Que, étant donné que la pandémie a eu des conséquences désastreuses pour les entreprises et travailleurs canadiens, particulièrement dans les secteurs de la restauration, de l’hébergement et du tourisme, la Chambre demande au gouvernement: a) de suspendre immédiatement et jusqu’en juin 2021 au moins, l’audit des petites entreprises qui ont reçu la Subvention salariale d’urgence du Canada; b) d’apporter plus de souplesse à la Subvention d’urgence du Canada pour le loyer, à la Subvention salariale d’urgence du Canada et à d’autres programmes de soutien.
Monsieur le Président, c'est un immense honneur de lancer le débat d'aujourd'hui sur la motion de l'opposition, qui demande au gouvernement de retarder les audits des petites entreprises jusqu'à la prochaine période des impôts. On y réclame aussi que le gouvernement adopte immédiatement les projets de loi nécessaires pour venir en aide aux petites entreprises et faire en sorte que les programmes destinés à les aider soient assez souples pour qu'elles puissent y recourir.
[Français]
Je vais partager mon temps de parole avec le député de .
[Traduction]
Lorsque les provinces et les municipalités ont ordonné des mesures sanitaires d'urgence, les entreprises ont été obligées de fermer leurs portes. Les secteurs de la restauration, de l'hôtellerie et du tourisme en particulier ont été durement frappés. Les petites entreprises sont le moteur de nos collectivités. Elles sont la pierre angulaire de l'économie canadienne. Les propriétaires, les travailleurs et les clients des petites entreprises sont nos voisins et nos amis.
Lorsque les ordres des gouvernements obligent les entreprises à fermer leurs portes et à perdre de l'argent, ces entreprises sont en droit de s'attendre à recevoir un soutien de leur part. C'est pourquoi les députés conservateurs ont travaillé avec le gouvernement en vue de faire adopter aussi rapidement que possible diverses mesures de soutien. C'est aussi pourquoi nous avons relevé, au cours des sept derniers mois, les lacunes de certaines de ces mesures de soutien et proposé des solutions, dans l'espoir que le gouvernement ferait les choses correctement, aurait le courage d'admettre ses erreurs et collaborerait avec les partis de l'opposition et ses propres députés d'arrière-ban afin d'offrir des programmes aussi efficaces que possible.
Lorsque nous avons quitté cette enceinte la deuxième semaine de mars pour nous rendre dans nos circonscriptions, nous avons immédiatement été submergés d'appels à l'aide de la part d'habitants inquiets pour leur sécurité, leur santé, leur emploi et leurs économies. Des milliers de propriétaires se sont dits préoccupés de l'avenir de leur petite entreprise.
J'ai rencontré la propriétaire d'une agence de voyage dans ma circonscription. Depuis le début de la pandémie, ses recettes ont chuté de 96 %, sans oublier qu'elle doit rembourser les voyages réservés précédemment, ce qui représente la majeure partie de l'argent gagné l'année dernière. Elle en est réduite à épuiser les fonds de son entreprise et ses économies personnelles, à s'endetter davantage et à congédier des employés dévoués. Elle n'entrevoit pas la fin de cette période difficile.
Anna, une résidante de ma circonscription, est propriétaire d'un comptoir de pizza pour emporter dans une tour de bureaux du centre-ville. Avant même l'arrivée de la pandémie, la survie de son entreprise était déjà menacée par les milliers de congédiements dans le secteur de l'énergie qui ont eu lieu dans la tour où elle est installée. Maintenant, étant donné que les employés qui travaillent toujours pour les bureaux à proximité le font à partir de la maison la plupart du temps, il n'y a plus que quelques dizaines de personnes par jour qui passent devant son comptoir. Les répercussions de la COVID-19 sont absolument dévastatrices pour ces propriétaires d'entreprises.
Une travailleuse autonome qui célèbre des mariages m'a aussi contacté. Sans compte d'entreprise, elle n'a pas eu droit au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes pendant des mois. Elle savait que toute une saison des mariages partait en fumée, et elle avait besoin d'aide au printemps.
Un autre résidant de ma circonscription gère une publication spécialisée en ligne. Il avait récemment fait des investissements importants dans son entreprise. Même si ses recettes étaient en chute libre, il n'était pas admissible aux programmes d'aide fédéraux au printemps dernier.
Il y a aussi Susan, partenaire dans une petite entreprise de prospection pétrolière et gazière. Elle s'est heurtée à toutes sortes de retards bureaucratiques lorsqu'elle a fait une demande dans le cadre du Programme de crédit aux entreprises, et ce, même si elle était sur le point de recevoir du financement conventionnel juste avant la pandémie et même si elle respectait tous les critères du programme.
Tous ces propriétaires de petite entreprise sont des soutiens de famille. La plupart ont toute une équipe d'employés dévoués, qui sont aussi des amis fidèles. Le désespoir et la frustration de ces personnes, et de bien d'autres qui ont communiqué avec moi, sont tangibles. Ces gens ont travaillé pendant des années pour bâtir une entreprise et sont en train de voir le fruit de leurs efforts s'envoler.
Le coronavirus est une menace à la santé et à la sécurité publiques. On ne peut passer à côté de ce fait. Nous le savons et nous pensons aussi que tous les ordres de gouvernement se doivent d'assurer la sécurité des Canadiens. Or, cette responsabilité ne s'arrête pas là. Il faut aussi avoir un plan pour assurer la survie économique du milieu des petites entreprises. C'est pourquoi mes collègues conservateurs et moi soumettons ces trois points à la Chambre aujourd'hui. Les petites entreprises ont besoin de répit. Elles ont également besoin qu'on leur confirme sans délai qu'elles vont obtenir l'aide nécessaire du gouvernement pendant que les consignes en matière de santé publique nuisent à leurs activités, et il leur faut des programmes suffisamment souples pour qu'elles puissent s'en prévaloir au moment où elles en ont besoin.
Il est déjà assez difficile pour les petites entreprises de se conformer aux règles fiscales, et nous avons entendu dire que l'Agence du revenu du Canada mène activement des vérifications auprès de certaines petites entreprises qui reçoivent des subventions salariales. On leur dit immédiatement de produire un grand nombre de documents pratiquement sans préavis. Les petites entreprises n'ont pas le temps de traiter des demandes onéreuses lorsqu'elles peinent à survivre. C'est pourquoi nous demandons au gouvernement de retarder les vérifications de conformité relatives aux subventions salariales jusqu'à la fin de la période des impôts de l'année prochaine, au moins jusqu'en juin 2021.
Avant d'être élu, j'étais propriétaire d'une petite entreprise, et beaucoup de mes clients étaient également propriétaires de petites entreprises. Je sais ce que fait une lettre de l'Agence du revenu du Canada à un propriétaire de petite entreprise. Le simple fait de recevoir une demande de documents suffit à ruiner toute une journée productive pour un propriétaire de petite entreprise. La demande le met au départ dans un état d'anxiété, puis il téléphone frénétiquement à son comptable et son avocat, qui lui assurent de manière peu convaincante qu'il s'agit de vérifications de routine et que ce n'est pas grave.
Le propriétaire doit par la suite se démener pour trouver les documents demandés, habituellement avec un préavis de quelques jours seulement. Certains des documents demandés dans le cadre des vérifications sur les subventions salariales sont les mêmes que ceux que les propriétaires de petites entreprises devront généralement recueillir pour produire leur déclaration de revenus de 2020 de toute façon. C'est pour cette raison que juin prochain serait un moment plus approprié pour entamer des vérifications sur les subventions salariales reçues par les petites entreprises.
La deuxième chose que nous avons demandée au gouvernement lorsque nous avons donné avis de cette motion c'est de déposer immédiatement les projets de loi nécessaires pour donner suite aux prolongations et aux modifications de programmes de soutien promises. Nous voyons d'un bon œil que le gouvernement l'ait fait sans attendre que la question soit mise aux voix, mais il était plus que temps qu'il le fasse. Le gouvernement savait que son programme de subvention du loyer, qui est un échec, viendrait à échéance en septembre. Il savait que son programme de subvention salariale prendrait fin à l'automne. Il savait que d'autres programmes, comme le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes et le Programme de crédit aux entreprises, présentaient des problèmes bien connus.
Or, au lieu d'amorcer la session d'automne avec un projet de loi prêt à être étudié en septembre, le gouvernement, embourbé dans des scandales et conflits d'intérêts dont lui seul est responsable, a prorogé le Parlement en août et n'a, manifestement, rien préparé en vue d'apporter les modifications législatives nécessaires. Les libéraux se sont présentés en septembre armés d'un discours du Trône recyclé et de quelques vagues allusions quant aux mesures qu'ils entendaient prendre pour aider les petites entreprises. Ce n'est qu'une fois qu'avis eut été donné d'une motion de l'opposition qu'ils ont présenté des mesures à la Chambre. Les propriétaires de petite entreprise et les travailleurs sont au désespoir et attendent des détails depuis des mois.
Enfin, nous demandons au gouvernement de veiller à ce que l'aide offerte parvienne bel et bien aux petites entreprises qui en ont besoin. Le programme initial de subvention du loyer conçu par le gouvernement s'est avéré inutile pour la plupart des petites entreprises et a été vivement critiqué tant par les locataires que par les locateurs. Le gouvernement sait et admet que son approche initiale à ce chapitre est un échec. D'autres programmes, tels que le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes et le Programme de crédit aux entreprises, sont problématiques, eux aussi. D'ailleurs, les députés de l'opposition ont soulevé des préoccupations à leur sujet il y a de cela des mois. Certains problèmes ont été réglés en cours de route, mais d'autres persistent.
Le gouvernement a maintenant l'occasion de prendre les bonnes décisions. Il peut le faire en prenant le temps d'écouter les députés de l'opposition lors des débats sur le projet de loi , parce que le caucus conservateur défend toujours les intérêts des petites entreprises. Nous protégeons leurs intérêts.
Nous étions là pour défendre les petites entreprises lorsque le gouvernement leur a déclaré la guerre, en 2017, en faisant des modifications fiscales draconiennes. Nous étions là pour défendre les petites entreprises lorsque le a déclaré qu'elles étaient utilisées par les riches comme moyen d'éviter de payer de l'impôt. Nous étions là lorsque Bill Morneau a déclaré que les riches Canadiens donnaient à leurs entreprises une structure organisationnelle complexe pour éviter de payer des impôts, alors même que lui continuait à détenir des actions d'une entreprise qu'il réglementait par l'intermédiaire d'un réseau complexe de sociétés privées.
Nous étions là pour défendre les petites entreprises lorsque le gouvernement a imposé un fardeau fiscal particulièrement lourd aux restaurants et au secteur touristique, comme la taxe avec indexation sur l'alcool, des charges sociales plus élevées et, bien sûr, la taxe sur le carbone. Nous sommes à leurs côtés depuis mars, et nous avons veillé à ce que les mesures d'aide aux petites entreprises soient adoptées rapidement. Nous avons travaillé avec le gouvernement et nous n'avons retardé l'adoption d'aucune mesure législative. Nous avons également été présents pour faire des recommandations constructives afin d'améliorer les programmes. Nous continuons maintenant de défendre les petites entreprises.
Nous demandons au gouvernement de s'attaquer à la crise grandissante qui secoue les petites entreprises. Avant la COVID, le gouvernement a manqué de respect envers ces dernières. Depuis le début de la pandémie, il a mis sur pied certains programmes mal conçus et difficiles d'accès.
Le gouvernement libéral a maintenant l'occasion de faire amende honorable et de montrer aux vaillants petits entrepreneurs qu'il les soutient, tout comme les conservateurs. Il peut le faire aujourd'hui en se joignant à l'opposition pour appuyer la motion.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui en faveur de la motion préparée par mon honorable collègue de , porte-parole en matière de petite entreprise.
J'ai eu l'occasion d'échanger régulièrement avec lui ainsi qu'avec mes autres collègues tout au long de l'été, alors que nous étions aussi présents que jamais, même de façon virtuelle, auprès des petites et moyennes entreprises de nos circonscriptions respectives.
Dans ma circonscription, Montmagny—L'Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, j'ai organisé des tables rondes, de concert avec les chambres de commerce de ma circonscription, que je remercie, les entrepreneurs et les municipalités touchées par les effets de la COVID-19. J'ai voulu transmettre tous les renseignements disponibles à mes concitoyens. J'ai aussi voulu les accompagner, autant que possible, dans leurs démarches relatives à l'ensemble des programmes auxquels ils étaient admissibles.
En tant qu'entrepreneur, j'aimerais profiter de ma présence aujourd'hui pour remercier tous les employés de nos entreprises, qui, tout comme nous, entrepreneurs, ont été déstabilisés par la pandémie. Je me permets de les remercier au nom de tous les entrepreneurs du Canada et du Québec.
Puisque je suis toujours entrepreneur, je remercie aussi les employés de ma propre entreprise et mon associé, qui a su naviguer à travers toute cette tempête. Nos employés sont, pour la plupart, revenus au travail, mais non sans faire des concessions, notamment en ce qui a trait aux heures de travail, pour aider l'entreprise à traverser la tempête qu'est la pandémie 2020. Je les remercie du fond du cœur.
Étant moi-même entrepreneur, je peux affirmer qu'il n'est pas facile de faire des prévisions lors d'une pandémie. En mars, nous espérions que toutes les fermetures auraient l'effet désiré, c'est-à-dire aplatir la courbe, que nous ne serions confinés que pour quelques semaines et que, avec un peu d'espoir, la pandémie serait éradiquée, tout comme le Canada avait bien réussi à le faire lors de la crise du SRAS en 2003.
Malheureusement pour nous, la pandémie perdure; les semaines se sont transformées en mois. Bien que je représente une circonscription semi-rurale, loin des grands centres, la deuxième vague frappe maintenant encore plus fort que la première, pendant laquelle ma circonscription a été largement épargnée.
En fin de semaine dernière, nous avons malheureusement appris que les MRC de Montmagny et de L'Islet sont passées en zone rouge, comme toute la région de Chaudière-Appalaches d'ailleurs. Bien des entrepreneurs de cette région se sont sentis ou se sentiront découragés — je les comprends —, particulièrement ceux de la restauration, des bars, du tourisme et de l'événementiel.
Avant la pandémie, croyons-le ou non, il y avait une pénurie de main-d'œuvre dans ma circonscription. Je reconnais donc l'importance de maintenir un lien d'emploi entre les employeurs et les travailleurs, afin que la reprise économique puisse avoir lieu plus rapidement au moment venu. À ce sujet, plus de 500 emplois sont encore disponibles dans ma circonscription au moment où nous nous parlons. Cela est très paradoxal: au moment même où beaucoup de gens sont prestataires de l'assurance-emploi, beaucoup d'entrepreneurs cherchent des employés.
Comme plusieurs collègues de mon parti, j'ai appuyé le programme de Subvention salariale d'urgence du Canada, afin que les entreprises puissent compter sur leurs employés déjà formés pour poursuivre leurs activités et afin qu'elles soient prêtes à fonctionner pleinement au moment de la reprise, bien évidemment. J'ai également critiqué certains éléments de la PCU qui décourageaient les gens de retourner au travail. J'ai pu voir plusieurs de ces cas durant l'été, et plusieurs entrepreneurs m'en ont parlé.
Rappelons que, initialement, on ne devait avoir aucun revenu si l'on voulait avoir droit à la Prestation canadienne d'urgence. Cela était complètement ridicule: si quelqu'un avait demandé 2000 $, mais qu'il avait accepté de faire une journée de travail pour 100 $, il perdait la totalité des 2 000 $ pour le mois.
Les partis de l'opposition, les employeurs, les médias, tout le monde s'est insurgé pour dire que cela n'avait aucun bon sens. Le gouvernement a alors apporté une modification permettant aux travailleurs de gagner jusqu'à 1 000 $ par mois. Cependant, s'ils gagnaient 1 001 $, ils perdaient les 2 000 $.
Le Parti conservateur a été le seul à proposer, cet été, un plan alternatif basé sur les principes du travail pendant une période de prestations. Nous avions fait adopter de tels changements à l'assurance-emploi sous le gouvernement de M. Harper. Nous croyons que le gouvernement ne devrait jamais décourager le travail et que chaque dollar gagné en travaillant pourrait réduire progressivement la prestation reçue, sans toutefois l'éliminer complètement, comme le veut le plan libéral. Cela aura pris six mois, mais en ramenant les chômeurs vers le système d'assurance-emploi, ils ont au moins pu retrouver la flexibilité qui avait été perdue au cours de l'été. Dans le contexte d'un gouvernement minoritaire, nous avons réussi, même en tant que parti de l'opposition, à obtenir des changements de politique auprès du gouvernement.
D'ailleurs, j'ai aussi souligné des failles dans le cadre du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, dont les règles onéreuses excluaient beaucoup de petites entreprises qui n'avaient pas forcément le chiffre d'affaires ou l'important compte bancaire corporatif exigé par le gouvernement et par les institutions financières canadiennes.
Nous avons relevé ces problèmes et c'est largement grâce à nos interventions que le gouvernement a finalement offert plus de flexibilité. C'est ce que nous demandons encore actuellement.
Ces nombreux changements peuvent aussi apporter plus de confusion. Les lois adoptées par ce Parlement contenaient souvent des dispositions permettant au ministre ou au gouverneur en conseil de modifier ces critères par simple règlement. Les PME qui n'emploient ni comptable ni fiscaliste et qui n'ont pas toujours les ressources nécessaires pour obtenir les services de telles personnes se sont prévalues des divers programmes d'aide du gouvernement en interprétant les critères du mieux qu'elles le pouvaient.
D'ailleurs, ces critères changeaient presque tous les jours. Il faut se souvenir que, lors des conférences de presse quotidiennes des mois d'avril, mai et juin, l'interprétation de certains critères pouvait différer et la façon de les appliquer pouvait changer. Le fait que tous ces critères et ces conditions changeaient régulièrement compliquait les choses.
