Que la Chambre s'ajourne maintenant.
— C'est une « bombe à retardement ». Ce sont les mots employés hier par le bureau de la gouverneure du Michigan au sujet de la canalisation 5. Je souligne que ces propos sont tout à fait faux, mais qu'ils soulignent quelque chose d'extrêmement important, soit que le gouvernement libéral n'a pas réussi à signaler à la gouverneure et à nos autres amis aux États-Unis l'importance évidente de cet oléoduc. Il n'a pas réussi à s'assurer qu'il reste ouvert après l'échéance du 12 mai, c'est-à-dire dans six jours. Il s'agit vraiment d'une situation extrêmement urgente.
Avant de poursuivre, je tiens à souligner que je partagerai mon temps de parole avec le , qui est l'un des plus grands défenseurs au Canada de cet oléoduc, qui permet d'unifier le pays et d'établir un lien entre les producteurs d'énergie de l'Ouest et les consommateurs d'énergie de l'Est, sans oublier qu'il est aussi l'un des plus fervents défenseurs de l'industrie énergétique et des travailleurs du secteur des hydrocarbures. Par conséquent, je suis fier de partager mon temps de parole avec lui.
En revanche, le gouvernement libéral est de nouveau en train d'essayer de trouver des moyens d'enclaver le pétrole albertain et, franchement, de s'en prendre aux Albertains. Les libéraux ont très clairement manifesté leur dédain pour notre industrie énergétique et le pétrole canadien. Le projet de loi , le moratoire relatif aux pétroliers, le projet de loi , le projet de loi anti-pipelines, et le commentaire du sur la nécessité d'éliminer progressivement les sables bitumineux en sont des exemples très clairs.
Au bout du compte, ce n'est pas que les Albertains qui paient le prix de ces actions, ce sont tous les Canadiens. Les libéraux ont déjà annulé des projets comme Northern Gateway et Énergie Est. Il y a quelques mois à peine, l'administration américaine a annulé le projet Keystone XL. Cette annulation est due à l'inaction totale du gouvernement libéral. Il n'a apporté aucun soutien concret au projet, notamment en refusant d'intenter une contestation en vertu de l'ALENA ou d'appuyer toute contestation judiciaire à l'appui du projet. On pourrait penser qu'il avait appris quelque chose, mais la canalisation 5 d'Enbridge est maintenant elle aussi sérieusement menacée.
En novembre dernier, la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, a ordonné la fermeture de la canalisation 5 le 12 mai. Nous sommes maintenant le 6 mai, et le gouvernement libéral n'a pas trouvé de solution. Il ne semble pas comprendre l'urgence de la situation.
Depuis des décennies, la canalisation 5 d'Enbridge permet d'acheminer en toute sécurité le pétrole canadien vers l'est depuis les sables bitumineux de l'Alberta, en passant par le Wisconsin et le Michigan. Cet oléoduc permet de répondre à la moitié des besoins en pétrole de l'Ontario et du Québec. Je le répète, c'est par cette canalisation que passe la moitié du pétrole dont l'Ontario et le Québec ont besoin. Il s'agit à l'évidence d'un élément essentiel de la chaîne d'approvisionnement énergétique canadienne, et sa fermeture causerait immédiatement une alarmante pénurie de carburant dans l'ensemble de l'Ontario et du Québec, forcerait l'augmentation du transport routier et ferroviaire du pétrole, ferait grimper les prix du carburant et augmenterait les risques pour l'environnement. On dirait bien qu'il faut absolument régler cette question.
Le pétrole acheminé dans la canalisation 5 est raffiné à Sarnia où il est transformé en essence, en diésel, en mazout et en carburant d'aviation. C'est également à partir de ce pétrole qu'est produit la majorité du propane utilisé en Ontario et au Québec.
La canalisation 5 alimente également la canalisation 9, qui transporte le pétrole vers les raffineries de Montréal et de Lévis, qui répondent aux besoins du Québec. Le a souligné dans le passé que la canalisation 5 acheminait 66 % du pétrole brut consommé au Québec.
Cette fermeture toucherait l'une des voies d'approvisionnement les plus cruciales du Canada, qui est en activité depuis des décennies. Des emplois sont en jeu, sans compter que ce changement ferait grimper le coût d'absolument tout, de l'essence jusqu'aux aliments, en Ontario et au Québec. Les libéraux doivent veiller à ce que ce maillon essentiel de notre infrastructure continue de fonctionner sans interruption, de manière à éviter des pertes d'emplois et à éviter que les Canadiens soient forcés de payer davantage pour absolument tout.
