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SINT Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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37e LÉGISLATURE, 2e SESSION

Sous-comité du commerce international, des différends commerciaux et des investissements internationaux du Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international


TÉMOIGNAGES

TABLE DES MATIÈRES

Le mercredi 12 février 2003




¹ 1530
V         Le président (M. Mac Harb (Ottawa-Centre, Lib.))
V         M. David Mulroney (sous-ministre adjoint, Portefeuille Asie-Pacifique, ministère des Affaires étrangères et du Commerce international)

¹ 1535

¹ 1540
V         Le président
V         M. Brian Hunter (économiste principal, Agence canadienne de développement international)
V         Le président
V         M. John Banigan (sous-ministre adjoint, Secteur de l'industrie, ministère de l'Industrie)

¹ 1545

¹ 1550
V         Le président
V         M. Bob Speller (Haldimand—Norfolk—Brant, Lib.)
V         M. Brian Hunter

¹ 1555
V         M. Bob Speller
V         Le président
V         M. Bob Speller
V         Le président
V         M. John Banigan

º 1600
V         M. Bob Speller
V         M. John Klassen (directeur exécutif, Partenaires pour l'investissement au Canada, ministère de l'Industrie)
V         Le président
V         M. John Klassen
V         Le président
V         M. John Klassen

º 1605

º 1610

º 1615
V         Le président
V         M. Raymond Drouin (gestionnaire de programme, Direction de la Coopération industrielle, Agence canadienne de développement international)
V         Le président
V         M. Stéphane Bergeron (Verchères—Les-Patriotes, BQ)

º 1620
V         Le président
V         M. David Mulroney
V         M. Jonathan Rothschild (économiste principal, Direction générale des politiques, Agence canadienne de développement international)
V         Le président
V         M. Rick Casson (Lethbridge, Alliance canadienne)

º 1625
V         M. John Banigan
V         M. Rick Casson
V         M. John Banigan
V         M. Rick Casson
V         M. David Mulroney
V         M. John Klassen
V         M. Rick Casson
V         M. David Mulroney

º 1630
V         M. Rick Casson
V         M. John Banigan

º 1635
V         Le président
V         M. Murray Calder (Dufferin—Peel—Wellington—Grey, Lib.)
V         M. David Mulroney

º 1640
V         M. Murray Calder
V         M. David Mulroney

º 1645
V         Le président
V         M. Raymond Simard (Saint-Boniface, Lib.)
V         Le président
V         M. Bill Casey (Cumberland—Colchester, PC)
V         Le président
V         M. Stéphane Bergeron

º 1650
V         Le président
V         M. David Mulroney
V         M. Raymond Drouin

º 1655
V         Le président
V         M. Pat O'Brien (London—Fanshawe, Lib.)
V         M. David Mulroney
V         Le président
V         M. John Klassen

» 1700
V         Le président










CANADA

Sous-comité du commerce international, des différends commerciaux et des investissements internationaux du Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international


NUMÉRO 003 
l
2e SESSION 
l
37e LÉGISLATURE 

TÉMOIGNAGES

Le mercredi 12 février 2003

[Enregistrement électronique]

¹  +(1530)  

[Traduction]

+

    Le président (M. Mac Harb (Ottawa-Centre, Lib.)): La séance est ouverte.

    Je tiens d'abord à vous remercier d'être venus nous rencontrer malgré votre horaire chargé. Sans plus attendre, nous allons entendre M. David Mulroney, du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, qui sera suivi, si vous le voulez bien, par M. Brian Hunter de l'ACDI. Il était censé prendre la parole un peu plus tard, mais il doit partir en voyage. Nous allons donc le laisser témoigner avant les représentants du ministère de l'Industrie, si vous n'y voyez pas d'objection.

    Monsieur Mulroney.

+-

    M. David Mulroney (sous-ministre adjoint, Portefeuille Asie-Pacifique, ministère des Affaires étrangères et du Commerce international): Merci beaucoup, monsieur le président. Au nom de mes collègues et témoins d'aujourd'hui, j'aimerais remercier le comité de nous donner l'occasion de nous adresser à lui.

    Je veux prendre quelques minutes pour exposer certains des éléments qui, je pense, fonctionnent bien et que nous devrions probablement renforcer, pour ensuite expliquer certains des aspects qui représentent encore des défis importants pour nous. Nous sommes bien heureux que le sous-comité s'intéresse à tous ces aspects de la région Asie-Pacifique. Nous sommes impatients de travailler avec vous, et attendons avec intérêt votre rapport et vos conseils.

    J'aimerais aussi faire remarquer que la composition du groupe de témoins réunis aujourd'hui montre vraiment la façon dont nous travaillons dans la région. Qu'il s'agisse de Partenaires pour l'investissement au Canada, d'Industrie Canada, de l'ACDI, des Affaires étrangères ou d'autres ministères, nous poursuivons tous le même objectif, c'est-à-dire assurer la prospérité à long terme du Canada dans la région Asie-Pacifique.

    D'abord, pour ce qui est de nos réussites, nous avons parlé rapidement la semaine dernière de certains des changements en cours de réalisation dans notre service des délégués commerciaux. Ces changements ont été élaborés en fonction de ce qu'on appelle la nouvelle approche, une façon très ciblée de faire connaître les services de base que les délégués commerciaux offrent et de s'assurer qu'ils reçoivent les informations voulues de la part de leurs clients.

[Français]

    Par exemple, le Délégué commercial virtuel permet aux clients inscrits de commander des services personnalisés en direct à notre réseau de délégués commerciaux dans l'ensemble de l'Asie-Pacifique, ce qui permettra de communiquer rapidement et facilement à chaque entreprise l'information qu'il lui faut.

[Traduction]

    Le Délégué commercial virtuel est une page Web personnalisée qui est régulièrement mise à jour et qui renferme des renseignements sur le marché et des pistes commerciales, et les informations sont automatiquement transmises aux entreprises canadiennes en fonction de la demande d'information qu'elles ont déjà soumise.

    Nous réalisons régulièrement des sondages auprès des entreprises qui ont recours au service des délégués commerciaux. Les résultats des sondages indiquent, je pense, que les clients sont très satisfaits. Nous sommes heureux de constater que nos missions commerciales dans le nord et dans le sud de l'Asie figurent presque en tête de liste, sur le plan de la satisfaction des clients, pour les entreprises canadiennes. Dans l'ensemble, le service des délégués commerciaux a amélioré l'image et la crédibilité des entreprises du Canada, a aidé les entreprises à prendre de meilleures décisions commerciales dans la région et, surtout, a fait économiser du temps et de l'argent.

[Français]

    Toutefois, nous avons encore beaucoup à faire pour mieux faire connaître le service et ceux qui l'assurent.

[Traduction]

    À certains égards, même si les délégués commerciaux font de l'excellent travail sur le terrain, nous avons encore beaucoup à faire pour faire connaître nos services aux entreprises canadiennes intéressées à exporter.

    Pour ce qui est du partenariat et de la présence, nous nous efforçons d'assurer notre présence ailleurs que seulement dans les ambassades et les consulats. L'avenir est sûrement très prometteur pour nous, mais nous devons trouver des moyens créatifs et innovateurs de servir les entreprises canadiennes dans la région.

    Nous avons de nouveaux moyens d'établir des partenariats. J'ai parlé de notre partenariat avec d'autres ministères, et John Banigan vous en dira plus long tout à l'heure sur Équipe Canada Inc. Nous voulons établir des partenariats avec d'autres organisations.

    En Chine, par exemple, nous nous sommes associés au Conseil commercial Canada-Chine, qui regroupe environ 260 entreprises. Avec sa collaboration et celle du Conseil chinois de promotion du commerce international, nous avons ouvert un petit bureau commercial à trois endroits, Chengdu, Qingdao et Shenzhen—autrement dit, dans des sous-marchés de la Chine qui sont très importants pour les entreprises canadiennes—et cette présence va nous aider à marquer des points plus rapidement que nous pourrions le faire par des moyens plus traditionnels.

    Nous collaborons de la même façon au Japon avec divers organismes, dont la Japan External Trade Organization, la JETRO, qui a détaché une personne au Canada et travaille avec nous sur une base régulière.

    La formule Équipe Canada a eu un succès retentissant non seulement en ouvrant de nouveaux débouchés, mais aussi en suscitant de nouveaux partenariats entre le gouvernement et le secteur privé.

¹  +-(1535)  

[Français]

    Jusqu'à maintenant, cinq des sept missions d'Équipe Canada ont eu lieu en Asie: deux en Chine; au Japon; en Corée du Sud; en Thaïlande et aux Philippines; et en Inde, au Pakistan, en Indonésie et en Malaisie.

[Traduction]

    Outre les missions d'Équipe Canada, le ministre du Commerce international, Pierre Pettigrew, a dirigé, l'an dernier, une mission commerciale très fructueuse en Inde, la plus importante que nous ayons jamais réalisée. Plus de 130 représentants d'entreprises canadiennes ont fait partie du voyage.

    Nous sommes également très actifs dans le domaine de la promotion de l'investissement, mais je vais laisser à mon collègue John Klassen le soin de vous en parler.

    Pour ce qui est des défis encore à relever et des domaines à améliorer, nous avons parlé brièvement la semaine dernière d'établir dans la région l'image de marque du Canada—pour s'assurer que nos divers clients et les groupes intéressés dans la région Asie-Pacifique sont bien au courant de la diversité du Canada et de tout ce que le Canada a à offrir. Pour cela, il faut repérer les principaux leaders d'opinion et les dirigeants de demain dans toute la région, en politique, dans le monde des affaires, les médias et les milieux universitaires, en utilisant des stratégies innovatrices de diplomatie ouverte.

[Français]

    Notre image de marque doit tabler sur les réussites. Par exemple, notre système d'éducation, et particulièrement nos universités, peut aider à présenter le Canada comme une société de savoir.

[Traduction]

    Il faut repérer des chefs de file qui représentent bien le Canada, qu'il s'agisse d'institutions ou de particuliers, et s'assurer qu'ils vont faire connaître le Canada dans la région. Nous avons commencé à mettre à l'essai des stratégies innovatrices à différents endroits, dont Taïwan, le Japon et l'Inde, afin que toutes nos activités canadiennes dans la région mettent l'accent sur le fait que le Canada est dynamique, avancé sur le plan technologique, concurrentiel et composé d'une société multiculturelle, de façon à bien transmettre ce message aux décideurs.

    Nous travaillons de plus en plus non seulement avec des représentants gouvernementaux mais aussi avec des intervenants du secteur privé et avec d'autres groupes ethniques et culturels pour faire connaître nos activités. Pleins feux sur l'Inde est une de nos initiatives les plus fructueuses à cet égard. Mais nous reconnaissons que c'est un défi continuel pour nous de bien nous faire connaître dans la région Asie-Pacifique et de veiller à ce que les principaux intéressés comprennent bien le Canada d'aujourd'hui.

    D'après moi, le Canada doit aussi rétablir ses réseaux dans la région Asie-Pacifique. Nous avons connu beaucoup de succès au cours des 20 dernières années, mais je pense pouvoir dire que la crise économique survenue en 1997-1998 en Asie de l'est nous a fait perdre du terrain au profit d'autres régions et d'autres marchés. Nous avons beaucoup à faire pour resensibiliser les groupes intéressés et leur faire savoir que la crise est presque terminée et qu'il y a beaucoup de possibilités dans des secteurs de la région.

    Il faut vraiment savoir où diriger les gens et quoi leur dire. En Inde, par exemple, nous collaborons, au Canada, avec le Conseil de commerce Canada-Inde nouvellement réactivé et la Indo-Canada Chamber of Commerce et, en Inde, avec la Confederation of Indian Industry pour créer de nouveaux réseaux de personnes intéressées par la région.

