:
Monsieur le président, messieurs et madame membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à participer à l'étude du Comité concernant la certification des aéronefs.
Transports Canada est reconnaissant envers le Comité pour son travail sur toutes les questions liées à la sécurité des voyageurs et il est prêt à apporter toute l'aide qu'il pourra.
La certification des aéronefs est essentielle à la sécurité et à la sûreté de notre réseau de transport, et elle s'inscrit dans le mandat de Transports Canada.
Le 10 mars a marqué le premier anniversaire de l'accident tragique d'Ethiopian Airlines, et presque 18 mois se sont écoulés depuis l'événement tragique de Lion Air. Nos pensées accompagnent toujours les victimes ainsi que les membres de leurs familles et leurs amis.
Comme les membres du Comité le savent, l'avion impliqué dans les deux accidents était un Boeing 737 MAX 8. Le 13 mars 2019, quelques jours après l'accident d'Ethiopian Airlines, Transports Canada a reçu et analysé de nouvelles données satellites qui lui ont permis de prendre la décision judicieuse de fermer l'espace aérien canadien à cet aéronef.
[Traduction]
Ces restrictions s'appliqueront jusqu'à ce que Transports Canada soit assuré que toutes les questions de sécurité ont été résolues par Boeing et la Federal Aviation Administration, ou FAA, et que des procédures et des formations adéquates sont mises en place pour les équipages de conduite.
L'aviation civile dépend de la collaboration des constructeurs, des exploitants et des organismes de réglementation du monde entier. Tous les intervenants, y compris les gouvernements, travaillent ensemble afin de réduire au minimum le risque d'accident d'aviation. L'Organisation de l'aviation civile internationale, ou OACI, facilite cette collaboration. En vertu de la convention de l'OACI, le pays qui construit un aéronef — soit « l'État de conception » — est responsable de certifier la navigabilité et l'exploitation sécuritaire de l'aéronef. L'État de conception doit mener les essais nécessaires à la certification de l'aéronef et diffuser cette information à grande échelle. En vertu de l'annexe 8 de la convention de l'OACI, les pays peuvent soit accepter la certification de l'État de conception, soit utiliser les résultats des essais de performance originaux pour valider la certification.
La compagnie Boeing construit le Max 8 aux États-Unis, et la FAA est responsable de sa certification.
[Français]
La FAA est aussi responsable de certifier l'approche de Boeing quant à la résolution des problèmes relevés à la suite des accidents mettant en cause le MAX 8. De plus, la FAA doit garantir l'efficacité de tout changement recommandé à la conception et à l'exploitation de l'aéronef, ainsi qu'aux procédures et aux formations que doivent suivre les équipages.
Transports Canada continue de travailler en étroite collaboration avec la FAA dans le cadre de son examen du MAX 8. Nous continuons également à collaborer étroitement avec les administrations de l'aviation civile en Europe et au Brésil, dans l'espoir que ce modèle d'aéronef pourra être remis en service et transporter en toute sécurité des voyageurs vers des destinations du monde entier.
Depuis les accidents, Transports Canada mène un examen indépendant des changements proposés à la conception du MAX 8, lesquels n'ont pas été encore certifiés par la FAA. L'examen comprendra des vols d'essai de l'aéronef par le Canada pour valider les changements proposés. Tout changement à la conception ou à l'exploitation d'un aéronef peut également avoir une incidence sur les procédures et la formation relatives à l'équipage de conduite.
Un comité mixte d'évaluation opérationnelle, composé d'administrations de l'aviation civile internationale, dont Transports Canada, analyse actuellement les changements proposés au MAX 8, et il cernera toute répercussion éventuelle sur les procédures relatives à l'équipage de conduite et à sa formation.
[Traduction]
L'analyse du comité pourrait, par exemple, permettre de déterminer de nouvelles exigences en matière de formation, tel un entraînement sur simulateur, avant que le Max 8 soit remis en service. Transports Canada peut aussi exiger une formation supplémentaire pour les équipages à bord d'un Max 8 au Canada.
L'une des principales causes de l'accident de Lion Air, et possiblement de l'accident d'Ethiopian Airlines, est l'activation automatique d'un système d'amélioration des caractéristiques de manœuvrabilité, ou MCAS, à la suite de la défaillance d'un indicateur d'angle d'attaque, lequel mesure l'angle formé par l'air arrivant sur l'aéronef. Le MCAS fait partie du système intégral qui contrôle également la stabilisation de vitesse de l'aéronef.
Selon certaines conditions particulières de vol, le MCAS déplace automatiquement le stabilisateur horizontal de l'aéronef, le dispositif qui ajuste le nez de l'aéronef de façon à ce qu'il pointe vers le haut ou vers le bas.