À titre d'exemple, beaucoup d'agriculteurs utilisent du propane provenant de la canalisation 5 pour chauffer des maisons, des granges et des serres commerciales, ainsi que pour sécher le grain. S'il faut utiliser d'autres sources de propane, le coût de la production agricole augmentera, tout comme le coût de l'épicerie pour les familles canadiennes. De plus, seulement à Sarnia, la fermeture de la canalisation ferait disparaître 5 000 emplois bien rémunérés, et des milliers d'autres emplois seraient en péril dans ma province, l'Alberta, ainsi que dans le secteur de l'énergie au Québec et en Ontario.
Tout le carburant aviation qu'utilise l'aéroport Pearson de Toronto provient de la canalisation 5. L'aéroport devrait donc littéralement cesser ses activités s'il ne trouvait pas une autre source. Comme on peut le lire dans un communiqué récent de la St. Lawrence Corridor Economic Development Commission:
Cette canalisation est tout simplement essentielle à notre quotidien. Si elle est fermée, il n'y aura plus assez de carburant pour répondre à nos besoins, donc pour nos véhicules personnels, le transport des aliments et des marchandises, le chauffage et les besoins de l'industrie et des agriculteurs. Les emplois dans le raffinage seraient évidemment touchés, notamment à Sarnia, où près de 5 000 bons emplois bien rémunérés pourraient disparaître. Le changement toucherait aussi indirectement 23 500 emplois, des emplois qu'occupent des gens vraiment travaillants. Ces pertes d'emploi surviendraient dans un contexte où des milliers de personnes parmi nos voisins, nos amis et notre famille ont déjà perdu leur travail à cause de la pandémie.
D'un point de vue environnemental, la fermeture de la canalisation 5 serait un désastre. Il y aurait une pénurie d'énergie au Canada qui nécessiterait de recourir à d'autres sources. Les Canadiens ne pourront pas simplement arrêter de chauffer leur maison ni d'acheter de l'épicerie. Cela signifie qu'il faudra transporter le pétrole et le gaz naturel par train, par camion ou par bateau, ce qui est potentiellement plus dangereux, potentiellement plus coûteux et potentiellement plus nocif pour l'environnement. Pour obtenir la même quantité de pétrole que celle fournie par la canalisation 5, il faudrait environ 2 000 camions ou 800 wagons par jour. Cela signifierait aussi plus de pétroliers dans la Voie maritime du Saint-Laurent.
Ce n'est pas seulement le transport qui pourrait avoir des conséquences sur l'environnement. Si la canalisation 5 est fermée, le pétrole devra être obtenu de sources étrangères, des sources comme l'Arabie saoudite, la Russie, l'Azerbaïdjan et le Nigeria, des pays qui ne sont pas exactement reconnus pour leur respect des droits de la personne ou leurs normes environnementales élevées. Les normes au Canada et dans ma province sont bien plus élevées que celles de tous les pays vers lesquels il faudra se tourner si la canalisation 5 est fermée. Le gouvernement libéral reste les bras croisés alors qu'on ferme la canalisation 5. En fait, il est en train de scier la branche sur laquelle il est assis.
L'Alberta produit le pétrole et le gaz le plus respectueux de l'environnement de toute la planète. De nombreux Albertains tirent le diable par la queue au moment où on se parle. Ils souffrent. Ils sont sans travail, et tout ce qu'ils demandent, c'est de pouvoir recommencer à gagner leur vie. C'est sans parler du problème d'unité que connaît actuellement le Canada. De nombreux Albertains sont mécontents, ils sont en colère parce que le gouvernement fédéral ne fait absolument rien pour les aider à acheminer leurs produits jusqu'aux marchés ou à répondre aux besoins énergétiques de leurs voisins et amis.
Selon moi, pouvoir compter sur un pipeline qui permettrait de continuer à répondre aux besoins des Canadiens, qui ferait le lien entre les producteurs de l'Ouest et les consommateurs de l'Est, qui serait bon pour l'environnement, qui contribuerait à l'unité nationale et qui permettrait aux Canadiens en général et aux Albertains en particulier de continuer à travailler sur un projet crucial pour l'avenir du pays va tout simplement de soi.
Il faut que le gouvernement libéral et le se réveillent parce que le Canada a absolument besoin de la canalisation 5. Il en a besoin pour créer des emplois, pour protéger l'environnement, pour favoriser l'unité nationale et pour assurer l'avenir de tous les Canadiens. Les libéraux doivent bouger, et vite. Ils doivent cesser de se perdre en palabres. Ils doivent se mettre à la tâche, mais pour le moment, ils se tournent plutôt les pouces. J'ose espérer qu'ils tendront l'oreille au débat de ce soir, qu'ils écouteront ce qui se dit et qu'ils saisiront enfin l'importance de ce projet. Cette canalisation doit demeurer en service afin que nous puissions continuer de répondre à nos besoins énergétiques, de protéger l'environnement et d'assurer l'unité du pays.
