La Chambre reprend l'étude, interrompue le 5 octobre, de la motion portant qu'une adresse soit présentée à Son Excellence la gouverneure générale en réponse au discours qu'elle a prononcé à l'ouverture de la session.
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Madame la Présidente, c’est avec un immense plaisir que je prends la parole aujourd’hui pour affirmer mon soutien au discours du Trône. Dans ce discours, le gouvernement définit les contours de ses politiques et de ses objectifs, ainsi que les moyens pour les mettre en œuvre.
Avant de commencer, j’aimerais saluer les efforts considérables que déploient les travailleurs de première ligne de ma circonscription de Richmond Hill depuis le début de la pandémie. Les employés des épiceries, le personnel soignant, les agents de police, les premiers répondants et les propriétaires de petites entreprises ont été, pendant tout ce temps, l’épine dorsale de notre collectivité. Je les remercie sincèrement de tout ce qu’ils font.
Dans cette période difficile, les habitants de ma circonscription ont décidé de s’unir pour que, tous ensemble, on puisse réussir à aplanir la courbe. Ils ont par exemple organisé des collectes d’aliments, fabriqué des masques pour des centres locaux et donné du temps et de l’argent à des organisations locales qui viennent en aide aux personnes les plus vulnérables. C’est un honneur pour moi de représenter les habitants de Richmond Hill et de continuer à défendre leurs intérêts.
C’est en pensant aux Canadiens ordinaires, dont font partie les habitants de Richmond Hill, que j’ai préparé ce discours, et plus particulièrement en pensant à ceux qui travaillent pour subvenir aux besoins de leur famille, à ceux qui exploitent des entreprises locales, à ceux qui donnent en retour à la collectivité et à ceux qui dépendent des services offerts par le gouvernement pour améliorer leur sort et celui de leur famille.
Conformément aux quatre grands piliers identifiés dans le discours, le gouvernement signifie aux Canadiens qu’il a bien entendu les besoins et les opinions qui ont été exprimés. Ces quatre piliers sont: lutter contre la pandémie, accompagner les entreprises canadiennes, combler les lacunes de nos programmes sociaux et défendre ce que nous sommes en tant que Canadiens. Ces quatre piliers vont servir au gouvernement de cadre général pour venir en aide aux Canadiens et bâtir un pays plus fort et plus résilient.
La pandémie de COVID-19 nous montre bien que, lorsque les gens souffrent, le gouvernement a le devoir de s’assurer qu’ils ont les moyens et la capacité de lutter contre ce virus. Dès le début de la pandémie, le gouvernement a su prendre les mesures nécessaires pour faire face aux difficultés engendrées par la crise.
La première de ces mesures a été d’assurer la protection des Canadiens et des entreprises canadiennes. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en œuvre la Prestation canadienne d’urgence, grâce à laquelle les Canadiens n’ont pas eu à se demander s’ils allaient avoir les moyens de nourrir leur famille et de payer les factures. La PCU était un programme temporaire qui a permis de venir en aide à près de 9 millions de Canadiens dans une période extrêmement difficile.
De plus, nous nous sommes assurés que les entreprises pourraient conserver leurs employés à leur effectif en leur offrant la Subvention salariale d’urgence, qui a permis de protéger plus de 3,5 millions d’emplois et de garder en activité nos petites entreprises.
Nous avons également décidé d’encourager la production locale en investissant dans la fabrication d’équipements de protection personnelle et en finançant la recherche et la mise au point d’un vaccin au Canada. En investissant dans les Canadiens, nous allons vaincre le virus. Comme le souligne le discours du Trône, ce soutien va se poursuivre. La Subvention salariale d’urgence va être prolongée jusqu’à l’été prochain pour que des entreprises comme Benson Lock, à Richmond Hill, puissent conserver leurs employés.
Un grand nombre d’habitants de Richmond Hill ont bénéficié de la PCU, et le programme bonifié d’assurance-emploi continuera de leur venir en aide pendant cette période. Ceux qui ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi pourront, au besoin, avoir accès à la Prestation canadienne de la relance économique.
Pour relancer l’économie, il faut investir dans nos industries vulnérables. Je sais que ceux qui travaillent dans les industries du tourisme et de l’hôtellerie ont été touchés de plein fouet par la crise. Nous avons décidé de leur venir directement en aide en prolongeant le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes, pour le financement des coûts fixes, et en bonifiant le Programme de crédit aux entreprises.
Nous investissons également dans les collectivités. Avec un budget de 19 milliards de dollars, le Cadre de relance sécuritaire permet d’aider les collectivités du Canada à relancer leur économie. Richmond Hill a reçu 4 millions de dollars pour financer les coûts de lancement connexes et protéger la collectivité. Grâce à ce crédit, ma circonscription a pu prendre des mesures pour assurer la sécurité et le maintien des services publics. Cet argent a aussi permis au gouvernement municipal de se préparer à ce qui est désormais une seconde vague de la pandémie.
Alors que nous aidons les municipalités à se préparer, nous devons également examiner les impacts à long terme de l’initiative et ses effets sur l'environnement. La lutte contre les changements climatiques est un volet très important de la politique du gouvernement. Après avoir consulté des militants et des organisations de ma circonscription qui luttent contre les changements climatiques, notamment Neighbours for the Planet, BlueDot et Drawdown, je comprends tout à fait l’urgence d’élaborer un plan global à ce chapitre. Le gouvernement va créer des millions d’emplois pour les Canadiens en procédant à la rénovation thermique des logements, afin de réduire la facture énergétique des familles, et en encourageant l’investissement dans les énergies renouvelables et les technologies propres.
Nous allons également aider nos villes à se doter de transports publics rapides. Je représente une collectivité suburbaine dynamique, dont les habitants ont le choix entre diverses options de transport commodes et abordables pour se rendre à leur travail. Avec le Fonds pour l’énergie propre, nous allons aider les collectivités à se doter de réseaux adéquats, de sorte que le Canada deviendra un chef de file mondial en matière de technologies propres.
De la même façon que nous devons protéger notre planète, nous devons aussi protéger les personnes les plus vulnérables de nos collectivités. C’est la raison pour laquelle nous devons absolument combler les lacunes de nos programmes de sécurité sociale. Nos aînés ont travaillé fort pour bâtir ce pays, et c’est notre devoir de leur garantir les meilleurs soins à long terme possibles. En collaboration avec les provinces et les territoires, nous allons élaborer une nouvelle norme nationale en la matière, afin de leur garantir toute l’aide dont ils ont besoin.
Nous allons également augmenter la prestation au titre de la Sécurité de la vieillesse à partir de 75 ans et bonifier la prestation de survivant du Régime de pensions du Canada.
Ces initiatives bénéficieront à un grand nombre d’organisations de personnes âgées et d’établissements de soins à long terme de ma circonscription, par exemple Community and Home Assistance to Seniors, CHATS, et The Mariann Home, qui fournissent d’excellents services aux aînés de Richmond Hill.
Je tiens ensuite à souligner un autre élément du discours du Trône qui a trouvé un écho auprès des habitants de ma circonscription, moi compris. J'ai eu la chance de travailler avec des organismes qui luttent contre l'itinérance dans Richmond Hill et, à ce titre, la résolution d'éliminer l'itinérance chronique au Canada revêt une grande importance. Dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement, une initiative sans précédent, le gouvernement augmentera les investissements destinés aux placements rapides en logement à court terme et il travaillera en partenariat avec des organisations sans but lucratif et des coopératives pour trouver la meilleure solution à cet enjeu. Le gouvernement s'associera par exemple à des organismes tels que 360°kids, qui offre des services de soutien aux jeunes sans-abri dans ma circonscription, plus particulièrement dans la région d'York.
Par ailleurs, nous célébrons cette semaine la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales. À ce sujet, le gouvernement est conscient que la crise de santé mentale que connaît notre pays a atteint un seuil critique. Nous devons par conséquent investir de toute urgence dans les programmes communautaires. En tant que président du caucus parlementaire de la santé mentale, j'ai d'ailleurs collaboré avec divers intervenants pour recommander qu'on investisse davantage d'argent et de ressources dans la recherche en santé mentale et dans les services de soutien à ceux qui éprouvent des difficultés. Nous investirons dans les gens comme Kathy Mochnacki, de Home on the Hill Supportive Housing, dont l'organisation offre des ressources aux personnes qui souffrent d'une maladie mentale.
Je suis en outre ravi que le gouvernement s'engage à accroître les ressources intersectionnelles en matière de mieux-être de sorte que plus de personnes puissent recevoir le soutien dont elles ont besoin. Pour unir les Canadiens, je crois qu'il est crucial d'appuyer et de reconnaître la diversité dans notre communauté à cet égard.
Le dernier point dont je veux parler est le plan du gouvernement pour lutter contre le racisme. La pandémie a mis en lumière et amplifié ce que bon nombre d'entre nous savaient déjà: il reste encore beaucoup de travail à faire pour lutter contre le racisme systémique. Je représente une circonscription extrêmement diversifiée. Parmi les habitants de Richmond Hill, 60 % s'identifient comme membres d'une minorité visible et 57,4 % sont des immigrants. La nécessité d'une stratégie globale de lutte contre le racisme s'impose depuis longtemps, et le gouvernement a prouvé qu'il agira en ce sens en continuant à combattre la haine et la discrimination, ainsi qu'en donnant des moyens économiques aux milieux défavorisés afin que tout le monde puisse réussir. Le Fonds de prêts pour l’entrepreneuriat des communautés noires annoncé récemment ainsi que les initiatives visant à renforcer les communautés autochtones montrent que le gouvernement est résolu à lutter contre la discrimination systémique et à renforcer l'autonomie de tous les Canadiens.
Comme les députés peuvent le constater, ce plan est ambitieux, mais il est nécessaire pour protéger et appuyer les Canadiens. Les avantages sont supérieurs aux coûts, et l'objectif le plus important du gouvernement est d'aider les Canadiens à ne pas perdre pied. Pour reprendre le discours du Trône:
Ce n’est pas une tâche facile que de bâtir un pays plus fort et plus résilient. Il faudra travailler fort.
Le gouvernement est prêt à travailler fort. J'espère que nous pourrons obtenir l'appui de tous les députés pour atteindre cet objectif et que nous collaborerons pour rebâtir notre grand pays.
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Madame la Présidente, le et le gouvernement fédéral ont présenté le discours du Trône comme une vision nécessaire et actualisée pour le pays. Avant de passer au discours lui-même, il est important de rappeler aux Canadiens que nous débattons d’un nouveau discours du Trône parce que le premier ministre a prorogé le Parlement pendant six semaines pour éviter de rendre des comptes. Tous les comités qui se consacraient à l’étude de son scandale avec le Mouvement UNIS ont été mis sur la glace et c’était là le but.
Avec une nouvelle session du Parlement, le espère que les 7 000 mots lénifiants, mais creux, du discours du Trône détourneront l’attention des Canadiens de sa corruption et du scandale du Mouvement UNIS. Je crois que les Canadiens sont beaucoup plus intelligents que les libéraux ne le pensent. Cette réinitialisation, comme le gouvernement préfère la présenter, était supposément nécessaire pour réagir aux nouvelles réalités exposées par la pandémie. En réalité, le Parlement était tout à fait capable de réagir à la pandémie avant la prorogation, et les libéraux n’ont fait que perdre un temps précieux.
Les conservateurs continueront à tenir le et le gouvernement responsables. Ils continueront à se battre pour obtenir les réponses que les Canadiens méritent.
Pour réagir aux détails du discours du Trône, je constate que le gouvernement a essayé de le vendre comme une vision audacieuse et ambitieuse pour le Canada. Cependant, le discours a complètement raté la cible et n’est qu’une preuve supplémentaire de la politique économique imprudente du gouvernement et de sa mauvaise compréhension des forces économiques du Canada.
Le gouvernement a indiqué qu’il allait s’endetter davantage, mais n’a pas encore présenté de cadre financier. Nous n’avons aucune idée de la façon dont les libéraux comptent tout rembourser. Le gouvernement ne semble pas comprendre que la dette contractée par le gouvernement est une dette contractée par les contribuables canadiens ordinaires, comme les commis d’épicerie, les infirmières et les enseignants du pays. Sans cadre financier, comment pouvons-nous être sûrs que nos enfants et les générations futures de Canadiens ne seront pas écrasés par la dette publique?
Le discours du Trône affirme que le gouvernement est « guidé par les valeurs de la viabilité et de la prudence [financière] », mais l’absence d’un cadre financier à ce jour prouve le contraire. Nous avons un gouvernement qui dépense sans compter et sans plan financier, tandis que les Canadiens composent avec les défis d’une pandémie mondiale. Les libéraux utilisent à la limite leur carte de crédit sans dire aux Canadiens comment et quand toutes ces dettes seront remboursées.
Parallèlement, le discours du Trône révèle un plan de relance économique déficient. Le Canada se trouve à un carrefour important de son évolution. Des choix très clairs s’imposent à nous en ce moment. Ces choix sont encore plus importants à la lumière de la crise économique découlant de l’arrêt causé par la COVID-19. Le gouvernement a choisi de fermer notre économie, en pratique, en limitant l’exploitation et l’exportation de ressources par des politiques économiques comme les taxes sur le carbone, le projet de loi , qui empêche la construction de nouveaux pipelines, et le projet de loi , qui empêche l’exportation de pétrole brut en passant par la côte Ouest et qui, de façon générale, freine les investissements dans les ressources au Canada.
Les exportations sont le moteur de l’économie canadienne. En 2018, 56 % des produits exportés par le Canada provenaient directement du secteur des ressources. Le gouvernement semble croire qu’il peut remplacer ces industries de base par de la poudre de perlimpinpin. Même s’il dit avoir à cœur la relance de l’économie, le gouvernement continue à négliger, voire à entraver, l’exploitation des ressources dans ce pays au moment où nous en aurions le plus besoin de ces ressources.
C’est un peu comme si une équipe de hockey gardait sur le banc ses joueurs vedettes alors qu’elle essaie de combler un déficit de six buts. Ces industries stimulent notre économie, fournissent les emplois dont les Canadiens dépendent et procurent à l’État les recettes lui permettant de financer les réseaux de la santé et de l’éducation. Ces industries ont fait du Canada le grand pays qu’il est aujourd’hui, mais le discours du Trône ne dit pas un mot sur l’aide aux travailleurs du secteur des ressources qui éprouvent des difficultés financières et qui n'ont rien d'autre que la promesse du gouvernement de les sacrifier en faisant mourir leurs industries avec les taxes et la réglementation, notamment une double taxe sur le carbone supplémentaire déguisée en norme canadienne sur les combustibles. Les députés savent-ils ce qui est le pire? C’est que le gouvernement prend les impôts de ceux qui travaillent dur dans l’industrie du pétrole et du gaz en Alberta et les distribuent à des industries concurrentielles subventionnées qui veulent mettre fin à leur existence. Cela semble juste, n’est-ce pas?
Dans la réinitialisation des libéraux, le a aussi complètement omis un très grand enjeu, soit l’aliénation de l’Ouest. Ces libéraux prennent la parole dans la Chambre jour après jour et nient complètement que quiconque dans l’Ouest canadien, en particulier en Alberta, se sente aliéné par rapport à Ottawa et au gouvernement central. Je suis ici pour dire, comme beaucoup de mes collègues l’ont fait, que le sentiment est réel et qu’il prend de l’ampleur. Les libéraux se lèvent pour dire qu’ils donnent plus d’argent à l’Alberta que l’ancien premier ministre Harper ne l’a fait. Ils nous accusent d’inventer cette crise. Nous ne pourrions pas l’inventer, même si nous essayions. L’aliénation de l’Alberta est la conséquence des politiques anti-énergie, anti-Ouest, anti-Alberta d’extrême gauche du gouvernement actuel qui divisent le pays.
Les Albertains n’ont jamais demandé l’aumône ni voulu se laisser acheter. Ils veulent seulement que le gouvernement ne leur mette pas de bâtons dans les roues. Ils veulent qu’on les laisse reprendre le travail dans ce que le Canada fait de mieux: extraire du sol des minéraux et d’autres ressources, leur ajouter une valeur exceptionnelle et les vendre dans le monde entier. Nous avons d’immenses ressources et des possibilités fantastiques dans notre pays, mais le gouvernement veut les ignorer jusqu’à ce qu’elles disparaissent parce que l’exploitation des ressources n’entre pas dans son cadre idéologique.
Beaucoup l’ont dit avant moi, mais permettez-moi d’ajouter ma voix. Les producteurs de gaz et de pétrole, les sociétés minières, les agriculteurs et, en fait, tous ceux et celles qui participent à l’économie du Canada se soucient de l’environnement. Le Canada est un chef de file mondial en ce qui concerne la durabilité environnementale. On investit énormément dans l’innovation et les technologies propres. J’ai la chance de côtoyer ceux qui ouvrent la voie à toute cette innovation, non seulement dans le secteur des sables bitumineux, mais aussi dans toutes nos industries extractives.
Le aime parler d’équilibre, mais il n’en a trouvé aucun. Quand des centaines de milliers de personnes sont sans travail et que le nombre de suicides atteint des sommets, c’est un signe que les libéraux ne se préoccupent pas de l’aspect économique de l’équation. Il est inutile de dresser une région de ce merveilleux pays contre les autres quand nous partageons les mêmes objectifs. Une économie forte et la protection de l’environnement peuvent aller de pair, comme nous l’avons déjà vu au Canada. Je souhaite que le gouvernement cesse d’écouter l’extrême gauche opposée à toute exploitation des ressources et recherche un équilibre, même si des tenants de ces idées siègent au conseil des ministres.
