propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, il s'agit d'un enjeu qui touche les habitants de ma circonscription depuis les dernières années, un enjeu qui leur tient à cœur. Ils sont heureux de voir qu'on agit enfin.
Je présente le projet de loi , Loi modifiant la Loi de l'impôt sur le revenu (système de sécurité domiciliaire). Un projet de loi semblable en était à l'étape de la deuxième lecture lors de la législature précédente. Les dispositions proposées contribueraient à rendre la sécurité domiciliaire plus abordable pour les Canadiens, au moyen d'un nouveau crédit d'impôt pour la sécurité domiciliaire. Ce crédit d'impôt non remboursable s'appliquerait à l'installation, l'entretien et la surveillance d'un système de sécurité installé au domicile admissible du particulier, y compris toute construction qui est séparée de l'établissement, notamment un garage ou une grange. Le montant maximum admissible au crédit d'impôt serait de 5 000 dollars par an.
Je suis fier de consacrer la première heure de débat à cette mesure législative importante, qui améliorera concrètement la vie des Canadiens, surtout dans les zones rurales. À l'instar de nombreuses régions du Canada rural, le taux de criminalité continue d'augmenter dans ma circonscription, Prince Albert, et mes concitoyens m'ont clairement fait savoir qu'ils s'attendent à ce que des mesures soient prises dans ce dossier.
Le projet de loi est le fruit d'échanges d'idées et de consultations entre collègues du Parti conservateur. Plus important encore, il s'est concrétisé lors d'une réunion que j'ai eue en 2016. Je m'explique.
Un vendredi après-midi, j'ai reçu un coup de téléphone de Terry, un habitant de ma circonscription. Il était très en colère. Il m'informait qu'il avait été victime d'un autre cambriolage. Quelqu'un était entré par effraction dans sa ferme. Son assureur l'avait informé qu'il pourrait ne pas être en mesure de le réassurer et il voulait en parler. J'ai avisé Terry que je participais au défilé de Noël à Prince Albert et j'ai proposé de le rencontrer samedi matin après le défilé pour discuter de sa situation.
Je participais au défilé lorsque, je m'en souviens très bien, tout à coup, mon téléphone a sonné. J'ai répondu en mettant le téléphone sur haut-parleur. C'était Terry, qui disait qu'il y aurait quelques personnes de plus à la réunion. Je lui ai dit que cela ne posait aucun problème. Il a précisé que quelques voisins voulaient aussi discuter du problème.
En arrivant à mon bureau après le défilé, 25 personnes m'y attendaient. C'était avec à peine six heures d'avis. Ils m'ont dit que leurs propriétés avaient été vandalisées. Ils avaient été ciblés, on avait volé des objets dans leurs ateliers, ainsi que des véhicules et du carburant. À leur avis, la police ne faisait rien et le système judiciaire les laissait pour compte.
Ils réclamaient des mesures. Ils étaient bouleversés. Bien sûr, beaucoup de domaines ne sont pas sous réglementation fédérale, mais provinciale. Cela dit, ils voulaient s'exprimer. Ils voulaient que les gens sachent ce qui se passait et chercher des solutions.
Nous avons donc convenu qu'il serait bon de tenir une assemblée publique, qui aurait lieu au centre de golf et de curling de Prince Albert, le samedi suivant, en matinée. Ils m'ont demandé de ne pas faire de publicité, craignant que des voleurs apprennent qu'ils allaient s'absenter de la maison. Je n'en ai pas parlé de mon côté. Je leur ai laissé le soin de faire du bouche-à-oreille pour trouver des participants intéressés.
J'étais nerveux quand je me suis dirigé vers le lieu de la rencontre le samedi en question. Soudainement, il y avait tellement de véhicules dans le stationnement qu'il était plein. Des voitures étaient même garées tout le long de la rue. J'ai descendu l'escalier et j'ai vu une foule d'environ 200 à 300 personnes entassées dans la salle. Il n'y avait pas de système de son ni de haut-parleurs. Nous nous attendions à ce qu'il y ait de 25 à 35 participants, mais ils étaient beaucoup plus nombreux.
Je dois remercier le maire de Prince Albert, qui est rapidement allé chercher un système de son. Nous avons rassemblé des agents de la GRC, des policiers municipaux, des collègues provinciaux, des députés de la Saskatchewan et des représentants d'Échec au crime. Nous avons discuté des options et de ce que nous pouvions faire.
Un thème est revenu constamment pendant la rencontre: les cambriolages à répétition dans la même propriété. Des gens croyaient que ce problème était lié aux gangs, d'autres aux drogues. Ils cherchaient des solutions. Ils semblaient savoir avec précision d'où venaient les malfaiteurs. Les policiers cherchaient à obtenir des conseils sur la meilleure façon de procéder et les municipalités elles-mêmes voulaient savoir comment intervenir.
Les gens savaient que les criminels se tenaient dans un endroit qui était le seul bâtiment d'un chemin. Ils ont donc pensé à une solution: ne pas niveler le chemin et laisser la neige s'accumuler pour bloquer les criminels chez eux. Diverses idées ont été avancées, mais une chose était sûre, il fallait agir.
Ce genre de situation ne touche pas seulement Prince Albert. L'ancien ministre de la Justice de l'Alberta, Doug Schweitzer, a écrit au pour lui demander que l'on sanctionne plus lourdement les crimes commis en milieu rural. Un groupe de travail a été formé en Alberta. On a constaté que les problèmes auxquels était confrontée ma circonscription se retrouvaient partout dans la province, ainsi qu'en Saskatchewan, dans l'Ontario rural et au Québec. Bref, ce sont les mêmes problèmes partout au pays.
L'un des aspects vraiment uniques, que j'ai découvert grâce à la GRC, concerne les dépendances et ce que les agents ont vu ou soupçonné lors du ralentissement de l'industrie pétrolière. Des gens qui avaient de bons salaires se sont retrouvés soudain sans emploi, sans travail, mais leurs dépendances étaient encore là. Leurs problèmes étaient encore là.
