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Madame la Présidente, nous en sommes à l'étape de la troisième et dernière lecture du projet de loi . Nous venons tout juste de voter, et je soupçonne que la plupart des Canadiens seraient probablement un peu déçus d'apprendre que les conservateurs et les bloquistes ont voté contre la motion d'adoption du projet de loi à l'étape du rapport. C'est préoccupant, compte tenu du contexte dans lequel nous tenons le débat.
Les députés d'en face parlent du problème de l'inflation et de la façon d'aider les Canadiens. Il s'agit d'une mesure législative qui permettra de mettre de l'argent dans les poches des Canadiens de toutes les régions du pays de façon très concrète.
J'ai eu l'occasion d'écouter le débat pendant quelques heures, que ce soit à l'étape de la deuxième lecture ou plus tôt aujourd'hui à l'étape du rapport. Je peux dire aux députés que, selon moi, les arguments présentés par le Bloc et le Parti conservateur décevraient la majorité des Canadiens. Je crois que les deux partis de l'opposition ne tiennent pas compte de ce que réclament la majorité des Canadiens, surtout si nous prenons en compte le problème de l'inflation.
Au cours des derniers jours, les conservateurs ont parlé de l’inflation, déclarant que le problème est si grave au Canada qu’il faut agir. Quand vient le temps de prendre de vraies mesures, ils ne soutiennent pas le gouvernement dans son action. J’espère aborder deux ou trois points dans mon discours.
Mon premier point porte sur la prise en compte de la situation mondiale. Je l’ai mentionné plus tôt. L’inflation est présente partout dans le monde. Le Canada, comme le leader à la Chambre vient de le mentionner, s’en sort plutôt bien en ce qui concerne son taux d’inflation par rapport à d’autres pays, comme les États‑Unis, l’Angleterre et de nombreux pays de l’Union européenne. Cela ne signifie pas que nous ne devrions pas agir pour soutenir les Canadiens.
Le projet de loi représente l’une de ces lois comportant des mesures budgétaires servant à soutenir les Canadiens de toutes les régions du pays. Cependant, nous constatons que, même si les conservateurs aiment parler des mesures pour lutter contre l’inflation, quand vient le temps de défendre les Canadiens en votant pour des mesures qui leur seraient vraiment utiles, ils font le contraire. Cependant, pour donner l’heure juste, ce n’est pas complètement vrai.
Après tout, le crédit pour la TPS a été doublé, comme je l’ai mentionné plus tôt aujourd’hui, ce qui permet de redonner des sommes à 11 millions de Canadiens. Imaginez cela. Onze millions de Canadiens obtiendront une remise doublée pour la TPS. Au départ, les conservateurs en particulier voulaient voter contre ce projet de loi. Finalement, ils ont été convaincus. Ils ont constaté que les Canadiens auraient accès à des sommes supplémentaires, et ils ont changé d’idée. Bravo. Cependant, ce n’est pas ce que nous observons dans le cas du projet de loi .
Le projet de loi met en place deux mesures. Une mesure permettra aux gens de garder plus d’argent dans leurs poches, et l’autre fournira un programme de soins dentaires pour enfants qui empêchera les enfants de devoir se rendre à l’hôpital.
J’aimerais parler plus amplement de ces deux points. Si nous nous penchons sur la question des soins dentaires pour enfants, dans presque toutes les provinces, nous constaterons que des enfants vont à l’hôpital parce qu’ils sont incapables d’obtenir les soins dentaires nécessaires. Nous savons que nos hôpitaux sont le dernier recours, en raison du manque de soins dentaires offerts aux enfants.
Si on prend un moment pour y réfléchir, nous sommes saisis d'un projet de loi qui dirait aux mères, aux pères, aux grands-parents, aux tuteurs et à d’autres personnes que les enfants âgés de moins de 12 ans, où qu’ils vivent au Canada — et je dois avouer que certaines provinces offrent de meilleurs soins dentaires que d’autres, mais nous n’exerçons pas de discrimination —, en fonction du niveau de revenu de leur tuteur, obtiendront une aide financière pour recevoir des soins dentaires.
Il s'agit en définitive d'un pas en avant vers un véritable programme national de soins dentaires. Si nous faisions un sondage, je crois que la plupart des Canadiens verraient cela du bon œil. Pourquoi s'y oppose-t-on? Non seulement cette mesure offre un programme de prestations de haute qualité, mais elle permet également à des Canadiens d'obtenir de l'argent pour des soins dentaires, surtout à une période où les gens sont préoccupés par le coût de l'épicerie, de sorte qu'ils n'ont pas nécessairement à décider si leur enfant de sept ans aura plus à manger ou qu'il obtiendra les soins dentaires dont il a besoin.
De nombreux ménages sont confrontés à une telle décision. Les conservateurs, et apparemment le Bloc, d'après le dernier vote, affirment que cela ne les concerne pas. Cela ne concerne pas les députés de l'opposition, qui disent ne pas avoir besoin de fournir ce type de service.
Je dirais que le projet de loi dont nous sommes saisis contribue grandement à faire en sorte que de bonnes décisions soient prises au nom des enfants du Canada, et que, quelle que soit la région, quelle que soit la province ou quel que soit le territoire où il vit, s'il répond aux critères, chaque enfant puisse être aidé à obtenir les soins dentaires dont il a besoin.
Le Bloc québécois va encore plus loin. S'il n'en tenait qu'aux bloquistes, il n'y aurait pas du tout d'aide parce que, souvent, ils considèrent qu'Ottawa n'est qu'un guichet automatique. Les bloquistes ne réalisent pas que, peu importe la région du Québec, du Manitoba ou tout autre endroit d'un océan à l'autre, les Canadiens comprennent et acceptent que le gouvernement fédéral joue un rôle dans le domaine de la santé. En fait, la Loi canadienne sur la santé existe justement pour veiller à ce que le gouvernement du Canada continue de jouer ce rôle essentiel.
Depuis le début de la pandémie, il y a eu de graves problèmes en ce qui concerne les soins de longue durée ou encore la santé mentale; ainsi, personne ne devrait être surpris de voir le gouvernement du Canada faire ce qu'il faut pour offrir du soutien, que ce soit par des moyens directs ou indirects.
Ce qu'il faut retenir, c'est que, de leur point de vue, les séparatistes ne veulent pas de programmes nationaux. Je suis totalement en désaccord. Même si je respecte ce qui les motive, je suis absolument et entièrement en désaccord avec eux.
Les conservateurs, quant à eux, ne semblent pas vouloir admettre ce que les Canadiens comprennent depuis des années, à savoir que le gouvernement national a un rôle à jouer dans les services de santé. Ce principe s'applique aussi à la question des soins dentaires. Il n'y a pas d'empiètement sur les compétences provinciales.
La meilleure façon d’aller de l’avant avec un véritable programme national, c’est de rallier tous les intervenants. Entretemps, nous mettons en place un programme national de prestations. Cette année, il sera destiné aux enfants, et l’an prochain, il sera destiné aux aînés et aux personnes handicapées. J'espérais que le Parti conservateur soit capable de le comprendre.
Nous attachons de l'importance aux services de santé, car nous savons à quel point ils sont importants pour les Canadiens. Voilà pourquoi nous avons conclu des accords sur les services de santé avec toutes les provinces. Voilà aussi pourquoi nous envoyons aux provinces des sommes qui atteignent un sommet historique sous forme de transferts en matière de santé, sans compter les centaines de millions de dollars consacrés à la santé mentale.
Qu’il s’agisse d’une motion du député d’ sur les soins de longue durée ou de mesures répondant à d'autres besoins, les députés libéraux défendent les intérêts de leurs électeurs lorsqu’ils s'acquittent de leurs fonctions à Ottawa. C’est ce que nous voyons. Ce n’est pas ce que font les conservateurs, et c’est très malheureux. C’est l'une des propositions contre lesquelles le Parti conservateur et le Bloc votent.
Ils votent aussi contre l'aide aux locataires. Or, 1,8 million de personnes pourront profiter de ce volet du projet de loi et auront ainsi plus d’argent dans leurs poches. Celles qui éprouvent des difficultés pourront payer leur loyer.
Je dirais que ce sont des centaines, voire des milliers d’électeurs qui sont concernés dans chaque circonscription. Que l'on ne s'y méprenne pas: toutes les circonscriptions du pays auront accès à ce programme. L'aide pourra atteindre 500 $. Lorsque le Parti conservateur parle d’inflation et nous demande ce que nous faisons pour lutter contre l’inflation et aider les Canadiens, voilà notre réponse: c'est ainsi que nous aidons les Canadiens de façon très concrète et directe.
Voici la différence: les conservateurs aiment parler d'inflation en essayant de tourner ce sujet à leur avantage. Ils essaient de donner l'impression que le Canada fait cavalier seul ou, peut-être, que c'est lui qui décide que le monde traversera une période d'inflation. Ils ont toutes sortes de fausses informations.
Les conservateurs veulent que le gouvernement agisse. Pourtant, tandis que nous prenons des mesures, que l'inflation sévit dans le monde entier et que le Canada s'en sort bien, comme je l'ai dit au début, eux disent que ce n'est pas suffisant.
Les députés libéraux, à tout le moins, et d'autres députés constatent que leurs concitoyens ont du mal à faire leurs achats à l'épicerie, où les hausses de prix sont visibles. Lorsque des gens célèbrent l'anniversaire de quelqu'un, il est compréhensible qu'ils veuillent se rendre au magasin pour lui acheter un cadeau d'anniversaire. Cependant, leurs achats coûtent de plus en plus cher.
Les gens doivent se rendre compte que le temps des fêtes approche. Les mesures que nous prenons visent en grande partie à aider les Canadiens à court terme, là où nous le pouvons, afin qu'ils aient plus d'argent dans les poches.
Au cours de la période de questions d'aujourd'hui, les conservateurs ont dénigré le programme de la Prestation canadienne d'urgence. Ce programme a coûté des milliards de dollars, mais il était là pour soutenir les Canadiens à un moment où le gouvernement se devait d'être présent. Lorsque l'économie était paralysée dans certaines régions et que les gens n'étaient pas en mesure d'aller travailler, le gouvernement du Canada les soutenait. Nous avons envoyé des chèques toutes les deux semaines. Cet investissement était important parce que nous voulions être là pour les Canadiens, et nous l'avons été d'une manière très tangible.
Aujourd'hui, les conservateurs nous critiquent pour avoir dépensé des milliards afin d'aider les Canadiens à traverser la pandémie. Au moment où les Canadiens cherchaient du soutien, nous étions là. Nous continuons de l'être. Les conservateurs étaient réticents et nous reprochent maintenant d'avoir emprunté de l'argent à l'époque. Ils disent qu'il y a de l'inflation parce que nous avons emprunté cet argent. Les conservateurs doivent prendre conscience de la réalité. Soit ils soutiennent la population du Canada, soit ils ne la soutiennent pas.
