La Chambre reprend l'étude, interrompue le 11 mai, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, aujourd'hui, je vais parler en faveur du projet de loi , qui concerne les ententes sur les retombées locales.
Comme député de Sault Ste. Marie, j'ai fait campagne sur des investissements sans précédent dans les infrastructures, à hauteur de 125 milliards de dollars en 10 ans. Je crois fermement que, si le gouvernement le veut, les investissements auront des retombées majeures un peu partout au pays. Ce sera le cas grâce à ce projet de loi.
Le projet de loi modifiera l'article 20 de la Loi sur le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux pour y inclure des dispositions qui donneront au ministre la possibilité d’exiger que les soumissionnaires pour les projets fédéraux fournissent des renseignements sur les retombées locales que généreront les travaux.
Aux fins du projet de loi, les ententes sur les retombées locales se rapportent aux retombées sociales et économiques générées à l’échelle locale par des travaux publics. Il peut s'agir de création d'emplois et de possibilités de formation, d'amélioration de l'espace public dans la communauté et de toute autre retombée précisée par la population locale.
Le projet de loi a pour modèle une loi qui est entrée en vigueur en Ontario ce mois-ci et qui correspond parfaitement aux priorités du gouvernement fédéral.
Dans ma circonscription, Sault Ste. Marie, l'industrie sidérurgique, notamment des entreprises comme Essar Steel Algoma et Tenaris Algoma Tubes, est aux prises avec d'innombrables difficultés. La surproduction mondiale et la faiblesse de la demande ont mis en danger les producteurs d'acier canadiens et menacent le gagne-pain de nombreux travailleurs et de leur famille. Un grand nombre de mises à pied ont déjà eu lieu. Dans le Nord de l'Ontario, les emplois bien rémunérés sont rares.
Ayant déjà été conseiller municipal et ayant travaillé pendant des années au développement économique de Sault Ste. Marie et du Nord de l'Ontario, je sais que le développement économique, la diversification et les investissements dans des projets d'infrastructure cruciaux sont plus importants que jamais.
En fait, depuis quelques années, le taux de chômage à Sault Ste. Marie est supérieur à 10 %. Le projet de loi fera en sorte que les investissements sans précédent du gouvernement dans les infrastructures auront des retombées directes qui permettront de mettre à profit les compétences et le savoir-faire des entreprises et des particuliers de ma circonscription et des autres circonscriptions du pays.
J'ai travaillé dans le domaine de la formation et le secteur des métiers et j'espère que, une fois adoptée, cette mesure législative favorisera la formation et le perfectionnement d'une main-d'oeuvre spécialisée.
Les ententes sur les retombées locales constituent une nouvelle approche qui donne aux collectivités un outil pour collaborer avec les promoteurs afin de faire face aux difficultés locales. En encourageant des activités comme la formation, elles peuvent stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et contribuer à la viabilité de l'environnement partout au Canada.
Les Canadiens, en particulier, éprouvent des difficultés sur le plan économique et ils ont besoin d'un coup de main. Le gouvernement s'efforce de respecter son programme en matière d'approvisionnement et de modernisation. Tout comme c'est le cas ailleurs au pays, les habitants de ma circonscription souhaitent que le gouvernement assume ses responsabilités, après des années de laisser-aller, afin que les Canadiens ne soient plus laissés pour compte.
Je songe à un exemple de retombées locales dues à nos partenaires des Premières Nations, exemple qui remonte à des années déjà. Les Premières Nations doivent être considérées comme des chefs de file en matière de retombées locales. Lorsqu'on a élargi la route 17 qui traverse ma circonscription, il y a quelques années, la nation de Garden River a exprimé le voeu d'en retirer quelques avantages, comme l'embauche de certains de ses membres, de la formation, l'utilisation d'agrégats locaux et la sous-traitance auprès d'entreprises environnantes.
Je crois que nous avons une leçon positive à tirer de nos amis des Premières Nations. Ce projet a vraiment aidé Garden River. Je sais que le chef Paul Syrette est un chef de file dans ce domaine et qu'il le restera.
J'ai discuté avec le maire, Christian Provenzano, et avec de nombreux conseillers municipaux de Sault Ste. Marie. Ils croient que c'est une bonne chose et que le projet de loi permettra d'aider notre économie, qui bat de l'aile depuis quelques années.
Le gouvernement du Canada a l'occasion de collaborer directement avec les pouvoirs locaux de la région pour définir les retombées locales.