Que faisaient-ils? Ils avaient recours au crime, au vol ou à tout autre acte possible pour assouvir leur dépendance.
Il y a de nombreux problèmes sous-jacents qu'il faut régler et divers enjeux sur lesquels nous devrions nous pencher, en tant que députés, pour régler la situation et améliorer le sort des gens de nos circonscriptions. Le projet de loi ne représente qu'une partie de la solution. Le Parti conservateur présentera d'autres idées et suggestions pour aborder la question de manière globale.
On pourrait se demander à quoi sert un système de sécurité domiciliaire. En fait, il sert à beaucoup de choses. Premièrement, lorsque l'on offre un crédit d'impôt pour un tel système, les gens en installent un bon. Que fait ce système? Il dissuade les entrées par effraction dans les commerces et les résidences. C'est là une de ses fonctions. Deuxièmement, s'il y a entrée par effraction, le système permet à la police de recueillir de bons éléments d'identification pour faire les arrestations qui s'imposent et, si tout va bien, ces éléments de preuve sont recevables devant les tribunaux. Le système offre une chance d'identifier les coupables. Dans bien des cas, il s'agit de récidivistes connus de la GRC ou du service de police. Les policiers ont besoin de preuves pour procéder à des arrestations, intenter un procès et obtenir une condamnation. Voilà une deuxième chose.
Un autre élément s'est présenté, auquel je ne m'attendais pas. Ce fut une surprise. Cela ne m'étonne plus maintenant, mais j'étais étonné au début. Les gens veulent de l'action. Ils veulent qu'on fasse quelque chose. Ils veulent qu'on passe à l'action. Qui plus est, ils veulent qu'on reconnaisse qu'il existe réellement un problème. Ils veulent qu'Ottawa se rende compte qu'ils se trouvent dans une situation dont ils ne semblent pas pouvoir s'extirper. Depuis l'annonce de ce projet de loi, de nombreuses personnes m'expliquent de quelle manière elles ont été touchées. J'encourage tous les députés à consulter la population, non seulement dans les régions rurales, mais aussi dans les régions urbaines. Ils obtiendront toutes sortes d'exemples d'introduction par effraction et de crimes pour lesquels un système de sécurité aurait pu constituer l'élément dissuasif.
Le dirigeant de l'association des éleveurs de bovins de la Saskatchewan m'a téléphoné samedi dernier pour me dire que l'organisation allait envoyer une lettre pour appuyer mon projet de loi, qu'il avait consulté l'association des producteurs agricoles de la Saskatchewan et l'association des municipalités rurales de la Saskatchewan, et que celles-ci songeaient à faire la même chose. On voit que les gens des collectivités rurales du pays commencent à réclamer des mesures. Ils veulent qu'on leur donne de l'espoir, et c'est ce que ferait ce projet de loi. Ce projet de loi nous permettrait de discuter de la question, et ce serait une bonne chose. C'est une question pertinente pour pratiquement tous les résidants des collectivités rurales de la Saskatchewan et du Canada, et même pour ceux qui vivent dans les villes ou les centres urbains. Les gens veulent se sentir en sécurité chez eux. Ils veulent que leur famille soit en sécurité, ils veulent être en sécurité dans leur propre maison et ils veulent que cette sécurité ne soit menacée d'aucune façon. Ce projet de loi y contribuera. Il contribuera en partie à offrir l'assurance et la protection dont les familles ont besoin. C'est une proposition que nous devrions étudier.
C'est une mesure qui ne s'appliquerait pas seulement aux résidences familiales. Comme je l'ai dit, elle s'appliquerait aussi à un garage, à une grange ou à toutes les autres dépendances qui pourraient se trouver sur le terrain. Le projet de loi permettrait aux gens d'installer les bons dispositifs aux endroits où ils seraient le plus efficaces. J'estime que cette mesure modeste pourrait contribuer à combattre la criminalité en milieu rural.
Je me réjouis à la perspective d'entendre le débat sur cette question et de renvoyer le projet de loi au comité. Il s'agit d'un projet de loi assez simple, soit un crédit d'impôt de 5 000 $ que les gens peuvent facilement inclure dans leur déclaration de revenus. Une telle mesure montre aux habitants des régions rurales que nous nous soucions de leur bien-être et permet d'entamer une discussion sur les autres mesures qui s'imposent pour lutter contre la criminalité en milieu rural. Des députés de tous les partis nous présenteront des idées et des exemples sur ce qui doit être fait pour résoudre ce problème et, idéalement, nous trouverons des solutions. Si le projet de loi permet de lancer la discussion, il aura atteint son objectif. J'ai hâte que le projet de loi soit renvoyé au comité, et je me réjouis à l'idée d'étudier les recommandations du comité en vue d'améliorer le projet de loi, le cas échéant.
Au bout du compte, quand, espérons-le, ce projet de loi sera adopté et que tous les partis conviendront qu'il est logique et souhaitable de créer un tel crédit d'impôt, j'espère que nous pourrons regarder nos concitoyens dans les yeux et leur dire que nous avons fait un premier pas vers la résolution de ce problème. J'espère aussi qu'en tant que parlementaires, nous serons assez créatifs pour discuter de solutions qui permettront de résoudre l'intégralité du problème, par exemple les moyens de lutter contre la toxicomanie, la situation économique dans laquelle bien des personnes sont forcées de vivre, et les mesures que nous prendrons afin de procurer des emplois aux gens pour qu'ils n'aient pas à se tourner vers le crime pour nourrir leur famille. Nous devons également aborder ce genre de questions, et pas seulement les systèmes de sécurité domiciliaire ou la surveillance et la protection de ces systèmes. Espérons que cela nous incitera à entamer ce type de conversations.