Nous avons tellement de chance de vivre dans une région qui regorge de ressources dont le Canada et le reste du monde ont besoin pour maintenir un niveau de vie élevé. Des centaines de milliers de personnes travaillent dans l’exploitation des ressources. Ces mêmes industries emploient beaucoup de Canadiens des Premières Nations, qui représentent 6 % des effectifs dans le secteur des hydrocarbures. De plus en plus de Premières Nations prennent des participations dans de grands projets. Tous les Canadiens ont envie que ces projets aboutissent.
Malheureusement, tout ce que nous avons entendu de la part du gouvernement, c’est qu’il souhaite interdire les plastiques à usage unique. Où en serions-nous pendant cette pandémie sans les plastiques? Ils sont essentiels dans pratiquement toutes les salles d’hôpital. Les masques sont à usage unique, tout comme les gants que tellement de personnes portent quand elles sortent.
Si les libéraux sont vraiment intéressés par une approche de type Équipe Canada face à la pandémie mondiale, le gouvernement doit présenter un plan budgétaire qui garantisse une stabilité financière aux générations futures et une reprise économique qui ne laisse pas de côté l’atout fondamental que représente pour notre pays l’exploitation des ressources. Cependant, il semble que tout ce qui intéresse le , c’est de faire chauffer la carte de crédit…
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Madame la Présidente, c’est un honneur pour moi de participer au débat sur le discours du Trône et d’avoir l’occasion d’exprimer les graves réserves qu’il m’inspire.
Le discours du Trône, tout au moins dans sa version anglaise, compte près de 7 000 mots. On y trouve nombre de formules accrocheuses et de phrases creuses, mais très peu de substance.
Je voudrais aborder deux thèmes. Premièrement, j’aimerais savoir pourquoi le gouvernement a jugé nécessaire de présenter un autre discours du Trône. Deuxièmement, j’aimerais exprimer les réserves que j’ai à l’égard du discours du Trône en tant que tel.
En ce qui concerne la prorogation du Parlement, je trouve incroyable que le gouvernement ait jugé bon non seulement de le proroger, mais d’en interrompre toutes les activités. Les huit derniers mois ont déjà été particulièrement difficiles, et c’est au beau milieu de plusieurs enquêtes simultanées sur la conduite du que celui-ci a décidé d’interrompre les activités du Parlement, c’est-à-dire les activités des comités, des députés et, véritablement, des Canadiens. S’il y a un endroit au Canada où les voix de tous les Canadiens peuvent se faire entendre, c’est dans cette vénérable enceinte. Le premier ministre a commis un flagrant abus de pouvoir en utilisant un mécanisme parlementaire légitime pour interrompre les enquêtes qui avaient été entreprises sur sa propre conduite. C’est scandaleux.
Malheureusement, mais comme l’on pouvait s’y attendre, cela a pris plusieurs mois de déni et de volte-face de la part du gouvernement avant qu’il ne reconnaisse que l’épidémie de COVID-19 était beaucoup plus grave qu’il ne l’avait initialement pensé. Il a alors décidé, je crois que c’était le 13 mars, de changer son fusil d’épaule et de présenter un premier projet de loi pour offrir une aide d’urgence à la population. Les députés de mon parti s’inquiétaient depuis un certain temps déjà que des mesures ne soient pas prises, notamment dans les aéroports, pour permettre au Canada de faire face à la menace de cette pandémie planétaire. Toutefois, au lieu de se contenter d’offrir une aide d’urgence, le gouvernement s’est livré à un flagrant abus de pouvoir, à un véritable coup de force comme je n’en ai jamais vu dans l’histoire de ce pays. Le gouvernement a voulu se donner le pouvoir de dépenser sans compter pendant plus d’un an et demi. Existe-t-il une démocratie qui accepterait qu’on propose une telle chose, et, qui plus est, qu’on la justifie, en plein milieu d’une pandémie planétaire? Lorsque les Canadiens avaient légitimement besoin d’aide, le gouvernement ne cherchait qu’à accroître son propre pouvoir. C’est incroyable.
Je voudrais souligner aux députés d’en face qui s’intéressent à certains aspects de la procédure parlementaire et qui pensent qu’on avait besoin d’un nouveau programme législatif que j’ai posé une question à un député du Parti libéral ici même à la Chambre il y a quelques minutes. Il m’a répondu que le délai de six semaines avait été nécessaire pour que les libéraux puissent consulter les Canadiens sur le contenu du discours du Trône. Il a mentionné qu’il avait entre autres organisé quelques assemblées publiques et a laissé entendre que d’autres députés ne consultaient pas les gens de leur circonscription, ce qui est insultant. Comme je n’ai pas pu lui répondre pendant la période des questions et des observations, je vais le faire maintenant.
Il est incroyable et tout à fait révélateur de la mentalité élitiste des libéraux qu’ils puissent prétendre que la prorogation leur a permis de savoir, mieux que tout le monde, comment mieux orienter l’avenir du pays dans un Parlement minoritaire. Ils devraient pourtant savoir que, dans cette Chambre, toutes les voix peuvent se faire entendre, et pas seulement les voix du Parti libéral. Aux dernières élections, les conservateurs ont rassemblé plus de votes que les libéraux, dont la députation a été considérablement réduite, mais ces derniers continuent de refuser le verdict du peuple canadien et continuent de nier que le Parlement est un service essentiel.
Pour conclure sur les motifs qui ont poussé le gouvernement à présenter un autre discours du trône, je dirai qu’il préfère manifestement agir de façon précipitée et invoquer l’urgence de la situation, comme cela s’est passé avec l’adoption du projet de loi .
Il aurait été possible de débattre de ce projet de loi pendant des semaines tout en étant en mesure de l’adopter à temps, mais le gouvernement a attendu jusqu’au dernier moment possible puis a organisé une conférence de presse. Ensuite, le du Parti libéral a fait savoir dans un gazouillis qu’il y aurait un vote de confiance et qu’il fallait que le projet de loi soit adopté sans quoi il y aurait des élections et les Canadiens en pâtiraient. Cette séquence des événements a été concoctée par le gouvernement. C’est typique de l’élitisme des libéraux.
Je vais maintenant passer aux réserves plus sérieuses que j’ai à l’égard du discours du Trône à proprement parler. Aux électeurs de ma circonscription qui m’ont demandé de dire en quelques mots ce que je pensais de ce discours, j’ai répondu qu’il était vague, coûteux et emblématique de cette façon de penser selon laquelle le gouvernement fédéral sait toujours mieux que les autres.
Le discours est vague en ce qu’il comporte peu de mesures concrètes. Les libéraux ont identifié quatre piliers de la relance puis ont inclus une abondance de formules accrocheuses et de slogans. Si l’on décernait un prix pour les formules accrocheuses et les slogans, le gouvernement le remporterait à coup sûr. Le gouvernement semble s’être inspiré de diverses autres campagnes électorales, et même de certaines campagnes électorales étrangères. Il balance ces formules accrocheuses en espérant convaincre les gens qu’ils peuvent compter sur lui pour obtenir des résultats concrets. Les députés de ce côté-ci de la Chambre savent toutefois que ce n’est pas le cas.
Il est malheureux que la plupart des aspects du discours du Trône ne soient que des promesses recyclées des libéraux. Prenons, par exemple, la promesse de planter deux milliards d’arbres. Ils l’ont faite aux dernières élections, mais un an après, pas un arbre n’a été planté. Toutefois, nous avons une entreprise des sables bitumineux qui en a planté des millions. Cela donne une idée plus générale du discours du Trône. Beaucoup de promesses ont été recyclées. Les libéraux semblent penser que faire ces belles promesses sans avoir aucun plan pour les tenir sert les intérêts des Canadiens, mais ce n’est simplement pas le cas.
Il s’agit d’un exemple parmi bien d’autres. Ce qui aurait pu être une occasion de voir de nombreuses solutions concrètes pour l’avenir de notre pays n’a pas abouti à grand-chose. C’est malheureux. C’est une belle occasion de perdue.
Qui plus est, il semble que c’était un projet qui visait à la flatter l’orgueil du . Il a prorogé le Parlement six semaines et demandé à la gouverneure générale de lire un discours du Trône, un élément important de notre tradition parlementaire qui détourne l'attention de la politique canadienne pour permettre à notre chef d’État d’exposer un programme. Cependant, cela ne lui suffisait pas. Il devait se montrer à la télévision pour continuer sa série lamentable de chroniques du cottage et faire un discours télévisé où il s’est contenté de se répéter.
J’ai beaucoup plus à dire, notamment sur des questions dont j’ai déjà parlé dans d’autres interventions, comme la crise qui menace l'unité de notre pays. Le fait est que six mois se sont écoulés depuis le début de l'exercice. Je connais bien des gens qui travaillent non loin d’ici, dans l’édifice Jim Flaherty, qui porte le nom de l’ancien ministre des Finances conservateur. Le ministère compte des spécialistes des finances très capables et intelligents, mais la a déclaré hier qu’il ne serait pas prudent d’estimer le montant du déficit. Je sais que beaucoup de gens au ministère des Finances en ont une bonne idée. Je soupçonne qu’en réalité, les libéraux ont peur de ce que les Canadiens vont penser en découvrant le coût des dépenses du gouvernement et le peu de justifications de ces dépenses. À un moment où tous les Canadiens savent que nous devons soutenir ceux qui en ont besoin, il est très regrettable de le faire sans avoir de plan.
Enfin, la page 20 du discours du Trône donne le meilleur exemple de l’attitude paternaliste d’Ottawa. À propos d’une stratégie nationale en matière d’assurance-médicaments, les libéraux emploient un terme au sujet de l’élaboration avec les provinces d’un régime d’assurance-médicaments, dont on ne connaît aucun détail. Ils disent qu’ils ne travailleront qu’avec les provinces et les territoires qui « souhaitent » aller de l’avant.
En ce qui concerne le gouvernement, il est évident qu’il ne souhaite travailler qu’avec les provinces et territoires disposés à se soumettre à son idéologie et à son point de vue bornés sur ce à quoi devrait ressembler l’avenir de notre pays. Cela sème la division dans tout notre pays et nuit à la capacité des Canadiens…
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Madame la Présidente, je suis heureuse de réagir au discours du Trône. Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Aujourd'hui, je prends la parole pour appuyer le discours du Trône, mais non sans réserves. Pour être franche, ma première réaction a été de vouloir voter contre le discours du Trône à cause des problèmes d'éthique du gouvernement.
Toutefois, je ne peux pas voter contre, car aucun électeur de ma circonscription ne m'a dit vouloir des élections pendant une pandémie; pas un seul, quelle que soit son affiliation politique.
Malgré une insatisfaction croissante quant à l'approche du gouvernement à l'égard de la gouvernance et à son manque de respect envers nos institutions, ce que les gens souhaitent actuellement, c'est une continuité et une impartialité des gouvernements alors que nous travaillons ensemble afin de prendre toutes les mesures nécessaires pour maîtriser la pandémie et ses conséquences sur notre mode de vie. Le combat contre la COVID-19 doit être non partisan.
Il y a eu plus de coopération et d’entente générale sur des programmes créés pour soutenir la lutte contre la COVID-19 et, surtout, soutenir les Canadiens. Nous savons tous qu'on tiendra des élections au moment où il sera approprié et responsable de le faire. Pour l’instant, tâchons d'agir d'une manière efficace et constructive dans ce contexte de gouvernement minoritaire.
Il y aura des élections, j'imagine, quelque temps après la deuxième vague de COVID et, je l’espère, seulement après qu’un vaccin aura été administré au plus grand nombre. Pour l’instant, les Canadiens veulent que nous restions tous, je dis bien tous, concentrés sur notre tâche, sur la santé publique et sur les besoins économiques immédiats, sans nous laisser aller à des conflits partisans inutiles et irréfléchis.
Nous devons tous rester vigilants. Les gouvernements ne peuvent pas tout faire. Nous devons, individuellement, nous montrer responsables et continuer de suivre tous les conseils en matière de santé publique. Notre marge d’erreur est minime. Comme tous les députés, j’écoute les citoyens de ma circonscription. Mon bureau de circonscription leur a demandé leur avis sur les questions les plus importantes pour eux pendant la pandémie, et ils se sont exprimés.
Sans surprise, faire face aux conséquences immédiates de la COVID vient en tête de leurs préoccupations. Ensuite, ce sont les finances et l’économie, suivies par l’environnement et le logement. Un des messages de mes concitoyens, en réaction à la première partie du discours du Trône, concerne la réponse aux besoins immédiats à venir. Nous devons tous nous assurer que les programmes que nous avons mis en place à la hâte fonctionnent bien, que la loi et les politiques sont efficaces et que si ces programmes se poursuivent, ils seront durables.
Ce n’est pas une question d’austérité, mais de bonne gouvernance. Nous avons également besoin de nouveaux paramètres. Si nous n’utilisons pas seulement le ratio dette-PIB, il nous faut d’autres cibles budgétaires. Parmi les questions soulevées par mes concitoyens, il y a celle de l’instauration d’un revenu universel de base, au sujet duquel ils demandent un véritable débat. Ils mentionnent également les investissements dans les aînés, les garderies et l’assurance-médicaments.
Quant au reste du discours du Trône, c’est une longue liste de politiques progressistes et de nombreuses promesses depuis longtemps répétées et toujours pas tenues. Dans le passé, j’ai fait partie d’un gouvernement qui avait bon nombre des mêmes idées sur sa longue liste. Souvent, comme les Canadiens s’y sont malheureusement habitués, les actes n’ont pas suivi les paroles quand, au bout du compte, l’opportunisme politique a pris le pas sur le progrès.
Il importe de souligner que de nombreux groupes de personnes parlent de la forme que devrait ou ne devrait pas prendre la reprise post-pandémique. Il est question de reprise verte et de reprise équitable. Il s'agit là d'importantes conversations auxquelles nous devons tous prêter l'oreille. Pour assurer une véritable reprise, qui permet plus particulièrement de relever les grands défis de notre époque, nous avons besoin que le Parlement et toutes les institutions gouvernementales améliorent leur efficacité et leur fonctionnement. Or, le discours du Trône ne prévoit rien à cette fin.
Nous avons dû unir nos efforts pour faire face à la menace de la COVID-19, ce qui nous a forcés à nous adapter. Le Parlement s'est lui aussi adapté. Si nous souhaitons vraiment rebâtir en mieux, comme il est dit dans le discours du Trône, nous devons penser aux outils dont nous disposons pour bâtir le pays que nous voulons et à la façon dont le gouvernement fonctionne. Si la COVID-19 peut nous pousser à modifier conjointement le fonctionnement de cette enceinte à l'improviste, nous pouvons sûrement entreprendre une réforme plus profonde pour rendre cette institution plus efficace et responsable et nous assurer que les voix des députés comptent.
Notre expérience avec la pandémie nous a aussi montré qu’il reste des problèmes profondément enracinés avec les provinces sur le partage des compétences, notamment, et depuis longtemps, en ce qui a trait aux services de santé.
Dans notre jeune pays, notre système de fédéralisme coopératif est appelé à évoluer. Le gouvernement fédéral a son rôle et les provinces et territoires ont le leur. Si nous voulons vraiment reconstruire en mieux lorsque la menace immédiate aura disparu, nous devons nous assurer de le faire sur de bonnes fondations, des fondations qui comprennent les nations autochtones et les gouvernements qui sont reconnus et constitués comme l’entendent les peuples autochtones. Nous devrions, à tout le moins, entamer une conversation sur la réforme de la gouvernance, ce qui comprend une réforme constitutionnelle, le Sénat, le Québec, les peuples autochtones, l’environnement et l’amélioration de la fédération.
En plus d’une réforme parlementaire, il faut une réforme électorale. Il y a aussi beaucoup à faire pour arriver à une vraie réconciliation avec les peuples autochtones. Il ne suffit pas d’adopter la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et d’améliorer quelques programmes, même si ce sont des étapes importantes. Avec une gouvernance rigoureuse, nous serons mieux équipés pour régler les grands problèmes de notre époque, les problèmes qui seront toujours là après la COVID-19, comme les changements climatiques, la dégradation de l’ordre international fondé sur des règles, ou la richesse et l’égalité.
Une fois la pandémie passée, nous devrions commencer par nos institutions et par faire de leur amélioration une priorité. Ce sera difficile, mais les Canadiens ont toujours été forts et résilients et capables de montrer aux gouvernements la voie à suivre. Collectivement, nous sommes seulement aussi forts et résilients que les institutions qui nous soutiennent, par-delà les partis et la politique. On m’a appris quand j'étais enfant à toujours rechercher l’équilibre et à reconnaître que chacun dans la collectivité avait un rôle à jouer. À la base de ces enseignements, il y a l’importance de notre interdépendance et de notre responsabilité les uns envers les autres et envers notre environnement.
Notre mode de vie collectif, et même notre humanité, est mis à l’épreuve face à la COVID-19. Nous sommes dans une période d'apprentissage. Il y a une raison si certains groupes sont plus durement touchés que d’autres par cette pandémie. C’est parce qu’ils sont vulnérables et marginalisés. Ils sont touchés de façon disproportionnée, et c’est en partie le reflet d’injustices endurées, d’un héritage du colonialisme et du racisme systémique qui se manifestent dans toute la société et dans nos institutions.