À la suite de l'accident de Lion Air, la FAA, qui est l'État de conception responsable du Max 8, a émis une consigne de navigabilité urgente concernant le MCAS. La consigne apportait une modification aux procédures en portant l'attention des équipages sur la procédure existante en cas d'emballement du stabilisateur, laquelle permettrait aux équipages de réussir à contrer l'activation non désirée du MCAS.
Trois exploitants canadiens comptent des aéronefs Max 8 dans leur flotte, soit Air Canada, Sunwing et WestJet. Transports Canada a immédiatement communiqué la consigne de navigabilité de la FAA à ces compagnies aériennes, puis a pris une mesure additionnelle afin d'accroître davantage la sécurité. Avec la collaboration de ces trois compagnies aériennes, Transports Canada a élaboré et mis en œuvre des exigences de formation améliorées pour les pilotes.
Les exigences, qui dépassaient les normes mises en place par la consigne de navigabilité de la FAA, ont été conçues précisément pour réduire le temps de réaction des équipages à utiliser la procédure en cas d'emballement du stabilisateur, qui est requise pour contrer les effets de l'activation non désirée du MCAS.
[Français]
Les nouvelles mesures en matière de formation témoignent de l'engagement du Canada à se conformer aux normes de sécurité les plus strictes qui soient. Pour réussir leur formation, les équipages d'aéronef devaient mémoriser les cinq étapes requises pour appliquer la procédure en cas d'emballement du compensateur du stabilisateur. Avant, les équipages d'aéronef ne devaient mémoriser que deux des cinq étapes, puis ils pouvaient consulter, au besoin, le manuel du poste de pilotage pour les autres étapes.
Je suis convaincu que les mesures mises en place par la FAA par l'intermédiaire de sa consigne de navigabilité, laquelle a ensuite été adoptée et renforcée par Transports Canada en collaboration avec les exploitants canadiens du MAX 8, a permis de réduire considérablement les risques que comportent des situations comme celle qui a menée à l'écrasement de l'aéronef de la compagnie Lion Air.
L'ensemble des stratégies d'atténuation mises en place a permis de mieux préparer les pilotes canadiens à intervenir en cas de défaillance comparable à celle qui a, de toute évidence, contribué aux accidents impliquant le MAX 8.
[Traduction]
L'aviation commerciale œuvre dans un milieu hautement complexe et en constante évolution. J'encourage les membres du Comité à reconnaître que le Canada possède l'un des réseaux d'aviation civile les plus sécuritaires au monde. Notre bilan de sécurité est le résultat du dur labeur, du dévouement, de l'expérience et de l'expertise technique des hommes et des femmes qui participent directement à la bonne marche du réseau.
Dans l'intérêt de la population, Transports Canada demeure résolument engagé à l'égard de la sécurité, et il fonde toutes ses décisions concernant la sécurité sur des données précises, actuelles et pertinentes.
Merci. Je tenterai de répondre au mieux à vos questions.
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Monsieur le ministre, je vous remercie d'être avec nous. Je remercie vos invités.
Le 29 octobre 2018, le vol 610 de Lion Air, un Boeing 737 Max, s'est écrasé dans la mer de Java 13 minutes après son décollage, tuant les 189 personnes qui étaient à bord. Moins de cinq mois plus tard, le 10 mars 2019, le vol 302 d'Ethiopian Airlines, un autre Boeing 737 Max, s'est écrasé six minutes seulement après son décollage, tuant 157 personnes, dont 18 Canadiens.
Nous sommes ici aujourd'hui afin de trouver des réponses pour les familles des victimes de ces accidents. Nous voulons obtenir des réponses pour les Canadiens, afin de leur expliquer comment l'aéronef 737 Max a pu être certifié par vous, monsieur le ministre.
Transports Canada réunit des professionnels techniques de calibre mondial qui sont des experts dans leur domaine. Vous avez tout à fait raison à ce chapitre. Ce sont des travailleurs vaillants, brillants et dévoués qui ont fait leur travail à toutes les étapes du processus de certification du 737 Max. Ils ont posé des questions et ont fait part de leurs préoccupations. Ils ont fait leur travail.
À la lumière de renseignements internes que nous avons obtenus auprès d'un citoyen inquiet, il semble toutefois que vous n'avez pas fait le vôtre, monsieur le ministre.
En dépit des graves problèmes de sécurité qui ont été soulevés maintes fois à chaque étape du processus par les experts techniques de Transports Canada, d'abord lors du vol d'essai, puis à nouveau juste avant la certification, vous avez quand même certifié l'aéronef. Les préoccupations ont pourtant été réitérées plusieurs fois dans le rapport de certification.
Les Canadiens méritent de savoir pourquoi, plus particulièrement les familles des victimes qui ont perdu la vie dans cet accident.
Monsieur le ministre, étiez-vous au courant des préoccupations de Transports Canada à l'égard de cet aéronef à n'importe quel moment avant ou pendant le processus de certification du 737 Max 8? Oui ou non?
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Merci. J'aimerais vous poser une dernière question, puisqu'il me reste 30 secondes.