    Dans le sud-est de l'Asie, qui est un important marché pour nous, nous collaborons avec les Manufacturiers et exportateurs du Canada et les chambres de commerce du Canada dans la région, et de plus en plus avec les missions de l'Asie du sud-est ici à Ottawa pour établir des réseaux de contact et nous assurer de joindre ceux qui veulent en savoir davantage sur ces marchés.

    Je conclurai, monsieur le président, en disant que nous prenons, je pense, les moyens nécessaires. Nous envisageons de nouveaux partenariats et de nouveaux moyens d'assurer notre présence, mais nous éprouvons certaines difficultés depuis la crise de 1997.

    Nous comptons certainement sur votre travail dans la région.

    Merci.

¹  +-(1540)  

+-

    Le président: Merci beaucoup.

    Si vous êtes d'accord, nous allons maintenant entendre M. Brian Hunter, de l'ACDI.

+-

    M. Brian Hunter (économiste principal, Agence canadienne de développement international): Merci, monsieur le président.

    Comme David Mulroney l'a indiqué, l'ACDI travaille en étroite collaboration avec le MAECI et d'autres ministères fédéraux, et c'est particulièrement important en Asie.

    L'Asie nous présente deux réalités. On y trouve la moitié de la population mondiale et les deux tiers des pauvres du monde. Pourtant, la croissance et la réduction de la pauvreté ont été sans précédent dans la région.

    Le commerce international a été un facteur important de croissance en Asie de l'est. En Asie du sud-est, c'est le commerce international et les investissements étrangers qui ont été déterminants pour la croissance. En Asie du sud, l'ouverture des économies se fait de façon plus prudente. L'Inde a la capacité de maintenir une croissance fort respectable dans un proche avenir, et il y a des signes encourageants de réduction de la pauvreté dans la région, mais ils sont moindres que dans les pays dont les économies sont plus ouvertes. Cette situation est riche d'enseignements sur la façon dont le développement fonctionne.

    Le commerce international en Chine, exprimé en pourcentage du PIB, est passé de 10 p. 100 qu'il était en 1978 à à peu près 50 p. 100 en 2000, et c'est avant l'adhésion du pays à l'OMC. Pour les autres pays asiatiques, la Chine est à la fois une source de possibilités et un concurrent de taille.

    La croissance économique et la réduction de la pauvreté sont étroitement liées en Asie, comme je l'ai indiqué, mais il faut être prudent quant au genre de liens qu'on établit entre les deux. L'Asie a, assez tôt, investi beaucoup dans les domaines de l'éducation et de la santé. En général, la main-d'oeuvre possède les compétences requises pour profiter des nouvelles perspectives économiques, et les sociétés étaient assez bien en mesure de s'adapter aux premières étapes de la libéralisation. La croissance rapide a mis tout cela à l'épreuve.

    Étant donné que le degré de technicité des emplois créés augmente, les sociétés doivent avoir des établissements qui peuvent aider les travailleurs à parfaire leurs connaissances. La crise financière en Asie de l'est a fait ressortir les limites des institutions en Asie, ou dans de grandes parties de l'Asie, et la nécessité de procéder à des réformes importantes.

    Ce qui s'est passé en Asie montre bien la complexité du développement et qu'il est nécessaire de veiller à mettre en place toute une série de mesures pour soutenir une croissance économique durable et aider les couches plus pauvres de la population à bénéficier de la croissance.

    L'Asie a réagi extrêmement rapidement, peut-être étonnamment rapidement, à la crise qu'elle a connue. Elle a un certain nombre de défis à relever, mais la situation est extrêmement encourageante dans le moment. Les problèmes mettent en cause les institutions qui doivent continuer de s'adapter rapidement.

    Pour soutenir un développement économique durable en Asie, l'ACDI dispose essentiellement de trois grands mécanismes. Par l'entremise de ses programmes multilatéraux, l'ACDI finance des organismes internationaux qui contribuent à offrir un milieu économique favorable aux pays. Par l'entremise de ses programmes bilatéraux, l'ACDI aide à consolider les institutions publiques et de la société civile des pays partenaires. Nous travaillons sur les deux fronts. Par l'entremise de son programme de partenariat, l'ACDI aide les entreprises à créer des partenariats en Asie.

    Je terminerai simplement en disant que j'attends avec intérêt vos questions et vos conseils.

+-

    Le président: Merci beaucoup.

    Nous allons maintenant entendre M. John Banigan, SMA au ministère de l'Industrie.

+-

    M. John Banigan (sous-ministre adjoint, Secteur de l'industrie, ministère de l'Industrie): Merci, monsieur le président.

[Français]

    J'ai l'intention de parler du commerce international, mais il y a aussi les aspects de l'investissement et de la technologie.

[Traduction]

    Mon collègue, M. Klassen, va vous parler d'investissements.

    Dans le milieu où j'évolue, les gens parlent souvent de collaboration internationale et se mettent d'abord à discuter de technologie. C'est à partir de là que souvent des investissements sont faits, lesquels aboutissent à des échanges commerciaux. Le temps est révolu où il suffisait d'aller à l'étranger pour essayer de vendre ses produits et ses services. Je pense qu'il faut chercher à satisfaire les deux parties. Commencer par la coopération technologique est bien souvent ce qu'il y a de plus fructueux. Échanges commerciaux et investissements vont en découler.

    Cela dit, j'avais pensé parler surtout d'échanges commerciaux, étant donné que les investissements et la technologie en font souvent partie.

    À Industrie Canada, il y a quatre grands fonctions à la base de nos activités de promotion commerciale. Premièrement, dans nos bureaux régionaux établis dans toutes les provinces du pays, nous avons des centres de commerce international. On y trouve des délégués commerciaux, souvent étrangers, qui sont en poste au Canada. Ils travaillent en collaboration avec des partenaires dans la province—les gouvernements provinciaux, les municipalités, le secteur privé—constituant ainsi un réseau commercial régional. On y retrouve souvent des PME qui s'intéressent beaucoup à l'aide à la commercialisation des exportations et à la capacité d'exportation.

    La deuxième fonction sert à assurer l'accès aux marchés. Nous nous occupons avec des collègues du ministère des Affaires étrangères de certaines négociations commerciales internationales, de certains des irritants qui surviennent en cours de négociation. Souvent, le secteur privé nous fait remarquer qu'il ne faut pas seulement faire la promotion des échanges commerciaux, mais qu'il faut aussi assurer l'accès aux marchés et éliminer les obstacles aux échanges. Il continue d'y avoir des obstacles, officiels ou non, à l'exportation des produits et des services canadiens.

    La troisième fonction est celle que je qualifierais d'approche sectorielle. Elle comprend ce que nous appelons les Équipes sectorielles commerciales Canada, dont je vais vous parler plus en détail dans un instant.

    Enfin, nous sommes membres d'Équipe Canada Inc. Il y a 22 ministères et organismes qui, sous la direction du ministère des Affaires étrangères, collaborent pour présenter un programme international cohérent à nos exportateurs. Nous travaillons donc en équipe à cette fin.

¹  +-(1545)  

[Français]

    J'ai mentionné l'approche sectorielle. Au gouvernement fédéral, nous avons un comité qui choisit de temps en temps quelques secteurs comme priorités pour les ressources et la main-d'oeuvre, par exemple l'aéronautique, le secteur de la biotechnologie, le secteur environnemental et le secteur de la santé. Il y en a 12 présentement.

[Traduction]

    Cette liste change de temps à autre, mais il y a toujours un consensus au sein du comité quant aux secteurs qui devraient être prioritaires. L'exportateur peut choisir entre deux approches. Il peut s'adresser à un délégué commercial au sein d'un centre du commerce international ou il peut suivre l'approche sectorielle. Il choisit selon sa préférence. D'après son choix, il fera partie d'équipe Saskatchewan ou d'équipe Nouveau-Brunswick par exemple ou bien de l'équipe biotechnologie ou de l'équipe aérospatiale. L'exportateur choisit l'approche la plus efficace selon lui. Il est tout à fait libre de choisir l'une ou l'autre des deux approches.

    Nous discutons avec les parties concernées du secteur privé, ainsi qu'avec d'autres partenaires, des marchés prioritaires, des activités les plus avantageuses dans leur secteur et du type de ressources que nous devrions y affecter. Il existe aussi une coordination des efforts. Nous laissons donc les partenaires du secteur privé choisir les marchés qu'ils souhaitent viser. Dans un marché donné, certaines activités fonctionnent mieux que d'autres. Dans certains marchés, ce sont les gouvernements qui exercent de l'influence, tandis que dans d'autres, c'est davantage le secteur privé. Le choix dépend de ce qui convient le mieux aux exportateurs selon leur point de vue.

    Le commerce avec l'Asie est très important. Nos exportations de marchandises vers l'Asie représentent près de 38 p. cent de nos exportations destinées ailleurs qu'aux États-Unis. Trois pays asiatiques comptent parmi nos dix premières destinations d'exportation. En 2001, le Japon se classait au deuxième rang, la Chine au quatrième—au troisième si on inclut Hong Kong—et la Corée du Sud occupait le huitième rang.

    Il est nécessaire d'accroître notre connaissance de l'Asie. Il est facile d'entretenir une vision dépassée de la Chine et du Japon par exemple. Ces pays possèdent une économie et une société très dynamiques, et ils ont changé très rapidement. J'ai dirigé deux missions de mes directeurs généraux en Asie au cours des dix-huit derniers mois. À l'autonome 2001, j'ai dirigé un groupe au Japon, et nous avons appris lors de ce voyage que l'économie de ce pays est intégrée à l'économie de la Chine à un point tel qu'il faut toujours parler des deux, de la même façon qu'on ne peut pas parler du Canada sans parler des États-Unis, car les deux sont de plus en plus interdépendants.

    La Chine a été notre destination suivante pour l'autonome 2002. Partout où c'était possible, nous avons rencontré des Canadiens qui travaillent pour des entreprises canadiennes ou internationales situées là-bas. Nous avons rencontré également un certain nombre de personnes du secteur privé qui étaient là-bas dans le cadre de missions commerciales, de salons professionnels, etc. Notre voyage a été fait de rencontres avec des représentants des secteurs privé et public.

    Il existe en Chine de nombreuses occasions d'affaires. Dans certains secteurs, nous avons enregistré de bons résultats, comme dans les secteurs de l'automobile, des produits forestiers, de l'information et des télécommunications. D'autres secteurs connaissent une croissance considérable, tel que l'aérospatial, l'environnement, les matériaux de pointe, l'énergie—tant les sources d'énergie traditionnelles que nouvelles—les sciences de la vie, les services professionnels et le plastique. Il existe un nombre incroyable d'occasions, et les Canadiens sont bien aimés dans ce pays. Je crois qu'il existe de bonnes possibilités de collaboration dans les domaines de la technologie, de l'investissement et du commerce.

    Il existe par contre un certain nombre de difficultés. Pour une petite entreprise, la route est longue. Le prix des billets d'avion est élevé comparativement à celui des billets pour les États-Unis. Il faut aussi apprendre à connaître la culture. Il y a certaines pratiques culturelles auxquelles nous devons être sensibles. C'est une société qui accorde beaucoup de valeur aux relations. Les Asiatiques ne concluent pas des affaires lors du premier ou du deuxième voyage. Ils veulent souvent établir d'abord une relation de confiance. Mais malgré ces obstacles, je crois que la taille et la croissance des marchés dans ces pays démontrent que le potentiel est très important.

    Des Canadiens qui font des affaires en Chine affirment que ce n'est pas facile, mais qu'il faut être présent sur ce marché. C'est un marché énorme et dynamique, il est impossible de faire autrement. Il faut des partenaires stratégiques pour travailler en étroite collaboration, et il faut comprendre certaines des difficultés d'ordre macro-économique qui existent.