De plus en plus, je me demande comment ce serait si, dans notre société, nous nous reconnaissions et nous aidions vraiment les uns les autres, et si nous acceptions véritablement notre unité fondamentale et notre diversité. L’idée n’est pas nouvelle. Si nous sommes capables de l’accepter et de faire quelque chose à ce sujet pendant une pandémie, alors pourquoi ne pas le faire de manière permanente? Si nous en prenons conscience, mais n’agissons pas en conséquence maintenant, quand le ferons-nous?
À l’avenir, il nous faudra plus qu’une longue liste d’idées stratégiques. Il nous faut une vision et des priorités clairement établies. Il nous faut une volonté politique et des mesures énergiques.
Il nous faut aussi une meilleure façon de mesurer notre bien-être social et notre santé collective. Aujourd’hui, nous utilisons généralement le PIB pour formuler des hypothèses sur le bien-être social et les niveaux de vie. On part du principe que plus le montant par habitant est élevé, meilleur est le niveau vie. Cependant, en tant qu’outil économique, le PIB permet seulement de formuler des hypothèses sur les niveaux de vie élémentaires, qui peuvent être différents dans tout le spectre socioéconomique d’un pays.
La COVID montre combien les niveaux de vie sont différents d’une collectivité à l’autre. En outre, d’autres facteurs influent sur notre bien-être, comme le bien-être mental, la résilience culturelle et, facteur très important, la santé environnementale. Ce sont toutes des choses dont le PIB ne tient pas compte.
Il nous faut donc des facteurs socioéconomiques à la fois meilleurs et plus inclusifs. Il nous faut des indicateurs qui nous aident à préparer des budgets qui visent à améliorer le bien-être social des Canadiens, et pas seulement les résultats économiques. Nous devons planifier en nous fondant sur nos vraies valeurs. Quand tout le potentiel humain sera maximisé, notre société sera véritablement transformée.
Voilà ce qui est au cœur des enseignements que j’ai reçus, des enseignements de mon peuple, les Kwakwalas, qui survivent depuis des millénaires. Telle est la voie du redressement. Voilà comment reconstruire en mieux. Gilakas'la.
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Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui sur le territoire du peuple algonquin anishinabe afin de représenter les habitants de Nanaimo—Ladysmith et les verts dans l'ensemble du Canada.
Le discours du Trône contient un certain nombre de choses qui me réjouissent. D'ailleurs, certaines sections ressemblent beaucoup au programme du Parti vert sur lequel j'ai fait campagne en 2015 et 2019. D'autres font écho à la feuille de route du Parti vert pour la reprise économique après la pandémie intitulée « Réimaginer notre avenir ». Ce qui manque dans le discours du Trône, ce sont des plans pour mettre en œuvre les mesures audacieuses énoncées dans ces documents. Pour reprendre les propos de la nouvelle chef du Parti vert, Annamie Paul, des platitudes ne constituent pas un plan.
Nous sommes confrontés à deux crises sans précédent: une pandémie mondiale et une urgence climatique. Ces deux crises exigent que nous écoutions les scientifiques et les experts. Ces deux crises exigent la prise de mesures audacieuses. Le discours du Trône ne tient pas compte de l'urgence de la situation.
On nous dit sans cesse qu'il faut se serrer les coudes, mais la pandémie a fait ressortir les inégalités au Canada. La pandémie a touché les personnes âgées, les femmes, les gens de couleur, les Autochtones, les personnes handicapées et les travailleurs à bas salaire. Pendant ce temps, les Canadiens les plus riches se sont enrichis encore davantage. Les 20 Canadiens les plus riches ont vu leur fortune augmenter de 37 milliards de dollars durant les six premiers mois de la pandémie. Il est temps d'instaurer un impôt sur la fortune. Il est temps que les riches paient leur juste part pour financer les services publics sur lesquels comptent leurs entreprises et leurs employés. Il est temps aussi que les géants d'Internet et les multinationales qui font des affaires au Canada paient leur juste part d'impôts.
Les petites et moyennes entreprises canadiennes souffrent des conséquences économiques de la pandémie. Les secteurs du voyage, du tourisme, de l'hôtellerie et du divertissement ont besoin d'aide supplémentaire pour survivre. Le secteur sans but lucratif fournit des services essentiels aux Canadiens, surtout par les temps qui courent. Ce secteur aussi a besoin d'aide ciblée additionnelle. Les petites et moyennes entreprises constituent le moteur de l'économie canadienne et elles emploient presque 90 % des travailleurs du secteur privé au pays. Ces entreprises ont besoin d'être soutenues pour traverser la deuxième vague de la pandémie.
Nous devons mieux nous occuper les uns des autres. Le Canada est le seul pays au monde doté d'un système universel de soins de santé qui n'est pas assorti d'un régime universel d'assurance-médicaments. Il est fait mention d'un tel régime dans le discours du Trône, mais ce n'est pas la première fois qu'il en est question. Pour l'instant, nous n'avons pas encore vu de plan. Un régime universel d'assurance-médicaments ferait en sorte que les gens aient les médicaments dont ils ont besoin, ce qui réduirait de plusieurs milliards de dollars certaines dépenses imputées inutilement au système de soins de santé. En outre, il faut un programme universel de soins dentaires pour compléter notre système universel de soins de santé. Un tel programme permettrait également d'éviter des dépenses inutiles de plusieurs milliards de dollars en soins de santé. Une obturation de 90 $ faite aujourd'hui peut éviter une intervention cardiaque de 10 000 $ dans l'avenir.
Dans le cadre de la relance, nous devons concentrer les efforts sur l'appui aux femmes et aux familles. Le Canada a un urgent besoin d'un programme universel de garde d'enfants pour permettre à davantage de femmes de retourner au travail.
Des milliers de personnes, d'un bout à l'autre du Canada, sont sans-abri ou à risque de le devenir. Il est plus important que jamais que le gouvernement fédéral investisse dans le logement abordable, particulièrement dans des coopératives d'habitation appartenant à la collectivité. Les annonces concernant des programmes de logement sont intéressantes, mais le financement qui y est associé doit être versé sans délai.
Le Canada est aux prises avec une crise des opioïdes. À ce jour, des milliers de personnes sont mortes après avoir été empoisonnées par de la drogue. La toxicomanie est un problème sanitaire et social. Les autorités de la santé publique recommandent d'appliquer à cette crise des solutions fondées sur des données probantes. Nous devons écouter.
Le Canada a besoin d'une stratégie nationale en matière de santé mentale.
Le Parti vert réclame depuis longtemps une stratégie nationale pour les aînés, y compris des normes nationales pour les soins de longue durée et d'autres mesures de soutien pour les soins à domicile afin que les gens puissent vieillir chez eux. Les aînés méritent une bonification de leurs prestations de la Sécurité de la vieillesse et de leurs prestations du Supplément de revenu garanti pour les aider à joindre les deux bouts.
Bon nombre de personnes handicapées attendent depuis longtemps d'obtenir les prestations et les protections dont elles ont besoin. Le paiement unique pour les personnes en situation de handicap a été annoncé trois mois après le début de la pandémie de COVID-19. Presque quatre mois se sont écoulés depuis et personne n'a reçu de chèque. J'ai cru comprendre que ces chèques sont censés être envoyés à la fin du mois. Or, les personnes handicapées en ont assez d'attendre et d'être laissées pour compte.
En mars 2020, Anciens Combattants Canada avait un arriéré de près de 50 000 demandes de prestations d'invalidité. Avec les ressources actuelles, il faudra trois ans pour éliminer cet arriéré. Les anciens combattants méritent mieux.
Le discours du Trône ne mentionne ni les jeunes ni les étudiants. Le Parti vert préconise l'élimination des frais de scolarité afin de créer une main-d’œuvre instruite sans accabler les jeunes de dettes écrasantes. Les pays du Nord de l'Europe offrent tous la gratuité scolaire. C'est une question de priorités. Donnons la priorité aux jeunes.
Dès le départ, la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant était une très mauvaise idée, et nous connaissons la suite. Ces fonds auraient dû être investis dans le programme Emplois d'été Canada pour aider les jeunes et les organismes sans but lucratif à traverser la pandémie. Or, ce programme a été sous-financé. Rien que dans ma circonscription, Nanaimo—Ladysmith, des demandes d'une valeur de 500 000 $ n'ont pas été financées. Il faut aligner nos programmes sociaux sur ceux des pays du Nord de l'Europe, où les habitants disposent d'un véritable filet de sécurité sociale du berceau à la tombe.
La plus grande occasion que le gouvernement a ratée dans le discours du Trône concerne le revenu minimum garanti. La mosaïque actuelle de programmes sociaux permet à trop de personnes d'être laissées pour compte. Un revenu minimum garanti créerait un seuil de revenu au-dessus duquel tous les Canadiens vivraient. Il permettrait d'éliminer la pauvreté extrême au Canada.
J'entends déjà les objections: comment paierons-nous pour tout cela? Je reviens à ce que j'ai dit au début de mon allocution. Le Canada a besoin de mettre en place un impôt sur la fortune. Nous devons mettre fin aux échappatoires fiscales qui permettent aux gens et aux entreprises d'éviter de verser des impôts au Canada et de placer leur fortune dans des paradis fiscaux. Je tiens à souligner que les coûts associés à l'inégalité sociale excèdent largement ceux liés au fait de prendre soin des gens.
Utilisons les richesses auxquelles nous avons accès pour créer un maximum d'emplois et d'avantages sociaux pour les Canadiens, en commençant par les Premières Nations et les peuples autochtones, à qui ces ressources reviennent de droit. Nous devons également appliquer la totalité des recommandations formulées par la Commission de vérité et réconciliation et dans le cadre de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Il est en outre temps de mettre en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
Qui plus est, nous avons besoin d'une réforme électorale. Ce point n'était pas mentionné dans le discours du Trône, ce qui n'a rien de surprenant.
Le discours du Trône contient de bons éléments, mais beaucoup d'autres sont absents et certains des éléments présents ont besoin d'être améliorés, mais au bout du compte, il ne renferme aucun véritable plan visant à faire notre part pour stopper nos propres pratiques destructrices qui anéantissent la biodiversité sur cette planète, qui détruisent notre climat et qui menacent l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Nous avons toujours les cibles climatiques établies par le gouvernement conservateur de Stephen Harper, des cibles pitoyables et inadéquates, et nous n'avons même pas de plan qui nous permettrait d'atteindre ces cibles pitoyables et inadéquates. Les gouvernements canadiens successifs ont toujours été au courant des changements climatiques depuis la première conférence de Genève en 1979. Un seul gouvernement s'est donné la peine d'établir un plan visant à atteindre les cibles convenues, et c'est celui de Paul Martin, qui a été défait par les conservateurs et les néo-démocrates avant qu'il soit possible de le mettre en œuvre.
La Grande-Bretagne a légiféré la création d'un budget carbone. Ce pays a établi des plans et respecte les cibles de ce budget carbone sans tenir compte des politiques partisanes toxiques qui dominent le système électoral. Le Royaume-Uni a réduit ses émissions de 42 % sous les niveaux de 1990, tandis que le Canada a augmenté ses émissions de 21 % depuis 1990. Le Canada est passif sur le plan climatique. Je ne vais pas voter en faveur d'un discours du Trône qui ne contient pas les cibles que la science exige et un véritable plan d'action devant nous permettre d'atteindre ces cibles et de réagir à la crise à laquelle nous sommes confrontés.
Mon rôle au Parlement n'est pas d'assurer ma réélection, d'améliorer le sort du Parti vert, ou encore de faire de la politique partisane. Mon rôle et mon travail ici consistent à faire pression sur le gouvernement au mieux de mes capacités pour qu'il fasse ce qui est juste, c'est-à-dire améliorer la vie des Canadiens et poser des gestes concrets pour lutter contre les changements climatiques. Nous ne devons pas moins à nos enfants et à nos petits-enfants que de leur assurer un avenir sécuritaire sur cette planète.
Des députés des autres partis savent que c'est la responsabilité qui nous incombe. Je veux qu'ils sachent que leur travail ici consiste à lutter pour l'existence même de l'humanité. Les chefs de parti et les grands donateurs ne sont peut-être intéressés que par les dernières sommes d'argent qu'ils peuvent encore engranger des activités de fracturation, mais ils doivent s'interroger sur leur raison d'être sur cette planète en ce moment, et en ce lieu. J'invite les députés à se remémorer ces moments de leur enfance où ils rêvaient à un monde merveilleux rempli de promesses. À la Chambre, nous avons le pouvoir de prendre des décisions importantes, des décisions qui comptent.
Il est temps de relever le grand défi de notre époque. Le discours du Trône n'est pas à la hauteur de ce défi. Il est temps de faire mieux. Voilà pourquoi je voterai non.
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Madame la Présidente, je suis heureuse d'intervenir à distance au sujet du discours du Trône. L'an dernier, je n'aurais jamais pensé que je me brancherais à la Chambre des communes depuis mon bureau à domicile, situé à Mary's Harbour, une région rurale du Nord du Canada, dans la magnifique circonscription de Labrador, ou d'une autre collectivité, afin de prendre part à des débats parlementaires et à des votes. À cet égard, j'estime que le Parlement arrive à faire en sorte que les députés se fassent entendre et puissent apporter leur pleine contribution.
La COVID-19 a eu d'affreuses conséquences sur la vie des gens. Mais dans la foulée des événements tragiques et dévastateurs qu'elle a causés pour beaucoup de familles, un mécanisme de défense renouvelé s'est enclenché pour protéger notre santé, nos collectivités et notre pays. Nous avons tous été obligés de devenir plus autonomes et plus résilients dans la lutte contre la COVID-19. Pour beaucoup d'entre nous, celle-ci a aussi suscité un rapprochement et un mouvement d'entraide entre les Canadiens ainsi que la modernisation de leur futur.
La Chambre des communes débat aujourd'hui du discours du Trône. Certains députés sont persuadés que le gouvernement du Canada ne va pas assez loin dans ses programmes et dans l'aide qu'il offre aux Canadiens, tandis que d'autres estiment qu'il est allé beaucoup trop loin.
À mon avis, nous avons adopté une approche équitable et responsable pour prendre soin des Canadiens pendant une période où ils en avaient le plus besoin. Je suis convaincue que le gouvernement a établi des priorités qui permettront non seulement de soutenir les Canadiens aujourd'hui alors que nous traversons cette pandémie, mais aussi de le faire dans l'avenir en les aidant à aller de l'avant. En cette période d'incertitude sans précédent, il n'y a aucun modèle tout préparé pour gérer la situation actuelle au pays ni pour indiquer l'orientation à prendre pour l'avenir.
Le gouvernement a été à l'écoute des Canadiens. Nous avons écouté avec une grande attention ce que les habitants de nos circonscriptions nous disent. Nous savons qu'il faut avoir de solides mesures de défense pour protéger la santé des Canadiens et leur venir en aide, non seulement pour passer à travers la pandémie, mais aussi pour relever les défis qui les attendent par la suite.
Pour y arriver, nous offrons l'aide dont ils ont besoin maintenant et nous établissons un plan concret pour rebâtir en mieux après la pandémie. Nous savons qu'il faut réduire les écarts socioéconomiques qui ont été révélés par la crise. Pour de nombreux groupes du Canada, comme les femmes, les habitants du Nord, les Autochtones et les gens vivant en région rurale — pour ne nommer que ceux-là —, nous savons que ces écarts économiques sont flagrants. Nous savons qu'il faut en faire plus si nous voulons rebâtir en mieux et réduire ces écarts dans la société.
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, le gouvernement, le , le Cabinet et tous les députés soutiennent les Canadiens qui en ont le plus besoin, notamment grâce à la Prestation canadienne d'urgence. Cette aide a permis à plus de neuf millions de Canadiens de composer avec les difficultés financières liées à la pandémie. Dans les derniers mois, nombre des gens de ma propre circonscription n'auraient pas pu joindre les deux bouts ou même se loger sans la Prestation canadienne d'urgence. Je sais donc d'expérience à quel point ce programme leur a été utile.
Nous avons bonifié le financement du programme Nouveaux Horizons pour les aînés, qui a contribué à offrir des biens et services essentiels aux aînés en isolement et à améliorer leurs services communautaires. Nous l'avons fait pour améliorer le soutien aux aînés et pour que les gens restent en contact avec leurs proches dans leurs collectivités.
Je sais que c'est grâce au Fonds d'urgence pour l'appui communautaire que de nombreux organismes communautaires de ma circonscription, notamment la banque d'alimentation de Labrador Ouest, le refuge pour femmes et pour enfants Libra House, situé à Goose Bay, et la maison de transition à Nain, au Nunatsiavut, ont été en mesure d'obtenir le financement nécessaire pour continuer à fournir des ressources et des programmes sociaux essentiels en cette période de grands défis causés par la pandémie.
D'ailleurs, le gouvernement a offert du soutien à tous les refuges pour femmes et à toutes les banques alimentaires au Labrador, autant dans les communautés autochtones que non autochtones, car il savait que ces services étaient en demande. Le gouvernement savait qu'il y avait un écart à combler et qu'un financement du fédéral allait manifestement aider les éléments les plus vulnérables de la société. Il savait qu'il était impératif d'agir, et c'est exactement ce qu'il a fait.
Lorsqu'on se penche sur la situation de collectivités comme Nain et Hopedale, de communautés autochtones comme Natuashish et Sheshatshiu, ou de collectivités au sud du Labrador comme Cartwright et West St. Modeste, ainsi que de toutes les autres collectivités qui les entourent, on peut constater que le gouvernement a mis en place des programmes d'aide à tous ces endroits pour aider les résidants à surmonter les épreuves des sept derniers mois.