J'espère qu'une conversation intelligente pourra avoir lieu à ce sujet. Il s'agit d'une solution que nous pouvons examiner ensemble et appuyer; nous pouvons affirmer qu'elle est sensée et qu'on peut aller de l'avant. S'il est possible de l'améliorer, faisons-le. Je n'ai jamais dit que je détenais la vérité absolue et je ne vais pas commencer à le faire maintenant.
J'espère que l'esprit du projet de loi sera compris et apprécié, soit qu'il est nécessaire d'agir pour aider les habitants des régions rurales et des villes à protéger leur maison, à protéger leur famille et à mettre en place les mesures de sécurité dont ils ont besoin. Beaucoup de particuliers et de groupes disent appuyer l'idée. Ils voient le projet de loi comme un bon point de départ.
Comme je l'ai dit, lorsque j'ai parlé avec Arnold pendant environ 15 minutes, il m'a donné l'exemple d'éleveurs d'une région rurale. Des gens se sont rendus sur leur ferme et ils ont abattu du bétail. Il y a eu un cas près de Saskatoon, je crois que c'était au printemps, où quelqu'un est allé abattre des bisons. La personne a ensuite littéralement ouvert les barrières pour laisser les animaux s'enfuir. Laisser des bisons en liberté dans une petite ville n'est vraiment pas souhaitable. Encore une fois, nous pouvons voir une tendance indiquant qu'il faut mieux protéger les gens des régions rurales au pays.
Je tiens à souligner que ce genre de problèmes ne concernent pas uniquement les régions rurales du Canada. Par exemple, un habitant de ma circonscription m'a téléphoné aujourd'hui pour me dire que ce projet de loi pourrait s'avérer bénéfique aux résidents des centres urbains et leur inspirer un plus grand sentiment de sécurité.
Je ne pense pas avoir besoin d'utiliser les 15 minutes dont je dispose. Je vais m'arrêter là, et j'espère que l'ensemble des partis appuieront cette mesure législative. J'ai hâte qu'elle soit étudiée par la Chambre, qu'un débat ait lieu et que tous les députés aient le loisir d'émettre des suggestions constructives. Je souhaite que tous participent à ce débat afin que nous nous attaquions à des problèmes comme la criminalité en milieu rural et les introductions par effraction. Nous allons trouver des solutions qui conviennent à l'ensemble de nos électeurs.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir de prendre la parole sur cette question. Il y a des enjeux dont me parlent les gens de ma circonscription qui ne semblent jamais être réglés. Par exemple, je pense aux soins de santé et à la santé communautaire, au système d'éducation public et à la criminalité. Peu importe où je me rends dans ma circonscription, les gens s'inquiètent au sujet de la criminalité.
J'aimerais mieux comprendre ce que le député propose. Dans son discours, il a parlé d'écouter les gens de nos circonscriptions respectives pour savoir ce qu'ils veulent, du moins, c'est ce qu'il semblait vouloir dire, que nous devrions parler de ce projet de loi aux habitants de notre circonscription.
Pour différentes raisons, je ne suis pas certain que les gens de ma région voudraient que j'appuie ce projet de loi. Si on regarde la région que je représente, un pourcentage élevé des habitants souhaiteraient sûrement pouvoir investir dans des mesures de sécurité.
Quand je rencontre des policiers communautaires, ils me disent toujours qu'il faut avoir des serrures à pêne dormant et un éclairage suffisant. L'éclairage est très important. Les policiers veulent s'assurer que les fenêtres sont sûres. Ils disent souvent qu'il est utile d'avoir des caméras de sécurité et des choses du genre.
Je soupçonne que bon nombre de mes concitoyens, qui sont préoccupés par les activités criminelles dans leur quartier, ne pourraient pas se prévaloir du crédit dont a parlé le député. On dirait que le député tente de créer un crédit d'impôt destiné à un groupe précis de personnes, soit celles qui ont un revenu disponible leur permettant de s'en prévaloir. Ce n'est pas une question qui oppose les régions rurales aux régions urbaines ou quelque chose du genre. Je ne suis pas convaincu que c'est la voie à suivre.
Quand je pense à la criminalité dans la circonscription que je représente, il ne fait aucun doute dans mon esprit que l'achat d'un système de sécurité permettrait d'accroître le sentiment de sécurité de mes concitoyens et de leur apporter beaucoup de réconfort. Je suis disposé à débattre de cette question ainsi qu'à parler de ce que le gouvernement peut faire et du rôle qu'il peut jouer. Je ne pense tout simplement pas qu'un crédit d'impôt est la voie à suivre dans ce dossier.
Nous pourrions engager des discussions avec les municipalités, autant rurales qu'urbaines, et même avec les autorités provinciales pour nous enquérir des endroits où de telles mesures sont réclamées. Nous pourrions alors examiner ensemble ce qu'il serait possible de faire pour favoriser un sentiment de sécurité accrue dans les communautés.
Je parle souvent d'une anecdote en particulier. Je faisais du porte-à-porte il y a quelque temps. Alors que je m'éloignais d'une maison de l'avenue Pritchard, j'ai entendu une dame frapper à la fenêtre. Il était environ 14 heures. J'ai rebroussé chemin pour retourner jusqu'à cette maison. Son canapé était contre la porte et elle venait de l'en éloigner. Elle préfère dormir le jour. Elle craint même de sortir de sa cour. Je lui ai dit que nous devrions tous nous sentir à l'aise et en sécurité dans notre communauté. Que l'on vive au centre-ville, en banlieue ou en milieu rural, tout le monde devrait pouvoir se sentir en sécurité.
Je félicite le député de soulever une question très importante et de reconnaître son application universelle. Car cela ne concerne pas seulement le Canada rural. Nous avons ce qu'on appelle des points chauds de la criminalité. Ce n'est pas moi qui le dis. J'ai entendu des policiers parler de points chauds. Nous devons trouver des moyens d'offrir un soutien accru.