À titre d'exemple, je voudrais citer le cas des gens de métier qui sont venus chercher dans ma région leur carte de compétence pour pouvoir travailler. Ces personnes n'étaient pas de la région. Elles ne venaient même pas du Nord de l'Ontario, d'une autre région de l'Ontario, du Québec, de la Colombie-Britannique ou de l'Alberta. Elles étaient des États-Unis. Sault Ste. Marie est sur la frontière qui nous sépare des États-Unis, et ces personnes voulaient travailler à Sault Ste. Marie. Je n'ai rien contre mes cousins des États-Unis, mais lorsque le gouvernement consacre de l'argent aux infrastructures, les retombées devraient profiter à la population locale.
J'ai dit que l'économie allait mal, dans ma circonscription, depuis quelques années. C'était une occasion pour que les gens de métier de Sault Ste. Marie, du Nord de l'Ontario ou d'ailleurs au pays puissent trouver du travail, mais on n'a pas saisi cette occasion comme il se doit. Je viens de vous donner deux exemples concrets: le cas de Garden River, où les retombées locales sont devenues un enjeu et où elles ont aidé la population, et un autre cas où l'on ne s'est pas occupé des retombées locales, qui n'ont donc pas été aussi bonnes qu'elles auraient pu l'être.
Le gouvernement consacre beaucoup d'argent aux infrastructures dans ma région. De nombreux projets fédéraux pourraient être financés et bonifiés. La ministre pourrait alors collaborer avec les pouvoirs locaux.
Je m'en voudrais de ne pas remercier le député d' de son excellent travail et d'avoir présenté cet excellent projet de loi. Je sais qu'il a parcouru le pays et qu'il a rencontré de nombreux entrepreneurs, des organisations syndicales, des collectivités, des dirigeants communautaires et des organismes. Je ne veux pas lui ravir la vedette, puisque je sais qu'il prendra la parole un peu plus tard, mais je tiens seulement à souligner que son travail acharné et les consultations qu'il a tenues ont donné des résultats très positifs. Je tire mon chapeau au député d', qui a travaillé d'arrache-pied.
C'est très important. C'est un moment crucial pour investir dans l'infrastructure et relancer l'économie. C'est primordial, pas seulement pour ma génération, mais également celle de nos enfants. Ma fille, Kate Sheehan, est à Ottawa aujourd'hui pour une journée de perfectionnement professionnel. Il faut réfléchir à ce que sera son avenir à Sault Ste. Marie et au Canada.
Je suis très heureux que nous puissions déterminer quelles seront les retombées locales qui aideront la circonscription de Sault Ste. Marie et la région avoisinante. Des occasions s'offriront aux membres de la nation Batchewana, ainsi qu'aux habitants des localités de Prince Township, Heyden et Searchmont. Il y aura des possibilités insoupçonnées, et ce n'est que le début.
Nous pourrions en profiter pour voir s'il n'y aurait pas moyen d'accroître les retombées. Les investissements historiques de 125 milliards de dollars sur 10 ans que nous avons annoncés sont absolument fantastiques. Ces dépenses seront particulièrement importantes pour le secteur sidérurgique, et c'est normal parce qu'il faut de l'acier pour bâtir des infrastructures. Je suis vice-président du caucus de l'acier; je suis donc bien placé pour connaître tous les débouchés que le programme d'infrastructures a à offrir au secteur sidérurgique. Je sais en tout cas qu'il aura des retombées extraordinaires pour Sault Ste. Marie, le Nord de l'Ontario et le reste du Canada.
Je ne le dirai jamais assez: après avoir entendu ce qui s'en vient, les dirigeants locaux attendent les annonces avec beaucoup d'impatience. J'ai très hâte, personnellement, de procéder aux annonces touchant ma circonscription et de discuter avec les dirigeants locaux des projets qu'ils jugent importants et auxquels nous devrions accorder la priorité. Nous devrions d'ailleurs poursuivre notre collaboration et leur demander leur avis sur les moyens d'accroître les retombées pour leur coin de pays, d'inciter les gens à s'intéresser aux corps de métier et de permettre aux entrepreneurs de la région de travailler sur les projets d'infrastructures.
Je remercie encore une fois le député d'. C'est un honneur pour moi d'appuyer son projet de loi.
