propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, c'est avec un grand sentiment d'urgence dans l'intérêt du Canada que je prends la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi , Loi sur le projet de pipeline Trans Mountain. Des milliers de travailleurs des secteurs de la construction, de l'acier et des hydrocarbures, ainsi que leur famille, veulent que les libéraux prennent des mesures concrètes pour récupérer leur emploi.
Depuis leur approbation du projet d'expansion Trans Mountain, il y a près de deux ans, les libéraux ne sont pas parvenus à faire respecter la compétence fédérale. Ils avaient également échoué en ce qui concerne l'évaluation, comme en a fait foi la décision du 30 août dernier de la Cour d'appel fédérale. Pour ces raisons, plus de 2 000 travailleurs ont été mis à pied. De plus, 5 000 autres personnes comptaient sur les emplois qui devaient être créés au cours des prochains mois, et plusieurs milliers de gens s'attendaient à trouver un travail associé au pipeline dans les prochaines années. Toutes ces familles s'inquiètent maintenant pour leur avenir.
C'est pourquoi je remercie le sénateur Doug Black d'avoir présenté ce projet de loi à l'autre endroit, de même que les sénateurs des autres régions du Canada, 78 % d'entre eux, qui l'ont appuyé. La réalisation du projet d'expansion Trans Mountain est dans l'intérêt de tous les Canadiens. Elle offrirait des emplois bien rémunérés maintenant, à un moment où les Canadiens en ont plus besoin que jamais, et permettrait de créer et de maintenir des milliers d'emplois dans de nombreux secteurs différents partout au pays pendant encore longtemps.
Le projet générerait des revenus, des activités de formation et des emplois dans 43 communautés autochtones. Il en découlerait des milliards de dollars en nouvelles recettes fiscales pour tous les ordres de gouvernement en Colombie-Britannique et en Alberta, des recettes qui serviraient à payer les soins de santé, les pensions, les écoles, les ponts et les routes partout au pays. Ce projet permettrait d'acheminer le pétrole produit de la manière la plus responsable au monde, le pétrole canadien, vers les marchés des États-Unis et de l'Asie-Pacifique.
Aujourd'hui, le projet d'expansion ne bouge plus. La situation actuelle est l'aboutissement d'une crise de confiance qui s'est amplifiée au fil des ans, une crise alimentée par les libéraux, une crise qui touche l'économie, les investissements, la réglementation, les pouvoirs et les relations interprovinciales.
Nous ne pouvons nous permettre un échec. Selon le président de la Chambre de commerce du Canada, Perrin Beatty, un échec transmettrait « un message des plus négatifs aux investisseurs d'ici et d'ailleurs dans le monde à propos de la réglementation canadienne et de la capacité du Canada de mener des projets à terme ».
L'incertitude causée par les politiques et les messages hostiles des libéraux par rapport au secteur de l'énergie ont déjà causé beaucoup de dommages et de pertes d'emplois et ont fait fuir des milliards de dollars hors du Canada. Chaque jour de retard dans le projet d'expansion de Trans Mountain vient empirer la situation. C'est pourquoi tous les députés devraient appuyer le projet de loi.
Depuis des mois, les libéraux répètent qu'ils ne toléreront pas de retard indu ou « injustifié », sans jamais préciser leur pensée. Ils affirment « qu'aucune province ne peut empiéter sur l'intérêt national », sans prendre de véritables mesures à cet égard et qu'ils « examinent toutes les options », ce qui est ahurissant. Ils continuent de dire que le pipeline « sera construit ». Certes, des séances de photos et des conférences de presse ont eu lieu, mais le chantier n'est toujours pas lancé.
Le sénateur Black a présenté le projet de loi le 15 février. Le 8 avril, Kinder Morgan a interrompu les travaux et, en vue d'une reprise, a fixé une date limite avant laquelle les libéraux devaient fournir des garanties claires concernant l'élimination des obstacles et des délais. Le 10 avril, le cabinet a tenu une réunion d'urgence, après quoi les ministres ont servi aux médias 97 secondes de platitudes avant de décamper.
Le 16 avril, on a abondamment cité des déclarations du et d'autres ministres indiquant que les libéraux présentent prochainement une mesure législative afin de renforcer et réaffirmer le fait que le fédéral a la compétence nécessaire pour concrétiser le projet d'expansion de Trans Mountain. Le premier ministre n'a pas réussi à présenter la mesure législative promise et, cette semaine, il a dénigré l'idée.
Le 22 mai, une semaine avant la date limite imposée par Kinder Morgan, le Sénat a adopté le projet de loi . Entre le 22 et le 31 mai, le Bloc québécois, le NPD puis les libéraux ont refusé mes trois demandes distinctes visant à obtenir le consentement unanime en vue d'accélérer le débat à la Chambre sur ce projet de loi pour que les députés puissent donner à Kinder Morgan la certitude qu'elle réclamait, ce qu'ils ont refusé une fois de plus aujourd'hui.
Ensuite, les libéraux ont annoncé que le gouvernement fédéral allait acheter l'oléoduc Trans Mountain, et le a déclaré ceci: « Si Kinder Morgan ne souhaite pas construire l'oléoduc, nous croyons qu'une foule d'investisseurs voudront se saisir du projet. » C'était choquant en soi, étant donné que Kinder Morgan avait déjà travaillé pendant des années pour préparer son investissement de 7,4 milliards de dollars et qu'elle avait déjà dépensé des centaines de millions de dollars tout en répondant à des centaines de conditions et en luttant pendant 17 mois pour construire l'oléoduc après l'approbation officielle des libéraux; l'entreprise ne manquait assurément pas d'intérêt.
Ensuite, bien entendu, le n'a pas réussi à trouver ne serait-ce qu'un seul autre investisseur ni le moindre acheteur, mais il a tout de même promis « de garantir la saison de construction estivale pour les travailleurs qui en dépendent, et de veiller à ce que le projet soit achevé en temps opportun [...] ».
Le 31 juillet, le a bien annoncé le début des travaux, mais il a été aussitôt contredit par le PDG de Trans Mountain Corporation, qui appartient désormais à l'État canadien: en réalité, les travaux ne débuteront qu'au début de l'année prochaine. Puis le 30 août, le jour où était bouclée la transaction à 4,5 milliards de dollars par laquelle Kinder Morgan se retirait du Canada, la Cour d'appel fédérale a conclu que les libéraux n'avaient pas consulté adéquatement les Premières Nations dans le cadre du processus d'examen réglementaire du pipeline Trans Mountain qu'ils avaient lancé en 2016, puis supervisé, administré et finalement avalisé, le tout, à en croire ce qu'ils ont dit aux Canadiens, afin que la construction ait lieu.
Fidèles à eux-mêmes, les libéraux blâment tout et tout le monde pour leurs déboires.
Le jugement de la Cour d'appel est sans équivoque, et le contexte est important. En juin 2014, la Cour suprême a rendu un jugement historique: lorsqu'il élabore un projet, le gouvernement a l'obligation de consulter les peuples autochtones.
