Il est donc possible d'adopter un système de tarification du carbone comme celui de la Colombie-Britannique ou de l'Alberta ou un système de plafonnement comme celui de l'Ontario.
Afin qu'un système national de tarification de la pollution soit mis en oeuvre partout au Canada, le gouvernement s'est engagé à établir un prix fédéral réglementaire minimum sur le carbone. Ce système s'appliquera à toute province ou tout territoire qui le demande ou qui ne crée pas son propre système de tarification de la pollution qui satisfait aux critères fédéraux.
[Traduction]
Les provinces et les territoires ont jusqu'au 1er septembre 2018 pour confirmer quelle approche à la tarification ils ont choisie. Là où le régime fédéral de tarification du carbone s'appliquera, le gouvernement du Canada retournera toutes les recettes à l'administration d'origine.
Plus de 80 % des Canadiens vivent déjà dans une province où une tarification du carbone a été imposée. Nous tenons compte des mesures déjà prises par la Colombie-Britannique, l'Alberta, l'Ontario et le Québec. Ces provinces utilisent de diverses façons leurs recettes. Elles peuvent choisir de remettre de l'argent directement aux ménages et aux entreprises, de réduire les impôts ou de financer des programmes qui réduisent les coûts associés aux technologies propres. Ce n'est pas un hasard si elles ont connu la plus forte croissance économique au pays l'année dernière.
Lutter contre les changements climatiques est le grand défi de notre époque. C'est une nécessité environnementale pour veiller à la santé et à la résilience à long terme des écosystèmes naturels. C'est également une nécessité économique si l'on veut favoriser la prospérité économique des Canadiens dans la transition vers un monde plus sobre en carbone. C'est une obligation morale que nous avons si nous voulons laisser à nos enfants et à nos petits-enfants une planète et un pays où ils peuvent s'épanouir.
[Français]
Avec une bonne volonté, du travail acharné et un effort de collaboration, nous pouvons ensemble assurer un avenir sécuritaire et prospère à nos enfants et à nos petits-enfants.
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Madame la Présidente, je remercie mes chers collègues, qu'ils attendent de voir ce que j'ai à raconter. Je tiens à souligner dès le départ que je vais partager mon temps de parole avec mon extraordinaire collègue de . Cela me fait extrêmement plaisir.
Cela me fait plaisir de me lever à la Chambre, encore une fois, pour parler d'un sujet qui me tient tellement à coeur et qui est tellement vital et important pour la suite des choses, comme l'aurait dit le cinéaste Michel Brault. Il n'y a pas de débat plus important que celui de savoir quel genre d'environnement et quelle planète nous allons laisser aux générations futures et à nos enfants.
Le signal d'alarme a sonné depuis plusieurs années. L'enjeu du réchauffement climatique est tellement fondamental que je suis persuadé que les générations futures nous jugeront, comme hommes et femmes politiques, en fonction de si nous avons réussi ou non à relever ce défi. Il est de taille. Ce qu'il engage pourrait être potentiellement catastrophique. Je sais que nous ne voulons pas faire des campagnes de peur ou avoir l'air inutilement alarmistes, mais toutes les prévisions et notamment celles des scientifiques du regroupement du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, ou GIEC, disent que si nous ne sommes pas capables de contrôler le réchauffement climatique en bas de deux degrés Celsius par rapport à la norme de 1990, nous allons avoir des catastrophes naturelles à répétition. Nous allons avoir des inondations massives, nous allons avoir des sécheresses et nous allons avoir des réfugiés climatiques. Il y a la question des demandeurs d'asile en ce moment qui sonnent à la frontière. Je pense ce n'est rien comparé à ce qui pourrait se produire dans le monde, si le réchauffement de la planète devenait irrécupérable, irrémédiable et provoquait vraiment des climats extrêmes. Nous en sommes déjà témoins depuis plusieurs années au Québec, au Canada et partout dans le monde.
Si nous ne faisons rien, la situation va seulement s'accélérer et empirer. Nous avons la responsabilité d'agir. C'est pourquoi, comme néo-démocrates, progressistes et environnementalistes, nous sommes en faveur de donner un prix à la pollution. Nous sommes en faveur de tarifer le carbone, ce qui est déjà le cas dans la majorité des provinces canadiennes. Ce n'est rien de nouveau et cela se fait un peu partout dans le monde. C'est aussi un outil qui est jugé efficace par plusieurs experts pour changer les comportements des entreprises, des compagnies, mais également des citoyens et des consommateurs. Le but est d'assurer la transition d'une économie dépendante des énergies fossiles vers une économie qui crée des emplois dans des nouveaux secteurs: les énergies renouvelables, les emplois verts et les énergies qui sont plus responsables par rapport au climat et par rapport à l'avenir de notre planète.
Nous saluons donc l'initiative du gouvernement libéral qui, finalement, après deux ans et demi veut mettre en place une tarification du carbone comme cela a été fait en Colombie-Britannique, en Alberta, au Québec et en Ontario avec des bourses du carbone. Ce n'est rien d'absolument révolutionnaire ou de nouveau. Il ne faut pas ameuter les gens et cela ne pas faire monter les prix à la consommation de manière indue, mais c'est un outil. C'est comme si nous avions des manettes à utiliser pour faire des pressions, pour changer nos habitudes et aller vers quelque chose qui est plus responsable et plus écologiquement propre.
Personnellement, je juge même — et je ne suis pas le seul à le dire — que l'initiative du gouvernement libéral ne va pas assez loin. Le prix fixé sur les tonnes d'émissions de gaz à effet de serre n'est pas suffisamment élevé pour justement changer les comportements et atteindre nos objectifs. Nos objectifs, par ailleurs, ne sont pas du tout assez ambitieux. Rappelons-nous que le gouvernement libéral a adopté les mêmes objectifs que le gouvernement conservateur précédent, ce qui selon nous ne va pas assez loin. Je pense que ces faibles objectifs ne seront même pas atteints, même si nous mettons en avant cette tarification du carbone. Je ne suis pas le seul à le dire, c'est également l'opinion de l'OCDE et de l'ONU qui s'inquiètent beaucoup de la stratégie canadienne à cet égard. C'est également l'opinion de la commissaire à l'environnement, ici, au Canada. Elle juge que le gouvernement libéral va rater ses cibles de 2020 et de 2030, ce qui, à nos yeux, est complètement irresponsable.
Ce qui est aussi irresponsable, c'est la campagne de peur que les conservateurs veulent faire avec cette motion, selon laquelle on ne devrait faire absolument rien.
Je tiens à rappeler encore aujourd'hui et comme je l'ai fait la semaine dernière, que ne rien faire a aussi un coût. Ne pas agir dans la lutte contre les changements climatiques a un coût pour les individus, pour les familles et pour nos sociétés.
Par rapport à cela, la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, un organisme qui avait été mis sur pied par le gouvernement conservateur, a déclaré en 2011 que les coûts représentés par les catastrophes naturelles allaient passer de 5 milliards de dollars par année à 43 milliards par année d'ici 2050. C'est considérable. C'est beaucoup plus que 1¢ par-ci ou 1¢ par-là sur les biens et les produits de consommation que nous allons acheter en tant qu'individus.
Je pense qu'on doit être conscients du fait que si on ne fait rien, il y aura des coûts associés à cela. Déjà, au cours des dernières années, on a vu une augmentation de ce qu'on appelle le climat extrême. On peut parler de catastrophe naturelle, mais j'aime mieux parler de climat extrême, parce qu'on nous dira que les catastrophes naturelles ont toujours existé, que cela ne change rien et que le climat a toujours changé. D'accord, mais présentement, c'est très accéléré, et ce qu'on appelle le climat extrême ou les catastrophes naturelles se produisent de plus en plus souvent. Depuis 30 ans, les catastrophes naturelles ont, en moyenne, doublé au Canada, et il y a un coût associé à cela.
Entre 1983 et 2004, les pertes assurées des catastrophes naturelles se sont établies en moyenne à 373 millions de dollars par année. Or pour la décennie de 2005 à 2015, les pertes moyennes annuelles ont plus que triplé, s'élevant à 1,2 milliard de dollars par année. C'est nous, les contribuables, les citoyens et les citoyennes, qui payons pour cela.
Le gouvernement fédéral aide les provinces et les territoires à se remettre des catastrophes naturelles, comme l'incendie que nous avons malheureusement vu à Fort McMurray, il y a quelques années, parce qu'on a un accord d'aide financière en cas de catastrophe. Le gouvernement fédéral a déboursé en moyenne 54 millions de dollars en 1970. Entre 1995 et 2004, il a déboursé 291 millions de dollars par année, et entre 2005 et 2014, il a dépensé 410 millions de dollars par année. On est passé de 50 millions de dollars par année à 400 millions de dollars par année, seulement en ce qui concerne les coûts assumés par le gouvernement fédéral pour aider les provinces et les territoires victimes de climats extrêmes ou de catastrophes naturelles.
Alors, dire qu'on peut continuer à ne rien faire, c'est non seulement irresponsable pour nos enfants et pour les générations futures, mais en plus, ce n'est même pas responsable sur le plan fiscal et économique si on veut contrôler les dépenses publiques.
Au cours des six dernières années, ce fonds fédéral, dont je parle depuis tantôt, a fait plus de remboursements qu'il en a fait au cours des 40 années précédentes. L'augmentation du coût de ce fonds pour les 20 dernières années est directement attribuable à l'augmentation du nombre de catastrophes naturelles et à leur intensité. Oui, il y a toujours eu des inondations, des feux de forêt et tous ces phénomènes naturels, mais ils sont plus nombreux et ils sont de plus en plus sérieux.
Je vais me référer à un document d'un groupe environnementaliste québécois qui s'appelle Équiterre, qui agit beaucoup dans ce dossier et qui nous donne des informations extrêmement intéressantes. Voici ce qu'il nous dit:
On entend régulièrement que la lutte contre les changements climatiques coûte cher. Pourtant, de nombreuses études réalisées par de grands acteurs économiques démontrent régulièrement le contraire. Les compagnies d’assurances, la Banque mondiale, l’Agence internationale de l’énergie et la Banque TD, entre autres, ont démontré tour à tour que la lutte contre les changements climatiques est nécessaire et urgente, mais aussi tout à fait justifiée sur le plan économique.
Sur quoi les changements climatiques ont-ils des conséquences? Oui, il y a davantage de climats extrêmes, et ils ont des conséquences sur les dépenses en santé publique, sur la productivité agricole, sur les couvertures financières et les risques, sur l'usure des infrastructures et sur le coût énergétique en général, que ce soit le chauffage ou la climatisation.
Je pense que parce que nous sommes en 2018, nous devons absolument d'agir et être sérieux par rapport à cette question. Nous devons examiner l'ensemble du phénomène pour voir quelle est notre responsabilité en tant que législateurs, afin de prendre les meilleures mesures pour faire en sorte que le Canada et le Québec contribuent à part dans cette lutte globale contre les changements climatiques. Il en va non seulement de l'avenir de notre planète, mais il en va aussi de notre économie, de nos emplois, de nos déficits et de nos fonds publics. Nous devons absolument agir et j'encourage le gouvernement libéral à aller encore plus loin.
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Madame la Présidente, je me réjouis d’avoir aujourd’hui l’occasion de participer au débat. Le changement climatique, c’est, comme nous le savons, l’un des enjeux les plus importants, sinon le plus important, auxquels le Canada et le monde entier sont confrontés. Toute inaction ou manque de leadership de notre part aura de graves impacts sur tous les aspects de notre vie. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre de voir ce que seront ces impacts. Il est urgent que nous agissions maintenant.
Des études montrent que le climat est une cause de plus en plus importante des migrations humaines, et cette tendance ne pourra que s’accentuer au fur et à mesure que les impacts du changement climatique se feront sentir. En 2017, The Guardian rapportait que d’éminents experts militaires américains avaient informé la fondation britannique pour la justice environnementale que, si on ne faisait rien, le changement climatique entraînerait, au cours des prochaines décennies, la migration de 10 à 20 millions de personnes à la recherche d’un refuge. C’est le chiffre qu’on estime pour les personnes qui seront chassées d’Afrique, mais il ne comprend pas toutes celles qui seront chassées d’autres régions du globe. Ce n’est là que l’un des impacts globaux que notre inaction peut avoir.
Chez nous, nous avons appris aujourd’hui avec soulagement que les inondations sans précédent que connaît le Nouveau-Brunswick commencent à s’atténuer. Ce matin, le niveau de l’eau était passé de 8 mètres à 7,75 mètres à Fredericton. Ces inondations records auront un impact sur tous les aspects de la vie des habitants pendant encore des années, car il va leur falloir nettoyer, reconstruire et réorganiser leur vie. Mes pensées les accompagnent, et j’espère que tous les paliers de gouvernement n’hésiteront pas à leur venir immédiatement en aide afin d'alléger le fardeau de ces familles.
Même si nous ne pouvons pas pointer un seul phénomène et dire qu’il est causé par le changement climatique, nous assistons cependant à une hausse des températures et à des phénomènes extrêmes de plus en plus fréquents, comme les inondations et les incendies de forêt au Canada. Leurs impacts sur la vie des gens, sur la productivité et sur l’économie représentent un coût énorme pour la société, qu’il faut donc prendre très au sérieux. Il vaut toujours mieux prévenir que guérir.
Si nous voulons avoir un débat productif sur ce que le Canada peut faire pour atténuer l’impact du changement climatique sur notre économie et pour rendre celle-ci plus verte et plus durable, nous devons mettre de côté les discours démagogiques des conservateurs et des libéraux à ce sujet.
