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Monsieur le Président, je suis heureux d’avoir l’occasion de prendre la parole en Chambre aujourd’hui pour parler du projet de loi , une loi qui permettrait au Canada de ratifier l’Accord sur la facilitation des échanges, l’AFE, de l’Organisation mondiale du commerce.
Je commencerai par remercier le Comité permanent du commerce international pour avoir mené un examen rapide et complet du projet de loi à l’étape de l'étude en comité. Des associations commerciales ont comparu devant le comité et ont soulevé une inquiétude au sujet d’une disposition particulière du projet de loi. Je crois comprendre que les membres du comité ont, à juste titre, répondu à cette inquiétude en collaborant entre eux et avec l’association commerciale en question et ils l'ont fait en apportant un amendement et je les en félicite.
J’aimerais également remercier les députés d’en face pour avoir reconnu les avantages de l’AFE et pour avoir donc soutenu cet important projet de loi.
Le projet de loi qui nous est présenté doit être adopté rapidement afin de permettre au Canada de respecter ses engagements en vertu de l’AFE. Étant le premier accord commercial multilatéral conclu depuis la création de l’OMC il y a plus de vingt ans, l’AFE représente un pas de géant pour le système commercial mondial. À sa base, cet accord vise une amélioration, une libéralisation et une ouverture accrue des échanges commerciaux.
Les pays en développement et les pays moins développés profiteraient tout particulièrement de ces dispositions en matière de facilitation des échanges, tout comme les petites et moyennes entreprises au Canada et à l’échelle mondiale.
La facilitation du commerce est essentielle pour la compétitivité des exportations. Les avantages de faciliter la circulation des biens au niveau des frontières sont particulièrement importants dans le paysage commercial actuel. En effet, les industries qui, de par le monde, ont des chaînes de valeur, s’attendent à ce que leurs intrants franchissent rapidement les frontières.
Quelque 95 % de l’ensemble des entreprises à l’échelle mondiale sont des PME et celles-ci, en particulier, bénéficieraient de l’ouverture et de l’allègement de ces genres de restrictions.
[Français]
De même, ces entreprises représentent environ la moitié du PIB et 70 % des emplois dans le monde quand les PME des secteurs formel et informel sont prises en compte. Toutefois, l'accès aux nouveaux marchés s'avère particulièrement difficile pour les PME et les pays en voie de développement, qui sont touchés dans une mesure disproportionnée par les coûts commerciaux.
Les PME ne sont pas aussi bien outillées et elles ne disposent pas des mêmes ressources que leurs plus grandes rivales pour faire face aux procédures douanières lourdes et complexes. Les coûts afférents peuvent être très élevés. En fait, le retard d'une seule journée à la frontière peut ajouter 1 % au coût de la valeur d'un envoi.
L'accélération des processus de mainlevée et de dédouanement des marchandises aux frontières internationales est donc primordiale pour le commerce international. C'est là que l'Accord sur la facilitation des échanges intervient.
L'AFE contribuera à accroître le commerce mondial en mettant en place des mesures pour accélérer la circulation, la mainlevée et le dédouanement des marchandises à la frontière. Il renferme également des dispositions visant à favoriser une collaboration plus étroite entre les agents des services frontaliers.
Pour les entreprises exportatrices, l'AFE réduira le coût des activités commerciales sur la scène internationale en permettant un commerce transfrontalier plus rapide, plus simple et plus prévisible.
Pour les gouvernements, les améliorations apportées dans le cadre de l'AFE réduiront le risque de corruption et renforceront le processus de collecte des recettes douanières, plus particulièrement dans les économies en développement.
Pour les pays en développement, l'obtention de meilleures conditions pour le commerce international est non seulement une bonne cause, mais cela entraînerait également des avantages économiques concrets.
En fait, l'OMC estime que la mise en oeuvre complète de l'AFE pourrait faire augmenter les exportations mondiales de 1 billion de dollars duquel 730 milliards de dollars reviendraient aux pays en développement. En effet, l'AFE devrait favoriser le commerce entre les pays en voie de développement.
Les pays membres de l'OMC moins développés verraient leurs coûts liés au commerce diminuer de près de 17 % en moyenne, alors que, en général, les pays membres de l'OMC observeraient une baisse d'environ 14 %.
La diminution des coûts pour les pays en développement pourrait entraîner une hausse du commerce, ce qui contribuerait à améliorer la croissance économique et à réduire la pauvreté.
Ici, au pays, la réduction du fardeau administratif lié à l'exportation aiderait les entreprises canadiennes, en particulier encore une fois les PME, à exporter des produits vers les marchés en forte croissance de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique latine.
L'AFE représente manifestement une situation gagnante pour le Canada et pour les acteurs du commerce international. En raison des avantages de l'AFE, pour les pays développés tout comme pour les pays en développement, il n'est pas surprenant que la réaction des intervenants canadiens et étrangers ait été des plus positives. Le Conseil canadien des affaires, la Chambre de commerce du Canada, les Manufacturiers et exportateurs du Canada, un grand nombre d'associations commerciales agricoles et agroalimentaires, ainsi que le B20, un consortium de cadres supérieurs de 25 pays, s'entendent tous pour dire que l'AFE devrait être rapidement mis en oeuvre.
Le Canada est un pays commerçant dont l'économie est axée sur l'exportation. En ce moment, le commerce représente 60 % du produit intérieur brut annuel du Canada, et un emploi sur cinq au pays est tributaire des exportations. Nous savons que le commerce contribue à la hausse du niveau de vie des gens, ainsi qu'à la stimulation de la prospérité.
[Traduction]
Le commerce contribue à la croissance, à la prospérité, à l’innovation et à la compétitivité des entreprises. En aval, il favorise la création d’emplois bien rémunérés pour la classe moyenne et pour les personnes qui travaillent dur pour en faire partie. Mais nous voulons assurer l’essor des échanges commerciaux de la bonne façon. Nous voulons nous assurer que tous les segments de la société peuvent profiter des débouchés économiques mondiaux. Voilà pourquoi notre gouvernement valorise la croissance économique inclusive et durable au Canada et sur la scène internationale au titre de son programme commercial progressif.
La ratification de l’AFE s’inscrit de façon importante dans ces efforts. Cet accord permettrait de réduire les formalités administratives à la frontière et d’épauler les entreprises canadiennes ainsi que les pays en développement afin de tirer un meilleur parti des débouchés commerciaux à l’échelle mondiale. De plus, grâce à notre participation active aux initiatives de l’OMC, comme celle-ci, nous soulignons notre appui à des règles commerciales internationales plus solides et prévisibles ainsi qu’au recours à l'instrument multilatéral qu’est l’OMC.
L’AFE n’entrera pas en vigueur avant sa ratification par les deux tiers des membres de l’OMC. En date d’aujourd’hui, plus de 90 membres de l’OMC ont ratifié l’accord, y compris tous les grands partenaires commerciaux du Canada. Il en faut seulement 16 autres. Le Canada est le seul pays du G7 à ne pas encore avoir ratifié l’AFE. Nous sommes aussi parmi les quatre derniers pays du G20 à ne pas l’avoir encore ratifié. Lors du sommet des dirigeants du G20, qui a eu lieu le mois dernier, le Canada s’est engagé à ratifier l’AFE d’ici la fin de 2016. Le Canada doit faire sa part pour assurer l’entrée en vigueur de l’AFE dès que possible.
Le Comité permanent du commerce international vient de terminer son étude exhaustive du projet de loi . Selon moi, ce projet de loi est prêt à être étudié par le Sénat. J’exhorte mes collègues à voter en faveur du projet de loi aujourd’hui afin que le travail qui permettra l’adoption rapide de cette mesure puisse se poursuivre. L’appui que les députés apporteront à ce projet de loi permettra au Canada de ratifier l’Accord sur la facilitation des échanges et de se joindre à ses partenaires internationaux afin de libéraliser, de faciliter et de rendre plus prévisibles les échanges commerciaux.
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Monsieur le Président, aujourd'hui, je vais discuter du libre-échange en général, et plus spécifiquement du projet de loi .
Dans notre caucus, nous sommes d'accord sur ce projet de loi. Nous sommes d'accord sur l'importance du libre-échange en général et nous croyons que ces accords présentent beaucoup d'avantages pour le Canada.
Ce projet de loi ratifie l'accord multilatéral qui concerne la facilitation des échanges. L'Accord sur la facilitation des échanges combat les barrières commerciales non tarifaires et les barrières informelles. L'enjeu est capital. Si tous les pays ratifiaient l'accord, le résultat serait estimé à 1 000 milliards de dollars de nouvelle activité économique.
[Traduction]
C’est avec plaisir que je parle aujourd’hui du projet de loi . Je dois toujours faire une deuxième vérification lorsque je suis d’accord avec des députés du gouvernement pour m’assurer que quelque chose ne m’a pas échappé. Toutefois, c’est avec plaisir que j'interviens en faveur du projet de loi. Je ne sais pas si le gouvernement aimera tout ce que je vais dire dans mon allocution d’aujourd’hui, parce que j’ai des critiques à formuler sur certaines choses que le gouvernement fait dans le domaine des échanges commerciaux. Toutefois, lorsqu’il poursuit le bon travail entrepris par le gouvernement précédent, il vaut toujours la peine de reconnaître que tout n’est pas mauvais.