Vos fonctionnaires, dont M. Turnbull ici présent, disent qu'ils font pleinement confiance à la FAA. La semaine dernière, quand on les a convoqués, le 25 février, ils nous disaient: « Nous avons confiance en la FAA [...] ».
Non seulement les Américains semblent ne pas nous avoir donné toute l'information, mais ils laissent aussi leurs compagnies se certifier elles-mêmes. Par exemple, depuis 2005, en raison de compressions budgétaires, avec la nouvelle procédure ODA, c'est Boeing elle-même qui certifie ses propres avions. C'est donc Boeing qui a choisi les ingénieurs qui ont fait les tests sur le fameux 737 MAX, et la FAA ne faisait qu'approuver sans discussion.
Croyez-vous, comme moi, que nos fonctionnaires se sont peut-être trompés en faisant aveuglément confiance à la FAA?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je tiens à remercier le ministre d'être ici.
Le comité des transports du Congrès qui a tenu des audiences, comme vous le savez, a publié un rapport provisoire il y a quelques jours. Les membres du comité expliquent comment les pressions financières auxquelles Boeing est soumis pour soutenir la concurrence d'Airbus l'ont conduit à prendre des décisions et à émettre des hypothèses qui « ont compromis la sécurité des passagers ». La société a accordé la priorité à ses finances au détriment de la sécurité des passagers.
Les membres du comité ont également constaté la présence d'une « culture de la dissimulation » qui a amené Boeing à ne pas divulguer des informations cruciales à la FAA, notamment à « cacher l'existence même des MCAS aux pilotes des 737 Max ».
En ce qui a trait au régime de réglementation actuel, le rapport indique que « la structure de surveillance actuelle de Boeing au sein de la FAA crée des conflits d'intérêts inhérents qui ont mis en péril la sécurité des passagers ».
À la lumière de ces révélations, qui se rapportent non seulement à la certification du Max 737, mais aussi à une défaillance générale du mécanisme d'autorégulation chez Boeing, et à la priorité accordée aux intérêts financiers plutôt qu'à la sécurité, les Canadiens peuvent-ils encore faire confiance aux aéronefs certifiés par la FAA?
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Oui, et je pense que très peu de gens le savent, mais le Canada a joué un rôle extrêmement important au cours de la dernière année pour régler le problème avec le système MCAS et collaborer avec d'autres organismes de réglementation afin de trouver une solution.
Si vous me permettez de citer la liste suivante, car elle est très longue... Nous avons joué un rôle de chef de file à l'échelle internationale pour assurer la remise en service sécuritaire du Boeing Max 8. En avril 2019, un mois après l'écrasement d'un avion éthiopien, le Canada a préparé le terrain en cernant les principaux sujets de préoccupation qui doivent être résolus avant que l'appareil puisse être remis en service au Canada.
Ces principaux secteurs incluent des niveaux acceptables de la charge de travail des pilotes — qui est un facteur extrêmement important —, l'architecture des commandes de vol et, troisièmement, la formation minimale requise pour les membres d'équipage.
En avril de l'année dernière, j'ai déclaré publiquement qu'une formation sur simulateur était requise. De plus, le Canada soutient depuis le début qu'une formation sur simulateur serait requise avant que les pilotes puissent faire voler l'appareil à nouveau. Boeing a maintenant convenu qu'une formation sur simulateur est requise. L'entreprise s'est depuis engagée à offrir une formation sur simulateur avec décrochage complet pour familiariser les membres d'équipage avec la défaillance de l'angle d'attaque qui est survenue dans les accidents des appareils éthiopiens et indonésiens.
Le Canada a également découvert qu'une mise à l'essai des signes naturels de décrochage n'avait pas été réalisée sur le Boeing Max avec le système de voyants du détecteur de proximité, le système FS et le système MCAS alors que ces systèmes n'étaient pas activés. Autrement dit, lorsque ces systèmes ne sont pas activés, l'avion peut quand même décrocher, mais aucune mise à l'essai de ces caractéristiques n'a été effectuée lorsque ces deux systèmes étaient éteints. C'est un point qui a été porté à notre attention. Nous avons convaincu la FAA que des essais de décrochage étaient nécessaires pour valider les fonctions de vol sécuritaire lorsque le système MCAS est éteint.
Le Canada a également proposé un changement procédural pour réduire les distractions excessives dans le poste de pilotage et la charge de travail pour permettre à l'équipage de désactiver l'avertissement du vibreur du manche dans le poste de pilotage, ce qui est une autre importante contribution.
Le leadership dont mon équipe a fait preuve pour collaborer avec la FAA, les Européens et les Brésiliens est manifeste, vu la façon dont nous travaillons activement à régler ce problème, et l'avis du Canada est pris très au sérieux.