Le gouvernement libéral a promis un vrai changement, mais le fait est que nous l’attendons toujours. Le s’est présenté sur la scène internationale en affirmant que le Canada était de retour. Le sommes-nous vraiment? Les libéraux ont continué de donner 1,6 milliard de dollars de subventions chaque année, je dis bien chaque année, aux entreprises qui produisent des combustibles fossiles. Les libéraux ont maintenu les cibles fixées par le gouvernement Harper pour les émissions de gaz à effet de serre. Les libéraux ont promis en 2015 de « redonner leur crédibilité aux évaluations environnementales », mais ils ne l’ont pas fait. Le manque de leadership du gouvernement dans ce dossier a amené les Canadiens, et surtout les habitants de la Colombie Britannique, à se sentir trahis lorsque le pipeline de Kinder Morgan a été approuvé en vertu d’un régime réglementaire auquel le gouvernement actuel reprochait, pendant la campagne électorale, son manque de crédibilité et de confiance auprès du public.
À l’occasion d’un exercice de collaboration sans précédent, les vérificateurs généraux de neuf provinces et le commissaire fédéral à l’environnement ont récemment estimé que, s’il poursuit sur sa lancée actuelle, le Canada va dépasser de près de 20 % les cibles fixées pour 2020 en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Le rapport ajoute qu’à ce rythme, même si toutes les mesures prévues dans le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques sont mises en œuvre dans les délais prévus, le Canada n’atteindra pas non plus les cibles fixées pour 2030 dans l’Accord de Paris. Les beaux discours des libéraux voudraient nous faire croire le contraire, et ce n’est absolument pas acceptable.
L’approche adoptée par les libéraux, et je veux parler de la tarification du carbone, témoigne une fois de plus de leur manque de leadership et de leur incapacité à rassembler les provinces autour d’un objectif commun. Leur politique manque de cohérence puisqu’ils continuent de subventionner l’industrie des combustibles fossiles tout en revendiquant le titre de champions de l’environnement.
La lutte doit être menée sur tous les fronts.
Il est tout de même cocasse que les conservateurs critiquent les libéraux là-dessus, car après tout, les libéraux utilisent les cibles qu’ils avaient eux-mêmes fixées. Les libéraux ont approuvé des pipelines en vertu d’un système d’évaluation qui soi-disant manquait de crédibilité, et ils continuent de donner des milliards de dollars en subventions à l’industrie des combustibles fossiles.
Les conservateurs n’ont absolument rien fait à ce chapitre pendant les 11 années qu’ils ont été au pouvoir. Ils s’attaquent à la taxe sur le carbone, à grand renfort de démagogie, sans voir ce qu’il en coûtera réellement si on ne tarifie pas le carbone. Les conservateurs n’ont tout simplement pas de plan pour lutter efficacement contre le changement climatique, et nous l’avons bien vu pendant toute une décennie.
Peut-être que dans l’esprit des conservateurs, le changement climatique est un dossier qui peut attendre. Peut-être que, dans leur esprit, c’est un dossier qui, à l’instar de leurs politiques économiques qui ont été des fiascos complets, pourra mieux être réglé par les petits-enfants de Stephen Harper. Heureusement pour les Canadiens et pour les générations futures, les néo-démocrates ne sont pas de cet avis. Un grand nombre de Canadiens ne sont pas de cet avis non plus, surtout les jeunes qui sont très sensibilisés à cette question, qui sont prêts à agir et qui essaient de mobiliser les Canadiens de toutes les régions du pays pour lutter contre le changement climatique.
Nous nous sommes réjouis lorsque l’imposition d’une taxe sur le carbone a été annoncée au Canada. L’expérience de la Colombie-Britannique et du Québec montre que les taxes sur le carbone ont un impact positif sur l’environnement sans pour autant nuire à l’économie. La Colombie-Britannique et l’Alberta ont pris des mesures pour aider les ménages moins fortunés à faire face à toute augmentation de coûts indue.
Pour autant, une taxe sur le carbone n’est pas une solution suffisante en soi. Il faut l’associer à d’autres mesures, sinon le Canada ne sera pas en mesure de respecter les engagements internationaux qu’il a pris dans le cadre de l’Accord de Paris. Le gouvernement doit s’assurer que les recettes générées par une taxe sur le carbone servent à financer des initiatives qui rendront notre économie plus verte, plus durable et moins tributaire des combustibles fossiles. Elles ne doivent absolument pas servir à financer des subventions pour l’industrie des combustibles fossiles. Nous avons besoin de leadership dans ce dossier, pour que le Canada puisse atteindre les cibles fixées pour 2020 et 2030 en matière de changement climatique.
En septembre 2015, le Canada et 192 autres États membres de l’ONU ont adopté le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Horizon 2030 est un cadre global pour les 15 prochaines années, qui s’articule sur un plan ambitieux composé de 17 objectifs de développement durable, de 169 cibles et de plus de 230 indicateurs.
Ce matin, le BC Council for International Cooperation a tenu une conférence de presse en réponse au rapport du vérificateur général, intitulé « L’état de préparation du Canada pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable des Nations Unies ». En résumé, ce qu'on y a rapporté, c'est que le vérificateur général avait conclu que le Canada n'était pas préparé pour atteindre ses cibles. C'est une source entièrement indépendante ayant participé à l'évaluation qui a formulé cette conclusion.
Les cinq ministères et organismes fédéraux désignés pour diriger la mise en œuvre du programme relatif aux objectifs de développement durable sont les suivants: Emploi et Développement social Canada, Environnement et Changement climatique Canada, Affaires mondiales Canada, Affaires autochtones et du Nord Canada, Condition féminine Canada et le Bureau du Conseil privé.
Les conclusions du rapport du vérificateur général indiquent ceci:
Dans l’ensemble, nous avons constaté que le gouvernement du Canada n’avait pas défini d’approche officielle pour mettre en œuvre le Programme 2030 et les objectifs de développement durable. Les cinq ministères et organismes fédéraux désignés pour diriger la préparation à la mise en œuvre du Programme 2030 ont collaboré avec le Bureau du Conseil privé après son adoption afin de commencer à élaborer une approche nationale. Cependant, malgré certaines mesures particulières prises par les ministères et organismes, il n’y avait toujours pas en novembre 2017 de structure de gouvernance fédérale fondée sur une formulation claire des rôles et responsabilités de chacun. Nous avons constaté qu’il n’y avait pas de plan de communication ni de stratégie de mobilisation décrivant la manière de faire participer les autres ordres de gouvernement et la population canadienne à un dialogue national sur le Programme 2030. Nous avons aussi constaté qu’il n’y avait pas de plan de mise en œuvre ni de système pour évaluer et surveiller les progrès réalisés dans la mise en œuvre des objectifs, et en faire rapport.
En résumé, il n'y a ni plan ni stratégie, et nous sommes maintenant loin du compte. Malheureusement, ce sont les Canadiens qui subiront les conséquences de cet échec, alors cessons d'épater la galerie. Passons à l'action. Attaquons ce problème à l'échelle locale et internationale.
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Madame la Présidente, c’est vraiment un honneur pour moi d’intervenir sur cette question importante. Je partagerai mon temps de parole avec l’excellent député de .
Il est important d’avoir ce débat et je vais donc lire la motion dont la Chambre est saisie:
Que, étant donné que la taxe sur le carbone du gouvernement fera hausser le prix du pétrole et que l’idée de faire de « meilleurs choix », comme l’a suggéré le premier ministre, n’aidera pas la plupart des Canadiens et Canadiennes à payer l’épicerie et le chauffage, la Chambre demande au gouvernement d’annuler tout projet de taxation qui ferait augmenter les prix pour les consommateurs.
La motion dont nous sommes saisis aujourd’hui porte essentiellement sur les plaintes que les Canadiens formulent à propos des impôts élevés imposés par le gouvernement libéral, et la taxe sur le carbone fait partie de ces impôts.
L’introduction de la taxe sur le carbone et des nouvelles taxes que le gouvernement impose aux Canadiens a été soigneusement libellée et enrobée de façon à ce que ces taxes soient perçues comme souhaitables par les Canadiens. C’est comme le charlatan qui clame que son produit guérit tous les maux.
J’ai écouté avec attention comment le gouvernement et le NPD présentent la tarification du carbone. Ils disent qu’il est important d’avoir un mécanisme du marché qui assainira l’environnement, qui aidera les entreprises, qui générera une nouvelle économie et qui n’aura aucune incidence sur les recettes. Toutefois, malgré ce qu'ils prétendent, la tarification du carbone ne fera rien de cela.
Avant de poursuivre sur ce sujet, j’aimerais revenir sur les années passées.
J’ai l’honneur de représenter ici la circonscription de Langley—Aldergrove depuis 14 ans. Auparavant, j’avais été conseiller municipal pendant 14 ans. Chaque année, nous devions présenter un budget équilibré. La loi nous obligeait à le faire. Nous avions souvent la possibilité d’accorder l’exonération d’impôt à des groupes communautaires. Nous discutions alors avec la communauté pour savoir si un groupe en particulier devait être exonéré d’impôt. Bien sûr, tout le monde était d’accord, parce que c’était un groupe bien et qu’il fallait l’exonérer d’impôt. Ensuite, on demandait aux gens s’ils accepteraient une petite augmentation de leurs impôts municipaux, pour compenser les 30 000 ou 10 000 $ qu’on aurait perçus auprès de ce groupe, parce qu’il fallait bien trouver l’argent quelque part. Mais les gens qui approuvaient l’exonération d’impôt n’étaient pas prêts à accepter une augmentation des taxes, parce qu’ils estimaient qu’ils en payaient déjà assez. Autrement dit, si l’exonération d’impôt en question se traduisait par une augmentation de leurs taxes, ils n’étaient pas d’accord.
C’est exactement la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. Si nous demandons aux Canadiens s’ils sont d’accord pour mieux protéger l’environnement dans l’intérêt de nos enfants, de nos petits-enfants et des générations futures, alors bien sûr ils sont d’accord pour payer leur juste part d’impôt et faire ce qui est bon pour l’environnement. Nous sommes tous d’accord avec cela, mais comment y parvenir? Une taxe sur le carbone est-elle la solution?
En quoi consiste la taxe sur le carbone? Qu’est-ce qu’elle signifie? Elle signifie que le prix du combustible, notamment l’essence pour nos voitures, va augmenter, et que cela va coûter plus cher à tel point que le changement de comportement sera inévitable. Quand on force un changement de comportement, on fait de la sociologie appliquée. Un changement vers quoi? Vers une économie axée sur l’efficacité énergétique.
Le gouvernement précédent avait fait de l’efficacité énergétique une priorité, et il a pris beaucoup de mesures en ce sens. Les normes applicables aux véhicules automobiles ont été grandement améliorées. À partir de 2011, tous les véhicules ont été assujettis à des normes totalement nouvelles. Les normes applicables aux réfrigérateurs, aux cuisinières et aux autres appareils ménagers, sans parler des logements eux-mêmes, ont été améliorées. Des subventions ont été accordées pour la réhabilitation thermique des logements. L’énergie consommée par les Canadiens a grandement diminué parce que nous avons su faire confiance aux Canadiens pour qu’ils réduisent leur consommation énergétique. Mais on n’obtiendra pas ce résultat en imposant une taxe sur le carbone.
Une taxe sur le carbone fera beaucoup augmenter le prix du gaz naturel avec lequel nous chauffons nos maisons, de sorte que les Canadiens utiliseront l’électricité à la place. C’est une possibilité, mais le défi est différent. En Colombie-Britannique, nous produisons de l’hydroélectricité. Ceux qui préconisent le passage à de nouvelles économies s’opposeront à l’hydroélectricité. Cependant, nous devons produire cette nouvelle électricité dans une nouvelle économie. On ne peut pas tout avoir. Il est paradoxal que ceux qui disent que nous devons avoir une nouvelle économie s’opposent aussi à l’électricité. L’hydroélectricité est une bénédiction pour la Colombie-Britannique, l’Ontario, le Québec et d’autres provinces.
Si nous établissons une tarification du carbone, jusqu’où faut-il monter pour arriver à des changements de comportement? Quand nous demandons aux Canadiens jusqu’où le prix de l’essence sera supportable pour eux, ils disent qu’il est déjà assez élevé. Quand nous leur demandons combien ils seraient prêts à payer pour chauffer leur logement, ils disent que le prix du chauffage est déjà assez élevé. Le gouvernement et le NPD ne le voient pas ainsi. Ils veulent que le prix de l’énergie continue de monter jusqu’à ce que les Canadiens arrêtent de consommer du pétrole et du gaz.
Les libéraux utilisent les impôts que paient les Canadiens pour financer des manifestants qui s’opposent aux pipelines qui doivent transporter l’énergie à l’intérieur du Canada. Ils jouent sur les mots quand ils disent que la tarification du carbone améliorera l’environnement, car ce n’est pas vrai. Ils disent que la tarification du carbone aidera dans de nouvelles activités. Ce n’est pas vrai non plus, car en fait, elle rend les entreprises canadiennes moins compétitives, puisque fabriquer au Canada coûtera plus cher. C’est pourquoi, malheureusement, nous voyons certains de nos emplois partir aux États-Unis, où il n’y a pas de tarification du carbone.
Les libéraux disent que la tarification du carbone bâtira une nouvelle économie, ce qui demande du temps. L’évolution technologique au Canada et dans le monde est une bonne chose, tout comme de faire des choses plus efficacement, mais imposer le changement en recourant à des méthodes perturbatrices et ne pas le laisser intervenir naturellement n’en est pas une. Une fois de plus, les libéraux induisent les Canadiens en erreur.
Il est faux de dire que la tarification du carbone n’a pas d’incidence sur les recettes. Le gouvernement sait pertinemment que ce seront des milliards de dollars de nouvelles taxes sur le dos des Canadiens.