:
Monsieur le Président, je remercie le député de , le whip de l'opposition, de soulever le présent débat à la Chambre. Le Président, qui est non partisan, a autorisé la tenue d'un autre débat d'urgence en raison de l'incapacité du gouvernement libéral de lutter pour nos intérêts économiques, que ce soit chez nous, dans le monde ou même avec nos plus proches alliés.
Comme les Canadiens le savent, le secteur pétrolier et gazier du Canada a subi un coup terrible lorsque, au premier jour de son arrivée au pouvoir, il y a seulement quelques mois, la nouvelle administration a annulé le projet de pipeline Keystone XL. Et voilà qu'un autre coup dur menace d'être porté et on ne fait rien. Le projet Keystone visait à assurer l'accès du brut canadien à d'autres marchés d'exportation, afin d'aider le secteur et les travailleurs de l'énergie, qui sont en difficulté, et d'obtenir un prix plus stable et plus élevé pour une ressource canadienne épuisable.
Toutefois, la canalisation 5 n'est pas un nouveau projet. Il ne s'agit pas de diversification. C'est une canalisation cruciale qui approvisionne le Canada de manière constante depuis des décennies. Et voilà qu'en raison de l'inaction du gouvernement libéral, cet élément essentiel de notre infrastructure énergétique est en péril. Pourquoi, sous l'actuel gouvernement, les débats d'urgence portent-ils toujours sur l'économie? Parce que les libéraux agissent toujours lentement et en fonction d'une idéologie, ce qui compromet notre prospérité.
[Français]
Des dizaines de milliers de bons emplois en Ontario et au Québec sont menacés. Alors que nous planifions la relance de l'économie canadienne et le retour au travail des Canadiens après la COVID-19, nous devons tout faire pour protéger ces emplois.
La canalisation 5 d'Enbridge transporte le pétrole canadien vers l'Est du pays. Elle passe par les États du Wisconsin et du Michigan. Elle répond à la moitié des besoins en pétrole de l'Ontario et du Québec. Les députés ont bien entendu: la moitié de l'approvisionnement en pétrole de l'Ontario et du Québec est en danger.
[Traduction]
Des dizaines de milliers de bons emplois en Ontario et au Québec sont menacés, sans parler du coup dur que cela pourrait porter à notre secteur de l'énergie dans l'Ouest. Alors que nous planifions la relance de l'économie canadienne et le retour au travail des Canadiens après la COVID-19, nous devons tout faire pour protéger ces emplois.
La canalisation 5 d'Enbridge transporte le pétrole canadien vers l'Est du pays, en passant par les États du Wisconsin et du Michigan. Elle répond à environ la moitié des besoins en pétrole de l'Ontario et du Québec. J'ai bien dit la moitié. Pendant des dizaines d'années, le pipeline a permis d'acheminer en toute sécurité le pétrole canadien afin qu'il soit raffiné à Sarnia pour en faire de l'essence, du propane, du diésel, du mazout et du carburant d'aviation.
[Français]
La canalisation 5 alimente également la canalisation 9. Cette dernière transporte le pétrole vers les raffineries de Montréal et de Lévis pour combler les besoins en approvisionnement du Québec.
[Traduction]
La gouverneure du Michigan a ordonné la fermeture de ce pipeline d'ici la semaine prochaine. Même si cette décision contrevient clairement à l'Accord concernant les pipe-lines de transit, que le président Biden a toujours soutenu en tant que sénateur américain, les libéraux sont restés silencieux. Encore une fois, ils refusent de défendre clairement et avec vigueur les travailleurs canadiens.
Qui sont ces travailleurs canadiens? Quelque 6 500 familles de la région de Sarnia dépendent directement d'emplois liés à la canalisation 5. Près de 24 000 autres emplois dans le Sud-Ouest de l'Ontario pourraient être touchés, en plus des milliers d'autres à l'échelle de l'Ontario et du Québec et dans l'Ouest. Tous se buteront encore une fois à l'indifférence du gouvernement libéral par rapport au bien-être de cette région du pays.
[Français]
Des dizaines de milliers d'emplois sont menacés en Ontario et au Québec. Alors que les Canadiens commencent à retourner au travail après la COVID-19, nous devons tout faire pour protéger ces emplois.
[Traduction]
Après la déception de milliers de familles relativement à Keystone, on ne peut laisser le gouvernement libéral abandonner des milliers d'autres familles par son inaction, qui mènera à d'autres annulations et à plus d'incertitude.