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Monsieur le ministre, même si Boeing avait caché dans son manuel de l'aviation le système anticollisions, le MCAS, et qu'il avait faussement prétendu que ce système ne nécessitait pas de formation supplémentaire, vos fonctionnaires, de leur côté, étaient au courant de l'existence du nouveau système MCAS. Ils ont quand même décidé de ne pas le tester lors de la validation. En fait, ils faisaient confiance à la FAA. De plus, le 25 février dernier, quand je leur ai demandé si c'était une erreur de ne pas avoir testé le MCAS, ils m'ont dit que non.
Depuis 2018, Transports Canada s'est engagé dans un nouveau processus d'accréditation automatique avec les États-Unis, l'Europe et le Brésil. Malgré tous les problèmes vécus par la FAA dont nous venons de parler, quand j'ai posé la question à vos fonctionnaires, ils m'ont dit qu'ils avaient l'intention d'aller de l'avant et de poursuivre ce processus.
J'ai deux questions à vous poser.
D'abord, êtes-vous d'accord avec vos fonctionnaires et croyez-vous que ce n'était pas une erreur de leur part de ne pas tester le MCAS?
Ensuite, avant de considérer un nouveau processus de certification commun, comme celui qui est envisagé en ce moment, Transports Canada va-t-il demander aux États-Unis de mettre fin au processus ODA, en vertu duquel les entreprises se certifient elles-mêmes et qui fait que, au bout du compte, on n'a pas d'assurance de qualité?
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Bonjour, honorable président et membres du Comité. Je suis Murray Strom. Je suis le vice-président des opérations aériennes d'Air Canada. Je suis le vice-président des opérations désignées et le gestionnaire des opérations désignées responsable devant Transports Canada du certificat d'exploitation aérienne d'Air Canada.
Je suis pilote à Air Canada depuis 33 ans et je pilote actuellement le 777 de Boeing. J'ai participé à l'entraînement et à la certification des pilotes à Air Canada pendant la majeure partie de ces 33 ans et j'ai occupé plusieurs postes, notamment celui de chef pilote de l'A320 d'Airbus, du 787 de Boeing et du 777 de Boeing. J'étais également responsable du programme initial de mise en ligne du 737 Max de Boeing à Air Canada.
Avant d'aborder le processus de certification, je voudrais offrir, au nom d'Air Canada et de ses 36 000 employés, nos condoléances à la famille et aux amis des victimes des deux accidents tragiques ayant finalement mené à l'interdiction de vol des appareils 737 Max. Comme j'ai consacré toute ma carrière à la promotion de la sécurité dans l'industrie de l'aviation, ces événements me rappellent et rappellent à toute la famille d'Air Canada l'importance de mon travail et de notre devise, « Priorité à la sécurité, toujours ».
Mes champs d'expertise sont l'entraînement au pilotage, l'inspection et l'exploitation des appareils à Air Canada. Cette expertise n'inclut pas la certification d'un appareil, qui relève de Transports Canada et d'autres organismes de réglementation, comme la Federal Aviation Administration aux États-Unis. Cependant, j'ai participé et collaboré étroitement au groupe de certification à Transports Canada durant la mise en ligne des appareils A330 d'Airbus, 777, 787 et 737 de Boeing ainsi qu'A220 d'Airbus, anciennement connu comme faisant partie de la gamme C Series de Bombardier.
Air Canada possède actuellement 24 appareils 737 Max, dont 22 sont entreposés en Arizona et 2 sont situés à Windsor, en Ontario, où ils font l'objet de maintenance régulière et où nous les équipons de dispositifs d'affichage tête haute. Ce système de sécurité à la fine pointe de la technologie a été ajouté à cet appareil et vise à offrir aux pilotes une meilleure conscience de la situation. Air Canada utilise également ce système dans les appareils 787 et A220.
Nous avons 12 autres appareils 787 Max à l'usine de Boeing dans l'État de Washington qui sont prêts à être livrés, et 14 autres appareils actuellement au stade de l'assemblage à l'usine. La livraison de ces appareils était initialement prévue d'ici le 1er juillet prochain. Cinquante appareils étaient censés être en service à compter du 1er juillet de cette année.
Je peux vous assurer que le groupe de certification à Transports Canada a fait preuve d'une rigueur et d'un professionnalisme exceptionnels tout au long du processus de certification et de mise en ligne du 737 Max de Boeing. Il en va de même pour toutes les mises en ligne d'appareils auxquelles j'ai participé au cours de ma carrière. Les membres de ce groupe sont des experts dans leur domaine, respectés partout dans le monde.
L'interdiction de vol de la flotte de 737 Max de Boeing à l'échelle mondiale a été un défi opérationnel et financier immédiat, auquel nous devons encore faire face aujourd'hui. Cependant, notre priorité a toujours été la sécurité de nos clients et de notre personnel. À la suite du premier accident, les transporteurs canadiens, Transports Canada et d'autres agences se sont rassemblés immédiatement et ont collaboré afin d'assurer la sécurité de l'industrie et des voyageurs au Canada.