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Monsieur le Président, j'ai bien aimé le discours de mon collègue à propos du projet de loi , qui porte sur les retombées locales. Comme lui, j'ai déjà été conseiller municipal. J'ai occupé cette fonction au conseil municipal de Barrie pendant neuf ans avant d'être élu au sein de cette formidable institution.
Aujourd'hui, j'ai l'honneur de prendre la parole au nom des résidants de Barrie—Innisfil au sujet du projet de loi . Il a été présenté avec les meilleures intentions du monde, mais, malgré tout le respect que j'ai pour le député d', je crois que sa proposition ne permettrait pas d'atteindre l'objectif visé.
Le projet de loi vise les projets d'infrastructure fédéraux, mais il n'est pas très différent du processus appliqué aux projets municipaux que bon nombre de députés connaissent bien, puisque la Chambre compte 77 députés, dont 36 députés ministériels, qui ont fait de la politique municipale.
Le processus de planification comprend une foule d'étapes, qu'il s'agisse de cerner un besoin, de trouver une solution, de produire l'énoncé de projet et d'élaborer les plans. Mes 76 collègues qui ont de l'expérience à l'échelle municipale savent que ce n'est pas en imposant des formalités administratives supplémentaires qu'on pourra générer des retombées locales.
Au cours du processus, on discute toujours de l'avantage qu'un nouveau projet va apporter à la collectivité, et cela, depuis le début. S'il s'agit d'un nouveau train léger, le nombre d'usagers va-t-il augmenter? Une nouvelle route devrait faciliter la circulation, de nouveaux systèmes d'épuration devraient assurer des eaux plus saines et le financement du logement, des logements à prix abordable.
Que signifie le projet de loi pour les employés fédéraux auxquels il s'applique? Est-ce que leur travail de gestion des projets d'infrastructures fédéraux n'a pas été à la hauteur? Est-ce que les employés de Travaux publics et Approvisionnement partent du principe que des retombées locales, ça n'existe pas? Il y a toujours des retombées locales, et les ministères fédéraux travaillent toujours en ayant en tête les besoins des citoyens et ce qui est à leur avantage.
Lorsque le a annoncé le financement des projets municipaux le 5 mai 2016, il a déclaré:
[…] nous respectons aussi la latitude des autorités locales de prendre elles-mêmes leurs décisions.
Est-ce que le député d' n'a pas spontanément les mêmes attentes pour les employés fédéraux et leurs partenaires provinciaux? Soyons clairs, le projet de loi vise à alourdir un processus qui comporte déjà des mesures de protection.
Le projet de loi vise à ajouter trois nouveaux mécanismes de rapport pour chaque projet d'infrastructure fédéral. L'un de ces nouveaux mécanismes sera mis en oeuvre à la première étape du processus, celle qui précède l'attribution. Il s'agit d'une répétition du travail accompli dès qu'une idée surgit: il faut déterminer l'existence d'un besoin, les avantages du projet et les avantages pour la collectivité où il sera mis en oeuvre. Les projets proposés ne seront-ils pas examinés de près par le public pendant les consultations? Cette étape du rapport, qui précède l'attribution, n'est-elle pas une répétition du processus de présentation du projet?
J'ai participé à de nombreuses consultations publiques à Barrie. Les personnes qui y ont pris part savent fort bien discerner les avantages de chaque projet pour leur collectivité. S'il y a du gaspillage, des efforts inutiles, ils le constatent tout de suite. Il n'est pas nécessaire d'ajouter une autre étape au début du processus pour déterminer s'il est utile que le gouvernement mette en oeuvre un projet de financement donné.
Le deuxième rapport obligatoire devra être présenté pendant la réalisation du projet, et des comptes rendus devront être soumis tout au long de ce processus. La plupart du temps, lorsque les coûts de construction augmentent, c'est parce qu'il y a des retards. Les retards nuisent énormément au cycle de vie d'un projet, car ils sont coûteux, que ce soit pour le gestionnaire de projet, l'entreprise de construction, les inspecteurs ou le gouvernement fédéral.
Le cycle de vie d'un projet comprend divers jalons, et ceux-ci, de même que leur échéancier, font l'objet d'une surveillance. Des correctifs sont apportés au besoin par ceux qui gèrent le projet. Les rapports associés à ces jalons représentent une bonne partie des rapports présentés une fois qu'un projet est terminé. Il sera difficile de déterminer si les exigences relatives aux retombées locales sont respectées pendant la construction. Le temps, c'est de l'argent. Or, le projet de loi prolongera la durée et augmentera les coûts de tous les projets fédéraux, alors qu'un très grand nombre de personnes estiment déjà qu'il faut beaucoup trop de temps pour mener un projet à bien.