En juin 2016, trois mois après l'arrivée au pouvoir des libéraux, la Cour d'appel fédérale annulait l'autorisation donnée au projet Northern Gateway. Or, au lieu de se conformer au jugement en consultant de nouveau les Premières Nations — surtout quand on sait que 31 d'entre elles étaient favorables au projet et avaient conclu des ententes dont les retombées étaient estimées à 2 milliards de dollars —, ce qui aurait permis à cette infrastructure de grande envergure cruciale pour les exportations de voir le jour et de corriger le processus pour les projets subséquents, le a mis son veto définitif.
Le 27 mai 2016, dans le cadre de la demande d'expansion de Trans Mountain, que les libéraux avaient mise sur la glace comme toutes les autres en janvier, le a chargé un comité ministériel de consulter les Premières Nations. Ce comité, qui était composé de trois personnes, a remis son rapport en novembre 2016. Le 30 du même mois, le Cabinet invoquait l'intérêt national pour autoriser l'expansion du pipeline Trans Mountain.
Les manifestations et les contestations judiciaires ne se sont pas fait attendre, mais les libéraux ont garanti aux Canadiens que leur processus d'examen et d'approbation passerait l'épreuve des tribunaux. Ils ont même affirmé que le jugement sur le projet Northern Gateway en était le point de départ et qu'il n'y avait rien à craindre, l'expansion du pipeline aurait lieu.
Cependant, la Cour d'appel fédérale a dit, au sujet de la consultation des libéraux auprès des Premières Nations sur le projet Trans Mountain, qui a eu lieu de mai à novembre 2016, que « les efforts déployés par le Canada étaient loin de répondre aux exigences fixées ». Cela confirme le manque total d'engagement bilatéral sérieux, et les participants ont été induits en erreur. Cela témoigne aussi de l'incapacité des libéraux d'accommoder les Premières Nations, et ce n'est que la dernière d'une longue série d'occasions où les libéraux disent une chose, mais en font une autre.
L'autre grande partie de la décision est la considération de l'impact des pétroliers sur les épaulards. Ce qui est exaspérant est que le a dit qu'il ferait connaître au Cabinet les « éléments réglementaires précis qui garantiront que nous aurons atténué l'effet du bruit, et des choses comme l'accès aux proies — la gestion du saumon chinook — et [assureront] que les polluants terrestres qui contaminent certains plans d'eau où résident ces baleines sont réduits ou éliminés ». C'était au même moment où les libéraux approuvaient le projet Trans Mountain.
Le ministre n'a ensuite introduit aucun de ces éléments, empêchant une preuve nécessaire pour l'approbation des libéraux, à cause d'un autre échec encore. Le ministre aurait dû s'en occuper et être préparé, car le fait est que le risque n'est pas attribué exclusivement au projet Trans Mountain. Le 12 septembre, le ministre lui-même a dit ceci:
Il faut remettre les choses dans leur contexte. Un porte-conteneurs fait le même bruit qu'un pétrolier. Rappelons que de 3 000 à 3 500 porte-conteneurs passent par le port de Vancouver, et qu'il y a des milliers de traversiers de BC Ferries et des dizaines de milliers d'embarcations de plaisance sur les eaux. Si l'objectif est de sauver les baleines, il faudra des mesures d'atténuation beaucoup plus vastes, car empêcher une faible hausse du trafic de pétroliers ne suffira pas. Il faut tenir compte de la gestion du transport maritime dans son ensemble.
C'est ce qu'a dit le ministre, mais il n'a pas joint le geste à la parole par la suite.
Les libéraux n'ont toujours pas présenté de plan détaillé. Ils ont même bloqué les demandes de députés conservateurs et néo-démocrates qui demandaient que le comité des ressources naturelles et le comité des affaires autochtones et du Nord tiennent des séances d'urgence afin que les ministres puissent expliquer l'échec de l'évaluation du projet Trans Mountain, rendre des comptes au sujet des 4,5 milliards de dollars de fonds publics dépensés, et faire connaître aux propriétaires du pipeline, c'est-à-dire à tous les Canadiens, les étapes prévues pour ramener le projet d'expansion sur la bonne voie.
Les Canadiens de l'Ouest sont furieux et exaspérés. Ils se sentent trahis par les libéraux. La majorité des Canadiens de partout au pays qui appuient fermement le projet d'expansion Trans Mountain commencent à perdre espoir. Il ne faut pas s'en étonner, puisque le a déclaré que le Canada devait mettre fin graduellement à l'exploitation des sables bitumineux et qu'il regrettait que le pays ne puisse pas dire adieu au pétrole dès demain. Il a aussi justifié l'utilisation de fonds publics pour financer des emplois d'été destinés à des activistes qui auraient clairement pour mandat de faire obstacle au projet d'oléoduc et de pétroliers de Kinder Morgan.
Il est particulièrement décevant de voir que, par leurs manquements, le et ses collègues libéraux sacrifient les intérêts des Canadiens et l'intérêt national devant des personnes qui font de l'obstruction et qui sont financées pour servir les ambitions nationales et concurrentes d'autres pays que le Canada.
Le Financial Post, le Vancouver Sun, le Globe and Mail et beaucoup d'autres médias ont publié des reportages sur un document dont ils ont obtenu copie grâce à une fuite. Ce document propose une série d'actions dans le dossier du pipeline de Kinder Morgan. Le groupe étranger 350.org, qui milite contre le pétrole, est l'auteur de ce document, où il décrit une stratégie qui serait mise en oeuvre par une coalition antiénergie afin de bloquer le projet d'expansion du pipeline Trans Mountain.
Le Financial Post révèle que Tides Canada a accordé 40 millions de dollars à 100 organismes canadiens antipipeline qui luttent contre l'exploitation des ressources énergétiques canadiennes et l'accès aux marchés d'exportation.
En 2016, Tides Canada a mis fin en catimini à son système international de dons équivalents, qui permettait à des donateurs des États-Unis de verser de l'argent à la fondation canadienne tout en bénéficiant d'un reçu donnant droit à une déduction fiscale aux États-Unis.
Le 12 septembre, on nous apprenait que, depuis 2014, la Ville de Burnaby avait dépensé 1,12 million de dollars en frais juridiques pour s'opposer au projet d'expansion du pipeline Trans Mountain.
Le seul objectif poursuivi par ces gens est d'empêcher la réalisation du projet de pipeline, purement et simplement. Ils veulent que le projet soit abandonné en retardant le plus possible sa réalisation, par tous les moyens dont ils disposent, comme ils ont dit qu'ils le feraient. Ils ne veulent pas d'une issue raisonnable qui tiendrait compte des faits et qui serait dans l'intérêt de tous les Canadiens. Pour eux, la prétendue acceptabilité sociale d'un tel projet ne sera jamais atteinte. Voilà pourquoi les députés doivent tous voter pour ce projet de loi, pour le Canada.