Transports Canada et les trois exploitants de l'appareil ont travaillé de concert afin de trouver une solution à partir des renseignements disponibles à l'époque. Le seul but de cette opération était d'assurer la sécurité du public canadien. Cette collaboration se poursuit aujourd'hui, alors que nous progressons dans ce processus. Le 737 Max de Boeing a été inspecté jusqu'au bout des ailes, du nez à la queue, par la majorité des organismes de réglementation dans le monde, ainsi que par de nombreuses agences, dont ce comité. Une fois le processus terminé, cet avion sera l'un des plus sécuritaires du monde.
Il est important de se souvenir que ce type d'accidents n'a pas une cause unique. Il découle plutôt d'un ensemble de facteurs. Le constructeur et les organismes de réglementation participent à ce processus de certification. Soyez assurés que les transporteurs aériens canadiens y participent également. Je m'assurerai que nos pilotes sont adéquatement formés sur tous les aspects du 737 Max, la nouvelle version comme l'ancienne.
Je vous remercie du temps que vous m'avez consacré, et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions concernant les aspects du processus de certification.
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Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs. Je vous remercie de votre invitation à comparaître devant vous en tant que fier représentant de plus de 14 000 WestJetters qui s'engagent chaque jour à assurer la sécurité et le succès de notre ligne aérienne au service du public voyageur.
L'immobilisation au sol du Boeing 737 Max au Canada, il y a 364 jours, a soulevé d'importantes questions. Je félicite le Comité de tenir des audiences et de chercher à obtenir de l'information en réponse à ses questions, et je lui sais gré de son soutien à notre industrie dynamique.
Je m'appelle Scott Wilson. Je suis en ce moment le vice-président, Opérations de vol, de WestJet, et je suis également le gestionnaire des opérations qui est responsable de la liaison avec Transports Canada. À ce titre, notre PDG et gestionnaire supérieur responsable Ed Sims et moi-même sommes les personnes désignées du ministère des Transports. Ensemble, nous avons un devoir de diligence concernant la sécurité du public voyageur et nous sommes directement responsables de la sécurité de nos 700 vols quotidiens.
Je suis également un pilote actif d'avions Boeing 737 NG et Max, et je possède 19 ans d'expérience aux commandes de cinq variantes d'avions Boeing 737.
Mes observations d'aujourd'hui vont se fonder sur la motion adoptée par le Comité visant à mieux comprendre le processus de certification des aéronefs ainsi que les diverses relations entre les organismes de réglementation. Je vais brièvement parler de nos observations et de nos interactions en tant que transporteur aérien dans le cadre de ce processus.
Au nom de la famille WestJet, permettez-moi de commencer par exprimer encore une fois nos condoléances aux familles et aux proches des passagers des vols 610 de Lion Air et 302 d'Ethiopian Airlines. Quand une tragédie frappe l'industrie aérienne, nous agissons comme une famille. Nous nous rapprochons, nous nous soutenons mutuellement et nous unissons nos efforts pour nous attaquer aux défis. Quand il est question de la sécurité du public voyageur, la concurrence n'est pas un enjeu. Nous portons toujours notre attention sur les leçons à tirer de l'accident de manière à devenir une industrie encore plus sécuritaire.
Cet engagement contribue à garantir que l'aviation commerciale demeure l'un des moyens de transport les plus sûrs. Pour atteindre cet objectif, nous travaillons en étroite collaboration avec un éventail d'organismes de réglementation et de fonctionnaires sur lesquels nous pouvons compter, notamment les inspecteurs très expérimentés des Opérations nationales de Transports Canada qui, à l'échelle du pays, interagissent avec notre compagnie aérienne pour assurer la supervision technique presque au quotidien, et les fonctionnaires de l'administration centrale, à Ottawa.
La semaine dernière, vous avez entendu Nicholas Robinson. Il faudrait que le Comité sache le travail formidable qui a été accompli sous sa direction dans les équipes des Opérations nationales et de la Certification nationale des aéronefs. WestJet a une confiance absolue en M. Robinson et son équipe. Ils méritent des éloges pour leur transparence et leur engagement au cours de la dernière année.
WestJet a pris possession du premier Max au Canada le 29 septembre 2017. En ce qui concerne le processus de certification de la FAA et de validation de Transports Canada, je ne peux que faire mes observations, car le processus se fait, comme il se doit, indépendamment de l'exploitant, lequel ne peut utiliser l'aéronef au Canada qu'une fois que le processus de validation a réussi, menant ainsi à l'attribution d'un certificat de type canadien.
D'après moi, Transports Canada a adopté une approche rigoureuse dans son examen et la validation subséquente du Max. Soulignons que la certification de la FAA date du 8 mars 2017, et qu'elle a été suivie par la validation européenne de l'AESA, le 27 mars 2017. Le processus de validation de Transports Canada n'a été complété que le 23 juin 2017.