Il me semble que les conservateurs ont appuyé les nombreuses mesures que nous avons prises et qui nécessitaient que nous empruntions de l'argent, à l'époque de la pandémie. Or, ils nous critiquent aujourd'hui pour avoir emprunté cet argent. Ils disent que notre taux d'inflation actuel est attribuable à l'argent que nous avons emprunté pour aider les Canadiens. Je tiens à signaler que notre taux d'inflation est inférieur à celui des États‑Unis, de l'Angleterre et de nombreux pays de l'Union européenne.
Les conseils stratégiques des conservateurs manquent de cohérence. Nous nous rappelons tous que, il y a moins d'un an, le a dit à la population qu'investir dans la cryptomonnaie était l'un des moyens de combattre l'inflation. Il a conseillé aux Canadiens de se servir de leur argent durement gagné pour investir dans ce secteur. Ceux qui ont suivi ce conseil auront perdu plus de 30 % de leur argent, ce qui est un montant considérable.
Les conservateurs parlent en anglais de « triple, triple, triple ». Je pense qu'ils se sont inspirés du « double-double » de Tim Horton. « Triple, triple, triple », ce slogan est trompeur. En effet, 80 % des gens de Winnipeg‑Nord reçoivent plus d'argent que ce qu'ils paient en raison de la tarification de la pollution. Ce n'est pas le Parti libéral qui le dit, mais le directeur parlementaire du budget, qui est indépendant. D'ailleurs, les sommes que ces gens reçoivent sont en train d'augmenter. Les conservateurs tentent de donner une fausse impression de la situation, et ce n'est pas la première fois.
Les conservateurs essaient de créer des slogans qu'ils pourront vendre aux Canadiens sous forme d'autocollants à apposer sur les pare-chocs. Le plus souvent, il s'agit de faussetés.
Je suis déçu que les conservateurs aient voté contre le projet de loi . Ils ont une dernière chance, qui se présentera dans les six ou sept prochaines heures. J'espère qu'ils reviendront sur leur vote par rapport à ce projet de loi, qu'ils soutiendront leurs concitoyens et qu'ils voteront en faveur de cette mesure.
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Madame la Présidente, c'est un honneur de prendre la parole au nom des habitants de Regina—Qu'Appelle pour m'opposer à un projet de loi qui ne ferait que contribuer à la flambée inflationniste.
J'ai entendu les dernières minutes du discours de mon collègue libéral de , et je n'en reviens pas du nombre de fois qu'il s'est trompé en seulement 20 minutes. Je lui donne toutefois une note parfaite pour son efficacité. Il a casé beaucoup d'erreurs et de désinformation dans un discours de 20 minutes. Je n'ai probablement pas assez de temps pour tout corriger dans mon discours en raison du trop grand nombre d'erreurs qu'il y avait dans le sien.
Je vais commencer en aidant mon collègue à comprendre ce qui a causé l'inflation, car c'est censé être l'objet du projet de loi. Il est censé contribuer à alléger la souffrance des familles qui ont un choc en voyant le prix sur l'étiquette chaque fois qu'elles vont à l'épicerie, à la quincaillerie ou dans n'importe quel magasin où elles voudraient acheter un bien ou obtenir un service. Les prix auxquels elles étaient habituées ces dernières années sont maintenant beaucoup plus élevés. Nous savons que le ne pense pas à la politique monétaire, et je ne crois pas non plus que ce soit le cas de quiconque au sein du caucus qu'il dirige, mais je vais l'aider à comprendre ce qui cause l'inflation.
L'inflation que subissent les Canadiens aujourd'hui est le résultat direct des déficits astronomiques que le gouvernement libéral a décidé de créer, et ce, avant même la pandémie. Pourquoi est-ce que je dis cela? Parce que c'est ce que la Banque du Canada a elle-même admis. La Banque du Canada, qui est responsable de la masse monétaire canadienne, a reconnu que cette situation découle d'une impression excessive de billets à partir de mars 2020, alors que le gouvernement actuel ne cessait d’accumuler des déficits record, les déficits les plus élevés de toute l'histoire du Canada. Alors qu'il alourdissait la dette nationale plus que tous les premiers ministres précédents réunis, le premier ministre actuel a ajouté 500 milliards de dollars à la dette nationale.
Quand le gouvernement dépense plus que ce qui se trouve dans ses coffres, il doit emprunter. Il doit alors trouver quelqu'un qui a de l'argent à lui prêter. Quand les conjonctures économiques sont normales, ce rôle revient au marché des obligations. Les grands investisseurs achètent des obligations du Trésor, qui sont en quelque sorte des reconnaissances de dette que le gouvernement donne à quelqu'un à qui il a emprunté de l'argent, qu'il dépense en promettant de le rembourser. C'est cette promesse de remboursement avec intérêts qui fait perdre de l'argent à la Banque du Canada à l'heure actuelle. Soit dit en passant, la Banque du Canada se retrouve actuellement dans une situation où elle perd de l'argent pour la première fois depuis sa création. Ce n'est jamais arrivé auparavant. J'y reviendrai dans un instant.
Le gouvernement s'est tourné vers la Banque du Canada et a commencé à faire circuler ces reconnaissances de dettes que sont les obligations d'État. La Banque du Canada a dit qu'elle achèterait les obligations que le gouvernement émettait dans ce contexte d'immenses déficits. Le problème, c'est que la Banque du Canada n'avait pas à sa disposition l'argent d'autres personnes, c'est-à-dire une multitude de dépôts provenant des Canadiens ou de dépôts dans des comptes bancaires d'institutions financières. Quand je dis qu'elle n'avait pas de dépôts, j'entends par là qu'elle n'avait pas, en dépôt, de l'argent lui appartenant. Elle n'avait pas de coffres-forts remplis d'argent dont elle aurait pu se servir pour acheter ces obligations d'État.
Qu'a-t-elle fait, alors? Elle a dû créer cet argent. Elle l'a carrément créé. Elle a échangé les obligations qui avaient été achetées par d'autres institutions, par exemple par de grandes banques rentables comme les cinq banques canadiennes et d'autres types de grandes institutions qui ont des comptes à la banque centrale du Canada. Celles-ci ont acheté les obligations d'État du fédéral; elles les ont ensuite vendues à la Banque du Canada et ont obtenu en échange de l'argent frais qui n'existait pas auparavant. À partir d'un clavier et d'une multitude de petits uns et de petits zéros, la Banque du Canada a déversé de l'argent dans ces grandes banques et ces grandes institutions financières et a pris les obligations en contrepartie. C'est ainsi que plus de 400 milliards de dollars d'argent tout frais ont inondé l'économie canadienne.
Nous avons constaté les répercussions de la théorie des effets de retombée du gouvernement libéral, qui a injecté des milliards de dollars dans les sociétés les plus riches et les plus profitables au Canada: les grandes banques. Il a fait passer l'argent par ce système. Les grands gagnants de ce genre d'arrangement sont les entités qui sont les premières à toucher l'argent, car il y a un délai entre l'augmentation des prix et la création de l'argent, le marché n'ayant pas encore appris qu'il y a beaucoup de nouvel argent pour la même quantité de biens. Les prix à l'épicerie n'ont pas encore commencé à augmenter, à ce point-ci, ni les prix des produits de base.
Ces grandes institutions financières, ces banques extrêmement rentables ont pu acheter tous ces actifs. Elles ont pu se servir de cet argent pour tout acquérir — des marchandises, des biens immobiliers et tout ce qu'on peut imaginer —, alors que les prix étaient encore bas. Elles ont été les premières à obtenir ce nouvel argent, et elles ont acheté autant qu'elles le pouvaient. C'est à ce moment que les prix ont commencé à augmenter.
Lorsque le nouvel argent arrive dans les poches des Canadiens, il est déjà trop tard. Le prix des aliments a déjà monté en flèche. En effet, l'inflation des prix alimentaires dépasse 8 % depuis maintenant quelques mois. L'indice d'inflation moyen — l'indice des prix à la consommation — tourne autour de 7 % depuis plusieurs mois. Lorsque les Canadiens commencent à recevoir le nouvel argent créé par le gouvernement, les prix ont déjà augmenté, et c'est à ce moment que ces grandes banques et institutions financières peuvent vendre ce qu'elles ont acheté. Elles réalisent des profits gigantesques sur des biens qu'elles peuvent acquérir à bas prix avec de l'argent nouvellement créé, puis vendre à prix élevé après la prise en compte des effets inflationnistes. C'est pourquoi les plus grandes banques canadiennes ont fait des profits records durant et après la pandémie.
C'est là le résultat de la politique économique du , qui permet aux sociétés les plus riches et les plus rentables du Canada de gagner encore plus d'argent, tandis que les Canadiens subventionnent ces profits en payant des prix plus élevés dans les rayons des épiceries. C'est pourquoi ces déficits inflationnistes sont si dévastateurs, et c'est pourquoi les conservateurs s'opposent à de nouvelles mesures qui obligent le gouvernement à emprunter plus d'argent pour couvrir de nouvelles dépenses. Il s'agit en quelque sorte d'une solution superficielle à un problème.
Nous connaissons tous des exemples de mesures qui peuvent sembler utiles pour résoudre un problème, mais qui, en réalité, ne font que l'aggraver. Nous avons peut-être fait l'expérience dans notre vie et vu des vidéos de service public sur la sécurité incendie dans lesquelles on dit de ne jamais verser de l'eau sur un feu de graisse. Cependant, nous pouvons imaginer qu'un jeune enfant ou une personne qui n'a jamais été sensibilisée à la sécurité incendie voit un incendie et pense que l'eau viendra à bout du feu, comme nous l'apprenons tous dès notre plus jeune âge. Nous éteignons les feux avec de l'eau, et nous gardons toujours un seau d'eau à portée de main si nous faisons un feu de camp, etc. Nous comprenons tous cela. Nous voyons des photos de pompiers qui éteignent des incendies avec de grands tuyaux.
On peut imaginer quelqu'un sur le point de verser de l'eau sur un feu de graisse, pensant qu'il va l'éteindre, mais nous savons tous ce qui va se passer en réalité. Nous devons résister à la tentation d'appliquer un antidote superficiel à un problème. Nous savons tous, de ce côté‑ci de la Chambre, qu'au lieu de verser de l'eau sur ce feu, nous devons intervenir autrement. Nous devons mettre un couvercle sur ce feu et le retirer de l'élément chauffant. Il existe d'autres moyens de s'attaquer à ce feu au lieu de l'aggraver.