Le projet de loi vise à déclarer que le projet de pipeline Trans Mountain et les ouvrages connexes sont d'intérêt général pour le Canada. Le pouvoir de déclarer qu'un projet est d'intérêt général a déjà été utilisé plus de 450 fois dans le passé afin de permettre la réalisation d'importants projets d'infrastructure, comme des ponts, des chemins de fer et des installations de production d'électricité. Une fois que le Parlement a déclaré le projet d'intérêt général, les ouvrages connexes et tout ce qui a trait à la construction du pipeline deviennent de compétence fédérale, y compris les routes locales, les ponts, les interconnexions électriques, le terminal ainsi que son exploitation et sa maintenance. Il est important que ce soit le cas étant donné qu'on menace de tenter de limiter le volume de pétrole chargé à bord des navires même si le projet est réalisé.
Il s'agit d'une importante mesure préventive. La Ville de Burnaby a déclaré qu'il restait peut-être encore des défis à venir. Le NPD de la Colombie-Britannique dit vouloir réduire ce volume pour les gouvernements futurs de la province. Le projet de loi atténuerait donc les tentatives obstructionnistes futures par d'autres ordres de gouvernement et clarifierait les contestations ainsi que les mésententes au sujet des champs de compétences afin de s'assurer qu'il n'y ait plus d'obstacles à l'exécution réussie du projet.
Cela signalerait aussi clairement au secteur privé que le Canada compte faire respecter le partage des compétences ainsi que les droits et les responsabilités en matière de compétences, et aussi défendre l'intérêt national du pays en prenant des mesures concrètes pour donner l'assurance que les approbations et les permis signifient réellement quelque chose au Canada.
Certains ont remis en question la nécessité de ce projet de loi et ont dit que le projet Trans Mountain était déjà de compétence fédérale. Comme le sénateur Black l'a clairement énoncé, pour utiliser les dispositions qui placeraient tous les ouvrages secondaires de Trans Mountain sous compétence fédérale, une déclaration explicite est nécessaire. On ne peut pas simplement sous-entendre qu'un ouvrage est à l'avantage général du Canada.
Il existe quatre précédents législatifs: l'Acte pour incorporer la Compagnie du Pont du Canada et de la Rivière Détroit, en 1928; la Loi concernant l'Hudson Bay Mining and Smelting Co., Limited, en 1947; la Loi sur la Compagnie de chemin de fer du littoral nord de Québec et du Labrador, en 1947; et une loi datant de 1955 par laquelle ont été amalgamées toutes les sociétés qui ont formé le Canadien National. Ces quatre textes législatifs — il y en a bien d'autres, mais je n'en cite que quatre — contiennent une déclaration disant expressément que l'ouvrage ou le projet concerné est d'intérêt général pour le Canada. Voilà pourquoi le Parlement doit déclarer que Trans Mountain est à l'avantage général du Canada: pour renforcer la compétence fédérale.
Au printemps, les libéraux ont eu plusieurs occasions d'adopter rapidement ce projet de loi afin d'éviter d'avoir à débourser 4,5 milliards de dollars pour le pipeline Trans Mountain, fonds qui serviront maintenant à construire des pipelines aux États-Unis. Chaque fois, ils ont bloqué son adoption. Ils ont voté contre deux motions exhortant les libéraux à dévoiler leur plan pour faire construire le pipeline Trans Mountain. Plus récemment, ils se sont servis de leur majorité afin d'empêcher deux comités parlementaires d'obtenir les réponses demandées par les Canadiens.
Depuis qu'ils ont accédé au pouvoir, les libéraux n'ont pas réussi à donner aux intervenants de l'industrie la certitude nécessaire pour investir dans de grands projets; ils n'ont pas réussi à faire démarrer le projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain cet été, comme ils l'avaient promis; ils n'ont pas réussi à trouver un acheteur pour l'oléoduc Trans Mountain; et ils n'ont pas consulté les Premières Nations adéquatement, ce qui retardera le projet de plusieurs mois, voire de plusieurs années, et qui compromet l'ensemble des ententes sur les retombées. Enfin, au printemps, ils n'ont pas présenté la mesure législative promise pour concrétiser la réalisation de cet oléoduc.
Les Canadiens disent ne plus avoir confiance dans les libéraux, dont le geste ne correspond pas à la parole. Les libéraux doivent faire adopter ce projet de loi dès maintenant pour montrer clairement qu'ils appuient le projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain. De plus, ils doivent préciser aux Canadiens quelles autres mesures concrètes ils prendront pour assurer la réalisation du projet.
:
Monsieur le Président, en tant que fier député de l'Alberta, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi . Je suis très fier de ma province ainsi que de la ville que j'habite, Edmonton. C'est un endroit où l'ardeur au travail et l'entrepreneuriat sont valorisés. D'ailleurs, ceux qui viennent dans ma circonscription, Edmonton-Centre, verront sur l'un des édifices une énorme murale où il est écrit: « Prenez un risque ». Il n'y a rien de plus typiquement edmontonien. C'est un endroit où on célèbre l'inclusion, où on croit que tout le monde devrait avoir la possibilité de réussir. La région métropolitaine d'Edmonton a propulsé l'innovation et l'exploitation des ressources vers de nouveaux sommets qu'on croyait inatteignables.
Les députés savent peut-être que j'ai grandi à Morinville. Des membres de ma famille et des amis qui me sont chers travaillent ou ont travaillé dans le secteur des sables bitumineux, et je sais d'expérience à quel point l'exploitation des ressources est un gagne-pain important pour la population. Chaque semaine, lorsque je fais du porte-à-porte, je ne suis on ne peut plus d'accord avec ceux qui souhaitent ardemment que nous acheminions nos ressources vers les marchés et mettions fin aux pertes de 15 milliards de dollars que nous subissons chaque année parce que nous ne pouvons vendre nos ressources qu'à un seul client, les États-Unis.
Ces raisons-là sont les mêmes qui ont motivé le gouvernement à approuver le projet d'expansion du pipeline Trans Mountain à l'origine. Nous savons que ce projet peut créer des milliers de bons emplois pour la classe moyenne, renforcer l'économie canadienne et générer des milliards de dollars en nouvelles recettes pour tous les ordres de gouvernement, et veiller à ce que nous obtenions un prix juste pour l'une des plus précieuses ressources du Canada. Il pourra également créer de nouvelles possibilités pour les communautés autochtones de la Colombie-Britannique et de l'Alberta qui l'appuient. Des ententes sur les retombées ont été signées par 43 communautés autochtones.