La fiche de données de certificat de type, ou FDCT, de Transports Canada, avec l'intégration du Max, a triplé par rapport au NG sur lequel elle se fondait, ce qui met en évidence la rigueur du travail de validation de Transports Canada et le degré de détail ajouté. Transports Canada a dépassé les conventions normalisées en incluant également l'indice de blessures à la tête dans les exigences en matière de sécurité pour la validation du Max au Canada.
Peu de temps après la tragédie du vol 610 de Lion Air, Transports Canada et les trois exploitants de Max qui sont représentés ici aujourd'hui ont adopté une démarche sans précédent axée sur la transparence et l'engagement envers la sécurité en travaillant ensemble à une solution canadienne commune. Cette approche garantissait que nous pouvions nous conformer à une norme de sécurité unique pour les flottes de Max à l'échelle du Canada et cerner les caractéristiques communes des exploitants compte tenu du haut niveau d'expertise au sein de nos équipages et de la qualité de nos programmes de formation. Cela nous a aussi permis de travailler ensemble à garantir rapidement le meilleur résultat possible pour nos équipages par la formation aux nouvelles connaissances du système et par l'amélioration des listes de vérification.
Cette approche unique commune aux trois compagnies aériennes, avec l'organisme de réglementation, a été une étape charnière, et il y a maintenant près de 16 mois que nous appliquons ce solide modèle axé sur la collaboration en matière de sécurité; ce modèle va nous être utile pour garantir un retour du Max en toute sécurité une fois qu'il aura été approuvé pour le service commercial.
Si on levait aujourd'hui l'immobilisation au sol du Max, nos pilotes seraient prêts à l'opérer, en attendant que notre organisme de réglementation termine d'établir les exigences finales en matière de formation.
En ce qui concerne la formation et l'expertise, nos pilotes sont des opérateurs de 737 hautement qualifiés, puisqu'ils ont accumulé des millions d'heures de vol effectuées en toute sécurité aux commandes de cinq variantes successives de Boeing 737 en maintenant 24 ans.
Depuis l'immobilisation au sol des avions Max, l'année dernière, nos pilotes maintiennent leurs compétences aux commandes des avions 737 en continuant de faire en toute sécurité près de 400 vols de 737 par jour. Pendant cette période, nos équipages ont aussi participé activement à nos programmes de formation périodique dans le cadre desquels nos pilotes retournent au simulateur au moins une fois par six mois. Parce que notre formation évolue grâce à l'amélioration continue, nous avons déjà intégré beaucoup des apprentissages de la dernière année dans notre formation périodique sur simulateur.
J'aimerais souligner que WestJet reconnaît que ce sont les personnes qui sont au cœur de toutes les décisions liées à la sécurité: nos employés et nos passagers. Pour nos agents de bord et nos pilotes bien entraînés et très compétents, l'avion est un lieu de travail. Nous avons demandé au ministre de veiller à ce que les membres de notre effectif soient représentés à la table et soient perçus comme des partenaires. Il faut un effort concerté et inclusif. Nous sommes résolus à honorer ce partenariat.
Je tiens à remercier de nouveau le Comité de l'invitation. Je serai ravi de répondre aux questions avec mes collègues.
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Bonjour, monsieur le président, honorables membres du comité permanent.
Je tiens d'abord à vous remercier de m'avoir invité à fournir de l'information et, peut-être, à répondre à vos questions concernant la certification des aéronefs au Canada, du point de vue de l'un des trois transporteurs aériens qui ont dans leur flotte des 737 Max.
Je m'appelle John Hudson, et je suis le directeur intérimaire des Opérations de vol de Sunwing. En plus d'être un pilote vérificateur de Transports Canada à Sunwing, j'y ai occupé depuis 2012 des postes axés sur les normes ainsi que des postes de nature technique. Je suis fier d'être un ancien combattant. Je pilote des avions Boeing depuis un peu moins de 30 ans. Je pilote en ce moment le 737 NG, comme je l'ai dit à titre de pilote vérificateur de Transports Canada, ainsi qu'à titre de pilote instructeur et de capitaine.
Mon employeur, le Groupe de voyage Sunwing, est le plus important voyagiste d'Amérique du Nord. La compagnie aérienne double de volume pour passer à 40 aéronefs pendant la saison hivernale, afin de répondre à la demande des voyageurs canadiens pendant la période des fêtes, puis diminue de moitié l'été. Nos pilotes et nos avions vont alors répondre aux besoins de nos partenaires européens, et nous maintenons une plus petite flotte au Canada pendant l'été.
Sunwing est dévastée par les pertes de vie découlant des deux accidents impliquant des Max, soit le vol 610 de Lion Air, le 29 octobre 2018, et le vol 302 d'Ethiopian Airlines, le 10 mars 2019. Nous tenons encore une fois à exprimer nos plus sincères condoléances, à l'instar de mes autres collègues qui sont présents aujourd'hui. C'est un événement sans précédent au cours de ma carrière en aviation, et il restera à jamais gravé dans la mémoire de chacun des membres de la famille Sunwing. Je tiens à souligner cela.