De façon générale, je veux aborder deux choses aujourd’hui. Tout d’abord, je veux parler précisément de certains points techniques concernant l’Accord sur la facilitation des échanges, le projet de loi , et le commerce de façon plus générale. Je veux également me prononcer sur notre situation stratégique concernant le commerce, à savoir la direction que le gouvernement semble prendre et celle que nous devrions adopter en matière de commerce.
D'entrée de jeu, arrêtons-nous aux aspects techniques. Pour mettre les choses en contexte, le projet de loi mettrait en oeuvre l'Accord sur la facilitation des échanges. La négociation de cet accord a été entamée en 2001 et s'est terminée en décembre 2013, à la Conférence ministérielle de l'OMC.
Il s'agit du premier accord multilatéral depuis la création de l'Organisation mondiale du commerce. On négocie de temps à autre des accords de commerce bilatéraux, c'est-à-dire entre le Canada et un autre pays, ou encore des accords de commerce multilatéraux, qui unissent les divers pays d'une région ou même un groupe de pays aux visées semblables. Dans ce cas-ci cependant, il s'agit d'un traité véritablement multilatéral, car il pourrait lier l'ensemble des pays membres de l'OMC, si tant est qu'ils acceptent tous de le ratifier. C'est une étape importante.
L'accord commercial porte sur la facilitation des échanges. Nous savons tous ce qu'est une barrière commerciale officielle, quelque chose qui empêche des pays de faire des échanges, ou une barrière tarifaire, par laquelle un pays taxe les importations. L'Accord sur la facilitation des échanges porte sur les barrières non tarifaires, c'est-à-dire les obstacles officieux au commerce, les incohérences réglementaires, voire les divergences entre les règlements ou les règles administratives qui ont pour effet d'ériger des barrières commerciales. Elles ne visent pas nécessairement à ériger de telles barrières et on ne les vante assurément pas en tant que telles, mais elles entravent néanmoins le commerce international. Pour beaucoup d'entreprises, c'est un gros problème. Lorsqu'une société entend étendre ses activités à l'étranger et qu'elle doit suivre un processus minutieux pour se familiariser avec une réglementation complètement différente en matière d'étiquetage, elle a beaucoup plus de mal à faire des affaires.
Quand le comité a étudié le projet de loi, il s'est fait dire ce que l'on savait déjà: les barrières non tarifaires, en particulier, imposent un fardeau additionnel et particulier aux PME. En effet, une grande entreprise a les moyens et les relations nécessaires sur place pour comprendre divers régimes réglementaires et leurs répercussions sur ses activités; elle a donc beaucoup moins de mal à tirer les choses au clair. Loin de moi l'idée de dire que la situation n'a aucune conséquence pour les grandes entreprises, qui fournissent du travail à d'innombrables personnes, au Canada comme dans le reste du monde, sauf que les PME ont souvent beaucoup plus de mal qu'elles à s'adapter aux barrières non tarifaires. Nous sommes conscients de l'importance de la petite entreprise. Elle est la locomotive de la croissance et de la création d'emplois au pays. Compte tenu des répercussions qui frappent en particulier ce secteur, il faut donc se soucier de toutes les barrières commerciales, qu'elles soient tarifaires ou non tarifaires.
Nous avons obtenu des estimations auprès de l'Organisation mondiale du commerce sur les répercussions de l'Accord sur la facilitation des échanges. Si tous les pays ratifient cet accord, les exportations de marchandises à l'échelle mondiale vont augmenter d'un billion de dollars, et les coûts commerciaux que doivent assumer les pays membres de l'Organisation mondiale du commerce diminueront d'environ 14 % — 17 % dans le cas des pays les moins développés. L'Accord sur la facilitation des échanges produira donc des avantages considérables. Évidemment, si les pays ne ratifient pas tous l'Accord, les avantages seront moindres. C'est pourquoi nous espérons qu'ils le feront tous. Toutefois, l'Accord sera avantageux même si seulement les deux tiers des pays le ratifient, soit le seuil à atteindre pour qu'il entre en vigueur.
J'aimerais ajouter quelques mots sur la facilitation des échanges. Celle-ci rend les choses prévisibles pour les entreprises. Les barrières non tarifaires n'empêchent pas les échanges commerciaux, mais ces barrières ou les différentes structures de réglementation arbitraire peuvent créer de l'incertitude, ce qui complique la tâche des importateurs ou des exportateurs dans le contexte du commerce international. Par conséquent, l'Accord sur la facilitation des échanges permettra d'harmoniser la réglementation et d'uniformiser les choses, créant ainsi une prévisibilité dont ont besoin les entreprises pour favoriser au maximum les échanges commerciaux.
Je tiens également à faire remarquer aux députés que, pour que l'Accord entre en vigueur, il faudra que les deux tiers des pays membres de l'Organisation mondiale du commerce le signent. Il s'agit en fait de 110 pays membres de l'OMC. Nous en sommes actuellement à 92. Certains de nos principaux partenaires commerciaux, comme les États-Unis, la Chine, l'Union européenne et le Japon, ont déjà ratifié l'Accord. Nous sommes donc tout près du seuil fixé à 110 pays. Le Canada a entamé les négociations en 2001, a signé l'Accord en 2013 et s'apprête maintenant à franchir une étape importante en le ratifiant. Cette étape procurera des avantages considérables à toutes les entreprises du pays, en particulier les PME.
La bonne nouvelle, c'est que la plupart de nos lois respectent déjà les exigences de l'Accord sur la facilitation des échanges. Le projet de loi complète les modifications législatives voulues pour que cet accord soit totalement mis en oeuvre. Il prévoit notamment deux modifications qui donnent suite à différentes dispositions de l'Accord. L'une de ces dispositions est le paragraphe 10.8.1. Le projet de loi donnerait au Canada le pouvoir dont il a besoin pour traiter les marchandises entrées au Canada qui ne sont pas conformes. Cela nous permet de réagir aux problèmes qui se présentent et de mettre cet accord en oeuvre.
L'autre modification correspond au paragraphe 11.8 de l'Accord. Elle donne à Santé Canada et à Environnement et Changement climatique Canada le pouvoir d'exempter certains produits de certaines exigences canadiennes si ces produits ne sont pas destinés au Canada mais transiteront par le Canada. Donc, si certains produits qui doivent transiter par le Canada ne répondent pas exactement à nos critères, disons sur les plans de la santé ou de l'environnement, ils pourront passer par le Canada, mais seulement en fonction des règles et exceptions établies par ces ministères. Ainsi, il existe au moins une disposition prévoyant ces possibilités d'exclusion, mais elle n'altère pas les mesures de protection garantissant que ces produits n'aboutiront pas au Canada.
Cela procure un bon mécanisme de conformité aux exigences de l'Accord sur la facilitation des échanges et nous permet de bénéficier de ses avantages pour notre économie et nos créateurs d'emplois, surtout les petites entreprises. Cela permet aussi d'éviter de nuire à la santé et à la sécurité des Canadiens ou de l'environnement. Par conséquent, nous avons là une bonne mesure législative, une mesure équilibrée, et mes collègues et moi allons l'appuyer.
Je veux aussi parler de l'importance du commerce international. Ce nouvel accord multilatéral est une percée dans ce domaine. En l'appuyant, notre parti réaffirme qu'il considère le Canada comme un pays commerçant ayant tout à gagner du commerce international, un type de commerce qui s'appuie sur de solides principes économiques. La plupart des économistes s'entendent pour dire que les échanges internationaux ont des avantages manifestes.
Il ne s'agit pas d'une promesse de faire du commerce ni d'un engagement des gouvernements à pratiquer des échanges commerciaux entre eux, mais d'une entente permettant aux particuliers, dans différents pays, de pratiquer librement des échanges commerciaux avantageux pour toutes les parties. Nous savons que ce type d'entente a souvent pour effet d'augmenter le degré de spécialisation et que cela favorise les partenariats entre pays, ce qui peut mener à une plus grande productivité, créer de nouveaux marchés et susciter une nouvelle richesse.
Nous pays a vu nettement les avantages du commerce international. Bien sûr, lorsque c'était un gouvernement conservateur qui voulait obtenir le libre-échange avec les États-Unis, tant les libéraux que les néo-démocrates s'opposaient à l'idée. Depuis, il y a au moins les libéraux qui ont reconnu la sagesse de ce principe. Le précédent gouvernement, qui était conservateur, cherchait très activement à faire reconnaître les avantages du commerce international et à conclure des accords commerciaux.
Nous avons compris le principe économique fondamental des échanges commerciaux selon lequel il est bon pour tout le monde de donner aux gens la liberté de faire des échanges mutuellement avantageux. Il ne serait pas logique de m’interdire d’aller manger dans certains restaurants sous prétexte qu’ils ne se trouvent pas du même côté de la ville que moi. C’est exactement le même principe qui s’applique en commerce international.