À ce sujet, je reconnais que le gouvernement a un rôle tout à fait légitime à jouer lors des contrôles, pour s'assurer de l'intégrité de l'application des programmes. Dans certains cas, par contre, nous avons été les premiers à dénoncer que le gouvernement ait ordonné à ses fonctionnaires d'effectuer des versements de la PCU alors qu'il y avait des implications de fraude.
Je m'interroge sur le choix de ce même gouvernement de s'en prendre maintenant en tout premier lieu aux demandeurs de la Subvention salariale d'urgence du Canada, qui affirment être déjà interpellés par l'Agence du revenu du Canada. On parle ici d'entreprises qui se sont fendues en quatre depuis maintenant 8 mois et dont les entrepreneurs ont souvent eu à travailler à la place de leurs employés pour maintenir l'entreprise en vie. Ils ont investi considérablement pour rouvrir en toute sécurité et respecter les normes de distanciation sociale durant la pandémie.
Avec l'arrivée de la deuxième vague, ces entreprises commencent de nouveau à s'inquiéter pour leur avenir. Or, que fait le gouvernement pour les remercier? Il envoie des agents de l'Agence du revenu du Canada vérifier leurs livres. Nous ne sommes pas sortis du bois. Je suis moi-même entrepreneur et, quand on y pense, les entreprises n'ont pas le temps de s'occuper de cela, maintenant, en pleine pandémie. Ce n'est pas le moment d'aller demander des comptes aux entreprises quand elles ont de la misère à garder la tête hors de l'eau. Il y a des moments plus propices pour faire cela et nous demandons à ce que ce soit reporté au moins jusqu'au mois de juin prochain. Il faudrait qu'un an se soit écoulé depuis le moment où les gens ont reçu ou ont pu avoir accès aux différentes aides du gouvernement.
Aujourd'hui, malgré les mesures gouvernementales, il demeure plusieurs domaines d'activité où c'est très dur et où l'automne et l'hiver seront particulièrement difficiles. Je parle entre autres du tourisme et des entreprises dans l'événementiel. Ces dernières sont nombreuses dans ma circonscription et sont actuellement sur le bord de la faillite. Elles ont perdu 95 ou 98 % de leurs revenus, et une entreprise qui n'a plus de revenus ne vaut rien.
Le gouvernement doit comprendre qu'on se doit de donner l'espace nécessaire et beaucoup plus de flexibilité aux entreprises pour qu'elles puissent au moins survivre à l'automne et à l'hiver.
On l'a vu par le passé: je ne sais pas le nombre d'entreprises ou de professionnels qui n'avaient pas accès à la Prestation canadienne d'urgence ou au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes pour la simple raison qu'ils n'avaient pas un compte bancaire d'entreprise, mais un compte personnel. Nous avons travaillé là-dessus tout l'été et je me souviens que différents comités ont tenu des réunions par Zoom pour permettre à ces gens de devenir admissibles. Cela a pris des mois et des mois avant qu'ils puissent le devenir.
Il y a encore des problèmes aujourd'hui. Tantôt, je poserai une question sur le cas d'une entreprise qui a été achetée durant la pandémie ou tout juste avant et dont le nouveau propriétaire n'est pas admissible aux programmes d'aide parce que l'entreprise n'est plus associée au nom de l'ancien propriétaire. C'est complètement ridicule.
La vie des entreprises a continué durant la pandémie. Pour faire vivre son entreprise, on achète et on vend des actifs et des actions. Il faut que les programmes en place visent à s'assurer que les entrepreneurs sont admissibles.
J'appuie bien évidemment la motion de mon collègue qui demande au gouvernement de suspendre dès maintenant et au moins jusqu'au mois de juin 2021 les audits des petites entreprises qui ont eu accès à la Subvention salariale d'urgence du Canada. J'invite les partis d'opposition et mes collègues de toute la Chambre des communes à continuer d'aider les entreprises et les PME: elles sont l'épine dorsale de l'économie canadienne. J'en fais partie et j'en suis très fier. Il faut continuer de soutenir ces entreprises.
:
Madame la Présidente, je suis ravi de parler de la motion.
Nous traversons une période extrêmement difficile. La COVID-19 représente, il va sans dire, la plus grande urgence de santé publique de toute notre vie. Cependant, elle représente également le plus grand choc économique que nous ayons connu depuis des générations, peut-être seulement égalé par la Grande Dépression pour ce qui est de son ampleur dans l'histoire de la nation. La manière dont nous réagissons à la pandémie déterminera à quoi ressemblera le pays dans un an, dans deux ans et dans dix ans. Nous devons avoir le courage de prendre des mesures, aussi difficiles ou complexes qu'elles puissent être, afin de permettre aux ménages et aux entreprises de survivre à la pandémie pour qu'ils soient toujours là pour contribuer à l'économie après la pandémie.
Au cours des huit derniers mois environ, j'ai reçu trop d'appels téléphoniques de propriétaires d'entreprises et de travailleurs qui s'inquiètent de leur bien-être et de celui de leurs employés et de leur famille. Je n'aime pas être au téléphone avec des parents qui ignorent comment ils vont nourrir leurs enfants. Je n'aime pas être au téléphone avec des voisins qui craignent de perdre leur maison. Je n'aime pas être au téléphone avec des propriétaires d'entreprises qui craignent de perdre à jamais le fruit du travail de toute une vie.
Même si je n'aime pas être à l'autre bout du fil pour ce genre d'appels, je suis très privilégié d'avoir la possibilité d'aider ceux qui sont dans le besoin. Je ne sais pas si dans ma vie j'ai déjà accompli un travail aussi important que celui des derniers mois pour aider les gens à se nourrir, à se loger et à garder leur emploi chaque fois que cela est possible.
Une très grande partie de la réponse du gouvernement a été de mettre en œuvre des mesures de soutien pour les entreprises comme jamais un gouvernement ne l'avait fait auparavant. Certaines de ces mesures font l'objet de la motion de l'opposition dont nous sommes saisis aujourd'hui.
Au cours de mon intervention, je vais parler de la nature de la crise économique dans laquelle les Canadiens sont plongés et expliquer pourquoi le moment est bien choisi pour réaliser ce genre d'investissements. Je compte donner un aperçu des solutions que le gouvernement a présentées aux entreprises jusqu'à maintenant pour les soutenir pendant la crise et démontrer que ces solutions commencent à donner des résultats, c'est-à-dire qu'elles aident les gens à maintenir leur entreprise à flot en cette période difficile. Enfin, je vais présenter mes objections à la motion, qui portent surtout sur le fait que cette dernière demande au gouvernement de faire quelque chose qu'il a déjà fait.
J'ai commencé mon intervention en attirant l'attention sur la gravité du problème de santé publique et du défi économique que nous avons à surmonter. Avant de commencer à parler des soutiens aux entreprises, je tiens à dire que la plus importante politique économique que nous puissions adopter en est une qui protège la santé et le bien-être des Canadiens et de la collectivité en général. La reprise économique ne sera pas possible si nous ne nous attaquons pas à la menace pour la santé publique qui pèse sur nous.
La récession que nous traversons est différente des autres crises économiques que nous avons connues dans le passé. En 2008, par exemple, un problème fondamental menaçait le système financier mondial, surtout aux États-Unis. Cela avait bien entendu eu de graves répercussions sur le Canada. Maintenant, notre système économique subit un choc exogène. C'est temporaire, mais c'est grave. Le danger qui pèse sur nous provient d'un virus qui menace la santé publique. Nous devons l'éradiquer avant que la relance économique puisse se faire.
En réalité, nous subissons également un choc latéral sur notre système d'offre et de demande. Les entreprises ont dû fermer en raison des mesures de santé publique qui ont été prises. Parfois, cette fermeture a été obligatoire; parfois, ce sont les entrepreneurs qui ont volontairement fermé les portes de leur commerce pour protéger la santé de leurs employés et de leurs clients.
Bien entendu, de l'autre côté, certains clients ne fréquentent plus les commerces parce qu'ils ont peur. Ils ont peur de se déplacer. Ils ont peur de manger dans des espaces clos. Ils ont peur d'entrer dans des lieux de divertissement. Les chocs latéraux sur notre système d'offre et de demande se traduisent par des entreprises qui produisent moins de biens et de services et par des clients qui achètent moins de biens et de services. L'économie canadienne en souffre.
Nous avons pris la décision d'intervenir pour atténuer les conséquences de ce ralentissement économique et nous assurer que les perspectives à long terme pour l'économie canadienne demeurent positives. Nous pouvons nous permettre de consentir les types d'investissements nécessaires pour maintenir à flot les entreprises et les ménages au cours de cette crise. À vrai dire, je ne crois pas que nous ayons les moyens de ne pas agir. Si nous refusons d'offrir des mesures de soutien aux entreprises et aux ménages maintenant, ce sont nos proches qui en subiront les conséquences. Des entreprises mettront la clé sous la porte. Des emplois disparaîtront et ne reviendront peut-être jamais.
Si nous fournissons assez d'argent aux ménages et aux entreprises pour leur permettre de maintenir un niveau de vie aussi normal que possible pendant la pandémie, nous pourrons en atténuer les effets à long terme sur l'économie. Nous pourrons protéger à long terme l'économie canadienne et surtout, nous protégerons les intérêts des Canadiens qui la font tourner.
Pourquoi est-ce le temps maintenant de desserrer les cordons de la bourse? Premièrement, les ménages et les entreprises ont besoin d'argent, ce que je crois avoir bien établi. Deuxièmement, le Canada peut vraiment se le permettre à ce moment-ci de son histoire.
Nous composons avec une situation inouïe. Au début de la pandémie, nous avions la plus solide capacité fiscale des pays développés du G7. Nous nous sommes servis de cette capacité fiscale pour répondre aux besoins des ménages et des entreprises. Nous n'avons pas seulement la capacité financière de réagir; nous jouissons aussi de taux d'intérêt qui n'ont jamais été aussi bas, au Canada et à l'échelle mondiale. En fait, nous pourrons financer la reprise économique avec un taux que beaucoup de personnes n'auraient pas cru possibles il y a encore peu de temps. Nous pouvons profiter de bas taux d'intérêt fixes à long terme, ce qui nous permettra d'aider les ménages et les entreprises à survivre à cette période d'incertitude sans précédent. En fait, le service de la dette beaucoup plus importante d'aujourd'hui coûte plusieurs milliards de dollars de moins que ce que nous payions il y a huit mois, car le taux d'intérêt se situe près de la valeur plancher.
Effectuer ce genre d'investissements, ce n'est pas seulement une possibilité parmi d'autres, c'est la chose la plus intelligente à faire. J'invite les députés à consulter les commentaires émis par l'économiste en chef du Fonds monétaire international, qui est en congé du département d'économie de l'Université Harvard. Elle a déclaré: « En ce qui concerne les nombreux pays qui ont atteint la limite inférieure des taux d'intérêt », ce qui est le cas du Canada, « une politique de relance budgétaire est non seulement économiquement viable, mais il s'agit également d'un choix financièrement responsable. »
J'aimerais prendre quelques instants pour expliquer comment certaines de nos mesures de relance budgétaire ont été conçues de manière à répondre aux besoins spécifiques des entreprises canadiennes.
Lorsque nous avons pris conscience des répercussions potentielles de cette pandémie sur l'économie canadienne, nous avons jugé que les ménages et les petites entreprises étaient trop importants pour qu'on les laisse sombrer. Nous tenions à protéger leurs intérêts, car ils servent ceux du Canada. Les programmes que nous avons mis en place ne sont pas fondés sur une quelconque idéologie économique rigide. Ils ont plutôt été conçus pour résoudre des problèmes très spécifiques, des problèmes dont les habitants de ma circonscription se sont plaints. Je sais que l'ensemble des députés ont reçu des appels à leur bureau en provenance des habitants de leur circonscription respective.
J'ai eu l'occasion de discuter avec mes collègues parlementaires de divers partis et de toutes les régions du pays, et les réponses que j'ai obtenues correspondent en grande partie aux commentaires que j'entendais dans ma région. La réponse a été la même dans le cadre des consultations que le gouvernement a menées auprès des parties intéressées et auxquelles j'ai moi-même participé, notamment auprès de diverses chambres de commerce, d'associations de gens d'affaires et de propriétaires de petite entreprise.
D'entrée de jeu, nous avons réalisé que bon nombre de ceux qui risquaient de perdre leur revenu n'étaient pas admissibles à l'assurance-emploi, et cela incluait les travailleurs autonomes. Nous avons créé la Prestation canadienne d'urgence afin que les gens puissent combler leurs besoins essentiels même s'ils subissaient une perte de revenu dans leur emploi ou que leur entreprise devait fermer temporairement, voire définitivement.
Nous avons instauré la Subvention salariale d'urgence du Canada parce que les entreprises nous disaient que sans aide, elles ne pourraient pas garder leurs employés et devraient les mettre à pied. Je n'oublierai jamais la panique que j'ai entendue dans la voix d'entrepreneurs locaux lorsqu'ils ont réalisé l'impact que cette pandémie allait avoir sur leurs employés.
Nous avons créé le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes afin de répondre aux inquiétudes des entrepreneurs qui craignaient de ne pas pouvoir payer leurs factures commerciales mensuelles, comme l'électricité, le chauffage, Internet ou le téléphone. Cette mesure les a véritablement aidés à poursuivre leurs activités.
Quand nous avons réalisé que de nombreuses entreprises auraient de la difficulté à payer leur loyer commercial, nous avons mis en place l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial. Pour faire suite aux commentaires que nous avons reçus, nous avons proposé la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer, qui procure une aide directe aux locataires se voyant dans l'impossibilité de payer leur loyer en raison de la pandémie.
Il existe une série d'autres mesures. Nous avons réalisé qu'il fallait injecter de l'argent dans l'économie pour faire en sorte que les entreprises puissent subvenir à leurs besoins, c'est-à-dire pour payer de l'équipement ou des matériaux déjà commandés ou des dépenses mensuelles importantes. C'est pourquoi nous avons proposé le Programme de crédit aux entreprises. Nous y sommes parvenus en collaborant avec les banques, y compris avec la Banque du Canada, afin de réduire la réserve de fonds propres pour stabilité intérieure. Nous avons reporté des versements. Nous avons envisagé tous les mécanismes existants pour tenter de laisser des liquidités aux entreprises, plutôt que d'insister pour qu'elles les remettent au gouvernement. Cette stratégie s'est avérée importante à ce moment-là.
Je repense au témoignage de Kevin Milligan, professeur d'économie à l'Université de la Colombie-Britannique, à qui le gouvernement a fait appel depuis pour le conseiller. Lorsqu'il a témoigné devant le comité des finances, il a fait valoir que la pandémie a entraîné des coûts considérables et que la question qui se posait au gouvernement n'était pas de savoir s'il fallait ou non assumer ceux-ci, mais bien qui se trouverait à le faire.
Si le gouvernement avait décidé de ne pas mettre en place les programmes dont je viens de parler, les coûts auraient été refilés aux ménages et aux entreprises. Conséquemment, des ménages auraient été incapables de rembourser leur hypothèque, des parents auraient été incapables d'acheter de la nourriture pour leurs enfants, des entreprises auraient mis des travailleurs à pied, possiblement de façon permanente, et des entreprises auraient peut-être fermé leurs portes pour toujours.
Nous avons décidé que le gouvernement fédéral devait profiter de sa capacité d'emprunter à des taux d'intérêt historiquement bas et utiliser les atouts financiers dont il dispose grâce à sa gestion responsable des affaires économiques du pays afin d'intervenir et d'aider les Canadiens en cette période difficile. Nous commençons à voir les résultats de ces investissements, et ils sont positifs.
Pour ce qui est de la relance, même si la route sera longue et que nous sommes toujours en plein cœur d'une crise sanitaire et économique, j'ai la ferme conviction que les entreprises qui ont reçu cette aide sont en meilleure posture grâce à celle-ci qu'elles ne le seraient autrement et que c'est possiblement elle qui leur a permis de survivre.
Si l'on compare avec les États-Unis, dont la proximité géographique est significative vu la façon dont le virus s'est propagé, on constate que la réponse du Canada a été plutôt efficace. Jusqu'à maintenant, 76 % des emplois disparus pendant la pandémie ont été retrouvés. Nous n'avons pas encore atteint les niveaux d'emploi de 2019, mais nous y arriverons, parce que nous allons continuer de soutenir les ménages et les entreprises canadiens.
Si, au Canada, 76 % des emplois ont été récupérés, aux États-Unis, ce sont seulement 52 % des emplois perdus pendant la pandémie qui ont été récupérés. Je voudrais porter à l'attention de tous un rapport récemment publié par la Banque TD dans lequel on peut lire: « Peu importe l'angle sous lequel on examine la question, le marché du travail du Canada se redresse plus sûrement que celui des États-Unis. » Le rapport conclut que le vieil adage avait tort. Quand les États-Unis éternuent, le Canada n'attrape pas un rhume, il développe des anticorps.
En réalité, cette approche n'est pas idéologique. Elle répond à des besoins précis qu'expriment directement les intervenants, et elle s'inscrit dans le droit fil des conseils que nous avons reçus des grands experts de l'économie: le FMI, la Banque du Canada, la Banque mondiale, les grandes banques canadiennes, les associations d'affaires ici même au Canada et, en fait, les membres de la collectivité qui, près de chez moi, dirigent des entreprises. Selon eux, le gouvernement doit aider à court terme pour permettre aux entreprises de demeurer à long terme.
Mes objections à la motion dont la Chambre des communes est saisie aujourd'hui reposent sur plusieurs bases. Tout d'abord, la motion presse le gouvernement de faire essentiellement ce qu'il a fait hier, soit apporter plus de souplesse à la subvention salariale et à la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer.
Je souligne, en particulier, que la subvention salariale a été prolongée jusqu'en juin prochain. Ce programme continuera à permettre aux employeurs de maintenir un lien avec leurs employés, non seulement pour que ces derniers continuent à avoir une source de revenus, mais aussi pour que le lien d'emploi existe toujours à la fin de la pandémie. Il bénéficiera d'une part aux employés, qui conserveront leur emploi, et d'autre part, aux employeurs qui n'auront pas à refaire leurs effectifs et à se préoccuper de la formation de nouvelles recrues et qui auront facilement accès aux travailleurs lorsqu'il sera possible de reprendre le travail en toute sécurité et lorsque les carnets de commandes seront de nouveau bien remplis.