Passons maintenant à la troisième exigence en matière de rapports, qui s'applique une fois le projet terminé. Il s'agit probablement de la seule mesure utile proposée dans le projet de loi. Le travail effectué pour les Canadiens et financé par eux doit faire l'objet d'une reddition de comptes. Les lacunes relevées dans les évaluations post-projet peuvent être corrigées dans les projets subséquents. Nul besoin de rendre ce genre de rapport obligatoire, cependant. Le processus rigoureux qui est actuellement en vigueur dans le domaine de la gestion de projets prévoit un examen après coup. Pourquoi insister ainsi inutilement?
Il faut modifier le projet de loi pour régler certains problèmes potentiels. Qui couvrira les coûts liés au travail supplémentaire qui sera créé? Le ministère? Les dépenses liées aux formalités administratives seront-elles payées à même le financement de projets compris dans le budget du ministre qui demande l'examen? Faudra-t-il embaucher des employés pour absorber la charge de travail engendrée par les exigences élargies en matière de rapports prévues dans le projet de loi? L'actuel gouvernement ressemble de plus en plus au gouvernement de l'Ontario en ce qu'il devient l'un des employeurs qui embauchent le plus. Or, c'est le secteur privé et non le gouvernement qui devrait être en tête en matière de création d'emploi. Le gouvernement devra-t-il embaucher plus de personnes pour effectuer le travail supplémentaire qui sera créé? Il est légitime de se poser toutes ces questions.
Lorsque le se préparait pour les élections, il a prononcé un discours à la conférence de la Fédération canadienne des municipalités, qui a eu lieu à Edmonton, en juin 2015. Voici ce qu'il a dit:
Nous permettrons aux municipalités de plus facilement mettre en place des chantiers en supprimant l’exigence selon laquelle quasiment chaque projet doit passer par [...] un processus qui, trop souvent, aboutit à la prise de décisions fédérales unilatérales.
Le a ajouté:
Et nous veillerons à ce que les investissements vous parviennent quand vous en avez besoin, et non pas quand il est politiquement commode pour le gouvernement fédéral de le faire.
Il a conclu son discours en disant ceci aux dirigeants municipaux:
Je tiens à ce que vous sachiez qu’en ayant le bon partenaire à Ottawa, vous aurez un vrai partenaire à Ottawa. Un partenaire qui respecte votre expérience [...]
Il parle ici de l'expérience des municipalités.
Est-ce que cette phrase exclut les ministères fédéraux? Est-ce que la confiance que le accorde aux municipalités ne s'applique pas aux vaillants fonctionnaires fédéraux? L'alourdissement de la bureaucratie n'est pas une marque de confiance. Il indique plutôt que le gouvernement juge devoir surveiller les fonctionnaires de plus près.
Comme le député de l'a écrit dans un billet de blogue en mai 2015, quand il représentait l'ancienne circonscription torontoise de Trinity—Spadina:
Il n'est pas nécessaire de créer un ministère ou d'alourdir l'appareil administratif pour surveiller les revenus directs, contrairement aux programmes de financement complexes.
Nous croyons que le gouvernement doit faire preuve de transparence, mais nous ne croyons pas qu'il faille alourdir la réglementation.
En conclusion, je dirai que, à l'instar de 76 de mes collègues, dont 36 du côté des ministériels, je ne sais que trop bien ce que la réalisation de projets comporte de tracasseries administratives. La dernière chose dont on a besoin, c'est un surcroît de formalités et la menace d'une évaluation, par un ministère fédéral, de retombées locales qui ont déjà été reconnues au niveau local. On n'accepterait pas cela au niveau municipal.
En tant qu'Ontarien, j'ai pu constater par moi-même le gaspillage des deniers publics qu'ont fait les gouvernements libéraux de McGuinty et de Wynne ainsi que les effets des plus de 300 000 règlements qu'ils ont imposés. Je crains que les libéraux fédéraux ne nous entraînent dans la même voie au niveau national. Pourquoi faudrait-il accepter cela?
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Monsieur le Président, les ententes sur les retombées locales sont sans aucun doute un vecteur de développement social et économique à l'échelle locale. Il semble aujourd'hui que la mise en place de telles ententes est une idée progressiste et une occasion que nous devons saisir.