Une personne assoiffée pourrait regarder le rivage de l'océan et se dire: « Bon sang, j'ai tellement soif que je vais descendre et boire un grand verre d'eau ». Comme Homer Simpson nous l'a appris, « De l’eau, de l’eau un peu partout, alors buvons-en un peu », mais ce n'est pas vraiment ce que dit le poème, bien sûr. La véritable version dit: « L’eau, l’eau était partout, et nous n'avions pas une goutte d'eau à boire », parce que l'eau de l'océan aggrave la soif. Or, c'est ce que nous constatons avec ce projet de loi du gouvernement libéral.
Le député de a prononcé un discours dans lequel il a prétendu et tenté de convaincre les Canadiens que ce projet de loi les aiderait. Or, alors que les prix augmentent dans de nombreux domaines, le gouvernement propose un moyen de réduire certains coûts, mais où trouvera-t-il l'argent nécessaire? Il va devoir emprunter plus d'argent pour payer cela, et donc tout avantage qu'un Canadien pourrait espérer recevoir au titre du plan du gouvernement dont nous débattons aujourd'hui va s'évaporer à cause des répercussions mêmes de ce nouveau plan gouvernemental.
Autrement dit, le gouvernement essaie de nous convaincre qu'un programme gouvernemental contribuera à atténuer les problèmes causés par les programmes gouvernementaux; et c'est là que les conservateurs interviennent, car nous envisageons les problèmes de manière plus globale.
Les libéraux et les néo-démocrates, leurs alliés de la coûteuse coalition, proposent plein de nouvelles dépenses et collaborent pour faire grimper le coût de la vie avec des dépenses toujours plus élevées et des emprunts pour couvrir ces dépenses, voilà le problème. Cette coûteuse coalition adopte toujours des approches très superficielles. C'est un peu comme manger des bonbons avant le souper. Nous avons un problème, alors voici une solution simpliste: nous allons simplement créer un nouveau programme gouvernemental pour distribuer plus d'argent.
Les conservateurs comprennent qu'il faut s'attaquer aux causes fondamentales du problème. Il serait beaucoup plus utile pour les Canadiens, y compris les Canadiens à faible revenu qui sont les plus touchés par l'inflation, que nous venions ici chaque jour pour trouver des façons de réduire les coûts du gouvernement, de réduire les dépenses et de supprimer les mesures inutiles, comme le demi-milliard de dollars que le gouvernement voulait donner à ses amis de l'organisme UNIS ou les 54 millions de dollars qu'a coûté l'application ArnaqueCAN, application qui ne fonctionnait même pas, qui n'était pas requise et qui aurait pu être conçue et programmée en une fin de semaine pour une fraction des 54 millions de dollars que les contribuables ont eu à payer. Le aurait pu trouver une façon de visiter Londres sans payer 6 000 $ la nuit pour une chambre individuelle. Je parle de ce genre de choses.
Nous pourrions tous ensemble, tous les députés, retourner à nos bureaux ce soir et parcourir les comptes publics, qui viennent d'être présentés ce matin. Nous pourrions tous réfléchir collectivement aux façons d'éliminer les dépenses inutiles et de diminuer le coût du gouvernement, pour que le gouvernement puisse rembourser les dettes et les obligations, et reprendre l'argent flambant neuf qu'il vient de créer et qui flotte dans le système pour que celui-ci retourne à la normale, où l'argent est garanti par l'activité économique, et non pas seulement par des uns et de zéros dans les ordinateurs de la Banque du Canada.
Ce faisant, nous redonnerions beaucoup plus de pouvoir d'achat aux Canadiens qui ont travaillé si fort pour l'obtenir. C'est pourquoi on appelle l'inflation la taxe cachée, la taxe la plus insidieuse de toutes. Lorsque le gouvernement augmente un taux d'imposition, il doit le faire à la Chambre, au vu et au su de tous. Il doit présenter une motion ou un projet de loi pour augmenter ces taxes, les partis de l'opposition lui demandent des comptes et chaque Canadien a un représentant élu qui peut voter pour ou contre la proposition.
Cependant, lorsque le gouvernement provoque l'inflation en forçant la Banque du Canada à acheter des obligations d'État, il n'y a pas de vote à la Chambre, ni de débat ni de reddition de comptes. Aucun d'entre nous n'a pu lire la proposition, prendre une décision et voter en fonction de la position de nos concitoyens. De plus, nos concitoyens ne peuvent pas nous demander des comptes parce qu'aucune de ces étapes n'a eu lieu. Cela s'est tout simplement produit. Cela s'est produit parce que de puissants fonctionnaires qui n'ont pas de comptes à rendre ont simplement pris une décision un jour, et c'est pourquoi les conservateurs s'opposent au projet de loi, sachant qu'il aggravera le problème.
Le gouvernement peut s'attaquer à la crise du coût de la vie d'autres façons. L'opposition a fait une proposition très concrète, dont nous devrions débattre aujourd'hui au lieu de débattre d'un projet de loi qui augmenterait les coûts d'emprunt pour le gouvernement et, par conséquent, aggraverait l'inflation.
L'hiver arrive, et de nombreux Canadiens ont déjà un avant-goût de ce que seront les coûts de chauffage au cours des prochains mois. Je veux prendre quelques instants dès maintenant pour informer les députés que la hausse des coûts que les Canadiens sont sur le point de subir, et que certains ont déjà commencé à subir, n'est pas un résultat accidentel des politiques gouvernementales. Elle n'est pas une conséquence involontaire. Ce n'est pas comme si le gouvernement essayait de faire quelque chose et avait accidentellement provoqué une hausse des coûts de l'énergie.
C'est une caractéristique du plan de la coalition néo-démocrate et libérale, qui vise à hausser le coût du chauffage. Ils veulent que les Canadiens paient plus cher pour remplir leur réservoir et chauffer leur maison. Les députés n'ont pas à me croire sur parole. Ils l'ont admis. Ils ont élaboré une fausse politique environnementale fondée sur l'idée de hausser les montants que les Canadiens doivent débourser pour faire le plein d'essence, acheter des biens qui doivent être transportés au Canada et commettre le crime de chauffer leur maison en hiver.
Voilà ce qu'ils veulent. Ils veulent que les Canadiens grincent des dents lorsqu'il s'agit de ces biens. Ils l'admettent. Cela fait partie de la raison d'être de la taxe sur le carbone. Mais voilà, la taxe sur le carbone ne fonctionne pas. Les Canadiens en subissent tous les inconvénients sans en retirer le moindre bénéfice sur le plan environnemental. Le gouvernement n'a pas atteint une seule des cibles qu'il s'était fixées. Les personnes qui s'inquiètent le plus des changements climatiques sont celles qui devraient s'opposer le plus à la taxe sur le carbone, car le gouvernement s'est engagé à fond dans une politique malavisée qui, depuis sept ans maintenant, se révèle inefficace.
C'est pourquoi l'opposition officielle et les députés conservateurs travaillent si fort, depuis le début de la session d'automne, à convaincre le gouvernement de ne pas causer davantage de torts lorsqu'il s'agit d'emprunter, de dépenser et de faire grimper l'inflation, de contrôler certaines des choses qu'il peut contrôler en annulant les hausses de taxes prévues.
Le gouvernement a l'intention de tripler la taxe sur le carbone. Le député de aime faire des blagues à propos du café double sucre double crème de Tim Hortons, mais ce n'est pas pour rien que nous en parlons; nous tenons à ce que les Canadiens comprennent la situation. En effet, une vaste majorité de Canadiens a déjà du mal à joindre les deux bouts. Les statistiques qu'on entend sont effarantes. Alors que le Canada est un pays développé du G7, 1,5 million de personnes sont allées dans une banque alimentaire le mois dernier. C'est incroyable.
Il s'agit d'un nombre record. La fréquentation des banques alimentaires a grimpé de 15 %. Le mois dernier, le nombre de visites dans les banques alimentaires était de 15 % plus élevé que pendant le mois précédent. Les gens qui ont recours aux banques alimentaires sont des travailleurs; certains ont deux emplois, certains foyers ont deux salaires. Comme leur hypothèque coûte plus cher à cause de la hausse des taux d'intérêt et que l'épicerie coûte aussi plus cher, ils doivent maintenant se tourner vers les dons des banques alimentaires pour réussir à nourrir leurs enfants.
Autre fait très alarmant, les banques alimentaires elles-mêmes ont du mal à s'approvisionner, puisque les Canadiens ont moins de nourriture à leur donner. Voilà le résultat des politiques économiques de la coalition néo-démocrate—libérale: elles mènent à des pénuries.
Lorsque les conservateurs sont au pouvoir, ils réduisent le coût du gouvernement. Nous laissons plus d'argent dans l'économie et plus d'argent dans les poches des vaillants Canadiens, et cela fait plus de bien aux Canadiens à faible revenu, car il y a plus d'emplois à pourvoir et plus de possibilités. Lorsque les Canadiens ont plus d'argent à la fin du mois, ils peuvent prendre la décision d'être charitables. Ils peuvent remplir les étagères des banques alimentaires pour que les moins fortunés aient plus de choix, plus d'options et plus de soutien quand ils en ont besoin.
Les politiques du NPD et des libéraux font augmenter le coût du carburant, du chauffage domestique et d'autres produits essentiels et font fuir les emplois et les investissements. Résultat: à la fin du mois, les familles canadiennes ont moins d'argent à donner aux organismes de bienfaisance, de sorte que les familles qui en ont besoin en ont moins.
Voilà le bilan constant et invariable de l'échec du gouvernement et de ses politiques ratées. C'est pourquoi les conservateurs s'opposent au projet de loi au lieu de voter en sa faveur, car il ne ferait qu'accroître le coût du gouvernement, laissant les Canadiens dans une situation où le gouvernement doit emprunter davantage et payer des taux d'intérêt plus élevés.
Au début de mon discours, j'ai mentionné que la Banque du Canada perd de l'argent pour la première fois de l'histoire du pays. C'est l'effet pervers du programme d'achat d'obligations qu'elle a lancé pour contribuer à payer le déficit du gouvernement. La Banque du Canada a acheté les obligations à un très faible taux. Elle avait baissé son taux de financement à un jour à 50 points de base, soit 0,5 %. Le taux d'intérêt que le gouvernement devait payer pour les obligations détenues par la Banque du Canada était de 0,5 %.