    Vous avez lu dans les médias que le Japon éprouve certaines difficultés financières découlant de la déflation, d'une crise au sein du secteur bancaire et d'une dette très élevée. Ces faits sont vrais, mais de nombreuses personnes affirment qu'il existe deux économies au Japon. Environ un quart de toutes les entreprises qui figurent sur la liste des 500 plus grandes entreprises du monde établie par le magazine Fortune sont japonaises. Il s'agit d'entreprises de calibre mondial qui mènent des activités partout dans le monde. Elles sont très complexes, très diversifiées et elles veulent faire des affaires avec des Canadiens au sein de grandes et petites entreprises.

    Les entreprises nationales sont moins productives que les sociétés mondiales, mais le marché est grand. Malgré les difficultés que le Japon éprouve sur le plan économique, ce n'est pas un marché dont on peut faire abstraction, car il possède le siège social de 130 des 500 plus grandes entreprises mondiales déterminées par le magazine Fortune.

¹  +-(1550)  

    La situation est différente en Chine. Les provinces de l'est du pays connaissent une croissance très rapide. La croissance et le développement sont assez extraordinaires. Il existe des différences assez prononcées entre les provinces situées sur la côte est et celles situées dans le centre et à l'ouest. La Chine éprouve des problèmes dans le secteur bancaire similaires à ceux que connaît le Japon ainsi que certains problèmes d'accès aux marchés, mais la croissance de l'économie est assez extraordinaire.

    Lors de notre dernier voyage, nous avons constaté avec étonnement que la Chine ne fait pas qu'occuper une place dominante dans un grand nombre de secteurs traditionnels comme l'acier, la chaussure, les appareils électroménagers et les biens de consommation, elle investit aussi beaucoup dans la nouvelle économie, notamment dans la biotechnologie, les télécommunications et les technologies de l'information. Cette constatation nous a, honnêtement, ouvert les yeux.

    Je crois que le Canada possède de nombreux atouts qu'il n'utilise pas, notamment son caractère multiculturel et multilingue et ses étudiants étrangers qui étudient dans des universités canadiennes. J'estime que l'approche Équipe Canada fondée sur les secteurs d'activité est très bien reçue par les partenaires. Il faut par contre faire une meilleure promotion du Canada dans les pays asiatiques. Ces pays ne connaissent pas très bien notre capacité. Il faut aussi fournir au milieu canadien des affaires davantage d'information et d'analyses sur ce qui se passe dans les marchés asiatiques.

    Merci, monsieur le président.

+-

    Le président: Merci beaucoup.

    Comme M. Hunter doit nous quitter, vous pouvez lui poser maintenant des questions si vous en avez. Sinon, il peut partir quand bon lui semblera.

    Monsieur Speller, vous avez levé la main. Avez-vous une question?

+-

    M. Bob Speller (Haldimand—Norfolk—Brant, Lib.): Oui. Je veux poser une question à M. Hunter, que je voulais en fait poser à M. Banigan. Je ne suis pas certain si M. Klassen prendra la parole, mais mes questions s'adressent à lui également. Premièrement, je vais m'adresser à M. Hunter. Je ne pose pas la question à M. Mulroney, car je la lui ai posée la semaine dernière.

    Monsieur Hunter, le ministre a témoigné devant nous la semaine dernière et il a exposé toutes les bonnes raisons pour lesquelles nous devrions investir davantage dans la région Asie-Pacifique. Il a aussi parlé de l'importance de cette région. Mais c'est comme si j'écoutais quelqu'un qui vient de l'Europe ou un responsable de l'Amérique du Sud ou de la Russie. Votre tâche est de nous convaincre que l'Asie est différente. Pourquoi devrions-nous accorder davantage d'importance à l'Asie dans le budget de vos ministères plutôt qu'à d'autres régions?

    En ce qui concerne l'ACDI, je me demande de quelle façon elle aide sur le plan de la bonne gouvernance certaines des démocraties émergentes qui, par le passé, ont généralement été dépendantes de notre soutien dans ce domaine. Je pense à des petits pays d'Asie et particulièrement du sud-est asiatique, peut-être certaines îles.

+-

    M. Brian Hunter: Merci beaucoup.

    Pour ce qui est de la première question sur l'investissement en Asie, je dirais qu'on me demande souvent pourquoi les gens aiment travailler au département de l'Asie à l'ACDI. C'est simplement en raison du dynamisme de cette région du globe. En Asie, tout se produit avec une intensité incroyable. La croissance, la réduction de la pauvreté et le développement social sont tous sans précédent.

    Bien que la région éprouve certaines difficultés à l'heure actuelle... Prenons les problèmes découlant de la crise de 1997 et 1998; personne ne prévoyait que l'Aise allait s'en remettre aussi rapidement. Si on choisit de laisser de côté cette région pour une raison quelconque, je crois qu'il s'agit d'une décision extrêmement risquée, car il s'agit d'une région incroyablement dynamique. L'Asie va dans la bonne direction à bien des égards. Elle fait aussi beaucoup d'erreurs, mais elle s'efforce de les corriger.

    Étant donné la taille des populations et des structures démographiques, l'Asie a amorcé un processus de restructuration démographique assez particulier. Si vous examinez les études de la Banque mondiale sur l'Asie du sud-est, vous constaterez que, en raison d'une diminution de la population il y a quelques années, il y a eu une modification considérable de la dynamique du groupe des 16 à 64 ans, le groupe d'âge le plus productif. Ce changement a stimulé une hausse de l'épargne intérieur, mais il a aussi donné naissance à une main-d'oeuvre très dynamique. Le sud de l'Asie est sur le point de subir le même changement.

    L'Asie est probablement la région la plus dynamique du monde. Cela provient du fait qu'un grand nombre de pays évoluent de la même façon au même moment. C'est pourquoi les occasions sont nombreuses là-bas. Ces pays s'effondreront-ils? La crise resurgira-t-elle? Nous ne le savons pas. Mais il ne fait aucun doute que les occasions existent, et, comme je l'ai dit, c'est la principale raison pour laquelle nous aimons travailler sur les programmes concernant l'Asie.

    Quant à la deuxième question au sujet des programmes de gouvernance, je dirais que la gouvernance est probablement la question la plus cruciale que nous avons cernée en Asie. Les programmes que nous élaborerons au cours des cinq prochaines années tiendront compte davantage de cette question. Nous mettons beaucoup l'accent sur les questions de gouvernance.

    En ce qui concerne les petites économies, prenons par exemple le Timor-Oriental. À l'heure actuelle, environ 6,5 millions de dollars par année sont attribués par l'ACDI à des projets dans ce pays. Nous avons dépensé approximativement 20 millions de dollars depuis 1999 dans cet État. La plupart des projets visent à appuyer la capacité de gouvernance et la capacité des institutions, de la société civile et du secteur public de gérer leurs propres ressources. Un grand nombre des projets concerne aussi les droits de la personne, la démobilisation de l'ancienne armée ou les médias locaux. Les programmes visent donc une vaste gamme de questions de gouvernance afin de faire en sorte que la transparence et la responsabilisation commencent à faire surface au sein de ces économies.

    En ce qui concerne les grands pays, en Chine par exemple, nous travaillons en collaboration avec le centre des droits de la personne à Pékin. Ce travail vise à mieux connaître comment la Chine est en mesure de respecter ces obligations internationales en vertu de diverses conventions sur les droits de la personne. La Chine a signé un certain nombre de conventions, dont certaines ont été ratifiées. Elle semble intéressée à travailler avec nous à propos d'un certain nombre de ces conventions par l'entremise de notre Commission des droits de la personne. Nous travaillons donc avec la Chine simplement en vue de mettre en oeuvre les mesures qu'elle souhaite appliquer.

    Je peux vous donner d'autres exemples maintenant ou je pourrai vous en donner plus tard, si vous voulez.

¹  +-(1555)  

+-

    M. Bob Speller: Peut-être pourriez-vous nous en donner plus tard.

+-

    Le président: Désolé, avez-vous d'autres questions?

+-

    M. Bob Speller: Je voulais obtenir une réponse à la première question.

+-

    Le président: Monsieur Banigan, la parole est à vous. 

+-

    M. John Banigan: Si je peux me permettre, monsieur le président, je voudrais faire remarquer que ce qui est extraordinaire à propos de la Chine et de l'Inde c'est l'ampleur du potentiel non exploité de ces marchés. Le nombre de personnes qui souhaitent posséder un téléphone cellulaire, mais qui n'en ont pas, est assez incroyable, tandis qu'en Occident, le taux de pénétration des marchés est assez élevé. Cela est aussi vrai pour le nombre de compagnies aériennes qui souhaitent acheter des aéronefs et le nombre de personnes qui n'ont jamais détenu d'assurance, mais qui veulent en acheter.

    Certains décrivent ce phénomène comme une modernisation tardive. Ces pays se modernisent en l'espace d'une décennie, alors qu'il nous en a fallu un siècle. L'Asie fait aussi un bond sur le plan technologique. Par exemple, en Chine, le service téléphonique fixe est très peu répandu; les gens se procurent dès le départ des téléphones cellulaires. La Chine est de loin le marché du téléphone cellulaire qui progresse le plus rapidement dans le monde, et pourtant le taux de pénétration de ce marché est très peu élevé. Le potentiel de croissance est donc énorme, et c'est la même situation en Inde. Ces deux pays sont donc particuliers dans le monde. La plupart des autres marchés sont assez saturés et bien servis. Ils connaissent donc une croissance beaucoup plus lente.

º  +-(1600)  

+-

    M. Bob Speller: J'ai une autre question à poser, qui s'adresse à M. Klassen et qui concerne les lois en matière d'investissement. Il est toujours difficile d'investir en Asie, où les lois ne sont pas semblables aux nôtres. Quelle est la situation là-bas, en particulier dans les pays comme la Chine?  

+-

    M. John Klassen (directeur exécutif, Partenaires pour l'investissement au Canada, ministère de l'Industrie): J'allais vous demander, monsieur le président, si je peux répondre à la question dans le cadre de mon exposé. J'ai quelques brefs commentaires à formuler et j'ai également un document à partir duquel les gens pourront suivre. Si vous me permettez, je vais le distribuer rapidement.

+-

    Le président: Nous espérons qu'il est bilingue, monsieur Klassen.

+-

    M. John Klassen: Oui, j'ai des copies en français et en anglais.

+-

    Le président: Allez-y.

+-

    M. John Klassen: Merci, monsieur le président.

    Premièrement, je vais dire quelques mots à propos du mandat et de la stratégie de Partenaires pour l'investissement au Canada. Notre mandat est d'attirer et de conserver les investissements stratégiques provenant de marchés prioritaires et destinés à des secteurs clés. Dans le cadre de ce mandat, je dois dire, monsieur le président, que nous travaillons beaucoup en partenariat. Un grand nombre de personnes, d'organismes et d'institutions cherchent à attirer des investissements étrangers au Canada, notamment le Secteur de l'industrie d'Industrie Canada, dont M. Banigan est responsable, les provinces, les municipalités, d'autres ministères du gouvernement et certes nos collègues du ministère des Affaires étrangères. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos ambassades et consulats à l'étranger, car ce sont eux bien sûr qui s'occupent directement de chercher et d'attirer des investissements.  

    Notre stratégie globale se divise en quatre points. Le premier est de développer le bon produit, c'est-à-dire instaurer un climat d'investissement compétitif. Un certain nombre d'éléments qui ont été mentionnés dans le dernier discours du Trône concernent ce premier point. Il s'agit notamment de la réforme de la réglementation, qui est en train d'être mise en oeuvre. Ce premier point de notre stratégie concerne le programme d'innovation, qui est très vaste et constitue une priorité au sein d'Industrie Canada, ainsi que la question du développement communautaire. Tous ces éléments impliquent une grande part d'investissement et ils nous aideront certainement à développer le bon produit et à instaurer un climat d'investissement compétitif.