Lorsqu’on remet des notes au , poste que j’ai eu l’honneur d’occuper, les arguments qu’elles contiennent sont, malheureusement, trompeurs. La taxe sur le carbone n’est pas fiscalement neutre. Le gouvernement applique une taxe sur une taxe, ce que les Canadiens trouvent très injuste. Ils me l’ont dit. Ils m’ont demandé de déposer un projet de loi, ce que j’ai fait, qui donnerait au gouvernement une occasion de vraiment rendre la taxe sur le carbone sans incidence sur les recettes. Le gouvernement a voté contre.
Ce que le gouvernement dit et ce qu’il fait sont deux choses très différentes. Si on en croit le proverbe, on reconnaît l’arbre à ses fruits. On nous connaît pour ce que nous faisons en tant que parlementaires, pas ce que nous disons. Nous pouvons jouer sur les mots et dire des choses qui induisent en erreur, mais on nous connaîtra pour nos actions. Le gouvernement précédent s’était engagé à se montrer efficace, ce qu’il a fait. Nous avons fait des promesses et nous les avons tenues.
Comme nous l’avons fait au cours de législatures précédentes, nous avons agi en matière d’environnement et tracé une trajectoire pour la protection de l’environnement. Nous avons fixé des objectifs, ceux-là mêmes que le gouvernement libéral a adoptés comme objectifs pour 2030 au titre de l'Accord de Paris. Nous maintenions le cap et quand nous formerons le gouvernement en 2019, il en ira de même, nous tiendrons nos promesses et nous améliorerons l’économie pour les générations futures.
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Madame la Présidente, je suis honoré de prendre la parole aujourd’hui pour parler de la taxe sur le carbone et de ses conséquences pour les Canadiens. Pour aller plus loin, je veux aussi dire à quel point je suis troublé par le débat au Canada, car il semble que le gouvernement et certains commentateurs croient que c’est une vérité de la Palisse que seule la taxe sur le carbone peut entraîner une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cette idée est souvent reprise, y compris par la , qui a dit en avoir plus qu’assez des Canadiens en désaccord avec elle à propos de cette approche.
Rien d'inhérent à une taxe sur le carbone ne diminue concrètement les émissions de gaz à effet de serre. Beaucoup d'économistes et de nombreuses personnes comme les députés ministériels espèrent que cette mesure incitera les gens à faire des choix plus avisés dans leur vie quotidienne.
Je veux cependant illustrer à quel point cette approche est rétrograde et montre que, à l'exception peut-être du , ceux qui occupent les banquettes ministérielles sont dépourvus de toute expérience sérieuse au sein de l’économie du secteur privé. La taxe sur le carbone est non seulement injuste pour la famille qui peine à joindre les deux bouts en Ontario ou en Colombie-Britannique, mais extrêmement injuste pour les aînés vivant seuls et disposant d’un revenu fixe dans la région de l’Atlantique, où la plupart des maisons sont chauffées au mazout. Le revenu de ces personnes est fixe. Elles voient grimper les impôts fonciers et le prix d'une panoplie d’autres choses, sauf qu'elles ne peuvent pas se permettre de consacrer des centaines de dollars supplémentaires au mazout pour se chauffer. Elles ne peuvent pas se permettre les biens et les services qu’elles se procurent et dont les prix augmentent de centaines de dollars. Elles ne peuvent pas se permettre de payer l'essence 1,60 $ le litre.
Ce qui est tout à fait troublant et biaisé dans la logique entourant la taxe sur le carbone, c’est qu’ils sont nombreux les universitaires et les députés qui occupent les banquettes ministérielles à n’avoir pratiquement aucun contact avec le secteur privé, les petites et moyennes entreprises de l'Ontario. Ils ne se rendent pas compte que l'on mine notre capacité concurrentielle. Nous allons perdre des emplois, et l’accessibilité financière reculera.
Selon la Commission de l’écofiscalité, le prix du carbone de 50 $ la tonne, qui sera pleinement en vigueur d’ici à 2022, générera des recettes fiscales de 30 milliards de dollars. Cet argent sera essentiellement puisé à même l’économie, les investissements par les entreprises, les ménages et les aînés. Ces mêmes personnes conseillent au gouvernement de passer à 200 $ la tonne, sans quoi les gens ne feront pas de choix plus éclairés, pour paraphraser le . Au total, une somme de 100 milliards de dollars serait ainsi puisée dans l’économie et dans les poches des contribuables canadiens, ce qui minerait notre capacité concurrentielle tandis que les États-Unis injectent plus de capital et de liquidités dans leur économie tout en allégeant le fardeau fiscal et en intervenant moins dans la réglementation de l’économie.
Comme l’a dit l’économiste et penseur Terence Corcoran au sujet de la taxe sur le carbone, ce n’est pas une simple ponction fiscale, c’est un bulldozer fiscal de plusieurs milliards de dollars qui roule sur l’économie.
Les Canadiens doivent savoir qu’il y a déjà de 40 à 60 ¢ de taxes sur le prix à la pompe, et pourtant, nous conduisons toujours, surtout dans le 416 et le 905, dans la région du Grand Toronto, ou dans la vallée du bas Fraser en Colombie-Britannique. Quelqu’un qui vit à Bowmanville, dans ma circonscription, et qui doit traverser tout le Grand Toronto pour aller travailler à Mississauga afin de subvenir aux besoins de sa famille peut-il faire de meilleurs choix? Il n’y a pas de transport en commun pour lui. Les mamans et les papas en ont tellement sur les bras. Ils doivent rentrer tôt et prendre les enfants à temps pour le soccer. Voilà les gens que je représente. Ils doivent travailler pour faire vivre leur famille. Vus du haut de la tour d’ivoire du , les « meilleurs choix » dont il parle n’ont rien à voir avec la réalité.
Aussi, qu’arrive-t-il si l’employeur de Mississauga est un fabricant de pièces d’autos? Le fabricant de pièces d’autos du Sud de l’Ontario ou de Kingston, d’où mon ami écoute présentement, est en concurrence avec des fournisseurs du Michigan, où la compétitivité n’est pas entravée par un prix sur le carbone, où on baisse plutôt les taxes. Ici, le gouvernement augmente les charges sociales et impose des taxes sur le carbone.
Tous les économistes ont parlé d'abordabilité et de compétitivité avec un gouvernement dépourvu de tout contact avec le vrai monde, avec les vrais besoins des familles, avec les vrais besoins des aînés vivant seuls. Je vais montrer pourquoi ce faux débat des libéraux, cet axiome de leur création qui dit que seule la taxe sur le carbone peut aider notre économie, est un échec de leadership en matière de politique publique. Au lieu de se lever pour débiter ses platitudes encore et encore, la ministre devrait aller à la rencontre des gens dans la vraie économie. Je vais donner un exemple.
Les statistiques du gouvernement libéral pour l’année 2016, l'année la plus récente pour laquelle j’ai pu en obtenir, parlent de 704 mégatonnes d’émissions de gaz à effet de serre dans notre pays, dont 37 % proviennent de 596 installations qui déclarent déjà leurs émissions. Faisons une comparaison.
Nous avons les rapports de 596 installations qui produisent plus du tiers des émissions totales du Canada. Nous pourrions avoir une réglementation ciblée pour les aider à faire baisser leurs émissions sans faire de mises à pied ni réduire leur production. Nous pourrions faire cela grâce à une meilleure approche ciblée secteur par secteur — et je parlerai tout à l'heure de la façon précise dont nous pourrions le faire — ou nous pourrions faire comme le gouvernement libéral, c’est-à-dire réglementer les 13 320 610 ménages du Canada. Voilà ce que font les libéraux avec la taxe sur le carbone. On compte 32,8 millions de personnes dans ces ménages.
Avec son programme de réduction des gaz à effet de serre, le gouvernement cible un aîné vivant seul à Kingston. En effet, les aînés paieront plus cher pour le chauffage, pour l’essence et pour tous les biens qu’ils possèdent chez eux, au moment même où les taxes foncières sont à la hausse et où les logements sont de moins en moins abordables.
À l’époque où il était maire, le député a peut-être baissé les taxes foncières. Je l’ignore, mais le problème n’a rien à voir avec les aînés. Les propres documents du gouvernement nous apprennent que moins de 600 installations produisent plus du tiers des émissions de gaz à effet de serre. Ce qui est encore plus frappant, c’est que la moitié des émissions de gaz à effet de serre du Canada provient de deux secteurs: le secteur pétrolier et gazier et le secteur des transports.
Je peux dire à la Chambre qu’il existe un programme qui donnerait de bien meilleurs résultats que ce que nous répète ad nauseam la ministre, que l’environnement et l’économie vont de pair. Elle devrait s’y connaître en économie. Elle est déconnectée de la réalité et traite de « climatosceptiques » tous ceux qui proposent une autre solution pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Je travaille sur les changements climatiques et l’environnement depuis plus longtemps qu’elle, je connais aussi la réalité économique et je sais comment nous devons aborder ces questions.
Cinquante pour cent de la totalité des émissions générées au pays, soit plus de 350 mégatonnes, proviennent de ces deux secteurs. Pour ce qui est du secteur pétrolier et gazier, nous pouvons nous fixer deux objectifs stratégiques pour réduire les émissions. Le premier, c’est l’accélération de la déduction pour amortissement pour tout investissement dans les sables bitumineux, l’un des secteurs qui contribuent le plus au produit intérieur brut du Canada. Offrons des incitatifs à ces entreprises pour qu’elles réduisent leurs émissions en utilisant le régime fiscal et en amortissant les montants investis. Durant ma course à la direction, j’ai dit que cette approche pourrait être élargie à l’utilisation de l’eau. Nous pourrons prendre des mesures pour leur permettre d’amortir leurs investissements plus rapidement.
Nous pourrions collaborer avec ces émetteurs. Il y en a 596. Nous savons d’où proviennent les émissions générées par les gros émetteurs. S’ils réduisent leurs émissions, nous pourrions réduire leur taux d’imposition sur une période de 10, 15 ou 20 ans.
En ce qui concerne le secteur du transport — rappelons-nous que près de la moitié des émissions proviennent des secteurs du transport, du pétrole et du gaz —, le gouvernement n’a pas exercé de pression en faveur du cabotage dans les négociations visant la modernisation de l’ALENA. Par conséquent, si nous produisons des marchandises à Oshawa, en Ontario, et que nous les expédions dans un État américain, disons en Californie, la réglementation sur le transport par camion prévoit que les camions doivent revenir vides. Imaginez le gaspillage tant en matière de gains perdus qu’en émissions de gaz à effet de serre. Si nous voulons moderniser l’ALENA, nous devons travailler avec le président américain Trump et éliminer ce système archaïque en vertu duquel nos camions doivent circuler à vide. En fait, ce sont des centaines de mégatonnes de produits qui ne seront pas transportées.
David Emerson, un ancien ministre du Cabinet libéral, s’est dit d’accord avec moi au comité des transports que le cabotage serait la mesure la plus importante pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre au pays. Nous avons besoin du cabotage pour le secteur des transports et d’une approche fiscale ciblée et sur mesure pour le secteur pétrolier et gazier.
Servons-nous de notre régime fiscal comme d’une carotte pour encourager les meilleurs choix, comme le dit le , au lieu d’utiliser un bâton pour punir les personnes âgées seules, pour punir les familles et pour punir les petites entreprises qui s’efforcent de soutenir la concurrence. Il serait grand temps que le gouvernement innove sa façon de penser.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je remercie le député de d'avoir présenté sa motion. Je suis heureux de pouvoir parler d'un élément clé du plan de notre gouvernement visant à faire du Canada un chef de file dans l'économie à croissance propre.
Écouter les conservateurs parler de la tarification du carbone me rappelle ces vieilles publicités de Maytag où l’on voyait le pauvre réparateur s'ennuyer en attendant que le téléphone sonne. Il était seul et personne ne l'appelait. Le monde tournait sans lui, et il ne semblait pas savoir quoi faire.
Le monde évolue, et il est temps que les conservateurs s’en rendent compte, qu’ils se sortent la tête du sable et reconnaissent qu'il ne suffit pas d'attendre comme ils l'ont fait pendant dix ans sous le gouvernement précédent. Il est temps de réaliser que, premièrement, il ne sert à rien d’essayer de faire peur à tout le monde, deuxièmement, les changements climatiques sont réels, troisièmement, des faits scientifiques sont là pour le prouver et quatrièmement, les pays du monde entier prennent des mesures importantes pour y remédier.
L’appel à la peur qui sous-tend la motion dont nous sommes saisis aujourd’hui est une erreur. En fait, les conservateurs se retrouvent de plus en plus isolés dans leur déni. Pendant qu’ils passent leur temps à crier que la tarification du carbone sera une catastrophe, le monde passe à l’action avec détermination et optimisme. En 2017, en effet, 42 pays et 25 administrations infranationales tarifaient le carbone. Le nombre d’initiatives de tarification du carbone mises en œuvre ou prévues a presque doublé au cours des cinq dernières années.
Parmi ceux qui tarifient le carbone ou prévoient le faire, on retrouve l’Union européenne, la Chine, la République de Corée, Singapour, la Colombie et la Californie. Bien sûr, les quatre provinces les plus populeuses du Canada, la Colombie-Britannique, l’Alberta, l’Ontario et le Québec, qui représentent plus de 80 % de la population du pays, ont toutes adopté la tarification du carbone.
J’ai mentionné la Chine parmi les pays qui a une tarification du carbone. Elle a déjà mis à l’essai un système de plafonnement et d'échange de droits d'émission dans neuf provinces, sept depuis 2014, auxquelles deux autres sont venues s’ajouter ces deux dernières années. Elle prévoit bientôt étendre cette initiative à la grandeur du pays, ce qui doublera le prix mondial du carbone. À ce moment-là, un quart de la pollution mondiale par le carbone sera tarifé à un niveau ou un autre. Je dis bien un quart.