Depuis mars, le gouvernement n'a cessé d'écouter les conseils des meilleurs professionnels dans les domaines de la santé et des sciences du Canada, car nous savions qu'il était important de suivre les conseils des experts. Nous devions nous assurer que nos héroïques travailleurs de première ligne disposaient du matériel dont ils avaient besoin pour faire leur travail et fournir à tous les Canadiens les données les plus à jour sur la manière d'empêcher la propagation de la COVID-19 dans les collectivités et aider les habitants pendant cette période difficile.
En tant que pays, nous avons déjà accompli d'énormes progrès. Nous sommes déjà plus résilients en matière de fabrication d'équipement de protection individuelle et la distribution est plus efficace. Sur ces plans, la situation s'est considérablement améliorée depuis 2019. La pandémie a montré la résilience des particuliers et des entreprises et leur détermination à unir leurs efforts pour la combattre.
En tant que gouvernement, nous avons mis en œuvre des programmes économiques et sociaux sans précédent pour soutenir financièrement les Canadiens, particuliers et entreprises, partout au pays. Nous savons que, dans de nombreuses circonscriptions, des Canadiens auraient perdu leur maison ou leur entreprise et que certains pourraient encore perdre ces biens importants qui sont essentiels à leur vie, en plus de perdre leur emploi. Toutefois, nous savons que si le gouvernement fédéral n'avait pas décuplé ses efforts pour aider les Canadiens, la situation aurait pu être bien pire. Et elle sera bien pire si le gouvernement ne continue pas sur sa lancée.
Le a établi un contact personnel avec les Canadiens et a répondu à leurs besoins. Qu'il s'agisse de la Subvention salariale d'urgence du Canada, de l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial, du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, des programmes pour les étudiants, du versement unique supplémentaire du crédit pour la TPS, du paiement unique aux personnes en situation de handicap ou des prestations additionnelles au titre du Programme de la prestation fiscale pour enfants, toutes ces mesures ont contribué à compenser les difficultés en cette période particulièrement éprouvante sur les plans financier, social et économique pour les Canadiens, dont de nombreux citoyens de ma circonscription que je connais très bien.
Le gouvernement n'a ménagé aucun effort. Nous avons collaboré avec les provinces et les territoires pour bonifier le salaire des travailleurs de première ligne. Je pense à tous les travailleurs qui sont demeurés de service pendant que nous sommes restés à la maison pour arrêter la propagation du virus. Jour après jour, en pleine pandémie, ils sont demeurés à pied d'œuvre pour assurer la continuité des services d'urgence et des soins de santé essentiels et assurer la sécurité alimentaire de ceux qui en avaient besoin. De nombreux soignants étaient aux premières lignes, notamment dans les résidences pour personnes âgées. Nous serons éternellement reconnaissants envers eux pour le travail qu'ils font et le courage dont ils font preuve en affrontant la pandémie pour assurer la prestation de services sur lesquels comptent tant de Canadiens. Je le constate dans ma propre circonscription. D'une collectivité à l'autre, je vois la détermination et la volonté des travailleurs de première ligne.
J'ai vu tellement de gens faire d'énormes sacrifices pour pouvoir servir leurs compatriotes et les gens de la collectivité lorsqu'ils en avaient le plus besoin. Je leur en serai éternellement reconnaissante et je ne pourrai jamais les remercier assez.
Nous parlons des aînés et de leur détermination à traverser la crise. Je tiens à les féliciter. Je sais que ce n'est pas facile, mais, avec l'aide de leur famille qui les aime et prend soin d'eux, avec l'appui de la collectivité qui tient à eux et avec l'apport de tous les fournisseurs de services, nous réussirons à traverser la crise ensemble.
La pandémie a aussi mis en évidence les écarts qui existent quant à la sécurité alimentaire et aux soins de santé dans les collectivités nordiques, inuites, métisses et autochtones et dans les communautés des Premières Nations partout au Canada. Nous avons investi des millions de dollars dans le Fonds de soutien aux communautés autochtones fondé sur les distinctions. Nous savons que, sans cette aide, de nombreuses communautés autochtones au Canada se seraient retrouvées en mauvaise posture pour lutter contre la pandémie.
Nous avons investi pour la première fois dans des subventions pour aider ces communautés en ce qui concerne les coûts de chauffage, la préparation d'abris d'urgence et de plans d'intervention médicale pour répondre aux éventuelles éclosions dans les communautés autochtones des régions nordiques. Nous avons été là dès le début pour intervenir et les épauler et nous sommes toujours là. Nous ne les laisserons pas tomber.
Nous aiderons les Canadiens à traverser la pandémie, même si nous devons forcer la main à certains de nos collègues dans cette enceinte. Les Canadiens ne seront pas laissés pour compte. On leur fournira les mesures de soutien et les services dont ils ont besoin pour survivre à cette crise.
Par exemple, nous nous sommes penchés sur la situation de certains secteurs, notamment celle de l'industrie pétrolière de Terre-Neuve-et-Labrador, dans laquelle nous venons d'investir plus de 380 millions de dollars. Nous l'avons fait pour aider cette industrie, de même que pour y assurer la création et le maintien de milliers d'emplois. Nous avons aussi investi dans le secteur canadien de la pêche. Nous avons collaboré avec les gens de l'industrie qui ont essuyé des pertes financières. Nous...
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Madame la Présidente, c’est pour moi un plaisir de participer en ligne aux débats de la Chambre ce matin, ici sur le territoire des Premières nations du Traité n
o 1, la terre de la nation métisse, pour parler des nombreux engagements pris par le gouvernement pour appuyer les Canadiens dans notre lutte contre la COVID-19.
Le gouvernement libéral savait qu’il fallait fournir une aide immédiate aux Canadiens, car notre pays était aux prises avec la crise de santé publique et la crise économique les plus graves de notre époque. En l’espace de quelques semaines, notre gouvernement a donc mis en place la Prestation canadienne d’urgence, la PCU, qui a fourni un revenu direct et immédiat de 2 000 $ par mois à ceux qui avaient soudainement perdu leur emploi. La PCU a permis à plus de 277 000 Manitobains de payer leur loyer ou leur hypothèque et de mettre de la nourriture sur la table. Nous passons maintenant à autre chose, et notre gouvernement continue d’aider les Canadiens avec une prestation d’assurance-emploi améliorée qui fournit 500 $ par semaine à ceux qui se cherchent encore du travail.
Les Canadiens ne devraient pas avoir à choisir entre leur gagne-pain et leur santé, et c’est pourquoi nous avons mis en place un programme national de congés de maladie. Nous avons également annoncé des congés pour les personnes qui doivent s’absenter du travail pour prendre soin d’un enfant ou d’un proche.
Je sais que ces congés ont été d’une importance absolument cruciale pour de nombreuses familles de ma circonscription. Je sais que de nombreux parents, et tout particulièrement des femmes, ont dû prendre des décisions difficiles qui mettaient en cause leur emploi. Les chiffres sont choquants. La participation des femmes au marché du travail a chuté à des niveaux que nous n’avions pas vus depuis les années 1980. Or, la reprise économique du Canada ne pourra pas se faire complètement sans un retour massif des femmes sur le marché du travail. À cet égard, nous nous sommes engagés à mettre en place une stratégie nationale en matière de garde d'enfants pour que les parents aient accès à des services de garde de qualité et abordables à leur retour au travail.
En ces temps difficiles, beaucoup de mes concitoyens ont utilisé le courriel, la poste ou le téléphone pour faire connaître les grandes politiques qu’ils souhaitaient entendre annoncer dans le discours du Trône. Grâce à cette précieuse information, notre gouvernement a pris des engagements fermes pour mettre en place un régime national d’assurance-médicaments, augmenter les prestations de la Sécurité de la vieillesse, appuyer la réunification des familles et réaliser de nombreux autres projets qui seront très bénéfiques ici, au Manitoba, et partout ailleurs au pays.
Je sais que tous les députés seront d’accord pour dire que, ces six derniers mois, les Canadiens se sont vraiment montrés à la hauteur et ont fait preuve d’une solidarité incroyable, et les Manitobains ne font pas exception. Je profite de cette occasion pour reconnaître le dévouement des travailleurs de la santé de première ligne du Manitoba, qui s’activent sans relâche dans des conditions intenables. Je souhaite également souligner l'apport des travailleurs essentiels, comme les chauffeurs de camions et commis d’épicerie, qui sont là quand nous en avons le plus besoin.
Je voudrais prendre un instant pour souligner tout particulièrement la contribution du personnel du Laboratoire national de microbiologie, à Winnipeg. Ce laboratoire joue un rôle de premier plan dans les travaux d’une importance capitale qui visent à protéger la santé des Canadiens. Il a notamment mis au point, le 15 janvier dernier, le premier test canadien de dépistage du coronavirus, établi des régimes de dépistage à l’intention des communautés isolées du Nord et offert un soutien essentiel à la recherche d’un vaccin et de traitements.
On dit souvent que rien n’est possible sans l’aide de tout un village. Eh bien, Winnipeg-Sud est l’incarnation même de cette maxime depuis le début de la pandémie. Les mosquées, les églises, les temples et les organismes de ma communauté œuvrent tous de concert pour s’occuper des plus démunis.
Nous sommes bien conscients que les ravages auxquels font face nos petites entreprises représentent l'un des plus grands défis que notre pays ait eu à relever pendant cette pandémie. Les petites entreprises, qui fournissent des emplois partout au Manitoba, constituent l'épine dorsale de son économie. Le gouvernement le sait et s'est engagé à soutenir les PME grâce à un certain nombre d'initiatives. Très vite, nous avons créé la Subvention salariale d'urgence, qui couvrait 75 % du salaire des employés, permettant ainsi aux entreprises de garder leurs employés sur leur liste de paie. Non seulement nous avons rendu ce programme plus flexible, mais en plus, nous allons le prolonger jusqu'à l'été prochain, comme nous l'avons déjà fait savoir, pour que les entreprises puissent établir des plans.
D'autres programmes d'aide fédéraux ont également été essentiels à nos entreprises, notamment le programme du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, qui offre des prêts sans intérêt pouvant atteindre 40 000 dollars aux entreprises admissibles pour les aider à survivre à la pandémie.
Diversification de l'économie de l'Ouest Canada et nos organismes de développement régional partout au Canada ont joué un rôle déterminant en nous aidant à fournir une aide directe aux PME, en particulier à celles n'ayant pas été en mesure d'accéder à ces programmes.
En mai, le gouvernement a débloqué environ 1 milliard de dollars pour le Fonds d'aide et de relance régionale, le FARR, conçu précisément pour aider les petites entreprises qui, laissées pour compte par le système, n'ont pas pu accéder à d'autres programmes destinés aux entreprises. Dans ma province natale, le Manitoba, le FARR a apporté une aide financière — à hauteur de 8,4 millions de dollars au total — à 85 entreprises différentes. Pas plus tard que la semaine dernière, la a annoncé un investissement supplémentaire de 600 millions de dollars dans le programme d'aide et de relance régionale afin que nous puissions continuer à soutenir les petites entreprises et à les aider à traverser cette période d'incertitude économique.
C'est une période très difficile pour beaucoup, et notre priorité reste de protéger les gens et de sauver des vies. Dans le même temps, nous ne pouvons pas oublier qu'en matière de protection des personnes, une autre crise se profile à l'horizon et elle engendrera encore plus de problèmes sanitaires et économiques que la COVID-19 et c'est, bien sûr, la crise climatique. Nulle part la crise climatique ne se fait sentir plus fortement que dans les perturbations que connaissent notre cycle de l'eau et nos systèmes d'eau douce.
Des décennies de sondages d’opinion publique montrent que, pour les Canadiens, aucune ressource n’est plus importante pour leur économie, leur santé et leur bien-être que de l’eau fraîche et propre. Je suis enchanté que le gouvernement du Canada, dans le discours du Trône, ait réitéré son engagement à créer l'Agence canadienne de l’eau pour travailler avec les provinces, les territoires, les municipalités, les gouvernements autochtones et d’autres intervenants à mieux gérer et protéger nos précieuses ressources d’eau douce. Je suis particulièrement heureux et honoré que le m’ait demandé de diriger les efforts en ce sens.
Nous, les Canadiens, sommes chanceux d’avoir plus de deux millions de lacs et de rivières, soit environ 20 % des réserves mondiales d’eau douce. Nos cours d’eau sont précieux pour de nombreuses industries, dont la pêche, le tourisme, la marine marchande et la navigation. Ils revêtent une importance cruciale pour nos écosystèmes aquatiques et nos habitats humides, vitaux pour un grand nombre de plantes et d'animaux.
Pour protéger et bien gérer nos ressources en eau douce, il est important d’améliorer la qualité de l’eau, qui est en train de se détériorer. À cette fin, en 2017, nous avons investi 70,5 millions de dollars dans les Grands Lacs et le bassin du lac Winnipeg. En cinq ans, nous avons consacré 44,84 millions de dollars à l’initiative de protection des Grands Lacs pour nous attaquer aux problèmes environnementaux les plus graves qui touchaient les Grands Lacs, à savoir la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème. Dans le cas du bassin du lac Winnipeg, nous avons alloué 25,8 millions de dollars pour lutter contre un problème croissant, soit la pollution des nutriments et les algues toxiques, afin de restaurer la santé du sixième lac en importance au Canada.
En ces temps d’instabilité climatique, les inondations ont eu des répercussions très importantes sur des collectivités et sur le Trésor public. Ainsi, le gouvernement a versé plus d’aide aux sinistrés au cours des 10 dernières années qu’il ne l’avait fait au cours des 40 années antérieures. Les inondations survenues au Manitoba en 2011, à elles seules, ont obligé plus de 7 000 personnes à quitter leur maison, détruit des infrastructures cruciales et amené 70 localités à déclarer l’état d’urgence, plombant l’économie manitobaine d’un milliard de dollars.
Pour s’attaquer à ces problèmes, le gouvernement du Canada s’est engagé, lors du discours du Trône, à investir dans l’Agence canadienne de l’eau ainsi que dans de grandes infrastructures hydrauliques dans le but de mieux gérer et protéger nos cours d’eau, ce qui sera bénéfique pour l’environnement, l’économie et les générations futures.
En terminant, j’aimerais dire que la pandémie de la COVID-19 a provoqué la crise sanitaire et économique la plus grave que nous ayons connue depuis des générations. Au Manitoba, comme un peu partout au pays, une collaboration extraordinaire est apparue entre les Canadiens, qui se sont épaulés pour traverser ces temps difficiles. Une collaboration sans précédent s’est également établie entre les provinces, les territoires et le gouvernement fédéral. Les Canadiens veulent que cette collaboration se poursuive, et ils veulent que tous les partis à la Chambre travaillent ensemble pour surmonter la crise de la COVID-19 et bâtir un meilleur Canada une fois la pandémie terminée. Ne les décevons pas.
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Monsieur le Président, j'ai l'honneur d'intervenir à la Chambre en personne plutôt qu'à distance pour débattre du discours du Trône. Je suis très heureuse d'être ici.
Je tiens d'abord à souligner à quel point les sept derniers mois ont été sources de défis pour bien des gens. Je songe à ceux qui travaillent dans les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée et aux travailleurs de première ligne, où qu'ils soient, y compris ceux qui livrent l'épicerie. Cela fait maintenant sept mois, et les choses ne se sont pas vraiment améliorées pour bon nombre d'entre eux. Nous savons qu'ils sont épuisés et nous tenons à leur exprimer notre plus sincère gratitude pour tout ce qu'ils font. Je tiens aussi à souligner que de nombreuses personnes et entreprises sont elles aussi toujours confrontées à des défis hors du commun.
Peu importe les différends que nous pouvons avoir à la Chambre, je crois qu'il est juste d'affirmer que nous nous entendons sur le fait que nous devons faire de notre mieux pour soutenir les Canadiens pendant cette crise. En cette époque sans précédent, il est sain de tenir un débat vigoureux et, parfois, d'avoir des opinions différentes sur la meilleure voie à suivre.
Il y a environ un an, nous étions en campagne électorale. Quelques semaines plus tard seulement, l’actuel gouvernement recevait un nouveau mandat des Canadiens. C’était un mandat minoritaire, parce que les Canadiens n’avaient pas eu autant confiance dans les libéraux que cela avait été le cas lors des élections précédentes. C’était un message important pour le gouvernement libéral, mais je ne suis pas certaine qu’il l’ait entendu.
Depuis lors, nous avons eu deux discours du Trône, mais aucun budget. Nous avons eu un spectacle matinal sur le porche du Bungalow Rideau pendant plus de 80 jours. Le sortait sur son porche et annonçait des nouvelles dépenses et des nouvelles mesures extraordinaires. Toutefois, pendant ce temps, nous avons eu 14 jours de séance. Pensons-y. Le premier ministre annonçait des nouveaux programmes extraordinaires au cours d’une crise sans précédent, mais nous n’avons eu que 14 jours de séance. Bref, des milliards et des milliards de dollars ont été annoncés, qui ont fait l'objet de très peu de débats.