    Le deuxième point est de passer le message. La triste réalité est que nous sommes relativement inconnus à l'étranger. Nous sommes relativement inconnus même en ce qui concerne nos résultats d'ensemble sur le plan macro-économique et le fait que nous avons très bien réussi à éliminer notre déficit au cours des quatre ou cinq dernières années. Nous sommes le seul des pays membres de l'OCDE qui a enregistré un excédent cinq années d'affilée. Mêmes ces faits de base ne sont pas très bien connus dans la communauté internationale. Il est donc clair que nous devons veiller à remédier à cette situation.

    Le troisième point est de mettre en oeuvre des campagnes efficaces et ciblées. Nous nous concentrons beaucoup sur l'élaboration de campagnes de commercialisation très stratégiques et très ciblées qui visent des secteurs et des marchés en particulier afin d'atteindre les personnes et les entreprises qui, selon nous, sont en mesure d'investir. La grande question est de savoir comment cerner ces personnes. Pour ce faire, nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires et nous adoptons une approche très stratégique et très ciblée.

    Le quatrième point, comme je l'ai déjà dit, est d'établir des partenariats intergouvernementaux efficaces. Il ne peut s'agir d'un effort solitaire. Il existe trop de participants, et il est important que nous travaillions tous ensemble, même si à un certain niveau les provinces sont des concurrentes dans le domaine. Néanmoins, il est important de coordonner nos efforts et de collaborer autant que possible

º  +-(1605)  

[Français]

    Nous avons huit marchés prioritaires dans le monde: les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas et la Suède. Ces pays ont livré plus de 90 p. 100 de notre investissement de l'étranger.

[Traduction]

    Évidemment, les États-Unis sont de loin la principale source d'investissements directs au Canada, puisqu'ils comptent pour environ les deux tiers de tous les investissements étrangers directs au Canada. Le Japon est le seul marché prioritaire que nous ayons en Asie en ce moment.

    Nous avons huit secteurs clés comme destination des investissements: les nouvelles technologies de l'information et des communications et les télécommunications, les produits automobiles, les sciences de la vie, l'agroalimentaire, l'aérospatiale et la défense, les produits chimiques, l'équipement de traitement du pétrole et du gaz et enfin, les métaux et les minéraux. Cependant, chaque province a établi ses propres priorités et si vous produisez une matrice contenant les priorités de tout le monde, vous obtenez une liste qui couvre à peu près tous les secteurs manufacturiers et industriels qu'il est possible de trouver au pays. Les huit secteurs énumérés ci-dessus sont ceux sur lesquels nous nous concentrons, mais cela ne veut pas dire pour autant que nous négligeons tous les autres; bien au contraire, nous nous en occupons aussi.

    Il est important de reconnaître le lien entre l'investissement, l'innovation et la croissance économique. Il est très clair que l'innovation est l'un des principaux moteurs de la croissance économique et je pense qu'il est également très clair que l'investissement, et en particulier l'investissement étranger direct, est l'un des principaux moteurs de l'innovation. Par conséquent, nous voyons très clairement le lien entre ce que nous essayons de faire au chapitre des investissements étrangers directs et les priorités du gouvernement en matière d'innovation.

    Sur notre deuxième diapositive, vous pouvez voir qu'au cours des 10 dernières années, l'investissement étranger direct en provenance de l'Asie représentait environ 15 à 20 p. 100 de l'investissement étranger direct mondial et que cette part a diminué au cours des dernières années. Le Japon et Hong Kong comptent pour environ les deux tiers de cet investissement étranger direct en provenance d'Asie et la plupart des investissements de ces deux pays se font à l'extérieur de l'Asie.

    Sur le total des investissements étrangers directs en provenance de Hong Kong, environ 63 p. 100 touchent le secteur de l'immobilier; seulement 5 p. 100 de ces investissements sont destinés au secteur manufacturier. Par contre, le Japon concentre une part beaucoup plus importante de ses investissements dans ce secteur. Deux pays sont en train d'émerger, mais il s'agit encore de petits pays en termes d'investissements. Nous commençons à les suivre de plus près—et cela fait écho aux propos de M. Banigan au sujet de nos intérêts commerciaux— et je parle de la Chine et de l'Inde, bien qu'à l'heure actuelle, l'Inde ne soit la source que d'un investissement étranger direct d'environ 2 milliards de dollars.

    Dans notre troisième diapositive, vous avez certains chiffres sur l'Asie-Pacifique comme source d'investissement étranger direct au Canada. En 2001, la part de l'Asie dans l'IED représentait moins de 5 p. 100 de l'IED total au Canada. Le stock d'IED en provenance d'Asie est d'environ 15 milliards de dollars, mais notre stock total provenant du monde entier s'élève à environ 321 milliards de dollars. Ainsi, bien que l'IED en provenance de l'Asie-Pacifique ait augmenté en termes absolus, c'est-à-dire d'environ 80 p. 100 au cours des 10 dernières années—et je pense que c'est le point qu'a fait valoir le ministre lorsqu'il est venu vous rencontrer la semaine dernière—, notre stock global a augmenté d'environ 145 p. 100, de sorte que même si les investissements en provenance de l'Asie-Pacifique ont augmenté en termes absolus, ils ont légèrement décliné en termes relatifs.

    Le Japon compte maintenant pour environ 2,5 p. 100 de l'investissement direct étranger au Canada, ce qui le place au cinquième rang, derrière les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et les Pays-Bas. Quelque 44 p. 100 des investissements de ce pays touchent les secteurs de la machinerie et du transport.

    La part de la Chine dans l'investissement étranger direct au Canada est d'environ 203 millions de dollars. Il est intéressant de noter que l'investissement canadien direct en Asie est passé de 9 milliards de dollars en 1991 à 27 milliards de dollars en 2001. Ainsi, la part de l'investissement canadien direct à l'étranger destiné à l'Asie s'élève maintenant à environ 7,4 p. 100, une baisse par rapport au sommet de 10,6 p. 100 enregistré en 1993.

    En ce qui concerne la prochaine diapositive, celle qui concerne le Japon et la Chine,

[Français]

comme je l'ai dit, le Japon est le seul marché prioritaire pour nous en Asie, et nous avons un plan d'action pour le Japon comme nous en avons pour tous les marchés prioritaires.

[Traduction]

    Il s'agit d'un plan qui a été élaboré en partenariat avec d'autres ministères, nos missions et, maintenant, les provinces. Nous faisons maintenant participer les provinces à l'élaboration de ces plans d'action de sorte qu'elles puissent voir quelles sont les priorités pour l'année qui vient, comment elles peuvent intégrer leurs priorités dans ce plan et comment nous pouvons mieux harmoniser nos diverses activités.

    L'IED japonais est essentiellement concentré dans le secteur de l'automobile et nos activités d'investissement visent à attirer l'IED dans le secteur de la fabrication haut de gamme à fort coefficient de R et D. Nous avons au gouvernement fédéral ce que nous appelons le Programme de jumelage des sous-ministres dans lequel un certain nombre de sous-ministres sont responsables d'un marché prioritaire particulier. Leur travail consiste à visiter périodiquement ces marchés et à faire tout ce qu'ils peuvent pour activer les projets d'investissement. M. Len Edwards, sous-ministre du Commerce international, est jumelé au Japon et est très actif dans ce domaine.

    Bien que l'investissement total de la Chine au Canada ne s'élève qu'à quelques centaines de millions de dollars, nous constatons dans ce pays un intérêt accru pour l'investissement au Canada. En l'an 2002, notre division des services d'investissement a traité au total 126 demandes diverses provenant de Chine. Les demandes portaient sur tous les sujets, depuis les demandes d'information générale jusqu'à des demandes concernant certains services ou certaines missions qui ont eu lieu. Mais cela traduit certainement une augmentation marquée de l'activité et de l'intérêt de la part de la Chine. Les questions et les intérêts manifestés portaient principalement sur les technologies de l'information, le secteur manufacturier, les sciences de la vie et la biotechnologie.

    Je pense qu'il est également important de noter que la Chine est une source non seulement de capitaux, mais également de travailleurs hautement qualifiés, ou THQ, comme on les appelle aujourd'hui dans le jargon bureaucratique. Les Chinois sont, après les Sud-Coréens, les étudiants étrangers les plus nombreux au Canada. Il s'agit d'un fait important, parce que, comme M. Hunter l'a mentionné plus tôt, je crois, lorsqu'il a parlé de la question démographique, d'ici 10 à 12 ans—j'ai vu ces chiffres varier un peu—la croissance nette de la population au Canada sera attribuable à l'immigration et non à la croissance naturelle. Par conséquent, nous pourrons compter sur une source de travailleurs hautement qualifiés pour soutenir l'économie, pour apporter ce genre de compétences au Canada. Étant donné que beaucoup de pays développés vivent la même situation que nous au plan démographique, non seulement devrons-nous trouver ces personnes, mais nous devrons le faire dans une situation de concurrence avec un certain nombre d'autres pays.

    Nous sommes actuellement en train de réévaluer les marchés prioritaires, à la lumière des mouvements des investissements, des intérêts, etc., pour voir si nous avons vu juste. Je ne m'attends pas à ce que la Chine devienne un marché prioritaire, mais elle se classera certainement en tête du deuxième peloton, si je peux dire. Il s'agit très certainement d'un pays à surveiller et auquel nous devons nous intéresser.

    Sur la dernière page, j'ai simplement tenté de poser certaines questions qui pourraient intéresser le comité dans son travail. Comment nous assurer que les IDE d'Asie au Canada sauront appuyer les objectifs du Canada en matière d'innovation? Compte tenu de l'importance croissante de la Chine et de l'Inde comme sources vitales de travailleurs hautement qualifiés, quelles sont les implications pour notre politique d'immigration? Je pense que ce sont des questions que nous devons prendre en considération.

    Comment nous assurer que le Canada sera bien positionné pour attirer les IDE de sources émergentes telles que l'Inde et la Chine? Je m'attends à ce que ces pays se retrouvent en tête de notre deuxième peloton, comme je le disais. Nous devons examiner le potentiel de ces pays à long terme, propos qui se rapprochent de ceux de M. Banigan lorsqu'il parlait de l'aspect commerce. Nous devons voir à plus long terme leur potentiel comme destination pour les investissements directs étrangers canadiens, mais très certainement comme des sources pour l'investissement étranger direct au Canada dans certains secteurs.

    Pour en revenir à la question de M. Speller qui se demande pourquoi l'Asie et si je lui tiendrais exactement le même discours si nous parlions de l'Amérique latine ou d'une autre région, je répondrais que non, je ne lui dirais pas la même chose. Comme vous pouvez le voir à partir des données présentées dans ce bref aperçu, l'Asie ne compte que pour un pourcentage très faible des investissements étrangers directs totaux au Canada. À part le Japon à l'heure actuelle, plus la Corée, Taïwan, la Chine et l'Inde, je ne pense pas que la situation mérite vraiment, ou même exige, que l'on injecte des ressources importantes pour ce que nous faisons dans le domaine de l'investissement ou de la recherche d'investissements.

º  +-(1610)  

    Le Japon continue certainement d'être un marché prioritaire, et à juste titre, et il nous faut surveiller de près ces autres pays. Nous devrions commencer à tisser des relations qui pourraient rapporter dans 10, 15 ou 20 ans lorsque la situation économique de ces pays sera plus solide et qu'ils pourront constituer des sources importantes d'investissements étrangers directs.

    M. Speller s'est également demandé quel effet avaient les lois de ces pays sur l'investissement direct canadien. Le PIC n'a pas vraiment pour mandat d'aider les Canadiens qui cherchent à investir à l'étranger. Je dirais que nos missions à l'étranger interviennent souvent lorsqu'un investisseur canadien vient les voir pour trouver un partenaire, des occasions et ce genre de choses. Mais, d'après mon expérience de la filière chinoise, une priorité clé que nous avions dans les négociations qui ont mené à l'entrée de la Chine à l'OMC, c'était qu'elle adopte des lois et des règlements beaucoup plus clairs pour permettre ou encourager les investissements étrangers directs. Certains investisseurs ont effectivement eu des difficultés là-bas et se sont retrouvés dans des situations difficiles lorsque les lois ont été modifiées.