C'est pour toutes ces raisons et bien d'autres encore que nous croyons que le projet Trans Mountain sert l'intérêt national du Canada et que nous avons fait un investissement judicieux pour l'avenir du Canada en achetant ses actifs. L'oléoduc existant va générer 300 millions de dollars de recettes chaque année, même sans l'expansion. Ainsi, lorsqu'un projet de loi est présenté qui affirme que: « le projet de pipeline Trans Mountain et les ouvrages connexes sont déclarés d'intérêt général pour le Canada », il est difficile de ne pas être d'accord. Nous l'avons dit à maintes reprises partout au pays. Toutefois, il ne suffit pas que le projet d'expansion de l'oléoduc se concrétise, il faut que cela se fasse correctement, et cela inclut le respect des engagements du gouvernement relativement à la protection de l'environnement et au renouvellement de la relation du Canada avec les peuples autochtones.
Si le projet d'expansion du pipeline Trans Mountain est dans la situation qu'on connaît aujourd'hui, c'est à cause des échecs du gouvernement conservateur précédent. Nous avions promis des mesures législatives qui feraient progresser le Canada et qui apporteraient davantage — et non moins — de protections environnementales et de respect pour les droits des autochtones. Les conservateurs ont-ils appris la leçon? Non. Malgré les jugements des tribunaux qui s'accumulent, ils ne comprennent toujours pas l'importance de mettre en place des cadres solides et sérieux pour l'approbation des pipelines. Les dix années d'échecs des conservateurs pour ce qui est d'acheminer nos ressources énergétiques vers d'autres marchés n'ont rien fait pour aider les Canadiens et le secteur de l'énergie.
Grâce au projet de loi , le gouvernement fera progresser les projets de la bonne façon, sans tourner les coins ronds, contrairement à ce qu'ont fait les conservateurs pendant une décennie. Quand les conservateurs comprendront-ils que le Canada ne peut se soustraire, au moyen de mesures législatives, à son obligation constitutionnelle de consulter les peuples autochtones et de protéger l'environnement? Eux seuls peuvent répondre à cette question. De ce côté-ci de la Chambre, nous savons que tourner les coins ronds n'a jamais fonctionné et que cela ne fonctionnera jamais.
La Cour d'appel fédérale a jugé que l'évaluation du projet réalisée par le gouvernement comportait des lacunes. L'Office national de l'énergie n'a pas tenu compte d'effets environnementaux potentiels liés au transport maritime, ce qui est le résultat d'un processus boiteux créé par les conservateurs. La Cour a également constaté que même si un cadre acceptable pour la consultation auprès des Autochtones était en place, cadre que nous avons créé dans notre approche provisoire en matière d'évaluation environnementale, la Couronne n'a pas effectué de façon adéquate cette étape du processus.
C'est pour cette raison que le a annoncé aujourd'hui une étape cruciale pour la suite des choses. Il affirme avoir demandé à l'ONE de revenir sur la décision qu'il a prise afin de tenir compte des effets environnementaux liés au transport maritime dans le cadre du projet. Nous allons demander à l'ONE de nous remettre un rapport d'ici les 22 prochaines semaines. Pendant ce temps, l'ONE effectuera des consultations auprès des Canadiens et fournira un financement aux groupes autochtones et aux groupes non autochtones qui participent au processus d'évaluation environnementale. De plus, nous allons remettre à l'ONE une liste de mesures récentes qui ont été prises par le gouvernement pour protéger les épaulards résidents du Sud et pour mettre en oeuvre le Plan de protection des océans. Nous sommes déterminés à faire en sorte que l'ONE ait l'expertise et la compétence nécessaires pour formuler les meilleures recommandations au gouvernement. Par conséquent, nous avons l'intention de nommer un conseiller technique spécial sur les questions maritimes à l'Office national de l'énergie.
Le gouvernement libéral a toujours présenté très clairement sa vision en matière de développement des ressources, une vision qui repose sur trois grands principes: la création de bons emplois pour la classe moyenne, la protection de l'environnement et les partenariats avec les Autochtones.
Cette vision englobe le projet d'expansion du pipeline Trans Mountain, mais elle est beaucoup plus large encore. Nous avons à coeur d'élaborer pour les Canadiens une vision à long terme du secteur énergétique qui assure une transition vers une économie fondée sur une croissance propre. Le Canada est aujourd'hui un chef de file mondial au chapitre des technologies propres et il est sur le point de devenir également un chef de file dans le domaine de l'énergie propre.
Nous avons travaillé avec l'industrie et des groupes environnementaux dans tous les secteurs et partout au pays pour élaborer le projet de loi . Avec cette mesure législative, nous nous éloignons de la façon de faire des conservateurs, qui ne tient pas compte des peuples autochtones et de l'environnement, et nous proposons une nouvelle façon moderne d'examiner les grands projets liés aux ressources ainsi qu'un nouveau cadre de reconnaissance et de mise en oeuvre des droits des Autochtones fondé sur le respect et la collaboration.
Notre vision ne se limite pas à un unique pipeline. Il s'agit plutôt de créer des emplois pour les Canadiens et de planifier l'avenir à long terme du pays, d'adopter une orientation qui reconnaît qu'économie et environnement doivent aller de pair.
La Cour d'appel fédérale a confirmé que les principes provisoires que nous avions présentés en janvier 2016 constituaient un bon point de départ. Elle a aussi indiqué qu'il restait encore du travail à faire. Nous le comprenons. Nous nous y employons depuis notre arrivée au pouvoir en novembre 2015.
C'est pour cette raison que nous avons non seulement signé l'Accord de Paris sur les changements climatiques, mais aussi contribué à en faire un plan ambitieux et équilibré visant à transformer l'environnement et l'économie en composantes égales d'un moteur qui stimulera une prospérité durable.
C'est pour cette raison que nous nous sommes assis avec les provinces, les territoires et les peuples autochtones pour concevoir le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, un plan pour réduire les émissions, stimuler l'innovation, s'adapter aux changements climatiques et créer de bons emplois pour la classe moyenne dans l'ensemble du Canada.
[Français]
C'est la raison pour laquelle nous faisons des investissements de longue durée dans la technologie propre et dans les infrastructures vertes. C'est pourquoi nous appuyons la science et la recherche fondamentale à des niveaux sans précédent. C'est aussi la raison pour laquelle nous faisons l'investissement le plus important pour protéger les océans, la vie marine et les collectivités côtières du Canada.
Le Plan de protection des océans, d'une valeur de 1,5 milliards de dollars, renforcera les yeux et les oreilles de la côte canadienne, accroîtra nos capacités d'intervention dans l'éventualité peu probable d'un déversement et appuiera la recherche marine novatrice. Il renforcera également de nouveaux partenariats importants avec les peuples autochtones. Cela comprend la création conjointe d'un comité autochtone de consultation et de surveillance pour évaluer la sûreté du projet TMX tout au long de son cycle de vie.
Cela est en sus de nos efforts visant à améliorer l'accès des Autochtones au financement pour le développement économique, la formation professionnelle et les occasions d'affaires découlant de l'agrandissement de l'oléoduc. Nous reconnaissons l'importance du secteur de l'énergie canadien, tant aux fins de l'économie canadienne qu'à celles de l'environnement canadien.