Voilà comment des erreurs surviennent. En court-circuitant le Parlement, les comités et le processus, les libéraux font des erreurs. C’est pourquoi des initiatives comme le programme de prêts pour les entreprises ont été un tel désastre. Les libéraux n’ont pas consulté les experts, ils n’ont pas consulté les personnes d’expérience au Parlement et ils n’ont pas pris le peu de temps supplémentaire qu’il aurait fallu prendre pour faire les choses correctement. Cette responsabilité incombe au gouvernement. Le est apparu sur son porche pendant 80 jours et le Parlement a siégé 14 jours en tenant un minimum de débats.
J’ai relu un certain nombre de discours du Trône pour préparer ce que j’allais dire aujourd’hui. J’ai relu les discours de 2008 et de 2011, que j’ai trouvés très bons. Ils étaient ordonnés et concrets, et ils faisaient part aux Canadiens de la vision et des objectifs du gouvernement.
J’ai ensuite relu le discours du Trône de 2015 prononcé par l’actuel gouvernement libéral. On y disait que le gouvernement du Canada « favorisera la tenue de débats ouverts et le recours au vote libre. En outre, il réformera et renforcera les comités. » Actuellement, un comité se penche sur certains problèmes du gouvernement actuel, le scandale de l’organisme UNIS, mais le gouvernement fait tout ce qu’il peut pour mettre fin aux travaux de ce comité.
Dans ce discours, le gouvernement a aussi dit: « Il faut également souligner ce que le gouvernement ne fera pas […] il n’aura pas recours à des mécanismes tels que la prorogation et les projets de loi omnibus pour éviter les examens minutieux. » Qu’a fait le gouvernement libéral au beau milieu de la crise? Il a décrété la prorogation. Personne ne croit qu’il l’a fait pour une autre raison que pour éviter le scandale entourant UNIS et pour empêcher d’autres témoignages sur la façon dont le gouvernement a aidé ses amis libéraux en ces temps de crise.
J’ai trouvé absolument renversant que le gouvernement accélère l’adoption d’un projet de loi lorsque nous sommes finalement revenus, après la période de prorogation. Encore une fois, il n’y a eu aucun débat en comité. Cette promesse de 2015 ne devait-elle tenir que pour l’année 2015, quand les libéraux étaient majoritaires, ou était-ce une promesse pour ce que le gouvernement libéral voulait faire?
Cependant, le a eu le culot de dire aux médias que nous n'avions d'autre choix que d'accélérer l'adoption du projet de loi pour venir en aide aux Canadiens. Je me souviens du moment où j'ai lu cette déclaration qui m'a fait réfléchir à la volonté d'adopter le projet de loi à toute vapeur. Nous avions cinq semaines pendant lesquelles nous étions prêts et disposés à tout mettre en œuvre pour que le projet de loi fasse l'objet d'un examen adéquat. Nous aurions ainsi évité de répéter les erreurs des autres projets de loi précédents, comme celui sur le programme d'aide au loyer.
Ils ont indiqué qu'ils voulaient faire confiance au gouvernement. Les libéraux ont affirmé qu'ils voulaient que les Canadiens leur fassent confiance. Je ne sais pas ce qu'en pensent les autres députés, mais, à mon avis, l'accumulation des scandales éthiques mine ce lien de confiance de nombreuses façons.
Je n'ai pas parlé de la réforme démocratique, mais je peux dire que c'était un autre engagement ferme du gouvernement.
Après la lecture du discours du Trône, j'ai peine à croire que les libéraux feront ce qu'ils se sont engagés à faire. Ils ont tendance à recycler les promesses qu'ils ne tiennent pas. Leur promesse sur les services de garde remonte à 20 ans, il y a très, très longtemps. Leur promesse sur un régime d'assurance-médicaments est dans les airs depuis un bon moment. Le discours du Trône porte un peu sur la crise actuelle et beaucoup sur le recyclage d'une longue liste de promesses non tenues.
En ce qui concerne les enjeux importants pour les Canadiens en ce moment, les libéraux ont affirmé que le premier pilier de leur plan consiste à lutter contre la pandémie et à sauver des vies. Je pense que tous les députés peuvent s'entendre sur cet objectif, mais il faut se pencher sur les mesures prises pour y arriver. Qui a envoyé tout l'équipement de protection individuelle soit à la poubelle soit en Chine? Qui ne s'est pas assuré de maintenir le niveau des stocks au Canada? Qui ne s'est pas inspiré des autres pays par rapport à l'approbation des tests rapides? Qui n'a pas fermé les frontières au moment approprié et accusé l'opposition de racisme lorsqu'elle a suggéré de le faire? C'est le gouvernement. Cela dit, il faut maintenant se tourner vers l'avenir.
Nous savons à présent que tout le monde s'attendait à ce qu'il y ait une deuxième vague. Nous savions que nous avions un certain délai pour nous y préparer. Qu'ont fait les libéraux pour lutter contre cette pandémie et sauver des vies?
Les libéraux vont établir des normes nationales pour les personnes âgées parce que ce sont elles qui ont été les plus touchées. Dans un article publié récemment dans le Journal de l'Association médicale canadienne, on abordait les différents enjeux touchant les aînées; les normes n'en faisaient pas partie. On parlait plutôt d'équipement de protection, de formation du personnel, d'inspections d'agrément et d'améliorations des immobilisations. Ce sont les choses qui permettraient d'éviter les problèmes lors d'une deuxième vague. Le gouvernement a-t-il agi? Je sais que c'est une compétence des provinces et des territoires, mais les libéraux ont-ils dit aux provinces et aux territoires qu'il y aurait une deuxième vague, qu'ils voulaient les appuyer? Leur ont-ils demandé ce qu'ils pouvaient faire pour les aider, s'il s'agissait uniquement d'argent ou s'il y avait autre chose qu'ils pouvaient faire? Si une deuxième vague frappe les foyers de personnes âgées, le gouvernement actuel en sera en partie responsable.
En ce qui a trait aux Autochtones, les libéraux ont été très précis il y a 10 mois. Ils allaient voir à ce que soient levés tous les avis à long terme d'ébullition d'eau dans les réserves d'ici 2021. Dans le discours, ils disent qu'ils vont faire des investissements supplémentaires dans la résilience. Qu'est-ce que cela veut dire? Je pense que la plupart des Premières Nations savent ce que veut dire lever tous les avis à long terme d'ébullition d'eau, mais savent-elles ce qu'on entend par investissements supplémentaires dans la résilience?
L'approche actuelle du gouvernement a de quoi inquiéter. Chose certaine, il serait très difficile pour nous, de ce côté-ci, d'appuyer ce discours du Trône.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir d'être présent aujourd'hui de façon virtuelle. J'en profite pour saluer mes collègues de la Chambre des communes et les gens qui suivent les travaux. J'aimerais souligner que je participe aux travaux de la Chambre aujourd'hui à partir de la ville de Lévis, qui est présentement en zone rouge. J'aimerais saluer la résilience des gens de la circonscription de Bellechasse—Les Etchemins—Lévis, qui subissent les contraintes du confinement.
Le but de mon intervention aujourd'hui est de signifier que je ne suis pas en mesure d'appuyer le discours du Trône qui a été prononcé le 23 septembre dernier par la gouverneure générale.
Le rôle du gouvernement et des parlementaires est d'accompagner et de soutenir les gens, d'atténuer les conséquences de la pandémie et de chercher à être des facilitateurs. Il m'est impossible d'appuyer le discours du Trône, car il y a deux éléments fondamentaux qui ne s'y retrouvent pas et qui contribueraient justement à aider les gens qui sont en zone rouge, comme à Lévis.
Il faudrait mettre en place des mesures immédiates pour faire face à la recrudescence de la pandémie, dont une accélération du dépistage et de l'analyse des résultats. Par exemple, la conjointe d'un de mes collègues, qui travaille dans le milieu scolaire, a subi un test de dépistage de la COVID-19 et attend son résultat depuis maintenant trois jours, ce qui oblige mon collègue à lui aussi attendre ce résultat. Cela paralyse donc le travail de nos organisations, malgré la possibilité de télétravailler. Cela vient freiner le rythme, sans compter que certains emplois exigent la présence sur place du personnel.
Dans notre région, il y a beaucoup d'emplois manufacturiers. Il faudrait donc des mesures immédiates pour soutenir les autorités de la santé publique afin que le dépistage soit accéléré, ce qui n'est pas clairement établi dans le discours du Trône.
L'autre mesure serait d'accompagner nos entreprises et les gens pendant la pandémie de façon raisonnable et ciblée afin que l'État demeure agile et flexible une fois cette dernière derrière nous. Malheureusement, avant même la pandémie, les libéraux s'étaient déjà engagés dans une spirale de déficits. On est loin d'améliorer notre sort présentement.
Que retrouve-t-on dans le discours du Trône? Comme l'a mentionné un peu ma collègue de la Colombie-Britannique, on s'attend normalement à retrouver une vision dans un discours du Trône.
Cette vision aurait pu expliquer comment lutter contre la pandémie et aider les gens maintenant tout en ayant un plan à moyen terme. Cependant, ni l'un ni l'autre de ces éléments ne se retrouvent dans le discours du Trône. Au contraire, on y voit une foule de promesses tous azimuts. Or, le fait d'avoir plusieurs priorités signifie en fin de compte qu'on n'en a aucune. Ce n'est qu'une cacophonie de mots. Malheureusement, cela ne répond pas aux besoins immédiats alors que nous sommes en pleine recrudescence de la pandémie et que la deuxième vague est arrivée.
Selon moi, la meilleure analyse du discours du Trône est celle qu'en a faite le directeur parlementaire du budget. C'est à travers le prisme de son analyse qu'on peut tirer la conclusion que le discours du Trône n'est pas l'ordonnance dont le Canada a besoin présentement pour faire face à la pandémie. Il faut se rappeler que le directeur du budget parlementaire est un agent indépendant et qu'il est en quelque sorte le chien de garde du gouvernement. Il est là pour lui rappeler qu'il doit rester sur les rails s'il veut éviter que des problèmes ne surviennent un peu plus loin sur la route.
Or, nous avons reçu des signaux d'alarme. Mon ancien collègue Joe Oliver, qui était ministre des Finances, a dit avant la lecture du discours du Trône qu'il était temps que le Canada se fixe une cible budgétaire.
Nous avons bien sûr besoin de soutenir les populations. Les conservateurs l'ont fait pendant la crise de 2008 en investissant massivement en infrastructure pour stimuler l'économie. Dans ma circonscription, beaucoup de projets ont été réalisés, comme l'aréna de Lac-Etchemin, l'usine d'eau potable de Lévis ou encore le projet d'infrastructure de Notre-Dame-Auxiliatrice-de-Buckland. Il s'agissait là de retombées concrètes d'investissements ciblés et les conservateurs avaient également à l'époque un plan de retour à l'équilibre budgétaire.
Un ancien ministre des Finances libéral, John Manley, a dit que c'était important d'avoir une cible budgétaire, car cela démontre aux marchés financiers que le Canada soutient les gens et qu'il sait où il s'en va à moyen terme. Malheureusement, le discours du Trône prouve que l'on s'en va dans la direction contraire.
Selon les perspectives économiques fournies par le directeur parlementaire du budget, il est possible de traverser la pandémie et de maintenir le cap sur des cibles budgétaires réalistes. Or cela est impossible si on se lance dans des nouvelles dépenses.
Comme l'a mentionné ma collègue de la Colombie-Britannique, les libéraux s'ingèrent dans des programmes qui relèvent des provinces. En bon québécois, « ils garrochent l'argent par les fenêtres ». Ce n'est pas la saine gestion à laquelle on s'attend. De plus, les marchés financiers sont inquiets. Des firmes comme Fitch Rating's ont décoté le Canada et des agences de cotation comme Bloomberg ou Moody's ont envoyé des signaux d'alarme au Canada pour lui dire que s'il ne cesse pas de dépenser honteusement et s'il continue à présenter des mesures mal ciblées, il s'en ira droit sur un mur.
On veut soutenir la population, mais on veut être en mesure de le faire maintenant et à long terme. Les mesures proposées par les libéraux et les dépenses extravagantes du gouvernement font que tout le filet social sera menacé à moyen terme. Cela est préoccupant. En fait, on est vraiment loin du développement durable.
Selon le directeur parlementaire du budget, il y a un risque que la trajectoire viable de la dette au PIB soit inversée. En d'autres mots, si on dépense de façon exagérée pour des mesures extravagantes et mal ciblées, on sera momentanément « dopés » par une importante injection d'argent. Or, à moyen et à long terme, il faudra payer pour les pots cassés, car il s'agit d'argent emprunté.
Il y a un autre élément qui me préoccupe. Dans le discours du Trône, on mentionne que les taux d'intérêt vont demeurer bas pendant des décennies. Bien sûr, cela n'est pas réaliste. Le taux directeur actuel de la Banque du Canada est de 0,25 %. Selon l'hypothèse mise en avant par le directeur parlementaire du budget, ce taux pourrait demeurer stable pendant les trois prochaines années. Cependant, sur un horizon de cinq ans, on peut s'attendre à ce qu'il augmente de 1 %. Cela représente cinq fois plus que le taux directeur actuel. Le taux demeurerait fixé à 1,25 %, mais cela ferait tout de même augmenter la dette de 8 milliards de dollars. Le gouvernement semble se faire des illusions relativement au crédit facile.
La troisième chose qui me préoccupe, c'est les mesures mal ciblées du gouvernement. Les gens ont reçu plus d'argent que ce qu'ils ont perdu sur le plan de leurs économies. Or il s'agit d'argent emprunté; c'est l'argent du gouvernement.
Le revenu des ménages canadiens a augmenté de 5,4 %. C'est plaisant de voir cela. Cependant, puisqu'il s'agit d'une somme d'argent empruntée, il faudra la rembourser. Le problème, c'est que le gouvernement libéral dépense mal et qu'il met en place des mesures nuisibles à l'économie. Par exemple, il n'a pas incité les gens à maintenir leur lien d'emploi ou à retourner sur le marché du travail.
Personnellement, je n'appuierai pas le discours du Trône, car il contient des dépenses extravagantes, il ne présente pas de cible budgétaire et il ne met pas en place des mesures à court terme en vue de lutter contre la pandémie.
Pour terminer, j'aimerais remercier la présidence de coordonner la session hybride. C'est la première fois que j'y participe.
Je vais maintenant laisser la parole à mes collègues, et je serai heureux de répondre à leurs questions.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis honoré de prendre la parole aujourd'hui pour le débat sur l'Adresse en réponse au discours du Trône, à la deuxième session de la 43e législature. Je veux d'abord féliciter le gouvernement pour son discours du Trône. En cette période de grands bouleversements, je crois qu'il est juste de dire que le gouvernement a fait de l'excellent travail pour trouver un équilibre entre assurer la sécurité des Canadiens et stimuler la prospérité économique.
[Français]
Selon moi, le gouvernement fédéral a fait un excellent travail pour combler les besoins spécifiques de toutes les communautés, en particulier celles d'Egmont, ma circonscription.
[Traduction]
Je suis impressionné par les quatre piliers du plan du gouvernement. Premièrement, nous devons bien sûr lutter contre la pandémie et assurer la santé et la sécurité de tous les Canadiens. Deuxièmement, nous continuons comme toujours d'appuyer les valeurs de la réconciliation, de l'égalité et de la lutte contre le racisme systémique. Troisièmement, dans l'immédiat, nous nous efforçons d'aider les Canadiens à traverser la période difficile actuelle. Comme me l'ont dit de nombreux habitants de ma circonscription, Egmont, la rapidité et l'efficacité du processus décisionnel du gouvernement sont appréciés et respectés. Le gouvernement a réagi de manière fiable et a renforcé la confiance dans le Canada. Dans ma circonscription, les particuliers et les entreprises se sentent soutenus et respectés.
[Français]
Je crois que les Canadiens savent que le gouvernement respecte toutes les communautés et comprend les besoins de chaque personne.
[Traduction]
Même s’il est certain que des préoccupations demeurent, on a grandement confiance dans le fait que le gouvernement fera tout ce qu’il peut pour protéger les intérêts de tous les Canadiens.
En définitive, l’objectif fondamental de créer des emplois et de continuer à appuyer la classe moyenne suscite véritablement de l’espérance. Nous avons besoin de cette espérance. Nous devons créer le cadre constructif qui favorisera les réussites futures et fournir une voie claire vers de meilleurs jours. À mon sens, le gouvernement réussit ce test de leadership. De plus, j’estime que le gouvernement a joué son rôle de leadership dans les partenariats conclus avec les particuliers et les collectivités. Nous n’avons pas travaillé selon un axe descendant, soit du haut vers le bas. Nous avons plutôt écouté les Canadiens. Grâce au travail acharné de milliers de résidents d’Egmont, nous sommes en train de construire une économie plus forte qui profite à tout le monde. Des gens de ma collectivité estiment avoir joué un rôle dans les progrès réalisés chez eux. Ils considèrent que nous sommes tous parties prenantes et que nous partageons les défis à relever et les occasions dont il faut tirer profit.
Je veux remercier tous ceux de ma circonscription qui ont fait part d’idées claires et structurées pour faire avancer notre collectivité en cette période où nous connaissons la plus grande crise depuis la Seconde Guerre mondiale. Dans tout le sens du mot, le gouvernement a fait du bon travail au cours des cinq dernières années pour stimuler un esprit de partenariat avec les Canadiens. Selon moi, ces partenariats communautaires, qui favorisent la croissance de l’emploi grâce aux projets d’infrastructures, sont la meilleure voie à prendre pour l’avenir.