Je tiens à dire que j'appuierai ce projet de loi à l'étape de la deuxième lecture.
Les néo-démocrates pensent qu'il est nécessaire de promouvoir, à l'échelon local, la croissance, la formation et les emplois en augmentant les investissements dans les infrastructures publiques et en promouvant les ententes sur les retombées locales.
Ce gouvernement a promis du changement aux citoyennes et aux citoyens du Canada. Je suis heureuse de les voir aujourd'hui se mettre enfin au travail. Les libéraux se sont engagés, entre autres, à investir massivement dans les infrastructures. Nous les attendons toujours.
Les ententes de retombées locales permettraient de stimuler la croissance, l'emploi et le développement économique et social, pas seulement dans ma circonscription, mais dans toutes nos circonscriptions. Chez nous, à Saint-Hyacinthe—Bagot, plusieurs grands projets d'infrastructure sont en attente de financement fédéral.
J'aimerais parler d'un projet d'infrastructure de grande ampleur, soit le prolongement du boulevard Casavant, à Saint-Hyacinthe qui, je l'espère, pourra faire l'objet de ce genre d'entente. Pour avoir été conseillère municipale pendant six ans, je peux dire que tout le monde à Saint-Hyacinthe sait de quoi je parle. Ce boulevard nécessite la construction d'un viaduc ferroviaire. Ce projet a une importance capitale pour le développement économique de la ville puisqu'il permettra de désenclaver le parc industriel. Le financement fédéral de ce projet est attendu depuis 10 ans, eh oui!
Le prolongement du boulevard Casavant est une nécessité pour le développement et la croissance de Saint-Hyacinthe. Il est essentiel que le gouvernement fédéral agisse rapidement et de façon structurante dans ce dossier afin de permettre l'achèvement de cette infrastructure routière. Le prolongement du boulevard Casavant pourrait donc faire l'objet d'ententes de retombées locales. Ce serait l'occasion de créer de bons emplois, d'offrir des possibilités de formation et de dynamiser l'économie locale. Sans aucun doute, cela stimulerait la croissance, cela permettrait d'engendrer de la création de richesse et cela contribuerait à une croissance plus responsable.
Si je n'ai pas de doute sur le bien que cela ferait à ma circonscription, je reste cependant sceptique quant à leur mise en place, leur application et donc leur portée.
Je crois que ce projet de loi peut être amélioré sur plusieurs points. En effet, dans ma circonscription, il est important de faire affaire avec des entreprises locales. Saint-Hyacinthe est réputée pour être une technopole agroalimentaire reconnue mondialement. Le développement de ses entreprises locales serait une stimulation certaine pour l'économie, l'emploi, la croissance et l'innovation de ma région. Cela créerait un effet d'entraînement. On le sait tous, quand nos entreprises se portent bien, notre économie va bien aussi.
Ce que nous voulons, avec le NPD, c'est inclure les organismes locaux, les entreprises de la région et les citoyens de la localité dans le processus de planification des dépenses d'infrastructure. Nous voulons veiller à ce qu'ils bénéficient des avantages et des retombées engendrés par ces dépenses. Cela nous semble logique.
Or ce projet de loi n'exige pas que les soumissionnaires fournissent toutes les informations concernant le projet aux différents intervenants, ce qui, à mon avis, est primordial comme information. Ce projet de loi ne précise pas non plus comment ces dites retombées seront calculées. Il n'est pas non plus mentionné les objectifs visés par ces ententes.
Nous croyons qu'il serait nécessaire d'inclure au projet de loi une politique de recrutement ciblée pour ne pas laisser pour compte la population, les organismes et les entreprises locales. De plus, comme l'a mentionné mon honorable collègue, parrain de ce projet de loi, ces ententes de retombées locales ont pour objectifs de « créer de la richesse, des emplois de qualité, des activités de formation, de la croissance responsable et un milieu plus sain à l'échelle locale ».
Ces objectifs sont honorables. Toutefois, comment être sûrs qu'ils pourront être appliqués s'ils ne sont même pas mentionnés dans la loi? Je suggère qu'on y inclue des principes directeurs qui mettent l'accent sur l'équité, la participation des collectivités, les pratiques écoresponsables et le soutien aux groupes défavorisés.