Nous avons pris possession de nos quatre avions Max du 25 mai 2018 au 11 mars 2019, et nous avions accumulé plus de 7 000 heures de vol avec les avions Max quand nous les avons immobilisés au sol. J'ai réalisé plusieurs des vols de démonstration pour des clients à Seattle, avec des pilotes de Boeing, à bord de notre premier aéronef de livraison Max. J'ai en ce moment environ 80 heures de vol aux commandes du Max 8, et j'ai réalisé plusieurs vols de maintenance de nos flottes Max depuis l'immobilisation au sol. Comme tous nos pilotes et ceux de WestJet, nous avons la double qualification pour le Max et le 737 NG.
Outre le rôle que je joue à Sunwing, j'ai l'honneur et le privilège de représenter trois transporteurs aériens canadiens qui exploitent des avions Max au sein du groupe de travail sur le Max de l'IATA, l'Association internationale du transport aérien, depuis le 23 mai de l'année dernière. Ce groupe de travail est composé de représentants de 11 compagnies aériennes internationales de l'Amérique du Nord, de l'Amérique du Sud, de l'Europe, de Singapour et de la Chine. C'est véritablement un groupe international.
On m'a demandé aujourd'hui de présenter le point de vue de la compagnie aérienne sur le processus de certification des aéronefs. Cette perspective est strictement de nature opérationnelle et n'inclut pas le point de vue de nos groupes de l'ingénierie et de l'entretien. Il ne sera pas question non plus des contraintes économiques sans précédent qui ont été infligées à chacune de nos compagnies aériennes.
À partir du début du projet de mise en service, Sunwing a interagi directement avec Boeing grâce aux services d'un représentant dédié aux mises en service. Le degré de collaboration directe avec Boeing était très élevé, mais notre initiative visant à assurer la liaison avec les compagnies aériennes américaines qui prenaient possession des premiers avions Max ainsi qu'avec notre partenaire européen, le TUI Group, a eu pour effet d'améliorer grandement notre formation. Encore une fois, cela s'est fait en collaboration. Les Opérations nationales de Transports Canada nous ont aussi accompagnés tout au long du processus de notre mise en service.
Aux fins de la formation des pilotes pour la mise en service, la conversion a été relativement facile pour le Max. Compte tenu de ce que nous savions à ce moment-là, ainsi que de nos 12 années à exploiter le 737-800, le NG, il y avait très peu de différences dans les connaissances des procédures et des systèmes pilotes qui étaient requises. Nous étions au fait des différences plus complexes des systèmes concernant l'ingénierie. Il y avait par exemple de nouveaux moteurs, de nouveaux systèmes numériques de contrôle de l'environnement et des circuits déporteurs des commandes de vol électronique. Du point de vue d'un pilote, cependant, piloter le Max dans des conditions normales était vraiment comme piloter le NG.
Après l'accident de Lion Air et la consigne de navigabilité, ou CN, qui en a découlé et qu'ont mentionnée tout à l'heure le ministre Garneau et mes collègues, nous avons établi une collaboration sans précédent sous la direction des Opérations nationales de Transports Canada et des trois transporteurs canadiens exploitant le Max. Cette collaboration est attribuable à la CN qui a mis en évidence l'activation du MCAS en cas de mesure erronée de l'angle d'attaque.
Ceux d'entre nous qui étaient dans les groupes chargés des normes et de la gestion de la flotte ont examiné la CN, et nous avons constaté qu'elle révisait un document intitulé « Manuel de vol de l'aéronef », essentiellement un manuel de certification qui n'est pas utilisé directement par les équipages de vol. Il n'y avait rien au sujet de notre propre manuel à l'intention des pilotes — le « Manuel d'exploitation de l'équipage de conduite ». Cela ouvrait la voie à diverses interprétations possibles parmi les transporteurs aériens concernant nos opérations respectives.
C'était le but de la collaboration. Nous trouvions extrêmement important qu'en tant que groupe, nous corrigions la procédure relative à l'emballement du stabilisateur au moment de la modifier et de l'harmoniser, de sorte qu'il n'y ait pas de différences entre les trois transporteurs aériens dans le déroulement de cet événement anormal, s'il était nécessaire. Ce que cette collaboration canadienne sans précédent a démontré, c'est l'engagement absolu des transporteurs aériens et de notre organisme de réglementation au Canada à l'égard de la sécurité.
Très tôt, le 8 novembre 2018, Transports Canada a approuvé notre solution canadienne, et nous exploitions le Max, ce jour-là, avec la nouvelle liste de vérification. Nous étions alors et sommes toujours convaincus que ces mesures ont nettement atténué tout risque résiduel entourant le MCAS et les cas d'emballement du stabilisateur du Max.