Certains des changements apportés à la subvention salariale illustrent la souplesse dont le gouvernement a fait preuve, qu'il s'agisse du passage initial de 10 % à 75 %, de l'élargissement de certains critères d'admissibilité afin qu'un plus grand nombre d'organisations soient admissibles ou de l'introduction d'une échelle mobile afin que toutes les entreprises ayant subi une perte de revenus aient quelque chose à gagner de ce programme et que celui-ci ne crée pas une marche trop haute qui aurait pu créer un incitatif pour les entreprises à ne pas reprendre leurs activités au maximum de leur capacité.
De plus, la nouvelle subvention d’urgence pour le loyer est un programme important qui répond directement aux demandes que nous ont faites les entreprises canadiennes. Cette subvention leur offre une nouvelle forme de soutien, simple et facile d’accès. Les locataires de locaux commerciaux pourront présenter directement une demande pour obtenir le soutien dont ils ont besoin afin d'être en mesure de garder leur commerce ouvert. Cette subvention permet de couvrir jusqu’à 65 % du loyer mensuel. Les entreprises qui sont obligées de fermer à cause d’une ordonnance de santé publique peuvent, elles, recevoir une aide supplémentaire jusqu’à concurrence de 25 % de leur loyer, afin de surmonter la tempête.
L’autre défaut de cette motion est qu'elle demande la suspension des vérifications financières. Les programmes qui ont été mis en place sont sans doute les aides financières les plus importantes à avoir été versées directement par un gouvernement fédéral depuis très longtemps, à vrai dire depuis des générations. L’idée de demander à l’agence du revenu, qui est tout à fait indépendante du gouvernement, de ne pas faire les vérifications qu’elle juge nécessaire pour assurer l’intégrité du programme va à l’encontre de la bonne gouvernance et ne permet pas de garantir, dans l’intérêt public, que les prestations sont versées uniquement à ceux qui y sont admissibles. En fait, je dirai même qu’un chef d’entreprise risque de se retrouver dans une situation difficile s’il reçoit des prestations auxquelles il n’a pas droit et qu’on ne le lui signale pas rapidement.
L’autre chose qui me déplaît dans cette motion, c’est qu’elle laisse entendre que le gouvernement a manqué de souplesse dans la mise en place des divers programmes d’aide. Si j’en juge d’après les discussions que j’ai eues dans ma circonscription, dès le début, les Canadiens ont certes beaucoup apprécié la PCU, et les entreprises ont beaucoup apprécié la subvention salariale, le compte d’urgence pour les entreprises et tous les autres programmes mis en place pendant la pandémie, mais ce qu’ils ont surtout souligné de positif, c’est la volonté du gouvernement d’écouter et d’adapter ses programmes aux besoins de ceux qui tombaient entre les mailles du filet.
J’ai dit tout à l’heure que la subvention salariale était passée de 10 à 75 %, et que nous avions élargi les critères d’admissibilité pour inclure différentes catégories d’organisations et différents types d’entreprises et ajusté leurs prestations en fonction des transactions qu’elles avaient faites l’année précédente.
Si je passe en revue tous les autres programmes, je vois le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes et je me rappelle que nous avons modifié le seuil de la masse salariale. Je me rappelle que nous avons élargi le Compte aux entreprises qui recourent aux caisses populaires plutôt qu'aux banques traditionnelles. Je me rappelle que nous avons apporté des changements relatifs au traitement de la paie par des tiers. Je me rappelle que nous avons apporté des changements pour que des entreprises qui utilisaient des comptes personnels puissent y accéder. À présent, nous élargissons le programme afin de permettre des prêts plus importants comportant une part non remboursable supplémentaire, et nous avons même créé un nouveau fonds dans le cadre du Fonds d’aide et de relance régionale dans les provinces de l’Atlantique, géré par l’APECA, afin que les entreprises qui n’étaient pas admissibles aux aides existantes aient une autre option si elles ont besoin d’une aide financière supplémentaire pour surmonter cette situation d’urgence. En réalité, nous nous montrons aussi souples que possible parce que nous continuons d’avoir des conversations avec celles et ceux qui sont le plus touchés par cette pandémie.
Je sais que je vais continuer d’avoir ce genre d’appels téléphoniques difficiles à passer pendant toute cette pandémie. Je sais que je vais avoir affaire à des entreprises dont les clients ne sont pas revenus. La motion mentionne la restauration, l’hôtellerie et les entreprises touristiques. J’ai parlé avec des exploitants de terrains de camping, d'agences de voyages, de restaurants et de compagnies aériennes. Ces exploitants sont présents dans ma collectivité et ils font en sorte que les gens continuent de travailler. Ils me disent qu’ils ont toujours besoin d’aide, que ce soit pour leur loyer, pour garder des employés à leur service ou pour rester ouverts, mais surtout, ils disent que nous devons continuer de lutter contre cette pandémie afin de pouvoir mettre fin à l’urgence sanitaire qui effraie leurs clients.
Nous allons continuer de faire tout ce qu’il faut pour être certains de protéger la santé et le bien-être des Canadiens, venir à bout de la COVID-19 dans nos collectivités au mieux de nos capacités et continuer d’offrir les types d’aide d’urgence qui aideront les ménages et les entreprises canadiennes à survivre à cette pandémie jusqu’à ce qu’elle se termine.
Je répondrai volontiers aux questions des députés.
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Madame la Présidente, pour commencer, j'aimerais dire que je vais partager mon temps de parole avec mon honorable collègue de .
Il n'y a à peu près rien de plus difficile que de lancer une entreprise. J'en ai fait l'expérience. Les entrepreneurs travaillent fort, souvent plus de 40 heures par semaine. Souvent, ils n'ont pas de salaire. Au début, ils ne sont pas payés. Ils cherchent constamment du financement. Ils sont souvent obligés de refinancer leur maison. C'est un effort extraordinaire que nous demandons à ces piliers de l'économie de demain. Près de 80 % des entreprises ne fêteront pas leurs cinq ans. C'est extrêmement difficile pour ces gens.
Ensuite, la pandémie a frappé. Celle-ci n'est ni la faute du gouvernement ni celle des entreprises. La pandémie est un coup de Jarnac. Des entreprises étaient sur le point d'être rentabilisées, elles voyaient enfin la lumière au bout du tunnel. La pandémie marque la fin de plusieurs années d'efforts. C'est d'une tristesse incommensurable.
Il y a des secteurs qui seront encore plus touchés que d'autres. Nous ne savons pas comment ils pourront s'en sortir à court ou à moyen terme. Je parle notamment du tourisme, de l'hôtellerie, de l'aéronautique et des agents de voyage. Ces gens ne voient malheureusement pas la lumière au bout du tunnel. Nous demandons donc au gouvernement de faire des efforts pour essayer de les aider le plus possible.
Devant cette situation exceptionnelle, il fallait des mesures exceptionnelles. Il fallait aussi que les parlementaires laissent la partisanerie dans l'antichambre. Si nous le demandons au , il nous dira qu'il avait un allié important au début de la pandémie. Le Bloc québécois était en mode collaboration. Je le sais, puisque je suis le leader à la Chambre du Bloc Québécois et que j'ai travaillé avec le leader du gouvernement. Il disait que le gouvernement était en train de construire un avion en vol, et c'était malheureusement le cas. C'est la raison pour laquelle nous avons collaboré. Malheureusement, cette collaboration s'est effritée et a laissé place à la partisanerie.
Le 11 avril, on a créé la Subvention salariale d'urgence. Le Bloc demandait, entre autres, de subventionner 75 % de la masse salariale. C'était un bon coup de la part du gouvernement et nous l'avons évidemment salué. Nous voulions inclure à cette subvention une aide relative aux coûts fixes. La Subvention salariale était bonne pour les employés et les liens d'emplois, nous en convenons. Malheureusement, ce n'était peut-être pas suffisant pour aider les entreprises à surmonter la pandémie.
Nous avons demandé au gouvernement d'introduire l'aide relative aux coûts fixes, ce qu'il a accepté. Or le gouvernement n'a pas donné suite à cette demande ou très peu. L'aide pour le loyer n'a pas rempli sa mission. Moins de la moitié de l'argent prévu pour l'aide relative aux loyers a été dépensé. Le problème majeur est peut-être que l'argent était remis aux propriétaires.
Quand j'ai parlé au leader du gouvernement, je lui ai dit qu'il était difficile pour nous de dire à quoi ressemblerait l'aide relative aux coûts fixes. Je lui ai dit que nous leur faisions confiance, parce que les coûts fixes sont difficiles à établir. Cela comprend l'électricité, les assurances, le loyer et d'autres choses. Nous avions laissé la porte ouverte. Nous leur avions demandé de proposer quelque chose et nous sommes restés à leur disposition s'ils avaient besoin d'inspiration. Nous étions là pour le gouvernement, pour les citoyens et pour les PME, nos élites de demain. Malheureusement, l'aide proposée, si ténue soit-elle, n'a pas rempli son mandat. Le gouvernement a rompu sa promesse, certes.
Le gouvernement a rompu une autre promesse. Nous avons négocié pour que la Prestation canadienne d'urgence soit modulée, afin que, après la première vague, les entreprises puissent engager des gens qui avaient avantage à retourner travailler. Les entrepreneurs nous ont dit qu'ils n'étaient pas capables d'engager des gens, que c'était trop difficile. C'est ainsi que nous avons eu l'idée d'une PCU modulée. Nous devions passer au mode accéléré afin de se préparer au lendemain de la première vague.
La s'est levée à la Chambre pour s'engager à respecter l'idée du Bloc québécois de moduler la PCU. C'était une autre victoire pour le Bloc québécois. Est-ce que la vice-première ministre a tenu sa promesse? Non, elle ne l'a malheureusement pas tenue.
C'est l'histoire récente de l'aide apportée par le gouvernement. Des ententes ont découlé de discussions de bonne foi entre le Bloc québécois et le gouvernement actuel. Nous avions de l'espoir, mais cet espoir a disparu.
L'aide aux entreprises pour les coûts fixes était trop prescriptive et trop encadrée pour atteindre son but. On est maintenant dans la deuxième vague de la pandémie, qui est à bien des égards pire que la première, et, encore une fois, on n'a rien à donner aux entreprises. C'est la réalité.
Le 1er octobre, en réaction à la deuxième vague, le gouvernement de Québec a ajouté au Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises un volet pour les coûts fixes et a demandé au gouvernement fédéral de s'arrimer à cette initiative. Je disais plus tôt que l'on avait de la difficulté à cerner tous ces coûts fixes. Le gouvernement de Québec nous offrait donc de la flexibilité, nous permettant de déterminer à quels coûts fixes affecter cette aide. Le gouvernement fédéral n'avait plus qu'à s'arrimer à cette initiative, ce qui aurait pu se faire rapidement.
Cependant, arrivé au 1er octobre, rien n'est venu. Après un mois en pleine seconde vague de la pandémie, il n'y avait toujours rien. Finalement, le 2 novembre, on a déposé quelque chose pour enfin répondre aux traumatismes vécus par les gens d'affaires, qui méritent tout notre respect.
Nous sommes d'accord pour dire que la motion du Parti conservateur est intéressante. Elle parle d'aider des entreprises et nous ne pouvons pas être contre. Elle parle d'être conciliant et de donner aux entreprises un répit de l'Agence du revenu du Canada jusqu'au juin 2021. Quand l'Agence frappe à la porte d'une entreprise, c'est toujours un peu stressant. Le fait de donner à ces entreprises une pause jusqu'en 2021 est le bienvenu. Le fait de cibler des secteurs d'activités ayant plus souffert que d'autres de la pandémie est important. J'en ai parlé plus tôt. La motion des conservateurs ouvre donc la voie à cette possibilité que nous avions soulevée depuis longtemps.
Pour ce qui est des travailleurs saisonniers, il faut avouer que le gouvernement a fait des pas dans la bonne direction, même si cela est incomplet. On parle ici de tourisme, d'hôtellerie et de restauration. Comment font les restaurateurs pour survivre? Dans ma circonscription, il y a plein de gens qui crient au désespoir. Avec les outils fournis par le gouvernement, on essaie de les aider. Cependant, tout le monde ici convient que l'aide est malheureusement insuffisante.
Que dire du secteur de l'aéronautique et de ses 40 000 emplois de qualité? C'est la principale exportation du Québec. Montréal est l'un des trois endroits dans le monde où l'on peut construire un avion de A à Z. Pourtant, aucune aide n'a été offerte: « zéro comme dans Ouellette ». Quelle déception!
Je sais que j'ai toujours l'air d'être de bonne humeur, mais, là, je ne le suis pas. Pourquoi? Parce que les conservateurs, pleins de bonnes intentions, viennent de nous apprendre aujourd'hui que, bien qu'ils aient recueilli 13 millions de dollars en financement pour les trois premiers trimestres de 2020, ils ne rembourseront pas la Subvention salariale d'urgence du Canada. C'est une honte! Ils ont recueilli 13 millions de dollars!
Du côté du Parti libéral, ce n'est pas mieux, puisqu'il a touché 800 000 dollars en deniers publics, de l'argent des contribuables du Québec et du Canada, bien qu'il ait récolté 8,6 millions de dollars en financement politique pour les trois trimestres. Le Parti libéral a dit qu'il allait arrêter de toucher l'aide fédérale parce qu'il en avait assez pris. C'est une honte!
Ces deux partis politiques richissimes et les plus riches au Canada sont une honte pour le Québec et pour le Canada.
Il y en a qui me regardent pendant que je parle et je ne suis pas gêné de dire que le nouveau chef du Parti conservateur, qui avait pourtant dit pendant sa campagne qu'il rembourserait les montants reçus par le parti en vertu de la Subvention salariale d'urgence du Canada, ne va absolument rien rembourser. Quant au Parti libéral, il est dirigé par un premier ministre qui n'arrête pas de donner des leçons à tout le monde et qui préfère, lui, donner à son parti, donner 237 millions de dollars à l'ancien député libéral Frank Baylis et donner 900 millions de dollars à WE Charity. Honte sur lui!
Au Bloc québécois, nous sommes là pour les bonnes raisons. Nous sommes là pour défendre le monde et nous allons continuer de le faire.
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Madame la Présidente, c'est toujours difficile de prendre la parole après mon collègue de , puisque ce dernier est très éloquent. Je vais essayer d'utiliser moins de mots anglais dans mon discours, cela devrait aller.
Sans aucun doute, les entreprises québécoises, les entreprises canadiennes et, plus particulièrement, les PME ont été frappées de plein fouet par la pandémie. Pour être franc, je dois dire que je suis très heureux qu'une telle motion soit débattue aujourd'hui à la Chambre. Les libéraux ont passé la semaine dernière à souligner la Semaine de la petite entreprise, un peu à la manière d'incantations mystérieuses, comme si cela allait régler les problèmes des entrepreneurs qui n'arrivent tout simplement plus à joindre les deux bouts.
Manifestement, les libéraux adorent s'écouter parler d'économie et d'entrepreneuriat, sans jamais oublier de se congratuler au passage. Leur dernier épisode de vantardise a eu lieu le 23 septembre dernier, alors que le gouvernement annonçait son intention d'offrir une panoplie de nouvelles mesures visant à soutenir les entreprises dans le besoin.
Le gouvernement a annoncé une aide financière supplémentaire directe aux commerces qui ont dû fermer leurs portes à la suite d'une ordonnance de santé publique, la prolongation de la Subvention salariale d'urgence du Canada jusqu'à l'été 2021, le nouveau programme de l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial, l'amélioration du Programme de crédit aux entreprises, et des mesures d'aide pour les industries les plus durement touchées, comme celles qui œuvrent dans le domaine du voyage, du tourisme ou de la culture. Il y a plus d'un mois que le gouvernement a promis de soutenir les entreprises, mais ces dernières attendent toujours.
Les économies québécoise et canadienne subissent de plein fouet la deuxième vague de la COVID-19. Il est tout aussi urgent d'accorder l'aide requise maintenant que ce l'était lors de la première vague. Pourtant, ce n'est qu'hier que le gouvernement s'est réveillé en déposant finalement un projet de loi relatif au prolongement de la Subvention salariale d'urgence du Canada et au nouveau programme d'aide pour les loyers commerciaux. C'est le minimum.
Après avoir télégraphié à la gouverneure générale un discours du Trône qui débordait de vœux pieux et de promesses creuses, après avoir fait chanter un certain parti de l'opposition qui se soucie plus de sa survie que de ses valeurs, après avoir menacé le pays de déclencher des élections et blâmé le désir des parlementaires de faire la lumière sur le mouvement UNIS, les libéraux se préoccupent enfin des entreprises.
Les gens qui nous ont élus ne veulent plus de vœux pieux, ils exigent que l'on agisse. Or les Québécois et les Canadiens doivent savoir que leurs entreprises ou celles qui les emploient sont au bas de la liste des priorités du gouvernement et du parti de l'opposition qui le cautionne. En fait, les gens peuvent être certains que si mes collègues des autres partis ont à choisir entre travailler à leur propre élection ou travailler à la survie des entreprises, c'est du côté de la première option qu'ils camperont.
Aujourd'hui, nous sommes devant une motion conservatrice qui vise précisément à donner un coup de pied au popotin du gouvernement, afin que celui-ci se presse d'agir. Je suis bien d'accord sur cela.
En fait, avant de voter sur une motion ou sur un projet de loi, je me pose toujours la question suivante: pour qui est-ce que je travaille? Ma réponse est toujours la même: je travaille pour les gens de ma circonscription, pour les entrepreneurs de la circonscription de Lac-Saint-Jean et pour les travailleuses et les travailleurs qu'ils emploient. Je ne travaille pas pour mon intérêt personnel. Quand on répond ainsi à la question, il est assez évident qu'on est voué à prendre de bonnes décisions. À mon avis, voter en faveur de la motion va de soi.