    Je ne connais pas vraiment la situation en Inde, par exemple, mais nous pouvons voir, à l'échelle mondiale, que l'Inde et, en particulier, la Chine deviennent des endroits de choix pour beaucoup d'activités manufacturières à faible coût. Par exemple, il serait peut-être un peu exagéré de dire que la maquiladora au Mexique a été vidée, mais c'est presque le cas, parce qu'une grande partie de cette activité manufacturière s'est déplacée vers la Chine. L'autre jour, je lisais à propos d'un certain investisseur qui disait faire faire beaucoup de travail en Inde parce qu'il pouvait y obtenir les service d'ingénieurs pour 20 $ de l'heure, comparativement à 100 $ de l'heure aux États-Unis. Il s'agit d'un phénomène qui prend de l'ampleur et qui aura un effet intéressant sur le mouvement mondial de l'investissement et de l'activité manufacturière.

º  +-(1615)  

+-

    Le président: Merci beaucoup.

    Jonathan et Raymond, voulez-vous ajouter quelque chose ou préférez-vous répondre aux questions si on vous en pose? À vous de décider.

+-

    M. Raymond Drouin (gestionnaire de programme, Direction de la Coopération industrielle, Agence canadienne de développement international): Je n'ai rien à ajouter pour l'instant.

+-

    Le président: Bien.

    Nous avons dans l'ordre MM. Bergeron, Calder, Casson et Casey.

[Français]

+-

    M. Stéphane Bergeron (Verchères—Les-Patriotes, BQ): Merci, monsieur le président.

    Je pense que vous avez évoqué à plusieurs reprises dans vos présentations le fait que la région du Pacifique, mais particulièrement l'Asie, constitue un marché des plus fascinants et des plus intéressants pour le Canada et pour bien d'autres pays occidentaux. C'est probablement le marché qui offre les perspectives de développement les plus prometteuses, des perspectives de développement rapide, mais ce marché est également difficile d'approche à plusieurs égards, que ce soit au niveau culturel ou au niveau des réglementations internes de chacun de ces pays, qui peuvent constituer des obstacles pour des investisseurs et des industriels canadiens qui souhaiteraient exporter ou faire affaire dans des pays asiatiques.

    Il y a une autre problématique qui, je pense, constitue un paradoxe par rapport aux possibilités extraordinaires qu'offre l'Asie en termes de marché et en termes de capacité de développement. Ce paradoxe est qu'on compte en Asie quelque 3,6 milliards de pauvres. À peu près les trois quarts de tous les pauvres du monde se trouvent en Asie. On parle de près de 800 millions de personnes qui vivent avec moins de un dollar américain par jour. Comment peut-on combiner cet intérêt qu'on peut avoir pour l'Asie comme marché potentiel pour nos produits et comme lieu potentiel d'investissement pour les Canadiens, à cette pauvreté endémique qui existe dans plusieurs pays asiatiques? Si on veut vendre en Asie, comment peut-on concilier cette espèce de paradoxe qu'on peut voir de l'extérieur, sachant pertinemment que la pauvreté est, à terme, un obstacle au développement? On a souvent tendance à dire que  la Chine représente un marché de plus d'un milliard de consommateurs, mais est-ce que ces consommateurs ont les moyens de consommer? N'y a-t-il pas une étape préliminaire pour un État développé comme le Canada, qui serait de voir à une élévation du niveau de vie de la population là-bas afin d'améliorer ou de décupler les capacités ou les perspectives de développement de ces pays?

º  +-(1620)  

[Traduction]

+-

    Le président: Monsieur Mulroney.

[Français]

+-

    M. David Mulroney: Je vais commencer, et mes collègues de l'ACDI voudront peut-être ajouter quelque chose.

    Il est vrai que le taux de pauvreté en Asie est encore trop élevé. Cela est tout à fait exact. Mais il y a eu un grand changement en Asie. Maintenant, les pays et les gens les plus pauvres sont dans le sud de l'Asie, en Inde, au Bangladesh, au Pakistan et en Asie du Sud-Est, comme en Indonésie et aux Philippines. Il y a également eu un grand changement dans le nord de l'Asie. L'exemple de la Chine est peut-être le plus intéressant, parce que ce pays est en voie d'effectuer un développement profond et a changé les conditions de vie de la plupart des habitants.

[Traduction]

    Si vous prenez, par exemple, la côte est de la Chine et, en particulier, les régions autour de Shanghai et de Hong Kong, ces endroits ressemblent beaucoup plus à la Corée, à la Corée du Sud et au Japon qu'à la Chine traditionnelle. Les poches de pauvreté en Chine se situent maintenant dans l'ouest et les autorités chinoises travaillent sur cette question.

    Alors, ce que nous voyons en Asie—et il s'agit d'une partie de la réponse à la question de M. Speller—, c'est un changement extraordinaire. Nous voyons maintenant apparaître dans certaines parties de la Chine une classe moyenne qui n'a jamais existé auparavant.

[Français]

    Je pense que le défi pour l'Inde est de suivre la même voie, c'est-à-dire de créer des occasions de développement pour tous les citoyens. Tel est le défi. Mais nous avons vu un grand changement, et il y a des marchés très intéressants qui émergent pour les producteurs canadiens.

[Traduction]

    Nous voyons l'émergence de nombreux marchés que nous n'aurions pas vus auparavant, et même des marchés pour les biens de consommation dans des endroits comme la Chine. Alors, la question est de savoir si vous regardez la situation actuelle ou si vous l'envisagez sur une certaine période de temps.

[Français]

+-

    M. Jonathan Rothschild (économiste principal, Direction générale des politiques, Agence canadienne de développement international): Vous avez bien raison de dire que presque les deux tiers des pauvres du monde se retrouvent en Asie. Cependant, cela n'empêche pas un développement économique important pour les pauvres. Pour les pauvres, il est important de pouvoir s'engager dans les marchés. Le développement des marchés, même pour les pauvres, constitue un aspect important du développement. L'ACDI est impliquée dans le développement des marchés, et les gouvernements mettent en place la structure des marchés pour aider les pauvres à devenir des economic agents. Ce n'est pas le seul aspect, mais un aspect important de cette pauvreté est le manque d'accès à des marchés, sans parler des aspects sociaux ou politiques de la pauvreté. En conséquence, je crois que les possibilités au niveau économique ne sont pas uniquement pour la classe moyenne. Les pauvres peuvent s'engager dans les marchés, et c'est un aspect important de leur développement.

    Un des aspects du mandat de l'ACDI est d'aider les gouvernements à développer des marchés et à permettre aux pauvres de s'engager dans ces marchés.

+-

    Le président: Merci, monsieur Bergeron.

[Traduction]

    Monsieur Casson, et ensuite M. Calder.

+-

    M. Rick Casson (Lethbridge, Alliance canadienne): Merci, monsieur le président.

    Merci, messieurs, de vos exposés.

    Monsieur Banigan, j'ai raté un des chiffres que vous avez cités lorsque vous avez indiqué combien de ministères et organismes s'étaient réunis pour élaborer un plan. Avez-vous dit 23?

º  +-(1625)  

+-

    M. John Banigan: Plutôt 22.

+-

    M. Rick Casson: Est-ce que c'est facile de réunir 22 ministères et organismes ensemble pour élaborer un plan cohérent?

+-

    M. John Banigan: Étonnamment, l'atmosphère a été empreinte de collégialité. Je pense que les sous-ministres ont motivé leur personnel, pour dire que nous sommes une nation commerciale. Vous savez, 40 p. 100 de notre PIB dépend de nos exportations et plus de 80 p. 100 de notre économie fait intervenir du commerce bilatéral. Il s'agit donc d'un facteur capital pour notre prospérité.

    On observe un esprit de collégialité remarquable. Tous ces gens ont des mandats différents et ont des expériences différentes, mais tous ont quelque chose à offrir. C'est un modèle qui a très bien fonctionné.

+-

    M. Rick Casson: Je pense que tous les députés autour de cette table constatent qu'il y a de plus en plus de cas de problèmes avec les visas, les passeports et je ne sais quoi d'autre. Est-ce que cela commence à être un problème pour les déplacements de vos gens, pour qu'ils puissent se rendre là où vous en avez besoin?

+-

    M. David Mulroney: C'est une question sur laquelle nous continuons de travailler. Elle a également des répercussions pour John Klassen et pour Partenaires pour l'investissement au Canada. Il s'agit d'une question de service à la clientèle, et je dirais que nous nous sommes améliorés à cet égard, sans aller jusqu'à dire que nous soyons parfaits.

    L'Inde est un bon exemple d'endroit où nous avions beaucoup de problèmes. Par exemple, les gens qui ne vivaient pas dans la région de Delhi se plaignaient des délais trop longs et nous avons réduit substantiellement le temps nécessaire pour la délivrance des visas.

    Avons-nous fait disparaître toutes les plaintes? Pas encore, mais nous avons certainement amélioré le service. Et lorsque nous décelons des questions particulières, comme un investissement potentiel, nous essayons en quelque sorte, avec l'aide du PIC et d'Immigration Canada, de prendre les devants et, dans la mesure du possible, de procéder à une évaluation préalable des personnes qui pourraient vouloir venir fréquemment au Canada.

    John.

+-

    M. John Klassen: Oui, si je peux ajouter quelque chose, ce serait sur ce que disait M. Banigan au sujet de l'atmosphère de collégialité étonnante—peut-être ne devrions-nous pas dire étonnante—qui règne parmi les représentants des 22 ministères et organismes.

    Comme je l'ai dit, du côté investissement, il s'agit en très grande partie d'une approche de partenariat. En fait, nous avons mis sur pied ce que nous appelons un «mécanisme de réponse rapide», par lequel 19 organismes ont désigné une personne unique, de sorte que si nous recevons une demande particulière ou si nous rencontrons une difficulté particulière, disons une question d'immigration ou de fiscalité, le PIC peut s'adresser à la personne désignée dans le cadre du mécanisme de réponse rapide—et ce sont tous des personnes au niveau de directeur ou de directeur général dans le gouvernement—qui a alors la responsabilité de trouver la réponse au sein de son ministère et de nous la transmettre rapidement de sorte que nous puissions servir l'investisseur.

    Cela fonctionne extrêmement bien. Je pense que nous allons voir une meilleure intégration d'Équipe Canada Inc. et des services d'investissement, parce que, comme l'a dit M. Banigan, nous parlons vraiment de commerce et d'investissement. Je pense que le fait de séparer les deux est une dichotomie erronée et que ce n'est pas très efficace.

    Les gens réalisent que nous travaillons tous dans le même but et je pense qu'il y a vraiment beaucoup de collégialité.

+-

    M. Rick Casson: Aujourd'hui, je lisais quelque chose au sujet du fait que les États-Unis allaient commencer à promouvoir une sorte de zone commerciale faisant intervenir l'hémisphère occidental. Nous voyons les États de l'Asie qui se regroupent—la Chine, Taïwan, le Japon—, tout le monde s'aligne et crée des zones commerciales et des partenariats. Devrions-nous envisager d'essayer de regrouper tous ces pays ensemble ou est-il préférable que de s'en tenir à des ententes bilatérales, négociées à la pièce?

    Il semble que le monde entier commence à être cloisonné en différents groupes commerciaux et nous avons certainement consacré beaucoup d'efforts sur la question des Amériques à en juger par les différents regroupements que nous avons créés avec ces pays.

    Quel est le meilleur plan d'attaque? Est-ce que ce qui se passe est une des raisons qui expliquent pourquoi nous ne faisons pas aussi bien que nous le devrions? Vous savez, nous avons un tel déficit commercial avec les pays de l'Asie-Pacifique que quelque chose ne semble pas tourner rond.