D'une part, sur le plan technique, le principe du commerce international veut qu’on puisse prospérer tous ensemble, en tant que communauté mondiale, et qu’on puisse s’inspirer les uns des autres, sur le plan économique, pour en comprendre les avantages.
D’un autre côté, le commerce présente aussi une dimension stratégique. Nous ne faisons pas que nous ouvrir unilatéralement au commerce international, puisque nous avançons de façon méthodique, à coup de négociations avec d’autres pays, pour essayer d’ouvrir de nouveaux marchés, de façon réciproque, mais aussi pour nous aligner le plus possible sur les autres pays en matière de droits de la personne, de protection de l’environnement et de normes du travail. Il vaut la peine de souligner pourquoi nous faisons tout cela. C’est parce que nous sommes conscients que le commerce nous permet de prospérer, à l’échelle nationale et à l’échelle internationale avec d’autres pays, mais aussi parce que le commerce est l’occasion de bâtir des partenariats stratégiques avec certains pays afin de resserrer nos liens d’amitié, d’approfondir les échanges d’idées et de commercer entre nations. Cela étant, il est important que notre approche en matière de commerce reflète nos valeurs.
En ce qui concerne l’Accord sur la facilitation des échanges, il est très positif, d'un point de vue stratégique, que nous puissions avancer ensemble en tant que communauté mondiale relativement unie sur cette question, ce qui reflète la position consensuelle de différents pays. Dans nos autres négociations commerciales, il sera également important que nous adoptions ce point de vue stratégique relativement aux échanges commerciaux, et je pense ici au Partenariat transpacifique.
Il est tout à l’honneur du gouvernement d’avoir permis la progression assez rapide de cette mesure à l’étape de l’examen en comité. Nous avons pu avancer assez rapidement, mais en procédant de façon réfléchie.
Par ailleurs, demain, il y aura un an exactement, soit depuis les élections, que le gouvernement ne fait rien au sujet du Partenariat transpacifique. Il n’a jamais pris position à cet égard. Il faut dire que d’autres députés et moi-même nous sommes déjà exprimés au sujet des retombées économiques et de l’aspect technique des avantages que procurerait le Partenariat transpacifique, lequel revêt également une grande importance sur le plan stratégique. Il a constitué un élément important de la politique étrangère du président Obama, dans son effort visant à s’aligner sur d’autres pays démocratiques, dans la région du Pacifique, qui partagent nos valeurs, en grande partie. Le président souhaitait mettre en œuvre un accord commercial qui permettrait d’aligner les échanges sur nos valeurs.
Le Canada, les États-Unis, le Mexique, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, entre autres, en sont venus à un accord qui contient des dispositions de protection solides reflétant les valeurs canadiennes. Il s’agit effectivement d’un mécanisme visant la prospérité économique et un avantage stratégique correspondant à nos valeurs.
Évidemment, les valeurs que traduit le Partenariat transpacifique diffèrent de celles d’un pays comme la Chine qui, lui aussi, cherche à dominer la région Asie-Pacifique, mais en adoptant une autre approche en matière de droits de la personne, d’environnement et de droits du travail. J’affirme avec vigueur que notre approche est beaucoup plus conforme à la façon dont se conçoivent les valeurs humaines universelles et dont s’apprécie la dignité humaine universelle. Ce n’est ni une approche particulière à l'Occident ni exclusive sur le plan des valeurs humaines, ce n’est pas non plus une approche propre à une collectivité ou à une culture. Il s’agit d’un ensemble de valeurs qui nous représentent et que nous pouvons promouvoir dans la région par le truchement d'accords commerciaux.
Je préciserai, sans doute en anticipation d’une question de mes collègues du caucus néo-démocrate, qu’ils ont eu raison de soulever le problème des droits de la personne à Brunéi, pays qui est intéressé au Partenariat transpacifique. Il ne fait aucun doute que des problèmes en matière de droits de la personne se posent dans certains des pays désireux d’adhérer au Partenariat transpacifique. Je pense que la situation à Brunéi mérite certainement l’attention des députés. Cependant, ce pays est un joueur relativement peu important dans toute la mécanique de cet accord qui correspond somme toute aux valeurs canadiennes, que nous partageons avec divers partenaires, alliés et nations.
Il est effectivement important, pour des raisons techniques et économiques, mais aussi pour des raisons stratégiques, d’accorder la priorité au Partenariat transpacifique. Il est important de signer ce partenariat pour fixer, dans la région Asie-Pacifique, des conditions d’échanges commerciaux qui refléteront nos valeurs. Certes, le gouvernement, comme nous le savons, entretient une vision différente relativement à la stratégie à appliquer dans le domaine des échanges commerciaux. Au cours de l’année qui s’est écoulée, il n’a formulé aucune position au sujet du Partenariat transpacifique, mais il a fait preuve d'une attitude plutôt cavalière en ce qui concerne la libéralisation des échanges bilatéraux avec la Chine.
J’estime que nous pouvons mieux défendre nos intérêts stratégiques quand nous travaillons de concert avec nos alliés. En revanche, quand tel n’est pas le cas, nous risquons d'être désavantagés dans nos négociations avec la Chine. Une telle situation pourrait lui donner l'occasion d'essayer d'établir les conditions commerciales, notamment en ce qui concerne les droits de la personne, l'environnement et les droits du travail.
Il est indéniable que nous pouvons tirer des avantages économiques des échanges commerciaux à tous les niveaux. Cependant, d’un point de vue stratégique, ne serait-il pas plus avisé de conclure d’abord le Partenariat transpacifique et de poursuivre ensuite nos efforts par la signature d'accords commerciaux avec l’Europe? Espérons que nous assisterons bientôt à la ratification de l'accord de libre-échange Canada-Union européenne, qui avait été négocié avec succès par le gouvernement précédent et que le gouvernement actuel cherche à mener à terme, ce qui est tout à son honneur. Nous devrions commencer par garantir la signature d’accords commerciaux avec des pays ayant des vues similaires aux nôtres, puis collaborer avec ces mêmes pays pour en approcher d’autres comme la Chine, qui ne partagent pas nos valeurs fondamentales. Le Canada doit adopter une approche stratégique en matière de commerce international.
Je pense que l’Accord sur la facilitation des échanges reflète nos valeurs. C’est une étape positive autour de laquelle le monde entier peut se rallier, mais nous devons chercher avant tout à promouvoir nos valeurs et adopter une attitude stratégique. C’est pourquoi j’espère sincèrement que, à un moment donné, nous aurons au moins une réponse de la part du gouvernement au sujet du Partenariat transpacifique, préférablement dans un avenir assez proche, et qu'il reconnaîtra également les avantages techniques du commerce, les avantages économiques dont j’ai parlé, en particulier pour l’Accord sur la facilitation des échanges, mais également les avantages stratégiques.
Je suis heureux d’appuyer le projet de loi. J’espère qu’il sera adopté très bientôt et que nous pourrons passer à certaines des autres questions que j’ai soulevées relativement au commerce.
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Monsieur le Président, je suis ravie d'intervenir à l'étape de la troisième lecture du projet de loi , que le NPD a appuyé à l'étape de la deuxième lecture et à celle de l'étude en comité compte tenu des avantages qu'il pourrait procurer aux petites entreprises canadiennes qui exportent leurs produits dans le monde entier.
Le projet de loi modifierait la Loi sur les aliments et drogues, la Loi sur les produits dangereux, la Loi sur les dispositifs émettant des radiations, la Loi canadienne sur la protection de l’environnement, la Loi sur les produits antiparasitaires et la Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation. Il s'agit d'une mesure d'ordre essentiellement technique qui a pour but de rendre la réglementation canadienne conforme à l'Accord sur la facilitation des échanges de l'OMC.
L'Accord vise à accélérer le mouvement, la mainlevée et le dédouanement des marchandises, y compris les marchandises en transit; c'est l'objet de la première section du document de 24 articles. Cette section contient deux paragraphes — le paragraphe 8.1, sur les marchandises refusées, et le paragraphe 11.8, sur les marchandises en transit —, qui nécessitent une intervention du Canada s'il entend ratifier l'Accord. Le projet de loi porte exclusivement sur ces deux paragraphes.
La section II de l'Accord sur la facilitation des échanges, c'est-à-dire les articles 13 à 22, a pour titre « Dispositions relatives au traitement spécial et différencié pour les pays en développement membres et les pays les moins avancés membres ». Les deux derniers articles, à la section III, tracent les grandes lignes d'une structure de comité et traitent des dispositions finales.
Les pratiques douanières des pays développés, y compris le Canada, sont déjà essentiellement conformes à l'Accord. Pour les pays en développement, cependant, c'est un plus difficile, ce qui explique qu'une bonne partie des dispositions les visent expressément.
Le Conseil des Canadiens est l'un des rares groupes au Canada à avoir exprimé des réserves à propos de l'Accord sur la facilitation des échanges. Selon des fonctionnaires d'Affaires mondiales Canada, l'organisme redoute que l'Accord ne profite qu'aux grandes sociétés agroalimentaires, au détriment des petites exploitations agricoles.