Je me permets maintenant de faire quelques commentaires sur le contexte de la motion.
Tout d'abord, je ne comprends toujours pas pourquoi les libéraux ont mis plus d'un mois avant de nous présenter une solution de rechange, après la fin de l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial. De plus, je ne m'explique toujours pas pourquoi, six mois après son entrée en vigueur et après maints témoignages de son échec, le gouvernement n'a pas encore répondu aux critiques qu'essuyait le programme de l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial, l'AUCLC. Que l'on ne se méprenne pas, je suis content que le gouvernement entende raison à cet égard.
Par contre, depuis le début de la pandémie, les PME sont non seulement sous le joug du virus, mais également sous celui du propriétaire de leurs locaux. Le locataire a pratiquement le droit de vie ou de mort sur une entreprise locataire, parce qu'il devait éponger une certaine perte. Comme plusieurs intervenants provenant du milieu des affaires, le Bloc québécois a toujours dénoncé la situation et a martelé qu'il serait plus simple de passer par le locataire visé plutôt que par un tiers. Par ailleurs, le programme était beaucoup trop complexe et ne se démarquait pas sur le plan de l'admissibilité. Ironiquement, moins de la moitié des 3 milliards de dollars initialement prévus par le gouvernement ont été dépensés. Je suis député depuis seulement un an, mais on me souligne qu'il est assez rare que le gouvernement dépense moins que ce qui était prévu. Il s'agit d'une première.
C'est donc à juste titre que l'on constate que le gouvernement s'est autobalisé. Le projet de loi est manifestement un aveu d'échecs accompagné d'un « mieux vaut tard que jamais ». Le gouvernement va devoir nous convaincre, et il devra le faire rapidement. Ce qu'il y a de pire que des délais supplémentaires, c'est d'adopter à la va comme je te pousse un programme bâclé, en prétextant l'urgence.
Je vais être sans équivoque: le gouvernement n'a plus le bénéfice de l'urgence. Le gouvernement n'a plus le droit de couper les coins rondement. Désormais, il est responsable de la vitesse à laquelle il agit et, surtout, de l'intégrité et du sérieux du processus parlementaire par lequel ces mesures sont présentées, puis adoptées.
En ce qui concerne la prolongation de la Subvention salariale d'urgence du Canada jusqu'en 2021 — ce que le projet de loi propose —, on comprendra que je suis, en principe, en faveur. C'est une demande que nous avons formulée à plusieurs reprises. C'est également compatible avec le débat d'aujourd'hui, qui vise à fouetter un peu le gouvernement.
Je reviens à ce que je demandais plus tôt: pour qui travaillons-nous?
Nous travaillons pour des gens qui ont clairement exprimé leur désir de continuer à recevoir la subvention. Ils veulent que le taux de subvention reste inchangé; qu'on maintienne le taux de subvention de base jusqu'en décembre; qu'on adapte la subvention complémentaire et l'évolution de la conjoncture; qu'on assouplisse la détermination du revenu de base pour les employés qui reviennent d'un congé; qu'on inclue le loyer dans les dépenses admissibles. Ils veulent aussi que les entités et les individus qui profitent de la pandémie pour se graisser la patte remboursent la subvention, qu'il s'agisse des fraudeurs de la PCU ou des partis politiques.
Je sais que je me répète, mais je trouve cela important: les libéraux vont-ils rembourser la subvention salariale, alors qu'on sait qu'ils ont fait 850 000 $ avec cette subvention?
Je pense qu'ils ont dit qu'ils ne la rembourseraient pas. De plus, on se rend compte, ce matin, que les conservateurs ne l'ont toujours pas remboursée non plus, alors que leur chef avait fait campagne en ce sens. Pour qui travaillons-nous?
Le gouvernement est prompt à reconnaître ses privilèges, alors qu'il reconnaît enfin que gouverner est un privilège et que cela implique, de sa part, un standard de probité supérieur. Le gouvernement et ses petits amis ont les mains dans le plat de bonbons depuis plus de six mois, mais l'Halloween est passée. Il faudrait que les libéraux enlèvent leur masque.
Les Québécois et les Canadiens sont prêts à ce qu'on utilise leur argent durement gagné sous le prétexte vertueux de sauver l'économie. Par contre, ayons l'humilité de reconnaître que c'est leur argent et faisons les choses comme du monde. Faire les choses comme du monde, c'est aussi attester que, lorsqu'on a affaire à des entreprises, on a affaire à des humains.
Il y a quelques secondes, je disais que nos concitoyens veulent que les entités et les individus qui profitent de la pandémie remboursent les sommes. C'est pour cette raison que l'Agence du revenu du Canada vérifie les comptes des PME qui ont reçu la subvention salariale. Cependant, je pense que la situation doit nécessairement en appeler à plus de souplesse de la part de l'Agence.
Au départ, il y avait urgence pour tout le monde, tant pour les politiciens que pour les chefs d'entreprise. Si je suis persuadé que des erreurs ont probablement été commises dans l'attribution des subventions, je pense que la majorité de celles-ci seront jugées comme étant de bonne foi. C'est pour cette raison, plus que pour toute autre, que je suis d'accord sur la motion.
Il me semble évident que, au beau milieu d'une fermeture partielle de l'économie, commencer les audits maintenant est mal avisé. Nous connaissons tous, personnellement ou dans le cadre de nos fonctions, des entreprises qui peinent à arriver et à survivre. En ce moment, cela est leur priorité, d'autant plus que les mesures d'aide aux travailleurs, bien qu'elles aient été largement bénéfiques, ont accentué la pression sur la rétention du personnel. Il s'agit d'un fait incontesté.
De plus, on ne doit pas se leurrer. La pandémie, malgré tout notre travail, a blessé notre économie profondément, en particulier les secteurs du tourisme et de la restauration, qui sont intimement liés. La saison touristique, au Québec, n'a pas profité également à tous. La seconde vague assène un nouveau coup à un secteur déjà fortement affecté.
À titre d'exemple, dans ma région, l'automne est habituellement une saison qui accueille énormément de voyagistes de touristes étrangers. Cette année, les efforts d'une décennie pour allonger la saison touristique ont été réduits à néant. En ce qui concerne Montréal, nous avons même des chiffres: les dépenses des touristes internationaux sont en baisse de 95 %. Partout, même quand on veut se consoler, on continue quand même d'opérer à capacité réduite. Beaucoup de gens et moi craignons des fermetures massives et permanentes d'établissements, dont des hôtels et des restaurants. Je conclurai d'ailleurs sur ceci: lorsque nous aurons sécurisé des programmes plus généraux pour les entreprises, nous allons devoir nous mettre rapidement à plancher sur un plan d'aide spécifique à l'industrie touristique.
Le premier ministre a dit à deux reprises qu'il envisage une solution particulière pour l'industrie touristique. J'espère qu'il dit vrai. J'espère qu'il s'en tiendra à ses responsabilités constitutionnelles également, en donnant des moyens au Québec et aux provinces. J'espère aussi que les conservateurs et les néo-démocrates s'entendront avec moi à cet égard.
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Madame la Présidente, c’est un privilège de prendre la parole aujourd’hui au sujet des petites entreprises qui sont les moteurs économiques de nos petites collectivités, qui sont créatrices d’emplois et qui innovent dans la culture.
Je suis heureux de partager mon temps de parole avec mon collègue et porte-parole du NPD en matière de finances, le député de .
Aujourd’hui, nous parlons des propriétaires de petite entreprise que j’ai décrits et des sacrifices qu’ils ont consentis. Beaucoup ont fermé leurs portes pour protéger la santé publique, et ils ont fait le sacrifice ultime. Beaucoup ont créé des produits pour aider la population de nos collectivités, y compris des distilleries pour la coordination de notre hygiène, par exemple. L’effort a été considérable et nous avons vu les petites entreprises relever le défi, comme toujours. Dans nos collectivités, nous savons qu’elles sont les premières à donner à nos organismes caritatifs ou à se porter volontaires pour aider ces collectivités. Bon nombre de propriétaires sont les entraîneurs de nos équipes sportives ou les enseignants des cours que nous suivons dans notre collectivité. Nous leur sommes très reconnaissants.
Quand je repense à l’époque où j’étais propriétaire d’une petite entreprise et directeur exécutif d’une Chambre de commerce, je repense à 2008, quand la dernière récession nous a frappés. Les conservateurs étaient au pouvoir et j’ai regardé le gouvernement en place tirer ses amis d’affaire: les grandes sociétés et les grandes banques. J’ai vu, horrifié, les ventes de ma propre entreprise chuter de 75 % du jour au lendemain, et il n’y avait ni secours ni aide.
J’ai été ravi lorsque le chef du NPD m’a appelé pour me demander ce qui devait être la priorité pour les petites entreprises. J’ai alors souligné que nous ne pouvions pas laisser l’histoire se répéter, en l'occurrence, l'année 2008 au cours de laquelle les propriétaires de petites entreprises et leurs employés ont été les plus touchés par la crise économique. Nous devions plutôt nous assurer d’aider tous ceux que nous pouvions aider à traverser cette période difficile, en particulier les propriétaires de petites entreprises.
Je suis heureux de voir la motion qui est présentée aujourd’hui, surtout la partie concernant l'audit des petites entreprises, car il n’y a rien de pire que de vivre une crise financière et de voir l’ARC frapper à la porte d'un propriétaire d’une petite entreprise pour lui demander de fournir des documents, ce qui n’est pas toujours une mince tâche quand on se démène ou qu’on se réinvente pour s’adapter et pouvoir se maintenir à flot, en particulier dans une période comme celle que nous vivons. Cela pourrait anéantir quelqu’un à cause de la somme énorme de temps et d’énergie qui pourrait être nécessaire.
Je tiens à parler de l’importance de la collaboration entre parlementaires et je souligne que, pour l’essentiel, nous avons collaboré pendant cette crise. Je pense aux mesures sans précédent, notamment lorsque le chef du NPD fédéral et moi-même avons cosigné une lettre avec Dan Kelly, le dirigeant de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, et des syndicats pour demander au gouvernement de faire passer de 10 à 75 % la subvention salariale d’urgence du Canada. Le gouvernement a continué à mettre en œuvre des programmes pour soutenir les travailleurs, mais il est toujours resté bien en deçà de ce qui est nécessaire. Il a conçu des programmes déficients, des programmes qui n’apportent pas aux gens l’aide dont ils ont immédiatement besoin.
Cet effort de collaboration sans précédent, avec les syndicats, les propriétaires de petites entreprises et les néo-démocrates qui ont travaillé avec leurs collègues d’en face, ruant dans les brancards pour convaincre le gouvernement de corriger ces programmes, a contribué énormément à aider de nombreux Canadiens, notamment en leur obtenant des congés de maladie, ce qui a aidé à soutenir de petites entreprises. Les néo-démocrates ont été présents à chaque étape du processus, en appuyant les entreprises dirigées par des Autochtones dans le secteur du tourisme ou en soutenant l’admissibilité à la subvention salariale et en proposant l’idée du programme d’approvisionnement alimentaire du Canada.
J’ai travaillé d’arrache-pied avec mon collègue de au début du mois d’avril à un éventuel programme canadien d’aide d’urgence au loyer. Bien sûr, nous nous attendions à ce que le programme s’adresse aux propriétaires de petites entreprises qui avaient besoin d’aide. Comme tout le monde à travers le pays, en particulier les personnes dont les besoins étaient les plus criants, j’ai été médusé d’apprendre que ce programme a été conçu explicitement pour les propriétaires qui avaient des hypothèques, ce que personne ne peut vraiment expliquer à ce jour, et que de nombreuses petites entreprises ont été laissées pour compte. Dans les faits, à la fin du programme, même dans sa version élargie, seules 128 000 entreprises ont pu y avoir accès. Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, 400 000 entreprises souhaitaient présenter une demande, mais un tiers seulement d’entre elles y étaient admissibles.
En ne rectifiant pas le programme, le gouvernement s’est retrouvé avec 1 milliard de dollars non dépensés. Ce qui nous amène à aujourd’hui. Un grand nombre de ces petits entrepreneurs, notamment dans ma circonscription, sont profondément endettés ou sont confrontés à la faillite. Ils se retrouvent donc dans une situation extrêmement difficile, parce qu’ils n’ont pu avoir accès à un programme comme l’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial, alors que leurs concurrents ou leurs voisins y avaient accès.
Je sais gré au gouvernement d’avoir reconnu son erreur et de présenter un projet de loi dès demain, dont les détails sont déjà largement connus. Nous nous réjouissons que ces nouvelles mesures soient proposées, mais nous déplorons vivement que le gouvernement ne les rende pas rétroactives au 1er avril, afin de permettre aux petits entrepreneurs qui en avaient été écartés d’avoir accès à ces fonds. Il s’agit de deniers publics auxquels chacun d'eux devrait avoir un accès égal.
Nous allons accuser un déficit massif, qui risque d’atteindre 400 milliards de dollars, pour aider les petites entreprises et les employés, les travailleurs qui vivent de petits boulots et tous ceux qui en ont besoin pendant la pandémie. Au bout du compte, ce sont ces gens-là ou leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants qui vont devoir rembourser la dette, alors que ce devraient être les grandes entreprises et ceux qui ont profité de cette manne. C’est ce que disent les néo-démocrates.
Au bout du compte, cet argent va être remboursé par tout le monde, et c’est donc tout à fait injuste pour ceux qui n’ont pas pu avoir accès à ces programmes. Le gouvernement a le devoir et l’obligation de rectifier ce programme afin que ces gens-là puissent y avoir accès.
Je demande instamment à la ministre et au gouvernement libéral de rectifier ce programme, et je demande à mes collègues d’appuyer les nouvelles mesures. Je n’ai toujours pas entendu la réponse des conservateurs à la question que j’ai posée au sujet de la rétroactivité de ce programme, afin que les gens puissent y avoir accès.
Nous avons appris que les entreprises de Port Alberni, par exemple, qui louent des locaux à une agence gouvernementale locale ne pouvaient pas avoir accès au programme. Elles étaient disqualifiées parce qu’elles louaient des locaux à un gouvernement local qui, de par sa propre législation, ne pouvait pas leur venir en aide.
Le gouvernement s’est contenté de regarder les petites entreprises faire faillite ou s’endetter. Nombre d'entre elles n'ont pu avoir accès aux prêts en raison des critères d'admissibilité des programmes que le gouvernement mettait en œuvre, surtout le Programme de crédit aux entreprises. Ces programmes sont très restrictifs. Les petits entrepreneurs ont besoin d’aide, et non d'une dette supplémentaire. À l’heure actuelle, ils sont très inquiets. Je sais ce que c’est que de redouter de perdre une entreprise qu’on a bâtie pendant des années.
Nous demandons instamment au gouvernement d’appuyer la motion dont nous sommes saisis aujourd’hui, c’est-à-dire de suspendre les audits et de rectifier le programme d’aide. Je vois qu’il ne me reste presque plus de temps. Nous nous réjouissons de voir que des mesures sont prises, des mesures que nous avions réclamées, notamment la prolongation de la Subvention salariale d’urgence.
En revanche, il y a une chose dont nous n’avons pas beaucoup parlé, et ce sont les conditions qu’on devrait imposer pour protéger les travailleurs. Par exemple, dans l’industrie du tourisme et de l’hôtellerie, les travailleurs mis à pied n’ont aucune garantie de leur ancien employeur qu’ils seront rappelés au travail quand les choses iront mieux, et qu’ils garderont leurs droits d’ancienneté.
Les entreprises et organisations dirigées par des Autochtones, dont beaucoup se sont retrouvées disqualifiées jusqu’à ce que nous intervenions en leur nom pour qu’elles aient droit à la subvention salariale, et les organisations touristiques autochtones n’ont pas pu faire valoir leur point de vue pendant l’élaboration de ces programmes importants que le gouvernement est en train de déployer.
Il faut que le gouvernement déploie ces programmes d’aide, même s’ils arrivent un peu tard. Il faut que le gouvernement présente un plan de relance pour aider les petites entreprises et pour investir dans les infrastructures sociales. Comme on le sait, les services de garde d'enfants sont absolument essentiels si l’on veut aider les petites entreprises. L’assurance-médicaments, l'assurance dentaire et la réforme de l’assurance-emploi sont absolument nécessaires pour que les travailleurs qui touchent actuellement la nouvelle PCU puissent suivre la formation dont ils ont besoin pour trouver un emploi. Bon nombre d’entre eux n’y sont pas admissibles parce qu’au départ, ils ne cotisaient pas à l’assurance-emploi.
Il faut que le gouvernement prenne des mesures et qu’il les mette en œuvre de façon plus vigoureuse. Au lieu de menacer les Canadiens d’une élection lorsqu’une motion est présentée par l’opposition, le gouvernement doit peaufiner son programme pour que les petites entreprises n’aient plus à attendre des mois avant d’obtenir l’aide dont elles ont besoin.
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Madame la Présidente, je tiens à féliciter mon collègue le député de . C’est le plus ardent défenseur des petites entreprises de la législature actuelle. Il accomplit un travail phénoménal, et je salue sincèrement ce qu’il fait pour défendre les petites entreprises.
J’aimerais également saluer la chambre de commerce de New Westminster, dont je suis membre depuis longtemps, et la chambre de commerce de Burnaby, dont je suis membre également. Je viens du secteur des petites et moyennes entreprises, ce dont je parlerai dans un moment, et je dois dire que, dans le contexte de cette pandémie, nous traversons une période cruciale et que nous devons nous intéresser tout spécialement aux petites entreprises.
Je vais parler plus précisément des problèmes des petits entrepreneurs ainsi que de la lenteur que met le gouvernement à réagir. Pour ce qui est des mesures qui ont été prises pendant la pandémie, le NPD est fier d’avoir forcé le gouvernement à prendre toutes sortes de mesures qu’il n’était pas prêt à prendre au départ. Il y a deux secteurs dans lesquels le gouvernement n’a pas été à la hauteur. Premièrement, il y a les personnes en situation de handicap, qui ont dû attendre sept mois pour recevoir un paiement unique, et encore, elles sont loin de toutes l'avoir reçu. Deuxièmement, il y a les petites entreprises.