Pourquoi? Les dirigeants de ces pays ou États se préoccupent des emplois. Ils entendent les arguments pour et contre. Ils savent que le maintien du statu quo pourrait avoir un effet dévastateur. Ils adoptent des approches axées sur le marché pour apporter un changement favorable. Les gouvernements du monde entier comprennent une chose qui semble échapper aux conservateurs: les principes économiques de base.
Permettez-moi de les expliquer à mes amis de l’opposition loyale de Sa Majesté. En économie, c’est la loi de l’offre et de la demande qui dicte le rapport entre l’offre, le prix et la demande. Pour encourager un certain type d’activité, nous pouvons offrir un incitatif financier. Pour décourager un certain type d’activité, comme la pollution, nous pouvons faire l’inverse. Ce n’est pourtant pas difficile à comprendre.
Voilà comment fonctionnent les marchés libres. C’est une bonne politique gouvernementale et elle est fondée sur des principes économiques. En envoyant des signaux clairs aux marchés, on libère le génie du secteur privé qui trouvera des solutions créatives et novatrices pour répondre aux besoins du marché, par exemple réduire le prix du chauffage résidentiel ou de la facture d’épicerie, tout en tarifant la pollution. Si nous ne tarifons pas la pollution, les lois de la demande ne peuvent être mises à contribution pour la réduire.
C’est exactement ce qu’est en train de faire notre gouvernement en tarifant le carbone. Nous misons sur le pouvoir des forces du marché pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cette mesure stimulera l’innovation et accroîtra notre compétitivité. Elle encourage les entreprises à trouver de meilleures façons d’exercer leurs activités, notamment à se tourner vers de nouvelles sources d’énergie, à réduire leur consommation totale d’énergie, à transformer le carbone sous des formes utiles ou à le séquestrer.
Il est primordial de réduire notre consommation énergétique globale. Selon l’Agence internationale de l’énergie, nous pourrions atteindre la moitié de nos cibles de Paris grâce à une utilisation plus efficiente de l’énergie. C’est pourquoi, comme la plupart des provinces et territoires ainsi que des groupes autochtones, nous avons adopté le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, qui comprend la tarification du carbone.
Les gens du secteur privé comprennent les avantages de la tarification du carbone. Ils demandent d’ailleurs depuis des années aux gouvernements de tarifer le carbone parce qu’ils veulent une certitude quant aux règles de base. Ils veulent savoir ce qu’on attendra d’eux. Ils veulent que les règles du jeu soient équitables durant la transition vers une économie à faibles émissions de carbone.
Nous savons également que la tarification du carbone est le moyen le meilleur et le plus efficace d'atteindre l'objectif désiré en matière de politique publique, soit la réduction des émissions de gaz à effet de serre afin de sauver la planète. C'est pour cette raison que des entreprises adoptent elles-mêmes la tarification du carbone. D'ailleurs, en novembre 2017, dans le cadre du Climate Disclosure Project, 1 389 entreprises ont déclaré prévoir mettre en oeuvre une tarification interne du carbone, alors qu'elles n'étaient que 150 à le faire quatre ans plus tôt. Par conséquent, les conservateurs ont intérêt à ajouter les sociétés multinationales à la liste des parties qui n'appuieront pas leur politique de la peur.
Bref, la tarification du carbone est partie sur une lancée mondiale. De plus en plus d'États, de provinces et d'organismes du secteur privé l'adoptent. Le Canada ne fait qu'emboîter le pas. On l'observe également chez les organisations internationales, telles que les Nations unies. Le Pacte mondial de l'ONU demande aux entreprises d'établir, avec le temps, une tarification interne d'au moins 100 $ la tonne. Il les invite également à devenir des championnes de la tarification du carbone en se conformant au critère d'entreprise exemplaire relatif à la tarification du carbone. Le critère est conçu pour inspirer les entreprises à atteindre le prochain niveau de rendement en matière de lutte contre les changements climatiques et à faire valoir la tarification du carbone comme étant une mesure nécessaire et efficace pour relever le défi de la lutte contre les changements climatiques. Dans le cadre de cette initiative, les entreprises établissent, à l'interne, le prix du carbone, défendent l'adoption de politiques responsables et font rapport des progrès qu'elles réalisent.
Un autre groupe appuie la tarification du carbone, la Coalition pour le leadership en matière de tarification du carbone. Créée en partenariat avec la Banque mondiale, elle réunit des dirigeants de tout le gouvernement, du secteur privé et de la société civile pour qu'ils puissent faire part de leur expérience relative à cette taxe. Elle vise ainsi à enrichir la base des données probantes.
Nous constatons que l’opposition se trouve de plus en plus dépassée, loin de la réalité et isolée dans sa façon de penser. En réalité, quand les Canadiens réfléchissent sérieusement aux changements climatiques, ils comprennent tout de suite l’importance de tarifier le carbone. On observe ce consensus depuis longtemps. Notre gouvernement en fait partie. Nous savons qu’en tarifiant le carbone, nous enverrons des messages favorables sur les marchés. Les entreprises y réagissent en innovant et en améliorant leur rendement énergétique, ce qui accroît leur compétitivité.
Comme disait Victor Hugo, on peut résister à l’invasion d’une armée, mais on ne peut pas résister à l’invasion des idées. L’idée de la tarification du carbone a envahi la pensée mondiale. Il est grand temps que les conservateurs aident les Canadiens à se joindre à la lutte mondiale contre les changements climatiques.
La loyale opposition de Sa Majesté nous présentera assurément des suggestions constructives. Je suis impatient de voir ses membres retirer leur tête du sable et nous présenter leurs propositions. J’ajouterai que la tarification du carbone ne constitue qu’un élément de la solution. Le gouvernement devra varier son approche et aborder ce problème sous différents angles.
Nous ne disons aucunement que la tarification du carbone et les effets que cette tarification aura sur les marchés élimineront les émissions de dioxyde de carbone. Nous proposons d’appliquer des solutions plus vertes et de réduire les émissions de méthane que produisent les sables bitumineux. Nous collaborons avec les provinces pour améliorer les infrastructures afin d’encourager l’économie verte. Nous investissons dans l’innovation de diverses supergrappes situées partout au pays et dans d’autres initiatives pour offrir aux entreprises canadiennes des occasions de produire des technologies, des brevets et du savoir qui nous mèneront vers un avenir écologique propre.
Nous ne désirons pas uniquement défendre le statu quo. Nous tenons à progresser et à participer à la résolution mondiale de ce problème mondial. Le Canada possède l’intelligence, les capacités et les infrastructures. De nombreux Canadiens judicieux, jeunes et motivés désirent apporter des changements positifs et contribuer à la mise en œuvre des solutions.
Soulignons que nos collègues d’en face viennent de nous dire que nous ne pouvons pas agir sans les États-Unis. En fait, les États-Unis ont déjà commencé à agir. Parmi les 1 389 sociétés dont je viens de parler se trouvent des entreprises américaines, et les Américains prennent des mesures pour réduire leur demande globale de carbone. Citons des sociétés comme Tesla et SolarCity qui offrent généreusement leurs brevets au reste du monde pour que les autres nations réussissent à réduire leur empreinte de carbone.
Ces initiatives ne se déroulent pas dans l’isolement, et le gouvernement du Canada ne suggère pas qu’elles le fassent. Nous disons que, tant qu'à changer les choses, il faut agir judicieusement. Il faut tenir compte des forces du marché. Nous ne devrions pas imposer ce fardeau uniquement aux grands émetteurs qui produisent 50 % de la pollution, comme l’a suggéré mon collègue qui est intervenu avant moi. Il faut inviter tous les Canadiens à y participer en adoptant la tarification du carbone.
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Monsieur le Président, quand il est question de l’économie et de l’environnement du Canada, le gouvernement est clair. Nous estimons que les deux vont de pair. Les Canadiens comprennent que la pollution n’est pas gratuite et ils savent, tout comme nous, que la façon la plus efficace de réduire les émissions de gaz à effet de serre, c’est de mettre un prix sur la pollution par le carbone. Voilà pourquoi nous avons déposé la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre dans le cadre de la Loi d’exécution du budget, aussi connue sous le nom de projet de loi , actuellement débattu à la Chambre.
En offrant aux entreprises et aux ménages un incitatif pour innover davantage et polluer moins, nous donnons suite à l’engagement que nous avons pris d’investir dans la croissance tout en respectant l’environnement que nous partageons et en aidant à le protéger. Cette approche qui consiste à investir dans la croissance de manière à renforcer la classe moyenne, à la faire prospérer et à aider les gens qui aspirent à en faire partie, a déjà des effets positifs.
Permettez-moi de prendre un instant pour énumérer nos réalisations économiques depuis tout juste deux ans. Depuis que le gouvernement a été élu, plus de 600 000 emplois, la plupart à temps plein, ont été créés. Le taux de chômage au Canada n’a jamais été aussi bas en 40 ans. Depuis 2016, le Canada est en tête de liste des pays du G7 sur le plan de la croissance économique. Le ratio dette-PIB du gouvernement fédéral, soit notre dette par rapport à notre économie, est sur une pente descendante, mais il est aussi presque à son niveau le plus bas depuis 40 ans.
Nous savons qu’investir dans nos collectivités et nos gens est le meilleur moyen de faire prospérer une économie moderne. Nous avons aussi pris des mesures pour garantir un bon climat commercial afin que nos entreprises puissent réussir, prospérer et engager. Le Canada est le meilleur endroit au monde pour investir et faire des affaires et nous voulons nous assurer que la situation ne change pas.
La semaine dernière, le cabinet A.T. Kearney a publié sa liste des meilleurs endroits pour investir, ou l’indice de confiance en matière d’investissement étranger direct, comme nous, les économistes, nous plaisons à le désigner. Le Canada s’est classé deuxième au monde et a grimpé de trois rangs, se situant tout juste derrière les États-Unis d’Amérique. C’est important de le souligner, car les auteurs de ce rapport, préparé par un institut impartial, ont tenu compte du fait que la population canadienne, à hauteur de 85 %, est visée par un mécanisme de tarification du carbone.
Nous savons que, si les taux d’imposition sont faibles et concurrentiels, les entrepreneurs canadiens pourront investir dans leur entreprise et créer encore plus de bons emplois bien rémunérés pour la classe moyenne. C’est la raison pour laquelle nous avons ramené le taux d’imposition des petites entreprises à 10 % en janvier dernier. Il sera de nouveau abaissé en janvier à 9 %. À la même époque l’an prochain, le taux d’imposition moyen fédéral, provincial et territorial combiné pour les petites entreprises sera de 12,2 %. Il sera le plus faible du G7 et le troisième de la queue parmi les pays membres de l'OCDE. Ainsi, les entreprises de ma circonscription pourraient voir leur impôt fédéral diminuer de 7 500 $ par année. Les entrepreneurs et les innovateurs canadiens pourront ainsi se consacrer à ce qu’ils font de mieux, soit créer des emplois. Je signale que 600 000 de ces emplois ont été créés au cours des 30 derniers mois. C’est une bonne nouvelle pour les entreprises canadiennes et une excellente nouvelle pour les gens qui travaillent dur dans ma circonscription, Vaughan—Woodbridge, et partout au pays.
Il faut faire plus encore. C'est pourquoi nous avons proposé dans le budget de 2018 l'Allocation canadienne pour les travailleurs, une version bonifiée de l'ancienne Prestation fiscale pour le revenu de travail et une chose que je préconisais bien avant de présenter ma candidature au Parti libéral et de devenir député ministériel.
Cette nouvelle allocation permettra aux travailleurs à faible revenu de conserver une plus grande part de ce revenu. Elle incitera d'ailleurs plus de gens à se chercher un emploi, un détail qui vaut la peine d'être mentionné. Elle constituera un complément de revenu pour les personnes qui approchent de la retraite ou sont à la retraite et veulent retourner au travail pour avoir un peu plus d'argent. Il en sera de même pour les universitaires qui veulent se faire un peu d'argent pour payer leurs études. Quand on pense aux défis démographiques auxquels le Canada, comme bien d'autres pays occidentaux, fait face à l'heure actuelle, c'est très important. Ainsi, grâce à l'Allocation canadienne pour les travailleurs, les travailleurs à faible revenu qui gagnent 15 000 $ pourraient toucher jusqu'à 500 $ de plus en 2019 par rapport à ce qu'ils auraient reçu cette année selon le système actuel.
Comme l'inscription sera automatique, ce sera littéralement des centaines de milliers de personnes au Canada, des gens à faible revenu qui travaillent dur, qui toucheront la prestation. On estime que cela permettra de tirer 70 000 Canadiens de plus de la pauvreté d'ici 2020.
Depuis 2016, le gouvernement soutient davantage les familles canadiennes grâce à l'Allocation canadienne pour enfants. Comparativement à l'ancien régime de prestations, qui s'adressait aussi aux familles millionnaires, le nouveau régime permet aux familles à revenus faibles et moyens de recevoir une prestation mensuelle plus élevée et libre d'impôt, qui les aide à assumer les coûts élevés associés aux enfants. Je sais qu'avoir des enfants coûte cher. J'ai deux fillettes très précoces que j'adore plus que tout, mais certaines de leurs activités ne sont vraiment pas données.
L'Allocation canadienne pour enfants est plus simple, plus généreuse et mieux ciblée afin d'aider davantage les personnes qui en ont le plus besoin. Instaurée en 2016, elle a permis de tirer des centaines de milliers d'enfants de la pauvreté. C'est un résultat dont il faut se réjouir, et dont le gouvernement libéral est fier. Les familles de ma circonscription ont reçu 59 millions de dollars grâce à l'Allocation canadienne pour enfants, et elle a ainsi aidé de 15 000 à 16 000 jeunes enfants. Je sais que tous ces résidents sont reconnaissants du soutien important que leur procure ce programme.