Certains députés ont déjà parlé de maintien de l'ordre. Je suis un grand partisan des services de police communautaires. J'ai trouvé très fâcheux que nous perdions notre poste de police communautaire à la suite de compressions du gouvernement provincial il y a quelques années. Plutôt que de créer un crédit d'impôt, nous pourrions, par exemple, trouver des moyens de soutenir les municipalités et les provinces et, surtout, les citoyens que nous représentons. Plutôt que de fournir un allégement fiscal, je préférerais intensifier le maintien de l'ordre dans les collectivités. Peut-être pourrions-nous investir une partie de l'argent des contribuables pour soutenir nos forces de l'ordre, que ce soit le service de police de Winnipeg — le meilleur au Canada —, la GRC ou d'autres organismes d'application de la loi. Mon instinct me dit que ce serait une utilisation plus sage des deniers publics et que toutes les collectivités en bénéficieraient.
Mon collègue a raison. Dans bien des collectivités rurales, de nombreux vols se produisent, que ce soit dans des fermes ou des chalets. Cela se reproduit chaque année, surtout quand le temps commence à se réchauffer. Les divers ordres de gouvernement pourraient trouver des moyens de travailler ensemble pour régler en priorité ce problème et prévoir des ressources supplémentaires pour améliorer la situation dans les collectivités, en particulier dans ces régions névralgiques.
Pour ce qui est de la question plus générale de l'imposition et des crédits d'impôt, il faut faire très attention de ne pas commencer à accorder de crédits d'impôt spéciaux qui aident certains groupes plus que d'autres, au point où cela rend les choses plutôt injustes. J'étais heureux quand nous nous sommes débarrassés de certains crédits d'impôt ultraciblés pour accorder plutôt une baisse d'impôt à la classe moyenne du pays. En fait, la mesure législative instaurant cette baisse d'impôt est l'une des toutes premières sur lesquelles la Chambre des communes s'est prononcée après notre arrivée au pouvoir.
Lorsqu'il est question d'argent, il y a plusieurs façons d'investir ces sommes. Par exemple, au cours des cinq ou six dernières années, nous avons trouvé un juste équilibre en parvenant à augmenter le revenu disponible d'une manière équitable pour tous. Nous pouvons veiller à investir dans des domaines qui assureront une plus grande tranquillité d'esprit. Le gouvernement pourrait financer les ressources nécessaires pour accroître les services de police communautaires ou pour créer de nouveaux programmes pour les jeunes afin de les aider à emprunter la bonne voie et ainsi réduire la criminalité dans les collectivités.
Même si le projet de loi semble être très proactif, il a manqué la cible. Cependant, je suis d'accord avec le député pour dire que la criminalité est une question très sérieuse dans les collectivités. Je le remercie d'avoir pris le temps de présenter ce projet de loi.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler du projet de loi .
Ce projet de loi modifie la Loi de l’impôt sur le revenu dans le but de créer un crédit d’impôt pour la sécurité domiciliaire.
D'emblée, je tiens à vous informer que le Bloc québécois va voter contre ce projet de loi. Notre parti et moi-même reconnaissons l’enjeu de la sécurité domiciliaire, particulièrement dans les zones rurales. Je viens moi-même d'un village de campagne appelé Saint-Jean-de-Matha. Je tiens à saluer la grande passion que le député de , pour qui j'ai beaucoup de respect, a mise dans son allocution.
Cet enjeu est très important, mais nous croyons que la solution proposée par ce projet de loi n’est pas suffisamment efficace.
Nous jugeons que le projet de loi ne ferait que pousser les gens à dépenser davantage pour des systèmes de sécurité qui ne les protégeraient pas adéquatement. Je parle ici de la sécurité de la personne et non du matériel. En ce qui a trait au matériel, je ne sais pas si c'est la même chose en Saskatchewan, mais au Québec lorsqu'on installe des systèmes d'alarme et de sécurité, on voit le coût de nos assurances diminuer. De plus, cela peut être compensé. Je m'attarde donc vraiment à la sécurité des personnes.
Nous croyons plutôt que l’argent investi pour subventionner l’achat de tels systèmes serait mieux dépensé en le transférant aux corps de police provinciaux, aux policiers autochtones et à la Gendarmerie royale du Canada, ou GRC, comme cela a été soulevé dans les discussions sur ce projet de loi jusqu'à maintenant. À ce sujet, je tiens à rappeler que les corps de police des Premières Nations manquent cruellement de ressources et que le gouvernement doit commencer à les financer adéquatement pour aider les communautés éloignées.
On le sait, ce projet de loi vise à modifier la Loi de l’impôt sur le revenu afin de créer un crédit d’impôt non remboursable pour l’achat d’un système de sécurité domiciliaire pour les particuliers. Le crédit est de 5000 $ au maximum par année et comprend le total des sommes dépensées pour la sécurité domiciliaire. Plusieurs arguments sont avancés pour défendre ce projet de loi. Je pense à l’augmentation de la criminalité dans les zones rurales, qui est plus prononcée que dans les régions urbaines. Le député donnait des exemples touchants de personnes qui peuvent avoir une dépendance et perdent leur emploi, les poussant à commettre des crimes. Puisque ces régions sont parfois mal servies par les forces de l’ordre, les citoyens peuvent alors se tourner vers des systèmes de sécurité, comme des caméras ou des systèmes d’alarme.