Je souhaiterais également revenir sur un petit mot qui a toute son importance. Il s'agit du mot « peut », que l'on retrouve à l'article 2 du projet de loi. Ce petit mot, pourtant, fait toute la différence. À l'article 2 du projet de loi, on peut lire:
Le ministre peut, avant d’attribuer un marché pour la construction, l’entretien ou la réparation d’ouvrages publics, d’immeubles fédéraux ou de biens réels fédéraux, exiger que les soumissionnaires fournissent des renseignements sur les retombées locales que généreront les travaux.
Au lieu du mot « peut », pourquoi ne pas avoir écrit « doit »? Au fond, ce que cela veut dire, c'est que l'exigence relative aux retombées locales est laissée à la discrétion du ministre. Vraiment?
Rien ne nous assure donc que ces ententes de retombées locales seront effectivement appliquées. Selon moi, si on veut vraiment changer les choses et créer de la richesse localement, on ne devrait pas laisser cela à la discrétion du ministre. Quand on veut véritablement des retombées locales, alors on met en place de vraies structures claires et on ne crée pas de flou comme c'est le cas ici.
Ce que nous voulons, c'est que les objectifs visés par les ententes de retombées locales fassent explicitement partie du mandat du . Sans cela, rien n'obligerait le gouvernement à rendre des comptes sur la réussite ou sur l'échec de la politique.
Je m'efforce de croire en cette loi, et je veux que celle-ci devienne une réalité pour nos régions. Par contre, quand je regarde les conditions exigées par le Partenariat transpacifique, je ne peux m'empêcher d'être pessimiste. Lors du dépôt à la Chambre de son projet de loi, mon honorable collègue nous a fait part de ce qui suit: « le projet de loi 6 du gouvernement de l'Ontario, a survécu aux accords commerciaux. »
Le projet de loi doit faire plus que survivre aux accords commerciaux. Or il n'est pas précisé, au chapitre 15 du Partenariat transpacifique, si les critères de soumission comme ceux énoncés dans les ententes de retombées locales constitueraient une entrave au commerce. Si c'était le cas, le projet de loi pourrait exposer le Canada à des contestations commerciales.
Le gouvernement a foncé tête baissée pour ratifier cet accord commercial. Force est de constater que ce dernier va assurément restreindre les préférences concernant les marchés publics à l'échelon international. De plus, ne l'oublions pas, la loi 6 du gouvernement de l'Ontario, similaire au projet de loi à l'étude, n'a jamais été en vigueur en même temps que le Partenariat transpacifique. S'il survivait, je me demande ce qu'il en serait une fois l'accord entré en vigueur.
Il me semble que le projet de loi demande encore beaucoup d'ajustements pour que l'initiative devienne réalité, et ce, malgré l'intention d'appuyer les populations vulnérables, tout en oeuvrant dans le sens du développement.
Comme je l'ai dit, notre volonté est de ne pas faire du projet de loi une occasion manquée. Ces ententes de retombées locales doivent se concrétiser. Il est de notre devoir d'offrir à nos régions et aux citoyens des perspectives de développement social et économique réelles.
Oeuvrons à la création d'emplois au niveau local. Bâtissons, à l'aide de ces ententes, une génération de gens qualifiés qui formeront un bassin de talents pour notre industrie, comme le recommandent les Syndicats des métiers de la construction du Canada et l'Alliance nationale des relations de travail dans le secteur de la construction. Stimulons la croissance économique de nos régions. Encourageons le développement social et économique de nos circonscriptions et de nos régions.
Agissons ensemble pour faire de nos économies régionales des modèles de développement.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole au sujet du projet de loi d'initiative parlementaire que j'ai présenté, en l'occurrence le projet de loi , Loi modifiant la Loi sur le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux (retombées locales).
Les retombées locales sont définies comme étant les avantages qu'une population tire d'un projet d'infrastructure, au-delà du projet en tant que tel. Il s'agit notamment de la création d’emplois, de possibilités de formation salariée, de logements abordables, d'espaces verts et de toute autre retombée précisée par la population locale elle-même.
Dans le débat d'aujourd'hui et précédemment, mes collègues ont fait état de certaines préoccupations au sujet de cette mesure législative.
Il est faux d'affirmer que le projet de loi entraînera une augmentation des tracasseries administratives et des frais pour les petites et moyennes entreprises. C'est de la pure fiction. En fait, le projet de loi accélérerait le processus d'approbation, ce qui ferait économiser de l'argent aux petites et moyennes entreprises. Lorsque les collectivités sont consultées sur le genre de retombées qu'elles attendent des projets d'infrastructure et qu'elles constatent qu'un projet peut les générer, elles sont plus enclines à l'appuyer et à en accélérer l'approbation.