Le projet d'agrandissement du réseau de Trans Mountain en constitue un élément clé, une partie d'une approche sensée qui comprend la diversification de nos marchés de l'énergie, l'amélioration de la sécurité de l'environnement et la création de milliers de bons emplois pour la classe moyenne, y compris de bons emplois dans les collectivités autochtones.
Toutefois, nous devons le faire de la bonne façon, grâce au respect continu de nos engagements à l'égard de la réconciliation avec les Autochtones et de la protection de l'environnement, et dans le cadre de notre plan visant à bâtir un meilleur avenir et un meilleur Canada pour tout le monde. C'est ce que je suis fier d'appuyer aujourd'hui.
[Traduction]
Le Parti conservateur peut continuer d'essayer de mystifier les Canadiens avec du verbiage, des balivernes et du boniment. Le gouvernement fera ce qui s'impose. Il sera respectueux et rigoureux et il réglera la question comme il faut.
:
Monsieur le Président, je suis contre l'expansion de l'oléoduc TMX de Kinder Morgan et je le suis depuis 2011. Le projet augmenterait la fréquence à laquelle du bitume est transporté sur la mer des Salish, qui est située dans ma circonscription et qui abrite un écosystème fragile qui ne survivrait pas à un déversement. D'hebdomadaire qu'elle est, la fréquence deviendrait quotidienne. Le projet n'offre aucun avantage, seulement des désavantages, pour la côte de la Colombie-Britannique et il n'est pas dans l'intérêt national. Par conséquent, les néo-démocrates et moi nous nous opposons au projet de loi .
Depuis que les libéraux ont annoncé qu'ils achèteraient l'oléoduc TMX, j'ai reçu plus de commentaires d'électeurs sur ce sujet que sur tout autre sujet. Les Britanno-Colombiens me disent qu'ils se sentent trahis par le . Ils sont consternés que les priorités des libéraux soient si figées dans le passé. Ils sont furieux que le ait renfloué une société pétrolière texane à l'aide d'une somme énorme, ait imposé aux contribuables un risque que la société a refusé d'assumer et ait refilé aux Canadiens tous les risques financiers et environnementaux. Il s'agit ici de l'avenir du Canada et de l'environnement.
J'aimerais passer rapidement en revue certains des arguments que l'on connaît déjà. Il existe déjà un oléoduc jusqu'aux côtes. Rien ne démontre l'existence de marchés à l'étranger pour du bitume et du bitume dilué. ll n'existe pas non plus de différence entre les prix. Même si c'était le cas, l'exportation de bitume dilué équivaudrait à l'exportation des bons emplois que pourraient créer le raffinage et la production à valeur ajoutée. Le gouvernement a déclaré qu'il tente de protéger ces emplois.
La présence de bitume solide élimine la nécessité du projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain. La façon la plus sûre d'expédier ce produit, c'est sous forme solide. En l'absence d'un projet d'expansion, il n'y aurait pas de répercussions sur les Premières Nations ni de conséquences sociales et il ne serait pas nécessaire de renflouer Kinder Morgan en lui versant une somme approximative de 4,5 à 12 milliards de dollars. Il ne serait certainement pas nécessaire d'acheter ce pipeline vieux de 65 ans, qui fuit de partout. C'est extrêmement décourageant de penser à l'argent des contribuables que l'on pourrait économiser en ne le consacrant pas à ce projet et aux avantages que cette somme pourrait procurer au pays dans son ensemble. Je vais donc expliquer les raisons pour lesquelles je pense que ce projet n'est pas dans l'intérêt national dans les secteurs suivants: les relations avec les Premières Nations et les obligations constitutionnelles du gouvernement, les espèces en péril, les changements climatiques, les risques de déversement de pétrole, les subventions aux combustibles fossiles et, enfin, les emplois côtiers.
En ce qui concerne les espèces en voie de disparition, il incombe indéniablement au gouvernement fédéral de protéger les espèces en péril. En 2012, une ordonnance de la cour a obligé le gouvernement à prendre des mesures pour protéger l'habitat des épaulards, qui, selon l'examen de l'Office national de l'énergie, allait subir le plus de répercussions. Cet examen, si superficiel soit-il, a tout de même conclu que les répercussions du bruit des navires de transport sont inévitables et irrémédiables. Le gouvernement a tout de même approuvé l'oléoduc. Ce que les députés doivent absolument savoir, c'est que le bruit causé par les navires de transport nuit à la capacité des épaulards de communiquer entre eux et de repérer le saumon quinnat dont ils se nourrissent. Avant l'ordonnance de la cour de 2012, on comptait 87 épaulards résidents du Sud, mais ce nombre a chuté à 75. Cet été, les manchettes internationales ont attiré l'attention du monde entier sur le sort de cette espèce menacée. Le fait que, encore la semaine dernière, des groupes environnementaux aient intenté une autre poursuite contre le gouvernement libéral parce qu'il n'a pas réussi à protéger les épaulards montre que son fameux Plan de protection des océans n'aide pas encore cette espèce.
En ce qui a trait aux consultations menées auprès des Premières Nations, le fait que le déclare, la journée même où la cour a rendu sa décision, que l'on construirait oléoduc et que l'on consulterait aussi les dirigeants des Premières Nations montre une fois de plus que le gouvernement libéral n'a rien compris. Il ne peut pas affirmer qu'il va mener des consultations quand il a déjà décidé ce qu'il va faire.
Le gouvernement persiste à dire que la relation avec les Premières Nations est celle qui compte le plus pour lui, et, pourtant, il continue à les mettre de côté. Je parle tout particulièrement des Premières Nations côtières. Chose certaine, mes concitoyens me rappellent qu'il ne s'agit pas de l'ensemble des Premières Nations. Néanmoins, dans ma propre circonscription, les dirigeants sont profondément inquiets au sujet de l'approbation et de l'expansion de l'oléoduc et ils s'y opposent farouchement en raison de la circulation des pétroliers.