+-

    M. David Mulroney: Une des différences vraiment majeure survenue au cours des dix dernières année, c'est l'émergence dans l'est de l'Asie d'ouvertures à la collaboration commerciale qui n'étaient que des paroles il y a dix ans. Le Dr Mahatir du Malaysia envisageait un regroupement économique de l'est de l'Asie, qui n'a pas pris son envol lorsqu'il en a parlé pour la première fois il y a quinze ans. Maintenant, nous voyons qu'il y a un regain d'intérêt pour cette question, notamment entre les pays membres de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est et les trois grands acteurs économiques du nord de l'Asie—le Japon, la Corée et la Chine. Il y a des rencontres régulières, une sorte d'ANASE plus trois.

    Le pays qui nourrit vraiment l'intérêt pour une intégration, c'est la Chine. Elle discute actuellement avec les pays de l'ANASE en vue de conclure des ententes de libre-échange. Nous constatons que même les pays membres de l'ANASE commencent à se parler entre eux. Le problème pour les pays de l'ANASE, c'est qu'ils ont tendance à produire les mêmes biens: ils ont tous des industries automobiles et leurs secteurs agricoles sont très semblables, alors ils n'ont pas vu beaucoup de place pour la collaboration.

    Dans une perspective canadienne, un certain nombre de choses sont importantes. Premièrement, notre principal centre d'intérêt demeure l'OMC, où nous avons travaillé très fort pour favoriser l'entrée de la Chine d'une manière significative, comme l'a dit John. Nous travaillons maintenant avec les pays en développement du Sud-Est asiatique pour les aider à acquérir la capacité de devenir membres de l'OMC, pour faire en sorte qu'ils puissent disposer des instruments juridiques et des systèmes de réglementation qui leur permettront de respecter leurs engagements. Alors, le fait d'encourager tous ces gens à jouer un rôle clé dans la foulée de la conférence de Doha est important. Nous avons également des négociations en cours avec Singapour en vue de conclure une entente de libre-échange, qui pourrait être vue comme un premier pas dans la région. Nous sommes très enthousiasmés par ce projet.

    Il y a deux autres défis à relever. Premièrement, nous voulons être certains d'avoir un noyau d'entreprises canadiennes qui manifestent un véritable intérêt pour cette entente. Cela était un peu difficile parce que l'intérêt des entreprises a connu une baisse.

    Deuxièmement, nous voulons conclure des ententes bilatérales qui sont avantageuses pour le Canada et qui sont dans son intérêt. Cela demeure un défi important. Nous avons eu des discussions avec les Japonais, par exemple, mais nous avons insisté pour que l'entente de libre-échange couvre tous les secteurs d'activité, y compris l'agriculture. C'est un problème très difficile à surmonter.

    Alors, nous regardons du côté de l'OMC, et nous sommes actifs dans des organismes transpacifiques comme l'APEC, qui comprend les Amériques. Nous regardons les possibilités de conclure des ententes bilatérales, mais vaincre le régionalisme des pays de l'est de l'Asie est un des défis que nous devons relever.

º  +-(1630)  

+-

    M. Rick Casson: En ce qui concerne la question des travailleurs qualifiés et de la valeur que nous leur accordons dans ce pays, il faut savoir qu'il nous faudra un très grand nombre de travailleurs qualifiés—peut-être faudrait-il inviter des gens de l'immigration pour en parler. Nous avons déjà un énorme problème et la situation ne fera que s'aggraver au cours des prochaines années.

    Comment tout cela s'intègre-t-il dans l'ensemble? S'agit-il d'un problème que l'on peut résoudre par le biais de vos activités ou doit-on chercher la réponse ailleurs? Je sais que la plupart des établissements d'enseignement au pays sont remplis à pleine capacité et qu'ils essaient par tous les moyens d'augmenter le nombre d'étudiants et d'attirer ici des gens qui veulent recevoir une formation ou qui en ont déjà une.

+-

    M. John Banigan: Monsieur le président, peut-être puis-je tenter une réponse. Lorsque nous faisons la promotion du Canada comme d'une destination de choix pour les investissements, le fait de parler de notre main-d'oeuvre, de nos compétences, de notre éthique de travail, etc., constitue une grande partie de ce qui fait notre attrait. Nous avons certainement une bonne cote à cet égard auprès de certains investisseurs d'Asie, comme les constructeurs d'automobiles japonais.

    Mais comme pays, nous faisons face à un défi démographique, comme le font la plupart des pays occidentaux. Nous ne pouvons pas compter sur notre croissance naturelle pour faire face à la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. Et cette pénurie deviendra une contrainte de plus en plus grande pour nous.

    Cela vous amène peut-être à vous poser certaines questions au sujet de l'immigration et de la promotion du Canada comme destination pour les travailleurs qualifiés, comme pays où ils peuvent venir s'installer et vivre. De nombreux autres pays ont les mêmes aspirations. Chose certaine, lorsque nous parlons de l'Inde et de la Chine, il s'agit en réalité de deux sociétés en une. Je me souviens d'un ministre indien qui a dit: «Deux sociétés cohabitent sur ce sous-continent. Nous avons une classe moyenne très bien éduquée et qualifiée, une société avancée au plan scientifique; et nous avons un milliard de gens mal éduqués qui vivent dans un état de dénuement le plus complet.»

    Alors, l'Inde et la Chine sont des sources de travailleurs hautement qualifiés. Cependant, au fur et à mesure que leurs économies se développent, l'intérêt pour l'Occident diminue, parce qu'il y a de plus en plus de bonnes occasions là-bas. En effet, au cours d'un de mes récents voyages en Chine, on a raconté plusieurs histoires au sujet de Chinois qui avaient obtenu un diplôme de doctorat et qui travaillaient en Amérique et en Europe et qui revenaient en Chine parce qu'ils y trouvent maintenant des installations de recherche, des laboratoires et des entreprises de haute technologie et parce qu'ils désirent vivre, travailler et s'épanouir chez eux.

    Alors, nous devrons rivaliser avec la Chine et avec l'Inde pour obtenir des travailleurs hautement qualifiés. Il est certain que cela deviendra une contrainte à long terme pour nous. Le Canada est une société très ouverte et je pense que nous avons une fondation solide, mais cette pénurie constituera un obstacle pour attirer les investissements dans la génération à venir.

º  +-(1635)  

+-

    Le président: Monsieur Calder.

+-

    M. Murray Calder (Dufferin—Peel—Wellington—Grey, Lib.): Merci beaucoup, monsieur le président.

    Je pense qu'une des choses intéressantes au sujet de la Chine, que j'estime être le véritable moteur de l'Asie à l'heure actuelle, c'est que ce pays a observé attentivement la situation en Russie lorsque ce pays a traversé les périodes de la perestroïka et de la glasnost. Je pense que la Chine en est arrivée à la conclusion que oui, elle voulait une économie de marché, mais que non, elle ne voulait pas passer par là où la Russie était passée. Au début des années 90, nous avons vu la Chine procéder à un transformation en profondeur de son système ferroviaire, passant de la locomotive à vapeur à la locomotive diesel électrique. Et, en fait, je pense que l'Inde aussi a été un observateur très attentif, parce qu'on la retrouve tout juste derrière.

    David, vous dites que nous devons tisser des liens d'amitié ou des partenariats avec la Chine, liens qui doivent se développer dans le temps avant que ce pays se montre véritablement intéressé à commercer à un niveau qui nous intéresse. Ma question est la suivante: où en sommes-nous dans ce processus maintenant? Pouvons-nous nous attendre à une percée majeure d'ici un an, ou moins?

    Je suis curieux de savoir pourquoi vous avez choisi ces trois régions pour créer des bureaux d'une seule personne.

    Je vais commencer par ces questions.

+-

    M. David Mulroney: En Chine, absolument, assurer une présence, établir des relations, cela demande du temps.

    Vos observations concernant les leçons tirées de l'expérience russe sont très justes. Les Chinois ont été ébranlés par ce qu'ils ont vu de l'émergence de la Russie et de l'effondrement de l'Union soviétique. La bonne leçon qu'ils ont su tirer de l'expérience russe, c'est de se concentrer sur des expériences plutôt que d'essayer de changer complètement la société du jour au lendemain. Ils ont expérimenté dans certains secteurs, dans des secteurs délimités—réforme du secteur financier, peut-être certaines réformes de la réglementation—pour voir si cela fonctionnait, pour corriger le tir et ensuite, pour en étendre l'application de manière plus générale.

    La mauvaise leçon qu'ils ont tirée de l'expérience russe, c'est que, pour une raison ou une autre, l'ouverture graduelle de la société est le problème. C'est le défi auquel la Chine sera confrontée dans les années à venir, car même si elle a l'éducation et la technologie, les nations vraiment concurrentielles sur la planète sont des société ouvertes, transparentes où l'information circule rapidement. La Chine commence déjà à en subir certaines des contraintes, lorsqu'elle envisage certaines mesures comme de bâillonner l'Internet, par exemple.

    Pour le Canada, certaines des promesses d'il y a dix ans sont devenues réalités. Les entreprises qui ont investi et qui étaient présentes, que ce soit dans le secteur de l'agriculture ou de la haute technologie, et qui ont présenté des séminaires et qui ont eu des activités de vulgarisation en Chine ont maintenant établi des partenariats et ont probablement commencé à faire de l'argent. Les entreprises qui sont venues en Chine, par exemple, au début des années 90 et certaines qui sont arrivées en 1994, dans le cadre de la mission d'Équipe Canada, se sont dotées de bureaux et commencent à être présentes.

    Nous sommes présents en Chine dans des domaines que nous n'aurions peut-être pas envisagés il y a quinze ans. Dans le secteur de l'énergie, nous sommes des acteurs connus et actifs. Dans le secteur de télécommunications, nous sommes des acteurs connus et actifs. Dans le secteur du transport, à partir de la vente de quelques avions, nous sommes devenus connus et actifs. Et dans le secteur des services financiers, si nous regardons certaines entreprises comme Manuvie, on constate que le nombre d'employés en Asie est maintenant presque aussi important qu'en Amérique du Nord. Tous ces gens ont beaucoup de succès. Globalement, je pense que ce que nous avons dit à propos de l'importance d'être sur place et d'être présents commence à rapporter des dividendes.

    Là où je pense que nous devrions être un peu plus inquiets, c'est qu'il y a eu quelques abandons après 1997. Nous ne pouvons pas blâmer les entreprises. Encore une fois, cela revient au fait que nous voulons bien renseigner les entreprises. Alors, beaucoup d'entreprises, et j'ai parlé en particulier à certaines des banques canadiennes, ont dit avoir dû réduire leur présence en Asie-Pacifique maintenant parce qu'il y avait une telle pression concurrentielle en Amérique du Nord que même une filiale marginalement profitable ne suffit pas parce qu'on parle d'une augmentation vraiment spectaculaire du rendement du capital investi. Alors, nous avons des entreprises qui, parfois, sacrifient la perspective à long terme pour la perspective à court terme.

    L'aspect investissement est vraiment l'aspect qui est le plus à long terme. Il faudra du temps avant que l'Asie ne devienne un investisseur net au Canada. Cela commence, mais c'est du long terme. L'aspect commerce n'est pas aussi distant, mais cela se rapproche quand même assez bien du long terme.

    Alors, pour répondre à la question pourquoi l'Asie est importante aujourd'hui et vraiment importante demain, je vous dirais de regarder où va la Chine, de regarder où va l'Inde, de regarder où vont certains des pays les plus dynamiques du Sud-Est asiatique. Je pense que le message que nous devons transmettre aux entreprises canadiennes, c'est que c'est un défi. Cela va leur coûter quelque chose, mais si la prospérité à long terme, si le succès à long terme les intéressent, c'est là qu'elles doivent être.