En 2013, la présidente du Conseil des Canadiens, Maude Barlow, a critiqué l'Accord en ces mots:
Ce n'est pas une victoire historique à l'OMC pour les pays en développement. Ceux-ci arrivent de peine et de misère à s'en sortir grâce à de modestes mesures temporaires de protection de leurs politiques relatives à la sécurité alimentaire, qui devraient être carrément soustraites aux règles régissant les échanges commerciaux [...]
Je comprends ses réserves. J'ai d'ailleurs appris avec inquiétude que, en pleine négociation de l'Accord sur la facilitation des échanges, l'Inde a dû défendre ses programmes de sécurité alimentaire.
L'OMC est manifestement loin d'être parfaite. Je suis très au fait des nombreuses critiques qu'elle s'attire.
Le Comité permanent du commerce international a très succinctement étudié le projet de loi . J'ai été déçue que nous n'ayons pas du tout pris le temps de discuter de l'Accord en l'insérant dans le contexte général ni de tirer au clair les supposés avantages qu'il procurerait aux commerçants canadiens.
Des fonctionnaires d'Affaires mondiales Canada ont répondu à des questions précises sur le projet de loi et les diverses lois qu'il modifierait.
Deux groupes ont demandé à comparaître: CropLife Canada et l’Association canadienne de produits de consommation spécialisés. Il était important de les entendre parce que le projet de loi a des conséquences importantes pour eux et, plus particulièrement, pour l’industrie des produits antiparasitaires.
Ils étaient d’abord préoccupés par l’article 31 du projet de loi, qu’ils trouvaient inutile.
Ensuite, ils s’inquiétaient des changements qui allaient être apportés à la définition d’une étiquette en vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires. Après quelques échanges entre les représentants des groupes, ceux du ministère et les membres du comité, nous avons convenu d’une définition modifiée qui a semblé satisfaire toutes les parties.
Comme je l’ai mentionné, il aurait été merveilleux d’explorer les avantages potentiels de l’Accord sur la facilitation des échanges pour le Canada.
Selon le gouvernement, l’Accord sur la facilitation des échanges pourrait avantager les petites et moyennes entreprises en renforçant la prévisibilité des procédures douanières et frontalières pour les exportations vers les pays en développement. Il pourrait accroître la capacité de certaines PME canadiennes d’accéder aux marchés émergents. Mais il y a beaucoup de raisons pour lesquelles plus de petites entreprises n’exportent pas.
Le NPD croit fermement à l’importance d’appuyer les petites entreprises canadiennes pour qu’elles puissent prospérer, croître et embaucher. Comme par hasard, c’est la Semaine de la PME au Canada. C’est une occasion de reconnaître la précieuse contribution des petites entreprises aux collectivités de tout le Canada.
Ma circonscription d’ compte des centaines de petites entreprises. Il y a des fabricants de pièces d’automobiles, des outilleurs-ajusteurs, des entreprises de construction, des établissements vinicoles, des magasins de détail, des épiceries, des restaurants et bien d’autres encore. Ce sont les petites entreprises et les entreprises indépendantes qui soutiennent nos économies locales et créent des emplois locaux.
Mais les petites entreprises sont confrontées à des défis importants. Je suis déterminée à travailler avec la chambre de commerce régionale de Windsor-Essex et tous les groupes d’ pour aider nos petites entreprises à relever ces défis avec brio.
Il ne fait aucun doute que beaucoup de petites entreprises de ma circonscription font partie des 12 % de PME canadiennes qui exportent.
En ce qui concerne les PME et le commerce, le gouvernement fédéral devrait saisir l’occasion d’aider plus de PME à faire des affaires au-delà de nos frontières. Seule une fraction des petites entreprises vont exporter leurs produits, et la plupart de ces échanges sont avec les États-Unis.
Les entreprises d’Essex me parlent souvent de leurs difficultés à faire passer leurs produits à la frontière. Il y a encore beaucoup de défis à relever pour rationaliser les pratiques et fournir une plus grande prévisibilité. Je songeais à leurs préoccupations en étudiant cette loi, le Partenariat transpacifique et d’autres accords commerciaux. Je suis convaincue que nous devons en faire plus pour appuyer les commerçants canadiens.
En ce qui concerne l’Accord sur la facilitation des échanges et des petites entreprises, je parle aussi du genre de commerce que le NPD appuie. À titre de porte-parole néo-démocrate en matière de commerce, je dois examiner les accords commerciaux d’un œil critique et considérer s’ils sont dans l’intérêt des Canadiens, non seulement pour nos entreprises, mais pour les générations actuelles et futures de Canadiens.
Le sujet de discussion favori de la ces jours-ci est la nécessité d’un programme commercial progressiste. Elle a parlé de changer la façon de négocier les accords commerciaux de manière à ce qu’ils servent l’intérêt public en général plutôt qu’uniquement la cupidité des entreprises. Qu’est-ce que ça veut dire?
Nous avons vu quelques-unes des grandes lignes de ce que le commerce progressiste signifie pour la ministre. Elle a déclaré que « nous devons également commencer dès maintenant à inclure dans les accords commerciaux des mesures efficaces de protection de la main-d’œuvre ainsi que des normes environnementales et nous assurer qu’elles font tout autant partie de ces accords que les mesures de protection destinées aux investisseurs ». Ces paroles de la ministre me font espérer une nouvelle manière de négocier des accords.
Comme mon amie Lana Payne l’écrivait récemment dans un article de la page éditoriale du Telegram, « Le libellé est bon, mais tout se jouera dans les détails [...] Il ne suffit pas de dire qu’une chose est progressive pour qu’elle le soit, mais la ministre s'est assurément avancée et son gouvernement aussi ».
J’ai reproché au gouvernement libéral d’avoir un programme commercial plutôt identique à celui des conservateurs. Par exemple, beaucoup de groupes progressistes au Canada ont réclamé des changements à l’Accord économique et commercial global, mais la ministre a fait fi de leurs préoccupations et ne pense qu’à tordre le bras de l’Union européenne pour qu’elle signe l’entente.
Les Canadiens s’inquiètent beaucoup du règlement des différends entre investisseurs et États et ne croient pas que les systèmes révisés en vertu de l’Accord économique et commercial global répondent à leurs principales préoccupations à l’égard de ce mécanisme.
Les Canadiens craignent aussi que la récente déclaration commune du gouvernement qui est censée renforcer les normes en matière de travail et d’environnement ne soit rien d’autre que des promesses en l'air sans aucun fondement juridique.
Les éléments d’une politique progressiste du commerce dont se réclame la ministre sont absents de son modèle d’excellence: l’Accord économique et commercial global.
Dans le même ordre d'idée, le Partenariat transpacifique n’est pas un accord commercial ordinaire. Traditionnellement, un accord commercial est négocié entre un pays « A » et un pays « B », et ils s’entendent pour réduire les barrières commerciales, en réduisant par exemple les droits de douane.
Le NPD a appuyé certains de ces accords par le passé après les avoir évalués minutieusement, parce que, dans l’ensemble, ils servaient les intérêts du Canada.
Nous appuyons le projet de loi aujourd’hui parce qu’il faciliterait le commerce des marchandises, ce qui peut bien servir les petites entreprises qui exportent.
Le commerce est un concept qui évolue rapidement au XXIe siècle. Il ne s’agit plus seulement de la circulation des marchandises. Il s’agit de la circulation des personnes et des services. Ce ne sont plus seulement le pays « A » et le pays « B » qui s’assoient pour négocier. À la place, les négociations sont largement motivées par les intérêts de grandes entreprises qui préconisent des règles favorables à leurs intérêts.
La raison de l’inclusion des grandes entreprises n’est pas un mystère. Les sociétés pharmaceutiques ont tout à gagner des deux années additionnelles du prix des médicaments brevetés. Elles évitent ainsi le marché générique tandis que les Canadiens payent plus cher en fin de compte. Comme tout le monde au Canada, les gens de ma circonscription subissent les conséquences du coût des médicaments et doivent souvent prendre des décisions difficiles en ce qui a trait à leur santé en fonction de leur capacité de payer leurs médicaments. Même les gens qui ont un régime d’avantages sociaux ne sont pas couverts pour tous les médicaments et le montant qu’ils peuvent réclamer est souvent plafonné. Je n’ai pas oublié une histoire semblable qui m’a été racontée durant la campagne de l’année dernière.
À Amherstburg, par une belle journée d’été, j’ai rencontré un couple charmant et leur fille. Ils vivent dans un quartier ouvrier où les maisons sont bien tenues, et la leur ne fait pas exception. Nous avons entamé la conversation et ils m’ont parlé des difficultés qu’ils ont eues récemment après que l'homme a été touché par une forme rare de cancer de la bouche. Il venait de prendre sa retraite après avoir eu un bon emploi assorti d’avantages sociaux. Ils étaient prêts à profiter pleinement de leur retraite quand ce diagnostic est tombé. Il avait un bon régime d’avantages qui comprenait le coût des médicaments, mais seulement à concurrence d’un maximum à vie de 75 000 $. Cela semble une somme énorme, mais compte tenu du diagnostic et du plan de traitement qui était le sien, les fonds étaient déjà épuisés. Heureusement, il répondait bien au traitement, mais cela avait changé leur vie et ils se demandaient à juste titre s’ils pourraient payer d’autres médicaments maintenant que les fonds de leur assurance étaient épuisés.