Ce matin, j'ai reçu un message texte de mon ami Doug White III. Kwul’a’sul’tun est son nom de Salish du littoral en hul’q’umi’num. Ancien chef de la Première Nation Snuneymuxw, il est aujourd'hui un conseiller élu. Voici ce qu'il m'a dit: « Même si [Kinder Morgan] et [l'Office national de l'énergie] ont affirmé que le projet se termine au terminal de Burnaby et que [Kinder Morgan] n'a aucune responsabilité au-delà de ce point en ce qui concerne l'acheminement de bitume par pétrolier dans la mer des Salish — ce qui représente une énorme menace pour le mode de vie du peuple salish —, c'est irritant pour la Première Nation Snuneymuxw qu'ils se soient permis de décider unilatéralement que le projet est dans l'intérêt national. Ils n'ont absolument jamais consulté la Première Nation Snuneymuxw pour établir comment le Traité de réciprocité de 1854, un document fondamental précédant la Confédération, définit une telle décision. »
Il ajoute ceci: « Faire totalement abstraction du Traité de 1854 et en nier en quelque sorte l'existence — je pense plus précisément aux importantes dispositions de protection des pêches dans la mer des Salish —, c'est l'opposé de la reconnaissance et de la réconciliation. Même le gouvernement colonial de l'île de Vancouver, dans les années 1850, connaissait le contexte politique et juridique de base selon lequel il ne pouvait pas extraire des ressources de l'île de Vancouver sans avoir établi un véritable partenariat fondé sur la reconnaissance et le respect du contrôle et du pouvoir décisionnel qu'exercent de tout temps les Autochtones sur leurs territoires et leurs ressources. C'est pour cette raison que les traités Douglas ont été signés, il y a 160 ans. Il faut se poser la question: l'approche de l'actuel gouvernement du Canada est-elle inférieure à celle d'un simple gouvernement colonial des années 1850? La réponse est évidente. »
Ce message est une condamnation. On parle d'un énorme préjudice à l'intérêt national, qui appelle à une véritable réconciliation. C'est la seule façon d'aller de l'avant.
Tant de choses ont été dites à propos des changements climatiques. C'est ce qu'un habitant de Nanaimo, David, me rappelle quand il écrit au en ces mots: « Le gouvernement que vous dirigez dit que le projet d'expansion de cet oléoduc appartenant à une société pétrolière du Texas est dans l'intérêt national. Nous croyons plutôt que c'est un climat sécuritaire qui est dans l'intérêt national et que les deux aspects sont incompatibles. »
Je ne pourrais pas mieux dire. Le désastre que sont les changements climatiques fond sur nous, mais le gouvernement n'a toujours rien fait de plus concret que d'adopter les cibles de réduction des émissions établies par les conservateurs de Harper; il s'agit d'une grande trahison. Le véritable intérêt national serait d'agir fermement et de réduire les émissions responsables des changements climatiques.
Pour ce qui est des mesures de sécurité des pétroliers et de protection des côtes, d'après l'examen fédéral de 2013 mené par le comité sur la sécurité des navires-citernes de Transports Canada, la région côtière que je représente compte parmi les quatre zones du Canada où les probabilités d'un vaste déversement de pétrole sont les plus élevées. Il s'agit de l'une des deux zones du Canada qui pourraient être les plus durement touchées par un tel déversement.
En 2009, à titre de présidente du Islands Trust Council, j'ai écrit au gouvernement fédéral alors que les conservateurs étaient au pouvoir pour dire: « S'il-vous-plait, dites-nous que vous étudiez les conséquences du dilbit, du bitume dilué, en milieu marin ». Ces données n'ont pas été transmises à l'Office national de l'énergie. Lors de la période des questions, j'ai demandé à plusieurs reprises au gouvernement libéral de prendre des mesures, mais il ne l'a pas fait. Il n'existe aucune façon éprouvée de nettoyer le dilbit en milieu marin, surtout avec les courants et les marées que nous avons.
Un des électeurs de ma circonscription, Mark, a écrit ceci au : « Tout déversement dans l'océan près de l'île de Vancouver et le détroit de Georgia constituerait un désastre national. » Je suis d'accord avec lui: ce ne serait pas dans l'intérêt national et ce serait un désastre national.
Cela rompt également la promesse du gouvernement canadien d'éliminer les subventions aux combustibles fossiles. C'est une promesse faite au G20. Elle a été répétée maintes fois. Le gouvernement se bat contre le vérificateur général depuis trois ans. Il refuse de nous montrer des preuves qu'il prend des mesures pour éliminer les subventions aux combustibles fossiles. Certainement, l'achat de l'oléoduc Kinder Morgan pour 4,5 milliards de dollars est la preuve qu'il rompt encore la promesse au sujet de ces subventions. Ce qui lui aurait permis de respecter toutes ses promesses aurait été de rediriger l'argent destiné aux subventions aux combustibles fossiles vers la création d'emplois côtiers, écologiques et durables dans les industries renouvelables.
Tellement de choses dépendent de cette décision pour nous, sur la côte. Une étude de l'Université de la Colombie-Britannique a déclaré en 2012 que le déversement de pétrole d'un grand pétrolier pourrait entraîner la perte de jusqu'à 43 % des emplois dans les industries côtières de la province. Vingt mille personnes dans la vallée du bas Fraser pourraient être touchées par un déversement, et la valeur des dommages au PIB pourrait atteindre 687 millions de dollars à cause d'un seul déversement. Encore une fois, c'est l'Université de la Colombie-Britannique qui a identifié ce risque.
Pour conclure, je répète que ce n'est pas dans l'intérêt national. En tant que guide de kayak de mer, j'ai eu le grand privilège d'explorer bon nombre des espaces sauvages de l'île de Vancouver et de la Colombie-Britannique. Je suis extrêmement déterminée, avec mes concitoyens, de défendre et protéger la côte. Investir pour faire augmenter la circulation de pétroliers de Kinder Morgan est tout à fait contre l'intérêt national; j'espère que la Chambre est d'accord.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse de prendre la parole aujourd'hui pour ajouter mes observations à ce débat très important sur le projet de loi . Je salue les commentaires qu'a formulés ma collègue de lorsqu'elle a amorcé le débat. Elle a très clairement présenté ce projet, les échéanciers et une partie de son historique. Je ne répéterai pas ce qu'elle a dit, mais j'espère ajouter au débat quelques commentaires qui devraient susciter une réflexion.
Même si le contexte a changé depuis que cette motion d'initiative parlementaire a été présentée et adoptée au Sénat et renvoyée ici, il est encore très important que nous adoptions ce projet de loi à la Chambre. Le contexte a encore changé considérablement, mais nous devons l'adopter.
Je sais que, dans un monde idéal, nous ne dépendrions pas des combustibles fossiles. Toutefois, nous en dépendons toujours. Je ne parle pas uniquement de l'essence pour nos voitures ou du carburant pour les avions que nous prenons pour venir à Ottawa et rentrer chez nous. Plus de 6 000 produits requièrent l'utilisation de pétrole.
À court et moyen termes, le monde, non seulement le Canada, continuera d'utiliser le pétrole et ses produits. Je crois vraiment que des progrès technologiques apporteront quelques solutions.
Dave McKay, président de RBC, a dit: « Les opinions des Canadiens sur le pétrole et le gaz sont polarisées alors que nous devrions nous concentrer sur la façon de les exploiter proprement, de les transporter en toute sécurité et de les consommer intelligemment. » Ce sont des paroles très importantes.
L'Alberta déploie beaucoup d'efforts pour produire du pétrole proprement. Nous discutons aujourd'hui de la façon de le transporter en toute sécurité. Il appartient ensuite à chacun de voir comment le consommer judicieusement.