Ces investissements, comme tous ceux que le gouvernement consacre à l'infrastructure, à la science, à l'innovation et à la formation professionnelle, visent un même but: que les retombées de la croissance économique profitent au plus grand nombre possible et qu'elles mènent à de bons emplois bien rémunérés pour les gens de la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie.
Nous voulons que les Canadiens aient confiance dans l'avenir et soient mieux préparés à ce qui les attend. Pour ce faire, il faut investir et agir pour protéger l'air, l'eau et les sites naturels au Canada pour nos enfants et nos petits-enfants tout en créant une économie propre qui serve de modèle au monde. Ce n'est pas un rêve: nous y sommes déjà. Il y a littéralement des centaines d'entreprises dans le monde qui utilisent et testent des technologies visant à assainir l'environnement.
Hier, au comité des finances, j'ai parlé d'entreprises allemandes comme Daimler, par exemple, qui commencent déjà à retirer de la circulation les camions au diésel pour les remplacer par des camions électriques sur les routes. C'est quelque chose de très important. Nous devons saisir ces occasions. C'est pourquoi le gouvernement a mis l'accent sur l'innovation, la recherche et le développement, afin que les supergrappes, comme on les appelle, les cinq grappes que nous avons définies, permettent aux entreprises canadiennes d'utiliser ces technologies révolutionnaires ou fassent en sorte que les entreprises canadiennes soient motivées pour créer ces technologies ici, au Canada. C'est quelque chose que nous devons faire, et que nous faisons.
Les changements climatiques sont parmi les défis les plus pressants de notre époque. Contrairement au parti en face, qui, en 10 ans, n'a rien fait, nous savons depuis le début que l'inaction n'est pas envisageable. C'est pour cette raison que, depuis plus de deux ans, le gouvernement s'emploie à mettre en oeuvre des mesures astucieuses et pratiques pour réduire les émissions et protéger l'environnement tout en prenant d'autres mesures qui aident littéralement des dizaines de milliers de Canadiens de la classe moyenne, dont 108 000 habitent dans ma circonscription, Vaughan—Woodbridge, stimulent la croissance économique et créent de bons emplois.
Les Canadiens savent qu'il est important de contrer les changements climatiques et de protéger l'environnement pour assurer une économie plus prospère et concurrentielle aux Canadiens. C'est exactement ce que le plan du gouvernement fait. Nous allons mettre un prix sur ce que nous ne voulons pas, la pollution, pour financer ce que nous voulons, notamment une réduction des émissions, des innovations écologiques et des emplois propres, bons pour la classe moyenne et bons pour les Canadiens d'un océan à l'autre. Grâce aux investissements dans des infrastructures plus vertes, des transports moins polluants, l'efficience énergétique et les technologies émergentes, nous continuerons de contribuer à rendre nos collectivités plus fortes, saines et résilientes. Nous croyons que c'est la meilleure façon d'appuyer une forte croissance économique et assurer un environnement sain dès aujourd'hui et pour des générations à venir. Nous croyons que c'est ce pour quoi les Canadiens nous ont élus et nous sommes fiers de le faire.
Nous réalisons nos promesses électorales. Pour faire un parallèle avec le hockey, nous ne tricotons pas avec la rondelle. Nous la saisissons et nous nous assurons de compter des points pour les Canadiens. Qu'il s'agisse de technologies propres, qui favorisent la création de bons emplois, ou d'innovations de pointe sur le point d'être adoptées partout dans le monde, nous ferons en sorte que les exportateurs et les entreprises demeurent concurrentiels durant tout le processus. Force est d'admettre que 600 000 emplois créés au cours des deux dernières années et demie, ce n'est pas mal du tout.
Je répète qu'un environnement sain et une économie forte vont de pair. Il ne peut en être autrement. Cela profite à tous les Canadiens, ceux d'aujourd'hui et de demain, et aux générations futures.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Certains ont soutenu que, pour lutter contre les changements climatiques, il faut proposer une solution fondée sur les données scientifiques probantes, durable sur le plan environnemental et réaliste sur le plan financier qui englobe tous les secteurs. C'est peut-être un peu trop optimiste, dans la mesure où toutes les composantes de la stratégie prévue pour lutter contre les changements climatiques ne seront pas mises en oeuvre. Cependant, je dirais que les libéraux ratent probablement la cible avec toutes les mesures proposées dans leur plan de lutte contre les changements climatiques. Ils sont vraiment incapables de répondre à la plupart des critères en cause.
Comme les députés le savent, le gouvernement a présenté le projet de loi , qui prévoit la mise en place de la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre, et il soutient que cette mesure est conçue pour changer les comportements. Mon intervention visera à expliquer non seulement pourquoi les mesures dont j'ai parlé plus tôt seront inefficaces, mais aussi pourquoi elles pénaliseront indûment nombre de personnes qui ont moins d'options à leur disposition.
Tout d'abord, tous les Canadiens devraient être très préoccupés et insultés par le manque de transparence dans cette affaire. Le ministre en matière de finances du cabinet fantôme conservateur a souvent fait remarquer l'opération de camouflage entourant la taxe sur le carbone. Le ministère des Finances connaît les chiffres, car il les a calculés pour connaître les coûts pour les particuliers et les familles. Lorsqu'on lui a demandé ces renseignements, le gouvernement les a rendus publics, mais il a caviardé toutes les informations pertinentes. C'est vraiment très insultant qu'un gouvernement impose une taxe aux Canadiens et qu'il ne soit pas transparent au sujet de ce qu'elle leur coûtera réellement.
Je me souviens des promesses électorales des libéraux, qui ont dit qu'ils formeraient à coup sûr un gouvernement transparent. À ce sujet, parmi bien d'autres, qu'il s'agisse du déficit ou de la réforme démocratique, ils ne respectent absolument pas les engagements qu'ils ont pris à l'endroit des Canadiens en 2015. Je suis d'avis que, pour être dignes d'un peu de crédibilité, ils devraient divulguer ces chiffres maintenant, au lieu d'attendre plusieurs mois, jusqu'après la mise en oeuvre de la taxe. Franchement, c'est inacceptable.
Au début de mon intervention, j'ai parlé d'une mesure fondée sur les données scientifiques probantes. Qu'ont fait les libéraux? Ils ont établi une tarification qui commencera à 30 $ et qui ira jusqu'à 50 $. Or, d'après n'importe quel scientifique, le prix minimal du carbone doit être fixé à 100 $ — j'ai même vu des prix aussi élevés que 300 $ — si on veut que la mesure soit efficace, autrement dit qu'elle provoque les changements de comportement que souhaitent les libéraux. Bref, cette taxe entraîne une augmentation des coûts pour les consommateurs, mais elle n'aura pas l'effet escompté.
Il importe de noter que le Canada agit seul, sans la participation de ses partenaires du continent. Si on se rappelle bien, la Chine, l'Inde et les États-Unis sont les principaux émetteurs de gaz à effet de serre alors que le Canada en produit moins de 2 %. Nous devons adopter une approche globale. Or, la tarification du carbone imposée par les libéraux entraîne le Canada dans une voie qui, bien franchement, nuira aux Canadiens sans pour autant créer l'effet souhaité. Qui plus est, les libéraux agissent seuls, sans le concours des grands émetteurs sur la scène mondiale.
Comme le gouvernement et la adorent parler de la Colombie-Britannique, je vais en parler moi aussi. Je viens d'ailleurs de cette province. Ils se plaisent à citer en exemple la taxe de la Colombie-Britannique. Ils ont toujours soutenu qu'il s'agit d'un modèle. Cette taxe sur le carbone, mise en oeuvre en 2008, ne devait avoir aucune incidence sur les recettes, mais je me permets d'expliquer ce qui est arrivé au fil des ans. En fait, je n'étais ni fâchée ni préoccupée lorsque le gouvernement de la Colombie-Britannique a imposé cette taxe sur les émissions carboniques sans incidence sur les recettes. Le gouvernement avait bien expliqué en quoi consistait cette mesure. Heureusement, cette taxe n'allait pas avoir de sérieuses répercussions financières pour moi et ma famille. Le gouvernement britanno-colombien a fait de son mieux pour réduire autant que possible les répercussions sur ceux qui n'avaient pas les moyens.
Les libéraux s'en servent comme d'un exemple de choix, parce que, selon eux, la taxe a fait diminuer les émissions. Eh bien, en 2008, les émissions ont diminué partout sur la planète, à cause d'une récession mondiale. Selon leur analyse, c'est la taxe sur le carbone qui a fait baisser les émissions avant que l'économie ne se relève. C'est vrai, si on compare la période de grande prospérité de 2007-2008 avec celle qui a suivi la récession mondiale, il y a eu une baisse importante des émissions, puis le Canada a su bien se relever.
Les libéraux se plaisent également à affirmer que les émissions ont diminué et que le PIB s'est maintenu. Ils aiment faire la comparaison avec l'Ontario, alors que l'Ontario a connu les prix de l'électricité les plus élevés de son histoire et que les entreprises du secteur de la fabrication ont fui la province. Ils ne font jamais de comparaisons entre les provinces qui ont des économies comparables, comme l'Alberta et la Saskatchewan. Si on compare la croissance économique de ces deux provinces avec celle de la Colombie-Britannique, on constate que cette dernière était beaucoup moins forte. On ne peut pas se servir de données brutes et chercher à obtenir une analyse détaillée des impacts réels de la taxe sur le carbone. Trop de facteurs sont intervenus pendant cette période.
Ce qui devait être une taxe sur le carbone sans incidence sur les recettes a commencé à déraper. Le gouvernement de la Colombie-Britannique s'était fermement engagé à retourner à la population chaque sou perçu au moyen de la taxe sur le carbone. Or, en 2013-2014, le vérificateur général a mené un examen et a constaté que la taxe sans incidence sur les recettes avait commencé à se transformer. Le gouvernement de la Colombie-Britannique a commencé à inclure plein de choses qui n'avaient pas leur place dans son calcul afin d'en arriver à un résultat montrant qu'il n'y avait pas d'incidence sur les recettes, mais, en réalité, la taxe était loin d'être sans incidence sur les recettes.
Je dois glisser un mot au sujet du NPD en Colombie-Britannique, parce que le thème de sa campagne tournait autour de l'élimination de la taxe. Le parti disait vouloir se débarrasser de cette taxe. Le NPD a finalement été porté au pouvoir en 2017 et la première chose qu'il a faite, c'était de retirer l'exigence d'absence d'incidence sur les recettes. Il a carrément modifié la loi pour retirer cette exigence avant d'augmenter la taxe. Ce qui était au départ une approche bien conçue et sensée s'est vite transformé en ponction fiscale orchestrée par le gouvernement néo-démocrate. Les sommes perçues font maintenant partie des recettes générales dont peut se servir le gouvernement comme bon lui semble.
J'espère que les députés me pardonneront d'être quelque peu cynique au sujet de quiconque vante les mérites de la taxe imposée en Colombie-Britannique et y voit un excellent modèle de taxe sans incidence sur les recettes. Je sais que la même chose pourrait se produire dans toutes les autres provinces lorsqu'elles appliqueront cette taxe imposée par le gouvernement fédéral. Cela montre à quel point il est facile de revenir sur une promesse de neutralité fiscale, et rien n'empêchera le gouvernement fédéral de faire la même chose.
C'est le Nord qui sera le plus touché par les changements. La région est très peu peuplée, et, dans bien des cas, les gens doivent utiliser du carburant diésel. Le Nord doit assumer des coûts supplémentaires liés aux activités minières. La région sera durement touchée.
Les premiers ministres des territoires ont adhéré à l'idée de bonne foi, étant entendu que le gouvernement tiendrait compte de leurs circonstances particulières. Que s'est-il produit? Que fait pour le Nord le projet de loi présenté par le gouvernement? Il ne fait rien du tout. Les libéraux ont examiné un point de référence pour les émissions produites par le secteur minier et ils l'ont fondé sur un modèle utilisé plus au sud. Conséquence: les mines dans le Nord seront plus durement touchées que toutes les autres.
Ce que l'on constate, c'est que le gouvernement a présenté une mesure qui ne lui permettra pas d'atteindre son objectif. Il n'a prévu aucune mesure d'accommodement pour les gens qui habitent dans le Nord ou dans les collectivités rurales. Il est très important que le gouvernement libéral mise sur ses propres champs de compétence. Il dispose de leviers stratégiques auxquels il peut avoir recours pour atteindre ses cibles de réduction et les objectifs de Paris. Cependant, les mesures prises actuellement par le gouvernement se révéleront carrément inefficaces à bien trop d'égards.
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Monsieur le Président, je suis content de parler aujourd'hui, dans le cadre de la journée de l'opposition, d'une motion du gros bon sens.
Les libéraux ont perdu le contrôle sur la dette, sur les taxes et maintenant sur les émissions de gaz à effet de serre. Quelle est leur solution? Une taxe. Cette fois-ci, on l'appelle la taxe sur le carbone. Elle demeure néanmoins une taxe, car une taxe est une taxe est une taxe. Elle est cependant coûteuse et inefficace. C'est ce que j'aimerais démontrer au cours des quelques prochaines minutes. C'est très facile à faire. Je pourrais le faire en un tour de main.
Comme vient de le dire ma collègue de la Colombie-Britannique, cela ne fonctionne pas dans cette province. Les émissions de gaz à effet de serre ont continué d'augmenter et on va finalement chercher plus d'argent dans la poche des contribuables.
Or les libéraux ont trouvé cette fois-ci le moyen d'exploiter le sentiment qu'ont les Canadiens de vouloir réellement des mesures pour lutter efficacement contre les changements climatiques. Quand on demande aux libéraux combien va coûter leur taxe aux contribuables canadiens? Ils répondent qu'ils ne le savent pas. Quand on leur demande de combien leur taxe va réduire les émissions de gaz à effet de serre, les libéraux ne répondent pas. On n'a aucune réponse. On ne sait pas combien va coûter la taxe, mais on ne sait pas non plus de combien elle va réduire les gaz à effet de serre. En outre, les libéraux nous demandent un chèque en blanc. On parle du même gouvernement qui a perdu le contrôle.