Aujourd’hui, bon nombre de ce qu'on appelle des accords commerciaux ont des répercussions qui dépassent largement le commerce. Par exemple, 6 seulement des 30 chapitres du Partenariat transpacifique, le PTP, traitent de commerce au sens traditionnel du terme. Les 24 autres chapitres sont ceux qui contiennent les aspects controversés de l’accord, comme un nouveau système judiciaire dans lequel les investisseurs peuvent poursuivre en justice des gouvernements démocratiquement élus s’ils estiment avoir subi un traitement inéquitable.
Les accords commerciaux doivent exclure de leur champ d'application les droits des gouvernements de légiférer sur des questions aussi élémentaires que les cigarettes. À mes yeux, il est absolument choquant que les Parlements doivent se battre pour protéger les droits des pays de réglementer des choses comme les cigarettes. Dans le PTP, il a fallu prévoir une dérogation spécifique. En comité, la Société canadienne du cancer nous a prévenus que l’industrie du tabac avait commis des abus dans le passé et avait cherché à tirer parti d’accords internationaux sur le commerce et sur l’investissement pour faire annuler des mesures de santé publique de bon aloi pour lutter contre le tabagisme qui s’appliquaient également aux entreprises locales et aux entreprises étrangères.
Il y a aussi des accords commerciaux qui imposent des règles pharmaceutiques largement favorables aux sociétés pharmaceutiques, au détriment des citoyens que les gouvernements ont pour mandat de servir. Le renforcement des brevets sur les produits pharmaceutiques dans les deux dernières ententes commerciales négociées par les gouvernements Harper est un élément très préoccupant et sujet à controverse de ces accords. Une autre femme avec qui j’ai parlé a dû aller vivre avec son fils pour pouvoir payer ses médicaments. Elle était reconnaissante que son fils puisse l’accueillir pour qu’elle puisse payer son propre traitement sans s’inquiéter du coût de la vie d’une personne vivant seule. Elle m’a dit qu’elle travaillait dur, mais qu’elle ne gagnait pas assez pour pouvoir ne serait-ce que payer ses propres médicaments. Ces témoignages ne sont pas uniques. Ils se répètent, porte après porte, dans toutes nos collectivités.
L’Association des infirmières et infirmiers du Canada nous a fait une présentation au comité et Carolyn Pullen nous a dit sans mâcher ses mots que les Canadiens font déjà des choix difficiles en sautant des doses de médicaments et des jours de traitement parce qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter leurs médicaments, même génériques. Ce n’est pas flatteur pour notre pays. Comment les plus vulnérables sont-ils traités dans notre société? Ce problème systémique continuera à se traduire par de mauvais résultats en matière de santé pour nous tous et par une hausse de la pauvreté pour les personnes qui doivent faire face au coût élevé des médicaments. Le Canada est deuxième au classement des pays de l’OCDE où les coûts des médicaments sont les plus élevés. Nous sommes le seul pays au monde à avoir un système public de santé n’incluant pas un programme d’assurance-médicaments.
Si les députés se demandent pourquoi je parle du coût des médicaments au Canada, c’est parce que, en vertu des dispositions de l’Accord économique et commercial global et du Partenariat transpacifique, les brevets des produits pharmaceutiques de marque seraient allongés. Personne ne sera surpris d’apprendre que ces extensions entraîneraient une hausse des coûts pour nous tous. D’un côté, on a des gens qui ne peuvent pas payer leurs médicaments et qui, avec le NPD, réclament au gouvernement un programme d’assurance-médicaments dans notre pays. De l’autre, le gouvernement signe des accords commerciaux qui aggravent la situation actuelle.
Certains diront peut-être qu’un allongement de la durée des brevets se justifie parce que cela encouragerait les entreprises pharmaceutiques à faire plus de recherche-développement au Canada. C’est un point de vue très répandu. Cependant, l’histoire nous montre que c'est plutôt l’inverse qui se produit. À la fin des années 1980, les entreprises pharmaceutiques ont demandé au gouvernement fédéral une extension des brevets précisément pour ces raisons. Elles se sont engagées à investir dans la R-D canadienne à concurrence de 10 % de leur chiffre d’affaires. Le pourcentage investi a augmenté régulièrement pendant de nombreuses années, pour finir par culminer à 11 %. Ensuite, on a dégringolé la falaise. Notre R-D a chuté à 4 %, un niveau auquel elle se maintient depuis de nombreuses années. Cette promesse n’a pas été tenue et nous en avons tous payé le prix. Nous voici pourtant, avec l’AECG et le PTP, à donner aux entreprises pharmaceutiques une autre extension sur la base de l’unique argument qu’elle aboutira à une hausse de la R-D. Soyons honnêtes à propos des implications de tout cela.
Ce que je tiens à souligner, c’est que les accords commerciaux comme l’AECG et le PTP ne seraient pas si controversés s’ils portaient uniquement sur le commerce. Au lieu de cela, ce sont des accords omnibus qui, en toute franchise, ne sont pas étudiés et surveillés comme ils le méritent. Par contraste, nous examinons aujourd’hui une initiative assez simple qui porte sur les moyens pour des pays comme le Canada de traiter des marchandises aux frontières. Bien que ce soit un texte extrêmement technique, c’est le genre de recours commercial que le NPD peut soutenir et nous voterons en faveur du projet de loi .
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Monsieur le Président, je remercie mon collègue pour la question très responsable et très juste qu’il a posée à tous les députés.
En qualité de parlementaires, nous avons la responsabilité non seulement de lire les rapports dont nous sommes saisis, mais également d’étudier réellement les répercussions qu’auront les accords commerciaux sur nous. Les accords commerciaux sont devenus beaucoup plus volumineux. L’Accord économique et commercial global compte environ 1 500 pages. Le Partenariat transpacifique en compte environ 6 000. Je comprends qu’il est difficile pour des parlementaires de prendre connaissance de tout cela, compte tenu de leur emploi du temps chargé, mais il est extrêmement important de le faire et d’écouter ce que les intervenants ont à dire, et ce, non seulement dans nos collectivités respectives, mais à la grandeur du Canada.
L’une des choses qui sont ressorties au comité du commerce, et tout particulièrement en ce qui concerne le Partenariat transpacifique, c’est que beaucoup de témoins qui se présentent devant le comité n’ont examiné qu’un ou deux chapitres de l’accord. Or, cet accord commercial déborde largement des simples questions commerciales traditionnelles.
Au NPD, il est clair que nous sommes favorables à un allégement des barrières tarifaires et non tarifaires. Nous appuyons les échanges commerciaux avec l’étranger pour les secteurs très désireux d’accéder à des marchés d’autres pays, si ces échanges peuvent être avantageux pour les Canadiens et créer du travail à valeur ajoutée chez nous. Nous aimerions qu’il en soit de même dans notre secteur primaire, de manière que nous ayons davantage de travail à valeur ajoutée au Canada au lieu de nous contenter d’exporter la matière brute dans d’autres pays qui profiteront des emplois créés aux fins de la transformation.
Pour revenir à ce que disait le député, il est essentiel de considérer cet accord dans son ensemble et de ne pas nous contenter de vérifier les effets des quelques chapitres portant sur les formes classiques de commerce. C'est ce que nous avons pu faire avec le projet de loi , étant donné sa taille. Par rapport aux autres accords de libre-échange qui sont actuellement envisagés, celui-ci est assez petit. Nous avons donc pu nous consacrer pleinement à l’étude des deux dispositions qui allaient changer en raison de ce très important accord sur la facilitation des échanges que nous allons signer.
Je pense vraiment que, comme députés et membres d’un parti, nous avons la responsabilité d'examiner la totalité des dispositions d’un accord, dans le contexte de l’ensemble des échanges commerciaux, afin d’y détecter les éléments qui seraient avantageux pour les Canadiens et ceux qui risqueraient de leur nuire.
Il y a des secteurs qui en bénéficieraient, et je serais heureuse de voir les échanges se concrétiser ou augmenter dans ces secteurs, mais nous ne voulons pas, par exemple, voir augmenter le coût des médicaments pour les Canadiens dans le cadre d’ententes comme l’Accord économique et commercial global ou le Partenariat transpacifique.
Le chapitre sur la mobilité de la main-d’oeuvre est un bon exemple. Un député a parlé plus tôt de consultations et du choix de ceux qui sont acceptés. La main-d’oeuvre n’a jamais été un élément de la discussion, parce que c'est la première fois que nous voyons cette question abordée dans un accord commercial. Comment les travailleurs auraient-ils pu savoir que le gouvernement négociait un accord commercial et penser demander à participer aux discussions? Ces gens ne savaient pas qu’ils seraient visés par l’accord.