Comme l’a dit mon collègue de , le gouvernement a mis en place pour les petites entreprises un programme qui était tout simplement inadéquat. J’y reviendrai dans un instant. Il faut rappeler que le gouvernement est intervenu très rapidement lorsque les grandes banques ont demandé de l’aide. En l’espace de quelques jours, selon le Bureau du surintendant des institutions financières, 750 milliards de dollars, c’est-à-dire les trois quarts de 1 billion de dollars, ont été mis à leur disposition par l’entremise des institutions gouvernementales fédérales.
Par contre, quand il s’est agi de venir en aide aux petites entreprises, le gouvernement n’a pas été aussi rapide, loin de là. Il n’y a rien de plus triste que de voir des petits entrepreneurs, qui se sont complètement investis dans leur entreprise et qui ont créé des emplois dans leur collectivité, mettre la clé sous la porte de façon définitive, tout simplement parce qu’ils ne peuvent pas continuer de drainer leurs ressources financières personnelles pour maintenir leur entreprise à flot.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la réponse initiale du gouvernement a été inadéquate. Je vous rappelle que le gouvernement a d’abord offert un programme de subvention salariale de 10 %. Le député de et chef du NPD a déclaré que c’était tout à fait insuffisant compte tenu de l’ampleur de la pandémie. Les membres du caucus du NPD ont donc travaillé ensemble et forcé le gouvernement à mettre en œuvre un programme de subvention salariale de 75 %, ce qui a permis de sauver un large éventail de petites entreprises.
Comme le député de l’a si bien dit, nous avons également affirmé la nécessité pour le Canada, comme nombre de pays qui ont mis en œuvre une aide au loyer commercial, d’intervenir vigoureusement. Mais, au lieu d’une intervention vigoureuse en la matière, nous avons eu droit à un programme conçu pour les prêteurs commerciaux. Le et député de , normalement une personne si posée, a très mal réagi quand nous l’avons questionné sur ce qui préoccupe tant de propriétaires de petites entreprises au pays.
Voici les faits.
Premièrement, le programme initial d’aide au loyer commercial est un échec. Il ne fait aucun doute que les deux tiers des entreprises qui avaient désespérément besoin de cette aide n’ont pas été en mesure de s’en prévaloir parce qu’ils devaient passer par le propriétaire de leurs installations.
Deuxièmement, il s’agissait d’un contrat sans appel d’offres qui a littéralement été donné à une entreprise dont le vice-président est le conjoint de la chef de cabinet du . Il est tout naturel, lorsqu’un programme échoue, de se demander pourquoi cela s’est produit. Le gouvernement n’a toujours pas répondu de façon satisfaisante aux questions qui ont été posées à ce sujet.
Troisièmement, ce programme a été mis sur pied par un prêteur commercial au profit de propriétaires qui avaient des prêts hypothécaires commerciaux. Il y a là une contradiction évidente. Ce qui est troublant, outre le fait que ce programme n’a pas fonctionné, c’est qu’on a permis qu’il puisse être offert par le prêteur qui l’administre. Un prêteur commercial affirmait que les propriétaires qui avaient des prêts hypothécaires commerciaux pouvaient être admissibles à ce programme.
Ce sont des questions légitimes. C’est pourquoi nous disons depuis le début que le programme annoncé par le gouvernement pour le remplacer devrait être rétroactif pour toutes les petites entreprises qui n’ont pas eu accès à une forme quelconque d’allégement du loyer commercial pour la période d’avril jusqu’à la fin de septembre.
Le NPD n’entend pas lâcher prise, et le député de , le député de et l’ensemble du caucus néo-démocrate sont fermement convaincus que ces mesures d’aide, qui ont été refusées à tant de petites entreprises au cours des derniers mois, doivent être accessibles rétroactivement aux entreprises qui en ont le plus besoin.
[Français]
J'ai mentionné tout à l'heure que j'allais parler un petit peu de ma situation et de mon expérience en tant que chef d'une PME. C'était une entreprise sociale qui avait une cinquantaine d'employés. Je suis fier de dire que cette entreprise a gagné deux prix du Choix du consommateur en 2003 et en 2004.
Je comprends comment les gens peuvent être inquiets. Les fondateurs et les propriétaires de PME veulent que leurs employés puissent garder leur emploi et que leur entreprise continue de fonctionner.
Cela dit, la situation actuelle, qui a été créée par les conservateurs et qui perdure sous la direction des libéraux, fait que les PME sont énormément désavantagées. Les géants du Web ne sont pas obligés de payer des impôts au Canada et n'ont pas les mêmes obligations que les propriétaires de PME. Il faut corriger la situation pour que ce soit juste pour tout le monde.
De plus, les plus grandes entreprises canadiennes qui utilisent les paradis fiscaux apportent souvent leur argent à l'extérieur et ne sont pas assujetties aux lois sur les impôts. Il faut changer ce genre de choses. Le NPD milite pour que ces changements aient lieu pendant la pandémie, mais aussi, après la pandémie.
[Traduction]
Je veux expliquer brièvement pourquoi le NPD croit si fermement, contrairement aux gouvernements conservateurs précédents et au gouvernement libéral actuel, que nous devons mettre en place des règles du jeu équitables pour les petites et moyennes entreprises du pays.
Cela commence par un régime fiscal équitable. Nous ne pouvons plus nous permettre de laisser s’envoler les 25 milliards de dollars qui vont dans les paradis fiscaux. Nous appuyons la motion d’aujourd’hui parce que les vérifications des petites entreprises que l’ARC fait si fréquemment ne s’appliquent pas aux sociétés mentionnées dans les Panama Papers, les Bahamas Papers ou les Paradise Papers. L’ARC a admis qu’elle n’a tout simplement pas été en mesure d’effectuer des vérifications, de faire des suivis ou de demander des comptes au sujet de l’une ou l’autre de ces grandes entreprises qui profitent des paradis fiscaux. Nous croyons également que les géants du Web doivent payer leur impôt sur le revenu et que les règles du jeu doivent être équitables.
Le NPD propose d’autres mesures pour les petites entreprises. Nous voulons mettre en place un régime fiscal équitable. Nous croyons également que le taux d’imposition des petites entreprises devrait être réduit d'un point de pourcentage. Cela aiderait à stimuler l’emploi dans les économies locales.
Nous croyons qu'il faut investir massivement dans le logement. John Horgan, qui vient tout juste d'être réélu premier ministre néo-démocrate de la Colombie-Britannique, a investi davantage dans le logement au cours des trois dernières années que le gouvernement fédéral et tous les autres gouvernements provinciaux réunis. Il a contribué à la construction de plus d'unités de logement que tous les autres gouvernements. Les libéraux font des promesses, lancent en l'air de gros chiffres et finissent par financer des projets de construction, mais ils sont loin derrière le gouvernement néo-démocrate de Colombie-Britannique pour ce qui est de proposer des unités de logement clés en main, prêtes à être occupées.
Nous croyons aussi qu'il faut mettre en place un régime d'assurance-médicaments et améliorer notre système de soins de santé. Le régime d'assurance-maladie, ce sont 3 000 $ par employé et un avantage concurrentiel pour les entreprises canadiennes. L'assurance-médicaments, ce serait 600 $ en plus. Cela signifie que les employés sont traités équitablement, mais aussi que la charge des entreprises s'en trouve allégée et cela permet aux employés de bénéficier de toute une série d'avantages sociaux.
C'est le genre de mesures que nous proposons pour aider les petites entreprises à traverser cette pandémie et la période qui suivra, pour qu'elles prospèrent et contribuent à la prospérité et à l'emploi dans tout le pays.
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Monsieur le Président, je suis heureux de vous parler aujourd'hui depuis Lévis et de saluer les gens qui nous écoutent, mes collègues parlementaires et la population canadienne.
Je voudrais indiquer, d'entrée de jeu, que je vais partager mon temps avec une entrepreneure, la députée de . C'est une femme d'affaires remarquable. C'est aussi une mère et, on ne jugerait pas à la voir, une grand-mère plusieurs fois. Elle a bâti une entreprise de plus de 200 employés. Je suis très fier de siéger avec elle.
Je voudrais également en profiter pour féliciter mon collègue le député de New Westminster—Burnaby, qui vient de s'exprimer dans un français impeccable. Je le félicite de s'exprimer et d'avoir répondu en français, une de nos deux langues nationales.
Aujourd'hui est une belle journée pour la Chambre des communes et pour notre pays, parce que notre chef, le chef du Parti conservateur, a décidé de mettre au cœur du Parlement ce qui est au cœur de notre activité économique, au cœur de nos régions et le poumon économique de Lévis: nos entreprises. Plus particulièrement, il s'agit de nos petites entreprises. On pense, par exemple, aux restaurants, aux entreprises qui travaillent dans le secteur des transports. Il y en a beaucoup dans le secteur manufacturier, par ici, mais également dans le secteur touristique.
On le sait, depuis plus de six mois, ces entreprises sont éprouvées. Bien sûr, il y a des consignes sanitaires qui leur imposent des pressions énormes, mais notre rôle comme parlementaires, c'est de faire en sorte que les mesures gouvernementales ne viennent pas constituer un fardeau additionnel. Ces entreprises ont assez à gérer en raison des impacts de la pandémie et des impératifs sanitaires. Elles n'ont pas besoin de mesures qui viennent leur nuire davantage.
On le sait, malheureusement, d'après ce qu'on a vu au cours des dernières semaines et des derniers mois, c'est que lorsque nous, les parlementaires, posons des questions aux libéraux, il n'y a pas de réponse. J'ai plusieurs lettres adressées à l'ancien ministre des Finances M. Morneau, lui demandant d'apporter mesures immédiates pour soutenir nos entreprises et pour mettre fin aux incongruités au fil du temps. Ces lettres sont restées sans réponse.
Malheureusement, on a vu les libéraux toujours très prompts quand il s'agissait d'aider leurs petits amis. On pense au mouvement UNIS et à l'achat d'équipement médical au double du prix avec un ancien député libéral. Ce n'est pas cela que nos entreprises veulent entendre. Ici, on a vécu une grande difficulté dans ma circonscription. Nos entreprises ont eu de la misère au cours des six derniers mois à recruter de la main-d'œuvre, parce que celle-ci s'est raréfiée à cause des mesures désincitatives mises en place par le gouvernement fédéral.
Ce que notre chef propose aujourd'hui, c'est de donner plus de flexibilité aux entreprises. La motion présentée par les conservateurs vise à offrir de la flexibilité à ce qu'on appelle le logement commercial pour les gens qui viennent se joindre à nous.
Essentiellement, la mesure mise en place par les libéraux était inefficace. En effet, 90 % des entreprises devaient soit être fermées ou voir une réduction d'achalandage. Pourtant, elles devaient toujours payer le plein loyer ou prendre un arrangement avec leur propriétaire qui, lui, ne voyait pas toujours son compte.
Beaucoup d'entreprises ont été pénalisées par le loyer commercial. C'est la raison pour laquelle nous demandons de la flexibilité en ce qui a trait aux vérifications pour que sur le plan de la fiscalité, par exemple, on puisse apporter un soutien. Alors qu'on est en pleine deuxième vague, il ne faut pas ajouter une charge additionnelle qui va affecter la santé financière et le moral de nos entreprises qui sont durement éprouvées.
J'en veux pour exemple la subvention salariale, que les libéraux ont malheureusement mise en place après avoir mis en œuvre la PCU. Pourtant, nos entreprises sont au cœur de notre économie. Elles sont ce que j'appelle notre économie réelle. Ce sont elles qui font que nous sommes capables de passer à travers la crise, présentement, et qui seront là au lendemain de la crise.
Les libéraux plongent notre pays dans des emprunts colossaux. Il n'y a pas de cibles budgétaires. À terme, il va falloir être en mesure de rembourser les sommes utilisées pendant la crise. Nous voulons évidemment soutenir nos entreprises, nos familles et nos travailleurs, mais il faut le faire de façon judicieuse avec des mesures bien ciblées. Malheureusement, les mesures mises en place par les libéraux ont nui à nos entreprises.
Je vais donner deux exemples concrets.
Le premier exemple est celui d'un pharmacien de ma circonscription qui m'a appelé pour me dire qu'il avait de la difficulté à avoir des employés. Les jeunes ne voulaient pas travailler, parce ce qu'ils bénéficiaient de la Prestation canadienne d'urgence, de la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants, ainsi que de la fameuse Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. Ce pharmacien, qui était au cœur de l'engrenage pour lutter contre la pandémie, s'est donc retrouvé avec une difficulté de plus à cause du gouvernement. Comme je le disais, ce n'est déjà pas facile de faire face à la pandémie et on n'a pas besoin que le gouvernement vienne rajouter une couche supplémentaire. C'est donc le premier problème.
Le second exemple, et le second problème, est celui des mesures qui se sont chevauchées et qui n'ont pas donné les résultats escomptés. C'est ce qui est arrivé à un restaurateur, dont les employés lui ont dit qu'il était plus avantageux pour eux de recevoir les prestations gouvernementales que de venir travailler à temps partiel. Ledit restaurateur, qui était déjà dans une situation difficile, pour la livraison par exemple, a de la difficulté à retenir son personnel.
Ce que l'on dit au ministre et au gouvernement est de faire en sorte que les mesures soient efficaces et d'apporter des corrections. C'est le rôle du Parlement. Les lettres que j'ai envoyées sont restées lettre morte. Le gouvernement a prorogé la session et on apprend que les libéraux étaient prêts à donner des sommes à des amis de leur parti qui avaient donné des centaines de milliers de dollars aux membres de la famille du premier ministre ou à donner des contrats pour deux fois le prix à des firmes qui fournissent des équipements, alors qu'on peut les avoir ailleurs pour la moitié du prix.
Notre vision est différente, et c'est la raison pour laquelle, comme conservateurs, nous sommes là pour nos entreprises. C'est aussi la raison pour laquelle les libéraux, je l'espère, vont appuyer la motion que nous mettons en avant et qui demande de mettre en place de la flexibilité, de réduire les lourdeurs administratives chez les bureaucrates et auprès des entreprises et, en même temps, de faire en sorte que le loyer commercial soit vraiment directement versé aux entreprises plutôt que de passer par un tiers qui n'y trouve pas son compte.
C'est vraiment ce qui est au cœur de la motion d'aujourd'hui. Tout à l'heure, j'ai entendu des allocutions. Ce qui importe, dans nos entreprises, c'est de savoir comment maintenir le lien entre l'employé et l'employeur. Hier, j'ai parlé à une entreprise du domaine touristique, qui a des autocars. Le plus difficile, pour cette entreprise, est que la Subvention salariale la soutient moins. Elle traverse tout de même une phase difficile parce que cela fait plus de six mois que ses revenus ont chuté. Or, compte tenu de la deuxième vague, cette période reste très difficile.
Il est donc important que nos mesures soient bien ciblées. Malheureusement, le gouvernement n'a pas de cibles budgétaires, ce qui vient créer un fardeau. Effectivement, nous voulons soutenir nos entreprises, mais, un jour ou l'autre, nous allons devoir être en mesure de rembourser ces sommes, qui ont été mal investies et qui, de plus, ont nui à nos créateurs de richesse.
Il ne faut pas tuer la poule aux œufs d'or. Les libéraux ne semblent pas s'en soucier actuellement, mais, nous — et notre chef le dit —, soutenir les gens et nos entreprises, en particulier celles des domaines du tourisme et de la restauration, est au cœur de nos préoccupations. Le but de la motion d'aujourd'hui est de leur donner un peu d'oxygène afin qu'elles puissent traverser cette période et que, au lendemain de la pandémie, lorsque nous aurons le vaccin et que nous aurons surmonté des difficultés, nous ayons toujours ces entreprises, qui auront réussi à résister et à créer la richesse dont nous avons besoin. Ce n'est pas le gouvernement qui crée la richesse, ce sont nos entreprises.
En terminant, je veux saluer aujourd'hui les entreprises de Bellechasse—Les Etchemins—Lévis, qu'il s'agisse de Bubble T, de Rotobec, d'Exceldor ou d'une entreprise comme Desjardins, dont nous avons grand besoin ces temps-ci. Nous avons besoin de ces entreprises. Nous devons être là pour elles. Adoptons cette motion. J'invite les libéraux à appuyer la motion présentée aujourd'hui pour que nous puissions traverser la pandémie et que nos entreprises soient avec nous, une fois que celle-ci ne sera qu'un mauvais souvenir.
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Monsieur le Président, au cours de cette pandémie, le gouvernement libéral a creusé un fossé énorme entre les Canadiens. En effet, au cours des sept derniers mois, nous avons vu des Canadiens qui travaillent fort être durement touchés, tandis que d’autres ont reçu des chèques et de l’aide à chaque occasion. Aucune injustice n’était trop grande pour un groupe et aucun avantage n’était trop généreux pour l’autre.
Lorsque le gouvernement a commencé à imposer des mesures de confinement et des restrictions partout au pays, il a divisé les Canadiens en deux catégories de personnes: les bons et les mauvais, les honnêtes et les tricheurs, les employés et les employeurs.
Cette distinction n’est pas nouvelle pour le gouvernement. Depuis des années, le s’en prend aux petites entreprises en les traitant de fraudeurs fiscaux, laissant entendre qu’elles cachent toutes leurs gains mal acquis en profitant des échappatoires du régime, en achetant de l’équipement pour payer moins d’impôt ou en accumulant de l’argent afin de garder une poire pour la soif. M. Morneau avait même promis de les imposer plus lourdement. Si des gens qui possèdent une entreprise familiale veulent vendre la ferme à leur fils, le gouvernement prévoit leur faire payer plus de 80 % du prix de vente en impôts s’ils veulent transmettre cette entreprise à la génération suivante, parce que tout le monde sait que pour le gouvernement libéral actuel, le transfert d’une ferme de père en fils est clairement considéré comme une forme d’évasion fiscale.