Depuis l'immobilisation au sol du Max, nous poursuivons cette collaboration et nous en étendons la portée. Cependant, nous nous heurtons à des défis de taille pour ce qui est d'obtenir des échéanciers et même pour convenir de l'élaboration de la feuille de route qui mènera à la remise en service. Les défis sont principalement liés à de l'information divergente qui circule entre les transporteurs aériens et Boeing — nous traitons directement avec Boeing sur une base hebdomadaire —, et parfois entre les transporteurs aériens et Transports Canada ainsi que parmi les transporteurs aériens qui exploitent des Max. Nous avons des appels techniques hebdomadaires avec Boeing et des réunions périodiques avec Transports Canada, et il arrive que des renseignements contradictoires nous obligent à collaborer, à récapituler et à veiller à notre harmonisation. Je n'ai pas de solution à ce problème, mais il arrive que les transporteurs aériens aient de la difficulté à réagir à cause de cela.
L'automne dernier et la semaine dernière, les responsables de la certification nationale des aéronefs, des opérations nationales et des normes de Transports Canada ainsi que les transporteurs aériens ont tenu une réunion WebEx au cours de laquelle les gens de la certification nationale des aéronefs de Transports Canada ont décrit d'une façon convenablement détaillée leurs enjeux passés et actuels en plus de signaler plusieurs changements qui pourraient être apportés pour le Canada seulement dans les procédures et la formation quand la consigne de navigabilité annonçant la remise en service sera publiée.
Nous savons à peu près à quoi nous attendre pour la remise en service, dépendant du résultat de quelques réunions. Il faut d'abord que le Comité mixte d'évaluation opérationnelle produise son rapport, entre autres choses à accomplir d'ici là.
Ceux d'entre nous qui exploitent le NG devront aussi réagir à plusieurs changements apportés à cette flotte également, par voie de conséquence. L'enjeu dépasse maintenant le Max: à certains égards, c'est de tous les 737 qu'il est question. WestJet et Sunwing devront surmonter cela afin de veiller à ce que nous soyons tous harmonisés.
En résumé, Sunwing ne peut pas tellement se prononcer sur le processus de certification initiale du Max, mais j'espère que je vous ai donné une idée des efforts absolus déployés par Transports Canada et par les trois transporteurs aériens exploitant des avions Max qui sont présents aujourd'hui afin de mettre la sécurité au premier plan, ainsi que de la façon dont ce mouvement s'est fondé sur la collaboration et la coordination pendant notre travail visant la remise en service.
Je suis impatient de répondre à vos questions.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à souligner pour le compte rendu que j'ai travaillé dans le secteur de l'aviation pendant 22 ans, tant du côté des lignes aériennes… J'ai été un fier WestJetter — désolé, Air Canada — et j'ai eu une entreprise qui travaillait avec d'autres transporteurs également. J'ai aussi travaillé dans les aéroports et à Transports Canada.
J'accorde toujours une importance primordiale à la sûreté et à la sécurité, comme vous l'avez si bien dit, messieurs Wilson, Strom et Hudson. Si une erreur est commise, c'est une mauvaise journée, et c'est ce qui explique que les émotions soient vives, compte tenu de certains renseignements que j'ai reçus.
Je ne suis pas un spécialiste de la certification. Je m'en remets à M. Turnbull et au ministre pour cela.
Ma question s'adresse aux trois transporteurs et se fonde sur l'information fournie dans le témoignage précédent.
Est-ce qu'à un moment donné, de l'information a été transmise à vos transporteurs à propos des préoccupations de Transports Canada concernant principalement l'identification de décrochage que la FAA utilisait pour le 737 Max?
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Eh bien, l'essentiel de la participation ou de la collaboration a suivi la mise en service. Comme nous l'avons expliqué, nous n'avons pas normalement l'occasion de collaborer ou de participer à la mise en service comme telle — le volet certification du rôle de Transports Canada concernant la validation ou la certification des avions.
Dans le cas de cet événement extraordinaire, cependant, comme j'essayais de l'expliquer, les trois transporteurs aériens ont collaboré ensemble, parce que nous avons entrepris, sous la direction des Opérations nationales de Transports Canada, de…
Pour commencer, nous réagissions tous au moyen d'un appel commun quand l'injonction ministérielle a été publiée, et ceux d'entre nous qui étaient un peu plus des experts techniques ou des experts en la matière ont pensé à ce moment-là que nous pourrions aller plus loin. Je répète qu'il y avait des restrictions de temps.
Cela nous a lancé dans le processus lié à l'injonction ministérielle émise dans le sillage de l'accident de Lion Air, processus par lequel nous voulions nous assurer, quand nous modifions une opération ou que nous avons une idée ou quelque chose de ce genre, que nous…
Nous collaborons régulièrement avec Transports Canada de toute façon sur le plan opérationnel. Mes observations visaient donc la période suivant la mise en service et non la certification.