Le directeur parlementaire du budget a dit que « les deux prochains déficits dépasseraient de 4 G$ les estimations ».
Dans le dernier document intitulé « Perspectives économiques et financières », l'équipe de Jean-Denis Fréchette estime qu'Ottawa devrait afficher un déficit de 22,1 milliards de dollars à la fin de l'exercice en cours, soit 4 milliards de dollars de plus que ce que le gouvernement avait projeté dans son budget de février.
On parle d'avril 2018, c'est dans la saison qui nous occupe. Deux mois après avoir révisé leur budget où on parle d'un déficit de 22,1 milliards de dollars, eh bien, on le dépasse. Les libéraux dépassent le dépassement qui dépasse l'entendement. C'est très surprenant de la part d'un gouvernement qui, lorsqu'il a été élu — on se rappellera des paroles du premier ministre —, avait dit qu'il allait faire de « modestes déficits ».
On constate maintenant la perte de contrôle. Les gens pourraient dire qu'ils s'endettent, mais qu'ils paient moins d'impôt. Bien non, je suis désolé de leur apprendre cet après-midi que plus de 80 % des familles de la classe moyenne paient plus d'impôt. L'Institut Fraser, un organisme indépendant et non partisan, se penche sur les politiques publiques. Il nous dit que les familles de la classe moyenne vont payer 840 $ de plus en impôt, en moyenne. L'article, pas très récent, date de septembre 2017. Malheureusement, nous allons payer encore plus d'impôt, et cela continue d'augmenter. La dette augmente et on paie plus d'impôt.
Il faut rajouter un autre point: le Canada est en voie de rater ses cibles sur la réduction des gaz à effet de serre. C'est vraiment un gouvernement qui a de la misère à gouverner. Il augmente les impôts, fait exploser le déficit et perd le contrôle sur les émissions des gaz à effet de serre.
C'est ce même gouvernement qui vient nous demander aujourd'hui un chèque en blanc pour imposer encore davantage les contribuables, sans qu'on n'ait aucune idée des résultats escomptés. Puisque les changements climatiques existent, cela serait une raison suffisante pour taxer les Canadiens, sans vraiment savoir quel en serait l'impact.
On connaît un impact, parce que le directeur parlementaire du budget a présenté un nouveau rapport qui révèle que la taxe sur le carbone prélèvera 10 milliards de dollars dans l'économie canadienne d'ici 2022. Certains estiment même que ce coût pourrait être de 35 milliards de dollars par année. Qui va payer pour cela? Ce sont les travailleuses, les travailleurs, les familles et les parents qui vont reconduire leurs enfants à leurs activités. L'été approche, c'est la saison où, après le travail, on soupe à la maison en vitesse et on va reconduire les enfants à leur activité. C'est souvent le soccer. On essaie de faire cela avant qu'il ne fasse noir. Le prix de l'essence va augmenter, alors qu'elle est déjà lourdement taxée.
Alors qu'on paie déjà une taxe importante sur le carbone, on va payer davantage sans savoir quel sera l'impact sur l'environnement. Toutefois, on sait que cela aura un impact sur l'économie.
Hier, j'étais à un comité où on essaie d'aider les jeunes Canadiens à intégrer le marché du travail, notamment les jeunes autochtones. Il y avait une représentante d'un organisme qui représente des entités qui aident les jeunes autochtones à se former pour des métiers. On a besoin de soudeurs, de garagistes, de mécaniciens et de plombiers. Or ces gens doivent quitter la réserve et parcourir parfois de longues distances pour se rendre à leur centre de formation, et ils vont payer plus cher leur essence. La représentante autochtone nous disait que c'était un autre frein pour nos jeunes Canadiens qui tentent d'accéder au marché du travail.
Nous aimerions dire que les choses vont bien avec ce gouvernement, mais ce n'est pas vargeux, si on me permet une expression colorée. La dette augmente, tout comme les taxes et les émissions de gaz à effet de serre. C'est un contraste intéressant, car nous pouvons offrir une autre solution aux gens qui nous écoutent, et on l'a vécu. Parfois, il faut retourner dans le passé. Dans un communiqué de presse de février 2007, un organisme disait accueillir favorablement l'annonce faite un matin à Sherbrooke par les premiers ministres Stephen Harper et Jean Charest selon laquelle le gouvernement du Québec recevrait 350 millions de dollars du gouvernement fédéral pour financer son plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le même organisme se réjouissait que ce programme doté d'une enveloppe budgétaire de 1,5 milliard de dollars s'étende à l'ensemble des provinces. J'ai eu la chance de faire partie de ce gouvernement, et l'organisme qui félicite le gouvernement conservateur de Stephen Harper s'appelle Greenpeace.
Il y a donc deux approches. Il y a d'abord celle d'un gouvernement qui a baissé les taxes. On se rappelle la baisse de la TPS de 7 % à 5 % et les baisses d'impôt généralisées pour l'ensemble de la population canadienne. On n'avait pas vu cela depuis des décennies, malgré une crise économique. Lorsque nous avons donné les clés de la voiture au gouvernement d'en face, nous avions un budget équilibré. Nous avions aussi réduit les émissions de gaz à effet de serre du Canada de 2,2 %, augmenté le produit intérieur brut, fait croître l'économie de plus de 15 %, et bien sûr, nous avions créé des centaines de milliers d'emplois, et ce, après la récession.
Ensuite, il y a l'approche d'un gouvernement qui dit qu'il va nous faire payer une nouvelle taxe, la taxe sur le carbone, et que nous allons payer plus d'impôt et nous endetter davantage. Évidemment, il ne peut nous garantir aucun résultat, puisque selon la commissaire à l'environnement, Julie Gelfand, en ce qui a trait aux émissions de gaz à effet de serre, si rien n'est fait, le fédéral est en voie de manquer les cibles fixées par le précédent gouvernement conservateur. Alors, non seulement les libéraux se vantent d'être des environnementalistes, mais ils prennent nos cibles et ils ne sont pas capables de les respecter.
Je vois que le temps file, mais c'était un peu le but de ma présentation. Ce qui est le plus regrettable, c'est que nous sommes dans une ère d'obscurantisme, une grande noirceur. Nous ne sommes pas capables d'avoir des chiffres. Quel sera l'impact de la taxe sur le carbone sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre? Il n'y a pas de réponse. Quel sera l'impact sur les familles canadiennes? On sait que cela va au moins coûter 10 milliards de dollars, selon le directeur du budget parlementaire.
En conclusion, j'aimerais citer un chroniqueur économique québécois qui a commenté la taxe sur le carbone en disant qu'on abuse de la générosité des gens: « Si nous n'avez pas encore compris qu'on vous a subtilement enfoncé une taxe déguisée dans la gorge, je ne peux rien pour vous ». Il ajoutait ensuite: « Le contribuable moyen, surtaxé, a à coeur l'environnement. » Contrairement à ce que le gouvernement d'en face voudrait nous faire croire, tous les Canadiens, peu importe leur allégeance politique, veulent que le Canada soit un chef de file, mais aussi qu'il concilie l'économie et l'environnement. Finalement, je termine la citation: « Mais si on arrêtait de le prendre pour un con [le contribuable], il serait plus motivé à faire sa part ».
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Monsieur le Président, je prends la parole pour réaffirmer notre engagement à lutter contre le changement climatique. Je compte partager mon temps avec la députée de .
Les Canadiens savent que le changement climatique est une réalité, et que les gouvernements du Canada et du monde entier doivent prendre des mesures sans tarder pour lutter contre ce phénomène. C’est ce qu’il faut faire dans l’intérêt de nos enfants et de nos petits-enfants.
Pendant que nous avons ce débat, toutes sortes de personnes de par le monde subissent les effets du changement climatique, que ce soit des ouragans ou des sécheresses extrêmes, la montée du niveau de la mer, des inondations, etc. Malheureusement, plus le changement climatique va s’accélérer, plus ces impacts vont s’accentuer et plus les coûts vont augmenter.
Entre 1983 et 2004, les sommes réclamées aux assurances à cause de phénomènes météorologiques extrêmes représentaient près de 400 millions de dollars par an au Canada. Depuis 10 ans, cette somme a triplé pour passer à 1,2 milliard de dollars par an. D’ici à 2020, on prévoit que le changement climatique coûtera à l’économie canadienne 5 milliards de dollars par an, et jusqu’à 43 milliards de dollars par an d’ici à 2050.
[Français]
Si nous n'agissons pas maintenant, nous transmettrons ces coûts grandissants aux prochaines générations. C'est exactement ce qu'a fait le gouvernement précédent. En fixant des cibles pour les émissions sans avoir de plan concret permettant de les atteindre, il a mis en danger l'environnement et l'économie. Nous ne devons pas faire la même erreur.
[Traduction]
En opérant des changements intelligents, sensés et concrets, nous pourrons éviter les dangers du changement climatique et exploiter en même temps les débouchés économiques considérables que nous offriront les mesures que nous prendrons, des débouchés qui représentent des billions de dollars sur les marchés internationaux et de bons emplois chez nous.
Contrairement à l’opposition, qui a voté en faveur de l’Accord de Paris, mais qui refuse constamment de dire aux Canadiens en quoi consiste son plan de lutte contre les changements climatiques, nous proposons un plan à la fois pratique et économique qui permettra de réduire les émissions, de créer des emplois rémunérateurs pour la classe moyenne, et de stimuler une économie verte.
Le plan canadien de lutte contre les changements climatiques comporte un volet qui permet de réduire le coût des logements et des entreprises grâce à l’efficacité énergétique. Réduire la consommation énergétique et la facture énergétique est bénéfique à la fois à l’environnement et à notre économie. Nous savons que les familles qui investissent dans l’efficacité énergétique peuvent réduire leur facture de chauffage de moitié, et que les logements et les immeubles écoénergétiques se revendent bien sur le marché.
[Français]
Bien sûr, ces changements n'ont pas à être très compliqués. De petits investissements peuvent produire des résultats importants. Par exemple, en se servant d'un thermostat programmable, on peut économiser jusqu'à 150 $ par an; et en remplaçant les cinq ampoules que l'on utilise le plus fréquemment chez soi par des ampoules écoénergétiques, on peut économiser plus de 65 $ par an.
[Traduction]
Une entreprise de l’Alberta, Landmark Homes, fabrique des maisons à énergie zéro grâce à une meilleure isolation, un meilleur système de chauffage et un meilleur éclairage, et beaucoup de ces maisons produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment. À l’heure actuelle, des maisons comme cela, il s’en construit partout au Canada. C’est à Edmonton, où Landmark Homes a son siège, que l’on compte le plus grand nombre de maisons à énergie zéro au Canada.
Dans les provinces qui ont adhéré à notre plan de lutte contre les changements climatiques, nous aidons les habitants à réduire leur consommation énergétique et à économiser de l’argent grâce au Fonds du leadership pour une économie à faibles émissions de carbone. Il y a quelques semaines, j’ai annoncé que notre gouvernement investissait 100 millions de dollars pour aider les habitants de l’Ontario à faire des rénovations qui améliorent l'efficacité énergétique de leurs entreprises et de leurs logements, y compris les appartements, les maisons en rangée et les logements sociaux.
Nous avons conclu un partenariat avec le gouvernement provincial de l’Ontario qui, avec les Rabais Ontariovert, aide les propriétaires de logements à améliorer l’efficacité énergétique de leur logement en installant une meilleure isolation, des systèmes de ventilation très efficaces et d’autres équipements pour réduire la consommation et la facture énergétiques. Nous avons des programmes semblables dans tout le pays.
L’an dernier, grâce au Fonds municipal vert, nous avons investi 72 millions de dollars pour financer des projets d’efficacité énergétique dans 48 collectivités.
[Français]
La municipalité de Saint-Ubalde, au Québec, a reçu une partie de ce financement pour installer un système de chauffage urbain pour plusieurs bâtiments. Le projet, qui a créé de l'énergie en transformant la biomasse forestière résiduelle, permettra à la municipalité d'éliminer 218 tonnes d'émissions polluantes et de réduire de 40 % les coûts de chauffage à long terme pour les bâtiments utilisant ce système.
[Traduction]
Les investissements dans l'efficacité énergétique créent également des emplois bien rémunérés pour la classe moyenne, notamment dans les secteurs de la construction, des services, de la recherche et de la fabrication. C'est pourquoi nous investissons 21,9 milliards de dollars dans les infrastructures vertes afin de construire des maisons et des bureaux éconergétiques. Ces investissements aideront les familles à économiser sur leur facture d'énergie et créeront des emplois pour les Canadiens.
En 2013, plus de 100 000 Canadiens occupaient des emplois dans le secteur de l'efficacité énergétique. Un rapport publié l'an dernier a révélé qu'on pourrait créer tout près de deux millions d'emplois sur 33 ans en rénovant des immeubles pour qu'ils cessent de produire des émissions et en construisant des immeubles écologiques.
Nous savons que chaque dollar dépensé dans un programme d'efficacité énergétique permet d'injecter de 4 à 8 $ dans le PIB. Autrement dit, il s'agit de réduire la consommation d'énergie, tout en économisant de l'argent. Il s'agit aussi de créer de bons emplois pour les Canadiens partout au pays.
Le parti de l'opposition souhaite que les Canadiens pensent que la lutte contre les changements climatiques coûte cher. Toutefois, l'inaction engendre un coût économique énorme et empêche les Canadiens d'obtenir de bons emplois et de profiter de débouchés économiques importants.