Notre pays a essuyé un coup dur lorsque la nouvelle administration aux États-Unis a annulé le projet Keystone XL dès son premier jour de mandat. Nous n'avons pas les moyens d'absorber un autre coup du genre de la part des dirigeants américains, que ce soit au niveau d'un État ou du gouvernement fédéral. Notre économie et notre unité nationale ne peuvent absorber le coup de l'annulation de la canalisation 5, qui est pourtant sûre, fiable et efficace.
En 2016, dans son premier discours économique à titre de , le premier ministre s'est moqué de notre industrie des ressources naturelles. Il a dit: « Nous sommes ingénieux maintenant. » Au cours des années qui se sont écoulées depuis, le premier ministre et son gouvernement idéologue ont constamment miné notre secteur de l'énergie. Ce comportement divise notre pays et érode tranquillement notre prospérité.
Le temps est venu d'avoir un gouvernement qui est fier de nos ressources, de notre innovation et des dizaines de milliers de familles canadiennes qui dépendent de notre secteur énergétique. Comme mon collègue, le whip du Parti conservateur, l'a rappelé aux Canadiens, ce secteur est un chef de file mondial au chapitre de la gouvernance conforme à des critères environnementaux et sociaux. Nous sommes le phare qui guide les industries extractives éthiques.
Nous sommes également le chef de file mondial en matière de gouvernance conforme à des critères environnementaux et sociaux et axée sur la participation des Autochtones et les partenariats avec eux. Nous devrions être très fiers de cette innovation. Cette ressource de gouvernance avant-gardiste circule dans la canalisation 5 et alimente nos maisons, notre économie et les emplois de milliers de familles en Ontario et au Québec, montrant véritablement l'énorme potentiel de l'industrie énergétique du Canada.
[Français]
Sans la canalisation 5, la principale source de propane utilisée en Ontario et au Québec est en péril. De nombreux agriculteurs utilisent le propane pour chauffer leur maison, leurs bâtiments de ferme et leurs serres commerciales et pour sécher leur grain.
Même si d'autres sources d'approvisionnement en propane sont trouvées, celles-ci pourraient coûter très cher. Cela pourrait faire augmenter les coûts de la production agricole en même temps que le coût des aliments.
Il est temps de remettre les Canadiens au travail. Nous ne pouvons pas nous permettre d'abandonner les emplois canadiens.
[Traduction]
Le Canada traverse à la fois une crise de l'emploi et de la santé. Nous avons besoin de vaccins pour assurer notre relance économique post-COVID. Or, nous savons maintenant où en sont les choses. Même le député de veut que le gouvernement fasse un meilleur travail à ce chapitre. Nous avons également besoin d'un plan concret pour que les Canadiens puissent retourner au travail, et ce, dans tous les secteurs économiques et dans toutes les régions du pays.
Par ailleurs, nous devons appuyer fièrement les projets et les investissements qui accéléreront la relance économique, encore une fois dans tous les secteurs et dans toutes les régions. Le gouvernement libéral ne peut plus choisir les emplois qui, selon lui, méritent d'être soutenus. Cela nuit à l'unité nationale canadienne. Cela nuit aussi à la prospérité que nous devons offrir à nos enfants. Nous devons mettre fin à cette approche conflictuelle et idéologique.
Les redevances et les recettes fiscales perçues par les gouvernements grâce à nos ressources énergétiques contribuent au tissu social sur lequel nous pouvons compter, surtout durant la pandémie, et que nous devrons reconstruire à l'aide de ces recettes. L'abandon de la canalisation 5 réduirait considérablement ces recettes et diminuerait grandement notre capacité de rebâtir nos hôpitaux et notre système de soins de santé.
[Français]
Pour nos CHSLD, nous avons besoin de la canalisation 5.
[Traduction]
Il s'agit d'un élément essentiel de la chaîne d'approvisionnement énergétique canadienne et, bien franchement, de l'économie canadienne. Les conséquences de l'annulation du projet sont claires: des pénuries de carburant immédiates et alarmantes, d'importantes pertes d'emplois partout en Ontario et au Québec, une augmentation du transport du pétrole par train et par camion, une hausse du prix de l'essence et des risques environnementaux accrus.
Le gouvernement libéral n'a pas réussi à travailler efficacement avec trois administrations américaines, et il n'a pas défendu la chaîne d'approvisionnement énergétique canadienne. Il ne semble pas s'en soucier. Le doit valoriser les choses que nous produisons au Canada, les choses que les gens font, les choses qu'ils bâtissent en se salissant les mains.