L'argument que je veux présenter ici est que, selon nous, si la police a déjà de la difficulté à intervenir, investir dans un tel système de sécurité qui sert à alerter les forces de l’ordre serait peu judicieux, je le rappelle encore, au niveau de la protection de la personne, puisque l’intervention policière est de toute façon trop lente pour prévenir le crime et sécuriser les personnes. Je rappelle que nous sommes très sensibles à cet enjeu, mais nous proposons plutôt d’investir davantage pour mieux soutenir la GRC et les corps de police du Québec et des provinces et les corps de police des Premières Nations. Nous croyons que la mise en place d'un tel crédit d’impôt encouragerait les gens à dépenser pour mettre en place des systèmes qui n’aideront probablement pas adéquatement la prévention des crimes. De notre point de vue, cela donnerait plutôt ici un faux sentiment de sécurité.
Je rappelle encore une fois que les communautés autochtones manquent cruellement de ressources et sont souvent mal servies par les corps policiers. Selon nous, l’argent lié à ce projet de loi serait beaucoup mieux investi s’il l’était dans la sécurité pour les communautés, notamment celles des Premières Nations.
Plus fondamentalement, au Bloc québécois, nous croyons que la meilleure façon de lutter contre le crime consiste aussi à lutter contre les inégalités. Par exemple, le filet social québécois, même s'il est imparfait, constitue tout de même un bon socle pour garantir la protection des citoyens. Nous avons des mesures sociales pour soutenir les familles et les plus démunis, notamment un soutien à l’accessibilité des femmes au marché de l’emploi avec la politique familiale, un service de garde éducatif subventionné et un congé parental permettant de lutter contre la pauvreté — il y a effectivement un lien entre les deux — et une école publique, malmenée ces derniers temps, ces dernières années voire décennies, mais extrêmement importante et remplie de compétence.
À ce sujet, cette semaine est celle des Journées de la persévérance scolaire. Je salue donc tous les jeunes et je les incite à poursuivre leurs études. Je salue également l'engagement des enseignants dans cette mission.
Le filet social québécois offre un État fort qui redistribue la richesse. Comme on le sait, le modèle québécois se situe entre ceux de l'Europe du Nord et de l'Europe de l'Ouest. J'invite d'ailleurs mes collègues députés à s'intéresser à deux livres pour mieux comprendre l'importance de l'État dans la lutte contre les inégalités et la réduction de la criminalité.
Le premier ouvrage, qui — à ma connaissance — n'est pas encore traduit en français, s'intitule Combating Poverty: Quebec's Pursuit of a Distinctive Welfare State. Il s'agit d'une analyse comparative publiée par l'Université de Toronto, qui explique comment le Québec s'est éloigné du Canada dans l'approche retenue pour son filet social en réaction aux réductions budgétaires du gouvernement fédéral des années Chrétien et Martin. Au Québec, malgré ces réductions, nous avons instauré de nouveaux programmes importants et courageux en services sociaux et en santé. Ailleurs, les services à la population diminuaient à cause du retrait du fédéral et le Québec a élargi son offre.
Le Bloc québécois garde évidemment l'œil ouvert pour éviter que la résorption du déficit actuel passe par le même procédé libéral que celui de la seconde moitié des années 1990.
Le deuxième livre auquel je veux faire référence et qui pourrait intéresser mes collègues a été écrit en 1990 par l'économiste et sociologue danois Gosta Esping-Andersen. Dans Les trois mondes de l'État-providence, il explique les différentes raisons des choix québécois en lien avec les meilleures façons d'instaurer des politiques publiques pour lutter contre les inégalités sociales qui, je le rappelle, ont selon le Bloc québécois un lien direct avec le taux de criminalité.
Je crois que l'argent qui servirait éventuellement à rembourser les coûts des systèmes de sécurité visés par le projet de loi serait mieux utilisé à augmenter les transferts aux provinces et au Québec pour financer les corps policiers, notamment ceux des communautés autochtones. À ce sujet, le discours du Trône fait un premier pas en reconnaissant ces derniers comme services essentiels, ce qu'ils étaient jusqu'ici les seuls à ne pas être. Cette reconnaissance, ainsi qu'un financement plus stable que des ententes — ces dernières ne durant que de deux à cinq ans et devant continuellement être renouvelées —, étaient des demandes de l'Association des chefs de police des Premières Nations, appuyées par l'Assemblée des Premières Nations. On s'attend donc à ce que la reconnaissance de ces services de police comme essentiels soit assortie du financement nécessaire pour qu'ils puissent continuer leurs interventions, mais également faire de la prévention.
Je rappelle qu'à notre point de vue, ce projet de loi ne permet pas une réelle réduction des méfaits. Il offre plutôt un crédit d'impôt à ceux qui installent ces appareils et qui pourront, comme je le disais au début de mon allocution, réduire leurs frais d'assurance de biens. En effet, au Québec, le fait de posséder un système antivol peut réduire la facture d'assurance de plusieurs dizaines ou centaines de dollars par année, et réduire les risques de vol lorsque nous sommes absents.
Cependant, ce qui est le plus dangereux pour quelqu'un, ce n'est pas qu'un cambrioleur s'introduise par effraction chez cette personne en son absence pour voler ses objets de valeur ou commettre les délits dont mon collègue de Prince Albert faisait mention, mais bien lorsque la personne est présente et que, même avec le meilleur système, le danger reste entier si les patrouilleurs n'arrivent pas.
En conclusion, je tiens à rappeler que nous sommes évidemment très sensibles à toute cette question. J'ai un grand respect pour tout le travail remarquable que mon collègue de Prince Albert accomplit, y compris dans le domaine de l'agriculture. Il était évident dans son discours qu'il est à l'écoute de son monde. Cependant, nous ne croyons pas que la proposition d'un crédit d'impôt constitue la solution adéquate. Je répète que nous sommes davantage en faveur d'un soutien additionnel aux services de l'ordre, à commencer par les corps policiers autochtones, et que nous proposons fondamentalement des efforts accrus pour réduire les inégalités sociales et, partant, la criminalité.
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Monsieur le Président, je prends la parole au sujet du projet de loi , Loi modifiant la Loi de l'impôt sur le revenu (système de sécurité domiciliaire).