Cela en dit long sur le secret entourant la façon dont ces accords sont négociés. Ces groupes, même s’ils ont vu sur Internet que le gouvernement envisage de conclure un accord de libre-échange, n’ont jamais auparavant été visés par les dispositions d’un tel accord, alors ils n’ont pas pensé à exprimer le désir d’être consultés par le gouvernement.
Malheureusement, maintenant que nous voyons des accords commerciaux négatifs où tout est négociable, tous les Canadiens doivent faire part de leurs inquiétudes au gouvernement, puisqu’ils pourraient être visés par un accord commercial alors que cela n’a jamais été le cas auparavant. Nous avons tous la responsabilité de vérifier toutes les répercussions du Partenariat transpacifique, d’examiner chaque chapitre, et d’en parler à tous les intéressés que nous pouvons joindre.
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Monsieur le Président, j’espère pouvoir dire un mot à propos de toutes les interventions des députés qui m’ont précédé, au sujet de la question des échanges commerciaux en général.
Bien que le Canada se conforme déjà à la grande majorité des dispositions contenues dans l’Accord sur la facilitation des échanges de l’Organisation mondiale du commerce, il va falloir modifier des lois pour lui permettre de se conformer à deux dispositions particulières avant de pouvoir ratifier l’Accord.
Les amendements législatifs nécessaires sont contenus dans le projet de loi , Loi modifiant la Loi sur les aliments et drogues, la Loi sur les produits dangereux, la Loi sur les dispositifs émettant des radiations, la Loi canadienne sur la protection de l'environnement de 1999, la Loi sur les produits antiparasitaires et la Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation et apportant des modifications connexes à une autre loi.
Toutes les modifications aux lois que propose le projet de loi sont liées aux paragraphes 10.8.1 et 11.8 de l’Accord sur la facilitation des échanges, qui traitent respectivement des marchandises non conformes et des marchandises en transit.
De mon point de vue et de celui du gouvernement, il s’agit là d’une mesure législative très importante. Si nous estimons que le commerce international est important, voilà le type de mesure qui devrait remporter l'appui des députés.
En écoutant les députés des deux côtés de la Chambre, je constate que le projet de loi jouit d’un appui unanime, ce qui est positif. Je dis cela parce que, lors de la conférence du G20 à Istanbul, en Turquie, en novembre 2015, le a déclaré que le gouvernement ratifierait l’accord de l’OMC, ce qui explique ce que nous sommes en train de faire. Nous avons pris l’engagement de ratifier l'accord, et le gouvernement a l’intention de le faire dans les plus brefs délais.
Pourquoi cet accord est-il important? Nous connaissons tous l’Organisation mondiale du commerce, qui a été formée en 1994. L’OMC se constitue de 162 pays membres, dont nous faisons partie. L’Accord sur la facilitation des échanges est le premier accord complet qu'elle produit. C’est une réalisation notoire. Il a fallu bien des années de négociation, depuis 2001-2002, pour aboutir à sa signature, en décembre 2013.
Voyons comment l’Accord sur la facilitation des échanges serait ratifié. L’OMC compte 162 pays membres. Pour que l'Accord entre en vigueur, les deux tiers de ces pays doivent le ratifier. En ce moment, je crois que 92 l’ont fait. Je sais que, en juin dernier, ce nombre se rapprochait davantage de 80. Il y a donc un élan en ce sens. Nos principaux partenaires commerciaux, qu'il s'agisse de la Chine, de l’Union européenne ou des États-Unis, ont déjà ratifié l’Accord. Le s’est engagé à le faire aussi. L’élan est donné. Il est encourageant de constater que la Chambre semble vouloir adopter le projet de loi .
Il n’y a pas si longtemps, le projet de loi C-13 a été adopté à l'étape de la deuxième lecture et renvoyé au comité. Aujourd’hui, j’ai trouvé encourageant d’entendre parler de la bonne volonté à l’étape du comité, dont tous les membres, tous partis confondus, ont travaillé ensemble pour apporter des modifications au projet de loi. C’est ce dont nous sommes en train de discuter. Je pense que le projet de loi a été amélioré. Le était fidèle à lui-même quand il a dit que nous voulions que les comités soient plus productifs et qu'ils cherchent des moyens d’améliorer les projets de loi. C’est exactement ce que ce comité fait. Sur un mode apolitique, il a proposé des amendements et il a invité les intervenants et les députés de l’opposition à collaborer avec les ministériels.
Tout au long du débat, les députés ont insisté sur l’importance, pour notre pays, de l’Accord sur la facilitation des échanges de l’Organisation mondiale du commerce. L’OMC estime que, lorsque l’Accord aura été pleinement mis en œuvre, c'est-à-dire ratifié et appliqué par les 162 pays membres, les exportations de marchandises stimuleront l’économie mondiale à raison de plus d’un billion de dollars, dont quelque 730 milliards de dollars en débouchés à l’exportation qui reviendraient aux pays en développement. Ce n’est pas peu dire, et c’est pourquoi j’ai mentionné que, si nous croyons à l’importance des échanges, alors tous les députés doivent être favorables à l'Accord.
En outre, on estime que cet Accord permettrait de diminuer de 14 %, en moyenne, les coûts commerciaux des pays membres de l’Organisation mondiale du commerce, dont le Canada, et de 17 % ceux des pays les moins développés. Il aiderait les petites entreprises au Canada à accroître leurs exportations vers les marchés émergents.
Il est beaucoup question de l’importance de la petite entreprise. J’entends continuellement le leader du gouvernement à la Chambre dire que les petites entreprises constituent le pilier de l’économie canadienne. J’envisageais de parler d'un événement majeur à l'occasion d'une déclaration de député, mais je pense que je vais le faire maintenant.
Cette année marque le 50e anniversaire de l'avènement des tracteurs à quatre roues motrices à Winnipeg, au Manitoba. Versatile a été la première entreprise à assurer la fabrication en série de tracteurs articulés à quatre troues motrices et la seule entreprise canadienne à fabriquer des tracteurs agricoles. Peter Pakosh et Roy Robinson l'ont fondée en 1966. L'usine couvre une superficie de près de 700 000 pieds carrés et elle possède des installations complètes de fabrication et d’assemblage ainsi que toutes les installations de recherche et développement nécessaires.
Pourquoi en parler maintenant? Je dirais que les prodigieux tracteurs qui sortent de cette chaîne de montage sont les meilleurs du monde, et c'est grâce aux personnes formidables qui les assemblent. Il existe une foule de marchés pour ces tracteurs dans le monde entier. La vente d’un de ces tracteurs à l'étranger crée des débouchés pour les Canadiens.
Je parle souvent de l’industrie porcine du Manitoba. J’ai eu la chance de suivre l’élevage porcin tant de la perspective du consommateur que de celle du producteur. J'avoue qu'il m'arrive d’en manger un peu.
J’ai visité des fermes porcines. Aujourd’hui, les fermes d’élevage porcin sont bien différentes des fermes familiales que je visitais quand j’étais adolescent et où l’on pouvait voir quelques cochons dans la porcherie. On parle aujourd’hui de production à grande échelle. J’ai d’abord pénétré dans une salle de douche où les gens doivent se désinfecter. Ensuite, je suis entré dans une salle d’ordinateurs, puis dans d'immenses granges remplies de milliers de porcs. À un certain moment, les porcs partiront — ceux que j’ai visités — pour l’usine de transformation des Aliments Maple Leaf, à Brandon. Mon collègue de ici présent peut vous confirmer tout cela. Allez visiter les Aliments Maple Leaf et vous verrez des milliers de…
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Madame la Présidente, c’est bon de pouvoir prendre la parole au sujet du projet de loi . Je précise tout de suite que je partage mon temps de parole avec le député de , un bon député et un autre membre efficace du comité. Je vais reparler de lui plus tard.
Étant membre du comité du commerce, je veux féliciter ses membres pour la façon dont ils ont travaillé ensemble afin de boucler le travail sur cet accord. Nous avons vraiment travaillé ensemble et nous en sommes venus à bout.
Je tiens également à souligner le fait que nous avons déjà beaucoup discuté du projet de loi . Je ne pense pas qu'il y ait lieu de tout répéter. Je pense que nous savons tous de quoi il en retourne, mais je tiens néanmoins à souligner une chose. L'accord ne fait qu'appliquer des mesures que nous mettons déjà en oeuvre à la frontière. Ce sont les autres pays qui devront rehausser leur niveau. Il est très important de signaler le fait que les autres pays du monde se sont tournés vers le Canada — qui, sous le gouvernement conservateur, avait un assez bon système — et ont convenu d'améliorer leur système afin de l'harmoniser avec celui du Canada, tel qu'il était lorsque les conservateurs étaient au pouvoir. Espérons que les libéraux ne gâchent pas tout.