Nous sommes ingénieux. Nous sommes riches en ressources, et nous le sommes encore plus grâce au travail acharné que font les Canadiens pour subvenir aux besoins de leur famille et de leur pays. Que ce soit à Fort McMurray, à Sarnia ou à Lévis, les Canadiens, toutes les familles, méritent une relance économique.
[Français]
Les Canadiens et les Canadiennes, dans les régions et les petites villes, méritent un gouvernement qui va les respecter. Les travailleurs cols bleus méritent un gouvernement qui est fier d'eux.
[Traduction]
Ils méritent un gouvernement qui est fier de ce que nous faisons dans notre pays. Nous, de ce côté-ci de la Chambre, en sommes fiers. Nous nous battrons pour la canalisation 5 et pour chaque emploi dans ce secteur.
:
Monsieur le Président, je prends la parole à la Chambre à partir de chez moi, sur l'île de Terre-Neuve, qui est le territoire ancestral des Micmacs et des Béothuks, ainsi que l'une des trois fières provinces canadiennes productrices de pétrole.
L'importance de l'industrie des hydrocarbures ne m'échappe pas. Les vaillants travailleurs de cette industrie ne m'échappent pas non plus. Chaque jour, je peux voir des navires de soutien sortir du port de St. John's, passer par le détroit et naviguer vers les plateformes situées à plus de 300 kilomètres de la côte. Ma province dépend effectivement plus des recettes du pétrole que l'Alberta ou la Saskatchewan.
Je sais que le présent débat est très important. Il est question de sécurité énergétique, de la sécurité énergétique du Canada, des États-Unis et de l'Amérique du Nord. C'est précisément la raison d'être de la canalisation 5, et le gouvernement du Canada prend cette question très au sérieux. Je prends moi aussi cette question très au sérieux.
L'opposition a affirmé dans les médias et de nouveau à la Chambre — et elle continuera à le répéter — que nous n'avons rien fait dans ce dossier, que nous nous sommes croisé les bras, que nous ne prenons pas cette question au sérieux. Or, rien ne saurait être plus loin de la vérité. Ce sont des déclarations trompeuses, irresponsables et politiquement motivées. Laissons aux députés de l'opposition officielle le soin de faire de la politique partisane et de chercher à marquer des points politiques faciles sur le dos des travailleurs canadiens, notamment du secteur pétrolier et gazier, et des Canadiens qui veulent simplement chauffer leur maison.
Nous ne pouvons pas résoudre ce problème par une fausse bravade, en bombant le torse tout en faisant l'autruche, comme le font si souvent les députés d'en face, lorsqu'ils traitent de décérébrés ceux qui ne sont pas d'accord avec eux. Cette approche grandiloquente rend un bien mauvais service aux travailleurs du secteur pétrolier et gazier et ne contribue en rien à faire avancer leur cause. Nous valons mieux que cela et nous devons aux travailleurs de l'industrie de faire mieux.
Ces travailleurs ont bâti ce pays. Le Canada est le quatrième producteur d'hydrocarbures au monde. Ses réserves sont les troisièmes en importance. Nous ne pouvons pas obtenir de tels résultats sans les gens qui y contribuent. C'est notre principale exportation, l'une de nos plus grandes industries.
[Français]
Le débat d'urgence de ce soir nous permet de mettre l'accent sur quelque chose de très important. C'est quelque chose que l'on ne voit pas assez dans la politique canadienne. Je parle de l'esprit « Équipe Canada » qui unit les partis politiques, le gouvernement et le secteur privé, à l'appui d'un élément essentiel à l'infrastructure énergétique nord-américaine, plus précisément à une portion relativement courte de la canalisation 5 d'Enbridge. Cette portion, qui s'étend sur 7,2 kilomètres le long du lac dans le détroit de Mackinac. Il s'agit d'une voie navigable entre le lac Huron et le lac Michigan.
[Traduction]
Je répète ce soir ce que j'ai dit au comité: la fermeture de la canalisation 5 aurait de graves conséquences pour le Canada et pour les États-Unis. Il s'agit d'un lien économique et énergétique de premier plan. Le pétrole qu'il achemine sert à chauffer nos chaumières, à faire voler nos avions et à faire tourner les raffineries de Sarnia, de Montréal et de Lévis, toutes des choses qui sont non négociables. Les emplois qui y sont associés ne le sont pas non plus, car on parle ici de 5 000 emplois directs et de 23 000, indirects, seulement dans la région de Sarnia, et de plusieurs milliers d'autres au Québec.
Nous avons fait connaître notre position dès le départ: nous ne ménagerons aucun effort pour défendre la sécurité énergétique des Canadiens. Toutes les options sont sur la table. Nous poursuivons autant la voie politique, que diplomatique ou juridique. Nous avons sorti l'artillerie lourde, quoi.