Rappelons qu'elle a acheté ces obligations en faisant d'énormes dépôts dans les comptes des grandes institutions financières. Par exemple, la Banque TD et CIBC ont des comptes à la Banque du Canada, et des dépôts ont été faits dans ces comptes pour les obligations vendues par les banques à la Banque du Canada. Avec la hausse des taux d'intérêt, la Banque du Canada doit payer à ces grandes institutions financières plus d'intérêts que le gouvernement en payait à la Banque du Canada. C'est incroyable.
Il s'agit d'un transfert direct de richesse. Les contribuables qui travaillent fort versent de l'argent au gouvernement, celui-ci verse ensuite des intérêts à la Banque du Canada, et comme cette dernière n'en a pas assez, elle perdra de l'argent. Je crois qu'elle a indiqué qu'elle s'attend à perdre environ 4 milliards de dollars cette année. C'est ce qu'on peut lire sur le site Web de la Banque. Si le député de pense que je ne devrais pas croire tout ce que je lis sur le site Web de la Banque, il devrait peut-être appeler son ami, Tiff Macklem, pour lui demander d'être un peu plus précis.
Une question se pose pour le gouvernement: va-t-il devoir renflouer la Banque du Canada avec l'argent des contribuables? Après avoir utilisé l'argent des contribuables pour payer les intérêts sur les obligations qu'il a vendues, il devra maintenant garantir la différence que la Banque verse à d'autres grandes banques. Si l'on suit cette logique, le gouvernement devra essentiellement garantir les déficits que la Banque du Canada accumule en raison de ses propres dépenses déficitaires. C'est une triple insulte pour les Canadiens, quand on tient compte de tous les intérêts qui sont versés.
Je terminerai en exhortant les députés des deux côtés de la Chambre à cesser de creuser puisque nous sommes dans un trou et à ne pas verser d'eau sur ce feu de graisse. Évitons les dépenses inflationnistes qui ne feront qu'aggraver le problème.
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Madame la Présidente, nous sommes 338 députés à la Chambre. Nous avons été élus par des gens qui sont allés aux urnes et qui nous ont demandé de travailler pour elles et pour eux de façon constructive pour développer de meilleures politiques publiques, de meilleurs programmes de transfert, pour améliorer leur qualité de vie et la qualité des services. Je suis profondément convaincu que, malgré les divergences de vues sur un certain nombre de choses, les 338 personnes assises ici aujourd'hui sont là pour de bonnes raisons. C'est pour cela qu'il faut collaborer.
Lorsqu'on élabore des politiques publiques comme celles qu'on retrouve dans le projet de loi , il faut travailler fort de façon transpartisane pour pouvoir offrir de meilleurs programmes, d'autant plus qu'on a là un projet de loi ambitieux. Cela nous force à collaborer, à réfléchir, à itérer, à faire plusieurs versions du projet de loi, à l'amender, à consulter les gens, les experts, les milieux et à respecter la voix de ceux qui nous ont élus. C'est aussi cela, notre travail.
C'est ce travail-là qu'on nous a empêchés de faire avec le processus bâclé du projet de loi C‑31 et irrespectueux des parlementaires. C'est un projet de loi qui a été concocté à la dernière minute en plein été, parce que le chef du NPD a fait parler de lui dans les nouvelles et a dit que l'entente allait peut-être être terminée. On s'est rendu compte qu'on se retrouvait avec le projet de loi C‑31. C'est vraiment un projet de loi qui a été écrit sur le coin d'une table. Il peut arriver de faire les choses tout croche à la dernière minute, mais cela rend encore plus important le processus parlementaire. Cela rend le rôle des députés, des partis de l'opposition, de l'expérience et de la compétence qu'on retrouve des deux côtés de la Chambre encore plus crucial, afin de bonifier ce projet de loi qui, de toute évidence, risque d'avoir davantage de lacunes que des projets de loi qui ont été présentés une, deux et trois fois à la Chambre et qui ont déjà fait l'objet de travaux parlementaires.
Nos outils pour contribuer à ce travail, ce sont les heures de débats à la Chambre et c'est le travail en comité. Cela prend du temps, de la planification, de la préparation. On peut accélérer les choses un peu, mais cela prend de l'énergie, du temps, des témoins provenant de la société civile. On ne peut pas vivre ici dans une bulle en vase clos. On ne peut pas faire cela. On doit mieux que cela aux gens qui nous élisent. Cela nous prend des chiffres comme ceux du directeur parlementaire du budget. Cela prend du temps pour déposer des amendements, du temps pour les considérer, pour les étudier, pour les débattre. Les amendements permettent des fois de réintégrer des gens qui auraient été exclus par ces politiques-là. C'est particulièrement le cas avec le projet de loi C‑31.
Par la suite, on revient à la Chambre à l'étape du rapport et à la troisième lecture. Il y a des heures de débat importantes pour être en mesure de bonifier les projets de loi. Quiconque croit profondément dans le parlementarisme, dans nos institutions, croit qu'il y a une valeur à faire cela.
Je vois ici le député de , un des mieux placés pour le comprendre, lui qui passe 23 heures sur 24 à la Chambre à débattre.
Après ce travail-là, on est capable, au moins, d'avoir confiance que le travail a été fait. Évidemment, on ne va pas voter tous ensemble. La plupart du temps, on ne va pas être d'accord, mais on va avoir quand même la conscience d'avoir fait ce qu'on avait à faire et de voter sur un travail qui est aussi achevé qu'il devrait l'être.
Dans ce cas-ci, on n'a pas brûlé une étape, on n'a pas brûlé deux étapes, on n'a pas brûlé trois étapes, on a brûlé toutes les étapes du processus législatif. On a empêché entièrement les parlementaires de faire leur travail. On les a asservis entièrement au pouvoir exécutif du gouvernement. C'est à la limite comme si on avait muselé les parlementaires, que ce soit en comité ou ici à la Chambre. C'est comme si on nous disait que nous n'avions rien à dire, que nous n'étions pas constructifs, quand on nous impose non seulement un bâillon, mais un super bâillon.
Après avoir muselé la Chambre, on nous a dit que nous n'avions plus rien à dire. De toute évidence, nous avions des choses à dire, des choses qui auraient pu bonifier ce projet de loi. Il y a des députés compétents autant de ce côté-ci que de l'autre. On nous a dit que le comité allait siéger, un lundi soir, de 19 heures à minuit. Si on n'avait pas fini à minuit, qu'il y ait une alarme de feu ou une quelconque interruption, les amendements ne seraient plus négociés et ne seraient plus discutés et notre travail irait à la poubelle et le projet de loi serait adopté tel quel à l'étape du rapport.
On nous a empêchés de recevoir des témoins. C'est drôle, nous avions convenu à l'origine de pouvoir entendre quatre heures de témoignages. Nous avons eu une rencontre à huis clos deux jours plus tard, et les témoins étaient disparus. Nous avons eu droit à une seule heure et demie avec deux ministres en même temps. Ces ministres étaient, je dois le dire, mal préparés et visiblement mal à l'aise avec le projet de loi. Le est un excellent économiste, mondialement reconnu. Je voyais dans ses yeux son malaise à l'égard de certaines parties du projet de loi. Cela se voit, cela se perçoit.
On a donc annulé la comparution des témoins et, finalement, on a un projet de loi qui n'a pas été amendé par le comité. Pire, on nous a empêchés de déposer des amendements après avoir vu les ministres, alors qu'on nous avait déjà empêchés de recevoir des témoins. On a donc court-circuité tout le processus d'amendement. Nous savons que les amendements ne sont parfois pas adoptés. Nous savons que le gouvernement et le NPD, qui se sont mis ensemble — ce n'est pas une accusation, c'est une réalité —, n'auraient peut-être pas adopté les amendements, mais ces amendements méritaient quand même d'être discutés.
Ce projet de loi sera donc adopté aujourd'hui à toute vitesse, sans travaux parlementaires. En tant que parlementaire relativement nouveau, je suis profondément déçu de cela. Ce n'est pas juste un bâillon, c'est un super bâillon.
Je vois ici, à la Chambre, les membres du Comité permanent de la santé. Nous avons l'habitude de travailler ensemble, de nous parler et de nous comprendre. Nous ne sommes pas d'accord sur tout, mais nous sommes capables de faire des compromis. Nous savons que nous en sommes capables. On nous a toutefois empêchés de le faire. Je sentais ce malaise des deux côtés de la Chambre. Je le sentais au Bloc québécois et chez les conservateurs. Je le sentais aussi dans l'esprit de la soirée de lundi, en comité, du côté des députés du gouvernement, parce qu'on ne les a pas laissés faire leur travail.
Qui paie pour cela? On sait que les taux de participation aux élections diminuent. Les gens sont de plus en plus cyniques envers la politique. Les gens s'y intéressent de moins en moins, et on montre à ces gens-là que le processus démocratique est ainsi, que les députés ne servent à rien, que leur travail est méprisé. Ensuite, on se demande pourquoi les gens n'ont plus confiance dans nos institutions.
Qui paie parce qu'on a laissé des gens derrière, dans le projet de loi ? Ce sont des enfants et des parents progressistes du Québec, qui ont décidé d'assurer un certain nombre de soins pour les 10 ans et moins, des soins qui sont aussi assurés par le programme fédéral, mais pour lesquels on n'aura pas les paiements. On pénalise donc les parents progressistes du Québec, et, encore plus, c'est l'avenir qu'on met en péril.
Les libéraux et les néo-démocrates nous disent que les soins dentaires sont des soins de santé, et ils ont raison. Cela fait partie de la santé globale, mais il s'agit de l'avenir des soins de santé fournis par le secteur public et universel. Ce qu'on dit aux provinces, c'est que, si elles développent ces services pour les intégrer un jour dans leurs systèmes de santé, elles vont être pénalisées par le gouvernement fédéral.
Qui va payer pour cela? Ce sont les 86 000 personnes laissées de côté dans le cadre de l'allocation au logement, parce qu'elles vivent dans des HLM ou dans des coopératives d'habitation, ces modèles progressistes de construction de logement dont le Québec s'est doté. Avec un petit amendement de deux lignes, on aurait pu réintégrer ces gens-là dans le programme fédéral, mais le gouvernement a refusé. Mon collègue de et moi-même avons réécrit aux deux ministres concernés, le et le . Puisqu'ils aiment la reine et le roi, nous les avons implorés d'utiliser leur prérogative royale pour réintégrer ces gens-là. Nous avons eu un accusé de réception, et c'est à peu près tout.
L'aide structurante dans le logement, comment l'encourage-t-on avec un projet de loi qui a un principe comme celui-là, malgré toutes les bonnes intentions? Comment encourage-t-on les provinces à mettre en place des programmes permanents de construction de logement quand, par la suite, le gouvernement fédéral met en place des programmes qui les pénalisent?