Soixante pour cent de notre PIB dépend du commerce. Le Canada est une nation commerçante. Pour que les Canadiens puissent réussir et prospérer et avoir des familles fortes et la qualité de vie qu'ils méritent, nous devons exporter. Il s'adonne que les gens aiment ce que nous avons à offrir. Le secrétaire parlementaire a parlé des tracteurs venant de Winnipeg. Les Ukrainiens les adorent. Les Américains aussi. Il y a un nombre incroyable de tracteurs Versatile en Australie, tout comme en Ukraine. Je le sais, car j'ai travaillé dans le secteur.
Le député aurait également pu parler de MacDon Industries, à Winnipeg. Cette entreprise vend elle aussi les machines qu'elle fabrique dans le monde entier, et elle excelle tellement dans son domaine que des géants comme John Deere, New Holland, Case et AGCO préfèrent acheter son équipement. Ils savent qu'elle se débrouille si bien qu'il est inutile d'essayer de lui faire concurrence. C'est une autre excellente entreprise de Winnipeg.
En Saskatchewan, il y a les fabricants Bourgault Industries, Morris Industries, Seed Hawk, Conserva Pak et Flexi-Coil, l'entreprise avec laquelle je travaillais et qui fait maintenant partie de New Holland. Ces gens-là vendent leur machinerie dans le monde entier.
Ce qu'il faut savoir à propos de cette machinerie — on en revient à ce que disaient les députés sur la séquestration du carbone —, c'est qu'elle permet de séquestrer le carbone grâce à la culture sans labour depuis une douzaine, si ce n'est une quinzaine d'années déjà. L'adoption de cette technique culturale a permis aux agriculteurs de laisser le gaz carbonique enfoui dans le sol et de réduire l'érosion de même que l'usage d'eau et de produits chimiques. Autrefois, dans les Prairies, il fallait de 12 à 15 pouces de pluie à partir du moment des semis pour qu'un champ arrive à maturité, à défaut de quoi les agriculteurs pouvaient dire adieu à leur récolte. Or, je discutais avec un agriculteur cet été, et il me disait qu'il pouvait espérer récolter à partir de quatre pouces de pluie. Il m'expliquait que les matières organiques dans son sol étaient de si bonne qualité qu'il avait besoin de moins d'engrais et de moins de produits chimiques pour obtenir un rendement supérieur. Tout cela grâce aux produits innovateurs qui sont mis au point en Saskatchewan et dans l'Ouest et que le reste du monde veut désormais acquérir. Reste seulement à faire en sorte que ces acheteurs potentiels y aient accès.
Je présume que le projet de loi franchira sans opposition toutes les étapes à la Chambre. Il devrait en être ainsi, car la plus grande partie du travail a été accomplie par le comité, avec d'excellents résultats. J'en profite pour remercier le député de , qui s'est montré des plus coopératifs, en apportant une contribution positive et en faisant avancer le projet de loi. C'est ce genre de collaboration que les Canadiens souhaitent dans des dossiers aussi simples que celui-ci, car l'adoption de ce projet de loi est dans l'intérêt de tout le pays. Il n'y avait pas de place pour la politicaillerie et elle n'a pas eu lieu dans ce cas-ci. Le projet de loi est revenu à la Chambre après l'étape de l'étude en comité. Je pense que les choses tourneront rondement ici également.
Je dois toutefois revenir sur l'Accord économique et commercial global et le Partenariat transpacifique. Il serait dommage de laisser le secrétaire parlementaire s'en tirer à bon compte après les observations qu'il a faites.
En ce qui concerne l'Accord économique et commercial global, les conservateurs ont fourni le manuel aux libéraux. Lorsque les libéraux sont arrivés au pouvoir, le dossier était pour ainsi dire réglé. Il suffisait d'y apporter quelques légères modifications et de franchir la ligne d'arrivée. Il est tout simplement admissible qu'ils reprennent les négociations sur l'Accord économique et commercial global.
Je crois que nous devons souscrire au Partenariat transpacifique. Grâce à l'Accord économique et commercial global et au Partenariat transpacifique, le Canada pourra faire des échanges commerciaux avec des pays de deux continents. Pensons à tous les consommateurs qui pourront acheter nos produits.
Lorsque j'étais directeur de la mise en marché de matériel de semis pour l'Europe de l'Est et de l'Ouest, notamment en Ukraine, nous avions toujours du mal à obtenir de l'argent comptant pour nos produits. Les marchés de l'Europe de l'Ouest et de l'Asie sont riches. Ils ont suffisamment d'argent pour acheter les produits que nous fabriquons et créons, ainsi que pour acheter notre technologie. Ils les veulent. Nous devons leur y donner accès. Nous avons besoin d'accords commerciaux comme l'Accord économique et commercial global et le Partenariat transpacifique pour que cela soit possible.
Les fabricants, les agriculteurs et les membres d'autres secteurs des services au Canada ont vraiment de la difficulté à comprendre ce qui se passe. Ils croient que le Partenariat transpacifique est une excellente initiative qui va leur donner accès à tout un marché, notamment au Japon, où ils pourront vendre leur boeuf en franchise de droits de douane. Or, au lieu d'aller de l'avant avec cet accord, les libéraux se contentent de répéter qu'ils vont l'étudier de nouveau.
Je trouve cela vraiment intéressant. Les libéraux disent que les conservateurs n'ont pas consulté. J'ai demandé qui a demandé de participer aux consultations et s'est vu refuser. Personne. Tous ceux qui souhaitaient être consultés et faire partie du processus pouvaient le faire. Le processus était là pour cela.
Les témoins qui comparaissent devant le comité au sujet du Partenariat transpacifique, car nous l'étudions depuis près d'un an, disent que cela fait trois ou quatre fois qu'ils présentent leur opinion à ce sujet et demandent pourquoi nous refaisons encore le même processus.
Ce qui est triste, c'est que nous rédigerons le rapport, celui-ci sera présenté à la Chambre, et les libéraux, espérons-le, entendront enfin raison et présenteront un projet de loi, qui à son tour sera renvoyé au comité, et nous recommencerons le processus une cinquième fois.
Est-ce là une utilisation judicieuse des ressources? Je ne le crois pas. Je crois que les Canadiens seraient très contrariés de constater à quel point ces consultations relatives au Partenariat transpacifique sont un véritable cirque.
C’est une chose de parler de l’importance du commerce, mais c’en est une autre que de prétendre être favorable au commerce alors qu’on ne l’est pas. Chez les députés de certains partis, cette position est évidente par leur comportement et les questions qu’ils posent en comité ou à la Chambre.
Certains partis ne comprennent tout simplement pas l’importance du commerce. Ils ne comprennent pas que les Canadiens peuvent concurrencer n’importe qui dans le monde. Les Canadiens n’ont pas peur de la concurrence. Nos petites et moyennes entreprises n’ont pas peur de se mesurer avec qui que ce soit dans le monde. À armes égales, elles seront concurrentielles.
Ce qui les inquiète, c’est de se voir imposer des choses comme une taxe sur le carbone qui font monter leurs coûts et dont leurs concurrents n’ont pas à se soucier. Prenons l’exemple d’un produit fabriqué grâce à l'hydroélectricité au Manitoba, une source d'énergie très écologique. Pourtant, l'entreprise qui fabrique ce produit est en concurrence avec des fabricants chinois qui utilisent de l'énergie produite à partir du charbon. Ils constatent qu’ils paient une taxe sur le carbone alors qu’ils utilisent une énergie verte et qu’ils perdent des parts de marché parce que leurs coûts sont très élevés. Par contraste, le même produit fabriqué en Chine à l'aide d'énergie provenant de centrales au charbon leur prend des parts de marché. Voilà ce qui les inquiète à propos de cette taxe sur le carbone.
C'est pour cela qu'il est très dangereux pour une province, en l'occurrence, de faire cavalier seul lorsqu'il s'agit d'adopter de tels programmes, comme une taxe sur le carbone ou un programme d'énergie verte comme celui adopté par l'Ontario. Pour vraiment nous acquitter de l'engagement de contrer le réchauffement de la planète et de réduire la pollution causée par le carbone, il faut mobiliser l'ensemble de la planète. Pour ce faire, il faut notamment uniformiser les règles du jeu à l'échelle mondiale. Nous ne pouvons nous permettre d'accorder un traitement de faveur à d'autres régions du monde et nous attendre à ce que les Canadiens en subissent les conséquences.
J'aimerais maintenant souligner certaines choses que j'estime importantes au sujet du commerce. Parlons de l'accord avec le Honduras. Avec un peu de chance, cet accord aidera le Honduras, notamment en aidant ses habitants à s'assurer une certaine qualité de vie pour élever leur famille, s'instruire et trouver un bon emploi, ce qui leur permettra de renoncer à la violence et à la criminalité, d'occuper un bon emploi et de rentrer à la maison pour passer du temps avec leur famille et aller à l'église le dimanche. C'est ce qu'ils veulent, essentiellement, mais si on ne leur donne pas l'occasion de vendre leurs produits ou d'accueillir des investisseurs dans leur pays, ce ne sera jamais possible. Ils se tourneront alors vers la criminalité ou d'autres choses.