Que se passe-t-il en période de pandémie lorsqu’un gouvernement considère la petite entreprise comme l’ennemie du prolétariat et se considère comme le sauveur? Nous voyons apparaître des programmes de soutien financier qui découragent le retour au travail tout en punissant les méchants que sont le barbier, la brasserie ou la salle de banquet du quartier. Prenons l’exemple de l’industrie de la restauration et de l’hôtellerie.
Dans la circonscription que je représente, il y a des centaines d’établissements uniques et intéressants, répartis dans tous les quartiers. Shiraz Grill, sur une rue à sens unique, à Langley, sert des mets persans et italiens qui sont délicieux. De l’autre côté de la rue se trouve Viva Mexico, où l’on peut vivre une authentique expérience mexicaine. Un peu plus près du centre commercial Willowbrook, les gens peuvent goûter aux saveurs de la Thaïlande, au Naka Bistro. Plus loin sur le chemin Fraser se trouve le très populaire Dublin Crossing, où les gens peuvent se régaler d’un plat typique de l’Irlande composé de purée et de saucisses tout en tapant du pied au son d’un groupe de folklore irlandais.
Chacun des restaurants que je viens de mentionner appartient à un entrepreneur qui travaille fort pour l’exploiter. La majorité de ces entrepreneurs sont des néo-Canadiens qui ont apporté la couleur de leur culture dans nos collectivités, ainsi que des emplois et la prospérité économique pour nous tous. Ils ont pris de grands risques et ont assumé de grandes responsabilités dans leur quête d’une vie nouvelle et meilleure au Canada. Ils ne savaient pas que leur nouveau pays aurait un jour un gouvernement qui punit les gens comme eux, qui prennent des risques et créent des emplois.
Lorsqu’ils ont dû fermer leurs portes au début du mois de mars, ils ont tout simplement pris les choses en main et se sont tournés vers les plats à emporter. Les propriétaires et leur famille ont travaillé de longues heures pour nous livrer des aliments en toute sécurité. Pendant que leur personnel de cuisine restait à la maison en touchant la Prestation canadienne d’urgence, ils appelaient leurs neveux et nièces, leurs tantes et leurs oncles pour qu’ils viennent les aider à cuisiner et à nettoyer, afin que leur rêve d’une vie meilleure ne s’envole pas.
Sept mois plus tard, tout le secteur est au bord de l’asphyxie. L’industrie de la restauration, qui a investi 750 millions de dollars de son propre argent pour former du personnel, renforcer la distanciation sociale, mettre en œuvre des contrôles sanitaires et s’adapter à la livraison sans contact et à la cueillette sur le trottoir, continue de vivre sous la menace constante d’autres mesures de confinement et restrictions. Le gouvernement ne leur a offert presque aucune aide, à part une subvention salariale qui profite de façon disproportionnée à certaines entreprises tout en étant inutile pour d’autres, ou des subventions au loyer auxquelles il est impossible d’avoir accès à moins que notre motion oblige le gouvernement à les améliorer.
Voilà que les libéraux ont ordonné à l'Agence du revenu du Canada de commencer à auditer toutes les entreprises qui ont fait une demande de subvention salariale. Les gens qui ont fait une erreur de calcul se verront imposer une amende équivalant à 275 % du montant qu'ils ont réclamé. Si le devait payer une pénalité correspondant à 275 % du montant qu'a coûté son voyage à l'île de l'Aga Khan, soit un quart de million de dollars, il devrait une somme de presque trois quarts de million de dollars. Or, l'amende qu'il a dû payer ne se chiffrait qu'à un maigre 500 $.
Le gouvernement libéral a déclaré la guerre à nos petites entreprises, qui sont la pierre angulaire de l'économie. Les petits commerces du pays sont constamment la cible d'attaques qui ne semblent pas être sur le point de prendre fin. Le gouvernement est à court d'excuses pour expliquer le fait qu'il ne répond pas à l'appel des propriétaires de petites entreprises du Canada. Pendant des mois, les députés de l'opposition et des dirigeants du milieu des affaires de partout au pays ont relevé les sérieuses lacunes des programmes d'aide en réponse à la COVID-19, lacunes à cause desquelles de nombreuses petites entreprises ont été abandonnées à leur sort.
Le gouvernement ne cesse de prétendre qu’il crée des emplois au Canada. Le gouvernement ne crée pas d’emplois. Ce sont les entrepreneurs canadiens qui en créent. Si le gouvernement libéral ne commence pas à comprendre ce concept, notre économie va s’effondrer. On ne peut pas déshabiller Pierre pour habiller Paul pendant bien longtemps. Chaque fois qu’une petite entreprise est mise sous séquestre, nous perdons les emplois et les revenus qu’elle crée.
On a dit aux Canadiens qu’une prorogation du Parlement donnerait le temps de produire un plan de relance de qualité, et ils l’ont cru. Or, qu’est-ce que les libéraux ont présenté après avoir fermé le Parlement pendant six semaines? Rien, nada, des bulles! Le gouvernement a promis de revenir à cette session avec un plan. Où est le plan? Comment puis-je dire aux entreprises de ma circonscription que le soutien dont elles ont besoin va disparaître si l’on n’adopte pas une nouvelle loi? Où est le plan d’amélioration des programmes qui ont déçu tant d’entreprises? Où est le soutien sectoriel pour les compagnies aériennes, pour l'industrie du voyage et du tourisme, pour l’agriculture, l’énergie, et j’en passe?
Nous entendons constamment dire que le gouvernement travaille très fort pour les Canadiens, mais de mon point de vue, les gens d’affaires canadiens trouveront un morceau de charbon dans leurs bas de Noël.
Il faut vraiment que nous nous mettions au travail. Le comité des finances devrait tenir des consultations prébudgétaires dès maintenant. Les chefs d’entreprise du Canada devraient nous dire ce dont ils ont besoin en cette période de crise économique. Au lieu de cela, le envoie ses députés faire de l’obstruction systématique en comité. Ils parlent sans arrêt afin d’éviter d'avoir à produire les documents sur le scandale UNIS. Machiavel, Aristote, Platon, tous les philosophes y passent pour justifier le camouflage libéral.
Notre pays traverse une crise très grave. Bien des propriétaires de petites entreprises ne dorment plus la nuit. Ils sont absolument désespérés, et personne ne les écoute. Ils supplient le gouvernement d’élaborer un plan, un plan concret, et non pas une solution temporaire. Je les ai rencontrés en personne. J’ai vu l’anxiété et l’agonie dans les yeux d’hommes et de femmes qui ont donné cœur et âme pour un studio de danse, un café, une agence de voyages, un salon de coiffure, une clinique de chiropractie, une pharmacie, un restaurant ou une boutique de vêtements. La liste est sans fin. Ils sont soumis à un stress extrême qui leur cause des migraines, des éruptions cutanées, et même des crises cardiaques. Leur stress est attribuable à un gouvernement qui n’a pas de plan, au fait qu’ils ne peuvent donc pas faire de plan eux non plus. Les entrepreneurs trouveront des solutions, mais ils doivent savoir à quoi s'en tenir. Si on leur donne des précisions, ils sauront quoi faire.
Les données montrent que le Canada est le pays du G7 qui a le plus dépensé en réponse à la pandémie, et pourtant, il affiche le pire rendement économique. Les libéraux sont les seuls responsables de cette situation catastrophique. Ils ne cessent de dépenser de l'argent pour des programmes qui ne sont rien d'autre que des solutions de fortune. Nous devons relancer l'économie, mais comme le gouvernement semble incapable d'arrêter l'hémorragie, faisons à tout le moins en sorte que les solutions temporaires appliquées fonctionnent. Le gouvernement s'acharne à transformer le Canada en une économie à jamais fondée sur les prestations tout en faisant en sorte qu'il soit de plus en plus difficile pour les entreprises de trouver des travailleurs.
Nous devons faire preuve de leadership, traiter les entreprises équitablement et leur donner des réponses claires. À l'heure actuelle, tous les ordres de gouvernement frappent à la porte du gouvernement fédéral pour exiger le respect de règles qui n'ont même pas été écrites. Les régimes d'indemnisation des travailleurs, Santé Canada, les agents d'application des règlements municipaux, les policiers, une liste interminable de bureaucrates tatillons inventent les règles au fur et à mesure. Les responsables de la santé publique encouragent même les Canadiens à rapporter toute infraction qu'ils soupçonnent leurs voisins d'avoir commise.
Avons-nous perdu la tête? Voulons-nous vraiment d'un État policier? Je suis consciente que ces bureaucraties ne relèvent pas de la compétence fédérale, mais c'est le manque de leadership et de transparence du gouvernement qui entraîne toute cette confusion.
Au début, on nous a dit que les masques n'étaient d'aucune utilité. Aujourd'hui, on nous dit exactement le contraire et on nous demande d'en porter un. Au début, on nous assurait que le virus ne se transmettait pas de personne à personne, mais aujourd'hui, on ne peut même plus inviter ses enfants à venir prendre un café. La communication a été désastreuse. La moitié des Canadiens sont terrifiés et ne croient plus un mot de ce que le gouvernement leur dit. Pourquoi les Canadiens n'ont-ils pas tous accès à des tests de dépistage rapide qu'ils pourraient faire à la maison? Pourquoi le gouvernement ne mise-t-il pas sur cette avenue? Pourquoi n'en fait-il pas une priorité?
Concentrons-nous sur les personnes vulnérables et permettons à celles qui sont en bonne santé de reprendre leurs activités. Pourquoi, après sept mois, les efforts de traçage des contacts donnent-ils des résultats aussi pitoyables? Nous devons tout faire pour relancer le pays au lieu de faire mourir les gens de peur.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de participer à cette séance hybride en compagnie d'un grand nombre de mes collègues, et ce, à partir de la magnifique circonscription de . Je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Avant de plonger dans le vif du sujet, je souligne que je suis entouré de petites entreprises. Il y a une boulangerie, un dépanneur, un nettoyeur et un restaurant à proximité. Nous savons que les entreprises partout au Canada, dont celles de Vaughan—Woodbridge, ont besoin de notre aide. Nous offrons une telle aide que ce soit par l'entremise du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, du nouveau programme d'aide au loyer ou du programme initial d'aide au loyer qui prend fin. Cependant, nous savions aussi qu'il fallait collaborer avec les provinces lorsque nous avons présenté le premier programme d'aide au loyer.
Je tiens à préciser que ces petites entreprises n'ont rien à se reprocher. Elles ont plutôt subi un choc exogène, comme on le dit dans le jargon de l'économie. Ces petits entrepreneurs travaillaient fort. Ils investissaient dans leurs entreprises, qui enregistraient une croissance. Ils embauchaient des Canadiens et créaient d'excellents emplois pour la classe moyenne d'un océan à l'autre. Malheureusement, à cause de la COVID-19, il est devenu évident que les petites entreprises, que ce soit au Canada ou ailleurs dans le monde, avaient besoin d'aide. Le gouvernement a réagi en conséquence.
Nous avons été à l'écoute de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, des conseils de chefs d'entreprise et des petits entrepreneurs. Le projet de loi prévoit une certaine marge de manœuvre pour les entreprises afin de renforcer ces liens. Il faut leur permettre de traverser cette crise. Nous savons que l'hiver et le printemps s'en viennent. Les entreprises doivent avoir la certitude que le gouvernement défend leurs intérêts, et c'est ce que nous faisons.
Je suis reconnaissant d'avoir l'occasion de m'exprimer sur la motion d'aujourd'hui. Durant mon allocution, je voudrais mettre l'accent sur les aspects de la motion qui concernent l'important programme de Subvention salariale d'urgence du Canada et donner une idée de ce que le gouvernement a fait pour faire en sorte que cette mesure importante soit offerte à toutes les entreprises vitales au pays qui y sont admissibles. Bien que l'économie reprenne lentement, le gouvernement reconnaît que plusieurs personnes subissent toujours les contrecoups dévastateurs de la COVID-19 et qu'elles demeurent en conséquence dans une situation économique très difficile.
Le gouvernement a proposé la Subvention salariale d'urgence du Canada en avril, afin d'offrir un soutien financier aux employeurs de toutes tailles qui étaient gravement touchés par la crise de la COVID-19. Depuis l'entrée en vigueur de cette subvention, plus de 1,4 million de demandes ont été approuvées.
Je tiens à féliciter l'équipe phénoménale de fonctionnaires de l'Agence du revenu du Canada. Ces personnes ont travaillé nuit et jour pour offrir les programmes aux millions de Canadiens qui ont été et qui continuent d'être touchés par la COVID-19. Qu'il s'agisse de la Prestation canadienne d'urgence, de la Subvention salariale d'urgence du Canada ou même de la nouvelle aide pour le loyer, le personnel de l'Agence du revenu du Canada a fait un travail exemplaire. Nous devons saluer leurs efforts visant à aider tous les Canadiens, aussi bien les propriétaires d'entreprise que les travailleurs.
De plus, des millions d'employés au Canada ont vu leur emploi être maintenu grâce à la Subvention salariale d'urgence du Canada et leur nombre continue de croître. En date du 25 octobre 2020, le programme de la Subvention salariale d'urgence du Canada, qui est administré par l'Agence du revenu du Canada, avait versé plus de 45 milliards de dollars en aide aux entreprises canadiennes. Ce programme est une composante essentielle du plan de réponse économique du gouvernement face à la COVID-19, plan qui vise à soutenir les entreprises en leur permettant d'éviter d'avoir à mettre à pied leurs employés et de réembaucher ceux qui l'ont été.
Au cours des derniers mois, le gouvernement a procédé à des modifications afin d'étendre la portée de la Subvention salariale d'urgence du Canada pour répondre aux besoins des entreprises canadiennes. Le programme, qui devait à l'origine demeurer en place pendant 12 semaines, a été prolongé à plusieurs reprises et, pas plus tard qu'hier, le gouvernement a déposé un projet de loi visant à le prolonger jusqu'en juin 2021. Cela permettra de continuer à protéger les emplois en aidant les employeurs à garder les employés au sein de leur effectif et à réembaucher des travailleurs.
Maintenir les liens entre l'employeur et les employés est primordial. Nous avons vu la reprise qu'a connue le marché du travail au Canada et nous avons constaté à quel point le pays fait mieux que bon nombre de ses pairs sur la planète. Les employés ont commencé à retourner au travail, mais, tant que nous subissons les contrecoups de la COVID-19, il est important de maintenir les liens qui unissent les employeurs et leurs employés.
La subvention salariale demeurerait à son niveau actuel, soit jusqu'à 65 % des salaires admissibles, jusqu'au 19 décembre 2020. En outre, les critères d'admissibilités de la Subvention salariale d'urgence du Canada ont été assouplis afin d'inclure également les employeurs dont les pertes de revenus sont inférieures à 30 %.
En outre, nous proposons d’apporter d’autres améliorations à la Subvention salariale d’urgence du Canada pour veiller à ce qu’elle continue non seulement d’offrir un soutien aux employeurs, mais aussi de vraiment s’adapter à la situation sanitaire et économique canadienne en constante évolution. Ces ajustements au programme font en sorte que la Subvention salariale d’urgence du Canada réponde aux besoins des Canadiens, tout en favorisant leur réussite au moment de la reprise économique.
Le gouvernement s’est efforcé de simplifier le processus de demande pour verser rapidement les fonds aux personnes qui en ont besoin. Dans la plupart des cas, les employeurs admissibles reçoivent leur Subvention salariale d’urgence du Canada par dépôt direct dans les 10 jours suivant la présentation de leur demande. Les employeurs admissibles peuvent en faire la demande sur le portail « Mon dossier d’entreprise » de l’ARC, tandis que les représentants autorisés peuvent le faire au nom de leurs clients sur le portail « Représenter un client » de l’ARC. Les deux groupes peuvent aussi remplir les formulaires Web pour obtenir la Subvention salariale d’urgence du Canada.
Afin de simplifier le processus, le gouvernement a aussi mis au point un outil en ligne pour calculer la Subvention salariale d’urgence du Canada. Cet outil permet aux employeurs d’estimer le montant qu’ils recevront pour chaque période visée par la demande. Afin d'assurer la conformité au programme de Subvention salariale d’urgence du Canada, l’ARC communique avec les entreprises et les groupes d’intervenants pour leur offrir une certitude dès le départ. Elle publie aussi une foire aux questions pour répondre aux questions générales et charge des vérificateurs de répondre aux questions sur la Subvention salariale d’urgence au centre d’appel. Ces mesures visent toutes à aider les entreprises à bien faire les choses dès le départ.
Lorsqu'un examen plus poussé d'une demande s'impose, l'Agence du revenu du Canada continue d'avoir pour objectif de le faire le plus rapidement possible. En fait, l'accent a beaucoup été mis sur les outils et les renseignements pouvant aider les contribuables à présenter leur demande comme il se doit dès le départ. Tout au long du processus, nous nous sommes efforcés d'aider les entreprises et leurs représentants, que ce soit au moyen de calculateurs, de séances d'information ou de la mise à jour des questions et réponses sur le site Web.
En plus de mettre l'accent sur le client, nous avons prévu une méthode de vérification après paiement des demandes de subvention salariale qui a été conçue par les fonctionnaires pour tenir compte de la réalité actuelle. Les montants en jeu, de l'argent des contribuables, sont importants. Plus de 45 milliards de dollars ont été versés en subventions salariales et ce sont des milliards encore qui continueront d'être accordés aux entreprises canadiennes et, il va sans dire, à leurs employés.
Comme il n'y a eu que quelques semaines entre l'annonce et la mise en œuvre et moins de cinq mois depuis la création du programme, il serait normal qu'il y ait plus d'erreurs et de zones grises qu'avec des programmes établis depuis plus longtemps. Il ne faut pas oublier que le gouvernement du Canada a mis en place un certain nombre de programmes pour aider les entreprises et les travailleurs canadiens en quelques semaines seulement, des programmes dont la mise en œuvre aurait normalement demandé des années. Nous avons été là pour les entreprises et les travailleurs du pays et nous continuerons d'être là pour eux.