C'est comme si on disait que, puisque certaines provinces ont fait des efforts, on va prendre l'argent des contribuables canadiens et on va l'envoyer dans les provinces qui n'ont pas fait leurs efforts. C'est ce qui est en jeu. On comprendra que c'est un processus vicié et inacceptable.
Le Bloc québécois aurait aimé mieux contribuer à améliorer ce projet de loi, mais, dans son état actuel, nous ne serons pas en mesure de l'appuyer aux étapes de la deuxième et de la troisième lecture.
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Madame la Présidente, je félicite d'abord mon collègue et ami de Mirabel pour son poignant discours.
Comme il l'a clairement démontré, nous dénonçons la façon cavalière qu'a le gouvernement de mener ce projet de loi .
Le projet de loi C‑31 a été mal rédigé. Il ne prend pas du tout en compte la réalité du Québec. Il n'est pas du tout arrimé avec ce qui se passe au Québec, tant pour la partie de l'aide au loyer que pour la partie sur les soins dentaires.
Parce que le Québec choisit de se payer des mesures sociales, il se trouve grandement exclu et pénalisé par ce projet de loi. Il y a plein de façons de régler cela, comme une compensation ou encore de légères modifications aux règles de qualification, mais rien n'a été fait. C'est le genre de problème qui aurait pu être réglé grâce au processus normal d'étude des projets de loi, tant à la Chambre qu'en comité, avec un minimum de bonne volonté. Or, le gouvernement a choisi de le faire cheminer avec un super bâillon qui court-circuite tout le processus standard.
Il y a eu des heures de débat réduites et des études en comité minimales, à peine deux heures, qui refusent tout témoin et ne permettent pas d'avoir l'analyse des experts en la matière. C'est la même chose pour les personnes qui sont touchées par le projet de loi C‑31. Il y a le rejet de nos amendements visant à accommoder le Québec, tout cela parce que le gouvernement a préféré sortir son bulldozer et ne pas écouter la raison ou les gens touchés. Le gouvernement fait preuve de mauvaise foi en refusant à la Chambre et à son comité la possibilité de jouer son rôle de façon raisonnable; tout cela avec la complicité du troisième parti de l'opposition et tout cela dans le but d'aller vite et de bâcler son travail.
Cela donne un mauvais projet de loi qui nous revient à la troisième lecture en étant tout aussi mauvais. Résultat: la réalité du Québec est une fois de plus bafouée par ce gouvernement et par la Chambre.
Qu'on me comprenne bien: je suis tout à fait en faveur des principes de ce projet de loi. Le Bloc québécois est tout à fait en faveur des principes de ce projet de loi, mais nous allons voter contre. La raison est que, dans son application, ce projet de loi crée de grandes iniquités face au Québec et qu'en court-circuitant tout le processus d'étude et de bonification de ce projet de loi, le gouvernement a fait le choix de mettre en place une loi qui est injuste pour le Québec. Si le gouvernement avait laissé travailler la Chambre, nous n'en serions pas là.
Je m'explique. Le projet de loi discrimine les Québécois, tant dans son volet sur le logement que dans son volet sur les soins dentaires. Le directeur parlementaire du budget a confirmé nos appréhensions. Avec le projet de loi C‑31, la population du Québec ne reçoit pas sa juste part.
Commençons par le volet sur le logement. Le directeur parlementaire du budget a publié le 14 octobre dernier son estimation du coût et du nombre de bénéficiaires pour le volet de l'aide au loyer du projet de loi C‑31. Cette partie de la loi offre un chèque unique de 500 $. Le directeur nous confirme que la population du Québec ne reçoit pas sa juste part et se trouve discriminée.
Pour être admissible, il faut avoir un revenu peu élevé, soit 20 000 $ pour une personne seule ou 35 000 $ pour un couple ou une famille. Il faut aussi être locataire et payer un loyer qui représente plus de 30 % des revenus. Or, au Québec, on a choisi collectivement de soutenir le logement social.
De nombreux ménages à faible revenu habitent dans les habitations à loyer modique, ou HLM, ou encore dans des coopératives d'habitation. Or, dans ces logements sociaux, le loyer est plafonné à 30 % du revenu, afin de prendre en compte la capacité à payer des gens qui y vivent.
Ces personnes se trouvent donc exclues de l'aide ici proposée. Au Québec, parce qu'on choisit d'être plus progressiste, on se paie collectivement un service de logement social. Avec ce projet de loi, on se trouve à payer une deuxième fois pour un chèque d'aide, mais on s'en trouve en grande partie exclu. Il n'y a pas un sou noir de compensation. Le résultat est que ce projet de loi discrimine le Québec parce que celui-ci est trop progressiste pour Ottawa, pour ce gouvernement libéral et pour le NPD qui n'arrête pas de parler.
Comprenons-nous bien: au Québec, il manque encore aujourd'hui cruellement de logements sociaux. Il faut en faire plus et Ottawa doit apporter sa contribution au logement social.
Or, parce que la situation est meilleure au Québec, notre monde à faible revenu se trouve pénalisé. Parce qu'on est trop progressiste, Ottawa choisit de priver le Québec de la part d'aide au loyer qui lui revient. À ce sujet, le directeur parlementaire du budget évalue qu'à cause de cette règle de 30 %, comme le disait mon collègue, 118 000 personnes au Canada n'auront pas droit au soutien, dont les trois quarts sont au Québec. On parle de 86 700 personnes.
Pourquoi le gouvernement a-t-il choisi de créer une telle injustice? Pourquoi refuse-t-il de corriger cette injustice?
Pourquoi est-ce que, chaque fois qu'une injustice est infligée au Québec, Ottawa choisit de ne pas écouter? Je le répète, cette iniquité pouvait être réglée en comité ou à la Chambre. Ce gouvernement s'y refuse, et il choisit volontairement de priver le Québec d'une part importante de l'aide qui lui est due. Est-ce que le gouvernement est prêt à s'engager à corriger cette injustice? Jusqu'à maintenant, il s'y est refusé.
Pour le volet dentaire, c'est pareil. Le directeur parlementaire du budget a aussi confirmé nos craintes. Le Québec va recevoir moitié moins d'aide par enfant en moyenne. Selon les calculs du directeur parlementaire du budget, les Québécoises et les Québécois vont recevoir 13 % du programme. Si nous recevions notre part, ce serait 23 %. Il manque 10 points de pourcentage. Bref, les parents québécois sont loin de recevoir leur juste part du programme. Par enfant, le portrait n'est pas meilleur. En moyenne, un enfant québécois reçoit la moitié moins de ce que reçoit un enfant du Canada hors Québec, comme je viens de le dire. De plus, c'est sans compensation et sans réel souci que le soutien couvre adéquatement les frais dentaires.
En réalité, puisque ce sont ici des chèques à montant unique, les parents québécois ne vont pas recevoir des chèques moins élevés, mais la moitié d'entre eux ne seront pas admissibles à la prestation alors que, à revenu et à situation parentale semblables, ils y auraient droit s'ils vivaient hors Québec. Cela veut dire que, comme le disait mon collègue, environ 130 000 personnes au Québec seront exclues du programme alors qu'à situation parentale semblable et à revenu semblable ils y auraient droit s'ils habitaient hors Québec.
Lors de notre rencontre avec le directeur parlementaire du budget vendredi dernier, il nous a indiqué que deux facteurs expliquaient cette disproportion. Premièrement, cette disproportion existe parce que le Québec est trop progressiste. Le programme gouvernemental québécois fait que plusieurs parents ne paient aucuns frais lors de leur visite chez le dentiste. Ils ne pourront donc pas recevoir l'aide d'Ottawa.
Au Québec, nous avons déjà choisi d'offrir des soins dentaires pour les enfants et nous avons choisi de payer pour cela. Le fait de payer pour ce service important nous prive de l'aide d'Ottawa pour laquelle nous payons aussi. Il n'y a aucun arrimage ni aucune compensation.
Deuxièmement, cette disproportion existe parce que le Québec est trop syndiqué. Puisque le taux de syndicalisation est plus élevé que celui du Canada, une plus forte proportion de notre population dispose d'une assurance collective. Cela nous exclut une fois de plus de ce projet de loi. Le Québec ne reçoit pas sa juste part parce que nous sommes plus progressistes et plus syndiqués.
Ottawa, le gouvernement libéral et le NPD choisissent de discriminer les progressistes et les syndiqués. Cela ne s'invente pas. Parce que trop progressiste, le Québec se trouve discriminé par Ottawa. Le gouvernement a refusé de proposer un arrangement. Le gouvernement a forcé la Chambre à adopter tout cela très vite, sans régler les iniquités. C'est inacceptable, et cela nous force à voter contre le projet de loi même si nous sommes en faveur du principe.
Sans aucun doute, ma nation se trouve bien mal servie par son voisin qui prend des décisions pour nous avec notre argent et qui ne cherche simplement plus à proposer des arrangements ou des accommodements. J'espère que nous nous souviendrons de cela.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis ravi de participer à ce débat. J'ai passé toute la journée à écouter les députés parler du projet de loi . De quoi parlons-nous dans le cadre du projet de loi ? Nous parlons de fournir un soutien en matière de santé buccodentaire aux familles dont le revenu est inférieur à 90 000 $ et qui ont des enfants de moins de 12 ans qui n'ont pas d'assurance dentaire ailleurs. C'est ce dont il est question dans le projet de loi.
Nous parlons également de verser une prestation pour le loyer unique de 500 $ aux personnes à faible revenu dont le revenu est inférieur à 20 000 $ et aux couples et familles à faible revenu dont le revenu est inférieur à 35 000 $. C'est ce dont il est question dans le projet de loi .
Pendant que j'écoutais les députés aujourd'hui, j'ai ressenti toute une gamme d'émotions, allant de la colère à la tristesse, en passant par la consternation. J'ai entendu les conservateurs répéter à maintes reprises que les enfants qui ont besoin de soutien en matière de soins dentaires et qui n'en ont pas ne devraient pas l'obtenir. Les conservateurs s'opposent à ce projet de loi et ils ont fourni toutes sortes de justifications, aussi illogiques et étranges soient-elles. Ils ont même déclaré sans ambages que la santé dentaire ne devrait pas être une priorité puisqu'il n'y a pas de crise. Ces propos sont tenus par des gens qui bénéficient d'une assurance dentaire qui s'applique à eux et à leur famille.