Dans Egmont, ce plan axé sur l’avenir aide à construire l’une des collectivités les plus vertes au Canada. Notre leadership en matière d’énergie renouvelable est reconnu partout au Canada. Depuis des décennies, ma circonscription, Egmont, favorise l’énergie éolienne, mais elle se tourne maintenant vers l’énergie solaire. Le gouvernement joue un rôle central à cet égard par l’expertise et les investissements qu’il fournit et qui rapportent à toute la collectivité.
Nous avons tous la possibilité de profiter des progrès environnementaux réalisés dans Egmont. Lorsque nous sortirons de la crise actuelle, nous serons extrêmement bien placés pour tirer profit des demandes en énergie nouvelle qui se font jour dans le monde. Nous sommes en train de construire une nouvelle économie, une économie plus forte et plus avisée. C’est pourquoi je suis très heureux de voir qu’on parle du projet énergétique de la boucle de l’Atlantique dans le discours du Trône. Pendant des années, le Canada atlantique a dressé des plans pour collaborer à des projets énergétiques. L’appui ainsi donné dans le discours du Trône est conforme à l’espoir que j’ai d’établir des partenariats dans l’Est qui permettront une circulation plus libre des ressources énergétiques tout en mettant en valeur les progrès technologiques durement gagnés.
Pour ce qui est des particuliers et des familles, je suis également heureux de constater que le gouvernement est plus à même de se concentrer sur les gens. Au printemps, nous étions très inquiets des conséquences que la pandémie pouvait avoir sur les établissements de soins de longue durée. Heureusement, il n’y a pas eu d’éclosion à l’Île-du-Prince-Édouard, mais tous les habitants de l’île ont partagé la douleur et la détresse vécues partout au Canada.
C'est pourquoi je suis heureux d'annoncer que le gouvernement se penchera sur des normes nationales pour les établissements de soins de longue durée, qui protégeront des milliers de Canadiens et qui renforceront la confiance de la population envers les systèmes du Canada. Pour réussir à renforcer cette confiance, le gouvernement devra collaborer avec ses partenaires provinciaux et ainsi fournir les ressources nécessaires à la création d'endroits sûrs et accueillants.
De plus, je suis extrêmement ravi de voir que le gouvernement s'engagera dans une nouvelle voie dans le dossier du soutien aux personnes handicapées. Grâce à la création d'un programme qui s'inspire du Supplément de revenu garanti pour les personnes âgées, de nombreuses personnes dans ma collectivité se porteront nettement mieux. Je suis impatient que cet engagement se concrétise.
En quelque sorte, cette promesse me rappelle la décision du gouvernement actuel d'infirmer la décision du gouvernement précédent de faire passer l'âge d'admissibilité à la retraite à 67 ans. Je connais personnellement des gens qui ont travaillé pendant plus de 40 ans et qui attendent impatiemment de prendre leur retraite à 65 ans. C'était injuste de changer les règles du jeu comme les conservateurs l'ont fait. Je tiens à remercier encore une fois le gouvernement d'avoir annulé cette terrible décision. Ce sont ces choses qui me rendent fier de faire partie du gouvernement libéral.
Le discours du Trône ne choisit pas certaines personnes au détriment d'autres. Il ne favorise pas un groupe plutôt qu'un autre. Plutôt, nous nous adaptons aux besoins des particuliers, des familles et des communautés. Contrairement à nos prédécesseurs, nous ne faisons pas de généralisations à l'emporte-pièce. Nous nous attardons aux difficultés uniques à chacun et répondons à des besoins précis tout en saisissant les occasions.
Dans la même veine, j'aimerais féliciter le gouvernement de son intervention rapide et efficace en réponse à la COVID. Nous nous souvenons tous des jours difficiles empreints d'incertitude et d'inquiétude de mars et d'avril derniers. Le gouvernement a conçu des programmes qui ont presque immédiatement pallié les préoccupations et donné confiance aux Canadiens.
J'admets que j'étais inquiet. Je craignais que la crise soit trop grosse, que nous omettions des gens et perdions de vue certaines communautés. Or, cela n'a pas été le cas. Nous avons réussi parce que le gouvernement comprend le caractère unique de chaque personne et de chaque communauté.
En terminant, j'encourage le gouvernement à poursuivre sur cette voie ainsi qu'à demeurer vigilant à l'égard des préoccupations des Canadiens et de la nécessité de bâtir une économie nationale plus forte.
Je remercie tous les résidants de ma circonscription de leur travail assidu, ainsi que de la créativité et de la volonté dont ils font preuve dans le but de renforcer notre collectivité.
[Français]
Nous avons travaillé ensemble et nous bâtissons, avec l'Île-du-Prince-Édouard, un Canada plus fort.
[Traduction]
Bientôt, la crise sera chose du passé. Je suis convaincu que le Canada et les collectivités telles qu'Egmont pourront en sortir encore plus forts qu'avant.
[Français]
En tant que député libéral, je crois qu'un gouvernement peut accomplir de belles choses. Comme parlementaires, nous devons travailler ensemble pour tous les Canadiens.
:
Monsieur le Président, c'est un immense honneur et un privilège que de parler au nom des résidants et des entreprises de Mississauga-Est—Cooksville et de prendre la parole à la Chambre depuis ma magnifique circonscription par l'entremise d'Internet.
Je tiens à reconnaître que nous sommes rassemblés sur les terres ancestrales des Mississaugas de New Credit.
Je veux aussi profiter de cette occasion pour remercier tous les travailleurs de première ligne de tous les secteurs des soins de la santé et des services essentiels de ma circonscription, Mississauga-Est—Cooksville, et des circonscriptions de tous les députés, partout au pays. De tous les horizons, les voici, sans ordre particulier: les préposés aux bénéficiaires, les policiers, les chauffeurs d'autobus, le personnel militaire, les pharmaciens, les employés d'épicerie, les infirmiers, les médecins, les chauffeurs, les fonctionnaires, les préposés à la collecte des ordures, les travailleurs de la construction, les préposés au nettoyage, les gardiens de sécurité, le personnel de soutien, les travailleurs des postes, les enseignants et des milliers d'autres. Je crois parler au nom de tous les députés en affirmant que nous leur devons toute notre gratitude et que nous les remercions des sacrifices qu'ils font, des services qu'ils rendent et de leur dévouement envers les collectivités de notre grand pays.
La guerre contre cet ennemi invisible a véritablement été un effort d'équipe canadien pour assurer la santé et la sécurité des Canadiens et soutenir les travailleurs et les entreprises. Depuis le début de la pandémie, nous faisons passer les besoins des Canadiens en premier. Sous la direction du , le gouvernement libéral a travaillé en consultation avec ses partenaires, dont les provinces, les territoires, les administrations municipales, les organisations syndicales, les entreprises, les organismes sans but lucratif, les scientifiques, les autorités de la santé publique et bien d'autres intervenants. Cette collaboration a été essentielle au succès que nous avons obtenu dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Comme il a été très clairement souligné dans le discours du Trône, le soutien aux travailleurs est d'une importance capitale pour le gouvernement libéral. Assurer la santé et la sécurité des travailleurs ainsi que la relance économique demeure la plus grande priorité du gouvernement.
Je dois parler d'un aspect très tragique de cette pandémie qui m'attriste profondément. La COVID-19 a révélé des lacunes particulièrement déplorables dans notre système de santé. Parmi tous les décès liés à la COVID-19 au Canada, il y en a 85 %, un pourcentage ahurissant, qui sont survenus dans les centres de soins de longue durée. Pendant la deuxième vague, nous devons en faire davantage pour protéger les plus vulnérables. Nous sommes affligés par les décès causés par ce terrible virus.
De nombreuses personnes âgées qui habitent dans ma circonscription étaient pensionnaires au centre de soins de longue durée Camilla Care, où plus de 70 résidants sont décédés dans des circonstances tragiques liées à la pandémie de COVID-19. Les rapports ont dressé un état de lieux inacceptable: pénurie de personnel; résidants infectés au coronavirus obligés de partager la même chambre que d'autres résidants ayant reçu un résultat négatif; et soins de base déficients, notamment en ce qui concerne l'alimentation, l'aide pour la toilette et l'aide pour se vêtir. Une telle situation ne doit plus jamais se reproduire. J'ai reçu des nouvelles de familles, d'amis et de proches qui m'ont rapporté ne pas avoir pu visiter leurs parents mourants, ni même leur parler. Ils devront vivre avec ces souvenirs douloureux pour toujours. Les vies perdues dans les centres de soins de longue durée à cause de la COVID-19 représentent l'une des plus grandes tragédies dans l'histoire de notre pays. Les personnes âgées vulnérables méritent de vivre dans la sécurité, le respect et la dignité.
Bien que les soins de longue durée relèvent des gouvernements provinciaux et territoriaux, le gouvernement fédéral prendra toutes les mesures nécessaires pour venir en aide aux personnes âgées tout en continuant de collaborer avec les provinces et les territoires. Les Canadiens sont avec nous et se montrent solidaires envers cette juste cause. En effet, un récent sondage a indiqué que 88 % des Canadiens conviennent de la nécessité de mettre en œuvre des programmes sociaux et de santé d'envergure, dans le but d'aider et de protéger nos personnes âgées et nos citoyens les plus vulnérables.
Le gouvernement libéral travaillera avec le Parlement pour apporter des modifications au Code criminel afin de sanctionner de manière claire les personnes qui négligent et mettent en danger les aînés dont ils prennent soin. Le gouvernement collaborera également avec les provinces et les territoires pour établir de nouvelles normes nationales en matière de soins de longue durée afin que les personnes âgées bénéficient du meilleur soutien possible. Il prendra les mesures supplémentaires qui s'imposent pour aider les personnes à rester chez elles plus longtemps. Remercions tous les membres des Forces armées canadiennes qui se sont rendus dans les centres de soins de longue durée et qui ont braqué les projecteurs sur les cas de négligence.
Le a récemment déclaré qu'il ne présenterait pas d'excuses pour avoir fait tout ce qui était possible pour appuyer les aînés, parce que ceux-ci ne méritent rien de moins. Nous partageons son point de vue et nous déplorons la perte de tous ceux qui sont décédés.
Le discours du Trône cible certaines lacunes dans le système social. La pandémie a mis en évidence le lien indissociable entre la situation économique, sanitaire et sociale et le bien-être des Canadiens. Le plan de reprise du gouvernement vise à remédier aux lacunes importantes du filet de sécurité sociale et à faire en sorte que les communautés les plus vulnérables ne soient pas laissées pour compte.
Le gouvernement s'est engagé à appuyer les Canadiens et il a pris des mesures à cet égard. Il continuera de mettre en œuvre des mesures ciblées pour aider les préposés aux services de soutien à la personne, les groupes vulnérables et les personnes handicapées; il assouplira les systèmes pour joindre les gens dans leur foyer, comme la Chambre le fait virtuellement; et il accélérera la mise sur pied d'un programme universel d'assurance-médicaments. Nous appuierons les collectivités en investissant dans tous les types d'infrastructure, y compris le transport en commun, les rénovations écoénergétiques, les initiatives vertes et le logement abordable.
Le discours du Trône constitue un plan pour renforcer le Canada et le rendre plus résilient. J'affirme sans hésitation aux travailleurs de ma collectivité et de partout au Canada que s'ils ont perdu leur emploi, nous les appuierons. Depuis le 15 mars, près de neuf millions de personnes ont touché la Prestation canadienne d'urgence, également appelée PCU. Cette prestation a aidé des millions de Canadiens et leur famille à éviter des pertes de revenu catastrophiques tout en préservant l'économie. L'incertitude perdure, mais le gouvernement continuera de soutenir la population. Un grand nombre de résidants de ma région m'ont écrit, entre autres par courrier électronique, et m'ont appelé pour souligner l'importance de ces investissements concrets pour eux et me dire notamment qu'ils ont permis d'alléger la pression financière à laquelle ils étaient soumis.
Nous consolidons actuellement le système d'assurance-emploi. Le gouvernement a créé une prestation de transition pour aider les bénéficiaires de la PCU à passer à l'assurance-emploi. Le programme d'assurance-emploi sera bonifié pour inclure les travailleurs autonomes et ceux qui vivent de petits boulots. Bref, pour continuer à aider les Canadiens et leur famille, nous avons assoupli le programme qui comprendra également des congés de maladie payés et une prestation pour proches aidants.
Le gouvernement fera tout ce qu'il pourra et prendra tous les moyens financiers nécessaires pour aider les particuliers et les entreprises. Je travaille en étroite collaboration avec la chambre de commerce de Mississauga et les nombreuses entreprises qui ont été affectées par la pandémie. Je ne peux songer à rien de plus brutal, pour une entreprise, que de devoir cesser involontairement toute activité sans préavis, et de ne pas savoir quand les choses s'amélioreront ou reprendront leur cours normal.
J'ai communiqué avec de petits entrepreneurs afin de cerner leurs besoins et de leur faciliter l'accès à des programmes tels que le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes ou la Subvention salariale d'urgence du Canada. Ces programmes, entre autres, ont été grandement appréciés dans ma circonscription, et le fait que le gouvernement se soit engagé à les prolonger a été perçu comme une bonne nouvelle. Le programme de subvention salariale a littéralement sauvé des dizaines de milliers d'emplois et a empêché de nombreuses entreprises de Mississauga-Est et d'ailleurs au pays de faire faillite.
Le gouvernement libéral prendra les mesures suivantes pour aider les entreprises en difficulté: il va prolonger la subvention salariale jusqu'à l'été prochain, étendre le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes, améliorer le Programme de crédit aux entreprises et mettre en place des mesures d’aide pour les industries les plus durement touchées, notamment celles du voyage, du tourisme et de l’accueil.
En conclusion, le discours du Trône reflète la feuille de route du gouvernement pour gérer les effets de la pandémie de COVID-19 et le rôle du Canada dans un monde qui a probablement changé à jamais. Lorsque je songe aux millions de gestes de bonté et de bienveillance qui sont posés chaque jour dans notre pays, je sais que nous construisons déjà en mieux. Nous sommes et nous resterons plus résilients, plus innovateurs et plus dynamiques sur le plan économique, mais aussi plus généreux et enclins au partage. Pour l'instant, toutefois, nous devons demeurer alertes, contrôler le virus et sauver des vies.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre encore une fois la parole à la Chambre pour représenter les bonnes gens de Sturgeon River-Parkland.
Les six derniers mois, les électeurs de ma circonscription et tous les Canadiens, en fait, ont traversé une grande épreuve. Des gens ont perdu des êtres chers, des familles ont été séparées, des entreprises ont été contraintes de fermer leurs portes à tout jamais et le gouvernement ne parvient toujours pas à élaborer un plan concret pour sortir le Canada de cette crise.
L'Alberta et les autres provinces de l'Ouest éprouvaient des difficultés avant même le début de la pandémie. Des centaines de milliers d'emplois ont été perdus, y compris dans ma circonscription. Les libéraux refusent d'approuver les nouveaux projets d'exploitation des ressources, ce qui empêche la création de milliers d'emplois et entraîne la perte de milliards de dollars d'investissements. La Banque de l'infrastructure des libéraux et la n'ont pas tenu leur promesse de réaliser des investissements à hauteur de milliards de dollars, ce qui a fait perdre des milliers d'emplois aux collectivités dans l'Ouest et dans de nombreuses autres régions. D'ailleurs, nous avons appris il y a quelques jours que l'Alberta sera encore durement touchée en raison de la mise à pied de milliers d'employés des usines de Suncor et TC Energry.
Les Canadiens se sont serré les coudes afin de passer au travers de la première vague de COVID-19. Au printemps, nous avons enduré un confinement qui a causé la perte de centaines de milliers d'emplois et la fermeture de douzaines de milliers d'entreprises. Oui, nous avons sauvé des vies, mais, en ce qui concerne le sacrifice des Canadiens, qu'a fait le gouvernement libéral? Il a tergiversé.
Cet été, au lieu de faire l'acquisition d'un test de dépistage rapide ou de planifier la reprise économique, le gouvernement a consacré toute son énergie à empêcher une enquête sur ses propres manquements à l'éthique. Nous n'avons toujours pas reçu tous les détails sur le scandale entourant l'organisme UNIS causé par le libéral et, s'il n'en tenait qu'aux libéraux, les Canadiens ne connaîtraient jamais toute la vérité. Voilà pourquoi nous en sommes ici aujourd'hui, pas même un an depuis le dernier discours du Trône: au lieu de gouverner la nation en pleine crise, les libéraux ont choisi de se livrer à des jeux politiques, de proroger le Parlement et d'empêcher les enquêtes des comités sur leurs actes répréhensibles.
L'équipe des conservateurs ne baissera pas les bras. Nous obligerons le gouvernement libéral à rendre des comptes pour ses manquements à l'éthique. De ce côté-ci de la Chambre, nous voulons des voies et des jours bel et bien ensoleillés. Tandis que les Canadiens font face à la pandémie de COVID, le gouvernement fait face à un problème d'éthique. Le se plaît à dire à l'opposition que le soleil est le meilleur désinfectant. Nous avons bien compris le message. Nous allons suivre son conseil et allons en prescrire une pleine dose.
Il y a une pandémie dont tout le monde parle dans l'Ouest, mais il ne s'agit pas de la COVID-19; il s'agit d'une pandémie de chômage. Cette maladie sévissait depuis des années lorsque la COVID-19 nous a frappés. Malheureusement, au lieu de travailler sans relâche pour sauver notre industrie énergétique en difficulté et les économies occidentales, les libéraux semblaient impatients de crier victoire et de déclarer l'effondrement de notre économie.