De nombreuses entreprises sont en difficulté financière et, avec la pandémie, les efforts de l'Agence du revenu du Canada en matière de conformité devraient correspondre à la taille et à l'étendue du problème. Elle doit prendre des mesures ciblées, peu intrusives et proportionnées qui tiennent compte de la nature et de l'ampleur du problème. Dans cette optique, l'Agence du revenu du Canada a conçu une approche en plusieurs étapes dont la phase initiale comporte moins de 600 vérifications de demandeurs de toutes tailles qui présentaient certains indicateurs de risque.
Sur le plan stratégique, l'analyse globale des vérifications internes initiales fournira les renseignements nécessaires pour comprendre la nature et la prévalence des problèmes. Elle permettra à l'Agence du revenu du Canada de consulter le ministère des Finances sur les questions d'interprétation et elle orientera les diverses solutions permettant de régler les problèmes qui nécessitent une attention particulière. Il a été demandé aux vérificateurs de l'Agence du revenu du Canada de faire preuve de souplesse quant au moment d'effectuer ce travail et de se concentrer tranquillement sur les calculs de la subvention salariale.
Le gouvernement comprend que la pandémie de COVID-19 est une période difficile pour l'ensemble des Canadiens et que de comprendre les détails de la subvention peut être difficile, en particulier pour ceux qui se posent des questions concernant leur admissibilité ou leur demande. Des informations à jour sur la Subvention salariale d'urgence du Canada et d'autres prestations de relance sont disponibles à l'adresse canada.ca/lecoronavirus.
Si des Canadiens honnêtes découvrent qu'ils ont commis une erreur dans leur demande de Subvention salariale d'urgence du Canada, ils peuvent facilement y apporter des ajustements par l'entremise du service Mon dossier d'entreprise de l'Agence du revenu du Canada. Toutefois, le gouvernement prend la fraude très au sérieux, et l'Agence peut imposer des sanctions aux employeurs ayant présenté des demandes frauduleuses. La Subvention salariale d'urgence du Canada vise à empêcher la perte d'autres emplois, à encourager les employeurs à réembaucher les employés qu'ils avaient mis à pied à cause de la COVID-19 et à aider les entreprises canadiennes de toutes tailles, ainsi que d'autres employeurs admissibles, à être mieux en mesure de reprendre leurs activités normales après la crise.
Dans le cadre du Plan d’intervention économique pour répondre à la COVID-19, le gouvernement a déterminé les objectifs clés suivants: soutien aux particuliers, soutien aux entreprises, soutien aux secteurs, soutien aux organismes venant en aide aux Canadiens, et soutien aux provinces et aux territoires. La Subvention salariale d'urgence du Canada offre certes un soutien aux entreprises, mais en aidant des millions de Canadiens à garder leur emploi, elle aide aussi des citoyens canadiens et contribue à garantir la viabilité économique des secteurs durement touchés.
Tandis que l'économie canadienne continue à redémarrer de manière sûre, une main-d'œuvre solide est essentielle. La Subvention salariale d'urgence du Canada a aidé des petites et grandes organisations canadiennes dans diverses industries comme celles de l'agriculture, de la fabrication, des services alimentaires, des soins de santé, des services sociaux, des arts et du spectacle, ainsi que de l'accueil.
Je terminerai là-dessus. Je suis prêt à entendre les questions et les observations.
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Monsieur le Président, vous le savez comme moi, depuis le printemps, nous faisons face à un défi sans précédent. Lorsqu'il s'agit de faire face à la pandémie de la COVID-19, la situation reste difficile, et on ne sait pas quel sera cet automne ni quel sera cet hiver. Une chose est certaine, notre gouvernement est là pour les Canadiens et les Canadiennes pour leur offrir le soutien dont ils ont besoin pour traverser cette période difficile. En effet, notre gouvernement a appuyé les entreprises canadiennes touchées par la COVID-19 et ses conséquences économiques, et ce, depuis le début de la pandémie. Nous avons pris des mesures immédiates pour prêter main-forte à ces entreprises, notamment en les aidant à garder les employés au travail, en augmentant les flux de trésorerie et en fournissant du soutien pour faciliter le paiement des loyers.
Alors que la pandémie évolue constamment, notre approche elle aussi évolue. Dans le discours du Trône en septembre dernier, notre gouvernement s'est engagé à prendre d'autres mesures pour aider les entreprises vulnérables à tenir le coup. Conformément à cet engagement, il y a quelques semaines, nous avons annoncé notre intention de mettre en place de nouvelles mesures de soutien ciblées pour venir en aide aux entreprises et à d'autres organisations durement touchées par une baisse de revenus. Nous nous sommes engagés à aider ces entreprises à faire face à la deuxième vague du virus en toute sécurité et à les aider à couvrir leurs coûts afin qu'elles puissent continuer à servir leur communauté et se positionner en vue d'une relance forte et dynamique.
Plusieurs programmes ont été annoncés dans le but de remplir cet engagement. Par exemple, si elle est adoptée, la nouvelle subvention d'urgence du Canada pour le loyer fournira un soutien pouvant atteindre 65 % des dépenses admissibles liées au loyer et à l'hypothèque jusqu'en décembre 2020 pour les organisations admissibles touchées par la COVID-19. Nous avons également annoncé notre intention de fournir un soutien ciblé supplémentaire aux entreprises qui doivent à nouveau fermer leurs portes en raison des nouvelles restrictions imposées par les autorités de santé publique. En effet, elles auraient droit à un complément de 25 % des dépenses admissibles en cas de fermeture temporaire, en plus du 65 %, pour un total allant donc jusqu'à 90 %. Cette subvention pour le loyer serait disponible jusqu'en juin 2021.
Nous avons également amélioré la Subvention salariale d'urgence du Canada. Depuis son introduction, la subvention est un élément clé de notre Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19. Par le truchement de la Subvention salariale d'urgence du Canada, nous avons soutenu plus de 3,8 millions d'emplois et avons versé plus de 45 milliards de dollars pour aider les entreprises à garder leurs travailleurs. Au pays, la Subvention salariale d'urgence du Canada a principalement aidé les entreprises dans le domaine du commerce de détail et de la construction, les restaurateurs et les hôteliers. Elle les a aidés à continuer de payer leurs employés et elle les a encouragés à réembaucher leurs travailleurs.
Je vais donner quelques statistiques pour illustrer les effets de cette mesure. À Terre-Neuve-et-Labrador, on parle de plus de 400 millions de dollars versés depuis le mois de mars. Pour l'Île-du-Prince-Édouard, il s'agit de plus de 140 millions de dollars versés depuis le lancement de la subvention. En Nouvelle-Écosse, il s'agit de 800 millions de dollars, et au Nouveau-Brunswick, de 650 millions de dollars. Au Québec, on parle d'une aide de plus de 10 milliards de dollars. L'Ontario a reçu 18,5 milliards de dollars. Au Manitoba, le montant versé s'élève à plus de 1,4 milliard de dollars, et, en Saskatchewan, il s'élève à plus de 730 millions de dollars. En Alberta, 6,8 millions de dollars ont été versés. La Colombie-Britannique a reçu plus de 5,3 milliards de dollars. Le Yukon a reçu 500 millions de dollars, les Territoires du Nord-Ouest ont reçu 32 millions de dollars, et le Nunavut a reçu près de 10 millions de dollars.
Ces montants investis par le truchement de la Subvention salariale d'urgence permettent de protéger des millions d'emplois au pays. L'Agence du revenu du Canada, qui est indépendante, faut-il le rappeler, effectue des vérifications pour s'assurer de la conformité et pour s'assurer que les sommes sont utilisées à bon escient, c'est-à-dire pour aider nos travailleurs.
Dans ma circonscription, Sherbrooke, l'effet de ces programmes n'est pas négligeable, que ce soit lors de visites, d'appels ou du Forum de la relance économique que j'ai lancé. Notre plan d'intervention s'est traduit par des témoignages d'entreprises locales qui n'auront pas à fermer leurs portes et qui pourront continuer de participer activement au tissu social sherbrookois.
Je pense notamment à American Biltrite, fleuron sherbrookois, qui avait dû complètement cesser ses opérations en avril dernier. Grâce à l'aide du gouvernement, cette entreprise a innové et changé une partie de sa production pour fabriquer du matériel pour les hôpitaux, dont des visières. American Biltrite a pu réembaucher les employés et relancer l'entreprise. Selon elle, il faudrait prolonger la Subvention salariale d'urgence du Canada puisqu'il y a encore diminution de revenus. American Biltrite souhaite également que le gouvernement encourage davantage l'achat local dans ses appels d'offres.
C'est grâce à de telles rétroactions et à de tels témoignages d'entreprises que nous avons annoncé que nous prolongerions la Subvention salariale d'urgence du Canada jusqu'en juin 2021, ce qui continuera d'aider les entreprises à protéger les emplois en gardant leurs travailleurs et en réembauchant les employés mis à pied. Nous gelons aussi le taux de subvention maximale actuel à 65 % jusqu'en décembre 2020.
Nous nous adaptons et nous répondons présents pour les entreprises parce qu'elles sont l'épine dorsale de notre économie. Les Canadiens et les Canadiennes ont aussi un rôle à jouer pour aider les entreprises au pays. Nous voulons évidemment tous que le café du coin, notre boutique ou notre restaurant préféré restent ouverts, et ce, même si la pandémie gruge leurs marges de profit.
Alors, pendant que nous faisons tous ensemble des efforts pour ralentir la propagation du virus, pourquoi ne pas encourager les petites entreprises de notre voisinage en commandant un repas ou en achetant une carte-cadeau à notre endroit préféré? Pour ma part, j'achète mon pain et mes pâtisseries à la boulangerie locale du centre-ville, Les Vraies Richesses, mes pâtes fraîches au restaurant Pizzicato, et mes thés et tisanes à la boutique Les Zerbes Folles, rue Alexandre. Ce sont des exemples comme ceux-ci, de petits efforts qui permettent à nos PME de surmonter la crise et de grandir en redonnant à la communauté.
Cette pandémie, faut-il le rappeler, est la plus grave crise de santé publique que le Canada ait jamais connue. Les Canadiens de tous les âges et de toutes les régions ont été durement touchés. La COVID-19 a coûté la vie à plus de 10 000 Canadiens et Canadiennes. Des millions de Canadiens ont aussi perdu leur emploi ou ont travaillé moins d'heures et ont subi une réduction de leurs revenus. Ces pertes d'emplois représentent peut-être la conséquence la plus évidente du choc économique mondial auquel nous avons tous dû faire face.
Cependant, comme l'a dit le premier ministre, nous devons faire et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour limiter les pertes d'emplois et les fermetures d'entreprises et pour minimiser le déclin de l'activité économique. Notre gouvernement est là et, ensemble, nous traverserons cette crise. Lorsque cette crise aura pris fin, nous serons mieux placés, ensemble, pour la relance et pour continuer à bâtir un avenir plus sûr et plus équitable pour tous.
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Monsieur le Président, j'ai le privilège de partager mon temps de parole avec mon excellente collègue, la très ponctuelle députée de .
C'est aussi un immense privilège de prendre la parole aujourd'hui au sujet de certains des travailleurs les plus infatigables de l'un des pays les plus travailleurs au monde: les propriétaires de petite entreprise.
La motion dont nous sommes saisis est une grande amélioration pour eux. Les conservateurs veulent accomplir deux choses en la présentant, et j'espère d'ailleurs que tous les députés voudront bien soutenir comme moi les chefs de petite entreprise. La première, c'est d'alléger pour un temps le fardeau que représentent, pour les chefs d'entreprise, les audits concernant la Subvention salariale d'urgence du Canada. La deuxième, c'est d'assouplir les critères des programmes afin qu'aucun Canadien ne soit oublié. C'est absolument essentiel.
Je veux parler un peu des petites entreprises et de leur importance pour la région où elles sont situées. Elles en sont le véritable moteur. Ce sont elles qui commanditent nos équipes de soccer et de hockey. Au cœur de nos vies, ce sont elles qui nous offrent les services dont nous avons besoin. Ce sont aussi elles qui nourrissent les travailleurs de première ligne et qui prennent soin de l'ensemble de la collectivité. Le Canada compte plus d'un million de petites entreprises, qui emploient plus de 70 % des travailleurs du secteur privé, et leur apport économique correspond à un tiers du PIB.
Après avoir écouté les interventions aujourd’hui, j’aimerais féliciter tous les partis. Ce n’est pas tous les jours que nous voyons la députée de applaudir une motion des conservateurs. C’est merveilleux et c’est une excellente façon de montrer que nous pouvons tous être constructifs et aider les propriétaires de petites entreprises à aller de l’avant.
Pour mettre la situation des propriétaires de petites entreprises en contexte, les temps sont durs pour eux. Même avant la pandémie, ils traversaient une période difficile. Juste avant la pandémie, les Canadiens avaient du mal à joindre les deux bouts, 50 % de la population étant à 200 $ de l'insolvabilité. Le PIB du Canada était réduit à près de 0 % à la fin de 2019.
Les problèmes n'ont pas cessé pour les petits entrepreneurs, qui avaient déjà réduit leurs investissements dans l’infrastructure de façon drastique de 2015 à 2020, signe qu’ils percevaient déjà des difficultés à l’horizon. Au cœur de certaines de ces questions est l'écart de productivité qu’on observe au Canada en ce moment. La productivité est un bien grand mot, mais en réalité, il décrit simplement dans quelle mesure les Canadiens sont capables de fabriquer des produits et de fournir des services. La dure réalité est que les Canadiens peinaient à joindre les deux bouts.
Aux États-Unis, le travailleur moyen contribue 60 $ l’heure au PIB. En Suisse, ce chiffre est plutôt de 84 $. Malheureusement, au Canada, il est de 50 $. Il est important de le mentionner parce que cela affecte les gens. Cela affecte des salaires réels. Peu avant la pandémie, le salaire moyen au Canada était de 19 $, comparativement à 23 $ aux États-Unis et à 33 $ en Suisse. Nous faisions face à des défis avant la pandémie.
L’économie s’est beaucoup détériorée pendant la pandémie. Bon nombre des citoyens avec qui j’ai parlé m’ont relaté des situations horribles et difficiles. Ils m’ont dit qu’ils avaient perdu leur emploi, leur maison et, dans certains, ils ont perdu tout espoir. Tout cela malgré des dépenses sans précédent. En fait, le gouvernement a dépensé plus que n’importe quel autre pays du G20. Nous affichons le déficit le plus élevé, mais, pourtant, nous avons le taux de chômage le plus élevé de tous les pays du G7.
Beaucoup de petits entrepreneurs sont sur le point de mettre la clé sous la porte. Selon la FCEI, au 30 septembre, un bon tiers des entreprises allaient totalement ou partiellement fermer. Les temps sont difficiles, mais les chiffres ne racontent jamais toute l’histoire. J’aimerais raconter à la Chambre l’histoire de John et de Lent Travel.
John est propriétaire de l’agence Lent Travel dans la magnifique municipalité de Port Hope. En passant, si certains députés n’ont jamais visité Port Hope, je vous encourage à le faire dès que le confinement sera levé. C’est une très belle région, où John a ouvert trois agences de voyage. Il a dû fermer l’une d’entre elles et une autre fonctionne au tiers de sa capacité. John m’a dit qu’il ne s’attend à aucun revenu entre le début de la pandémie et mars 2021.
Pour passer en revue les chiffres, il a affiché une baisse de 151 % en avril, puis d’autres reculs de 97 %, 95 %, 95 %, 100 % et 100 % des revenus, ce qui équivaut à un revenu nul sur un an. Il se trouve donc dans une situation périlleuse. Il aurait aimé avoir accès à certains des programmes, comme les subventions pour le loyer, mais malheureusement pour lui, comme il est propriétaire plutôt que locataire, il n’a pas de chance. John est comme des millions de Canadiens qui se sentent laissés pour compte en ces temps difficiles.
La pandémie a constitué un défi pour nous tous. Nous avons tous dû faire des sacrifices. Cela ne fait aucun doute. Les programmes de soutien du gouvernement étaient nécessaires pour nous permettre d’assurer la transition, du moins, espérons-le. Malheureusement, un trop grand nombre de ces programmes ont semé la confusion, ont été retardés et ont paralysé les Canadiens. Au lieu d’assurer la transition vers des jours meilleurs, ils ont constitué un piège. Ils étaient trop complexes et trop imprécis, et ils ont même pénalisé ceux qui travaillaient. Aucun Canadien ne devrait accumuler un retard financier en raison d’une journée de travail supplémentaire. Cela ne devrait jamais se produire, mais c’est pourtant ce qu’a ressenti John.
Quand nous serons prêts à rouvrir le pays en toute sécurité, nous nous tournerons tous vers l’avenir. Je sais que nous voulons tous en arriver à ce jour où nous pourrons de nouveau nous serrer la main, et faire tous ces gestes de salutations qui nous sont interdits à cause de la pandémie. Nous devons continuer d’avancer et donner à nos entreprises, non pas une dose de morphine, mais une injection d’adrénaline, pour que tous puissent traverser la crise. Nous avons besoin d’un plan de relance sûr qui prévoit des tests rapides, pour que les étudiants puissent retourner à l’école, que les travailleurs puissent retourner à l’usine et au bureau, et pour que nous puissions tous recommencer à contribuer pleinement à l’économie, comme je sais que tous les Canadiens le souhaitent.
Nous avons besoin de politiques qui encouragent le travail et favorisent les possibilités. Le gouvernement a eu la chance d’investir, mais il a trop souvent gaspillé les occasions d’investir dans le secteur privé. Par exemple, pendant que les anciens combattants, que les mères de nouveau-nés et que les personnes handicapées, bref pendant que tous ces gens attendaient, l’Agence du revenu du Canada, l’ARC, a fièrement annoncé sur les réseaux sociaux qu’elle poursuivait ses activités comme à l’habitude, et qu’elle était prête à faire des audits et à imposer des pénalités et des intérêts. Même pour le gouvernement libéral, c’est le comble de l’hypocrisie.