Au Canada, 500 000 enfants n'ont pas accès à des soins dentaires. Pour la gouverne des conservateurs, voici les faits. Une bonne santé buccodentaire est essentielle pour notre santé en général. Cela va au-delà des risques de douleur, d'infection et de carie. Chez les jeunes enfants en particulier, cela peut avoir une incidence sur leur alimentation, leur sommeil et leur croissance. Cela pourrait avoir des effets à long terme sur leur vie adulte. En fait, la santé buccodentaire est liée au diabète et aux maladies respiratoires. Au Canada, l'opération chirurgicale la plus fréquemment effectuée sur des enfants d'âge préscolaire dans la plupart des hôpitaux pour enfants est le traitement pour la carie dentaire.
Les conservateurs ne se préoccupent peut-être pas des gens et des douleurs qu'ils peuvent éprouver parce qu'ils n'ont pas accès à des soins dentaires, mais ils se préoccupent certainement d'une chose: l'argent. Ils parlent toujours d'argent, même s'ils ne parlent jamais des PDG ultrariches qui profitent de primes trop généreuses et de bénéfices excessifs liés à la pandémie. Les conservateurs ne sont pas inquiets au sujet de ces entreprises. Ils ne sont pas non plus inquiets au sujet de l'industrie pétrolière et gazière, qui a engrangé 147 milliards de dollars l'an dernier seulement. On ne les entendra jamais dire que ces compagnies devraient payer leur juste part afin que ces 500 000 enfants et leur famille puissent obtenir des soins dentaires. On ne les entendra jamais parler de telles choses.
Ils ne cessent de dire que nous n'en avons pas les moyens et qu'ils ne savent pas où trouver l'argent. L'argent pour aider les Canadiens provient des riches qui engrangent des profits faramineux. C'est le cheval de bataille des néo-démocrates. Les députés peuvent parier tous leurs deniers que je vais me battre jusqu'au bout pour cet enjeu.
Arrêtons-nous un instant pour parler d'argent. Je ne sais pas si les députés conservateurs sont au courant, mais 1 % des personnes se retrouvent à l'hôpital parce qu'elles n'ont pas de services de soins dentaires. Elles se retrouvent à l'urgence. Si l'on prend l'exemple de la Colombie‑Britannique, le coût des soins à l'urgence pour cette tranche de 1 % s'élève à 155 millions de dollars. C'est le coût pour une seule province. Si l'on multiplie cette somme par le nombre de provinces et de territoires d'un bout à l'autre du pays, on couvre amplement le financement requis pour mettre en œuvre ce programme — avec un surplus.
Il est inconcevable d'imaginer la douleur et la souffrance de ces personnes. Les conservateurs s'attardent aux dollars et aux cents, mais pensent-ils vraiment au bien-être de leurs concitoyens? À entendre les conservateurs, il n'y a pas de crise en matière de santé buccodentaire. Ma foi, vraiment? Voulons-nous vraiment que tous les Canadiens se retrouvent à l'hôpital avant de commencer à chercher comment régler le problème?
Le pire, c'est qu'ils essaient de monter les communautés les unes contre les autres. Toute la journée aujourd'hui, je les ai entendus dire que, parce que les fonds sont insuffisants pour s'occuper de la santé mentale, on ne devrait pas s'occuper de la santé dentaire. Quel genre de raisonnement tordu et illogique est-ce là? Les néo-démocrates de ce côté-ci de la Chambre sont persuadés qu'il faut investir dans la santé mentale. En fait, nous croyons que des soins de santé qui couvrent les citoyens de la tête aux pieds devraient être en place. Nous voulons également nous battre pour l'assurance-médicaments. Nous sommes prêts à remuer ciel et terre pour ces choses.
Je ne peux pas croire ce que j'entends aujourd'hui de la part des conservateurs, y compris de leur propre , qui a déclaré à différents endroits que les soins dentaires n'étaient pas une priorité. J'ai même entendu des députés conservateurs dire qu'aucun électeur de leur circonscription n'avait besoin de soins dentaires. Bonté divine. Je les mets au défi de valider cette affirmation en prouvant qu'aucun des habitants de leurs circonscriptions n'a besoin de soins dentaires.
J'aimerais aborder un peu la question du logement, car j'entends aussi un raisonnement tordu à ce sujet.
Soyons clairs. Plus tôt aujourd'hui, j'ai indiqué, province par province, le nombre de personnes qui étaient admissibles à la prestation pour le logement. Cela représentait 1 785 600 personnes. Elles seraient admissibles à cette prestation unique de 500 $. Au Québec, 568 800 personnes y seraient admissibles. Cette province se classe au deuxième rang en ce qui a trait au nombre de personnes admissibles, alors c'est tout simplement faux de dire que les Québécois ne recevraient pas cette prestation. Ils la recevraient.
Je dois dire que j'admire le Québec à cet égard. Lorsque les libéraux fédéraux ont annulé le programme national de logement abordable en 1993, le Québec et la Colombie-Britannique ont été les seules provinces à continuer d'offrir des logements sociaux et de construire des logements abordables et des coopératives d'habitation, et ils l'ont fait tout seuls. La Colombie-Britannique l'a fait. Nous subventionnons les gens qui ont ce besoin. Maintenant qu'un gouvernement néo-démocrate est de nouveau au pouvoir, il investit d'importantes sommes dans le logement.
Ce n'est pas parce que certaines personnes disposent d'un logement sûr, sécurisé et abordable et d'un loyer adapté au revenu que nous devons laisser tous les autres en plan. Cela ne signifie pas que nous ne devons pas lutter pour qu'ils obtiennent également de l'aide. Je lutterai pour aider ces personnes jusqu'à ce que je sois sur mon lit de mort. Comme ma mère me l'a appris, nous devons nous soutenir mutuellement. Comme des aînés autochtones me l'ont appris, nous devons n'avoir qu'un cœur et qu'une âme. Voilà ce que nous devons faire. Des gens ont été laissés pour compte, et ce n'est pas parce que j'ai réussi que nous avons tous réussi. Nous devons travailler plus fort pour faire avancer tout le monde.
Il fut un temps où je vivais dans la pauvreté. Il fut un temps où mes parents gagnaient moins que le salaire minimum pour nous faire vivre. Ce n'est pas parce que nous ne vivons plus dans la pauvreté que j'oublie mon histoire, mon passé et toutes les personnes qui ont été laissées pour compte. Voilà ce dont il est question dans ce projet de loi. Voilà pourquoi les néo-démocrates — nos 24 députés — travaillent: pour forcer le gouvernement à prendre davantage de mesures pour aider les gens de notre pays.
Nous le méritons tous. Nous voulons être fiers de ce que nous sommes en tant que Canadiens. Je me suis présentée aux élections pour faire un travail, pour lutter pour tout le monde afin que personne ne soit laissé pour compte. Tant que cela ne sera pas accompli, les néo-démocrates ne prendront aucun repos. Peu importe les sobriquets que les conservateurs veulent nous donner, ou qui que ce soit d'ailleurs, cela n'a pas d'importance. En fin de compte, il ne s'agit pas de moi, mais des Canadiens. Voilà pourquoi nous sommes ici à la Chambre.
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Monsieur le Président, j'ai l'honneur de m'exprimer aujourd'hui au sujet du projet de loi sur l'allégement du coût de la vie. En tant que porte-parole du NPD en matière de santé, je suis particulièrement heureux de parler des aspects de ce projet de loi liés aux soins dentaires.
Il y a plus de 50 ans, Tommy Douglas a usé de son influence dans le contexte d'un gouvernement minoritaire pour mettre en place notre système public de soins de santé. L'accès aux soins médicaux et hospitaliers est ainsi devenu un droit pour tous les citoyens plutôt qu'un privilège. Cette précieuse institution, notre système public de soins de santé, nous définit en tant que nation. Elle constitue l'affirmation que nous prendrons soin les uns des autres lorsque nous serons le plus vulnérables. Elle est le reflet de notre engagement envers l'égalité et la justice.
Cependant, notre système de soins de santé n'est pas parfait, et il n'est pas complet. De nombreux services de santé importants ne sont toujours pas couverts au Canada. Pour ceux‑là, les patients restent à la merci de leur capacité à payer. En situation de gouvernement minoritaire, les néo‑démocrates du Canada font une fois de plus passer le progrès avant les considérations partisanes pour combler l'une des lacunes les plus flagrantes de notre système public, celle des soins dentaires.
Grâce à l'entente de soutien et de confiance conclue avec le gouvernement, les néo-démocrates ont réussi à contraindre les libéraux à s'engager à mettre en place un programme national de soins dentaires pour les particuliers et les familles non assurés dont le revenu est inférieur à 90 000 $ par année et permettant aux personnes dont le revenu est inférieur à 70 000 $ par année de n'avoir absolument rien à débourser. Nous entendons créer un régime de soins dentaires complets qui permettrait à des millions de Canadiens de recevoir des services de soins dentaires équivalents à ceux que reçoivent les autres Canadiens assurés et, ultimement, d'intégrer les soins dentaires dans le système de santé publique à titre de service public universel assuré, comme ils étaient toujours censés l'être.
La prestation dentaire canadienne prévue dans le projet de loi est la première étape de ce plan. Il s'agit d'un paiement provisoire qui permettrait aux enfants de moins de 12 ans de recevoir les soins dentaires dont ils ont besoin de toute urgence pendant l'élaboration d'un régime de soins dentaires complet d'ici la fin de 2023 pour les enfants de moins de 18 ans, les aînés de plus de 65 ans et les personnes handicapées. En 2025, le régime serait ensuite étendu à toutes les familles canadiennes ayant un revenu inférieur à 90 000 $ par année, ce qui couvrirait environ 9 millions de Canadiens.
Grâce à la prestation dentaire canadienne, les parents ou les tuteurs admissibles recevraient un paiement forfaitaire unique libre d'impôt jusqu'à concurrence de 1 300 $ pour couvrir les frais dentaires de leurs enfants de moins de 12 ans au cours des 14 prochains mois. La date cible de la mise en œuvre du programme est le 1er décembre 2022, et le programme couvrirait les dépenses rétroactivement au 1er octobre.
Pour avoir accès à la prestation, les parents et les tuteurs d'enfants devront présenter une demande à l'Agence du revenu du Canada et attester que leur enfant n'est pas couvert par une assurance dentaire privée, qu'ils auront des dépenses de soins dentaires pour lesquelles ils utiliseront la prestation, et qu'ils comprennent qu'ils devront, sur demande, fournir des documents pour vérifier les dépenses engagées. Il y aura une politique efficace d'audit et d'application de la loi. Dans l'ensemble du pays, un demi-million d'enfants pourraient ainsi bénéficier d'investissements dans les soins dentaires, des investissements qui sont requis de toute urgence.