Nous avons abordé le dossier de la canalisation 5 directement avec le président des États-Unis et les membres de son cabinet lors du sommet canado-américain qui s'est tenu en mode virtuel, en février dernier. Le a aussi évoqué l'importance de la sécurité énergétique sur le territoire nord-américain dans ses conversations avec la vice-présidente Harris.
Moi-même, j'ai abordé la question avec la secrétaire à l'Énergie des États-Unis, Jennifer Granholm, lors de notre toute première conversation téléphonique. J'ai été franc avec elle et je lui ai expliqué sans détour à quel point ce dossier est important pour le Canada. Le a parlé de la canalisation 5 à son homologue, le secrétaire aux Transports Buttigieg, dont relève l'organisme fédéral américain qui régit les pipelines, la Pipeline and Hazardous Materials Safety Administration. Or, cet organisme a toujours affirmé que la canalisation 5 ne présente aucun danger. Le a évoqué ce dossier avec son homologue, le secrétaire d'État Blinken. L'ambassadrice Hillman a abordé la question de front avec la gouverneure Whitmer. Pendant ce temps, à Detroit et à Lansing, le consul général Joe Comartin a multiplié les contacts avec les législateurs du Michigan et les membres du gouvernement Whitmer.
J'en profite d'ailleurs pour remercier la gouverneure Whitmer, le consul général à Detroit, Joe Comartin, l'équipe de l'ambassade du Canada à Washington et tous les diplomates canadiens qui ont soulevé la question, que ce soit à Washington, à Detroit ou à Lansing, et qui saisissent toutes les occasions de défendre les intérêts du Canada.
J'ai été en communication continue avec Enbridge, tout comme mon bureau. Nous faisons ce que nous pouvons pour soutenir cette société. J'ai également discuté avec des syndicats, soit les Syndicats des métiers de la construction du Canada, l'Union internationale des opérateurs de machines lourdes et le Congrès du travail du Canada. Chaque jour, nous travaillons fort sur le dossier.
Étant donné le caractère critique de la question pour la région de Sarnia, j'ai parlé avec la députée de et le maire de Sarnia, Mike Bradley. Juste avant le débat de ce soir, j'ai parlé avec mes homologues du Québec, de la Saskatchewan et de l'Alberta, les ministres Julien, Eyre et Savage, ainsi qu'avec le représentant spécial de l'Alberta à Washington, un ancien député de la Chambre, James Rajotte. Je vais aussi m'entretenir bientôt avec le ministre Rickford de l'Ontario.
Nous sommes en communication continue concernant le dossier depuis l'automne dernier. Nous avons mis sur pied un groupe de travail composé de fonctionnaires pour travailler ensemble sur un objectif commun. Nous avons une approche Équipe Canada et nous allons continuer dans cette voie. La canalisation 5 ne concerne pas seulement une province, elle concerne tout le pays. Face aux difficultés externes qui menacent la sécurité énergétique nationale, les Canadiens s'attendent, à juste titre, à ce que les gouvernements, fédéral et provinciaux, ainsi que les politiciens de toutes allégeances, travaillent ensemble et qu'ils fassent front commun, et c'est ce que nous faisons.
Les députés et les sénateurs qui siègent au Groupe interparlementaire Canada-États-Unis ont organisé 23 rencontres virtuelles avec les législateurs du Congrès des États-Unis dans le cadre d'une campagne éclair de défense des intérêts, au mois de mars. La canalisation 5 a été soulevée dans chacune de ces rencontres.
Que l'on prenne aussi l'exemple du comité spécial proposé sur la relation économique entre le Canada et les États-Unis qui a été créé à la suite d'un vote dans cette enceinte. Moi-même ainsi que d'autres collègues avons témoigné devant ce comité. J'aimerais prendre le temps de remercier les membres de ce comité pour leur valeureux travail. Je ne serai pas surpris d'entendre certains membres du comité ce soir.
Toutes les parties se sont entendues sur la question. Le comité a décidé à l'unanimité que la canalisation 5 est un aspect considérable de la relation économique entre le Canada et les États-Unis. Les membres du comité ont décidé à l'unanimité que la première recommandation est d'encourager Enbridge et l'État du Michigan à résoudre le conflit au moyen d'une entente à l'aide d'un médiateur.
Nous savons pertinemment quel sera l'impact pour l'économie canadienne si la canalisation 5 était fermée. J'ai déjà parlé des emplois, mais cela vaut la peine de le répéter. On parle de 5 000 emplois directs à Sarnia, de 23 000 emplois indirects dans la région, et de milliers d'autres emplois à Montréal et à Lévis. La canalisation 5 fournit 53 % du pétrole brut de l'Ontario, et quatre raffineries en dépendent, de même que tout le carburéacteur pour l'aéroport international Pearson, 66 % du pétrole brut pour le Québec via la canalisation 9, et les raffineries Suncor à Montréal et Valero à Lévis.