J'aimerais commencer par rappeler que j'ai beaucoup de respect pour mon collègue. J'ai eu l'occasion de travailler avec lui, et bien que je sois en profond désaccord avec lui à propos de nombreux enjeux — comme il le sait très bien —, je respecte ses contributions à la Chambre des communes. Par ailleurs, ayant visité sa circonscription à de nombreuses reprises, dans le Nord de la Saskatchewan, je comprends bien que les gens ont besoin de se sentir en sécurité au sein de leur collectivité.
Je tiens d'abord à dire que je comprends tout à fait pourquoi le député a présenté ce projet de loi. Cependant, nous pensons qu'il ne s'agit pas d'une solution adéquate, et voici pourquoi.
D'abord, lorsqu'on parle d'un crédit d'impôt non remboursable, il s'agit en fait d'un crédit d'impôt qui profite aux gens ayant des revenus plus élevés. Le crédit d'impôt pour personnes handicapées, qui est non remboursable, soulève le même problème. Comme les députés le savent très bien, beaucoup de personnes handicapées, qui font souvent partie des plus pauvres parmi les pauvres, n'ont pas accès à ce crédit d'impôt parce qu'il est non remboursable.
Plus récemment, pendant la pandémie, nous avons constaté que de nombreuses personnes handicapées avaient du mal à joindre les deux bouts. Dans beaucoup de cas, elles n'ont pas accès à la prestation de 600 $, ce qui est le montant minimal pour vraiment soutenir ces personnes. Par conséquent, lorsqu'on parle de crédits d'impôt non remboursables, on pense aux gens ayant des revenus plus élevés qui pourront en profiter.
Cela dit, on a évalué que ce crédit d'impôt proposé pour la sécurité domiciliaire coûterait près de 250 millions de dollars. C'est un point de départ. Le directeur parlementaire du budget a évalué le coût à 220 millions de dollars, mais il est à la hausse. En tenant compte de l'inflation, il se situe à environ 250 millions de dollars. Si nous décidons de dépenser un quart de milliard de dollars, est-ce bien le meilleur investissement pour protéger et soutenir les collectivités de l'ensemble du pays?
Je parlerai un peu plus tard du rapport très utile qui a été présenté, de même que du rapport complémentaire du NPD. Cependant, il importe de signaler comment un petit montant d'argent a considérablement amélioré la sécurité communautaire dans l'ensemble du pays. Je fais référence ici aux programmes de prévention du crime, auxquels l'ancien gouvernement Harper a effectivement mis fin lorsqu'il a retranché 100 millions de dollars à leur financement, ce qui a pratiquement entraîné leur disparition partout au Canada. Toutefois, ces programmes, souvent dotés de bénévoles très dévoués, ont grandement contribué à faire en sorte qu'une priorité absolue soit accordée à la sécurité communautaire.
Pour chaque dollar investi dans ces programmes de prévention du crime, on en économisait six en services policiers, en frais judiciaires et en frais d'incarcération. Par conséquent, chaque dollar investi dans la prévention du crime permet d'économiser six dollars ailleurs et d'éviter que des crimes soient commis en premier lieu. Je suis un fervent partisan de ces programmes. Ceux qui étaient en place à New Westminster et à Burnaby, ainsi que dans le reste du pays, contribuaient grandement à améliorer la protection de l'ensemble de la population.
L'ancien gouvernement Harper a sabré et éliminé ces programmes, et les députés du NPD ont vigoureusement dénoncé cette décision. C'était complètement insensé. Ce n'était certainement pas une décision rentable. Nous savons qu'il en coûte plus cher pour maintenir l'ordre et engager des procédures judiciaires en l'absence de programmes de prévention du crime que pour maintenir de tels programmes. Il convient de noter que pour moins de la moitié du coût de cette mesure fiscale, nous pourrions accroître la sécurité partout au pays.
À mon avis, cette décision est une tache indélébile au dossier du gouvernement Harper. Cela dit, je trouve étonnant que le nouveau gouvernement libéral n'ait pas encore pris de mesures cinq ans plus tard pour rétablir les programmes de prévention du crime dans l'ensemble du pays. C'est tragique.
Le NPD, qui a présenté une politique pour bâtir des collectivités plus sûres, a toujours cru à ces investissements. Comme ils sont rentables et qu'ils mènent manifestement à des collectivités plus sûres partout au pays, nous préconisons cette solution. Contrairement aux vieux partis, nous croyons que punir après coup ne suffit pas. Nous estimons que la meilleure façon de favoriser la sécurité publique consiste à prévenir la criminalité. Pour ce faire, il faut éliminer les inégalités massives et croissantes au pays.
Depuis le début de la pandémie, tandis que de nombreux Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts, les milliardaires du Canada se sont enrichis de plus de 60 milliards de dollars. Investir dans les programmes de prévention de la criminalité, réduire l'inégalité et mettre en place un large filet de sécurité sociale sont tous des outils qui permettront de rendre les collectivités plus sûres et d'accroître le niveau de sécurité publique.
[Français]
J'ai mentionné plus tôt que je voulais faire référence au rapport, notamment sur la question de la sécurité publique dans les régions rurales. C'est extrêmement important parce que, justement, il y a quelques années, un comité de la Chambre des communes s'était penché là-dessus. Là encore, je veux mentionner que l'on parle de 0,25 milliard de dollars. De meilleurs investissements peuvent accroître la sécurité pour tout le monde.
Le rapport dissident du NPD a été très clair à cet égard. Les anciennes députées néo-démocrates Georgina Jolibois et Christine Moore y ont aussi contribué. Il était question de réalités autochtones et de faire des investissements afin de s'assurer que les communautés autochtones ont les ressources pour améliorer la qualité de vie, ainsi que la sécurité et la santé dans chacune des communautés. On parlait également de sensibilisation et de prévention du suicide en milieu rural. C'est un problème que l'on voit et qui est de plus en plus grave partout au pays.