Le manque de soins dentaires entraîne des coûts dans d'autres parties du système de soins de santé public, notamment quand une urgence dentaire mène à une hospitalisation, sans oublier les effets à long terme d'une mauvaise santé buccodentaire sur le corps d'une personne. C'est particulièrement le cas pour les enfants, puisque les bonnes habitudes en matière de santé buccodentaire qu'ils acquièrent dès l'enfance les guideront pendant toute leur vie. Nous savons que la santé buccodentaire est une composante essentielle de la santé globale. Les caries demeurent la maladie chronique la plus répandue chez les enfants au Canada. C'est la principale cause de chirurgies d'un jour chez les enfants et la principale raison pour laquelle les enfants s'absentent de l'école.
En plus de la douleur et des risques associés à l'infection causée par la carie dentaire, ajoutons que cela peut nuire aux habitudes alimentaires, au sommeil et à la croissance de l'enfant tout en augmentant les risques qu'il ait besoin de traitements plus tard dans la vie. Les chiffres ne peuvent rendre compte de l'ampleur des conséquences que la douleur, les problèmes sociaux et les pertes économiques associés aux problèmes dentaires non traités peuvent apporter. Pourtant, aujourd'hui, alors que nous débattons de ce projet de loi à la Chambre, plus de 35 % des Canadiens, soit environ 13 millions d'entre nous, n'ont pas du tout d'assurance dentaire, et près de 7 millions de Canadiens évitent d'aller annuellement chez le dentiste à cause des coûts, même s'ils ont une assurance.
Il n'est guère étonnant que cette situation touche plus durement les Canadiens à faible revenu et marginalisés. Les plus vulnérables de la société canadienne ont les taux les plus élevés de caries et de maladies dentaires et le pire accès aux services de santé buccodentaire. Selon l'Académie canadienne des sciences de la santé, 50 % des Canadiens à faible revenu ainsi que la majorité des aînés de plus de 60 ans n'ont pas d'assurance dentaire.
C'est un problème de santé publique préoccupant. Les problèmes de santé buccodentaire non traités mènent à de graves problèmes de santé, tels que des problèmes cardiaques, des complications liées au diabète, un faible taux de natalité et des infections mortelles, sans oublier la douleur chronique, le défigurement et la honte qui y sont associés. Voilà pourquoi les néo-démocrates du Canada exercent des pressions depuis des années pour instaurer un régime universel de soins dentaires.
À leur première rencontre à la suite des élections de 2019, le a pressé le de passer outre les lignes de parti pour offrir un régime de soins dentaires à tous les Canadiens. J'ai été heureux de voir le gouvernement reconnaître cette priorité du NPD dans le discours du Trône de 2019 et encouragé de voir dans la lettre de la ministre de Santé de l'époque la directive de « [t]ravailler avec le Parlement pour étudier et analyser les voies à suivre concernant le régime national de soins dentaires ». Malheureusement, le gouvernement libéral n'a pas pris de mesure à l'égard de cet engagement au cours de la dernière législature.
En fait, lorsque les néo-démocrates ont proposé un plan pour financer un régime national d'assurance dentaire en taxant les profits exceptionnels accumulés par les profiteurs de la pandémie et les ultrariches, les libéraux et les conservateurs ont voté contre notre proposition. Lorsque mon ancien collègue de caucus Jack Harris a proposé une motion en juin 2021 en vue d'établir un régime fédéral de soins dentaires pour les familles canadiennes qui gagnent moins de 90 000 $ par année et qui n'ont pas d'assurance, à titre de premier pas vers un régime public universel de soins dentaires, un peu comme ce qui est proposé dans le présent projet de loi, les libéraux et les conservateurs ont, encore une fois, voté contre, si bien qu'elle a été rejetée.
Aujourd'hui, nous avons enfin l'occasion de faire avancer le dossier du régime national de soins dentaires. Nous ne devons pas la laisser passer. Il s'agit du plus grand élargissement du régime de soins de santé public de notre génération et du plus important investissement dans la santé buccodentaire de l'histoire du Canada. À ceux qui s'opposent à cette initiative, je tiens à rappeler que tous les députés bénéficient, pour eux-mêmes et leur famille, d'une assurance dentaire financée par les contribuables. En votant contre ce projet de loi, ils refusent aux Canadiens les plus démunis d'avoir accès à des soins dentaires tout en acceptant de prendre l'argent des contribuables pour payer les leurs. C'est une honte monumentale.
Je vois des députés sur les bancs des conservateurs qui nous montrent leurs dents. C'est révoltant.
Pour ceux qui prétendent que nous n'avons tout simplement pas les moyens de mettre en place un programme dont nous avons besoin de toute urgence, examinons quelques chiffres. Le directeur parlementaire du budget estime que la prestation dentaire canadienne coûtera 703 millions de dollars au total, et qu'une fois entièrement mis en œuvre, notre régime national de soins dentaires coûtera environ 1,7 milliard de dollars par an pour assurer la prise en charge de 9 millions de Canadiens.
Nous dépensons actuellement environ 309 milliards de dollars par an en soins de santé au Canada. Ce régime de soins dentaires représente moins de 1 % de cette somme, sans compter les économies que nous réaliserons grâce à la diminution du nombre de visites aux urgences et à la prévention de graves complications liées, plus tard dans la vie, à des problèmes de santé buccodentaire non traités.
La santé buccale n'est pas un luxe, c'est une nécessité. Ceux qui disent que nous n'avons pas les moyens de payer un régime de soins dentaires parce qu'il faut d'abord régler les problèmes du système de santé canadien ne réalisent pas que les soins dentaires font partie des soins de santé de base. Personne ne penserait à demander à quelqu'un de choisir entre une intervention chirurgicale au cœur ou à un œil pour une cataracte, entre se faire réparer la jambe ou la hanche. Couvrir les soins buccaux est aussi important que de couvrir les soins du reste du corps pour la santé générale.
Ceux qui disent que les provinces et les territoires couvrent déjà les soins dentaires doivent savoir une chose: c'est un mythe. Aucune province et aucun territoire n'offrent une couverture à tous les citoyens, et sans frais partagés, de façon globale, pour les personnes qui gagnent moins de 70 000 $. Tous les programmes que j'ai examinés au pays pratiquement sans exception sont mal financés et incomplets et ne couvrent que trop peu de gens.
Il est temps de mettre de côté la partisanerie. Il a toujours été prévu que les soins buccaux fassent partie du système de santé canadien. C'est une erreur de l'histoire qui fait qu'ils n'en font pas partie. Lorsque le premier ministre Diefenbaker a demandé au juge Hall de faire des recommandations sur ce qui devrait être inclus dans le système de soins de santé du Canada, en 1964, le juge a recommandé que les soins dentaires soient inclus. Il s'agit d'une omission qui date d'il y a plus de 50 ans et que nous avons l'occasion de corriger, et les néo-démocrates ne relâcheront pas leurs efforts tant que tous les Canadiens ne pourront pas obtenir de soins dentaires, comme c'est leur droit, de la même manière qu'ils peuvent obtenir des soins pour tous les autres problèmes de santé au Canada.
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Monsieur le Président, je vous en sais fort gré parce que, bien que les libéraux ne cessent pas de répéter qu'ils se font chahuter, vous remarquerez que je n'ai même pas réagi à leurs accusations. Ils peuvent dire tout ce qu'ils veulent. Cela ne me dérange aucunement parce que ce sont vraiment des balivernes. Ils cherchent à me mettre en colère. Dans la sphère politique, le projet de loi est considéré comme une mesure litigieuse parce que les libéraux s'en servent pour gagner du capital politique.
Le nouveau chef conservateur s'est vraiment efforcé de faire savoir aux Canadiens qu'ils sont importants pour nous. Nous voulons que M. et Mme Tout-le-Monde sachent que nous avons vraiment un plan et que nous nous soucions de leur sort. Nous désirons que nos concitoyens aient plus d'argent en poche. Or, le gouvernement libéral et le NPD, qui le soutient sans réserve, prévoient tripler le prix des aliments, tripler le prix du carburant et tripler le prix du chauffage. Oui, les députés m'ont bien entendu, et je vais le répéter pour la coalition libérale—néo‑démocrate: ses membres vont tripler, tripler, tripler les prix. Je sais qu'ils détestent quand nous disons cela. C'est pourquoi je l'ai dit de nouveau.
Les conservateurs veulent que la vie soit plus abordable. Ce qui est honteux, c'est que nous savons que nos amis du Canada atlantique sont en difficulté après la terrible catastrophe causée par un événement météorologique. Ils en arrachent. Les premiers ministres libéraux des provinces de l'Atlantique supplient le gouvernement de ne pas augmenter la taxe sur le carbone parce qu'ils en arrachent.
Un rapport publié aujourd'hui nous apprend que 1,5 million de Canadiens ont eu recours aux banques alimentaires le mois dernier. Il s'agit d'une augmentation de 35 % par rapport à l'an dernier. C'est la situation engendrée par les libéraux. Quand on le leur fait remarquer, les libéraux jettent le blâme sur tout le monde sauf sur eux-mêmes.
C'est vrai, l'inflation peut être causée par différentes choses, y compris des enjeux internationaux, mais elle l'est surtout par des décisions prises ici, au Canada. C'est le gouvernement qui détient les clés de la banque. C'est ce qu'a expliqué notre collègue de dans son excellent discours: cela commence ici, au Canada. Plus de 176 millions de dollars des dépenses que les libéraux attribuent à la réponse à la COVID n'avaient rien à voir avec la COVID, et c'est ce qu'affirme aujourd'hui le rapport du directeur parlementaire du budget.
Nous ne voulons pas que des gens soient évincés ou que des enfants souffrent parce que leur famille n'a pas les moyens de les envoyer chez le dentiste. Depuis que notre nouveau chef a été élu, la majorité des questions que nous posons à la période des questions sont axées sur l'abordabilité. Alors que les libéraux et le NPD ne pensent qu'à dépenser, dépenser, dépenser, de notre côté, nous voulons trouver des façons de changer concrètement la vie des gens.
Le projet de loi ne vise pas à donner accès aux soins dentaires ni à rendre les loyers plus abordables, il vise à maintenir le pouvoir en place. Soyons clairs: il vise à préserver l'emprise, au mieux ténue, du sur son parti. Il y a péril en la demeure. Les rapaces attendent leur tour, ils rassemblent leurs troupes et ils s'organisent dans le but de prendre le pouvoir et de devenir les prochains chefs du Parti libéral parce que le premier ministre n'a pas le pouvoir bien en main.
Le chef du NPD est lui aussi aux prises avec la politique interne de son parti. Si les membres de la coalition NPD-Libéral étaient préoccupés par les soins dentaires ou le loyer, ils auraient voulu un débat approfondi en comité. Ils auraient voulu un débat approfondi ici, à la Chambre. Ils auraient voulu faire en sorte d'avoir la meilleure mesure législative possible.