Comment expliquer autrement le fait que presque toutes les décisions prises depuis leur arrivée au pouvoir en 2015 semblent avoir pour objectif de miner nos emplois et notre industrie énergétique, qu'il s'agisse du projet de loi antipipeline , de la taxe sur le carbone ou de la nouvelle mégataxe sur le carbone déguisée en norme sur les carburants propres? Comment se fait-il qu'on accuse les députés de l'Ouest de ne représenter que des intérêts régionaux chaque fois qu'ils défendent leurs concitoyens? Lorsque le secteur automobile ou aérospatial est menacé, tous les députés canadiens sont appelés à monter aux barricades pour sauver des emplois. Pourtant, on n'entend rien lorsque le secteur énergétique est en difficulté.
Les Albertains étaient fiers de venir en aide à leurs concitoyens lors de la crise financière de 2008. Ils ont fait tourner l'économie canadienne lorsque le gouvernement fédéral a dû renflouer une entreprise automobile américaine. Ils ont été fiers d'aider leurs frères et sœurs de Terre-Neuve-et-Labrador lorsque l'industrie extracôtière de cette province était en difficulté. Lorsque l'économie de l'Atlantique tournait au ralenti, ce sont les chèques envoyés par les gens de l'Atlantique qui travaillaient dans le secteur pétrolier de l'Alberta qui ont permis aux familles de joindre les deux bouts.
Aujourd'hui, ce sont les Albertains et les Saskatchewanais qui éprouvent des difficultés. L'Ouest est aux prises avec des difficultés. Le moteur de l'économie canadienne connaît un taux de chômage record. Le gouvernement fédéral nous viendra-t-il en aide? Nous avons des projets prêts à démarrer qui pourront créer des dizaines de milliers d'emplois. En réalité, nous n'avons pas besoin d'un sauvetage par les contribuables. Il faut seulement que le gouvernement libéral cesse de nous barrer la route.
Le projet de Nova Gas Transmission, en attente de l'approbation fédérale depuis presque un an, permettrait de créer 5 500 emplois. Il s'agit de la prochaine génération de production de polypropylène dans le centre industriel de l'Alberta. Au moins 2 500 emplois sont en jeu, mais les libéraux s'entêtent à réaliser leur programme anti-plastique. Avec la taxe colossale sur le carbone des libéraux, évaluée à 350 $ la tonne, les grandes entreprises qui produisent de l'engrais pour les fermes ou du combustible pour chauffer nos résidences risquent d'aller s'installer au sud de la frontière. Les Canadiens de l'Ouest n'ont pas besoin d'un ministre de la classe moyenne et de ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Ils ont besoin d'un ministre de la classe moyenne et de ceux qui travaillent fort pour survivre et demeurer dans la classe moyenne.
Les libéraux promettent beaucoup de bonbons aux Canadiens dans le discours du Trône, mais ils se contentent de répéter des promesses qu'ils ont déjà faites par le passé. Les libéraux prétendront que la situation sera différente cette fois-ci parce qu'ils travaillent avec les néo-démocrates, qui détiennent la balance du pouvoir. Nous avons déjà entendu cette histoire. Je veux faire une mise en garde à mes collègues néo-démocrates. Ils peuvent tirer de nombreuses leçons de ce qui est arrivé au Parti vert de la Colombie-Britannique et aux libéraux-démocrates du Royaume-Uni. Les partenaires subalternes ne s'en sortent jamais vraiment bien.
Le discours du Trône valorise réellement le recyclage, du moins le recyclage des vieilles rengaines libérales. Les libéraux ont promis d'instaurer un régime universel d'assurance-médicaments et un système universel de garderies. Ils ont aussi promis de créer le Fonds pour la large bande universelle. Or, ils sont au pouvoir depuis cinq ans, et ils n'ont toujours pas répondu aux besoins des collectivités rurales.
Tout cela se passe alors que les libéraux continuent de procéder à la hausse la plus importante des dépenses gouvernementales et du financement par emprunt dans l'histoire moderne canadienne. Le déficit fédéral s'élève à plus de 400 milliards de dollars, et c'est sans compter les centaines de milliards de dollars empruntés par des sociétés d'État indépendantes, comme la Banque du Canada, la Banque de développement du Canada, Exportation et développement Canada et la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Ces centaines de milliards de dollars ne figurent pas dans les livres du gouvernement, mais ils sortiront tout de même des poches des contribuables canadiens si les choses tournent mal.
Comment, exactement, les libéraux comptent-ils financer cette nouvelle dette liée à la pandémie tout en lançant l'expansion la plus radicale de l'État-providence canadien depuis une génération? « Grâce à de faibles taux d'intérêt! », de s'écrier le . Il pense que nous pouvons nous payer n'importe quoi, comme s'il était raisonnable de penser que nous pourrons maintenir de faibles taux d'intérêt pendant des décennies sans que cela entraîne une inflation massive, une inflation qui rongera les économies des aînés vulnérables, qui compromettra la capacité des millénariaux et de la génération Z d'acheter leur première maison et qui dévalorisera le salaire chèrement gagné des Canadiens de la classe ouvrière au profit des grandes entreprises et des créanciers.
Si le gouvernement choisit d'éviter cette voie catastrophique, il fera de deux choses l'une: ou bien il augmentera les impôts pour financer ces nouvelles dépenses, ou bien il réduira les dépenses ailleurs pour réaffecter l'argent à ces nouvelles promesses.
Les libéraux vont-ils éliminer l'Allocation canadienne pour enfants et la déduction d'impôt pour frais de garde d'enfants qu'ils offrent aux familles pour payer leur nouveau système national de garderies? Retireront-ils aux familles le choix de rester à la maison avec les jeunes enfants ou de les envoyer à la garderie? C'est exactement ce qu'ils feraient en éliminant l'Allocation canadienne pour enfants et la déduction d'impôt pour frais de garde d'enfants. Ils enlèveraient aux parents le choix d'élever leurs enfants à la maison.
Comment le gouvernement va-t-il financer ce nouveau système universel d'assurance-médicaments? Va-t-il réduire les transferts en santé comme les libéraux l'ont fait dans les années 1990? Refusera-t-il d'autoriser de nouveaux médicaments vitaux comme le Trikafta, qui a miraculeusement sauvé la vie des personnes atteintes de fibrose kystique?
S'ils ne réduisent pas les dépenses, ils devront augmenter les impôts. Le discours du Trône parle un peu de cela, et de l'augmentation des taxes payées par les géants du numérique et de la suppression des échappatoires liées aux options d’achat d’actions. Je ne suis pas nécessairement en désaccord avec cela, mais ces nouvelles taxes généreront-elles les dizaines de milliards de dollars d'argent frais nécessaires au financement d'un système universel de garderies et d'une assurance-médicaments universelle? Non.
Il ne nous reste pas beaucoup d'autres choix. Les libéraux augmenteront-ils la TPS que les conservateurs avaient fait passer de 7 à 5 %? Augmenteront-ils l'impôt sur le revenu des particuliers ou l'impôt sur les gains en capital? Augmenteront-ils l'impôt sur les sociétés avec, pour conséquence, la fuite du capital-risque et des investissements vers notre voisin du Sud, où le taux d'imposition est faible?
Il est temps pour les libéraux de faire preuve d'honnêteté envers les Canadiens au sujet de leur plan financier; les Canadiens le méritent. Les libéraux vont-ils laisser une inflation massive détruire la classe moyenne? Augmenteront-ils les impôts des familles canadiennes? Réduiront-ils les dépenses et les prestations? Est-ce que ce sera une combinaison des trois? Les Canadiens méritent qu'on leur donne une vraie réponse.
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Monsieur le Président, je tiens à remercier la gouverneure générale et à saluer tous les efforts déployés par les membres de son personnel. J'imagine qu'ils doivent faire face à des pressions encore plus vives que d'habitude.
J'aimerais également saisir cette occasion pour offrir mes meilleurs vœux aux députés qui partent à la retraite: Bill Morneau et Michael Levitt. L'organisme UNIS a promis que ses voyages internationaux pouvaient bouleverser une vie. On peut voir que c'est effectivement ce qui est arrivé dans le cas de l'ancien ministre des Finances.
Mon ami, Michael Levitt, se retire de la vie politique dans des circonstances plus honorables. J'espère que son approche très réfléchie à l'égard de nombreuses politiques étrangères, notamment l'appel qu'il a lancé en vue d'inscrire le Corps des Gardiens de la révolution islamique sur la liste des entités terroristes, aura eu une incidence positive sur ses collègues libéraux. Malheureusement, on peut voir que certains de ses travaux demeurent inachevés puisque le Corps des Gardiens de la révolution islamique ne figure toujours pas sur cette liste, mais je sais qu'il continuera de défendre les questions importantes de justice et de droits de la personne.
[Français]
La pandémie de la COVID-19 est une crise de santé publique qui a aussi causé une crise économique. Aucun gouvernement n'aurait dû être pris au dépourvu par la COVID-19. Bien que la possibilité d'une pandémie de coronavirus n'était pas à l'esprit de la plupart des Canadiens, il appartient au gouvernement de se préparer à répondre aux événements de crise.
En effet, il y a moins de 20 ans, le monde a connu une autre pandémie de coronavirus, ce qui a conduit le gouvernement de l'époque à créer une agence nationale de santé publique qui avait pour responsabilité principale la préparation d'un plan de réponse à une autre éventuelle pandémie. Or, ce gouvernement n'a pas veillé à ce que cette agence dispose de l'équipement ou du plan nécessaire.
Il est facile d'oublier, compte tenu du ton bienveillant que nous entendons parfois, que c'est ce gouvernement qui diffusait à l'origine le message anti-masques en raison de son propre échec à assurer un approvisionnement suffisant en masques.
En réponse à la COVID-19, notre a insisté sur le fait que le risque était faible et que la frontière devait rester ouverte jusqu'à ce qu'il soit trop tard. Elle souhaitait faire avancer son programme d'aide médicale à mourir et supprimer les garanties vitales, plutôt que d'œuvrer à l'amélioration nécessaire à la vie assistée. Quelle priorité inverse à la logique!
Même après que le gouvernement eut annoncé des mesures de contrôle dans les aéroports, de nombreux journalistes et citoyens ont constaté que ces mesures n'avaient pas été mises en œuvre assez tôt, au moment où cela aurait eu le plus d'impact. Si nous avions eu des mesures aux frontières et un port du masque plus précoce, si nous avions adopté des tests rapides comme ceux qui sont en place en Corée du Sud depuis plus de six mois et si nous avions eu une technologie de recherche de contacts prête à l'emploi, il n'y aurait pas eu de fermeture économique. Tout cela était tellement évitable.
[Traduction]
En Alberta et ailleurs, les travailleurs du secteur pétrolier et gazier ainsi que leur famille doivent composer avec les terribles effets cumulatifs des multiples menaces envers leur gagne-pain. Les tenants de la gauche radicale parlent d'une transition équitable pour les travailleurs du secteur pétrolier et gazier. Ils les invitent à renoncer à leur emploi aujourd'hui parce qu'on leur offrira un emploi de l'avenir à un moment donné.
Si un patron disait à ses employés qu'il allait préparer une transition équitable pour eux, un tel choix de mots ne cacherait pas le fait qu'ils sont congédiés. Personne ne se laisse berner par l'expression « une transition équitable ». Dans les faits, c'est un code pour désigner la destruction planifiée de segments très productifs de l'économie canadienne, qui ont, jusqu'à maintenant, produit des matières premières dont le monde a toujours désespérément besoin.
La vérité, c'est que la fabrication de produits pétroliers appartient autant au présent qu'à l'avenir. Si ces produits ne sont pas fabriqués ici, ils le seront ailleurs parce que le monde en aura besoin pendant encore longtemps.
Les députés arrivent-ils à saisir toute l'absurdité de ce raisonnement? Peuvent-ils s'imaginer comment passer au travers d'une pandémie, ou même simplement opérer un hôpital en temps normal, sans produits dérivés du pétrole? Les fanatiques anti-énergie à la Chambre devraient non seulement cesser d'utiliser l'avion ou la voiture, mais aussi s'engager à ne plus utiliser de produits en plastique. Je les mets au défi d'organiser une manifestation sans aucun produit pétrolier.
À partir de ces références au discours du Trône, j'aimerais maintenant parler de développement international et du rôle que joue le Canada dans le monde, à titre de ministre du cabinet fantôme pour le développement international et les droits de la personne. Afin d'aborder la question du développement international dans une perspective large, il est essentiel de tirer des leçons de l'histoire.
Un trop grand nombre d'interactions entre l'Ouest et les pays du Sud vers la fin du XXe siècle ont été marquées par des relents de postcolonialisme. Les pires idées de l'Ouest étaient soutenues et infligées dans des pays du Sud par des élites locales, encouragées par des voix de l'Ouest ou de l'Europe, avec le soutien direct de certaines organisations internationales.
Des idées comme le communisme, l'athéisme imposé par l'État et la planification familiale coercitive émanaient toutes de l'Europe de l'Ouest, quoiqu'elles n'y avaient jamais véritablement été mises en œuvre, hormis pendant quelques mois fatidiques en 1993 et 1994. En général, bien qu'on évitait ces mauvaises idées chez soi, on les imposait de diverses manières et sur de longues périodes aux pauvres de ce monde en Europe centrale, en Europe de l'Est et dans diverses régions de l'Asie, de l'Afrique, de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud. Ces relents de colonialisme, l'utilisation des pays en développement pour expérimenter des politiques révolutionnaires à la fois violentes et coercitives, qu'on n'avait jamais vraiment tentées chez soi, a entraîné des souffrances indicibles et des pertes de vie.
Les idées révolutionnaires de l'Occident ont attaqué la libre entreprise, la foi et la famille. Évidemment, la destruction des marchés préexistants, des traditions et de l'autonomie familiale, au nom de ce qu'on a appelé la modernisation, n'a pas vraiment rendu les gens plus heureux ni amélioré leur qualité de vie. Ces expériences se sont avérées des échecs colossaux et tragiques. En Chine, des politiques destructrices comme le Grand Bond en avant, la Révolution culturelle et la politique de l'enfant unique sont autant d'exemples des horribles répercussions de ces idées postcoloniales.
Ce qu'on a appelé le Grand Bond en avant a causé la mort de 30 à 45 millions de personnes. Lors de la Révolution culturelle, on a délibérément monté des familles les unes contre les autres en leur faisant subir un horrible et incessant simulacre de procès sur la pureté révolutionnaire. Ces événements en Chine ont valu au président Mao le titre peu enviable de personne la plus violente du XXe siècle, mais la forme de communisme qu'il a imposée a été créée en Occident et non en Chine.
La politique de l'enfant unique a mené à d'innombrables avortements forcés ainsi qu'à l'infanticide à grande échelle de fillettes qui sont mortes parce que leurs parents préféraient avoir un garçon. Selon les estimations, 100 millions de femmes et de filles disparues ont été tuées ou forcées de subir un avortement en Asie à cause des répercussions que les politiques de planification familiale coercitives ont eues sur ce sexe en particulier.
Les politiques d'oppression de la Chine ont aussi fait entrave à son développement, à un moment où ses voisins connaissaient une croissance soutenue. Leurs effets seront durables, car la Chine compte un nombre disproportionné d'hommes et s'apprête à voir son taux de natalité s'effondrer. Des acteurs du développement international soutiennent que les familles moins nombreuses apportent un dividende démographique. Toutefois, nous sommes sur le point de constater les effets sociaux dévastateurs issus du vieillissement rapide de la population, qui résulte d'une baisse marquée de la population provoquée par des politiques coercitives en matière de planification familiale.
La politique limitant les couples à un seul enfant est un crime que le gouvernement de la Chine n'a pas commis seul. Le Fonds des Nations Unies pour la population, qui prétend rejeter la planification familiale oppressive, a récompensé la Chine pour cette politique et a financé le système de collecte de données qui l'a facilitée. Le Fonds des Nations Unies pour la population n'a toujours pas reconnu sa complicité dans ce crime et ne s'en est jamais excusé.
Les conservateurs comptent prôner une politique de développement qui oblige les Nations Unies et les autres institutions multilatérales à rendre des comptes, qui tire parti de l'expertise et de la participation du Canada et qui favorise un partenariat avec l'hémisphère Sud. Plutôt que de chercher à bouleverser les structures existantes de l'entreprise privée, de la religion et de la famille, nous voulons promouvoir les partenariats qui visent à aider la libre entreprise, la pratique religieuse et la famille à s'épanouir selon leur propre nature et raison d'être. C'est ainsi que doit vraiment se faire le développement humanitaire.
Nous mettrons de nouveau en œuvre une politique étrangère fondée sur des principes. Ce faisant, nous nous rangerons du côté des pays libres et des peuples en quête de liberté, contre les gouvernements oppresseurs et les institutions internationales coercitives. Nous nous opposerons aux politiques néo-colonialistes coercitives, qui restreignent la liberté et les choix, et nous défendrons le pouvoir du libre-échange et du libre marché pour lutter contre la pauvreté. Notre politique étrangère sera empreinte de l'idée de la solidarité comme vertu individuelle et collective, et non comme prétexte pour acquérir le pouvoir de coercition.
Nous favoriserons la croissance économique en offrant de la formation et du financement aux entrepreneurs les plus pauvres du monde pour qu'ils puissent trouver des débouchés, pour eux et pour leur famille. Nous établirons des partenariats avec les pays qui le souhaitent pour renforcer les systèmes de justice, lutter contre la traite des personnes, protéger la sécurité collective et promouvoir l'éducation favorisant le pluralisme.