Selon la Banque mondiale, l'Accord de Paris pavera la voie à de nouveaux débouchés de l'ordre de 23 billions de dollars pour des investissements écoresponsables dans des marchés émergents du monde entier d'ici à 2030. Ensemble, ces mesures stimuleront la création d'emplois de façon spectaculaire. C'est pourquoi le Canada fait preuve de leadership pour saisir les possibilités qui s'offrent à lui.
[Français]
Nous investissons 20,1 milliards de dollars pour soutenir les transports en commun urbains afin de réduire les temps de déplacement dans nos villes, pour accroître l'usage des moyens de transport propres et pour permettre aux gens de passer plus de temps avec leur famille et moins de temps dans les embouteillages.
[Traduction]
Grâce à un investissement de 2,2 milliards de dollars, nous appuyons la recherche et le développement, la production et l'exportation des technologies propres et nous accélérons la croissance de cette industrie pour aller chercher une plus grande part du marché mondial.
L'an dernier, j'ai participé à une mission commerciale en Chine et j'ai pu voir que ce pays est en train de passer rapidement à l'énergie propre. La Chine est le plus important producteur au monde d'électricité éolienne et solaire, et on s'attend à ce que, d'ici 2020, elle ait décuplé sa capacité de stockage d'électricité. On y trouve aujourd'hui le plus grand nombre de véhicules électriques en circulation. La Chine dépasse donc les États-Unis à ce chapitre pour la première fois.
J'ai rencontré des représentants de Ballard Power Systems, une entreprise canadienne de Burnaby, en Colombie-Britannique, qui fabrique des piles à combustible employées dans des véhicules à zéro émission. À Shanghai, j'ai vu des autobus électriques urbains qui fonctionnaient avec la technologie de Ballard. Cette dernière commercialise et exporte des solutions dans le domaine de l'énergie propre qui sont très recherchées en Chine et partout dans le monde. Ce n'est là qu'un exemple d'une entreprise canadienne qui innove, crée des emplois et vend ses technologies propres.
Pour stimuler le genre d'innovation et de création d'emplois que je viens de décrire, nous devons également mettre un prix sur la pollution causée par le carbone. Les Canadiens savent que la pollution a un coût; elle a un coût réel. D'ailleurs, il s'agit essentiellement d'une taxe que nous refilons aux générations à venir.
Le plan de lutte contre les changements climatiques prévoit la tarification de la pollution, parce que cela fonctionne. C’est l’un des outils les meilleurs marchés pour lutter contre les changements climatiques et susciter l’innovation dans les technologies propres. La semaine dernière encore, nous avons publié une étude selon laquelle, d’ici 2022, la tarification de la pollution par le carbone à l’échelle du pays et selon des normes fédérales éliminerait les émissions de gaz à effet de serre. Cette mesure équivaudrait à retirer de la circulation entre 23 et 26 millions de voitures par an ou à fermer 20 centrales au charbon. Déjà, plus de 80 % des Canadiens vivent dans une province qui met un prix sur la pollution causée par le carbone, à savoir le Québec, l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique. L’an dernier, ces provinces ont été en tête pour la croissance économique.
Il n’est plus temps de faire de la politique. Prendre des mesures sur les changements climatiques ne devrait pas être un enjeu partisan, ce qu’en font malheureusement les conservateurs. Grâce à notre plan maison de lutte contre les changements climatiques, nous mettons un prix sur la pollution causée par le carbone, nous abandonnons progressivement l’électricité produite par le charbon et nous investissons dans le transport en commun, les infrastructures vertes et les technologies propres. Ce faisant, nous envoyons un signal fort aux investisseurs et au monde. Le Canada créera des emplois bien rémunérés pour la classe moyenne, stimulera les innovations en matière de technologies propres et sera un leader au siècle de la croissance propre. Voilà ce que les Canadiens attendent de nous et voilà ce que nous faisons.
Le gouvernement continuera d’agir dans l’intérêt de l’environnement et de l’économie, parce que nous le devons à nos enfants et à nos petits-enfants.
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Monsieur le Président, je remercie le député de de sa motion. Malheureusement, c’est encore un exemple qui montre une propension à ne jamais rater une occasion de laisser passer une occasion.
Après avoir nié pendant des années les changements climatiques, après s’être vu décerner des prix Fossile à des rencontres internationales sur le climat, après avoir traîné les pieds pendant des années, on aurait espéré que, peut-être, juste peut-être, une lumière viendrait éclairer des motions comme celle-ci.
Malheureusement, ce ne semble pas être le cas. Au lieu d’accepter l’idée, comme la majeure partie du monde l’a fait, que les changements climatiques sont réels et qu’il faut agir, cette motion reprend la même vieille rengaine, la rengaine de la négation, de la division et de l’opposition à toute mesure qui aborderaient les changements climatiques comme le défi qu’ils représentent.
En fait, ce n’est pas tant chanter la même vieille rengaine que siffloter en longeant le même vieux cimetière. La motion part du principe que si l'on siffle assez fort et qu’on ferme bien les yeux, les changements climatiques disparaîtront et le monde redeviendra ce qu’il était avant que les changements climatiques ne deviennent un fait établi scientifiquement, avant que le monde se réunisse à Paris et avant que les conséquences des changements climatiques ne deviennent évidentes pour tous ceux qui ont la sagesse et la volonté de les voir.
Voilà à quoi renvoie cette motion, à un temps nostalgique depuis longtemps révolu avant la hausse du niveau des océans, avant la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, avant que les émissions de gaz à effet de serre ne deviennent préoccupantes. C’est bien beau, mais ce n’est pas la planète Terre.
En réalité, les changements climatiques ont des effets profonds sur notre monde, et les pays sont conscients à la fois des défis et des possibilités qu’ils présentent. C’est peut-être en cela que la motion passe le plus à côté du sujet, en ne voyant pas que nous sommes maintenant dans le siècle de la croissance propre et que les pays qui apportent l’innovation, les idées et l’ingéniosité nécessaires pour combattre les changements climatiques sont ceux qui prospéreront.
La transition vers les énergies propres en est la parfaite illustration. Alors que le monde adopte les énergies renouvelables et des méthodes plus écologiques pour extraire l’énergie traditionnelle, le Canada se trouve dans une position idéale pour apporter ces réponses.
Notre secteur des technologies propres occupe le quatrième rang mondial et le premier rang parmi les pays du G20. C’est ce qui ressort de l’indice d’innovation 2017 de Global Cleantech. Le Canada est maintenant passé devant les États-Unis, Israël et le Royaume-Uni. Nous étions septièmes en 2014. Le Canada se classe également troisième au General Drivers Index, un ensemble d’indicateurs relatifs au lancement d’une entreprise, dans le secteur des technologies propres ou autre.
Mon collègue sera aussi fier que les auteurs de l'indice mondial de l'innovation dans les technologies propres 2017 de Cleantech louent le Canada pour son « leadership en matière de qualité de la réglementation nationale et de l'efficacité gouvernementale, soulignant la capacité de [son gouvernement] à élaborer et à mettre en oeuvre des politiques qui favorisent le développement du secteur privé. »
C'est ce qui arrive quand un gouvernement fait des investissements générationnels dans l'infrastructure et les technologies propres. C'est ce qui arrive quand un gouvernement prend les changements climatiques au sérieux en signant l'Accord de Paris; en accélérant l'élimination progressive du charbon; en faisant des investissements sans précédent dans la recherche scientifique fondamentale; en élaborant, en collaboration avec nos homologues provinciaux et territoriaux, un plan national de lutte contre les changements climatiques; et, oui, en tarifiant le carbone, comme l'ont aussi fait 42 autres pays et 25 compétences infranationales.
Comme en témoigne cette motion, le député ne veut pas que le Canada fasse partie de ce virage mondial. Il ne veut pas imposer une taxe sur le carbone, probablement parce qu'il ne croit pas que le carbone contribue aux changements climatiques. Or, il fonde tout simplement son argument sur une hypothèse erronée.
Si nous voulons lutter contre les changements climatiques, nous devons réduire la quantité de carbone et d'autres gaz polluants que nous rejetons dans l'atmosphère, et la meilleure façon de ce faire est de rendre plus coûteuses les activités qui polluent. C'est ce que nous disent les économistes. C'est ce que nous disent les grandes entreprises. C'est ce que nous disent les groupes autochtones.
Les Canadiens s'attendent à ce que leurs dirigeants fassent du Canada un chef de file en matière d'énergie et de technologies propres. C'est le message qui est ressorti haut et fort du forum Génération Énergie, le plus grand dialogue national au sujet de l'énergie dans l'histoire du Canada.
Nous avons invité les Canadiens à imaginer leur avenir énergétique. Nous leur avons demandé à quoi ils s'attendaient à ce que le monde ressemble lorsque leurs enfants et petits-enfants seraient adultes. Que devraient-ils faire maintenant pour concrétiser cette vision? Les Canadiens ont répondu comme jamais auparavant et les chiffres sont éloquents. On a compté plus de 380 000 participants, dont 31 000 visites dans les médias sociaux, 63 séances de consultation partout dans toutes les régions du pays et plus de 650 personnes au Forum Génération Énergie, d'une durée de deux jours, qui a été tenu à Winnipeg l'automne dernier.
Ce qui est ressorti du Forum Génération Énergie, c'est une vision inspirante remarquable qu'ont les Canadiens de leur avenir énergétique. Ils nous ont dit vouloir une économie florissante, sans émissions de carbone. Ils veulent que nous soyons des chefs de file dans le domaine des technologies propres. Ils veulent un système énergétique qui offre des chances égales aux Canadiens sans nuire à l'environnement. Ils veulent que les peuples autochtones prennent part aux décisions et puissent aussi profiter des possibilités.
Les Canadiens veulent des villes intelligentes dotées de systèmes énergétiques intégrés d'une plus grande efficacité énergétique et de moyens de transport à faibles émissions de carbone. Ils veulent que les collectivités rurales et éloignées aient de meilleurs choix que le diésel pour produire de l'électricité et chauffer les maisons.
Profitant du mouvement ainsi créé, le a mis en place le Conseil Génération Énergie composé de 14 membres et chargé de faire des recommandations sur la meilleure façon d'aller de l'avant. Ce conseil présentera son rapport cet été et contribuera à définir l'avenir énergétique du Canada, ici et dans le cadre de ses engagements internationaux, y compris dans le cadre du G7, du G20 et des réunions ministérielles sur l'énergie propre.
Voilà l'avenir progressiste misant sur les énergies propres que les Canadiens veulent avoir, et ils savent que, si nous voulons vraiment atteindre cet objectif, il faut commencer aujourd'hui. Tarifer le carbone constitue un élément important de cette démarche en envoyant les bons signaux, en favorisant les énergies propres, en luttant contre la pollution, en stimulant l'innovation et en créant des emplois.
La motion dont nous sommes saisis va dans la direction opposée. Elle est tournée vers le passé et non vers l'avenir — vers les choses telles qu'elles étaient auparavant et non telles qu'elles le sont actuellement. La motion joue avec les pires peurs des Canadiens au lieu d'être une grande source d'espoir. Ce n'est pas la voie à suivre pour le Canada. Ce n'est pas la façon de façonner l'avenir. Ce n'est pas la voie que le gouvernement empruntera.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir de prendre part au débat d'aujourd'hui. Je partagerai mon temps de parole avec l'excellent député de Red Deer—Lacombe. J'ai très hâte d'entendre son discours.
Je viens de la Colombie-Britannique, où la première véritable taxe canadienne sur le carbone est en vigueur depuis une décennie. Au départ, il était prévu que la taxe provinciale sur le carbone n'aurait aucune incidence sur les recettes, et que l'argent ainsi recueilli servirait à alléger le fardeau fiscal, par exemple grâce à une réduction des taux d'imposition des particuliers, des petites entreprises et des sociétés. En effet, pendant une bonne partie de la dernière décennie, les taux d'imposition sur le revenu de la Colombie-Britannique figuraient parmi les plus faibles au Canada, et ce, pour la plupart des paliers d'imposition. Les choses ont toutefois changé. La province est maintenant dirigée par un gouvernement néo-démocrate qui a changé les règles du jeu. Il a transformé cette taxe sur le carbone qui n'avait aucune incidence sur les recettes en une saignée fiscale.
Ce qui est encore plus important, c'est que nous sommes maintenant capables de voir la réalité en face. Je vais citer une manchette parue dans le Vancouver Sun plus tôt cette année: « Les chiffres les plus récents révèlent que les émissions de carbone continuent d'augmenter en Colombie-Britannique ». On peut lire dans cet article que, selon les données les plus récentes, les émissions de carbone en Colombie-Britannique correspondent à 63,3 millions de tonnes d'équivalent carbone, soit une augmentation de 1,6 % par rapport à l'année précédente. Qu'on se comprenne bien, il s'agit d'une augmentation et non d'une diminution.
Ce n'est pas le seul endroit où la tarification du carbone ne fonctionne pas. Voyons la situation chez nos voisins, dans l'État de Washington. Comme nous le savons tous, les États-Unis n'avaient pas de taxe nationale sur le carbone. En 2016, l'État de Washington a étudié une mesure relative à une taxe sur le carbone, mais cette mesure a été rejetée.
Que se passe-t-il lorsque l'un de nos plus importants partenaires commerciaux, qui est également l'un de nos principaux concurrents, ou lorsque le pays où se trouvent nos principaux concurrents n'a pas de taxe sur le carbone? Prenons par exemple l'industrie du ciment en Colombie-Britannique. En 2008, lorsque la Colombie-Britannique a instauré une taxe sur le carbone, presque tout le ciment utilisé dans la province était produit là-bas — et pourquoi pas? Le béton n'est pas exactement un produit léger, et il coûte cher de l'importer et de le transporter.