Mon collègue le député de a aussi demandé un plan d'action national pour la prévention du suicide. Plutôt que consacrer 0,25 milliard de dollars à un crédit d'impôt pour les gens plus aisés, investir pour agir et mettre en place un plan de prévention du suicide peut faire une énorme différence.
Il est aussi question de soutien aux victimes. Lorsque l'on parle de victimes, on parle de femmes victimes de violences sexuelles ou conjugales en milieu rural. Comme on le sait, pour une journée donnée, 400 femmes au Canada n'ont pas recours à un abri contre les violences. C'est épouvantable. C'est une chose que le caucus du NPD réclame depuis longtemps. Pour assurer une meilleure sécurité, il faut faire ces investissements. Il faut faire ces investissements pour que ces 400 femmes ne se retrouvent plus sans abri. Même si elles sont en situation de violence, cela va faire une énorme différence. C'est un investissement qui peut compter.
De plus, dans ce rapport dissident du NPD, qui a fait suite au rapport du comité, il est question de l'accès aux services d'urgence du 911. Il faut qu'il y ait une présence, c'est-à-dire que les gens vivant dans les régions rurales puissent téléphoner pour obtenir un service d'urgence.
Pour tous ces éléments, on parle de coûts qui ne sont pas énormes, mais qui pourraient faire une grande différence dans la sécurité des gens vivant en milieu rural.
Il est clair que, si l'on est en train de parler de 0,25 milliard de dollars, de 220 millions de dollars et ensuite de 250 millions de dollars les prochaines années, il y a des façons beaucoup plus efficaces de dépenser cet argent pour la sécurité dans les régions rurales et pour tout le monde. Cela commence bien sûr en ayant recours à ce qui a fonctionné dans le passé, comme les programmes de prévention des crimes. Ils ont été coupés par l'ancien gouvernement conservateur. Le NPD va sûrement les rétablir si jamais il en a l'occasion.
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Monsieur le Président, avant de faire mes observations, j'aimerais prendre un instant pour parler de mon collègue et ami le député conservateur de , qui parraine ce projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi . Je sais que mon collègue néo-démocrate a déjà parlé d'une foule d'aspects, mais ce projet de loi porte sur une mesure en particulier qui peut améliorer les choses.
Depuis sa première élection, en 2008, le député de travaille avec ardeur pour les gens de sa circonscription. J'ai travaillé avec lui dans certains dossiers, plus particulièrement ceux qui ont trait à la criminalité, ce qui m'a permis de constater l'engagement et le dynamisme dont il fait preuve dans de nombreux dossiers qui sont aussi au cœur des préoccupations des gens de ma circonscription, y compris l'agriculture, le commerce international et tous les autres dossiers concernant les États-Unis sur lesquels il s'est penché, dont ceux qui ont trait au transport, ainsi que le dossier qui nous occupe maintenant et qui porte sur la criminalité en milieu rural.
Partout dans les Prairies, nous avons observé une hausse constante des activités criminelles au cours des dernières années. Les criminels ne se contentent plus de voler de l'essence et du diésel pour leur véhicule; ils volent aussi des choses plus coûteuses comme de la machinerie agricole, des outils et des remorques.
Au cours de la dernière législature, ma collègue, la députée de , en Alberta, a présenté sa motion d'initiative parlementaire — qui a été adoptée — enjoignant au Comité permanent de la sécurité publique et nationale de réaliser une étude sur la criminalité en milieu rural. En réponse à cette étude, j'ai organisé cinq assemblées publiques sur la criminalité en milieu rural dans ma circonscription afin d'avoir une meilleure idée des types de crimes qui y sont commis.
Lors de ces cinq assemblées publiques, j'ai été proactif et je me suis employé à obtenir des propositions de politique auprès de mes concitoyens pour améliorer la sécurité publique, et ce, pas seulement pour eux, mais pour toute la collectivité. Peu de temps après, j'ai écrit au comité de la sécurité publique pour lui parler de 13 propositions de politique, car il réalisait son étude à cette époque. En fait, il se trouve que l'une de ces propositions est le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui.
Avant d'expliquer pourquoi je suis en faveur de cette mesure législative, il est important de souligner ce qui est advenu de l'étude sur la criminalité en milieu rural du comité de la sécurité publique, qui a été réalisée il y a près de 2 ans, en mai 2019. Après huit réunions du comité, les libéraux de l'époque se sont servis de leur majorité pour s'assurer que le rapport ne contienne rien de substantiel.
Pendant toute ma carrière en politique, je n'avais jamais vu un rapport de comité aussi mince. Les libéraux ont refusé d'y inclure la moindre recommandation. Alors que le comité avait entendu une multitude de témoins, le rapport était d'une longueur totale de deux pages et demie. Je ne sais pas combien il a fallu dépenser pour en arriver là, mais j'imagine qu'il a coûté près de 100 $ le mot.
Pire encore, comme le rapport du comité était extrêmement court, le rapport dissident présenté par l'opposition était encore plus court. Les partis d'opposition n'ont donc pas pu inclure des ajouts substantiels qui auraient amélioré le rapport. Cette situation illustre à merveille le peu de temps que les libéraux sont prêts à consacrer à certains des enjeux des Prairies. Les résultats de la dernière élection l'ont montré clairement.
Cela dit, tous les députés des Prairies savent qu'il s'agit d'un problème qui prend de l'ampleur et qui ne frappe pas que les Prairies. Signalons, par exemple, que le taux de criminalité déclaré par la police est plus élevé en zone rurale qu'en zone urbaine. Comme mon collègue de l'a mentionné ce soir dans son discours, le taux de criminalité en zone rurale est même supérieur de 30 % à celui des zones urbaines.