L'éducation propluraliste n'est ni étroitement sectaire ni relativiste. Elle célèbre plutôt les traditions et les religions présentes dans les collectivités ainsi que les droits et les contributions des gens qui appartiennent à ces différentes religions. Promouvoir l'éducation propluraliste est essentiel pour aider les sociétés à se développer harmonieusement partout dans le monde. Nous lutterons pour rétablir le rôle historique du Canada comme défenseur de la liberté de religion et de l'harmonie intercommunautaire.
À l’époque du premier ministre Stephen Harper, le Canada investissait davantage dans le développement international. Les forces armées recevaient elles aussi davantage, et nous avons même obtenu plus de votes aux Nations unies. Les platitudes du gouvernement actuel brossent un certain portrait du Canada et du monde, mais ce que racontent les chiffres est bien différent. Le Parti libéral affirme qu’il consacrera annuellement plus de fonds au développement international, bien qu’il n’ait pas précisé s'il parle de la valeur nominale, la valeur réelle, ou le pourcentage du revenu national brut, sans compter que ses contributions sont actuellement inférieures à celles du gouvernement de Stephen Harper.
Le gouvernement actuel dépense une partie sans cesse croissante de notre aide par l’intermédiaire d’organismes multilatéraux plutôt que de collaborer avec des organismes de bienfaisance canadiens qui font directement appel à des Canadiens dans la prestation d’une aide essentielle, ce qui s’avère souvent plus efficace. Voilà qui dénote un manque de confiance du gouvernement du Canada envers les organismes canadiens.
Les conservateurs ont une vision différente de l’incidence d’une politique d’aide internationale robuste sur la promotion de nos valeurs. Les conservateurs estiment en effet que notre approche par rapport au développement international doit être empreinte de respect envers les pays en développement et favoriser la collaboration avec eux plutôt que d’imposer des doctrines révolutionnaires propres au collectivisme qui ne mènent à rien.
J'espère que, dans 50 ans, le budget que le Canada consacrera au développement international sera de zéro dollar, puisque ces efforts ont pour but de créer des conditions qui permettront aux nations de se développer de manière à ne plus avoir besoin de la générosité des autres pour survivre et prospérer. À voir les politiques économiques des libéraux, j'ai plutôt l'impression que le Canada devra lui-même recevoir une aide au développement dans 50 ans, mais j'espère me tromper. J'espère qu'un jour l'aide au développement n'aura plus de raison d'être, grâce aux réformes qui auront été apportées, à l'éducation et au financement offerts et au démantèlement des derniers vestiges de l'oppression autoritaire. J'espère que les peuples libres auront su prospérer grâce à leur ingéniosité, avec le soutien et l'aide de familles et de collectivités solides.
Si nous offrons aujourd'hui un soutien stratégique et réfléchi à un type de développement international approprié, et que ce soutien s'accompagne d'une reddition de comptes rigoureuse et d'un accent sur les résultats, ce sera un pas dans la bonne direction.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Aujourd'hui, je prends la parole au sujet du discours du Trône. Je souhaite d'abord rendre hommage à toutes les personnes ayant perdu la vie à cause de la COVID-19, de même qu'à l'ensemble des familles, des parents, des amis et des collectivités ayant perdu des êtres chers. Je suis très heureuse que certains soient maintenant guéris, comme mon estimée collègue de . Malheureusement, tant de familles ont perdu des êtres chers à cause de ce virus.
C'est précisément en raison de ces pertes et de la gravité du virus qu'il était si important de présenter ce discours du Trône. Il fallait remettre le compteur à zéro. Nous traversons la plus grave crise depuis des générations. Les législateurs doivent jouer un rôle de premier plan. Ils doivent trouver des moyens d'assurer la sécurité et la bonne santé des Canadiens et de garantir que, lorsque la pandémie prendra fin, l'économie est plus solide qu'elle l'était avant la COVID-19, lorsque près d'un million d'emplois avaient été créés. Nous souhaitons retourner à cet état des choses. Cependant, la santé et la sécurité des Canadiens passent avant tout. C'est pourquoi il était si important de présenter le discours du Trône pour répondre à bon nombre des préoccupations soulevées.
La communauté des soins de longue durée a été particulièrement touchée dans ma circonscription, Pickering—Uxbridge. Si je ne m'abuse, à lui seul, l'établissement Orchard Villa a enregistré 78 décès. Près du tiers de sa population est décédée. C'était une immense tragédie. À Uxbridge, la communauté de Reachview Village a perdu 14 de ses membres. Ces aînés comptent parmi les personnes les plus vulnérables. Je suis de tout cœur avec les familles, de même qu'avec le personnel de ces établissements qui, chaque jour, fait des pieds et des mains pour assurer la sécurité de la communauté.
La COVID-19 a fait ressortir les lacunes dans les établissements de soins de longue durée. Je suis extrêmement reconnaissante envers les membres des Forces armées canadiennes qui sont venus prêter main-forte à Orchard Villa, dans ma circonscription. Honnêtement, la publication de leur rapport a été une bonne nouvelle pour bien des familles. À peine une semaine avant la publication de ce rapport, des familles m'ont décrit par vidéoconférence ce qu'elles avaient observé au sein de l'établissement et ce que vivaient les résidants, mais elles m'ont dit que personne ne les avait écoutées.
Les familles étaient frustrées parce qu'elles ne pouvaient pas aller prendre soin des membres de leur famille, et personne n'y faisait attention. Tout le monde disait qu'il y avait des problèmes par rapport à l'équipement de protection individuelle et à la séparation des personnes infectées et des personnes non infectées, et au fait que des employés allaient dans des sections où il y avait des gens atteints de la COVID-19, puis dans des sections sans personnes atteintes de cette maladie. Or, personne n'a réagi. Lorsque les Forces armées canadiennes ont présenté ce rapport, les familles concernées ont pu se faire entendre. Toutes leurs préoccupations ont alors été mises à l'avant-plan, et nous en avons parlé.
Lors de la présentation du discours du Trône, mes collègues et moi, qui avons étudié ce dossier, et plus particulièrement les familles des résidants, étions ravis que l'on reconnaisse la nécessité de mettre en place des normes nationales pour les centres de soins de longue durée. Elles sont absolument nécessaires. Il aurait probablement fallu les mettre en place avant la pandémie, mais celle-ci a vraiment mis en lumière certaines lacunes auxquelles il fallait remédier. La création de normes nationales est une façon de s'assurer qu'une tragédie comme celle-là ne se produira plus et de veiller à ce que l'on respecte les normes de soins aux aînés les plus vulnérables dans toutes les régions du pays.
En ce qui concerne les centres de soins de longue durée, le discours du Trône a aussi souligné l'intention de modifier le Code criminel de manière à imposer des sanctions à toute personne qui néglige les aînés. Nous avons lu des histoires horribles dans le rapport des Forces armées canadiennes. Nous avons appris notamment que, dans la résidence qui se trouve dans ma circonscription, on gardait sous clé de l'équipement de protection individuelle et des outils essentiels au sous-sol. Ce matériel aurait pu prévenir des morts s'il avait été mis à la disposition du personnel et des gens dévoués envers leur collectivité.
Ainsi, cette modification au Code criminel est essentielle pour veiller à ce que les personnes qui prennent soin des Canadiens les plus vulnérables soient dorénavant tenues responsables. Je pense que c'est le qui a dit que nous devions, en tant que pays et en tant que société, nous pencher sur les raisons qui ont motivé le recours aux militaires pour prendre soin des personnes âgées pendant la crise. Je sais que c'est une question que je me pose souvent. J'espère que tous les députés à la Chambre ainsi que tous les Canadiens tiendront compte de cette situation lorsque nous prendrons des décisions dans le dossier des normes nationales pour les établissements de soins de longue durée.
Le prochain élément du discours du Trône qui, selon moi, est essentiel et a pris une résonnance particulière pour de nombreuses personnes, y compris pour les gens de ma collectivité et moi-même, est l'incidence de la crise sur les femmes. Les femmes sont celles qui, le plus souvent, ont été contraintes de s'absenter du travail pour prendre soin d'un être cher qui est tombé malade. Ce sont surtout les femmes qui se sont absentées du travail pour prendre soin des enfants lorsque les écoles ont fermé. Il était intéressant de constater que beaucoup de mes amies en télétravail devaient s'occuper de leurs enfants en même temps. Cette situation justifie certainement le besoin de services de garde d'enfants. Il est extrêmement important d'avoir des services de garde d'enfants fiables dans l'ensemble du pays.
Je vis dans la région du Grand Toronto et les services de garde d'enfants sont incroyablement coûteux, quand il y en a. Cette reconnaissance vis-à-vis d'un programme national de garde d'enfants était absolument nécessaire avant la COVID, qui a une fois de plus fait ressortir les besoins en matière de garde d'enfants et la nécessité de faire en sorte que les femmes ne subissent pas les contrecoups des changements économiques, parce que les aidants naturels sont souvent des femmes. Il y a encore tant à faire du point de vue de l'équité salariale et pour s'assurer que les femmes soient intégrées harmonieusement à l'économie. Tout obstacle à ce moment-ci ne ferait que nuire au processus visant à garantir aux femmes un salaire égal pour un travail égal.
Afin de s'attaquer à cette question, il fallait établir un plan d'action pour les femmes dans l'économie. Nous devons comprendre toutes les conséquences à court et à long terme qu'aura eues la COVID pour garantir que les femmes puissent recommencer à contribuer à l'économie autant qu'avant, voire encore plus. Selon la statistique dont nous disposions avant la pandémie, si la participation des femmes au marché du travail était au même niveau que celle des hommes, le PIB grimperait d'environ 3 %. Voilà le genre de progrès économique qu'il nous faut au pays.
Beaucoup de choses sont mentionnées dans le discours du Trône, mais un domaine qui est particulièrement important est l'appui aux étudiants. Les étudiants ont été durement touchés, car l'été est souvent une période où ils travaillent afin de pouvoir payer leur loyer ou leurs études collégiales ou universitaires. Les étudiants font partie des gens qui n'avaient pas d'emploi, en plus d'avoir à retourner aux études et à engager des dettes d'études. Ainsi, le soutien que nous offrirons aux étudiants pour qu'ils ne soient pas énormément endettés et qu'ils aient un emploi à la fin de leurs études profitera non seulement aux étudiants, mais aussi à l'économie.
Un autre élément est le Fonds pour la large bande universelle. Ma circonscription est à la fois semi-rurale et urbaine. Bien qu'elle soit située à côté de Toronto, elle n'a pas de services à large bande adéquats. Encore une fois, il s'agit d'un problème qui existait avant l'arrivée de la COVID, mais, durant la pandémie, alors que les enfants fréquentent l'école à distance ou que les gens travaillent de la maison, la connectivité est devenue un problème majeur. Je me félicite que nous comptions remplir cet engagement plus rapidement.
Je tiens à signaler que la subvention salariale et la PCU ont vraiment aidé ma collectivité. Sans ce soutien, les entreprises auraient fermé leurs portes. À l'avenir, je sais que nous allons être là pour continuer à aider les Canadiens.
Par ailleurs, la meilleure façon de donner un coup de pouce à l'économie est de nous attaquer à la crise sanitaire. Les Canadiens savent que les députés libéraux seront là pour les aider. Nous veillerons sur leur santé et leur sécurité. Nous nous assurerons que l'économie redevient aussi forte qu'elle l'était avant la COVID-19, et même encore plus forte, car nous croyons qu'investir dans les Canadiens est le meilleur moyen de faire croître l'économie.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole pour répondre au discours du Trône.
J'aimerais d'abord offrir mes condoléances aux résidents de ma collectivité — et à tout le monde au pays, en fait — qui ont perdu des êtres chers et des amis à cause de la COVID-19.
Nous nous concentrons à juste titre sur ce qui nous attend et sur ce que nous allons faire pour prêter main-forte aux Canadiens. Toutefois, il est toujours important de ne pas perdre de vue les dommages que la pandémie a faits jusqu'ici. Le fait de garder cela à l'esprit nous incitera toujours davantage à nous assurer de poser les bons gestes pour la suite des choses.
Avant de passer au discours du Trône, j'aimerais aussi remercier d'autres groupes. Dans ma collectivité, comme partout ailleurs au Canada, des héros ont émergé. L'un de ces groupes de héros est constitué par les travailleurs de la santé, c'est-à-dire les médecins, le personnel infirmier, les techniciens, le personnel de soutien et d'autres qui se sont mobilisés, qui ont travaillé aux premières lignes et qui ont pris des risques, surtout au début de la pandémie, pour servir les Canadiens. Je les remercie de ce qu'ils ont fait pour nous.
Je remercie aussi énormément les travailleurs essentiels de première ligne. Les députés se rappelleront qu'au début, soit en mars, avril et mai, alors qu'une grande partie de l'activité économique était paralysée, ou que les gens devaient du moins travailler à la maison, certains Canadiens devaient quand même se rendre au travail. Ces travailleurs étaient au poste pour soutenir l'économie et notre qualité de vie. Je les en remercie, particulièrement ceux de ma circonscription, Etobicoke-Centre.
Enfin, je remercie également les personnes de ma circonscription qui sont intervenues pour aider leurs concitoyens. Un nombre incalculable de gens de ma collectivité et de diverses collectivités partout au Canada ont du mal à joindre les deux bouts. Dans mon coin de pays, des gens ont répondu à l'appel, notamment en faisant du bénévolat, en faisant des dons à une banque alimentaire, en livrant de la nourriture à des aînés et en conduisant des personnes à des rendez-vous médicaux. Ces Canadiens ont aidé leurs concitoyens et je tiens à les en remercier. Je suis vraiment impressionné de la solidarité dont font preuve les gens de ma collectivité et de l'ensemble du pays.
Au début de la pandémie, je me trouvais probablement dans la même situation que de nombreux autres députés, c'est-à-dire que je recevais une multitude d'appels et de courriels de la part de concitoyens qui demandaient de l'aide, que ce soit pour avoir accès à des ressources en santé, parce qu'ils voulaient donner leur point de vue sur les démarches du gouvernement, ou parce qu'ils étaient dans une situation difficile, qu'ils avaient perdu leur emploi ou que leur revenu avait chuté ou disparu.
J'ai reçu un appel particulièrement mémorable d'une femme de ma circonscription qui demandait de l'aide. Avant d'entrer dans le vif du sujet, elle m'a demandé comment j'allais. Je lui ai dit que je recevais une multitude d'appels et de courriels et que beaucoup de gens avaient besoin d'une aide considérable. Je lui ai dit que je m'étais présenté aux élections dans le but d'aider les gens. C'est alors qu'elle m'a interrompu: elle m'a dit que c'était décidément un bon moment pour aider les gens.
Si je vous parle de cette conversation, c'est parce qu'elle met en lumière un point crucial que nous devrions tous garder à l'esprit aujourd'hui: nous nous trouvons à un moment déterminant, et nous avons tous — surtout ceux d'entre nous qui ont été élus à des postes de décision et de responsabilité — la possibilité d'agir dès maintenant. Nous nous trouvons à un moment déterminant, où les Canadiens ont besoin de nous et où nous avons la possibilité de les aider et de faire du Canada un pays plus fort.
J'espère que tous les députés saisiront la chance qui s'offre à eux. Cela dit, je reviens au discours du Trône, parce que si je pense au travail que nous avons à accomplir, je pense à aider les Canadiens, à veiller à les protéger du virus et à rebâtir le Canada sur des bases plus solides. Le discours du Trône met l'accent sur ces objectifs.
J'aimerais aborder certains éléments du discours du Trône qui, selon moi, sont particulièrement importants. Premièrement, protéger les Canadiens. De nombreuses mesures ont été prises à cet effet, par exemple limiter la propagation du virus en misant sur la distanciation sociale, en imposant des restrictions sur les voyages, en fermant les frontières, et en assurant la mise en quarantaine des personnes qui ont reçu un résultat positif et en identifiant les personnes avec qui elles ont été en contact. De plus, le gouvernement a augmenté la capacité du système de santé et consenti des sommes considérables aux provinces pour qu'elles puissent améliorer la capacité de leur système de santé respectif afin de soigner les personnes atteintes de la COVID-19. Le gouvernement n'a pas ménagé ses efforts pour investir le plus possible dans les traitements, surtout la recherche sur les vaccins potentiels.
D'innombrables mesures ont été prises pour garantir la passation de marchés sur l'approvisionnement en vaccins, pour établir la capacité de fabrication de vaccins, et pour que des contrats soient en place avec les diverses personnes responsables de la recherche médicale de façon à ce que, lorsqu'un vaccin sera prêt, les Canadiens y aient accès.
Nous avons aussi investi 19 milliards de dollars dans le cadre de l'Accord sur la relance sécuritaire. Il est intéressant d'entendre les députés de l'opposition se demander ce qu'a fait le gouvernement pour soutenir les provinces et financer leurs dépenses en santé en cette période difficile. Ces 19 milliards de dollars me semblent plutôt importants, et une grande partie de ces fonds ont été consacrés à la santé. Ils ont servi au dépistage et à la recherche des contacts. Il y a également l'investissement de 2 milliards de dollars dans le Fonds pour une rentrée scolaire sécuritaire, pour aider les provinces à assurer une rentrée scolaire en toute sécurité et à protéger la santé des enfants et des familles.
Ce sont là quelques exemples des mesures qui ont été prises en santé pour protéger les Canadiens contre le virus.