º  +-(1640)  

+-

    M. Murray Calder: Cela m'amène à ma deuxième question, à savoir comment nous allons nous positionner. Nos deux principaux concurrents là-bas seront les États-Unis et le Royaume-Uni. Dans le cas du Japon et de Taïwan, nous aurons toujours un problème avec les États-Unis parce que, après la Deuxième Guerre mondiale, les Américains ont reconstruit ces pays qui sont maintenant habitués à leur technologie; c'est quelque chose que nous devrons changer. Même chose pour l'Inde et la Chine, à cause de la présence des Britanniques dans ces pays, qui remonte à l'époque de l'Empire britannique.

    Alors ma question est où en sommes-nous en matière de concurrence avec les États-Unis et le Royaume-Uni? Les Asiatiques sont-ils plus intéressés à notre technologie qu'aux leurs?

+-

    M. David Mulroney: Pour ce qui est des endroits que nous avons choisis, en collaboration avec le Conseil commercial Canada-Chine et le Conseil chinois de promotion du commerce international, pour installer nos trois petits bureaux, j'aimerais juste vous dire qu'en Chine, il est très difficile de décider si vous allez vous installer ici plutôt qu'ailleurs parce que, comme je l'ai dit la semaine dernière, dans la seule région du Delta du Yangtze, on compte 34 villes de plus d'un million d'habitants, c'est dire à quel point vous avez l'embarras du choix.

    Nous avons choisi Chengdu, Qingdao et Shenzhen, en partie à cause d'une certaine rétroaction que nous avons reçue de la part d'entreprises qui sont actives dans la région et parce que nous n'étions pas à allés dans ces villes. Il s'agit de marchés accessibles situés près d'autres grands centres où nous sommes actifs, alors nous pouvions faire le pont de manière efficace. Mais un élément qui a suscité notre intérêt pour ce type de partenariat c'est, que si nous décidons de quitter Shenzhen pour aller à Wuhan, nous pouvons le faire assez rapidement parce qu'il ne s'agit pas d'une infrastructure aussi lourde qu'une ambassade traditionnelle.

    Alors, il n'est pas prévu que ces bureaux soient là pour toujours. Ils sont là à court terme, pour répondre à un besoin à court terme. Nous pensons qu'il s'agit d'un bon moyen d'assurer une plus grande présence en Chine sans les défis que comportent les missions du point de vue du temps et des ressources... Non pas que nous ayons écarté la possibilité d'autres missions, mais nous aimons l'agilité que nous procure cette formule dans le choix des endroits où nous voulons être présents.

    Pour ce qui est de notre position concurrentielle, il s'agit davantage d'un défi pour les entreprises canadiennes en termes de marque prestigieuse et de reconnaissance. Les choses changent un peu en Chine, parce que les entreprises chinoises prennent maintenant des décisions qui sont davantage axées sur des raisons économiques que dans le passé, où l'on appliquait le vieil adage: «Personne n'a jamais perdu son emploi pour avoir acheté chez IBM.» Si vous êtes un décideur chinois et que vous avez le choix entre une entreprise prestigieuse des États-Unis ou de l'Ouest de l'Europe et une entreprise canadienne relativement moins connue, votre tête est sur le billot parce que le système chinois est assez brutal. Si quelqu'un commet une erreur, quelqu'un doit en payer le prix. Alors, les entreprises canadiennes doivent travailler un peu plus fort pour vendre leurs produits, pour expliquer pourquoi notre technologie est une bonne chose.

    Maintenant qu'il s'agit d'un système légèrement plus commercial qu'avant et qu'il le devient de plus en plus, certains de ces arguments sont plus faciles à faire valoir. Mais une autre raison pour laquelle nous devons chercher à accroître le nombre d'étudiants chinois qui viennent au Canada, c'est que lorsque ces derniers retournent dans leur pays, ils savent de quoi le Canada est capable et savent que nous sommes une source de technologie.

    Petit anecdote, lorsque nous parlons à des investisseurs potentiels dans les régions qui connaissent le Canada, une des choses qui les attirent dans le cas du Canada—et souvent ils vous le disent avec un air surpris—, c'est que dans presque n'importe quelle grande ville canadienne, on trouve une interaction entre la communauté universitaire et le secteur de la haute technologie, et c'est quelque chose qu'ils trouvent extrêmement intéressant.

    L'autre avantage caché que j'ajouterai—et c'est la raison pour laquelle nous voulons garder notre image de marque, nous voulons que notre image de marque véhicule certaines valeurs traditionnelles—, c'est que les gens prennent la décision d'investir au Canada parce qu'ils veulent vivre au Canada. Ils constatent que leurs employés veulent aller dans une ville canadienne et qu'ils savent qu'il y a un journal chinois ou qu'il y a une bonne partie de la population qui vient de leur patrie d'origine.

    Alors nous avons certains avantages inhérents qui vont nous aider, mais la connaissance du Canada, qui permet de dire pourquoi on doit adopter la technologie canadienne, pourquoi on doit acheter un produit canadien, c'est quelque chose que l'on doit encore démontrer, quelque chose sur laquelle il nous faut encore travailler.

º  +-(1645)  

+-

    Le président: Il nous reste encore 11 minutes et ensuite nous allons passer à un autre point à l'ordre du jour, à huis clos. Alors, je propose que nous posions d'abord toutes nos questions—ceux de mes collègues qui n'en ont pas encore posées, et M. Bergeron en a une également—et peut-être qu'après les témoins pourront y répondre. Est-ce que cela vous convient?

    Monsieur Simard, et ensuite M. Casey et M. Bergeron.

+-

    M. Raymond Simard (Saint-Boniface, Lib.): Je serai bref.

    Il est un peu déconcertant de constater que même si nous sommes un pays membre du G-8, vous dites que de nombreux pays de l'Asie ne nous considèrent pas comme un partenaire commercial viable. J'aimerais savoir comment le Canada est perçu en Asie. Sommes-nous des bûcherons et des porteurs d'eau? Nous sommes un pays du G-8, alors c'est quelque chose qui me surprend vraiment. Que faisons-nous à ce sujet? Que faisons-nous pour redorer notre image dans cette région du monde?

    Ma deuxième question porte sur la situation contraire, c'est-à-dire les préjugés des Canadiens face à l'Asie. Quelqu'un que je connais très bien, qui a de bonnes connaissances et qui a une bonne éducation s'est rendu à Shanghai et s'est dit extrêmement surpris d'y trouver une ville moderne. Il a dit que vous pouviez avoir accès à tout ce qu'il y a de plus moderne à Shanghai.

    Alors, faisons-nous quelque chose pour inviter les Asiatiques à venir ici et, fondamentalement, à vendre leurs produits? Il est également important que nos entreprises sachent à qui elles ont affaire là-bas.

    Ce sont mes deux questions.

+-

    Le président: Monsieur Casey.

+-

    M. Bill Casey (Cumberland—Colchester, PC): J'avais exactement la même question au sujet de la perception.

    Ma première question, qu'est-ce qui empêche la conclusion de l'entente de libre-échange avec Singapour?

    Monsieur Klassen, je suis curieux de savoir ce que vous faites. Peut-être pourriez-vous nous parler des deux derniers projets sur lesquels vous avez travaillé, sans nommer les entreprises ou quoi que ce soit, juste pour nous donner une idée de ce que vous faites réellement.

    Lorsque j'ai examiné la liste provisoire des entreprises qui pourraient être appelées à témoigner devant le comité, j'ai constaté qu'un seule sur les 50 qui y figuraient provenait de l'Atlantique. C'est peut-être de ma faute, je n'en suis pas sûr. De toute façon, cela indique probablement que les provinces de l'Atlantique ne font probablement pas leur part de travail en Asie. Je me demandais ce que vous en pensez et ce que nous pourrions faire pour encourager les entreprises de l'Atlantique à s'intéresser à ce projet.

[Français]

+-

    Le président: Monsieur Bergeron.

+-

    M. Stéphane Bergeron: Merci, monsieur le président.

    J'ai beaucoup apprécié la réponse que vous avez donnée concernant le paradoxe de la pauvreté et du développement en Asie, mais je suis resté un peu sur ma faim. Je comprends bien qu'on veuille profiter du commerce comme d'un catalyseur de développement et qu'on ait identifié à cet effet les pauvres comme d'éventuels agents économiques, mais n'y a-t-il pas un effet pervers ou un danger à voir les pauvres comme d'éventuels agents économiques, compte tenu du fait que leur capacité de consommation est relativement limitée et qu'ils risquent fort de devenir du cheap labour?

    De quelle façon peut-on faire en sorte que, de façon efficace et productive, ces gens-là puissent non seulement contribuer au marché, mais aussi en retirer une amélioration de leurs conditions de vie?

    Dans la même foulée, comment vous y prenez-vous pour présenter les occasions d'affaires aux investisseurs ou aux entrepreneurs canadiens qui voudraient faire des affaires dans des pays comme le Bangladesh ou le Cambodge, par exemple? Comment arrive-t-on à convaincre des entrepreneurs ou des investisseurs canadiens des occasions d'affaires dans des pays qui présentent des taux de pauvreté relativement élevés?

    Si M. le président voulait faire preuve d'un peu d'indulgence, compte tenu du fait que j'ai passé la parole tout à l'heure, je poserais une question concernant le bois d'oeuvre.

    On sait que la Chine consomme chaque année quelque 60 millions de mètres cubes de bois et en importe 20 millions de mètres cubes. Depuis son accession à l'OMC, la Chine a dû diminuer ses droits de douane sur les importations de bois. On sait pertinemment, par exemple, que la Chine a une industrie du meuble qui va bon train, qui se développe très bien. N'y aurait-il pas lieu d'essayer de chercher de nouveaux débouchés pour le bois d'oeuvre canadien, qui est actuellement durement pénalisé par les droits de douane imposés par les Américains? Est-ce qu'il y aurait lieu de faire un effort additionnel pour trouver de nouveaux débouchés pour le bois d'oeuvre canadien en Asie, particulièrement en Chine?

º  +-(1650)  

[Traduction]

+-

    Le président: Merci.

    Nous donnons la parole à M. Mulroney et ensuite, à quiconque désire répondre.

+-

    M. David Mulroney: Bien, merci pour ces questions. Je vais tenter quelques brèves réponses, parce que je sais que le temps nous est compté.

    Sommes-nous des bûcherons et des porteurs d'eau? Nous faisons des études de marché à différents endroits en Asie pour connaître la perception que l'on a du Canada dans ces différentes régions et la réponse dépend un peu de l'endroit où vous êtes en Asie. À Hong Kong, où l'on trouve quelque 80 000 étudiants diplômés d'universités canadiennes, on a généralement une assez bonne idée de ce qu'est le Canada. Et la perception change dans certains autres endroits.

    Si vous examinez le spectre des perceptions, nous serions probablement mieux reconnus pour nos capacités dans le secteur des ressources naturelles, comme destination touristique et comme pays qui favorise la paix. Ce sont là des associations positives, mais nous avons un peu plus de difficulté à vendre nos compétences du point de vue technologique.

    Nous faisons un certain nombre de choses dans différents pays sous la rubrique diplomatie ouverte, ce qui signifie que nous prenons tous les moyens possibles pour parler aux gens de ces pays et nous assurer que tout le monde participe à cet effort. Ne perdons pas de temps et de ressources pour renforcer... Nous avons déjà des budgets pour attirer le tourisme. Nous avons déjà des budgets pour renforcer l'idée qu'on se fait de la beauté naturelle du Canada, etc. Alors, utilisons d'autres ressources et utilisons les gens comme messagers pour renforcer la perception que le Canada est un centre de haute technologie.

    Alors, dans un grand nombre de nos programmes dans les médias, nous ne nous fions pas uniquement au porte-parole du gouvernement; si nous avons des professeurs canadiens, des chefs de file dans le domaine de l'entreprise, des athlètes ou des vedettes dans le domaine de la culture, nous faisons tout pour les mettre en évidence dans ces pays, parce que nous pensons que les gens vont finir par établir la relation.