Le gouvernement a décidé de mettre tous ses oeufs dans le même panier. Le moratoire relatif aux pétroliers signifie tout simplement que les gens de Lac La Ronge et d'Eagle Spirit seront tenus à l'écart et ne seront pas consultés au sujet des débouchés dont ils croyaient pouvoir profiter dans leur collectivité. Je parle bien sûr d'un passage dans le Nord. Ce projet de loi est actuellement à l'étude au Sénat. Encore une fois, ce moratoire limite les possibilités de transport du pétrole par voie maritime.
On a dit du projet de loi que c'est un projet de loi visant à ne plus jamais construire d'oléoduc. Je suis plutôt d'accord. Les modifications proposées dans le projet de loi feront en sorte qu'on ne construira plus jamais d'oléoduc au Canada. C'est un énorme problème. Pensons à la situation aux États-Unis et partout dans le monde. Nos ressources sont essentiellement enclavées à l'intérieur des terres. À court terme et à moyen terme, nous ne serons pas compétitifs.
C'est une conséquence importante de ce projet de loi qui empêche la construction d'oléoducs. Cependant, il y a un autre aspect auquel les gens ne songent pas. Pensons au trafic ferroviaire. J'habite à proximité d'une ligne ferroviaire. Cette semaine, j'ai assisté à une cérémonie de passation du commandement des Rocky Mountain Rangers. Nous étions à 15 mètres d'une ligne ferroviaire qui traverse Kamloops. Nombre de wagons-citernes traversent la ville et longent le fleuve Fraser. Il est arrivé que le train longe la rivière Thompson en période de frai du saumon.
C'est un moyen de transport relativement sécuritaire. Cependant, il est plus sécuritaire de transporter le pétrole par oléoduc que par wagons-citernes, puisque les wagons passent au milieu de la ville et le long des canaux de frai. Il y a eu des feux de forêt. Nous avons vu à quel point les pentes sont instables lorsque la pluie tombe; la pluie cause de l'érosion. L'augmentation énorme du nombre de wagons-citernes qui passent dans nos collectivités est très préoccupante.
Je ne parle même pas du problème de congestion des lignes ferroviaires dont les producteurs de grain et les gens du secteur minier nous parlent constamment. L'augmentation du transport de pétrole par wagons-citernes a pour effet de congestionner notre chaîne d'approvisionnement. C'est un énorme problème.
Les projets Northern Gateway et TMX sont vraiment isolés, car ils sont en grande partie le fruit de la prise de décisions du gouvernement actuel.
Le projet Northern Gateway a franchi le processus et a été approuvé par l'ancien gouvernement. Une décision de la cour a été rendue et c'était très clair. Le gouvernement libéral a reçu cette décision de la cour. Elle disait qu'il fallait prendre certaines mesures pour améliorer la consultation auprès des Premières Nations.
Le gouvernement libéral actuel a reçu la décision. Les ministériels laissent entendre que le gouvernement a hérité d'un processus qui ne fonctionnait pas. Or, il est clair que ce n'est pas le processus comme tel qui a mené à la perte du projet Northern Gateway, mais plutôt son exécution. Quoi qu'ils prétendent, il est clair que les libéraux n'ont pas appris leur leçon à la lecture du rapport. Ils ont complètement bâclé l'exécution du processus pour ce qui est du devoir de consulter par rapport à l'oléoduc Trans Mountain.
La première décision précisait que le gouvernement ne peut pas simplement faire acte de présence et prendre des notes. Les libéraux savaient cela. Or, qu'ont-ils fait? Ils ont envoyé quelqu'un pour prendre des notes. En quoi cela met-il en oeuvre la décision?
Le ministre a répété à maintes reprises qu'il n'y avait aucune relation plus importante que celle du gouvernement avec les Premières Nations. Il a dit que son gouvernement était engagé et qu'il avait mis en place le meilleur processus jamais vu. Or, son gouvernement a fait exactement la même chose. Une personne a été envoyée pour prendre des notes et aucune mesure n'a été prise pour régler le problème.
Les libéraux ont échoué. Ils ont échoué en tant que plaignants. Ils ont été poursuivis devant les tribunaux par six communautés pour avoir manqué à leur obligation de consulter. Pire encore, ils ont également trahi 43 communautés qui avaient des ententes sur les retombées et qui attendaient avec impatience de profiter des possibilités qu'allait apporter la construction de l'oléoduc sur leur territoire.
Environ un tiers de l'oléoduc traverse la circonscription que je représente, qui comprend de nombreuses collectivités et bien des communautés des Premières Nations, dont la majorité avait signé des ententes sur les retombées.
J'ai rencontré un certain nombre de communautés des Premières Nations et d'autres collectivités une fois que la décision a été rendue. Un groupe a été obligé de revoir complètement son budget. Il comptait sur les retombées prévues dans l'entente. En raison du changement de circonstances, le groupe a eu à scruter son budget à la loupe afin de trouver dans chaque petit recoin les économies qu'il pouvait faire.
J'ai rencontré un autre groupe appelé Simpcw Resource Group. Dans le passé, il était responsable de ramener à leur état naturel les terres perturbées par la construction d'un oléoduc à mesure que les travaux de construction avançaient.
En ce moment même, des entreprises plantent des arbres, se préparant aux débouchés économiques. On planifie des baraquements de chantier. Des cuisiniers attendent impatiemment les possibilités d'emploi. Tout cela touche de vraies personnes et de vrais emplois.
Il est absolument honteux que le gouvernement libéral n'ait pas pris la peine d'examiner la décision judiciaire qu'il a reçue en 2016, ni de faire le travail correctement. Il n'a pas posé les gestes nécessaires. Le gouvernement soutient qu'on lui a fourni un processus boiteux, mais ce ne sont que des foutaises. Le gouvernement a été informé de ce qu'il devait faire pour que tout soit exécuté correctement. Ne laissez pas les libéraux affirmer qu'on leur a fourni un processus boiteux. La décision du tribunal indiquait très clairement que le processus était approprié, mais que l'exécution laissait à désirer.
Cette situation a des conséquences réelles sur la vie de vraies personnes. C'est important. J'espère que, lorsque les gens regardent ce projet, ils voient qu'il profiterait à l'ensemble du Canada, pas seulement à une petite région.
J'encourage les députés à ne pas s'attarder seulement à leurs préoccupations et à leurs intérêts, mais à avoir une vision d'ensemble et à penser à l'intérêt du Canada.
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Monsieur le Président, c'est avec beaucoup de plaisir que je prends la parole à la Chambre pour fournir, je l'espère, un peu de précisions au sujet du projet Trans Mountain. Il s'agit d'un projet qui revêt une importance capitale, et rien ne pourrait me faire changer d'idée à ce sujet. C'est l'opinion d'une personne qui vient des Prairies, mais les avantages vont bien au-delà de cette région. Le a très bien expliqué dans quelle mesure le projet Trans Mountain servira l'intérêt national. Ce projet ne profitera pas à une province au détriment d'une autre. Il est dans l'intérêt de tout le Canada, parce que tous les Canadiens dans toutes les régions du pays bénéficieront de la réalisation de ce projet.