Les États-Unis dépendent de la canalisation 5 autant que nous. Il n'y a pas deux pays au monde dont les secteurs énergétiques sont aussi étroitement liés que les nôtres. En effet, 70 pipelines et près de trois douzaines de lignes de transmission traversent notre frontière. Une fermeture aurait des effets négatifs sur la région du Michigan et des Grands Lacs, c'est le moins qu'on puisse dire. La canalisation 5 répond à 65 % des besoins en propane de la péninsule supérieure du Michigan et à 55 % des besoins en propane de tout l'État. Les gens du Michigan chauffent leur maison avec les produits qu'elle transporte. En fait, lorsque les réseaux électriques du Texas ont été ravagés par les périodes de grand froid, le Michigan a évité le même sort grâce à la canalisation 5.
La fermeture de la canalisation mettrait en péril des milliers d'emplois dans les raffineries de l'Ohio, de la Pennsylvanie et du Michigan. Elle alimente la raffinerie Marathon de Detroit. Elle approvisionne les raffineries de PBF Energy et bp-Husky à Toledo, en Ohio, des raffineries qui disent avoir très peu d'options et qu'elles seraient obligées de fermer. Des milliers d'emplois directs et de sous-traitants dans les métiers spécialisés sont menacés et on prévoit une perte annuelle de production économique se chiffrant à 5,4 milliards de dollars. La canalisation 5 alimente l'industrie automobile de Detroit et fait voler les aéronefs de l'aéroport du Grand Detroit.
On ne saurait surestimer son impact. Elle causerait un manque combiné de 14,7 millions de gallons par jour dans la région. Au Michigan seulement, on ferait face à un manque de 756 000 gallons de propane par jour.
Nous avons bon espoir que le processus de médiation ordonné par le tribunal, processus auquel participent actuellement Enbridge et l'État du Michigan, mène à une solution locale. Quant aux opposants de la canalisation 5, je leur demanderais ceci: « Quelle est la solution de rechange? »
En réalité, ces molécules d'énergie continueront de se rendre jusqu'aux marchés. Les gens ne seront pas laissés pour compte. Comme je l'ai dit, c'est non négociable. Les 540 000 barils de pétrole que la canalisation 5 achemine chaque jour répondent à une demande, et cette demande ne disparaîtra pas.
Nous pouvons soit utiliser un pipeline que nous savons être une infrastructure essentielle, sécuritaire, efficace et économique, soit être forcés de transporter le pétrole par train, par camion ou par bateau. Il faudrait 800 wagons et 2 000 camions par jour seulement au Canada. Aux États-Unis, jusqu'à 15 000 camions supplémentaires pourraient être requis chaque jour. Ce serait décidément un mode de transport moins sécuritaire, qui augmenterait les émissions.
Nous ne voulons pas que d'autres camions viennent alourdir la circulation sur la 401 et la 403 dans le Grand Toronto ou sur l'autoroute 40 à Montréal, ou congestionner les postes frontaliers déjà débordés. En tournant au ralenti pendant leur attente au poste frontalier, ces camions produiraient des émissions de gaz à effet de serre qui iraient dans la cour de la gouverneure Whitmer, au Michigan.
Je tiens à être absolument clair. La protection de l'environnement des Grands Lacs est d'une importance cruciale. Aucun député ne dirait le contraire, je crois. Le fait est que la canalisation 5 est sécuritaire. Elle fonctionne de façon sécuritaire depuis 65 ans, sans le moindre incident dans le détroit de Mackinac.
Enbridge est déterminée à rendre une canalisation sûre encore plus sûre. Elle a proposé le projet de tunnel des Grands Lacs, qui permettrait d'enlever la canalisation qui repose sur le lit du lac pour l'encastrer dans un tunnel en béton enfoui au fond du lac. Ce projet protégerait la canalisation contre les coups d'ancres et protégerait les Grands Lacs.
C'est exactement le type de solution que le Michigan cherchait, et l'État continue à délivrer des permis pour permettre l'avancement du projet. Comme je l'ai dit, nous examinons toutes nos options. Nous sommes prêts à intervenir au moment opportun.
Le Traité sur les pipe-lines de transit de 1977 est toujours en vigueur, et nous pouvons avoir recours à d'autres outils juridiques si la situation l'exige. J'insiste toutefois sur le fait que nous sommes encouragés par le processus de médiation qui a cours. Nous incitons Enbridge et l'État du Michigan à arriver à une solution locale qui maintiendra l'intégrité de la sécurité énergétique de l'Amérique du Nord.