Dans ma circonscription, nous avons constaté une augmentation des infractions contre les biens ainsi que des introductions par effraction. J'ai rencontré des personnes qui ont été victimes de ce genre de crimes, et elles m'ont décrit le sentiment d'insécurité qu'elles ont éprouvé après qu'un malfaiteur s'est introduit par effraction dans leur domicile, leur exploitation agricole ou leur entreprise.
Dans un cas précis, le voleur a poussé l'effronterie jusqu'à s'introduire dans une maison au beau milieu de la nuit pendant que la famille dormait. Il s'est emparé des clés de la voiture et s'est enfui au volant. Heureusement, personne n'a été blessé dans ce cas, mais il n'en reste pas moins qu'un individu s'est introduit dans un domicile alors que la famille dormait. Les membres de cette famille se sont réveillés le lendemain en réalisant avant effroi à quel point ils étaient vulnérables.
Les habitants des collectivités rurales et éloignées savent que, vu la distance qui les sépare des centres urbains d'importance, les délais d'intervention de la GRC, des pompiers et des ambulances sont plus longs que dans des collectivités comme Brandon ou Prince Albert. Les voleurs et les criminels de tout acabit en ont également conscience, ce qui, à mon avis, explique en partie pourquoi ils s'en prennent maintenant aux collectivités rurales.
Ceux qui ont déjà vécu sur une ferme ou dans un village savent que la relation et les liens entre les membres de la collectivité sont vraiment uniques. On compte sur nos voisins, on s'entraide et, lorsqu'une chose doit être faite, on se porte volontaire et on mène la tâche à bien. C'est ce qui se passe dans les Prairies, où les groupes de vigilance dans les milieux ruraux font un retour en force.
De nos jours, on redouble de prudence: on remarque les véhicules qui entrent sur le terrain des gens et on rapporte les activités suspectes aux forces de l'ordre. J'en connais beaucoup qui s'enorgueillissaient de ne pas verrouiller leurs portes ou de laisser leurs clés sur la console de leur véhicule. Hélas, ces temps sont révolus.
En réalité, les criminels sont mieux organisés. Nous avons découvert qu'ils utilisent des drones pour voir si les habitants des exploitations agricoles sont chez eux ou pour choisir ce qu'ils iront voler. Les gens qui vivent sur une ferme ne s'attendent pas à voir la GRC répondre à un appel en 10 minutes.
Ce projet de loi d'initiative parlementaire fournira un incitatif financier aux familles pour qu'elles se protègent mieux. En créant un crédit d'impôt non remboursable pour les systèmes de sécurité domiciliaire, le projet de loi réduira les coûts d'installation de ces derniers. Le crédit d'impôt serait applicable sur l’installation, l’entretien et la surveillance d’un système de sécurité installé au domicile d'un particulier pour surveiller des structures comme une maison, un garage ou une grange.
Comme le dit l'adage, « mieux vaut prévenir que guérir ». En faisant en sorte qu'il soit plus difficile pour les voleurs et les criminels de passer inaperçus, les systèmes de sécurité empêcheront certainement des crimes d'être commis et permettront de fournir des preuves précieuses pour résoudre des crimes. Étant donné qu'il augmentera la probabilité qu'un criminel se fasse prendre, soit parce qu'une caméra a capté son visage ou son véhicule ou qu'un système de sécurité a alerté en temps réel les forces de l'ordre qu'un crime était en cours, le projet de loi tombe sous le sens et il donnera des résultats.
Si le projet de loi est adopté, j'espère que les entreprises de sécurité aideront aussi à informer le public du nouveau crédit d'impôt, comme ce fut le cas pour le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire. Je crois fermement que le fait d'encourager une discussion sur les mesures que les familles peuvent prendre pour mieux se protéger et protéger leurs biens aura des répercussions concrètes sur le taux de criminalité.
Le projet de loi n'est qu'une mesure pour freiner la hausse du taux de criminalité en milieu rural. Le caucus conservateur sait qu'il reste encore beaucoup de travail à faire. Pour remédier à cette épidémie de criminalité en milieu rural, il faudra que les trois ordres de gouvernement travaillent ensemble.
Je tiens à féliciter le gouvernement du Manitoba d'avoir adopté l'une des recommandations découlant des assemblées publiques que j'ai organisées sur la criminalité en milieu rural. En effet, il a créé, sous la direction de l'honorable Cliff Cullen, l'ancien ministre de la Justice, un groupe de travail de la GRC sur la criminalité en milieu rural au Manitoba qui s'appelle l'équipe de soutien à la réduction de la criminalité de la GRC.
L'équipe a déjà participé à de nombreuses opérations dans l'ensemble de la province, y compris la saisie de 76 000 dollars de marchandises illégales et de 150 armes et la récupération de plus de 20 véhicules volés. L'excellent travail de l'équipe et ses enquêtes ont permis à la Couronne de porter des accusations criminelles contre 43 personnes. Les gouvernements de l'Alberta et de la Saskatchewan ont déjà mis en œuvre ce concept et je soupçonne qu'ils obtiennent des résultats similaires.
En terminant, j'exhorte tous mes collègues en cette enceinte à appuyer ce projet de loi. Il est temps d'agir et de faire preuve de leadership pour enrayer ce fléau. Les libéraux dépensent des centaines de millions de dollars dans un programme irréfléchi de rachat qui ne touche que les propriétaires d'armes à feu et les tireurs sportifs respectueux des lois. Consacrons plutôt des fonds et des ressources à un programme qui apportera de réels changements.
Je remercie mon collègue de Prince Albert pour son travail acharné dans ce dossier. Je vais voter en faveur du projet de loi . Comme je l'ai dit précédemment, ce n'est que l'une des nombreuses solutions qui peuvent servir à améliorer réellement les choses, mais je pense que c'est une très bonne solution. J'estime que mon collègue fait progresser ce dossier d'une manière responsable et que ce projet de loi pourra réduire le crime à l'échelle du Canada, pas juste dans les Prairies.