    Par exemple, une des choses que nous avons faites à Taïwan, c'est... Un rapport a été publié qui cote les écoles de génie électrique en Amérique du Nord en fonction de leur qualité et ce rapport montre que quatre des dix meilleures écoles sont canadiennes. Nous avons diffusé cette information auprès des gens et ils nous ont dit qu'ils l'ignoraient. Alors nous trouvons des sources objectives pour faire connaître le Canada, mais c'est quelque chose qu'il faut faire encore, encore et encore.

    Les préjugés des Canadiens face à l'Asie constituent une autre partie de notre défi. C'est un défi que nous partageons avec les pays d'Asie. J'ai dit que nous avons travaillé avec les missions du Sud-Est asiatique ici à Ottawa pour les aider. Ils ont eu beaucoup de difficultés à trouver comment ils pouvaient entrer en contact avec des groupes d'affaires et d'autres personnes ou organismes au Canada. Nous devons également nous assurer de renseigner les entreprises canadiennes sur les changements que nous voyons dans des pays comme la Chine.

    Dans l'entente sur le libre-échange avec Singapour, je dirais que nous en sommes maintenant rendus à la dernière phase des négociations. Et c'est toujours, je pense, la plus difficile, parce que nous voulons nous assurer de tirer le maximum d'avantages pour le Canada et nous voulons nous assurer que Singapour comprenne ce que nous offrons. Nous avons eu des réunions à Ottawa il y a quelques semaines. Nous aurons une autre ronde de négociations dans environ un mois. J'ai bon espoir que nous parviendrons à conclure une entente, mais nous avons encore quelques problèmes à résoudre avec Singapour et je pense que c'est souvent comme cela dans nos négociations.

[Français]

    Je vais laisser les gens de l'ACDI répondre à la question sur les pays en voie de développement.

    Je pense qu'il est important de laisser les pays s'engager dans le commerce. Par exemple, nous avons changé notre politique sur les pays en voie de développement en matière d'accès au marché canadien. C'est très important.

    Pour le bois d'oeuvre, le marché chinois est effectivement important, et nous avons commencé des projets à Shanghai, dans l'est de la Chine. Nous avons aussi des projets à Taïwan et en Corée, et le Japon est déjà un marché très important. Nous avons amorcé des discussions avec l'Inde, mais il s'agit d'un marché en voie de développement.

    Les gens de l'ACDI voudront peut-être répondre à la question sur les pays plus pauvres.

+-

    M. Raymond Drouin: Il y en a eu plusieurs.

    M. Bergeron demandait comment on pouvait s'assurer que le développement économique ne se fasse pas au détriment des pauvres. Le Programme de coopération industrielle de l'ACDI est, je crois, le seul programme du gouvernement du Canada qui appuie concrètement les investissements canadiens à l'étranger. On finance des études de faisabilité et, lorsqu'il y a investissements, on finance aussi des plans de formation, etc.

    Dans le cadre de nos études, puisqu'il y a des fonds gouvernementaux canadiens qui sont en jeu, tous les projets deviennent assujettis à la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale. Donc, on s'assure à tout le moins qu'on ne va pas transférer notre pollution de l'autre côté. On oblige toujours les compagnies à étudier les normes de santé et de sécurité, par exemple. J'ai visité de nombreuses usines où il y a des extincteurs à feu. Comme on le fait ici, on s'assure que les normes à ce niveau-là sont respectées, on s'assure que les femmes ont un accès égal à l'emploi, à la formation et aux promotions, et on s'assure que les conditions de travail sont adéquates.

    Maintenant, cela ne représentante qu'une toute petite partie des investissement en Chine--pour ma part, je m'occupe de la Chine--, mais je pense qu'on peut dire fièrement que les investissements canadiens, à tout le moins ceux qui sont appuyés par le gouvernement du Canada, ne se font pas au détriment des pauvres.

    Par le passé, on a essayé de développer le Tiers-Monde, comme on l'appelait, ou les pays en développement de toutes sortes de façons par l'État, et très souvent, ça n'a pas très bien marché. Pourquoi l'Asie de l'Est et l'Asie du Nord se développent-elles plus rapidement? C'est parce qu'elles reçoivent beaucoup d'investissements privés. Le moteur du développement, c'est l'investissement privé. Par ailleurs, je suis d'accord avec vous qu'il faut s'assurer que cela se fasse selon certaines règles. Cependant, on ne peut pas se substituer aux gouvernements locaux.

    Comment peut-on intéresser des compagnies à investir au Cambodge? Nous ne sommes pas des promoteurs de projets. Les compagnies viennent nous voir avec une idée de projet viable et rentable au Cambodge. On a eu un projet récemment dans le secteur du déminage, par exemple. Si, après une étude, on trouve que le projet est viable, on va l'appuyer. Mais ce n'est pas le rôle de l'ACDI que d'intéresser les gens à investir au Cambodge ou en Malaisie.

º  +-(1655)  

[Traduction]

+-

    Le président: Une dernière question pour boucler la boucle.

    Monsieur O'Brien.

+-

    M. Pat O'Brien (London—Fanshawe, Lib.): Merci, monsieur le président. Ma question sera brève.

    Je m'excuse de n'avoir pu venir plus tôt. Je viens de vivre une expérience que tous les membres peuvent comprendre, je crois, sauf que c'est la première fois que j'avais trois comités qui se réunissaient exactement au même moment. Jusqu'à maintenant j'ai pu me rendre à deux des séances.

    Si quelqu'un a déjà posé la question, dites-le moi et je lirai la réponse dans le compte rendu. Dans le vas contraire, je me demande simplement ce que pensent les témoins.

    Est-ce que nous maximisons notre appartenance à l'APEC pour nous aider à réaliser nos objectifs commerciaux? Je ne pense pas que beaucoup de Canadiens sur la rue Sparks pourraient vous dire ce qu'est l'APEC. Je ne sais même pas si tous les gens d'affaires le savent. Pourriez-vous me dire brièvement ce que vous en pensez?

+-

    M. David Mulroney: Il est toujours difficile de plaider en faveur de l'APEC et de rendre le forum réel du fait qu'un des problèmes c'est que l'APEC s'est étendu à des secteurs de coopération économique qui n'avaient probablement pas été prévus. L'idée maîtresse du Canada à cet égard consiste à tenter de maintenir le cap du forum sur la libéralisation et la facilitation et, en matière de coopération économique, sur les domaines à l'égard desquels l'APEC peut réellement tenir ses promesses.

    Voici deux exemples de secteurs où nous concentrons maintenant nos efforts. Il y a d'une part, la facilitation du commerce où nous avons collaboré avec la Banque mondiale pour déterminer les éléments que les économies peuvent en fait atteindre pour faciliter le commerce et parmi ces derniers, lesquels permettent d'en avoir le plus pour son argent.

    D'autre part, la semaine prochaine en Thaïlande, à l'occasion de la première réunion de l'APEC, le Canada montrera comment il est parvenu à atteindre les objectifs de libéralisation du commerce de l'APEC. Une grande partie de cet exercice ne consiste pas seulement à en informer les représentants de l'APEC, mais à faire savoir à toutes les entreprises canadiennes dans quelle mesure toutes les économies de l'APEC se libéralisent et ce que ces changements signifient pour elles. En fait un bon nombre de visiteurs consultent nos sites Internet qui renferment des renseignements sur les avantages tarifaires, les changements en matière de réglementation, etc.

    Je crois que, en fin de compte, toutefois, l'APEC n'a pas très bien réussi à se faire connaître. Et l'APEC... C'est une question que les Canadiens, les Australiens et les Néo-zélandais ont soulevé à la table en précisant qu'il y a des avantages précis. Ils ont tendance à être un peu minces, mais nous devons les regrouper et mieux vendre l'APEC.

+-

    Le président: Merci.

    Monsieur  Klassen, en vous tenant précisément à la question de M. Casey.

+-

    M. John Klassen: Je vais vous donner quelques exemples de ce que nous faisons.

    Il y a la société DSM Biologics, qui va s'installer à Montréal et qui a annoncé—en fait le projet est en cours—un investissement de 400 millions de dollars. Il s'agit d'une grande entreprise hollandaise qui fabrique des produits pharmaceutiques au moyen de techniques biologiques bien que je ne prétends pas connaître la technologie. Nous étions en concurrence avec les États-Unis et, lorsque nous avons appris qu'elle s'intéressait beaucoup au Canada, nous avons alors mis sur pied un groupe de travail en quelque sorte ou une équipe tactique d'intervention spéciale, si vous voulez l'appeler ainsi, étant donné qu'il s'agissait tout à fait d'un partenariat.

    Le projet mettait en cause le secteur d'Industrie Canada qui s'occupe des sciences de la santé de même que le Conseil national de recherches étant donné sa grande expertise dans ce domaine; en fait, l'usine en construction vient en quelque sorte s'intégrer à un laboratoire du CNRC. Il a fait intervenir la province de Québec, qui détient une participation dans la nouvelle entreprise; il a également fait intervenir Partenariat technologique Canada, qui est une composante d'Industrie Canada et qui fournit le financement pour faciliter et appuyer les nouvelles technologies qui font leur entrée au Canada.

    En réunissant toute cette équipe, nous avons pu offrir à l'entreprise, DSM Biologics, un guichet unique de sorte qu'elle n'avait qu'à faire affaire avec un seul d'entre nous. Nous avons fait entrer tous les autres partenaires et nous nous sommes assurés de nous préoccuper de tous leurs problèmes.

    Comme deuxième exemple il y a la mission qu'a dirigée l'automne dernier le premier ministre en Europe, plus précisément en Allemagne. L'ambassade y a donné suite et il semble maintenant qu'une entreprise allemande est sur le point de se lancer. Le Canada l'intéresse au plus haut point. Une fois de plus, nous allons mettre sur pied une équipe très semblable à celle que nous avons utilisée pour DSM Biologics afin de nous assurer de régler tous les problèmes.

    Enfin, il y a environ un mois nous avons eu une entreprise belge, chef de file mondial dans des secteurs de très haute technologie, qui ne connaissait rien au sujet du Canada mais qu'un investissement au Canada intéressait. L'entreprise a envoyé son vice-président en recherche et développement. Nous avons mis au point un programme de concert avec la direction du secteur et les provinces et nous avons fait faire à ce vice-président une tournée du Canada à partie de la côte ouest. C'était la première fois qu'il séjournait au Canada et il a été fort impressionné par notre niveau technologique et, comme David l'a déjà mentionné, je crois, plus particulièrement par Edmonton, en toute franchise, par la collaboration qui existe entre les milieux universitaires et les industries. Son entreprise s'intéresse vivement à certains chercheurs de cette région qui travaillent dans un secteur de très haute technologie.

    Il s'agit là de quelques-unes des choses que nous faisons. En outre, nous nous occupons de développer les produits, de rédiger brochures et autres choses du genre que nous et d'autres personnes utilisent à l'étranger. Nous assurons beaucoup ce genre de coordination.

»  -(1700)  

-

    Le président: Là-dessus, permettez-moi de conclure cette partie de la réunion.

    Au nom de mes collègues, je vous remercie beaucoup de votre excellent exposé et de la façon dont vous avez répondu à certaines de nos questions. Si vous avez d'autres observations ou suggestions dont vous voulez nous faire part, n'hésitez pas à le faire.

    Je sais que mon collègue M. Casey voulait savoir s'il y a des témoins du Canada Atlantique. S'il y a sur notre liste des témoins que nous devrions entendre, dites-le nous s'il vous plaît pour que nous communiquions avec eux.

    Cela dit, nous allons lever la séance pendant environ une minute et demie et nous reprendrons nos travaux à huis clos afin de discuter de quelques questions importantes.

    [La séance se poursuit à huis clos]