Nous adoptons l'approche que le Comité spécial sur la relation économique entre le Canada et les États-Unis nous a demandé de suivre. L'Alberta, la Saskatchewan, le Québec et l'Ontario nous ont exhortés à adopter cette même approche. Il s'agit de d'abord faire appel à la diplomatie. C'est une approche Équipe Canada, qui place la collaboration avec les gouvernements provinciaux et les intervenants à l'avant-plan.
Il ne faut pas s'y méprendre, c'est un point de friction dans la relation entre le Canada et les États-Unis, tout comme la décision du président Biden à l'égard du projet de pipeline Keystone XL, qui est extrêmement décevante et nuisible aux travailleurs canadiens, ainsi que les droits compensateurs et les droits antidumping injustes et injustifiés à l'égard du bois d'œuvre, qui nuisent à travailleurs forestiers canadiens. Cependant, nous ne devons pas perdre de vue les possibilités exceptionnelles que nous offre la relation entre le Canada et les États-Unis.
Nous avons des occasions de renforcer davantage cette relation qui va bien au-delà d'un seul projet ou d'un élément d'infrastructure énergétique. Les objectifs de cette nouvelle administration sont plus que jamais compatibles avec ceux du gouvernement du Canada, mais aussi avec ceux des gouvernements de l'Alberta et de la Saskatchewan. Nous avons en commun de ne pas vouloir abandonner les travailleurs et de vouloir les placer au cœur des efforts pour créer un avenir axé sur les énergies à faibles émissions. Nous avons en commun de vouloir relever le plus grand défi de notre génération, c'est-à-dire la lutte contre les changements climatiques. Nous avons en commun de vouloir assurer la sécurité énergétique de l'Amérique du Nord en protégeant les infrastructures énergétiques essentielles et d'établir des chaînes d'approvisionnement résilientes qui ne soient pas soumises aux aléas de la géopolitique.
Les États-Unis veulent collaborer avec nous dans le domaine des minéraux critiques parce que nous avons 13 des 35 minéraux qu'ils jugent essentiels, et nous voulons assurer la résilience des chaînes d'approvisionnement pour empêcher la domination chinoise. Ils souhaitent collaborer étroitement avec nous en ce qui concerne le captage, l'utilisation et le stockage de carbone et parler d'une seule voix sur cette question. Ils voient cela comme l'occasion pour les travailleurs du secteur pétrolier et gazier de diriger les efforts de décarbonisation.
Lors de leur sommet en février, le et le président Biden ont convenu de travailler ensemble pour rebâtir en mieux nos économies tandis que nous luttons contre la crise climatique. La sécurité énergétique de l'Amérique du Nord joue un rôle déterminant à cet égard, ce qui a été expliqué bien clairement dans la Feuille de route pour un partenariat renouvelé États-Unis–Canada. Ce document officiel reconnaît les avantages considérables que revêtent pour l'économie et la sécurité énergétique ces relations énergétiques bilatérales et notre infrastructure hautement intégrée.
La Feuille de route pour un partenariat renouvelé États-Unis–Canada présente un plan pour protéger notre infrastructure énergétique hautement intégrée, y compris la canalisation 5, afin de préserver la sécurité et la résilience des chaînes d'approvisionnement, comme celle du pétrole brut canadien destiné aux États-Unis.
C'est un plan pour renouveler et renforcer les accords bilatéraux existants sur les minéraux critiques, promouvoir les solutions climatiques naturelles, harmoniser les normes et les règlements afin d'accroître la compétitivité et avoir des règles du jeu équitables pour nos entreprises.
C'est un plan qui porte sur les gens. Il porte sur les travailleurs. Il vise à faire en sorte qu'aucun d'eux ne soit laissé pour compte, en veillant à ce que les régions productrices d'énergie ou les provinces comme la mienne ne soient pas laissées pour compte. Nous avons besoin de l'ingéniosité, de la détermination et du travail acharné de nos travailleurs de l'énergie dans nos provinces productrices d'énergie pour nous bâtir un avenir basé sur des énergies à faibles émissions.
Permettez-moi de conclure là où j'ai commencé. C'est un enjeu qui a une incidence partout au Canada. Le gouvernement prend la question de la canalisation 5 et de la sécurité énergétique du Canada très au sérieux. Nous avons mis en place une approche Équipe Canada, en travaillant avec les provinces, avec Enbridge, avec les syndicats et avec la Chambre. Nous ne ménageons aucun effort pour défendre la sécurité énergétique du Canada et les travailleurs qui ont bâti le pays.