C'est aussi un mythe que les associations d'entrepreneurs et d'autres organismes s'opposent au projet de loi . En fait, les chambres de commerce de Toronto, de Vancouver et de Montréal et de nombreux autres d'organismes se sont nettement prononcés en faveur des ententes sur les retombées locales, qu'ils considèrent comme un bon moyen économique de contrer le chômage chez les jeunes et de favoriser l'inclusion des groupes marginalisés dans le secteur de la construction.
Il est aussi complètement faux de dire qu'il n'y a pas eu assez de consultations à propos du projet de loi . En réalité, j'ai mené de vastes consultations dans l'ensemble du Canada. J'ai consulté notamment Centraide, l'organisme Toronto Community Benefits Network, la Fondation Atkinson, le Centre Mowat, le Syndicat des métiers de la construction du Canada, le Congrès du travail du Canada, le syndicat des charpentiers, l'Ontario, la Ville de Vancouver, et j'en passe.
Le Centre Mowat et la Fondation Atkinson ont mené ensemble de nombreuses études qui font ressortir la grande utilité des ententes sur les retombées locales pour favoriser la croissance économique des régions. J'ai consulté tous les ordres de gouvernement au Canada. Les consultations ne sont d'ailleurs pas terminées. De nombreuses autres rencontres de consultation sur le projet de loi sont déjà prévues dans l'ensemble du Canada.
Le projet de loi se fonde sur le modèle proposé dans le projet de loi C-6 de l'Assemblée législative de l'Ontario. Ce qu'il y a de formidable, c'est que nous sommes maintenant en mesure de déterminer quelles sont les dispositions du projet de loi de l'Ontario qui fonctionnent et qui ne fonctionnent pas. Par exemple, le projet de loi permettrait de répondre de deux façons aux préoccupations concernant la mise en oeuvre et l'évaluation des résultats.
Premièrement, le projet de loi permettrait au d'exiger qu'un entrepreneur lui démontre comment un projet d'infrastructure permettrait de générer des retombées locales, et d'exiger, une fois le projet terminé, qu'une évaluation soit menée afin de déterminer s'il a vraiment permis de générer les retombées locales escomptées. Deuxièmement, le projet de loi exigerait que le ministre présente un rapport au Parlement une fois par année afin de démontrer comment les collectivités ont bénéficié des divers projets de construction et de réparation sélectionnés.
De plus, les ententes sur les retombées locales permettent de répondre à des priorités du gouvernement comme la modernisation de l'approvisionnement et la promotion des infrastructures sociales.
Je demande à mes collègues de tous les partis d'appuyer le projet de loi pour m'aider à faire en sorte que les projets de construction et de réparation génèrent des retombées pour les collectivités de l'ensemble du pays.
J'ai été élu au Parlement pour représenter la circonscription d' ainsi que proposer et promouvoir des mesures législatives qui profiteraient aux gens de ma circonscription. C'est précisément ce que ferait le projet de loi , puisqu'il améliorerait de façon considérable les retombées économiques locales générées par les projets d'infrastructure dans l'ensemble du pays.
C'est un projet de loi qui profiterait à et à bien d'autres collectivités de notre grand pays.
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La Chambre est-elle prête à se prononcer?
Des voix: Le vote.
Le vice-président adjoint (M. Anthony Rota): Le vote porte sur la motion. Plaît-il à la Chambre d'adopter la motion?
Des voix: D'accord.
Des voix: Non.
Le vice-président adjoint (M. Anthony Rota): Que tous ceux qui sont en faveur de la motion veuillent bien dire oui.
Des voix: Oui.
Le vice-président adjoint (M. Anthony Rota): Que tous ceux qui s'y opposent veuillent bien dire non.
Des voix: Non.
Le vice-président adjoint (M. Anthony Rota): À mon avis, les oui l'emportent.
Et cinq députés ou plus s'étant levés:
Le vice-président adjoint (M. Anthony Rota): Conformément à l'article 93 du Règlement, le vote par appel nominal est reporté au mercredi 5 octobre, juste avant la période réservée aux initiatives parlementaires.
Comme il est 13 h 15, la Chambre s'ajourne à lundi prochain, à 11 heures, conformément au paragraphe 24(1) du Règlement.
(La séance est levée à 13 h 15.)