Si le gouvernement dit qu’il n’a pas les ressources nécessaires pour verser de l’argent aux personnes handicapées, aux mères de nouveau-nés et aux anciens combattants, il ne peut pas, en même temps, annoncer qu’il a suffisamment de ressources pour mener des audits et rendre la vie plus difficile aux honnêtes contribuables canadiens qui redoublent d’efforts pour se sortir du bourbier.
La motion porte sur l’audit de la Subvention salariale d'urgence du Canada, la SSUC. Presque immédiatement après l’annonce de cette mesure, pratiquement le jour même, nous avons commencé à recevoir des plaintes à notre bureau au sujet de la lourdeur des exigences imposées par l’ARC dans le cadre d’un audit, une véritable partie de pêche. Ce ne sont pas des demandes simples, mais bien des documents qui doivent être préparés par des fiscalistes, des comptables, et qui coûtent des milliers de dollars. En fait, certaines personnes ont payé davantage en frais de préparation de leur demande qu’elles ont reçu en prestations. Incroyable. C’est honteux, et tout cela en pleine pandémie.
Ce n’est pas le temps de procéder de cette façon, que ce soit en Ontario, au Québec ou dans les différentes régions du pays. Nous sommes en plein cœur de la deuxième vague de cette pandémie. Il faut aider les propriétaires de petites entreprises. Ils ont besoin d’un coup de main pour se remettre sur les rails. Ils n’ont surtout pas besoin d’un audit fastidieux qui les place dans une situation délicate et qui leur coûte des milliers de dollars.
Cela fera bientôt un an que la pandémie est parmi nous. C’est un anniversaire terrible, mais c’est la vérité, cela fait un an. Nous n’en sommes plus aux premiers jours de la pandémie. Les excuses n’en finissent plus: nous manquions de ressources, mais nous avons démontré que ce n’était pas le cas, ou nous n’avons pas le temps, alors que nous avons le temps. Nous devons travailler en collaboration afin d’éviter que John soit laissé pour compte à Port Hope et d’aider les entrepreneurs qui ont démarré une nouvelle entreprise, dont certains ont lancé leur entreprise en mars 2020 et ne sont donc pas admissibles aux programmes, n’ayant pas de chiffres d’exercices antérieurs à présenter.
Certains secteurs de l’économie sont plus durement frappés que d’autres. Cette pandémie ne nous a pas tous touchés d’égale manière. Des secteurs comme le tourisme, le voyage, le transport aérien et l’énergie ont été plus durement frappés que d’autres. Nous devons leur proposer des solutions sur mesure et non pas une solution universelle qui ne leur convient pas.
En fait, nous avons besoin de solutions qui ne viennent pas des programmes gouvernementaux, mais du secteur privé. Nous avons ici des innovateurs très créatifs, des petits entrepreneurs qui travaillent fort et des travailleurs parmi les meilleurs au monde. Nous avons l’occasion de leur donner la possibilité de nous sortir de cette terrible crise économique grâce à leur travail acharné. Il nous suffit de leur laisser la voie libre.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de participer à ce débat. La motion présentée par mon collègue de est excellente. Elle montre indéniablement qu'il comprend les difficultés énormes que nos entreprises doivent surmonter en ce moment. La motion comporte deux volets: l'un propose de suspendre les audits jusqu'en 2021 et l'autre, d'offrir plus de souplesse dans le cadre des programmes de subvention des loyers et des salaires.
Le gouvernement est déjà intervenu pour se targuer du travail considérable qu'il a accompli. J'aimerais toutefois souligner qu'en comptant la prorogation de six semaines et les sept semaines qui se sont écoulées depuis notre retour, cela fait trois mois pendant lesquels nous n'avons pas eu de réponse sur certains programmes qui ont connu des problèmes importants. Combien d'entreprises ont été perdues pendant ces trois mois? Nous avons vu passer les six semaines de prorogation et une période supplémentaire avant de voir le gouvernement agir.
Il est intéressant de noter qu’en janvier ou en février, des entreprises m’ont dit qu’elles avaient entendu dire que la COVID-19 présentait un faible risque, et elles n’étaient pas vraiment inquiètes. Elles n’ont pas planifié pour la suite, puis, tout à coup, cela a été comme un volcan. Elles n’ont pas été averties comme il le fallait de ce qui allait se passer. Le gouvernement était très préoccupé. Soudainement, la a commencé à dire que les gens devaient faire des provisions, et il y a eu une ruée sur le papier hygiénique et d’autres produits.
Les entreprises n’ont pas pris vraiment conscience de la situation avant de voir certaines de nos organisations sportives nationales mettre fin à leur activité. Je crois que c’est lorsque certaines de ces organisations ont dit qu'elles allaient fermer pour la saison, que tout d'un coup, les propriétaires d'entreprises ont compris que l'heure était grave. Un événement allait se produire et il se passait quelque chose. Partout au pays, beaucoup d’entreprises ont dû fermer immédiatement leurs portes.
Pendant toute cette période, certaines personnes ont réussi à s'en sortir plutôt bien. J'ai parlé à des entreprises partout dans ma circonscription. Les vendeurs de vélos et de bateaux et les entreprises d'aménagement paysager sont tellement occupés qu'ils ne peuvent pas répondre à la demande. Pour les quelques entreprises qui ont un volume aussi important, il y en a beaucoup d'autres qui en arrachent, surtout dans les secteurs de l'hôtellerie, du tourisme et des soins personnels. Certaines personnes ont gardé la tête hors de l'eau et, Dieu merci, ces entreprises se portent bien.
Imaginons une entreprise qui a fermé en mars. C’est le cas de la boîte de nuit Blue Grotto. Son propriétaire savait qu'il allait être autorisé à rouvrir, c’est pourquoi il a dépensé des milliers de dollars pour préparer la réouverture en prenant toutes les mesures de sécurité et en installant des cloisons pour maintenir la distance requise entre les clients. Son établissement a été rouvert une nuit, puis il a reçu l'ordre de fermer. Ce propriétaire d’entreprise a protesté énergiquement en public, c’est la raison pour laquelle je n'hésite pas à raconter son histoire ici. Il a expliqué à quel point il a été difficile pour lui de dépenser autant d'argent pour préparer la réouverture et d'être soudainement contraint de fermer.
Et comme si cela n’était pas suffisant, il y a eu le problème du loyer. Son locateur ne pouvait ou ne voulait pas envisager une aide au loyer. Comme tant d’autres, ce propriétaire s’est donné corps et âme à son entreprise. Il ne bénéficiait même pas des avantages de certains programmes existants. Il ne recevait pas d’argent de la subvention au loyer ou de la subvention salariale, et son établissement est toujours fermé. Il s’efforce de garder la tête hors de l'eau.
Que se passera-t-il s'il reçoit un avis de l'Agence du revenu du Canada? Pour les propriétaires de petites entreprises, recevoir un avis indiquant qu'ils vont faire l'objet d'un audit est très stressant, même dans les meilleures conditions.
Imaginez alors, en ces temps difficiles, essayer non seulement de survivre, mais recevoir aussi un avis de l’Agence du revenu du Canada demandant de lui fournir des tonnes de documents dans les 10 jours. Je pense que tout le monde à la Chambre croit qu’un processus doit être en place pour faire en sorte que les programmes que nous avons élaborés soient utilisés de façon appropriée et qu’un processus de vérification est nécessaire, mais le moins que l’on puisse faire, c’est de retarder ce processus jusqu’en juin, comme le prévoit la motion. J'estime que cette motion est très raisonnable parce que nous ne pouvons pas nous permettre d’imposer ce stress additionnel aux propriétaires de petites entreprises à l’heure actuelle.
Au début de la pandémie, la plupart des députés ont dû relever le défi d’aider les entreprises à s’y retrouver dans les programmes et les services offerts. J’aimerais vous faire part de quelques anecdotes dont m’ont fait part la chambre de commerce de Kamloops et d’autres chambres de commerce de la circonscription que je représente. Une personne, propriétaire de locaux commerciaux, a dit qu’elle était prise à la gorge et au bout du rouleau et qu’elle avait peur de perdre tout ce pour quoi elle travaillait depuis des décennies. Elle n’a pas demandé l’allocation parce qu’elle n’aimait pas la façon dont le programme était administré. Une autre a dit n’avoir jamais pensé gérer une organisation fondamentalement dangereuse pour la société. On parle d’un organisme local dans le domaine des arts. Mettez-vous dans la peau de quelqu’un qui pense fournir un service utile à la collectivité qui se fait dire que ce service est dorénavant considéré comme dangereux. « Chaque fois que nous prenons une décision, nous avons l’impression de nous fourvoyer », a aussi déclaré quelqu’un du secteur de la restauration. Ou encore, comme le disait une personne en affaires depuis 1995: « Je voulais désespérément garder mes employés, mais je ne peux pas me le permettre dans ce climat d’incertitude. »
Je suis allée dans un magasin du centre-ville et la propriétaire m’a dit que les gens venaient la voir en lui disant qu’ils étaient tellement heureux qu’elle ait survécu. Ce à quoi elle leur répondait qu’elle n’avait pas survécu, mais qu’elle venait juste de rouvrir. Elle ne sait pas encore si son entreprise survivra.
De 100 Mile House à Thompson Nord, on entend des histoires de gens qui viennent d’acheter une entreprise hôtelière qui n’est pas admissible au soutien. Ces gens ont investi leurs économies dans une entreprise. La même histoire se répète sans cesse. Les gens qui ont la chance d’avoir un emploi bien rémunéré, un régime de retraite et un régime de soins de santé ne se rendent pas compte que bon nombre de nos entrepreneurs prennent d’énormes risques. Ils investissent les économies de toute une vie, leur cœur et leur âme dans ces entreprises. Ils n’ont pas de régime de pension ni de programme d’avantages sociaux, mais ils ont une entreprise qui leur tient à cœur et dans laquelle ils croient.
Cette personne de Thompson Nord qui vient d’acheter un petit centre de villégiature a appris qu’elle n’était pas admissible aux programmes d'aide parce qu’elle était nouvellement propriétaire et que, de ce fait, elle ne pouvait pas prouver ses pertes de revenus. Dans la circonscription que je représente, une grande entreprise, le Rocky Mountaineer, a perdu toute sa saison. Il ne s’agit pas seulement de l’entreprise elle-même, mais aussi des retombées pour les hôtels et les restaurants, entre autres.
C’était bouleversant. Je me souviens d’avoir participé à de nombreuses conversations poignantes sur ce que ces propriétaires avaient essayé de faire. Les petites entreprises auraient vraiment besoin que tous les députés à la Chambre déclarent que nous allons retarder les vérifications de l’Agence du revenu du Canada et nous efforcer de modifier les programmes afin qu’ils répondent aux besoins des gens de façon souple, fluide et adaptée. C’est une motion extrêmement importante, et j’espère que tous les partis à la Chambre s’entendront pour l’adopter.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
C'est un plaisir de participer au débat sur la motion présentée par le député conservateur de Calgary Rocky Ridge. Je me réjouis d'entendre les appels à la collaboration, car c'est absolument essentiel.
Je parlerai un peu de ce que feront nos agences de développement régional pour soutenir les petites et moyennes entreprises de partout au pays, puisque c'est l'un des types de soutien offerts aux PME.
Le pays est découpé en six régions, et chaque agence régionale travaille de près avec les entreprises et les innovateurs dans le but de stimuler une croissance économique porteuse d'emplois bien rémunérés pour les Canadiens de la classe moyenne. Chaque agence adapte au contexte de sa région l'orientation générale du gouvernement, décrite dans le Plan pour l'innovation et les compétences, de manière à diversifier et à stimuler les économies régionales et à favoriser la prospérité des communautés.
Parlons un peu de chacune des agences de développement régional, et voyons pourquoi leur mandat est adapté aux besoins des régions qu'elles servent et pourquoi cette adaptation est essentielle pour relever les défis liés à la pandémie.
L'Agence de promotion économique du Canada atlantique aidera les entreprises à être plus compétitives, innovatrices et productives.
[Français]
Développement économique Canada pour des régions du Québec, ou DEC, offre un accompagnement vers l'économie de demain aux entreprises et aux régions du Québec.
[Traduction]
Dans le Nord, l'Agence canadienne de développement économique du Nord, ou CanNor, aide à développer une économie diversifiée, durable et dynamique dans l'ensemble des trois territoires du Canada.
Il y a deux agences de développement régional distinctes en Ontario: l'Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l'Ontario, ou FedDev, qui fournit des programmes et des services qui favorisent l'innovation et la croissance économique dans le Sud de l'Ontario, et l'Initiative fédérale de développement économique dans le Nord de l'Ontario, ou FedNor, qui offre du soutien aux entreprises et aux partenaires communautaires en vue de renforcer le Nord de l'Ontario.
Il y a ensuite l'agence de développement régional qui est au service de l'Ouest. Diversification de l'économie de l'Ouest Canada a pour mandat de promouvoir le développement et la diversification de l’économie de l’Ouest canadien et de faire valoir les intérêts de cette région dans les politiques, les programmes et les projets économiques nationaux.
Le gouvernement comprend que la voie de la prospérité économique varie d'une région à l'autre.
[Français]
Le succès et la vitalité de notre pays reposent sur une économie régionale forte.
[Traduction]
C'est pour cette raison que les agences de développement régional du Canada sont là pour aider les entreprises et les innovateurs à croître, à réussir et à créer de bons emplois pour les Canadiens.
Les programmes des agences de développement régional accordent des fonds aux entreprises, aux organismes sans but lucratif et aux collectivités. L'idée est de favoriser un environnement propice qui permet aux entreprises de se développer et aux entrepreneurs et aux innovateurs de lancer des entreprises et de les faire prospérer. Cela crée ainsi les conditions idéales pour le développement d'économies régionales fortes, dynamiques et inclusives dans tout le pays. C'est exactement ce dont nous avons besoin.
Le gouvernement appuie les écosystèmes d'innovation régionaux et aide les entreprises à prendre de l'expansion. Même en ces temps difficiles, certaines entreprises se développent. Certaines entreprises ont été en mesure de tirer profit des défis que pose la crise et ont réussi à les surmonter. Nous voulons les aider.
Le reste du monde est tourné vers le Canada pour voir quels genres de solutions nous sommes capables de trouver, et nous aidons les entreprises à faire de même. Le gouvernement leur fournit une aide financière. Il collabore avec des intervenants importants. Nous avons parlé des efforts de collaboration et de la façon dont nous pouvons réunir toutes les personnes qui doivent être sur la même longueur d'onde pour aider les gens à aller de l'avant.
Nous nous doterons de stratégies de croissance qui feront disparaître les écarts entre les régions. Nous voulons que tout le monde au Canada puisse prospérer et traverser cette période difficile inédite afin que le pays soit en mesure de connaître une reprise du tonnerre une fois que le pire sera passé.
Un bon exemple de l'approche que nous adoptons dans l'aide aux PME est ce que nous avons fait pendant cette épidémie économique. Nous avons adopté une approche fondée sur les régions dans le cadre de ce que nous appelons le Fonds d'aide et de relance régionale. Nous croyons qu'il faut une approche à plusieurs niveaux, car les intervenants des niveaux local et régional sont ceux qui savent le mieux où l'aide est la plus nécessaire.
Nous avons investi plus de 1,5 milliard de dollars à l'échelle du pays dans ce programme en vue de soutenir le développement régional et la participation est incroyable. La demande est particulièrement forte dans l'Ouest canadien. C'est ainsi que le programme s'est avéré une bouée de sauvetage pour plus de 12 000 entreprises, ce qui se traduit par 95 000 emplois protégés, dont 20 000 dans l'Ouest canadien seulement.
En Alberta seulement, Diversification de l'économie de l'Ouest Canada a fourni un soutien de 96 millions de dollars à plus de 1 700 PME, en plus de contribuer à protéger plus de 6 900 emplois. À tous les égards, il s'agit de loin du volume d'activité le plus élevé mis en place par le Fonds d'aide et de relance régionale dans toutes les provinces de l'Ouest canadien et, en fait, l'un des plus élevés au pays par habitant. Ces chiffres révèlent une situation importante. En fait, l'effet immédiat de ce financement est de permettre à l'Alberta de maintenir les entreprises en activité et de les aider à conserver leurs employés. Le gouvernement est extrêmement fier de cette initiative.
Un autre volet important du Fonds d'aide et de relance régionale concerne l'aide fournie aux collectivités rurales par nos partenaires, notamment le Réseau de développement des collectivités du Canada. Toujours en Alberta, plus de 800 demandes de prêts ont été approuvées par l'entremise de ce même organisme, ce qui s'est traduit par le maintien de plus de 3 600 emplois dans les régions rurales de l'Alberta. Je suis très heureuse d'annoncer que près de 60 % de l'aide financière dont j'ai parlé a été acheminée vers des entreprises dirigées par des groupes sous-représentés, notamment des entreprises appartenant à des femmes, des jeunes ou des Autochtones.
Nous avons aidé des dizaines de petites entreprises au moyen d'une aide directe ou indirecte, y compris plusieurs entreprises établies dans la ville natale de la députée.
Voici un exemple. L'Université de Calgary a bénéficié d'une contribution de 250 000 $ grâce au Fonds d'aide et de relance régionale, qui relève de Diversification de l'économie de l'Ouest Canada. Elle se sert de cette aide financière pour permettre à Creative Destruction Lab-Rockies, un programme de mentorat dont la mission est d'aider les entreprises à atténuer les répercussions de la pandémie, accéder à des capitaux pour adapter leurs modèles commerciaux et trouver des solutions innovantes dans le contexte actuel.
Nous avons le talent, les compétences et tout ce qu'il faut pour aider les entreprises. Le monde entier cherche des solutions et nous regarde. Ce programme à lui seul a permis de préserver 95 000 emplois au Canada, mais nous en avons sauvé encore bien d'autres. Qui sait où pourraient se retrouver ces personnes demain?
Les agences de développement régional offrent d'autres programmes novateurs pour soutenir les gens d'affaires qui sont sous-représentés. Notre message aux entreprises et aux communautés dans les régions partout au Canada est clair: nous sommes là pour vous maintenant et nous allons nous en sortir, ensemble.