Dès le premier jour, le gouvernement a jugé crucial de reconnaître que ce projet comporte une composante environnementale et une composante autochtones très importantes. Des députés conservateurs et néo-démocrates ne cessent de répéter ce que nous disons depuis le début. Nous avons tourné la page en ce qui concerne la relation entre le gouvernement fédéral et les peuples autochtones depuis les élections de 2015. Le gouvernement actuel veut continuer à aller de l'avant de façon progressiste.
Il y a une différence entre les néo-démocrates, les conservateurs, et le gouvernement du jour dans le dossier de la gestion du pipeline. Il faut revenir un peu en arrière pour mieux comprendre où nous en sommes aujourd'hui. Je siégeais dans l'opposition lorsque le premier ministre Stephen Harper a eu une occasion de faire avancer ce dossier. Il a choisi de ne pas agir même s'il venait de la province de l'Alberta. À ce moment-là, il était d'avis que la participation du gouvernement fédéral n'était pas nécessaire. Aujourd'hui, nous voyons le projet Trans Mountain comme un moyen d'acheminer notre produit vers de nouveaux marchés. C'est un grand enjeu pour nous, car nous dépendons beaucoup de l'acheminement de notre pétrole vers le Sud. Nous savons que, si nous pouvons élargir les débouchés, nous serons en mesure d'obtenir plus pour les Canadiens. Il faut souligner à quel point cela serait bon pour la population canadienne.
Ma collègue de l'Alberta est intervenue plus tôt. L'Alberta a grandement contribué à la Confédération grâce aux redevances pétrolières. Le Manitoba n'a pas été aussi choyé que l'Alberta en matière de pétrole. Nombreux sont ceux qui disent que le Manitoba est fortement dépendant des paiements de péréquation. D'où viennent la majeure partie de ces paiements? Ils proviennent de provinces comme l'Alberta, qui sont en mesure d'exporter un bien. En bénéficiant de ces paiements, le Manitoba est en mesure d'offrir des programmes sociaux semblables à ceux offerts en Alberta et en Ontario, notamment des soins de santé, une éducation de qualité et j'en passe. Même des programmes environnementaux sont rendus possibles avec l'aide des paiements de péréquation. De l'argent est transféré au Manitoba au rythme de milliards de dollars chaque année.
Par conséquent, lorsqu'on parle des avantages nets de l'exportation de produits comme le pétrole, cela s'ajoute au PIB global. La production dans une province peut être légèrement supérieure à celle d'une autre province. Tous les Canadiens en bénéficient, et c'est grâce à la péréquation.
Les emplois de nombreuses personnes partout au pays, que ce soit dans les Prairies ou à Terre-Neuve-et-Labrador, dépendent directement et indirectement de ce qui se passe en Alberta et en Colombie-Britannique.
Selon nous, les activités économiques comme celles-là contribuent à la vigueur du pays dans son ensemble. Dès le jour où il a été élu, et même avant, le insistait sur l'importance de la classe moyenne. Son raisonnement est simple: si on investit dans la classe moyenne, qu'on en renforce les assises, l'économie ne s'en portera que mieux. Or, si l'économie va bien, c'est le niveau de vie de tous qui augmente, et ainsi de suite.
Quand le et les députés discutent du projet Trans Mountain et du fait qu'il doit être mené à bien, les raisons qui font qu'il est d'intérêt national doivent être au coeur des débats. C'est là que nos opinions divergent de celles de nos collègues néo-démocrates. Cela dit, je n'inclus pas tous les néo-démocrates, parce que le NPD de l'Alberta et Rachel Notley réussissent mieux que quiconque à expliquer aux gens pourquoi ce projet est aussi important pour le Canada.
Cependant, le NPD fédéral ne veut pas du pipeline. Il cherche à plaire à un certain secteur au détriment de l'ensemble des Canadiens, pour lesquels le coût est énorme. Je demande aux députés de se rappeler l'époque où ils étaient dans l'opposition officielle et espéraient pouvoir former le gouvernement. Ils semblaient alors plus raisonnables dans leur manière d'envisager les grands enjeux stratégiques, comme celui dont nous discutons aujourd'hui. S'ils adoptaient la même attitude aujourd'hui, il n'y a aucune raison pour laquelle tous les députés n'appuieraient pas le gouvernement dans le dossier du projet Trans Mountain.
J'ai été très déçu d'entendre un député conservateur dire qu'acheter le pipeline et garantir la réalisation du projet était une mauvaise idée. J'étais passablement heureux le jour où j'ai entendu l'annonce de cette acquisition, car pour la première fois, on venait d'entendre le gouvernement fédéral se prononcer très fermement pour l'idée d'assurer le transport du pétrole jusqu'aux marchés.
Quelle a été la réaction des conservateurs? Ils se sont mis à critiquer le gouvernement pour avoir fait l'acquisition d'un ouvrage et s'être assuré le mieux possible que le projet serait réalisé. Lorsque le temps est venu de défendre en particulier les Albertains, mais aussi l'ensemble des Canadiens, qu'est-ce que les conservateurs ont fait? Ils se sont réfugiés tout de suite dans la rhétorique Harper. Voilà ce dont nous avons été témoins lorsque l'annonce a été faite.
Les conservateurs devraient avoir honte parce que, jour après jour, ils ont répété vouloir un gouvernement qui agit et qui va de l'avant dans le dossier crucial de cet oléoduc. Lorsque le gouvernement a pris des mesures concrètes dans le dossier, qu'ont fait les conservateurs? Je suis déçu car j'espérais que les conservateurs appuient l'initiative du gouvernement. S'ils souhaitent véritablement que l'économie canadienne se porte bien, notamment grâce aux milliers d'emplois qui seraient créés en Alberta et en Colombie-Britannique et aux ententes qui prennent forme avec de nombreuses communautés autochtones, il doivent reconnaître l'intérêt d'appuyer ce projet et faire abstraction de leur allégeance politique. Le Parti vert pourrait cependant faire exception à la règle. J'ai entendu le discours de la chef du Parti vert sur la question et je ne m'attends pas à ce que sa formation change de position.
J'ose espérer que les deux autres partis de l'opposition qui sont représentés depuis assez longtemps au Parlement comprendront toute l'importance que revêt le projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain. Le et le gouvernement en reconnaissent pleinement l'importance. En fait, tous les membres du caucus libéral dans les régions du pays savent à quel point ce projet sert l'intérêt national. Nous sommes résolus à faire avancer ce dossier et à faire les choses comme il se doit.
Cela signifie que nous collaborerons avec les peuples autochtones, que nous tiendrons compte de l'environnement et que nous mènerons ce projet à bien. C'est d'ailleurs ce que nous nous employons à faire avec diligence. J'estime que ce n'est qu'une question de temps avant que les députés de l'opposition reconnaissent davantage l'importance de ce projet pour l'économie canadienne et, bien sûr, pour le tissu social du pays.