Que s'est-il passé, en 2008, quand le béton produit dans la province a été assujetti à une taxe sur le carbone? Voilà une excellente question. Il est devenu plus cher. En fait, en 2014, le béton produit par la Colombie-Britannique représentait seulement environ 65 % de tout le béton utilisé dans la province parce qu'on importait du béton moins cher d'endroits où il n'y avait pas de tarification du carbone. Cela représente une perte de marché de l'ordre de 35 %, et ce, dans son propre marché.
C'est pourquoi le gouvernement de la Colombie-Britannique offre maintenant des subventions à l'industrie du béton de la province. Il y a en fait un terme pour ce genre de situation. On appelle cela la « fuite de carbone ».
Voici comment la « fuite de carbone » est définie dans le document budgétaire de 2018 du NPD en Colombie-Britannique: « Des industries qui entrent en concurrence avec une industrie dans des pays où la tarification du carbone est faible ou inexistante — Si l'industrie perd sa part du marché au profit de concurrents qui créent plus de pollution, cela a une incidence sur notre économie et ne réduit pas les émissions mondiales de gaz à effet de serre. »
C'est carrément admettre qu'une taxe sur le carbone n'est pas aussi avantageuse qu'on le prétendait, puisqu'elle crée une fuite de carbone. À mon avis, il est question de fuites de carbone dans le document budgétaire parce que les subventions et les exemptions coûtent de l'argent aux contribuables ordinaires. Il n'y a pas d'allégement ou d'exemption de taxe sur le carbone pour les familles canadiennes moyennes qui travaillent fort. Le prix des produits de consommation courants grimpera en flèche, les impôts augmenteront et le coût de la vie deviendra simplement inabordable pour les Canadiens ordinaires. Or, lorsque le a été placé devant l'évidence que les taxes sur le carbone ont donné lieu à certains des prix de l'essence et du diésel les plus élevés en Amérique du Nord, il a affirmé que c'est « exactement ce que nous voulons ».
Vraiment? Je peux dire à mes collègues que ce n'est pas ce que disent mes concitoyens dans Central Okanagan—Similkameen—Nicola lorsqu'ils font le plein aux stations-service locales. D'ailleurs, ils disent tout le contraire.
Il y a des endroits dans ma circonscription qui sont inaccessibles par transport en commun. Même les entreprises de transport privées comme Greyhound abandonnent certaines collectivités rurales. Un grand nombre de ces collectivités n'ont pas accès à de l'énergie renouvelable ou même à de l'énergie non renouvelable plus propre comme le gaz naturel liquéfié. Ce sont les gens dans ces collectivités qui sont les plus durement touchés par une taxe sur le carbone.
Un homme m'a montré sa facture de gaz naturel du mois dernier. Aussi incroyable que cela puisse paraître, chers collègues, à la suite de la dernière hausse de la taxe sur le carbone, il a payé davantage en taxe sur le carbone qu'en gaz naturel le mois dernier.
Pensons-y un peu: payer une taxe qui dépasse la valeur même du bien de consommation. Le a déclaré que c'est précisément ce qu'il veut.
Ce qui est encore plus choquant, c'est que la aime dire que « la pollution a un coût ». Les députés de ce côté-ci le veulent bien, mais ils demandent au gouvernement de dire aux Canadiens quel sera ce coût. Le gouvernement libéral, qui prétend être transparent, refuse pourtant de répondre. Les documents fournis sont caviardés. On cache aux Canadiens des renseignements qu'ils ont le droit de connaître.
Le gouvernement libéral exige essentiellement qu'ils paient cette taxe libérale sur le carbone, mais il refuse de leur dire ce qu'il leur en coûtera. La commissaire à l'information a lancé une enquête dans le but de faire la lumière sur les raisons pour lesquelles les données relatives aux coûts par ménage de la taxe sur le carbone ne sont pas rendues publiques. J'ai bon espoir que cette enquête donnera des résultats.
La semaine dernière, j'ai demandé aux gens de ma circonscription de me dire pourquoi, selon eux, le gouvernement libéral refuse de divulguer ces renseignements. Les raisons qu'ils m'ont données n'incitent pas à faire confiance au gouvernement libéral.
La taxe sur le carbone qui est imposée depuis 10 ans en Colombie-Britannique n'a toujours pas permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cette taxe est l'un des facteurs à l'origine des prix à la pompe les plus chers d'Amérique du Nord. De plus, le coût de la vie continue d'augmenter. Nous sommes alors devant deux problèmes.
Premièrement, il a été démontré que, avec la taxe sur le carbone, de nombreuses industries ne peuvent concurrencer des pays qui n'ont pas cette taxe. Malgré l'insistance du par rapport à son « programme commercial progressif », c'est un échec total.
À quelle fréquence entendons-nous parler de fuite de carbone? Jamais, car ceux qui promeuvent la taxe sur le carbone refusent de parler de fuite de carbone. C'est reconnaître que la taxe sur le carbone peut nuire à l'économie sans réduire la pollution. La raison pour laquelle les investissements au Canada diminuent chaque année depuis l'élection du gouvernement libéral n'est pas un mystère. Chaque année depuis qu'il est au pouvoir, le gouvernement a adopté des politiques qui ont augmenté les coûts et nous ont rendus moins concurrentiels en tant que pays. Les gouvernements irresponsables assis sur des quantités massives de revenus générés par la taxe sur le carbone adorent dépenser sans compter, en choisissant les gagnants et les perdants.
Je devrais ajouter que les serristes de la Colombie-Britannique ont obtenu d'être exemptés de la taxe sur le carbone, ce qui n'est pas sans rappeler la situation en Ontario, où bon nombre des pires pollueurs industriels ont pu bénéficier de délais prolongés pour payer la taxe provinciale sur le carbone prélevée au moyen d'un système de plafonnement et d'échange ou ont été exemptés de cette taxe. Nous savons tous que plus la taxe sur le carbone est élevée, plus il y aura d'émetteurs de gaz à effet de serre qui recevront des subventions et des allégements liés à la fuite de carbone.
Cela m'amène à mon deuxième point. Nous aurons une taxe sur le carbone qui pénalisera les familles canadiennes travaillantes, car elles ne sont jamais exemptées de cette taxe. Nous savons tous qui paient pour ces subventions et ces cadeaux. Ce sont ces familles travaillantes qui ont de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts à cause du gouvernement libéral qui ne cesse de leur faire porter le fardeau.
Le ministère de l'Environnement s'attend lui-même à ce que la taxe sur le carbone augmente encore davantage. Les libéraux refusent de dire combien elle coûtera aux Canadiens. Cependant, ils passent complètement sous silence le fait qu'ils ne s'arrêteront pas là. Ils vont continuer de hausser la taxe sur le carbone imposée aux Canadiens. Nous savons tous que, lorsque le et la se font demander dans quelle mesure la taxe libérale sur le carbone réduira les émissions de gaz à effet de serre, ils ne veulent pas répondre. N'oublions pas que, en Colombie-Britannique, où une taxe sur le carbone est en place depuis une décennie, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté au lieu de diminuer.
Le prix de l'essence, le coût à assumer pour chauffer notre maison, payer l'épicerie, nourrir notre famille et nous procurer des articles dont les Canadiens ont besoin au quotidien; tout cela augmentera à cause de la taxe libérale sur le carbone. Il faut arrêter d'imposer aux Canadiens une taxe sur le carbone qui fait augmenter les coûts et qui ne fonctionne pas, comme nous l'avons démontré. C'est pour cela que j'appuierai la motion. Il faut commencer à trouver des solutions pour améliorer le coût de la vie pour les Canadiens au lieu de faire du Canada un pays où ils n'ont pas les moyens de vivre.
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Monsieur le Président, c'est un véritable privilège pour moi d'intervenir à la Chambre à titre de représentant des gens de la circonscription de Red Deer—Lacombe, qui sont parmi les plus travaillants qu'on puisse rencontrer. Malheureusement, à cause des politiques provinciales et fédérales dans le secteur de l'énergie, bon nombre de ces personnes sont actuellement en chômage ou sous-employées. Il suffit de passer en voiture dans ma circonscription, entre autres dans le secteur des sociétés de pipelines et dans le parc industriel Edgar, à Red Deer, pour voir sur certains édifices des pancartes portant la mention « à vendre » ou « à louer », ou encore des tas de pièces d'acier entassées dans les cours, voire pas de pièces du tout. S'il n'y a pas de pièces, où sont-elles allées? Elles ont été expédiées aux États-Unis. Au Canada, une installation de forage par semaine est vendue aux États-Unis.
Voilà le résultat de l'opération de camouflage entourant la taxe sur le carbone. Le gouvernement libéral ne veut pas révéler les documents qu'ont en mains certains fonctionnaires, notamment du ministère des Finances, et qui précisent ce que cette taxe coûtera aux Canadiens. Comme les mauvaises nouvelles ne servent pas le gouvernement, il refuse de communiquer cette information. Il sait pertinemment que ces renseignements lui seront dommageables et qu'ils seront probablement une hantise pour les libéraux lors de la prochaine campagne électorale.
Toutefois, de ce côté-ci de la Chambre, nous ne baisserons pas les bras. Nous apprécions la pureté de l'air, de l'eau et des sols, et nous ferons les choix responsables qui nous permettront d'atteindre nos objectifs.
En dépit de tous les graphiques que certains organismes et groupes d'intérêts se plaisent à montrer au monde entier, l'Alberta est l'un des endroits les plus propres qui soient. On y trouve de magnifiques montagnes et des rivières aux eaux bleues cristallines qui prennent leur source dans les Rocheuses, des espaces sauvages encore vierges dans les parcs nationaux et provinciaux, ainsi que des régions boisées partout dans le Nord et le centre de l’Alberta. C'est l'un des plus beaux endroits sur Terre. Tous ceux qui disent le contraire n'y ont de toute évidence jamais mis les pieds.
Les libéraux ne révéleront pas combien coûtera la taxe de carbone. En fait, lorsque nous leur demandons les documents, ils nous remettent des documents volumineux où toutes les pages sont presque entièrement censurées, ou plutôt « caviardées ». Autrement dit, l'information qui s'y trouve est beaucoup trop sensible pour que le gouvernement nous la communique. Cela nous amène à demander au gouvernement, à l'occasion d'une journée de l'opposition, de révéler cette information au grand jour. Il faut mettre fin à l'opération de camouflage entourant la taxe sur le carbone.
Si nous n’allons pas connaître le coût réel de la taxe sur le carbone, nous devrions au moins connaître son coût pour l’ensemble des Canadiens. Je vais parler du point de vue des personnes sur le terrain.
Comme j’en ai parlé plus tôt, plus de 100 000 emplois dans le seul secteur de l'énergie, dont bon nombre dans ma circonscription, Red Deer—Lacombe, sont des emplois très bien rémunérés. Ce sont parmi les emplois les mieux rémunérés en Alberta. En fait, ces emplois sont tellement convoités et tellement payants que, si on se fie aux impôts versés sur ces salaires dans les dernières décennies, on constate que l'Alberta a contribué à hauteur d'environ 20 milliards de dollars de plus par année aux finances et aux revenus du gouvernement du Canada que ce qu’elle reçoit en paiements de transfert pour la santé, l'éducation et ainsi de suite. Cela signifie qu'il s'agit d'un secteur qui rapporte 20 milliards de dollars par année à l'économie, et ce, seulement pour les gens qui vivent et travaillent en Alberta. Cela n'inclut même pas les milliers de personnes, de partout au pays, qui faisaient des allers-retours pour travailler en Alberta.
J'en ai parlé dans une allocution la semaine dernière. Je suis député ici depuis 12 ans. Je prends l’avion le jeudi pour retourner en Alberta, ce qui est la meilleure partie de mon travail. Ces vols proviennent habituellement de Montréal ou de Halifax. Auparavant, lorsque je montais dans cet avion à Ottawa, il était rempli de travailleurs des sables bitumineux provenant des Maritimes ou du Québec. Ces gens portaient tous leur veste des projets Firebag et Kearl et leurs bottes de travail, et ils étaient prêts à aller jusqu'en Alberta. Ces emplois étaient si bien rémunérés qu'il était assez rentable pour eux de réserver un vol, d'aller travailler dans les sables bitumineux pendant plusieurs semaines à la fois, puis de rentrer dans leur famille. Ce chèque de paie améliorait la qualité de vie de ces Canadiens. Des gens de partout dans le monde venaient en Alberta.
Plus de 4 000 entreprises au Canada seulement ont un lien direct avec les sables bitumineux parce qu'elles fournissent des biens, des services ou des produits pour la mise en valeur des sables bitumineux. Cela se traduit par des millions de dollars de revenus.
Le coût de la tarification du carbone correspond donc à 100 000 personnes de moins sur le terrain, des personnes qui occupaient certains des emplois les mieux rémunérés et qui étaient assujetties au taux d'imposition le plus élevé, ce qui, soit dit en passant, procurait au gouvernement plus de richesse que tout autre secteur de l'économie.
Quel a été le coût de cette mesure pour les familles? Quand quelqu'un n'a pas d'emploi, il en résulte du stress, des conflits, voire des suicides. On n’en parle pas beaucoup, mais à titre de député de Red Deer—Lacombe, je peux dire que c'est l'une des pires situations qui minent la capacité de ceux qui, dans un secteur par ailleurs bien rémunéré de notre économie, ont perdu leur emploi et ne peuvent plus subvenir aux besoins de leur famille. Je veux dire par là que les maisons y sont relativement chères et que le coût de la vie y est assez élevé parce que la richesse qui y est produite est en général assez importante. Cela crée toutes sortes de problèmes pour les électeurs de ma circonscription.
Les coûts de cette mesure sont très élevés. Les mères qui veulent emmener leurs enfants au baseball ou au hockey ont un coût à payer. Quand on vit à Rimbey…
Monsieur le Président, je vois que vous voulez que je m'arrête ici. Je vais faire une pause et reprendre là où je me suis arrêté, soit en parlant des gens de Rimbey.