Je me permettrai de dire une chose. Ce projet de loi n'est ni un plan ni un programme. Les programmes comprennent des mécanismes de contrôle et d'équilibre, ce qui n'est pas le cas ici. Une mesure législative qui créerait un dispositif pour aider les enfants qui souffrent et soutenir les mères seules à payer leur loyer ou à aller chez le dentiste serait un programme. Ce n'est pas le cas.
Je suis député depuis sept ans et j'ai participé à l'examen d'innombrables projets de loi. J'ai assisté à d'innombrables réunions de comités, et j'ai du mal à croire ce dont j'ai été témoin lundi soir. Mon collègue de pourra en témoigner.
Nous avons vu le gouvernement donner aux membres du comité deux heures pour étudier un projet de loi, deux heures qui engageront le gouvernement canadien à faire des dépenses de 10 milliards de dollars. En fait, le simple fait d'en parler en ce moment me provoque encore plus. Cela me met plus en colère.
Le gouvernement a rejeté les amendements de mon collègue de à un certain article parce que les comités ne peuvent pas imposer d'autres obligations financières au gouvernement. Les amendements ont été rejetés; pourtant, lorsque le NPD a présenté au comité des amendements à cette mesure législative assortis d'obligations financières, le président les a jugés recevables. À vrai dire, le Parti libéral et le NPD les ont fait adopter à toute vapeur.
En tant que parlementaires, nous avons un travail à faire. Nous avons été élus par les habitants de nos circonscriptions pour les représenter. Ils nous ont élus pour adopter les meilleures lois possible. Ils nous ont élus pour travailler ensemble. Je suis intervenu à la Chambre si souvent au cours de cette période pour parler de la santé mentale et de la santé. Je pense que tous mes collègues seront d'accord pour dire que j'adopte une approche dénuée de toute partisanerie dans ce dossier. Si nous pouvons travailler ensemble pour faire avancer les choses, c'est ce qu'il y a de mieux pour les Canadiens.
Ce que nous avons vu du gouvernement et de ses amis du NPD, la coûteuse coalition néo-démocrate—libérale, c'est qu'ils ne se soucient pas de ce que le reste d'entre nous ni le reste des Canadiens pensent. Ils vont prendre la parole à la Chambre et faire un grand spectacle pour les extraits vidéo et les médias sociaux, mais ils trompent les Canadiens à chaque étape du processus.
Je comprends que la politique partisane peut se mettre en travers du chemin. Je sais que lorsque nous sommes à la Chambre, le niveau du débat peut parfois être assez bas. Cela dit, j'ai toujours cru au processus des comités. J'ai toujours cru que c'est au sein des comités que nous, parlementaires, faisons notre meilleur travail. Du moins, c'est ce que j'avais espéré.
Je me souviens d'un moment au comité des pêches, il y a quelques années, où il y avait plusieurs amendements qui, selon nous, allaient améliorer un projet de loi. À cette époque, je prenais la parole tous les jours pendant la période des questions pour malmener le ministre des Pêches et des Océans concernant l'escroquerie de la mactre de l’Atlantique. Est-ce que tout le monde se souvient de l'escroquerie de la mactre de l’Atlantique? C'était quand le ministre fédéral des Pêches et des Océans a donné un contrat lucratif à un ancien député, un ancien député libéral, et peut-être même à des membres de la famille du ministre des Pêches.
Cela signifie que des emplois ont été perdus à Grand Bank. Je me suis démené sans relâche pour ces emplois, mais aucun député du Canada atlantique n'a levé le petit doigt. Pourquoi? Parce qu'on les en empêchait. Ils ont été muselés par les occupants de la première rangée.
Lorsque le projet de loi est arrivé au comité et que nous avions quelques amendements à proposer, j'ai tendu la main aux députés d'en face et je leur ai fait part de certaines de nos préoccupations. Nous sommes revenus à la charge chaque jour à la période des questions, et nous sommes finalement parvenus à nos fins. Les amendements ont été adoptés et le projet de loi s'en est trouvé amélioré. Voilà un exemple de travail effectué en comité dans l'intérêt supérieur des Canadiens.
Au comité, on a écouté les députés. Nous avons entendu plus d'une vingtaine de témoins. Le ministre et des fonctionnaires sont venus témoigner. Au moment de l'étude article par article, les membres du comité ont accepté certains de nos amendements et nous sommes parvenus à en faire adopter quelques-uns. Nous avons travaillé ensemble afin d'obtenir une meilleure mesure législative pour le mieux-être des Canadiens. Avons-nous obtenu tout ce que nous voulions? Non, mais une partie, oui. Nous avons vraiment pu étudier le projet de loi, ce qui n'a pas été le cas lundi soir.
On nous a dit qu'il faudrait présenter les amendements avant même d'avoir entendu les témoins. Lundi, nous étions censés analyser un projet de loi qui entraînerait, à tout le moins, des coûts de 10 milliards de dollars, comme je l'ai dit. Les députés savent-ils de combien de jours nous disposions pour étudier ce projet de loi? Nous avons pu l'étudier pendant une seule journée, plus précisément pendant deux heures. Les députés savent-ils combien de témoins nous avons entendus? Nous en avons entendu cinq, plus deux ministres qui auraient été incapables de répondre à une question même si leur vie en dépendait. Ils étaient incapables de répondre aux questions. Quand nous avons posé des questions réfléchies aux fonctionnaires, ils ne savaient pas quoi dire. Après seulement deux heures, il a fallu passer immédiatement à l'étude article par article. Est-ce vraiment ainsi qu'on donne aux parlementaires de tous les partis la possibilité de faire de leur mieux pour servir les intérêts des Canadiens? Je dirais que non. C'était très décourageant.
Je vois bien que les membres de la coalition néo-démocrate—libérale ne se préoccupent pas de l'inflation. Ils n'ont que faire des budgets. Pour eux, déshabiller Pierre pour habiller Paul est sans importance. Ils n'ont pas le bien-être des familles à cœur. Ils croient que le gouvernement a une marmite remplie d'or ou une caverne au trésor qui fournit tout l'argent voulu. C'est peut-être un arbre qui fait pousser l'argent, qui sait? Ce n'est probablement pas un arbre, mais, sérieusement, quelle farce. Leur attitude face à l'argent est une vraie farce, tout comme l'ensemble de l'œuvre de la coalitition néo-démocrate—libérale.
Le pire dans toute cette histoire, c'est que les députés néo-démocrates et libéraux qui siègent au comité ont tenté d'usurper le pouvoir du gouvernement afin d'augmenter les dépenses. J'en ai parlé. Les députés m'ont bien entendu. Après une décision négative de la présidence à propos de deux amendements proposés par le Bloc qui, si ma mémoire est bonne, auraient augmenté les dépenses, les députés de la coalition ont présenté un amendement du NPD pour ajouter des dépenses supérieures à 10 milliards de dollars. Sans consultation, sans approbation du Cabinet, sans autorisation. Ils se sont tout bonnement entendus pour ajouter de l'argent. Quand la présidence a déterminé que leur amendement était irrecevable, ils ont contesté sa décision et ils en on fait fi. Le comité a voté contre l'amendement, mais ces députés l'ont quand même ajouté au projet de loi. Évidemment, le comité s'est opposé, en faisant valoir qu'une recommandation royale était requise, mais ces députés ne voulaient rien entendre.
Ils ne voulaient pas débattre des soins dentaires pour les enfants. Ils ne voulaient pas débattre des fonds pour le logement. Les députés libéraux siégeant au comité ont appuyé l'amendement du NPD parce qu'ils ne voulaient pas perdre le pouvoir. Ils ne voulaient pas compromettre leur entente avec le troisième parti. Les dés étaient pipés avant même que le projet de loi soit renvoyé au comité. L'affaire était arrangée pour que le projet de loi soit adopté sans examen, sans reddition de comptes et sans respect pour les enfants et les familles.
Quand la députée de a présenté son amendement visant à élargir les règles d'admissibilité à la prestation pour logement locatif, le président a jugé à juste titre que la motion était irrecevable. Je sais que je n'ai pas besoin de vous dire une telle chose, monsieur le Président, mais je tiens tout de même à lire à la Chambre ce qui est écrit à la page 772 de la troisième édition de La procédure et les usages de la Chambre des communes, à savoir:
Étant donné qu’un amendement ne peut empiéter sur la prérogative de la Couronne en matière financière, est irrecevable tout amendement qui entraîne une imputation sur le Trésor, qui étend l’objet ou le but de la recommandation royale ou qui en assouplit les conditions et les réserves.
En dépit de cette explication claire et concise, les libéraux et les néo-démocrates ont infirmé la décision du président et sont allés de l'avant sans en tenir compte. Ce n'est que lorsque le projet de loi a été renvoyé à la Chambre mardi que l'erreur a été corrigée.
Je terminerai là-dessus. L'Association dentaire canadienne a déclaré ceci:
La meilleure façon d'améliorer rapidement la santé buccodentaire et d'accroître l'accès aux soins dentaires est d'investir dans les programmes dentaires provinciaux et territoriaux existants et de les améliorer. Ces programmes sont nettement sous-financés et sont presque exclusivement financés par les gouvernements provinciaux et territoriaux.
Nous avons été surpris par l'annonce d'aujourd'hui selon laquelle le gouvernement fédéral envisage un nouveau régime d'assurance fédéral pour les soins dentaires. Il sera important de s’assurer que toute nouvelle initiative ne perturbe pas l’accès aux soins dentaires pour la grande majorité des Canadiens qui bénéficie déjà d’une couverture dentaire par le biais des prestations de santé fournies par l’employeur.
Le député libéral de a très bien résumé la situation lundi soir avec sa deuxième question. Il a admis que ce projet de loi ne concerne pas vraiment les soins dentaires. Il a dit ceci:
La vie occasionne de nombreux coûts. Les soins dentaires en font assurément partie, mais vous devez aussi acheter des chaussures à votre enfant, lui acheter de la nourriture et payer sa participation à une ligue de hockey mineure. Les familles doivent couvrir tous ces coûts.
Je ne suis pas en désaccord avec le député. Les familles ont toujours besoin de plus d'argent, et nous pourrions avoir recours à un programme assorti de mécanismes de contrôle pour que ces fonds parviennent effectivement aux enfants et aux familles qui en ont le plus besoin, et pour qu'ils soient cohérents et ne constituent pas un complément ponctuel que le gouvernement récupérera de toute façon. Notre étude nous a également appris que les enfants des Premières Nations n'étaient pas admissibles à ce programme.