Je termine là-dessus et j'attends les questions. Le projet de loi devrait être adopté, c'est un fait. Il devrait franchir toutes les étapes à la Chambre sans rencontrer aucun obstacle. J’ai hâte de voir le Partenariat transpacifique et l’Accord économique et commercial global entrer en vigueur. Je pense que ce dernier fera le bonheur de tout le monde au Canada.
En conclusion, j’ajoute que j’ai parlé à des pêcheurs de homard en Nouvelle-Écosse. Les députés savent-ils quelle quantité de homard est exportée grâce au PTP et à d’autres accords commerciaux? C'est renversant de voir l’impact de ces accords et leur effet sur la qualité de vie des gens. Qui sont ceux qui conduisent un camion tout neuf en Nouvelle-Écosse? Ce sont les pêcheurs de homard. Cela montre bien l'effet bénéfique des accords commerciaux. Ces gens ont une plus grande qualité de vie, et ils s’achètent un nouveau camion. Où ce camion a-t-il été construit? En Ontario. Je ne vois pas comment cela pourrait être néfaste.
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Madame la Présidente, je remercie le député de de son excellente allocution. Je comprends sa ferveur lorsqu'il aborde le sujet du commerce international, car il s'agit d'une question très chère à tous les députés qui siègent au comité.
Je vais paraphraser Patrick Henry et dire que je regrette de ne disposer que de 10 minutes, car je pourrais parler du sujet très longtemps. Pourquoi le libre-échange est-il profitable? Le slogan du comité des affaires étrangères est excellent: simplifier, modifier, normaliser. Décrivons dans les grandes lignes la situation du Canada et voyons pourquoi réduire les coûts commerciaux de 14 % — 17 % pour les pays les moins développés — aurait un impact important pour le pays.
En 1970, la Corée comptait parmi les pays les plus pauvres du monde. Aujourd'hui, elle fait partie des pays les plus développés, avec une économie avancée. La Corée en est arrivée là en axant ses efforts presque exclusivement sur l'exportation.
Pour sa part, le Canada a beaucoup à offrir, beaucoup à exporter. Commençons par l'exploitation minière. Nous avons de grandes réserves de charbon; le charbon représente 32 % de l'exploitation minière en Colombie-Britannique, le cuivre, 32 %, puis il y a l'argent et l'or. En Alberta, nous avons d'immenses champs de pétrole et de gaz. La Saskatchewan est le deuxième producteur de potasse en importance. On y exploite également l'uranium. Je ne mentionne que quelques-unes des ressources, mais il y en a bien d'autres.
Au Manitoba, on exploite le cuivre, le zinc, l'or, l'argent, le platine et un certain nombre de minéraux issus des terres rares qui sont si importants pour le marché d'aujourd'hui. L'Ontario compte les plus grandes mines d'or, ainsi que des mines de nickel, de cuivre et de platine, sans oublier ces mêmes groupes issus des terres rares. Le Québec offre aussi un tableau impressionnant. Pendant un certain temps, il a mis fin à l'exploitation minière, mais aujourd'hui, 1 % de cette vaste province est exploité et 5 % sont disponibles pour l'exploitation minière. Ce qui en ressort est tout simplement incroyable. Il y a tant de possibilités. Le Québec a rétabli sa réputation en tant que l'un des territoires les plus attrayants au monde pour l'exploitation minière. J'ai mentionné les minerais qu'on y trouve.
Poursuivons avec les Maritimes. En Nouvelle-Écosse, on exploite l'or; au Nouveau-Brunswick, on exploite le plomb, le zinc, le cuivre et la potasse; à Terre-Neuve, on exploite le minerai de fer, le nickel, le cuivre, le cobalt et l'or, et on continue d'y découvrir de nombreuses autres ressources.
N'oublions pas l'industrie forestière. Toutes les provinces canadiennes en ont une. Il s'agit d'une industrie majeure en Colombie-Britannique, en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick.
Mon collègue parlait d'agriculture, et bon nombre d'entre nous ont mentionné son importance. Ma circonscription, Chatham-Kent—Leamington, est la principale productrice de blé, et elle se classe au deuxième rang pour la production de soja.
Parlons maintenant de ce que le reste du pays a à offrir. Nous avons d'énormes industries bovine et porcine. Dans l'Ouest, on produit du canola. Puis, il y a les légumineuses, qui ont connu une évolution remarquable. En effet, il y a 25 ans, on ne cultivait presque aucune légumineuse. Or, de nos jours, les provinces des Prairies, surtout la Saskatchewan, sont en train de devenir les principaux cultivateurs de légumineuses au monde.
Lors de ma dernière intervention, j'ai parlé de l'industrie des cultures de serre, et je veux vanter un peu plus ma circonscription, car on trouve à Leamington la plus forte concentration de serres en Amérique du Nord. Pensons-y. Le nombre de serres augmente à Chatham-Kent aussi. Notre industrie des cultures de serre est plus grande que celle de la Californie.
On cultive des pommes de terre à l'Île-du-Prince-Édouard et des bleuets dans les provinces maritimes. La culture des canneberges, quant à elle, commence à prendre de l'importance en Colombie-Britannique, au Québec et en Ontario.
Lors de nos déplacements avec le comité, nous avons pu constater, en parlant avec des gens des provinces maritimes, l’importance du poisson et des fruits de mer. Les États-Unis étaient notre plus gros client, mais aujourd’hui, le marché asiatique offre d’immenses débouchés. Il y a le Japon, avec ses 120 millions d’habitants, la Corée et le Vietnam, avec ses 90 millions d’habitants.
Quand on pense aux produits de la mer, on pense spontanément au poisson, mais il y a aussi le crabe des neiges, la crevette, le homard et les pétoncles qui sont deviennent d’importantes industries.
Dans bien des cas, nous renonçons trop facilement au secteur manufacturier que nous croyons avoir perdu. Les députés qui sont de mon coin de pays vous le diront aussi.
Pourtant, nous avons toujours une base solide dans le secteur manufacturier, qui continue de se renforcer. Dans ma région, nous avons une forte présence japonaise dans l’industrie de l’automobile. Les trois grands constructeurs de Detroit, Ford Chrysler et General Motors, sont toujours là.
En fait, Ford va construire à Oakville un véhicule qui sera écoulé dans le monde entier. Pensez donc à toutes les possibilités qu’offrira l’élargissement de nos accords de libre-échange.
Le modèle Honda CR-V qui est aujourd’hui produit à Alliston — il était produit auparavant aux États-Unis —, sera vendu en Europe.
Nous sommes une nation commerçante et nous en bénéficions tous. Mais nous ne devons jamais oublier que celui qui en profite le plus, c’est le consommateur. Le système de libre marché a créé pour lui quelque chose d’inégalé depuis l’origine des temps.
J’ajouterai que le libre-échange est le moteur du système de libre marché. La main invisible opère. Les entreprises peuvent commencer à grandir, quels que soient les débouchés.
Lors d’un voyage du comité du commerce, j’étais assis dans l’avion à côté d’un entrepreneur qui m’a parlé des débouchés qu’offrait l'expansion des marchés de l’élevage des huîtres, dont il récupérait la coquille pour fabriquer un nouveau fertilisant. Et cette activité crée de l’emploi.
Et ce n’est qu’une histoire parmi d’autres.
Rappelons-nous que, au début du XXe siècle, 40 % de la main-d'oeuvre en Amérique du Nord travaillait dans des fermes. Lorsque ces 40 % ont cessé de travailler dans des fermes, des hommes comme Henry Ford ont mis à profit leur ingéniosité et ce qu'ils avaient appris dans le milieu agricole pour inventer une industrie de toutes pièces. Encore là, c'est un mécanicien de par chez moi, d'Ann Arbor, aux environs de Detroit, qui a mis sur pied la société Ford. Dans la foulée, d'autres industries ont vu le jour. Les familles Goodyear, Goodrich et Dunlop ont toutes fabriqué des pneus pour l'industrie automobile. Une multitude de sociétés ont commencé à produire de l'essence pour l'industrie. Les transports, l'expédition, les trains, le camionnage, les routes: ce n'est là qu'une infime partie de ce que l'industrie automobile a apporté au marché nord-américain. L'Étatsunien moyen, tout comme le Canadien moyen pouvait être propriétaire d'une voiture.
Une concurrence a vu le jour. Des entreprises ont été lancées. Elles ont innové et amélioré les voitures, et elles ont influencé d'autres secteurs.
Il a été question de l'industrie alimentaire. On parle constamment de nourriture, d'amélioration des méthodes agricoles, d'aliments plus sains et de prix modiques. Aujourd'hui, la famille moyenne consacre environ 10 % de ses revenus à se nourrir.
Je pourrais continuer longtemps. Je pense que nous convenons tous que le libre marché et le libre-échange ont engendré des retombées positives, pour le Canada bien sûr, mais aussi pour le monde entier.
Pour conclure ce débat, avant que nous passions à la mise aux voix, j'incite tous les députés à voter pour le projet de loi . Adoptons-le et poursuivons sur cette lancée qui, nous le savons tous, sera aussi profitable à la planète qu'à tous nos concitoyens.